François Mazois  

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François Mazois (Charles François Mazois, 1783-1826)

Preface

L'lTALIE, si riche en ruines de toute espèce, n'en possède point qui fasse naître à la fois plus de surprise et d'intérêt que celles de Pompei. Ce ne sont point, comme ailleurs, des débris défigurés, ou de foibles restes de vastes monuments, dont les formes primitives et les beautés effacées ne peuvent être reconnues que par l'oeil exercé de l'artiste : tout y est au contraire demeuré dans une intégrité presque parfaite; les édifices ont conservé toutes leurs parties, et, si je peux m'exprimer ainsi, un air de jeunesse qui charme. La proportion générale des monuments permet d'embrasser d'un coup d'oeil toute leur étendue, et chacun des détails délicats et variés dont ils sont ornés avec une grace, une sorte de coquetterie qui enchante: des peintures, touchées d'une manière inimitable, retracent à chaque pas les plus aimables tableaux de cette mythologie riante et sublime qu'Homère créa pour être, dans tous les siècles, le patrimoine des artistes et des poëtes; des marbres de toutes couleurs, arrangés avec un soin infini, une adresse admirable, couvrent le sol des édifices, et donnent un air de richesse aux plus humbles réduits; enfin, la distribution simple des plans, les aspects que présentent ces ruines en se mariant, soit avec des forêts de peupliers que la vigne couronne, soit avec le volcan, les montagnes ou la mer, achèvent deséduire l'homme tant soit peu sensible aux beautés de l'art et de la nature.

A ce qu'un tel spectacle peut avoir d'enchanteur se mêle encore l'espèce d'enthousiasme dont on est saisi en se trouvant tout-à-coup transporté au milieu d'une ville antique, à laquelle il ne semble manquer que ses habitants; en se voyant entouré de monuments dont les noms se rencontrent partout dans les auteurs anciens, et que l'on ne trouve nulle part assez bien conservés pour en avoir une idée exacte. Ici c'est un temple avec toutes ses dépendances, là un portique, plus loin des théâtres, puis le prétoire, et des temples encore; de longues rues bien pavées, ornées de trottoirs et de fontaines, présentent, de chaque côté des bâtiments consacrés au public, des habitations particulières, des boutiques, et des palais ; des inscriptions gravées ou peintes font reconnoître la destination de chaque édifice , la demeure de chaque citoyen : on finit par oublier qu'on se promène au milieu des ruines, on croit seulement traverser une ville habitée à ces heures brûlantes du jour où les cités les plus peuplées de l'Italie paroissent désertes, et à chaque pas le voyageur s'arrête surpris et charmé; mais les savants, les artistes qui visitent ces lieux, sont encore plus émus, car chaque monument est pour eux une leçon nouvelle, chaque débris leur révèle un secret.

Ensevelie pendant seize cent soixante-seize ans sous les cendres du Vésuve , ainsi qu'Herculanum et Stabia, cette ville doit au fléau qui sembloit l'avoir anéantie pour jamais, et sa conservation miraculeuse, et cette célébrité inespérée qui la place aujourd'hui, dans les annales des arts, presque à côté de Rome et d'Athènes.

Le hasard fit retrouver Herculanum ; cette découverte heureuse fut suivie de celle de Stabia et de Pompei : la difficulté des excavations à Herculanum, qui se trouve à 70 pieds sous terre, et le haut prix des terrains de Stabia, firent bientôt abandonner les fouilles dans ces deux endroits; mais les travaux de Pompei, moins coûteux et plus faciles, furent continués, et ne tardèrent pas à offrir les résultats les plus satisfaisants.

Comme la couche de matières volcaniques n'a que peu de profondeur, on conçut l'idée de rendre cette ville au jour, en la dégageant des cendres et des scories dont elle est recouverte. C'est à cette pensée hardie que l'on doit la conservation d'un grand nombre d'édifices précieux, qui auparavant n'étoient vus qu'un instant, et disparoissoient ensuite pour toujours. Depuis cette époque, les amis des arts et de l'antiquité accourent de toutes parts visiter ces lieux : ce voyage est devenu pour eux une espèce de pélerinage obligé. Cependant le plaisir que l'on éprouve en parcourant les ruines de Pompei est un peu altéré par la consigne sévère qui y est établie : il est défendu d'y dessiner le moindre objet; et de cet endroit si intéressant, si instructif, on ne remporte guère que de vagues souvenirs ou des regrets.

Un heureux concours de circonstances ayant levé pour moi tous les obstacles, j'ai eu pendant plus de deux ans la facilité de dessiner, de mesurer à Pompei tout ce qui m'a paru mériter de l'être. Outre de fréquents voyages, j'y ai séjourné six mois en deux fois; ce qui m'a permis de mettre mes dessins au net sur le lieu même, et de recueillir un grand nombre d'observations intéressantes, qu'il n'est guère possible de faire au premier aperçu.

Les monuments de Pompei ne sont encore connus que par l'ouvrage de l'Académie de Naples sur les mosaïques et les peintures de la Maison de Campagne, ou par des gravures faites d'après des dessins levés furtivement, et dès lors peu fidèles: aussi les savants, les artistes, les amateurs, attendent-ils avec impatience, depuis près de cinquante ans, un ouvrage exact et complet sur les antiquités de cette ville. Je vais tâcher de satisfaire enfin leur curiosité en publiant les matériaux que j'ai rassemblés sur ce sujet intéressant. J'ose espérer que le public daignera accueillir avec quelque bienveillance un travail pour lequel je n'ai épargné ni le temps, ni la peine, ni les dépenses.

Cet ouvrage est divisé en cinq parties : la première contient tout ce qui est relatif à la voie publique, aux tombeaux, aux murailles et aux portes de la ville; la seconde traite des habitations particulières; la troisième, des temples; la quatrième, des théâtres; la cinquième, des portiques; et le tout est terminé par un plan général détaillé avec un appendix explicatif de tous les édifices découverts depuis 1755 jusqu'à 1812, dont quelques uns même n'existent plus aujourd'hui.

Les plans sont tous réduits sur une même échelle, ainsi que les élévations et les coupes : plusieurs monuments, qui ont paru mériter d'être détaillés plus en grand, l'ont été sur une échelle commune; en un mot, j'ai cherché à ne rien omettre de ce qui peut aider à expliquer clairement chacun des édifices, et servir à les comparer entre eux.



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