Bibliotheca scatologica  

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"Ravisius aurait dû donner la liste des hommes célébres qui sont nés là où les précédents sont morts, et il est à regretter qu'il ne l'ait pas fait"

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Bibliotheca scatologica (Scatopolis [Paris]: Chez les marchands d'aniterges, l'année scatogène, 5850 [1849]) is a book by Pierre Jannet, Jean Francois Payen, Auguste Alexandre Veinant

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BIBLIOTHECA SCATOLOGICA. aaa s Cet ouvrage , publié comme complément du Journal de l'Amateur de livres , année 1849, a été tiré à part à 150 exemplaires , savoir : 1 sur peau de vélin . 1 sur papier de Hollande. 2 sur papier de Chine. 2 sur papier de diverses nuances. 4 sur papier vélin anglais. 25 sur papier scatochrome. 115 sur papier vergé fort. Il sera mis dans le commerce seulement 100 exemplaires du dernier papier, au prix de 7 fr. 50. BRIEISH MUS IMPRIMERIE GUIRAUDET ET JOUAUST, rue Saint- Honoré , 315. 2 MUS BIBLIOTHECA SCATOLOGICA OU CATALOGUE RAISONNÉ DES LIVRES TRAITANT DES VERTUS FAITS ET GESTES DE TRÈS NOBLE ET TRÈS INGÉNIEUX MESSIRE LUC ( A REBOURS ) SEIGNEUR DE LA CHAISE ET AUTRES LIEUX MÊMEMENT DE SES DESCENDANTS ET AUTRES PERSONNAGES DE LUI ISSUS OUVRAGE TRÈS UTILE POUR BIEN ET PROPREMENT S'ENTRETENIR ES-JOURS GRAS DE CARÊME-PRENANT Disposé dans l'ordre des lettres K, P, Q TRADUIT DU PRUSSIEN ET ENRICHI DE NOTES TRÈS CONGRUANTES AU SUJET PAR TROIS SAVANTS EN US. DEDIE AM Cas long inv . Fais - Ici del. O Gustus inc. Six Vesses excu . SCATOPOLIS CHEZ LES MARCHANDS D'ANITERGES L'ANNEE SCATOGÈNE 5850 PITISH MUSEU A MONSIEUR Q. PRINCE DES BIBLIOGNOSTES. Monsieur , De même que le soleil , en s'élevant sur l'horizon , prodigue sa lumière aux êtres les plus infimes comme aux plus considérables , ainsi , de la position élevée que vous occupez dans la République des lettres , vous traitez avec les mêmes égards les écrits les plus humbles et les chefs- d'œuvre. Il n'est pas d'écrivain qui puisse se flatter d'échapper à votre attention . Tout ce qu'on imprime tombe dans votre domaine , et souvent même les manuscrits . C'est à tort d'ailleurs , et contre leurs véritables intérêts , que les auteurs ont de la répugnance à voir leurs œuvres devenir l'objet de vos hommages. Ils vous devraient, au contraire , de la reconnaissance ; en effet , outre que vous faites connaître leurs œuvres en les exposant au grand jour, vous leur imprimez en quelque sorte un caractère qui les rend dignes de respect. La critique n'y mord que rarement lorsque vous y avez touché . Enfin , vous relevez la dignité des auteurs en prouvant d'une manière irréfutable l'utilité de leurs écrits , laquelle pourrait souvent être contestée , sans l'usage que vous savez en faire . On a pu supposer quelquefois , Monsieur, que les services que vous rendez chaque jour à la littérature ne procédaient pas d'un plan bien arrêté . C'était une erreur manifeste . Nous savons que vous vous disposez à mettre au jour quelque chose qui le prouvera victorieusement. Ce n'était d'abord qu'un bruit sourd , mais on a bientôt acquis la certitude que ce bruit n'était pas dénué de fondement. Vous ne tendez à rien moins, dans ce cas , qu'à utiliser tous les produits de la presse française . C'est un magnifique projet, Monsieur. L'esprit reste confondu devant l'immense quantité de matériaux qu'il a fallu réunir pour une opération aussi gigantesque. Sans doute vous avez eu des collaborateurs qui se sont chargés de mâcher la besogne, comme on dit , mais il n'en reste pas moins à digérer tout cela . L'enfantement sera laborieux ; mais nous espérons que vous ne vous laisserez pas rebuter, et que vous ne ferez pas la chose à bâtons rompus. L'idée des services que vous allez rendre à la littérature doit vous soutenir . Tous ces écrits que vous allez classer méthodiquement et ranger avec soin dans l'ordre exigé par la matière seront comme des jalons plantés dans les sentiers de la science pour servir de guide aux travailleurs dans leurs veilles . Dès que nous avons eu vent de votre projet , Monsieur, nous avons senti qu'il fallait se déboutonner. Nous n'avons pas balancé à vous offrir l'ouvrage que nous mettons au jour. La matière en est louable et digne de vous. Nous espérons que , sous vos auspices , elle sera goùtée du public. Nous ne pouvions la placer sous l'égide d'une protection plus efficace , car vous êtes universellement connu et révéré. Si , malgré cela , le public dédaignait nos efforts , nous nous consolerions en pensant que notre travail a pu vous être utile dans vos besoins . Cela suffira toujours à la gloire de Vos dévoués confrères , TROIS SAVANTS EN US . I O DII ÆTERNI ! Tv JVPITER ALTISONANS ; TV PROCAX CREPITE , FLORIFERI FAVONII Posthvme frateR ; Tv CARDEA (1 ) , ANTIQVI Iani stridens VXOR, CVI VENTOSE FABE RIDENT ; TV AVREVS STERCVLE , QVI PRIVS STERCORE FECVNDITATEM AGRIS COMPARAVISTI ( 2) ; TV FLAVA CERES , QVE SEGETES AMAS ; TV DVLCIS HYGIA , QVÆ DELECTARIS DEIECTIONEM MOLIENS QVOTIDIANAM ; TV OPIFER ESCVLAPI , ET TV APOLLO PATER , QVI MORTALES ECCOPROTICA (3) REMEDIA DOCVISTIS ; TV POTENS HERCVLES , QVI FVMANTIA AVGIÆ STABVLA EGESSISTI TV COENOSE LATRINE (4,, CVIVS COENANTES AD ARAS PINGVIA MVNERA FERVNT ; TV QUOQUE LVCIFVGA CLOACINA (5) , QVÆ VRBIVM SORDES ORE ABSORBES HIANTE ; · VOS OMNES IMMORTALES AMBROSIAM COQVENTES QVIBVS INCVBITANTES SVPPLICAMVS ! HVIC LIBELLO FAVEATIS ET PATROCINEMINI , VT HOMINIBVS EMVNCTE NARIS SIT GRATISSIMVS ! D. H. A. M. A. D. Q. A. D. P.

(1) Cardea , Cardinea et Carna , femme de Janus , présidait aux gonds des portes ; on lui offrait des fèves en sacrifice. (2) Macrob. I , Saturn. 7. (4) Divinité des latrines. (3) Eccoprotique , purgatif, de xʊmpos , excrément , et ε , dehors. (5) Déesse des égoûts. LECTORIBUS. Χαίρετε βιβλόφιλοι πάντες , καὶ βιβλιοπῶλαι ! θαυμασίη τίς νῦν βίβλος ὑμῖν φέρεται ! ἀλλ᾽ οὐ ταρπῆναι πρὶν κὦτα καὶ ὄμματ᾽ ἀνοῖξαι τοῦ γλυκόεντος ἔνι , ῥίναδὲ κληΐξετε ! Imitation. Lecteur, qui goûtez les merveilles Dont tous nos feuillets sont ornés , Ouvrez les yeux et les oreilles , Mais surtout bouchez- vous le nez. P. C. A. D. L. B. N. C. D. R. I. R. LECTORI EMUNCTE NARIS. Heu redole , et crepitu bene olenti applaude libello , Nec pro laude para thurea verba ; caca. E. F. F. A. LE LIVRE AUX ZOILES , ACROSTICHE. Mon censeur retiendra , j'espère , sa critique , En songeant que le même cas Réunirait peut-être au même tas , Dans les accès d'une colique , Bt mes feuillets et sa réplique. A MESSIEURS LES AUTEURS De la Bibliothèque scatologique, Depuis long-temps la matière fécale Est un sujet qu'on hésite à traiter : Gloire à vous , qui venez la réhabiliter ! Non , l'Eternel ne créa rien de sale : C'est par sa volonté que tous nous digérons ; Nous ne saurions , dès lors , sans lui faire une injure , Témoigner du dégoût , donner de vilains noms , Au superflu de notre nourriture , Et l'envoyer moisir en certain cabinet , Sous le prétexte vain qu'il ne sent pas la rose. A de tels préjugés bien fou qui se soumet ! Pour moi , j'ai ma façon d'envisager la chose ; Ainsi , lorsque le long des murs , Je vois des résidus mous , liquides ou durs , Au lieu de détourner stupidement la tête Ou de hâter le pas , devant eux je m'arrête , Et dis que , sans avoir encor la poule au pot , Le peuple mange et boit , parfois même un peu trop : Cela me tranquillise , et je poursuis ma route. D'une autre part , la femme en tous climats (Des grands navigateurs aucun , je crois , n'en doute) Se dégage souvent par le sentier d'en-bas ; Or, Dieu n'eût certe point assujetti la robe Aux besoins journaliers de l'humble garde-robe , Si ce commun devoir manquait de majesté. Observez cette vierge au regard velouté : Son corsage onduleux , ses doigts potelés , minces , Ses yeux d'azur, ses lèvres de corail Et de ses dents le ravissant émail , Tenteraient saint Antoine , et les rois et les princes ; En tapinois elle sort du salon Pour obéir aux lois de la nature ; Suivons-la sur l'autel dont vous savez le nom : Eh bien ! la trouvez-vous moins suave et moins pure , Moins digne d'inspirer un poétique amour? Oh ! non , car loin de là , dites- le sans détour, Vous admirez l'air candide et céleste Avec lequel , de sa discrète main , Cet ange aux blonds cheveux , déployant le vélin , En fait pudiquement un usage modeste , Et parmi vous nul ne songe à railler. Amis , un dernier mot respect à la matière Quijadis , en un lieu que l'on ne revoit guère , Pendant neuf mois nous servit d'oreiller ! C. L. D. AUX AUTEURS. Messieurs , si la critique au maussade cortége , En lisant votre livre aboie avec fracas , Restez , restez sans peur, calmes , sur votre siége : Des gens de goût l'estime à jamais vous protège , Et c'est d'elle surtout que l'on doit faire cas ! A. DE V. Ma gran' foé , m'sieu' l'savant , dedans tout Petignat Je vous bail'mon biyet qu'o gn'at Ouquin d'nou gens ni de nou béte Qui ne veurissian beun veuz avoer peur leû maite Tou nou curé unis n'avan jamais poiut Amener tretous tant de brut Qu'avè tieu p'tit livret veu l'avez seul soiut . Petignat , Chérente. H. D. M. AUX AUTEURS DE CE LIVRE. SONNET. La gloire est une mer de sable , où les trompettes Que tient la Renommée agitent de leur vent Des millions de noms , comme dans les tempêtes L'aquilon déchaîné fait du sable mouvant. Dans ce grand tourbillon , rois , artistes , poètes , Guerriers , hommes d'état , tout le monde savant , Tous les noms dont la gloire était des plus complètes , Vont poussant , se heurtant , tombant , se relevant . Les uns brillent long-temps placés au rang suprême ; D'autres jettent plus bas une clarté plus blême , Le plus grand nombre en vain tâche de surnager. Mais vous , ô mes amis , porté par votre livre , Toujours au plus haut rang votre nom devra vivre : Car docte est votre ouvrage et le sujet léger. H. H. V. A. P. J. L. A. P. SUR LE SONNET PRÉCÉDENT. Par son début ronflant , ce sonnet- là promet , Et l'on doit espérer, pour le moins , comme trait , Trois lettres que l'on trouve au bout de ce tercet. Vainement on s'empresse Et lit jusqu'à la fin : Son lyrisme s'affaisse , Son trait reste en chemin , Et pour pointe nous laisse Six bouts de ce sixain.

Bibliothek der Scheiss-Litteratur. Les mer gefäcicben hat vom Scheißen, Ji hier zudommen aufgeftellif: Ein friches Buch w 1 etwas heißen , Das aller Züter Dref ruthill. Sein Bunder, meno in unfern Zage Lie Schreibewelt fo fruchtbar 16: Wiefollte fie nicht Frühte tragen? Menficht, es feh f ihr rift en - 2. Den drei gelehrten Herrn in us : SIMILIA SIMILIBUS . Solong, die Belfbeſcht, hat man g ſdiven, Und ſcheißen wird man dis ar's End der Welt: Sein Mensch wird gerndabei Papier vermiſen, Benn er auf Reizlichkeit des Strißes 166. Drum jörnst nicht, wird dieſes Buch jer břez Bon einem, dem es in die Hände fällt Jué im Woment , no er e -- mo es kann bezugen Homispafiích – ſich den Steiß zu pugen. 3. да возгласишь читатель книги этой : состоенъ прувь матерiн воспѣмой ! שטרענג נון בוססעט דער מענש דיע זינדע דען באַבעלשען טהורמברז : פיעלער שפראכען בעדארפן זעלבסט ניר צו גענגען דען דרעק ORATIO PRO GUANO HUMANO. Un si grand nombre d'auteurs ont écrit sur l'art de se débarrasser du superflu des aliments , qu'on a lieu d'être surpris que personne, jusqu'à ce jour, n'ait entrepris de classer ces nombreux ouvrages. La matière est vierge , intentatam nostri liquére poetæ (1 ) , et cette condition était faite pour stimuler notre ardeur. Une certaine défaveur semble d'abord, il est vrai , s'attacher à ce sujet, et peut- être d'autres ont -ils reculé devant l'oeuvre que nous avons osé entreprendre. Cependant , tout ce qui touche à l'homme est digne d'étude : homo sum, humani nihil a me alienum puto (2) ; or , rien n'est plus humain que le caput mortuum de la chimie intestinale , et il y a lieu de s'étonner que le nombre déjà si grand des ouvrages dont il est l'objet ne soit pas plus considérable. Notre travail est essentiellement bibliographique ; notre rôle , par conséquent , est tout à fait passif, et (1) Hor. , Art poétique. (1) Terent. , Heaut. , act. I , se. 1. xiv ORATIO la responsabilité comme l'honneur ou la gloire , s'il y a lieu , doivent passer par dessus nos têtes pour remonter jusqu'aux auteurs . En ce qui nous concerne, il nous suffit de demander s'il y a des livres sur la matière , si chaque jour ils ne sont pas exposés en vente , et si les amateurs ne se les disputent pas sous le feu des enchères ? La question ainsi posée est d'avance résolue ; or , dès qu'il y a un livre il faut un bibliographe pour le décrire. C'était donc pour nous un devoir d'entreprendre cette bibliographie, et, quel que soit le succès de nos efforts , on reconnaîtra que nous avons travaillé avec dévoùment. Etiam et tentasse decorum , et , si nous n'avons pas réussi , nous avons au moins le droit d'attendre les égards qui sont dus au courage malheureux . Bibliographes quand même , nous avons remué la fange des bibliothèques, et la richesse de notre récolte a dépassé nos espérances. Nous ne nous sommes pas bornés au côté facétieux de la question ; nous avons inscrit tous les traités ex professo sur la matière , mettant ainsi le remède à côté du mal. D'ailleurs , on le sait , l'appétit vient en mangeant. A cet égard , toutefois , la sobriété nous était imposée, et nous n'offrons que le miel de nos excursions bibliques , car nous n'en aurions pas fini si nous avions voulu donner tout ce que nous avons rencontré de bouffon dans les livres sérieux (1 ) . La bibliographie est si souvent aride qu'il était (1 ) Si le lecteur goûte l'échantillon de littérature rétrospective que nous lui présentons , nous pourrons un autre jour lui faire d'étranges révélations scientifiques ; pour aujourd'hui nous nous bornerons à un seul exemple. Croirait-on que les médecins hygiénistes , c'est-à-dire les régulateurs de la santé , ont parqué toutes nos fonctions dans six classes qu'ils ont appelées PRO GUANO HUMANO. XV bon de changer un peu le régime des amateurs pour réveiller leur goût et stimuler leur appétit , conformément au précepte de l'Arioste : Raccende il gusto il mutare esca (1 ) . Nous donnons ainsi la petite pièce après la grande. La bibliographie d'ailleurs ennoblira ces bâtards. de la littérature en les classant ; en les enrégimentant elle les civilisera. Le parfum de la science masquera ce que leur odeur pourrait avoir de trop prononcé ; ce sont , si l'on veut , des fleurs que nous jetons sur des ordures. Plût au ciel , diront nos lecteurs du faubourg du Temple , qu'on pût ainsi ensevelir sous des monceaux de roses la voirie de Montfaucon ! « C'était autrefois la coutume dans la plupart des >> tribunaux du royaume de faire plaider, le jour de » mardi gras , une cause dont la matière fût propre » à s'égayer. » On appelait cela des causes grasses (2) . Des avocats célèbres ne dédaignaient pas de se charger de ces plaidoiries . Si Thémis quelquefois se permet de sourire , pourquoi serait- il interdit à la bibliographie de se laisser aller à un mouvement de gaîté ? pourquoi n'aurait-elle pas ses causes grasses ? CHOSES NON NATURELLES !!! J'ai vainement cherché une rectification aux errata ; d'ailleurs cela est écrit partout! Ainsi vous marchez , cela fait partie des acta , une des six choses non naturelles; vous entendez , vous voyez , ce sont des percepta , choses non naturelles ; la fonction dont s'occupe notre catalogue est reléguée aux excreta , choses non naturelles. De telle sorte que toutes les fois qu'obéissant à la nature vous faites un des actes pour lesquels elle vous a créé , yous faites des choses non naturelles ! Risum teneatis ! Dieu vous garde , ami lecteur, de ces classificateurs contre nature ; écoutez bien plutôt nos préceptes formulés par elle-même; et si pour votre malheur vous étiez tenté de ne pas vous en tenir aux sages inspirations de cette bonne mère, ce ne serait pas trop de toute votre vie pour raisonner le choix d'un de ces directeurs sanitaires. Experto crede. (1 ) Örlando furioso , canto terzo decimo. (2) Règles pour former un avocat, ch . 13. xvj ORATIO Nous ouvrons une voie nouvelle nous espérons qu'on nous y suivra, et nous préférons notre catalogue , en quelque odeur qu'il soit auprès de nos lecteurs , à tels autres que nous pourrions citer (1 ) . On voit qu'entraînés par l'usage , nous avons cru devoir faire excuser notre choix ; cependant nous ne réclamons pas l'indulgence ; nous croyons que , sur une matière si appétissante , Indocti discant , et ament meminisse periti , et il nous sera facile d'établir que notre sujet a les sympathies du public , qu'il est utile au point de vue sérieux comme au point de vue facétieux , et qu'il ne blesse ni la morale ni le bon goût. Les écrivains de tous les âges ont exploité la mine féconde dont nous avons suivi un filon . Les anciens nous en offrent de nombreux exemples : Horace et tous les poètes du temps d'Auguste parlent du Stercus et de ses circonstances et dépendances en cent endroits de leurs ouvrages ; Martial , Catulle , Pétrone , Macrobe , Lucrèce , en saupoudrent leurs poésies ; Homère, Pline, Lampride, en parlent à ciel et à cœur à (1 ) Catalogue Noël , Paris , Galliot , 1841 , et d'autres. Quelque opinion qu'on ait d'une collection de la nature de celle qu'avait formée Noël , très riche (ou pauvre) , comme on sait , en facéties , farces , drôleries , saletés , toujours est-il que , bibliographiquement parlant, son catalogue est d'autant plus précieux que la police l'a fait saisir et qu'elle a défendu la vente d'une centaine de numéros. Le plus grand nombre , il faut en convenir, méritait d'être mis à l'index ; mais l'inspecteur de la librairie d'alors , qui , ce qu'il paraît , ne lisait pas les mauvais livres , en avait signalé qui ne méritaient pas l'ombre d'un reproche ; ainsi , par exemple , le petit ouvrage attribué à Acidalius , dans lequel l'auteur, pour montrer l'abus qu'on faisait des citations de la Bible , cherche à établir par des extraits textuels de cet ouvrage que la femme n'est pas de l'espèce humaine (mulieres homines non esse). PRO GUANO HUMANO. xvij ouverts ; saint Jérôme, saint Augustin , ne dédaignent pas d'en entretenir leurs lecteurs , et Cicéron , considérant le Peditus comine une victime innocente, opprimée par la civilisation de son temps , poussait en sa faveur le cri de liberté et formulait ses droits ( 1 ) . Ces zéphyrs intestinaux ont inspiré aux modernes des pensées très délicates ; S. -Evremont y a puisé un joli madrigal ; Boursault, une ingénieuse énigme ( 2 ) ; la plupart de nos conteurs en ont parfumé leurs récits . Mais il y a plus, et nous posons en fait que notre sujet est du goût de la société choisie, de la bonne compagnie. Il est d'observation que les personnes du grand monde, même les plus réservées, aiment à se dédommager de la représentation à laquelle elles sont assujetties, par le laisser-aller de la conversation : la langue de notre catalogue les console de la contrainte de l'étiquette. Nous n'avons donc fait que suivre un goût très répandu en ne passant pas à un crible trop fin les drôleries que nous avions à offrir. Respectant toutefois les palais délicats , nous avons soigneusement évité le poivre ; mais nous nous sommes permis le grain de sel , et quelquefois le gros sel , parce que nous croyons savoir qu'il plaît au public d'élite dont nous ambitionnons le suffrage. Notre phrase un peu retroussée étonnera quelquefois l'oreille du lecteur ; nous osons espérer qu'elle ne l'affligera jamais. Qu'on parcoure la liste de nos auteurs, on y trouvera non seulement des écrivains, mais des hommes (1) Crepitus æque liberos ac ructus esse opportere , 1. 9, epist. 22. (2) Voy. pour tous ces auteurs les nº 74, 117, 167 , 172 et 185. b xviij ORATIO du monde, que dis -je ! des dames, et des plus grandes ! Nous en citerons . Eh ! chacun ne sait -il pas que naguère encore une femme respectable entre toutes , reine alors , et qui riait peu , riait pourtant, et à cœur joie, en écoutant certaine chanson dont un merdeux (maire d'Eu) est le héros ! En cela même les gens sensés font preuve d'une grande raison , car les conversations , les lectures de ce genre, ont des mérites qu'en général on ne pense pas assez à leur accorder : elles fournissent à l'esprit un repos et un exercice salutaires . Il est tel traité plaisant plus utile à la morale qu'un livre de morale.... qu'on ne lit pas ; bien des malades ont pris avec plus de succès leur Rabelais que l'ipécacuanha , et nous ne serions pas surpris que les mélancoliques se trouvassent les hypochondres plus libres après avoir lu l'Art de désopiler la rate . Pour les personnes sédentaires , le rire est une ressource qu'on devrait utiliser ; c'est une gymnastique interne , c'est une course en dedans. Et nous ne sommes pas seuls à professer. cette opinion : la littérature joco- sérieuse peut invoquer en sa faveur les plus grandes autorités , et nous sommes heureux de voir cadrer nos idées avec celles du Voltaire de l'Allemagne ( 1). Malheureusement nous sommes bien loin du temps où tout en France finissait par des chansons ; mais, Béranger l'a dit : On ne rit guère aujourd'hui : Est-on moins frivole ? (1 ) Wieland protégeait beaucoup la littérature facétieuse ; il aurait voulu qu'une académie , fût- ce celle de Pau en Béarn, fondât un prix de 50 ducats pour la recherche de l'utilité physique , morale et politique que la so- PRO GUANO HUMANO. xix Si les livres facétieux sont bons , les nôtres sont les meilleurs, car ce sont les plus facétieux du genre, et rien ne prête plus à la plaisanterie que notre sujet , ne fût-ce que par le contraste. Et le mérite de nos livres tient précisément à ce que , sous une forme plaisante , ils répandent des vérités utiles , et donnent de l'agrément à une matière qui n'en paraissait pas susceptible. L'art que nous enseignons est la moitié de l'art de vivre, car le manger et le démanger forment le cercle de la vie ; le second même est plus important que le premier, puisqu'il est plus obligatoire, et c'est de leur équilibre que dépend la santé, le plus grand , le seul vrai des biens de la terre . Magna pars felicitatis est bene moratus vènter, et Jamet , qui se décolletait ( ne lisez pas, malin lecteur, déculottait ) volontiers , disait plus brutalement : Omnis felicitas est in braguettis. Il faut que les numismates du bas-ventre étudient la médaille gastronomique sur son revers ; il faut, en un mot, apprendre à faire ce qu'on ne peut se dispenser de faire. Qu'on se souvienne de ce grain de sable qui, au dire de Pascal , a empêché Cromwell de ravager la chrétienté ( 1 ) ! L'encombrement peut avoir lieu sur les grandes voies de communication aussi bien que dans les sentiers ; il n'en est alors que plus grave, et il n'est pas d'un médiocre intérêt de le faire cesser : ceux-là sauront le faire qui nous liront. Tolle et lege. 4 Et ces études individuelles , restreintes, conduisent à des études générales, car l'homme a été avec raison ciété pourrait retirer des livres qui provoqueraient le rire. ( Voy. les Aventures de Don Silvio de Rosalva. ) (1) Pensées , 24, Vanité de l'homme. manifeste . Nous savons que vous vous disposez à mettre au jour quelque chose qui le prouvera victorieusement. Ce n'était d'abord qu'un bruit sourd , mais on a bientôt acquis la certitude que ce bruit n'était pas dénué de fondement. Vous ne tendez à rien moins , dans ce cas , qu'à utiliser tous les produits de la presse française . C'est un magnifique projet, Monsieur. L'esprit reste confondu devant l'immense quantité de matériaux qu'il a fallu réunir pour une opération aussi gigantesque . Sans doute vous avez eu des collaborateurs qui se sont chargés de macher la besogne, comme on dit, mais il n'en reste pas moins à digérer tout cela . L'enfantement sera laborieux ; mais nous espérons que vous ne vous laisserez pas rebuter, et que vous ne ferez pas la chose à bâtons rompus. L'idée des services que vous allez rendre à la littérature doit vous soutenir. Tous ces écrits que vous allez classer méthodiquement et ranger avec soin dans l'ordre exigé par la matière seront comme des jalons plantés dans les sentiers de la science pour servir de guide aux travailleurs dans leurs veilles . Dès que nous avons eu vent de votre projet , Monsieur, nous avons senti qu'il fallait se déboutonner. Nous n'avons pas balancé à vous offrir l'ouvrage que nous mettons au jour. La matière en est louable et digne de vous . Nous espérons que , sous vos auspices , elle sera goûtée du public. Nous ne pouvions la placer sous l'égide d'une protection plus efficace , car vous êtes universellement connu et révéré . Si , malgré cela , le public dédaignait nos efforts , nous nous consolerions en pensant que notre travail a pu vous être utile dans vos besoins . Cela suffira toujours à la gloire de Vos dévoués confrères , TROIS SAVANTS EN US . O DII ÆTERNI ! Tv JVPITER ALTISONANS ; TV PROCAX CREPITE , FLORIFERI FAVONII POSTHVME FRATER ; Tv CARDEA (1) , ANTIQVI IANI STRIDENS VXOR, CVI VENTOSE FABE RIDENT ; TV AVREVS STERCVLE, QVI PRIVS STERCORE FECVNDITATEM AGRIS COMPARAVISTI (2) ; TV FLAVA CERES , QVE SEGETES AMAS ; TV DVLCIS HYGIA , QVÆ DELECTARIS DEIECTIONEM MOLIENS QVOTIDIANAM ; TV OPIFER ESCVLAPI, ET TV APOLLO PATER , QVI MORTALES Eccoprotica (3) REMEDIA DOCVISTIS ; TV POTENS HERCVLES , qvi FVMANTIA AVGIÆ STABVLA EGESSISTI ; TV COENOSE LATRINE (4,, CVIVS COENANTES AD ARAS PINGVIA MVNERA FERVNT ; TV QUOQUE LVCIFVGA CLOACINA (5) , QVÆ VRBIVM SORDES ORE ABSORBES HÍANTE ; Vos OMNES IMMORTALES AMBROSIAM COQVENTES QVIBVS INCVBITANTES SVPPLICAMVS ! HVIC LIBELLO FAVEATIS ET PATROCINEMINI , VT HOMINIBVS EMVNCTE NARIS SIT GRATISSIMVS ! D. H. A. M. A. D. Q. A. D. P. (1) Cardea , Cardinea et Carna , femme de Janus , présidait aux gonds des portes ; on lui offrait des fèves en sacrifice. (2) Macrob. I , Saturn. 7. (3) Eccoprotique , purgatif, de xompos , excrément , et ε , dehors. (4) Divinité des latrines. (5) Déesse des égoûts. A LECTORIBUS. Χαίρετε βιβλόφιλοι πάντες , καὶ βιβλιοπῶλαι ! θαυμασίη τὶς νῦν βίβλος ὑμῖν φέρεται ! ἀλλ᾽ οὐ ταρπῆναι πρὶν κὦτα καὶ ὄμματ᾽ ἀνοῖξαι τοῦ γλυκόεντος ἔνι , ῥίναδὲ κληΐξετε ! Imitation. Lecteur, qui goûtez les merveilles Dont tous nos feuillets sont ornés , Ouvrez les yeux et les oreilles , Mais surtout bouchez- vous le nez. P. C. A. D. L. B. N. C. D. R. I. R. LECTORI EMUNCTE NARIS. Heu redole , et crepitu bene olenti applaude libello , Nec pro laude para thurea verba ; caca. E. F. F. A. LE LIVRE AUX ZOILES , ACROSTICHE. Mon censeur retiendra , j'espère , sa critique , En songeant que le même cas Réunirait peut-être au même tas , Dans les accès d'une colique , Et mes feuillets et sa réplique. A MESSIEURS LES AUTEURS De la Bibliothèque scatologique, Depuis long-temps la matière fécale Est un sujet qu'on hésite à traiter : Gloire à vous , qui venez la réhabiliter ! Non , l'Eternel ne créa rien de sale : C'est par sa volonté que tous nous digérons ; Nous ne saurions , dès lors , sans lui faire une injure , Témoigner du dégoût , donner de vilains noms , Au superflu de notre nourriture , Et l'envoyer moisir en certain cabinet , Sous le prétexte vain qu'il ne sent pas la rose. A de tels préjugés bien fou qui se soumet ! Pour moi , j'ai ma façon d'envisager la chose ; Ainsi , lorsque le long des murs , Je vois des résidus mous , liquides ou durs , Au lieu de détourner stupidement la tête Ou de hâter le pas , devant eux je m'arrête , Et dis que , sans avoir encor la poule au pot , Le peuple mange et boit , parfois même un peu trop : Cela me tranquillise , et je poursuis ma route. D'une autre part , la femme en tous climats (Des grands navigateurs aucun , je crois , n'en doute) Se dégage souvent par le sentier d'en-bas ; Or, Dieu n'eût certe point assujetti la robe Aux besoins journaliers de l'humble garde- robe , Si ce commun devoir manquait de majesté. Observez cette vierge au regard velouté : Son corsage onduleux , ses doigts potelės , minces , Ses yeux d'azur, ses lèvres de corail Et de ses dents le ravissant émail , Tenteraient saint Antoine , et les rois et les princes ; En tapinois elle sort du salon Pour obéir aux lois de la nature ; Suivons-la sur l'autel dont vous savez le nom : Eh bien ! la trouvez-vous moins suave et moins pure , Moins digne d'inspirer un poétique amour? Oh! non , car loin de là , dites- le sans détour, Vous admirez l'air candide et céleste Avec lequel , de sa discrète main , Cet ange aux blonds cheveux , déployant le vélin , En fait pudiquement un usage modeste , Et parmi vous nul ne songe à railler. Amis , un dernier mot respect à la matière Quijadis , en un lieu que l'on ne revoit guère , Pendant neuf mois nous servit d'oreiller ! C. L. D. AUX AUTEURS. Messieurs , si la critique au maussade cortège , En lisant votre livre aboie avec fracas , Restez , restez sans peur, calmes , sur votre siége : Des gens de goût l'estime à jamais vous protége , Et c'est d'elle surtout que l'on doit faire cas ! A. DE V. Ma gran' foé , m'sieu' l'savant , dedans tout Petignat Je vous bail'mon biyet qu'o gn'at Ouquin d'nou gens ni de nou béte Qui ne veurissian beun veuz avoer peur leû maite Tou nou curé unis n'avan jamais poiut Amener tretous tant de brut Qu'avè tieu p'tit livret veu l'avez seul soiut. Petignat , Chérente. H. D. M. AUX AUTEURS DE CE LIVRE . SONNET. La gloire est une mer de sable , où les trompettes Que tient la Renommée agitent de leur vent Des millions de noms , comme dans les tempêtes L'aquilon déchaîné fait du sable mouvant. Dans ce grand tourbillon , rois , artistes , poètes , Guerriers , hommes d'état , tout le monde savant , Tous les noms dont la gloire était des plus complètes , Vont poussant , se heurtant , tombant , se relevant. Les uns brillent long- temps placés au rang suprême ; D'autres jettent plus bas une clarté plus blême , Le plus grand nombre en vain tâche de surnager. Mais vous , ô mes amis , porté par votre livre , Toujours au plus haut rang votre nom devra vivre : Car docte est votre ouvrage et le sujet léger. H. H. V. A. P. J. L. A. P. SUR LE SONNET PRÉCÉDENT. Par son début ronflant , ce sonnet- là promet , Et l'on doit espérer, pour le moins , comme trait , Trois lettres que l'on trouve au bout de ce tercet. Vainement on s'empresse Et lit jusqu'à la fin: Son lyrisme s'affaisse , Son trait reste en chemin , Et pour pointe nous laisse Six bouts de ce sixain.

Bibliothek der Scheiss-Litteratur. Was man geschrieben hat vom Scheißen, Ist hier zusammen aufgestellt ; Ein solches Buch w´ll etwas heißen, Das aller Zeiten Dreck enthälf. Kein Wunder, wenn in unsern Tage i Tie Schreibewelt so fruchtbar ist : Wie sollte sie nicht Früchte fragen? Manficht, es feh´f ihr nicht an mift. A. Den drei gelehrten Herrn in us : SIMILIA SIMILIBUS . Solang' die Welk besteht , hat man g schissen, Und scheißen wird man bis an's End' der Welf; Kein Mensch wird gern dabei Papier vermissen, Wenn er aufReialichkeit des Skeißes hälf. Drum zürnet nicht, wird dieses Buch zer issea Von einem , dem es in die Hände fällt Just im Moment, wo er es kann benußen Homöopatisch sich den Steiß zu pugen. - 3. да возгласишъ читателъ книги этой : востоенъ трудъ матеріи воспѣтой ! ивнъ писмня . שטרענג נון בוססעט דער מענש דיע זונדע דעז באַבעלשען טהורמבױז : פיעלער שפראכען בערארפן זעלבסט נור צו נעננען דען דרעק • ה . ה . ORATIO PRO GUANO HUMANO. Un si grand nombre d'auteurs ont écrit sur l'art de se débarrasser du superflu des aliments , qu'on a lieu d'être surpris que personne, jusqu'à ce jour, n'ait entrepris de classer ces nombreux ouvrages . La matière est vierge , intentatam nostri liquêre poeta (1 ) , et cette condition était faite pour stimuler notre ardeur. Une certaine défaveur semble d'abord , il est vrai , s'attacher à ce sujet , et peut- être d'autres ont - ils reculé devant l'œuvre que nous avons osé entreprendre. Cependant , tout ce qui touche à l'homme est digne d'étude : homo sum, humani nihil a me alienum puto (2) ; or , rien n'est plus humain que le caput mortuum de la chimie intestinale , et il y a lieu de s'étonner que le nombre déjà si grand des ouvrages dont il est l'objet ne soit pas plus considérable. Notre travail est essentiellement bibliographique ; notre rôle , par conséquent , est tout à fait passif, et (1) Hor. , Art poétique. (1) Terent. , Heaut. , act. I, se. 1 . xiv ORATIO la responsabilité comme l'honneur ou la gloire , s'il y a lieu , doivent passer par dessus nos têtes pour remonter jusqu'aux auteurs . En ce qui nous concerne , il nous suffit de demander s'il y a des livres sur la matière , si chaque jour ils ne sont pas exposés en vente , et si les amateurs ne se les disputent pas sous le feu des enchères ? La question ainsi posée est d'avance résolue ; or, dès qu'il y a un livre il faut un bibliographe pour le décrire. C'était donc pour nous un devoir d'entreprendre cette bibliographie, et , quel que soit le succès de nos efforts , on reconnaîtra que nous avons travaillé avec dévoûment. Etiam et tentasse decorum , et , si nous n'avons pas réussi , nous avons au moins le droit d'attendre les égards qui sont dus au courage malheureux . Bibliographes quand même , nous avons remué la fange des bibliothèques, et la richesse de notre récolte a dépassé nos espérances . Nous ne nous sommes pas bornés au côté facétieux de la question ; nous avons inscrit tous les traités ex professo sur la matière , mettant ainsi le remède à côté du mal . D'ailleurs , on le sait , l'appétit vient en mangeant . A cet égard , toutefois , la sobriété nous était imposée, et nous n'offrons que le miel de nos excursions bibliques , car nous n'en aurions pas fini si nous avions voulu donner tout ce que nous avons rencontré de bouffon dans les livres sérieux (1) . La bibliographie est si souvent aride qu'il était (1 ) Si le lecteur goûte l'échantillon de littérature rétrospective que nous lui présentons , nous pourrons un autre jour lui faire d'étranges révélations scientifiques ; pour aujourd'hui nous nous bornerons à un seul exemple. Croirait-on que les médecins hygiénistes , c'est-à-dire les régulateurs de la santé , ont parqué toutes nos fonctions dans six classes qu'ils ont appelées PRO GUANO HUMANO. XV bon de changer un peu le régime des amateurs pour réveiller leur goût et stimuler leur appétit , conformément au précepte de l'Arioste : Raccende il gusto il mutare esca (1 ) . Nous donnons ainsi la petite pièce après la grande. + La bibliographie d'ailleurs ennoblira ces bâtards de la littérature en les classant ; en les enrégimentant elle les civilisera . Le parfum de la science masquera ce que leur odeur pourrait avoir de trop prononcé ; ce sont , si l'on veut , des fleurs que nous jetons sur des ordures. Plût au ciel , diront nos lecteurs du faubourg du Temple, qu'on pût ainsi ensevelir sous des monceaux de roses la voirie de Montfaucon ! « C'était autrefois la coutume dans la plupart des >> tribunaux du royaume de faire plaider , le jour de mardi gras , une cause dont la matière fût propre » à s'égayer. » On appelait cela des causes grasses (2) . Des avocats célèbres ne dédaignaient pas de se charger de ces plaidoiries. Si Thémis quelquefois se permet de sourire , pourquoi serait-il interdit à la bibliographie de se laisser aller à un mouvement de gaîté ? pourquoi n'aurait- elle pas ses causes grasses? CHOSES NON NATURELLES !!! J'ai vainement cherché une rectification aux errata ; d'ailleurs cela est écrit partout ! Ainsi vous marchez , cela fait partie des acta , une des six choses non naturelles ; vous entendez , vous voyez , ce sont des percepta , choses non naturelles ; la fonction dont s'occupe notre catalogue est reléguée aux excreta , choses non naturelles. De telle sorte que toutes les fois qu'obéissant à la nature vous faites un des actes pour lesquels elle vous a créé , vous faites des choses non naturelles ! Risum teneatis ! Dieu vous garde , ami lecteur, de ces classificateurs contre nature ; écoutez bien plutôt nos préceptes formulés par elle-même; et si pour votre malheur vous étiez tenté de ne pas vous en tenir aux sages inspirations de cette bonne mère, ce ne serait pas trop de toute votre vie pour raisonner le choix d'un de ces directeurs sanitaires. Experto crede. (1) Orlando furioso , canto terzo decimo. (2) Règles pour former un avocat , ch . 13. xvj ORATIO Nous ouvrons une voie nouvelle : nous espérons qu'on nous y suivra , et nous préférons notre catalogue , en quelque odeur qu'il soit auprès de nos lecteurs , à tels autres que nous pourrions citer ( 1 ) . On voit qu'entraînés par l'usage , nous avons cru devoir faire excuser notre choix ; cependant nous ne réclamons pas l'indulgence ; nous croyons que , sur une matière si appétissante , Indocti discant , et ament meminisse periti, et il nous sera facile d'établir que notre sujet a les sympathies du public , qu'il est utile au point de vue sérieux comme au point de vue facétieux, et qu'il ne blesse ni la morale ni le bon goût. Les écrivains de tous les âges ont exploité la mine féconde dont nous avons suivi un filon . Les anciens nous en offrent de nombreux exemples : Horace et tous les poètes du temps d'Auguste parlent du Stercus et de ses circonstances et dépendances en cent endroits de leurs ouvrages ; Martial , Catulle , Pétrone , Macrobe , Lucrèce , en saupoudrent leurs poésies ; Homère, Pline, Lampride, en parlent à ciel et à cœur (1) Catalogue Noël , Paris , Galliot , 1841 , et d'autres. Quelque opinion qu'on ait d'une collection de la nature de celle qu'avait formée Noël , très riche (ou pauvre) , comme on sait , en facéties , farces , drôleries , saletés , toujours est-il que , bibliographiquement parlant, son catalogue est d'autant plus précieux que la police l'a fait saisir et qu'elle a défendu la vente d'une centaine de numéros. Le plus grand nombre , il faut en convenir, méritait d'être mis à l'index ; mais l'inspecteur de la librairie d'alors , qui , à ce qu'il paraît , ne lisait pas les mauvais livres , en avait signalé qui ne méritaient pas l'ombre d'un reproche ; ainsi , par exemple , le petit ouvrage attribué à Acidalius , dans lequel l'auteur, pour montrer l'abus qu'on faisait des citations de la Bible , cherche à établir par des extraits textuels de cet ouvrage que la femme n'est pas de l'espèce humaine ( mulieres homines non esse). PRO GUANO HUMANO. xvij ouverts ; saint Jérôme, saint Augustin , ne dédaignent pas d'en entretenir leurs lecteurs , et Cicéron , considérant le Peditus comine une victime innocente, opprimée par la civilisation de son temps , poussait en sa faveur le cri de liberté et formulait ses droits ( 1 ) . Ces zéphyrs intestinaux ont inspiré aux modernes des pensées très délicates ; S. -Evremont y a puisé un joli madrigal ; Boursault, une ingénieuse énigme ( 2); la plupart de nos conteurs en ont parfumé leurs récits. Mais il y a plus, et nous posons en fait que notre sujet est du goût de la société choisie, de la bonne compagnie. Il est d'observation que les personnes du grand monde, même les plus réservées , aiment à se dédommager de la représentation à laquelle elles sont assujetties, par le laisser- aller de la conversation : la langue de notre catalogue les console de la contrainte de l'étiquette . Nous n'avons donc fait que suivre un goût très répandu en ne passant pas à un crible trop fin les drôleries que nous avions à offrir. Respectant toutefois les palais délicats , nous avons soigneusement évité le poivre ; mais nous nous sommes permis le grain de sel , et quelquefois le gros sel , parce que nous croyons savoir qu'il plaît au public d'élite dont nous ambitionnons le suffrage. Notre phrase un peu retroussée étonnera quelquefois l'oreille du lecteur ; nous osons espérer qu'elle ne l'affligera jamais. Qu'on parcoure la liste de nos auteurs, on y trouvera non seulement des écrivains, mais des hommes (1) Crepitus æque liberos ac ructus esse opportere , 1. 9 , epist . 22. (2) Voy. pour tous ces auteurs les no 74, 117 , 167 , 172 et 185. b xviij ORATIO du monde , que dis-je ! des dames, et des plus grandes ! Nous en citerons. Eh ! chacun ne sait- il pas que naguère encore une femme respectable entre toutes, reine alors, et qui riait peu , riait pourtant, el à coeur joie, en écoutant certaine chanson dont un merdeux (maire d'Eu) est le héros ! En cela même les gens sensés font preuve d'une grande raison , car les conversations, les lectures de ce genre, ont des mérites qu'en général on ne pense pas assez à leur accorder : elles fournissent à l'esprit un repos et un exercice salutaires . Il est tel traité plaisant plus utile à la morale qu'un livre de morale.... qu'on ne lit pas ; bien des malades ont pris avec plus de succès leur Rabelais que l'ipécacuanha, et nous ne serions pas surpris que les mélancoliques se trouvassent les hypochondres plus libres après avoir lu l'Art de désopiler la rate . Pour les personnes sédentaires , le rire est une ressource qu'on devrait utiliser ; c'est une gymnastique interne , c'est une course en dedans. Et nous ne sommes pas seuls àprofesser. cette opinion : la littérature joco - sérieuse peut invoquer en sa faveur les plus grandes autorités, et nous sommes heureux de voir cadrer nos idées avec celles du Voltaire de l'Allemagne ( 1 ). Malheureusement nous sommes bien loin du temps où tout en France finissait par des chansons ; mais, Béranger l'a dit : On ne rit guère aujourd'hui : Est-on moins frivole ? (1 ) Wieland protégeait beaucoup la littérature facétieuse ; il aurait voulu qu'une académie , fût-ce celle de Pau en Béarn , fondât un prix de 50 ducats pour la recherche de l'utilité physique , morale et politique que la so- PRO GUANO HUMANO. xix Si les livres facétieux sont bons , les nôtres sont les meilleurs, car ce sont les plus facétieux du genre, et rien ne prête plus à la plaisanterie que notre sujet , ne fût- ce que par le contraste. Et le mérite de nos livres tient précisément à ce que , sous une forme plaisante , ils répandent des vérités utiles , et donnent de l'agrément à une matière qui n'en paraissait pas susceptible. L'art que nous enseignons est la moitié de l'art de vivre , car le manger et le démanger forment le cercle de la vie ; le second même est plus important que le premier, puisqu'il est plus obligatoire, et c'est de leur équilibre que dépend la santé, le plus grand, le seul vrai des biens de la terre. Magna pars felicitatis est bene moratus vénter, et Jamet , qui se décolletait ( ne lisez pas, malin lecteur, déculottait ) volontiers , disait plus brutalement : Omnis felicitas est in braguettis. Il faut que les numismates du bas-ventre étudient la médaille gastronomique sur son revers ; il faut, en un mot, apprendre à faire ce qu'on ne peut se dispenser de faire. Qu'on se souvienne de ce grain de sable qui, au dire de Pascal , a empêché Cromwell de ravager la chrétienté ( 1 ) ! L'encombrement peut avoir lieu sur les grandes voies de communication aussi bien que dans les sentiers ; il n'en est alors que plus grave, et il n'est pas d'un médiocre intérêt de le faire cesser : ceux-là sauront le faire qui nous liront. Tolle et lege. Etces études individuelles, restreintes , conduisent à des études générales, car l'homme a été avec raison ciété pourrait retirer des livres qui provoqueraient le rire. ( Voy. les Aven- tures de Don Silvio de Rosalva. ) (1 ) Pensées , 24, Vanité de l'homme. XX ORATIO appelé un petit monde, microcosme. Or, ses évacuations ne sont qu'une image de celles du grand monde, macrocosme. Si on examine notre planète, on voit qu'elle a les mêmes fonctions à remplir que nous. Les anatomistes de la terre nous parlent tous les jours de ses entrailles , et , en effet , elle obéit comme nous à cette grande loi d'évacuation , non moins générale que celle de l'attraction : la terre verse des pleurs par les fontaines ; elle fait son petit tour par les grands fleuves ; quand on ressent ces secousses intérieures, ces tremblements qui émeuvent les populations, ce sont ses borborygmes ; elle évacue par l'Etna , le Vésuve et tant d'autres volcans ; et le tonnerre, ce n'est qu'un pet ( 1 ) , c'est Aristophane qui le dit ẞpovτn nai пoρôn qμow ( 2 ) . La terre a ses indigestions, et alors Herculanum , Pompéia, sont ensevelis sous la lave ; et vraiment, à considérer ces colonnes d'eau bouillante et de pierres qui s'élancent du sol à une hauteur de plus de cent pieds, et qu'on appelle Geyser en Islande , on peut croire que la terre a aussi ses jours de choléra. Dans les sciences naturelles, tout se lie ; nous ne pouvons pas rompre la chaîne ; or, les stercora en sont un des anneaux les plus importants, et rien n'est plus attrayant que l'étude de ces transformations successives des divers éléments de la création : ces riches végétaux qui , après avoir paré nos campagnes , réjoui notre vue , parfumé notre odorat , viennent orner nos tables , satisfaire notre sensuali- (1) Nuées. (2) Ce serait peut-être la plus simple , et partant la plus vraie des explications pour les pierres qui tombent du ciel , ce qu'on nomme les aérolithes , que de les regarder comme des pets de la lune. ( Voy. , aux Proverbes, ce qu'on appelle Pet de maçon. ) PRO GUANO HUMANO. xxj té, qui passent ensuite par le corps de l'homme , puis retournent aux champs pour fournir à de nouvelles productions, nous montrent ce qu'il y a de réel dans le dogme ingénieux de la métempsychose. Eh bien ! dans l'ordre littéraire, notre bibliographie doit occuper le rang qu'occupent les engrais dans l'agriculture. Enfin l'usage , cette expérience des siècles , montre qu'au fond le KK n'inspire pas autant de répugnance qu'on affecte d'en témoigner, car il n'est rien dont on s'occupe autant, il n'est rien qui poursuive autant l'homme : c'est l'ombre qui suit le corps. Or, du KK, on en trouve partout , sur le plateau de l'Hymalaya comme dans la profondeur des mines d'Anzin , dans les forêts du Brésil comme sur le dôme de SaintPierre de Rome. Chacun en fait , en voit , en sent , en touche, en parle, souvent en écrit, quelquefois en lit, et si chacun n'en mange pas , c'est que nous ne sommes pas encore au temps où les bécasses tomberont toutes rôties ; mais de celui-là chacun en voudrait manger ; il y a plus, les femmes les plus belles s'en sont barbouillé le visage ( 1 ) , et saint Jérôme le reproche durement aux dames de son temps. Le lecteur le plus dégoûté s'en occupe presque à son insu quand il demande à son ami : Comment allez -vous ? où donc? s'il vous plait , si ce n'est là……… où se fait ce que nous disons? Dans un pays voisin on se salue en disant : La matière est - elle louable? Et en Angleterre, c'est la même pensée qu'on exprime lorsqu'on dit , en abordant quelqu'un : How do you do? comment faites - vous ? (1 ) On a employé les excréments de quelques lézards d'Egypte comme cosmétique , à cause de leur odeur musquée. xxij ORATIO Donc, si nous avons eu tort de toucher à cette matière, notre faute est partagée par tous nos lecteurs : car ils la touchent eux-mêmes tous les jours, et nous attendrons que celui d'entre eux qui sous ce rapport sera sans péché nous jette la première pierre . Mais la morale! L'argument est vieux ! il est usé à force de servir : car, en général , on n'a recours à celui-là que quand on n'en a pas d'autre. Il serait fort étrange, et , disons- le, très regrettable que la morale fût le moins du monde intéressée dans la fonction qui nous occupe. Si on opposait la morale à la garderobe, ce serait tant pis pour la morale; il ne faut donc pas mêler le sacré au profane , et compromettre par excès de zèle ce qui doit être respecté de tous. D'ailleurs , Cicéron l'a dit, « il faut faire et se con- >> duire en tout selon que la nature l'exige ( 1 ) . » Une fonction naturelle, et un travail aussi inoffensif que le nôtre, ne peuvent rien avoir de contraire à la morale; notre ouvrage fera peut- être du bien à quelques uns, mais il ne fera certainement de mal à personne. C'est le cas de dire : Pate, non dolet, et chacun de nos lecteurs pourra appliquer à son ensemble le mot que Caton appliquait à l'objet d'un de nos chapitres : Nullum mihi vitium facit (2) . Pour nous , nous dirons de notre prose un peu éventée ce que le lecteur pourra dire de ses actes en sortant du cabinet : Non , le vice n'est pas si doux (3¸. Faisons enfin valoir une raison décisive : c'est la (1 ) Ad Pœtum , Epist. famil. 174. (2) C'est ce que disait Caton lorsqu'un de ses esclaves pétait en sa présence. (Voy. Orat. de sacrileg. ) (3) Parny, le Lendemain , stances à Eléonore. PRO GUANO HUMANO. xxiij sagesse des nations acceptant notre matière pour son emblème , et se formulant en plusieurs centaines de proverbes dont les intestins font tous les frais (1 ) . Il nous reste à répondre à une dernière objection ; celle-là est la plus futile , ce sera par conséquent la première qui sera faite, et par le plus grand nombre des critiques : la délicatesse ! le bon ton ! Aces débauchés émérites , intolérants pour les peccadilles des autres afin de faire oublier leurs gros péchés , à ces dégoûtés qui mangent des andouillettes en feignant d'ignorer de quoi elles sont faites , nous apprendrons que, de même qu'il n'y a rien de sale pour le chimiste, de même pour le philologue il n'y a pas d'expression absolument grossière. Le terme le plus commun , le plus vil , le plus bas, peut s'en noblir par la manière dont on l'emploie, et un mot ordurier peut, à l'occasion, devenir sublime : témoin celui qui domine tout ce travail , lequel, prononcé à Waterloo, a plus fait pour la gloire de Cambronne que le gain de dix batailles; ce mot qu'un de nos hommes d'état a qualifié d'auguste, digne de servir d'épitaphe à la plus noble armée de laterre, dont les mânes de nos aïeux ont tressailli au fond de leur tombeau ; ce mot dont la célèbre exclamation : « LA GARDE MEURT ET Ne se rend n'est qu'une paraphrase froide et décolorée (2) . PAS ", (1) Voyez le chap. des Proverbes. (2) La tradition , la voix unanime de la France , constatent que la réplique dont nous venons de parler a été faite ; on peut dire que 30 millions de Français l'ont entendue cela suffisait à notre argumentation. -- Cependant , de même qu'on a écrit un charmant petit livre pour établir COMME QUOI NAPOLÉON N'A JAMAIS EXISTÉ , de même on a nié la réalité de cette réponse , ainsi qu'on l'a fait pour : Tout est perdu , fors l'hon- neur! - C'est la fortune de la France ! - Fils de saint Louis , montez au ciel ! — Etc.- Ceux qui voudront s'édifier sur le mot de Waterloo pour- ront lire la note de M. Beuchot au Dict. de Bayle , art. François Ier; une ordonnance royale relative à l'érection de la statue de Cambronne à Nantes ; la requête adressée par MM. Michel à cette occasion ; le Journal de la xxiv ORATIO Nous rappellerons à ces puristes que Marc Antoine Antonin enseigne « que le sage ne dédaigne rien sur » le rapport de ses sens » ( 1 ) , et que leur fausse délicatesse n'est guère que de l'hypocrisie . Le bon ton, aujourd'hui , proscrit comme grossier un mot qui , du temps de Molière , ne déchirait la bouche de personne. Qu'on nous dise si les infortunes qu'il exprimait sont plus rares que du temps du grand comique ! Laissez , Messieurs, Laissez les mots aux rieurs ; Les plus gros sont les meilleurs (2) . Nos paroles ne sont que vents : Sunt verba et voces , prætereaque nihil. Ce qu'elles représentent ! laissez -nous en mettre un peu sur le papier, et tâchez seulement qu'on n'en mette pas le long des murs : c'est là qu'est le mal.... car c'est de l'engrais perdu. Pour juger une matière invariable dans sa forme et dans son essence depuis l'origine du monde , le bon ton est un arbitre bien versatile : il change suivant les méridiens ou l'élévation du pôle , et notre sujet est de tous les temps et de tous les lieux ; et il faut bien reconnaître qu'il y a entre le bon ton et le bon goût toute la distance qui sépare les convenances des bienséances. Nous en finirons avec ces parfumés de la société , ces muscadins du langage , en leur disant avec Martial : Hoc mihi suspectum est , quod oles bene , Posthume , semper. librairie du 3 mai 1845 , le Bulletin du bibliophile belge , t . II , p. 415 ; -- Etc. (1) Liv. 10, nº 35. (2) Béranger. PRO GUANO HUMANO. XXV Nous en avons fini avec nos critiques ; disons maintenant un mot pour nos amis, c'est-à - dire pour ceux qui aiment les livres avec sagesse, discernement, sobriété , jugement ; ceux qui savent avec Pline qu'il n'y a si mauvais ouvrage où on ne trouve quelque chose de bon; ceux qui applaudissent aux travaux qui ont la bibliographie pour objet. A ceux-là nous révélerons le secret de la naissance de notre œuvre de Carême-prenant. Pour les bibliophiles , hélas ! le Carême a plus de quarante jours ! qu'on leur laisse donc fêter les jours gras à leur manière : non licet omnibus adire Corinthum, ce qui , en style de Carnaval , veut dire : Il n'est pas donné à tous de passer le mardi-gras chez Véfour et à l'Opéra. Pour descendre de la Courtille, il aurait fallu y monter... Or, pendant que nos critiques faisaient peutêtre grasse chère, nous autres déshérités , qui n'avions droit qu'à la viande creuse de la bibliographie, n'ayant pas à réjouir notre palais par les délices de la table , nous en avons parlé, nous nous en sommes rincé la bouche, comme font ces gens qui se vengent du célibat en médisant des femmes. Plus prévoyants, peut-être par nécessité ; plus sages, peut- être par tempérament , nous avons songé au lendemain de tous ces viveurs , et c'est cette pensée si salutaire du lendemain qui nous a plongés dans une matière qui , d'ailleurs , ne nous est pas étrangère , et plût au Ciel que nous n'en eussions jamais eu qu'au bout de notre plume! En ces temps de liesse générale, où Paris n'était plus qu'un vaste bastringue, nous avions le droit de prendre quelques heures de loisir, et nous avons pensé qu'encore valait-il mieux faire des riens que ne rien faire, et notre œuvre bouffonne s'est trouvée compo- xxvj ORATIO PRO GUANO HUMANO. sée. Le lecteur ne doit donc pas la juger avec plus de rigueur que nous n'y mettons de prétention . Nous n'ignorons pas à quels tristes hasards sont peut-être destinés ces bâtards de notre plume ; nous en prenons notre parti , et nous leur disons , sans trop d'amertume, en les lançant dans le tourbillon de la publicité : Allez , enfants de nos génies , Allez subir votre fâcheux destin. P. S. - Quelque jugement que le lecteur porte sur notre œuvre , nous attendons de lui cette justice que la liberté de notre langage respecte tout ce qui est respectable ; que le cynisme de l'expression n'a jamais monté jusqu'à la pensée; que, si c'est une débauche de plume, ce n'en est pas une d'esprit ( sans même faire allusion à celui que nous n'avons pas) . Nous avons voulu qu'on pût dire de notre badinage : La mère en permettra la lecture à sa fille , Nous prétendons n'avoir point à en rougir devant nos femmes, et il apprendra à nos filles qu'elles peuvent être pures sans être prudes, respectables sans être bégueules , et qu'au dix-neuvième siècle ce qu'on pourrait appeler le jansénisme du langage n'est pas moins ridicule que ce qu'au dix- septième siècle la gracieuse Ninon appelait le jansénisme de l'amour. Quid vetat? Ridendo dicere verum HORACE. INTRODUCTION BIBLIOGRAPHIQUE. Plaignez , cher lecteur , l'être abandonné du Ciel qui consacre ses veilles au culte de la bibliographie ! Nous pourrions vous faire ici un tableau touchant de ses infortunes ; mais nous ne voulons pas jeter trop de tristesse dans votre âme ; nous nous contenterons de soulever un coin du voile . Nous vous dirons les tentatives avortées , les essais infructueux que nous avons faits pour classer convenablement les livres dont nous avons à vous entretenir. Grand est le nombre des systèmes bibliographiques . II y a d'abord le système méthodique , dans lequel les livres sont rangés par ordre de matières. Il se modifie à l'infini . Généralement , on divise les livres en cinq grandes classes Théologie , Jurisprudence , Sciences et Arts , Belles-Lettres , Histoire . De grands philosophes ont proposé des modifications importantes , comme de placer la philosophie avant la théologie , la sagesse de l'homme avant la sagesse de Dieu. Des bibliographes ont accordé le premier rang à la bibliographie. Etc. , etc. xxviij INTRODUCTION Nous avons cherché dans ces diverses combinaisons. Nous n'avons rien trouvé qui pût nous satisfaire . Il ne s'agissait pas , en effet , d'appliquer ces grands principes de classification ; nous n'avions à mettre en ordre qu'un certain nombre de livres appartenant invariablement à une même classe de matières . Restait le système alphabétique . C'est celui qu'on suit encore de nos jours en Angleterre . L'estime que nous professons pour tout ce qui vient de chez nos voisins d'outre-Manche nous faisait un devoir d'étudier ce système avec soin, Nous en avons admiré les savantes combinaisons. La division par formats nous a surtout paru digne d'éloges . N'est- ce pas, en effet, un moyen très ingénieux de rompre la monotonie d'un catalogue , que d'inscrire à trois endroits différents les diverses éditions d'un livre , selon qu'elles sont in folio, in-4 ou in-8° ? Nous aurions adopté ce système sans balancer , si nous n'avions craint de passer pour de trop serviles imitateurs . Nous avons ensuite porté nos regards vers la docte Allemagne. Là , nous avons trouvé tous les systèmes savamment fondus ensemble : l'ordre alphabétique et la division par formats ingénieusement associés aux divisions méthodiques les plus inattendues. Décidément , il y avait là trop de science pour nous. Nous sommes revenus tristement auprès des bibliographes français . Quelle n'a pas été notre joie en parcourant un livre bien digne d'être connu , l'Essai sur la formation d'un catalogue général des livres et manuscrits existant en France , à l'aide de l'immatriculation , par M. J. B. Hébert, notaire honoraire ! Le système de M. Hébert est simple comme l'enfant qui vient de naître , plein de sens pratique comme toutes les idées de la Presse , dont il est un des plus brillants rédacteurs . M. Hébert veut que les BIBLIOGRAPHIQUE . xxix livres soient catalogués autant de fois qu'il se trouve dans leurs titres de substantifs exprimés ou sous- entendus, avec les synonymes, analogues, noms de personnages et d'auteurs , etc. , etc. Il a calculé qu'un catalogue de tous les livres français existants ( il ne doute pas qu'on les connaisse) n'occuperait guère , rédigé sur ces bases , que mille volumes en petit-texte. En faisant la même opération pour quelques centaines de langues, on aurait une bibliographie qui se composerait provisoirement de quatre ou cinq cent mille volumes, ce qui serait très commode pour les amateurs , et les dispenserait d'avoir un catalogue particulier des livres de leur cabinet. Dans notre admiration pour cette conception merveilleuse , nous avions commencé à rédiger notre travail sur ce plan . Nous nous sommes arrêtés à la moitié de notre besogne ; nous avions déjà six mille cartes , formant à peu près la matière de trois volumes in-8. Convaincus de l'impossibilité d'appliquer exclusivement aucun système connu , nous avons résolu de nous en former un particulier, en empruntant à chacun ce qui nous conviendrait le mieux. Nous nous sommes rappelé à propos que , dans quelques grandes bibliothèques , notamment à la bibliothèque nationale de Paris , les subdivisions méthodiques étaient indiquées par les lettres de l'alphabet ( 1 ) . Nous avons résolu d'adopter ce moyen (1 ) Cette classification par lettres n'a pas été faite au hasard. Nous aimons à reconnaître , par exemple , que la bibliographie a été représentée d'une manière tout à fait convenable. Elle est désignée par la lettre Q. On a voulu sans aucun doute indiquer que les travaux bibliographiques étaient fréquemment employés à certain usage que cette lettre rappelle suffisamment. Nous pensons qu'ils y sont propres plus que tout autre genre d'écrits. La lecture d'un catalogue cause au bibliophile des émotions qui remuent doucement les entrailles et sollicitent puissamment les évacuations. Ajoutez qu'il donne à celui qui le lit la certitude qu'il ne manquera jamais du papier nécessaire XXX INTRODUCTION pour diviser méthodiquement notre travail. Nous avons réussi au delà de nos espérances , car il s'est trouvé que les lettres que nous devions employer présentaient ellesmêmes une idée du sujet. Voici donc quelle sera notre division : K. Les livres relatifs à la matière fécale , vulgairement appelée cas . P. Les livres relatifs aux vents intestinaux , vulgairement appelés pets. Q. Les livres relatifs aux parties postérieures et inférieures de l'homme, vulgairement appelées cul. Dans chacune de ces divisions , nous avons rangé les livres par ordre alphabétique de titres. Il restait une quatrième classe , les polygraphes. Nous l'avons divisée en deux séries . L'une contient les livres dont le titre annonce qu'ils traitent à la fois des trois divisions de notre matière , ou de deux au moins : ce sont les polygraphes avoués. La seconde est consacrée aux écrivains qui n'ont traité qu'accidentellement des matières qui nous occupent , et sans que le titre de leurs ouvrages le fasse pressentir ce sont les polygraphes sournois. Nous aurions pu étendre à l'infini cette liste , dans laquelle il nous eût été facile de faire entrer la plupart de nos anciens poètes , conteurs , chansonniers , les recueils de facéties en diverses langues , les ouvrages de méde-

après l'accomplissement de ses fonctions naturelles , puisqu'il lui rappelle tant de livres qui ne sont guère bons qu'à cela. Cette classification donne lieu parfois à des scènes assez divertissantes. Une belle dame demandait un jour à un conservateur célèbre un ouvrage de bibliographie. L'employé chargé de la recherche vient dire qu'il ne trouve pas. Où avez-vous cherché ? dit le conservateur.- Dans le P.- Ma ladroit ! ce n'est pas là. - Où done ? Dans le Q. BIBLIOGRAPHIQUE . XXXJ cine, etc. , etc. Mais nous avons compris qu'il fallait se resserrer un peu , et nous n'avons indiqué , parmi les auteurs rangés dans cette division , que ceux qui nous ont paru mériter particulièrement cette faveur. Après les hommes qui se sont occupés du stercus dans leurs écrits , nous avons consacré une notice à ceux qui l'ont utilisé d'une manière plus réelle , aux scatophages. Nous donnons ensuite l'indication de quelques traités sur cette matière , dont l'existence (nous parlons des traité) n'est malheureusement pas établie. Nous avons aussi accordé une mention à ces nombreux feuillets dorés ailleurs qu'à la tranche , que Catulle appelait déjà cacata charta , et qui constituent les AUTOGRAPRES du sujet. Nous avons cru faire une œuvre utile en plaçant dans un chapitre spécial les locutions proverbiales qui roulent sur notre sujet , et qui n'avaient jamais été recueillies d'une manière aussi complète. Nous avons également donné la liste d'un certain nombre d'expressions empruntées à la matière pour désigner des choses qui lui sont étrangères. Enfin, nous avons cru devoir, dans une Post-face, adresser encore quelques mots au bénévole lecteur . La table des auteurs mentionnés dans notre ouvrage , celle des livres anonymes, la table générale des divisions et l'errata ont été placés à la fin . Nous avions l'intention de donner une table analytique de tout l'ouvrage , mais le temps nous a manqué. C'est une amélioration que nous réservons pour une seconde édition , dont la nécessité ne peut tarder à se faire généralement sentir.

BIBLIOTHECA SCATOLOGICA. En grec, xxτOS . I K En latin , merda , fæces , stercus ( d'où l'on a tiré le mot stercora tion , que nous recommandons au patronage des délicats) . En latin barbare , struncus. En celtique , stronc. En italien , merda , stronzo. En espagnol , mierda. En allemand , Dreck. En anglais , turd. En français , merde , bran , étron , fèces , etc. Vile excrementum es stercus , sed inutile non es ; Tu nutrimento das alimenta meo. J. OWENIUS. Les anciens avaient fait plusieurs divinités du Siercus . 1° Stercus ou Stercès , père de Picus, inventeur de la méthode de fumer les terres . (St. Aug. , De civ. Dei , l. 18, c . 15. ) 2° Sterculius (Macrob. , Saturn, l . 1 , c . 7 ) ; Stercutius (Lactant. , De fal. reb. , 4) , Stercutus , Sterqui1 2 BIBLIOTHECA linus , Sterquiline , divinités qui présidaient aux engrais. Quelques personnes croient que c'était un surnom de Saturne comme inventeur de l'agriculture ; d'autres y reconnaissent la terre elle-même. Pline dit que ce dieu était fils du dieu Faune et petit- fils de Picus , roi des Latins . ( Pline , l . 17 , c. 9 , nº 40 ; Pers. , Sat. I , v. 3.) On honore aussi Faunus avec les deux derniers surnoms. (Pline , loc . cit. ) 3º Dieu particulier qui présidait à la garde- robe. Ce dernier nous rappelle qu'à l'art . Sclopetarius , n° 111 , nous avons dit quelques mots de Cloacine , déesse des égoûts . 4° On trouve encore dans Arnobe un dieu Latrinus, duquel il dit : Quis Latrinum præsidem latrinis ? (Adv. gent. , 1. 4.) On sait que l'escarbot ou fouille- merde, qui naît dedans et qui s'en nourrit, était pour les Égyptiens l'image du monde, du soleil , d'Isis, d'Osiris . ( Pline, 1. 3o, c. 11 , nº 15 ; Id. t. 2 , nº 30 ; Kircher, Prodrom. ægypt. , c. ult. ) 1. AMUSEMENT de la garde-robe . 1712, in- 12 . oblong. Nous trouvons ce livre mentionné dans le catalogue de la curieuse bibliothèque de Gersaint , n. 1113. C'est tout ce que nous pouvons en dire. 2. AMUSETTE des grasses et des maigres , contenant douze douzaines de calembours , avec les fariboles de M. Plaisantin , les subtilités de la comtesse Tation et les remarques de l'abbé Vue. Rédigée par une société de Caillettes. Au Cap de Bonne-Espérance, et se trouve à Paris, chez la li- SCATOLOGICA. 3 braire (Mme Lesclapart) , qui donne trois livres pour quarante cinq sols ; S. D. , in- 18. de 122 p . Ce titre est gravé ; en regard une figure représentant la Société des Caillettes . Autre édition : - AMUSETTE des grasses et des maigres. A K. K. O., à l'image dufaisan, S. D. , in- 18. fig. 106 p. On ne trouve dans ce livre que trois quolibets qui puissent justifier l'indication A K. K. O. , et la figure mise en tête de l'ouvrage. 3. ART ( l ' ) de chier , poème , par Argaud Debarges. Paris, chez Drost aîné, rue Neuve-Notre-Dame, et chez les marchands de nouveautés, 1806, in- 8 . 8 pag. Quérard nomme cet auteur Argant Debarges , et le donne comme auteur d'une comédie, Folie sur folie, etc. A aucun article il ne parle de ce poème , dont la facture , du reste , n'est pas propre à le faire sortir de l'oubli . Nous supposons qu'il a été inspiré par la Chézonomie , qui parut la même année. Voy. n.6. 4. ART ( l ' ) de désopiler la rate , sive de modo C. prudenter, en prenant chaque feuillet pour se t. le D. , entremêlé de quelques bonnes choses . A Gallipoli de Calabre, l'an des folies 17588487, 2 vol. in-12. Ce recueil curieux est du libraire Panckoucke. On y chercherait vainement , du reste , ce que son titre promet. Il n'y est nullement question de C.- Il a été fait de ce recueil d'autres éditions avec des changements. ART (l' ) de méditer sur la chaise percée. Voy. le Grand Mistère, nº 27. 5. CAQUIRE , parodie de Zaïre, par M. de Vessaire (Bécombes) , dernière édition, considérablement emmerdée. A Chio (Lyon) , de l'imprimerie d'Avalons ; en vente chez le Foireux . In-8 . 48 p. 4 BIBLIOTHECA -La même, seconde édition considérablement emmerdée. A Chio (Paris) , de l'imprimerie d'Avalons. In-8. fig. 78 p. Les deux éditions paraissent conformes quant au texte , mais la deuxième est augmentée d'une figure représentant le Tombeau de Vessaire , et de plusieurs pièces accessoires , telles qu'argument , ou sujet historique , épître dédicatoire , avis de l'éditeur, notes , avis de l'auteur aux critiques , désapprobation et un errata fort court : « A la fin de chaque acte , au lieu de lire le mot fin , lisez fi. » Cette pièce est , je crois , la plus sale du genre. Ce qu'il y a de mieux , c'est qu'elle a été représentée , à ce qu'il paraît , sur des théâtres de société . L'auteur indique avec soin la mise en scène et les petits artifices à employer pour simuler certaines actions naturelles ; la précaution n'est pas inutile , car peu d'acteurs seraient doués d'organes assez dociles pour remplir dignement leur rôle . 6. CHEZONOMIE ( la) , ou l'art de ch….., poème didactique en 4 chants , par Ch. R*** (Charles Rémard) . A Scôropolis et Paris , Merlin , 1806, in- 12. C'était alors le bon temps du poème didactique. Des poètes sans nombre , fort oubliés aujourd'hui , consacrèrent leurs veilles à ce genre de littérature . Nous avions l'Art d'aimer, l'Art de plaire, l'Art du tour (ce n'était pas le grand tour), etc. , etc. Eh ! messieurs les poètes , que ferons- nous de tant de chefsd'œuvre ? L'Art de plaire , l'Art de manger...... l'art de chifr , s'il vous plaît ! Cette exclamation si naturelle fournit sans aucun doute à M. Charles Rémard la première idée de son poème. Une fois lancé dans cette voie , il comprit qu'il y avait là un vrai service à rendre à l'humanité , particulièrement aux poètes didactiques. L'art de bien chier, en effet, devait assurer des débouchés à leurs écrits. Mu par le noble désir de servir ses confrères , M. Rémard se mit à l'œuvre. Il divisa son poème en quatre chants, un peu confus. Il se livre d'abord à quelques recherches sur l'usage de chier chez les anciens peuples. Puis i examine les causes qui ont pu jeter la perturbation dans l'œuvre importante de la digestion , telles que l'intempérance , l'abus des mets épicés , etc. Il donne ensuite les règles de conduite qu'il faut observer pour digérer facilement , et finit par passer en revue les temps , les lieux et les postures les plus favorables pour se décharger les intestins . Comme les modèles du genre, il se livre à des digressions un peu longues, et, malgré l'intérêt du sujet , son poème est ennuyeux comme tout poème didactique. Les notes qui se trouvent à la fin sont SCATOLOGICA . 5 plus amusantes que le texte , quoiqu'elles n'apprennent rien au lecteur un peu versé dans la matière . L'auteur de la Chézonomie était homme de précaution : craignant que son livre ne disparût par suite de l'usage irrévérentieux qu'on en pourrait faire , il eut soin d'en faire tirer un exemplaire sur peau de vélin . Cet exemplaire fut payé 200 francs à une vente qui se fit à Fontainebleau en 1809. La Biographie universelle, dans un article de MM. Lamoureux et Michaud jeune, donne quelques renseignements sur Charles Rémard, d'abord libraire et ensuite bibliothécaire à Fontainebleau. Ces Messieurs disent qu'on ose à peine transcrire le titre de son livre, et , dans leur émotion, ils le transcrivent mal ; ils l'appellent Chézomanie. On a peine à comprendre la susceptibilité de M. Michaud , lorsqu'on se souvient que lui-même fut éditeur , en 1815 , de la Crépitonomie, ou l'art des pets. Voyez .72י n 7. CHIROPÉDIE (la) , nouvel almanach des Chieurs , étrennes merdeuses , dédiées aux lécheurs, pour la présente année. Souvent de tels Etrons Passent pour des Bonbons. Ce titre est gravé ; en regard une fig. analogue. In - 32 , 64 pag. Cette friandise de carnaval contient de remarquable : Les Etronologues , poème tiré du Dialogue des Morts de Lucien. Chirie , ou la nouvelle Chie-en-chemise , poème en quatre chants. 8. CHUTE de la Médecine et Chirurgie, ou le Monde revenu dans son premier Age, traduit du Chinois par le Bonze LucESIAB B R A N A Emeluogna, la présente année 000000000. Il s'agit d'une recette pour faire vivre jusqu'à 300 ans , laquelle a été découverte par le célèbre docteur Réinc-A-Top , médecin du grand Luc- Ecus. Laformule est celle- ci : ESSIUS-ED-NORTE , un gros. ETOMRAM- ED-ERIOF , deux onces. NEIHC--EDE - EDREM , quatre onces. 6 BIBLIOTHECA Mêlez le tout dans une pinte de ELLIEIV-ED- TASSIP, qu'on réduira à une chopine. Suivent les attestations des docteurs ERIOFEHcel , NARBELUOGNE, ESSEV-EмUH, et des médecins LUCNEELFFUOS , NORTEEBOG , TUOT-ZELAVA. Le tout contresignė SARG- Ydram.¸ Trois chansons nouvelles terminent cette facétie , qui occupe huit pages, et dont la clef consiste à lire les noms hétérogènes comme on lit l'hébreu et tous les livres qui commencent par la fin. Dans quelques exemplaires , l'une des lettres disposées en quinconce sur le titre , celle du milieu , diffère de celle que nous reproduisons. On a introduit au milieu quatre autres lettres , ainsi placées : MON E Cet ouvrage fait partie des 11 vol . pet . in- 8° publiés par CARON (Pierre Siméon), de 1798 à 1806. On sait que cette collection n'a été tirée qu'à 56 exemplaires et que ceux qui sont complets se vendent plus cher qu'un bel exemplaire de Bossuet , de Buffon ou de Voltaire. 9. CHYLOLOGIA historico - medica , h. e. chyli humani sive succi nutritii consideratio physico-medico -forensis qua appetitus nimi et voracitatis rerum haud esculentarum concupiscentiæ, nauseæ et inediæ diuturnæ cultrivororum, vitrivororum , venenivororum et pyrophagorum exempla recensentur. - Homerdæ resolutio chymica cum usu medico et magico ostenditur, etc. Autore D. Martino Schurigio , physico Dresdensi. Dresde , Joh. Christh . Zimmermann et Joh. Nic. Gerlach . 1725, in-4. Cette même édition a reparu avec un titre différent en 1730 , sous l'anagramme de Martini Gurischii, Tractatus , etc. Lipsiæ. On trouve une notice bibliographique sur cet ouvrage érudit et intéressant dans le Journal général de médecine , tom. 97, 36 de la série 2º, page 141 et suiv. Comme cet ouvrage envisage la matière que nous traitons sous tous ses aspects et sous des points de vue différents , nous diviserons ces divers traités , et nous les considérerons comme des ouvrages distincts. Voyez les n° 57 à 60 . - 10. COMBAT à mort , ou mort héroïque de Propet , tragédic + SCATOLOGICA. 7 comme les autres, ni pour rire , ni pour pleurer, dédiée à qui de droit. Avec un discours préliminaire pour critiquer les pièces dont celle -ci est prise. Qui sera représentée lorsque les acteurs se porteront bien et que les actrices sauront leurs rôles . Par le sieur de Trois-Etoiles tout du long, qui aura bientôt un nom ( Grandval fils) . Imprimé à la campagne, chez un marchand chapelier, au Creuset , S. D. , in- 8. Nicolas Ragot , dit Grandval père , son fils , et quelques autres, mirent au jour, vers le milieu du siècle dernier, un certain nombre de Parades qui furent réunies plus tard sous le titre de Théâtre de campagne ( ne pas confondre avec le Théâtre de campagne par Carmontelle) . Ces pièces , qu'on jouait sur les théâtres particuliers , assez nombreux à cette époque , seraient presque toutes dignes de figurer dans notre travail ; pour ne pas l'étendre outre mesure, nous ne parlerons que de celles qui roulent spécialement sur notre sujet. Le Combat à mort est de ce nombre. Voyez aussi les nos 11 , 51 et 158. 11. DEUX (les) biscuits , tragédie traduite de la langue que l'on parloit jadis au royaume d'Astracan , et mise depuis peu en vers françois. Astracan, chez un libraire , 1751 , in- 8. fig. Les initiales des acteurs forment le nom de Grandval, et les lettres finales forment les mots le fils. La servante a donné un lavement à la princesse ; mais une explosion venteuse éclabousse le visage de la pauvre soubrette : Vous sentez le reste. GASPARIBOUL. Parlez-moi de plus loin , car cette odeur m'empeste. LA SERVANTE. Les derrières des rois et ceux de leurs sujets Sont égaux pour l'odeur, quand ils ne sont pas nets. 12. DISSERTATIO de alvina excretione ut signo , a J. Juncker. Hala, 1756, in-4. Un des plus féconds écrivains parmi les médecins allemands. Aussi n'a-t-il pu s'empêcher, dans les cent cinquante ouvrages dont il est auteur, d'en consacrer un au sujet qui nous occupe. 8 BIBLIOTHECA 13. DISSERTATIO de expulsione et retentione excrementorum ; auct. Israele Spacchio . Argentorati , 1597 , in-4. 14. DISSERTATIo de medicina stercoraria , auct. C. Buckio , Ultrajecti , 1700, in-4. 15. DISSERTATIO de remediis ex corpore humano.. ; præs. H. P. Juch , resp. F. A. Flemming. Erfordiæ, 1788, in- 4. 16. DISSERTATIO de retrimentorum corporis humani coloribus variam in ægrotis significationem præbantibus , auct . Jac. Panc. Bruno. Altdorfii , 1703 , in-4. Nous citons plus loin d'autres dissertations du même auteur. Voy. nº 52 et 80. 17. DISSERTATIO de utilitate inspiciendorum excrementorum ut signorum , auctore Hermanno Boerhave. Lugduni Batavorum, 1693, in- 4. 18. DISSERTATION sur un ancien usage. Cette dissertation est la première des Mémoires de l'Académie des Sciences , Inscriptions , Belles-Lettres , Beaux- Arts , etc., de Troyes en Champagne. (Voyez un article spécial sur ce Recueil facétieux , ses différentes éditions et ses auteurs , dans les 1er et 2e numéros de janvier 1848 dụ Journal de l'amateur de livres , tiré à part à 30 exemplaires sous le titre d'Histoire sérieuse d'une Académie qui ne l'était pas. ) Elle est consacrée à un ancien usage pratiqué en grand dans la ville de Troyes , mais qui était renouvelé des Grecs , comme on peut le voir dans Hésiode , Pythagore , Plutarque , Aristophane, etc. L'idée première de cette facétie vint à Grosley. Lefèvre prit ses notes et quelques citations , et il fit le reste. Il s'agit de l'habitude fort ancienne qu'avaient les Troyens de faire dans la rue du Bois , en plein air, l'acte naturel et nécessaire appelé chez les Hébreux hesich raghlàv , chez les Grecs Xéče , chez les Latins cacare , en Allemagne scheissen , en Angleterre to shile , en Italie cacare, en Espagne cagar, andar det cuerpo, et qu'en France on exprime par le mot... ou plutôt qu'on n'ose plus exprimer. Cette pièce est sans contredit une des plus remarquables de sa classe , et l'auteur traite ce sujet vierge avec un véritable talent , une galté de bonne compagnie , et une érudition qui lui fait honneur. Elle est suivie par une autre Dissertation sur le SCATOLOGICA. 9 même sujet , qui est prise dans le même tonneau que la précédente. Ces deux pièces se contredisent : la première soutient que le goût des stercoraria est naturel à l'homme en général , et la seconde prétend établir le contraire. 19. De egestionIBUS , auct . J. M. de Savonarola. Lugduni, 1560, in- 8. 20. ETRENNES aux Chieurs , contenant la Foiropédie, la Chiropédie et plusieurs contes et anecdotes du même goût. A Onchiepartout (Lille) , chez Madame Foirochiron (Castiaux), in-32. de 62 pp. C'est un Merdiana en miniature, 21. DE EXCREMENTIS , auct . H. Mercuriali . On trouve dans ce traité un chapitre de differentiaflatuum cum diverso sonitu. Voyez le traité de Peste ; item……………………. et humani corporis excrementis. Basilea ( 1577) , in-8. 22. FABLIAUS (li) de la Merde. (Fabliaux , édition de Méon , t. III , p . 35.) Une femme , en présentant à son mari certaine denrée qu'elle vient de prendre à la porte du voisin de son bás-guichet , gage avec son homme qu'il ne saurait dire ce que c'est. Après de vains efforts pour deviner, celui - ci ne trouve d'autre moyen que de déguster la dragée en question. Par le sanc Dé , fet-il , c'est merde ; Or, m'en puis bien apercevoir. 7 Par mon chief, vous avez dit voir.... Parfois nos vieux conteurs trempaient leur plume dans toute autre chose que de l'encre , mais ce n'était certes pas dans du fiel. 23. FOIRIANA , recueil piquant et amusant pour les amateurs , contenant Fragmens de Caquire, parodie de Zaïre , par M. de Vessaire ; anecdotes odoriférantes ; terminé par divers fragmens extraits des OEuvres poissardes de Vadé. Le tout 10 BIBLIOTHECA destiné à certain usage. A Foirance, établissement des cabinets secrets , n. 100, S. D. , in-18 . de 96 p. , fig . Recueil souvent réimprimé et parfois avec des variantes. Le titre détaillé de l'édition citée dispense de toute analyse. 24. FOIROPÉDIE (la) , almanach des Chieurs, contenant ce qu'il y a de plus agréable sur cette matière aussi utile que précieuse ; enrichie de plusieurs Odes philosophiques sur la Chiropédie , et suivie de vaudevilles et de chansons de goût . Par toute la terre, S. D. , in- 32. non chiffré .


FOIROPÉDIE ( la) , almanach des Chieurs , ou le PasseTemps de la Garde- Robe , étrennes odoriférantes dédiées à

tous les nez. S. L. ni D. ( pour la présente année) , in-32 , non chiffré . En regard du titre , qui est gravé, unefigure représentant l' , avec cette légende : Mangez donc des étrons Si vous les trouvez bons. Il y a dans ce livret : Le Tombeau de Merde , tragi- pot - pourri -chirie en un acte et en vers . Ode sur la nécessité de chier. La Foiropédie , sous le titre de : Le triomphe de Salipot , ou la santé des chieurs , poème. 23. DE FURNO et Latrina. ( Dornavii Amphitheatrum, I , 349. )

Nous ne pouvons résister au plaisir de transcrire en entier cette gracieuse pièce , qui montre que la métempsycose n'est pas une chimère. Cuncta quidem variant formam, sed nil perit : illinc Huc venit, hinc illucitque reditque cibus. Triticeo motitum pistumque e semine panem Ardensi fornax concavus igne coquit. At fumo coctum, stomachoque gulaque voratum , Egestumque culo servo latrina cibum. Vertuntur panes in stercora ; at illa per agros Sparsa iterum fiunt pinguis et alma ceres. Collecto rursum coquitur de semine panis , Atque ita consumptum reddo latrina cibum . SCATOLOGICA. 11 Debetur, fateor , patulo sua gloria furno ; Sed tanta aut major gratia habenda mihi est. 26. GADOUARDS ( les). 1762 , in-12. Ne tient pas ce que le titre semble promettre ; c'est une satyre contre les Jésuites. 27. LE GRAND MISTÈRE , ou l'art de méditer sur la garderobe, renouvelé et dévoilé par l'ingénieux docteur Swift , avec des observations historiques , politiques et morales, qui prouvent l'antiquité de cette science et qui contiennent les usages différents des diverses nations par rapport à cet important sujet , trad. de l'anglais ( par l'abbé Desfontaines) , La Haye, Van Duren , 1729, pet . in-8. L'ART de méditer sur la chaise percée, par l'auteur de Gulliver l'aîné (J. Swift) . Avec un projet pour bâtir et entretenir des Latrines publiques dans la ville et faubourgs de Paris , sous la direction d'une compagnie, dans laquelle on pourra s'intéresser en prenant des actions . Dublin , de l'impr. du docteur Swift , 1743, in- 12 . de 54 p. L'auteur de ce livre , Jonathan Swift , n'est guère connu en France que par son Voyage de Gulliver. A des qualités éminentes, qui l'ont fait surnommer le Rabelais de l'Angleterre, il joignait les idées les plus bizarres sur une foule de choses. Par exemple, s'étant marié, il refusa constamment de voir sa femme sans témoins. Elle en mourut de dépit. L'Art de méditer sur la garde-robe est une de ses plus piquantes facéties. Après une dédicace ironique au docteur W***d (Woodward, à ce qu'on suppose) , Swift se livre à des considérations philosophiques sur la dignité de son sujet . I insiste surtout sur l'utilité que la politique pourrait retirer de l'inspection des matières fécales , si cette inspection était confiée à des personnes assez instruites pour juger, d'après leurs observations , du caractère des individus , ainsi que cela se pratiquait chez les anciens. Puis il propose l'établissement d'académies où les jeunes gens iraient apprendre à chier proprement et avec dignité. Enfin , il donne le projet , en douze articles , << pour bâtir et entretenir des latrines publiques dans les cités >> et faubourgs de Londres et de Westminster. » Ce plan est parfaitement combiné ; on voit d'un coup d'œil les charges et les bénéfices : ceux - ci devaient être considérables. Malheureuse- 12 BIBLIOTHECA ment le projet n'a pas encore été mis à exécution . C'est une honte pour l'Angleterre , d'avoir ainsi négligé les conseils d'un de ses plus célèbres enfants. Perfide Albion ! terre inhospitalière , où l'étranger ne peut satisfaire les besoins les plus impérieux ! Ceux de nos compatriotes qui ont traversé la Manche le savent bien. Nous ne connaissons à Londres que deux endroits où l'on puisse pisser en plein vent ( 1) . Quant au grand tour, il n'y faut pas songer. L'édition de Dublin offre quelques variantes avec celles qui l'ont précédée, en ce qu'on applique à Paris ce que Swift a dit concernant la ville de Londres. L'article secret qui termine le projet pour bâtir des latrines publiques est une addition spéciale à l'édition de 1743. La dédicace est à M. D... , docteur en médecine. 28. HISTOIRE Secrette du prince Croqu'étron et de la princesse Foirette. A Gringuenaude (Paris) , chez Vincent d'Avalos et Flevrimont Mordant , rue du Gros Visage , à l'enseigne du Privé Conseil , attenant l'Hôtellerie de la Fleur. S. D. (1701) , pet. in-12, de 64 pp. Après avoir long-temps guerroyé, les rois Pétaut et Jean de Vesse finissent par s'entendre. Cette réconciliation favorise les vues de Croqu'étron , fils de Vesse, qui, très épris de Foirette , fille du roi Pétaut, en obtient un rendez-vous dans lequel il fait tout ce qu'il peut pour se mettre en bonne odeur auprès de cette princesse et lui faire sentir ce qu'il sent. Il y parvient sans peine, et le mariage est bientôt conclu . A peine la lune de miel est commencée , que le prince Gadouard , rival éconduit , enlève les deux amants et les met à mort. Le roi Pétaut, daus sa fureur, marche avec toute sa grosse artillerie contre ce prince sournois et félon , le fait prisonnier et le condamne à être enterré vif dans l'abondance de la cité de Latrine, genre de supplice qui n'est pas nouveau , puisque , d'après le système religieux de Brahma , la punition des calomniateurs , dans l'enfer , consiste à être nourris d'excréments. (Majer, Dict . Myth. [en allem. ] , t . II , p. 346. ) (1 ) Nous nous faisons un devoir de les indiquer aux personnes qui visitent la capitale de l'Angleterre : l'un est au coin d'une rue donnant dans Wardour's street , tout près d'Oxford's street ; l'autre , si nos souvenirs sont fidèles , est dans Orange's street , tout près de Leicester square , le quartiergénéral des Français à Londres ; ce dernier est caché par un mur à hauteur d'homme , sur lequel sont écrits ces mots : You are requested to rajust your dresses before leaving : boutonnez votre culotte avant de sortir. SCATOLOGICA. 13 Des poésies de haut goût terminent cette touchante histoire assaisonnée de jeux de mots analogues au sujet. 29. DE HOMINIS excrementis , auct. Roderico a Fonseca . Pisis , 1613, in-4. Voici un auteur qui , par suite de ses recherches sur le sujet que nous traitons , a été mis sur la voie de prolonger la vie humaine , car il a publié un traité intitulé : De tuenda valetudine et producenda vita . Florence , 1602, in - 4 . Francfort , 1603. Trad. en italien par Politiano Mancini , Florence , 1603, in-4. 30. LATRINE Querela Caroli Liebardi Langmarcæi Flandri. ( Dornavii Amphitheatrum , I , 348-9. ) ...Duces, Reges , summusque cum Cæsare Papa , Si quando huc illos imperiosa voco , Adveniunt omnes.... Curvatique , humilesque adeunt mea regna. La Princesse Palatine [voy. nº 32] n'a pas mieux dit en français. La même pensée a été exprimée par le célèbre poète allemand Blumauer dans une ode que nous citons plus bas. (Voy. Ode an den Leibstuhl , nº 43.) Nous aurions ici une belle occasion pour placer les nombreux renseignements que nous possédons sur les lieux consacrés, chez les peuples anciens et modernes , à l'acte important de la défécation , mais l'abondance de notre sujet nous force à nous restreindre . Une question qui intéresse au plus haut point l'hygiène publique et privée ne peut être traitée en quelques lignes. Bornons-nous donc à quelques renseignements très succincts , mais qui ne seront pas inutiles à ceux qui voudraient s'occuper de cet intéressant sujet. Les Grecs avaient dans leurs habitations des lieux destinés à cet usage. Ils les appelaient «ped , pro seorsim sedendo (Vossii Etym. , verb. Latrina) , ce qui correspond à notre expression française lieux secrets . Ils appelaient l'action de chier añonatɛív , se retirer à l'écart. (Ludolph. Custer, in Ecclesiasten, V. 313.) Les Romains nommaient les latrines les lieux , loca , ou cacabulum , plus communément latrina ou laterina. Vossius fait dériver ce mot de a latendo , Varron de lavatrinæ , a lavando . Ce mot, du reste , n'avait pas chez les anciens la même acception que chez les modernes ; un passage de Plaute a donné à croire qu'ils l'employaient dans le sens que nous donnons au 14 BIBLIOTHECA mot bassin. Ce poète parle de la servante quæ latrinam lavat. Or il ne peut être question des latrines particulières, il n'y - - en avait pas , - ni de latrines publiques , - le Tibre les nettoyait en passant par des canaux . Suivant Claude Perrault ( notes sur Vitruve) , il est vraisemblabe que Plaute s'est servi du mot latrina pour dire que sella familiaris erat veluti latrina particularis. Les anciens avaient plusieurs expressions pour désigner les latrines forica , sellas familiaricas , sellas perforatas , ad excipienda alvi excrementa accommodatas. On peut donc conclure de ces faits, et aussi du silence absolu des auteurs sur les latrines particulières , que les maisons des anciens en étaient dépourvues , les palais des rois exceptés. Vitruve ne dit pas un mot des latrines. Celles des anciens étaient des lieux publics. Un esclave était chargé de vider et de laver les bassins qui suppléaient aux latrines dans les eaux courantes qui nettoyaient les rues de Rome ou dans des égouts qui aboutissaient au cloaque général. Mais les latrines publiques , latrine sterquilianæ , étaient en assez grand nombre et placées en divers lieux de cette ville : «Il y avait aux carrefours à Rome, dit Montaigne ( Essais , liv . I, ch. 49 ) , des vaisseaux et demy-cuves pour y apprester à pisser aux passants » et il cite à l'appui deux vers de Lucrèce (IV, vers 1024.) " Pusi sæpe lacum propter se ac dolia custa , Somno devincti credunt extollere vestem . Outre ces vaisseaux et demy-cuves , il y avait des latrines pour des besoins plus graves. Ceux des Romains qui n'avaient pas d'esclaves les fréquentaient. C'étaient des cabinets couverts (sellas familiaricas , Varron). On y avait même pourvu aux soins de propreté , en fixant à un bâton une éponge destinée à certain usage. Sénèque rapporte l'histoire d'un esclave qui , ne trouvant d'autre moyen de se tuer, s'enfonça ce bâton dans le gosier. Voici le texte de ce curieux passage : Nuper in ludo bestiariorum , unus e Germanis , quum ad matutina spectacula pararetur, secessit ad exonerandum corpus ; nullum aliud illi dabatur sine custode secretum . Ibi lignum id quod ad emundanda obscæna adherente spongia positum est , totum in gulam farsit , et vi præclusis faucibus spiritum elisit. (Seneca, Epist. 70. ) Il y avait encore des latrines particulières dans le palais des empereurs. Héliogabale fut tué en cet endroit. Celles qu'on a trouvées dans les ruines du palais impérial au mont Palatin sont entièrement construites en marbre , et des incrustations SCATOLOGICA. 15 calcaires montrent , dit Jaucourt , que les parois étaient couvertes d'eau à quelques pouces de hauteur ( 1 ) . Malgré le soin que prenaient les autorités romaines d'offrir au peuple toutes les commodités qu'il pouvait désirer, il paraît que les monuments publics de Rome n'étaient guère plus respectés que ne le sont de nos jours ceux de Paris. Aussi l'usage d'écrire sur les murs : «< IL Est défendu de faire ici des ORDURES » , est- il beaucoup plus ancien qu'on ne le suppose généralement. On nous saura gré de rapporter ici une inscription qui se lisait autrefois sur les thermes de Titus : DVODECIM DIOS ET DIANAM ET JOVEM OPTVMVM MAXVMVM HABEAT IRATOS QVISQVIS HIC MIXERIT AVT CACARIT. Comme on l'aura remarqué sans doute , les noms de Jupiter et de Diane , répétés à dessein après les douze grands dieux , appellent à la fois sur le coupable la colère des divinités de l'Olympe et du Ténare. Autour de l'inscription étaient représentés deux serpents personnifiant la colère des divinitės . La forme se modifie , l'idée reste. « Je n'ai jamais vu que là (à Gênes) des excommunications écrites au dehors des églises contre ceux qui pisseront autour, ou qui joueront aux cartes , ou commettront quelque autre indécence. » ( Spon et Wheler, Voyage d'Italie , de Dalmatie , de Grèce et du Levant. La Haye , 1724, t . Ier , p. 20.) Aujourd'hui , des croix tracées sur les murs remplacent , en Italie , et les inscriptions et les redoutables serpents . Aussi n'est-ce pas à l'extérieur des édifices qu'on se permet d'accomplir certaines fonctions. Cela se fait beaucoup plus décemment à l'intérieur des monuments publics et dans le vestibule des palais. Ainsi , pour les latrines comme pour tant d'autres choses , nous n'avons encore eu que les restes , les arrière- faix de l'invention romaine. Ces colonnes Vespasiennes plantées sur nos boulevards , comme les jalons de la civilisation en marche , ne sont qu'une contrefaçon , et Barthélemy est un (1) On peut lire sur ce sujet des cloaques de Rome l'intéressant ouvrage de Lancisi : De adventitiis Romani cœli qualitatibus. 16 BIBLIOTHECA plagiaire quand, dans sa Nouvelle Némésis (satire III ) , faisant débiter son éloge par un interlocuteur imaginaire , il dit : Si , sur nos boulevards, des tourelles de pierre Dispensent la pudeur de baisser la paupière, Quelque faibles qu'ils soient, ces progrès lui sont dus . On n'avait pas attendu Barthélemy pour s'occuper de la police des rues de Paris. Dès 1372, puis en 1395, on défendait de rien jeter par les fenêtres. Une ordonnance de 1513 prescrivait que chaque maison de Paris aurait des latrines , qu'on appelait vers ce temps là des aisements. (Voy. Ménage , Dict. étym.) D'autres ordonnances sur la même matière datent de 1533 , 1538, 1697, 1700. Les mêmes dispositions étaient prises pour la ville de Bordeaux en 1585. Les salles de spectacle avaient- elles autrefois des lieux d'aisance? Je l'ignore ; peut-être leur absence a été la cause de l'incident suivant , assez curieux pour être rapporté ici : « Les dames de Saulx , de La Trémouille et la marquise de La Ferté , étant allées à la comédie après avoir fait la débauche , furent toutes trois pressées par un besoin qu'elles satisfirent dans la loge où elles se trouvaient ; puis , importunées par la mauvaise odeur, elles prirent leurs excréments et les jetèrent dans le parterre. Ceux qui s'y trouvaient accablèrent d'injures ces impudentes duchesses et marquises , qui furent obligées de se retirer. (Supplément aux Mémoires et Lettres du comte BussiRabutin, t . II, p. 199.) Plusieurs écrivains se sont occupés des latrines. Beckmann, Beitrage zur Geschichte der Erfindungen , donne quelques renseignements sur l'époque de l'introduction des latrines dans diverses villes de l'Europe. L'encyclopédie allemande de Ersch et Gruber consacre onze colonnes à l'article Abtritt (latrines) , rédigé par trois écrivains sous trois points de vue différents ; la première partie surtout , celle qui traite de la construction des latrines sous le rapport architectonique , présente un coup d'œil curieux , hérissée qu'elle est de formules algébriques servant à démontrer les proportions convenables du siége , de la lunette , des tuyaux , etc. Nous pourrions citer encore beaucoup d'auteurs qui ont écrit sur les latrines ; nous aimons mieux consacrer quelques mots à ceux qui écrivent dedans. L'air des latrines a quelque chose d'inspirateur ; il pousse particulièrement à la poésie , et le visiteur le plus étranger aux règles de la versification ne résiste pas toujours. S'il est incapable de rien composer lui- même , il se rappelle quelque belle sentence appropriée aux lieux où il se trouve , et ne manque pas de l'écrire de sa main. De là SCATOLOGICA. 17 les nombreuses inscriptions , devenues classiques , pour ainsi dire , qui brillent sur les murs des latrines , dans un champ de gigantesques virgules tracées au bistre. Citons-en quelques unes : Quando cacare voles , chartam portare memento , Ne maneat digitis pendula merda tuis. Au nom de tous les culs , n'emmerdez pas le cercle ; Au nom de tous les nez , remettez le couvercle. Suce tes doigts , canaille , Et ne les torche pas après cette muraille. Passant , quel que soit ta vertu Il faut ici montrer ton cul . Tenez la lunette Aussi propre que votre assiette. Ménage parle d'une inscription qui se trouvait sur les latrines que le pape Pie V avait fait construire : « Lorsqu'il me prend envie d'aller à mes commodités , dit- il , il me vient toujours dans l'esprit le distique qu'on m'a dit être , à Rome, au dessus des lieux commodes de Latran : Papa Pius quintus , ventres miseratus onustos , Hocce cacatorium nobile fecit opus. >> (Menagiana, Paris , 1693, p. 181.) 31. IN latrinis mortui aut occisi. C'est un chapitre de J. Ravisii Textoris officinæ Epitome. Lugduni, Gryphius , 1593, in- 8. Parmi les personnages mentionnés par l'auteur et qui se trouvent dans ce cas nous rencontrons avec plaisir Héliogabale. Il oublie de citer Arrius , et Léon , son pape. Par opposition , Ravisius aurait dû donner la liste des hommes célèbres qui sont nés là où les précédents sont morts , et il est à regretter qu'il ne l'ait pas fait . Charles-Quint, en particulier, est dans ce cas , et on voit encore à Gand le palais , dit la Cour des Princes , dans lequel Jeanne d'Aragon accoucha, le 25 février 1500. 32. LETTRES de la princesse Palatine (1). Il était une fois une princesse , née dans les forêts les plus (1 ) Charlotte-Elisabeth de Bavière , princesse palatine , fille de Charles2 18 BIBLIOTHECA noires de la Forêt-Noire ; par son mariage avec le frère d'un roi brillant comme le soleil , et dont le soleil était l'emblème, elle était venue s'asseoir sur les marches du trône du beau de France. pays Au milieu du tumulte de la cour, elle vivait dans l'isolement ; femme , elle se livrait aux jeux et aux exercices que Louis , électeur palatin du Rhin , née à Heidelberg en 1652. Elle épousa , en 1671 , Monsieur, frère de Louis XIV, veuf d'Henriette d'Angleterre, et fut mère du Régent. Réfractaire aux idées et aux coutumes françaises , et se faisant honneur d'être et de rester Allemande , elle se dédommagea de la solitude qu'avait créée autour d'elle l'indifférence de la cour par une correspondance active avec ses parents et amis dans diverses parties de l'Europe. Une grande partie de ses lettres avait été réunie par la cour de Brunswick , qui en fit faire un extrait par le conseiller intime de Praun. Elles furent traduites en français et publiées d'une manière incomplète et infidèle en 1788 par Maradan et en 1807 par Collin. En 1791 , on publia à Dantzick un nouveau recueil , et en 1820, à Leipzig, M. Schutz donna un extrait de ces deux collections. Cependant , en 1789, M. de Veltheim avait fait imprimer à Brunswick l'original ( en allemand) préparé par M. de Praun. Sautelet , à Paris , en publia , en 1823, une traduction qui fut saisie et condamnée , et le libraire Paulin a donné , en 1852 , une nouvelle édition plus complète et plus correcte (mise en ordre par M. Monmerqué), et précédée d'une notice par Ph. Busoni. Cet ouvrage contient un grand nombre d'anecdotes sur la cour de Louis XIV et sur la personne du Roi. Bien que ce prince fût l'objet de l'admiration de la Palatine , elle convient qu'il était très ignorant ; elle dit qu'on ne lui avait systématiquement rien appris , et que c'est à peine s'il savait lire et écrire. On trouve dans la seule édition allemande de 1789 deux lettres étranges qui nous ont donné le droit de faire figurer la princesse et sa tante dans notre catalogue. Ces lettres , l'une de la princesse , l'autre de l'électrice de Hanovre, sont véritablement ébouriffantes pour la forme et pour le fond. C'est un véritable assaut dans lequel ces dames luttent avec une édifiante émulation ; et si le lecteur était forcé de désigner le vainqueur, il n'aurait pas de meilleur moyen que de partager entre les athlètes la centaine de mots orduriers qu'elles s'adressent réciproquement , et de faire l'addition de la part de chacune d'elles. Cette correspondance décolletée était lettre close pour la plupart des lecteurs français , lorsqu'un amateur la fit traduire et imprimer ( à Bordeaux) , il y a quelques années , à très petit nombre ( on dit 8 ou 10 exemplaires) , 6 pages in-8. sans titre ni frontispice ni indication typo-topo- graphique ; nous en possédons un exemplaire sur papier jaune. Nous espérons que le lecteur nous saura gré de lui avoir donné un échantillon du style facétieux de ces grandes dames. Le portrait de la Palatine a été peint par H. Rigaud et gravé par Drevet, SCATOLOGICA. 19 recherchent les hommes; fuyant les plaisirs , elle passait ses jours dans la retraite , et elle écrivait ! Elle écrivait ! Et ses lettres montrent la femme supérieure , l'esprit fort qui échappe aux entraves de la civilisation et secoue le joug du préjugé. Descendue sans doute , par ses ancêtres, des Incas , elle aussi adorait le soleil , et pourtant son œil d'aigle y voyait des taches. Nous n'avons le droit de nous occuper que d'une seule de ces lettres et de la réponse qu'elle a provoquée ; mais ces deux pièces suffisent à l'illustration des femmes qui les ont dictées , et sur ces échantillons on peut dire : ex ungue leonem. Nous regrettons que les limites que nous nous sommes imposées nous privent de transcrire intégralement ces substantielles missives ; mais nous espérons un jour les publier in extenso avec notes et commentaires , dans toutes les langues parlées sur la surface du globe , imprimées sur vélin , et enrichies de tout ce que les beaux-arts pourront y ajouter de magnificence. Or donc, un samedi, c'était le 9 octobre 1694, la princesse s'ennuyait.... Elle prit la plume , elle qui la tenait si bien ! et elle écrivit à l'électrice de Hanovre , son honorée tante , sa douce amie (1). La pauvre femme, ce jour-là, avait eu peut- être à compter avec son estomac , faible organe qu'altérait notre cuisine française , et que la princesse consolait à l'allemande , comme elle le dit elle- même , avec du jambon et des saucisses (2) , et peut-être , aussi, quoiqu'elle ne le dise pas , avec du Sauerkraut. Toujours est-il que la princesse avait la colique quand elle se mit à son bureau. Dire ce qu'elle écrivait, je n'oserais ; mais on jugera par les extraits qui suivent que, ce jour-là , sa lettre ne partait pas du cœur..... et nous ne savons pas trop où elle avait trempé sa plume. <<< Fontainebleau. >> Vous êtes bien heureuse d'aller chier quand vous voulés. >> Chiez donc tout votre chien de sou. Nous n'en sommes pas Simonneau , Hallé , Guibert , Larmessin , Desrochers et autres. Le premier surtout est loin de la représenter aussi laide qu'elle se disait ; elle est entourée de ce vêtement de fourrure qui a retenu son nom, et que les femmes d'aujourd'hui appellent encore une palatine. (1 ) L'Electrice était sa tante, et la tint près d'elle depuis sa première enfance jusqu'à son mariage. (2) Voyez le premier fragment de ses Mémoires. 20 BIBLIOTHECA » de même ici , où je suis obligée de garder mon étron pour » le soir J'ai le chagrin d'aller chier dehors , ce qui me >> fâche , parce que j'aime à chier à mon aise , et que je ne >> chie pas à mon aise quand mon cul ne pose sur rien ; item , >> >> tout le monde vous voit chier....... Ah maudit chier ! Je » ne sache pas de plus vilaine chose que de chier ! Voyez >> passer une jolie personne , bien mignonne , bien propre , >> vous vous récriés : Ah , que cela serait joli si cela ne chiait » pas ( 1 ) . Je le pardonne à des crocheteurs , à des soldats aux gardes , à des porteurs de chaises et à des gens de ce calibre- » là . Mais les empereurs chient , les impératrices chient , les >> rois chient , les reines chient , le pape chie , les cardinaux >> chient , les princes chient , les archevêques et les évêques >> chient , les généraux d'ordre chient , les curés et les vicaires >> chient (2) ..... On chie en l'air , on chie sur la terre , on chie » dans la mer, tout l'univers est rempli de chieurs ( 3), et les >> rues de Fontainebleau de merde , principalement de la » merde de Suisse , car ils font des étrons... gros comme vous, >> madame. Si vous croyez baiser unejolie petite bouche avec des >> dents bien blanches , vous baisez un moulin à merde. Tous >> les mets les plus délicats, les biscuits, les pâtés et les tourtes , >> les farcis , les jambons , les perdrix , les faisans , etc. , le tout >> n'est que pour faire de la merde mâchée. » A une lettre aussi provocante , aussi appétissante , madame l'Electrice avait senti l'eau lui venir à la bouche , et elle répondait : (1) Le gros bon sens a inspiré la même réflexion aux gens de la campagne. Quand un paysan périgourdin voit une jeune fille bien pimpante, bien attifée , il dit : Qui creyré pertant qu'aco cague ? (2) Montaigne a dit à peu près la même chose , toutefois avec plus de sobriété ; mais il n'était pas prince ! « Les Rois et les Papes fientent , et les dames aussi. >> (5) C'est évidemment cette pensée de la princesse qui a inspiré à un babile artiste l'idée d'un dessin dont la place est marquée à côté de la lettre en question. E. H. Langlois a effectivement gravé une planche in- 8. dans laquelle il a reproduit par le burin ce que la Palatine a décrit avec la plume. Il s'écrie avec Job (cap. XIV) : Quis potest facere mundum de immundo conceptum semine? et il nous présente le roi et le berger, le pape et le pélerin , l'évêque et le soldat , le paysan et le citadin , le noble et le vilain , le jeune et le vieux , faisant.... ce que dit si bien la princesse. Et pour que la traduction soit complète , un homme porté par un ballon jette aussi son lest moineaux. Celui qui sentirait encore de l'orgueil en face de ce tableau parlant de nos misères fera bien de méditer l'inscription qui résume l'œuvre : Vanitas vanitatum et omnia vanitas. ... aux SCATOLOGICA. 21 >> ..... << Hanovre , 31 octobre 1694. Vous ne connaissez guère les plaisirs , puisque vous » ignorez celui qu'il y a à chier... De toutes les nécessités à » quoi la nature nous a assujétis , celle de chier est la plus » agréable ; on voit peu de personnes qui chient et qui ne >> trouvent que leur étron sent bon.... Si la viande fait la >> merde , il est vrai de dire que la merde fait la viande....... >> Est-ce que dans les tables les plus délicates , la merde n'y » est pas servie en ragoûts... Les boudins , les andouilles , les >> saucisses , ne sont- ce pas des ragoûts dans des sacs à merde? » La terre ne deviendrait- elle pas stérile si on ne chiait pas... >> Manger et chier, chier et manger..... Et l'on peut dire qu'on >» ne mange que pour chier , et qu'on ne chie que pour man- >> ger... Quand vous avez tant déclamé contre le chier , vous » aviez chié dans vos chausses... J'espère qu'à présent... vous » demeurerez d'accord qu'on aimerait autant ne point vivre » que de ne point chier. >> 33. LIBRI duo de excrementis, focibus, etc. , auct. J. B. Montano. Patavii et Venetiis , 1554 , in-4. 34. LODI (le) sopra il cacatojo. In Londra, 1786 , in-8 . L'auteur trouve son sujet si heureux et si digne d'envie , qu'il s'étonne grandement que Jupiter, au lieu de se changer en taureau, en cygne , etc. , n'ait pas pris la forme d'une chaise percée. Laissons-le parler : Mi stupisco di Giove fortemente , Che essendosi converso in cigno , e in toro, Per godersi con altri allegramente , Non abbia preso mai di Cacatoro La forma , che goduto certamente Avrebbe più d'allor, che divenn' oro ; Danae , Europa , et Leda poi rubare Poteva , quando andavano a cacare. Voy. Raccolta di poesie toscane, nº 166. 35. MAIRE D'Eu (le) (Seine ou Scène inférieure) , chanson faite sur les lieux (par Vatout) . Chez Durand , éditeur ( 1848) , in-12. L'imprimé dit : Propriété de l'éditeur. Nous attendons qu'il 22 BIBLIOTHECA nous montre son titre pour y croire , et nous sommes d'avis que la chose est de droit commun et que la chanson est du domaine public. La feuille les pages 163, porte 24 livraison . La pièce occupe 4 et 5.9 couplets sur l'air : Des Anguilles et des jeunes Filles . C'est ici le cas de dire qu'il n'y a que le premier mot qui coûte ; celui-ci lâché , les autres devaient couler de source sous la plume d'un homme original, spirituel et facétieux. L'auteur ne se plaint pas de l'équivoque , Du langage français bizarre hermaphrodite. Au contraire , il en use avec quelque prodigalité , et grâce aux euphémismes , aux ambiguïtés , aux doubles sens , aux allusions , il nous raconte en style fort divertissant l'histoire publique et privée de son fonctionnaire. Il voulait être quelque chose ; Et le roi l'a fait maire d'Eu. Sa mairie est un petit coin , Son trône une petite chaise Qui lui sert en cas de besoin. Son équipage brille peu. Qu'importe ! est- ce qu'un pot de chambre Ne suffit pas au maire d'Eu? ....C'est surtout les jours de foire Qu'on le voit toujours sur les lieux. Et lorsqu'il se sert de lunettes , Il ne les met pas sur son nez. Il se complaît dans son empire, Qui ne lui donne aucun souci . Il aime l'air qu'on y respire. On voit , on sent la mer d'ici ; Aussi il aime bien mieux être Maire d'Eu que maire d'ailleurs. Ces drôleries , débitées en vers faciles ( que nous avons altérés pour les besoins de notre analyse) , avec accompagnement de voix humaine, étaient bien faits pour dérider les fronts parfois soucieux de quelques administrés du plaisant fonctionnaire ; Paris s'en égaya à son tour, et, d'une voix unanime , on convint SCATOLOGICA. 23 que, si la princesse palatine était la Sapho du genre, M. Vațout en était l'Anacréon , et l'Académie française a ratifié ce jugement. Historien fidèle, nous devons dire que MM. du Charivari se sont fort divertis lorsque l'Académie a donné au chantre du Maire d'Eu le fauteuil de Bossuet . On peut lire notamment les articles des 9, 10, 19 janvier et 8 février 1848 ; bien qu'écrits en style congruant au sujet , nous ne les analyserons pas , et nous aimons mieux mettre sous les yeux de nos lecteurs quelques lignes dans lesquelles M. de Saint- Priest a caractérisé avec un tact heureux un des genres de mérite de celui qu'il remplaçait à l'Académie. « L'esprit de M. Vatout tenait à cette tradition nationale, à >> cette veine toute française qui a traversé les siècles. >> C'est le bon sens sous une forme légère , s'exhalant en joyeux >> refrains, en saillies brillantes , où la pensée , excitée par l'oc- »casión , réveillée par l'à- propos , s'élance rapidement et va se >>jeter , quelquefois se perdre , dans le choc imprévu des mots , » dans le concours fortuit des assonances. » Voyez le n° 148. 36. MARCHAND (le) de merde. Cette pièce se trouve dans le Théâtre des Boulevards , ou recueil des Parades ( publié par Corbie ) . Mahon (Paris) , 1756, 3 vol. in-12. , t. 1 , p. 237-260. L'action n'en est pas très compliquée. Gilles veut épouser Catin ; mais il n'a rien , rien au monde , qu'un ennemi : c'est le bonhomme Léandre. Léandre a une dent contre Gilles , parce que Gilles va tous les matins faire de grosses incongruités sur le seuil de sa porte. Il charge Arlequin de le venger. Arlequin se procure un baril de ce que vous savez ; il met par dessus une couche de miel , et trouve le moyen de tromper, en présence de Gilles , un apothicaire , qui lui paie fort cher sa mauvaise marchandise. Gilles , enchanté d'avoir trouvé un métier qui lui paraît facile et lucratif, se pourvoit d'un tonneau de la même denrée. Mais l'apothicaire a découvert la fraude ; il revient , et , ne trouvant pas Arlequin , se venge sur Gilles , et lui brise son baril sur le dos. Gilles se sauve , honteux de sa mésaventure ; Léandre se flatte qu'il ne viendra plus à sa porte déposer sa carte (cacata charta`, et Arlequin va dépenser au cabaret l'argent qu'il a si bien gagné. 37. MEDICINIANA et merdiana. Ouvrage mentionné , sans autre indication , au catalogue Noel , nº 1105. 24 BIBLIOTHECA 38. MERDEIDE (la) di N. Bobadillo . Spira, H. Starkio , 1629, in- 12. - MERDEIDE (la), canti tre.... In Cacherano, Bernardo Culati (Torino, Giossi , 1806) , in-8 . de 152 p . Nous ignorons s'il s'agit ici de deux ouvrages différents sous un même titre, ou seulement de deux éditions. Un savant orientaliste résidant à Rome, M. l'abbé L.... est auteur d'un poème très remarquable sur ce sujet. Nous espérons qu'il se décidera à le livrer à l'impression . 39. MERDIANA, recueil propre à certain usage. An XI , 1803 , in-18. de 144 pages, avec une figure coloriée . L'une des meilleures éditions de ce recueil , souvent réimprimé. Toutes ne sont pas identiques. Celle que nous citons contient une ode sur le Pet dont voici une des sept strophes : Vesser est d'une âme vulgaire Et marque la timiditė. Les dieux m'ont fait une âme fière : Je veux petter en liberté ! Si d'un tyran la main sanglante Retenait mes bras enchaînés , Bravant sa colère impuissante , Je saurais lui petter au nez. Voici le sujet de la gravure : Un passant, dont la main vient d'être gratifiée d'une énorme pastille qui n'est pas du sérail , va , muni du corps du délit , trouver le commissaire, en ce moment à table , et lui expose le cas. Ce magistrat, qui voit et sent ce dont il s'agit, conseille au plaignant de laisser ça là, ce qu'il fait incontinent. -ou Manuel des Chieurs , recueil propre à certain usage . Merdianopolis, au bureau des Vidangeurs (Lille , de l'Imprimerie de Blocquel) , S. D. , in- 18. 102 pp. et 2 fig . , dont une représente un homme fabricant du Tabac à la rose. Cette édition se termine par la Foiropédie , poème en quatre chants. Voyez n° 24. 40. NOUVEAU Merdiana ( le) , ou manuel des facétieux et bons chieurs , recueil de poésies et d'anedoctes propres à cer- SCATOLOGICA. 25 tain usage journalier. A Merdianopolis , chez la mère des Vidangeurs, rue de la Torchette, S. D. , in- 18 . fig. Voy. le Conservateur de la santé , nº 164. 41. OBSERVATIONS sur la matière fécale, par Guill. Homberg. Voyez pages 39-47 des Mémoires de l'Académie des Sciences pour l'année 1711. Paris , 1730, in-4 . L'auteur a fait des expériences fort curieuses sur les excréments de quatre hommes qu'il avait loués à cet effet et qu'il nourrissait de diverses manières. 42. ODE à la Merde , avec des notes , par M. de Péressoncu , D. E. M. M. P. A. P. D. B. D. L. D. M. D. M. Montpellier, 1807 , in-8. de 20 pp. Cette ode justifie amplement son titre ; en voici un échantillon : Gourmands , qui des mets les plus rares Goûtez à peine les douceurs ; Vous , de Flore amateurs bizarres , Et vous partisans des senteurs ; Sur vos délicieuses tables , Dans vos parterres agréables , Dans vos sultans , dans vos sachets , Fut-il jamais rien que n'efface , Par son parfum , son goût , sa grâce , Un ambigu d'Étrons tout frais ? ODE à la Merde, dédiée aux gens de goût ; par Merdophile. Se trouve à Paris, dans tous les lieux ; S. D. , in-8. 43. ODE an den Leibstuhl (ode à la chaise percée), par Blumauer. Se trouve dans les poésies de cet auteur, dont il existe plusieurs éditions. 44. ODE sur la convalescence du roi Louis XV. A Metz, 1744. La convalescence du roi est due à un lavement qui produit un effet merveilleux , comme on voit par la stance suivante : Que vois-je , ô ciel ! c'est un étron ! 26 BIBLIOTHECA Que la matière en est louable ! Il est gros comme un saucisson , Et garnirait bien une table. C'est l'œuvre du plus grand des rois , L'odeur, le goût sentent le trône , Et jamais un anus bourgeois N'en eût accouché sans matrone. Cette ode , attribuée à Piron , a été reproduite par Rémard , dans la Chézonomie, p. 138 et suiv. 45. OFFICIO (de) et praxi exonerandi ventrem. Chrétien Wolf, le célèbre philosophe , a écrit un traité sous ce titre. 46. PAUL (J. G. ) . Dissertatio de medicamentis ex corpore humano desumptis merito negligendis ; resp. J. F. Bauer. Lipsia, 1821 , in-4 . 47. PAULLINI'S ( C. F. ) Heilsame Dreck-Apotheke, wie nemlich mit Koth und Urin fast alle, auch die schwersten Krankheiten curirt werden . Francfort , 1696, in-8 . Ibid. , 1713- 14 , 2 part. in-8 . Ibid . 1748 , 2 part. in-8. Stuttgart , 1847-48, 2 vol . in 12. (dans le Schatzgræber, publié par Scheible , t. III et IV) . C. Fr. Paullini , poète , voyageur, médecin, historien , a laissé plusieurs livres écrits en latin et en allemand. Pourquoi n'estil pas connu en France? Ses recherches se portaient surtout vers des sujets singuliers , et plus d'un de ses doctes écrits tiendrait honorablement sa place dans une collection de facéties. Il a écrit, entre autres choses : De asino liber historico-philosophicomedicus ; De Theriaca cœlesti reformata , Flagellum salutis (traitė en allemand sur la guérison des maladies par les coups de bâton) , et surtout le livre qui nous occupe , la Dreck-Apotheke , dont voici le titre littéralement traduit : Pharmacie de la merde, c'est- à-dire comment presque toutes les maladies , même les plus graves, peuvent être guéries au moyen de la merde et de l'urine. Cę livre est un recueil de recettes données très sérieusement, et flanquées d'observations sur les maladies guéries par leur emploi. Quelques uns de ces remèdes de bonne femme ne laissent pas d'être assez. singuliers : Pour le mal de dent, un peu de merde dans la bouche produit de merveilleux effels. ple d'une personne que ce remède fait vomir, saigner du nez, - ― - Exem. SCATOLOGICA. 27 etc., et guérit radicalement. - Le même remède , respiré par le nez , fait revenir facilement les femmes sujettes aux vapeurs. Les pilules stercorales sont très bonnes pour débarrasser l'estomac en provoquant le vomissement , etc. - 48. PERLE ( la) des almanachs chantants, étrennes polissonnes, suivies de la Foiropédie , poëme odoriférant. S. L. ni D. , in- 32. fig. Cet almanach, qui n'est pas tout à fait la perle du bon goût , renferme des curiosités qu'on retrouve dans la Chiropédie , les Etrennes aux Chieurs , la Foiropédie , le Triomphe du sentiment , etc. , etc. 49. PHARMACIS (de) ad purgandum idoneis . Poëme inséré par Fabricius dans sa Bibliotheca græca, t. II , p. 628, avec les notes savantes de Rendtorf. Dans la nouvelle édition de Harles , ce poème ne se trouve pas , Harles l'ayant retiré en promettant de le publier sépa - rément. (Voy. t . IV, p. 360, de la Bibliotheca , édit . de Harles. ) 50. PHARMACOPAA nova de hominis stercore , auctore J. D. Rulando. Nürnberg, 1644 , in- 12. 51. POT DE CHAMBRE ( le) cassé, tragédie pour rire ou comédie pour pleurer ( par Grandval père ) . A Ridiculomanie, chez Georges l'Admirateur , S. D. in -8. · Dans un discours préliminaire, l'auteur se plaint du goût de son temps. On fait sérieusement des tragédies pour rire et des comédies pour pleurer. Il va s'exercer lui-même dans ce genre. En effet, sa pièce est une véritable tragédie. Le dialogue en est des plus lugubres. Heureusement le sujet l'est beaucoup moins. En partant pour braver les dangers des combats, un amant a fait hommage à sa maîtresse d'un meuble auquel elle attache infiniment de prix, d'un vase destiné à toute autre chose qu'à brûler des parfums. Propet, amoureux rebuté, veut enlever ce meuble pour se venger du dédain de la dame. Il envahit son palais , escorté d'une armée de vidangeurs. Poussée dans ses derniers retranchements , la dame n'a qu'un moyen de se défendre : elle casse son vase précieux sur la tête de Propet, qui s'écrie en expirant : Ah ! qu'il put.... mais ma mort entraîne le perfide . Je ne me plaindrais pas... s'il avait été vide. 28 BIBLIOTHECA 52. PURGATIONIS (de) modo ac viis in alvum , auct. Jac. Panc. Bruno. Altdorfii, 1652, in-4. 53. RAPPORT fait à l'Institut de France sur les excréments humains , par Tessier. Paris , an V ( 1797) , in-4. 54. SAUVE la peste , ou relation d'un accident terrible , véritable et remarquable , arrivé aux latrines du Palais-Royal , et du remède qu'on y a apporté. Paris, de l'imprimerie de l'auteur, 1790 , in-8. de 4 pages. Le Gouverneur des latrines ayant par hasard mis dans ses cabinets des feuilles des Actes des Apôtres , l'usage de ces feuilles (et quel usage ! ) cause un grand dérangement aux habitués de ces lieux. On les guérit en leur administrant la France libre , le Discours de la Lanterne, et autres écrits patriotiques. Seraitil donc vrai que les écrits de ce genre produisent la constipation ? C'est une question importante à étudier. On sait que cette indisposition peut produire les plus grands désordres dans l'intelligence. Peut- être ces révolutionnaires célèbres par leurs crimes n'étaient-ils que des hommes constipés. 55. LA SCATOMANCIE. Dans : Commentaire en vers français sur l'école de Salerne , etc. , par M. D. F. ( Dufour de la Crespelière) , docteur en la faculté de médecine. Paris, Clousier, 1671 , in- 12, avec le texte latin et la traduction en vers. Voy. le chap. IV, page 697. Autres éditions. Paris, Alliot , 1672 et 1690. Voy. nº 57. 56. SERRE-FESSE , parodie (en cinq actes et en vers) de Lucrèce , tragédie de M. Ponsard. Cette parodie, œuvre d'un jeune homme qui remplit aujour d'hui à Paris des fonctions honorables, n'a jamais été imprimée, et pour cause, mais il en circula des copies autographiées à l'é- poque où la Lucrèce de M. Ponsard faisait tant de bruit. Il serait fort difficile aujourd'hui de trouver une de ces copies , et nous ne parlons de la pièce que de souvenir. Elle était fort bien conduite et versifiée avec facilité ; mais , malgré ces qualités , sa perte n'est nullement à regretter, et, quoiqu'elle appartienne à notre sujet par un côté, nous n'en parlerions pas si nous n'é- tions convaincus de sa destruction à peu près complète. SCATOLOGICA. 29 57. DE SIGNIS ex stercore humano petendis ( Schurig, Chylologia, pages 743-751) . L'auteur examine la matière sous toutes ses faces : son aspect, sa couleur , son odeur, la différence qu'apportent les âges, et jusqu'à l'anthropomancie , ou l'art de deviner par l'examen des intestins des hommes égorgés , inventée et pratiquée par Héliogabale. On peut sur ce sujet consulter Christian Matthias , Theat. hist.; Martin Zeiller, Itinerar. german. V. aussi , nº 55. 1 58. DE STERCORIS humani usu magico seu sympathetico ( Schurig, Chylologia , p. 783) . Entre autres circonstances dans lesquelles on employait le stercus dans des idées magiques ou sympathiques , l'auteur recommande de le faire contra incivilitatem quorumdam qui loca consueta et fores aliorum stercoribus suis commaculant. 59. DE STERCORIS humani usu medico ( Schurig, Chylologia, pag. 752). Nous serions tenté d'ajouter : et abusu. L'auteur examine successivement si l'usage de cette matière est permis ; il étudie ses propriétés générales , puis ses applications dans chaque maladie : l'angine , la goutte , la pierre , le cancer, la brûlure , la dyssenterie , l'épilepsie , les enchantements , les maux d'yeux , le mal de dents , la peste , la gale , la teigne , etc., etc. , etc. L'aqua ex stercore distillata fait pousser les cheveux , et , d'après le témoignage de Charles Lancilotti , l'acqua di sterco humano pigliata in una calante per lo spatio di nove giorni sana quelli che patiscono il male caduco. (Voyez Guida alla chimica. ) Schurig consacre un paragraphe à discuter an Ezechias stercus comederit. A la page 775 on lit ce curieux passage : Pro pulvere nasali seu sternutatorio Boutanenses seu incolas regni Boutan in India, regis sui merda summo studio collecta, exsiccata et pulverisata, uti solere refert Johannes Baptista Tavernier. Itinerar. indic. lib. III , cap. 15, fol . m. 176. Plusieurs auteurs se sont occupés, comme Schurig, de l'utilité médicale des excréments. Voy. nos 14, 15, 46, 47, 50, etc. Cet emploi des stercora , et , en particulier, de ceux de l'homme, pour les usages pharmaceutiques , est très réel . On nommait médecins stercoraires ceux qui les prescrivaient, et on 30 BIBLIOTHECA dissimulait l'origine de la substance sous diverses dénomina tions bizarres ou ridicules (carbon humanum, oletum, sulphur ocCIDENTALE) . Suivant Paracelse , les excréments humains pouvaient , par une certaine préparation , acquérir l'odeur du musc et de la civette ; de là le nom qu'on leur donnait de civette ou musc occi- DENTAL. Sprengel pense qu'Asclepiade, surnommé Pharmacion , est le premier qui ait conseillé les excréments humains ; mais il est probable qu'il ne fit qu'ériger en précepte écrit un usage déjà consacré en Orient, particulièrement en Egypte. 60. DE STERCORIBUS Brutorum ( Schurig, Chylologia , p.796) . L'auteur traite successivement des Stercora Caninum, Caprillum , Columbinum , Equinum , Felinum , Gallinaceum, Hirundinum , Leonum , Leporinum , Lupinum , Ovillum , Pavoninum , Suillum , Vaccinum , et multorum aliorum. 61. ΘΕΟΦΙΛΟΣ, Περι διαχωρημάτων ; id est Theophili , de retrimentis alvi , græce et latine , edente et traducente Thoma Guidotio. Lugduni Batav. , 1703 , in- 12. 62. TRIOMPHE (le) du sentiment, almanach des Chieurs ; contenant ce qu'il y a de plus agréable sur cette matière…... odoriférante. Enrichi de la Foiropédie et de chansons choisies et de goût. Suivi de l'Art de péter ( poème). Le tout dédié à tous les nez et aux lécheurs. Pour la présente année . A Merdiphopolis, chez Foirencul , rue des Etrons moisis, à la Bouche ouverte, in-24. non chiffré. 63. VUIDANGEUR sensible (le) , drame en trois actes et en prose, par M*** (J.-H. Marchand et Nogaret) . Londres et Paris, J. F. Bastien , 1777 , in- 8. SCATOLOGICA . 31 II P En grec , p . En latin , peditus ou crepitus ventris. En italien , correggia , slossa. En espagnol , pedo, cuesco , traque. En allemand, Furz. En anglais , fart. En français , pel, vent, vesse, etc. Memento quia ventus est vita mea. JOB , 7, 7. Pedere te mallem : namque hoc nec inutile dicit Symmachus , et risum res movet ista simul. MARTIAL, VII , 17, 9. -Le Pet était une divinité des anciens Égyptiens ; elle était la personnification d'une fonction naturelle . On la figurait par un enfant accroupi qui semble faire effort , et on peut en voir la représentation dans les ouvrages d'antiquité. Le poème Calotin intitulé le Conseil de Momus ( voyez aux Polygraphes) donne , contre la page 19, deux figures de ce Dieu. L'une était en cornaline de trois couleurs ; l'autre , en terre cuite , se trouvait dans le cabinet du marquis de Cospy , et la figure en a été donnée 32 BIBLIOTHECA dans le Museum Cospianum. (L'auteur de la Dissertation sur un ancien usage [ voy. le n° 18] conteste que ces figurines se rapportent au Crepitus, et croit qu'elles ont été inventées dans un but plus solide . ) C'est de Minutius Felix que nous vient la connaissance du Crepitus, qui, lors même qu'il aurait été réellement célèbre en Egypte, n'était peut-être qu'une caricature imaginée par les plaisants du jour. Ménage cependant affirme que les Pelousiens adoraient le Pet ; il dit que Baudelot en a donné la preuve dans les additions de son 1 vol . , et qu'il en possédait une figure. (Voy. Menagiana, 1693, n° 397. ) St Jérome dit la même chose sur Isaïe, XIII , 46. Voyez encore Klotz, Act. litter. t . V, 1rp. I ; Elmenhorst, sur l'Octavius de Minutius Felix ; Mythol. de Banier , t . I ; Montfaucon , Antiq. expl. , t.III , part. 2, p. 336.) er Quelques antiquaires ont cru pouvoir identifier le dieu Crepitus des Romains avec Baal Phegor, Belphegor, ou Baal Peor , dieu Syrien , Phegor assuret-on, ayant ce sens en hébreu . (Origène contre Celse, Minut. Felix . ) Mais, sur cette dernière divinité , les savants sont fort peu d'accord. Origène , St. Jérome , Salomon Ben Jarchi, lui donnent une signification qui la rendrait tout à fait indigne de figurer dans notre catalogue. Mais Maimonide ( More Nevoch. , ch . 46) , et Salom. Ben Jarchi (Comm. 3 sur Nombres , ch . 25) , préten– dent que son culte était plus sale qu'obscène , et les traducteurs de ces rabbins, pour exprimer le détail principal des cérémonies célébrées en l'honneur du dieu de Syrie, disent : Distendere coram eo foramen podicis et stercus offerre. Ajoutez que les pets étaient de bon augure chez SCATOLOGICA. 33 les Grecs , de mauvais augure chez les Romains. Voy. Scaliger, Auson . Lect. , lib . I , cap. 25 . 64. DE AERE microcosmi factitio dissertatio F. C. OEtinger, præs. Dan. Hoffmann. Tubinge, 1737, in-4. — Et dans Haller, Disput. pathol . , t . III , p. 202 . 65. DE AERIS in corpus humanum ingressu et morbosa in eo genesi ; auctore Ern. Henr. Hausdoerffer. Lipsia , 1753, in-4. 66. DE AERIS ingressu in ventriculum ejusque circulo , auct . J. B. Careno. Mediolani, 1757 , in - 8. 67. ART (1 ' ) de péter, essai théori-physique et méthodique. En Westphalie, chez Florent Q, rue Pet- en-Gueule, au Soufflet . (Paris, ) 1751 , in- 12. 2 fig. , dont l'une représente le dieu Crepitus. -Même titre , mêmes indications . 1771 , in-12 . de 47 p. , 1 fig. -ART (l' ) de péter……….., suivi de l'histoire de Pet-en-l'Air et de la Reine des Amazones, où l'on trouve l'origine des Vuidangeurs. En Westphalie (comme ci- dessus) , 1775 , in-12. fig. - ART (1 ') de péter , essai théori-physique et méthodique , à l'usage des personnes constipées , des personnages graves et austères , des dames mélancoliques . . . . . ; suivi de l'histoire de Pet-en-l'Air et de la Reine des Amazones , où l'on trouve l'origine des Vuidangeurs. Augmentés de la société des Francs-Péteurs. En Westphalie (comme dessus ) , 1776, in-12. fig. - .... Même titre et même date (vers 1800) . 2 vol . in-18 de 108 et 106 p. - ART (1') de péter, contenant pets de province , de ménage, de pucelle, de maîtres d'armes , de demoiselles , de jeunes filles , de femmes mariées , de bourgeoises, de paysannes , de bergères , de vieilles , de boulangers, de potiers de terre, de Laïs et de cocus. En Westphalie, 1832, in- 18 . de 108 p. 3 34 BIBLIOTHECA - ART (l') de péter.... A Moncuq, chez la grosse Tonnette , la belle Timbalière, à l'enseigne du Gros Prussien. S. D. , in-18. L'Art de péter a pour auteur un maître de pension nommé Hurtaut. Ce n'est qu'une traduction de la dissertation latine : De peditu ejusque speciebus. (Vide n° 111. ) L'idée première du titre semble appartenir à Rabelais , car parmi les livres imaginaires que Pantagruel trouve dans la librairie de Saint-Victor nous remarquons déjà Ars honeste pettandi in societate , per M. Ortuinum. (Rabelais , liv . II , ch. 7.) La dernière édition que nous venons de mentionner a été publiée, jointe à un autre ouvrage, sous le titre de : Le Conservateur de la santé. (Voyez nº 164.) Quant à l'ouvrage joint à l'édition de 1776, la Société des Francs-Péteurs, il est de Le Corvaisier. Voyez nos 89 et 138. 68. BERTHE , ou le Pet mémorable ; anecdote du IXe siècle , par L. D. L. (Lombard de Langres) . Paris, Léopold Collin , 1807 , in-18. La même ; suivie d'autres contes en vers , par le même auteur . Nouvelle édition (plus ample que la précédente) . Paris, L. Collin, 1808, in-18. de 188 p. Un vent lâché involontairement procure à la pauvre Berthe un mariage des plus brillants ; ce qui confirme ce qu'on a dit quelque part, qu'un pet est parfois bon à quelque chose. Toutefois , si un pet peut quelquefois porter bonheur, le contraire arrive plus souvent , et l'on pourrait écrire un chapitre curieux sur les disgrâces encourues pour un pet lâché mal à propos. Ainsi , un amant perd sa maîtresse (voy. le n° 74) , un serviteur sa place , etc. Le célèbre Lully... mais vous connaissez l'aventure du jeune Lully , qui , pour avoir ENTENDU seulement un de ces soupirs échappé à Mademoiselle de Montpensier, fut impitoyablement chassé. Il est vrai que le petit polisson avait poussé l'insolence jusqu'à faire la musique d'un air dont la chose en question avait fourni le motif. (Voy. Comparaison de la musique italienne et de la musique françoise [ par Le Cerf de La Vieville] , Bruxelles , 1705, t. II , p. 185.) Les poésies autres que Berthe qui se trouvent dans ce volume sont en dehors du sujet qui nous occupe. › 69. BLASON du pet et de la vesse. Voyez n° 163. SCATOLOGICA. 35 70. CANTO (il) sopra le correggie. In Londra , 1786 , in- 8. Poème de 61 octaves. Les correggie, ce sont les pets. Pour mieux faire sentir la dignité de son sujet , l'auteur rapporte une foule d'histoires singulières. Il faut avoir lu ce livre pour savoir combien de grands événements peuvent être la suite d'une chose aussi légère qu'un dolce mormorio dell' ano . Malgré toute son érudition , cependant, l'auteur n'a pu savoir au juste à qui nous devons l'invention des correggie. Il serait humiliant de penser qu'une chose aussi utile a été inventée par quelqu'un des vils animaux qui furent créés avant l'homme. Voy. Raccolta di poesie toscane, nº 166. 71. COMMENTATIO de flatibus, auct . Reil (J. Chr. ). Halle, 1790, in-8. Voy. les Memorabilia clinica medico-practica. Halle, fasc. 1 , 1790. Deuxième édition de ce fasc. Halle. 1798, in-8. 72. CRÉPITONOMIE ( la) , ou l'art des Pets , poème didactique en trois chants , par D. de St. P*** . Paris , L. G. Michaud, 1815 , in-18 . 107 p. L'auteur a emprunté quelque chose à la Pneumatopathologie de Combalusier ; son imagination a fait le reste. Si donc vous voulez péter avec méthode et discernement , lisez la Crépitonomie, qui apprend en outre à Changer en femelle traîtresse L'objet qui mâle aurait été. On Ꭹ voit aussi combien un pet rentré est dangereux . Enfin l'auteur termine par son épitaphe, dont voici les deux der- niers vers : O vous , mortels , qui lisez son histoire, Donnez de grâce un pet à sa mémoire. 73. DE CREPITU. Jodocus Willichius a composé un traité sous ce titre. 74. DÉFENSE (la) du pet , pour le Galant du carnaval. Par le sieur de S. And. Paris, 1652, in-4 de 8 pp. L'auteur, qu'on dit être de Saint- Évremont , badine très jo- 36 BIBLIOTHECA liment avec son sujet . Il s'agit d'un amant qui , ayant eu certain laisser-aller dans un tête- à- tête avec sa maîtresse, cherche à se justifier au moyen d'arguments qui nous paraissent sans réplique ; voici l'avant-dernier : Si pour un pet fait par hasard, Votre cœur, où j'ai tant de part , Pour jamais de moi se retire , Voulez-vous que dorénavant Vous me donniez sujet de dire Que vous changez au moindre vent ? Cette plaisanterie, l'une des meilleures du genre, a reparu en1679 avec nom d'auteur, Bardou, sous le titre de : le Pet éventé. (Voyez nº 117.) Si ce nom de Bardou n'est point un pseudonyme, il est évident que ce flibustier littéraire s'est approprié le bien d'autrui , croyant dissimuler son larcin à l'aide d'un titre renouvelé. Des faiseurs de recueils d'anecdotes et de poésies ont également reproduit cette débauche d'esprit , en indiquant quelquefois Saint-Évremont comme l'auteur. 75. DESCRIPTION de six espèces de Pets , ou six raisons pour se conserver la santé et gaîté. A Toulouse, chez Chicot , imp. des Quinze-Vingts . ... , pet. in-8. DESCRIPTION de six espèces de Pets , ou six raisons pour se conserver la santé , prêchées le Mardi gras , par le Père Barnabas , Péteur en chef au village des Vesses , province des Etrons, goûtez qu'ils sont bons. Avec le testament de Roger Bon-Temps . . . Nouvelle édition revue , corrigée . par M. Chicourt. Troyes , chez Garnier , S. D. , in-8. ... Cette facétie a été reproduite sous le titre de Sermon , etc. Voy. n° 130. 76. DIEU (le) des Vents, ou les aventures d'Eole métamorphosé en P.t , ou simplement le dieu Pet ; badinage en vers libres , vingt-sept petits chants.... Par un ancien régent de rhétorique , actuellement professeur aux terres australes du monde littéraire , où il a fait de jolies découvertes .... La Haye, et se trouve à Paris et dans les principales villes du royaume, 1776 , in- 12. de 318 p. SCATOLOGICA. 37 77. DISPUTATIO de flatibus , auct. G. Laurenbergio. Rostochii , 1578, in-4. et in-12 . 78. DISSERTATIO de aere quem primæ viæ (première partie du tube digestif) continent , auct. Theob . Magno. Francofurti, 1796, in-4. 79. DISSERTATIO de curatione flatuum ventris, auct. J. Chr. Jacob. Halle, 1790, in-4. 80. DISSERTATIO de flatibus. Resp. Jo. Lud. Apino , præs. J. P. Bruno. Altdorf, 1686, in-4. 81. DISSERTATIO de flatulentia , auct. Stahl. Halle , 1708 , in-4. 82. DISSERTATIO de methodi physagogæ adminiculis , auct. Meckel. Hala, 1800, in- 4. 83. DISSERTATIO pathemata graviora a flatuum causa occulta oriunda , auct. H. F. de Delius . Erlange , 1759 , in-4. Nuremberg, 1766 , in-4. Trad. en allem. Ibid. , 1762 , in-8. Le Dictionnaire des Sciences médicales attribue l'ouvrage que nous avons inscrit en tête de cet article à Mohr ( Michael Daniel). Nous ignorons sur quelle autorité . 84. DISSERTATION sur la gazéification vitale , par Bernard Gaspard. Paris , 1812 , in- 8. 85. DISSERTATION sur le dieu Pet , par M. Claude Terrin , conseiller au siége d'Arles. Continuation des Mémoires de littérature et d'histoire , de Sallengre , 1re partie , page 48. L'auteur cite quelques uns des auteurs mentionnés dans l'introduction à cette division de notre travail , et , de plus , Clément le Romain et saint Césaire . Ce petit traitė joco- sérieux , qui était digne de figurer dans les Mémoires de l'Académie de Troyes , est adressé à M. Gravier, à Marseille , possesseur d'une idole du dieu Crépitus , qu'il avait fait graver. 86. DISSERTATION sur quelques effets de l'air dans nos corps, etc. , par P. F. Pamard. Avignon , 1791 , in-12. 38 BIBLIOTHECA 87. ÉLOGE des Pets , ou le farceur en compagnie , chantant sa maîtresse qu'il compare à un étron fumant. Réponse de la jeune fille . Autre chanson pour excuser un Pet fait devant une amante. Vertus des Pets , et le plaisir qu'il y a de péter en compagnie. Esprit des Pets , propre à enlever les taches de rouceur. Paris, chez tous les marchands de nouveautés , S. D. , pet . in- 12. fig. 20 p. Courte et sale , telle est la qualification qu'il faut donner à cette facétie, qui a emprunté à l'Art de péter, et à l'Éloge du pet par Mercier de Compiègne. Le Farceur qui chante sa maîtresse débute ainsi : Te bien aimer, ô ma chère Justine, Est pour mon cœur le second des besoins ; Car le premier c'est d'aller aux latrines : Je crois t'y voir peinte dans tous les coins . On voit que cela promet. 88. ÉLOGE du Pet , dissertation historique , anatomique et philosophique sur son origine, son antiquité, ses vertus , sa figure , les honneurs qu'on lui a rendus chez les peuples anciens , et les facéties auxquelles il a donné lieu . Par C. Mercier de Compiègne. Paris, Favre, an VII , in- 18. , avec une fig représentant le dieu Pet, et cette inscription : Crepitui ventris conservatori deo propitio. L'auteur a mis peu de son propre fonds dans ce recueil , qui se compose en partie de la traduction de Oratio pro crepitu ventris, et d'extraits remaniés ou amplifiés de l'Art de péter et de la Société des Francs-Péteurs. Le recueil de Dornavius a aussi été mis à contribution , ainsi que différents auteurs qui ont traité accidentellement du sujet qui nous occupe. 89. L'ESCLAVAGE rompu , ou la Société des Francs-Peteurs . A Pordo Polis, à l'enseigne du Zéphire Artillerie , 1756 , in- 12. Cet ouvrage est de Le Corvaisier. Il a été reproduit à la suite de diverses éditions de l'Art de péter. L'édition originale a paru sous le titre de Zéphyre-Artillerie. Voy. nos 67 et 138. 90. ESSAI théorique et pratique de pneumatologie humaine, etc. , par F. E. Fodéré . Strasbourg , 1829 , in-8. SCATOLOGICA. 39 91. ESSAY (an) upon wind , with curious anecdotes of eminent peteurs. Printed on superfin pot paper, at the office ofPeter Puffendorf, Potsdam, in- 12. N'ayant pas été assez heureux pour rencontrer cet ouvrage , nous ne pouvons que transcrire la note de M. Brunet , Manuel du libraire , II , 206. La voici : « Cette facétie , sans nom d'auteur et sans date, a été imprimée à Londres il y a quelques années , et il n'en a été tiré , dit- on , que cinquante exemplaires sur papier et douze sur vélin. Un de ces derniers , 5 liv. Hibbert. -- Une tradition , peutêtre mal fondée , attribue cette drôlerie au célèbre orateur Fox. " 92. FACÉTIEUSE (la) loterie de Pantalon Pasquinet , commissaire général des vents méridionaux , et intendant des bizes du Nord. A Cochonu , chez la veuve Sans-Pain , rue Misère , au Point- d'Or, 1706 , in- 12. 93. FARCE (la) nouuelle et fort ioyeuse du Pect , a quatre personnaiges. Cest assauoir Hubert. la Femme , le Juge et le Procureur. S. L. ni D. , goth. 4 ff. in-4. allongé. Le temps nous manque pour aller à la source et donner au lecteur un léger aperçu de cette farce , l'une des 64 pièces qui composent un recueil des plus précieux appartenant au Musée britannique. Toutefois , en recourant aux extraits malheureusement très succincts que vient de donner de ce recueil un bibliophile belge , M. Tridace - Nafé - Théobrome de Kaout'- choux (M. Delmotte) , on voit que , dans la farce en question , le Juge appelé à rendre sentence au sujet du héros de la pièce formule ainsi son arrêt : J'ordonne que tous mariez Qui doresnavant pectz feront , Tous ensemble les beuront , Et partiront esgalement A portion du sentement ; Se l'vng en destourne la face L'autre luy dira : Prou vous face ! Faictes tost la sentence escripre. 94. DE FLATIBUS humanum corpus molestantibus commentarius novus ac singularis, in quo flatuum natura, etc. , auct. 40 BIBLIOTHECA - --- J. Fieno. Antwerpiæ , 1582 , in-8. ou in-12. - Heidelbergæ, 1589 , in-8 . — Francofurti , 1592 , in-12 . emendatior factus cum notis Lievini Fischeri. Amstelodami, 1643 , in- 18.- Hamburgi, 1644 , in-12. — Traduit en allemand. Schneeberg , 1759 , in-8. En hollandais. Amsterdam, 1668 , in-12. En anglais , par W. Rowland. Londres , 1668 , in-12. Ibidem , 1676 , in-12. - ― - Jean Fyens , en latin Fienus , musicien avant d'être médecin, n'a pu se défaire de ses premières préoccupations ; il s'est encore occupé de l'air dans cette seconde partie de sa vie. Quelques éditions portent le titre Physiographia de flatıbus, etc. 95. DE FLATIBUS quæstiones decem , auct. Mappo (Marco). Argentorati, 1675 , in-4. 96. DE FLATULENTIA ventriculi et intestinorum , a Frid. Hoffmann. 3 vol . des Opera omnia physico-medica. Geneva , 1748 , in- fol. Nous connaissons au moins 350 ouvrages de cet homme célèbre à juste titre , et qui doit être placé à la tête des médecins de l'Allemagne ; mais nous ferons remarquer encore à son sujet que lui aussi , comme plusieurs de ceux dont nous avons fait mention , a traité des vents et de l'art de conserver la santé , comme si l'un des sujets conduisait forcément à l'autre. Voy. la Dissertatio de methodo vitam longam acquirendi ejusque caussis. Halle , 1707, in-4. 97. DE FLATUUM fallaciis , auct. Kielmann (J. Arn. -Georg. ) . Argentorati , 1749 , in-4. 98. GUIDE du Prussien , ou Manuel de l'artilleur sournois , à l'usage des personnes constipées, des personnages graves et austères , des dames romantiques , et de tous ceux qui sont esclaves du préjugé. Paris, Ponthieu , 1825 , in- 18. 157 p. L'auteur de ce livre , M. Prosper Mars , ne s'est pas mis en grands frais d'imagination . Il s'est contenté de reproduire l'Art de péter, de Hurtaut , qui n'était , comme on sait , qu'un plagiat, en y faisant quelques retranchements. Par compensation, il a inséré à la fin du livre quelques anecdotes d'un goût analogue à l'ouvrage. Chacun de ces deux volumes contient ainsi SCATOLOGICA. 41 des choses qui ne sont pas dans l'autre , ce qui les rend tous les deux indispensables à la composition d'une bibliothèque choisie. 99. HIPPOCRATE , Пɛpi qvov (de flatibus). Nous ne citons que pour son titre ce traité apocryphe de la collection Hippocratique , et seulement afin d'orienter le lecteur et pour le prévenir qu'il n'est question que de considérations hypothétiques sur les airs extérieurs comme cause de maladie , et qu'il n'y a rien là des airs intérieurs qui nous occupent Cornarius , Aleman , Morisot et Zwinger ont commenté ce traité. Nous ne sommes pas surpris que ce traité des vents , quels qu'ils soient , n'appartienne pas à Hippocrate. Ce sujet est tellement capital , à quelque source qu'on l'étudie , qu'il a dû frapper l'attention des hommes bien avant l'existence de celui que les médecins , dans leur emphatique respect , appellent le Père de la médecine. Pour le dire en passant , ces Messieurs ne nous paraissent pas forts en état civil , car il est de toute évidence que la fille est née avant l'auteur prétendu de ses jours. 100. HISTOIRE et aventures de milord Pet , conte allégorique , par Madame F** . La Haye , Gosse Junior, 1755 , in-12. (Attribué à Madame Fagnan ou au chevalier Duclos. ) La dédicace aux vidangeurs de Paris est signée Jeanne Fesse , qui fait savoir que son héros naquit à Culote , ville des Pays-Bas , etc. 101. Il ne faut pas péter plus haut que le cul , ou l'auteur avantageux , prov. en 1 acte. Cette pièce est citée par Delandine dans sa Bibliographie dramatique , p. 504, sans autre indication , ni sur la date, ni sur le lieu d'impression . 102. LETTRES sur les effets de la présence des vents dans les voies gastriques , par P. Baumès. Paris, 1832-3, in-8. Ibid. , 1837, in-8. ― 103. MALATTIE (le) flatuose , opera physico- medica scritta con 42 BIBLIOTHECA metodo matematico , di Marugi (Giovano). Naples, 1786-7, in-8. 2 vol. On en trouve un extrait fort étendu à la page 443 du tom . 31 de l'ouvrage intitulé : Commentarii de rebus in scientia naturali et medicina gestis , in-8. Lipsiæ , 1789. Nous avons quelquefois vu l'auteur de cet ouvrage avec les prénoms de Georg. Leonard. 104. MALHEUREUX (les) amours de M. de Pet-en-Haut et de Mademoiselle Vesse-en-D'sous . 1786 , in- 12. 105. MEDICINA flatuum , morborumque exinde pullulantium, auct. Fr. J. Schroeder. Marburgi, 1773, in-4. 106. METAMORPHOSE d'Amour en Pet. Pièce de vers qui se trouve dans les Muses gaillardes, recueillies par A. D. B. ( Antoine du Breuil) . Paris, 1609, in- 12, ff. 39 v°-41. 107. MOYENS de soulager les inconvénients produits par les vents, par Godart ( Guillaume Lambert) . (Pour lui , l'art de péter consiste à prendre de la noix de galle . ) 49 vol . du Journ. de Méd. chirurg. et pharm . Paris, 1778, in - 12. 108. OBSERVATIONS sur la nature du fluide élastique qui produit la colique venteuse , par Raymond. Voy. l'ouvrage de Fourcroy intitulé : La Médecine éclairée par les sciences physiques , 4 vol. in -8. Paris , 1791 , t . 2º , page 180. 109. ORATIO pro crepitu ventris , habita ad patres crepitantes ab Em. Martino. Cosmopoli, ex typ . societatis patrum crepitantium , 1768, in- 32. Traduit par Mercier de Compiègne. Voy. nº 88. Ce traducteur se plaisait , du reste , à s'exercer sur des sujets de ce genre. Nous aurions pu citer plusieurs de ses publications , dans lesquelles la matière qui nous occupe figure accidentellement , telles que l'Eloge de la paille , etc. Son goût pour ce genre de littérature lui avait fait donner, au dire de Renouard (Catalogue de la bibliothèque d'un amateur) , le surnom de Mercier- Pet. SCATOLOGICA . 43 110. ORIGINE (l ') du Pet. Dans le Cabinet satyrique, édition de Rouen, 1627, p. 565 . 111. DE PEDITU ejusque speciebus, crepitu et visio , Discursus methodicus in Theses digestus : quas, præside Clariss. viro BOMBARDO STEWARTZIO CLAREFORTENSI , defendere conabitur BULDRIANUS SCLOPETARIUS Blesensis . Disputabuntur autem in Edibus Divæ Cloacinæ ( 1 ) , a summo mane ad noctem usque mediam. Habes hic , lector, materiam plausibilem , sed et maximè utilem non tantum philosophis et medicis, quorum hæc tractatio maximè propria est , verum etiam theologis , juris consultis , tum poetis, criticis, grammatorculis, nomenclatoribus, musicis, tam figuralistis quam coralistis, et tam cantoribus quam symphoniacis, tibicinibus, tubicinibus , liticinibus, buccinatoribus, utriculariis, et, ne multis morer, tam fœminis quam masculis , omnibus tam laicis quam clericis Singuli enim hic habebunt quod eos juvel. Ce traité a été inséré dans le recueil si connu et si précieux où la sagesse des temps passés est venue s'enfouir, sous le titre de : Amphitheatrum sapientiæ Socraticæ joco - seriæ , hoc est encomia et commentaria autorum, qua veterum qua recentiorum prope omnium , quibus res aut pro vilibus vulgo aut damnosis habitæ styli patrocinio vindicantur, exornantur ; opus ad mysteria naturæ discenda, ad omnem amœnitatem, sapientiam virtutem, publice privatimque utilissimum , a Gaspare Dornavio, philos. et medico. Hanovic, typis Wechelianis , MDCXIX , in-fol. Cette curieuse collection , de près de 1200 pages imprimées à deux colonnes, contient, dans les deux tomes qui la composent, 622 traités facétieux , qui justifient le titre détaillé qui est en tête. Dans un travail de la nature de celui-ci , nous devions la mentionner avec honneur, et ce n'était pas trop que de copier son frontispice in extenso, d'autant plus que l'ouvrage n'est pas commun ; qu'il a fourni aux Nugæ venales , au Democritus ridens, aux Dissertationes ludicræ , aux Facetiæ facetiarum , etc. , (1 ) Consultez sur cette déesse , en l'honneur de laquelle on a frappé des médailles , Lactance , Inst. , 1. I , c. 20, § 11 ; S. Cypr. , Van. d. id. , c. 2, § 6 ; Min. Felix Oct. , c. 25, § 8 ; Pline , Hist. nat. , l . XIV, c. 29 ; TiteLive , 3, 48 ; Banier, Myth. , t . I , 348 ; IV, 329, 338. 44 BIBLIOTHECA etc.; que Scaliger y a pris l'idée de son Eloge de l'ivresse ; Louis Coquelet , de l'Éloge de la goutte ; Dreux Du Radier, de l'Essai sur les lanternes ; que Mercier de Compiègne y a puisé des traités qu'il a traduits, etc. , etc. Il en a été donné une 2e édition, Francfort , 1670 , in- folio , 2 tomes. Dornau avait publié en 1618 un ouvrage du même genre, sous le titre de : « Homo diabolus, sive sylloge scriptorum de calumnia paralella , morum sæculi encomium scarabæi , invidiæ encomium , calumniæ representatio, encomium cœcitatis , neminis , frigillæ , pellicani , authoribus incertis. Francfort , in-4. Postérieurement à l'impression de l'Amphitheatrum on fit réimprimer des frontispices nouveaux pour l'Homo diabolus avec la date de 1628, et on présenta l'in-4. comme une suite, un supplément de l'in -folio. Le traité de Peditu occupe les pages 355-6-7-8 et 9. Il est précédé d'un tableau synoptique que nous transcrivons ici, parce que c'est la meilleure analyse de l'ouvrage. Synopsis hujus disputationis vel discursus. 1. Definitio- nibus et divi- sionibus, qui sunt vel Vocales , qui proprie di- cuntur crepi- tus, Hallau- tende Fürtz, suntque vel Magni, et dicun- tur plenivocales, Baurenfurtz , qui sunt vel Parvi , et dicun- tur semivocales, Brommer, qui rursus vel Simplices, germanice Arssknollen. Diphtongi, german. verrenckte , zer- bissene Fürtze. Tenues , Nonnen o- der Jungfraw Fürtzlein. Medii , züchtige bürgerliche Schiss. Aspirati , Pfeiffer o- derBecken- Schiss. In hac disputatione agitur de Muti ( et dicuntur proprie visia) Pfeister, et sunt vel { Liquidi , Drempler. Sicci , Schleicher. pedituum Boni. 2. Effectibus, Mali. qui sunt vel Ubi simul agitur quomodo { Promoveantur boni. Caveantur mali. 3. Signis , quæ sunt vel Intermedii. Apodictica. Necessaria. Probabilia. } Ex quorum observatione con- ficitur ars gastrologica. SCATOLOGICA. 45 L'auteur développe ensuite chacune des divisions et subdivisions de ce tableau sous 50 thèses ; il accumule les citations grecques, latines, allemandes ; il fait intervenir Suétone, Dion, Cicéron, Horace, Martial , Aristophane, Pythagore, Cujas, Bodin, Scaliger, Cardan , etc .; enfin il termine en proposant divers problèmes dont il donne la solution ; nous en citerons quelques uns qui feront juger des autres. An horologia possint fieri ex crepitibus ? — Cur crepitus imperatoribus assimiletur. An personæ pedentis dignitas aliquid addat authoritati peditus. - An peditus arte chymica distillari possint ita ut educatur quinta pedituum essentia ? etc. - - · Cette dissertation facétieuse est un vrai modèle du genre , et les idées les plus bouffonnes y sont présentées avec un sérieux tout à fait plaisant . Les citations viennent à propos, l'érudition est de bon aloi ; somme toute, cette débauche d'esprit se lit avec plaisir, et on pardonne aisément le fond en faveur de la forme. Nous ignorons quel en est l'auteur, car il est évident que le nom qui est en tête est un pseudonyme et une allusion . L'épithète de Blesensis et l'enseigne de Saint-Blaise pourraient peutêtre mettre sur la voie, si ces mots n'étaient pas probablement eux-mêmes une allusion au mot allemand blasen, souffler, siffler , sonner d'un instrument à vent. Le traité de Peditu a été reproduit intégralement , mais sous le simple titre de Discursus methodicus de Peditu ejusque speciebus, crepitu et visio, in theses digestus, dans le Facetiæ facetiarum. Pathopoli, 1645, p . in-12. , où il occupe les pages 17 à 42. Le rédacteur anonyme de ce recueil n'a mis les noms d'aucun des auteurs des différents traités qu'il a reproduits ; par conséquent il n'a pas même donné le pseudonyme de celui- ci . Le tableau synoptique, qui est certainement une des parties les plus curieuses de cette élucubration , est ici supprimé, ce qui diminue de beaucoup le mérite de la dissertation, et laisse tout l'avantage à la publication originale. L'œuvre de Sclopetarius ne pouvait échapper au sort de tous les bons ouvrages : elle a été impitoyablement pillée. C'est la mine féconde où les écrivains du genre ont puisé à pleines mains, la source où ils se sont abreuvés. En 1776, un maître de pension de Paris (Hurtaut, anonyme) fit paraître un Art de péter (voyez l'article au nº 67) , qui est tout simplement la traduction du traité dont nous nous occupons. Ce plagiaire ose dire que cette matière avait été négligée jusqu'à lui, il parle de ses découvertes (lui qui n'a découvert que l'Amphitheatrum) ; il dit que dans aucun traité on ne trouve rien de satisfaisant, et que, chose incroyable, il n'y est pas question de la nomenclature de cet art dont il présente les principes, et cependant il suit pas à pas cette nomenclature même du traité de 46 BIBLIOTHECA Peditu. C'est à peine si Hurtaut a mis quelques articles de son cru, et parmi ceux-ci nous n'en trouvons qu'un seul qui vaille la peine d'être cité. Le traité latin rappelle cette sentence : Mingere cum bombis res est gratissima lumbis. Et il ajoute : « Sine flatu mingere nihil aliud esse quam profisci Romam et non videre Papam. » En homme orthodoxe et prudent , Hurtaut a traduit ce dernier membre de phrase par : C'est aller à Dieppe sans voir la mer (1) . Hurtaut a subi la peine du talion ; il a été pillé à son tour , et le Guide du Prussien, publié en 1825 , n'est que l'Art de péter réchauffé par un auteur qui ne se croyait probablement que voleur quand il était recéleur, et ces deux ouvrages ont ensuite défrayé plus ou moins largement les publications subséquentes. Ce fait prouve le mérite du traité. Il avait dit tout ce qu'il y avait à dire , et ceux qui sont venus après lui et qui ont voulu péter à leur tour ont été réduits à repéter. En voyant ces honnêtes écrivains qui se dévalisent l'un l'autré à qui mieux mieux , on est forcé de reconnaître la prudence de ceux qui mettent une serrure à leur chaise percée, puisqu'il y a des gens qui ont la manie de tout prendre, même ça. 112. PET (le) académique. Dans le Grelot, ou les etc. , etc. (par Baret), S. L. , 1762, in -12, p. 97. Récit d'une séance académique dans laquelle un savant se fait entendre d'une manière inusitée . 113. PET (le) à vingt angles, parade (par Gueulette) . Figurait en manuscrit au catalogue de Soleinne , n. 3493. Nous croyons, du reste , qu'il y a erreur dans ce catalogue , et qu'il fallait dire : Pet à vingt ongles. Voir ci-après, aux Proverbes, Sentences , etc. , la valeur de cette expression. 114. PET (dou) au vilain , par Rutebeuf, dans ses œuvres, t . 1 , p. 280. Un satellite de Lucifer , dont la mission est de happer l'âme (1 ) Hurtaut a pensé que sa nudité n'était pas suffisamment couverte par les dépouilles de l'ingénieux pseudonyme dont nous nous occupons ; il a encore écrémé une autre dissertation sur le même sujet , qu'il a également trouvée dans l'Amphitheatrum. Voyez ce que nous en disons au nº 123 . SCATOLOGICA . 47 d'un vilain à toute extrémité, lui met un sac au derrière, pensant qu'elle ne peut s'échapper que par cette voie. Ce qu'il en sort , c'est un pet que le diablotin apporte en enfer. Il y est trouvé de si mauvais goût qu'on décide.... Que jamais nus ame n'aport , Qui de vilain sera issue , Ne peut estre qu'ele ne pue. 115. PET EN BEC (le) , parade en vers de huit syllabes , traduite sur un manuscrit en langue punique, trouvé depuis peu dans les démolitions du château de *** , et conservé dans la bibliothèque et par les soins de M. ***. S. L. , 1744, in- 12. 116. LE P-T EN L'AIR. Se trouve à la fin de la Pétarade , nº 120. 117. PET (le) éventé (par Bardou) . Rouen , Jean Oursel , 1679, in-8. de 16 pp. Cette friandise n'est autre chose que la Défense du Pet (nº 74) que le nommé Bardou s'est appropriée en changeant le titre et en variant quelques vers. Ce qui est fort plaisant , c'est de voir ce rimailleur, dans des stances adressées aux poètes , se plaindre de ce qu'un sieur Desandour lui a volé son Apologie du Pet , et dans son indignation s'écrier : Mais bien que ce lâche écrivain Ait eu le sentiment si vain Que de mettre mon Pet au rang de ses richesses , Tout le monde est assez instruit Que sa Muse jamais ne produit que des vesses. Puisqu'elle fait si peu de bruit. Le catalogue E. B*** (Paris, Potier, 1850) indique , sous le nº 727 : Le Pet éventé (par Bouchart , avocat). Caen, ve Gabriel Briard , à Froiderüe, 1731 , pet. in-8. Nous ignorons si c'est le même ouvrage que celui que nous venons d'indiquer. 118. PET (le) rentré, conte napolitain. A la fin de la Pétarade, nº 120. 48 BIBLIOTHECA 119. PETARADE (la) , ou Polichinel auteur, poème qui n'a pas encore paru en foire , et qui n'y paraîtra peut-être jamais (par Gallet) . S. L. , 1750, in-12 . 20 p. Polichinelle a fait une pièce , une tragédie en cinq actes. Il la répète devant le compère. Les cinq actes sont cinq gros pets. Survient un hussard qui crie au plagiat , et pour prouver que la pièce est de lui , il se met à péter de toute sa force . Il finit par faire... encore pis . Suit un divertissement , et Polichinelle explique ainsi la morale de la pièce : « Oui , Messieurs , c'est » une bagatelle qu'on vous présente comme pour vous curer >> les dents. >> Cette pièce se trouve aussi sous le titre : La Pétarade, ouPolichinelle auteur, pièce quasi-nouvelle, qui peut être représentée en personnes de bois naturelles. S. L. , 1750. 120. PETARADE (la), poème en quatre chants ; œuvre posthume de l'ab. R****** ( l'abbé Roubaud) , avec notes par P. J. G. Paris, Lesguilliez , an VII , pet . in- 8. de 96 p. Trois c.ls parlant à qui mieux mieux , un nez , que ce bavardage importune , s'avise de le trouver mauvais. La guerre se déclare , et le nez tombe évanoui sous les coups de ses bruyants adversaires. Mais M. Diafoirus , disciple d'Esculape, le rappelle à la vie en le mettant...... où vous savez. Tout à l'idée de venger sa défaite , l'infortuné invoque Lucifer, qui rend un oracle que ce malheureux nez croit lui être favorable. Il court donc ameuter la populace contre ses trois ennemis , quand l'un d'eux , qui a eu vent de ses projets , lui lance une bombe de fort calibre qui le renverse presque asphyxié. Le nez , tout honteux , va de désespoir se précipiter dans les latrines. Ce poème odoriférant est suivi de deux contes aussi parfumés : le Pet rentré et le Pet-en-l'air. Le tout est précédé d'une préface spirituellement écrite. L'auteur envisage philosophiquement son sujet et en tire cette conclusion , que le pet doit tenir du caractère de son créateur, et que c'est le meilleur moyen de juger un homme. Il prétend que non seulement le tempérament et le régime , mais les mœurs et la législation , agissent , réagissent , et modifient les diverses flatuosités. Il renvoie à Ducange pour prouver qu'en France on admettait les pets comme monnaie de cours en paiement des péages : Bombi pro scudis valebunt... Et il fait la remarque que le bon temps des pets a été pendant le règne du sansculottisme. Il donne SCATOLOGICA. 49 une curieuse étymologie du mot Pet , et une plus singulière explication du mot évaporer. En résumé , cette préface est originale et un peu moins décolletée que le poème et les notes qui le suivent. 121. PETS ( les), ode à grand orchestre , par Sornet. Paris , 1844, in-12. 16 pages. 122. PETS ( les) des dames de la cour. Nous nous rappelons avoir vu un livre portant ce titre, mais il nous a été impossible de le retrouver. 123. PHYSIOLOGIA crepitus ventris . Item risus et ridiculi elogium nihili , auct . Rod. Goclenio. Francofurti et Lipsia, 1607, in-8. ou in - 12. Ce traité a été inséré dans le tome 1er de l'Amphitheatrum de Gaspard Dornau , où il occupe les p . 349-354. Becmann attribue cette facétie au père de Goclenius ; nous ne partageons pas son opinion , parce que Goclenius père n'avait nullement l'esprit tourné à la plaisanterie. Le même auteur a composé un traité de vitá prorogandâ , id est animi et corporis vigore conservando et salubriter producendo. Francfort et Mayence , 1608 , in-12. Preuve nouvelle de l'étroite liaison qui existe entre le sujet qui nous occupe et la conservation de la santé, puisque Goclenius , ayant étudié cette question en 1607, est en mesure , dès l'année suivante , de donner les moyens de prolonger la vie humaine , et de conserver la vigueur du corps et de l'esprit au delà des bornes ordinaires. Cette savante dissertation est traitée de main de maître , et l'on peut dire, sans exagération, que le sujet grandit et s'ennoblit sous la plume de Goclenius. La matière est étudiée largement et envisagée d'un point de vue élevé. Les différentes dénominations chez les divers peu . ples , la définition , les causes prochaines , éloignées , efficientes, les différences de lieux et de dimensions , de résonance ; l'émission, la rétention , l'odeur et toutes les circonstances accessoires et concomitantes sont successivement envisagées. Mais cela ne suffisait pas pour épuiser la fécondité de notre auteur : les questions les plus curieuses et les plus inattendues sont soulevées et résolues. Nous recommandons au lecteur les paragraphes : V, De crepitibus artificialibus ; VII , Cur Vandali ex ceparum usu frequentius pedunt ; XIII , Essetne in 4 50 BIBLIOTHECA hoc crepitu musica ; XVII, De connexis. Cur prodest simul et pedere et meiere ; XXIII, Cur multi etiam imperatores crepitum ventris tanti faciant ; XXX et XXXI , De comparatione cum tonitru et cum fulmine. Enfin les musiciens et les physiciens trouveront peut-être des idées neuves dans le paragraphe où l'auteur compare les variations du son suivant la capacité de l'instrument qui le produit. On peut dire que Goclenius étudie son sujet ab ovo ; il prend le peditus à son origine, à cet état que les chimistes appellent gaz naissant , lorsqu'il n'est encore qu'un doux murmure que les Grecs nomment Bopbopyμos ; il le conduit jusqu'à l'âge viril et ne l'abandonne qu'à sa complète émancipation . En homme qui avait le sentiment de sa force , Goclenius n'a pas hésité à se mesurer avec les plus célèbres personnages de l'antiquité, et tour à tour il discute avec Hippocrate , Dioscoride , Galien, Socrate, Horace, Martial , Suétone ; il juge Aristophane , il commente Érasme ( 1) , et sa prose savante est émaillée de citations grecques, latines , allemandes, en prose et en vers . C'est un véritable parterre où les fleurs de l'antiquité naissent sous chaque pas. Cette dissertation et celle du pseudonyme Sclopetarius (voy. ce nom, n° 111 ) sont ce qui a été écrit de plus remarquable sur le sujet qui nous occupe. Bien qu'égales en importance, elles brillent par des qualités toutes différentes , et elles se complètent l'une l'autre. Sclopetarius marche d'un pas régulier dans la voie didactique , et suit le terre-à- terre de l'école ; c'est l'homme de la méthode , le classique du genre. Goclenius dédaigne les sentiers battus ; il faut à son imagination des espaces nouveaux, il aime l'imprévu ; c'est un novateur audacieux . Le premier étudie patiemment ; il dépouille les travaux de ses devanciers , il observe minutieusement et classe avec exactitude. Le deuxième invente ; il découvre des rapports inconnus, il résume. L'un agit en anatomiste , en micrographe, en analyste patient et habile : c'est le VAUQUELIN du sujet. L'autre se pose en historien : c'est FOURCROY, c'est CUVIER. L'un est l'alpha, l'autre l'omega de la matière , et tous deux ils forment le nec plus ultra de ce que pourront jamais inspirer de plus ingénieux les soupirs abdominaux . Hurtaut n'était pas de taille à suivre un guide pareil à Go- (1) Pour les besoins de la cause , il donne même une entorse à une citation de cet auteur. Erasme , comme chacun sait , a dit : Stercus cuique suum bene olet; Goclenius suppose qu'il a dit : Suus cuique crepitus bene olet. Le respect des textes nous oblige à signaler cette malice. SCATOLOGICA . 51 clenius , la tête lui aurait tourné à cette hauteur ; pourtant, ne fût-ce que pour s'entretenir la main , après avoir tout pris au pseudonyme Sclopetarius , il a dérobé encore quelque chose à notre auteur ; et ceux qui voudront se souvenir de ce qu'a dit Hurtaut de l'onomatopée Papapapax , dont il est déjà question dans Aristophane , le retrouveront intégralement dans le 30° paragraphe de Goclenius , vers la fin , pages 353 et 354 de l'Amphitheatrum. 124. PLAISANT (le) deuis du Pet , auecques la vertu propriete et signification diceluy quautresfoys vn noble Champion auroit faict a sa dame Valentine , malade de la collicque venteuse. Et comment par le Pet on peult prognosticquer plusieurs bonnes aduentures... Imprime a Paris, par Nicolas Buffet (vers 1540) , pet. in-8. goth . de 16 feuillets , fig. sur bois . Voici, très probablement, le traité le plus ancien qui ait été écrit en français sur la matière. Il s'agit d'un amant qui , voyant sa bien-aimée fort incommodée d'une colique venteuse qui n'aboutit pas, cherche à déterminer une crise salutaire en faisant rire la pauvre enfant des pieds jusqu'à la tête. C'est alors qu'il disserte de l'étymologie du pet , des divers pets et de leur odeur, comment un pet guérit un malade, comment il réjouil et ouvre l'appétit , enfin , comment , par un pet , on peut pronostiquer plusieurs bonnes aventures. Ce traité, publié vers 1540, est aujourd'hui d'une très grande rareté. Un exemplaire fut payé chez Mac- Carthy 50 fr. , puis 36 fr. seulement à la vente de M. Viollet le Duc , en 1819. 125. PNEUMATO-PATHOLOGIA , auct. Fr. de Paula Combalusier. Parisiis , 1747 , in-12. - Trad. en français par J.-Aug.-Fr. Jault. Paris , 1754 , in-12. 2 vol. 126. PNEUMATOPATOLOGIE (la) réduite en principes , par M. P. Petons, D. D. S. D. A.; ou la Société des Francs-Péteurs. A Limoges, chez Castaignac , imprimeur de la société, S. D. , pet. in-8. Livre tout différent du précédent et de la pièce la Société des Francs-Péteurs , publiée avec l'Art de péter, en 1776. 127. PROGRAMMA de medicamentis flatuum ventris absorben- 52 BIBLIOTHECA tibus , auct. J. Gothofredo Leonhardo . Viteberga, 1784 , in-4. 128. QUERELÆ et opprobria ventriculi ..., studio Bern. Swalve. Amstel. , apud J. Janssonium , 1664, pet. in-12. - QUERELE ventriculi renovatæ , auct. B. Swalve. Amst. , 1675, in- 12 . 129. DE RUCTU et flatu , auct. Gerardo Van Swieten. Comm. sur Bærhave, page 232 du 2e volume de l'édition de Hollande , 5 vol . in-4. Lugd. Batav. , 1743 à 1772. 130. SERMON en faveur des six espèces de pets , prêché le mardi-gras par le P. Barnabas , péteur en chef au village des V…………., avec le testament de Roger-Bontemps. A Morlaix, chez Chipet , quai de l'Avale, S. D. in-12 . C'est le même ouvrage que la Description de six espèces de pets, n. 75. 131. SPECIMEN med. inaug. de morbosa gazorum secretione , auct. J.-L. Siemens. Groningue, 1841 , in-8. 132. SUR la pneumatie, par Portal . MÉMOIRES, etc. , t . V. Paris, 1825, in- 8. 133. DE TRACTU ventorum morboso , auct. Christ . Schulz. Regiomonti, 1737, in-4. 134. TRATTATO del flato , etc. , di Giordano Everardo Zeviani . Verona, 1761, in- 4. 135. UEBER DIE BLÆHUNGEN, eine fur Kranke und Aerzte bestimmte theoretisch- praktische Abhandlung , von J. Chr. Gottl. Akermann. Nuremberg, 1800 , in- 8 . Nous avons vu ce traité annoncé comme étant publié Altdorfii, même année. Ce laborieux érudit , qui a publié un très grand nombre d'ouvrages et concouru à la belle édition de la Bibliotheca græca de Jean- Albert Fabricius , à laquelle il a donné des articles biographiques que Baldinger regarde comme des chefs- SCATOLOGICA. 53 d'œuvre, a aussi donné une édition de l'Ecole de Salerne. Il est permis de croire que c'est à ses études sur l'art de conserver la santé que nous devons le traité sur les vents , ce qui montre la nécessité qu'il y a d'étudier de toutes les manières ces sé- crétions intestinales. 136. VENTS ( les) , essai poétique. Paris, Hubert, 1826 , in- 18 . 137. VESSEDEPEUR , sergent du guet , tragédie-parade , en prose. Pièce manuscrite portée au catalogue de Soleinne, nº 3497. 138. ZEPHYR artillerie , ou la Société des Francs- Péteurs (par le Corvaisier) . 1743, in- 8. Publié de nouveau avec l'Art de péter de Hurtaut. Voyez aussi : Esclavage rompu, nºs 67 et 89.

BIBLIOTHECA SCATOLOGICA. 55 III Q En grec , άρκος , δακτύριον , έδρα , κυτσαλος , κύσος. En latin , podex. En italien , culo, culazo, culito. En espagnol , culo, rabo, salvonor. En français , cul, derrière, anus, postérieur, prussien, etc. En allemand , Arsch , Steiss. 139. APOTHICAIRE ( l ' ) de qualité ou le beau C.. d'Arminte. 1600, in-12. 140. BLASON du cul , par Eustorg de Beaulieu. Deux pièces , sous ce titre , se trouvent dans les Divers rapports , etc. , par Eustorg de Beaulieu , Lyon, 1537, pet. in- 8° , dont M. Armand Cigongne a bien voulu nous communiquer un exemplaire , le seul que nous connaissions. Ces pièces ont été reproduites par Méon dans ses Blasons.... (voy. nº 163) , ainsi que la Response du blasonneur du cul. Nous aurons encore occasion de parler d'Eustorg de Beaulieu. 141. BOUTEILLE (la) cassée attachée avec une fronde au cul de Mazarin, en vers. 1652, in-4. Mazarinade rare. 142. BOUTEILLE (la) au cul, parade (par Gueulette) . Cette pièce figurait en manuscrit dans le catalogue de Soleinne, nº 3493. 56 BIBLIOTHECA 142. CHEVALIER (dou) qui faisoit les .... parler et les culs , par Garin. Ils parlaient vraiment, et abusaient parfois d'une telle prérogative. Ce don-là, qu'un chevalier pauvre, mais courtois , tenait de la générosité de deux fées , en valait bien un autre, ne fût - ce que pour la rareté du fait. Aujourd'hui qu'il n'y a plus de fées , ce qui se passe est moins étrange , et s'ils articulent encore quelques mots , c'est dans un jargon plus facile à sentir qu'à comprendre. 144. COMPLAINCTE de Monsieur le Cul contre les inventeurs de vertugalles (auec une chanson nouuelle , faicte et composée d'une ieune dame qui ayme à bien mouiller le boudin) . Paris , Guille Nyuerd, S. D. , pet. in-8 . goth . de 8 feuillets . La même. Sens, Fr. Giraulx , 1552 , in-8. Réimprimé à la suite de la Source du gros fessier des nour - rices. 145. CONTRE-BLASON du cul , par Ch. de La Huetterie. Voyezn° 163. 146. COUPE- CUL (le) de la Mélancolie , ou Vénus en belle humeur. Parme, Jacq. le Gaillard, 1698, in-12. C'est le Moyen de parvenir, par Beroalde de Verville, publié encore sous le titre de Salmigondis. Du reste , ce n'est pas pour son titre seulement que ce livre célèbre doit figurer ici : il contient plusieurs passages qui lui donnent des droits incontestables à notre attention . Qui ne sait (nous ne parlons qu'à des bibliophiles) , qui ne sait l'histoire des vents parfumés de la belle Imperia ? -- Assurément , la princesse Palatine avait lu certain discours d'Hippocrate : « A , ha , e , hé , l'entonnoir du >> cul est la bouche. Et de fait , tout ce que l'on apprête de >> friand n'est enfin que pour faire de la merde entre les dents...>> Ah les bonnes histoires ! et que le Moyen de parvenir serait donc un livre inestimable.... s'il ne parlait que de merde ! 147. CULEIDE ( la) del Sig. Abate Pasquini , sanese. In Londra, 1786, in-8. Poème de 68 octaves . L'auteur a soin de dire à ses lecteurs : SCATOLOGICA. 57 Ma dir voglio però cari ascoltanti , Del culo buono, e non del cul nefando, Che per grazia di Dio son buon sanese Ne toco il jus del Fiorentin paese. Voy. Raccolta di poesie toscane, nº 166. 148. L'ÉCU de France (l'auberge de) , à Dijon , par feu M. Vatout, de l'Académie française . (P. 125 et 126 de la Collection Durand. ) Voyez nº 35. Cinq couplets , dont le refrain, toujours heureusement et joyeusement amené, est l'écu de France. Nous transcrirons comme specimen le premier et le dernier. Air : Monpère était pot. J'aime Dijon et la beauté De ses vignes fleuries , J'aime Dijon et la bonté De ses hôtelleries. Il en est d'ailleurs Qui des voyageurs Briguent la préférence. Moi je vais partout ; Mais , par dessus tout , J'aime l'écu de France. Et l'amour a cent fois raison : J'ai vu l'écu d'Espagne , L'écu de Rome et d'Albion , Et l'écu d'Allemagne. J'ai logé partout , J'ai tâté de tout , Et, par expérience , J'ai dans tout pays Dit comme à Paris : Vive l'écu de France! 149. FAMINE (la) ou les Putains à cul , par le sieur de la Valise , chevalier de la Treille. Paris, L'Ygnoré, 1649 , in-4. en vers. Mazarinade rare. 150. FARCE nouuelle des cinq sens de lhomme , moralisee et fort ioyeuse.... et est a sept personnaiges. Cestassauoir . 58 BIBLIOTHECA lhomme , la Bouche , les Mains , les Yeux , les Pieds , louye et le Cul. Imprime nouvellement a Lyon, en la maison de feu Barnabe Chaussard.... l'an M.D.XLV. , goth . 8 ff. in-4. allongé , fig . sur bois. Le seul exemplaire connu de cette farce fait partie du recueil que possède le Musée britannique. L'homme annonce aux cinq sens qu'il veut faire avec eux vng bancquet ioyeulx. Monsieur le C.. se plaint d'être éconduit : Et ne seray- ie point du nombre ? Les cinq sens , me boutte on arriere ? Il prétend compter comme sixième sens , et résiste à ses ennemis , qui , après avoir vainement livré l'assaut à la place , sont forcés de capituler. L'auteur en conclut : Qu'il n'est roys , ducz , comtes , empereurs , Marquis , ne cheualiers d'honneurs , Femme, ne homme , tant soit- il , nul Qu'ils ne soyent subiectz au cul , Comme nous auons cy monstre. 151. INJURIARUM actio nasi contra podicem. Se trouve à la fin de l'opuscule intitulé : Tractatus varii de pulicibus. Amst. , 1743, in-12. 152. MELANGE .... ( le) des QQ , des .... et des patriotiques, par un amateur. S. L. ni D. , in-8. 16 p. « Sexe aussi aimable que délicat , dit l'auteur, si mon titre >> te formalise, étudie ta langue, prends ta grammaire, lis- moi, >> et tu n'y verras plus de malice. » Il ne faut pas , en effet , chercher dans cet opuscule ce que le titre semble promettre On n'y trouvera que des considérations philosophico- politiques, dont voici un échantillon : « Qu'un citoyen ait dit que la publicité était la sauvegarde >> du peuple , pour escamoter la bienveillance de la nation , >> cela n'est pas surprenant ; mais qu'on méprise cette maxime » en faisant semblant de la professer ; qu'on punisse sévèrement >> ceux qui la professent , vit-on jamais tant de duplicité, tant >> d'injustice, tant d'iniquité ? » Cette pièce est d'une insigne rareté. SCATOLOGICA. 59 153. METAMORPHOSE du cul d'Iris changé en astre . Iris est Mme de Valossière. Et autres poésies (par Etienne Pavillon) . In-4. parch. Mss. sur papier, porté au Catalogue La Vallière, nº 3255. 154. PODICIS encomium Coeli Calcagnini . ( Dornavii Amphitheatrum, I , 358. ) Plaidoyer fort curieux en faveur du Podex, qui se plaint d'être le bouc-émissaire des autres organes, qui , pourtant , ne pourraient se passer de lui. La cause plaidée au tribunal d'Hippocrate, l'arbitre supréme accueille les raisons du Podex , le décharge de toute plainte , condamne les accusateurs aux dépens , et reçoit à cette occasion le nom de «x«-op×уw (1). 155. RÉPONSE du blasonneur du cul. Voy. n° 163. 156. RESPONSE de la vertugalle au cul en forme d'iuectiue Paris, S. D. , pet . in-8. 8 feuillets . Lettres rondes. Voyez n° 163.

157. SENSUIT le sermon des Frappeculz , nouueau et fort ioyeulx, auec la response de la dame. Sus le me repens de vous auoir aymee . S. D. ( v . 1530) , p. in- 8. goth. de 4 feuillets. Réimprimé avec les Estreines des Filles de Paris. ( Paris, Pinard, 1830, ) pet . in-8. goth. 32 pp. , à 60 exemp. 158. SIROP-AU- CUL, ou l'heureuse délivrance , tragédie héroïmerdifique, par M**, comédien italien ( par Grandval fils) . Au Temple du Goût, S. D. , in-8 . 159. SOURCE (la) du Gros Fessier des nourrices... avec la (1 ) Aristophane appelait déjà les médecins de son temps xxropayous , ce qui était plus malin que vrai , car les compères en faisaient manger à leur clients plus qu'ils n'en mangeaient eux-mêmes. 60 BIBLIOTHECA complainte de Monsieur le Cul contre les inventeurs des vertugalles . Voy. nº 144 et 163. 160. SUR l'enlèvement des reliques de saint Fiacre , apportées de Meaux pour la guérison du cul de M. le cardinal de Richelieu ( en vers) . Anvers , 1643 , in-4 . Un exemplaire de cette pièce rare et curieuse se trouvait dans la bibliothèque de Charles Nodier, vendue en 1830. 161. TRIOMPHE (le) du cul (en vers) . 1650, in-4. de 7 pp. On sait quel empire exerce ici- bas le héros dont on fait l'apologie. Citons quelques vers du portrait qu'on en trace. On m'a dit qu'il a des défauts Qui me causeront mille maux : Car il est farouche à merveille , Il est dur comme vn diament , Il est sans yeux et sans oreilles Et ne parle que rarement. 162. UEBER die Posteriora, von Dr Pruzum. Leipzig , 1794, in-8. Nous avons du même : Ueber die Priora , a's Nachbarn der Posteriora. Leipzig, 1795, in-8. Sous le pseudonyme de Pruzum s'est caché un auteur célèbre , Chrétien- Auguste Fischer, dont les nombreux ouvrages sont indiqués dans le Dictionnaire bibliographique (BücherLexikon) de Kayser. Il a publié aussi un Almanach de curiosités (Curiositaten-Almanach) que nous regrettons ne pas avoir sous la main , car nous pourrions en extraire quelques détails se rapportant à l'objet qui nous occupe. Nous nous rappelons y avoir trouvé entre autres un remède souverain contre la diarrhée , employé par les paysans de certain pays , et qui n'est autre chose que de se boucher hermétiquement à l'aide d'un bouchon taillé ad hoc l'endroit que vous savez. Quant au nom de Pruzum , nous pensons que l'auteur l'aura choisi pour faire allusion à certain bruit que produisent quelquefois les posteriora . Dans quelques contrées de l'Allemagne, les verbes prutten, prutteln , prutzen , signifient murmurer. SCATOLOGICA. 61 IV POLYGRAPHES. 1. POLYGRAPHES AVOUÉS. 163. BLASONS , poésies anciennes des XVe et XVIe siècles , extraites de différents auteurs imprimés et manuscrits , par M. D. M. M*** ( Méon). Paris , Guillemot , 1807 , in-8. On trouve dans ce recueil : Deux blasons du cul , par Eustorg de Beaulieu . (Voy. nº 140. ) La réponse du blasonneur du cul. (Voy. nº 155.) Blason du pet et de la vesse. (Voy. nº 69.) La complainte de M. le Cul contre les inventeurs des vertugalles. (Voy. nº 144.) Réponse de la vertugalle au cul. (Voy. n° 156.) Contre- blason du cul , par Ch. de la Huetterie. (Voy. nº 145.) 164. Le conservateur de la santé , volume incomparable, renfermant l'art de péter et de chier ; suivi de pièces odoriférantes sur diverses matières de bon goût. A Moncuq (Guienne) , à l'Enseigne du Gros-Prussien , près des QuatreVents, S. D. , in-8. Volume imprimé à Lille. Il est formé de la réunion de deux ouvrages publiés séparément dans le format in-18. , l'Art de péter et le Nouveau Merdiana (voy. nº 40 et 67). Nous ignorons si tous les exemplaires dans lesquels les deux ouvrages ont été 62 BIBLIOTHECA réunis sous un titre commun ont été tirés in - 8. , comme celui qui a été payé récemment 17 fr. 50 à la vente de Wynne. 165. PERFUMES (los) de Barcelona, cancion catable , que si oliera el diablo que la leyera. Poema en cinco cantos . Palma, imprenta de A. Gibert , año 1843 , in-16. de 64 p. , avec une fig. S'il faut en croire l'auteur de ce poème , Barcelone est la ville du monde où l'on apprécie le mieux Cierto ramo de riqueza. Il se demande : ¿ Por qué , pues , en todas partes No se trafiqua en la mierda ? Il décrit les procédés d'honorables commerçants qui vont dans les maisons , armés d'une baguette , et Metiéndola en el comun , Sacandola luego fuera , Por el olor, el color, Y un lengüetazo que pegan En la varita , conocen Los quilates de la mierda. Il s'étend longuement ensuite sur les rares qualités de la marchandise elle- même. ¿ Hubieran en el mundo resonado De Colony Cortés heroicidades , Ni el Cid , ni el duque de Alba celebrados , Si quando hacian sus necesidades Un sistema cular mal ordenado Les opusiera mil dificultades , Y de obstrucciones al maligno influjo Hubieran muerto jovenes de un pujo? ¿ Quien mas vasallos que el cagar númera? • ¿ Quien resista al cagar que no se muera? ¿ Quien lucha con cagar sin ser vencido? Ici l'auteur change de mètre. Lisez toujours : SCATOLOGICA. 63 Vereis con qué gracia Prosigue en cantar Del Pedo y de la Mierda La gran variedad. Voilà pourquoi nous le rangeons dans les polygraphes . Ses descriptions du pedo et de ce qu'il appelle du pan-fué (jadis pain) sont fort agréablement tournées. Nous regrettons d'autant plus de ne pouvoir donner des extraits plus étendus de ce poème , que nos lecteurs parviendront sans doute difficilement à se le procurer. 166. RACCOLTA di poesie toscane : la Culeide , del sig. abate Pasquini ; e di diversi autori : il Canto sopra le correggie ; le Lodi sopra il cacatojo ; la Girandola dei cervelli . Lettere diverse e poesie del sig. Girolamo Gigli. In Londra (?) , 1786, in-8. Nous parlons en leur lieu de la Culeide , du Canto sopra le correggie , et des Lodi sopra il cacatojo . Les autres pièces du recueil n'appartiennent pas précisément à notre sujet , si nous en exceptons un Sonetto qui se trouve à la fin du volume , in Di– fesa dei precedenti poemetti , et un autre sur les victoires des chrétiens en Hongrie. 167. RECUEIL merdeux, foireux , venteux et sentimental, contenant, entre autres fleurs d'éloquence , quelques morceaux rares et curieux, avec de nombreuses additions manuscrites et des notes , par Jamet ; le tout orné de fig. analogues à la matière. Crotone, l'an 100. Ce recueil contient : Eloge de milord Pet. Eloge de l'air , dédié aux vents. Eloge de la Seringue. Prologue facétieux du Privé (par Bruscambille) . Le ventilateur merd………. La plantation du mai. Le Ballet des fleurs. Extrait de saint Augustin sur le Pet. Eloge des saints Irenée et Abonde, patrons des gadouards. Les Chanoines pétuneurs et cracheurs au cœur ( sic). Machine à vuidanges. La chaise stercoraire. 64 BIBLIOTHECA La chaise percée du prince d'Elbeuf. Dissertation sur le dieu Pet. ( Voy. n° 85. ) Anecdote sur le nombril... , etc. Jamet , dont l'esprit cynique et le profond savoir se décèlent dans les notes parfois ordurières dont il chargeait ses bouquins, se plaisait à composer de ces sortes de recueils. Celui-ci , plein de goût , est en partie fabriqué de pièces et de lambeaux arrachés à des ouvrages ne traitant qu'accidentellement de la matière en question. Ce morceau de résistance, bien que factice et par conséquent unique , ne devait pourtant pas être oublié. Ceux de nos lecteurs qui voudraient s'en régaler le trouveront à la bibliothèque de Rouen. 2. POLYGRAPHES SOURNOIS . 168. ANALECTA veterum poetarum græcorum , editore Fr. Phil . Brunck. Ce recueil nous a conservé les deux morceaux suivants : Πορδὴ ὠποκτηννει πολλοὺς ἀδιέξοδος οὖσα · πορδὴ καί σώζει τραυλὸν ἱεῖσα μέλος . οὐκοῦν εἰ σώζει καὶ ἀποκτέννει πάλι πορδὴ, τοῖς βασιλεῦσιν ἴσην πορδὴ ἔχει δύναμιν . T. II , p. 354. Goclenius attribue cette pièce à Nicarchus (Epigr. , lib . II) . Τὸ στόμα χω πρωκτὸς ταὐτὸν, Θεόδωρέ, σου ὄζει , ὥστε διαγνῶναι τοῖς φυσικοῖς καλὸν ἦν ἦ γράψαι σε ἔδει ποῖον στόμα , ποῖον ὁ πρωκτός . νῦν δὲ λαλουντός σου [ κἄμμιγα περδομένου] οὐ δύναμαιγνῶναι πότερον χαίνεις , Θεόδωρε ἤ βδεῖς · πνεῖς γὰρ ἴσον πνεῦμα κάτω καὶ ἄνω. T. II , p. 355. SCATOLOGICA. 65 Voici la traduction latine du premier, telle qu'elle est donnée dans l'Anthologie de Grotius . Occidit crepitus clausis egressibus : idem Est aliis , tremulum cum canit , ipsa salus. Qui servare potest multos , occidere multos , Quis neget hunc magnis regibus esse parem ? (Ex Anthologia Grotii , edente de Bosch, Ultraj. , 1795, in-4. t. I.) Vincent Obsopeus en a donné une autre traduction , qui n'est pas sans mérite , et que nous reproduisons : • Et crepitus multos nequiens erumpere perdit , Et servat balbum quando dat ore sonum . Ergo si servat crepitus jugulatque sonando , Regibus hunc magnis quis negat esse parem ? Plusieurs écrivains ont été frappés de cette pensée. Moisant de Brieux l'a rendue ainsi : Et perimit plures crepitus dum clauditur alvo , Et servat blæso cum dat ab ore melo. Illum igitur, cui summa necis vitæque potestas , Principibus summis quis neget esse parem ? Mosanti Briosii poematum pars altera, p. 59. Elle a inspiré à Ronsard les vers suivants : Le pet qui ne peut sortir A maints la mort fait sentir ; Et le pet de son chant donne La vie à mainte personne : Si donc un pet est si fort Qu'il sauve , ou donne la mort , D'un pet la force est égale Ala puissance royale. Nous devons à un de nos plus savants hellėnistes l'imitation suivante de la seconde pièce de l'Anthologie que nous venons de transcrire : Os et culus idem redolent , Theodore , et utrumque Vel physicis etiam noscere difficile est. Ergo tibi quid et os , quid culus, scribere oportet : Quando etenim loqueris, si simul usque pedis , 5 66 BIBLIOTHECA Incertum est mihi , nec quid sit dignoscere possum , Nam supra atque infra semper idem halitus est. 169. ANNALES BENEDICT. Sub ann. 995. 170. ARISTOPHANE. Les Nuées , acte 5 , sc . 2. Un père rappelle à son fils les services particuliers qu'il lui a rendus dans son enfance, et lui reproche de ne pas permettre qu'il se donne le même soulagement , et cela est dit dans des termes qu'on peut lire en grec , mais que le français de nos jours se refuse à exprimer. Dans Plutus , Aristophane fait dire par Carion que le dieu Esculape. aime et mange la merde ; il est merdivorus , comme écrit le traducteur latin. Brave Dieu, comme Sganarelle, qui a dit ce mot sacramentel et profond : « La matière est-elle louable ? », il trouvé dans les excréments le secret des souffrances humaines. Son trépied prophétique et médical , c'est une chaise percée ! M. Artaud , traduisant ce passage d'Aristophane , nous renvoie au Mémorial de Sainte-Hélène , à l'anecdote de l'ambassadeur persan avec M. de Marbois , pris pour M. Bourdop. Nous vous y renvoyons aussi . 171. ARISTOTE , dans les Problèmes physiques, s'occupe des rapports qui lient les impressions de l'âme aux fonctions intestinales ; il recherche pourquoi une frayeur subite et violente cause presque toujours et incontinent la diarrhée. (Aulu-Gelle , lib . 19, cap. 4. ) 172. AUGUSTIN (Saint) . Dans son ouvrage De Civitate Dei , lib. 14 , cap. 24, il parle d'un homme qui avait acquis une habileté extraordinaire dans l'art de péter, car il savait modifier les sons de ses pets de manière à moduler un air. 173. BEAULIEU (Eustorg de). Nous avons déjà cité ce poète , à l'occasion des nº 140 et 163, et nous aurons occasion de le citer encore lorsque nous nous occuperons des autographes. Nous ne pouvons résister au plaisir de transcrire ici le 65 rondeau de son recueil . C'est une SCATOLOGICA. 67 sorte de prognostication (on pourrait dire perpétuelle) sur ce qui´ aduiendra l'esté prochain : Mainctz estrons d'estranges figures (Quand les cerises seront meures) S'engendreront tant iours que nuictz , Et puis seront nez et produictz Divers en couleurs et carreures. Et seront (selon leurs natures) De tous pois, de toutes mesures, Gros , gras , grans , moyens et petis , Mainctz estrons . Mais plusieurs mourront des blessures Des bestes, et de leurs morsures , Les autres tous anéantis Viendrontsecs , maigres et chétifz , Et changeront leurs estatures Mainctz estrons. 174. BISCIOLA (Lælius) . Horæ subsecivæ. Tom. I , Ingolst , 1611 ; tom. II , Colon . , 1618 , in-fol . Dans le premier volume , le chap. 21 du liv. 18 traite la question : Unde vis pharmacis corpora purgandi. 175. BRANTOME. OEuvres du seig de Brantôme. Edit. Le Duchat. La Haye (Rouen) , 1740, 15 vol . in-12. Nous avons volontairement rejeté de notre catalogue de nombreux polygraphes qui ne demandaient qu'à en faire partie : ainsi nous avons systématiquement mis de côté presque tous les ouvrages facétieux , parce qu'on sait généralement que notre sujet est de leur domaine , et qu'il aurait fallu les inscrire tous ; mais quand nous avons trouvé notre matière traitée dans un ouvrage sérieux, où, d'après le titre ou l'esprit général de l'œuvre , on ne pouvait pas s'attendre à rencontrer ce que nous cherchons , alors nõus l'avons enregistré avec honneur, et c'est ce que nous ferons pour M. de Bourdeille. Ce charmant conteur, dans l'article qu'il consacre à LANOUE, est conduit à parler de l'amour de la patrie , de cette sentence d'Horace , Dulce pro patria mori , etc. , et il arrive à établir, par un long raisonnement , que nous ne sommes qu'un excrément de la terre ; qu'à ce titre nous ne lui sommes pas plus obligés que l'étron ne l'est au corps , car, suivant lui , « le corps est plus obligé à l'estron » . Cette petite dissertation incidente , aigui- 68 BIBLIOTHECA - sée de citations , flanquée d'exemples empruntés des Romains , conclut en formulant les obligations réciproques des peuples et des rois ! La bonhomie et la naïveté de ces hauts préceptes de politique et de morale , assaisonnés comme nous venons de le dire , les rend fort divertissants (1) . (Voy. tom. IX, 4º partie , pag. 378 et suiv. ) 176. BruscambillE (Deslauriers dit) . Les novvelles et plaisantes imaginations de Bruscambille , en suite de ses fantaisies , à Mgr. le Prince, par le sieur D. L. (Des Lauriers) , Champenois. Bergerac , Martin La Babille , 1615 , in-12. Ce volume contient un prologue en faveur de la félicité chiatique. Les œuvres de Brvscambille , contenant ses fantaisies , imaginations et parodoxes , et autres discours comiques (par des Lauriers). Roven , Rob. Seiourné , 1629 , in-12. Contient : Qu'un pet est quelque chose de corporel . Qu'un pet est spirituel . Qu'un pet est une chose bonne. Prologue de l'estuy du cul. - du privé. du cul. 177. CARDAN (Jérôme) . Un des plus féconds écrivains parmi les médecins. Il est cité (1) Puisque nous parlons de Brantôme , nous ne pouvons résister au plaisir de citer une anecdote qui fait venir l'eau à la bouche. A la 2e partie de ses Capitaines étrangers, le seigneur de Bourdeille parle de Brusquet , fou des rois Henri II , François II et Charles IX, qui se mêlait de faire de la médecine. Etant allé voir, par ordre de François II , un ambassadeur qui avait une violente colique , il lui dit qu'étant sujet à cette maladie , il usait d'un remède qui le soulageait très promptement : « Je mets , dit-il , mon doigt d'une main par le bas et le doigt de l'autre >> par le haut , c'est- à- dire l'un dans la bouche et l'autre dans l'endroit op- » posé , en les changeant de temps en temps pendant une demi-heure. >> Brantôme ajoute que l'ambassadeur fit l'essai de ce moyen , qui lui réussit , et que le roi en rit beaucoup. SCATOLOGICA. 69 comme ayant étudié les pets sous le rapport du son. Il y reconnaît quatre modes simples : l'aigu , le grave, le réfléchi et le libre , lesquels peuvent engendrer cinquante- huit variétés , ce qui donne un total de 62 sons différents. Nous supposons que c'est dans son traité de Musica , au tome IX de ses OEuvres, ou dans celui qui est intitulé: Della natura de' principi della musica, t . IV. ( Opera omnia. Lyon, 1663, 10 vol . in-fol . ) Du reste Cardan est digne de figurer ici , car lui aussi a composé un traité sur l'art de prolonger la vie , et un autre sur la conservation de la santé ; et il est auteur d'un éloge de la goutte et d'un éloge de Néron, insérés dans l'Amphitheatrum Dornavii, et ailleurs. 178. CARESME (le) prenant , et les iours gras de Tabarin ct d'Ysabelle. Discours remply de questions, demandes et subtilitez... Tabariniques... Le tout tiré... de la gibbeciere de ses imaginations . 1622, pet. in- 8. Cette rare et spirituelle facétie , que ne cite pas l'auteur des Plaisantes recherches d'un homme grave sur unfarceur, mais qu'on vient de réimprimer à 62 exemplaires, contient un paradoxe où l'on démontre que Monsieur le C.1 est le premier musicien connu , <« car il ioue des orgues et soufle tout ensemble ». On le dit aussi « le premier peintre du monde ; il crayonne des mieux , principalement quand par quelque colique merdique il a estallé sa foire et sa marchandise ; il vous broye une cou- leur dans le marbre de ses fesses avec industrie et facilité , et qui plus est on n'a que faire de porter les tableaux au doreur : il sçait une invention nouvelle pour peindre en or et dorer sur la toille , nommément quand la chemise luy est appliquée. >> 179. CATULLE . C'est lui qui a inventé l'expression de cacata charta , pour désigner un ouvrage qui n'est bon qu'à mettre à la garde-robe. Il doit encore être cité ici pour son épigramme ad Furium : A te sudor abest , abest saliva , Mucusque , et mala pituita nasi . Hanc ad munditiem adde mundiorem , Quod culus tibi purior salillo est , Nec toto decies cacas in anno ; Atque id durius est faba et lapillis , Quod tu si manibus teras fricesque , Non unquam digitum inquinare possis. 70 BIBLIOTHECA M. Héguin de Guerle (dans la collection Panckoucke) tra- duit les deux derniers vers de la manière suivante : <« Tu te peux passer de serviette , sans crainte de te salir les doigts. >» Si cette traduction était exacte , ce passage rentrerait dans notre chapitre des aniterges ; mais Catulle n'y pensait pas , et dit tout bonnement qu'en frottant et broyant entre les mains la... chose dont il est question , on ne se salirait pas les doigts. 180. CAZZARIA (la) de l'Arsiccio intronato. Voici une des questions débattues dans cet ouvrage : Perchè subito que l'huomo a cacato, mira la merda ? 181. CHANSONS (recueil de) . Paris , veuveOudot, 1723, in- 12. Nous trouvons dans ce recueil un assez joli couplet que nous transcrivons ici : L'autre jour dans les latrines Cherchant un gand à tâton , La petite Catherine Mit la main sur un étron. Cette aventure vous prouve Qu'il arrive en certain cas Que le plus souvent on trouve Ce que l'on ne cherche pas. Quelle logique ! c'est admirable ! 182. CHANSONS (les) de Gaultier Garguille. Paris, Fr. Targa, 1632 ou 1636 , ou 1758, in- 12. Un jour allant voir ma mie, (bis) De chier me prit envie , Je m'escorchay tout le trou : Jamais en jour de ma vie Je ne chiray que debout. Je m'assis sur une ortie , (bis) Jamais en jour de ma vie Je ne chiray que debout. Soufflez Ꭹ sans qu'on en rie, (bis) Afin que plus je ne crie , SCATOLOGICA. 71 Je seray guéry du tout. Jamais en jour de ma vie Je ne chiray que debout. Ou lèche m'y, je ten prie : (bis) Tout homme qui pette et chie , N'a pas torche- cul tousjours. Jamais en toute ma vie Je ne chiray que debout. 183. CLÉMENT D'ALEXANDRIE . Recogn. , 1. 5. 184. CONSEIL de Momus , ou la revue de son régiment , poëme calotin. 1 vol. in- 8. de 237 p. avec fig. sans frontispice ni aucune indication. Ce recueil, mentionné déjà au dieu Crepitus pour les figures de cette divinité, contient quelques lignes sérieuses sur elle , et, de plus, la deuxième moitié du premier chant est consacrée A certains vents coulis Jadis adorez à Memphis. Enfin, dans le chant troisième , nous voyons paraître un personnage du nom de Petenlair. 185. COTIN (l'abbé) . Vous connaissez l'énigme du Mercure galant , de Boursault, cette énigme si délicatement distillée par les lèvres odorantes de l'abbé Beaugénie, cette énigme si brutalement étirée et gâtée par le chanoine Jean Bruslé de Monplainchant, à la fin de l'Esope en bel humeur (édit. 1690) ; n'allez point , partageant une erreur assez commune, la croire issue de la seule cervelle de Boursault : le malheureux , en effet , qui n'avait probablement pas le pet inspirateur, pilla , pour la faire , l'abbé Cotin , plus mauvais poète , mais sans doute meilleur péteur que lui . Voici l'énigme de Cotin ; comparez-la avec celle de Boursault , que vous devez connaître, et vous verrez que la seconde n'est qu'un écho de l'autre : Je suis un invisible cors (sic) Qui de bas lieu mon estre tire, Et personne a peine ose dire Ny que je suis, ny d'où je sors. 72 BIBLIOTHECA Je parle et me tais à la fois, Et bien souvent lorsqu'on me presse Je deviens femelle traîtresse D'hardi masle que je serois. J'ignore l'art de discourir, Et si je me fais bien entendre , Le mesme moment qui m'engendre Me voit naistre, vivre et mourir. Aucun œil ne me voit jamais ; Je suis plus fragile qu'un verre ; Mon bruit imite le tonnerre Et je suis le bruit que je fais. Par moy l'un des sens est touché D'une très fâcheuse influence. Et l'on rougit de ma naissance, Comme on rougirait d'un péché. Un poëte eut sept villes pour soy Dont chacune s'en disoit mère , Mais ce qui se fist pour Homère Jamais ne se fera pour moy. Je n'ay ni lustre ni splendeur ; J'ay des sœurs qui donnent à boire. Je suis en fort mauvaise odeur , Et si l'on parle de ma gloire. Mesdames, dont l'esprit charmant De m'expliquer ose entreprendre, Gardez-vous bien de vous mesprendre, Et de me faire en me nommant. (Recueil des Enigmes de ce temps, Paris, Guillaume de Luynes , MDC.LV, in- 12, seconde partie , p . 22. Enigme XVI. ) L'abbé Cotin ne s'en tint pas là : le bon prêtre avait plus d'un vers et plus d'un pet dans son escarcelle ; c'est au même héros tonnant qu'il consacra la 81º énigme du même recueil (2e partie , p. 94). Je meurs au même instant que je commence à naistre. Je vy toujours coupable, et ma mort seulement Me peut justifier du mauvais sentiment Que j'ay donné de moy dès le point de mon estre. SCATOLOGICA. 73 J'offense et quand je parle et quand on me fait taire. Je suis plus dangereux quand je deviens plus doux. Je nais avec éclat au sentiment de tous, Cependant ma naissance est honteuse à mon père. Avecques les petits je gronde et parle en maistre, Mais avecques les grands je suis plein de respect. Plus je me veux cacher, plus je deviens suspect , Et souvent , sans parler, je me fais bien connaître. Quant pour être inconnu parfois je me déguise , Le plus hardi me craint et n'ose m'approcher ; Mais on me fuit à tort , estant mauvais archer, Car je sçay que jamais je ne frappe où je vise. Ce dernier trait a dû être emprunté au facétieux et spirituel Etienne Tabourot, qui , pour épigraphe à ses Bigarrures, ayant pris ces mots : A tous accords, devait bien une petite mention à l'une des plus douces et des plus fluantes harmonies du corps. 186. DAMIANI (P.) Opuscula, c. II. 187. DENNEL ( Ludovic. ) . Pharmac . dissert. 1 , p. m. 411 seq. Il blâme l'usage médical des excréments humains. 188. DANTE. Dans l'Enfer, on trouve ce vers relatif à un diable : L'altro del suo cul facea trombetta. 189. DÉBATS ( Les) et facecieuses rencontres de Gringalet et Guilot Gorgeu , son maître. Revus et corrigez de nouveau. Londres , Jean Maucher, S. D. , in- 12. de 24 p. L'auteur est un disciple de Tabarin , ce qui ne veut pas qu'il ait surpassé son modèle. 190. DIODORE DE SICILE. 1. 1 , c. 8. dire 191. DIOGENE (le) françois , ou les facetievx discovrs dv vray Anti-dotour comique blaisois . Jouxte la coppie imprimee à Limoge, par Guill . Bvreav , 1617 , pet. in-8. de 16 p. Autre édition. L. L. ni D. , in-8 . 16 p. Voici un passage tiré de ce rare petit volume : << Une Damoyselle.... soit qu'elle fust pressee du derriere , 74 BIBLIOTHECA ou qu'elle fust subiecte à telles ventositez, ou que l'excez de la faculté du ris la portast à ceste gaillarde action , fit un petit pet tellement parfumé , que toutes les cassolettes.... n'eussent pas eu plus de puissance pour vuider la chambre d'un tas de competiteurs poursuiuants, que ce sonnet inuisible, spirituel et organisé : Femme qui pete , ce dit- on, N'est pas signe qu'elle soit morte ; Quand le cul parle, dit Platon , Le ... voisin se réconforte. 192. DION CASSIUS , dans son Histoire. J Il raconte qu'une des circonstances qui anima davantage les conjurés contre Jules César, ce fut qu'un jour le sénat étant venu en corps lui rendre des honneurs , il ne se leva pas , parce qu'il avait une diarrhée si violente qu'il aurait tout laissé aller sous lui s'il fût resté debout. Consultez à ce sujet l'ouvrage intitulé : Essai sur les grands événements produits par les petites causes. 193. DIOSCORIDE , lib . 2 , cap. 73 , et ses commentateurs , P. Andr. Mathiole, fol . m. 239 , et J. Cornarius comment. , cap. 69 , fol. m. 134 , permettent l'usage des stercoraria pour les paysans , et quand on n'a rien de mieux sous la main, mais ils l'interdisent pour les habitants des villes et les personnages honorati alicujus estimationis. Outre son grand ouvrage de matière médicale , on attribue généralement à Dioscoride un petit traité désigné sous le titre de EUPORISTA, ou des remèdes faciles à se procurer. Il a été publié en grec, avec la traduction latine commencée par Jean Moibanus et achevée par Conrad Gessner. Strasbourg , 1565 , in-4. Il reparut ensuite dans la meilleure édition du grand ouvrage botanique donnée en 1598, in- fol . à Francfort, par Jean Antoine Sarrasin. Dans l'Euporista , Dioscoride cherche à établir que les remèdes indigènes valent souvent mieux que ceux qu'on fait venir à grands frais des pays éloignés , et , à ce titre , il mentionne le stercus comme offrant de sérieuses ressources. 194. DU CANGE. Glossarium mediæ et infimæ latinitatis. Consultez ce savant ouvrage pour les mots que nous citons , SCATOLOGICA. 75 et vous y verrez, entr'autres choses , qu'autrefois un pet valait de l'argent comptant : Bombi pro scudis valebunt. 195. ÉLITE (l ' ) des poésies héroïques et gaillardes de ce temps. Imprimé cette année , 1683 , in- 12. On trouve , page 94 de ce recueil , une pièce de vers sur un pet qu'un amant fit en présence de sa maîtresse : c'est la pièce attribuée à Saint-Évremont. Page 97, des stances sur un pet lasché en bonne compagnie. Un amant cherche à consoler sa maitresse. La pièce commence ainsi : Philis, effacez la rougeur.... 196. ESOPE (Voy. sa Vie , par Planude).. Il vit un jour son maître qui pissait en se promenant : « Quoi donc , dit-il , nous faudra-t-il chier en courant? >> 197. ETTMULLER (Michael) , oper. med. , vol . 1er, fol. 114 , reconnaît que les matières fécales sont douées de propriétés actives et précieuses ; (fol . 789) il se loue de l'oleum stercoris humani in abscescibus. 198. FACÉTIEUX (le) Réveille-Matin des esprits mélancoliques. Utrecht, 1654 , p. in-12. Ce volume contient un grand nombre d'histoires qui empruntent tout leur sel à la matière fécale, 199. FARCEUR ( le) comme il y en a peu , ou nouveau choix de bons mots , contes à rire , pensées ingénieuses , rencontres plaisantes , aventures comiques, etc. , septième édition . Paris, Tiger, S. D. , in- 18. de 108 pp. , avec une figure sur bois représentant un industriel à tout faire. Au bas de cette gravure on lit : « Voilà l'homme sans pareil , qui donne des lavements et fait des envois à l'intérieur... >> Il faut que ce soit là un bon livre , car depuis quarante ans il a été réimprimé peut être trente fois tant à Paris qu'en province. Destiné à alimenter les foires et marchés , ce recueil est composé d'anecdotes plus ou moins facétieuses , où il y en a. 76 BIBLIOTHECA La lettre suivante , qui en fait partie , est sous ce rapport un genre. modèle du « Département du Bas-Rhin , ce... << Mon cher ami , tu me demandes des nouvelles. Je te dirai >> que tous les ennemis ont enfin évacué , non sans avoir beau- >> coup souffert , et après cinq jours de tranchées ; mais pen- >> dant la guerre le bourgeois n'est pas aussi heureux que le >> militaire , c'est ce qui fait que tout le monde est très resser- >> ré. Pour moi , je ne fais plus rien du tout : tu vois combien » c'est dur. Ce qui me donne d'autant plus d'inquiétude, c'est » que j'ai vendu jusqu'à ma garde-robe. Tous mes amis m'ont >> conseillé d'aller à Paris, en me disant qu'on y trouve plus » de commodités dans tous les genres , et qu'en se remuant un » peu on finit toujours par faire quelque chose. Je vois bien » que je serai forcé d'en venir là . J'attends la foire avec im- >> patience si elle est bonne , c'est le seul cas qui puisse me >> tirer d'embarras ; autrement , je te prierai de m'arrêter un >> cabinet qui soit propre et commode pour mon état ; et com- >> me je ne peux pas me donner toutes mes aisances , je me » contenterai d'être sur le derrière. J'ai bien peu d'argent , >> mais je tâcherai d'avoir du papier, qui me sera très utile » dans mes pressants besoins. Je t'en dirai plus long quandje >> serai sur les lieux : tu verras quelle est ma position , et tu >> sentiras que pour en sortir je fis tant d'efforts que je pus. >> Pour toi , ne te relâche point, écris- moi toujours . Tu me dis » que tu te portes mieux ; qu'en allant en Italie l'air du Pô t'a >> fait grand bien , enfin que tu es soulagé : j'en suis charmé. » Si j'avais eu bon nez , je serais parti avec toi : j'avais alors » la facilité , et je serais allé tout comme un autre , au lieu » qu'à présent je ne suis plus libre. J'ai eu pourtant un instant >> d'espoir, car il m'est venu quelques vents des préliminaires » de paix ; mais ils n'ont pas eu de suite. Cependant , pour » avoir trop été dans le malheur, je n'ai pas oublié ce que je >> te dois tu peux compter qu'à Paris , si je viens à percer, le >> peu que je ferai , après mes nécessités , sera pour toi . Je te prie de ne rien éventer de tout ceci. Je partirai dans le mi- » lieu de la courante , c'est-à-dire sur la fin de ventôse. Si » d'ici à cette époque mes moyens ne me permettent pas de >> faire raccommoder ma chaise percée , qui est gâtée depuis >> quelque temps , je prendrai un bidet jusqu'à Versailles , où » je veux passer pour examiner la forme de quelques bassins ; » et là , je pourrai me mettre plus à mon aise en prenant le >> pot de chambre jusqu'à Paris. >>

» Je suis , avec la plus étroite amitié et le plus entier dévoù- >> ment , etc. >> SCATOLOGICA . 77 200. GANIN. De simplic. medicament. facultat . lib. 10 , fol. m. 75 seq. An stercoris usus licitus ? « Conceditur. » 201. GRANDES et recreatives prognostications , pour ceste presente annee 0814 5000 470. Selon les promenades et beuuettes du Soleil, par les douze cabarets du Zodiaque , et enuisagement des conionctions copulatives des Planettes. Par maistre Astrophile le Rovpievx... premier valet de la garderobbe de Cypris... Dediees aux beaux esprits . (V. 1615) , pet. in-8. de 31 p. Facétie rabelaisienne aussi ingénieuse que bouffonne , dont il existe au moins quatre éditions ; ce qui n'empêche pas qu'elle soit rare. Nous aurions beaucoup à citer, mais, faute d'espace , il faut être court. Voici l'épitaphe de Rude-en- Soupe : Cy gist dans ce tombeau foireux Rud'- en-Soupe le valeureux, Qui voyant la guerre entreprise Au pays , et qu'on le cherchoit , Se cacha dessous la chemise De sa grand'Ieanne qui petoit. Luy qui tout tremblant escoutoit Tant redoubler des petarades , Saisi de peur, creut qu'il estoit Au milieu des harquebusades. Qu'en aduint-il ? Ses sens malades, Et le trou de son cul puant Perdant sa vertu retentrice, Au lieu de combattre en la lice , Il mourut de peur en chiant. On y raconte l'histoire « d'un Romain qui estant en la presence de l'empereur Claudius, n'osant liberer , tant il estoit respectueux , vn pauvre pet qui frappoit à la porte de son clos Bruneau, ny le metamorphoser en vesse, comme font les escoliers de La Fleche , ains serrant les fesses comme singe qu'on clisterise , froissa et accreuenta monsieur le pet , qui , restant applaty comme vne assiette dans le boyau droict de ce miserable honteux, l'entripeta et le suffoqua tout à l'heure. Voyez que nostre vie est peu de chose , puisqu'il ne faut qu'vn pet pour nous faire mourir.... 78 BIBLIOTHECA 202. GUFER (Joh. ) , Medicin. domest. , tab. 3 , page 11 , et Joh. Phil. Gieswein , De mater. medic. , p. 292 , imprimis laudant stercus hominis qui lupinos comedit. 203. HELVETIUS (Joh. -Frédér. ) , Diribitor. med. , p. 112 seq., recommande le stercus humanum recens et adhuc calidum. 204. HERODOTE , lib . II. 205. HESIODE. Opera et dies. 206. HJOORT , médecin suédois , a ajouté les crottes de mouton cuites dans du lait à la longue liste des moyens infaillibles qui échouent tous les jours dans le traitement de la coqueluche. Voy. Baumer, Traité des convulsions , p. 487. 207. HOFFMANN (Fréd . ) , annot. in Petr. Poter. Pharmacop. spagyric. , lib. 1 , p. 445 , dit que excrementa alvina magnam vim possident. 208. HOMÈRE. Odyssée , liv. VI. 209. HORACE. Ce poète a consacré plusieurs vers au sujet qui nous occupe. On peut voir particulièrement la satire VIII , qui contient le passage suivant : Mentior, at si quid merdis caput inquiner albis Corvorum, atque in me veniat mictum atque cacatum Julius, et fragilis Pedacia, furque Voranus. 210. JARDIN , Recueil , Tresor, abrégé de Secrets , leux, Faceties... mis en lumiere par vostre serviteur Tabarin de Val Burlesque, à plaisirs et contentement des esprits curieux. Sens, George Niverd, 1619, in-16 . de 12 pp . On y trouve la recette suivante : Pourfaire peter. Prenez fleurs de chastaignes et les seichez au four tant qu'on SCATOLOGICA . 79 les puisse reduire en poudre , et d'icelles les metterés dans le potage ou autre liqueur de qui voudrés auoir le plaisir. 211. KIRCHER. Prodromus Ægyptiacus , c. ult . 212. LAERCE (Diogène) . In Pythagor. 213. LANGIUS ( Christ . ) , Oper. medic. , regarde les médicaments stercoraux ut res indigna et execrabilis ; cependant il en permet l'usage contra desperatissimos morbos. 214. LEROUX (Pierre). Nous trouvons dans la Revue de l'ordre social , 1850 , nº 1 , p. 6, un exposé de la théorie du circulus , qui fait , à ce qu'il paraît , le fond de la doctrine économique et sociale de M. Pierre Leroux. Nous en transcrivons littéralement quelques passages : « L'homme absorbe chaque jour une certaine quantité d'aliments. Les uns servent à la nutrition du corps , les autres au simple jeu des organes ; ces derniers sont rejetés après la digestion. >> Sur son autorité de prophète et d'apôtre, M. Pierre Leroux affirme que les aliments acquièrent , par le travail digestif de l'estomac , une propriété fertilisante extrêmement remarquable. Selon lui , le fumier que nous rejetons avec tant de dédain contient juste ce qu'il faut d'éléments reproducteurs pour subvenir à la consommation progressivement croissante de la société . Il existe , dit-il , une loi naturelle qu'il a vue , sentie , reconnue par l'intuition , et qui maintient constamment un équilibre nécessaire entre la fertilité du sol et l'augmentation incessante de la population... « Si les hommes étaient croyants, savants, religieux, ajoutet-il , au lieu de rire, comme ils le font, du socialisme, ils professeraient avec respect et vénération la doctrine du circulus . Chacun recueillerait religieusement son fumier pour le donner à l'état , c'est-à -dire au percepteur , en guise d'impôt ou de contribution personnelle. La production agricole serait immédiatement doublée , et la misère disparaîtrait du globe. » Saint-Simon n'avait-il pas en vue cette loi du circulus quand il a dit : « A chacun selon sa capacité ; à chaque capacité selon ses œuvres. » Louis Blanc , venu plus tard , a été plus précis , plus net, et il a donné cette formule : « A CHACUN SELON SES BESOINS. » 80 BIBLIOTHECA 215. LORET . 1 Tous les bibliophiles connaissent , ne fût-ce que pour l'avoir convoitée , la Muse historique de Loret. Nous n'aurions pas songé àfaire dans ce rare recueil des recherches pour notre ouvrage ; mais en feuilletant une intéressante Histoire du Journal en France, par M. Eugène Hatin (Paris, 1846 , in- 16. ) , nous en avons trouvé un extrait qu'il ne nous était pas permis de négliger. On sait que la Muse historique se compose de gazettes en vers que Loret adressait périodiquement à Mademoiselle de Longueville. Il ne se contentait pas , tant s'en faut , de donner à sa noble protectrice des nouvelles politiques. Il ne se passait rien d'un peu notable à la ville ou à la cour qu'il ne s'empressât de l'annoncer. Voici une petite aventure qu'il raconte dans un de ses numéros. L'autre jour une demoiselle Jeune , aimable , charmante et belle , Non sans se faire un peu de mal , En chassant tomba de cheval ; Et Zéphir, la prenant pour Flore , Hormis qu'elle est plus fraîche encore , Lui souleva , quand elle chut , Chemise et cotillon. Mais chut! Je suis si simple et si modeste Que j'ai peine à dire le reste. On ne vit qu'un beau cul pourtant , Admirablement éclatant , Et dont la blancheur sans pareille Des autres culs est la merveille ; Cul royal et des plus polis , Puisqu'il est tout semé de lis ; Cul qui , cette fois , sans obstacle Fit voir un prodige ou miracle : Car c'est la pure vérité Que, dans un des chauds jours d'été , Quand il fit ce plaisant parterre , On vit de la neige sur terre. Plusieurs se trouvant vis-à-vis De cet objet furent ravis , Le nommant, en cette aventure , Un chef-d'œuvre de la nature ; Et même un auteur incertain Composa cejoli huitain : 2 SCATOLOGICA. 81 Trésor caché , beauté jumelle , Brillant séjour de l'embonpoint , Ta splendeur a paru si belle Et mit ta gloire à si haut point , Qu'il faut qu'incessamment l'on prône , O cul qui les dieux charmeret , Que si tu n'es digne du trône , Tu l'es au moins du tabouret. 216. LOTICHIUS (Johannes-Petrus) , De casei nequitia . Francof. , 1640, in- 8. § 6 , p. m. 16 et seq. <« Sordidi medicastri et xxтop¤yt excrementis frui solent ; >> sed homo vero cordatus et bonæ mentis se abstinet. >> 217. LUTHER. M. Gustave Brunet a inséré dans sa traduction des Propos de table de Martin Luther, Paris, 1844 , gr. in-18 , p. 377 , quelques pensées du célèbre réformateur qui appartiennent à notre sujet. L'une roule sur la transformation des excréments en nouveaux aliments ; l'autre , sur les propriétés médicales de la fiente, etc. 218. MACROBII Saturnal. , liv. III . 219. MARTIALIS Epigrammata , IV, 88 ; VII , 18 ; X] , [ 14 ; XII, 40, 77, et ailleurs . 220. MAXVELLUS , De medicin. magnet. , p . 27 ; Joh. Bapt. Helmontius , Cap. de lithiasi , § 35 ; Joh . Conrad . Peyer, Exercit. 1 de glandul . intestin. , in ipsis excrementis spiritus vitalis presentiam agnoscunt. 221. MAYERNE ( Théod. de) , Prax. medic. syntagm. alter . , mêle le stercus à la poudre d'œillets . 222. MÉMOIRES secrets pour servir à l'histoire de la Républi– que des lettres (par Bachaumont) . Nous nous souvenons d'avoir vu dans ce recueil des pièces qui se rapportent à la matière qui nous occupe. 6 82 BIBLIOTHECA 223. MÉNAGIANA. Paris, 1715 , 4 vol . in- 12. On trouve dans ce livre divers passages relatifs à notre sujet. Voy. t. I , p. 9, 180, 222 ; t. II , p. 198 ; t . III , p. 239. 224. MITISTOIRE barragovyne de Fanfrelvche et Gaudichon... avthevr (Guillaume des Autelz) . Lyon, Jean Dieppi, 1574 . in-16. fig. sur bois. Autre édition . Roven, Nicolas Lescuyer, 1578 , in- 16. de 4 ff. et 100 pp. On lit au sixième chapitre de cette facétie rabelaisienne la citation suivante , empruntée au poète Horace : Quo semel est imbuta recens servabit odorem Testa diu . Ce qui , d'après des Autelz , veut dire en français : Qui en un pot tout neuf voudroit chier , Puis le laisser tant qu'il eust beu l'estron , Il auroit beau après le netoyer : Car de long temps il ne sentiroit bon. C'est là drôlement expliquer ses vieux auteurs ; pourtant cette traduction , toute bouffonne qu'elle est , en vaut peut -être bien une autre. 225. MONTAIGNE , Essais . Ch. 12 du livre II , vers la fin , il raconte la mésaventure de Metroclès, qui lâcha un pet en disputant dans son école , et qui depuis ce moment n'osait plus paraître en public ; et la singulière et plaisante consolation que lui apporta Cratès en le ralliant à la secte stoïque. Ch. 20 du livre I , Montaigne cite saint Augustin (voyez n° 172) , qui dit avoir vu quelqu'un qui commandoit àson derrière autant de pets qu'il en vouloit, et il dit que Vivès parle de pets organisés suivant le ton des voix qu'on leur prononçoit. Il s'étonne de tant d'obéissance de la part d'organes qu'il trouve, lui, indiscrets et tumultuaires ; et il ajoute malignement: Plût à Dieu que je ne le scusse que par les histoires ! Il loue fort , sans le nommer , l'empereur qui nous donna liberté de peter partout , mais il aurait voulu qu'il en donnât aussi le pouvoir. Nous signalerons à la reconnaissance des venteux le mo- SCATOLOGICA. 83 narque magnanime auquel Montaigne fait allusion . C'est l'empereur Claude, qui, au rapport de Suétone, de Dion et d'autres , permettait de péter même à sa table . Cujas affirme que cet édit se trouvait dans l'ancien code et qu'on l'a retranché. On a fait la remarque que c'était sans doute par antiphrase qu'on avait donné à ce prince le surnom de Claude , du latin claudere , fermer, puisque par son édit il faisait tout le contraire. Montaigne a véritablement traité de arte cacandi. << Il est besoin de renvoyer cette fonction à de certaines heu- >> res prescrites et nocturnes , et s'y forcer par coutume et as- » sujétir comme j'ai fait : mais non s'assujétir, comme j'ai fait » en vieillissant , au soin de particulière commodité de lieu » et de siége pour ce service , et le rendre empêchant par lon- >> gueur et mollesse ; toutefois aus plus sales offices est- il pas >> aucunement excusable de requerir plus de soin et de netteté, » natura , homo mundum et elegans animal est (Senec. , Epist. 92). >> De toutes les actions naturelles , c'est celle que je souffre plus »> inal volontiers m'être interrompue . J'ai vu beaucoup de gens » de guerre incommodés du déréglement de leur ventre , tan- >> dis que le mien et moi nous ne faillons jamais au point de >> notre assignation , si quelque violente occupation ou maladie >> ne nous trouble. » 226. OLIVIER (le chancelier) . On est surpris de voir un homme comme le chancelier Olivier figurer dans notre catalogue ; il doit pourtant y paraitre , car il a porté dans notre langue un jugement sur notre pays qui trouve ici sa place. Voici les termes mêmesdans lesquels Montaigne s'exprime : << Et me souvient de ce mot du feu chancelier Ollivier : que >> les François semblent des guenons , qui vont grimpant con- >> tremont un arbre , de branche en branche , et ne cessent » d'aller jusques à ce qu'elles soient arrivées à la plus haute >> branche pour y montrer le cul quand elles y sont. >> Ménage cite ces paroles de Montaigne après avoir rapporté quelques vers grecs où Scaliger s'était servi de la même pensée contre Lydias , et les vers latins que fit Saumaise contre le P. Petau , qui roulent sur la même comparaison. Costar insinue que le chancelier Olivier parla ainsi dans une harangue; Bayle hésite à le croire. 84 BIBLIOTHECA Goutière , connu sous le nom de Gutherius , attribuc cette comparaison au chancelier de L'Hôpital ( 1 ) . M. de Châteaubriand (2) , qui la trouve parfaitement exacte , l'attribue à Olivier ; mais il n'ose pas parler la langue du 16° siècle , et il fait une périphrase. Bayle fait la remarque (3) que la même pensée se débite avec attribution à différentes personnes , et il dit qu'elle n'est pas plus injurieuse à la nation française que ce jugement de Tite-Live (4) Gallorum prima prælia plusquam virorum, que Rabelais a mis dans la bouche d'un des généraux de Gargantua.

227. PETRÆUS ( Henricus) , Nosolog. harmon. , lib. I , Dissert. 13 , § 47, p. 252 , et Joh. Schræderus , pharmacop. med. chym. , 1. V, class. 1 , p. 829, stercus siccatum tritum et cum melle illitum ad anginam curandam magni usus esse dicunt. 228. PHÈDRE fait une fable charmante , où la merde de chien , largement répandue, ne contribue pas peu à le mettre en bonne odeur de poésie près des plus difficiles. On y trouve d'ailleurs le mot d'un problème physiologique important : c'est par cette fable de l'ambassade des Chiens à Jupiter qu'on apprend pourquoi les chiens se flairent le derrière chaque fois qu'ils se rencontrent. Le fait est curieux ; nous le recommandons aux Cuviers et aux Daubentons futurs. 229. PIRON ( Alexis) . Piron ayant fait une relation facétieuse d'un voyage à Beaune , les Beaunois lui dressèrent un guet-apens , auquel il échappa à grand'peine , et ils firent une complainte pour retracer cette aventure. Piron leur écrivit : De la part d'un de vos libraires J'en ai reçu cent exemplaires. (1 ) Jacobus Gutherius , Dejure Manium, lib . II , cap. 26. (2) Mémoires d'outre- tombe , t . IX. (5) Art. HOSPITAL. (4) Lib. II. SCATOLOGICA. 85 J'en attends encore un envoi : M'en eussiez- vous donné dix mille Ils ne seraient pas inutiles , Et j'en ferais un bon emploi. Lorsque sans verge et sans épée Sur ma carcasse constipée Je vis briller cent glaives nus , Je le raconte à votre gloire , Vous m'aviez fait venir la foire : Vous me deviez des torche-culs. (Voyez le n° 44.) 230. PLAT (le) du carnaval , ou les beignets apprêtés par Guillaume Bonnepâte ( par Pierre-Siméon Caron) . A BonneHuile , chez Feu-Clair..., l'an dix-huit cent d'œufs. Parmi ces beignets de différente saveur, en voici quelques uns que nous ne garantissons pas sentir la fleur d'orange. Nº 14. Beignet succulent. Le Pet. N°17. Confession chiatique d'une jeune fille . No 23. L'origine du Pet , romance de carnaval . Nos 35 à 96. Notice de quelques bons livres qui doivent nécessairement entrer dans la bibliothèque d'un homme de goût. (Plusieurs des livres cités figurent dans notre travail . ) No 90. L'Etron royal , ode à l'occasion de la convalescence du roi , par Piron. 100° et dernier beignet. Au plus beau Cul de ma connaissance : Je jure , ô beauté qui m'engage , Que ton derrière m'a vaincu . J'aimerais mieux baiser ton Cul Qu'Hélène au plus beau du visage. Cette Grecque pleine d'appas , Par qui le bon roi Ménélas Se vit coeffé comme une huppe , " Encor qu'on la vante si bien , Ne porta jamais sous sa jupe Un Cul si rare que le tien. 231. PLATERUS , Prax . , lib. III , p. 330, recommande surtout l'huile et l'eau extraite de stercore humano. Suivant Belloste , Chirurg. d'hôpital .. part. 3 , ch . 4 , p . 248 , le sel 86 BIBLIOTHECA extrait des excréments du malade atteint de dyssenterie le guérit. 232. PLINII (C. ) Secundi Historiæ mundi libri XXXVII. Lugduni , ap. Hier. J. Juntæ , 1561 , 4 vol . pet. in-12. Lib. 3, cap. 26, et lib . 28, cap . 4 , Pline traite : De stercoris humani in medicina usu , t. I, p, 375 ; t . IV, p. 16. Lib. 20 , 29 et 30 , il mentionne les différents cas dans lesquels on emploie les stercora diversorum animalium. 233. PLUSIEURS demandes ioyevses , en forme de quolibet. S. L. ni D. (vers 1530) , in-16. goth . de 8 ff. ( Réimprimées à Rouen, par Nic. Lescuyer, vers 1580. ) C'est là-dedans qu'il y en a ! sans préjudice de drôleries pleines de gaillardises , mais beaucoup trop épicées pour ne pas les laisser au logis . Sans être absolument musquées , celles que nous citons ici n'ont pourtant rien de choquant au point de vue scatologique. Quelle différence a entre pet et peletier? La response est que le peletier souffle le poil dedans et le pet dehors. Qu'est-ce à qui le poil vient premier que la peau? — C'est un estron floury. - Quelle chose est - ce qui est la plus joyeuse quant elle naist? C'est un pet car dès qu'il naist il se prent à chanter et ne cesse jusque à la mort. Qui fit le premier pet à Rome? - Ce fust le cul. Qui est le pire arbalestrier qui soit? — C'est le cul : car il prent sa visée aux talons et va frapper au nez (1) . Quelz gens sont-ce qui n'ont mestier de procureur ne d'advocat? Ce sont gens foireux car leur matière est toute clère. Qu'est-ce que tant plus on le boute et tant moins entre ? - C'est un estron quant on le chie. - Quelle feuille de bois est la plus nette entre toutes les au- (1) On remarquera qu'en faisant son profit de ce joli quolibet le sieur des Accords n'était qu'un plagiaire, qui , du reste , empruntait avec goût et discernement. SCATOLOGICA. 87 tres ? - C'est la feuille du houx : car nul ne s'en oze torcher le cul. - Il y a vraiment de quoi rire dans ce livret plein de... joyeusetés. Mais où se le procurer? Nous en connaissons deux exemplaires, l'un en caractères gothiques, l'autre, plus moderne, en lettres rondes. Le troisième, s'il existe , est encore à retrouver. 234. PLUTARQUE. Apoph. laconic. , p . 232. 235. POTERIUS (Petrus) , Pharmacop . spagiric. , p. m. 445 , regarde le stercus comme pouvant fournir rara et perfecta remedia.

236. RABELAIS. Un des polygraphes les plus riches sur la matière. Le chapitre XIII du 1er livre est consacré à une dissertation savante sur les aniterges . On sait qu'un oison est ce qu'il y a de mieux. De l'Aulnaye, dans son Rabelaisiana, à la suite de ses éditions de Rabelais , donne quelques renseignements sur les livres qui traitent du K et du P.

237. Recueil de diverses poésies des plus célèbres autheurs de ce temps. Paris, chez Louis Chamhoudry, 1657 , 2 vol . pet. in-12. Outre les Stances sur un pet qu'un amant fit en présence de sa maîtresse (voy. nºs 74 et 195) , et qui se trouvent p. 4-6 de la 2º partie , ce recueil contient plusieurs morceaux qui se rattachent à notre spécialité. Ainsi nous citerons : Part. I, p. 12 et suiv.: Stances pour Madame ***. Ces stances , au nombre de cinq , ne sont autre chose que l'éloge du cul de cette dame. P. 112 : Epitaphe de la belle-mère de Scarron , accusée d'avarice : Cy gît qui se plut tant à prendre , Et qui l'avait si bien appris , Qu'elle aima mieux mourir que rendre Un lavement qu'elle avait pris. Ibid. Epigramme de Scarron sur une sœur du second lit qui le menaçait de manger jusqu'à sa chemise à plaider contre lui : 888 BIBLIOTHECA Tu veux donc plaider contre moi , Jusques à manger ta chemise : Ha! si tu gardes ton serment , Soit que je gagne ou que je perde , Que j'aurai du contentement Ate voir manger de la merde. Partie II , p. 174 : Madrigal : Jean demandait à sa voisine Où il placerait un moulin ; La dame , qui n'était badine , Fit cette réponse au voisin : Si tu veux qu'il n'y manque rien , Entre mes jambes il sera bien : Car si l'eau manque par devant Par derrière il aura du vent. 238. RHODIGINUS (Cœlius) . Lectionum antiquarum lib . XXX. Edit. postrema. Francof. et Lips. , 1666, in-fol . Le chap. 9 du 4 livre contient : Ani ratio et vocabula. 239. RIONS un moment. Epître aux haricots , dédiée au beau sexe de tous les pays , par un citoyen honnête et reconnaissant qui leur dut la vie durant la révolution. Paris, chez les marchands de nouveautés, an VI, in-8. 65 p . Par le citoyen M*** (non cité par Barbier et Demanne) . - Poème un peu haricoté, qui prouve que la reconnaissance n'a pas , comme l'indignation , le pouvoir de créer des poètes. Les pets arrivent incidentellement dans le récit ; suivant l'auteur : Ce ne sont que légers soupirs Qui ne percent jamais la toile , Et qui ne poussent à la voile Que par l'haleine des zéphirs . Un dialogue entre une dame très curieuse et l'auteur très discret termine cette brochure. 240. RIVINUS (Augustus- Quirinus) , Censur. medicament . officinal . , cap . 2 , p. 10 seq. , 15 seq. , strenue contra stercorum usum pugnat SCATOLOGICA . 89 241. ROQUELAURE. Parmi les nombreuses bouffonneries qu'on prête ou qui appartiennent en propre au duc de Roquelaure, il en est quelques unes qui sont de notre domaine , et nous ne pouvions oublier son nom. Nous rappellerons , entre autres aventures , le coup de pied au cul donné à M. Béchamel , qui en fut très reconnaissant. 242. Rosa (Salvator) . Satire. Amsterdam, 1781 , in- 12. L'auteur parle en maint endroit de notre matière. Il cite ironiquement les poètes qui Scrivono le vendemmie e la merdeïde. La satire VI , intitulée Invidia , énumère un grand nombre de divivités païennes ; elle comprend Sterculius , Cloacina , et tous les dieux de notre Olympe , et l'éditeur, Maria Salvini , donne sur eux , dans les notes , des détails fort étendus. 243. SCALIGERIANA. Entre autres lieux , au mot Couvrir les pieds , expression par laquelle les Hébreux désignaient l'action de ch.... Voy. Grævii lect . Hesiod . , in v. 727. 244. SCARRON ne manque jamais la rime à perde lorsque ce mot ce présente il fait dire , avec une majestueuse indignation , à l'un des héros de son Enéide travestie , liv. V : Voilà de beaux rameurs de merde ! Faut-il donc que le prix je perde? 245. SCHELLAMERUS ( Gunth. -Christ. ) , De tumor. corpor. human. , part . 2 , § 40, p. 153 , employait le stercus en cataplasme tout en le qualifiant d'abominabile remedium. 246. SCHROECKIUS (LUCAS) , conditionate admittit : sordidis ejusmodi medicus elegans abstinere teneatur ; sed in necessitatis casu cur non liceat causa nulla subest. M. N. C. dec. 11 An. 1. obs. 81. Schol. p. 192 seq. 247. SCRETA (Henri) , De febrib . Castrens. malign . , sect. 1 , cap. 5 , p. m. 68 : Tam egenis quam divitibus inservientia remedia parare possunt. 90 BIBLIOTHECA 248. TABARIN. Recveil general des rencontres , questions, demandes et autres œuures tabariniques , auec leurs responces... Paris , Ant. de Sommaville, 1622, in-12. (Plusieurs fois réimprimé. ) Inventaire vniversel des œvvres de Tabarin. Contenant ses Fantaisies, Dialogues, Paradoxes , Gaillardises , Rencontres , Farces et Conceptions. Paris , P. Rocollet et Ant. Estoc , 1622 et 1623 , in-12. Voici un des polygraphes les plus précieux du genre qui nous occupe. Souvent Tabarin parlait gras à la place Dauphine, ce qui n'empêchait pas les muscadins et les petites -maîtresses de ce temps-là de hanter son théâtre en plein vent. Nous allons donner ci-après un échantillon du savoir-faire de ce farceur du 17e siècle. C'est un mets de circonstance assaisonné de gros sel , et d'autant plus susceptible d'être goûté qu'on le trouve seulement dans le Recueil original de 1622, qui est actuellement à peu près introuvable. QUESTION VIII. Tabarin. Mon maistre , quel est le plus honneste , du cul d'un Gentil'homme ou du cul d'un paysan , ou bien si vous voullez plustôt gouster la substance de l'un ou de l'autre , lequel des deux sent le plus mauvais ? Le Maistre. Tes questions ne ressentent que la villenie , Tabarin , et tousjours tu nous repais de matières illégitimes qui sont d'aussi difficile digestion à la langue de les prononcer qu'à la bouche de les macher. Tabarin. J'auray tousjours cest advantage qu'il y a du suc et de la substance à mes questions ; c'est pourquoy je vous prie de m'en esclarcir. Le Maistre. Bien que ce soit une chose peu honneste de te répondre , je veux toutesfois satisfaire à tes demandes et contenter ta curiosité en cecy : La partye postérieure d'un Gentil'homme.... Tabarin. N'estropiés pas son nom , je vous prie , c'est le cul . Le Maistre. Et bien le cul d'un Gentil'homme me semble plus honneste que celuy d'un paysant , parceque estant plus courtois et mieux en ordre , garny tousjours d'ambre gris, de musc et de bonnes odeurs , il faut nécessairement qu'il soit bien plus honneste en toutes ses partyes du corps. Tabarin. Pour moy, je tiens tout le contraire , et asseure que le cul d'un gros vilageois ne sent pas si mauvais que celuy d'un Gentil'homme. Venons aux preuves : quand un Gen- SCATOLOGICA. 91 til'homme veut chier (ne vous desplaise) et qu'il va au privé , il va en un lieu plein de puanteurs , une sentine de villenies, un cloaque d'émondices ; quand il en est là il met son derrière sur la bouche de monsieur le privé; les vapeurs cependant s'élèvent du bas de la cheminée privatique , et montent droit amont , de sorte que bien souvent en peu de temps on y verroit naistre une comète si le Gentil'homme ne se retiroit , tant l'exhalaison qui s'y amasse est puante ; après , s'il torche son derrière , il prendra du papier, et , au lieu d'oster, l'ordure , il ne faict qu'aplatir et replatrer les matières , et bien souvent le papier se perce , et puis ils mettent le doigt dans le trou. Venons maintenant à faire la comparaison avec un paysant : un villageois ne mange que des viandes grossières qui ne sont pas si tost digérées ; ils ont le ventre constipé ; s'ils veulent aller à leurs affaires , ils n'iront pas chercher un privé , cela est trop vilain : ilz iront au milieu d'une verte campagne , et si d'advanture il y a quelque ordure , ils se garderont bien d'en approcher de peur de des- honnorer leur derrière , ains chercheront une place nette pour s'esvacuer . Ce n'est pas tout de peur que les vapeurs montantes ne viennent à gaster et deshonnorer monsieur le cul , ils regarderont de quel costé vient le vent , afin de faire passer la fumée à costé , et ainsi leurs pon nants sont plus honnestes que les autres. . Le Maistre. Tes raisons sont tirées de trop loing , Tabarin. Tabarin. Ie vous diray, vous parlez tant de vos expériences , esprouvez et allez flairer au cul de l'un et de l'autre qui sent meilleur. Vous y trouverés de quoy boire et de quoy manger ; vous n'auriés qu'à ouvrir les narines , l'odeur vous montera au cerveau , cela vous confortera les hipopondrilles et l'entendement. 249. TABOUROT. Les bigarrures et touches du seigneur des Accords , auec les apophtegmes du sieur Gaulard , et les escraignes Diionnoises (par Et . Tabourot). Paris , Jean Richer, 1614 , in-12. fig. (plusieurs fois réimprimė) . La dernière édition est de Paris , 1662 , 2 part. en 1 vol. in-12. - L'une des mines les plus fécondes en jeux de mots que les faiseurs d'anas aient jamais exploitées. Parmi les quolibets plus ou moins bons qu'on doit au sieur des Accords , en voici un tout à fait d'à- propos : Chiez à vos 13 (votre aise) Et soyez à 6 (assis), 92 BIBLIOTHECA Fol est qui ne 16 (s'aise) , A vous ie le 10 (dis) . Dans tout le cours de son livre , Tabourot accorde une large place à la matière qui nous occupe. Ses contes des escraignes surtout en sont farcis , et la chose est si bien présentée que l'homme le plus sérieux aurait bien de la peine à lire ces histoires sans rire. Il y a aussi des quolibets , entre autres celuici, qui , du reste , n'appartient pas à Tabourot : Qui est le plus mauvais arbalestrier du monde? C'est le cul, parce qu'il vise aux talons et frappe au nez. (Voy. nº 233.) › . 250. TIEL EULENSPIEGEL . La vie de Tiel Ulespiegle , dont il a été fait de nombreuses éditions en différentes langues . contient diverses histoires dans lesquelles la merde joue un grand rôle. Tout le monde sait « comment Ulespiègle guérit un enfant en chiant pour lui , etc. » 251. TROIS Eoliennes , par une société de gens de lettres . Paris, 1825, in-8. 72 p. , avec une feuille de musique. Chaque éolienne se compose d'une stance qui fait de la morale ou de la politique à propos de pets et de vesses. Chaque stance est précédée de nombreuses épigraphes qui attestent la fécondité et l'érudition de l'auteur. C'est un ouvrage original et fort agréable. 252. VADE. Il aurait pu, par ses pièces poissardes , nous fournir de nombreux extraits. On peut principalement lire celles qui sont intitulées les Etrennes des ribotteurs , la Pipe cassée , et les Soirées de la Halle.. 253. Weickardus (Arnold) , Thesaur. pharmaceut. , seu tract . pract. , prescrit de brûler la substance avant de l'employer. SCATOLOGICA. 93 V. DES SCATOPHAGES. Après avoir révélé à la plupart de nos lecteurs quelques mystères pharmaceutiques qu'à coup sûr ils ignoraient, après leur avoir montré qu'il fut un temps où on pouvait dire des stercoraria : C'est dans la médecine un remède nouveau ; Il purge , réjouit , conforte le cerveau , De toute noire humeur promptement le délivre , Et qui vit sans caca n'est pas digne de vivre , nous avons dû pousser plus loin notre exhumation, et, en fouillant jusqu'aux fondements de notre bibliothèque, nous avons trouvé la matière d'un paragraphe qui complétera le tableau des bizarreries de l'esprit humain et des aberrations du goût. 9 En un mot, après avoir parlé de ceux qui en ont écrit , nous voulons dire un mot de CEUX QUI EN ONT MANGÉ ! non plus par prescription des médecins , par crainte de la maladie , de la mort , mais librement volontairement , spontanément , par goût , par réflexion !!! Ces gourmets d'un genre particulier, ces ruminants de nouvelle espèce , ces épicuriens blasés ou raffinés , s'appelaient SCATOPHAGES OU SCYBALOPHAGES . (De scybales, scybala, Exvbaλa.—Voyez dans Dioscoride, lib. 5, c. 77 , et Gorreus, Def. med. , p. 579, les diverses acceptions de ce mot . ) 94 BIBLIOTHECA L'empereur Commode était de ceux- là. « Dicitur sæpè prætiosissimis cibis humana stercora miscuisse, nec abstinuisse gustu » , dit Lampride (Vie de l'empereur Commode). Les Romains ont été nos maîtres en toutes choses. Riedlinus (Linear. medic. , an. 1697 , mens. nov. , obs. 23, p. 800) rapporte le cas d'une femme qui affirmait << nullum cibum in tota sua vita palato magis satisfecisse. » Sauvages (Nosologie méthodique) dit qu'une fille lui a avoué qu'elle avait mangé jadis avec un plaisir infini la croûte qui s'attache aux murailles des latrines. Zacutus Lusitanus a connu une demoiselle qui , ayant par hasard goûté ses excréments , en fit dans la suite sa nourriture favorite , au point qu'elle ne pouvait s'en passer sans être malade. J. B. Van Helmont ( Tractatus sextuplex , Digestio alimenti humani, § 36 , fol . 132) : « Nobilis virgun- » cula, salutis suæ avida, proprium stercus edit : pe- >> titum fuit ab illa cujus saporis esset, ac respondit >> esse fetide et aquose dulcis. » Le même raconte qu'un peintre de Bruxelles, réfugié dans une forêt , vécut pendant trois jours de ses propres excréments, et , interrogé sur leur saveur, il répondit : Sapit ut olet. Le même récite qu'un enfant qui avait fait dans son lit, craignant d'être puni, mangea sans difficulté et sans inconvénients le corps du délit . J. J. Wepffer (Dec. III , an . 2 , obs . 135 , schol . , p. 199) rapporte un fait du même genre. De même : Ehrenfrid. Hagendornius ( Obs . et hist. phys. med. , cent. 3, hist. 95) . ! SCATOLOGICA. 95 Daniel Eremita ( Descript. Helvet. oper., p. 402). P. Tollius ( Epist. itinerar. 62, p. 247) . Tob. Pfanner ( Diatrib. de Charismati , seu miracul. antiq. eccles . , c. 2) . J. Chr. Frommann (De fascinatione, lib. 3, part. 4). Il rapporte plusieurs cas. Rosinus Lentilius (Dec. II, an. 2 , obs. 150) , 2 observat. P. Borellus ( Obs. phys. med. , cent. 4, obs. 2). J. Johnstonus (Thaumatograph. admirand. homin. , c. 2, art. 2). Georg. Hannoeus (Dec. II , an. 8 , obs. 115) . Paullinus (Dec. II , an. 5) . P. Rommelius (Dec. III, an . 7 et 8, obs. 40) . Mich. Bern. Valentin ( Novell. med. log. , cas . 11) . Nous croyons nous rappeler qu'il existe des exemples du même genre dans l'ouvrage de J.-B. Cardan , intitulé : De abstinentiâ ab usu ciborum fetidorum libellus , imprimé à la suite du traité De utilitate ex adversis capienda de son père. On a connu à Paris un riche bourgeois , nommé Paparel, qui , par une étrange dépravation de goût , avalait des excréments de petits enfants. (Virey, Nouv. dict. d'hist. nat. , Deterville , t. X) . La tradition même rapporte qu'il les mangeait avec une cuiller d'or . Enfin Tavernier, déjà cité pour le singulier tabac indigène dont se servent les habitants du royaume de Boutan (1 ) , dit que la même substance, puisée à la même source , leur fournit des assaisonnements , et (1 ) Ce n'est pas le seul exemple d'un goût aussi bizarre. Bullion portait toujours une boîte d'or remplie non de tabac , mais d'excréments humains. (Voy. Dulaure , Hist. de Paris , édit. de 1825, t . VII, p . 262.) 96 BIBLIOTHECA les Tartares et les Japonais tenaient en pareille vénération la merde du grand lama et du Daïri. Les nombreux exemples qui précèdent rendent moins intéressante la question de savoir an Ezechias stercus comederit: ce ne serait qu'un mangeurde plus . Pourtant , on peut voir dans la Bible le verset 12 du chap. 4 de ce prophète : Et quasi sub cinericium hordaceum comedes illud et stercore quod egreditur de homine operies illud in oculis eorum , et les diverses interprétations données par les différents traducteurs et commentateurs . Enfin Walther Schulzius ( Ost- indianische Reise , lib. 4, c. 10) cite une tribu de l'Inde , dite Gioghi , qui ne prend aucun aliment sans y ajouter de la bouse de vache, et qui se barbouille la face et les cheveux avec cet excrément. Nous avons nous-mêmes imité ces Indiens , car Bouillon Lagrange , pharmacien à Paris , que ses confrères appelaient Bouillon le Pointu , a publié un ouvrage, intitulé la Chimie du goût , sur la fabrication des liqueurs de table , et il donne la recette d'une préparation qu'il appelle Eau de mille fleurs , qui se compose de bouse de vache infusée dans l'eau- de-vie. Du reste, il paraît qu'on se lasse de cela comme de toutes les bonnes choses , même pour les causes les plus futiles , car nous connaissons une chanson qui , si elle n'est pas imprimée , mérite de l'être , et qui dit : Je suis dégoûté de la merde Depuis que j'y ai trouvé un ch'veu. SCATOLOGICA. 97 VI DES LIVRES IMAGINAIRES. Plus d'un lecteur a été surpris , sans doute, de voir un si grand nombre d'ouvrages indiqué dans notre travail . Il faut s'étonner plutôt que ce nombre ne soit pas beaucoup plus considérable. Cela s'explique par la prévention injuste qui pèse sur ce sujet. Plusieurs excellents esprits ont conçu la pensée d'écrire sur cette matière , mais ils en ont été détournés par la crainte de voir leurs travaux mal appréciés. Quelquefois, pour sonder l'opinion , sans doute, ils ont supposé l'existence des livres qu'ils avaient l'intention de faire. Nous allons essayer de rappeler quelques uns des titres d'ouvrages imaginaires qui sont parvenus jusqu'à nous. Voici d'abord maître François Rabelais, qui trouve dans la fort magnificque librairie de Sainct- Victor : Ars honeste pettandi in societate , per M. Ortwinum. Ortwinus est devenu célèbre grâce aux Epistolæ obscurorum virorum, qui lui étaient adressées . C'était un docteur de Cologne, nommé Hardouin de Graes. Tartaretus, de modo cacandi. Le cul pelé des vefues. 7 98 BIBLIOTHECA Les pettarades des bullistes , copistes , escripteurs , abbréviateurs, référendaires et dataires , compilées par Régis. Nous supposons que ce Régis n'est pas le même que celui qui a donné , il y a quelque temps , une excellente édition allemande de Rabelais. Il n'y a probablement là qu'une de ces coïncidences qui donnent à réfléchir sur l'influence des noms. Antipericalametanaparbeugedamphicribrationes merdicantium. Cacatorium medicorum. Campi clysteriorum, per S C. (Symphorien Champier) . Le tirepet des apothicaires. Le baise-cul de chirurgie. Dans les Joyeuses recherches de la langue tolosaine, par Claude Odde , de Triors , réimprimées en 1847 , les soins de M. Gustave Brunet , on trouve cités , 18 de la réimpression : par page Un pet à quatre volumes. De stercore amanti et ejus vi. Les Lettere facete et chizibizzose, de Vincent Belando (Paris , 1585 , in - 12) , mentionnent quelques ouvrages dont nous transcrivons littéralement les titres. Pottonio d'Aquapendente , De sublimatione de stercore refinandi. Calfurnio Grumando, Epitome de usu et origine excrementorum. SCATOLOGICA. 99 Barbagrisa da Vulvazzan , page 29,000 du tome XX de son Memoriale d'esalando crepitorum. Bartoldo Busoirespo , De modo mingendi, d'utili– tate et comoditate cacandi. 11 y a une liste de livres imaginaires dans les Mémoires de l'Académie des Colporteurs (par de Caylus) , 1748 , in - 8 . Il y est question d'un mémoire sur celle question : Pourquoi les mulets d'Auvergne , qui ont le trou du cul rond , chient des crottes carrées. La bibliothèque de M. le comte Fortsas , inventée de toutes pièces par M. René Chalon , s'enorgueillissait de posséder un livre ainsi annoncé au catalogue : « 13. Les suites du plaisir, ou déconfiture du grand » roi dans les Pays-Bas. Au Ponent (Hollande) , » 1686, in- 12 , 152 p . , fig. , mar. noir, doré s. tr. » Libelle d'un cynisme dégoûtant, à l'occasion de » la fistule de Louis XIV. Une des figures représente » le derrière royal sous la forme d'un soleil entouré » de rayons , avec la fameuse devise Nec pluribus » impar. » Il nous serait facile, sans doute , de trouver d'autres titres de livres imaginaires relatifs à notre sujet ; nous pourrions consulter avec fruit les recherches de MM. H. Hænsel , G. B. et Ed. Fournier, sur les livres supposés, insérées dans le Journal de l'amateur de livres. Nous y renonçons ; nos découvertes ne serviraient qu'à nous faire regretter que ces livres n'existent pas.

BIBLIOTHECA SCATOLOGICA. 101 VII DES TORCHE- CUL. Dès l'instant où nous avons rompu la glace, brûlé nos vaisseaux , lâché le gros mot , jeté notre bonnet par dessus les moulins , il y aurait mauvaise grâce à reculer, et le seul moyen de nous faire pardonner nos torts , si torts il y a , c'est d'être coupables jusqu'au bout, c'est de nous couvrir………. de honte, de façon à ce qu'on ne voie pas notre rougeur ; c'est que les plus acharnés ne sachent plus par où nous prendre, s'il leur prenait envie de nous offrir en holocauste à la déesse Cloacine. C'est pourquoi , après avoir parlé de la matière, nous voulons dire quelques mots de l'enveloppe ; cela est d'autant plus obligatoire que c'est probablement pour elle que nous aurons travaillé. Il nous faut donc au moins mentionner les Torche- Cul ; par discrétion , nous n'en donnerons qu'un échantillon , mais si on nous pro-- voquait , nous en déroulerions plusieurs aunes. • L'origine des Torche- Cul se perd dans la nuit des temps. On lit dans le Scholiaste d'Aristophane deux vers qui prouvent , ainsi que l'a remarqué Régis , dans les notes de sa traduction allemande de Rabelais , que 102 BIBLIOTHECA l'attention s'est portée de bonne heure sur ce point. Voici ces deux vers : Τρεῖς εἰσὶν ἱκανοι πρωκτόν εκμίξαι λίθοι , Αν ὦοι τραχεῖς · ἂν δελεῖοι, τέσσαρες . Ils ont été traduits ainsi en allemand : Drei Steine gnügen dir zu wischen dran den Arss Wofern sie eckig sind : aber glatter brauche ich vier. (Trois pierres suffiront pour te torcher le cul , si elles sont raboteuses ; polies , il en faut quatre. ) A Rome, on commença à se servir de Torche-Cul lors de la décadence de l'empire tout le monde voulut en user. Ce fut , d'après Salluste (Bell. Catil. Vellej. Paterc., lib . 2) , comme une peste générale , quasi pestilentia invasit. C'était surtout alors une éponge au bout d'un bâton qui servait à cet usage , et , ainsi que le remarque Montaigne , c'est par cette raison que spongia , en latin , est un mot obscène ; mais ce moyen n'était guère usité que par le peuple ; les bourgeois du temps se servaient de laine parfumée, comme on le voit dans Martial ( II , 58, 11) . Dès la fin du Xe siècle, le luxe de cet accessoire était tellement répandu que les religieux de l'ordre de saint Benoît ne pouvaient plus s'en passer. (Annal. Bened. , sub ann. 996.) Dans le XI° siècle , non seulement il était en usage, mais le cérémonial qu'on devait suivre était tracé. Le rabbin Akiba, celui-là que ses compatriotes regardaient comme instruit par Dieu même, qui lui avait révélé des choses qu'avait ignorées Moïse , écrivait alors : Tria didici .... 3° quod Podex non dextra sed sinistra manu abstergendus est ... legis hæc arcana SCATOLOGICA. 103 sunt. (Barajetha , in Massech. Berach. , fol . 62 , ap. Lent. 10. ) Dans la vie de Léon , abbé de Nonantula , ce que dom Mabillon appelle le nécessaire des frères , quæ fratribus necessaria , est appelé, dans l'auteur original, des anitergia, ce qui répond au mot français employé par Rabelais. (Petr. Damian. , opusc. 19, c. 11. ) Villon , 2° Repue franche , s'étend avec complaisance sur les Torche- Cul . Eustorg de Beaulieu leur consacre le rondeau suivant , qui est le 66° du recueil déjà cité. (Voy. nº 173.) Du velours vault mieulx que satin Pour torcher son cul au matin . Ou au soir quand on va coucher, Mais c'est tout vng , mais qu'il soit fin . Taffetas simple , ou armoysin , Damas , camelot , chanure ou lin , N'aproche (pour vng cul moucher) Du velours . S'vng homme chie par chemin Et n'a papier ne parchemin , N'estoupe ou drap pour se torcher, Il se pourroit bien empescher S'il n'a au moins à toutefin Du velours, Rabelais s'est occupé de l'invention des TorcheCul au ch. 13 du liv . I° , et Piron s'en est servi pour aiguiser la pointe d'une excellente épigramme contre les Beaunois . (Voy. n° 229.) Pour compléter la toilette , et comme mesure de propreté , nous mentionnerons un seul ouvrage relatif aux clystères : il mérite bien cette exception . Mémoire pour Etiennette Boyau (nom réel mais heureux pour une femme qui clystérisait) , femme de Louis le Large , tisserand , demeurant à Troyes , la- 104 BIBLIOTHECA dite Etiennette Boyau , garde- malade, connue plus généralement sous le nom de Tiennette , demanderesse , Contre maître François Bourgeois , chanoine de l'insigne église collégiale et papale de S. - Urbain-deTroyes, défendeur. Avec unefigure appropriée au sujet . Ce mémoire plaisant est de l'ingénieux collaborateur de l'Académie de Troyes , de Grosley ; il est inséré dans les Causes amusantes et connues, in- 12 . , Berlin, 1769 , p. 66 à 77. ( Ce recueil a un second volume publié en 1770 ; il a été formé et publié par ROBERT ETIENNE. ) Il s'agit d'une réclamation de 150 livres pour 2190 lavements mis en place, en fournissant la seringue et le canon ; le consommateur, qui en prenait quelquefois six parjour, prétendait qu'ils devaient être beaucoup moins chers en gros qu'en détail . Où l'ingratitude va- t-elle se nicher ( 1) ! (1 ) La pauvre Tiennette était pourtant bien modeste en cotant chaque coup de piston à moins de sept centimes ; elle se donnait au dessous du cours car les deux pièces suivantes prouvent que le prix courant d'un lavement était de 15 sols à 3 livres , en admettant qu'il s'agisse seulement ici de petits écus. Boileau , qui n'a pas dédaigné de rimer pour son apothicaire , O merveilleux apothicaire , De toi je veux prendre un clystère ; M'en dut-il couler UN ÉCU , Je n'en plaindrai pas la dépense : Tu vas me montrer ta science Et je vais te montrer le c.. lui dit : Un autre poète, à qui un apothicaire demandait une épitaphe , lui fit cet impromptu : Ci gît qui pour un quart d'écu S'agenouillait devant un cu. A la vérité , ces prix étaient ceux de París , et non ceux de la province. Peut-être cette denrée payait- elle un droit dans la capitale. SCATOLOGICA. 105 VIII MEMENTO SCATOPAREMIOLOGIQUE, Catalogue de Sentences, Proverbes, Dictons, Locutions, Expressions , émanés des lettres K. P. Q. Peut-être devrions-nous commencer cette énumération proverbiale par une sentence pleine de sagesse et de bon goût : Les paroles ne puent pas. Stercus cuique suum bene olet. Plus on remue la merde, plus elle pue. On nepeut pas chier au goût de tout le monde. Aux cochons la merde ne puepas. On en prend plus avec le nez qu'avec une pelle. .... de merde. Au figuré, pour exprimer le mépris : - Voilà de beaux rameurs de merde! (SCARRON. ) Merde à votre gorge, marchandde Paris. Voyez, sur cette singulière imprécation du duc de Savoie, les Illustres proverbes. Rêver de merde , cela porte bonheur. 106 BIBLIOTHECA « Bon! voilà ma boule qui roule dans la merde, dit un joueur de cochonnet, cela me portera bonheur. » Il y a de la merde au bâton , ou au bout du bâton, se dit d'une affaire dans laquelle il y a quelque chose de honteux . Robe d'argent brodée de merde. C'est un excellent livre accompagné d'un mauvais commentaire. Il est bon à vendre une vache foireuse , se dit d'un homme qui dit sérieusement des choses plaisantes . Il fait des yeux comme un chat qui foire dans la braise. Les Espagnols appellent un mignard petit foireux (cagaduello). Un hommedit d'un autre qui l'a trompé : Il a chié dans ma malle. Quelques uns ajoutent : Jusqu'au cadenas. dre Serrer les fesses quand on a chié au lit , c'est prentrop tard ses précautions. Aimer quelqu'un comme une bonne envie de chier. Il m'aime comme un clou à son cul. Il est gravé dans mon cœur comme mon cul dans ma culotte. Faire une révérence à cul ouvert. On dit d'un homme auquel on espère survivre : Je chierai sur sa fosse. Napoléon disait de certains hommes de sa cour, à la fois élégants et méprisables : C'est de la merde dans un bas de soie. Chier sur la besogne, c'est ne rien faire qui vaille. Quand on est riche , on dîne deux fois , l'une de viande et l'autre de merde. D'un homme sans importance, on dit qu'il parle comme un cul. C'est dans ce sens que Montaigne cite un passage de Sénèque, rapportant que Démétrius , . SCATOLOGICA. 107 philosophe cynique du temps de Néron , disait plaisamment de la voix du peuple qu'il ne faisait non plus de cas de celle qui lui sortait par en haut que de celle qui lui sortait par en bas : « Eleganter Deme- >> trius noster solet dicere eodem loco sibi esse voces >> imperitorum quo ventre redditos crepitus : Quid >> enim , inquit , mea refert sursum isti , an deorsum, » sonent. » (Senec. Epist. 9, sub fine. ) Le même Sénèque dit encore en parlant de la fragilité de l'homme : « Non ad ictum tantum exagita- » mur, sed ad crepitum. » (Epist. 74.) D'un homme qui possède des champs , on dit que c'est un cul terreux, (Avere il culo terroso .) Glorieux ou hardi comme un pet. Il lupo non caca agnelli. Pour dire que d'une mauvaise affaire il n'en sort pas une bonne. On dit d'un homme qui n'a pas long- temps à vivre Il a chie plus de la moitié de sa merde. D'un homme qui a échappé à une grave maladie, on dit qu'il a fait un pet à la mort. Les Italiens disent : Fare il peto al lupo. Faire un pet à la lune , c'est faire de mauvaises affaires. Toute femme qui pette n'a pas la mort au cul. Faire des soupirs gros comme des pets de vache. D'un homme mort on dit : Il ne pètera plus. Péter, c'est ouvrir sa tabatière, ou encore : lâcher une tubéreuse Pour vivre sain et longuement, Il faut donner à son cul vent. D'un homme dur à la desserre , on dit qu'on tirerait plutôt un pet d'un âne mort. On dit du même : Il me laissera son cul pourfaire un sifflet , ou 3 108 BIBLIOTHECA Il me laissera la peau de son cul pour me faire un masque. D'une chose qu'on méprise, on dit qu'elle ne vaut pas le pet d'un âne mort, ou le pet d'une p.... Pet à vingt ongles , c'est l'enfant dont une fille accouche. C'est un pet de maçon , le mortier est au bout. C'est un pet de boulanger, la pâte le suit. S'ilpleut de ce vent , gare la merde ! Péter comme un roussin, ou comme une vieille bourrique. On dit généralement et proverbialement : Pète qui apeur. Nous croyons que ce dicton vient d'une observation d'histoire naturelle . Il existe un genre d'insecte du nom de brachyn , dont deux espèces , le brachyn pétard (crepitans) et le brachyn pistolet (sclopeta) ont un singulier moyen de défense : lorsqu'ils se croient en danger, ils laissent échapper de leur corps un gaz qui fait explosion et s'accompagne d'une vapeur blanche et acide. Souvent même les insectes de même genre, qui sont voisins , répondent à ce bruit , et on entend de tous côtés les décharges de ces petits volcans. Vesser comme un daim. On dit à un homme qui pète : Il y a un cochon dans votre culotte , je l'entends grogner. D'un homme qui fait beaucoup de vents , on dit qu'il a mangé des œufs de fourmis. Chantez à l'âne, il vous fera des pets . Péter plus haut que le cul , prendre des airs au dessus de sa condition . Dies dem Quitten in den Bart , disent les Allemands quand ils pètent ; ce qui veut dire : Voilà pour la barbe de celui qui ne doit rien. SCATOLOGICA. 109 Wer an Drohungen stirbt , muss mit Fürtzen begraben werden (celui qui meurt de menaces doit être enterré avec des pets) . Qui le premier le sent , du cul lui descend. Péter à la sourdine, être dissimulė . Dans le même cas , on dit : Qui parle en arrière , parle à mon cul. Les Grecs disaient ẞržávτi пoрdñs , tussis pro crepitus , par allusion à la toux bruyante et volontaire de ceux qui veulent dissimuler un pet . Mieux vaut péter en compagnie que crever tout seul. Se sauver comme un péteux. On l'a chassé comme un péleur d'église . D'un homme logé haut, on dit : Il entend les anges péter. Mingere cum bomhis res est gratissima lumbis. Pisser sans péter, c'est aller à Dieppe sans voir la mer. Faire péter la goule , bavarder, discourir. Il faut que la goule du juge en pète , se dit à propos d'une affaire qui ne peut s'arranger. D'un douillet on dit qu'il crie pour la moindre vesse . » Le trou de bise , le cul . Rabelais a dit : « Parce qu'il est continuellement éventé des vents du trou » de bise. » (L. 1.) On dit d'un sot qui par hasard a dit un bon mot : C'est un vesseur qui a pété. (Proverbe russe. ) On emploie le mot œil pour le trou du cul: « Un jeune homme qui venait la lance en arrêt pour lui » crever l'œil . » D'Ablancourt, Dial . de Lucien , 2. p. 110 BIBLIOTHECA Une vieille un jour confessoit Ses offenses à frère Jean , Et cette vieille ne cessoit De vessir de crainte et d'ahan. Le pauvre frère disoit : « Bran ! >> Vertu sans bieu ! voici merveille ! » Dépêchez-vous. » Lors dit la vieille : << Conseillez-moi , mon père en Dieu. » <<< Parbieu ! dit-il , je te conseille » D'aller vessir en autre lieu. » Ménagiana, t. I , p. 9. Aller au grenier sans chandelle et prendre de la vesse pour du foin, c'est vesser. Problème : Les pigeons mangent des vesces Et ne font pas d'z haricots. Quand moi j'mange d'z haricots , Pourquoi donc qu'j' fais des vesses ? Merde se dit quelquefois : Son de farine , boue de blé. On l'a aussi appelée de la plus fine : Et dit-on que de la plus fine Son brun visage fut lavė. (Cab. Sat.) Sentir son cas merdeux , c'est être dans son tort. Surtout, vive l'amour, et bran pour les sergents ! Bran de vous! Terme de mépris. Adieu vous dy, maistre Clément Bran de vous et de vos clystères. Toujours truie songe bran. Truie aime mieux bran que roses. Le porc a tout bon , fors la merde. On ne chie pas sans bran . SCATOLOGICA. 111 On dit encore de nos jours , comme on disait au XVI° siècle : Chier des yeux, pour pleurer. « Pleurez donc, et chiez bien des yeux , vous en pisserez » moins est- il dit dans le Moyen de parvenir. On dit d'un homme actif: Il y va du cul et de la tête. D'un homme qui agit mollement : Il n'y va que d'une fesse. D'un homme qui a la foire , on dit qu'il a perdu la clé. De celui qui y est sujet , on dit qu'il a le bazar (foire perpétuelle) , ou encore qu'il foire comme un geai. Pour : aller aux latrines , aux privés , aux lieux , aux aisances, aux commodités, etc. , etc. , on dit : Aller où le roi va à pied. -Aller où on ne peut envoyer personne à sa place. Faire son grand tour. — Lâcher l'aiguillette . L'Espagnol dit : Andar del cuerpo. - Faire son cas, ses besoins, ses nécessités , aller à ses nécessités , elc. -Se vider de ce qui ne peut sortir par la transpiration. Chier de peur. Chier du musc , sentir mauvais. On dit d'un homme qui vient de chier : Il agagné cinq sous (c'est ce qu'on donne pour vider un cochon). Faire une omelette sans beurre dans sa culotte, c'est y chier. Chargé à cul, se dit d'une voiture dont la charge est en arrière, ou d'un homme qui a besoin d'aller. Quand les sergents du guet menaient un homme 112 BIBLIOTHECA prisonnier, on disait : Ils le tiennent au cul et aux chausses. D'une femme vaniteuse on dit : C'est une vesse . (Duez) . D'un homme simple on dit qu'il a l'esprit où les poules ont l'œuf. du On dit d'un homme méprisable : C'est la chiasse genre humain. Des mauvaises raisons on dit que ce sont des merderies. De même on dit : Merdaille , pour exprimer le mépris. On nomme un usurier un fesse- Mathieu (Molière) . Voyez , sur l'origine curieuse de cette locution , les Illustres proverbes. On dit dans le même sens : Un fesse- maille. D'un avare on dit : Pour unpeu il mangerait sa merde. D'un homme qui a fait quelque sottise, on dit : Il s'en est donné pour tant dans les fesses . A un homme ennuyeux , on dit : Parle à mon cul, ma tête est malade. On dit aussi Tu me fais chier en remontant. Etre entre deux selles le cul par terre. ( Havere il culo su due scanni. ) Le cul tout nu et les manches de même, se dit d'un homme peu vêtu. Il est à cul, pour dire, sans ressources. Il n'y a pas à tortiller du cul. On dit à un maladroit : Mon âne est plus adroit que toi, car il a le trou du cul rond, et il chie des crottes carrées. On le dit aussi des mulets d'Auvergne. Voy. aux Livres imaginaires. Cul-de-jatte, se dit d'un homme estropié. SCATOLOGICA. 113 Cul-de-plomb, se dit d'un homme lourd , ou d'un homme assidu au travail . On dit d'un homme lent : C'est un dort- en- chiant. Dans le même cas , on dit qu'il couve son caca. On dit encore qu'un homme a mangé de la filasse , et qu'il chie de la corde. D'un homme constipé on dit qu'il a mangé des carottes. D'un homme triste on dit qu'il a un visage de constipé, ou une mine foireuse. D'un homme qui va vite , on dit qu'il a le feu au derrière. La tête aemporté le cul, quand on tombe d'une fenêtre. Aun homme sujet aux migraines , on dit : Recommande ta tête à ton cul ( tiens-toi le ventre libre) . Aun homme qui se plaint du mal de tête , on dit : C'est bien loin du cul quand la bête est longue. On disait d'un homme condamné à être pendu ce que Villon a dit de lui - même dans son épitaphe : Or d'une corde d'une toise Saura mon col que mon cul poise. On dit d'un poltron : Il a montré le cul. Couper la robe au cul , expression outrageante. C'était le traitement qu'on faisait subir aux femmes de mauvaise vie. D'un homme qui marche mal, on dit qu'il a le cul rompu. D'un étourdi , on dit : Il prendra bientôt un derrière pour une tasse . ses. On dit de même : Prendre son cul pour ses chaus8 114 BIBLIOTHECA On dit d'un miteux : Ses yeux font la cire, et son derrière l'encens . Ou : Il a la larme à l'œil et la crotte au cul. D'un homme qui a l'haleine mauvaise on dit qu'il a une chaise percée dans l'estomac , ou qu'il est contrefait, qu'il a le cul dans la bouche. On dit d'un grondeur : Il s'est levé le cul devant. D'un homme hargneux : C'est un bâton merdeux , on ne sait par où le prendre. D'un joueur : Il perdrait son cul s'il ne tenait. On dit d'une ouvrière qui tire l'aiguille pour vivre : Elle pousse le cul pour avoir la pointe. D'une mauvaise raison , on dit qu'elle n'a ni cul ni tête. Etre poussé à bout, se dit : En avoir dans le cul, ou plein le cul. Se tirer d'une mauvaise affaire, c'est tirer son cul de la presse. Baiser le cul de la vieille , perdre une partie sans faire un point. Mourir au cul de la princesse, c'est échouer au port. Mettre de cul (Rabelais), pour surpasser. Mettre à cul , dans l'impossibilité de reculer. Crottéjusqu'au cul. Donner du pied au cul. Avoirquelqu'un dans le cul, en être las. Couper cul, quitter le jeu. Brûler le cul, se retirer sans mot dire. A cul levé, quand celui qui perd quitte la partie. Faire une chose à écorche-cul, faire une chose à regret. x Le nez est un passe-partout à cul. (Vadé , Soirées de la halle. SCATOLOGICA. 115 Arrêter quelqu'un sur cul, l'arrêter court. Faire le cul de poule, faire la moue. Mangeur de culs de poules . Sobriquet usité entre les soldats. Cul rouge, nom injurieux donné par les jeunes soldats aux vieux invalides qui se mêlent à leurs jeux. Baiser le cul à quelqu'un, faire des bassesses. Si l'empereur faisait un pet Geoffroy dirait qu'il sent la rose, Et le Sénat aspirerait A l'honneur de prouver la chose. On dit d'un homme dupé : On lui a fait baiser les deux sœurs (les fesses). On dit d'une femme qui a les hanches larges qu'elle est renforcée sur la culasse. Aller au devant par derrière , c'est employer des détours. S'en torcher le derrière , expression de mépris.. S'en battre les fesses , estimer peu. On dit d'un homme qui renonce à sa profession qu'il a chié sur son métier. Chier dans son bonnet et se le mettre sur la tête équivaut à Crachez en l'air, et cela vous retombe sur le nez. On dit d'un homme à cheval qu'il a le cul sur la selle. Se dit aussi d'un homme à son aise.. D'un homme malingre on dit qu'il a toujours au derrière quelque paille qui l'étrangle . On dit d'un homme qui a réparé une faute avec de l'argent : Il s'est sauvé par le cul de sa bourse. On dit d'un postérieur volumineux que c'est un cul de ménage. 116 BIBLIOTHECA On dit d'une face large : Visage gros comme le cul d'un pauvre homme. Noir comme le cul à Pilate , ou comme le cul de la poële. La dame blanche a le cul noir. Terme de jeu d'échecs. Laid comme un cul. On dit d'un laquais enrichi : C'est un ci-devant derrière . Assis sur son cul comme un singe, D'un homme mal vêtu on dit qu'on lui voit le cul. Mal est caché à qui le cul appert. D'une coterie on dit : Ils se tiennent tous par le cul comme des hannetons . De deux hommes qui vont toujours ensemble on dit : Ce n'est qu'un cul et une chemise. D'un imbécile on dit : Il est béte comme la chemise qui baise son cul. Seservir de la chemise d'autrui pour lui torcher le cul, c'est être libéral aux dépens de celui qu'on oblige. Hausser le cul , se dit d'un bon buveur qui vide souvent son verre . D'un petit homme on dit : C'est un bas du cul, ou un bout de cul. On dit encore : Il a six pouces de jambes et le cul tout de suite , ou bien : Il est né à l'ile de Cuba (Cul- bas) . D'un homme pauvre : Il n'a que le cul. On appelle cul plat un personnage de peu d'importance. Tirer le cul en arrière , faire quelque chose de mauvaise grâce. Tortiller du cul, pour une femme qui a des prétentions ; souvent aussi on le dit pour hésiter. Tortiller le derrière, cela fait chier rondement. SCATOLOGICA. 117 Cul surpointe (Montaigne) , sens dessus dessous. On trouve dans le Dictionnaire de Cotgrave cul sur pointe , cul sur tête , deux expressions synonimes rendues par l'expression anglaise topsy turvy , laquelle répond exactement à notre sens dessus dessous. Les enfants ont un jeu d'épingles qu'ils appellent Cul contre pointe . Buter du cul, c'est la même chose que culbuter. Les Flamands nomment cul tourniaut le jeu que nos enfants appellent culbute. Lever le cul, se sauver, s'enfuir. Gratter son cul au soleil, souffrir avec patience. Qui ne châtie culot ne châtie culasse, pour : Il faut corriger les enfants tant qu'ils sont jeunes. D'un homme qui a éprouvé une déconfiture on dit qu'il a été à la foire aux nez. L'Italien dit : Non trovi culo da tuo naso , d'un homme qui n'effraie personne avec ses bravades. Dans le mêmecas, on dit à un homme qui menace : Queferas-tu ? Tu me feras porter le cul derrière , ou encore : Tu me mettras le nez au cul pour m'étrangler. D'un homme qui a peur les Italiens disent que les fesses lui font taftaf (il culo gli fa lape, lape) . Nous disons , nous , qu'il a chaud aux fesses. A molpasteur le loup chie laine (mange les moutons). Tandis que le loup chie la brebis s'enfuit , ou encore : Tandis que le chien pisse le loup fuit , pour dire que l'occasion favorable s'échappe facilement. Péter oufoirer dans la main , se dit d'un homme sur lequel on comptait et qui manque à sa parole. 118 BIBLIOTHECA On dit familièrement d'unbon compagnon que c'est une fesse tondue. Il culo alla ortica ! Je te connais , méchante herbe, je ne suis pas dupe. Surprendre, attraper un homme qui se cache, c'est le prendre aux fesses. Dar del culo nella pietra , faire cession , parce que l'on donnait du cul sur une pierre. Un homme amoureux des servantes est un fessechambrière. On dit d'un écrivailleur que c'est une fesse- cahier. Un grand mangeur s'appelle fesse-pain ou fessemiche. 3 Un grand buveur est un fesse-pinte. D'un homme bien portant qui se plaint qu'il ne peut manger, on dit : Il mange peu , mais il chie prou , ou bien : Il mange comme un oiseau et chie comme un limousin ; ou encore : Il mange comme un poussin et chie comme un roussin. On dit dans le patois du Midi que les meilleures choses que l'on mange ne sont que de l'arribe aou quiou (arrive- au- cul) . On dit en patois : Lous estrouns de cans soun pas de les miques (petits pains). Hai mangiato merda di civetta, se dit d'un homme qui ne sait rien taire . D'un mauvais buveur on dit : Une vesse de vigneron le grise. D'un prêtre qui lit précipitamment son bréviaire : Ilfesse son bréviaire. S'enivrer se dit : Fesser ses poules. Frapper sur le cul, c'est battre le boulanger. Dans le même cas on dit : Frapper à la huche, au buffet. Donner sur le cul, pour fouetter. SCATOLOGICA. 119 Fesser le gigot, c'est en manger souvent à son ordinaire. Quante merde dit l'Italien pour : que que d'embarras ! Bredi , breda, bredi , breda , Le cul deçà , le nez delà. (Poisson. ) de façons ! D'un homme qui donne une grande importance à de petites choses on dit qu'il fait d'un étron un pain de sucre. Qu'on me fesse si..., manière d'affirmer. On dit que ceux qui ont du cœur mangent de la merde, pour exprimer qu'on abuse de ceux qui ont de la loyauté. Montrer son cul pour un sou et brûler pour six liards de chandelle , se dit des gens qui font de fausses spéculations. Un proverbe italien dit dans le même cas : Ha tolto da confettar stronzi. On dit : Briller comme un étron dans une lanterne. Quand il fait froid , on dit : Il fait chaud ce matin, les étrons fument. On dit à propos d'étrons : Tout ce qui fume ne brûle pas. Etron volant , stronzo in un foglio di carta gittato dalla finestra , dit Duez. Nous recommandons le procédé aux délicats qui craindraient de se refroidir. On demande la différence qui existe entre un champ de bataille et un omnibus ? C'est que sur le champ de bataille il y a vainqueurs et vaincus ( 20 cœurs et 20 culs) , et que dans l'omnibus il n'y en a que seize de chaque. 120 BIBLIOTHECA On dit que le houx est le bois le plus noble, parce qu'on ne s'est jamais torché avec ses feuilles . Au plus élevé trône du monde si ne sommes assis que sur notre cul (Montaigne) . L'uniformité du sublime dégoûte. On ne doit pas couvrir son cul de diamants comme sa tète (Voltaire) . Dans les manuscrits de la Bibliothèque nationale , ancien fonds nº 7218 , on trouve, sous le titre de l'Apostoile, une liste de locutions, proverbes et dictons populaires aux XIIIe et XIV siècles , reproduits par Crapelet en 1831. Nous y avons rencontré quelques expressions qui nous appartiennent. Aux dictons de Normandie on cite les culs tors de Brionne (probablement à cause du travail des manufactures). Les foireux de Conches p. 49) . Page 122 , on cite les culs d'Angleterre , variante du Dict despays joyeux, pièce imprimée en caractères gothiques au commencement du XVIe siècle , qui dit : Les gros culs sont en Portugal. A la fin de l'Apostoile on trouve une espèce de mercuriale qui ne manque ni de concision ni de justesse . En voici deux sentences : Li quaresme cunchie (gâte) l'an Et la menoison ( la foire) les braies. Le cul , en patois du Midi , se disait cuou , témoin ce proverbe : A cuou pounchut las brayos li toumboun (à un cul pointu les culottes lui tombent) . SCATOLOGICA . 121 IX GLOSSAIRE. Dans un sens figuré, on a employé fréquemment les mots qui nous occupent , et il est de notre devoir de recueillir ces locutions naïves , quelquefois énergiques , qui vont se perdant chaque jour. C'est un article de vocabulaire qui n'avait pas encore été composé en son entier. On pourrait intituler ce lexique de la matière, Glossarium scatologicum . Cul-de- sac , impasse. Cul de la courcelle, pour le fond d'une petite cour. Cul d'artichaut, pour le porte-feuille . Cul d'aiguille , pour la tête ou le chas. Cul clos ou culot, pour le dernier né d'une famille , le dernier reçu d'une compagnie , le dernier pondu d'une couvée. L'entonnoir d'une chaudière, un ornement d'architecture , une partie de la bombe d'artillerie , ce qui reste dans un creuset , s'appellent également culot. Un paysan riche est un cul terreux. Cul-pelé , quadrupède carnivore d'Amérique , de l'espèce du chien . 122 BIBLIOTHECA · Cul-d'âne , pour une espèce de poisson , de même pour un zoophite , l'ortie de mer. Cul-rouge ou cul- rosso s'applique au rossignol de muraille. Cul-blanc , on motteux , espèce de fauvette ; le même nom est aussi donné à la guignette et à la bécassine (cul bianco des Italiens) . Cul-rousset , c'est le bruant du Canada. Cul-d'or, merle d'Amérique. Cul- roux , espèce de fauvette. Foireuse , nom vulgaire du rouge - gorge dans le département de la Somme. Cul-luisant , c'est le ver luisant femelle, ou lampyre. Cul-vert , espèce de singe. Cul-peu , espèce de chien . Cul-water, l'oiseau qu'on appelle bec- en - ciseau. Cul jaune, nom d'oiseau , s'applique au cassique du Brésil , au cassique huppé et à d'autres. Crepitus lupi, vesse de loup , c'est le lycoperdon , espèce de champignon. Sterculia , genre de plantes de la famille des malvacées , ainsi nommée peut-être par allusion au dieu Sterculius , à cause de la fétidité de l'odeur des fleurs de deux de ses espèces. Cul- noué, sorte de pommes à cidre. Cul- tout- nu, c'est le colchique d'automne. Cul-de-chaudron , nom vulgaire du néflier américain ou de l'amélanchier. Cul-de-chien, se dit de plusieurs fruits , et en particulier de celui de l'arbre qui précède. Cul-de- mulet, nom vulgaire d'une variété de figue. Cul- rage, nom vulgaire de la renouée , poivre d'eau. SCATOLOGICA. 123 Cult , herbe aux perles. Le pet- du diable est le fruit du hura crepitans , noyer d'Amérique , qui fait explosion à la chaleur. Le pet- d'âne est le nom vulgaire de l'onopordum, acanthium.

On mange à Florence une espèce de champignon

du genre lycoperdon qu'on nomme la vesse - à-frire. Vesse ou vesce noire ou ers , sorte de lentille. Les Languedociens nomment vesseron la grande gesse (lathyrus latifolius ) On appelle rose foireuse ou cochonnière la rose des haies , rosa canina ; et pour continuer la métaphore on nomme gratte-cul le fruit qui lui succède. On appelle foirolle ou foirande la mercuriale , plante que les paysans emploient pour se purger. Cull, un des noms anglais d'une espèce de poisson nommé chabot. Cul-de-singe , nom vulgaire d'un coquillage du genre pourpre. Merde de chien, c'est un médicament peu usité , mais qui n'est pas abandonné entièrement ; c'est l'album græcum , cynocoprus , spondium græcorum; par opposition on a appelé album nigrum les crottes de souris et de rats , jadis employées comme purgatif par les médecins stercoraires . Merde du diable , stercus diaboli, c'est l'assa fœtida, espèce de gomme. Merde de lézard , stercus lacerti , c'est le cordilea, excrément du stellion du Levant , employé comme cosmétique. Merde de cormoran , nom donné par les pêcheurs à des substances desséchées et dures qui semblent être des varechs. On donne encore le nom de merde : à une marne 124 BIBLIOTHECA bitumineuse , - à un alcyon dont la forme se rapproche de la fiente d'un oiseau. Fourmi merdicole , qui construit son nid avec des excréments de cheval. Criocère merdigère , dont la larve se couvre de ses propres excréments pour se mettre à l'abri de tout danger. Merde d'oie , cobalt arseniaté , argentifère . Merde à Marie Gaillard ou du prince d'Orange , c'est la mélasse. On nomme merde de fer les scories , les battitures de fer. Foire , grand marché public à époques fixes. On dit la fesse ( 1 ) d'un gigot. Etron de Suisse , pétard , pièces d'artifice . Cul-de-lampe , fleuron d'imprimerie ; ornement d'architecture qui pend de la voûte, qui supporte quelque objet ; nom marchand de coquillages du genre sabot. Cul-rouge , bateau de pêcheur. Cul-de-port, terme de marine , noeud au bout d'une corde. Cul de vaisseau , l'arrière d'un vaisseau, la poupe. Mettre cul au vent , mettre vent en poupe. Cul de chaland , espèce de bateau . Cul rond , grand bateau de pêcheur en forme de gondole. Ce bâtiment est sur cul, son arrière est trop enfoncé dans l'eau . (1 ) Nous avons dans les proverbes rapporté l'expression de fesse -pinte pour ivrogne ; nous aurions pu citer un livre extrêmement rare où elle se trouve : Bringuenarilles , cousin germain de Fessepinte. Rouen , Dugort, 1541, in-16. C'est la facétie des merveilleuses navigations de Panurge. SCATOLOGICA. 125 Cul d'une charrette , de tonneau , de panier , de boisseau , de filet , de verre , de bouteille , de chaudron , de poêle , etc. Cul-de-bassin , cul-plat , parties du mors du cheval. Cul-bas , jeu de cartes . Cul- blanc , se dit de merciers ambulants qui portent leur marchandise sur le dos. Cul, se dit d'un bourrelet dont se servaient les femmes pour se donner de la tournure ; en province et à l'étranger, quand on voit une femme qui s'est ainsi artificiellement grossi les hanches on dit : C'est un cul de Paris . Cul debasse-fosse, cachot souterrain ; Molière a dit: Un cul de couvent. Cul-de-four, voûte sphérique. Cul de chaudron , terme de fortification , le fond arrondi d'une mine. Cul-de-poule , en médecine vétérinaire se dit de certains ulcères à bords renversés. Cul-de-verre , dans la même science , désigne un brouillard verdàtre au fond de l'oeil d'un cheval. Une chemise s'appelle un garde-cul. Pet de nonne , se dit d'une espèce de pâtisserie. Pet-en-gueule , sorte de jeu mentionné par Rabelais et nommé en Languedoc les quatre pipots ou les quatre tonneaux . Pet-en-l'air, sorte de vêtement. Chie-en- lit , mascarade de bas étage . Merde d'oie , couleur entre le vert et le jaune. On appelle caca la merde d'enfant , et , par extension , cacade l'insuccès d'une folle entreprise. Pendant l'enfance du roi de Rome , les dames ad- 126 BIBLIOTHECA optèrent une couleur dite caca-de- Rome; sous la royauté on avait la couleur caca- Dauphin ( 1 ). fin. Par ironie un méchant médecin est appelé merdeSans nous éloigner trop de notre sujet , nous pou vons rappeler qu'on disait autrefois des apothicaires qu'ils étaient des huissiers ou des mousquetaires à genoux ; et des seringues, que ce sont des pipes à cul, des escopettes d'Hippocrate. (Voy. le mot Ponant. ) Les Espagnols appellent l'anus , l'œil , ojo , et , plaisamment , l'oeil sans prunelle , ojo sin niña. On a employé le mot visage pour exprimer le cul. Voiture a dit : Ce visage gracieux Qui peut faire pâlir le nôtre Contre moi n'ayant point d'appas , Vous m'en avez fait voir un autre Duquel je ne me gardais pas. On a , dans le même sens , employé l'expression ponant : Que le trou de son ponant Te serve de tabatière. (Vadé , Soirées de la halle . ) Les Huguenots appelaient le maréchal Saint-André arquebusier de ponant. On a donné aussi ce nom aux apothicaires. > } Le cul s'appelle encore lunettes dans le Parnasse satyrique ; dans les Pièces comiques , la même partie se dit gouttière de la panse : (1) Et sous la Restauration P.-L. Courrier écrivait , peut être en pensant à ces pauvretés : « Nous sommes le plus valet de tous les peuples. >» SCATOLOGICA. 127 Faisant très humble révérence A la gouttière de la panse. Dans le Parnasse des muses , le cul est appelé la canonnière. Pont levis du cul : ce sont les chausses. (Rabelais , liv. I.) On appeloit à Paris pousse- cul , chasse- coquin ou archers de l'ecuelle des gens armés chargés d'arrêter les mendiants. On a donné à Jupiter le surnom de foudripétant : De Ganimède qu'aimait tant Le Dieu du ciel Foudripétant. (Scarron , Virg. trav . , liv . 5.) La foire, en vieux langage, se disait : menoison ( 1 ) , menison , menisoun. Les historiens de saint Louis appellent ainsi la dyssenterie qui frappa son armée. Borel croit qu'il faut lire meroison, de mæror. Merde autrefois se disait Bran , bren , brenie ; on appelait, et on appelle encore ainsi dans le midi de la France , un résidu quelconque , le son de la mouture, etc.; par extension, on a fait brenage, brenaige, pour une redevance en son que les vassaux devaient aux seigneurs. Bran de Judas , en espagnol peca , taches de rousseur qui viennent au visage ou aux mains. De bran, on a fait breneux , embrené ; en espagnol , cagado; en italien , merdoso , feccioso. Embrener quelqu'un , au figuré , c'est l'engager dans une mauvaise affaire. Breneusité, embrenement ; en italien , smerdamen- (1 ) Ce mot ne se trouve pas dans Roquefort. 128 BIBLIOTHECA to; en latin , illitus ; embrener, merdare , immerdare. Les Italiens ont ce proverbe au sujet d'un homme peu libéral et exigeant : Pour trois sols breneux qu'il paie! Per tre soldi fecciosi ch'esso da ! On a dit en vieux français chioire c'est l'espagnol cagatorio. pour latrine ; Dans le vieux langage , cunchier, conchier, cauchier, cuncier, concier, conchoier, qui signifiait salir, s'est dit pour chier, coinquinare , d'où on a fait conchière, pour sale , dégoûtant , et conchieure, conchiment, pour ordure, coinquinatio. POST-FACE. Nous terminons ici notre tâche , et le lecteur voudra bien croire que nous avons mis tous nos soins à nous restreindre, bien loin de chercher à nous étendre. Nous avons volontairement dédaigné les sujets les plus intéressants : car il fallait se borner, opportet INSANIRE ad sobrietatem . C'est ainsi que nous avons négligé les ana , riche mine que nous conseillons à d'autres d'explorer ( 1 ) . Nous n'avons pas voulu attaquer l'iconographie scatologique , qui nous aurait entraînés bien au delà des bornes qui nous étaient prescrites (2 ) . Nous n'avons fait que mentionner les aniterges , qui constituent les AUTOGRAPHES du sujet ; nous les laissons aux spéciaux. Nous n'avons qu'effleuré les LATRINES , vaste sujet dont nous aurions aimé à sonder les profondeurs . Nous avons rejeté un chapitre mielleux sur les CLYSTÈRES , dans l'espoir que (1 ) Le chapitre des anecdotes scatologiques est si riche que nous n'avons pas osé l'aborder ; pourtant nous en glisserons une ici , parce que nous la croyons peu connue. Virgile parle dans l'Enéide de la métamorphose de Chalybe , vieille prêtresse de Junon , dont la furie Alecto prit la forme pour inspirer à Turnus le désir de la guerre. L'abbé Desfontaines rapporte à ce sujet une plaisante bévue d'un traducteur qui rendit ce passage : Fit Chalybe Junonis anus , par : Le derrière de Junon est fait d'acier. (2) Il nous en a coûté cependant d'omettre quelques unes de ces images, 9 130 POST-FACE. car puisqu'un apothicaire a composé des Mémoires sur la guerre d'Espagne , il s'en trouvera un pour composer un plaidoyer qu'on pourrait dire pro domo sua. Nous avons à grand regret laissé de côté les chansons , qui nous ont effrayés par leur nombre , nous ne voulions pas composer une Encyclopédie scatologique. Enfin nous aurions pu classer sous un numéro CES VOYAGES DANS LES PAYS-BAS , 4 vol. infol. , qu'on pose toujours sur les plats , et qui sont l'itinéraire indispensable des personnes qui veulent aller.... Certes dans ces livres , dans lesquels on ne regarde que d'un œil , et sans avoir besoin de savoir lire, IL Y EN A ; mais le lecteur a pu sentir que nous étions ennemis du style propre , et que notre volonté a été de rester toujours dans le style figuré. et nous sentions que nous étions injustes, puisqu'elles contiennent du texte ; par acquit de conscience , nous en citerons quelques exemples : Une lettre in-4. gravée : « Votre ami Baise-Cul vous envoye cette lettre » pour vous souhaiter une année abondante d'étrons et une bonne santé. » Signé : SENS-VESSES. « Le 8 du mois de flaire, dans l'année de sentiment. » Paris , Renou , graveur, rue de Bièvre. Un placard imprimé recto et verso présente sur l'un des côtés 4 dessins gravés et à chacun d'eux une lettre à l'avenant. On jugera de la nature de ces compositions par les signatures : Serviteur de cul malade , — Julie de Foire-Fine , Emilie la Foireuse , · Brave comme merde. ---- - BRIT FUSEL ADDENDA. Tel est le sort de tout ouvrage bibliographique. L'impression de notre livre n'est pas terminée , que déjà nous avons la matière d'un supplément. Nous allons indiquer quelques ouvrages qui sont venus à notre connaissance trop tard pour être inscrits à leur place. 254. BREVET de Péteur. In-4. de deux pages. Signé Bombarde , Trompette et La Fusée. Tout individu qui se sent capable de péter en variations peut , à l'aide de ce brevet , donner un libre cours à ce petit talent de société. Si les pets foireux , déguisés ou honteux lui sont interdits , en revanche il lui est expressément recommandé d'en produire de fulminants , d'éclatants , de bien nourris , de redondants et de ronflants. Néanmoins , en présence du beau sexe , sont permis les pets de nonnes , ainsi que les pets musqués et parfumés. Il existe une foule de patentes ou brevets qu'on envoie à l'a- dresse des avares , des goutteux , des bavards , des blagueurs , des gobe-mouches , etc.; mais nous n'avons pas à nous en occuper ; nous signalerons seulement une patente de foireux qu'on nous a dit exister, mais dont il nous a été impossible de rencontrer un exemplaire. 255. EPITRE à ... par M. M. M. , etc. De l'imprimerie des Pays-Bas, S. L. ni D. , in-8. de 8 p. non chiffrées. L'auteur de cet ouvrage s'adresse aux chieurs et leur fait part de ses réflexions morales et philosophiques sur la matière fécale , sur son émission , etc. L'exemplaire que nous avons vu portait un envoi autographe , mais non signé , à M. Rémard , auteur de la Chézonomie. Une note, également autographe, di- 132 ADDENDA. sait : « Cet ouvrage , fait en 1784 , a été imprimé par l'auteur >> en 1808 , sans avoir eu connaissance du savant poème de la >> Chézonomie. » 256. Farce nouvelle du médecin qui guarist de toutes sortes de maladies... et apprend à deviner . Dans cette pièce , le mari va trouver le médecin pour apprendre l'art de deviner . Celui- ci lui fait avaler des pilules. LE MARI. Fi! tous les diables ! Qu'est ceci ? Cela sent plus fort que moutarde. Devines. LE MÉDECIN. LE MARI. La sambieu , c'est marde. On ignore la date précise de cette farce ; mais elle a été faite avant 1552. (Bibliothèque du Théâtre-François , t . I, p . 6-7. )


257. MERDE (la) historique de Napoléon. La merde historique de la marine. La merde historique de l'armée d'Afrique. Draguignan, imprimerie de P. Garcin ( 1848) , in- 16. 8 p. Ces trois pièces n'ont qu'un mérite littéraire fort contestable . Nous citons ici , comme échantillon , une strophe de la Merde historique de Napoléon. Un certain jour, chiant sans peur, Se chia lui-même empereur. Il emmerda la République. Ainsi il nous emmerda tous. Malgré sa merde despotique , Ses étrons étaient encor doux. 258. PELLE ( la) au cul des Jacobins... In-8. Cette pièce existe , mais nous n'avons pu la rencontrer. 259. PÉTARADES (les) , tragédie. Cette pièce figure , en manuscrit , dans le catalogue de R... Paris , Le Blanc , 1838 , nº 85 , parmi les drames burlesques. 60. PLAISIRS (les) de la vie , par César Pellenc . Aix, Jean Roize, 1654 , pet. in -8 . de 155 pp . Dans la dédicace à Monseigneur de Brancas , l'auteur lui ex- ADDENDA. 133 pose que , profitant des restes de sa bonne chère , il croit devoir entreprendre l'apologie des mets succulents qui figurent chaque jour sur sa table et des productions de la nature dont l'art culinaire fait son profit. Parmi tant d'éloges , il en est un con- sacré à la fiente de becasse , dont les fins gourmets , véritables scatophages , sont , comme on sait , très friands. Le dizain suivant démontre qu'il y a deux siècles les déjections de ce volatile étaient déjà fort appréciées. Merde de bécasse . Excrément de qui l'insolence Te fait produire en tous les lieux Où les mets les plus précieux Sont demandez avec instance ; Belle merde , qui ne pus pas , Et parois aux meilleurs repas Avec pompe sur des rosties ; Becasse , disons librement Que c'est pour tes sales parties Que les honnestes gens ont plus d'empressement . Ce n'est pas fort de poésie. Du reste , César Pellenc , en s'adressant aux lecteurs , avoue la faiblesse de ses vers : Ils sont la plupart de Provence , Où l'on pardonne aux mauvais mots Avecque la même indulgence Qu'on souffre au cabaret les rots. 261. PROJET utile à tout le monde. S. L. ni D. (vers 1780 ou 1785) , in-8. 7 p. C'est un mémoire sur un projet d'établissement de latrines publiques. 262. Vers inédits . Il est une pièce charmante qui n'a jamais été imprimée , au moins que nous sachions ; on l'attribue à M. Em. D*** , et elle est digne de sa plume. Nous l'avions d'abord rejetée par excès de susceptibilité ; on nous l'a reproché , et nous pensons que le lecteur nous approuvera de nous être ravisės. Deux jeunes amants gratifiés de ces parents barbares Qui forcent les cœurs à se taire Et les amours à se cacher, n'ont pu se rencontrer que dans un lieu secret où se traitent ordinairement des affaires qui ne sont pas celles du coeur : vous le reconnaîtrez au tableau qui suit : 1 134 ADDENDA. Il est au fond d'un bois propice Un temple modeste et secret Que le parfum du sacrifice Révèle au pélerin discret . Là, sous des berceaux de lavande Vient chaque jour chaque mortel Déposer une obscure offrande Qui fume et se perd sous l'autel . Là, déroulant avec mystère Un papier qu'elle ne lit pas . La beauté chaste et solitaire Dévoile un instant ses appas. Elle en sort confuse et légère , Elle en sort pour y revenir, Et jamais , princesse ou bergère , Sans y laisser un souvenir. L'heureux couple , à défaut de la mousse des forêts ou de l'herbe des champs , s'assied sur la planche étroite et fragile : elle se rompt... Leurs amours folâtres Agitent encore leurs flambeaux , Comme ces feux opiniâtres Qui s'irritent au sein des eaux. Cependant on accourt , on entre , Entraînant un cable bruyant ; Le cable plonge au fond de l'antre , Se tend et ressort en criant. Jules sort... l'assemblée entière Fuit aux regards du jour vengeur. Emma reparut la dernière : On ne voyait pas sa rougeur... Donnons maintenant quelques notes qui se rattachent à ce que nous avons dit dans diverses parties de notre travail. Page XIII , Oratio pro guano humano. Nous nous sommes servis du mot GUANO parce qu'il représentait proprement ce que nous voulions dire , et que l'épithète ADDENDA. 135 humano indiquait la spécialité d'origine . Chacun sait , en effet, qu'on nomme guano un singulier fossile animal dont on doit la description à MM. de Humboldt et Bonpland , et qui est au règne minéral dans le même rapport que lui sont les lignites et les tourbes. On le trouve abondamment dans la mer du Sud, où il forme des couches de vingt mètres et plus d'épaisseur. C'est à lui qu'on attribue la fertilité des côtes du Pérou ; il est essentiellement formé de la fiente des oiseaux. Page XVII. A l'appui de ce que nous avons dit du goût des personnes de la bonne compagnie pour des expressions qu'on trouve si souvent dans notre ouvrage et pour les plaisanteries qui roulent sur la matière que nous avons choisie , nous rapporterons ici deux ou trois anecdotes. M. Hallé (Jean-Noël) , le célèbre professeur d'hygiène , mé. decin de Napoléon , etc. , était fils et petit-fils de peintres distingués et dessinait lui-même fort agréablement. A une époque où M. Biot habitait Beauvais , Hallé s'amusait à envoyer à l'illustre physicien des énigmes en dessin . Il lui adressa un jour le dessin à la plume d'un moine ayant encore sa robe un peu relevée et placé près d'une chaise percée . Le mot était le moine au privé (le moineau privé) . L'un de nous a long-temps possédé cette jolie pièce , qu'il a donnée à un ami de Hallé, et qui est aujourd'hui rentrée dans sa famille. Ason retour de Rome, après la révolution de juillet, M. de Châteaubriand s'entretenait avec un célèbre écrivain , qui calculait les chances d'un retour de Henri V et qui disait que ' dans quelque point de la France il parviendrait bien à placer son trône. Un trône ! dit Châteaubriand , en ce moment il ne trouveraitpas à placer un POT DE CHAMBRE ! -On raconte qu'un auguste personnage , passant un jour à D.... , se trouva engagé dans une rue étroite qui n'a rien à envier à la fameuse rue du Bois. De nombreux témoins, hélas ! étaient là pour l'attester, et , s'ils ne parlaient pas , ils savaient bien faire sentir leur présence. Le maire du lieu se confondait en excuses , invoquait l'ignorance où il était que le noble visiteur dût passer par là , et se reprochait amèrement de n'avoir pas fait enlever tout cela... Monsieur le maire , s'écria M. V....., vous eussiez outrepassé vos droits : voyez , ils ont tous leurs papiers. Page 7, n° 11. La pièce intitulée les Deux biscuits a été réimprimée sous le 136 ADDENDA. titre de Turlututu et Cascarinette , dans le Théâtre burlesque , Paris , 1840, gr. in-32.: t . II , p . 23-43. Page 11 , nº 26. ´LES GADOUARDS. C'est bien là, comme nous l'avons dit, une satire contre les jésuites , composée à l'occasion de leur expulsion de France en 1762 ; mais il y a dans cette pièce quelques vers relatifs à notre matière et que nous devions revendiquer. Pages 13 et suiv. , nº 30. Aux renseignements que nous avons donnés sur les latrines, nous croyons devoir ajouter celui -ci : A Florence , les actes de location renferment ordinairement une clause par laquelle le locataire s'engage à accorder la préférence , sauf les cas d'urgence, probablement , aux latrines de la maison. On respecte là le guano humain pour n'avoir pas à aller chercher celui des oiseaux dans la mer du Sud. Page 17. Nous aurions dû rappeler à cet endroit l'inscription latri- nale suivante : Quand je suis tourmenté par un besoin extrême , Je préfère ces lieux à la beauté que j'aime. On voit depuis 20 ans inscrits sur des latrines de la rue des Filles-Saint-Thomas , ces deux vers de Regnard : Ah ! ab ! Madame , il faut que je vous dise adieu , Certain devoir pressant m'appelle en certain lieu . Page 24, nº 39. Nous tenons de bonne source que le Merdiana a pour auteur Martainville , le rédacteur du Drapeau blanc. Page 37, n° 85. On nous assure que le manuscrit de la Dissertation sur le Dieu Pet se conserve à la Bibliothèque Nationale. Page 47, n° 117. Vérification faite , la facétie annoncée au catalogue E. B. sous le nom de Bouchart n'est autre chose qu'une nouvelle édi- tion du Pet éventé de Bardou ou de S. -Evremont. Bouchard est l'auteur d'une épître à Bardou, placée en tête de l'édition . ERRATA. Nous n'avons pas plus la prétention de relever et de corriger ici les erreurs que les horreurs qui se sont glissées dans l'impression de cet ouvrage : il y en a trop. D'ailleurs , nous n'avons pu parvenir à revoir sérieusement des pages que nos imprimeurs avaient composées en éclatant de rire (1) . " Si nous glissons volontiers sur des fautes légères et sans conséquence , nous devons relever ici une erreur grave , dont toute la responsabilité retombe sur nous . En mentionnant , page 39, nº 93, une publication faite récemment par M. Tridace-Nafé-Théobrome (2) , nous avons dit que ce nom hétéroclite cachait un bibliophile belge, M. Delmotte. Or, il est vrai que M. Delmotte s'est servi autrefois de ce pseudonyme ; mais , pour cette fois , M. Tridace- Nafé- Théobrome n'est autre que M. O. Delepierre , compatriote de M. Delmotte , et bibliophile comme lui. (1) Nous passerons même sur le mot wroxyyyet ( page 64, ligne 17) , que le lecteur corrigera sans peine , comme les autres fautes du même genre qu'il pourra rencontrer. (2) Voici le titre exact de ce volume : Description bibliographique et analyse d'un livre unique qui se trouve au Musée tritannique , par Tridace- Nafé -Théobrome , gentilhomme breton. Au Meschacébé , chez El Eriarbil , York street , 1848 , gr. in-8. de VIII et 170 p . Tiré à 100 exempl. RITISI TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DES AUTEURS MENTIONNÉS DANS LA BIBLIOTHÈQUE SCATOLOGIQUE. A Accords (des). V. Tabourot. Akermann (J. Chr. Gottl. ) , 435. Aleman (Aug.) , 99. Argaud Debarges, 3. Aristophanes, 170. Aristote, 171. Augustin (saint) , 167, 172 . Aulu-Gelle, 171 . Autelz (Guill, des) , 224. B Bachaumont (Louis Petit de) , 222. Bardou, 74, 117. Baret, 112. Barnabas (le père) , 130. Bauer (J. - Fréd. ) , 46 . Baumer (J.-G. ) , 206 . Baumès (P.) , 102 . Bavière (la princesse de) . V. Charlotte- Elisabeth. Beaulieu (Eustorg de), 140, 163, 173. Bécombes , 5, 23. Belloste (Aug.) , 231 . Beroalde de Verville (Fr. ) , 146. Bisciola (Lælius) , 174. Blumauer, 43. Bobadillo (N. ) , 38. Boerhave (Herm. ) , 17. Bouchart , 74, 117. Brantôme (de Bourdeille, Sgr de) , 175. Breuil (Ant. du) , 106. Brunck (Fr. Phil. ) , 168. Brunet (Gustave) , 217. Brunus ( Jac . -Panc. ) , 15, 52, 80. Bruscambille. V. des Lauriers . Buckius (C. ) , 14 . C Calcagninus (Cœlus) , 154 . Cange (C. Dufresne du) , 194 . Cardan (Jérôme) , 177. Carenus (J.-B. ) , 66. Caron (P. Siméon) , 8 , 230. Catulle , 179. Charlotte- Elisabeth de Bavière , 32. Chicourt, 75. Clément d'Alexandrie , 183. Combalusier (Paul) , 72, 125. Corbie, 36. Cornarius (Jean) , 99, 193. Corvaisier (le ) , 67 , 88, 89, 138. Cotin (l'abbé Ch. ) , 185. D D*** (Em. ) , 262. Damiani (P. ) , 186. Dante Alighieri , 188. Delius (H. -Fréd . ) , 83 . Dennel ( Ludovic), 187. Desfontaines ( P.-Fr. Guyot) , 27. Diodore de Sicile , 190. Diou Cassius , 192. Dioscorides, 193. Dornavius ( Gasp. ) , 25, 30 , 111 , 123 , 154. Duclos ( le chev. ) , 100. E Ettmuller (Mich. ) , 197. F Fabricius, 49. Fagnan ( Mm ) , 100. Fienus (J. ) , 94 . Fischer (Chret. -Aug. ) , 162. Fischer (Liev. ) , 94. Flemming (F.-A. ) , 15. Fodéré ( F.-E. ) , 90. Fonseca ( Rod. à) , 29. Four (du) de la Crespelière, 55 . Fox (Ch. James) , 91 . Gallet, 119. Ganin, 200. Garin, 143. G Gaspard ( Bern. ) , 84. Gaultier-Garguille . V. Guéru. Gieswein (Joh. Phil . ) , 202 . Gigli (Girol. ) , 166. Goclenius (Rod. ) , 123. Godart (Guill. ) . V. Lambert. 140 TABLE ALPHABÉTIQUE Grandval père et fils , 10 , 11 , 51 , 158. Grosley (P. -Jean) , 18 . Grotius (Hugo), 168. Guéru (Hugues) dit Fléchelles, 182. Gueullette (Th. - Simon) , 113 , 142. Gufer (Jos. ) , 202 . Guidotius (Thom. ) , 61 . Gurischius ( Mart. ) . V. Schurigius. H Hanovre ( l'Electrice de) , 32. Hausdoerffer (Ern . - Henr. ) , 65 . Helmontius (Joh. - Bap. ) , 220 . Helvetius (Joh. -Fred. ) , 203. Hérodote, 204. Hésiode, 205. Hippocrate , 99. Hjoort, 206. Hoffmann (Dan. ) , 6 ' . Hoffmann (Fréd. ) , 207. Homberg (Guill. ) , 41 . Homère, 208. Horatius (Q. ) , 209 Huetterie (Ch. de la) , 145, 163. Hurtaut, 67, 87, 88, 98, 111. J Jacob (J. - Chr. ), 79. Jault (J.-Aug.-Fr. ) , 125. Juch (H. P. ) , 15 . Juncker (Jean) , 12. K Kielmann ( J. - Arn. - Georg. ) , 97 . Kircher (Athan. ) , 211 . L Laerce (Diogène) , 212. Lambert (Guill. ) , 107. Langius (Christ . ) , 213. Langmarcus (Car. - Lieb. ) , 30. Lauremberg (Guill . ) , 77. Lauriers (des) , 167, 176 . Lefèvre (André) , 18. Leonhardus (J. -Goth. ) , 127. Leroux (Pierre) , 214. Lombard, de Langres, 68. Loret (Jean) , 215. Lotichius (Joh. - Petr. ) , 216. Luc-Esiab. V. Carou. Luther (Mart. ) , 217. M. M. , 255. Macrobe, 218. M Magnus (Theob. ) , 78 . Mappus (Marc. ) , 95. Marchand (J.-H.) , 63. Mars (Prosper) , 67 , 87, 88, 98, 111 . Martainville , 37, 39. Martial (M.-Val . ) , 219 . Martin (Emm. ) , 88 , 109. Marugi (Giov. ) , 103. Mathiole (P. -And . ) , 193 . Maxvell (Guill. ) , 220 . Mayerne ( Th. de) , 221 . Meckel (J. - Fred. ) , 82. Méon (Domin. -Mart . ) , 163. Mercier ( de Compiègne ) , 67 , 87, 88 , 109. Mercurialis (Hier. ) , 21 . Moisant de Brieux , 168. Montaigne (Mich. de) , 225. Montanus (J.-B. ) , 33. Morisot (Jean) , 99. Nicarchus, 168. N Nogaret (Félix) , 63. Obsopous ( Vinc . ) , 168. OEtinger (F.-C. ) , 64. Olivier (Frauç . ) , 226. Р Palatine (la princesse) . V. Bavière. Pamard (P.-F.) , 86 . Panckoucke ( And. Jos . ) , 4. Pasquini , 147, 166. Paul (J.-G.) , 46. Paullini (C.-Fr. ) , 47. Pavillon (Et. ) , 153. Pellenc (César) , 260. Péressoncu (de), 42. Petons (P. ), 126. Petræus ( Henr. ) , 227. Peyer (J. -Conrad) , 220. Phèdre (Jul . ) , 228 . Piron (Alexis) , 229. Planude (Maxime) , 196. Platerus (Félix) , 231. Plinius secundus ( C. ) , 232. Plutarque, 234. Portal (Aut. ) , 132 . Poterius (Petr. ) , 235. Pruzum (le doct. ) , 162. R R****** ( l'abbé) , voyez Roubaud. Rabelais (Fr. ) . 236. Ravisius Textor (Jean. ) , 31 . Raymond , 108. DES NOMS D'Auteurs . 141 Reil (J.-Chr. ) , 71 . Rémard (Ch. ) , 6. Rendtorf, 49. Rhodiginus (Cœlius) , 238. Rivinus (Aug. Quir. ) , 240. Roger Bon-Temps , 130. Ronsard (Pierre) , 168. Roquelaure (Gast. J. B. duc de) , 241 . Rosa (Salvator) , 242. Roubaud (l'abbé) , 120. Rowland (W.) , 94. Rulandus (J. D. ) , 50. Rutebeuf, 114. Stahl (G. Ern. ) , 81 . Swalve (Bern. ) , 128 . Swieten (Ger. van) , 128. Swift (Jonath. ) , 27. Tabarin , 210, 248. T Tabourot (Et. ) , 249. Terrin (Cl . ) , 85, 167. Tessier (Henr. Alex. ) , 53 . Theophilus , 61. Saint-And... (de) , 74, 117. Saint-Evremont (de) , 74, 117. Saint P*** (de) , 72. Savonarola (J. M. de) , 19. Scarron (Paul) , 237, 244. Schellamerus (G. Christ. ) , 245. Schrockius (Lucas) , 246. Schroeder (Fr. J. ) , 105 , 227. Schulz (Christ. ) , 133. Schurig (Mart. ) , 9, 57 , 58, 59, 60. Sclopetarius , 67, 87, 88, 98, 111 . Screta (Henr. ) , 247. Siemens (J. L.) , 131. Sornet , 121. Spacchius (Israël) , 13. Vadé (J. Jos. ) , 23, 253. Val- Burlesque ( de) , voyez Tabarin. Valise (le sieur de la) , 149. Vatout , 35 , 148. Vessaire (de) , voyez Bécombes. W Weickardus (Arn . ) , 253. Willichius (Jod. ), 73 . Wolf(Christ. ) , 45. Z Zeviani (Giord . Ever. ) , 134 . Zwinger (Jacq. ) , 99. SECONDE TABLE CONTENANT LES TITRES DES OUVRAGES SANS NOM D'AUTEUR. A Amusement de la garderobe, 1. Amusette des grasses et des maigres, 2. Analecta veterum poetarum græcorum, 168. Anecdote sur le nombril , 167. Annales benedict. , 169. Apothicaire (l') de qualité, 139. Art (1 ) de désopiler la rate, 4. - - de méditer sur la chaise percée, 27. de péter, 67, 87, 88, 98, 111 . B Ballet (le) des fleurs, 167. Berthe, ou le pet mémorable, 68. Blason du pet et de la vesse, 69, 163. Blasons, poésies anciennes, 163. Bouteille ( la) cassée attachée... au cul de Mazarin, 141 . au cul , parade, 142. Brevet de péteur, 254. с Cabinet (le) satyrique , 110. Canto (il) sopra le Correggie, 70, 166. Carême prenant (le) et les jours gras de Tabarin, 178. Cazzaria (la) , 180. Chaise percée ( la ) du prince d'El- beuf, 167. Chaise (la) stercoraire, 167. Chanoines ( les ) pétuneurs et cheurs, 167. Chézonomie (la) , 6. craChiropédie ( la), alman. des chieurs, 7. Chute de la médecine , 8. Combat à mort, trag. , 10. Commentaires en vers sur l'école de Salerne, 55. Complainte de M. le cul contre les vertugalles, 144, 159, 163. Conseil de Momus, 184. Conservateur ( le) de la santé, 464 . Coupe-cu (le) de la mélancolie, 146. Crépitonomie ( la) , 72, 125. Crepitu (de) , 73. D Débats ( les)... de Gringalet et Guilot Gorgeu , 189. Défense (la) du pet , 74, 117. Description de six espèces de pets , 75, 130. Deux (les) biscuits , 14. Dieu ( le) des vents, 76. Diogène ( le) françois, 191 . Dissertation sur le dieu Pet, 85, 167. sur un ancien usage, 18. - E Ecu ( 1') de France, 148. Elite des poésies héroïques et gail- lardes, 195. Eloge de l'air, 167. de la seringue , 167. de milord Pet, 167. des pets , 87. des saints Irenée et Abondel, 167. Epitre à. · • 9 255. Esclavage (l' ) rompu, 67, 88 , 89, 138. Essai ( an) upon wind , 91. Etrennes aux chieurs, 20. F Fabliaus (li) de la merde, 22. Facétieuse (la) loterie de Pantalon- Pasquinet , 92. F'acétieux (le) réveille- matin, 198. Farce nouvelle des cinq sens, 150 . du médecin qui guarist de toutes... maladies, 256. - du pect , 93. Farceur (le) comme il y en a peu, 199. Foiriana, 23. Foiropédie (la) , almanach des chieurs, 24. Furno (de) et Latrina, 25. G Gadouards (les ) , 26. Grandes et récréatives prognostications, 201 . BRI Grelot (le) , 112. TABLE ALPHABÉTIQUE DES ANONYMES . Guide du Prussien, 67 , 98, 111. H Hist. et aventures de milord Pet, 100. secrette du prince Croqu'étron, 28. - I Il ne faut pas péter plus haut que le cul , 104. In latrinis mortui aut occisi , 31. Injuriarum actio nasi contra podicem , 151. L Lodi (le) sopra il cacatojo , 34, 166. M Machine à vuidanges, 167. Maire (le) d'Eu , 35. Malheureux ( les ) amours de M. de Pet- en-Haut, 104. Marchand ( le) de merde. 36 . Mediciniana et Merdiana, 37. Mélange (le) des qq, des....., 152. Mémoires secrets... de la République des lettres , 222. Menagiana, 223. Merde (la) histor. de Napoléon, 257 . Merdéide (la) , 38. Merdiana, 39. Métamorphose d'amour en pet , 106. du cul d'Iris... en astre , 453. Mitistoire barragouyne de Fanfrelu- che, 224. Muses (les) gaillardes, 106. N Nouveau (le) merdiana, 40. Ode à la merde, 42. -sur la convalescence de Louis XV, 44. Officio ( de) et praxi exonerandi ven- trem, 45. Qrigine du pet, 110. P Pelle (la) au cul des Jacobins , 258. Perfumes (los) de Barcelona, 165. Perle (la) des almanachs chantants, 48. Pet (le) académique, 112. - - à vingt angles, 113. en bec, 115. en l'air, 146. éventé, 417. rentré, 118. 143 Pétarade ( la ) , ou Polichinel au- teur, 419. poëme, 120. Pétarades (les), tragédie , 259. Pets (les) des dames de la cour, 122. Pharmacis ad purgandum idoneis, 49. Plaisant (le) devis du pet, 124. Plantation (la) du mai, 167. Plat (le) du carnaval , 230. Plusieurs demandes joyeuses, 233. Pot (le) de chambre cassé, 51. Projet utile à tout le monde, 261. Prologue facétieux du Privé, 167, 176 . R Raccolta di poesie toscane, 166. Recueil de chansons , 181. de diverses poésies... de ce temps , 237. merdeux, foireux.... , 167. Réponse du blasonneur du cul , 155 , 163. Response de la vertugalle au cul, 156, 163. Rions un moment , épitre aux hari- cots, 239. Sauve la peste, 54 . Scaligeriana, 243. Scatomancie ( la) , 55, Sermon des frappeculz ( s'ensuit le ) , 157. Serre-fesses, parodie de Lucrèce, 56. Sirop au cul..., tragédie, 158 . Source ( la) du gros fessier des nour- rices, 159. Sur l'enlèvement des reliques de SaintFiacre... pour la guérison du cul de Richelieu, 160. T Tiel Eulenspiegel , 250. Triompe (le) du cul , 161 . du sentiment, 62. Trois Eoliennes, 251 . Ventilateur (le) merd..., 167. Vents (les), essai poétique, 136. Vers inédits , 262. Vessedepeur, trag. -parade, 137. Vuidangeur (le ) sensible, 63. Z éphyr artillerie, 67, 89, 139. TABLE DES MATIÈRES Contenues dans ce volume. DEDICACE PIECES DIVERSES VII ORATIO PRO GUANO HUMANO XIII XXVI INTRODUCTION. I. K. 1 31 II. P. 55 III. Q. IV. POLYGRAPHES : 1. Polygraphes avoués 61 2. Polygraphes sournois . 64 93 V. DES SCATOPHAGES 97 VI. DES LIVRES IMAGINAIRES. 101 VII. DES TORCHE CUL . 105 VIII. MEMENTO SCATOPARÉMIOLOGIQUE. 121 IX. GLOSSAIRE 129 POST-FACE. 131 ADDENDA 137 ERRATA . 139 TABLE DES AUTEURS. TABLE DES LIVRES ANONYMES. 142


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