La Morosophie  

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La Morosophie (Macé Bonhomme, 1553) is a book by Guillaume de La Perrière.

The Morosophie was published some 16 years after La Perrière composed his first emblem book, and its paradoxical title, playing on the opposed concepts of wisdom and folly in Greek, reflects the approach of a more mature and sophisticated writer than the La Perrière of the earlier Theatre des bons engins. In his preface La Perrière stresses the ingenuity and wit that are required to produce a bilingual emblem book in which each 4-line Latin verse is translated into an equivalently succinct 4-line French verse without loss of sense, and places his work in a more classically inspired context than his earlier straightforwardly moralising Theatre, citing Homer in a nutshell as his inspiration for such brevity. Although primarily a vernacular writer, La Perrière composed the Morosophie verses in Latin initially, and then translated them into French. Unlike other early bilingual Latin/French emblem books by French writers which were made available in alternative editions, either in French or in Latin, but not in both at the same time (Aneau’s Picta poesis / Imagination poetique or Coustau’s Pegma / Pegme), the Morosophie was published in one single bilingual version with Latin and French text printed on the same page, facing the woodcut illustration. --Alison Saunders.

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Full text[1]

PRIVILEGE,


E N R. Y par la grâce de Dieu Roy de France, à noz aimez 8c féaux côfeilliers,les gens tenans noz courz de Parlement, preuoft de Paris , Sénéchaux de Lyon,Tolofe,Poi6tou 8c Prouéce: Sc à tous noz autres iufticiers 3c officiers , ou à leurs Lieutenans falut 8c düeffiôReceu auons l’humble fupplication bien aimez Iean Mounier, 8c lean Perrin libraires en noftre ville 8c vniuerfitéde Tolote: contenant que depuis cer- tain temps en ça, ilz auroyent recouuert certaines œuures , tant en Latin que en Françoys. C’eft à fauoir, vn liure intitulé la Moro, fophie de Guillaume la Perriere Tolofan , contenant cent Emble - mes moraux, illuftrez de figures: & vers Latins , reduitz en autant de quatrains Françoys,dediez à noftre trelcher,& trelaime coufîn, le Duc de Vendofme. Plus vn autre liure dudit autheur , intitulé les Confiderations des quatre Mondes, Diuin, Angélique ,Celefte &Senfible:par quatre Centuries, de quatrains Françoys. Aufquelz eft contenu la Crefme de Diuine 3c Humaine Philofophie.dediées à noz chers 8c bien aimez Meftieurs Pierre , laques, 8c Michel du Faur freres.Item vne autre copife en droift Ciuil, d’vn nommé An- toyne Gouea dofteur es droiétz: intitulé Antomj Goueani lurif confulti,de Iurifdiffionc libri duo , aduerlus Eguinarium Baronem Iurifeonfultum, ad Petrum Caftellanum Epifcopum , Matelconen fem,& magnum Galliar elecmofynarium. Lelqueiz liures ilz vou | droyent volentiers imprimer & mettre en lumière. Mais ilz doub • tent que apres que lefditz liures feront imprimez, que autres )i-

braires ou imprimeurs du Royaume , ne les feiffent lür leur didie* copies imprimer, vendre, 3c diftribuer.E t par ce qu’ilz feuffent fru- ftrezde leur labeur, fraiz, 8c mifesrfi par nous ne leur eftoit pouruet deremede conuenable.Parquoy nous ces chofes confiderées,defi rans les bonnes Ietres eftre difïufes par noftre Royaume: liberalle ment à la fupplication defditz Mounier, 8c Perrin, ne voulât le m«  rite de leur labeur leur eftre tollu.ne recouuremen t de leurs fraiz mifes leur eftre empefché.Pour ces caufes 8c autres bonnes conii derations,à ce nous mouuans de noftre certaine fcience, grâce efp< «al, plene puiflance & authorité Royal: auons permis 8c oftroye.




permettons & o&royons par ces prefentes , audit Iean Mounîer 5e Ican Perrin iiipplians , voulons & nous plaift , qu’il z puiflènt, leut lailïèr imprimer, ou faire imprimer, & mettre en vête lefditz liurc* cy deffus fpecifïez, en grand & petit volume enfemble ou feparce- ment,ainfi que bon leur femblera, durant le temps & terme de dix ans prochains confecutifz, à conter du iour & date , que lefditz li- ures feront paracheuez d’imprimer, tant de foys, & en tel nombre que bon leur femblera : auec exprefles inhibitions , & deffenfes,! tous Libraires & Imprimeurs , Marchans & autres quelconques de noftre dit Royaume, de n’imprimer , faire imprimerie mettre en vente ou diftribution en noftre dit Royaume, terres & feigneuries: fi ce n’eft de ceux qui auront par eux ou leurs commis eité impri- méesrou que ce feuft de leur vouloir & confentement, fur peine de confifcation des liurcs , oui feront autrement imprimez & vendu* qu’il n’eft contenu cy deüus,& d’amende arbitraire. Si vous man- dons, à chacun de vous ainiî qu’appartiendra ,enioygnons & com- mettons que de noz prefens grâce, permifsion & odroy, vous fai- tes , fouffrez & lailfez lefditz fupplians,ioyr & vfer plencment,5c paifiblement, durant ledit tëps,comme demis eft dit, ceflans & fai- fans cefler,tous troubles & empefchemens au contraire : cartel eft noftre plaifîr : nonobftant quelconques ordonnances , reftriétions, mandemens,ou deffenfes & letres, à ce contraires. Donné à Fon- tainebleau, le vnziefme iour d’Aouift, l’an de grâce, mil cinqcens cinquante vn:& de noftre règne le cinquiefme.

Par le Roy, le Seigneur Dauanfon,maiftre des requefte* ordinaire de l’hoftel prefent. Portai.

Parle confentement, & accord des fufditz impetrans ha efté acheuée la prelênte Mo- rofophie , à Lyon par Macè Bonhomme, ce n.ireurier* ijjî*


TETRASTICHO K.

Quis fine face merum poterit reperire , fia- çacem

Qui non defiput,quis reperire virum? Defipit omnis homofiapientia nulU furoris Labe caret 3 nullum eH vt fine face meru.

Q^V ATRAIN.

Comme chacun fait par vfagc,

Que n’eft fi bon vin qui n’ait lye:

A ufsi n’eft il homme fi {âge,

Qu’il n’ait contrepois de folie.



i


ATRESHAVT

ET TRESILL VSTRE P R. I N- ce 3 aAionjeigneur ^Antoine de 'Bourbon , T>uc de Vendo - Jmoys, (juillaume delà c Temere Tolojdin }

Salut .

N Peu auantvo ûrc dernier def- part du mont de Marfitn^Trefillu- ftre Prince ) quad mon neueu mon- teur de Fontaugier voftre aduocat vous feit de ma part la reuerence, & dit que ie vous vouloys enuoyer




iaL.— frim


certaine Epiftre Coniolatoire ( ce que i ay fai& defpuys ) par moy co* $ posée , & à vous defdiée, vous acce- ptaftes mon offre de fî grade huma- nité & bénignité , que mauez don- né hardieife de vous faire derechief vn nouueau prefent,plus ingénieux, de plus grand artifice, que le pre- j mier.Combien que àl’aduenturede prime face le tiltre d’ycelluy pour- roitcaufèr en vous opinion de n'e- ftre point de tel Pnnce( corne vous) receuable.Pay nommé mon ditœu- ure, Mo R o s o p h i E,pardi£hcn Grecque coposée, fignifiat en Grec comme foie fâgeife en Françoys. le fùys alfeuré que plufieurs me note- ront de témérité , de ce que ie vous ay fait prefênt de mafo!ie,chofe fort









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repugnante a voftre lageife. Le fàge Grec difoit, quiln’eftoit plus perni- cieux obly, que d’obher foymefme. Orfaysie bien afteuré, que quelque cenfeur criticque lilànt ma prelente MoroLphie dira, que ie me fuys tat oblié , que i’ay publié ma folie , la- quelle iedeuoysfbingneufementca- cher : car comme la plus grand fa- geffe que bon pourrait faire, eftde publier fa vertu, pour acquérir hon- neur : aufsi la plus grand folie que l’on pourroit faire, eftde manifefter fon vice, pour acquérir mocqucrie & derifion. .Mais fi telz cenfeurs ont oncques luccédebon laid , & falué les Mules de front , ilz trouueront aux efcritz du Diuin Philofophe Platon, que bien fouuentl’on ha veu


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fortir d’une bouche eftimée foie , mainte parolle iage : car celle efpe- cede fureur , que les vulgaires & ydiotz appellent folie , fymbolize bien fouuent à vaticination. Or po- fez le cas ( T refilluftre Prince ) quil (bit ainfî , que iefoye noté de teme- ritë.Diogenes (celluy qui pour rai- fon de fa fè&e canine,fut appelle Ci- nic, & qui toute fa vie d’un tonneau feit maifon ) fut de la plufpart de ceux qui eftoyent de fon temps , ré- puté pour fol , maniac & incensé : mais du grand Roy & Monarche Alexandre, il fut réputé trelîage. Si cefte particulière bonne réputation qu’eut Diogenes enuers ce grand Roy, eut plus d’efficace , que l’uni- uerfelle de plufieurs ydiotz, que me

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doit il challoir, fi tous tiennent mo 11 prefent ceuure pour folie, pour ve u que vous feulla tenez pour iàgelie? Rofcius fouuerain recitateur de Co meedies à Rome , eftimoit plus la bonne réputation , que Cicero & Pompée auoyent de luy,que la com mune & vniuerfelle réputation de tout le peuple Romain enfemble.Et de fait, Quand il aduenoit que Cice roou Pompée arriuoyentau Thea tre.il commençoit incontinétà re- citer , combien qu’il ny euft encore aucun populaire aiîemblé. Et à l’op pofitc,Quad tout le peuple y eftoit, il n’euft daigné de reciter , que Ci- cero ou Pompée ny fuifent pre- fentz. Au furplus, quand feroit ainfi que îelditz ccnfeurs voudroyent di-


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voôre Principauté , de tenir enuers



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mon prefent œuur e le lieu, que A le-


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xandre tint à Diogene; , Cicero &


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re,ie ne fais aucun doubte, qu’entre tans de mes folies ne le treuue quel- que làgelfe, entre tans d’elpines quel- que rofe, entre tans de cocquillesquel que perle, & entre tans de fables quelque vérité. Il plaira ( doncq ) à


Pompee à Rofcius.Et ce faifant , ne craindra y les brocardz defditz cen leurs , qui (ont couftumiers de blaf mer ce qu’il ne iàuroyent faire : & font comme le Renard d’Elope, qui difoit que la chair des gelines lus eftoit mal fauoureule , quand il ne pouuoit attaindre à leurs îouchiers. .Si la froidure de la Lune eftteperée par la chaleur du Soleil, & la froi

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dure du Cerueau, par la chaleur du cœur^èra il chofe incompatible, que foie témérité foit temperéede voftre prudente fagefie? Si aucuns vouloy ent dire , que le tiltre du pre- fent œuure eft en c6tradidion,d’au- tant que ie le nomme foie fagelTe. le puys relpondre, que aufsi bien me peult eftre permile telle contradi- dion de tiltre, comme au dode Ni- colas Cufan Cardinal, qui à l’un de lès liures mit le tiltre de dode igno- rance.Se trouueroyent il choies plus dy ametralemét contraires que Do- drine & Ignorance ? plus diffici- les d’accorder qu’un homme fàuant auecvnydiot? vn Grec ou Latin auec vn Barbare ? & ce nonobftant en diuers refpedz , l’on les peult


affembler» D’abondant eit il choie jjf|l iouzla Sphere Celefte ou l’on ne treuue euidente contrariété , voire continuelle dilfenfion. Eftil (com- me dit le Prophète , & apres luy l’Apoftre ) Prudence charnelle , ne Sageife mondaine , qui ne foit folie enuers Dieu? Le Philofophe Stoic- que dit , Que iamais l’homme ne peult vray ement eftre dit fage , que auant il ne le repute eftre foî. Et à l’oppofite,quad il fè repute eftre fà- ge,c’eft lors qu’il eft du tout infensè.

Et ce d’autat, que tout iugemétd’a- â:e vertueux, doit procéder d’autre que ioy , contre la grande flaterrclTe que les Gréez appellét Philautie,qui continuellemét,ennous lauat, nous fouille : en nous blanchilfant , nous


noyrcift:& en nous baisât, nous tra- hift. Vousplairadoncq (trelilluftre Prince ) receuoir de voftre obeif- (ànt & petit feruiteur , le plus grand Don, qu’il vous pourroit ( pour le prefent oflfrir)& ycelluy lifant,con- îiderer , qu’en chacun de noz Cent F mblemes Moraux du prefent œu- urei’ay encloz aux deux premiers vers Latins la defeription du pour- trait figuré , & aux deux vers fuy- uantz , le fèns Allegoricque & Mo- ral dudit pourtrait : & yccux qua- tre vers Latins ( pour ceux quine (ontinftituez en langue Latine) i ’ay réduit en quatre versFrançoys , ce que n’a pas efté fans vexatio de mon efperit. Mais ie 1 ’ay fait , à fin qu’en petit lieu, l’artifice fuft trouué plus



71


Y?


i grand , &plus ingénieux , d’autant qu’il eft coprins envn Tetraftique ou quatrain , eftant memoratif que 1 a Iliade d’Homere haefte en tout temps admirable, mais fut eftimé eftre choie miraculeule 8c furpaf Tant engin humain , de ’enclorre 8c faire contenir au creux d’une noix: comme recitent plufieurs bons au- teurs^ entre autres Pline 8c$olin. A cefle brefueté m’a induit Valere dilant,que clorre grand fens en peu de parollesm’eft pas petit artifice. Aucuns hommes de bonfauoir,de noftre mémoire ont composé Em- blèmes non moins eloquentz que do&es , mais il fe font toufiours re- ferué de dilater, amplier, ou reftrain dre leurs vers: car en aucuns Emble-



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mev iJz ont mys, fix, huit, dix, vingt ou tant de vers qu’il leurs haiemblé eftre bon. Quant eft de nous, Nous auos voulu garder telle vniform ité, que autre ( que i’aye encore veu)n’a fait par cy deuant: c’eft de declarer chacun de no£ prefèntz Emblèmes par quatre vers Latins & Fran^oys, fans exceder ledit nombre de quatre vers, tant en l’une langue, qu ’en l’au- tre.Ceque i’ay fait, pour demoftrer, que s’il nous furpaiïenten priorité de téps , â tout le moins ilz ne nous furpaifentpas eninuention & artifi- ce, obferuat toufiours en mes eferitz vniformité de coupletz, de laquelle i’ay autresfoys vsé à l’autre Centu- ried’Emblcmes, que pieç a ie dediay à la feu Royne de Nauarre ,voftre




B


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belle mere. En ceft endroit, me re-



commendant humblement à voftre



grâce, prie Dieu qu’il luy plaifevous


iiiBh


donner en profperité longue vie .



Vous priant pour £n ( trefilluftre


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Prince ) me tenir pour vn de voz



bons 8c loyaux fèruiteurs , car ie fe-



roystoutle farplus de ma vie hors



de moy, 8c ne penicroys



pas eftre myen ,{iie n’eftoys des


LsFfi



voftres,

ni |i ii i i i - ii i i


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E I V S D E M, AD

EVNDEM I L I V-

STR.ISSIMVM

P R. I NC1VBM,

Carmen.

Dum legis h ac ( fi forte legas ) me a carmina, durum

Tone fupercilium(Dux generofe) precor.

Kon tibi Barbaricum pro munere mittimus aurum.

Nec nigra quod fflcndens India mitttt Ebur.

Dent alij Tripodes,fulgentiaq } ara Corinthi , Detur Eriibrao gemma reperta mari, Dent etiam tinBas regali murice y es tes. Dent quoque ludao Balfama nata [olo. Dent pretiofa (imul latronis y a feula Verris , Dent quoq i Trlctorea pocula f alla manu. Nos (lolicti minimas audemus mittere nugas. Sed quibus intror fum feriafenfa latent.


Sub nucis extremo duroif putamine teBa Nucleus yt latitat gratus in ore cibus: Sic f ib tam duro yerborum cortice noHrum Contegit ur menti grata medulla bona.

St datur horrendi quod cefjent clafsica belli , Et foucat Gallos pacis amica quies.

Tunc liber i.tte tui penetrabit limina tech, Inf tuas poterat forte yenire mantes . guem fi laudaris,mcmori laudabitur auo.

Egua f u commedas , quis reprobare yclet ? Trlufa Sophocleos nefeitmea condere y er fies, Magna nec ^ fEfcbyleis yerba tonare modis.

Tarua damus parui, paruoru munera gaudes Excipit excelfa f rmper ab arce Detes . Nauiget Oceani qui f quis y olet aquor a Voti, NoBrafcd exiguo flumine cymba natet. Deuiat à rcBo ( yelut amens ) tramite quif- quis

Expetit à minima carba [a magna rate. Cur tibino igitur munufcula noflra placebut, Si placeat magno yiBima parua Ioui ?


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BERNARD VS

PoDIVS LV CENSIS,

Ad do£>jfsimum virum , Guliel- mum Perrierium Tolofa tem, huius operis authorem.

Jl Bas miratur praf rts, cjux debuit olim Iam tibi posîeritas, laurea ferta parat.

A LVT ^MESME.

le temps pafsé t’eû d’honneur re- deuable,

Ia^oy t qu’il t’a de gloire enuironc : Mais au prefent tu es tant admi- rable,

Que du futur faut que foys coroné


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G V 1 L L otV M E DE



Cayret Tolofain , a Trlortfieur delà


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Terrier e, de fort liurede


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la Trier ofopbie ,


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Sonnet .


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Le clair Titan quand la rondeur compafle



Du Ciel voufté à Ion cliar radieux,



A noftre Monde il n’efclaire pas mieux, Que tes efcritz par leur grand’ efficace. Tant qu’un Cyprès à vn Roleau Turpafle


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1 Par l'ahauteur & regard gratieux, D’autant ou plus tes elcritz précieux



Des autres font la fleur & l’outrepafle.



Tu nous apprens par ta plume & fauoir


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Comme pourrons la cognoiflance auoir



De bien régir noftre nature humaine. Entre Latinsàiamais tu viuras,



Et des Françoysàbon droit receuras


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Des plus lauans la palme fouuei aine.

^ V A K D T 0 y T CH E Il JL.






«yf MON S1EV R DE U Perrière autheur du prement liure Jacques de Mau- IcuAut sAngtuin t Salut.

On ne te peult louer condignemet Pour tes eferitz en brefueté faciles: Car tous autheurs confeifent fran- chement,

Que brefueté les réd fort difficiles. En tes eferitz font fentéces fobtilcs, Et d’abondat ceft ceuur as coposé T out par quatrains, et fi bié difposé


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Qu’aux premiers vers deferiteeft




la pein&ure.



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Eefens moral aux derniers eft posé !


d’eferiture.




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Errantem fequitur titubans infantia Lunam: Mobilis hét,c &tas mobile fydm amat:

JSJ %Aetatum primam fub primo fydere ponunt , ^ Quod fimul immadeant humidttate pari .


Q.VATH AIN.


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La Lune fàyt Enfance la debille,

Et de la (uyur^ a bon droit s’appareille: Lng£ inconftant fuyt la Lune mobille, Symbolizant d’humidite'pareille.


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TETRASTICHO K.

Mercurius puerumpoft Lunam fufcipit aptum lam fludijs^quibus hic erudiendus erit. Principium atatis tam deélo pr&fidegaudet,

V tpote quod cutiélù artibus isfaueat.

CL V A T R. a i N.

Apres fept ans lenfant coduit Mercure, Pource qu’il eft capable d'efttf aprins: Ceft à bô droit, que de luy prêt la cure. Car tous artz ont de luy fondement prins.



■» J

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TETI{ STI CH on.

Qui puer ante futt,crcfcens adolefeitin annos , Quos fibiiure fuo yendicat aima Venus: Tunc genius flagrat , tue femme corpora turget. Et furit in y egeto corpore iuris amor .

Q.V A T R A 1 N.

Lenfant croiffant vient en adolefcence, Lequel Venus la déefîe conduit:

Lors le iang bouilt , & lors croifl: la fe- mence,

Qui le rend propt à l’amoureux déduit.



TET^STICHOK


Florida, fubfequitur rutilo cum Sole iuuentas } " lAetas -vitra alias robore yijue potens.

V t rejîdet medio calorum cardine Phoebas , Sic y it a medium fola iuuenta tenet .


Q.V ATRAIN.

Le Soleil tient ieuneffe bell^ & gente.

De tous les dons de Naturi aflbuuie:

\ Commje: au mylieu des deux Phœbus |l| regente.,

IeundFe tient le mylieu de la vie.



TETJ^AST ICHOK,


Marte regente y cnit moderatis pafiibus £tas, kA yero nomen quât capit ilia yiro }

Hâte alijs pr&ejfe cupit, yiccnsjue triumphos Expetit, atepue annis incipit ejfegrauis.


QV A T R. A I N.

Marsfuyt apres^qui tient virilité;

A âge qui veult fur autres dominer: Lefprit pour lors croiit en fubtilite; Le corps aufîi commencé à decliner.



TZT\j£STl CH On.

Sub loue poil alias graditur ia cruda fetietttit.

C tu lits ~vit£ munera ferre potens.

Humani yarios curf usexpewa labores >

Conjilio pollens ^yi minus ilia yalct.

quatrain.

Sou z Iupitcr vient en ordre viellefle. Habile encore'aux ciuiles honneurs:


TET S T IC HOU:

Decrepitam ducit Saturnus iure Jeneûam, Cmiam 'vit a dolor 3 mors properata falus. Spiritus ad fuperas exuto corpore fedes Liber iorfaéi us iam remeare cupit .

Q^V A T R A I N.

Saturne fait le decrepite fuyure, Auquel la vi jù eft facheufë & molefte: Lelprit pour lors fe fachant au corps viure,

Veult retourner à la gloire Celefte.


C 4


r et \ sA s r i c h o rt.

N une licet inüantis timeam conamina Parc£, Etbreuis incertos terminet hora dies .

Quid tum ? quo noceat cineri Fortuna fepulto, Nil habet , à tumulo liuor & omnis abit .

Q^VATR AIN.

Puis que la Loy de Naturi eft cornune: Et que mourir a tous il eft conclus:

Iay vn confort , ceft qu£ Enui^ & For- tune

Ne me pourrot apres mort nuyre plus.


C s


9


TETî^jiSTLCHOK.

Virtuti meritum cupienti fcandere honorem Pr&parat ambiguum fudor anhelus iter. Cominus hanc fcquitur huor } cjui more nefando Vipereum rabido yirusabore y omit»

ATUIM.

^ Vertu ne peult à honneur paruenir,

| Sans que Tueur le cherayn fuy apprefte: ^ Mais apres c\U Enuie' veoit venir.

Qui de vomir poyfon eft toufiours prefte.



T ET^ ST IC HOU,

Fr anarequirit Equus, quo pofîit vincere Ceruü, ^ %A(i lUumfaéti pœ nitet inde fui .

Ore ligatus ( ait) Quam jit j er uir e moleftum , Libertas nullo penditur Aregraui .


Q^V ATRAIN.

Le Cheual prent bride, mordz , & che- ueftre, ^

Pour (è venger plus aifement du CerÇ Puis s’en repend ( difant) Qu’il fait bon eftre

En liberte*, au pris que d’eftre fèr£


< 5 ?



gü§üü^



I

Q TZTB^A ST I CHOK.

y Qu A Strophadu y o lucre s tenuer Ht littora tatiï, U Et qu& T eucrorumdiripuerc dapes:

M N une p a fi im 'volitant totum diripit orbem 5] H Ac hominum rabies 3 peftis & ira Deum.

%

h Qjr A T R A I N.

^ Au téps pafle' ne voloyent les Harpy ies V Fors qu’en vn£ isljtf infcâjtf & trop im- monde,

|lk Mais en tous lieux elles vont aux elpies, >oj Et de prefent volent par tout le monde.


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12




T£T\j; STICHOK.

Hic equus armi fi w& du creditur efifie Minerux, Inclufi im lateri continet exitium»

Sic quos efifie bonos probitas extraria fingit. Cordibus occultant dira venena Ju is.

Q^V A T R A I NT.

Ce grand Cheual tant bien fait par de- hors

Portoit en foy des Troyens la ruync.

Ceux bien fbuuentlont pires dans le corps,

Qui par dehors nous font plus lâinte myne.


D



TET H<JSTICHOK'

Non hic (perpetuo quA funt manfura ) tropljAU Debent inf :ulpi nomin a y an a Ducum :

Sed potius quorum yiéioria f 'anguine fufo Partafuitjuerunt nomma digna legi.

CL V A T R. A I N.

Par maint trophée ont acquis grand renom

Princes ôcRoys ( le fait mal entendu ) Car de ceux là y d eufl cftre le nom, Qui au conflit ont leur fàngefpandu*



TZT\jiST IC HO K.

In Ubramcientem GaIaîo cur pinxit H orner ti. Et ficcam V Aies hinc [ itiare fitiml sAn qui A quicquid hAbet dimni Muf a furoris >

VebeAt hoc illi, GrAÏA fit AUt LAtiA •

Qy A T R A I N.

Homcrc piffe , & maint homme (ou- haite

Saouller fo foif , boy liant de fon vrine: Pour te montrer, que iamais bon Poëte Tu ne feras,iâns goufter fa do&rine.


//


TET^STICHOK.

Qjtum fitiens latices Darius cafiide potat, Quam ( Deus ) htc -vino dulcior (inquit) aqua efl:

Fercula longa fames torpenti grata palato Reddit, & m magna gratior ynda fiti eft.

Qiy ATB.AIN.

Quand Darius beut Peau en vn armet. Lors qu’enfuyant de boyr£ eut grand enuie:

Helas (dit il) ceff eau plus douce m’eft. Que tout le vin, que ie beuz en ma vie.


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TET SI IC H OH.


Lânapudenda manus ,fed fortior altera, lingua Comprimit in Scythico ( cernis yt ipfe) Jene, Cur hoc? nempe magis y is e fl f rananda loyueU, Qnam V eneris, peius te fl ibus ora nocent .

Q gy A T R A I N.

Anacharfis de tenir apprenoit La main fèneftr# à la partie honteufê. Et la main dextr^ à la bouche tenoit. Comme plus fort^en la part plus dou- teufè.



J7

TET S T I C H OH.

Corporeis oculis fi cernipoffet honeftas,

Et foret illius 'vultus 'vbicjue patens:

Quot fecum traheret doélorum corda yirorum , E t quot amatorum coge m illa choros?

Q,V ATRA1N.

Si de noz yeuz corporelz pouuions veoir

Honneftete^que nous (crions heureux: Car maintes ges (e metroyét en deuoir, De la (eruir comme y ray s amoureux.





TETRASTICHON.

Principibus Fortuna de dit, quod cïiftafaccfîat, Qu£ cupiunt, &* iam quod libet, his liceat. Corruet omne tamen fceptrum,fi Regia luno Difcrepet à dofto Palladis arbitrio .

Q^V ATRAIN.

Fortune donn£ aux Roys tel aduatage. Que leur vouloir ( (bit bien y ou mal ) eftfait:

Mais fi lu no n a de Pallas la fiige Le bon confcil^fon pouuoir eft défait.




Kl


19

TZT\jî ST I CH ON. Intererit multum quo yafe y i na recondas y


1




Nam pereunt putido yinafalerna cado:

bona yerba malo fruftra funduntur ab ore,

illius y itio f&pe perire folent.

JiC Q^VA TRAIN.

Come le vin bon gouftnc peult auoir.

Si puenteur d’aucun coftede touche: Semblablemét bon propos na pouuoir, w A S’il eft fbrty d’une méfchante bouche. ^





yzT\jt st ic Hon.

Fortis equifruttra fubduntur colla lupatis,

Ni regat hüc equitts ( qua decet arte) manus.

Sic populum multis nüquàmmodcrabcre verbis:

N i ratio diftis confortet ipfa tuis.

<Xy ATRAIN.

Au fortCheual de rien ne fert le frain.

Si par la main du mailtre n ’eft conduit: Semblablemetle peuple preffe en vain> Qui par raifon à foy ne le réduit. ^



T £T S T I C H ON.

Pleélra leui citius mulcebunt peftora plaufu, Grandia quam forti cymbala pu lf a manu:

V ocemagis placida populum placare fuperbum Mfi dare 3 quam dirtt exagitaremini s,

Q.VATRAIN.

Ainfî quun Luc amollift plus le cœur Par fa douceur, qu’un fon efpouuêtable: K Appaifèr faut d un peuple la fureur,

™ Non par menacé , ains par parolle af- fable.



22


TZT\JSTICH 0 K.

Nomen equi indomiti quétrisîNomenq» puella j Q11& 'velut inprAceps 3 iam moritura, ruit £

H ic equus e ft hominis petulas fine lege 'volutat. Cuius ad obfcqnium fluita tuuent a perit •

Q^V ATR A I N.

Sur cc Cheual, qui fol vouloir fe nome, Ieuneffe court sas bride, mordzne frain: Ce Cheual fait périr maint vn ieun^ homme,

Si de bonn£ heur£ il ne châge de train.




§ X


2 $

T ET S TI C H 0 K.

Menti* inops quanta rerum caligine yerfor } Dum Jloltdns pontem,quo yebor,ipJefcco:

Nubila mens hominum & yenturét nef et a fi mis Supins eft proprij maxima cauffamah .

CLV A T R A I N.

Coupant lepontjOU mon corps Ce (o Li- aient,

Ieprens grand pein^ à faire mon dom mage:

Mais feul ne fuys , car tel erreur détient

La plus grand part de tout l’humain li gnage.


£



U

T-E Tl^j: STI CH OK.

Ic Arm ingratis dum dût noua, mu fl a colonis , Separat ad tram (pramia dura ) necem:

Sic patet innumeros ingratis munera dando Sape jibi laqueum, fstpe paraffe crucem.

Qjf AUAIN.

Quand Icarus fes villains enyura.

Plus grand mal feit pour luy, quii ne penfoit:

Car leur fureur aipre mort luy liura.

A gens ingratz qui bien fait, mal reçoit.



TET ST IC H 0 K.

Vt canis ignotos allatrans, mitior illis, Quosnouit traélu temporis ejjefolet: Ltuor in hnotos fimili ratione 'venenum JLuomityin notos parcius ille furit*

Q.VATR AIN.


I Come le chien abbaye aux incogncux. Et aux cogneux de la queue fait fefte: Enüi^aux gens deftrange lieu venuz Semblablement quelque malheur ap- prelle.



26


TETRASTICHO K.

Contemptor Diuum Mejant ius ipfeparauit Suppetias Turno, clulcis amore meri:

Hincfua mercato dumtingit guttura 'vino.

Ha fla fuo Teucri f anguine t in dia fuit .

Q_ V A T R. A I N. .

Mezentius , Turnus Roy fecourut, Pour le guerdon d un vin délicieux:

Ce goull de vin fut caule qu’il mourut. Et qu’il receut guerdon pernicieux.



STICHOK.

V t timidum validi* catulum contundere neruts Effenefas reputat for tii narma Leo :

Sic animo frattos rigidus protternere Mauors Rejpuit;&* fortes viribus vfque perit.

q^VA T & A I N.

Le fort Lyon ne veult montrer ûforcc 3 Ne £i rigue ur 3 contre le petit chien: Semblablemet noble cœur ne s’efforce Contt# vn méfchant 3 lafchequi nevaut rien.



TX-T^S

Si placidum fier ilis fruédum no germinet Protinus illa tuo non erit efca foco:

N amque ferax pofitusfutri ,fi arc’dus illi, T runçus iners ramts non J ua

Q^V A T R. A IN.

L’arbre (auuag£ infertil par Ne faut du tout couper, ou dé Mais te conuient par art d’agri De quelque plant, qui foit fertil ,


29

TET \J. ST I CH ON.

Ifla corona licèt radianti fulgeat auro. Circulet & gemmis Regis onufta caput: illius interior pars Jpints pungit acutis,

Sic latet infummo Jemper honore dolor .

Qjf A T R A IN.

Ie luys d or fin 3 & mainte pierre fine Eft enchafsée en moy de grand valeur: Mais par dedans iay tou/iôurs quelque clpine.

Qui fait aux Roy s bien fou tient grand douleur.


WJ


- ; VI ;




JO

TET I{^ S T IC HO K.

Qutsfaporcjl dapibtMfyUœfercMla grata paîato SigladitM pendens immineat ca^itn'

V ta Tyrannorum fimtlt discrimine pendet , orum finitur ( non nijl morte ) mettes*

Q, V A T R. A I N.

ce feftin de manger n ay entiie,

Ne de gaudir ( tout ainfî beau quil efi Lors que ie penfe & cognoys que nid vie

Seulement tient,& dépend d un filet



TET^ST ICHO K.


Plures pelle tenus cernit,fed moribus ullum ,

Ingenio que y irum non yidet hic Cynicus:

Mente carens doélaÇfit quamuis corpore pollens) £*/ V ix hominis yen nomine dignus erit *


Q^y ATR AIN.

Diogenes iadis chercheoit vn homme, ^ Parmy de gens plus de mil & cinq cétz: Mais encre tous il napperceut en sôrne Qu liommes de peau 3 6c n en veit vn delens. *


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J *


V ET S T I C H 0 K.

Vafa y e lut f eruente mero rumpuntur , & extra Exihunt claufis credit ci mu fit cadts- Sic folctebriet astuce funt celanda ,ref erre, Quajue latent fundo p: éloris ore loqui •

QJ? A T R A I N.

Le mouft bouillant eiclate le vaifleau, Sicas adulent q trop fort on le bouche: Quand la vapeur du vin mont£ au cer- ueau,

Ce quel! encloz au cœur , for par la bouche.


33>j


33

TFT STIC H ON.

Vere nouomdlos ficus producere flores N ouit,At xAutumno dulcia pomA gerit, Arboris huius er it fldus fedhtor Amicus F A fto,non verbis ^dando f tlutts opem •

Qjr A T R A I N.

Faire deuons comme le figuier fait. Qui fans florir porte fruictz à largeffe: Semblablement, les amys par efted Faut fecourir, fans vfer de promefle.







H

T LTB^AST ICHOK.

Quifurit,in dir& uenict difcrimin a mortis,

In ferrum properans ,yt moribundus aper: Qj/t furit erga alios, ( fi tande pœna fequatur ) Poena erit in Jlolidum,ture retorta caput.

Qjf ATRAIN.

Comme tu voys qu en (e cuydat vCger L’ impétueux & fort fànglier fe tue: Semblablemét 3 en maint mortel dagier Par (a fureur l’homme (c conllitue.





T£T\^STlCHOK.

Solis vt ad radios conniuet Nochta. clari, ^Ætque fubobfcura ml ( nifitiotte ) yidct : Sic ammusnofter terrcttri carccrcyinéhts Commet fummi ad grandia fa fia Vci.


Q.V ATR.A IN.

Pour regarder les ray z du clair Soleil Trop foibles ha la Chouete (es yeuz: Noftr£ cfprit elt trop foibl^ ( en cas pa- reil )

A contempler, & penetrer les Cyeux.



3 *

TET^lASTICHOK.

V t necpuit in proprio fuerit cùm corpore difcors. Reddere concordem, quam tenet ifte Chelyn: Sic regere haud poterit populo fam ciuibm urbe, Cuinon eflpropriœ prouida cura domus .

QJV A T R A I N.

C’eftbien en vain, quand d’accorder pourfuys

Mon Luc,voy at que ie fuys frénétique: Si fot &: fol en ma mayfbn ie fuys, Seray v ie iàg£ au fait du bié publicqué?




7£T\jt STICHOK.

Vt Remora ingitem potis eft retinere carinant, Hac licet optato nauiget v f que Notho: Ingcnijs obftatfic magnis parua voluptas, Maximus & paruo ventus ab imbre perit.

Qjf A T R A I N.

Petit poyflon ha fouuent arrefte'

Vne grand’ nef/aifànt vent & orage: Aux grandz engins petite volupté'

Ha fait fou lient grand encombré & dommage.




%TXjtSTICnott.

jimm in medio contendunt &quore nxutt, Hos niger infinis obruit <Auftcr aquts:

Sic perdit iniferos firpens difcordia dues > Corruit -vrbsque juo maxima f epe mdo.

Qy a T K A i N.

Pendât que font les nauchers côtendas, La nef perit par tempeft^ ôc naufrage: Pendant que font entre foy difcordans Les Citoyens, ilz font mys en fèruage.



TETRASTICHO K.

Sit bonus aut fai fus nummus f ms ante probabit) Quam yelittllo i>ti,qui fapitille fibi:

Sic prius eft tibi, quàm fit opus tctanda yolutat illius, & loculi cuius amicus eris .

Q.V ATKAIN.

Auant auoir befbing de ta monoyc.

Si ell^ eft bonn£ ou faufe , prés le foing: Pluftoft aufli que malheur te guerroyé, Preuue lamy^Ôc nattens le befoing.



T ET^AST ICHOX.

Vrbs y eluti nullis muris, aut aggere fepta, HoflibtM ejje folet prétda futura fuis:

Sic qui conjilij s procerum Rex obftruit aures, Èjficit,yt regni culmine f&pe cadat ►

Qjr A T R A I N.

Si tort Ton prend la cite’ fins muraille. Comme le Roy défprouueu de confeil; Tant l’un que lautre ( au cas quon le; aflaille )

Sont défconfitz à bien peu d’appareil.


4 '


TET S T I CHO N.

§ Qu£ nimium i>iw frondeft :it 3 falce putanda edi j ™ Ne pereat tandem fertilitate fut:

Sic decet ingerdj nimias contundere 'Vires,

Ne nimts ardenti dexteritate ruat ♦


Q^V ATR AIN.

Laiflcr ne faut la Vign£ en (on ramage, Sans la couper,quand efttéps & faitoù: Sembla blemet, tout engin trop volage Faut reprimer & foumetr# àraiion.



- TET\jl STIC HOK‘,,,.

Qu a modo mater erat,forma capit ilia nou yca, Et quos iatle aluitjConJicit ilia flagris: Quifquts ades 3 mifera Natur a conjptcefi irtem^ bifluigmt quam^ix ortus ab intentu .

Q^VATHAI N.

Maratr^ auons trop foudain rencôtrée, Ojaimer^eftoit nous domiant de ion laid: ^

Le toft fortir fi prochain de l’entrée Nous garde bien de faire ycylog plaid.




TET ST IC H OK


sAnno^&m ftolidus qui tentât 'veüere Quercum , iüa périt ^ano Je que labore premit:

Errore ab 'reteri populum traducere tentons ,

H oc facit in capitis maxima damna fui.

QJV A T R A I N.

Qui tranfplanter vnviel Chéfhc preted. Il tue 1 arbt£,& du tout perd la peine: Qui d’abolir vn viel erreur entend,

Il fe morfond , & prend mort pour eftreine.





c

Et Natura. iubetjLex quoque Jusque for i: \Àt meritis y erum conuincas f :mper amicum j Et ( te dum y in eu ) fuccubmjje putes .

Q^y A TRAIN.

L’cnnemy Élut abbatr£ à toute force. Et par mérité acquérir Élut l’amy Et ppnfcr doit tout cœur ( quoy qu’il




TZTB^jtSTlCHOK.

Jgfo Vmbra velut femper qub tendit corpus opacum

V ertititr, atque illo tampereunte périt: fj ;r

V anus adulator florentem Principi* Aulam,

Dum floret fecputur:dü gemit h fie , refugit. %

il

Q^y A T R A I N.

Lombrc toufiours fuyt le corps qui l’a K fait.

Et yceluy faillant,elle défaut: Semblablement , quand le Prince eft défait.

Le dateur fuy t,& s’en va de plain faut.



H




4 <r

TTT\A ST IC II OH,

Si fuit exçuffm fceleratope flore terror, lüifuccrefcens mox nouws alter adeft: Impia ftcTitij contundit perfora 'rultur.

Et dant perpetuos membra renata cibos .

Q.VATRAIN.

^ Jamais méfehât ne veit fa peur extainte: Quand Tune fuyQ’autre viét de retour: Côme Ton void , quen la figure peinte Titius efl: ronge' par le Vautour.


41

T ET A ST IC HO K*

Vua tuétfemper debetur prima faluti,

H une fequitur ficcam,qu& fugat ore fitimi Eftque -voluptatis mox tertia quarta furoris, Vt fapiens fanxit legibus tüe Scytha»

Qjf atrain.

En vn repas boii# vn coup, eft louable: Boire deux foys, eft beioing : trc-ys, plaifir:

Quatre foysboir^eft fureur déteftable: Tout le furplus eft bon# & déplaifir.


H



4 *

T ET ^ S T IC HO K.

Hoc latuit puteo iam filia Temporis aima. Quam patri ridens indicat ille fenex :

Vera diu latitant 3 fed longo temporis y fu Emergunt tandem 3 cpi& latuere prius .

C^V A T R A I N.

Le Temps chercheoit (à fille Verite; Qui fe cacheoit pour nauoir grandz appuys:

Democritus homme dauthorite'

La luy montra cachée dans vnpuys*



+9

TET^STICHOH.

Dum rudit hic afinus Reguli pinguis in arce , Pulfat & incajfum dotta Minerua fores: Mirarts magni fi nutet mai hina mundi ,

Ipfa yel tn paucos fit peritura dies,

QJT ATRAIN.

Pays qu’aux chafteaux des Princes & palays,

L’onvoit pomper celle grand* befl# im- monde:

Et les jfàuans des honneurs reculez, Qu’attendons nous fors que la fin du monde?


\: j ) :K




T ET \

Eftgrauts ifte fenex 3 fed l& m Iuppittr, ambos ^Allicit & iungitdoébaMinerua fimul: Tnftia qmmifcct Ut'vs^ gaudia luclu T cmperat)bic Pylij fecula regis aget.

CL V A T R. A i N.

Saturne dueiljuppiter ioyemeyne; ‘ Pallas les deux ternpere fagement: Qui dcmesler tous les deux prendi



In c&lo nufi 'quam fydera cla Sic nec -virtutes mortalis pofiidtt tUus, N i mentem vitijs exuat tllepr. iis*


L’on ne peult veoir les Aftres clairemet, Sans que le vent ayt decha/Te’ les nues: Vertus ne font auffi fem ( Sans déchaflèr les vices




S2


T ET^STICHOK.

Sydereo plures c&lo lucefcere Soles Vt natura négatif que put ure nefas:

Sic plures numerare Deos,& numina plura sAudcbit nullus y fit mfi mentis inops.

QJV A T R A I N.

Croire quefoyentplufieurs Soleilz aux Cieux,

Eft chofc eftrag£,&: trop déraifbnnable: Séblablemét,de croire plufîeurs Dieux, Eft herefi^A chofe déteftable.



/J

TZT\^(ST1CH0K.

Indufum filici ferro non excutis ignem.

Ni collidantur corpora dura prius.

S ic opus eft homini magno contendere nixu,

  • Afalfo, -verum qui y e lit eruere .

Q.V A T R A I N.

Comme le feu de la pierre ne fort,

Sans la frapper du fer par violence: Semblablement, fans faire grand effort, La Verite’ ne forteneuidence.


H

TET^USTICHOK.

Grandius vber habet vitis nouai pluratfo vina: Pauca gerit contra ( fedbona ) viti* anus» Plurima ficinuenes diftento verba Palato Fundunt : ( patrua licet ) fed meliora f : nes •

Q^VA TRAIN.

La ieune vign£ ha vin en abondance: ) La vielle peu,mais pins doux en fiueur. Lesieunes gens babillent à outrance:

Les vieux bien peu , mais leur dû# efl: meilleur.



T HT A S T I C H 0 K*

Sicut att isait* notte f ole t garrire f ib dt*> Quos recreat f minus, f illcitare cupit:

Sic mala lingua malum cupiens effundere yirus Hoc agtt,ytbona mens irrequieta gemat»


QJV ATRAIN.

^ Comme la nuy t le chant de la chouëte Garde les gens de dormir en repos, Tout detra&euraux gens de bien fou- haite

Nuyre toufiours par lès mélchantz propos.


'4 ;ï: ./>




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TET S T I C H 0 K-

Fortiore fl Boream quA cortice projpicit arbor. Quam quét 'vernatem projpicit ad Zéphyr ü: Sic quos aduer fis fors impia flatibus yrget. Fortius ob fi fiunt fortis ad omne malum-

Q.V ATR. AI N.

L arbre fera trop plus dur en efoorce Du droit,ou frappé Aquilon le froitvet: Plus fortz font ceux , contre lefquelz s’efforce

Afpre Fortuné & leur nuyt plus fouuêt*



TET^ST ICHOK.

if fin

  • Afycra nudat hye s terras, yer yeflit , &* ornat, nsa

Qwtf Boreas auf crt,rt fl ituit Zephyrus: xAfl homini y emat fi tandem eurua feneftus,

L mnis honos formét ( non rediturus ) abit .


L’hyuer delpoill^ôc Ver les champs veftilt:

Zephyrus rend de Boreas la perte: Quand la beaute' viellelfc aneantift. Elle le perd (ans cltre recouuerte.





TET R<A ST I C H OK


Dentibus a flupa linum fe cernit acutis ,

H&c anus y yt molli fl amine membra tegat : |5 J tXfalfo cupiet qui fouis fecernerc yerum.

Dentibus inuidi& fle lacerandus erit .

Q, V ATR. AI.N.

Qui le pur lin de feftoupe fèpare,

Aux dentz du pign^ il le faut préparer: Aux dentz d’enuté alpremét fe préparé^ Qui Verite' vcult du faux feparer.


S9


TET\jiSTICHOK.

Vnda refert illum , quem dut fibi terra colorent , Subdita non alio ttnéta colore mtet: domini ' varios fefe componere mores Nouit adulator y mobi lis tnflar aqu&.

Q^VATRAI N.

L’eau prent couleur telle, que deffouz Iby

Aura la cerr£,&: d’autre ne peult eftrc: Flateur eftât en cour de Prince ou Roy, Réduit lès meurs au vouloir de fon maiftre.




V t femel accenf ut facile feruabitur ignit,

Quemfçmel extinftum vix reparare datur: Sic claram facile eft famam ^omenjue tueri, JEiw at ex tin éh non reparatur honos .

Q^V A T R A I N.

Feu alu me' facilement s’enflamme, Efteintjil eft de mauuais alumer:

Æ A grand tjrauail recou ureloz &£ime, ■' Qui la laifle’ folement confumer.



61


TETRASTICHO**-

Vt (jiwquouerjum graditur toge me timore, Âmbuldt & cancer dexteritate pxri;

V tilejtc ctiamnoftros jmertere mures

( PoftnUt hoc ft res , dm patiatur ) erit.

Q.V A T R A I N.

L’efcreu iq£ eft de cheminer habile, Tant en ayant , qu’en arrier s’il fuy t: Changer noz meurs eft chofe crpfutile. Qjaand nous voyons,que cç faire nous duit.



62


TETRASTICHO U,

N nuis yt in pelago yix fiflitur ampla profit do } Hancfaciat quamuis anchora i a ctagr auem: S&pim in magna curarum mole, yidemus Vel ratione rraues fie titubare yiros « 

O J

Q^V ATRAlN.

Quand la nef efl: en périlleux naufrage, L’anchre ne peulc bien fcuuét larrefter: Semblablement , voyons maint hom- me fige

En grand hazard de Fortune doutet.


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K



t Èt \Jt S T I C H 0 1$i

Summi ~i>cra Dei peut ccnjetur imago Sydereo radians Solis in orbe iubar:

Sic bonus tn terri* Rex moribus atque probatus Rjfiÿes jummi créditer cjje Deu

Q.VAU AiK.

Ainfi qu’aux Üieux nous voyons le Soleil

Reprefenter de Dieu le grand oUUrâge: Semblablement, Roy vfant de confeil En ce môd^ eft de Dieu le vray image.




K 4



6 ^

TET ST l CROTI.

Vmbra velut lumen fequitur ( quacorpusopacü Reddit ) obfcuronulla fit imbra ioco:

Sic quem nullus honos , aut Jhmmata nulU \ perennant ,

Scmperab inuidiA turbine tutus erit.

Q_V A T K A I N.

L’on ne voit vmbr^ou na point de lu- mière,

Le lieu oMcur vmbre ne peult auoir: Semblablemct (par choie couftumiere ) Ou gloire n’cft , enuie n’ha pouuoir. ija




T ET ST ICHOK.

Rumpitur ingratos pariendo V ipera fœtus , Prolis & ad 'Vitamjujiipit ilia ncctm: Pcéloris arcanum dumprof rt garrula lingua, Dat yitam verbis jntentum que Jibi .

CtV A T R A I N.

Quand le (erpentde la Vipère fort,

La mere meurt,& il vit par fon aage: Qui parle trop Ce préparé à la mort,

Et donne vi£ à fon parler volage.







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/ 66 ^

ë TETRASTICHON. £

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V Cordis vt in medio diram gerit ifte rubetam , n

SJ Quum fluat illitu mellis ab orefauus: ^

^ fiébus adulator vulpinas palliat artes, £

p Dum fraudes animi meile a verba tegunt .

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\( QgV ATRAIN. .(

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£ Enclos au çœurceftuy le crapaut porte ,

s Et tient aux dentz vn doux rayon de ^

^ Le dateur eft de tout pointz de la force, 2 o Souzdoux parler portant au cœur le - S fiel. - i


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§ 11 ^ 1111*11


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67


TET^^fTICHOK.

V tmxlè lij?r#tu4 f ibucrtituy islc ColofftM, Et nimio moles pondere iaÇla mit:

Sic hos à furnmo de turbat culmine liuor , Qjios nimis extollit pr#c ipitaffff honos»

Ç^V A TRAIN.

Cefte ftatu/ eftant trop haut affip. Et (ans compas,toipbc fàcilçmçnt: Grand’ dignité fubitternent acquiie s Enuic fait ruyner promptcjincnr.



tet^stichqk.

Orbis vt immenftis lympha confiait &* igni, lAbfque quibus mole s tota perirer iners:

S icmfi Fortunée fociata fit inclyta virtus. Corruit humanum funditus Imperium .

QJATRAIN.

Comme deffouz la fphere de Ia Lune Sas eau & feu 1 on mouroic prop remet; SiVertu n’eftioind^ auecques Fortune, Pouuoir Royal fine fubittement.


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TtT^STlCHOK.

^ V tfyuftra data fiunt ingentia cornua C eruit lilii 3 quum femper corda pauore tremant: Sic magnis pollens opibus ( fi forti a de fut g? Peélora ) fit pauper ,qui modo diueserat .


Q.VATRAIN.

De bien petit feruentaux CcrFgrandz cornes,

D autant qu’il font trop craintifz & couhars,

Or , & Richeifc entre mains de o- e ns mornes

EttropcraitiFz,enduretgradz hazardz ^


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70 ra

TETRASTICHON. I»

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Iunoni libani ( cui i>inclx iugalid parent ] |

Iclremoüet } quotitshoflid cfjacddit: Jj

Cur ho dCoritugio bilis pellatur 'Vt omni , j

Semper &* à cdfto Jïtprôcul ira fhoro * \

Q^VATRAÏN', s

Quand l’on faifbit à luno ficrifice, 3

Le fiel eftoit toufiours mys à lefcart, \ Pour demôtrer que toutjdir/ &c malice j|


Des vrays efpoux doit eftre mife a part,



71


TET S T I C H 0 K. -

Planta rigata y dut mediocri crefcitab ynda y Et perit ejfufa quaque rigatur aqua:

Sic animus nimio yexatus fétpe labore

Concidit 3 bunc placidus fed labor yfquc iuuat.

Q^VATRAIN.

Come trop d’eau fait les plates mourir, Et les nourrift donnée à fouffifance: Trop de labeur fait maint engin périr, Maistmodere'qu’il fbit) dôn^allegeâce.




TFT STI CUO K.

In mare fîpluuio denfut cadat imber abiA'u&ro, Non ob id exundat ,nec magis y nd a, tumet:

Sic tonet ipfa licet y alicis Fortuna procellis,

N il agit in fortem magnanimumque y irum»

Qjr A T R AIN.

Commjz? à la mer ne croifl l’eau cTauan- tagc ,

Pourtant qu’on voy£ ou gresler ou plouuoir:

Semblablement, ne pourra f home fige

Cas fortuit eftonner,ne mouuoir.



73

T ET ST ICHON.


Fluttibu* obfiftit yalidis yelut obuiarupeSj Cogit & in propres currere limitibus : Sic ratio linguA pr&jcribat yerba loquaci > V Ne referat fiolidè quA reticendaf orent.


£ Ainfi que l’eau par la roche defiftc De tirer outr^ou pourrait bien aller: Raifon aufïi à la langue refifte,

La refrenant de folement parler.


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74

T£T STIC HOK.

Vt femelext inclus carbo ( cui redditus ignis Denuo fi fuerit ) fortius inde flagrat:

Sic femel extinélut ( fublato murmure ) rancor, fortior is multo ( firenouetur )erit.

Qjr ATRAIN.

Charbon efteint de rechef al ume'

Efl trop plus chaudjCoe 1’onvoit fouuet: Rancueur fbupy autrefoys refume'

Eft trop plus fortjCju il neftoit paruant.



TETRASTICHON*

Dum furit incipiens ~vit& dif :r irnine morbus ,

Si f aptat Medicus pharmaca danda lactat. AT on dabit ad primos Japiens jolamina fletus,

  • A$l vbi tam fractus cœpertt effedolor*


QJV A TRAIN.

Lors que le mal eft en & grand fureur, Garde toy bien de donner Medicine: Dôner côfbrc au téps de grand douleur, Neft pas requis , a*ns quand le mal de- cline. —



TET^JiSTICHOK.


^ Glauca falix propere, fed tarde crefcit oliua : Serius h&c moritur , fed perit illa cito : t ngenij longo 'vix tarçli tempore durat, Pr&cocts fubito 'ris périt ingenij.

Q^V A T R A I N.

Le (aux viet toiî 3 &: l’olyuier tard croifb | Ceftuy meurt tard, l’autre vit peu dé ipace:

Engin (oudainpert tofl: ce qu’il reçoit: Engin tardif tiêt bien ce qu’il embraflè.




TET ST IC HO K.

Mellificer tmfjuxm fucus licet 3 improbus ille Douorut ùfiidui mellx laboris opta:

S icgeuus ignxuum fruges confumere uxti ,

Qu* bonx fnnt xho parta Ubore y or anu

QV A T R A I N.

La moufehe à myel trauaill^ à diligece, Et le bourdon en vit fans faire rien: Maint vn méfehat oyfif par négligence Dautruy deuor£, & confume le bien.


7 S

T STLCHOn.

Sculptor vtèquouK fimulacrum fingere trunco Eftpot 'tijiniïrufta, fie operante manu:

Qui fapit ipfe fibt, Fortunam fabricat omnem, Torquet & ad y it A commoda cunfita f t&

Q_V A T R A I N.

Tout bon tailleur de tout boys fait \

II

image,

En les bouchât par art, tant qu’il fouffit: Semblablement ,1’hôme prudét Sc fige Toute Fortuné applicqu^ à fon proufit.



79

TET ST IC HOÏt.

Aedificata folo fuerint qu& templa paluftri. Terra tremat quamut*, nulla peridatiment: Sic humilis Fortuna malis obnoxia paucts Creditur: at magnos magna ruina manet .

Q^V A T R A i N.

Les baftimentz qui font en lieu infime, Tremblât la terr^ ont peu de detrimét: Fortuné auffi à gens d’eftatfublime Plus qu’aux petitz donne peine &c tour- ment*


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't ;H\\ ' :>rO:


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TETF^j: ST ICHON.

Intrat yt in najfam nullo conamine pi fas,

Inde reuertendi cui y ia nulla datur:

Sic yiaprocliuis yitij,qua pojje reuerti Ingrejfum proprio nondatur auxilio .

CLV ATRAIN.

Entrer l’on voit le poiflon dans la nafle De (cm vouloir^ ne s’en peult partir: Pecheur entrant en vice 3 (àns la grâce De Dieu^ne peult d’yceluy refortir.




TET ST I CH 0 K.

g.» Parut y élut feperfert femina magna cuprefjus , 4 lût tamen magno frondis honore y iret:

3) Sic minimu qu oddara tio e ftfed ma xima prodit à Si datur ,yt proprium 'ventilet illa decus .


^ Le Cyprès ha femen r Mais fon ramagtf


grand place:


Raifon de fby(auant que foie co Elt fort




TET ST IC H OK.

Si tua, plus folito fruélus effuderit arbor, ilia intra paucos e ft peritura dies:

S ic, tibi plus j olito fi res Fortuna fecundet , Blanda tibi dirum pr&parat exitium. *

Q^VATRAIN.

Quand tu verras Iarbreplusplatureux Que de couftum^ , il doit mourir en briefi

Lors que le fort te fera plus heureux Qu’il ne fouloit, garde toy de



7 <et itum:


Hoc maga emergit, f trgit Sic fapiens 'varÿs Fortune cafibus aéhts Fortior emergit, quo magis his premitur.


Tant plus la Palm£ eft de grand faiz prefiée.

Plus à monter contremont fait effort: Tat plusFortun^eft cotre nous drefsée. Plus faut auoir le cœur côftant & fort.




TETRAS


Terret vt afpcftusnos

Et placet eximio piclus ab artifice: Horrida fit mulier 3 frontem cui tempus arauit, w/fr cui iam facies piât a fit arte 3 placet,


Qjy A T R A I N.


Lefcorpion fait frayeur à le veoir.

Mais pour playfir bien peint on le re-


Viellefle fait femme Iaydje? apparoir. Mais elle plait, quand bien elle fe farde.



T ET ST IC H OK,

V t ni Jï mercati naturam rufi ictis agri N ouer it ,haud reddet femina iaàta f ges: Sicmfi pr&ccptor puerorum nouent aptum Ingenium, Jludij tempus inane teret .

Qjr ATRAIN.

Le laboureur perdra temps & lèmence^ S'il ne cognoift le port de (on terroir: r aux enfans rien n’auance uuoir.


i\ 2



s<r

TET \jt ST IC H on:

Vt viret AternuYn Buxus >tum frondis honore Gaudet } at illa grauis femen odoris habet: Plurima fucata contingunt commoda linguA , Ni lateat dulci virus in eloquio .

Q^VATRAI N.

En tout temps eft le Buys verd en ra mage,

I Mais fon grain eft mauuais toute làiso il eft louable auoir orne’ langage, Pourueu qu’en luy n’ayt latete poyion


."y ■:/ ,



1



1


H Mane rofam carpis primo 3 qu& ye/fere marcet: r

0 Hinceft ynadiesortus & interitus: ^

Wi Florida fie fubito pr&teruolat ipfa iuuentus,

fl Qu& modo tenfa fuit, ft modo laxa <-utts. j

11

M QJV ATR AIN. 4

Jj La rofe eft fireCch^ 8c ftetr \i en vn iour, Il Sa g ra ^’ beauté* eft en breftéps perdue: Il Vieileffe aufli fins faire long ièiour, J

j |j| Ride la peau ( au parauant ) tendue.

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N 4



T^ST ICHOK.

Cur Deus hic Confus folitodemore Deorum Non patet } obf cura fed Utet -vfque domo ?

  • An quia.qutfquis erit Regts cognomine dignus,

C on filium Regni non jinet effe patens.

Q^V A T R A I N.

Pourquoy Confus tout (èul entre les Dieux

Se tient cache ; de toufioursau couuert?





TET\jC ST ICHOK.

Mercurius gaudet rutilo je i ungere Phoebo, Dejicit C7* nunquam quin comitetur eum:

Cur hoc? Nempe decet genero fi Principii aul£ xArtibus tnflruclos j mper adejje yiros .

Q JT ATRA I N.

Coe Phoebus prés de fby ha Mercure, Lequel le fùyc , ou qu’il face (on cours: Tous Roys aullî doiuent auoir la cure D’entretenir gens do êtes à leurs courz.




Peflm in <Atrtde dumferrîi jlrmxi t Achille s. Continuit fubitam do fl: a, Miner u a manum: Cur ho fl Nempe decet fortem, qui c&tera, mincit, K/fjfe flm proprios perd omuiffe virum .


Q_V A T R A I N.


Pallas arreft^ Achillés^inl ne tue Agamenon des Gréez le puiflant Roy: Comme le (àg^ à vaincre s eluertue Ses fblz defirs, pour fuyr défirroy.





TZT\jtST ICHOK


Qu km meritb placidas felix mouet iUe choreus, Cu ifors dulafonumfund.it a b ore mélos : cane as, ne te tam mendax fiftuU prodat,

) u Icis & in lachrymas incidat ille f mus.

Q.V A T R. A I N.

Bien peuitdancer,à qui Fortune fone. Mais que le chant dure longue fayfon: Lors que fon chant plus doucement re fone,

Garde toy bien de fon mortel poyfon.



92


TETRASTICHO

Scipio Romanas protexit ab hottibws arces : Reftitit &* prauis moribus i>fque Çato: Dignior ex ifliSjfi quiris y <ju is fuit? ille Crimina^ui pepulit legibus ~i>rbe procul.

Q.VATR AIN.

Scipion fut iadiz puiffant & fort,

Pour fapprimer d’Annibal les malices: Mais Caton feit vnplus louable effort, Lors qu’il chafla de Rome plufieurs vices.


O



PS

TETRASTICHO K.

Cur noua nupta Diro coniungit flumina flammis. Frigida cum càlidis mifcet ilia jirnull

sAn quia coniugijs accedunt omnïbu a que Cum gemitu riflus,cumque quiete labor?

Qjf A T R A I N.

Pourquoy eft ce que cefte belle dame [çv Porte le feu & l’eau à (on e(pouz?

XT C’eft pour montrer , qu’entre mary ôc femme

N eft rys fans pleurs y ni playfir (ans courroux.



t , ' /i 1 ': A' " ✓/) >: !);■ .




H

T ET^jfSTICHOK.

ConJpiciSy'vt Pallas nudatis calcibus Hÿdrani Comprimit ±ill&fo conterit atque pede:

Cur hoc? Nepe bominetutu facit inclyta yiriUSj . Eximit & dirc,morfibMinuidi&*

C tv A T R A i tf.

Hydra prétend de Minerue bleffer* Mais elle nefl de fon veiiil aflduuie: Car , qu’on machin^, ou qu’on veuille braffer,

Vertu ( pouf fin ( eft fnaitrefle d’Enuic*



TJET^STICHOm

Muribus innatum eft, Natura munere quodam, V t fugiant, quum fit iam ruitur a domus ; Fiftus adulator fi Principis aularuinam lam timeat, prober ope fugit y f que pede,

Q_V A T R A I N.

Le Rat cognoit des mayfons Ia ruyne, Auant que vienne , &: promptement senfuyt:

Quad le dateur voit q le Roy La chance tourn^&plus il ne




TET^STICHOK.

Scijpt 'velut rapido nauismalè crédit ur amtii, tamen in fluuij littore tuta manet :

I œmiha, fic( catti cpxamcpiam fujpetta pudor if ) V ix caau in propria limite clan fa domm .

Q.V A T R A IN.

La nef rompue cft (ùbied# à naufrage, Si Ton la fair flotter par déraifon: Femme qui court en maint pèlerinage, Seroit plus leur £ eftant en (à maifon.



TtT\j£S'T ICHOn.

Cur cordis medio radixïCur tramite c&co Truncus tn alta ruens fructibus ora repleti sAn quia (quodcunque ell ) cor noftrum conci- pit omne )

illius & mentem lingua di ferta refert .

Q^V AUAIN.

Regard^ & voy,que 1’arbre de fagefle ( Duquel conuient que l’homme foie inltruit )

Prenc Ci racine au' cceur 5 & tat fe drefle, Que par la boucha il fait fortir le fruit.




C^VA TRAIN.

Pallas via de telle prouidence V ers Vliffés,c]iul euita tous maux: Pour démontrer que Vertu de Prudëce Nous guarantitde tous cruelz aflàux.


TET\ jtSTl CH O H:


i Pallade cur fup^rat fola comitatus V liffe$ y J Tot mala M œonio Del récita nte fait*.

) t^Cnquia monftrorü uiélrix Prudentia femper

Eximit a cunélis peélora doéla malts •



TET^jiSTlCHOK.

Quid LibitinafacitîQuid ponderat iüa bt la iutttim factet pondus aua ta manus f Pauperibus Reges,®* feeptr a ligonibus a Q uos F ors dift inguit^Mors facit ejfe pi

Q.VATRAIN,


Quand la Mort tient en fa main la lance ,

Les feeptres font & les rateauz Pour démontrer, que quand 1 s’auance.

De melme poix sot les Roys &





lOO

TET ST IC HOK.

Ingenium ( Le 6} or ) f&ua de morte triumphat. Cuius Apis currus ingenio fa 'vehit :

N ufquam repit humi, quiï fit fibi y it a perennis , ^ Non fuit Authores morte perire fuos.

Q^y A T R A I N.

& Voycy ( Ledicur ) engin vidorieux v Et triumphant, pour la fin de ce liure:

I Ceftyceluy 3 quifurpafle les Cieux, fl Et qui nous fait apres le trefpas viure.

H 2(edime me à calumnijs hominum .

wj Deo Optimo askfaximo gratta.





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