Pauvre Lola  

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== Commentaire == == Commentaire ==
-On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par ''[[Lolita]]'', le roman de [[Vladimir Nabokov]] adapté au cinéma par [[Stanley Kubrick]]. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que {{Citation|Non, rien n’aura raison de moi, j’irai t’chercher ma Lolita, chez les [[yéyé|yé-yé]]}}<ref>in album ''Gainsbourg Confidentiel'' paru en décembre [[1963 en musique|1963]]</ref>. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant ''[[Histoire de Melody Nelson]]''.<br />Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) : +On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par ''[[Lolita]]'', le roman de [[Vladimir Nabokov]] adapté au cinéma par [[Stanley Kubrick]]. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que {{Citation|Non, rien n’aura raison de moi, j’irai t’chercher ma Lolita, chez les [[yéyé|yé-yé]]}}. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant ''[[Histoire de Melody Nelson]]''.<br />Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) :
<center>Faut savoir s’étendre<br />Sans se répandre<br />Pauvre Lola</center> <center>Faut savoir s’étendre<br />Sans se répandre<br />Pauvre Lola</center>
-Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par [[Jean-François Brieu]]<ref>Analyse incluse dans le livret de l’album ''Gainsbourg Percussions''</ref> : {{Citation|Son rire souligne les contradictions dans lesquelles s’empêtre la Pauvre Lola.}} Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg : +Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par [[Jean-François Brieu]]:
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 +:Son rire souligne les contradictions dans lesquelles s’empêtre la Pauvre Lola.
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 +Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg :
<center>Ne pas la surprendre<br />Pas l’entreprendre<br />De but en bas</center> <center>Ne pas la surprendre<br />Pas l’entreprendre<br />De but en bas</center>
-Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).<br />[[Jean-François Brieu]] émet une hypothèse sur toute cette affaire : {{Citation|Docteur Serge, dissimulé derrière le visage blond de madame Charlemagne, a trouvé le moyen de propager des propos auxquels il n’a pas envie de renoncer : le désir, le dégoût, la séduction et la sublimation des corps.}} Ce que confirmerait Serge Gainsbourg : {{Citation|J’ai placé mon univers de la chanson dans une sphère de luxe et de névrose.}}<ref>in [[Gilles Verlant]], ''Gainsbourg'', Éditions Albin Michel, Paris, [[2000]], {{ISBN|2-226-12060-2}}.</ref><br />Alain Coelho<ref>Auteur de la préface ''Gainsbourg côté texte'' du recueil ''Mon propre rôle'' (volume 1), [[Gallimard|Folio/Denoël]], Paris, 1987-1991 {{ISBN|2-07-038445-4}}.</ref> écrit à propos de la versification de ''Pauvre Lola'' : {{Citation|Un attrait particulier pour la sonorité et cette technique du [[Rejet (versification)|rejet]] qui vont caractériser Gainsbourg. […] Le texte ''Pauvre Lola'' est exemplaire : « Il est des mots tendres / Qu’elle aime entendre / Tendre Lola / Oui quelques mots tendres / Devraient atten- / Drir Lolita. » Dans ces quelques vers laconiques s’énonce aussi le caractère définitif, sans appel, de l’univers singulier qui cherche à s’unifier en Gainsbourg. […] Il semble que la perspective de l’auteur soit enfin trouvée ; de cette adéquation du [[Rejet (versification)|rejet]] et d’un « ton distant », Gainsbourg va en faire, avec l’association verbale, la clef de voûte de ses recherches d’écritures.}}<br />Sinon tout est percutant musicalement et techniquement<ref>Voir section « Autour de l'album ''[[Gainsbourg Percussions]]'' »</ref> : [[Alain Goraguer]] et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…<ref>Le magazine ''Music-Hall'' compare sa voix à un [[saxophone ténor]]… Voir section « Autour de l'album ''[[Gainsbourg Percussions]]'' »</ref><br />Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette : {{Citation|La pauvre Lola, celle qui glousse à la fin de la chanson n’est d’ailleurs pas la véritable Lola, mais bien la jouvencelle France Gall dont le rire a été capturé à son insu en studio.}}<ref>Source : extrait d’''Au confort moderne'', historique établi par Jean-Éric Perrin pour le livret-compilation ''Serge Gainsbourg'', [[Universal Music|Mercury Philips Universal]] 562 757-2 ([[2000 en musique|2000]]).</ref>+Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).<br />[[Jean-François Brieu]] émet une hypothèse sur toute cette affaire : {{Citation|Docteur Serge, dissimulé derrière le visage blond de madame Charlemagne, a trouvé le moyen de propager des propos auxquels il n’a pas envie de renoncer : le désir, le dégoût, la séduction et la sublimation des corps.}} Ce que confirmerait Serge Gainsbourg : {{Citation|J’ai placé mon univers de la chanson dans une sphère de luxe et de névrose.}}
 +<br />Alain Coelho écrit à propos de la versification de ''Pauvre Lola'' : {{Citation|Un attrait particulier pour la sonorité et cette technique du [[Rejet (versification)|rejet]] qui vont caractériser Gainsbourg. […] Le texte ''Pauvre Lola'' est exemplaire : « Il est des mots tendres / Qu’elle aime entendre / Tendre Lola / Oui quelques mots tendres / Devraient atten- / Drir Lolita. » Dans ces quelques vers laconiques s’énonce aussi le caractère définitif, sans appel, de l’univers singulier qui cherche à s’unifier en Gainsbourg. […] Il semble que la perspective de l’auteur soit enfin trouvée ; de cette adéquation du [[Rejet (versification)|rejet]] et d’un « ton distant », Gainsbourg va en faire, avec l’association verbale, la clef de voûte de ses recherches d’écritures.}}<br />Sinon tout est percutant musicalement et techniquement: [[Alain Goraguer]] et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…
 +<br />Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette : {{Citation|La pauvre Lola, celle qui glousse à la fin de la chanson n’est d’ailleurs pas la véritable Lola, mais bien la jouvencelle France Gall dont le rire a été capturé à son insu en studio.}}
== ''Pauvre Lola'' en CD album == == ''Pauvre Lola'' en CD album ==
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== Autour de ''Pauvre Lola'' == == Autour de ''Pauvre Lola'' ==
* Version [[Bourvil]]-[[Jacqueline Maillan|Maillan]] : parodie des deux acteurs-chanteurs, l’une des dernières chansons enregistrées par [[Bourvil]] le {{date|9|juillet|1970}} avant son décès survenu deux mois et demi après (le 23 septembre). * Version [[Bourvil]]-[[Jacqueline Maillan|Maillan]] : parodie des deux acteurs-chanteurs, l’une des dernières chansons enregistrées par [[Bourvil]] le {{date|9|juillet|1970}} avant son décès survenu deux mois et demi après (le 23 septembre).
-* ''Pauvre Lola'' présente des similitudes avec la chanson ''Umqokozo <ref>[https://www.youtube.com/watch?v=BzhwlTHAisA Lien Umqokozo youtube]</ref>(A Children's Game Song About A New Red Dress)'' de [[Miriam Makeba]], incluse dans son album ''[[Many Voices of Miriam Makeba]]'' (Kapp KL-1274) [[1960 en musique|1960]], apparemment écrite et composée par elle-même. Néanmoins, Gainsbourg est seul crédité à la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] pour cette chanson contrairement à trois autres titres (''Joanna'', ''New York USA'' et ''Marabout'') du même album ''[[Gainsbourg Percussions]]'' pour lesquels la Sacem accrédite Gainsbourg en tant qu'adaptateur de compositions du [[Nigeria|Nigérian]] [[Babatunde Olatunji]], comme le spécifient par ailleurs Yves-Fernand Bouvier et Serge Vincendet dans leur anthologie des œuvres de Serge Gainsbourg, ''L'Intégrale et Cætera''<ref>Pages 198, 206, 207, 209 et 210, [[Éditions Bartillat]], [[2005 en littérature|2005]] {{ISBN|2841003418}}.</ref>.+* ''Pauvre Lola'' présente des similitudes avec la chanson ''[[Umqokozo (A Children's Game Song About A New Red Dress)]]'' de [[Miriam Makeba]], incluse dans son album ''[[Many Voices of Miriam Makeba]]'' (Kapp KL-1274) [[1960 en musique|1960]], apparemment écrite et composée par elle-même. Néanmoins, Gainsbourg est seul crédité à la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] pour cette chanson contrairement à trois autres titres (''Joanna'', ''New York USA'' et ''Marabout'') du même album ''[[Gainsbourg Percussions]]'' pour lesquels la Sacem accrédite Gainsbourg en tant qu'adaptateur de compositions du [[Nigeria|Nigérian]] [[Babatunde Olatunji]], comme le spécifient par ailleurs Yves-Fernand Bouvier et Serge Vincendet dans leur anthologie des œuvres de Serge Gainsbourg, ''L'Intégrale et Cætera''.
-* La chanson est entendu dans le premier épisode de la série ''[[Legion (série télévisée)|Legion]]''<ref>http://braindamaged.fr/2017/02/12/legion-saison-1-les-chansons-emblematiques-du-pilote/</ref> lors de la scène de rêve suivi de danse de David<ref>https://www.youtube.com/watch?v=gnBV8qq58zU</ref>.+* La chanson est entendu dans le premier épisode de la série ''[[Legion (série télévisée)|Legion]]'' lors de la scène de rêve suivi de danse de David.
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"Pauvre Lola" is a musical composition by Serge Gainsbourg featured on his 1964 album Gainsbourg Percussions. Gainsbourg secretly recorded Gall's laughter to use on "Pauvre Lola".

Contents

See also

French text

Pauvre Lola est une chanson française écrite et composée par Serge Gainsbourg en 1964.

Fiche artistique

Commentaire

On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par Lolita, le roman de Vladimir Nabokov adapté au cinéma par Stanley Kubrick. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que Template:Citation. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant Histoire de Melody Nelson.
Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) :

Faut savoir s’étendre
Sans se répandre
Pauvre Lola

Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par Jean-François Brieu:

Son rire souligne les contradictions dans lesquelles s’empêtre la Pauvre Lola.

Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg :

Ne pas la surprendre
Pas l’entreprendre
De but en bas

Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).
Jean-François Brieu émet une hypothèse sur toute cette affaire : Template:Citation Ce que confirmerait Serge Gainsbourg : Template:Citation
Alain Coelho écrit à propos de la versification de Pauvre Lola : Template:Citation
Sinon tout est percutant musicalement et techniquement: Alain Goraguer et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…
Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette : Template:Citation

Pauvre Lola en CD album

  • 2001 : Gainsbourg Percussions (1 CD Mercury/Universal) (Réédition de l'orginal de 1964)
  • 2007 : Bonnie and Clyde (1 CD Mercury/Universal) (Réédition de l'orginal de 1968)

Autour de Pauvre Lola

  • Version Bourvil-Maillan : parodie des deux acteurs-chanteurs, l’une des dernières chansons enregistrées par Bourvil le Template:Date avant son décès survenu deux mois et demi après (le 23 septembre).
  • Pauvre Lola présente des similitudes avec la chanson Umqokozo (A Children's Game Song About A New Red Dress) de Miriam Makeba, incluse dans son album Many Voices of Miriam Makeba (Kapp KL-1274) 1960, apparemment écrite et composée par elle-même. Néanmoins, Gainsbourg est seul crédité à la Sacem pour cette chanson contrairement à trois autres titres (Joanna, New York USA et Marabout) du même album Gainsbourg Percussions pour lesquels la Sacem accrédite Gainsbourg en tant qu'adaptateur de compositions du Nigérian Babatunde Olatunji, comme le spécifient par ailleurs Yves-Fernand Bouvier et Serge Vincendet dans leur anthologie des œuvres de Serge Gainsbourg, L'Intégrale et Cætera.
  • La chanson est entendu dans le premier épisode de la série Legion lors de la scène de rêve suivi de danse de David.





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