Description raisonnée d'une jolie collection de livres  

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"Les moines du moyen-âge, ces judicieux bibliothécaires de la postérité, ne nous ont pas fait tort des turpitudes latines qu'il leur étoit si facile d'anéantir; ils ont eu le bon esprit de pressentir l'utilité relative des plus mauvais livres du monde. Les pierres, les médailles, les dessins spinthriens ne conviennent aucunement a l'éducation des jeunes personnes, mais on seroit fâché avec raison de ne pas les trouver dans les musées." -Description raisonnée d'une jolie collection de livres (1844) by Charles Nodier, on Latin profanity

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Description raisonnée d'une jolie collection de livres (1844) is a book by Charles Nodier.

It is a catalogue of the books in his library, contains a life by Francis Wey and a complete bibliography of his numerous works.

Full text

DE l'académie FRANÇOISE.


Il est des esprits éminents qui, venus au inonde pour résumer en quelque sorte le caractère, les mœurs d'une époque ou d'une nation, semblent s'être enrichis çà et là, butinant comme l'abeille, et recevant le tribut intellec- tuel de leurs contemporains. Ces génies faciles à classer et tout formés aux allures de leur temps, dont ils sont les historiens et les peintres , jouissent d'une popularité fort grande. On se plaît à réfléchir son image dans leurs écrits; ils appartiennent à tout le monde, comme Molière; ils épurent, ils mettent en œuvre l'esprit de tout le monde, ainsi que l'a fait Voltaire. D'autres hommes, et la vocation de ces derniers est la plus impérieuse, la plus réelle, sinon la plus éclatante en résultats, ne puisent l'inspiration qu'en eux-mêmes ; leur originalité est le trait distinctif de leur talent , leurs livres les racontent et leur esprit porte leur nom. Charles Nodier occupe une place unique et respectable au milieu de ces artistes inimitables et sin- guliers. Dès qu'on essaie d'appliquer à ces écrivains de


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fantaisie, de sentiment et, si l'on peut ainsi dire, à' indi- vidualité, des comparaisons plus ou moins spécieuses , ils vous contredisent à l'instant , vous égarent et vous dé- mentent, tant le vol de leur imagination est capricieux, tant leurs idées se succèdent imprévues et indépendantes.

Sterne, Hoffmann, Bernardin de Saint-Pierre, Balzac, Cyrano, Montaigne, Henri Estienne, nous présentent, chacun dans les conditions particulières de leur génie , quelques-uns de ces traits exclusivement propres à leur physionomie , et auxquels ils durent d'être exceptés et mis à part parmi les gens illustres de leur siècle. Qu'on ne s'étonne pas de ce rapprochement de plusieurs noms que Ton ne s'avise guère de grouper ; ils ont tour à tour servi à dépeindre Nodier \ à aider les critiques, dépistés quand les classifications leur font défaut dans leurs recherches obstinées de traditions d'école et de filiations littéraires; méthode vicieuse, et dont l'usage est péril- leux lorsqu'il s'agit d'un auteur dans le genre de celui qui nous occupe. C'est en lui-même, et sans se préoccuper du dehors, qu'on doit chercher cet écrivain, bien plus com- plet, bien plus varié à notre sens, que la plupart de ceux auxquels on l'a assimilé.

Ce qui distingue principalement la manière de Char- les Nodier, l'homme assurément le plus fin, le plus spirituel, le plus incisif qui ait paru en France depuis Voltaire, et avec un genre d'esprit bizarre et inédit, c'est le jeu continuel de la sensibilité, et l'animation incessante du cœur que Ton sent battre jusque dans ses passages les plus satiriques. Il raille avec une sorte de mélancolie ; l'on sent qu'en lui l'esprit dont il abonde est doublé d'une âme compatissante et bonne. L'alliance de ces deux qualités est infiniment rare ; c'est là ce qui a valu à Nodier, comme à La Fontaine, ce renom


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de bonté que seuls, dans les fastes de la littérature fran- çoise, ils partagent avec Fénelon. Rien n'est plus juste que la voix du peuple. L'auteur de Trilby étoit affectueux et simple comme un enfant; de là, les séductions incom- parables de sa personne, de son esprit, qu'épuroit le cœur. 11 eût pu servir d'exemple dans la démonstration de cette vérité : les grands cœurs font les grands esprits. Charles Nodier communiquoit du piquant et de la va* riété à ses moindres discours. Sa candeur étoit d'un enfant; ses passions, d'un jeune homme tout proche du premier âge; sa modestie, réelle et profonde ; circonstance peu commune. Il apportoit en tout une exaltation, une chaleur juvénile, et, chose bizarre, cette exaltation étoit sincère, bien qu'elle fût exprimée sous une forme aussi incisive, aussi mordante, que s'il eût possédé le scepti- cisme de Voltaire, avec l'ironie positive de Beaumarchais. Ces contrastes sont inexplicables, mais la chose est ainsi. C'étoit René, tour à tour, Jean Sbogar, Werther ou Obermann, disant leur ame avec le style de Rabelais, de Molière ou du docteur Néophobus, ce qui est autre chose encore.

De là cette distinction qu'il faisoit en lui-même de plusieurs personnages dissemblables ; donnée exploitée avec adr^se et sous un symbole qu^on a mal deviné, dans V Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux; satire malicieuse, le long de laquelle on rencontre sans cesse le portrait de l'auteur dépeint avec sa triple trans- formation.

Quand il se mettoit en scène dans un écrit ou dans la conversation» il faisoit les honneurs de sa personne avec une humilité comique, inventant parfois, jamais pour se faire valoir, et tournant avec soin contre lui-même les dards de son esprit impossibles à retenir. Il s'amusoit à


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se mystifier avec une bonhomie si bien jouée, qu'on se laissoit emporter à prendre sa défense. Voilà pourquoi il lui étoit permis d'user abondamment du moi et de capti- ver tout le monde. Ajoutez à ces allures naturelles de son esprit, les trésors d'une mémoire inouïe, l'agrément d'un organe égal et caressant, une physionomie loyale, douce et passionnée, avec des yeux clairs et perçants, un front blanc et peu ridé qu'il inclinoit volontiers à droite; puis, sur ses lèvres, certaine expression d'ironie contenue; sur son nez qu'il a célébré lui-même, ce méplat original imprimé par le pouce capricieux d'un archange : repré- sentez-vous enfin cette tète dessinée finement par une maigreur qu'on eût trouvée belle, si elle n'eût accusé des souffrances intérieures. Ce visage, toujours empreint d'un mélange de résignation, de dignité et de mélancolie, pla- cez-le sur un corps très grand, très sec, très affaissé, mais d'une charpente osseuse robuste , vous verrez l'auteur des Souvenirs de jeunesse tel qu'il étoit naguère.

Charles Nodier est le dernier écrivain que l'on puisse rattacher aux traditions du grand siècle de Louis XIY, pour la pureté du goût et la délicatesse du style. Lui seul, de nos contemporains, a produit des pages que Boileau eût admirées et bien entendues. Il possédoit la science de son art à un degré suprême ; il termine la série des maî- tres de la pure école françoise dont Babelais fut le précur- seur, et qui, purifiée du temps de Pascal et de madame de Sévigné, se perpétua en coudoyant l'art de convention et d'académie, sous la plume de La Fontaine, de Molière, de Boileau, de Fénelon, de Lesage, de Bousseau et de l'auteur simple et concis de Zadig. Cette place est assez belle, et ceux qui, appréciant un petit diamant bien poli plus qu'un bloc de pierre, jugent les ouvrages de l'esprit autrement qu'à la toise, d'après ce précepte de Callima-


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que : « la toise n'est pas la mesure du génie, » com- prendront que les écrits légers et rapides de Charles Nodier offrent souvent de grands, d'inimitables modèles. C'est ainsi que Nature i'avoit préparé pour le rôle écla- tant qu'il a joué dans les lettres : l'art seconda d'une façon merveilleuse ces dispositions innées.

C'est en 1780, que naquit, à Besançon, Charles Nodier. Son père, fortement épris de la philosophie du siècle, étoit un homme intègre, fort lettré, prenant au sérieux des théories auxquelles , du temps de Périclès» on contreve- noit déjà dans la pratique. Rigide 9 au reste, comme un Romain, dans l'accomplissement de ses devoirs; mais sen- sible et doux dans la pratique de la vie intérieure. Imbu des idées de l'auteur d' Emile ^ le père de Nodier pré- tendoit que Charles fût un homme avant que d'être un enfant ; il lui inspira des goûts sérieux, et en fit un jeune homme à la mode, à un moment où Nodier n'étoit pas même encore jeune. De là songoûtpour les gens plus âgés qne lui, la précocité de son imagination et l'ancienneté de ses premiers souvenirs.

Sa vocation s'étoit décidée de bonne heure ; une sorte de crépuscule matinal des passions éclairoitson imagina- tion longtempsavantl'heure où elles éclatent : ses enthou- siasmes étoient excessifs; motif pour lequel son père, le voyant délicat, l'empêcha, tout en lui développant l'esprit, d'entamer les études classiques avant l'âge de douze ans.

Pendant la Terreur, on nes'occupoit guère de grec et de latin ; Tacadémicien futur grandissoit dans la plus com- plète ignorance. Néanmoins, dans ce temps-là, il écrivoit des vers, des comédies, des tragédies sur des sujets grecs; la grammaire et l'orthographe y étoient cavalièrement traitées. 11 lisoit ces essais au grand-père de celui qui écrit


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ces lignes, duqael il reçut les premiers conseils , les pre- miers encouragements , sympathie dont le petit-fils a re- cueilli le bénéfice avec usure *, mais mon aïeul fut plus heureux que Nodier dans le choix de son élève. A dater de ce moment, Charles Nodier se plongea dans les études classiques , seul et sans maître. Cinq ans après (résultat prodigieux!) ilécrivoit» en province et dénué de ressour- ces philologiques , le Dictionnaire des onomatopées fran^ çoises , excellent ouvrage que le directeur général de l'instruction publique mit au nombre des livres classiques destinés aux bibliothèques des lycées. Ce ministre étoit Fourcroy ; la lettre par laquelle il fait part à Tauteur^ de cette honorable décision , est adressée : « A monsieur Charles Nodier, étudiant, à Besançon, »

Ainsi, son premier instinct le porta vers la philologie ; son coup d'essai fut un coup de maître. La préface de l'ouvrage, pleine d'observation et de sagacité, est un morceau d'un style excellent.

Ce prodigieux résultat des plus rapides études ne s'ex- plique quepar l'ardeur avec laquelle il s'adonna au travail ; il y apporta, en effet, cet entraînement » cette véhémence qu'il avoit en toutes choses ; cette fébrile énergie dont il donna la preuve à douze ans, dans une circonstance grave : cette anecdote montre déjà Nodier tel que nous l'avons

connu.

Son père, en ces temps malheureux, présidoit à Besan- çon un tribunal sévère, avec rigidité, mais sans passion ; conciliant, lorsqu'il le pouvoit, les rigueurs du code avec les inclinations de son âme. Quand la loi n'étoit pas for- melle, le président Nodier s'abstenoit de condamner : l'é- tude de la philosophie l'avoit rendu compatissant ; mais quand le devoir apparoissoit impérieux, le magistrat de- venoit inflexible, et ses idées à la romaine le poussoient à


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pratiquer la justice à la manière antique. Le jeune Charles étoit imbu de ces opinions, qu'avoit mitigées l'un des amis de sa famille , M. de Chantrans, dont les principes plus faciles, plus monarchiques, avoient remué le ccBdr de Tenfant. M. de Chantrans, que Nodier a immortalisé dans les Souvenirs de jeunesse , et qui joue un rôle Séraphine^ étoit un patriarche de l'ancien régime, spirituel, éruditet pieux. Charles passoit des jours entiers avec lui, recevant ses conseils, et lui marquant une tendresse profonde.

Or, il advint qu'un jour de l'an 1793, la petite-nièce de l'abbé d'Olivet, femme respectable et d'un âge avancé, fut arrêtée pour avoir envoyé de l'argent à l'un de ses pa- rents , émigré qui combattoit contre sa patrie sur les frontières de France. Le délit étoit flagrant, la loi claire et absolue; le président Nodier, à qui les Coriolansde l'armée de Coblentz inspiroient des sentiments peu favo-» râbles, n'entrevoyoit aucun moyen de concilier avec son devoir le désir de sauver madame d'Olivet.

Pendant qu'on instruisoit l'affaire , H. de Chantrans, ami particulier de cette dame, sut engager Charles à sol- liciter l'acquittement de l'accusée. Le pauvre homme pieu- roit ; il supplioit un enfant qui se fût jeté dans le feu pour lui épargner un soupir; ces instances émurent Tâme recon- noissante de Charles qui, comme nous l'avons dit, n'avoit que douze ans. Il se jeta aux pieds de son père ; il pria , il versa des larmes; le magistrat fut inexorable. Après une lutte désespérée, l'enfant se redressa, et d'un ton résolu : — Sacrifiez donc, s'écria-t-il, cette victime à la patrie ; j'en offrirai une autre à la reconnoissance et à l'amitié I Si l'on condamne madame d^Olivet, ajouta- t-il^ de ce poignard que vous voyez, je jure de me percer le GCBur!

Cet air de résolution intimida le président qui fit


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à son héritier lesî discours les plus philosophiques; Mon^ tesquieu n'eût pas mieux raisonné. Pour toute répcmse, rétrangeet héroïque enfant ajouta : — Demain, madame d'Olivet sera acquittée, ou vous n'aurez plus de fils !

A ces mots il sortit à la hâte ; la nuit vint, il ne rentra pas 9 rheure de Taudience arriva , son père ne l'avoit pas revu. Il Taperçut enfin, pâle et l'œil égaré, dans un coin de la salle; sa main, cachée dans sa poitrine, tenoit peut- être l'arme fatale prête à amener dans ce procès un dé- nouement imprévu.

Madame d'Olivet dut la vie à cette résolution opiniâtre ; et quand plus tard le président se rappeloit cette aventure, il lui arrivoit de presser sur son cœur, avec l'effusion de la reconnoissance, ce terrible petit solliciteur.

Puisque j'ai parlé de M. de Chantrans, il n'est pas in- utile de signaler l'influence qu'il exerça sur son protégé.

C'étoit un ancien officier du génie, petit, contrefait et d'une figure charmante ; un homme du temps jadis, plein d'indulgence, de sérénité, voué à l'amour de la nature, à l'étude des sciences, aux recherches de la botanique et de l'entomologie. Il étoit vieux déjà alors; et presque cente- naire, lorsque Nodier m'envoya près de lui en 1834; je passai, dans sa retraite, cinq jours délicieux. Il m'apprit que, du temps de la Terreur, ayant voulu se faire oublier, il étoit venu s'enfouir à la campagne, avec Nodier que son père lui avoit confié. Effrayé du débordement d'idées, du désordre d'imagination de ce cerveau tocyours en délire, M. de Chantrans enseigna à l'enfant un peu de mathémati- ques par manière de potion réfrigérante; il y joignit la botanique et l'étude des insectes, dans laquelle Charles, avec sa mémoire surprenante, ne tarda pas à exceller. Il fit des collections que M. de Chantrans conservoit encore, et sa prédilection pour ces travaux de flâneur, d'amant des


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bois et des prairies, l'accompagna toujours. Soa style s'en ressent , et ses descriptions sont toutes fleuries de belles plantes, de moucherons d'or ou d'émeraude. L'entomolo- gie lui inspira une foule d'idées fantastiques à la manière d'Hoffmann, avatft même qu'il ne connût Hoffmann. C'est dans cette solitude qu'il a placé le théâtre de ses premières amours, après avoir eu soin de se vieillir de deux ans pour les rendre vraisemblables. La vérité est qu'ayant de bonne heure attisé, avec les romans de madame de Montolieu et de quelques ouvrages dans le genre sentimental, le feu de son imagination, il se passionna sérieusement, dès l'âge le plus tendre, avec autant d'innocence que de folie. Rien n'étoit plus divertissant que de l'entendre, sur ses vieux jours, conter ses amourettes platoniques du temps qu'il alloit à l'école.

Cette même année, on l'envoya faire ses études à Stras- bourg, où il fut hébergé dans la maison du professeur Ëuloge Schneider, moine défroqué , tribun d'un affreux cynisme, et d'une férocité comparable à celle de Carrier. Quel contraste ! Quitter M. de Chantrans pour la société d'un monstre grossier et brutal ! l'aspect des champs et des ruisseaux d'azur, pour celui des pavés sanglants d'une cité livrée aux bourreaux ! L'effroi qu'il conçut des scènes dont il fut le témoin réagit sur sa santé, et il revint à pied, en fugitif, jusqu'à Besançon, où il rapporta cette aversion insurmontable pour la politique d'action , aversion qu'il ne Secoua jamais. Ce dédain pour les partis, surtout pour les l^artis victorieux , le suivit instinctivement jusqu'à son dernierjour, joint à un esprit de rébellion tout-à-fait che- >raleresque à l'égard de toutes les tyrannies, sous quelque forme qu'elles fussent déguisées. Cette indépendance , il la tenoit de son père. Ainsi, Charles Nodier, qui toute sa vie devança toutes les idées littéraires et fut le précurseur


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de toutes les écoles, fut en revanche, en arrière de toutes les spéculations politiques, fut l'adversaire ironique et boudeur de nos idées de progrès, mot qui excitoit sa verve railleuse. Il assista à la naissance de Vadjectif progressif j et du verbe progresser j avec la sainte colère d'un philolo- gue, et l'indignation d'un poète.

A dater de ce moment, le président Nodier s'occupa de l'éducation de son fils ; il l'initia aux traditions do siècle dix-huitième que Charles goûta médiocrement. Il m'a souvent conté qu'ayant mis le nez dans les écrivains Gaulois, il s'éprit des allures de leur esprit, et les fit aimer à son père qu'il amadoua avec Philippe Desportes et Saint-Gelais, pour le conduire jusqu'à Ronsard. 11 fut là, fort à son insu, le précurseur d'une révolution poéti- que, dont il a soutenu les principes près de trente ans plus tard.

Las de cette vie silencieuse et immobile , il fut pris, à seize ans, d'un irrésistible désir de voir Paris. Il partit^ je crois, en 1796, muni de lettres de recommandations nombreuses, qui l'introduisirent au milieu de la société des artistes, des gens de lettres; il observa là, sous un jour inattendu, ce que la révolution avoit épargné des grands hommes du dix-huitième siècle. Ne les ayant jus- qu'alors entrevus que sous le prestige de l'admiration pa- ternelle, il s'attendoit à quelque chose de grave, d'impo- sant; il ne trouva que des êtres sautillants, badins, qui tout heureux et fort surpris de sentir leurs têtes sur leurs épaules, ne parloient que de plaisirs*, et bien revenus pour le moment des rêveries de Rousseau, de la satire amère et incisive de Reaumarchais, ne sacrifioient plus qu'à la ro- mance et au bouquet à Chloris. L'Allemagne confine à la Franche-Comté; leur genre d'esprit nepouvoit attacher Nodier; seulement, l'extravagance des mœurs du Diree-


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toire lui parut amusante, et en quittant cette légion de poè- tes qui tous chantoient la volupté et les maladies de poi- trine , il se laissa atteindre par cette dernière contagion qui s'accommodoit au tour mélancolique de son génie.

De retour à Besançon en 98, il publia son premier ou- vrage dont voici le titre : Dissertation swr Xusage des art" termes , et sur V organe de Vome dans les insectes. Trois ans après, il donna la Bibliothèque eTdomohgique en un volume in-8. On voit que les poètes élégiaques de Paris ne l'avoient pas exclusivement préoccupé ; indifférence qu'il mani- festa davantage encore, en se livrant à des travaux sur la langue françoise, exemple qu'aucun d'eux ne s'avisa de lui donner. S'ennuyant en province, et tourmenté du besoin des aventures , il s'engoua bien vite de tous les prisonniers d'état , de tous les suspects que renfermoit alors sa ville natale, et entre autres, de M. de Bourmont, qui pour le moment étoit vendéen. Républicains et roya- listes, il confondit dans son amitié les victimes et les dupes : aussi fut-il accusé de conspirer. Une nuit, des agents for- cèrent sa porte et lui enlevèrent ses papiers, dans lesquels, cherchant les traces d'uA complot, le préfet Jean Debry trouva le DictiqTvnmre des onmaatopées. Sa surprise fut grande : il considéroit Nodier comme un enfant désœuvré, ennemi de toute règle, de toute discipline ; en découvrant un érudit sous l'enveloppe de ce jeune homme insoucieux et turbulent, il comprit toutes les espérances que donnoit ce mélange de passions débordées et d'études sérieuses» et il devint l'ami de Charles Nodier.

Ce dernier, à cette époque , s'étudioit de son mieux à braver le pouvoir, à donner carrière à ses goûts aventu- reux j s'offrant à des périls inutiles, s'échappant la nuit de la ville, en escaladant les murs, et en passant sur les écluses au risque d'un coup de fusil, pour aller visiter


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quelque beauté qu'il eût pu voir sans danger pendant le jour. Il entretenoit aussi des préoccupations d'un patrio- tisme bizarre, fondées sur l'espérance d'affranchir la Comté du joug de la France, et de lui faire recouvrer, à la faveur des troubles, les privilèges que jadis elle tenoit de l'Empire et des rois d'Espagne. Ces idées, moins rares alors dans la contrée qu'on ne pourroit le croire, étoient le résultat irréfléchi de l'amour qu'il conserva toujours pour son pays natal. On étoit alors au lendemain du 18 brumaire, et Nodier qui, sous tous les régimes^ chanta la liberté et griffa le despotisme, prit le premier consul dans une aversion dont la gloire de l'empereur ne le fit pas revenir.

A vrai dire, et dans l'acception matérielle du mot, Nodier n'eut jamais d'opinion politique : cherchant par- tout le dramatique et le beau , il adopta successivement tous les partis vaincus. Son esprit, d'ailleurs, le portoit à l'opposition , et son cœur ^e tournoit facilement vers les hommes poursuivis par le malheur ou par l'exil. Religieux soiis la république , girondin et vendéen tout ensemble sous le consulat , libéral et boudeur sous l'empire, puis royaliste avec tiédeur, il célébra, sous charles X, les héros de la Convention. Je me souviens qu'étant tout jeune, je l'écoutois un soir dérouler les poétiques maximes de cette politique dédaigneuse, impraticable et sans avenir, que dans sa sagesse, et par ces trois raisons sans doute, il pré- féroit à toute autre : il avoit parlé sans admiration, mais nonsanspitié, des hommes et des choses; lorsquevoulant, suivant son habitude, conclure l'entretien par quelque maxime instructive : — Mon enfant, me dit-il, dans tous les troubles politiques dont vous serez le témoin, restez constamment du parti des vaincus, il est presque toujours le plus juste.


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On né devient pas ministre avec de pareils sentiments ; mais ils sont d'une âme chevaleresque. Ce mot m'est resté dans la mémoire , comme le symbole et le résumé com- plet de la carrière politique de Charles Nodier.

Les premiers vers qui l'illustrèrent, (la NapoUone) sont l'expression de son amour ardent* pour la liberté : son premier roman, l^eiïa ou les proscrits, raconte ses sympa- thies politiques; il publia l'ode en 1800, le livre en 1802, l'an et l'autre à Paris. On connoit l'effet de cette véhé-' mente imprécation « ... elle surprit (dit un publiciste) Bo- te naparte au milieu de son triomphe, et les mâles accents € d'un intrépide jeune homme , qui s'avançoit ainsi au

< milieu de la tourbe des rimeurs stipendiés, pour con- « fesser sa foi politique au prix de sa vie, retentirent à son «oreille comme l'arrêt anticipé de la postérité... On « cherchoit en vain l'auteur dans les rangs de tous les t suspects de républicanisme et de royalisme (car il y

< avoit de ces deux choses dans la NapoUone] ; déjà plu- c sieurs personnesavoient été arrêtées, et entre autres l'im- c primeur, lorsque Charles Nodier lui-même se dénonça K pour attirer sur sa tête seule l'éclat d'une colère qui c menaçoit de tomber sur quelque innocent. Il fut jeté « dans un cachot de Sainte-Pélagie. C'est ici que com- c mence, pour lui, une longue série de persécutions et c d'infortunes, etc.. »

Au bout de quelques mois de captivité, il fut renvoyé à Besançon et mis en surveillance.

Durant ces jours de servitude, oii il dut plus d'une fois se soustraire aux poursuites du despotisme irrité de ses attaques, et chercher, dans les montagnes, des retraites ignorées et des asiles obscurs, il travailloit à épurer son style et à acquérir une connoissance approfondie des res«  sources du langage. C'est à ce moment qu'il faut rappor-


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ter V Examen critique des dictionnadresdelalangtte française , qui forme deux volumes remplis de remarques instructives et savantes.

Jean Debry, le plénipotentiaire de Rastadt, qui, comme nous Tavons dit, étoit alors préfet du Doubs, protégea Nodier , qui plus tard paya sa dette en obtenant pour lui de M. deMartignac la prescription de l'exil de 1815. Vers cjBtte époque, il publia aussi le Peintre de Salizbourg qu'il écrivoit dans la montagne, où il se cachoit, fuyant de chaumière en chaumière, en butte à de nouvelles persé- cutions. Après quelques années consumées dans Tennui, le dégoût et le silence le plus complet, il partit pour Dole, où il ouvrit un cours de belles-lettres qui lui attira de nombreux élèves et lui fit une réputation méritée dans la province.

C'est là qu'il eut le bonheur de connoitre et d'apprécier une de ces femmes trop rares en ce monde , que l'on ne peut voir sans les aimer, que l'on ne peut aimer pour un temps, mais auxquelles on s'attache par des liens indes- tructibles. Mademoiselle Désirée Gharves, qui déjà unis* soit à un cœur droit et simple un esprit pénétrant, un caractère noble et dévoué , toutes les séductions d'une âme confiante et d'une sensibilité vraie , daigna recevoir l'hommage du poète. Cette femme, toute jeune, toute belle et charmante, est devenue madame Nodier.

Les premiers romans de l'illustre académicien expri- ment le vide que laissoit en lui l'absence d'un sentiment digne d'animer et de remplir sa vie. Le Peintre de Saltz'- bourg, les Méditations du cMtre , indiquent un esprit ma- lade, inquiet, fatigué de la solitude et prématurément: atteint par les déceptions. Ces deux compositions sont^ fortement empreintes de cette mélancolie , de ces vagues angoisses, de ce dégoût général que, depuis, les vers de


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lord ByroB répandirent dans la littérature françoise. Nodier ressentit le premier, et signala le premier, ce symptôme de la profonde lassitode des sociétés. Le pre- mier aussi t il invoqua , dans cette France démoralisée par la philosophie matérialiste, le retour du sentiment religieux. Dans les MédHatùms du clmtre , écrites en 1802, l'on rencontre cette phrase : « Je le déclare avec amer- c tume, avec effroi ! le pistolet de Werther et la hache du «bourreau nous ont dqà décimés. Cbttb GÉiiÉRATioif se

«LiTE KT vous DBMAlfDB DES CLOITRES. »

. Ces pensées, Nodier les conçut aussitôt que Chateau- briand et que M. de Uaistre \ mais tandis que ces deux hommes de génie appeloient les idées chrétiennes, en les rattachant aux traditions brisées de l'ancien régime, en les entremêlant aux oripeaux de Tère féodale, Charles Modier invoquoit à la fois la religion et la liberté.

Après son mariage, Nodier se retira quelque temps à la campagne , où il s'oublia au milieu d'une famille où ré- gnoient l'union et la gaité. Tout occupé d'être heureux, notre auteur sentoit trop bien le prix du temps pour le perdre dans les vanités du travail. Cette époque de son séjour à Quintigny, au pied du Jura, fut la plus heureuse de sa vie ; il n'en parloit jamais sans émotion, et quand il revenoit sur ces souvenirs, ses traits s'épanouissoient. Il y a quelques semaines, qu'un soir, au coin du feu, il re- traçoit encore ces délicieux moments ; ses yeux clairs et doux étoient fixés sur les tisons, la flamme du foyer do- roit son visage souriant et amaigri, il balançoit une de ses jambes croisée sur l'autre, ce qui chez lui, étoit l'indice d'un certain contentement, et il nous contoit son aven- tare avec un lézard dont il avait fait connoissance au bord du ruisseau de Quintigny, et auquel il avait rendu un lé- ger service. Ce petit récit, que je vous redirois,8i je n'étois




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sûr de le gâter, se coloroit des lueurs les plus fantasti- ques et donnoit lieu aux descriptions les plus charmantes. Il nous apprit que ses relations avec ce lézard vert, et rincident qui y avoit donné lieu, lui avoient inspiré plus tard son joli conte du Kardovxm. Quel joli prologue I et combien de poètes et d'artistes eussent brigué ma place auprès de lui pour l'entendre ! Hélas ! la mort écou- toit à la porte...

Cest dans les prés et les bois de Quintigny, que Nodier fit la plupart de ses poésies, ainsi que diverses histo- riettes qu'il arrangeoit volontiers pour sa famille et ses amis, le seul public duquel, ainsi que tous les hommes supérieurs par le cœur et l'intelligence, il se soit réellement préoccupé. Pendant qu'il étoit à Quinti- gny, il se lia avec Benjamin Constant, il parcourut les montagnes à pied, dans tous les sens ; flâneur infatigable, il lui arriva plus d'une fois d'aller de Lons-le-Saulnier à Genève, et à Coppet où il entrevit la société de ma- dame de Staël : c'est là, sans doute, qu'il prit goût à la lit- térature allemande dont il apporta les allures dans les lettres françoises, à l'époque où il lança Jean Sbogar, puis Smarraj et Trilby.

Ces divers ouvrages, que pour le moment, nous nous bornons à signaler , nous les analyserons plus tard et avec soin, en parcourant les œuvres complètes de Charles Nodier, fort éparses, que l'on va réunir pour les publier. Dans cet article, nous nous attachons moins aux écrits qu'à l'homme, qui seul, comme nous l'avons dit, les ex- plique et en donne la clef. Cette vie de Nodier est peu et mal connue, il sentoit si bien lui-même combien il est inséparable de ses ouvrages, qu'il a exprimé cette idée, sous une forme humble et modeste, d'autant plus conve- nable dans sa bouche, qu'il pourroit fort bien s'en passer :


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« .... Je ne puis me justifier d'avoir fait tant de romans f inutiles, qu'en répétant souvent qu'ils sont, comme mes c préfaces, une sorte de roman de ma vie, qui n'est aussi « qa'une préface inutile, marquetée d'historiettes.» (Préf. ie Thérèse Aubert.)

Après avoir épuisé les joies de la vie champêtre. No- dier sentit son activité se réveiller; il résolut d'aller un peu vers cette célébrité qui venoit à lui et l'aiguillonnoit jusqu'au cœur de ses montagnes. Comprenant le besoin d'acquérir ce qu'on nomme une posiHouj et n'ayant, grâce à Dieu, aucun des genres d'aptitude qui font les parve- nus, il s'inquiétoit de l'avenir, sombre et menaçant pour Id. Sa jeune et courageuse femme soutint sa résolution, entretint sa sérénité -, et tous deux ils s'acheminèrent en- fin, confiants et fermes, la bourse pleine... d'espérance, chargés de bagage comme les oiseaux de l'air, vers ce Paris où ils étoient destinés à captiver tant d'amitiés et d'admirations, à briller du plus vif éclat, et à abriter sous leur toit modeste et vénéré deux générations d'ar- tistes et de poètes.

C'est un moment redoutable et solennel dans la vie, que celui où Ton se décide à quitter le lieu de sa nais- sance, pour venir chercher à Paris la gloire, et sinon la fortune, l'aisance à laquelle le succès seul peut conduire un artiste ou un poète. Bien qu'il dût avoir déjà la con- science de ses forces, Charle Nodiers avoit hésité long- temps, avant de se résoudre à un parti auquel se déter- minent avec tant de facilité les génies imberbes de notre temps d'indépendance et de présomption. Prêt à quitter Dôle, il avoit cherché à s'y fixer dans quelque emploi mo- deste, et sollicité la place de bibliothécaire, avec mille francs d'appointement, que la ville, avec autant de re-*


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connoissance que de sagacité, s'empressa de lui refuser.

Dans les premiers temps, sa situation à Paris fut d'au- tant plus perplexe, que le gouvernement d'alors, loin de

lui offrir un appui, continuoit à poursuivre en lui l'auda- cieux auteur de la NapoUone; ressentiments mal conjurés par la conduite de Charles, dont les sympathies s'atta- choient toujours à ces libéraux de l'époque, désignés par l'empereur sous le nom d'idéologues. Ces hommes étoient les seuls que le Génie de la guerre n'eût pu subjuguer ; par eux il devoit périr, et il s'acharnoit à les déraciner avec toute l'inquiétude d'un juste pressentiment. Cet instant est celui des relations suivies de Nodier avec quelques membres dispersés de la société de Coppet, puis avec Oudét et divers personnages compris plus tard dans la conspiration de Mallet et de Lahorie.

Cependant, à la faveur de la sécurité dont jouissoit la France, les querelles littéraires avoient recommencé. En 1810, la comédie des Deux Gendres obtint un tel succès,

r

que l'auteur, M. Etienne, se vit en butte aux attaques les plus passionnées. Ce fut alors que Charles Nodier fit pa- roitre un de ses meilleurs ouvrages, sous l'inspiration d'une pensée honorable et bienveillante. Les questions de Littérature légale s'ouvrent par une généreuse apologie de M. Etienne. Les relations qui dès lors commencèrent en- tre ces deux écrivains, eurent pour conséquence l'entrée de Charles Nodier au Journal des Débats. Comme sa vie étoit toujours précaire, il accepta une

place de secrétaire chez le chevalier Croft, Anglois exilé qui demeuroit à Amiens avec lady Mary Hamilton, bas- bleu dont l'érudition linguistique se bornoit à la langue angloise, et qui avoit la prétention de prendre rang parmi les auteurs françois. Elle écrivoit, avec l'aide de safemm^ de chambre, des romans inintelligibles et, sous prétexte


VIE DE M. CH. NODIER. 49

d^en revoir les épreuves, Charles Nodier qui ne pouvoit comprendre le texte original écrit entre deux langues, re- faisoit tranquillement un autre livre, dans lequel lady Hamilton avoit la bonté de se reconnoitre. Elle publia de la sorte un volume profondément inconnu, que Nodier m'a dit se nommer lafamiUe Popoli.

M. de Tercy appela alors son beau-frère en Illyrie, où il fut nommé bibliothécaire à Laybach. Il remplaçoit un bon vieil Allemand à qui Ton n'avoit pas daigné faire part de sa destitution. Voyant ce pauvre diable au désespoir, Nodier, réduit à des honoraires de 1 ,800 fr., foibie res- source pour un ménage de trois personnes, céda à son prédécesseur la moitié de cette modeste rétribution. Ueu- reosenoent, les provinces illyriennes étoient gouvernées alors par un homme de cœur, par le général Bertrand, qui nomma Nodier inspecteur de la loterie. Peu de mois après, M. de Chabrol, intendant d'Illyrie, lui confia la direction du journal que le nouveau gouverneur, Junot, duc d'Àbrantès, fit paroitre en quatre langues, dans ce payS) sous le nom du Télégraphe illyrien.

La Restauration n'apporta pas de changement à sa position : il demeura attaché au Journal des Débats, où il combattit , quoique royaliste , la politique réactionnaire de la Sainte-Alliance. Durant les Cent-Jours , il se retira avec sa femme et sa fille au château de Caylus , d'où il ne sortit qu'après Waterloo. C'est mal à propos qu'un jour- nal, sur la foi de la biographie de Rabbe , toute fourmil- lante d'erreurs et de romans à dormir debout» lui attribue une part quelconque à la rédaction du Moniteur de Gand. Nodier n'alla point à Gand » et n'envoya pas une ligne à ce recueil. Le même journal conte qu'il fut contraint, pour subsister, de faire divers métiers avec lesquels il n'eut jamais rien de commun. Ces assertions sont plus que


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légères *, jamais, dans toute sa carrière, Nodier ne s'é- carta de la ligne qu'il suivoit patiemment 5 sa vie appar- tint aux lettres sans partage ; il fut , depuis l'enfance jusqu'à sa mort, le plus littérateur des contemporains : tout document qui le montre distrait de ses occupations favorites est inexact et controuvé.

Ce voyage si près de l'Allemagne, le ramenant à ses inclinations d'autrefois , fit germer les inspirations dont sortit Jean Sbogar. Telle fut, je crois, la première excur- sion de la poésie françoise au delà du Rhin. Les guerres impériales avoient exercé sur nous peu d'influence; Jean Sbogar en eut une fort grande. Madame de Staël popula- risa moins que Nodier le goût de Bûrger et de Schiller; elle éveilla la curiosité, Nodier excita les passions; elle inspira peut-être Benjamin Constant; mais l'auteur d'u4- dolphe, moins Allemand que Genevois, avoit, avant tout, considéré le dix-huitième siècle, comme en un miroir un peu vague, dans les Roseaux du Tibre et le Peintre de SaJtzbourg,

Ainsi, tels sont les fruits qu'il tiroit des événements politiques : les proscriptions du Consulat lui avoient arraché la Napoleone et Stella; sa posrtion diplomatique en lUyrie produisit Jean Sbogar; le retour des Bourbons, et des souvenirs qui s'y rattachoient , fit naître Thérèse Au- bert; de même que, plus tard, quand cette Restauration qu'il avoit aimée devint antipathique à la liberté, il chanta les héros de la Gironde, et célébra les carbonari dans

Mademoiselle de Marsan, Il devançoit à sa manière les écoles poétiques et les réactions d'opinion.

Un critique ingénieux assimiloit naguère à un peuplier ce talent toujours jeune : acceptons cette comparaison, et cherchons à la développer dans un autre sens. De même que le peuplier donne, à l'issue des hivers, en reverdissant


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^ Je premier, le signal du printemps ^ de même , à chaque saison de rajeunissement littéraire, Nodier annonça par une floraison précoce, à la foule des poètes épars dans la plaine, l'aurore des printemps nouveaux. Ses idées fraî- ches et suaves jetèrent les premiers parfums dans l'at- mosphère des écoles naissantes. Comme le peuplier qu'on ébranche sans cesse et qui s'enrichit de nouvelles forces en se dépouillant , Nodier, en purifiant, en émondant sans relâche son goût et son style, accrut constamment sa vigueur et s'éleva de plus en plus. Son éclectisme , la per- sévérance avec laquelle il abattit sur lui-même les ra- meaux vieillis, le transformèrent plusieurs fois, et l'ont montré jusqu'à la fin , couronné du feuillage le plus vert et le plus jeune. Tendre, élégant, pur, il est toujours plein de sève ; sa tète^ quelquefois égarée dans un nuage , suit les vents qui viennent à souffler; il s'incline, il murmure ; mais, offrant peu de prise aux tempêtes, il se redresse et résiste sans effort.

Nodier se trouvoit à Paris au moment oii les François, à la suite du désastre de rempire,délibéroient librement, sous la pointe des baïonnettes étrangères, sur le choix d'un souverain. Le grand obstacle que trouvoient les Pa- risiens, éclairés par le malheur et mûris par l'expé- rience, au règne de Louis XVIII, c'est qu'il ne montoit pas à cheval. On vouloit un roi qui, comme Darius fils d'Hystaspes, dût à sa monture la couronne, et chaque jour, les feuilles publiques redisoient gravement : — Il nous faut un roi qui monte à cheval. — Prenez Franconi, leur cria Nodier. Le parti équestre ne se releva pas de ce lardon ; toute la France répéta ce mot, dont Louis XVIII ne se souvint jamais. Après les Cent-Jours, Nodier lança des brochures et des articles de journaux nombreux, pour la défense d'Arnaud, deBoryes Saint-Vincent, de


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David, de Jean Debry et de tous les hommes distingués que des rancunes impolitiques exiloient à Bruxelles.

Tandis que , à l'aurore de la restauration qu'il avoit servie, les vainqueurs affamés se partageoient la curée, Nodier, trop pauvre pour vivre à Paris, alla demeurer à Saint-Germain avec sa femme et ses deux enfants. Il ve- noit d'y écrire Jemi Sbogar dont le plan étoit depuis quatre années dans sa tête, lorsque Tabbé Nicole s'inté- ressaut à son sort, s'entremit de lui obtenir une chaire de littérature dans un collège que le duc de Richelieu ve- noit de créer à Odessa. Nodier partit donc pour faire ses adieux à sa chère Franche-Comté. Exilé par la répu- blique, il fut exilé par la misère sous le gouvernement du roi. Heureusement, il ne se pressa pas de quitter la frontière, car le ministre, au moment.de lui envoyer le premier quartier de ses honoraires, lui faussa parole, et Nodier revint à ses frais, comme il étoit parti, s'établir dans un modeste logement de la rue du Bouloy ; il y écri- vit Adele^ et auparavant, Thérèse Aubert^ production sur laquelle il convient de fixer un instant l'attention des lecteurs.

On peut distinguer, dans le talent de Nodier, trois époques, ou comme l'on s'exprime à l'égard des peintres, trois manières distinctes qui ne confinent entre elles que par deux points : la correction du langage et l'horreur de la banalité. Ce dernier principe étoit si fort inculqué dans son esprit, qu'il le semoit tout d'abord dans ceux qui avoient l'honneur de l'approcher de près et de recevoir ses conseils. Ici, une digression : Charles Nodier a dé- veloppé, à cet égard, tout son système poétique, en quelques lignes, qui résument le programme entier de l'école moderne. Ces lignes sont curieuses et instruc- tives. «Une figure nouvelle est pleine de charme, parce


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«qu'elle donne l'idée d'un point de vue nouveau. Une « figure rebattue, devenue lieu commun, n'est plus que « le froid équivalent du sens propre. On doit donc éviter « de prodiguer les figures dans une. langue usée. Elles ne « présentent plus qu'un faste insipide de paroles et de « tours. Le style purement descriptif sera dès lors préfé- « rable au style figuré, parce que le style figuré avoit fait

< oublier quelque temps le sens propre, et que celui-ci

< paroit de nouveau. L'Aurore aux doigts de roses qui ou*- « vre les barrières du matin, et dont les pleurs roulent « en perles humides sur toutes les fleurs, offre sans doute «une image heureuse et brillante^ mais on produira « beaucoup plus d'effet aujourd'hui en peignant le soleil « à son lever, rougissant d'une lueur encore incertaine « le sommet des hautes montagnes j les vapeurs de la t plaine qui se dissipent, les contours de l'horizon qui se « dessinent sur le ciel éclairci, et les fleurs qui se pen- « chent sous le poids de la rosée. » [Dictionn. des Orurnia^ topées,)

Il est certain qu'on trouve là tout l'évangile d'une nouvelle école ; toute la distinction qui sépare Lamartine et Hugo de l'abbé Delille, et Marmontel de Nodier. Or, cette page ne fut pas écrite en 1829 ; elle le fut en 1805. On voit que le peuplier se prit à feuiller de bonne heure.

En dehors de ces principes fondamentaux, son talent eut, disons-nous, trois phases différentes : dans la pre- mière, épris de l'exaltation sentimentale du siècle dix- huitième, il en eut les allures, il fut l'élève de Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre, à la manière de Cha- teaubriand. Le Peintre de Saltzbourg^ les Proscrits^ les Me-- ditaiioTis du clcnire^ écrits corrects, sont d'une forme un peu flottante et de convention : l'on ne devient pas maître en un jour; Raphaël débuta par imiter le Pérugin. La se*


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conde manière de Nodier est celle qui se ressent de FAI- l^magne. Au v^gue de la forme, succède le vague dans ï idéalité; le penchant aux fantaisies mystiques, joint, dans le tour de la phrase, à une recherche de la simplicité antique, subordonnée à l'esprit germain. La poétique ex- pression de ces influences, c'est le Tombeau des grèves du lac; leur expression nette et formelle dans le drame, c'est Jean Sbogar»

Puis, Charles Nodier secoua cette préoccupation, ainsi que celle du siècle passé ; retranchant ces rameaux gref- fés à la souche-mère de son génie , il devint François et lui-même. A dater de ce moment, son style se simplifie ; 'Son esprit naturel se fait jour, la finesse, le goût rempla- cent toute convention ; l'originalité prend le dessus , et Ton voit rayonner le plus limpide, le plus pur des écri- vains de notre siècle.

Thérèse Aubert marque une heure de transition entre le second et le troisième de ces procédés. Ce petit roman dont la conduite est merveilleuse , est déjà simple \ on commence à y entrevoir la ligne sur laquelle l'auteur se prépare à creuser son sillon; le sentiment est dans les pensées, non plus dans l'expression \ les passages les plus dramatiques sont ceux où la période a le plus de naturel.

Adèle^ qui vient après, est dans le même goût quant au style \ mais la donnée et le plan se ressentent de l'enthou- siasme de l'auteur pour Werther.

Depuis la publication A' Adèle , le talent de Nodier se mûrit et s'assied \ ses principes ne varient plus. Les ar- ticles de journaux qu'il publia alors, et qu'on a rassemblés eh deux volumes , sous le nom de Mélanges de littérature et de critique (1820), contiennent d'admirables préceptes ; c'est un cours complet de littérature pratique.

Chez lui, le philologue commandoit au romancier 5 ses


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opinions sur l'état actuel de notre langage l'amenèrent au mot propre , à préférer partout le récit naïf et la forme descriptive à la forme allégorique, devenue vieille. Pensée dont la justice est démontrée par des analogies concluan- tes. A l'aurore des lettres grecques , Hésiode, Orphée ne parlèrent que par emblèmes ; les Travaux et les Jours sont vne métaphore continvie : mais dans l'âge mûr des idiomes, le temps des paraboles passe vite ; la muse sicilienne est descriptive , Théocrite et Moschus écrivent avec un pin- ceau. Lenœud de toutes les questionsd'écoleest là. Si, par rapport à nous, l'on interprète, dans les arts, le manifeste philologique de Nodier, l'on comprendra pourquoi, dans la peinture, Delacroix, Delaroche, Decamps succèdent à Guérin, à Girodet \ pourquoi les traditions de certains paysagistes tels que Bertin et Michalon, ont disparu de- vant Cabat , Marilhat et Dupré. La nature immuable et éternelle succède à l'allégorie épuisée, rebattue, et tout en lambeaux.

Donc, pour se rendre compte, en Nodier, du romancier et du conteur, il faut étudier le philologue : c'est celui-ci çui apprit à celui-là l'idiome dont il convient d'user en notre siècle, et la façon dont il est opportun de le manier. Ces inspirations nouvelles ne l'étoient pas pour lui ; il ne faisoit tjue donner, à un procédé qu'il savoit, une ex- tension plus générale; car, le style de sa troisième manière, il le posséda toujours dans ses travaux de linguistique ; le DicHormaire des onomatopées est écrit comme la dernière lettre du docteur Néophobus : la littérature d'imagination étoit seule soumise à une méthode d'exception , dont il finit par sentir l'écueil. Il en résulte que les travaux phi- lologiques de Nodier sont ses meilleurs ouvrages ; pour leur trouver de dignes rivaux, il faut remonter à Henri Estiame, le prince des lexicographes françois, sans l'é-


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tude duquel on ne sauroit parvenir à posséder à fond rhistoire et le secret génie de notre idiome. Il est vrai que l'Université s'en passe à merveille, et que les fonda- teurs de l'Académie Françoise ont omis son nom, ainsi que celui de Rabelais, dans la liste des auteurs qui servirent à développer, à émonder, à enrichir notre langue. Mais ils n'ont oublié ni Coêffetau ni Garnier ; et dans l'intérêt du goût, ils ont censuré Corneille. C'est depuis ce temps*-là qu'on ne le lit plus.

Revenons à Charles Nodier, à qui l'Académie plus tard a préféré tour à tour M. Jay et M. Dupin, et que M. Laya, son prédécesseur, avoit juré d'exclure, tant qu'il hono- reroit de saprésence cet il lustre corps.

Peu à peu , son sort s'étoit amélioré, il avoit succédé à Geoffroi dans la rédaction des articles de théâtre au Jour- ncU des Dihats, mais comme ce feuilleton l'ennuyoit mor- tellementy il le céda à Duviquet dès qu'il eut trouvé une autre occupation. Elle lui fut offerte par la publication du voyage Pittoresque dans l'ancienne France^ entrepris en 1819, par MM. Taylor et de Cailleux. Nodier écrivit à peu près les deux tiers du texte de la Normandie) M. Taylor faisoit les articles d'art, M. de Cailleux les tra- vaux archéologiques. Nodier prit une part presque aussi grande au Voyage en Franche-Comté : toutefois, à mesure que la besogne avança, il eut moins de temps à y consacrer, et depuis qu'il est entré à l'Académie, c'est, ainsi qu'il me l'a dit lui-même , sur M. Taylor que pèse la presque to- talité de la rédaction. Une excursion qu'ils firent ensem-- ble ejoi Ecosse donna lieu à Trilby, et eut de l'influence sur le style de Smarra ou les démons de la nuit Le Iviin d'Ar- gvil attira l'attention sur une contrée que Walter Scott, encore inconnu chez nous, alloit rendre célèbre. Les des- criptions du romancier Écossois montrent avec quelle


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précision Nodier a dépeint la nature et le caractère de ce pays qui ressemble tant, et par la physionomie, et par le goût des légendes, à la partie montagneuse de la Fran- che-Comté. Les peintres s'emparèrent de Trilby, et en re- produisirent les scènes, ce qui est Findice d'un succès de bon aloi.

Divers opuscules, des contes en prose, en vers, et quel- ques ouvrages dramatiques, parmi lesquels, le prologue et le scénario du Vampire terminé par M. Carmouche, la traduction du Bertram de Mathurin , faite en collabora- lion avec M. Taylor, ainsi que le Délateur imité deFéde- rici, et le FoMst^ l'occupèrent les années suivantes. 11 con- tinuoit de travailler au Journal des Débats, où il eut avec le général Foy une petite querelle toute littéraire, dont le célèbre député ne se formalisa point. Dans un de ses discours, ce dernier ayant à désigner un despote et un tyran, le compara à Louis XL Le lendemain, on fut assez surpris de lire dans le Journal des Débats, une lettre dans le style du xv® siècle, signée par Philippe de Gommines, qui venoit défendre la mémoire et justifier la politique de son maître. Cet incident resserra entre deux hommes éminents les liens de l'ancienne amitié qu'ils avoient ébauchée autrefois, quand le général étoit capitaine d'ar- tillerie à Besançon ; mais, de ce jour, Foy s'obstina à dé- signer Son critique sous le nom de Philippe de Commines.

Ce futau commencement de 1824, que Charles Nodier quitta la rue de Choiseul, où il demeuroit alors, pour s'éta- blir à l'Arsenal, dont il fut nommé bibliothécaire à la fin de 1823. Toute la littérature contemporaine fit son entrée à l'Arsenal en même temps que lui; son salon, qu'ani- moient les charmes et l'esprit de sa femme, de sa belle- sœur madame de Tercy, si vive, si gaie, si prévenante, et


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de sa charmante fille dont les grâces se développèrent au milieu de ce cercle de gens d'élite , devint, en quelque sorte, les petites Tuileries de la jeune littérature et de la naissante école, dont Nodier protégea les débuts. Cette maison vit éclore Victor Hugo , Lamartine , Alexandre Dumas , Alfred de Musset, Sainte-Beuve, de Vigny. C'est à l'Arsenal que le célèbre académicien fit paroître les plus parfaits de ses ouvrages d'imagination : Souvenirs de jeunesse , le Songe d'or, Inès de las Sierras , les Fantaisies du docteur Néophobus, et une foule d'autre^ compositions.

C'est là qu'il écrivit la Fée aux miettes, Mademoiselle de Marsan, l'Histoire du roi de Bohême, le premier et le mieux réussi des ouvrages illustrés; les Souvenirs et Portraits, le Dernier banquet des Girondins, les Mélanges tirés d'une petite Bibliothèque, les Notions de Linguistiqu£, Paris Historique,

et Franciscus Cdumna , sa dernière Nouvelle , l'une des plus pures qui soient sorties de sa plume. Il y entreprit aussi, depuis son entrée à l'Académie Françoise en 1833, le Grand dictionnaire Historique si longtemps rêvé, que lui seul pouvoit accomplir, et que n'achèvera persanne. Tous ces ouvrages, qui ont affermi sa gloire et cou- ronné la dernière partie de sa carrière, la France les doit en partie à l'influence providentielle de madame Nodier. C'est cette femme angélique et dévouée, qui parvint à^ ré- gulariser cette vie orageuse, à communiquer le calme et la sérénité d'une belle âme à cette âme troublée et com- battue. Aussi Charles Nodier, ce grand enfant, si mobile, si insouciant de l'avenir, vénéroit-ilsa compagne, qui bien plus jeune que lui, sembloit mêler à son amour je ne sais quoi de l'indulgence et de la bonté maternelle. Heu- reux dans sa famille , il prit goût à son intérieur, il or- donna ses travaux. On peut dire qu'il écrivoitpour elle, car il soumettoit la plupart de ses productions à son goût


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sûr, à son jugement droit et solide. Il déféroit d'ordinaire à ses avis; ce qui le prouve, c'est le souvenir qu'a gardé madame Nodier d'une circonstance puérile où il en fut autrement. Quand Charles Nodier, dans ses rares velléités de révolte, lui faisoit valoir sa soumission accoutumée : — Cependant, interrompoit-elle, tu n'as jamais voulu me sacrifier les boucles d'oreilles de Jean Sbôgar...

Ici finit l'histoire des querelles littéraires qui eurent lieu dans le ménage. Ces boucles d'oreilles offusquoient le goût de madame Nodier ; néanmoins, son mari, qui réim- prima Jean Sbogar, les lui laissa.

Tout en encourageant les romantiques, auxquels il avoit fourni des armes , Charles Nodier garda toute son origina- lité; lors même qu'il les prônoit, il ne laissoit pas de les railler daQS leursexcès, maisson ironie doucement enjouée n'irrita personne. Elle résidoit plutôt dans la forme qu'il donnoit à ses intarissables louanges, et dans leur exagéra- tion même, que dans la critique proprement dite. Mé- thode peu dangereuse ; malicieuse intention que l'amour- propre de ceux qui en sont l'objet déguise et méconnoît- En accusant Nodier d'être trop prodigue et trop excessif dans l'éloge, on s'est mépris sur l'intention cachée sous ces formules de l'admiration absolue.

Loin de se jeter dans les formes orageuses de l'école moderne, il s'attacha sans cesse, dans ses contes, à cette morale limpide et philosophique, mieux présentée avec la simplicité du style, qu'avec le.?> pompes empruntées à un langage audacieux et surabondant. Il offre parfois des passages analogues à celui-ci, que l'on croiroit tombé de la plume de l'auteur de ZfOdig : « Gustave de Rosander c vécut longtemps. Il fut savant, c'est peu de chose ; il « fut célèbre, ce n'est rien ; il fut tranquille, parce que jt les goûts simples donnent la paix du cœur*, il fut bon,


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« parce que l'amour de la nature est un acheminement à « la vertu ; il fut heureux, parce que le calme de l'esprit « et la bienveillance de l'âme composent le seul vrai bon- « heur de l'homme. »

Ne diroit-on pas que, dans ce peu de lignes, Nodier ait tracé son portrait? Cet homme, qui faisoit si bon marché de la gloire et de la science, possédoit une érudi- tion dont ses écrits ne laissent qu'unç foible idée. Il étudia beaucoup, et pareil à ce docteur dont parle Bayle, il n'a rien oublié jamais. Sans cesse occupé de bibliographie , cet excellent grammairien n'eut jamais la moindre pédan- terie ', les pédants lui faisoient horreur, ils l'eussent dé- goûté de la science, s'il avoit pu se résoudre à les fré- quenter. Bien qu'il envisageât avec quelque dédain notre politique, nos institutions, et surtout notre philanthropie, il aima constamment la jeunesse, sut l'apprécier, l'encou- rager, et fut toujours exempt des méchantes passions : c'est qu'il fut toujours jeune et ne se sentit pas décliner. Loin de là, à mesure que son corps s'épuisoit, à mesure qu'il devenoit étranger aux intérêts matériels, aux dis- tractions de la vie , son talent croissoit en pureté et son esprit devenoit plus subtil.

Charles Nodier appartient à une série d'hommes, de- puis lontemps interrompue , si elle n'est terminée , celle des causeurs et des conteurs attachants. La séduction de sa parole étoit irrésistible-, ses moindres propos avoient de la grâce, et sa conversation, quel qu'en fût l'objet, avoit le privilège d'annihiler, pour le moment, tout autre genre d'esprit, si agréable qu'il pût être. Sa manière enfantine et passionnée de considérer toutes choses, le plaisir qu'il sembloit prendre à s'entretenir, même avec les fâcheux qu'il maudissoit tout bas, la sensibilité qui perçoit à cha- que instant au travers des saillies de son esprit dont elle


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adoucissoit la pointe ^ Taniverselle étendue de ses con- noissances, sa mémoire surhumaine, Te nombre, la diver- sité des hommes et des choses qu'il avoit vus, tout, en un mot, tout ce qui peut seconder et accroître l'attrait d'une organisation fort singulière, étoit réuni dans sa personne. Que de fois, à ses dimanches célèbres de l'Arsenal, n'en- cbaina-t-il pas à ses lèvres une foule attentive et ravie !

Peu d'hommes eurent à un degré aussi rare le don de se faire aimer. Dans sa sphère modeste , ce poète toujours éloigné de la faveur et du pouvoir, n'eut que des amis et fit peu d'ingrats : sa bienveillance réelle, profonde et gé- nérale, faisoit naître ces sympathies ; elle étoit si grande qu'il s'aveugloit souvent , avec une puissance d'imagina^ tion singulière, sur la nature véritable des gens. L'homme le plus spirituel de France étoit le plus facile à du* per. Je me souviens qu'un soir il rentra tout rayonnant d'enthousiasme, annonçant à sa famille qu'on lui avoit présenté un jeune homme d'un esprit rare, et doué d'une de ces figures d'archange, de chérubin, qui annoncent une âme de poète et un avenir glorieux : il nous entretint pen- dant le dîner de ce phénix, dont chacun attendoit la venue avec impatience. Le dimanche suivant, un jeune gars entre d'un pas lourd , saluant avec une gaucherie rustique; il avoit les cheveux ternes, le front bas, l'œil éteint, l'exté- rieur commun. Nodier l'annonce d'un signe, avec un air victorieux. L'archange étoit un bon paysan, mal décrassé. Je n'oublierai jamais le profond étonnement qu'exprimè- rent les traits de Nodier, quand la contenance ébahie des dames lui montra son héros incompris.

Nodier avoit cette politesse exquise , cette éducation charmante qui vient de la bonté du cœur, et qui s'empare de celui des autres; cependant, il aimoit à railler, et avec sa malice comtoise, finement déguisée, il trouvoit moyen


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de satisfaire son penchant sans affliger personne. Sa ma- nière habituelle étoit de proportionner l'ironie à son au- ditoire, et au sujet dont il avoit fait choix , de telle sorte que ce dernier se crut l'objet d'un compliment, tandis que tes autres rioient sous cape. Son œil alors, errant autour de lui, cherchoit un compère ; une rapide et impercepti- ble étincelle annonçoit qu'on étoit d'intelligence, et le di- vertissement diloit son train. Ses amis furent parfois com- plices de ce passe-temps qui n'affligeoit personne; ils n'en furent jamais les victimes, et ces boutades de Nodier n'atteignoient guère que des gens gonflés de leur impor- tance et d'une sotte vanité.

Les soins qu'il prenoitpour déguiser un reproche, pour adoucir une observation étoient touchants en vérité: Sa famille ne se souvient pas d'avoir entendu de sa bouche une parole vive ; son respect pour la susceptibilité d'autrui s'étendoit jusqu'à ses petits-enfants. Cependant, au fond de ses paroles , on trouvoit toujours la vérité, pourvu qu'on sût la comprendre : on pouvoit prendre ses avis pour des éloges sans restriction, si l'on avoit plus d'orgueil que de tact ; car, chez lui, la forme déguisoit le fond. Un jpur, il me fit une leçon assez verte et bien méritée : imbu de la lecture de ses livres, et la pensée toute remplie de lui, je lui apportai quelques pages, dans lesquelles je m'é- tois efforcé, pensant bien faire, de singer sa manière et son style. Évitant à la fois d'avouer que je l'avois imité et fort mal, et de me faire une mercuriale sur la sottise des pastiches , il se borna à dire : — Mon ami , ce que vous m'avez remis ne doit pas être bien bon ; car au premier moment, je l'ai cru de moi.

Vers la fin de sa vie, ses goûts de bibliomane rem- placèrent les jouissances que la destruction de sa santé lui fit perdre. Plus éloigné que jamais de nos idées avancées et


VIE DE M. CH. NODIER. 33

de DOtre industrialisme moderne, il se tint en dehors du moQirement, et le poursuivit de s^s sarcasmes.

Du reste, il sentit peu les ennuis et la tristesse de voir i^ forées dépérir et sa vie s'épuiser ; les tendres soins dont il fut l'objet dans sa famille, le dédommagèrent de ses ^uSranoes* Sa fille , en qui il voyoit refleurir son esprit et une partie de son talent, lui présentoit sans cesse une trompeuse image de lui-même, dans laquelle il se plaisoit à revoir les traits de sa jeunesse. Charmant les heures à l'aide de ses occupations favorites^ récréantaes yeux de la vue de cette petite bibliothèque unique et pré- cieuse qu'il a collectionnée et annotée, s'étourdissant aux bruits joyeux de ses quatre petits-enfants, il vint ainsi jusqu'au bord de la tombe, par un sentier plein de fleurs. (1 y n quelques mois, formant encore des projets, il me parloit de la prochaine expiration de ses anciens traités avec les libraires, et de la publication de ses œuvres com- plètes, seul héritage qu'il laisse à sa famille.

Sur la fin du mois de décembre, sa santé déclina de plus ^B plus. La veille de Noël étoit un dimanche \ son sa- l<m s'ouvrit pour la dernière fois : cette soirée, cepen- dant, fut fort gaie, lui seul avoit des pressentiments. Quit- tant une table d'écarté où il venoit de gagner M. R^*^,run de ses plus anciens amis : — N'ayez pas de regret, lui di1>- il en souriant \ ce sont les derniers vingt sous que je vous gagnerai.

Trois jours après, il se mit au lit, et ne se releva pas. Il fut bientôt à l'extrémité, et durant ces jours d'angoisses où la lucidité de son esprit ne s'obscurcit pas un seul in- stant, il employa toute son adresse à tromper sa famille sur la gravité de son état. Cette héroïque dissimulation, il eut le courage de la soutenir pendant près d'un moiâ ; il n'en trahit lé secret qu'une heure avant d'expirer, lorsque

3


54 VIE DE M. CH. NODIER.

voyant autour de lui sa femme et sa nièce en plears, il

murmura tristement : — Vous souffriez donc aussi

TOUS ! Le jour des Bois, comme je me trouvois pr^ de son lit, avec Dauzats qu'il aimoit tendrement, il nous cita des vers latins sur la Carpomancie^ en nous contant que leur auteur (de qui le nom m'échappe, et dont il nous dési- gna la plus rare édition), en observant sur lui-même ce symptôme, les avoit dictés la veille de sa mort, à son fils placé près du lit paternel, comme nous l'étions au pied du sien. — Je vous dis cette histoire, ajouta-t-il, et mes der- nières fantaisies; parce que je vous ai beaucoup aimés, que vous êtes encore jeunes, que vous garderez et ferez vivre mon souvenir.

Attendri lui-même, il laissa tomber quelques larmes sur ses joues amaigries. Un moment après, il embrassa sa fille et pleura de nouveau : c'est ce jour-là qu'il renonça aux dernières espérances, et qu'il prit son parti de mou- rir ; car depuis lors, il ne pleura plus et ne fit aucune al- lusion à sa fin prochaine. J'insiste sur les détails qui accompagnèrent ce moment suprême \ ils couronnèrent trop dignement sa vie, et offrirent de trop nobles exem- ples, pour qu'on puisse les passer sous silence.

Bien que sa parole eut conservé toute son éloquente facilité, il ne sacrifia point au vain orgueil de marquer^ par ces mots ambitieux que recherchent parfois, près d'expirer, les personnages illustres ; sa fin fut simple, digne et vraie comme son cœur; son courage fut mo- deste comme sa vie. Le jour où il reçut les derniers sa- crements qu'il avoit demandés, il répondit avec fermeté aux paroles du prêtre; puis, après nous avoir embrassés tous, et rassurés sur son état, il dormit cinq heures, du sommeil le plus paisible.

La veille du jour fatal, les efforts redoublés de la fièvre


VIE DE M. CH. NODIER. 55

amenèrent le délire; la nuit suivante il ne reconnut personne et parla sans cesse : des mots sans suite, des idées rompues dont on. ne pouvoit suivre le fil, et parmi lesquelles on ne peut signaler que celle-ci, sans pouvoir dire à qui elle s'adressoit : — Lisez souvent Tacite... et Fénelon... pour donner plus d'assurance à votre style.

Bientôt il fut secoué par une crise violente et doulou- reuse, à la suite de laquelle il reconnut sa fille qui lui présentoit à boire. Gomme il but avec avidité, cette der- nière lui dit : — Tu as trouvé cela bon?

— Oui, répondit-âl avec un regard d'une douceur inef- fable ; oui, comme tout ce qui me vient de toi.

Elle appuya son visage sur le chevet du mourant pour cacher son émotion.

— Ah ! s'écria-t-il , si tu restois toujours ainsi, je ne mourrois jamais!

Hélas! il n'avoit plus deux heures à vivre.

Un moment après, il bénit ses petits-enfants, sa femme qui l'assista si noblement dans ces heures difficiles, et il s'informa (sollicitude extraordinaire dans un moment pareil) si toute la famille étoit en bonne santé. Déjà le froid mortel avoit envahi son corps dont la vie s'étoit Retirée; mais plus la matière s'anéantissoit, plus revenoit la limpidité de l'esprit. Après avoir pris soin de charger son gendre de remercier toutes ses connoissances pour les sympathies qu'on lui avoit témoignées, pour l'empres- sement avec lequel ses amis n'avoient cessé d'affluer à tonte heure dans sa maison pendant sa maladie, Charles Nodier s'informa du quantième du mois.— Le 37 janvier, répéta-t-il après sa femme ; vous vous souviendrez de cette date...

Il demanda l'heure, et manifesta le désir de voir renaître encore une fois le jour. Alors il engagea ses enfants à


.56 VIE DE M. CH. NODIER.

prier avec lui, ce qu'ils firent, agenouillés devant son lit. Peu de minutes après , s'adressant à son gendre : — Mon pauvre Jules , s'écria-t-il , je ne croyois pas que cela fÙt si malaisé

Après avoir éloigné de son lit ceux qui Tentouroient , en murmurant : — Votre vue me fait du mal... Il s'as- soupit sur-le-champ; son souffle devint intermittent et rare : et au moment où le soleil levant frappa les vitres, Charles Nodier cessa de respirer.

Peu d'hommes laissent après eux des regrets aussi una- nimes ; tant de générations avoient été jeunes avec lui! Sa carrière fut si bien remplie, que sa perte a retenti douloureusement dans tout le monde littéraire. Elle prive l'Âcademie Françoise du plus fidèle défenseur du langage dont elle conserve le dépôt ; les jeunes auteurs, d'un appui généreux et sincère^ le public, d'un écrivain spirituel, élégant et varié.

Charles Nodier ne laisse à ses enfants que l'éclat de son nom , Théritage des amitiés vraies qu'il avoit amassées, l'exemple d'une vie sans tache, les souvenirs d'un esprit adorable et d'un «œur parfait : tout ce qu'il faut pour y songer sans cesse et ne se consoler jamais.

FRANCIS WEY.


Février 1844.


DESCRIPTION


RAISONNÉE


D'UNE JOLIE COLLECTION


DE LIVRES.


THÉOLOGIE.

ÉGHITURE SAINTE, HARMONIES, CONCORDANCES, ETC.

l'fiiBLiA. Lutetiee/ex qfficina Roberti Stéphanie ty-- pographi regiiy 1 545. Cum priuilegio régis, a vol. gr. in-8, réglé, mar. rouge, fil.

Ancienne et belle reliure ; exemplaire de Rothelin.

Édition accompagnée des Commentaires de Vatable, et célèbre par les désagréments qu'elle attira a Robert Estienne. On n'en trouve pas facilement des exemplaires bien conservés.

^* BiBLLA SACRA vulgatae editionis, Sixti V Pont. Max. jussu recognita : et démentis YIII aucto- ritate édita. Parisiis, e typographia regia, i653y in-49 ™^r. noir, fers à froid, aux armes.

Exemplaire du savant Huet.


2 'THÉOLOGIE.

3. — ParisiiSy Sebastianus Martin, i656, pet. iii-8, ch. m. mar. rouge, fil. (Derome.)

Exemplaire en grand papier, de 5 p. 5 1. de hauteur, et admirable de condition.

^. — Coloniœ Jgrippinœ, 1682, in-8, mar. rouge, dentelle.

Reliure ancienne.

5. La Saintb Bible, traduite sur les textes origi- naux, avec les différences de la Vulgate (dite Bible de Legros). Cologne, 1 ySg, in-12, mar. rouge, fil.

Exemplaire relié sur brochure, et qui a conservé beaucoup de témoins.

6. NovvM Testamentvm, ex bibliotheca regia (grae- ce). Lutetiœ,Robert.StephanuSy 1 549) pet. îii-12, réglé, mar. rouge, fil. (Derome.)

11 faut répéter encore une fois ici, puisque les catalogogra- phes ne sont pas d'accord sur ces faits si faciles a vérifier, que cette édition de 4549 est la plus recherchée de toutes, qu'elle se reconnoît ou se distingue particulièrement en effet à la faute pulres pouf plures^ qu'on remarque dans la pénultième ligne de là première page de la préface, et que cette préface n'est pas tôut-k-fait ce qu'on peut appeler une hngiie préface j puisqu'elle se renferme en une page et demie.

7. NowM Testamentvm, graece, cum uulgata inter- pretatione latiïia graecî contextus lîneis înserta. iBen. Âriae Montanî, Hispalensis, operâ è verbo reddita, ac diùérso characterum génère distincta. Antuerpiœ, Christophorus Plantinus , 1 583, in-8,


THEOLOGIE. 3

réglé, mar. rouge, fil. (Belle reliure ancienne.)

Edition à laquelle les amateurs ne paroissent pas accorder une grande considération, mais qui mérite d^être conservée comme un des chefs-d'œuvre de la typographie plantinienne.

5. Le Nouveau Testament de Nostre Seigneur Jésus* Christ, traduit en françois selon l'édition Yulgate, avec les différences du grec. Mons, Gaspard Mi-- geoty 1667, 2 vol. petit in-8, réglé, fig. mar* rouge, dentelle. (Padeloup.)

édition dite de Mons^ attribué aux Eizeviers, et autrefois fort célèbre. On n'en recherche maintenant que les exemplaires remarquables^ comme celui-ci, par la beauté 4e leur con- dition. Je le dois à l'amitié de M. le comte Foy.

9- —Le même avec le grec et le latin de la Vulgate, ajoutez à côté. Mons, Gaspard Migeot (Rouen ^ f^iret)y 1673, 2 vol. grand in-8, mar. rouge, dou- ble fil. (Belle reliure ancienne.)

ïo, — Le même. Nouvelle édition, avec des figures en taille-douce dans le texte. Mons, Gaspard Mi- geoty 1697, in-i2,mar. bleu, dentelle. (Koehler.)

Exemplaire non rogné.

  • i.Neander. Proteuangelion divi Jacobi minoris.

Accessit huic dialogus quidam christiani cum Judœo de Christo, ex Suidae philologia. Argen-- ioratiy excudebat JosiasRicheliuSy 1 5 70, pet. in-8 , mar. rouge, fil. (Derome,)

Exemplaire de Girardot de Préfond, et antérieurement de


4 THEOLOGIE.

Philippe Desporles , qui a écrit son nom au frcxnlispice. C'est la première édition, donnée sur le Codex de Postel, de cet évangile apocryphe dont aucune édition n'est commune. Dans ses réponses à Mercier de SaintrLéger, De Bure s'excuse de l'avoir omise.

1 2. L'Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, avec des explications édifiantes, tirées des saints Pères pour régler les mœurs dans toute sorte de conditions; par le sieur de Royaumont, prieur de Sombreval. Édition nouvelle, enrichie de fi- gures en taille-douce, suivant la copie imprimée Paris y Pierre lePetit^ 1680, pet. in-8, mar. bl^u, dentelle. (Koehler.)

Charmant volume dont M. Renouard a remarqué qu'on ne trouYOït ^presque jamais de beaux exemplaires Cehii-ci est d^une parfaite conservation. Il m'a été donné par mon ami M. Verbeyst, de Bruxelles.

i3. Lucas (Franc). S.Bibliorumvulgatœedit. con- cordantias. Coloniœ Agrip., Balth. ah Ëgmondy 1684, gr. în-8, chagrin noir, tr. dor.

Chef-d'œuvre typographique bien connu par kxommodité de son usage, et magnifique exemplaire. Ces prétendues édi- tions d'Egmont me paroissent sortir des presses de Blaeu.

LITURGIE.

14. Orasiones para la missa. Escritos por Rousse- let. Paris y pet. in-8, mar. citron, doublé de mar. rouge. (Padeloup.)

Très beau manuscrit sur papier d'un des plus excellents


THEOLOGIE. 5

ealligraphes du dix-septième siècle. Indépendamment des ini- tiales dorées, encadrements, cartouches et culs-de-lampe, il contient deux belles miniatures, dont l'une parolt digne d'être attribuée a Le Sueur. Ce délicieux volume a été vendu 4 76 liv. en 4776, chez le duc de Saint-Âignan. Yoy. le Dictionnaire biblioffraphique de Gailleau, article Rousselet.

ï5. MoREAU. Les sainctes prières de Tâme chres- tienne. Ëscrites et gravées après le naturel de la plume, par P. Moreau, M^ escrivain juré, à Pa- ris. PariSy Jean Renault y 1649, pet. in-8, fig. et texte encadré de vignettes, mar. rouge à com- partiments et petits points, fermoirs.

Admirable exemplaire d'un livre bien exécuté, mais dont le principal mérite consiste ici dans une reliure parfaite que les connoisseurs les plus délicats regardent comme un des chefs-d'œuvre de Fart au dix-septième siècle.

16. Kaiatonse^a ionterennaientagsa, sonha. ongSe onSe gasennontagsen. (Livre avec quoi on fait des prières, différentes d'homme de toujours dont la parole est.) Teiotagi ( Montréal) , Lane etBowman, 1S16, pet. in-12, mar. rouge. Relié à iUont-Réal par Tuttle,

Ce volume, entièrement imprimé en iroquois, est précédé et suivi de quinze et trois feuillets d'une excellente écriture, qui contiennent une notice fort intéressante et fort substan- tielle, en langue françoise, sur l'idiome dont l'éditeur le regarde comme le premier monument typographique. La dédicace de ce curieux travail est adressée à M. le vicomte de Chateau- briand, datée du Sault Saint-Louis, Bas-Canada, et signée : Jo^Marcoux, pire miss. Mon illustre etbien-aimé confrère ,^


6 THEOLOGIE.

M. de Chateaubriand» a bien voulu consigner en cinq lignes^ autographes, sur un feuillet séparé, le précieux témoignage de bienveillance dont il m'a honoré en me faisant cadeau de ce livre très rare, et peut-être unique en Europe.

a

17. La Légende (Ensuyt) de Monseigneur sainct Hyldeuert, Euesque de Meaulx en Brie. sancte Hyldeuerte : Ora pro nobis. On les vend à Rouen, par Richard VAllemant, libraire : tenant sa bou- tique au portail des libraires (sans date). Pet.^ in-8, fig. en bois, mar. citron, fil. à froid.

Cette légende est en vers, mais se rapporte a la liturgie par les oraisons dont elle est accompagnée. C'est un petit livre que je crois absolument inconnu, et qui doit être d'une grande rareté.

18. Faignet. Mémoire pour la suppression des Pes- tes, in-i2, mar. rouge. (Koehler.)

Petit volume fort rare, dont le plus grand mérite consiste dans le singulier caractère qui a été employé a son impression, et duquel on ne eonnelt pas d'autre spedmen. Cette fonte de types nouveaux avoit pour (^jet, non pas la réforme de Por- thographe, mais l'élégance et l'harmonie de la composition typographique. Les caractères, parfaitement égaux en grau- deur, ne débordent ni en haut ni en bas sur l'interligne, et ce parallélisme a réellement quelque chose d'agréable à l'œil ; mais il ne dépend pas de tout le monde de faire adopter un alphabet, et Faignet ne figurera probablement jamais parmi les Trismégiste et les Cadmus. M. Brunet s'est heureusement chargé de sa renommée.


SAINTS PERES.


'^•D. AuGUSTiNi Confessiones. Lugduni (Batavo"


THÉOLOGIE. ^ 7

rum)^ Dan, Elzevir, 1675, in-ia, mar. vert an- tique. (Néêdtée.)

Exemplaire de plus de cinq pouces de hauteur avet témoins. C'est le plus grand qui se soit, depuis longtemps, présenté dans les ventes.

THÉOLOGIE ASCÉTIQUE OU MYSTIQUE.

20. De l'Imitation de Jésus-Chbist. Traduction nou- velle par l'abbé de Choisy. Paris ^ Antoine De- zallier^ ï^ga, in- 12, fig., veau brun, aux insignes de Saint'Cyr.

La célébrité de cette édition ramatme (c'est ainsi que la qualifie M. Barbier, hxciwnaaxr^ des awmfmes^ t. II, p. 4 60 et suiv.) est fondée sur une anecdote répétée par vingt écrivains, depuis Amelot delà Houssaye a Vol taire , que M. Barbier raconte fort bien, que M. Brunet lui a empruntée (Afanue/, t. II, p. 678 et 679), et qu'on peut lire auï endroits cités. Cette historiette explique et prouve au moins la rareté du volume, dont tant d'auteurs avoient parlé sans le voir, et dont M. Adry révoquoit l'existence en doute.

Ce qu'il y a de certaitf d'ap^ mon exemplaire, c'est que madame de Maintenon n'avoit guère pris garde a la maligne allusion du dessinateur, ou qu'elle s'en .étoit dévotement ac- commodée, puisque cet exemplaire est le sien, conmie on le voit à l'insigne ordinaire de sa bibliothèque de Saint^Cyr.

Je n'en ai jamais rencontré que deux autres avec la gravure du liv. II. Ceux ou elle est remplacée par un crucifix d'un travail fort grossier sont eux-mêmes assez rares, mais ils n'ont aucune valeur.

2I.FÉNEL0N. Explication des Maximes des saints


n THEOLOGIE.

sur la vie intérieure. Pans, Piare Ambouin, 1697, iii-i3, mar. ronge, double filel.


Cet exemptove reflurqaaUe par mb eicriiiMie relîoie andeime, est nipriDié sur papier fort ; flttb il ea esl 4e même de la plopart de eeox qoe j'ai tqs.

32. Réflexions sur la miséricorde de Dieu, par une dame pénitente (madame de La Yallière). Sui-^ %pani la copie de Paris, à La Haye y Adrian Moetjens 1681, petit in-ia, maroq. bleu. (Pur^ gold.)

Jolie édition elzévirienne qoe je crois véritable. Elle est rare, et omise par tons les elxeviriograpkes. Ce volame est orné d'un portrait de madame de La Yallière, fait ponr l'édi- tion, mais qui ne ^y trouve presque jamais, et do même portrait par Saint-Anbin, tiré sur papier de Chine.


THEOLOGIE MORALE.

23« GuT DE RoTE. Le Doctrinal de Sapience , qui contient les trois estaz du monde. Paris, la veufue Jehan Trepperel et Jehan Johannot, sans dat.^ in-49 goth., mar. rouge, fil. (Koehler.)

Bel exemplaire d'un livre rare et semé de traite burlesque- ment naïfs qui pourroient lui donner place, au besoin, dans la collection des facéties. Si cette édition n'est pas une des plus précieuses de l'ouvrage, elle est certainement une des plus belles, et l'exemplaire est parfaitement conservé.


^j


AiLHART (Olivier). Confession (la) en languatge


THEOLOGIE. 9

de Tholosa. Petit in-S^ goth.,^^. en bois sur le titrey mar. rouge, fil. (Rel. ancienne.)

Traduction patoise d*iine excessive rareté. Cet exemplaire de Brienne et de Méon, est le seul à ma connoissance qui ait paru dans les ventes.

t â. BoucHET (Jehan). Les Triumphes de la noble et amoureuse dame et Fart de honnestement aymer, compose par le Traverseur des voyes périlleuses. Nouvellement imprimé à Paris ^ 1 5 14. On les vend au Palais en la galleriepar ou on va à la chan- cellerie ^ par Vincent S er tenus; en la rue neufue Nostre Dame y à la Corne de cerf y in-8, goth. , mar. bleu, dent. (Riche reliure de Courteval.)

Exemplaire deM.dePixérécourt.Il estsi parfaitement conservé dans ses marges, qu'on pourroit le croire relié sur brochure.

^6. Dapïeau (Lambert). Traité des danses, auquel est amplement résolue la question a sauoir s'il est permis aux chrestiens de danser. Nouuelle- ment mis en lumière. François EstiennCy 1679, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

  • 7. GuiLLEMARD DE Champdenier. Le Duel de

l'homme et de la mort, distingué en deux parties. Paris y Jean Berjon^ ^607, in-8^ mar. rouge, fil., aux armes.

Très bel exemplaire de Jacq.-Âug. De Thou, a qui ce livre rare est dédié. L'ouvrage est d'une composition bizarre plutôt qu'originale, mais on y trouve de belles pages.


^0 THÉOLOGIE.

28. Sentimênti di s. Carlo Boromeo intorno ag spettacoli. In Bergamo^ ^1^9r ^eXiX in-45 maroi bleu, fil. (Cape.)

M. Valéry (Voyages littéraires, historiques et artistiques • Italie, liv. III, chap. 9), dit à l'occasion de ce livre : « qu'il regrelté de ne pas le trouver dans nos bibliothèques de Paris 11 renferme des détails intéressants pour l'histoire du théâtre, donne une idée singulière de la licence effrénée des représe tations dramatiques en Italie au temps où vivoit le saint préh Ce beau volume m'a été donné par mon ami M. Duverger.

THEOLOGIE CATÉCHÉTIQUE.

29. Manitowompae Pomantamoonk Sampwshana Christianoh uttoh woh an Pomantog wnssikkil teahonat God. Cambridge^ 1685, petit in-8^ mai rouge. (Thompson.)

Doctrine chrétienne en langue virginienne. Très rare.

30. Bossuet. Exposition de la doctrine de l'Eglis catholique sur les matières de controverse. Doï zième édition. Paris^ Sébastien. Mab. Cramoisi 1686, petit in-i2,maroq. bleu, fil. > aux insigne de la Toison d'Or.

Charmant exemplaire de Longepierre.

THEOLOGIE PARENÉTIQUE OU SERMONS.

3 1 . Massillon. Sermons de M. Massillon, évêque d( Clermont. Avent. Paris, veuve Etienne et fils 1745, in-12, mar. rouge^fil. (Padeloup.)


THEOLOGIE. H

THÉOLOGIE POLÉMIQUE.

3a. Charron (Pierre). Les trois Véritez, seconde édition, reueûe, corrigée et de beaucoup aug- mentée, auec un aduertissement et bref examen^ sur la Response faicte à la troisième vérité, de nouueau imprimée à La Rochelle. Bourdeaus^ S. Millanges, iSgô, in-8, maroq. rouge, fil.,tr. dor. (Derome.)

33. — Le même ouvrage, troisième édition, revue, corrigée, et de beaucoup augmentée, plus aug- mentée de la réplique faicte aux ministres de La Rochelle, par le mesme autheur. Paris^ Robert Bertault^ 1626, in-8, veau fauve, aux armes.

Exemplaire aux armes de Jacq. Aug. De Thou, quoique l'é- dition soit postérieure de liuit ans a l'époque de sa mort. Ou sait que sa belle collection de livres fut continuée par son fils avec la même ardeur et le même soin pendant un grand nombre d'années.

34. EsTiENNE (Robert). Les censures des théologiens de Paris, par lesquelles ils auoyent faulsement condamne les Ribles imprimées par Robert Estienne, imprimeur du Roy, auec la Response d'iceluy Robert Estienne. A HOlwier de Robert Estienne y j552, in-8, veau fauve. (Padeloup.)

Ouvrage publié à l'occasion de la Bible de Vatable indiquée au n*>-l de ce catalogue. Cette traduction, beaucoup plus re- eberchée que l'original latin , est un livre fort rare et de


^2 THEOLOGIE.

grande importance pour Thistoire de notre célèbre impri- meur. L'exemplaire est parfait et la simplicité de sa belle reliure vaut peut-être bien le faste souvent déplacé du maro- quin moderne.

35. Recueil de pièces contenant : Lettre de mon- sieur Arnauld, docteur de Sorbonne, a vue per- sonne de condition, sur ce qui est arrivé depuis peu, dans vue paroisse de Paris, à vn seigneur . de la cour, 3^ édit., Paris, lôSy. — Seconde let- tre de monsieur Arnauld^ docteur de Sorbonne, a vn duc et pair de France, pour seruir de res- ponse à plusieurs escrits qui ont été publiez con- tre sa première lettre, sur ce qui est arriué à vn seigneur de la Cour, dans vue paroisse de Paris, 3* édit. -Pam, 1657. — Pascal. Les Provinciales, ou les lettres écrites par Louis de Montalte a vn provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites, sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères. Cologne^ Pierre de La Vallée^ 1657. — Aduis de messieurs lescurezde Paris, àmessieurs les cu- rez des autres diocèses de France, sur les mauuai- ses maximes de quelques nouueaux casuistes. /'a- m, 1 656. —Extraits de quelques-vnes des plus dan- gereuses propositions de la morale de plusieurs^ nouueaux casuistes. — Principes et suittes de la, probabilité expliquez par Caramouel, Fvn des^ plus célèbres entre les casuistes nouueaux, dans, vn liure imprimé en i652. — Lettre d'vn curé de Rouen à vn curé de la campagne sur le pro- cédé des curez de la dite ville, contre la doc-


THÉOLOGIE. ^5

trine de quelques casuistes. — Requeste de MM. Rousse, curé de Saint-Roch, et Du Puys, curé des Saints-Innocents. — Extraits de plusieurs dangereuses propositions tirées de nouueaux ca- suistes, etc. — Epistola illustrissimi ac reueren- dissimi D. D. Jacobi Roonen, Arch. Mechlinien- sis : ad Eminentissimos Cardinales Inquisitionis RomanaB:, etc. — Traduction d'vne lettre escrite par messire Jacques Boonen , Archeuesque de Malines à messeig. les Cardinaux de Flnquisition de Rome, etc., i vol. în-4> niaroq. noir.

Bel exemplaire, dans sa première reliure janséniste^ de cette édition originale des Provinciales et des pièces du temps qu'on a coutume de réunir à cet admirable livre. Le titre au nom de Pierre de la Vallée est tout simplement un frontispice postiche.

36. Pascax (Biaise). Les Provinciales, ou lettres es- crîttes.par Louis de Montai te a un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites, sur la morale et la politique de ces pères : traduites en latin par G«iillaume Wendrock, théologien de Saltzbourg, en espagnol, par le sieur Gratien Cordero, de Burgos, et en italien, par le sieur Cosimo Bru- netti, gentilhomme Florentin. Cologne^ Baltha" sar Winfelt, 1784, grand in-8, v. fauve, fil-, non rogné. (Bauzonnet.)

Exemplaire parfaitement pur 4'un livre qui doit être bien rare dans cette condition. Il ne s'en est présenté qu'un autre dans les ventes, au moins k ma «onnoissance, et il étoit fort endommagé.


^4 THÉOLOGIE.

37. Pascal (Biaise). Pensées sur la Religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort, parmi ses papiers. Paris, Guillaume Desprezy 1670, in-ia, mar. rouge. (Reliure jansé- niste. Duru.)

Édition originale qui est assez rare aujourd'hui, mais qui perdra probablement quelque chose de sa valeur relative, quand l'illustre M. Cousin aura publié l'édition qu'il prépare d'après le manuscrit original. Il restera cependant quelques considérations à faire valoir en faveur des anciennes leçons du texte, et je me contenterai de les indiquer à de plus hardis jouteurs ; car je ne suis ni d'humeur ni de force a entreprendre cette rude polémique. Les Pensées de Pascal n'étoient pas un livre ; c'étoit matière de livre, matière modifiable s'il en fût jamais, et qui se seroit nécessairement modifiée. Pascal étoit, en effet, un esprit fort individuel^ conmie on dit aujourd'hui ; mais non tellement absolu qu'il ne subordonnât souvent ses doctrines à celles de Port-Royal, dont il s'honoroit d'être Fin- terprète. C'est un fait qui ne peut être contesté. Il est donc à présumer que les changements posthumes apportés k l'œuvre des Pensées auroient été approuvés et peut-être exécutés par Pascal lui-même , si Pascal avoit vécu ; car on ne sanroit supposer, dans l'état connu de ses rapports avec Port-Royal, qu'il eût publié cette ébauche de livre sans l'aveu de ses amis. En considérant la chose sous cet aspect, qui me paroît son as- pect véritable, on se trouvera sans doute moins disposée prêter une grande importance aux variantes d'un brouillon informe qui a partout l'élan et, tranchons le mot, la témérité impru- dente du premier jet. Ce n'est pas sur les improvisations d'un esprit très soudain, mais profondément préoccupé, qui se propose a tout moment des objections sans avoir le temps d'y répondre et sans savoir s'il y répondra, qu'on voudra juger de la foi de Pascal, et je croîs qu'on fera sagement de s'en abste- nir. Au surplus, cette question, qui offre un véritable intérêt


THÉOLOGIE. ^5

littéraire, car, sous le point de vue littéraire il n'y a pas une ligne de Pascal à dédaigner, est totalement insignifiante sous le point de vue religieux. Pascal n'étoit-il séparé de l'athéisme que par la peur? Cela est fort triste à comprendre et fort triste a avouer ; mais cela seroit fort possible, et, en dernière analyse, cela seroit fort indifférent. J'irai même plus loin puisque m'y voilk. Si ce doute se résout jamais par l'affirma- tive, il faudra en féliciter les jésuites.


THÉOLOGIENS SÉPARES DE L EGLISE ROMAINE.

'^8. HuTTiBN {Ulricus 2Lh). Dialogus viri cuiuspiam eruditissimi festiyus sane ac elegans^ quô Ju- lius IL P. M. post mortem cœli fores pulsando, ab Janitore illo D. Petro intromitti nequiuerit. Interlocutores, Julius. Genius. D. Petrus.^ pet. in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

Exemplaire de La Vallicre. Edition rare.

^9. ViRET (Pierre). Le Requiescant in pace de pur- gatoire^, fait par dialogues, en manière de deuis. L'ordre et les tiltres de dialogues : iMe dernier Sacrement; 2"" les Pardons; 3** les Funeralçs, auec deux tables, etc. De rimprimerie de Jean Gerard.iSS^j pet. in-8, mar. rouge^ fil. (Derome.)

Bel exemplaire de Girardotde Préfond.

4o. La Prophétie des petits enfants. Tout est à Dieu. Imprime pour Quancien Bruyère ^ libraire mar- chanty demeurant à Gien sur Loyre^ 1 562. ( sur le dernier feuillet blanc se trouve la signature de


^6 THÉOLOGIE.

Daniel Dumoustier) y pet. in-8, mar. violet^ fil. (Bauzonnet.)

Pièce inconnue des bibliographes, dont je ne trouvé aucune mention dans les catalogues, et que recommandent k la fois le lieu de Timpression et l'excessive rareté des exemplaires. Celui-ci est le seul qui me soit jamais tombé sous les yeux.

4 1 . Traite des anciennes cérémonies , ou histoire contenant leur naissance ou accroissement, leur entrée en l'Église, et par quels degrez elles ont passéjusqu'à la superstition (par Porret). Rouen, Jacques Lucas^ 1673, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

4^* Les plaintes des protestans, cruellement op- primez dans le royaume de France. Cologne, Pierre Marteau, 1686, in-ia, mar. rouge, fil. (Padeloup.)

Très bel exemplaire.

Cet ouvrage, qui ne manque pas d'éloquence, est générale- ment attribué au fameux ministre Claude. Il est d'une excessive rareté, selon le catalogue de Méon qui en possédoit un exem- plaire fort défectueux. Yoy. ce catalogue, n° 55^ 5. Les livres pu- bliés par TÉglise réformée, aux seizième et dix-septième siècles, ont singulièrement pâli devant ceux des philosophes et de» athées qui sont tout autrement progressifs^ et on ne les re- cherche plus comme autrefois ; mais il en est qui conserveront^ toujours un vif intérêt pour l'histoire, et celui-ci est de c^ nombre.


THKOLOGIE. H

OPINIONS SINGULIÈRES, ILLUMINÉS, FANATIQUES.

43. RuscA (^/z/o/im^).Deinfemo, et Statu daemonum ante mundi exitium, libri quinque in qnibus tartarea cauitas, parata ibi cruciamentonim gê- nera , ethnicorum etiam de bis opiniones, dae- monumq; conditio, usq; ad magnum judicii diem, varia eruditîone,describuntur. Mediolani, ex collegii Amhrosiani typographia, lôai, în-4, mar. rouge, fil. (Derome.)

Superbe exemplaire d'un livre qui sera toujours fort cu- rieux, au moins pour l'histoire de Fimagination et de la pensée, et qui passe pour le plus rare volume de la collection des Ambrosiens.

M. LaPeyrère (Isaac de). Du Rappel des Juifs^ i643, m-8, veau fauve, fil. (Belle reliure de Derome,)

Un de ces livres rares dont l'existence a été quelquefois eontestée. L'exemplaire est très beau.

45. Parisot. La Foy dévoilée par la raison, dans la connoissance de Dieu, de ses mystères et de la ntttnre, seconde édition. Paris, 1681, in-8, mar. rouge, doublé de tabîs, dentelle. (Reliure anc.)

Ce volume, exactement supprimé, est devenu fort rare ; mai6 il n'y a pas grand mal a cela. La pagination en est extrêmement irrégulière, et on pourroit le croire incomplet si l'auteur n'avoit eu la précaution d'expliquer ce désordre dans une espèce de post-face. Mon exemplaire est d'une grande beauté de reliure et de conservation, qui en fait le principal mérite.


^8 TUËOLOGIE.

46« Souverain. Le Platonisme dévoilé, ou Essai touchant le verbe platonicien. Divisé en deux parties. Cologne ^ Pierre Marteau y \ 700, pet. in-8, veau brun, aux armes. (Padeloup.)

Très bel exemplaire du comte d^Hoym.

47. MoRiN (Simon), u^u nom du Père, du Fils et du Saint-'Esprit. Pensées dédiées au Roy, avecappro^ bation,i6li'j yin-Sj mar. rouge. (Reliure ancienne.)

Bel exemplaire de Soubise, qui a depuis appartenu au célèbre lord North dont il porte les armoiries et la devise : La vertu est la seule noblesse.

Tous les exemplaires de ce livre qu'on pût recouvrer furent brûlés seize ans après avec l'auteur. On réunit ordinairement à ceux qui se rencontrent encore, quelques pièces relatives au procès ridicule et atroce du malheureux Simon Morin, et doni les plus intéressantes sont V arrêt du parlement et le prùcéS" verbal d'exécution. Ces pièces, réimprimées au dix-huitième siècle, ne sont point rares de cette contrefaçon exécutée pour les amateurs, et c'est ainsi qu'elles se trouvoient dans l'exemplaire de Soubise qui est devenu le mien. Pai eu le bonheur ûe pouvoir y substituer Y arrêt et le procês-verbal en éditions originales, et celles-ci, qui consistent ensemble en six feuillets distribués dans la rue, sont des raretés insignes qui ne se présentent presque jamais dans les ventes. La biblio- thèque de l'Arsenal n'en a qu'une.

48. Davesme. Harmonie de l'amour et de la iustice de Dieu : au Roy, a la Reyne régente, et a Mes- sieurs du Parlement. Jouxte la copie imprimée, à La Haye, i65o, pet. in-ia, mar. vert, fil.

Bel exemplaire de Gaignat, chez qui il fut vendu 72 fr.


fflEO^OGIE. 49

49-PosTfiULO {GugUelmo). Le Prime nove del altro

mondo, cioe, l'admirabile historia intitulata,

la Vergine Venetiana {Fenetià) . Appressodel aut-- tore. — Il libro délia divina ordiusAione. Padoua^ Graiioso Perchacino , i555, pet. in-8, mar. bleu antique. (Belle et ancienne reliure,)

Magnifique exemplaire de de Boze, de Girardot de Préfond, de Gaignat, de Mac-Garthy, et peut-être le seul oii les deux ouvrages se trouvent réunis.

€e volume a passé longtemps, avec le Chriiiianismi'ReS' UiuUo de Servet, pour le plus rare des petits livres imprimés. C'est ce qui explique son haut prix d'estimation, à 500 liv., dans le catalogue de de Boze, à une époque où cette valeur étoit tenue pour exorbitante, et son adjudication à 90^ liv. chez Gaignat, Non délivré chez Mac-Garthy sur ma modeste enchère de 400 fr., il fut réservé par les héritiers, puis vendu postérieurement 500 francs à un amateur anglois. Je suis parvenu k le retirer d'Angleterre pour un prix moins élevé, mais tel encore que j'aurois quelque honte a mettre le lecteur dans ma confidence.

Le Père Niceron avoit d'abord nié l'existence de ce livre. Convaincu par ses propres yeux, il en a donné, diaprés mon exemplaire même qui étoit alors celui de de Boze, une des- cription assez imparfaite dans le tome YIII de ses Mémoires^ p. 544 et suiv.

Les feuillets de l'un et de l'autre ouvrage n'avoient pas été tliiffrés à l'impression ; mais ils le sont très proprement à la plume de ta main de de Boze. La reliure est excellente et la conservation admirable.

RELIGIONS DIVERSES.

5o. L'Algoran de Mahomet. Translaté d'arabe en


20 THÉOLOGIE.

françois, par le sieur Du Ryer, sieur de la Garde Malezair. Suivant la copie imprimée à Paris, An- toine de S ommaville {Hollande, Elzevier), ^672, pet. in- 12, mar. r. fil. à froid. (Bauzonnet.)

Très bon exemplaire de 4 p. ^ I lig., avec témoins. INDIFFÉRENTS, DÉISTES, INCRÉDULES.

Si.Fox (Jean) de Bruggs. Commentaire philoso- phique sur ces paroles de Jésus-Christ : Contrains-^ les d'entrer^ où l'on prouve par phisieurs raisons démonstratives qu'il n'y a rien de plus abomina- ble que de faire des conversions par la contrainte^ et où l'on réfute l'apologie que saint Augustin a faite des persécutions. Traduit de l'anglois par M. J. F. ^ Cantorhéry , chez Thomas Litwel^ 1686, 3 vol. pet. in-iâ, mar. rouge, fil. (Padeloùp.)

Tout le monde sait que cet ouvrage est de P. Bayle, qui y déploya le premier ce drapeau de l'indifférence en matière de religion, sous lequel la secte des tolérants devoit préluder aux conquêtes de la philosophie voltairienne. C'est donc ici un monument curieux pour l'histoire des progrès de l'esprit humain, ou, si l'on veut, pour celle de ses erreurs ; mais ce n'est pas k ce titre qu'il figure avec distinction dans ma petite bibliothèque. Ce qui me le rend recommandable entre tous mes livres, il faut bien que je l'avoue, c'est une reliure déli- cieuse de Padeloùp dans son meilleur temps, et une fraîcheur de conservation qui feroit croire ces trois volumes sortis hier de l'atelier. Ajouterai-je que cette édition est la meilleure, et qu'il est assez difficile de la trouver complète de la dernière partie 7


THEOLOGIE. 24

Sa.GoLLiNs. Discours sur la liberté de penser, écrit à l'occasion d'une nouvelle secte îï esprits forts, ou de gens qui pensent librement. Traduit de Fanglois et augmenté d'une lettre d'un médecin arabe. LondreSy 1714, in-8, gr. pap. mar. vert antique, fil. {Duru.)

Autre maaifeste des esprits forts, qui excita dans le temps une ardente polémique. La Lettre du médecin arabe ne s'y trouvé pas toujours, et les exemplaires en grand papier sont fort rares. Celui-ci est parfaitement conservé dans ses marges, dont plusieurs n'ont pas été atteintes par le couteau du relieur.

53. Pensées libres sur la Religion, l'Eglise, et le bonheur de la nation : traduites de l'anglois du docteur B. M. (Bernard Mandevillej. La Haye, Vaillantfrères etN. Prévost, 17212, a vol. pet. in-8, rel. en un, mar. rouge, tr. dor. (Derome.)

Très bel exemplaire.

JURISPRUDENCE.

DROIT ROMAIN.

54. D. JusTiNiANi , sacratissimi principis, Institu- tionum libri quatuor, additi sunt tituli digestor. de verborum sîgnificatione et regulîs juris.

Lugd.'Batav. , apud Danielem a Gaesbeeck, 1 678, in-i6, mar. rouge. (Janséniste.)

Exemplaire en très grand papier avec témoins. Les exem- plaires de ce genre avoient probablement été tirés pour qud^


2Z JURISPRUDENCE.

ques persoDDages d'élite qui dévoient y déposer leurs notes^ et ceux qui sont restés maculés de ce docte griffonnage, ou qui en scmt affranchis par l'action délétère des acides, perdent beaucoup de leur prix. Celui-ci est dans toute sa pureté pri^ mitive, revêtu de sa première reliure qui est excellente, et si parfait qu'on ne sauroit le souhaiter plus beau. C'est un de ces volumes que mon vieil ami Chardin appeloit Des Piores sans Si.

CAUSES CÉLÈBRES^ PLAIDOYERS,. ARRÊTS.

55. La Déduction de rinnocence de messire Phi- lippe, baron de Montmorency, comte de Homes, franc seigneur de Weert, admirai et capitaine giénéral de la mer du Païs-Bas, et chevalier de Tordre de la Thoison-d'Or. Contre la malicieuse appréhension, indeiie détention^ injuste procé- dure, fausse accusation, iniques sentences, et tyrannicque exécution en sa personne à grand tort, par voye de faict perpétrées. Imprimé au mois de septembre i568, in-8, mar. rouge, den- telle.

Livre très rare, qui a une certaine importance historique, et dont il est bien difficile de trouver des exemplaires en bon état. Celui-ci est parfait en tout point, et jusque dans sa riche et disgracieuse reliure flamande, dont te caractère local offre un genre de mérite que les amateurs ne devroient peut- être pas dédaigner.

56. Manvel (Nicolas). Recueil entier des procé- dures tenues à Berne contre quelques lacopins exécutez de mort pour leurs sorceleries et mes-


JURISPRUDENCE. 25

chancelez horribles,ranM.D.IX.De nouueau tra- duit d'allemand par Nicolas Manuel , citoyen de ladite ville de Berne ; auquel sont accouplez les Cordeliers d'Orléans en pareilles impostures et exécrations desquelles le siège de l'Antéchrist de tout temps s'est emparé. A Genève^ chez lean Crespin, 1 566, in-8, mar. bistre, doub. fil. (Thou- venin,)

Volume rare.

>7. Histoire notable du P. Henri, lesuite sodomite, bruislé en la ville d'Anvers le xii. iour d'auril 1601 . Escrite par l'un des iuges déléguez au pro- cès de ce jésuite, et tournée de flamand en Fran- çois. Deuxiesme édition, 1601, in-8^ mar. rouge, fil. à froid. (Koehler.)

58. ÂRREST de la cour de parlement contre le mary et la femme, conuaincus de sortilège, et d'auoir meschamment et impieusement assisté au sabat, renoncé à Dieu, adoré le diable, et fait plusieurs maléfices par le moyen d'iceluy . Auec le discours des exécrables meschancetez qu'ils ont comises au dit sabat, où ils ont mangé de leurs enfants et offert les autres au diable. Paris yAnthoine Fitray, 1624. — Véritable RELATION des justes procédures obseruées au fait de la possession des Vrsulines de Loudun, et au procès de Grandier, par le R. P. Tr. R. G. (Tranquille, religieux capucin.) Paris ^ lean Martin^ i634. — Récit véritable de ce-


24 JURISPRUDENCE.

qui s'est passé à Loudun, contre maistre YrbaÎD Grandier, prestre curé de l'église de Saint-Pierre de Loudun, attaint et conuaincu du crime de ma- gie, maléfice et possession arriuée par son faîct es personnes d'aucunes des religieuses ursulines de la ville de Loudun. Paris, Pierre Targa, 1634^ — Arrest de condemnation de mort, contre maistre Vrbain Grandier, prestre curé de l'église Sainct-Pierre du marché de Loudun, et l'un des chanoines de Téglise Saincte-Croix du dit lieu r atteint et conuaincu du crime de magie, et au- tres cas mentionnés au procès. Paris, Estienne, Hébert et Jacques Poullard, i634. — DiscovRS' PRODIGIEVX ET ESPOWENTABLE dc trois Espaignols et une Espagnolle, magiciens et sorciers, qui se fai soient porter par les diables, de ville en vîUe, auec leurs déclarations d'auoir fait mourir plu- sieurs personnes et bestail par leurs sorcilléges, et aussi d'auoir fait plusieurs degats aux biens de la terre. Ensemble, F arrest prononcé contre eux par la cour de parlement de Bourdeaux, le sa- medy, lo courant de mars^ 1608, à Paris, louxte la coppie imprimée à Bourdeaux (sans date) in-8, mar. rouge fil. (Koehler),

Pièces d'une rareté connue. Elles sont de grandeur inégale, et reliées en portefeuille.

69. Plaidoyé sur la principauté des sots, auec l' ar- rest de la cour interuenu sur iceluy, à Paris, chez David Douceur, libraire iuré^ rue Saint^Jac-


JLRISPRUDENCE. 25

queSy au Mercure arresié. 1608, in-8, mar. rouge, fil. à écussons. (Thouvenin.)

Ce n'est point ici une facétie, comme les catalogograplies l'ont quelquefois pensé ; mais un plaidoyer sérieux, fort sé- rieusement prononcé par l'habile avocat maître Julien Peleus, et à la suite duquel survint un jugement qui sortit, ainsi qu'on le dit en droit, son plein et entier effet. Les exemplaires en sont rares.

60. Freydier , avocat à Nismes. Plaidoyer contre l'introduction des cadenats ou ceintures de chas- teté, Montpellier, ^Augustin-François Rochard , 1 75o,in-8,fig.,mar. citron, doub. &\.(Bauzonnet.)

La singularité du sujet de ce plaidoyer le fait rechercher dans les ventes, oii il est parvenu quelquefois à des prix fort disproportionnés avec sa valeur réelle ; mais il faut trouver a la fin une gravure ou pliée ou coupée en trois planches qui représente la ceinture de chasteté^ et qu'on avoit fait exécuter à très petit nombre pour l'instruction des juges. On y a ajouté dans mon exemplaire une autre gravure analogue à la matière scabreuse du livre, et plus louable par le travail que par l'intention.

SCIENCES ET ARTS.

TRAITES GENERAUX.

61 . Telin (Guillaume). Bref sommaire des sept ver- tus, sept ars liberaulx, sept ars de poésie, sept ars mechaniques, des philozophies, des quinze ars magicques, la Louenge de musique. Plusieurs bonnes raisons à confondre les Juifs qui nyentla-


26 SCIENCES ET AftTS.

duenement Nostre Seigneur Jësus-Christ. Les dictz et bonnes sentences desphilozophes,auecles noms des premiers inuenteurs de toutes choses admirables et dignes de scavoir. Paris , Galliot Dupréy 1 5 1 8, în-8, goth., mar. rouge, fil. tr. dor. {Thomson.)

Encyclopédie naïve de la renaissance, qui a tout le mérite d'un livre scientifique publié a cette époque. Les exemplaires de bonne conservation, conune celui-ci, doivent être fort rares^ et il s'en est payé un 235 fr. à la vente de Crozet.

PHILOSOPHES ANCIENS ET MODERNES.

6a. ScvTELLivs (IVicolaus). Jamblichus demysteriis iEgyptiorum, nunc primùm ad uerbum de graeco expressus, Nicolao Scvtellio ordinis eremitarvm sancti Augustin! , doctore theologo, interprète. Adjecti de uita et secta Pythagorae FloscuH , ab eodem Scutellio ex ipso Jamblicho coUecti. Bo- mce, Bladus^ i556, în-/i, vélin, tr. dor., aux armes.

Superbe exemplaire de Jacq. Aug. De Thou. Ce liyre, par- faitement imprimé, est cité conmie très rare, par Engel, p. 8f , et par Bauer, p. -165, t. II.

63. Plutarque. La touche naifve, pour esprouver Famy, et le flatteur; inventée par Plutarque^ taillée par Erasme, et mise en françois par noble homme frère Antoine du Saîx. 1 545, à Paris, de r imprimerie de Jeanne de Marnef, vefue de feu


SCIENCES ET ARTS. 21

Denys Janot, pet. in- 12, mar. vert, dent. (Bra^ del^Derome.)

64.C1CKRON (M. T.) Les œuures de M. T. Cicero, Père d'éloquence latine. Les offices, liures III. — Le lîure d'amitié. — Le liure de vieillesse. — Les Paradoxes. — Le songe de Scipio. Le tout diligem- ment reueu , corrigé et amendé selon le latin , (par Jehan Colin), et de nouueau imprimé à Paris par Denys Janot, libraire et imprimeur. Paris, Galiotdu Pré y 1 SSg, in-8, mar. rouge, doubl. de tabis, dentelle. (Bozérian.)

Volume rare et d'une belle exécutiou.

>S. Valentia (Petrus). Academica sivé de Judicio ergaverum, ex ipsis primis fontibus : Antverpiœ, exofficinaPlantiniana^apudviduamyetJoannem Moretum, iSgô, in-8, mar. rouge, fil. (Dura.)

Le meilleur ouvrage peutrêtre, et bien certainement le plus rare qui ait paru sur l'histoire de la philosophie ancienne. David Durand, qui en a donné k Londres, en ^740, une réim- pression extrêmement rare elle-même, n'en trouva, dit-il, d'exemplaire que dans la bibliothèque d'Oxford « ou il eut

Hioins la peine que le pls^isir de le copier » (préface p. 5).

D'Olivet, qui en dit : Mihi solum ea (academica) ifUellexisse

xidetur, l'appelle, opus rarisêimum, paudsque cognilum.

4e ne le trouve porté dans aucune bibliographie et dans aucun

catalogue.

^* Académiques de Ciceron, avec le texte latin de l'Édition de Cambridge, et des remarques nou- velles, outre les conjectures de Davies et deMons.


28 SCIENCES ET ARTS.

Benlley, et le commentaire philosophique de Pierre Valentia,jurisc. espagnol, par un des mem- bres de la S. R. (D. Durand). Londres, Paul Vaillant, 1740. — Academiga, sive de Judicio erga verum, ex ipsis primis fontibus ; operâ Pétri Yalentiae Zafrensis , in extrema Baetica. Edîtio nova emendatior. Londini y Bowyer, 1740, in-8, mar. bleu, doubl. en mar., dentel. (Koehler.)

C'est la réimpression de David Durand dont je viens dé- parier, et que sa rareté autant que sa belle exécation fait compter au nombre des livres précieux.

67. Descartes. Les Passions de l'âme , par René Descartes. Paris , Thomas Jolly, i65i, pet. in-8,- mar. rouge. (Dura.)

Edition originale exécutée par les Elzeviers, et qui a troi» fois changé de frontispice. Elle parut d'abord sous la date de^ \ 649 ; puis, avec le nom d'Elzevier, sous la date de \ 650 ^ puis enGn comme la voici, et sans aucun autre changement. Il faut bien avouer que ces diverses transfoimations prouvent seulement que Descartes n'étoit pas apprécié à Paris, et que la faveur publique ne se montroit pas empressée à débarrasser les tablettes de son libraire du premier livre parfaitement écrit qui ait été publié en prose françoise, depuis les change- ments bien ou mal apportés dans la langue, par Técole de Mal- herbe. Les Provinciales ne dévoient voir le jour qu'en ^656.

On counoît, a la date de ^650, une autre petite édition des Passions de Descartes, qui porte aussi le nom des Elzeviers ; mais qui est bien peu digne de leurs presses. Celle-ci est au contraire d'une parfaite beauté. Elle mérite donc d'être con- servée h beaucoup de litres, et particulièrement en faveur 4*un curieux privilège de Louis XIH, le plus mémorable monu-


SCIENCES Eï ARTS. 20

menl, selon moi, de la protection que nos rois ont accordée aux lettres.

68. RoBEGK {Joan). De morte voluntaria Philoso- phorum et Bonorum Virorum, etiam Judaeorum et Ghristianorum , praefatus est Funccius. Rin-- felliiy 1734^ in-4- Ch. Max. veau brun. (Reliure ancienne.)

Livre singulier et rare dont l'auteur se tua immédiatement après la publication de son ouvrage, pour joindre l'exemple au précepte. Cette anecdote fait encore rechercher la disserta- tion de Robeck, dont je ne crois pas qu'il existe d'autre édi- tion ; mais son prix n'est pas bien élevé. Cependant un exem- plaire comme celui-ci, tiré «tir très grand papier fin^ et jus- qu'à nous inconnu des bibliographes, paroît mériter d'être distingué par les amateurs.

LOGIQUE.

^9. La Logique (de Port-Royal), ou l'Art de penser, contenant, outre les règles communes, plusieurs observations nouvelles propres à former le juge- ment. Troisième édition. Paris, Charles Savreux, 1668, in-iti, mar. rouge, fil., aux armes.

Joli exemplaire du comte d'Hoym. MORALISTES ANCIENS ET MODEtlNËSl

■50. La fleur de vertu ; auquel est traicte de feffect de plusieurs vertus et vices contraires à icelles, en induysant à propos les dictz et sentences des


50 SCIENCES ET ARTS.

sainetz docteurs et philosophes auec lesexampl à ce concordens : traduicte de vulgaire itali en langage françoys et nouvellement imprimé Paris. On les vend en la grant salle du Palais premier pillier, en la boutique de Galliot Dufi 1 5 1 5, pet. in-8, goth. , mar. vert, fil. (Chaumon

Ouvrage rare dont il est impossible de trouver un exemph mieux conservé.

71. GoNFUGius. La morale de Confucius, philosop de la Chine. Paris ^ de V imprimerie de Fala^ et à RheimSy chez Cazin^ '783, texte in-i8, t pet. in-8, pap. fin, mar. vert, fil. (Derome.)

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il Les exemplaires sur ce grand et beau papier fin ont été t

\\\ a très petit nombre.


■w


7a . Les Morales d'Epictète,de Socrate,dePlutarq '^^ et de Seneque. Au Chasteau de Richelieu ^

Fimprimerie d*Estienne Mignon ^ professeur mathématique y etc. y imprimeur ordinaire du h pour lefaict de la milice, i653, petit în-8, m; vert, doublé de mar. rouge. (Koehler.)

Tout le monde sait que ce joli volume a été publié Desmarets et imprimé avec des caractères d'une grande licatesse et d'une grande netteté, dont j'ai cru pouvoir f remonter l'origine aux célèbres fontes de Sedan. Il existe certain nombre de ces petits livres, bienfaits posthumes cardinal de Richelieu, qui avoit fait les frais de l'établissena typographique d'où ils sont sortis, et on ne sauroit pei sans regrets qu'une semblable imprimerie, placée sous direction intelligente, auroit probablement opposé une ï


SCIENCES ET ARTS. 51

lante concurrence aux presses des Elzeviers. J'ai dit ailleurs que les matrices de ces types délicieux passèrent, selon toute apparence, aux protestants de Charenton. Il est du moins assez facile de les reconnoltre dans les nombreux ouvrages de catéchèse et de liturgie qui portent le nom de Cellier.

73. Epictète. Manuel d'Epîctète, en grec, avec une Xraduction françoise , précédée d'un discours contre la morale de Zenon et contre le suicide, par M. Lefebvre de Villebrune. Paris , de r im- primerie de P h. -D. Pierres y 1783, petit in-12, mar. vert, doub. de tabis, dentelle. (Derome).

Exemplaire impriué sur vélin.

74* Le Tableau de Gebes de Thebes, ancien philo- sophe et disciple de Socrates, auquel est paincte de ses couleurs, la uraye image de la uie humaine, et quelle uoye l'homme doit élire, pour peruenir à uertu et perfaicte science. Premièrement es- cript en grec, et maintenant exposé en ryme françoyse (par Corrozet). Paris, de l'imprimerie de Denis Janot, imprimeur du Roy en langue fran-- çoyse, 1543, petit in-8, fig. dans le texte, mar. rouge, fil. (Thompson.)

Ce sont ici des vers, mais des vers philosophiques , et le nom de Cébès se rattache si étroitement d'ailleurs )i celui d^pictète, qu'il n'est pas permis de les séparer. Les figures en bois sont des plus jolies. M. Viollet-Leduc les attribue à Jean Cousin.

75. Theophraste. Les Caractères de Théopbraste,


r>2 SCIENCES ET ARTS.

iraduits du grec, avec les caractères ou les mœurs de ce siècle, par de La Bruyère. Parisy Estienne Michallet, 1688, iii-12, mar. rouge. (Dura.)

Édition originale, très différente de toutes celles qui Tont suivie, et par conséquent fort curieuse pour Thistoire littéraire et critique de Touvrage. Les exemplaires en sont rares.

76. Morale de Mahomet, ou recueil des plus pures maximes du Coran. Paris^ Lamy^ ^784^ în-i6, mar. rouge^ fil. (Derome jeune.)

Exemplaire tiré sur grand papier vélin, de format in-^ 2.

77. La Place (Pierre de). Du Droict usage de la phi- losophie morale avec la doctrine chrestienne. PariSjFrédéricMorel,ib62 yin-S^ vélin, aux armes.

V

Superbe exemplaire de De Thou.

Livre rare en édition originale, et que les Elzéviers ont élé- gamment réimprimé sans le rendre plus commun.

78. Montaigne. Essais de messire Michel, seigneur de Montaigne, chevalier de Tordre du Roy et gentil- homme ordinaire de sa chambre, livre premier et second. A Bourdeaus^ S. Millanges^ 1 58o, in*8, vél., dor. sur tr., aux armes.

Magnifique exemplaire de De Thou, dans sa première et charmante reliure. On ne sauroit désirer un volume plus parfait de conservation. C'est un des livres bien peu nombreux que j'ai toujours soustraits avec empressement aux revers de ma chanceuse fortune, et celui de tous que je choisirois s'il ne m'en restoit qu'un a sauver encore. Il a fait partie de la bibliothèque de Naigeon qui le comptoit aussi parmi ses plus


SCIENCES ET ARTS. 55

f réeieux bijoux ; mais je ne me rappelle pas qu'il ait paru dans les ▼entes.

79.— Le même ouvrage, en trois livres. Paris ^ Abel rAngelier, i588,în-4î niar. rouge. (De- seuille.)

Superbe exemplaire qui a également appartenu k De Thou^ €omme on le reconnoit aux numéros d'ordre tracés sur la garde et sur le plat intérieurs du volume. J*y ai inséré un joli dessin de Régnier, qui représente le château où naquit Mon- taigne, et ou il se retira en l'année 4572.

80.*- Le même ouvrage. Nouvelle édition exacte- ment purgée des défauts des précédentes, selon Ife vray original , et enrichie et augmentée aux Marges du nom des autheurs qui y sont citez , ^t de la version de leurs passages; avec des observations très importantes et nécessaires {K)ur le soulagement du lecteur. Ensemble la \ie de l'autheur, et deux tables, l'une des cha- pitres , et l'autre des principales matières , de l>eaucoupplus amples et plus utiles que celles des dernières éditions. Amsterdam , Anthoine Mi- chiels {Bruxelles y Foppens), iBSg, 3 vol. pet. in-8, port., mar. \Ae\ï^G\.^aux écussons. (Thouvenin.)

Très joli exemplaire de 5 p. 8 lig. et demie de hauteur.

Édition qu'on attribue d'ordinaire aux Elzeviers, quoi- qu'elle soit incontestablement sortie des presses de Foppens, à Bruxelles. On sait que les exemplaires varient de 5 p. 5 ou 6 lig., k 5 p. ^-1 lig. Le mien, qui est de la grandeur moyenne, a pourtant des témoins et des pointures, ce qui me porte à croire que le tirage entier n'a pas été fait sur un seul papier.


54 SCIENCES ET ARTS.

Une remarque négligée jasqu'ici et qui me confirme dans cette» idée, c'est qu'on ne rencontre point d'exemplaires intenné — diaires, c'est-à-dire de 5 p. 9 lig. à 5 p. 4^ lig., comme celât, arrireroit presque nécessairement si l'édition entière avoit et» tirée sur du papier de 6 pouces. L'exemplaire de M. de Fixé— récourt, qui étoit de la grande taille, et je n'en ai jamais vu. d'autres, m'a paru tiré sur un papier de mise en train asse^ inférieur k celui des exemplaires ordinaires.

8 1 . Charron (Pierre) . De la sagesse, trois livres, paK Pierre Le Charron, Parisien, chanoine théologa_l et chantre en l'église cathédrale de Condom. Bourdeaux^ Simon MiltangeSj i6oi, in-8, mac* rouge, fil., aux armes.

Édition originale que Gabriel Naudé, dans son ingénieija. Mascuraif citoit déjà comme un des livres les plus rares q ^u fussent connus de son temps. On ne voit pas cependant qmxi les amateurs y attachent une très grande valeur. C'est toutefois l'édition qu'il faut choisir parmi celles qui ont précédé les éditions elzévirîennes, et qui ont subi pour la plupart de très grandes altérations. Cet exemplaire est très beau.

82. — Le même ouvrage, suivant la vraye copie de Bourdeaux. Leide^ Elzevier, 1646, pet. in-12, vél.

Cinq pouces de hauteur.

Bel exemplaire dans sa première reliure de Hollande.

83. — Le même ouvrage , suiuant la vraye copie de Bourdeaux. Leyde, Jean Elze\^ier, i65(>, pet. in-12, vél.

Cinq pouces de hauteur.

Bel exemplaire dans sa première reliure de Hollande.


SCIENCES ET ARTS. 155

^. — Le même ouvrage, suivant la vraye copie de Bourdeaux. Amsterdarriy Louys etDaniel Elzeviery 1662, pet. in-i2, réglé, mar. rouge, doub. fil. [Deseuille.)

Cinq pouces de hauteur.

Charmant exemplaire de la plus parfaite conservation.

^5. — Le même ouvrage, suiuant la copie de Bour- deaux. Leide^ Jean Elsevier, sans date , pet. in- 12, mar. rouge, fil. à froid. (Bauzonnet)

Cinq pouces de hauteur.

De la bibliothèque de M. de Pixérécourt.

Il n'est sans doute pas impossible, mais je crois qu'il est très difficile de réunir en meilleurs exemplaires ces quatre jolies éditions elzéviriennes.

^ — Le même ouvrage. Nouvelle édition. Dijoriy Frantin , 1801 , 4 vol. in- 1 2 , reliés en un , mar, bleu, doublé de tabis, dentelle. (Riche reliure de Bozérian.)

Un des exemplaires tirés a très petit nombre sur papier superflu de Hollande. On l'a orné de trois belles épreuves du portrait de Charron, gravé par Delvaux, sur papier fort de Hollande, sur papier rose pâle, et sur papier de Chine.

37. La Rochefoucauld. Réflexions ou sentences et maximes morales. Paris, Claude Barbin, i665, pet. in-12, mar. violet, doub. de mar. rouge, triple fil. (Bauzonnet.)

ÉDITION ORIGINALE.

Cette édition , devenue rare , mérite d'être recherchée,


5j6 sciences et ÂATS.

comme la première, et parce qu'elle contient un Discours pré- liminaire de Segrais, qui n'a pas été conservé dans la plupart des éditions suivantes.

88. — Le même ouvrage, suivant la copie imprimée' à Paris ( Hollande ^ Elzevier) ^ 1679, îïi"i^5 mar. rouge. (Bauzonnet.)

Très joli exemplaire d'une édition plus rare encore que la première, et qui entre k bon droit dans la collection elzévi- rienne. On y a conservé le discours de Segrais.

89. Maximes morales et politiques tirées de Télé- maque, imprimées par Louis-Âuguste Dauphin ji f^ersaillesj de V imprimerie de M. le Dauphin , dirigée par Lottin, 1766, in-8, mar. violet doublé de tabis, dentelle. (Bradel atné.)

Ouvrage tiré à vingt cinq exemplaires seulement, et auque s'attache un grand intérêt. Gomme les notes que je consigne ic en courant ne seront probablement lues que par mes confrère en bibliomanie, qui ont le premier volume de mes Mélange à leur disposition ou à leur portée, je me contente de let renvoyer k ce livre, où ils trouveront iine anecdote bien sin gulière sur Fessai typographique de l'infortuné Louis XVI Mon exemplaire est parfaitement conservé dans ses marges, a qui n'arrive pas toujours. Sa mauvaise reliure est du tempi déplorable qui sépare Derome de Thouvenin. C'est aussi ui document historique.

90. — Le même ouvrage. Paris^ Didot Vatné. 1 78g 3 vol. en un in- 12 , pap. fin , mar. rouge, auo^ écussons. (Thouvenin.)


SCIENCES ET ARTS. 57


POLITIQUE.

9/. CoDiciLE d'or, ou petit recueil tiré derinslilu-

lion du prince chreslien, composée par Erasme, i665 {à la Sphère)^ petit in- 12, mar. rouge, fil. à froid. (Dura.)

Volume eizévîrien de peu d'importance , mais dont on ne peut pas trouver un plus bel exemplaire.

9^. HoBBES (Thomas). Le Corps politique, ou les éléments de la loy morale et civile, avec des re- flections sur la loy de nature, sur les serments? les pacts et les diverses sortes de gouvernemens, leurs changemens et leurs révolutions. Leide, Jean et Daniel Elsevier^ i65'3, petit in-12, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Très bel exemplaire.

a3. Charpentier (Pierre). Advertissement saiuct et chrestien, touchant le port des armes, traduit du latin. Paris y Sébastien Ni\'elle^ 1575. — Traitté duquel on peut apprendre en quel cas il est per- mis à l'homme chrestien de porter les armes et par lequel est répondu à Pierre Charpentier, par Pierre Fabre, 1576. — De la puissance légi- time du prince sur le peuple et du peuple sur le prince, escrit en latin par Estienne Junius Bru- lus (Hubert Languet), et traduit en françois par Turquet), î58i. — De jure magistratuum itt


38 SCIENCES ET ARTS.

subditos, et officio subditorum erga magistraCus. ApudJohannemMarescallumLugdunensemj \ 58o^ in-8, vél., î\,^aux armes.

Superbe exemplaire de De Thou , dont la conserration est parfaite. C'est un recueil de pièces rares et fort rechercliées , réunies avec le goût que De Thou portoit toujours dans ces combinaisons d'ouvrages divers qu'il est bon d'avoir simulta- nément sous les yeux. La dernière de ces pièces est traduite de l'ouvrage françois qui va suivre : Du Droit dei Magii trais, etc.

94- Résolution claire et facile sur la question tant de fois faite de la prise des armes par les infé- rieurs. Basle^ les héritiers de Jehan Oporin^ 1 575, — Du droit des magistrats sur leurs sujets, 1675, ^ parties en un vol. in-ia, mar. vert antique, fiL (Thouvenin,)

Deux pièces importantes , qui ont évidemment été impri- mées ensemble et des mêmes caractères , mais qu'il est rare de trouver réunies.

95. Le politiqve dv temps, traitant de la puissance,^ authorité et du deuoir des princes; desdiuers gou- uernemens, iusques où Ton doit supporter la ty- rannie, et si^ en une oppression extresme, il est loisible aux subiets de prendre les armes pour défendre leur vie et liberté. Quand, comment, par qui et par quel moyen cela ce doit et peut faire. Imprimé à La Haye, i65o, petit în-ia mar. rouge, fil. (Derome.)


r


Ce livre est ordinairement -attribué h Davesne , mais on-


SCIENCES ET ARTS. S9

aoroit bien de la peine k y reconnoître sa manière. H eit peu eommun , et assez recherché en beaux exemplaires. Celui-ci est charmant.

96. Sauit-Cyban (l'abbé de). Question royalle et sa décision. Paris, Toussainctdu Bray, 1609, petit in- 12, mar. vert, fil. (Belle reliure ancienne.)

Edition originale dont les exemplaires sont devenus très rares. Celui-ci provient de la bibliothèque de Grès de Boze, d'où il passa dans celle de Gaignat , chez qui il fut vendu 40 liv. 11 appartint ensuite à Caugé de Billy, puis à M. d'Our- ches, puis k moi. M. de Pixérécourt en fit Facquisition k ma Tente, et M. Pichon le retrouva a la sienne. C'est k la bien- Teillance de ce jeune bibliophile aussi aimable qu'instruit , que je dois le bonheur d'être rentré en possession de ce grave joujou dont Thistoire n'est pas interrompue pour longtemps.

97NAUDÉ CGabrielj. Considérations politiques sur les coups d'état, par G. N. P. (Gabriel Naudé, Pa- risien). Rome (Paris), 1639, ^^"4? mar. rouge, dent. (Niédrée.)

Volume rare , quoiqu'il ne soit pas vrai qu'il n'ait été tiré qa'a dùu%e exemplaires; j'en ai vu , k moi seul , davantage. 11 me paroit plus probable qu'il n'est que la réimpression d'une édition originale de Rome , sortie des presses très réelles et très connues du cardinal Bagni , comme l'annonce Naudé lui-même , et que le temps nous a fait perdre ; mais cette opinion que j'ai développée avec assez d'étendue dans le premier volume des Mélanges^ et dans laquelle je persiste, a besoin d'ôtre éclaircie par un fait , c'est-a-dire , par la dé- couverte d'un exemplaire de première édition ; jusque-lk , elle ne sortira pas de l'ordre des conjectures. Niédrée a décoré mon exemplaire d'une reliure somptueuse , tout-k-fait digne de l'ancienne réputation du livre.


^a SCIENCES ET ARTS.

98! Allen ^William j . Traicté politique, où il er prouvé, par l'exemple de Moyse et par d'autrefi tirés hors de FEscriture, que tuer un tyran «■ tulo vel exercitiOy n'est pas un meurtre. Lu^ duni^ i658, pet. in-ia, mar. rouge, ûLfOero/wM

Joli exemplaire d'un volume rare.

99. L'art d'assassiner les rois, enseigné par lesj^ suites à Louis XIY et Jacques II, où l'on décoii| vre le secret de la dernière conspiration formel à Versailles le 3 de septembre 1695 contre li| vie de Guillaume III ^ roy de la Grand'BretagiU et découverte à Withall, le a mars 1696. A Lon- dres y chez Thomas Fullher, 1696, pet. in-ia, mar. rouge, doubl. de tabis, dent. (Derome.)

1 00. Traité de l'origine des anciens assassin^porte couteaux, avec quelques exemples de leurs at- tentats et homicides es personnes d'aucuns roys princes et seigneurs de la chrestienté, par DenL Le Bey de Batilly. i6o3, in-ia, mar. rouge (Duru.)

Volume rare qu'il faudroit peut-être ranger sous une autn division , mais que je place ici pour l'analogie de la matière Il en est de même du précédent qui est un simple libell* historique.

ÉCONOMIE, EDUCATION.

101. EsTiENNE DE La Boetie. La Mesnagerie de Xe- nophon. — Les Règles de Mariage, de Plutarque


SCIENCES ET ARTS. Ai

— Lettre de consolation de Plutarque à sa femme, le tout traduit du grec en françois, par feu M. Es- tienne de La Boetie, conseiller du roy en son Parlement de Bordeaux. Ensemble quelques vers latins et françois de son invention. Ilem. Un Discours sur la mort du dit seigneur de la Boe- tie, par M. de Montaigne. Paris ^ Frédéric Morel, 1571, in-8, veau fauve, fil.

102. Bernard Palissy. Le moyen de devenir ricbe et la manière véritable par laquelle tous les hommes de la France pourront apprendre à mul- tiplier et augmenter leurs th resors et possessions, avec plusieurs autres excellents secrets des cho- ses naturelles, desquelles, jusques à présent, l'on n'a ouy parler, par maîstre Bernard Palissy, de Xaintes, ouurier de terre et inuenteur des rusti- ques figulinesdu Roy. P aris y Robert Foûet^ i636, in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

ï o3. Lenfant saige a troys ans interrogue parAdrian empereur de Romme, lequel lui rendit responce dechascune chose qu'il luy demanda, pet. in-8, sans date ( vers 1 5oo j. (Koehlen)

Une de ces raretés trop multipliées dans les bibliothèques d'amateurs , dont le seul mérite consiste à ôtre des raretés.


HISTOIRE naturelle.


104. Mande VILLE (Jehan de). Le Lapidaire en fran-


42 SCIENCES ET ARTS.

coys, sans date, pet. Jn-8, goih.^ fig. en bois, veau brun, fil., tr. dor. (Rel. ancienne.)

Livret très rare, composé de 52 feuillets.

io5. DuTENs. Des pierres précieuses et des pierres fines, avec les moyens de les connoître et de les évaluer. Paris ^ F. A. Didot, et deBureatné, 1776, in-18, mar. rouge, fil. (Derome.)

La première ou une des premières do ces charmantes petites éditions qui ont fait la réputation des presses de MM. Didot, mais dont Félégance s'est trop prodiguée k des livres indignes de mémoire. L'ouvrage do Dutens a du moins quelque intérêt spécial , et ce n'est pas seulement pour sa délicieuse exécution qu'on le recherche encore.

106. De Varia quercus historia, accessit Pylati montis descriptio ; authore Joh. Du Choul, G. F, Lugduni^ Guillelmus Rouillius , i555, in-8, mar. rouge. (Derome,)

Jolie monographie botanique dont je ne me souviens pas d'avoir vu d'autre exemplaire dans les bibliothèques parti- culières.

107. Caïus {Joannes). De Canibus Britannicis, liber unus. De rariorum animalium et stirpium histo- ria, liber unus. De libris propriis, liber unus. De pronuncîatione graîca et lalino} lingua, cum scriptione nova, libellus. Ad optimorum exem- plarium fideni recogniti, a S. Jebh. Londini^Da-


SCIENCES ET ARTS. 45

^^} '7^9> in-8, Kiv. régi., inar. rouge, dent. R. A.

Très bel exemplaire eu guaiNd papier de Hollande, fort. Il provient de Mac-Carlliy, cliez qui il a été vendu 54 fr.

L'édition de ^570 passe avec raison pour plus rare que celle-ci; mais les exemplaires en sont certainement moins rares que les exemplaires en grand papier de Hollande de cette édition de ^29, et surtout que ceux de Tespèce de celui-ci, qui me paroit appartenir à un tirage supérieur. L'édi- tion de -1 570 ne contient pas d*ailleurs le traité de Pronun- ciatione grœcœ et latinœ linguœ, et c'est précisément , pour mon goût et mes études, la partie importante du livre.

o8. Graindorge. Traité de rorigînc des macreuses, mis en lumière par M. Thomas Maloûin, docteur de la faculté de médecine en rUniversitéde Caën. Caën^Jean Poisson, i68o, pet. in-8, mar. rouge. {Derome.)

« 09. Pantiiot ( Jean-B.). Traité des Dragons et des Escarboucles. Lyon, Thomas A maulry , 1691 , pet. in-12, veau fauve ancien.

  • «o. Bavhin (Jean). Traicte des animauls aians

aisles, qui nuisent par leurs piqueures ou mor- sures, avec les remèdes. Oultre plus vne his- toire de quelques mousches ou papillons non vulgaires, apparues Tan iSgo, quon a es- timé fort venimeuses. Montbeliart, i593, pet. in-8, fig., mar. bleu, dentelle, fers à froid. (Simier,)

Ces trois derniers ouvrages ont un mérite remarquable pour les époques plus ou moins anciennes ou ils ont été publiés.


44 SCIENCES ET ARTS.

Ils sont judicieusement philosophiques , et sagement dégagés des préjugés du temps, ce qui leur donne une initiative impoTï'tante a constater sur les progrès de la science au dix- huitième siècle. Le volume de Bauhin , qui est beaucoup plus rare que les deux autres, et dont les Ggures parfaitement exactes ne se trouvent presque jamais , quand elles se trouvent, qu'incomplètes ou mutilées, est enrichi dans mon exemplaire d'un autographe de cet illustre naturaliste dont la signature doit manquer à bien des collections. Les éditions de Montbéliard , au seizième siècle, sont par elles-mêmes des livres fort peu communs.

111. Bon. Dissertation sur l'araignée. Paris, Sau-- grain, 1710, in-8, mar. \ert. Janséniste. (Duru.)

Pièce devenue rare et fort curieuse. L'auteur avoit trouvé moyen de tirer partie de la soie des araignées, mais il paroît que la solidité des tissus n'a pas répondu à ses espérances. Il est du moins resté de ces essais intéressants une monographie bien faite et très bonne pour le temps. Ce livre m'a été donné par mon confrère et ami, M. le comte de Lescalopier.

112. QuiNONEs (Juan de). Tratado de las Langostas. Madrid,Sanchez, 1620^ in-4, mar. brun, doré sur plat. (Duru.)

Exemplaire en grand papier fort d'une monographie singu- lière et rare. Les bibliographes paroissent ignorer qu'il en ait été tiré de pareils.

MÉDECINE, MEDECINS ANCIENS ET MODERNES.

11 3. HippocRATE. Les œuvres traduites en François par Dacier, avec des remarques, et conférées sur les manuscrits de la Bibliothèque du roy. A


SCIENCES ET ARTS. 45

V^aris^par la compagnie des libraires y 1 697, a vol . in-8^ papier fort, mar. rouge^ fil., aux armes.

Traduction incomplète et d'un mérite assez contesté , mais dont un bel exemplaire en papier fort, qui a appartenu à La- moignon , n*est pas tout-à-fait indigue de l'attention des amateurs.

\\\. JouBERT (Laur.). Erreurs populaires et propos vulgaires touchant la médecine et le régime de santé. BourdeauXy M illanges ^ 1579. — Seconde partie des erreurs populaires, et propos vul- gaires, touchant la médecine et le régime de santé, réfutés ou expliqués, avec des catalo- gues de plusieurs autres erreurs ou propos vulgaires, etc., et deux aultres petits traites concernant les erreurs populaires, avec deus paradoxes du même auteur. Paris, J bel VAnge- lier, i58o^ in-8, mar. orange, fil. (Koehler.)

Livre curieux dont on trouve rarement les deux parties réunies et les exemplaires en bon état.

' ' 5. Caractères des médecins, ou Fidée de ce qu'ils

Sont communément^ et celle de ce qu'ils devroient

étrC;, d'après Pénélope de feu M. de La Mettrie

(par M. de Limiers, D. en M.).Pûm^Ji76o, in-12,

mar. rouge, fil. (Padeloup.)

^ 16. FoNTECHA(/wa/2 Alonso). Diez Previlegios para mugeres prenadas, con un diccionario medico. En Alcala de Henares y par Luis Mar ty nez y


48 SCIENCES ET ARTS.

1 2[\. JovBERT (Laurent). Traité du ris, contenant son essance, ses causes et mervelheus effais, curieu- semant recerchés, raisonnes et observés, etc. — Plus un dialogue sur la cacographie françoise^ avec des annotations sur l'orthographie de M. Jou- bert. Paris y Nicolas Chesneau (au Chesne vert)^ 1679, in-8, mar. rouge, fil. (Thouvenin,)

La dernière partie de ce livre est fort curieuse pour This- toire des révolutions de l'orthographe. Laurent Joubert , venu lui-même à la suite de Meigret et de Taillemont , y prélude à la. réforme des Précieuses et à celle de Voltaire , grand esprit d'une autre portée qui l'a suivi sans le connottre. Cela sert à prouver du moins que si Voltaire a inventé quelque chose , ce n'est certainement pas ce qu'on appelle ridiculement rorihographe de Voltaire. L'orthographe de Voltaire a dû se présenter naturellement à tous les esprits superficiels qui ne comprennent pas les raisons de l'orthographe , ou , pour parler d'une manière plus exacte , les raisons de l'écriture. Au siècle de Laurent Joubert , ces tentatives furent inutiles et n'obtinrent que la renonunée du ridicule, parce que l'auto- rité dans les choses littéraires appartenoit alors aux bons esprits. De notre temps elles dévoient prévaloir, et elles ont prévalu. Il est bien convenu désormais qu'on ne doit plus écrire les mots françois comme les écrit^ Racine , mais comme les écrivoit Laurent Joubert. Il faut toujours en revenir aux modèles.


DIETETIQUE.

125. Textor (Vincent). Traité de la nature du vin^ et de Fabus tant d'icelui que des autres breu-


SCIENCES ET ARTS. 49

vages par le vice d'y vrognerie. Par Gabriel Car- tier, 1604, in-8, mar. lie de vin. (Dura.)

Livre rare, au témoignage de Tabbé Rive. Un exemplaire que j'ai possédé avant celui-ci s'est vendu 40 fr. , et je n'en ai jamais rencontré un troisième.

126. Balinghem (Antoine de). Après dinëes et pro- pos de table contre Texcez au boire et au man- ger, pour vivre longuement, sainement et sainc- tement, dialoguez entre un prince et sept scauants personnages : un théologien, canoniste, juris- consulte, politique, médecin, philosophe moral «t historien. Deuxiesme édition, enrichie par Taulheur de plusieurs nouueaux discours et de belles histoires, avec douze propositions pour passer plaisamment et bonestement les jours des quaresmeaux. Saint-Omer, Charles Boscart, i6a4> in-S, mar. rouge, fil.

Ouvrage peu commun.

SECRETS DE MÉDECIIVE.

127. Les secrets (s'ensuit) des secrets de Aristotele, pour congnoistre les conditions des hommes et des femmes, lesquelz il fist pour le roy Alexan- dre, son disciple, pet. in-8, 4 feuil. goth., mar. orange, fil. (/Uuiler.)

1 28. Albertus MAGNUS (le Grand Albert). Des se- cretz des vertus des herbes, pierres, bestes, et


50 SCIENCES ET ARTS.

aultre liure des merueilles du monde d'aulcuns effectz causez d'aulcunes bestes. Imprimé nou- uellement a Turin y par Bernard du Mont-du- Chaty petit in-8, goth., fig. en bois sur le titre, mar. rouge, fil. (Deseuille.)

Edition très rare.

1 29. Sécréta mulierum, translate de latin en fran- coys, petit in-8, goth.,mar. violel. (Koehler.)

1 30. Focrnier (André). La décoration d'humaine nature et aornement des Dames compile et ex- traict des très excellens docteurs et plus expers médecins tant anciens que modernes. Paris , Je- han Saint-Denis et Jehan Pongui^ 1 53o, petit in-8, mar. rouge. (Thou\»enin.)

Première et très rare édition d'un livre souvent réimprimé sans devenir commun.


I


3i, Trompette (le) François, ou fidelle François, 1606, fig. grav. sur le titre. — Le Miroir des al- chimistes, où l'on voit les erreurs qui se font en la recerche de la pierre philosophale, etc., avec instruction aux dames, pour doresnauant estre belles et en conualescence, sans plus user de leurs fards venimeux ordinaires, par le Chevalier im- périal, 1609, petit in-ia, mar. rouge, fil. (Jolie reliure ancienne.)

Livre fort singulier et d'une grande rareté dont je ne crois


SCIENCES ET ARTS. 5^

pas qu'on ait vu paroître plus de deux exemplaires dans les ventes , celui de Baron et celui de Gaignat. Il faut le chercher dans les bibliographes sous le mot Impérial qu'ils ont pris pour un nom propre , et qui n'est réellement qu'un titre honorifique , propre à manifester la haute considération dont jouissolt l'auteur. Cet auteur n'étoit autre en effet que le fa- meux Bombast , que je saisis cette occasion de rappeler aux nouveaux éditeurs de la Biographie universelle. Bombast n'est cependant nommé dans l'ouvrage qu'à la troisième per- sonne , soit parce qu^il croyoit de sa dignité d'en agir ainsi , à l'imitation de César, soit parce que cette manière de se mettre en scène lui permet de parler de lui en termes pom- peux et magnifiques, ainsi qu'il convenoit à un si haut per- sonnage. Ces petits ouvrages sont écrits dans une sorte de galimatias mystique où le chevalier impérial lui-même devoit être fort embarrassé de reconnoître sa pensée, quand toute- fois il lui arrivoit par hasard d'en avoir 'une. Ce qu'on y peut découvrir de plus clair, c'est que ce galant homme cumuloit la profession d'espion aux cours étrangères avec celles d'astro- logue et de marchand d'orviétan , comme l'ont fait depuis , selon toute apparence , Saint-Germain et Cagliostro ; ce qui lui fit courir quelque chance d'être pendu en Espagne. L'es- pèce de ces jongleurs à deux visages n'est perdue ni dans la diplomatie , ni dans les sciences , mais le temps leur est plus favorable , et ils tirent meilleur parti de leur savoir-faire. Les exemples ne manquent pas.

Les ouvrages dont il est ici question, imprimés en caractères romains, sont émaillés, presque a chaque ligne, de mots et de lambeaux do phrases composés avec un petit caractère de civilité fort bizarre , qui leur donne un aspect de grimoire passablement imposant pour les foibles intelligences ; mais il ne faut chercher aucun motif mystérieux a l'application de cette fantaisie typographique , probablement abandonnée au caprice de l'imprimeur. C'est tout bonnement du charla- tanisme a l'adresse des sots. Venu plus tard , Bombast auroit


52 SCIENCES ET ARTS.

sans doute perfectionoé cet artiûce grossier. Qui sait sMl ne se seroit pas élevé jusqu'aux nouvelles nomenclatures scien- tifiques?


i


32. Droyn (Gabriel). Le royal syrop de pommes, antidote des passions melancholiques. Paris y Je- han Moreau, i6i5, in-S, mar. rouge, fil. fZ)e- rome.)

Il est fort douteux que ce livre contienne des secrets de médecine , et bien osé qui entreprendroit de vérifier au plus juste ce qu'il contient. C'est un mélange confus et inextri- cable de thérapeutique et de morale , qui mettroit en défaut Œdipe et Cbampollion. Au reste , si l'auteur n'a pas trouvé d'antidote contre les passions mélancoliques , son livre en contient un infaillible contre l'insomnie.


PHILOSOPHIE OCCULTE.


1 33. Agrippa. La philosophie occulte de Henr. Corn. Agrippa, conseiller et historiographe de l'empe- reur Charles V, divisée en trois livres et traduite du latin. La Haye y Chr. Alberts, 171*7, a vol. in-8, grand pap., veau fauve, fil., tr. dor. (Pade- loup .)

Superbe exemplaire, dans sa reliure ancienne, d'un ouvrage devenu rare, surtout en grand papier.

1 34. WiER (Jean). Cinq livres de F imposture et trom- perie des diables , des enchantements et sorcel- leries, faits françois, par Jacques Gréuin de Cler-


SCIENCES ET ARTS. 55

mont en Beauuoisis , médecin à Paris. Paris, Jaques DuPuys^ 1669, in-8, mar. brun, fil.

Très bel exemplaire.

i35. YU.LARS (l'abbé de). Le comte de Gabalis, ou entreliens sur les sciences secrètes. Paris , Claude Barhin^ 1670, petit in-12, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Charmant exemplaire de rédition originale qui est devenue la plus rare de toutes. On y a joint en Hollande des suites qui n'offrent aucun intérêt littéraire, et qui sont d'une lecture fort insipide ; l'ouvrage de F abbé de Villars est au contraire un badinage d'un excellent goût , écrit avec beaucoup de délicatesse et d'agrément , et qui mérite de garder une place parmi les petits classiques du dix-septième siècle.

  • 36. Naudé (Gabriel). Apologie pour tous les grands

personnages qui ont esté faussement soupçonnez de magie. La Haye^ Adrien Ulac^ i653, in-8, mar. rouge, fil. (Padeloup.)

Édition moins rare que l'édition originale de -1 625 , mais moins conmiune que la réimpression de -17^2. L'exemplaire est très beau.

137. Gabdoraghman , fils de Nasar. L'onirocrite musulman, ou la doctrine et interprétation des songes selon les Arabes. De la traduction de M. Pierre Vattier, docteur en médecine, lecteur et professeur du roy en langue arabique, sur le manuscrit arabe. -Pûm, Louis B illaine , 1 664, pet. in*ia, veau écaille, fil. R. A.


54 . SCIENCES ET ARTS.

i38. Trevisan. Le texte d'alchymie elle songe vert. PariSy Laurent dHoury ^ 1696, pet. în-12, mar. vert, fil. (Derome.)

1 39. Traité des talismans, ou figures astrales, dans lequel est monstre que leurs effets et vertus admirables sont naturelles, et enseigné la manière de les faire et de s'en seruîr auec un profit et aduantage merueilleux. Troisième édit. Paris y Pierre de Bresche et Jacques de Laize de Bresche, 167 1, pet. in-11, mar. vert, fil. (Derome.)

i4o. Pronostication fort utile et profitable à toutes gens, inuentée par les bons peres anciens pour le temps présent et aduenir, auec un très nécessaire régime pour toutes gens. A Paris, par A ntoineHouiCy demouranten la rueSaint-Jacques^ à renseigne de F Éléphant ^ deuant les Mathurins, fig. en bois dans le texte. — Pronostication per- pétuelle composée et pratiquée par les expers anciens, et modernes astrologues, et médecins, comme Pythagore en ses circules et anglez, Jo- seph le juste, et Daniel le prophète, maîstre Es- tienne de Prato, Seraphino, Calbarsi et Guide, en leurs almanachz, et plusieurs autres. A Paris, par Antoine Houic, etc., fig. en bois, i vol. pet. in-iî2, veau fauve, fil. (J. Moreau.)

i4i. Nostradamus. Les vrayes centuries et prophe — ties, où se void représenté tout ce qui s'est passée tant en France, Espagne, Italie, Alemagne, An--


SCIENCES ET ARTS. 55

gleterre, qu'autres parties du monde, reveûes et corrigées en Avignon, en Tan i556, et à Lyon, en Fan 1 558 et autres, avec la vie de Tautheur. A Amsterdam, Jean Jansson a fFaesherge et la vefue de feu Elizée fFeyerstraet^ Tan 1668, pet. 'n*i2, mar. vert, doubl. fil. (Niédrée.)

Quatre pouces ^0 a ^^ lignes de hauteur.

Charmant exemplaire. M. Bérard dit que ce livre est cer-

taioemeot imprimé par les Elzeviers; il est au contraire bien

(iémontré qu'il n'est point sorti de leurs presses, mais il u'en

est pas moins recherché pour cela, et c'est un des plus jolis

Volumes de la collection.


ARTS ET MÉTIERS.


HIEMOIRE NATURELLE ET ARTIFICIELLE.

^î^.Brunus fyorJa/ztt^j. De Umbris idearum... ad ^uternam scripturam et non vulgarèsper memo- ^iam operationes explicatis. Parisiis, Aegidius tHorbinus, 16^82, în-8, mar. bleu. (Thompson.)

Les bibliographes disent qu'on trouve quelquefois réuni a ce livre un autre ouvrage intitulé : Ars memoriœ^ qui se compose de SO feuillets, et qui en augmente la valeur. 11 falloit dire que VArs memoriœ manque souvent au traité de Umbris idearum , ce qui est parfaitement exact , mais que le traité de Umbris idearum est alors incomplet et sans va- leur. Ce traité n'est en effet qu'une introduction a VArs memoriœ, introduction non chiffrée et seulement signée par


36 SCIENCES ET ARTS.

les voyelles, comme il étoit d'usage aux pièces liminaires ; e VArs memoriœ , qui est chiffré tout du long , commenc d'ailleurs par ces paroles remarquables : Tune artem 8^ umbra idearum degere arbitramur, ce qui laisse peu J doute sur la connexion nécessaire des deux parties , ca autrement l'adverbe tune feroit a peu près la même figun au-devant de VArs memoriœ que la préposition car en iéU du Moyen de parvenir. J'ai cru devoir entrer dans ces dé- tails à l'occasion d'un livre rare qui est d'une véritabW importance dans l'histoire de la mnémonique.

143. Rationarium evangelistarum , omnia in se euangclîa, prosa, versu, imaginibusque mirîficc complectens, i5o7, pet. m-4» fig« en bois, mar bistre. (Bauzonnet.)

M. Leber s'est assez étendu sur ce livre singulier et rare, dans son excellent Catalogue, pour que je me croie dispensé d'en- trer ici dans des détails que sa plume a su rendre agréables, e que je n'ai pas la prétention d'exprimer aussi bien que lui Je me contenterai de dire que mon édition est une des plus anciennes en caractères romains , et qu'elle est aussi une des mieux exécutées.

i44- Phrisius ( Laurentius) . Artis memorativae na- turalis et artiâtialîs certa facilis et verax traditio. quemqueexiguo (ut ita dicam) moraento, rei lit- terarie opulentissimum reddens, experientia Lau rentii Phrisîi, med. doc. diligentîssime congesta, i523, pet. în-45 port, en bois sur le titre, mar violet, fil.

Un des traités de mnémonique les plus rares et les moitt eounus.


SCIENCES ET ARTS. 57


ART DE l'Écriture.


145. Tory (Geofroy). Champ Fleury, auquel est con- tenu l'art et science de la deue et vraye propor- tion des lettres attiques,quon ditautrementlettres antiques, et vulgairement lettres romaines pro- portionnées selon le corps et le visage humain. A Paris, susPetit'-Pont, a lenseigne du Pot Cassé, par maistre Geofroy Tory^ de Bourges^ libraire et autheur du dict Hure, et par Gilles Gourmont, aussi libraire y demourant en la rue Sainct^Jac- queSy à lenseigne des Trois-Couronnes. 1029, pet. in-foL, fig., V. fauve, tr. dor.

Livre singulier , beaucoup plus intéressant et plus curieux que le titre ne semble le promettre , et qui est orné de figures en bois d'un travail exquis. C'est un volume rare.


' 46. LeMoyne (Jean). L'Instruction de bien et par- faictement escrire, tailler la plume et autres se- crets pour se gouuerner en l'art d'escriture, auec quatrains moraux, mis par ordre alphabétique, pour seruir d'exemples aux maistres exercans le dict art. Ensemble la description des premiers inuenteurs de l'alphabet et caractères des lettres, àuec la copie de plusieurs lettres missiues adres- sées au roy Francoys, premier de ce nom (père des bonnes lettres), à la royne Eléonor, et à autres personnes, pour apprendre l'usage de bien cou- cher par escrit. A Paris y pour Barbe Regnaut,


58 SCIENCES ET ARTS.

rue Saint-Jaques y pet. in-12, mar. violet, fil, fers à froid.

Ouvrage en vers frauçois dont les exemplaires, abandonnes aux enfants pour lesquels il est écrit , ont dû devenir rares en peu de temps.

147. DuCarlet (Jean-Robert). La Cryptographie, contenant une très subtile manière d'eserire secrètement. Tolose^ i644» in-12, mar. rouge. (Derome.)


ART DE l'imprimerie.


i48* Stephanus (Henricus). Epistolaad multos ami- cos, de suae typographiae statu, nominatimque de suo Thesauro linguœ grœcœ. Accessit index li- brorum qui ex ofâcina ejusdem bactenus pro- dierunt. Stephanus, iSôg, in-8, 64 et 32 pp., mar. rouge. (Duru.)

Une des pièces rares d'Henri Ëstiennc.

149. Recueil de pièces très rares :

I ° Ordre des cérémonies qui doivent être ob- servées pour la bénédiction d'une cloche, en réglise de Saint- Jacques-de-la-Boucherie de Paris, le 5 juillet 1780. Paris y 1780.

a'* Prières qui se récitent aux assemblées de charité de la paroisse royale de Saint-Paul.

y Projet d'un monument à ériger à la mémoire de messire Claude Léger, curé de Sainl-André- des ArCs.


SCIENCES ET ARTS. 59

4** BiBLioRUM sacrorum vulgata editio dicata clero gallicano. Lutetice^prelis Franc. Amhr. Didot tatnéy 1780.

Prospectus et spécimen d'une Bible qui n'a pas été imprimée.

5* Abrégé de la vie de Marie Stuart, reine de France et d'Ecosse, pour servir de lecture à ma- demoiselle P***, âgée de cinq ans. Paris, 1782.

6* HisTomE DE Charles XII, roi de Suède, pour servir à la lecture de mademoiselle P***, âgée de cinq ans. Paris, 1 782.

7"" Â MADAME DE Laborde, I feuilIct encadré.

8* Observations sur une lettre d'Henri IV, et ïetire d'Henri IV, 1781, 2 feuillets. Pap. de Chine.

9* Amendes honorables devant le Saint-Sacre- ^^eni, dans la paroisse de Saint- Paul.

10' Discours pour le couronnement de la Ro- ^î^re de St.-Syraphoriend'Ozon,le 11 mai 1783, ï^^r M. l'évéque de Sarept, suffragant de Lyon.

I r A MON FRÈRE ct à mademoiselle Rigault, par HrminDidoty i3 février 1787, 2 feuillets.

1 2' Couplets chantés par ma cousine Caroline mademoiselle Van-Praet. Didot fils, i feuillet.

i3' Epithalame pour le mariage de mademoi- selle Voisin avec M. de Villeneuve. Didot Vaîné^ ^ feuillets.

i4* Règlement de vie chrétienne à l'usage des paroisses de la campagne, aux dépens de M. d'Han- gard. Paris y 1780, sur parchemin.


CO SCIENCES ET ARTS.

1 5* Préfecture du département de Seine-et- Oise, spécimen d'annuaire, 4 feuilleCs.

i6*CoTTON DES HoussAYEs. Oratio habita in comiliis generalibus societatis Sorbooicae. Pari- siïsj 1781. Toutes ces pièces réunies en i vol. in-12, mar. rouge^ fil. (Bauzonnet.)

Collection de spécimens typographiques, composée par d'Hangard, et dont il seroit impossible de former aujourd'hui un second exemplaire. Les n^ 5 et 6 sont inconnus de tous les bibliographes. Le n<> 8, qui contient le premier essai d'im- pression sur papier de Chine qui ait été fait a Paris , passe pour unique , et il en est de môme du n° ^ 4 , tiré sur par- chemin à un seul exemplaire pour d'Hangard. Le n* 40 a été tiré a 25 exemplaires , dont Tun s'est vendu 50 fr., Château- giron. Les follicules \\ , \2 et 4 5, imprimées par MM. Didot avec toute l'élégance de leurs presses, pour être distribuées à la fin d'un repas de famille , ne se sont probablement conser- vées quMci. Le n** 4 6 est un excellent morceau de littérature, où il est traité des qualités et des devoirs du bibliothécaire, et on sait qu'il n'en exisloit que 25 exemplaires.

BEAUX-ARTS,


HISTOIRE DE LA GRAVURE ET COLLECTIONS d' ESTAMPES.


i5o. De Marolles, abbé de Villeloin. Catalogue de ^ livres d'estampes et de figures en taille douce, avec un dénombrement des pièces qui y sont contenues. Fait à Paris, en l'année 1666. Parisy Frédéric Léonard, 1666, in- 8, mar. (îtron, fil. (Reliure ancienne.)


SCIENCES ET ARTS. 61

i5i. — Le même. Catalogue de livres d'estampes et de figures en taille-douce, avec un dénombre- ment des pièces qui y sont contenues. Fait à Paris, en Tannée \&'j*i. Paris ^ Jacques Langlois. 1672, pet. in-i2, mar citron, fil. (Reliure an- cienne.)

Il est à propos de réunir ces deux volumes curieux pour l'histoire de la gravure, et très riches en monogrammes, a une époque où le secret des monogrammes commençoit à peine à se débrouiller ; mais le second est beaucoup plus difficile a trouver que le premier.

i5a. Epreuves choisies de bons maîtres. A Lion^ par J an de Tournes, i556, pet. in-8, mar. bleu, à six filets. (Bauzonnet.)

Ce joli volume, indiqué par M. Brunet, àdXi%\e^ Nouvelles Recherches , à Foccasion des Quadrins de la Bible , n'a en effet d'autre titre que les mots à Lion , par Jan de Tournes^ ^ 536 ; mais j'en ai vu un autre exemplaire , probablement d'un autre tirage, et qu'on avoit intitulé : Pouriraiis divers^ et qui, moins complet que le jnien, l'étoit plus cependant que celui dont M. Brunet fait mention. Mon exemplaire se com- pose non-seulement de 24 estampes qui représentent, comme le dit M. Brunet , des scènes du théâtre ancien et qui avoient probablement été destinées à orner l'édition des ouvrages d'un poète dramatique , mais de 58 autres gravures consacrées à des portraits et k différents sujets mythologiques ; je ne serois même pas étonné que certains exemplaires en continssent da- vantage , cette espèce de publication, qui avoit pour objet de tirer un parti quelconque de planches devenues inutiles au typographe, étant susceptible d'une très grande élasticité. En attendant mieux , la quotité des feuillets du livre s'arrête ici à 65, le frontispice compris, et si ces estampes sont réelle-


62 SCIENCES ET ARTS.

ment du petit Bernard , comme on le suppose a?ec beaucoup de vraisemblance , il n'en faut pas tant pour fixer ratteution des connoisseurs.

1 53. Figures de l'Iliade d'Homère, et plusieurs vi- gnettes, et autres ouvrages de B. Picart, 1717, in-8, mar. rouge, fil. (Padeloup.)

Magnifiques épreuves de ces gravures et de plusieurs autres pièces de Tœuvre de Bernard Picart , tirées sur grand papier de Hollande. Elles sont suivies d'une trentaine d'autres es- tampes de main de maître , et qui méritent d'être conservées pour l'amour de l'art , mais dans lesquelles les amateurs d'un

j

burin élégant et fin trouveront plus a louer que les mora- listes.


1 54. Miroir des plus belles courtisanes de ce temps, ^ ^

avec des vers hoUandois et françois. Hollande, ^^

i635, pet. in-4 oblong, v. marbré, avec 4o port. - Jt

Volume très rare et très recherché auquel Crispin de Pas a ib a

sagement fait de ne pas attacher son nom , mais où il n'est «t ^ st pas difficile de le reconnoitre.


EXERCICES GYMNASTIQUES, CHASSE ET PÊCHE. -


i55. Le ROY MoDUS des deduitz de la chace, vénerie et fauconnerie. Paris, Guillaume-le^Noir, i56o, pet. in-8, fig. en bois, mar. bleu, fil. (Thoux^enin.)

Jolie édition qui a augmenté de prix depuis quelque années, comme tous les anciens livres sur la chasse. J'ai payé 65 fr. cet exemplaire, k la vente de M. de Pixérécourt.



SCIENCES ET ARTS. 65

1 56. FouiLLOUx (Jacques du). La Vénerie ; plusieurs receptes et remèdes pour guérir les chiens de di- verses maladies ; plus Tadolescence de l'autheur, la fauconnerie de Jean Franchiere et autres di- vers autheurs. Paris ^ Ahel l'Angelier , i5b5 , 2 tom. ï vol. in-45 mar. bl. (Bauzonnet)

\S']. Charles IX. La chasse royale, composée par le roy Charles IX, et dédiée au roy très chrestien de France et de Navarre, Louis XIII, très utile aux curieux et amateurs de chasse. Paris, Nicolas Roussel et Gers^ais Alliot, 1626, in-8, mar. vert, fil. {Bauzonnet.)

Bel exemplaire d'un ouvrage rare, surtout avec la vignette du titre qui ne s'y trouve presque jamais. C'est aussi un volume plus recherché qu'autrefois, et dont le prix est fort augmenté.

1 58. Argote de Molina. Libro de la Monteria, que mando escrevir el muy alto y muy poderoso rey don Alonso de Castilla y de Léon. Impresso in Sei^illa, Pescioni, iSSî, in-fol, mar. rouge, yV//2- séniste. (Dura.)

SOPERBE EXEMPLAIRE , très COmplct.

Livre plus rare que ne paroît le supposer M. Brunet qui l'indique comme assez rare seulement , parce qu'il s'en est trouvé chez Sir Richard Heber cinq ou six exemplaires, ou plu- tôt cinq ou six débris d'exemplaires , destinés a en faire un bon. C'est probablement sur un de ceux-là que M. Brunet a décrit l'ouvrage qui se compose de 6 ff. préliminaires , 94 ff. de texte (M. Brunet n'en a compté que 94), 29 ff. pour le discours ajouté par Argote de Molina (M. Brunet n'en compte que 25), et un feuillet pour la souscription.


(i5 SCIENCES ET ARTS.

1 59. Les Ruses innocentes , dans lesquelles se voit * ' comment on prend les oiseaux passagers et les non c: passagers, et de plusieurs sortes de bêtes à qua- — tre pieds, avec les plus beaux secrets de la pêche ^ dans les rivières et dans les étangs ; et la manière ^ de faire tous les re(s et filets qu'on peut s'ima- giner ; le tout divisé en cinq livres, avec les fi- - gures démonstratives. Ouvrage très curieux, utile ^ et récréatif pour toutes personnes qui font leur -n séjour à la campagne, par F. F. F. R. D. G., dit J le Solitaire inventif, suivant la copie de Paris. Amsterdam , Pierre Brunel^ i^qS, in-12, mar. rouge, double fil. (Koehler.)


Edition dont on recherche beaucoup les exemplaires en bon

état, et complets, comme celui-ci, des 66 planches qui doivent S û s'y trouver.

169 bis. La Rruyerke. Les Ruses du braconage mi- — J

ses à découvert, ou Mémoires et Instructions sur r»: j

la chasse et le braconage. Paris, Lottin^ J^77ij ^ J; in- 12, mar. rouge, aux armes.


Exemplaire de M. le comte de Clermont dont La Bniyerre^— :«re étoit le garde-chasse. C'est un ouvrage singulier, curieux eW^-^^ei peu commun.


BELLES-LETTRES.


6BAMMAIRE, TRAITES GENERAUX, LIVRES POLYGLOTTES.

i6o. GuicHART (Estienne). L'Harmonie étymologi- que des langues, où se démonstre évidemment, par plusieurs antiquitez curieusement recher- chées, que toutes les langues sont descendues de rbébraïque. Paris ^ 1618, pet. in-8, mar. rouge. (Derome.)

Magnifique exemplaire.

Ce livre curieux et rare offre une particularité assez singu- lière dans sa pagination, qui saute, sans motif et sans qu'il manque rien k Touvrage, de la page 480 à la page 600. Il n'est peut-être pas inutile de prévenir à ce sujet les personnes qui seroient tentées de s'en procurer des exemplaires, et qui {K)urroient être rebutées par cette défectuosité apparente.

161. Brerewood (Ed.J. Recherches curieuses sur la diversité des langues et religions, en toutes les principales parties du monde, mises en françois par J. de la Montagne. Paris, Olivier de VarenneSy i663, pet. in-8, mar. rouge, fil. {Derome,)

162. Dalgarno. Arssignorum, vulgocharacter uni- versalis et lingua philosophioa. Londini^ /. Hayes, 1661, pet. in-8, mar. chamois, fil. {Thous^enin.)

Il se trouve dans le volume une grande carte pliée qui est indispensable a l'intelligence de l'ouvrage. Plusieurs notables raisons ont dû contribuer à la rareté de ce livre, déjà si rare

5


66 BELLES-LETTRES.

en ^68^, que Locke ne pensoit pas qu'il en existât un autre exemplaire que le sien dans les bibliothèques de Londres et d'Oxford. D'abord la nature du sujet et la manière dont il est traité mettoient cet ouvrage a la portée d'un très petit nombre de lecteurs, et on devoit avoir eu égard a cette considération dans le tirage. En second lieu, il est avéré que l'incendie de Londres, dans l'année 4 666, n'épargna aucun des exemplaires qui étoient restés en magasin, et on peut croire, sans faire tort kDalgarno, qu'ils y étoient restés presque tous. Enfin le célèbre Wilkins, qui s'empara sans façon, en ^668, de la pensée de Dalgarno, dont il avoit été le souscripteur et l'adepte, et qui l'acconunoda à sa guise sans indiquer la source d'où il l'avoit tirée, eut bien quelque intérêt a faire disparoître, autant qu'il étoit en lui, le peu d'exemplaires échappés a l'incendie et qui menaçoient tôt ou tard son plagiat d'une fâcheuse révélation. Quant au fond de l'ouvrage en lui-même, Locke le caractérise à merveille en l'appelant un bagatelle dans son françois d'outre- Manche, et je souscris de tout mon cœur contre Leibnitz et M. Weiss, au jugement de Nicéron qui le trouve extravagant et ridicule. Toutes ces rêveries de langue universelle, dont les résultats apparents avoient séduit Leibnitz sous le point de vue des voyages et du commerce, ne sont en effet que ridicules et absurdes sous le point de vue philosophique. Voltaire lui- même en a jugé ainsi, quoiqu'il ne demandât certainement ' pas mieux dans son cœur que de trouver quelque théorie spécieuse contre l'ana thème de Babel. Ce qu'il est permis de rechercher dans le livre de Dalgarno, c'est un livre rare, très rare, et peut-être des plus rares qui existent en granmiaire générale ; mais ce livre est le livre d'un fou auquel on ne peut refuser du génie.

J'ai insisté sur ces détails avec une vivacité qui s'explique par la plus juste des résipiscences. 11 y a vingt ans que j'avois encore foi a la langue universelle, ambitieuse chimère de ma jeunesse, et que je l'offrois toute faite au genre humain dans un long article sur Dalgarno qui doit figurer parmi mes Mé-


BELLES-LETTRES. 67

langes. On a donc le droit de me reprocher aujourd'hui d'être en contradiction avec moi-même, et ce reproche mérité, je l'accepte sans honte , car je suppose qu'il peut s'adresser quelquefois à tout homme sincère que l'orgueil n'aveugle pas. J'honore parfaitement les esprits éminents qui jamais ne se trompent ; mais ma nature plus humble est sujette à l'erreur, et quand je sais que je me suis trompé, je le dis.

i63. Begherus (Joh. J.), Character, pro notitia lin- guarum universali. Inventum steganographicum hactenus inauditum, etc. Francofurtiy sumpL Jo- hannis ïFilh. Ammonii et fFilhelmiSerliniy 1 66 1 , pet. in-8, mar. vert, fil. (Bauzonnet,)

On doit trouver dans ce livre un frontispice gravé, deux feuillets plies et deux planches.

Il est peut-être assez extraordinaire que les deux ouvrages capitaux du dix-septième siècle sur cette matière excentrique aient paru dans la même année. Je ne dirai rien de particulier sur celui-ci. Le livre de Bêcher vaut le livre de Dalgarno qui vaut le livre de Bêcher ; ce sont œuvres de patience et d'in- dustrie qui prouvent, si l'on veut, une organisation fort ingé- nieuse, mais voilà tout. Sous le rapport bibliographique, c'est autre chose ; les amateurs de raretés qui font passer la rareté avant tout dans la composition de leur cabinet, et je me range volontiers de ce nombre, doivent autant d'égards à Bêcher qu'à Dalgarno. VArs signorum, qui est si rare, n'est pas plus rare que le Character. J'ai cherché ardemment ce dernier volume dans la plus grande partie de l'Europe durant trente ans de ma vie, et je ne suis parvenu que depuis quelques années à le tirer d'une vente d'Allemagne ; je ne dis pas toutefois pour cela que ce soit un volume de grand prix.

164. Maupertuis. Reflections philosophiques sur Forigine des langues et la signification des mois,


68 BELLES-LETTRES.

I vol. pet. in- 12, pap. de HolL, mar. rouge, aux armes.

Exemplaire de madame de Pompadour.

Les catalogues annoncent ordinairement ce volume co tiré à dou%e exemplaires seulement, et il est fort heurei pouvoir se reconunander par ce genre de mérite. C'est < métaphysique sur de l'algèbre, et du mauvais françoiî le tout.

i65. Passeratius (Johannes). De lillerarum întc cognatione ae permulatione liber. Omnibus i diosis bonarum scientîarum utilis et ad vei auctorum veterum, maxime Pandeclarum I rent. leetionem indagandam necessarius. P. siis^ apud Dai^idem Douceur y 1606, pet. in-8, n rouge, fil. (Bauzonnet.)

Voici un livre de grande valeur, s'il faut en croire Scal qui auroit mieux aimé l'avoir fait que d'être arche vêqc Paris. C'est un ouvrage curieux et utile.

166. Janua Linguarum quadrilinguis. Or a mess Tongues: Latine, English, French, and Span Londiniy Matth. Lownes^ 161 7, pet. in-49 ^ rouge, fil. R. A.

Edition ancienne et rare de ce livre. Mon exemplaire payé 2 liv. st. 6 sch. (57 fr.) a la vente d'Hibbert , et de \ 00 fr. dans une autre.

167. Chamberletnius (Joan.). Oratio dominicî di versas omnium fere gentium linguas versa, (


BELLES-LETTRES. 6^

dissertatione de linguarum origine. Amstelod,, 1715, petit in-45 ^^î^ de Russie, dent.

Bel exemplaire en papier fin.


LANGUES ANCIENNES.

I

168. DiGKiNSONi (^^ mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce volume, eitrêmement rare, semble ici fort éloigné de 8€ place naturelle; mais ce n'est pas comme traducteur d'un opuscule de Lucien que Meigret auroit occupé une place queU conque dans ma petite bibliothèque, s'il n'avoit pas été ei même temps un novateur fort irréfléchi, fort téméraire es fort absurde en orthographe. Sa traduction du Menteur est l premier de ses nombreux ouvrages qui ait trouvé un imprc meur assez complaisant pour accepter la solidarité de cett. orthographe extravagante, et la longue préface qu'il y a attai chée est, en dernière analyse, ce qu'il a écrit de plus solidi en raison, ou en réxon^ à l'appui de son insoutenable système Voilk pourquoi le Menteur ou V Incrédule de Lucien se trou^ placé dans mon catalogue k côté des autres écrits de Meîgre dont je n'ai pas voulu le séparer, leur réunion formant un suite importante qu'il seroit difficile, et peut-être impossibi de trouver ailleurs.

187. Meigret (Louis), Lionoes. Le Trecté de lagrana mère françoeze. Paris, Chrestien fTechel , i55c» — Défenses de Louis Meigret touchant son orr thographie françoeze, contre les censures et ca lomnies de Glaumalis du Vezelet, e de ses adhé- rans. Paris, Chrestien TFechely i55o. — Réponse de Louis Meigret a la dezesperée repliqe de Glao- malis de Vezelet, transformé en Gyllaome des Aotels. Paris y Chrestien Wechely iÔ5i. — La Ré- ponse de Louis Meigret a Tapolojie de lâqes VA- letier. Paris y Chrestien fFechely i55o. — Discours de Louis Meigret touchant la création du monde et d'un seul créateur, par raisons naturelles. Pa-


BELLES-LETTRES, 8« 

risy André Wechel^ i554, cinq pièces en un vol. in-4, gr. pap., peau de chèvre brune à dentelles et ornements, tr. dor. et gaufrée. {Belle et pre- mière reliure,)

Cet admirable volume, qui m'a été donné par M. Bignon, avoit appartenu àMéon. Les chiffres et indications tracés sur la doublure du côté intérieur et le plat, prouvent qu'il sort de la bibliothèque deJacques-ÂugusteDeThou^quin'avoitpas trouvé de place pour y faire apposer ses armes, et il est en effet men- tionné dans son catalogue. La reliure, dont le caractère ne permet pas le moindre doute aux connoisseurs, est du travail ordinaire du meilleur relieur de Grollier, et c'est de la col- lection de celui-ci, décédé k Paris en ^365, qu'il dut passer dans celle de son illustre ami, Christophe De Thon, qui lui avoit sauvé l'honneur et la vie. Les pièces dont il se compose sont d'une telle rareté, qu'il n'y a peut-être pas d'autre exem- ple d'un recueil qui les réunisse. Comme il n'y a rien ou presque rien de parfait sur la terre, il faut bien avouer ce- pendant que la première partie, qui est la Chrammere^ a été traversée par un ver au milieu du texte, mais avec assez de bonheur pour ne pas endommager une seule lettre au point de la rendre illisible.

188. La Ramée (Pierre de) Grammaire. Paris^ An- dré fFechel, 1672. — Dialogue de Tortografe e prononciacion françoese départi an deus livres, par Jaques Peletierdu Mans. Lyon y Jan de Tour- nes ^ i555. — Réplique de Guillaume des Autelz aux furieuses défenses de Louis Meigret, avec la suite du Repos de l'auteur. Lyon, Jean de Tour- nes et Guil. Gazeau, 1 55i . — Traité touchant le commun usage de l'escriture françoise, par Loys Meigret, auquel est débattu des faultes, et abus


82 BELLES-LETTRES.

en la vraye et ancienne puissance des lettres^ Paris y Jean Longis et Vincent SertenaSy i545 ^ in-8, mar. vert, aux armes.

Magnifique exemplaire de Jacques-Auguste De Thou, qi

paroît tiré sur un papier plus grand et plus fort que le resSH de rédition de ces quatre ouvrages. C'est d'ailleurs un fa_ assez difficile à vérifier, car la Grammaire de Ramus , passe pour un livre rare, est certainement le plus commun tous. Ce volume et le précédent n'ont été sép^és qu'un mt ment pendant les longues années écoulées depuis leur impre sion, et il est à désirer qu'ils ne le soient jamais.


189. Rambaud (Honorât). La déclaration des abi que Ion commet en escrivant, et le moyen de euiter et représenter nayuement les paroles ; que jamais homme n'a faict : par Honorât Ranr:a baud, maistre d'escole, à Marseille. Lyon^ Jean c^ Tournes y 1 678, in-8, réglé, mar. rouge, fil. (Thoc^ venin,)

Superbe exemplaire d'un livre fort rare.

Le maître d'école de Marseille n'étoit pas un de ces révolti- " tionnaires circonspects qui marchent a pas mesurés dans Ist réforme, et qui soumettent le désordre et la destruction k ud<? apparence de loi. Radical en néographie, il débute modeste- ment par la suppression de l'alphabet, et lui en substitue un nouveau, composé tout d'une pièce pour cet usage. Cette ma- nière de procéder prouve du moins qu'Honorât Rambaud avoit la conscience de son entreprise, et qu'il savoit apprécier a leur juste valeur les ridicules tentatives de ses prédécesseurs et de ses émules. Aussi n'hésitai- je pas à le regarder comme Thonmie de génie de la bande, et le seul qui offre dans son fatras quel- ques vues ingénieuses et fortes. La question de savoir si l'al- phabet usuel est bon ou mauvais, n'étoit pas difficile a résou-


BELLES-LETTRES. 85

^re; Je fait est qu'il est détestable dans la ûgure des signes, daos leurs attributions et dans leur ordre, et qu'il en est de même de tous les alphabets anciens et modernes. Mais la dif- ficulté n'est pas Ik. La difficulté n'est pas même de créer un alphabet meilleur que le nôtre, et besoin n'étoit pour cela des doctes labeurs d'un maître d'école. Le moindre de ses écoliers y auroit suffi de reste. Ce qu'il y a d'embarrassant, ce n'est pas de faire, tant bien que mal, une espèce d'al- phabet rationnel et philosophique, propre a faciliter ren- seignement de la lecture, et a rendre peu sensibles ou même tout-à-fait nulles les équivoques et les ambiguïtés de l'ortho- graphe.C'est d'appliquer cet alphabet à une langue écrite, sans altérer, sans détruire peut-être son esprit et son caractère. Cest surtout de le faire accepter par le peuple auquel on le destine, comme la forme d'un chapeau ou la coupe d'un

iiahit. Voila ce qui n'arriva jamais et ce qui jamaijs n'arrivera.

La religion en sait, je crois, la raison. Si la philosophie en

sait une autre, qu'elle la dise.

9o, EsTiENNE (Henri). Deux dialogues du nouueau langage françois italianizé et autrement des- ^uizé, principalement entre les courtisans de ce temps ; de plusieurs nouueautez qui ont accom- pagné ceste nouueauté de langage ; de quelques courtisanismes modernes et de quelques singu- laritez courtisanesques. Sans lieu ni date. pet. în-8, mar. vert, fil., fers à froid. (Ginain.)

Edition originale de ^ 6 f. et de 625 p. Elle a été imprimée à Genève, en 4 578, et non pas a Anvers, en ^ 585, lieu et date qu'une main maladroite s'est permis d'écrire au frontispice.

Parmi tant d'écrits absurdes contre notre vieille et savante orthographe françoise, voici un livre charmant où elle est ad- mirablement défendue par l'homme du temps le plus com-


84 BELLES-LETTRES.

pètent sur la question. C'est la raison saine et la nenreti dialectique du seizième siècle, servies par un langage oh se ble se révéler, cent cinquante ans a Tavance, la brillai manière de Voltaire. Les trois éditions de ce délicieux c vrage sont fort recherchées, mais celle-ci, qui est très rare, < plus recherchée que les deux autres, et c'est un des voluni chers de la collection d'Henri Estienne.


DICTIONNAIRES DE LA LANGUE FRANÇOISE.

191. BoREL. Trésor de recherches et antiquitez ga" loises et françoises réduites en ordre alphabel que, et enrichies de beaucoup d'origines, épit phes et autres choses rares et curieuses, coma aussi de beaucoup de mots de la langue thyoi ou theuthfranque. Paris ^ Augustin Courbé^ i65 in-4) veau fauve, aux armes.

Exemplaire du comte d'Hoym.

192. OuDiN (Antoine). Curiositez françoises, poi supplément aux dictionnaires, ou recueil de pli sieurs belles proprietez, auec une infinité c prouerbes et quolibets, pour l'explication de to tes sortes de liures. Paris^ Antoine de Somnn ville^ i64o, pet. in-8^ v. fauve, fil. , tr. dor. (Tho\ venin.)

Livre curieux qui est encore bon k consulter, et que les j bliographes ne négligeront plus, car il est peu commun, son prix augmente de jour en jour.

1 93. Dictionnaire des Halles, ou extrait du dîctio]


BELLES-LETTRES. 85

naire de l'Académie Françoise. A Bruxelles ^ chez François FoppenSy 1696, r vol. pet. in- 12, mar. rouge, fil. (Koehler.)

L'Académie a supprimé beaucoup de ces manières de parler tiiviaies et grossièi'es, qu'on lui reproche indirectement ici, dans les éditions successives de son Dictionnaire ^ et parti- culièrement dans la sixième, publiée en ^855; mais une phrase Françoise, à l'usage de la plus mauvaise compagnie, n'eu reste pas moins Françoise , et le chaste dédain des puristes ne diminue en rien son autorité, comme fait et comme témoin de langue. C'est probablement cette considération qui a aug- menté, dans l'estime des amateurs, la valeur du Dictionnaire des Halles^ dont le prix a plus que triplé depuis quelques années.

Le Dictionnaire des Halles n'a point d'auteur proprement dit, puisque c'est une compilation qui n'a donné que la peine de copier. Cependant, M. Barbier l'attribue a un nommé Ar- taud, et la plupart des rédacteurs de catalogues, à Furelière. C'est une erreur grave, en ce qui concerne celui-ci, Furetière étant mort en ^688.

^94- Furetière (Antoine). Plan et dessein du poëme allégorique et tragico-burlesque intitulé : les Cou- ches de t Académie (avec la clef). Amsterdam, Pierre Brunet, 1687, pet. in-i 2, mar. vert. (Bau- zonnet)

Je place ici ce livre en raison de son rapport avec le Dic- tionnaire de V Académie. Pris en lui-même, c'est une satire et des plus personnelles, c'est-k-dire un ouvrage fort méprisa- ble, mais qui ne manque ni de verve, ni de sel. Furetière a été mal inspiré de prendre l'Académie à partie, et cette témé- rité lui a porté malheur. On ne parle de lui qu'a l'occasion de son procès, et on oublie ses écrits qui dévoient cependant


86 BELLES-LETTRES.

lui assigner un rang assez iionnéte parmi les auteurs du sec

m

ordre de son époque. Ses trois Faciums^ par exemple, o certainement rien à envier aux jolis Mémoires de Beam chais, qui firent tant de bruit a la fin du siècle dernier, < n'ai presque jamais rencontré personne qui eût daigné les Factums, C'est le cas de dire : Habent sua faia lib en prenant le mot libelli dans ses deux acceptions latines. On ne recherche plus les Couches de V Académie^ qu'on jamais fort recherchées, et ce volume figure dans ma biblio que à peu près comme Furetière figuroit a l'Académie. Il des gens qui l'en chasseroient. Toutefois, cette petite édit bien exécutée, peu commune, et reliée parBauzonnet avec élégance fort coquette, n'est peut-être pas tout-à-fait indign l'indulgence d'un amateur.

PATOIS.

195. François (Dom Jean). Vocabulaire austrasi Metz^ l'j'j^y i vol. in-8, mar. rouge, non rog

(Dura.)

196. Oberlin. Essai sur le patois lorrain des ei rons du comté du Ban de la Roche. Strasboi 1775, petit in-8, mar. bleu, n. rog.

197. Jargon (le) ou langage de l'argot réfoi comme il est a présent en usage parmi les b pauvres, tiré et recuilly des plus fameux argoti de ce temps, composé par un pillier de Bout che qui maquille en molanche en la Vergnc Tours, etc. Troyes, Jaques Oudoty s. d., mar. b (Koehler.)

Exemplaire non rogné.


BELLES-LETTRES. 87

198. R£SPœiSE et complainte au grand Coësre sur le Jargon de V argot reformé^ avec un plaisant dialogue de deux Mions, par le Regnaudin Mol- lancheur en la Vergue de Miséricorde, composé par un des plus chenatres argotiers de ce temps. Paris y Jean Martin y i63o, petit in-12, mar. bleu. (Thompson.)

Cette pièce et la précédente se rencontrent fort difficile- ment en anciennes éditions, ce qui s'explique k merveille par le genre de lecteurs pour lequel elles étoient faites, et qui se distingue peu par Fesprit d'ordre et de conservation.

Ce seroit faire beaucoup trop d'honneur à l'argot que de le ranger parmi les patois, et on ne le rapporte ici que par ana- logie, pour ne pas multiplier les divisions. Les patois sont des dialectes très bien faits, assujettis k des règles invariables, qui ont leur esprit, leur caractère, leur littérature, et qui peuvent revendiquer les mêmes droits, sinon la môme illustration, que la langue nationale. L'argot est une langue factice, mobile, sans syntaxe propre, dont le seul objet est de déguiser, sous des métaphores de convention, les idées qu'on ne veut com- muniquer qu'aux adeptes. Son vocabulaire doit, par consé- quent, changer nécessairement toutes les fois qu'il est devenu familier au dehors, et on trouve, dans le Jargon de l'argot réformé^ des traces fort curieuses d'une révolution de cette espèce. Les hommes de tout pays qui parlent l'argot, ou une langue analogue, forment la classe la plus vile, la plus mépri- sable et la plus dangereuse de la société ; mais l'étude de l'argot, considérée comme œuvre d'intelligence, a son côté im- portant, et des tables synoptiques de ses synonymies en divers temps ne seroient pas sans intérêt pour le linguiste.


88 BELLES-LETTRES.


LANGUE, DIALECTES ET IDIOMES DE l'eSPAGNE.

199. Ortografia de la lengua castellana, por 1 real academia espagnola, nueva edicion. Madri Ramirez^ ^754? în-8, auec six planches en onz»^ feuillets, mar. rouge. (Dura.)

Excellente édition d'un excellent ouyrage.Les planches ne s*"" trouvent pas toujours.

aoo. Ros (Carlos) . Diccionario Valenciano - castel \^XiO. Valencia^ Benito Montfort^ 1764, petit în-8 mar. rouge. (Duru.)

Volume rare.

201. — RoNDALLA DE Rondalles , a imitacio del Cuento de Cuentos de don Francisco de Que — vedo, y de la histoHa de Historias de don Diego de Torres; composta per un curios apassio— nat à la llengua llemosina ; y treta a llum per Carlos Ros. En Valencia^ Benêt Montfort^ 1 776, petit in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Plus rare encore que le précédent, et plus singulier dans son exécution. C'est une espèce de centon d'idiotismes et de lieux communs populaires, propres au dialecte limousin. La Fricassée crotestyllonée, que je n'ai pas le bonheur de pos- séder, et dont je donnerai, quand on voudra, un bel exem- plaire de V Encyclopédie^ avec les OEuvres complètes de d'Âlcmbert et de Diderot, par-dessus le marché, est le seul ou- vrage de ce j^enre que je connoissc en Franco. On se rappelle


BELLES-LETTRES. . 89

^i^Op rarement, quand on écrit sur une langue vivante, que ce <]iij intéresse le plus la postérité dans l'histoire de cette lan- gue, c'est précisément ce que les livres ne disent point. La langue animée, qui entretient, qui fortifie , qui accélère le mouvement social, ce n'est pas la langue des livres et des sa- lons, c'est la langue de la rue.

202. PoçA (Andres de). De la antigua lengua, pobla- ciones, y comarcas de las Espagnas, en que de pasose tocan algunas cosasdela Cantahria.Com- piiesto por el licenciado Andres de Poça natural delaciudaddeOrduna. Impressoen BilbaoporMa- ^^ias Mares y primer impressor de Fizcaya annode ^ 587, petit in-4î peau de chagrin verte. R. A.

Ouvrage très rare, le premier, dit-on, où il soit traité de la langue basque, et le premier qui soit sorti des presses de Biscaye.

• Larramendi (Manuel de). De la antiguidad y Xiniversalidad del Bascuenze en Espagna. Sala^ manca, Garcia^ 1728, in-8, mar. rouge. Jansé- niste. (Dura.)

Exemplaire en papier collé d'un des plus rares et des plus curieux écrits de Fauteur.

ao4. — El impossible vencido, arte. de la lengua Bascongada. Z/2 Salamanca^ Antonio Joseph Vil-- largordo Alcaraz, 1729, petit in-8, mar. rouge. (Duru^)


90 BELLES-LETTRES.


LANGUES D ORIGINE TEUTONIQUE, SLAVE, ETC

205. HuNGERUS {ïVolffgangus) . LinguaB germai vindicatio contra exoticas quasdam, quae C( plurium vocum et dictionum mère german rum etymologias , ex sua petere sunt conati. cunda lectu tam hominibusgermanisquàm u gallis, italis et hispanis, praesertim legum \ diosis. Argentoratiy excudebat Bernhardus Jo^ i586, petit in-8, mar. vert, aux armes.

Superbe exemplaire relié sur brochure de Jacques-Au, DeThou.

Livre indispensable pour Tétude des étymologies, en ce qui concerne les mots françois a radical théotisque ou tonique. Il n'est cependant pas moins ignoré en France de guistes que des anciens bibliographes, mais il n'a pas écb a la savante et laborieuse perspicacité de M. Brunet, qi fait une mention fort honorable dans sa dernière éditic Manuel, En Allemagne, Bauer le cite comme un livre rare, t. II, p. ^5^.

206. De Danic^ LINGUE cum graeca mistîone < tribe, ob novum scribendi genus authore S] nenteaut négligente producta, per C. kq.Port typis Martzaniacis , i64o, in- 12, mar. roi Janséniste. (Dura.)

Livre curieux, savant et rare, sur lequel je ne trouve a renseignement.

207. Blanchon (F ranciscus) . Dictionarium lat


!2


BELLES-LETTRES. 9\

epiroticum , una cum nonnullis usitatioribus lo- quendi formulis. Romœ^ ^yp^ ^^^' cong. de Pro-^ pag. Fid.y i635, pet. în-8, veau rouge, fil.

08. Appendini (Francesco Maria). Grammatica délia lingua illirica. Ragusa^ Antonio Martechiniy 1808, pet. in-8, mar. rouge. Janséniste. (Dura.)

Ce livre, dédié k M. le maréchal duc de Raguse, étoit déjà deyenu rare en Illyrie, quand j'habitois ce pays, vers la fin de A %\ 5, et M. Appendini n'avoît pu m'en procurer un exem- plaire qu'aux dépens de sa propre bibliothèque. Je n'imagine pas qu'il soit facile d'en trouver d'autres a Paris.

20g. Ganander (Henricus). Grammatica lapponicae

linguae europearum prope antiquissimaa solidam

planamque viam monstrans. Holmiœ^ Laurent.

Salviusy 1743, petit in-8, mar. rouge. Janséniste.

(Dura.)

LANGUES D*AS1£ ET d'aMÉRIQUE.

^ ï 0. Knoims( Alexanderàe) . Dictionarium annami-

ticum (seu Tunquinense), lusitanum et latinum. Romœ, typis congreg. de Propag. Fide, 1 65 1 , petit in-45 cuir de Russie.

^ n. TKVSi!Y.(FrayFranciscoàe). Arte, y Bocabula- rio delà lenguade los lndiosChaymas,Cumana- gotos,Cores, Parias, yotros diuersosdelaprovin- cia de Cumana, o Nueua Ândalucia^ con un tratado a lo ultimo de la doctrina christiana, y catecismo de los mislerios de nuestra sanla Fc , traducido


92 BELLES-LETTRES.

de castellano en la dicha lengua indiana. Com puesto, y sacado a luz por el reuerendo padr Fray Francisco de Tauste, predicador capuchino En Madrid^ en la imprenta de Bernardo de Villa Diego y anno] de 1680, pet. in-4, mar. rouge (Duru.)

Très rare.

212. ToTANES (Fray Sébastian dej . Arte de lalengi. Tagala, y manual Tagalog , para la administr- cion de los santos sacramentos. En la impren del uso de la apostolica pros^incia de S. Gregon Magno sita en el convento de Nostra Senora m Loreto en elpueblo de Sampaloc extra-^muros m la ciudad de Manila, anno de 174^9 in-49 ^Oim rouge. (Dura.)

Les deux parties annoncées sur le titre de ce rare voluK doivent se trouver réunies, ce qui n'arrive pas toujours. 1 exemplaire imparfait du frontispice a été vendu 70 franfl Rémusat.

Il est presque inutile de dire que les livres imprimés, comi: celui-ci, dans des contrées fort éloignées avec lesquelles m> avons peu de communications, sont nécessairement rares ^ Europe, et d'autant plus rares qu'ils sont plus anciens.

2 1 3. Raymond-Breton , Dictionnaire françois-ca raïbe. Auxerre^ Gilles Bouquet y 1664. — Petit ca téchisme ou sommaire des trois premières par ties de la doctrine chrestienne, traduit d françois en la langue des Caraïbes insulaires


^


BELLES-LETTRES. 95

jâuxerrCy Gilles Bouquet ^ 1664, petit in-8, mar. rouge. Janséniste. (Duru.)

214. — Dictionnaire caraïbe-françois , meslé de quantité de remarques historiques pour Féclair- cissement de la \2Lng1xe.Auxerrey Gilles Bouquet, i665, in-8, mar. rouge. Janséniste. (Duru.)

^ 1 5 , — Grammaire caraïbe .^ uxerre , Gilles Bouquet, 16685 in-85 mar. rouge. Janséniste. [Duru.)

Les quatre ouvrages placés sous ces trois derniers numéros, sont très difficiles à trouver, et je n'ai pas mémoire de les avoir vus réunis dans un autre exemplaire. Le Dictionnaire caraïbe-françois^ qui est évidemment moins usuel que les autres, dans un pays où l'on n'est guère exposé à concevoir des doutes sur l'acception, le sens ou l'orthographe d'un mot caraïbe^ est cependant beaucoup plus curieux, parce qu'il contient sur les usages, sur les mœurs et sur les productions du pays une multitude de détails pleins d'intérêt, exposés dans ce style familier et naïf dont les relations des mission- naires offrent tant de chafmants modèles.

1:6. Arte Mexicana (compuesta por elpadre Anto- nio del Rincon, de la companîa de Jésus). JEn Mexico^ en casa de Pedro Balli, iSgS, pet. in-8^ mar. rouge, fil. (Duru.)

Très rare.

17. Aldaima (D. Joseph Augustin). Arte de la len- gua mexicana. En la imprenia nues^a de la Bi-


94 BELLES-LETTRES.

bliotheca mexicana^ 1 754, in-4î m^r. rouge. Jan- séniste. (Dura.)


Très rare.


RHETORIQUE ET ORATEURS.

218. L'art et science de rhétorique pour faire ri- mes et ballades. Paris ^ Jehan Trepperely in-8, goth., de la feuillets, fig. en bois sur le titre, mar. violet, fil.

»

Livre curieux pour Thistoire de notre vieille littérature, et dont il existe plusieurs éditions presque également rares. Celle- < ci n'a pas été décrite par M. Brunet.




219. Les Pleurs du bien dire. Recueillies es cabi- nets des plus rares esprits de ce temps, pour ex- primer les passions amoureuses, tant dé l'un comme de l'autre sexe, avec un amas des plus beaux traits dont on use en amour, rédigez en forme de lieux communs pour s'en servir à pro- pos, A LangreSy par Pierre de la Roche y iSqB, pet. in- 12, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Volume peu commun.

220. De La Porte. Les épithètes , liure non-seule- ment utile à ceux qui font profession de la poé- sie, mais fort propre aussi pour illustrer toute autre composition françoise , auec briefues an- notations sur les noms et dictions difficiles. Lyon^


BELLES-LETTRES. 95

Benoist Rigaud lôgS, pet. in- 12, mar. vert, fil. (Koehler.)

Charmant exemplaire relié sur brochure, et dont on a con- servé les témoins. Les feuillets 90 et 424 s'y trouvent, ce que je fais remarquer, parce que j'ai vu des exemplaires dont ils avoient été retranchés par une main scrupuleuse. Celui-ci porte ce distique, écrit dans le temps, au frontispice :

Le plaisir que je prends à lire tes escriptz,

mon cher De la Porte ! entretient mes esprits.

Sus ANE GeNTILZ.

Si Susanne Gentilz étoit une damo, comme son premier nom le fait supposer, il faut croire qu'elle n'avoit pas lu les feuillets 90 et 424.

^^i. IsocRATES. — Orationes (graecè). Absque loco

^tannOy (sed) Parisiis^ Aegidius Gourmont^ circà

«Sog. — Plutarchus. Fragmenta (graecè). Pari-

^iisy Aegidius Gourmont, \ Sog. — Lucianus. Som-

^îum (graecè). y^i^g'we loco etanno, (sed) Parisiis,

aegidius Gour mont, circà iSog. — Homerus. Ba-

trachomyomachia(graecè).Pam/w^^eg^fV/f£/jGowr-

^nont, iSoy. — Hesiodus. Opéra et Dies (graecè.)

^arisiiSy Aegidius Gourmont, i5o7. — Theocri-

lus. Idyllia (graecè). Parisiis, Aegidius Gourmont,

^xbsque annOy sed circà i5o7, in-45 niar. rouge.

Très bel exemplaire d^un recueil fort précieux.

Ces éditions grecques, les premières sorties des presses pa- risiennes, sont connues par leur extrême rareté. M. Brunet cite le Théocrite, d'après le seul catalogue de Croft, comme inconnu aux bibliographes.

^^a. Florent Chrestien. Panégyrique de Latinus


96 BELLES-LETTRES.

Pacatus Drepanius, prononcé à Rome deua

l'empereur Théodose, mis en françois. Par

Pierre Chevalier ^ 1609. — La Ramée. Harangi

de Pierre de La Ramée, touchant ce qu'ont faî

les députez de l'vniversité de Paris enuers

roy, mise de latin en françois. A Paris, chez At

dré TFechely demeurant à t enseigne du Cheu

volant y rue Saint - Jean de Beauuais ^ i55î

— La remonstrance de Pierre de La Ramé-

faite au conseil priué, en la chambre du Rc

au Louure, le i8* de janvier i568, touchant;

profession roy aile en mathématique. Paris , A^

dré JVechel^ i568. — Lettres patentes du Rc

touchant l'institution de ses lecteurs en rvniV^

site de Paris, auec la préface de Pierre de

Ramée sur le proœme des mathématiques, à

Royne mère du Roy. — Paris ^ André fTeck.-

1567. — Elie Vinet. Schola Àquitanica. BurCé

galcey apudS. Millangium, typographum regius

i583, in-8, v. fauve, aux armes.

Exemplaire de Jacques-Auguste De Thou.

Les pièces frauçoises de Ramus, contcDues dans ce volume sont devenues fort rares. Elles me paroissent en grand papier

Le livre latin d'Élie Vinet, simple règlement pour le colley de Bordeaux, doit être fort rare aussi. Comme il est tiré su un format beaucoup plus petit que celui des ouvrages aux quels il est réuni dans cet exemplaire, ses marges sont restée intactes.

223. Sapet. {p. de). Les Enthousiasmes ou éprise amoureuses. A Paris, chez Jehan d' Allier , h


BELLES-LETTRES. 97

braire demourant sur le pont Saint-Michel , à la Jtoze blanche y i556, pet. in-8, mar. vert, double fil. (Reliure ancienne.)

Je ne saurois guère où classer ce livre très peu erotique, et assez lourdement oratoire, si Sapet ne s'étoit rangé de lui-même parmi les Gorgias et les'lsocrate ; soit fait conmie il est dit. Son ouvrage se compose effectivement de déclamations qui annon- cent d'assez bonnes lectures, et qui ne manquent pas de style, mais son principal mérite est d'être si rare qu'il a échappé k tous les bibliographes, Du Yerdier seul excepté ; encore l'ar- ticle de ce dernier se réduit-il à la simple copie du titre des EfUousiaimes^ dont il ne paroît pas que notre vieux biblio- thécaire ait eu plus ample connoissance. La préface, en forme de dédicace, contient quelques faits littéraires assez curieux.

POÉSIE, POÉTIQUE.

^3i4PELETiER (Jaques). L'Art poétique, départi an deus liures. Lyon^ Jan de Tournes et GuiL Gazeau, i555, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Volume rare, et remarquable comme la plupart des ouvra- ges de Peletier, par la singulière orthographe qu'il s'étoit faite à l'imitation de Meigret, et qui n'épargnoit pas même les noms propres. Ainsi, le nom de Lucain, par exemple, s'y trouve écrit jLtt&eîn, qui ne se rapproche pas mieux du langage parlé que l'orthographe ancienne, maïs qui s'éloigne beaucoup plus du nom latin. Conmient Peletier, qui étoit cependant un homme de beaucoup d'esprit, n'a-t-il pas senti que le nom propre de LueanuB n'auroit jamais fait en françois le nom Lukein^ qui seroit, au contraire, convenablement traduit de Lukenius^ si Lukenius avoit existé? Ajoutons en passant que notre traduction même de Lticanus n'est pas fort exacte. Au seizième siècle,

7


98 BELLES-LETTRES.

on disoit Lucan^ Vulcan, et on dîsoU à merveille; mais i faut se conformer k l'usage.


POETES GRECS.

ai25. HoMERi opéra, cum latina versione ad verbuis: è regione apposita. E typographia Johannis Cr^ pini Atrehatiiy 1660-67, ^ vol. pet. in-ia, ma_^ rouge, doub. de mar. rouge.

On a joint au second volume une partie de quatre-vinfl feuillets intitulée :

CoLUTHi Thebaei Helenae raptus. Tryphîodo- iEgyp. Uii excidium. Omnia versione latina - expositioneM.NeandriîUustrata. Crispinusyi^^^

Ce petit complément aux œuvres d'Homère ne s'y trou' presque jamais réuni, parce qu'il ne parut que trois ans apr* l'Odyssée, et quand l'édition étoit déjà presque épuisée. U rec: parfait ce charmant exemplaire d'une édition charmante qu^ est fort difficile de rencontrer en bon état.

226. — Opéra omnia quaeexstant, Uias, Odysses Batrachomyomachia , Hymni et Epigrammata graecè et latine, accedunt fragmenta graecè. Juxt editionem novissimam atque accuratissimai Samuelis Clarke. Amstelaedami ^ apud /. fTetsti nium^ 1743, 2 vol. pet. in-12, mar. rouge, fil { Thous^enin.)

Exemplaire non rogné.

Cette édition étoit, dans ma jeunesse, fort choyée des étu diants d'Allemagne et même de France, parce que Goethe ei


BELLES-LETTRES. 99

avoit fait le livre fayori de Werther. Elle joint heureusement k ce mérite fort contestable, celui d'être d'une jolie exécution et d'une grande commodité dans l'usage.

a a 7. — Uias et Odyssea, graecè. Londini, Guliel- mus Pickering, i83i, 2 vol. in-Sa, port., mar. rouge. R. A.

Exemplaire imprimé sur vélin d'un petit chef-d'œuvre typo- graphique dont on n'a tiré que quatre exemplaires dans cette condition distinguée. L'un d'eux s'est vendu près de 250 fr. chez Hanrott. Celui-ci m'a été donné par mon ami M. le baron Tavlor.

a-aS. — llias, in versus gr. vulg. Stampata in Fe-- netiay per maestro Stephano da Sabio • il quale habita a Santa Maria formosa : ad instantia di miser Damian di Santa Maria da Spiri. 1 5i6j pet. in-45 flg., mar. rouge du Levant à compart. dentelle, fil. R. A. de Clarke.

Superbe exemplaire d'une édition singulière et très rare. Il m'a été donné par mon ami M. le comte d'Ourches.

^29. — L'Iliade et l'Odyssée, traduites en françois, avec des remarques, par madame Dacier. "Paris, Rigaudy 1711-16, 6 vol. in-ia, lav., rég., mar. rouge, dentelle, doublé en mar. vert, dentelle. ( Padeloup.)

Magnifique exemplaire, et le plus beau peut-être qui existe de ce livre, orné des figures de Bernard Picart en excellentes épreuves, et regardé par les amateurs comme un des chefs-


^00 BELLES-LETTRES.

d'œuYre de Padeloup . Il provient de la bibliothèque de la m chale de Montrevel.

230. — Le grand combat des ratz et des grenouîl Paris y Chrestien fTechel, i54o, in-4) fig-jM vert, fil. (Koehler.)

Lisez, Françoys, ce petit livre neuf, Traduict du grec Tan cinq cens trente neuf.

Cette traduction , devenue fort rare , est d'Antoine Mac Elle est ornée d'une figure très singulière.

23 1. — La bataille fantastique des roys Rodilar et Croacus, plaisante inuention d'Homère, ' duitte nouuellement. Rouan,parAnthoine B lier, 1603, pet. in-rs, mar. rouge. (Thompsc

Traduction d'un poème de Calentius, qui est plutôt même une imitation qu'une traduction. Cette édition pas une des premières qui sont fort rares, mais il n'y point de commune.

aSîi. PiNDABi Olympia, Pythia, Nemea, Isthn caeterorum octo Lyricorum carmina , Alca^ Sapphus, etc., graecè et latine. Antuerpice^ C) tophorus Plantinus, 1667. — Carminum po( rum novem, lyricae poeseos principum fr menta. Antuerpicdy Christophorus Plantii 1667, pet. in-i2 , mar. rouge, doublé en mai fil. (Deseuille.)

Exemplaire parfait d'un petit volume fort difficile à trc dans un bon état de conservation.

a33. Anacréon, Teïen. Odes traduites en fran


, BELLES-LETTRES. ^0\

parR. Belleau, ensemble quelques petites hym- nes de son inuention, corrigé et augmenté pour la troisième édition, plus quelques vers macaro- niques du mesme Belleau. Paris , de r imprimerie deR. Granjon, 1571, in-245 mar. bleu, fil. (Bau- zonnet)

Édition en petit italique extrêmement menu, et d'une cliar- mante exécution. C'est un bijou typographique.


POÈTES LATINS ANCIENS.


a34. Q. HoRATii Flacci Poëmata, scholiis sive annotationibus, instar commentarii illustrata, a Joanne Bond, jâmstelodami y apud Danielem Elzevirium^ 1676, pet. in-ia, mar. vert à com- partiments, doublé de maroquin. (Thompson.)

Cinq pouces et une demi-ligne de hauteur. Charmant exemplaire avec témoins,

235. — Ex recensione Danielis Heinsii. Amstelo- damiy apud Danielem Elzenrium, 1676, pet. in-ia, mar. rouge.

Petite édition, jolie, correcte et commode, dont on trouve difficilement des exemplaires.

236. Nicole. Recueil de diverses pièces choisies d'Horace, d'Ovide, Catulle, Martial et Anacréon, aussi la traduction du P' chant de l'Adonis du chevalier Marin. Jouxte la copie, à Paris ^ chez


402 BELLES-LETTRES.

Charles Sercy, 1666, pet. in-i a, mar. vert, donb fil. (Bauzonnet)

Très jolie édition qui a plus de droits que bien d'autres prendre place dans la collection elzéyirienne. Les exemplaire» en sont rares.

237. Ovide. Trois premiers livres de la métamor- phose d'Ovide, traduictz en vers françois, le mier et second par Cl. Marot, le tiers par


Âneau, mythologizez par allégories historiale naturelles et moralles , recueillies des bons a theurs grecz et latins, sur toutes les fables sentences ; illustrez de figures et images conu^- nantes, auec une préparation de voie à la lecture - et intelligence des poètes fabuleux. Lyon, Macé Bonhomme y i556, in-8, mar. bleu. (Koehler.)

Édition rare de cette traduction des Métamorphoses. Ce bel exemplaire est si grand dans ses marges, que je suis porté à le croire grand papier.

^38. — La métamorphose figurée. Paris, Hier, de Mamefy r 566, in- 16, mar. violet. {Koehler.)

239. — Métamorphoses en rondeaux (par Isaac Benserade), imprimez et enrichis de figures par ordre de Sa Majesté. Amsterdam, Pierre Mortier, 1697, 2 vol. pet. in-8, fig., rel. en un, mar. vert, fil. (Derome.)

Très bel exemplaire.

240. — Les XXI épîtres. Les dix premières sont


BELLES-LETTRES. ^05

^'^nites par Charles Fontaine, Parisien, et aug- Mentées de préfaces. Les amours de Mars et Ve- '^ns, et de Platon vers Proserpine, imitation d'Ho- mère et d'Ouide. Paris y Hierosme de Mamefet IcL Deufue Guillaume Cauellat, i58o, pet. in-12, lïiar, rouge. (Koehler.)

^4 1 . Amboyse (Michel d'). Les contrepistres d'O- vide, où sont contenues plusieurs choses récréa- tives et dignes de lire. Paris y Denys Janoty 1 54 1 , pet. in-8, mar. citron. {Reliure ancienne.)

Je place ici ce poëte frauçois, parce qu'on cherche ordinai- rement à réunir ces CofUrepisires aux Épîtres cPOvide. Ce volume est rare, et l'exemplaire est fort joli.

^4a, Persio (Aulo-Fl.), tradotto in verso sciolto, da Francesco Stelluti. In Roma^ i63o, pet. in-4, tnar. rouge. (Padeloup.)

M. Gamba (Ti^^tt, p. 589) dit de cette traduction annexée k une excellente édition du texte : Traduzione stimaiissima ed élégante e con Uquisiie noie Ultuirata, Salvini en a porté le môme jugement.

Les commentaires de Stelluti sont fort intéressants, et je lui sais beaucoup de gré, en ce qui me concerne, d'être parvenu à y introduire trois charmantes monographies qu'on ne s'avi- seroit guère d'aller chercher la, celle du lynx, celle de l'abeille et celle du charançon. Ces curieuses digressions, ornées de figures parfaites, ne se rapportent guère au sujet; mais il falloit bien que le savant naturaliste se révélât par quelque chose, et Stelluti n'étoit pas seulement philologue et poète.

Cet exemplaire est très beau, et la reliure de Padeloup est lin de ses bons ouvrages.


^04 BELLES-LETTRES.

243. LuGAiN. La Pharsale, ou les guerres civiles César et de Pompée, en vers françois, par M, Breboeuf. Leide y Jean Elsevier ^ i658, pet. in-i 5- mar. bleu, fil. à froid. (Hering.)

4 pouces 9 lignes de hauteur. Je n'en ai pas encore vu de plus grand exemplaire.

M. Bérard dit, dans son Essai sur les Elxevirs^ qu'on ne recherche plus ce livre qu'k cause de sa belle exécution. €e jugement est sévère pour Brébeuf qui, en dépit des injustes mépris de Boileau, ne faisoit pas mal les vers.

244- P* Statu Papinii opéra quae extant , Joh. Ber- nartius ad libros veteres recensuit et schollis illustrauît. Antuerpiœy ex officina Plantiniana , iSgS, — JoH. Bernarti ad P. Statii Papinii The- baidos et Âchilleidos scholia , ad syluarum li- bros, notaa. In quibus et aliorum serîptoruni va- rii loci illustrantur et explicantur. Antuerpiœ , ex officina Plantiniana y iSgS, in-8, mar. vert, aux armes.

Exemplaire de Jacques-Auguste De Tbou.

245. Vlitius. Autores rei Venaticae antiquî , cum commentariis. Lugàuni-Batas^orum, apud El- zei^iriosy i653, pet. in- 12, mar. rouge. (De- seuille.)

4 pouces ^0 lignes de hauteur.

Exemplaire complet, c'est-à-dire avec les Curœ secundŒy

qui ne s'y trouvent pas toujours.

^46. Rutilii Numatiani Galli Itinerarium , sive de


BELLES-LETTRES. ^05

reditu suo lib. 11, in Germania nunquam editi ,

Caspar Barthius recensuit» Francofurti, typisfTe-

cheiianis, 162^. — G. Barthii Erotodidascalus,

sive Nemoralium libri v, cum figurisaeneis./Ta-

novice^ typis fFechelianis ^ 162 5. — Epidorpidum

ex mero scazonte libri viii , in quibus bona pars

bamanae sapientiae gravissimo métro suaviter

explicata. Francofurti y typis fTechelianis , i&2i .

— Fabularum iEsopiarum libri v. Francofurti,

typis TTechelianis y 16a 3. — Petm Aretini Pomo-

didascalus, seu GoUoquium muliebre, etc. Cy~

gneœ^ 1660, in-8, vél. ancien.

Recueil curieux de pièces singulières, publiées par Barthius. VErotodxdascalus est rare, et le Pomodidascalus Test da- yantage. Ce dernier ouvrage se trouvant moins large que les autres, n'a été qu'ébarbé sur le devant. Le volume entier est parfait de reliure et de conservation.

a47. Epigrammata et poematia vetera , quorum pleraque nunc primum ex antiquis codicibus et lapidibus, alia sparsim antehac errantia, iam un- decunque collecta emendatiora eduntur. ParisHs, Dionysius Duvallius, lôgo, in-ia, mar. rouge, fil. (Belle reliure ancienne.)

Superbe exemplaire de cet excellent volume, qui est dû, comme tout le monde le sait, aux soins du savant Pithou.

!248. Stephanus (Henricus) . Parodiae morales, in poetarum vet. sententias celebriores totidem ver- sibus gr. ab eo redditas. — Gentonum veterum etparodiarum vtriusquelinguaeexempla. Excu-


406 BELLES-LETTRES.

débat Henricus StephanuSy tS'jS^ pet. in- 8, mar rouge. (Dura.)

Très joli exemplaire parfaitement; complet.

POÈTES LATINS MODERNES.

24g. Pasquillorum Tomi duo (collect. Ga&lio Se- cundo Curione). Eleutheropoli (Basileœ)^ i544i a t. en I vol. petit in-8, mar. vert, doublé deta- bis, fil.

Recueil fort rare, mais dont on avoit beaucoup exagéré la rareté sur la foi d'un distique de Daniel Heinsius :

Roma meos flrcUres igni dedU ; unica phœnix Vivo, aureUque veneo centum Heituio.

^Emit Fêttêtiit Daniêt H«in«tii«, 1614i 12 martù.

J'ai vu deux de ces phœnix chez mon vieil ami Chardin^ deux chez M. Renouard, et celui-ci est le deuxième que j< possède. Il ne vaut pas 100 pièces d'or ; mais cet exemplair a été vendu ^44 fr. chez Méon.

2 5o. Varia doctorum piorumque virorum, de cor- ruptoecclesiae statu, poemata, ante nostràm aeta tem conscrîpta : ex quibus multa historica quo- que utiliter, ac summa cum voluptate eognosa possunt, cum praBfatione Mathiae Flaccî Illyrîci Basileœ^perLudouicum Lucium^ 1 557, pet. ^^"^ mar. rouge, dentelle.

Volume du genre du précédent, et qui n'est guère moin: rare et moins curieux, mais que les amateurs ne paient. pas


BELLES-LETTRES. ^07

^ si cher. Il ne lui a peut-être manqué pour faire fortune qn*un distique de Daniel Heinsius.

Sl.QuiNQUE ILLUSTRIUM POETARUM , Ant. PanOF-

mitœ, Ramusii Arîminensis, Pacifici Maximi As- culanî^ Joan. Joviani Pontani, Joan. Secundi Hagiensîs, Lusus in Venerem, partim excodicibus manuscriptis nunc primùm editi. Parisiïs^ pros- tat ad Pistrinum in vico suavi, ^79^? in-8, mar. rouge, doublé de tabis, dent.

Exemplaire en papier de Hollande, tirage très rare d'une édition qui est devenue rare en papier commun. Elle a été donnée par TabbéMercier de Saint-Léger, ad Pistrinum^ c'est- à-dire chez Molini, in vico suavi , c'est-à-dire rue Mignon. Ce volume a un certain intérêt littéraire ; mais l'abbé Mercier de Saint-Léger de voit le laisser publier par un laïque.

252. Pacificvs maximvs. Impressum Florentiœ^per Antonium Mischominum, 1489, pet. in-4, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Un des volumes les plus rares qui soient connus dans cette partie de la littérature. L'exemplaire du docteur Andry n'a été vendu que 651 fr. en 4 850 ; mais le premier feuillet étoit refait k la plume. L'exemplaire de la bibliothèque du roi, qui est très beau, a coûté 4 ,200 fr. Le mien ne lui cède en rien et me coûte beaucoup moins ; car il m'a été accordé par M. Techener, en échange d'une centaine de journées de travail qu'on est libre d'évaluer au plus bas prix possible.

Ces trois exemplaires ne se ressemblent pas en toutes choses entre eux. Dans celui du roi, l'épître dédicatoire est adressée : Francisco Soderino episcopo Volaterano, Dans le mien, elle s'adresse ad Mathiatn Pannoniœ regem, c'est-a-dire à Mathias Cîonrinus, le royal protecteur des lettres renaissantes. Sur la


408 BELLES-LETTRES.

marge du cinquième livre, une excellente main du écrit : obsccmissimus est hic liber. Ce superlatif n'est mi reusemeut pas une hyperbole.

â53. ÂNTONii Panormitje Hermaphroditus. in Germania edidit et apophoreta adjecit Frii Carol. Forbergius. Coburgi^ sumtibus Meusel rurriy i8a4, in-8, mar. citron, fil. (Koehler.)

édition très récente dont les exemplaires sont devenus rares, dès le moment de leur publication, soit que le débit • ait été contrarié par l'autorité supérieure, soit que l'édit ait jugé lui-même à propos de la retirer. Ce qui paroît c'est qu'il ne nous est point parvenu par la voie du comm< [ La docte naïveté du bon M. Forberg Fa entraîné si loin, les graveleuses licences du PanormitaiD^ ont presque enf rement disparu sous les énormités du commentaire. C'est assez que ces apophorètes latins ne sont point de ceux que anciens envoyoient en étrennes aux jeunes filles. Ce volume m'a été donné par mon ami M. Dubeux.

^54. Pie II (Mneas Sylyius). — Le Remède damoi Translate de latin en françoys, par maistre AIJ bin des Auenelles^ chanoine de leglise de Sois- sons. Auec aulcunes addicions de Baptiste Msm- tuan. Paris , Jehan Longis(sans date) y petit în-4y' goth., mar. vert. (Bauzonnet)

Charmant exemplaire d'une édition fort rare.

255. ÂN6ERIAN13 S ( Hieronymus ) . Erotopaegnium. Florentiœ^ Junta, i5i2, petit in-S, mar. bleu; {Bauzonnet.)

Édition originale et très rare d'un poète estimé. M. Gin-


l BELLES-LETTRES. 409

fuené , qui a fait Tarticle Angerianus dans la Biographie '^Hmher selle, ne connoissoit que la seconde.

I. Janus Olivier, père spirituel et euesque d'A-

m. La Pandore , nouucllement traduicte de

|]atin en vulgaire françois, par Guillaume Michel,

^dict.de Tours. Paris, Arnoul et Charles les An-

geliersy frèresy i542, pet. in-8, veau fauve, fil.,

tr. dor.

Volume rare.

[.Durant de la Bergerie. Imitations du latin de

Jean Bonnefons, avec autres gayetez amoureuses

de Fînuention de l'autheur, dernière édition re-

[ \ï!&àéeicovT\^ée.PariSyAnthoineDu Breuily 1610,

în-8, réglé, vélin, fil., tr. dor.

Le texte de la Pancharis se trouve à la fin du volume.

1. Sa\ ABYCJacobus) Cadomensis.Âlbum Hipponae ave hippodl'omi leges. Cadomi, Le Blanc^ 1662, iii-45 3 ff. et 7a pp., mar. bleu, riche dentelle, doublé de tabîs. (Derome.J

Superbe exemplaire de Le Blond , vendu chez lui 28 fr.

Le plus rare de ces jolis poèmes de Savary sur Féquitation et la chasse, ouvrages remarquables sous le point de vue phi- lologique par Fart avec lequel le poète a exprimé des mots et des phrases techniques qui n'ont point d'équivalents latins.

aSg. QuiLLETUS (Claudius). Gallipaedia, seu de pul- <;hrae prolis habendae ratione, poema didacticon.



^^0 BELiLËS-LETTRES.

cum uno et altero ejusdem authoris carmii Juxta edîtionem Parisiensem, adjectis yersibi aliquot ex Lugduno-Batavâ. Londiniy /. Bovxyi 1 708. — ScAEVOLAE Sammarthani Paedotrop] sive de Puerorum educatione. Libri très. diniy J.BowyeTy 1708, iii-8, mar. citron.

Bel exemplaire en grand papier de Hollande. C'est celui M. de Cliateaagiron ayoit payé 46 fr. à la vente de Caillard.

260. QuiLLET (Claude). La Callipédie, traduite poëme latin de Claude Quillet. Amsterdam. (Pi risy Durand et Pissot), 1749? grand in-8, m\ bleu, fil. (Derome.)


i


b


Exemplaire en grand papier de Hollande. Cette traduction est de Monhénault d'Ëgiy. Les exemplaii sur ce papier sont rares, et celui-ci est très beau.

261.MENAG11 (Aegidii) Poêmata. Quarta editû auctior et emendatior. Amstelodami^ ex offbii Elzeviriana, 1 663, pet. in-ia, mar. vert, fil. (Di rome.)


262. RosARius. Antithesis Christi etanticbristi,vi- delicet Papae, id est exemplorum, factorum, vitaô; et doctrindB utriusque, ex aduerso coUata com- paratio, versibus et figuris venustissimis illus- tra ta. Genevœ y apud Eustathium F^ignon^ 1578,; pet. in-8, mar. rouge, fil.


j


a63. Naogeorgius (Tbomas). Satyrarum libri quin-


.t



BELLES-LETTRES. U4

■C|ue priores. Basileœ^ per Joannem Oporinum, ï 555, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

Très joli exemplaire.

. ËLEGiDiA et poemataEpidicticapraecipuosprse- ^puorum et maxime claronim virorum, qui hoc tempore in primis vixerunt et innotuerunt vir- antes et actiones ac totius Europae praesentem ^t fiiturum statum instantia. Cum ad vivum ex- ^ressis personarum iconibus. Impressa Upsalice, ^anno i63i, pet. iii-8, mar. Weu, fil. à froid. C^Duru.)

Ces poésies latines, qni avoient d'abord paru sans figures, sous le titre de Sema Europœa, se rapportent à l'histoire générale du dix-septième siècle. Ce n'est pas pour cela qu'elles sont ici. Le mérite du volume consiste en 51 portraits fort éléganmient gravés qui représentent les potentats de l'époque. Il est d'ailleurs fort rare.

^^5. Baudh (Dominici) Amores, edente Petro Scri- verio. Lugduni-Batavorum, apud Franciscos He- gerum et Hackinm, i638, in-ia, mar. rouge ^ fil. (Niédrée.)

Cinq pouces trois lignes de hauteur. Très bel exemplaire.

On sait que ce volume se joint k la collection des Elzeviers, parce qu'il porte quelquefois le nom de Louis Elzevier au frontispice ; mais il suffit d'y jeter les yeux pour s'assurer qu'il n'est pas sorti de leurs presses. Son véritable imprimeur, Georges-Abraham Yander Marse, s'est d'ailleurs signé au recto du dernier feuillet.

On se tromperoit beaucoup sur ce livre, qui est parfaitement


fl2 BELLES LETTRES.

(ligne des meilleures bibliothèques, si on le jugeoit sur le til et si on n'y cherchoit qu'une plaisanterie de peu d'intérêk.;^^ soit par son sujet même, soit par la place qu'elle occupe. «^^ C'est un recueil fort bien fait de pièces pour la plupart exquises, ^ du genre de celles que les Latins appeloient Opéra amaioriaj < et que les amateurs se plaisent a rassembler.

Mon exemplaire a eu l'honneur d'appartenir au savant Janus Ylitius, éditeur et commentateur des Auiores rei Ve- naticœ, qui a inscrit son nom sur le frontispice, et payé son tribut a la mémoire du pauvre Baudius en quatre lignes au- tographes, p. ^56.

POETES MAGAROI^IQUES.

266. kuofiE CGeorgio). L'Opéra Piacevole di Gior- gio Alione Asteggiano, di nuouo corretta et ris- tampata. In Asti, appresso Firgilio Zangrandi, 1601, iii-8, mar. vert., fil. (R. A. de Smith.)

Édition certainement moins rare que l'originale, et même que l'édition de 4560 qui n'a jamais paru dans nos ventes; mais cependant fort rare encore, car je n'ai vu en ma vie que l'exemplaire de l'Arsenal et le mien.

Quoique ce livre soit ordinairement rangé dans la poésie macaronique, il n'appartient a cette division que par une seule pièce qui occupe ici neuf feuillets. Tout le reste est du patois astesan mêlé ça et la de françois.

Il est à remarquer que le verso de la page 229 et le recto da feuillet suivant sont restés blancs sans qu'il manque rien pour cela.

Mon ami M. Salvi a eu la bonté de relever pour moi les va- riantes de l'édition originale , et de les porter sur un feuillet annexé à mon exemplaire.

267. — Poésies françoises composées de 1494 à


BELLES-LETTRES. 445

1 520, publiées pour la première fois en France, a-"vec une notice biographique et bibliographique, I>ar J. C. Brunet. Paris y SiWestre, i836, pet. in-8, ^■aiar. rouge, doré en tête. (Roehler.)

Exemplaire non rogné en grand papier de Hollande. H n'en ^ été tiré que dix.

C'est la réimpression fidèle des poésies françoises d'Âlione, «qui n'existent que dans l'exemplaire peut-être unique de l'éd ition ^e4520, aujourd'hui appartenant a M. Brunet, et qui n'avoient ^té reproduites ni dans l'édition de4 560, ni dans celle de4 60^ . <^tte édition a donc toute l'importance d'une édition originale publiée sur le manuscrit. Elle mérite a ce titre une place dis- tinguée dans la bibliothèque des amrteurs de notre vieille poésie.

Ce bel exemplaire m'a été donné par mon ami M. Brunet.

8. FoLENGO (Theofilo). Merlini Coccaii, poetae IMantuani, liber Macaronices, libri xvii. Non ante impressi. VenetUs^ in œdihus Alexandri Paga- nini. 1617, in-12, mar. vert, fil. à froid. (Dura.)

Edition originale très rare.

^69. — Id. opus. Post omnes impressiones, ubi- que locorum excussas, nouissime recogniti (libri), omnibusque mendis expurgati. Adiectis insuper quam pluribus pêne viuis imaginibus materie librorum aptissimus , et congruis locis insertis, et alia multa, quœ in aliis hactenus impressio- nibus non reperies. Impressi Venetiisy summa di- ligentia per Cesarem Arriuabenum Fenetum , annoNatiuitatis Domini Nostri lesu-Christi, mil. lesimo quingentesimo supra vigesimum die de-

8


iU BELLES-LETTRES.

cimo inensisjanuariiy i]i-8,fig. en bois, mar. bleii doubl. de tabis. (Riche reliure de Bozérian.)

Édition belle et ornée qui n'est pas moins rare qae rorigi nale, mais qui laisse supposer plusieurs éditions intermédiain dont les bibliographes n'ont aucune connoissance.

tî^o. — Tusculaniy Paganinus^ iSai, pet. in-ia fig. en bois, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Edition plus recherchée qu'aucune autre, et qui doit peu être la préférence dont elle jouit parmi les amateurs à bizarrerie de l'impression, c' est-a-dire k l'italique inélégant ( semi- gothique pour lequel Paganini eut la folie de renonc< aux fontes aldines. S'il faut rechercher une raison à ce caprice je crois qu'on pourroit dire que la lettre italienne, si gracier et si pure, ne satisfaisoit pas les lecteurs de l'Allemagne et d nord de l'Italie, et que Paganini, pour assurer le débit de s< livres dans cette partie de l'Europe, fut obligé d'aviser au moyens de se rapprocher de leur alphabet usuel.

Ce bel exemplaire est complet des huit derniers feuillei qui ne furent imprimés qu'après coup, qui manquent pref que toujours, et qui ne sont certainement pas a dédaignei car ils contiennent, entre autres choses, un errata fort in portant.

L'édition ayant été tirée sur un papier trop petit pour I justification, il est presque impossible d'en trouver des exen plaires où les notes marginales n'aient pas été plus ou moii atteintes par le fer du premier relieur. Celui-ci n'est pas ei tièrement exempt de cet inévitable défaut, et il est cependa] d'une conservation très remarquable ; les feuillets 209 et 2^ n'ont pas été séparés sur la marge antérieure.

271. — A mstelodami, apud A brahamum a Somerei


BELLES-LETTRES. Uh

1692, in-8, fig. dans le texte, mar. rouge, fil. (I^adeloup.)

Channant exemplaire, auquel on a ajouté d'une bonne main les pièces de Vappendix en huit feuillets qui se trouve attaché ^ quelques exemplaires de l'édition de 4 521 , moins toutefois ^^ errata.

Il est parfaitement reconnu aujourd'hui que ce joli volume ^ été imprimé à Naples, et non à Amsterdam.

^7^- — FoLENGo (Théophile). Histoire macaronique

<ie Merlin Coccaie, prototype de Rabelais, où est

t:i*aicté les ruses de Cingar, les tours de Boccal,

les aduentures de Léonard, les forces de Fracasse,

les enchantements de Gelfore et Pandrague,

et les rencontres heureuses de Balde, etc. Plus

l^horrible bataille aduenuë entre les mousches

et les fourmis. Paris, Toussaint du Bray, 1606,

pet. in-i2, veau fauve. (Padeloup.)

Édition originale fort rare en beaux exemplaires. Celui-ci, qui est parfait, provient de la bibliothèque de Du Fay.

  • 73. Arena (Anthonius), prouincialis, de Bragar-

dissima villa de Soleriis, ad suos compagnones studiantes qui sunt de persona friantes, bassas dansas in gallanti stilo bisognatas : et de nouo per Ipsum correctas et ioliter augmentatas cum guerra romana totum ad longum sine require : et cum guerra neapolitana : et cum reuolta gen- nuensi : et guerra auenionensi : et epistola ad fa- lotissimam garsam pro passando lo tempus ala- gramentum mandat. On les vend à Lyon en la


^16 BELLES -LETTRES.

maison de Claude Nourry dict le Prince, 1 53 1 ^ pet. iii-8, mar. rouge, ornements, doubl. fil. (Duru.)

274. — (utsuprà). His poster ioribusdiebusgrassis augmentatus, et a mandatis conardorum abbatis Yo de Rothomago in lucem envoyatus. — Stam- patus in stampatura stampatorum y 1670. — Nova novorum novissima , sive poemata maca- ronica quae faciunt crepare lectores et saltare capras ob nimium rîsum, per Barth. Bollam. Stampatus, etc., 1670, in-ia, mar. rouge, fil. (Derome.)

Cette édition, quoique moins précieuse à mon avis que celles du seizième siècle, est la plus recherchée comme la plus complète. Cependant ce n'est pas un enrichissement de grande valeur que les macaronées de Bolia, dont Naudé pense qu'on lui feroit trop d'honneur en l'adjoignant aux autres poètes macaroniques en qualité de laquais, et l'éditeur qui a pris sur lui de l'accoler à notre Arena n'a pas fait preuve de goût.

M. Renouard n'a jamais vu de ce livre que des exemplaires médiocres, et il prétend que les meilleurs sont tout au plus ce que les Anglois appellent indifereni copies. Je n'accepte pas cette qualiûcation pour le mien, qui est très beau.

275. — (ut suprà). Londini (Paris) , 1768, in-ia, mar. rouge, fil., non rogné. (Duru.)

Exemplaire en papier fort.

Cette jolie édition, sortie des presses de Grange ou de Barbou, .et enrichie de quelques pièces d'un excellent choix, n'a pas iait baisser le prix de la précédente ; il est vrai que le judi-


BELLES-LETTRES. U7

tiieux éditeur en a retranché les mauvaises faceues de Bolla. Les exemplaires eu papier fort sont difficiles a trouver.

si'^e. — Meygra entreprisa catoliqui imperatoris quando de anno Domini mille ggggg.xxxvi venie- bat per Prouensam bene carrossatus in postam prendere Fransam cum villis de Prouensa, etc. Avenione, '537, pet. in-S, goth., mar. vert, dou- blé en mar. rouge, dentelle, fil. (Bauzonnet.)

Edition originale , extrêmement rare , dont M. Renouard a'a jamais vu que deux exemplaires. Il est démontré par Tex- cellenle monographie du genre macaronique insérée dans le Mascurat, que la Meygra enireprisa étoit inconnue a Naudé ; et quels livres rares de son temps Naudé ne connois- soit-il pas? Ce volume ne seroit pas un des plus curieux et des plus piquants documents de notre histoire, qu'il tiendroit place encore parmi les livres les plus précieux. Il m'a été donné par mon ami M. de Cailleux.

^7 'y. Germanus (Joan.). Historiabravissima Caroli- ^ninti, imperatoris, à Prouincialibus Paysanis Iriumphanter fugati et desbifati. Quaeque in prouincia illo existente nouissime gesta fuere macaronico carminé recitans per J. V. D. Joan. ^ermanuminsedeForcalquerii aduocatum com- posita. -4/2/20 D. M, quingentesimo tricesimo sexto y

apud Fransciscum J ristum ^ in-Sj mar. rouge,

fil. (Koehler.)

Voici un livre dont la destinée a été singulière. Connu de Du Yerdier et de Naudé qui ne connoissoit pas la Meygra en- ireprisa, et mentionné dans la Bibliothèque historique du P. Lelong, il étoit comme non avenu pour les bibliographes.


us BELLES-LETTRES.

Ceux-ci, de leur côté, qui connoissoient bien la Meygra en- treprise et rédition originale de ce livre imprimée en 4557, annonçoienl k Fenvi une édition du poème d'Arena , anté- rieure d'une année a cette date. Les choses en étoient Ik quand parut le catalogue de Mac-Carthy, dont les habiles rédacteurs, trompés par la prévention conmiune, et dans un moment de distraction très facile à comprendre an milieu d'une telle bi- bliothèque et d'un tel catalogue, prêtèrent l'autorité de leur nom k la supposition très gratuite d'une édition de la Meygra entreprisa^ sous la date de -1556. Le catalogue annonça cette première édition ; les amateurs se présentèrent pour en faire l'emplette. Elle fut vue, examinée, collationnée, vendue, et, chose étrange, quinze ans après. Terreur n'étoit pas reconnue, quand cet exemplaire ou un autre vint k tomber entre mes mains. Heureux possesseur de la première édition d'Arena, a la date de 4556, je n'eus rien de plus pressé que de la con- fronter vers par vers avec la seconde édition de 4557, que je possédois aussi. La découverte fut bientôt faite, et il faut con- venir qu'elle n'étoit pas difficile, mais elle me parut fort douce. J'avois deux poètes macaroniques au lieu d'un. ,

Gabriel Naudé ne fait pas grande estime du poème de Jean Germain , et La Monnoye n'a pas plus d'indulgence pour Arena. Mais on ne considère pas ici les livres sous le rapport de leur mérite littéraire. Ce qu'il y a de certain, c'est que le poème macaronique de 4 556 est aussi rare que le poème ma- caronique de 4 557, qui est un des livres les plus rares de notre littérature ; et ce qu'il est permis et peut-être convenable d'a- jouter, a l'époque d'investigations scientifiques et historiques où nous vivons, c'est que tous deux sont des monuments pré- cieux d'histoire nationale ; qu'ils contiennent une foule de renseignements privés qu'on ne trouveroit nulle part ailleurs; et qu'une bonne édition critique de l'un et de l'autre seroitune œuvre patriotique fort agréable au pays.

Les résultats de la fausse expédition de GharleMîuint n'ayant été connus qu'en 1557, il n'est guère probable que Jean Ger-


BELLES-LETTRES. 4^9

main ait écrit et publié son poème en 4 556 ; il a seulement voalu pourvoir par cette antidate à la priorité d'Arena, son €ompatriote et son voisin, dont il étoit impossible qu'il ne connût pas le projet.

^ "yS. Capellus (Guarinus) . Macharonea in Cabrinus gagamoge regem composita multum delectabilis ad legendum. jàrimini^ Hieronymus Soncinus^ anno i5a6, die i6 decembris, pet. in-8, de 28 ff. dont le dernier est tout blanc, mar. bleu. (Dura.)

Volume précieux d'une moins grande importance littéraire, mais plus rare encore que les premières éditions de Merlin Coccaïe.

^7Q. Stopini (Magistri) Poetae Ponzanensis Capri- oia macaronica. Padue, apud Gasparum Ganas- ^aniy 1636, in-8, titre gravé, mar. bleu, fil. à froid. (Dura.)

Edition originale de ces charmantes poésies macaroniques, que Gabriel Naudé regarde comme les meilleures de toutes, après l'inimitable Merlin Coccaie. Leur véritable auteur est Cesare Orsino ou César Ursinus, qui n'en a fait aucun mystère, car l'épître dédicatoire de cette édition, adressée à Jacques Soranzo (Superantius) , alors gouverneur de Padoue, est signée en toutes lettres par Cesare Orsino. Je fais cette remarque en passant, parce que ce fait littéraire avoit encore besoin d'être constaté, puisque M. Brunet ne l'avance dans la troisième édi- tion du Manuel que sur l'autorité de M. Barbier.

a8o. Kmckknackius ex Floïlandia. — Floïa cortum versicale de Flois Swartibus, illis deiriculis, quaî omnes ferè Minschos, Mannos, Weibras, Jung-


^20 BELLESLETTRES.

fras, etc. behûppere et Spitzibus Schnaflis stec- kere et bitere soient. Anno 1627, 4 if. in-45 mar. rouge. (Bauzonnet.)

Macaronée allemande sur les puces, qui a été reproduite dans le joli traité de PulicibtM^ si plaisamment attribué a Goethe par un des savants philologues de nos journaux. Elle se trouve aussi dans d'autres recueils du même goût ; mais, en édition originale ou isolée, elle peut tenir une place parmi les plus singulières raretés de la littérature macaronique.

Ce charmant exemplaire est enrichi de deux petites gravures en taille-douce, fort habilement remontées dans un cartouche en face du titre, et qui se rapportent, l'une au sujet, l'autre au genre de composition de l'ouvrage.

a8i . I Cantici di Fidentio Glottogrysio ludi magis- tro, con aggiunta d'alcune vaghe compositioni nel medesimo génère. Di nuouo ristampati. In Fiorenzuy 1674, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce n'est pas ici précisément de la poésie macaronique, mais de la poésie pédaniesque^ autre espèce de composition en lan- gage factice qui a été fort a la mode en Italie. Les Cantici passent pour le chef-d'œuvre du genre, et ils sont difficiles à trouver.

PROSE MACARONIQUE ET PEDANTESQUE.

N. B. 11 n'est pas d*usage de joindre aux poètes macaroniques les livres de prose en très petit nombre que Ton connolt dans ce genre. Ce sont pour- tant des ouvrages de même artifice et de même goût que les précédents qui n'en diffèrent que par le mètre, et auxquels j'ai cru devoir les réunir pour ne pas éparpiller cette petite collection de macaronées. Elle laisse à désirer sans doute quatre ou cinq articles fort piquants; mais elle est jus- qu'à nouvel ordre la plus riche qu'on ait vue dans les catalogues.

282, Epistol ARUM obscurorum virorum, ad Dm.


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BëLLBS-LETTRES. 424

H. Ortuinum Gratium volumina ii, ex tam mul- tis libris conglutinata, etc. , accesserunt huic edi- tioni , epistola magistri Benedicti Passavantii ad D. Petrum Lysetum. Et la complainte de messire Pierre Lyset sur le trespas de son feu nez. Londini, Henr. Cléments ^ 1 710, pet in-i'i, naar. rouge, fil. (Padeloup.)

Joli exemplaire en papier fin.

Ce livre charmant est certainement d'Ulric de Hutten, mais il seroit bien digne d'être d'Erasme.

^83. Epistola magistri Benedicti Passavantii, res- ponsiva ad commissionem sibi datam a venera- bilî D. Petro Lyseto, absque loco et anno, i553, niar. bleu, dentelle, doublé de tabis.

Chef-d'œuvre de la prose macaronique, qu'on attribue, avec beaucoup d'apparence de raison, à Théodore de Bèze. Rabelais ne l'auroit pas désavoué.

^84. Anti-Choppinus seu epistola congratulariaM. Wicodemi Turlupini ad M. Renatum Choppinum S. unionis hispanogallicae advocatum incom- parabilissimum, cui accesserunt epistola M. Be- nedicti Passavantii , et Matagonis de Matagoni- bus monitoriale adversus Italogalliam Ântonii Matharelli, itemque Strigilis Papirii Massoni. fFiliorhaniy anno a liga nata octavo et secun^ dùm alioS) sexto decimOy calcula GregorianOy i SgS. — Lectura super Ganone de Consecr. dist. III. De aqua benedicta, per Rêver. D. D. Gerardum Busdragum. fTiliorbani^ '594, 5 parties en un


^22 BELLES-LETTRES.

vol. pet. in-8, mar. vert, janséniste. (Duru^j

Attribué kJean de VilliersHotman. Ouvrage rare, dont c'est ici l'édition la plus complète.

POÈTES FRANÇOIS.

COLLECTIONS ET EXTRAITS»

285. Extraits de quelques poésies des xii% xin* et xrv" siècles. Lausanne ^ François Grasset. rySg. pet. in-8 , mar. bleu , fil. , non rog. (Koehler.)

2286. Cabinet des muses, ou nouueau recueil des plus beaux vers de ce temps . Rouen, David de Petit-Val, 16 19, pet. in- 12, mar. rouge. {Thom- pson.)

287. Recueil des plus beaux vers de messieurs Malherbe, Racan, Maynard, Bois-Robert, Mon- furon, Lingendes, Touuant, Motin, de TEstoille et autres diuers auteurs des plus fameux esprit! de la cour. Paris ^ Pierre Mettayer, f638, in-8 mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

POÈTES FRANÇOIS AVANT MAROT.

288. Les POÉSIES du roy de Navarre, avec des notes et un glossaire françois; précédées de l'histoiri des révolutions de la langue françoise, depuii Gharlemagne jusqu'à saint Louis; d'un discouri


BELLES-LETTRES. ^25

sar rancienneté des chansons françoises, et de quelques autres pièces (par Lévêque de la Raval- lière). Paris, Hippolyte-Louis Gaeririy 174a, 2 vol. in- 12, mar. bleu. (Thouvenin.)

289. RoMANTDE LA RosE (le),parGuillaumede Lor- ris et Jehan de Mehung, nouuellement revu et corrige oultre les précédentes impressions. Paris, G^aliot Dupréy rSag, pet. în-8, mar. rouge, t. d. (I^cdeloup.)

Très joli exemplaire de Girardot de Préfond.

290. Mehung (Jehan de). Le plaisant Jeu du dode- chedron de fortune, non moins récréatif que subtil et ingénieux , renouuellé et changé de sa première édition. A Lyon^ par Jean Huguetan, î58i, pet. in-8, mar. vert, fil. (Derame.)

^9 ' • Métallique ( la ) Transformation contenant trois anciens traictez en rithme françoise : a sça- voir la Fontaine des amoureux de science par J. de la Fontaine. — Les remonstrances de na- ture a l'alchymiste par J. de Mehung, ensemble un traicté de son romant de la Rose; le som- maire philosophique de N. Flamel avec la def- fense d'iceluy contre J. Girard. Lyon, Pierre Ri- gaud, 161 8, pet. in- 12, mar. bleu, dent. (De- rome,)

29a. Charretier (Alain) (Chartier). Sensuyt le dé- bat de reueille matin de deux compagnons cou-


424 BELLES-LETTRES.

chez en ung lict dont lung estoit amoureulx, et lautre vouloit dormir (sans lieu ni date)^ pet. in-85 mar. rouge, fil.

293. — Le même. — La belle dame sans mergy (sans lieu ni date)^ pet. in-49 goth. fig. en bois, mar. rouge, fil.

294. — Le même. — Breviere des nobles (sans lieu ni date)^ pet. in-4, goth., 10 feuillets. — Cy sen- suit une belle doctrine et enseignement que saint Bernart enuoya a Ramon, cheualier, seigneur de Chasteau Âmbroise (sans lieu ni date)^ pet. in-45 goth., de 4 feuillets, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

Edition ancienne et probablement la première de ce poëme d'Alain Gbartier. Cet exemplaire, qui est le seul connu, se trouve déjh décrit dans la troisième édition du Manuel^ d'a- près le catalogue d'une vente anonyme de \ 84 5, où il fut ad- jugé pour 50 fr., sur une commission de M. Hibbert. A la vente de celui-ci, Lang le paya 79 fr. Heber le porta a 4 05 à la vente de Lang. Il en a coûté 228 à la vente d'Heber. La pièce qu'on a réunie k cet ouvrage est fort étrangère a la poésie ; mais elle est aussi fort rare et très curieuse.

^95. Le livre de la Fontaine périlleuse, avec la chartre d'amours : autrement intitulé, le Songe du Verger. OËuure très-excellent de poésie an- tique, contenant la steganographie des mystères secrets de la science minérale, auec commentaire de J. G. P. (Gohory, Parisien) Paris, Jean Ruelle.


BELLES-LETTRES. ^25

ï 57a, in-8, mar. rouge, ornem. doubh, fil. (Bau- bonnet et Purgold. )

Superbe exemplaire en grand papier, ou du moins très frand de marge, et qui paroît comme relié sur brochure. C'est un volume rare, qui Fest bien davantage sur ce papier supé- rieur ou dans cet état de conservation extraordinaire.

q€. Clotilde de Surville. Poésies de Marguerite- Éléonore-Clotilde de Vallon-Chalys, depuis ma- dame de Surville, poëte françois du xv* siècle ; nouvelle édition, publiée par Ch. Vanderbourg , membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres ; ornée de gravures dans le genre gothi- que, d'après les dessins de Colin, élève de Gi- rodet. Paris^ Nepveu, i8a4, i vol. in-8, grand pap. vélin, figures eau-forte, avant la lettre, sur pap. de Chine, avec la lettre, et coloriées, mar. grenat, fers à froid, doubl. en mar. (Simier.)

Magnifique exemplaire, admis \i l'exposition de l'industrie de 4827.

Dans le même volume, sont renfermées les Poésies inédites que je publiai en \ 826, avec mon ami M. le baron de Roujoux, ancien préfet du Ter (Catalogne), et qui furent imprimées sur le même papier et dans le même goût par les soins du même édi- teur. Celles-ci ne sont point, comme on Fa dit, et, je crois, écrit, le pastiche d'un pastiche. Elles sont effectivement, ainsi que les premières, l'ouvrage de l'infortuné M. de Surville, mis a mort, en 4798, au Puy, a Montpellier ou a La Flèche; car les biographes ne sont pas même d'accord sur le lieu du supplice de cet admirable poëte. Nous avîcNiis eu le bonheur de le possé- der et de le cacher à Besançon, pendant les trois mois précé- dents, et j'y ai souvent entendu de sa propre bouche les vers de


426 BELLES-LETTRES.

son aïeule ou les siens, chez l'homme généreux qui lui acoo une courageuse hospitalité, M. Strabat, architecte ; maisquc je fusse doué alors de cette mémoire de quinze ans qui est k précieux instrument de l'étude pour les écoliers, je n'ayoi cueilli que des lambeaux de tant de compositions délicû qu'on pouvoit croire perdues à jamais. Heureusement, Soi avoit pourvu a ce danger en remettant aux soins de son M. de Yanderbourg, la partie la plus élaborée de son œi Le reste, qui n'avoit pas subi encore la dernière révisio maître et ces touches de vétusté qui suppléent à l'actioi temps, fut laissé entre les mains d'un autre ami de M. de ville, M. Désiré de Longeville , sous la condition que les p de ce second recueil ne seroient, ni en tout ni en partie, \v ^ la publicité; mais, en 4826, le jugement de la critique tout-k-fait arrêté sur l'ouvrage, et personne ne le consid plus que comme un ingénieux et charmant pastiche, a U nière deMacpherson et de Chatterton. M. de Roujoux, dé] taire d'une copie du manuscrit des Poésies inédites, pensj lors qu'il n'y avoit aucun inconvénient à enfreindre la vol du poète, et qu'une fois son innocente supercherie dévo il seroit inutile et cruel de priver le public du moindre d écrits ; nous nous aperçûmes alors, je dois le dire, que n'avoit plus contribué a trahir le secret de l'auteur que trême maladresse de Porthographe, encore indécise et étudiée, sans doute, dans le premier manuscrit, mais l'éditeur avoit singulièrement multiplié les défauts. Dansi possibilité de faire mieux sans altérer l'unité de l'ouvra sans lui faire perdre la physionomie de son ensemble, nous astreignîmes, avec un profond regret, a l'orthogr établie dans les Premières Poésies, et notre édition n'ei pas meilleure.

A cet exemplaire, peut-être unique par sa condition annexé un feuillet autographe de Surville, contenant des finis dans leur première façon^ c'est-à-dire avant ce tr de la forme qui devoit les reporter progressivement, pa


BELLES-LETTRES. 427

modifications de l'orthographe et du langage, au temps de leur composition supposée ; c'est une pièce fort curieuse, selon moi, et qui le fait d'ailleurs connoitre comme calligraphe.

S97. Les songes de la Pugelle , auec la fontaine damours : se commence. Nescio quid sit amor : nec amoris sententio (sic) modum. Sedscio siquis amat nescit h'abere modum. Imprime enAuignon , par m,aistre 3 ehan de Channey , imprimeur (sans date), pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. violet, fil. à froid.

Edition fort rare et presque inconnue, dit M. Brunet. C'est on de ces livres dont je n'ai jamais vu d'autre exemplaire que le mien. Il est charmant, et chaque feuillet porte son témoin.

On trouve au dernier feuillet l'ancre, k l'instar des Aides, que Jehan de Channey avoit adoptée pour insigne.

398. Palinodz , GHANTZ ROYAULX, Ballades, Ron- deaulx etËpigrammes, a l'honneur de limmacu- lee conception de la toute belle mère de Dieu Marie (patronne des Normans), présentez au Puy a Rouen, composez par scientifiques personnai- ges desclairez par la table cy dedans contenue. Imprimez a Paris. Ils se vendent a Paris, a len- seigne de F Eléphant; a Rouen , deuant Sainct Martin^ a la rue du Grand Pont, et a Caen, a Froide rue, a lenseigne Sainct Pierre (sans date), in-8, goth., mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Recueil dont l'extrême rareté est maintenant bien connue. Je crois, cependant, que la bibliothèque de Rouen est parvenue à s'en procurer un exemplaire. Celui-ci, alors endommagé a la


^28 BELLES-LETTRES.

vérité d'une manière déplorable, ne s'étoit vendu que 42 fr. chez le duc de La Yallière ; mais, passé au pouvoir d'un libraire anglois nommé Ârch, il étoit porté, en 4849, k 8 liv. 8 sch. (240 fr.) sur son catalogue. C'est à ce prix qu'il est rentré en France, où il a été admirablement restauré par la main habile de Simonnin, puis revêtu d'une parfaite reliure de Bauzonnet, et je me flatte de l'espérance qu'il y restera.

On sait que la table de ce livre, feuillet m, renferme une liste des poètes du Puy de Rouen, dont La Croix du Maine a fait grand usage. C'est, sous ce rapport, un monument unique d'histoire littéraire.

!299. La louenge et beauté des dames (sans lieu ni date), in-8, goth., fig. en bois, mar. bleu, fil. (Bauzonnet.)

Volume de toute rareté, qui contient une des compositions les plus délicieuses de notre vieille poésie. Cet exemplaire est d'une beauté parfaite.

3oo. Collection des poètes anciens, imprimée par Coustelier, i7a3-24, 8 vol. in- 12, mar. rouge 9 aux armes. Savoir :

BouRDiGNÉ (Charles). La légende de maistr^ Pierre Faifeu, i7îî3, i vol.

Crétin (Guillaume). Ses poésies. 17^3, i vol

Villon (François). Ses œuvres. 1723, i vol.

La farce de maistre Pathelin, avec son testa — meiit à quatre personnages. 17^3, i vol.

Maro^ (Jean). Ses œuvres. 1723, 1 vol.

Coquillart. Ses poésies. 17^3, i vol.

Martial d'Auvergne. Ses poésies. 17^4^ a vol^

Admirable exemplaire du comte d'Hoym. Le feuillet qui ter-


BELLES-LETTRES. 429

mioe le volume de Villon est chargé au recto et au veno de curieuses notes écrites de la main de La Monnoye.

loi. — Le même. Le Grant testament Villon et le petit. Son Codicille. Le largon et ses balades, aussi le Rondeau que led. Villon fîst quant il fut iugie a mort, et la Requeste qu'il bailla a mes- seigneurs de Parlement et a monseigneur de Bourbon. Paris ^ Pierre Caron (sans\date)^ pet. in-47 goth. , fig. en bois, mar. citron, double fil. , ornem. (Bauzonnet.)

Exemplaire de M. Audcnet. C'est une édition fort rare et fort précieuse, qui a d'ailleurs l'avantage d'être antérieure k la ré- vision inconsidérée de Marot, et de donner le véritable texte de l'auteur.

3o2. — Le même. Ses Œuvres. Le Monologue du franc archier de Baignollet. Le Dialogue des sei- gneurs de Mallepaye et Raillevent. Paris^ Galiot Dupréy i532, pet. in- 12, mar. vert antique. fPa^ dehup.)

De cette édition, très jolie et très rare, on trouveroit peut-être quelques exemplaires plus grands de marge; mais il seroit im- possible d'en trouver de plus élégants et de plus purs.

^o3. — Le même. Ses QEuures, reveues et remises en leur entier, par Clément Marot, valet de cham- bre du Roy. On les vent, à Paris ^ en larueSainct-- Jacques, a lenseigne de F Homme sauluage, chez Nicolas Gilles {î 5 ^^0)^ pet. in-fa, mar. bleu, fil. (Bauzonnet.)

Rareédition, quiestchiffrée du troisième alphabet ÂAa, parce

9


^50 BELLES-LETTRES.

qu'elle a été imprimée par Jehan Bignon, à la suite de son éd tion de Marot (^540), décrite avec beaucoup d'exactitude p M. Brunet (Marot, Nouvelles Recherches), M. Brunet ne coi noissoit pas alors le Villon^ qui fut probablement détaché d Marot pour être vendu au libraire Nicolas Gilles, et qui, pa conséquent, doit toujours ou presque toujours se trouve séparé. Le propriétaire a venir de ma petite bibliothèque, le réunira, s'il lui plaît, car je possède Fun et l'autre.

304. — Le même. Paris, Coustelier, 1 728, îii-8, mai rouge, dent. (Première et belle reliure.)

Exemplaire imprimé sur vélin.

Volume détaché de la collection de Goustelier, qui figure i comme spedmen du rare tirage sur peau de vélin ou sur pa chemin, et dont je me contente volontiers, car ce tirage ii'< pas beau.

305. — Le même avec les remarques de divers personnes. La Haye, Adrien Moetjens, 174^5 P^ în-8, mar. rouge.

Exemplaire non rogne d'une édition peu conmiune, qui e jusqu'ici, la meilleure de ce poète, sans être parfaite.

306. — Plusieurs Gentilesses de maistre Praii' çoys ViLLiON (sic)^ avecque le recueil et istoi- res des repues franches. Nouvellement im- primée a Lyon, par la veufve de feu Bernabi Chaussardy demeurant en rue Mercière, près Nos tre-Dame de Confort, i532, pet. in-4? goth., fi{ en bois, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce volume très rare, et qui me paroît avoir échappé k M. Br net, ne contient pour toute gentillesse de Villoa que le poèn


BELLES-LETTRES. ^5^

' desRBpuei franches qui n'est pas de lui, mais qu'il est bon de réunira ses ouvrages.

307. Damce aux aveugles , et autres poésies du ' XV' siècle, extraites de la bibliothèque des ducs . de Bourgogne. Lille^ André Joseph Panckouke, 1748, petit in-8,mar. rouge. (Simier.)

Exemplaire en papier fin, mojn rogné.

3o8.La Sovrce d' bonne vr, pour maintenir la corporelle élégance des dames en vigueur fleu- rissant, et pris inestimable, auec vne belle epis- tre dune noble dame a son seigneur et amy. Nouvellement imprimé. On les vend a Lyon, en la boutique de Romain Morin, libraire^ demourant a la rue Mercière y i53i, pet. in-8, fig. en bois, mar. rouge, fil. (Derome.)

Exemplaire délicieux, quoique un peu court de marges, qui s'est vendu 56 fr. chez Andry. Il m'a été donné par mon ami, M. le marquis de Gannay.

L'édition de -1 552 est la même que celle-ci.

îog. Meschinot (Jean). Les Lunettes des princes, auec aulcunes Balades et additions. Paris (sans date)^ pet. in-8, fig. en bois, mar. rouge, fil. (Thx)mpson,)

£dition très rare. Cet exemplaire est le premier qui soit tombé sous les yeux de M. Brunet.

\io. MoLiNET (Jehan). Les Faictz et Ditz,contenans plusieurs beaulx traictez, oraisons et champs


^52 BELLES-LETTRETS.

(sic) royaux. Parù^ i54o, pet. iii-8, mar. roii (Reliure ancienne,)

3] I. Alexis (Guillaume). Le Grat^t blason de fai CES AMOURS, fait par frère Guillaume Alexis^ : ligieux d'Eyre et prieur de Bussy , en cheuauch; auec ung gentil-homme entre Rouen et V'oîl Perche. Imprime a Paris^ par Jaques Nyue demeurant en la rue de la Juyfrie, a lymi Sainct Pierre y et au Palais y a la première poi sans date, pet. în-8, fig. en bois, mar. rou double fil. (Bauzonnet.)

Superbe exemplaire d'une édition très rare.

3 1 2. Le livre de Matheolus.

Qui nous monstre sans varier Les biens et aussi les vertus,

Qui viennent pour soy marier Et a tous faitz considérer. Il dit que l'homme n'est pas saige

Qui se tourne remarier Quant prins a este au passaige.

in-4 goth. (sans date ni nom de lieu et d'imp meur)y \i feuilles en 68 feuillets, signatures À gravures en bois, mar. bleu. (Bauzonnet.)

Bel exemplaire d'une édition rare que M. Bninet n'i crois, pas connue.

3i3* Goquillart (Guillaume) Œuvres. Paris^ i


BELLES-LETTRES. 455

iiotDu Pré, i532, pet. in-i 2, réglé, mar. rouge, fil. (Derome) .

Ce charmant exemplaire a appartenu à La Monnoye, qui y a

inséré quelques notes et souligné un grand nombre de mots.

Ces soulignurei elles-mêmes sont très dignes d'attention, parce qu'elles portent sur les mots qui demanderoient explication

dans un glossaire. On comprend cependant difficilement que

ce volume se soit élevé au prix exorbitant de 42 liv. 42 sch.

(54 5 fr.) dans une vente angloise, comme Tannonce la note de

sir Richard Heber, sur la garde du frontispice.

Le carton chiffré 4 55 et 4 58 se trouve double , au grand

détriment et sans doute au grand regret du propriétaire de

l'exemplaire imparfait.

3 '4- — Le même. Œuvres. Paris, i533. On les vent ti la rue neufue Nostre-Dame, a lenseigne Sainct J>ficolas (et à la fin), imprimées par P. Leber, de* meurant au coing du pave y près la place Maubert, pet. iii-8, réglé, mar. grenat, fil. à froid. (Duru.)

Edition bien exécutée, très récenmient connue, et que je crois plus rare qu'aucune des autres éditions de Goquillart, publiées vers la même époque. Cet exemplaire est de toute beauté.

^î5. — Le même. Œuvres où sont contenues plu- sieurs ioyeusetez, comme vous pourrez veoir en

' la table de ce présent liure, i534. On les vend en la rue neufue Nostre-Dame, a lenseigne Sainct Jean Baptiste, près Saincte Geneuiefue des Ar- dans y pet. in- 12, réglé, mar. rouge, fil. {De^ rome.)

Très joli exemplaire.


454 BELLES -LETTRES.

il 6. — Le même. Œuvres. Lyon, Benoist Rigaud^ i579, P^^- în-i2, mar. rouge, fil. (Thompson.)

317. — LaLouenge des rois de France (sans lieu ni date, mais 1507), in-8, goth., fig. en bois, veau fauve, fil., tr. dor. (Derome.)

Bel exemplaire d'un livre fort rare.

3 18. GiRAULT (François). Le moien de soy enrichir, profitable et utile à toustes gens. Nouuellemeni imprimé à Paris y sans date, pet. in-8, goth., mar. chagrin, fil. à froid. (Niédrée.)

319. Le Doctrinal des bons seruiteurs. Sans date, j goth., pet. in 8, fig. en bois, mar. citron, fil., || ornem. (Bauzonnet.)

Magnifique exemplaire de M. Audenet.

320. La Doctrine des princes et des seruans en court. Sans lieu ni date, pet. in-8, goth., de 4 feuillets, fig. en bois, mar. brun, dentelle, fil. ;

Pièce très rare, qui s'est élevée a plus de cent francs à la ' vente d'Heber.

Sa i . La Doctrine des saiges pour inciter chascun à vertu et laisser tout vice. Imprimé nouuellement à Lyoriy sans date, pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. chamois, ornem., fil., tr.dor. (Bauzonnet.)

Charmant exemplaire de M. Âudenet.

322. Le Doctrinal des filles. Lyon^ Pierre Mare-


BëLLËS-LëTTRëS. 455

chai, sans date, pet. in-49 S^^h., de 4 feuillets, mar. bleu, fil. (Koehler.)

Edition fort rare, antérieure a l'année 4 496.

323. Le Doctrinal des filles. Sans lieu ni date, pet. in-8, goth., de 4 feuillets, fig. en bois, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Charmant exemplaire de M. Audenet.

3a4. La Doctrine du père au filz. Nouuellement imprimée à Paris (sans date), goth., fig. en bois.

— La Contenance de la table. Nouuellement im- primée à Paris (sans date), goth., fig. en bois.

— Les Jours heureux et périlleux de lannee, re- uellez par Fange au bon sainct Job (sans lieu ni date), pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. noir, fil. (Thouvenin.)

Trois pièces fort rares, comme presque toutes celles du même genre qui précèdent ou qui suivent. La dernière n'est pas en vers et appartient à la division de Vdsirologie et des prMic- iions. Les exemplaires sont parfaits.

325. Le Débat de deux demoyselles , l'une nom- mée la Noyre et l'autre la Tannée, suivi de la vie de saint Harenc, et d'autres poésies du XV' siècle avec notes et un glossaire. Paris, Didot, i8a5, in-8, mar. rouge.

Exemplaire en grand papier vélin, noim rogmé. 11 m'a été donné par M. le baron de Bock, qui a fait imprimer ce volume à très petit nombre.


^56 BELLES-LETTRES.

^a6. Les ditz des betes. Sans lieu nî date, pet. in-45 goth., de 4 feuillets, veau fauve, dentelle fil., tr. dor.

Bel exemplaire de M. Âudenet, qui l'ayoit payé 475 fr. à L ^ vente Heber.

Edition extrêmement rare, et probablemmit «antérieure " toutes celles où se trouvent réunis les Ditz des Oiseaux.

M. Huzard a consacré à ce livre une petite notice imprima- dans le BuUetin du Bibliophile, et que j'en ai détachée poi rinsérer k la tête du volume.


3îi7, Le Débat du vin et de leaue. Sans lieu date^ pet. in-4, gotb., avec la marque de Mich Lenoir au recto du premier feuillet, mar. vert:::: fil. (Koehler.)


328. La Fortune damours, sermon ioyeulx dun verd galant et d'une bergiere iolye. On les Dena^- à Paris en la rue Neufue-Nostre-Dame, à len^ seigne de lEscu de France^ sans date, pet. în-8-- goth., fig. sur bois. — Le De PROFUNDisdes amou — reux. Parisy sans date, pet. in-8, mar. violet, fil -

Très joli exemplaire de M. Âudenet.

329. La Fontaine damours et la description. San^ lieu ni date, pet. in-8, ûg. en bois, mar. vert.

330. Les Ventes damours. Sans lieu ni date, pet. in-8, gotb., fig. en bois, mar. violet, fil.

Très rare.


BELLES LETTRES. 457

3îi,Le8 Ventes damour, in-8, golh , mar. rouge, riches ornem., fil. (Thompson.)

Edition renouvelée.

Un des deux exemplaires sur vélin de cette réimpression. 11 est enrichi de vignettes, encadrements et fleurons, habilement peints en or et en couleur par feu M. Jouy, artiste distingué, qui a malheureusement exécuté trop peu de travaux de ce genre.

332. La CoMPLAmTE du prisonnier DAM0I3RS, faicte au jardin de Plaisance. Sans lieu ni date, pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. vert.

Très rare.

333. Le Banquet du bots. Sans lieu ni date, pet. in-45 goth. de 6 feuillets, mar. rouge, ûl. (Dura.)

Petit poème très rare et presque inconnu. Je n'en ai jamais va que cet exemplaire qui a été décrit par M. Brunet.

•î^^. Le Lr^RE du Faulcon des dames. Sans lieu ni date, pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. rouge, doublé en mar. vert, ornem., fil. (Boyer.)

Petit volume d'une grande rareté, qui m'a été donné par M. Francisque Michel. Un rondeau acrostiche, imprimé au verso du frontispice, fait connoitre le nom de Fauteur, Isa- beau Faulcon.

Cet exemplaire (et je ne peux me dispenser d'ajouter, au risque de devenir un peu monotone, que je n'en ai jamais vu d'autre) a été enrichi d'une reliure délicieuse par un habile doreur anglois, qui s'appeioit Boyer, et dont les ouvrages sont très rares.

335. La Grant malice des femmes. Sans lieu ni date, pet in-8,goth., mar. violet, double fil.


458 BËLLES-LETTRBS.

336. Le Lat de paix, in-49 S^^") ^S- ^^ bois, mar^ rouge, fil. (Thouvenin.)

Réimpression figurée par Jules Didot.

Exemplaire UNIQUE en papier de Chine. L'édition entière n^^'i été tirée qu'à seize exemplaires tous numérotés.

337. La Complaingte douloureuse de l'âme dami^ - née. Paris ^ rue Neufue Nostre^Damey a lenseigrm-^ de CEscu de France, sans date, pet. in-8, goth^ » fig. en bois, mar. rouge, fil. (Purgold.)

338. La Voye de Paradis (en vers). Imprimée noi^— uellement a Paris, pour Jehan Sainct Denis, li- braire demeurant en la rue Neufue Notre^Dam^^, a lenseigne Sainct Nicolas, sans date, pet. in-fc*j goth.,fig. en bois, mar. rouge, fil. (Thompson. J

Exemplaire de M. Audenet.

339. LeStabat Mater dolorosa. Translate en ( françois, selon le latin. A Paris, en la rue Saine Jaques^ sans date, pet. in-8, goth., fig. en boi mar. noir, plaque et fil. à froid. (Bauzonnet)

Très bel exemplaire de M. Âudenet.

340. Lacu (Jehan de). La QuenoUe spirituelle. Sans date, pet. in-8, goth., fig. en bois, 23 feuillets, mar. rouge, fil.

Pièce rare, mise en vers par Gringore, comme en témoigne le huitain acrostiche qui termine Touvrage. Le frontispice a été remoulé.


BELLES-LETTRES. ^59

34/. La Yie de madame saingte Marguerite, vierge et martyre, auec son antienne et oraison. Sans lieu ni date, in-8, goth., 1 2 feuillets, mar. bistre, fil. (Bauzonnet,)

342. Flameng (Guillaume), chanoine de Langres. Dévote exortation pour avoir crainte du grant jugement de Dieu. Sans lieu ni date, 6 feuillets in-8, dont un frontipice qui porte une gravure en bois imprimée au recto et au verso, mar. vert. {Koehler.)

Pièce rare en 27 strophes de 8 vers de 4 syllabes ; yendu 55 fr. Crozet.

a

343. De La Vigne (Andrj)^ secrétaire de la royne. — Les Ballades de bruyt commun sur les alian- ces des roys, des princes et prouinces, auec le tremblement de Venyse. Sans lieu ni date, pet. in-47 g^th-j fig- en bois, v. bistre, fil., tr. dor.

Pièce très rare.

»^4' Saint-Gelais (Octavien de)^ evesque d'An- gouléme. Le Séjour d'honneur. Paris^ Anthoyne Verard, iSig, pet. in-4, goth., fig. en bois, mar. vert, doublé en mar. rouge, dentelle, aux écus- sons. (Thouvenin,)

Magnifique reliure, exécutée par Thouyenin en 4849, dans un genre de dorure et d'ornementation appelé à la fanfare^ et il est peut-être bon de dire une fois que cette qualification n'est pas l'effet d'un simple caprice. Enchanté de l'heureuse réussite de cette reliure, une des meilleures que Thouvenin ait


440 BELLES-LETTRES.

faites pour moi, il me prit fantaisie d'en avoir des copies sa quelques livres de format différent. De ce nombre se trouyi un volume facétieux et fort rare, intitulé : Fanfares et Cour vées abbadesques des Roule-Bontemps de la Basse-Coquaigne. qui malheureusement ne fait plus et ne fera probablemen~ jamais partie de ma bibliothèque. Je jouis quelques mois d< ce nouveau bijou, et puis, je me décidai à le vendre avec uni grande partie de mes livres, pour me procurer le seul moyei possible d'en acheter d'autres. Son apparition dans la salle di vente produisit plus d'effet que je ne me l'étois promis moi même, et le somptueux bouquin, tiré de la foule par la magni_ ficence de son habit, comme tant de parvenus célèbres, s'éleva du modeste maximum de vingt francs qu'il avoit à gran< peine atteint jusque-là, au prix énorme de cinq cents fraw^^i qu'il n'obtiendroit sans doute, plus. C'est donc du livre de^^s Fanfares que procède le nom de la dorure à la fanfare^ àon^mÀ il est fait aujourd'hui très honorable mention dans les a logiieSj et j'ai rapporté cette anecdote telle quelle pour épai gnerdes tortures aux Saumaises futurs, si jamais les caUm^ - logues ont des Saumaises.


345. Gringore (Pierre). Les Abus du monde. M»^ - nuscrit sur vélin, avec 1 4 grandes miniatures ei*' or et en couleur, pet. in-4, mar. br. antiq.^ fil.

Superbe manuscrit de ce joli poème, et le plus beau, sair^^ contredit, de tous les livres qui composent ma petite bibli(7' thèque. C'est l'exemplaire qui fut offert en dédicace au prince protecteur du poète, que je crois être le duc de Lorraine. Lst conservation en est parfaite, et les quatorze miniatures dont îl est orné sont d'une fraîcheur et d'une richesse incomparables. Â l'époque où il se présenta dans le commerce entre les maios de M. Techener, je n'étois guère plus en état qu'aujourd'hui de me permettre de pareilles acquisitions, et je me contentois de l'admirer sans y voir l'objet d'un désir raisonnable, quand


BELLES-LETTRES. ^44

le hasard, quelquefois favorable aux bibliomanes, comme a d'autres espèces de fous, pourvut de lui-même aux espérances que je n'osois concevoir et aux vœux que je n'osois former. Un ami inconnu, que la sympathie m'avoit donné en province (et a quelle extrême indulgence ne suis-je pas redevable d'un sen- timent si flatteur?), prenoit ce moment pour m'adresser spon- tanément en cadeau un manuscrit de même valeur, mais d'un genre fort peu analogue a celui des livres que l'habitude et le travail ont mis k la portée de mes études. Je pensai, et c'est a lui de juger aujourd'hui si je me suis trompé, que je ne trahi- rois pas les intentions de sa bienveillance en changeant l'espèce et non la nature de son présent. J'obtins facilement le volume de Gringore en échange du mien ; mais ma recounoissance ne fut pas infidèle k la bonté libérale qui m'en avoit enrichi, et je me fais un devoir de consigner ici l'expression trop tardive de mareconnoissanceenversM. Edmond Âmould, de Dieuze, qui m'a très réellement, quoique un peu indirectement, donné le manuscrit des Abuê du monde ^ le 25 juillet \ 856.

346. — Le même. Le Chaste au de labeur. Nouuel- ment imprime, hystorie, commente, et curieu- sement emende. Onlesvenda Lyon y sur le Rosne, en la maison Claude Nourry^ dit le Prince^ de^ mourant près Nostre^Dame de Confort, 1626, pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. rouge, doublé en mar. vert, double fil. (Koehler.)

Edition belle et rare, qui n'a été citée par M. Brunet que d'après le Catalogue de Lyon^ no 2604 . Je crois qu'il faut lire, dans la quatrième édition du MantMl, 4 526 pour 4 5^1 6.

347* — Le même. Les diverses Fantasies deshom- mes et des femmes, composées par mère Sotte, contenant plusieurs belles exemples moralles, et


442 BELLES- LETTRES.

le tout figure de nouuelles figures, nouuellement imprime a Paris. Paris ^ Denys Janot^ i538, pet. in- 12, mar. vert, fil. à froid. (Bauzonnet)

348. — Le même. Les menus propos (sensuyuent) de mère Sote, nouuellement composée par Pierre Gringoire, herault darmes de monseigneur le duc - de Lorraine, avec plusieurs addicions nouuelles. On les vend a Paris, par Philippe-le-Noir ^ li — braire j demourant en la rue Sainct^Jacques, a ^ lenseigne de la Rose blanche couronnée, i528, , in-8, goth.,fig. en bois, mar. bleu, fil. (Duru.)

Très bel exemplaire d'un livre vendu \ 60 fr. Grozet.

349. — Le même. Les Faintises du monde. Impri — primes a Rouen pour Jehan Mace, demourant a-ai Rennes^ pour Michel Angier, demourant a Caen,.^ au cinq Chappeletz, deuant Nostre-Dame, prei^ le portail des libraires y sans date, pet. in-8, mar. - vert, fil. noir. (Koehler.)

Edition rare, qui n'a pas été connue de M. Brunet.

350. — Le même. Chantz royaulx figurez morale- ment sur les mystères miraculeux de notre saul- ueur et rédempteur Jesu-Christ, et sur la Passion, auec plusieurs dénotes oraisons et rondeaulx contemplatifz. jâ Paris ^ chez Oudin Petite en la rue Sainct" Jaques, a la Fleur-de-Lys, pet. in-8, fig. en bois, mar. bleu, fil.

Joli exemplaire d'une charmante édition en lettres tt)iiâes, ornée d'excellentes gravures en bois, et que je crois rare.


BELLES-LETTRES. 445

I^OÈTES FRANÇOIS DE MAROT A MALHERBE.

^^i. Marot (Jan) de Caen. Sur les deux heureux voyages de Gènes et Venise, victorieusement mys a fin, par le très chrestien roy Loys douziesme de ce nom, père du peuple. On les vent à Paris deuant lesglise saincte Geneuefue des ArdenSy rue Neufue Nostre Dame , a lenseigne du Faut- cheur, i532, in-8, mar. rouge, doubl. fil. (Thou- venin.)

352. Le même. Le recueil de Jehan Marot de Caen, poète et escriuain de la magnanime royne Anne de Bretaigne, et depuys valet de chambre du très chrestien roy Françoys, premier de ce nom. On les vent à Paris, par Anthoine Bonnemère , a Ihostel dAlehret y deuant Sainct Hilaire, iô38, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce Recueil est signé du second alphabet, parce qu'il étoit imprimé pour faire suite à V Adolescence Clémentine de même date, mais il s*en trouve ordinairement séparé.

353. Marot (Clément) . L'Adolescence Clémentine, autrement les Œuvres de Clément Marot, de Ca- hors en Quercy , Valet de Chambre du Roy, com- posées en Feage de son Adolescence.

Avec la Complaincte sur le Trespas de feu Messire Flprimond Robertet. Et plusieurs autres OEuures faictes par ledict Marot, depuis Feage


^44 BELLES-LETTRES.

de sa dicte Adolescence. Le tout reueu, corrigea et mis en bon ordre.

Plus amples que les premiers imprimez d^^ ces te ny autre impression.

On les vend à Paris, deuant Lesglise Sainct-^ Geneviesue des Ardens, rue Neufue Nostre Dam^ A renseigne du Faulcheur. Auec Priuilege poi^ Trois Ans. (Cent dix-neuf feuillets dont le deir:^ nier n'est pas chiffré, et porte au verso :

Ce présent Liure fût acheue d'imprimer mecredy,xiiie jour de NouembreLan M.D.! Pour Pierre Roffet, dict le Faulcheur, par Mai tre Geoffroy Tory, de Bourges, Imprimem* Roy), in-8, mar. rouge, filets. (Bauzonnet.)

Très bel exemplaire.

« Cette édition, ditM. Brunet, Manuel du libraire, p. 28*^ tome III (4<* édition), est la plus ancienne sur laquelle on trou^^ des renseignements positifs, etc. » J'ajouterai que ces rense^B gnements ne sont pas encore bien positifs ; car on va voir qu^^ existe de notables différences entre Texemplaire cité p^ M. Brunet et le mien, quoique les deux descriptions se raj^" portent apparemment a la même édition. 4^ La marqae A^ Pierre Roffet, annoncée par M. Brunet, ne se trouve point sur le titre de mon exemplaire, et ne pourroit point s'y trouver ; car la marque de Pierre Roffet porte deux pouces deux lignes de hauteur, et le long titre que je viens de copier ne laisse pas en tout cinq lignes d'espace. 2® L'épître en prose, intitu- lée Clément Marot à un grand nombre de frères quHl o, tous enfants d'Apollon, n'est point datée du 42 octobre 4550, comme le dit M. Brunet, qui pouvoit et devoit croire d'après cette date a une édition de 4550, dont je ne conteste pas l'existence; mais du 42 août 4532, comme dans l'édition


BELLES-LETTRES. 445

<le JehaD de Ghanoey, sans date, qui a été nécessairement faite sar un exemplaire semblable au mien.

Il y a donc, entre l'exemplaire de M. Brunet et le mien, différence incontestable, sinon d'édition, du moins de tirage, et c'est ce qu'exprime fort bien l'éditeur dans ce paragraphe remarquable du titre : Plus ample que les premiers impri* me% de ceste ny autre impression. Il y a donc, en effet, des exemplaires de ceste édition qui sont moins amples. C'est ce qui seroit démontré jusqu'à l'évidence si on pouvoit comparer l'exemplaire cité par M. Brunet et le mien ; ou si seulement M. Brunet, toujours si exact dans cette espèce de recherches, avoit trouvé l'occasion de marquer le nombre des pages. Voici ce que je pense a ce sujet :

Je suis persuadé que l'exemplaire, cité par M. Brunet, finit avec la feuille jv, au feuillet civ verso^ qui est terminé par le mot finis au-dessous du Tetrastichon. Le poète, ma- lade à cette époque, et qui n'avoit pu présider a l'édition, se hâta de renvoyer à Roffet des pièces omises ou nouvelles et qui sont des meilleures, comme la délicieuse épitre où il se plaint d'avoir été volé par son domestique, et quelques autres composées en sa dicte maladie. Ce supplément des feuillets dv k Gxix (non chiffré) est donc ce qui distingue mon exem- plaire, et c'est k la nécessité de coordonner celte addition avec le reste qu'il faut attribuer la réimpression du carton a- a îj-, c'est-à-dire du frontispice et de l'épître de Marot à ses frères^ enfants d'Apollon^ dont il voulut probablement chan- ger la date pour marquer que l'édition de Roffet étoit la pre- mière qu'il avouât.

II ne peut pas être question ici de considérer l'édition de 4552 comme la première de V Adolescence Clémentine. Le pa- ragraphe: Plus ample..., que ceste^ ny autre impression ( remarquez que ces derniers mots sont au singulier ) , prouve très bien qu'il en existoit une autre au moins qui est probablement de 4550. Mais il est évident que l'édition de 4 552 est la première qui soit relativement complète, au moins


lO


446 BELLES-LETTRES.

dans les exemplaires semblables au mien, et on me permettra de croire qu'il ne s'en rencontre guère.

Ce livre, tel que M. Brunet Ta décrit, s'est vendu A fr. à la vente de Mirabeau, c'est-à-dire k une époque où l'on ne se soucioit guère de nos poètes du seizième siècle et des édi- tions originales de nos classiques, et notre savant bibliographe n'oublie pas de remarquer qu'il seroit plus cher maintenant. Ce qu'il y a de certain, c'est que ce prix est fort aurdessous de celui que j'en ai donné sans le trouver trop payé. Je le re- garde comme un des précieux volumes de ma collection.

354. Marot (Clément). Les œuures de Clémenl Marot, valet de chambre du roy, desquelles le contenu sensuit, l'Adolescence Clémentine, etc. le tout par luy autrement et mieulx ordonne que par cy deuant. Imprimé a Lyon par Jehan- Barbou. On les uend chezFrançoys Juste y lôSg. pet. in -8, golh., mar. rouge, ornem., doublé en mar.y fil. (Thouvenin.)

Edition précieuse et très rare que recommande le nous devenu célèbre de la famille des Barbou, qui y apparoit peutJ être pour la première fois. J'ai pris la liberté de faire remar-' quer ailleurs à M. Brunet que notre savant ami M. Peigno " n'avoit rien exagéré dans son article Barbou de la Biogra^ pkie universelle y en signalant cette édition comme très cor- recte; car le long errata que M. Brunet a cru y voir, dans um moment de préoccupation, ne constate que six fautes extrê- mement légères du genre de celles qu'on appelle des coquil- les , et qui consistent dans la simple substitution d'une lettre k une autre, comme espondants pour espandants. Celle-c/ m'a paru la plus grave. Or, un pareil errata^ sur un volume de six cents pages, ne peut attester que le zèle extrême et la scrupuleuse exactitude du typographe. Je reviens sur cette


BELLES-LETTRES. U7

observatioa, parce ^ue je sais avec queUe ardeur M. Brunet recueille tous les renseignements qui le mettent en état de rendre aussi parfaite que possible la quatrième édition de son exceUeut ouvrage.

355. — Lcinème. L'Adolescence Clémentine, aul- trement les œuures de Clément Marot, de Cahors en Quercy, valet de chambre du roy, faictes en son adolescence, auec aultres œuures par lui composées, depuis sa dicte adolescence, reueues et corrigées selon la copie de sa dernière recon- gnoissance, oultre toutes aultres impressions par cy deuant faictes. On les venta Anvers en la maison de Jehan Steels à Vescu de Bourgongne, i539, 1 vol. pet. in-8, mar. bleu, fers à froid, doublé de tabis. (Bozérian jeune.)

Exemplaire très grand de marges d'une édition rare.

^56. — Le même. Les œuures, etc., le tout par luy autrement et mieulx ordonné que par cy deuant. Imprimé à Paris par Jehan Bignon^ imprimeur^ demeurant en la rue Judas. i54o, pet. in-12, fig. en bois dans le texte, mar. bistre, fil.

Joli exemplaire d'une édition jolie et rare. On l'a orné d'un portrait moderne de Marot, gravé par Gauclier d'après Holbein.

357. — Le même. Œuvres. Ljon , Jean de Tournes, i549, pet. in-12, mar. rouge, fil. (Niédrée,)

358. — Le même. Les œuvres, etc. J Lyon, chezGuil- laume Rouille, i558, pet. in-12, fig. en bois


M8 BELLES-LETTRES.

dans le texte, mar. bleu, doublé en mar. , den telle, tranche dorée ancienne. (Koehler.)


!3


as


359. — Lemême, sous ce simple titre : Clément Ma-

ROT. A Paris, pour Philippes Brachonier , 1682,

pet. in-i 2, mar. rouge, doublé de mar., fil. (De-

seuille.)

1 ^ Cette édition a le portrait de Clément Marot gravé sur son i

frontispice. L'exemplaire est charmant.

<

360. — Le même. Les œuvres, etc. La Haye y Adrian \ 1 Moet/ensy 1700, 2 vol. pet. in-12, mar. bleu, fil. (Padeloufj.)

Exemplaire parfait, orné d'un bon portrait de Marot, de la main d'Harrewyn, que sa date et son format me font croire grayé pour cette édition, mais qui ne s'est jamais rencontré dans aucun autre exemplaire.

36i . — Le même. L'Enfer de Clément Marot, de Ca- hors en Quercy, valet de chambre du Roy, item aulcunes ballades et rondeaulx appartenants à largument , et en oultre plusieurs aultres com- positions dudit Marot, par cy deuant non impri- mées. Lyoriy Estienne Dolei, i542, in-8, réglé, mar. violet, riches orne m., fil. (Thompson.)

Volume d'une grande rareté.

362. —Lemême. Deuxcolloquesd'Erasme,traduictz de latin en françoys, intitulez : L'un C. Abbatis eteruditœ, l'autre Firgo. Plus le balladin dudict Marot. On les vend à Lyon, par Jehan leConuerd,


BELLES-LETTRES. ^49

i549, pet. in-iti, mar. bleu, û\. (Bauzonnet.)

Petit volume plus rare encore que le précédent. Je crois pouvoir assurer que ces Colloqties n'ont été réimprimés, dans aucune édition du poète, avant celle de Lenglet-Dufresnoy.

363. Recueil de pièces relatives au débat de Marot et de Sagon, savoir : Le coup d'essay de Franc, de Sagon, secrétaire de l'abbé de Sainct Eburoul, contenant la responce a deux epistres de Cl. Ma- rot, retiré à Ferrare , Tune adressante au roy très chrestien, l'autre à deux damoyselles seurs, auec une responce à celuy qui a escript que F im- primeur de ce présent Hure auoit beaucoup perdu à l'impression diceluy. Les semblables sont a vendre a Paris a l'enseigne du Pot Cassé, 28 feuil- lets. — Deffence de Sagon contre Cl. Marot. On la vend au Mont Sainct Hylaire, ao feuillets, pre- mière partie. — Elégies par Françoys de Sagon, deuxième partie. — Pour les disciples de Marot, le page de Sagon parle à eux, troisième partie. Sur le dernier feuillet une gravure en bois et sur le titre de chaque pièce une gravure en bois, 36 feuillets. — Le valet de Marot contre Sagon. Paris, 1537, 8 feuillets. — Le rabais du caquet de Fripelippes et de Marot, dict Ratpele adic- tioné auec le comment., faict par Mathieu de Boutigni , page de maistre Françoys de Sagon, secrétaire de l'abbé de Sainct Eburoul. 20 feuil- lets. — La grande généalogie de Frippelippes , composée par ung jeune poète champestre, adres-



HELLES-LKÏTRES.

saiil le tout à Françc^ys Sagon. On les vend ai Mont Sainct Hylaire y au Phœnix, 8 feuillets, fi gure en bois sur le titre. — Les disciples amys de Marot, La Huterie et leurs adhérents. Paris y près le collège de Reims, ag feuillets, ave une gravure en bois sur le titre. — Epistre Marot, a Sagon et a La Hueterie. On la vend Mont Sainct Hylaire y S feuillets. — RemOBS — --" trance a Sagon, a La Huterie et au poète campesii^S' tre, par maistre Daluce Locet, PamaiM.*hoys. Oi^^ ^«  la vend au Mont Sainct Hylaire, 8 feuillets. — ■ — " La prognostication des prognostications ^ noi«r ^n seulement de ceste présente année mdxxxvii ^i mais aussi des aultres a venir, voire de toute ^ss^s celles qui sont passées, composées par maistr- ^""^e Sarcomoros, natif de Tartarie, et secrétaire dp -lu très illustre et très puissant roy de Gathai , se i-^*^ ^ de vertus (par Bonaventure Desperriers). Oj^^^ le% vend à Paris en la rue Sainct Jacque&y e^ '^sn la boutique de Jehan Moriny i537, 8 feuîUette-K'. — Âppologie faicte par le grant abbé des» Cc=:=> nards sur les inuectiues Sagon, Marot, La Hiv- terie, pages, valetz, braquetz, etc. On la ven^ deuant le collège de Reims, 4 feuillets, avec Mue gravure en bois sur le titre. — Responce a labbe des Conars de Rouen. On les vend en la rue SainctJacquesparJehanMoriny v^Z^^ù^îemWei^^ avec une gravure en bois sur le titre. — Contre Sagon et les siens, epistre nouuelle, faicte par ung amy de Clément Marot. On la vend deuant


BELLËS-LETTRËS. 454

le coliège de Reims , 4 feuillets. — Epistre res- ponsiue au rabais de Sagon, ensemble une aultre epistre faîcte par deux amyz de Clément Marot. On les vent a Paris au Mont Sainct Hilaire , 8 feuillets. — De Marot et Sagon les treues, don- nez jusqua la fleur des febues, par lauctorite de labbe des Conardz, le secrétaire des Gonardz, 8 feuillets, avec gravure en bois sur le titre. — Epistre a Marot, par François de Sagon, pour luy monstrer que Frippelipes auoit faict sotte comparaison des quatre raisons dudit Sagon a quatre oysons, i6 feuillets, avec une gravure en bois sur le titre. — Le Frotte groing du sagouyn, auec scholies exposantz lartifice,etc. On le vend à Paris y en la rue S. Jacques^ a lenseigne des trois BrochetZy i SSy, 4 feuillets, auec une gravure sin- gulière en bois sur le titre et une autre au verso du quatrième feuillet. — Réplique par les amys de l'auctheur de la remonstrance faicte à Sagon, contre celuy qui ce dict amy de l'imprimeur du coup d'essay, ensemble response à Nicolas De- nisot, qui blasma Marot en vers enragez à la fin du Rabais, 8 feuillets dont un blanc. i6 parties en un volume in-8, mar. vert. (Thouvenin.)

Ce recueil de pièces réimprimées dans le livre qui fait Tob- jet de Farticle suivant, est, comme on peut bien le croire, d'une excessive rareté en éditions originales. Il provient de M. le vicomte de Nugont, qui le possédoit en assez mauvaise eonditioD. Detix pièces y ont été ajoutées, et plusieurs autres échangées contre des exemplaires plus parfaits. J'aime a croire


^52 BELLES-LETTRES.

qu'il ne redoute aujourd'hui aucune rivalité. Plusieurs des petits écrits qui le composent sont conservés dans leur étal de pureté originale, et le couteau du relieur n'en a pas atteint les marges.

364* Plusieurs traictez , par aucuns nouueaalx poètes, du différent de Marot, Sagon et La Hae- terie, avec le Dieu gard du dict Marot, epistre composée par Marot de la venue du Roy et de lem- pereur. ParUiis, iSSg, pet. în-12, mar. rooge, doubl. detabis, dent. (Bozérian jeune.)

Réimpression des pièces dont il vient d'être parlé. Les exem- plaires en sont rares, etTexécution en est fort jolie.

365. BoucHET (Jean). La fleur et triumphe de cent et cinq rondeaulx contenant la constance et in- j constance de deux amans, composez par aucun gentil homme, et adjouste xni rondeaulx diffe- rans, auec xxv balades différentes composées par maîstre Jehan Bouchet,aultrement dict letrauer- seurdes voyes périlleuses, procureur a Poyctier s. Nouuellement imprimées à Lyoriy 1 54o, pet. in-i a, goth.y mar. citron, fil. (Reliure ancienne.)

Livre très rare dont on pourroit désirer un meilleur exem- plaire.

366. Michel d'Amboyse. Le secret d'amours, où sont contenus plusieurs lettres tant en rithme qu'en prose, fort récreatiues à tous amans, en- semble plusieurs rondeaulx, ballades et epî- grammes. Paris, Arnoul et Charles les Angeliers,


BELLES-LETTRES. 4S3

frères, iS^a, in-8, mar. citron, doublé de tabis, -fil. (Reliure ancienne.)

I67. Haudent (Guill.). Le variable discours de la vie humaine, trad. du latin en rithme françoys. PariSy Nicolas Buffet, i545, pet. in-ia, veau bleu, tr. dor. (Lewis.)

Pièce très rare, inconuue de La Croix du Maine et de Duver- dier. Vendue \ 00 fr. Heber.

I

|368. Blasopïs , de la goutte , de honneur, et de la quarte. Lyon^Ieande Tournes, i547, in-8, mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Volume fort rare.

369. Blasopïs, Poésies anciennes des xV et xvi® siè- cles, extraites de différents auteurs imprimés et manuscrits, par M. D. M. M*** (Méon). Nouvelle édition, augmentée d'un glossaire des mois hors d'usage. Paris, Guillemot et Nicolle, 1809, in-8, veau fauve, fil., tr. dor. (Thouvenin.)

Cette nouvelle édition n'est en fait qu'une nouvelle publi- cation sous un nouveau titre, mais elle contient de plus un glossaire. Il faut trouver en double dans le livre les feuillets U5-447, distingués par une astérisque a la signature, ils s'y rencontrent assez rarement, et il suffit de les voir pour en comprendre la raison.

370.HEROET (Antoine). La parfaicte amye, non- aellement composée par Antoine Heroet, dict la maison neufue, auec plusieurs aultres compo-


154 BELLES-LETTRES.

sitions du dict autheur. A Lyon^ ches EsHenn^ Dolet, i543, in-85 mar. rouge, fil. (Thouvenin.J

371. Heroet, La Borderie et autres divins poètes- Opuscules d'amour. Lyon^ Jean de Tournes, 1 547 , in-8, mar. rouge. (Koehler.)

Très bel exemplaire.

372. Le mespris de la court, auec la vie rusticqne? I nouuellement traduict despagnol en francoys- Lamye de court. La parfaicte amye. La contr^^ amye. Landrogyne de Platon. Lexperience d lamye de court contre la contre amye. Parir^ Galiot Du Pré y 1 544^ P^t. in- 1 a, mar. vert, fil. froid. (Koehler.)

La traduction du Mespris de la court n'occupe qu'une par—" tie du volume. Le reste contient, ainsi que le titre l'anncmce. ^' la réimpression d'une partie des Opuscules renfermas dan^ le recueil précédent. Ce sont deux volumes rares.

373. Leblond (Jehan), seigneur de Bran ville. LcS Printemp de l'humble espérant, aultrement dic^ Jehan Leblond, seigneur de Branuille, ou sont3 comprises plusieurs petites œuures semez de fleurs, fruict de verdure qu'il a composez en son ieuneaage fort recreatifz, comme on pourra veoir

a la table. Paris, Arnoul Langeliery i536, pet. in-8, mar. vert, fil. (Koehler.)

Volume fort rare.

37/1. Des Coles (le seigneur] . L'Enfer de Cupido.


BELLES-LETTRES. 155

lyo», Mace Bonhomme, ï555, ia-8, fig., mar. rooge^ fil., doublé de mar. rouge, dentelle fil.,

aux écussons. (Thoui^enin,) Très rare, surtout en beaux exemplaires.

[ 375. Aneau. Imagination poétique , traduicte en vers françois des latins et grecz, par l'auteur mesme d'iceux. A Lyon y par Macé Bonhomme ^ i^Svi^ in-8, fig. 5 mar. rouge, riches ornem., doublé en mar. rouge, dentelle, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

Magnifique exemplaire d'un livre fort rare qui avoit d'abord «té relié avec des pièces de plus grand format, et qui s'est trouvé conservé presque aussi intact qu'une brochure. Thou- yemn Ta décoré d'une de ces fastueuses reliures à la fanfare^ dont j'ai parlé ci-devant sous le n^ 544. Ce beau volume m'a été donné par mon ami M. Techener.

'J^. ScEVE (Maurice), Lyonnois. Délie, obiect de plus haulte uertu. A Paris ^ chez Nicolas Du Chemin y à t enseigne du Griffon d'argent ^ rue Saint Jean de Latran, i564, pet. in-i a, fig. dans le texte, mar. vert, fil.

Î77. — Le même. Saulsaye, eglogue de la vie soli- taire. Lyon, Jean de Tournes , i547, in-8, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Ce volume, rarissime en édition originale, contient deux gravures eu bois d'un travail exquis, qu'on ne peut attribuer qu'au petit Bernard.


156 BELLES-LETTRES.

378. — Le même ouvrage. Lyon (Aix , Pontie r^ J in-8, non rogné, mar. rouge, riche dentell«^, (Thompson.)

L'un des huit exemplaires sur pap. bleu de la réimpressioji exécutée aux frais et par les soins de M. Pontier, pour faLre suite à la collection de Caron.

379. Renaud (N.), gentilhomme provençal. Lçs chastes amours, ensemble les chansons d'amoimi*. Paris, Thomas Brumen^ i565, în-45 ^û^ir. roug"^, omem., fil. (Koehler.)

Auteur fort peu connu que La Croix du Maine appelle Ni^^o- las Renault, et Duverdier Nicolas Regnauld. Il faut s'en raLj>- porter a Tauteur qui écrit Renaud, et à ses amis qui le noxn- ment, en latin, Renaldus, Son livre est rare, et cet exemplaire a appartenu à Jamet le jeune, qui Ta brodé, suivant son usa^e, de notes plus ou moins grivoises. Au-dessous du titre : Iti Chastes amours , il ajoute , exprimés très impudiquemewm4; mais Jamet s'est montré cette fois plus scrupuleux que <)e coutume. Si le poète n'est pas fort chaste, il ne viole pas en moins les bienséances de son temps.

380. Bereau (laques). Les eglogues et aultres œu- ures poétiques de laques Bereau, Poicteuin. A Poic tiers j, par Bertrand NoscereaUy maistre im- primeur en la dicte ville, \ 565, in-45 lï^ar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce rare et joli volume m'a été donné par mon ami M. Ar- mand Bertin.

38i.FoRCADEL (Estienne), jurisconsulte. Œuures poétiques, dernière édition reueiie, corrigée et


BELLES-LETTRES. 457

Segmentée par l'autheur. A Paris, chez Guillaume Chaudière^ ^^79, iri-8, mar. bleu, dentelle, fil. (Bauzonnet.)

Exemplaire de toute beauté d'un volume rare.

382. Mellin de Saint-Gelais. OËuures poétiques. Lyon^ Benoist Rigaud, i582, pet. în-12, mar. rouge, fil. (Thompson.)

383. — Le même. Œuvres poétiques, nouvelle édi- tion, augmentée d'un très grand nombre de pièces latines et françoises. Paris, 1719, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Derome.)

Charmant exemplaire.

Je regarde ce joli petit volume, certainement imprimé par Coustelier, comme le premier essai de l'édition des vieux poètes françois qu'il se proposoit dès lors de publier. 11 est a regretter, selon moi, qu'il ne s'en soit pas tenu à ce gracieux format, bien préférable à celui qu'il adopta dans la suite.

'84. Salel (Hugues). Les œuvres de Hugues Salel, valet de chambre ordinaire du roy, imprimées par commandement du dict seigneur. Lyon, Be- noist Rigaud, 1673, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Thompson.)

385. Le puy du souverain amour tenu par la déesse Pallas auec l'ordre du nuptial banquet faict a l'honneur d'ung des siens enfans, mis en ordre par celuy qui porte en son nom tourne vray perdu ou le vray prélude. On les vent a Rouen, chez


4^8 BELLES-LETTRES.

Nicolas de Burges, demourantprès Jki neuf-nuirché deuant le Pèlerin, i543, in-8, mar. ronge, ffl. à froid. (Thompson.)

Tout k monde sait que celuy qui porte en mm nom tourné^ le vray perdu ou vray prélude, s'appeloit Pierre DuvaL Son ¥ohime est fort rave.

386. Panegtric des damoyselles d« Paris sur les neuf muses. Lyon^ lean de Tournes , 1 545, in-8, mar. bleu, fil. (Koehler.)

Fort rare, ainsi que presque tous les livres de cette division que le temps a rendus plus ou moins difficiles à trouver, sur- tout en beaux exemplaires. Ceux-ci sont parfaits.

387. La fontaine des amoureux de science, compilée par maistre lean de la Fontaine de Yalenciennes^9 reueue et mise en son entier auec les figures, pasr maistre Antoine du Moulin, Masconnois. Ljon^j» lean de Tournes, 1Ô47, in-8, fig., mar. vert, fiL - (Koehler.)

388. CoLET (Claude). L'oraison de Mars aux dame^ de la court , ensemble la response des dames 3 Mars, par Cl. Colet de Rumilly en Cbampaigne. Plus y sont adioustés de nouueau aulcuns aul- j

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très œuures du dict autheur. Paris, Chrestien JFechel, i548, in-8, mar. rouge, fil. à froid. (Koehler.)

389. AuRiGNT (Gilles d') dit le Pamphile. Le Tuteur d'amour, auquel est comprise la Fortune de Fin-


BELLES-LETTRES. 459

Bocent en amours. Ensemble un Hure, où sont epistres, élégies, complaintes^ efHtaphes, chantz royaux, ballades, rondeaux et epigrammes. A Paris y chez Jehan Ruelle y en la rue Sainct Jac- ques, à la Queue de Renard, i553, pet. în-12, réglé, mar. vert, doublé en mar. rouge, avec omem., fil. (Bauzonnet.)

Un des rares petits volumes de la vieille poésie françoise.

390. DusAix (Antoine). Petis fatras dung apprentis, surnommé Lesperonnier de discipline, i537, ia-8, mar, rouge, fil. (Bauzonnet.)

391, Marguerite de Navarre. Marguerites de la Marguerite des princesses, très illustre royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, i547. — Suite DES Marguerites de la Marguerite des princesses, très illustre royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, i547, P^^- in-8, mar. vert, fil. (Bau- zonnet»)

Magnifique exemplaire. La pièce de la seconde partie qui est intitulée la Coche^ contient des gravures eu bois d'un fort bon travail.

39a. Le tombeau de Marguerite de Valois, royne de Navarre, faict premièrement en disticques latins par trois sœurs princesses en Angleterre ; traduictz en grec, italien et françois par plu- sieurs des excellents poètes de 1» France, aues- ques plusieurs odes, hymnes, cantiques, epîta- phés sur le mesme subiect. Paris, Michel Fezan-


^60 BELLES-LETTRES.

dat et Robert Granjon, i55i, în-8, mar. veriftr ornements, gardes pap. d'or, fil. (Togel.)

Superbe exemplaire. Ce volume rare a été publié par Nic^a las Denisot, sous son nom factice de comte d'Âlsinoîs.

393. La Louenge des femmes. Inuention extraite du commentaire de Pantagruel, sus TAndro- gyne de Platon. i55r, in-8, veau brun, fers à froid, fil., tr. dor. R. A. (Héring.)

Satire sanglante contre les femmes, dont l'auteur ne se fait connoître que sous le nom d'André Misogyne, un homme ^«1- nemi des femmes. C'est un volume fort rare.

394. Des Péri ers (Bona venture) Recueil des œuures de feu Bonauenture des Periers, vallet de chain-

bre de treschrestienne princesse Marguerite d^ France, royne de Nauarre. Lyon, Jean de Tour- nes, 1544? in-8, mar. rouge, fil., tr. dor. (Koehler.)

Joli volume assez difficile a trouver, mais qui ne se ven- dra plus 260 fr. comme chez M. de Pixéréconrt, à moins qu'f' ne soit revêtu, comme son exemplaire, d'une reliure aux arm^ du comte d'Hoym. Ce goût passionné des amateurs pour car- tains exemplaires signalés dans des ventes illustres, est une des choses qui rendent les livres précieux fort difficiles k évfduer.

395. Laré (Louïze), Lionnoise. QEuures reuues et corrigées par ladite dame. Lion y Jan de Tournes, i556, in-8, mar. bleu, ornem., fil., doublé en


BELLES-LETTRES. 461

^^. rouge, riches ornements, aux écussons. \Thouvenin.)

Ce n'est iei que la seconde édition de ce livre si connu par ^ rareté ; mais on sait que les deux éditions se valent , et qu'elles sont aussi rares Tune que l'autre. Ce magnifique exem- plaire porte la signature du savant Charles Labbé, l'élève et l'ami de Jos. Scaliger. Il m'a été donné avec d'autres beaux li- vres par mon ami M. Crozet.

396. FiGON. La Course d'Atalante et la Victoire d'Hippomeine. A Tolose^ chez Pierre du Puys, à renseigne de la Fontaine y de V imprimerie de Guion Boudevilley iure de r Uniuersi té yib5&^ in-8, mar. rouge, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

Pièce rare.

^97. Tahureau (Jacques), du Mans. Poésies mises toutes ensemble. Paris, Robert le 3Iangnier, 1674, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Reliure an- cienne.)

Très bel exemplaire.

^98. Des Masur£s (Louïs). QEuures poétiques. Â Lion, par lan de Tournes et Guil. Gazeau, i557, în-/|, mar. rouge, ornements, fil. (Bauzonnet.)

Très rare.

399. Peletier du Mans. Œuvres poétiques. Paris, Michel de Va^cosan, i547, ^^'^^ max. vert anti- que. (Duru.)


ZI


462 BELLES-LETTRES.

4oo. — Le même. Œuyres poétiques intitaleij Louanges, aueq quelques autres ecriz du même auteur, ancores non publiez. A Paris, chez Ro< bert Couhmbel, rue S. lan de Latran, à tansei'^ gne d'Aide, i58i, in-4> Diar. bleu, ornements,] fil. (JViédrée.)

Volume fort recherché, surtout par les amateurs d'éditioni Âldines, qui veulent réunir tous les livres a rinsigne des Âldes.< La conservation en est parfaite, et la reliure magnifique.

4oi.De Taillemont, Lyonoes. La Tricarite, plus quelques chants an faneur de pluzieurs damoè* zelles. Â Lyon, par lean Temporal, i556, in-8, mar. rouge, fil., aux écussons, (Thouyenin.)

Livre rare et fort curieux par la singularité de son ortho- graphe. Taillemont étoit un novateur à la manière de Ramus, de Meigret et de Peletier, gens d'esprit conmie lui qui ne sont pas mieux parvenus que lui a faire prévaloir leur extravagant système. Pour produire des révolutions de cette espèce, et plût h Dieu que les sectaires n'en produisissent jamais d'autres, il faut autre chose que de l'esprit, autre chose que de la re- nommée. Il faut traîner après soi cette clientèle d'aveugles fanatiques qui s'attache volontiers au char des imposteurs et des foux prophètes; il faut avoir conquis le privilège d'impo- ser ses caprices au vulgaire comme des lois irrévocables; il faut être le grand lama d'un parti. Cette ambition ne réussi- roi t pas k un grammairien, et même à un poète qui ne seroit que poète et grammairien. Elle n'a pas réussi a Taillemont, et bien nous en a pris: car, si le bon sens du seizième siècle n'a- voit pas résisté à ces ridicules tentatives, nous aurions aujour- d'hui en françois autant de systèmes d'écriture que nous avons de prononciations diverses, c'est-à-dire un par province, par


BELLES-LETTRES. 465

-ville, par village, par homme peut-être ; car il n'y auroit rien d'exagéré k dire qu'il n'existe pas en France deux hommes, si l>lea élevés qu'ils soient, qui prononcent tous les mots de la langue françoise d'une manière absolument identique. Cela farcit un beau chaos. Au reste, rien n'est perdu pour atten- dre. Il ne seroit pas impossible que la langue finît par là.

Âjoutersd-je k ce que je viens de dire que les folies de Tail- lemont et de ses pareils ont eu cependant leur résultat inté- ressant? Elles nous ont conservé des témoignages vivants de la prononciation françoise, au seizième siècle, dans la province respective de chacun de ces fougueux néographes. Nous savons par Taillemont que rot, loi, foi se prononçoient roè, loè, foé dans le Lyonnois ou Lianoés. Nous trouvons des renseigne- ments analogues, dans les livres de Peletier, sur la prononcia- tion des Manceaux ; dans les livres de Ramus, sur la pronon- ciation des Parisiens. Ces lumières ne sont pas inutiles a l'histoire progressive de la langue, et cette détestable ortho- graphe pittoresque peut, du moins sous ce rapport, rendre quelques foibles services. On ne sauroit trop la reconmiander aux éditeurs, assez nombreux aujourd'hui, des ouvrages écrits dans nos vieux dialectes rustiques qui n'ont pas d'orthogra- phe fixe. Tout ceci aboutit à confirmer l'ancien adage qu'il n'y a point de si mauvais livre où l'on ne puisse trouver quelque chose a apprendre.

^oa. Des Autelz (Guillaume). Amoureux repos Lyoriy lean Temporal^ i553, in-8, port., mar. rouge, dentelle, fil. (Bauzonnet.)

4o3. — Le même. Repos de plus grand travail. A Lyon y par lean de Tournes et Guil. Gazeait, iSgo, m-8, mar. rouge, QX.^auxécussons, (Thou- venin,)

Tous les ouvrages de Guillaume des Autels sont rares.


U4 BELLES-LETTRES.

40/». Garde (Guy delà). L'Histoire et description du Phoeuix, composée à l'honneur et louange de très haulte et très illustre princesse madame Marguerite de France, sœur unique du roy, par maistre Guy de la Garde, escuier, s»" de Chambo — nas, lieutenant du seneschal de Prouence au siég< d'Arles- Paris , de t imprimerie de Regnau Chaudière et Claude son filzy i55o, in-8, mar. - rouge, dentelle, fil.

Volume fort rare.

405. Le Caron (Loys). La poésie de Loys le Caron, Parisien. Paris y Gilles Robinot^ i554, în-8, mar. rouge, aux écussons. (Thouyenin.)

406. Les Figures de l'Âpocalipse de sainct Jan, apostre et dernier euangeliste, exposées en latin et vers françoys. PariSy Estienne GroulleaUy j 552, pet. in-8, mar. vert, doublé en mar., fil ,

ornements. (Boyer.)

Exemplaire non rogné.

Cet ouvrage est, comme le suivant, de Jean Maugin, dit le Petit ÀDgevin. C'est un livre rare, surtout dans cet état extraor- dinaire de conservation. Sa reliure est ornée d'une de ces belles dorures de Boyer, dont j'ai parlé ailleurs.

407. L'Amour de Cupmo et de Psiché, mère de volupté, prise des cinq et sixiesme liures de la Métamorphose de Lucius Apuleius , philosophe. Nouuellement historiée, et exposée tant en vers italiens que françoys. Paris^ Estienne Groulleau,


BELLES-LETTRES. ^65

i557, pet. in-8, fig. , et texte encadré. — Le Plaint du Passionné, aueq aucuns epigrammes de diuers propoz d'amour. Le tout par le petit Angeuin (Jan Maugin). Sans lieu ni date, pet. in-85 mar. vert, fil. (Derome jeune.)

Cette dernière pièce manque ordinairement.

4o8. Bellay (Joachim du). Ses œuvres françoises, reueuës et de nouueau augmentées de plusieurs poésies, non encores auparauant imprimées. Parisy Federic Morely j574? in»8, régi., mar. rouge, fil. (Première reliure.)

Une de ces bonnes reliures du temps que les amateurs pré- fèrent encore aux meilleures reliures modernes. Je suis tout- k-fait de leur opinion, moyennant qu'elle ne devienne pas trop exclusive. Un beau livre dans sa belle reliure primitive, cela fait deux bijoux pour un ; mais faudra-t-il négliger pour cela des exemplaires plus beaux encore, parce qu'ils ne seront pas reliés, ou parce qu'ils le seront mal? Voilà ce qu'ils ne prétendent pas sans doute, et ce que je suis fort éloigné de croire. Un vieux livre, dans la forme délabrée et disgracieuse que lui a donnée le temps, resteroit souvent dédaigné ; rajeuni par la main habile de Bauzonnet et de Duru, il a presque le prestige d'une résurrection. Les soins pleins d'adresse et de goût qui ont été apportés à cette ingénieuse palingénésie par Crozet et par Techener, sont un des principaux titres de ces estimables libraires a la reconnoissance des bibliophiles.

409. — Le même. Ses œuvres françoises. Lyon, Antoine de Harsy^ 1675, pet. in-8, mar. rouge> fil., aux écussons. (Thouvenin.)

Édition plus rare que celle de Paris.


^66 BELLES-LETTRES. V

4io. — Le même. Ses œuures. Rouen, Raphaël d^^ ^ Petit Faly 1697, in- 12, mar. bleu, doublé d^^ mar. rouge, fil., ornem., aux écussons. (Thou^""^ ^enin.)

Jolie édition plus complète que les précédentes.

4i I. Ronsard (Pierre). Quatre premiers livres des ^ Odes, ensemble son Boccage. Paris, Guil. Cavel- - lut y i55o. — Ode à la paix, id., i55o. — L'Hymne ' de France. Paris, Michel Fascosan, 1649, ^ P- I vol. pet. in-8, mar. rouge, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

4i 3. Ronsard (Pierre). Les Amours, ensemble le V" livre de ses Odes. Paris, veufve Maurice Delor porte, i552, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Roehler.)

Ces éditions originales sont beaucoup plus belles et beau- coup plus rares que leurs réimpressions. Ce qui rend le yo- lume desilmot^r^ extrêmement curieux, c'est l'addition d'une partie de 52 feuillets qui contient la musique notée des pièces du recueil. On y apprend, et je ne sais pourquoi les biographes de Ronsard ont qmis cette curieuse particularité, s'ils l'ont connue, que Ronsard composoit lui-même la musique de ses vers à Timitation des poètes primitifs, « daignant prendre la « peine de les mesurer sur la lyre (ce que nous n'avions enco- « res apperceu, ajoute l'éditeur, avoir esté faict de tous ceux •« qui se sont exercités en ce genre d'escrire). » Cette observa- tion singulière n'auroit sans doute pas échappé aux bibliogra- phes, et je n'oserois assurer qu'elle leur a échappé a tous, s'il n'étoit fort difficile de rencontrer un exemplaire des Amown avec la musique. Celui-ci est le seul qui se soit présenté \ moi dans le commerce.


BELLES-LETTRES. U7

4i 3. SoNETS, PRIÈRES ET DEVISES, en forme de pas-

<|ams, pour rassemblée de messieurs les prélats

et docteurs, tenue à Poissy. PariSy Guil. Morel,

» 56a . — Instruction, en forme de devis, sur les

<quatre principaux poincts de la religion chres-

~Cienne, à savoir : la foy, la loy, l'invocation, les

sacremens. Œuure très utile à quiconque se

"^eult présenter à la sainte cène de Nostre Sei-

^eur lesus-Christ, par H. D. B. , i56a, in-8,

Tuar. rouge, dentelle, fll.

Charmant exemplaire probablement relié sur brochure, et qui a conservé toute sa marge inférieure. L'épitre dédicatoire au cardinal de Lorraine est signée d'Anne de Marquets, reli- gieuse de Poissy, une des femmes du seizième siècle qui écri- Yoit le mieux en vers. Anne et Marie de Marquets sont connues dans l'histoire littéraire par leur vive amitié pour Ronsard.

- ^4» Belle AU (Remy). OEuur es poétiques. Pam^ Mamert Pâtisson y i585, 2 vol. en un, in-i2,mar. bleu, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

%i5. Habert (Françoys). La Nouvelle luno, pré- sentée à madame la Daulphine par Françoys Habert natif d'Issouldun en Berry, auec l'estrene donnée à la dicte dame le premier jour de l'an ; aussi Festrene au petit duc, filz de monseigneur le Daulphin. Lyon, lean de Tournes, 1647, ^^'^j mar. rouge, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

4 16. — Le même. L'Histoire de Titus et Gisippus, et petiiz œuures de Beroalde latin, interprétés en rime françoyse, auec lexaltation de vraye et


HS BELLES-LETTRES.

perfaicte noblesse, les Quatre Amours^ le noU ueau Cupido et le Trésor de vie, de Finuen tion dudict Habert. j4 Paris , de F imprimerie Michel Fezandaty etc., Robert Ion, i55iy în-S ' mar. rouge, fil. (Koehler.)

417* — Les divins Oracles de Zoro astre, ancien i philosophe grec, interprétez en rime françoise, auec un commentaire moral sur ledict Zoroas- tre en poésie françoise et latine ; plus la Comédie du monarque, et autres petites œuvres. Paris, Philippe Danfrie et Breton, i558, pet. in-8, mar. rouge, fil.

Volume en caractères de civilité dont la rareté est bien connue, mais dont la conservation n'est pas tout-à-fait irré- prochable. C'est un de ces livres qu'on remplace à haut prix par un autre, quand l'occasion s'en présente ; mais il faut que l'autre exemplaire se trouve, et, depuis vingt ans que je le cherche, il ne s'est pas trouvé. Celui-ci provient du duc de La Vallière.

4i 8. IuLYOT (Ferry). Elégies de la Belle Fille lamen- tant sa virginité perdue, auec plusieurs epistres, epigrammes, instructions et traductions mora- les, composées par Ferry Iulyot de la cité impé- riale de Bezanson. Imprimé aux despens d An- toine Ludiny escuyery citoyen dudit Bezanson, au mois de mars, i557, in-8, fig. en bois, mar. vert, dentelle, doublé de mar. bistre, ornements, dentelle, fil. (Thouvenin.)

Livre d'une grande rareté, puisqu'on n'en connoit jusqu'ici


BELLES-LETTRES. U9

I

que deux exemplaires, dont F un, qui fait partie de la riche bibliothèque de Besançon, ne subira jamais la chance des en- chères. Il paroît par quelques vers de la fin de l'œuvre, qu'elle se donnoit en présent, et ce sont ordinairement les livres de cette espèce qui disparoissent le plus vite. Le volume contient trois petites gravures en bois assez bien exécutées. Il a été im- primé par Jacques Estauge qui étoit établi plus tard, tantôt k Basic, tantôt a Strasbourg, mais qui parott avoir fait l'essai de ses presses k Besançon. C'est bien certainement avec les carae- tères de ce Jacques Estauge, et ceux mêmes qui ont servi k l'impression de V Elégie de Julyot, qu'a été exécutée la fameuse Epistre envoyée au Tigre de la France^ dont M. Brunet pos- sède le seul exemplaire connu.

Le précieux volume qui fait le sujet de cet article m'a été donné par M. Du Bouvot.

»9. BuGNYON (Philibert). Erostasmes de Phîdie et Gélasine ; plus le Chant panégyrique de l'île Ton- tine, auec la Gayeté de may. Lyon^ lean Tempo- raly 1557, in-8, mar. rouge, fil., aux écussons. (Thouvenin.)

Volume très rare.

%ao. Belleforest (Françoys de). La Chasse d'a- mour, avec les fables de Narcisse et Cerbère ausquelles sont aioustés diuers sonetz. Paris, Estienne GroulleaUy i56i, in-8, mar. citron, fil. (Derome.)

421. Désire (Artus). Les Combatz du fidelle papiste pèlerin romain, contre l'apostat antipapiste, ti- rant à la synagogue de Geneue, maison babilo- nicque des luthériens. Ensemble la Description


^70 BELLES-LETTRES.

de la cité de Dieu, assiégée des hérétiques. O^ les vend à Rouerie au portail des libraires ^ fc^ Robert et Jean Dugort, frères, i55i,pet. in-iîs fig. dans le texte, mar. rouge, fil. (Thouvenin,)

L\2i. — Le même. Les articles du traicté de la par entre Dieu et les hommes, articulez par Ârtu Désiré. Selon la copie imprimée à Paris. i563, - in-8, goth., mar. rouge, fil.

Imprimé en caraclères gothiques.

4a3. — Le même. Les Regretz et Complaintes de Passepartout et Bruictquicourt sur la mémoire renouvellée du trespas et bout de l'an de feu très noble et vénérable personne maistre Fran- çois Picari, docteur en théologie, et grand doyen de Sainct Germain de l'Aucerrois. Sutra erised (Artus Désiré.). Paris, Gaultier, \bS^. — Le Re- gretz, Complaintes et lamentations d'une damoi- selle, laquelle s'estoit retirée à Genesve pour vivre en liberté, avec la convertion d'icelle es- tant à l'article de la mort. Paris y Gaultier, 1 558. — La Complaincte de paix et de son ami Bon- temps. Paris y de Gourmont, i558, 3 parties en i vol. in- 12, mar. rouge, dentelle.

Trois des pièces les plus rares de l'auteur.

[\i[\. PoETOu (Guillaume de). La grande liesse en plus grand labeur, auec la table copieuse pour facilement trouuer les odes et sonnets, plus son


BELLES-LETTRES. n4

iymne de la marchandise. En Anvers ^ par Guil- laume Sihius, imprimeur du roy^ i565, pet. iii-i2, mar. violet, fil. (Koehler,)

Volume très rare, omis des bibliographes* et que je cher- che inutilement dans les catalogues; je n'en ai jamais vu d'autre exemplaire.

^aS. TuRRiN (Claude), Dijonnois. Les œuures divi- sées en six liures : les deux premiers sont d' élégies amoureuses, et les autres de sonets, chansons, eclogues et odes à sa m ai stresse. J Paris ^ chez Jean de Bordeaux y au clos BruneaUy à renseigne de TOccasiony 1672, pet. in-8, veau fauve, fil., tr. dor.

4^6. Demorenne (Cl.). Les Regrets et tristes la- mentations du comte de Mongommery, sur les troubles qu'il a esmeus au royaume de France, depuis la mort du roy Henry, deuxiesme de ce nom, iusques au vingt sixiesme de iuing qu'il a esté exécuté ; auec une prédiction sur la prinse de son fils, en la ville de Charenton , par C Dem. P. Paris, Pierre Des-Hayes , i574) in-8, mar. bleu, fil. (Duru.)

Exemplaire non rogne.

Pièce fort rare, et peut-être unique en cette conditon.

4^7- Sainte Marthe (Scevole de). Les premières œuures qui contiennent ses imitations et traduc- tions recueillies de diuers poètes grecs et latins. Le tout divisé en quatre liures, etc. Paris , Federio


n2 BELLES-LETTRES.

Morely au F ranc-Meurier , iSôg, in-8, mar. vio- let, doublé de tabis, dentelle.

4^8. — Le même. Le même ouvrage. Poitiers y Jean Blanchet, 1600, pet. în-12, mar. vert, doublé eU mar. rouge, fil. {Thompson,)

429. La puce de madame des-Roghes, qui est un re- cueil de diuers poèmes grecs, latins et françois, composez par plusieurs doctes personnages aux grans lours tenus à Poictiers, l'an m.d.lxxix. Paris.AbelVJngelier.ib'j'x^ in-4, mar. bleu, fil. (Thouvenin.)

Magnifique exemplaire.

430. Baif (Jan Ant). Amours. Paris. Lucas Breys^ 1572. — Les jeux, 1673. — Les passetemps, 1573. — Euvres en rimes, 1673,4 vol. pet. in-8, mar. rouge, aux écussons. (Thouvenin )

Superbe exemplaire qui ayoit appartenu à Balesdens, dont il porte la signature au frontispice.

43i. — Le même. Quatre livres del'amour deFran- cine. Paris, fTechel, i555. — Les amours de Jan Ant. Baif. Paris , veufve Maurice de La Porte y i552. — Le Ravissement d'Europe, i552, 3 part., I vol. pet. in-8, mar. rouge, aux écussons. (Thou- venin.)

Très bel exemplaire de la première édition de ces ouvrages. Elle est extrêmement rare.


BELLES-LETTRES. ns

4^a.— Le même. Mimes, enseignemens et prover- bes. Paris ) Mamert Pâtisson, i58i, pet. în-12, iiiar. rouge, aux écussons. (Thouvenin,)

Bel exemplaire, et que l'on croîroit grand papier a le com- parer avec tous ceux que j'ai vus. L'édition de 4584 ne con- tient ordinairement que les deux premiers livres des Mimes; mais les deux autres ont été joints a quelques exemplaires, lors de la réimpression de 4597. Celui-ci est parfaitement complet; il a aussi appartenu à Balesdens dont il porte le chiffre.

433. — Le même. Les mimes, etc., reueues et aug- mentez en ceste dernière édition. A Toumon, par Clavde Michel^ imprimeur en VUniuersitéy 1619, pet. in- 16, mar. rouge, fli. à froid. (Thou- venin.)

Petite édition fort rare.

^^4. — Le même. Étrennes de poezie fransoeze an Ters mezurés, au Roe, a la Reine mère, etc., par Jan Antoine de Baif, segretaere de la çanbre du Roe. jé Paris y de F imprimerie de Denys du Val y 1 574 , in-49 mar, rouge, fil. , aux écussons. (Thou- venin.)

Magnifique exemplaire en très grand papier, et le seul que j'aie jamais vu de ce tirage, omis ou négligé par les biblio- graphes.

Baîf prétendoit aussi, conune on le voit par ce livre, k de- venir le réformateur de l'orthographe et même celui de la ver- sification ; car il est un des novateurs mal inspirés qui avoient formé le ridicule projet de soumettre la poésie françoise aux


i7\ BELLES-LETTRES.

règles de la prosodie latine. Tl esta remarqaer que ces fnt»^* sies révolutionnaires, qui auroient révolté Marot, CcNmrill^ Racine, Molière ou La Fontaine, ne passèrent jamais que p^^ la tête d'unrimeur médiocre et follement ambitieux. C'estn^^ Baîf, un Peletier, un Taillemont qui tentent ces voies eiiim-^ vagantes vers la renommée, quand toutes les autres leur soi^- ^ interdites par des rivalités trop puissantes. Il y a donc a le^'^ imiter beaucoup d'étourderie ou beaucoup d'abnégation. Que " rôle a jouer dans les lettres que celui de plagiaire de Taille mont, de Peletier et de Baîf!

/|35. Le Loyer (Pierre), Angevin. Les œuures ei meslanges poétiques, ensemble la comédie Ne phelococugie, ou la nuée des cocus, non moins docte que facétieuse. Paris, JeanPoupy, 1679, c pet, in-i 2, mar. rouge, fil. (Derome,)

. Charmant exemplaire.

436. Habert (Isaac). Les trois livres des météores ^ auecques autres œuures poétiques. Paris , Jean j liicher, i585, pet. in-12, mar. vert. (Koehler.)

Poème peu commun et d'un certain mérite.

437. Erreurs amoureuses , augmentées d'une tierce^ partie, plus, un liure de vers liriques. Lyorijlai de Tournes y t555, in-8, mar. brun, ornements^ fil. (Thouvenin.)

Superbe exemplaire d'un livre fort rare (vendu près de 65 fr. Blanford). Ces poésies passent généralement pour être de Ponthus de Thiard, un des poètes de la Pléiade; mais M. Brunet les attribue, dans la 4® édition du Manuel, a An-


BELLES-LETTRES. n5

(oiaeduMouliDfdontilexisto effectivement une Continuation dit Erreurs amoureuses.

438. Desportes (Philippes). Les premières œuures. Paris ^ Félix le Mangnier, 1^87, in-i^, mar. ci- tron, fil. (Derome.)

Superbe exemplaire.

^\ — Le même. Les premières œuures , dernière édition, reueûe et augmentée. Paris ^ Mamert Pâtisson, 1600, in-8, mar. vert, aux armes.

Admirable exemplaire que je crois d'un papier plus fort et ll>la8 grand que celui qui a été employé au reste de Fédition. Il provient de la bibliothèque de Jacques Auguste de Thou, et il ^8t décoré de ses insignes. Aussi m'a-t-il coûté, dans sa beauté modeste, l'énorme prix de \ 68 fr. à la vente de M. Coulon.

K). — Le même. Lespremières œuures. -flowe/z^^û- jfhaël du P etit'Val y 161 1, in- 12, mar. rouge. {Première reliure.)

Joli exemplaire d'une parfaite conservation. Il a appartenu au savant Du Tilliot dont il porte la signature et une longue note autographe.

^4^* Bertaut (Jean) , évêque de Séez. Recueil de quelques vers amoureux. A Paris ^ par la veufue Mamert Pâtisson y 1602, pet. in-8, réglé, véL, tr. dor. et dorure fleurdelisée sur les plats, aux armes.

Si l'on se rappelle l'étroite liaison du monarque et du pré- lat, on ne sera pas étonné de trouver les Yers amoureux de


476 BELLES-LETTRES.

Bertaut dans la bibliothèque de Henri lY. Ce précieù t(i est timbré, en effet par le doreur, des armes et du cUffr bon roi, et on peut présumer que ce n'est pas celui dd 8 Très qu'il a le moins feuilleté. Il me semble qu'il faudroi bien insensible aux douceurs de la bibliomanie pour b trouver quelque charme à un pareil souvenir.

44^* — Le même. Recueildes œuvres poétiques. risy i6o5, pet. in-8, mar. rouge, aux écusi (Thouvenin,)

Magnifique exemplaire.

443. Passerait (Jan). Recueil des œuures poeti< de Jan Passerai , lecteur et interprète du augmenté de plus de la moitié, outre les pr dantes impressions, dédié à M. deRosny. P Claude Morel y i6o6, in-8, mar. rouge, fiL, écussons. (Thouvenin.)

Un des exemplaires peu communs où se trouvent vi aux poésies françoises les Kaîendœ januariœ^ et autres «ies latines publiées sous la même date.

444- Vauquelin (sieur de la Fresnaie). Ses div< poésies. Caen, Charles Macé, 1612, in-8, ] rouge, fil. (Derome.)

Volume fort rare. Très bel exemplaire de M. de Pixéré

445- Franeau (lean). lardin d'hyver, ou cabine fleurs, contenant en xxv élégies les plus rai isignalez fleurons des plus fleurissans parte


BELLES-LETTRES. 477

illustré d*excellentes figures représentantes au naturel les plus belles fleurs des jardins domes- tiques. A Douay, de V Imprimerie de Pierre Bor- nmansy à S. Pierre et S. Paul. (Thouvenin.)

Délicieux exemplaire d*uii livre charmant dont les figures sont parfaites.

446. De Vellay (Jacq. Copp.). Déluge des Hugue- notz, avec leur tumbeau, et les noms des chefs et principaux, punys à Paris le xxiuj . iour d'aoust, et autres iours ensuyuans, 1572. Paris y lean huilier y 1572, in-8, mar. rouge, fil., aux écus- ^ns. (Thouvenin.)

Pièce très remarquable sous le rapport historique et pour la nomenclature des victimes.

^47. Lejeune ( Jhérosme), Parisien. Adieu du roy de Pologne au peuple françois et aux dames de la court. Paris y Guillaume de Nyuerd (sans date) , in-8, fig. et armes sur bois, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Pièce rare, et que je crois inconnue.

^8. Bragh (Pierre de). Les poèmes de Pierre de Brach, Bourdelois, divisés en trois livres. Bour- deauxy Simon Millanges, 1576, in-4, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ce bel exemplaire d'un livre rare m'a été donné par mon ami M. le comte d'Ourches.


ns BELLES-LETTRES.

44g. Sylvain de Flandres. Poèmes et anagramess-' composez des lettres du nom du Roy et de^ Roynes, ensemble de plusieurs princes et gen- -«  tils hommes et dames de France. PariSy Guil^ laume Juliarij 1576, pet. in-4) mar. vert, &\M (Roehler.)

Ce triste poète s'appeloit Van den Bussche, qu'on peuttnifl duire par Du Bois, et dont il avoit fait Sylvain. Ses ouyrager^ sont rares, mais ils n'ont pas d'autre mérite.


45o. Papon (Louis). Discours à mademoyzelle Pa file. A Monbrison, par L. P. S. P. M. F. J. S^ 158i, in-32, mar. vert, fil., tr. dor. (Derome^ étui en mar, bistre, tr. dor. (Thouvenin.)


Joli manuscrit sur vélin dont tous les feuillets sont encad dans des bordures d'or, et qui peut passer pour un des chef^s d'œuvre de la calligraphie françoise au seizième siècle. Le Ions discours annoncé sur le titre est suivi à'tmhUmts ei de diiJm ses d^amour, ornés de petites figures peintes en or et en cok^ leurs. Louis Papon, auteur de ces ouvrages, ne se nomme frontispice que par des initiales, mais il a signé la dédicace toutes lettres. C'étoil un honmie d'esprit bien connu de Croix du Maine et Duverdier, qui ne le citent toutefois qu^ pour un ouvrage qu'il n'a pas fait : la traduction du TraUé du Ris de Laurent Joubert, traité qui n'a jamais été écrit qu'en françois. Le Discours à mademoyzelle Panfile prouve qu'il avoit quelque talent pour la poésie, et justifie jusqu'à un certain point ce qu'ont dit à ce sujet quelques-uns de ses contemporains ; mais on comprend aisément, en le lisant, que Louis Papou, devenu prieur de Marcilly et chanoine de Mont- brison, n'ait pas jugé à propos de mettre le public dans la con- fidence d'un genre de composition si peu analogue à son état;


BELLES-LETTRES. n9

^t c'est poar cela sans doute que ses œuvres poétiques sont inédites. Quant au charmant manuscrit qui les contient, la co- •quetterie de sa précieuse exécution et de sa jolie reliure sem- h\e annoncer qu'il étoit destiné k mademoiselle Panfile elle- même, et qu'il a dû faire longtemps un des principaux orne- ments de sa bibliothèque. Le reste de son histoire est beaucoup plus obscur. Tout ce qu'on en sait, c'est qu'il a fait partie du ^lèbre cabinet de Girardot de Préfond, dont il porte k l'inté- rieur d'une de ses gardes l'écusson si cher aux amateurs, et ^'il est mentionné dans le Catalogtie de Gaignat. 11 me Tient de notre fameux relieur Thouvenin qui me Fa cédé par échange, et qui ne m'a pas fait connoitre le dernier de ses propriétaires. J'aime k croire qu'il sera mieux suivi dans ses fortunes éventuelles par l'attention des amateurs. 11 mérite de la fixer, et comme manuscrit unique, et conmie un bijou calligraphique auquel j'ai vu peu de choses k comparer.

5ï. Pybrac (Guy du Faur, sieur de). Quatrains escrîts en diverses sortes de lettres, par Esther Anglois, Françoise. Lislebourg, Pan 1600, pet. in-3ay oblong, mar. rouge, très riche, tr. dor.,

• étui en mar. rouge, ûl.

Délicieux manuscrit en diverses sortes de letires^ et par con- séquent le spedmen le plus complet qu'on puisse désirer des talents calligraphiques d'Ësther Ânglois, célèbre calligraphe de la fin du seizième siècle. Ce nom est, k la vérité, peu connu en France ; mais il faut peut-être s'en prendre a la gaucherie de nos biographes qui semblent n'avoir conservé son souvenir ^e pour l'altérer. Qui se douteroit qu'il faut aller chercher, tome XIII de la Biographie universelle, à l'article English^ des renseignements sur une illustre demoiselle qui s'appeloit Anglois et non autrement? Ce qu'il y a de positif, c'est qu'Es- ther Anglois passa une grande partie de sa vie en Angleterre, où elle épousa M. Kello, et où elle a produit presque tous ses


^80 BELLES -LETTRES.

rares chcrs-d'œuvre. Nous eo avons admiré quelques-uns dam la bibliothèque Bodléîenne. Il n'existe probablement en Fnndé que deux de ses manuscrits, la traduction de quelques lifn». poétiques de la Bible qui appartient au savant M. Yalkenaër, et mou petit volume de Pibrac. Encore est-il bon de remarquer que ni Tun ni l'autre n'a passé, du moins k ma connoissanee, dans des ventes où Ton ait pris soin d'en signaler le mérite. Je voudrois être assez heureux pour que ma foible et tardive recommandation ne fût pas inutile k la mémoire d'Ësther An- 1 glois, et pour détourner sur elle un peu de la faveur hypedb^ lique dont jouissent dans la librairie curieuse les moindre!, travaux de Jarry, de ses écoliers et de ses contrefacteurs; mais quoi qu'il en soit de la valeur certainement très bornée queles amateurs attacheront a un livret dont aucune réclame biblio- graphique n'a jusqu'ici révélé l'existence, et qui ne doitpeat- être mes éloges qu'aux préoccupations de la propriété, j'iili satisfaction de me trouver d'accord avec son premier possesseur qui n'en faisoit pas moins de cas que moi, puisqu'il lui a accordé les honneurs de cette jolie reliure k compartimeniset k petits points, si estimée aujourd'hui des bibliopbiles.

452. La Primaudaye. Cent quatrains cousolatoires du sieur de la Primaudaye. Lyon^BenoistRigmdi 1 582, in-8,mar. bleu, dentelle, fil. (Bauzonnet)

Bel exemplaire de M. Audenet.

453. D'AvosT (Hiérosme), de Laval. Essais sur les sonets du divin Pétrarque, avec quelques autres poésies de son inuention. Paris, Ahel VAngeliet) i584. — Poésies de Hiérosme d'Avost, de Laval, en faueur de plusieurs illustres et nobles pe^ sonnes, i583, in-8, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Très bel exemplaire dont la seconde partie ne se trouve pas toujours réunie k la première.


BELLES-LETTRES. ^84

^54^ Spifame (Martin). Les premières œuures poe- y tiques de Martin Spifame, gentilhomme françois, . seigneur du Grand Hostel et d'Azi. Paris ^ la "veufue Lucas Breyer , i583, pet. in-125 mar. vert, fil. (Koehler.)


r I.


Volume d'ane grande rareté.


i^5. Les Larmes, regrets et DEPLORATior^s, sur la ^^ mort de Jean Édouart du Monin, excellent poète grec, latin et françois, composé par François Granchier, Marchois, son nepueu et escolier. Parisy Pierre Ramier^ i586. — Les Regrets sur le meurtre et assasinat commis, le 4 nouemb., à la personne de M. du Monin, excellent poète de son temps, hébreu, grec, latin, françois et italien, composé par son disciple Estienne Marchant Champenois. Paris j, Pierre Hury, i586. — Com- plainte FUNEBRE sur Ic trcspas de Jean-Édouard du Monin, poète et philosophe, composée par T. Bretonnayau , escolier. Paris ^ Estienne Pre- uosteauy i586. — Élégie sur la mort du sieur Jean-Ëdouart du Monin, 1res excellent poète phi- losophe. Paris y Estienne Preuosteau y i586. — In OBiTUM MisERABiLEM et luctuosum domiui de Mo- . nin, poetae et philosophi prope diuini, épigram- mes et quelques sonnets françois, authore J. Ri- golet Britone. Paris ^ Pierre Hury, i586. — Joan- Nis MoRELLi apud Burgundios classici in mise- rabilem indignamque necem Edoardi Monini funebris panegyrica oratio, ad suos auditores


^82 BELLES-LETTRES.

classicos. Parisiisy Steph. Preuosteau^ i586,ill^r I; mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Jean Edouart du Monin que je chéris comme compatriote, que j'honore comme savant, et dont je n'ai jamais pu lire dix vers de suite, fut assassiné à Paris, k l'âge de 29 ans, le 5 no- vembre 4586. Les pièces épicédiques dont se compose ce vo- lume doivent être fort difficiles k rassembler.

456. PERRiN,Âutunois. Trois centuries de sonnets: contenant le vray pourtrait de la vie humainCf ou naifuement est dépeinte la corruption de la |i misère humaine et le bien souueraindeFhommei auec les antiquitez de plusieurs citez memora^ blés. j4 Paris ^ chez Guillaume Chaudière ^ i583> in-8, mar. violet, fil. (Koehler.)


457. PERROT(Paul). Tableaus sacrez de Paul Perro sieur de la Sale, qui sont toutes les histoires d viel Testament représentées et exposées selon lëi^- sens en poésie françoise. A Francfort^ éle VI pression de Jean Feyrabendty aux despends Théodore de Bry^ 16947 pet. in -8, fig. dans t ^ texte, mar. vert, fil. (Koehler.)

458. Du Peyrat (Guillaume). Les Essais poétique^ de Guillaume du Peyrat, gentilhomme lyonnoi^* Tours, Jamet Mettayer, iSgS, pet. in-ia, mar» bleu, fil. (Koehler.)

459. Vauchelles (François de). Les Amours et pre- mières œuures poétiques de François de Louuen-


BELLES-LETTRES. 485

court, seigneur de Vauehelles. Paris, George Dro- het, 1596, pet. in-8, mar. citron. R. A. (Lewis.)

Joli exemplaire sur papier superfin; je ne sais sMl en est ainsi da reste de l'édition. Le livre est orné d'un charmant por- trait en taille-douce.

460, ÂTRAIL (Pierre). L'Esté. Paris, Claude Morel, 1607, in-8, mar. violet, fil. (Koehler.)

Quatrains moraux d'un avocat qui étoit fort médiocrement poète. Son livre me parott rare, et il mérite d'être conservé, aumoinspour un beau portraitde l'auteur dessiné par Mallery, et supérieurement gravé par Thomas de Leu.

î6f.RAPiN (Nicolas). Les QEuures latines et fran- çoises de Nicolas Rapin, Poictevin, grand prevost de la connestablie de France. Tombeau de l'au- theur auec plusieurs éloges. Paris , Olivier de Varennes, 1610, în-4î niar, rouge, fil. (Koehler,)

Un des plus célèbres poètes de son temps, et, je ne sais trop pourquoi , un des plus négligés au jourd'hui . Son discrédit pour- loit bien tenir k celui des vers mesurés k la latine, genre dé- testable de composition auquel il eut le malheur de se livrer, à l'imitation de Balf. Le reste de ses poésies ne manque ni de force ni de grâce, mais Malherbe étoit venu.

\62. Baddel , Bassinois. Poèmes d'Amours où se voyent les diversités amoureuses. JSn Amster- dam, imprimé par Paul Jtavesteyn, anno 1616, m-45 mar. rouge, fil. (Koehler.)

Poésies rares et fort peu connues, si tant est qu'elles le


484 BELLES-LETTRES.

soient de personne, mais on peut les ignorer sans aucun in^ convénient. La feuille P qui doit manquer souvent dans k livre (ce que je n'ai pas été à portée de vérifier, puisqm je n'en ai vu qu'un exemplaire), contient des joyeusetés foi mal sonnantes, contre lesquelles Fauteur met prudemment lecteur en garde par un exorde rimé en forme de préeautio&l oratoire. Le frontispice est orné au recto d'une très jolie gra-l vure en bois qui représente le jugement de Péris , et aaj verso, d'une autre figure très hardiment jetée en traits déplume. L'exemplaire est charmant. \r

463. Bamberuiller (Alphonse de), lieutenant géné- ral au bailliage de Metz. Les dévots élance- ments du poète chrestien, présentés à très chres- tien, très auguste et très victorieux monarque Henri IlII, roy de France. Paris ^ Abraham Pa- cardy 1617, pet. in-ia, fig., mar. vert. {Jansé- niste.)


\


Petit volume fort négligé des bibliographes, et qui ne man- que cependant pas, comme on va le voir, d'un certain inté- rêt. Il est orné de planches assez jolies, dues au burin de J. de Weert et de Thomas de Leu. Le soin que ces graveurs ont pris aux têtes de leurs personnages semble indiquer que ce^ petites figures sont des portraits ; on y distingue en effet trè$ facilement un bon portrait de Henri IV, et un autre de Phl^ — lippe Emmanuel de Lorraine. Mais ce qui, selon moi, recont^ mande encore plus particulièrement ce livre à l'attention de^ amateurs, et cela ne feroit pas de doute en Angleterre, si c'étoi ^ d'un roi d'Angleterre qu'il s'agit , ce sont deux lettres d^ Henri IV, insérées p. ^75 et p. ^7T, et qu'on chercheroit peut-^ être inutilement ailleurs. Ce fait m'a paru mériter d'être con-- signé quelque part, au moment où l'on s'occupe de recueillir la correspondance de cet excellent prince, et oil Von se propose d'en enrichir notre littérature.


BELLES-LETTRES. ^85

POÈTES FRAINÇOIS APRES MALHERBE.

i64. Malherbe. Ses Œuvres. Paris, i63o, pet. in^, veau fauve.

Bel exemplaire de l'illustre J. Bignon, ayec rexcellent por- trait de Malherbe par Dumoustier.

i65. Malherbe. Poésies rangées par ordre chrono- logique, avec un discours sur les obligations que la langue et la poésie françoise ont à Malherbe, et quelques remarques historiques et critiques, par Saint-Marc. Paris, Joseph Barbou, l'j^'j^ in-S, mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Bel exemplaire sur grand papier fort, non rogné.

466. Théophile. Ses QEuures diuisées en trois par- ties : première partie, contenant l'Immortalité de l'ame auec plusieurs autres pièces; la seconde, la tragédie de Pirame et Thisbé, et autres meslan- ges; et la troisième, les pièces qu'il a faites pendant sa prison, dédiées aux beaux esprits de ce temps. Paris, Nicolas Pepingué, 1662, pet. in-12, mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

467. La Garenne. Les Bacbanales, ou loix de Bac- chps, prince de Nise en Arabie, roy d'Egypte et des Indes, et dieu des beuueurs, ouurage liroso- phique dans lequel on void les diuers et les mer- ueilleux effects du vin, les extrauagantes et ri- dicules saillies où il porte l'homme par les excez


^86 BELLES-LETTRES.

et le mauuais usage de cette pretieuse et char- mante boisson; bref, tout ce que peut produire la fumée d'un long et libre repas. Ensemble l'é- - loge du tabac, tiré des burlesques du sieur de La Garenne, suiuant l'original composé à Turin par- le mesme autheur en l'année mil six cens trente. Grenoble y André Gales, iSSj, in-8, mar. rouge, fil. à froid. (Koehler.)

J'ai rapporté avec soin le titre entier de ce singulier volume, parce que je le regarde comme très rare.

468. Saint-Amant. Ses œuures. Parisy Guillaume de Luyne, 1661, petit in-is, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Joli exemplaire.

469. La musette, du S. D. (D'Alibray). Paris^ 1647, mar. rouge. (Koehler.)

Première édition de ces poésies qui ne sont pas sans mé- rite.

470. Gaillard. Œuures. Paris , Jacques Dugast, i634, in-8, port, fig., mar. rouge, fil. (Koehler.)

Livre certainement fort rare , mais de bien peu d'impor- tance. Gaillard étoit un laquais qui faisoit des vers pour se distinguer des autres laquais. Ce talent, qui ne vaut pas un métier, ne le distingueroit aujourd'hui de personne, et son maître le feroit jeter a la porte. Ce que ce volume me paroît offrir de plus curieux, c'est une pièce gravée en réhus.

471. Rigaud (David). Recueil des œuvres poétiques,


BELLES-LETTRES. ^87

sivec le poëme de la cigale autant merveilleux en ses conceptions qu'en sa suite. Lyon^ Claude La JRiyière, i653, pet. in-8, mar. rouge. (Koehler.)

David Rigaud étoît un pauvre marchand mercier de la ville du Grest, qui avoit quelque talent pour la poésie, et qui ne pa- roît pas en avoir tiré plus grand parti pour sa fortune que pour sa réputation. Il seroit bien étonné de l'ardeur avec la- quelle certains amateurs recherchent son livre, depuis que des gens de goût et d'esprit ( dont on ne sauroit trop encourager l'heureuse fantaisie ) s'adonnent, si profitablement pour leurs pays respectifs, à former des bibliothèques provinciales. Le Recueil de David Rigaud est un des volumes les plus rares de la Bibliothèque Dauphinoise.

4*7 2. BiLLAUT (maître Adam), menuisier à Nevers. Les chevilles. Rouen, Jacques Cailloue et Jean Virety 1654, pet. in-8, mar. vert. {Koehler.)

4^73. Desreumaux (François). lardin médicinal par- semé de moralitez. Sedan y 1669, in-8, mar. bleu, dentelle, fil. (Derome.)

Volume fort rare, parce que l'auteur faisoit imprimer ses livres à petit nombre et a ses frais. Il ne m'est jamais arrivé d'en voir un autre exemplaire. Cependant, il y en avoit un chez By où il fut vendu 55 fr., et un autre chez Méon où il n'en coûta que \ ; mais il faut remarquer que l'exemplaire de By est l'exemplaire de Méon qui est le mien. Quand le qua- trième se présentera, nous en compterons deux.

474- Martial de Brives. Le Parnasse séraphique, et les derniers souspirs de la muse du R. P. Martial de Brives, capucin. Lyon, François Demassa^


1


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1660, pet. ia-8, mar. rouge, fil. (Koehle/\)

Ouvrage peu commun, dont certaines parties annoncent un talent poétique très remarquable. Il faut trouver cinq gravu- res dans le volume, y compris le frontispice ; elles manquent souvent.

475. BoiLEAU Despreaux (Nicolas). Œuvres, avec des éclaircissemens donnez par lui-même et des figures gravées par Bernard Picart, le Romain. La Haye y J. f^aillant, P. Gosse et P, de Hondt^ 1722, 4 vol. in-i 2^ mar. citron, fil.

Très bon exemplaire d^une édition recherchée.

476. — Le même. Œuvres, avec les notes de Saint- Marc Paris, 1747, 5 vol. in-8, fig., mar. bleu, à la janséniste. (Thouvenin.)

Six pouces huit lignes et demie de hauteur. Témoins, Superbe exemplaire en papier fin, dont chaque feuille est marquée d'une astérisque. Les planches et les vignettes sont avant la lettre. La reliure est une des meilleures que Thouvenin ait faites. M. de Pixérécourt avoit un exemplaire plus grand de marges, mais sans astérisques, et qui m'a paru tiré sur le papier de mise-en-train,

477. La Monnoye (Bernard de), de l'Académie Fran- çoise. Poésies, publiées par M. de S***. La Haye, Charles Le Fier, 1716, in-8, mar. rouge, fil. (Re- liure ancienne.)

Ce recueil renferme tout simplement les pièces de vers, k la vérité nombreuses et choisies, dont la Monnoye avoit en- richi rédition en 4 volumes du Menagiana, et qui furent en


BELLES-LETTRES. ^89

partie supprimées par la censure. Sallengre les réimprima, pro- bablement à son profit, et la Monnoye en fut fort irrité. Il faut cependant se féliciter de les trouver dans ce volume peu com- mun, car il est à présumer qu'on ne les auroit pas toutes ad- mises dans l'édition de Dijon. L'édition est agréable, presque élégante, et Charles Le Yier y a fait usage de cinq vignettes fort jolies qu'il avoit fait graver pour en orner les livres qu'il pu- blioit, mais ils sont bien peu nombreux. Je ne crois avoir revu ces gracieux cartouches que dans les Poésies de la Grange- Ghancel.


POETES EPIQUES) RELIGIEUX, SERIEUX ET BADINS.

478. Chapelain. La Pucelle, ou la France délivrée, poëme héroïque. Suivant la copie imprimée à Parisj i656,pet. in-i2,fig.,mar. rouge, fil., R. A.

Quatre pouces dix lignes. Témoins.

Petite édition rare, attribuée aux Elzeviers, et qui ne mé- rite peut-être pas l'honneur qu'on lui fait. Mon exemplaire est le plus grand que j'aie vu, et il a quatre feuillets non séparés sur le devant. Heureusement, on peut se dispenser dé les ouvrir.

479. ScuDERY. Alaric ou Rome vaincue, poëme hé- roïque dédié à la sérénissime royne de Suède. Suivant la copie de Paris, La Haye y Jacob Van-Ellinckhuysen , i685, in-12, mar. rouge, {Koehler,)

Exemplaire non rogné.

480. Durant, chartreux. La Magdaliade ou esguillon spirituel pour exciter les âmes pécheresses à quit- ter leurs vanitez et faire pénitence, à l'exemple


490 BELLES-LETTRES.

de la très sainte pénitente Magdeleine. Loches ^ 1608, pet. in-8, mar. bistre, fil. (Koehler.)

Le plus ancien des trois poèmes composés par des moines sur ce sujet scabreux. C'est probablement aussi le plus rare, et on peut citer le lieu de son impression comme une particu- larité curieuse , car on connoit peu de livres imprimés k Loches ; mais celui du P. Remy de Beauvais, qui manque à ma petite collection , parce que je n'en ai jamais trouvé d'exemplaire satisfaisant, est, k très juste titre, le plus recher- ché des amateurs.

48 r . Sainct-Louys (Pierre de). La Magdeleine au désert de la sainte-Baume en Prouence, poëme spirituel et chrétien. Lyon, Jean Grégoire , 1668, in-i2, mar. bleu, fil. (Première reliure.)

Cette édition originale est fort rare, mais elle a été réim- primée plusieurs fois. Ce n'est ici, conune je viens de le dire, ni la plus rare des trois Magdeleines, qui est celle de Loches, ni la plus recherchée , qui est celle de Tournay, mais c'est bien incontestablement la plus curieuse. Jamais l'abus de la métaphore, de l'allégorie et du jeu de mots n'a été poussé plus loin ; et, sous le point de vue littéraire, ce singulier ouvrage mérite vraiment d'être conservé comme archétype de Fextm- vagance poétique. La palme du ridicule, si chaudement dis- putée en France , est , depuis près de deux cents ans , aux mains du Père de Sainct-Louys ; mais nous sommes, grâce au ciel, en train de le surpasser.

482. Joseph ou l'esclave fidèle, poëme (par D. Mo- rillon, bénédictin). Turin yFleury et Lebrun y 1679, in- 12, mar. rouge. (Duru.)

Edition originale et fort rare de ce poème qui fut supprimé


BELLES-LETTRES. 494

très sévèrement par les soins de l'ordre auquel appartenoit l'auteur, pour quelques détails d'un style peu conforme aux bienséances de sa profession. Ce n'est pas un ouvrage sans mérite.


483. Voltaire. La Pucelle d'Orléans, poëme divisé en XXII chants, nouvelle édition, augmentée de six chants nouveaux, des notes, et des variantes, coUationnée sur le manuscrit de l'auteur, enri- chie de figures. Paris^aux dépens de la compagnie y 1775, 2 vol. pet. in- 12, rel. en un, mar. rouge, fil. (Derome.)

Edition furtive, très incorrecte, et que je crois imprimée en Suisse, à Genève ou a Neufchâtel, mais certainement sahs au- cune participation de Voltaire qui n'y auroit pas laissé les fautes grossières dont elle fourmille. Les variantes, dont une grande partie au moins tmhissent la plume du poète, la ren- dent fort curieuse ; mais ce n'est pas à ce titre, ce n'est pas en considération des gravures dont elle est ornée ou salie, et qui sont fort dignes de l'ouvrage, que ce poème infâme et charmant, dont tout le monde sait quelques vers par cœur, et dont personne n'ose avouer la lecture, tient encore une place dans mes tablettes. Il est rare, fort rare dans cette édi- tion, et Derome l'a décoré d'une reliure parfaite. Voilk mon excuse.

484. Du Laurens. Le Balai, poëme héroï-comique en XVIII chants. A Constantinople y de V imprimerie

, du mouphtiy J761, in-12, fig., mar. vert, fil. (Derome,)

Avec dix-neuf gouaches originales, attribuées a Carême, qui fut,k sa honte, le plus habile des rivaux de Clinchtell. Char- mante reliure.


^92 BELLES-LETTRES.

485. Histoire des amours et des infortunes d'Abé — lard et d'Eloise, mise en vers satirî-comî-bur — lesques, par M. . . A Cologne^ chez Pierre Marteau

1724. — Aventure tragi-comique, en vers.

Vers burlesques, in-12, mar. bleu. (Koehler.)

Poème burlesque d'un goût fort cynique. Les deux pièca- ^ finales dont la première contient une satire personneUe de 1^^ plus outrageante grossièreté, ne se trouvent que dans un petL nombre d'exemplaires. M. Barbier attribue cet ouvrage à u^m

certain Âmpiand dont Texistence n'est pas bien prouvée ; mai

il a toujours passé pour être de Cordonnier de Themiseuil plus connu sous le nom de Saint-Hyacinthe, et auteur à^m Chef-cTonAvre d'un inconnu. C'étoit du moins ropinion d«— Voltaire qui en a conservé toute sa vie contre Saint-Hyacinthe une rancune sanglante, exhalée à sa manière en injures auss odieuses que celles qui Favoient provoquée. La satire, doi je parle plus haut, étoit en effet dirigée contre madame Du .-J noyer, mère de cette fameuse Pampine qui fut la premièr^^ maîtresse de Voltaire, et contre Pampine elle-même. Voltair^*^ étoit à la Haye, en ^ 7^ 5, quand le libelle dut paroître pour 1s- première fois, mais il n'avoit pas coutume de tirer vengeance - de ses ennemis avec une épée.

POÈTES DIDACTIQUES.

486. Bartas (Guillaume de Saluste, seigneur Du). La sepmaine ou création du monde, illustrée des commentaires de Pantaleon Thevenin Lor- rain. Parisj Hierosme de Mar nef et la veufue de Guillaume Cauellat^ i585, \n-[\^ mar. rouge, fil. (Koehler,)


BELLES-LETTRES. ^95

487 ^ Du Chesne (Joseph). Le grand miroir du monde, P^kr Joseph Du Chesne, D. médecin. Lyon, Bar- ^helemi Honorât , i587, ^^^"4? ^aar. bleu, fil. (^Sauzonnet.)

Magnifique exemplaire en grand papier

488. GuYDE (Philibert), ta Colombiere et Maison inistique de Philibert Guyde, dit Hegemon, de Chalon sur la Saône : contenant une Description des douze moys et quatre saisons de Tannée, auec enseignement de ce que le laboureur doit faire par chacun moys. Les Epithetes poétiques des arbres, plantes, herbes, animaux terrestres et aquatiques; des pierres précieuses et métaux, auec leurs propriétés. L'Ostracisme, ou exil ho- norable. L'Abeille françoise du mesme autheur. Les Fables morales et autres poésies. A Paris, chez lamet Mettayer, imprimeur du roy, près les Boucheries deS.Geneuiefuey sans date, in-S, mar. bleu, fil. (Roehler.)

Un des bons exemplaires de ce livre rare, imprimé en \ 385, mais dans lequel Fauteur fit introduire, au moyeu de la réim- pression du titre, les poésies nouvelles contenues du feuillet 77 au feuillet 408. Ce poète s'étoit nommé Hégémon (et non Hegemonty conmie on le lit au mot Guyde ^ par une faute d'impression de peu d'importance, dans la quatrième édi- tion du Manuel)^ d'un mot grec qui signifie la même chose que son nom françoîs.

489. Constant (Pierre), Lengrois. La République

i3


194 BELLES -LETTRES.

des abeilles. Paris ^ Gervais Mallot, 1682, iii-4 mar. rouge, janséniste. (Dura,)


On connoit depuis longtemps de ce poème une édition, 01^ plutôt un exemplaire in-8, a la date de ^600, qui se Irouyoi^ chez La Vallière, mais l'édition originale, qui doit être for—: rare, a échappé k nos bibliographes. Le volume renferme, sul 1 cette édition inconnue, une note assez curieuse de Mercier di» Saint-Léger.


490. Contant (Paul), apoticaire de Poictiers. L Jardin et cabinet poétique. A Poictiers^ par An — thoine Mesnier. Du don de Dieu y je suis contanf^

J609, pet. in-45 ^v^c ' ' fig* gï'^v., veau fauve ^ fil., tr. dor. (Thompson.)

J^ai vu cinq ou six exemplaires de ce livre qui n'est certai- nement pas des plus rares, mais celui-ci est à peu près le seu '^ que j'aye trouvé en bon état de conservation, et complet d^^ ses onze gravures, dont la première, qui est pliée, donne représentation assez fidèle de cinquante-huit plantes diffé— ' rentes. Goujet, qui ne connoissoit pas Pierre Constant, parla* de Paul Contant, et Mercier de Saint-Léger, dans la note don^ il est question k Farticle précédent, paroît craindre qu'on ne^ les confonde. Cela me paroît impossible, car Papothicaire poitevin s'appeloit Paul et non Pierre, Contant et non Constant, comme le poète Langrois. Son livre est fort curieux et mérite, selon moi, d'être plus recherché qu'il ne Ta été jusqu'ici; mais il faut bien avouer en passant que la valeur relative des livres est presque toujours déterminée par la condition des exemplaires. Remarquons encore, par anticipation sur VerreUa indispensable de l'excellent Manuel de M. Brunet, que Paul Contant écrivoit invariablement son nom par un t final et non par un s.


BELLES-LETTRES. ^95

49 1 . Nancel (Pierre de). De la souveraineté des roys, poème épique, diuisé en trois liures, à la reine, inere du roy, régente en France, 1610, în-8, mar. rouge. (Koehler.)

Exemplaire non rogné.

Poëme que je ne crois pas connu et qui doit être bien rare en exemplaires tels que celui-ci. Le théâtre de cet auteur est cité par les bibliographes, mais il doit être aussi fort difficile à trouver, car je ne Tai jamais vu en vente.


FABLES ET CONTES.


492. La Fontaine. Fables choisies, mises en vers, et par luy revues, corrigées et augmentées de nouveau. Suivant la copie de Paris, La Haye, Henry Van Bulderen, 1688, fig. dans le texte, 2 vol. in-ia, régi., mar. rouge, fil. (Deseuille ou Boyèr.)

Il parut en \ 694 une cinquième partie qu'un certaiii nom- bre d'amateurs firent ajouter k leurs exemplaires, mais que les exemplaires de première reliure contiennent rarement ; le mien n'a pas ce supplément, d'ailleurs fort mal fait, et qui contient beaucoup de pièces indignes de La Fontaine.

L'édition originale de Barbin seroit plus désirable dans ma petite collection, où j'ai eu fort k cœur de rassembler les pre- mières éditions de nos admirables classiques du dix-septième siècle ; mais, si elle se trouve assez facilement en exemplaires vulgaires, elle est d'une grande rareté en exemplaires de choix ; et je me suis résigné a mourir sans l'avoir rencontrée.


496 BELLES-LETTRES.

493. — Le même. Fables choisies, etc. Amsterdam 1780, in-i2, mar. rouge, réglé. (Duru.)

Charmant exemplaire d'une des plus jolies et des meilleure éditions. Il a appartenu au savant Grôsley qui Ta illustré del copie de six vers tirés de l'édition originale, et non conserva dans les éditions postérieures; et après Grosley, au savao Adry qui l'a enrichi d'une note manuscrite. J'y ai joint un jol dessin d'Alaux le Romain, qui représente la maison de La Fou taine, a Château-Thierry, exactement figurée sur les lieux.

494- — L^ même. Fables choisies, avec de petites notes pour en faciliter l'intelligence. Hambourg Vandenhoeck^ '7^1) ^ vol. pet. in-ia, rel en un, mar. chamois, fil. (MuUer,)

Très Jolie édition.

495. — Le même. Fables choisies, mises en vers avec un nouveau commentaire par M. Coste Paris ^ 1743, 2 vol. pet. 12, mar. rouge, fil (Padeloup. )

Charmant exemplaire d'une édition recherchée.

496. Motte (Ant. Houdart de La). Fables nouvelles avec un discours sur la fable. Pam, 1719, în-4 fig. de Gillot, veau fauve, dent., tr. dor. (Bazé- rian.)

-1 pouces 5 lignes de hauteur.

Bel exemplaire d'artiste en grand papier, avec tous les de$ sins originaux de Gillot pour l'édition in-'l2 de Hollande, le contre-épreuves, les eaux-fortes, et les doubles façons ^ qu


BELLES-LETTRES. 497

sont restées inédites. Volume unique, et, a ce titre, assez pré* deux.

497. La Fontaine. Contes et Nouvelles en vers. Paris y Claude Barbiriy 1667. — Deuxième partie des Contes et Nouvelles en vers. Paris , Claude Barbiriy 1667, a tom. en un vol. in-12, mar. rouge, fil. (Dura.)

Charmant exemplaire. Seconde édition de la première par- tie, et première édition de la seconde, le tout avec privilège. Il paroît que le retrait de ces privilèges fut accompagné de la suppression des exemplaires demeurés en magasin, car ils sont devenus fort rares.

498. — Le même. Contes et Nouvelles en vers. Paris y Louys B illaine , 1669, P^^- ii^*!^) mar. rouge, fil. (Bauzonnet.)

Très joli exemplaire de la réimpression des deux premières parties, avec trois contes de plus ; elle est munie d'un privi- lège conmie les éditions antérieures, et aussi rare que les au- tres. Je ne m'y arrête que pour faire remarquer aux amateurs qui la possèdent comme moi, une particularité fort singulière à la page -1 -1 9 où finit la Servante justifiée. Ce conte y est ter- miné par deux lignes fort mal rimées, qui ne sont pas de La Fontaine, qui ne peuvent pas en être, qu'on a cru en consé- quence devoir distinguer par le caractère italique, et dont je ne donnerai point la copie, par la simple raison qu'on ne peut pas les copier. Je ne les ai retrouvées dans aucune autre édi- tion, et je suis assez porté a croire qu'on ne les trouveroit pas dans tous les exemplaires de celle-ci. Ces prétendus vers qui expriment fort sottement la moralité grossière du conte, ne seroient-iis pas dus au caprice d'un compositeur qui aura ou- blié de les retirer de la planche avant le commencement du


\


^98 BELLES-LETTRES.

tirage ? C'est une question de bien peu d'importance, mai^ : qu'il me seroit fort agréable d'éelaircir.

499. — Le même. Recueil des contes du sieur dt^ La Fontaine. Les Satyres de Boileau et autres^ pièces curieuses (à la Sphère). Amsterdam y Jea Ferhoeveriy 1669, pet. in-ia, mar. rouge, fil (Derome.)

Très joli exemplaire d'une édition elzévirienne ou qui pass pour telle.

500. — Le même. Contes et Nouvelles en vers, nou — velle édition enrichie de tailles-douces par Ro- main de Hooge. Amsterdam, Henry Desbordes _^ i685, in-8, mar. rouge, dentelles, aux arme:^^ royales. (Reliure ancienne.)

Bel exemplaire dont les épreuves sont superbes.

Je connois peu de particularités qui caractérisent mieux 1^ règne de Louis XV, qu'un exemplaire des Contes de La Fon- taine^ décoré des armoiries de France. Quand j'achetai celui-ci - à un prix qui excédoit de beaucoup sa valeur, il étoit annonce comme provenant de la bibliothèque de madame Du Barry, c^ qui seroit d'ailleurs fort difficile à vérifier, mais ce qui expli — queroit jusqu'à un certain point l'inconvenance de la reliurel^

5oi. — Le même. Contes et Nouvelles en vers,^ nouvelle édition corrigée et enrichie de Téloge de l'auteur, et d'un dictionnaire des mots vieux ou peu usités. Hambourg^ Vandenhoeck , î73i, 2 vol. pet. in- 12, rel. en un, mar. vert, doublé de tabis, dentelles. (Derome.)

Jolie édition qui se réunit à celle des Fables^ donnée en la


BELLES-LETTRES. 499

même année par le même imprimeur, et que j'ai indiquiée plus haut. Charmant exemplaire de Thierry.

5oQ. — Le même. Contes et Nouvelles en vers. Amsterdam^ 1762, 2 vol. în-8, réglé, portrait et fig., avant la lettre, mar. rouge, doublé de tabis, dent., aux armes.

Edition dite de$ fermiers-généraux. On vient de voir l'exemplaire des Contes de La Fontaine qui doit avoir appartenu k madame Du Barry. Voici celui de madame de Pompadour, comme le prouvent les trois tours de ses armoiries. Je n'ai pas besoin de dire qu'un exemplaire ~ offert k la favorite par les fermiers-généraux, est nécessaire- ment enrichi de leurs plus belles épreuves, et revêtu de leur plus riche reliure. Les soins donnés a ce présent se manifes- tent surtout dans la règlure bicolore des encadrements, orne- ment d'un goût détestable, mais qui se rapporte à merveille à sa destination et a son époque. C'est ici un livre essentiellement Pompadour f conmie on dit aujourd'hui, et qui exhale encore quelque léger parfum d'ambre. Il est parfaitement conservé, mais on voit facilement qu'il a été souvent feuilleté et beau-^ coup lu.

503. Contes mis en vers, par M. D , et poésies

diverses. Cologne^ Pierre Marteau ^ 1688, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Exemplaire non rogné.

Volume rare qui a échappé à M. Barbier, et auquel sa con- dition extraordinaire donne une certaine valeur. Il n'en a guère d'autre.

504. Du BuscA. Contes théologiques, suivis des lita- nies des catholiques du dix-huitième siècle et de


200 BELLES-LETTRES.

poésies erotico-philosophiques, ou Recneil près- ^ que édifiant. A Paris y de F imprimerie de la Sor — • bonne, 1783, in-8, veau fauve, fil., tr. marbr — (Thouvenin.)

Exemplaire en papier de Hollande. Volume généralement peu commun, dont je n'ai jamais y~^ d'autre exemplaire sur ce papier.

EPITRES, SATIRES, EPIGRAMMES, MADRIGAUIC:

505. Une epistre satiricque enuoyée de par çog^ — noissance au roy de France, item une aultre (L ^ lacteur au duc de Bourbon. Imprimé en la vil DanuerSy par moy Jehan Grapheus, m.d.xXVI pet. in-8, mar. rouge, fil. (Thompson.)

Petit volume fort rare.

506. Satyres chrestiennes de la cuisine papale. primé par Conrad Badius, i56o, in-8, mar*^ rouge, fil. (Derome.J

Bel exemplaire d'un livre fort rare, qu'on attribue commue nément a Viret, mais qui pourroit bien être de Conrad Badi^^ lui-même.

607. La Polymachie des marmitons, ou la Gendar- merie du pape en laquelle est amplement des- crite l'ordre que le pape veut tenir en l'armée qu'il veut mettre sus pour l'esleuement de sa marmite, auec le nombre des capitaines et sol- dats qu'il veut armer pour mettre en campagne.


BELLES-LETTRES. 204

Lyotiy lean Saugrain^ i563. — Conclusion de la messe ite, missa est y i563, mar. rouge, fil. {Re- liure ancienne.)

Pièce très rare à laquelle on a réuni une pièce qui ne doit pas être commune.

5o8. — Le même ouvrage, même lieu et date (mais Besançon^ 1806), in-8, mar. rouge. (Ginain.)

Exemplaire en très grand papier vélin non rogné.

Réimpression a très petit nombre, exécutée dans une im- primerie particulière par les soins de M. Thomassin, ancien et sayant médecin, dont la bibliomanie amusoit les yieux jours. Je crois me rappeler que mon exemplaire étoit un des DEUX de ce format extraordinaire.

^ 09. Les Regretz du cardinal de Lorraine, auec la responce. Sans date, pet. in-8 de 4 feuiH^ts^ mar. bistre, fil. (Koehler.)

Pièce très rare.

^10. Les Regretz, Complaintes et Confusion de leanValletteditdeNogaret, parla grâce d'Henry de Valois, duc d'Espernon, grand amiral de France, et bourgeois d'Angolesme. Son départe- ment de la court. De nouueau mis en lumiece par un des valets du premier tournebroche delà cuysine du commun duditËspernon. jéngolesme^ par Laucteur^ '^79, in-8, mar. rouge, fil., aux écussons (Koehler,)

Fort rare.


202 BELLES-LETTRES.

5 1 1 . Tableau de la vie et du gouuernement d MM. les cardinaux Richelieu et Mazarin et d M. Colbert, représenté en diverses satyres e poésies ingénieuses^ etc. Cologne y Pierre Ma teauy 1693, in-8, veau fauve. (Padeloup.)


Recueil curieux auquel se trouvent réunis le conforme à l'original, et un joli Virelay ou Redondille ^Claude Petit.

Une de ces modestes et belles reliures en veau fauve faisoient l'ornement de la bibliothèque de Du Fay.

5 1 2. Trois Hymnes aux saincts anges Michel, G: briel et Raphaël pour les victoires du roy, pow- jt l'accomplissement du royaume ires-chrestiea» , et pour la guarison de monseigneur le cardinal duc de Richelieu. J Paris ^ 1642. — Sur l'enlè- vement des reliques de saint Fiacre, apportées de la ville de Meaux, pour la guerison du cul de monseigneur lecardinal deRichelieu. EnAns^errSj 1643. — L'Illustre barbe D. C. en vers burles- que. Sans lieu ni date, in-4, mar. rouge, dentel- les, fil. (Reliure ancienne.)

L'antidote est avant le poison. C'est la poésie officielle /a plus obséquieuse opposée à la satire la plus effrontée. Ces deux derniers libelles sont très rares en édition originale.

5i3. La vie de madame de Brancas, et autres pièces galantes de la cour. A Fribourg, i668, pet. in-12, mar. vert, fil à froid. (Thompson.)

Satire personnelle des plus obscènes et des plus odieuses, dont les exemplaires sont fort difficiles à trouver; mais il


BELLES-LETTRES. 205

faut remarquer qu'ils ne se ressemblent pas tous en ire eux. Celui de M. de Pixérécourt (yendu près de 28 fr.), finissoit a la page 56, où est écrit le mot fin ; et il en est ainsi de tous ceux qui ont passé entre mes mains. Le mien est continué josqu'à la page 49 inclusivement, et les pièces dont ce supplé- ment se compose sont encore pires que le livre. Il seroit même possible que l'éditeur en eût fait le sacriGce k la pu- deur dans la plupart des exemplaires , c'est-a-dire dans ceux qui sont semblables à celui de M. de Pixérécourt.

5i4. Le Petit (Claude). La Chronique scandaleuse, ou Paris ridicule. Cologne^ Pierre de ha Place CElzevier)^ i668, pet. in-i2, mar. vert, fil. CKoehler.)

Édition recherchée et qui se vend quelquefois fort cher, parce que l'ouvrage n'y est pas adouci et tronqué comme dans la réimpression qui en a été faite en \1\ 5, avec la Rome ridicule de Saint-Amant. Ce Claude Petit fut brûlé en place de Grève pour un autre livre qui n'existe plus, car il n'est pas vrai, conune on l'a dit, qu'il ait été réimprimé dans le Recueil du Cosmopolite.

' 1 5. Talbert (l'abbé). Langrognet aux enfers, //w- primé à A ntiboine^ de V imprimerie de Pincefil- leuXyà la Plume de fer, 1760, pet. in-12, fig., mar. rouge, fil. (Thouvenin,)

Livre brûlé par arrêt du parlement de Besançon, et dont les exemplaires sont par conséquent d'une grande rareté. Celui qui fut payé 70 francs en \ 850, à la vente de mes livres, passa dans la bibliothèque de M. de Pixérécourt d'où je l'ai retiré ; et bien qu'on lise aujourd'hui son titre pour la troisième fois dans un catalogue, il ne faudroit peut-être pas en cher- cher un second exemplaire k Paris. Cette virulente satire a été


204 BELLES-LETTRES.

réimprimée une seule fois, comme nous le yerrons plus iamr^df dans un livre plus rare encore.

M. Peignot y a compté quatre gravures au lieu de »x, efc il les annonce en bois, quoiqu'elles soient en cuivre. Ce sont d'assez méchants griffonnis d'un goût fort libre et fort sin- gulier.

5 1 6. Régnier. Les Satyres et autres œuures aug- mentées de diuerses pièces cy-deuant imprimées. LeideriyJean et Daniel Elsevier y 1662, pet. in-i ^a, mar, rouge, fil. (Bauzonnet.)

Quatre pouces 8 lignes et demie de hauteur. Magnifique exemplaire égal en grandeur k ceux de d^OvJtr' ches et de Didot.


517. CouRVAL Sonnet (Thomas), gentilhomme rois, docteur en médecine. Satyre Menîpp^^ contre les femmes sur les poignantes trauerses et incommoditez du mariage. Lyon^ Fincent de Cœursilhfy 1623. — Thimelhelie, ou Censure d^s femmes, satyre seconde en laquelle sont ain* plement descrites les maladies qui arriuent ordinairement à ceux qui vont trop souuent a l'escarmouche soubs la cornette de Vénus. Lyon y Vincent de Cœursilfyy 1628. — Deffense apologétique du sieur de Courval , docteur en médecine, gentilhomme virois, contre les cen- seurs de sa satyre du mariage. Lyon y Vin- cent Cœursilly, 1623. — Responce à la contre- satyre par l'autheur des Satyres du mariage et Thimethelie. Lyon^ Vincent de Cceursilly y f623.


BELLES-LETTRES. 205

rCes quatre pièces n'ont qu'une seule pagination. ) in-8, mar. vert, fil. (Thouvenin.)

Exemplaire remarquable par deux particularités que je n'ai rencontrées dans aucun autre :

^ ** Le titre général est double, Tauteur l'ayant fait renou- veler pour y annoncer la ThiméUlie qui est sa seconde satire ; cette augmentation de matière exigea la suppression du por- trait de Gourval-Sonnet gravé au premier frontispice, et qui ne l>ouYoit plus être contenu sur le second. Ils se trouvent tous les deux ici.

2o Le poète, habitant fort loin de Lyon, dut avoir beaucoup il souffrir des bévues de son imprimeur, et on voit dans mon exemplaire qu'il fut obligé de faire faire un carton pour remé- dier aux fautes énormes qu'on avoit commises dans la Satire du Temps, Je possède les deux leçons.

Courval- Sonnet, homme d'esprit et savant, ne pouvoit ap- prouver la mauvaise prononciation italienne qui commençoit k s'accréditer de son temps, et que l'usage a depuis consa- -erée. H s'en plaint avec amertume :

Rref, que diray-je plus? il faut dire il allèt. Je crè, Francès, Angles^ il disét, il parlèt.

Ce qui est bien digne d'attention dans ces vers, c'est que l'au-

  • teiir, obligé de constater aux yeux une innovation de la lan-

gue parlée, qui toutefois ne menaçoit pas encore l'orthographe, se sert pour l'exprimer du signe le plus rationnel que lui offre notre alphabet, et se rencontre ainsi avec Dumarsais plus de cent ans a l'avance. C'est ainsi que les gens instruits procèdent aux réformes, quands ils n'ont pas assez de raison pour s'en défendre. Ils gâtent ce qu'ils touchent comme les autres, mais ils le gâtent dans les règles, et en connoissance de cause.

5i8. Angot (sieur de l'Eperonière). Les nouueaux Satires et Excersices gaillards de ce temps, di- uisé en neuf satires auquels on a adjousté l'Ura-


206 BELLES-LETTRES.

nie ou Muse céleste. Rouen y Michel VAHemarM-i, 1637, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Reliure d^^^ cienne,)

Ouvrage rare d'un poète qui n'est pas k dédaigner.

619. Du LoRENS. Les Satyres de M. Du Lorens, pr-*- sident de Chasteau-Neuf. Paris , Antoine deSov^^- manille, 1646, in-4, mar. rouge, fil. (Koehler, )

Édition complète et peu commune.


520. BoiLEAU Despréaux. Satires du sieur D* Paris y Frédéric Léonard y 1666, pet. in- 12 , m»- t- rouge, fil. (Thouvenin.)

Édition originale fort rare.

5a I. — Le même ouvrage. Paris y Louis Billairm^^ Denys Thierry ^ Frédéric Léonard et Claude Bcc-^' hiny 1669, pet. in- 12, fig., mar. rouge, £5-1- {Koehler,)

Édition qui contient deux satires de plus que la précédea ^' Elle n'est pas commune.

522. Sénecé. Satyres nouvelles. Paris, 1695, in-i ^; mar. rouge. (Koehler,)

Un des volumes rares de la collection des PeiiU CU^si^pnes, en éditions originales. Il l'est cependant beaucoup moins que les Nouvelles en vers {Filer le parfait amour et le Kaïmack), imprimées, dit-on, dans la même année, que j'ai cher- chées toute ma vie, et que je n'ai jamais eu l'occasion de voir.

523. Nouveau Recueil des epigrammatistes fran-


BELLES-LETTRES. 207

çois, anciens et modernes, contenant ce qui s'est fait de plus excellent dans le genre de Tépi- gramme, du madrigal, du sonnet, du rondeau, et des petits contes en vers depuis Marot jusqu'à présent, par M. B. L. M. (Bruzen de La Marti- nière). Amsterdam y fFetstein y 1720, 2 vol. in-12, mar. rouge, fiL (Derome.)

Très joli exemplaire.

54. GoMBAULD. Les Épigrammes divisées en trois livres. Paris., Augustin Courbé^ 1667, pet. in-12, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Recueil estimé dont les exemplaires sont peu communs, surtout dans un bon état de conseryation.

t5. D'AcEiLLY (le chevalier de Cailly). Diverses petites poésies. Premier volume. Paris, André Cramoisy y et se donnent au Palais, in-12, mar. rouge, fil. {Koehler,)

J'ai souyent cité ce liyre conune un des plus rares Aei^fetiU i^lassiqiÂes en vers. 11 s'en est présenté deux ou trois exem- plaires depuis.

Le cheyalier de Cailly, notre Martial, faisoit beaucoup de vers, quoiqu'il se fût imposé des difCcullés de facture fort embarrassantes. C'est pour cela qu'il publia ses jolies épigram- mes sous le titre de Premier volume, qui n'étoit pas propre a en accélérer le débit. Le même frontispice annonce que le livre se donne au Palais, soit qu'un scrupule aristocratique fit répugner de Cailly k être vendu, soit qu'il eût adopté à plaisir cette manière de parler, parce qu'elle lui fournissoit une ou deux épigranunes de plus; mais il paroît que les cha- lands de Cramoisy eurent la malice de la prendre au pied de


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la lettre. Il est a présumer que le libraire, dans son juste d pit, retrancha des exemplaires qui lui restoient le frontispi


malencontreux. C'est du moins dans cet état de mutilatii^i qu'ils se présentent ordinairement dans les ventes. Ces deiKJ circonstances peuvent servir k expliquer la rareté des exens.- plaires complets.

5a6. Sénécé. Épigrammes et autres pièces de M. de Sénécé, premier valet de chambre de la feuerein^ avec un traité sur la composition de l'épigramm^ Paris y Pierre-François Giffart y 17 17, in- la, maiK* rouge, fil., aux armes.

Ce volume, dont l'éditeur n'auroit pas dû oublier les joli «  satires et les délicieuses nouvelles de Sénécé, se trouve bea^mx coup plus communément qu'aucun autre de ses ouvrages. 1 est ici seulement comme partie nécessaire, quoique infiiiB.^ de la collection des éditions originales de cet aimable éoB~i vain, et il n'y seroit peut-être point s'il ne s'étoit recommam^* par quelque distinction particulière. C'est l'exemplaire de c3^ dicace adressé au duc de Noailles et décoré de ses armes.

5^7. LaSablière. Madrigaux. Paris, Claude Barbf^^ 1680, pet. in-i2, mar. rouge, G{.(Koehler.)

édition originale peu commune, et dont le curieux priv^î' lége répond suffisamment à l'opinion erronée qui attribua ces vers à une dame. Je ne rappellerois pas cette supposition tout-à-fait dénuée d'autorité, si elle n'avoit pas eu le crédit de se glisser dans le titre d'une édition hollandoîse des Madri- gaux ridiculement publiée sous le nom de madame de La Sa- blière.


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CANTIQUES, NOELS ET CHANSONS.

a8. Fragbients de l'explication allégorique du Cantique des cantiques, par un poète du xiii«  siècle (publiés par M. Richelet). Paris ^ i8a6, gr. în-8, mar. rouge, non rogné. (Thouyenin.)

Exemplaire sur papier rose d'une édition tirée en tout à QUINZE exemplaires numérotés. Celui-ci porte le n® 4 2.

iag. NoELs NOUUEAULX, SUT le chant de plusieurs telles chansons nouuelles de cette présente an- née mil cinq cens L. IIII. Imprimé au Mans par Denys Gaignoty imprimeur et libraire demourant en la grand rue y près Saint-Julien , pour Van M. D. L. IIII y petit in-8, pap. de Holl., mar. violet. (Thompson.)

Réimpression faite à vingt-neuf exemplaires, par les soins de M. Richelet. Celui-ci porte le r\^ 26.

^ 3o. D'ÂLsiNOis (le Conte) (Nicolas Denisot) . Can- tiques du premier aduenement de lesu-Christ. A Paris y chez la veufue Maurice De La Porte^ 1 553, in-8 ( avec la musique des airs imprimée dans le texte), mar. rouge, riche dentelle, fil.

On sait que le Conte d'Alsinoxs est Nicolas Denisot qui a déguisé son nom sous cet anagramme. Ce volume est rare.

53i.Ktriolés ou cantiques qui sont chantez à Féglise de mesdames de Remiremont , par des jeunes filles de difl'erentes parroisses des villages

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2^0 BELLES-LETTRES.

voisins de cette ville, qui sont obligez d'y vei — ^ir en procession le lendemain de la Pentecôte. A Remiremont , chez CL Nie. Emm. Laurent y ir^^- primeur libraire y 1773, in-8, fig. en bois, m^^r. rouge, fil.

Pieuses chansons très curieuses par leur naïveté.

532. Chanson nouvelle, contenant la forme et ni^a- niere de dire la messe, sur le chant de Ha_ ^i^ Hari l'Asne, Hari Bouriquet, i562, petit in-^ci2, mar. rouge, doublé de tabis, dent. {Reliure c^:^ n- cienne.)

Manuscrit de Fyot, exécuté sur vélin.

533. Singulier antidot contre la poison des cha_ gi- sons d'Artus Désire , ausquelles il a damnabL ^^ ment et execrablement abusé d'aucuns psaln».^^ du prophète royal David, fait par J. D. D. C^-^ i56i , in-8, veau fauve, fil., tr. dor.

534. MoNCRiF. Choix de chansons, à commencer d^ celles du comte de Champagne, roi de Navarre, jusques et compris celles de quelques poètes vivants. Dédié à mad. L. P. D. (avec la musique imprimée dans le texte), 1 759, in- 1 2, mar. rouge, doublé de tabis, fil. (Reliure du temps,)

Cette édition a cela de curieux que tous les exemplaires dis- tribués par l'auteur portent un titre particulier au nom ou aux initiales de la personne a laquelle ils sont dédiés, avec un en- voi spécial au verso. C'est pour cela que leur frontispice est toujours remonté. On comprend que les exemplaires de cette


BELLES-LETTRES. 2\i

nature sont nécessairement rares , puisque chacun d'eux est unique en son espèce.

Ce n'est pas là le seul mérite de ce joli volume qui se distin- gue par un choix très bien fait, et se termine par de charman- tes pièces du comte de Plélo, que Ton ne trouveroit pas ail- leurs.

Moncrif est le premier des écrivains du dix-huitième siècle qui ait daigné reconnoître le mérite de nos vieux poètes. Grâ- ces lui en soient rendbes !

Î5. Basselin (Olivier). Les Vaudevires, poésies du XV® siècle , avec un discours sur sa vie et des notes pour l'explication de quelques anciens mots. P^ire, i8i i, in-8, mar. rouge, fil. à froid.

Exemplaire en GRAiND papier vélin, choisi par les éditeurs pour être offert en hommage k M. le sénateur comte de Pon- técoulant, ce qui est constaté par une délibération transcrite et signée au verso des faux titres.

Cette édition trèssoignée, et trop soignée peut-être, puisqu'on a pris la peine d'y rétablir conjecturalement l'orthographe fort incertaine d'Olivier Basselin, a été imprimée à Avranches par M. Lecourt, très habile typographe, qui lui a donné les soins les plus assidus et les plus éclairés.

Comme elle est déjà devenue rare depuis longtemps, sur- tout en bons exemplaires, j'ai pris plaisir à l'orner de deux jolis dessins exécutés pour moi par deux de mes amis, l'un de Gué, qui représente le château de Vire, l'autre de Régnier, qui représente la maison autrefois habitée par Bas- selin, selon une tradition que je nevoudrois pas garantir; et j'ai syouté au volume quelques lettres originales de l'imprimeur et des éditeurs, qui contiennent des détails fort piquants sur leur travail.

Î6. Drouln (Daniel), Lodunoys. Le recueil de


242 BELLES-LETTRES.

chansons d'amours, joinct a icelles plusieurs très chansons de dîners poètes françois. Pan Nicolas BonfonSy 1576, pet, in- 12, fig. en boi mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Volume fort rare.


537. Recueil des plus belles chansons des comé- diens françois, en ce comprins les airs de plu- sieurs ballets qui ont esté faits de nouueau à la cour. A Caetiy chez Jaques Mangeant, 1626, petit in-8, mar. rouge, fil. à froid.

Volume d^une grande rareté.

538. Recueil des plus belles chansons des comé- diens françois, en ce comprins les airs de plu- sieurs ballets qui ont esté faits de nouueau à la cour, reueue et augmenté de plusieurs chansons non encor \euës. A Caen., chez Jacques Mangeant (sans date), petit in-12, mar. vert, fil. à froid. (Bauzonnet.)

Réimpression presque immédiate du volume précédent, augmentée d*une partie toute nouvelle. Cette édition précieuse n'est pas moins rare que la première, et, plus complète, elle doit avoir plus de valeur. Ces exemplaires sont fort jolis.

539. Gaultier-Garguille. Les chansons, troisiesme édition. Paris, François Targa, i636,petîtin-ia, mar. vert, fil. (Thompson.)

Très rare.


BELLES-LETTRES. 215

4o. — Le même ouvrage, nouvelle édition , sui- vant la copie imprimée à Paris en i63i. Lon- dres, i658, petit in-ra, fig., mar. vert, fil. (De-- rome.)

Réimpression peu commune, faite sur la première édition, et qui estencore recherchée. Il est probable qu'il faut lire 4 758, pour 4658.

4i* Recueil des plus belles chansons de ce temps, tant musicales que rurales, anciennes et moder- nes. A Orléans y par Eloy Gibier , iSy. . . , petit in-iîi, mar. bleu, fil., ornem. (Bauzonnet.)

Charmant exemplaire d*un petit livre fort rare que j'ai payé près de 80 fr., Âudenet.

Il est probable que le dernier chiffre du millésime ayoit été laissé en blanc, pour pouvoir être renouvelé d'année en année, ce genre de livres se tirant à beaucoup d'exemplaires, ce qui, au bout de deux ou trois cents ans, ne les rend pas plus communs.

)4a. NouuEAU RECUEIL de plusieurs chansons hon- nestes et recreatiues, tirées pour la pluspart nouuellement de diuers poètes françois et autres depuy gueres imprimées. Paris , Nicolas Bonfons, i597, P^tit in- 12, mar. vert, fil. (Koehler.)

Ni plus ni moins rare que le précédent.

i43. Le cabinet ou trezor des nouuelles chansons, recueillis des plus rares et excellents esprits modernes. Paris ^ Gode/roy de Billy, 1602, petit


244 BELLES-LETTRES.

in-i 2, mar. rouge, fil., aux écussons.(Thou^enin.) Très joli volume qui me paroît inconnu à M. Brunet.

544. Le TRESOR ET CABINET des plus belles et ré- créatives chansons de nostre temps, avec plu- sieurs beaux airs de cour nouuellement inuentez par les plus excellents musiciens, et une table pour enseigner les chansons que l'on désirera chanter. A Paris, par Fleury Bourriquanty au mont Saint-Hilaire (sans date), petit in-ia, fig. en bois. — L'Eslite des chansons plus belles et amoureuses de nostre temps, recueillies de plu- sieurs aulheurs, tant de Paris, Rouen, que de Lyon et autres lieux circonuoisins , auec une table à la fin pour facilement trouuer les chan- sons que l'on désirera chanter. A Paris , par Fleury Bourriquanty au mont Saint-HilairCy près le puits Certain^ aux Fleurs royales (sans date), petit in-ia, veau orange, fil., tr. dor.

On ne peut parler des petits livres de cette espèce sans tomber dans des redites fort ennuyeuses. Celui ci n'est pas gplus commun que les autres.

545. Le PARNASSE DES MusES, OU recucil des plus belles chansons à danser, auquel est adiousté Le concert des enfans de Bacchus , dédié à leurs rouges trongnes. Paris ^ Charles HulpeaUy 1628. — Le second volume du Parnasse des Muses, ou recueil des plus belles chansons à danser, auquel est adiousté le second volume du Concert


BKLLES-LETTRES. 215

des enfaos de Bacchus, nouuellement mis en lumière. Paris, Charles HulpeaUy 1628, petit in- 12, mar. bleu, fers à froid, fil. {Thompson.)

Volume recherché dont on trouve difficilement des exem- plaires complets.

546. Kecueil des plus belles chansons et airs de cour, nouuellement imprimez. A Troyesy chez Pierre Garnier (sans date), in-12^ mar. bleu, fil.

(Dura.)

Ce volume n*est pas, comme ceux qui précèdent, une col- lection choisie et continue de chansons populaires. C'est un recueil composé fort arbitrairement, par un amateur contem- porain, de ces livrets que les chanteurs publics vendent dans les rues, et dont il seroit impossible de rassembler la suite. Ceux-ci embrassent toute l'époque de la régence, mais il faut plutôt y chercher l'expression de l'esprit et des mœurs que celle de l'histoire.

547. Chansons qui n'ont pu être imprimées et que mon censeur n a point dû me passer (par Collé), 1784, in-i2, pap. de Hollande, mar. rouge. (Thouvenin.)

Exemplaire non rogné.

Très joli volume qui est devenu rare, et qu'on trouveroit difficilement en cette condition. Âuger en a donné une réim- pression qui n'est plus commune elle-même, et qu'on recher- che encore, quoiqu'elle soit imprimée sur fort mauvais papier, etd'unaspectfortdisgracieux. Il acru devoiren retrancher d'ail- leurs toutes les pièces faussement attribuées k Collé, et s'il la rendue plus exacte, il l'a rendue moins complète. La pre-


216 BELLES-LETTRES.

mière édition est la seule qui puisse prendre place dans la bibliothèque d'un amateur.

548. Sedaine. La tentation de saint Antoine et le pot pourry de Loth, in-8, réglé, fig., mar. rouge, doublé de tabis, dent. (Bozérian.)

Très joli manuscrit que je crois de Fyot Taîné. Il est orné d'un beau portrait de Sedaine, d'un frontispice gravé, et de dix-sept planches en taille-douce d'un excellent burin, toutes avant- lettres, et qui ont certainement été employées à quelque édition inconnue de ces licencieux cantiques. Leur format est trop ample pour qu'elles aient pu entrer dans l'édition in-18 qu'annonce M. Barbier. Celle dont je suppose ici l'existence est certainement fort rare, et le manuscrit unique qui donne occasion à cette note a sur elle un avantage que je n'ai pas besoin de faire valoir.


POESIES GAILLARDES ET BURLESQUES.

549. Les muses gaillardes, recueillies des plus beaux esprits de ce temps, par A. D. B. Parisien. Paris y Anthoine du Brueil^ sans date (mars 1609), in-iîi, mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

Recueil très rare, connu sous le nom de du Breuil, et plus recherché qu'aucun autre du même genre, parce qu'il n'a pas été réimprimé, du moins sous le même titre. C'est en quelque sorte le Ballon d'Essai du Pamusse et du Cabinet êatirique qui parurent peu d'années après.

L'amateur auquel cet exemplaire appartenoit vers la Un du dix-huitième siècle, a eu la singulière fantaisie de le faire inti- tuler par son relieur, Caniiqttes de madame Gourdan, du nom d'une vieille courtisane de celle époque.


BELLES-LETTRES. 2IT

550. Muse folastre (les 3 livres de la), recherchée des plus beaux esprits de ce temps. Rouen, i6i5, 3 parties in-3îi en un vol., mar. rouge. (Reliure ancienne.)

Les petits livres du genre de celui-ci ne se trouvent jamais bien conservés, et mon exemplaire, qui provient de Méon, est extrêmement médiocre.

55 1 . Laryrinthe d'amour (les 3 livres du), ou suite des Muses folastres, par H. F. S. D. C. Rouen ^ 1 6 1 5, 3 parties in-32 en un vol., mar. bleu, doublé de tabis. (Reliure ancienne.)

m

Exemplaire bien préférable au précédent, et le meilleur que je connoisse, d'une suite de la Muse folâtre, plus rare et plus recherchée que le livre même, parce qu'elle n'a pas été réim- primée.

552. Angoulevent (le Cadet). Les satyres bastardes et autres œuures follastres. Paris, jénthoine Esiocy i6i5, petit in- 12, mar. brun, fil. (Bau- zonnet.)

Exemplaire très grand de marges et parfaitement conservé d'un livre dont la rareté est conmie.

M. Brunet paroi t disposé a croire que les Satyres Bastardes sont l'ouvrage de Nicolas Joubert , plus connu sous le nom. à^Angimlevent, qui eut, en -1608, un procès à soutenir au Paiement de Paris, en sa qualité de Prince des Sots. 11 est évident que l'éditeur a voulu faire allusion au nom du bâte- leur a la mode, mais il n'a pas même osé le prendre, et ce o^- éei Angoulevent n'exista jamais. C'est un simple être de rai- son sur lequel Estoc se débarrasse de la responsabilité d'un mauvais livre. Celui-ci n'a d'ailleurs point d'auteurs prapre-


2^8 BELLES-LETTRES.

ment dits. C'est, comme les Muses gaillardes et la Muse lâtre, un recueil de pièces effrontément licencieuses, empru ma- tées a une pléiade d'écrivains fort spirituels, mais fort obsoè- nes, qui florissoient alors, tels que Régnier, Motin, Sigogne, '■ Berthelot, d'Esternod, etc. Anthoine Estoc ou Lestoc ne réim- prima point les Satyres Bastardes { et c'est ce qui fait leur ra- reté), parce que dès lors, encouragé par l'extrême liberté de la presse sotadique, il étendit son livre sous un titre plus ample dans un recueil de l'an ^6n, qui est devenu le Cabinet sa- lyrique. Ce qu'il y a de remarquable dans tout cela, c'est que ces licences poétiques datent de la régence d'une Reine et du règne d'un Roi enfant.

553. Le cabinet satyrique, ou recueil parfaict des vers piquans et gaillards de ce temps , tiré des secrets cabinets des sieurs Sigognes, RegnieT, Motin, Berthelot, Maynard et autres des plus si- gnalez poètes de ce siècle, seconde édition. Par^^) Pierre B illaine y 1619. — Régnier. Satyres i^^" ris, Pierre B illaine j 1619, in- 12, inar. vè:^c*t. (Thoui^enin.)

Les bibliographes ne parlent pas de cette édition de 46^ ^' qui pourroit bien être la môme que celle de ^6^8, sous *ï" nouveau titre, et qui, dans tous les cas, n'est certainement g^^ moins rare, surtout en exemplaires bien conservés.

554. — Le même (à la sphère), 1666, 1 vol. peti^ in-r2, mar. rouge, fil. (Belle reliure ancienne*)

4 pouces 7 à 8 lignes de hauteur.

Édition qui paroît eizévirienne, à en juger par les caractè- res, mais qui est imprimée sur un papier plus petit et beaucoup moins beau que celui dont les Elzévirs se servoient ordinal' rcment. Elle ne porte d'ailleurs aucun de leurs insignes qui


BELLES-LETTRES. 2\9

3ur<Ment été fort déplacés dans un livre de ce genre, et la Bphêre y aWéguée par les bibliographes, n'est point un insigne 3ropre aux Elzéviers. Elle étoit commune à toutes les presses de Hollande, ou, pour le moins, au plus grand nombre. On sait que cette édition est la plus recherchée de toutes, et qu'il est très difficile d'en trouver de bons exemplaires. Celui-ci ne laisse rien à désirer. Il a de nombreux témoins.

ï. — Le même, 1667 et 1672, a vol. in-12 en m vol., mar. rouge, dent., fil., doré en tête» ^Duru,)

Non rogné.

Réimpression de l'édition eizévirienne, sans doute exécutée a Rouen, qui est bien moins belle, mais non moins rare que l'original, et dont un exemplaire à toutes marges comme ce- lui-ci peut passer pour un livre précieux. La distance qui sé- pare la date du premier volume de celle du second, marque les obstacles qu'éprouva la publication, et c'est a cela qu'il faut attribuer la difficulté de rencontrer les deux volumes réunis.

6. — Le même. Imprimé au Mont-P amasse ^ 1697 , a vol. petit in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

Joli exemplaire.

7. — Le même. Au Mont- P amasse ^ de rimpri-- merie de messer Apollon^ F année satyrique^ a vol. rel. en un, mar. rouge, fil., aux écussons. (Thouyenin.J

Exemplaire non rogné.

Superbe exemplaire d'un livre fort rare en cette condition.

>8. Parnasse (le) des poètes satyriques, ou recueil


220 BELLES-LETTRES.

des vers picquans et gaillards de nostre teiaps, par le sieur Théophile, i6at5. — Œuvres du sieur de Saint-Amand. Rouen ^ Robert- André , 1649, h iii-8, véL (Première reliure.)

Ce n'est ici que la seconde édition du Parnasse satyriguey mais elle n'est pas moins rare que la première qui avoit para ^p «n -1 625, et qui ne portoit point le nom de Théophile. Théo- phile n'est pas plus Fauteur de ce livre que le prétendu cadet Angoulevent n^esi l'auteur des Satyres Bastardes. Cestun recueil du même genre, auquel il n'a peut-être pas fourni un «eul vers, et que le libraire décora de son nom alors célèbre, pour en augmenter le débit. Il est affreux de penser que cette infâme spéculation de bibliopole contre laquelle ses réclamations furent vaines, appela sur lui un jugement de mort, exécuté en^ «ffigie, et qu'au moment ou parut l'édition dont nous parlons ^ édition signée, trop faite pour confirmer les injustes soupçon^ dont il avoit été l'objet, l'infortuné attendoit depuis dix-hoii mois dans les cachots la confirmation ou la révocation de soi jugement ; le jugement fut cassé, mais, comme on va le voii par le titre des éditions suivantes, la tache imprimée au noi du malheureux Théophile par la fraude la plus criminelle reste encore attachée a sa mémoire. Il est déplorable que k biographes modernes n'aient pas mis plus d'ardeur k justifier un poète, homme de talent et homme de cœur, qui ne datse^^ injustes malheurs qu'à la réputation de son esprit.

559. — Le même, par le sieur Théophile, 16117, in-i2, vél.

Bel exemplaire d'une é^tion très rare.

Lasupposition du nom de Théophile n'est guère moins odieuse dans cette édition que dans la précédente. Il est vrai qu'il éloit mort en ^626, a l'âge de trente-six ans, des infirmités qu'il avoit contractées dans sa prison, et qu'il ne redoutoit


BELLES-LETTRES. 22^

plus les tortures et le bûcher; mais il étoit mort absous, et

'"personne ne l'ignoroit. Cette calomnie posthume, renouvelée

dans l'intérêt d'une abominable spéculation sur le tombeau

de la yictime, a quelque chose de révoltant ; mais que peutron

attendre d'un libraire qui publie le Parnasse satyrique ?

56o. — Le même, par le sieur Théophile, 1660, petit in-iii, mar. rouge, fil. (Derome.)

4 pouces 8 lignes de hauteur.

Charmant exemplaire d'une édition probablement elzévi- rienne.

56i. D'EsTERNOD (Claude). L'espadon satyrique, JRouen, David Ferrand, 16245 P^tit in-12, mar. . IX>uge, fil. (Reliure ancienne.)

Voici un livre plein de verve et d'esprit, sans doule, mais qui, par sa nature, mérite peu qu'on se dispute Fhonneur de l'avoir fait. Cependant, il est bon de rendre à d'Estemod ce qui appartient à d'Esternod ; et, pour commencer, rendons à d'Es- temod l'apostrophe de son noble nom, contre l'opinion de M. Brunet, notre maître, qui range d'Esternod sous la lettre d, sans égard pour son incontestable particule. D'Esternod, vi- vant en 1619, ^1621 et -1624, date des trois éditions anciennes de VEspadon: d'Esternod, connu dans les lettres par d'autres ouvrages, publia ses satyres a Lyon, la première fois sous le nom de Franchère, anagramme fort transparent de celui d'un village de Refranche dont il étoit seigneur,la seconde foissous le nom de d'Estemod qui ne cache plus aucun mystère, la troisième fois sous le nom de d'Esternod, conmie la seconde ; et il faudroit chercher un autre auteur a VEspadon de d'Esternod 1 J'avoue que je n'en vois pas la nécessité. Qu'arrive-t-il cependant ? une édition , tout-à-fait inconnue aujourd'hui aux bibliographes, a-t-elle porté le nom de Fourquévaus ? Si elle est antérieure à celles-ci, c'est un autre pseudonymie dont on conçoit très bien


BELLES-LETTRES.

le motif; si elle est postérieure, c'est une méprise de Vixaprf 1^^ meur que cette pseudonymie explique ; et celte pseodonym/^ Ê'^ passagère ne prouve rien contre l'aveu formel de rauteor,rrf- 1^'^^™' pété deux fois en quatre ans au frontispice de son livre. Sbi^ | ***P vient cependant, en 4795, un monsieur Pavie, descendant J^ François Pavie de Fourquevaus, lequel apprend à M. Mercier J& I Saint-Léger et au monde littéraire, que son aïeul Françoisfivie 1 ^ ^ ' a pris ou a pu prendre le sobriquet de d'Estemod. Sobriquet |i^ est une expression fort insolente, quand il s'agit d'une iSumUe aussi distinguée que celle de d'Esternod ; et puis, de quel termo se serviroit-on pour caractériser Faction d'un auteur qui prem-- droit pour sobriquet le nom d'un autre auteur vivant, klatél^ d'un livre répréhensible ? Laissons à Fourquevaus, mort de cinquante ans, en -1611, sa réputation intacte de galant homme ; et restituons k d'Estemod,âgé de 29 ans seuleme». ^ lors de la publication de son livre, la réputation peu dénrabl de libertin bel-esprit, qu'il n'a que trop méritée.

On a supprimé dans l'édition dont nous parlons après cell ci, une satyre intitulée : Contre V apostat Léandre^ au dit Constance Cruenar, parce que cette édition a été imprimé en pays réformé. Cet apostat étoit un moine défroqué de qui étoit allé chercher fortune a Genève, et dont l'escapade beaucoup de bruit en Franche-Comté, où elle a produit deux o trois brochures. Il est tout simple que cet événement ait cupé la muse de Claude d'Eslemod, qui habitoit alors Salin^^ et qui pour être un fort mauvais sujet n'en étoit pas moins a ^ fort bon catholique, choses très conciliables alors. Or, cett^


pièce supprimée, qui est tout-k-fait du style des autres, et qui ne leur est inférieure en rien, démontre de la manière la plus ' formelleque d'Esternod est le véritable auteur deV Espadonsa- tyrique. Par quel hasard une anecdote dont le bruit ne s'étoit pas étendu au-delà des murs de deux ou trois villes de Franche- Comté, auroit-elle inspiré des vers à Fourquevaus qui étoit df Toulouse, et qui avoit passé une grande partie de sa vie ho de l'Europe ? Comment François de Fourquevaus de Toulov


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BELLES-LETTRES. 225

auroit-il pu d'ailleurs écrire contre le moine Constance Gue- • nar de Dole, au sujet de Tapostasie de Guenar ? François de Fourqueyaus étoit mort. Ce dernier argument me paroît assez propre a trancher la difficulté.

S2. ~ he même, reveu et augmenté de nouveau. A Cologne, chez Jean cP Escrimerie , à V académie

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de France y 1680, petit in-ia, âg., mar. rouge, fil. (Derome.)

4 pouces 5 lignes de hauteur.

Charmant exemplaire d'une édition plus rare que le Par- nasse et \e Cabinet satyriques, parce qu'elle n'a pas été réim- primée. La plupart des exemplaires finissent à la page 80. Celui-ci est bien complet; mais il est fort douteux que ce livre doive entrer dans la collection des Elzeviers. La satire contre Constance Guenar y manque, comme je l'ai dit, mais elle n'a point été remplacée par une pièce nouvelle ou inédite, ainsi qu'on pourroitle conclure de la note de M. Brunet ; VOde sa- tyrique d'un amoureux se trouve dans l'édition de ^ 624 .

63. Le DESERT DES MUSES OU les délices de la satyre gallante, par P. M. D. G. Paris, Pierre Lamy, au palais, au grand César y petit in- 12, mar. violet, fil. {Niédrée.)

4 pouces 8 lignes de hauteur.

Volume très rare aux insignes des Elzeviers, imprimé en ca- ractères assez analogues aux caractères des Elzeviers, mais que je ne crois pas des Elzeviers. L'édition est d'ailleurs bien cer- nement hollandoise ou belge, et ne doit pas avoir paru avant U70ou^680.

M. Brunet annonce ce livre sous le titre de Dessert des mu- $€$y qui est son titre véritable, ainsi qu'on le verra tout à l'heure ; notre édition porte Désert au frontispice et dans


224 BELLES-LETTRES.

tout le titre courant ; celle qui est indiquée par M. Brunet,

la date approximative de ^ 625 et davantage, ne doit pas dtne 1^

même. C'est seulement un livre rare de plus.

Les satyres intitulées, le Dessert des muses, sont la suite dix peu clandestine, et pour cause, du Banquet des muses de Jean Âuvray. Elles sont de Jean Auvray, conmte le Bafiijuet, et for- ment une suite naturelle à la collection, bien ou mal appelée «Izévirienne, des poètes scandaleux de cette période qui n'es^ pas celle des muses chastes.

564. Les poésies facétieuses par les beaux esprits de ce temps, i668. — Recueil de quelques pièces- curieuses tant en prose qu'en vers. Cologne j^ Pierre Marteau ^ ^670, petit in- 12, mar. vert -s doublé de tabis, fil. {Noël.)

4 pouces et près de 9 lignes de hauteur.

Une de ces éditions elzéviriennes, selon moi, fort douteuses «^ que j*ai souvent l'occasion d'annoncer, mais dans lesquelles i ^ est impossible de méconnoître au moins les insignes de habiles imprimeurs ; celle-ci est fort rare et se paye fort chei dans les ventes. Elle a été cependant souvent reproduite soai différents titres. Le petit recueil qui y estréuni, et qui renfenn< quelques pièces très curieuses, me paroît plus rare encore, l n'en ai pas vu d'autre exemplaire.

La reliure de ce charmant volume est de M. Noël, excelien élève de Derome, qui habîtoit Besançon sur la fin du demiei siècle, et qui a relié mes premiers livres. C'est le seul de jolis ouvrages que j'aie eu le bonheur de conserver, et cela/ de mes modestes trésors qui me rappelle les souvenirs les plas doux.

565. Recueil de piECi;s choisies rassemblées par les soins du Cosmopolite. A Anconne, Chez Friel B ,à Fenseigrie de la liberté y 1 735, in-4) mar.


BELLES-LETTRES. 225

X)uge à compartiments, double fil. (K*k. Smith.)

Ce volume imprimé par le duc d'Aiguillon, dans sa terre de ¥erret, ou Vérets, en Touraine, a-t-il été tiré h sept exemplai- res seulement, comme le pense Tingénieux éditeur du Cata- ^4^gue de' M. de Pixérécourt, ou à douze seulement, comme je (uis disposé à le croire ? C'est une question assez curieuse, et {ui ne changera pas grand' chose k l'opinion qu'on se fait si ustement de sa rareté. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'indépen- lamment des sept exemplaires comptés par M. Lacroix, en voici m huitième, dernièrement rapporté d'Angleterre où il passoit [>our unique ; et la bibliothèque de l'Arsenal en renferme un ^ŒuviÈME, échappé par un hasard presque miraculeux au zèle honorable, mais excessif du savant abbé Grosier, qui auroit sa- crifié sans scrupule a Vulcain toute la bibliothèque de Vénus. L'adresse d'un Conservateur , digne de ce nom, lui déroba cette proie. Les livres de ce genre ne doivent certainement pas être tolérés dans la libre circulation du commerce : non sunt pisces omnium; mais il faut qu'ils restent dans les cryptes des dépôts publics, et dans le cabinet du curieux et de l'érudit, comme des monuments toujours vivants du langage, de l'es- prit, des mœurs d'une époque. Les moines du moyen-âge, ces judicieux bibliothécaires de la postérité, ne nous ont pas fait tort des turpitudes latines qu'il leur étoit si facile d'anéantir ; ils ont eu le bon esprit de pressentir l'utilité relative des plus mauvais livres du monde. Les pierres, les médailles, les dessins spinthriens ne conviennent aucunement a l'éducation des jeu- nes personnes, mais on seroit fâché avec raison de ne pas les trouver dans les musées. Je dis ceci dans la sincérité d'un pro- fond désintéressement personnel, car je n'ai jamais lu un mau- vais livre ; mais j'avoue franchement que j'en ai souvent con- sulté quelques-uns avec profit. Au reste, quand il s'agit du Recueil du Cosmopolite, la pudeur timorée, et d'ailleurs, fort louable, des censeurs de la librairie, peut se rassurer complè- tement. Personne n'est tenté de payer quatre ou cinq cents francs l'honneur de s'associer aux lectures favorites du duc

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226 BELLES -LETTRES.

d'Aiguillon, et ce n'est pas la que les débauchés meitent W^m argent.

566. Recueil de nouvelles poésies galantes , criti- ques, latines et françoises. Londres, a parties en I vol., petit in-8, mar. rouge, fil. (Reliure an-^ cienne.)


Ce volume doit avoir été imprimé à Genève, où il s'en es retrouvé dernièrement des exemplaires en feuilles. C'est u*» recueil du genre des précédents, mais beaucoup moins rare.ï* est remarquable par de jolies pièces en patois bourguignon^ qu'on chercheroit inutilement ailleurs, soit qu'elles n'aient p»-"^ été imprimées à part, soit que les éditions originales aien^ ^ tout-a-fait disparu.


567. Merard-Saint-Just. Espiègleries, joyeusetéi bons-mots, folies, des vérités, etc. Partout ^^^ pour tous les temps ^ 4 parties en 2 vol. in-i pap. vél. fort, mar. rouge, doublé de tabii (Derome.)

Un des deux exemplaires, dit<on, sur ce grand papier Yéli- ^ fort. Celui-ci offre beaucoup de particularités singulières q^i

le rendent umque :

^ *» Il avoit été réservé par l'auteur dont il porte les armoiri^* d'ailleurs. fort suspectes, sur un cartouche attaché à la garde du plat intérieur. Le propriétaire, devenu patriote fort ardent, n'en a conservé que la noble devise, l'honneur et Vamour, et il a généreusement fait a la liberté le sacrifice du blason de son écu. C'est une peine que d'Hozier lui auroit facilement épar- gnée.

2° La dédicace en forme d'envoi ne trahit, dans les exem- plaires ordinaires, le nom de la personne a laquelle elle est adressée que par des lettres insignifiantes ^ confuses dont il


BELLES-LETTRES. 227

seroit difficile de pénétrer le mystère. Elle est ici développée en toutes lettres, de la main de Mérard Saint-Jast, et s'adresse à lH. Noël, alors abbé et professeur, depuis inspecteur de l'Uni- Tersité, fille aînée des rois, et, par conséquent, proche parent de la monarchie.

50 Le premier volume est orné de deux portraits de Mérard Saint-Just, l'un gravé au physionoirace, l'autre terminé par Isabeau, graveur de M. le Duc d'Orléans. Celui-ci est répété au second volume, et, grâce à cette précaution, les portraits de Mérard Saint-Just ne manqueront pas au sculpteur chargé d'exé- cuter sa statue.

4*> Le même volume est terminé par 45 feuillets manuscrits et autographes, chargés de vers de même goût et de même na- ture que ceux dont se compose l'ouvrage. Il est inutile de dire que les meilleurs de ces vers ne sont pas de la façon de Mé- rard Saint-Just.

5<» L'ouvrage entier est annoté et corrigé par l'auteur, de manière à servir à une seconde édition qui, s'il plaît a Dieu, ne paroîtra jamais.

La reliure est parfaite, et c'est là le principal mérite du livre •

^C8. Facéties en vers. — Le plaisant discours et aduertissement aux nouuelles mariées pour ce bien et proprement comporter la première nuict de leurs nopces recite a un valet par un ieune homme lyonnois le iour du jeudy gras dernier. -^ Lyon. — Sermon joyeulx dung fiance qui em- pronte ung. pain sur la fournée à rabattre sur le temps aduenir. Paris. — Monologue nouueau et fort joyeulx de la chambrière desproueue du mal damours. J Lyon. — Le banquet des cham- brières faict aux estuues le ieudy gras. — Les folastries de la bonne chambrière a Janot Pari- sien, récitées au bouc de Estienne Jodelle. — La


228 BELLES-LETTRES.

vraye médecine de maistre Grimache qui gamt de tous maulx et plusieurs aultres : ensemble de nauoir iamais faulte d'argent utile et proufitablea un g chacun, auec plusieurs aultres receptes gen^ tilles pour resiouir tous esprits melancholiques* — Plusieurs receptes et remèdes contre diuerses maladies toutes vrayes et approuuees de maistre Grimache. — Sensuit le sermon des frappe-culs nouueau et fort ioyeulx, auec la responce de dame, sus : Je me repens de vous auoir aymee — Paris. — Les estrennes des filles de Paris, in-8 goth., mar. rouge, fil., îion rogné. (Koehler.)

Exemplaire sur papier de Hollande de cette réimpressîoc^ tirée a petit nombre. La première pièce étoit précédée d'an^^ Préface d'un style fort yif et fort offensif pour un amateitf^ connu. J'ai eu le crédit de la faire retrancher de tous ou que tous les exemplaires, mais je l'ai conservée dans le inieD


569. Le PLAISANT DISCOURS et aduertissement nouvelles mariées pour ce bien proprement^ - comporter la première nuict de leurs nopces. - récité a un valet par un ieune homme lyounoi^ le iour du ieudy gras dernier. Lyon, 1606, in-8 -• mar. bleu, fil.

570. Salomon et Marcon (et au second feuillet) - Les ditz de Salomon et aussi ceulx de MarcoD (sans lieu ni date), petit in-i 2 de 7 feuillets, goth., mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

Livret d'une excessive rareté, surtout de cette édition, dcNit je ne connoispas d'autre exemplaire. Il est marqué comme vendu


BELLES-LETTRES. 229

~ i Londres au prix énorme de 9 liv. 9 sch. ; c'est-à-dire, de ]Mrès de 245 fr. les droits compris. Ce précieux volume m'a été donné par mon ami M. Techener.

/j. — Les dictz de Salomon auecques les res- ponces de Marcon fort ioyeuses, petit in-8, goth. Csans lieu ni date), mar. rouge, fil. (Bauzonnet et Purgold.)

Lithographie à deux exemplaires seulement sur parchemin ancien. Le second exemplaire a très mal réussi. On a réuni à celui-ci le frontispice sur papier d'une édition angloise, essayée et peut-être exécutée dans le même genre. La reliure est char- mante.

7 î»* — Les mêmes. — La grande confrariedes soulx douurer et enragez de rien faire. — La lettre de cornifflerie. — Pronostication nouvelle de frère Thibault. — Compromis et contrat d'association

passe entre deux g de Paris qui ont promis

et juré l'une et l'autre de faire argent de tout, i63i, ms., petit in- 12, mar. rouge, doublé de tabis, dent. (Bozérian.)

Très joli manuscrit sur peau de véun, exécuté par Fyot l'aîné dont il est le chef-d'œuvre, et qui estparvenu à y copier à la plume avec beaucoup d'adresse et de goût les figures, vi- gnettes et encadrements en bois des originaux. Ce charmant vo- lume a appartenu successivement k Gaignat, Méon, Morel de Vindé, Duryer, et au savant et spirituel auteur de VAnalecta Biblion^ M. le marquis du Roure. Ce qui le rend particulière- ment recommandable, c'est que le texte des Dits de Salomon y est considérablement amplifié. 11 contient quarante-sept tercets alternatifs, au lieu de vingt-trois que je compte dans rédition originale citée plus haut.


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250 BELLES-LETTRES.

573. Le digt des pats ioteuls auec les condicions f^ des femmes et plusieurs aultres belles balades (sans lieu ni date), petit in-8, goth., fig. en bois, mar. bistre, dent., fil.

Très rare.

574. Sermon joyeulx dung fiance qui emprunte ung pain sur la fournée a rabattre sur le temps aduenir (sans lieu ni date), petit in-8, goth., fig. en bois, mar. violet, fil.

Très rare.

575. Sensuit le sermon des frappe culz nouueau et fort ioyeulx, auec la responce de la dame (sans lieu ni date), goth., fig. en bois. — Les estrenes des filles de Paris (sans lieu ni date), petit în-8, gotb., mar. violet, fil.

Très rare.

576. Le caquet des bonnes chambrières déclarant aucunes finesses dont elles usent vers leurs mais- très et maistresses, imprime par le commande- ment de leur secrétaire maistre Pierre Babillet. — Item une pronostication sur les mariez et fem- mes veufues, avec la manière pour congnoistre de quel bois se chaulfe amour. On les vend à Lyon, en la maison de feu Barnabe Chaussard, près Nostre-Dame de Confort (sans date) , petit in-8, goth., mar. violet, fil.


BELLES-LETTRES. 251

77. Les souhais des hommes (sans lieu ni date), petit in-4, goth., mar. vert, dent., fil.

178. Les souhais des dames (sans lieu ni date), petit în-4î goth., fig. en bois, mar. vert, fil. à froid. (Koehler.)

Il seroit fastidieux de répéter les mêmes formules à tous les articles, car il doit être bien entendu une fois pour toutes qu'il s'agit ici de livres fort rares et généralement très bien conser- vés. Je ne m'arrête a celui-ci en passant que pour faire obser- ver qu'il avoit quelques feuillets endommagés à l'extrémité des marges, et qu'il a dû subir quelques réparations d'ailleurs très habilement faites.

>79. Monologue NOuuEAUet fort ioyeulx de la cham- beriere desproueue du mal damours. On les vent à Lyon près les halles, par Pierres Preuosty au palaySy à la galerie de la chancellerie (sans date), petit in-8, goth., fig. en bois, veau fauve, fiL (Derome.)

Édition originale qui n'est malheureusement pas irrépro- chable dans sa conservation. Le premier et le dernier feuillets ont été remontés en tête.

58o. Le cornement des cornars pour recréer les espriz encornifistibulez, petit in-4? goth., texte et fig. encadré, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Exemplaire sur peau de vélin.

On n'a tiré que cinq exemplaires de cette espèce, et en tout trente seulement. Cette pièce en quatre feuillets est d'une charmante exécution qui la recommande aux amateurs, mais il me paroît fort douteux qu'elle soit, comme on l'a dit, tirée


252 BELLES-LETTRES.

d'un manuscrit ancien. J'y verrais plus volontiers le jeu d'oo homme d'esprit très familier avec notre vieux langage» et très exercé a braver la difficulté de la rime.

58 1. L'enfer de la mère CARDiPiE. — Chanson nouuelle de certaines bourgeoises de Paris. — Déploration et complainte de la mère Gardine de Paris, cy douant gouuernante du buleu^ sur l'abolition d'iceluy, 1570. — Ban de quelques marchands de graines à poil et d'aucunes filles de Paris, 1670, in- 8, mar. rouge, fil. (Dura.)


Réimpression donnée par Méon et imprimée par Didot •1795. On y trouve rarement la seconde pièce, intitulée, IW— - ploratioriy etc., et presque jamais la troisième qui, tirée k trè^ petit nombre, n'a pas été mise dans le commerce. C'est un vo— — lume d'une belle exécution, et l'exemplaire est magnifique.

582. Bordeaux (Christofle de), Parisien. Le variât - a louer a tout faire. Rouen ^ Richard Aubert, petit in-8, fig. en bois, mar. bleu doublé en mar. citron, riche dent, et ornem., fil. (Thompson.)

Très joli exemplaire d'une pièce fort rare en édition origi- nale.

583. Le mathois ou marchand meslé propre à tout faire. Paris ^ Anthoine du Brueil, i6i4- — L'adieu du plaideur a son argent, 1624, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Pièces rares.

534. Le parfait magquereau suivant la cour, con- tenant une histoire nouuellement passée a la


BELLES-LETTRES. 255

Foire de Sainct-Germain entre un grand et l'une des plus notables et renommées courtisannes de Paris, 1622, in-8, mar. orange, fil. (Bauzonnet.)

Pièce des plas rares.

585. Le pasquil du rencontre des cocus à Fontai- nebleau, 1623, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Bluette fort insignifiante, mais fort rare.

586. Le passe partout des ponts bretons, corrigé et augmenté de toutes les plus belles pièces. 1624, in-8, mar. rouge, fil. aux écussons. (Thou- venin.)

Libelle diffamatoire, célèbre par sa grossièreté ; ce sont les plus ignobles ordures que puisse vomir une populace ivre.

. Heureusement de pareilles infamies ne vivent presque jamais qu'un jour. Gomment s'en retrouve-t-il un exemplaire après

' deux cent vingt ans?

587. SuiEULDE (Jacques). Les abus et superfluitez du monde, par Jacques Sireulde, huissier du roy nostre sire, en sa court de parlement à Rouen, auec une pronostication véritable pour ceste année. Rouen j Abraham Cousturier (s2Lns datej, petit in-8, mar. rouge, fil. (Bauzonnet.)

Volume entièrement inconnu et d'une grande rareté. 11 ren- ferme des particularités singulières et curieuses pour l'histoire intérieure de Rouen.

588. La mode qui court au temps présent. Rouen,


254 BELLES-I,ETTRES.

Jean Petit. — Le supplément à la mode avec les denischeux de gays, in- 1 a de 1 6 pp., mar. rouge^ dent. (Dura.)

Petites pièces rares. La dernière est en patois.

589. Le discours demonstrant sans feincte Comme maints pions font leur plainte, Et les tauernes desbauchez Par quoy tauerniers sont faschez. A Bouen^ au portail des libraires , par Jehan du Gort et Ja^par de Remortier (imprimé à Rouen par Jacques Aubin) y sans date, petit in-8, fig. en - bois, mar. citron, fil. à froid.

Pièce très rare qui constate quelques faits curieux : un arrêt du Parlement de Rouen portant défense aux taverniers de re- cevoir les ouvriers ; rétablissement d'une taverne ambulante, destiné b porter des rafraîcbissements d'atelier en atelier, à très courtes stations ; la nomenclature des enseignes de tous les cabarets de Rouen, etc. Il ne faut pas chercher de mérite litté- raire dans de pareils ouvrages, mais celui-ci est aussi piquant qu'un autre.

590. Le tracas de la foire du pré où se voyent les Amourettes, les Tours de Passe-passe, la Blan- que, l'Intrigue des Charlatans, le Courtage de Fesse, le Procès de l'Homme de Paille et son retour après? sa mort, etc., dialogue burlesque. Rouen, Maurry, petit in- 12, 48 pp. , mar. bleu, fil. (Duru.)

Pièce de poésie d'une grande rareté.


BELLES-LETTRES. 255

591 . — Le même, petit in-ia, mar. rouge, dent. fil. (Xauzonnet.)

Exemplaire sur peau de vélin.

Réimpression supérieurement exécutée par Pinard, et dont il n'a été tiré, je crois, que deux exemplaires tels que celui-ci. C'est un très joli volume.

59a. Les amours précipitées de Pierrot et de Clau- dine l'un et l'autre habitant du territoire appelé le Mont-d'Or, près de Lyon, pièce nouuelle et curieuse. Sur V imprimé à Ville-Franche, 1726, petit in- 12, mar. vert, fil. à froid. (Koehler.)

Fort rare.

5c>3. Le colloque amoureux, ou dialogues familiers où est remarqué l'astuce et finesse des garçons et la fragilité des filles, nouuellement composé et fort récréatif et curieux. Cologne^ Pierre du Marteau^ 1670, mar. verl, dent. (Derome.)

Volume rare.

Sq4. La petite varlope en vers burlesques, aug- mentée d'une chanson nouuelle sur le tour de France. A Chalouy chez Antoine Delespinasse, libraire y rue du Châtelet, petit in- 12, mar. vert, fil. (Koehler.)

Ce petit livre imprimé vers le commencement du dix-hui- tièmesiècle, estdes plus rares que je connoisse. Je ne le trouve indiqué nulle part (^842), et je n'en ai jamais vu d'autre exem- plaire. Ce sont les œuvres poétiques d'un menuisier qui n'a aur^


256 BELLES-LETTRES.

cune espèce de rapport de talent avec maître Adam. Le]Tolume est publié ayecapprobation et permission des compagnons me- nuisiers du devoir, sous leur emblème ou insigne ordinaire, réquerre et le compas. Je ne connois pas d'ouyrage antérieur a celui-ci où soit constatée Texistence de cette association. La ville de Châlons désignée sur le titre est certainement Ghâlons- sur-Saône, où la famille de Lespinasse exerçoit encore, il y a quelques années, le commerce de la librairie.

595. L'esghole de Salerine en vers burlesques, et duo poemata macaronica, de hello huguenotico; et de gestis Baldi. Suivant la copie de Paris (Elze- vievy à la Sphère) y i65i, petit in-ia, mar. bleu doublé de mar. rouge, dent., ornements, fil. (Niédrée.)

Quatre pouces dix lignes et demie de hauteur. Magnifique exemplaire, plus grand d'une ligne et demie que celui qui fut vendu 4 55 fr. Courtois. C'est de tous les petits

livres burlesques, autlientiquement imprimés parles EIzeviers, celui qui mérite le mieux le bon accueil des amateurs, sinon pour le poème auquel il doit son titre et qui est fort peu de chose, au moins pour l'excellent choix des poésies macaroni- ques qui le suivent, et dont il n'existe pas d'édition plus élé- gante. Ces charmants volumes ont été imprimés sous la direc- tion et par les soins de Simon Moynal ou Moynet, Parisien, correcteur des Elzeviers pour leurs éditions françoises, et qui donna pendant quelques années à leurs presses une impulsion très remarquable. Il a signé la dédicace de ce charmant livret, qui est adressée à Guy-Patin.

596. Commentaire en vers françois sur l'école de Salerne, contenant les moyens de se passer de médecin et de viure longtemps en santé, etc.


BELLES-LETTRES. 257

Paris y Gilles Allioty 1671, petit in-8, mar. vert, fil. (Koehler.)

Glose très étendue de V Ecole de Saleme^ en vers bur- lesques, qu'il ne faut pas confondre avec le llrre précédent. L'auteur de H5^ s'appeloit Martin, et celui-ci est très probable- ment un médecin nommé Dufour qui a produit nombre d'ou- vrages dans le même genre de poésie. Son livre est encore fort recherché d'une certaine classe d'amateurs, et les exemplaires n'en sont pas communs.

97. Berthaud. La ville de Paris en vers burlesques, augmentée de nouueau de la foire de Sainct- Germain, par le sieur Scaron. Paris ^ i665, petit in-i a, mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Édition peu conmiune, mais beaucoup moins rare que celle des EIzeviers.


5^8. L'enfer burlesque. Le mariage de Belphegor, £pitaphes de M. de Molière. Cologne^ Jean Le Blanc, 1677, petit in-12, mar. violet, fil.

Édition du genre de celles qu'on joint aux EIzeviers, et qui ne leur appartiennent pas. Elle est fort rare.

599. Jacques- Jacques. Le faut-mourir, et les excu- ses inutiles qu'on apporte à cette nécessité, par M. Jacques-Jacques, chanoine créé de l'église métropolitaine d'Ambrun; augmenté de l'Avo- cat nouuellement marié, et des Pensées sur l'É- ternité, le tout en vers burlesques. Lyon, Jean-'


258 BELLES -LETTRES.

Baptiste De Fille, 1684, in-ia, mar. bleu, fil. (R. A. Mackensie.)

Volume souvent imprimé et des plus populaires, dont il est fort difficile de trouver des exemplaires en bon état. C'est le dernier retentissement des vieilles traditions de la Dante macabre, et par conséquent un document assez curieux pour rhistoire de la pensée et pour celle des arts.

POÈTES FRANÇOIS.

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POESIES EN PATOIS*

600. Brueys (Claude). Jardin deys muscs Prouen- salos. Diuisat en quatre partidos, per Claude Brueys, escuyer d'Aix. Aix, Estienne David y i6a8; 1 parties en un vol., pet. in-ia, mar vert, doublé en mar. rouge, ornem. double fil. {Thompson.)

Volume fort rare dont on ne trouve presque jamais d'exem- plaires bien conservés. Celui-ci est très beau, parfaitement complet, extrêmement grand de marges, et comme relié sur brochure.

60 f . Recueil de Pouesios de la muso Moundino, aquesto annado, 167 1 , pet. in-is, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Ouvrage rare et peu connu qui me paroît avoir échappé aux bibliographes.

602. Bellaudiero (Loys de la). Obros, et rimos Pro- vensalos, revisudados per Pierro Paul, escuyer


BELLES-LETTRES. 259

de Marseille (avec le Dondon infernal où sont descrites en langage provençal les misères et calamitez d'une prison) . A Marseille , par Pierre Mascarorty i SgS. — Lous Passatens, mes en lu- zour par Pierre Paul. Marseille^ iSgS. — Barbouil- lado et Phantazies journalieros de Pierre Paul. Marseille^ iSgô, in-45 Di^r- bistre, fil. (Thouxfe- nin.)

Ouvrage d'une grande rareté, et qu'on pourroit appeler capital dans la classe des poésies patoises. Il est extrêmement difficile de le trouver complet comme ici, et j'ose douter qu'il en existe un plus magnifique exemplaire. Une particularité qui ajoute encore a l'importance de ce livre, c'est qu'il paroît être le premier produit des presses de Marseille ; l'éditeur Pierre Paul, dans son épître dédicatoire aux magistrats de cette ville, les félicite d'y avoir moyenne l'établissement d'un imprimeur.

6o3. Zerbin, (Gaspar). La Perlo dey musos et cou- medies provensalos. Ays, Jean Jtoize^ i655, in- 1 2 , mar. vert antique, doub. de mar. rouge, dent. (Dura.)

Bel exemplaire d'un livre très rare, et plus difficile encore à trouver que le Jardin des Muses provençales de Brueys.

fai placé ce volume, et plusieurs autres qui appartiennent comme lui a la poésie dramatique, dans la division des poé- sies patoises, pour ne pas disséminer les parties de cette jolie collection, moins étendue peut-être dans mon catalogue que dans certains catalogues de ces derniers temps ; mais qui se fera remarquer, j'aime à le croire, par le choix des livres et la charmante condition des exemplaires. Celui-ci m'a été donné par mon ami, M. Gustave Bruuet, de Bordeaux.

604. Gros. Recueil de Pouesies prouvençalos. Nou-


240 BELLES-LETTRES.

vello edicîen, courrigeado et augmentado per l'autour, eme uno explicacien dei mots leî plus difficiles. Marseille ^ Sibiéy 1 763^ grand in-8*, texte encadré, mar. bleu, fil. (Bauzonnet.)

Exemplaire non rogné de cette bonne édition qui com- mence a devenir rare.

On trouve des exemplaires qui contiennent au septième feuillet de la dernière feuille (0) une pièce intitulée Enigme, fort insignifiante d'ailleurs et fort indigne du poëte. C'est pr4 bablement dans le seul but de la retrancher qu'on a réim- primé cette feuille qui ne présente aucun autre changement. Mon exemplaire ne la contient pas.

605. DoucTRiNO (la) crestîano meso en rîmos , per poude estre cantado sur dibèrses ayres. Per un de mîssiounaris, douctou en teoulougio (Du- pont). Toulouse y 1645, pet. in-i2, v. fauve, tr. dor. (Koehler.)

606. Recueil de poètes gascons, contenant, />/«- mière partie : Les œuvres de Pierre Goude]in de Toulouse, avec le dictionnaire de la langue tou- lousaine. — Deuxième partie : les œuvres du sieur Lesage, de Montpellier, et du sieur Michel de Nî- mes. Amsterdam^ Daniel Pain^ i7<^o, ai vol. pet. in-8, mar. rouge, fil. aux écussons. (Thouvenin.)

607. Pey de Garros. Psaumes de David viratz en rythme gascon, dedicatz a la serea regina de Na- varra. Tolosay Colomès^ 1 565, in-^ min.y mar. vert ^^^t antique. (Duru.)

Un (les volumes rares de la collection des patois.




BELLES-LETTRES. 244

~^68. GoiTDELiN (Pierre). Las obros augmentados d'uno noubélo Floureto. A ToulousOy per Pierre Base, 164s, in-45 ^^- bistre, fil. (Thouvenin.)

Superbe exemplaire.

60g. D'ÂsTRos. Lou Trimfe de la lengouo gascono aus Playdeiats de las quoûate sasous , et deous quoûate elomens , daouant lou Pastou de Loumai- gno, par J. G. d'Astros de sent cla de Loumaigno. ToulousOy Antoino Birosse , 1762, in-ia, mar. rouge, fiL (Niédrée.)

Non rogné.

610. Le Tableu de la Bido del parfet crestia en bers- ses, que represento l'exercici de la Fe, acoum- paignado de las bounos obros, de las Prégarios, del bonusatjet des sacromens, etc. Ountanajustat un dictiounari gascon, esplicat en francez per resclarcissomen des mots les plus difficiles de nostro lengo. Fait per le P. A. N. C. reg. de l'or- dre de S. Aug. A ToulouzOy Antoino Birosso y 1769, in-8', mar. brun, fil. dor. entête.

Non rogné.

61 1. Gaillard (Augié). Toutes las obros d'Augié Gaillard, Rondié de Rabastens en Albigez. Ambe lou Banquet. Paris ^ Simon Ribardière y i583, pet. in-8*, mar. vert, ornem. fil. (Bauzon^ net.)

Superbe exemplaire d'un livre très rare qui finit au feuillet

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242 BELLES-LETTRES.

4 369. et qui est tout-à-fait conforme sous ce rapport au très petit nombre d'exemplaires que j'ai vus, y compris celui de la bibliothèque de l'Arsenal. Il paroît cependant qu'il y en a de deux sortes. L'exemplaire décrit par M. Gustave Brunet de Bordeaux, et, d'après lui, par le savant auteur du Manuel (quatrième édition), ne finit qu'au feuillet 24^ , et il est suivi de 5 et 5 autres feuillets. Il estk remarquer que cette descrip- tion circonstanciée, avec les huit feuillets post-liminaires dans leur distribution par 5 et 5, se rapporte fort exactement au Banquet d'Augier Gaillard, publié l'année suivante par Fran- çois Audebert, qui n'est cependant point une édition calquée sur celle de Ribardière, car elle en diffère au premier coup d'oeil par sa justification de 24 vers à la page : celle de Ribar- dière en a 50, et les titres, qui sont fort développés dans l'édi- tion d' Audebert, sont réduits dans la première a leur pins simple expression typographique ; de manière que les deux volumes contiennent une égale quantité de matière. Quant à cette matière elle-même, il me semble, autant que j'ai pu m'en assurer dans un examen assez rapide, que les Obros et le Banquet renferment h très peu de chose près les mêmes pièces placées dans un ordre un peu différent. S'il n'y a pas méprisa dans l'indication du livre décrit par M. Gustave Brunet, il faut donc que le Banquet de l'édition d'Audebert ait paru d'abord, en 4585, sous le titre ô^ Obros et le nom de Ribardière, et que dès cette année les deux libraires se soient avisés d'exploiter le même livre, chacun de son côté , sous un titre particulier. C'est même une combinaison fort probable. Quoi qu'il en soit, cet auteur singulier, huit ou neuf fois réim- primé de son temps, n'en est pas moins un des plus difficiles h trouver de la bibliothèque patoise.

61a. Ramounet, ou lou paysan Âgenez, tournât de la guerro. Pastouralo, en lengatge d'Agen. Au- mentadp de quantitat de Bers qu'eron estats ou- blidats à la prumero impression , et courrijado


BELLES-LETTRES. 245

de baucops de fautes. A Bourdeu, de V imprima- rio de la benzo de F. Séjourné joûene, placo sento Colombo y bis'à-bis le T?ouXy 17409 in-ia , mar. rouge, fil. (Niédrée.)

Pièce rare. Elle m'a été donnée par mon ami, M. Gastave Bmnet, de Bordeaux.

6i3. ScATABRewDA, coumedio noubelo et histou- riquo. Coumpousade per M. V. B. D. A Rotre^ dam, chez Pierre Marteau^ rue du Bouc , à la Grande corne d* abondance , 1687, P^*- îii-1^9 mar. vert, dent. fil. (Thompson.)

Très rare en édition originale, et vendu jusqu'à \ 40 fr. en 4850. Il paroit, d'après les pièces liminaires, que cette comé- die déplut au directeur du séminaire par la licence de quel- ques détails, et peut-être aux chefs de l'enseignement de Gavors (Cabors) par l'emploi d'un dialecte déjà odieux ; car l'école universitaire de Cabors a de tout temps déclaré une guerre a mort au patois. Mais cette supposition pourroit bien n'être qu'une fiction badine de plus. Depuis qu'une enchère exagérée a donné quelque valeur à ce livret, il a reparu deux fois dans les ventes.

614. EsTRÉES Béarnèses eu ta Tan 1820. A Paû, de r imprimerie de Vignancour^ in-ia, mar. rouge, doré en tête, non rogn. (Koehler.)

Ce n'est ici qu'un almanach, mais cet almanach contient un choix de poésies très bien fait qu'on chercheroit inutilement ailleurs, et il est devenu rare en vingt ans. Vingt ans sont une si longue vie pour un almanach I

61 5. RteAUD (Augustin ). Las vendemias de Pignan,


2U BELLES-LETTRES.

pouema patois en dous cans, P. P. A. R. Moun- péïé, 1780, in-8, mar. rouge. {Janséniste y Duru.)

Manuscrit autographe.

Ce joli poème a été imprimé, et il jouit de quelque célé- brité dans le Midi ; mais les éditions en sont trop récentes et trop communes pour avoir le droit de figurer dans la collec- tion d'un curieux qui ne forme pas de bibliothèque spéciale. Il en est autrement du tHanusctit autographe qui est de sa nature on livre unique, et qui figure très bien partout.

616. Poésies diverses patoises et françoises, P. M. P.*** A. P. D. P. En Rouergue, 1774^ i vol. pet. in-85 mar. rouge, non rogn.,dor. en tête. (Duru.)

617. Capiote, ou pastourale limousine, comédie. Troisième édition, corrigée de nouveau. Bor-- deauxy Théodore Delpech (sans date), in-8, mar. brun, fil. (Koehler.)

618. La Gente Poetevin'rie, ouecque le precez de Sorget et de san vesin, et chonsons jeouses com- pousiein bea Poiteuin. Et le precés criminel d'in Marcacin. Poeters^ JonFleurea, 1660. — La Do- léonce d'in huguenot sur le pidou estât de lou temple (sans lieu ni date). — Rolea divisi in beacot de peces, ov Tuninerseou poetevinea fat pre dialoge. E le dotour medecinou qui va vére le ban homea qu'est au lect ben affligy. Rincon- tration plaisonte et malourouse de Perot le bea gars de se n'ariuie à Paris, etc. l'est pre dçou fé corrigy et aumenty de beacot de badinage.


BELLES-LETTRES. 245

Poeters^ JonFleurea^ 1 660, pet. in- 1 a, mar. rouge, doubl. fil. (Thouvenin.)

Ce livre, souvent réimprimé, es^ cependant peu commun, surtout avec le Rolea divisi in beacot de peces, et il doit être fort rare avec la Dokonce d'un Huguenot ^ pièce de dix pages que je n'ai vue qu'ici.

619. Les Amours de Colas, comédie du dÎK-sep- tième siècle, en vers poitevins, réimprimés à 55 exemplaires. Paris ^ Techener, i843, in-S, mar. rouge. (Janséniste y Duru.)

Cet exemplaire est le no \ de l'édition, et il n'y en a pas eu d'autre tiré sur papier bleu. Il m'a été donné par mon ami, M. Gustave Brunet, éditeur de ce joli volume.

6ao. Satyre d'un curé picard sur les vérités du temps. A Aifignon^ chez Claude Lenclume , à ren- seigne de Muche ten pot. 1 754 , in-i a, mar. vert, fil. à froid. (Duru.)

621. L'Eniollement DE Coula et de Miquelle, sur le sujet des Dîalotins qu'il disoit qu'elle auoit dans le ventre. Les chansons de Miquelle. Les Plaintes de Marion Floncan, mère de ladite Mi- quelle, sur le deflorement de sa fille. Le procès interuenu entr'eux. Et le mariage de Coula et Miquelle, par dialogue, en langage picard. A Pa- ris y i6^4j îii-8, mar. vert, fil. à froid, doubl. mar. rouge, dent. (Koehler.)

M. Brunet a décrit cette pièce, dans la dernière édition du Manuelj d'après mon exemplaire, et, ni lui ni moi, nous n'en


246 BELLES-LETTRES.

avons jamais vu d'autre, même dans les catalogues. Noos som- mes donc fondés k la croire d'une grande rareté»

62a. Recueil de diverses pièges faites à Tantien langage de Grenoble, par les plus beaux esprits de ce temps-là. A Grenoble^ chez Philippe Char- vys, libraire et imprimeur ordinaire du rojy 1662, in-8, mar. vert, doubl. fil. (Koehler.)

Volume fort rare.

623. Epitre en vers au langage vulgaire de Greno- ble, sur les réjouissances qu'on y a faites pour la naissance de noionseigneur le Dauphin. Grenoble, Pierre Faure, 1729, in-4?mar. rouge. (Duru.)

Exemplaire non rogné d'une pièce rare.

6!i4. Poésies en patois du dauphins (publiées par Colomb de Batines) Grenoble, i84o, in- 12, mar. vert. (Duru.)

Exemplaire en papier carton glacé, non rogné.

Choix très bien fait, édition très bien exécutée, et tirage rare, puisqu'il n'en existe que quatre exemplaires de cette condition. Celui-ci porte le n*' 4.

625. Lo CHAPiTRO Broullia, Dialoguo entre deu co- mare (S. L. N. D.) in-8 , mar. roug. , doré en tête (Koehler.)

Pièces imprimées à Grenoble vers -1808, et dont les exem- plaires sont peu communs.

626. Ballet EN LANGAGE Foresien, de trois bergers


BELLES-LETTRES. 2it7

et trois bergères, se gaussant des amoureux qui nomment leurs maitresses, leur doux souuenir, leur belle pensée, leur lis , leur rose , leur œil- Jet, etc. (sans lieu ni date) y în-8, mar. rouge, fil. (Thompson.)

Cette pièce, attribuée a MarcellÎB Âllard, doit aipoîrétë im- primée vers 4605, car elle s'est trouvée deux ou trois fois réunie ^ la Gazette française du même auteur, qui porte la même date; mais elle est plus rare que la Gazette qui n'est pas commune.

627. DuLOGUE FACETIEUX d'un gentilhomme fran- çois, se complaignant de l'amour, et d'un ber- ger, qui le trouuant dans un bocage, le recon- forta, parlant à luy en son patois. Le tout fort plaisant. Metz Nicolas Antoine y 1671, pet. in-i8 oblong, mar. bleu, fil.

Un des livrets rares de la bibliothèque mestiney quoiqu'on en cite deux éditions qui ne diffèrent probablement que par le frontispice.

628. La Famille mdicule, comédie messine, revue, corrigée et augmentée ; achevée d'imprimer pour la première fois en 1720. Berlin ^ Jean Tôlier ^ in-8, mar. brun, fil. (Koekler.)

On se procure difficilement, même en Lorraine, cette co- médie lorraine qui a eu l'honneur d'être attribuée a deux hommes de beaucoup d'esprit, Le Duchat et Ancillon. Il y en a eu deux éditions, ou peut-être deux tirages, dont le plus rare passe pour être celui qui contient, page 76, VEpitaphe


48 BELLES-LETTRES.

de Perrin des Grilles, Cette épitaphe n'est d'ailleurs qu'un»^ plaisanterie personnelle et locale, dont le sel nous échapp tout-a-fait. Elle se trouve dans mon exemplaire.


629. Chan-Heurlin ou les fiançailles de Fanchon Poëme patois messin, en sept chants. Par B*** e t M*** de Metz, publié par M. G***. Metz^ de rimprî^ — merie de C. Lamorty et se vend chez la veuve Dt i^ilfyy 1787, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Chan-Heurlin est l'Iliade du patois messin. C'est un ?é ritable poëme conduit avec art, et qui mériteroit peut-êtr une analyse sérieuse. Il lui est malheureusement arrivé c qui est arrivé à nombre de grandes et belles œuvres l'esprit humain ; il n'a pas été achevé par son auteur, et Fédi tion que nous annonçons s'étoit arrêtée à la page 40. Un con tinuateur intrépide, et, il faut le dire, ingénieux et habile, s présenta depuis, comme Jehan de Meung après Guillaume d Lorris, et mit la dernière main au poème conmiencé avec tan de succès. C'est ainsi que les pages 44 à 70 furent ajoutées a fragment de l'édition imparfaite, en caractères et sur pa pier aussi conformes qu'il se pût faire a ceux qui avoien été employés pour le commencement. On comprend sans peine que cette publication définitive dut être fort restreinte dans le nombre des exemplaires; car le fragment, éparpillé entre les mains de quelques curieux, n'étoit pas resté en fonds dans le magasin de l'imprimeur. Transformé en cornets par l'épi- cier, ou en pâte épaisse et solide par le cartonnier, il avoit presque entièrement disparu. Il a donc fallu réimprimer Chan-Heurlin^ et j'aime à croire qu'on n'y a pas manqué; mais le fragment original, complété par la continuation, doit être un volume rare.

630. ViRCMLLE virai en borguignon (par Dumay et


BELLES-LETTRES. 249

Fabbé Petit). //« Dijon, ché Antoine deFay y impri- mou y ve le Valais 1718, 3 parties en un in-12, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Non rogné.

La troisième partie finit page 24. L'édition n'ayant pas été continuée, ces fragments ne furent point mis au jour, et ils étoient restés anecdotes, ainsi qu'on disoit alors. Le hasard en fît retrouver quelques exemplaires, il y a vingt-cinq ou trente ans dans un vieux fond de magasin, et les amateurs s'en saisi- rent avec empressement; mais ils ne sont probablement pas aussi rares qu'on l'a prétendu d'abord. C'est une pièce notable pour le patois bourguignon.

63 1. Virgile virai an borguignon. Choix des plus beaux livres de FÈnéide, suivis d'épisodes tirés des autres livres, avec sommaires et notes, pu- bliés par C. N. Âmanton^ et un discours préli- minaire, par Gabriel Peignot, Dijon^ imprimerie de FrantiHy i83i, i vol. pet. in-8, mar. rouge, non rogn., dor. en tète.

Un des six exemplaires en papier fort de Hollande.

Réimpression, tirée à petit nombre, d'une partie du volume précédent et de morceaux choisis dans le manuscrit inédit. Les éditeurs, mes bons et vieux amis, m'en ont donné ce bel exemplaire où se trouve inséré un feuillet de dédicace a Ch. Nodier, qui lui est probablement particulier.

63a.BAR0ZAi, Gui (La Monnoye). Noei tô Nôvea, compôzai an lai rue de lai Roulôte. Ansanne lé Noei compôzai ci-devan an lai rue du Tillô, le tô du moime auteu. Dijon ^ Jean Ressayre^ 1701.


2.i0 BELLES-LETTRES.

— Noei compôzai l'an m.d.g.g. an lai rue du |>û>fi Tillô. Deuzeime edicion pu muglieure que lai premeire. Dijon ^ Jan Ressayre^ 1701.-— Epologie dé Noei de lai Roulotte et du Tillo. — Gompliman ai son altesse serenissime monseigneur le duc de Bourbon sur son errivée ai Dijon» Dijon j I oe Claude Michardy 1694. — Lai Mor au Diale You li'o»^ Noei nôvea. Ai len van aitô un Odon, tan defran- I ^^ çoi que borguignon^ 1 70 1 . — Gompliman de'vai- I gneron de Vougeôt ai monsieu Fabé de Citea lote I ^< moitre su son Prôçai du Fauteuil des éta, et re- 1 \e ^ marciman de moime au roi su sai bonne jeuslice. 1 1^ Dijon y Claude Michard, 1699. — DiSGOR ai S0"t^ altesse serenissime monseigneur le Prince, et la>^ quairelletôt au Ion de FOuche, lai Tille et Susoi3 • Dijon ^ Claude Michardy 1700. — LesHarangou(E^ Dijon ai son altesse serenissime monseigneur l ^ duc. Dijony Claude Michardy 1697, pet. in-i mar. bleu, dent. fil. (Bauzonnet.)

Première édition où les Noëls aient été réunis, et qui, malgr de nombreuses réimpressions, ne perdra jamais de son prix an yeux des amateurs. Les pièces qui s'y trouvent réunies dans précieux recueil sont cependant d'une toute autre rareté. J'a fourni copie, pour une réimpression promise, de la QuereUe la Tille et du Suzon dont on ne connoissoit pas d'exem en Bourgogne, même dans les riches collections de mes ami MM. Peignot et Jollyet. Il seroit probablement impossible d composer un exemplaire pareil au mien, et celui-ci est d'un parfaite beauté.

633. — Le même ouvrage. Quatreime edicion. Ai


s c


BELLES-LETTRES. 25^

Dioni, ché Abran Lyron de Modene, 1 720 , în^-S, mar. citron, fil. (Bauzonnet)

EXSMPUJEE EN GRAND PAPIER.

Six pouces six lignes de hauteur, c'est-a-dire huit lignes au moins de plus que les exemplaires ordinaires.

Ces exemplaires en grand papier que les catalogues anciens n'indiquent point, ne contiennent pas la musique qui ne fut Routée qu'après coup. Us sont certainement fort rares.

On sait que cette édition fut souvent copiée sous la même date, et j'ai dit ailleurs que les exemplaires de l'édition origi- nale se distinguent par un long errata (de 54 fautes), et par le chiffre de la date qui y est imprimé sans ponctuation inté- rieure (MDCGXX.), au lieu que dans les éditions copiées ce chiffre est ponctué après le millésime et les centaines (M.DCC.XX).

Î34. — Le même ouvrage, même édition. Ai Dioni ^ ché Abran Lyron de Modene, 17210, petit in-8, mar. rouge, fil, (Thouvenin.)

Exemplaire de l'édition originale en petit papier, mais qui mérite d'être distingué. 11 a appartenu à La Monnoye qui y a corrigé soigneusement plusieurs fautes oubliées dans V errata, et qui y a ajouté, page 88, un couplet autographe, omis, je crois, dans toutes les éditions qui ont précédé celle de Çhâ- tillon-sur-Seine :

Corne ai no dans lai boucAte De ce Dei novea, Le pei d'ene famé lôte Ghiccli dulaissea, Chiccii, etc.

La Monnoye dut faire présent de ce volume au comte de Plelo qui a signé la page \ des Noëls^ et dont le nom, connu dans Fhistoire par une mort héroïque , rappelle en littérature des


252 BELLES-LETTRES.

chansons pleines de grâce et de naïveté. Enfin, il est enrichi de la musique manuscrite, mise au net avec beaucoup de pro- 1^ prêté et de soin, et qui, dans cet exemplaire de l'auteur, pour- lie roit bien être le texte original de la musique imprimée. \:i

635. Le même ouvrage • Ai Dioniy ché A bran Lyron de Modèney l'j'io^ mar. rouge. (Dura.)

C'est ici une des réimpressions faites avec la musique, mais |i probablement avant la mort de La Monnoye, car VEpieedm du Père Oudin m'y paroît rattaché après coup. H en estpeut- ôlre de même, au reste, dans toutes les éditions de cette date. On me pardonnera sans doute d'avoir tenu à posséder cet in- génieux chef-d'œuvre sous toutes ses formes.

636. — Le même ouvrage, aivô quelque ajutorion (sans lieu ni date),^ei. in-i2, mar. rouge, fil. (Purgold,)

Édition très rare et qui pourroitbien avoir échappé aux sa- vantes recherches de M. Peignot, ce que je n'oserois affirmer cependant, car je ne les ai pas actuellement sous les yeux. 0^' tre la totalité des NoëU de l'édition de n20, elle contiez*' p. ^00 et ^04 , deux couplets qui y ont été omis, et, p. 401 * 406, deux Noëls qui ne sont pas indignes du voisinage décela de La Monnoye. Je dois cette observation et ce volume k mCF^ ami M. Aimé-Martin qui l'a enrichi d'une note.

637. Dialogue de'deu Brisack, présentai ai monseL gneur le duc de Bregogne, ai son errîvée ai Dijoi^ le 20 septembre 1703. Dijon, Glande Micha^ 1703, în-f 2, mar. bleu, ornem., doub. fil. (Ko^ hier.)

Pièce d'une grande rareté, et dont on m'assure qu'on connoit pas d'exemplaire en Bourgogne.


BELLES-LETTRES. 255

3. Gauthier (François). Noëls nouveaux au pa- tois de Besançon. Besançon y Jean Claude Bogil-- ht (sans date), pet. in-ia, mar. vert, fil. (Bau-- zonnet.)

9. — Les mêmes, nouvelle édition. A Besançon, chez Quentin^ Joseph Bogillot, imprimeur -libraire de la Cité royale, Grand-Rue, près le pont, 1773, a vol. in- 12, rel. en un, mar. bleu, fil. à froid. (Duru.)

Ceâ deux éditions des NoëlSj en patois de Besancon, sont fort rares comme toutes celles qui remontent k une époque déjà un peu reculée, et qui ont péri dans les mains de leurs innombrables lecteurs. Les éditions plus récentes, même les dernières, ne sont guère plus faciles à trouver, et il est pres- que impossible de rencontrer des unes et des autres un exem- plaire en bon état de conservation. Les imprimeurs de Besan- çon, qui étoient en même temps relieurs, avoient l'habitude de rogner les livres de ce genre exactement à la lettre, et quelquefois même un peu plus avant, pour en diminuer le vo- lume et le poids, et pour réduire d'autant les frais du colpor- tage ; de sorte qu'un exemplaire qui porte une ligne ou deux de marge, conmie le dernier de ceux-ci, est un volume vrai- ment extraordinaire, de la beauté duquel il faut rendre grâce à l'heureuse maladresse d'un relieur qui né savait pas son métier.

Les Noëls de François Gauthier sont fort goûtés en Franche- Comté, et ils méritent de l'être. Je ne crois pas qu'aucune province de France puisse leur en opposer de plus francs, de plus gais et de mieux tournés, exception faite, comme de raison, de ces charmants Noëls Bourguignons auxquels il ne faut rien comparer; mais les Noëls de La Monnoye tons le jeu d'esprit d'un sceptique railleur, et cela est si vrai qu'on


254 BELLES-LETTRES.

ue peut gaère les tradoire lUtéralemeiût sans affliger les ereil* les pieuses. La naïveté seule du langage y sauye les lieeaees de la pensée. Les Noëls de Gauthier ne manquent pas non plus de ces traits de moquerie narquoise qui sont assez propres an genre, mais ce badiuage simple et sans malice ne fait pas re- douter les mêmes conséquences. Il est k regretter que ce joli ouvrage attende encore une édition critique et un glossaire.

640. L'Arrivée d'une dame en l'autre monde, ha- billée en panier. Vers au patois de Besançon (sans lieu ni date) y inrS, mar. bleu, ûl. à froid. (Dura.)

Cette pièce, qui passe pour la plus rare du patois franc- comtois, m'a été donnée par mon ami M. Weiss, bibliothécaire ^ de Besançon, ce qui m'autorise à croire qu'elle ne manque pas dans la bibliothèque de Besançon qui auroit certainement ob- tenu sur moi une juste préférence ; mais il seroit peut»êtr6 difficile d'en citer un troisième exemplaire.


64 1 . La Jaquemardade, poème épi-comique en dia- logue au patois de Besançon; qui a pour sujet la descente de Jaquemard, du 26 janvier 1746, et sa réïnstalation de l'avant-veille de Noël de ijSa, avec des notes et explications en françois. ^ Dole y chezJ. B. Tonnet, imprimeurlibrairedel(^ ville et du collège. Aux armes de Tallardy lySÎ, pet. in- 12, mar. bleu, fil. (Thouvenin.)

Pièce rare.

642. NoELS Bressands. a Pont-de-^Faux , che$ Moi-


BELLES-LETTKES. 255

x^udy 1^797, pet. in-8, mar. rouge, doré en tête. [Duru.)

IfON ROGNÉ.

J. Poésies en patois vaudois, in-4 ? mar. rouge, lent., fil. {Thompson.)

Manuscrit.

Recueil de jolies pièces de ce patois, et entre autres du Conit iai Craisù dont je ne conoois poiot d'éditions. Cette char- mante copie, exécutée avec un soin calligraphique tout parti- culier, m'a été donnée par mon ami M. Porchat de Lausanne.

4. Prologue faict par un messager savoyard, sur le rencontre de trois nymphes, prisonnières par trois mores. Faict en rime sauoyarde, auec la plaincte de la quatriesme nymphe de l'emprison- nement de ses sœurs, iSqô, pet. in-S, i4 pp. mar. vert, fers à froid, doubl. mar. rouge, dent. (Koekler.)

Pièce très rare qui n'a paru que deux ou trois fois dans les Tentes, et qui est par conséquent fort peu connue. Le texte paroît annoncer, ainsi que le titre, la plainte d'une quatrième nymphe qui devoit probablement servir de suite au Prologue. On ne sait si elle a été imprimée.

i5. Ghrestien (F.). Les essais d'un Bobre africain, seconde édition, augmentée de près du double, et dédiée à madame Bore) jeune. Ile Maurice^ imprimerie de G. Deraullede et Gomp.y impri-


256 BELLES-LETTRES.

meurs du goui^emement , i83i, pet. in-49 0^* rouge, fil. (Koehler.)

Il est inutile de dire que les livres imprimés à l'île Maariee sont nécessairement fort rares en France. Ce joli exemplaire m'a été donné par mon ami M. Laverdant qui Fa rapporté pour moi de son beau pays.

Le Créole n'est pas, à proprement parler, un patois (po- triœ aut patrum idioma). C'est même tout le contraire, une langue étrangère apprise par nécessité pour un nombre asseï circonscrit de besoins et d'idées, et dont d'heureux artifices, parfaitement logiques d'ailleurs, ont beaucoup simplifié la syntaxe. Le Créole ressemble sous ce rapporta la langue des petits enfants, et c'est k peu près la môme chose au point de vue philosophique; seulement, il ne devient jamais une langue adulte et virile, parce que l'esclavage est un état d'enfance prolongé artificiellement, et qui, comme on dit aujourd'hui, ne progresse pas (Dieu me pardonne cette abominable parole I). L'émancipation des esclaves émancipera, selon toute appa- rence, la langue dont ils se servent, et le Créole périra unjour avec sa grâce mignarde et sesblandices enfantines. Il est donc de quelque intérêt d'en conserver les monuments, et il en restera bien peu, car les nègres, non plus que les enfants, ne perdent guère leur temps a faire des livres.

iV. B, Les ouvrages en prose patoise, qui sont peu nom- breux dans ce catalogue, se trouveront rangés à leurs divisions respectives.

POÈTES ITALIENS.

COLLECTIONS.


646. Canzoni di Dante. Madrigali del detto. Madi*^' gali di M. Cino et di M. Girardo Nouello. Impre^^


BELLES-LETTRES. 257

in Milano per Augustino da Vimercato ad instan- tia de M.\Jo. Jaxiomo e fratelli di Legnano, i5i8, in-8, fig. en bois, mar. rouge, ornem., doublé en mar. vert, dent., fil. (Bauzonnet.)

Superbe exemplaire d'un volume très rare.

647. ScELTA DI POESIE italiane non mai per Taddie- trostampate de piu nobili autori del nostro se- colo. yenezia^ i6S6^ pressa Paolo Baglioni^ in-Sj mar. noir, fil. (Padeloup.)

Très bel exemplaire en papier fin de la bibliothèque de madame de La Borde.

Ce livre très rare et très peu connu ne contient que des pièces du genre chaste et sérieux et qui étoient restées inédi- tes. De ce nombre est le beau poème des Fasii Sacri du car- dinal Sforza Pallavicino (pages ^ 60 à 555), dont il supprima la première édition avant qu'elle ne fût terminée, lors de son entrée dans Tordre des jésuites, et qui passe pour ne plus exister que dans l'exemplaire unique d'une des bibliothèques de Parme. Je crois que cette réimpression de Baglioni n'est guère plus commune, et il est assez probable que le savant M. Gamba ne l'a pas connue.

648. ScELTA DI PROSE E POESIE ITALIANE. In Londra (Paris), 1765. — Il libro del Perché colla Pasto- rella de cav. Marino e la novella dell. Ang. Ga- briello, in Pelusio, M. M. M. C. XIV. — Dubbii amorosi, altri dubbii, e sonetti Lussuriosi di Pie- tro Aretino, nella stamperia del Porno y alla co^ rona de Cazzi; 3 part., un vol. pet. in- 12, mar. Tert. (Derome.)

[ Ce volume pourroit être indifféremment placé sous quel-

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258 BELLES LETTRES.

qu'une des divisions de la prose îtalienne, car il commeneipir une satire épistolaire en prose, du genre le plus piquant, in- titulée : il Gazzetiino del Gigli; et c'estdans sa première par- tiel, qui est fort rare, qu'on trouve la nouvelle délia GiuUm k laquelle ce recueil graveleux doit sa principale réputation parmi les amateurs. M. Gamba en a fait bonne mention, page -1 46, de sa Bibliografia délie novelle in prosa. Mais le Itiro del Perché et les Dubbii amorasiy qui sont certainement sor- tis des mêmes presses vers le même temps, y dennent asseide place pour que j'aie pu me croire autorisé k le ranger ici. Ces deux derniers ouvrages sont un peu plus faciles a trouver que la Scella^ même dans ces belles éditions, mais on ne les rencontre pas souvent réunis. Toutes ces pièces sont tirées dans ce charmant exemplaire, soit en papier fin, soit en pa pier fort de Hollande, et la dernière des trois, imprimée d'o^ format plus petit, a conservé toutes ses marges.

On sait que la plupart des publications du genre de celle ci sont dues k Moètte et Gorbie, auxquels il faut sans dou joindre Querlon.

POÈTES ITALIENS.

POÉSIES DIVERSES.

I

649. Petrarca, con nuoue spositioni, nelle quai oltre l'altre cose, si dimostra quai fosse il ver giorno et Fhorà del suo innamoramento, etc. / LyonCy appresso Gulielmo RouilUo^ *574, pet. îr 1^9 mar. rouge. (Bauzonnet.)

Jolie édition, très recherchée, et qui le seroit davantage on la trouvoit plus souvent en beaux exemplaires. Celui- ^ est charmant.


BELLES-LETTRES. 259

65o.Petrarque. Les Triomphes^traduicts de langue toscane en rhime françoyse par le baron d'Opede. On les vend à Paris ^ en la grand salle du Palais y au premier et second piliers y es boutiques des An^ geliers (i538), in-8, fig. dans le texte, mar. cit., fil. R. A.

U falloit que ce joli volume fût bien rare dès la dernière partie du seizième siècle, pour que Du Yerdier l'ignorât com- plètement, et que La Croix du Maine prît sur lui d'affirmer qu'il n'aroit pas été imprimé. On croiroit cependant, d'après le Manuel du Libraire^ qu'il en existe deux éditions, celle des Ângeliers, qui a été vendue 4 liv. -10 s. sterl. Roscoe, c'est-à-dire 'I'I2 fr., et celle de Denis Janot, sans date, payée ^-17 fr., Blanford. Mais ces deux éditions n'en font qu'une, et il est même fort probable qu'elles ne font qu'un seul exem- plaire avec le mien. Seulement, le rédacteur du premier ca- talogue a pris la date a la fin du privilège, feuillet A ii, et le rédacteur du second qui n'a pas vu de date au frontispice, a pris le nom du libraire Denis Janot, k la fin de l'épitre dédi- catoire, septième feuillet du livre. L'impression est fort jolie, et les figures très délicatement exécutées. La reliure angloise n'a pas grand mérite, mais elle atteste que le volume sort de la bibliothèque d'un des illustres amateurs que j'ai cités, sinon de celle de tous deux.


k f »


5ï . Olimpo {Baldassare) de gli Alessandri da Sasso Ferrato. Opère di verse poetiche, cioè: F Aurora. — La Noua Phenice. — La Gloria d'Amore.— Pega- sea. — Olimpia. — Linguaccio. — Parthenia. ^ene- titty Bernard de Bindoniy i538, 89 . 7 parties en un vol. in-8, mar. vert, fil. (Derome.)

Bel exemplaire de Gaignat.

Ces poésies ne jouissent pas d'une grande considération.


260 BELLES-LETTRES.

mais elles sont très rares, surtout réunies. Il làudroit encore 1 uD joindre à cet exemplaire, le plus complet qui ait, je crois, ^ de paru dans les ventes, VArdelia et la Camilla, imprimées seu- lement en -1544. Gaignat a eu le bon esprit de se résoudre a s'en passer, et j'ai des raisons pour n'être pas plus difficile .

POÈMES SACRÉS, ÉPIQUES, HÉROÏQUES

ET ROMANESQUES.

652. Dante, con nuoue, et utili ispositioni ; aggiiic»- toui di più una tauolo di tutti i vocaboli più d^- gni d'osseruatione, che ai luoghi loro sono dm - chiarati. In Lyone^ appresso Guglielmo Rouilliez ^ i55i, pet. in-ia, mar. rouge. (Bauzonnet.)

Très joli exemplaire d'une très jolie édition.

653. Stagi (Andréa). Opéra de Andréa Stagi Anco- ^ nitano, intitolata : Amazonida, la quai tracta 1 gran bataglie e triumphi che fece queste bonn amazone , con gratia et privilegio. Stampato h Venetia, nel anno del signore î5o3, in-8, fig. e bois, mar. rouge, fil.


Superbe exemplaire d'un des livres les plus rares de cet catégorie dans la littérature italienne ; il provient de M. Hib- bert dont le catalogue lui donne, par erreur typographique ^^ la date de ^1502, et il fut payé chez lui, par S. Richar^^ Heber, 6 liv. 6 shell. (près de 'lôO fr.), en y comptant les firai^ ' de vente et de conmiission. Ce beau volume m'a été donn^ par mon ami M. de Magnoncourt.

654. Tasso (Torquato). Gerusalemme conquistata,


i


BELLES-LETTRES. 26i

libri XXIIII. In Roma^ pressa a Guglielmo Fac- ciotti, iSgS, pet. in-45 ^xi2LT. rouge, fil à froid.

édition princeps de cette édition de la Jérusalem délivrée, refaite par son auteur. C'est un livre fort curieux sous le point de vue littéraire, et qui est d'ailleurs assez difficile à trouver. Toutes les corrections de Verrata sont portées dans le texte d'une écriture du temps, dans laquelle mes savants amis M. le comte Melzi, M. Salvi et M. Molini, reconnoissent celle du Tasse. Le concours de son arrivée à Rome avec la publication de ce volume peut donner beaucoup de crédit à cette hypothèse, où Ton est toutefois parfaitement libre de ne voir qu'une conjecture. La dernière feuille qui contient Verrata n'offre point de corrections, parce que cette feuille restoit probablement à tirer, et que les corrections ont été faîtes sur la planche. Les changements sont en général tracés d'une main magistrale, et plus littéraires que typographiques. Il y a même des vers entièrement renouvelés, soit dans le mouvement, soit dans l'expression ; et qui auroit osé prendre une pareille liberté sur des vers du Tasse, si ce n'est le Tasse lui-même?

55 5. RoTTA Di Babilonia, quando Morgan te e Or- lando, e Rinaldo, pressero la cita di Babilonia, (sans lieu ni date), pet. in-A? fig- en bois^ mar. vert, double fil.

Bel exemplaire d'un poème rare qui doit être conune le suivant un extrait du Morgante.

656. La Rota di Roncisvalle, doue mori' Orlando oon tutti i paladini, nuouamente ristampata, e di bellisime figure adornata. In Pado\^a, e in


262 BELLES-LETTRES.

Bassano^ Antonio Remondini ^ pet. iii*8, mat- vert, fil.

Petit poème extrait du Morgante Maggiore du Pulci, e^ dont toutes les éditions sont rares.


t


657. ÂRiosTE. Roland furieux, poème héroïque, tr: duction nouvelle, par M*** (Mirabaud). La Hay^, Pierre Gosse ^ 1 74^5 4 vol. in-8, mar. rouge, fi.B. (Derome.)

Exemplaire en grand papier, et le plus beau que j'aie vu^


POÈMES DIDACTIQUES, EROTIQUES ET BADIN


658. Tassoni. LaSecchiarapita, poema eroi-comic^^ d'Androvincî Melisone, con gli argomenti d^3l eau. Alber. Baris., aggiuntoui in ultimo il prinB^ ^ canto de FOcceano del medesimo autore. In Pc^^ riggiypresso Tussan du Bray, a la strada di S. Gic^ ^ como y all'ensegna délie spiche mature ^ 1622^ > in-ia, mar. bleu, dent. fil. (Koehler.)

Édition originale de la Secehia rapiia, et la plus rare toutes.


669. DoTTORi. L'Asino, poema eroicomico d'Irold Cr otta, con gli argomenti del si g. Alessandro Zacc e le annot. del sig. Sertorio Orsato. In f^enetla^ pe ^ Matteo Leni, 1662, pet. in- 12, mar. bleu, dent:^^*

(Koehler,)

Edition originale d'un poème estimé dont les exemplair

sont rares.


BELLES-LETTRES. 263

k>. Lippi ( Lorenzo) . Il Malmanlile racqaistato , poema di Perlone Zipoli. In Finaro^ nella stam-r peria di Gio. Tommaso Rossi, 1676 , in-i 2, mar. bleu, dent., fil. (Koehler.)

édition originale et très rare du Malmantile^ potoe ingé> nieux qui est inappréciable pour les linguistes, parce qu'il contient Telite des flwrmiiniimes^ ou manières de parler pu- rement toscanes. On croit que cette édition fut supprimée, et le peu d'exemplaires épargnés, mutilés avec un grand soin, parce qu'elle étoit précédée d'une préface insolente du Ci- nelli, où les écrivains les plus éminents de l'époque sont im- pitoyablement déchirés. Ce précieux exemplaire contient la préface de Cinelli, et il est aussi beau que puisse Tétre un livre, imprimé d'ailleurs en caractères assez grossiers sur du papier abominable. C'est une des piquantes curiosités de la littérature italienne au dix^septième siècle.

STANCES, ÉPITRES, SATIRES.

61. SciARRA, Fiorentino. Stanze del poeta Sciarra sopra la rabbia di Macone ; testo di lingua recato abuona lezione dall' ab. Jacopo Morelli. Constan- tinopoliy i55o. — Il lamento di Cecco da Varlungo da Francesco Baldovini. Uanno secolare délia morte di Cecco , Parigi^ Renouard, 1809, in-8, Télin.

Belle réimpression en lettres capitales, tirée seulement à Bouzs EXEMPLAIRES, tous impHmés sur vélin. Chacun d'eux se vendoit quatre louis. Il est superflu de dire que ce beau livre se trouve fort rarement dans les ventes.

i62. Tansillo. Il Vendemmiatore del signor Luigi


264 BELLES-LETTRES.

Tansillo, per adietro con improprio nome intito- lato : Stanze di cultura sopra gli horti délie donne. In Finegia, appresso Baldassarre Costan" tiniy al segno di S. Giorgio y 1 549, P^'- îï^"4f vél.

Très bel exemplaire d'une édition rare.

663. Stanze amorose sopra gli horti délie donne et in Iode délia menta. La Caccia d'amore del Bernia. Stanze in materia d'amore nnoua- mente ritrouate et con diligentia corrette, et di vaghe historié adomate et date in luce. In Venetia^ 1 674, fig. en bois. — Stanze in Iode délia menta. Stampate nuouamente con diligentia et historiate. InVenetia^ i574j P^t. in-ia, fig. en bois, mar. rouge, fil. (Derome.)

Joli exemplaire d'une édition fort recherchée.

664. Redi (Francesco). BaccoinToscana, Ditirambo di Francesco Redi accademico délia Crusca, con le annotazioni. In Firenze, per Piero Martini , i685, in-4, mar. rouge. (Koehler.)

Exemplaibe en grand papier, non rogné.

Personne n'ignore que le Bacco in Toseana est le chef- d'œuvre de la poésie dithyrambique, et que les notes dont il est enrichi dans cette édition sont d'un immense intérêt pour le philologue. Cet admirable travail, si ingénieusement brodé sur un charmant poème, a probablement servi de modèle au Glossaire bourguignon de La Monnoye.

665. ÂRiosTO (Lodovico). Le Satire. Vinegia^ IVi- coïo dAristotile detto Zoppino^ iSSy, pet. in-8,


BELLES-LETTRES. 265

mar. vert, fil., avec le portrait d'Arioste sur le titre.

Édition rare et complète, uon citée par les bibliographes, mais qui paroît être la réimpression vers pour vers de l'édi- tion originale de 4554. Elle a cela de curieux qu'elle démon- tre, par ridentité incontestable des caractères, que le fameux livret intitulé : Tariffa délie Puiane, dont il sera question plus loin, est sorti des presses de Zoppino.

)66. Stmeoni (Gabriello). Le Satire alla Berniesca di M. Gabriello Symeoni con una elegia sopra alla morte del re Francesco primo, e altre rime a diuerse personne. Al christianissimo et inuit- tissimo re di Francia Arrigo secondo. In Turino, pro Martino Crauotto y i549, pet. in-4, mar. vert, doublé en mar. bleu, fil.

Exemplaire très bien conservé d'un volume fort rare.

67. Aviso PiACEvoLE dato alla beHa Italia, da un iiobile Giovane Francese, sopra la mentita data dal serenissimo re di Nauarra a papa Sisto V. Monaco y appresso Giouanni Swartz y i586, în-49 mar. rouge, fil. (Derome.)

Volume fort intéressant sous le point de vue littéraire, et fort curieux sous le point de vue historique, qui a été autre- fois très recherché et qui le seroit encore, s'il étoit moins rare et plus connu.

POÉSIES BURLESQUES ET GAILLARDES.

68. Beri9i. Tutte le opère in terza rima, 1642. — Tutte le Terze rime del Mauro, j 542. — Le Terze


266 BELLES-LETTRES.

rime di M. Giovanni délia Casa, di M. Bino et d'altri, 154^. — Dialogo contra i poeti del Ber- nia, i54a. — LeTerze rime del Molza, del Var- chi, del Dolce et d'altri, i54a. — Capitoli del si- gnor Pietro Aretino, di M. Lodovico Dolce, di M. Francesco Sansovino, etc. 1 54o, in-8, mar. violet, fers à froid. (Belle reliure ancienne.)

Édition rare de ces poésies dont il est fort difficile de trou- ver des exemplaires complets. Le DMogo contra i poeU est la partie du volume qui y manque le plus souvent, et il n'a pas été reproduit dans les éditions suivantes. Les CapMi d'Àretino qu'on y a réunis dans cet exemplaire sont beaucoup plus rares encore.

Je crois avoir lu quelque part que le Capitolo del Fono n'étoit pas contenu dans cette édition. C'est la première pièce des Terze rime de la Casa, p. 456.

669. Tutti i trionfi, carri, mascherate h canti car- nascialeschi andati per Firenze, dal tempo del magnifîco Lorenzo veccbio de Medici; quando egli hebbero prima cominciamento, per infino à questo anno présente 1 559. In Fiorenza, 1 559, in-8, mar. vert à compartiments, doublé en naar. rouge, à compartiments , fil. (Koehler.)

Reliure de la plus grande élégance.

Tout le monde sait Thistoire de ce volume dans lequel la famille de TOttonajo eut le crédit de faire lacérer 98 pages? qui contenoient les Canzoni de ce poêle, mort pendant llm' pression. Les anciens bibliographes italiens ont répété ^ Tenvi qu'il n'avoit échappé que trois ou quatre exemplaires a cette mutilation barbare, mais on en connoit davantage ^ Italie, et j'en ai vu quelques-uns en France. En prenant cette


BELLES-LETTRES. 26r

exagération pour ce qu'elle vaut, il reste certain que les Trùmfi complets sont un livre aussi rare que curieux, et digne des plus riches bibliothèques. Un exemplaire s'est vendu 456 fr. à la vente de Mac-€arlhy, mais je ne pense pa& qu'il en existe un autre qui puisse rivaliser avec celui-là en beauté. Le mien, qui est très remarquable par sa condition, lui est cependant inférieur.

570. Aretino (Pietro). Sonetti lussuriosi. In Fine- giuy 1556, pet. in-i6, mar. orange, fil à froid.

Je prie le lecteur d'être bien persuadé que ce n'est pas ici la fameuse édition originale des SoneXXi dont Ménage désiroii si vivement de rencontrer un exemplaire, édition que l'on a souvent citée, que l'on a décrite, que l'on atorrée, et qui n'existe peut-être pas. C'est une simple réimpression, d'ailleurs totale- ment inconnue, qui paroit avoir été exécutée en Suisse dans le courant du siècle dernier, et qui diffère beaucoup de celle de Grange que j'ai annoncée plus haut (Scella di prose epoe- fie), soit dans une partie de son contenu, soit dans la dispo- sition des pièces. Elle se compose de 22 feuillets dont le pre- mier contient le titre, et chacun des autres un sonnet imprimé au recto^ le vingt-unième seul excepté, qui ne contient qu'un huitain. Le verso reste blanc, et propre k recevoir un dessin ou une gravure. Cette description est tout-à-fait semblable à celle que certains bibliographes nous ont donnée de l'origi- nal, et même à celle de l'exemplaire peut-être imaginaire de de Boze, rapportée, à ce qu'on assure, dans un supplément fort rare de son second catalogue, sauf que cette indication annonce 25 feuillets au lieu de 22, mais en comptant un fron- tispice gravé que mon édition ne renferme point. Quant aux 2^ gravures de Marc-Antoine, il n'en est point question dans la notice du catalogue de de Boze, et il faudroit conclure de là que de Boze lui-même ne possédoit pas cette édition origi- nale si célèbre, ou qu'il en possédoit un exemplaire sur lequel le tirage des gravures n'avoit pas été exécuté. Cette circon-


268 BELLES-LETTRES.

stance rend difficile k comprendre son évaluation k la soBoxMie de mille francs, alors exorbitante pour un liyre. L'édition originale avec les planches, si elle existoit réellement, yau- droit aujourd'hui davantage.

671. Il Manganello. (Sans lieu ni date), pet, in-8, mar. rouge, fil à froid, doublé en mar. rouge, dent., fil. (Koehler.)

Édition imprimée vers 'l 550, probablement par le Zoppino, et dont Textréme rareté est bien connue des amateurs. Un exemplaire qui pourroit bien être le mien, car cette espèce de livres est sujette a se reproduire en apparence, et saf^i^^ pour cela se multiplier, fut vendu -145 fr. chez l'abbé Blond, et plus de -1 60 fr. chez Hibbert. Celui-ci est d'une co servation irréprochable.


67a. Tariffa delle puttane , ouero ragionament del forestière e del gentil huomo, nel quale si d£-^ nota il prezzo e la qualita di tutte li cortigiane m^ ^ Vinegîa; col nome deHe Ruffiane : et alcune no - uellepiaceuoli da ridere fatte da alcune di quest^^ famose signore a gli suoî amorosi. Stampato ne^ nostro hemisperOy V anno i535, in-8, mar. bleu^

Plus rare encore que le Manganello qui a été contrefait ^^^ et presque inconnu des bibliographes, même en Italie. Ce li — ' vre singulier ne se trouve pas, non plus que le précédent .^ dans la magnifique bibliothèque de mon savant ami M. 1 comte Melzi, qui réunit, comme on sait, les curiosités les plu précieuses de la littérature italienne. Mon exemplaire, et j n'en connois point d'autre , étoit porté à dix-huit guinées ou 450 fr., dans le catalogue de Longmann, pour l'an -1^48 J*ai fait souvent la plus grande folie qu'il fût possible de fai


BELLES-LETTRES. 209

après la folie de l'acheter à ce prix : c'est d'en refuser da- vantage.

3. STRAScmo CAMPANA. Lamento di quel tribulato di Strascino campana senese sopra il maie ii^ico- gnito, il quale tratta délia patientia et impa- lientia, pet. iii-8, titre grav. , mar. bleu, fil. (Koehler.J

Livre du genre dés précédents, mais d'une valeur fort infé- rieure, parce quMl se rencontre plus facilement.

4« CiccEiDE LEGITIMA (la). In questa terza impres- sione ordinatamente disposita, ed accresciuta d'alquanti sonetti, che nelle due antecedenti edi- zioni erano stati omessi, in-is, mar. bleu, fil. (Koehler.)

édition moins belle que celle de Paris, mais plus recher- chée, parce qu'elle est plus complète. La dcceide^ qui est un chef-d'œuvre de verve bouffonne et cynique, a été imprimée au moins quatre fois, et les exemplaires n'en sont pas fort rares, mais il est difficile d'en trouver d'aussi beaux que celui-ci.

^5. La Historla perche si dice : è fatto il becco a l'oca. In Trevigni) et in Pistoia (sans date), in-47 mar. rouge, fil. (Koehler.)

Pièce rare.


POÉSIES EN LANGUES RUSTIQUES.


76* Naspo BiZARO, Nuouamente restampao, con la


270 BELLES-LETTRES.

zonta del lamento chel fa per hauerse pentio de liauer sposao Cate Bionda Biriotta. In Veniesia, per Piero de Domenego in contra de Santo Apoli- nar, a la librairia de la Pigna^ in-49 ^8* ^^ 1^*^, mar. citron. (Thompson.)

Cette édition n'est pas celte que désigne M. Brunet, mais elle doit lui ressembler beaucoup. Elle est précédée d'une dé- dicace signée du nom probablement supposé de Carayia, qu'É- bert a regardé comme celui de l'auteur, et ornée de deux planches singulières, gravées en bois, dont chacune est répé- tée une fois. C'est un volume fort rare.

677. Canzonette rustiche , cioè : Opéra noua, in Jingua venetiana, chiamata la Pescaoretta. Fene- tiay 1618. — Ganzone délia gobba, fatta per Do- menigo Orbo. Venetiay 16 16. — Le stupende e maravigliose prove faite dal ftiribondo... Fra- cassa. Venetiay 1621. — Amoroso pentimento di Minutino scritto alla sua bella, con la risposta. Venetiay 1620. — La Luganeghera, canzon DOua di DesiderioGriflb. Venetia, 16 10. — LaBellaSca- lettera, di Desiderio Griffo. Fenetia, 161 4. — So- netto de linguaggi ridicoloso, per Allanio Veggi, detto Zan Batocchio. Fenetiay i6ao. -—Il lacri- moso lamento que fece la signora Prudentia Au- conitana . Fenetia, 1625. — Ridiculosa canzonetta, doue s' intende un giouine innamorato in una vecchia, composta da me Paulo Britti, ciecoda Venetia. Fenetiay 1625. — Noua canzonetta nella quai s'intende il lamento fatto da giulio nell' as- pettar il suo caro Tonolo, del medesimo Britti.


BELLES-LETTRES. 27^

Venetia, i6â3. — Canzoneta noua nella quai s'in- tende una maserela innamorata in un giouine , del medesimo Briti. Fenetia^ 1624. — Villanelle noue fatte in dialogo tra il Garbfolo e la Rosa, date in luce da Lucretia Rosetta, detta Pimpinella incomedia. Fenetia. — Ridicolosa canzoneta fata sopra una giouene la quai ha preso un marito vecchio , di Paulo Briti. Fenetia, 1624- — Feli- cissimo incontro, il quai fece un giouano in una contadina, di Paulo Briti. Venetia^ 162'j. — Noua canzoneta, nella quale s'intende un giouine, che abbandona la sua signera, per non poter resis- tere a tanta spesa, di Paulo Briti. Venetia, 1625. — Le tremendissime e archistupende proue del grandissime gigante Sgarmigliato, per Giulo Ce- sare Croce. Veneiia, 1620. — Ridicoloso dialogo, iatto tra homo e donna nella quai s'intende il giouene caduto in pouerta, e la donna le aban- dona, di Paulo Briti. Venetia, 1624. — Dialogo tra il padre e il figliuolo, sopra il prender moglie, di Giouanni Bricci. Fenetia, 16 18. — Nuovacan- zonetta nella quai s'intende un giouane innamo- rato in una frutariola, di Paolo Britti. Fenetia, i6a5. — Quando che cabalao vendeua menole, di Francesco Veronese (senza luogo) . — Indovinello doue si contiene dîuersi e varii soggetti da in- dovinare, per trastular in compagnia. Fenetia, i6a4. — Risposta délia Morosetta nella quale s'in- tende il lamente fatto da lei per la crudelta usa- tali dal sue amante, di Zan Polpeta. Fenetia, ï6i6.--^ Nova tramutatione de Auzoletta e Mon-


272 BELLES-LETTRES.

cola, di Paolo Briti. Fenetia, i6a4. — Canzo^ netta noua nella quai s'intende un giouenecaduto in precepito per amar una meretrice, di Paulc^^ Britti. Fenetia, lôaS. — Il ridiculoso contrast(h tradue amanti furlani . Veneiiay 1 6 1 a . — Novo fio- retto di essempi, in ottaue alla cicîliana. Venelia^ i6a3, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)


On sait combien sont difficiles à composer, et recherché des curieux, les recueils de ce genre; mais particulièremen ceux qui contiennent des pièces de Briti ou Britti, car i! écrivoit son nom de ces deux manières. Celui-ci en ren- ferme dix.

678. Canzonette in lingua venetiana, cioè : Stanx^ deir Ariost tramudade, per el dottor PartesanoŒ da Francolin, in lingua gratiana, con una villa- nella, un sauonet soura al mal franzes, e la caix' zon délia Simona. Veronay 1594. — Noua canzo- netta nella quai s' intende la ritomata de Chec^ bello, di Paolo Britti. Venetia^ i6a4- — Nuott^ canzonetta nella quai s'intende, corne un povero forestiero e stato trapolato da una signora, dî Paolo ^v\\x.Venetiay i6a5. — Bellissima canza-^ netta nella quale s'intende un lamento che fa u0 giouene innamorato in una massara. Venetia 9 1627. — Gratiosissimo dialogo fatto con Catte ^ Checco, di Paolo Britti. Venetia^ 1637. — Tramu^ tatione délia canzon del forestiero, di Paol^> Britti. Fenetia, i6a5. — Nuoua canzoneta nell.^ quai s'intende una romancina data tra un' huom^^ e una donna, di Paulo Britti. Venetia. — Canzo— ^


BELLES-LETTRES. 275

netta noua in lingua venetiana, nella quale s' intende un lamento che fa una famosissima cor- tegiana, che per Testrema nécessita e ridotta so- pra un ponte, di Mario Sarzena. Ferona. — Opéra noua nella quale si contiene il maridazzo della belia brunettina sorella de Zan Tabari. Modena. — Dialogo di Ceccarello e Matarello alla villa- nesca. Bolognuyipet. in-8, mar. rouge du Levant. (Thompson,)

Autre recueil de pièces rares, qui en contient cinq de Briti.

79. Ganzone e BARCELLETTEde San Martino. Gon la vitadel Pizinino. P^megia^Bindonij^et. in-8,fig. en bois, mar. rouge du Levant, fil. (Koehler.)

Livret en quatre feuillets de la fin du seizième siècle, et qui est certainement d'une grande rareté. La chanson de Pi- zinino qui se retrouve, d'ailleurs, chez tous les peuples, se chante encore au berceau des enfants, parmi les populations esclavonues de l'Italie, mais je ne l'ai jamais vue imprimée qu'ici.

$0. Groce. Le Ventisette mascherate piacevolis- sime dalle quali pigliandosi l'inuentioni, si pos. sono fare concetti diletteuoli et gratiosi , per passa tempo il cameuale. Nuouamente date in luce. Âggiontoui nel fine due villanelle pastorale.

In Venetiay Ghirardo Imherti, 1621, pet. in-12, mar. vert. (Thompson^)

' Pièce rare et recherchée, comme tous les ouvrages de

Groce.

18


274 BELLES-LETTRES.

68 1. Veraldo romano. Mascarate, et capricci dilet- teuoli recitatiui in comédie, et da cantarsi ifx ogni sorte d'instromenti, operete di molto spaso «  In Venetiay Angelo Saluadori, 1626, pet. in-12 ^ niar. vert.

68a. Predica damor alla Bergamascha, molto ridi — culosa, e non piu vîsta. PerMatio Pagan inVrt — zaria, a linsegna de la Fede, pet. in-8 de 4 feuil — lets, mar. vert, double fil. {Bauzonnet.)

Charmant exemplaire d'une pièce qui étoit inconnue d^^ M. Salvi, et qu'il regarde comme une des plus rares de m^m collection de patois.

683. La massera da bé per dritta lom, flor da coblat^ quilo deter impare tug i bo costum, et le boaî parg, idest conditi5, che di hani li boni masseri^ e parecchi oter belli cosi, che la segneta fazada ef depenz, cum lug i priuilegi ches po ma dide dusent ag zu passag e de quag signor è al mont, cettuet el turch, che nom empazi mi sech. i'» BressiUy appresso Policreto Turliniy i6oi,in-47 fig. en bois, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Pièce très rare et fort curieuse pour le dialecte bressan, parce qu'elle contient la nomenclature de toutes les choses dont^^ nécessité se fait sentir dans une ferme. C'est une sorte d'eï^* cyclopédie nistique.

684. Bettulia liberata (la)^ poema eroieo, scrit*^ nel dialetto del basse populo livornese da Fal^^^ Sirone, con più un dinlogo poetico-eroico ed ai ^■'


BELLES-LETTRES. 275

cune altre poésie riviste, corrette, ed approvate dair autore. Genova, nella stamperia posta in via délia Formicola y Vanno 1816, in- 18, mar. vert, dent.

Facétie licencieuse et impie dont la date ne remonte pas fort loin, mais qu'il est très difficile de se procurer, même en Italie, parce qu'elle a été supprimée avec le soin le plus rigoureux.

5. BosiNAA MiLANES. Milano (18. . ), 2 vol. in-8, mar. rouge du Levant, doré en tête. (Thompson.)

C'est ainsi qu'on appelle k Milan des pièces de poésie écrites dans la langue rustique du pays, que les circonstances pro- duisent, que quelques jours font oublier, et dont il seroit impossible de former une collection complète. Celles-ci réu- nies en deux volumes de formats un peu différents, sont au nombre de 50 dans le premier, et de 57 dans le second. Un illastre et savant ami, M. le comte Melzi, a eu la bonté de les choisir pour moi parmi les plus singulières et les plus esti- mées, et c'est à son obligeante politesse que je suis redevable de ce recueil dont on auroit, je crois, de la peine \ trouver l'équivalent en France dans une autre bibliothèque.

POÈTES ESPAGNOLS, CATALANS, ETC.

6. Cancionero de romances en que estan reco- pilados la mayor parte de los romances cas- tellanos, que hasta agora se han compuesto, nueuamente corregido, emendado,yannadidoen mâchas partes. En Anvers , en casa de Martin NuciOy a la ensenna de las dos Ciguennas, i555,


270 BELLES-LETTRES.

petit in-i 2, mar. bleu, double fil. (Bauzonnet)


\


Magnifique exemplaire admirablement conservé d'unlivr^ très rare, vendu plus de 240 fr. (9 Hv. ^5 sch.) Sotheby, Londres, en ^8^. Cet exemplaire de Sotheby que j'ai euso les yeux, étoit bien loin de valoir le mien.


687. Cancionero GENERAL , que contiene mucha obras de diuersos autores antiguos con alguna cosas nueuas de modernos, de niieuo corregid y impresso. En Anvers y en casa de Martin JVucio -, à la ensenna de las dosCiguennas^ 1 667, in-8, mar • rouge, double fil. (Bauzonnet.)

Exemplaire de toute beauté, et le plus parfait qui existe , peut-être, d'un livre extrêmement rare, qui a été vendu au prix exorbitant de près de 4,<00 fr. (45 liv. \ s. sterl.),chez le colonel Stanley.

688. LiNARES (Juan de) . Cancionero llamado Flor de enamorados, sacado de diuersos autores, agora nueuamente por muy lindo orden y estilo copilado. Impresso en Barcelona^ en casa Sébas- tian de Cormellas al Call, anno 1608, petit in-8, oblong, mar. citron, dent., fil. (Reliure ancienne.)

Volume fort rare, marqué 450 fr. dans le J?uU«ttn de Te- chener, et dont une réimpression, postérieure de trente-sept ans , a été vendue 67 fr. Lecoulteux, quoiqu'il y manquât deux feuillets. Il m'a été donné par mon ami M. Paulin Paris.

689. Vera (Diego de). Cancionero llamado dança de galanes en el quai se contienen inumerables canciones para cantas y baylas con sus res-


BELLES-LETTRES. 277

puestas y paras desposorios y ostros plazeres. En Barcelona, Geronymo Margarity en la calle de Pedritxoly anno i625, petit in-8, oblong, mar. rouge, ornem., fil. (Duru.)

Plus rare encore que le précédent. Je n'en ai point vu pas- ser d'exemplaire dans les ventes.

50. Romance de amadis y oriana y otro del rey Malsin, con otro del infante Gayferos et otro que dise ; en jaen esta el buen rey, con otros dos romances (sans lieu ni date), fig. en bois. — Juyzîo hallado y trobado para emienda de nues-

. tras vidas delas cosas que en nuestros dias ban de acontecer sacado por los cursos del cielo et planetas et esperiencias dies las cosas que -cada- dia veemos (sans lieu ni date), petit in-49 S^^h., mar. bistre, fil. à froid.

n y a peu de livrets plus rares que ces vieilles pièces de poésie espagnole en éditions originales. Une vente de Thorp en ofTrit certains nombres qui paroissoient avoir été détachées d'un recueil peut-être unique. Obligé de me borner, je m'ar- rêtai k celles-ci, les mieux conservées de toutes, et parmi lesquelles se trouve la fameuse romance de Gayferos, à jamais célèbre par un des chapitres les plus piquants de Don Qui- chotte, Une collection complète et princeps de ces chants des Romancero vaudroit la rançon d'un roi , et je connois un bomme qui ne l'échangeroit pas contre la grandesse.

)9i. Romancero général en que se contienen todos los romances que andan impressos, aora nue- vamente annadido y emendado. En Madrid ^ por luan de la Cuesta^ vendese en casa de Francisco


8 BELLES-LETTRES.

Lopez, anno i6o4, petit in-49 texte encadré, mar* rouge, double fiL, aux écussons. (TkoUvenin.)

Il seroit inutile de s'étendre sur la valeur de ce précieu^^ volume dont un exemplaire s'est follement vendu près d^ 1 ,600 fr. chez le colonel Stanley, mais dont le prix couranfc; est, conmie on sait, de cinq k six cents francs en Espagne, et^ de trois ou quatre cents francs' à Paris. J'ai eu le bonheui~ de le rencontrer pour quinze francs k Soissons, dans qd^ de mes promenades archéologiques et littéraires avec me^ amis MM. Victor Hugo et de Gailleux. Mon exemplaire est d'une beauté si pure et si intacte qu'on oseroit assarec — qu'il n'étoit pas plus parfait le lendemain du tirage. En gé- néral, cette petite collection espagnole est la partie de mafe. modeste bibliothèque qui peut défier le plus hardiment toute espèce de rivalité, quant an choix des exemplaires. Halhen- reusement elle est fort restreinte, mais rtle le seroit bien au- trement, si j'avois été plus sage.

692. FuENTES (Alonso de). Libro de los quarenta cantos pelegrînos que compuso el magnifico ca- uailero Alonso Fuentes, natural de la ciudad à Seuilla, diuidos en quatre partes . la primera ^ de historias de la sagrada scriptura, la segun^ de hechos romanos, la tercera de cases de d uersas naciones, la quarta dies historias d christianos ; con las cosas que acaescierô eu conquista de Malaga y Granada. En Çaragoça casa de Juan Millan, impressor de lihrosy i f petit in-4, gotb., mar. olive. {Lewis.)

Ce rare et beau volume se joint ordinairement à la c tion des ïiomanceroi. Mon exemplaire provient de la de S. Richard Heber qui l'avoit payé près de 460 fr.


BELLES-LETTRES. 279

c)3. SiLVA DE VARios romaiices recopilados, y con dilîgencia escogidos. Cinco romances de la ar- mada de la liga y quatro de la sentencia de don Alb^ro de Luna, uno del cerco de Malta, otro de la mannanade Saint-Juan. En Barcelona^ en casa de Joan Corley, rnercader de libroSy anno 16785 petit in-8, oblong, inar. rouge, fil. (Reliure es- pagnole)

éditiou plus complète et aussi rare que celles qui Tout pré- cédée. L'édition de ^550 s* est vendue 450 fr. Blandford.

194. Sepulueda^ Lore/ifo Je^.Romances nueuamente sacados de historias antiguas de la cronica de Espagna, compuestos por Lorençode Sepulueda. En Anvers y en casa de Pedro Bellero, i58o, petit in-ia, mar. rouge, dent., fil. (Bauzonnet.)

Joli exemplaire d'une édition très rare, vendu 520 fr Blandford. (I2llv. 48scli.).

396. Es€OBAR (Juan de). Historia del muy noble y valeroso cavallero El Cid Ruy Diez de Bivar, en romances, en languaje antiquo. LLshoa^ Alvarez, 161 5, in- 12, mar. bleu. (Bauzonnet)

Bel exemplaire d'un Titre dont les premières éditions sont devenues très rares. Celle-ci est la seconde. Elte contient 96 romances, c'est-à-dire dtx-huît de plus que la dernière édition de Madrid, ^8^8. Dans les éditions du dernier siècle, ce nombre avoit été porté a ^02.

6g6. — En esta ullima impression vàn annadidos muchfos romances que hasta aora non han sido


280 BELLES-LETTRES.

impressos ni divulgados. En Pampelona , p€)r Martin de Zavala^ anno 1 706, petit in-8, obiong) mar. rouge, fil. {Reliure singulière^ à r imitation des vieilles reliures espagnoles.)

Edition peu commune, bien moins recherchée que la pré- cédente, mais un peu plus complète. Elle m'a été donnée par mon'ami M. le baron Taylor.

697. Romances de Germania de varios autores cou el vocabulario por la orden del a. b. c. para de- claracion de sus lerminos y lengua, compuesto por Juan Hidalgo, el discurso de la expulsion de los gitanos que escribio el doctor don Sancho de Moncada, y los romances de la Germania que escribio don Francisco de Quevedo. Madrict j Antonio de Sancha y 1779, in-8, mar. roug^ • {Thouy^enin.)

Le titre seul de ce volume annonce un ouvrage bien C10- ' rieux sous le rapport de l'histoire littéraire et de la linguistS- " que. Il n'est cependant pas d'un prix élevé, quoique assez diC^ ficile à trouver.


698. BoscAN. Las obras y algunas de Garcilasso d la Vega, repartidas en quatro libros. En heorm^ porluan Frellon, j549, in-8, mar. vert, ornem. (Magnifique reliure angloise.)

Très bel exemplaire d'une édition rare.

699. Ercilla (Alonso de). Primera, segunda y tercer parles de la Araucana de don Alonso de Ercilla


BELLES-LETTRES. 281

Çuimiga,cauallerodela ordende Santiago, genlil hombre de la camara de la magestad del empe- rador. JEn Anvers , en casa de Pedro Bellero^ 1597, petit in-ia, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Charmant exemplaire d'une des plus jolies éditions de ce poème célèbre. C'est un livre fort rare dans ce bel état de conservation.

0. CasTiLLEJO (Christoval de) . Las obras corre- gidas y emendadas, por mandado del Consejo de la santa y gênerai Inquisicion. En Jm^ers^en casa de Pedro Bellero, iSgS, petit în-12, mar. bleu, fil. {Bauzonnet.)

Bel exemplaire d'une édition estimée, mais dans laquelle^ le Dialogo de las condiciones de las mugeres a malheureu- sement subi quelques mutilations assez annoncées par le titre. Cette pièce se retrouve intacte dans le Processo de Carias d'amore dont il sera fait mention plus loin, et c'est pour cela que ces deux volumes rares sont très bons à réunir.

1. Cervantes (Miguel de). Viage delParnaso. En Madrid y por la viuda de Alonzo Martin^ 161 4, în-8, mar. bleu, ornem., double fil. {Dura.)

Un des volumes rares de Cervantes, en édition originale. On sait que ce charmant poème est des plus curieux pour l'his- toire littéraire de l'Espagne.

a. Marco (Osias) . Las obras del famosissimo phi- losofo y poeta Osias Marco cauallero valenciano de nacion catalan, traduizidas por don Baltasar de Romani, y diuidas en quatro canticas, es a


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282 BELLES-LETTRES.

saber : Cantica de amor, cantica moral, canticfi: de muerte, y cantica spiritual, al excelentissim senor el duque de Galabria. F'alencia^ par Jua Nauarro. Acahosse a diez delmes de Marco, anru^ i5ao, petit in-foL, gotb., mar. rouge^ fil. (Bau — zonnet.)

Magnifique exemplaire d'un des plus rares volumes de 1^ poésie catalane. L'exemplaire de M. Salva dans lequel L^ manquoit deux feuillets suppléés a la plume, étoit marqo-^^ 200 fr. dans son catalogue. Celui-ci est revêtu d'une reliur- ^ parfaite do Bauzonnet. Il m'a été donné par mon ami M. Dai»^ «  zats.

POÉSIE DRAMATIQUE

ANCIENNE ET MODERNE. THEATRE DES ANCIENS.

703. iEscHYLi tragœdîaevii,inquibuspraBter infinita menda sublata carminum omnium ratio hactenus ignorata, nunc primum proditur, opéra Gulielmi Canteri ultraiectini. A nlverpiae^Christopli. Plan- tin, y 1 58o, petit ini2, mar. rouge, doub. en mar.; fil. (Padeloup.)

Reliure parfaite.

704. EuRiPiDisElectra, nunc primum inlucemedita Romœ, 1545, in-8, vél.

Exemplaire non rogné, et dans toute la pureté virginale du ^magasin, de cette édition princeps de VÉtecire d'Ean-


BËLLES-LETTKES. 2S^

pide, si connue par sa rareté. C'est un de oes livres qu'on est .autorisé à croire uniques.

d5. PiiAUTi comœdiae viginti, opéra et diligentia Joannis Sambuci. Antverpiaey Christoph. Plan- tin., i566, petit in- 12, veau fauve, fil., tr. dor^ (Padeloup.)

Bon exemplaire, parfaitement conservé, et revêtu d'une de ces reliures modestes mais bien faites, qui brilloient dans la bibliothèque de Du Fay, dont il provient, a l'égal des plus ri- ches maroquins.

d6. Pub. Terentii eomœdiae sex, ex recensione Heinsiana. Lugd.-^Batavorumy ex officina elzevi^ rianay i635, petit in- 12, titre gravé, réglé, mar, rouge, fil. (Derome.)

Édition originale.

4 pouces 9 lig. de hauteur.

Très bel exemplaire, plus grand d'une ligne que les meil- leurs exemplaires connus. Il a été payé 66 fr. à la vente de Mac-Garthy.

07. Terenge. Comédies, avec la traduction et les remarques de madame Dacier. Rotterdam ^Gaspar Fritsch, 1717, 3 vol. iii-8, fig., vél. de Hollande cordé. (Première reliure.)

Exemplaire en grand papier.

6 pouces 4 lig. de hauteur.

Je donne la mesure de ce grand papier, parce que les exem- pluirest de cette condition varient beaucoup entre eux, et ne se font guère distinguer que par leur comparaison avec le petit papier dont les marges sont fort étroites. Get exemplaire est exactement de la même dimension que celui qui fut vendu


284 BELLES-LETTRES.

240 fr. chez M. de Chateaugiron, 494 fr. chez M. de Pixéré- court, et qui étoit annoncé comme le plus beau connu. La mesure de celui-ci est annexée au mien avec attestation da libraire. Quant k la reliure, qui est dans le mien d'un bon vé- lin de Hollande parfaitement net et pur, et qui étoit, dans l'autre , attribuée un peu hypothétiquement a Derome, je n'hésiterois pas sur le choix si le choix m'étoit permis, et mon Térence ne changeroit pas de maître ; mais c'est une affaire de goût.


THEATRE LATIN MODERNE.

708. Chrestien (Florent). lephté, tragédie traduicte du latin de George Buchanan escossois. Imprimé par Pierre de Sainct- André , i58i, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

709. Le Marchant converti, tragédie excellente en laquelle la vraye et fausse religion, au parangon Tune de l'autre, sont au vif représentées, pour entendre quelle est leur vertu et effort au combat de la conscience, et quelle doit être leur issue au dernier jugement de Dieu. Item suit après la comédie du Pape malade et tirant à sa fin. Genève y François Foresty iSgi, petit in-12, mar. vert, fil.

Ëdilion rare, et la plus recherchée de ces deux drames sa- tiriques , traduits du latin de Thomas Naogeorgus ou Kirch' meyer.


BELLES-LETTRES. 285

aÉATRE FRANÇOIS. — PREMIER AGE. — AVANT JODELLE. lO. SeNSUIT la RESURRECTION DE NOSTRE SEIGNEUR

jESUGHRiSTpar personnaigeSyComment il sapparut a ses apostres et a plusieurs aultres, et com- ment il monta es cieulx le jour de son ascention. jNouuellement imprime a Paris ^ par Alain Lo^ triariy rSSg, petit in-45 goth., fig. en bois, mar. rouge, ornem., fil., doubl- mar. rouge, dent. (Thompson,)

Voici un de ces livres qu'on ne s'attend guère à trouver dans la bibliothèque du pauvre amateur qui achète ses volumes un à un, selon la proportion fort éventuelle des économiesde la se- maine. Aussi ne possédé-je pas d'autre mtstère en édition originale, et celui-ci est loin d'être un des plus chers de la collection, car il a été imprimé jusqu'à trois fois par Alain Lotrian, si toutefois mon édition de \ 559 qui n'est point indi- quée par M. Brunet, ne se confond pas avec une de ses deux éditions sans date qui sont composées du môme nombre de feuillets. Mon exemplaire a l'avantage fort rare parmi ses pa- reils, d'avoir été relié sur brochure, et sa conservation est sans reproche, si ce n'est dans les deux derniers feuillets qui ont subi de très légers raccommodages.

i.Le bustere de la saincte hostie, nouuelle- ment imprimé. A Paris (sans lieu ni date), petit in-8i fig. en bois, mar. rouge, fers à froid, doubl. fil . , non rogné , aux écussons. ( Thouvenin . )

L'un des quatre exemplaires sur papier rose de la réim- pression figurée faite par Pontier en ^ 84 7 .


286 BELLES-LETTRES.

7 1 2. Moralité nouuelle du mauvais riche et du ladre, a douze personnages (sans lieu ni date), in-8, fig. en bois, mar. rouge, fers à froid, double fil., non rogné, aux écussons. (Thouvenin.)

L'un des six exemplaires sur papier rose de la réimpresnon figurée faite par Pontier en \ 825.

7 1 3. Le mirouer et exemple moralle des enfants ingratz par lesquelz les pères et mères se des-. truisent pour les augmeter qui en la fin les des- congnoissent, in-8, fig. en bois (sans lieu ni date), mar. bleu du Levant, fil., non rogné. (Bauzonnet.)

L'un des deux exemplaires sur vélin de la réimpression figurée faite par Pontier en \ 856.

Ces trois dernières pièces se joignent à la collection de Ca* ron, qui se trouve au plus grand complet dans ma bibliothè- que. La dernière se vendoit 200 fr., sur peau de vélin, ches M. Ponthier, mais l'éditeur n'en obtiendroit plus la moitié de ce prix, aujourd'hui que les vélins modernes sont en baisse.

7i4*BouLLAY, DicT LoRRAiNE (Edmoud da). Le combat de la chair et de l'esprit, dédie à la royne douayrière de France, auquel combat la chair sera premièrement vaincue en un camp clos de la saincte escripture, et finalement subjuguée en un autre camp ouuert, des hystoires anciennes et nouuelles, par les armes de la parole de Dieu. Paris j Gilles Corrozety 1 549, P^^ît in-8, mar. rouge» fil. (Reliure ancienne,)

Bel exemplaire d*un ouvrage très rare, que je range a 1*


BELLES-LETTRES. 287

suite des Myêtéres^ parce qa'il n'appartient certainement a aucune autre des divisions du théâtre.

71 5. La farce des thëologastres, à six personna- ges. Lyon, nouuellement imprimé jouxte la copie, i83o, I vol. grand in-8, pap. de HolL, mar. bleu, fil. non rogné. {Thouvenin.)

Réimpression donnée par M. Duplessis, avec les soins que porte à ses moindres travaux cet ingénieux et savant biblio- phile. Je suis redevable a son amitié de ce bel exemplaire, qui est Tun des dix tirés sur papier de Hollande.

7 16. La COMEDIE des tromperies, finesses et subti- litez de maistre Pierre Patelin, aduocat à Paris, pièce comique, imprimé sur la coppie de l'an 1 56o. Rouen, Jacques Cailloûe, 1 656, petit in-i 2, mar. vert, fil. (Koehler.)

Édition moins rare qu'ancune des éditions anciennes, mais qui est cependant fort difficile k trouver, et qui a le mérite d'être précédée d'un curieux Avant-propoi , emprunté aux Recherchée d'Estienne Pasquier. Yoy. pour une autre édition de cette farce exquise la Collection des Poëtei de Coustelier, ii« 300.

"THEATRE FRANÇOIS. — SECOND AGE. —AVANT CORNEILLE.

717. JoDELLE (Estienne). Les œuures et meslanges d'Estienne Jodelle, sieur du Lymodin, reueuës et augmentées en ceste dernière édition. Lyon, Benoist Rigaud, 1697, petit in-i9>, mar. bleu, fil. {Thouf^enin.)

Édition rare et complète.


288 BELLES-LETTRES.

7 1 8. Gre VIN (Jacques). Théâtre, ensemble la seconde partie de l'OIimpe et de la Gelodacrye. Parisy Vincent SertenaSy 1662, petit in-8, mar. rouge, aux écussons. (Thouvenin.)

Magnifique exemplaire d'un volume rare.

719. La Peruse. La Medée, tragédie, et autres di- uerses poésies. A Poitiers , par les de Marnefz et I Bouchetz frères (sans date), in-45 niar. rouge, double fil. (Bauzonnet,)

Volume très rare.

720. Garnier (Robert). Tragédies de R. Garnier, conseiller du roy, lieutenant gênerai criminel au siège presidial et sénéchaussée du Maine, Paris, AbelVAngelier, 1699, in- 12, mar. bleu, double fil., aux écussons. (Thouvenin.)

721. — Le même ouvrage. Rouen, Raphaël du Petit Val y i6o5, petit in-12, titre gravé, mar. bleu, fil. à froid. (Duru.)

Très beaux exemplaires. Cette dernière édition contient le Tombeau de P, de Ronsard, petit poème de l'auteur, qui manque dans presque toutes les autres.

722. Tragédie de Timothee Chrestien, lequel a esté bruslé iniquement par le commandement du pape, pour ce qu'il soustenoit l'euangile àe Jesus-Christ , traduitte nouuellement de latin


BELLES-LETTRES. 289

en françois. Lyon, Jean Saugrain, i563, in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

Admirable exemplaire de Girardot de Préfond, et une des pièces de théâtre les plus rares du seizième siècle.

t3. Phaeton, bergerie tragique des guerres et tumultes ciuiles. Lyon, Antoynede Harsy, ^^l^i în-8, mar. rouge, double fil., doubl. en mar. rouge, àent.^auxécussons. (l'houvenin.)

Pièce d'une grande rareté.

i[\. Behourt. Hypsicrate ou la magnanimité, tra- gœdie, nouuellement représentée au collège des Bons-Enfants. Rouen y de V imprimerie de Raphaël du Petit Val y i6o4, petit in-ia, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

a5. La vicxomE du phebus François contre le Py- thon de ce temps, tragédie ou l'on voit les des- seings, pratiques, tyrannies, meurtres, larcins, mort et ignominie dudit Python. Rouen, Thomas Mallarty 1617, fig. en bois. — Histoire recueillie de tout ce qui c'est passé tant en la mort du mar- quis d'Ancre que de Leonor Galligay sa femme. La magicienne estrangere, tragédie, en laquelle on voit les tiranniques comportements, origine, entreprises, desseins, sortilèges, arrest, mort et supplice, tant du marquis d'Ancre que de Leonor Galligay sa femme , auec l'auantureuse

rencontre de leurs funestes ombres, par un bon

19


290 BELLES-LETTRES.

François nepueude Rotomagua. Lyon, sur la copie imprimée à Rouen y par Dauid Geuffroy et Jac- ques BesongnCy 1618. — Songe prophétique des futures victoires du roy de France et de Nauarre, Louis XIII, disposé par personnages, par M. P. D. S. Imprimé à Paris, pour Vautheur y 1624.— La tragédie des rebelles, ou sous des noms feints, on void leurs conspirations, machines, monopoles, assemblées, prattiques et rebellions descouvertes, dediee a la reyne. Paris, la veufue Ducarroy, 162a, in-8, mar. citron, fil. {Reliure ancienne.)

Édition originale de la tragédie du marquis d'Ancre, ici réunie a la Magicienne étrangère et k des pièces analogues de la même rareté. C'est un recueil fort précieux.

726. Desguisez (les). Comédie françoise, auec Tex- plication des proverbes et mots difficiles, par Charles Maupas. Bloys, Gauche Collas, deuantla grande fontaine, 1626, in-12, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Joli exemplaire.

C'est la comédie des Contents d'Odet de Tournebu, dont la première édition est fort rare. Celle-ci ne doit pas Têtre moins, puisqu'elle a échappé k nos bibliographes. Les Cof^' tents d'Odet de Tournebu, fils du grand Adrien Turnèbe, sont a remarquer comme une des premières comédies de no- tre langue où se fassent sentir l'imitation et le génie de la co- médie latine. Cette pièce est particulièrement fort précieuse pour le grand nombre de locutions familières et proverbiales que l'auteur a pris soin d'y rassembler, et qu'on ne trooveroil


BELLES-LETTRES. 294

pfts facilement ailleurs. Ce qu'on pouvoit craindre dans une réimpression publiée pour l'usage des études, comme l'éditeur a soin d'en prévenir le public dans son épistre dédicatotre, ce seroit le retranchement des passages hardis et licencieux; mais j'ai vérifié qu'elle étoit exactement conforme a l'ori- ginal.

727. Ollenix du Mont-Sacré (Nicolas de Montreulx). Athlette, pastourelle ou fable bocagere. Lyon^, Jean Feyrat, iSga, în-8, mar. rouge, double fil. (Muller.)

728. Beauioyeulx (Baltasar de). Balet comique de la royne, faict aux nopces de monsieur le duc de loyeuse et mademoiselle de Vaudemont sa sœur, par Baltasar de Beauioyeulx, valet de chambre duroy et de la royne sa mère. Paris, Adrian Le Roy, Robert Ballard et Mamert Pâtisson, i58a, iii-4, fig. et musique, mar. vert, double fil. et fil. à froid, doublé de mar. rouge à compartiments, dent., avec gardes de tabis blanc. (Thompson.)

Exemplaire tout-k-fait splendide d'un livre très rare, qui est fort curieux pour l'histoire de l'art dramatique, et qui peut être regardé comme le programme anticipé des fêtes royales du dix-septième siècle. La préface* de Beaujoyeulx démontre de la manière la plus évidente que cet ingénieux artiste est l'inventeur du spectacle que nous appelons aujour- d'hui l'Opéra, et qu'il s'est avisé le premier de faire concourir k la représentation d'une action dramatique la poésie, la musique, la danse et la peinture. On ne peut môme pas dire que ce fussent Ta des essais informes , entrepris dans une petite proportion, car le baUet fut exécuté devant dix mille spectateurs, tous gens de marque et choisis dans la classe de


292 BELLES-LETTRES.

la société qui participe aux fêtes particulières des rois. Le livre qui fait le sujet de cette note n'est remarqué que depuis un assez petit nombre d'années, et il n'a paru que deux oa trois fois dans les ventes.

THEATRE FRANÇOIS. — TROISIÈME AGE. — DEPUIS CORNEILLE.

729. Corneille (Pierre). Chefs-d'œuvre, savoir : L^ Cidy HoracCy Cinna, PolyeuciCy Pompée, Rodo- guncy avec le jugement des savants à la suite de chaque pièce. Oxford y Jacques Fletcher, 1746, in-8, mar. rouge, fig. aux écussons. (Thouvenin.)

Exemplaire en grand papier, orné du portrait de Corneille et des figures de Moreau, épreuve avant toute lettre.

730. — Le Cid, tragi-comédie (à la Sphère)^ Suivant la copie imprimée à Paris y 16447 petit in- 12, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Exemplaire non rogné de la véritable éditiôu elzévi- rienne.

73 1. — Polyeucte, martyr, tragédie (à la Sphère). Suivant la copie imprimée à Paris, 1648, petit in-i2, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Exemplaire non rogné de la véritable édition elzévi- rienne.

On sait que l'édition prétendue elzévirienne du théâtre de P. Corneille est sortie des presses de Wolfganck, et que les Ëizévicrs eux-mêmes n'en ont imprimé qu'un petit nombre de pièces, dont cinq ou six se trouvent quelquefois réunies


BELLES-LETTRES. 295

dans on yolume fort rare, auquel un spéculateur, plus ou moins postérieur à leur époque , s'avisa d'attacher un titre postiche. Quand on n'a pas ce précieux petit livre, et on n'en connoît que trois ou quatre exemplaires, il faut se contenter de recueillir quelques-unes de ces pièces isolées, k mesure qu'on a le bonheur de les rencontrer, et cela n'arrive pas souvent. Cependant, comme leur nombre ne s'élève pas à plus de douze ou quinze au plus, qui sont a la vérité choisies parmi les meilleures, cette bonne fortune n'est pas tellement sans exemple, qu'elle ne puisse couronner les vœux de plus d'un amateur. Quant a la prétention de les rassembler en exemplaires brochés ou non rognés, elle seroit peut-être ex- travagante. Je ne suis jamais parvenu qu'au second, et l'âge m'avertit que je n'ai plus le temps d'atteindre le troisième. Cest réellement dommage, car les presses des Elzéviers n'ont rien produit de plus net et de plus élégant.

' 3a. RACmE (Jean). Œuvres. Paris ^ Thierry^ ^^79^ a vol. in- 12, mar. bleu, fil., fig. (Dura.)

Édition originale.

L'édition la plus ancienne des cmvres ou plutôt, du théâtre de Racine, Esther et Athalie exceptées, est celle qui porte la date de ^678, et qui est sortie des presses de Wolfganck, mais que sa singulière beauté a fait ranger parmi les éditions elzéviriennes ; elle a donc sur celle-ci un an de priorité ; tou- tefois, on ne peut la considérer comme édition originale des - œuvres, puisqu'elle ne se compose en réalité que de pièces publiées une k une, puis rassemblées après coup sous un titre et une date postiches. La première édition consécutive ou exé- cutée sous le chiffre continu, et la seule qui puisse être con- sidérée comme princeps, est celle que j'annonce. La tragédie de Phèdre, qui termine le second volume, y est cependant encore placée sous sa pagination particulière, parce que l'é- dition originale de cette tragédie, publiée en ^ 677, n'étant pas


294 BELLES-LETTRES.

encore épuisée, on jugea à propos de s'en servir pour complé- ter les œuvres et de s'épargner ainsi les frais d'une réimpres- sion. Cette édition de ^ 679 est extrêmement rare et tont«-faU digne de l'intérêt et de l'estime des gens de lettres, ayant été imprimée sous les yeux de Racine qui la regardoit alors comme la collection définitive de ses ouvrages, et qui ne ren- tra que dix ans après dans la carrière du théâtre. Les gravu- res de François Ghauveau y sont de très belles épreuves, le frontispice général et celui de Phèdre^ sont dus au crayon de Le Brun, et gravés par Sébastien Leclerc.

Une particularité qui ajoute encore à la valeur de ce pré- cieux exemplaire , c'est qu'il a appartenu à Racine le fils, dont récriture si connue ne peut se confondre avec aucune , autre, si ce n'est pourtant avec celle de son père dans ses au- tographes les plus nets et les plus soignés. Louis Racine, dont la mémoire étoit parfaitement ornée de lectures classiques, se plaisoit, comme on sait, k rechercher les imitations des anciens que Racine avoit fait passer dans ses ouvrages, et il en a porté trois ici, sur la marge supérieure d'Iphigénie et de Phèdre, tom. 11, pp. 506, 4\ et 5^.

Duru n'a jamais fait de reliure plus irréprochable et plus élégamment simple que celle de ces beaux volumes.

N* B. Â l'instantoù je reliscette feuille (21 novembre ^843}, la septième livraison du Manuel du Libraire vient m'appren- dre l'existence d'une édition collective de Racine , imprimée en 1 676, et que M. Âdry n'a pas plus connue que moi. C'est donc à celle-là qu'il faut restituer le titre usurpé d^éditiw originale que j'ai donné par ignorance à l'édition de ^679; mais cette dernière n'en reste pas moins une édition fort rare, et, peut-être même n'est-elle autre que celle de 4 676, munie de nouveaux titres quand il fut a propos d'y joindre Phèdre, que Racine regardoit alors comme son dernier ouvrage de théâtre.

733. — Esther, tragédie. Paris^ Thierry^ 1689. -^ Athalie, tragédie. Paris, Thierry, 1692, 2 part?


BELLES-LETTRES. 295

I vol. in-f 2, mar. bleu,doubl. mar. rouge, dent., tux armes. (Reliure ancienne.)

Très bel exemplaire en papier fort, qui est propre 2i com- pléter Farticle précédent, puisqu'il contient en éditions ori- ginales les deux tragédies qui n'ont pas pu y être comprises. J'appelle originale cette édition à'Athalie^ parce qu'elle est la première in-42. Nous verrons dans un moment la yéritable édition princeps de cet admirable ouvrage.

4. — Œuvres, nouvelle édition, augmentée de diverses pièces et de remarques, etc. Amsterdam H Leipzig, chez Arkstée et Merkus, 1 760, 3 vol. in-i2, fig., mar. rouge. (Dura.)

Exemplaire non rogné.

Cette édition dont on connoît des exemplaires sous la date de 'l 745, est fort recherchée des amateurs, quoiqu'elle ne soit pas remarquablement belle, et que les figures de Boulogne, dont elle est ornée, n'ajoutent pas beaucoup a son mérite ; mais elle est nette, correcte, soignée par un éditeur intelli- gent, et enrichie d'ailleurs des utiles et curieux travaux de d^Olivet, Desfontaines, Racine le Qls, etc., sur le théâtre de Racine. Elle contient entre autres choses un recueil de va- riantes et diverses leçons ^ tirées des éditions précédentes, qui suffiroit pour lui donner l'avantage sur toutes les autres; je n'ai pas besoin de dire que les exemplaires dans l'état de conservation oh se trouve celui-ci, peuvent être comptés au nombre des livres rares.

►5. — Athalie, tragédie, tirée de TÉcriture-Sainte. Paris, Thierry, 1691, in-4> fig.» mar. rouge, fil. {Reliure ancienne.)

Edition originale, in-4.

C'est ici, comme je Tai dit, la première édition à'Aihaiie


296 BELLES-LETTRES.

imprimée probablement pour Tusage de la cour, k Toccasion des premières représentations données k Sain(-Gyr. Les exem- plaires en sont rares, mais ce qai donne une yaleur particu- lière k celui-ci, c'est qu'il provient de la bibliothèque de Saint-Cyr, dont il porte les insignes ordinaires, et qu'on peut imaginer, sans pousser trop loin les présomptions flatteuses de la propriété, qu'il a servi aux études et aux répétitions de l'ouvrage. Ce que cette idée a d'attrayant pour un bibliophile, se passe aisément d'être expliqué.

736. Molière (J,-B.Poquelinde), Œuvres. Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée d'une nou- velle vie de l'auteur et de la Princesse d'Elide, toute en vers, telle qu'elle se joue à présent, im- primée pour la première fois, ornée de très belles figures gravées d'après celles de l'édition de Pa- ris, in-4. Amsterdam , fFetstein et Smith y 1741, 4 vol. pet. in- 12, mar. vert, fil. (Derome.)

Charmant exemplaire d'une jolie édition pour laquelle ont été gravées les figures de Punt, réduites d'après celles de Boucher, et qui en contient, par conséquent, les premières épreuves.

THEATRE ITALIEN.

787. RiGGHi (^^o^^mo j . Gomedia di Agostino Ricchi da Lucca, intitolata i tre tiranni^ recitata inBo- logna a N. Signore, et a Cesare, il giorno de la commemoratione de la corona di sua maesta. Finegia^ Bernardo dé Vitaliy i533, pet. in-i»î mar. bleu, double fil. (Koehler.)

Le seul exemplaire coi«înu sur papier bleu.

Le titre de celte pièce a cela de piquant et d'extraordinaire


BBLLES-LETTBES. 297

qu'elle fut faite pour être jouée devant Clément VII, Charles- Quint, et le premier due de Florence,. Alexandre de Mé- dicis.

Les exemplaires dévoient déjk en être fort rares du temps de Léon Âllaci, puisqu'il n'en avoit jamais vu qu'un. Le pa- pier bleu, qui n'est annoncé par aucun bibliographe, fui pro- bablement réservé aux plus grands personnages. Celui-ci paroît avoir appartenu k un prince de la célèbre maison de Colonne, dont il porte la signature au frontispice.

738. BuoNAPARTE (Nicolo). La Vedova, comedia fa- cetissima di M. Nicolo Buonaparte, cittadîno Fio- rentino. In Fiorenzay appresso i Giunti, i568, în-8, mar. violet, double fil.

Jolie comédie, devenue fort rare, mais qui seroit probable- ment beaucoup moins recherchée qu'elle ne l'est aujour- d'hui, si une grande renommée contemporaine n'avoit pas ressuscité le nom de Fauteur. Il seroit difficile d'en trouver un plus bel exemplaire.

739. ÂRETiNo (Pietro). Quattro comédie del divino PietroAretino, cioè : ilMarescalco,laGortegiana, la Talanta, THipocrito. Nouellamente ritornate, per mezzo délia stampa, a luce, a richiesta de co- noscitori del lor valore, iSSS, in-8, mar. rouge, dentelle, fil. (Bauzonnet.)

Magnifique exemplaire très grand de marge d'une édition rare et recherchée, imprimée des mêmes caractères que la ter%a parte des Ragionamentij publiée sous le nom de Giov. Andréa de Melagrano.

740. — Comedia intitolata II Filosofo. In Vinegiay


298 BELLES-LETTRES.

appresso Gabriel Giolito de Ferrari, i S/ig, in-8, mar. bleu, dentelle, doubl. de tabis.

On connoît la rareté des premières éditions de ces co- médies de l'Ârétin. Le Filosofo de ^549 a été contrefait, mais il est ici en édition originale, et l'exemplaire est très beau.

74i.La Floria, comedia dell' Arsiccio intronato. In Fiorenza, appresso i Giuntiy i56o, pet. in-8, mar. citron. (Thompson.)

Cette pièce est d'Antonio Vignali, déguisé ou pour mieux dire connu sous le nom de FÀrsiccio intronato. Elle est licen- cieuse et rare.

74*^. Calmo (Andréa). La Potione, comedia facetis- sima et dilettevole in diuerse lingue ridotta. In Venigia, appresso Stefano di Alessi, alla libraria de CaualettOy in cale délia Bissa, i552, pet. in-8, mar. rouge. (Thompson.)

Tous les ouvrages de Galmo sont rares et assez recherchés des curieux, mais principalement ses comédies, où la plupart des rôles sont écrits, comme dans celles de Ruzzante, en dif- férents dialectes rustiques. La Potione mérite une attention toute particulière, soit comme la plus rare des pièces de Fau- teur, soit comme imitation patoise de la fameuse Mandra- gola de Machiavel dont elle reproduit toute l'action, ce qui, à ma grande surprise, n'a été remarqué ni par Leone Allacci, ni par Haym. Seulement, pour rendre sa représentation pos- sible, le rôle du Frate y a été remplacé par un personnage d'une autre condition. C'est un joli livret de douze feuillets, et des plus difûciles à trouver.


BELLES-LETTRES. 299

43. — Las Spagnolas, comedia di Scarpella Berga- masco non più stampata . In Venegia, appresso Stephano etBattista Cognati, alsegno diS. MoisCy i549, pet. in-8, mar. rouge, (Thompson.)

Cette pièce est aussi d'André Golmo, déguisé cette fois sous le nom de Scarpella.

44* Bruno (Giordano) Noiano. Gandelaio, comedia del Bruno Noiano achademico di nuUa achade- mia, detto il fastidito : in Tristitia Hilaris, in Hi- laritate tristis. In Pariggi, appresso Guglelmo GiulianOy alsegno de VAmicitia, i58a, pet. in-ia, mar. bleu, fil. (Derome.)

Exemplaire de Gaignat, et, probablement, le plus beau qui existe de cette pièce rarissime. David Clément, qui déclare n'avoir jamais pu la trouver, quelque soin qu'il ait pris de la chercher dans les plus grandes bibliothèques, et même dan& celles des pays étrangers, conjecture, d'après le catalogue de Brochard, où elle est marquée in-8, et les mémoires de Nice- ron, qui l'annoncent in-42, qu'elle doit être grand in-^2, et que c'est le rapport de ce format avec l'in-S, qui aura occa- sionné cette confusion. Elle est réellement petit in-^2, et si le rédacteur du catalogue de Brochard s'y est trompé, c'est qu'il s'est borné a compter les signatures de la feuille a, qui n'a effectivement que huit feuillets , sans remarquer que la feuille 6 n'en a que quatre, et qu'il en est ainsi jusqu'à la fin.

45. — Boniface et le Pédant, comédie en prose ^ imitée de l'italien de Bruno Noiano. Paris, Pierre

Menardy 1 633, in-8,mar. vert, doub. fil. (Koehler.)

Traduction, ou plutôt imitation de la pièce précédente, qui


500 BELLES-LETTRES.

se rencontre plus facilement, mais qui est néanmoins fort rare.

C'est un ouvrage de mauvais goût et de mauvais style, qai mérite cependant quelque attention , et qui pourroit bien avoir fourni k Cyrano de Bergerac l'idée du Pédant joué.

746. Groto (Luigi) . La Emilia, etc. Emilie, comé- die traduite en françois (le texte en regard). Pa- ris, Guillemot, 1609, in-ia, mar, rouge, fil à froid. (Dura.)

Joli exemplaire d'un volume peu commun.

747. GuARiNi (Battista). Il Pastor fido, tragicome- dia pastorale. Fenetia, Gio. Bat. Ciotti, 1600.— Turamini (Jacomo), l'AppoUo Fauoreuole, tra- gicomedia politica. Fenetia, Gio. Battista Ciotd, 1697^ pet. in-ia, mar. vert. Aux armes.

Joli exemplaire, relié sur brochure, d'une petite édition assez bien exécutée, et ornée de vignettes en taille-douce, mais dont le principal mérite est d'avoir fait partie de la biblio- thèque de De Thou.

748. — Lo Stesso, riveduto e corretto, per Fabbate Antonini. In Parigi, appresso Herrico, 1 729, in-8^ mar. vert, fil.

Exemplaire imprime sur vélin.

749. Il Femia sentenziato, favola di messer Stucco a messer Gattabrighe. Cagliari (Milano), 1734, in-8, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Exemplaire non rogné.

Satire sanglante contre ie marquis Maffei, par Jacques Mar-


BELLES-LETTRES. 30^

tello qui en conçut depuis beaucoup de repentir, et qui n'é- pargna aucun soin pour la supprimer, ce qui Fa rendue ex- trêmement rare. Le Fetnia est considéré comme texte de langue, et tout rare qu'il fut dès lors, il a été cité par Âlbertî.


THEATRE ESPAGNOL.

5o. Tragicomedia de Calisto y Melibea nueua- mente reuîsta y emendada con addicion delos ar- gumentes de cadaauto en principio. Impressa en la insigne ciudad de Falencia^ porJuan Joffre^

1 5 1 4, pet. in-49 goth. , fig. en bois, mar. rouge, fil. (Bauzonnet)

Une des éditions rares de la Célestine , et le plus bel exemplaire qu'on en puisse voir. Le mérite de la conserva- tion entre pour beaucoup dans la valeur des livres de cette époque.

On trouvera d'excellents renseignements sur le nom de l'auteur ou des auteurs de cette fameuse comédie, à la tête de la traduction hardiment fidèle qui en a été faite avec suc- cès par M. Delavigne.

^5i. — Lamîsma. ImpresaenTarragona,encasade Felipe Roberto, anno de iSg^^ in-i6, allongé, fig. en bois, mar. bleu, dentelle, fil. (Koehler.)

Joli exemplaire d'une édition rare.

^Sa. — PoRNOBoscoDiDAscALi3S, liboF plauo diviuus Casp. Barthii. Francofurti^ fFechely i6a4. — Ejusd. Casp. Barthii Erotodidascalus, sive ne-


m2 BELLES-LETTRES.

moralium lib. V. Hanoviœy fTechel, 1625, mm flguris alneis, in-8, vél. ancien.

On a vu au d*" 246 un autre recueil de Barthîus qui contient VErotodidascalus et le Pomodidascalus. Plusieurs biblio- graphes, et entre autres Lenglet Dufresnoy, ont confondaee <lemier ouvrage avec le Pomobascodidascalus dont il est question ici. Ce n'est donc pas une chose tout-à-fait hors de propos que d'établir l'ordre, la suite et la nature véritable de ces trois singulières productions* dont le choix prouve que Gaspar Barthius, un des hommes les plus érudits du dix- septième siècle, se livroit d'habitude k d'étranges lecta- res , et n'avoit en réalité que la superficie d'un pédant. Le premier de ces trois ouvrages, par ordre de publication, fut le Pomodidascalus^ publié sous la date de -1 622, et, de la môme édition, sous celle de -1625. Mon édition est la seconde vraie, ou la troisième apparente, et elle porte la date de -1660. On doit peut-être la préférer, parce qu'elle contient une liste complète des œuvres de l'auteur, mort deux ans auparavant; mais Niceron a reproduit cette notice. Le Pornodidascabu est une version latine de la troisième journée des Ragma- menti d'Àrétin, sur la traduction espagnole de Xuarès, qui est À la vérité fort mitigée, et qui, en comparaison avec l'origmal, peut passer pour pudibonde. Le Portwboscodidascalmi le plus important conmie le plus rare de ces trois volumes, qui parut en -1624, est traduit littéralement de la fameuse corné- aie de la Célesiine. Il n'est pas besoin d'être bien savant eo racines grecques pour comprendre en quoi ces deux titres dif- fèrent, et tous les deux sont fort bien 'appropriés au sujet; Y Erotodidascalus de 4625, qui se trouve ici en double, est tiré de la Diana Enamorada de Gil Polo, charmante suite de la Diane de Monte Mayor, fort supérieure, contre l'usage, au livre qui lui a donné naissance.

Si ces trois volumes sont assez difficiles à trouver séparé- ment, il est surtout fort rare de les voir réunis en bons exem- plaires dans la même bibliothèque. Ceux-ci sont aussi beaux


BELLES-LETTRES. 505

qu'on puisse les désirer, a la reliure près, qui est d'un simple yélin d'Allemagne, mais si pur et si bien conservé que je tien- drois k profanation d'en faire le sacrifice k l'amour du ma* roquin.

753. Lavardin (Jacques de). La Célestine, fidelle- ment repurgee et mise en meilleure forme, par Jacques de Lavardin, escuyer, seigneur du Pies- sis-Bourrot en Touraine, tragicomedie, jadis es- pagnole, composée en reprehension des fols amoureux, lesquels vaincuz de leurs desordonnez appetis, inuoqueut leurs amies et en font un Dieu : aussi pour descouurir les tromperies des maque- relles, et l'infidélité des mescbans et traistres ser- uiteurs. Plus la courtizane de Joachim du Bellay. Paris, Nicolas Bonfons, 1 678, pet. in- 1 a, v. fauve. Aux armes.

Charmant exemplaire d'un livre rare qui provient de la bi- bliothèque du comte d'Iloym.

754. SiLVA (Feliciano de). Segunda comedia de la famosa Celestina en laquai se trata de la résur- rection de la vicha Celestina, y de los amores de Félidés y Polandria , corregida y amendada por Domingo de Gastelu. Fenetia, Estephano de Sa- bla, in-8, goth. , fig. en bois, mar. rouge, ornem. , fil. (Dura.)

Très bel exemplaire d'un ouvrage fort rare, dont on ne connoît pas jusqu'ici d'édition antérieure, quoique les soins donnés a sa correction par Dominique de Gastelu semblent indiquer qu'il en existe une. La reliure de Duru est par- faite.


d04 belles-lettres.

755. — La misma. Anvers , a la ensenna de la Polla grassa, în-i6,mar. vert antique. (Niédrée.)

Seconde édition presque aussi rare que la précédente, e beaucoup plus agréable à lire. Cet exemplaire est d'une grand beauté.


756. Salas Baruabillo (Alonso Geronimo de). L Hyia de Celestina. En Çaragoça, por la Biudà — S de Lucas Sanchez, anno de 1612, pet. in-8 al- longé, mar. bien, dentelle, fil. (Bauzonnet.)

Il faut lire Baruadillo dans les Nouvelles recherches, où Ton a écrit Barbadillo , par une faute du copiste ou de Tim- primeur. Ces deux orthographes sont d'ailleurs indifFérentes.

La FiUe de Célestine n'est pas une comédie, mais un conte ou un roman inspiré par la Célestine. J'ai cru cependant de- voir le placer ici, pour ne pas interrompre la suite de cette petite collection singulière et rare qui seroit difficile k com- poser une seconde fois, même en Espagne.

757. Velasco (Alfonso Uz de). El Celoso. En Bar- oelona, Sébastian de Cormellds, 161 3, pet. in- 121, mar. bien. {Reliure espagnole).

Exemplaire de M. Salva, vendu 56 fr. Gohier^ et pins cher depuis.

C'est la seconde édition de la £ena, imitation de la CtUs- iine, « supérieure k l'original a plus d'un égard, *• dit M. Bra- net. Ces deux éditions sont aussi difficiles k trouver Tune que l'autre, et c'est un des volumes rares de la littérature espagnole.

7 58. Vega (Lope de). Las comedias del famoso poeta Lope de Vega Carpio, recopiladas por Bernardo


BELLES-LETTRES. 505

Grassa. En Amberesy en casa de Martin Nucio, 1607. — Segunda parte de las comedias de Lope de Vega Carpio. En Amberes^ en casa de la biuda y herederos de Pedro Bellero, 161 1, d vol. în-8, mar. grenat, fil. (Thompson.)

De toutes les éditions de Lope de Vega, c'est ici la mieux appropriée aux proportions d'une petite bibliothèque. Elle est assez bien exécutée, et contient vingt-quatre des comédies les plus célèbres, mais elle est rare, surtout en exemplaires d'une bonne conservation.

69. Cervantes (Miguel)^ Ocho comedias, y ocho entremeses nuenos, por Miguel de Cernantes Saavedra. En Madrid y por la viuda de Alonso Martin, 161 5, pet. in-4î ïû^r. rouge du Levant. (Lewis.)

Magnifique exemplaire, relié sur brochure, d'un des plus rares volumes de Cervantes, en édition originale.

60. DozE COMEDIAS famosas, de quatro poetas na- turales de la insigne y coronada ciudad de Valen- cia. Madrid, por Miguel Serrano de f^argas, i6i4, pet. in-4» mar. rouge, fil à froid. (Koehler.)

Volume rare qui a dû avoir une suite, postérieure de quel- ques années. Celui-ci contient les principaux drames de Tarrega, de Gaspard Àguilar, de Guillen de Castro, et de Beneito. Il est très beau, comme tous ces livres de littérature espagnole si difficiles k rencontrer en France.


20


50C BELLES-LETTRES.

MYTHOLOGIE, FABLES ET APOLOGUES.

I . Fabula variorum augtorum, nempè, iEsof^^ FabuldB gr. et lat. Âphthonii Soph. Fabulae et lat. Gabriae Fab. gr. et lat. Adjîciuntur insupe Phaedri Fabulae, Avieni Fabnlae, Abstemii Fabu- lae. Opéra et studio Isaaci Nicolaî Neveleti. Fra cofurtiy Gerlach et Beckenstein, 1660, pet. in-8 vélin.

Bon exemplaire d^ine édition recherchée qui avoit déjà par' eu -16^0, et qui n'a subi d'autre changement ici que celui dr frontispice.


762. — Les Fables et la vie d'Esope, nouuellemen^at enrichies de plusieurs figures et d'un indice de=^s matières notables. Anvers , en V imprimerie plai tinienneychez La FefveetJean Mourentorf, 169' in- 1 6, mar. bistre. (Bauzonnet.)


Rare et jolie édition, ornée d'assez bonnes gravures en taill douce.

Ce volume est le seul livre tombé entre mes mains (ce (\^Mi ne prouve pas qu'il n'en existe point d'autre), qui donne \e nom vrai du gendre de Plantin, Jean Moret. Les desceudaofs de cette noble et illustre famille florissent encore à Anvers, dans la maison de Plantin, sous le nom de Moretus.

763. — Les Fables du très ancien Esope, phrigien, premièrement escriptes en graec, et depuis mises en rithme françoise,^parCorrozet. Paris, de rim- primerie de Denys lanot, imprimeur du Roy ^^


BELLES-LETTRES. 307

langue françoy se , 1544? in-8, fig. et texte enca- dré, mar. vert, ornem., fil. (Bauzonnet.)

Superbe exemplaire d'un volume très rare, et qui est fort recherché des amateurs pour la délicatesse des jolies gravu- res en bois dont il est orné. Il mériteroit bien de Fétre pour les fables elles-mêmes qui sont en général charmantes et d'un style dont le modèle n'existoit pas encore dans l'apologue. On m'ôteroit difficilement de la pensée que La Fontaine les avoit lues, et s'il les a lues, il en a certainement profité.

64* Esope en belle humeur, on dernière traduc- tion et augmentation de ses Fables en prose, et en vers. Brusselle, François F oppens, 1 700, 2 vol. in-S, rel. en un, mar. rouge, fil. (Derome.)

Très bel exemplaire de d'Hangard et un des meilleurs que Ton puisse souhaiter, quoique les figures de la première façon Y soient mêlées dans le premier volume avec celles d'IIar- rewyn, qui sont bien supérieures. Ce tirage prématuré me pa- roît préférable a l'autre par la qualité des épreuves.

J'ai bien de la peine a croire que VEsope en belle humeur ait été publié par Bruslé de Montpleinchamp, comme le dit M. Brunet d'après M. Barbier. Bruslé de Montpleinchamp , mauvais écrivain s'il en fût jamais, et fort mauvais connois- seur en poésie, puisqu'il n'a jamais pu apprendre la mesure des vers, imprimoit en même temps, de l'aveu de M. Barbier, sous le nom de Palaidor, un livre intitulé : Festin nuptial dressé dans l'Arabie heureuse au mariage d'Esope^ de Phè- dre, et de Pilpay avec trois fées (Esopine, Phedrine^ et PU- pine), divisé en trois tables^ qui est, dans son genre, le chef- d'œuvre du plat, du ridicule et de l'absurde, et qu'on peut croire destiné, par son sujet, à faire conciu*renee a VEsope en belle humeur. L'analogie de ces deux compilations^ dont la dernière n'étoit du moins^as indigne de son succès, a proba-


508 BELLES-LETTRES.

blement occasionné la confusion dans laquelle sont tombé nos deux savants bibliographes.

765. Perrault. Histoires ou contes du temps passé auecdes moralitez. Paris ^ Claude Barbin, 1697, pet. in-ia, mar. bleu, flg. (Bauzonnet.)

Édition originale de ces contes ingénieux, une des plus ravissantes productions de la prose françoise. C'est aussi un des volumes les plus difficiles a trouver de cette jolie collec- tion de petits classiques 'k laquelle je porte un amour pas- sionné qui m'a fait peu de rivaux.

Il est d'usage de placer les Contes de Perrault parmi les romans de féerie^ mais ils me paroissent avoir plus de rap- port, par leur caractère primitif» avec l'apologue antique. Perrault peut, au reste, soutenir sans désavantage le voisi- nage d'Ésope. Ce sont deux génies naïfs, riants et doux que l'on croiroit jumeaux, et qui traverseront les siècles en- semble.

Je profiterai en passant de cette occasion , puisqu'elle se présente, pour supplier le lecteur de ne pas croire que les Contes de Perrault nous viennent en droite ligne des Indiens. Les Indiens n'ont pas tout imaginé, quoi qu'en puisse dire l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres k qui ces théories creuses fourniront longtemps encore de savantes élucubra- tiens, mais qui ne parviendra pas aisément à prouver que l'esprit d'invention ait été réservé, par une faveur excep- tionnelle, k une seule branche de la famille humaine. Les Mille et une Nuits sont certainement un des chefs-d'œuvre de l'art de conter, mais les Contes de Perrault sont k nous.

766. — Histoires ou contes du temps passé. La Haye, l'j^^j pet. in-ia, fig., mar. bleu.

Jolie édition fort peu connue, pour laquelle Foocke a gravé


BELLES-LETTRES. 509

de nouvelles vignettes d'une élégance remarquable. Elle ren-

ferme le conte de Y adroite Princesse qui ne se trouve, dit-on, dans aucune des précédentes, et que Ton a quelques raisons de croire faussement attribué à Perrault. C'est tout-k-fait mon opinion.

767. — Le même ouvrage. Paris^ Lamy, 1781. Gri- selidis, Peau-d' Ane et les Souhaits ridicules, con- tes. Paris y Lamjy 1781, in-ia, fig., mar. rouge, dentelle, fil. (Dcrome,)

Magnifique exemplaire en grand papier de Hollande.

Edition complète dont le papier ordinaire n'est plus com- mun, et dont le grand papier est fort recherché des curieux, parce qu'il a été tiré k très petit nombre. On y a fait servir, si je ne me trompe, les cuivres de l'édition de -1742, retou- chés tant bien que mal. Ceux qu'on y a ajoutés sont détesta- bles et indigaes d'un almanach.


ROMANS.

ROMANS GRECS ET LATINS.

768. AcHiLLis Tatii de Clitophontis et Leucippes amoribus lib. viii. Longi sophistae de Daphni- dis et Chloes amoribus lib. iv. Parthenii Ni- cdBensis de amatoriis afîectibus, lib. i. Iterum édita graecè ac latine. In Bibliopolio Commeliniano , j6o6, in-8, veau fauve, fil., tr. dor.

Bel exemplaire d'une édition recherchée.

769. CoLET (Claude). Les Deuis amoureux, traduictz


3^0 BELLES-LETTRES.

nagueres de grec en latin, et depuis de latin en françois, par l'Amoureux de vertu. On les vend à Paris y en la grand salle du Palais^ en la boutique de Gilles Corrozet, i545, in-8, réglé, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Traduction des fragments alors connus du roman de Clito- —

phon et Leucippe^ par Achille Tatius. C'est un volume extrê- —

mement rare, et dont ne parlent ni La Croix du Maine, ni du :■

Verdier, qui écrivent mal tous deux le nom du traducteur "i par une { double.

770. Parthenius de Nicée. Les affections de diuers ^s amans, nouuellement mises en françoys. Les Nar- — • rations d'amour de Plutarche, 174^7 P^t. in-8, ^- pap. de Holl., mar. vert, fil. (Derome.)

771. LoNGUS. Histoire des pastorales et bocageres «s amours de Daphnis et de Chloé, traduite de grec ^ en françois ; dernière édition reueue, corrigée et - augmentée d'aditions en marge, outre les précé- dentes, et de quelques gaïtez champestres tirées

du plaisir des champs du seigneur Gauchet. Pa- ris, Anthoine du Brueily 1694. — Nerveze. Les Chastes et infortunées amours du baron de l'Es- pine, et de Lucrèce de la Prade, du pays de Gas- congne. Langres , pour Pierre Pimy ^ 1598. — GoN- TiER (le sieur de). Les Amours de la belle du Luc, où est demonstrée la vengeance d'amour, enuers ceux qui mesdisentde l'honneur desdames. Lyon, pour Abraham Cloquemin, iSgS. — Nerveze. Les Amours de Filandre et de Marizée. Marseilley


BELLES-LETTRES. 5H

par Pierre Symonet, i SgS. — Clorinde ou Famante tuée par son amant. A Langres, pour Jacques Marchiy iSgS, i vol. in-ia, veau orange, fil. tr. dorée.

Recueil factice qui est rangé ici pour la première pièce, édition rare et peu connue du charmant ouvrage de Longus. La traduction est d'Âmyot, mais sottement retouchée, suivant l'usage du temps, par un éditeur barbare qui se fait connoî- tre à son anagramme, haii lieu d'honneur, pour Anthoine de Breuil, libraire. Les pièces suivantes sont toutes rares, surtout dans ces éditions de Langres et de Marseille, qui sont deve- nues invisibles.

•7 2. Les Amours pastorales de Daphnis et Chloé. Paris, Coustelier, 17 18, in-8, fig., réglé, mar. rouge, compartiments à petits fers, doublé en mar., dentelle, aux écussons. (Thouvenin.)

Grand papier fin, non rogné.

Magnifique exemplaire d'une édition qui n'est pas fort rare, mais dont on ne connoît peut-être pas un exemplaire a com- parer k celui-ci. Thouvenin a voulu le décorer d'une de ces reliures appelées à mille points qui ont fait la gloire des re- lieurs du seizième et du dix-septième siècle, et il la regardoit comme son chef-d'œuvre.

On .a réuni aux gravures du Régent, en premières épreuves, la gravure connue sous le nom des petits pieds^ qui n'a été exécutée que pour une édition postérieure, et qui ne fait pas plus d'honneur a l'imagination de l'artiste qu'à la décence de son burin, car il s'est contenté d'en emprunter l'idée à une édition de ^7-1 7, où elle est ajustée avec plus d'adresse et d'esprit.


542 BELLES-LETTRES.

773. — Les mômes. Paris, 1731, in-ia, fig., mar. citron à mosaïque. (Padeloup.)

Exemplaire sur peau de véluï.

Magnifique exemplaire orné d'une de ces splendides reliures à compartiments de couleur, dont les relieurs modernes pa- roissent avoir perdu le secret. On y a inséré les grayures du Régent, des premières épreuves.

Ces deux précieux volumes proviennent de la bibliothèque de Mac-Carihy, mais ils ne me sont parvenus que de seconde main, le premier au prix de \ 50 fr. en blanCf et le second au prix de 480.

774. Héliodore. Amours de Theagènes et Chariclée, histoire ethiopique. Londres, 1743, 2 part, en un vol., pet. in-8, fig., mar. vert, fil. (Derome.)


775. Petronii arbitri Satyricon, etc., cum noti doctorum virorum. Lutetiœ, apud Mamertu Patissoniuniy 1587, pet. in- 12, veau fauve, tr. dor. (Deseuille.)



Edition très rare et très considérée des savants, mais qu les bibliographes négligent beaucoup , soit parce qu'ils n l'ont presque jamais vue passer dans les ventes, soit qu'ils en ont vu peut-être un ou deux exemplaires donnés vil prix, ce qui n'auroit rien d'extraordinaire. On sait que no amateurs ne professent pas une grande estime pour ces admi râbles éditions des Ëtiennes et des Pâtisson que l'excellent ou vrage de M. Renouard vient de venger, trop lard pour notr gloire, de nos injustes dédains, mais qui finiront nécessaires— ment par reprendre dans les bibliothèques le rang distingua ^ qu'elles y occupoient au temps de De Thou. C'est une des coT- lections spéciales que j'aimerois à recommander aux biblLo- philes a venir.


BELLES-LETTRES. 515

Oa place ordinairement cet ouvrage parmi les satyres^ et c'est W qu'il est naturellement placé par son titre. Je prends la liberté de le ranger parmi les romans, et cela, parce que je suis convaincu que le roman de Pétrone que voici, et le vrai saiyricon de Pétrone que nous n'avons point, sont deux ouvrages fort différents. Ce n'est pas ici le lieu d'en chercher les raisons, mais Voltaire, qui n'est pas toujours aussi heureux en philologie et en critique, en allègue de très bonnes. Il ne se trompe que sur les déductions qu'il en a tirées.

776. — Idem opus. Johannes Boschius ad scrîpto- rum exemplarîum fidem castigavitet notas adje- ci t. Amstelodami, apud Adrianum Gaesbequium, 1677. — Priapeia, sive diversorum poetarum in Priapum Insus. — Johannis Boschii in T. Petro- nîi Arbitri satyricon notœ. Amstelodami, apud A.drianum Gaeshequium y pet. in-iii, mar. bleu, mosaïque, dent. fil. (Bozérian.)

Charmant exemplaire relié sur brochure, et qui a conservé toutes ses marges. Il est enrichi d'un joli ex dono de Joh. Bos- chius a son ami Wolferd Senguerdius.

777. — Idem opus, cum fragmento integro, notis Bourdelotiî, et glossario Petroniano. Parisiisy apud Claudium Audinety 1677, pet. în-ia, mar. vert, fil. (Derome.)

778. APULÉE. Les Métamorphoses ou l'asne d'or de L. Apulée, philosophe platonique , œuure d'ex- cellente inuention et singulière doctrine (de la traduction du sieur de Montlyard) . Paris , Samuel


5U BELLES-LETTRES.

Thihousty 1623, in-8, fig., mar. rouge, fil. ffle- rome.)

Exemplaire de toute beauté d'un volume que font recher- cher les figures de Crispin do Pas.

779. Arétin (Léonard). Le Traicté des deux amans, c'est assauoir Guiscard et la belle Sigismonde, traduit du latin, in-8, fig. en bois (sans lieu ni date), mar. vert, fil.

L'un des trois exemplaires sur vélin de la réimpression fi- gurée, faite par Pontier en \ 854 .

ROMANS FRANÇOIS. — ROMANS HEROÏQUES

ET CHEVALERESQUES.

780. La destruction de Hierusalem, faicte par Vespasien, empereur de Rome, et Titus son filz? et comme Pilate mourut a Vienne par le juge- ment et décret de l'Empereur et des sénateurs de Rome. A Paris y par Nicolas Bonfons^ demeurant en la rue Neuue Nostre-Dame , a lenseigne S, iV/- colas (sans date), pet. in-4> goth., flg. en bois, mar. bleu, ornem., doubl. fil. (JViédrée.)

Volume fort rare.

781. Histoire du noble et vaillant chevalibh Pierre de Provence, autrement dict le cheualier des Clefs, et de la belle princesse Maguelonne, fille du roy de Naples ; où est traité de leur chaste amour, et des aduentures qui leur sont surue-


BELLES-LETTRES. 515

nues en icelle. A Paris, par Nicolas et Pierre Bonfons y demeurants rue Neuue Nostre-Dame , enseigne Sainct-Nicolas (sans date), pet. in-49 mar. rouge, double fil. (Koehler.)

Joli exemplaire d'une édition rare dont M. Brunet ne fait pas mention.

ROMANS EPIQUES, POLITIQUES ET MORAUX.

52. Fénelon (François de Salignac de la Mothe). Suite du quatrième livre de l'Odyssée d'Homère, ou les Auantures de Télémaque, fils d'Ulysse. Paris, veuve Claude Barbin, 1699, 5 vol. petit in-12, mar. rouge. (Duru.)

Édition originale, complète, de la plus grande rareté. Barbier, Dictionnaire des Anonymes, n^ 17,304.

La première partie a 4 ff. et 208 pp.; la seconde, 230; la troisième, 204; la quatrième, 245; et la cinquième, 208. Bru- net, Manuel du Libraire j quatrième édition.

Nos voisins les Anglois, les Italiens et les Espagnols, cou- vrent d'or les éditions originales de leurs classiques, et ils ont raison, selon moi. Nous les imitons, et nous enchérissons^ souvent sur eux dans le prix que nous attachons k ces beaux monuments de leur littérature, et je crois que nous n'avons pas tort. Quant a l'édition princeps d'un de nos classiques, a nous, il ne faut pas nous en parler. Nous donnons volontiers douze cents francs du Roland furieux de 4 54 6, et six cents du Shakspeare de 4623; mais le Télémaque de 4699, qui s'en soucie? c'est cependant la un livre qui réunit toutes les con- ditions désirables d'importance et de rareté : 4 ° il est incon- testablement jpmceps; 2<> il a été imprimé de l'aveu et presque sous les yeux de Fénélon ; 5® il a été rigoureusement supprimé


546 BELLES-LETTRES.

par l'autorité ; 4» il a été, selon toute apparence, retiré du coni' merce par l'auteur lui-même. Enfin, il est devenu si rare que tous mes soins n'ont jamais pu m'en faire découvrir un mtie exemplaire entier, et que la première partie seule, qui, ^ la vérité, avoit paru avec privUégey s'est présentée quelquefois dans les ventes. Il n'est donc pas étonnant que M. Bronet m'ait laissé quelque chose k dire sur l'édition origftnaleet complète de Télémaqi^j édition qu'il décrit d'ailleurs fort exactement et d'après des renseignements fort justes, mais qu'il n'a probablement pas vue, car, s'il l'avoit vue, il auroit ditce que je dirai.

La première partie dont je parlerai d'abord , et qui est connue des bibliophiles sous le nom de fragment, fut, diton, réimprimée tout de suite sous la même date avec quelques corrections. C'est ce qu'on appelle communément la conlr^ façon. Conmie je possède la contrefaçon et le fragment^fi suis parfaitement désintéressé sur cette question, et j'ai liea d'espérer qu'on voudra bien s'en rapporter a moi. Or, la pré- tendue réimpression contrefaite est imprimée , sans aucon doute, des mêmes caractères et sur le même papier que l6 fragment; elle porte le nom du même libraire et elle en a le droit, car elle sort des mêmes presses. Si elle étoit réimprimée immédiatement sur le fragment, elle devroit offrir en effet quelques corrections^ celles du moins qui sont contenues dans Yerrata du fragment, lequel y est fidèlement reproduit au verso de V avertissement du libraire; mais il n'en est rien; les fautes y sont identiquement les mêmes, et elle a conservé une grosse faute de plus que le fragment, le mot Odieée écrit selon cette orthographe barbare, depuis la page 420 jusqu'au page 4 69. typographe étourdi ou stupide, qui réimprime un livre muni de son errata, sans corriger les fautes que Yerroia dénonce, et même celles que le premier imprimeur s'est hâté de corriger ! On comprend bien que ceci est impossible, mais voyons ce qui est arrivé.

Fénélon étoit à Cambrai ; on lui envoyoit les feuilles k co^ riger avant le tirage, il les avoit reçues jusqu'à la signature I,


BELLES-LETTRES. 3n

et il est k présumer qu'il avoit môme eu k choisir entre diffé- rents essais, car les exemplaires varient entre eux dans le fleuron du frontispice, dans les vignettes ou les filets, et même dans la grandeur du papier. V errata va par conséquent jus- qu'à la page 94, anté-pénultième de la feuille H; mais pen- dant que l'auteur corrigeoit religieusement ses épreuves, l'imprimeur obsédé par l'impatience publique ne s'étoit point arrêté ; le livre alloit son train ; toutes les feuilles en révision étoient tirées, et, par surcroît de malheur, le tirage des feuilles suivantes étoit déjà bien avancé. La correction capitale d'Odissée pour Odicée, ne put donc s'exécuter que sur une partie do l'édition, et voila ce qui constitue la diffé- rence réelle du fragment et de la réimpression. C'est que la prétendue réimpression est précisément la partie de l'impres- sion qui a été finie la première.

Il n'est pas difficile cependant de trouver quelques diffé- rences entre ces deux moitiés jumelles du fragment, mais ces différences sont de celles qu'on ne peut faire valoir contre mon opinion, car elles la constatent. Ainsi à la page 25 de la prétendue contrefaçon que j'appelle |)remier tirage, dans cette petite phrase : «< Télémaque reprit ainsi, >» le nom de Télémaque étoit disgracieusement coupé sur la syllabe Té k la fin de la ligne 5. Dans le fragment, la ligne 6 le contient tout entier. A la page 407, ligne 6 k 7, le mot monstre qui termine un paragraphe étoit partagé sur mon-, et ses quatre dernières lettres restoient seules suspendues sur Valinéa, Dans le fragment, ou second tirage, le mot mutilé d'une manière si désagréable, est rétabli tout entier k la tête de la ligne vide. Ces corrections de goût typographique s'exécutent aisé- ment sur la planche, comme personne ne l'ignore; mais comme elles sont dans la feuille où elles se trouvent, un signe de perfectionnement, elles y sont un signe évident de posté- riorité. Le fragment est donc postérieur à ce qu'on appelle mal k propos la réimpression. Je serai le premier k convenir, au reste, que tout ceci est d'une très petite importance ; il suffît de savoir que fragment et réimpression sont également


«8 BELLES-LETTRES.

d*ÉDiTioN ORIGINALE, et peuvcDl sorvir égalemeul a compléter l'édition princeps du Télémaque^ lorsqu'il s'en trouvera un autre exemplaire que le mien ; mais je ne laisserai pas là ce que j'avois a dire de cette première partie, sans justifier Fé- nélon de la mauvaise correction à^Odieéeen Odissée, adoptée par les imprimeurs de la yeuve Barbin, de la page 420 à la page 469 du fragment. Fénélon savoit a merveille que la lettre t de l'alphabet françois ne représente pas mieux l'tfpn- lon de l'alphabet grec, que le c ne représente le double 9igma, et il avoit très bien corrigé Odyssée, comme on le peut voir par Verrata des deux tirages; les quatre feuilles ou demi- feuilles, signées L-M-N-O, lui ayant été soumises à leur tour, il crut certainement devoir revenir sur cette faute, puisqu'elle est rectifiée jusqu'à la fin, dans le fragment^ depuis la signa- ture P, et, ce qui est beaucoup plus remarquable , dans la seconde partie de l'ouvrage qui ne fait pas partie du frag- ment, de la signature A jusqu'à la signature E ; circonstance singulière et caractéristique qui prouve invinciblement la continuation de l'impression sous les mêmes presses. A la si- gnature E, le compositeur ignorant reprit sa mauvaise habi- tude, et il Y persista dès lors sans avertissement et sans con- tradiction, parce que Fénélon, justement effrayé, neseméioit plus de la publication de son livre, et avoit même cessé de correspondre avec son libraire. Il laissoit tout simplement imprimer, nonobstant prohibition, mais il corrigeoit d'antanl moins que les négligences et les infidélités du typographe pouvoient un jour lui servir d'excuse.

Que Fénélon, chargé de l'éducation d'un jeune prince des- tiné a devenir roi, ait pensé à renfermer tout un système d'enseignement moral et politique dans le cadre agréable d'un roman, il n'y a rien de plus facile à comprendre. QQ^ Fénélon ait fait à dessein de ce roman la satire rétrospective du règne d'un vieux roi, chargé d'années et de gloire, et dont il avoit récemment obtenu les marques de la confiance la plus signalée, il n'y a rien d'aussi absurde ; mais il est de la nature de rhonmie très perfectionné de croire à l'absurde. Cette idée


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impossible fut donc admise avec empressement par la ville et surtout par la cour. Le privilège donné à Barbin fut retire, le fragment supprimé, et rédition arrêtée à la page 208. Cette prohibition fut-elle exécutée avec beaucoup de rigueur? voilà ce dont il est permis de douter. Fénélou s'y soumit certaine- ment, mais la veuve Barbin, qui ctoit devenue propriétaire d'une édition du livre et qui en attendoit un grand bénéfice, se montra plus récalcitrante. Les Aventure» de Télémaque continuèrent à parottre, sans nom de lieu, sans nom d'impri- meur, sans vignettes, et surtout sans privilège, mais si confor- mes en toutes leurs parties, de papier, de caractères et de justification, qu'il n'y a pas moyen d'eu contester l'identité typographique. C'est là l'édition dont il est question ici.

Elle fut reproduite avec tant de rapidité par Moêtjens et par divers autres imprimeurs, qu'il n'est pas surprenant que cette édition originale ait promptement disparu parmi les contrefaçons. Je ne suis pas éloigné de croire que la veuve Barbin se prêta elle-même aux combinaisons qui pouvoient faciliter l'exécution et le débit de ces éditions subreplices. J'ai du moins vu quelques lambeaux d'une prétendue édition hollandoise imprimée sous le nom de de Ilondt, et datée de 4700, qui me paroît composée aux dépens de l'édition de Paris, ou réimprimée sous les mêmes presses. C'est ainsi que l'édition originale in-4® des Provinciales, reparut en Hol- lande sous la date de Cologne et le nom de Pierre de la Val- lée, Si cette observation est l'ondée , le Télémaque princeps sera plus facile à reconstruire dans sa forme primitive que je ne l'ai pensé d'abord, et dans l'état même des choses, il ne faut peut-être que chercher avec un peu de patience et de soin pour en découvrir des exemplaires. 11 n'y a guère de livres signalés comme uniques dans les catalogues, qui n'aient trouvé leurs ménechmes. Je me suis étendu sur celui-ci un peu plus que sur aucun autre, parce qu'il est capital dans son espèce, et que j'ai eu toute ma vie fort à cœur d'éveiller chez nous ce goût des classiques originaux de notre littérature, inutilement provoqué par Barbier et par Adry, et qui me pa-


520 BELLES-LETTRES.

roit le plus digne objet d'étude auquel puisse se liyrer un bi- bliophile françois.

783. — Le même. Première partie. Paris, chez la veuve Claude Barbin, 1699, in-ia, mar. violet, dentelle. (Koehler.)

(Test ici le fragment dont il vient d'être parlé, c'est-à-dire, selon moi, le tirage définitif de la première partie, au point ou l'impression de l'ouvrage fut arrêtée. Dans mon exemplaire, ce fragment porte six pouces de hauteur, sept à huit lignes de plus que l'exemplaire de l'édition complète qui a cependant des témoins. Gela provient, comme je l'ai dit, de ce qa'on mettoit sous les yeux de Fénélon différents modèles de tirage, et il est probable que c'est pour celui-ci qu'il s'étoit décidé, mais la prohibition ayant eu lieu au même moment, l'édition fut abandonnée au caprice de l'imprimeur. Ce fragment passe avec raison pour rare, et obtient un assez haut prix dans les ventes, mais il est incomparablement moins rare que les qua- tre autres parties.

y84. — Le même ouvrage. Londres, Dodsley, à la Tête de Tullj, en Pall^-Mall, lySS, 2 vol. in-8, gr. papier fort de Hollande, portrait, fig. , Diar. rouge, compart. et dent. (Bradel aîné.^

Bel exemplaire d'une édition peu conmiune dont nous af- fectons de parler avec beaucoup de dédain, depuis que nous avons bien voulu accorder aussi au Télémaqtte des éditions de luxe. Nos bibliographies, nos catalogues et les réclames de nos journaux font foi qu'il n'y a rien a comparer en perfection à ces grandes éditions d'un format incommode à la main et impossible a la poche , imprimées sur un papier de coton hygrométrique et spongieux, et décorées du dixième ou dou- zième tirage de quelques images froides et maussades. C'est


BELLES-LETTRES. 321

notre non plus ullrà^ notre to kalon^ ce que tous les arts , ne surpasseront jamais. J'y consens de tout mon cœur, car pourvu qu'on me permette de m'en tenir k ce pauvre Téléma- fue de Dodsley, dont le papier est ferme, élastique, sonore ; dont les caractères sont nets et se détachent en bonne encre sur un fond ami de l'œil ; dont les estampes, réduites au for- mat du livre dans une proportion bien entendue, par un bu- rin vigoureux, rappellent les bonnes figures des éditions de Hollande, c'est-à-dire, du pays du monde où l'on a le mieux réussi, selon moi, k illustrer les livres. Il faut convenir en passant que le superbe papier de cette édition est fort sujet à des altérations très graves, et particulièrement a la rouille, el je suis porté k croire que c'est là la véritable cause de son discrédit très réel. Mon exemplaire est tout-à-fait exempt de ce défaut, mais sa fastueuse reliure est moins irréprochable aux yeux des amateurs exigeants , quoiqu'elle puisse passer pour un des chefs-d'œuvre de Bradel. C'est à Bradel que com- mence, en reliure, cette effroyable époque de décadence uni- I verselle dont l'histoire se souviendra sous quelques autres rapports, 4789.

ROMANS FRANÇOIS DE DIFFERENTS GENRES.

785, AuDiGUiER (d'). Histoire des amours de Lysan- dre etde Calisteavec ûgares.jimsterdam (Elze^.J^ Jean de Ravesteitiy i663, pet. in-i 2, vél.

Joli exemplaire en première reliure.

786. Moulinet. (Nicolas), sieur du Parc (Sorel). La vraye histoire comique de Francion, soigneuse- ment reueue et corrigée par Natbanaël Duez, maistre de langues. Leyde et Rotterdam, chez les

ai


522 BELLES-LETTRES.

Hackes y 1668, 2 vol. in-* i a, fil., mar. rouge^dos et coins ornés. {Hiédrée.)

Charmant exemplaire d'nn Elzevier véritable, qai est des moins communs et qui n'est pas des moins jolis. Les figures en sont fort bonnes, et tout annonce que cette petite édition d'un livre célèbre alors a été soignée avec une prédilection particulière. Le nom de Nathanaêl Duez, réviseur et correcteur du texte, n'est pas toutefois une excellente garantie. Ce boB homme est auteur d'un livre intitulé : Epiiome dictUmum quarumdam œquivocarum et ambiguarum in lingua gal- lica, Lugd. Batav., Elzevir, -I654,pel. tyH2, qui est certaine- ment un des livres les plus rares de la collection, et on peut m'en croire sur ce point» car je n'ai plus le bonheur de le possé- der. Ce singulier travail, le plus ancien que je connoisse sur nos homonymes françois, demande par-dessus toutes choses une exquise délicatesse d'oreille qui manquoit absolument à notre philologue germain, et dont l'absence produit souvent les plus plaisantes bévues. C'est ainsi qu'il donne pour homo- nyme à Boudin un autre substantif qui a un p pour initiale, et que les honnêtes gens n'écrivent même que par son initiale, quand ils sont forcés a l'écrire.

Je reviens à Sorel dont le nom est en littérature d'une autre autorité que celui de Duez. Le succès incontestable du ro- man de Frandon est le fait d'un siècle encore naïf, on moins raffiné que le nôtre. Dans ce temps-là, on toléroit vo- lontiers les licences badines et plus ou moins grossières de la parole qui nous révoltent aujourd'hui. On n'auroit pas toléré le paradoxe effronté qui peint le crime de couleurs séduisan- tes, qui le protège et qui l'enseigne. Maintenant tout est per- mis k l'idée, mais nous sommes implacables pour le mot. La réimpression de Frandon^ qui est d'ailleurs une peinture assez vraie des mœurs de l'époque où il a été écrit, donneroit des nausées a un sergent de police, et des velléités de réqui-


BELLES-LETTRES. 525

sltoîre a un procureur du roi. Je me garderai donc bien de le Tecommander aux étudiants en vacances et aux nobles châte- laines en villégiature ; mais je le recommande hardiment aux linguistes. Il n'existe pas en françois un plus curieux trésor de gallicismes familiers, de rares proverbes, et de bonnes pfara- séologies populaires.

787* FuRETiÈRE (Antoine). Le Roman bourgeois , ouurage comique. Paris, Théodore Girard ^ 1666, in-^y yeau fauve, fil. Aux armes.

Édition originale. Exemplaire do comte d'Hoym.

On a souvent dit que ce livre étoit dédié au bourreau, par une fantaisie fort excentrique de Fauteur, et ou l'a souvent

nié. Le fait est que cette dédicace au bourreau (Jean Guil- laume, dit Saint-Aubin), se trouve a la page 672 de cette édi- tion, mais c'est un hors-d'œuvre satirique qui ne se rapporte point k l'ouvrage lui-même.

788. Lettres portugaises traduites en françois, se- conde édition. Paris ^ Claude Barbin^ 1669, pet. in-i2, mar. rouge, fil. à froid. (Sauzonnet)

Étatum OBiomâXiE.

C'est une question plus ^u mmns oiseuse que de savoir si ce joli ouvrage fut d'abord écrit en portugais par une reli- gieuse nommée Marianne Alcaforada, et puis traduit en fran- çois par Guilleragues ou Subligny. Ce qu'il y a de certain, c'est que c'est un livre françois et un livre charmant dont l'origi- nal portugais reste à découvrir. En édition originale, on ne 'comoit point de petit classique plus rare.

Cette première partie, datée de ^ 669 et munie de son pri- vilège, porte, a la vérité, seconde édition, mais c'est évidem- ment un titre postiche qu'on attacha à la première partie en


524 BELLES-LETTRES.

publiant la seconde, qui lui est réunie dans cet exemplaire- Qr, cette seconde partie n'est point de 4675, comme le dIC M. Brunet sur la foi d'un renseignement infidèle, mais bien de 4669, et achevée d'imprimer pour la première fois, le 20 août de cette année, suivant la déclaration qui termine son privilège particulier.

Ce petit volume est d'une beauté parfaite.

789. MoNTPENSiER (Anne-Marie-Louise-d' Orléans, duchesse de). La Relation de Flsle imaginaire 9 et l'histoire de la princesse de Paphlagonie. Bor- deaux ^ ^6^99 in-8, mar. citron, doubl. fil- (Koehler.)

£ditioi« originale, tirée à soixante exemplaires, selon Lenglet Dufresnoy, ou k une centaine d'exemplaires, selon Segrais qui devoit être plus sûr de son fait. Dans l'un et l'autre cas, c'est un livre devenu rare, mais beaucoup moia^ que les Divers Portraits du même auteur, dont il sera que^' tion ailleurs.

790. La Fayette (Marie-Magdeleine de la Vergn^ 7 comtesse de). La princesse de Montpensier. Pc^ - ris^ Thomas Jolfy, 1662, pet. in-ia, réglé, maB^* rouge, doubl. en mar., dentelle, fil. (Padeloup - )

Édition originale.

Très bel exemplaire d'un livre rare de cette édition.

791. — La Princesse de Clèves. Hollande y Elz^- K^ier (sans date), 4 part, en i vol. pet. in-12, mar. cit. (Belle reliure ancienne.)

Elzévier véritable. Le privilège réimprimé à la fin donne


BELLES-LETTRES. 525

la date de 4678, mais le frontispice gravé n'en porte point. Cette jolie édition est recherchée des amateurs , et elle mérite de l'être. Je lui préférerois de beaucoup l'édition originale de Barbiu que je n'ai jamais rencontrée, et qui fignreroit avec une tout autre distinction parmi mes petits classiques.

^'2. Le Sage. Le Diable boiteux, nouvelle édition, corrigée et augmentée d'une Journée des Par- ques, du même auteur, avec les entretiens sé- rieux et comiques des cheminées de Madrid, et les Béquilles du Diable boiteux, par monsieur***, enrichie de figures en taille-douce. Paris ^Damon- nevilley i756, 3 vol. in-12, mar. vert, fil. à froid, Ir. dor. (Bauzonnet-Trautz,)

Joli exemplaire d'une édition aujourd'hui peu commune.

  • J'ai vu quelquefois le Diable boiteux placé dans la classe

des romans espagnols, parce qu'il existe effectivement un livre espagnol qui porte le même titre [el Diablo cojuelo)\ toutefois, malgré cette identité de titre, l'ouvrage de Le Sage est bien françois et ne sauroit être considéré comme une tra- duction : autant vaudroit-il alors admettre avec le P. Isla que le Gil Blas a été, comme il dit, tolé à l'Espagne, Les vols du genre de celui-ci sont au reste assez rares, et Ton ne sauroit en vérité donner un pareil nom à l'œuvre intelligente qui d'un caillou informe et grossier a su faire un joli diamant. Après Gil Blas , le Diable boiteux est certainement la plus agréable et la plus ingénieuse composition de Le Sage, et mé- rite bien la place qu'il occupe dans cette collection de livres choisis.


526 BELLES-LETTRES.

ROMANS ITALIENS.

793. BoGGAGE (Jean). La Fiammette amoureuse de M. JeanBoccace, gentil-homme florentin : conte- nant, d'vne invention gentile, toutes les plaintes et passions d'amour- Faicte françoise et italienne , pour rvtilité de ceux qui désirent apprendre les deux langues, reueuë, corrigée et mise en meil- leur ordre, en ceste nouuelle édition. Paw^^a/- thieu Guillemot y 1609, pet. in- 12, veau rouge, dent., orn., fil., tr. dor. (Furgold.)

794. L'HiSToraE d'Avrelio et d'Isabelle, fille du roy d'Escoce, mieux corrigée que par cy devanl - A Lyon ^ par Eustace Barricaty iSSa (en françois et en italien)^ pet. in- 12, mar. rouge, tr. dor- (Koehler.)

795. Gello. La CircédeM. Giovan-Baptista Gell(^ ^ académie, florentin : nouuellement reueuê pa*' son traducteur, seigneur du Parc, Champenois - ji Lyojiypar Guillaume Rouille ^ i569,pet.in-ia ^ mar. vert, fil., tT,àoT.(Derome.)

ROMANS ESPAGNOLS.

796. Diego de San Pedro. Carcel de amor com- — puesto por Diego de San Pedro a pedimiento del senor don Diego Hernandez alcaydo de los don- zeles et de otros caualleros cortesanos : nueua-


BELLES-LETTRES. 527

mente corregido. Çaragoçuy JSicolas ISunez, 1 5a3, in-8 goth., fig. en bois, mar. rouge, fil. à froid, tr. dor. (Koehler.)

Joli exemplaire de cette rare édition.

J7. ScRiVA (Ludovico) Veneris Tribunal . Venecia, Aurelio Pincio, iSSy, in-8, goth., titre gravé, mar. rouge, fil. à froid, tr, doré. (Koehler.)

Une des pièces les plus rares de la classe des romans es- pagnols.

38. Palmerin de Oliva. Lîbrodel famoso cauallero Palmerin de Olîua et de sus grandes hechos nueuamente restampado : y corregido : con su tabla de nueuo acontemnent et xm- prisent le vray amour. Lyon (sans <iatej, petit in-8, fig. en bois dans le texte, mar. bistre, filets.

Bel exemplaire.

8^3. Les ioteuses aventures et nouuelles récréa- tions. Contenant plusieurs comtes et facétieux deuis. Reueu et augmente de nouueau. Lyo/i, lienoist Rigaudy i58a, pet. in-ia, mar. citron, fers à froid, fil.

Joli exemplaire d'un petit volume dont il n'a pas p^ d'exemplaire dans les ventes depuis longtemps.

824. YvER (Jacques). Le Printemps d'hyver, cotP-^ nant cinq histoires, discourues par cinq jo nées, en vne noble compagnie, au chasteau Printemps : par Jaques Yuer, seigneur de PI sance et de la Bigottrie, gentilhome poicteu Lyon y Benoist Rigaudy 1682, pet. in-ia, m^ rouge, fil. {Duseuille.)

Bel exemplaire.


BELLES-LETTRES. 559

Ba5. Gabriel Chappuis, Tourangeau. Les Facé- tieuses loumees, contenans cent certaines et agréables nouuelles, la plus part aduenuês de nostre temps, les autres recueillies et choisies de tous les plus excellents autheurs estrangers qui en ont escrit. Par G. C. D. T. Paris y lean Houzcy 1584, in-8, réglé, mar. bleu, fil., {l'houvenin.)

Très beau.

"^Gabriel Chappuis, de Tours, traducteur infatigable, n'avoit peut-être pas un talent très éminent; maiaûon ne sauroit lui refuser le mérite d'avoir contribué à enrichir la litté- rature de son temps, en rendant familières aux lecteurs un grand nombre de compositions étrangères qui seroient demeurées inconnues à la France, à une époque o& l'étude des langues étoit encore fort négligée. Il faut tenir compte à chacun de ce qu'il fait selon son pouvoir.

8a6. Lovis Garon. Le Chasse ennuy, ou l'honneste entretien des bonnes compagnies. Diuiséencinq centuries. Jouxte la copie imprimée à Lyon. Paris y Claude Morlot et Isaac Dedin, i64i, pet. in- 12, veau fauve, fil.

81*7. Les Hevres perdves d'un cavalier françois. Reueuës, corrigées, et augmentées par l'auteur. Dans lequel les esprits mélancoliques trouueront des remèdes propres pour dissiper cette fâcheuse humeur. A Paris ^ chez Estienne Maucroy^ rue du Foing, proche la rue de la Harpe y au Miroûer^ 1662, pet.in-i2, mar. bleu, fil. (Thouvenin.)

  • Iq\\ exemplaire d'un recueil de nouvelles, dont quelques-


BELLES-LETTRES.

unes sont écrites et contées d'une manière fort agréable. 3e m'étonne que ce volume, qui n'est pas très rare, ait échappa aux recherches de nos faiseurs de feuilletons qui ne seroifflit ni fâchés, je pense, ni embarrassés d'y trouver la matière de quelque bon roman, qu'ils parviendroient sans peine, je m'en rapporte a eux, à délayer en une trentaine, peut-être marne en une quarantaine de chapitres. Je prends en conséquence U liberté de leur recommander ce joli recueil.

8^8. Contes facétievx tirez de Bocace, et autres autheurs divertissans, en faveur de mélancholî' ques, et fables moralisées, en prose et en yex^'i par le sieur D. F, A Paris, chez J.-Baptiste ^' Henry Loyson, 1670, pet. in- 12, mar. rouge, ^^• (Bisiaux.)

  • Joli exemplaire d'un petit livre qui paroit être resté incon ^^^

aux bibliographes , puisque M. Bninet ne lui a pas donr ^^ place dans sou Manuel , oh. sa rareté et son agrément ^ ^^ donnoient le droit d'être admis.

829. Recueil de diverses pièces comiques, gaillat^^' des et amoureuses. Suivant la copie imprimée ^ ^ Paris y Jean-Baptiste Loyson, 167 1, pet. in-i veau, fil.

Edition elzévirienne d'un recueil peu commun de nouvel! en prose.

830. Siècle (le) d'or de Cupidon, ou les heureuses^ Avantures d'amour. Coloigne y Pierre Marteau^ s. d., pet. in-i2, veau fauve. (Ex. de Bonnierder la Mosson.)

83 1. Nouveaux contes a rire, et Avantures plai-


BELLES-LETTRES. 344

santés ou récréations françoises, vingtième édi- tion^ enrichie de figures en taille-douce. Colo^ gne, Roger BontempSy 17^2, 2 vol. pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Duseuille.)

Livre très peu commuD en aussi belle condition.


CONTEURS ITALIENS.

J32. Le cento Novelle antiche, secondo l'edizione del MDxxv, corette ed illustrate con noie. M- lano^percura diPaolo Antonio Tosi^ i825,in-8, très grand papier, mar. bleu, fil., non rogné.

{K.oehler,)

Bel exemplaire de cette réimpression dont il n'a été tiré que quelques exemplaires sur grand papier.

  • Cette édition des Cent Nouvelles antiques est due aux

soins de Tabbé Michel Colombo, que son érudition, sa par- faite intelligence de l'ancienne langue de l'Italie et son esprit délicat rendoient éminenmient propre à ce genre de travail.

833. BoGGACci. Il Decameron, di messer Giovanni Boccacci , cittadino fiorentino, si "come lo die- dero aile stampe gli S. S. Giunti l'anno i^c^'j. In Amsterdamo, i665, pet. in-ia, mar. bleu, com- partiments, mar. rouge, dentelle, fil., tr. dor. (Thouvenin,)

  • Bel exemplaire de cette édition qui se distingue aussi bien

par la pureté et la correction du texte que par sa belle exé- cution.


342 BELLES-LETTRES.

834- BocACE (Jean). Le Decameron, traduit d'ita- f «^ lien en françois, par maistre Antoine le Maçon. LyOTiy Guillaume Rouille y 1 552, pet. in- 12, réglé, \ ^ mar. rouge, fil. (Duseuille.)




Très joli exemplaire dont la reliure est charmante. 1 ^^*f

Ces petites éditions anciennes d'une traduction fidèle et ' *^


tiou inU

tua de


i.


naïve devroient être beaucoup plus recherchées que leurs

réimpressions de Hollande, qui sont à la vérité enrichies de

vignettes fort estimées , mais dans lesquelles un prote mal

appris s'est permis de corriger, en dépit du bon sens, le style i ^

et l'orthographe. Et de quel droit, grand Dieul un buto^

d'imprimeur prendroit-il sur lui de substituer son style ^^

son orthographe à l'excellent style et à Texcellente ortbû'

graphe d'Antoine Le Maçon ? J'aimerois autant le peintre igl*^' \<l

rant qui s'évertueroit a représenter à mes yeux les douze pa^i^

de Gharlemagne avec les épaulettes a graines d'épinards, V3^^'

bit aux broderies d'or et la cocarde aux trois couleurs. Si vc^ ^^

ne comprenez pas cette manière d'écrire ses mots, emprunt^^^'

eu une autre à qui bon vous semblera, mais laissez à ÂJitoL ^^

Le Maçon les termes et les lettres dont il se sert, parce qi^^^

sait s'en servir. Oh I combien ils seroient mieux inspirés, ^^

courageux écrivains qui reprendroient hardiment un jour^ '^ .

la face de l'Imprimerie Royale et de l'Académie, la bonne •^ ^

savante orthographe de Pascal et de Corneille, avec ses lettr»^^

étymologiques, sceau ineffaçable qui impose aux mots l'en:^^*^ r

preinte éternelle de leur signification primitive I Et si ce gén^ ^^^

^^ sa reux exemple pouvoit avoir quelque crédit sur la presse sa^^^

vante, quelle heureuse révolution n'en résulteroit-il pas dan^^ ^\.

votre littérature décrépite? Hélas ! elle se relèveroit peut-étr»"^ "^

de sa honteuse agonie ! Comme il faudroit désormais, pou ^-^

peindre l'expression en signes écrits, savoir d'où elle vient c^^

ce qu'elle vaut, le nombre incalculable de vos auteurs seroi^ ^--^

soudainement réduit des quatre dix-neuf centièmes, c'est-2

dire a ceux-là seulement qui ont le privilège, plus rare au



BELLES-LETTRES. 545

jourd'hui qu'on ne pense, de comprendre ce qu'ils disent. Il est désespérant de penser qu'il n'y auroit peut-être pas d'autre moyen de conjurer les infaillibles malheurs que traîne à sa suite cet âge de papier, et qu'ont amassés sur le genre humain ses chartes, ses romans, ses pamphlets, ses discours, ses jour- naux, ses feuilletons. Tout cela ou presque tout cela disparai- troit un jour , s'il étoit possible de soumettre les publica- tions de la pensée k la simple condition d'une orthographe intelligente. Le peuple s'étonne, dans sa candeur, de tout le mal que peuvent faire les gens d'esprit quand ils se mêlent des affaires, et il doit penser ainsi dans un temps oh un brevet d'esprit s'achète au prix d'une brochure ; mais il se trompe. Ce ne sont pas les gens d'esprit qui perdent les nations ; ce ne sont pas les ignorants non plus; ce sont les sots.

335. — Le Decameron de maistre lean Bocace , Florentin , traduit d'italien en françois , par maistre An thoine le Maçon, conseiller du roy et thresorier de l'extraordinaire de ses guerres, dernière édition, nouuellement corrigée. A Pa- riSy chez Jrnould Cotinety rue des Carmes^ au Petit lesus y 1662, in-8, maroq. bleu, filets. (Roehler.)

Jolie édition peu commune.

836. — Contes et Nouvelles de Bocace, Florentin, traduction libre, accommodée au goût de ce temps, et enrichie de figures en taille-douce, gravées par M. Bomain de Hooge. Amsterdam ^ George Gallety 1697, a vol. in-8, mar, rouge, fil., (Derome,)

Bel exemplaire de la première édition.


544 BELLES-LETTRES.

837. Massvggio. Lecinquanta Novelle di Massuccio Salemitano intitolate il Novellino nuovamente con somma diligent ia reviste corrette et stam- pâte. Stampate in Vinegia^ per Marchio Sessa, anno domini i54i, in-8, mar. bleu, doubl. en soie, fil. à froid.

838.M0DI0 (G. B.). H Convito di M. Gio. Battista Modio, overo del peso délia moglie, doue ragio- nando si conchiude, che non puo la donna dis- honesta far vergogna alF buomo. In Milano^ appresso di Giouann' Antonio de gli Antonii, i558, petit in-8, mar. bistre, fil. (Thomp- son.)

BeL exemplaire d'un livre rare qui ne trouve place dans cette classe que parce qu'il contient à la fin une Nouvelle de Comazano qui a été mal à propos attribuée à Modio.

839. Lando. Varii componimenti di M. Hort. Lando. Nuovamente venuti in luce. In Finegia^ appresso Gabriel G iolito de Ferrari e fratelliy iSSa, în-8y mar. vert, fil., tr. dor. (Thompson,)

"^Bel exemplaire d'un livre rare qui contient, parmi un grand nombre de compositions diverses, quelques nouvelles agréa- blement contées. Lando étoit un homme bizarre sur lequel on trouve quelques détails dans les Mélanges tirés d^une petite bibliothèque (p. ^45). On regrette en lisant quelques-uns des ouvrages de cet auteur qu'il n'ait pas su faire un meilleur usage des heureuses facultés qu'il avoit reçues de la nature. ^

840. Giovanni. U Pecorone di ser Giovanni Fioren-


BELLES-LETTRES. 345

tino, nel quale si contengono cinquanta Novelle antiche, belle d'inventione ;et di stile. In Fe- negia, appresso Domenico Farriy i565, in-8, vélin.

}i. CosTO (Tomaso). Le Otto Giornate del Fuggi- lozio di Tomaso Costo ove da otto gentilhuo- mini e due donne si ragiona delle, etc., con moite bellissime sentenze di grauissimi autori, che tirano il lor senso a moralità, e con tre co- piosissime tavole Fvna delle Persone, e de gli autori citati nell' opéra, l'altra del contenuto delle nouelle, e la terza delle sentenze gia dette. In Venetiay 1620, in-8, mar. bleu, fil. (Koehler.)

Bel exemplaire.

Excellente et rare éditioa qui reproduit exactement Pédi- lion de \ 600, laquelle passe pour la première de ce recueil de nouvelles.

^a. FiRENZUOLA. Prose di M. Agnolo Firenzuola, Fiorentino. In Fiorenza^, appresso Lorenzo Tor- rentino, impressor ducale ^ iSSa, in-8, mar. bleu, omem., fil. (Koehler.)

Belle et rare édition indiquée et citée de préférence par l'académie délia Crusca.

43. Erizzo (Sebastiano) . Le sei Giornate di M. Se- bastiano Erizzo, mandate in luce da M. Ludo- vico Dolce, air lUustriss. S. Federico Gonzaga Marchese di Gazuolo. Fenetia. appresso Giouan.


546 BELLES-LETTRES.

Farisco e compagnie 1 667, petit iii-4 9 veau écaille, filets.

Bel exemplaire de la seule édition ancienne qui existe de ces nouvelles.

844- GiRALDT (Jean-Baptiste) . Les cent excellentes nouvelles de M. lean-Baptiste Giraldy Cynthîen, gentilhomme ferrarois ; contenant plusieurs beaux exemples et notables histoires, partie tragiques , partie plaisantes et agréables , qui tendent à blasmer les vices et former les mœurs d'un chacun , mis d'italien en françois par Ga- briel Chappuys, Tourangeau, à madame la du- chesse de Rets. Paris y Abel VAngeliery i583, a vol. in-8, veau fauve, fil. (Derome.)

Exemplaire de M. de Pixérécourt, très rare et très beao.

84Ô. Sacchetti (Franco) . Délie novelle di FrancQ Sacchetti cittadino Fiorentino. In Firenze, 174? 2 vol. in-8, mar. bleu, fil. (Koehler.)

846. Grazzini. La seconda cenadi Anton Francesco

Grazzini detto il Lasca ove si raccontano dieci

bellissime e piacevolissime novelle non mai più stampate ail' Illustriss. Sig. Giovanni Bou- verye cavalière Inglese. In StamhuL BelV egira 12a. Appresso Ibrahim Achmet Stampatore àel Divanoy in-8, mar. bleu, fil., nonrog. (Koehler.)

847. — La prima e la seconda cena délie novelk


BELLES -LETTRES. 547

di Anton Francesco Grazzini detto il Lasca aile quali si aggiunge Una novella délia Terza Cena^ che imitamente colla Prima ora per la prima Tolta si dà alla luce. Colla vita dell' autore, e con la dichiarazione délie voci più diffîcili. In Londra. Appresso G. N ourse y 1766, in-8, mar. bleu, fil., non rogné. (Koehler.)

148. GuiGHARDiN (Louis). Les Heures de Récréation et après-disnées , traduites par François de Bel- Jeforest. Anvers ^ Janssens ^ '^94, in-12, mar. rouge, fil. (Derome,)

Joli exemplaire d'une édition assez disgracieuse, mais assez rare. Un propriétaire scrupuleux a passé du haut en bas le bec de sa plume sur trois ou quatre pages qui contiennent des historiettes quelque peu graveleuses, ce qui est d'une merveilleuse conmiodité pour les personnes qui veulent les éviter, et même pour celles qui veulent les lire.

1.9. TiMONEDA (Juan). Alivio de Gaminantes. En Anberes y Tylenio , 1577, in-i6, mar. rouge à compartiments. (Bauzonnet.)

Très rare.

^Délicieux exemplaire d'un livret curieux qui a été décrit avec quelque détail dans le Bulletin du bibliophile, numéro du mois de mars 4845. Outre une suite d'anecdotes contées avec une agréable simplicité, ou trouve encore dans l'ouvrage de Timoneda l'explication anecdotique de quelques dictons vulgaires ou locutions proverbiales de son temps.

5o. MoMTALBAN. La Semaine de Montalban, ou les mariages mal assortis, contenus en huit nou-


348 BELLES- LETTRES.

velles tirées duPara todos dii même auteur, tr duits de l'espagnol par *** (Fanel) , (à la Sphèn suivant la copie imprimée à Paris, 1686, a eni vol. in-ia, mar. \ert^ janséniste. (Dura.)

FACÉTIES,

DISSERTATIONS SINGULIÈRES ET ENJOUÉES. FACÉTIES ÉCRITES EN LATIN.

85 1. Processus juRis joco-serius, tam lectu festi^ et jucundus , quam ad vsum fori et praxeos i ralis cognitionem utilis ac necessarius : in ( continentur ,

i^ Bartoli A SAXOFERRATO, J. C. Proces Sathanae contra D. Virginem coram juc Jesu; etc.

aO Jacobi DE Ancharano, J. C. Processus Li feri contra Jesum coram judice Salomone, <

30 Martialis aruerni, J. C. Aresta amorum, • Cum indice rerum et verborum locupletissii Hanoviœ , Typis FillerianiSy impens. Conr. B manni et cons. , 161 1 , in-8, vél.

852. Stephanus (Henricus)y Francofordiense I porium, sive FrancofordiensesNundinae. Ea débat Henricus Stephanus. Anno iBy/i? pet. il mar. rouge. (Dura,)

853. Tractatus varii de Pulicibus, quorum prii


BELLES-LETTRES. 549

ixhibet Dissertationem juridicam Opizii Jocoserii Le eo, quod justum est, circa spiritus familiares i<*œmiDarum, hoc est Pulices. Secundus laudem 3t defensionem Pulicum, ex Masenii exercitat. Dratoriis desumptam , tertius vituperium et iamnationem illorum, ejusdem autorîs. Et Quar- tus Flochiam Greiffoldiknick knakkii ex Floi- landia cortum versicale de Flois, etc., etc. Literls Alphabeticis y pet. in- 12, veau fauve, fil.

Joli exemplaire d'un des livres les plus rares de la classe des facéties latines.

i- NuG^ VENALES, sivc ThcsauFus ridendi et jocandi ad gravissimos severissimosque viros. Patres melancholicorum conscriptos. Ëditio ul- tima auctior et correctior. Londini , sumptibus societatis, 1 741 5 figures. — Pugna Porcorum per D. Porcium, Poetam. Paraclesis pro Potore. Nîverstadii, apudCasparum myrrheum Melchio- rem thureum et Balthasarum aureum, 1720, pet. in-ia, fig,, mar. vert, fil. (Derome.)

Joli exemplaire.


FACETIES ECRITES EN FRANÇOIS.

►5,Caron (Facéties de). Opus Morlini, complec- tensNovellas, Fabulas et comoediam, integer- rime datum : id est, innumeris mendis tum latinae dictionis, tum ortographiae etiamque in-


350 BELLES-LETTRES.

terpunctionis quibus scatet in editione priori, in hâc posteriori non expurgatum, maxima cura et impensis Petri-Simeonis Caron, bibliophili ad suam nec amicorum oblectationem rursus edi- tum. Parisiis y M.DGC.IC. Suivi de : Êpilogns: Operis Errores. — Corre. — Morlinus ad leo- torem. — Conclusio. Lectori Bibliophilo et rariorum amanti. — Table des Nouvelles de Morlin, qui se trouvent traduites dans les Nuits facétieuses de Straparole, édition de 1726, 2 vol. in-ia. — Addition : — en tout 1 65 feuillets, dont 3 premiers feuillets non chiffrés, 147 chif., et i5 dern. non chifF. — Recueil de plusieurs Farces, tant anciennes que modernes. Lesquelles ont esté mises en meilleur ordre et langage qu'aupa- rauant. A Paris y chez Nicolas Roussety rue de la Pelleterie y près F horloge du Palais ^ à Vima^e S. Jacques j deuant la chaire de fer ^ avec privilège du Roy y 16 12, comprenant : Farce nouvelle et récréative du médecin qui guarist de toutes sortes de maladies et de plusieurs autres : aussi fait le nés a l'enfant d'une femme grosse, et apprend à deuiner, à quatre personnages. — Farce de Colin, fils de Thenot le Maire, qui revient de la guerre de Naples, et ameine vn pèlerin prisonnier, pen- sant que ce feust vn Turc, à quatre personnages. — Farce nouvelle de deux savetiers, l'un pauvre, l'autre riche : le riche est marry de ce qu'il void le pauvre rire et se resiouyr, et perd cent escus cl sa robbe , que le panure gaigne , à trois pe^


BELLES-LETTRES. 551 .

sonnages. — Farce Douvelle des Femmes qui ayment mieux suiure et croire Folconduit , et vivre à leur plaisir que d'apprendre aucune bonne science, à quatre personnages. — Farce nouvelle de FAntechrist , et de trois femmes , vne Bour- geoise, eif, deux poissonnières, à quatre person- nages. — Farce ioyeuse et récréative d'une femme qui demande les arrérages à son mary, à cinq personnages. — Chanson nouvelle. — Farce novvelle contenant le débat d'vn ieune moine, et d'vn vieil gen-d'arme, pardeuant le dieu Cupi- don , pour une fille, fort plaisante et récréative , à quatre personnages. — En tout i44 pages. — Sottie a dix personnages , iouée à Geneue en la place du Molard , le dimanche des Bordes , l'an i5a3, à Lyon, par Pierre Bigaud. — Sottie iouée le dimanche après les Bordes , en 1 5a4 , en la iustice, pour ce que le dimanche des Bordes fai- soit gros vent, fut continuée ladite sottie. Et ioua la grand mère , maistre Pettremane , grand loueur d'espée, etc., 48 pages. — La farce de la querelle de Gaultier-Garguille, et de Perrîne, sa femme, avec la sentence de séparation entre eux rendue, à Vaugirard, par aeiou, a l'enseigne des trois raues, fig., 16 pages. — Le ieu du Prince des sotz et mère sotte, ioué aux Halles de Paris^ le mardy gras, l'an mil cinq cens et vnze, fig., 58 feuillets chiflTrés d'un seul côté. — Le mystère du chevalier qui donna sa femme au dyable , a dix personnages, 39 feuillets. — Nouvelle mora-


552 BELLES-LETTRES.

lité d'vne pauure fille villageoise, laquelle ayma mieux auoir la teste œuppée par son père, que d'estre violée par son seigneur, faicte à la louange 1 et honneur des chastes et honnestes filles, à quatre personnages. A Paris y chez Simon Calua^ rin, rue S. Jacques, à la Rose blanche couronnée, fig., 38 pages. — Farce ioyeuse et récréative du galant qui a faict le coup , à quatre personnages. A Paris. i6io, Chanson nouvelle, 27 pages, a5 pages chiffrées et 2 ne le sont pas. — Le Plat de carnaval ou les Beignets apprêtés , par Guil- laume Bonnepâte, pour remettre en appétit ceux qui l'ont perdu. A Bonne-Huile, chez Feu-Clair, rue de la Poêle , à la Pomme de Beinette , Fan dix-huit cent d'oeufs, fig., i48 pages, dont les 16 dernières non chiffrées. — Carton ouvert aux gensbons, vrays et joyeux amis; car on ne doit rien avoir de caché pour eux, 8 pages non chif- frées. — Chute de la médecine et chirurgie, ou le monde revenu dans son premier âge, traduit du chinois, par le Bonze Luc-Ësiab. AEmeluogna, la présente année 000,000,000, 8 pages. — Tra- duction des Noels Bourguignons de M. de La Monnoye, i ySS, 24 pages, non compris les 4 pages de titre et d'avertissement. — Les chansons folastres des comédiens, recueillies par vn d'eux et mises au iour en faueur des Enfans de la Bande ioyeuse, pour leur seruir de remède préservatif contre les Tristes dits melancholicomorboaffla- tos. A Paris ,chezGuillot-Goriu , aux Halles. près le


BELLES-LETTRES. 555

pontAlaiSjàr enseigne desTroisAmys^i&i'j 9 i&^^' ges,non compris le titre. — ^iËnigma, 4 p^g^s, in-8, mar. rouge, doubl. fil., non rogné. (Thouvenin.) -fFac^tfôj^. Le Norac-Oniana, contenant les douze mouchoirs, ou le porte-feuille du cabinet, ou tout ce que vous voudrez, par qui bon vous semblera. Dit, ça en est. Prix ii livres, vu r usage du tems d^ apprécier les mauvaises choses. Imprimé quand ça en étoit. Ou ça en fut. Se vend chez ça en sera toujours. — Des sottises. — Lettre de Carabi de Capadoce, a son cher camarade Carabo de Palestine, adressée à Cassel, poste restante , dédiée à M. Tabbé Caricaca. Le prix est de trois carolins. Imprimée à Capoue, et se trouve à Paris ^ chez Cascaret, à V enseigne du Catacoua, 1777. — iENiGMA. — Bibliogra- phie, avis aux amateurs de livres anciens, sin- guliers , facétieux , rarissimes , même introuva- bles et d'un prix exorbitant. (Prospectus original de la collection de Caron.) In-S, mar. rouge, fil., non rogné. (Thouvenin.)

- Le Plat de carnaval ou les Beignets apprêtés, par Guillaume Bonnepâte, pour remettre en appétit ceux qui l'ont perdu. A Bonne-Huile^ chez Peu-Clair y rue de la Poêle ^ à la Pomme de Rei- nette , Fan dix-huit cent d œufs y in-8, fig., mar. rouge, fil., tr. dor. (Roehler.)

Exempl. sur papier rose.

  • Cette collection de Caron , bien complète, a été décrite avec

détail dans un article des Mélanges tirés d'une petite biblio-

a3


V.


554 BELLES-LETTRES.

ihèque (page 64) qui contient en outre une courte notice sur cet étrange bibliophile.

856. CkfiOia (Suite des Facéties de). Recueil de livres singuliers et rares, dont la réimpression peut se joindre aux réimpressions déjà publiées par Garon, i82g^i83o, 4 pages. — Les chansons folastres des comédiens, reveillées par vn d'eux et mises au iour en faneur des Ënfans de la Bande ioyeuse , pour leur seruir de remède preseraatif contre les Tristes ditz mélancholicomorboaffla- tos. A Paris, chez GuillotGoriUy aux Halles, pris le pont Alais y à V enseigne des Trois Amys, lôSj, 2 5 pages, non compris le faux titre et le titre. — Traduction des nœls Bourguignons de M. de laMonnoye, 1735, loi pages, non compris le titre et l'avertissement de 4 pages. — Sensuyt vng Beau Mystère de Nostre Dame à la louaige de sa très digne natiuité d'vne ieune fille laquelle se voulut habandoner a pèche pour nourrir son père et sa mère en leur extrême pauurete et est a xviij personnaiges dont les noms sensuyuent cy après. On les vend a Lyon auprès de Nostre Dame de Confort , chez Oliuier Arnoullet, i^ù^i 1 12 pages. — Le Cocu consolateur, l'an du co- cuage 5789, 16 pages. — Le Norac-Oniana, contenant les douze mouchoirs, ou le portefeuille du cabinet, ou tout ce que vous voudrez, par qui bon vous semblera, dit ça en est. Prix 12 livres. Vu l'usage du tems d'apprécier les mauvaises choses. Imprimé quand ça en étoit, où ça en fut.


BELLES-LETTRES. 555

Se vend chez ça en sera toujours. — Des sottises, Tan i5oo, la feuillets. — Lettre de Carabi de Capadoce a son cher camarade Carabo de Pales- tine , adressée à Cassel , poste restante , dédié à M. Fabbé Caricaca, le prix est de trois carolins, imprimée à Capoue , et se trouve à Paris , chez €ascaret, à l'enseigne du Gatacoua, 177798 pages.

— Le cry et proclamation publicque, pour iouer le Mystère des actes des apostres en la ville de Paris : faict le ieudi seiziesme iour de décembre Van mil cinq cens quarante : par le commande- ment du Roy nostre sire François premier de ce nom : et monsieur le Préuost de Paris affin de venir prendre les rooles pour iouer ledict mys- tère. On les vend a Paris en la rue neufue Nostre Dame : a l'enseigne Sainct Jean Baptiste ^ près saincte Geneuiesue des Ardens : en la boutique de Denis lanot, i54f, 8 pages. — Moralité nou- velle très fructueuse de l'enfant de perdition qui pendit son père et tua sa mère : et comment il se désespéra, a sept personnages, imprime nou^ uellementy a Lyon par Pierre Rigaud en la rue Mercière au coing de la rue Ferrandiere à VOr-, loge, 1608, 48 pages. — Farce plaisante et récréa- tive sur vn trait qu'a ioué vn porteur d'eau le iour de ses nopces dans Paris, i63a, 20 pages.

— Farce nouvelle, très bonne et très ioyeuse de la Cornette, a cinq personnages, par lehan d'A- bundance , Bazochien et notaire royal de ia ville de Pont sainct Esprit, i545, 29 pages. — Farce


556 BELLES-LETTRES.

nouvelle du musnier et du gentil-homme, ^ quatre personnages. A Troyes, chez Nicolcts Ot^ dot y demeurant en la rue Nostre^Dame^ i6i^ 33 pages, dont les 3a premières numérotées. — Farce nouvelle qui est très bonne et très ioyeus» a quatre personnages, jâ Troyes , chez Nicokr Oudoty demeurant en la rue Nostre Dame, ac Chapon dor couronné y i6a4, 29 pages. — Farce ioyeuse et récréative de Poncette et de l'amou- reux transy. A Lyon y par lean Marguerite ^ iSgS. jo pages. — Farce ioyeuse et profitable a vn chacun, contenant la ruse, meschanceté et obsti- nation d'aucunes femmes, par personnages. 1696, i4 pages. — Ioyeuse farce a trois person- nages d'un curia qui trompa par finesse la femme d'un laboureur. Le tout mis en rithme sauoyarde, sauf le langage dudit curia , lequel en parlant audit laboureur, escorchoit le langage françoîs^ et c'est vue chose fort récréative, ensemble la chanson que ledit laboureur chantoit en r'ac- coustrant son soulier tandis que le curia iouys- soit de la femme du laboureur, puis les reproches et maudissions faites audit laboureur par ss femme, en lui remonstrant fort aigrement ei auec un grand courroux, que c'estoit luy qu estoit la cause de tout le mal, d'autant que l'ayan menacé à battre, elle ne pouuoit de moins fa in de lui obeyr, parquoy le laboureur oyant l'affron que luy auoit faict le curia, se leua de cholere e demandoit son espée et sa tranche-ferranch(


BELLES-LETTRES. 557

pour tuer le curîa, mais sa femme l'appaisa. A Lyon, iSgS, a a pages. — Tragi-comédie des Enfants de Turlupin malheureux de nature, ou l'on voit tes fortunes dudit Turlupin, le mariage d'entre luy et la Boulonnoise, et autres mille plaisantes ioyeusetez qui trompent la morne oisiueté. A Rouen, chez Abraham Cousturier, rue de VOrloge^ deuant les deux CygoigneSy 34 pages. — Tragi-comédie plaisante et facecieuse, intitulée la subtilité de Fanfreluche et de Gau- dichon, et comme il fut emporté parle diable. jâ Rouen, chez Abraham Cousturier, tenant sa boutique au bas de la rue Escuyere, 66 pages. — Comédie facecieuse et très plaisante du voyage de frère Fecisti en Prouence, vers Nostradamus : pour sçauoir certaines nouuelles des clefs de Paradis et d'Enfer que le Pape auoit perdues , imprimé a NismeSy 1 699, 34 pages. — Les regrets et complaintes des gosiers altérez, pour la déso^ lation du panure monde qui n'a croix , nouueU lement imprimé à Paris, 1676, 16 pages. — Le plaisant discours et advertissement aux nou- uelles mariées pour ce bien et proprement com- porter la première nuict de leurs nopces, recité a vn valet par un ieune homme lyonnois le iour du ieudi gras dernier, 11 pages. — Discours facétieux des hommes qui font saller leurs femmes a cause quelles sont trop douces, lequel se iouë a cinq personnages comme on peut le veoir a la


558 BELLES-LETTRES.

page suivante. A Rouen y chez Abraham Coustu- rier, libraire , tenant sa boutique près la grand porte du Palais ^ au Sacrifice d'Abraham, i558, a 2 feuillets. — Sensuyt le testament de Taste vin roi des Pions, 6 pages, in-8, noiar. rouge, double fil., non rogné. (Thouvenin.)

Collection tirée à ^5 exemplaires seulement, composée de pièces curieuses et bien plus rare encore que la collection de Garon k laquelle elle fait suite.

857. Le Livre des quenoilles (sans lieu ni date)) pet. in-8, goth., fig. en bois, mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire.

858. Rabelais. Pantagruel : les horribles et çs- pouentables faictz et prouesses du très renomme Pantagruel, roy de Dipsodes, filz du grant géant Gargantua, composez nouuellement par maistre Alcofrybas Nasier. On les vend au palais à Pa- risy en la gallerie par ou on va à la chancel- lerie (sans date) y pet. in-8, goth., fers à froid, filets.

  • 6el exemplaire d'une édition très rare qui paroit être restée

jusqu^ci inconnue aux bibliographes. M. Brunet ne la men- tionne pas.

SSg. — La plaisante et joyeuse histoyre du grand géant Gargantua, prochainement reueue et de beaucoup augmentée par Fautheur mesme. A


BELLES-LETTRES. 559

Faïence, chés Claude la Fille, i547, %• ^^ ^^*^ dans le texte, pet. in- 1 a , veau îwL\e(aux armes) .

Joli exemplaire.

860. — Les Œuures de M. François Rabelais, doc- teur en médecine, contenans la vie, faits et dits heroiques de Gargantua et de son filz Pantagruel, auec la pronostication pantagrueline. A Troye, par Loys que ne se meurt point, i556, pet. in*! 2, mar. noir, ornem., fil. (Bauzonnet.)

  • Charmant exemplaire d'une édition très difficile à trouver.

jLoy» qui ne se meurt point est un jeu de mots qui indique Louis Vivant, libraire de Troyes.

861. — Les Œuures de M. François Rabelais, doc- teur en médecine, contenans la vie, faicts et dîcts héroïques de Gargantua et de son filz Pan- tagruel, auec la prognostication pantagrueline, i556, pet. in-i2, mar. vert, fil., tr. dor. (Reliure ancienne.)

Très rare. Bel exemplaire.

862. — Les Œuures de maistre François Rabelais, docteur en médecine, contenant cinq liures de la vie, faicts et dicts héroïques de Gargantua et de son fils Pantagruel, et augmentez de Fisle des Apedeftes, de la cresme philosophale, et d'vne epistre limosine : outre la nauigation en Fisle sonnante, la Visitation de l'oracle de la diueBac- buc, et le mot de la bouteille, la pronostication


?60 BELLËS-LËTTRES.

pantagrueline. A Lion, par Jean Martin^ iSôg, pet. in- 12, mar. bleu, dentelle, doublé en mar. rouge. (Koehler.)

Non rogné.

863. — Les OËuures de maistre François Rabelais, docteur en médecine, contenant cinq livres de la vie, faicts et dicts héroïques de Gargantua et de son fils Pantagruel, plus la prognostication pantagrueline, ou almanach pour Fan perpétuel, auec Tepistre du limousin excoriateur et la cresme pbilosophale. Imprimé suyuant la pre- mière édition, censurée en Tannée i552, 1626, in-8, mar. rouge, doubl., fil. (Thous^enin.)

864. — Les Œuvres de M. François Rabelais, doc- teur en médecine, dont le contenu se voit à la page suivante, augmentées de la vie de l'auteur et de quelques remarques sur sa vie et sur l'bis^ toire, avec l'explication de tous les mots diffi-^ ciles. (A la Sphère.) i663, 2 vol. pet. in-ia mar. vert, dentelle, fil. (Aux armes du comt^ dHoym.)

Superbe exemplaire.

865. — Œuvres de maître François Rabelais, pu- bliées sous le titre de Faits et Dits du géant Gar- gantua et de son fils Pantagruel, avec la prog- nostication pantagrueline, l'épitre du Limosin, la crème pbilosopbale, et deux épîtres à deux


BELLES-LETTRES. 564

vieilles de mœurs et d'humeurs diffëreotes^ nou* velle édition , où l'on a ajouté des remarques historiques et critiques sur tout Touvrage , le vrai portrait de Rabelais, la carte du Chinon- nois, le dessein de la cave peinte, et les diffé- rentes vues de la Devinière, métairie de l'auteur. Amsterdam y Henri Bordesius, 171 1, 6 vol. in-8, grand pap. de Hollande , reliés en 5 , maroq. rouge, fil., tr. dor.

Superbe exemplaire.

866. — Œuvres. Paris, Th. Desoer, 1820, 3 vol. in-i8, fig., sur papier vélin de différentes cou- leurs, mar. citron, mosaïque^ doubl. en maroq. et en soie, fil., non rogné. (Ginain.)

Exemplaire curieux, relié avec une certaine maguificence, d'un joli Rabelais qui mérite quelque attention pour son texte.

867. — Œuvres. Paris, Louis Janet, iSaS, 3 vol. in-8, grand pap. vél., fig. de Deveria avant la lettre et eau-forte, portraits rel. avec un vol. de fig., en tout 4 vol., maroq. rouge, fers à froid, doubl. fil., non rogné. (Thoui^enin.)

Magnifique exemplaire.

  • On ne s'étonnera pas, je pense, de voir ainsi réunies dans

une même collection un certain nombre d'éditions de Rabe- lais; quelques amateurs même , j'en suis sûr, s'attendoient à en compter quelques-unes de plus. C'est que Rabelais est un auteur qui mérite d'être étudié sous un double point de vue ; d'abord comme un des écrivains les plus habiles d'une langue


562 BELLES-LETTRES.

encore k ses débuts, puis comme un esprit frondeur et satirique qui exprime, mieux encore qu'on ne le croit vulgairement, la situation pleine de trouble et d'angoisse d'une société qui s'a- gitoit dans tous les sens, et qui, mécontente du présent comme du passé, aspiroit, sans trop se rendre compte de ce qu'elle vouloit, k un autre avenir, quel qu'il fût. On a voulu voir, dans le livre de Rabelais, une satire personnelle, et plus d'un érn- dit a perdu son temps a chercher une clef à des allusions que chacun entendoit et appliquoit à sa manière. G'étoit la, amen avis, et une grande erreur et presque une injure pour Rabelais : le joyeux curé de Meudon avoit visé plus haut, et sa verve s'exer- çoit bien moins sur les individus que sur l'ensemble général de la société de son époque. Yoilk ce qu'il ne faut pas perdre de vue en le lisant, si Ton veut le comprendre. Toutefois, en accordant a Rabelais des vues plus hautes et plus étendues que celles qu'on lui suppose ordinairement, je n'entends ni justi- fier, ni même excuser la grossièreté quelquefois dégoûtante de son langage, encore moins accepter la responsabilité de ses satires ou des opinions qu'il laisse entrevoir. J'ai voulu dire seulement qu'il falloit le lire dans le point de vue qu'il avoit pris pour écrire. Quant a son style, considéré seulement comme style, il mérite d'être étudié avec quelque soin, et il seroit à désirer qu'une révision attentive des premières éditions eût pour résultat de nous donner un bon texte d'un auteur que les gens de goût aiment encore a lire, même quand ils sont obligés d'acheter au prix d'une vive répugnance les passages vérita- blement éloquents dont il abonde , quand il veut bien faire quelques instants trêve a ses obscènes grossièretés.

868. — Les Songes drolatiques de Pantagruel, où sont contenues plusieurs figures de Finuention de maistre François Rabelais, et dernière œuure d'iceluy, pour la récréation des bons esprits. J Paris, par Richard Breton, rue SainhlaqueSy


BELLES-LETTRES. 36^

â PEcreuisse (T argent y i565, in-8, fig. , mar. rouge, fil. (Derome.)

Exemplaire de Girardot de Préfond. Très rare, comme on sait.

$69. Bringuenarilles, Cousin -germain de Fesse- pinte. On les vend à Rouen au portail des librai- res ^ aux boutiques de Robert et Jehan Dugort frères^ i544iP6t. in-ia, fîg. en bois, mar. vert, omem., fil. (Bauzonnet-Trautz.)

Très joli exemplaire de ce volume très rare.

870. La Navigation dv compagnon à la bouteille, avec les prouesses du meruei lieux géant Brin- guenarille. A 2'royes, chez la vefue Nicolas Ou- dot, en la rue Nostre Dame (sans date) , pet. in- r 2 , veau fauve, fil.

  • Une de ces imitations de Rabelais que l'on recherche beau-

coup, moins pour leur mérite propre que pour le plaisir qu'on trouve, en les lisant, à mieux apprécier encore la supériorité de Rabelais. Celle-ci est certainement une des plus rares.

871. Rabelais ressuscite, recitant les faicts et comportements admirables du très valeureux Grangosier, roy de place vuide, traduict du grec afiricain en françois, par Thibaut le Nattier, clerc du lieu de Barges, en Bassigny. Paris ^ An- thoine du Brueil, i6i/i, pet. in- 121, mar. rouge, filets.

  • Très rare. Je n'oserois dire que ce livre ait un autre mérite,

mais il a du moins celui-là.


564 BELLES-LETTRES.

872. Baliverneries, ou contes nouveaux d'Eutra- pel, autrement dit Léon Ladulfi. A Paris ^ par Estienne Groulleau^ libraire y demouranten la rue Neuue Nostre Dame y à renseigne Saint Jan Bap- tiste, i548, pet. in-ia, fig. en bois, mar. bleu, doubl. en mar. rouge, fil. (Koehler.)

Délicieux exemplaire d'une édition très rare.

873. — Le même, ou contes nouveaux d'Eutra-

pel, autrement dit Léon Ladulfi. Réimpression

faite à Londres en i8i5, pet. in-12, mar. rouge,

filets.

Jolie réimpression de l'édition précédente , tirée seulement ë ^00 exemplaires, et rare aujourd'hui.

874. DiSGOVRs d'avcvnspropozrvstiques, facetieuz, et de singulière récréation, de maistre Léon La- dulfi, Champenois, reveuz et amplifiez par Fvn de ses amys. A Parisy par Estienne Groulleau, demourant en la rue Neuue Nostre Dame y à ren- seigne Saint Jan Baptiste y i548, pet. in-ia, nlar. bleu, fil. (Koehler.)

Édition très rare. Bel exemplaire.

875. Herissaye. Les contes et discours d'Eutrapel, par le feu seigneur de la Herissaye, gentil-homme breton. A Rennes y pour Noël Glamety de Quin- percorentiny i585, pet. in-8, pap. réglé, mar. chocolat, fil. compartiments, riches ornements.

(Muller.)

  • Noël du Fail, seigneur de la Herissaye, est évidemment un


BELLES-LETTRES. 565

imitateur de Rabelais, et quoiqu'il soit resté assez loin du modèle qu'il avoit choisi , il peut sans trop de désavantage prendre place après lui. Il a de l'érudition, de la gaîté, un style franc et simple dégagé de toute recherche; ces qualités assez rares rendent ses ouvrages fort agréables à lire et expli- quent parfaitement comment ils conservent beaucoup de prix aux yeux des amateurs de noire ancienne littérature.

J76. La lettre de Cornifflerie, imprime nouuelle- ment. (Sans date) , pet. in-8 de 4 feuilles, goth., fig. en bois, mar. bleu, doubl. , fil., tr. dor. (Bauzonnet.)

Un des deux exemplaires, sur vélin ^ de cette réimpression figurée tirée k 50 exemplaires seulement. Facétie ingénieuse et gaie.

877. Trois déclamations, esquelles Tlurongne, le Putier, et le Joueur de dez, frères, debatent, à scauoir, lequel d'eux trois (comme le plus vi- cieux), sera priué de la succession de leur père, suiuant son testament, invention latine de Be- roalde, suite et amplification françoise de Calui de la Fontaine N. N. de Paris, auec vn dialogue de Lucian, intitulé Mercure et Vertu, traduit par iceluy de la Fontaine, ne ça ne là. Paris ^ Vin- cent SertenaSy i556, pet. in- 12, mar. vert, fil., {Thouvenin,)

  • Un des petits livres de cette classe les plus difficiles à trou-

ver que je connoisse. M. Nodier n'en avoit jamais vu que deur exemplaires, en y comprenant celui-ci qui est charmant.

878. Recveil faict av vray, de la chevavchee de


566 BELLES-LETTRES.

TAsne, faicte en la ville de Lyon, et commencée le premier iour du moys de septembre mil cinq cent soixante six , auec tout l'ordre tenu en icelle. A Lyon y par Guillaume Testefort^ i566, in-8, mar. rouge, dentelle, tr. dor.

  • Édition originale et que l'on pourroit à peu près dire introu-

yable, d'une facétie qui présente un certain intérêt historique. Elle a été réimprimée il y a quelques années, mais les curieux préféreront toujours l'édition du temps, d'autant mieux qu'ils pourront presque être sûrs de posséder alors une pièce à peu près unique.

879. Recveil de la chevavchee, faicte en la ville de Lyon, le dixseptiesme de nouembre 1578, avec tout l'ordre tenu en icelle. A Lyon^ par les trois suppostSy in-8, mar. rouge, doubl. fil., doublé en mar. rouge, fil. (Thompson.)

Tout aussi rare et du même genre que le précédent.

880. Alcrippe (Philippe d'). La nouvelle fabrique des excellents traits de vérité, livre pour inciter les resveurs tristes et merancoliques à vivre de plaisir, par Philippe d'Alcripe, sieur de Neri, en Verbos, nouvelle édition, reveuë, corrigée et augmentée. Imprimé cette année (sans lieu ni date) y in-i 2, mar. rouge, double fil., non rogné. (ThouK^enin.)

Petit livre décrit avec un soin particulier dans les Mélanges tirés d'une petite bibliothèque (^^%, 562).

58 1. Poissenot (Bénigne). L'Esté de Bénigne Pois-


BELLES-LETTRES. 5«7

smiot, licencié aux loix, contenant trois jour- nées, où sont déduites plusieurs histoires et propos récréatifs tenus par trois escoliers, avec vn traité paradoxique fait en dialogue, auquel est montré qu'il vaut mieux estre en aduersité, qu'en prospérité. Paris ^ Claude Micard^ i583, pet. in-i2, mar. rouge, fil. (Thouyenin.)

Rare, surtout eu exemplaires aussi beaux que celui-ci.

^2. Vne chose MEMORABLE advcnuc cette année ï 58o» De l'esmotion que firent les mulets, à Rome, au iour de la feste Dieu , qui estoit le second du mois de juin passé. Traduite d'alemant en fran- çois, i58o, in-8,mar. rouge, double dentelle, double fil. (Koehler.)

^Charmant exemplaire de l'une de ces facéties tout-à-fait in- connues que le hasard seul sauve de l'oubli et de la destruc- tion. Je ne voudrois pas répondre que cet opuscule, très simple et très inoffensif en apparence, n'eût été écrit dans une inten- tion satirique ; toujours est-il vrai qu'il laisse entrevoir, en plus d'un passage, une certaine ironie calviniste qui témoigne d'un respect très médiocre pour les cérémonies du culte catho- lique.

883. Cholières. Les neuf matinées du seigneur de CholièreS;, dédiées à monseigneur de Vendosme. A Paris, chez lean Richer, rue Sainct lean-de- Latran, à l'enseigne de l'Arbre verdoiant, i585, in-8, mar. vert., fil., compartiments, riches or- nements. (Muller.)

Très joli exemplaire.


568 BELLES-LETTRES.

884. Les triomphes de Fabbaye des Couards, sous le resveiir en décimes Fagot, abbé des Conards, contenant les criées et proclamations faites de- puis son aduenement iusques à Uan présent. Plus l'ingénieuse lessiue qu'ils ont conardement monstree aux iours gras , en l'an M.D.XL. Plus le Testament d'Ouînet, de nouveau augmenté par le commandement du dit abbé, non encores veu. Plus la letanie, l'antienne, et l'oraison faite en ladite maison abbatiale, en l'an i58o. Rouen, Loys Petit y i587, pet. in-8, fig. en bois, mar. pis- tache, doubl. fil. (Bauzonnet.)

  • Joli exemplaire d'un opuscule facétieux dont ou connoit

l'excessive rareté et qui se recommande bien moins encore par ce genre de mérite, que par l'ayantage incontestable qu'il possède d'être un des plus curieux et des plus singuliers mo- numents de la gaîté et des plaisirs publics de nos aïeux. Dans notre époque de civilisation avancée et quelque peu dédai- gneuse dont nous sommes si fiers, nous ne comprenons que difficilement ces récréations un peu grossières d'un autre temps, et nous sommes tout disposés, dans la vanité de notre orgueil moderne, à plaindre de pauvres gens qui savoient s'a- musera si peu de frais. Soyons ou plus modestes ou plus justes : contentons-nous d'être aujourd'hui le peuple le plus éclairé, le plus frondeur, le plus avancé et le plus politique de l'Eu- rope , et soyons assez généreux pour pardonner à nos simples aïeux de n'avoir pas eu comme nous des révolutions, des chartes, des émeutes et des Chambres pour leur tenir lieu de cette franche et énergique gaîté, qu'ils auroient peut-être sacri- fiée comme nous au plaisir de reconnoltre en chacun d'eux une fraction du souverain. Que voulez-vous? autres temps, autres plaisirs , et la plus sage philosophie est celle qui sait se con- tenter de ce qu'elle a, ce qui n'empêche pas toutefois qu'on


BELLES-LETTRES. 300

~ Be trouve quelque agrément à l'histoire du passé, et que, par conséquent, les Trion^keê de l'abbaye de$ Canardé ne soient un délicieux recueil de facéties très amusantes.

85. Hochepot, ou Salmigondi des Folz, contenant vn très-pur narré, et comme la salse parille con- tre le goûteux, poyuré, et maudict edict^ nague- res sailly a deux potences des fines-fontes de la Haye , en Hollande , sur le faict des passeportz, et la proscription des Jésuistes, traduict du hot landois-flamand en vulgaire françois. Imprimé à Pincenarillcj ville de la Morosophie^ parGeofroy à la Grand Dent^ Van i Sgô, in-8, pap. réglé, m. rouge, doubl. fil. (Koehler.)

  • Superbe exemplaire d'un livret très rare, à peu près in-

connu» et qui n'est rien moins qu'un manifeste , écrit dans le style de Rabelais, en faveur des jésuites et de Philippe II, roi d'EqMgne, pour lesquels les États de Hollande manifestoient là même répugnance et qu'ils confondoient dans une égale aversion. Le vengeur anonyme de ces deux puissances ou- tragées pensoit sans doute que l'ironie a quelquefois plus de pouvoir que la raison, et c'est pour cela qu'il s'étoit déter- miné à emprunter au célèbre curé de Meudon des armes que celui-ci avoit consacrées à un tout autre service ; mais le pamphlétaire flamand n'avoit oublié qu'une chose , c'étoit de prendre à Rabelais sa verve incisive, son esprit et son talent •n même temps qu'il cherchoit à imiter son langage. Quoi qu'il en soit, ce pamphlet est curieux sous le rapport historique aussi bien que sous le rapport littéraire, et les écrits facétieux en faveur des jésuites et des rois sont assez rares pour mériter d'être conservés , quel qUe soit d'ailleurs le genre d'intérêt qu'ils inspirent.


570 BELLES -LËTTBES.

886. FORMYLAIRE FORT RECREATIP de t0118 CODtraCtS,

donations , testaments , codicilles et antres actes qui sont :feicts et passez par-denant notaires et tesmoins, faict par Bredin4e-Cocu» notaire mral, et contre-rooleur des basses-marches, au royaume d'Utopie, par lui depuis naguères reueu, et accom- pagné y pour l'édification de deux bons compa- gnons , d'un dialogue par luy tiré des œuvres do philosophe et poète grec , Simonides , de l'ori- gine et nsitureljbsmiruni generis. Ifyon, Pierre Rigaudy 1618, pet. in-ia, mar. violet, fil. (Ban- zonnec.)

Joli exemplaire.

  • 11 existe un assez grand nombre d'éditions de cette facétieose

et spiritueUe parodie des actes judiciaires , et pourtant rien n'est si rare que ce petit livre qui justifie parfaitement la pré- dilection dont il est l'objet de la part des amateurs. On a cherché longtemps , sans succès , à qui Fon devoit attribuer cette amusante plaisanterie, et ce n'est que depuis qndqaes années, grâces aux recherches de M. Péricaud, de Lyon, que l'on sait que l'ouvrage est de Benoît du Troncy, dont ce biblio- thécaire , aussi aimable qu'érudit , a retrouvé le nom caché sous la devise BwUi n'y eroU, que cet auteur avoit adoptée.

Un autre bibliographe, aussi instruit que spirituel, a voulu récemment faire honneur h Benoit de Troncy du Jlf oyaii if panmir. M. Gustave Bmnet nous permettra d'atte&dre encore quelques années avant d'admettre une conjecture qui ne sous parott pas suffisamment justifiée, sans nous paroître pourtant tout-a^ait indigne d'examen.

887. Beroalde de Verville. Le moyen de parvenir, œuure contenant la raison de tout ce qui a esté,


BELLES-LETTRES. 57^

est <et sera, auec démonstrations certaines et né- cessaires, selon la rencontre des effets de la vertu. Et aduiendra que ceux qui auront nez à porter lunettes s'en seruiront, ainsi qu'il est es- crît au dictionnaire à dormir en toutes langues. S. Imprimé cette année y pet. in^iti, rel. ancienne en parchemin.

888. — Le moyen de parvenir, œuure contenant la raison de tout ce qui a été, est et sera, avec dé- monstrations certaines et nécessaires , selon la rencontre des éfets de vertu. Et a viendra que ceux qui auront nez à porter lunettes s'en ser- virent ainsi qu'il est écrit au dictionnaire à dor- mir en toutes langues. S. Imprimé cette année, pet. in*ia, mar. vert, fiL (Thoui/enin.)

889. — Le moyen de parvenir , nouvelle édition , corrigée dé diverses fautes qui n'y étoient point, et augmentée de plusieurs autres. Â Ghinon, ckeip, François Rabelais, rue du Grand Bracque- martj à la Pierre philosophale. Vannée panta- grueline^ pet. in* 12 , mar. rouge, fil.

890. — Le moyen de parvenir, œuure contenant ]a raison de tout ce qui a esté, est et sera, avec dé- monstrations certaines et nécessaires, selon ]a rencontre des effets de vertu. Et adviendra, etc. (Hollande). Imprimé cette année, sans date, pet. in- m, mar. bleu, doublé de mar. rouge.

m

t

891. — Le moyen de parvenir, œuure contenant la


572 BELLES-LETTRES.

raison de tout ce qui a esté, est, etc. Imprimé cette année (sans date)y^t. m*i2, mar. bistre, riches filets. (Bauzonnet.)

89a. — Le moyen de parvenir, œuure contenant la raison de tout ce qui a este, est, et sera, auec, etc. Imprimé cette année (sans date) y pet. in- 1 a, mar. bleu. (Aux armes.)


"^Ges divers exemplaires du Moyen de parvenir sont une condition telle qu'il eût fallu répéter h, la suite de chaque article la même formule. H me suffit de dire ici que cbs exem- plaires ne laissent rien k désirer sous le rapport de l'élégaoce extérieure : on sait assez que toutes ces éditions anciennes sont très rares.

893. — Le goupecu de la mélancolie, ou Venus en belle humeur. A Parme, chez Jacques le Gaillard, 1698, pet. in-8, mar. rouge« 

  • Titre particulier qui cache le Moyen de parvenir^ mais

qui le laisseroit facilement deyiner. Bel exemplaire.

894. — Le salmigondis, ouïe Manège du genre hu- main. Liège j chez Louis Refort, 1698, pet. in-8, mar. orange, fil. (Bauzonnet)

Bel exemplaire.

  • Autre masque du Moyen de parvenir. Le mot de Salmigon-

dis étoit peut-être le titre le plus convenable et le p^s vrai d'un livre dans lequel il n'est pas tr& facile de saisir le lien et la suite des idées qui s'y trouvent entremêlées.

895. Beroalde de Verville. Le moyen de parvenir, nouvelle édition, corrigée de diverses fautes qui n'y étoient point, et augmentée de plusieurs


BELLES-LETTRES. 575

autres. A Chinon, de t imprimerie de François Rabelais y rue du Grand Braquemart^ à la Pierre philosophale y Vannée pantagrueline. a vol. pet. m-i2, mar. vert, double filet, omem. (ISié-- drée.)

896. — Le moyen de parvenir, contenant la raison de tout ce qui a été, est et sera, dernière édition, exactement corrigée et augmentée d'une table des matières. (Nulle part) ^ i?^^, a vol. pet. in-ia, mar. vert, fil. (Derome.)

J97. — Le moyen de parvenir, nouvelle édition, ^*****, 1757, a vol. in-ia, pap. Hollande, maroq. citron, fil.

Exemplaire de M. de Pixérécourt.

  • On veut aujourd'hui k toute force que Béroalde de Ver-

ville ne soit pas l'auteur du Moyen de parvenir. M. Nodier penchoit un peu pour Henri Esiienne; M. P. Lacroix croit voir dans ce livre un fragment inédit de Rabelais; M. Gustave Brunet indique l'auteur du Formulaire de Bredin k cocu , Benoist duTroncy, comme digne d'avoir écrit cette grosse facétie; M. Paulin Paris est le seul peut-être qui ait pris en main la défense de Béroalde.

Non nostrum ùUervos ! Je n'essaierai pas méme^ messieurs, d'examiner ce problème qui vous a occupé et de lutter avec ^ vous d'esprit, de sagacité, de conjectures et d'arguments; je dirai seulement, pace vestra, qu'historiquement parlant,. Béroalde de Verville peut très bien être l'auteur du Moyen de parvenir y mais que, littérairement parlant, il n'en est pas tout-k-fait de môme. Il en est, au reste, un peu de cette ques- . tion comme de l'histoire d'un certain président, membre de TÂcadémie Françoise au temps de Louis XIV, qui passoit pour


574 BELLES-LETTRES.

très avare. « Un jour que l^on quétoit pour une œuvre de cha- rité, chaque açadémiciea «'étant taxé à un loois, on présanla la bourse au président Rose, qui assura qu'il avoit déji fait son offrande. — Je ne Tayois pas vu, mais je le crois, répondit le quêteur. — Et moi, dit un confi ère, je Tai vu, mais je ne le crois pas. » G^est 1^, en vérité, le résumé de mon opinion sur l'auteur du Moyen de parvenir^ et j^attendrai longtemps en- core sans doute pour avoir ^ cet égafd une eonyietion un peu moins incertaine ou un peu plus concluante.

• • • -

8g8. NoiROT (Claude). L'origine des Eiasques, mom- merie, bernez et reyennez es iours gras de ca- resme prenant, menez sur l'asne a rebours et cbariuary . Le lugement des anciens pères et phi- losophes sur le subiect des masquarades, le tout extraîct du liure de la Mommerîe de Claude Noi- rot, iuge en la mairie de Langres. A Langres, par lehan Chavulet, imprimeur et libraire iuré, 1609, in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

Superbe exemplaire d'un livret curieux que peu de per- sonnes ont le bonheur de posséder dans leur bibliothèque.

^99- Progez et AMPLES EXAMiNATiONS SUT la vié de Caresme-prenant, dans lesquels sont amplement descrites toutes les tromperies , astuces , capri- ces, bisarreries, fantaisies, brouillemens, inven- tions, subtilités , folies, débordemens et paillar- dises qu'il a commis et fait pratiquer à la pré- sente année , avec la sentence , mandement et bannissement général donnez et publiez contre luy ; de l'ordonnance et commission du seigneur Caresme, traduit d'italien en françois. PariSy


BELLES- LETTRES. S75

i6o5. *— Tbaigte d8 mariage entre JulianPeoger, dit Janicot , et Jacqueline Papînet , sa fîitare es- poose. A Lyon, imprimé nouvellement , i6ri. — La raison pburquoy les femmes ne portent barbe au menton , aassi bien qu'à la penillière ; et ce qui a esmeu nos dictes femmes a porteries gran- des queues. A Paris, i6oî. — Lasovrge dvgros FESSIER des nourrices, et la raison pourquoy elles sont si fendues entre les iambes, avec la com- plainte de monsieur le Cul, contre les inyenteurs des vertugalles. Imprimé pour Yves Somont, de- meurant à Rouen y en la rue de la Chievre. — La sovRGE ET ORIGINE des c. . . sau vages, et la manière de les apriuoiser, et le moyen de prédire toutes choses à aduenir par iceux; plus la cruelle ba- taille de messer Bidault Culbute et ses compa- gnons, contre le reuerend Mouflard-le-Baueux, ses alliez et confederez; plus enrichy du bail à ferme desdicts e... , auec les cens et rentes, et tout ce qui en despend. A Lyon , par lean de la Montagne^ 1610. — La grande etveritarle pro- nostication des c... sauvages, avec la manière de les apriyoiser, nouvellement imprimée par l'au- torité de l'abbé des Conard& — La copie d'un BAUi à ferme , faic:te par une jeune daoïe , de son c. , pour six ans. A Paris ^ par Pierre Viart, 1609. — Sermon joyeux d'un dépucelleur de nourrices, in-8, mar. rouge, fil., non rogné. ^(Thouvenin.)


576 BELLES-LETTRES.

900. Prog£Z et amples examinations sur la vie de Caresme-Prenant, dan$ lesquels sont amplement descrites toutes les tromperies , astuces , capri- ces, bisarreries, fantaisies, brouillëmens, inuen- tions, subtilitez, folies et desbordemens qu'il a commis et fait pratiquer en la présente année, avec la sentence, mandememt et bannissement gênerai donnez et publiez contre luy , de l'or- donnance et commission du seigneur Garesme, traduict d'italien en françois. Et se vend rue Saint-'IacqueSy à F enseigne Sainct-NicolaSy 1609, fig. en bois. — Le masqve conçvs de Caresme- Prenant; son emprisonnement, sa condamnation et le cbastiment de ses complices. Paris y i&5o, in-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

  • Bel exemplaire de rédition orîgtnale de deux opuscules

qui ne sont pas peut-être de très bon goût, mais qui du moins sont assez rares.

901. La description de la superbe et imaginaire entrée faicte à la royne Gillette, passant à Venise, en faueur du roy de Malachie, son futur espoux , le premier iour de septembre ; traduite de langue caractereeen langue françoise, 1614, in-8, mar. rouge, fil. (Koekler.)

  • Joli ex^nplaire d'une facétie fort singulière et très rare.

902. Prologyes non tant superlifiques que drolati- ques, nouuellement mis en veuë. imprimé à Rouen y 1610, petit in- lâ, maroquin rouge, fil- (Derome.)


BELLES-LETTRES. 377

9o3. PaoïiOGVss tant sérieux que facétieux , avec plusieurs galimatias, par le sieur D. L. 1610, pet. in- 12, mar. vert, fil. (Derome.)

go4. DisGOVRs FACETiEVx et tres-reereatifs , pour oster des esprits d'vn chacun, tout ennuy et in- quiétude, augmenté de plusieurs prologues dro- latiques non encore veus. Imprimé à Rouan, 16 10, pet. in- 12, mar. vert, fil. (Derome.}

905. Lbs ogvvres de Brvsgambille , divisées en quatre livres, contenant plusieurs discours, pa- radoxes, harangues et prologues facecieux, reueu et augmenté par Fauteur ; dernière édition . A Paris y chez Claude Colety au Palais ^ en la ga- lerie des Prisonniers , 1619, pet, in-i2, mar. rouge, double fil. (Bauzonnet.J

906. — Contenant les fantaisies, imaginations, pa- radoxes , et autres discours comiques ; le tout nouuellement tiré de Tescarcelle de ses imagina- tions, reueu et augmenté par Taotheur. Lyon^ Guillaume Guyard, i634, pet. in-ia, mar. vert, filets.

  • Très joli exemplaire d'une édition bien complète.

Bruscambiiie et Tabarin ont joui longtemps d'une grande popularité , et les œuvres de ces deux bouffons ont été fré- quemment réimprimées. Pourtant aujourd'hui les exemplaires en sont rares, et s'il ne s'étoit trouvé quelques amateurs pour en sauver un petit àdmbre de la destruction qui: menace et atteint habituellement les livres de ce genre, on sauroit a peine aujourd'hui que ces deux grands amuseurs de la populace


57» BELLES-LETTRES.

eussent jamtis existé. Ce n'eût été là, il est vrai, pour beaueoa{^ de genti qu'an malheur très secondaire et fort, peu déplo — rable ; mais pour qui pense que l'esprit de tout un peuple ne se trouve pas compris dans les quelques toises de quelques sa- lons, il n'est pas tout-à-fait indifitérent de savoir comment les classes inférieures s'amusoient au commencement du xvn» siècle, et quels aliments servoientk entretenir cette g^tté fran- çoise devenue proverbiale alors et qui paroit aujourd'hui ou passée de mode, ou disposée du moins k se maidfester d'une manière toute différente.

907. Peripatetiqves resolttioiis et remonstrance^ sententieuses du docteur Bruscambille, aux per— tubateurs de l'Estat. A Lyon^ prim sur la coppi^ imprimée à Paris, chez Fa du Cul, goauemeur- des singes y 1619, in-8, mar. violet, fil. (Bau- zonnet.)

  • Bruscambille, parlant raison, étoit, en 4 6^ 9, une nouveautt^

qui pouvoitbien avoir son prix. Ce livret très minoe, véritable? pamphlet politique, ne se trouve pas communément.

908. Les plaisaihtes idées dy sievr bostanoyet^ docteur à la moderne, parent de Bruscambille, ensemble la généalogie de Mistanguet et d^ Bruscambille, nouuellement composées et non encores veiies. Paris , Jean Millot, i6i5, in-8, veau brun, fil., tr. dor.

909. La Blanqve des Filles d'amovr, dialogue, où la courtizane Myrthale et sa mère Philire deui- sent du rabais de leur mestier, et de la misère de ce temps. A Paris y chez Nicolas Alexandre, rue des Mathurins, i6f 5. — Le Contenv de l'as-


BELLES-LETTRES. 579

stSÊBLiE des dalles de la oonfrairîe du grand Habitavit. A Paris y chez Nicolas Alexandre ^ rue des Maîhurinsy i6i5, m*8, mar. bleu, (Mmem., doubl. fil. (Bauzonnet.)

  • Bel exemplaire de deux pièces très rares qui n'ont guère

d'autre mérite que d'être des monuments assez peu dëeents des mimirs reiftehées de la mauvaise compagnie du xvn^ siècle.

9 1 o. Favoral- Les Contes et Discours facétieux , recveillis par le sieur Fauoral, où sont plusieurs rencontres subtiles pour rire en toutes compa- gnies. Parisy Jean Corrozet, i6i5, petit in-i!2, veau fauve .

)i I. Dbachieb d'Amorny. Le Carabinage et Matoî- série soldatesque, auquel soubs discours am- phibologiques, l'on raille plaisamment les cer- ueaux etheroclites de ce temps. Paris , Pierre Ramier y i6i6, in-8, figw^ en bois, mar. rouge, fil. (Thompson.)

Joli exemplaire d'un livre rare et singulier.

)ia. Jean Dant. Le Chauve, ou le Mëspris des cbe- vevx. Paris y Pierre Billaine , i6îii, pet. in-8, veau fauve, fil., tr. dor. (Koehler.)

  • }o\\ exemplaire d'une facétie passablement pédantesque

comme il en existe tant d'autres de la même époque: Celle-ci n'est ni meilleure ni plus mauvaise que les autres, mais el]& est une des moins communes.

jîS. Recveil GENERAL dcs caqucts de Facouchee, ou discours facecieux, ou se voit les mœurs, ac-


580 BELLES-LETTRES.

tioBSy et laçons de faire des grands et petits de ce siècle^ le tout discouru par dame$ , damoi- selles, bourgeoises, et autres, et mis par ordre en viij apresdisnées, qu'elles ont Ëdct leurs as- semblées, par vn secrétaire qui a le tout ouy et escrit> auec un discours du releuement de Ta- couchée. Imprimé au temps de ne se plus f as- cher^ i6a3, in-8, pap. réglé. — Anti-Tablettes contemplatives, par G. D., aux dames. Paris ^ lôaSy in-8, papier réglé, maroquin vert, fil. (Derome.)

ExempL de Girardot de Préfond et de Pixérécourt.

  • Le recueil des Caquets de l'accouchée^mérite certainement

d'être distingué parmi les livres dont se compose la classe des facéties. Cette satire assez vive et souvent un peu crue des mœurs bourgeoises et de la société moyenne des premières années du xvii® siècle est écrite en assez bon style et nous apprend une foule de petits faits caractéristiques dédaignés par l'histoire, et pourtant nécessaires quelquefois pour donner une idée exacte de la véritable physionomie d'une époque. Il y a, au reste, dans ce livre un grand nombre d'allusions et de malices dont il nous est impossible de saisir aujourd'hui le sens et la portée, et ce seroit peut-être un travail aussi amu- sant que curieux que celui qui auroit pour but d'éclaircir un ouvrage que l'on trouve agréable, même quand on ne le com- prend qu'en partie.

9i4- Le Relèvement de l'Accouchée. Paris^ i6a!2, i6 pp. (c'est la huitième journée du livre précé- dent, en édition originale). — La Responce aux trois caquets de l'accouchée, 1622, 16 pp. — ^^Le Caquet des femmes du Fauxbourg Montmartre,


BELLES-LETTRES. 581

avec la respQnce des filles du FauxboUrg Sainct Marceau. PariSy chez Guillaume Graielardy rue des PoyreauXy vis-à-^is de la Citrouille y à F ensei- gne des Trais Navets ^ i6aa, î 5 pp. — Le Remer- cimént des servantes de Paris, £aict à celui qui a donné Farest contre les chàstrez, par un amou- reux de ce temps. Paris, Robert Laisné^ 1622, 7 pp. — Les Regrets des filles de joye de Paris, sur le subject de leur bannissement. Paris^ vefve Jean du Carroy, 7 pp. — La Resjouissance des harangeres et poissonnières des halles de Paris, sur les discours de ce temps. 16249 i4 pp* Eu un vol. in-8, mar. grenat.

Recueil de pièces fort rares auxquelles les Caquets de l'ac- couchée ont donné lieu, et qui peuvent s'y réunir.

- * . . • . ■

91 5« Histoire nouvelle et facétieuse de la femme d'un tailleur d'habits de la ville de Lyon, de- meurant en la rue des Esclaisons, près des Ter- reaux, qui est accouchée d'une monstre d'hor- loge dans les prisons de Rouanne, après qu'elle a eu sonné en cinq fois vingt-cinq heures. -P^f- m, Pierre Ramier, i6â5, în-8, mar. rouge, fil. (Bauzonnei.)

Une de ces facéties polissonnes dont le seul mérite consiste dans leur excessive rareté. Celle-ci me paroît tout-à-fait in- connue, et l'exemplaire est admirable.

916. Tabarin. Recueil gênerai des œuures et fan- taisies de Tabarin, divisé en deux parties, con-


582 BELLES -LETTRES.

tenant ses rettcontres, questions, et demande:^ facétieuses, auec leurs responses. A ceste dei — niere édition est adioustée la deuxième parti» des questions et farces, non encores veuês n ^ imprimées, auec les rencontres et fantaisies d^ baron de Grattelard. Rouen, David Geuffroy 1627, pet. iib^itt, fig. en bois, mar. citron, fiL (Derome,)

Bel exemplaire d'une édition peu commune.

917. — Recueil gênerai des œuures et fantaisies d^ Tabarin, contenant ses rencontres, questions e^ demandes facesieuses, auec leurs responses. Eo^ ceste édition est adioutée la deuxième partie d^ ses farces, non encor veues n'y imprimées, aueo les rencontres et fantasies du baron de Gratte- lard. Rouefty Loiiys du Mesnil/i^^^ pet. in^ia, mar. citron, dentelle, fil. (Koehler.)

giS^L'ALMAjvAGH PROPHËTiQTE du sicur Tabarin, pour Tannée i6a3, auec les prédictions admira-

. blés sur chaque moys de la dite année, le tout diligemment calculé sur son ephemeride de la place Dauphine. A Paris, chez René Bretet^pres le collège de Rheims, 1622. — Almanagh povr le TEMPS PASSÉ, contenant les mutations de l'air, et partie des affaires du monde, composé et calculé par M. lean Guerin, Parisien, cy deuant prési- .dent de la Justice, établie en la cuisine de la royne Marguerite, et à présent professeur es


BELLES-LETTRES. 5S5

sciences passées, et neantmoins cacbées à faute (l'estre diuulguées, i6a3, in-8, mar. rouge, fil.

(Koehler.)

éditions originales de ces opuscules.

319. Les Fantaisies plaisantes et facétieuses du ôhappeau à Tabarin. Paris y leànHoudenc] (sans daté), fîg. singulière en bois. — Les Eshubines vniTerselles de Tabarin pour Fan mil six cens Tingt et Tn, à toutes sones d'estat^ suiuant le temps qui court, enuoyees en poste, de par de là te soleil couchant. Rouen, Nicolas Brocard (sans date). Les arrêts AnMiRABLBS et authenti-

  • • qUes du sieur Tabarin , prononcez en la place

Dauphine, lé 14 iour de ce présent mois, dis- cours remplis des plus plaisantes ioyeusetez qui {unissent sortir de refscarcelle Imaginative du sieur Tabarin. Paris, chez Lucas loffu, rue des Farces, à renseigne de la Bouteille, ifti3, in-8, mar. rouge, fil. à froid: (Thoui^nin.)

9ao.LA Fab€£ de la querelle 4^ Gaultier-Gar* . guille et de Perrine, sa femme^ auec la sentence de séparation entre eux rendue. .4 ^^af^rart/^ par Aeiou, a Renseigne des trois Raues, fig. en bois. — L'Eventaïl SATYmQûÉ, foict par le nou- ueau Théophile, auec vue apologie pour la sa- tyre, 16274 — Arre^t iN0TA9L£i d<mnë au profit des femmes, contre Timpuissance des maris, auec le plaidoyë et conclusions de messieurs les


584 BELLES-LETTRES.

gens du roy, i6a6, in-8, mar. rouge, fil. ( Thon- venin, )

Trois pièces a peu près introuvables de toute manière, mais surtout en cette condition.

921. Le Testament de fev GAVTiER-GARGVUiLE, trouvé depuis sa mort, et ouuert le iour de la réception de son fils adoptif Gyillot Gorgey. Paris, 1634. — La Rencontre de Gautier- Gar- guille avec Tabarin en Fautre monde, et les en- tretiens qu'ils ont eu dans les Champs-Ëlizées, sur les nouueautez de ce temps. Paris, i634.— Songe dv gros gvillayme, sur la mémoire de Gautier-Garguille. Paris, i634. — Apologie m Guillot-Gorju , adressée à tous les beaux es- prits. Paris, Michel Blageart, i634. — L'Ower- tvre des Joyrs gras, ou l'entretien du carnaval. Paris, Michel Blageart, i634. -r Prûcez nouuel- lement intenté entre messieurjs les sauatiers sa- uatans de la ville et fauxbourg de Paris, et les courtisans de la Nécessité, avec plaidoyez de part et d'autres, et le iugement interucnu entre les parties. Paris y i634, in-8, mar. vert, fil, à froid. (Bauzonnet)

â

Recueil très curieux de pièces rares et dans une condition admirable.

922. Les Rencontres, fantaisies et coq à l'asne fa- cecieux du baron Grattelard , tenant sa classe ordinaire au bout du Pont-Neuf, avec ses gail-


BELLES-LETTRES. 585

lardises admirables, ses conceptions joyeuses, et farces joviales. A Paris ^ chez Pierre Clinchet) à renseigne du Dauphin^ i683, pet. in-ia, veau fauve, fil. (Koehler.)

)23. Les Délices, ou discours joyeux et récréatifs auec les plus belles rencontres et propos sé- rieux, tenus par tous les bons cabarets de France, par Verboquet le généreux, très vtile et nécessaire pour resiouyr les esprits melancholi- ques, dernière édition, reueuë et augmentée de nouueau. Lyon^ Nicolas Gay^ 1640. — Les Svb- TiLES et facecieuses rencontres de J. B., disci- ple du généreux Verboquet , par luy practiquées pendant son voyage, tant par mer que par terre. Lyon^ 1640, petit in-ria, mar. bleu, fil.

924* Thresor des RECREATIONS, contenant histoires facétieuses et honnestes, propos plaisans et pleins de gaillardise, faits et tours ioyeux, plu- sieurs beaux énigmes, tant en vers qu'en prose, et autres plaisanterie, tant pour consoler les personnes qui du vent de bize ont esté frappez au nez, que pour recréer ceux qui sont en la misérable seruitude du tyran d'Argencourt. Rouen, Jean de la Mare, 1627, pet. in-ia, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Joli exemplaire.

  • Recueil amusant dont la première édition a ^aru a Douai

en ^600, et qui a été fréquemment réimprimé. De tous les livres de facéties, c'est, sinon le plus rare, du moins le seul

a5


586 BELLES-LETTRES.

peut-être qai ait su maintenir la plaisanterie la plus bouffomie dans les limites de la plus sévère décenee. On conviendra que ce fait est assez extraordinaire pour mériter d'être signalé.

926. Le Tombe av de la melancholie, ou le vray moyen de viure ioyeux, par le sieur D. V. G. Lyon, Claude Larfot, lôIM^p^t în-ia^mar.vert, fil. (Koehler.)

9^6. BoYCHET C Guillaume ). Serees de Guillanme Boncbet^ iuge et consul des marchands, à Poic- tiers. Rouen, Louys et Daniel Loudet, i635, 3 vol. petit in-8, maroquin rouge, doubl. fih (Thou- venin )

Bel exemplaire de la meilleure édition.

  • Les Sèrèes de Bouchet sont certainement le répertoire le

plus complet et le plus considérable des facéties, des bons mots, des quolibets qui ont eu cours chez tous les peuples depuis qu'il existe des conteurs et des écrivains qui trouvent plaisir k recueillir des contes. 11 a fallu pour faire ce livre on genre d'érudition dont .tout le monde sans doute n'a pas la vocation, mais que tout le monde non plus n'eût pas été en état d'acquérir au môme degré. Guillaume Bouchet, il est vrai, n'a pas été toujours fort délicat dais le choix de ses anecdotes, et plus d'une fois, beaucoup trop souvent, je l'a- voue, la décence se trouve offensée dans ses Sérées; mais il n'en faut pas moins reconnoltre que cet auteur écrit en général avec agrément, qu'il ne conte pas mal, et enfin que les phi* lologues peuvent trouver plus d'une remarque utile à faire sur l'ancienne langue de nos provinces dans ces trois volumes. Il y a plus d'un livre de la même classe que l'on recherche, et en faveur duquel il ne seroit pas très facile de faire valoir les mêmes excuses.


BELLES-LETTRES. S87

)27. La Gibecière be Mome, ou le thresor du ridi- cule, contenant tout ce que la galanterie, Fhis- toire facétieuse, et l'esprit égayé ont iamais produit de subtil et d'agréable pour le divertis- sement du monde. A Paris y chez Pierre David^ jur le Pont-Neuf y deuant la Samaritaine y 1 644i in-8, fig., veau fauve.

Joli exemplaire d'un livre peu commun, décoré d'un très beau frontispice grayé par un maître habile.

928. La Gallerie des Cvrieux, contenant en divers tableau}^ les chefs-d'ceuure des plus excellens railleurs de ce siècle, par Gérard Bontemps. A Paris, chez Cardin Besongne, au palais, au haut des degrez de la Saincte Chapelle, aux Roses vermeilles, 1646, in-8, mar. brun, doubl. fil., (Thouvenin.)

  • Petit Tolume curieux et rare qui a été reproduit sous le

titre suivant : le Facedeux iroKfique et comique reveH-ma- Hn de$ esprits melaneoKqties. Vaudemont, Jean Tapage, 4745, p. in*42, ce qui semble lui donner quelque rapport avec un autre petit livre d'anecdotes publié it peu près sous le même titre; mais la ressemblance se borne là ; le volume dé- crit ici est un recueil de pièces facétieuses prises de tous côtés et particulièrement dans le recueil de BruscanUnUe. Quel- ques-unes de ces pièces seroient difficiles à trouver ailleurs et suffisent bien, k mon avis, pour recommander la GfUlerie des Curieux ou son ménechme.

939. Les amovrs folastres et récréatives du Filou et de Robinette , dédiez aux amoureux de ce


588 BELLES-LETTRES.

temps, par rvn des pins rares esprits. A Bourg- en^BressCy par JeanTainturiery 1629, pet. îii-12, mar. vert, double fil. (Koehler.)

^ Joli exemplaire d'an petit roman presqae introuTable et d'une gaité un peu libre.

930. Le facecieux reveille-matin des esprits me- lancholiques, ou le Remède préservatif contre les tristes, auquel sont contenues les meilleures rencontres de ce temps, capables de rejouyr toutes sortes de personnes, et diuertir les bonnes compagnies, en ceste dernière édition, augmenté de divers contes très récréatifs. Utrechty Théo- dore d * Ackersdyck y et Gisb. de Zylls , i6^l\^ petit in-ïa, maroquin rouge, double fil. R. A. (Smith.)

Jolie édition elzévirienne.

9*3 1. — Des esprits melancholiques, ou le Remède préservatif contre les tristes, auquel sont conte- nues les meilleures rencontres de ce temps , ca- pables de réjoûyr toutes sortes de personnes, et divertir les bonnes compagnies ; en cette dernière édition, augmenté de divers contes tres-recrea- tifs. A Nymegue, de l'imprimerie de Régnier Smetiusy 1678, pet. in-ia, mar. rouge, fil- (Duru.)

932. Les divertissemens cvmevx , pu le Thresor des meilleurs rencontres et mots subtils de ce


BELLES-LETTRES. 589

temps. Lyon, lean Uuguetan, i654, in-S, fig., mar. rouge, fil. (Derome.)

933. Tabovrot. Les Bigarrures et Touches du Sei- gneur des Accords, avec les apophthegmes du sieur Gaulard, et les Escraignes dijonnoises; dernière édition, de nouueau augmentée de plusieurs epi- taphes, dialogues et ingénieuses équiuoques. -^ Paris ^ chez Arnould Cotinet, rue des Carmes ^ au Petit-Jesus, 1662^ pet. in- 12, mar. bleu, fil, (Koehler.)

  • Les Bigarraresontété tant de fois réimprimées, gabelles De

muroient passer pour un livre rare ; il est pourtant assez dif- Selle d'en rencontrer de beaux exemplaires ; c'est d'ailleurs, comme on sait , un des répertoires les plus considérables que nous possédions de toutes les facéties, de tous les quoli- bets qui ont pu réjouir nos aïeux.

934- Plaisant gontract de marlige passé nouvel- lement à Aubertvilliers , le 35 de feurier mil trois cens trente trois, entre Nicolas Grand- lean et Guillemette Ventrue. Ensuite le festin du dit mariage appresté à la plaine de Long-Boyau^ le 3 mars ensuiuant , auec Tinuentaire des biens de feu Taupin Ventru. J Paris , chez la veufue du Carrojy rue des Carmes ^, à V enseigne de la Trinité y in-8, fig. en bois, maroquin rouge, fil., (Koehler,)

Facétie, plus gaie que décente, très difficile a trouver en éditiou originale et en bel état, comme cet exemplaire.


390 BELLES-LETTRES.

935. Le covrrier pagegievx , ov Recueil des meil- leurs rencontres de ce temps. jâLyan^chezIem- Baptiste Deville, rue Mercière y à la Science y 1668, in-8, fig. , mar. bien, à compartim., omem., doubl. fil. (Muller.)

Volume très rare. Exemplaire très beau.

936. RoGEXt-BoMTEMPS EN BELLE HUMEUR , donnant anx tristes et aux affligés le moyen de chasser leurs ennuis, et aux joyeux le secret de vivre touiours contens. (A la Sphère.) Cologne^ Pierre Marteau, 1670, pet. in-12, mar. orange, fil. noir. (Bauzonnet.)

-La plus rare édition d'un livre fréquemment reproduit. Charmant exemplaire.

637. Almanach perpétuel d'amour, selon les obser- vations astronomiques de Cupidon, par Joly Passionné, professeur es mathématiques d'a- mour. A risle d^AdoniSy par Tidelle Soupirant, à la rue des Belles y à F enseigne de Vénus y 1681 , pet. in-i2, mar. bleu. {Bauzonnet.)

Ua de ces petits livres dont la valeur se mesure a leur ra- reté et non a leur mérite. Celui-ci, gui a éc]ia|»pé a tout les bibliographes, se recommande par la beauté de Timpresûon, et le fleuron de son frontispice Tauroit fait classer, il y a quelques années, parmi les éditions elzéviriennes, auxquelles il est vrai de dire qu'il ressemble beaucoup. La refliure est charmante.

938. L'enfant sans soucy divertissant son père


BELLES- LETTRES. 394

Roger Bon temps , et sa mère Boute-tont-cnire. A f^illê^Franche , chés Nicolas l'Enjoué; à V en- seigne de la Vigne-fleurie y i68a, pet. iii-ia,mar. bleu^ fil. (Thouvemn.)

  • Facétie d*une extrême rareté, et qui peut se faire recher-

cher en outre par son agrément.

^39. Eve ressucitée, ou la belle sans chemise, aventures plaisantes. A Cologne y chez Louis le Sincère y i683, petit in-ia, maroquin rouge, fil. (Muller.J

  • Charmant exemplaire d'un livre assez rare , et que son

titre piquant recommande suffisanmient aux curieux. Il con- vient pourtant de faire connoitre aux bibliophiles que cette

' nouvelle Eve ne se trouve littéralement sans chemise qu'k la dernière ligne du volume, et que tout ce qui précède ce sin- gulier dénouement se compose d'aventures plus ou moins dé- centes, mais du moins racontées en termes décents. Ceci soit dit pour rassurer les lecteurs timorés qui jugeroient trop ri- goureusement du livre par son titre.

g4o. La compagnie agréable, contenant toute sorte d'histoires galantes, curieux divertissemens^ et autres plaisantes narrations pour chasser la mç- lancholie, et faire passer agréablement le temps à la compagnie. Paris ^ Claude Barbin^ i685, pet. in-ia, mar. citron, fil. (Koekler.)

941 «L'école pour rire^ ou la Manière d'aprendre le françois en riant , par le moien de certaines histoires choisies , plaisantes et récréatives ; exemtes de toutes paroles et équivoques sales et


592 BELLES-LETTRES.

des-honnétes, et mises dans un françois très fa- cile, et le plus usité dans la conversation ; nou- vellement augmentée de quelques nouvelles histoires, et Fortograpbe corrigée selon la mé- tode de Richelet. A Leide, Tan mdcxcvid , petit in-ia, mar. bleu, fil- à froid. (Dura.)

  • Petit recueil de contes réunis pour faciliter, aux Flamands

probablement, l'étude de la langue françoise. L'auteur ouïe compilateur a eu soin d'expliquer par une seconde tournure françoise placée entre deux parenthèses les expressions qui lui sembloient devoir offrir quelque difficulté a ses^ disciples. Ce petit livre est fort rare, quoiqu'il en existe une autre édi- tion qui porte la date de '1752.

943. DiscovRS DV GVRE DE BERSV, fait à ses parois-- siens, en langage picard. — Response faicte à Fautheur du Discours du curé de Bersy, en lan- gage picard. (Sans lieu ni date), in-8, veau fauve, fil. (Bauzonnet)

943. Recueil de plusieurs sermons récréatifs. Co- logne, Pierre le Grand, 1704, pet. in- 12, veau . fauve, fil.

Petit volume très rare, dont plusieurs pièces ont été repro- duites dans quelques recueils plus modernes, mais qui se trouvent ici en édition originale.

944- Combat de Giramo de Bergerac, avec le singe de Brioché au bout du Pont-Neuf. Paris, Maurice B-ehuffe, 1 704 . — Secrets inestimables pour la conservation du corps humain. Ensemble plu-


BELLES-LETTRES. 395

sieurs traicts de gentillesse , ieux de cartes et autres beaux secrets, composez par le sieùr Ron- din. Paris y 1629, in-8, veau fauve, fil. (Bau-- zonnet.)

Très joli exemplaire de deux pièces très rares.

945. Les libertins en campagne. Mémoires tirez du Père de la Joie, ancien aumônier de la Reine d'Ivetot. Imprimé au quartier Royal, 1710, pet. in-i2, mar. rouge, fil. (Derome.)

Joli exemplaire.

946- Relations du royaume de Candavia envoyées à madame la comtesse de ***y imprimées à yoi^m/^ chez Staket le Goguenard, rue des Ficores chau- des, à l'enseigne des rêves. Paris, Jacques Josse y in-i^^ mar. Touge^ janséniste. (Duru.)

Ce livre imprimé en 47^5, comme on le voit par le privi- lège, paroît être le prototype d'un jargon fort singulier et fort extravagant dont on a jusqu'ici attribué l'invention a Vadé, et que certains mystificateurs des premières années de notre siè- cle avoient remis en vogue. C'est une langue factice, dont le secret consiste a former des phrases composées de mots éton- nés d'être ensemble, et qui ne présentent aucune espèce de sens imaginable, quoiqu'elles semblent se rapporter a un sens suivi et continu. Les deux plaidoyers de Rabelais peuvent en donner quelque idée. On appeloit cela le bagou. Les Re^ latUms de Candavia font un ouvrage tout-à-fait inconnu de Barbier et des autres bibliographes que j'ai pu consulter. C'est un petit volume fort rare et des plus extraordinaires que présente la nombreuse classe des Facéties,


594 BELLES-LETTRES.

947. SoTisiER, OÙ Recueil de B. S. et F. Paris y 17 17, in-8, mar. rouge, fil. (Thouvenin.)

Bel exemplaire non rogne.

  • Recueil très rare, un peu moins graveleux que son titre ne

pourroit le faire soupçonner.

948- PoLissoNNiANA , OU recueil de turlupinides , quolibets, rébus, jeux de mots, allusions , allé- gories , pointes , expressions extraordinaires , hyperboles , gasconades , espèces de bons mots , et autres plaisanteries , avec les équivoques de l'homme inconnu, et la liste des plus rares cu- riositez. Amsterdam^ Henry Schelte^ 17^5, in-12, veau fauve, fil. (ThouverUn.)

  • Il faut être bien hardi pour donner un pareil titre à son

livre; il faudroit être bien spirituel pour se faire pardonner cette hardiesse. L'auteur de celui-ci. a4-il rempli cette seconde condition? j'affirmerai du moins qu'il a fait quelques efforts 'k cet égard, et j'ajouterai qu'il n'a pas toujours été aussi hardi que son titre.

949. Histoire du prince Apprius, extraite des Fastes du monde, depuis sa création , manuscrit persan trouvé dans la bibliothèque de Schah-Hussain , roi de Perse , détrôné par Mamouth , en 1 7^2 , traduction françoise, par monsieur Esprit, gen- tilhomme provençal, servant dans les troupes de Perse. Imprimé à Constantinople , 1 739, in-rs, mar. vert, ornem. , doubl. fil., non rog. (Bauzon- net-Purgold.)


BELLES-LETTRES. 595

gSo- L'arrivée du brave Toulousain , et le devoir des braves compagnons de la petite manicle. TroyeSy Ant. Garniery 1731, iîg. en bois. — Fa- meuse Harangue faite en rassemblée générale de messieurs, messeigneurs les saveliers, sur le mont de la Savate, le lundi d'après laSaint-Martin , par monsieur maître Jerosme Piefrelin, dit Cul de Bré, ancien carreleur, ministre et grand ora- teur de Tordre pour servir de défense à TEtat, contre un libelle prétendu diffamatoire, sur l'hon- nête réception d'un maître savetier, carreleur et réparateur de la chaussure humaine, et sur tout ce qui s'est fait et passé dans ladite réception, entre l'aspirant , les gardes et l'ancien desdits maîtres. Troyesy 17^1 , in-8, mar. rouge, fil. (Bauzonnet.)

Editions originales. Bel exemplaire.

^51. Discours prononcé par mademoiselle Perette de la Babille, présidente de l'académie des femmes sçavantes, en présence de sa Hautesse madame Henroux , Princesse du marché , Douairière du Moulin, Marquise du Four, Comtesse de la Fon- taine , et autres lieux , dans la grande salle du Palais de Tourne-à- tous-Vents. Lyon y Antoine- Joseph Dejussieuy 1736. — Les Reclusières de Venus, allégorie, à la nouvelle Cytheropolis, 1 760. — La Marmotte y vaudeville nouveau , de M. ** , Couci-Couça^ in-8, veau fauve.

  • La première de ces pièces est une facétie fort agréa-^


596 BELLES-LETTRES^

ble , et qui a le mérite de ne pas se prolonger au delà de la mesare. Le titre de la seconde en fait sufQsamment connoître le genre.

952. Chronique burlesque, ou recueil d'histoires divertissantes pt d'avantures comiques, arrivées de fraichedate dans les pais voisins. Londres, Pierre du Noyer ^ 1 74^, pet, in- 1 2, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Bel exemplaire. Non rogné.

^Recueil très rare d'aventures scandaleuses racontées avec une certaine complaisance. Ce livre me paroit être TceuTre d'un écrivain calviniste heureux de trouver ou de faire naître l'occasion de s'égayer aux dépens des prêtres et des moines, mais beaucoup moins heureux quand il s'agit d'écrire avec talent ou de pincer avec grâce. Malgré l'indication de Londres^ ce volume a certainement été imprimé en Hollande.

953. Renoult. Les avantures de la Madona et de François d'Assise , recueillies de plusieurs ou- vrages des docteurs romains ; écrites d'un stile récréatif, en même tems capable de faire voir le ridicule du papisme sans aucune controverse ; troisième édition. Amsterdam^ les Héritiers Da- niel la Feuille y 1 745, pet. in-8, fig., mar. rouge. (Derome.)

^Pamphlet d'un protestant qui s'est souvenu de VAÎcoran des Cordeliers dont son livre forme, si l'on veut, Tappendice ou plutôt la contre-épreuve. Bel exemplaire.

954. Caylus (le comte de). Histoires nouvelles, et Mémoires ramassés. Londres, i745, in-ia , mar. rouge, fil. (Derome.)


BELLES. LETTRES. 597

955. — Quelques avantures des bals de Bois. Chez Guillaume Dindon^ 1 745, pet. in- 12, mar. rouge, fil. (Duru.)

Ce livret de 64 pp. est un des moins communs de la col- lection deCaylus. Un libraire prit fantaisie, en ^787, de la réimprimer tout entière eu ^2 volumes in-8, mais cette édi- tion lourde et maussade n'a jamais été du goût des amateurs. Les éditions originales qui sont jolies, suffisamment élégantes, et généralement peu faciles à trouver, ferment au contraire d'une manière fort convenable la longue série de nos facéties françoises.

956. — Les fêtes roulantes, et les regrets des petites rues, 1747? in-ia, rel. en vél., non rogné.

967. HiSTomE DE Guillaume (sans lieu ni date) , titre gravé, petit in-12, maroquin rouge, filets. (Koehler.)

958. Mémoires de l'académie des colporteurs. De l'imprimerie ordinaire de l' académie ^ 1 748, in-i t2, fig., mar. rouge, fil. (Derome.)

Exemplaire de M. de Pixérécourt.

969. Sermon pour la consolation des cocus, suivi de plusieurs autres, comme celui du curé de Colignac, prononcé le jour des rois; celui du R. P. Zorobabel, capucin, prononcé le jour de la Magdelaine. A Amboise^ chez Jean Coucou^ à la Corne de Cerf, 1 751 . (Pièces contenues dans ce volume : Sermon pour la consolation des cocus. — Sermon du curé de Colignac, prononcé le jour


598 BELLES -LETTRES.

des rois. — Exorde du sermon du R. P. Gardien des capucins, à la prise d'habit de madamoiselle de Thibouville , aux bénédictines de Mantes , le 3i octobre 1733. — Sermon prononcé par le R. P. Zorobabel-Esprit TInc-Hebraye, célèbre pré- dicateur capucin , dans l'église des Dames reli- gieuses de Haute-Brières , le jour de la Magde- laine, aa juillet 1700. — Sermon de Bacchus.

— Sermon d'un cordelier à des voleurs qui lui demandoient de l'argent ou la vie, 1752.

— Le Cocu consolateur y in-8, maroquin rouge, fil. (ThouveninJ

Réimpression, aujourd'liui rare elle-même, de quelques pièces dont il est presque impossible de se procurer les édi- tions originales.

^60. Le Cocu consolateur. L'an du cocuage 6789, in-18, mar. rouge, fers à froid, doubl. en soie, dentelle.

Très joli exemplaire.

961. Les Manteaux, recueil. La Haye, 1766, a part, rel. en i vol. pet. in-8, fig., mar. rouge, fil. (Derome.)

962. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscrip- tions, Belles-Lettres, Beaux- Arts, etc., nouvel- lement établie à Troyes, en Champagne. Troyes et Paris y Duchesne, 1766, 2 vol. in- 12 reliés en un, mar. rouge, fil. (Derome.)


BELLES-LETTRES. 599

963. Mémoire i>e l'Académie des Sciences, Inscrip- tions, Belles-Lettres, Beaux-Arts, etc., nouvel- lement établie à Troyes, en Champagne. Troyes et Paris y Duchesne, '756, 2 vol. in-iarel. en un, mar. citron, fil.

Exemplaire avec les deux lettres ajoutées a la fin du vo- lume.

964. Les Etrennes de la Saint- Jean , quatrième édition, revue, corrigée et augmentée par les auteurs de plusieurs morceaux d'esprit qui n'ont point encore paru. Troyes ^ chez la veu\^e Oudot, 1 757. — Les Ëcosseuses, ou les œufs de Pasques, suivi» de l'histoire du Porteur d'eau, ou les Amours de la ravaudeuse, cc»nedie, seconde partie des Ëtrennes de la Saint- Jean, seconde édition, revue et augmentée. A Troyes^ chez la veuve Oudoty in- 12, fig. en bois, mar. rouge, fil. (Derome.)

965. L'Art de désopiler la rate, sive de modo C. prudenter, en prenant chaque feuillet pour se T. le D., entremêlé de quelques bonnes choses. A Gallipoli de Calabre^ Pan des Folies 175886^ in-12, mar. vert, fil. (Derome.)

Exemplaire de M. de Pixérécourt.

966. Le Momus FRANÇOIS, ou les Aventures diver- tissantes du duc de Roquelaure, suivant les mé- moires que l'auteur a trouvés dans le cabinet du maréchal d'H..., par le sieur L. R. Cologne ^


400 BELLES-LETTRES.

Pierre Marteau , 1768, 2 part- en un vol. petit in-i2, mar. rouge, 61. (Derome.)

967. Marottes a venure , ou Triboulet tabletier, dont la gibecière , après avoir été égarée pen- dant plusieurs siècles, nous est enfin heureuse- ment parvenue, munie d'un rare assemblage de hochets y breloques j colifichets , et babioles^ de toutes espèces, d'un travail non commun, et pos- sédant mille propriétés et vertus, non moins utiles et recherchées, que délectables et difficiles à trouver, ^u Parnasse burlesque^ ex officinâ de la Banque du Bel Esprit, à V enseigne de la Fa- céciosité, Van premier de la nouvelle ère. Lon- dres y Triphooky i8iâ, in-12, mar. rouge, fil., non rogné. (Thouvenin.)

FACETIES ITALIENNES.

968. Sermojni fvnebri de varii authori, nella morte de diversi animali, da Ortensio Lando. In Fine- gia, appresso Gabriel Giolito de Ferrari, 1 548, in-8, mar. piolet, fil. (Koehler.)

Joli exemplaire d'une édition rare.

"" Ortensio Lando, auquel M. Nodier a consacré dans ses JVé- langes un article qui fait parfaitement counoître ce singulier écrivain, avoit plus d'esprit qu'il n'en falloit pour s'assurer une réputation honnête et durable. Malheureusement pour lui, son caractère inquiet et turbulent le jeta dans des écarts déplorables qui empoisonnèrent son existence et nuisirent à son talent. J'ai voulu constater en passant ces faits instructifs.


BELLES-LETTRES. 40^

ne fût-ee que pour saisir Toccasiou de rappeler aux gens de lettres de notre temps que pour atteindre un jour a une grande , a une solide renommée , il faut savoir dominer ses passions , maîtriser son caractère et se rendre digne par la vertu d'avoir du talent.

969. TRAdcoMEDUi di Squaquadrante Garneval, et di madonna Quaresma, cosa piaceuole da inten- dere, con i suoi aduocatî, cbe parlano per l'vna, et Faltra parte, corne leggendo intenderete, Nuo- vamente ristampata. In B rescia ^ per Giacomo Turîino (sans date) y in-8, fig. eni)oiiS, mar. bleu, fil. (Koehler.)

^Facétie très rare, écrite en vers et en patois de Breicia. Charmant exemplaire. .

970. ScELTA DI Facezie, Tratti, Buffonerie, Motti e Burle^ cauate da diversi autori, nuouamente rac- cOnce e messe insieme. In Firenze, appresso i Giunti, i586, in-8, maroquin rouge, fil. (De- rome.)

Bel exemplaire d'une édition rare.

^ Les Italiens ou du moins quelques Italiens ont excellé dans Part de raconter. Ce recueil renferme un grand nombre d'a- necdotes contées avec cette grâce naïve et dépourvue de toute affectation que l'on apprécie d'autant mieux qu'elle n'est pas très conmiune.

971- Salvatio Miranda. L'EccellenzaetTrionfodel Porco, discorso piaceuole, diuiso in cinque capi con vn Capitolo aile Muse , inuitandole al detto Trionfo. In Ferrard ^ per Vittorio Baldini :,

a6


402 BELLES-LETTRES.

1594, in-8, fig. en bois, mar. vert, doubl. fil. (Thouvenin.)

Bel exemplaire.

  • Uûe de ces facéties un peu grossières qui ne sont pas par-

ticulières k ritalie, mais dont on trouve un assez grand nom- bre dans la littérature italienne. Il est Juste d'i^outer qif elles t>nt été traduites dans presque toutes les langues*

97a. QvESTïoNs diverses et responces d'icelles, di- uisées en trois liures, à scavoir, questions d'a- mour, questions naturelles, questions morales et politiques, traduites de tuscan en françois. Rouen y Claude le'f^illain, 1610, pet. in-ia, mar. bleu, fil. (Duru.)

  • Très joli exemplaire d*un petit liTre curieux qu'il est pres-

que impossible de rencontrer en bel ^tat de conservation.

973. Garzoni (Thomas). L*Hospital des fols incura- bles, où sont déduites de poinct en poinct toutes les folies et les maladies d'esprit, tant des hom- mes que des femmes, œuure non moins utile que recreatiue, et nécessaire à l'acquisition de la vraye sagesse, tirée de l'italien de Thomas Garzoni, et mise en nostre langue par François de Glarier, sieur de Long-Val, professeur ez ma- thématiques, et docteur en médecine. Paris, François lulliot, 1620, in-8, maroquin rouge, fil. (Derome.)

Joli exemplaire.

974. Les Visions admirables du pèlerin de Par-


BELLES-LETTRES. 405

nasse, tm diaertîssement des bonnes compagnies et des esprits curieux, par un des beaux esprits de ce temps. Paris, Jean Gesselin, i635, in-8, mar. orange, double fil. (Thompson.)

)75. La Sage-folie, fontaine d'allégresse, mère des plaisirs, reyne des belles humeurs, pour la def- fense des personnes iouiales, à la confusion des alSchisages et protomaistres, œuure morale, très curieuse, et vtile à toutes sortes de personnes, fradttîtte en françois de T italien d'Anthoine- Harie Spelté, historiographe du roy d'Espagne, psîr L. Garon, première partie. Rouen, Jacques Cailloué, i635.— La Délectable FOLIE, support des capricieux , soûlas des fantasques, nourri- ture des bigearres, pour rvtilité des cerneaux faibles, et retenue des boûtadeux, traduite en françois de l'italien d'Anthoine-Marie Spelte, historiographe du roy d'Espagne, par L. Garon, seconde partie. Bouen, Jacques Cailloué, i635, pet. in-ia, mar. vert, fil. (Deromè.)

  • Ce livre n'est peut-être pas très rare, mais il n'est pas non

pivs très commun d'en rencontrer des exemplaires aussi bien eonsetrés et aussi beaux d'extérieur que celui-ci. L'ouvrage . n'est pas d'ailleurs indigne d'attention.

976. Le Vagabond, ou l'histoire et le charactere de la malice et des fourberies de ceux qui courent le monde aux despens d'autruy, auec plusieurs fecits facecieux sur ce sujet pour déniaiser les simples. Paris ^GervaisAUoty i644-*^ElN'ntETlEN


404 BELLES-LETTRES.

des bonnes compagnies. (Sans lieu ni Ja^aJ^m-S, veau fauve.

977- DispvTATiON de l'Asne contre frère Anselme Tvrmeda, sur la nature et noblesse des ani- maulx, faicte et ordonnée par le dict frère An- selme, en la cité de Tunicz, l'an 1 4 1 7 • En laquelle le dict frère Anselme prenne comme les enfians de nostre père Adam sont de plus grande no- blesse et dignité, que ne sont tous les àultres animaulx du monde , et par plusieurs et vines preuves et raisons. Traduicte de vulgaire hes- paignol en langue françoise. A Lyon, chezJaume Jaquiy en rue Tomassin, s. d. (1544)? p6t. in-8, veau fauve, fil.

"" Joli exemplaire d'un petit livre curieux. On devine à Ta- vance tout le parti qu'un écrivain ingénieux peut tirer d'une fiction de ce genre.

TRAITES RELATIFS A l'aMOUR ET AUX FEMMES.

— OUVRAGES EROTIQUES.

978. Gastius (J.). De virginitatis custodia, stupri vindicta, uxorum in viros pietate et perfidia^ de scortationis scelere, et eius pœna, de moribus ac viriutibus variarum gentium libri quatuor, Joanne Gastio Brisacensi au tore. Basileœ, per Rohertum W inter ^ i544, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Dèrome.)

  • Très joli exemplaire d'une dissertation moitié sérieuse,


BELLES-LETTRES. 405

moitié facétieuse, entremêlée, k la manière des Allemands de l'ancien temps, d'une érudition qui eût pu quelquefois être mieux appliquée. Cette petite pièce est fort rare et auroit mé- rité d'être mentionnée par les bibliographes qui paroissent ou Pavoir oubliée^ ou n'en avoir pas tenu compte.

J7^ Martial (de Paris , dit d'Auvergne). Ares ta amorum accuratissimis Benedicti Curtii Sympho- l*iani commentariîs ad utriusque juris rationem, forensiumque actionum usum quam acutissime acjcommodata (LUI Arrests d'amour). Rouen y Raphaël du Petit-Val^ i587, petit in-ia, veau fauve.

980. Meursii (Joannis). ËlegantiaB latini sermonis^ pet. in- 12, mar. bleu, fil. (Duru.)

981.-— Elegantiae latini sermonis. (Sans lieu ni date), in-8, frontispice gravé, mar. rouge, fiL (Derome.)

Exempl. de M. de Pîxérécourt.

982. — Elegantiae latini sermonis seu Aloisîa Sigœa Toletana de arcanis Amoris et Veneris, adjunctis fragmentis quibusdam eroticis. Lugd. Batavo- rum^ex typis Elzes^irianis , ^1^1 9 ^ t. en i vol. in-8^ frontisp. grav., mar. vert, fil., doubl. en soie. (Derome.)

98*3. Les sept Entretiens satiriques d'Aloïsia. Co- logne , I g nacelle-Bas, 1681, pet. in-12, mar.

  • bleu, fil. (KoehlerJ


40« BELLES-LETTaEjS*.

984. DispUTATio perjucunda qua ano^ymua pro- bare nilitur, mulieres homines non esse (pejr Valentem Acidalium) , cul opostta est SiniQnis L Gedicct , sacros. theol. doctodis , defensio sexus muliebris, qua singula anojiyiai argamenta dis- tinctis thesîbus proposita vijriljiter enervaiitnf . JParisiùi, 1693, pet. in-ia, mar. Touge, $3. (De' rome.):

  • JoIi exemplaire d'une Facétie qQ'im graye tliëologîei,.

comme on yoit, apprise au^ sérieux, puisqu'il.^ essayé de la ré- fiuter a grande force de citation» et d'arguments ; tentative qui me paroit beaucoup plus plaisante en elle-mtoe que l'ouvrage réfuté.

985. Demandibs damours avec les responces. Paris, (sans date), pet. in-8, gotfa., fig. en bois, mar. rouge, doubl. fil. (Koehler.)

Bel exemplaire d'un opuscule très rare.

986. DlFFfNÏTION ( la ) ET PERFECTION d' AMOUR. Le

Sophologe d'Amour. Traictez plaisantz etdelec- tables oultre l'utilité en. tceulx contenue. Paris, Gilles Corrozet, i54i, in-ia^mar. bjeu, fil. (BaiM zonnet.) *

Petit livre rare , orné de jolies gravures en bois. Veods ^ francs. Crozet.

987. Les QvmzE joyes de mariage, extraicts d'un vieil exemplaire escrit à la main, passez sont quatre cens ans. Rouen, Raphaël du. Petit Val ï6o6, pet. in-iQ, vél.

  • line des anciennes éditions d'un ouvrage qui occupe le


B£LLES-L£TTA£S. 407

' I^^Boier nong dans la classe des facéties, et qni est écrit avec beaaeoiip d'agrément.

^S&Ijbs quinze joyes de MARU6E. Ouvrage très ancien ; auquel on a joint le Blason des fausses amours, le Loyer des folles amours, et le Triom- phe des Muses contre Famour. Le tout enrichi de remarques et de diverses leçons, La Haye^ De Jiogissarty 17^6, in«-i2, mar. vert, filets. (Koehier.)

989. Margonville (Jean de). De la bonté et mau- naistié des femmes. Pam^ JeanDallier, i564, in-S, mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire d'an livre très rare en bon état.

ggo. Margonville (Jean de). De Theur et malheur de mariage : ensemble les loix connubiales de Plutarque traduites en françois. Par Jean de Marconville, gentilhomme percheron, reueu et augmenté. Lyon, Pierre Rigaud, 1602, pet. in-ia,

• mar. rouge, fil. (Derome.)

Aussi beau et aussi rare que le précédent.

991. Les Récréations, devis et mignardises ; de- mandes et responces que les amoureux font en Tamonr, auec te blason des herbes et fleurs pour &ire les bouquets. Sonnets et dizains fort conue- nables à ces deuis, nouuellement faict au con- tentement et plaisir de tous vrais amans. A Lyon^


408 BELLES -LETTRES.

par les héritiers feu François Didier ^^^ enseigne du Phénix, 1692, fig. en bois, veau fauve, fil.

^Joli exemplaire d'un petit lîTre très rare, composé de pièces qui ne se trouvent point ailleurs.

992. La Gverre des masles contre ubs femelles. Représentant en trois dialogues les prérogatives et dignitez tant de Tvn que de l'autre sexe, auçc les meslanges poétiques du sieur de Cholières. Paris, Gilles Robinoty 1614, petit in- 12, mar. rouge, dentelle, fil. (Koehler.)

Exemplaire Audenet.

  • Un des volumes les plus rares de Gholières, dont les ou-

vrages sont agréablement écrits et méritent bien d'être re- cherchés.

993. La Chasse aux filles, ou Jardin d'amour re- formé. Dans lequel est enseigné la manière de conserver et d'entretenir une maîtresse, par L. G., ZYOcaii. A utun, Laymeréj pet. in-12, 36 pp.^ mar. rouge. CDuru.)

Édition très rare.

994. Le Voyage de Tisle d'Amour à Licidas. Paris, Charles de Sercy, i663. — Le second Voyage de l'îsle d'Amour à Licidas. Paris, Charles de Sercy, 1664, petit in- 12, maroquin rouge, filets. (Koehler.) ♦

  • Composition allégorique et ingénieuse dans le goût un peu


BELLES-LETTRES. 409

prétenlieux, qui faisoit les délices de quelques soeiétài bien connues du xvu^ siècle. Cet opuscule a été inséré dans plu- sieurs recueils de ce temps-là ; mais il est très difficile |de le rencontrer en édition originale.

Q95.LE Tableav des piperies des femmes mon- daines, où, par plusieurs histoires, se voyent les ruses et artifices dont elles se servent, (à la Sphère) Cologne, Pierre Du Marteau, i685, petit in-ia, mar. bleu, fil. à froid. (Duru.)

  • Joli exemplaire d'un livre qu'on est accoutumé à yojr et a

placer dans la classe des facéties, et dont la place légitime se- roit dans la section de théologie morale. L'auteur de cet ou- vrage n'est en effet facétieux, ni volontairement, ni inyolon- ! tairement. Il a envisagé son sujet sous le point de vue sérieux, et comme il l'a traité de la même manière, il n'offre pas à ses

lecteurs la moindre occasion de s'égayer, soit de ce qu'il dit, soit de la manière dont il le dit. Son livre n'en est pas moins

curieux et il est assez rare.

996. DAiLLmERE. Les Entretiens curieux de Tartufe et de Rabelais sur les femmes . Middelbourg, Gilles Horthemels le jeune , 1688, pet. in-12, maroquin citron, fil.

997. — Entretiens curieux de Tartufe et de Ra- belais sur les femmes. Middelbourg , Horthe- mels, 1688, pet. in-12, maroquin rougè, filets. (Duru.)

Joli exemplaire d'un livre rare,

998. Les Protileges dû- ODCùfege , ouvrage néces- saire, tant aux cornards actuels qu'aux cocus en


ÂiO BELLES-LETTRES.

hwbe. A Ficon , chez Jean Cornichon ^ à l'en- seigne du coucou y 17^3) P^t- in-12, mar. citron, dent. (Thompson.)

"^Un de ces livres dont le titre net et har^i indique bien mieux le contenu que ne pourroit le faire l-ana1yçe la plus exacte et la plus détaillée, <|ui n'oseroit pas, sans doute, s'ex- primer avec une pareille flrancbise.

999* Venus la populaire, ou Apologie des maisons dejoye. Londresy chez J. Moore, 1727, pet. in-8, yeau fauve, j^l. (Thouvenin.)

1000. Vn BaiEVE Trattato dfiU' eccellentia délie Donne, compostp dal prestantissimo ptiiloso- pho (il Maggio) et di latina lingua in italiana tradotto. Vi si è poi aggiunto vn' essort^tione a gli huomini perche non si lascino superar dalle Donne, mostraijidogli il gran dai}no che lor è per soprauenire. Stampato in Bresçia^ per Macs- troDamiano de Turliniy nel annp i545, pet. in-8 de 55 feuillets, imprimé en lettres rondes, mar. violet, fil.

  • Bel exemplaire d'un opuscule de la plus grande rareté ,

dont la connoissance a échappé aux bibliographes les plus sa- yants et les plus exacts, et qui mériteit h tous égards d'être si- gnalé comme aussi agréable pour le fond que par le style.

looi. BBum (Domenico) , Opéra de M. Domenico Bruni da Pistoia intitolata Difese délie Donne, o.ella quale si contengono le difese loro, dalle ca]umnie dategli per gli scrittori, e insieme le


BELLES-LETTRES. HA

lodi di quelle. Nuouamente posta m luce. In Fi^nzey i Giunti, i55a, ûi*8, mar. Tert, fit. (Reliure; ancienne.)

  • Bel exemplaire d'un yolume très rare, rempli d^érudition.

^ d'intérêt.

«ooa. BsTiissi (Giuseppe)^ La Leonora^ Ragiona-

mento sopra la vera bellezza di M. GiuseppeBe* tossj. In Lucca^ appresso Fincenzo Busdroff), i557, i^"^î m2ûe. bleu, fil. (Koehler.)

^Opiisoule d'usé extrême rareté, que Gamba paroît u'ayoii* pas connu et ^ui a échappé aux recherchies de M. Brunet. lo^ seph Betussi a laissé qudques autres ouvrages cités avec éloge par les bibliographes ; on lui doit entre autre une traduction estimée du 7" livre dé l'Enéide, insérée dans le volume très rare,, intitulé : Opère di P. Yirgilio tradotte da diversi eecel- Imlîmim autori. Firenzèy &unti, AljfW, in-S^".

lOoS. Picco]:.OMim (Alessandro). Qialogo délia bella creauza délie donne. Dello Stordito Intronato. In Milano^ appresso di Giouanni Antonio de gli Antoniiy i558, in- 8, maroquin rouge, filets. (Koehler.)

JoK exemplaire de cette rare édition.

ioo4- BoGCACE. Le Laberinthe d^'amour Ae W. lean Boccace, autrement inuectiue contre vue mâur uaise femme. Mis nouuellement d'italien en fran- çoys. Paris ^ Jan Ruelle, iSyi, pet. in^-ia, mar. rouge, fil. (Derome.)

Exempl. de Guyon de Sardtère.


442 BELLES-LETTRES.

ioo5. ÂRETiNo (Pietro). RagionamentodelaNanna, et de la Ântonia, fatto in Roma sotto una ficaia, composto dal divino Aretino per suo capricio. Parigiy i534. — Aretino {Pietro). Dialogo, nel quale la Nanna il primo giomô insegna a laPippa sua figliuola a esser puttana , nel secondo gli conta i tradimenti cbe fanno gli huomini a lemeschine che gli credano, nel terzo et ultimo la Nanna et la Pippa sedendo nel orto ascoltano la Comare et la Balia che ragionano de la Ruffiania. Impresso in Turino^ P. M. L.^ i536, in-8, mar. rouge, dent,, fil. Bauzonnet) .

  • éditions originales et très rares d'une partie de ces dia-

logues cyniques trop célèbres d'un auteur qui doit bien plus sa réputation à sa perversité qu'à son talent, qui pourtant n'é- toit pas médiocre. Pierre Ârétin qui s'intituloît audacieuse- ment le Fléau des princes, et qui s'inclinoit bassement tantôt devant les chaînes d'or dont quelques-uns eurent la foiblesse d'acheter son silence, tantôt, et mieux encore, devant les pis- tolets avec lesquels le Tintoret osoit prendre la mesure du satirique; Pierre Arétin me représente tout-à-fait ces capi- taines Rodomonts de l'ancienne comédie italienne, qui n'a- voient de bravoure que dans la parole, et qui prenoient la fuite au moindre danger. Au reste, on a de cet homme, dont les écrits étoient un outrage perpétuel à la morale publique, un Commentaire sur les psaumes de David et une Vie delà Vierge» Étrange aveuglement d'un orgueil effronté qui ne comprenoit pas qu'une plume souillée comme la sienne n'étoit plus digne de traiter de pareils sujets.

1 006. — La prima parte de' Ragionamenti di M. Pie- tro Aretino, cognominato il flagelle deprencipi,


BELLES-LETTRES. 415

il veritiero, e'I divine. Divisa in tre giornate,

i584. La seconda parte ,de Ragionamenti

di M. Pietro Âretino, cognominato il flagello de prencipi, il veritiero, e'I divino. Divisa in tre giomate, 1 584* — Ck)MBf£NTO di ÎSer Âgresto da Ficaruolo, sopca la prima ficata del Padre Siceo. Con la Diceria de' Nasi, j538, in-8, mar. bleu, fil. (Duru.J

Bel exemplaire d'une édition très rare.

1 007. — Capricciosi et Piaceuoli Ragionamenti di P. Aretino, il Veritiere e'I Diaino, cognominato il flagello deiPrincipi. Nuoua editione. Con certe postille, che spianano e dichiarano euidente- mente i luoghi et le parole più oscure, et più diffîcili deir opéra. Stampati in Cosmopoli ^ 1660^ ia-8, mar. rouge, double fil. (Thouvenin.)

Superbe exemplaire.

ioo8:Co£OQtio DE LAS Dâmas. Agora nueuamente corregîdo y emeridado, i548, pet. in-8, mar. bleu, dentelle, fil. (Dum.j

Traduction très rare des Ragùmdmenti. Bel exemplaire.

1009. — Agora nueuamente corregido y emendado, 1607, pet. in-8, mar. bleu, dentelle, fil. (Koekler.)

Autre édition, non moins rare, de la môme traduction.

loio. Arétin (F). Dialogue ou les vies et faits de L(Ais et Lamia., courtisanes dé Rome , sont dé-


4U BELLES-LETTRES.

duites. Traduict d'italien en françois, pet. in-ia, mar. rouge.

Joli exemplaire.

ioii.La messagère d'amoyr, ou instruction pour inciter les jeunes dames à aymer. En forme de dialogue par la mère et fille d'alianoe, i6i a, pet. in-ia, mar. rouge, fil.

Joli exemplaire d'an opuscule très rare.

loia. L'ÀLcmiADE Fangiyllo a Scola. D. P. A. Oranges^ per JuannVuart, 1662, pet. in-8, pap. réglé, mar. bleu, ornem., dentelle, doublé en soie, fil.

Belle et ancienne reliure; exemplaire de M. de Pixérécourt. édition originale d'un des livres les plus rares que Ton connoisse.

10 1 3. DoLGE. Aretino, Dialogo piacevole di messer

Lodovico DoLGE : Nel quale Messer Pietro Are- tino parla in difesa dei maie aventurati mariti.

PerCurtio TroianodiJSavo, i54a, pet. in-8, mar.

rouge, fil. (Koehler.)

Joli exemplaire d*un volume très rare et d'un opuscule agréable.

1 14- ÀNGITIA Cortigiana, de natura del Cortigiano. Roma^ per Antonio Blado d'AsoUiy 1 54o, pet in -4, mar. vert. (Thompson.)

Bel exemplaire d'un livre inconnu, mais très curieux.


BELLES-LETTRES. AiH

ioi5. PUTTÀHisMo moderiio (il)^ eon il nôyis^mo parlàtèrio dèllë monàcbe (satira comica di Baltas. Sultanihi). (S. L. N. A.) (avec la seconde pièce, qni porte au titre : Nuovamente ristàmpàio in questoànno 1677), P^^* in-it2, mar. citron. (Âne. reliure.)

ioî6. ViGMALi (Antonio). La Cazzaria de lo Ârsiccio Iniroiiato, in-8, mar. rouge> ornem.) fil. (Riche reliure de Koehler.)

%

Copie de la main de La Monnoye.

1017. La phiapea dî Guterry Glugnicëse àl magn. sig. L. 0. M. M. D. G. i586, in-8, mar. rouge, omem.9 fil. (Biche retiure de Koehler. J

Copie de ia main de Bernard de La Monboye.

^€et article et le précédent contiennent deux ouvrages dont lés éditions sont tellement rares , qu'il faudroit presque ^ résoudre k n'en avoir que des copies manuscrites, comme le sont cëllés-ci; mais ces copies n'auroient pas la recomman- dation que donne aux nôtres la main de La Monnoye, qui peut-être eût pu mieux employer son temps.

PHILOLOGIE ET CRITIQUE.

MÉLANGES P&lLOLOGIQUES.

1018. Henr. StEÎ^kAifti schediasmatum variorum^ id est, obseruationum, Emendatiohum, expositio- num, disquisitionum libri qui sunt pensa succi- si varum facMttrum Jahuarii , j^ebruarii j Martii ,


4H BELLES-LETTRES.

Aprilis, Maii, Junii. ExcudebatHennousStepfiû- nus y anno 1689, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Dura.)

  • M. Nodier avoit pour Henri Estienne, et pour tous ses ou-

vrages, une prédilection qui s'explique sans peine et que partagent avec lui tous les amis des lettres et de la gloire litléraire de la France. Le nom d'Henri Etienne est encore en profonde estime auprès des véritables érudits de tous les pays, et personne n'a oublié, personne n'oubliera les immenses ser- ' vices rendus à la littérature par cette célèbre famille d'impri- meurs savants dont Henri fut le représentant le plus illustre.

10 19. Henrigi Stephani annotationes in Sophoclem et Euripidem : quibus variae lectiones examinan- tur, et pro mendosis emendatae substituuntur : Ejusdem tractatus de orthographia quorumdam Yocabulorum Sophoclis cum caeteris tragicis com- munium. Ejusdem dissertatio de sophoclea imi- tatione Homeri. Henricus Stephanus^ anno i568, pet. in-8, mar. citron. (Dura.)

Bel exemplaire d'un volume rare. APOLOGIES, SATIRES ET INVECTIVES.

1020. La grand NEF DES FOLS du monde, avec plu- sieurs satyres. Reueuë nouuellement et corrigée en infiniz lieux, qui la rendent autant plaisante et récréative, comme elle est grandement profi- table, u^ Lyon, par JeandOgerolleSy 1579, in-4j fig. en bois, mar. rouge. (Derome.)

  • Bel exemplaire d'un volume rare, décoré de figures char—


BELLES-LETTRES. 447

mantes exécutées avec une finesse et une pureté de dessin qui pfouyent qu'on entendoit au xvi* siècle, aussi bien qu'aujour- d'hui, l'art d'illustrer les livres qui comportolent ce genre d'ornement La Nef des fols est une satire bien connue qui s'attaque à tous les ridicules de l'époque à laquelle elle a été publiée, et qui trouveroit encore plus d'une application de nos jours; il est pourtant juste d'ajouter que pour la mettre lontrihfait en rapport avec notre siècle , il seroit nécessaire de l'augmenter d'un supplément qui pourroit bien en doubler le Tolume.

(oui.Erasmi Moriae Encomium. Stultitiae Laus. Des. Erasmi Rot. Declamatio, cum commentariîs Ger. Listrii, et figuris Jo. Holbenii. E codice Academiae Basiliensis. Basileœ, (ypis Genathia^ nis, 1676, m-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

  • Superbe exemplaire d'une édition excellente et qui n'a

pas encore été remplacée.

1022. Erasme. L'Éloge de la Folie, composé en forme de déclamation, traduit par M. Gueude- ville, avec les notes de Gérard Listre, et les belles figures de Holbein. Le tout sur Foriginal de l'Académie de Basie. Nouvelle édition, revue avec soin, et mise dans un meilleur ordre, ^tw- sterdarriy François P Honoré, 1728^ în-8, mar. rouge, fil. (Derome.)

  • Bel exemplaire d'une édition estimée bien plus toutefois à

cause de ses ornements extérieurs, que pour le mérite de la tra- duction de Gueudeville, a qui l'on a peine à pardonner d'avoir gâté, par un style aussi lourd qu'incorrect, une des plus ingé- nieuses satires qui aient jamais été écrites. Heureusement, en

27


418 BELLES-LETTRES.

regardant les charmantes caricatures dont Holbein s'étoit pla à décorer l'ouvrage de son ami, on peut se dispenser de lire la détestable prose de Gueudeyille. Érasme a été plus heureux de nos jours; une traduction fort agréable et fort intelligente de V Eloge de la folie fait partie de la Biblioihèqite d'élite de M. Gosselin.

ioâ3. MoRUS (Thomas). La description de Fisle d'Vtopie ou est comprins le miroer des repu- blicqùes du monde, et l'exemplaire de vie heu- reuse : rédigé par escript en stille très élégante de grand'haultesse et majesté, par illustre bon et scauant personnage Thomas Morus, citoyen d& Londre et chancelier d'Angleterre, auec l'espistre liminaire composée par monsieur Budé, maistre des requestes du feu Roy Francoys premier de ce nom. Paris ^ Charles UAngelier, i55o, in-8, fig. en bois, mar. violet, dentelle. (Duru.)

  • Joli exemplaire d'une traduction ancienne et rare, bien plus

naïve et bien plus fidèle que celle de Gueudeville.

ioa4- L'utopie DE Thomas Morus, chancelier d'An- gleterre ; idée ingénieuse pour remédier au mal- heur des hommes , et pour leur procurer une félicité complette. Cet ouvrage contient le plan d'une république dont les lois, les usages et les coutumes tendent uniquement à faire faire aux societez humaines le passage de la vie dans toute la douceur imaginable. République, qui devien- dra infailliblement réelle dès que les mortels se conduiront parla raison. Traduite nouvellement


BELLES-LETTRES. 4^9

en françois par M. Gueude ville, et ornée de très belles figures. Lcyde, Pierre Fan der Aa^ 17^5» in-12, mar. rouge, fil. (Derome.)

  • Bel exemplaire d'une édition recherchée pour la beauté

de l'impression et les gravures dont elle est ornée.

toâS.ÀDMiRANDA RERUM admirabîUum Encomia. Sive diserta et amœna Pallas disserens séria sub ludicrâ specie. Hoc est, Dissertationum lu- dicrarum, necnon Amœnitatum scriptores varii.

' Opusculum tam lectu jucundum, quam auditu gratum, omni vi4;de tempori et studiorum generi inprimis accomodatum. Noviomagi Batas^orvm^ typis Reineri Smetii y 1676, pet. in-ia, mar. vert, fil. (Derome,)

Bel exemplaire d'un recueil agréable et curieux.

1026. RovLLiARD (Sebastien.) La magnifique Doxo- logie du Festu, par M* Sébastian Roulliard de Melun, Aduocat en Parlement. Paris, lean Millot, 1610, in-8, mar. vert, fil. (Derome.)

Joli exemplaire d'un opuscule facétieux et érudit.

1027. Le cochon MtTRÉ; Dialogue entre Scarron et Furetière (par de la Bretonnière), 1689^ in-8, fig., mar. vert.

  • Copie manuscrite d'une yiolente satire dirigée principa-

lement contre Louvois, archevêque de Reims, et dont il existe


420 BELLES-LETTRES.

deux éditions également difficiles a trouver. Les livres de ce genre ont aujourd'hui surtout le mérite de la rareté ; autrefois ils avoient de temps en temps l'avantage d'appeler sur leurs auteurs les rigueurs implacables de l'autorité. François de la Bretonnière, auteur du Cochon mitres termina sa vie, ditron, dans une cage de fer où il demeura quelques années. La satire est un peu plus à l'aise aujourd'hui, et la calomnie même, grâce aux progrès de la civilisation, n'a plus rien à craindre de pareil. Qui donc oseroit médire d'un siècle où le pamphlet règne en maître et n'a plus guère ^ redouter que le mépris des honnêtes gens dont, au reste, il s'inquiète assez peu.

1028. De la Pierre. Le grand Empire de l'yii et de l'autre monde, divisé en trois Royaumes, le royaume des Aveugles, des Borgnes, etdeis Clair- voyants. Le tout enrichi de curieuses inventions et traicts d'éloquence françoise. Paris^ Denis Moreau^id^Oj in-8, fig.,mar. rouge jûh(Derome.)

  • On a placé quelquefois ce livre peu connu dans la classe

des facéties : on le met aujourd'hui dans le rang des satires; le fait est que ce n'est ni une satire, ni surtout une facétie ; l'ouvrage de La Pierre est tout simplement un traité de morale auquel son titre singulier a fait attribuer un caractère que l'auteur n'a point songé a lui donner, ce qui n'empêche qu'il ne soit curieux. Il doit aussi quelque prix aux deux ou trois belles figures dont il est orné, et quand il se trouve d'ailleurs habillé comme il l'est ici, ce n'est pas du tout un volume a dédaigner.

1029. Bauderon de Sénegé. Lettre de Clément Ma- rot à monsieur de***, touchant ce qui s'est passé à l'arrivée de Jean-Baptiste de Lui li aux Champs-


BELLES-LETTRES. 424

Élysées. Cologne, Pierre Marteau^ 1688, pet. in* 13, mar. rouge, doub. fil. (Muller.J

Joli exemplaire. Édition originale d'nn opuscnle satirique très rare, dirigé contre Lully.

ïo3o. FuRETiÈRE. Nouvelle allégorique, ou histoire des derniers troubles arrivez au royaume d'Elo- quence^ seconde édition. Paris, Guillaume de Luynesy 1 658, pet. in-ia, veau fauve. Aux armes.

Joli exemplaire du comte de Hoym.

Cet ouvrage spirituel et piquant renferme une foule de par- ticularités curieuses sur Thistoire littéraire de l'époque ou il a été écrit. Âuger dit, dans la Biographie universelle, que c'est une plaisanterie qui a perdu presque tout son sel. C'est une plaisanterie d'Auger. Les satires personnelles perdent une grande partie de leur sel , quand les personnes qui y étoient attaquées n'existent plus, et quand les circonstances aux- quelles il y étoit fait allusion sont oubliées du public ; mais il n'en est pas de même des satires du genre de celle-ci, qui augmentent d'importance a mesure qu'on s'éloigne des cir- constances qui les ont produites, parce qu'elles constatent un état de choses et d'idées dont elles gardent souvent le seul té- moignage. Il y a plus de faits singuliers et notables dans ce petit volume qu'on n'en trouveroit dans cinquante ouvrages anecdotiques du même temps. — Cet exemplaire contient une planche pliée qui manque souvent.

ioSi.Le même. — Le même ouvrage. Suis^ant la copie imprimée à Paris (Elzevier), 1678, pet. în-ia, mar. rouge, riches filets. (Bauzonnet)

, Charmant exemplaire, admirablement relié, d'une édition fort rare.

Malgré Tintérêt très réel de cette satire, il faut bien conve-


422 BELLES-LETTRES.

oir qu'un ai^ateur peut se dispenser d'en avoir deui exem- plaires; mais le premier est ici comme édition originale, ou peu s'en faut, d'un petit classique^ et le second, parce qu'il appartient d'une manière très authentique à la collection elze- Tirienne, dont il est certainement un des plus rares volumes, puisqu'il a échappé aux recherches de MM. Adry, Brunet, Bérard, etc. La figure pliée s'y trouve aussi.

io32. Le grand Dictionnaire des prétieuses, ou la clef de la langue des ruelles, 2^ édit. augm. Paris, 1660, petit in- 11, maroquin rouge, fil. (Purgold.)

io33. SoMAiZE (de). Le grand Dictionnaire des Pré- tieuses, historique, poétique, etc., dédié à mon- seigneur le duc de Guise. Paris , Jean Ribou, 1661, 2 part, en un vol., in-8, mar. rouge, fil. (Reliure ancienne) .

  • Bel exemplaire d'un livre assez rare et curieux pour l'his-

toire de la langue et des mœurs du xvii* siècle.

1034. CoTiN (l'abbé). La ménagerie et quelques au- tres pièces curieuses. (A la Sphère). La Haye, Pierre du Bois, 1666, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Pièce rare qu'on peut faire entrer dans la collection des petits classiques , quoique fort inférieure aux cinquante ou soixante pièces qui en composeroient une collection bien choi- sie. Ce petit libelle rccriminatoire est écrit en prose et en vers. L'édition originale de Paris (datée, si je ne me trompe, de la même année ) doit être moins commune encore , mais elle est bien moins jolie et bien moins complète.


BELLES-LETTRES. 425

io35. La GUERRE DES AUTHEURS anciens et modernes (par Guéret), avec la requeste et arrest en faveur d'Aristote (par Boileau). La Haye, Arnout Leers , 167 j , pet. in-i2, mar. rouge, fil. à froid. (Duru.)

Édition gtio^î-elzévirieDne de ce charmant ouvrage dont j'aimerois mieux aroir trouvé l'édition originale. Elle n'est pas grande de marge, mais elle a été tirée sur très petit papier. Au reste, les bibliographes ne s'occupent ni de l'édition ori- ginale ni de celle-ci. C'est un livre de pure fantaisie qui n'in- téresse que les amateurs de notre bonne et vieille littérature.

Le titre de cette édition n'est pas toujours tel que je le donne ici. Ce n'est qu'après coup qu'on s'avisa d'y joindre sous la même chiffrature la Requeste et V Arrest qui faisoient bruit dans le monde pour faciliter le débit du volume, et les exemplaires de la nature du mien sont fort rares. Il a l'avantage tout-a- fait particulier de réunir les deux titres, et de fournir la preuve de cette très petite anecdote littéraire.

io36. Corneille Blessebois. Œuvres satiriques de P. Corneille Blessebois. Leyde, 1676, pet. in-12, Diar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire.

1037. LvPANiE. Histoire amoureuse de ce temps. Paris y Jean-Pierre de Marteau y 1669, pet. in-ia^ veau chamois, fil. à froid.

io38. Corneille Blessebois (Pierre). Le Lion d'An- gelie. Histoire amoureuse et tragique. Cologne y chés Simon VAfricainy 1676. — Le même. — Le Temple de Marsias. Cologne y chés Simon VAfri^


421 BELLES-LETTRES.

cain, 1676, pet. m-12, mar. bleu, ornem.,fil (Bauzonnei" Trautz)

Deux pièces très rares, comme on sait, et dans un charmant état de conservation.

loSg. Le zombi du grand Pérou : ou la comtesse de Cocagne. Nouvellement imprimé le quinze février 1697, pet. îi^"i^9 in2LT. rouge, double fil. (Dura.)

  • Joli exemplaire d'un livre rare auquel M. Nodier a consa-

cré un article spécial dans ses Mélanges (page 566), et qu'il attribue à Corneille de Blessebois, de la plume duquel il paroit digne de sortir.

io4o. La marmite rétablie par les miracles du père Marc d*Aviano, religieux capûciu. A Cologne, chez Louis le Sincère ^ 1684, P^t. in- 12, mar. rouge, fil.

Joli exemplaire d'une satire très mordante.

io4i. Plan et Dessein du poëme allégorique et tra- gico-burlesque , intitulé : les Couches de l'Aca- démie. Amsterdam^ 1687, pet. in- 12, mar. vert, à compart. (Bauzonnet.)

\ol\2. MoNCRiF. Les Chats. Paris, Gabriel-François Quillau, 1727, in-8, fig., mar. rouge, fil.

Exemplaire de mademoiselle du Maine , dont il porte les armes.

1043. Eloge de l'Enfer. Ouvrage critique, histo-


BELLES-LETTRES. 425

rique et moral. La Haye, Pierre Gosse junior, 1759, 1 vol. in-ia^fig., mar. bleu, fil. (Dura.)

1 o44- PuTTANiSMo romano (il), nuouàmente ris- tampato con l'aggimita d' vnDialogo tra Pasquîno e Marforio, sopra lo stesso sogetto et insieme con il nuoYO parlatorio délie monache satira comica di Baltassaro Sultanini Bresciano. In Londra, per Tomaso Buet, 1669, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Derome.)

loli exemplaire de ce livret très rare.

1045. Sultanini (Baltazar). Le Putanisme, ou la Confrérie des p... de Rome assemblées en con- clave pour l'élection d'un nouveau pape, avec un Dialogue de Pasquin et Marforio sur le même sujet, satire comique, traduite de l'italien. Cb- logne,\6']o, pet. in-12, mar. puce, à quinze filets. (Bauzonnet.)

Charmâih' exemplaire. Traduction beaucoup plus rare que l'ouvrage original.

1046. Swift. Le Conte du Tonneau^ contenant tout ce que les arts et les sciences ont de plus sublime et de plus mystérieux Avec plusieurs autres pièces très curieuses. Par le fameux Dr. Swift; traduit de l'anglois. La Haye, Henri Scheurleer, 1721, 2 vol. in-i2, mar. bleu, fil. (Thouvenin.)

Exemplaire en grand papier de Hollande.

^Rare en cet état et de cette condition. Cet ouvrage de


426 biLLLES-LETTRËS.

Swift a été beaucoup lu dans son tetops , et je ne vois pas pourquoi il ne le seroit pas encore aujourd'hui. S'il étoitun peu moins commun, tous les amateurs ?oudroient l'avoir; on le néglige, parce qu'il est trop aisé de se le procurer : il est pourtant plus d'un livre dont on envie la possession qui n'offre pas le quart de l'esprit et de la malice que l'on trouve dans celui-ci.

1047. — Voyages de Gulliver, Pam, V^ Coustelieret Jacques Guerin, 1727, 4 vol. m-12, fig. , mar. citron, doublé en soie, fil.

Bel exemplaire.


HIEROGLYPHES, ANAS, PROVERBES, EMBLEMES.

1048. Orvs Apollo de ^Egypte , de la signification des notes hiéroglyjAiques des ^Egyptiens , cest a dire des figures par lesquelles ilz escripuoient leurs mystères secretz, et les choses sainctes et divines , nouuellement traduict de grec en fran- coys, et imprime auec les figures a chascun cha- pitre. On les vend a Paris a la rue sainct Jacques, u lenseigne des deux Coches par Jacques Keruer, i543, in-8, fig., mar. bleu, fil. (Cimier.)

Joli exemplaire d'une charmante édition dont les figures, gravées sur bois, peuvent être citées conmie des modèles.

  • 0n ne s'attend pas sans doute à trouver dans l'ouvrage

d'Horus Apollo une explication scientifique ou philologique des hiéroglyphes égyptiens à la manière de Champollion jeune. Ici les mystérieux symboles des prêtres de l'Egypte sont unique- ment considérés sous leur point de vue moral, et Horus Âpollo


BELLES-LETTRES. 427

s'est contenté d'enregistrer assez succinctement les traditions obscures admises dans le monde ancien sur la portée de cette science dont on est a peine parvenu k soulever le voile. D'Ho- rus Apollo à Gbampollion, il y a toute la distance qui sépare le vulgaire du savant, l'ignorant de l'homme de génie, et ce- pendant nous n'en savons guère plus aujourd'hui sur cette matière qu'on n'en savoit k l'époque où Horus écrivoit. Belle et sévère leçon pour la vanité humaine qui aspire b tout savoir, comme poui; mieux constater son impuissance. Quoi qu'il en soit, ne nous montrons ni injustes, ni ingrats envers le savant dont l'audacieuse et persévérante sagacité a pour le moins mis sur le chemin de la vérité ceux qui voudroient le suivre, et qu'une mort prématurée n'enlèveroit pas , comme lui , au milieu de leur carrière. Horus Âpollo nous a laissé un livre qui peut être encore curieux ; les travaux de Gbampollion ont ouvert une nouvelle route a l'histoire et k la philologie.

1049. L'Anglois, sieur de Bellestat (Pierre). Dis- cours des hiéroglyphes égyptiens, emblèmes, etc. , ensemble liiii tableaux hiéroglyphiques, pour exprimer toutes conceptions à la façon des Egyp- tiens. Paris, 1583, in-45 vél.

Exemplaire de Jacq.-Aug. de Thou.

io5o. Mmom de prudence, contenant plusieurs sen- tences, apophthegmes, et dicts moraulx des sages anciens. Paris, Jehan Ruelle, i547, P^** in- 12, V. fauve.

  • Petit livre très rare, recommandable par son contenu et

non moins par ses anciens propriétaires. Cet exemplaire a appartenu à Girardot de Préfond et à M. de Pixérécourt.

io5i. Gilles Corrozet. Le conseil des sept Sages


438 BELLES-LETTRES.

de Grèce, mis en françois, auec une brieue et familière exposition sur chacune autorité, et sentence. A Lyon, par Jean de Tournes ^ i547, mar. vert, fil. (Koehler.)

Joli exemplaire.

I o52. L£S DiGTS ET SENTENCES DOREZ dcs trcs illustres sept Sages de Grèce, traduicts de grec en vers latins par le poëte Âusone , et de luy en rithme françoyse. Plus autres dicts desdicts Sages nou- uellement traduicts. Lyon^ Benoist Rigaud^ i586, pet. in-ia, mar. rouge, ornem., fil. (Thompson.)

Bel exemplaire d'un petit livre rare.

io53. GoDOFREDi (Pétri) Prouerbiorum liber. Pa- risiisy apud CarolumStephanum, i555, pet. in-8, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

  • Bel exemplaire d'un livre rare et qui contient, quoique

écrit en latin, des recherches sur plusieurs proverbes usités en France. Érasme, qui a réuni tant de proverbes dans ses Chi- liadeSy n'avoit laissé que très peu k glaner à ceux qui venoient après lui; Pierre Godefroi n'a cueilli que ce que son modèle et son prédécesseur avoit ou dédaigné ou omis.

1054. Les PROVERBES COMMVNS (sans lieu ni date), pet. in-45 titre gravé, mar. rouge, double fil., ornem., doubl. en mar., dentelle. (Koehler.)

Bel exemplaire d'un volume rare.

io55. Floret

« Cy commence le noble liure


BELLES-LETTRES. 42»

« De floret qui le veut ensuyure. « Ne peut faillir destre deliure « De tout mal et sainement viure « 11 fust extrait de plusieurs choses « Tant de textes comme de gloses « Son nom je ne quier a celer « Car floret ce faict appeler. »

I vol. in- 12 , gothique , mar. rouge. (Ancienne

reliure,)

Bel exemplaire.

  • Le Floretus fut longtemps, comme le CaUm^ le manuel

des écoliers, et il en existe de nombreuses éditions latines pu- bliées soit k la fin du xt*, soit dans les premières années du XYi* siècle : toutes ces éditions latines sont rares, beaucoup moins rares toutefois que les traductions françoises. Ce petit volume est donc certainement un des livres les plus difficiles k trouver, et en même temps un des plus curieux mouuments de notre vieille langue du xv" siècle.

io56. Gilles Corrozet. Hecatongrapbie, c'est à dire les descriptions de cent figures et hystoires, contenants plusieurs apophtbegmes, prouerbes, sentences et dictz, tant des anciens que des mo- dernes. Le tout reueu par son autbeur. Paris, Denys Janot, i543, in-8, fig. en bois, veau fauve,

fil.

Joli exemplaire.

1057. Corrozet (Gilles). Hecatongraphie , c'est à dire la description de cent figures et hystoires ,


450 BELLES-LETTKES.

contenans plusieurs apophthegmes , prouerbes , sentences, et ditz, tant des anciens que des mo- dernes, le tout reueu par son autheur. Paris, Estienne GroulleaUy 1 548, fig. enbois,mar. rouge, fil. (Bauzonnet,)

Bel exemplaire.

  • Les ouvrages de Gorrozet out toujours été recherchés, et je

ne m'en étonne nullement. Ce libraire, homme de lettres et homme de goût, connoissoit parfaitement le public de son temps, et il trouvoit, dans le propre fonds de son esprit et de son talent, tout ce qu'il falloit pour satisfaire la curiosité de ses clients, ou, pour mieux dire, de ses lecteurs. Gorrozet ayoit de l'érudition et de l'esprit; il étoit laborieux et ne toumoit pas trop mal un vers; il avoit de plus un certain savoir-faire qui , dans tous les temps et dans tous les pays , n'a jamais manqué son effet. Il étoit donc naturel qu'il réussît k se faire une réputation, et je doute qu'il y en ait beaucoup de cet ordre qui soit mieux méritée que la sienne. Tous les ouvrages qu'il a laissés, et ils sont nombreux, se font lire aujourd'hui même avec plaisir, et l'on trouve dans ceux qui appartiennent à l'histoire des renseignements qu'on ne trouveroit ailleurs, ni aussi exacts, ni aussi agréablement présentés. Son JSeralon- graphie me paroît être l'une de ses meilleures productions, et les jolies figures dont elle est décorée contribuent pour leur part à en faire un livre très agréable.

io58. BowELLES (Charles de), chanoine de Noyon. Proverbes et dicts sententieux , avec Tinlerpre- tation d'iceux. Paris y Sebastien Nyuelie, i557. — Breslat (Pierre), Angevin. L'anthologie ou recueil de plusieurs discours notables , tirez de diuers bons autheurs grecs et latins. Paris. Jean


BELLES-LETTRES. 431

Poupjy 1574, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

Joli volume qui réunit, sous une même reliure, deux ou- vrages rares.

  • Les livres ont leur destinée^ ce dicton n'est pas neuf, mais

il peut tous les jours recevoir une nouvelle application. Le Recueil de Proverbes^ qui fait l'objet de cet article, est cer- tainement un petit' livre fort rare que les curieux ont raison de rechercher avec une certaine ardeur; mais alors pourquoi négliger le recueil bien plus curieux, bien plus complet en- core, publié en latin par Bouvelles lui-même, chez Galiot du Pré, sous la date de ^ 55^ et sous le titre suivant : Caroli Rovilli Samorobrini proverbiorum vulgarium libri ires, très petit in-8 de 1 71 feuillets? Est-on effrayé de son titre latin, et craint- on de n'y trouver de recherches que sur d'anciens proverbes romains hors d'usage aujourd'hui? Ce seroit la une grande erreur. Ce livre, écrit en latin, il est vrai, ne traite pourtant que des proverbes vulgaires françois ; il les cite même dans leur propre langue, et le commenlaire dont il les accompagne a pour but d'en faire connoître l'origine, l'histoire et le sens. On ne trouve presque plus rien de tout cela dans l'ouvrage françois qui est, non pas une traduction, mais une simple imitation de l'ouvrage de Bouvelles, dont l'imitateur a auda- cieusement emprunté le nom pour recommander son œuvre subreptice. Un examen sérieux des deux ouvrages ne peut manquer de justifier cette opinion que j'émets avec une con- viction parfaite et assez arrêtée pour soutenir à cet égard une discussion qui ne sauroit trouver sa place ici.

10 59- Meurier (GaBriel). Recueil de sentences no- tables dicts et dictolis communs , adages , pro- uerbes et refrains , traduits la plupart de latin , italien et espagnol, et réduits selon Tordre alpha- betic. Anvers^ Jean Waesherghe, à VEscu deFlan-


452 BELLES-LETTRES.

dres, 1 568, pet. in-8, mar. roage, fil. et chiffres. (Thompson,)

Bel exemplaire.

1060. Fleury de Bellingen. L'Etymologie ou expli- cation des proverbes françois , divisée en trois livres par chapitres en forme de dialogue, avec une table de tous les proverbes contenus en ce traité. La Haye, Adrian Flacq, i656, pet. în-8,

mar. bleu, fil. (Thouvenin.)

« 

•Joli exemplaire.

  • M. Nodier a donné sur ce livre et sur celui des Illustres

proverbes qui en est la copie textuelle, une notice détaillée que Ton trouve dans les Mélanges tirés d'une petite bibUo- théque (i^ag, A2S).

1061. Illustres (les) proverbes nouveaux et histo- riques, expliquez par diverses questions curieu- ses, en forme de dialogue. Paris ^ Pepingué, i665, 2 parties in-12, rel. en un vol., mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

Charmant exemplaire d'un livre qu'on trouve difficilement en bel état de conservation.

1 062. Le Bovqvet printanier , ou recueil des plus belles fleurs de ce temps , avec les qualîtez de chacune en particulier : dédié aux dames. Autan, Biaise Simonnot, 1662, in- 16, fig. en bois, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

  • Livret très rare et qui paroît avoir échappé jusqu'ici aux

recherches des plus savants et des plus exacts bibliographes. Je ne le trouve indiqué dans aucun catalogue, et je n'en ai


BELLES-LETTRES. 455

jamais rencontré que ce joli exemplaire qui vient de la biblio- thèque de Richard Heber, où Ton peut dire que tout se trouvoit. C'est un petit traité écrit partie en vers, partie en prose, dans lequel la galanterie et la médecine se trouvent entremêlées assez singulièrement, mais quelquefois d'une manière agréa- ble. Un huitain placé au bas de chaque figure de plante indique les vertus médicinales de cette plante, puis une petite allocu- tion en prose, adressée aux dames, répète avec un peu plus de développement ce qui a déjà été dit en vers. Je n'ai pu décou- vrir le nom de l'auteur de cet opuscule original qui étoit pro- bablement un médecin amateur de poésie jusqu'à se croire capable d'écrire en vers, ce à quoi, il faut bien l'avouer, il n'a réussi que médiocrement.

io63. Leroux (Philibert-Joseph). Dictionnaire co- mique , satyrique , critique , burlesque , libre et proverbial , avec une explication très fidèle de toutes les manières de parler burlesques, comi- ques, libres, satyriques, critiques et proverbiales, qui peuvent se rencontrer dans les meilleurs au- teurs, tant anciens que modernes, le tout pour faciliter aux étrangers , et aux François même, l'intelligence de toutes sortes de livres. Amster- dam , Zacharie Chastelairiy ij^o^ a parties en un vol. in-8, grand pap. fin, mar. citr., fil. (Derome.J

1064. Recueil de proverbes provençaux, nouvelle édition revue, corrigée et augmentée. Aix^ Benê Âdiberty lySô, pet. in-8, veau fauve, fil. {Bau- zonnet.)

Joli exemplaire d'un petit volume peu commun.

io65. GoMEs DE Trier. Le jardin de récréation au-

a8


454 BELLES-LETTRES.

quel croissent rameaux, fleurs et fruicts, très beaux , gentilz , et soûefs , soubz le nom de six mille proverbes et plaisantes rencontres fran- çoîses recueillies et triées par Gomes de Trier, non-seulement utiles, mais délectables pour tous esprits, désireux de la très noble et copieuse lan- gue françoise , nouuellement mis en lumière. A Amsterdam y par Paul de Rayesteyn, 1611, pet. in-4, titre gravé, mar. vert, ornem., double fil. R. A. (Mackenzie.)

  • Bel exemplaire d'un volume rare. Gomez de Trier, au reste,

n'est point Fauteur de ce recueil de proverbes, et s'il y a eu quelque mérite à les réunir en aussi grand nombre, ce n'est point k lui qu'il faut en savoir gré. Ce Flamand, dont le style incorrect trahit fréquemment la patrie, n*a Mt que traduire eu françois un- recueil de proverbes italiens publié It Londres en 'l 594, par Jean Fiorio, maître de langues attaché a la cour d'Angleterre ; seulement il a oublié, très volontairement, de citer l'ouvrage original q^u'il s'approprioit aipsi sans scrupule. Toutefois, ce livre est curieux et contient un grand nombre de proverbes italiens qui n'ont pas été recueillis ailleurs.

1066. B4RROS (Jlonso de). Perla de los proverbios morales de Âlonso de Barro&^criado del rey nues* tro senor, dirigidos al reverendissimo senor Don Garcia de Loaysa Giron Arçobispo de Toledo, Primado de las Espanas, y del consejo de estado del Rey nuestro senor. Impressos em Lisboa, por Jorge Hodriguez, ano 1617, in-8 , mar. bleu, double fil. (Dura.)

Bel exemplaire d'nn livre et d'une édition rare.


BELLES-LETTRES. 455

067. ReFRANES FAMOSlâSlMOS T PrOVECHOSOS 6L0-

SADOS. {In fine :) Fue emprimido este présente tra- tado en la mvy noble y real cibdad de Burgos : porFadriqueAlemandeBasilea. Acauose a. xxv. diasdelmes de octobre. Ano de mill y quinientos, y quinze anos (i5i5), pet. in-4 goth. de is feuil., imprimé à deux colonnes (avec une figure au frontispice et la devise de Fimprimeur à la fin, lune et l'autre gravées sur bois); mar. rouge, doubl. fil. (Bauzonnet.)

^Superbe exemplaire d'un volume rare et précieux qui pa- roît être resté inconnu jusqu'ici aux bibliographes, puisque les plus exaets et les plus savants d'entre eux se contentent de rindiqiier un pen vaguement sans le décrire. Ce livre, au reste, se recommande par lui-même bien mieux encore que piar son excessive rareté : il offre un choix très curieux et très remarquable des meilleurs proverbes espagnols recueillis dans un ordre systématique sous forme de leçons données par un père a son ils, et accompagnés de détails qui en font ressortir la justesse ou l'utilité. Peu de livres sont, je crois, plus diffi- ciles a rencontrer que celui-ci ; et peu de livres de cet ordre sont plus dignes de la recherch e d'un véritable bibliophile.

io6d. Lc^EZ DE Mendoça (Inigo). Prouerbios de don Intgo Lopez de Mendoça *. marqueta de Santillana. Impressos en SeuHla, en casa deJuùn Crômberger, i53o, pet. in-foL, fig. en bois, mar. chamois, ornem., doubl. fil. (Bauzonnet-Purgold.)

Magnifique exemplaire de cotte édition rare d'un livre célèbre,

1068 bis. Blasco de Gaiut. Cartas en refranes de


4Ô6 BELLES-LETTRES.

Blasco de Garay, Racionero de la Sancta Iglesia de Toledo, con otros quatro Romapces, que tratan la batalla y Victoria naual que vuo en Leuante el serniss. senorDon luan d'Âustria en el ano 1571, y como la gente real entre vadeando un braço de la mar entre la ysla de la Tola y Duyuelanda en el ano de 1 575. Por Luys de Ojeda. Anberes^Jn- ionio TyleniOy 1577, très pet. in-iô, mar. bleu, doubl. fil., avecornem. (Bauzonnet.)

  • Délicieux exemplaire d^une charmante édilion aussi rare

que bien exécutée. Les Lettres en proverbes de Blasco de Garay ont été fréquemment réimprimées, mais les Romancée qui terminent ce petit livre sont beaucoup plus rares et méri- te^oient bien de ne l'être pas. Une erreur dans les signatures de ce volume, Fomission de la signature G, pourroit le faire regarder comme incomplet; mais je me suis assuré qu'il ne lui manque rien et qu'il contient bien tout ce qu'il doit cou- tenir. J'ajouterai encore un mot : c'est que M. Bauzonnet s'est en quelque sorte surpassé lui-même dans la reliure de ce charmant livret.

1 069. NuNEZ (Hernan) . Refranes o proverbîos en romance, y la Filosofia vulgar de Juan de Mal Lara. Yanjuntamentelas quatro Gartas de Blasco de Garay, hechas en refranes. Madrid, la Cuesta, ano 16 19, in-45 cuir de Russie. (Hering.) R. A.

Bonne et rare édition d'un livre curieux qui renferme, avec les proverbes espagnols , un nombre considérable de vieux proverbes françois depuis longtemps négligés et omis. Il en est certainement qu'on ne trouveroit que Ik.

Cette édition est moins précieuse aux yeux des amateurs de livres raresque l'originale de \ 555, qui est presque introuvable;


BELLES-LETTRES. 437

mais les bibliophiles studieux lui doivent la préférence, en considération de l'important commentaire de Juan de Mal Lara et des jolies lettres en proverbes de Blasco de Garay.

Cest ici un de ces livres populaires et incessamment feuil- letés dont il est bien difficile de trouver de beaux exemplaires an bout de deux siècles et demi de publication ; celui-ci, qui est très complet, aussi grand de marges qu'il puisse l'être, et richement relié, n'est cependant pas irréprochable; mais je n'en ai jamais rencontré de meilleur, et je m'en contente comme M. Ternaux et sir Richard Heber qui l'ont possédé avant moi.

1070. MoNTENAT (Georgette de). Emblèmes, ou de- vises chrestiennes , composées par damoiselle Georgette de Montenay . Lyon , Jean Marcorelle , 1571, pet. iii-49 %•) vciaiv. bleu ciel, double fil. (Koehler.)

  • Joli exemplaire de l'édition originale d'un livre singulier

dans sa conception et orné de charmantes figures. Il en existe une édition plus récente de Francfort^ qu'il ne faut pas con- fondre avec celle-ci, parce qu'elle lui est très inférieure a tous égards.

[071. Flamen (Albert). Devises et emblesmes d'a- mour moralisez. Paris ^ Olivier de Farennes^ i658 (et au frontispice gravé, i653), in-8, fig., mar. Yertj janséniste. (Dura.)

Premier tirage de ces jolies gravures d'Albert Flamen qui sont devenues assez rares. L'exemplaire est très beau et les épreuves parfaites.

I072* Centre (le) de l'amour, découvert soubs di- vers emblesmes galans et facétieux. Paris, chez


438 BE.LLES-LETTRES.

CupidoTiy 1687, pet. iii-4 obi., fig. (9^), mar. vert.

  • Les gravures singulières dont se compose ce volume avoient

été publiées précédemment sous divers titres. Les exemplaires qui portent le titre transcrit ci- dessus sont les plus rares et ont d'ailleurs l'avantage de renfermer, en vers françois, l'ex- plication des figures. C'est Ik au reste un genre de mérite au- quel ce livre ne gagne que d'être un peu plus indécent qae sous sa première forme, et en vérité il pouvoit parfaitement se passer de cet accessoire.

POLYGRAPHES-

1073. Lucien, de la traduction de N. Perrot , sieur d'Ablancourt, avec des remarques sur la traduc- tion, nouvelle édition, revue et corrigée. Amster- dam y pierre Mortier ^ 1709, 2 vol. pet. in-8, fig., mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire.

1074. SiDONii Apollinaris (Caii SQllnJyALTyemoTVim Episcopi Opéra. Lugduniy apud Joan. Tornac' sium, i552, in-8, mar. vert, fil. (Aux armes.)

1075. Oltmple Fvlviae moratae, Foemînae doctis- ^ simae, ac plané diuinae, opéra omnia, cum erudi-

torum testimoniis. Basileoe^ ex officina Pétri Per- naey i58o, in-8, vélin. (Aux armes.)

1 076. Discours non plus mélancoliques que divers, de choses mesmement, qui appartiennent a notre France t et a la fin la manière de bien et iuste-


BELLES-LETTRES. 459

ment entoucher les Lues et Guiternes. A Poitiers, de l'imprimerie dEnguilbert de Marnefy i557, pet. in-4, naar. vert, ornem., double fil. {Thou-- s^ènin.)

  • Gharmatit exemplaire d^on livre curieux et rare que

M. Nodier jugeoit digne dé Bonaventure des Periers et qui mérite, quel qu'en soit Pauteur, sa place dans une bibliothè- que cboisie.

1077. La Fontaine. Fables nouvelles et autres poé- sies. Paris y Claude Barbin, 167' 5 pet. in-12, fig., mar. rouge, fil. (Reliure ancienne.)

Édition originale.

1 078. — Poëme du Quinquina , et autres ouvrages en vers. Paris , Denis Thierry et Claude Barbin y 1682, in-i2, mar. rouge, fil. {Jolie imitation d'an- cienne reliure.)

Édition originale.

1079. Maucrot (de) et La Fontaine. Ouvrages de prose et de poésie. Paris ^ Claude Barbin^ i685, 2 vol. in-i2, mar. rouge, fil. (Du Seuille.)

Édition originale.

1 08p. La Fontaine. Œuvres posthumes. Paris , Guil- laume Delayne, 1696, in- 12, réglée mar. rouge, fil. (Du Seuille.)

Édition originale.

foSi.MoNTREUiL (Mathieu de). Œuvres. Paris ^ de


440 BELLES-LETTRES.

Sercy, 1666, in-ia, avec un joli portrait par cart-le-Romain, mar. bleu, fil. (Niédrée.)

Édition origiuale d'an auteur qu'on range parmi les petite classiques. Elle est rare. La pièce capitale de ce recueil est \m^ fameuse Lettre sur le toyage d'Espagne^ si souvent réimpri— mée, mais tout le reste est fort joli. C'est bien à tort qu'on a^ regardé Montreuii comme un imitateur de Voiture, et M. ViolleC Le Duc a fait cette remarque avant moi dans son ingénieuse et charmante Bibliothèque poétique. Montreuii a souvenl l'élégance de Voiture, mais avec beaucoup moins d'affectation et de manières. La nuance qui les sépare est fort délicate, mais elle est sensible et vraie. Montreuii, c'est Voiture naïf. Il paroît trouver tout naturellement ce que l'antre prend peine k chercher. On croiroit que Voiture court après l'esprit, et l'esprit après Montreuii. Tout cela se ressent bien un peu du ton de galanterie affétée qui étoit de mode en ce temps-là, mais ce n'est pas la faute de Montreuii.

io8a. Hexameron rustique, ou les six journées passées à la campagne entre des personnes stu- dieuses. Amsterdam j Jacques Lejeune ( à la Sphère)^ 1671 5 P^t. in- 12, mar. vert. (Thouve- nin.)

Joli exemplaire d'une édition elzéyirienne.

1 o83. Recueil de quelques pièces nouvelles et ga- lantes, tant en prose qu'en vers, dont les titres se trouveront après la préface. Cologne (à la Sphère)^ Pierre du Marteau ^ 1667, P^^* in- 12, mar. rouge, fil.

Bel exemplaire.

1084. Recueil de pièces galantes, en prose et en


BELLES-LETTRES. 444

ver£^, de madame la comtesse de la Suze, d'une autre dame, et de M. Pelisson, augmenté de plu- sieurs élégies , sur la copie. Paris , Gabriel Qui- net y 1678, pet. in-iâ, mar. rouge, fil. (Duru.)

Joli exemplaire d'an recueil peu commun.

io85. Recueil de quelques pièces nouvelles et ga- lantes tant en prose qu'en vers. Vtrecht, Sdiou-- teuy 1699, pet. in- 12, mar. rouge. (Koehler.)

Joli exemplaire d'un recueil différent de ceux qui précè- dent, curieux et rare comme ceux-ci.

1086. Pièces échappées du feu. A Plaisance ^ 1717, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Derome.) .

Exemplaire de M. de Pixérécourt.

1087. Œuvres diverses d'un enfant de sept ans (sans lieu ni date), in-4/inar. vert, dentelle à compartiments, mar. rouge, dent., î\. (Koehler.)

  • Magnifique exemplaire d'un livre dont on assure qu'il n'a

été tiré que sept exemplaires. Voyez Mélanges tirés éCune petite bibliothèque, pag. 527.

1 088. Il Gelli. La Circe di Giovan Batista Gelli accademico Fiorentino. In Firenze , i549. — Sopra vn sonetto di M. Franc. Petrarca. In Firenze, fSl^g. — La Sporta. In Firenze, i548. — Sopra vn luogo di Dante , nel xvi Canto del Purgatorio : Délia creazione deW anima ratio^ nale. In Firenze , i548. — La Prima Lettione


442 BELLES-LETTRES.

di Giovan Batista Gelli, accademico Fioren tino fatta da lui l'anno i54f , sopra un luogi di Dante, nel xxvi Capitolo del Paradiso. b Firenze, i549. — Sopra : Donna mi viene spesst nella mente, di M. F. Petrarca. £n Fiorenza, 1 549 în-8, vélin.

Recaeil de dWers Outrages de la plus ^nde ttrété.

1089. Machiavellï (Nicole). Tutte le opère di Ma- chiavelli. Roma, Blado, i55o, 5 tom. en un vol. în-4î vél.

Véritable édition originale.

1090. Faria (Manoel Ses^rim de), Disçursos varies politicos por Manoel Severim de Faria, chantre et conego na santa Fè deËuora. EmEvora^impres- SOS por Manoel Carvalho, impressor da yniversi- dade, anno 1624, pet. in-4? texte encadré, mar. noir, doublé en soie rouge. (Reliure ancienne.)

Bel exemplaire d'un volume très rare dans lequel on trouve une Vie de Camoëns.


ÉPISTOLAIRES.

1091. CicERON. Les epistresfamiliaires de Marc Tulle Cîcero, père d'éloquence latine, nouuellement traduictes de latin en françoys par Estienne Do- let, natif d'Orléans, auec leurs âommaired, et ar- guments, pour plus grande intelligence d'icelles.


BELLES-LETTRES. 445

Paris, \Sl\2. On les vend au Palais ^ en la gallerie par où on va à la chancellerie ^ par Jehan Longis^ iii-8, mar. bleu, doubl. fil. (Koehler.)

Bel exemplaire d'une édition rare.

1 092 . HfiNRiGVS Steph ANVS. — Epistolia, Dialogi brè- ves, Oratiuncute , Poematia. JExcudeèai Henr. StephanuSf i^TJ^ in-8, mar. rose, fil.

1093. Marïgny (Jacques le Carpentier de). Lettres. La Haye (Leyde ou A msterdam) y A ntoine Laf aille (Elzevier)^ i658, pet. in- 12, mar. rouge, à filets riches. (Bauzonnet.)

A pouces 9 lignes de hauteur, 84 pages en tout.

Charmant exemplaire d'une très jolie édition qui doit être devenue bien rare, puisqu'elle n'est citée dans aucune biblio- graphie elzévirienne , sans excepter Texcellente notice de M. Brunet. Ces lettres, d'un esprit fin, enjoué, mais un peu trop libre, ne sont cependant à dédaigner sous aucun rapport, et méritent peut-être une place k côté du joli poème du Pain b^it dans la collection des Petits classiques. Marigny les ayant écrites de Bruxelles oh il vivoit dans une sorte d'exil, avec quantité d'autres seigneurs de la coor, on comprend aisé- ment que l'édition originale soit hollandoise. Quant a l'au- thenticité de l'impression, elle ne peut pas être contestée. C'est un Elzevier véritable^ s'il en fût jamais, distinction qu'il n'est pas hors de propos d'établir, car la moitié des Elieviers des amateurs ne sont pas des Elzeviers.

Le Pain bénit fut certainement imprimé en i 675, mais cette édition originale a presque tout-a-fait disparu, et il ne faut pas confondre avec elle une réimpression commune qui porte la même date. Je n'ai jamais rencontré un exemplaire de la pre- mière.


444 BELLES -LETTRES.

1 094 • Lettres facétieuses de Fontenelle, qui n'ont jamais été imprimées dans ses œuvres. Vune renferme /a relation de nié de Bornéo ^ ou Histoire de Mero et EnégUy avec un supplément qui continue cette histoire jusqu'à nos jours. V autre y éf:^T\\^ au marquis de la Fare , est rela- tive à la Résurrection ; elle a également un sup- plément. Ce recueil amusant est terminé par le Pot-'Pourri de la création. Bagdad ^ 1807, in-ia, mar. rougé, fil. (Bauzonnet.)

Réimpression k 60 exemplaires.

1095. Epistole di G. Plinio, di M. Franc. Petrarca, del S. Pico délia Mirandola et d'altri eccellentiss.

. huomini, tradotte per M. Lodovico Dolce. In f^inegiay appresso Gabriel Giolito de Ferrari^ 1 548, pet. in-8, mar. citron, fil.

Exemplaire du duc de Nivernois. Volume rare et curieux.

1096. NicoLO Franco, le Pistole vulgari. FenetOs, apud Antonium Gardane^ i542. — Marsilio Fi- cino 5 sopra lo amore over' convito di Platone. Firenze, Neri Dortelata^ 1 544? î'^'^S, mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire de deux ouvrages très peu communs de ces éditions.

1097. Alcvne Lettere piacevoli, vna delF Arsiccio Intronato, in Prouerbii, l'altra di M. Âlessandro Marzi Cirloso Intronato , con le riposte , e con alcuni sonelti, con licenza de' superiori, e priui-


BELLES-LETTRES. 445

legio. In Siena y appresso Bonetii , 1618, pet. in-4j mar. vert, fil. (Koehler.)

Channant eiempiaire d'un volume très rare.

1 098. Belaivdo (Ficenzo). Lettere facete, e chiri- bizzose in lingua antiga Yenitiana, et yna a la Gratiana, con alguni sonetti, e canzoni piaseuoli venitiani, e toscan! : e nel fin trenta villanelle a diuersî signori e donne Lucchesi etaltri : el tutto composto e dao in luse da Yincenzo Belando sic. dittoGataldo : al lilustre signor Sébastian Zametti. In Parigi, appresso Abel VAngelieriy i588, pet. in-i2, mar. citron, dentelle, doubl. en mar. vert, dentelle, fil. (Koehler.)

Bel exemplaire.

1099. Progesso de cartas de amores que entre dos amantes passaron ; eon vna carta del author para vn amigo suyo pidiendole consuelo, y una quexa y auiso contra amor, assimismo hay en este libro otras excellentissimas cartas que allende de su dulce y pulido estilo, estan escriptas en reffrànes traydos a proposito, y al cabo se hallara vn dia- logo muy sabroso que habla de las mugeres. Todo con diligentia nueuamente corregido ( por Âlonso de Ulloa). Imprima se en Venetia, en casa de Gabriel Giolito de Ferrariis^ y sus hermanos, i553, in-8, mar. citron, fil. (Duru.J

  • Charmant exemplaire d'un livre aussi rare que curieux.

Le Dialogue 9ur les femmes est écrit en vers.


446 BELLESLETTRES.


DIALOGUES ET ENTRETIENS.


iioo. Erasmus. — Selecta coUoquiorum Erasmi Fragmenta. PansiiSy ex typograpkiâ regiâ , 1784, iii-8, mar. citron, doublé en soie. fil.

Bel exemplaire d'un livre tiré k petit nombre.

1 1 o I . Ctmbalvm mvndi, en françoys, contenant qua- tre dialogues poétiques, fort antiques, ioïeux,et facétieux. Probitas laudatur et alget. i538, pet. in-8, mar. citron, omem., fil.

Exemplaire de Girardot de Préfond. Bel exemplaire de cette seconde édition k peu près aussi rare que Tédition originale.

1 102. BoNAYENTURE desPeriers^ Cymbalum Mundi, ou Dialogues satyriques sur différons sujets, avec une lettre critique dans laquelle on fait Thistoire, l'analyse et l'apologie de cet ouvrage, par Prosper Marchand, libraire, nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de notes et remarques, communiquées par plusieurs sçavans. Amster- dam , Prosper Marchand , i?^», pet. in-ia, fig., mar. bleu, fil. (Derome.)

Exemplaire imprimé sur vélin.

I io3. Tahvreav (Jacques). Les Dialogues de feu Jacques Tahureau, gentilhomme du Mans , non


BELLES-LEÏÏRES. 447

moins profitables que facetieus. Où les vices d'un chacun sont repris fort aprement, pour nous ani- mer dauantage à les fuir et suiure la vertu. Pa- ris ^ Gabriel Buon, i565, in-8, veau fauve.

  • Bel exemplaire d'un livre agréable qui n'est pas très rare

et qui mérite d'être recherché autant que s'il étoît presque impossible à trouver. Je connois peu d'ouvrages du xvr siècle plus spirituels et plus réellement facétieux que celui-ci.

1 104. Quatre Dialogues faits à l'imitation des an- ciens, par Orasius Tubero (Lamothe Le Vayer). A Francfort, par Jean Surins, 1606, i vol. pet. in-4, mar. rouge, fil. (Du Seuille.)

fiel exemplaire.

I io5. Aretino (Pielro). Dialogo di Pietro Aretino nel quale si parla del gioco con moralita piace- vole. In Finegiay per Bartolomeo detto Vimpera-- dor, ad instantia di messer Melchior Sessa, ne Vanno del signore ï545. — Aretino (Pietro). Ra- gionamento nel quale M. Pietro Aretino figura quattro suoi amici^ cbe lauellano dele corti del mondOy e di quella del cielo, i^^g, in-8, pap. réglé, port., mar. rouge, doubl. fil. (Reliure an- cienne, aux armes.)

Belexemplaite â'uQ^volii9ie>9ii réuBÎt deu)& ovvrages très rare».


HISTOIRE.


GEOGRAPHIE. — VOYAGES.

1 1 06. Yesputio (Alberico). Paesi nouamente re- trouati,etnouo Mondo da Alberico Yesputio Flo- rentino intitulato. — Stampato in Milano con la impensa de lo. lacoho etfratelli da lignano : et diligente cura et industria de loanne Angelo Sein- zenzeler : nel i5o8, pet. in-49fig- ^^ bois, mar. noir chagriné, dentelle, fil., chiff.

Édition rarissime qui n'est connue des bibliographes que par le <;atalogue de Sotheby, Londres, \ 856. Payé plus de ctnj cmU francs k cette vente (49 livr. 40 sh. et les frais).

  • J'ajouterai à cette note de M. Nodier que cet exemplaire,

de la plus belle conservation intérieure, est décoré à Textérieur d^une reliure aussi riche que distinguée. Ce livre peut donc, avec raison, être considéré comme précieux sous tous les rap- ports. >

1 107. Vespuce (Emeric) . Sensuyt le nouueau monde et nauigations , faictes par Emeric de Vespuce , Florentin, des pays et illes nouuellement trouuez auparauant a nous incongneuz : tant en lEthiope que Arrabie Galichut et aultres plusieurs régions estranges , translate de ytalien en langue fran-


fllSTOIRE. 449

coyse, par Mathurin du Redouer licencie es loix. On les vend a Paris en la rue Neufue Nostre Dame y a lenseigne SainctJehanBaptiste par Denis lanot, (sans date), pet. in-4î goth., mar. brun, fil.

  • Bel exemplaire d^une traduction de l'ouvrage précédent,

presque aussi rare que l'ouvrage original. Ces anciennes rela- tions de voyages ont d'autaçt plus de prix, à mon gré, que leurs auteurs, parfois un peu crédules, ne manquent pas de dire tout ce qu'ils ont vu et d'exprimer naïvement leurs im- pressions, sans parti pris k l'avance de s'ériger en voyageurs philosophes, ce qui arrive un peu trop souvent de nos jours, et €6 qui met en défiance les lecteurs de bon sens.

1108. Gërardo di Yera. Tre navigationi fatte dagli Olandesi , e Zelandesi al settentrione nella Nor- vegia, Moscovia, e Tartaria verso il Gâtai, e re- gno de Sini, doue scopersero il mare di Veygatz, la Nuova Zembla , et vn Paese nell' ottantesimo grado creduto la Groenlandia , con vna descrit- tione di tutti gli accidenti occorsi di giorno in giorno a nauiganti, etc., descritte in latino da Gerardo di Yera, e nuouamente daGiouanGiunio Parisio tradotte nella lingua italiana. In Fenetia, pressa leronimo Porro, et compagni, 1699, pet. in-4, fig., mar. vert, ornem., doubl. fil. (Reliure anglaise.)

La note suivante, de la main de M. Nodier, se lit sur l'un des feuillets de garde de cet exemplaire magnifique de con- servation.

«« Rarissime édition de ce curieux voyage d'Hemskerke. La traduction angloise de Londres^ ^ 604 , volume fort inférieur a

5*9


450 HISTOiaE.

celui-ci 40U8 tous les rapports, est marquée 5 tiv. ^ 2 sb. 6 den. dans le Catalogue de Steevens.

« Remarquez ff. 54 et 56, deux slugulières épreuves à la sanguine, peut-être propres a cet exemplaire, ce que j'ignore d'ailleurs, car je n'en ai jamais vu d'autre. »

1 109. Cours des principaux fleuves et rivières de l'Europe, composé et imprimé par Louis XS.Pa- ris y dans t imprimerie du cabinet de S. M. dirigée

parCollombaty 1718, pet. in-4î ^^ï*- rouge, (Avec le portrait de Louis XV.)

  • Joli exemplaire d'un volume que recommande suffisam-

ment le nom de Louis XV. Dans le siècle où nous avons le bon- heur de vivre, les rois ont bien autre cho§e \ faire, même dans leur jeunesse, qu'k imprimer des ouvrages de géographie.

HISTOIRE UNIVERSELLE.

1 1 10. BossuET (J,-B,). Discours sur l'histoire uni- verselle à Monseigneur le Dauphin : pour expli- quer la suite de la religion et les changemens des empires depuis le commencement du monde. Seconde édition. Pari^y Sébastien Mabre-Cra- moisyy 1682, in-ia, mar. rouge, fil, (Reliure an- cienne.)

Première édition in-42 de cet ouvrage célèbre. L'édition originale, datée de 4684, est de format in- 4».

HISTOIRE SAINTE.

1 1 1 1 . SuLPiTii Severi Sacr9& historiae , libf i duo.


HISTOIRE. 454

ItejSk Appendices. Basileœ, absque anno, Opori- nus, in-8, min. y mar. vert antique* (Dura.)

Édition princeps dont la rareté est bien connue. Ce bel exemplaire est parfaitement complet, quoiqu'il ne contienne pas VIpdex copiostis qu'annonce le titre, et qui n'a jamais paru. Voy. Bruuet, Manuel du libraire,

La reliurCj exécutée par Duru, est digne du meilleur temps de Padéloup.

HISTOIRE ROMAINE.

1 1 la. C, C. Sallustii, Belli Catilinarii et Jugurtbinî historiée. Edinburgi, Gulielmus Ged , aurifaber Edine^sis, 1739, pet. in* 1 2, mar. rouge, dentelle.

1 1 13. C. C. Tacitvs, Ex J. Lipsii accuratissima edi- tione. LagdaniSatavorum, ex qff. Ehû^iriana, 1634, pet. in- 12, titre graté, fig., mar. rouge, fil. (Derome, )

Bel exemplaire.

1 1 14. C. SuETONius Tranquillus. Accedit e selectis multorum observationibus , quarum non paucœ noYflSprodeunt, commentarins, exhibente Jeanne Schildio. Lugduni'BatavoruniyFr. HacÂîûs^iS^'j^ 2 vol. in-8, port., mai*, blfeu, flï. (Reliure an-- cienne.)

Bel exemplaire d'une édition estimable.

1 1 1 5. Antonii Massae Gallesii^ De origine et rébus


452 HISTOIRE.

Faliscorum liber. — Probae Falconiae HoBtinae Cento ex Virgilio ad Vincentîum Laurum S. R. E. Cardinalem ampliss. tit. S. Mariae in via. Romae, ExTypographia Sanctii et soc, i588, pet. in-ia, veau fauve, fil.

  • Joli exemplaire d'un petit livre rare, intéressant et fort

curieux, sur lequel M. Nodier a donné une notice développée dans ses Mélanges (page 225).

HISTOIRE DE FRANGE.

I

1 1 16. Seyssel (Claude de). La grand monarchie de France composée par messire Claude de Seyssel lorséuesque de Marseille, et depuis archeuesque de Thurin, adressant au roy très chrestian, Fran- coys premier de ce nom. La loy salicque, pre- mière loy des Francoys. Paris, Galliot Du Pré,

. î54ï5 pet. în-8, fig. en bois, mar. vert, fil., à compart. (Thous^enin.)

Charmant exemplaire de cette édition rare d'un opuscule curieux et justement recherché.

1 1 1 7. Cronicque ABREGEE par petis vers huytaios des emperçurs, roys et ducz dÂustrasie : auecques le quinternier et singularitez du parc dhonneur. Hz se vendent en la rue Sainct Jacques chez Didier MaheUy a lenseigne Sainct Nicolas, 1 53o, pet. in-4, goth., mar. rouge, fil. (Koehler.)

Exemplaire de M. Pixérécourt. Très rare.


HISTOIRE. 455

1118. BoucHET (Jehan). Les anciennes et modernes généalogies des roys de France , et mesmement du roy Pharamond, avec leurs epitaphes (par Jehan Bouchet). Paris , Galyot du Pré y i536, très pet. in-8, mar. bleu. (Reliure ancienne.)

Joli exemplaire.

1119. L'histoire et disgovrs au yray du siège qui fut mis devant la ville d'Orléans par les Ânglois, le mardy xii jour d'octobre mccccxxviii , régnant alors Charles VII , roy de France, contenant toutes

• les saillies, assauts, etc., prise de mot a mot sans aucun changement de langage, d'un vieil exem- plaire escrit à la main en parchemin , et trouué en la maison de ladite ville d'Orléans , illustrée de belles annotations en marge. Orléans, Olyuier BoynardetJean Nyon, 1606, in-8, port, de Jeanne- d'Arc, gravé en titre, mar. bleu. (Duru.)

  • Bel exemplaire d'uD livre dont il existe plusieurs éditions

qui sont toutes recherchées et toutes assez rares.

] lao. CoMMiNES (Philippe de). Les mémoires de messire Philippe de Commines, sieur d'Argenton, dernière édition. Leide^ les Elzeviers, 1648, pet. in-ia, mar. rouge, fil., ornem. (Bauzonnet.)

Bel exemplaire de cette charmante édition, l'un des chefs- d'œuvre de la typographie elzévirienne.

I lai. Le livre des Statuts et Ordonnance de l'or- dre sainct Michel, estably par Loys XI. — Insti-


454 HISTOIRE.

tution de l'oi&ce de Prévost et maistre des céré- monies 9 avec aultres statuts et ordonnance sur le faict dadtct ordre (S. l. n. d.) yers i55o, pet. in-4» vàZT. vert. (Derome.)

Exemplaire sur vélin.

I r 211. DoLET (Est.). Francise! ValesiîGallorum régis factau Lugduni, lâS^. — ^ Les Gestes de Françoys de Valois, roy de France, dedans lequel œuvre on peult cognoistre tout ce qui a esté faict par les Françoys depuis l'an 1 5 1 3 jusques en 1 539. Lyon, chès Estienne Dolet, i54o, ^ part., i vol. pet. in-4, mar. vert. (Reliure ancienne.)

Bel exemplaire d'un valume très rare.

iiiaS. C'est l'ordre qui a este tenu a ta nouvelle et joyeuse entrée, que Henry II a £aicte en sa bonne ville de Paris le i6« jour de juing i549- "" C'est l'ordre et forme qui a este tenu au sacre et couronnement de très haulte et très illustre dame madame Catharine de Médicis , royne de France, faict en l'église de monseigneur Sainct l>enys, le 10 de juin i549, ^ parties en 1 vol. pet. in-49 fig* (xi) en bois, mar. vert. (Koehler.)

11 24. EsTiEJHNE JoDELLE. Le rccucil dcs inscriptious, figures , devises , et mascarades , ordonnées en l'hostel de ville à Paris , le jeudi 1 7 de féurier i558; autres inscriptions en vers héroïques la- tins, pour les images des princes de la cbres-


HISTOIRE. 455

tienté. A Paris, chez André déchet, à l'enseigne da chenal volant, rue St Jean de BeéUiuais, 1 558, 1 ro\. pet in-4^ mai*, tert, fil. (Koehlet.)

Superbe exemplaire d'un volume rare.

I f âd. BRtp Bt SOMMAIRE RECUEIL dé ^6 ({ui tfefi^ëfaîct, et de Tordre tenue à la joyeuse él triumphaute eutree du roy Charles IX, en sa bonne vifle et cité de Paris, le lûardy âixiesmé jout^ de? mars, avec le couronnement de madame Elisabet d'Âûs- triche son espouse, le dimanche tingt-eiivqutefsme de mars, et entrée de ladicte dame en icelleville le jeudi xxix du dict mois de mars M. D.LXXI. A Paris f de V imprimerie de Denis du Pré, pour Olivier Codoré, au Héraut d'armes, près la rue des Lombards, 157a, 1 vol. pet. in-45 ^8* ^^ ^^^^ (i6),mar. vert, fil. (Koehler.)

Rien de plus rare aujourd'hui que ces pièces de circonstance, et surtout en exemplaires ausisi Efeafui qurcéfut-ci:

1 126. Heures françoises^ ou les vêpres de Sicile et les matines de la Saint-Bartelemi. Amsterdam, Michiels, 1690, pet. in- 12, mar* rouge, à compar- timents. (Bauzonnet.}

EXtBÉBfSHENT RAHS.

Vendu le plus ordiiuiiremeiit de"l49 & 46^ fr. On n'ai^eon- noît, a latérite, que trois ou quatre exemplaires, sur lesquels deux sont entrés dernièrement dans des dépôts publics^ dont ils ne sortiront plus. C'est le principal mérite de ce volume si recherché, mais qui ne me poiroft rien contenir de particulier pour l'histoire.


^56 HISTOIRE.

1 1 27. Resolytiom claire et facile sur la question tant de fois faite de la prise des armes par les inférieurs : où il est monstre par bonnes raisons, tirées de tout droit divin et humain : qu'il est permis et licite aux princes, seigneurs et peuple inférieur, de s'armer, pour s'opposer et résister à la cruauté et félonie du prince supérieur, voire mesme nécessaire , pour le debuoir duquel ^n est tenu au pays et république. A Basic, par les héritiers de Jehan Oporin, ^^75, pet. in-8 , mar^ vert, fil. (Thous^enin.)

  • Bel exemplaire de l'un de ces pamphlets yiolents dont on

tronve de nombreux spécimens à toutes les époques de trou- bles publics et de guerres civiles. Il existe un nombre coDsi> dérable de pièces de ce genre se rapportant a l'histoire du xti* siècle. Celle-ci est une des plus vives, des mieux écrites et des plus rares.

1 1 28. La France-Tvrqvie, c'est à dire, Conseils et moyens tenus par les ennemis de la couronne de France, pour réduire le royaume en tel estât que la Tyrannie turquesque. Orléans, Thibaut des Murs, 1676. — L'antipharmaqve du chevalier Poucet, dédié aux princes, seigneurs, et à tous les esta ts de ce royaume. Paris, Federic Morel, i575. — LvNETTES DE cHRisTAL DE ROCHE , pour scrvir de contre-poison à Fantipharmaque, du chevalier Poucet. Orléans, Thibaut des Murs , 1576, in- 8, rel., mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire d'uu autre pamphlet non moins rare que le précédent.


HISTOIRE. 457

I ag. ScmcELEiuES de Ueinrt de Valois, et les obla- tions qu'il faisoit au diable dans le bois de Vin- cennes, auec la figure des démons, d'argent doré, ausquels il faisoit offrandes, et lesquels se voyent encores en ceste ville. Chez Didier Millot, près la porte St. Jacques y iSSg, avec permission y pet. in-8 dé 8 feuillets. — âdyertissement des nouuelles cruautez et inhumanitez, desseignées par le tyran de la France. ^ Paris, par Rollin Thierry, iSiJg, j I feuillets, pet. in-8, rel., mar. rouge, fil. et chiff. (Thouvenin.)

  • Deux opuscules satiriques aussi violents, aussi rares l'un

que l'autre. Bel exemplaire.

[ i3o. La vie et faits notables de Henry de Valois , tout au long, sans rien requérir, où sont conte- nues les trahisons , perfidies , sacrilèges , exac* tions, cruautez et hontes de cest hypocrite et apostat, ennemy de la religion catholique, iSSg, pet. in-8, port, et fig., mar. rouge, fil. (Bau-- zonnet )

Superbe exemplaire.

  • Encore un de ces pamphlets sanglants qui aiguisoient le

couteau de Jacques Clément. Les libellistes de toutes les épo- ques savent parfaitement leur métier.

ri 3 1 . Recueil de diverses pièces servant à l'histoire de Henri III, roy de France et de Pologne; aug- menté en cette nouvelle édition suivant les titres qui se trouvent à la page suivante. Cologne (à la


458 HISTOIRE.

Sphère) y Pierre du Marteau^ 1666, pet. in- m, mar* rouge ^ fil. à froid. (Koehler,)

Joli exemplaire d'une édition que l'on place avec raison dans la collection elzévirienne.

iiSs.Gatholigon d'Espagne (le), et la tenue des estats à Paris par messieuri^ de la suinte union, avec le testament d'icelle , le tout reueu et aug- menté de nouueau. A Turin par T. Carabiaco, 1694, pet. in-8, mar. rouge^ fil. (Thompson.)

  • Charmant exemplaire de l'une des éditions les plus rares

dej ce pamphlet célèbre , qui , contre le caractère ordinaire des pamphlets, avoit pour but de ramener au bon sens et au sentiment de la justice et de l'ordre les populations égarées.

Cette édition a été décrite avec soin par David Clément, mût M. Brnnet (4« édit. du Manuel, tome IV, page 207), observe avec raison que ce bibliographe paroît n'avoir pas remarqué que le lieu de l'impression et le nom de l'imprimeur sont supposés. Il est évident, en effet, que ce n'est pas à Turin que les joyeux et spirituels auteurs de la Satire Ménippée seroient allés chercher un in^)rimeur ; ils ne manqUoient en France, malgré les troubles de ce temps, ni d'amis pour goûter leurs malices, ni d'imprimeries pour les publier.

II 33. Satyre Ménippée de la vertu du catholicon d'Espagne; et de la tenue des estalz de Paris, a laquelle, etc., 1649, pet. in-12, mar. bleu, doubl. fil. {Duru.)

Véritable édition elzévirienne, avssi jolie et pk» ftr« que celle de ^664. Bel exemplaire.


HISTOIRE. 459

1 134. — De la vertu du catholicon d'Espagne (par Râpin,Passerat,Gillot, etc.). Ratisbonne^Mathias Kerner^ 1664, in-8 de 336 pp., mar. rouge. (Pade- loup.)

Bel exemplaire avec pointures. On f trouve la Procession delà Ligtiê,

Cette édition, attribuée aux Elzevirs, a été imprimée k Bruxelles, par Foppens, qui se servoit des mêmes caractères el des mêmes vignettes. Elle diffère de la suivante par un trrata de 8 lignes au verso du quatrième feuillet, par l'ab- sence des deux figures de charlatans, et par la cbiffrature qui est une espèce d'arabe italique.

1 1 35. — De la vertu du catholicon d'Espagne, et de la tenue des estats de Paris, a laquelle, etc. Ratîs-- bonne (à la Sphère) ^ Mathias Kerner, 1664, pet. in-ia, mar. rouge, fil.

1 1 36. François de Vérone (Constantin). Apologie pour Jehan Chastel, Parisien, exécuté à mort, et pour les pères et escholliers de la société de Jésus, bannis du royaume de France, contre l'arrest de parlement, donné contre eux à Paris, le ^9 décembre 1594. Divisée en cinq parties, 1695, pet. in-8, mar. rouge, fil. (Reliure an-- cienne.)

Exemplaire de M. de Pixérécourt.

  • On croit que le pseudonyme François de Vérone n'est

autre chose que le masque du célèbre Jean Boucher qui avoit été obligé de quitter la France et qui s'étoit réfugié à Tournai, ville soumise au roi d'Espagne. D'autres personnes croient


460 HISTOIRE.

être sûres que Jean Boucher avoit renoucé depuis longtemps aux passions et aux haines de ce monde pour se consacrer exclusivement a la retraite et ii la prière. Cette seconde con- jecture est la plus charitable, si elle n'est pas la plus vraisem- blable, et dans le doute je m'y tiens. Quel que soit, au reste, Fauteur de ce pamphlet, son livre est un des plus curieux de l'époque.

I iSy. PoRTHAiSE. Cinq serinons du R. P, F.-J. Por- thaise, de l'ordre saint François , théologal de l'église de Poictiers, par luy prononcez en icelle. Esquels est traicté tant de la simulée conuersion du roy de Nauarre, que du droîct de l'absolution ecclésiastique et d'autres propres à ce temps. A Paris y chez Guillaume Bichon, à renseigne du Bichoty 1 594 , pet. in-8 , mar. rouge, doublé en mar. rouge, fil. (Koehler.)

Très rare. Bel exemplaire.

1 1 38. Histoire des singeries de la ligue, conte- nant les folles propositions et friuoles actions, vsitées en faveur de l'authorité d'icelles en la ville de Paris, depuis l'an 1690 jusques au sa du mois de mars 1694, jour de sa réduction à son roy légitime et naturel, Henry HIl du nom, roy de France et de Nauarre. Auec le pourtraict ou tableau de la tenue des Estats au plus près de la vérité. Seconde édition, reueuë, corrigée et aug- mentée par l'autheur, tant de matière que de figures et additions en marge. Dediee à messieurs de Paris, iSgS, avec une figure en bois dans le


HISTOIRE. ' 464

texte et une grande figure, in-ia, mar, rouge, fil. (Thouvenin.)

Superbe exemplaire de ce livre très rare.

E^ j 3g. La sanglante chemise de Henry le Grand , i6i5, 8 feuillets. — Arrest de la cour du parle- ment du a januier i6i5, touchant la souverai- neté du roy au temporel, et contre la pernicieuse doctrine d'attenter aux personnes sacrées des roys. Paris y F. Morel^ P. Mettayery i6i5, 4 feuil- lets. — Lettre du roy de Navarre à nostre sainct père le pape, iSSg, 12 feuillets. — Response du menu peuple à la déclaration de Henry, par la grâce dé Dieu autant roi de France que de Po- longne, semée ces jours passés par les politiques. A Paris^ par Denis Binety iSSg, avec permission, 8 feuillets, pet. in-8, mar. vert, fil. {Thompson.)

Éditions originales de quatre pièces aussi rares que cu- rieuses.

I i4o. Marguerite de Valois. Mémoires de la reyne Marguerite. Dernière édition plus correcte. A Goude, imprimez chez Guillaume de Hoeve^ mais- tre imprimeur demeurant à V imprimerie y 1649, pet. in-12, mar. rouge, fil. à froid. (Dura.)

Joli exemplaire d'une charmante édition qui prend place dans la collection elzévirienue.

I i4i* Mémoires de la reyne Marguerite. Bruxelles y Foppensy i658, in- 12, mar. rouge. (Reliure an--


462 HISTOIRE.

cienne.) (A la tête de buffle. Le cal-de-^lampe re- présente un coq.)

Autre édition aon moins rare, non moin» jolie que la pré' cédente, et qui, comme celle-ci, fait partie de la coUectio elzévirienne.


ii42. Mémoires de la reyne Marguerite. Nouuell édition, plus correcte. Bruxelles, François fop- pensy i658, pet. in-ia, mar. rouge,fil. (Koehler.)

1 149« Le Tableau de la vie et du gouyemement de messieurs les cardinaux Richelieu et Mazarin, et de Mi Colbert , représenté en diverses satires et poésies ingénieuses, avec un recueil d'épigram- mes sur la vie et la mort de M. Fouquet et sur diverses choses qui se sont passées à Paris en ce temps-là. Cologne, Pierre Marteau, 1693, petit in-8, veau fauve.

Bel exemplaire de cette édition en gros caractères, préfé- rable a celle de 4 694 qui d' ailleurs est moins complète.

1 1 44* Jugement de tout ce qui a esté imprimé contre le cardinal 'Mazarin (par Gabriel Naudé), in-47 mar. grenat. (Janséniste. Duru.)

Exemplaire ^n grand papier. Très rare en cet état

1 1 4 5. Divers PORTRAITS imprimés en TaunéeMOGLlX (par MADEMOISELLE DE MoNTPENSiER et autres), in-4 dç 342 pp., pluç vu feuillet hhXkCy 3 ff. de table et d'errata, et huit if. préliminaires dont


HISTOIRE. 465

un titre gravé et un titre imprimé, mar. bleu. (Dura.)

Excessivement rare.

Tiré à trente exemplaires, selon le témoignage de Segrais, qui faisoit rompre les planches devant lui à mesure que le tirage s'exécutoit. Ia plupart ont certainement disparu, puis- que des bibliographes assez récents révoquent en doute l'exis- tence de ce recueil.

Le magnifique exemplaire que je possède provient vraisem- blablement de la bibliothèque de mademoiselle de Montpen- sier elle-même, à en juger du moins par la richesse extraordi- naire du titre imprimé, qui est relevé d'or et de couleurs avec une élégance et un goût rares au i^vu* siècle.

Il est en outre enrichi d'up cqrieux autographe de l'auteur, deux pages avec signature entière, adresse et cachet. Mon humble collection renferme peu de livres plus dignes d'une collection royale.

1 146. Mémoires D. M. L. D. M. (de madame la du- chesse de Mazarin). Cologne , Pierre du Marteau^ 1675, pet.'in-ia, mar. rouge, fil. à froid. (Dura.)

1 147* Soupirs (les) de la France esclave qui aspire après la liberté, 1689, in-4, réglé, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

  • Bel exemplaire. M. Nodier a parlé avec détail de ce livre

dans ses Mélanges tirés d'une petite bibliothêqi^y page 556.

II 48. La cour de France turbanisee et les trahi- sons démasquées. En trois parties, par M. L. B. D. E. D. E., troisième édition. La Haye^ Jacob Fan Ellinckhuysen, 1690, petit in-ia, fig., pap.


464 HISTOIRE.

réglé, maroquin vert, dentelle, filets. (Derome jeune.)

Exemplaire de M. de Pixérécoart.

II 49- La confession réciproque, ou dialogue du temps entre Louis XIV et le père de La Chaize, son confesseur. Cologne, 1694, pet. în-ia, fig., mar. rouge, fil. (Derome.)

Bel exemplaire d'un pamphlet très rare.

1 1 50. Le triomphe de la ligue, ou la France à la vfeille de souscrire à la paix, où l'on découvre les secrets que la politique italienne a enseignez à Louis le Grand pour assujettir les princes de l'Europe. Paris , Jean du Chêne, 1696, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Derome.)

1 1 5 1 . Prévarications du Père de La G (Chaise),

confesseur du roy, au préjudice des droits et des intérêts de Sa Majesté (sans date), pet. in-12, mar. rouge, fil. (Niédrée.)

I i5a. Usurpation du règne de Louis XIV. Cologne^ 17 16, pet. in-12, mar. vert, fil.

Pamphlet rare et peu connu.

ii53.Sauval (Henri). Galanteries des rois de France, depuis le commencement de la monar- chie. Nouvelle édition , enrichie des figures en taille- douce de B. Picart, et augmentée des


HISTOIRE. 465

amours des rois de France sous plusieurs races, tirées de l'histoire de la ville de Paris : suivant la copie imprimée à Paw^ Charles Moette, 1738, a vol. in-i2, régi., mar. chamois, fil.

Bel exemplaire d'un livre qu'il est rare de trouver dans un pareil état de conservation.

1 1 54* Mémoires historiques et secrets concernant les amours des rois de France, avec quelques au- tres pièces dont on verra les titres en la page sui- vante. Paris y vis-à-s^if le cheval de bronze , 1 789, pet. in- 12, mar. vert, fil. (Derome.)

1 1 55. Les amours d'Anne d'Autriche , épouse de Louis XIII, avec monseigneur le cardinal de Ri- chelieu, le véritable père de Louis XIV, roi de France, où l'on voit au long comment on s'y prit pour donner un héritier à la couronne, les ressorts que l'on fît jouer pour cela, et enfin tout le dénoûment de cette comédie. Nouvelle édi- tion, revue et corrigée (à la Sphère). Pierre Marteau y ï73o, petit in-ia, maroquin vert, fil. (Koehler.)

Une des éditions rares de ce pamphlet plusieurs fois réim- primé. Bel exemplaire.

1 1 56. Histoire amoureuse des Gaules (sans date) , petit, in-12, frontispice gravé, veau fauve.

  • Charmante édition de 246 pages, décrite dans le Manuel

de M. Brunet (tome I, page 505). Je dois faire remarquer que le cantique : Que Deodaius est heureux.... qui se lit k la fin

3q


466 HISTOIRE.

du lifre dans la plopart des éditions de VBisicire atmourtm^ est placé dans celle-ci à la page ^196 et ne manque pas, par conséquent^ comme on pourroit le croire a la première vue.

1 1 f>7. La DEROUTE et FÂdieu deis filles de joye delà ville et faubourgs de Paris, auec leur nom, leur nombre , les particularités de leur prise et de leur emprisonnement, et requeste à M. D. L. Y., avec la responce, 1668. — Le portraict de ma- demoiselle D. L. Y., adioustés les deuises sur les armes de M. Colbert. A Frihourg^ Pierre Metsker. — La Campagne de la Retne, ou Lettre galante écrite à des dames de la cour de monseigneur le Dauphin, 1668. -^ Rei^ation de la cour de Sa- voye, ou les Amours de madame Royale. Parts, 1667, pet. in-ii, mar. vert, fil. (Derome.)

  • Exemplaire charmant d'un volume de pièces satiriques

quMl seroit fort difficile de réunir aujourd'hui en éditions ori- ginales. Ces diverses pièces méritent en cotre d'être distinguées parmi les nombreoi liMles de la même époque.

1 158. Le Taureau bannal de Paris (à la Sphère). Cologne, Pierre Marteau, 1689, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Bauzonnet.)

1 1 59. Journal amoureux de la cour de Yienue (à la Sphère). Cologne, Pierre Marteau, 1689, petit

in-ià, ttiar. rouge, fil. (Koehlér.)

Non rogné. Très rare.

1 160. Le passe-temps rotal de Yersailles, ou les amours secrètes de madame de Maintenon, sur


HISTOIRE. 467

de nouveaux mémoires très curieux,' revu et augmenté de plusieurs particularitez, etc. (7o- iogne^ Pierre Marteau, petit in-12, fig., mar. rouge, fil. (Koehler.J

1 161. Le tombeau des amours de Louis-le-Grand et ses dernières galanteries (à la Sphère). Cologne, Pierre Marteau, 1696, petit in-ia , mar. rou^, fil. (Koehler.)

1 162. La Cassette ouverte de Tillustre Criole, ou les amours de madame de Maintenon. nilefran- che, David du Four, 1690, pet. in-i a, mar. vert, fil. {Der orne jeune ^)

Exemplaire de M. de Plxérécourt.

1 1 63. Les Amours de madame de Maintenon, épouse de Louis XIV^ roi de France, etc.^ augmenté en cette nouvelle édition de plusieurs pièces cu- rieuses. Villefranche , David daFour, 1694, pet. in-îâ, mar. vert, fil. (Bauzonnet.)

Non rogné.

1 164. Entretien entre Louis XIV,* roy de France, et madame la marquise de Maintenon , abbesse de Sai^t4)enis et Saint€yr, sur les affaires pré- sentes et pour la conclusion de leur mariage. Marseille, Pierre Matthieu, 1710, pet. iii"-iâ,mar. rouge, dent. (Bozérian jeune.)

Très rare.

  • Tous ces ptimfi&lets/je derroh dire tous ces libelles da


46S HISTOIRE.

règne de Louis XIY, ont dû, b l'époque oii ils ont été publiés, jouir d'une certaine vogue qu'explique suffisamment la dispo- sition naturelle de notre esprit b rechercher de préférence tout ce qui peut l'amuser aux dépens du prochain et surtout du prochain haut placé, et ils sont encore aujourd'hui fort goûtés d'un grand nombre d'amateurs qui les consid^ent comme de petits tableaux de genre qui prennent leur place k côté des grands tableaux d'histoire. Ce point de vue seroit peut-être plas rigoureusement juste si ces petits romans, souvent orduriers, avoient été l'œuvre de quelques-unes des plumes exercées de l'époque, et si le mordant du style répondoit en eux à la malice de l'intention ; mais cela n'est vrai que de quelques-uns, et le grand nombre n'a guère de mérite que celui de la méchanceté, si c'est là un mérite... J'allois oublier leur autre genre dé mé- rite, celui de la rareté, qui rend quelques-uns d'entre eux très dignes de prendre place dans les collections ou Ton aime à réunir ce qui se rencontre difficilement et ce qu'on est sûr de ne pas trouver partout.

T i65. La Chasse au loup de monseigneur le Dau- phin, ou la rencontre du comte du Rourre dans les plaines d'Anet. Cologne^ Pierre Marteau^ pet. in-ia, fig., mar. rouge.

1 166. HisTomE du Palais-Royal. — Carte géogra- phique DE LA COUR et autres galanteries^ par Ra- butin (à la Sphère). Cologne, Pierre Marteau, 1 668. — Catéchisme des courtisans, ou les ques- tions de la cour et autres galanteries. Cologne, 1668, pet. in- 12, mar. rouge, ûl.(Derome Jeune.)

Joli exemplaire qui réunit plusieurs pièces rares.

1 167. Le Retour de Jacques II à Paris, comédie.


HISTOIRE. 469

Cologne (Holl.)j Pierre Marteau^ 1696, pet. in-i 2, mar. rouge, fil. (Koehler.)

Non ROGNÉ.

1 168. Cour (la) de Saint-Germain, ou les intrigues galantes du roy et de la reine d'Angleterre , de- puis leur séjour en France. A Saint" Germain (Hollande) y Jacques le Bon^ au château de FA-- mour, i6g5, in-ia, mar. bleu, dentelles, doublé de tabis. (Derome.)

Délicieax exemplaire dont la reliare est channante. Ce joli ▼olome m'appartient pour la seconde fois. Il a été payé 55 fr. kmayente, en ^1830.

r 1 69. Les Jésuites de la maison professe de Paris en belle humeur. J Lions, chez Jean Montos^ rue Saint-Antoine , à F image saint Ignace^ ^760, pet. inr-12, fig., mar. vert, fil. (Koehler.)

  • Très bel exemplaire d'un livre beaucoup plus rare que

décent. Le titre suffit pour en faire soupçonner le contenu, et cette fois le titre n'est pas menteur.

HISTOIRE DES VILLES ET DES PROVINCES

DE FRANCE.

1 170. CoRROZET (Gilles). LesÂntiquitez, Croniques et singularitez de Paris, villecapitale du royaume de France, avec les fondations, etc. Paris, Ni- colas Bonfonsy i586. — Rarel (Jean). Les Anti- quitez et singularitez de Paris, livre second. De


470 HISTOIRE.

la sépulture des roys et roynes de France, etc. Paris, Nicolas Bonfbns, i588, îli-8, fig., mar. rouge, fil. (Dura. )

  • Joli exemplaire d'un livre rare qui peut encore ôtre con-

sulté avec fruit et avec intérêt, malgré les nombreuses his- toires de Paris publiées depuis l'époque ofi il a paru pour la première fois, même en comptant les plus récentes.

1 1 7 1 . DiALOGVE FORT PLAISANT et récréatif de deux marchands, Fvn est de Paris et l'autre de Pon- toîse, sur ce que le Parisien Fauoit appelé Nor- mand. Ensemble diffinition de Tassiette d'icelle ville de Pontoise, selon les croniques de France. A Paris, par Prigent Godec, demeurant en la rue de Montorgueil (sans date) . — Dialogue de Da- MON ET SiLViE, i6i6 (en vers). — Advbrtisse- MENT, antidot et remède contre les piperies des pipeurs, auquel sont deduictz les traictz et fi- nesses de vn nommé Ânthoine d'Anthenay, le- quel outrepassant les finesses de Villon, Pathe- lin , Ragot et autres infinis affronteurs , a (sans bourse deslier) emporté de plusieurs ecclésias- tiques, bourgeois et marchans de la ville de Paris, cens mil escus et plus. i583, in-8, mar. vert, fil. (Reliure ancienne.)

  • Bel exemplaire d'un recueil de pièces rares et curieuses à

divers titres. La première est un petit écrit satirico-histori^e contre les Normands ; la seconde est un petit dialogue en vers, assez agréable, mais singulièrement accolé dans ce volume a deux opuscules avec lesquels il n'a gnère de rapport ; la troi- sième de ces pièces, et de beaucoup la plus eurieude, expose


HISTOIRE. 474

ayec beaucoup de détail, sous la forme d'un /Saic^vi judiciaire, ie# fripounerîes d'uu nomm^ d'Authenay, et nou^ pj^ouve ainsi que si l'art de faire des dupes est de tous les temps et de tous les pays, il y a partout, et à toutes les époques, des hommes dont le nom résume à lui seul les exploits de tous les autres. Le sieur d'Ânthenay est un de ces héros , véritable type du gepre escroe , et à ce titre son histoire méritoit bien d'être recueillie.

i l'jii. CoGNATvs CGiibertus)^ Nozerenus. Brevis ac dilucida Burgundie superioris, quae Comitatus nomine censetur, descriptio. Item brevis admo- dum totius Gallie descriptio. Basileœ^ Johannes OporinuSy i55a, in-8, mar. bleu, fil. (Bauzonnet.J

Magnifique exemplaire d'un livre assez rare dont l'intérêt est fort vif pour un Franc^Gomtois. A la' description exacte et souvmit fort élégante des lieux, Gilbert Cousin y a ajouté des détails curieux et piquants sur grand nombre de familles, et particulièrement de celles dQnt le nom appartient k l'histoire littéraire de la province. Je viens de dire que ce volume n'étoit pas d'une rareté absolue et qui m^ritAt d'être signalée, mais on peut le regarder comme presque introuvable ^vec )a grande planche pliée de la page 22, qui représente la ville de Nozereth, patrie de l'auteur, et que je n'ai vue qu'une fois, quoiqu'elle soit faite essentiellement pour le livre.

1 1 73, Chif^letius (Joannes-J acabits J. Vesontio ci* vitas imperialis libéra, Sequanorum metropolis. Lugduniy Cayne, 1618, in-4, cuir de Russie, den- telle et ornements à froid. (Ginain.)

Bel exemplaire de ce livre qu'on nç trouve ps^s communé- ment bien conservé4et complet] de ses quatre gravures, le frontispice et les trois planches pliées.


TTÎ HISTOIRE.

1 1 74. Histoire allégorique de ce qui s'est passé de plus remarquable à Besançon depuis Tannée 1756, au sujet de l'enlèvement de huit conseil- lers au parlement de Besançon par plusieurs dé- tachements de dragons de la Ferronays, par les ordres de M. le duc de Randans, sans frontispice, in-ia, mar. citron, fil.

Très bel exemplaire.

Ce livre est si rare, selon M. Weiss (Biographie universelle, tome XLY, page ^192), qu'on n^'en a jamais vu un exemplaire complet. Yoy. Brunet^ Nouvelles recherches^ tom. II, p. 281. Celui-ci est tout entier, et suivi d'une table qui n'étoit point connue. 11 n'a jamais eu de frontispice, et cela est assez marqué par la chiffratnre insolite du premier feuillet. Il y a une lacune par faute d'impression entre la page 8S et 92 ; mais cette faute est rectifiée par la signature. On peut le regarder comme unique.

Bien qu'il s'agisse dans ce libelle d'un débat local, il est fort curieux pour l'histoire. C'est un de ces symptômes qui an- noncent de loin les grandes luttes parlementaires et politiques de la fin du siècle. La polémique provinciale n'avoit pas pris ce caractère depuis la ligue.

Livré aux flammes avant d'avoir paru, il n'est pas étonnant qu'il soit devenu introuvable et qu'il manque k la bibliothèque de Besançon elle-même.

Voyez Langrognet aux enfers^ poésie satirique, n^ 515» page 205 du présent volume.

I ] 75. Lettres en forme de dissertation sur l'an- crenneté de la ville d'Autun, et sur l'origine de celle de Dijon. Dijon ^ J, Ressayre, 1710, avec 12 fig., mar. rouge. (Dura.)

Joli exemplaire d'un volume peu commun.


HISTOIRE. 475

1 1 76. HvMBERT (Henry). Combat a la barrière, faict en cour de Lorraine, le 14 febvrîer en Tannée présente 1627. Représenté par les discours et poésie du sieur Henry Humbert , enricby des figures du sieur lacques Callot, et par luy dédié à madame la ducbesse de Gbevreuse. A Nancy ^ par Sebastien Philippe ^ imprimeur de son Altesse ^ 1627, pet. in-4, fig., mar. vert, fil. (Koehler.)

1 177. Qberela ad Gassendum, de parum cbristianis provincialium suorum ritibus minimumque sa- nis eorumdem moribus, ex occasione Ludicro- rum quas Âquis Sextîis in solemnitate corporis Christi ridicule celebrantur . Juxta exemplar ex- cusum, 1645. — Haitze (Pierre-Joseph). L'Es- prit du cérémonial d'Âix en la célébration de la Fête-Dieu, quatrième édition. Aix, Esprit David, 1775, in- 12, mar. bleu, fil. (Koehler,)

Deux opuscules aussi rares que curieux. Charmant exem- plaire. '^

1 178. Le Loter (Pierre). Edom, ou les colonies Idumeanes et Phéniciennes d'Hercule Phénicien. Paris, Nicolas Buon, 1620, in-8, mar. rouge, fil. (Thompson.)

  • Bel exemplaire d'un livré singulier et peu connu dont

M. Nodier a parlé avec détail dans ses Mélanges^ pag. 525.

1179. Fatou (Nicolas). Discours Sur les prodiges du saint cierge apporté par la très auguste et très miséricordieuse mère de Diqu, comme re-


474 HISTOIRE.

mede souverain contre le feu ardent, dans Té- glise cathédrale de la ville d'Arras, la capitale de l'Artois, le £7*" jour de may de Fan i io5, selon ce- rare chronographe GereVM. Composé par le R. P. Nicolas Fatou de l'ordre des frères pres- cheurs, autrefois prieur du couvent de la mesme ville d'Arras. Arrasy la veuve Anselme Hudse- bautj 1696, pet. in-8, veau feuve, fil. (Derome.)

Bel exemplaire d'tm livre curieux et rare.


HISTOIRE ÉTRANGÈRE.

II 80. Jehan des Montiers digt le Presse. Sum- maire de lorîgine description et merueilles Des- cosse. Auec vne petite cronique des roys dudict pays jusques a ce temps. On les vend au Palays es boutiques de Jehan André et Vincent Certenas, i538, pet. in-S, mar. rouge, fil. (Thompson.)

Livre peu connu et qui mérite de l'être. Joli exemplaire.

.1181. Martyre de la rotne d'Esgosse, douarière de France. Edimbourg, Jean Nafield^ iSSy, in-8, mar. bleu, fil. (Bauzonnet.)

Magnifique exemplaire à très grandes marges de cette édi- tion originale d*un livre rare, même dans ses réimpressions. Ce beau volume est enrichi d'un portrait de Marie Stuart et d'un portrait d'Elisabeth, le premier du temps et le second d'une époque qui n'en est pas éloignée.

1 182. Lescarrot (Mare). Le Tableau de la Suisse et


HISTOIRE. 475

autres alliez de la France es hautes AUemagnes, aoquel sont descrites les singularités des Alpes, et raj^ortées les dîuerses alliances des Suisses, particulièrement celles qu'ils ont auec la France. A Paris, chez Adrian Perier, 1618, petit in-45 réglé, vél.

1 183. Saint-Disdier. La Ville et la république de Venise, par M. le chevalier de Saint-Disdier, quatrième édition, reyûe et corrigée par Tau- theur. La Haye , Adrien Moetjens , i685, petit in-i2, mar. bleu, fil. à froid. (Dura.)

Bel exemplaire de cette édition eizéyirienne.

1 184- Amours du prince Charles, duc de Lorraine, et de l'impératrice AovMvihvQ.Brusselle^ Herman Blindy 1678, pet. in-ia, mar. rouge, fil. (Niédrée.)

Roman qni n'a d'historique que le titre ; volume rare et en très jolie condition .

MÉLANGES HISTORIQUES.

1 185. Le Réveil de Chyndonax, prince des Vaciés Druydes Celtiques Dijonois , auec la saincteté , religion et diuersité des cérémonies obseruées aux anciennes sépultures, {iàr J; G. D. M. D. Dijon, Claude Guyot, i6ai, pet. in-4, fig., niàr. rouge', fil. (Derome.) ■- ■ '

Bel exemplaire d'un livre singulier et peu commun dans cette condition.


476 HISTOIRE.

j 1 86. NoEL Talepied. Histoire de TEstat et repu- blique des Druides, Eubages, Sarronides, Bar- des, Yacies, anciens François, gouuerneurs des païs de la Gaule, depuis le déluge Tniyersel jus- ques à la venue de Jesus-Christ. en ce monde. Paris y Jean Parant, i585, in-8, mar. rouge, fil., reliure angloise. (Smith.)

Bel exemplaire d'un volnme rare et curieux au mêmedegré que le livre précédent.

1 187. Jacob Spon. De l'origine des Etrennes. Paris, Fr. Am. Didot Valné et Guill. dé Bure, 1781, pet. in-i2, mar. vert, doubl. tabis, fil. (Derome,)

Sur PEAU DE YÉLiN. Exemplaire de M. de Pixérécourt.


I


188. Menestrier (le P.). Dissertation sur Tusage de se faire porter la queue, pour répondre aux demandes qu'un chanoine, docteur de Paris, avoit fait au P. Menestrier sur cet objet. Paris, Jean Boudot, 1704, in-ia, mar. rouge. (Thomp- son,)

Un des opuscules les plus rares du P. Menestrier. Joli exem- plaire de l'édition originale.

1189. PiNEDA (Juan de). Libro del Passo defen- dido por el excellente cauallero Suero de Qoino- nes. Copilado de un libro antigup de mano por F. Juan de Pineda, religioso de la orden de san Francisco. En Salamanca, en casa de Cornelio Bonardo, i588, in-8, mar. rouge, fil.


HISTOIRE. 477


NUMISMATIQUE.


1 190. Le Pois (Antoine). Discours sur les médalles et graueures antiques, principalement romaines. Plus, vne exposition particulière de quelques planches ou tables ei^tans sur la fin de ce liure, esquelles sont monstrees diuerses médalles et grauures antiques rares et exquises, par M. An- toine Le Pois, conseiller et médecin de monsei- gneur le duc dé Lorraine. Paris, Mamert Patis- son et Robert Estienne, 1679, P^*- ^^"4> fig» veau vert, double fil. (Koehier.)

Bel exemplaire bien complet dans tous ses détails.

BIOGRAPHIE.

ê ■

1 191. Biographie universelle ancienne et moderne, ou histoire par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits , leurs ac- tions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes ; ouvrage entièrement neuf, rédigé par une société de gens de lettres. Paris, JUichaud frères , \ Si i- i8a8, 5a vol. in-8, pap. véL, br.

1 191 bis. Plutarque. Les vies des hommes illustres, comparées Tune avec l'autre par Plutarque de Chaeronee, translatées premièrement de grec en françois par mîaistre Jacques Amyot lors abbé


478 HISTOIRE.

de Bellozane, et depuis en ceste troisième édition reueuës et corrigées en infinis passages par le mesme traducteur, etc. A Paris, par Vascosan, imprimeur du roy^ 1667, 6 vol. in-8, pap. réglé, fig., mar. rouge, fil. (Derome.) — Allègre (An- toine). Décade, contenant les vies des empe- reurs, etc., extraites de plusieurs autheurs grecs, latins et espagnols, et mises en françois par Antoine Allègre, et présentées à très haulte et très vertueuse dame et princesse Catherine royne de France, mère du roy , ou sont contenues, oultre l'histoire, plusieurs graues sentences, in- structions pour les princes, et enseignemens no- tables, concernans le maniement des grands affaires , et police des républiques. ^ Paris, par f^ascosan, imprimeur du roy, 1567, in-8 , pap. réglé, fig., mar. rouge, fil. (Derome.) — Plu- TARQUE. Les œuvres morales et meslees de Plu- tarque , translatées de grec en françois , reueuës et corrigées en ceste seconde édition en plusieurs passages par le translateur. A Paris, par /^asco-- san, imprimeur du roy, 1 674, 7 vol. in-8, fig., mar. rouge, fil. (Derome.), en tout i4 vol. in-8.

Superbe exemplaire d'un fort beau iiire.

119a. DiOGENE Laerce. Les vies des plus illustres philosophes de l'antiquité , avec leurs dogmes , leurs systèmes , leur morale, et leurs sentences les plus remarquables ; traduites du grec de Dio- igene Laërce , auxquelles on a ajouté la vie de


HISTOIRE. 479

l'auteur, celles d'Epictete , de Confiicius, et leur morale^ et un abrégé historique de la vie des femmes philosophes de l'antiquité, avec portraits. Amsterdam, Scheidery 1768, 3 vol. in-8, mar. rouge,. fil. (Derome.)

1193. Brantôme. Mémoire de messire Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, contenans les vies des hommes illustres et grands capi- taines françois de son tems. Leyde (à la Sphère) , Jean Sambix le jeune y 1666, 4 vol. pei. în-ia, veau fauve. — Mémoires contenans les vies des hommes illustres et grands capitaines étrangers de son temps. Leyde (à la Sphère) , Jean Sambix le jeune y i665, pet. in- 1 a, veau fauve. — Mémoires contenans les vies des dames illustres de France de son temps. Leyde (à la Sphère)^ Jean Sambix le jeune y i665, pet. in-ia, veau fauve. — Mé- moires contenans les vies des dames galantes de son temps. Leyde (à la Sphère), Jean Sambix le jeune y 1666, 2 vol. pet. in- 1 a, veau feuve. — Mé- moires contenans les anecdotes de la cour de

. France, sous les rois Henri II , François 11^ Henri III et IV, touchant les duels. Leyde (à la Sphère) , Jean Sambix le jeune y 1722, petit in-ia, veau fauve.

1 194* Les vies des plus célèbres et anciens poètes provensaux, qui ont floury du temps des comtes de I^roaence , recueillies des oeuvres de dioers auUieurs nommez en la page suyuante, qaî les


480 HISTOIRE.

ont escrites, et rédigées premièrement en langue prouensale, et depuis mises en langue françoyse par Jehan de Nostre Dame, procureur en la cour de parlement de Prouence. Lyon y Alexandre Mar- siliiy 1 575, pet. in-8, mar. rouge, dentelle. {Belle reliure ancienne.)

Bel exemplaire d'un livre peu commun.

1 195. MiMomES HISTORIQUES sur Raoul deCoucy : on y a joint le Recueil de ses chansons en vieux lan- gage , ^vec la traduction et Fancienne musique. Paris y Ph. D. Pierres y 1781, in-i8, tiré sur pap. de Hollande , pet. in-8 , mar. rouge , doublé en ▼élin, fil. dor. let omem., non rogné. (Thompson.)

1 1916. PmjGARCHernando de). Los claros Varones de Espana. Hecho por Hemando de Pulgar : dirigido a la muy alta reyna doua Ysabel reyna de Cas- tilla. Fue impresa en Alcala de Henares^por Mi^ guel de Guiay ano i5a4, pet. in-4 goth., titre et lettres ornées, mar. chamois, dentelle, compar- timents, fil.

Bel exemplaire d'un livre très rare.

I

EXTRAITS HISTORIQUES.

1197. L'Histoire d'aucuns favoris, par feu M. P. D..P. Amsterdam (ElzeuierJ, Antoine Michiels, 1660, pet. in-ia, mar. vert, fil. (Derome jeune.)

1 198. Les imposteurs msiGNES, ou histoires de plu- sieurs hommes de néant, de toutes nations, qui


HISTOIRE. 48f

ont usurpé la qualité d'empereurs, roys et prin- ces : avec leurs portraits. Amsterdam, Pierre Mortier, 1696, pet. in-12, mar. rouge, fil. (De- rome jeune.)

1 1 99. Histoires tragiques, rédigées en epitome partie extraittes des actes des Romains, et autres de rinvention de Fautbeur, avec les demandes, accusations et deffences sur la matière d'icelles, ensemble quelques poèmes, le tout par Alexandre Syluain. Paris, Nicolas Bonfons, i588, in-8, mar. vert, fil. (Derome.)

Volume difficile k trouyer en aussi bel état que celui-ci.

1200. Histoire générale des larrons, divisée en trois livres, par F. D. G., Lyonnois. Rouen, Jean- Baptiste Machuel, 1709, in-8, veau fauve.


BIBLIOGRAPHIE.

1 âoi. Clément (David). Bibliothèque curieuse, his- torique et critique, ou Catalogue raisonné des livres difficiles à trouver. Gottingen, Schmid, 1 750-1 760, 9 vol. in-4) vél.

Ouvrage important qui n'a été conduit que jusqu'à la lettre H, mais qui est fort amusant k lire pour les bibliophiles, et dont les exemplaires ne sont pas communs. Ce n'est cependant pas un livre d'un prix assez notable pour prendre place parmi les livres auxquels je me suis follement affectionné, et, malgré le grand agrément que je retire de sa lecture, il faut convenir

3i


482 HISTOIRE.

sincèrement qu'il ne feroit point partie de ma petite biblio- thèque, s'il ne se distinguait par une coB«eryatton parfaite et par une de ces excellentes reliures en vélin d'Âllema§pae que tout Fart de nos Derome et de nos Bauzonnet ne surpassera jamais. Une des foiblesses de l'homme, c'est de faire mystère de ses foiblesses, et je livre volontiers les nÛMines ^ la dérision des sages.

iMd. BRUNET(Jacq.»Cbarle$). Manuel du Libraire tt àe l'amateur de livres, contenant : i^ un nou- veau dictionnaire bibtiograpfaiiqtie; a une table ^i forme de catalogue raisonné, par Jacques- Charles Brunet. Quatrième édition, entièrement revue par l'auteur, qui y a refondu les nouvelles recherches déjà publiées par lui en i834, et un gr^nd nombre d'autres recherches qu'il a faites depuis. Paris, Silvestre^ gr. în-8, pap. vél. collé, tomes I , II , III , première partie du tome \S, première partie du tome V et dernier.


ARTICLES OMIS.


i2o3. RoBLES {Juan de). Historia del mysterioso aparecimiento de la Santissima Cruz de Carabaça e inumerables milagros, que Dios h^ obrado y obra por su devocion. Madrid ^ i6i5, m-4^ br. (Non relié.)

1 204. Théophile, prêtre et moine. Essai sur divers arts, publ. par M. le comte Ch. de L'Escaloppîer, précédé d'une introduction par M. Guichard. Parisy 1843, in-4j br.

Don de l'édilear.

1 205. La Bruyère. Les Caractères de Théophraste, avec les caractères ou les mœurs de ce siècle. Amsterdam, Changvion^ ^74^, ^ vol. în-ia, mar. vert, fil. (Derome.)

Bonne édition qui n'a d'ailleurs rien de fort remarquable, mais dont les beaux exemplaires sont cependant assez recher- chés, puisque celui de M. de ia Béd , qui n'étoit pas nota- blement supérieur au mien, a été payé plus de 80 fr. par le plus délicat de nos amateurs. Us sont ornés d'un joli frontis- pice gravé de Bernard Picart, d'un portrait de La Bruyère gravé par Folkema, et d'un portrait du baron d'imboff, à qui l'édition est dédiée, gravé par Houbraken. Ce dernier ne s'y trouve pas toujours. Mon exemplaire est enrichi, en outre, d'une bonne et ancienne épreuve du La Bruyère de Savart.


484 ARTICLES OMIS.

1206. Gryay. Nouvelle invention de chasse pour prendre et oster les loups de la France. Paris, Chevalier y 161 3, in- 12, avec 6 fig. en bois, mar. rouge, fil. (Dura.)

Volume rare et recherché dont il est extrêmement difficile de trouver des exemplaires en bon état.

1207. Dictionnaire roman, walon, celtique et tu- desque , par un religieux bénédictin (Dom Jean François). Bouillon ^ 1777, Jn-4, mar. fauve. (Dura.)

Ouvrage très justement recherché et qui devient rare, mais qui ne contient que l'essai d'un excellent ouvrage à faire, le Glossaire vieux français, appuyé d'exemples, comme l'avoit entrepris La Curne de Sainte-Palaye. Ce seroit un admirable complément des inappréciables travaux de Du Gange. Notre siècle est peu favorable a de pareilles entreprises. Nous avons les chemins de fer et les fortifications.

iao8. NicoT (Jean). Thresor de la langue francoise tant ancienne que moderne, avec les termes de chasse, par Aymar deRanconnet, avec une gram- maire francoyse et latine. Paris ^ 1606, in-fol., dos de veau.

1209. Pou6£NS (Ch.). Archéologie francoise. Paris, 1821, a vol. in-8, br.

12 10. Planche. Dictionnaire françois de la langue oratoire et poétique. Paris, 1819, 3 vol. grand in-8 à a col., br.

lâii. Glossaire Genevois. Genève, 1827, in-8, br.


AftnCLES OMIS. 41»

iais.SaDUKE!aoic. Tableaiv sjfsopliqpe et com- paratif des idkMBes populaires o« pailois de b France. Berlin^ 1840, isÈrSj br.

i2i3.H<nnBO.LaC1yxeadeHoiiiero. FimHia.ii6%^

peC m-8. (Non relié,)

TiadadM» eqia^jBole, par Goaçilo Ferai. Fort nra.

iai4«PDiDABi Opara omnia. Luieiiœ,F. Mt^rtUmSy 1 58^, p. îii-8, YeL (Bien conservé et avec iémoins.)

I a 1 5. LospiTAL d'amocbs (sans lieu nidaie) , ^Sfeuit^ lets iii-8, mar. bleu. (BaazonneL)

Joli poSme très rare dont M. Branel ne rapporte pasd^t^ju- dieation. Mon exemplaire paroît appartenir k Fédition dési- gnée dans la BMialheea Heberiana^ ix, 294S^ et dans la BibKaçrapkie lyatmoise du xv ttèete^ seconde édition, p. 24 du sopplément, mais ces deux indications faites sur deux exemplaires imparfaits qui n'en font peut-être qu^un, n^an- noncent que 26 ff. au lieu de 28. 11 a deux petites gravures en bois , différentes de composition , Tune au reeîo et Tautre au verso du titre. C'est ici un volume qui manque dans les meiU leures collections, et sa conservation est irréprochable comme sa beauté.

I a 1 6. Prenostigation (sic) novvelle Plus approuuée que jamais Il ne s'en fist pieça de telle C'est pour trois jours après jamais. Prenostication moderne Du temps futur qu'il aduindra De maistre Tubal Holoferne


486 ARTICLES OMIS.

Pour quelque année qu'on vouldra.

Elle contient chose terrible

Mais le fait bien examiné

Ce nest euangille ne bible

Qui ne le croyt n'est pas damné. (Sans lieu ni date), "pet. in-8 goth. , 8 feuillets, mar. bleu, fil., dent., ornem. à la rose. (Bauzonnet,)

Admirable exemplaire d'ane petite pîèee très rare.

iii'j. Maistre Pierre Pathelin restitue a son naturel. Le grant blason de faulses amours. Le Loyer de folles amours. Imprimé à Paris, par Anthoine Bonnemère, i533, in-i6, lett. ronde, mar. bleu, dentelle.

Exemplaire de la vente Soleinne.

1 218. Dans Helynand; Vers sur la mort. S. L. N. D. Imprimé vers 1600, pet. in-8, veau fauve.

1219. Charles d' Orléans. Poésies. Grenoble^ i8o3, in- 12, br., pap. fin.

1 2ao. Charles, duc d'Orléans. Poésies, publiées sur le manuscrit de Grenoble, par Aimé ChampoUion- Figeac. Paris, '84a, grand in-8, br.

Exemplaire en grand papier yélin. On y a joint le deuxième Appendice de M. ChampoUion-Figeac, en papier ordinaire.

1 221. PoNTUS DE Tyard. Œuvrcs poétiques. Pans y Galiot du Pré, 1673, pet. in-4 vél.


ARTICLES OMIS. 4S7

I ta t» 2. Satyres du sieur D. ( Boileau-Despréaux )

Paris, 1668, grand in-S.

Deiudèiiie édilioii. Très nre de ce fomat.

1 11Z. Poésies nouyelles et autres œuvres galantes du sieur de C*** (Cantenac). Paris, 1 66a, pet. in- 1 a , veau fauve .

Exemplaire avec une pièce ajoutée et qui manque souvent aux exemplaires. Cette pièce est intitulée TOrcatioii perdue, et a sa pagination particulière.

1224. Heptameron de la Navarride, ou histoire entière du royaume de Navarre depuis le com- mencement du monde, tirée de l'espagnol de Don Charles François de Navarre , traduit par Victor Palma Cayet. Paris, Portier, 1602, în-ia, br., non rogné.

Poème rare et peu connu.

i2a5. MoYRiA (Gabriel de). Esquisses poétiques du département de F Ain, avec une notice par Am. Pommier. Bourg, 1841, in-4j br., port.

Ï126. Granouil-Ratomachio, ou la furiouso et des- carado bataillo des rats et de las grenouilles, imitacion del grec d'Homero. Toutomo, 1664, in-ia. (Df on relié.)

Poème patois très rare.

1 227. Chansons, dialogues, romances en patois ca-


488 ARTICLES OMIS.

talan, imprimées à Barcelone , in-4 à deux col. Environ 5o pièces.

1228. LoPE DE Yega. Rimas aora denuevo annadi- das con el naevo arte de hazer comedias deste tiempo. Madridy i6og, in- 16, vél. {îion relié.)

1229. Bragciolini. Dello Schemo de gli Dei, poema piacevole, con la Fîlide Civettina delFistesso au- tore. Bologna, 1686, in-12, br. (Non rogné.)

1 aSo. SoNNETTi di Matteo Franco et di Luigi Pulci. Senza luogo (Fenezia), 1769, gr. in-8, br. en carton.

i23i.Rasonaminti, Canti, Canzon, Sonagiti, e Smerdagale, Fatti da Meno Beguoso dal Porcaro sdiehe a el snuobele e lostrissimo sior conte Gia- como Papafava so bon Paron, co arquanti vier- siti macaronichi de cao. Pava y depenzçsto dai F régi Conzatti^ senza anno {l'j'jyj^ petit in-8, mar. vert. (Duru.J

^ *Bel exemplaire d'un recueil très rare et totalement inconnu de poésies en patois padouan. Le volume est terminé par plu- sieurs pièces macaroniques.

ia3a. GoLUMNA (Francisco). Poliphili Hypneroto- machia, ubi humana omnia non nisi somnium esse docet atque obi ter plurima scitu sanè quam digna commémorât (opus a Francisco Columna compositum et à Leonardo Crasso editum). f^e-


ARTICLES OMIS. 489

netiiSy mensedecemhri, ^499? ^^^ œdibus Aldi Ma- nutii, in-foL, fig. en bois, mar. rouge (Dura.)

Exemplaire presque grand papier, d'une conservation admi- rable, sauf quelques réparations aux marges inférieures d'un petit nombre de feuillets, et parfaitement relié en maroquin. M. Gh. Nodier a fait de ce livre le sujet de sa jolie nouvelle intitulée FrancisciLS Columna, publiée dans le Bulletin de VAmi des Arts.

1 233. Histoire de don Pablo de Ségovie, surnommé l'aventurier Buscon, traduit de Tespagnol par Germond de Lavigne, avec une lettre de M. Char- les Nodier. Paris, i843, în-8, br., fig.

Exemplaire imprimé sur papier bleu.

1234. Gleizés. Thalysie, ou la nouvelle existence. Paris, 1840-4^5 3 vol. in-8, br.

1235. Vettori. ViaggioinAlemagna. Parigi, 1837, in-8, br.

Exemplaire en grand papier.

1236. Spizelius ( Theophilus ) . Félix literatus ex infelicium periculis et easibus, sîve de vitîis li- teratorum, Commentationes historîco-theoso- ^Yiicdd.Augustœ Findelicorum, i676,in-8, vél.,fig.

1237. Dictionnaire bibliographique, par M. P. (Psaume). Paris y 182^, 2 vol. in-8, br. — Dic- tionnaire bibliographique de Cailleau, 4 vol. in-8, rel.


490 ARTICLES OMIS.

1238. Peignot. Répertoire de Bibliographies spé- ciales. Paris, 1810, grand in-8, cart.

ia'39. Berard. Essai bibliographique sur les Elze- virs. ParUy iSaa, in-8, br.

1240. Index librorum qui ex typographia planti- niana prodierumt. Antuerpiœy 161 5, pet. in-8, veau fauve.

Avec des Dotes manuscrites.

1241. yoGT (Joh.). Catalogus historico-criticus li- brorum rariorum, etc. Hamburgi , 1763, pet. in-8, vél.

1242. Gamba (Bart.). Série di testi di Hngua e di altre opère importanti nella italiana lingua scritte dal secolo xiv al xix. Fenezia, 1828, in-4? cart., avec deux portraits aj. {ISon rogné,)

1243. Aualecta-Biblion (par M. le marquis du Roure), 2 vol. in-8, br.

Exemplaire en papier vélin.

1 244* Catalogue du comte d'Hoym, 1738, in-8, veau fauve, j9n.r. — Id. de Rothelin, 1 746, prix. — Catalogue de Mirabeau, avec prix, 1 791 . — Id, de Meon, i8o3, prix.

1245. Catalogue de la bibliothèque d'un amateur (Renouard), Paris, 1819, 4 tom. en ol vol. in-8, demi-reliure.


ARTICLES OMIS. 494

1246. Catalogue Langlès. 1825, avec prix, /?a/>, v^l.

— Id. Pixérécourt, i838, avec prix. Grakb pap.

— Gatalc^e des livres deCrozel. Paris y 1&411 grand in- 8, mar. rouge.

Exemplaire papier de Hoilsoide.

1 a47- Taylor (le baron). Discours de clôture des travaux du congrès de l'institut historique, du II octobre 1840. Paris y i84o, in-8, mar. rouge. (Dura.)

Exemplaire sur papier de Chine.

1 248. Brochures (4)- Publiées par M. G. Brunet de Bordeaux; i* la Bemarda Buyândiri. Paris, 1840. — Bouno Gorjo et Gulo-Fresco, 1841. — Fragments de poésie en langue-d'oc, 1843. — Poésies patOTses de Peyrotte, 1840, in-8.

1 249. Brochures (4) tirées à petit nombre. Matana- siennes. Lyon, ^837, grand in-8, br. — Le roi de la Basoche. — Pericaud. Notes et documents sur

, l'histoire de Lyon. — Dictionnaire des rues et places de Lyon.

1 260. Brochures diverses, dont : Notice bibliogra- phique sur Montaigne, par M. J.-F. Payen, in-8.

— Becherches sur l'imprimerie à Troyes,* par Corrard de Breban, avec envois d'auteur.

1261. Brochures diverses dont : Des progrès de l'im- primerie en France au xvi* siècle, par Crapelet.


492 ARTICLES OMIS.

Paris, i836, in-8. — Analyse de matériaux pour les futures annales des Elzeviers. Gand, i843. — Mémoires biographiques par un typographe.

1 aSa. Brochures diverses (a). Peignot. Luxe des Romains. — Sur le mot Pontife.

ia53. Scènes populatoes, calligraphiées par Oscar Prudhomme. Mons, i834, in-8, br.

ia54. Brochures facétieuses de deux Bibliophiles Belges. — Voyage pittoresque et industriel dans le Paraguay-roux et la Palingénésie australe, par Tridace-Nafé-Théobrome de kaoutchouck. (Par M. Delmotte.) — Catalogue d'une très riche, mais peu nombreuse collection de livres pro- venant de la bibliothèque de M. le comte de Fortsas. Monsy 1841, in-8. (L'un des cinq exem- plaires sur papier vert.)

  • Cette dernière pièce est de M. Chalon, et a obtenu un tel

succès, qu'il est difficile aujourd'hui d'en retrouver des exemplaires. C'étoit une excellente plaisanterie qui a trompé plus d'un amateur, et plus d'un aussi, à lire ce catalogue ima- ginaire, a regretté que ce ne fût qu'une plaisanterie.


FIN.


HISTOIRE


DE


LMNVENTION DE L'IMPRIMERIE


PAR LES MONUMENTS.


( Extrait da BuMin du BibliophiU. ) HlSTOlBE DE l'invention DE l'iMPRIMBRIB PAR LES MONUMENTS

(par M. Duverger). Paris, de rimprimer%e,rue de Vemmii,

n°4,1840,in-4" 12 fr-

En grand papier, petit in-folio cartonné, avec impression en couleur et médaillon peint 60 fr.

Parmi tous les beaux livres que la typographie a produits dans ce siècle de progrès, ou Ton dit que toutes choses sont arrivées à leur apogée, il n'y en a point de plus remarquable que celui dont voici le titre : Histoire de l'invention de l'Imprimerie par les monuments.

Cet ouvrage est lui-même un admirable monument de Tadmirabie invention de Gutenberg, et le quatrième jubilé séculaire de cette grande découverte ne pouvoit pas être signalé par un chef-d'œuvre plus achevé. J'obéis, en lui rendant ce témoignage, à l'impression que je viens d'éprouver à sa vue.

Le livre dont je parle n'est pas seulement, comme son titre parott l'annoncer, une histoire écrite et savamment étudiée des faits qu'il consacre à la mémoire et à la reconnoissance des hommes. C'est bien mieux que cela ; c'est une histoire vivante, une histoire qui s'adresse aux yeux, une histoire qui fait voir et toucher ce qu'elle enseigne. Vous savez sans doute que la typographie est, ainsi que tout ce qu'on appelle une idée neuve dans la civilisation progressive des sociétés, l'heureuse combinaison de certaines idées établies et de certains faits acquis. Remontons au commencement ; voilà la \\s^>\^\^'«R5îi\\\^^à^


le moule du fondeur ; voilà la taillede bois du graveur ; voilà la planche deTimagiste. Prenez les caractères on à un, comme vous les donne l'alpbabet ; taillez-les dans le métal; jetez-les dans le moule, impré- gnez-les de l'encre ou des couleurs du gringonneurj et soumettez le papier ou le vélin qui va en recevoir l'empreinte à l'action de la presse : voilà l'imprimerie. Je n'ai pas besoin de vous décrire tout cela ] je vous le montre. Et maintenant, ces premiers essais, les voilà; voici le poinçon , voici la matrice , voici le moule, voici le type ar- rivés à leur plus haut degré de perfectionnement possible, car on a voulu vous faire participer à toute'l'œuvre de l'inventeur, en vous épargnant seulement ses sollicitudes, ses doutes, ses décourage- ments, ses désespoirs. Tournez encore un feuillet, et vous avez sous les yeux les premières pages du premier chef-d'œuvre d'un art qui est parvenu à son chef-d'œuvre, comme tous les autres^ et peut-être plus promptement que tous les autres, dès le jour où il s'est révélé au monde. Le progrès aura beau faire , le génie qui invente l'a voit deviné.

Cette exhibition réelle des procédés de Gutenberg et de leurs résultats ne laisse presque rien à désirer à l'intelligence ; tout y est représenté, tout y est sensible, si ce n'est l'opération intime du génie de l'artiste qui cherche et qui apprend. L'éditeur de ce magnifique spécimen n'a pas été arrêté par une difficulté qui peut paroître in- vincible, il a voulu vous faire entrer dans la confidence de son maître, •et il a jugé à propos, pour [cela, de le faire parler lui-même dans des lettres inédites à frère André, cordeiier. Je déclare, pour l'ac- quit de mon érudition bibliographique, qu'il me paroît fort douteux que cette merveilleuse correspondance ait jamais existé en original; mais ce qu'il y a de certain, c'est qu'il étoit impossible de se placer avec plus d'habileté au point de vue de Gutenberg et de s'asso- cier plus étroitement à sa pensée. Il faut quelque chose de plus que la science de Malinkrot, de Meermann et de Schoëpflin, pour pé- nétrer à ce point dans les secrets d'un grand homme, et pour le suivre avec cette assurance dans la marche de ses découvertes. li faut participer aux avantages de son organisation ; il faut n'avoir

mvier à sa puissance que le bonheur de l'invention et le bénéfice temns.


pour l'art sublime de Gutenberg, un monument aussi imposant que les solennités, et, j'aime à le croire, aussi durable que les statues. C'est cependant un homme tout seul qui a soutenu cette haute concur- rence avec les nations, et si vous me demandez le nom de cet homme, il faudra presque que je le devine. Vous trouverez ici , en effet, le nom de tous les artistes habiles, de tous les honorables ouvriers qui ont concouru k cette œuvre, le dessinateur, le graveur, Fenlumineur, le fondeur de caractères, le compositeur, le pressier. Vous découvri- rez même, avec un peu d'attention, que cet album, unique dans son espèce, est sorti d'une imprimerie de la rue de Yerneuil, n" 4. Quant à l'auteur, à l'éditeur, à l'imprimeur, pas un mot. Il convenoit sans doute à l'ingénieux savant qui a si bien apprécié Gutenberg de l'imi- ter jusque dans sa modestie, et de léguer, comme lui, une énigme embarrassante aux siècles à venir, mais je n'ai pas tout-à-fait les mêmes raisons d'en dérober le mot à personne. L'auteur, Téditeur, l'imprimeur de cet inappréciable volume est notre excellent typo- gr:*phe M. Duverger. Honneur lui en soit rendu par tous les amis de la bonne littérature et de la bonne presse !

Gh. Nodier.





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