Pauvre Lola  

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-"[[Pauvre Lola]]" is a musical composition by [[Serge Gainsbourg]] featured on his 1964 album ''[[Gainsbourg Percussions]]''. Gainsbourg used previous secretly recorded [[laughter]] by [[France Gall]]. The song is similar beyond coincidence to "[[Umqokozo (A Children's Game Song About A New Red Dress)]]" by [[Miriam Makeba]], featured on her album ''[[Many Voices of Miriam Makeba]]'' (Kapp KL-1274) [[1960 en musique|1960]], written and composed by herself. However, Gainsbourg only credits [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] pour cette chanson contrairement à trois autres titres (''[[Joanna]]'', ''[[New York USA]]'' et ''[[Marabout]]'') du même album ''[[Gainsbourg Percussions]]'' pour lesquels la Sacem accrédite Gainsbourg en tant qu'adaptateur de compositions du [[Nigeria|Nigérian]] [[Babatunde Olatunji]], comme le spécifient par ailleurs Yves-Fernand Bouvier et Serge Vincendet dans leur anthologie des œuvres de Serge Gainsbourg, ''[[L'Intégrale et Cætera]]''.+"[[Pauvre Lola]]" is a musical composition by [[Serge Gainsbourg]] featured on his 1964 album ''[[Gainsbourg Percussions]]''. The song features previously (and secretly) recorded [[laughter]] by [[France Gall]] and is similar beyond coincidence to "[[Umqokozo (Children's Game Song About A New Red Dress)]]" by [[Miriam Makeba]], apparently written and composed by herself. However, Gainsbourg only credits [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] and not Makeba.
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*[[The most famous giggles in late 20th century dance music]] *[[The most famous giggles in late 20th century dance music]]
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-On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par ''[[Lolita]]'', le roman de [[Vladimir Nabokov]] adapté au cinéma par [[Stanley Kubrick]]. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que {{Citation|Non, rien n’aura raison de moi, j’irai t’chercher ma Lolita, chez les [[yéyé|yé-yé]]}}. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant ''[[Histoire de Melody Nelson]]''.<br />Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) : +On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par ''[[Lolita]]'', le roman de [[Vladimir Nabokov]] adapté au cinéma par [[Stanley Kubrick]]. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que
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 +:Non, rien n’aura raison de moi, j’irai t’chercher ma Lolita, chez les [[yéyé|yé-yé]]}}. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant ''[[Histoire de Melody Nelson]]''.<br />Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) :
<center>Faut savoir s’étendre<br />Sans se répandre<br />Pauvre Lola</center> <center>Faut savoir s’étendre<br />Sans se répandre<br />Pauvre Lola</center>
Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par [[Jean-François Brieu]]: Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par [[Jean-François Brieu]]:
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Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg : Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg :
<center>Ne pas la surprendre<br />Pas l’entreprendre<br />De but en bas</center> <center>Ne pas la surprendre<br />Pas l’entreprendre<br />De but en bas</center>
-Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).<br />[[Jean-François Brieu]] émet une hypothèse sur toute cette affaire : {{Citation|Docteur Serge, dissimulé derrière le visage blond de madame Charlemagne, a trouvé le moyen de propager des propos auxquels il n’a pas envie de renoncer : le désir, le dégoût, la séduction et la sublimation des corps.}} Ce que confirmerait Serge Gainsbourg : {{Citation|J’ai placé mon univers de la chanson dans une sphère de luxe et de névrose.}}+Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).<br />[[Jean-François Brieu]] émet une hypothèse sur toute cette affaire :
-<br />Alain Coelho écrit à propos de la versification de ''Pauvre Lola'' : {{Citation|Un attrait particulier pour la sonorité et cette technique du [[Rejet (versification)|rejet]] qui vont caractériser Gainsbourg. […] Le texte ''Pauvre Lola'' est exemplaire : « Il est des mots tendres / Qu’elle aime entendre / Tendre Lola / Oui quelques mots tendres / Devraient atten- / Drir Lolita. » Dans ces quelques vers laconiques s’énonce aussi le caractère définitif, sans appel, de l’univers singulier qui cherche à s’unifier en Gainsbourg. […] Il semble que la perspective de l’auteur soit enfin trouvée ; de cette adéquation du [[Rejet (versification)|rejet]] et d’un « ton distant », Gainsbourg va en faire, avec l’association verbale, la clef de voûte de ses recherches d’écritures.}}<br />Sinon tout est percutant musicalement et techniquement: [[Alain Goraguer]] et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…+:Docteur Serge, dissimulé derrière le visage blond de madame Charlemagne, a trouvé le moyen de propager des propos auxquels il n’a pas envie de renoncer : le désir, le dégoût, la séduction et la sublimation des corps.}} Ce que confirmerait Serge Gainsbourg :
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 +:J’ai placé mon univers de la chanson dans une sphère de luxe et de névrose.}}
 +<br />Alain Coelho écrit à propos de la versification de ''Pauvre Lola'' :
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 +:Un attrait particulier pour la sonorité et cette technique du [[Rejet (versification)|rejet]] qui vont caractériser Gainsbourg. […] Le texte ''Pauvre Lola'' est exemplaire : « Il est des mots tendres / Qu’elle aime entendre / Tendre Lola / Oui quelques mots tendres / Devraient atten- / Drir Lolita. » Dans ces quelques vers laconiques s’énonce aussi le caractère définitif, sans appel, de l’univers singulier qui cherche à s’unifier en Gainsbourg. […] Il semble que la perspective de l’auteur soit enfin trouvée ; de cette adéquation du [[Rejet (versification)|rejet]] et d’un « ton distant », Gainsbourg va en faire, avec l’association verbale, la clef de voûte de ses recherches d’écritures.}}<br />Sinon tout est percutant musicalement et techniquement: [[Alain Goraguer]] et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…
<br />Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette : <br />Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette :

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"Pauvre Lola" is a musical composition by Serge Gainsbourg featured on his 1964 album Gainsbourg Percussions. The song features previously (and secretly) recorded laughter by France Gall and is similar beyond coincidence to "Umqokozo (Children's Game Song About A New Red Dress)" by Miriam Makeba, apparently written and composed by herself. However, Gainsbourg only credits Sacem and not Makeba.

Contents

See also

French text

Pauvre Lola est une chanson française écrite et composée par Serge Gainsbourg en 1964.

Fiche artistique

Commentaire

On sait combien Gainsbourg fut inspiré, voire obsédé par Lolita, le roman de Vladimir Nabokov adapté au cinéma par Stanley Kubrick. À peine sorti de son précédent album, Serge n’a de cesse de répéter que

Non, rien n’aura raison de moi, j’irai t’chercher ma Lolita, chez les yé-yé}}. À partir de là, ce thème s’inscrira en filigrane dans toute son œuvre, le paroxysme étant Histoire de Melody Nelson.
Ici, « Lolita-Gall », pour un peu, se donnerait sans retenue dès le début, ce qui n’est pas du goût de « Humbert-Gainsbourg » (en référence au personnage du roman, Humbert Humbert) :
Faut savoir s’étendre
Sans se répandre
Pauvre Lola

Elle réalise alors qu’elle s’est fourvoyée et elle rit. Ce qui est attesté par Jean-François Brieu:

Son rire souligne les contradictions dans lesquelles s’empêtre la Pauvre Lola.

Effectivement, tout de suite après, la voilà très réservée, ce qui excite davantage le beau Humbert-Gainsbourg :

Ne pas la surprendre
Pas l’entreprendre
De but en bas

Et ça la fait glousser un peu plus. Mais on ne saura jamais la fin de l’histoire puisque Humbert-Gainsbourg demande à Lolita-France si elle se rend compte qu’avec ses continuels « p’t-être ben que oui, p’t-être ben que non », on ne peut pas la prendre jusqu’aux calendes grecques… (Elle en rit encore).
Jean-François Brieu émet une hypothèse sur toute cette affaire :

Docteur Serge, dissimulé derrière le visage blond de madame Charlemagne, a trouvé le moyen de propager des propos auxquels il n’a pas envie de renoncer : le désir, le dégoût, la séduction et la sublimation des corps.}} Ce que confirmerait Serge Gainsbourg :
J’ai placé mon univers de la chanson dans une sphère de luxe et de névrose.}}


Alain Coelho écrit à propos de la versification de Pauvre Lola :

Un attrait particulier pour la sonorité et cette technique du rejet qui vont caractériser Gainsbourg. […] Le texte Pauvre Lola est exemplaire : « Il est des mots tendres / Qu’elle aime entendre / Tendre Lola / Oui quelques mots tendres / Devraient atten- / Drir Lolita. » Dans ces quelques vers laconiques s’énonce aussi le caractère définitif, sans appel, de l’univers singulier qui cherche à s’unifier en Gainsbourg. […] Il semble que la perspective de l’auteur soit enfin trouvée ; de cette adéquation du rejet et d’un « ton distant », Gainsbourg va en faire, avec l’association verbale, la clef de voûte de ses recherches d’écritures.}}
Sinon tout est percutant musicalement et techniquement: Alain Goraguer et ses grands jazzmen « jazzhotent » à qui mieux mieux avec une prise de son effectuée par Roger Roche. Et si Lolita-France n’arrête pas de se répandre en éclats de rires, c’est parce que l’élégant et classieux phrasé d’Humbert-Gainsbourg est quand même terriblement séduisant…


Le rire de France Gall fait également partie des percussions. Il est régulé afin d’éviter des pics sonores disgracieux et résonne comme des grelots ou des clochettes. Mais cela contrarie un peu la légende qui prétend qu’on aurait capté son mythique rire en cachette :

La pauvre Lola, celle qui glousse à la fin de la chanson n’est d’ailleurs pas la véritable Lola, mais bien la jouvencelle France Gall dont le rire a été capturé à son insu en studio.

Pauvre Lola en CD album

  • 2001 : Gainsbourg Percussions (1 CD Mercury/Universal) (Réédition de l'orginal de 1964)
  • 2007 : Bonnie and Clyde (1 CD Mercury/Universal) (Réédition de l'orginal de 1968)

Autour de Pauvre Lola





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