La folie devant les tribunaux  

From The Art and Popular Culture Encyclopedia

Jump to: navigation, search

{{Template}} La folie devant les tribunaux (1864) by Henri Legrand du Saulle

Full text [1]

PRËFAC!;

Lorsque je débutai dans les établissements d'aliénés, j'avais vingt ans j'étudiais en médecine déjà depuis quelques années 'et je commençais mon droit. Dés cette époque, je rapprochai des connaissances en apparence étrangères l'une à l'autre, puis, le temps et l'instruction aidant, je vis que la pathologie de l'esprit et la jurisprudence se prêtaient un mutuel secours et trouvaient mémo, dans la médecine légale de la folie, l'application la plus saisissante. Mon sillon professionnel était indiqué au sortir des écoles, je restai voué à Fétude et a la pratique des maladies nerveuses et mentales, et toutes les fois que mes con frères le voulurent bien, je fus heureux de leur donner, comme médecin légiste, un avis motivé sur plus d'une affaire que des troubles mal définis de la raison environnaient dediMeultés.

Ennemi de toute idéologie obscure et stérile, fuyant avec une égale répugnaMe et les abstractions métaphysiques et les inspirations rêveuses, entraîné de plus en plus vers les études sérieusement pratiques, Bans cesse à la recherche des no' tions positives de la réalité, j'accumulai quelques notes, et voici que la /b~c ~<'<M< ~r~MMOMiB sera déterée demain à l'examen des magistrats, des avocats et des médecins

Quel but me suis-je proposé en écrivant ce livre? J'ai d'abord voulu combler ta lacune si regrettable qui existait, au détriment d'intérêts pressants et douloureux, dans notre littérature ahéniste et juridique, etj'ai désiré ensuite déterminer sagement, sans enthousiasme philanthropique comme sans sévérité rigoureuse, la juste application des règles du droit aux égarements de la pensée, aux désordres de la volonté.

Un magistrat éminent, M. le conseiller Sacase, a fait, il y a treize ans, un éloquent appel aux hommes spéciaux, et il les a conviés sur le terrain mixte où nous avons résolu de le suivre, mais non pas de l'égaler. M. Sacase déplorait l'absence d'un ouvrage de psychologie légale, et il avouait avec franchise que la science judiciaire ne pouvait pas s'assimiler les choses de la médecine. En ré-

PB~AM.

ponse cette honorable, mais périlleuse provocation, j'apporte ma part contributive.

Bien que la justice n'ait point mission de remplacer la Providence, elle s'entoure cependant de tous tes éléments susceptibles. d'éclairer ses convictions, et c'est ce qui fait qu'elle assoit si souvent ses décisions sur des avis d'experts compétents. Les jurés, de leur côté, aiment à abriter leur verdict derrière une autorité qui apaise leur conscience. Mais un point no!r s'aperçoit encore à l'horizon des opinions extrêmes sont souvent soutenues par l'accusation ou par la défense, et un antagonisme un peu vif se retrouve ça et là dans les deux camps. Il m'a semblé alors que, pour cimenter l'alliance sincère et durable de la justice et de la médecine, il fallait dérouler sous les yeux de l'une les archives de la folie et lui apprendre quels sont les écarts possibles de la raison, et qu'il sufïisait d'initier l'autre au langage du droit, aux exigences nécessaires de nos Codes, au respect dû aux lois. L'aliénation mentale mieux étudiée ne donnera plus lieu à des erreurs de diagnostic médico-légal; rendue plus accessible, plus tangible, elle ne servira plus d'audacieux prétexte au crime.

Voici le programme que j'ai cru devoir suivre après avoir jeté un rapide coup d'œil sur la légisia'

t!on romaine relative aux lésions de l'intelligence, j'ai introduit de suite, mais en termes genoux, l'atiéné devant ta justice, et j'ai exposé l'influence que les principates déviations de l'e'ntendement- humain pouvaient exercer sur ta criminalité j'ai été naturellement conduit dans cette Étude a tracer les points'de repère capables de mettre en relief le degré de responsabilité (responsabitité absolue, responsabilité partielle ou proportionnelle, irresponsabilité). J'ai insiste sur les caractères qui différencient t'aliène du criminel et j'ai montre comment devait être conduite une expertise médicolégale, de quelle ~çon il convenait d'interroger les malades, de démasquer les simulateurs, et a quels signes spéciaux il tarait attacher de l'importance, lorsque des lettres et des écrits étaient placés Mus les yeux des juges ou des médecins.

Les intervalles lucides, l'intermission, la remis' sion, la dissimulation maladive, l'action sage d'un fou ett'aliénationmeniatepér!odiqueontétéensuitet'objet d'un sérieux examen. Ces questions si difficiles embarrassent souvent les tribunaux, et comme la conscience frémit toujours à la pensée de l'erreur, surtout quand il peut en résulter un dommage pour l'honneur, la fortune ou la vie des citoyens, j'ai tenu à ne point laisser d'équivoque dans les esprits.

J~tti consacré de trés-long~ développements 4 l'étude des testaments entaches de <o!ié ou cens!. dérés comme têts. Ce sujet, dont l'importance est si considérable, a été jusque ce jour passé sous silence; aussi ai-je dû, pour pouvoir écrire, en connaissance dé cause, l'histoire médico-légale des dernières volontés, interroger pendant plusieurs années un très-grand nombre d'agonisants dans le& hôpitaux de Paris ou en ville, et doser en quelque sorte la somme d'intelligence conservée par eux, aux moments avant-coureurs de leur dissolution physique. Cet examen m'a appris ce qui se passe souvent dans les heures qui précèdent l'agonie et la mort, et m'a inspiré le courage de dévoiler la cause malheureusement trés-frequente d'iniquités testamentaires. 3'.ai établi, en m'appuyant sur des données acquises à l'expérience, quelles sont les conditions intellectuelles, morales et affectives qui permettent de tester sainement et librement; j'ai énuméré les diverses solutions qu'ont reçues quelques testaments dont la validité était contestée, et j'ai rapporté les décisions judiciaires qui sont intervenues & propos d'actes bizarres, de dispositions excentriques ou insensées j'ai étudié l'innuence des congestions cérébrales et des attaques d'apoplexie sur la faculté de tester, et j'ai exposé enOh

l'état de la Jurisprudence en matière de testaments. Ce chapitre, qui ne compte pas moins de 130 pages, m'a demande tant de soin et de re. cherches, que j'en recommande avec prédilection la lecture.

J'a: abordé ensuite toutes les questions relatives au Adiré ébrieux, au somnambulisme naturel, à l'état mental des pellagreux, et j'ai rapporté quelques exemples de la plus étrange et de la plus terrible des aberrations, l'anthropophagie.

II y a quelques années, à t'occasion de renievement d'un enfant, une discussion s'est ouverte a la cour d'assises de la Seine sur l'hystérie et le degré de responsabilité des hystériques. Le cas était nouveau, les documents manquaient de toute part, et d'éloquents orateurs improvisèrent une argumentation ingénieuse, mais cxtra-sciontinque. Cette argumentation ne doit pas faire. jurisprudence, et je me suis appliqué à déCnir le retentissement possible de Fhystérie sur ia raison et sur la ~rirninaHtH, de ~on a ne point laisser désormais de prise & l'erreur.

Les habitudes et les mœurs des épitoptiques, le degr~ de leur responsabilité et la capacité civile de ces malades, m'ont entrainé dans de longues mais indispensables discussions. Bien qu'il y ait trente*

huit mille épileptiques en France, c'est & poine si, en del~rs des-n~ectua~~u~ l'on se dOMte.dc la soudaineté, de la gravie et du péril des lésions de l'intelligence dans l'épilepsie. Or, les faits que nous avons rapportes déchireront peut-être de faciles illusions, mais ils éclaireront une situation dangereuse.

J'ai dû. à propos de l'érotisme, entrer dans des détaUs d'une certaine étendue. Le& tribunaux.sont parfois saisis d'aUtaircs licencieuses d'un ordre si exceptionnel qu'il m'a paru bon de séparer nettement des taïts qui sont tantôt t'muvre du vice, djB la dépravation et du crime, et tantôt l'innocente manifestation du délire le plus complet, le plus hideux et le moins discutable.

Dans plusieurs chapitres, il m'a fallu multiplier les faits et étayer ma manière de voir sur des précédents. Lorsqu'il s'agit d'interpréter des paroles bizarres, des actes étranges ou des forfaits que répudie la raison humaine, il faut bien dresser le bilan du possible on peut alors, quand l'occasion se présente, en àppeler aux cas analogues, aux observations similaires, et démontrer péremptoirement que si la folie est la plus désolante des maladies comprises dans le cadre nosologtque, elle est aussi celle dont les manifestations sont le plus inattendues, le

plus terribles. L'adage u<a'~ <<o<w~, ejr~/<Kr~<tM< a proclamé une étemelle~vérité. e~, -r!

Ma. constante préoccupation, en composant cet ouvrage, a été de rendre justice à chaque auteur et de citer honorablement son nom et ses travaux. De nos jours, on a trop souvent la témérité d'imprimer de gros volumes et de ne parler que de soi on s'approprie en silence les idées des autres, on les exprime en des termes a peine dinerents, et l'on se livre a la complaisante admiration de son tcuvre d'emprunt. Ce procédé soulève la réprobation des honnêtes gens et est indigne de la science qu'il cherche d'aiUeufs si peu à servir. Au risque de tomber dans l'excès contraire, j'ai textuellement reproduit toutes les opinions de mes devanciers et de mes conh'ères qui m'ont paru mériter une mention spéciale, et lorsque j'ai rencontre dans leurs travaux des observations plus curieuses, plus rares et plus concluantes que celles dont je pouvais pcrsonnenemcnt disposer, j'ai donné avec empressement l'hospitalité aux documents d'autrui, et je me suis euace. La science est un grand livre où les travailleurs doivent avoir un compte ouvert c'est attenter a leur vie morale que de ne les créditer systématiquement que de pages blanches. A chacun son ouvre. Si ce principe, qui est d'une

équité élémentaire, a trouvé son application ici, a plus forteTaisonscra~il mon ~uide dans bcours que M. le ministrede l'instruction publique a bien voulu m'autoriser à inaugurer à l'École pratique de la Faculté sur la M~ectMC <<!g~ eM< Le surcroît do travaU, que m'a impose Hmpresston do ce Hvre/m'a oMige a ajourner au 25 novembre proch.a!n l'ouverture de ce cours; tout le monde aura gagné à ce retard, car j'arriverai mieux préparé. J'ai tenté une entreprise d'autant plus dinicHe qu~it m'a <aUu grouper des matériaux épars, donner une physionomie à des documents disséminés un peu partout, et communiquer ta vie à des doctrines médico-Iégates encore dans le néant. Je me suis attaché de préférence aux sujets neufs et qui n'avaient jamais été décrits; aussi, ma tache a-t-elle été hérissée d'aspérités sans nombre.

le ne terminerai pas ces prolégomènes sans remercier M. ic présiaent Benott-Champy, qui a bien voulu m'inscrire parmi !es praticiens investis de la confiance du tribunal, et sans témoigner toute ma gratitude a des maitres éminents, a MM. Parchappe, Baitiarger et heiasiauve, qui ont mis à ma disposition, avec ia plus affectueuse bienveillance, des documents inédits d'une haute portée. Mon savant ami, le docteur Poinsot; mon excellent coHcgue

M. Jules Fakot et MI Gtasson, du barreau de Strasbourg m'ont donné d'ctHes consens et je !eur dois, à cette place, un sympathique souvenir Le public est maintenant mon juge. Je le prie d'~ccueiMir avec indulgence, en faveur d'un zéte persévérant et s!ncére, ces premières pages de psychologie pathologique et téga!e. Puisse-t-iî renvoyer a mon adresse cette épigraphe de Montaigne « Cecy estunMvrede bonne <by. ?

fm-b. 10 Mwier <Mt.

CHAPITRE PREMIER

M LA t.<a<at.AT'OM ROMAINE <t6t.AY)WE *U« AHËMÉe

MHnttton des termes mt~B~t nabMc. CapaeM d~ite en eëndfat. Mariage. -Puissonco paternelle. Pfopr!<!M PoNeaticn. Suee<s!!<M~M<o<. Sttceeai<))tstMtomen<a!res, tcetantettht.– OMigations. Droit d'oglr en justice. De la cwmteMe <te! tous. Bn mat~fe cr!M)ine!te. nspoMabMM, !mspo!tNMMM Age du dbeenM. < ment enfante, tieMar<b. De la coMM. !MnMtoM.

jDéttatttMM <M <eHMe <HM< Si l'on se met & papcuurit' avec soin les textes de la jurisprudence romaine, on ne tarde pas & reconnaltro qu'il r&gnc une déplorable confusion dans les termes de la nomenclature médicale, relativement i la pathologie de l'esprit. Les expressions tMK<<! cep<M~ ~MM~<MM< ~to~, sont tour a tour et indifféremment employées comme synonymes M~.

LA FOL~

DEVANT LES TRtBBÏ~BX

CcB~Snt, et si nous voulons nous taire une opinion ~'es"o cet ctatde choses, Mua'diroB&qM'itsetnMerc8tt!.fer du chaos ancien que l'on désignait ie plus généralement sous te nom, de d~M~M, i'hotnmc atteint de M~t~, c'est.a.dtMdetacompt&ie abolition de la raison ayant succède a ~exercice normal des facultés de j'enten. dement; tandis que !a locution ttMM~ Mp(M< s'appliquait plutôt au faible d'esprit ou a celui dont la folie notait pas susceptibto d'avoir des intermittences lucides. On pourrait donc, jusque un certain point, comparer le <~Mt<'<M au riche qui a perdu sa fortune, et le m<?M<<! Mp~M~ au pauvre qui n'a jamais possédé, et dont l'indigence est sans appel.

Suivant!sidoredeSevi!!e,te~(MM n'était autre que l'idiot. F~t M~ict~ ~MM ~iCcM~, disait'on en droit criminel.

Il semblerait que le mot ~<'or, outre son acception sp~.ciaie, scnit à désigner le type universel des maladies mcntatea. Ce terme, qui représente aujourd'hui la manie, était trcs-usiic dans le langage judiciaire des Romains, qui lui donnaient une acception trcs'targe. Le /«rio~M était considère comme étant absolument inhabite K imprimer sur ses actes le sceau de sa volonté, et il était dit quelque part f«rMM't MM~o fo~MM~M M<. La fureur a perdu dans la langue moderne sa signification générique, et maintenant elle ne se substitue jamais & l'expression o~M<«w <ttcn<a~.

La Mie no consistant point, en thèse gcncrate, dans la perte a jamais irréparable de l'intelligence, nous pensons qu'on a eu le plus grand tort d'en donner !a défini.

tien Suivante: ~MfOt'COM~MMC mentis O~M~M ~M~MM otMMt tM<~c<M <M< Comme conséquence do la 'même erreur, chaque fois qu'un individu était tombé en 1~'reur, on le considérait comme à jamais perdu ~m~ ~Mt~~M; ~MMttMt' /~KWM.

Quant aux mots mens et OMttMtM, l'un signifiait jtc principe intelligent, et l'autre Je principe et l'agent des actes de !a votentc.

BM« pahMe. Si nous nous en rapportons & deux passages des Pandectes, l'un tiré d'Uipion et t'autre do Macer', les furieux et les insensés devaient être renfermés, par tes soins de l'administration romaine, dans des Ueux publics de détention (Mt'CM'M), et les préfets des provinces étaient chargés de prendre toutes les précautions nécessaires pour maintenir l'ordre public, respecter les droits de t'humanitc et assurer la sécurité des personnes. Une lourde responsabilité incombait aux gardiens de ces corc~'M ils devaient soustraire les malades aux mau' vais traitements et les protéger contre tous les accidents susceptibles d'être prévus. Lorsqu'il survenait un événement malheureux par suite d'un défaut de surveillance, ils étaient, assez sévèrement punis.

CapattM etwUe, ea gënëtaL Les Romains ont de bonne hcurcétudiélatbtic, et ils avaient observé que parmi les maladies de l'esprit, les unes étaient permanenteeet o! M. m~ de o~. p~.

~h' 0~'tcia pr~rsidie, loi 13.

'&'0~<«MMM,to!i9.

Lo: 10, «Mf~a W~.

mcuraMcs, tes autres temporaires ou intermittentes: F«.t'Cf <M< M< ?~~MM< 0~' Ao~t ~<'rM//0'.

Les régies du droit concernant la capacité civile étaient extrêmement simples. En principe, t'a!i6ne était reconnu capable: il conservait dans ses intervalles lucides, <a;OMM' MHMct t'Ctcedeses droits ;ma!spendantsond~}re lu jouissance seule lui restait acquise, et ses droits civils ôtaient exerces en son nom par un curateur. Ainsi, le retour, même temporaire, ta raison conférait au fou le pouvoir de se marier, de tester, de s'obliger envers autrui ou d'obliger autrui cnveratui': JM~fMtMtonMOM~~M~Mpore, /<M'MM< majores ~<M<< ~MtM~ OMMM C~t~OMM et e/«M qrloslibet CCM<rae~M pOMe ~K~ MCM <ttM~~(<Mf' i mais toutes les fois que l'intelligence se trouMait de nouveau, les actes accomplis étaient nécessairement nuls, puisqu'il ne pouvait y avoir eu consentement de la part du <bu. Le curateur reprenait alors ses fonctions. L'origine de la protection légale s'étendant aux droits et a la conservation des biens des insensés se retrouve dans la loi des Douze Tables, qui renferme les principes primitifs de la tutelle et do la curatc!!e. I! y est dit, en cnct:)<no«M~f <Mc~t<, a~Maton<<'M<</<t«M~tM eo p~ctMtt~M~ ~<M polestas ~<o. En faveur des ~'tMt se trouvait donc organisée une curatelle légitime, différant de la tutelle donnée à l'impubère, en ce que cette dernière cessait a i 2 ou i 4 ans suivant !e sexe, tandis que l'autre devait'se poursuivre pendant un temps ind6terminc. ~? 0~« ~fa'< loi t4.

Const. 6. Cff~ V. M.

CoMt. 2, <w</MA. <At<f< IV, 3<.

Lo~ue les ~HMt n'avaient poiOtd'agaats ou ~en amient que d'inhabiles, le magistrat déférait la curatelle. Voici ce qu'on lit a ce sujet dans les Institutes $<~ M/~tt cornac pM~C<M Mf&M, pf~Ot'M in pf<W<MCtM pf~MM, &C !MCMM<<tOMC ~M CMMt~M'M ~<

La suspension évidente des phénomènes morbides devait'dto mettre nu aux fonctions du curateur, ct~ en cas do récidive, une nouvelle délégation parle magistrat etait.eHe nécessaire? La question acte débattue, et Justinicn décida que l'intervalle lucide devait suspendre la curatelle, sans la faire cesser, et que celle-ci reprenait de plein droit tous ses effets dès l'apparition d'une rechute. On évita de ln sorte beaucoup de formalités inutiles. Au surplus, torsqueiafblieeuut notoire et qu'un curateur était nommé, t'cxistcncc de l'intervalle lucide n'était accueillie qu'avec une certaine réserve et on exigeait un retour complet il la raison ({M~~oMo~~dwtNM). Indépendamment des furieux dont s'était occupée ta loi des Douze Tables, la législation romaine avait entouré d'une protection spéciale plusieurs autres classes d'individus privés du libre et complet exercice de leurs faculté; intellectuelles. Tels étaient les m<'M~ eo~t, les muti, les tttrdt, enfin qui ~~(«o mo~o ~o'r<M<<. Bien que la loi des Douze Tables n'eut point prévu ces cas, il y avait toujours lieu a la curatelle S<~ m<'n<<' caplis <'( <M'<<M MM~M qui morbo perp~HC laborant, quia Mt<M <MM M. pefMM non poMMM<, cM~<M'<w JctMft MM< Ainsi que nous l'apprend Datiez', c'est à la notoriété publique que l'on tMt., tiv. t". t!). XXHt. & 4.

~~Mff ~)'<<pra<f<'a<!< t. Ht, p. 4a?

"iI"

devait d'êlre instruit sur l'état de ces diverses personnea,

et c'est a ta suite de cette notoriété qu'on procédait à la nomination de la curatelle.

Not~e. Le libre consentement des parties contractantes étant la condition la plus essentielle, !a base rohdamontale d'un mariage, t'aliéné ne pouvait pas se ma. fier, & moins d'être dans un intervalle lucide. Ft~w MM. ~'<tA< MC~tMOMiMM MOM «M<< quia COK~M<M O~tM Mf'. t! y a plus dans l'ancien droit romain, les jurisconsultes discutaient la question do savoir si le fils d'un fou pou. vait contracter mariage. Personne ne songeait a contes.ter a ta n!!c de l'aliéné le droit de se marier, car les entants pouvant nattro de son union tombaient sous la puissance du mari, si ce dernier était <M< ;MfM; ou du père dn mari, si !c mari était !ui.meme en puissance. En refusant au fils reste en puissance, a/t~tt jMfM, ht tibertéde se marier, certains jurisconsultes se tondaient sur cette considération que !es enfants, en se trouvant snus la puissance du fou, devenaient ncc<~saircment des irdritiers ~i~M (~r~M <Kt '), et qu'il <tMit admis comme un principe fondamental que J'on ne pouvait pas avoir d'hcntiers siens malgré soi. On ne voûtait donc pas que cette règle fût violée et que des petits-fils pussent être imposés au fou.

Justinien trancha la dimcuttéct il autorisa le mariage du nts et de la <te du fou, sous la condition qu'à défaut M M. g 3. M/M Mp/~wM. XX!

/'Wm-~M tiv. t", t)). x.

du père, un conseil composé du curatcuft des parentes plus distingués et du gouverneur de !a province, consentirait & l'union projetée.

t<a folie n'entrainait pasta dissotution du mariage, mais le conjoint, sain d'esprit, pouvait demander et faire prononcer le divorce. Le consentement mutuel, en effet, n'était pas oMigatoire pour que le divorce eut lieu la volonté d'un seu! des époux suffisait. Toutefois,, celui des époux qui faisait dissoudre le mariage était condamné aux peines du divorce, lorsque la folie de son conjoint n'était ni incurable, ni dangereuse*.

MmMMMc pa<emene. Les désordres de l'intelligence ne modifiaient en rien la puissance paternelle. Le fils atiené continuait à dire soumis at'autorité du père, et le père insenséWen jûM~M~ pas moins en droit de la puissance, profitant do tous les avantages qu'elle pouvait lui procurer ef notamment au point de vue des p<~M, mais il ne t'M'<'fc<!« pas, et tes ordres concernant tels actes de la vie civile qu'il donnai son fils étaient nuls, à moins qu'ils n'émanassent d'un intervalle lucide bien constaté. pMptM<é. Les fous conservaient non-seulement la propriété des biens dont ils étaient les détenteurs avant leur maladie, mais its pouvaient encore acquérir, par tous les modes qui ne nécessitaient pas l'intervcntion de la volonté. Ainsi, ils acquéraient les récoltes de leurs dMmps et acquéraient par r<MMMMM'; mais it ne leur CM)MM~. de CattN, t,9 <5?.

M<'dc d'acquérir une chose MeesctM tm~Me t'u~et prine!pa! est d~tcqub.

était pas possible, pour aliéner ou pour acquérir, d'em'ployer les formalités ordinaires du droit civit concernant les translations de propriété telles que la <Mn~a«o<t, la ~M<c Mtj«M. Ils n'avaient pas davantage !a liberté d'acquérir par cocMpo~tom ou par tradition, ces deux modes d'acquérir du droit des gens car l'occupation etta tradition supposaient la formelle intention d'6tM propt'i6tau'e. L'insensé cependant n'acquérait pas par lui.meme, mais bien par l'intermédiaire de son curateur ou tneme de ses enfants en puissance et de ses esclaves, toutes les acquisitions do ces derniers profitant, en enet, au père ou au maiire.

teMWMhMh t! avait été primitivement décidé que le fou ne pouvait pas Acoc~un la possession, ce!)c'ci étant un acte personnel et témoignant de l'intention de posséder, mois on s'écarta plus tard de la rigneurde ce principe, et on décida «~t~M coMM que l'insensé pourrait acquf* rir la possession par l'intermédiaire do son curateur. Au surplus, dans tous les temps, le fou a pu ccNTMtcm une possession commencée, attendu qu'en matière de pos*session, il n'est pas indispensable d'avoir à tout instant l'intention de posséder (<w<MttM); il suMt de l'avoir eue 6 l'époque où a débuté la possession

a<MeeMhMM ab <Mt<M<a<, MxeeMtoM ««MMotahwe. <M<amen«. Ciccron, qui fut en même temps orateur, Parmi let modes d'acquérir la propriété. les MM Datent !pA:iaMx aux dtoyens romains, les autres }X)UM!cMt 6tfc empto~ par tout le inonde,

<H&me ptr tes~tran~cM [j«y~M). )Le9 pMm)eMe'eppe)<ieat m~ed'M-

qMëfir par dMtt étrangers tes autns, mcd<s d'ac<tu<'rir du dmtt des g<!n<.

quérir du droit civil, es, les noires, modes d'acquérir du droit des gens.

M 97. <f~ ~w~w< XLt, a.

philosophe et jurisconsulte, a dit que l'insensé était celui qui ne savait tM~Mn~~m o~<MtMM <K~'<, et M~ cul~MM fO)MntMn<M et <M<~MM. C'est dire par là que le droit de régler son hérédité devait être enlevé a celui qui ne jouissait pas du libre usage de sa raison et dont ta volonté fantasque ffottait au gré d'un cerveau malade. T~oMMtum ~fMM non ~OMMMf /«W~ ~Kt<ttM~M~ COMM~ disait la loi. La première condition imposée au testateur était la faction de testament, c'est-à-dire !a capacité nécessaire; or cette capacité reposait sur l'intogritas mentis, et dans l'ex-'pression d'une volonté dernière, on devait toujours retrouver potestas, M~M<o< modtM du testateur. En l'absence de ces conditions fondamentales, l'acte était déclaré nul~M MtCMM«.

La légisiation romaine considérait les prodigues comme furieux, quant a tours biens F«n<MMm ~KcrMm ~MarMm /!ïMMM< ~B<<MM. Tant qu'ils n'avaient point été interdits, ils jouissaient do la liberté commune a tous. Les (uriosi, au contraire, sans interdiction préalable, avaient perdu le droit de tester, et la nature se chargeait d'établir leur défaut d'aptitude, qui allait même jusqu'à ne pouvoir être témoins d'un testament ~VoM po~ ~Mr<ostM <M M«mero <m adhiberi. Cependant, nous trouvons un peu plus loin un correctif de la plus haute importance « Si le fou a recouvré la raison ou s'il a fait un testament dans un intcrvattc lucide, le testament est réputé valable; a plus forte raison si le testament a été fait avant la folie. » Que de difficultés ont dû surgir a propos des intervalles lucidesl Disons a ce sujet que les /«nMt étaient réputés susceptibles d'avoir de ces intermissions favorables et

qu'a leur faveur même ils pouvaient être appelés aux fonctions de juge. Rien de scmbtabk ne se passait pour les MMt~ eapt<, et l'intervalle lucide n'était jamais admis. siMe chez eux.

En résumé, te fou no pouvait donc ni instituer un héritior, ni Mre de legs, ni laisser de fidéicommis, ces trois actes exigeant la faction de testament active. Son testament était nul, alors môme qu'il avait ensuite recouvre la raison, mais si cet acte était antérieur & la folie ou s'il avait été rédigé pendant un intervalle lucide, it était réputé parfaitement valable. t~ rechutes u!téneures ne changeaient rien à cette disposition de la loi, le principe dominant de la validité d'un testament reposant uniquement dans la sanité d'esprit au moment où le testateur a réglé son hérédité'.

Si t'insensé n'avait pas Ja faction de testament active, il avait du moins la faction de testament ~<M~ c'est-àdire qu'il pouvait être institué héritier et a plus forte raison légataire.

En matière de testament, i! existait une institution re.marquable, nous voulons parler de la substitution quasi pM~<!< Un père de famille avait-il parmi les s!cns un n!souunpetii.nt8ou,d'uncmanièreptusgénémte,undes.cendant~~ dans t'impossibi!ité de tester a cause de son défaut d'intelligence? il pouvait, en pareil cas, faire le testament au lieu et place do !'cmp~ché'. Dans la substitution quasi pupillaire,le père pouvait foire le testament, 'S~tMt., liv. n.ttt.xn.

'CeMeMbMitMt!en~:t.ppetde,p~~n'H~M).d<'MsaMtce:a avec la Mbstitutien pupillaire, ta~cHc conflit <m ~n. te droit de Mn. ~.nps que )c bien, te t~.m<x <t.. son Nb i.puMn.. On l'a en~

d'un <!ts émancipé aussi bien que celui d'un fils en puis.sauce ii suuisait que ce Cts tut aliéné.

La mère, aussi Mon que le père, pouvait faim te testament du fils atteint d'aliénation mentale. Mais dans tous les cas, le père et la mère devaient choisir i'héritier do leur fils parmi ses descendants ou ses fr&res. t~t substitution quasi pupillaire notait possibb que pour les descendants dont l'état de démence était continu elle notait pas applicable a ceux qui jouissaient do momenls lucides.

De même, si t'a!i6n6 avait d~& fait un testament avant de tomber cn démence, ia substitution quasi pupillaire ne pouvait être admise.

La substitution quasi pupillaire cessait, et le testa'ment fait par le père ou la mère était nul

d" Dès que le descendant recouvrait la raison; 2" Dans le cas où le fou mourait avant celui qui avait testé pour lui;

5" Lorsque te substitue, c'est-à-dire celui qui devait hériter de l'insensé, mourait avant ce dernier. Jusqu'ici, nous avons parlé de la succession testamentaire. Si nous supposons, au contraire, une succession o~ tM~o<, il nous suffira de poser une rêgte bien simple la folie n'apporte aucune modification; te fou succède a ses parents de tous les degrés, et il est appelé & leur succession comme toute autre personne.

Mais, dana les successions testamentaires comme dans. les successions «& tM~o<, te fou est tantôt héritier sien, core ddsicncc Mus le nom de mttMtitutinn <n'm~n' parée qu'elle avait <<- OMUtUtc & f~m~' de la sutNtimt'cn pupillaire.

tanMt héritier externe, soton qu'il est ou n'est pas des. ~M~aM< en ~MMMMM du d'~MMt. Quan<! le fou est héritier sien, il acquiert de plein droit la succession, sans avoir besoin d'accepter. Au contraire, quand il est héritier externe, il est sounus & la formalité de t'ac~<!<ton. Or il ne peut pas accepter, puisqu'il n'a pas de volonté. C'est pourquoi le prétour permettait au curateur do demander la poM~M«w d<? biens, sauf a rendre plus lard la succès*sion, si le fou venait a mourir sans avoir pu manifester sa ° votontc Justinien a admis cette règle, mais en dispensant de la nécessité de fournir caution, exigée précédemment par le droit prétorien.

OMtga«<tne. Les obligations naissaient i" des contrats 2* des quast'contrats ou mieux ~KaM <? Mtt<)W(M; 5' des délits 4* quasi d~tefo; 5" de la loi.

i" CoMtf< –Dans les contrats, tout ce que foit le fou est nul (a moins, bien entendu, qu'on ne soit dans un intervalle lucide). Il ne peut pas s'obliger envers autrui, ni même, a ia différence du pupille, obliger autrui envers lui. ~«~M)M M~o<<Mm~i<, nous dit Justinicn'. FM. <'<MKM, a«t<f ~t~M~M', ~c p)'om~<o<, M~t~ a~~c moÎM/!M<MM est'.

2~ Délits. -Les trois délits du droit civil sont !c vol, L. t. De teMfMNtjtMMMtfM /h~M~, 37, S.

COMt. 8 ?, Be CMM<M ~fM.

g S, J., L. tt!, tit. XtX.

< t.. t. S M. D.. 44.1.

!'injure, le daMWMn injuria datum, qui tous trois produi. sent des actions civiles conu'c cctui qui s'en es! rendu coupable. Eh bien, le fou ne peut se rendre coupable d'aucun de ces délits, parce qu'il n'a pas la volonté. Aussi ne peut-il pas voler fM«M /«r<Mm MM<' o~ctM ~'aM~ il ne peut pas injurier, car, dans toute injure, il faut le fait et l'intention.

3" Obligations quasi ~tc~o. Elles sont également étrangères au fou.

4" Obligation quasi &c eoM<Mc<M, et, 5" M lege. Le fou ne peut pas <'oMt~f quasi ex coMft'adM; mais quelquefois i! est obligé, par la force même des choses, comme le pupille. Ainsi, quand il est héritier sien, il est obligé de payer les dettesde la succession même M~'a~. BMM d'ae~ <'a j<M«ee. La procédure chez les Ro. mains a eu trois phases procédure des actions de la loi; 2" procédure formulaire; 3" procédure extraordi.naire.

Sous le système des actions de la loi, personne ne pouvait ester pour autrui en justice, mais on admettait plusieurs exceptions & cette règle, parmi lesquelles il en était une qui permettait au curateur de représenter l'aliéné en justice.

Sous les deux premiers systèmes de procédure, le curateur devait, en générât, fournir caution; cependant il en était dispensé lorsqu'il se trouvait demandeur.

Sous !e système extraordinaire, le curateur notait plus jamais tenu de fburnn' caution, muis s'iïsofaisMtJui. même représenter par une autre personne (caf à cette époque et déjà sous ie système formulaire la represen. talion en justice était admise), cette personne devait fournir caution ~am rem do~MMMt AaM<Mt'«w, a moins qu'elle n'eut été établie par un mandat authentique ou par une procuration en justice.

Bet<t«xM<eBe <ea tMMt. Les fous étaient en curatelle comme les mineurs', avec cette seule ditrerence quo la curatelle était <hcutiativc pourics mineurs, mais obligatoire pour les fous. !!s notaient donc point en lutelle comme IcspupiUes'.

La loi donnait au fou ses agnats pour curateurs c'étaient des curateurs légaux. L'agnat le plus proche excr. çaities fonctions. DMo~fMt y~M~WM, dit Ulpien, /Mn<MMM ~<!mOK<! ~MM cMt &OMM tM~ftMW est tM cMro<MM~ ;t~ cM<' o~MaforMM. A .dctaut d'agnat, le pt~ leur nommait un curateur.

Il n'y avait pas de curateur tcstamcntait'c; seulement, le curateur qui avait été nomme par testament pouvait être confirmé par le préteur

Par cela seul qu'un individu avait perdu la raison, on lui nommait un curateur; mais il n'était pas nécessaire, °'C' nom les individus ayant plus do do<ae ans Mes) et <te quatorze <MM(~r~M) et moins do vingt-cinq aM. Lco pupilles étaient des pc~nnea <M< y<M-« au~eîMM de dôme ou <)uaMfte a<M.

1 f, ~Mt., ~MM~M, i, 9S.

comme pour te prodigue, qu'une sentence d'interdiction eût été pr&alaMcmcnt prononcée contre tui. Avant de nommer le curateur, le magistrat procédait il une enquête, afin de s'assurer si réellement le citoyen romain était frappé dans son intelligence, et si'celui qui devait lui servir de curateur présentait des garanties suffisantes de moralité et de capacité

Certaines personnes avaient le droit de demander la nomination du curateur c'étaient les agnats, la mère, ou les affranchis de l'aliéné. Celte demande était même un devoir pour la mère et les affranchis. La mère qui négligeait ce devoir était privée de l'hérédité de son Bis; les affranchis étaient punis par le président Les magistrats, en l'absence de toute requête, étaient tenus de nommer d'onico un curateur, des qu'ils avaient l connaissance de la folie

Toutes les individus capables d'être tuteurs pouvaient être curateurs. Les règles étaient les mêmes pour la capacité, pour les causes d'excuse ou d'exclusion en ma* tierc de curatelle et en matière de tutelle ainsi les femmes, non-susceptibles d'être lutrices, ne pouvaient pas non plus gérer une curatelte. Au contraire, le fils pouvait être curateur de son père ou de sa mère, bien que la question eut fait tUMcnUc pendant quelque temps, au moins quant au père

Par exception aux règles ordinaires de capacité, le L. et i3, De MMfMfhm~M. < 0, et 0, p< cttra/cM /M<M<. L 3, g i, C"< <w< Q s L. t, pr. A; M<n~f<

L. S i. 0~ «~. ft<M<. M.-1.. t, S t. t, Nf fwa~M /!M-

mari ne pouvait pas être curatour de sa femme ni lonanco desanancec'. -j 1

Avant d'entrer en fonctions le curateur devait i" Faire l'inventaire des biens do l'interdit i

3" Jurer sur l'Évangile de bien remplir sa charge. Ce serment avait été introduit par Justinien;

3" Fournir caution.

Les biens du curateur étaient grevés d'une hypothèque légale comme ceux du tuteur d'un pupille.

Le curaleur avait une véritable puissance sur le fou; <M eo polestas esto, dit la loi des Douze Tables. Mais e'est uniquement d'une puissance de protection que nous voulons parler.

Le curateur déterminait te lieu de résidence et le genre de vie du fou il administrait ses biens, et devait gérer la fortune en bon père de famille'. Mais le droit d'aliéner lui était refusé pour pouvoir aliéner, il devait obtenir l'autorisation du magistral qui ne l'accordait qu'autant que l'aliénation paraissait avantageuse*. La curatelle c<'Ma<< avec la maladie ou avec la vie de l'insensé elle n'était que ~cnth~ dans les intervalles lucides. BewpotMabBM « <Me<tpem<aMM<é. En matière criminelle, lorsque l'aliéné s'était rendu coupable d'une '!<.<.? <'wM~. M~. el ew~. dal. t<M. M, th. Sov.iM.ch.v.

t.. t. De MOWttM. L. iS, De MM<<M~M. CMMt. M. 0<tm(N«<f<a<' MfafMm. Nov. 19. cap. w.

L 1. tO, i9, i7. De eM' L. 30, De M~M ~M<M<a).

action trcs-tbrtctncnt reprettensibto, il n'était punissable i qu autant qu'on pouvait démontrer qu'il avait eu con. science de sa faute et qu'il t'avait commise en pleine liberté d'esprit et dans un intervalle lucide. Autrement, /WM<? M~ tpM ~'o~ pMM<<Mf. En cas d'incertitude, les anciens avaient posé cette t~g!o,qu'i!vatait mieux r6' puter le fuit incriminé comme s'étant passé pendant la maladie Si ~MM~a~Kf~Mo ~tMpcM~<M~M~<, «M~mpcf~ /«rOt'M, ait NOM~ MtC't~M, !? ~(ttC est ~0<«M ~MO~ ~<M.~r<< ~M~orc /(M'crM

Age du diaeeHtemeM. –La conscience peseta valeur morale des actions. II devait naturellement résulter de t'appMcationdc ce principe une sorte d'immunité, ou au moins d'exonération partielle de culpabilité, en faveur des enfants et des vieiHurds. Chez l'enfant, la raison bégaye encore 7M~M~m <MMOMM(M <'OMM/« ~M~Mr. Le gar. con, jusqu'à dix ans et demi, était considère comme proche de sa première enfance, yro.c«MM tM~MB, et incapable d'une pensée criminelle, MOM doli capax 2. Ce privilége ne s'étendait, pour la nttc, que jusqu'à rage de neuf ans et demi.

Si la présomption du défaut de discernement continuait a accompagner l'entant jusqu'à !'agc de puberté (douze ou quatorze ans, selon le sexe), ta preuve contraire était cependant admise suivant la maxime ~«(«Mpp~ ~etem, et l'impubère pouvait ctre frappé d'une condamnation, ftt p)'M-MM<M pM~< <'< O~diM~M <~(M. Fartnaciui!, C~tB~ XCVt)!, n' 8.

t'adnattus, ~M., n* 3t.

c«< Toutefois, ttjontonsqao lesimpuberes no pouvaient pa& deposep en MaU&ra erimiMcMe et qu<~ ht !o~ rcjcto!t leur témoignage dans les accusations capitales de violence publique. La peine était moindre pM~~MMt~ ymM<Mf. Cette aH6nuation de !a pénaHt& ac prolongeait jusqu'à l'époque de !a majorité c'est'&'diro vingt-cinq ana. La l<MfO!nainc6tait loin de manquer d'égards pouf les vioiHards, dont iepoëto a dit:

M&BMMtqaen<bm Mp!t!9Mvcrent!a ea))).

Ettc diminuaittos peines en !etH' faveur et voyait momc une OMUse dans r~ge avance 7~KMd~M<' AM qui a'<<!(<' t~~c<i Nwt. 'nraqueauaditde !a~iei)tcsse: &M~c<<M est ~Ktt o~ro pM<'n«o', et Farinaeius a porté !e jugement i suivant: ScM<M$M~ ~m<MM~ ~M<M~<M~ee<M, t<a~Kod ~M~MM'~ <MMp!Bn th6scg6ncM!c,!ech&timeni ctait anaiMi et non pas enacc,ot tandis que !a peine corp6re!!e devenait l'objet d'une indulgence cxccptionne!!e, ta condamnation à l'amende subsista!~ au contraire, dans toute son inte~ite. M y avait ta évidemment une contradiction, un véritable non'sens.

CeM~e. La co!crc et ta doutcur pouvaient devenir des moti& d'atténuation ~CM ~CMMMt tM~<«nt, s~ fHMtMM /<tcfMMt«t tM~MM MtM~MMM p«MMtt«r". On con?oitque ia co!ere n'ait point et6 une cause d'entière justincation, car l'homme peut dominer son etan et se rendre tna!tre de <!f ptUtt~ ~M'MMt~, XC!t. p. M.

  • C<f~<xcn,n'
  • ~t<nM!tt).~M..XC.«'<.

lui jusqu'à Mît certain point, mais on no peut s'empêcher de remarquer combien la loi avait été sage: 0'<M~ in CN~ tf~CMM<<~ vel fit, vel <f~Mf, MOMp~Mi! <'C<MMtMt, ~M<!W si, p~MMM<M<~ ~MfM« ~M~MM CMitMt /<M«C'. Il y a cette différence entre la coMre et la jalousie, que l'une est un transport instantané et que Fautre a longue. ment tennenté dans io coBur. Ces deux mouvements de rame no devaient donc pas, au point de vue du droit, jouir au besoin des mêmes égards; d'aiUcurs, c'est plutôt dans la cause de la cotcre que dans la colère eJte'tnemc que reposait ta possibilité de l'excuse: S<~c.c ~CM~.K CO~'MOM ~CMM~ MMt~M<0 CtHMa~MB~~t'.

Ainsi qu'on vient do le voir, les Romains se sont tresscricusement préoccupes de lu situation de l'aliéné, tant sous le rapport civil qu'au point de vue de la crin)ina!ite. i Leurs mesures protectrices ont dû ûtre des plus efncaccs et elles n'ont pas peu contribue a inspirer les législateurs de nos jours, dans !'c!aboration de cette loi si sage du 30 juin 8S8 qui régit actucttcment!a ïnatierc. Nous comprenons l'enthousiasme dcsautcurs contemporains lorsqu'ils parlent de ses diverses dispositions; mais nous voudrions qu'ils fussent plus justes envers les anciens, qui, a tant de si<c!es de distance, nous ont montré la ligne a suivre. Si les aticnistes modernes ont pu mëconnatiret'ctat de !a législation romaine, qu'i!s veuillent bien aceueiUircet essai de r6habititntion de textes cpars et parfois peu com. t~'i M.p~ <t<'<

!.ib. M. § si <!</ /~<'m~< </<' ~j<~<

prchens!Mes, auxquels nous avons tacM députer une oou!eur et une stgnMcation. Le b!c~ a existé et noù!. sommes en possession du mieux. &t'ce& dire qu'il faille nous en tenir !& ? non sans doute quand tout marche, ne pas avancer, c'est reculer.

CHAPITRE Il

t.U<W< 06WAKT LA ~UNTteE

Absence de deCnithon.– Aperçu MMmaïre des principales dMatteM de t'entendemcxt. Désaccord entre les magbtrah et les ntCttedm. !(tf)M<'x«t des tMtttte* sur les actes commis. MMcutt&t (Tune etasoMeatton. ~Mtistne. M~t~fte. ~pUeptie. ïw~eHe. MMM partiel. <<<9 pMsiens et la <Mte. Responsabilité pMtteMe ûo prepertienneUe. MespcnMbMMê des :nten!!t<. Propositions retativeit b une p<!<MMM tp~eiate. Un point d'interprétation teeate. CM e& les tumieMe des jurea sont tnattBamte~ CompëteMe des mededM expef«.

AbMmee de dëanMtea. !t y aurait témérité & définir ici la folie en termes généraux <MHM« ~Mt~o ~«t~cM. Les désordres de l'intelligence se pressentent, se conçoivent et se constatent, mais ils ne peuvent se résumer en une ~rmutc brève, tucMo et classique. Passons & côté de la difMcutté, laissons dire autour de nous que !'a!i6.nation menlale est une a/~M c<<r~o~ c~~tM (Es. quiro!), qu'elle consiste dans la privation du libre arbi. tre, ou bien encore qu'elle est une infortune qui s'ignore ~-M~M~, et ne songeons qu'ù tracer les linéaments principaux d'une esquisse de l'aliène. La description du malade remplacera la detinition de la maladie.

Apew~t <MMMtM<M< <t<~ ptfhM~a~ ~wta«<t<M de «a<ea<em<at. M y a dans la patttoto~ïo do l'esprit deux ordres de troubles fonctionnels 1" Placé en face d'un aliéné, le médecin observe des bizarreries dans les con.ceptions, des déviations du Jugement,, Me la gène dans les combinaisons intettoctuetic~e !n" d!ssoc!anon des tdees, de l'extravagance dans les actes,/do l'abolition partie!te ou totale de !a tnemoire~ie l'exaltation ou de la dépression des facultés de !'pntcndetncnt. !<e tna!adc alors se méprend, déraisonne, s'agite ou- s'affaisse; il chanceUc constamment dons un cercle d'erreurs, prend son domestique pour un prince, ses parents pour des ennemis; il est misérable, criminel, damne, roi, empereur ou pape; il n'est plus qu'une abjectc créature ou il s'oppettc Jesus-Christ. 2" L'homme de l'art remarque encore un état de perversion des penchants, des sentiment naturels. des aMëctions, des passions !a volonté erre sans guide; l'oubli succède & l'amitié, J aversion prend la place de l'amour, Ja violence tient lieu de douceur l'impulsion au vol, au meurtre, a l'incendie, au suicide, sillonne un cerveau qui ne sait plus réagir, et voici que, dans quetques cas prodigieusement rares, il est vrai, t'egarement dépasse toutes les prévisions, que des cadavres sont exhumés et souillés par d'horribles caresses, ou que tes moeurs des sauvages sont importées parmi nous et que la chair humaine sert d'aliment! Dans la folie, une part importante est donc fnite à l'imprévu les phénomènes les plus inattendus peuvent se révéler; les actes les plus inexplicables peuvent se commettre.

Da <M<MMMM~ fa«w te* ma<tt<tM'a<w et les médeeta~ Plus on étudie !o droit et ses applications a la m6de' cine, et plus on veconnatt qu'il y a urgence de déterminer avec plus de précision les signes diagnostiques de !a nuson, de ta passion et de la folie. Dans un procès criminel of) se dcbat, en cMet, une question de psychologie Morbido, les conséquences juridiques doivent otre la résultante obligée du diagnostic porté. Toute la difficulté esUa.

On ne conteste plus aujourd'hui aux médecins la né.cessité do leur interventïon et !'uti!t~ de leur concours intorp~tcs d'une tangue inconnue nux magistrats, ils traduisent à l'audience des impressions de l'ordre le plus ctevé. Nous avons le droit d'être fiers du rôle qui noua est confié, et nous devons désirer le remplir toujours mais rien n'est p!us difficile que de conserver intact un sol conquis.

Je ne veux point contester, Bien m'en garde! tes cm!. nents services que ta science a rendus & la justice depuis trente ans, par exempte; mais il me sera bien permis de dire que la solution d'une affaire a trop souvent porté l'empreinte de nos hésitations et de notre embarras, et que le spectacle de nos désaccords n'a souvent inspiré a des juges qu'une confiance médiocre dans notre aptitude spéciale. Nous avons voulu protéger contre les rigueurs extrêmes de la loi des d6<ai!!ances émanant d'un cerveau compromis, et l'on a range notre déposition parmi les excentricités sentimentales do la défense; nous avons voutu aussi, en face du complet naufrage d'une votonte libre, sauver la tète d'un malade incurable, et notre in-

Hucnce n'a souvent abouti qu'a un verdict inintelligent. On a fait aux médecins le reproche d'avoir trop fivquemment cxagM le retentissement du délire sur la volonté. On a, d'autre part, dirigé contre les magistrats le Marne de n'avoir accordé, dans maintes occasions, qu'une part minime aux suggestions morbides. Peut-etro y a't-il eu excès do zèle dans les deux camps, mais l'antagonisme d'hier peut devenir aujourd'hui une cordiale entente. L'heure d'un mutuel échange de concessions a sonné.

)~ HnOMaee <M <M)tttM)x tm iM )M<~ eeam~. Envisagé au point de vue psychologique, !'itommc est doué do sensibilité, d'intelligence et d'activité. Do la sensibilité dérivent la sensation (doutcur ou plaisir),'ïc sentiment (crainte ou désir) et ia passion, qui consiste dans l'énergie ou l'exagération du sentiment. La sensibiHio entre pour une certaine part dans nos actions, mais elle n'est ni libre ni éclairée.

L'intoHigencc, tres'variaMe dans ses degrés, s'abaisse ou s'ctcvc elle meut J'esprit vulgaire, elle inspire la penseur, elle illumine rhommo de génie. Mais le point de repère qui distingue éminemment l'être dou6 d inteni~ence, c'est qu'il porte en lui la notion du bien et du mal, du juste et de t'injuste.

La raison est la faculté la plus e!evéc de notre intelligcncc; c'est olle qui, !orsq<tc!asensiMtit6 nous provoque, apprécie et pesé la mora!it6de l'acte que nous allons commettre.

Quant a l'activité, elle consiste dans la résolution de

faire ou de ne faire pas; olle commande aux organes et s'exprime d'ordinaire par ces deux termes liberté et volonté. n

L'homme peut donc être la cause première d'un acte; il en connaît la valeur morale, et si son accomplissement est contraire au droit, l'acte lui demeure imputable. Or l'imputabilité d'un fait nous oblige à en répondre do la responsabilité.

H arrive cependant quelquctbis qu'un acte s~ccomptit sous le seul empire do la sensibilité, sans l'intervention de l'intelligence et de la volonté. On dit alors qu'il y a activité MM<Mtc<tW ou fatale. Lorsqu'une impétueuse provocation de la sensibilité n'a pas donné le temps & !a raison d'éclairer l'aclo produit, il y a activité ~OK~M~; et quand c'est après examen et après une detibO~tion intérieure que l'exécution est survenue, t'activhé est f<claie.

La mesure de la culpabilité dépend de ces trois degrés et correspond à une échelle de pénalité. Dans l'activité instinctive ou )ata!c, il y a non-imputabitité dans !'activité spontanée, imputabilité avec culpabilité moindre; dans l'activité réftëchie, culpabilité entière.

Ces préliminaires et ces grands principes généraux une fois posés, voyons queue est FinMucnce des altérations psychiques sur les conditions de l'imputabilité et de !a culpabilité.

mMeaM* d'Orne eta<MMea«en. Le législateur n'a pas pu entrer <!ans tous les détails de la pathologie cérébrale, et il n'a point voulu sanctionner les termes

techniques variables employés par ies médecins. Les magistrats, de leur côté, ont repoussé toutes les !nnovations en <a!f de nomcnctafure, et i!s s'en sont tenus a leur ctassiCcation traditionnelle. Les expressions <M~MM, t~e<< /t~Mr, on usage aM Palais eneoro aujourd'hui, se retrouvent dans les textes les plus anciens. Ces termes ont cependant vieilli, et ils sont bien loin de répondre aux progrès de la science moderne. Nous ne tes adopterons pas dans le cours de cet ouvrage, et comme nous Ne reconnaissons pas l'utilité de présenter ici une classincation des maladies moniales, nous désignerons le plus souvent sous les noms de folie ou d'oM~M<~<Mt <tMt~ ie groupe d'états morbides généraux de l'intelligence, tandis que nous réserverons l'expression <M~ partiel pour les cas de compromission incomplète des facultés de l'entendement.

Revenons pour un instant aux termes employés par la loi. D'Aguesseau, dans la cause de !'abbe d'Orléans, a donné des déments et des imbéciles la définition que voici: <f!ts ne soufrent qu'une simple privation de raison la &tb!essede leurs organes, l'agitation, la t~gercte, l'inconstance presque continuelle de leur esprit, met leur raison dans une espèce de suspension et d'interdiction pcrpctueHe qui leur fait donner ie nom de MMM<<! <<<. ? La /w~w ou manie continue & désigner, dans le langage judiciaire, un état gênera! de désordre, de perturbation des facultés, étendu a toute sorte d'objets, ca!*acterise par l'incohérence des idées, parfois accompagné d'illusions des sens et d'hallucinations, et toujours carac<<rM par l'excitation.

Qu'onze sache bien, la fureur n'est pas en Mat: c'est un accident du <!6Mre. D'aMicuM, tes atones ies p!us dangereux ne sont pas ceux qui crient, hument ou brisent ce sont ceux qui, sous le voile trompeur du silence, méditent en repos les sinistres projets enfantés parleur imagination malade.

En droit, les trois états qui précèdent sont admis sans contestation, et il n'y a pas imputabilité.

Comment ptaceraK'on en face de la justice un dément, un imbécile ou un furieux? Comment une condamnation les attcindrait-eue? Ce n'est pas seulement, du reste, au code français qu'il faut rendre hommage, mais encore aux lois de la plupart dos nations européennes et même aux textes législatifs de la Louisiane. S'il a pu arriver que l'échafaud ait vu tomber sous sa hache des têtes privées de raison, rhumanit6 le dcptorc amèrement sans doute, mais elle a la confiance que de pareilles erreurs ne sauraient se reproduire de nos jours.

La loi française rend donc indemne tout individu en <~Mt!M<'<! au temps de l'action. En invoquant !a démence comme synonyme de folie ou d'aliénation mentale, !a loi n eu le grand tort do ne pas la dennir. ft est résulté de cette omission que !a question médicale est restée soumise à de craintives tergiversations. Cependant, et comme si un bcnence pouvait résulter d'une faute, il est devenu possible, par suite de cet oubli peut'ctrc intenlionnel, de donner à l'expression MM~t~ une extension assez grande. J'en citerai des exemples.

~««nf. Parmi les débordements passionnels qui

outragent la société, il en est dont l'extravagance, l'in- famie ou la cruauté sont teIlcmentinsoHt<!$~ que tatoi pénale ne sévit qu'après un très-mûr examen, Depuis la simple protestation aucctucuse jusqu'aux appétits géncsiques les plus insensés, il y a une longue gamme dont l'amour peut parcourir tous les tons, en laissant à l'homme une liberté tno)'a!c entière, compromise ou peut-être évanouie. Si ces nuances ne sont pas inscrites dans nos codes, elle doivent l'être dans l'esprit du médecin-cxpert. Que l'on no s'y trompe pas, sa seule mission est de faire ressortir ces finesses do diagnostic dinerenne!, en laissant apercevoir qucMcs peuvent être leurs conséquences juridiques, mais elle ne doit pas consister dans le philanthropique étalage d'une indulgence inépuisable. Noire probité nous défend de justifier J'immoralité ci de la mettre sur lu même ligne que le malheur. Si la question du Mbre arbitre peut être soulevée a propos dc l'érotisme, du satyrinsis et de la nymphomanie, a plus forte raison se représentera-t-eHe & l'occasion de deux névroses qui compromettent partiellement l'entendement humain. J'ai nomm6 l'hystérie et l'épilepsie. nywM~. Dans une récente publication, pleine d'ailleurs de faits intéressants et curieux, sur tesqueis nous reviendrons bientôt à l'occasion de l'hystérie, M. le docleur Constant, n'a pas craint de présenter les po~<~M de Morzinc, en Savoie, comme étant absolument irresponsables de leurs actes; eh bien, une affection qui prend sa source dons une susceptibilité particulière du système nerveux, et non pas dans une maladie mentale,

peut bien rarement enchaîner la liberté morale et exclure toute culpabilité. L'h~erïo ebrantû Feditico cérébral, retentit energiquement, si l'on veut, sur los facultés affectives et unit quelquefois par en amener la tesion, mais les facultés intellectuelles restent d'ordina!rc intactes. La raison assiste & !a ruine du Mur, mais elle lui survit.

Épt<<-p~< tt y a dix-huit mois, M. Trousseau est venu proclamer du haut de la tribune académique qu'il appar. tenait aux médecins d'arracher a l'échnlbud un grand nombre d'épiieptiqucs repues crimincls, et il a soutenu avec ardeur la doctrine dé l'irresponsabilité en matière d'cpHepsie. M. Trousseau a malheureusement propagé une erreur medico'iegatc, car tout épileptique n'est point unatiëne; seulement, chez un grand nombre de ces malades, l'harmonie des sentiments moraux se rompt, te caractère dos affections se pervertit et l'ordre des sensations se trouble. La folie est pressentie, mais elle n'est point nécessairement acquise. h'épileptique, en un mot, n'est qu'un e<M«Mdata l'aliénation mentale.

Les médecins placés il la tête de services d'aliénés et qui ont à soigner une section d'épileptiques, sont en gênera! trcs-onclins à étendre outre mesure la sphère de l'irresponsabilité en faveur do ces derniers. On comprend à merveille cet entraînement, car leurs malades ne présentent plusd'ordinaireque d'incertaines lueurs déraison fugitive, mais nouscoudoyons tous les jours dansiomondc toute une classe d'épileptiques pour qui le déplorable état do santé est compatible avec l'intégrité de l'esprit. Le

theatrcdes affaires humainescstouvertateurtibreactivité et -ils s'y meuvent qwe~quetbis aveccetat.QM~Meeata.strophe judiciaire survienne pour l'un d'eux, et je laisse a penser comment sera accueillie la théorie do t'oxonëra* tion pêna!c. Pour vouloir atteindre un but, ii ne faut pas le dépasser.

Dans i'intenaiïe de leurs accès, les epi!cptiques ont fréquemment de longs retours à la raison. Sans doute ils restent égoïstes, m6Cants, ombrageux, irritables et emportes: sans doute ils sont diMcites à vivre, n'aiment pcr. sonne, se plaignent & tort, se disputent, sentent ta discorde et se font haïr, mais c'est !& le fond de !eu)' caractero, et leurs allures chagrines ne tes rendent pas moins susceptibles d'être, dnns un assez grand nombre de cas) particttcmcnirosponsaMes do leurs actes. Aussi M. t!aitiargcreta~it'i! dans !o vrai lorsqu'ila propose, dans son discours académique, une atténuation de responsabilité en faveur de ces malheureux matadcs. M. Masiauvea émis depuis longtemps cette même manière de voir. Dans son excellent travail sur !o( Mf~ ~w~<~MM, Ai. Jules Fatret a soutenu une thèse tres-discutaMc « En général, dit.it, dans les cas douteux, on doit taire pencher la batance du côté de la validité des actes, toutes les fois qu'it s'agit de questions civiles, tandis qu'on doit !a faire pencher du cote de !'irrc&pon.sabitHe lorsqu'il s'agit d'anairea criminelles. Je ne m'explique pas tres-bien, je l'avoue, cette interprétation élastique, et je ne vois pas comment les actes civits d'un6pitep!iquc peuvent témoigner d'une intégrité ntcn* tatc que des actes d'unesauvagc ierocit6 ont tout a heure

trouva compMtcment absente. U y a !a, ce me semble, une formelle contradiction.

<wMgaM<e. Lorsqu'un médecin taisse comptaisam* ment glisser sa conscience et son cteur sur la pente do l'irresponsabilité, il peut aller extrêmement loin. C'est ainsi que M. le pro<ësscur Joiro, de Lille, médecin en chef des aliénés de Lommelet, vient d'émettre dans un opuscule récent de tr&s-regreMabtes opinions médicolégales sur Ivrognerie. Pour cet honorable contre, la société n'est point en droit d'imputer à l'ivrogne les outrages qu'il a commis. Ce dernier, dit-il, a a perdu M liberté morale, il n'est pas autre qu'un aliéné, il ne peut donc pas répondre de ses actes; ceux-ci ont été accomplis alors qu'il avait perdu la possession de ses (acuttcs intellectuelles. M M. Joire ne s'arrête pas en si beau chemin, et après avoir assimilé l'ivrogne au fou-intermittént et au fou suicide, il demande trùs* nettement que t'<'M<MM soit placé <~M rHMpeM<M~f~ M~M/!t<~ ~OM irrésistible ~OMMM, WMM~ MM pas comme MM CCM~Me sur ~M~ /a société ~f d~& ~Ot'SM C~~M~M~, WMMr comme MM malade dont OM f~'f rMOM~ I

Que devons-nous penser de ce projet de séquestration pour tes ivrognes? Que les maisons d'a!icn6s ne sont point des refuges ouverts & l'intempérance; qu'elles ne sont pas non plus, comme d'autres ont essayé de le dire, De /M<<'<'<)M<M~<&'MMNM/t'n<M~<t/~<<M</e. UHc. <«? bmettun) de M ~cx. s

de silencieuses et discrètes oubliettes, et que si, avant la r&MMtuon de 1189, il est arrive qu onjut enfermé des hommes qui avaient déplu à i'&utorit~, ou des gens ayant signe. des écrits monstreux d'obscénité, contraires & la religion ou offensant pour te souverain, il est absoiument impossible do nos jours, et grâce a la loi du 50 juin i858, que la maison de santé devienne jamais un guotapens, un tombeau anticipé ou une prison d'Ëtat. Quant a mon sentiment personnel sur l'ivrogne, il est le suivant: L'abus invétéré des liqueurs spiritueuses doit rester a peu près sans influence sur ta responsabilité, tant qu'il ne se manifeste pas un délire conMrme et pcrma' nent. L'ivrognerie ne doit ni accroltre ni affaiblir les conséquences do l'acte commis, mais elle peut diminuer de beaucoup ou faire disparaître la suspicion d'une ivresse intentionnellement contractée dans un but coupable. On comprendrait difficilement que l'habitude do s'enivrer pût être de la part des magistrats l'objet d'une gracieuse déférence, alors qu'ils ont pour mission de fl6.trir le scandale et l'immoralité.

BéMte <MMf<h't. Maine de Biran prétend que l'aliéné doit être rayé de la liste des êtres moraux et intcitigcnts. Pour lui, le fou n'est plus qu'un « automate qui cesse d'être homme en cessant d'être une personne libre, une machine alternativement tranquille ou furieuse, faible ou vigoureuse, délirante ou rcgtéc, successivement im* hecile, éclairée, stupide, bruyante, muette, léthargique, agissante, vivante, morte. a Maine de Biran porte là un jugement manifestement excessif. On a d'ailleurs, dans

Jo monde, la détestable habitude do no point vouloir considérer le fou comme un autre Jtomme, ett'onsMp~ pose& tort qu'il agite sans cesse les grelots de son délire. il n'en est rien, cependant.

Un homme atteint de délire partiel cède & l'impulsion d'un penchant insolite. Devons-nous déclarer que la lésion circonscrite de son intelligence a bouleverse & ce point sa raison que, parmi les actes qu'il a commis, l'on ne puisse fréquemment en laisser quelques-uns & sa charge? lrons-nous exclure tout discernement, lorsque le fait incriminé sera nettement en dehors des aberrations habituelles? Mais, s'it possède les notions les plus saines sur-les habitudes de la vie et sur les devoirs sociaux, mais si la crainte du châtiment a pu îc retenir, nous lui assu*rons l'impunie quand même: il s'abrite alors derrière l'inépuisable clémence des hommes, tandis que la société s'offre d'eHe-motne et sans défense & toutes ses tentatives. L'éminent professeur de médecine légale de Berlin a fait entendre de très-dures paroles sur ce qu'il appello « la théorie uttraphitanthropique et obsurde»qui consiste ù admottre que les monomaniaqucs ne sont pas responsables, parce que tes parties saines deleur intelligence ont du être sympathiquement atterees. a Nous wyons, dit Cosper, que des milliers de monomaniaques sont restes toute leur vie dans le même état, sans qu'il se manifeste en eux aucune réaction générale, sans pouvoir s'affranchir de leur idée fixe; ils en sont cependant maîtres, ils la reconnaissent comme te!tc, l'avouent en riant même, souvent enfin, ce qui est de la plus haute importance pouric diagnostic, t~coMMM~A c<~ /'OM fcm~f /<?Mr

«M~ ~M. Ceux-ia évidemment sont responsaMes même des actions commises en vertu do leur idée fixe. « mais !orsqud !dcc nxc a pris dans l'esprit de pro* (ondes racines, que, cessant d'être un jeu habitud de l'imagination, elle pousse !c malade sur ia ponte dangereuse d'une passion violente, telle que i'atnou~propro,!a colére, la jalousie, et l'entraine à commottM une action coupable, alors on peut admettre qu'il n'y a plus liberté morale, et !o malade est a considérer comme un maniaque genemt '.M

Évidemment le medcc!n'!egiatc prussien se trompe, quant aux conséquences de l'acte commis sous l'empire de l'idée fixe, et je déplore d'autant ptus son erreur que la grande autorité scientifique dont il jouit a nécessairement dé innuencer parfois d'une manière Meneuse tes décisions de la justice.

Les lois en vigueurdans la Grande-Bretagne admettent la responsabilité tout au moins partielle du monomane. Ettes reconnaissent en outre la capacité civile de ce matade, et je veux on citer une prouve assez extraordinaire. Un Anglais qui, pendant toute sa vie, s'était, dit-on, tnont!~ complètement sain d'esprit, laissa par testament une grande partie de sa fortune & son propriétaire, & ia condition que ce dernier ferait avec ses intestins des cordes a violon, et avec le reste de son corps, « cristallisé, des verres optiques. B Il ajoutait a Je sais que t'en me traitera d'excentrique, mais j'ai un grand dégoût pour tes appareils funèbres et je veux quo mon corps serve a ïY~fM~tM de m~MAM~ <. t", t'. 3~

quelque chose d'utile. » Le testament fut attaqua par les héritiers nature!et)mat9, en verttt de !'intcrïTrcfati('tt du code nnglais, il fut déclaré vatabic.

En tacc d'un individu dont l'intctiigence n'est soutement qu'entamée, devons-nous afnrmcr en tttcsc gcncrato qu'il n'a pu opposât' une résistance efficace et suffisante à sos suggestions durantes, et que les immunités légales lui sont n6ccssa!)retncnt ac<tu!scs?Jc ne tcpensn pas, car le malnde qui se trouve dans do scmb!aMcs conditions n'est point absorbe en entier par ta folie, et un certain nombre de ses actions portent !o sceau de sa voient. Pant Xaechias, tnedecin du pape Innocent X, et fait remarquer que beaucoup do fous ont de la raison ct n'en manquent que sur rob)et de leur folie « Ri MMK<M ht CMMC<~ bette ~MO <~ rn<<CtWn, si /M&<'&<~< <? MMC ~tfOM'<M; <? A~ (anMM PMM~M MOM~MW ~MM MMaHtMM HûM e<~r~'? La th~one de la monomanie n'est donc point nouvelle.

Un philosophe d'un mérite éprouve, M. Atbcrt Lemoinc, a émis l'opinion suivante

« La liberté de vouloir n'est pas toujours et nécessairement anéantie dans la folie; elle peut participer encore dans unu mesure indéterminée a ta conduite do t'atiene. « Si des hommes remportent sur les autres par ccr* taincs facultés intellectuelles, n'cst-it pas facile & con!.prendre que ces mêmes faeuttcs peuvent pocher par d~ faut, par dotation?. Les «itérations partielles île l'une des <aeu!t6s élémentaires sont communes dans les asues< 6<f.W~W<'< M~«)'<'<) tit'. Il

Chez les uns, on trouve des idées erronées, do faux jugements, q"t ao sont point, ma!~ cela, incoh&rents. D'autres fois, les aliènes sont sous la puissance d'idées fixes. Us peuvent, dans ces divers états, exercer certaines opérations intellectuelles, combiner avec art, avec finesse, avec t'use, les moyens d'exécuter leurs projets. H n'en résulte pas, pour cela, qu'ils jouissent de la liberté a~o*~M< de leurs tacuttes intellectuelles. »

L'opinion que nous soutenons est loin d'être nouvelle. Au commencement de ce siecte, Pinel, en parlant de la folie raisottnantc ou manie sans délire, a déjà dit a Les malades se livrent à des actes d'extravagance ou même de fureur, avec une sorte de jugement conserve dans toute son intégrité, si l'on en juge par les propos. L'aliéné tait les réponses les plus justes, les plus preciMS aux questions des curieux; on n'aperçoit aucune incohérence dans ses idées it fait des lectures, il 6crit des lettres, comme si son entendement était parfaitement sain, et trouve toujours quelque raison plausible pour justifier ses écarts et ses emportements. H est des aliénés qui n'offrent M aucune époque aucune lésion de t'entendetncnt, et qui sont domina par une sorte d'instinct de fureur, comme si les facultés af!cctivcs seules avaient été tesecs. ? »

M. Tardieu partage évidemment cette manière de voir, car vojci les paroles qu'il a empruntées à Royer-Collard, ancien médecin en chef de Charenton, à propos du moi dans les différents degrés de l'alitnalion meniatc « Les opérations intellectuelles, dont l'activité libre est le principe, sont tantôt suspendues, tantôt con-

tinuent de s'exercer d'une manière plus ou moins imper'Cutc, pïusoumoinsin~UoM.My a p!us: M eatde~cas où la volonté cesse d'être libre, sans cesser pour cela d'être active. C'est une grande ctreur do croire que l'aliéné est impuissant pour o~rcr certains actes qui nécessitent le concours des facultés inieMcctucMcs a RoyerCoiiard n'admettait donc point le troubto mental comme un acte absolu et indivisible. C'est qu'on effet, depuis la plus admirable intégrité de l'esprit jusqu'au plus notent délire maniaque, H y a des transitions, des nuances, des étapes. Que ta lésion partielle do Ï'etat psychique vienne a gêner l'exercice de la raison, a compromettre le libre arbitre, à obscurcir le sens morat, d'accord mais, dans beaucoup de cas, si le moi a chancelé, il n'est pas encore tombé au point de n'être plus qu'une ruine.

Que l'on veuille bien se rappeler ce qui arriva à M. Delasiauve, dont la compétence en matière d'atienation menlale jouit d'un crédit si mérité. Ce savant coiteguc se trouva un jour, pendant une heure, a table, dans une maison de santé, à cote d'une dame atteinte de monotnanie. M. Dotasiau~e avait etc pr~aiaMenMnt prévenu, et cependant il ne put qu'admirer a les lueurs d'une vive inteuigence et le témoignage d'une éducation distinguée. M En rapportant sa mésaventure, l'honorable médecin de Bicctre émet cette opinion, qui est d'un grand poids a On peut divaguer sur un point, garder un raisonnement correct sur d'autres; s'abandonner, dans la .M< </<<<' ~f <4w. p M.

sphère durante, & des actes bMarres, sans, pour te reste, transgroMer tes convenances sociales'. e

Je ne comprends pas très-bien, je t'avoue, les dctimilations mathématiques en matière de clinique, et je ne vois pas trop cotnmcnt ta doctrine de ia rosponsabintc et 1 celle dct'irrespcnsabititcontpuconstammontsc trouver aux prises !'unc avec l'autre, sans que, dans des cas tr6s< tranches, il ne soit survenu une transaction amiable. Comment tracer d'ailleurs des regtcs invariables et assigner des limites fixas et précises a !a santé cta la ma- tadie? Ne voyons-nous pas tous les jours des hommes sains d'esprit présenter dans l'exercice ou dans l'énergie des diverses facultés de leur entendement des contrastes frappants? Celui-ci possède une mémoire merveilleuse, mais il manque de jugement; cctui-ta est doté de l'imagination la plus riche, mais sa volonté est notoirement impuissante; l'un, orné de tous tcsdonsde l'intelligence, froisse par sa désinvolture toutes les convenances socioles; l'autre, auquel personne no conteste du génie, vit dans une farouche solitude, etc., etc. Ne faut-il pas tenir compte également de t'inHuencc des instincts, des affections et des passions qui pousse parfois les hommes a commettre des actes diMcitcs à analyser au point de vue psychologique, plus difficiles encore a classer en médecine tegatc?

« U n'est que trop ordinaire, dit Mcriin, de voir des hommes sages dans leurs paroles, être des fous dans ~fnM/ M<W<'<<' <?<')!?<< iMi, p. :<K'.

!cuM actions c'est l'espèce do !a folie h plus étonna!uo, ptn'ca ~u'eiie ~tfro sans cesse te apectac!e du contraste ic plus frappant dans la sagesse de leurs discours et dans l'extravagance de leur conduite; teurtéte produit même souvent des combinaisons justes mais que !a moindre passion s'élève, qu'un nouvel objet se pfcsente, leur inteMigenco s'obscurcit, cette lueur qui parait ranimer s'éteint. »

Avec hHgno géométrique de démarcation que t'on a proposée et que beaucoup ont adoptée, où vangora-t'on cette catégorie d'êtres mixtes, que les prisons de t'Ëtat recetent ta plupart du temps, ces individus, perdus de débaucha, qui ont radicalement divorce avec la morate et avec leur conscience, et qui, témoins insouciants de leur déchéance, se laissent tomber sans réshianco du vice au délit et du detit au crime? Leur système nerveux est anais~, leur discernement obscurci; voilà pour le diagnostic, et comme ces hommes ne peuvent être que sains d'esprit ou malades, les conséquences juridiques cle leur état sont des plus simples et se terminent soit par ia condamnation dans toute sa sévérité, soit par l'acquittement Pour ces êtres mixtes, comme je les ai oppctés, il faut qu'il y ait des moyens mixtes aussi de répression & des troubles partiels do l'esprit, opposez donc une pénalité d'un ordre spécial.

Sait-on ce qui se passa a Augsbourg, de i8i7 a i820? Eh bien, quinze tillcs furent Messées dans des attaques nocturnes. Charles Bonttc, âgé de trente.sept ans, avoua les avoir blessées toutes et s'être donné toutes les peines possibles afin de ne pas tes blesser dangereusement.

s'excusa on disant qu'il avait été pousse par un a instinct M'r~stiMe. e On trouva citM lui sept peinards. h* coMr le déclara coupaMe et il fut condamné & quatre années d'emprisonnement.

Voiia évidemment une peine sensiblement réduite. La Société médico*psycho!ogique, constituée en cour do just!co, aurait-elle 6t6 plus indulgente encore?

~ot paM«!M<tta foMe. –Peut-onasMmttortes pass!ons & ta Mie? évidemment non. Les passions vîotentcs

sions ir la folio? ~vïdetnmant non. l.es passians vialentos

impMSsionnent Je jugement, déteignent mome sur lui d'une manière Mcheuse, mais elles ne Je détruisent pas; elles emportent parfois l'csprit jusqu'à des résolutions extrêmes, mois elles n'impriment pas sur le cerveau une tache pathologique. En les étudiant dans leur foyer, on voit qu'cites ne sont pas des mouvements nécessites et tyranniques, qu'elles n*entratnent pas la volonté malgré elle, et que si elles ennamment la raison, ce n'est pas pour la consumer. !t est toujours possiblo de s'en rendre mettre par la lutte et t'cHbft. Seton Bossuct s « L~mc, par sa liberté, est capable de s'opposer aax passions avec une telle force qu'elle en empêche i'c~<ct » Que, dans des circonstances données, elles fassent nechir la votonté, je l'accorde, mais la responsahilité n'est qu'affaiblie et non pas éteinte. La peine est seulement atténuée à une échelle de culpabilité cor' respond une échelle de penaute.

Comment ce point admettre, en cnbt, do différences ? C<MMMt<MMe de 0<fM « de <m&M.

entre un meurtre prémédité, préparé, accompli de sang.froid.dMala haine, aia vengeance ou a1eeupidit6,~t l'assassinat consommé brusquement et sous l'empire d'une jalousie sans frein ou d'une provocation outrageante?

Par t'ci&t des circonstances atténuantes et d'après los nuances infinies que réHechisscnt les passions humaines, tes motifs d'excuse se puiMnt dans la cause et selon les combats de J'agent avec lui-même. La loi a été prévoyante et libérate, mais il fallait une limite & sa Mboratite, et je ne pense pas qu'il y ait Meu de la reculer.

)te<~MMaMM<é pM«e!te ou p)tep<Mf<hmmeMe. Je M'étonne que quelques esprits éminents aient pu considérer la responsabilitépartielle cotnme une impossibiute. « Que deviendnôns'nous, s'écrie M. le docteur BeUoc, nous autres, qui dirigeons les aliénés, si les doctrines d'irresponsabilité venaient â prévaloir quelques instants dans un asile? Est-ce que toute notre influence, toute notre action n'y sont pas basées sur la capacité de !'a!ienô & comprendre les conseils qu'on lui donne, les réprimandes qu'on lui adresse, et à se diriger en conséquence? Chaque jour, ajoute't'i!, dans l'asile que je dirige, je loue, je récompense, je b!amo, j'impose, je contrains, je menace, je punis. Et devant ces faits, que devient la doctrine de Firrcsponsabiiité absolue que nous soutenons ensuite devant les tribunaux? Je ne m'cxptiquc, dit enfin M. Belloc, cette contradiction uagrante que par le spectro de la guittotinc que le ministère public ne sciasse pas d'agiter devant nos yeux. En présence de ce suprême danger que

court l'un de nos malades, il nous a semblé que nous no pouvionsiMp iaire~ at nous~vons~sansnous~n apercevoir, dépassé les Hmites de !o toison et do la justice*. » C'est parce que je suis en parfaite conformité d'opinions avec mon honorable confrère d'Alençon que j'ai invoque ici son témoignage et qu'au besoin je m'appuie sur lui. Puisque nous reconnaissons chez certains do nos matades une part variable, mais non douteuse, d'intelligence et de liberté, de quelque façon que ces attributs partiels se gouvernent, a quelque chose qu'ib s'appliquent, dans quelques circonstances qu'ils s'exercent, ne nous est-il donc pas possible d'analysor sûrement ces sortes d'états tn!xtcs, de séparer les contrastes, d'expliquer les défaits? On va m'objecter que st. des idées justes sillonnent un esprit malade, l'homme n'en est pas moins une vivante et harmonique unité; qu'on ne peut pas morceler l'âme que. dans notre organisation psy*chique, il n'y a rien de partiel, rien de fragmentaire, et qu'entre les diverses facultés, il existe un principe de succession et de connexité qui ne permet pas de les isoler; qu'H est impossible de compter les degrés par les.quels la raison tombe dans le précipice, etc., etc. Je n'ignore pas de que!!c valeur peuvent être ces arguments, mais je reste convaincu qu'il peut y avoir absence de raison, absence de la connaissance du bien et du mal, retativemcnt a certains objets, sans que vis-à-vis des autres il yaitattéNtion évidente des facultés intellectuelles. ~<!M~< M~<w-pj~tA~~WM, <M<, p. 4iM.

Je crois, de plus, que le délire est quotquetbis tellement cM'conscrit, et que l'into!tigence est teUemcnt Mbm sous tous les autres rapports, que le malade parait sain d'esprit, tant que l'on ne dirige pas son attention vers le point sur lequel il cxtravague, Je n'en citerai qu'un seul exemple: pendant six semainesj'ai accompagne en voyage un homme de quarante ans, d'une intoH~ence i)~s-audessus delà moyenne, d'une instruction solide et d'une érudition remarquable, qui, sous l'influence d'hallucinations de rouie, avait employé les moyens les plus varias et les plus terribles pour s'ûter la vie. avait toujours guét'i de ses blessures 1 Mon compagnon de route jouissait de tous tes biens et de toutes tes satisfactions qui peuvent constituer une heureuse existence; il semblait mémo qu'il n'eût rien à souhaiter. Je nattai chemin fhisant, ses penchants et ses goûts pour t'archcologtc et !a peinture, et j'écoutais même avec un grand intérêt ses démonstrations artistiques. Nous vécûmes de !a même vie pendant plus de quarante jours, el, sur tous les sujets possibles, nous échangeâmes de longues conversations; i souvent même il m'attirait sur le terrain de la folie et it s'étonnait que je vouïusM toujours provoquer quelque incident capable de changer brusquement le cours de nos entretiens.

w J'ai ht, me dit-il un jour, les ouvrages de quelques aliénistes trcs-rccommandaMcs; eh bien, il m'a pant que ces médecins ne se taisaient.pointune idée ircs-ncHc de la iibertc. Pour ce qui me concerne, si j'innigcais une bonne correction a l'un de ces individus qui se permet* tcntpartbisdc m'insulter grossièrement dans la rue, je

pourrais n'en être pas responsable, car le désir de Me venger do ces outrages m'aurait avougie mais si je venais Ji vous prendre votre porte-monnaie, je ne serais qu'un voleur voita toute !adiCerencc. a Le malade était parvenu à dissimuler tres-babiiement ses baUuciaatioM, mais le chagrin profond qu'it en ressentait intérieure.ment unissait toujours par le conduire a quelquo nouvel acte de désespoir.

Comme l'a fort bien dit un auteur a Dans certains actes commis par desa!iencs on peut observer premedi. tation, combinaison, volonté, exécution bien calculée, resultats prévus. Le suicide est dans ce cas. Les malades qui veulent M détruire mettent souvent une adresse incroyable pour trouver un lieu convenoMo, saisir l'occasion et préparer les moyens d'exécution. Des aliénés font des tours de Clouterie et des vols avec beaucoup d'adresse, cachent soigneusement les objets d6rob6s, et sou tiennent avec chaleur qu'iis sont innocents si on les accuse. Un malade, renfermé dans une maison de tous, avait preme* dite et tenté d'exécuter un acte de violence sur quelqu'un; comme on lui adressait des reproches a cet égard, il ropoudit tranquillement ces mots a Eh bien! quand même je l'aurais tue, il n'en aurait été que cela, puisqu'on dit que je suis fou. » Certes, voilà un malade qui avaib bien caku!c les suites de son action.

Qu'ii me soit permis de rappeler ici ce qu'a dit M. De.lasiauyc dans son travail sur ~M~o-moMOMMMM<t, & l'occasion de la défiance qu'inspire paribisia déposition des médecins « En face d'un discernement apparent,

clit-il, les magistrats ont souvent peine & absoudre d'un crime commis sous l'instigation d'une prëoccunation maladive, parce qu'ils supposent le pouvoir de la rësistance, et vous voudriez que, pour quelques apprchcns!ons fugitives, sans influence notable sur les déterminations ordinaires, ayant apparu et pouvant s'oftacer le lendemain, sans lien avec le trouble psychique, leur sévérité ncclut devant des méfaits accomplis avec unc~ volonté ostensiblement pen'crse? Est-ce ndmissibtc? Et n'ost.it pas prëfcraMc, au lieu de viotentcr leur conscience par des dogmes répulsifs, d'oFfrir a leurs scrupules une légitime satisfaction par de prudentes délimitations ? 1

Ne nous épuisons donc plus en efforts superHus pour soutenir invariablement que X. est coupable ou innocent, qu'il est atien6 ou sain d'esprit. M existe ires-fre.quemment, en effet, une situation intermédiaire qui permet, âpres un mûr examen, do décider qu'une partie des iacu!tes de l'entendement a résiste au choc. Ayons la franchise do l'avouer, sachons dire a l'occasion jusqu'à quel point un délire partiel peut rester étranger & la perpétration d'un crime, et nous commencerons, magistrats et médecins, a parler la même langue, au grand avantage de !a science et de l'humanité. Nous ne verrons plus alors les tribunaux offrir au monde le spectacle mobile de leurs contradictions. Notre témoignage ne sera plus, d'autre part, accepté avec défiance, et la science aura lentement et sagement préparé les conclusions équitables d'une affaire. Lorsqu'on voit des juges, des qu'il y a lieu devcrilier la sincérité d'une écriture, ne point se fier a leurs

tumicres et en appeler a des experts, on doit comprendre combien Us sent dcMroux d'être edt~s par nous sur !cs symptômes odeurs ou comntexcs d'une raison qui s'égare. Leur répugnance à admettre les appréciations me'dicales ne peul-elle pas se justifier par nos anciennes tendances a l'exagération ?

Be<p<MMabMhé d«e <a«')r<M<« La question de la rcsponsabi!it6 des interdits a été très-rarement portée devant les tribunaux, et lorsqu'on vient la discuter, CM ne cite qu'un seul tait à l'appui de la solution qu'on on donne; ce fait a été jugé par la cour de Bastia, et nous allons le rappeler on peu de mots, tel qu'il se trouve résume dans les ouvrages de MM. H. de Caste!nau et DoMoz*.

a Lanfranchi avait, depuis son enfance, des attaques d'épilepsie. En ~828, un de ses voisins entre dans sa maison dans un état comptet d'ivresse, et menace de frapper la mère de Lan!ranchi celui-ci saisit un couteau avec lequel il tue l'assaillant. Poursuivi pour meurtre, Lantranch! est acquitté par la cour de justice, sur !c motif quo, bien qu'il pût octucMoment ctrc soumis aux débats, il élait en état de démence au moment de l'action mais, considérant que t.anfranct)i est, depuis son enfance, sujet & des accès de fureur et de frénésie, que, s'il était remis en !ibcrt6, il pourrait compromettre de nouveau la vie des citoyens, la Cour le met & !a disposition du procureur du roi, pour qu'il y oit & pro~ftf<T<Mc~M da ~~A.

~~M'<'M<'«fe~W<pn<~<Mf<

voquor son interdiction. Cet arrêt. passe en force de chose jugée; depuis, le miniatere puM!o requiert l'intoi-diction de lanh'anchi rie consc!! de famiHc estime qu'il n'y a pas lieu & interdire; et le tribunal de Sartene, considérant que Lannunclu n'était pas dans un état habtiuel do fureur, re}etto la demande en interdiction. Appel de la part du ministère public; il soutient que l'arrêt de la cour de justice, qui décide que tan*j~ancht était dans un état habituel de démence, a acquis l'autorité de la chose jugée; que des lors, le tribunal était lie par cet arrci.

a La Cour, par les motifs qui ont déterminé les premiers juges, et attendu que l'arrêt de la cour de justice criminelle, en date du 25 juillet 1826, ne considère pas la chose jugée capable de lier les juges civils, Icsquels ne peuvent se déterminer que d'après !cs actes et jusii<ications faits da leur autorité; confirme. (C. de Bastia, aud. solen. du 2 mai 1827.)

Que !c tribunal de Sartène et que la cour de Bastia n'aient point cru devoir prononcer l'interdiction de Lanfranchi, nous voulons bien l'admettre jusqu'à un certain point, bien que oola soit éminemment discutable, mais ce que nous tenons a fai re ressortir ici, c'est que la t~ciprocite pourrait diMcitemcnt exister. Un in< dividu, en effet, intordit comme étant dans un état habitue! de folie, no peut pas dire réputé responsable de ses actes toute poursuite doit s'arrêter en <a<'c d~unc situation aussi exceptionnelle, et nous considérons l'in< tordit comme étarrt a l'abri d'une condamnation corrcc* tienne!!?.

FMpewMMM )K.ta«w<. & nne pëaaMé .p~M.. Ar. rivé û ce point do la discussion, je me itato d'aborder la question do !a ponaMtô, car toute !'argMmcntation qui précède n'a point fait soupçonner encore lesmesures qu'il me reste & proposer. Si j'admets que certains aMcnes soient susceptibles de répondre dons une mesure évident. mont restreinte de la moralité de leurs actes, ce n'est point la condition qu'après avoir encouru une peine plus ou moins légère, ces malades s'en aillent tratner en prison une vie misérable. Le système cellulaire, que l'on a eu le grand tort de trop répandre en France, et qui entre déjà pour une certaine part dans !'ctioh~ie de la folie, aurait bien vite achevé la ruine de ces tragiies mteUigen.ces. Non, je ne suis pas partisan, en matière de folie par.tielle, du bénéfice des circonstances atténuantes i'abais. aement ppnat diminue ia criminalité, mais il laisse subsister l'infamie, ct la famille de l'inculpé est destinée, dans ce cas, & porter les indélébiles stigmates de ta netrissuro judiciaire. D'ailleurs, la bastonnade innigce publiquement & un Cevrcux ne guérirait personne de la nevre. Ainsi que nous i'avons rappelé, en face de la démence la poursuite s'arrête: il n'y a point de faute a expier, mais une infortune à constater, le châtiment serait une injus. ticeinutiic pour la société, car le châtiment n'est in(!ig6 que pour l'exemple; or, l'exemple étant nul, le châtiment deviendrait une barbarie. S'i! s'agit maintenant d'un cer. cle restreint d'action morbide, je pense qu'un moyen mixte de répression doit intervenir, et qu'un article additionnel pourmit compléter fructueusement la loi du 30 juin i858, en ordonnant l'ouverture, dans les principaux ctaMissc.

ments publics d'aliénés, d'un quartier spécialement consacre aux malades poursuivis par ta justice. Note:! qu'une condamnation ne tes aurait point prea!aMcment R'appey ? s la marque du crime ne serait point, par conséquent, imprimée sur leur front. On tranquilliserait ainsi les consciences, on donnerait & ta sécurité publique toutes les garanties désirables, et une détention de cette nature mettrait de plus les familles il l'abri du déshonneur. Goorget, en i828 et M. Brierrc de Boismont, en ~846*, ont proposé la construction d'un asile pour les fous vagabonds, les aliénés criminels et les prévenus qui simulent l'aliénation tncntate. Les excellentes raisons qu'ils ont fait valoir alors sont encore pleines d'actualité aujourd'hui.

Il.existe, en effet, une catégorie d'individus inoffensifs, errants sur Ja voie publique, trcs'pcu intelligents, la plupart sans profession, vivant dans le désœuvrement et l'indigence, et (lue le délit de mendicité amène fréquemment sur les bans de ta potice correctionnelle. !ts sont condamnes, et a t'cxpiration de leur peine ils reprennent lour vie de /<MMfCMM parisiens. Hs reparaissent cncore devant ta justice, et si des troubles intellectuels ont constates, ils sont diriges sur Bicctro. A peine arrivés, ils sont calmes, et comme ils ne paraissent aucunement dangereux, on sollicite leur mise en liberté. De nouveHcs dimcuties ne tardent pas à survenir, les récidives s'accumulent et ces vagabonds passent devant les A<tMM//< <~«WM/<M <H<W<<~<' Wf la ~< p. 73.

~MM~'< <fA~<'«c pw&~w et m<M<w~<? <~<

tribunaux où sont séquestres a l'hospice un grand nombre de fois r

M, ic docteur Dumes~JM~ccinjOH-cheE de Pasite do Quatro'Mares, prés Ilouen, a connu un individu qui a passé treize fois en jugement pour vois et vagabondage, avant d'être s~ucstrc dans une maison d'ancnes on peut juger pat* ce qui suit de la portée de son intcMcct M Comme il refusait do se rendre utile, en prétextant des douleurs aiguës dons la jambe droite, et qu'il ne boitait que !orsqu'it croyait qu~on le survoittait, le mMecin lui fit croire qu'on couperait ce membre, et qu'on ferait ~enir de Paris une jambe artificielle qui lui permettrait de ~e livrer & toute espèce de travaux et mctne de gagner sa vie, ce & quoi ces terribles douleurs avaient mis obslaclc jusqu'atprs. Dès le tcndetnain ce pauvre imbécile court aux terrassements; it fait quatre fois plus de Jtpsogne que les autres il franchit les tas de sable et de moellons, s'y heurte par maladresse et par son empressement exagère, et bientôt on constate que, matgt'6 tous ses efforts pour marcher droit, il boite rcet' lement et penibtctncnt. mais de la jambe gauche les contusions s'étaient changées en ptaics, un mois do séjour au lit put & peine les cicatriser. H est vrai que, maigre toutes tes assurances du médecin, ce malheureux redoutait tellement le couteau et !a scie, que sa gucrison a do être retardée par les émotions continuelles auxquelles it était en proie'. ? A ce récit, oit est rccHotncni en droit de s'étonner que !a justice ne se soit pas eMM't e< <M <*Mf~t M<M<< Beuen, MMt, M.

aperçue beaucoup plus tût de ht débilite mpntaic d'un récidiviste aussi persistant! t

Qttc de femmes, au devc!oppëmct)t mental ihcomptet, à ta volonté impuissante, & l'organisation nevropathiquc, qui tombent dans la fange, après n'avoir eu, dans leur imprévoyance maladive, que ta perspective de la misère, de la honte et du suicide! La femme encore jeune, aux prises avec le besoin, et qui mendie, est livrée d'avance au premier venu et pour un morceau de pain 1 Où ptacer ces individus? En prison; mais ils se pervertiront davantage au contact des malfaiteurs. Dans un asile d'aliénés mais ils souffriront de celle assimilation injuste et si peu convenable, La société n'a-t-eile pas !c droit enfin de réclamer peureux contre les dangers d'une fusion que n'aulorisent ni les lois de la morale, ni celles de !a pathologie?

Ainsi que l'expérience l'a démontre, i'ctabtisscmont des aliénés criminels, qui existe depuis longtemps en Angleterre, rend chaque jour des services immenses. Les malades y sont observa avec maturité, soumis û une surveillance sévère, mais entoures de soins cctaircs et d'attentions généreuses leur temps d'épreuve sachcve ainsi au milieu d une quiétude qu'on chercherait vainement au milieu des anx!ct6s de la prison ou des clameurs de la maison de fous.

Lc~epot d'aliénés crimioetsqni existe t'hospicc do Bicetre se trouve dans des conditions horriblement vicieuses, et it rappelle trop les incarcérations d'un autre ~gc pour être digne de notre époque. Je le mentionne puur mémoire, car il est insuMaant, fonctionne mal et csf

trop peu en harmonie avec nos principales institutions de bienfaisance, pour pouvoir être mis un seul instant en lignedecompte.

Les malades atteints de délire partiel et ayant commis des actes justiciables des tribunaux, seraient donc, upr&! information judiciaire et medico-Mgalc, conduits dans les ~MM'~ <~ r<t~, et l'autorité, en fixant le temps de la séquestration, pourrait prendre pour base la durée de la peine encourue.

Si l'on veut bien y réfléchir, on reconnaît sans peine qu'une mesure analogue est en pleine vigueur dans noire pays, puisque l'État entretient a grands frais, dans les colonies agricoles et pénitentiaires, douze mille enfants ayant eu des demies avec la justice. Ces jeunes prévenus ont agi sans discernement, cela est vrai, mais leur acquittement ne peut aboutir qu'à une séquestration plus ou moins prolongée dans un établissement spécial. Que l'on décrète quelque chose d'analogue pour les aliènés dont la culpabilité a été partielle, et nous nous estimerons heureux.

t?a potat d'httHtMMtan M~e. Il SO ph~SCntO, maintenant, a mon examen un point d'interprétation légale. La question de la démence peut'elle être posée au jury La Cour de cassation s'est toujours prononcco négativement. M est aident cependant que le texte de la loi ne s'y oppose pas. Pour quel motif d'ailleurs, si des doutes sont émis tardivement et à l'audience sur la complète intégrité des facultés intellectuelles du prévenu, passerait-on sous silence une circonstance si

susceptibto do modiOer la rcsponMbiMté do t'ogent? Si ta question n'est point posée; tes jurés ne Boupconneront pas q)t'i!s puissent avoir & s'en occuper. Or, une difficulté très-grave est créée. Si les jurés, au contraire, convaincus de !a folie, rendent un verdict d'innocence, Fouiorité n'a-t~Ho point des mesures a prendre?

Disons ensuite que plusieurs cas peuvent se présen-

ter ou la folie revêt des caractères éminemment passagers, transitoires, ou elle se manifeste & t'ouverture des débats, ou elle survient aprês !a condamnation. Dans le premier cas, l'instruction ne se poursuit qu'autant que la guérison est assurée. S'il ne s'agit, au contraire, que d'un intervalle lucide, il est évident que ce simple armistice ne justifie pas la mise en jugement !a rechute de l'accusé ne peut-elle pas survenir au miJtieu même du procès? Si ra!icnt<non rie l'esprit éclate a l'ouverture des débats, le cours de ia justice doit se suspendre, et il reste a décider si t'accusé simule, s'il est atteint d'une forme curable ou si les phénomènes morbides qu'il présente attestent une insanité irrcmédiable. Lorsque la simulation est patente, on passe outre; quand la maladie est susceptible de guérison, le magistrat rcmoie l'affaire a une autre session (~.~Mf M?~~t<a(<0 M~M~ ad Mp~MH~n<HM MM~ M~t<~ '.) Mais quand il est démontré que la tête du dément n'est plus qu'une boite où les idées acquises avant la maladie s'agiteront & jamais sans liaison et sans suite, toute poursuite est abandonnée.

Julius Oan):, C'< CO, n* S.

t.<'s troubles de t'inh'ttigcncc M produisent.itt: enfin, lorsqu'une condamnation a été prononcée, on doit resp<'c!cr le matadc, taire tomber ses <crs et contrcmander le supplice. La conscience publique ne se r&vottcraitcttc pas, en effet, a ln vue du couteau s'abattant sur un ctt-ejet~ tout a coup hors dos voies de ln ra:8on? Quelle pitié n'inspirerait pas !a v:ciime?Pou)'co qui concerne ta condamnât ton ù t'amende, c'est une autre chose, disent les jurisconsultes des droits sont acquis u t'État, et les biens des condamnes sont !a pour t'cpondre. La prescription peut-cHc courir pendant que les pour. suites sont suspendues? En général, ta prescription ne court pas contre un individu qui ne pcnt pas agir <-<w. ~a MOM M~<!m o~~ non CMn~~Mcr~tû. Eh bien, etif doit courir en faveur du prévenu, et ta Cour de cassation (23 avril 1815) a juge dans ce sens. K'eat.ce pas ici le cas de rappeler cet aphorisme des Romains FM«MtM salis /M'or<' </Mtû ~<Mt(Mr. On doit cnnn regtcr le sort do t'aliène, voir ce qu'on peut iaire de ce malade et remplacer )cs grilles de sa prison par les murs moins s~res et plus hospitaliers d'un établissement de chnritc. En Russie et en Autriche, te sort de t'aliène est A la discrétion de ta police; en Angleterre, la cour d'assises peut ordonner qu'il restera en prison jusqu'à ce qu'i! plaise au roi. Hn France, il importe avant toute chose de te protéger contre tes autres et contre luimême et d'ouvrir un abri & sa grande infortune. <'a« ot <<w tmat~Mt d<M( JMM~ oea< <tMMMMO<e)t. Les jures reconnus cnpabtc~ de dëcidcr (te l'innocence

OH do la culpabilité d'un provenu, en faveur duquel !a foMe a'est pas invoquée comme excuse, paf tes lumières naturelles du sens moral et du bon sens, soni.its également a capables d'en juger quand l'examen de la folie est produite dans !e débat? La folie pour l'accusé, c'est t'<nnocencc; proclamer qu'il est coupable, c'est déclarer qu'il jouit de sa raison c'est reconnaître son innocence que d'être convaincu de sa Mie. Le jury est donc appelé juger non pas une question de morale et de justice, mais une question médicale. Les lumières naturelles du jure, du magistrat, de l'homme ennn, si in!o!tigent, si éclairé qu'on le fusse d'ailleurs, sun!sent-ettes a résoudre une teUe question en connaissance de cause?. Ouaud la folie se manifeste par !a turcurou le plus extravagant délire, le premier venu Mura, sans autre lumière que le bon sens, reconnaltre la maladie. Mais, lorsqu'elle ne se revcte pas par des symptômes éclatants, quand clle ne se trahit que par des indices légers ou mcme équivoques, alors on peut demander sérieusement si le bon sens sutut & les découvrir et a les apprécier justement, s'il ne faut pas un (Bit plus exercé que celui d'un juré ou d'un magistrat, s'it ne faut pas avoir vécu avec les tous, connaître leurs ttabitudos et leurs différents caractères pour apercevoir ces symptômes et en estimer ia voleur, & moins quel'on ne déclare que le médecin ne sait absolument rien de !a folie et que l'on ne soit prêt a appliquer cet aphorisme barbare Dans le doute, condamnez sans remords. »

Atb. Lemoine. /M~/<tp~<M<~M< p. &M et sMiv.

Rossi, dans son y~t~ ~'<~ ~M< a trcs'nettcmont donné le conseil que voici a L'insuffisance, a-t'it dit, des symptômes physiques n'autorise pas & négliger le témoignage des exports. JI faut consulter de préférence les médecins habitués au traitement des maladies mcn' tales, et ceux qui ont déjà donn<& des soins au prévenu m~mc pour de simples maladies physiques. Le juge qui néglige leur témoignage est un imprudent ? CMtp«<MXBe <« BtétMhM <MtpW«. En somme, et sans sortir des données essentiellement pratiques sur lesquelles nous devons baser nos expertises médicolégales, nous sommes en droit de demander que noire intervention dans les procès o& une question de psychologie morbide doit être débattue, ne reste plus à l'avenir & ia disposition facuhativc du juge et ne dépende plus du pouvoir discrétionnaire d'un président d'assises. Notre compétence et noire immixtion dans les auaires civiles ou criminelles do cette nature devraient être inscrites dans nos codes comme b plus indispensable des formalités de la procédure. La société n'aurait plus alors gémir sur ces terribles verdicts qui ont coûté la vie a des insensés, ou & regretter ces inintelligibles sentences, qui ne tuent ni ne pardonnent, mais qui traduisent par un compromis les déchirantes alternatives d'une conscience qui a douté. Pour avoir voulu suffire à tout, ces arrêts ne satisfont a rien.

Le moment est donc venu d'abandonner, relativement t<)iticn de <<?:, 1. H, p 42.

au délire partiet, les doctrines trop absolues de l'irresponscMtité ~MaMdmAM,d&&i)'6 %ato!)' d<6sorma!aavee ptas d'autonté les motifs qui peuvent désarmer le juge, aH6nuer senstMonent sa sévérité ou lui faire prendre des 'mesures spéciales et de conquérir devant !cs tribunaux une innuence plus prépondérante. Que notre intervention ne soit donc plus indirecte et précaire, mais qu'elle rallie tous les sunragcs en éclairant toutes les convictions.

CHAPITRE !H

t.'AH<Mt eM<MT K MËOeOM.MPeMT

Pc t'Mcrcke de la m&teeine légale. Des mtpeft!<M mddie~Mgates! do leurs dtMc<tttës. De t'ofamen mMee.M~ position parfois emban'aattnte des ma~tra~–Cerae~Ms qui dMMreneiettt l'oliénd du criminel. De ri<~FMe<nc!e des aliénés. Correspondance et <'eri)a des a)Ma~. Corps do )'<'critHM des pan~h~. Observation suitte. De h mission des MpeMs. De la perveMM et de la per<-eH!M. t)M points de fep&M fetatih au diagnostic médical do la re~pOMabitM.

Bet'exeMtee de la mMeetne Mgat.. Autrefois, des mèdecins, des chtrurgtcns et m6me des pharmaciens et des sages-femmes jures, étaient attachés aux tribunaux et chargés de résoudre les questions scientifiques ou d'obscr. ration pratique qui leur étaient présentées par les magistrats. <t La nécessite, dit Verdier, où les juges et tcsjuris. consultes sontsi souvent d'avoir recours aux connaissances ctauxsccoursdcta médecine, rend le ministère deccuxqui sont tes dépositaires do cet art très-commun dans le bar.rcau. Les principaux tribunaux de Paris ont cto danst'M. sagG,dctempsimtncmoria!,d'avoiratcu~gagcsdestncdc.rins et des chirurgiens particuliers pour remplir ces tbnc.

fions ce sonteux que ~<~tMqua!i<!o aMM~ <~p~Mj<<< a«<iLe~!oMontconMrmé eot usage,et t'ont m6me étendu aux provinces par t'ctabHssemcnt de médecins et chirurgiens royaux » Ainsi que l'a MppeM M. Bonnis un édit d'octobre i 038 porta création d'un oMco do médecin ordinaire de la chancellerie do Franco. f<e partemcnt s'est toujours choisi des médecin&et chirurgiens pour 6irc sûr de leur capacité et fidélité. M leur disait prêter serment de a bien et loyalement et nde!emcnt faire et rapporter. n Un arrêt du 25 février 1342 détendit de faire raire les visites et rapports par tous autres n~ccins que ceux qui ont prête serment au parlement. Ces derniers prenaient le litre de Mt~MM et de cMrtM'j~tM ordtMaM'M du fût en M cour dM parlement. D'après Vcrdicr, la création des chirurgiens du Chatclct remontait & une époque extrêmement reculée.

Aujourd'hui, la pratique de la médecine légale est accessible & tous, il ce point que des officiers de santé, et dans certains cas des sages-fommes, sont oMcieMemcnt charges d'expertises, rédigent des rapports et figurent avec honneur dans les procès criminels. Carrière est ouverte a tous les membres de !a famille médicale, même aux étrangers ayant obtenu leur diptomc en France ainsi !'a décide la Cour de cassation, il propos du rcconnnnndah!c médecin de l'ambassade anglaise, M. !c docteur Oiiffc. Cependant un trës-grand nombre de médecins, trouvant dans la pratique de la médecine légale desdifucu!tes avec !csque!tes ils sont peu familiarises, déclinent rhonncur ~pn~<n<f< MA~HefH Ft-oM<'< t. )t. p. !?.

~~Mf~n~wm~/M~, <M<t.

cle remplir un mandat judiciaire. Ils ont évidemment tort. t,a médecine !e~!c n'est qu'une application des sciences mMicafns ii l'étude et & !a soluuon de toutes les questions spéciales que peuvent soulever l'institution des lois et Faction de la justice, et les qualités requises pour être médecin légiste consistent simplement dans le bon sens, l'instruction et t'honnetete. Or, ces conditions, dans la plus grande majorité des cas, étant loin de faire défaut au corps médica!, il est regrettable qu'un excès de modestie ou qu'un éloignement irréneehi pour les formatitcs usit6es dans les procès criminels déterminent si irequemment l'abstention systématique d'hommes in.stroits.honoraMes et dignes, sur lesquels le choix du juge d'instruction dcvraH naturellement se porter. Be< <Mfpet<tM<t m<d<M.tégahMt< d<' teaM <MMe~««. M. le docteur Vingtrinicr, médecin en chef des prisons de Rouen, praticien aussi consciencieux que distingué, chargé depuis plus do quarante ans d'un très-grand nombre d'expertises médico-chirurgicales, a trcs-ncttement déf!ni les diMcuttes d'une enquête ayant pour but ln constatation de la folie. Voici ce que sa grande expérience lui a appris

M i" Un criminel habile peut simuler la folie, quoique ce soit là un rôle bien difficile à soutenir, et un fou ~ûntabtc peut paraitre ta simuler.

« 2" !t aura pu arriver qu'un accès de folie instantenee ait porté a un acte ~MM«~?, aussi bien qu'à un acte seulement &MMMre, et que !c malheureux meurtrier ait recouvré son intelligence quelques instants après.

« 5" La folie pourra être encore diMeilemoni reconnuissable, lorsqu'elle sera rostce circonscrite dans quelques idées folles ou même dans une seule idée tr~~ft. M~, marcttant de pair avec toutes les facultés intellectuelles demcurëes <tt<oc<M, mois dominées par cette id6e qui sera devenue une v6ritaMc pOM~M, un obstacle mcessant& toute action des facultés r6t!cctivos qui con' stituent la tikertô moratc.

« 4" Il peut arriver encore que, fna!gr6 la présence d'idées fixes ou. d'un certain dogt'6 de folie genct'atc, t'accusa ait pu rester cotnptetetnentcapabtc d'exercer le libre arbitre, en comMtottant sciemment un fait ropréhcnsibtc, qui ne se rattache en rien a ses idées fixes, et & i'ittnucncc qu'cUe& ont pu prendre, & un certain point de vue, sur la volonté 1. B

On le voit, voilà autant de cas possibles qui ne font plus de doute en médecine pratique, et pour lesquels ce n'est pas trop des examens les plus minutieux, de l'observation de chaque jour, des recherches incessantes et de l'appréciation la plus scrupuleuse, si l'on veut prononcer en connaissance de cause et dans le calme do la conscience.

Est-ce dans le cabinet du juge d'instruction et pendant le temps consacre u un interrogatoire, qu'il est possible de se ibrmct' une conviction ectaircc? Je n'hésite pas il afurmct* que non.

Sera-ce alors devant le tribunal ou la cour, pendant la durée des débats? Il est évident que c'est impossible. a~MA <<<M<t /« <M'<MM, r.

U'ttiticurs, et c'est ta un fait remarquable, tout ce qui frappe un ibu réveille ses ~cultc~ rencctivcs jusque-là pnMiys~M, l'intimide, suspend pMsquo toujours les signes extérieurs de son délire, le jette dans une sorte de réserve, le concentre et te comprime. L'appareil de la justice exerce surtout sur le fou cette innucnce la crainte le domine et le soumet: L'<BH !c plus hab!tu6 pourrah s'y tromper, et ne voir en lui qu'un coupable en pt'Mc a t'anx;&t6 du sort qu: l'attcud; tandis qu'en r~aHt6 on n'a devant soi qu'un mathcurcux effrayé, inerte et dépourvu de tout sentiment de ce (lui se passe, aussi bien que des conséquences g,ravcs dont il est menace.

Le fou, devant la solennité de l'audience, procède quelquefois par un autre extrême, tl éprouve la jouissance de la vattitc satisfaite il rapporte & sa propre importance l'appareil qu'on déploie, son amour-propre y tt'ioMtphc. Son banc d'accusé se transforme dans son imagination, t't devient une place d'houncur, une tribune d'oft il pourra se Ktirc entendre. 11 puise dans l'idée qu'on le regarde une force qui le contient, et le renferme dans une retenue qui peut parattrc de l'adresse vous le vct'rcz taire preuve d'une raison supérieure jusque dans l'arrogance des réponses que son orgueil opposera à ses juges.

De rexa~n mMM«t.M< Lorsque la justice a des doutes sur l'état mental d'un individu, qu'elle désire e!re éclairée sur la réalité du délire ou sur la simulation, il y a pour le mcdecin.cxpcrt désigne din~'euts

moyens qui peuvent te conduire & !a dccouvc~e de lu vérité.

L'examen medico-t~at d'un atiéné doit nécessairement porter sur les antécédents pathologiques et psychiques, sur les circonstances qui ont accompngné !c tait incrimina, et sur !a conduite de t'incutpe après la perpétration du crime.

Bien qu'il soit tout a fait hors de noire pensée de rogarttcf Pati~nation mentale comme une affection ûttatetncnt h&rcditairc, nous devons néanmoins interroger le passé avec une sérieuse attention et rechercher dans quelle situation d'esprit ont vécu ou vivent les ascendant~ de Finctdpc et ses conatcmux. n faut ensuite s'intbrtncr de t'ugc, des habitudes ordinaires, de l'état mental antf'ccdent, des conditions do lu santé physique, des modinpations'&urvcnuos dans le caractère et ies atlures, et se taire autant que possible préciser Pcpoquc où des anomalies ont été retnarquecs pour la première fois. On doit tenir un certain compte chez rhottnnc de rhypochondric, des pertes setninates, des excès alcooliques ou vénériens et do l'épilepsie, et prendre en considération chez la femme les troubles tnenstrueh, l'hysteric et la grossesse. Ces caractères généraux une fois indiques, on comprend sans peine que le médecin-expert doive descendre avec un soin vraiment scrupuleux dans une innnitc de dctaik, scton !a nature et te caractère de Fanairc sur !aquc!!e il est appet6 a émettre un avis. Ainsi, tres-recemmcnt, a ~occasion d'une jeune nHc qui s'était rendue l'auteur d'un acte tout a tait incxp!ic:'h!e, nous avons du, afin d'arriver H lu vérité,

npprccier tour a tour les phénomènes intellectuels qui avaient accompagné chez elle !a puberté, analyser !a violente surexciiatMn des ibnctions du système nerveux sous l'influence dos régies noter, l'anestitcsie cutanée, la dyspepsie, l'irrcgulat'iie du pouls, les désordres cardiuques, le bruit de sounle dans les carotides expliquer le retentissement possible de la chlorose sur le jeu des taculies et interroger tour à tour h malade ou!a famille sur rexistcncc ou l'absence d'afflux sanguins vers le cerveau, de vertiges, d'angoisses, d'oppression, de stupeur, de tremblement, de mouvements involontaires des muscles, de spasmes, de convulsions, d'hystérie, d'cpilepsie, de catalepsie, d'extase, de visions et de somnambulisme nous informer enfin si l'imitation avait pu exercer quelque innuence s'il existait des motifs de haine, d'envie, de jalousie, de vengeance, etc. La circonstance en apparence la plus futile vient projeter parfois sur i'cnquete une très-vive lumière; en voici un exemple J'ai eu l'honneur de me trouver én consuhotion, it. y a trois ans, avec MM. Cane et Tardieu, auprès d'une dame âgée, menacée par des parents avides d'être pourvue d'un conseil judiciaire ou d'ctt'e frappée d'interdiction. Les apparences physiques do cette dame ne laissaient absolument rienadesirot'! l'intelligence était ordinaire, sans que son niveau fui cependant audessous de la moyenne; la mémoire scutc s'affaiblissait, Après un long interrogatoire, tres-conduant en faveur de l'état mental de* la malade, nous songions à nous retirer, lorsqu'une personne présente H l'entretien crut devoir nous prévenir que M" X. était ancctee d'une

maludic des voies urinaifcs. M'emparaot aussitôt de ce renseignement, je tbrtnuta! une série de questions, et voici ce que nous apprîmes, mes conn'crcs et moi Depuis une quinzaine d'années, M°" X. était sujette & des tt'CMtMoft~, à de petites M~r<H«M, d'une durée prodigieusement courte, de trente, quarante ou cinquante secondes, par exemple, s'accompagnant invariablement d'&tn!s$!on hnotontNh'c d'urine. La ma!adc ne tombait point; ellc chancelait, prenait un point d'appui contre le ntur ou contre un meuble, et reprenait aussitôt ses occupations. Ëtait-cue assise et en train de tricoter, !o bas et les aiguilles s'échappaient de ses doigts; elle se baissuit, ramassait ces objets, et s*apcrce~ait alors que sa chemise et ses jupons étaient mouillés. D'outres fois, en se levant le matin, elle remarquait que ses draps avaient été souillés par de l'urine. Ces phénomènes étant compatibles avec ia meilleuro santé habituelle, M' X. ne s'en était jamais préoccupée; elle s'accusait simplement de vieillir.

En présence de cette révélation tardive, il fallait nécessairement appeler les choses par leur nom. Les hrouiuards et les petites migraines n'étaient autres que des vertiges épileptiques, et la malade avait pu meconnattre son état pendant quinze ans. !.a névrose n'avait point empire; tes facultés de l'intelligence s'étaient soutenues à leur degré normal; la vivacité des souvenirs seule avait périclite. Aucune mesure conservatoire n'était donc possible, et nous nous appliquâmes, dans ta consultation écrite, & repousser toute evcatuatitc judiciaire.

)PettMom pM~Mw Mttbawn'"Mm<e dmt tMagtwtMtM. On aurait tort de croire qu'il est toujours aisé de trou ver chez certains an<~s!e côte vuh~ruMc tes ntë(!t'c!tts cux'Mcmcs n'y parviennent pas du premier coup. U y a deux ans, le président si ~ctaire et s! distingua du tribunal cmt de Rouen disait & M. Dmnesnit, après avoir passé une heuro avec un a!nt <hmt on pom'sutvait t'httcnuctton « Yoycx, tnott cher docteur, v<)!c! un jounc t<o<nn)e (lui vient <!c !'<'ponfh'c pm'fMttcment & toutes les qucsttcn$ que je !n! ai posées. Je Mnnais sa tatn!Hc, ses n'tations, toute son existence antt'rieufe, et snt' aucun point .)<* n'ai pu le tt'ouvcr en défaut bien plus, il n'est pas ctt'angci' au mouvement qui s'op&fe autour de nous, il PHpp~'cic même asscx judicieusement. Toutefois, je !c tiens pour insensé; ta t'apidito avec laquelle it passe d'un sujet a un autre, sa loquacité, son attitude, sa physionomie, tout me frappe, mais ce n'est qu'une hnpressinu, impression que je ne puis fairo passer dans mon interrogatoire, qui cepen*dant ne contient que les rfnonscs d'un hontme sct<s6. Dites-moi donc où il faut frapper? M

C'était un point bien délicat et bien pcniidc; il udtait t'appeler H ce pauvre jeune h'xnnM un tna!heur de fitmille qui a boutevcrs~ sa vie. it entend a chaque instant ta voix de sa mère qui rappc!tc il sait qu'elle est descendue dans ta tombe il y a dix ans, mais it ne peut douter qu'elle n'ait été rendue u la vie, puisqu'cnc est là, dcrri&rc ta porte, qui cric il son fils d'aceourit' dans ses bras. « ~p~'c ~OMt'on' de f<Mo< M ~«'~ cM~t tombe,' cet o~f«< et, ~«Mt <!t celle ~M'M <ï<m< il

pr<~<MM~ MM~MM des Mt~tC~ MO~MM <~Mt, ~M A médecine, NM M~M~~mX ait galvanisme, ~'<tt' (~ MCt<M<ïM L~~ ~wfe~. x Cette scène déchirante était plus que suMsantc on dut t'abroger, les larmes do ce bon CJs avaient gagné Fas~tstance.

Ne peut-on pas se demander ici ce qui serait advenu si un magistrat moins expérimenté eût 6t6 chargé do cette enquête, et s'i! n'eût pas jugé il propos d'avoir recours aux lumières et au tact de M. Dumesnit? h'ndant le s~our que fit cet habile praticien dansl'asitcdûpM'tementatdeia C6tc-d'0r, on vint examiner une jeune nnc à laquelle il donnait des soins. M. le substitut du procureur impérial refusa d'abord de l'autoriser & l'accompagner ce refus insolite fut explique ensuite; une lettre, signée de plusieurs personnes honorables, avait été remise au parquet; on y amrmait que mademoiselle X. n'était pas aliénée, et que ses parents avaient préfère recourir a une séquestration arbitraire, plutôt que de la laisser contracter une union qui était tout H fait scton son cceur. On conçoit que, dans cett<~ circonstance, les magistrats pouvaient désirer se rendre seuls, et en dehors de tout contrôle médical, près de ia jeune fine.

Après un long entretien, rien ne put mettre sur ta voie du désordre intellectuel; M. Dumesnil fut alors appelé, et, malgré ce qui venait d'avoir lieu, il dectara que non-seulement mademoiselle X. était Mtc, mais encore qu'eitc ne guérirait probaMement jamais. Il pria sur ces entrefaites, M. le subsistut de demander a cette

personne sieHc se croyait rconemcnt ta fille de M. X. « Non, repondM-eue sur-ic-champ, je suis de ta famittc de ~tu'ie Stuart, de Louis XtV et do Henri!V; !)es rat. sons secrutcs, que je ne connais pas, ont ~rcc mes parents & me remettre, nu berceau, entre les mains de mercenaires; mais le jour do iadétivrance approche, et je vais bientôt recouvrer !c rang, !cs titres et la ibrtuno de mes ancôtrcs. ? Et!c était tollement tM~<MN<! sur ce chapitre, qu'it itUiut clore là le proccs.ver!m!. Les murs de sa chambre étaient !ittcratemcnt couverts d'inscriptions ayant toutes trait à ses connaissances histo.riqucs combinées avec ses conceptions bizarres ettc ciait la petite.fit!c,trricrc.petite-nne, ta nièce, la s<pur même de grands personnages dont quelques-uns étaient morts depuis plusieurs siôctcs.

Nous avons nous'mcme soigné cette intéressante ma!adc, a l'asile de Dijon, et nous l'avons plus tard r<~ n'ouvre il Cburonton elle était tombée graduellement en démence, ce véritable trépas de la raison itumaine. « Mes rapports, dit Il. DmnesnH, avec tous les mem. ures du parquet ont toujours ct6 si satisfaisants et si agr~Mcs pour moi, que je voudrais oublier qu'une Ms, on m'a nettement signifié de ne pas me meier d'une enquête que Fon venait faire ù l'asile de Sain. Dizicr, dont j'ctais alors dircctcur-mcdocin. J'ignore comment i'Hfinirc fut menée, mais je ne revins pas de ma surprise quand j'appris que le malade avait ct6 trouve à t't'tat normaL C'était un médecin polonais, se.questn' depuis plusieurs années comme MMMCtMMC, et qui tncme était déjà en dcmencc. Sa famille produisit

los nombreuses lettres qu'it lui avait «dressées, dont deux ou trois fort récentes, et insista pour obtenir fintcrdiction. ~ejugo dé paix dû canton de Stunt-Pizior, qui était aussi président de ta commission de surveillance de t'etabtissomont, fut désigné pour recueillir do nou'vcttes informations, et, après avoir été renseigné sur la marche a suivre, voici ce qu'il obtint de ce pauvre malade, qui écrivait & sa femme « Mademoiselle, par a sttitc de ta révolution de Pologne, j'ai connu & Paris a lu physiologie de M. Michcrand, qui m'a fait nommer a médecin de votre pays, et & !aquoH<* vos deux CHcs a ont du le jour; je suis et je resterai donc comptetea ment innocent. H fout les mire marcher dans le chea min de ta bravoure et do !a loyauté a On le voit, l'idée nxc de ce pauvre médecin consistait a meconnattrc qu'il était marié depuis plusieurs annecs.qu'it avait deux enfants et même qu'il avait exerce sa profession avec un certain succès', n

CaMMMMMt qat dttMfMMtent faM<a* du ettadnet. Le médecin-expert doit se mire présenter toutes les pièces du dossier, tous les cléments de l'accusation, car il faut nécessairement qu'il sacitc si l'inculpé s'est entoure dans la perpétration de l'acte des précautions familières aux criminels si le prévenu a pu avoir des motifs pour frapper telle personne plutôt que telle autre, s'il a immédiatement fait des aveux, s'il a essayé de fuir, si le calme est rentré dans son être aussitôt après <M ~MM% el /M o~«~« m~M~M, p. M.

te meurtre, etc., etc. En gênera!, le criminel compte an ou plusieurs complices !'aHcne n'en a point. La criminct choisit sa victime et t! attente & !avic des gens qu'il hait, qui le gênent ou s'opposent & ses projets; l'aliéné tue le premier venu, ami, parent ou inconnu, absolument comme dans un autre moment il se tuerait !ui-mcme. reste d'ordinaire auprès de sa victime, ne songe pas & fuir, ous'it fuit, vient vite se livrer entre les mains des magistrats triste, abattu, désespère du crime qu'il a commis, il se renferme dans un sombre silence, ne cherche nullement & paUipr sa faute et ra.conte avec la plus nahc franchise toutes les particuta.t'itésde son forfait. Cette dernière circonstance est prc.cieuse pour !c(iiagnostic,car,ainsi qucPataitrcmarquct' avec !jeaucoup de vérité M. !c docteur AjnxBrunet, « les criminels qui voûtent simuler !a folie manquent tue.ment de dire qu'ils ont perdu tout souvenir; ils font semblant de ne pas comprendre les questions qu'on leur adresse ou bien rt'pondcnt des injures » Ajoutons enfin qu'il ne s'ensuit pas de ce qu'un aliène nic!e tait imputé, –ce qui peut très-bien arriver dans quotqucs cas, qu'il ««(t par cela tneme coupaMc et responsaMe, car il est des malades dont personne ne conteste la folie et sur les <acu!tcs desquels la crainjc (tu châtiment exerce encore une action terrifiante. De Ma<tw<te<t«~ <<-« oM~ot. L'interrogatoire est une ressource tres-precieuse it permet d'examiner le Cc< ~MMcMt <M~M)M'<M~, ditMftttiOM i)Mt)gum~, p. 5t.

maintien de l'aU6n6, l'expression do s<n visage, et fait ressortir l'incohérence de ses parotes, ietrangete de ses idées ou l'embarras de M prononciation. Cela n'est pns infaillible, mais quand l'interrogatoire est dirige avec itueltigcncc, il est décisif, surtout s'il s'agit de démcnce avec ou sans paralysie et de manie. Il fout !n* tcrrogcr les malades avec soin sur les sujets qui les préoccupent et les amener avec précaution et adresse li parler de !eurs convictions délirantes. Lorsqu'on a gagne leur confiance, !!$ se livrent et tncttent a découvert les motifs de !cur crime, les incertitudes de leur esprit, !a mobilité do leurs impulsions. On les questionne alors sur les objets qui les entourent mauvais observateurs en général, ils donnent sur l'osile, sur leurs compagnons; sur les cheis de la maison, des renseignements faux. L'interrogatoire par les magistrats doit porter sur les faits les plus ordinaires de la vie, et il faut autant que possible en écarter les matières abstraites ou spéculatives, ou les choses relatives aux sciences, & la politique, a Te! homme qui peut veiller suffisamment a ses affaires domestiques tombe tout à coup dans des égarements de raison très-marques, lorsque son imagination est frappée d'une idée qui l'absorbe elle tourmente. ? (Dolloz.) t<cs magistrats sont dans l'habitude de présenter aMi alignes diverses pièces de monnaie d'or, d'argent ou de enivre, et la Cour d'Angers a refu~ de prononcer l'interdiction, en se tondant sur ce fait que le détendeur avait reconnu ta vatcurdcdiftMrentcs pièces. Or, il n'est nullement nécessaire d'tUrc capable d'un ~MWMt<'M<'M< wM

pour dire que telle pièce a telle valeur, pas plus que cela n'est rigoureusement indispensable pour comprendre qu'on n'a pas le droit de s'appropricf !e h!cn d'autrui, d'incendier la maison des voisins ou d'assassiner son p~t~. Enchainer avec une logique précise une suite d'idées et la faculté la ptus étev&c de l'intelligence c'est la plus M)pe parmi h's hommes et c'c$t aussi celle qui éprouve habituellement t'attératton la plus pt'otbnde quand ta raison tout entière subit des atteintes. L'atifaibtisscntcnt ou l'absence de cette faculté ne suffisent pM pourdcterminer qu'un homme doit être réputé irresponsable ou qu'il doit être interdit it faut encore que le mahtdcne soit pas en état de comprendre aucun devoir social et d apprécier des faits qui n'exigent p~s de la part de l'esprit des apti.tudos étendues.

L'interrogatoire, lorsqu'il est dici~c par les médecins, doit reposer sur des données Mxes ci pratiques. Les investigations médicales, comme l'a h'cs'bien dit M. 11. de Castolnau, « devront porter sur tous les ordres d'idées, sur toutes les facultés intellectuelles, parce que la science a intérêt & réunir sur chaque question qui lui est soumise le plus grand nombre de lumières possible, et parce qu'il ne faut pas que des hommes de science s'exposent au reproche d'.avoir laissé échapper des faits importants soumis à leur observation; mais lorsqu'ils en seront arrives à formuler en conclusions les résultats de leurs recherches, au lieu de conclure, d'une manière gencratc, comme on le tait presque toujours, que telle personne est incapable de se diriger et d'administrer ses biens, les

médecins devront déterminer quelles sont les ~cultes qui sont ou perdues ou affaiblies, quelles sont celles qui sont conserves; s! ceUesqu! nesont qu'afRtiblies ou celles qui sont conservées suffisent pour permettre à l'aliéné d apprécier les faits les plus simples et de comprendre les prcmiot's devoirs de la vie société; enfin, si l'état de l'individu qu'ils ont examiné oNro des chances de guérison, ou si, ou contraire, il doit, d'âpre les données de la science, rester pendant longtemps staiionnairo ou s'a~favorprogressivetncnt. C'est ainsi que le médecin élèvera la science dans la considération publique, et qu'il remplira dignement la mission humanitaire qMi fui est dévolue dans la société'. ? Nous ne pouvons que nous associer & cette manière de voir et, engager nos collègues a ne point s'en départir.

L'interrogatoire des monomanes est souvent tr~-diMcile. L'un de ces malades écrivait, du fond de sa prison, à M. Dupin, ia lettre la mieux raisonnec, la plus adroite, prétendant entre autres choses que celui qui te pcrsccu'tait voulait supposer /<! </<~ t'< ~Mr prouver la MOMONMMM, Mp~tT tttOMOM<!Mt~pOMr ~M'OKtWf~ (ait imM. d'Arme était accuse de jeter depuis longtemps dansla voiture de !a duchesse de Bcrry des tcttre! d'amour d'un cynisme révoltant et remplies des plus grossières obscénités. Ar~t6 et conduit à la Force, il nia constamment, dans les divers interrogatoires qu'il y subit, qu'il eut lancé les papiers dans la voiture, bien que les ofRciers et les gens de la princesse oMrmasMnt l'avoir rcDf ~M~t aW«A. p t3L

connu. Le docteur Marc, qui fut charge de !c visiter, no fut pas peu surpris do rcconnattre ln même individu qn'i! avaî! intcrr~6 dix ans auparavant pour des Mts analogues. Transfère û Cttarenton, d'Artae fut reconnu comme y ayant été séquestré eu 1800, en 180S, cn~8~ et pn182~, toujours a l'occasion do lettres obscènes 0(h'css&e$ & des princesses de !a famille régnante. Lorsqu'on proc&dc & Mntcrt'o~atoirc d'un individu que l'on soup~onnedc simuler, il faut poser ses questions de manière A ne pas indiqucr la réponse qui doit etro Mtc. Il faut, au contraire, suivre une marche opposée, l'interroger sur !cs symptômes qu'il éprouve, en entre*tnctcr adroilement de faux et d'incotnpatiMcs,at!ndc!e surprendre et de lui faire répondre affirmatirement A tous. M. Malle a rapporM que tes docteurs Marc et Pénis avaient été chargés un jour d'interroger un sieur Renard, détenu & la Force pour vol et soupçonne de simuler l'imMuitc. Les experts lui nrent des questions relatives à des symptômes plus ou moins bizartcs, puisées dans leur imagination t'accuse dectara qu'i! n'en éprouvait nucun. On fut d~a disposé u croire il !a rcatitc de t'hnh<ci!tite,mais on le fut bien davantage quand on vit qu'il n'avait point urin~ le lendemain dans son lit, alors qu'il avait été cependant provenu que le signe leplus h'rctra.{ï!<b!c de t'hnbecinite consistait en cela.

Los magistrats et les médecins sont inisquetqucMs en présence d'indtvidns qui dissimulent avec soin leur d<')ire el qui ne sont, en définitive, que des M<'M-~<M«M~

W~M M<M~< .Mt~a M~H~f, <&?.

<M<~M~; beaucoup d'haHucines sont dans ce cas, et ils prennent le parti de masquer leur état maladif lorsqu'itscotnprcnnGnt qu'on ne leur rendra ~eurs druîts civi!s ou leur liberté qu'uutnnt qu'on sera persuada qu'ils n'entendent pas toile ou telle voix, qu'ils ne voient plus têt ou tel objet, qu'ils ne trouvent ptus dans leurs atiments le goût du soun'c,dc t'op!u)n oudc !'arscnic, etc. Le malade tente alors de vous convaincre et, avec une grande bonhomie apparente, il cherche & vous persuader qn'n est par~itcntcnt revenu de ses erreurs passées ou de ce qu'it appelle !ui-memc ses anciennes bizarreries et ses absurdités. Pour pouvoir apprécier sainement l'état mental de ces dangereux et rusés malades, il ne faut rien précipiter, renouveler plusieurs fois l'exomen et nure épier tons tcurs mouvements soit par les emptoyes de retabMssement, soit par les gens de service. Il est tres-difucitc de di!;simu!cr habitement et longtemps; aussi ta vcrit6 fittit-cUopar se faire jour. !t est d'observation commune que tandis que certains aHcncs subissent i'intcrrogatou'c, et que par cela tn&tnc !cu)' attention est vivement frappée, ils sonMent avoir preafjuc recouvra lu raison. Ce n'est pas tout la néc<~sitc on se trouve le magistrat de répéter au greffier, ) f.ur qu'il les inscrive, chaque demande et chaque re.ponse, fait tenir le malade sur ses gardes, lui donne !c temps de rencchir et de modi(!er mûmc ses expressions, s'il croit s'être compromis ou avoir été jna! compris. Ces pauses incvitabics amènent de la confusion dans le dialogue et te magistrat, ne pouvant pas presser son

interlocuteur, !'accau!er d'arguments, détourner sa préoccupation, briser sa votonié et ramener le retour des pnrûtM incohérents <~t des nc-tca insensés, unît par fois par marcher & tâtons. Bien plus, et suivant M. Du. mcsnit, !c méiancoUque, qu'on a enun disposé & )Mr!cr <!c ses illusions et do ses hallucinations, s'arrôtc sou. da!n s'il s'opcrcott qu'on wut par écrit prendre acte de ses pnrotM. Afin d'ohv!cr aux sérieux inconvénients que nons venons d'indiquer, ne pourrait-on pas remphccr !c grenier par un sténographe asscrmcMte? Il y a !a une utilo r&tbrmc a apporter, et nous appelons sincèrement l'attention de la justice sur ce point important. Dans le dix-septième siecte, Paul Zacchias, médecin du pape Innocent X, prétendait qu'ii n'existait pas de prouve plus certaine do 10 folie d'un honunc que de le voir Mimnr <'c que les autres haïssent, haïr ce qu'ils aiment, désirer ce qu'ils chutent, rebuter ce qu'itsdesi.rent, n'avoir pas de honte de ce qui est honteux « Ha'c omuia non sana*, ac omnino crrantis mentis human:p, certissima indicia ac iniaiitihitia sunt. & La démence, ajoute-t-il, ne peut pas mieux se prouver, que parce que ceux qu'on en accuse font tout ce que les gens de bon sens ne font pas. « Prohetur per ex onmia quœ in hontincm sana* mentis non cadunt ? En exhumant cette citalion, M. H. Bonnet nous a démontré que la médecine !cga!c des aticnes, tout en ctant encore dons l'enfance, reconnaissait déjà, il y deux cents ans, quelques prin' cipes, et se trouvait sur le chemin du vrai.

t Cme~. m~. Mv. M, tit. t", <}tttcs<. 1. AM~fdam, it&t.

CeM-e<tp<MMhMMe et <e~<w dex «MénAt. Les écrits des aliènes sont des pièces qui sont loin de manquer dû valeur et qu'il importe do tire et d'examiner. Les ahct rations de l'esprit et les convictions délirantes se r6M6cttissent en quelque sorte dans ces documents le monomaniaquc, parcxctnp!c, 6ttum6ro avec emphase ton tes les pat'ticu!«rit6s qui peuvent, de presou do!o:n, se t'apporter a ses id6cs<!xcs; il donne volontiers à ses phrases une tournure, une accentuation et une ponctuation insolites il souligne beaucoup de mots, multiplie les synonymes, prodigue les cpithetcs, invente de nouvelles expressions, se sert ait besoin de locutions empruntées au latin, aux langues étrangères, au dialecte de !'a!clier, au patois du village OM& l'argot do la prison. Le corps de l'écriture reste & peu près normal et il n'accuse simplement que la rapidité.

Le mélancolique obsède par des idées de persécution exhalo dans ses lettres la douleur qui l'oppresse et il retrace, dans des redites nombreuses, les intrigues ourdies contre lui, les guets-apens dont il a été victime il dresse ta liste de ses ennemis et va même jusqu'à !cs catégoriser, scton qu'ils en voûtent, d'après lui, & son honneur, a sa fortune nu à sa vie. Il écrit a M. le préfet de police, lui confie ses inquiétudes, lui tait part des périls qu'il court, lui désigne les hommes qui le suivent dans ta rue et qui l'insultent en passant, et il demande a ce magistrat l'autorisation de porter constamment une canne à 6pfe ou un revolver.

Le malade est-il d~a dans un établissement spécial, il adresse a M. le procureur impérial une longue série

do plaintes on te bat, on le torture, on veut t'empoisonner, et on t'a prive de sa titterte Mnifpjcmcn~ pout's'empnMr de son argent, abuser de s~n femme ou viol~' ses filles. tt proteste avec lu plus exubérante amertume contre autant d'inMunics, exige sa sortie immédiate et menacele magistrat de le dénoncer a l'Empereur et do le faire évoquer, s! jn$Hcc no lui est pas rendue sur

rhcm'c.

J.c m6!anc<)!iquc est-il en proie a un dcttrc religieux et cMtnt-U d'être damné, il 6crn a son con~sem', awuc ses faute& imaginaires dans les termes les plus dcch!rants, detnatKlc que les pcnttcnccs les plus se~'cs lui so!ent imposées, sollicite des prières et des messes, h!cn qu'il contmuc a n'gat'dcr son pardon comme hnpossible, puis il promet de s'hnpeset' mille prhations et tbrote les Yfcux les ptus extravagants torsque le malheureux matadc vous prësente sa lettre, elle cet tout humMe et souvent ind6c!)!ffraMe, tant les hn'tnes ont atterctepapier, pam'cncrcct dét~urc les caractcres. Chez le maniaque, les pensées se pressent en foule, se poussent pete-tnctc; les phrases s'échappent sans liaison, sans suite, et l'on peut suivre le malade passant dans la même lettre avec ta plus grande rapidité du ton te plus anectueux, le plus tendre, au stytetcptus injurieux, le plus menaçant. Les divagations qui remplissent ses écrits témoignent sufnsannncnt de lu diMcutte<ncctaauotte tes idées se tient les unes anxttHttps. Voici, par exemple, mx'toues cxpHcations données par un malade a ~n ntcdecin, M. le docteur Morct: s

C'est pourquoi, le 20 novembre 4834 nous dehar.quamcs & Montevideo, not~ ~ncs mam basse sur fou« ces êtres monst rueux des crèches et des dépôts de tnc)tdicitû, vivant de !eurs propres illusions, dans l'ordre physique, mystique, morat et positif. Ces petits ôH-cs honteux, intacts et sc<'nfu!ettx se tenaient poussemcnt dans t'attitudo voutue pom' les illusions sac<;fdota!cs. Us s'aimaient dans eux, vhaicnt dans eux, et se Msatent constamment porter est chcRur avec toute h) hattcnc do lotir 6tt.c par cette eau d'hommes infects qu'on appotait Don Anionio Costro, cartoMcttc de rordrc Grcph:ny~cMcrat des jésuites, ~rc Mcos et tout le groupe de la coH~iatc de ces petits monstres, etc, »

bans un cas de déth'c hypochonHriaquo provoqut; par des pertes ~nunatcs, par un rcg:mc d6tM!;tant et des cxc&< dotravait, !cmatadc, dgé de vingt-litait ans, <'<criYa:t & notre savant nMutrc, M. Ba:!iarger: a Si je me d6cida!s & monter a chcvat,jcmo voyais tombant sur la t<Me et me la broyant sur des roches l'idée d'une cxcurs:on on mer amenait indubitablement celle du naufage. A la campagne, c'était la peur des set'pcnta qui me poursuivait; M me semblait qu'il y en avait môme dans mon lit. Quelque sécurité qucm'onWt ia chambre, je ne pouvais me coucher sans taire une visite minu. tieu-se, et ce n'est qu'avec peine que je parvenais a tn'cn~ dormir. Cette crainte des serpents ma suivait mcmc u la ville. Quelquefois je me aurais qu'une personne ctaitcach6e sous mon lit pour me poignarder: le moindre bruit me tenait en ovoti et me causait des frayeurs, et

je n'aurais jamais consent! il cachet' seul dans une maison. J'ai toujours présents il t'imagination les ob.jets, !<? personnes et tn~me !cs tîcux dont on me parte, et si on me raconte une scène, j'en vois immédiatement apparaître tous les personnages. M'annoncc-t'on, par exempte, lu mort d'une personne, je la vois immédiatement on la mot dans le cercueil, j'assiste a son enter*n'mcnt, on !a descend dans lu fosse, et tout cela ~M pt' Souvent moi-n~tne je me sn!s \u mort et par avance j'assistais a mon convoi. Je m'étais fait des mon bns âge nno idée ofFrayante et monstrueuse du duel; il ce point que si j'apprenais que deux individus dussent se battre, j'éprouvais la même émotion que si j'eusse eh l'un des combattants immMiatcment la scène du duel se déroutait dans mon esprit, et bientôt je vovais l'un des adversaires tomber mort si un duel devait avoir lieu, je ne pouvais m'empêcher le soir de prier Dieu pour les combattants; il m'arrivait même quel. qucfbis de sortir de mon lit pour le faire, et ce n'était certainement point là une chose naturelle.

« Croh'icz.vous que depuis dix ans il ne m'est pas arrive de me coucher un soir sons penser a la mort; très-souvent j'étais convaincu que j'allais mourir ta nuit. Cette idée de ta mort me dominait sans cesse, et tort souvent, en quittant mon travail, je laissais tout en onh'e par la crainte de ne pos revenir le lendemain; aussi, à la moindre indisposition cette idée était toujours ta présente.

« J'entrevoyais mille dangers mémo en marchant je craignais de me casser une jambe ou un bras. Jetais

aussi préoccupé du mathouf de devenir aveugte. ? Cette lettre est évidemment l'un des plus curieux spécimens de ce (?enre< Dans notre coth'ction personnc!!ed'autographes d'aliénés et d'autobiographies nous ne possédons rien d'aussi saisissant.

Un autre hypochondriaque, maistombant déjà en démenée, cité par M. Morel, écrivait: « Lorsque le choléra a éc!até, j'avais une bosse froide dans le cerveau miasme chotcrique est très-irritant, j'ai eu par conséquent le choléra cércbraL Je serai toujours un ûh'e tres-originat. Je ne me considère pas comme un saint ayant le pouvoir de ressusciter les morts, parce que je ne pourrais le faire que par l'autorisation de Dieu luiméme, qui en donnerait la mission u de plus parfaits que moi. Je donne ma démission de saint. J'ai fait de < grandes observations surrctiotogie~minine; je pense qu'une jeune fille ne devrait jamais aller au bal que gantée et i?etuo d'un catccon imperméable. Je vais me taire recevoir médecin. Que deviennent mes parents et mes amis? Car, nous autres savants ou apprentis savants, à peine avons-nous !o temps de nous occuper des douleurs de l'humanité. Nous sommes parfois obligés d'imiter Périclès, au risque dépasser pour desdiseiples de Zenon, qui prétendait que la douleur n'était pas douloureuse. Je vais essayer de me faire recevoir académicien. Oh 1 si le hêtre me console, !c chêne me rend grave, le tremble me rassure, le bouleau me fait pleurer, le tilleul me foit penser & mon frère mort si jeune, l'aulne me donne l'expérience, l'épine noire me

fait pleurer sur les ptaiesde Notre-Seigneur, etc. etc. ? Che! ce dernier malade, t'incohcrence est, on le voit, Je témoignage accaHant d'um démence conunencante~ d'un état incurable, par conséquent.

M. Mittod a observé un malade atteint de manie chroniquequi,dans ses parotesouscsccrKs, présentait taptus et range incohérence son délire était caract&r!s6 pur !a prédominance d'idée~ géographiques et htStonques. H écma!t « Pour aujourd'hui il n'y a rien il n'y aquela Saintonge et le pays des Tartares Nogmis pour l'assassinat du duc de Bet'ri. Ça vient de Novogorod et de Varsovie, et de Mcuratn, et des murailles do la Chine, et du pays des Tartares carlomans, et des divisions territoriales de ta grande Vnt'sovie qu'on appeHc les destinas épiscopales. Ça viont des parages do San Sahador c'est pour la réception du jeune Mcnuiso a l'hôpital des QuinzeVingts pour la Saxe-Baviôre, la Souabe, la Pologne, les plaines du Caire. On appelle cela ta réception du Cartori, saxon-bavarois, pour tes épisodes de Nuremberg aux bocages de Puytrot, où s'est tbrm~c une seconde fois la Sainte-tht mandad pour ta Moldavie turque. C'est là qu'est la source de ta junte apostolique qui a été tonnée pour la Cracovie turque méridienne, qui ontcva !e Condom arabesque en <80< et <8M pour les marcttands du village arabesque, où se fait aujourd'hui la <etc du Panégyre hollandais pour la forteresse de th'éda, d'Ctrecht, d'Amsterdam et do Roberta. ? Ce même malade, ex-groMer de justice de paix, adressa une pièce de vers a son mMecin, avec cette lettre d'envoi a Voici

cent petits vers., monsieur; ils sont bien uniformés, en costume bleu gris, avec de petits boutons d'étain. nsviennentdcÏaF.ozcre.M

Nous partageons complètement l'opinion de M. Mord lorsqu'il dit que si l'incohérence dans les idées et dans les actes est un fait propre & l'aliénation, il n'est pas toujours facile do s'en rendre compte, n faut une grande habitude des ahénés pour demetcrce qu'il peut yavoirde~aux, d'erroné, d'incohérent dans les lettres qu'ils écrivent û l'autorité, dans les accusations nombreuses que parfois ils formulent contre leurs parents, contre leurs mei!!curs amis, contre les médecins qui leur donnent des soins. Quelques-uns paraitront raisonnet' juste et émettront des idées lucides quand on les interroge, et tes mêmes malades, mis en mesure do raisonner leurs idées par écrit, se titreront & des conceptions absurdes et incohérentes. H faut de toute nécessité tenter celle double expérimentation lorsqu'il s'agit de porter le diagnostic d'un cas de folie, de prononcer une interdiction ou de statuer sur ta vateur de certains actes, comme serait, par exempte, un testament tait dans un moment de prétendue lucidité. M. Yingtrinior a rapporté l'observation de M. B. qui s'appelait lui-même a~MspA~-tf<MnMM~r, et qui prétendait tout simplement avoir trouvé le moyen de faire le beau et le mauvais temps. Sur tout ce qui ne louchait pointa ses convictions délirantes, N.B.raifM~ <M~<MM m~a~t, p. 4:t.

sonnait très-sensément, combinait non-seulement une série d'idées, mais tes anatysah, les soutenait de telle fhcon; que ceux qui ignoraîent !<* point sensiMe de cet esprit malade l'eussent certainement tenu pour te plus sain du monde. Cependant M. B.a dépensé un demimillion en expériences sans faire la pluie et le beau temps; il a t'uin< sa famille sans qu'on ait pu le faire interdn'c assez tôt. Or, il est évident pour nous que si ln justice s'est « plusieurs reprises trouvée dans rembar.ras, à Poccasion de ce malade, il y avait un moyen tout nature! de vaincre ses scrupules et d'cctnirer sa religion, c'était de faire écrire M. K. il aurait sans nul doute exposé son système, deve!oppé ses théories, et serait arrivé nécessairement a prendre des conclusions dont l'insanité eût rendu les mesures conservatoires de!a dernière urgence, car la vérité n'est pas faite pour succomber longtemps devant l'erreur.

C'est principalement au début de la paralysie générale que les a!iénés aiment à écrire. Si leur délire ce qui arrive dans les quatre cinquièmes des cas est gai, expansif et peuplé d'idées df richesses et de grandeurs, ils préparent des suppliques destinées aux ambassadeurs, aux ministres et il t'Ëmpcreur, exposent des projets de réforme, entassent chiffres sur chiffres, s'arrogent des titres et qualités qu'its sont loin de posséder, on hicn, i!s partent en ma!trcs, donnent impérativement les ordres les plus saugrenus aux préfets, aux chefs des hautes administrations et aux agents consulaires ils élaborent des arrêtés et signent des décrets.

Leur résidence sera désormais aux Tudenosou a SamtCloud, ils combleront !e genre humain des félicités les plus inattendues, ton! !e monde sera heureux et content, chacun sera riche, l'uge d'or commence. Dans cette période initiale de la paralysie générale, et dans cette forme particulière du délire, les idées ambitieuses revêtent mille nuances diverses un malade s'improvise poCtc tout a coup, et il couvre de prétendus vers toute une rame do papier; un autre ëcrit son nis. toirc et celle des membres de sa famille; celui-ci prépare une pièce de théâtre, celui-là un roman. Mais le rève qui leur est commun à tous quatre, c'est que leurs élucubrations sont des Œuvres do génie qu'ils les vendront aux éditeurs les plus en renom, moyennant cinquante, cent mille francs, un million que la fortune leur a cnnn souri qu'ils seront comblas d'honneurs, membres de l'Académie française et décores de tous les ordres; qu'on leur elavera des statues et qu'une gloire impérissable les attend.

Certains paralytiques écrivent un grand nombre de lettres d'invitation et convoquent toutes les personnes dont ils ont retenu tes noms a des diners, à des soirées, a des bals ou à des têtes de campagne. D'autres écrivent aux notaires et aux agents de change, et demandent & acheter les plus belles propriétés actuclicmcnten vente, ou toutes les actions disponibles de telle valeur cotée a la Bourse; d'autres, voulant spéculer sur les vins, les bois, les cuirs, les laines ou les grains, transmettent les commandes tes plus absurdes; d'autres cnûn prononcent la déchéance de telle religion, réforment toutes

les idées reçues, formulent des dogmes et élèvent !o prétention d'imposer aux consciences des croyances noa* veMes.

Un piténom&ne commun à tous ces malades, c'est leur immense activité. Si l'on no mattrisait cette incroyable propension & écrire, ils tiendraient constamment la plume.

Co)r)M<<)t'<e~<mM<h:.pM'~y<<<)M)t. Non-seutement ïc médecin-expert doit faire son profit des fausses conceptions exprimas dans la correspondance et les écrits des aMenes, mais il est de son devoir encore d'examiner minutieusement le corps de l'écriture, de le comparer & l'écriture normale du sujet, de tenir compte de la direction et de !a régulante des lignes, du style, de i'ortho'graphe et de rint~ritc des mois. Ainsi que t'a judicieusement tait remarquer M. le docteur Marcé, e dans la paralysie générale, a mesure que les trouMes mtetlectuels et les trouMes musculaires ibnt des progrès, récriture s'altère visiblement. Elle perd sa précision et sa régularité, et prend le caractère enfantin tes lignes deviennent dncrgcnics, irregutiercs, ÏosMneamentssont tremblés, surtout aux jambages; tes lettres sont mal dessinées, et leurensemble ofÏrc a peine quelques traits lointains de ressemblance. avec l'écriture du sujet airant qu'il ne tombât malade. En metno temps, les phrases sont mal construites, irregulieres! la ponctuation man.que on trouve des mois passes, des syllabes omises, des fautes d'orthographe inusitées, des erreurs de date grossières. Alors même qu'on ne rencontre l'énonciation

d'aucune idée délirante, t'aspcct do t'ecriture d'un pa.ratytique, comparée & FccMturo du même individu en état de Sante~ est veritaMefooni frappant, et suMt a Ïù! seul pour étaMir l'état du sujet au moment où le document a été écrit'. » On comprend Funportanco que peuvent acquérir ces signes, lorsqu'on soupçonne une captation,par exemptent que-le testament d'un paralytique est attaqué. On n'a pas jusqu'à présent fait une sutnsante attention au caractère en quelque sorte ~~<M que présente le corps de l'écriture chez les para!yHques; c'est un tort et nous ne pouvons qu'appoler les recherches de ce cote.

<MMeM«en M<Me. Lorsque l'interrogatoire et l'onqnutc n'ont pas suM au médecin-expert et que l'existence de ia <b!!e n'est pas demontfëe, il &ut &iM transporter le prévenu dans un lieu convenable, se familiariser avec lui, chercher à capter sa confiance, entrer dans ses vues, partager ses sentiments, obtenir de lui l'ovcu de circonstances qui le fbntconstdercr comme fou, lui demander des lettres et un mémoire sur le traitement qu'il a subi injustement. Lorsqu'il a rcvôM t'otat de son âme, ouvert son coeur, expliqué ses motifs de conduite ou ï'incohérence de ses protêts, on arrive sans peine il t'appreciat!on du véritable état mental,

Be ta m~Mtca de* <Mtpe~. Notre intervention dans tes aftaircs criminelles a surtout pour mobile d'anatyser Tfw~ pM~"< da )M~~<e< <!Mt<e~, p. OSi.

les actions qui demcuMnt imputables, et de déterminer autant que possible la somme d'intelligence qui restait an pouvoir du prévenu ou moment de t'accompïisse* ment du délit ou de la perpétration du crime. ~on e~ditur <~MN /)<rOM d~OM~t&M, niai MMMM r~<~M< MtM<MC'. Le médecin légiste doit donc discuter te degré d'enchaînement de la liberté moralo, mesurer la nature plus ou moins insolite et extraordinaire de l'acte commis, et opérer avec art la dissection des facultesdeHnteiMgence. Ces qualités doivent se re<!6ter dans sa répoa&e aux questions que lui pose le magistrat et qui sont habituellement conçues dans des termes anato<gués à ceux-ci

Au moment où il a agi, X. avait'H !a connaissance du bien et du man–Jouissait'M de sa liberté morale? -Ces deux facultés, quoique existant en lui, n'ont-elles pas été, l'une ou l'autre, amoindries dans l'exercice qu'il a pu en &ire? N'y avait-il pcs quelque anhib!issement ou quelque désordre dans les autres parties de son intelligence, ou bien dans sa sensibilité?–Quelles étaient alors la nature et l'étendue de ces anaiMissemonts, etc.? '1 0~ pM-M-MM et <tt pe)rwe<Mt<«a. Dans leurs rapports, les experts établissent fréquemment une regrettable confusion entre les termes ~w~ct p~'MrMOM. Or, il y a lieu d'établir, ainsi qu'on va le voir, une distinction entre ces deux expressions.

La perversion est à la perversité ce que la folie BoehM, M! XXMi. tf M.

est au crime. L'une résulte d'une organisation défec' tueuse, d'un état pathologique et doit être l'objet d'un tintement médical; l'autre provtent d'une immoralité indigne des égards de la loi. Comme l'a dit M. Dagonet. « dans la perversité, l'homme n'y arrive que par degrés, sous l'empire d innuences qu'il lui était toujours possible d'écarter; la perversion, au contraire, se déclare et se développe malgré les moyens qu'on cherche a lui opposer, et quelquefois malgré les eUbrts de l'individu qui en est atteint; on ne saurait donc lui imputer les actes auxquels il sera nécessairement cntratné! 1 «La perversion est quetquetbiscongeniate, ettes'accroit avec l'dge et les passions que la puberté fait naitre; on la voit ordinairement correspondre avec une lésion quelconque de t'intenigencc, un raisonnement fautif, des idées étroites, une crainte et une défiance exagérées que ne peuvent justifier des motifs plausibles. L'individu, dans ses explications, se place a un point de vue dont on découvre ~citcmcnt la fausseté; it ne nie pas ce qu'it a fait, et, suivant lui, il n'a eu que trop raison pour en agir ainsi. Chez quelques vieillards t'age est une cause qui les prédispose à se laisser pervertir; réveiller une sensicitité qui a pu jadis avoir quelques charmes pour eux est un but vers lequel ils tendent leur esprit; leur imagination travaille il la recherche de moyens capables do ralhoner des feux à jamais éteints, et sur cette pente où ils se laissent aller insensiblement et volontairement, ils arrivent bientôt il commettre de déplorables attentats. Le médecin appelé a examiner 1 individu doit tenir un compte scrupuleux de toutes ces di~rentes circon-

stances w En somme, ta pcrvarsiiô est un état morai particutier, compatible avec la raison et capobie d'être M;!tttris6 par elle, tandis quo~ perversion est unR ?- sion sons conséquences juridiques possibles, dans la plupart des cas.

Be« p<~a<t de Mpéte MhMMt aM dh~KMtte nMMUteat ta MxtpMMaMUM. En résumé, l'expert assermenté doit, avant de rédiger son rapport, péu&tfcr avec un soin scrupuleux daas hv<c intime du prévenu, analyser ses actes antérieurs, los particutaritës de son carac<èM, les tendances habituelles de son esprit, et peser toittes les manifestations psychiques qui ont précédé, accompagné et suivi te fait incriminé. LeineHtcur moyen de prévenir désormais le retour de conflits judiciaires fâcheux consisterait dans la MMtion raisonnée d'un fil conducteur, c'est-à-diro de quelques points do repère relatifs au diagnostic médical de la responsabilité, et aujourd'hui, dons l'état actuel de la science, il est possible de les énumérer tres.SMnmairotnont, ainsi qu'il suit r Le crime est-il un fait isolé dans la vie do l'accusé? y Quels en ont été tes motifs?

S* L'accuse a-t-M suivi un certain plan dans l'accomplissement du tait qui lui est reproché?

4" L'accuse a-t-il essayé de se soustraire au châtiment? 5" Note-t-on chez lui des regrets et du repentir?

6" Peut-il raconter toutes les circonstances du fait?

CHMM~M<~t m~~fe-M «? raH~M «M'~e~. <M9.

7" Quelles étaient les particularités de son état montal une ou plusieurs années auparavant?

8" L'accusé est-il ou a-t-ii etc haituone? Dans ce cas, quels sont les sens qui ont été lésés?

L'application do ces huit 6Mmcnts de diagnostic est de nature & facililer singulièrement la tAche du medec!n' expert, qui, en thèse générale, ne doit jamais sortir de sa sph&rc. S'il s'improvise avocat, il perd & l'audience tout son prestige, car )c juge et le défenseur se croient a!ot$ beaucoup plus compétents que tui. !t doit exposer scien*tiuquomonHes faits, donner froidement et avec autorité son opinion et en appeler au. besoin à des cas analogues antérieurement observés. M surgit parfois tant de péripéties dans le cours d'un procès, que des embarras aussi grands qu'imprévus peuvent, à un moment donn&, plonger le médecin dans la plus anxieuse perplexité; mais comme il y a, ainsi que nous l'avons dit, entre un témoin ordinaire et lui, la différence qui sépare l'homme qui a des sens de celui qui possède une intelligence, il doit prendre conseil do son bon sens, de son instruction et de sa probité. Ainsi présentée, la cause de la science sera presque toujours celle de !a vérité 1

CIIAPITRE n

eea <MTMWA<t.<.ea ~ucteee o~MS LA Mue <tT ee ~U« Af~RtCMT«tM ~MHtOtOUt

MMnitten Je d'Ague~eau. Ma!adtMmeBtate<mMeptib!esdepn~enter des interraMes lucides. Dinëccttees qui existent entfe )'!ntervaMe lucide et t'!ntenniMi<m «M la r~tniMion, la dh~mataUûa <aata<ttYe et !'aetiotjMged'ua <bu.– De la folie périodique. ObsarMtioM. Attenantes de calme et d'agilation. Du crime commis pendant t'htterMHe lucide. Conduite que doivent tenir les mejecim-expefte. Actes criminels ramenas & trois types. Rapports des exporta.

tMaMen de d'Ae'MMoae. Le coeur humain rcnferme dans ses replis les plus cachés des sentiments trés'divers. La Mtson tes comprime ou les désavoue; la folie les <i6p!o!<! ou !cs r<6w&tc au grand jour. Entre ces deux exhumes vient s'interposer une sorte d'état mixte, digne & tous égards du plus sérieux examen te médecin est pattbis aussi embarrassé a en donner ta juste interprétation que les tribunaux sont hésitants a consacrer son principe, à ~atider ses conséquences. C'est qu'il est dimeile, au premier abord, d'admettre deux termes qui s'excluent l'un l'autre, MM~ ci maladie, et que la conscience Mm!t toujours & ta pensée

de l'erreur, surtout quand il peut en résulter un dommage pour l'honneur, !a fortune ou !a vie des choyons. Cota dit, quel est ïe phénomène qn!a reçu te nom d'intervalle lucide f

Dans le compte rendu d'un procès cétébre entre le prince de Conii et madame de Nemours, au sujet du testament de l'abbé d'Orléans, on trouve une définition de l'intervaMe lucide qui, malgré t'intper<<'ction notoire des conna!s9anc<N médicales a cette époque (i698), laisse très-peu à désirer a Ce n'est point, dit d'Aguesseau, un crépuscule qui joïnt le jour et la nuit, mais une lumière parMtc, un éclat vif et continu, un jour plein' et entier .qui sépare deux nuits, D Cette opinion de l'illustre chancelier nous satisfait d'autant mieux que, parmi les rares auteurs qui se sont occupés de la question, il existe quelques contusions, et que le caractère de la manite~tatiou psychique que nous allons étudier a reçu tour à tour des explications peu compréhensibles ou contradictoires. NMtMMeo aM'a«tt«t <KMMe)~M<tt de pt<Ma<<!f de* <n* <efwaM« <<M'td<'a. MfMfeaeeo Mttttettt <'a<te Ma.<eMm!te <<Mtde et «a«'HntM<en on la <~nttM<<tat ta db. «tam)a«<Me mmtadtwe et t'a~ton 'M~e d'an foa. L'iniermission ou la rémission, la dissimulation maladive ou l'action sage d'un fou, sont bien loin d'être une seule et morne chose; aussi, lorsqu'on songe à l'importance que ces difK'rcnts termes acquièrent en médecine légale, on ne peut que souhaiter de les voir précisés désormais d'une façon plus nette.

L'intervoUe lucide consiste dans !a suspension absolue,

mais temporal, des manitestations et des caractères du dé!!re. C'est une trûvc réelle, un loyal armistice. On yobser~c souvent dans ta mante (35 fois sur- ~0 environ), queiquetbis dans la mctanconc, très-rarement dans la monomanie proprement dite, tout a fait à titre exccplionne! dans les hallucinations, la démence aiguë et tes illusions i mais certaines formes de maladies mentales n'en présentent jamais :!ad6tnenceconMrtMee, t'iMb&cit.lité et l'idiotie sont de ce nombre.

Sauf le cas d'exp!oston d'un nouvel ac<~ t'aMené qui, selon l'expression de la loi romaine, se trouve tM suis M<. <~MC< jouit de la réhabilitation de ses attributs intellectuels s'il a l'amertume de se souvenir de la crise passée, il a du moins la conscience du présent et la consolation de ratsonncr t'acte qu'il commet. ï<c mcdecm, pouf s'assurer du retour de ces Jeunes mentales tout & l'heure absentes, aura beau tendre des piéges, il n'ébrantcM pas la sot!du6 du jugement. La paix, bien que passagère, n'est ni trompeuse ni inudetc.

Le malade en possession d'un intervalle lucide ne ressemble donc en rien & ce monomaniaquc dont t'aben~tton est parfois tellement exclusive, qu'il parait compte(emcntsain d'esprit; mais qu'une idée fausse cependant opprime et tait extravagucr. U y a chez !c premier une grande fortune qui peut sombrer en un instant, tan<ï!s que chez l'autre tout est luxe apparent, mais misère cachée.

Il faut discerner de l'mtena!!c lucide ces lueurs d'un instant, ces bonds d'intelligence et de calme qui se montrent tout a coup cette situation est, il est vra!, d'un

excellent augure et sert d'avant-coureur & une intcrcur. renée réetto ou mémo & la convalescence, mais rien n'est plus tragite. La visite d'un parent ea d'un amL la corn. munication d'une lettre, la nouvelle d'un événement triste ou une émotion quelconque, vont précipiter une rechute et rappeler tes pleurs, l'agitation et les cris. Au bout d'une ou deux semaines, d'un mois peut-être, le malade restera un matin au lit, accusera de la fotiguo, pariera peu il entre encore dans une phase suspensive. On redouble de soins et de sollicitude, et t'en ne larde pas a être Miné sur le caractère rapide ou persévérant de t'osc!t!ation.

Le retour au calme se différencie également de la franche manifestation de !a tucidiié. Lorsque l'excitation turbulente a cédé, tout n'est pas uni, et l'incohérence du langage peut subsister. La disparition de l'agitation, signe extérieur de la lésion psychique, n'entraînant nullement ta rétntegration de l'exercice normal de la pen~ le médecin ne doit pas se <!cr à ce demi.réveil et hisser tes tamittcs baser de longs espoirs sur un sable aussi mouvant. Prêtez t'orcittoet, selon toute probabitité.vous allez entendre l'orage gronder dans le lointain.

Quand l'intervalle lucide est de bon aloi et de toute évidence, les habitudes et les dispositions antérieures reparaissent, la physionomie reprend son expression d'autrefois et te malade songe avec intérêt a ses affaires il revoit avec plaisir sa famille, sourit & ses amis, oublie les aversions mal fondées qu'il a conçues dans son détire, et balbutie timidement quelques paroles d'excuse et de sympathie aux personnes qui en ont été l'objet. La bien-

vei!!ance .est dans son regard, !a sensibilité dans son cceur, et c'est le retour des sentiments affectueux qui domino toute la scène.

Pendant !n maladie do Chartes Yt, d&squ'U apparais* sait un intervalle lucide, les pouvoirs du conseil de régence étaient suspendus. En revenant ainsi & la santé et en ressaisissant l'autorité, le roi apaisait les discordes qui déchiraient sa <hmi!!e, réparait bien des malheurs et ro!evait !'Ëtat que les désastres de l'époque entraînaient vers l'abtme.

Dans la simple rémission, au contraire, il n'est pas toujours possible de fixerlongtemps t'attcntion. Les traits sont indécis, tes réponses brèves et souvent cifosivcs; !a parole est saccadée, la voix un peu voilée, et t'aspect générât manque d'aplomb.

Quant a ces aliénés t'MM ~M~ qui, pour recouvrer plus vite la liberté, protestent tous les jours de leur guarison et affirment qu'ils n'entendent plus de voix ou qu'ils n'ont plus d'apparitions, ils veulent en imposer et diMimutent leur ~tat. les presse-t-on de questions, ils répondent par des mensonges. C'est bien d'eux qu'on peut dire ~cto~Mt <M«M pre~M~t MMOM m~M~M. Jus'que-ta il faut se tenir sur ses gardes.

Il ne nous semble pas qu'il puisse s'étaMir une équivoque dans les esprits relativement à l'action sage de i'aticnô et a t'intervatte lucide. Le fou commet un acte tres-raisonnaMe, mais il n'en reste pas moins trappe dans son inteHigence un edoir a percé des ténèbres, mais pour les rendre ensuite plus sombres et plus épaisses. Le trait de !umicrc a été rapide, instantané. !!y a, au con-

traire, dans l'intervalle lucide une série d'actions trappe au coin de la plus saine togiquo; t'intégriié mentale denieuro lerme et se soutient dans toute M pureté pendant un temps donné. S'il devait suMrede prouver quelques actions sages pour faire admettre l'intervalle lucide, il ne se rencontrerait probablement jamais de cause assez désespérée pour que l'on ne trouvAt point des témoins capables de déposer dans ce sens; or, a quels résultats judiciaires n'arriverait-on pas? Non, l'action Mgc est un acte, l'intervalle est un état.

De la fo«<t p~dhpM. CbaM~tttm. C CSi naturellement ici que l'appréciation du type périodique dans la folie doit trouver sa place. Des phénomènes oscillatoires et d'une intermittence très-bien accusée, compaMMes jusque un certain point aux accès qui s'observent chez les goutteux, apparaissent dans certains cas de manie ou de mélancolie. Ce Hux et ce rouu~ est parfois régularise a ce point que la crise est prévue et annoncée à jour fixe. La manifestation maladive se déclare, suit son cours habituel, a sa durée déterminée, puis tout rentre dans l'ordre.

Nous avons donné des soins, i! y a quelques annccs, dans un établissement public d'aliénés, à la jeune veuve d'un médecin militaire qui, de quatre en quatre mois, cta!t anectee d'un délire maniaque des plus violents. Chaque accès durait environ trois semaines. Ce temps d'épreuves une fois écoulé, la malade allait reprendre se place dans le monde, et personne ne se doutait du motif de son éloigncmcnt passager.

Broussais a cité l'observation d'une dame qui, depuis trente annéot!, avait un accès annuel de Me d'un~ durée de trois & quatre mois. Elle en ressentait le retour et se rendait d'elle-même dans une maison de santé L'un des cas les plus curieux qui aient été déposés dans les archives do la science est certainement te suivant, que M. le docteur More! M rapporté dans son ouvrage si plein do faits intéressants

Une dame, dit cet auteur, âgée de trente-cinq à quarante ans, nous présente depuis douze & treize ans les phénomènes suivants. Au milieu du calme le plus grand, de la lucidité d'esprit la plus parfaite, et sans autre symptôme précurseur qu'une satisfaction, plus grande & propos de l'état de sa santé, d'un désir plus prononcé aussi de recouvrer sa liberté, cette dame est invariablement prise, au milieu de son sommeil, de cauchemar et d'agilotion. Elle se relève alors, pousse des cris do terreuretse précipite hors de son lit. La crise d'agitation est inaugurée. Elle parcourt sesphases d'unemaniércidentique.Le visage de la malade est décomposé; elle cherche se briser la Mte contre les murs; cnerentse de manger; elle est en proie a des terreurs indicibles; elle frappe, mord, déchire tout ce qu'elle peut saisir. En un mot, le désordre des idées, le trouble des. sentiments, la dépravation des facultés instinctives ont atteint tours dernières limites. a Cette situation, on ne peut plus pénible, dure régulièrement vingt-cinq & vingt-six jours. Vers le ~ingt et unième jour, la sédation est inaugurée; la malade est ?! /f~<f~<! f~

dans ta stupeur, mais elle ne cherche plus & nuire, et revient progressivement it l'exercice de sa raison. Pansîes vingt et un jours que dure l'intervalle lucide, cette in<brtunce malade est on ne peut plus convenable et raisonnable en ses actes. Les idées sont lucides et l'exercice de ses sentiments no laisse rien il désirer. Les actions physiologiques sont parfaites, et la figure a repris son ex* pression nature!!e. Le retour de la crise ramené les mcmes accidents, te mêmes actes, le même d6!ire ? AMoHMMtee* de «ttote et d'<t(t«a«en. Nous devons encore faire ici une distinction. Nous ne voudrions pns que l'on confondit les tongs intervalles lucides que nous venons de signaler dans !a folie périodique avec les atternances de calme et d'agitation qu'Esquirot a délinies ainsi qu'il suit:

« Il ostdit<ii,dcsmatnaquesquinesontagites,\iotcnts, emportés qu'à certaines époques du jour, qu'à certain jour, que dans certaine saison, tandis que leur detirc est calme et paisible pendant le reste du temps. H en est dont ta iypcmanie ne devient plus profonde, plus accablante, qu'à des intervalles plus ou moins reguiicrs, tandis qu'habituellement elle onre tous les traits d'un délire fixe, combiné avec les passions gaies. Les saisons, ta menstruation ram&nent les mêmes symptômes, le même délire, !a même exaltation, le môme accaMcmcnt a H ne s'agit Mt que de phénomènes observés dans des cas d'aliénation ?Tra~<f<w <M<a~< m<'n~<'<, p. 4??.

New me<<KM« «M~e~, 1.1", p. M.

mentale essentiellement chronique, chez les malades ne quittant pas t'asite, inhabitca h recapci'crdës aptïtuucs intctiectueltcs stables, et voues pour toujours & la dérai* son, tondis que la plupart de ceux dont nous partions, il n'y a qu'un instant, et qui jouissent pendant un temps plus ou moins long de l'intégrité de leurs facultés, sortent des établissement~ vont, viennent, et dépensent au milieu de la société leur libre activité. Ils sont atteints de fréquentes récidives de folie aiguë. Nous ne voulons pas dire par tu que l'état chronique et l'incuraM!it6 no doivent cire un jour la terminaison demiOe de ce délire, le' fuit est à peu près constant, mais nous prenons ces malades « un moment où ils se tneuvent encore sur io Htcatre des aftaires humaines, et non pas lorsqu'ils sont rctégMés oisiis dans le préau d'un hôpïtaL Ces derniers, en droit criminel, sont couverts par la protection de la loi, tandis que les autres voient discuter devant tes tribu* · naux ta responsabilité de tours actes.

Bw oftme eeaMBb peadtmM MaMw~aUe toeMe. !<e point do psychologie judiciaire la ptus délicat peutêtre a résoudre, celui qui laisse si souvent dans te vague et l'obscurité, consiste dans la question de savoir si le crime commis pendant t'intcrvaUc lucide ou la période suspensive de la iotic périodique doit être mis sur le compte de lu propension maladive, ou bien s'il a été déterminé par les snggestiotM d'une conscience indépondante. La justice fera't-ctte, dans ce cas, jouir le coupable de l'immunité qui s attache & t absence de discernement; te considérera't-elle comme en possession de son libre ar-

Mtreet le frappera't'etteatorsavcc ln sévérité égaie pour tous, ou bien dcscendra-t-ctte cnsaîavcurrcchette de ta pénalité d'un ou plusieurs degrés?

Hale, grand justicier de l'Angleterre, a posé & ce sujet une terrible règle de conduite. D'après lui, tout individu « jouissant d'autant de connaissance et de jugement qu'un enfant de quatorze ans est en état d'être déclaré coupable de trahison et de félonie, absolument comme celui qui, «~Mt MM <M~ folie par ~OM< commettrait un crime dans, les intervalles lucides de la journée'. B nous a suM de rapporter celle sentence inhumaine pour <woir fait comprendre combien elle pcchc par t'cxageration.

MM. Chauveau (Adotphe) et Faustin ttétie, avec cet aocent de loyale conviction qui les anime, se sont posé la question « Ne peut-on pas présumer, disent-ils, que t'etat habituel d'aliénation a pu exercer quelque influence sur la détermination de l'agent, alors même qu'aucun signe ne la décote? Quel juge oserait amrmer que cette intelligence, tout a t'heurc éteinte, a repris subitement toutes ses c!artés? Enfin, taudra-t-it attendre pour te jugement un autre intcrvattc lucide? Et la folie ne pourrat-elle passurvenirau milieu de l'instruction, et avant que la justice ait achevé son cours '? a

.Après t'expose d'opinions si formellement contradictoires, on est en droit de nous demander ou habite lavérité. Nous ne ferons pas attendre notre réponse. Mt~M <<M p~Me~w <!<< ? CMMWBaf, 1.1", p. 30.

KMtWe du Code pénal.

<<mOM<e tpue <MwM< Mx~h* t<M< méteetM e<p<t< Les médecins légistes ne dctveMt pas, en gcitcrat, <ai~ entendre aux magistrats des paroles en contradiction trop flagrante avec les idées reçues. Sans cela, leur intervention, pour vouloir atteindre un but éminemment rcspectoltio, dépasserait les limites admissibles et sèmerait !ncr6du!it6 dans le pr~re. Faire ~oh', dansie cas dont il s'agit îa doctrine de l'immunité ~MM<< inéme, c'est réellement outre-passer !a n'ontiorc dujusteetdu droit. Voici, par exemple Mn homme qui, dans t'mtervane lucide le plus complet, la mieux constaté, a armé son bras et a frappé son semblable, a volé son voisin oo in~ ccndie tes récoltes d'autrui, qui nous ait qu'il n'y a pas eu chez !ui une prctneditation coupabte, qu'it n'a pas obéi il un calcul intéresse et que son action rcpychensiMc et domma~caMe ne porte pas t'omprcintc d'une détermination vo!ontaire~ N'est- pas homme et ne pcut'itpa&, comme tel, être sujet a des entraînements, a des detaillances ? Ne devez-vous pas & ta société une garantie contre des atteintes et des agressions qui ta lèsent, !o spotient ou t'oppriment ?

Cette argumentation des plus significatives est en gênera! formu!ce& t'audicncc par le ministère public nous devons même dire que sa justesse relative impressionne vivement.

Lorsqu'un médecin a l'honneur d'être consulté dans un procès de ce genre, il doit d'abord prévoir les objections qui ne manqueront pas de lui être faites, et, pour en triompher, si toutefois il y u lieu, il do~ apporter dans sa mission d'expert une prudence en harmonie

avec sa sagesse et sa, probité. Il doit, par exempte, exposer si !c tait incrimine a 6t6 commis & uheopoque rapprochée ou lointaine du délire et tirer de cotte première circonstance des conclusions conformes aux aaines données de la pathologie et de !a pratique usuelle. Le moment précis ou aura commence et uni i'tntcnaîtc Jucidc ressorth'a du froid examen des faits et de la constatation sincère des signes et symptômes divers qui ont été précédemment indiques.

!t importe ensuite de rechercher queues ont été los conceptions délirantes du précèdent accès, de les'analyser et de voir si elles se rapprochent en quelque chose de l'action imputée. Si, par exempte, le malade avait été poursuivi par des instincts homicides ou incendiaires et avait entendu des voix lui intimant l'ordre de tuer ou de broier,etquc le procès criminel actuellement pendant devant la justice fat en relation directe avec cette variété de port t+lion mentale, il va sans dire que l'on devrait émcttre~ne opinion très-nette et toute enthveurdet'impnision morbide et de la privation de liberté morale, Si, au contraire, le fait est en désaccord absolu avec iedenro passe, et s'il parait avoir été motivé par des considérations ayant leur raison d'étre, perversité naturelle, jalousie, libertinage, vengeance, etc., et se justifiant d'et!e8-memes, le médecin devra pencher du côté de la compromission possible, probable même, du libre arbitre, eu égard auxaccesantcrieurs de folie, mais il s'abstiendra de déposer en faveur de l'absence radicale du discernement.

Dans un examen de cette nature, il faut savoir peser &

teur juste valeur les penchants et tes dispositions antérieures de i'individu et Mcherde Tecueitnra ces~ct des témoignages ou des révélations capables de jeter du jour sur les débats; on doit discuter & part soi les mobiles et tes causes vraisemblables de l'acte, ainsi que los circonstances qui ont accompagné sa perpétration. Il y ata tout un travail à faire et l'on comprend combien il importe, au nom de la moratcpnbnquc et de la v&rité, d'entourer cette enquête de soins minutieux, scrupuleux xneme, et de ne point perdre de vue qu'en thèse gcnérate la liberté morale est d'autant plus grande que l'intellect a été plus puissant et que les connaissances ont été plus vastes. Aetew <fh)nh~ M)aMo<ew & <Mh <ypeo. B<~p<MX« <ee otpe)~. Pour trancher toutés tes difncuHes, nous devons dire, en résumé, qu'U est possible de ramènera trois types ditMrents les actes criminels commis pendant des intervattcs lucides ou des phases suspensives de la folie périodique

i" Le fait s'est accompli au milieu de circonstances qui ne permettent guère de douter de la plénitude relative des facultés. Exposer alors t'inMuence possible des acc&s antérieurs de folie sur ta détermination de l'agent et conclure t'attenuation de culpabilité.

En pareille occurrence, la justice usera certainement d'indulgence.

2* Le crime a eu pour auteur un individu qui, tout en conservant les apparences d'une activité intelligente, 06chit néanmoins sous l'oppression mentale. Établir la lésion de t'entendcment et appuyer cette opinion d'exem-

ptes ot de preuves résultant desïnterrogatotres et de t'at.turc particuticre du provenu. Conclure ehHn à t'îrrGs- ponsabititéde~'anttato;.

Une ordonnance de non-lieu est le plus souvent rendue et la seauestration dans une maison d'aliénés est ordonnée par Fautante.

5" L'acte consommé résulte d'une volonté libre, mais il y a eu presque immédiatement explosion d'un délire ou d'attaques nerveuses pouvant ressctnMor de près ou de loin à ta folie ou a l'épilepsie. Rechercher avec soin si la simulation ne joue pas le principal rôle et si les ph<~ nom&acs morbides accusés ne trahissent pas un souvenir trop fidèle des accidents antérieurs. Demander, en cas de doute, la translation provisoire dans une maison spéciale observeret taire survei!!crattcnihcmeut, puis, lorsque la conviction reposera sur des données certaines, remettre a l'autorité judiciaire un rapport dont les conclusions devront nécessairement rentrer dans les deux cas précédents.

Seton toute probabilité, t'arret sera conforme aux con. clusions de l'expert.

Il nous resterait maintenant à envisager le rôle que peut jouer l'intervalle lucide dans la question si ôpineuse des testaments nous nous en occuperons dans l'une des divisions du chapitre suivant.

CHAPITRE y

M8 TBtTMtMTa EWTMHËB 0)! HH.M <K< COMa<et«t< COMWe TM

S t. APMMOMM Ot! M <<uM. Ce MC& t!<tM!)!'<CE Mtt tM t~MO.t<t( Ct H!en!tt)BS<CK Et tC« K< MTM De MfMUtBB VOM!tT<

État dtMM'nt des focuMës aux dtMK ftget de ~ie. De Mtot mental ct)M le vieOtaKt. Do r<Mat menta! chM le mourant. Des maladies qui neB'aMMnpatmBnt pas de délire. PMnemtnes !n'cMectM<benier<s par l'agonio. Les IOnoell1'lJ des motiraitts. Déwrdm inleitaduels par t'aboie. t<<M terrexM des de tM~rd~ imettcetwett dtM a une itttMteattmt. Abseocc de faiMn <htts tes matadies du eptireau. Des <u!cM<<t aoaiy~ de leurs <ternie)'s senttmenta. De Mat mental ehot te condamné a mort.- Da martage in ~<WM<<. th~ositiotM et t~etaUmx à Hteure de )& mort.

<!<at <MO!eM)a< dM ~Mettétt axât dh<t)M A~t de ht wie. L'homme est ainsi fait qu'il ne jouit jamais d'un &qMilibre permanent des <4tcutt6sdc l'intelligence. Lorsqu'il a tout acquis, il perd. S'il ne peut rion regagner, il conlinue a perdre. Rien n'est immobite; la v!c a ses saisons, personne ne s'y arrête. L'enfant qui jase et le vieillard qui radote, sont l'un et rantM dépourvus de raison, ce MoMre in~MM~ dont parle Fencton. Le premier ne peut pas encore tbrmcr des idées; te second n'en forme plus.

<t C'est la pensée qui fait t'être de !'t)omme, » a dit Pascul; c'est c!!e qui nous guide dans les phases si accidentées de notre existence, et c'est elle aussi qui, saine, malade ou moribonde, nous assiste aux moments avant' coureurs de notre dissolution physique.

En mettant soigneusement de côté tous les troubles psycftiques et convukifs qui composent un groupe à part de ln nosologie, et en étudiant, soit dans son extrême vieillesse, soit aux approches de la mort, le MM~ animal qui, d après Aristote, <t soit capable de rcncchir et de dc!ibercr, M it nous a sembté quo Fott n'avait point encore sévèrement analysé et signalé les anomalies intetiectuettes de rhommc qui déjà meurt en détail, et do celui qui, dans un instant, aura totalement tMchi sous les coups de lésions anatomiques. Cependant il y a là quelque c!tosc.

Trop exclusivement préoccupé du d!agnost!c et de h thérapeutique de i'auectton qu'il est appelé & traiter, le médecin passe souvent à côté de faits d'un ordre ctev<' et digne d'un grand intérêt il ne s'attache pas assez à reconnattre t'etat exact do t'entendemont chez son malade, et il ne saisit pas, en généml, le moment opportun pour lui donner le conseil de songer & ses affaires et à son acte de volonté dernière. H peut arriver alors que de trop tardives dispositions émanant d'une raison qui chancelle et d'une volonté qui s'assoupit, viennent bouleverser ta fortune des aminés, et favoriser !a ruse, l'hypocrisie et l'audace au détriment do la droiture, de l'amitié et de, ia discrétion.

Apres avoir dit que!qucs mots sur les modifications

montâtes qui surviennent & un dge avancé de ta vie, et 'W~ piégea tendus A la tragîtité sénile par une honteuse convoitise, nous nous proposons de conduire 'nos lecteurs auprès du lit do l'agonisant, cette Jteure ou h raison est pm'Ms d'une tucidhé insolite, mais le plus souvent d'une torpeur désespérante. Quo!qucs de. ductions, relatives a !a médecine iégatequi n'ont point encore été entrevues avant nous, vont ressortir de cet examen.

Be M<a< tneMat ehe. ~«MaM!. On ne peut se dé- fendre d'une certaine émotion en parcourant tes pages que Bichat' a consacrées a la description de ta décrépi.tude cerporotte. Avec qucts ma!cs accents ne nous de.peint-il pas ce vici!!ard, isolé au milieu de la nature, prive de désirs, de sensations, que les idées abandonnent, chez lequel !a mémoire des choses présentes se détruit, et dont les perceptions s'effacent par degrés! f

t~s progrés de l'âge apportent des changements surprenants dans !e caractère du vieiUatd. n devient un ~tre protbndétnent égoïste. Comme chaque pas qu'il <bit est un pas vers la mort, il se surprend volontiers ne pensant qu'& lui et à sa conservation. !<e temps se charge de déployer un voile sur ses facultés auectives, et si les Jiens qui runissent a sa famille et & ses amis vont chaque jour en s'affaiblissant, chaque jour il prend une douce revanche et s'aime davantage, Si, mettent ces tendances à profit, les personnes qui Fentoun'nt ne semNcnt s'inté. ~<'<~eh)~t Mf~At m~.

resserqo'atui, & sa santc, & ses besoins, à son bion-ttro et mémo & ses ptaisirs, on comprend qu'it subite ïcnfement i'innuence calculée de cœurs aussi eympot~MM, et qu'un perfide demi-mot aura bientôt troublé et anéanti !a juste répartition de ses biens. S'il se déjuge, le ~iei!lard n'a point d'ailleurs a en souffrir, car il ne se dépouille pas tui-mémc il prive seulement des parents dont pout'etro il a eu a se plaindre pendant sa vie. Mais le législateur a prévu la <'<~o<KM<, et ce serait anticiper un peu que de discuter ici celle question. Disons cependant qu'en celte matière les témoignages probatoires sont diMcitentent acceptes, qu' y a toujours présomption en faveur de !a liberté morale du testateur, et qu'il est rare que le médecin soit obligé d'intervenir. De t'«a< nMMat thez h' «mmrttot. Du vieillard au mourant il n'y a qu'une distance éminemment franchissabie or, & cette phase ultime de notre existence, si ce dernier a encore le sentiment de son identité. personnelle, ii est tt~s-souvent devenu incapable d'affection; i! ne se passionne pour rien, excepté pour !a vie peut'etrc, et il est exposé à deiorpr automatiquement a une impulsion étrangère, contre laquelle il ne tentera tn~me pas une lutte inutile. A ce moment suprême, la cupidité veïiie une chance dangereuse est ouverte aux tentatives spo*iiatrices; daBmcM etfCMM MCM( leo ~M<!T~K< <yM~m <fc~r~. Sans vouloir tracer ici des régies fixes à l'endroit des phénomènes psychiques offerts pa r t'agonie, ci sansqu îtter d'un seul instant notre point de départ, nous croyons qu'il est possible de ramener a trois cas distincts les dif-

<erents genres de mahtdies qui conduisent à mort. Le premier genre comprend les M~obmuses aNectMMdans !csque!!es !e dctire n'apparaît a peu près jamais, même aux approches du décès. Non-seulement l'intel. ligence est conservée jusqu'à ta On, ma:s e!!e aeqn!ert ~uc!que<b:s une tr6s.renMrquaMo penétrattun. Le second genre ron<enno les maladies qui n'!nt6.ressent que seconda:rctncnt !o cerveau. Les facultés menta!es sont dans un état mixte, et le malade a, en quctque sorte, un p!ed dans le camp de !a mison, et l'autre dans celui du dcnrc

Nous plaçons enfin dnns le troène genre toutes les testons de t'cncepha!e, et l'on sait qu'elles s'accompa. gncnt, a peu p~ toutes, de porte absolue de l'enlendement.

Cracea cette division, nous allons pouvoir passer en '~ue sans confusion tous les ((.ns de la gamme pathologique, apprécier les dispositions de l'esprit propres à chacun, et préparer pour plus tard une t~ponse il peu près certaine à cette question si fréquemment posce par la justice Le testateur était-il sain d'esprit? BM .~h~. q~ .M~e~ p., Le délire est un phénomène tout à fait exceptionnel A !a période lorminale d'un g~upe assez considérable de matadies parmi lesquelles nous mentionnerons principa.lement la phthisic pulmonaire, !esanections cardiaques eth6paiiques, le cancer de l'estomac et de t'intcsun, les hémorrhugics, et ta tres-grandc majorîie des lésions chirurgical, n ne s'observe jamais dans aucune des

phases du rhumatisme articulaire aigu, de la pleurésie, de ta pMcmrd!te, de ~0 péritonite, et, en ~énémi, états morbides des membranes séreuses. Le malade, conservant l'apanage de sa raison jusqu'au dernier soupir, it reste libre et capablo de délibérer. Or, sait-on ce que c'est que délibérer? Un-philosophe va nous l'apprendre « Délibérer est un acte de l'intelligence, acte complexe et multiple, dans lequel, si on le voulait, il serait aise de retrouver tous les modes de la pensée Nous n'aurions donc qu'à passer outre, si, & côté de cet état parfait d'intégrité mentale, nous n'avions a taire ressortir une circonstance particulière qui, lorsqu'elle se rencontre, a le juste privilège de frapper beaucoup l'esprit.

PMaMt~ex ht«tMee«Mt< oMet« pat feinte. On voit assez fréquemment l'attention, distraite par les désordres organiques, reprendre, un peu avant la mort, toute son activité et toute sa plénitude. La prostration physique est remplacée par l'exaltation intellectuelle. A ce moment où les illusions de la vie s'évanouissent & jamais, l'agonisant, écartant les plis du linceul qui va le dérober au monde, élevé une dernière fois la voix. Ses paroles ont quelque chose do solennel, de terrible et de prophétique les assistants sont étonnés, émus, subjugués. !1 leur a semble entendre la sentence d'un condamné qui se lève pour aller au supplice'. »

Batn!Mn.CM<t de pM~M~M< P* partie, p. 9M.

t<;Mn. Bra'ttey. &M<t/ ~r <e f<t~t f<~ /?< p. tS.

Sans chercher & analyser une manifestation psychologique aussi curieuse, tes auteurs ont vaguement entrevu cette situation a demi cetpste que l'on observe parlois dans l'agonie, a ces heures revêtantes des approches de ta mort dans lesquelles le patient tire l'horoscope des siens, annonce des événements et prédit l'avenir. M. le docteur Moreau (de Tours) a cependant consacre dans t'ouvragc si origina! qu'i! vient de pubtier et qui a servi de texte a une ingénieuse réfutation de la part do M. Ftourens* quelques lignes bien senties sur !e fait dont il s'agit. !t rappelle que dans maintes occasions on a vu les facultés s'élever au-dessus de leur diapason normal et briller d'un cc!at inaccoutumé; qu'Attieri, expirant, récita avec enthousiasme des vers d'Hësiode qu'it n'avait lus qu'une fois; que l'empereur Adrien et que Ronsard improvisèrent sur leur lit de mort des vers qui sont restés des modèles, et que la pensée peut acquérir une pénétration, et te jugement une sûreté en de* saccord complet avec la mesure de l'esprit pendant la vie. Si nous en croyons Vircy Cicéron et Sénèque ont pensé que la mort n'était point exempte de volupté, et Batihez, aussi bien que Cabanis, n'auraient point été éioignc's de partager celle manière de voir; pour eux, « cet épanchcmcnt du songe dans lu veille, » pour nous servir d'une expression de l'infortuné Gérard de Nervat devrait être empreinte d'une dèticieasc poésie. ~<A~~ eMftM~. p. <Mct~ut<f.

M<Me, <<<t p<~ de la /M<f.

p~<M~<! <~<M« <M f<tptX'~< Que /< ~<)M)<6<t, p. 3M. < t<'fA'<'f< /at~<p.a«.

Zimmormann a parte d'étants qui, sur lu nn de leur dernière tnatudtc, avaient domt6 toot & cotipîcs preuves d'une intelligence presque supérieure. Ce fait est vrai, et il semble qu'au moment où t'ame, « se dégage de lu matière et aspire a sa délivrance a te jeune ctre escompte les richesses mentales et aUcctivcs d'un autre ûge. Un de nos savants confrères, M. le, docteur Poinsot, nous en rapportait récemment un touchant exempte Un petit garçon de sept ans, quelques minutes avant de succomber a fait approcher de son lit tous ses parents, et cela, par ordre hiérarchique, leur a tenu un langage étové et tendre, et, après des adieux déchirants, a pu disposer encore d'un instant pour témoigner it son médecin la plus sympathique gratitude pour tes soins qu'il lui avait prodigues. M. Poinsot s'est retiré tres~ vivement impressionné.

Il y à deta un dcmi-siecte, Fbd6r6 a écrit le passage suivant « On connatt, dit it, tes actions et tes discours de Séncqup et des autres victimes des tyrans de Rome, u leur heure suprême, dans le bain chaud, les quatre veines ouvertes; et l'on a raison, sur nos théâtres, de faire parler jusqu'au dernier soupir les héros htessés mortellement Mais voyons a ce sujet ce qui se passe chez les aliénés.

L'aumônier, de regrettable Mémoire, d'un grand hôpital spécial, nous a souvent rapporté qu'au moment où il administrait les derniers sacrements aux malades, TM~defMpMMf, ch. <v.

H. LaMtergne. <? M~t~ « <<< ? «M~.

TM~ <<< m~M tfA~Mf MM~Mt. t. t, p. <?.

il était & mémo do recevoir quelquefois des confessions empreintes de ia netteté d'esprit ta plus s!gniucative et de la piété Ju plus fervente. Le prêtre auquel nous faisons allusion était un observateur Bn, sagace ot réfléchi, et nous sommes peu porté & mettre en doute son Mtnoïgnago. D'ailleurs, M. la docteur Brierre da Boismont, a puh!!c trois observations qui viennent parfa!tcMcnt à rapput de cette manière de voir'. Le premier cas est rctattf un dément qui, après cinquante-doux ans do maladie, recouvra la raison, a la ve!!tc de sa mort. Le second se rapporte à un para!yt!que qui parut se réveiller d'une tottgue léthargie. Pendant tes deux jours qu'il vécut ainsi, il exprima « dans !os termes los plus touchants les regrets amers que lui fuisuit éprouver l'abandon indigne dans tcquet il avait laissé sa pauvre mère. e Une dame enfin, agcc de soixante-deux ans, et en proie depuis plusieurs mois a une protbndc metoncotie, se ranima, revint complètement a elle, s'cnttet!nt de ses at!aircs, et expira avec iotuc sa connaissance. M. Bricrro de Boismon! ajoute « Ce retour de la rai. son, cette phosphorescence plus grande de l'esprit qui semble déjà s'éclairer des feux do i'immortaHte, étaient bien connus des anciens, qui recueillaient dans un rcligieux silence les paroles des mourants, » M. Moreau (de Tours) a observe un cas analogue à ceux qui pré.cèdent et M. DaiHargcr nous a déclare que te pheno<n<hM dont H s'agit se retrouvait dans te délire aigu, qu'il l'avait jusque présent considère comme un signe pronostique ~«<M/<w m<M~tceM<w<9M', «M, p. Mt et mtv.

éminemment dénMorahto dans cette maladie, et qu'on générât précédait d'nn jour ou de quelques heures h terminaison fatale.

Une chose que l'on a mémo avancée encore, c'est que chez tes mourants, la voix prend un timbre d'une suavité prévue musicale Sonua CMMMWM~ ~M~~M<' h<C~«m, MMOtWM <MMM~<Mr, MM MM~M ~Mat~M ~MO!Mi<<M M~MM~<! M< Mais cette assertion n'est tien moins que démontrée.

L'explication de ces lucides et soudaines manifestations de !a pensée, au moment du deccs, est des plus difncHes a donner. Mais ne pourrait-on ;Ms admette, par exempte, que, la mort étant occasionnée par une JcsiMt dont !e siège est ailleurs que dans les centres nerveux, une dérivalion puissante est produite, et que 10 cerveau, entièrement dégagé, est plus libre que jamais? N'y-t-i! ta, au contraire, qu'une simple excitation cerobrate, comme nous en éprouvons souvent dans te cours de la vie, sous t'inuuencc de causes multiples, mais dont t'ctiotogic, pour cette Ms, demeurerait insaisissable?

Pour ce qui concerne les aliénés qui récupèrent <? extremis le libre usage de leurs facultés, M. Morcau (de Tours) n'hésite pas a ne voir ta a autre chose qu'un pur effet de dérivation ? Nous reproduisons cependant cette opinion MtM toutes <MfM<.

<e*MaM ae. aMwtmM. A la suite de tresJongues maladies, torsquo le sang est notablement ap~M«a'M~ <ttM'/«t~«M <t~<MW M~«,pM' Albarti.

Oon'. eft-, p. 4M.

pauvri, le système nerveux devient d'une grande imprcssMnna!M]ti<6 ta moindre cause, un malaise en apparence insign~ant, peuvent troubler t'excrcice de la pensée. Ce ph&noméne, dû à une action sympathique ou rMexc, annonce la port pt'isc par te cerveau & la souffrance d'un organe e!oign6, ou trahit la participation dû !*cncuptm)e à !a débilité gcncratc. Il s'ensuit pour le patient nne s~rn' d'oscillations intellectuelles et d'irrésolutions extrêmement curieuses a étudier il se MMOtiMo en ce moment une mobilité d'esprit teUc que les idées les plus contraires sont tour & tour adoptées, puis abandonnées, et que ces lueurs indécises de sentiment et de raison viennent démontrer jusqu'à i'cvidcncc au ntMecin que la \oiontu ne tient plus qu'impariaitemcHt les renés, et que l'activité va bientôt cesser d'obéir. Sans doute tout te monde peut saisir, au milieu de cet état mixte, ics saillies passagères d'un jugement sain, mais il n'en existe pas moins paranetemcttt des traces évidentes, quoique fugitives, d'aucrraration. C'est dans cet état, alors que la vie abandonne lentement tes centfes nencux, qu'i! est possible de retrouver ce que l'on a appete ies ~tt'~M~ ~M moMraM~, c cst'à-dire ce subdetinum, entretenu par des hallucinations, des ii!usionsdes sens, et par des songes tantasqucs empruntes a une imagination que le principe coordinateur rcgte mal ou ne règle plus. Lesubdetirium, dansée cas, est loin d'être continu; iïattprnc avec !a jouissance pleine et absolue du libre arbitre; mais, en général, les instants de répit qu'il vient a laisser sont des instants d'une amère tristesse, d'un profond désespoir. a L'idée

de notre heure suprême, dit Bichat, n'est pénible que parce qu'elle icrm!ho notre vie ahimate, que parce qu'olle fait cesser toutes les fonctions qui nous mettent en rapport avec ce qui nous entoure. C'est la privation de ces fonctions qui sème l'épouvante et l'enroi sur los bords de notre tombe, e

<Mw<M'<M* tn<eMe«Met* dM A Mac httoxtea«ea. Nous ne devons pas omettre ici, à propos du second genre de maladies celles qui n'intéressent que trèssecondairement le cerveau d'établir un diagnostic dif~rentiel important. On voit quelquefois les familles et même les médecins attribuer aux pragr&s de !a scène pathologique, et aux approches de la ter<n<naison tatate, des conceptions délirantes, et une dépression ou une surexcitation nerveuse qui un tiennent, nu contraire, qu'aux agents thérapeutiques mis en œuvre ou qu'a une intoxication pr6atubte. !t s'agit cependant de distinguer et do savoir remonter des cftcts aux causes, car un jour peut-être les derniers moments du malade seront l'objet de très-vives discussions devant ta justice. Rappelons donc que tes troubles de la raison dus a la belladone, à la jusquiamc. à la digitale, au haschisch, s'accompagnent de loquacité, d'agitation et d'ittusions d'optique psychologique\ que l'opium plonge dans la somnolence, les rêvasseries et le coma, a peu près comme l'intoxication par le plomb, et qu'enfin la dilatation des pupilles dans l'empoisonnement par les sotanécs vireuses, leur contraction dans le délire du à l'opium, et la décoloration anémique de la pcaM, ta suite des accidents saturnins, sont au-

tant do notions accessoires dont le médecin doit tenir compte, et que l'expert pour~Hitefieurement mettre en

rctiof.

La Stcuttu de penser sudiste donc dans ce que nous avons appc!é le second genre, mais on a vu au prix de quelles alternatives! Tant que le cerveau reçoit t'influence du sang artériel, et que le cour continue à battre avec une certaine force, tes choMs se passent comme nous avons essayé de le décrire; puis il n'est pas trésMre d'observer encore quelques éctairs d'intelligence corn. parables aux vives lueurs d'une Ïampe qui s'éteint. et c'en est roi t de la vie.

En médecine t6ga!o, les incertitudes mentales qui viennent & signaler tes heures dernières, et dont le reOet s'inscrire dnns un acte sotennet, provoquent souvent des orages que te médecin traitant aurait peut'otre pu prévenir Mais n'anticipons pa~.

AtMMaee <<~ Hthon dam <« matadMat <e <eMeaw. Dans les anections de t'encephate, le délire est un phénomène symptomatique. Que l'on prenne t'inHammation des méninges, la méningite aiguë simple ou la m&ningite cerébro'spinate, la congestion cerebrate étendue, t'itemorrhagie, les tumeurs du cerveau, ou toute autre lésion venant frapper directotncnt l'organe de la pensée, il y a, en général, obnubilation de l'intelligence, perte complète de connaissance, et le malade expire sans avoir conscience do sa situation. Pour tout ce qui a irait au point de départ de nos recherches, ta question se trouve jugée, t! n'y aura donc plus à y revenir.

B« <mM<M<t( MtttyM de <<MMt d<MmttM o<Ma«B«n«*. Ouctqncs minutes avant de commettre son erîtne sur lui-même, dans quel état mental se trouve t'hommc qui va <!nir par te suicide? H y a deux formes distinctes dans la mort volontaire l'une qui permet & !a liberté et à la volonté' de demeurer intactes, l'autre qui témoigne du dcMstrc des acuités. Nous n'avons a parler ici que de la premierc,car nous insisterons utt6t'ieuremcttt sur la mort dentaire dans la folie et tes névroses. Que t'en sachedonc que la plus grande partie de ceux qui désertent la vie, ne résistent point au désir, au besoin de faire connattrc les sentiments qui les agitent, les chagrins auxquels Us sont en proie, les malheurs ou tes déceptions dont ils sont ou se croient !es victimes.

M. Brierre de Boismont a rassemblé, lu et commenté ~,528 icttrcs, notes, écrits quelconques, où se repro. duisent les souMrances les plus variées du coeur hu'main'. En parcourant ces pages lugubres, on remarque que les derniers sentiments exprima par les suicides, peuvent, par leur fréquence, se fanger a peu pros dans cet ordre reproches; ptaintes; injures; déclamations et renexions sur les causes de la tïn tragique; adieux; instructions pour les funérailles; prière de n'accuser personne; aveu d'un crime, d'une passion, d'une mauvaiso action; prière d'obtenir le pardon; sollicitude pour l'avenir des entants; confiance en Dieu; paroles bienveillantes; regrets de la vie; croyance a une vie future; angoisses diverses; fatalisme, etc., eto.

fM <MM~ << <w<eM<, p. 5«.

au Mt«< MMt<a< eh<*)t te «MMtaaM~ & NMH't. Quant & i'homme frappe par an arrût de cour d'ass!ses, et qui est destiné i gravir les degrés de t'écha&ud, il perd rarement t'espoïr de vivre. Sa condamnation le plonge dans un état fiévreux tour à tour mêlé de calme et d'agitation, Lorsque !e tribunal suprême a rejeté son pourvoi, ne lui rcste-t- pas a implorer une haute de'mence? Il conserve te plus souvent l'appélit et Je somme! reçoit volontiers tes visites de t'aumônier de la prison, ci n'est justement terrifié que deux Maures avant ta sanglante expiation, lorsque l'exécuteur pénètre au. près de hu A un violent accës de désespoir succède, en générât, un tres-visibie abattement physique et moral, et c'est presque sar un cadavre que s'abat le glaive de la loi.

<ht <m<M<<~ <<t <Mt<ttmt~ Avant d'aborder l'examen des actes civils auxquels tes mourants peuvent prends part, rappelons brièvement une cérémonie tombée en désuétude.

n fut un temps où l'on pouvait contracter mariage <M &t/<'fMM. Tardive rehabintation de liens secrets, légitimation presque posthume d'cnhmts nuture!s tenus à t'ëcart, ou réparation honorable d'outrageante~ violences. cette union, scellée sous la protection de la mort, pouvait n'avoir pas été moremcnt souhaite et librement consentie. Lorsque lu maladie a ouvert une brèche capable de livrer passage aux embdches, t'homme, qui perte en tui-m&mc un juge terrible sa conscience, a bientôt capitulé avec les froids calculs de rintéret et

peut-cire de lia rase, surtout si sa vie n'a pas été exemple dorages, et si, en pa!ant ses erreurs, Ha'en <hitun appoint mentant pour entrer dans un monde mci!ieur. La toi française, en exigeant que tout mariage suit contracta publiquement et en introduisant pour sa'célébration des formalités qui laissent écouter un certain. laps de temps, a tacitement aboli ces consécrations de lu dern~ro heure. Le flambeau de t'hymcn ne s'allume donc plus aujourd'hui pour servir de torche funèbre. <M)fMMtMMMt « f~wé~tioMM A ~iMMO-e de la MteK. !t peut arriver quo dans une enquête judiciaire des magistrats se transportent près du lit de mort d'un tcntoin qu âpres un assassinat, la victime expirante soit appetce à déposer sur les circonstances tncmcs du crime, ou qu'entin d'importantes féveiations viennent M s'échapper a la dernière extrémité de la poitrine d'un coupable dont les forfaits se seront soustraits a l'action des !ois peMa!cs. Dans ces trois cas, nous ne pensons pas que ia justice puisse accorder une grande voleur ù ces témoignages, si un médecin ne s'est point préalablement cnquis de l'ctat desiacuttes intellectuelles du mourant; et si i t'omme de fart, sous la fui du serment, n'a pas sincûrcment exprimé son opinion a cet égard. Que les juges interrogent le témoin, la victime ou ic coupable. a titre simp!c de renseignement, nous t accordons, mais qu'ils viennent a tirer parti de dépositions tM extremis, sans être guidés par Je Oambeau, de la science, nous nous y opposons. Sont' ita compétents?

S'M.M <???'?<! W![!tTMMM<)etn:<fM<ttt)6STM.

t)u tMhuneot et de t'ohtde <M< du Code Napoléon. De tinthtenee des r~mfMtatx. )hMMtit)at:o)M. MtiM fébrile, MnitM. Du sui. c!dc.–Det< paKion.–Dch haine f) dotacottfe.–PetoMtgfteBtton et de la eaptxUoM. -Solutions diverses dottxdea & d<H te<(ament<. Da «MtMMMtt e< de r<Mf<Me e<H da eode MopeMen. Avant de qmttcr !a vie, l'homme a un acte solennel & aceomp!h', le dernier de tous et celui qui, par conséquent, exige 10 plus de soin et d'aitentton, a ~Me<< ac~'n(M &MntM« p)'M</<tM6 CM~ M~Mt ~~Mt~M. e p Son importattoc est attestée par les scrupuleuses formalités dont les testateurs de tous les siectes ont pris a tdche de l'environner ~MM(a< <~MC<t c<MM~n<~e jure ~~tM~MC Ct~fO<M. a

Dans t'un de ses admirables plaidoyers, d'Aguesseau, cnparhtnt des testaments, a regardé l'expression des der. n!ercs volontés comme une espace de consolation accordée aux hommes, « en leur permettant de revivre, pourainsi dire, dans !a personne de leurs successeurs, et do se procurer une image et une ombre d'immortalité par une longue suite d'héritiers, qui puissent être un monument éternel de la sagesse et de ln puissance du testateur, w Ainsi que l'indique si nettement l'étymologie du mot ~tfanMMt (<~(atte m<M<M), !M volonté no saurait être as* soupie et la liberté morale visiblement évanouie ou tout au moins compromise, au moment o& l'on régie son hérédité. Ulpien n'a-t-i! pas dit ~!faMM<MM est m~t(M MoVat&M MMitttc, ~n. 7.

QutMttMen, <~e<!t. 3M.

<hW tCSTA COMMTATM, in M M~MM~' ~C<C «t MtM'~MMC~'CWW~'?

Le mourant qui dispose de sa fortune doit donc obéir û ses seules incitations. S'il écoute les perfides conseils d'un entourage impatient et avide, s'H s'assimile les suggestions étrangères, s'il défère à l'intimidation exercée sursa taibtesse, i! M'est plus libre.

Suf cette matière, ta iegis!a<ion romaine était tres-nettc. Qu'exigeait.cHc,en effet? Que te icstateurcOt la ~<w de testament, a <~r<MtM advertere <mM$, an is yMt M /<K'~n< ~Mertt ~~m~)~ ~dMM~m. M L'acte, va!aMemcnt fait d'ailleurs, ne contenant que des dispositions tressages -et en taveur des enfants, était infirmé par cela seul que !'on prouvait la diminution des facultés de i'intc!gence, N ~tMo Mt ~o ~M< <M<a<<«', ~M <~ton< ~«o ~e' tM~MM ~C<(, tMt~tt~ tM~M<M <M'~e'Md« est. »

L'article 001 est ainsi conçu « Pour taire un tes toment, il faut être sain d'esprit. M Maigre la trc~remarq«aNe clarté de cette disposition !egis!atiwe, on pourrait entrer dans d'interminables discussions, car nous no connaissons pas toujours « tes atomes divers dont a parlé Voltaire, et qui font l'esprit juste ou l'esprit de travers, » H y a là comme un ressoi't secret qui se dérobe parais à nos investigations les plus patientes. Sans croire, comme la Bruycre, a que le discernement est ce qu'il y a de plus rare au monde après les diamants et les perles, » nous avons l'intime conviction que, tous les jours, des familles sont indignement frustrées par des actes irrctténeg.ao.gi.

chis et signes & h dernière heure sous la dissolvante preMMn de tintent, ~testament n'est point attaqua dans !a trcs-grande majorit6 des cas, à cause des frais si onéreux que suscite une opposition de cette nature: t'intrigue dépouille ainsi la probité et !e vice s'enrichit quand !a vertu meurt de misère 1

Mais& qui la faute? nous dira't-on. faute en est trcssouvent au médecin traitant, qui, mû d'ailleurs par un sentiment de retenue et de délicatesse que nous apprécierions grandement $'ii n'était intempestir, attend toujours tropturd pour prévenu'tes familles ou le malade que la satisfaction de mettre ses affaires en ordre donne un grand ca!mc a t'csprit. Une réserve outrée dans ce cas met en pMrii de graves intérêts, iic praticien n'est pas seulement un ~'o~M<M~; i! doit se montrer le dctcns<'ur et t'ami de celui qui souffre, le soulager souvent, le consoler toujours, et veiller jusqu'à un certain point, si t'ctat mental périclite chez un mourant, à ce que te virt ne s'organise pas ù son chevet. U ne sort pas de son rA!e, puisqu'il se montre honnête homme. Les ntaiadcs que nous avons fanges dans te premier et le troisième ~enre Mchappent aux manœuvres spoliatrices, pUM()uc!cs uns jouissent de teut raison et de leur liberté, et que les autres n'ont même plus une lueur d'intctti.gencc susceptible d'être exploitée; mais on comprend combien les trcs.nombreux individus qui succombent avec ce que nous avons appelf t'ctat mixte des facultés sont expos<'s a devenir la proie de ces plantes parasites, qui ne sont fécondées que par tes rayons d'un soleil qui ne leur était pas destine.

En ne deftnisMnt pas l'insanité d'esprit, la toi française a Lusse aux tribunaux le droit (t'apprécier tes circon- w stances et de se prononcer selon la gravité des faits révélés. Il est évident que le pouvoir des juges ne pouvait être limité, qu'aucune règle certaine no devait être tracée & l'avance, a cause de la très-grande dissemblance des cas, & ta condition toutefois que ce pouvoir s'appuyât sur les données de ta science et que cette rcgtû reposât sur tes témoignages du médecin traitant ou du médecin expert. Ces derniers, en enet, doivent être appelés ta ectairer les magistrats sur la plénitude entière ou sur la lésion totale ou partielle des facultés d'un individu, au moment où il a fait son testament. On prévoit toute l'importance que va acquérir leur intervention, et combien, il l'instant solennel de tour déposition, u lu barre d'une chambre civile, leurs paroles seront diversement accueillies par tes parties Intéressées. Aussi, pour qu'un homme de fart puisse valablement jouir d'une certaine autorité près d'un tribunal, pour qu'il vienne discuter publiquement un point de psychologie morbide, faut-il que les questions de médecine mentale lui soient très-thmitiercs; sans quoi il ne saura jamais communiquer a des juges son opinion sur les conceptions délirantes, l'état hallucinatoire, le nevropathisme exager6 ou la débilité intellectuelle d'un homme a son lit de mort.

En vain le notaire qui a reçu le testament viendrait-il certifier que le testateur lui a paru répondre & Ja condition formelle stipulée dons l'article 90i, il ne convoincrait personne. Le notaire est hien l'instrument, l'organe,

l'interprète du testateur, mois il n'est pas t'appreciateur de sa capacité, ? Comment pourrait.K t'etM?d!t MerMn. il ne voit son client qu'un moment. P~netrcrait-i! en un instant dans te fond do son cccur et dans la secret de son .âme'?.

Hâtons-nous d'ajouter que les testaments sont !o plus fréquemment otographes, et que, lorsqu'un acte de cette nature ne renferme que des clauscs essentiellement roisonnaMes, il y a une présomption bien plus forte en tapeur de t'Mt~oM m~MtM du testateur, car « il est plus ditncite, dit d'Aguesseau, de pouvoir supposer dans un insensé assez de patience, de docilité, do soumission, pour écrire de sa main un testament qui contiendrait une longue suite de dispositions. ? »

Bien que nous puissions opposer à l'esprit do ln jurisprudence et aux paroles de l'illustre chancelier une foule d'exemples cependant tr&s-conctuants contre cette manière de voir, nous sommes obligé de convenir qu'eUe est logique dans une certaine mesure. Mais, si le testament otegfaphc est si difMcitcmont cassé, n'cst.cc pas une raison de ptus encore & l'appui do la thèse que nous soutenons, et le médecin ne doit-il pas se faire un cas de conscience d'intervenir avant la ruine partielle de l'entendement, a cette tacuite de percevoir, jointe ô celle de reHcchir, e selon Leibnitz? Lui seul est bon juge, lui seul connatt t'etat des forces de son malade, et sait Quid Tettaat hMOMri, quid ferre MOMMt.

Descartes a dit un jour c S'il est possible de perK!c~~)-Mw <? ~<W<pn~««. t. X!!t, p, MB.

tionner l'espèce humaine et de la faire entrer dans les voies de la véritable civilisnnon, c'est dams h médecine qu'il faut en chercher les moyens. a Ce philososophe aurait dû ajouter que le médecin peut souvent être l'instrument d'une intelligente moralisation; que son concours rend d'incommensurables services, et que son indifférence abrite parfois bien des turpitudes.

Grâce a une longue fréquentation des hôpitaux, nous avons pu doser la somme d'indigence d'un grand nombre de mourants,– car il y a longtfmps que notre attention s'est fMe sur ce point; grâce à l'expérience consommée des confrères que nous avons internes, nous n'avons que trop appris ce qui se passe souvent dans les quetqucs heures qui précèdent l'agonie et la mort. Nous avons ainsi mis le doigt sur la plaie, afin que les médecins se persuadent intimement que l'état moral du malade est bien quelque chose, et qu'il convient de ne jamais oublier combien la raison est puissante et combien elle est fragile. Nous avons enfin devoir la cause trop fréquente d'iniquités testamentaires, parce que nous croyons, avccPinel, que « la médecine no peut concourir plus puissamment au retour d'une saine morale qu'en faisant l'histoiro des maux qui résultent de son oubli. n De K~neeee <« tntndMtoxw. Lorsque des remissions surviennent dans le cours de la folie, mais principalement de la paralysie générale, ce qui s'observe encore assez fréquemment, il reste d'ordinaire chez le malade de la débilité mentale, a Nous pouvons affirmer, dit M. Bail-

larger, que ces individus atteints d'un affaiblissement ;netM~Medesmcun~s, n~n'ont plus le même discerne.ment quand il s'agira de se déterminer & têt ou tel acte important, ni la mémo énergie de volonté pour résister & l'obsession. Pour peu que l'on natte leurs idées, il sera souvent facile d'exciter leur animosité contre les personnes les plus dignes <!o leur affection, et de tes enh'Mincr à des actes contraires !< !c«rs utterûts. C'est ce dont il est impossible de douter quand on a vécu dans leur intimité et qu'on a pu observer l'ensemble de leurs dispositions inteller.tuellcs et morales. On parvient alors a saisir ces mille nuances par tcsquet!es se revête !a lésion déjà profonde de l'intelligence; quelle versatilité dans Ics déterminations, quelle pucriHté dans les actes, qucHe <ac!t~ pour les fMtourncr do leurs resotutionsà t'aide des prétextes les plus frivoles, et surtout quelle imprévoyance'! M La durée de ces remissions varie le plus ordinairement d'un a six mois, mais nous avons connu trois paratytiqucs chez lesquels lu phase suspensive a persisté pendant deux ou trois ans. Les auteurs ont rapporté élément des exemples analogues. n est douteux que cet état montât particulier puisse permettre aux malades d'exprimer librement leurs volontés dernières et nous pensons qu'il doit presque iou'jours être possible d'attaquer pour cause d'incapacité d'esprit, les dispositions testamentaires prises par eux. Voici, & cette occasion, un tait très-concluant cité par M. le docteur Sauzc de Marseille Le nommé MH&Mt <<?<?<< t<&3.

~M<<M <<MM<<W-tM~M<)~(MW, p. MS.

i aNtiW s 1c av uW ua~amv rvv-r a.wmv ~.m vw.

omcier, entre dans l'asile te 10 juin i85~ il présentait tous tes caractc~~ de ta démence avec paralysie géné- rale. Plus tard, il survint de l'agitation maniaque. Au bout de quelque temps, arriva une période de calme et une rémission notable. Un frcrc, contre lequel existaient divers motifs de répulsion, tnetdc~'empt'esscmentu wnir le voir; il lui propose do !c fairo sortir, fait les démarches n6cessa!res, et obtient do l'intendant militaire qu'il soit confié à ses soins. AI, le docteur Aubanel déclore, au moment de sa sortie (20 août 485~), que P. n'est pas guéri et que t'améiioratioh survenue no sera pas de longue durée.

Vivant avec ccMre, soumis à sa volonté par suite de la iaibtcsse deMn intelligence, P. fait son testament en sa faveur. Peu de temps âpres, la maladie ayant fait de nouveaux progrès, on !o ramène a l'asile Saint-Pierre. !<c 20 décembre t85i, il survient encore de l'agitation, puis le délire cesse et une seconde rémission se déclare. Dans l'espace d'un an, on a assisté ainsi a plusieurs allernatives de calme et d'excitation.

Dans une de ces remissions, un autre frcre, que P. avait toujours affectionné, arrive en France et vient Ic voir. Se doutant de ce qui s'était passé en son absence a répoquc de la sortie, il cherche a faire en quelque sorte la contre'partic de ce qui avait déjà en lieu, afin de pouvoir combattre un jour, devant tes tribunaux, le testament dont il soupçonnait l'existence. Il parvient sans dinicuité a faire dresser au malade un second testament olographe qui l'institue héritier.

P. meurt le 35 novembre i8S~ dans un état de ma-

rw

rasme, après avoir parcoum les diverses phases de la pamtysie générales–Un procès a été sup le point de s'engager, mais la crainte de l'insuccès a conduit les deux frères à une transaction amiable.

a~<Mt<M«MM). Les hallucinations ne sont point un obstacle & la faculté de tester, quand elles existent depuis longtemps, qu'elles n'ont exercé aucune inluence sur la conduite, qu'ottcs n'ont pas dénaturé les senti. ments affectifs, et que l'individu a toujours convenablement rempli ses devoirs sociaux. Mais il est évident que l'on ne saurait accepter comme vaïMe le testament d'un halluciné qui déshérite sa famille sans motifs, qui consi.dero faussement ses parents comme des ennemis, qui les accuse de vouloir l'empoisonner, de jeter des substances malfaisantes dans ses aliments, do le tourmenter au moyen de l'électricité, de lui lancer des odeurs in. fectes, etc., etc.

La liberté d'esprit n'est pas davantage admissible quand l'halluciné transforme dans son imagination les paroles des siens en reproches, en injures ou en menaces, ou prend tout a coup les figures de ses; parents pour celles de diables ou do monstres. Dans ces faits, comme dans tous ceux où les hallucinations et les illusions exercent une innuence Meneuse et directe sur les actes, il est certain que les volontés de l'halluciné ne peuvent être également sanctionnées. La première condition de tout acte valaMe manque le libre arbitre est entravé.

<MMM MM~M., «MMM.–En droit romain, te testament

de celui qui.avait disposé sous l'innuence d'un délire ?brile était nul <? a~Mt'M co~oMN M~M~ MMK~ caplus, eo <<'mpe~~a<MMt<«M ~!c~ non pot<?~ La jurisprudence, ainsi que l'a rappelé l'éminent conseiller (le la cour impériale d'Amiens, M. Sacaso s'occupe souvent de cette situation anonnato do t'entendcmont des questions relatives a la capacité intellectuelle s'élèvent, en eHct, Mquemment à l'occasion des actes de dernicrc volonté, surtout lorsqu'il s'agit d'un détire aussi temporaire que l'est le délire fébrile, et qui s'annonce tantôt par une violente agitation de l'esprit et un désordre extrême dans les idées, tantôt par l'accablement, la dépression mentale et la stupeur. a Si, dans une situation pareille, dit M. de Savigny, l'homme vient & répéter machinalement les termes d'un contrat, ou & en signer l'acte, ces paroles, cette signature, n'ont aucun des effets attachés aux actes libres ? » L'extrême vieillesse n'empêche pas de tester S~ttMM ~KK~Mt ?<<!<?, <~a~n(<MKM~M conporis, MMC<'<'<<<!<<M NMM<<S ~t~tt~M~, <M<<HMM({ /OC<M)'M~<K certum M< MPM ait~t*M Mais il faut du moins, ainsi que le dit cette loi elle-même, que la volonté ne soit pas éteinte ou assoupie par l'effet do la décrépitude corporelle.

La faiblesso d'esprit ou le grand ége du testateur entraînent Mquemment notre intervention en matière testamentaire ou de donation, soit que l'on conteste la validité des actes, soit que l'on poursuive en captation. Loi <w, au D. Qui <f«<Mt. ~M.

& ? /M~ «MMM~ <fa~ <M twp~Wt w<w ee~Met~ cMb, iMt. ~M du <M< M'a!~<t, (. M!, p. 80.

< Loi <t<, du C. Ce< M~et.

Nous avons alors & établir si !a situation mentale du donateur ou du testateur tenu à connt-mer vraisem.Mance des faits supposes. Le médecin expert doit en pareil cas redoubler de réserve et de circonspection, cac la partie intéressée lui transmet souvent des renseigne. ments inexacts, exagères ou faux, et cherche a inftuoncet' son jugement. Mais i'ccuei! est prévu, l'on se tient sur ses gardes, et l'on lie signe une consultation ou un rapport qu'a bon escient, ou t'en se récuse purement et simplement si la cause paratt mauvaise.

BM tateMf. Dans tes quatre tnitte cinq cent quatrevingt-quinze dossiers de suicidés qu'il a compulsés, M. Hriert'c de Boismont u trouvé quatre-vingt-cinq testa. ments soixante-trois avaient été faits par des hommes, vingt-deux par des femmes. « La plupart de ces pièces, dit it, portent l'empreinte du sang.froid, d'une votont~' ferme et d'une grande lucidité dans les idées. Ces testaments sont d'ailleurs dictés sous t'innuencc de sensations qui dirigent les travaux en pareille circonstance. Les uns lèguent leur fortune, leur avoir, leurs eftets, à leurs proches, aux personnes qu'ils aiment, qui ont etéanectueuses pour eux, it celles qui les ont soignées dans leur dernière maladie tes autres déshéritent ceux dont its ont à se plaindre. Plusieurs font observer que certains objets ne leur appartiennent pas, et qu'il faudra les remettre aux individus désignés'. D

h. pM.hM<. L'acte fait pendant !es transports M<cM<' <<f /MC w~< iSM, p. 36t.

d'une passion violente peutctro annulé son auteur notait pas sain d'esprit. Un homme poussé par une truste jalousie, conçoit une haine mortelle contre sa femme, fuit un testament qui dépouille ses héritiers et M précipite dans la Meuse. On demande à prouver que « ta jalousie le dominait complètement et te mettait en proie aux plus violents chagrins, qu'il avait manifesté plusieurs fois le dessein de se détruire, qu'H tenait les propos les plus contradictoires et les plus extravagants, quo l'on ne pouvait attribuer qu'à un homme frappe de mélancolie. » Le tribunal, a considérant que, toutes ces circonstances réunies, le peu de sagesse que l'on remarque dans sa dernière disposition, la haine qu'il avait pour sa femme, tes idées d'empoisonnement, la contenance dans laquelle on l'a aperçu, chagrin, grinçant des dents, les yeux égarés et hagards; enfin, la triste fin qu'il a subie et qu'il s'est donnée lui-même, sont des preuves sumsantes qu'it a fait son testament dans le délire et l'égarement d'esprit, a annule le testament. Sur t'appet, la cour de Liège, par arr~t du 12 février iM2, continna cette annulation. Be ta tMthM et de <& eoMte. Peut-on accepter une demande en nullité de testament, par ce motif que la disposition a été dictée par la haine ou la colère? Nous ne le pensons pas. La haine dont un testateur peut se trouver animé contre ses héritiers légitimes, la colère qui l'a déterminé à leur enlever ses biens, sont des sentiments qui peuvent bien sans doute n'avoir pas de justes raisons d'être, mais dont iln'est tenu cependant de rendre compte à personne. Comme l'a fort bien dit M. Mar-

-v.v.

cade*, fauteur d'une disposition n'est jamais ob!igc& en déduire les motifs, et encore moins tesjustinet' <Ïu moment qu'il jouissait de sa capacité, qu'il n'a donné que des biens disponibles, et qu'il t'a fait dans les formes voulues par ta toi, on n'a aucun droit d'aller scruter sa pensée, ni de s'enquérir de t'usage qu'il a fait de sa liberté. L'action ab ~'o<o ne saurait donc être admise aujourd'hui comme elle a pu t'Mre autrefois tout le monde est d'accord ta-dessus. Sons doute l'acte pourrait <!tre annulé si ta colère avait produit une privation momentanée de la raison; mais l'annulation ne serait plus fondée alors sur ce que l'acte a été fait ab <M<o elle te semit sur ce que le disposant n'était pas sain d'esprit au moment de ta confection.

<?« ta 'M<M<'<t«<te et <~ ta eap~ttoa. Les médecins, tr&s-peu familiarisés d'ordinaire avec les termes usités dans le tangage du droit, se servont indifféremment de ces deux mots et les emploient volontiers l'un pour t'autrc. H convient cependant d'etaHir une distinction il y a &M~<MM lorsqu'on parvient, soit par t'inHuence que l'on a sur l'esprit d'une personne, soit par tous moyens. quels qu'ils soient, à lui faire adopter des Mecs, des résolutions qu'elle n'avait pas d'abord et qu'elle n'aurait probahtement pas prises d'ette-métne; it yo capiatiot, lorsqu'on réussit, par des moyens quelconques encore, & s'emparer do ta bienveillance de la personne, et & obtenir d'elle des tiberatites déterminées par rattachement qu'on ~<'N~ du <~ eM< ~hM<w~, <Mt.

parvient à lui inspirer. tes moyens employés pour <M~~'crtes idées & un tiers et pour le persuader, ou pour M~r sa bienveittonce peuvent être droits, loyaux et n'avoir rien de btamabto: mais ils peuvent, au contraire, présenter un caractère de fraude à un degré plus ou moins prononcé. !t y a ta une question d'appréciation qui résout la difficulté.

M n'est pas défendu d'adopter les idées d'un tiers, de les trouver justes et de finir par se les approprier la suggestion qui n'est autre chose que la persuasion a une plus haute puissance, ne peut évidemment pas être en soi une cause de nullité. tt n'y a rien d'illégal non plus a se concilier la bienveillance d'une personne qui peut nous être utilo, ni même de le faire dans le but précisément de nous la rendre utile. La suggestion et la captation, lorsqu'elles sont complètement exemptes de fraude, ne sauraient donc servir de base & une action en nullité. a Mais, dit M. Marcade, si la suggestion ou la captation sont frauduleuses et résultent de moyens coupables; si l'on n'a fait adopter que par le mensonge et l'astuce la résolution qui dépouille tes héritiers; si c'est pard'ignobles manoeuvres, par d'indignes inventions, par de fausses apparences qu'on est parvenu a perdre les héritiers dans l'espril de leur parent et a y prendre leur place alors, on peut dire que l'acte de libéralité n'est plus l'expression exacte de la volonté libre et vraie du disposant, mais bien plutôt l'expression do la volonté de celui qui l'a fait faire. » Nous reconnaissons donc avec les auteurs que la suggestion et ~~MMM <&< AwM e~ /hM~, <M4.

la captation peuvent devenir une cause de nullité, quand cttes ont ctc d'une ~pon patente empreintes detraudo dans ce cas, celui qui demande t'annuiauon doit établir par témoins ta preuve des moyens honteux qui ont été mis en (ouvre et démontrer que ces moyens ont abouti à l'extorsion. Voici une observation qui prouve que ta cap. tation peut malheureusement être couronnée de succès Une vieille donoiscttf, d'un caractère peu communicatif, ava:t contracté l'habitude de vivre dans l'isolement, et rece. vait très-peu de penonnes datta son intimité. Son esprit 6ta!t assez crédule, ses &cu!Ms étaient bornées; mais elle avait toujours bien gouverne ses adirés et conservé intacte sa for. tune, ce que ne savent pa~ toujours faire beaucoup do gens tort spirituels.

Dans les dernières années de sa vie, cette demoiselle s'ima. gina entendre le bourdotmemem d'une mouche qui la suivait partout et se posait de preierencc sur son nez. A la ville, a la campagne, la mouche était sa compagne inséparable. Les personnes auxquelles elle fit part de cette singulière hallucination cttcrchérettt a lui prouver que ses sens étaient induits en crrcMr; mais tours raisonnements n'obtinrent aucun crédit sur elle. Un fonctionnaire puMic qui avait vu plusieurs fois cette demoiselle, loin de combattre sa chimère, lui dit qn'it avait connu une dame qui avait été longtemps poursuivie par une mouche, et qu'il était pancnu & t'en débarrasser. A force de Jui répéter la même chose, it nnit par capter sa bienvcit. lance. Pour s'emparer plus sûrement de son esprit, il lui fit accroire qu'il veillait sur elle, ~t que, pour la préserver de toute attaque, il avait donné l'ordre trois do ses agents de ne pas perdre de vue un seul itMtant elle et sa maison. Cette demoiselle, dont l'esprit était sous l'innuence de ces obsesHons, ajouta une confiance aveugle aux paroles de ce tbnc.tionnaire elle s'imngina lui devoir son repos et sa santé, et

voulant lui témoigner sa reconnaissance, elle l'iMStMua par tMtament son légataire uniwersel. Cemtne H ne M tMawatt aucun héritier direct de cette demoiselle, quand elle mourut, le testament ne fat pas attaque et l'homme habile recueillit le fruit de sa ruse*.

Weta«<MM dtwHMMt dcm~ftt A der «Mt<oMMa<<. Un Mft'&t du parlement de Dijon, du 24 juillet i670, conth'tnc un testament fait, dan:! un bon intervalle, par un homme attaqué de la yagc

l.a Cour r«yatc d*Atx, par arrêt du i4 février i808, ajug6 que le testament d'un sieur Beaupan'e, soumis :< la surveillance d'un curateur sans lequel il ne pouvait ni aligner, ni cstef en justice, a raison de l'administration et de la jouissance de ses ressources, et qui même avait été momentanément frappe d'interdiction, était vatabte nonobstant tous les faits de démence articulés. «Pour être privé de tester, dit t'arrôt, il faut être incapable d'avoir une volonté. Si ic sieur Bcaupah'c n'avait pas la ictc aussi forte que le commun des hommes, il y a loin do cet état & un état habitue! de démence et d'imbecittite; et c'est dans un cas pareil seulement qu'il est pérmis de priver l'homme mourant de la consolation de disposer & son gr6 de sa fortune. » Dans les causes de ce genre, te:) tribunaux se sont toujours montrfs protecteurs du droit de tester, prenant en considération et l'état de l'esprit du testateur et les dispositions en encs-memcs du testament attaque.

Ment de BoioNont. ~«M/M <fA~<M pMM<~ « <? o~~M KM.

«~xrWM ~<«W<p~<!<tM, t.Xn, art. !4'<t<MM~.

"vne

Kn <824, iaCour royatedc Paris a maintenu te tes. tament de M. de. Courbeta~ dont t'csprit avait to~ jours été ftdMe, qui était atteint (tans tes derniers temps cle M vie d'un détircméhnco!iquc et qui était mort dans tes accès d'une compote aH6nat:on m<'nta!c. M. (h' Ccut-beton ava:t disposé d'une grande fortune en faveur <u.t homme étranger à Ja famille. tcstamentéta!t couvert de ratums et d<: sut-ettargos nombMuses; on Y remarquait une foule d'interlignes et même plusieurs ntob ajouta d'une autre main. ~ann~nN, la Courn considct'6 que le testament ne contenunt aucune disposition qui pnt iturc supposer la démence du testateur, il prouvait, nonobstant tes faits articutcs par tes hcriltiers, que M. de Courhcton jouissait de sa raiso)). M. nrierre de Moismont a rappelé que !ama~straiure française avait montre, un certain éloignement pour ta doctrine des monomanies. te fait pst wu, mais ta ht.nic.~ s'est fuite aujourd'hui, et les partielles, comme toutes les choses vraies, ont triomphe det'opposition. Les dispositions suivantes de deux arrêts ne laissent plus de doute à cet égard. Dans le premier cas, il s'agissait d'un hommcqui avait occupé d'importantes incitons. Tourmenté par une de ces perversions de senhmentsanecufs.commoonen encontre sifrcqucmment, il s'était imaginé que ses frères voulaient rempoisotmer, lui nuire. Sous PinHuence de cette idée imaginaire, il avan fait un testament par toquent tes dcshcrUait. L'acte ~t attaqué paria famille sous l'imputation de démence, et le tribunal rendit un jugement eu ces termes

a Attendu que te principe qui domine la matière des testaments, et qui cxtgc oonttnc condition nécessaire de tu validité d'un acte de cette nature que le testateur soit sain d'esprit, est absolu et ne peut recevoir d'exception; « Attendu que toute oblitération des facultés intellectuottcs, même lorsqu'elle n'est que partietic,peut avoir pour conséquence de rendre ta pctt)onno qui en estâttctntemeapahte détester valablement, lorsqu'il est démontré surtout que la monomanie ou Mtc parUcMc aHegnec a du'tgé le testateur dans tout ou partie des dispositions rcntbrmecs dans l'acte de ses dernières volontés; « Attendu qu'il est articulé. par N. frères qu'a l'époque oft te testament a été fait, Jcan-Ctaude-Manc N. était sous i'empn'e d'une aliénation mentale partielle, qui a exerce sur sa vo!ontc une inMUcncc teMc qu'e!tc scutc a détermine les dispositions y contenues et t'exdusion de ses héritiers naturels que lesdits faits ont un caracteM de pertinence assez caractérise pour que le tribuilul doive en admettre la preuve, sauf ensuite a en apprécier la portée

« Ordonne que MM. N. frères seront admis a Mrc prouve tant par titres que par témoins des faits, etc. M (Tribunat de première instance de la Seine, jugement du 20 août 1842).

Le légataire a pris aussitôt des arrangements avec la famitte.

Le second tait a également rapport une oMo~M~ ~M MMM~ MMMMi d'MM WMMMtMMtM~. Le detcnscur s'exprimait ainsi M. L. attaque te testament do son frère auquel il n'impute pas une démence absolue,

mais une simple monomanie. Or, le droit est simple il ne s'agit pas (te faction <t&~o, tonte ta question est dans Partiel CM, qui exige que le testateur soit sain d'esprit. Cela posé, la folie qui ne trouhte et n'obsède l'esprit que sur un seut point permet-elle un testament On peut sans doute ne pas tenir compte d'une monomantc qui no porte que sur une idée purement spéculative maïs il n'en est pas de même de celle qui ~er~sur la conviction qu'on a un ennemi adtarné dans sa famille, dans son ttéritier présomptif. Elle exclut évidom.ment toute liberté, elle exerce une innuence despotique sur le cœur du testateur, et te~oW~ & s'éloigner de ses affections les plus naturettcs.

La Cour d'ap(M}t de Bordeaux considérant qu'en parcit cas, la sagesse apparcutc du testament n'est pas une preuve certaine de la sagesse du testateur, car lorsque, <'ommc dans l'espèce, titcniicp naturel n'y est même pas désigne, il reste toujours « vcriCer si cette exclusion est l'acte d'une wtontë saine et tibrc, ou l'oeuvre d'une volonté lésée et placée sous l'irrésistible innuence de la monomanie; et attendu quêtes faits articutés tendent à prouver que le testateur était depuis longtemps, et a t'cpoque même où il a écrit son testament, atteint d'une monomanie qui lui faisait voir dans son frère un ennemi acharné & lui nuire et a porter atteinte a sa santé au moyen de substances malfaisantes sans s'arrêter a l'appel interjeté par N., la Cour connrme le jugement du tribunal et permet audit Ch. de prouver. etc.

VoyM ~MM/M m~.pt~<)~e<, <?!.

En i829', Esquirol ht! consulte surla question de savoir si un hommeage de soixante-quatre ans, d'uueconst!tut!on apoplectique, habituellement adonne a la bonne chère et un peu aux boissons alcooliques, sujet depuis longtemps à des tournoiements de tête et b un sommeil agité, tombé dans un état d'apathie, puis de faiblesse, de fourmillement et de tremblement spasmodique da tout le membre thoracique et abdominal gauche, de dureté de t'ouïe, de faiblesse do la vue, do prononciation diMcile el voilée, atteint enfin d'une véritable h6miplegte gauche, d'impotcncc physique et d'affaiblissement intellectuel, avait pu disposer volontairement do sa fortune envers autrui et taire ou dicter légalement un testament mystique, deux mois avant sa mort?

Esquirol répondit que les phénomènes morbides susmentionnés attestaient une icsion cerebra!c, mais que cette lésion n'entramait pas nécessairement la perte de t'inteMigcncc que !c testateur avait pu librement faire la distribution de ses biens, n'ayant surtout succombé que deux mois âpres la rédaction de son testament; que rien ne prouvait qu'il n'eût pu lirc ni comprendre l'acte dépose; que le testateur n'était pas interdit que l'acle tui-memo n'attestait pas la démence, et qu'au mo. ment du dépôt du testament mystique, si le testateur n'eût pas joui de sa raison, !c notaire et les sept témoins n'auraient pu certifier le dépôt légal de racte de dernière volonté.

Le as janvier 1860, MM. les docteurs Baillarger et Tré.an. < pwM. W de M<W. t. V". P. MB.

let. ont cto consultés par M. Favocat Bethmoni sur la question ae sav<w a; -mademoiselle Roso A. cpHep. tique depuis son enfance et interdite on i845, avait pu disposer de ses Mens, en parfaite connaissance de couse, par un acte de dernière volonté en date de 18~. Ces <nc.decins, après avoir démontré rinnuencott'es-~chcuso que les attaques t'ép~t~es d'épilepsie exercent sur les Rtcu!.tés de r:ntc!!igcnce, établirent péremptoirement que mademoiselle Rose A. était en démence en i84<, !ncapabte de diriger ses adirés, de f6g!cr ses ;nt6~ts et do distribuer librement sa ibt'tune.

La jusUcc a néanmoins déclaré valable le testament de mademoiselle Rose A.

8 lit. D~ MtE«~U.M MOM~. &K Me), ~pM.,Mt<0!t <N ttAM~BE

M TE<'TtttMT<.

~MtdéreUMs c'!n~M et appKeattûm s~etates.- H whmM du tMtateur twu<-e))c attaquée t'it n'; a pas eu Interdiction p~hbtc! Du testament sage A'uM ?«. 6cMeib &<Mter.

toowtdétaOtotM (pSaéMtte* et appMe<t<hMM tpéttatew. « Si le fou, disait la loi t'omaine, a recouvre la raison, ou si! a fait un testament dans un ihtcrvaHe lucide, le testament est réputé vahMc; & plus forte raison, si te testament a e!c (ait avant !a folie. M

La loi francise, jugeant peut-être que tout serait donteun et arbitraire si l'on arrivait à admettre l'intervalle lucide, n'a point autorise cet état intermédiaire, et elle s'est intcntionneMemcnt abstenue. Les arrêts des parle-

monts ne font mention d'aucune distinction & ce sujet, et H'articÏe Ml du Code Napoléon 8e contente seulement do dire a Pour faire un testament, il faut être sain d'esprit. ?

On s'est tres'sonvcnt demande si un ou plusieurs accès prëatab!es de folie pouvaient laisser, dans ics intervalles lucides, assez de clairvoyance pour que le judicieux accomptissemcni de l'acte de dernière voient pat s'enhctuer sans entrave. Eh bien cela ne nous parait pas douteux, et il n'est certainement pas un seul médecin d'a!icnes qui n'en ait fait l'expérience en faisant écrire les malades, ou en recevant d'eux, p<~aM< ces mo'm~ de ~<w, des dispositions testamentaires irréprochablement prises. Nos lois restent muettes sur ce point; mais les magistrats chargés de leur interprétation n'en ~alident pas moins les actes civils contractes ou consentis pendant les intercurrences de cannent de raison indubitables, et ayant ou une durée suMsantc pour que tour constatation réelle tut & l'abri de tout soupçon.

En parcourant les recueils de la jurisprudence, on voit sans de grands efforts que la toi établit toujours une présomption en faveur do la liberté morale de celui qui a disposé de sa fortune c'est aux héritiers a démontrer qu'au moment où il a arrêté sa succession, le testateur n'était pas sain d'esprit. Deux cas peuvent, du reste, se présenter ou le testament renferme des clauses raisonnables, et celui qui l'attaque. doit prouver la fbiic; ou l'acte contient des bizarreries, et c'est aux légataires qu'il incombe d'établir fa sagesse.

Serres a vu casser, & Toulouse, !e testament, d'aiHours irrcprochaute.du s!cur Aymant du Moret, parce que cet homme, pendant te cours de sa vie, <t croyait être fittc et a~it !a manie de vouloir passer pour fille, bien que, sur tous ~<*s antres points, cet homme parût avoir du bon sens. tt allait souvent habillé en une; on Favait même vu communier en cet 6tat et voulait être appelé wa~~mot.selle Rosette, n filait, se formait une gorge avec des étoupes, etc.'a

Mct'iin a rapport deux exemptes assez curieux. Un individu commande & son héritier de jeter ses cendres « la mer. Cette condilion était-elle obligatoire? Les juris'consultes ont pensé qu'il fallait tt'ahord se rendre un compte exact do i'etat de l'intelligence du testateur ait moment où il a formellement émis un vo*H aussi étrange, et que, dans le cas où la plénitude de la raison serait eta.htie par des pr<!MMs solides, la succession devrait alors être uvroca l'héritier, sans que celui-ci ft1t tenu d'obéir a ta volonté tout au moins originale du testateur Hoc prius MM~M'MMHMM ~(, Mf AotM qui tadem MM~tOtMW ~0<M<t, K~tM MM;~ M<'MtM MMt. ~i<Mf si p~Mpt~M rOMO*Mtt'M< ~a*C NM<pMtO <tMM'~W pCf~, HM~O tMO~C ~tt«MtM Aar~ /MM'~t(a<<' coK(t'CMM<aM ~oei< <ertp~ A~rcdo'. Dans l'autre cas, un pt'rc avait fait une disposition det! plus sages. Son fils ne put l'attaquer qu'on alléguant l'insanité d'esprit, mais les empereurs Dioclétien et Maxi* mien lui imposèrent la nécessité de justiner une présomption si peu apparente.

A!<w~o~, )it. n, Ot. xn, g t.

Lo! XMH; D. Bf eMMM~~M ~MMMH

<~ w!<MM <a <K!<;«t<e<ar txstt~Ht «<e a""< a'y a pa* <H< ht«MMB<~<tn t~M~ Il serait souveMinement injuste et contraire à toutes tes règles du bon sens que le testament d'un aliéné, ou d'un individu prétendu têt, ne pût être attaqué qu'A la condition d'une interdiction préalable, car quel espace de temps nxennt~on raisonnablement aux familles pour qu'elles en appelassent a cette excommunication civile de l'un des leurs? Les affections de l'intelligence ont une durée extrêmement capricieuse, et nous ne saurions dire tout ce qu'i! y a d'imprévu dans la pathologie mentale tel maniaque guérit en six semaines, tel autre en six mois, alors qu'un troisième, devenu incurable, reste vingt-cinq ans dans l'asile où ii a été placé. Ira-t-on recourir alors aux formalités judiciaires dès les premiers joursde l'invasion de la Mie? « M n'y a que t'impossibiMte, a dit d'Aguesseau, de dérober ce triste spectacle au pubtic qui puisse obliger une famille & prendre la pénible résolution de &MO éclater en m&me temps et sa douleur et sa Monto*. w SaïM considérer !a mesure souwnt si tutélaire de rinterdiction avec une appréhension égale & celle de l'illustre chancelier, nous ne conseillons, en général, l'application des mesures légales que lorsqu'il s'agit de conserver a une femme et a des enfants la pos* session d'une fortune que l'on croit menacée de prochaine dissolution; par suite des dépenses inusitées, des largesses extravagantes de certains malades et des onéreux engagements souscrits par eux.

!'hM<~dMie~nt!e~Me

«h* «H)«MM')))~<«t<K' d'en <m<. En gen&ral, ta sagesse

qui a présidé a la rédaction d'un acte testamentaire ne donne la mesure do l'intégrité des facultés do l'esprit qu'autant qu'il a bien notoirement existé pendant la ma!adie des intervalles lucides irréfutables, et que la prouve peut on être aisément- fournie. Autrement, le discernemont fortuit qu'atteste le testament peut résulter do ces saillies passagères d'un jugement Min, comme on en rencontre fr&quc<nmont dans les matad!es a!guës de rintottigence, sans pour cela que la raison soit r&cupe<'ee; facto demeure discutable et ne détruit pas l'accusation de folie.

oc Ainsi tombe, dit M. Briorre de Boismont, cette doctrine enseignée par Yoet. adoptée par l'avocat général Segoicr, sanctionnée nt6me dans la jurisprudence moderne par un arrêt de la cour de Paris, et qui consiste h prétendre que ta seule sagesse de t'acteempottelcdroit de présomption qu'il a été fait dans un intervalto lucide; qu'un testament olographe, notamment, doit être considère comme se rapportant a un interdite lucide~ par cela seul que ses dispositions n'offrent rien qui puisse faire supposer l'aliénation &

ËM~Mw & <6wh<')r. Le m&decin consulte sur des questions aussi délicates no saunui apporter trop de précautions dans l'exercice d'un mandat où plusieurs écueils peuvent (aire sombrer son amour du juste et du vrai. Kn effet, les renseighemeni~qui lui sont fournis par la ~W<<M<M<~<oM<Mt.

parité intéressée a ta caMat~M dM v~mt~ 4u tss~tcw' sont empreints, la plupart du temps, d'inexactitude, d'exagération et même de fausseté. Marc avait d~a signai ce danger et donn& à cet égard t'exceMent conçoit que voici « L'expert doit, pour asseoir son jugement «ur des bases sotidcs, s'enquérir avec beaucoup do soin de ta valeur des documente et des témoignages qu'on lui présente et lorsqu'ils ne sont produits que par des personnes qui ont évidemment un intcret a les lui <airo adopter, i) ne devra donner qu't~tc décision conditionnelle, c'est-a-dirc qu'il no devra conciufc que dans !a supposition df l'exaclitude des circonstances dans tes.quelles il aura puisé sa conviction, et cxpritncr cette réserve dans son rapport ou danssaconsuttatiou. w Nous ne pouvons que nous associer hautement & cette manière de voir, et rappeter, en terminant, a nos confères, qu'entre un témoin ordinaire et le médecin il y a toute ta distance qut sépare l'homme qui a des sens et celui qui possède une intelligence.

S tt'. BMWUN tt: ttMOtMTS <)tjM"M:<, M MtMMtnOM E!«!t:'<f)t«tt e. <M:t<)M<! tE!tt«f<f<t n'<U&t&. B&ttMM Ctt tt «MM)!.

Le testament est un des actes tes plus sotennots de la vie privée. Son importance est attestée par tes scrupuleuses formalités dont !<? tt~istaifurs de tous h's ~'ctcs ont pris a tache de t'environner. Hn droit, c'est quelque chose d'immuable que t'cxpt'cssion des dernières votontes l'homme disparait de la sc6nc du monde, tous ses biens meurent avec lui, mois il a ait preatahtc trace

.ou dActedc&iosh'uctionsquituisunivfont.H 11 a cam- mande it sera obéi, et aucune puissanœ sur ta terre ne peut altérer ses dispositions.

Cependant, et pour jouir d'une aussi gnmde autorité posthume, b testateur doit pleinement satisfaire à l'une des justes exigences de la loi civile il Ibut qu'il soit sain d'esprit. Or, si Fon se met & parcourir, tous les documents nnpr!m<'s ou manuscrits qui sont relatifs aux testaments, on ne tarde pas a se convaincre de !'6trangete de copains actes, évidemment marqués au coin de la plus inconcovaMe originalité, et dont tes clauses ïnsolites, insettsees même, ont néanmoins été conunnfes par des jugements ou des an'ets.

En acceptant l'opinion émise par Pline le Jeune sur les testaments r~~n<fHf<t ~mMtMNt ~et<<MM ave ?0fMa* pM~o er«~Mr', nous avons cspcr6 trouver, dans les actes des dernières contes, quelques matériaux pré- cieux pour !a psychologie. Et d'abord, que l'on ne croie pas que tous les testaments qui vont suivre soient tous Moment entacha de folie: il y en aura un certain nombre, cela est vrai, mais nous nous sommes attache il en rapporter qui, par Icur bizarrerie, sont dignes de captiver l'attention, de servir d'a!iment à la science des maladies tnentates et d'ectairer un point encore obscur de la médecine iegatedes aUcaes.

<.

Le premier en date, bien digne des beaux temps de la Crccc, est celui d'Eudamidas. Pauvre, vertueux, confiant vi!. ta.

dahs te dévouement de ses deux amis, Aretee, do Connthe, et Chonxcne, de Sieyone, voici ce qu'il écrivit & ses derniers moments

a Je lègue & Ar6tee ma mère & nourrir, et je le prie d'avoir soin de sa vieillesse. Je lègue & Cttarixëhe ma ttttc â marier et & doter le mieux qu it pourra. Si l'un d'eux vient & mourir, que t'outre prenne la place du deRmt a

Un testament conçu en de tels termes passemit aujour* d'hui pour une plaisanterie. Nt bien! il fut accepté sur-lechamp, et les clauses en furent ponctuellement exécutées.

a.

L'historien Froissart, dans son style na!f, raconte ainsi qu'il suit ce qui se passa à la tnort d'<5douard i", roi d'Angleterre, en 1307, relativement aux intentions de ce prince a Le bon roy Edouard, dit.it, trespassa en la ci<e de Warwich. Etquend il mourut, il fit appeler son atsnè Cts (Edouard !t, qui après iuy tut roy) par~deuant ses barons, et lui fit iurer, sur ies saincts, qu'aussitôt qu'it seroit trespasse, il le feroit bouillir en une chaudière, tant que la chair se départiroit des os; et après feroit mettre la chair en terre et garderoit les os; et toutes les <bM quo les Kscoçois se rebelleroient contre luy, il semondroit ses yeux et porteroit avec lui les os de son père. Car il tenoit fermement que tant qu'il auroit ses os avec luy, tes Escoceis n'auroient point de victoire contre tuy*. Lequel LMiee.d~Mm

Cette difttKMKicnmppeOo celle du prétendu testament de Jean ZMM, chef des BoMmiena, mort en t4M, par lequel M exigea, dtt-on, qu'auMitùt apf6s M mort, OB i'eeuMMt, et qu'on fit UH taotheur de <a peau. < te bruit MM), lui. rait-on dire, NtMtM pour effrayer <M ennemis et «MM <a!n! CMMerMr les avantages que mon ceufage wtM a prwcuf&t. e JI e!t reconnu que ce tettament est une fable, Mn <~nte ttxtcnttt & plaisir, tout aussi bien que cette facétie athrthttee à HabeMs < Je n'ai rien vaillant, Je debheattceup,je donne te nste aux pauvres. a,

n Mcompht mh ce qu'il auoit iuré ains ni Mpporter son père a LondM$ et ta enseueM, <tent toytH~ettMtt. En cffpt, Edouard H fut trcs-nMMteureux: le parlement te en t5M.

S.

Le testament de Louis Cortusio, jurisconsulte à Padoue dans le quinzième siecte, est un des plus singuliers que t'en connaisse. H d&tend a tous ses parents et amis de ptenrer & Ma convoi. Cetui d'entré eux qui pteurera sera exhM(!&, et, au contraire, celui qui rira de meilleur cœur sera son principal héritier ou son Mgataire universel. Il défend de tendre en noir la maison où il mourra, ainsi que l'église où il sera entera, routant, au contraire qu'on les jonche de neurs et de rampauit verts te jour de ses funérailles. Lorsqu'on portera son corps a !ise, il veut que la musique remptace le son des cloches. Tous les ïn~netriefs de la ville seront invités a son enterre.ment cependant il en (!xe !c nombre & cinquante, qui marcireront avec le clergé, les uns devant te corps, tes autres der.rière, et qui feront retentir l'air du bruit des instruments, têts que luths, violes, Ootes.hautbois, trotnpcMes,<antboarïns,etc., et ils chanteront a~MM comme le jour de Pâques. Chacun d'eux recevra pour salaire un demi-Mcu. Son corps, enfermé dans une bière couverte d'un drap de diverses couleurs joviales et éclatantes, ~ra porte par douze Mites & marier, vêtues de vert. et qui chanteront des airs gais et r6créati&. Le testateur leur assigne une certaine somme d'argent pour leur dot. Les jeunes garçons et les jeunes filles qui accompagneront le convoi porteront, au lieu de nambeaux, des rameaux ou des pal. mes, et auront des couronnes de nours sur la tête, faisant chorus avec tes doMe porteurs. Tout le clergé, accompagné de cent nambeaux, marchera devant le convoi avec tous tes re!i.gieux, excepté ceux dont le costume est nuir;ja volonté expresse du testateur étant ou qu'ils ne paraissent pas a son en.

torremen!, ou qu'Us changent de costume, pour ne point trou*bler ta fête et ta r~outssance pubtiq~ par leur Mpuchon noir, dont la couleur est une marque de tristesse. î/cxecnt<!ur testa.mentaire devra veitter à l'accomplissement de toutes ces dis. positions dans leur ptus grand deta~, et cela sous peine de nutMte*.

Cet acte tut attaqué, mais te jugement suivant intervint <t Le testament en question ne peut être valablement regardé comme l'ouvrage d~un homme en démence ou d'un esprit MMc, parce que c'est ie testament d'un docteur tres.cetebre; or un docteur tres<ce)ebr<! ne saurait être en démence ni faire une action foMe; donc le testament de t<ouis Cortusie est va' iaMe.eDe nos jours le titre de docteur serait-il autant vénère?

François do !a Patu'Varembon, soigneur de Beaumont'surVingeanne, fait en ~50 un testament dont les dispositions portent a qu'à son enterrement assisteront quinze OMes pucelles des plus pauvres de ses terres, vêtues de drap Manc aux frais de ses héritiers, portant chacune une torche de trois Uvres et ayant sur la tête un chaperon rouge que ses heritieM seront également habiUes de drap Nanc a ses funérailles, et tous tes ans le jour de son anniversaire. Enun il ordonne que quatre cierges, du poids chacun de S5 livres, seront mis aux coins du cercueil, a

S.

Philippe Bouton, bailli de Dijon, tnort en ~S~S, ordonna par son testament qu'on choisit quatorze nttes qui seraient vêtues de drap vert a son enterrement et aux services qui au* raient lieu ce sujet

MMM<-QW<'<M' f~<M- Mf«<W«' ? HMf<, <MtfM~ au M< <MMM~M <<<!<? e!<'«MM«, Cologne, iN-tO, i6SS, p. 98. C. Pe!<Mt. Ct~ de ~<M<am<M«, itt~, t. i". p. iOOet ?9.

.6,

MaxMMitien t~etnpereut d'Auemagne, fait son testament en <S<9, et it veut qu'au~tét après son décès < sea cheveux soient coupés, ses dente broyées et réduites en cendres pubti. quement, dans la chapelle de la cour. H désire encore, pour montrer le néant des grandeurs humaines, que son corps, aprea avoir été exposé toute la journée, soit reotiM-mt dans un sac rempli de cham vive, recouvert de taffetas et de damas blanc; qu'il soit ainsi exposé dans le cercueil préparé pour t<! recevoir; qu'on t'inhume dans t'~tise du palais de Neustadt, sous l'autel Saint~forges; surtout qu'il soit placé de manière que la tête et le ceur se treu~ent sous les pieds du célébrant. ? a Ses intentions furent strictMMnt exécutées'.

On sait que cet Empereur fut vivement tourmenté du désir d'être pape; c'est tui-métne qui en &!t t'aveu dans une do ses lettres a Marguerite, sa HMe, o& il lui prédit qu'il wa devenir prêtre, pape, saint, et qu'après sa mort elle se verra dans l'heureuse nécessité de lui rendre un culte, etoMdeM< il ara bien ~Mtu'. MaxitnHicn ï" avait, dit~n, une taille <'o!ossate, prés de huit pieds, et il n'avait commencé a parler qu'a t'age de dix ans. Une autre circonstance bien digne de remarque, c'est qu'il fut le grand-père <tc Chartps-Qtnnt, qui eut la sinistre tan.taisie de faire célébrer ses fuMéraittes avant sa mort. 7.

Favrc de Vaugelas, mort à Paris en i6M, a taissé le testa. ment suivant

« Comme il pourrait se trouver quelques créanciera qui ne seraient pas payés, quand même on aura réparti le tout, dans ce cas ma dernière votante est qu'en vende mon corps MM ~<t«~<st de Don, MM, p. M4.

chirurgiens te ptus avontaseusement posxibto, et que to produit en soit appMqneala ~~q~d<~tion des dett~dontje sn~comp' table à la société; de sorte que si je «'a! pu <ne rendre utile pendant ma vie, je le sois au moins après ma mort

8.

Une certaine veuve Dupuis, célèbre joueuse de tuth et de harpe, morte en 1077, a laissé un testament d'une très-grande étendue. On y lit les passages suivants

a Je veux et entends que t'en choisisse six pauvres femmes, six pauvres nttM, six pauvres hommes eteiit pauvres garons, qui soieHt bien faits. qui ne soient ni bossus, ni aveugles, ni borgnes, ni boiteux, qui soient de belle taitte, qui puissent être de même grandeur, et qui ne soient point galeux il y en a à choisir dans Paris. On tes habillera do serge d'Aumaie noire, et ils porteront tous leurs ÏMbits un an durant, même s'!t pteut. Nicole Mgeon prendra mes deux chats Ht en aura bien soin. Madame de Calonge ira les voir. On leur donnera deux (bis du potage a la chair, mais il taut donner séparément, cha< cun sur une assiette. M faut que le pain ne soit pas coupe en soupe; il faut le mettre en gros morceaux, comme de petites noir, autrement Ma ne te mangeraient pas. Quand on leur a mis do bouillon du pot et que le pain trempe, on met un peu de clair menue dans te potage, on le couvre bien et on le taisse mitonner jusqu'à ce qu'il soit bon à manger*. MMn. jtmM~WMM, i tM, t. V, p. Sit.

Hottenf. M<M< j~<~«<t~4<«'< Mf <M <~e<<, p. i3)t. La wu~e ttupub n'est pas la pfem:~e qu! ait donne des MMt~MM d'aMMUen a M9 ehata dans MM testament. tMr~diMs,dMM8<Mt ~twa~<ieareMr<<e f~<!n~ p. Mt, dit qM'H a'ezt ~M une femme <qum têt! SMm testatnexto tcgavit < <tatn~<tnto& pMttppM)5.<MfM<et Mt <Mnea<tt MmpeF tnettm ffuefeMf.e la

i quiugentoe ut lionesta semlier menu rmeretur. »

Les ebiens ont auMt partage atce les chats t'henncut' J'Ox mentionnés don des testamenta le docteur Curhtt! par Oiompte, doyen de la hteutM de droit & Vienne (A<ttr!che), a MeH<5 une somme de O.MO 0~'riM pour l'entretien de ses tMb eM<MM

9'

Un bon bourgeois de Paris fit son testament vers HfÛ,et il insèracfttedausn:

a Je htissc A M. l'abbé Trente mt~e AMMMM< douze cents livras de rentes; je ne le connais pas sous un autre nom, mais c'Mt un excellent citoyen, qui m'a ccrtnta, au LuxemboNrg, que les Anglais, ce peuple féroce qui détrône ses souverains, serait b!cntot détruit.

Ce legs a été déclaré valable.

tO.

Sur !a On du siècle dern!cf), vers i78t, un paysan des environs de ToutouM, n'ayant point d'etnants et étant dangereusement malade, rédigea son testament en ces termes

a Je dèctare que j'institue mon cheval à poil roux mon héritier, et je veux qu H appartienne si N. mon neveu.

Cet acte fut Mnnrme

«.

Frédéric-Christian Winsiow, professeur de chirurgie, mort à Copenhague, le 84 juin i8ii, disposa do sa fortune, montant & peu près a 57,000 écus, et introduisit dans son testament cette clause assez singunêt'c

a j'ordonne que mes chevaux de caresse soient fusillés, pour qu'après ma mort ils ne soient pas tourmentes par ceux qui pourraient les acheter, n

M.

Un avocat de Lesmont, près Brienne-ïe-Chateau, qui s'est y«xfM< <<< Partt, 3 (Meemhre HM.

occupa sur la ttn de sa vie do travaux agricoles, M. PierreEdmc Pertuizot.morten i8t7, alaise comme testament un manuscrit que nous attens résumer et que nous laissons au lecteur le soin d'apprécier.

L'auteur débute par des observations sur l'éducation des enfants; puis survient un avis aux pauvres gens do la cam.pagne sur Téconomio et sur ta culture de la pomme de terre pour remplacer te bte dans les années de disette; ensuite on trouve !e moyen d'augmenter sa fortune par l'exploitation, et des conseils sur le temps propre a semer. De là il passe brusquement à des renexions sur tes athées, sur la certitude métaphysique, sur l'organisation des corps et de la vie, et sur les êtres matériels. Viennent ensuite des détails sm les prairies artificielles, les bois, les terres, l'agriculture, les plantations, tes accrues, les allumons, tes arbres à fruits.

A propos des noyers que les gelées font périr, l'auteur corn'bat l'opinion de Newton sur la destruction du globe. Ici il le prétend périssable non par le feu, mais par le froid; ailleurs il le prétend indestructible. Après cela, il traite de la vigne, des vendanges et de la manipulation du vin, avec des ré. niions sur l'abus que l'on fait de celte liqueur, des conseils et~es exhortations sur son usage; sur les habitudes & prendre dans la jeunesse, sur tes passions et sur ta manière de se taire aimer et estimer dans la société, tt rapporte des exemples de superstition et de crédulité populaire, et s'occupe de la ma.tiere des procès. de la manière de les suivre et de tes juger, et après avoir parlé de la religion et de ses domestiques, il fait des remarques sur les baux a foyer, sur les réparations locattves, sur la mitoyenneté des haies et des fossés. Le tout est entremêlé de reMexiens sur te mariage et sur tes planètes. Un article assez long fait mention des choses entraordinaircs que fon remarque dans la nature, et dont tes causes et les effets sont occultes, comme le magnétisme animal, tes antipathies, tes frayeurs causées par 1 imagination, tes découvertes d'animaux trouvés vivants dans des pierres et des arbres.

t<*e<pKcat<on de ces divers phénomènes par i'autcwr est suivie de réflexions sur la natation, sur ia citasac au fus! sttf des oiseaux qu'it regarde comme pensant et doués de quelques idées phiiosophiques, sur la réalité de ta présence de Dieu par la M. sur des incendies spontané <te l'économio aninmte, sur tes maux causés par i'wtoMrance civile, etc., etc. Enfin, M. Pcrtuhot termine son testamont en disant < Tant pis pour ceux qui n'y verront rien d'intéressant e `

tS. i

Le comte de la Mirandole, mort & Lucques en décembre < <&, a fait un testament que Fen dit ires.MNrre; mois on ne peut en citer qu~un seul article c'est un tegs fait & une carpe qu'il nourrissait, depuis i~OS, dans une piscine autique au beau ntitieudesonsaton*.

K.

Vers <825, le testament de Daniel Martinett a été déposé dans tes bureaux de l'enregistrement a Calcutta. En voici quel. ques passages

a. Quant a ce corps misérable, comme il o bien asscz'vu de pompes dans ce bas monde, tout ce que jje désire, c'est qu'on l'emporte dans un vieux coure vert pour éviter'toute dépeMe, car, ayant vécu en prodtgue, je veux Mourir en économe. Mon enterrement ne doit rien coûter j'en ai gagné tes frais a t'entrepreneur des pompes funèbres, dans une partie de billard que nous avons taite en présence de MM. Thomas Moriceet Wittiam Parkes, chw ledit WtUau) Parkes, au mois de février dernier. Je légut au révérend M. Henri Bat!er 1 Ce <Mn<Merit. d~pMd par H. tttde ttM BFe<ttt (de Treye<t, a <tc Mmmun!q~ & l'Acaddmie des MientM. arts et Mte~tettrot de BHett. C'eut ici te CM de rappeler qu'li y a plus de quarante <me, le <omM d'Abtngttea avait ente MH poM. dans le Witt<MM. d'un Mperbe Mtu«tee d'tMtfe, ëtevd t la memeiM d'un <te M9ehe<aMxbab.

toute mon hypocrisie; il en a besoin pour être un honnête homme comme on l'cst aujourd'hui. ~e tegus au gouverneur Henri Wansittart le soin de payer toute somme ou sommes d'argent dont je me trouverai redevable a des personnes peu aisées de cette ville. Le tout Me monte pas a plus de trois cents roupies, c

Aussi généreux que tes deux amis d'Eudamidas, le gouver.neur du Bengale accepta te legs.

16.

Un riche habitant de !.endres meurt et laisse a missB. qui ne le cunnaissait nullement, une fortune s'éievant a p!u. sieurs millions. On no se douterait jamais du motif de cette munificence inattendue

a Je supplie, écrit-il, miss B. d'accepter le don de ma <br.tune enti&re, trop taiMe auprès des inesprimables sensations que m'a tait éprouver pendant trois ans la contemplation de son adorable nez. «

Craignant une erreur ou une mystification, miss B. s'informa auprès des hommes de toi qui lui apportaient à signer t'acceptation du legs, si le testateur était enterre. < Non, lui fut'H répondu. Alors conduisM-mei prés de lui. D lei l'étonnement devient générât a C'est lui s'écrie missB. après avoir fait découvrir le visage du défunt: c'est t'ttommé qui pendant trois ans me poursuivit de ses hommages et de ses vers en honneur de mon nez! A Hyde-Park, a Covont-Garden, il était toujours devant moi et me Osait constamment, t Miss B. a accepté tes mimons.

Le savant anglais M. Queensley (de Cambridge), grand admirateur des poètes grecs, introduisit dans son testament la

clause suçante a .it'ordonno qu'optas ma mort on me (Ma* s&qtM!, que l'on cMtévc et q«e t'en tannp ma peau; de manière & en faire un parchemin sur lequel devra être copié t'~Mde d'Homère. CctMemptairedu divin poe<M devra être déposé au musée britannique.

t7.

En 076, il mourut 6 Londres un !nd!~du qui avait amassé dans le commerce une fortune de 00,000 Uvreastertittg. Vou. iani rendre une espèce d'hommago & la Bourse, c& it ava!t gagné tout cet argent il institua l'un deM<ccMs!ns (qui n'était point négociant) son tegataire universel, avec celle clause formelle qu'il serait oM~ de M rendre tous les ~OHM A la B<M<fM d'~ f~ter depuis deM.t ?<'«<'?< jM~)t'& tt~M. Ni te temps ni les aHaires ne devaient jamais t'empêcher de s'ac'quitter de ce devoir, dont pouvait Mutement le.dispenser une maladie bien prouvée, tt aufftsait d'une omission pour que l'héritage passât en d'autres mains.

t.<! légataire vécut en esclave, maudit sa fortune, devint me. tancouqae et mourut enfin du sptectt.

i8.

Un géntilhomme angtais qui depuis son enfonce était imbu d'un préjuge désavantageux contre les Irlandais, hérita, dans un âge assez avancé, d'un domaine considérable dans le comté de Typpefary, en Mande, mais sous la condition expresse do l'habiter. Malgré son extrême répugnance, it resotat de s'y rendre et d'y établir son domicile. Sa mort survint bientôt après, et tes héritiers furent étrangement surphs, en.ouvrant son testament, d'y trouver tes dispositions suivantes a Je donne et lègue la somme annuelle de dix livres sterling pour être payée à perpétuité par ma succession, laquelle somme, telle est ma volonté et mon plaisir, sera employée à

acheter d'une certaine liqueur nommée vulgairement whisky; et if aéra donne ans au puM!c que <et!e !tqH<?tM' d<t~ MM d~. tribut ia un certain nombtc de particuliers, Irlandais seule* ment, lequel nombre ne sera pas au-dessous de vingt, et ils s'assembteront sur te 'cimetière où je dois être enterré. La on leur donnera & chacun un bâton de bois de chêne et ui) couteau, et, ainsi armés, le whisky leur sera distribue par demi-pinte A chacun, jusqu'à ce que te tout soit consomme, et j veux que cela ait !!eu tous les ans, te 7 mars ou le <0 octobre. Ma raison est que tes habitants grossiers d'Mande, chaque fois qu'ils s'assemMeni, ne manquent que d'armes pour s'entre'detruire, et j'ai ~ouiu prendre te moyen le plus etHeace pour les assembler, dans l'espérance qu'avec le temps its dépeupleront eux-mêmes leur pays, qu'on pourra repeupler ensuite avec une race civilisée venue de i'Anfdctfrre. ? Il i9.

Nous avons ou déjà plusieurs fois occasion de rapporter des testaments renfermant des témoignages d'affection envers un animal de préditection: mais M était reserve a une dame anglaise de taire hériter d'elle toute une petite ménagerie domestique s

«Jetéguea mon singe, mon cher et amusant Jocko, pour en jouir sa vie durant, la somme de dix livres sterling, qui sera employée exclusivement a son entretien. Je lègue a mon Mdeie chien Shock, et à mon bien-aime chat Tib, cinq livres sterling de pension annuelle a chacun. En cas de mort de l'un desdits légataires, la rente a lui faite passera sur ta tête des deux survivants, et des deux au dernier, quel qu'it soit. Apres le décès de toutes les parties, ta somme A elle léguée appar' tiendra A ma ntte G. a (lui je donne cette préférence, entre tous mes entants, à cause de sa nombreuse famille, qu'elle a tant de peine à nourrir et a élever. 1)

M.

M. Borhèy, riche, gentilhomme, mort le S mai <80S & Kinghta'Rridse, a taissô une pension de vittgt'cinq livres sterling a quatre de ses chiens. Lorsque, pendant M vie, on lui faisait remarquer qu'une partie des sommes qu'il dépensait pour eux sfrait mieux employée au Mûrement do ses semblables, il répondait « Les hommes ont attente à mes jours t des chiens fidèles me tes ont caMerve~. t En effet, dans un voyage qu'il <!t en France et en ltaliet M. Berhey, attaqua par des brigands, n'avait dn son satutqu'a son chien.

M.

Le goût HtMMin* est entré pour quelque chos« dans les bizarreries d'un certain M. tohn Unterwood, de Necsington, grand ami d'Horace, selon toute apparence. Voici quel a été, d'après la volonté expritnce dans son testament, le détail de aes funérailles il fut enterré & Wittesce & cinq heures, et, sitôt les prières finies, on a mis par-dessus son cercueil une espèce de voûte, portant vis-à-vis l'estomac du défunt un morceau de marbre Manc revêtu de cette inscription

!KMt NM)S MMOn

Lorsque !a fbsse fat comblée et couverte de gazon, les six amis qui l'avaient conduit a sa dernière demeure chantèrent la dernière strophe de lu xf ode du tt* livre d'Horace Absiat fnfn< hnK'M ntMattc

Lodusque turpef et quedmenhe

CempeMe clamorem, M eepwtehri

Mitte tupermeuat hoMM.

On suivit en tout ses !ntenuenx on ne nt point sonner les cloches, et il n'y eut d'invites que six amis. Nul parent no suivit te convoi, la bière fut peinte en vert, et on y plaça le corps tout haMtte. On lui mit sous la tête t'~Mwec de Sahadon aux

ptpda.h' J~Mt de ttichard Benttoy; a la m:'iu droitf, um' petite M~gt't'cquf, avccMnc HMMriptioncn tfnres d'or tt'nn!))fo par les initiâtes U.; dans la main gauche, une petite édition d'NoF'<MW, avec celte inscription AftMM <!m«tM, J. U: ennn on lui passa mus le coccyx t'~ct'acede Benttey.

Quand la eMmcnie fut Me, ses amis retountcnMtt & t'an* eien logi. du défhnt, ça M MBcr avait fait préparer un souper étcgaMt et quand on eut desservi, ils chattterent lu xxx<' ode du livre d'~wce'; puis ils bufent gaiement Moc rasade et s'<'n furent 8Mr les huit heares. M. Unterwood laissa près de S0,00u écos & sa scour. à la condition qu'ctte femit observer ponctuellement tous les articles de son testament et qu'elle remettrait dix livres sterling à chacun de ses amis, qu'il avait pri6 de ne pas se mettre en noir.

M.

Un Anglais, nomMë Spatding, ptace pendant de longues années sous la tutelle d'un étranger, lui avait fait la donation, en apparence regutMre, de son bien. La partie plaignante tburnit des preuves qui établissaient que la testateur avait toujours été considère comme un imbécile et traité comme têt. Il était malpropre, souvent ivre, et n'avait jamais sur lui que des piéces de meotte monnaie. Le défenseur produisait un grand nombre de témoins qui soutenaient que le testateur avait pris plusieurs fois la direction de son bien, qu'il avait tait des actes, rédigés par les avoues les ptus honembtcs du pays, et qui ne t'eussent pas assista s'ils n'avaient été persuades de t'integrité de ses facultés. On montrait aussi des !ettrea et des documents écrits par le testateur, qui déposaient en faveur do son intelligence.

Le verdict des jury recMMUt les droits de l'héritier et attnula le testament*.

L'ode CttM <M&-a<<Mtp<M~ ~W~Mt M~f

Ce fat a a< MpporM par WMew.

as.

Madame de T. épileptique depuis t'age do quato~e ans, se mono & vingt-huit ans, on ~52. Son père, Il. da K. fait iMércr dans le contrat une ciause par laquelle il est dit Que ~~MtV~KM.W~M MM<WMM<M~<!t Mta~~MM'~JW'Md~ 00r< domestique ~MW~, MMWtfMC, <Ht'<~<~K* f< laquelle MC~M< ~M'~M<' M'CJMM M~ d elle les p!'<MM~M M<Wt~« <<~M'At <OM «~t~ ~<~tM par /<! <!<~ que <OtMt tff~ OM MM< ~M~pat' elle que ~M ~Mnw< ~Mtt~r apr~ son ~Mt<< Mtt~ < ?'<?< été signés per 'M ~M prêcha p<K~« <<<' son estoc.

A tout M<jf<M <~M<M, ledit /<«Mt' <'p<MM'~fMM<'< tenir «~~ C«< f~<'Mf«M< à toutes lois feM~tM< ou à tWM~'<* CO CCM<)'0<M.

Le 0 janvier i 858, c'est-à-dire six ans après, madame de T. fait un testament par lequel elle lègue a son mari !a pleine propfiM&dc tous ses biens, menMes et immcubles, sauf certaines conditions.

Madame de T. succombe dans un accéa d'Mpitepsic le 9 avril 1840, à t'age de trente-sept ans, vingt mois aprè~ avoir fait ce testament.

Le testament fut attaqué par la tamine de madame de T. et M. Devergie fut invité par eMe a recherche)' si madame do T. était M«M d'cqMtt d date dit 6 ;ef<p< t8S! tors. qu'ette Ht ce testament.

Après avoir rédigé un long et savant mémoire sur t'~tat de la qu<!8tion, notre distingué confrère a conclu, comme il suit: <" Que les attaques réitérées et de plus en plus fréquentes d'epitepsio avaient porté une atteinte profonde a l'intelligence de madame de T. que si cette dame n'était pas devenue idiote ou imbécile, elle était dans les derniers temps de sa vie, dans un état voisin do t'imbécittité

S" Quo cet affaiblissement des facultés inteUectuettes avait une origine antérieure au mariage;

3'~Que te mariage n'avait pas modifié l'épilepsie et n'avait

pas plus heureusement modifié t'intettigence

Qu'en 1837, c'est-a*dire & une époque antérieure au testament, madame de T. était sous FinHuenee de l'épilepsie la ptus avaMc~o; que!'i«t<'tt!gence était aingMiMrentent affaiblie, et que <nada<ne de T. aM dire de MM père, eu était arrivée il n'avoir plus la tête & elle;

5" Qu'enCu à la date du 0 janvier 1838, Madame du T.

n'était pas Mine d'esprit ainsi que l'entend la loi, et qu'elle n'était pas apte à faire un testament.

Les tritMMtaux ont néanmoins conOnne l'acte dd dernière

volonté de madatne de T.

M.

Un cotnntissaire'pWseur, agedcquarattte-quatt'e ons,hotnme

fort estimé et vivant dans l'aisance, devint tout à coup Mtnbre, in<}UMt, soMpçonneux,vitpartotttdesennentis, crut sc~ Jours me.nacë~, sortitarmé ou s'enferma soigneusement ettextui, perdit te sonnneit et n'eut plus un instant de repos. t/tmage toujours pr&icnte de sa ïïn prochaine le détermina a faire son testa. tm'nt. a Je soussigné. écrit-il, dans la crainte do la mot, par suite des intrigues et des diatribes do toute espace ourdies par mes frères, notamment les deux de Paris, aidés de t'hypocritc femme de celui qui est marié, et aussi sans doute do leur tache et vil complice le notaire B. et ce, a l'aide aussi des infâmes portiers de la maison que j'habite, de ptusiMtrs de mes domestiques qu'ils ont gagnes, en y comprenant même celle actuellement & mon service, quoique n'y étant que depuis fort peu de temps, d'autres complices, en me faisant espionner par eux, en interceptant et faisant intercepter mes lettres, étant même parvenu jusque gagnpr t<'s facteurs de la poste au:deH)'e3, par lesquels, depuis trois mois, je me fais remettre

mestettres; m'arrivoMt comme précëdemment apr~ avoir été décachetées, iutriguea et diatnbes qui ont eu lieu a i'occaMOM 1 Me mes trop justes plaintes et r&criminations que j'«i re* connu trop tard avoir existé entre tes tnembrM de ma famiUë et leurs vils comptices, au sujet de l'acte de démission des biens conseuti par mes père et mère.

< Ai fait mon tMtamcnt. (Suivent vingHroM dispositions: soit notaire C. hérite d'une montre et <tMeche!M en or; son ami D. d'une eM{t!era ntgoot; sa tante E. d'une ar' tuoiro ea acajou; M. F. d'un carrick; M. M. de deux vates; M. J. pharmac!en, de toutes tes bouteilles vides, etc.) « Je déclare, ajoute-t-il, altribuer mn mort a tnestr&n's, et notamment a M. V. et a sa méchante femme, aidée de son tartt<<e d'onctc X. mes ennemis et espions acharnes. A l'appui de ce que j'avance, je déclare que te <6 septembre dernier, a neuf heures du malin, il s'est présente chez moi un homme de fort mauvaise mine, ayant les yem hagards et pa. ra!Mant avoir des amtes sur lui, t etc., etc.

Ce testament est daté du < S octobre 188$. Le <9 d6t'embM suivant et !e 5 janvier ~50, plusieurs codicincs troquèrent certains legs, et le janvier <830 il se suicida, et !'on trouva près de son cadavre la lettre que voici

« Ne pouvant plus tenir aux p~r~cM<«M« <&! AM~' ~M ~M!~ M'BMd«r<! depuis trop ~M~~M, et que, d'après de nouvelles preuves que j'ai acquises depuis trois jours que je suis a J. j'attribue a mes frères et MBun et beaux-frères, & mes be!tM-sa*UM,& tnes con<ren*s. mes jaloux de métier, ou ¡\ n<a domestique, au père D. gagné par eux, a mon tartufe d'oncle X.. et d /e ~MMfMe de MOM /f~, <!<t~t de la ~M~ dirigée coM~ moi /XMtr entMr à ma d~rtM~~M,aMM< que j!f. X. ne qM trop a~cm~~ <f<MM &t /~<~ «Maa~M~ qu'il m'a <ïa~M<~ ~4 ec~~ dM'Mtet', écrite par lui d'accord avec mes Orercs et soeufs <!<M: d<w<M«~t«'< de M<M~<mte. <~M/~ ri MM CMMt<M. qui a C~O~~Mt'~tOMMM'; ex.t: dCtMM' ~qt«M ~C MMM ~~M 0 dame de.

e JenM suis déterminé, pouréviterde tomber sous les coups de ces cntMmia acharna, MM <~MM«' /<t Mt~'<. m

< J'oubliais d'indiquer comme un de mes principaux ennemis M. J. l'un des chefs de l'intrigue, ayant gagné le commissaire do police, et l'avoir charge de surveiller ma dotnestique et d'autres propriétaires qui ne l'ont que trop bien. e (Le reste est illisible.)

Cette pièce est datée et signée.

Esquirol fut consulte par la famille du testateur, qui se trouvait dépouillée d'une fortune assez considérable, et l'éminent médecin en chef de Charenton «'eut point de peine & dédarer q'<e le testament était empreint de folie.

25.

Bt. Casimir G. omcier on retraite et propriétaire a tsaengeaux,agedesoixaMte'deuxans,Mt en mars 1846 un testament par lequel, déshéritant son frère a!né et son neveu, il instituasa domestique pour légataire universelle, et légua une rente viagère de cinq c<'nts fhtncs a l'un de ses frères, sourd-muet, domiciMé a t'aris. tt t!t, en outre, divers dons d'une minime importance notamment A la fabrique de l'église d'Issengeaux, aux pauvrcsde)aviiie, etc. tt mourut, ie8juuieH846,dessuitesd'nne résorption purulente déterminée par une grave lésion des voies urinaires, mais après avoir présenté é une époque antérieure au testament une disposition & ta somnolence, de l'incertitude dans la marche, un peu d'embarras do la parole, une légère agitation des muscles de la face, de la gène dans les mouvements de la tête, du tremblement dans tes mains, l'intelligence paraissant d'ailleurs intacte et la volonté restant saine, au dire des médecins traitants, MM. Attonand et Chardon. M. le docteur Parchappe, inspecteur général des établissements d'aliénés et du service sanitaire dea prisons, fut invité a Vor, ~M. <Mw. p«M. « t~. t. V, p. 370.

donner son avis sur la question de savoir si M. Casimir C. était, a i'cpoquc ou it a fait son testament, dans un état de dctnonce entrainant incapacité de manifester librement et in. tettigpmment sa volonté.

M. Parchappe prit connaissance dn testament, du jugement du icibMnatcivitd'tssengeaux admettant les héritiers deM.C. à prouver les faits allégués contre la validité de l'acte de dernicrc volonté, du rapport médical sur tM demi&res mala. dies du tMtatcut', des proc&s. verbaux tie t'enqueteet de la contre-enqo~tt' renfermant un totat de cent-quaraMtc dépositions, du certificat de notoriété n'tatif~ l'embarras de la pa. role et afincertitude de la tnarchc citez il. G. et se pesa a tui-menM' les deux questiont) suivantes

i'* Quelle était !a nature de !a tnaiadie dont M. G. su tfon. voit atteint au moment où il a fait son testament? 'l 2" Quel était, au montent du testament, t'etat des facultés iotcMcducHesdcM. G.? P

Apres une lumineuse et tres-tengue discussion de tous tes Mta, M. Parchappe conclut & t'integrite de la raison chez le testateur.

Le testament fut connnne

20.

Nous voici arrivé a la relation d'une aHaire mediM-Mgate qui, par te nom et ta position scien)inque des médecins qui furent consuttea et aussi par t'interet qui s'attache A un eta*Missement aussi recommandaMe que t'hospice des QuinzeVingts, produisit une certaine sensation, il y a quelques années. Nous resuMMus le procès M. Pierre M. propriétaire, demeurant a Paris, tait, te 95 juin 1848, un testament dans lequel on lit ces passages

<Jte lègue et assure la propriété ptt'inc et entière de tous Ettmit de dofumcnts inMite eemmuntqM~ par M. PaMbaMte.

mes biens, ntenhtes et innneuMes, en<!n tout ce queje taisacrai et qui m'nppat tiendra au moment de mon dcces, )noit!e a t'tMKfice d~ aveugles des Quinze-Vingts de Par:s, & litre de secours et de soulagement pour les pauvres infortunes admis dans cet établissement, et l'autre moitié, au m~ne titre, aux autres awMgtes domiciMés dans Paris au moment de tneu déces, et ftu« mot) c~utcurtestamcnta!r6 pourra denouvrir. ~'ordonne <fH'& mon enterrement il y ait un eorbmard attelé de quatre <;hevHMX. Je destre que tous t<'s avcugtes et t'ent pauvres sutWMt mon convoi, que mon corps soit embaume et repose dans te <mctierc du Mre-LacttaMc, que le cercucU soit en ptou)b fort. Dans le cas où je décéderais a:tiettrs qu'a Paris, j'ordfxnc que mon corps soit trausperte dans une voi* ture suspendue et douce. R

Le testateur taisse ensuite une somme de ~,000 fr. pour les frais d'un tnonumcnt fuMebrc, inst!tue une rente de ~OOtr. pour l'entretien des plantations, du gazon, et )M appointe*tneots d'un ga~!en spécia!; tegue un diamant de mille francs au directeur (les Quinze-Vingts, etc., etc.

Le H janvier 1851, M. Pierre M. mourut des suites de !a paMtysiMgenO'atca la maison deCharenton, dans le service de M. AMtMtnbauH, et la famitte attaqua le testament fait en < MO, après avoir pris t'avisdeMM. Ornta, Kayer.Batuarger, LétMt.mcyuk' etBerten. H s'agissait pour les héritiers naturets de rentrer t'n possession d'une somme dépassant SOu,<MO fr. Charge de ta rédaction du mémoire medico-tegat, M. Bait. larger, après avoir scrupuleusement pass6 en revue tous tes antécédents de M. Pierre M. et s'être éclaire des déclarations des médecins qui lui avaient donné des soins, MM. Détente et Pau! Dubois, oie tarda pas a faire remonter l'invasion do la folie a t'anaëc t «46, époque a laquelle parut dans le C<MM~M«<tMM~ t'awis que wici z

a Le souM!gn6 M. (Pierre), propriétaire, demeurant rue Charlemagne. n* 19, s'e~t aperçu depuis environ quinze mois

qu'it est suivi partout, et notanMnentteaoM~pardes individus auxqMeb il suppôt dp tnanvats desaeitts tes prëvtent qu' a déposa sa plainte û M. te préfet de police, et que toutes les mesures sont prises pour déjouer la projets qu'on aurait conçus contre M fortune ou ses proprietea, ainsi que toutes tentatives pour détourner tes dotoestiques de leur devoir, o (X" du Sjui)tct.)

MM. (Mb, Rayer, t~tut, Btfyt~e et Berton adoptèrent sans restrictions te tres-remarquaMe rapport do M. BaiMarger, con. cluant qu'au 25 juin <M8 Pt<!<v< tt'e<a~po< sain d'<Met le testament fut annulé.

S7.

If. L. P. de V., commissaire de la marine, donna des signes de dérangement et d'affaiblissement intellectuels au mois de mars 1846, Mtsen testamenUe i7 décembre de la même année, éprouva des accidents congestifs du cAt6 du cerveau en avril 1847, et mourut le <C mars 1848, à t'agc de cinquantesept ans.

Le testament &ta!t.!t ~ataMc? MM. les docteurs Guérin du Crand-Launay, de PontefMn, et Faucon'Ouqucsnay, de Caen, contrairement à l'opinion émise par les médecins traitants, dcchu'ercnt que le testateur u'eMut pas sain d'esprit, dans le sens de l'art. 90i du code Napetcon.

Sur ces entrefaites, M. Parchappe tut consuMé il étudia tous !M faits rciatés da~t'enquete et la centM~nquête, estima la portée des dépositions d'une centaine de témoins, discuta tes appr~ciauons med!ca!es et s'appMquaa mettre en relief la valeur des écrits de M. L P. de V.

Nous avons déjà eu l'occasion d'~Mter aur t'int&ret medico-légal considérable qui s'attache A l'examen de la con'es~aM/M et~<<~M(~Mbt)~«e<, amté! IMS, p. 4W.

pondance chez tes attend il y a ta, en effet, des caractères saisissants et bien dignes désormais d'une attehtton plus s&rieuse de la part des magistrats, des médecins et des avocats. Afin de MM trés-nettement ressortir l'importance des pièces écrites par te&matadc~ nous allons transcrire trois lettres de M. L. P. do V. et la teneur de son testament, en priant le lecteur de remarquer avec soin la date que portent ces divers documents.

MMTBE ~CMTf! MM OCTOMR «? (cop)~t! B'Aftt6~ t'onMtfAt.). a Mon cher D.,

a Je vous remercie beaucoup de votre obligeante lettre du 18 de ce mois, cite m'a été d'une grande utilité; car, suivant votre conseil, j'ai écrit sur-le-champ à M. Lamarche, dont j'ai n'eu une réponse tr&s'tranquittisantc mais au milieu de tout cela force m'a été de jeter tes yeux sur le passé, et je me suis convaincu que mon congé était arrivé à son terme, et qu'il fallait t'~<MM* ia ruo des Miettes; cependant, comme dans ce monde, it convient a un homme sage de voyager le moins péniblement possible, j'ai pense qu'un manteau ne serait point uncsupernuité dans la saison où nous sommes; en conséquence, je me suis déterminé & faire d'une pierre deux coups, c'est-à-dire vous donner d'abord signe de vie et d'amitié, et a vous prier ensuite de dire à madame Vanier de m'envoyer, si elle veut bien avoir cette complaisance, le RnneMx crispin que vous me connaissez. tt ne s'agit que de te plier et de le mettre dans une de mes boites il habits qui sont dans ma chambre, et de substituer sur l'adresse, au mots Cherbourg, ceux a Couttevitie par Bréhat. C'est vous dire que <non intention est de partir vers la nn de la semaine, et que je vous embrasserai bien cordialement dans la première dizaine de novembre.

« Pardon, mon cher !), de vous donner cet embarras mais je connais par expérience votre grande obligeance, et je

crois qu'il m'est pcnnis d'en user et même abuser en raison de mon dévouement a votre personne.

o Votre and,

tMV.t

mïTRE ~CtUTB t.)S M MAB$ <W.

< Mon cher !).,

<t Yostettrcs demiert's su'ont donné tant de conHancea mM ~'cus quf je n'en trouve plus daHs MM bomiw. Cec! peut (~MCMM<« M~s) t'M( vous atnuscrnta!s ne me fait ttoint rire du tout parœ qu'il est pitr trop dur, par ~) nMMMtt~ de la tn~prise d ses ft'rmicM ou de ifca c~aufiefs d'être WidMit ù emprunter de t'arment & des tMMriors, dix poMf cent, c'est aujmtrd'ttu} te prix MM prix of) <'st le pa<M.

MM. D., T. et C. «w a~sM posants <-<) ~MtMM~M pour qu'au moins ils puissent tne faire c.f~tM' mt's t'Mi)!ct's payement~ de ma vie active et qui, la pos'c s'en charge ù tt*itn*porte quel pris, mais enfin c'est mon hien j'en ai ht'soin je v<'Mx t'avoir pour n'aHer pus en priMM pendant la SHUMne de t'agonie de Notrc-SNgnear J~chr~.

« Tout & wus de MBur,

a BE V. B

< P. S. K'attc!! pas aMM~r ma lettre à t'aMtorite M~MM, car elle <Mtr<t« peut.etre qae j'ai perdu l'esprit, taudis qu'il ne s'agit que d'espèces t~M~

LB!TM )SCMTË M :< MAt t«47.

< MoncttM*!).,

a J'avais depuis tottgtemps le désir de vous donoersignc de vie et ieHMtgtta~e dt' bon souvenir ù madame et à ttMsdento:. selles vos aœurs; mais le petit cadeau que mou intention de leur n'avait de mérite que quand il arrhc en nombre sufttsant d'individus gros, tendes et frais, pour être manges tres-promtement. Apres teur avoir to~ et arrondi le pied,

on les jette dans de l'eau bouillant fi & 7 minutes, et dans iaquetie ils prennent une cuisson suMsaute.tttais très-mode. ~e c'ebt~'dire cuites Mais se tenant encore )'a~MK~MM< roides et etaxtiqucs on les mange sortant de t'eau et MCMM'~M~M~ d'une sauce blanche au bien bion ciMude.

Je n'a! pas dire de vous en dire davantage parce que je M'ai pu être tnattre du temps que que m'étais promis de vous donner. Or le courrier à la campagne, dans un cas comme celui dont il s agit pour être pour moi une perte irréparable si je le manquais ~'a~oMrd7tMt.

< J'ai eu bien des accès sérieux de maladies et plusieurs fois j'ni cM pendant plusieurs heures aux portes d'une mort qui était venue me menacer avec une promptitude que rien ne paraissait pouvoir arrêter que la volonté do Dieu, ce qui a toujours eu lieu.

a A Dieu, votre souvenir me devient de tcrns en

ternx plus cher, < Bt! Y.

a P. S. Mes amitiés a. et a. J'embrasse de tout mon coeur M.. et ses enfants.

a J'espère que madame et mademoiselle votre smur vou* dront bien agréer t'hommage de mou respect et de mou oin*cere dévouement. e

CO)')B BX MSTAitMT, C'AftM~ m MËMOtnE M M. GOBn)N

DU CMSO'MONAtf.

a A Condeville, 17 <t<!«'n)brei!<M.

a Je donne et lègue a Noémi M., actuellement utte a!nec d'A!phonsp.Francois M., mon cousin germain du côte ma*ternei et actuellement juge de paix du canton de S.. tous les biens tneuMes et immeubles qui m'appartiendront au jour de mon décès, pour en jouir et disposer, par elle en toute propriété et jouissance, l'instituant à cet cnct ma légataire univer~etif.

<t Telle est ma votont6 constante, tongucmcMt t'éuéchie et ~!gMéedesang.nb!d,saMha!ncnivo))~ea)tCc.

« Écrit et signé de main dons ma chambre.

e A Coudevitte, comme il est dit ci-dessus.

Ci.dt*ssus le dix-sept décembre mil huit cent quafante'siï.

< F. E. Il. Y.

a L. P. De V.,

a Commissaire de la Manne royale. a

D'après M. Parchappf, et nous sommes de son avis la comparaison des trois, tettrfs écrites par M. de V. le 91 oc. tobre 1859, te 30 mars 1847 et le SI mai 1MV, permettrait de conclure immédiatement, et sans autres données que les deux dernières lettres appartiennent à une époque de ta vie ou les facultés intellectuelles deM. de V. awaienisubi une grave atteinte et sont empreintes des caractères essentiels à la dentNtce. EM effet, la première lettre est non-seulement fort sensée mais encore correctement et spirituellement écrite. L'écriture est tracée d'une main ferme quoique té~ére et rapide. Les têt' très sont généralement bien formées. Deux lettres se trouvent omises, le g dans le mot Mj~Mr, t'a! terminal dans le mot aux.

La lettre du SOmars t8M n'a pas de but. Elle roule sur une idée confuse de besoin d'argent que l'auteur de la lettre ne peut parvenir ni a expliquer ni a motiver sensétnent. L'incohérence se montre évidente et profonde dans toute la lettre, dans chaque phrase, dans chaque membre de phrase. Des membres do phrase manquent évidemment; par exemple dans ces passages < c'est aujourd'hui ~~n.e <m prM;cK est le pain, c et e peyeM~tf de la e~ active et qui &t ~e s'en <'A«f~. B

la vivacité spirituelle et la correction intelligente ne se retrouvent plus dans le style.

Beaucoup de mots sont déOgorés parce que des lettres sont

tronquées, substituées, oubtiécs, gon, o~MMt~ro~w, <~p<fier, WM~f, tM~r~ <'<t~f, <<t<w~y< Un mot sans signification, WM<, se trouve intercalé dans une phrase.

L'écriture a moins de tég&reté et moins de netteté. La lettre du St mai t847 otfrc tes mentes caractères de défaut de portée intellectuelle, d'!ncon'ect!on, d'incohérence. L'incohérence y est même plus prononcée dans certaines parties. Rien de plus décousu, de plus dénué de sens que l'explication tentée par l'auteur de !a lettre relativement & son cadeau. Des membres de phrase manquent; par exemple Le petit cadeau que mon tM<CM~OM de ~Mf M'aMïtt de m<e. le n'ai pas <<M'C MMM <? <?'<! davantage, parce qu je tt'Ott pu Ma~'C dM ~MM ~MC qMCtM'~a~MM~ f<MM dOMMef. Or le MMt'n~* à la MM/M~M! ~M NM M~ comme celui dont il s'agit pour ~re p<M(f moi une perte.

Des mots sont dengures faMMMeme~ pour raisonnablement acc<MM~a~MM<! pour accompagnés; bouillant pour bouillante; ~'a~oMfd'/tMt pour aujourd'hui.

Des mots sont répétés «ïM~MoMC/tcettbien M~M chaude dit ~MM que que.

Des mots sont supprimes du temps que que w' ~'OM< L'écriture est lourde, sans netteté, les lettres sont mal formées, notamment les p, qui ne sont generaiemcnt plus dans cette lettre qu'un simple jambage.

Tous ces caractères appartiennent évidemment â la dé. menée ils se retrouvent habituellement dans les écrits des atit~nés atteints de démence et surtout de démence paraly. tique.

A défaut de lettre d'une date correspondante û t'époque oû le testament a été écrit par M. de V., le testament tui' même peut être invoqué comme fournissant la preuve que le testateur était, a ce moment précis, par rapport a sa faculté d'écrire, dans une situation analogue a celle que démontrent les lettres postérieures.

M est d'auont important de remarquer que, quoique évidem. ment aliéné et réettement incapaMe de dispese~de sex Mens, M. de V., comme tant d'autres atones incurables de nos asiles, aurait pu copier, monte sans taute, un écrit beaucoup plus tong que te testament.

Nais, soit qu'il ait copié ce testament, Mit qu'on te lui ait dicté, soit même qu'it l'ait spontan~ncnt rédige, ce testament contient des ineotreetions analogues & celles qui e~h'nt daMS tes lettres postérieures, anatogues à celles q<M' tes atiends atteints de démence introduisent habituellement dans leurs écrits Mit spontanés, soit metne copies. Ainsi Mnc tcttre est omise dans !e mot ~MMtt< mis pour longuement; un mot est OMbtie A'W< et ~H<! wa<H, au nen de écrit <'< signé, de Mewe~; Mn mot est répété, comme « dit M.~«<M, M. d~MM.S! la signature surmontée do quatre lettres majuscules, qui est apposée au bas du testament, et qui n'est pas cella des tcUrcsque j'ai vues, n'était pas non plus la signature employée par M. de V. dans les actes solennels de sa vie, elle préscnterait une singularité dont les analogues se retrouvent é chaîne instant dans les écrits des aliènes.

La suppression d'une lettre et d'un mot, et la répétition d'un mot redondant dans un acte aussi important qu'an testament, ne peuvent être comparés aux suppressions de lettres qui échappent & la rapidité de la plume dans une lettre indtne. rente. Un homme sain d'esprit relit son testament, et pénétré de la gravité d'un te! acte n'y laisse pas subsister de telles incorrections.

On est en droit de conclure de ces considérations Que tes écrits émanés de M. de V. & une époque pos. térieure au testament, le 30 mars iM?, et le St mai 1847, démontrent sans réplique qu'H cette époque it était atteint de démence;

9" Que le testament tui-meme oHre dans sa teneur des in. dices caractéristiques de cet étal;

3* Que ces écrits et le testament toi-même conOrmcnt, en

ce qui concerne l'existence et ta nature de l'aliénation mentale It l'époque du (estâmes et & t'épeque postérieure, tes eencM~ siens précédemment déduites des faits positifs consignes dans les enquêtes*.

38.

Un vieux jurisconsulte cetibataire était possesseur en )naisons et en ~tens d'uno assez grande fortune. Son caractère ttaturctiemcnt original avait, datts tes de) mc)~ temps, !oMrn6 ù l'excentrique. Il a'é<a!t scqupstrë vo!ontai)'emcnt dans UMC do ses maisons, où il vivait dans le plus complet isolement. Une d'elles était bu~e & un marchand, tes autres ftaient vides. !i n'y logeait dans une nrrMrc.ptéce qu'ntM! pauvro femme nomtnëe a lanourrice. » A unepersoNnequ'M avait prise <'n prédilection, il avait pr&t6 une sonnno assez inrportuutc, sans vouloir' aucun inM'ret. Ce pt~t avait ~t& spontané: t'cmprunteur n'avait pas besoin de cette somme. !t la gardait avec répugnance, bien qu'it t'eût placée et en toucnat les revenus. Nul ne pénétrait dans la thcbaMe. Quant & l'hôte du lieu, il sortait invariaMetnent vers quatre heures, se promenait ton. jours au mente endroit, faisatt, à cinq heures el demie, une visite dans une maison accoutumée, rentrait chez lui a six ou à sept heures, suivant tes saisons, et ne ressortait plus dans la soirée.

Ses meurs n'étaient que capricieuses; au fond il avait de la bonté et de FamaMiité. La porte d'entrée de son domicile <Hait condamnée. Pour communiquer au dehors, il avait pratiqué dans le mur du jardin une ouverture à proximité d'une allée touvrrte dépendant de t'utte des maMans contigoes C'est par cette voie qu'il sortait, qu'on lui apportait sa nourriture ou ses commissions, et qu'il apparaissait pour recevoir les mresvM. leurs (ses famitiers), a qui il se plaisait a donner audience. Il E~Hratt de doemaents incdha Mnm)OHt~& pot' H. Pw;tMp~.

était causeur, savant, et donnait volontiers son avis sur des aCfairesjudiciairMt.

Pfmtant près de quinze ans telle fut son existence. A la (!n,ii nnit par ne pins sortir. Sa toilette était de plus en plus négtig6e, il restait fans cravate, nu'jatnbes, et ne mettait de che' mise que tous tes trois mois. H ne taisait point de feu pendant t'hiver. PoMr s'c<MMffe)', ayant demoti jour par jour un de ses murs, it en transportait tes décombres d'une place A t'oMtn'. M avait aJHSt~ uno sorte de porte & t'ouvertun: du mur par lequel il cemmuniquait. Les brusquenes qui lui étaient habituelles devenaient plus n'eqoentes. Les personnes qui, par gratitude, s'était attachés a lui, qui le voyaient et lui procuraient des friandises Onirent par l'abandonner. H ne voyait plus que la MMftt~ qui, trouvant quelque intérêt à le servir, endurait toutes ses colères, compensées d'ailleurs par de bons moments. fnc personne & qui it avait accordé un jour lu grâce de pénétrer dans deux de ses pièces vit ta une masse de livres pou. dreux, entasses pete-mete sur des tables, le long des murs ou m6me au milieu des chambres.

Sur ces entretaitcs, un de ces éventeurs de successions en disponibilité comme on en rencontre a Paris plus qu'ailleurs, trouve le moyen d'aborder le vieillard. tt se fait son complaisant, est chassé vingt fois par lui, tevient a ta charge, ctCnit par se faire accepter en s'imposant à la nourrice. On procure au gtou* ton du vin, des tiqufur: S'introduit-on dans son domicite? le fait est ignoré. Toujours est-il que plusieurs jours se passent ans que le vieillard apparaisse. L'autorité est avertie, on pénètre, et on le trouve gisant au milieu des nacons et des verres. Il semblait mort depuis plusieurs jours.

Maintenaxt voici ce qu'on t'ouvc un testament ou te susdit aventurier était déclare légataire universel, & ta charge de quelques legs insignifiants, et d'un tegs assez important a la nourrice, puis, pour la forme, deux codicilles surajoutés au document principal, mais sans signature.

La famille, naturellement, protesta contre de telles disposi-

tiens. Elle avait été tenue & l'écart, soit qu'il la reçût tort mat ou qa'tt M refusatses bons oM<:e< on s'arma de cette ixditfé' rence pour motiver la validité du tegs. Mais, d'un autre coté, quel droit pouvait avoir le légataire a une tettemuMincence? quel avait été le motif du rapprochement?quets avaient été tes rapports, tes services? Le testateur jouissait- en signant une pareille pièce, de sa liberté morale?

Une censMUatton tfes~xpticite, a<:atyMnt tous les foits, d6' cbra que soumis A une monomanie ancienne et, dans les derniërcs aHnees, a une démence sénile progressive, le ieaiatem' n'avait pu procéder en connaissance de cause à un acte qui n'était jastMe par hen; que d'aiMeurs la manière dont il était conçu, la forme de l'écriture et ia non-signature du codicille s'ajoutaient cotnmo preuve. MM. Ferrua, LétutetBaHiarger adhérèrent à ces conclusions.

Néanmoins le tribunal passa outre, et, se fondant sur ce que la volonté était sumsamment évidente dans la teneur de l'acte, i! maintint <c testament.

a A l'appel, mon avis fut réclamé, dit M. Uetasiauve. C'était !'avant<veitte de la cause. Je pri!! connaiMance du dossier, des consultations, du testament autographié, des considérants du jugement rendu; mes conclusions rurent celles do mes co!!e.gues. J'ouvris cependant un horixon nouveau, dont je ne me rappelle pas aujourd'hui la nature, ayant remis dans la nuit même ma consultation Mns en conserver de copie. Voici, au* tant qu'il m'en Muvient, cette vue D'abord le testament n'of~ frait pas, & mon sens, ce caractère de volonté découvert par les juges; l'écriture était informe, il y avait des lettres de moins dans certains mots; les caractères étaient inégaux, tremblotants et quelques-uns enjambaient dans les autres. Les codicittes n'étaient pas agnés. Si le testament avait été t'ex. pression r~tte d'un désir arrêté, le vieillard n'eût pas monqué de le relire; t'eùt-it fait en quelques mets, eot-it manquo/ de la signer? g

< t'ouvait-it l'avoir fait sous t'inuuence d'une pression ittégi-

Mme? était te joint. J'aMrtnai qu'il pouvait en être ainsi, et, âpres en avoir dëduit une Toute <h< raisotM, Je pMdutsais trois testaments très en régie que j'avais obtenus de divers aliénés.

a Je ferai remarquer que ptumeun malades dMante res!etêMt)tantMtdes!f8.

e Quoi qu'il en soit, ceth; pièce étant MmiM, i'anaire M transigea avant raudience entre les partiea e

ac.

Le 25 octobre <M~ M. L. de V. fait son testantOMt. Cetestantctti est olographe; il eei entièrement écrit, date, et signé de la main du testateur. H a été fait en deux doubles, dent Fun a été remis aux mains do la légataire, l'autre est reste en portefeuille.

!<e premier est ainsi conçu

« Ceci est nton testament.

< Je soussigné, N. K. L. de V. dans la vue de la mort, léguer, i'aE. Ch. cpouse de M. P. de Ch la somme d'un tMiition à prendre sur tes biens tes plus clairs de ma succession; 2" de ma propriété du Daga, garnie de ma clouterie.

« Fait a Paris le 2& octobre i8M.

L. de V. ?

Le !-eeond diftere du précédent, en ce qu'on n'y retrouve plus les expressions, a épouse de J. P. à et cette-ci, <& prendre sur tes biens les plus claire de ma succession. Une demande en nullité de ce testament, pour cause de démence, a été formée par une partie de la famille du testateur. Les foits invoqués a l'appui sont tes suivants tts tendraient à établir que M. L. de V. qui est mort atiéMé dans la mai!~a:tdedeeunm)binMh9temn)wntqM<<par W.Matiauw.

son deaanM d'twy, !o50 août <MS, a une époque de beau.coup antérieure a eeUcdu testament, était déj& sous t'inuuencc du désordre mental qui avait, plus tard, nécessité son bêtement.

t' Le 20 mai <840, M. de V. écrita!t une lettre dans ta. quelle on remarque ce qui suit

<f Un grand inconvénient pour moi aujourd'hui, c'est une diMcutté assez grande d'écrire sans éprouver de grandes soutfmneea; ma tête a'est appesantie, mes Mées se troublent, et j'ai peuMde suMre en même temps aux occupations do bureau et d'anaires, dont je ne puis cependant m'anhtnchir. th'puis quelque tompace mat s'empire, et je suis pressé de consuttef.e n Il. de V. alla prendre, en eftet, une eonsuttatton de M. te docteur Fouquier.

2" Plus (0~ dans une enquête etaMie à l'effet de provoquer uneinterdMtion~ le médecin ordinaire du matade, M. te docteur AnMteiM, dectare que Ja maladie dt: son c!ient a tM venir par degrés insensibles; que depuis nn an, a pa~ir do ce jour, M. d<! V. était devenu tres.irascibte, et s'attendrissait jusqu'aux larmes pour les moindres choses, netam<M<'nt lorsqu'il s'agtsMit de sa nicco (madatMe E. P.) <'t de ses entants. J'en oi, dit-il, thii ta t'emarque lors d'une maladie de la petite nMe de madame P. et j'adressai, a cette occasion, te reproche & M. de V. de pleurer comme une femme, e 3" Au tnoM de septembM <8ii, M. de V. ontMprend un vo;~ge en Bet.iqueavecdcux de sesamis. M. D. t'un d'eux, déclare < que t'aHaibtissement dans tes jambes, ch<*z M. de Y. s'est manifesté pendant presque toute la durée du voyage. Son absence de volonté s'est manifestée dans ta di. rection mêmn du voyage etdaM sa durée. Quant a son nritabilité, it t'a maniffstce dans ptus!curs circonstances t'ontM les domestiques. Le manque de mémoire, dit M. t). était si prononcé, et nous semblait si extraordinaire, que nous nous

en amigions fort souvfnt. t~t prostration physique et morale deM. aeV. me faixait craindra pour tu! un ahëatnfssethcnt comptet de toutes ses facultés. Depuis un an ou dh'hu!t mois, j'ai remarqué que la tête de M. do V. s'afMMisMit, j'ai été, entre autres, un soir, témoin d'une scène extrêmement violente qu'il a faite & son frère, sans provocation, et je ne savais comment t'expliqua d'après tes dispositions bienveil. lantes et tes habitudes polies que je toi connaissais. c M. le docteur Amstein dépose encore. < Apres cet entretien, j'allai trouver madame P. jeune, et je lui annonçai la dérangement des idées de M. de Y. Je Os remarquer cette dame que, malheureusement, il n'y avait plus de doute pour moi; que M. de V. venait de m'annoncer qu'il était pair de frMMCf, et que ses projets d'acquieition dénotaient comptéte.ment ta folie. Nous attames trouver M. de V. à qui je proposai une saignée, qu'il rehtM, me aiMnt qu'il se portait mieux que moi, et Il ne voulut consentir qu'a prendre un batn. Je dois ajouter qu'une nouvelle preuve pour moi, de t'atienation de M. de V. fut qu'il manqua d<- respect en ma preseocc & madame P. envers taquctto il avait toujours été très-réserve. Les jours suivants, je revis M. de V. son Mattation s'accrut sensiblement. C'est ainsi qu'il se crut d'abord pair de France, puis premier ministre, puis roi, puis empereur. Je fus appeté dans la nuit du S2 au 23, et j'appris que M. de V. venait dp poursuivre madame P. Je tachai de le catmer. etc. «emarquens des a présent que ces faits se passaient un mois seulement environ avant !e2S octobre, date du testament! D'autres faits ont encore été cités. Je me contenterai de rapporter celui qui m'a paru le plus saittant.

u M. de Y. dit 31. de R. au mois d'octobre <M<,m'a paru affaibli physiquement; il marchait avec peine: il vint a la maison huit ou dit jeut~avant l'époque ou la Mie est devenue constante; il me dit qu'il était décidé a acheter la propriété de la grand'mère de ma femme, propriété ~M'<< M'eM« jamais vue et qu'on évalue de quatre & cinq cent mille francs; il

ajouta qu'il fallait tout de suite en expédier la nouvelle par un coMrrierataproprtéttit'e.i) JI

Pour clore Cftte série des faits, citons une lettre qui a été écrite par M. de Y. deux ou trois jours au plua après le testament.

On lit entre autres choses

<[ Henri est toujours en bonne voie pour avoir un commandement. M. Cunin-Gfidaine presse-le moi, hier, A déjeuné que je lui avais demandé sans façon, comme ce)a m'arrive de temps en temps, <!t dnnanchc dernier ch<M nous, o& il est venu passer une heure, H m'a dit et répété, dans une conversation avec le ministre celui-ci avait receHMMmM tlenri, maM qu'un des comnandoments nommés ressamment, !'un était peur une nMuvaise disposition, t'autre a été an ettet d'erreur, et mon est se)'<M)t)Ndftnn!ses t'essamment, » etc.

Tels sont les faits sur tesquets on a cherch& & établir re)[istence de la folie de M. de V. bien avant Fepoque a taque!!e il fit son testament.

Pour les compléter, it importe de faire connaître la nature de la maladie menlale dont M. de Y. a été atteint. Il n'en a point été question dans l'immense compte rendu qui a été rédigé, mais M. le docteur Mereau (de Tours) a connu to tMtade, et lui a donné des soins pendant les cinq dentiers mois de son séjour dans ta maison d'Ivry. Or, d'après ce praticien éctairé.M. de V. a succombé après une série de congestions cérébrales de plus en plus intenses, a une encéphalite chronique, <M< ~nt~M<! ~M~< des mieux caractérisées. Le détire était éminemment ambitieux, tel, aM reste, que le font connattrc plusieurs pièces lues aux débats, entre autres la sut. vante

« Je préviens M. Teste que je suis empereur universel de France, de France.

a Le comte Tinnau, président de Méziéres, président de

Metz, en tvmptacetncnt du plaident actuel, qui sera averti que je suis i'Mnpxrsur dp t'untwrs th'nrtV et qttfjtr vous prteote diner avec jeudi prochain.

L'empereur CMAt)n<s~. ? »

D'aprés tes détails qu'on vient de lire, il semble tacite de préciser l'époque & laquelle ta Mtatadie de bi. de Y. a débuté. Quand on connait la marche ordinaire do !a pat'e/~c de8 «?M<'<, par quels syutpteatea pt~cttMOura elle signale d'ordinaire, presque toujours. Mn apparition, sa tuture explosion; quels orgauM, qudtes fonctions sont frappés, tout d'abord, et de quelle manière ils le sont, etc., etc., on ne saurait meccnnattre. duits la lettre du M mai 1840, tes premiers symptômes de cette tertiMe afn'ct!en, qu!,comme on sait, une fois déclarée, tend esspntiellement, et quoi que t'on tasse, à une issue toujours funeste.

La ~ene des Mouvements, débutant par un sentiment de pcsantt'ur ou de faiblesse dans les jambes, pour arriver graduetietnt'nt d une parahsie presque contptft.e, c'est i& un des ay<npt&u!es physiques qui se retrouvent toujours, t un (togt~ va' iuble, dans la paralysie générale.

L'oubarras des idées, l'incertitude, t'hcsitation dans l'aceemptissement des fonctions inh'HectueUes, t'inMd~it& de la mémoire, et geueratemcnt i'an<tibtisscment gradua des pouvoirs de t'<'spnt,af&iMissenMMt qui est toind'entratncr toujours ce qu'on est convenu d'appeler <M<n!.

C'autr)' pi'rt u)tc sorte d'apathie tnoratc toujours croissante, la faibiesac de la volonté et desdésirs, qui deviennent les jouets dus moixdres impulsions, c~dettt A tous tes cntrahtfMtcnts. alors surtout qu'ils secondent tes anpctiMM et les idefs domi*nt'ntMdu malade; une irritabitité excessive que la moindre cause )tMt en j<'u UHe &ci!it6 extrême N'attendrh' et à vet~ct' des tannes! «ne tendance (ce phénomène psychique est digne de remarque, dans le cas particulier qui nous occupe) t répandre des Mt')tf!«t!), A faire des torgesses; une générosité qui

ne calcule point, etqui, dans une période avancée de la mala. <Me, est sans bornes comme hs richesses i<neg;naiMao& ette puise sans cesse; voilà, quant aux facultés intellectuelles pro.prement dites, ainsi qu'aux tacuttêsauecttvcs. tes symptômes qui trahissent d'habitude, et dans les plus grand nombre des cas, leur désordre naissant. Ceux qui se déclarent plus tard et qui suivent ie malade jusqu'à la nn d'une exislence dont tes moments désormais sent comptés, n'en sont que t'exageration.

Tous ces symptômes no se sont-ils pas clairement retetès? n'ont-ils pas été signâtes dans l'intervalle du temps qui s'écouta depuis te 26 mai <840 jusqu'au 28 octobre <843? ttien de plus explicite, rien de plus précis que tes observations judicieuses du docteur Amstein, observations dont l'exaclitude prouve ctMi: co ~ncdedt! une connaisaaMce rare de~natadics mentales. O'apr&t bit dernière déposition, comment révoquer en doute un seul instant la folie, non ptus imminente, mais déclarée, de son nKubeureMx client? lit t'acc~s qu'il signale avait Ijeu un mois a peine avant l'époque du testament.

Venons maintenant au testament tui-meme. N'estât pas la preuve écrite incontestable du désordre de l'intelligence de celui qui t'a fait?

«Je!egue.etc.

« 3" De ma propriété. n etc.

Tous tes médecins d'aliénés possèdent dans leur carton une foule d'écrits, de missives, de hctums de toute espèce, pour ainsi dire frappés au m~me coin. Ce sont des mots oubliés, des phMses mal construites, des lacunes qui prouvent que les ex. pressions, tes mots ont manque au malade pour rendre sa pen. sce, sans que son sens intime, sa consei<'nceen fussent avertis. <:e sont M des signes non douteux de démence. Au début de la maladie, chez la plupart des déments, le désordre des facultés se montre bien plus quand its écrivent que quand ils parlent; c'est le contraire chez les maniaques. M. Moreau(de

Tours) a observé un jeune homme dont tes discours étaient empreints de t'exagération et de rinMhérance pMpKS A i'Mcitation maniaque, et qui écrivait des lettres pleines de sens et dans lesquelles tes idées s'enchamaient et associaient de la nMniere la plus irréprochable.

tScDtparM. de Y. qui, tMtesa vie, avait tait preuve d'une grande lucidité d'esprit, de acuités intellectuelles ptus qu'or.dinaires, d'une aptitude aux onaires qui avattet&rinstntment d'une fortune cotoMa!e, son testament, a'H n'est pas l'indice certain du désordre survenu dans ses facultés, est inexpli.caMe, incompréhensible. tt te serait encore, alors même que l'on supposerait qu'it cot été tait par un homme peu lettré et n'ayant pas l'habitude d'écrire; car, pour peu que cet homme sAt sa langue, it eat pu rendre sa pensée d'une ma. ntére plus obscure, plus embrouillée; ceta est poMibte, mais, a coup sAr, il ne l'eut pas fait a !a manière de M. de V. Apprcfié sous le rapport de ses formes extérieures, de sa rédaction et de la nature de ses dispositions, l'acte du 2a oc.tobre dénote encore le désontre ntcntat dans lequel il a et6 Mnçu. Le tribunal, dans <M MM«~roM~ est entre'a ce su.jet dans des droits assez longs. TouteMs, il est resté dans le doute et a voulu s'éclairer par de nouveaux renseignements. Ainsi, l'acte na point et& fait sur papier timbré, comme il est d'usage. On a remarque que te papier avait et6 ptM avant que i'cncre et ia cire tussent sechees, circenshmces graves qui pouvaient avoir pour résultats d'anéantir le testament en faisant disparaitre la date. t<<'s deux doubles de l'acte ne sont pas contonnes, etc., etc.

Comment Il. de V. d'une exactitude scrupuleuse dans tes anaircs. a t-il apporté tant de négligence dans l'exécution de l'acte le plus important qu'il ait jamais tait!

Pour établir que M. de Y. jouissait de t'intenté de ses tacutt~sa l'époque où il fit son testament, on cite un certain nombre de lettres dans lesquelles on s'efforcerait vainement de trouver la moindre trace de déraison. Ces lettres ont été

écrites postérieurement A l'époquo eu t'en fait remonter les premiers symptômes de la Mie. Quftqucs'uncsHtcnte sont datées de quelques jours seulement avant te 35 octobre. Dans plusieurs de ces lettres sa manifestent assez clairement les intentions que, ptus tard, la testament parait avoir eu pour but de réoliser. H est vrai que l'on accuse ses intentions d'avoir été inspira par la ca~tanon; mais ceci est hors de la compétence médicale et ne saurait être mis en cauec on ne doit voir ici qu'un des!r, qu'une volonlé formellement exprimée par le testateur. Les!cttres SMMnont!onnees ne détruisent nullement ce qui a été dit plus haut relativement aux symptômes réels, positifs, qui ont précédé l'explosion du détire. Les t!*<nites de la période d'incubation ont été tracées par des signes certains que rien ne saurait inuMner ou détruire. M. de Y. a fait connaltre lui-même l'époque précise où tes premières atteintes <!u nMi se sont fait sentir.

Sans cesser d'être sous t'innuence latente ou déctarée de la maladie, sans se soumettre complètement aux étreintes plus ou moins oppressives de ses tacoités,M. de Y. a pu, comme ccta arrive journellement aux aliénés, écrire des lettres pleines de sens et de raison. Ces lettres cependant ne sont-elles pas une preuve irrécusable que celui qui les écrivait jouissait, sinon d'une manière constante et non interrompue, du moins passagèrement, par intervalles, de la plénitude de ses facultés morales? 9

En admettant même un certain degré d'affaiblissement de ces tacuitcs, est-ce une raison pour croire que M. de V. ne savait absolument ce qu'il faisait quand il écrivait son testament? '1

D'après M. Moreau (de Tours) it n'en e~t pas de la démence, au point de vue psychologique et de ta liberté morale, comme du délire partiel. Dans ce dernier cas, les idées fixes, les conviciions dètirantes, tes impulsions maladives sont autant de nambt'au< qui nous éclairent dans l'appréciation des actes comme des pensées intimes du malade. Les désordres dont la

démence trappe a son début les facultés morates sont loin detre allai Mtcites & saisir et & apprécie* ML n'est~ pas aussi facile de thu'r les tinutes ou delà desquelles i'CMrcice du jugement, de la rcMcxion, est forcément in~gutier, où te libre arbitre a dii'pxru pour foire ptace & une sorte d'automatisme mû par tous tfs reMortN.

En outre, il ne thut pas asshxiter, confondre entre elles toutes les périodes d'ineuttattot). Dans tes unes, te ma! peut ttre conthtu, devenir chat)uo jour ptns intense, attef toujours croiMtant ju~qtt'au tnotnettt de l'explosion. Dalts tes autres, et cfnot.c! sOMt, beaucoup plus communes, la maladie nais.sante subit une «ot te de tuoMvcment osciuatoiM, no procède, que par MUts et par bonds c'est une succession de bons et de mauvais jours: l'état de folie et l'état de raison prennent tOMra iourta ptnce l'un de l'autre.

Dans cette situation douteuse, vanabte, qui peut-être était celle de M. d V.<{ui p~noneera, en pleine et entière con- naissance df cause, que M. deV. était incapable df tester? Il est probable qu'il avait de Mquexts moments de lucidité. Comment savoir jusqu'où s'ctfnduit cette lucidité, jusqu'à quel point eib' ne rt'ndait pas a<t malade tu jouissance pa~ faite de ses ~cutt~? La suspension dM accidents morbides chez les pamhtiqMex est loin d'être n're. M. de V. lui. même en a et6 nu exemple remarquable. Durant celle sus. pension, quel est t'étot réel des facuttes meotaies? Est-on en droit de déctaret' que M. de V. aie recouvrait pas alors l'usage le plus payait de ses facultés d homme iniciH~nt et tibre! D'après les enseignements que M. Moreau (de Tours) a bien voulu nous donner sur l'issue de cette aHaire, la justice se serait arrêtée à une sorte de partie et t'hnmctMc fortune de M. L. de V. aurait été remise entre tes mains de la légataire et entre celles des héritiers naturels

Les appt~e~tmtts m<!<tieates et n~MM~ates ~t'Nt vient do lire, Mhtitemettt aM teMamem df M. L. de V., sont <-)< em :de partie t'MpfOMtoM

Un vieillard de quatre-vingt-six ans, ayant acquis une certaine fortune en Amérique, marié en France, sans enfants, jouissant en appan'ncc de ses <acu!t&t, continuant a gérer ses biens, remptissant même des fonctions municipales actives, meurt, après avoir tait, à t'aKC de M~ante.dtx.hmt ans, Utt testament dont tes ctausca étaient 6tntne<nMentjusti(!aMea: l'un des hcnt:cM, n'ayant pas d'enfants, conacnfait l'usufruit de la fortune, ta nue propriété restant aux enfants de l'autre heHt!cr.

A t'age de soiMnte'dix ou de soixante-douze ans, cet homme avait éprouvé des crises convulsives d'abord penediques. puis de plus en plus fréquentes, auxquelles sHCcêdait d'ordinaire une certaine perturbation mentatc trattsitoirc. Le testatnpnt fut attaqué et les médecins experts, se <bndxnt sur les pièces de l'enquête, reconnurent des signes irréfragables de folie et même un état dM démence habHueitc. Conformément aux conclusions mUdicaies, ie tribunal annuta.

On appelu de M jugement. M. Masiauvc fut consulté et, s'appuyant sur t'cnquetc et la contre-enquête, il démontra que les preuves accumutaes pour ou contre t'MManUe d'esprit étaient par!a)temcntconctuabtes; que la démence n'avaitpoint existe; que le mutade avait pu éprouver des obnubilations p<~sageres de l'intelligence, mais que la lucidité reparaissait quelques jours ou simptetnent quelques heures après; quei'int&grite de t'entendement doit toujours être supposé jusqu'à preuve contraire; que Mttc preuve n'a été donnée par per. sonne; que la teneur do l'acte n'a point été mise en question et que t'en doit, par conséquent, la tenir pour régulière; que la fortune avait été répartie d'une manière logique et que tout de la nMMMfo de voir do M. Moreau (de Tottm), et ettcs ottt dté pt)N!f<M par ce médecin dtsUfptd <<a)~ la premiërc série des ~taM~ <n~MtM~w~~M.

tondait ennn A <aire croire que le testament avait été écrit pen. dantMnmterwaM~tuoide.

M. «etasiauve. dans ses conclusions, se prononça pour le maintien des dispositions testamentaires.

La Cour, réarmant l'opinion des premiers juges, connrma S!.

Jacques Bricon, né cni76t, d'une famille pauvre, arrivé & t'ége de quatorze ans a Paris, marchand de vin est <7M, timo. nadier en «IS. acheta rue Mestaynne maison au prix de tOO.OOOfr. Elle en valait SOO.OOO en <84i.

En 1838 il Mt un premier testament en faveur de sa famille en 1835, testament dans les mômes termes en M37,autretestament au proHt de ses parents toujours, mais dans lequel ou voit apparaitre un nom nouveau, celui de Victoire Bugneauï, sa domestique, pour une rente de 50C n'. Cette Mt!e était entrée à son service en <8S!i.

Que s'est-il passé dans l'intérieur do Brieon depuis le testament de iM7 jusqu'A son décès? t/cnquete établit que des la nn de <8S7 il avait commencé a n'avoir plus la tête a tui, et qu'i! l'avait perdue tout a fait en ~858. Appete comme témoin le <8 juillet <838 A la police correctionnelle, it balbutie, refuse de répondre, insulte te président, les magistrats, tes avocats on est (brcé de l'expulser de la salle. le « janvier <83$, M. Berenger, juge de paix, retuse de t'admettre A un conseil de famille a raison de ses extravagances. Le 3 février i8S9 il assiste au service funèbre d'une nièce qu'it avait aimée comme sa nt!e. A t'absoute, il s'approche du cercueil, le frappe violemment et s'écrie: « C'est bien fait, coquine! tu n'as que ce que tu mérites voila où conduit t'ivrognerie.e C'est a cette époque qu'il perd sa femme dont il n'avait pas eu d'enfants. Après la mort de madame Brieon, Victoire ne tarde pas A Ëttrait de documents JnMMa Mntmunt'tu~ ibr M. B<'ta<!auw.

prendre sur t'espnt de liricon un empire absolu pour mieux capter M Men~hmee, eMe s'adjoint te portier BuiMon, M tante, la veuve Fasquelle, et son cousin, le fils Fasquelle dont elle fait la société babituelle de Bricon.

Un procès en interdiction fut intenté par une des niéfes en faveur desquelles il avait fait ses testament tes parents dirent que la <Mm<'M<'<! ~Att~ remontait au. mois de janvier «SO, et l'interdiction fut prononcée en juin < 840. Lors de l'inventaire il ne se trouva citez Bricon, qui avait 50,000 fr. de rentes et qui venait de toucher 86.000 fr., que des sommes sans importance. Il mourut te 4 mai ~4t.

Alors apparurent plusieurs codicilles, signes Bricon; l'un, du < S décembre ~38 ajoute au legs de la nito Victoire une pension vioseredc <3,000 fr., et donne a Buisson et a sa femme une rente viagère do 000 fr.: un autre, du 20 janvier 1830. donne encore a Victoire <0,000 fr., à la femme BuiMon 20,000, et & la veuve Fosquette SO.OOO fr. reversibles fn cas de mort, sur Fasquette <s. Les codicilles portent soigneusement la mention Fait et écrit de ma main et do mon libre consentement. Fait de ma do main en ma demeure Pa Paris, rue MestayS8. a

Bien que le tribunal ait reconnu qu'à l'époque des codieittcs tes facultés mentales de Bricon avaient reçu de graves atteintes, p<tr«n~M~c<' da la ~tMOM, et que tes tegs faits & Victoire, aux époux Buisson et a la femme Fasquelle lui aient semble considérables, les codicilles ont été. après enquête et contre. enquête, valides par un jugement.

La ramille ayant interjeté appel, la Cour fit droit sur ses appels en ces termes

a Considérant que des enquête et contre'enquetc il résulte que, du mois d'octobre <858 au mois d'octobre <M9, tes facul. tes meniatM de JacquesBriconavaientaubi une altération dont !e« progrès incessanls ont amené, vers la nn de i8M, l'état d'imbécillité complète, cause de son interdiction a Que pendant cette période d'octobre i8M A octobre 1839,

t'etat mentat de Bficon, sans constituer encore rhnbécittité et antratn~ pa<'snitet'ineaptMite de tester te rendait t'instMMMt de la votonté des personnes appetées & tui donner des soins; que Victoire BugnMM et Buisson, ses domestiques, exerçaient s<tr lui une domination absolue, disposaient de M personne, ag!Maient en tnaMMS dans M nMMon et lui faisaient subir les thttMtMMtt's les plus oftetMantcs; qu'ils s'étaient adjo!nt la veuve FasqueHe, tante de V!cto!r< et Alphonse Fa~MfMe.son cousin, en avaient fait la wctéM habituelle de Bricon, et que le but du concert ~onne entre ces individus est révélé par les dépositions attestant que Mncon, Ma«(~~Mt~ jMn'MMCMMtMC, parlait sans cesse, depuis cette époque, de faire des rentes. Considérant qu'à l'aide de ces tnanoBUvres trauduk'uses, Victoire Bugneaux, Buisson, Fasqnptte ri sa mère ont obtenu de Brieon deux SMpptéments &son testament du 21 < tevricr i M7, et qu'entre ces individus et Brieon t'exisiencede simples K-ia. tions de société n'est établie que depuis l'affaiblissement des facultés mentales de celui-ci

a CoasidéraMt que t'exageration,!a multiplicité de ces legs, les dates si rapprochées, les termes et l'écriture de cesdispMilions t«!'tamentaites se Munissent aux faits ci.dfssus déduits pour démontrerqu'ettesne sont point la volonté libro du testateur

1 · · · Y 1 1 i 1 1 1 · · · 1 · I

< tnMrme en ce que h< dt'tnandodf la fttmiMe en nMttite des dispositions testamentat~s des <S décembre i838 et 20 jan. vier <8M a été r~ctéc entendant, déclare nulles lesdites dis. positions déboute Victoire Bugneaux, Buisson, Fasquette et la vfnve Fasquelle de leurs demandes <;n délivrance de te~.

59.

En septembre iM8, madame de S. 0., atteinte d'un te~er et court accès d'agitation maniaque, séjourne pendant quinze jours dans un établissement d'aliénés. Le <4 août iM9, Agée

alors de soixante ans, ctte fa:t le testantfnt que voici a Je soussignée, CèeHe'~uguatineC., épousedeC. de S.O.~ d&s~nt rétablir t'égattté entre mes enfants, je fais mon testament ainsi qu'il suit je donne et lègue par préciput et hors part & Fide. lino de S.O., ma Mttc, et a Clovis de S. 0., mon fils, ou & leurs descendants. toute la quotité disponible des biens, meubles et immeubtfa, qui composeront ma succession. En eaa de prédécès sans postérité de Mde!ine de S. 0., HM nue, ou do CtovM de S. 0., mon fils, la part du pr~c&de accrottra au surv~ant dans ladite quotité disponible. t

En <8M, madame da S. 0. retombe malade. t~s accidenls c&r&brattx s'amènent après un traitement d'une durée de cinq mois dans une maison de santé, puis t'a~ravatton repa. ratt, une rechute complète survient <'t la mort arrive au bout de quelques annéea.

Madame de S. 0. avait d~!re équilibrer la fortune de ses «nfants et elle en avait favonae deux qu'ette supposait devoir être dcsherttës par le p('rc. L'événement ju8t!(!a aes <raintea et donna raison & sa prévoyance. Son testamnt fut néanmoins attaqué, et, sans aucune fixation de dates précises, on argua de certains signes d irregutarite tnentato.

MM. Detosiauve et Girard de CaiMeux furent consuttes. Ces médechM furent d'avis que rien n'établissait que madame de S. 0. ne fut pas en possession de son libre arbitre au moment de la rédaction de son acte de dernière votonte; que la folie d'atUcura était sujette a des remissions pendant lestiueltes ta raison était recouvrée d'une façon absolue que le testament était rationne! et concordait parMtement avec tes sentiments de la testatrice, dont tes prévisions s'étaient vérinées, et que, si l'acte était conçu dans des tenues qui ne rendaient point. douteuse l'intervention d'un homme d'affaires, il n'attestait pas moins un esprit sain et juste, et qu'il y avait lieu enfin de main. tenir tes dispositions prises.

Les parties s'arrangèrent avant les débats

thtMh de documents Mt't! e<Mmn<tw<<pt~ par M. Masbuve.

..g~

Dans !a petite commune de Fontenelle, un meunier, le sieur Mcnetre, était parvenu, gr~c5 & son travail. et on faisant des prodiges d'économie, à amasser une fortune assez considerabte. En l'année i8SO. affaibli par t'age et craignant de no pouvoir plus conMerer des soitM auMsants & la gestion de M& biens, il les afferma, pour di<*huH ans, à un nommé Mcyer, son domestique.

Le 9 novembre t8M, M~etrA fit il son fermier Meyer dona.tion de la propriété deptusicuM prés et'champtt; le m&me jour, il approuva. par acte authentique, le bail sous seing privé de «?0.

Le t novembre suivant, par testateinent authentique, il tegna a Meyer i'usufruit de la totaHto de ses biens. Quelques jours apr~ cette disposition testamentaire, les parents soniciterent l'interdiction du vieillard; !a tamitie assemblée ftn coxsuitee, et dedara à t'unanitnitM être d'avis que l'état tnentai de Mineure réclamait son interdiction; M&. netrë fut interrogé mais avant que le tribunal eût statut sur la demande, Menetr& mourut, a t'age de soixante~M-sept ans.

tje lendemain, sur la demande dps parents, trois médecins de Bolfort procédérent à l'autopsie du cadavre; ils consta. terent des lésions au cerveau, teik's que l'engorgement hypertrophique des veines sillonnant la pie-mère, des membranes développées sur t'arachnoMe, un epanchcment eonsideraMc de sérosité comprimant les organes cér&braux, et entin le Mmottissement de ta pulpe ceréhrate.

De ces anerations relevées par la nécropsie, les hommes de l'art conctaaient a une grave perturbation dans les fonctions iniellectuelles du sieur Mcnctré, qui avait da se produire antérieurement a l'acte testamentaire du < novembre <MO.

Kerauotts consMMees' 14

En ptéscnce de ces eonstatatif'ns, les pan!n<e de Ménétré, se fondant sur la disposition de t'article Mi dit Code Napotéon, qui exige du testateur la sonité d'esprit, n'hésitéreot pas & demander à la justice la nuttité du testament et des donations dit Ménétré, comme étant l'cuvre d'un homme qui n'avait pas la plénitude de sa raison us invoquèrent en outre des faits de captation et de euggM):on qui avaient v!o!e<t~!a vtttente du testateur; ile offrirent de prouver tes <<nts qu'ils articulaient,

tribunal civil de Belfort, devant lequel fut portée l'action des conjoints Mounier, parents de McneM, les admit a la preuve, et désigna t'un des juges, M. Rubat, pour diriger tes enquête et contre'enquete. Quatre-vingts t~tneiMe furent entendus. Parmi les témoins assignés & la requête des deman.deurs, ngurerent tes médecins qui avaient pMc6de & t'autepMc du testateur; ils déposèrent des altérations qu'ils avaient constatées et qui dénotaient chez ce dernier, ou bien la démence sentie, ou au moins une forte dépression de son intelligence.

Dans ta coMtre'ettquete, trois autres médecins de Belfort, les sieors ttcmard.RegnaMttetYautherin, qui avaient été appetes, dans les dentieres atmees de son existence, a donner des soins à Menetré, déclarèrent qu'ils n'avaient jamais remarqué que sa raison Mt oblitérée; il avait de la mémoire, de t'atten.tion, du raisonnement; ses facultés intettectucttes, quoique un peu affaiblies par t'age, lui taissaient sa liberté individuelle et la pleine conscience de ses actes.

Le i4 janvier 1802, la cause fut de nouveau souonse au tri. bunat de Belrort.

Les demandeurs produisirent, pour domon)re<' linsanitè d'csp~t du testateur, une consultation de MM. Baiitarger, Parcttappe, et Léger ces médecins avaient & donner leur opinion sur les deux questions suivantes

i" A quelle maladie cérébrale peuvent être rapportées les altérations cotMtatées?

<i

3" Que! devait être, d'après ces altérations, l'état intellectuel de Ménétré durant tes derniers temps de M vie?

Voicf ça quels termes t!e résumaient tcur opinion dans teurs conclusions, après avoir pris connaissance du procèsverbal de J'autopsie faite a Belfort

« i" Les attérations constatées après la mort, dans t'cncéphale de Menetr~ appartiennent pour la plupart, avec une entière évidence, & un état pathologique; aucune d'ettes, cependant ne peut être considérée comme offrant absolument les caMcteMsessen<ieh& une espèce morbide rigoureusement déterminée; mais, par leur nature et surtout par tcur ensemble, elles paraissent devoir être rapportées à ta démence sénile;

3° Parmi tes altérations encéphaliques constatées chez le sieur Menctré après sa mort, il en est plusieurs, notamment l'épaississement générât des membranes cérébrales et t'h; drcpisio extra et intra-cérébratc, qui doivent être considérées comme positivement incompatibles avec le fonctionnement normal du cerveau et avec l'intégrité de ses facuhés par leur nature et leur degré, ces attestions ont dû affecter prin. cipalement tes fonctions c&rébrates dans leur énergie et en.trainer !'atfaiMissem<')tt des faontés intcttectuettea et même de ta motititt' volontaire. Si ces altérations encéphaliques se sont rattachées chez te sieur Ménétré au développement de la démence sentie, c'est encore par t'anaibtissemcnt de l'imeui.gence et d)* ta motiiité volontaire qu'ont do se traduire les principaux effets de l'état morbide.

a Quant A i't'poque où a dû se produire, uns t'inHuence des altérations encéphaliques, cette diminution morbide des facultés intcttcctHuttes, il est impossible de ta préciser, d'après ta considération exclusive de t'état du cerveau après la mort; néanmoins, il t'st possible d'oMrmer, d'après la nntore môme des altérations pathologiques, qui enrent tous tes caractires de la chronicité, que t'innuence qu'ettt's ont dû exercer sur les tacuttés intcMcctucttes pour les trotbier, surtout

CM tes at!aib!issant, a du s'exercer assez longtemps et probaMemcnt plusieurs ann~e& ayant ta mort, t'aubiMissement de rintetMgencc, leur pfïët principal, ayant dû se prononcer de plus en ptus & mesure que l'époque de la an de la vie s'approchait. a

Ce son cote, le sieur Meyer N1 consulter sur ces graves questions des notabilités médicales de la Faculté de Paris, MM. TrousseaM, CriscHe, Falret, PoMtn et Lasegue.

Après une savante el vigoureuse réfutation des théories professées par les medcc!na qui étaient d'avis que la démence avait des lésions denniM qui lui corrMpondaicnt, MM. TraHsseau, Grisolle, Fatret, Pottin et Las~gue émirent un avis d!ametratett)pnt oppose. Voici néanmoins ce qui advint

« Le tribunal déclare nul et sans cnet le icgs universel en usufruit, clu H novembre 1860, comme n'étant pas l'expression de la volonté libre du testateur François Menetre, n<ais t'<Buw d« dot et de la fraude et le résultat de la captation <'t de la suggestion exercées par tcstegataircs; dit que tes contrats reçus te 9 novembre <860 contenant, l'un, approbation de la part de Menetré d'un bail sous signatures privées du 6 janvier <8Stt et donation entre vifs de ta jouissance gratuite du logement. l'autre, portant donation entre vifs par ledit Menetrt!, au dépens dos Apoux blayer, de la nue propriété de quatre immeubles dont le donateur s'était réserva t'osotruit viager, sont déclares nuls et de nul eftet eondatnnc les époux Maycraux depctts. B

54.

Le commandeur da Gama Machado, gentilhomme de ta

chambre de S. M. le Mt de Portugal et consetHer do l'ambassade portugaise, est mort à Paris, laissant une grande fortune.

Des héritiers dtt sang, des légataires univorsets et des tegataires & titre partieuMer se pfësent~Mnt pour recueit. lir ia succession. Les dernières volontés du commandeur étaient consignées dans soixante et onze testaments ou codicilles. Par l'un doses testaments, M. Machadotéguait a une demoiselle Elisabeth Perrot. depuis longues années a Mn service, une collection d'oiseaux les plus MMs,Mne centaine d'oiseaux vnattts pris, assurait-on, dans les ravins inconnus des Indes orientatea!, dans les roseaux du Gange et les tourr~s de t'Hitnataya, et trente mille francs de rente viagère.

Au mois de février 862, mademoiselle Elisabeth Perrot demanda au tribunal, en attendant qu'i! Mt statue sur l'instance par ette introduite, en dctivrancc de son legs, une provision pour nourrir !ps oiseaux qu'elle tenait de ht !iberati<é du défunt il fut fait droit à sa demande et on lui alloua une provision de trois mille francs et une pcn.sion de cinq cents francs par mois jusqu'à la solution de l'instance principale.

Le tribunal civil de !a Seine (deuxième chambre) fut appelé, le 15 février 1865, à statuer sur les demandescn detivrancc des icgs particuliers, sur les demandes en nullité de certains de ces legs par des légataires universels, et sur la demande en nuttitede tous les tegs universels et particuliers par les héritiers du sang, qui crurent devoir attaquer les soixante et onze testaments et cod:cit!es laisses par M. Machado, dates le premier du r janvier i823 et !e dernier du <5janvicri86i, comme émanés d'un homme atteint, depuis longues années, d'insanité d'esprit.

A cinquante ans, M. da Gama Machado commença à s'occuper d'histoire natutette, et M ne ~arda paa a~ M prendre pour cette science de la ptus violente passion. Depuis, il vivait entouré d'animaux de toutes sortes, mais surtout d'oiseaux. Son appartement était comme une vaste cage où il se ptaisait-a réunir ses « amis aités M de toutes les parties du globe. La fréquentation des betea lui avait donné un certain mépris pour ses semblables, il laissait fort bien entendre qu'à son avis l'homme n'était qu'un sittgc <~M<M. « L'animai, disait-il, nait savant, tandis qu'il faut à Htomme l'éducation; l'intelligence est bien au-dessous de l'instinct; la nature a privé l'homme du bon sens pour le donner aux animaux enfin les guerres de religion vengent bien les hetcs du mépris que nous leur témoignons.

Le testament d'un savant professant de telles doctrines devait être au moins singulier, ti renfermait, en effet, plus d'une clause assez étrange, et nous avons appris, non sans quelque étonnement, que les ordres rotatifs ses tunéraittes avaient été ponctuottcment exécutés. M. Machado avait inventé une théorie assez nouvelle en histoire naturelle, la théorie de la ressemblance et de la couleur. La couleur, selon lui, est « te pilote do la na. ture, un guide qui ne se trompe jamais. Chaque animal porte, écrits sur sa robe, en rouge ou en jaune, en bleu ou en noir, ses goûts et ses instincts, c

Voici des extraits de quelques-uns des testaments et codicilles taissés par M. da Gama Machado

COMHUC.

et&awHKM.

< Mar<'tto & suivre pour mon enterrement.

a J'ordonne, ou pour mieux dire, puisque mon gouvernement domestique se trouve terminé par ma mort, je désire vivement que mon convoi soit tait de la manière suivante: a L'enterrement aura tifu A trois heures de t'apres.midi, A l'heure où les corbeaux du Louvre ont ~habitude de venir chercher leur dîner, et les personnes seulement do ma maison le suivront au Pere'Lachaise. corbillard sera pareit a celui des. sine dans mon antichan)t)re (te convoi du pauvre); six voihuvs de deuil simples. Vingt entants de ta Société de Siaint.Kicotas, et vingt enfants de la Socié~ des Ëcotes chrétiennes suivront le convoi a pied; chaque enfant recevra 20 francs. Je suis mctubK' de ces deux Sociétés depuis H)on s~our en France. « Mon corps sera embaumé par M. te docteur Suquc!, a qui on donnera 500 francs, (tn se servim de mon cercueil, qui a du rapport avec mon travail des sciences naturelles. C~ cercueil se trouve chez moi ainsi que la linceul. Mes chmaux que j'ai nourris si souvent au bois de !!eutogoe, suivront 'no) convoi. On df'posera dans mon cercueil les oiseaux rotnern~s dans les quatre tombeaux qui ornent mes collections d'ttistoirc nataKtte.

o Je répète encore une fois on n'invitt'ra petSMUM a mon e)tterret)tc)t<.

<' ~cri! de ma propre main ce <& avril <845.

a Signe Joseph~oachhn M GAMA M~cMABO.

« On donnera A tous mes domestiques un habillemenl <!<! deuil, «)) n)oi~ de gages et nourris. ttsiiont pourvus dans mon testament, e

COMCtU.B.

<t M nMn' <?!.

o Je tegue A ma nièce Isabelle de T. un souvenir de la vateurdo~OOOfr.

a Je tèguc & ma nièce Octavie de T. un souvenir de ta va. teurdei,COOtr.

a Je lègue a ma nièce Agnes de T. un souvenir de ta vateurdei.OOO~.

a Je dispose en îawMr d'un jardinier du cimottCM du Père. LachaMe de ta somme de tOO h'. Cette somme sera annuelle pour soigner mon tembeaM; on y a&mcpa tes <tN<rs que je désigne ici le soleil, ta scabieuse, la renoncule et la pensée. c Écrit de ma propre main et sign6 le tO mai t8St. « Jose.Joacttim MA C*MA MAMMO,

a Quai Voltaire, S.

T<'<«tM<'M( ~t'Op~<M~ ~<'&~ BMfM~WM, ~tO~MMiMi.

< <9 nmt ~?3

o J'annote les différents testaments qui ont été faits a ditTc. rentes epeqm's, et pour tes simplifier et éviter toute sorte de chicanes, j'ai fait le présent qui sera valide.

e Je nomme pour exécuteurs testamentaires MM. BoumetVerron, mon notaire, et M. Charles C. gérant du Cercle agricole, rue de Beaune.

a Je tegue à ma nièce, mademoiselle P. la somme de t.OOO fr. de rente.

a Je tcguc il <na nièce, madame W.a sonttne dei,00(Ur. de rente.

a Je tegue & ma nièce, Joséphine W. mes fonds hot.landais.

o Je tegue & nMttemoisettc ~isabeth Perrot la somme de S0,000fr. de rente annuettemMtt, durant sa vie~ctt prendrn sur t'casonbte de ma succession la somme de 20,000 fr., qui servira & faire une deuxième édition de ma Ti~r~ da rM. MMMtMMM, et le surplus sera employé dont les fonds dont le produit sera pour récompenser tes meilleurs mémoires écrits sur la coloration des robes des animaux :nctMiveMMMt, l'homme et sur la semence dans le règne animal. a Je te~ue ta Société de protectiun pour tes animaux, en Franco et en Angleterre, la somme de 600 fr. chacune. « On tachera dans le bois de Boulogne teao!seaux étrangers dent la robe a du rapport ave<: celle des oiseaux tndigenes. < lion convoi aura lieu a deux heures et demie, t'h~re a laquelle j'ai l'habitude de nourrir tes corbeaux, he convoi sera celui du pauvre et mes domestiques seulement raccompagneront, également mes vit'nx chevaux, mes Udetes compagnons. Mon corps sera embaumé et mis dans mon ceroueit en acu.jou à damiff que l'on trouvera dans la pièce à côte de mon salon.

o Le tout écrit de ma propre main et signé ce i 2 mai ~52. < Le commandeur Jose~oachim GAMA MACMAM. t

MMCtM.t!.

< M Janvier <M3.

< ~e lègue & tnademoiseUe ËtiMbcth Perrot tna collection d'oiseaux avants, à t'Mception de mon oMeau favori, le merle de t'tndc; les ayant soignés pendant tant d'années, c'est Nno r~cempettMqui lui est due.

« Je t~guo à M. Isidore Saint.Hilaire mon merle de l'Inde; cet o:seau renferme en lui toute une science, M Mbe est composée de ceMe de la pie et du sansonnet; il est docile et intelligent comme le sont ces deux oiseaux, et son chant est voitô comme le sansonnnet; il est un cxetnpte frap.

pant de la théorie des ressemblances. tt est & désirer pour te progrès des sciences naturpttes qu'on a'oct'ttpc de t'etade dot'intérieur des animaux. On fera connattre A M. Isidore SaintMitaire la manière de te nourrir et de le soigner; on évitera de te mettre au soleil, et <'n hiver, on le placera dans une chambre bien chauffée.

a Êcnt de tna propre ma!n, le iSjanvMf iM5.

a Le commandeur 3ose-Joaqu!m et G~MA MACMAoe, a conaetHer do la tegatton du Portugal, e

COMOLM.

< M mars <M.

a Je tegue a la Société protectrice des animaux la somme de 20,0(t0 fr., dont l'intérêt sera appliqué de la manière suivante Un donnen aMnueiieMcnt à un sergent de ville ou & toute autre personne ta somme de SOO fr. !i s tiendra & l'entrée du pont des Saint. Pères, vis'a'vis mes fenêtres, et il aura un écriteau sur son chapeau sur lequel sera écrit Société protectriM des animaux, J. J. da Gaina Machado. Son devoir sera d'cmpechef les charretiers de maltraiter tes animaux et également tes co* chers de remise. L'heure est fixée depuis midi jusqu'à six heures. Les autres SOO fr. seront divisé! en deux parties, et donnés comme prix par l'autour de la T/~We des feM~MMtKtM aux cochers qui remiseront leurs voitures sans abîmer leurs chevaux à coups de fouet, selon l'usage. Les voitures, si on veut que les chevaux vivent tongtemps, doivent être remisées a la tnain c'est un conseil que je donne aux amateurs de chevaux. Toutefois, si tes conditions ci-dessus mentionnées ne sont pas accomplies, le legs devient nul. Le tout écrit de ma propre main et signé ce 21 mars 1854.

a Jbse-Joaquim n* GAMt MtCHAM, quai Voltaire, 5. e

COMCtU.Ë.

a M mat ~?9.

a Le temps est triste et je ne puis sortir. Je vais donc m'oe*cuperafair un peu de bien. Je lègue à madame C. la somme de ~000 fr., et j'augmente la pension annuelle de mes serviteurs de h sonnne de 1,000 f< ctMcun. a Le tout t~crit de ma propre main et signé

e Jose-Joaehim DA G~MA MACMApe. a

a. Mes collections de bustes concernant la doctrine du docteur Gall seront conservées intactca. Je détends expressement qu'ettes soient jamais vendues. Je donne la facutteA ma* damt' SuMnuc Oibdtn (c'était, depuis i MO, la compagne de M. Machade, et son hôttti&ru institueo) de tbndet', en France, un Athénée de la couleur, si ellc te juge & propos. thns cpt Athénée, on fera des cours avec des animaux vivants sur ma Thëone, et on aura quetaucs votiers d'oiseaux t'uur ce t<ut. Le professeur se servira du second votunM th' ma Th<oric, en supprimant tout ce qui peut blesser l'amour-propre de t'homme. Les oiseaux seront soignés par des ~mmcs, et non des hommes. Ces femmes seront prises dans une province connue pour produire des individus doués de bienv~iitance, et on aura aoi« de tater leur tête au-dessus de t'orcin' cette partie devant être unie; la partie postcricur<! de la tète doit être devptoppée et la terme oblongue. Un jcnn~ pt'otcsseur sem attactte a t'Aihenec; les prix seront donnes annut'ttetncnt pour tes mOnoires sur des n'ssemManccs humaines, la valeur de la sctm'ncc animate dans le r~M animal, et la valeur de la couteur dans te règne organique. On puMiera un Manuel de ma Théorie, et, pour rendre t'Athenee popataire,onpout'm prendre des abonnes a nn prix modère, et un salon de tccturc et de conversation sera etubti selon l'usage. Comme t ttomme

a pris t'ttabitMdo de tout dénaturer, mes exéeuteurs testamentaires v~ttfroM A ce <pt<rt'<m ne s'écarte jamais du but primitif de ta création de t'Atheneo de ta couleur, c'est-a-dirc l'étude du l'hommo physique, la valeur de la semence nnitnate et la vnteur de la couleur dons la règne organique. < PaWs, te ~2 juin 1838, quai Votta!re, S.

u JoaeiJoachim DA CAMA MACMAeo. e

Le procès donna lieu t des débats <res'att!ntéN, qui oe<'u.pérent un certain nombre d'audiences. Le t5 mars i803, le jugonent suivant fut rendu

Lftnbuna!, etc., etc.,

Attendu que !e commandeur da Coma Machado est de.c<d~ a Paris, le 9 juin <86i, a !'age do quatM'vingt~cpt ans;

Attendu que l'on n'at'ticnte aucun fait de folie ou de démence contre les actes d'une nusM ionguc camcre, et qu'il résulte des documents produits au procès que, pendant toute sa vie et jusque MS derniers jours, le commandeur n'a cessé de mener une vie matcricHe régulière, d'entretenir avec ses connaissances, ses amis et les membres de sa famille les rotations les plus suivies et d'être traite par tous comme un homme jouissant de la plénitude de sa raison i

Attendu que sa correspondance, Mamab!c au point de vue de certaines convenances, loin de témoigner do t'!nsanitM de son esprit ni même do t'anaibtissement do ses ittcutt~s inteUcctucttes, atteste, au contraire, ta vivacité de son intetti~encc et l'enjouement de son caractère; Attendu que sa bienfaisance, sa générosité ne peuvent

être révoquées en doute, non plus que t'ordrcavec lequel it a tonjoBM sa mnison et administre sa fbrtMhc Attendu que si dans l'ouvrage par lui publié sous le titt-c de la Théorie des nMMmMoncM, il a protessé des théories scicnti<iqucs, ce que te tribunal ne peut être appelé a apprécier; s' a tiré de son système et de ses observations des cotM~uencos fausses qui l'ont conduit au scepticisme, m matérialisme et metne i1 l'athéisme; s'il n'a pas toujours Mvetu ses conceptions d'un style cor) cet et suivi, on peut conclure de ces différentes circonstances qtte le commandeur da Machado n'est ni un savant, ni un mot-atisto, ni un Httcntteu)', muis qu'on ne sam~tit aller plus loin et dëcMerqu'H n'avait pas conscr~ la capacité de tester

Attendu que son oeuvre testamentaire ne porte pas davanta~e la prcuv<! de l'insanité de son esprit; Attendu que ceux de ces testaments ou codiciUes qui contiennent les excentricités les plus bizarres sont antérieurs au testament olographe du <2 mai i852,ctont été cxpress6tnent troqués par ce dernier;

Que to!: nouvelles dispositions retatives a la reimprossion de son ouvrage et a ta propagation de son système par la parole n'onrent plus aucune particularité excentrique et ne sauraient, soit en la tonne, soit en raison de leur peu d'importance relative, être considérées que comme le légitime et dernier souvenir donné par un auteur aux idées qui ont occupé une partie de sa vie; Attendu que l'importance des legs faits à Elisabeth Pcr~t, il P. ctaG., non plus que l'état dedemesticitédes légataires, ne prouvent pas par eux-mômes que le corn.

mandeur no nM pas sain d'esprit au moment de !o conrection des testaments et codictnesdana teaqnet~ M !M a institues. etc., etc.; i

Par ces motifs, le tribunal, après une ires-ïonsuc série de MMW/~hMt~, a vo!id6 les dispositions testamentaires prises par M. da Gama Machado.

S V. De h'o'nMMB Ma «MeKMfMM cûttNuua et M< Att~Mt C'ttet'UntM! BM M MttMt CE MttM.

De la const~ttoM d!te atMptecthptc. De h e!fCM<ath)n <ën'bnh'. De t'ëtat men'at ehct les apoplectiques pretttter, demMtne, tf~bieme et quatrième de~n! Etude munpanUhfe de la <Mmenee opt't'tfcf!que et de h <Mm<Mef paratytKjue. Fatta. Conclusion pn'i ))tc. Du défaut de M0fd!"ot!on de te pet~e, de ta vcbMM et du HMMvement, atoKace le eenfeau n'est point malade.

De la eomMUteXton dite apepteettqee. On Ct~!t Vtt. · tontieîs dans le monde & la prédisposition apop)ecti<}HC et il n'est pas rare de rencontrer des gens qui, redoutant les maiencontrcMx effets de leur constitution ptcthonquc, s'astreignent & une prophylaxie sévère dans le but d'6!oigner <!c plus en plus une échéance morbide qui fait le tourment de leur vie. Or, il faut bien que l'on le sache, tien, dans lu complexion et le tctnpcrament d'un individu, ne justifie, quoi qu'en ait dit Morgagni, cette tendance spccia!e aucun signe extérieur applicable aux sens ne l'indique. Qtte i on recoure aux observations si justes de Corvisart, <'t l'an verra que les hommes qui passent aux yeux de tous pour être fatalement voués a l'apoplexie sont atteints de préférence d'anbetions du cceur ou des gros vaisseaux.

Foderc a mcme cru remarquer quo les <M~<p~M~ à con~tMtMM epo~c~tM 6chappaMH< pr~eisément & i'aMwt sanguin du côt~ de i'encéphaie. Sans vouloir nous porter garant do cette dernière opinion, nous dirons qu'on M rond compte tous les jours, par te fait possible d'une hemorrhagic c~brate, de morts subites ame<t6cs par une t6s<on cartMaque non soupçonnÈc. Lorsque t'autopsie peut être faite, ce diagnostic posthume est ircqucm. ment porté.

Puisque !o hasa)d vient de nous amener & par!cr de l'apoplexie, accident fréquent chez les vieillards, et en rapport, parconséquent, avec la question des testaments, dont nous nous occupons, nous voulons saish l'occasion qui nous est offerte et expliquer en quelque sorte le me.canisme de ce phénomène morbide si redoute c'est, en effet, dons la physiologie, la pathologie et la clinique que la médecine légale va puiser ses e~ments d'exactitude scientifique.

Be la eheMtnthm e<)~htat«.– Le cerveau, centre et dispensateur de la sensibilité, subit avec les progr< de i'age une cvidonte attention. Son volume, sa substance et son système sanguin sont les trois points sur lesquels porte la dctavorabtc inuuence de la scniHte. En euet, d'après des pesées très-soigneusement faites, on a constate, toute proportion gardée, que lu masse encéphalique éprouvait un retrait a une époque avancée de ta vie. L'atrophie, loin d'être absolue, n est certainctnent que tout à fait rotative, mais le fait mérite d'être mentionné. A ce même moment, la densité du cerveau augmente.

En vertu de h diminution de la contractitit~ artériettc, t'excitation communiquée au Mrveau par un sang moins chaud, moins rapide et moins oxygéné, decrott et s'anaisso; aussi, voyons .nous Héchir l'activité cérébrale et les manifestations de la pensée perdre de leur spontanéité. C~M~at w~MMtK, a dit Lucrèce.

Pour bien faire comprendre le mécanisme de la modincation du système sanguin cérébral chez le vieillard, rappelons que le cerveau doit accomplir, à !'etat physio.logique, des fonctions d'une telle importance pour la conservation de la vie physique et l'équilibre des tacuttes de l'intelligenca, qu'i! doit nécessairement être abreu~ jusqu'à ses derniers confins d'un sang dont l'abondance ne le c6de ni à la pureté, ni au degré û!cved'antmat<sa<ton. C'est bien là ce qui existe, mais les vaisseaux qui contiennent et charrient ce sang, forment un très grand-nombre de lacis et de réseaux et sont divisés presque à t'intmi or, si, à cette première condition d'une tente circulation, nous ajoutons la suprématie déprimante de la pléthore veineuse, il deviendra facile d'expliquer la fréquence des congestions et des hémorrhagies.

Lorsque l'atmosphère est chargé d'humidité, chaude, saturée de parties aqueuses, te vieillard est faible, abattu, languissant, peu disposé a agir. Si, au lieu de s'en tenir & un régime de vie sagement ordonné, a un mouvement doux qui aura pour cMet da maintenir les actes vitaux et les forces musculaires dans un état compatible avec la santé, il se. livre il de violents exercices physiques, il épuise aisément le peu de force de résistance qui lui reste, rappelle le sang et la chaleur a la périphérie du

corps, provoque par la rahUaction du sang une pléthore subite du coté d'un viscère important et se ptaceainst sous i'hnntinence d'une congestion. En admettant qu'il échappe au danger un grand nombre do fois, il n'en est pas moins vrai qu'il arrive un moment où il ne peut plus réparer cette force en réserve si inconsidérément dépen. sce ce jour-là, il tombe foudroyé <

Lorsqu'on songe & la fréquence a!annante de la paralysie générale depuis quelques années et que l'on se souvient que cette triste et incurable muladie débute si souvent par une congestion cérébrale, il importe de prendre en sérieuse considération tous les renseignements étiologiques, car la connaissance de causes restées mystérieuses conduit & une prophylaxie dont la santé dos hommes sait tirer pront.

De §état D»nw eh« S« ~i "-m* Exposons

te t'«a< tn.a«xt eh~ )<tt etpoptett~o~. Exposons mainteoMt a un point de vue général de quelle manière les congestions cer&brates et les attaques d'apo<ploxie retentissent sur t'cntendement humain et, par contre coup, sur les actes de dernière volonté, n'importe a que! âge de la vie.

L'apoplexie (hemorrhagie cérébrale) donne lieu moins souvent que d'autres affections du cerveau a des troubles do t'inteuigence. Beaucoup d'apoplectiques paralysés d'un côte du corps, et même ayant un grand embarras de la parole, conservent t'inteUigcnce à peu prés intacte, surtout après une première attaque. Dans les procès en interdiction et dans les anaires criminelles, il importe donc beaucoup d'examiner directement les apoplectiques,

a 'III'

pour apprécier !cdegrcdo trouble de leur intelligence,

et do ne ~s conelnre t`atalernerrt de .-l'existern~e de~-l'h~·

et de n& pas conctaM <ataten<ent de t'eMstenee de t'hémorrhagie ccrebraic, ou môme de t'hémiptcgie persistonte, à l'absence de raison et de liberté morale.

Lorsqu'il s'agit do prononcer sur la validité d'un testament fait par un !ndivtdu apoptectiquc, il importe ~ga)cmentde recueillir, après sa mort, les renseignements tes plus circonstanciés et tes plus autlien tiques, pour pouvoir juger du degré d'affaiblissement intellectuel que présentait ce malade, et il faut bien se garder de croire que l'apoplexie ait dû nécessairement entraîner la démence. Les attaques de congestion légère, qui ne durent que ires-peu de temps, qui, au moment n~mc, eMcurcnt a peine l'intelligence et les mouvements, mais dont tes traces augmentent peu a peu d'intensité ics jours suivants, sont bien ptus graves, au point de vue de la ruine de l'intelligence, que les attaques trcs'tbrtes, accompagnées et suivies de grands accidents musculaires, d'hemip!egie complète et même d'embarras prononce de la parole. Ces petites attaques congestives sont le plus souvent un début de ramollissement ccrebrai et l'on sait que te ramollissement du ceneau s'accompagne bien plus fréquemment de troubles intcitectuds graves que t'h6morrhagie cerebrate proprement dite. Les ma Iodes qui, deux ou trois jours après une attaque apo<p!ectiquc, of!<'cnt une hetniptegie franche sans embarras de la parote, ont beaucoup moins de chances d'éprouver plus tard du trouble dans l'intelligence que ceux qui, dans les mêmes conditions, présentent un embarras marqué de la parole sans hcmipM'gip.

Ces préliminaires poses, il convient, pour décrire M&ycMcot ;? t~uMes mtcHectuots qui surviennent habitucHement chez tesapoptcctiques, d'admettre comme l'n fait notre savant confrèro et ami, M. le docteur Jules Falret, dans un mémoire inédit qu'il a bien voulu nous communiquer, quatre degrés différents dans ta perturbation de leur entendement.

NtOMEn Met<&.

tt est des apoplectiques (et its sont plus nombreux qu'on ne le pense généralement) qui, ma!gre une hémiplégie caractérisée, ne présentent presque auenne a!tcratton appréciable dans leurs facultés ntcnta!cs. Sans doute, ils ont presque toujours un peu baissé intellectucUemcnt !eur caractère surtout est modinë et leur vo!ont~' ordinairement anaibUc ils sont devenus plus faciles u gouverner, à dominer, & effrayer, a capter, quoique plus irritables; mais ces divers changements dans leurs facullés existent à un degr6 si peu prononcé qu'il faut une grande habitude de t'obscrvation pour s'en apercevoir. Pour juger ces différences, il faut surtout comparer ces individus à ce qu'ils étaient avant l'attaque it faut, de plus, vivre constamment avec eux. Ces différences de degrés sont inappréciables pour le public.

MfXttNE CMn6.

Les apoplectiques dent i'intctti~cncca reçu une atteinte plus forte deviennent plus sensibles et plus impressionnables que par le passé, Ils versent des larmes pour les

moûts les plus futiles; ils s'émotionnent et s'irritent avec une extrême &cHHé; ils ont m~ns d'activité dans l'intelligence ils répètent constamment et il tout venant tes mêmes histoires et ne sortent plus d'un corde r&troei d'idées. Leur mémoire surtout est aHaiMie, et principalement ta mémoire des mots, des noms propres, des substaniits. Ils emploient souvent le mot c~M pour remplacer celui qui leur manque ils prononcent un mot à !a place d'un autre, s'irritent quand ils ne trouvent pas celui qu'ils cherchent, et se réjouissent quand on le leur fournil, ce qui prouve qu'i!s avaient bien. l'idée et que le mot seul leur avait échappe. Leur volonté est encore plus anaiMie que leur intelligence, et, soit par crainte, soit parce qu'ils manquent d'cncr~it;, dcvo!ont<; et de décision, ils cessent de gouverner ceux qui les entourent et se laissent dominer cux'mctncs, tout en s'irritant il chaque instant contre ceux qui veulent les diriger. Ce degré de faiblesse intellectuelle est fréquent chez les apoplectiques, mais il est encore compatible avec la conservation d'un grand nombre d'idées justes, avec la persistance do ce qu'on doit appeler la raison, el ne me.rite ni le nom de folie, ni mOnc celui de démence vraie. THOtM~MK BECnÉ.

Ce degré représente la démence et même la folie vcritable. t/intcttigence est affaiblie M un fel point que les malades oublient les choses les plus simples de la vie. ttsnc savent plus ni te jour de ta semaine ni l'endroit où ils se tfouvcn! ils méconnaissent les personnes et les choses; ils n'ont plus le jugement sain ils oublient ce

qu'ils ont dit un instant auparavant et perdent même le souvenir dcia plupart des mots. Cest un vepitabt~etat de démence, dans le sens rigoureux du mot.

Une fois amv& à ce degré de debintc mentale, t'apoptcctitue ttc tarde pas habituellement a exprimer qMp!ques conceptions délirantes. Tout lui fait peur; it a des terreurs ïnvotontaires; il croit qu'on veut lui faire dn mat, le voler, le ruiner, le tuer. Ces conceptions det!rantes, ces c~rois imaginaires, et surtout la crainte d'être volé et ruiné, sont assM ordinaires chez ces malades qui éprouvent en outre assez souvent,:) ce degré de !cur otfcction, des trouMes variés ou même des haHu' cinations tic la vue. Us ont des visions enrayantes pendant lu nuit, ou bien ils voient passer sous leurs yeux comme un panonlma et une fantasmagorie d'objets affreux, bizarres et tout il fuit insolites.

Fréquemment a!ors t'apoptcxie passe au ramoHissemcnt. Dans ce cas, on voit survenir peu à peu on brusquement un 6t<tt d'agitation maniaque, avec besoin incessant et automatique d'activité, de mouvement et df locomotion ces individus marchent, vont et viennent au lieu d'être couchés comme dans d'autres affections cercbnucs. Celle agitation n'arrive pas alors au degrc d'une véritable excitation maniaque, ou du délire aigu de la méningite et de l'encéphalite c'est un état semimaniaque, qui porte ces malades a s<* mouvoir sans cesse, à se hmentcra haute voix, à répéter constamment les mêmes mots ou les mêmes phrases, à se désespérer et a redire à chaque instant qu'ils sont perdus, volés, ruines, etc., etc.. forme spéciale de mélancolie anxieuse

ou agitée, qui se rencontre assez fréquemment dans les anccnons cérc6ra!cs cht'on!qu<s de nature apop!ect!qtte. Lorsqu'it n'aboutit pas à la mort, cet état peut, après un certain temps do durée, s'apaiser peu à peu et passer a la démence calme, nu bien rétrograder et devenir une simple débilité intc!tectue!tcMns agitation et sanscon. ccptMns délirantes déterminées. L'otat aigu ayant cessé, l'état chronique repamlt avec des caractères anatogucs & ceux des périodes antérieures, mais plus prononcés. Les apoplectiques qui présentent ce troisicmc degré de la maladie sont souvent p!accs dans tes usHcs d'atones, tandis que ceux qui s'arrêtent au premier ou au second degré restent dans te monde ou dans leurs <h<ni)tcs. QMTtUÈME DECR6.

Ce degrc est cc!ui de ïa démence contpMte et absolue. !t est souvent consécutif il plusieurs attaques apoplectiques, surtout quand elles ont eu lieu successivement dans les deux côtés du cerveau. Dans ces cas, que l'on observe si fréquemment il Bicctrc & Charcnton, et à la Salpêtrière, il y a presque nuttit~ do l'intelligence. !~s malades ne comprennent guère les paroles qui leur sont adressées et ne peuvent y répondre. C'est à peine s'ils prononcent encore quelques tnots ou quelques phrases, qu'ils répètent comme fnachinatcmpnt. Ces phénomènes de démence apoplectique sont souvent confondus avec !a démence de, la paralysie génératc. Ils en dincrent cependant profondément, non-seulement par les tésions anatomiques, mais par tes caractères des périodes anté-

rieurcs, par l'ensemble des sympMmcs actuels et par ht marche uïtéricuro de !a maladie.

~Mdee<Mapwa«we de la dèmeMee apop!eett<<oe <-< de ht démenée pa~atyttqne. a Comme les déments para.lytiques, dit M. !o docteur Jules tah-et, les individus atteints de démence apop!cct!quo vivent d'une vie toute végétative comme eux, ils ont de t'cmbarras dans la paro!c, de la paralysie incomplète des membre! souvent même, ils restent assis sans pouvoir marcher, tout en re*muant encore'les jambes et tes bras lorsqu'ils sont au lit. Quelquefois encore, comme les paralytiques a!Mncs, ils n'ont plus, il cette période, d'h6miptégie trcs-ma~uce ils deviennent gâteux, ils éprouvent de temps en temps de l'agitation, poussent des cris instinctif, et comme les déments atteints de paralysie générale, ils peuvent mourir dans une nouvelle attaque congestive ou dans les convulsions. Tous ces symptômes les rapprochent assurément beaucoup des :di~nes paralytiques H ln dernière période ou période do démenée. On comprend donc par'taitcmcnt que plusieurs auteurs, et en particulier M. Bait!arger, aient admis cette confusion comme légitime. On le comprend surtout torsqu'on sait que,.dans quelques cas rares, alors que l'hemorrhagiccerebrate a été double et s'est produite dans les deux hémisphères, on peut constater chez ces malades jusqu'au délire ambitieux et jusqu'à l'agitation automatique et convulsive des para!ysés généraux. Cette anomalie tient probabicmcnt a ce que, dans ces cas exceptionnels, le ramoHisscmcnt de !a couche corticale des !tétnisphércs vient s'ajouter aux lésions des

parties centrales de t'cncéphatc et détermine ainsi consccutivoticn! fapparit~n des symptômes propres & paralysie généKde des aliénés mais ces eus mixtes, d'auleurs trcs-rares, représentent une simple coïncidence de deux maladies du reste distinctes, et ne suffisent pas pour faire admettre la confusion de tous les autres cas si nombreux de démence apoplectique simple avec la démence paralytique. En effet, dans la démence apoplectique arr:vecacc<ted<!('nicre période, l'intelligence est ordinairement plus comptétemcnt absente que dans ta démence pamtytique. Les malades n'ont plus aucune idée, ne peuvent ph's rien comprendre, ni prononcer dc~ ~rotcs compr6ttensi!ties. Il n'y a plus même de revois passagers et incomplels de la connaissance. Les parât;. tiques atiOtMS, au contraire, arrivés il la période de de. mcnce. et qui, il certains jMn-s ou dans ccr~ins moments, n'ont aucune idée et ne peuvent proférer aucune parotc, sont souvent capables, le lendemain ou dans un autre instant, decomprcndfe certaines questions et d'exprimer quelques. fragments d'idées.

« Kn résumé, dans ta démence apoplectique, il y a souvent impossibilité absolue de parler ou bredouillement tres-prononcc, absence complète d'idées et de compréhension, calme habituel et grande uniformité dans tous les symptômes. On observe moins d'irrégularité dans ia marche, moins d'incités fiagrantes dans l'intensité relative des divers symptômes d'un jour a l'autre ou d'une époque il une autre, moins d'agitation, moins de cris, moins de désordre des actes, de tendance~ décttircr, a se déshabiller que dans la démence paralyti-

que; i!y a cément moins do conceptions dcMnmics, en un mot, mo!ns d'ati~otion proprement dite. ~o!<sous la forme de conceptions délirantes, soit sous celle d'agitation maniaque.

« C'est un état de démence calme, inerte, inoftbnsivo et sans idées, qui offre moins de omissions et de paroxysmes, moins d'inégahtés dans la marche et une durée ordinairement plus longue que celle de la démence paralytique. On voit, en c~et, des démences apoptcctiques se prolonger ainsi pendant plusieurs années sans otMr aucune modincation sensible ni dans les symptômes ni même dans leur degré d'intensité. » Ces tneories scientifiques une fois exposées en termes généraux, nous nous hâtons d aborder les applications pratiques et purement mcdico.iegatcs. On a vu déjà, aux pages i 57 et i 81, que des testaments d'apoplectiques avaient donné lieu a des contestations judiciaires, mais l'importance si considcndde que présente ce sujet nous oblige y insister plus particulièrement encore et a retatt'r ici trois observations pleines d'inter&t et éminemment pnoprcs à tenir en évcit la sollicitude des famines, t'attcntion de la justice et tes lumières des médecins légistes. MtnOKM FJttï.

En 1845~ M. le docteur Girapd de Cailleux, médecin en chef de l'asile des atién~s d'Auxerre et aujourd'hui inspecteur général du service des aliénés de la Seine, mt consulté au sujet des dispositions testamentaires prises pnr un individu après une série d'attaques d'a-

poplexie. Ce fait porte avec lui ptus d'un enseignement un ancien notaire (Tun tcntpéramcht nerveux, d'une bonne constitution, homme prudent, juste, jouissant de t'estime et de ta considération pubtiques, d'un caractère terme, d'une intottigcnce éprouvée, ayant des habitudes d'ordre, des moeurs honnêtes, affectionnant tendrement une nièce qu'il a étevco depuis t'agc de six ans, qu'il a mariée à dix-neuf, en lui constituant en dot une somme de quarante mille francs, annonçant M son mari que toute sa fortune reviendrait a cette nièce, approuvant plus lard la conduite d'un oncle de ce mari qui avait avantage sasopur~eu égard a cette promesse, eU'approuvant en di.sani « Il a compté sur moi, il avait raison, c'élait juste iD n ayant toujours donne à ce ménage des témoignages de son amitié et de son vif intérêt, ce qu'il ratine par un teslament fait en sa faveur, sans oublier les enfants, et en rémunérant d'une manière convenabtc la domestique restée il son service (600 francs d'abord de rente viagère avec jouissance d'une petite maison, puis par codicille 500 francs seulement) cet homme, dis-je, est frappé successivement par trois attaques d'apoplexie. A !a suite de ces accidents, il recouvre l'usage de ses membres de maniera a faire, quoique rarement et avec une grande fatigue, une promenade d'un ki!omctrc; il a de fréquents assoupissements, salive beaucoup, est inhabité de ses mains, rit et pleure à la manière d'un entant de plus, on remarque dans le pays t'attération de ses idées; ainsi il accuse son neveu, qu'il chérissait naguère, une autre personne et son notaire, do lui avoir volé une somme qu'il avait déposée tui-mémc en leur présence,

entre tes mains de ces dernieM. En partant de ce vot, H verse de grosses larmes, ajoutant que son neveu l'a réduit & la mendicité. Dans une réunion du conseil municipal où il était question de fournir un po<e a l'école, it ne s'occupe qu'à savoirdc quelle manière est couché l'instituteur, répétant qu'il faut lui acheter un lit. Il dit avoir parlé & Robespierre au moment où il montait sur l'échafaud cependant il écrit encore sa dépense jouma. ti&M et prend note de ses recettes.

Quinze mois après le troisième occident, le ii janvier i842, il est frappe par une quatrième attaque d'apoplexie qu! le prive do toute espèce de connaissance pendant cinq jours. Depuis cette époque, ses idées sont sans suite; ainsi ic 10 février, il parle encore avec incohérence. Le du mcmc mois, il ne reconnatt pas um' personne sans que sa domestique lui en indique le nom il ne répond qu'après elle. Le même jour, il porte a un compte ce qui se rapporte « un autre et commet une erreur de calcul. Le lendemain, il fait un nouveau testament, déshérite sa nièce et son petit-neveu, donne & sa petite-nicec cent cinquante mille francs, au lieu de cent mille francs, tegue cent mille francs it sa domestique (au lieu de 500 francs de rente) et cinquante-cinq mille ft-ancs à la famille de cette femme; enfin il consti. tue pour légataire universel un individu avec lequel il n'avait jamais eu que des rapports éteignes et pour lequel il né ressentait autrefois qu'une médiocre estime. Depuis le ~C février jusqu'au jour de sa mort survenue peu de temps après, t'ctaf du matadc s'est toujours ag. grave; il a divagué, cherché plusieurs fois & se détruire

et a et& domine par des idées d'orgue:! i/ o <ïtK<< «M :OMy avec ~'«Mp~~Mr de ~MMt~. « CM RMM«-. <MH<'rf<' tombé ~~M M ~M MtM /M faire aucun mal, etc., etc.

Aprês avoir analysé toutes les circonstances de !'t)<faire, M. Girard de Cailloux crut pouvoir atnrmor que !o testateur était en démence le 12 février, qu'il existait chez lui un affaiblissement de J'entendement (de la m6ntoire, de la volonté, de l'imagination, du jugement) ainsi que des facultés afÏcctives ou des sentiments qu'H était des lors priv6, a ce moment, d'une volonté libre et rencchic et qu'il ne pouvait pas avoir une pleine consc!cnce de la portée d'un testament.

Apres un commencement de procédure, te légataire universel renonça aux prétentions que lui donnaitic testament moyennant une certaine compensation. MMMtMË MtT.

Madame Talieu, de Bordeaux, marchande d'amadou, née en avril <77S, fit son testament le 2 août ~S6; i etto avait dépassé alors !'agc de quatrc'vingt-un ans. Yers cette époque, madame Talieu avait successivement éprouve, à de courtes distances, en 18M, i8S3,18S4 et ~858, de graves maladies.

Les matadics de i855, 1854 et i8M ont consisté, les deux premières en hémorrhagies cérébrales, la troisième en Mmorrhagie ou congeslion ccrebrate, qui ont produit, des la prcnntre attaque (et ont sensiblement aggravé, à la suite de la seconde attaque), une paralysie

hémiplégique qui a duré jusqu'à la mort, causée, Jo 7 novembre i8a0, par un catarrhe suffbcant. u Antérieurement à la maladie de 1852, sous t'inMnence des progrès de t'age, l'intelligence s'était affaiblie à ce point qu'on considérait madame Tatiou comme atteinte déjà do n~o~c. Les maladies de ~?3, do 1854 et <!e 4855, en portant directement leur action désorganisatrice sur le cerveau, ont détermina ou favorisa le mouvement de décroissance organique et fonctionnelle qui conduit plus au moins rapidement le vieillard il !a d6' mence sénile.

D'après M. Pafchappc, la nature de ces maladies, :) raison soit du siége de repanchement hemorrhagique, soit de ia reproductioM rapprochée d'hemorrhagies, entramMtt nécessairement dans leur intervalle, dune ma.ntcre permanente, un état morbide du cerveau consis.tant au moins dans le travail de la résorption du sang épanché et de la formation de kystes, comportait même la possibilité d'une atteration immédiate et directe de l'intelligence.

Effectivement, sans i'innuence immédiate de la maladie cérébrale de <854, l'intelligence do madame Taheo a reçu une atteinte profonde dont elle ne devait pas, dont et)e ne pouvait pas se relever. A partir de ce moment, madame Taticu a été habituellement en proie à des hallucinations délirantes, et le troubtc de la raison, s'étendant à toute la sphère intellectuelle et morale, a revc!e, par des manifestations caractéristiques, dans sa physiono.mie, dans ~es gestes, ses attitudes, ses habitudes, son langage et ses actions, l'existence de cet état d'af)aib!is.

Hement toujours croissant des &cu!tés de t'intettigcnco qut appm'iicBt égatcment et 4 ta détoence sénito et & l'imbécillité consécutive aux tésions organiques du cer-veau;"erqui, aux yeux de M. Parchappe, exprimait chez madame Talieu la réunion de ces deux conditions morbides.

Cet état, entretenu et aggravé par la Maladie de <8M, existait certainement & l'époque du testament du 2 août i8f!6, tout aussi bien qu'avant et après cette époque. L'acte testamentaire, conçu en bonne forme et en termes réguliers, fut attaqué par les héntiers naturels. MM. Tardieu et Calmeil, d'aptes les fails répétés par t'cnquétc, déctarérent. le 25 juillet i857, que les tacuttés de l'intelligence avaient été ruinées par les accidents cérébraux que madame Talieu avait constamment vécu aUénée, et dans un état profond de démence et de paralysie, pendant les dernières années de sa ~c tout au moins qu'elle devait être enfin absolument incapable de tester au mois d'août i856. Ces médecins posèrent môme et d'une manière générate la conclusion suivante < On peut regarder comme certain qu'une femme octogénaire frappco d'une attaque de paralysie est génêratcmcnt frappée aussi dans l'exercice de ses facultés intellectuelles, et, par conséquent, incapable de tester, a

Le 22 octobre ~857, MM. Tardieu et Catmeit, après avoir pris connaissance de la contre-enquête, gardèrent scrupuleusement leurs premières convictions et ne mo.ditièrent en rien les conclusions de leur premier rapport. Les légataires, de leur côté, adressèrent a MM. Trousseau et Lasègue les deux questions que voici

t* Deux attaques de paralysie agissant sur une femme de quatre-vingts ans, qui a pu, après les avoir subies, rester levée, ntorcher, monter et descendre avec te secours d'un ou de plusieurs aides, ont-alles nécessaire. MM< obtitéro t'intoHigoncc de la matadc?

2° Une femme agcc de quatre-vingts ans et malade, /CK<~OM( (t'Nt~MM <~(t ~Mt<M<f<' de M< facultés tat~C<M~ a cru voir sur les toits d'une maison voisine des choses ou des personnes qui n'y étaient pas. Ce pheno' mène ne s'est jamais produit la nuit, ni alors que la malade était ctoignce de sa croisée ou regardait dansune autre direction il s'est toujours manUcstc dans le même lieu et dans la même position. Ce phénomène doit-il être attribue il une illusion du sens de la vue, ou bien au contraire, cst'it !c signe c<'r<<HM d'une lésion du cerveau entraînant <~m~MM?

MM. Trousseau et Laseguc, qui n'avaient pu prendre connaissance ni de t'cnqucte, ni de !a contre.enqucte, ni des consultations de MM. Tardieu et Catmeit, dcctarërent loyalement que, dans la position qui leur était faite, ils ne pouvaient faire porter leurs appréciations que sur de simples possibilités et qu'ils entendaient expressément ne donner leur opinion que sons toutes réserves. MM. Trousseau et Lasëguc tbrmutcrcnt ensuite les conclusions suivantes

t" Que la paralysie des membres ne fournit a eiïe seule ni une certitude, ni même une présomption scienlifique de troubles quelconques de l'intelligence; 2 Que ni l'âge du malade, ni la répétition plus ou

moins ffequcnte des accès n'est un élément de jugement, !o lésion c~'ébrate qui a coînctde avec la paratysie pou. vant être, à tout âge et à toute attaque, assez timide pour que les ncrts qui président aux mouvement soient seuls affectés, et que l'intelligence n'y participe & aucun titre, 5" Que les phénomènes sur lesquels t'attcntion des médecins est appelée dans la deuxième question, répondent aux illusions et aux hallucinations de la vue Que ces illusions ne sont te signe certain oit même douteux ni d'une tcsion du cerveau, ni d'une aliénation mentale

Que les hallucinations les mieux démontrées ne sont pas, cbez les vieillards, dont les sens sont affaiblis et dont l'intelligence est forcément diminuée par t'agc, un symptôme sunisant caractéristique pour qu'on soit autorisé a conclure, du scut fait de l'hallucination, à !'ctat d'insanité d'esprit

Hevenons maintenant & madame Talieu,

Des témoins tres~dignes de foi anirmcrcnt, de la façon la plus positive, qu'à des époques trcs.rapprocttccs du testament, pendant les mois de juin et juillet 1856, par exemple, madame Talieu avait éprouve des hattucinations qu'elle avait vu sur les toits des hommes, des femmes, des prêtres, des religieuses et des soldats. des voteurs. des gens de mauvaise mine. des femmes avec des enfants sur te dos. des hommes avec des

H est aident )'oor MMM que ks quMUoM po~<s & MM. TroutseaM et

1 Il est ))'<!ta)CMt point uoas que lcs & t'ëtat de tna<hme T'ttieM et devaient

l.asègllc n'élalont pniut apptlcablt'S 1'1 l'élot de madjine tfilieit et (levaient

nëct-tMirctucot o«n'!ner tM nx'dectns <<« plus infro~ el tea p!Mf. t'fnK!cncittH 1'1 <t'!n<~i<ah)ps er)ff"M.

jambes de bois. qu'eue a vu des soldats danser. ils etaienH& pour ta garder tes prêtres, pour ta Mtrveitter. Ils avaient des ceintures tricolores. ils étaient querante. ils faisaient des brides. i!sabtmaient tout. ils lui faisaient la grimace. On lui brisait tout. on la déménageait.

Madame Talieu a ajoute foi pleine, entière et tMrscvé<Ttntc dans la reaiité non-seulement des faits possibles, mais encore des faits impossibles, absurdes, insensés, impliqués dans ses hallucinations. Elle ne pouvait plus suivre une'conversation, chantait, jurait, simulait faclion de jouer du violon, raclait le tabac de ses mouchoirs sales, etc.

Cet ctut d'cnhncc ~nite et apoplectique, comme l'ont qua!i(i6 MM. Tardieu et Ca!mcit, ou cet état d'imbcci!!it6 consécutive u la double innucnce des progrës de i'age et d'une lésion organique du cerveau, comme l'a qualifié M. Parchappe, a été présente sous des aspects très-différents par un grand nombre de témoins qui crurent a i'intfgritt! de la raison et qui baseront leur jugement sur !a conservation des apparences do la raison dans certaines conversations et sur le maintien intégral de quelques aptitudes relatives aux actes de la vie domestique. Mais ta réalité de l'existence chez madame Talieu, avant te testament, a i'epoquc du testament et après le testament, d'une perturbation et d'un affaiblissement morbides dt's facultés intellectuelles et menues, incompatibles avec !'integrit6 de la raison et du libre arbitre, a été attesta par un ensemble irréfutable de preuves positives et con*cordanles.

M. Parchappc, consulté par les héritiers naturels, rédigea sut' l'état dû h question un mémoire d'une grande étendue et d'une netteté peu commune. Ce travail impor~ tant, daté du 20 juin i858, sa termine par ces conclusions

a L'existence habituelle d'hallucinations délirantes, telles que celles auxquelles madame Talieu était sujette avant le testament, suft!rait pour autonser & considérer un individu que!conque,n'eut'H offert aucun autre signe manifeste do perturbation de ses facultés intellectuelles, comme étant dans un état monta! incompatible avec l'intégrité de la raison.

a Chez une femme ptus qu'octogénaire et paralytique,

l'association d'hallucinations délirantes & do nombreuses manifestations exprimant le trouble et l'affaiblissement des facultés intellectuelles et morales, constitue un état d'insanité mentale auquel peuvent être légitimement appliquées, dans le sens qui leur est donné par la toi et les jurisconsultes, les qualiCcations de démence et d'imbécillité, et qui est absolument et complètement incompatible avec la conservation de l'aptitude légale & tester.

« Aussi cst'cc avec une pleine et entière conviction que

je crois devoir conclure des faits conslatés par l'enquête et la contro'cnquéte, qu'& l'époque du testament, le 2 août i8S6, madame Talieu n'était pas dans l'état de sanité d'esprit que l'art. 901 du Code Napoléon exige comme condition absolue de l'aptitude à tester. M

M. Fairet père, à la date du 5 juillet i858, adhéra au mémoire de M, Parchappe et conclut d'une manière identique.

Ennn, M" Dutauro déposa, le ii juillet I8S8, un m6. m<MM plein de Mts et remarquable par la logique ci la soliditô des arguments et se terminant par la demande de l'annulation de l'acte de dermcre volonté do madame Talieu.

La Cour imperiate de Bordeaux, ma~re l'opinion émise par MM. Tardieu, Calmeil, Pa~happe, Mret c! Dutoure, confirma le testament et les légataires, qui s'étaient appuyés sur l'avis de MM. Trousseau etLM&eue,cntrcrent en possession de quatre cent mille francs en~iren JR~M<Meot<t prcc~e~ ta~Mt'. Toutetbis et dans notre opinion, !c droit était du cote des héritiers naturels. Coaault& comme medecin4egiste, nous aurions prct& notre concours à ces derniers, et nous aurions refuse d'adhéKr aux conclusions de MM. Trousseau et Laseguc.

T<MM$!~M! fAM.

Ça fonctionnaire appartenant a l'administration des nnanecs, ag6 de soMante six ans, ayant toujouts vécu en très-bonne intelligence avec son gendre et aimant beaucoup sa nUe et sa petite-utte, homme d'une droiture sym.pat!tique,d'unehonnetcié scrupuleuse etd'un dévouement exemplaire, avait souvent entretenu de sa position de fortune, d'ailleurs assez limitée, le mari de sa fille, et deux mois avant sa mort il lui avouait presque en pleurant qu'il ne possédait plus que quelques valeurs mobili&Ms et son cautionnement (vingt-six millo francs environ). N. X. en proie depuis près d'un an a de légers &)raM de documents hxMXs commune par M. t'Mehappe

accidents congcstiis, avait présente des modtMcations intellectuelles tr&s'appr~ciaMes la mémoire s'était sensiblement o!t6ree, ID vivacité naturelle de l'esprit avait fait p!acc& do !a îentcut'dans les conceptions, Je travait de bureau ctait devenu & charma; l'insouciance, l'apathie et t'cgoîstne avaient pou & peu succM<~ chez lui & des sentiments d'un tout autre ordre. La santé phyM~ue, min~e depuis plus de trente ans par d'anciens et <brnM.dables accidents t!'in<<Mdcat!on marécageuse, contractés dans te nouveau monde, mcnaca:t rume.'A l'instigation de sa femme, M. X. se dent petit & petit de ses objets précieux et contracta des emprunts pour une somme équivalant & treize cents francs près au chinre do son cautionnement. Surpris par une attaque d'apoplexie, il fut paralysé de tout le cote gauche et put, au bout de quetques jours, écrire et signer mais en antidatant la pièce de deux ans un testament olographe par lequel il !a!ssait & sa temme ta iotaMté de ses biens. Cet acte, a peine lisible, couvert de ratures et de taches d'encM, contenait des foutes grossières des mots étaient passes, d'autres étaient ajoutés, les caractères de l'écriture étaient méconnaissables, tes lignes allaient de bas en haut et de gauche à droite, les !ei<rcs étaient grosses, tremMees, chargées d'encre et parfois inachevées. Ce testament cxis.tait en double expédition, mais !a seconde était plus in. forme encore que la première. Au bout de quinze jours, une deuxième attaque d'apoplexie survint et le malade ne tarda pas succomber.

Sous rinHuence d'un ratno!)issemcnt évident du ccr~ veau, M. X. avait d<~a distrait de sa fortune une

somme do vingt-quatre mille sept cents trancs, laquelle avait 6M placée en secret sur la tûte de sa femme et 5 tonds perdu mais ce fut t'attaque d'apoplexie qui, ou détriment d'une ulle unique jusque-là iendMment aimée, acheva de favoriser les manceuvros déloyales de l'épouse cupide, de la mère dénaturée. Jouissant de l'intégrité de sa raison, M. X. eat-it déshérité sa tille ? M n'en aurait évidemment jamais eu la pensée. La pathologie cérébrale explique de la sorte plus d'une de ces perMies de la dernière heure.

Cette affaire ne fut point plaidée. Le gendre se conduisit comme un gâtant homme son désintéressement n'eut d'égal que son dédain.

CMMMSKM PMTtQKK.

n importo d'après nous d'apporter désormais une attention scrupuleuse dans les actes qui émanent d'in'dividus dont te cerveau, pendant les derniers temps de la vie, a été le siège de congestion sanguine ou d'hemorrhagie. Sans doute, ainsi que nous l'avons démontré, l'intelligence n'est pas toujours icsée; sans doute, les donations ou les testaments ne sont pas mcme fréquemment attaquaMes, mais il s'en trouve dans le nombre, et col te considération justiue notre insistance sur ce point. Les progrès de la médecine légale contribueront donc & moraliser la société, si l'intervention opportune, judicieuse et honnête du médecin expert parvient à démasquer le vot, & netrir tes honteuses manoeuvres des coureurs de successions et & faire respecter les légitimes

prétentions des héritiers naturels ou les droits justement acquis en dehors des lions du sang.

Bn <M<~etde e<MM~na«<M de la pMMée, de la wetaeKé et <<tm<Mtw<'mea<, <Bt<MW quo le ee~~eaa n«< potot )~po<e mahtdte. En dehors des accidents cefôbmux qui peuvent retentir d'une façon si pernicieuse sur l'entendement et exercer tant d'innuence sur les dispositions tcsiamentaires, nous devons signaler ici l'action perturbatrice d'un ordre spécial qui est parfois déterminée part'extsienM de quelque grave !esion organique. Ainsi, un malade âgé de cinquante ans, atteint d'une anection cardiaque, aux suites de laquelle il devait succomber vingt jours plus tard, prit Ja rësotution de &ire son testament ses projets étaient bien arrêtes, et il devait laisser & une vieille domeslique qui lui avait été tres-devou~e un souvenir de quelque importance. M Ot en vain tous les efforts imaginables pour pouvoir assembler ses mots, former une phrase et déposer sur le papier l'expression de sa forme cHibrevohMtte. Les mots so présentaient les uns pour les autres, aucun membre de phrase intelligible ne put être formé, et récriture principalement était non pas irroguMeM', non pas incorrecte, mais informe, décrivant des zigMgset absolument indechitfraMe, tant le tremblement du bras droit était prononcé des que le malade se mettait en demeure d'écrire. Ce dc&ut do coordination de !a pensée, de la volonté et du mouvement se renouvela un très-grand nombre de fois, et l'individu eut !a douleur do se voir mourir avant d'avoir pu dresser tant bien que mal un acte de dernière volonté. M. te docteur F. Rochard,

médecin des prisons de h Seine, qui a observé ce &ii et qui a bien voulu nous en communiquer la rotation, nous a afBrmë que son malade était parfaitement sain d'es.prit, qu'il s'exprimait avec votuMHtA, mais avec une remarquable tucMité, et qu'il était (r~~ivement contt'ari6 do ne pouvoir aboutir au but désire.

Nous ne voulons pas hasarder l'explication du Miqui précède, car trop déments nous font défaut l'autopsie n'ayant pas eto faite, nous ne aavoM pas si, concurremment avec i'oncction cardiaque facilement diagnostiquée pendant la vie, il n'aurait pas été possiMe de retrouver aiiteurs quelque indice d'une lésion explicative. Quo! qu'it en soit, et on présence do troubiesMmMa. b!M, il demeure évident pour nous que !c malade dont il s'agit aurait pu dicter, par~ovant notaire et en présence de témoins, un testament par<aite<Hen! valable. En pareil cas, aussi bien qu'a l'occasion d'un certain nombre do paralysies ou de plaies et blessures intcrcMant le membre thoracique droit et rendant l'action décrire <t peu près impossible, il importe de communiquer air malade l'idée d'un acte notarié et de lui faire abandonner sans amertume leprojel de laisser un testament olographe.

8 Yt. Ce t'~T f u ~o)'f<tMe:<n! «' w~ttee m! TMTMMM, Un grand nombre de dérisions judiciaires <ott tntorvcnMea etbeaucoup de JM~ementa eontMdic~:res ont été rcndM; mais en p~MOMMnt avec quelque eotM tous ces ttecMmeMb, il devient facile de démêler ta doctrine géM&ratc que ponossent avoir adoptée les megistratB, cte'eet ? le seul point qui doive

noua intéresser. MM. Briand at Chaude ont déjà tenté de ré. sumer succinctement !'é(at actuot do ta jurisprudence noua ne pouvons qu'imiter ces auteurs et comptéter au besoin leur exposé un peu trop tectmique.

Aux termes de t'artiote CCI, poor faire une donation entre. viCt ou un testament, il faut être sain d'esprit. Il eût été inu. tite d'Mpnmef cette condition, évidemment nécessaire pour tous les actes, si elle n'avait paa un MM plus etexdu et ptua large.

Aux termes de t'artioto 604 un acte no peut être annulé toMqu'unind:w!duo8Hnertsanaq<teaon !nt<'t'd!ct!cn a!tét6 provoquée, A moins quetaprauvo dod6twnco nofésMttede l'acta tMwn&mc qui Mt oUaqu~ l'article 805 na pwmet do son côté d'attaquer un acte fa:t avant que l'interdiction ait &t& prononcée, que H la cause de l'interdiction existait neteife. ment & cette époque ces deux fegtes, applicables a tous tea actt's en général, Me s'appliquent pas aux donations et aux tes. hnnents. t~es dispositions a titre gratuit sont considérées & un point de vue particutier on admet avec plus dp diMoutte les actea do libéralité que tous tes autres; n sumt, pour les aneantu', de prouver quei'aNteurde la libéralité était tM<wwt~M~M~M< privé de sa raison tow~u'i! a disposé. < Les oircen* stances peuvent ~tre tellos, e dit t'orateur du gouvernement dans ta séance du 2 Horéat an XI, que la volonté de celui qui a disposé n'ait pas été libre au qu'il ait été entièrement dominé par une passion injuste to sagesse des tribunaux pourra seulo apprécier ces faits, et tenir la balance entre ta toi duo aux actes et t'intérét des tamittes. o

Deux arrêts anciens de la Cour de Paris des 30 germinal, N<M«~ fW«~ (ff NMM<~M

Apr~ ta mort d'un Individu, tM acles par lui fn!ts no pourront <Hfe aMa<)tt~s pour caute do A'motee, qM'ootaMt <)))o m imefdicttoM aurait M ))M'n<M)c<*e OM pmvoqM)!e avent son d<k~; t nMinsque ta preuve do la dëmcMte xe n!st)tte de t'aetc mttne qui est attaqua.

a Les actes anlérieurs fa t'intentktttM pourront être onnu)~, si la caoM do rintM~fethtM Mbtait tMteif<n!emt t r<!poq)M c& fM aetc* ont été faits.

an Xi et 30 mars <807, avaient cependant décidé le contraire, et exigé, conformément a t'articte 804, (pm la preuve do la démence résultat du testament même d'un individu mort sans avoir été interdit mais les auteurs (Mortin, Touttier, Doran* ton, Vezeittes, Mareade, Coin-Mitte, Troplong, Zacharia-) et ta jurisprudence s'accordent pour appliquer les principes quo nous venons d'exposer. (Voir notamment arrêt de ta Cour de cassation, 21 novembre <8i0, t7 mai <MS, 20 meM 1823, iOjuin iM5, o décembre J837 Cohnar, < 7 juin <8<3 Poris, 26 mai i8t5, Metz, la juillet i8t7; Agen, 7 mai i85<.) La démence du testateur, bien que ne portant que sur un seul ordre d'idées, sumt pour entratncf la nullité d'un tesla. ment, alors ouc les circonstances de la cause servent a dé. montrer que le testament est le résultat de la démence, (Bordeaux, avril 1830 ) La rnonomanie ou démence partiette, consistant, par exemple, dans cette idée nxe du testateur, quii est environne d'embûches et d'assassins, est une cause de nullité du testament, quoique ses soupçons ne se soient jamais dirigés contre ses herniers. (Mordeaux, 27 mai t851.) On peut demander l'annulation pour démence d'une dona. tion, lors même qu'un jugement a déclare qu'il n'y avait pas lieu d'interdire le donateur, mais sentt'ment de lui donner un conseil judiciaire (Cour de cassation, 17 mars~tS.) Est recevable la preuve de faits de nature a établir que te testateur n'était pas sain d'esprit au moment de son testament, alors même que ces faits ne constitueraient pas un état permanent de démence. (Cour de cassation, 22 no' vembre~8t0.)

Bien qu'un individu ait commis des actes de démence avant et depuis la confection de son testament, il sumt qu'une Cour ait déclaré qu'il était sain d'esprit au moment de la contéetion de cet acte pour que sa décision soit a t'abri de toute censure. (Cour de caMat:on, 10 novembre i82v, 2C iuit'let t8t2.)

Uans tous les cas, it's faits attegUMt pour faire tomber t'acte

doivent être graves et concluants la présomption est en &veur de l'acte, ut en cas de doute ta demande en nullité nepcMt réadmise. La simple faiblesse d'esprit, telle que Mite d'un ago très-avancé, ne suMrait pas. (Aix, M février iM8; Cour de cassation, 4 mai iMS; Par): M mars W8.) Les demandes d'annulation pour cause de démence doivent MrB appuyées sur des <a!ts précis !<? hMt!eM ne pourraient se bornefa demander A prouver la démence MM predseraMcun fait. (Besançon, i9 décembre iMO: Rouen, S mai ~!6; BntMM~8~M:n~822.)

M faut que tes faits contienn~Mt une démonstration complète de l'insanité d'esprit; ainsi, des taits tendant a établir, non l'atteinte organique do la raison, mais seulement des accès momentanés de monomanie résultant de maladie, ft même se rapportant a l'époque de la confection du testament, ne peuvent être ffgardes comme pertinents. (Douai, 5 mai ~50.) M ne suMt pas d'établir que le testateur ou le donateur a éprouve un affaiblissement intellectuel, si le jour de la dena. lion ou du testament il était sain d'esprit. (Bordeaux, 20 fe'vrier t850.)

tt faut offrir la prouve d'une infirmité perrnanente ou de la démence au moment de t'acte. (Amiens, 25 août t8M.)–Mais si la faiblesse d'esprit était constante, la presomption qui existe en faveur de la sanité d'esprit d'un individu non interdit, et qui oblige les héritiers qui attaquent le testament A prouver la démence au moment de l'acle, devrait disparaître pour taire place a la présomption contraire, et ce serait alors au légataire a prouver que l'acte de dernière volonté a ete<ait dans un intervalle lucide. (Caen, 20 novembre t8M; Cour de cassation, 26 février <838.)

Le fait que le notaire, dans la rédaction d'un testament authentique, a constaté ta sanité d'esprit du testateur n'empêcherait pas les héritiers d'être rccevttbtes & prouver sa fotie; l'acte tait pleine foi des taits et des formalités qu'il énonce, mais t'état d'esprit du testateur n'est pas un fait dont le

notaire puisse être juge (HoMM, S KM; MM Cour de MM., ~fewi<ft~ju<n<M?;~juwiMM}.

Jusqu'ici il n'a et6 question que d'un donateur ou d'un tes.tot«ur non interdit. Si t'intcrdiction a été prononcée et s! l'acte est antérieur ta t'interdiction, noua avons dit que l'on n'apptiquera pas ici l'article MS; ainsi, it ne sera pas n~ s. M!re, pour faire aonuter facto, do prouver que la catMa de l'interdiction existait notoirement toMqM'H a ôt~h, il SMmro de prouver l'insanité d'esprit & ce moment.

Si le testament ou ta donation est postérieur & l'interdiction, cet acte est nul sans qu'il soit besoin d'autres preuves. (Gré. nier, Toullier, Troplong, Duranton, VazeiHca, Zachanm.Mar. cadc.)

!t n'est pas besoin de dire que la donation ou la testament fait par un individu sain d'esprit, mais plus tard atteint de de* mence et interdit, doit recevoir son exécution.

t.'individM pourvu d'un conseil judiciaire, ne pouvant eon. sentir d'<MieMtion, no peut <a!re de donation, mais son testa.ment est va!ab)e.(Ccmr decass.J9 décembre <8<4;Ait. avriUMS; Lyon. 27 août 1825; Toulouse, 24 mai <836; M~on,t4maitM?.)

dérangement occidontt'i de la raison est une cause do nMttiteeoMtneretathaMiue! de démence; ainsi, doit être an. nuté la donation ou le testament tait dans un tel état d'ivMSM que tes taeuttésdu disposant en étaient altérées (RoMen, 9~an. vier iM5) mais on ne pourrait annuler un tel acte par terne. tif que l'état d'ivresse presque continuel du disposant aurait dérange ses facultés inieHectue!ios, s'it est établi que, dans !ps intervalles de son ivresse, il avait son inteiiigfnce, et que c'est dans un de ces moments que l'acte a été fait, (Hennés, i0mars<846.)

Lesnifide n'est pas par ~M~aM une preuve de dérange. ment de l'inlelligence capable d'annuler un testament. (Or!eans, 20 février t829; Cour de cass., tt novetnbfc<M9; 3 fe. vricHMG.)

!)c tout temps, te droit de regtor son hérédité, e do M donner après ta mort un continuateur de sa personne juridique, selon l'expression de Gaius, a ét6 refusé a l'aliéné. Bans son ouvre législative, qui après treize siècles est encore cour nous si fertile en enseignements, l'empereur Jusan!en avait déjà dit: n TcstammtM)n facere non peMMnt fudotti, quia mente e cerent. e Mah il ajoute un peu plus b!n a Furiosi aMietn, si a perM tempus fifeer!nt testamentum quo furor eomm inler.< minus est, jure testât! esse ~tdentar cer!e eo quod ante <Ma MMm fecorint testomento patente. Nam neque tostamentum a reelo ~ctont, neque ullum aMud negotium recte gestum, a pMtca furor !ntefveniena perimit 1.

La loi française est pour le moins aussi sage que la loi romnine.

H est dimcile, ainsi que tes exemples cités par nous l'ont surabondamment prouve, de faire anéantir un acte de dernière volonté, et il thut démontrer & la justice par tes preuves les plus it'recuaabtes que l'auteur (le l'acte ne jouissait pas de la plénitude de ses facultés intellectuelles, morales et affectives, au moment où il a mis ordre à ses affaires.

Maintenant, qui est'ce qui doit être appei6 éclairer ta justice sur la plénitude entière ou sur la iësion to!atcou partiette des theuttea d'un individu, au moment où il a fait son testament? Le médecin qui lui a donné des soins a cette epoque-ta et te médecin expert. Dans cette occasion encore, le rote de t'ttotnme de l'art devient d'une importance extrême a l'instant o& il dépose son rapport, it tient entre ses mains une fortune parfois considérable. Nous ne cesserons de le répéter pour que le médecin puisse valablement jouir d'une grande autorite, pour qu'il vienne devant les magistrats discuter un point de paydtotogie morbide, il faut que les questions de médecine mentale lui soient presque aussi familières que tes données diagnostiques de la pneumonie sans quoi il ne saura jamais /MM~<. Uv. !t, 8 t. édil. Uftotan, )at0.

distinguer ~tannes insidieuses d'une affection dû l'intelli. gencc, et & ptusht'te ratson comtnuntqttcradesJugM son opt* nion sur les graves questions qui lui ont été poséM. Matheu. muaentent les choses M'en sont pus te, et il s'en faut que la médecin ordinaire connaisse le caractère des conceptions deMrantcs aussi bien qu'il apprécie la valeur dcscrachats rouillés i aussi, les études de pathologie mentale sen~eMes & juste t!tre restées le privitege d'un très-petit nombre de praticiens t'ouf eennattretes aliénés et pour pouvoir discuter leun actes devant la justice, it faut avoir longtemps observé ces malades danf les asiles spéciaux autrement la médecin est exposd à parter de ce qu'il ne mit pas, de ce qu'it M'a jamais vu. Mien n'est dangereux aiers comme son témoignage La fantaisie médical prut sMnpro~iser, mais la science véritable et honnête est t'œuvtc du temps et de l'expérience.

CHAPITRE YI

BC L'tWHtMB

MtMtB MMjttM Ma ~MOMB tVCB, Bt BM ~eane~t tt&MXhtfMUM BtMMWB *e mSUM <BMM<.

Introduction. MtMSM cnvXa~ par les CKM et ta! !temaim. JurbpnMtenee Mcienne et <îtfan~n!. Tfo!: des~ da)M t'tWMc. tvmse coMvttMw. Burdede t'twse. Du dégrade rMtMoeabMiM de l'homme twe.–SiowtaUen <te tttfMM. ttrese pfëmë<t!t<!c. Du crime occompli pendant t'hfeMe. –M~«M <n!<MM. De HwMgxerie.–Dcs enfants hstM de parents itMgxc~Dn suicide chet les t'mgttM.– MMUttb des tMtopshs. C<)M~Men<e«Mt<s. –CoMtdq<te<Mea mortte!.

<MM<hM<hm. M scmb!c que tout ne soit que centmd!ct!on dans l'histoire de t'humaniM. ToMc opinion aujourd'hui en honneur est condamnée le lendemain; telle autre dans le discrédit estreprise avec enthousiasme. Tel peuple adopte un grand principe de droit et de morale; tel autre suit une ligne de conduite diamétralement opposée. Et cependant, si ces opinions sont aux prises avec la fragilité, et si ces peuples luttent dans un antagonisme permanent d'idées, il <aut dire que l'homme, en recevant a vie, ne trouve au fond de son cœur qu'un seul et

même sentiment, celui du juste. Les difncuties ne surgissent qu'au moment où ii s'agit diatct'pretcr cette impression native. Voici, par exemple, un crime accompli pendant l'ivresse comment allez-vous traiter l'iucuipe? Sans doute la question parati des plus simples au premier abord; eh bien, elle a tot'turf l'esprit des !egis!ateurs de tous !o9 temps et de tous les pays, et la Franco n'a reuss! & déguiser son embarras qu'en taissant dans ses codes une omission intentionnelle.

Le passé féconde t'avenir les qualités, tes erreumou les préjuge de nos pères sont un précieux enseignement. ~es souvenirs de l'antiquité et les tentatives des peuples voisins demeurent de si puissanls eientents de ci~itisation et d'instruction, que c'est avec te concours d'appréciations si diverses que nous allons tenter de projeter quoique tutnicre sur la solution du problèmo controversé. En matieM de science, rien n'est & dédaigner, et ce sont souvent les revers qui conduisent aux succès.

Mwwe<Me en~waz~e pat te* «M< et tM< BoamhM. –Lorsque l'un des plus cabres phitosophcs de !a Grèce, Pythngore, voulut, a Crotone, relever le courage du peuple, il lui démontra que tous les désordres accomplis dans ta ville n'étaient que la résultante tatatedet'intempcrancc. C'est que les Grecs étaient sans pitié pourt'ivMssc Jamais ils no l'eussent accueillie comme une excuse. Mttacus frappa même d'une peine double les fautes man!* festement dues a cette influence.

A t'&pequc où neurirent les anciennes lois romaines et où tes jugements ordinaires <~«'M or~MarM) furent ap*

ptiques, les motifs d'a«6nuation n'étaient peint soupçonnés, et l'on avait scutement u se prononcer sur la culpabi!it6 ou l'innocence du prévenu mais, plus tard, lorsque tes jugements extraordinaires ~M(~e<o extraordi. tMWe} furent introduits, il fut possible de s'arrêter & un moyen tornM. On posa, en cf~bt, !a question de savoir si l'acte incrttn!n6 avait été commis ~c <no/c, c'cst.&.dirc avec !*intention bien arrôi&e de !'accomp!ir et de causer par là un dommage à autrui, ou bien <?.e oMttM «Mp~M, sous Ja passagère impression d'une passion .vive et irrefléchie, dans un état de cécité transitoire de !*esprit. Dans ce dernier cas, le châtiment était adouci D~idMNt sine dolo malo ~OM<~ KCM admittitur. ~M ~e(a w~~ ~~a~r MOM ~t<tM. Ce fut probabtcment ? l'origine de ta circonstance attendante.

Ainsi qu'en est convenu Orfila, « dans la loi romaine, l'ivresse était un motif d'excuse p<M' <MM<Hn copt~M ~M MM~~M<f<ï est. » Los !ois canoniques elles-mémes partageaient ce sentiment, ainsi qu'on peut s'en assurer par ces remarquables paroles de saint Ambroise, consignées dans la deuxième partie du décret de Cralien M<wque, <i per t~MMM ~M~M<'r<M<, O~M(t;'K<M< Mp~M MM~ OMM~M ~a doM~W, sed ~<0<M ~MfMM~Kr <!MC<Cf~. <<ahpted<Me. <MM.htMte et «MBg*M. Des !'an < 40S, un dëcrct rendu sous le r~gne de l'empereur Maximiticn r' « faisait grâce de la vie a ceux qui auraient proier& des blasphèmes pendant l'ivresse ou dans un état i C'<Mt dans cet esprit qu'a <!t~ tMtg<! le ce<te péaat actucHcnteot eu tisteufen ttc)g!qoe.

de coMre violente h peine alors se réduisait & quelques marcs d'or que les coupaMcs étaient obligés de payer*. a La constitution criminelle publiée en 1832 par Charles Quint pasM l'ivresse sous silence.

Au contraire, quelques années plus tard et dans notre propre pays, le roi qui perdit tout & Pavie, /7tCKw<«' signa t'~ditsuhant aQtt!conquesera troovôyvrc soit incontinunt constitué et retenu prisonnier, au pain sec et & l'eau pour ta première fois; et si secondement il est repris, outre ce que devant, battu do verges ou fouet par la prison et la tierce fois, fustigé publiquement; et s'il est incorrigible, il sora puni d'amputation d'aureities, d'infamie et de bannissement de sa personne et si est par exprès commandé aux juges, chacun on son territoire et disttict, d'y regarder diligemment. » Cet édit de François! porte la date d'août ~56.

L'empereur Joseph n exonéra de !a pénalité les actes commis a dans un état d ivresse involontaire, quand celle-ci n'a été occasionnée que par un cas fortuit, sans avoir été accompagnée d'aucune intention déterminée et relative à l'action criminelle'. » Cette doctrine a conduil les jurisconsultes allemands a admettre ce principe que l'on trouve aujourd'hui écrit dans les codes de l'Autriche, de la Prusse et de la Bavière, à savoir que a nulle action ne peut être réputée crime, lorsque son auteur était dans un état d'ivresse complète et accidentelle, n

En Angleterre, l'ivresse est punie d'une amende. S'il y a récidive, l'inculpé doit donner caution de bonne conMette, W~~ <!nWeo.~«<W~MM~<M eK-HM', p. M. PnX~HM ~M~M~ <~W la ~<-&M <M~h!M'M.

duito. En matMM do d~!t CMMinc!< ta ~Mtattpn nps wishs d'oMtr~mer oura!t,' snivont M~tone, q<!ppt6 ~npctpc que « !o d6&utdc vp~i& dttns uc hp~v~ au moment du critno, MndB8et'Yit'd'e!tcu~e,agp~yo~ d6t~pat~c qu'H6ta!t6~n temaH~de ~e~ s'CMYref~ ËdoMrd Coke a~mc ~6 jusqu'à d~o~

""j < e8(.r~po~b~e.~ y¡.~ "Pod < La ici e G~~ tou~n pr~yr~ ~pt.pn ~où ?, ~d'~ "?~ sur w .po~r.t;; :1,I1,~I_,JJ!\Jq~

~~r~~]~ une trës~ud!c!eusc dtstincUon ~tre ~'hotnMC !'ivMBnc. M ~c premier pv~ ~dutMNce, tpndis seutcmont !c d6~uc !a~utp~ i. Unoot~onnance a <&t6rcttdu(! en i845,da~~uç~ dcMccktenbour~hwcrm/au~~

tn~vidu ~e q~ tro~ !'ordrc. tt'M~o jma~rc. ~u~

ta~h jours ~m~nnemenL~ de ~c~ !p~<p~

"~estsu~pt~ e'ètrp, porté à qqqtropq Mîpç

scion les c!rco~ncc8, i peut appi:qu6 ~e pe~

corporede,

.< M?"?~. C~p~ta!t~j,p-

s& ~~a ~uri8~rudpnc< anc!enno et, 6tran~re ~t .<< .< i

ainsi établie, nous devons dépeindre l'homme ivre, cet dite uugrMdc qui prend tes instincts de ta brute et eu suit les inspirations. Nous n'aurons pas a nous occuper, dans ce chapitre do la folie, en tant que complication posai.Me do l'ivrognerie, cor, une fois que t'aticnaHon mentate est franchement dectarée, elle rentre dans les cotégories ordinaires l'état temporaire, transitoire, du délire amené par l'ivresse, et les conséquences juridiques de cet état, sont les seuls points a examiner.

Hommuer a reconnu trois périodes distinctes dans l'ivresse. Cette division nous parait trës-îogiquo, et elle mérite d'être conservée, a ta condition toutefois que les signes propres a chacune des phases du délire ebricux soient séparés par une frontière assez saisissable. i" Les facultés de l'intelligence et les forces phptquca s'Mattent légèrement: sentiment de bicn'etre; rapidité do la pensée; choix heureux d'expressions amabilité un peu exubérante; quetqucs ïncohcrcnces dans le récit; parotcs indiscrètes, irr6nechies; intégrité des sens; conscience parfaite, tcl est à peu près !o tableau de ce premier degré, danstcqueHc contentement desoi.tnemc ne le cède que rarement aux emportements de la cotere. 3" La vivacité de l'imagination décret puis s'éteint !a voix s'élève progressivement, et ta turbulence arrive; la Ctcesccotore ou paut extraordinairement; les veines du cou se gon!!cnt;!a respiration prend un caractère anxieux; une eéphaiatgie congestive s'établit les sens, d'abord afMbiis,s'émoussent~ tes mouvements sont incertains et quelques maladresses sont commises; la prononciation s'embarrasse; les membres intérieurs chancellent; des

évacuations htwtontatres se ntanitestont, la dtsspciattpn des idées et i'incottcrence des paroles augmentent sensiMctnent; la mémoire fait naufrage, la volonté so para.tyse, tes passions s'allument, éclatent au moindre prétexte, et peuvent d'autant mieux conduire & des entraînements irrésistibles que les iUusions.tes hallucinations et les impulsions -qui apparaissent si Mquemment a cette période s'accentuent davantage. Le péril est imminent l'homme, assimilable en ce moment au maniaque, est aussi dangereux pour lui-même qu'il l'est pour les autres.

5" Un sommeil profond, apoplectique, accompagne do stcrtcuf respiratoire, signale cette période ottime de l'ivresse. Incapable de <ahc !c bien ou ic mal, étranger aux choses du monde extérieur, l'individu que les excès ont plongé dans cet état abject n'onrc plus que l'aspect d'un grossier animal, avec cette singulière dinerenco qu'il peut résister au froid et a la contagion, ainsi que Double l'a etaMi Absolument inotfonsif pour la société, sa vie seule estexposée aux catastrophes qu'un periMeux hasard peut susciter d'un moment a l'autre.

twMtMM eeawaMwe. Li descnption de i'~f<M« COMWM~~ présente des singularités bien autrement terribles, Pcrcy et Laurent sont les premiers qui aient signale cette variété d'excitation due a i'aicoot et ils comparent l'in" dividu qui en est anecté a une bête teroce it en a la ibrcc, les agitations, l'aspect et la cruauté. « Bix hommes ~HM'<t. ~«& da <tt<MM<M- awtt tM?, p. 4M.

'BM.fhoM.M~t.XlVt,p.M9.

!«I~ .flUe .esjp~e~R fpt~ne. Son. regard, est .~arouphc, .se~s, y<~x ~ce! ses cheveu~ se ~riss~, ses 'gest~ spot !) ~MB~ ~es ~ts,.c~cbo.<t ~«guro.~ ~~t~~ ~,q~~cp<! Mt~M<K~ pt~ h<d<~ ~pe'Q, ~~y~~o~~tj~ qtt! t'~p~t!9nt,p< .W~ ~t4~~ t~mc ~.s~ns.s~t g~e, Mu~Ppe ct~~t~ ~n!W~e~~)~~8t~a<hM~uao~mt ~~t~pe~~B~B~~M~O~~t~M~' dangereusement en se rouhtnt sur le pav~ se boMJahsonict <'<t~n(~ ~ts des<w!it. ~ouN.ea~ons,~Fer~4eu~deeett&~n!èM. 't'~i'rthj'~it; L.t

~<t~ –aucHçcsH~~rea.doi'o~o,

~.<oppe,t:<!n~)s~e.~t.e~~éc?Jt est ~po~i<~p ~~r~tsef.~thèpatiq~e~ment,, bMB que,a quost~ .8~t;~c..c~i~~i~tnpe~'< Bo!~ ~e,ym~ ~aft. m ~t.c~,sa pt~~ u~ .<b~e. ~~ops.tr~ï'm~d~dant do rqptitu~e MK~ dueMe, dci9~we 9~ dû ~.im~~p~c!~ des sp!ntueux absorbés, et surtout du degr& produit ~c~~ ~u~ ~~u~ l'iv~ PWMMent ~W~n~ scjmmcH d'u~e ou de pt~eu~s. ~curo& su~< pom; Ja dissiper ~m~pent; si (~{p a ~u;c!~ tc.Mt~mc ~f~~ W~~ ~BS~sp~ émoNss~c ton~e d~~ e~.unc propo~<m~ b~ucpHp plus tbrte dctiquourest n<&ccssatre pour émouvoir et terrasser ceMe ecMtomie ~Maris~ a~!e~o!son. t'est

& an MmmeH ~rotbnd pMo~é' qdc'NM~ 'daë !a d~i pantMndescMetsonn'rants. !f ~'h~')u, :<Bo 'temps d'Anstote~'MP~hes b~M8:~nM~~nt dM~batan<ypM~u~<'en~8taaM~teptM~ m&mo aujo~rd'hu!, ;maM ~h~nbuveao ~M'~n' ~btÏM,' taM~tr¢e ct'aun:harg~nte chau~ te eMM'mat'~t tnont~~Tabainthe de mou~ms~o!, !'ca<Mte.w!e ~h~~ quëeâvcb !e~vMetië'p~thpe,PiNpf!t~M6, M!~Te, été, ctc~, MntMto<deb6:s~ons!capaM~û~~M~~ mer~t!M~<MtM~oMNM!~csptuaintpf6wsfe<'tmrh~ !es-pitus.a!ar<nants~ ;.i; .t~ .~in.~ Jt: :)f[.t,).t'tt'q!f)f!t)( ~~g)~j<btt~'w~MM<M<< t1t*M~M«Me. loi pëoate a poo~;n)!ss!otKte protôgM- t'ËMt, :n~ sti(~ti<wpoi!<!qucs., tes pcrMnMs, tes propp:6tes con!t!!& tes a~jptots.qu) vipt~tt!~ <tfp!ts c~qa! !mcnacenh ~t. sewr'~ pMb!tque. A c6<& d~.gaMntiei! ni Na~c~ CM~& qu! cpt 6tô.<<ot!tt)S<a ~a.aoo~ ?. ~Mte. ~n MUM~ent una~t~suM ~q~ah~ t~~tw ~<;w <<SM~ ~es~~t!~ ~ca<~ ~t~.son~ ,apt~~a~hon'Me. ~M~ cMmcnce de h !oi pûu~.Hno gt-andej~t'pp~~ ~B~)r<' au <Mso~!fC!fu6'ttf~ ~tonta~fd~ &o~dc n~genoc?. .<< LoMqtt'Mn hommotfansgt'eMc Ie<:te!9da!~temp&canee~ ct~ue, soM$ re<Bp)re-duv!n, Kjpotntnet!<!nQM<!on~m~ MiM<neht t&proM~tH yotUtt moLttanslaticaa~a.ot un BMt <tan& ~onht.'C'e&t sens~ ~to~Mtto~otMMAmdMttqa: aura engage At'istote et QuinttUcn & régaler t'i~t'essc comme une aggravat!on du cr!tnc et ~cmq~cjt; i~ux

pe%ncst l'une pour le detit eti'autrc pour ta circonstance étiotbgiquedcccdétit.

Véritable enfance de la folie, l'ivresse est une infraction spéciale, sui ~«~ eUe est, d'âpre ta Cour de cassation, a un fait volontaire et répréhensible, et elle ne peut jamais constituer une excuse que la morale et !a loi permettent d'accueillir.' » Sans doute un acte immoral aie peut pas étM tégitimé et aucune disposition législative no devait préparer un voile & tous les crimes, en proclamant les immunités de l'ivresse: !c monde eêt été bientôt encombre d'êtres pervers vivante M~M ~<M<i<MMetse'mant partout t'épouvante, le meurtre et le deuil. Mais, d'autre part, t'être morat no peut pas répondre des actes d'une machine. N'y aurait* donc pascontracdiction a reconnaitre a la fois la criminatitéet l'absence de raison? <t L'ivresse, a dit M. Damiron, est en quelque sorte une fotie artincietie qu'on se donne pour un moment, et, tant qu'on se la donne, elle atteste de la liberté et demeure imputable. Mais une fois qu'elle est venue et que son effet est entier, quoi que fasse encore t'ame, quelque activité qu'elle dcptoic, soit en pensée, soit en passion, il n'y a plus de libre arbitre*, e

La question du degré de responsabilité de l'homme ivre peut donner lieu a un tres~rand nombre d'interprétations diverses, et it nous semble qu'il serait au moins te*méroire de tracer des règles fixes et absolues, tiy a dans un procès criminel tant de nuances dissemblables, tant d'incidents imposaibies â prévoir, que nous comprenons i5 octobre ISM.

CMOM pM/M~t*.

que la. conscience des tribunaux ne soit pas.jtatatcmcnt cnc!M!acc cttedoit se prononcer d'après ta nature et te caractère de chaque individualité, d'âpres t'ectat et t'inionsMo des symptômes, la durée différente de ces 6i6ments, et apprécier s'il s'ag!t d'un <Mdd~< ou d'un ~o<. Quelques explications deviennent ici nécessaires. Pour beaucoup d'individus, l'ivresse est un fait acci' dentel et résultant d'un concours do circonstances prodigieusement ranM. Qu'un acte grave soit commis sous celle inHuonce cependant si exceptionnetto, n'y aura-t-il pas!& des motifs sMcux d'indulgence et par conséquent d'un adoucissement de !a peine? C'est bien quelque chose pour un prévenu que d'avoir un passé a Fabri de tout reproche.

Voici maintenant un homme que i'on a intentionnellement grisé pour ohlenir de lui sa participation a un crime le fait est démontré u l'audience par les preuves testimoniales les plus concluantes. Comment appréciera-t-on cette circonstance si tavoraMe aux intercis de la défense? Sain d'esprit, il Mt reste honnête; ivre, il a trempé ses moins dans le sang. Exigcro*t-on que le bagne soit pour lui le rcveit do l'ivresse? Évidemment non. La question de son irresponsabilitc; ne saurait être néanmoins posée au jury et admise par les juges, puisque l'excuse légale est inadmissible en cette matière. L'accuse peut seulement t'attegucr et h faire prouver par des interpellations adressées aux témoins. L'ivresse prendra encore dans ce cas le caractère d'une atténuation pcnate. l.es jurés ne doivent compte ù personne des raisons qui ont dicte tcnr verdict, et t'en comprend tout le pouvoir que peut exercer sur

t~~n~eHM~ca~ 'Ó~~

voïr'ira cërta!ne~t~ dans b~aucoitp decas~ Jusqu'à t'efe.

q~ittëm~t.

.i.t't. 'i;t!r-~J.r!f'ft-i!

-&t. M' -p~a' -qM

cpupaMe; dtfM ~'b~ 's~ÏM~ ? ~Ms ~aht~

lMnt"d'u~~1ôut'a6 ~a!i~ ~en~d"~ !a

tt'ab'd~et sim~Th! q a~tèt11Js

ct~tehÏ"<Wt dc'~)ha~erMarc~ a '~p;

qJub~KBt,ad:s<c~hpt6,porMta~f!o~~ ip'.l

~tc t'intitatton t'iv~es~ aans y~Tf~M~~ de Ptcafa:

Bé'umtM ïtarM~ d~ ptus cm~Massa~PiCèMM ~t6h)oM& <;ai doivent at6~ <ho~!r des ~a~~m~ts aux magistrats et aux mMccins, et M faut s'ën~ae~t'

aui)!~ t!'cu~de to'quaMt6 et de h ~aht:t& des boï~ons

inge~et ~ôtne, autant ~tëpo~Me, du degré d~pti. tudcdol'iM~tdu asMp~ër~a~L En présence de cette d~<~uhe,'MM. Cna~au'~dotpne) et ~stth'!tei:e ont dJnne tes e~cnt~ cbn~e:!8 ~u~ ~ént i M~ajù~

doïlt '~arcnë~a~ ~ré~tion~'ëttc ~Mt' ~ontou~ oc'

~ë~'iMi~, interroger tout<s)<s ~aves, ?, ae ??

étetneh~ ~M a6nt a~'dt~~n, tbrmër ëonv~'

tioh. Lannttïre dhfa;t, ïes a~tcs'divcn! ae Tagent; 'l'th. téretqa i!a~ &1'acHon; leshabiludes desa vî6, to~ttea ces c!rb6nstancts ~enneht'ddpos~r de !a vet~tô Otf du

n<t6tMOngë. M~ns cnt!n qMtÏëpr~enM, surpp!s'en

Magrant détit de sitnuhtîon de ï'tvres~, pt~nd <ô~on~ i* af'Fe FM~tM~<Mt.<«M<Mt <w~~< aMt ~~t~M th~at. /«~<-Mr<'<. Parb, <MO. t. n, P. M.

TA~~<t-.t'p: '=

A fiMhé <~h ~aj~per'~a matH~taMoM <~mot6r<9t~Me, qu~~ddît, d'autre pat't, étobMr do pMbantstémmgnages do SOn ~Qft EMtM t!<W ~MMM~O~MtM pfOtMM~ ~<M~K OM<~M)M' h<f-= < 'r.~ -1. t~M<<a~~ tM~u'~h f~ta~tteMp! s'Mt e<~ ~w 6tMH<BP ~ec! ~dc M !COMo!@nc~ ~conMn~M ùAè Mau~i~e act!< it' a! cu~choz! ÎMÏ'une ~&dt«Me pt64 n~~it~ti~. L'a!at<a p~tôdu &&.M M!chot6.'AucMne e~ei!~ ne àoK prèt~er cdMesdrtc d iwMseidoht .~anna~ ci~a~Mt d~& par!a<<Mn~yceMM<Bat ;6c «~c.; ~<HM «d ~<'<N<n M< ~<MS ~tM~M< e< <~M~M~e ~<!C&M<M«t'< ".t" .i-~ <Mme NtefMttpM pM~a~ <'<w)M'ot)~Ma!&,te plus! souvent, t'tvressû est ~ot<Mtto!M et ses conséquences: poss!Mes échapper a~ pre~~ons huma!nea. =AtorB! thème ~u'eMë se montre tr~MMtnent,aH~ n'en!oat< pas'~tt!M ûh abte ~epMchabtc, uho hutc ~eMe~ost d~eMts 'sus~epiiMe de Mosscr'ta môMio etid~.coxnpK~ ~eK~r~p~HB.~U&ad~etM!ons)t)~oni;e!<s; que !e ~<M!$ fran~amn~nit enthonneuB cet~Mp<~4tio~gtsM~ë d'aMMtfe!&ge <MMpMn~/ptwpt~* e<WM<o~ ~e8 turtscohauKestépcgMent, H est ~ra! atétevef dresse an Nmgdesdctits, etikta consid~fent Moment comme une împMdenco; maia M est assM prcbaHe,q~: paM!r Mu joMo& MwMSO scrattp~vuo ~t pume,)f;a)!t!a !o!,n6us ven'tona'censtdôraMcnMnt d!minup~nnombf<) .)! )!. ,<~r.tt't'j -) 'i,i:i' !t).j Fa~naetw, ~MM<. 0), n* SS. l"

"~C~y'fM" "i

Me cortège de calants sociales qu'elle traîne & sa suite. Les tribunaux militaires Irancais sont en g6ncMl pleins d'indulgence pour les crimes accomplis pendant i'ivrpsso ils prononcent rarement l'acquittement, cela est vrai, mais comme l'échelle pénale est graduée, ils savent appliquer avec un touaMo dtsccrnemen< la mesure jud!c!a:M ta ptus en rapport avec une culpabilité amoindrie. L'bistoire renferme plus d'un trait admirable do g&n6ro~te envers dcsma!hcMMUx dont le premier tort avait cte d'altérer par la boisson le libre et normal exercice de leur pensée. Nous n'en citerons qu'un seul il est le plus sur. prenant de tous.

Peu de tempsapres son second mariage, Pierre !eGrand envoya un jour & !a cmrinc un message très-presse. Un Français, du nom deYiHebois~ avait ctechorgede remettre la dépêche en mains propres. Le froid était tros.vir, Villebois aimait a boire, et lorsqu'il arriva u destination, il était ivre et violemment agite. La czarino était an lit, et ses femmes se retireront au moment ou t'on introduisit !c messager. A la vue d'une temme jeune et bei!e, i! se prcci* pita avec une indicible brutalité sur elle. L'honneur de l'époux absent ne put être sauvé, malgré les prompts secours qui survinrent. Enfermé dans un cachni, Villebois s'y endormit, et lorsque Pierre IcGMnd, mande! en hâte, voulut 1 interroger, il dormait encore il ne se rappela même de rien au réveil. Lcczar, qui avait de bonnes rai. sons pour excuser l'ivresse, se contenta d'envoyer le coupable sur les galères de l'État. Six mois après, il lui lit grâce et le réintégra dans ses premières fonctions. D'après Marc, « le médecin doit ranger l'ivresse au

nombre des lésions de t'ontendement*. n Marc a raison et i! a tort sansdoùte!ev!n bu avec excès conduit & un trouble passager de la raison, comparable jusqu'à un certain point a l'exaltation maniaque; mais danscotemMc groupe de maladies que l'on a rangées sous la dénomination génératc dc~< il s'agit d'un état pathotogîquc grave et digne des plus grands égards de la loi, tandis que le délire ébrieux témoigne seulement d'un acte vobnta!rementaccomp! au milieu de toutes tes condttbnsphystologiques de santé. La quest!on n'est plus du tout la même et nous nous expliquons dés lors pourquoi le législateur s'estabstenu d'édieter une péna!it& spéciale pour te crime perpètre par l'homme ivre il a laissé entre les mains du magistrat !o droit de pardonner ou de punir, selon les diverses circonstances mises en tumiére par le procès~ Ce n'est peut-être pas, ainsi que nous l'avons dit, un embarras qu'il avoulu déguiser, mais bien une muwe habile et sage qu'il a tenu & consommer.

MMma OMmeat. L'twesse, que Sauvages caractérisait par ces mots opop~.ci<t ~MtM~t~, peut soudainement favoriser !c développement d'un état spécial, bien connu sous le nom de deliritem tr~n~M, dont !a dur~e varie entre queïqucs jours et plusieurs semaines, et qui est particulièrement entretenu par des hallucinations de nature triste, telles que l'apparition de fan. tomes, de bêtes féroces; par du tremblement, une extrême agitation ou un affaissement inquiétant et une ? h fM<e <MMM<M!f tbM <M Mppe~, t'tc., t. M, p. SM.

inMmnie op~iatMJ « ~hdmtttcq~! bst'pt~s deos ~6MM~ f ditOfCta~ ~<!s! ocffainemeht ~as'r~pdnMMe do~ oe~ a. tions~ eA~cu~ectmtostation n'est pM8iMeïc!~ 9 · 'M.e~Noù~~o~~ac' ~M~ titti~n no~'rc~o'a Te~vi~~m~ !t <!xMMWhe dt~nà~.Mnà!M6 en~T~û !vM ct11wo'r!W~Nm<sn6' ail&H~ def~cc~6M~q~~o~ac1~ ~c~a~'hoos~~ftôn'sMhc~ cc<')a!ns tcxtc~ 16~s!aUfs Mhtngëi~ ~o hbhs sa~ Mr6 en Mmfp!S~6pposh!bH avec ~6t~ <nah~e<!e Yo!f –qu'au poïnt ~to 'nt6d<c6.!6ga!, t'ab~ :& d<~ !iqu6afs sp!rttucMMs doit MsMr a pctt pr&9 sans !«nûehi~ sùf !a rMpo~bHh&, tant qn1!tb s6mah!tiBstc pas un dc!!rc c6n<tnn6 et pei'maneht ~vM~ncrtc M' doit nÏde&fditriB, nîaf~b~)fï<? Mn~~c~a6t6' commis; cMe pcMt seulc~c~t dimin~ d6 bMdëoup' t ~f~~ ~A{). h. p.~r"~ «.e M~tfM ~M~M, ttu pt'M~Xc O~),' <t&:ct<Kf tMf~~&'eMtK

t<u~ catM~~Otrep. ~M ~nMM ~MM m m.m~nMttt. M4!f"

t& iM~ ~M'~ MStaùd~ .n<~ û° qtti <~ pt~Wt M< <)~&:<mnt~ dana oet <Me~<)ut o dpMM~ttctt hdhM~ na)!<tm pcrs!s!<MHM de !a. tu~ et de t'euto, et qx! ?< 't~fmt ett)!n<'jttmc~ aeee~Nb ottx M~tedM'd'ttn chtMA-ape '«'pMt. Mat~e t'ec'c~ tf&t~MtwMtam~t ta ~ttton Je!$« MfM.con~tUt ~«etn~~t~ <tM M/<-w< fMM~a~~< en M/fMM <w pef~r, ft, comtoe tu~ur de <<<'u< n~t~. f<!otb~H~ d'Mhe'i)MMf!e f~Mtetite a~ts M'tiM tiM. M~t!~ <t~ MM~H ~(~Mw e~ taid~t~c~ dQ b (ftet~ a~t~~M M~t CM, de pMtMaotM aaMvcganha t~uf ibus. L'a:<5t!M' <:< MM mtt momiM «titbrt Kra~:h<MMim"A8's)m!if t~t~~t ~«~<t~-m<M~t~ mMte.Mgat qui nous Mt dcntandd, M'M deTMtts MtMMMemcnt <'<poMt- t'aeHen que le <MMM)) /f<w<M et !<? !tat)t)fiMati<t«!! pe)n<-nt Mer. c<')')!Mrt')ti«'t)))~~jpM.tat:txT«'.mm~.

<t« faire disp~n<<tfe.h susptoto~d'una ivFeMe~nten~n. :)te!!c<cent eoMtrqcMo dcns un but coapaNc.n com'pre~dnt~ d~Ccitetne~t~~P t'~M~d~ de s'enter pût !a ~Fi des magnats t'q~ .d'u~;8<M < <~M~cc, a!or~ qn'~ ont ;pour ~s~pn.d~ .~tr~ ïe ~caa.

,e co~aMoer~motr~

~iYfpg~<!np. dits ~w. ~MC

rexpMss;o~Wt~i.e~?4, "I~tt ¡Id

justement dit Marc, cHo n'a point « d autirc cause que ta .j~t;ea?p~ ~M~a~e~A ~8~cs

~~R,L~c~Mita ju~i ~u~inç. c~

a~t<!o:t.~B~~<te !app~iatiQH dtfc~ <te<!q:MPM.

ijttd~uMt,). ),

Co.t pa~ ~t ,~u parier. A, 9 ia dipsonmM~. yq~c: oe 9~0. Mus !Mpps a.co sujet dans ï'ouvfase quç ~Jedopteuf ~tat r~ceMNMnt pub~ :,« tYro-

sa~-des ~cns a~t. s'em~nt qua~d ,its tMu~n~

t'~MM}~ de ~~Les dtpao~c8,M~t.dc~ tpaiadps .qui ~n~KBt tqut<!S <bis que ~M: accès ~,pM!~d/ y ~ca~ac~Fe~ff~MOt~ est nettetnot~ tpan~ :J<~dip-

somancssent.d~t~ I~" ) ¡

,{ NQqsdj9wos jBnc,e~ et~pie'neotj pcar. ~ômoirc,

~ppetcr~.e~.aicooMqw~q~e commet p~r~ts

~m~een~H~. Ce~.qMpst!ott cpBtrc dans.te chapttfe

si ctmc~ dp ia n~dec~~a~qu: est ra!atif;aux.d~ ordres pp~es de i rmtjoHtgence pendant !a grossesse. ~t!Mtw,n~~n&fd~a ptesse~t~com~n ces deu!t.d~~e$,s~uat~s pQ~vatent at~c~uan~pU!' !a cu!pab!t!<6. ¡.'P.t ,l' 'V~ "¡\

atfe~p'iM.

Ainsi que Fa décturé M. le docteur Dumosuit, do Quatre-Mtues, dans son trés-remarquattte travail', la description des malheurs entrainés pur l'ivresse ne serait qu'un long et sombre martyrologe. Déjà, en ~549, te premier échevin de Rouen avait dit dans une harangue « De vingt bandits eu routiers, messires, dix'nouf se sont termes au cabaret, e Cinq siècles se sont écoutée, et ces quelques mots sont plus vrais que jamais.

)tM <'a<hM<* t<WM de paifeat* <wMjt<M*. a L ivrogne n'engeudt'e rien qui vaiite a a dit Amyot. Une triste expérience est venue confirmer cette opinion, et lorsque te professeur Ruer a fait la statistique de la Weatpttatîe, il a signale la trds-grnnde fréquence do l'idiotie chez tes enfants des ouvriers mineurs. Or, il faut dire que ces hommes vivent éloignés de lours femmes pendant la semaine entière, et qu'ils n'ont généralement de rapports avec elles que le dimanche, jour consacre par eux aux excès de boisson. « On a trouvé en Amérique, dit M. Dumesnil, que les cnthnts issus de parents ivrognes sont dix fois plus que d'autres exposas au crime, & l'etnprKonnotnent et a t'écha&md tristes conséquences de la misère, de rcntrainement, de l'exemple, do l'abandon, de la naissance n~me*. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner, après cela, de la communication que M. le docteur Demeaux a faito est 1861 ,a l'Académie des scion* ces, et de laquelle il résulte que ce médecin a observe cinq cas d'épilepsie, deux do paraplégie congénitale, un ~x<~ <Mf question <fe rfen~M'y~, tMW.

Ouvr. cit., p. M.

d'aliénation mentutcet un d'idiotie, chez des entants conçus utorsque io p~re était on état d'ivresse. M.Demcaux croit avec raison que ie délire ébrieux exerco une dcte*tere innuonce sur le produit de !a génération c'est qu'en oHet tes enfants qui trouvent )a vie au milieu de conditions intellectuelles anoyinaies chez l'un doa ascendants, ne sont guère destinés qu'à devenir les maladifs représentants de fâcheuses dispositions de t'esprit, de dep!oraMes égarements du cœur humain.

BM MtMde <!h<« tax twweeaett. ScMcget a trouvé i'occasion d'omettre cet avis < L'ivrognerie est !a principa!o cause du suicide en An~eterre, in Allemagné et en Russie; le libertinage et te ~eu en France; là bigoterie en Espagne. ? En ce qui concerné nos nationaux, cette ~assertion pourrait bien Atre passablement exagérée les habitudes d'intempérance occupent encore une certaine place parmi les circonstances etiologiques de la mort volontaire, et nous en prenons & tèmoin M. Brierre de Boismont', qui, après avoir dépouillé un grand nombre de dossiers de suicides~ a noté 530 cas ne taissant aucune espèce de doute a cet cgard. La proportion pour la France serait de i sur 9.

BAMMa<«de«<M<op)t<e«. Tout médecin poMVont être requis par l'autorité pour procfder à J'autopsie d'un individu mort en état d'ivresse, nous devons sommairement mentionner les lésions pathologiques que vient be ~ulrJda de ta /bNe ealdde:

habiiucMement; démontrer t~uvertoK eadevefîquo. te i$ janvier .Î7S7, un aonuno, Age Je cinquantc'cinq an~ fut reconduit chez iui< I! avait fait dans !a soirée d'M~ icendiaifes libations, et ~on wteM;gonco~~ait TapM~netït s~mh~. f<e suricndÈOMtnt H ~t tMMv6 MMMt ivie <<ans b ruelle do son Mt. M&rgagnt en :? h dissec~on~'ot <ii t<t<Mo !<? itaiasea~ ~e la < !p!e~n~M et( ida )p!exu8,jC<~ poïde gbrges & ic~ p~tht quo .cet obser~atew 6<!un< n'avait jamais Mncontfet u<M ;pat!eM~ ~Mten~Ott~ Np~ pouvons dire que l'on trouve presque toujours & l'auiopsM uneicongeotton c~t)tate:; .t'estctnac.t~nt!~ te plus souvent) des n<atiercNat!tnentau'M) du vin et.dct! Uqu<MM.<MaMtup!teMent Mss!,tee d!wnmrganes et.8U)~ tout r~ncéphote exhaten! une odeur a!cod!que,t6t sujtvant t'observatton <JeM. Tard!eu, U n'y a pas seu!etnea~con~ gMtion <:é)~bMte et putntonorf, mais ~panchement de Mf~ surtout dans !a <!&v~ soreuM d~t'a~hno~de. .Ï~ansta mort M~enue~pidonMnt dansât d~yresjM, ~'apop~e)~te.put~o!?' sur~ut t'apopte~M m~ng~e w~K tdcs tesions s!non copsianies, du, ntcjiw exu~pe' ntpntfr6quentesotp~queoarae~t'<st!qM<!8.. J[<e;tn<dec!n.a~pert 9p~uyo.,quetque<bia,,unc, ~Fta~ diNcuttc ù dMtïnguer presse de t'apoptc~ ~car,!tca gens du peupto ont coutume de faire boire du vin ou des Mqueurs a!coo~ques a~x i<ndiY~p~ ~une.porte subile de connaissance; H arrive aioM ,que: ron~u~ i~Mxef <!u..vin}daus,i'<~to~ac,d'un. mdi~du.qui aura

ncanm~ssucpon~ & une attaque ~apop~p~~tm-

porte, comme on le voit, l'homme de !'artd'y regarder do très près et do ne point p~cipiter son ~omen~

~MM~eacMeMtM.–En matière civile, la liberiô du consentement est te Mt primordial d'une convention. Or, si i'uttc des parties contractantes est plongée dans l'ivresse, tout contrat est nul. Si c'est parte dol et la fraude que l'on a provoqué chM elle le délire ébrieux, avec la secrète intention de surprendre, a la &wu!' do cet état, une conscience rebeMeet d'arracher une signature compromettonto, h rescission de la convention est prononcée, sans pr~adice des poursuites du ministère puMic. Le droit civil assimile donc l'homme ive à l'enthnt et a l'aliéné il te met à l'abri des conséquences qui peuvent résulter d'actes non librement consentis.

CMMéqaeneew NmmtM. Les résultats moraux de rintemperance sont pour le moins aussi désastreux que les désordres physiques et intellectuels qu'elle amène a sa suite, car ils s'adressent & la meilleure partie de l'homme, à son intelligence, à son cœur et a sa volonlé, L'intelligence fait place & l'hébétude, le ccBur a l'égotsmc brutal, la volonté & l'irrésistible entrainement vers les stupides satisfactions de l'ivresse. Le scandale entre dans les familles; l'artisan, sans songer au pain qu'attendent sa femme et ses enfants, court au poison, et la misère prend à son foyer la place qu'il a dcsertee pour le cabaret, car « il laut plus d'argent pour nourrir un vice que pour élever trois enfants' e.

Lycurgue faisait enivrer les ilotes pour inspirer aux citoyens des sentiments d'horreur pour t'ivresse. Les fmnhth).

.a

temps sont congés, mais te tMau est Maté te même. a<)n~nnc!esptantespar!acu!tarc,adit1cpM!o' sophe de Con&we, et les hommes par l'éducation. x L'éducation est dispensée de tMSjouM avec une largeur difficile & accrottM, et néanmoins le mai est toujours en propre. La société demande que de sages mesures répMssivcsMientédMtecs: pour toucher, il Mra frapper aucutur'.

te pn'n!ieree<TB eonatt~ do t'&at <t%M Mteter. te~ mM tXM, une <K<eutstMtMr t'~feese <tt'hMgn6We. & t'eeeMiM d'Mnnnxn~de M. le eénatotr braMt. P~eum omteuM <!mtMnt<, pem!! htqueb Itou citerons MM.detacmssc, de L<doMce<te,dc Beaumont, TeMnm~n. Domet et de Royef, ont <t< sMees~Muatt catendtM. Le a!mt nu ~'ett pf<oeCMpë de eette <)oestbn qu'au point do vue do la morale, si Mquemmem eutragëe par ? <p<!ttadû Mdexx de cos ttres avtnAt et titubants que l'on feaeMhM sur la vête publique, et il a mmb & M. to )n!nhtf0 de tioterieur le soin do ~MSMtettre aux p~tett tdtM Instructions WipMsdves qu'il Jueera neM~irM.

CHAPITRE Vît

CM MWMAOtH)H)M)< WATMHt).

M 60MB BT M MMtM MCMtUM HSCMMT M MMtMt MttttMtMUfCe. CMsHdntthMM ~neraht aw te<om<ndt, te ~re et le setaoambatbnM. Aetes MtMnptb par dM MntmmbutM. DM Mw du toucher et de la MMtcitaUM ncneuM. De l'abolition du souvenir. De !'<tat into'mëdiatK) entMh vettte et le sommeil. Th~rje medtM-Mgate: ¡ fattserimtneb.–Co MOMamb~e est-il n'9ponNbte!–S!mt<btteM du somnambulisme..

C<MMMéM«e)M e<aéMtMt sur <e WMMMM, le )~~ et <etemMMnhoM)me. t~sotnmeH est le père do la OMrt, d:sait la mythologie grecque. Il n'en est que l'image imparfaite, d'apf&s les physiotogtstes. Vienne rinterpr~tation hésitante et contradictoire des psychologues, et les phenomènes si étranges du sommeil continueront & notter dans un milieu plein de mystères.

Tout en évitant avec scrupute les données ô hase hy- pothétique, tout en n'envisageant le fait itt!-meme que dans ce qu'il a de plus apparent, de moins d!scut&, on ressent malgré soi une anxieuse impression, lorsqu'on songeau rrappantcontraste qui du même indMdusetnMe

&ire deux hommes différents. L'être doué do raison et livré au contact des anaircs humâmes se meut au gré do ses désirs: il va, vient, ordonne, est obéi; ses aptitudes l'ont-elles porté au culte des sciences, il s'illustre par des découvertes; artiste, tes siècles vont respecter ses osuvrcs soldat, il gagne des batailles dont l'histoire enregistrera le récit son intelligence justement admirée proute à tous, son activité no sait pas d'obstacles, son cceur est un précieux trésor. Eh bien, dans cette période de vingt-quatre heures que règle le cours du soleil, il arrive un moment où tant de nobles attributs sont terrassés. Le sommeil régne en souverain sur l'ensemble des facul. tés, ctsesMeM, après avoir cnlacé l'on veloppe grossière, ont permis a l'esprit de recouvrer sa liberté, de s'isoler du monde extérieur ou même do se donner un repos rc.latif, Masse inerte, sans instincts etsansdétënsc, l'homme qui dort est inexorablement voué & tous les hasards et demeure a la merci de l'arme du passant, de la pierre qui roule, do l'arbre qui se brise. Cependant il ne s'agit toujours que du même homme, et la ligne de démarca' tion est seulement tracée par l'état d'activité ou d'inertie, de fatigue ou de repos.

L'exercice de la pensée n'estqu'auaiMi pendant le sommeil, il n'est point suspendu. Dans un tres'grand nombre de cas, l'homme ne conserve a son réveil aucune trace de sensation, aucune renuniscence d'idées incohérentes, mais l'esprit ne «'est pas évanoui pour cela les impressions psychiques de la nuit ont été miMcs, fugaces, peu saisissantes, mais elles se sont produites et leur souvenir seul fait défaut. Il n'y a point de sommeil sans rêve a ce

serait la mort de famée a dit !)escartes/Dansie !~ve comme dans !a veiî!o, on Mtrbnvc des idées, des sent!" ments, des passions, mais rien n'enehaine, ne dirige, de coordonne ces divers mouvements de' !'ame tour bizarrerie n'a parfois d'6ga!e que leur imposs!b!Mt6. Cependant, au milieu même de cette confusion et comme si le désordre pouvait inspirer le génie, on a vu des écrivains, des poêtes, des philosophes ou des compo* siteurs, puiser dans le sommeil quelques conceptions nouvelles Vottairo, Coleridge, Condillac et Tartin! tcmoignent du bit.

Mais prêtons un peu d'attention au spectacle de cet homme endormi, qui joue de la harpe au milieu de son sommeil se lève, s'habiUc, marche, in, écrit, prêche, se hisse à !a crête des toits, monte a cheval, poignarde son chef, ou se suicide on i'appeHc un somnanbule. Dans cet état, l'horizon s'agrandit, l'activité. mentale s'exerce bien pius sur des souvenirs, c'est-à-dire sur des impressions provenant de choses réelles, que sur des créations fantastiques de l'imagination.

Bien que les organes de !a vie physique prêtent leur appui & cette sorte d'illumination de l'esprit; bien que la force, l'énergie et !a violence soient depïoyces dans une série d'actes échappas à !avei!te, te rûvè, loin d'être atténué dans son expression, deviendra, au contraire, d'une vivacité ir&s-gmnde c'est même à cette vivacité que serant dues les déterminations qui nous frappent d'étonnement.

« En même temps, dit M. Le!u!, que la mémoire retrace au somnambule, dans toute tcurtbrcect tcurenchat.

ne<nent,sesprécccMpations, ses affections, ses idées, t'imagh!ation !uï représente avec une darté non moins vive los objets avec lesquels il est le plus familier, dans des rapports qui lui sont parfaitement connus et qu'il a pu vérifier avant son sommcii'. ? On peut par ta se rendre compte jusqu'à un certain point de la précision et da succès des mouvements exécutés, et comprendre corn' ment certains objets sont recherches, saisis ou évites. Seulement, comme i'a <rcs.bien fait remarquer M. Alfred Maury, à partir de l'instant où cessecette disposition mentale toute particu!Mre, le somnambulo, à moins d'une connaissance parfaile des lieux, pourra se tromper, et peut-aire, en tombant du haut de sa icnetre, trouvera't'it ta mort en guise de réveil.

Un jeune somnambule, dont a parié M. Maury, se le.vait, parcourait t'appartctncnt rcei! fixe, n'apercevant aucun de ceux qui l'observaient et sans se heurter aux meubles; <t mais c'était si bien, dit-il, !a mémoire qui le guidait, que, si l'on venait & changer la place de Funde ces meubles, a le mettre sur son passage, il donnait contre et s'éveiMait alors généralement. ? J)

L'exaltation parfois si prodigieuse de la mémoire et de l'imagination s'accompagne d'une hypéresthésie insolite des sens; c'est & l'aide de ces deux phénomènes et de leur action simultanée que les somnambules exécutent les actes les plus surprenants. Citons-en quelques exemples: s

Ae«< eeeompM~ pat de< Mmnmmbn~. Francesco

<MW~ <M' <M))))!~ « ? «MKMMtMMMM. <?<.

Soave a rapport l'observation de CastolM qu'on trouva une nuit endormi, traduisant de !'ita!!en en transis, et cherchant tes mots dans un dictionnaire; tes assistants éteignirent sa lampe. Se voyant dans l'obscurité, Costelli se dirigea vers la cuisine dans le but d'ychercher de la lumière, quoique des bouges éclairassent l'appartement. tt entendait les conversations qui étaient en rapport avec ses pensées; mais il restait étranger aux discours tenus par les personnes présentes et qui Mulaient sur d'autres sujets.

Pondant un accès de somnambulisme, une jeune ni!e dont l'observation a été rapportée par MoMor lisait, les yeux fermés, dans son livre de prières, mais parfois, pour mieux distinguer, elle approchait Je livre de sa 0gure ou doses paupières.

l.e fait le plus étrange et certainement ïejmoins connu est celui dont on trouve la relation dans les actes de l'Académie de Breslau, de i738, et que M. Maury a exhumé En voici l'analyse sommaire.

Un jeune cordier, âge de vingt-deux ans, était déio depuis trois ans sujet & desattaquesdpsomnambutismo qui le prenaient & toute heure du jour, tantôt au milieu de son travail, soit qu'il <ut assis, qu'it marchât ou qu'il se tint debout; son sommeil était subit et profond !I perdait alors l'usage des sens, ce qui, cependant, ne l'empêchait pas do continuer son ouvrage. Au moment du paroxysme de la crise, il fronçait le sourcil, les yeux s'abaissaient, les paupières se fermaient et tous les sens devenaient ApeM~M de NMM.

'~J~~r~w~iMC..

obtus. On pouvait alors impunément te pousser, le pincer, te piquer: il ria sentait, h'ehtenda!t rien, alors même qu'on l'appelait par son nom ou que l'on déchargeait un piatotet a ses oreilles. Sa respiration ne faisait pas entendre le plus léger souMe; il no voyait pas et on ne pouvait lui ouvrir les paupières; tombait- dans cet état en filant sa corde, il continuait son travail comme s'il cAt été éveiHé; marchait-il, il poursuivoit son chemin, parfois un peu plus vite qu'auparavant, et toujours sans dévier. U alla ainsi plusieurs fois en dormant de NauMhourg a Weimar; un jour, passant par anemeoCt il y avait du bois coupé, il sauta par'dessMS, ce qui prouve qu'il apercevait les objets. !i se garait également bien des voitures et des passants; une fois, étant è cheval, à environ deux lieues de Weimar, it M prio par son accès il continua néanmoins a faire trotter sa monture, traversa un petit bois où il y avait de l'eau, et y abreuva son chcvat; arrivé & Weimar, il se rendit au marché, se conduisant au travers des passants et des étalages, comme .s'il eut été éveiUé; puis il descendit de son chcva! et t'attacha à un anneau qui tenait a une boutique, monta chez un confrère où il avait affaire, lui dit quel- ques mots et ajouta qu'il se rendait à la chancellerie, après quoi il s'éveiHatoutacoup, et, saisi d'étonnement et d'effroi, se confondit en excuses.

Ba<t<MM da <e<Mh<e)f et de la MMMMMa«<m MMeme, –F~esens du toucher joue chez !e somnambule un rôle esscntieUotncnt actif. H est peut être encore plus hyper. esthésié que les autres. « C'estce sens, dit M. Loiut, qui

lui vient en aide dans ses promonades périlleuses sur tes toits, an bord des neuves, promenades qu'it connatt, et pour lesquelles il a besoin d'être entièrement abandonné a la direction des fantômes de son imagination, ou pluiôt de sa mémoire. C'est ce sens surtout, dont l'action surexcitée tut donne les moyens d'exécuter d'autres actes ptus morveitteux encore; d'écrire avec une corrce. tion extrême de la prose, des vers, de !a musique; do distinguer et de choisir parmi tes objets les plus tonus ceux qu'il destine aux ouvrages les plus détieats; actes complexes, ditncitea, qui nécessiteraient dans l'état de veille l'exercice le plus attentif du sens dp ta vue. a La surexcitation nerveuse qui se rencontre dans l'état de somnambuUsmo atteint dans quelques cas une telle apogée, que tes frontières de la physiologie sont depas' secs, et que les sujets entrent de plain-pied dans le do<naine de ta pathologie. H arrive d'ailleurs trës-frequemment que les somnambules sont anectes d'hypochondrie d'hystérie, d'extase, de catalepsie, de névropathisme avec anesthésie, etc. Ici la névrose sert de sau~conduit. Be r«he!Men de we«wea<t. Les somnambules per. dent, a de très-rares exceptions près et d'une façon comptetc, le souvenir de ce qu'ils ont fait pendant lour sommeil; ils no se rappellent lien, et si vous venez à leur en parler, vous taites naitre chez eux la plus sincère surprise. M. Alfred Maury explique cet oubli absolu par ln vive concentration, par la profonde absorption de l'esprit, qui détermineraient dans les par'tics du cerveau en exercice dans cet acte de contcmpta-

t:on un véritable anéantissement. « i/accés passé, dit-H, ad lieu de continuer Ïeur action, c!!esdomouMnt comme frappées d'impuissance. Le somnambule oublie son acte, précïsément parce que l'intensité de faction mentale a M portée & ses dernières limites; t'esprit a été épuisé dans ce commerce avec !ui'méme. ? Cette explication assez séduisante nous paratt rationnelle, et nous nous y rallions volontiers.

M. le docteur Macario a cité l'observation d'une jeune fontïne somnambute a laquelle un homme nt violence. Ëwe!<!ee, elle n'eut aucune conscience de l'outrage corn' mis sur elle, et ce ne fut que dans un nouveau pa' poxysmc qu'elle révéla ïe fait & sa mère. On devine toutes les conséquences tned!co'!égate8 possibles qu'ontratnent d'aussi Menés attentats.

Dans les t'evcs ordinaires, il n'est pas trës-ra~ de constater des rappels de souvenirs comparables o celui dont a parlé M. Macario.

De t'<Ma< <a<eHa<<Mo<M ««xw la TeH)te et le temmea. -Nous devons mentionner il celte place i'ctat intermédiaire entre h veiMe et le sommet!, car nous retrouvons !a des phénomènes qui présentent quelque analogie avec ceux du somnambulisme. Le passage du sommeil à la voH!e et de ta veille au sommeil a lieu d'une manière gradueite et uniforme, bien que certaines circonstances puissent l'accélérer ou le ralentir. Au réveil, nos sens sont encore appesantis et nos mouvements peu sûr&; de même, au moment on nous nous endormons, nos yeux sont déjà fermes que l'audition s'effectue encore et que

nous répondons même aux questions que l'on nous adresse. Dans cet ctat intcrmëdîairo, Ï'hommc conserveune idée plus ou moins obscure de son état extérieur, c'est-à-dire du temps, du Mou, désobéis environnants tes actes qu'il commet alors sont purement automatiques, mais il a quelquefois à en répondre devant tes tribunaux.

Au dire des militaires qui ont vieilli dans les camps, de ceux dont le témoignage peut être le moins suspecté, des soldais auraient parfois blessé ou tué au bivouac quelques-uns de leurs camarades occupes a !es réveiller. Dans icur trouble, ils se seraient crus surpris par l'ennemi et se seraient machinalement détendus. Nous sommes loin, & coup sor, de considérer ce fait comme impossible.

Un jeune homme avait souvent des rêves terribles. Une nuit que son père s'était levé, il entendit le grincement d'une porte; il saisit son fusil et attendit en guettant celui dont les pas s'approchaient. Aussitôt que son père fut a sa portée, it ie frappa en pleine poitrine 1. Un homme rêvant qu'il se battait avec un loup, fun d'un coup de couteau l'ami qui était à coté de lui'. Taylor rapporte qu'un marchand dormait dans la rue, ayant à ïa main une canne à epee; réveillé par un passant, il se précipite dessus et !e Messe mortellement

L'observation la plus happante et la plus authentique nenke. MMet~, tSSi, p. SM.

<' (E9t<'frc:eh., M~t~W~. pM~. FM/<-«)~, ~t., p. 49.

s Kne~, p. M, et CMper, jf<«.

qui existe danUa science est MÏÏo qu'a rapportée Hotfba&er. Nous la résumons ainsi qu'il suit s

Bernard Schidmaizig, couché avec sa femme sous un hangar, s'éveille en sursaut & minuit, en proie sans doute à un songe très-pénible. 11 aperçoit debout, auprès do lui, un tantomc effrayant. La crainte, l'obscurité do la nuit, l'empêchent de distinguer tes objets; d'une voix tremblante, il s'écrie il deux reprises dinorentes Qui MP !t ne reçoit point do réponse et croit voir !o fantôme s'avancer sur lui. Égare par la terreur, il s'avance de son lit, saisit une hache qu'i! avait JtaMtuoHcmcnt & ses cotes et frappe avec cette arme le prétendu spectre. Tout cela se passa avec une telle rapidité, qu'un seul instant ne fut pas même laissé a la renexion. Un protond soupir et ln chute du fantôme rappetercnt Bernard Schidmaizig a!ui-mcme it avait mortellement Messe sa femme. WM<wte mMteo-M<cate< M«t ett<n<aet-. En thcse generate, nous no supposons pas que l'on doive être regardé comme rcsponsabte d'un acte commis dans i'état intermédiaire au sommeil et a la veille; mais comme il serait a craindre que quelqu'un se servit do ce prétexte pour assouvïr sa haine ou satisfaire sa passion criminelle, il convient, dans l'instruction de Fanaire, de procéder avec une sage lenteur, de scruter les antece. dents et le caroctero de l'inculpé, de discuter l'intérêt qu'il pouvait avoir dons la perpétration du forrait, de commencer, en un mot, par se placer au point de vua d'une simulation possible. Quant au médecin expert, !a connaisaanceintimc des phénomènes psychiques du som.

mei!, des rêves et du somnambulisme nature!, !o mettra en gart!c contre un avis hasardé; posant aa conviction- autant dans l'étendue de son savoir que dans les circon. stances particulières du fait, il éclairera loyalement la conscience du juge.

Le sommeil et les rêves donnent cependant lieu parfois il des déterminations capables de causer un tré~-grand embarras et de plonger magistrats et médecins dans la plus anxieuse perplexité; l'hallucination est d'ordtnairc te point de départ et la cause originelle do !'acte commis. Qu'il nous suMsc d'on rapporter, un exemple saillant Le i" janvier 043, un jeune homme se présente dans une auberge près de Lyon, demande a souper et choisit un appartement pour la nuit. Sur les dix heures du soir, l'aubergiste entend du bruit dans la chambre do l'étranger. M s'empresse d'y monter; mais à peine est-il entré, qu'il est frappe avec la lame d'une paire de ciseaux de taittcur d'habits. Ce jeune homme, saisi et desarme, est interrogé sur le motif qui l'a poussé au crime; it répond qu'il a vu l'aubergiste tuer deux hommes, qu'il l'a M' f<'M<<M comploter de l'assassiner, et qu'alors il s'est décidé a vendre chèrement sa vie. Trans!éré dans les prisons de !,yon, cet accusé, dans tous les interrogatoires qu'i! a subis, a fait preuve d'un grand sens et d'une intelligence ordinaire. Il a narré de nouveau tout ce qu'il a Mt, en<en<~ et senti; son récit a toujours été celui d'un homme convaincu, sans passion, qui se r~ouit d'avoir échappé a un grand danger. Sur les rapports de MM. les docteurs Chapeau et Tavernicr, une ordonnance de non-lieu a été rendue.

En rénechissant & ce procès, on ne peut s'empcchcr desouger a'ioutcs tes ~(Mcuttés qui tussent infailliblement survenues, si l'étranger avait tué l'aubergiste; s'M avait eu par hasard quelque motif de haine contre lui si un débat s'hait seulement élevé entre eux, ou bien si un projet de vol avait ~soupçonné! J

En somme, il est évident que si le sommeil et les rêves sont constatés de la marnére la plus irréfragable, la jus*tice des hommes n'a point a intervenir. C'est ce qu'a également pense M. Alfred Maury. a Dans le songe, dit-il, il y a & la fois ignorance, incapacité intellectuelle, par suite de l'engourdissement da cerveau, de l'imperfection des perceptions et absence de liberté moralo, a raison de la spontanéité des idées, de Faction instantanée des penchants l'homme est contraint et égare. ?

Envisage au point de vue medico-tégat, le somnambulisme présente de telles difficultés, que les auteurs se sont presque donné le mot, el n'ont tait qu'entourer la question. Avant de discuter te principe de la responsabilité ou de l'irresponsabilité du somnambulisme devant la loi, groupons ici les quelques faits jusqu'à présent restés épars dans la science.

Les Mh~ ~M<~ de m~dM de i 627 rapportent qu'un homme de Louhans, étant une nuit dans une auberge, se mit a crier OMW~M~ 1 Quelqu'un ouvre la porte, et lui demande ce qu'il a.

Ah c'est toi, coquin, répondit-il, et il tire un coup de pistolet.

Poursuivi pour ce rail, cet homme fut acquitte, après avoir prouvé qu'il était sujet au somnambulisme.

Un homme, dons un accès de Mnmambutismo, ~o que sa fem me, couchée dans le m~me lit, lui est inCdéie M la blesse dangereusement avec un poignard qui ne le quittai jamais. Ce fait se passa & Naples, it y a dix ans, et l'avocat Magtietta puMia, & cette occasion, un trés-MmarquaMe mémoire dam lequel il soutint que les coups et blessures portés par un individu endormi, et dans un état complet de somnambulisme, ne sauraient l'exposer a aucune peine.

« On lit, dit M. Brierre de Boismont, duns les Portraits AMtor~MM L<K~, par sir Peter My, que la père de tord Cuipeper, si mmeux comtne t~vour, comparut en iC86 devant les assises d'(Md Bayicy pour avoir tué un garde et son cheval. Il plaida te somnambulisme, et fut acquitté en produisant environ cinquante témoins qui attestèrent tes choses extraordinaires faites par lui dans son sommeit ?

Un somnambule que M. Alfred Maury a bien connu, M. de D. saisit, une nuit, dans un accès de somnambu* lisme, sa femme, couchée à ses côtés, et voulut la jeter par la tenetre. Il criait au /~M. Que mt-it advenu judiciairement, si, à bout d'eObrts et do résistance, cette malheureuse dame avait été précipitée sur le pavé? L'observation émouvante qui va suivre, et qui porte avec elle le cachet de l'exactitude et de la vérité, a été rapportée par Fodcré, qui ta tenait d'un témoin oculaire. On la trouve cgateme'tt relatée en ces termes dans l'ouvrage d'un magistrat de la Cour do cassation.

CM ~«~M~MM, 3* <MMcn, p. SM<

« Dom Duhaget était d'une très-bonne famille de Cascognc, et avait sorv! avec distinction avait été vingt ans capitaine d'infanterie; il était chevalier de SaintLouis. Je n'ai connu personne d'une piété plus douce et d'une conversation plus aimable.

« Nous avions, me disait-il, a où j'ai été prieur avant de venir à Merrû<!hatet, un religieux d'un humeur mélancolique, d'un caractère aombre, et qui était connu pour être somnambule. Quelquefois, dans m accès, il sortait de sa cellule et y rentrait seul; d'autrea fois, il s'égarait, et on était obligé de l'y reconduire. On avait consulté et !ait quetques remèdes; ensuite tes rechutes étant devenues plus rares, on avait ccss~ de s'en occuper. Un soir que je ne m'étais pas couché a l'heure ordinaire, j'étais & mon bureau & examiner quelques papiers, lorsque j'entendis ouvrir la porte de mon appartement, dont je ne retirais presque jamais la clef, et bientôt je vis entrer ce religioux dans un état absolu de somnambulisme. Il avait les yeux ouverts, mais uxes, n'était vêtu que de la lunique nvec laquelle tl avait dû se coucher, et tenait un grand couteau a la main. 11 alla droit a mon lit dont il connaissait la position, eut l'air de veriner, en tétant avec la main, si je m'y trouvais enhctivement aprts quoi il frappa trois grands coups tellement fournis, qu'après avoir percé les couvertures, la lame entra profondément dans les matelas, ou plutôt dans la natte qui m'en tenait lieu. Lorsqu'il avait passé devant moi, il avait la figure contractée et les sourcils froncés. Quand il eut frappe, il se retourna, et j'observai que son visage était détendu, et qu'il y régnait quelque

air de satisfaction. L'éclat de deux lampes qui étaient sur

mon bm'eau no fit aucune impression sur ses yeux, et il

s'en retourna comme il était venu, ouvrant et fermant

avec discrétion deux portes qui conduiMient a ma cet.

Iule, et bientôt je m'assurai qu'il se retirait directement

et paisiblement dans la sienne.

« Vous pouvez juger, continua le prieur, de l'état où

je me trouvais pendant cette terrible apparition. Je

frémis d'horreur a la vue du danger auquel je venais

d'échapper, et je remerciai la Providence. Mais mon

émotion était telle, qu'il me fut impossible de former

les yeux le reste de la nuit. Le lendemain, je fis appeler

le somnambule, et je lui demandai sans affectation à

quoi il avait rêvé !a nuit précédente. A cette question,

il se troubla.

a -Mon père, me répondit-il, j'ai fait un rêve si

étrange, que j'ai véritablement quelque peine a vous le

découvrir c'est peut-être t'œuvre du démon, et.

«–Je vous l'ordonne, lui répliquai-je; un rêve est

toujours involontaire, ce n'est qu'une illusion. Parlez

avec sincérité.

« Mon père, dit-il alors, a peine etais-je couché, que

J'ai rêvé que vous aviez tué ma mère; que son ombre

sanglante m'était apparue pour demander vengeance,

et qu'à cette vue j'avais été transporté d'une telle fureur

que j'ai couru comme un forcené à votre appartement,

et, vous ayant trouvé dans votre lit, je vous y ai poi.

gnardé. Peu après je me suis réveillé tout en sueur, on

détestant mon attentat; et bientôt j'ai béni Dieu qu'un

si grand crime n'ait pas été commis.

«. Ha été comtnis plus que vous ne pensez, lui dis-ie avec un air sérieux et tranquitiet

« Alors jo lui racontai ce qui s'était passé, et lui montrai la tMtce des coups qu'il avait cru m'adresser. A cette vue, il se jeta a mes pieds, tout en larmes, gémissant du malheur involontaire qui avait failli arriver, et implorant tette pénitence que je CMin<is devoir lui inniger. « Non, non, m'écriai'je, je ne vous punirai point d'un fait invotontaiM; mais désormais je vous dispense d'assister aux oMccs de la nuit, et vous préviens que votre cellule sera fermée en dehors après te repas du soir, et ne s'ouvrira que pour vous donner la facilité de venir à ia messe de famille qui se dit il la pointe du jour. »

tMMmMtmtMtte e~M t~MMaMet NdaM vement a la question de la responsabitité du somnombutë, doux opinions sont en présence. La première est soutenue par Hotfbaaer, Foderé et Muyart de Vouglans; elle consiste & regarder comme coupables les auteurs d'actes criminels commis pendant le sommeil somnambulique. K Leurs actions sont probablement le resultat des- idées et des méditations de la veitte. M Fo. dére a môme 6te jusqu'à porter te jugement sevéMqMo voici « Celui doat la conscience est toujours conformo aux devoiK sociaux ne se dément pas quand it est seul avec son âme; celui, au contraire, qui ne pense que crime, que <au$sctes, que vengeance, déploie durant son sommeil les replis de son inclination dépravée, que !a présence des objets extérieurs avait tenue cnchalnée

duraat~a veille~ ~M~MtMt~~MNo~ <~<<! la regarde COMtM les ~<M t~~t~CM~ pM<w~ <<aM< vie ~MttMtW. Je vois le somnambulisme MMMne un creuset dans lequel la pensée et i'mtention se sont absolument séparées de leur gangue de mature. ? »

Ainsi, point de doute, l'impénétrable secret du tra~H de l'intelligence pendant le sommeil ne saufa!t trouver gfaco devant ces rigides appr6c!ateura. Leur theone inhuma!ne parait s'être, en vérité, inspirée de la conduite que tint !'an des Césars dans une circonstance digne d'être rapportée. Un citoyen romain rcve qu'U tue l'empereur. « Si tu n'avais pas pensé, pendant te jour, à m'assassiner, lui dit l'implacable monarque, tu n'y aurais pas rêvé pendant la nuit. » Et il envoya au supplice la victime inonënsive des mystères du sommeit.

La seconde opinion, celle qui est ia plus généralement adoptée, tend a considérer ie somnombulc comme étant en possession d'une volonté trop incertaine, trop fragile, pour que la pénalité lui soit applicâble. En effet, do~Mt~M /MWMO a~M~tr~

Sur quelle base <era!t-on raisonnablement reposer ta criminalité? Sur un rêve, regardé a tort ou & raison comme le miroir renectëur des préoccupations de la veille? Mais une pensée coupable n'a't-eMe donc jamais traversé le cerveau du plus honnête homme? Comment remonter jusqu'à un vague projet que l'on assure avoir été nourri, lorsque le sommeil recouvre ces impressions TifaqueM, <? fW< ?0~, p. <&.

intimes de Mme, et les dérobe a votre tardif examen? Ainsi que font d'aiiteuM si justement dit MM. Chauveau (Adolphe) et Faustin.Hetie, a par quelle échelle de présomption arriver a punir une intention présumée? e NttaahKhM* d<* «MmtamhMMtHNe. Le somnambulisme peut MM simulé dans le but s

i* B'accomp!if un act<t qu'il serait diMeite ou imposa!Me d'exécuter pendant !a veMte i

De se soustmire au juste chatïmeni d'une action repr6hena!bte ou dommageable i

S" D'OMtter la commisération et de se procurer ~'auduleusemcnt des secours.

Le mensonge et la ruse ne tardent pas a être démasqués les imitateurs s'y prennent genératement fort mal et connaiMent & peine les premiers éléments du roie qu'ils ont vainement cherché & jouer. Du reste, la possibilité de la simulation doit toujours être présente il l'esprit de l'expert la crainte d'une supercherie rempechera do précipiter son jugement et de tomber dans un piège. Ces sortes de mésaventures sont aussi regrettahies pour t'honneur de la profession qu'elles sont compromettantes pour le savoir, le caractère et la dignité du médecin dont on a surpris la bonne foi et égaré la reugion. Pour que l'on soit mieux en garde, mettons sous les yeux du lecteur un exemple concluant Au moiN d'avril <M7~ entre & !a Charité, salle Samte'Marthc, n" 59, MrviM de M. Briquet, une ~ann'e de trente-cinq ans, sorte de virago, bien musclée, trapue, d'une physionomie me-.

bite, rusée, éctoirée par doux petits yeux gris brillants, qui M ptaiMt d'être tounncnMe par des cehvutsions depuis plusieurs années, et d'avoir un sommeil somnambuliqne, pendant lequel elle se tivre & des travaux dont elle n'a nullement conscience. M. Briquet, qui déjà !'a observée, conOrme en effet ses dires, la considère comme une malade digne de fixer l'attention, en raison de t'association de ses troubles nerveux.

Rt!e dit ne souffrir ai de la tête, ni de t'estomac, ni du ven' tre. Elle est bien réglée. !<a MMibiMté est conservée partout, sur les muqueuses oculaire, olfactive, buccale, etc. !i y a «M*~f~M la «'M.MMM~ à ~otM ~M<M~re ver. ~M~~eM~~ i'apu&tit est bon; elle digère bien, urine etya & la selle reguneremcnt. Eiic annonce qu'etie a une attaque tous les matins, & six heure!, qui la laisse trts-Muftrttnte et très-fatiguée.

En effot, le lendemain matin, au dire de l'infirmière, ello s'est levée avec te jour, s'est babittéf, est aitcc prendre, dans un coin de la salle, une brosse, des chinens, de la cire, et s'est mise a nettoyer et a frotter les tables de nuit et tes planches de lit de tous tes malades elle a commencé par un bout de la salle et a passe successivement en revue tous les lits avec un soin minutieux et avec la plus p'andc régularité. Un moment avant la visite, vers huit heures, la scMf de service t'a appelée sans en être entendue, puis l'a prise par te bras; a ce contact imprévu, elle est tombée dans une attaque d'hystérie. la matade, interrogée, soutient qu'elle a rait tout ce travail sans en avoir conscience, pendant son sommeil somnambulique, et que le moindre attouchement de ta part d'une personne étran*g~re, quand elle est dalls cet état, la rait tomber en convulsion. Curieux de constater hn-méme l'ensemble de ces faits, M. Bourguignon se rend la lendemain matin a la salle de la n<atad<et it la trouve–comme elle t'avaittaitta veitte–occupée a nettoyer toutes les tables de nuit elle wa de l'une a l'autre en déployant une activité extraordinaire, enléve les menus objets qui sont sur tes tables avec le plus grand soin,

les dépose sttf !e lit, sur une chaise ou sur te parquet; et une titia la. tab!e de nutt denarMtmee, otteta ftre, fa troMc avec une ardeur son jpareitte puis ette remet le tout en place avec ordre et pnScaution. Pendant ce travau, la malade est rouge, animée, surexcitée; elle semble ne rien-entendre et no rien voir de ce qui 8e passe autour d'e!tc. M. Bnquei arrive bientôt, suivi deseMvee; tout le monde fait Mfe!e autour d'elle et a d!etanee, daM !a crainte de la loucher involontairement et de provoquer une attaque. apr&N Mn examen de dix minutes, M. Briquet, sumsomment edMésonte trava!! de la malade, lui prend l'un des nifant'bMa; immédiatement elle tombe sur le parquet, entre en convulsions c!ontqu~ étend et MdMt les avant'bMS, conwtM Me machoireB, peMMO quelques plaintes etou<!eea, roMit ses membres, mâchonne M tangue entre les dents, et fait mousser la salive. Z~ ~.B tM sont )MaM(~ en t<M<< &? ~<< ont <M<hM non ~dt~. L'attaque a {'apparence hystériforme, et, Menqtt'e!!eparo!sMs!mMtec A M. Bourguignon, l'ensemble des témoins !a considère comme r'6e!te. bientôt la malade est portée Mr son lit, les con. vutsienssecatment et elle peut répondre à toutes les questions qui lui sont adressées. Ette dit que le meilleur moyen de prévenir FaMaque convuts:ve est de la magnétiser; que, de celte ~çon, elle s'éveille sans tomber et sans scaurir. M. Briquet lui dit qu'on pourra, puisqu'il en est ainsi, pr~enir les attaques, attendu quet'interncduMrviep,M. Labbe, est tres~expert dans le magnétisme, et qu'M saura rompre le sont* ntCM sonuMmbuMque. Le tendemain, en effet, !a malade se t&vea la même heure, recommence son travail de nettoyage. Tout le personnel màticat t'entoure, et, après quelques nu' nutes d'observation. M. Labbe sp place devant elle, Mt les passes familières aux magnétiseurs qui veulent soustraire le nuide magnétique aussitôt elle s'arrête, regarde tes assistants, parte, détend ses membres et remercie du service qu'on lui a rendu. Tout te monde, d'un commun accord, admire avec emphase la réalité de son somnambulisme. Elle en est ncrc et

M M coucher, !<e tendoMtain, pareiMe scène se produit, et bi. Briquet dit à haute voix A M. f'abbe de démagnétiser la somnambule d'après le précédé nouveau, autrement énergique, en se plaçant derrière elle. !~a malade, & ce moment, s'arrête, s'appuie sur un lit, regarde, parle, remercie d'avoir etc ainsi tirée de son sommcit et regagne son lit. A partir de ce moment, tout le monde mie convaincu de sa supercherie M. Labbé, nullement expert dans les passes magnétiques, n'avait eMMé aucune !n<!uonce sur. elle 'eeite dernière fois, puisqu'il s'était abstenu de tout mouvement.

La malade M avertie, !e lendemain, qu'elle eût a ceœer ses mantMvres ridicaies, attendu qu'on n'était pas dupé de sa fourberie, et qu'elle serait mise a ta porte, A la moindre mani'festation de somnambMtismp ou de convulsion. Cet avis fut compris et eut t'eMcacit~ d'un traitement speciuque. A partir de ce moment ta guériMn tut radicale,

Celte femme, si pleine d'astuce et si habile la fois, simulait l'attaque d'hystérie avec une si complëte apparence de reatite, qu'etic avait été reçue et traitée dans plusieurs h6pi' taux de Paris. Si, d'après M. Bourguignon, elle avait borne ta ses prétentions, sa ruse eut paru encore de meilleur atoi; car elle simulait la myosalgie aux points d'élection, comme elle t'avait vu constater chez tes hystériques, ses voisines. Mais l'absence de convulsions dans tes muscles du globe oculaire, le mâchonnement régulier et inoffensif de ta langue, la nation et l'extension calculées des muscles et des doigts, tes condi. dons dans lesquelles se produisait l'attaque, étaient autant d'etements propres a éclairer tes doutes de t'cbservaieur'. Ce ctmpUrc devrait être terminé, mais ta publication d'un récent travail de M. te docteur Mesnet nous oMigo a reculer nos limites. Les auteurs qui se sont le plus occupes de la quest!on du suicide ne se boni môme pas SaadfM et Be~atgMn, M~ t, p. ?3.

douté que le sommeil somnambuMque puisse <hvor!scr !eMeR<atives de mort votontairo eh Mcn, !e fait existe. M. Mesnet a donné des soins & une dame, Agée de trente ans, qui, en vingt jours, eut neuf cent vingt-sept attaques d'hystérie, quarante-six en moyenne par vingt-quatre heures, et qui présenta les phénomènes névrcpathiques les plus inattendus :ch!oro-anémie, ancsthésie cutanée, hypéresthésie !acatisce, vomiMements opiniâtre)! et întermiMeM~ toux aunocanteet convulsive, extase, catalepsie et somnambulisme. La malade ne présentait pendant la veille qu'une organisation peu active, qu'une w!onié sans résistance; aussitû! entrée dans !'acces de sommeil somnambulique, « son esprit et ses sens, dit M. blesnot, se formaient a la plupart des itnpressions du dehors; tout son être physique e! moral se mettait au service de Fidee de suicide elle pensait, combinait, agissait pour arriver a ce but, et nous présentait ainsi chaque fois le délire le plus systématise, le plus complet qu'il soit possible d'observer; les tentatives de pr~e~ifation, d'eMpo~MK~Me<t<, de penduison, auxquels nous avons assisté en sont !a preuve. Les yeux fixés et targe* ment ouverts, la démarche assurée, elle préparait elle. même tout ce qui pouvait servir a ses desseins; si nous nous mettions devant cite pour contrarier ses projets, pour lui barrer !e passage, elle no voyait en nous que des obstacles qu'elle tournait, évitait, bousculait, sans jamais nous reconnaître. Et cependant ses sens étaient éveillés, mais ils n'opéraient !cur action que dans une sphère restreinte, toujours en rapport avec l'idée dominantc. La malade se réveillait, nous témoignait quel-

que surprise de nous voir prcs d'eMe, et noua demandait le motif de notre présence*. w

Le travai! si consciencieux de M. Mesnot, en élargissant l'horizon du somnambuMsme, aura ce résultat très.saisissaMe que l'attention des médecins et des famittes va être désormais portée sur !'evcntua!it6 du suicide pendant le sommeil somnambulique. L'importance de cette notion acquise se traduira par un redoublement de soins et de vigilance vis-à-vis d'indMdus qui peuvent d'autant moins résister contre la fascination matadiyo do la mort, qu'ils ne conservent au réveil aucun souvenir des tentatives meurtrières qu'ils ont faites sur eux-mêmes dans leurs accès, ~a malade de M. Mesnet n'avait jamais manifesté pendant la voille de sinistres projets, et, après chacune des crises, notre savant confrère a pu constater que l'oubli des phénomènes psychiques et des actes commis était des plus complets.

Nous en avons tini avec les manifestations si extraordinaires du somnambutismoMturct. a H arrive quelquefois, dit Voltaire, qu'on ne peut rien répondre et qu'on n'est pas persuade; on est atterré sans pouvoir être convaincu: on sent dans le fond de son dme un scrupule, une répugnance qui vous empêche de croire ce qu'on nous a prouve, a Nos lecteurs ne resteront pas, nous î'csp&rons bien, sous cette Meneuse impression fuyant toute accointance avec le tM~r~~tM:, nous nous sommes

~M~< Mf <MMM)NM<Mt< <~<~ <t«~M~ de MM tM~~e~M. <MO.

sëoïenMUt appuyé sur !'obMrM<!en, <w pAa~ d*ap~s JBaMB, doit ~~<End<roM~tî<'sarchMos d'un état psyeho.patho!ogique dont on ose & peine parler, nous voulions surtout signa!cr queiques points de m<Mechte légale bien peu étudiés et porter sincëfement nos pas du cM eu htMte !a ~!<6. A~ant que !'on ent tracé des cercles, tous les fayon< n'étaient-ils pas égaux?

CHAPITRE V!

CM &<UM MB MH.MMU)!

ErMMf de <Ma(tnest<e. Ka(MM de la tM'Moe" des conceptions dëttronto) dans cette tMtad!c. AppH'e!at:o)t mddtco~~ate. De ta pellagre eNdëmiqae tperadhtfe et non «Mp<ean&e la ttchefde pettagreMM chez tMe!Ma&. –Cem<!<pteneet et~es. CondtMiotte.

<!Mem de dh<e<MM«e. Les cit~onstances les plus imprévues soulèvent parfois en pathologie, mais surtout en médecine t6gate, un probMmc tout & fait m. attendu. Si le hasard fait, en général, les frais de l'apparition de ces questions neuves et pteincs d'in. tér6t, ou point de vue pratique, il faut matheureusement dire qu'il préside aussi il leur solution, lorsque les esprits ne sont point suffisamment p~pare~ Ii ces sortes de rencontres fortuites. Des pellagreux, par exemple, obe!s' sont aux impulsions homicides dont leur délire est si M' qucmment entache, ont été condamnés comme meurtners, et c'cstavec l'assentiment des médecins-experts, ou du moins sur les conclusionsde leurs rapports, qu'ont été prononcées ces sontences iniques. Cf Je viens d'acquérir la conviction, disait naguère un médecin distingué a

M. Landouxy, quo j'ai nnt condamner pour homicide une femme <ïu!, & n'en pas douter, avait agi dans un accès de folie peMagreuse a

Cet aveu est omigcant pour la science, amigeant aussi pour rhumanite, puisqu'il démontre que l'intorventiun m&dicate a pu être impuissante et nuisible; mais il appelle h'&s's~ncuse<nent t'attontion sur un ordre de ~!ts qu'il importe de Mon préciser. Si de nouvelles erreurs judiciaires peuvent être prévenues, si le diagnostic medico*~gat peut être rendu plus sdr, le revers essuyé par notre tr&s-rccomnmndoMc eentr&re aura 6t6 ta source d'un enseignement profitable.

MattMt de la penaaMt de< e<MM<')~<MM tMMKMttM dan* ee«e matante. La pellagre es!, on !e sait, une affection chronique caractérisée par des troubles digestifs, par un erythcmc sur les parties du corps en rapport avec les rayons solaires, et dans le tiers des cas, par des désordres duc~tedet'intettigence; !eptus souvent endémique, mais observée aussi à !'&tat sporadiquc, le pellagre subit innuence saisonnière, apparat au printemps, décline sensiblement il l'automne, et disparait en hiver, après avoir trappe de pr~t&Mncc les pâtres, les terrassiers, les bouviers ou les mendiants. Ceux des tnahdcs dont les facultés de l'entendement vont être compromises, passent en gênera) par une période initiate dans laquelle on peut noter quelques-unes des manifestations symptomatotogiques suivantes céphalalgie, ebtouissemcnts, vertiges, marche incertaine et titubante, tacitumiie, attitude morose, et parais ana-

phrodisie, hemerahmie ou diplopie. Lorsque t'invasion des accidents est graduelle et progressive, les peMagreux deviennent apathiques, insouciants, hypochondriaqucs, silencieux et tristes; puis ils se montrent insensibles a !eurs travaux ordinaires, s'éteignent de leurs maisons au besoin, et tombent partbis dans l'immobilité et la stupeur. AHaisscs dans un coin, n'at'tico!ant pas un xoui mot, laissant 6chappcr de leurs tevrcs et tomber sur leur poitrine une bave presque continuelle, on croit qu'its demeurent complètement étrangers aux choses du monde extérieur qu'il ne saurait se produire chez eux un enchaincment quelconque d'idées, et cependant ces automates en apparence sont des êtres extrêmement dangereux. Dans cet état, ils mettent le <eu, étranglent leurs enfants, ou se précipitent, se pendent, ou se noient. C'est a la pellagre que l'on doit le nombre relativement si considérable de suicides dans les Landes. a Une pellagrense, dit M. Landouzy, que nous avions vue cherchant a se noyer dans sa baignoire, après avoir tente la vcille, de se noyer dans une marc, cherchait, le lendemain matin, a se jeter par la fenêtre, et allait reus.sir a s'y précipiter, le soir, au moment où la religieuse accourait pour la retenir. ?

D'après M. t<* docteur Gazaithan, un. petiagreux des Landes, résolu à se détruire, se rendit sur ses échasses près d'un ruisseau qui n'avait pas plus de cinquante centimètres de profondeur, et apr~s avoir plantésur le bord un bâton surmonte de son béret, afin, sans doutp, qu'on vint rechercher son cadavre, il se coucha dans t'eau, la face contre terre, dominant ainsi par une suprême vo.

!ontc,!a souMranccett'Mstinctde la conservation, tondis qu'!t lui eût suM do ïevorta tête pour échapper & la mort.

Le délire des peHag~ux est su~et & des variations, ot il s'en taut qu'il soit toujours stéréotype de la sorte. On voit, par oxemple, & la suite d'une insolation prolongée, ec!a<er un véritable acccs nMnMque pouls acc&t6t'6, soif vive, loquacité, chants, cris, extrême susceptibilité de caractère, agitation, coloration de la face, inaction des yeux, haHudnatmM,e!c.; mais les. signes les plus sa!Mants consistent dans des cpMesYerttgtneuses, des actes do violence et des impulsions !rresMMNcs à I'hon)tc!de et au suicide. Ces malheureux malades, sous l'cmpire d'un égarement M'en6t!quo, se mettent que!queMs a cour!ra travers champs jusqu'à ce qu'ils tombent haletants et épuisés. A cette phase d'oxattatMm succède un engourdissement comateux, que ia mort se charge souvent de terminer, et l'ouverture cadavérique démontre alors les lésions anatomo'patho!ogiques propres à ta méningite. Si, au contraire, la chaleur n'est pas tros-é!ovcc en ce moment et si t'automne approche, t'MtoUigenco rcnaK. Daus un plus grand nombre de cas, le délire subit une transformation complète; rexcitatioa fait place à la dépression, la manie & la mélancolie, et c'est la démence qui clôt bientôt toute celte scène d'altérations psychiques, Du reste, lorsque la folie pellogrouse a dcbutA parranaisMment moral, par la motancoMe avec ou sans stupeur, la démence, compliquée ou non dcparatysM, en est aussi d'ordinaire la triste couronnement.

Les malades sont qudqueMs surpris par le délire au

mUieu d'une santé en apparence par<a:t& i'utt quitte ta satte d'hôpital au milieu de la nuit, pour atter acheter un couteau, et entre dans un paroxysme de tbtto furieuse qu! oblige ù lui mettre la camisole de force; l'autre veut tuer ses enfants ou tente soudainement d'assassiner son voisin, etc., etc. Que ces malheurs n'aient pas pd être évités; que des querelles antérieures, des idées de cupidtté ou do vengeance aient pu être invoquées par la justice ou par la famille des victimes~ et t'instrucuon de meurtre commis au milieu do ce concours de circon. stances amènera des complications et des diMouttes de toute naturel

En Lombardie, le délire roule très-fréquemment sur des sujets religieux, et l'on voit les malades s'agcnouitier, joindre tes mains, lever les yeux au cie!, reciter des prières, se confesser, s'accuser de péchés imaginaires; se prétendre persécutes, se croire damnés, transformés en loups ou en chiens, et ployer, enOn, avec d'inexprimables angoisses, sous le faix du desespoir.

En remplissant on !ta!ie sa mission scientifique, M. Baiitarger a pu noter cependant dans quelques castes idées ambitieuses, et rapprocher ces conceptions déti' ranies de celles que l'on observe dans la paralysie gênérate des aliénés.

Bien que le plus souvent i'aliénaiion de l'esprit ne soit qu'un phénomène tardif de la pellagre, elle précède parfois l'affection gastro'intestinate et i'érythéme cutané. Strambio en a cité deux exemptes, et M. Landouzy a rapporté le cas d'un homme qui, ayant la tête nue en plein soleil et regardant passer une procession, fut pris instan-

tancent de vertige avec impuMon au meurtre M ? précipita sur le prêtre, l'io)uria et essaya de le tuer, mais il n'y parvint pas et fut arrête. Ce mêmo individu présenta, quelques jours après, tous les signes les plus accentués de la pellagre.

Dans 1<N observations qu'il a recxeiMies au grand hôpital do Milan, M. Brierre de Boismont déclare que le tiers « et souvent la moitié des peMegfeux ? sont tounnen. tes par l'idée de mettre On & leurs jours. StramMo, en voyant si 'souvent tes malades se jeter & t'eau, attribue cette préférence à la soif i~es'vive, eM~M d~MMt qu'cpmuvcnt ces malheureux, et il caractérise leur acte su.preme de désespoir par l'expression ~dtWMM~. Bien que cette opinion soit tres'accréditec en Italio, nous no l'enregistrons ici que sous toutes réserves.

Appfée<a«<M médtee~gote. Tout pellogreux n'est point un aliéné. Le délire ne s'observant, ainsi que nous l'avons établi en commençant, que cnez le tiers des malades, tes actes seuls de ces derniers doivent préoccuper le médecin légiste. Or, dans la lourde tache qui lui incombe lorsqu'il est appelé & donner son avis sur l'état mental d'un criminel soupçonné de pellagre, l'expert doit nécessairement rechercher .si facto commis présente quelque rapport avec les manifestations délirantes, hallucinatoires et impulsives qui s'obser- vent le plus ordinairement dans cette aKeeuon s'H a pu se trouver sous la dépendance directe de l'excitation maniaque, de la dépression stupide ou de la démence, ces trois formes communes de la Mie peMagrcusc: s'il

s'est protêt au moment des OMccrbations verna!cs; si l'insolation a pu agir comme circonstance otiotogiquc; si !o prévenu porto sur la tangue des traces d'embarras gastrique prononcé et sur te dos des mains des stomates non douteux d'eryth&me; s'il a éprouvé des vertiges quelques jours auparavant s'il a offert de la vacillante tocomotrice, et s'il n'a pas dcj« fait quelques tentatives de suicide susceptibles, ou hcsoin, d'être démontra par la préexistence d'indices cicatriciels.

On comprend sans peine que si les investigations medico-Mgates mettent en rc!ior!e concours simultané de la plupart de ces circonstances chez un individu qui aura assassiné son semblable, ou qui aura étranglé ou noyé ses propres enfants, aucune expiation n'est possible. Toute peine nécessairement incfucacc est inutile. La crainte du châtiment n'a rien retenu, la peine guet ira telle de l'erreur?

Be la peMagM M<M)M<orM, «pMradtqoe « <Ma M<~ Teaaêe. Lorsque ia pellagre est endémique quelque part, toute crrcurde diagnostic est prévenue, cHc rapport des médecins emprunte a i'ctat sanitaire de !a localité des arguments qui portent facilement la conviction dans les esprits; mais il n'en est pas de même si la maladie se montre à Fêtât sporadique on est d'abord expose a la Méconnaître et à formuler ensuite des conclusions empreintes d'une réserve embarrassée. Si le fait incriminé ne parait être aux yeux du juge qu'un cas ordinaire d'a.nenation mentale, le mal n'est pas grand, puisque la loi innocente le prévenu; mais si, comme cela s'est pre-

sente, !c manque d'attention ou d'cxpcrichco de !a part du médecin devient la cause d'un de ces inintelligibles arrêts qui ne tuent ni no panionnent, mais qui portent atteinte à la considération, & l'honneur et t la liberté d'un malade, et qui flétrissent sa famille, combien ne doit'on pas regretter une erreur aussi pr~udi* ciable t

Une sérieuse ditucuttc peut sans doute surgir, c'est lorsqu'une agression homicide tout à fait inexpticaMc est tentée par un individu dont l'intelligence n'avait point été troublée jusqu'alors et chez lequel on ne retrouve pas d'aiiteursics altérations du tube digestif et les lésions cutanées, mais que l'on sait avoir été exposé a l'aclion des rayons solaires 1. Il faut songer dans ce cas à !a possibititc d'un cas de pellagre sporadique, ne point se hâter de conctufo, demander tous les suppléments d'instruction désirables, et attendre que les phénomènes concomitants de la pellagre se déclarent nettement. Lorsque le doute n'est plus permis, la solution est trèssimple: mais si le degré de la température s'abaisse, si Une coh~tre, avtit <M atteinte, & t'a~e de vingt MM, au NM~ de MMM.<t'Mnatt~<t<tc typ<Sm<Ut!ehotHicide ayant du~troit mois. Bto se sentait pritc d'une cn~ie invindMe de tuer m tnaitrcsM qu'eMc airnatt beauMHp. En iMO. trente âne plus tard, a« m~< de maft, elle a <!t<! repriM d'une typdmanie semblable et M Mntatt a enanMe tnitant portée à tnerM nieee, contre laquelle elle n'avait aucun ManmM spntimcnt. Chez elle, point de dennot"<e, mais pMstration eontMeroMe et d~pcp!!e. t'tae&) & t'a<i)e des a)t6ne< de Na~Ke (Ncarthe) elle en a eteMn* veyee au tMMtde'KtMue~euM, parce qu'elle n'avait donné aatunsigM de defa!wn.

M. BrterM de Marnent a rapport retMC<~at!eM d'un homme at(e de MuaMnte-detM ans, n6 de parents pellagrous et qui avait eu tu!-<n&M la peMe~ro étant entant. M fMtm!Mtatre pendant auMtM MM, n'efMUMHen, mais eept aM aptùt MnreKxM- dan* eea f~en, il Mdet!nt pettaereux.

l'on entre on automne, si t'oCcction rétrocède et dispa rait, le médecin triste doit loyalement exprimer ses craintes, faire ressortir toutes les raisons qui le portent à admettre le détire pettagreux et demander que l'individu soit placé en observation dans un osilç d'aliénés jusqu'à l'été suivant. Si cet atermoiement est refuse par la justice, la conscience. de l'expert reste du moins il t'abr! do tout reproche.

De la MM&Mte peNogwemM ehe* t<« aMën~. H a été beaucoup parlé dans ces derniers temps de la cachexie pollagrouso chez les aliénés, et M. Je docteur Billod a étudié cette question avec un soin des plus louables. Mais ici l'aliénation mentale a préexiste, et c'est comme complication ultime de ïa folie qu'ont apparu les phénomènes morbides du cot6 de l'axe cérébrospinal du tube digestif et de la peau. C'est au médecin de l'asile il savoir prévenir !es accidents possibles, et si néanmoins un malheur survient, toutes les conséquences juridiques de t'evencmcnt s'évanouissent en face de rinternemcnt antérieur du mahtde.

c<MM<<))MMeea etwM<M. Examinée au point de vue de ses conséquences civiles, la pellagre ost grosse de perus. D'après ce que nous avons dit de la nature du délire, on devineais~nent que l'isolement, la dépression métancon.queet les idées de persécution puissent <<tirc sombrera un tnomcnt donné le !ibre arbitre dudonateurct ta volonté du testateur, et favoriser d'indignes tentatives spoliatrices~ Bien que les actes uc donation ou de dernière volonté ne

soient pas toujours attaquaMfs, tes prétendant:! ~ititnes à la succession pourront, s'i!s ont 6te frustres, intro~ duirc d'autant mieux une demande en nullité, que les M* b6ra!itesdu décédé auront été en concordance parfaite avec les particularités de son délire. Un pellagreux, par exemple, dont Jcs idées religieuses sont poussées jusqu'à l'exag6raiion maladive la mieux avérée, deshénto de proches parents dans !c besoin, dissémine sa fortune en fondations pieuses ou enncMt des monastères, n'y a-t'i! pas lieu do se demander dans ce cas si ces dispositions ont été mûrement souhaitées, librement consenties? Nous ne le pensons pas, et !o témoignage du médecin appelé dans la dernière maladie et d'un médecine-expert peut devenir d'une importance considérable. H ne nous semble pas que la folie pellagreuse puisse être simulée avec quctqucs chances do succès, en vertu même de cette multiplicité de phénomènes qui frappent à la fois phtsieurs appareils; nous ne nous y arrêterons donc point.

Et maintenant prévenons tout reproche d'exagération, et disons que la pellagre ne confère pas !e bénéfice de l'impunité quand même, et qu'il ne suHit pas de mal digérer ou de porter des rougeurs sur le dos des mains pour échapper à la vindicte des lois. Dans les !o' catitcs où l'affection sévit endemiqucment, que dcvien' draient les transactions si tous les marches étaient attaquables? que deviendraient aussi Icsitonnetcsgenssi les outrages envers la société venaient a jouir des mcmcs privitcgcs quc!c malheur? Non, l'excuse ïcgate n'est dé. votue qu'à celui qui s'est trouve dans les circonstances

prévues dans ce chapitre, et dont !o libre arbitre a corn. p!e<cmontMtnauf~age.

CMMtMhMM. De ces diverses considérations, nous croyons pouvoir faire ressortir les propositions suivantes

Chez les peïiagreux dont l'intelligenco a été tesce, le dé!iro subit souvent des transtbrmations, mais les impulsions & l'homicide et au suicide persistent et ecïai' rent !o diagnostic ntédico'ïcgat i

Les troubles psychiques précèdent dans quc!qucs cas les aMrations do la nutrition et les phénomènes cutanés, et cette circonstance, surtout si !a pellagre est sporadique, expose le médecin légiste à de graves crreurs, qu'un examen prolongé pendant un certain temps peut seul lui faire éviter i

S~ Le detire peHagreux bien c<MM(o~ entraine, en droit ct')mine!,i'irresponsabiMtc des actes commis, et, en droit civil, la juste suspicion des marchés, contrats, donations et testaments.

Te!te est, dans l'état actuel de îa science, t'esquisse medïco'Mgate qui ressort clairement de tous les travaux des pathologistes sur la bizarre affection dont il vient d'être ici question .L'Academiedes scicnces,cn promettant un prix d'une valeur tres'considéraMe&rauteur de la meilleure monographie sur la pellagre, a tracé un large programme aux concurrents, et s'est principalement préoccupée de rctiotogic, de la symptomatologie du

diagnostic et du traitement de ta maladie, mais eMe ne paraît pas avoir songe auxconscqMe~ccsjmridîqucëpM«MM du délire des pellogreux. Or, le fait existant, nous avons tente de poser un jalon qui no permit plus descrmois de laisser dans l'ombre ce côM si intéressant de la question.

6oMM<SM)hMM gMratcs et M«or!que:. ExemptN d'mtttMpephtc:c. AppMta<!<me m<<U(e-Mgaha.

CbMMëMthMM eên<fa!e<t « !th«w!qeM. Lorsqu'on M iivre & la dissection morale de l'homme, il ne faut t'~raycr do rien t'imprévu est un champ sans limites. Ii en co&te sans doute de venir brusquement étaler des plaies & peine soupçonnées; mais doit-on reculer devont la vente parée qu'elle est hideuse? L'image de la folio cxa!te les pt'ivi!~cs de la raison, et J'exempte du crime ~evo l'homme de bien.

Le législateur d'Athènes n'avait point prévu le parricide. Les temps sont bien changés depuis Solon, et la juslice est trop souvent appelée aujourd'hui à sévir contre des fils dénatures. Nos descendants n'auront-ils pas déplorer un jour quelque atrocité dont nous n'aurons et6 ni les témoins ni les complices? Formons du moins des voeux ardents pour que tes cas isoles d'anjthropophagie que nous allons grouper et résumer ici restent de ires-

CHAPITRE !X

M L'AWTMHOMPHMX

rares spécimens de la plus étrange et de !o plus terriblo des, aberrations et demexfent a~renchta do contagieux penchant l'imitation,

Comme entité morbide, l'anthropophagie n'existe pas; comme crime, elle est presque une impossibilité. Ainsi que nous espérons pouvoir !od6tnontrer, l'anthropophage doit rester une monstruos!~ m6d!co-!6go!c hors cadre" Un mMectn drudit qui a puisé sur les baBcs de la faculté do Montpe!!ierune instruction philosophique pcn commune, M. !e docteur BarJbaste, a publié, il y a cinq ans, des recherches fort curieuses sur !'anthropopha~!c c'est il peu près Ïo scu~ document qui existe dans !a scionce sur cette émouvante question. Plus désireux de donner un libre essor a la tournure habituelle de son esprit que d'aborder l'examen pratique et la discussion médico-légale de faite aussi diMcites & c!asscr, fauteur &'cst tenu dans un cadre restreint d'observations, qu'il va nous être permis d'élargir, car les archives eriminct!essont,hctas! plus riches qu'H ne semble ravoir cru. L'anthropophagie a été, dans les siècles passes, !'<Buwc despr~u~es et du fanatisme. Eito a ct6.l'une des ptus terriMes extrémités auxquelles la faim ait eu recours; puis, s'introduisant a bon droit dans le champ de la pathologie, elle a tonr a lotir été te fait de la folie, de !a chlorose ou d'une prétendue disposition organique extra. physiologique. Sans doute ces dernières circonstances

~<MX<CM< « de /'<Kt~n~<

ont seules trait & notre art, mais noua croyons neanmoios devoir faire un trés-somtnaire énoncé des coutumes, institutions ou instincts dépraves qui ont servi d'occasion ou de prétexte a t'anthropophagie.

tes Lydiens et les Mèdes, selon !terodote, et les insu-

laires do l'Atlantique, d'apte Pluton, cimentaient leurs conspirations en buvant du san~hnmain. Salluste attribue aux complices de Catitina un acteidentiquement semblable, lorsqu'il dit ~fMOMMt co~orMMMyMtM~M~Mo~rmt.c~m ~r~ «reMM~MM. Tacile parle. de princes de l'Asie qui se juraient alliance sur leur propre sang et allaient jusque eu boire: ~a~MM ~Mte~ Mt /k~r< Si nous en croyons Juvena!, tes Scythes se desatMraient avec le sang de leurs ennemis, et les Tintiritcs en mangeaient même la chair, a Les Gascons et tes Sagontins, dit M< Barbaste, se nourrissaient autrefois de la chair do leurs compatriotes, a

Sans remonter aussi loin dans l'histoire, n'a.t-ou pas

vu te peuple, à Paris, dévorer tes restes sanglants du maréchal d'Ancré?

tyrannie de la faim peut faire descendre t'hommo

jusqu'aux appétits de ta hôte carnassière. En décrivant les horreurs qui marquèrent le siège de h Rochettc, Anquetit rapporte qu'un père et une mère, poussés par la famine, exhumeront le cadavre à peine refroidi de Jeur<iMe et le mangèrent'.

On sait enfin que le sMge de Paris par Jlenri iV fut suivi d'événements plus lugubres, et que, non-seulement ~<~<h'~MO!, p. 600.

« les chevaux, dues, chats, rats et souris » furent Mer!" fiés et ne devinrent qu'une insufCsantc ressource, maïs encore que Fon <it de la farine avec de vieux ossements recueillis dans les cimetières. « Une mère, dit un histo* rien du temps, à l'imitation de ce qui se passa pendant le siège de Jérusalem, ilt rôtir les membres de son enfant mort et expira de douleur sur cette affreuse nourriture, a BxemptM d'MMhMpephagte. Ce tribut une fois pay6 à l'histoire, dressons le bilan clinique do l'anthropophagie. e VeM l'on 1000, dit M. le professeur Andral. un gaftonde quatorze ans, atteint de tycanthropic et revêtu d'une peau de toup, parcourait les campagnes dont il était ren'roi. P~MMMM ~t~M~ MHCMtM de ~MM <'n~H<< OMM d<!<W~. AntHe, Jean Grenier c'était son nom fut traduit devant le parlement de Bordeaux. Tous les faits furent prouves*, a Catt a rapporté l'observation d'un individu qui, pousse par un irr&tMtiMe penchant A manger dota chair humaine, commit ptusieurs assassinats pour en arriver a ses nns. La fille de cet homme, bien que séparée de son père et etevee loin de sa fa.mille, succomba au même désir

Ptochaska cite te fait d'une femme do Mtian qui attirait tes* petits enfants chez elle pour tes tuer, sater leur chair et en manger tous tesjoum. Ce même auteur parle également d'un homme qui tua un voyageur pour te dévorer*.

Les journaux du temps et, depuis, quelques ouvrages scieniinqttes ont rappelé les matheurs de cette iamitto écossaise dont plusieurs membres furent héréditairement obsédés parle plus impérieux besoin de se nourrir de chair humaine. ~<Mo~< At/~w.

i<e r<fWW~ et de ? folle.

0!p<r<t <a~M, t. H. p. <?.

Roderic & Castro parte d'unefemmo enceinte qui voulait ab. sotument manger t'epauie d'un boulanger qu'elle avait vue. Laugius rapporte qu'une femme qui désirait manger de la chair de son mari, t'assassina et en sata une grande partie pour prolonger son plaisir t Knjuiitet <8t7, un journalier quitte sa demeure pour mendier dans les environs. De retour, deux jours apr&s, il de. manda & satemme son plus jeune enfahl, a !i est en repos, D repondit etio; et e!'9 montre un petit cabinet. Le père ouvre la porte et aperçoit ~e corps de son Nts auquel il manquait une cuisse. Le père infortuné sort et revient bientôt accompagna du maire. La prévenue, pressée par t'interrogatoire, avoue en.nn sans émotion que, dansi'extrcme besoin où elle se trouvait, elle avait tu&son enfant, luiavait cn!evé une cuissequ'ctte avait fait cuire dans des choux, qu'elle avait mang& une partie de ce mets, et qu'eue conservait l'autre pour son mari. On trouva, en effet, dans le garde-manger un reste de choux et a coM un os rongé qu'on reconnut être celui de la cuisse de t'entant.

,ii tut établi qu'à l'époque de l'événement, la mère avait encore des provisions.

Le président de la cour d'assises do Colmar fut le premier a faire ressortir la featitë d'une lésion des facultés inte!!ectuet!es et t'acauKtcment fut prononce.

Le potypbage, dont le baron Pcrcy nous a transmis t'his. toire, c avait l'habitude, entre autres manières dégoûtantes et incroyables que j'omets ici, d'aller dans les boucheries et dans les tieux écartes, disputer aux chiens et aux loups tes ptushorriMes pâtures. Les innrmiersdc t'hopitat de VcrsaiHes, où it était, l'avaient surpris buvant te sang des malades que t'en venait de saigner, et dons la satte des morts, nouveau vampire, suçant celui des cadavres", o L'estomac de cet B. d'AtBtdef, t<t du «M~, note ?.

homme remplissait toute la cavité abdominale, et l'on a citer.ché & expliquer. par cette disposition organique exception'nette, une inexplicable dépravation des inatincts.Noussommes peu porté & adopter cette manière de voir.

Le SS novembre i824, Antoine Lcgcr, âge de vingt.neuf ans, vigneron et ancien militaire, fut traduit devant !n cour d'assises de VersaiUcs. L'acte d'accusation nous apprend que le prévenu a toujours paru sombre, farouche, aimant la soiitude et fuyant la société dea femmes et des jeunes gens de son âge. Le 20 juin <8aS, il quitta la maison paternelle, gagna un bois, chercha une retraite et découvrit enfin, après une M< maine de cette vie errante, une grotte au milieu de rochers. tt s'y instatta et vécut pendant un mois et demi de racines, do pois, d'épis de blé, de groseilles ou de fruits. Ii se rendit cependant a plusieurs reprises au village voisin pour y acheter des aliments. Une nuit, il voia des artichauts; une autre fois, il prit un lapin, le tua et le mangea cru séance tenante. Le 10 août, a j'étais allé, dit'ii, pour cueillir des pommes j'ai aperçu au bout du bois une petite fille assise; il m'a. pris t'idée de l'enlever. Je lui ai passé mon mouchoir autour du cou, et l'ai chargée sur mon dos; elle n'a jeté qu'un petit cri. J'ai marché a travers du bois, et me suis trouvé mai de faim, de soif et de chaleur. Je suis resté peut-être une demi-heure sans connaissance la soif et la faim m'ayant pris trop fort, je me suis mis a ta dévorer. e Léger nie ensuite tout ce qui a rapport au viol et la mutilation des organes génitaux de la jeune D. il avoue seulement qu'après avoir ouvert le cadavre, il a vu le sang sortir en abondance, qu'il s'est désaltéré, et qu'il a sucé le co'ur de la victime avant de le manger, a Je n'ai fait tout cela, dit~M, que pour avoir du sang\. je voulais boire. du sang. j'étais tourmenté de la soif, je n'étais plus maitre de moi. D

L'acte d'accusation reproche a Léger un sang.troid épou' vantable « on lui a rappelé toutes tes circonstances du

criuM~ et un M~ prononcé avec inditïerence a éta ta seutarepenso & toutes tes questions qu'on lui a adressées. A l'audience, e on remarque que ses traits présentent l'apparence du calme et de la douceur; ses regards sont hébétés, ses yeux axes, sa contenance inMnebite. H conserve la plus prétende impassibilité; seutement, un air de gaieté et de satisfaction règne constamment sur son visage.

Léger a ~té condamné & mort et exécuté, o Sa tête, dit Georget, a été examinée par Esquirot et CaM, en présence de plusieurs autres médecins. Esquirot nous a dit avoir remarque plusieurs adhérences morbides entre ta pie-m&re et le cerveau. a

Maria do tas Dolores, habitant tes montagnds de Segovie, tut séduite par Juan Maz. Son amant, pour lui sauver l'houneur, la demanda en mariage a son pcre, Pedro Dominguez, vieillard de soixante-cinq aus. Celui-ci repoussa avec colère le prétendant séducteur, a Des ce moment la bergère devint triste et taciturne elle recherchait tes tieuj: tes plus solitaires pour y faire paitre son troupeau, et on ne la vit plus adresser la parole & ses compagnea.

e Le 20 mars iM6, do retourte soir dans ta cabane, elle en. tra chez elle après avoir renferme tes moutons dans le berçait, et elle s'occupa & faire rôtir un morceau de viande. Son père, qui était auprés du teu, s'endormit. Saisie tout & coup d'une horrible impulsion, Dolores s'empare d'un chenet, en assené plusieurs coups à son vieux pure et l'étend & ses pieds. A la vue du sang, sa rage redouble; cite se précipite sur sa victime, lui ouvre la poitrine avec un coutelas, en retire le c<Bur encore palpitant, le place & côté du morceau de viande qui était sur le feu, et quand il est moittëroti, elle commence & tedevo* rer. Mais bienMt elle pousse des hurlements, des cris aigus de désespoir qui retentissent au loin. Les bergers accourent des C<MMM~W<MM MttMM.~<~ sar ft~M~M NMt~C.

cabanes voisines; quel affreux spectaetet A coté d)t cadew mutité s'offre & teurs regards une furie qni, la bouche san.glante, tes yeux égares, tient a h main un morceau de chair humaine qu'elle montre a t'un d'eux en a'écWant e Tiens, voita le ccaur de celui qui m'a empochée d'être la plus heureuse des femmes, do celui qui m'a privée de l'homme que j'ado' rais; c'est le cceur de mon père que je viena d'aMaMiner; goûtes'en si tu veux c'est le ccur de mon père 1. J Les bergers demeurèrent interdtts, stupetaits. Devenue de plus en plus furieuse, Boteres met ses vêtements en lambeaux et se déchire les seins avec les ongtea< On t'arfMe, on la conduit a Ségov ie elle a entièrement perdu la raison elle ne répond aux questions qu'on lui adresse que par des cris tamen* tables.

Le tribunal de Servie l'a condamnée a rester pendant toute sa vie enfermée dans une maison daMenes.

M. le docteur Berthottet a consigné dans tes ~AtMM t'e~d~MCi'obscrvation d'un homme a qui taisait sa nourriture favorite et recherchée de substances animâtes les plus dégoûtantes et même de~MMj: <~<M<&ïMM. t! s'est plus d'une fois introduit dans des cimetières, où, à t'aide d'instruments nécessaires, il a cherché à extraire des fosses tes corps déposes te plus récemment, pour en dévorer avec avidité les intestins. Trouvant dans 1 abdomen de quoi satisiaire a son appétit, il ne touche point aux autres parties du corps. Cet homme, ajoute M. Berthottet, est && de près de trente ans; il est d'une stature etevee et sa Mgure n'annonce rien qui soit en rapport avec cette passion dominante. Ce qu'it y a de plus Mtonnant, c'est qu'il n'est point tnattrisé par une faim dé. verantc; il ne mange point d'une manière extraordmain!) car t0!'squ'it lui arrive de rencontrer de quoi fournir plus qui son repas, il en remplit ses poches et attend patiemment, avec ce surcroU d'aliments, que son appétit soit de nouveau reveitte. tnierroge sur ce goût déprava, sur ce qui t'aurait tau

nattrc, ses réponses sont de nature é le taire rentonttt a sn plus tendre enhncc. Lorsqu*it a été arrêté, il dévorait un cadavre inhumé te Matin. Cet homme pcMt'ra~ lit ou fara ? p<M'<er& des ~.M<'s Na~MMa?; « OMM~M~~eau~, <~M~ n'ait emwM e~ud axcKM ~MM<, yoKCMtt~M, prf~ pat' &t ~M, attaquer fin ~~M< ~M'~ <MMMfa~ M~nM< daM<t ses cextw< aaM< les M~a~He~ B Nous ajoutons que la jus.t!ce t'a tnierd!t comme dôment, et dir!g&aMf une maison d'à' !i6n~8.

Lc~janv!er MM, Sared et C!at':sseCemstoc~ habitant depuis près d'un demi'Mecte la ville d'Hamilton, dans te comté deMaddison (ËtatdeNcw-Yortt), vieillards septuagénaires est!m~s et aimés de toMS, furent assassinés, Un voisin, regardant par hasard à travers une fenetrCt aperçut la mari et la femme c!Mntsans vie sur le p!a)tctter. L'ttotnme était couché sur le dos, a son sein gaucho laissait voir une blessure béante de plus de six pouces de long le cœur avait été enlevé. B La t~mme, & quelques pas plus loin, était dans la même attitude s o son sein gauche portait une MessuM semblable; son cfeur avait été atraché de la poitrine. Le désordre et les déchirures de ses vêtements témoignaient d'une tuttc. On découvrit plus tard, dans le four du poëte, les deux Meurs a demi rôtis et A demi rongea, o Entre les deux cadavres, et assis sur un so<a, donnait tranquillement William, ta f!ts ainé et le meurtrier des époux Comstock. La police intervint et arrêta le parricide, homme de trentc'septans, de taitte moyenne, dont la physio- nomie Indiquait plutôt at'hébëtement que ht iSrocite.e Wit* tiam pasMit pour être doux et inouenfif, et il vivait en très* bonne intelligence avec ses parents, qui, detcurcoté,n'a* vaient jamais eu a se piaindM de lui. a Mon père respirait encore, dit-il, lorsque je lui arrachai le cour dontj'avaiabe~ soin. Qaanta ma mère, ce fut bien plus facile, elle ne broncha 'TenMVtt,p.4'

pas, mais mpanf&reavaiUa peau dure. Jo voulais oMwehez mon Mre et ma sœur pour achever l'affaire, mais te sommeil me gagna et je me couchai, D

Ëpiteptiqnc et haHucine de la pire espèce, WitMam Cornstock n'a jamais voulu donner d'explications sur la mobile qui l'avait pousse a faire rôtir et t manger une partie du coMr de ses vieux parente. Le jury d'enquête, après t'avoir déctarë ot. tcintd'atmnation montate, t'a dirige suruo étabtissetneatsp&ciQt. Casait combien les cMoMtiques sont sujettes & des goûts bizarres et eotntMcn il arrive Mquemment que eea malades cèdent 6 des appétits cxtrava~MMs. Nous venons de MM à ce sujet, t'obsenatioM d'une jeune CMe de quatorze ans qui recherchait avec avidité toutes tes occasions de boire du sang humain. < Elle aimait ù sucer celui qui s'écoutait des plaies récentes, o

EnMn, il ne serait pas impossible que, pendant leur gros. sesse, quelques femmes vinssent & commettre des actes ana. logues nous parlerons un peu ptus loin de t'inOuence exercée par la gestation sur les facu<t<'s mentales.

AppMeathuM médtee'M~M'. ~!nsi que nous t'avons laissé entrevoir au commencement de ce chapitre, t'anihropophagïc, pas plus que !o cretinisme, n'a droit do cité dans la pathologie mentale. Le cadre nosbtogique ne s'élargira jamais assez pour pouvoir livrer passage & ces deux anomalies, qu'il convient de classer parmi les M<w~M<M~. Bien que, dans la majorité des cas, l'anthropophagie se Mttachc à t'aticnation de l'csprtt et deeoute la ptus souvent d'une névrose psycho-ccrebrah*, il n'en est pas moins vrai qu'elle n'intervient qu'& titre d'horrible complication, qu'elle constitue t'actc le plus

<n dshorsdene8maMMW)d~hnMMmieet~~ et que ses manifestations ne font que mettre le comble au plus g~nd do tous les matheurs, le trouble et t'aholition des bénites do t'inteMigence. Apres h ru!ne de son cnteademeMt, t'aiiene qui ~improvÎM anthropophage ne toit qu'oM!r, co<nmc Mne machiM~ à Moe tbMe mctnee dont .11 ne peul combattre la, puiMance.

En th&M g~n6fatc, la. Mc!~ !t'!mpose aucune exp!a" t!on & cetui qui, au moment dn crime, a agi une disecrnentont~ les dôvetoppementa dans tcaqueb nous som. mes p~Memmont entré & ce sujet, nous dispensent d'insister davantage sur ee point.

Dans te cas particulier qui nous occupe, comment expliquer ces agressions qui contrastent si fortement avec tes affections et les passions des hommes? Ne serait'co pas, d'ailleurs, calomnier l'humanité que do supposer sain d'esprit le citoyen capaMe de manger de la chair humaine? L'individu ri~ au crime, comme t'eschwo t'était a sa chaine, aura beau parcourir tous tes degrés de l'immoralité, il no descend[ra pas jusque ceMe hideuse dépravation 1

La question de ta responsabiHte setMuvedoacreMtoe, entant que i'anthropophagic est placée sous la dépendance d'un état morbide do l'inlellect. Si, au contraire, tacMoresc, ta grossesse ou qjue!qaoperversion d'instincts sont mises en jeu, nous n'avons point à tracer d'avancede reg!e« spécieies tout dépend de t'appreciation du tait et des circonstances concomitantes de co tait. Piusun crime est inou!, moins it &ut en chercher ta cause dans tes mobi~ tc$ordina!res. Lorsque t'expert'Mpste a pris ta précaution,

e.

N~mge en MBMii cM~~oMdMMhor~tnyapMeuM' mutation, il n'a plus qu*& s'inspirer des d~cutMs dn moment et & émettre en toute MncéftM t'av!s qu'H croit etM le plus contbrme aux intérêts de in science et de h vente, « L'idée du juste cat une des g!oircs de ta nature humaine, N a dit M. Cousin; eh bien! c'est oMe qui doit guider notre conscience. AM~i M<w <«?< ~pr~ «?d M< ma~ jM<i<d«Mt ~MM <M<im<wi<Mt.

CHAPITRB X

B<tL'HWTâHM

t'immtitttoM de la M~dechM Mgate dans les pMe& ortmtMb. De h~Mde; eea <MHt<Mta<i«Met M< eauMS! pt~Mg~et eneuM gMt. titrex. De t'etat M~ta! dtM les h~te~Mte. Du dcgfe de M~.pcMaMUtede! h~MHques.–CMW enwu)' j)tdic!a!M.–Bc< ~hMrniet b~riquee. RdMttt~m&tite-M~. CMetMtM.

ne HmmtMtea de ta médeotae téeate d<MW )« )jHree&< «tmhteh).–Personne ne conteste aujourd'hui l'aptitude spéciale des médecins aiMoistos dons les questions judiciaires !enr intervention dans les débats meaMo-Mgaux n'est plus, comme jadis, une politesse des tribunaux. C'est un droit justement acquiç. Leur rote est d'ajouter aux lumières naturelles de la ra!son le tribut d'une connaissance intime et profonde du cœur humain, et de pouvoir sainement apprécier si un acte a oie commis sous l'empire de la passion, oa s'il doit rentrer dans le domaine dota folie.

Entre ces moispcM~M et folie, entre la responsaMiiM ou l'atténuation de responsabilité et t'exoneration de toute pénalité, les médecine-iegMtes, les magistrats et les

jm'és ontmatheurcuMmoni établi une loujfe de nuances plusoumoins discutables: de là leur fréquent désaccord. La cause première de ce regrettabtc état de choses est inscrite tout au long dans nos fastes judiciaires, et nous n'aurons pas beaucoup de peine a ta faire ressortir. Je* tons pour cela un rapide coup d'œil rétrospectif sur quelques pages de l'histoire do ta justice criminoMoen hance.

!t y a un pou plus de trente ans, a propos d'un procès tristement célèbre, un avocat, inconnu alors, et qui devint plus tard l'une des gloires du barreau de Paris, M* PaiHet, se présenta & la barre d'une Cour d'assises, et invoqua pour la première fois, comme moyen de défense, une tesion partielle des Acuités de l'entendement chez l'accusé en faveur duquel i! avait mission de porter la parole. Cette innovation, aussi hardie qu'imprévue, était pour l'avocat le fait d'une conviction profonde, l'expression de sentiments justes et généreux, l'élan spontané d'une foi sincère. Il y eut grand émoi au Valais.

Mais comme les meilleures choses ont leur mauvais cote, il arriva bientôt que les défenseurs des causes desespérées, sans se préoccuper des conséquences de leur tégéreté,se mirent & la poursuite de l'acquittemont avec le zete le plus immodéré, en basant trop souvent leur argumentation sur les motifs altégués par M" Paillet. Le juré ne rencontra plus alors dans l'exercice de ses fonctions, déta si dinlcilcs, qu'une source d'incertitudes et d'embarras le magistrat, un moment ébranlé, se ro. trancha derrière une incrédulité impassible et quelquefois blâmable enfin le médecin, compromis par l'avocat, vit

bientôt son témoignage taxé d'cxogéMtion, d'incompétence et dd qtfasi.nuttitc.Voita oh conauisitTab~s! t'. Il ne Mtut pas moins de quinze ou vingt ans pour qu'une réaction salutaire s'opérât en faveur des médecins spéciaux et c'est parce qu'ils ont donné pendant tout ce temps des preuves irrétregables. do savoir, de discernement et de probité, qu'a se présentent aujourd'hui de. vaht la justice entourés de ce prestige dû & !'auiM'!té MtentMqMe, et que leur déposition exerce une si grande !nNuence sur les décisions des jures.

Dans la plupart des grands procès criminels, il y a une question de medec!ne !~atc a débattre. S'il n'en existe pas, l'avocat essaye d'on introduire une. Ses cHorts se concentrent alors sur ce point rendu litigieux a plaisir; les témoignages des médecins sont mis en contradiction les uns avec les autres; les auteurs, depuis le përedc ta médecine, sont cités, anatysea-, commentés, résumés et surtout jugés; puis, lorsque la maie éloquence d'un ma!tre de la parole les a malicieusement accaMés de ses traits les plus acérés, le doute a été jeté dans les esprits, et iré~-fréquemment le verdict du jury en subit l'innuance.

En principe, tout individu qui a exécuté aMC <MMor~)MKt un acte illicite et incriminé par la loi doit être puni. La loi pénale, comme t'a bien exprimé M. Motinier, professeur de droit criminel a la Faculté de Toulouse, a pour mission de protéger l'ttat, les institutions politiques, les personnes, tes. propriétés, contée les attentats qui violent les droits et qui menacent la sécurité publique. Mais a côté des, garanties qui ont été données a

la société, il existe heureusement une mesure tuteiaire qui abnie Ï'ïnMnsô et c'est oins! que Tarticle 6~ do Code pénal rend indemne tout individu en démence au temps de l'action. Le mot <M~t~ !«Mons-nous de !o dit'e, a été employé par le législateur comme synonyme do folie. B a en pathologie mentatc une autre signMcation. L'irresponsubilitê de !'a<i('ne devant la loi est un des plus grands bienraits do ta civilisation, et cette conquête moderne est précieuse en ce qu'clle sauvegarde les intc' rets et !a vie d'un certain nombM d'individus, 6!eves aujou~'tmi a !a d~MW MoMM, et que naguère encore on accablait de mépris et de tortures.

Ce n'est plus maintenant l'application d'une peine !nta<nat)tc que l'on oppose à une oMitcration des facultés. intellectuelles qui a été ta cause originelle d'un acte jusliciable des tribunaux, mais bien les soins edairCs d'un médecin spécial et l'internement dans un asile oh les MWM M~mM, selon l'expression d Esquiroit «OM< MM m~~MtMM~o~te.

Be MtjnK~t <?* manMB<t«t«MM et «o <MMMMt) t~ j)~<< « <!MeM<t gtKMMMwM. L'hystérie a't-euedrott au beaeuce de l'article 04 du Code pénal? M. y a quel. ques jours & peine, !a réponse a cette question eût 6t6 universellement négative, et aujourd'hui voici que !e doute a tenté de se faire jour! Discutons les faites et taellons d'arriver a des conclusions compatibles avec les intérêts de la raison, de ht justice, de la science et do l'humanité.

Avant toute chose, nous voulons profiter de l'occasion

qui n<tus est oMerte pour élucider l'une des circonstances étiologiques de la maladie, car on a odieusement calnmni6 les hystériques, et l'on a voulu expliquer l'inconduite, l'immoralité et les déplorables consequoMes qu'elles entraînent souvent apr~ eMM comme une fesuttonte oMïgee de lu névrose, ot ces tnomcs écarts comme rassouw!afBement neccMa!M dû & un d6rcg!entont sensMc!. Ces erreurs ont malheureusement fait leur chemin parmi les gens du monde et sont a~ourd'hui acceptées. Qu'est-ce que !'hysterie?

C'est une maladie aussi ancienne que le monde, et qui

n'est que l'expression d'une susceptiMHté specMe du système nerveux. « htMMMM oeeK~Mno $Mt M eompn~h<!t<d« B, a dit Galion. Excossivement rare chez l'homme, elle est, au contraire, tres-~quente chez la tomme. C'est & ce point que quarante cas pourraient être a grand'peme observes dans tout Paris pour le saxe masculin, tandis qu'i! y a bien peut-être, entre i'agc de treize a trente-cinq ans, cinquante mille ïenunes itysteriques, dont dix miMe ont des attaques 1

Les causes on sont multiples, et cependant <! en est

une qui, a tous les degrts do l'échelle sociale, a toujours joui d'un grand crédit, avant et depuis Ilippocrate; les esprits les plus Moves s'y laissent prendre sans cesse, et le préjugé traditionnel, bien que ne reposant sur rien de bien sérieux, a lentement chemine & travers les âges, et est arrive jusqu'à nous comme la plus immuable des vérités. Les philosophes' et les médecins ont eux-mêmes puissamment contribué & asseoir cette opinion, que <e MM~MM~~m~ Nous nous unissons a

M~ Briauet pour repousser ener~iquemcnt une croyance

qui laisse piancr sur la femme Jo soupçon d'un instinct aussi dégradant, et qui no tendrait rien moins qu'& faire du libertinage une formule de la th&rapeutiquo. Loissons & Platon ta responsabilité de cette phrase :« La matrice est un animal qui vent & toute force concevoir, et qui entre en fureur s'it ne conçoit pas a et voyons dans t'hystorio autre chose qu'une matadie hontcMse, autre chose que ~tMM~Mt~t~aMpr~aMoteh~.

Pas plus que tes autres temmes, les veuves ne sont exposées & i'hyst~rie et quand nous. voyons des jeunes filles de treize t quatorze ans, non pubères encore, éprouver un sentiment de suffocation, de plénitude vers,l'estomac, un agacement nerveux indéfinissable, accuser rcxisteace d'une boule qui ïeurmontcra!t a la gorge, puis soudain se rouler a terre dans tous les sens, poussant des cris, cassant et brisant los objets qui lour tombent sous la main, et s'abandonnant aux mouvements les plus désordonnés, aurons-nous l'audace d'attribuer a l'abstinence des plaisirs de l'amour tout ce corMge de symptômes Mais si t'en admettait ce dogme des dangers de la continence, le therapeutiste logique devrait donc faire dMbrer sa fille & !'age do treize ans, oiin de remédier a un accès précoce d'hystérie; ou bien, lui donnant à entendre qu'il existe des moyens co!iot6raux, il devrait donc !ni livrer !e secret des attouchements lascifs, comme il pourrait iui prescrire une pilule de camphre associé & l'opium?

Non, il n'est pas vrai que les organes génitaux, une

TM~ «MM~M el <tA~<M f~M.

fois an'ix~ & tour eompjet dj&veiopnement, atent Matement besoin d'entrer en exercice sous peine d ttysterie. Nous conviendrons seulement et sur ce point nous avons depuis longtemps la même opinion que M. Briquet qu'il peut advenir, mais dans des limites excessive.ment circonscrites, que des jeunes femmes dont les sens sont allumés par la lecture de livres obscènes, par des convcrsations dissolues ou par ta vue de lubriques !tno' ges. présentent du côté de !'oppaM!t sexuet une ardeur qui soHtCtte des désirs violents, et que dans-ee cas !a pri. vat!on de rapports physiques rommunique a l'encéphale, où aboutissent toutes les sensations, une Mcitation ponible de !aque!tc nattrait l'hystérie cela est vrai, mais généralement les choses ne se passent pas ainsi. Ce sont les passions et lès aucctions morales tristes, tetles que l'ennui de h servitude ou d'un travail inaccoutumé, les préoccupations d'une existence précaire, tes tracasseries provenant de liaisons illicites, les inquiétudes, les contrariétés, tes revers de fortune. les attachements dcçus, la nostalgie et surtout la jalousie, qui, faisant d'ordi.noire tous tes frais de la provocation hystérique, relèguent au dernier plan la suprématie etiotogiaue, tMp souvent mise en cause, de t'appetit genesique.

Les médecins, fMqucmmpnt consuttes par des familles sur la question de savoir si le mariage mettra fin & des crises convulsives d'hystérie, ne manquent & peu près jamais de fbire concevoir de très grandes espérances, ou metned'oMtrmeren pareil cas la complète disparition de tous les accidents sous i'inBuenco des rapports conjugaux. C'est là un grand tort, car le mariage ne guérit pas plus

~'hystérie que ~bM~semeat .de. !a monsifuaiion no re-

médie aux attaques d'epitopsie chez la jeune fille atteinle depuis son enfance du mal d'ilercule. Une femme hystérique avant son mariage, reste expose aux m&mes manitestations ncrvt'uscs, alors que cependant elle vient a recevoir d'un mari jeune et plein de santé te$ marques do tendresse les plus susceptibles de donner une ample satisfaction a ses sens. Que cette même femme soit rendue une ou plusieurs fois mère, et sa névrose ne cédera pas davantage c'est aux progrès de t'age que sera du ïe M* toura!asant6.

Un dem!er mot maintenant a t'endro!t des périls qui resuttent do la cont!noncc. Contrairement a l'opinion émise par Parent-Duchatetet, et en dernier lieu par M. landouzy, M. Briquet, après s'être muni de renseignements tr~s-eMcts à l'hôpital de Lourcine et a la mai' son deSaint-Lazerc, et s'appuyant sur tes tèmoignageN de MM. les docteurs Besançon, E. Goupil, de ta Mor!iere et Boys de Loury, avance ce. fait, que ta moitié des filles publiques de Paris sont hystériques. La question nous parait jugée; passons outre.

Be M<at meMat <ett<t <M <ty<K<fhnt«. Nous Cn sommes arrivé maintenant u nous demander si, en thèse g&neraie, l'hystérie enchaine la liberté morale, et si une offeclion qui prend sa source dans une susceptiMMte partMuuére du système nerveux, et non pas dans une maladie mentale, peut exclure h culpabilité et iranstbrmer un crime en un simple deUt?

M est évident que l'hystérie va bien ébranler un peu

j~tMCeo de nos &cu!iés proprement dites aussi, pour ne laisser d'équivoque dons l'esprit de personne, devonsnous au préalable deBnir ce qu'on entend par facultés, et montrer de quel ordM de <acM!tés la maladie est susceptiMe de troubler l'exercice. Eh bien, en envisageant rhomme sous le point de vue physiologique et psychique, nous voyons que deux ordres do (acuités se sont donné rendez-vous chez !ui les facultés ot/~e~tw~et ÏestacuiMs Mtf~dM~M. Aux iacuttes aMictives se rattachent ies ph6no!n6nos qui expriment un amour, une propension pour certaines choses, et une haine, une r~puision pour certaines autres. Se livrer a ses facultés effectives lorsqu'on est d'ailleurs sain d'esprit, c'est dctërcrt i'impu!sion passionneMo c'est subordonner de son plein gré et on connaissance de cause les actes de la vie a !a satishctiun, de ses désirs.

Aux facultés intellectuelles est devohi le don d'éclairer les déterminations de ,ia volonté, et de faire ressortir la contbrmite ou te disparate des actions avec les préceptes de la morale. EMcs décèlent en outre tes conséquences de chaque acte, a l'aide d'un jugement basé sur l'observation et sur l'expérience.

D'après les considérations qui précèdent, on a d6j& compris que l'hystérie pouvait énergiquement retentir sur tes facultés affectives, et finir par en amener la lésion,. mais que les facultés intellectuelles restaient d'ordinaire intactes. La raison assiste & la ruine du coeur, mais cHc tui survit.

Le trouble affectif est constitué au premier degré par tes p<M«ûM, au second par l'~at de /b~. Les passions

j6~t M~e%ja!aMmce!tM dans !'hyste~ ott'aRecH~ vité dans cette matodic n'étant obtitéree qu'au premier degré, nous ne nous préoccuperons point de l'état de Mm, auquel t'hystérie ne conduit que par le fait d'une exception certainement rare.

Si les passions laissent & h loi toute sa liberté d'action en matière de répression, il n'on est pas moins vfai ce. pendant qu'elles sont unecauso tf&s-n'equenie d'attenua. tien de responsabilité, et dans certains cas, connus de tous, d'exonération absolue de toute penaHte, torsqu'ii s'agit, par exemple, du meurtFe do l'épouse après con.statation du flagrant délit d'adultère dans le domicile conjugat, ou bien du crime de castration immédiatement provoqué par. un outrage violent & la pudeur.

Comme personne ne saurait, à un moment donné, se natter de pouvoir marltrisor un de ces mouvements impétueux de t'amo sous l'empire instantané duquel un acte vient a être commis, la justice, a~ant de faire une application des rigueurs de la loi, a l'habitude de se demander si, au temps de faction, il n'y a pas eu éclipse partielle de ta raison, et, le cas échéant, elle <ait jouir l'accusé du bénéfice des circonstances atténuantes. La culpabilité est attaibtic et la peine aussi.

Rien ne saurait être comparé a la mobitite, & ta vcrsati!it6 des conceptions morbides ou des actes délirants des hystériques et le médecin légiste se trouve parfois en' Nous doMom en ce moment (ddeembre iM~ des MhM, CMtJt!atement avec M. te docteur tao~gue, & une demoiselle d'âne <!agh'!ne d'anB<Mqui. depukqMetqMOtmeh, a pM~ par tM atterMUfM les pttMrafMe): tantôt as!t<e, loquace et violente, taotût eahne, e!teeete<ue et deace, elle n'Mt janMb semMaMe t eMMntnM et met MttMBt en deCrnt tes p)fM-

~ca de djjfUcu~lMs de ptus d'un genre. Madame L., obser.

vce & t'asite deMar6vi!ie par M. Morei, etah hystérique à seize ans et passait par toutes les phases névr~pathtqucshaMtuehcs; des médecins, partageant de vulgaires et honteux préjuges no craignirent point de conseittcrte mariage contre la névrose L'état de la malade empira naturcHement,et t'en eut.a combattre o tour de ro!e ou annMHanément des accidents utérins, gaatratg!quc~ cnMratgïqMes et hypochondriaques. Madame L. éprouva un tres-v!f chag~'ïn de la mort de sa petite Mueet son intetUgence ne tarda pas & s'aitcrcr. La tcnrc su!vante, qu'cHc ~r!vait & son mari est un spécimen tfes'curieux de la cor. rospondance Muger~e, exaltée, insensée d'une hystéri. que pour qui la mort s'est momentanément dépouiMec de son aspect tcrr!Me.

e Mon am!, oMjourd'hu! dimanche, jesuts allée at'~gUse c'e&t encore un MCfnégc quej'ai commis depu!s mon retour dee bains, je les ai compta par mille, ainsi que les mettsengca et les fausses promesses. Écoute, voici ma vie. Depuis vingtcinq ans, j'ai cru que j'étais bonne tHte, bonne epooM, beono scBur. Ett bien je n'étais rien de tout ceia j'étais un monstre sorti de l'enfer, je n'étais qu~unehypoctiie; je n'ai jamais aim& sions tc< moins prebMmtHqaet. CemM~ de «hM et d'attettUene par une Cunttte dOMt te dëTouemem est immetee, CMMtammtat mfH'iM~e par d<*9 inOnnMrM tt~)té«e9, tcUe metade, a~ctëe depuis neuf ou dis mois de

Mto h~MriqM. nous pt&ente dea phdnent&tea ptcMitbnma ~Mi n'es-

<tMO)t pxs de teatp) Mtfe t'appar!t!en d'intotaMes <M<Mea d'une écarte

claent pas do te:npe A autre l'npparition d'inter~aiiea luetdes d'una eonrto

dut~e. On comprend toutes les dMeoM~ que peut susciter wn dlat meotat qui oc dbUnt~e par des tnant~etaMem d'un ordre «<s) Inattendu. Men M'avait jantabMt pM<M<tUrd<s M<SesM des projets detwMde, et eependa<tt la jeuneCtte dont ncM parlons a tente une fois de M pt<!<!p!ter par la <t'n&tM, pendant b BMtt. Cette malade eat tm type rare.

peN<~a~emM.m<meJa~a!jaaMbeMdeMUM~a' jamais aimé !e travail, ei.poureombteriamcsMrc, aujourd'hui je tue mon p6re, ma mère et toi, mou honorable époux,et mon frère est aussi matade. Si un assassin, un voleur, allait se mettre entre les mains de la justice en comptant ses crimes, en disant qu'il mérite la mort, on ta lui donnerait. Eh bien ta femme mérite ta mort, tu peux être son juge les tois hu. maines permettent de donner la nwMt a qui la donne. Prends te chemin de fer; & ton arrivée, j'aurai t'a:r guérie nous acheteroM chez le phanMacien que~ue chose qui me faBse mourir dans mon M; en sept ou huit jours, notre honncMr sera saute. Tu peux me croire quand je te dis que je mérite la mort je suis ta créature la plus ignoble qui existe sur la tetre. Que ne m'as.tu iaiMee meNriri! y a une quinzaine de jours? vous seriez tous bien debarraMés. Plus vous m'avez fait de bien, plus vous m'avez fait de mai. CependaMt, j'ai une grâce a vous demander: si je mourais dans cette maison, je vous prie de me faire enterrer pr~s de ma petite Cite. Pauvre enfant je no t'ai jamais aimée son père, son pand'pére et sa gmnd'mere l'ont aimée; la mère seule n'a pas eu de cc'ar pour son entant. Je n'ai pas recuciitisen dernier soupir. Non Dieu 1 quel malheur peur papa et pour maman de m'avoir donné la vie, et quel malheur pour toi de m'avoir demandée en mariage Oh t te ciel m'est témoin, si j'avais connu la bassesse de mes sentiments, je n'aurais pas uni <na main exeem. Mea A celle d'un homme de cœur. Ne montre cette tëitre a personne, elle tuerait mon père et ma mère. t) faut bien vite accourir, il faut bien vite venir me chercher. Quand je serai morte, ie te prie de consoler mon père et ma mère tnais no te remarie pas. Si tuavaisencore le malheur de rencontrerun Judos pauvre emobteccur. Je ne suis pas fotte, seulement accours vite que je meure avant papa. Tiens, j'ai oubMe de de. mander des nouvelles de ton ccit, et je n'ai rien dit a Mortense. Alexandre, je te dis que tu peux Mte donner la mort sans com. mettre de crime; tu sais que je connais cncoM le bien et le

"Mt. S t'en ne ? 4o"M fon chez te pharmacien, MM «CMn. mencerons ce que j'ai d~& <eit une fois; seulement n n'ira point cherchor le médecin, je serai morte dans une crise npt. veuse. Tu ne veux pM que papa meure avant moi accotnf, accours, il taut mettre un terme à mon ignoble vie. Mon père, ma tnerc et toi, souffrez le martyre; mon fr!~e et ma soeur MMtTMnt ouMi. ~e <nettM; tnoi'm&me cette lettre & la botte j'iMi e~je la porterai. Une grâce, une dernière grâce <ije Meum ici, que je sois enterrée & C. si ce n'est pas une cheso hnpossiMe. Je dis cela dous te cas on je ntourraiici de maladie, cartes précautions sont bien prises! je suis gardée comme dans une prison. Je t'embrasse, si tM tMO tcpermetit. Prie donc McH pour que ta femme menro pour votre bonheur a tous.

a Celle qui n'ose plus se dire ta temme.

a Signé Et. L

a P. S. Pardonne te mal que je te Ms; pardonnez tous, mais viens vite. ~e puis encore, devant le monde, être comme autrefois, c'est ressentie!! peut'etre dans quinze jours je ne pounrMsptus' A

Lorsque !'hystérie vient compliquer un état mental en roie de compromission, de grandes dttïicuttes peuvent surgir les matades, bien que bizarres, restent dans la société, mais elles s'y font remarquer par leur attitude. Semant <~ et là des calomnies, jetant la discorde et la haine dans des filmillds, dénonçant les autres et quelquofois s'accusant elles-mêmes, elles parviennent il tromper tours avocats, à mettre en défaut la perspicacité des médccins experts et a en imposer a la justice. Qu'on lise plutôt les observations suivantes

Moret, M. NM~ p OM sM~

Utte jeune OHe hy~HqMe, !ateM~cnteet d~n~M~ taMtC~r~ëvdie, vou!at se rendre wter~ MaantmM' aerpMr!ov!ct!med'Mne conjuration pctit~oedont elle phi. tenda!t avoir surpris le aeeret. Un ao}r, eMe trouvée dans h plus grand trouble et dans t'etat, en oppaMM~e, !e pt<M atah mant & ta porte de son appwh'men~ Ello ae par!a!t pas, mah indiquait par ses.gestes, et deo!am!t ensatte pM eedt qM'ette avait attaquée, au moMent ea eMe ren<M!t dtM elle, paru<t hotnmeqN! a~ait cherché a t'ttmngtef en lui eerfant ie cou avec b ma~, M <n&mc tempa qa'M tôt portatt M p!eiae poi. trine deuxecapa dep$!gtMn!. Ceux~ n'avaient enlamé, Mc~ vrai, qtto les vêtements, et encem te corset n't ?? perc~ au m&meBtveaM que-la robe. Mais, en ce qui teuette la pr~. tendue eh-ansatattea, ette aurait eu cet effet Mautect tout À Mtnewreau, do produire instantaneMent, non pasMne ge(te de la parole ou uneattéraiion de la v&!jt, t!M)!a<m mMtMme MtMptot. Chargé d'etter ceBaMer la réalité de CM faits qui avaient d~a paru A bon droit suspects & un mog!<tMt dMcMe ~tronper (M. tejuged'itMtntcttoa Busacro!tef<), M. Tardieu ne trouva aucune trace apparente do la tentative de e~angu!a* tion, et, comme te médecin expert déclara & tajeune aMe que cette perte de la paM<enepo<tvaitMpro!oBgeraMdeiadu prén)!ermemeMt,eMe se décida de suite, et avecMne grande doci. lité, à KMacera Mn~edetnaette. B!eniet apresetteaveMait aa eapercherie.

Une jeune NMe. veM t'age de la puberté, avait epMMvedca accidenb h~ténqoee et s'hait Ait retnarqMer dans son peosionnat par un penchaNt tfea~ccuaô au ve!. Sa ~utiMe crut bicnMfe en développant citez elle des sentimenta retirent extrêmement prononce, et ron vit MenMt mademobeMe tomber dans une deve~n etattee. A vingt an, elle entra ceMMno Meviee dans un couvent eteKré. Au bout de six moïa, elle preseMta les phenemônea les mieux ace<M~ de rh~r!e cenCrmee, devint qaeKUeMae, <antaaqMe et vo<t<te<Ne, trompa

taeonnancede tout le monde, inventa mitta récits mensongers qui donnèrent tien & des événements trés-désagr&abtes pour ta communauté, écrivit des lettres anonymes, dénonça un prêtre comme l'ayant violée, timuta en faveur du couvent un~ donation entre'vits et s'évada. Réintégrée dans la maison paternctte, lisant des romans presque constamment, tenant des propos déplaces et affectant dans la rue une attitude provo. quante, ettentte tourment de M ramille qui, pour s'affranchir d'une responsabilité devant laquello elle commençait a rMu. ter, prit la resoMttion de la marier. Les deux premières années de cette union ne furent troublées par rien et le bonheur setnbtait avoir r~Mndu aux veux des parents; mais après deux couches successives, la jeune temme se tmt & boiM de i'eau. de-vie, abaHre son mari et ses domestiques, a voter dans les magasins et a fréquenter des filles de joie. Une séparation amiable intervint entre les deux époux, et l'on songeait seneu. sèment a un internement dans une maison de santé, lorsque tout a coup cette malheureuse femme disparut. On appritpius tard, qu'un voyageur de commerce, séduit par son éclatante beauté, l'avait emmenée a t'etranger, qu'elle y avait n<enè l'existence la plus honteuse, qu'elle avait été condamnée a si< mois do prison pour guet-apens et tentative de meurtre, non suivis d'etïet, et qu'après avoir trouvé des ressources dans la prostitution, elle avait nui par mourir, infectée de sypirilis, sur un lit d'hcpitat, a t'age de vingt-sept ans. Dans cette vie si tristement accidentée, cette femme avait conservé un reste de pudeur à l'endroit de sa famitte elle avait changé plusieurs tois de nom et avait fait répandre le bruit que les regrets que lui causait son inconduite passée l'avaient déterminée a recou* rir au suicide et qu'elle s était noyée.

MademoisetteX. âgée de trente'huit ans, accusait son pare vieillard fort âge, d'avoir introduit dans sa chambre, quittait toujours fermée en dedans, M. le sous-protêt de qui aurait assouvi surelle et sur sa sœur sa passion criminette. M en s<"

raitréau!t6 une grossesse dont modemoisoUû X. aurait attendu t'isi'ue pendant prés de deux ans. Htte Ht de nombreuses démarches pour avoir u<M entrevue avec son séducteur, rontre lequel elle proMrait des menaces. Ne pouvant pénétrer & la soM'prétecture, elle chercha & t'attirer dans une autre maison ou elle et sa so*ur s'étaient rendues années de pistolets. Mademoiselle X. ne marchai jamais sans ar<ncs< Son MM, voKedonstartde ta mag!e, ne lui tatMait pas de repos. Son ~Huencc s'étendait jusqMesMt' les anHnauï qu'elle onction. M!t. Tantôt il taisatt trembter le plancher sMr lequel elle ttM)'.e!ta!t, ou la faisait danser M)a!grc elle; tantôt il lui ta'M!t eprouwr des sensations étranges qu!toutes, se pappot'taicMtau)t organes seïMets; d'autres fois, il lui faisait changer !e viMge, Cette malade fut conduite te 20 fëtfier <8SO, dans l'asile de Kapoteon<Ye<tdee, et cannée aux soins du médecin, M. todoc'teurDagroa. Après uneoxcitation Mtt~me de quelque seMei. · «es, les bains prolongés, quelques irrigations et tes anti spas* Modiques atn&iiorerent ta situation, et, quoique non guérie complétement, elle fut rendue & !a Mberté te 28 juin iMC. M. Dogron n'avait plus entendu parler d'ette, lorsque le 3~ mot 1M8, it reçut d'un avocat une lettre ainsi conçue t Cette a matheureuso demoistito que j'ai soient dans mon cabinet, a été examinée par <noi, et je n'ai jamais reconnu te moindre a dérangement dan~ses idées, bien au contraire. J'ai voulu a étudier ait y avait une monomanie, une idée <he, je n'ai a rien vu dans son esprit. J'ai besoin d'être renseigne pour sa* <t voir quelle est la règle de conduite que j'aurai a adopter <t dans le conMt entre le père et la uiie, etc. Veuillez M'bonoa rer d'une réponse, f

M< BagMn répondit que mademoisene X. avait été séricu* sement malade, que son père avait agi sagement en la faisant traiter dans une maison d'atiénés, et qu'il craignait bien que cette instance en Justice ne tôt un symptôme de rechute. Rn réponse a cette déclaration, il reçut te i 5 juillet une a<. s!gnat!onpourrépondrea une demande cndommagos'intéréts

de ~<t00 M' intentée par mafiotnoisette X. centre son père et contre tui. Le procureur impérial dctnahda, en ce qui eon' cernait te médecin, te rejet de la demande jusqu'à ce qu'on eût rapport UMo autorisation du conseil <t État.

Mademoiwttc X. poursuivit son père seul, qu! lui répondit par une demande en nomination d'un conseil judiciaire comme dissipant sa fortune en procès inutiles.

Le tribunal accueillit cette demande, et at~Mrd'hui made. <neisct!e X. vit en liberté, privée de la tibrc admitnatratïon do Ma biens; matait s'c!a!t trouvé t<n des avocats tca plus dHt:n. gués du barreau de Paris pour ptaidcr en appel contM te père. La cour de Poitiers n'en a pM mohM connr)n6 !cJM*gement des premiers juges.

Une convulsionnaire tres*conntte en Prusse sous te MMt de la C~eMr, a pu tromper, pendant dix ana, tca magistrats tes ptus Mpemnentes, induire en erreur un grand nombre de médecins, mutiner sans cesse t'autorite, donner lieu aux aventures tes plus inattendues, et passer alternativement de t'hopitat & la prison, et de la prison a la maison de force. Sa vie n'a été qu'un ieng cnchatnentent de péripéties extraordinairM, d'6piaodes dramatiques et de simulations aussi variées qu'habites. Toura tour cahne ou furieuse, toile, muette, hattuciuec, poss&dca du diable, faible d'esprit ou rhumatisaMte, Menteuse, faux témoin, libertine ou voleuse, ta Gtaser a de' ptoye, au service des causes les plus déteslables, l'énergie ta ptus rare, t'cMronteric la plus inouie et t'astuce la plus incompr~hensibte! En dernier lieu, Casper t'a dectarte cempMte*ment responsable, et une penatMe sans appel t'a fMppée. B<t deg)tA de MMpMMmttM~ dea h~K<~«M. Selon l'intensité do l'hystérie et soton le <!egt'6p!us ou moins acccntu6 de perversion <!oncom!<anto ou consécutive

dcsiactMtés anecHves, M doit. d'âpre noua, y avoir ou responsabilité ou atténuation de responsaMtiié, mais trcs-raremcnt irresponsabilité totato. Nous reviendrons, du reste, sur ce!tc dernière proposition.

Voici, je suppose, une jeune CHe de dix-septans environ, qui depuis cinq ou six ans est on proie & des attaques d'hystérie. Sa constitution est forte et ses faeuhés inte!. !cctupncs sont ires-nettes. Ëtevée par une mère faiMc et imprévoyante, sa conduite échappe à peu près & tout contre son imagination ardente et ses tendances portées à mal prennent un dangereux essor. Le hasard aidant, c!te fait la connaissance d'un garçon, son a!né de quatre ans, dont le coeur est de marbre, et qui par sa rc.vottante déloyauté n'a su se montrer que sous le plus de< testable jour. Devenue la facile mattresse de cet homme, la jeune Mue, soit qu'eUe Mt réellement éprise, soit qu'elle voûtât par calcul faire consacrer sa liaison par un acte solennel, conçoit k projet de se faire épouser de gré ou de force. Les protestations, les larmes, les prières échouent. Elle en vient alors a prétexter qu'elle porte dans son sein un irrecusaMc témoignage de sa faute, et pendant neuf mois elle écrit a son amant on l'entrelenant sans cesse de sa gt'ossessc.

Les marques de la plus dure incrédulité accueil.lent cet aveu. Mais rien ne saurait arrêter l'accomplissement d'un projet prémédité de longue date, et dont toutes les circonstances ont été prévues et mûries avec !a plus dangereuse adresse. Espérant que la possession d'un jeune enfant mettrait un terme a ses angoisses, et qu'en le présentant a son amant comme étant le

fruit de ses (Buvres, c!!o allait attendrir une inncxiMe volonté, elle se rend sciemment Fauteur du rapt!c p!ùs audacieux qui soit consigné dons les annatcs judiciaires! Les circonstances qui suivirent la perpétration de cet acte odieux sont trop connues pour que nous les rapportions. Qu'il nous suffise d'agiter ici !a question du libre arbitre.

!<a jeune nt!c, bien qu'hystérique, a-t'eUe eu conscience de son crime? Oui. t/a< tictc 64 du Code pénal lui était-il appMcaUo? Non.

On chercherait vainement dans toute !'at!aire des tra* ces de <b!ic proprement dite, et il a fallu, pour essayer n'en trouver, t'habiteté si consommée d'un avocat ceiehro. En se plaçant au point de vue de t'accusce, on no rencontre d'un bout a t'autre qu'un enchaînement fort logique de circonstances, et rentevomcni de l'enfant ne fuit que donner la mesure de la précoce mais profonde perversité de la jeune fille, et de la puissance de sa vo" ionte it mal faire pour on an'iver ses fins.

Cependant, si testacuttes inte)!cctue!tt8 sont dans toute leur int~rite, comme !'a si nettement dcc!ar6 notre 6minent confrère, M. Tardieu, le troub!c des <acu!t<:s anbctivesest pouss6si loin, qu'il a été certainement de nature a exercer une puissante innucnce sur Facto incritnine. Cette considération, en atténuant la culpabilité, atténue aussi la responsabilité et cntratne le bénéfice des circonstances atténuantes, mais elle doit bien rarement déterminer rcxoneration absolue de toute pcnauté. Si la lésion de l'aitectivité était sufSsante pour fuire absoudre les actions humaines, ta justice auraitjuaqu'a ce jour trappe

un nombre immense d'innocents; et si f'on menait & anmeftrc ? (îdcfnnc de !'irMspdnsabiutc des hysteri.ques devant la lui, la sécurité n'existerait bientôt plus au soin do la société, et tons les jours f'impuuité multipiierait les plus noirs forfaits, en fivrant !a vie et la furtune des citoyens & ta merci des instincts d'une nature profondément corrompue.

!t ne nous appartient pas, & nous médecins, d'imiter les excentricités sentuncntatcs de ïa dcfbnso; car si nous élargissions trop le champ des excuses, nous porlerions t'anxict)') au c<Bur des protecteurs naturels de nos droits; et la justice, se privant alors du secoua que lui onre la médecine et ia psychologie, s'empresserait de nous reprendre !c terrain qu'elle nousaconccdc.

Dans le cas particulier auquel nous avons fait al!usion, il y a donc eu cette atténuation de culpabilité qui existe, et que f'on devra admettre, suivant nous, toutes les fois que l'on aura bien et dûment constaté un etui d'hystérie & sa ~M ~Mh'pK~MMe<?; mois juger ht question par un acquittement, n'est-ce pas f~p tHf~M~' il (Me/o<w M0~< ~MM~ M't~a~ que <M<? NOUS en hommes convaincu.

M. Tardieu a VM, il y a onze ans, avec MM. Cafmcif et Laseguc, une jeune femme d'une ecfatante beauté, appartenant a i'unc des premières familles de f'aristocraticautrichicnnc, qui se prostituait & tous venants, aux gens même les plus abjects, et qui finit par écraser la tête de son entant nouveau-né, sans avoir, en aucune manière, conscienM de son action crimineMe. Pour celle fois, l'irMSponsabifité était bien reetfe.

CKMw wMonf jMdMatte On sait que les femmes af-

fectées d'hystérie, sont, on g6nérat, remorquaMes par la

vivacité de leur esprit, la fougue de leur imagination et

l'exaltation de leurs sentiments. Cette disposition morale

les conduit aux actes les plus bizarres, les plus audacieux

et quctqueteis les plus c<'itnineh, pour satisfhire la pas-

sion qui les domine, que ce soiH'amour ou la haine, la

jolousie, l'orgueil ou toute autre passMn. M peut arriver

que ces actes, dénaturés par la rumeur publique, !es pré-

ventions locales ou les haines individuelles, donnent lieu

& des plaintes, à des dénonciations, et, par suite, a des

commencements d'informations judiciaires, qui, pour

être tr~s'graves, ont toujours l'inconvénient de porter a

faux, et quelquefois d'être ridicules, Mais on peut voir

aussi la justice égarée au point d'infliger des peines se.

veres a des innocents, tandis que le vrai coupable reçoit

des ovations. Tel est le cas suivant que vient de publier

un médecin distingué, M. le docteur Bergerot, d'Arbois.

En t'aMttee <M8 vivait, dans la village de Mesnay, prés

d'Arbois, une jeune <te âgée de vingt-six ans, nommée M. J.

Ktte était courtisée par un jeune homme de son âge nommé

B. dit C. qu'eUe comptait épouser. Mois elle acquit un jour

!a cerutude que sou amant lui était inMé!e. Son dépit ntt si

amer qu'elle jura do s'en venger, nen-seuiementeur lui, mais

sur toute sa famille qui, d'après la rumeur publique, avait

beaucoup MMnbue a l'éloigner d'elle.

M. était d'une organisation trés-nerveuM. On avait vu plu-

sieurs fois uue simpte contrariété ia faire tomber en syncope

eu lui causer des mouvements spasmodiques. Mais le fond de

son tempérament était trés'vigouremt, et, dans plusieurs cïr.

constances, elle avait donné des preuves d'une résolution M~

branlable, d'une ténacité d'humeMr4nv!Mcibte et d'une audace que.rt~oepo~aHioti<aidar; Nous allons voir comment elle réatiaa ses projets de vengeance.

Un matin, on trouva dans une vigno appartenant & M. d'Où* niéres, conseiller à la cour de Besançon, un grand nombre de ceps qui avaient été coupés pendant la nuit. M. vo, dans ta journée, dénoncer a la justice le frère de soa ancien amont et MM amant tm-meme eo<nme étant les auteurs de ces m<ttHa' · t!on8.

Ettc prétendit que, étant sortie fort tard de la maison d'une de ses amies, elle avait vu les <reKS B. coupant les ceps de vignes et tes avait parfaitement reconnus. Au tribunal, elle afMfma, sur !a foi du serment la vérité des faits par elle arti* culés. Le père et la mère des jeunes B. eurent beau assuM que, cette nuit'ta, leurs enfants étaient eoucttes près d'eux; comme ils étaient suspects dans ta question et ne pouvaient prêter serment, le tribunal crut a la déposition de la jeune tttte, faite avec un aplomb et un sang-froid rcmarquabh s, tes deux prévenus furent condamnés A quelques mois d\'mppisenncment.

L'année suivante. M. rentre un jour au village en criant: A l'assassin! & l'assassin Elle montre sa poitrine toute sanglante et une ploie qui saignait encore au.dessus du sein gauche. PtusieuM autres petites blessures se montraient sur le cou et J'épaule. Elle dit que t'oncte des jeunes B. des deux Mrt's emprisonnés pour les ceps de vigne, t'ayant rencontrée dans un lieu écarté qu'elle désigna, s'était précipité sur elle et lui avait porté plusieurs coups de couteau. Cet homme fut arrêté et, <t la session suivante des assises, condamné a cinq ans de réclusion.

t'eu de temps après, M. Ht venir le procureur du roi et le Juge d'instruction pour leur montrer do nouveaux coups, faits -par un instrument tranchant, qu'elle avait reçus sur ta poi. trihe, les épaules et les bras. Ette déclara aux magistrata qu'un

autre «note des frères B. qui habitait B<'sançon, où H )ra. vaiitait dans un ateticr, était cotre brusquement dans sa <:t<am. bre, s'était précipita sur elle, avait essaya de t'étrangter, el, n'en pouvant venir & bout, lui avait donné ptusieurs coups do couteau puis, craignant que ses cris n'attirassent du secours, it s'était enfui a toutes jambes. L'accusé fut arr&té deux jours apr&s a Besancott et amené a Arbeis. Lorsqu'il arriva dans la ville, entre deux gendarmes, la chatne au cou, il n'était bntit que de la tentative d'assassinat comMise sut* la jeune Mte de Mcsnay et de l'arrestation du coupable. B. fut introduit dans la maMon d'arrêt au milieu des huées et des imprécations d'une tuule ameutée. Co fut bien pis la lendemain lorsqu'on le cou. duisit è Mesnay pour teconrroatcr avec M.

Toute ta poputaMon du pays était sur pied; une' foule im* mense agitée, exaspérée, raccompagna jusqu'à Mesnoy. Hn présence de B. M. ne changea point de langage. L'accuse lui disait d'un ton calme, patentel Malheureuse, que faites. vous? Songez donc a votre an<e. Si vous trompez tes hommes, vous n'échapperez pas la justice de Dieu. Elle persista opiniâtrement duns ses attestions.

B. fut reconduit en prison. Au moment où il en franchis sait le seuil, un homme s'etaoca de la toute, et, avant que tes gendarmes eussent le temps de l'arrêter, il se jeta sur le prisonnier avec des gestes furieux et te poussa rudemt'nt dans la prison, aux applaudissements de la foule qui t'entourait. Mais le malheureux B. ne resta pas longtemps dans la mai' son d'arrêt. Les magistrats instructeurs de Besançon avaient fait, de leur cote, une enquête de laquelle il était résulté que, te jour ou Il. disait avoir reçu les blessures de t'accuse, ce.lui-ci était a Besançon. Vingt témoins, le chef d'atelier à leur tête, vinrent déposer qu'it était impossible que B. eut commis le crime qui tui était imputé. M fut retaché

Le docteur Bummt, qui awa!t visitd toatM les MesMrM de la CHe M. m'a dit qu'eMca etobst MpedktetkM, a'int<fes!tient que te derme

Peu de temps opW-a, la mère de M. arrivant & t'etabte pour tmiM sa vaehe, tai trouva tes pis coupes. M. en accMa encore tes B. Un jour le tcu prit & sa maison tout le pays y courut, tes fourrages furent entièrement consumés, M. répétait saus cesse Ce sont totuonrs tes B.

Une instruction rllt commencée contre eux. Mais, loin de découvrir des faits accusateurs, elle ne rencontra que des c!rcotMtanccsqtt! démontraient leur innocence.

Depuis la tcntath'o d'assassinat imputée & celui des B. qui habitoit Mesancon, M. était devenue t'herotne de la contrée, CHrant l'instruction <a!te par les magistrats, tant t Arbois qu'à Bceancon. le bruit se répandit qu'on avait trouvé Mn matin 6 côté d'e!)e, sur son oreiller, une couronne de fleurs artificielles portant ces mots C~'oM Mo~~ J. Une foule de eu* rieux, de desoBuvrës, de dévots et de ~badauds alla voir la M~e MeMyw. On ne parlait plus que d'elle dans toutes tes conversations. M. J. taisait vraiment !e pendant de Marie Mcrie, la fameuse stypnatisee du Tyro!, vcM laquelle se sont dirigés tant de saints pèlerinages et qui a exercé tant de plumes mystiques.

Les personnes pieuses afnuaient de toutes parts et déposaient sur son lit des fleurs et de l'argent. Cette dernière enfando était particulièrement agréable a la mère do M. Lorsque la munMeence des curieux et des pèlerins du canton d'Arbois fut épuisée, cette icmmo partit un jour avec la couronne pour la montagne et se mit a parcourir les villages. Elle allait de porte en porte, récitant l'histoire du martyre de sa nMe et montrant ID couronne qu'un ange était venu déposer sur sa Mto. Quand elle voyait les auditeurs émus, elle ouvrait une quête au profit de la malheureuse victime de cet horrible at< tentat, et tes pièces de monnaie tombaient dans son esear. celle.

et n'avaient au«Me era<fM. Me <e tes pratiquait ette'meme avec un nMo<r.

Cette conduite de la mère. quand elle fut connue & Arhois, commença & dcssiiiet'tes yeux. Le cur6 de Mesnay, qui avait été dupe comme tant d'autres, s'écria un jour Je crois que cette drotcfise n'est qu'une farceuse. Bientôt it se nt dans t'o. pinion publique un revirement commet. Comme il arrive sou. vent en pan*ii cas, on passa d'une extrémité a une autre cette qu'on allait visiter comme une sainte n'entendit plus autour d'eMe que des menaces et des imprécations.

Elle fut oMtgee de quitter te pays. Un cabaretier de Gray la prit son service. Six mois après, son maltre la surprenait en Hagrant délit de vot domestique, accotnpegne de plusieurs cir' constances aggravantes. La cour d'assises de la Maute*Sa6ne ta condamna S une rodusion perpétuelle.

Cet arrêt prononc& contre elle nt obtenir la grâce de celui des B. qui était dMenu a Bnsisheim, parce que l'on comprit que la déposition de M. qui seule avait servi & le foire condamner, perdait sa valeur par ta sentence qui venait d'être prononcée contre évite nite. Mais le malheureux B. avait puisé dans les prisons le germe d'une maladie mortelle a la. queito il succomba six semaines après sa nnsc en liberté. Il y avait quelques années que ces derniers événements s'etaient accomplis, lorsque M. J. reçut sa grâce a l'occasion d'un grand événement politique. Elle revint a Arbois ou un vigneron eut le courage de t'épouser. Elle le rendit tres'mat' heureux; a ta moindre observation qu'il lui taisait, elle avait une attaque de nerfs. On sait que sa crise avait pris une forme syncopale. Ce pauvre homme fat si enrayj'! qu'it vint me chercher en toute hâte. Quand j'eus reconnu la fameuse M. J. et constat l'état de son ponts, qui était trcs'nature!, j'eprou. vai un mouvement assez légitime d'impatience en voyant qu'on m avait dérangé pour une indigne comédie que cette femme jouait & son mari. Je dis à celui-ci, de manière a être entendu d'eite Mon brave homme, votre femme n'a besoin, pour tout remède, que d'une petite correction paternelle, et, d'un geste

signif!cauf,je me ns comprendre, au moment ou je franchissatsta porte pour regagner mon dotnicitc. Quelques jours après, je vis !e mari venir & moi avec des airs triomphants. M me dit que mes paroles avaient suM pour guérir la malade, <mi s'était levée immédiatement. Les jours sui. vants, ses nerfs avaient continué a Mater dans te catme le plus portait. Mais, me dit-il, si t'occosion s'en présente plus tard, j'userai de votre remède, je l'en ai prévenue. Cette occasion ne revint point. On vit bientôt la santé du mari destiner peu a peu et il mourut quelques mois âpres. M. produisit un testament olographe qui t'instituait hentiere de tout ce que laissait le défunt.

On eut des soupçons d'empoisonnement qu'on ne parvint pas a justiner. Mais le testament fut reconnut faux et M. traduite de nouveau devant ta cour d'assises, fat renvoyée dans une maison de détention pour le reste de ses jours. On n'en a plus entendu parler'.

BMK~dXmtMh~tMqoM. Du dixième au quatorzième siècle, l'hystérie a plusieurs fois s6vt cpidemiqucment, et t'histoire a enregistre le récit de faits tellement extraordinaires, que t'increcutite accueille le plus souvent ces narrations invraisemblables et qui pot'aissent si dignes du moyen dge. Nous n'irons pas, pour tes besoins dp notre cause, exhumer les faits étranges dont il s'agit, mais nous croyons devoir résumer ici tes relations d'une ôpidetnie intellectuelle extrêmement récente et dont une province, hier annexée à la France, vient d'être le théâtre. En lisant notre exposa succinct, le lecteur se demondera certainement plus d'une fois s'H n'y a point erreur dnns les dates (t857'i86i), tant certains détails ~M. <f~. ef <? aMM. <<?.

Mmt MMoiHes! AiMt qne Musïeypns dit a ta jMtge 44, M. le docteur Constant, envoyé en mission par !e gouvernement, a regardé les hystériques do Morzmes comme étant absolument irresponsables de tcMM actes. M. Con stant s'est évidemment trompa. Yotci les fails Dans l'ancienne province du Chablais et aujourd'hui dans t'arrondissetMent de Tttonon (Haute.Savoie) se trouve une commune do deux mtHchaMtants qui a nom MoM'nes. Située a t'e]ttretn!tf sud de la vallée d'Autptt, elle n'est séparée du Vota!s que par une montagne; son altitude est de 1,500 mètres environ, son climat est rude, sa végétation tardive. L'habitant cs-t tres-pauvre relégué avec toute sa famille dans la salle basse d'un chalet misérable, il vit dans un état permanent de demiasphyxie, auprès d'un poète de fonte chaune jusqu'au rouge. Sa nourriture se compose de pain d'orge, de pommes de terre et de viande fumée, et pour boisson il n'a que de i'eau toujours trcs.troide. La population a un aspect gênera! chétif, le tempe' rament tymphatiM-nervcux prédomine, t'cnhnce est difMe et maladive, la fécondité des (nenages très s~tde, l'âge adulte prématurément décrépit, la vieillesse rare.

Les habitants de Morzines sont doux, honnétca, entêtés, ircs-dévots, invinciblement entrainés vers le merveilleux peu intelligenls d&!a, teur jugemenl est encore obscurci par une foule de croyances absurdes. Vers le milieu du seizième siècle, « tes sorciers y étaient siépaisqu'on ne pouvait les dénicher, e Au mois de mars t85?, des accidents d'apparence extraordinaire se manifestèrent chez deux pedies nttes trés-pieuses, Mondes, malingres, mais cepfndant jusque-ta bien portantes. Les accidents dégénérèrent bientôt M véritables crises con.vulsives, accompagnées de phénomènes que personne, au dire des gens de ta localité, ne put ni comprendre ni expliquer, et qui, gagnant de proche en proche, s'emparèrent d'un grand nombre d'enfants, de jeunes Mies et de femmes. D'après des

témoins probablement assez peu digncs de toi ces en- Jants, pendant h!urs crises, partent ta tangue franctuse avec une tacitite surprenante, ou repondent en allemand CM en !ann, 1 perdent toute ancction de famille, sont d'une insolence inott!e, d'une impiété dépassant toutes les limites, d'une force physique capable d'en imposer â quatre hommes, et on ics voit grimper en un clin a'o'M A ta cime des arbres, < Otirc ta culbuta ou bien sauter de ta à un autre arbre eto!gn6 de ptusieurs mètres, fn descendre la tête en bas, e etc. En sept mois, 37 personnes n<rcnt atteintes surce ch!tn'e, ~7 furent guéries par la vertu des exorcismes. On exorcisa constamment et partout, A ce point que les animaux malades Htrent eux* mêmes reconnus poMedés, puis exorcisés L'autontéecctesiast!queeta!taux abois.

Quelques enfants guérirent spontan&mpMt d'autres cédèrent a des menaces de mort ou A des promesses.

A la On de t'annce tMO, le nombre total des malades ayant eu des crises convulsives s'Mevc a HO. Le mitostre de l'inténcur s'en émeut, et le M avril <86<, M. le docteur Constant, inspecteur général du service des aliénés, arrive à Morzincs charge d'une mission eMciette. Notre honorable et savant confrère, ainsi qu'tt vient de le relater dans un rapport tort curieux', trouve la population entière dans un état de pro<bnde dépression chacun s'attend a être envahi pat' quelques diaMes. )~e conseil municipat, presque a t'unanimité, croit de son devoir d'infonner M. Constant que s'H n'apporte que des Mmedes «e<«~, il ne rëussira point & faire disparattreta tnatadie. Une profonde irritation règne dans te eceur de tous contre les «M'e<M'< <t«<<'«t'«t« MM~.

M. Constant entreprend aussitôt des recherches multiples et rencontre encore M malades A Meranes, la plupart cétibataires, hystériques, gastraigiqaes, aménorrheiques, dyamenor* rheiqucs, eMoro'anèmiques ou scrontteuses; tour appétit est

A~~< wf<fa<! 4~~< <r&~<t<tMjM~<'t <?<.

capNciMMtJeur MmrneU inconstant et léger. ~Messeuses, ioquaces, exanees et fantasques, ettfS se reunissent entre eites, jouent aux cartes, s'excitent mutuettement et masquent t'insomMnce de leur alimentation par un usage immodéré de café noir. Pour elles, tout est une occasion de crises, mais rien ne les produit plus sûrement que teraqu'en vient & mettre en doute IcurpMMMMW; elles se donnent alors en spectacle et s'ébattent. La crise est annoncée par des baittements, des pendicMta' t!om, qa)f!ques tressatMetnents, des mouvements saccades et chorettbrmcs, des alternances de dilatation et de contraclion des pMptHes, et par un certain air enar&; les cris, tes vociféMiiens, tes jurements surviennent; la physionomie s'injecte, se M~êt de l'expression de la fureur la respiration est hâtetante; les mouvements, homes d'abord aux parties supérieures, gagnent successivement le tronc et tes extrémités. L'agreMion commence meubles, chaises ou tabourets sont tancéa sur tes assistants; puis tes convulsionnaires se précipitent surteurs parents ou sur les étrangers, tes frappent, se frappent dtM: mêmes, se meurtrissent la poitrine eu te ventre, se tournent, s<' retournent, se renversent eu arrière et se relèvent comme par une détente de ressort. Aucun erotisme ne se meto A l'idée de possession démoniaque; tes malades ne prof&rcnt tamais de Mots obscènes et ne font point de gestes tubriqucs. Dans teurs mouvements tes plus desordonnes, elles ne se découvrent pas. Celte crise dure de dix a vingt-cinq minutes, et pendant ce temps le pouls se concentre, tes battements du co!ur restent normaux; tes mains sont glacées; tes pieds seretroidiMcnt. Vers le déclin de t'accce, le bruit s'apaise, tes mouvements deviennent moins rapides; quelques gaz s'éettappent par la bouche; les malades promènent avec étonnement les regards autour d'elles, arrangent leurs cheveux, ramassent leur botMet, boivent quelques gorgées d'eau, et reprennent leur ouvrage tout en déclarant qu'ettes n'éprouvent aucune lassitude et qu'eMes ne se souviennent de rien. Cette dernière assertion est loin d'être toujours sincere<

Les possédées de Meniines < entendent et voient parité. ment, dit M. Constant, puisqu'elles répondent aux questions ou reconnaissent les personnes qui tes approchent quand leur crise est commencée, et terment tes yeux dés qu'elles les croient menacés par un objet quelconque. En générât. quand elles rejettent & terre, elles savent trés'bien choisir l'endroit o& elles vont tomber, et j'ai souvent répète t'exp~rience sni' vante Je teignais de poser mon pied par megarde sur une de leurs moins, ou bien, quand elles <rappa!ent le sol a coups redoublés, je poussais une pierre a l'endroit o& elles frappaient jamais aucune n'a manque de retirer sa main ou de frapper a côte de la pierre, et les femmes grosses ont grand soin de ne pas se donner de coups sur le ventre, x Les unions consanguines sont extrêmement fréquentes A Morzincs sur quetre'vingt'un mariages cetëbres dans l'espace de huit ans, dix-neuf ont nécessité des dispenses. M. Constant n'a pas vu un seul sourd'muct on aveugle de naissance, mais il a observé six idiots, cinq imbéciles, trois ractntiqucs bossus ou plus eu moins contrefaits, deux pieds bots et un boiteux. En outre, sur tes cent vingt convukionnaires de l'épidémie de i857 tMt, cinquante-neuf ont eu ou ont encore des parents atteints de divers états n&vropathiqucs mal dénnis, mois réels, «usent aftectés de lésions pathologiques capables de se tmns*mettre t~r la voie générative.

Avant l'arrivée de t'inspecteur général du service des aliénés, le traitement des malades avait consisté dans t'inthnidatien paternelle, les exorcismes, les péierinages et te magnétisme. « J'ai voulu, dit M. Constant, expérimenter quelques médicaments, niais ma tentative a été sans succès tes convutMennaires étaient tellement persuadées que tout médicament devait leur être plus nuisible qu'utile, que celles qui consentaient a essayer quelque chose accusaient des souffrances ~wtM après la moindre cuiitcrée d'une simple potion calmante. e Notre ttabite contrére modiOa alors sa tactique, et toute sa thérapeutique se borna aux prescriptions que voici change'

ment du eur6 de Merzincs, envoi d'une brigade de gendarme. rie et d'un détachement d'mtaMterie. La population fut inti.m!dec, et l'épidémie finit par disparaitre.

La titerapeutiquede M. Constant a été ingénieuse et efficace sans aucun doute, mais il y avait moyen de se passer de l'!n* tefvcntion de la force publique. HusMUfs temmcs appartenant aune communauté se Mirent un jour a tomber successivement d'épilepsie Boerhaawe survint, MtoHumer un grand feu, et decti't'a qu'il y jetterait !a première d'entre elles que sur' prendrait une crise. La propagation con~isive fut arrêtée a t'instant même. Si j'avais eu t'honncur d'être il la place de M. Constant, qlli a d'ailleurs rempli sa mission avec une convenance parfaite et une grande intelligence, j'aurais, je crois, imaginé quelque chose d'anatcgue.

tMmoM* m<d!t~<'ga!. Toutes tes quêtions m~d!'co'!<~atcs relatives a l'hystérie ont une importance pmtique considérable Il y a six ans, la CaMMf des M~aM. reçut une demande de consultation dans les circonstances suivantes Une jeune fille de vingt ans, reconnue hystérique, accusa un oiïictcr de santé de l'un de nos départements de l'Est de l'avoir violée un soir, dans son cabinet. Notre confrère, incarcère sur-le-champ, opposa les plus formelles dénégations au mit qui lui était reproche, et essaya de se retrancher derrière le peu de Une dame Il., 4g<!e Je tremc-hu!t ans, atteinte d'hy~tie tOMnntxSo, qui a MutoM des pMt~9 avec la plus cauragctMe hx'ii<a)tec, qui a <!t<! atMmt(mn~t)afM)tmtf),pMi!s<!par<ej<'dtciatfe)ne<tt de lui et dont la <):h', agde de d~-xcaf Ma, a <M ëtnanci~, MeoMtnexcc u)M neuvette procédure pour faire casser MmaneipaHett. KoM avoM mu! te< yeux {d~ee<nbre tNB} le destef de <M)dat))e M., dont t'ëtat Meatat a déjà ctMtMtTas~ plus d'un tnedcefn. Nous tfOMetM, quant & nom, qu'ettc t'OM<ratt rcpMadre Mht de sa Ntte.

~K

conuance qu'inspirait te témoignage d'une hystérique. Apres de minutieuses informations, nous nous contcntdmes, M. te docteur Brcchin et moi, de répondre MM simple lettre de condoléance 6 t'accuse; mais nous lui rotbsames une consultation tendant & annittitcr, sous prétexte d'hystérie, la voleur de la pta!nte portée conirc lui. Il fut condamné par la cour d'asstMsde"' au maximum de la peine! 1

L'hystérie, ainsi que nous l'avons dit, doit tr<5s'rarement cntratner l'irresponsabilité iotatc. Il est évident qu'en tbrmutont cette proposition, nous exceptons tous les cas et ils sont nombreux où Fhysterie s'accompagne de folie. Dans les maisons d'aliénes, on rencontre une nolable proportion do femmes hystériques, et nous ne voudrions pas que l'on pût nous attribuer la pensée de refuser il ces malades la faveur de l'exonération pénale car cela serait tout a fait contraire a notre manière de voir. L'aliénation mentate se complique souvent d'hystérie, d'cpitepsie, de phthisie pulmonaire ou de cancer; mais ranection principate qui domine toute la scène pathologique, c'est la folie. Or, la folio rendant irresponsable, à plus furie raison n'ira-t-pite pas perdre ce privilège si i'hysteric est concomitante ou consécutive.

Les seuls cas d'hystérie susceptibles, & notre avis, de justiner l'application de l'article 64, sont ceux qu'il n'est pas impossible d'observer chez des jeunes filles ou des femmes qui ont reçu avec la vie le plus triste apanage héréditaire, qui marchent irrévocablement et dans un temps très-prochain a la complète invasion de la folie,

dont renfonce a été essentiellement ncvropathiqMC et convulsive, qui ont subi des temps d'arrêt dans le dëve!oppomcnt des (acnttcs de !'intol!igcnce, et qui contptent surtout un grand nombre d'aliénés dans leur fa. mille. Mais des cas aussi nettement tranchés et aussi circonscrits sont des plus rares

c~MMhMhMM. Des considérations auxquelles nous venons de nous livrer, i! résulte

1" Qu'il importe, dans tous les procès qui présentent en discussion un point de psychologie morbide, de faire constamment appel aux lumières d'un médecin a!ie' nistc proprement dit, ces experts étant les plus aptes u distinguer les formes insidieuses d'une aucciion tncntaic et & éclairer la justice sur les conceptions délirantes, r<&tai hallucinatoire ou te nevropathismo exagéré d'un prévenu

2" Que l'hystcric n'est point une maladie causée par la continence; i

Que dans l'hystérie les tacu!tes affectives sont trouS!x en eept ot&tedntatMnhtesent été cemwtt&t pendant le ceuM de tannée <MS, relativement & t'êtat mental d'une {cMne dame, atteinte <t'hï<)~ie et de <Mw~-attcm!e, qui Mutexait contre son <nar! un pfoc&s en scpat'at!on de corps et de bien. Des atb astM contradictoires ont été émit. Bo demt&re analyse, M. 6!Mrd Je Cailloux a déclaré qu'M n'ethtatt chM MadatM < ni i)t<MMMM, ni !MM<te!nat!em des séné, ni conifictieas détifantes, ni tntoMfCtMescit dans les idées, soit dans tM actes, M! impulftons itTdsbtiMm, ni perversion dans la MMtbiUte morale et daM !e coract&fc, pencfsim qui tmprittm & la enduite, dans la folio morale ou délire des actes, un eaehct parittuMer que t'~at acvMpatMque de madame OM< M r«<MM<M XM~MfMMnM~ trop MNM<~ dam ? «CM~ OM~W, «<a!t ))o!Mt !nMM)paUMeateor<'tat de raison, de eense!ence et de poMC)sien de sei-MtOtne, et que madame n'etatt peint ati~Mce. Qu'adv!eM* dra.t-it? <t~«e«ft~<~

Mées a des degMsd~er~ mais que imteiiigence Ms!e intacte dans ta tr&s-grande majorité des cas; i

4" Qu'un état hystérique d'une faible et même d'une moyenne intensilé, n'enlevant en aucune &con la conscience des actes commis, ne doit pas être un titre & t'indu!genec d'un tribunal;

5" Que !'hys!érie, étevée a une haute puissance, entMtnc une atténuation de responsabilité, et par conséquent do pénatité;

6" Que dans des cas très-rares, et qui ont été d'oil. leurs prévus ou indiqués dans ce chapitre, l'hystérie doit jouir du bénéScc accordé par l'article 64 du Code péna!.

CMAPÏTRE XI

M t.<HUtMM6

&ca:ftpt!Mt MmtM'M de la maladie Mt manifestations les ptM haMtuelles. MahtmdM et MWMM des épileptiques. Du martre des ~ikptt<)<M<; tn<t)xnee des rapports eexueb; ee~tMa du <byer <!<Mnee. tique h~dM. Falls e!t~ en faveur du mtriftge.– ~!tt e<m(H!ref au mariage. Du degré do fespMxaMMtë des dplloptiques. Des eri'tMt Mm meUff. Instincts m&ihants; penren)!té preceee.–tHaenMtte différentiel de t'byeterte et de repMepdo. L'ectamp~e peutelle dire eoMfottdtM avec r~Me~e? De rep!tep:!e ftmutee.–DM suicide chet les épileptiques. De ta taehe des medeeiM mpetta.– Pe la capacité eMte. Des tevtees et mauMb tfaHetnenH eteteës sur des eMtanta epiteptiqoet. Conclusions geneMhs.

BM~n~MM~~ <~<am~M~tMwmM~ «<nM hM phM haM«*eMew. H y a trente-huit mille épileptiques en FM!!ee, d'apres les dcrnMres statistiques. Cf chïn're d6j& si élevé est bien loin d'être l'expression exacte de !a vente, car combien n'ya't-it pas de taoMUes qui cherchettt &cntbuir dans un douloureux silence l'iniït mite de l'un des leurs La justice ayant chaque jour des rapports avec des épileptiques, nous désirons que l'on soit désormais ediCë sur l'état mental de ces malheureux malades, qui a été jusqu'alors si diversement apprécie.

Et d'abord, qn'cst-co que i'epitepsie?

Ph~curs nom~ ont pt~ donnes, dans t'antiquite, & cette aneetion c'est ainsi qu'on t'a tour à tour appcMc tMCf~M MM~~M morbus Racer', morbus ~CM~ et l'on M* ractcrisait par ces mots la ~n~ ~M~, !'atta'tuofranclin d'épilepsie s'accompagnant d'un cri au moment de la chute, de la projection & torrc du malade, de convulsions rapides et violentes, suivies d'un coma profond pendant quelques instants. C'est !& en cnct sa tbrmc la ptusgros' s~rc, ta plus commune.

« Une attaque d'épilepsie, dit M. Trousseau, ne peut 6ttt; simulée que par un tr&s-haMte médecin. Esquh~! pensait qu'eHc no pouvait jamais t'être. A ce sujet, voici ce qui est arrh~ & !a maMon do Chat'cnton Rsqmrot, après sa visite, avait î'habitude de se retirer avec ses et&vcs dans une salle dite de conférences ta, tout en assistant au déjeuner de notre matire, nous avions avec lui des entretiens familiers et agreaMcs sur les maladies montales. Un jour, M. Ca!mcH fut pris dans i'unc de nos reunions d'une viotcntc attaque <t tomba sur le lapis et eut des conviions présentant un caractère très-grave. Ësqui' roi, qui l'avait observé avec sollicitude, se retourna de notre cote et dit: a Le pauvre garçon, H est epi!cptique 1 A peine avait-il achevé ces mots que M. Cal. mcit, se devant brusquement, a!!a droit a j~squiro!, et le regardant en riant a Vous voyez bien, mon mattrc, a que l'on peut simuler une attaque d'épilepsie. w Pttne.

'Cdee.

'A~«e.

<rA<t moment on un épii~tique tombe, H est. d'une patour cadavérique la face ne s'injecte que quelques secondes après. Ce fait, d'une importance capitale, avait échoppe & Esquiroi H

L'épileptique a toujours un côté du corps frappé seul, ou un coté frappé d'une façon prédominante; aussi !a convutsion est-elle ou exclusive, ou prédominante d'un côte. Dans ta premier temps de la convulsion, c'cst'a-diro dans te stade tonique, tes muscles sont dans ta contrao.ture le pouce se place dans la paume. de la' main, les doigts se forment, et le bras (supposons que ce sait le bras droit) décrit un mouvement do rotation qui parfois va jusqu'à la luxation. Le muscto storno-cMido-mastotdicn se convulsant du même côté, il arrive alors flue la tôle est tournée du cote oppose; du cote gauche par conséquent.

Les muscles do la tace, con\utses violemment, font dévier les commissures des tevres et des yeux du côté où existe la prédominance, ce qui produit d'horribles grimaces.

La respiration est entièrement suspendue; le pouls est petit, accétore; ta poitrine, d'une roideur tétanique, est immobile. Mais a peine quelques secondes se !:ont.c!!es écoulées que la face devient tres'rouge, que les veines du cou se gonuent, et que tr~s souvent en ce moment il y a émission involontaire ile l'urine, du sperme et des fèces. Tantôt tes arcades dentaires sont extraordinairement serrées l'une contre t'outre; tantôt la bouche reste

~Mf eMa~WM pn~' a <'NM-D~M, MOtcMtiee. fëdi~ et

t~Mi~ ~t. ~< M~.) par le B' Legrend du SaaMe. iMMMS,

cntr'ouvertc et laisse sortir ta langue, si souvent deoMfeo et coupée dans ces crises, que les morsures constituent un signe diagnostique d'une gt~nde vatcur.

La contraction tonique dure de dix D soixante secondes, puis survient le second temps, ou stade clonique, dans tequct tes muscles sont alternativement contracta et rctacttes, dans lequel aussi se reproduisent tes nmmos convulsions de ta face et des membres, les lacérations de la langue, etc., mais alternativement, je le fépete, avec un roideltement musculaire bien marqué. Cette deuxième }M't'iodosc prolonge pendant une minute et demie ou deux minutes, puis le malade, qui est dans un état de resetution complète, dont les ievres sont baignées d'une salive écumeuse et sanguinolente, pousse un profond soupir, laisse lourdement retomber sa tête sur son oreiller ou sur te sol (selon la place qu'il a occupée dans sa crise), t'Mnbe dons l'assoupissement et fait entendre un de ces ronnemonts identiques à ceux d'un hotnme ivre. A cette première attaque eu succède souvent, au bout de dix minutes, une seconde, puisune troisième, et ainsi de suite. Cette forme, si souvent mortelle, a été appelée a Bicctre et a ta Satpetrierc t'<~ mal.

Dans t'attaque simple ou faible, tecarus duM de sept a huit minutes, puis le matadcontr'ouvre les yeux, regarde avec anxiété et passe la main sur son front comme pour rappeler a lui la mémoire qui s'échappe. La honte se peint sur ses traits, et il cherche a se dérober aux regards de tous, sans songer à répondre aux personnes qui lui ont porte secours, sans leur adresser un remerctment. II arrive quetquetbisquctesepiicptiqucs, au sortird'un

accea, sont, pnad'haUoemo~ons tcrriMes~B'unxerïtahtc délire aigu (délire maninquc) fait brusquement explosion, ciqu'atoM les malades se livrent & des voies de fait, & des violences sans pareilles. Il n'est pas rare de voir le suicide, !'hom!cMe terminer ces oMitcrations transitoires des tacuhes de l'intelligence.

Ën(!n, il est des cas où les morsufes de la !angue occasionnent chez le malade un certain bredouillement, une hësitatîon toute particulière do la parole, (lui persiste pendant trois ou quatre jours. Il faut M tenu' en garde, contre ces signes, et ne point aller, comme beaucoup de médecins le font assez !egerc<ncnt, d!agnost)qucr un commencement de paralysie g&nerate I

Tant que Je malade est dans !a pôrtode convulsive, il est absolument insensible. FaUcs-hn resp!rcr du gaz ammoniac, il ne le sentira pas; s'i! cntr'ouvre tes paup!cres, approchez la plus v!vo lumière, !'<B!t n'en sera point a<!ec!6 lirez un coup de pistolet la plus pr~s possible de son oreille, nnerentendra pas. C'estqu'on effet pendant ses ucecs t'epitcpt!quc vit en dehors du tnondc extérieur. n est important en médecine !ega!e de savoir distinguer le vcr!taMct;pi!eptique du taux épileptique. Le veritaMe ~'pitcpiinMc ne choisit pas le point sur lequel sa tête va se heurter !c plus souvent il est jeté en avant, la face contre terre aus~ lui voyez.vous des cou*pures a la tevrc, au menton, des ecchymoses aux paupières, un écrasement du nez.

t<e taux épileptique, au contraire, tombe dans un lieu d'élection, en atricre ou de cote, et évite soigneusement de faire porter la tête.

L'cpitcpsic.au début, est une maltàdie le plus souvent nocturne. î.c maïadc eUcs personnes qui rapprochent sont ainsi loin de se douter de t'invasion de ce mal af. freux.

La rapidité, la soudaineté de l'attaque est encore un eMment do diagnostic trcs'sor dans le vertige epHop<!oMe, la plus commune de toutes tes variétés d'épilepsie, et en n~me temps la plus fréquemment méconnue des tncdee!ns.

Gitons des exemples.

Unenthn!, ayant toute la gaieté de son âge et !p8 apparences de la metHeuM santé, s'arrête brusquement en jouant, ferme les yeux ou les entf'ouvre largement, reste immobile, flxc, dans l'altitude air le mal !'a pris; puis, au bout do sept ou huit secondes et apt~s une longue inspiration, il reprend ses jeux. D'autres Ms, la durée du vertige est bien moindre, et c'est après être Ksh5 dcax secondes immobile et les yeux largement ouverts ou ter* mes que rcn&nt continue a s'amuser. Les accidents éprouves par cet enfant sont un indice certain de t'epilepsie c'en est une forme ires-sérieuse et qui f!ni< par trouMcr l'intelligence autant que la grande attaque ellemême.

Un adulte jouant aux cartes fait la geste~de lancer sa carte sur !e tapis, quand soudain elle M entre ses doigts. Après quelques secondes d'immobilité et d'occlusion des paupières, il reprend sa partie.

Au lieu de rester innnobiic, le malade se dresse que!.

quefois, tbitd'unomarchemat assume qMiauospasdMs sa chambre, M heurte au premier obstacle, puis revient û lui. Dans quelques cas, des signes plus grossiers, plus évidents que ccux'ia se manitcstont. Ainsi l'on peut entendre tres-distinctcmcnt l'épileptique prononcer quelques paroles sans suite ou bien le même mot un assez grand nombre do fois, et cela avec une étrange votubiiiie. !t s'arrête tout & coup, l'attaque est terminée. Quelques circonstances pourront certainement se présenter où il sera facile de constater que pendant les courts instants de sa crise le malade n'aura rien vu, rien entendu, rien senti, et qu'il sera reste complètement en dehors des choses du monde extérieur.

Le prudent d'un tribuna! de première instance, homme d'une intelligence élevée et historiographe des plus distingues, vient un jour consulter M. Trousseau. !i lui arrivait que!qucMs de se !c~er bntsquement de son siëge pendant une plaidoirie, d'ottcr dans ta chambre du conseit, de s'apercevoir de sa méprise et de rentrer bien vite dans la salle d'audience. Tout ccta s'exécutait en une minute ou en une minute et demie. Suivi une fois, entre autres, par des huissiers, il fut trouve urinant en pleine salle du conseil.

M. Trousseau crut de son devoir d'avertir son beau'pt*'re il le prévint que M. X. était épileplique, que les accidents pouvaient très-certainement augmenter d'in< tensité, et qu'atin de ne point t'exposer a compromettre sa position de magistrat, il valait mieux qu'il donnât de suite sa démission. U s'y retusa. A peu de temps de ta,

et un jour qu'il présidait une audience, M. X. se lève, fhit quelques pas dans !a salle et tient Je p!us bharfe tangage. Le public de rire. Bien qu'il eût promptement regagné son fauteuil et que sans trouble appreciaMo de l'intelligence il eut continué a diriger les débats, les juges et le procureur impérial le prévinrent avec ménagements qu'il avait donné lieu & une scène de désordre. !t donna sa démission.

M.X. était membre d'une société d'historiographes qui tenait ses séances à la préfecture do la Seine. Un jour il quitte brusquement la réunion, articule quelques mots inintelligibles, descend l'cscolicr, traverse rapidement la ptacc de rMotct*de~Yitio et arrive sur le quai de Gcvres. Saisi par te froid (c'était en hiver), il s'arrête, s'aperçoit qu'il n'a ni son paletot ni son chapeau et rentre au plus vite a la préfecture.

Sa femme, qui vcillait sur lui avec la sollicitude ta plus tendre et ia plus éclairée, rendait compte a M. Trous.seau de toutes les circonstances qui marquaient les vertiges épileptiques de M. X. Faisait-it le soir une lecf ure, elle te voyait s'arrêter il un certain moment, rester sur le dernier vers ou sur le dernier membre de phrase, le répéter avec volubilité, et après quelques secondes, qui avaient sufïi pour troubler l'expression ordinaire de sa physionomie, il reprenait son livre.

Il est des épitepiiques qui tout a coup s'arrêtent !a tcto tourne lentement d'un côté, la figure prend une expression étrange de terreur ou de fureur; un des cotes du corps se roidit, la respiration se suspend, le visage se

cotore. Pois tout rentre danst'ordre et il no reste qu'un peu d'hébétude, de mal de tête.

Le tn&chonncment est encore une forme de vertige assez fréquente. M dure quelques secondes; on entend dans la gorge du malade un bruit analogue a celui do la déglutition qui se toit ù vide.

Enfin, dans quelques cas, te matado et les personnes qui l'environnent ne s'aperçoivent pas de l'invasion de l'attaque vertigineuse; mais, pendant quelques secondes, souvent môme pendant plusieurs minutes, tes idées sont troublées, confuses, incohérentes,et bientôt il n'en reste plus aucune trace,

M. Trousseau connaK a Paris un architeete qui est pris quelquefois d'un vertige épileptique en visitant des constructions. H a assez de fermeté pour se diriger sur des échafaudages sans tomber, bien qu'il accélère sensiblement sa marche. Il prononce alors huit, dix ou douze fois son nom, et s'aperçoit a l'anxiété des ouvriers qui l'entourent qu'il vient d'avoir une crise.

Quelle inMuenceie vertige peut-il exercer sur t'inteHi. gence et sur le caractère du malade ? Après la grande attaque, nous avons dit que l'cpiteptiquc se livrait assez souvent a mille extravagances, devenait dangereux pour les autres et nuisible pour hu-memc ce n'est plus du tout cela que nous observons ici. A la suite du vertige, les individus conservent quelquefois pendant quinze, vingt ou trente minutes dus troubles notables de t'inteuigcncc ils ont la tctc lourde, embarrassée, leurs idées sont con-

fuses, incohérentes. SHeger quesoU !c vertige, etJMua en avons cité de ti'es-Mgers, il peut apporter des troubtcs dons les manifestations du cerveau, non-seotctnent pendent l'attaque, mais encore après elle, Nous en reparlerons. B~M<adM<'<m<enMd<'<<pMejtM)t<<t<Mt. Le caractère p)'oprc a chaque individu est une rcsuttante morale de son organisation. La rotation la plus directe existe, en effet, entre les dispositions du corps et ceHes de t'esprit. Lasantc laisse Hbretnent s'épanouir les facultés do l'âme ia maladie les contriste et les dénature. L'excitabilité morose est l'inévitable suite désaffections chroniques, mais l'état moral a des signes sytnpton)a!o!ogiqucs qui traduisent presque a coup sur la nature habituelle de ta souPt'~nce. Nul ne confondra, par exemple, !a misanthropie de t'hotnmo qui porte une lésion des voies urinaires ou l'irascibilité bourrue du goutteux, avec la triste préoccupation du gastratgique ou l'inconstante mobilité du phthisique. Il y t& des nuances <Mi ~M<'Wt!.

L'epitcpsiC) de son cûtc, modifie a ce point les tendances antérieures et les quatitcs inteitectueucs et affectives des malades, qu'elle finit par les ramener une expression générale, et qu'eue leur imprime un cachet commun et des plus reconnaiissahtes.

La récente discussion qui s'est etcvee au sein de l'Académie de médecine sur cette redoutable névrose a subitement avorté, mais non sans avoir permis & MM. Trousspau,Tardicu,Bai!iargeretPevergie de développer quelques considérations medico*Iegates d'un grand intérêt. Une chose nous a frappé cependant, c'est que ces savants

con~cresse sont ~acésdeaMite sur le terrain de la eriminatité, et qu'ils ont analyse ces manifestations soudaines et terribles qui distinguent le paroxysme épileptique étcvé à sa plus haute puissance, et qui conduisent aux actes les plus imprévus, sans avoir d'abord signalé les étranges anomalies de caractère qui s'observent chaque jour chez les matadcs, et qui leur constituent récttemcnt desmmours a part. Envisageant la question sous co dernier point de vue et négligeant pour un instant les faits appartenant a l'ordre judiciaire, nous dessinerons le portrait des épileptiques. Plaçons donc sous les yeux du lecteur une épreuve de photographie morale.

En dehors de toute crise convulsive, les épileptiques sontcgobtes, méfiants, ombrageux, irritables et emporlés. U sunit quelquefois d'un regard ou d'un geste pour leur causer l'impression !a plus Mcheusc et ennammer leur colère. Soupçonneux, querelleurs, diMcites a vivre et n'aimant personne, ils se plaignent a tort, se disputent, sèment la discorde et se font haït'. Leurs mouvements impétueux n'excluent ni la pasittanimit~ ni la poltronnerie la vue d'un surveittant et la crainte d'une punition ont bientotretabti d'ordinaire lesilence et le bon ordre. Abandonnant alors les motifs plus ou moins ibndcs de leur haineuse altercation, ils éteignent en décrivant quelque pantcmimc.

Dans le caractère des épileptiques, tout est contradiction. Rien ne saurait égaler la fréquence, la rapidité et t'exccssivc mobilité des contrastes. Ces mêmes hommes dont l'humeur acariâtre, )ncchan!c et rebcttc, avait tout à l'heure nxé votre atteotion, tes voici maintenant préve*

nanis, soumis. polis, flatteurs, obséquieux et rampants its vous entourent, vous prennent tes mains. se mettent entièrement & votre discrétion et vous font mille protestations. Ils profilent du tendre abandon avec lequel ils affectent de se livrer & vous, pour approcher leur figure très-près, prendre un air mystérieux, vous parler à t oreittoct vous confier quelque important secret. L'entre' tien intime aboutit il une dénonciation calomnieuse contre un innnnier, ou a la sollicitation patctitM d'un peu de vin ou de tabac. Dans ce cas, it faut être bon, juste et ferme, admonoster avec Menveniance, ne promettre qut'& bon escient et ne jamais rudoyer.

ta versatilité des manifestations psychiques dans !'cpi!epsiccst teHe que !o matiM, & la visite, un motcdo a~tble, gai, démonstratif, enthousiaste, se sera applaudi de ses actions, aura vanté tes ressources de son esprit et les qualités de son caour, aura fait le loquace et exubérant .éloge de sa tomme, de ses enfants et de ses amis, et se sera il ce point illusionné sur son état, qu'il aura eomplaisamment énuméré une toute de projets grandioses, auxquels il donnera suite aussitôt après sa rentrée dans la société; quelques heures après, si vous avez occasion de le revoir, ce même homme est tristement accroupi dans un coin it pleure et est plongé dans le plus réel désespoir. Approchcz'vous de lui, témoignez-lui de l'intcrût, et, après avoir jeté sur vous un regard dans tequet se lisent la douleur et la honte, it vous parte des terribles conséquences desa maladie, do t'étoignement forcé dans lequel il est sans doute condamné à vivre jusqu'à sa mort, du dcsirimmensc qu'il aurait de guérir, et do l'amertume

dont son existence est abreuvée y~<'M~<t~<'dt oH!mc, tn<B&«, <«MHtKMMt a<!pCC<Mm CO<MtM<M<<ttM<0 ~<OM~, a dit Ar~Me.

Entre <es états si ditfercnts, si diametraicmcnt oppo< ses, on constate souvent une sorlo de situation mixte les malades sont catmes, modestes, réserves et p!c!ns de hon vouloir; lour voix est douce, leurs paroles sont cmprcin' tes do u!cnvc!t!ancc et de bonté. Ils ont d'apr&s M. Dela. siouve, c comme le vagMC instinct de leur impuissance, to sentiment de leur tnm'nute. Tnn!dcs, ch'con.spects, ils sollicitent en qnclque sorte la pm& par tour douceur, et, par tes petits services qu'ils peuvent rendre, la protection et la sympathie a Des sentiments de ferveur religieuse se font jour et s'osent jusque rcxattat!on; maisla p!u* part du temps des hab!tudo<; solitaires !nveterecs s'inscr!"vent en faux contre des croyances et des pratiques toutes de c!rconstance et qui partent d'un cerveau aussi fragtto que le cristal. Quelques jours, auctquos semaines pou*vent se passer ainsi, mais le retour des crises convutshcs, cnaccb!cnt6t jusqu'au souvenir de ces !nstantsd'a)neho. ration mentate rctativc.ct rappelle teccrcietantasqucdcs idées confuses et des aHures bizarres.

Ainsi que t'a rappel M. Jutes Falret dans l'excellent travau qu'il vient de publier on emploie que!qucfb)S des épileptiques eu qualité d'intirnucrs. C'est, & noifo avis et au sien sans doute, le plus mauvais choix que l'on puisse faire. Aujourd'hui laborieux, docilcs, conciliants, exacts, honnêtes, propres et dévoués, vous les trouvez le '?M~~f<~<jt.<M.

<' f<a<K MMtet ~M ~p~M<-<, i8~t.

lendemain paresseux, arrogant, taquMS, négligents, w"teurs, sales et violents. L'imprÈvu a trop de prise sur eux pour qu'on puisse leur contïer avec quctque sécurité ta moindre occupation dans t'int6riour d'un hopi!a!d'tt!icnés. Nous avons connu un épileptique, chargé dp balayer une salle & autopsies, qui ~tt trouva en Magrant délit de profanation decodavMs! Uno surveillante de buanderie tût tout a coup frappée de l'<c<tM <p<~«'tM, tomiM dans FcaM et y trouva io mort. Un aM(rc de ces matades, occupé aux travaux horticotcs, faillit tuer A coups de bêche un de ses compagnons d'infortune. Que de cas analogues ne. pourrions-nous pas c!tor 1

Dans un asile, tesépHept!qucs Mqucnicntpcu les aliénés. Ils ont ptuMt une sorte d'attraction peut' ceux qui partagent leur malheur. Bien qu'ils se disputent, se ft'otssont a propos de rien ou se battent ontro eux, ils se prêtent asseï volontiers une mutuelle assistance en cas d'ebate convuts!&. Us se EMttmemc juges du degré d'în'lensité de l'attaque qu'a éprouvée leur camarade, et le lendemain ils en rendent Cdetement compte au médecin.

La lésion des sentiments affectifs est en gênera! ireamarquécchM !esepi!epuques; ils ont ce qu'on appeHe vulgairement le «BMfO~. M. Hausattor a rapporté dans sa thèse inaugurale l'observation d'un maiade dont les tendances religieuses étaient des plus manifestes, et qui tança un jour presque sans motifs un violent coup de pied dons les parties génitales d'un do ses compagnons. Cet acte de brutatité ayant consécutivement amené la mort, on mit.le malade en présence du cadavre de sa victime, dans i'es-

parque ce achète rttnpr<Ms!onneraH v!vcmcnt et lui remit tempérer uttericMt'etncnt sa vio~ncc; mois il fut impossible do surprendra chez lui la plus légère trace d'émotion et de lui arracher une parole de repentir. Le trouble et t'egarcmont que les plus grands coupables dccetont en pareille circonstance sont un hommage a !a conscience humoïno; ils accusent celui' qui les a rcMcntM, loin d'atténuer son ct'itnc. Ma!s lo~qu'une név~sc ëofosantea rompu te fil conducteur de t'inteUigcnce, enchetn6 la vobnt~ et voilé tes sentimenls ancct! la social n'a po!nt a punir cet ~trc, comparable & uncmac!<!nc, qui a frappé et tu6 elle doit seulement d~ptorer une aussi immense infortune et faire en sorte de parer ~esornMts & la possibilité d'une dangereuse rec!dtve. Quelques auteurs ont s!gna!c la rareté de? au!c!dcs dans les sections d'cp!tcptiqucs. Hus!curs n'en ont jamais constata et M. Morc~ dans son TTra!~ îles MOt~M MM~~ n'en a rapporté que doux exemptes.

M. Detas!auve contratrcmcnt à ces doux auteurs rccommandaMcs, a soutenu une thèse opposcc. S'appuyant sur l'autorité de CatmoH~ Maisonnouvc~ Bouchet et Cazauv!c!th, et stor sa longue expérience personnotie, M a rapport des observât !ons 6taM!ssant péromptoh'ement que le troubto de l'esprit, la iausMtc des conccplions, t'!napprcc!ation de l'acte et i'obscss!on pardos tourments vagues et imaginaires qui succèdent s! souvent aux accès convulsifs, ont maintes fois grossi le nombre dca (i~scrtcurs de la vie. Nous partageons cette dem!crc 'JMfM~tW~~M ?<-«?& iSOt.

opinion~ et nous citerons bientôt des <aits & l'appuî. Après cette esquisse des traits généraux qui distinguent le caractère des épïtepiiques, s étonnera t'en des crimes commis par eux et dont a retenti la tribune de l'Académie? No pouvant choisir nos ty~ parmi les malades qui, matgr& Io déplorable état de leur Mntô, vivent néanmoins dans ie monde, nous avons conduit le lecteur dans le quartier spécial d'un asite, oa !e thérapeutiste compte tant do revers 1 Si le médecin reste souvent impassiMe et désarmé, nous devons dire qu'i! n'oubtio jamais qu'il a charge d'âmes et qu'après avoir prescrit toutes les mesures nécessaires d'hygiène, il trouve pour chacun une parole de consolation. Quand une blessure est presque ïncuraMe, il faut du moins savoir !a panser. B« MMMta~e «M <pNep«qme<< tnaetnee At Mtppeww 'MMMehtt <te&ae« du foyer <hMH<MKt)t<M~ h<tw<MU<é. Le médecin dispose parfois de la fortune, do t'etat civ!! ou de l'honneur des citoyens. Dans certaines occasions, lorsque s'agite au semdes familles une discussion ayant trait directement in physiologie, a l'hygicne, & la psychotogie, et que nos codes n'ont point prévue, c'est & ses lumières et a sa probité que i'on Rtitappc! it supplée alors au silence du législateur.

Quelles sont les manifestations les plus vulgaires de l'épilepsie? Quelles sont ses conséquences les plus funes~ tes du point do vue de l'état mental?

Tout épileptique n'est point un a!ieMe. Seulement, chez un grand nombre d'individus atteints de la maladie que Cc!se appelait ~cr~ Mcer, l'hannonie des sen-

timonts moraux sa rompt, le caractère des ottections se pervertit, eU'ordre des sensations sa <rou!ï!e.ia M!e est pressentie, mais elle n'est point nécessairement acquise.

En <!Hct,dos hommes extrêmement distingues, do trcsgrands génies même, malgré les accidents caractéristiques qui ont chagrine leur existence, n'ont jamais commis aucun acte pouvant faire soupçonner qu'ils ne jouissaient pas de leur libre arbitre. Quelques exemples nous prouveront même Jusqu'& quel degré d'élévation et de gloire il en est qui sont parvenus au dire de Plutarque, Jules César fut épileptique et éprouva sa première attaque à Cordoue. Pétrarque mourut subitement dans une crise nerveuse. Newton, sujet a des vertiges, succomba dans la démence senue,a cette calamité du dernier agCM, scton Arctce. Si l'on s'en rapporte aux paroles d'un au*teur dont Bayte et M. Moreau (de Tours)', invoquent l'autoriM, Mattomct était atteint d'épilepsie « & oborta ez m~M w~t~itM eoMaU et htimi ~t'ocMmt~ ~oc aM(MM <'a<(OM~ eMMMtO~tM MOt~Mm quo ~eZOta~Kf callide C.KtMft~<. e Les trois nts qu'il eut de Khadydjah moururent tr&s-tcunes. a Pierre le Gfand fut anect6 d'accidents épiJeptiques: le Mis qu'il tenait de l'amour de Catherine fut épileptique, et l'un de ses petits-fils, Faut t'% eut des hallucinations. Matière enfin entrait quelquefois en convulsions, N ce qui t'empêchait de travailler pendant quinze jours'. »

jours Il. n

No nous préoccupons donc point de cette ctasse d'indiP<e M~Mt, faite MegKphtquM.

'<MM~paf6dmMest.

vidtts~ pour quï te deptorabioetotde santé est compatibto avec l'intégrité de l'esprit le théâtre des affaires humaines est ouvert & leur libre activité, ils s'y meuvent et nous les coudoyons tous les jours. Qu'u nous suMsodo savoir qu'ils forment une très-faible minorité. Restent deux outres catégories d'ep!!cptiqafs les pré' miers, & h suite des crises, 6ptouvcnt des lacunes dntts la trame du nnsonnemcnt !eur esprit no jette qn'unn thuasoct dûccvante clarté, et teur vo!ont6 se tMtno dans une douloureuse tmpuMsaucc. Dangereux pour ta Mcict~, dangcrcMx pour eMx'memes, ils vncnt n6anmo!tM do la ~!c commune et MmpMssent au beso!n des tbt<ctions e!evées teur égarement passager est sans conscquencesjur!d!qucs. Ce n'est pas a eux que la loi des Douze Tables avait cntpv& la gcst!on de leurs biens. Leur avenir est des plus sombres, car c'est d'eux qu'Arcteco dit JRaNoM~m <M~ eo MO~tM <?CM<<«tO< M <~e!<, M< pMt'MM ~M~

tM/!t<«fMtMt'.

Quant aux seconds, a ils ne peuvent pas rcmptir ln destination humaine, a pour nous servir des termes que !e célèbre jurisconsulte Mcrtin appliquait aux aliénés. Enfermés dans des cellules ou cnntisotes, rien n'egatc la' fureur de leurs emportements véritables possèdes du démon, ils crient, hurlent et brisent une rage aveugle tes pousse a se frapper !a tête contt~ tes murs et a se livrer & des violences sur leurs compagnons d hubrtunc.

Ces malades causent dons les asiles do justes terreurs, et quand le meurtre d'un médecin ou d'un innrmjcr vient li jeter t'épouvante dans un etabnssement, on n'a

pas ~) chercher longtemps l'assassin entrez dana la dit!. siondes6pit'!pti'tuos,itcat!a.

Dans ce cas, la mort de l'intelligence ayant devance celle des organes, la séquestration perpétuelle est ope'rce, et la toi, dans sa prévoyance, a ordonné la dation d'un conseil judiciaire. Bechu do sa capacité légale, cet individu a subi un changement notaMe, et il a été frappé par un de ces coups qu:, en ruinant ses facultés et sa liberté ne tardent pas & emporter l'homme lui-môme. î<a!ssens'!e donc do cot6, pour n'avoir plus mo!nte9a"t nous occuper que de t'être mixte qui a un p!ed[ dans !o camp de ta tb!:o et l'autre dans celui de la raison. On demanda un jour & d Agucsseau ce que c'ctatt qu'un :nscas6, dans le sens de la jurisprudence et de la mMe.cinc légale. « C'est celui, répondit t'iHustfc chancelier en s'appuyant sur t'autontc do Cicéron, qui, dan? la société civile, no peut pas s'e!evor a la mcd!ocr~ des devoirs généraux. e Cette d6nn!t:on est presque app!tca. bto â la dasse d'cpttcptiques dont nous allons etud!cr le caractère, & cela près cependant que s'ils jouissent des aptitudes qui nous sont communes & tous, ils son! dcst!ncs a les pordM une & une après s'être oteves & la tnediocr!t6 dont parte d'Aguesseau, ils auront rhum!Uat!on de n&dttr sous t'oppresston mentale.

!t n'y a point de médecins qui n'aient ctc témoins d'attaques d'epitopsie, cette anhction contre laquelle on a tont conseillé, tne<nc de boire du sang humain, ce qui a fait dira a Cetsc que a l'atrocité du mal rendait t'atrocite du Mmodoptus supportable. »Au sortir de ces crises, que te malade tt'a t~'aversces qu'en vivant en dehors

du monde extérieur, la chatno des idées tend & se renouer i'ame, centre commun de la pensée et de la volonté, essaye peu a peu de reprendre une aorte d'initiative, et cherche a ressaisir te commandement t'activito otte'memo fait des eHbrts pour se relever. Dans cet état intermédiaire, le pouvoir moral est vacillant; it ne réagit qu'avec timidité, et est sujet à deterer a !a prémioro impulsion maladive, suicide ou criminelle, qui peut jaillir soudainement.

A Kome, aussitôl qu'une attaque se produisait dans les comices, ta séance était suspendue, et elle n'était rou.verte qu'après des expiations publiques. Ii foHoit que la souillure Mt effacée. Aujourd'hui, le tombeur (expression consacrée dans l'ouest de la France) n'inspire qu'une commisération metee d'offroi on fait le vide autour de lui, et il reste & pou près seul, voue au malheur et 6 la honte~

Une circonstance rend parfois très-obscur le diagnostic de !'epi!epsie certains malades n'ont jamais que des accès nocturnes. A tout prendre, ce sont encore iespriviMgies! Souvent ils ne se doutent pas de la signification réelle de la céphalalgie, do ta myriade de pëtechies presque imporcoptiMcs imprimées sur !e front,. de quelques taches ccchymotiqucsdu Manc de rooi!, de l'émission involontaire du liquide cxcrcmentitici, des éraillures et morsures do la langue, et des outres symptômes moins accusas qui les surprennent si désagréablement a leur réveil. Ces malades sont pour le moins aussi dangereux que ceux dont tes crises sont diurnes. M. Dclosiauve a soigne a Bicetre ,un aM~ qui, & ~a suite d'un catmo sou-

tenu, avait obtenu sa réintégration dans la société. Après une série d'attaques nocturnes non soupçonnées, il tua sa femme! Nous avons connu un jeune lieutenant de t'armée d~Orient, parfaitement renseigne sur sa situation maladive, qui, toutes les fois qu'il avait eu des accidents pondant la nuH, était poursuivi le lendemain matin, en faisant sa barbe, par une envie démesurée de se couper ta gorge.

JLe vertige épiteptique est peut-être la variété la plus commune de la maladie; c'est en môme temps celle que les médecins méconnaissent le plus fréquemment. Mal*gré sa durée éphémère, sa presque instantanéité, le ver.i!ge conduit tout aussi rapidement que l'attaque classique a des manifestations psychiques anormales, & l'accompnssement d'actes insolites, répréhensibles ou dom. mageables. Après une série d'accidents, le vertigineux peut brusquement parcourir tous les tons de ta gamme délirante, depuis l'irascibilité capricieuse, l'excitation turbulente, jusqu'à t'incôhércnce etta fureur mais d'or. dinaire.eta moins d'une catastrophe aussi matheureuse qu'imprévue, comme nous allons en rapporter un exemple, la submersion presque totatedcs facultés do l'ontendement s'accomptit chez tui on silence et par degrés. Nous nous sommes trouvé en relations, il y a huit ou dix ans, avec un fonctionnaire public sujet depuis trèslônemps à de légers vertiges, qu'il déguisait de trés.bonne foi sous Ïo nota de m~rotMM. D'un caractère faible, timide, pusillanime même, il évitait le monde. M. X. venait-il a paraitre dans un salon, on le voyait embarrassé, honteux et balbutiant il se douait a ce

point do sa mémoire qu'i! n'osait prendre part & ïa con.versation genonuo. Lorsque quelques vertiges, dont h durée était à peine de cinq ou six secondes, l'avaient tourment, il.accusail de la ccpha!atgie, bégayait un peu, devenait irritable e! querelleur, se prenait d'cnthou' siasmc pour un projet, ou sa rendait a remise et priait avec teneur. Ses allures assez bizarres le taisaient passer pour un homme distrait et originai sa famille vivait dans une quiétude sans épie. Quant & nous, convaincu que M. X. était épileptique, nous concAmes toujours des craintes sérieuses sur son avenir. Ce pronostic ne s'est malheureusement que trop justifié: la nouvelle de la mort violente do sa femme a tbudroye son inteMi* ~ence.

De grossiers pr~ugcs courent te monde, et sont tous les jours acceptes par des gens sérieux avec la plus im*pardonnable teg6rct6 les parents ne s'inquiètent que médiocrement, par exemple, d'accès épileptiques survenant citez la jeune tiito impubère, l'établissement regu*.lier. de la menstruation devant, dans leur opinion, avoir pour résultat tbrce de les faire disparaitre. Le médecin de la famille, dont rembarras est extrême, encourage trop souvent ces trompeuses espérances. L'&poquc si désirée arrive, et les accidents continuent Le mariage se présente alors comme un port assuré contre la.névrose, cf voici que la grande institution qui, d'après nos lois, domino la morale tout cnt!erede<icnt une arme de !a the.rapeutique t L'hymen est célébré, la jeune tomme se livre avec abandon aux caresses maritaics, et neannMins !cs crises sont pins fortes et plus rapprochées. Lecceur no se

forme pas encore & l'espoir, et premier entant issn de ces tristes amours apparaît comme t'ancre dernière du salut. L' illusion n'est pas de longue durée: tamereaccou~ che quelquefois dons des crises qui ne la tuent pas~ cela est vrai, mais qui,h6tas! sont loin de ctorc ta scène convatsive! JV~Me a'<<~< yrec~<'«~ m«<ot'<'& j~MM~ o dit te médecin do Cappadoce. Quant & l'enfant, s'il n'est pas Mort-né, nous varron bientôt ce qu'il pourra devenir. L'innuence des rapports sexuel sur la marche do t'cptlepsie est {achouse. Scnncrt a défini le spasme vch6r!en ~~Ma ~M<, et l'on s'explique a~&c! bien comment, d'une part, t'cbrantcmcntcôt'cbrat produïtpar !e coït, et do l'autre t'epuisemont nerveux qui swcccdc a cet acte, peuvent vivement surcxcitcf ta susccptibitite et appeler en quoIque sorte l'invasion du mot. Sauvages a connu un homme dans !o force de t'age qui ne pouvait avoir de relations avec sa femme sans être pris do convubions, ot Zimmermann signale un fait analogue chez un jeune garçon adonne & la masturbation. M. llillod a rapporté deux exemples où la première manifestation epiïcptique a apparu chez de jeunes époux au moment même de t'ar' deur coputatrice. Un atienkie de nos amis nous rappelait naguère l'observation d'un grand petsonnage dont te génie a étonne te monde, auquel pareil accident survint. alors qu'il tenait enlacée dans ses bras la tomme qtti a cette époque régnait en souveraine au théâtre. M. Dclosiauve a mentionne dans son intéressant ou. vrage le fait d'un de ses malades qui, ia cinq ou six reThtW <? f~ < tôt. 1". Paris, <?<.

prises dinërentcs, a quittô Ï'hospicc de Bicctrc pour être rendu & sa femme, et qu! chaque fois est rontt'e avec une exacerbation notable do Mn état morbide; ses seules galanteries conjugales justiuaiont les rëcidives,

M. Baittarger a connu uncpi!eptiquequi,a!'cpoquc de son mariage, navoit point eu do crises, depuis huit ans une rechute ne s'est pas fait attendre. Nous avons reçu nous même une penible conOdence do !a part d'un homme que son éducation, son nom, sa position et son âge auraient du mettre & t'Mbr! d'habitudes ignobles il ne recherchait les femmes que pour obtenir qu'elles se livrassent sur sa personne & ia masturbation buccale. Le spasme voluptueux atleignit un jour jusqu'à !'cpHcpsie et au délire. Depuis ce temps, illombe deux ou trois fois par mois.

L'onanisme exaspère certainement les accès de ces jeunes garçons de douze a dix-huit ans, que l'on rencontre dans nos asiles d'aliénés; l'effet depnmani des manŒuvrcs solitaires et les déperditions séminales tres-iré' quentes, énervent, prostrcnt et précipitent dans rincurabiiit6 et la démence cette poignée d'enfants perdus, qui, plusieurs fois dans les vingt-quatre heures, et presque on vuede tous, se livrent & d'impudiques jouissances Plantes ~tioteos et vieux a vingt ans, ils meurent dans l'état de «M~ et l'écume aux tevres t

Pénétrons maintenant dans un foyer domestique, et remarquons ce qui s'y passe.

Lorsque l'un des époux est épileptique, le bonheur a bientôt déserté la maison. La névrose a-t-elle été l'apport de la femme, le mari doit se condamner a rester chez lui,

a dire adiett aux plaisirs, a fuir ses amis. A peine ses affaires pourront-elles le retenir quelques heures. au dehors, sans qu'une sinistre pensée lui traverse l'esprit, et qu'il songe que sa femme a pu tomber, se btesser à la face ou & la t&to, se brûler peut-Mre, et mettre le tcu a l'appartement Les réceptions lui seront également MtcrdMCS & part!r du jour où un occident se sem produit en pleine taMo ou au milieu du salon donner io change n'est pas chose possible. U reconduira ses convives !'ame navrée, tocceur ulcéré; car l'homme est ainsi fait, qu'il n'aime point cire l'omet de ia commisération, et que son amour-propre se cabre en face d'une sotte protestation d'intérêt et de prétendue sympathie.

Le sort en est jeté, il veut vivre désormais de la vie d'intérieur, et se consacrer à sa ~m<ne, qu'ii aime encore. Mais un jour elle répondra à ses pressantes tendresses par une horrible convulsion unilatérale, et le coMvrim d'une bave écumeuse et sanglante 1

!<e lendemain, a peine debout, son irascibilité capricieuse et son excitation turbulente la porteront a commettre des actes inconsidéré, M tenir un langage maisonnant, à oublier que la retenue et la pudeur sont les plus précieux attributs de son sexe, a accuser injustement son mari, à le quereller, à la menacer, à le frapper. Si la femme ëpileptiqucvoit tous les jours l'anection s'etoigncr d'elle, sans doute ta compensation d'être mère et de chérir son enfant ne lui échappera pas? Erreur. Un mstinct respectable mais intempestif a fait d'otle une nourrice, et pendant qu'cttc allaitait, une aura comitiale l'a brusquement saisie ettc est alt6e se meurtrir le scin

s" ~08!e d'un meub~ et to fmgi~ MUveM-nA a cout6 à terre; heureux si, jeté dans i'atrc, il n'a pas expiré vï~time d'une sollicitude tout au moins déplacée 1 S! i'6pi!cpsio a été introduite dans le ménage par le fait du mari, que t'en songe aux poignantes émotions qui attendent la femme lorsqu'il lui <audfa, mantes mataises et la ceno d'une grossesse, se précipiter au secours d'un être qui gritnacc'ct s'ébat, et qui, au bout de quelques instants, tout soui!tcd'ur!no, de sperme ou de mattûrcs fécales, cherchera, le rouge au front, a se dérober aux regards de la gracieuse compagne dont il avait été chargé d'assurer le bonheur.

Avec quelle invincible ~pulsion cette môme femme ne par!agom.i.otte pas la couche d'un homme qu'eue apprend tousies jours a cMindre; et de quelle M'ayeur no scra.t'eHe point saisie, quand une contraction tonique et de douloureuses secousses la rcveitteront brutalement au milieu de la nuit? Passe encore pour un avortemout, conséquence pou tardive de ces vio!enccs mais le regret, la douleur et la honte viennent totalement ravh' au mari iecmurdosafbmnM. D'autre part, quel aMigeant spectacle a donner à dos entants que celui d'un père dont la dëgmdation morbide ne laisse plus par instants que des organes en souMrance et qu'un moral en ruines 1

On te voit, si lu femme doit renoncer au bonheur conjugat et oux joies maternelles, l'homme doit également fuir les lions d'une union incompatible. et rester sans dcscen< dants.

Songeons aussi aux récriminations jusiemenKbndees

des deux famiMesdesopoux. Dansun antagonisme permanent, elles ne jouiront pas de la plus passagers tran qui!!ii6 une ombre de repos (adumbrata g~) ne lour échoira jamais en partage, puisque, toujours dans les transes du qui vive, cites auront même a redouter !o jour plein et entier séparant t'attaque qui précède et l'attaque qui suit t

On va croire pûut-ctrc que nos peintures sont forcées. Nous voulons tout do suite protester contre cette accusation, tout en convenant cependant que noua oyons avec intention chargé notre palette de couleurs vives, afin quo ceux de nos confrères qui ne sont pas familiarisés avec la patho!ogiena'veuscetmenta!c embrassent dcsuitectd'un seu! coup d'eit étendue du danger possible de ces sortes de mariage! Tous les faits que nous avons avancés se sont maintes fois produits; ils ne sont donc empruntes qu'a une trop saisissante reaiitc.

cornet, mMecin de Catherine do Médicis, a écrit quelque part fo~tK~tM ~fttMee~Mttt, MOnWMttMMOt'~ rM~, quam ~MMOMM~t ~rcdM. De même qu'il existe des familles en proie a la tascination matadivc de la mort, dont !o suicide se ettargo d'ec!aircir les rangs, ainsi que t'a si bien démontré M. Brierrc de BoisMont dans son remarquable ouvrage do même ln transmission de l'épilepsie par la voie gcnerativc est un fait acquis a la science. Cette grave assertion ne prend pas sa source dans t'assctaMagcplus ou moins heureux de quctques cas for* unts et soHtaires dissémines ça et ia t éMc s'appuie sur le 'PMMftMe~<f<M&!MM<M.

témoignage de robsenatjpn. ~iHant, Maisonneuve et Iloffmann ont cité en faveurde cette het'edite nevropathique les exemples les plus concluants. Ësquh'o!, a taSa!"ptHricre, a remarqué que i'6pitcpsic provenait ptus:BOMvont du perequc de !a mère, alors que le contraire a lieu pourla folie; ainsi quoM. BaiHarger !'a sufabondatnmcat établi dans son beau travail sur cette question'. M. D~asiauvc en a rapporte cinq cas, et M. Moreau (de Tours) en compte un certain nombre.

Il est difMcitc d'estimer dans quelle proportion se produit t'héreditô de i'6pitcpsio. Cependant t'ctat actuel de nos connaissances permet de fixer approximativement cette évaluation au douzième des cas or, puisque l'on compte 5S,000 épileptiques en France, il devient trèsprobable que 3,000 de ces matades, et mémo un peu p!us, ont eu le malheur d'avoir des parents atteints du mo~M~Kc, sc!on t'expression de Paracelse. Mais hatoTtsnous d'ajouter que si les enfants issus d'un tel mariage sont loin d'être nécessairement soumis a des accidents convulsifs, ils sont tres-tMquemment amiges de redon,tables diatheses dont les stigmates vont s'inscrire sur la constitution et miner sourdement le jeu regaHer de quelque appat-eit heureux encore si, sourds-muets, imbéciles ou idiots, ils ne so<tt pas rotcgués, veritaMcs orphelins de tapens~o, aux derniers conlins de la race humaine 1 Maintenant que nous avons mis le doigt sur la plaie, appuyons-nous sur l'autorité d'un de nos maîtres

Il estdu devoir, dit M. Catmei~ des medecinsque Fon <!<eteMtM «ef~~M< <M' rMr~~<f<fe ?

constate dons des circonstances ou i'on a conçu des doute! de ncjontah diss!muîcr!a pos$iu!ïitc des incon. venionts auxquels s'exposent ceux qui s'unissent & des partis dont les lignées patcrncnc ou ma<ernc!!o, et sur' tout t'uno et l'autre de ces tignecs,ont pt'escntc an assez grand nombre de cas d'CpMCpsic. On ne petit pas nier que !c mari, que !a femme, sur lesquols p&scMt de pareilles p~disposttions, ne soient bien plus enclins que d'autre a toutes les maladies de l'encéphale, et !<'& en' fants qui tcursenuent redevables de t'ex!stence auraient ccrta!ncmcnt à craindre 'le sort de leurs a!eux. On ne devra donc pas conseiller le mnriage aux personnes qui seirou~cntptacëcsdansde tettcsconditionsd'h~ëditc'.e a En i 757, un ~cquc de Spire édicta des peines scores contre tous ceux qui favoriseraient le mariage desepi!cp* tiques. C'était une Rogrante violation de !a liberté individucUc, nous en convenons; mais celle mesure témoignait d'un profond respect pour l'humanité etta morate pubtique,si fréquemment outrogécs par de monstrueuses alliances. H existe actuellement à i'etranger dcstoisqui admettent !'6pitcps?c comme une cause de rupture du mariage, et les textes tëgis!ati<s danois, par exèmple, cousidèrent comme rescindable pour H'aude et pour dol le cdntntt conclu dans de tct!es conditions il y a erreur sur ~MMH~. En France, nos codes sont muols, etl'indissotubitite du lien conjngat ressort tellement de tous tes articles de la législation en vigueur, qu'aucune action judiciaire, dont repitepsic serait le prétexte, ne saurait

1 Ik fa /blie conaldf.r~e rou~a le polat de aa~e hartho~cglqNe, phiMmphfqne,

C<* ? ~Ho emMM~t M« t~ <~ MM~M<~M, ~~M~

MM~e ~f~ffe, t. !t, p. 830.

dire introduite. Cette omission e~it évidemment intention' ncMc, mais elle n'en est pas moins regrettable, car il est de ces infirmités dont !a loi devrait entraver la propaga.tion par voie géncrative. M. Culmeil déplore que t'autorité n'intervienne pas afin de couper court h des projets de mariage dont t'accomptisscmcnt est appelé a des résultats si fâcheusement aléatoires, et nous ne pouvons que joindre notre voM & la sienne.

Mcrder a comparé l'homme qui erre volontairement a au roi qui conserve encore l'apanage de sa liberté, môme quand il en abuse, » t/~piteptique est tout à fait dans ce cas; si, grâce au silence de la loi ~n~iso, il peut se marier, en bonne conscience, il ne !o doit pas. Asclépiade n'a pas craint do lui conseiner le mariage; mais a ce serait se jouer du bonheur des unions conjugales, a a dit Tissot dons son bon sens indigne. Arrivons aux conséquences qui decoutent des phénomènes suspensifs de !'cpi!opsic.

Par un rescrit adressé a JuUen, préfet du prétoire, Jus' tinien décida que pendant les intervalles parfaitement lucides, tM~M//op~dMMNM, le curateur suspendrait rcxorcice de sa charge. M ne doit pas en être de même pour les remissions observées chez les épileptiques, et toute la dureté de nos décisions ne saurait s'amotiir. Le malade, pendant la trêve quctquotbis trcs'tonguc qu'it éprouve, ne doit pas croire u sa guérison avec trop d'en*thousiasmo et se bercer prccipitamtnent de douées ittueions a l'endroit du mariage. Ce n'est jamais sans un profond chagrin que nous voyons un épileptique nous conter ses joies, nous faire part de ses espérances; car ce

jourauntendemMin~ et après un temps d'arrêt d'une durée quelquefois fort longue, un retour agressif des plus violents peut se dcctarer, les paroxysmes convulsifs M succéder avec une rapidité effrayante, et la mort survenir après iOO, 200 et même 500 attaques consécutives. C')mMen de fois cela no s est-il pas w?

Bien que Poracelse nous ait an!rm6 qu'il y a dans itcaucoup de crânes humains un polit os angulaire dont la poudre a la m~tencMM propriété de guérir le mat caduc, nous ne restons pas moins, en face d'accidents scm* blables, !mpasa!utcs, désarmés ou faiblement secourables, Cet épileptique observe par M.'BatMar~cf, qui ne se maria qu'après huit ans de santé trrëpt'ochabtc et qui retomba, n~ta!t pasgucri il se trouva!! dans une phase tteurcusc, dans une trêve, et comme on le dirait en droit romain, il p<a:t w ~MM MoMdM. T'rcs-probaMemcnt cet ctat se serait maintenu encore sans rexcttation du sens gcnita!.

Un tnéticcin nous a fait un jour l'honneur de prendre notre avissur la question de savoir si le mariage qu'un de ses neveux allait conclure ne devait avoir dans l'avenir aucune conséquence fâcheuse la Cancee avait deux onctcsMM«'r(w<M!; des scrupules agitaient sa conscience presque au dernier moment. Toutes tes fois qu'on vient & <Hreconsuncsur des clvosesaussi dcticatcs, on doit minu' tieuscmcnt s'enquérir si la paronicest bien directe, et si le ncvropathismo cxager6 des ascendants a etë antëtieur ou postérieur & la naKSMMe des enfants. On s'infomo ensuite si tes deux futurs ne sont pas ccusins germains; car depuis tes tr<i«t6rcssantcs recherches de M. te pro<

~MMMr Devay ~de Lyon~ sur tes mariages consan~ïns, on sait qu'un cinquième do ces unions est frappé de steri!it6,ct qu'une certaine proportion des entants nait avec de sérieuses innrmites,ou est brutatement jetée hors des voies de l'intelligence.

A ce sujet, nous dirons que la législature do l'Ohio (Ëta<s.Un!s) vient do voter diverses lois relatées aux ma.riages entre proches parents, et qu'eMoa a apporté les en' traves tes plus sévères aux unions entre cousins germa!ns. La discussion des projets de loi a fourni des enseignements du plus haut intérêt. Dans !c Ma~sachusets, par exemple, i7 familles unies de la sorte ont donné naissancn a 95 entants; sur ce nombre, 44 sont idiots et i4 scrofuleux; 57 seulement se trouvent dans des condi*tions de santé ordinaires 1

Lorsque cotte dernière circonstance no se rencontre pas et que les accidents nerveux des parents n'ont été contractés qu'âpres la naissance des enfants, « on peut se prononcer hardiment, dit M. Moret, et tout en faisant ses réserves, on est bndc à avoir un légitime espoir que rhe. redite pourra être enrayée dans sa marche. On a même le droit d'espérer que, grâce a l'intervention d'un sang nouveau, les enfants issus de ce mariage remonteront la marche ascendante des phénomènes dans le sens d'une régénérât ion heureuse a

Relativement au cas soumis a notre appréciation, nous avons dcctaré ne voir aucun obstacle psychologique, et depuis sept ans nous n'avons pas eu le sujet de nous en repentir,

Onvmge cité, p. ??.

t«Mw <!«<< M ~ww <ht BMMtaae.–Surquets faits s'est'on basé pour soutenir ht doctrine immorato ct dangereuse do rutiMi& du mariage dans les cas d'6piiopsie? Sur les trois observations suivantes que nous reproduïsons ndctcment, dans la crainte de donner au texte une interprétation otTonee.

En i<KH, ~anzo~~i (Jos.) a publié, dons tesÉp~m~MM des curieux <~ natMM, rebsenaiion suçante Bp~Mt<t per M~<~tMtM tMO~tmMMMM CMM~. Vidua qua;dam annorum 5<, tomperie. cauda et s!cca donata, vitŒ scdoniariœ dedita, rarum lluxum mensium cxperta, vinutnquc in quantitatc potans, ex improviM in ierram cceidit~ spuma ex orc prodcunte, totum corpus violenter concussum, et membra retmcta fuerunt. tn se reversa horum non rccordatur, èt bis sahcn) in mense hocanectu corripitur. Ptura mcdicamtna exhibeo et omma sunifrustanca. Unde consului ut sccundas accédât ad nuptias. Quo consino usa, sequenti mense secundum amplectitur maritum, civem scincct Fcrraricnsem, amicum tneum, annorum M, optima tomperic praeditum. Primo statim mense impregnatar, et nunos amptius patitur epHcpticos insultus imo gratias AwastMo DEC agens nunc sanavivit, ctjamjam se aceingit ad partum. La demiare phrase qui montre que, au moment où l'obserwtton act6 ~digec, !a malade n'était point encore accouchée, ne. laisse a t'CMtnp!ectt& d'autre valeur que celui d'un cas de grossesse pendant la durée de laquelle les attaques ont été suspendues.

La secoue observation appartient ~geIc!Mntau& ~~<MJ~ elle est due à Cummius (<684). ~~M~ <'< ~M~ M<M ~M~ et ~~fftO M<M~. Nota mihi est nobiiissitna quœdam fbtnino, qumcum ~h'go adhuc et mcnstMtnretentione cpitcpt!ca <!crct, a ntcd!co persuosa ut se viro substeme~t. Inde gravida, fisMcitcr peporit pueUam a puerpcr!o autctn optime purgata p~Mua ab cpt!cpsmt!bcfae~asii. Le~ttqui prëc&do laisse beaucoup & désirer: tcsacc&s con~M!M~ n'ontpo:ntM d~cr:ts,ccqu! permet Jcdott.tct' un peu do t'cxact!tude du diagnostic. Poufquo! fauteur n'a4-i! pas mentionne ensuite la durée de la guer!' · son apr~ t'accouchcment?

Enfin la troisième, observation, tir6e toujours du même recueil, est due à Ambroise Stegmann (~694). De <pt~ta (MMt~«t ~r~M~ MM~f~MM Mm ~ro aMMoto, sed M <~H~a~ postea Ht ~<'<'M M~WnMm mM~e. Vi)~o qusBdam WettMCMis, nomino Magda. !ona Matzin, pcriO aonos pneter pt~pterepMCpttca, in cctetis autom optimcsana et mentis suaB compos. Mnic ab cmpirico quadam suadetur ut vencris excrcttïo, tanquam certissimo cpitcps!œ remedio, uterctur; quo ctiam dicto, citius cummititc quodam intendii. Revocato autem milite ad castra, me!oncho!i!B totam se dcdit, et divcrsis ~icibusrai!onc omni deslitula, nuda quaMivH suam amasium in hospitio, usquc dunaddira pct'h'ct.

Après une lecture attentive de cette observation, il est

bien permis dese demander si FaMteurn'apas mis sur le compte de l'épilepsie des accès hysterîformes du genre de ceux qui précèdent ou accompagnent si souvent la nympnomonie.

Ces trois cas que quelques auteurs ont cités, mais qu'Us ont incomptétemcnt reproduits ou mat interprètes, ne prouvent guère en ~veur du mariage M. le docteur Hcrp!n, de Genove, Marne en principe ces monstroeuses alliances et il ajoute Nous avons eu trois malades, dont deux filles et un garçon, qui sa sont martes étant épileptiques. Dans tes deux premiers '?8, ta maladie a pers!sté; dans le troisième, te mal n*a ccde qu'à un traite. ment ppotonge. Dans un quaineme cas, le malade, rccemment guéri, a rechuté quelques mois après son mar!agc'. a

tM«* eoa<M<M<t aa Ma~oee. Décrivons maintenant quelques-uns de ces deploMMcs attentats comme repitcpsie en provoque trop soient dans les ménages. M. Trousseau a et& consulté par deux jeunes gens nouvelle. ment ïnar!t8. TA femme lui a rapporté que, peu de temps apr&s son <nar!agc, elle avait été subitement r&vctUee !a nuit par des mouvempMts étranges que taisait son mari. Tout & coup celuici rayait frappée avec une horrible violence, et si une domes. tique, accourue au bruit de la sonnette, ne t'eut délivrée, elle aurait pu ~tre grièvement Messee. Cette scène se renouvela quelques jours avant que notre confrére ne Mt consutM et cette fois, éveillée a temps, la femme avait pu allumer une c« p)wa<w<~ « <M~<M~ «tM~<<e f~<~< p. MS.

Mttgie, eh'o témoin des cenwMisiona~Mi agitaient san.map), et se soustraire par la fuite aux actes de fureur qui avaient immediatemont saivi. Le malade avait partaitemcot conscience d'avoir éprouve quelque cttose dent M ne se tendait pas compte, et il atnrmait que souvent déjà, avant son mariage, it avait eu des vertiges dont le caractère avait été méconnu par tes medeciM.

Voici maintenant un second fait, déjà plus grave que te pré. cèdent, et qui est emprunte à la pratique de notre savant con. frère, M. Bt'ierre de Bei<n:ont NOMS famés consulte, dit-il, M y a qtte!ques années, par une jeune dame, artiste, dont le mari avait des attaques fort courtes, mnisviolentes, d'epitepsip, qui étaient immédiatement suivies d'un accea d'aiienation mentale. t< se croyait entouré de t!gures menaçantes, de nant. mes, voyait des âmes. Dans un de ces accès, nsaisitsa femme a la gorge pour l'étrangler; elle n'eut qttc te temps de s'ptancerhors de l'appartement. t)ons une autre circonstance, il s'imagina être eotour& par des ennemis, et demanda son po:' gnard pour tes tuer.

La R-ayeur que ces deux accès causèrent a la jeune femm~, cantatrice distinguée, est Mcite A concevoir. t Je ne sauroM résister plus longtemps, nous dit-elle, A un pareil genre de vie; mon sommeil est troublé par des rêves atTreux A chaque instant je crois sentir tes secousses qui sontt'avant'courcur des accès. J'étudie constamment les moindres mouvements de Mon mari; toute mon attention est t&, mes moyens sont para!ys&t, ma voix s'affaiMit, je ne puis plus me livrer a l'exercice de mon art. Veneï mon sccouM, monsieur, ne m'abandonnex pas dans une position aussi cruelle; au nom du ciel, prcnM pitié de mon sort! c Lactation de cette dame. le son de ~a voix, l'expression de ses yeux en disaient plus que ses parotet.

Dun autre cAte, te mari, revenu & lui, n'ont ait pilis le moindre signe de dérangement dans ses taeuttes; sa conver-

~tMm&tai), sensée; it reconnaissait même qu'it avait été dupe d'ittusions. a Lorsque j<' souffre ainsi, ujoutait.!t, it tne SMnM~ que <ne$ idées entrent tfs unes dam tes attires, se metent ma tcte devient alors un chaos oftje ne distingue rien. e

jeune, antoureux d<! sa fentme, ne croyant pas son indiaposi. tion dangereuse, ce malade se trouvait dans MM situation fort délicate; l'embarras du médecin x'ëtait pas moins grand. n était ~tdent que le genre de maladie de ce jeune honnnc était d'une haMtc grav!t&, car l'expérience n'a q«e trop appris A quelles catastrophes t'en est exposé avec les tous epttcptiques, t<a!h<CMe$, d<ez lesquels !a fausse sensation est to ptos souvent instantanée, comme t'MMpM!s!on. !/etat mot'at de ta fBm)ncde~!t&trepnaeM MMMdaration; en effet, avec quelques degrés de plus, on avait à craindre te suicide ou la tot~ L'tMteMcxt était donc une mesure indispensable; je le conseil- lai; mais, prenant en considération ta brièveté des accès, le rapide retour a la raison, je ne crus pas devoir recotnmattdpr une maison spéciale. J'engageai tes amis du mari à lui faire sentir la t'ecessit& de se séparer de sa femme pendant quel ques mois, et a lui est faire prendre t'engagemcnt sacré ce tut t'a~is adopté.

Avec nos lois, la séquestration, dans ce cas, était hnpM.s!Mc; et cependant qoettes garanties présentait ta parole d'un ttomtne dout la maladie pouvait a ctMque instant troubler la raison, et qui était daitteurs extrêmement porte pvoir de M. quents rapports avec sa temme'? R

M. le docteur Dottcx a soigne a i'hospice des aliénés de Lyot un homme de quarante-cinq ans, fortement constitue, qui, dans l'intervalle de ses crises, était fort doux, mais qui devenait ~trieuxapr~ chacune dettes. M était sabotier dans un viMagc près de YHtcfranche, et il a tué sa femme qui lui 'MMMNM.thMi.

Ot~uetqMs observations pexdant~u'M était dans cet état de fureur qui suivait citaqup acc~s épitcptique.

Arrêté pour ce Mt.itn'apasété mis en jagemoht, parce que l'épilepsie furieuse dont il était atteint était bien connue. Pierre S. sergent du génie, forte constitution, taitieéte.vée, tempérament sanguin. Enroié en iMS, il prit port a ptu. sieurs campagnes. Kn t85<, ii se trouvait a Lyon, au moment des troubles politiques. Saisi par une troupe d'ouvriers qui vou. ta'cni le jeter dans le ttMne, it eproMva une émotion vioien~, tonbn malade, puis devint sujet a des attaques d'epiiepdc. d'abont aMM te~r<w, puisqu'il put rester au service juMjH'cn <M5.

Admis à ta retraite, il vint habiter Montpellier, et peu de te<npa après, en proie a ox acc<s de fureur, il se pr~cip~ta dans ta rue el desurma une sentinctic. <! resta libre néanmoins et eut plusieurs autres accès de detire moins violents. Au mois de mai <846, a la suite de quelques discussions irritantes, dit-on, Pierre S. fut saisi d'un nonwei accès de fttreur. S'annant d'un couteau, il lit & p!uHeHt<s personnes inof. (bnsivcs des Messures si graves qu'on les crut tout d'abord mortelles. La force publique parvint enfin a s'emparer de lui.

Au moment de son admission dans t'aMtedes aMeMe!: du d6. partetnentde i'Herauh, PierMS. vivait avec une femme dent il avait un enfant il désira te légitimer par un mariage. Le médecin en chef, M. le docteur Rcch, Ni un certincat dans lequel il constatait que i'niienation mentale n'était pas continue, que pendant h's iotennissions, assez longues d'ailleurs, la raison était enti~, et l'autorité civile procéda au mariage. L'autorité adutïnistrative accordait fréquetnmont&cet anénê l'autorisation d'aller voir sa femme en ville, sous la surveillance d'un Mttrmicr.

Les attaques devinrent Mqucntes et graves. Ainsi on a vu cet epitcptique se servir d'un couteau qu'il avait a i'insu des

gardiens, le manier, et chercher a faire des boutOMniercs a son pantatM. AtasMitedoquefquc autre attaqua it votnait ren. verMt* !a table du réfectoire et t'on eut quoique peine à t'en empêcher. L'autorité administrative n'accorda phM qu'une permi~ion de sortie tous les quinze jouM.

Le ~i mars <8S<t, au tMMacnt ça le dtMef sonnait, a cinq heures du soir, Pierre S. cut.une attaque près de son lit; un' oM:r fut placé sous sa ~e, et il resta scu! un instant, pen* dettt que l'on conduisait los etiM aM r6faeto!M. Quelques minutes après, un in<!nnier étant venu le prendre, le trouva Rri&ventent blessé Pierre S. s'hait frappé vers !e<n!tieu d'* l'abdomen avec un petit couteau de poche. Tout près de tui. par terre, se trouvaient quelques mètres d'intestin grote cettt'ptetement détachés.

Le malade mourut tetendemain'.

L'accuse Claude Feuillet, cultivateur, âge de trente-six ans, possède des propriétés volant environ 5,000 francs. D'après t'acte d'accusation, )i a reçu peu d'instruction, a fréquenté re~utierement l'école et sait a peine iire, mais il est signatc par une intetugence indMstrictMe assez rare sans avoir appris aucun métier, il a fabrique hn'metne la plupart des meubles de son habitation; il a construit en partie sa maison, placé et h'rr~ ses portes; il fait ses chaussures il a tnetne inventé des machines assez ingénieuses et sculpté des statues de bois qui ornent sa chambre. !t dirige d'ailleurs assez bien ses anait'cs et administre avec une intelligente activité et avec parcimonie ` sa petite fortune.

Cet individu fut pris, vers i'a~e de vingt et un ans, u'at. taquet; d'&piiepsic it s'imagina être victime d'un sort et e<n*p!o~a t< utes sort~ de moyens pour conjurer cette innuencc tnMtignc; engin. it trouva un sorcier qui lui promit une gu&ri*son eomp!e!c s'il changeait do sexe, ou au moins dissimulait Cavaticf, ~<~4~

suffisamment la sien. Feuillet M mit donc & porter des habits de femme. d'abord dans son intérieur seulement, puis tou. · jours et en pubiic. Ce moyen ne réussissant pas au gr& de ses désirs, it atia jusqu'à s'adresser au médecin de la iocot.tcpeur savoir s'il ne lui serait pas possible de faire disparattro tous les signes de son sexe, même par une mutitation. A la nn de t 8SO, un no!nm6 Roux parvint à lui Mre épouser sa tilla, te persuadant que le tnanage <MMCM« tout, c'est-adire détruirait le sortHeg). Les époux vécurent en bonne intelligence. Le 18 février <852, un enfant naquit do ce mariage et mourut le 3 mars suivant, dans tes convulsions. Le M mars suivant, ta femme de reuittet tut prise de vomissements violents et mourut après trois jours de maladie.

Des bruits d'eutpoisonnetncnt circuiercnt aussitôt; tes cadavres htrcutcxhnmes, ett'on trouva dans celui de la m~ une quantité considérable d'arsenic, dans cetui de t'entant du mercure également en grande quantité. Des propos échappes a Feuillet et diverses circonstances prouvaient qu'il était t auteur du crime, bien qu'il te niât absolument.

Quel était le motif de ce crime Était'it inspira par t'idee menemaniaqMe qui pesstdattFeuittc~ <t avait.H empoisonné sa temme et son enfant parce qu'ils décelaient son sexe et empêchaient sa guérison? Ce fut la thèse que soutint subsidiairement le défenseur.

Ou bien, comme le prétendait le ministère public, non sans fondement, ajoute M. OU, le motif du crime ctait-it puise dans t'avariée extrême de Feuillet, et dans ie désir de se débarrasscr de bouches qui lui coûtaient trop a nourrir? La question n'a pas été résolue. Quanta FeuiMet, it persista a nier te crime et l'auditoire a été frappé de la nett'te de ses réponses, de la Bnesse de son intelligence et de t'adresse avec laquelle il se défendit, f

MM. tes docteurs Tavemier (de Lyon~, Thiebaud et Marion (de Trévoux), furent chargés d'examiner l'état mental de t'accuse. <t A leurs yeux, Feuillet cat un monomane, mais en de-

hors de son idée dominante, il possède d'une tnanierc pSt'Ct!te 'n. la tacMÏt~ du diseernctnent; te sentiment du bien et du mat du juste et de t'injaste existe chez lui, toutes les fois qu'it n'est pas sous t'inOuenco deeodetire partie qui consiste A se croire victime d'un MrttMgeauquem ne peut achopper qu'on prettantdes habits de Cemme. Si c'est Mu< cette in<!<tencequ'i! a commis son double crime, Feuillet n'est pas responsable; s'il a été poussé par Mn motif tout différent, et qui n'a aucun mpportavec son idée fixe, M rMpMsaMMt6 est certaine, e Feuillet fut condatnn& aux travaux forcés a perpétuité.

t<e nommé H. séquestre une première fois a Bicetre comme atteint d'a!i6na<!on mentale, y fut réintégré pour ta même cause, apre'a avoir assassine sa femme. L'avocat s'était appuyé aux débats, pour obtenir racquittcmpnt du meurtrier, sur des altérations passcgcres de rinte!tigencc, et ce moyen de dctense avait pr6va!u devant la cour. L'épilepsie n'avait jM< <OK~MtM~. i:c fut seulement dans l'asile, oa, sauf quelques agitations fugitives, M. se tnontra jusqu'à sa mort, surveauc longtemps après, d'une parfaite !u' idite, que, par certaines circonstances auxquelles se joignit la déclaration d'un parent revêtant des crises nerveuses antcrieuMs, on fut conduit rattacher ses égarements moMentane~ et partant ses actes réprehcnsiMes.d (~ accès ~</<'p/t~M MOC~ft'M~

Cothaincu que !a perpétration criminelle résultait d'un trouble mental, la juslice avait agi prudemment en substituant !a séquestration administrative a une condamnation capitale. JL'M~~M attaques, M elle avait c~ coMHM~ CMt'aM t'ajMMt' <'oMp~etNM< les Ma~~«~<r~~K<te da ~Mferr~

Un conseiller d'une ville d'AMcmagne est pris tout & coup, ait mitieu do la nuit, d'une fureur subite il essaye de tuer sa Mathmve. M<<f P. ?0.

!enuue et de !a pr~cipitct'pa<a fenêtre. CcMe'cîavoii tuMe pondant une demi-heure, et la fureur de son mari s'était alors apaisée; il paraissait d'ailleurs épuisé parteseffofts qu'il avait faits.

Quelques instants avant cet accès de fureur, la respiration do ce malade était ~<M'<M< Sa femme, effrayée, avait voutu le secourir, et c'est alors qu'il Jetait jet& sur elle.

Chose tingutieM, ainsi que l'a tait remarquer M. BaiHargcf, Mare qui rapporte cette observation. ne parait pas avoir soupçonne, dans ce cas, i'cïistence de !'epi!epsip.

Celte respiration stprtorcMM, suivie de furruf, n'a point éveillé dans son esprit le soupçon d'un aecca il a écrit que!ques pages plus loin, un cttapitrc sur ta Me transitoire des épileptiques, sans paraitro M douter que ce tait devait s'y rattacher.

Nous partageons t'opinion de M. BaiMorgcr, et nous admettons qu'il est plus que probable que cette fureur subite n'a pM se justifter autremMi que part'apparition préalable d'un accès nocturne d'épiiepsie.

M. le docteur Konarxew~i fut appelé pour donner ses soins au sieur M. âgé de cinquante ans, fortement constitue, d'un tempérament sanguin; hoMMC rang~, laborieux, et dont tes sentiments et !a conduite avaient et6 jusque ta hveprochab!cs. Cet ttonnne avait eto pris tout & coup d'un fond de tristesse et d'une indinerence pou)' le travail qui contrastaient avec les habitudes de toute sa tic; son caractère bon et aftec. tueux, était devenu irascible et bizarre. Ce changement subit préoccupait beaucoup sa famille, surtout lorsqu'à certaines époques <!Ms et reguueretneut mcnsuettes, qu'on était convenu de rapporter a l'innucttce tunaire, on te voyait en proie a uuM exaltation morale effrayante. 81 parcourait alors lea rues & rceutons, partant a voix basse, s'emportant eu invectives et De MonuMa (Gatd;.

en MMMces contre tes cassants. Cet état était, entrât, de ceutte durée, et faisait place, au bout de quelques tnstants, & une grandeprostration et i1 on état de stupeur et d'égarement tout d tait semblable celui qiti suit ordinairement un accès d'6pitep~!e.

Parmi tes phénomènes tes ptuaatarmants, so faisait remarquer surtout une irritabilité excessive qui se traduisait con. somment par la violence et la eoMre, a ce point que dans un de ces paroxysmes il jeta sa femme par la fendre. Celle-ci fut hcureuaetncnt recueillie paf les p<'raoMHM que sea cris avaient attires.

KnHn, dans un dernier paroxysme, les phenontenea de!i rautt et rcMttation furent peua~sitein, que s'étant échappe de M maiMt), il rencontre sur son passage un charretier qu'il &t<!nd roide mort d'un coup do bâton dont il s'était muni avant son départ. Aucun tnotifdehaineni de vengeance ne pouvait Ctroadmis, car t'individu qui avait succotnbe victime de sa fureur iui était compietemeat étranger.

Traduit pour ce fait devant tes tribunaux, it fut rcconno que cet acte avait !e caractère d'instantanéité et d'imputs~OM irrcsMuMe, et que d'ailleurs toutes tes manifestations délirantes et agressives su rattachaient & t'ensemMedes symptômes qui MM~tituentta htie épileptique. Par conséquent, it ne fut point condamne.

Depuis ce moment, cet homme est revenu à son état nerfnat d n'a plus eu de crises vietentes mais les accès conserYt'Ht la même t'étante tnensuctto et sont toujours suivis do ia pénode d'abattenMnt et de stupeur.

Il. le docteur Seineloigiie a puuiie ta très-curieuse ob<s 'rvation d'un homme qui, ptace & ta tête d'une entrepriac considérable, n'avait donné lieu, pendant l'exercice de ses fonctions, & aucun soupçon sur t'i))M!gntè de ses facultés ia* ~Mf<'M~ MtW~M HMM~, p. tt.

tetteetaettM et dont te genre de mwt causée plus grand efpn. nentcnt. Nous résumons ici les points tes plus saittants de MM histoire.

M. X. âge d'environ cinquante ans, n& en Angtcterre, de taille moyenne, d'un caractère dtfncite et irritable. Apres p!usieuK années de veuvage, !t avait épouse une <emme beauc«Mp ptus jeune que lui. Quelques jours apr&s son mariage, e il entra tout a coup dans la chambre do sa (<:<nMe, <aM<, A«~M<, M frappant !a t<;te contre les murs. H se sauva en. au!te en pretërantees mots: a Je vaM me tuer. c Une heare se passa p!c!Me d'anxiété il revint abra auprês de sa femme, se jeta a aea~eMoux en pleurant, tu!de<nandant pardon et lui ta!'sant tM protestations tes plus tendres.

e A quelque distance do ta,H t'cngagca!t, MM motif apparent, a s'tmparer du poison qu'il avait acheté; sans cette précaution, !t redoutait na malheur. Les recherches, d'abord inutiles, <!rent découvrir plus tard un «acon de chloroforme.

< Un second accès survint pendant une nuit. La chambre de madame X. était séparée de celle de son mari seulement par M't couteir. Elle s'eveitte; it était auprès d'dtc, poussant des cris rpsscmbtant ptutot aux hurlements d'une betc KMCceu'â quctque chose d'htttnain. H se roulait par terre, tenant des propos affreux, la menaçant d'attM' cberchet' un poignard pour la tHoret se détruire hn.metne. !t disparaît on eHet; madame X. s'empres~ de fermer sa porte a doubtc tour; M revient, et continuant a pOMSser des cris, it essaye de briser t'cb~actc. Knnn, au bout d'une heure d'efforts inuutcf, it lui dit <Apa procbpz, vous anc!! voir mon Mng coûter jusqu'à vos pieds. tt se retire aussitôt; l'accès était termine, f

Un nuiM jour, en revenant la cheval d'une excursion au bois deMoutogne, H fut pris d'une attaque. Son cheval, enraye par ces cris, s'emporta. M. X. le corps !neune en avant, se trappait le front et se plai gnait d'un voile répandu sur sa vue. Un moment âpres, il s'élance peur renverser sa femme.

JMtM, un soir, après te dtner, H pousso un cri perçant et saisit madame X. par tes cheveux. Les aomesttques aceon* rent. < Je vous prends tous & temoio, s'ecrie-t.i!, que je waM o me tuer. a L&.d)'saus il se précipite violemment dans son caMttct, dont il terme !a porte. Sur ces entreMtes, la détoxatton d'une anne & fco M foit entendre il e'eta;t fait une blessure & six centimètres au-dessous du mamelon gauche, et M Mtecem' ba!t au bout de qaarante'hmt heures, après avoir aneetueuaement entretenu ea femme de 808 affaires.

B~ dtee~ <« M'<tp<M«taMM« «M <pn<p«<)ptMt. Zac* chias a etaM! en principe que los actes commis avant ou après raHaque doivent être aMnut6s comme notant pas contracta par un individu sain d'esprit, et que, sans le moindre doute, cette incapacité menlale dure troisjours apfûs l'attaque. Celte asscrt!on, dit'H, est fondée sur le raisonnement, sur l'expérience et sur tes autorhcs'. Beaucoup de médecins, ainsi que nous l'avons d~ dit, reculant avec une UberaHM cnthous!asto les limites de !rfe$ponsaM!it6, ont voulu exonérer comp!6tcmcnt !'cpitept!que des rigueurs de la loi penatû. On s'explique trea-bien cette tendance de la part des praticiensqui n'ob* servent les malades qu'âpres leur internement dans les ciaMtssemcnts d'atienes, bien qu'il ne survienne le plus souvent aucun trouble intellectuel dans Ï'intcnattc des accès, mais il n'en est plus tout a fait de tncme lorsqu'H s'agit do statuer sur le sort d'un individu qui est reste dans la société, qui a toujours vécu de la vie commune et qui a mémo été assez habite pour pouvoir dissimuler sa triste névrose. Les considérations m&dicoQM'< Mfdh!. Mb. tl, MM.

tégales dans lesquelles nou&Mcmm précédemtncnt entré (pagcs~ 45 et 57) sont applicables â cette classe de maladcs.

Les épiloptiques se présentent it l'observation du médecin tègistedans dessituotions mentales assez différentes. tes uns, & la suite d'attaques convulsives anciennes et fréquemment réitérées, sont tombés dans un état de démence, ou même d'idiotisme, dont l'appréciation n'offre pas en générât de d:Mcu!tes scncuscs. Ces états continus d'a!:énat!on mentale conservent bien habitueMement, méme il une période avancée de chronicité, le cachet de t'intcrmittence que l'épilepsie imprime a toutes ses manifestations. C'est mcmc ordinairement pendant un paroxysme d'agitation on de tureur nue se produisent, chez ces épiteptiques ei démence, les actes de violence qui les amènent devant la justice; mais, !e plus souvent, les dé' (aits defaccés pendant lequel ces actes ont eu lieu, ainsi que l'affaiblissement prononcé de UnteMigençe qui existe au moment ou Fon interroge les malades, suMscni parfhitement pour démontrer leur auénation montatc et tes fhiMacquiHcr partes tribunaux.

Les actes commis par tes cpi!eptiqucs avant, pendant ou après leurs accès convulsifs, ou bien pendant la durée d'un accès violent et prolongé do manie avec turcur, sont également en générât d'une appréciation peuditticiic. Le médecin n'a qu'a décrire avec quelques défaits ta situation meutatc dans laquelle se trouvait le malade au moment où ces actes se sont produits, pour porter la convie' tion dans t'esprit des magistrats.

Les accès de délire qui précédent accompagnent ou

suivent tes attaques d'6pitepsic, sont certainement plùs taciks & juger que ceux qui se produisent duns!'in<Gt'. vaUc et à une certaine distance des accès convu!si<s. Ce.pendant il arrive quelquefois quet'obsen'atcur a manque, et que t'opitepsic n'est pas mentionnée dans !cs ronsci.gncmcnts fournis au médecin expert. Dans ces cas, la connaissance des caractcfcsspcciauxdu déiireëpitoptiqoe peut mettre sur la voie de la découverte de l'epik'psic, dont les symptômes avaient passe inaperçus. Ceci peut surtout se rencontrer lorsque Icsaccës de fureur ont eu lieu pendant la nuit*. Dans d'autres circonstances, te ça. H. teneur thMHemtt. <!e<!M)re.9~,a n'<e<n"ten< appelé t'aUett.t!.n m&h!c!m Idgistca sur un cer~ht MmbM de faits de c<. een~ Nous les n.pMda.MM .Tec d').m pt~ de plaisir que )a<c:c..ccnc p~deejM qM'Mn t~pethM~rede doe. Mf cette .tu~i.n

si délicate:

a f~tMM. sujet à des .n.u~e~ d'emporté pt~ ~itm&, tn.<h..t<)e~Mt M.. M"MH de guerre ~Kn supérieur. 0.<.nq~ ~M..ut P~ Mt- UMO nMi~ d-nt! et t'o" constata .~M 6t.tt sujet & de )c~ ~X X ~M~ ~t. chMUM de ces .ec~ ~ait p~&M. pendant <a nuit, d'M.M MMe crise ~< i" <tep~phMieuM années, Muc)M;em journellement p~d. hd, et & ceux

qui lui donnllie"1 clt's soins.

do comme ~M~ d.p~ .'h.h~

lunc!csà à saitit. Yon et dans le nouvel asile. liOns qu'on Fe "011161 de cette

1-edontable camplicalimr. t~a ilifm*és mt les plus A craindre; ieur (timr

t'claie tollt il coup, se tourne pc'e!fJUO toujours Collin It'II pcrsonnea, 80

termine le plus soutent de la manière la plus. prompte, eL lie rtparalt

qu'ia des IlIle"ol1(15 lett, qu on poun'R!t croire Û une guérison. coilipli-te

aprrt!s un simple acci~s de manie.

«Je me gardC'rais bien d'ullirmer qu'il 110 80 trouve pas encoro, clans

l'établissement que Je dirige·, quelques malades dont l'alidnatinn est inti.-

moment liée & de f'I11bles orbes sift-titnies tlui ont 4clloppc! jusqu'blnúe.1L

t't t01110 notre attenlioll. Un acct'4 un peu plias tort ou UII vertige syncopai

\'enllnl pendant le jour peut tout (¡ coup mettre sur 1:1 voit-. C'6t ce qui

~S~EESL–

Un paiellu pour vol, admis l't~mmellt fa Quatre-)lal" dont le: raclr.8.

racteM peu tranche du troubie tntcUcctup! qui précède ou suit itnmédiatcmcnt les attaques convulsives peut, malgré la constatation de ces attaques, laisser des doutes dans l'esprit des magistrats. On comprend dès lors quel secours précieux peut apporter, dans le jugement de ces cas ditncMes, la connaissance prea!aMc des symptômes propres a la folie épileptique.

« Une dernière circonstance, dit M. Jules Fatret, me* rite d'être signalée relativement aux actes accomplis par les épileptiques pondant la durée d'une ou de plusieurs attaques successives d'épilepsie. Ces actes n'onrent ordinairement aucune difncuttc d'appréciation leur caractore esscntieUemcnt automatique et involontaire est évident pour tous. !ts participent en quoique sorte do i'irrcsistiMHtc des mouvements convulsifs eux.n~mcs. Cependant il est certaines attaques incomplètes d'cpilepsie qui tiennent le milieu entre le vertige simple et l'attaque compt&te, pendant lesquels les matades parais' sent, dans t'intervaUe des convulsions, en rapport avec le monde extérieur, lis prononcent alors des paroles ou se livrent ù des actes qui pourraient faire douter do la nature r~eitcment 6piicptique de ces accès, et taire attribuer aux actes accomplis au milieu dé cet état tout particulier du système nerveux un caractère do volonté et de liberté morate qu'ils ne possèdent à aucun titre. Cette situation mentale si singulière ressemble, sous m'aM!< frappa et dont le délire pn!<enta!t des earttt&n's tout paH!t<)* liers, a pu ttM netë, !) y a peu de jottM, comme ayant des er«c< <!pi)cp.tiques pettdmt MnMmme!). EH ce moment, cet individu ne présente plus de signcs d'otMnttOoM. et ne <e Mtt~nt guéro du vot qu'il a commis, ni BMtleut des circonstances qui s'y rattathent. B

plusieurs rapports, agi somnambulisme et & certaines ncvroses cxtraordinnit'es, nutres que t'épiiepsie; 1 elle est égatcment comparable t'état de rêve.

« Un phénomène remarquable, qui a lieu fréquemment dans ces attaques incomptétcs d'épilepsie ou dans t interMMe de deux attaques compotes, mérite d'être signaié en passant, Le malade, dans ces conditions, paraît complétement revenu & Hu!'mûme: il entre en conversation avec les personnes qui l'entourent, il se livre à des actes qui paraissent commandés par sa voiont6, !t semble, en un mot, rentré dans son état nonnat. Puis t'attaque épileptique recommence, et, lorsqu'elle a cesse et que le malade est alors réellement revenu & !a raison, on constate avec étonnement qu'il n'a conservé aucun souvenir des paroles ni des actes qui ont eu lieu dans l'intervalle des deux accès. M ne peut donc être regardé comme responsaMe de ce qu'il a dit et fait pendant cette période de temps intermédiaire. Un fait anatogue se produit quelquêtais dans les rêve!) révciHé au milieu d'un n~e, on se lève, on s'entretient avec las personnes présentes, on se livre a des actes habitueis qui nécessitent l'intervention de la volonté; puis on se rendort, on reprend son rêve interrompu, et, chose étonnante, au révoil, on n'a conservé aucun souvenir de l'intervalle de temps intercaté entre les deux périodes de sommeit. M

Abordons maintenant une autre diMcuMé diagnostique et mMico')égaie. Ainsi que !'a fort bien noté un atiéniste trés-distingué, M.Renaudin, il est des cas, o& t'attaque d'6pi!epsie n'est précédée d'aucun symptôme avantcoureur elle frappe comme la foudre et,aprca une durée

peu protengoo, la malade se révoiiie, ignore ce qui hti est arrivé et reprend ses occupations ordinaires sans qu'on remarque autre chose qu'un sentiment do lassitude uceompagno d'une irroscibilité excessive. Le tMuMe psychique se borne ta, si !csaccès sont& intervattes éteignes et s'ita ont lieu pendant ta nuit. M. Renaudin a vu un militaire pouvoir dissimuler pendant quatorze ans cette cruelle innrmité. tt avait résisté aux faligues de la guerre J'Aft'iquet et avait pu se taire admettre deux fois comme remplaçant. Quand les accus se rapprochent, quand i'abus des boissons alcooliques vient ajouter te <MrfMM< <f'~MM< M t'an'ection nritnitivc, les conditions de rausa.titc se multiplient, les sentiments afiectifs se perver.tissent, etrirritat)itii6 excessive tnentionnee plus haut se transforme bientôt en une ihrpuravcngïe qui se tnani<Mtc principalement dans les conditions suivantes: au ticu d'être prompte et subite, l'attaque est précédée d'une période d'incubation dont la travail e~t toboricux. Le ma. Iode, sans rien perdre d'un état do raison apparent, se montre inquiet, initabtc,sa face sccotore, il est en proie il des ittusions ses gestes, ses paroles trahissent les ttattucinations les plus bizarres. On le voit sans cause connue se livrer & des violences contre ceux qui t'entourent les fonctions digestives M font mal, l'appétit disparan, ln soif augmente. Le malade, ayant plus ou moins perdu la conscience de sa personnatitc, MtnMe sous !c poids d'une autorité qui le pousse irrésistiblement. La nuit est sans sommeil ou bien le sommeil est tatigHo par des rêves effrayants, et M. Benaudin a vu plusieurs do cos malades poursuivis par le spectacle du sang vers6 autour d'eux.

Dans. d'autres cas, -le malade est en proie & un détirc ttypochondriaque; H rcMcnt M plus tmutdegce ïe desic excessif de la conse~atien, et il réagit avec énerg*e contrôles causes <te destruction dont il de croit menace. En<in l'accès ectaio et devient h cause de ce détirc dont le malade ne conserve p!us qu'un vague souvenir. L'a!t6niatc de Mat'6viHc a eu surtout occasion d'cbsofvcr ces d!vct~es nuances chez un malade dont. l'affection avait été suspendue par ta supput-atton plongée d'une blessuro qu'il avait reçue dans une lutte evec un autre a!!ene. On otMet'wo!t dans cct(e rémission compte te camctcrc le plus doux, le plus dpctte, en contradiction évidente avec los manifestations du d~!rû épileptique, et plus ta pta!o approchait de ? gu6r!son, plus on voyait se dossiner lès symptômes avant'coureurs de la crise 6p!p!!quc. C'est à cet état précurseur qu'on pour. rait comparer avec raison la situation de certains mania' ques qui se livrent aux actes do vio!cncc les ptus dan*geroux, et dont l'accès se termine par une sorte de crise convulsive. No dcwïons'nous pas ranger dons le même ordre de faits les individus qu'un det!re d'action en. tratnc ou mourtro et qui sont soustraits & t'influence de cette itnputsMn par un bain prolonge, l'usage du tabac a fumer ou priser, l'apposition d'un ctutoire: et en examinant avec attention les phénomènes que prosen. tentées malades, no nous serait-il pas possible d'y ren.contref quelaueibis les rudiments de ce vertige épiloptique qui fuit des ravages d'autant plus gronds qu'il passe plus inaperçu et qu'on le découvre plus tard? C'est a ta suite du vertige que se manifestent les aberrations déti-

rantes instinctives, ett'on a vu plusieurs malades accM. ser un malaise d'autant plus grand, et prévoir une situa. tion morale d'autant plus pénible que leur maladie ne M~oit pas. Aussi. observait-on alors que !e$ accès maniaques survenaient quand l'attaque épileptique n'avait pas Hou! quand celle-ci au contfaiM~tatt complète, il ne se manifestait aucun délire.

Toutes ces circonstances rendent souvent oxMtne'ment ardue la tache du <nMec!n-!eg!ste dons ces cas det!cats. M est donc pour lui do la plus haute importance, de )touvo!r joindre a i'cxposô des caractères tirés de !'adc tai-memo et do ses<no!i<8 le lableau complet de t'etui t!ta!adifau physique et au moral, et l'histoire entière du malado pendant toute son existence, au lieu de détacher purement et simplement le tait incrimine du groupe dctemcnts explicatifs qui est soul capablo d'edairer la situation. On se rend compte de la sorte d'actes raput~'s mystérieux.

Pour compléter i'eMmen des divers états dans tesquets les épileptiques penvent se présenter devant !a justice, nous avons encore il dire quelques mots des actes accomplis dans les intervalles des accès convulsits et des accès de dctire. « Ces malades, dit M. Jules ratrct, ont souvent de longues périodes de raison, et, maigre la bizarrerie de leur caractère et le niveau variaMc de leur intelligence, on ne peut les considérer comme aliénés, et partant comme irresponsables, pendant les intermittences souvent ires'protongees où ils se conduisent & peu près comme la plupart des hommes. Dans ces circonstances, 'te degré de leur rcsponsabiiite morale ne peut être

apprécie d'après des lois gérâtes on est obligé do se guider sur tes ?<? observés <tans chaqMe cas particulier, et celte appréciation est nécessairement vague et douteuse. Une large part doit donc ctre faite, dans ces cas, au jugement du médecin. tLors<«n épileptique commet un acte violent dans ces conditions (comme cela est arrivé par exemple, il y a <}uc!<tucs années, a celui qui a tu<! le tnedecm de l'asile des aliénés d'Avignon), le malade peut être contre, dans certains cas, comme partiellement responsable de son actton; i! ne reste plus a!o~ ou médecin qu M ptatdcr les circonstances attcnuantes et à demander au tribunal lu duninution de la peine.

ta«t n«M<aeh. Porions maintenant ln conviction dans l'esprit de tous et déroutons une partie de nos archives eriminettes. Si tes contrastes dans i'etatmcnta! des épileptiques sont aussi frappants, on ne s'étonnera pas que la justice, placée en face d'une tnatadie jusqu'à précent si peu saisissante, ait rendu des jugements on des nrrêls d'une indulgence inMpticabte ou d'une sévérité inique. Nous avons la prétention de vouloir loyalement ectairer les tribunaux; eh bien, après avoir formulé, comme nous t'avons fait, tous nos arguments scientifiques, que t'en nous laisse exposer te cote judiciaire de la question la mérite y est à côté de l'erreur, mais il ta simple lecture, il sera facile de la dégager.

Loui~AMgusteCH)t!aume,so!dat ou! régiment des vét&rans, a t'të accusé d'avoir, le 0 thermidor on ?! tué ia coups de sabre un de ses camarades nonMn& Joseph Landau. Traduit des le 31

du monte mois devant le conseil de guerre permanent de la ?'division tnitiiait'e s~ant ta citade!tedcGrcMob!e,i!ya Il été dectorc c~M~MM <<'«w~' a~a«f«! J<M~< LeM<<<tM. « Mais ce qui prouve que cette expression a~a~M n'a pas été employée par !e conseil de guerre dons son sens littéral, c'est que le jugement dont il s'agit déclare OM'~ t~<M~ des p~s ~a p!W<MMM et dK ~pM'< des e~cwt de MM~, que ~MM'~<M<aCN~MMt<' M< O~M< <<'< ~MMMe t)M<<tdM lui avait <!t'<MMOMM< atMM< ~M m<MMM< d<( crime, <<M~'<!M<pO~ de t~C ~de~M* qui M'~0~~ tM<:Mf~; ce qui fait bien rccennattre que GutttaMthe n'a eu a«eune intention coupaMe en tuant Joseph Laudau uu'it n'y a eu de M part qu'un délit matériel, et par conséquent, il n'a pas enrium la peine portée par la loi contre t'honicide vo*lontaire. B (Merlin, S,&t!!) En conséquence, le conseil de guerre a décide que la peine de mort n'était point applicable A Guillaume.

Un jettnc homme va, avec quelques amis, dtner dans un restaurant du Palais-Royal. Arrivé place Louvoia, it tombe tout coup la terre, se retcvo bientôt et se précipite sur tes passants qu'il frappe avec violence. On le conduit au posto, et, pendant quelque temps, il accabte d'injures tes soldats qui le condMaaient, leur crache au visage, et, s'il n'y avait pas eu des icmoMM de t'attaquf cpitfptique qui avait été te début de cette sc~ne étrange, si te malade cet été seul quand l'accident était arrive, si M. le docteur Jozat ne fiat intervenu, ce jeune homme aurait eu a répondre devant tes tribunaux, tout au moins du délit de rébellion.

On comprendra aisément combien il sera diMcite d'arriver A ta vérité, si l'épileptique et sa victime se sont trouvés seuls'. Gall a rapporté qu'un paysan de vingt*sept ans, sujet & des accès d'epiicpaic, éprouvait depuis deux ans un penchant irrcTrotMOMM ~)<MMM & t'Aca<t<<)n!e).

aistiMoM meurtre. Ma qu'il sentait t'approche de ce désir, il demandait des chch'fct), averti!! M mère de Maanwr; it était abattu pendant t'acc~s; il savait tr&s.bien que te meurtre est un crime, il se hisaitdeiierapreat'acees, et se trouvait heureux do n'avoir pas tué.

J. P., âgé de vingt-huit ans, d'une figure maladive et heM* tec, est ép!<ep(!<jtMe, et, au dire des témoins, dans les me. monts qui précèdent 80n occês, il Me M cott«aM point. H est accusé de s'être taitts& aller plusieurs fois & des voies de fuit env<*M son père. Une fois, entre autHM, irrité par quelques M'procttM que ce dernier tui adressait, il l'injuria grossiefe.ment et le frappa violmment avec un carreau qui lui était tombé sous la main. Un médecin, consulté par le tribunal, a soutenu que J. P. jouirait de toute i'iutegrtté de ses <acu!tes tneutaies*.

Joseptunc 0. atteinte d'épilepsie suivie d'imbectUite, conduisit une jeune n!tc de six ans dons tes champs, i'étrangta ou lui serrant le cou avec ta main et lui enleva tes boucles d'er do ses oreilles.

Joséphine D. fut acquittée paria cour d'assises de Laen. LeMentmé C. P. fort doux, fort intelligent, devint epiipp* tique & quatorze ans, a la suite d'une fraycMr, et, comme cela nrriw ordinairement chM ces tnatheureux lorsque les crisM sont violentes et rapprochées, ses facultés s'anaibtirent beaucoup. Scandasse de la toitetto soignëc d'une jenne Me do quinze ans, il ta frappa avec un instru<nent appe!& ~<n'~ qu'il tenait & la main la décollation fut presque comptete. B. P. fut renvoyé de toute poursuite cotntne atleint <t'e' pitepsie et de démence furieuse,

Un individu qui avait donné des signes d'une hu'eur aveu. CoM~e <<M tf~MM<M, tC Mptembre MM.

gtc, & ta suite de ptusteuM attaques d'&piteps!e, est pris un jour de cet état: il se livre d'abord & plusieurs actes de violence chez lui et dans une egtise; il s'échappe dans la campagne, poursuit plusieurs personnes, en tue trois. Au moment de son arrestation, il se souvient d'avoir tue trois hommes, et surtout un do ses parents qu'il regrettait beaucoup. 81 ajoute que, dans son accès de ffenc<ie, it voyait partout des Nammes. Sa furcMr étant revenue, il se jeta avec mge sur le concierge de la prison qui lui apportait A manger, et il brisa tout ce qui se trouvait autour de tui'.

A. Il., soixante ans, eptieptique et maniaque. !<esparexystnes surviennent a intervalles d'environ six semaines, et durent dix ou douze jours, Ils commencent M~<WMM<. Le malade s'agenouille, prie et chante A très-haute voix, el bientôt il devient violent et dangereux. Dans l'un de ses accès, il se saisit malheureusement d'une femme qui lui donnait a manger, et il la tua*.

La tctnme Giraud a été mariée & unnnseraNe qui la mattrait.)it indignc<nent, et qui est mort au bagne, ou il subissait une condamnation aux travaux forces a perpétuité pour com'plicité dans un crime d'empoisonnement. tt y a trois ans environ, elle reçut de son mari un coup de serpe a la tempe droite, et c'est depuis cette époque qu'ciie a été sujette à dw accès épileptiques. Depuis cet le époque aussi et surtout depuis t'arrestation de son mari, qui a eu lieu a peu près vers te même temps, cette femme a vécu tres'miserabtcment;cMcdut vendre a vil prix ie peu d'objets mobiliers qu'elle possédait. Ces ot~ets toi furent payés le prix convenu, mais elle prétendit que les acquerfurs ou l'avaient trompée, ou ne t'avaient pas sotdee cotnptctetncnt et elle tes poursuivit de ses obses*

OdMa. ~MM<M t.n. p. St.

Ah-MoJer Mer MX, f~Mcm~ ~m«t<e<<«MKM, tendon, iM8, r.S5.

siens continuelles. Sous pt'etextede s'indemniser, cHc se mit & voler, et M cenuatnnee trois ft!8 en police corKctienMeMe pour ce fait. Bnun, un de ses voisins, qu'elle prétend être son débiteur, ayant déposé contre olle dans une de ces affaires de vol, elle mit le <eu& la grange do ce voisin.

Lers<tue !e maire qui procédait a t'cnqucic judiciaire ro!ai!ve a cet incendie se présenta chez elle, il la trouva raMt6o d 'ns ses couvertures, et comme it connaissait toutes tes Mxarreries de son caractère, it renonça a t'interroger, achant d'avance qu'il ne retirerait d'etie aucune réponse sensée. Elle htt arréMe quelque jcur& plus tard dans une maison isolée et inhabitée, dans laquelle etie s'était rét~giec pour se soustraire aux poursuites de la gendarmerie.

M. !<! docteur Crcnet, médecin do thopitat do Barbezieux, commis par la justice pour apprécier son état mental, a rédigé un MpporHre&'judicieusetnent methé, dont voici quelques ex. traits a

a L< femme Giraud est ag~e de cinquante~cinq ans, elle est de petite taille, mnigre, d'apparence ch&tive; elle a cessé d'être menslruée à i'age de quarante ans. EHe se plaint de cephatalgie et d'une Mbtesse générale que témoigne ea marelle lente et mal aMMtce. Elle accuse des sensations de malaise et de douleur qui, s'etevant desjatnbes et des cuisses, s'irradient dans divers points du ventre et de ia poitrine.

«Etteporte, à la tempe droite, au niveau de t'ang!ede!'o:it, une cicatrice linéaire, résultant d'un coup de serpe que son mari lui aurait assené, il y a trois ans. C'est depuis cette cpoque scutemcnt qu'elle prétend avoir été atteinte de crises nerveuses. C'est aussi depuis cette époque qu'eHo a subi trois t il est atMS MM, surtout en province, que la mgistrature put~e obtfnif de bons ftppwts m~dieo-t~faM]), & moins ~M'ib n'aient <M d<"maM~ & CM< de nos MMff&M: qui dirigent des étaMiMemcntt d'oMm's. !teu< sommes hewea* de Mfe une honofabte exception en fhwur de M. te dwteafCfettet, qui, dans la eiMOMtenee, a fait preuve d'MMrc et cMeUentesp~td'ehseMMM.

cemhmnaticM pMttM~ 0 nowmbre i8S7, M<H t8G8 et& décembre i8CO. Elle soutient qu'aucun de ses parents n'a ct6 affecta de mal caduc.

< Ses crises nerveuses, attmteespardiverseB personnes de sa commune, se sont renouvelées & la prison de BarbczieMX, où elle a séjour it trois reprises différentes. Depuis qn'ette est soomise Amen examen, elle a eu de fréquentes attaques, surtout la nuit. Elle en a eu jusqu'à trois dans les v!ngt'q«atre heures elle est reB~ejusqa'& huit jours sans s'en ressentir. < Chez ceMc femme, le caractère desaccee est fMMchentpMt ~pttepttquc ceux-ci, dans teuM manifestations, ~tHent ae'ton to degré des paroxysmes, depuis les ahnptes ot«'Mf<M et t<'S t~M jusqu'aux C/<M~ MtM~M.

Les absences, apr&a tesqueMeajo mémoire est conmse, le camc~ro impatient, sMtn'cpt!Me, agacé, sont pathologiquetncnt, en raison de leur fréquence, d'Mn inquiétant dM* !;<M8t!c.

< Les vertiges M bornent Uttc cit'cMn)dMCticn tbfcée de la tête du cû~ gaMt'hc (cote opposé ou coup qu'olle a rcçt) a la tempe), & des convtttsxMM tègêrcs, rapides et g6neratement port!eUcsdce jambes et des bras; dansée cas, elle Mehit les genoux retend à terre ou sur son lit, s! celui-ci se trouve a saproxi)ntt6, et, après quetques secondes, il ne reste ptus qu'un tremblement nerveux qui dore au plus cinq minutes. Alors t'obtu~en intellectuelle M'est pas complète: bien que ses réponses manquent do lien, elle comprend assez les ques. tions simples qui lui sont adt~'sséos sa parete est vague, ent* barrassce, mais si pensée n'est pas denrante.

< !/aeecs complet dure prea de cinq minutes; il est procédé d'un cri aigu et sMi~ de stertor et d'accablement. Elle en ta eu trois depuis le commencement de décembre dernier; rien ne lui t'ail supposer t'imminencc d'une attaque, cite n*a qu'un vague souvenir des signes qui ont précède ~a chute. <t Dans r~tat de rémission, la physiononic de cette femme <*st empreinte de placidité à laquelle.de temps a autre succède

une grande mobilité. Quand on l'excite, elle est tris. loquace et Hmt, dans son !nterminaMe narratten, & eenfendM tes~bo. ses et les dates mais etle n'oublie jamais de faire ostentation de M probité et de M moralité, Elle ne parait avoir d'autre idée fixe que cette d'être victime des tromperies et mauvais !raite<Hc<Ms de ses voisins. Sun sommeit, quand it n'est pas interrotnpu par des crisea, n'est point agite par des rêvasse* ries. Elle rëpend avec assez deJMStcMe & toutea les oMestMns qu'on lui fait, mais it faut MMYcat la Mmcnerau 8M)Ct qui fait t'objctde ces questions, Interrogée plusieurs fois par moi sur les cauaes de son arrestation, le sens de la réponse était dia. mctratement opposé seton que la demande était posée avec un ton de compassion ou avec un ton de sévérité dans le pré*mier cas, elle avouait sa culpabilité et proférait des menaces de vengeance; dans te second, elle niait avec obstination. < Les mataiscs qu'elle ressent dans divers points de l'éconotnie lui ont fait supposer la présence d'un mat qu'elle pourrait chasser a Mde de vesicatoires aussi avait'ette fait, avant son arrestation, provision de garou. tt paratt que, dans une Mute nuit, elle s'était applique, au cou, aux bras et aux jambes, cinq exutoires. Questionnée & ma première visite, sur les tnotitsqui t'avaient poussée a cette détermination, ello preten*dit que c'était par ordonnance d'un médecin; je lui demandai le nom du médecin et elle me nomrna, moi, qu'ette n'avait encore jamais vu. J'eus bien de la peine à la faire revenir de sonen'eur.

< A part quelques mouvements d'irascibilité, elle n'a point ot~tort a l'observation de symptôme tranché d'aliénation. Néan.moine, il est bon de rappeler que, dans la première enquête, te moire de tn commune de Pattuaud a refusé de l'interroger après t'incendie, prétendant qu'il M'<M«'<tt< CMCtMM toM~ fM~son << Dans la seconde enquête, il témoigne qu'au mois d'octobre, elle a voulu, après un accès de mal caduc, tuer son propre fits, et qu'a ta moindre contrariété elle entre dans un toi état de surexcitation que ses menaces sont promptement

auMes do coups, Le mmre de ia commune de Bord dit que te rayonnement de cette tenune est plein d incottérence, que n'ayant pas la cottMt~Mcc de «w o~M, elle parle haut pendant la messe et panse ses vésicatoiret en pleine église. Le tnairo de cette môme commune ajoute qu'elle n'a pas de suite dans tes idées, et que, dans un accès de colère, elle a failli donner un coup de contcau a un cochon.

a Oans t'obMrvat!onqu!ta!t tcsMJet de ce rapport, on ne doit pas ouMierquetentat caduc dont est atteinte la femme Giraud, a eu pour cause dMenninante un coup porté a la tête que les accès, parfois tres-rapprechcs, varient d'intensité que, de. puis cette époque sentetncnt, elle prononce des paroles singu* Mères; qu'eue se livre à des actes bizarres, des accès de co* tere furieuse; que, sans antécédents judiciaires, et)c a coin. uns trois délits de. vol et un crime d'incendie; et qu'cnnnene est, comme on dit dans la pratique medicate, d'une grande susceptibilité cpiteptiquo. M. Dchsiauve, qui tait ici outonté, dit a La susceptibilité épileptique ne' sert pas seulement de véhicule aux penchants mauvais; elle peut les mettre elle- même, directement en jeu, susciter et fomenter l'idée du me. fait, conduire tatatemcnt a sa réalisation. e

< En résumé, puisque !'c<( itation maniaque, chez les épitcptiques, altère A ce point la rectitude des ronctiolls cérébrates, qu'it peut y avoir, cher, eux, confusion des notions du juste et de t'it~uste et comme la t~mme Giraud a manifestement offert, a diverses reprises, des symptômes d'excitation maniaque, je n'hésite pas a conclure

n i" La femme Giraud est épitcptique les crises, cttM elle, variant depuis les simples absences jusqu'aux chutes compté' tes, sont trés-rapprochées.

« S'Les actt's Namabtes qui lui sont reprochés sont proba. btement sous la dépendance de cette maladie. Contre le retour de ces actes, je pense que cette femme devrait être mise en survfittance dans une mnison de travail, n

La chambre des mises en accusation de lu cour de Bordeaux,

adoptant tes conclusions de ce treMtct et tres'!ucide Mpport, Mrcnduunah'Ûtdcnon-MeM.

M. Jutes t~atret a t~esutne ainsi qu'il suit te hit suivant du meurtre connnis par un epiteptique, dans un accès de délire survenu trois jours aprts plusieurs attaques d'épitcpsie.

Joachim H. ag& de vingt-neufans, a été épileptique dés rogf de six ans. Depuis tapMbert&, la matatMo a'est aggravée, et dernièrement elle survenait une MstoMtes les trotssematnes. M Matait tongtempa aansM retever des suites de ses attaques. U était atteint de douleurs de téta et de vertige, et manifestait une grande a~ers!cn pour la nourriture, sana Ctre toutefois ni htrieux ni atienè. DaM le moia de juillet 1830, il eut une aUa.que dans le cours des trois jours suivants, il en eut plusieurs autres, paraissant dans l'intervalle tout a fait sans conscience et refusant toute nourriture.

Le <re~'m<Mf, il se leva de son lit, descendit dans la cour où il rencontra !e nts de son frère, âge de dix ans, et la Iille d'un de ses parents, & laquelle il était attaché, âgée de onze ans. Le petit garçon lui demanda s'il ne désirait pas mon · gpr; le malade ne répondit pas, mais le frappa; tes enfants s'enfuirent il tes poursuivit, s'empara de la jeune nitc, taren*veMa, et, prenant une hachette qui se trouvait par terre, il lui fractura le crâne en plusieurs endroits. Les voisins accoururent, et, après une résistance considérable, ils parvinrent à ~domine*

Trois jours eprea la raison revint; H tt'aMt<<twcMM«MM~f de ce qui était <MVtM!.

Louis Lecouffe, de vingt-quatre ans, accusé d'assassinat et traduit devant la cour d'assises de la Seine te tt décembre i82S,estèpHeptique depuis l'enfance. Toutes tes personnes qui se sont trouvées en relations nabitaeties avec lui disent qu'elles le regardaient coinene un fou ou un imbécile. A quinze

<ma, MHva!tdennédesmaK;ueadetoMe et Mpfé~ttdaM, <MOM de temps & autre que Meu venait le voir.

Aux yeux du médecin de son quartier, t'accusé n'avait pas toujours la tête à lui.

Lecoufth subissait, à un point ««aordinoire, ta pression de M mère l'empire que cette demieK exerçait sur lui était ab.sotn il se privait de tout pour elle et tui donnait tout son argent.

A l'instigation de M merf, Lecouffe est allé assassiner une vieille femme il lui vola ensuite son argcntene, laquelle fut immédiatement mise en gage moyennant 330 fr. Sur cette somme, la mère !<ecouffe préleva seulement 40 fr. en faveur de son <s ann qu'il pût acqu!tter les frais de son mariage qui ae ceteMrait le jKtr<MM~ma<M.

Pendant t'une des nuits qui ttnt suivi la Mteurtre, il s'est ewine, a vu l'ombre de son père, ayant & sa droite un ange qui lui a commande de faire l'aveu de son crime. Dieu a aussitôt mis !a main sur son coeur en lui disant J<! te par<<MtM, et en lui ordonnant de tout dire sous trois jours, tt est resté eveiiie tere~tM de la nuit, et le matin on le trouva a genoux, en cttpmisc, priant Dieu.

M déclare que sa victime t'aimait beaucoup et qu'it te mentait bien, carit avait pour elle toute la complaisance pos. siMeettut rendait toute sort<* de petits services, tt est resté cinq heures sans connaissance après lui avoir oté la vie. t/un des gardiens de la conciergerie a déposé que LecouMt: tenait des propos décousus dans In prison, même à sa charge; qu'il changeait plusieurs fois de système dans unedemi-heurc. L'accuse, a.t'it ajouté, a paru un témoin idiot et ~t<M<!d'«'pr<<, ma!s pas précisément atteint de folie souvent il se <tWMM<< mal.

Aux débats, Lecoune est pris, a chaque instant, de violentes attaques, de convulsions il en est atteint en entrant a ï'audience en entendant lire l'acte d'accusation, quand it voit pa) attre une femme qu'il avait voulu épouser, etc. tt dit que lors.

uMit éprouve des c<mtM~tes, M tui jtasse une espèce de Mannnedevantiesycux.

JLecou~ a été condamne & mort et exécuté peu de temps «près.

Les nommés Jean-Paul S. et Chartes T. tous doux datenus dans la maison centrale de Nimes, vivaient depuis quelque temps en assez mauvaise intelligence; plusieurs tois, et no' tamtnentteM juin i8SO, de vives discussions suaient 6te'v~es entre eux, A !'oceaai<Mt desquelles des reproches amers et mêmes blessants avaient été adMesés par Jean-Paul a CttaWes; mais tout, ju8qu'a!ont, tétait borné a des paroles. plus ou moins groMierea, plus ou moins injurieuses, échangées de part et d'autre.

Le 29 juin, dans la journée, une notn'eHe attercatwn, pour une cause ins!goMante, ~ctata entre ces deux détenus, o la ~e laquelle C~«W~ pW~ d'MM~ attaque d' )natad!c à laquelle il est sujet. Pendant son accès, Charles voyant Jean.Pau! sounrc, crut qu'il se moquait de son mai, et cette opinion, rapprochée des tcrmcnts d'irritation que les rixes précédentes avaient jetées dans son esprit, mit le comMe a soM exaspération. Le couteau qu'il avait en sa possession ne lui paraissant pas propre à l'exécution des projets de vengeance qa'it méditait, il t'échangea contre un autre appartenant à un Arabe nommé Mohamed-ben'Ah, détenu comme lui. Peu après cet écpange, on vit {'accusé amtor, a deux reprises, la lame de ce couteau, t'aide d'une time qu'il avait emprun* tëe a UM autre Arabe. 11 était alors eOMren trois heures de t'epres-mid!.

Entre cinq heures et cinq heures et demie, Jean'Pau! vit t'accuse s'avancer vers tui;i! remarqua qu'il avait la main dans son sain oùit semblait manier quelque objet. CtMrtos, en t'abordant, lui demanda pourquoi it s'était moque de tui, et sur la réponse négative de Jean-Paul, il lui proposa de ae battre. Jean-Piul refusa en lui disant qu'il ne voulait pas se

battre avec un homme tel que tni, ajoutant qnf, !<'? <*M~ <'c.c<'MM<< <) coKMe desa MM~KfM. Apres ces paroles, Jean*Pau! attai! te retourner pour s'éloigner, lonque Charles fondit tout & coup sur lui, et, tirant de son sein un couteau, tui porta rapidement six coups. Les blessures ne furent point mortettes.

t/affaire s'! présenta & ht cour d'assises dn (;t'd iejnry, en dCctarant Chartes coupable d'avoir teMM de commettre un itomicide vc!o<nairc sur ta personne da Jean-Paul, admit des air constances aMenMantcs. La cour, sur la demande du d~'x'seur, abaissa de deux degrés la peine, Charles fut condamné attixansderectusion'.

Jean Thomas, ancien matelot, doMtictti6 & Bordeaux, âge de quarante et un ans, est en proie des haitucnMtions et au mal epiteptique qui, chaque mois, lui donne de violenta accès. Oeja une fois il avait été arrête pour des coups et tissures portes à une femme, et âpres trois tnois de détention il fut Htis en liberie. Depuis, il a~ait ~tc assez tranquine, lorsqu'un dimanche tnatin il sortit de s<M< domicile, armé d'un couteau qu'it cacha dans sa manche et qu'it sut dérober aux regards des personnes qui étaient avec lui dans un onnnbu! Bientôt il frappe une des personnes qui sont dans cette voiture; it cherche a Messerle chômât qu'il Rnit par mordre anit naseaux; il rencontre une femme portant un enfant et la frappe d'un double coup de -couteau. Arrivé au coin de la rue Latentaine,jhe précipite sur un individu qui se voit prêter par sa femme, laquelle eut trois doigts coupes :~te tu, it se jette sur une dame et son mari, placés à une fenètre du rez'de'chausséc la tcnnMe ~t dangereusement Mtesseo a t'epaMte puis, frappant à droite et à gauche, il arrive chez la dame D. et lui porte deux coups de son arme. La Mie de cette dame veut détendre sa mère, Ph. Botteau de CMtehMu, <<<-f~ ~M M M!MW<< atW f<tM~<M«M MM«He.

mais elle reçoit trois blessures et tombe spa jours sont en danger. Un jeune homme eut ennn !c <'oMr<tgedesej<'tM's<tr le meurtrier, il s'en rendit maure, mais, dans la tutte, il fut iui.môme blessé au poignet, Il livra ce furieux & la police, qui le mit en lieu de sûreté. 81 a répondu avec calme et sang-froid aux questions qui lui ont ctéadrcsséM par les magistrats*. Le jeune 0. âgé de diMcpt ans, employé & la tithogra.plaie du port de Toulon, ri la suite d'une querelle avec un de aM camarades, essaye de le tuer en lui déchargeant un pislo. let dans la CgMM, puis il fait plusieurs tentatives pour se suic!der, Des tettres trouvéM sur lui étabnssent d~nne manière péremptoire, que D. avait égatpment projeté le meurtre de trois autres CMvneM employés dans le même atelier que lui. VoM t'unc de cea lettres qu'il adressait & sa <nêh!

<t Ma mère, si je vous écris ces deux ttt0t< de lettre, c'est o pour ~oos faire savoir tout ce qui s'est passé dans cette ma. e tinee, et ce qui m'a obtig~ de faire ce que j'ai tait. Il. Ard. e comme le chef de t'ateticr, me traite irëMnatt il fait des e rapports taux contre ma personne c'est ~oMr cela ~Mf~Mc < atis proposd <~A« lever la vie. M. Mtpp. a eu t'air de para ler envers moi comme s'tt m'avait trouv6 a ta rue, et comme a je vous aid~adit que je n'étais t't'sctave de personne, pas e même de Dieu, et que je suis libre de moi.jaijug~ & propos a de faire à lui comme au précédent. B. comtnc te plus pola tron de l'atelier, et qui se croit te plus spérimenM, et qui a a toujours t'aire de tourner les choses en ridicule, qui se figure parM! qu'il se voit grand et gras, il croit que personw a no peut le dompter, ces pour cela que j'ai jugé & propos a do le mcUrc au même rang que les auh'tS, si cela tn estpos. o sibte. t'Jnsuite, si je me suis bruté ta cervelle, c'est que wus a me traitiez tres'mat, quoique je te montasse un peu.

~<M<<~ M«Ma<M!, « ao~t tM7.

!)!tes a S. que s~t pass~tratK!, s'ita pms&.een'ètait a pas faute d'envie de le détruire, car dites-tui qu'il n'est pas < digne de vivre; c'est moi qui ta lui dit. Parce qu'il est con< tre'maitre; M se <!gure d ehe gën&rat, et que c'est un pede « que personne ne peut atteindre.

a Ma tnere, après ln mort pas de rancOne. Je vous fais ma a con<eM«w; je pense que vous me pardonnerez, je m'excuse < envers vous, avoir <a!t; car s'i! y a un Dieu, comme l'on dit, < je pense qu'il me pardonne parce que je m'en accuse.

a & e

St. Moreau (de Tours) qui a rapporté cette observation, ajoute a Ainsi qu'il en est convenu dans le cours des débats, !). n'aM!i jamais eu a se plaindre des individus dont il avait résolu la mort. Il était même Intimement lié ?avec celui d'en. tre eux auqu<'t il avait tiré un coup de pistolet. e Noh~ confrère termine par ces mots tres-signincatits e D. était ~~tfe*. f

nc~iers, ag6 de trente ans. d'une forte constitution, est né de parents sains. A sept ans, A !a suite d'une frayeur subite, il fut atteint d'un premier aMta d'épilepsie auquet succéda bientôt un deuxième, puis un troisième, de teMp sorte qu'au bout de quoique temps, tes accès se répétèrent avec une ire' qMHtCR vraiment effrayante, et en augmentant chaque fois d'intensité et de durée, a tel point qu'iis ont dfg6nér6 est une véritable rage; tout te monde avait peur de lui, et !na!* heur a celui qui se serait opposé & l'exécution de sa volonté lorsqu'ii était sous l'empire du mataise avant~oureur d'un ac. ces. Cependant il a le pressentiment de cet accès, et prévient ceux qui l'entourent.

Cette fureur épileptique passée, ie malade perd le souvenir de tout ce qui a eu lieu, et revient a son t~tat normai qui Mt ~<M~ M~fte~MfeM~ <~

celui d'un homme catme et pacifique, quoique d'une irascihi. iitéextrême.

Les accès de Rcgiers se reproduisent particulièrement la nuit; ils s'annoncent de la manière suivante M figure s'a. nime et devient d'un rouge pourpre; ses yeux Mitent et sembient vouloir sortir des orbites; bipntôt sa vue M trouble, tout est confusion autour de M; saleté s'alourdit, dp~ent deatoM~MM; les veines du cou M gonflent, et jusqu'au mo. ment où t'acc&t parvenu à son apogée le jette dans un état d'!nMM:MUt6 complète, il se débat comme un tudeux.et se perte a toutes sortes d'actes dangMeux si on n'a soin de le nMintenir.

Roeg!e!'s avait eu des démêlés avec un nemm~ B. Traduit devant le tribunal de première instance de Courtrai, il fut condamné ù qM<qum mois d'emprisonnement. RoegieM son' lient qu'il eta!t innocent du fait dont on l'accusait. ~anMMtM, en sortant du tribunal, il donna une poignée de main au sieur B. en lui assurant qu'il ne lui en voulait pas pour cela, a)~ tendu qu'il n'y avait pas de sa faute si le tribunal avait mal )Mgë. Cependant, c'fst ce même R. qu'il veut aaxassiner; et, & cet enet, le jour même de l'attentat, l'on voit Rosiers, pen. dant quelques heures, et sans discontinuer, repeMer tran. quillement un couteau sur la meule, en répétant sans cesse Je <'aMM<M<M. H sort en plein jour, le couteau A la main, court chez B. qui habite un quartier tr~poputem et pêne. tre hardiment dans la maison. Mais B. voyant arriver Revers anne d'un couteau se sauve par une porte de derrière. noegiers le poursuit, porte un coup de~uteau a ta sccut' qui cherche a d6R'ndrc son frère, t'atteint ennn et se rue sur fis victime comme un tigre, tt lui fait une profonde entnille a la gorge et y enbuce ses ongtes pour t'agrandir. Une foule i)Mmense accourut, mais les plus audacieux recuMrent devant l'idée df voter au secours du mathcurcnt: B. Ce n'est que lorsque Hafgiers tomba de lui-même, qu'on s'<'st assure de M personne en le garnttant sur une hrouettf. A toutes les ques-

t!(H)8quotMia<tr<M te président de ta eeur d'assis, atCM réponse a tous les d&taib qu'on lui rappelait sur son t<orr'bte crime, ncfgtOM n'avait qu'une réplique a Puisque vous me le dites, monsieur, je dois bien le croire, mais je l'ignore compteteMtpnt. B

Le premier médecin qui fut interrogé sur retat mental de M<Bg!eK, répondit qu'H jouissait de to plénitude de sa raison. Ko'gieMfMt <:endamn6 & mort, mais cette peine fut cetntnuee en celle des travaaï ~nces & perpétaite et une heure d'expOMtion. Pendant qu'it subissait cette demicro peine, il tut saisi de convulsions tellement violentes, que t'executeur tut ebugë de le placer sur une chaise et l'on eut toutes les peines du monde & le maintenir

Bt* e~ne< <MMM <Be«<it. Lorsqu'un acte justiciable des tribunaux vient a être commis, Mns motifs apparents, le médecin légiste doit songer, dans certains cas, a la possibilité d'accès méconnus d'épilepsie. e Si un individu, dit M. Trousseau, a commis un meurtre sans but, sans motif possible, sans profit pour lui ni pourper. sonne, sans préméditation, sans passion, au vu et au su de tous, par conséquent en dehors de toutes tes conditions où les meurtres se commettent, j'ai le droit d'aMnncr devant le magistrat que l'impulsion attcrimoMétéprc~tM' certainement le résuM du choc epiioptique; je dis prèsuueccrtainementsijen'a! pas vu l'attaque; mais si j'ai vu, si des témoins ont vu le grand accesou te vertige comitial précéder immédiatement l'acte incrimine, j'affirme alors d'une manière atMotue que le prévenu a été pousse au crime par une force & laquelle il n'a pu résister; ce j<mM~< <a<W<~<w MpM, <StS.

q~Fabaoutaux tannes de t'arme 64 du Codepenaf'.tt M. Trousseau a raison et il a tort te fait qu'il signale est souvent vrai, mais notre savant maitre est beaucoup trop afnrmatif. Si !a médecine Ï~ate lui était aussi <a<n!lière que la ctîniquc, il mitigerait certainement ses conclusions. foutetbis les deux observations suivantes donnent gain de cause & sa manière de voir.

Un jeune homme de vingt'deux ans, condamné & cinq ans de réclusion par une cour d'assises pour avoir porté sans pro. vocauonaan de ses meilleurs amis, un coup 'dont celui-ci avait failli mourir, était sujet des attaques d'ëpMepsie pen. dant son sommet!, e J'ai pu, dit Il. Morel, veri<!er ce fait dans la prison où était rentenné ce malheureux, qui descendait d'une tamiMeea t'en comptait des épileptiques, des aliénés et des individus morts d'hémorrhagie cérébrale. Il ne conservait du fait pour lequel il était incrimine, aucun souvenir précis, il n'en témoignait point le moindre regret, et cette insensibilité apparente, conséquence de ta maladie, ne contribua pas peu & le taire condamner p

Jean-Jacques Jourdan, mano'uvre ag6 de soixante ans, avait ét& dans son enfance sujet & des attaques d'épitcpsie; il h)t réformé du service militaire pour cette cause. Des témoins, ses contemporains, en déposent, et l'on ne saurait mettre en doute cette affection, si t on se rapporte A l'époque eu cet homme avait été appelé & foire partie du contingent; jamais les conseHs de révision n<* se montrèrent moins faciles sur les causes d'exemption.

Depuis ce moment, les gens du village où était ne Jourdan, et tes membres de sa famille, avaient constaté que les attaques *M<«mM~'Aea<4)nie.

MhfthM maM~ atMMtM. p. G95 et 6M.

étaient devenues plus rares et qu'eues avaient uni pat'dispa. rattre.

Quarante ans environ s'étaient écoutés sans que l'on eût eh.serve aucun accident convulsif.

Au dire de ses voisins, cet ttomme ne présentait rien de particulier, si ce n'est Mh penchant assez prononcé pour le vin et la bonne chère, t~s dépositions d'un témoin mettaient sur le compte de l'ivrognerie certains <ans dont il sera question plus loin.

JooKtan vivait avec sa mère, âgée d'environ quatre-wingts ana.

Le f5 mars <?&, cette femme rentrait chez elle vers midi, apportant de l'berbe qu'elle venait de ramasser. Eite passa dans Mn petit eh~i qui fait suite a sa chambre, et elle se baissa pour donner mangera des ~pins. Jourdan. qui était étendu datM ce chai, étendu sur de la paille, se leva par un mouye. ment rapide et, prenant son couteau, Nt porta plusieurs coups & sa mère dans la gorge. M s'assit sur elle, il semblait atten.dre qu'elle cateïpir6.

Ciisaheth Faure., beMe'tn&re de Jourdan, attirée par les cris etoutîes de la victime, accourut sur les lieux. A sa vue, Jour. dan ne changea pas d'abord de position, et il se mit a mumplier les coups do couteau dans le sein de en mère qui expirait. La hette'sœur épouvantée sortit pour appeler du sp* cours.

Pendant ce temps, Jourdan s'~oigna tranquillement. Des voisins !'arr~t6rent et lui rcprochen'nt son crime. Lui, sans ia moindre émotion, leur répondit e C'cxt une coquine qui m'a fait tout le mal possible j'aurais du la tuer depuis long. temps. Je ne m'en repens pas, je le ferais encore. < L'enquête établit que nul motif connu ne peut expliquer catte frénMe du malheureux parrinitie.

Seulement, il est constant que, depuis plusieurs années, toujours A la même époque, vers le printemps, a aux fêtes de Pâques n dit un témoin, et «eus t'innMence de libations trop

t'opipusct!, s! t'en en croit tes bru!ta pubMon ~waan se r6. pandait en injures et en menaces contre sa mère.

Plusieurs Me il avait acheté un couteau dans l'intention hautement avouée de s'en servir pour commettre ce meurtre; jnais t'intervention de l'autorité n'avait jamais eu lieu pour le prévenir. M ne paratt mante pas que Jourdan ait reçu des re.priMandesoudes admonestations de l'autorité tocaie; encore moins s'etait-on préoccupe de rattacher ces propos du pré' tendu ivrogne & un dérangement des facultés mentales. Ëta~ce en effet à l'ébriété qu'obc;Ma!t ce malheureux? « Bans n08 campagnes, dUM. le docteur Deemaisem, où tes cabareta font presque uniquement consommation de vin, l'abua des boissons ne produit quo par exception un délire de nature dangereuse. En outre, ta gourmandise, bien plus que i'iwognerie, était le vice connu de Jourdan et d'ait. tours, au moment du cr!)nc, il était A jeun de toute MqueHr alcoolique.

a Sur l'invitation du défenseur d'office, j'exposai les motifs qui devaient rattacher à une autre cause l'acte atroce commis par Jourdan. La date fatale concordait avec l'époque de l'année où s'était montrée périodiquement une exaltation son. blable a celle qui avait armé la main du parricide. Cette périodicité amenait à la fois te besoin et l'abus des boissons et les menaces de mort. K'Mistait-itpasun tien entre l'épilepsie dont Jourdan avait été notoirement affecté jusque l'Age de vingt et un ans, et le retour de ces fureurs insensées Le de. fcn<cMr n'avait pu obtenir de t'accuse un seul mot d'expliralion. o

Aux débats, Jourdan a paru insensible, n'a point nié son crime ni chN'chë A t'eïptiquef, et de tous ceux qui assistèrent a l'accusation et à la plaidoirie, nul n'y parut plus étranger que tui.

Déclaré coupable par le jury et sans uannssion d'aucune circonstance atténuante, Jourdan fut condamne & mort te « t juin <<!SS, peine qui tut convertie plus tard en celle de la ré-

ctuNon perpetueite. M n'éprouve aucune émotion visiHe en entendant sa cendamnation*.

Les crimes sans motifs torturent l'imagination des magistrats et mettent souvent en déroute les investtga.tions clairvoyantes des hommes de !'nrt. Si !cs exemples que nous venons de citer n'ont laisse de doute dans l'esprit de pet-sonné, que dira-t-on de!) suivantes? Que les deux assassins étaient épileptiques ? M. Trousseau !'aMtr. morait sans crainte; mais nous devons déclarer, quant à nous, qu'en présence des attentats inexplicables et !nexp!!qués, i! <aut se montrer très-sobre d'interprétations, soniciier tous les dotais possiMcs pour t'instruction, et, en cas d'insuccès, avouer honnêtement son revers. Voici les faits auxquels nous venons de faire aUusion !e lecteur appréciera.

Amae Lami et Lou!se PtchareservaiMtdMtsia mêmefera<e. & la Peyrouse, pr~s de Trévoux e!!es vivaient en bonne intel. tigence, unies par leur condition et l'habitude d'une vie eo<n' mune. Nulle haine ne paraissait tes diviser, et Anne Lami passait pour être d'une grande douceur.

Par un jour bruant d'été (18 juin), a M<idi. ettes sont en. voy~fs ensemble pour couper de i'herbe sur les bords de ta ChatarMtM. Ce travail uai, & trois heures environ, elles rêve.naient & la ferme, quand Anne Lami dit a sa compagne a Tu es «M per~MCMM. C'~ bien <M qui es tttM pius grande pat'eM~MC, B repend la jeune fille. Anne Lami iui donne unsoufQct. a /<e(M< <t ma M<~<?, s'écrie Louise. A ce «tôt. i'aoeusee tire son couteau, se jetie sur sa compagne, l'en frappe A la gorge et au visage. < Anne, ma mie, <tt a «<M me~<M<t<<eM <t~MM <tM MOM&< OMa~. p. SON et fMh'. <MO.

rfKM, M diten tombentfe<t<an~qu<eheMhe& paMrtewceupa, mais l'accusée redouble. Le ressort du couteau se brise; elle saisit son sabot, l'en frappe sur la tête jusqu'à M que le cabot se brise & son tour. Elle recule alors quelques pas, tourne !a Mte, voit sa victime palpitante, soutMr et se débattre contre la mort, en perdant tont son sang. L'idée iui vient de t'achever, afin d'abréger sa sounhtnce. EMe traverse !e ruMsea« pour sa!sir sa goyottc {instrument avec tequeteUe avait coup6Htcrbe), lui fait de nouvelles blessurM, et ne la laisse enfin que tott*qu'elle la croit sans vie.

La victime expira quelques instants après.

Anne Lami s'eafuH a travers champs, sans s'apercevoir que Ms mains et ses v&tcments sont ensanglantés. EMe va d'abord trouver son frère, qui refuse de lu recevoir, puis elle se rend en prison, fait le récit de sn journée, et obtient enMn la faveur d'un cachot.

Dans te cours de t'instmetion, Anne Lami a très-exactement raconté tout ce qui s'était passe, sans omettre la moindre circonstance. Lorsqu'on lui a demandé comment t'idëe de meurtre lui était venue, eUe a répondu qu'elle n'en savait rien, qu'ette vivait en bonne intelligence avec Louise, qu'elles avaient ri et plaisanté en faisant leur MVMge, qu'elle ne lui en voulait pas du tout; puis elle a ajoute « OM'eMe <HM« la M~ ~or~, ~M'~tMMM~ C~attH~ s'était ~t<<. t

Anne Lami a été condamnée aux travaux forcés à perpétuiM, a ~exposition et A la nétassure'.

Jean Schmitt montra, dés !'ag<' te plus tendre, des disposi. tiotM a la méchanceté, et tneme il la terocité. Dés qu'il put courir dans tes rues du village, au milieu duquel coulait un ruisseau, it attendait que les gêna conduisant leurs bestiaux te traversassent, et s'amusait & jeter des pierres pour tes couvrir d'eau et même tes blesser. On se contentait d'engager ses pa* UoMm, Ce ? m~tdM~a~, p. ? et Miv.

rems & le mneitter, car d~a on le nommait eonnnunement Hyant M 1Ine 'fIllereile avec sa betie'MBur, qui demennnt avec ses parents, il lui f!t une blessure grave a !a tête. Quelque temps avant t'&wenement qui te fit traduire en justice, il rencontra Mn cousin'germain, <tg& de spize ans, qui péchait A ta ligne sur le bord d'on étang; H t'engagea a ac placer plus haut, ~s'a~!a t'entuM, o& il y avait pt<M d'eau, et o& il pour' fait prendre plus de poiesons. L'enfant y consentit; mais, a peine y fM'H ptacé, que Schmitt te pollssa subitement danR t'eau, et se mit A rire des eftbrts qu'il faisait pour ae dégager. Ce malheureux y étant parvenu, Schmitt l'attendit sur le fivage, et tu! demanda s'il était mouitte, et si t'eau avait pénètre jusqu'à la peau. t/entant, pour le lui prouver, ouvrit sa che* mise. Schmitt lui plongea alors son couteau dans le sein. Heureusement la blessure fat peu protbmte.

Dans la nuit du i7jMittet tMt, le père de Schtnitt faisait cuire de la potasse. Vers quatre heures du matin, it appftte sa femme pour l'aider à descendre le chaudron de dessus le teu; ettes'y refuse et ordonne a Jean Schmitt d'aller aider son pén* CehM arrive en chemise, met le chaudron a terre, et, peu* dant que son père était baisse pour Mmuer ta potasse, il lui assené un coup de hache qui se trouvait ta, et t'etend sans connaissance. U remonte au grenier, ou étaient couches son frère et sa belle scour, frappe celle-ci avec sa tMche <*t lui fait une blessure pt'e!bndo. Son frère, réveitté par les cris de sa femme, poursuit le meurtrier; et, à t'aide d'un voisin qui venait d'entrer, il dépose son père sur le lit, ou il expire presque

aussitôt.

Jean Schmitt, déclare coupable par la cour d'assises de Metz, fut condamné au supplice des parricides, et exécuté. H n'avait pas encore dix-sept ans*.

hM<hM« méehmM'), tMfweMtM )~<tee«'. NotM avons Bottex, MM'. dM, p.'8.9. M.

été consulté, en 486!, par une famille, au sujet d'un petit garçon de neuf ansdonb ta m&chancet& habitMoMe n'avait point de bornes, qui ne se plaisait qu'a tourmenter ses camarades, a maitraiter cruellement ses deux smurs ou a faire souffrir des animaux fourbe, voleur, adonné à t'onanisme, il avait plusieurs fois essayé de mettre le feu et faisait on somme le désespoir de ses parenls. Ayant appris que le père de Fentant commettait de très'MnMents excès de boissons, et qu'un oncle s'était suicide, je me plaçai au point de vue d'une épilepsie nocturne et je prescrivis du vaterianate d'atropjine. Au bout de six mois, sans que la mère du petit garçon eut pu saisir le moindre phénomène épiteptique, alors que j'agis cependant appeMsur ce point toute sa sonicitude, une amétioration tris-marquée se produisit et nous savons qu'elle a continué depuis. Ce résultat, sur lequel je n'osais trop compter, m'a confirmé dans l'idée que le jeune entant dont il s'agit avait été atteint d'épilepsie teg&re, pendant la nuit, ou tout au moins de vertiges. Nous tonnons des vœux pour que les médecins des colonies pénitentiaires recherchent activement si l'etio' !ogic que nous leur signalons !a ne joue pas un rôle important dans la perpétration des actes coupables qui amènent chaque jour tant d'entants dans leurs établissemcnts. Voici, en attendant, une observation qui a beaucoup d'analogie avec celle que nous venons de rapporter te sujet était tres-vraisembhMement épHcptique. Claude C. né à grignais, do parents honnetea, montra, de: sa plus tendre enfance, une tndMititée<tmord)na)re; il caMaitetdètruiMit avec une sorte de plaisir tout ce qui tom<

ba!t sous sa Main il frappait tes entants de son Age, iemqu'ii se croyait le phM fort; s'it pouvait avoir & sadiapesitiao M~ petit chat, un oiseau, il semblait se complaire & tes faire souf. Mr. a tes torturer. En grandissant, il était devenu de plus en plus méchant M ne craignait ni son père ni sa mère, et ressentait surtout pour cette dernière une aversion des plus mar' quees, quoiqu'elle fat très-bonne pour tui il t'injuriait et la trappait aumitet qu'eUe ne lui accordait pas cequ'it desirait. Il n'aimait pas davantage un trere qui était plus âgé que lui, lequel était aussi bon que tuMneme était méchant. Lon~qu'on le laissait seul, il ne songeaitqu'a mat faire, a briser un meMble utile, a dérober ce qu'il croyait avoir quoique valeur; plusieurs fois it avait cherché A mettre le feu. A t'agedecinq ans, il était devenu la terreur des entants du voisinage, auxquets il faisait tout le mal possible, aussitôt qu'il croyait que personne ne pouvait t'apercevoir: ainsi it redoutait les chaii* ments que ses méchantes actions lui attiraient, mais ils ne pouvaient changer son naturel et n'avaient aucune prise sur lui, comme moyen de correction.

Des plaintes ayant été dirigées contw lui, M. le protêt k nt conduire à t hospice des atienes, où nous avons pu, dit M. Bettex, l'observer pendant plus de cinq années. Le, comme il était surveitté tr~s~tactement et retenu par la crainte, it a rarement eu la tacitite de faire te mat, mais rien n'a pu modifier son naturet hypocrite et pervers. Caresses, encouragements, me* uaces, punitions, tout a été employé sans sucées & peine a-t-il retenu quelques prières. !t n'a pu apprendre a lire, quoiqu'on lui ait donné des leçons pendant plusieurs années. Sorti de t'hespice depuis un an, nous savons qu'il est devenu plus méchant encore et plus dangereux, parce qu'il est plus fort et qu'it ne craint plus personne. Ainsi, a chaque instant, it frappe sa mère et la menace d<! la tuer. Un frère plus jeune que lui est «mtinuettenMnt sa victime. Nemiêm' ment, un miteraMe cut'de'jatte qui allait mendiant, tratné dans un petit char, arrive a la porte de la demeure de ses pa-

renis qui ehuent absents Claudo C. a renverse ce pauvre HMtheuMu~t'~ frappa et s'est entuiap~s avoir Mse son char! 1

Ainsi, il est évident que cet enfant, qui M aujourd'hui douze

ans, a peu de BMuttea intellectuelles, mais qu'il en a suMMMtment pour distinguer le bien do mat; il doit donc dire res.- ponaabte de ses actions. Cependant it est presque in'&Mttihktaentperte au mat; il est certain aussi qu'il jouit de !brt pou de tiberte morale. On sera obligé do le placer dans une maison dt! correction; plus tard, sestoehitstui feront probablemenl pasaerjMvieenpriMn, heureux s'ils ne <tn!Mcnt par la con' duire aux gatérea et peut-être a t'éctM<aMd r

MaeM<t«e «<MMn<M de M~the et de MpBep~.

Des débats s'élevant quelquefois dans des procès crimi. ne!8 entre la détense et le ministère public au sujet de la natut'e do l'affection nerveuse qui a été mise en cause, nous croyons devoir tracer des points de repère qui permettront de distinguer tres-noMcment l'hystérie de FepHepsie.

MtST~Mt!.

Les attaques qui n'ont pas

lieu & des:nterva!!e8tr&s-Mp*pMdt&a ont presque to~MK uncMMseappr&dabte.

DNMteoseabcMcùtesat.

taquesont lieu, soit plusieurs fois par jour, soit tous les jouK, Mtt & des époqacs ~es,itM'yapasdecauM appr~c!aNe.

'B«Me<.Mw. d~,p.M.

&M)~-M.

t Les attaques paraisMMt

pMsque tot~OMMsantt cauM

appt~c!aMe; c!!eB viennent

sansmottfappM'ent.

Les attaques M'ont joma)s

t!eu aussi fréquemment ni à

des intervattes aussi régu'

Mers que les attaques hystë.

nqMea.

L'attaque a presque tou'jours un point- de départ, soit f primitif, soit secondaire, et le plus souvent ce pointest l'épi- d gastre. Dans les cas rares où B l'estomac n'est pas le siège des premiers mataiMs, ceux. ci partent, soit de rencephate, mit des membres.

Il y ate~oarsdeamataiBes, un globe hystérique et de la < strangulation quelques in- c étants avant la perte de cnn- <] naissance.

L'hystérique, avant de iotnber, a le temps do gagner un t abri. t r

Les convulsions se rapporteni & la mimique des pas- < siens, des sensations ou des < actes ordinaires de la vie. ( H y a rarement de t'ecume a la bouche, a L'attaque se termine par des sanglots, par des pleurs, etdansquetqaescaatres'rares s par le sommeit; puis ont lieu les urines caractéristiques. Apres l'attaque, il y a teù. jours vingt.quatre heures de <j cephatatgie, de malaise et de t] courbature dans tes mem* d bres. a L'attaque dure un temps

Jamais t'eptgaetM n'est le

point aepaM U emte

quetqNeMstXMaunt qui a or-

dinairement son si~edaM tes

membres.

La perte de cenM!M<nMe

est iMiantaoee, et n'est pré.

cédée d'âne auM que dans

quelques Ms rairM.

L'épileptique tombe subite*

mentaumUMM des occupations

qui lui ct~ent le plus d'inM-

t~t.

La convulsion est une sorte

detetanM me fessemMantpas

aux tnouvoments qui ont lieu

dans t'&tat phystobgique.

M y e toujours de t'ec<Mte

à la bouche.

Rien de particulier & ta On

de t'attaqMo, te maMesemMe

seutementMjrevciUer.

Après t'attaque, il y a quel-

quetbis de la céphalalgie qui

n'a que qnetqMes heuKS de

durée, et point d'aotres mat-

aises.

L'attaque dure tres-pea de

Mse< long, au moins ao quart temps, quelques minutes aa battre. P~.

t<e e<Xa!<tn<te peoh-eBo <Mwe eontaa~ae <twee t'ëpNepttet Parmi les diverses affections qui constituent le cadre nosologique, il en est une, heureusement fort rare, qui appartient au groupe des névroses extraordinaires et dont les manifestations sont aussi étranges ) aussi proMitbrmes, que ses phases sont variables et imprévues je veux parterde la catalepsie. Le médecin qui n'a jamais eu l'occasion de donner des soins à un cataleptique accueillera toujours avec défiance les récits bizarres qui lui seront fuits sur cette maïadie, tant ils pourront lui paraitre peu vraisemblables. plus que pour toute autre chose, pc'Mr croire, il /aM< <tMir M<. pepcndant faits n'en existent pas moins. Les auteurs ont rapproché l'éclampsie de l'hystérie et de l'épilepsie, et ils se.sont fondés sur des raisons que nous n'avons point a apprécier ici. Disons seulement que la. médecine légale doit bien rarement avoir à s'occuper des cataleptiques, malades d'ailleurs extrêmement mres et qui ne sauraient être confondus avec des épileptiques. Nous n'avons observé qu'un seul cas d'éclampsie, et H doit trouver sa place ici, car il porte avec lui plus d'un enseignement curieux et inso"

Ute. 1

Le 36 octobre ?7, l'un de nos plus honorables confrères de Pans, aussi connu par son érudition profonde et variée que par son esprit original et brillant, M. le docteur Cerise, Ht & ta Société medico~sychologique une cemmunicûtion orale relativement à un malade~tteint d'un état très-singulier de Mta~

tcpsic, qu'il avait observé quetques semaines auparavant & t'asïte des ftiénés <!c Hotnc. Je ~s, & cette ~poqoc, vivement frappé de ce que nous rapporta M. Cerise mais j'étais loin de me douter ators que les circonstances me permettraient un jour do voir moi-môme ce malade c'est cependant ce qui est arrivé.

Le 10 avrit i8S&, j'ai visité t'asite de Home, et mon premier soin a M dr. demander M. le docteur tîuatandi, médecin en chef de cetetaMiNtoment, de vouloir bien me faire voir s'il wi~aiteneorc le catateptiqMO dont il avait été un jour ques. tion & !a Société medico.psychetogiqMe de Paris, Quelques mi. nutes âpres, j'étais introduit dans une infirmerie assez mal tenue, ou un seul lit se trouvait occupe au milieu de la salle, à gauche. Là, je me trouve en face d'un homMte paraissant a~ de quarante-huit ans environ, au teint bistre, & la face trèsamaigne, placé dans te décubitus dorsal, MnservanU'intmo' bilité, ayant invariablement tes yeux fermes aux trois quarts et respirant sans force et sans bruit; M bouche demeure & demi close et laisse apercevoir des dents borriMement sales et re*couvertes de fuliginosités fort cpaisses, et en examinant altentiveMtcnt ce malade, il est tres'ditncitc de savoir s'H est dans t'éiot de veille ou s'il est plongé dans une espèce de demi. soMMncit.

Je continuai ê passer en retue t'imbitude extérieure du corps, et, en découvrant le malade, je n'em réellement devant moi qu'un véritable squelette. La maigreur de ce tnatheurcuï est si hideuse qu'elle dépasse de beaucoup cette jque nous eb.servons cht'x les phthisiques ou tes cancéreux qui succombent & la période ultime du marasme et de la cachexie. J'apptiqttai ta main sur la région épigastrique et sur t'abdomcn, afin de voir si je ne découvrirais pas par hasard ta présence d'une tumeur spéciale mais tout me sembla parfaitement dans t'ordre physiologique. Je lui pris alors successivement un bras et une jambe, tes deux bras ou les deux jambes, et je communiquai 6 ces membres une attitude étrange et contraire a toutes tes

lois de ta pesanteur. Les mouvementé imprimés par moi persistèrent jusqu'à ce que je tes tisse cesser de mon plein gré. L'insensittitit~ a la peau existe d'une fapontrps-notaMc, mais ce phénomène n'est cependant pas aussi devptoppe que nous avons pu l'observer chez certa!ns typeataniaques A ta p!ushaut<' puissance.

J'en étais lA de mon examen, lorsque je m'informai de tous tes commemoratits de l'observation: ils étaient & peine consi. gnes sur une feuille votant, et l'on put seulement me dire que cet homme avait exerce a Home la profession de settier; que l'invasion de sa névrose remontait & cinq années, mais qu'il n'était a Fasite que depuis trois ans et demi; que lors de son entrée on avait remarqué qu'it était d'une constituUon trc:. robuste, d'un temperamenHymphatico-MMeux; que sans être obèse it était fortement musc!é, gros et gras qu'on l'avait d'à' bord vu sombre et taciturne, et qu'it était rapidement arrivé a être presque étranger aux choses du monde extérieur. Je m'enquis sur ces entretaites du régime atimentaire que l'on faisait suivre au malade, et il me fut répondu qu'it était absotuntMtt impossible de lui faire prendre sa part de la ration commune, et qu'il ne mangeait que du pain et très-rarement MM peu de bo'Mfbeuitti. C'est ators que te surveillant de la division des hommes me connrma ce que M. Cerise avait déjà rctate a ta Société, A savoir que le malade était entièrement itMcnsiMe a ta parofe du médecin, de ses cteves, de l'aumônier <'t des itMÏrmiers, et qu'au surveillant de la division «M~ avait fM exceptionnellement dévolu le don de se Mre entendre. Lui seul était obéi, lui seul poovait te faire manger. Rn effet, je Ms des tentatives multipliées sinon pour raire parler ce mattteuroux hetnme, du moins pour en tirer un son il resta impas*Mbte et muet. Je priai que l'on me donnât du pain, et je le lui présentai il conserva la même immoMtite.

A bout d'efforts et un peu df patience, très-désireux d'autre part d'assister au repas du malade, je dis au surveittant de vouloir ttien d'abord le faire parler devant moi. Le surveillant

l'appela parson nom il répondit par un miaulement guttural et moMsyttaMque: jfe lui <!s demandef s'it était maladé, sit souffrait quelque part, s'il d&sirait quelque chose, s'it voulait voir sa famille, etc., etc.; A quoi il me 8t savoir, toujours a peu près dans le même langage, qu'il ne soudait pas, qu'il ctait bien, qu'il no demandai rien, qu'il ne voulait rien. a Donnet'tHi maintenant a manger, dis-je aa eurveittaut. H M lui fut Bur'!e~:hamp présente Mn morceau d'environ 500 gr. de pain bis la malade avança la main, prit le pain, ouvrit la bouche, mord!tenergiqMentent dans sa petite miche, n)aaHca et déglutit.

Mais voici bien autre chose pendant qa'it mange~ si une personne autre que te surveillant vient A lui parler, it s'arrête soudain, et laisse machevés les acte de la préheMs!en des aH'ments, de la nM<t!eation et de la déglutition, jusqu'à ce que la vois amie lui tnt)me l'ordre de continuer et de Mtt!r. A peine a.t-)t repris son repas au po!ntea it t'a taisse, que si un étranger lui adresse de nouveau la parole, it o'arrête encore et se remet en suspens. Cette expéneMcp, on pourrait la renouveler indennintent.

J'aurais voulu qu'on le fit. boire, mais on m'opposa cet argument que le malade sans avoir pour cela le moins du monde horreur des liquides ne buvait presque pas déjà de. puis longtemps, et qu'on ne pouvait lui taire avater qu'a grand'peine quelques centilitres de vin blanc.

Quant a l'accomplissement des actes abdominaux, voici ce qui arrive une fois parvingt'quatre heures on le place sur la chaise, et it rend une quantité excessivement minime d'urine tous tes quatre, cinq ou six jours, l'intestin s'exonère. J'ai remarque chez ce malade un abaissement considérable de température. Tous tes physiologistes, en eftet, ont insisté sur ce phénomène dans les cas d'alimentation insuffisante, de jeanes prolonges, de suicides par inanition. On a même été jusqu'à dire, si je ne me trompe, que l'on ne mourait pas de taim, mais que l'on mourait de froid. Toujours Mt-it que si

j'avais eu occasion de noter dans tes maisons d'atieaesun cer. tain retrait du calorique chez ces n~tancetiques Mntbrces que t'oneat oblige de nourri au moyen de la sonde coaepbagienne, je n'avais jamais perçu une aussi énorme perte de chaleur que chez te malade de t'asite de Rome. Je n'a< pas fait l'expérience, je te déclare, mais, a pf~, je ne crois pas qu'une boute MMMMmehr!que !ntMdHitc dam les on<!eea naturels eût pu accuser plus de M ou M degrés cenMgrades.

M. Cerise nous avait dit, tt y a deux ans, que le tnatade, bien que souffrant depuis tonetomps, n'avait pas notablement mai* gri. Mon savant coMcgue apprendra, par les detaib dane les. quels je viens d'entrer, que d'affreux progrès :e sont enectues du c<t& de t'etat gcn&M!. Du reste, ta vie prolongée de cet tMmme, matgr6 lès conditions si défavorables dans lesquelles il se trouve, a et< vraiment peur moi quoique chose de tout a rait inexpticaMe, et je crois que tout te monde devra'partager mon êtonnement.

Be <'<)~et!<)h) ~m<NMe. A une époque où la simulation est devenue presque un art, il nous paratt utile d'entreprendre une excursion dans le domaine de la ruse et du mensonge, afin de tenir l'attention de nos lecteurs toujours en garde contre tes actes de fourberie do cer' tains malades, contre tes pièges honteux tendus si souvent & la profession médicale par la malveillance ou rinter~t.

L'histoire a pris soin de nous transmettre des faits nombreux et authentiques de maladies simulées, et Ga*lien a certainement posé la première pierre de cette branche de la médecine légale, lorsqu'il est venu nous recommander t'examen attentif de l'élot gênéral du malade, et nous donner le conseil d'intimider le simulateur

par les moyens douloureux, le caustique, l'instrument tranchant, ta pnvation des aMments.

Du temps d'Amboise Par6, la simulation devint tr&B:en vogue, et ce grand chirurgien en stigmatisa tesindices avec !a sagacité et la gaieté qui lui sont propres « Les femmes feignent estre grosses, voire prestes d'accoucher, demandant du linge et austres choses necesaires pour leurs couches. Austres se disent ictériques et avoir la jaunisse, se barbouillant tout le visage, bras, jambes et poitrine avec de la suye délayée en eau mais telle imposture est aisée & découvrir, regardant seutement te blanc de leurs yeux. Austres prennent une panse de mouton, l'approprient sur te bas-ventre, disant être rompus et grevez, et qu'it les convient taitter. Austresont t une jambe pendue a leur co! austres contrefont estre aveugles, sourds, impotents, cheminant & deux potences, au demeurant bons compagnons, w etc., etc.

Dans te premier votume de Wo~'0<nn~ Par~, Victor Hugo consacre quelques lignes aux fréquentes simulations de l'époque. a C'était un espèce de faux soldat, un narquois, comme on le disait en argot, qui devisait en simant un bandage de sa fausse blessure, et qui dégour.dissait son genou, sain et vigoureux, emmaiHott~ depuis le matin dans mille ligatures. Au rebours, c'était un malingreux qui préparait avec de l'éclaire et du sang de bo:uf sa jambe de Dieu du lendemain. Ailleurs, un jeune &MMa prenait leçon d'épilepsie d'un vieux M~M~M.c,qui lui enseignait fart d'écumer en machnnt un morceau de savon. A cote, un hydropique se d<&gonna!t en faisant boucher le nez & quatre ou cinq tarronnesses.M

Les lois sur la conscription militaire et tes règlements concernant ia réforme ont spécialement appelé l'attention des chirurgiens de t'armée sur les moyens de reconnattre tes maladies feintes. Nous leur sommes redevables d'une foule d'observations aussi intéressantes qu'instructives. Sur cent conscrits, vingt, disent durent et Percy, présentent le ma! caduc. Celte proportion est ext~mement considérable. D'après M. Rayer, sur sept mille sujeta qui ont passé devant un conseil de révision, dans l'espace de quatre ans, vingt-huit ont été réformés pour le même motif. Or, comme les statistiques de la population établissent qu'il y a un èpiteptique sur tniMp, on ~oit que d'habiles simulateurs réussissent souvent a s'exonérer du service militaire.

De Haen rapporte qu'une jeune fille, supposant que le mariage pouvait guérir t'épitepsie, feignit cette affection pour sortir du ceiibat. D'après le même praticien, un moine, paresseux et Mand, recourut à un semblable artifice pour se dispenser des austérités du couvent, Il en tut ainsi d'un jeune homme qui voulut éviter, par ce moyen, d'entrer en apprentissage. Ce dernier, pendant les crises, semblait en proie à un hoquet violent et à de lerribles convutsions du bas-ventre. Mais on s'aperçut bientôt qu'elles n'avaient lieu qu'en public.

Un mendiant de Paris simulait des accès d'cpitepsie dans tes rues pour obtenir des aumônes plus abondantes. On eut soin de préparer prés de t'endroit où il demeurait un lit de paille où on pût le jeter au moment où t'acces le saisirait, sans qu'H se fit de mal. L'accès vint; on plaça le drôle sur le lit, mais dès qu'il y fut, on approcha du

<eu aux quatre coins abn it s'enRtit comme un éc!air. On aoMa~ que Royet~CoHard avait tait rétormer, St plus tard l'aveu de sa supercherie. Pn autre, qui simulait l'épilepsie avec une habileté surprenante, mais qui ~i démasqué par Percy, avoua que son pore, étant possesseur d'un ouvrage spécial, avait étudié les moindres signes de la maladie et l'avait longtemps oMrcé a les figurer.

Un jour un vtHageoM,entréàrhopitoimiHtairepoury être traité d'une prétendue épilepsie, eut son accès justement Il l'heure de la visite, et lorsque les oHiciors de santé. n'étaient plus qu'a quelques pas de son lit. Il se trémoussait avec force, vociférait, se tourmentait de son mieux et s'applaudissait sans doute en secret de son in.dustrie. Le chirurgien en chef s'écria devant dix de ses confrères qui i'accompagnait'nt BoM~ messieurs, il ri a longtemps que je <'aM'C~M C~ occasion. yOMNN<W<'Z ~t'H~pocrate a dit que les MtMM~MM W sont M~ Mt& goutte M( ~{~Mt~. MMM~M<, en MM~M~t~ chdit-er cet /Mmm<ci; <Mt h<i coupant ~<<<*<<tCM~, MOMs ~K~rir~M pro&oM~Mt~tt. 1~, ~M'OH M'o~or~ mes &M<<M(r~/ A ces mots et au moment ou l'opérateur s'approchait, i'épitoptiquc se jeta en bas de son lit, demanda pardon, et protesta qu'it aimait mieux garder son mal que d'être <<'oMt~ comme on en avait le projet.

Nous pourrions multiplier ces faits presque a i'inuni, mais ce serait sans ut!iit6, car, de quelque adresse dont tassent preuve ces simulateurs, tours manœuvres sont constamment dévouées lorsque le médecin connatt bien t'épiiepsie. Nous nous sommes trop apptiqMé dans ce

chapitre & présenter un tableau Cdete et complet de !'épi!epsie,paupavoip&tMcer,e<teëm<))nMnt,dMtëgte& particulières; elles rentreraient nécessairement dans l'exposé que nous avons déjà fait.

Ba mdeMe eh~ <M <eMep«<<M*. Nous avons promis de revenir sur ta question de la mort volontaire chez les épileptiques, généralement Kgardce comme assez rare. Nous n'en avons point observé de cas, mais nous avons appris qu'un jeune malade, autrefois soigné par nous, s'était pendu i'annee dernière, et l'un de nos confrères nous a remis une note concernant un emptoyé de chemin de ter, âge de quarante-sept ans,épileptique depuis son enfance, qui mit Cn a ses jours en i859, et dont le suicide a eu lieu également par suspension'. Voici d'aitt Puisque les mou MM~ <Mt<eM<<w viennent de K t)'e<tw MM «MphmM.Je désire Ktatett tette place qMetques partteabriMa retathes t ce ~eah! <te<Mrt; eUes sont peMMtM de MtuM & déraciner certains p~ug<~ et t redresser quelques notions tnédieo-Mgatesttit peu erroM&'s. On croit f~aeratetnent, par etextpte, que dant la mort par pO!~«M le corps doit <t<eesaiM<M)tt MM«MpendM, dans une pMitten vehieate, & une certaine hMteur M-de<M: du Mt et loin de tout meMMe ou support eapaMe d'etMr Mn app~ aux ptede, et l'on Incline volon. tiers & meMM sur te compte de manamtWM criminelles tes tas de suspenaton incomplète tennines par la cessation de la vie. Des euteum remm<MMMh)t)!es ont cependant dMard que des MM<M e'êtatent pendus, soit debout contre un mur et les pieds reposant & plat sur te eet, soit & genoux, soit ptofee en deux, ?<!<, accroupis eupK!)t"e eetcMs.

Des ciK<ms<anees d'UM ordre tout t (oit eteptiennet, mois que de t)Mtes Mnwnances m'eM!Rent a tatre, m'ont rendu le t<!nm!n d'un fait digne d'être rapporté. Cancetant un jour des soupçons <!nistKS sur te Mrt d'un nMtade e][tfemempnt!)ttetMcnt. mois afteetede temps a autre d'haMoc!.)mti«w dct'o< deten; d'inqMMtude en face de ta porte hennctiquement dMe,jep<netra~to!e)nnMntdan<60tt appartetnent, avec l'assistance d'un «MntnMMhe de police. Je trouvai M. X. (dont ta taille etatt de cinq pieds six pouces et demi) pendu à t'aMe d'un autant a )'eap<tgno!ette d'une perte-~netfesitueeMutenttnt a un mètre du centimètres au-deMM do tôt !t était a genoux, mais demi accroupiat aeaia sMrMtta)ene; M MaK te<ma!M~t)te<et la tête fortement indhtee a ttatMhc.tamoft devait

leurs quelle est t&.dessus Foptnion de M. Morel a Sur tpa nombreux malades que J'ai observés, je n'ai M! ces tMdances bien prononcées que chez un seul, qui dans ies inter.mittcnccs jouissait do t intégrité de sa raison. Ajoutons que cet épMeptique était en proie à des chagrins moraux bien réeb, etqu'il avait tenté de se suicideravant de venir a t'osito. Une autre fois, une de nos épiieptiqucs les pius remarquables par son irascibinté et sa méchanceiéa voulu se suicider en notre présence. Convaincue, malgré ses dénégations, d'avoir violemment frappé des malades, ciïe fut condamnée a recevoir la douche. Sa colère atteignit bientôt son dernier degré de paroxysme; elle prit un mor. ceau de verre qu'eUe tenait caché, et en se renonçant dans le cou, elle s'ouvrit la veine jugubife. Les soins les plus empressés préservèrent cette malade des dangers ulté. Mmemter cinq ou six heures, le ca<hïH! était Md. Je d~tMMt teibalard et pree<Mat & t'MameM du corps la face 6:att ptte, paMbte et seM:tM; les yfut etatent A dent! eMtf'ewerte, h bouche était Mante, h )an)«te fetmeMe. H y ~ait ea ~m~~n de mtt:CK!) f<'eatm, d'urine et de :penne. Les signes de la constriction cet~Me meM~Mien), h peau ëtatt a peine un peu ptis~e en que!qae< mres endroits, te sillon circulaire faisait défaut et M ne &'êta!t point produit d'!nB)trB<iens MOg~inesdans le U<Mt eeMu<etrc«MM-c<ttane.

HtMieuM m<Met!)M virent te eadawe te~r n~ntede t'~tettentent. et Ms CMMfM parurent un peu surpris de la position prise par N. X. pour t'aeectNptiasetnent de sa fatate résolution et de l'incertitude des marques extérieures du suicide. Or, il est bon que t'ett Mette qa'ii n'este pas w<M «w~pMM~ <w~~<m< <M~ H'Mo~p<tfj)ead<t~«m '? soit pw~ Lea obMrTat:o~ publiées par Nan!, & t ee<a<)en de la mort du prince de Cen<te. étaient déjà extrêmement concluantes. Les faits !:pM~ depuis par M. te pMhwMur Tardieu ne MssentphM aucun deut i. cet dgant.

n M faut pM se Beutrer non ptus que tMM tes pendus aient ~men) la race teeMeet MvHe, les ye<M saillante et t~K dM orbites, la tM~ue MtfatM, tttmeaeeetMftie de la bouche, les tMtte eenitaoes. les doi<!b crispés, etc. la «t possible que ce tatteaM rappelle t'aiipeet de< criminels ttVfea aM Mppt:ce de ta corde ou echti des !ndMd)M qui ont ëMe~:que-

t'ieurs; mais elle no fu! pas corrigée. Je n'ai pas connu de type plus frappant de ce caraco épitopttquc irritable, perfide, menteur, qui se signale parts manifestation des meiHeurs sentiments, par la religion poussée & l'excès, par les protestations les plus vives de zete, de dévouement, et qui, â cote de tout cela, combine avec une astuce innnie des actes les plus pervers w

Les observations retaiees aux pages 594, 399 et 4M sont trop concluantes pour que nous ayons ù y insister de nouveau. Citons seulement les trois cas suivants, où les idées et les tentatives de suicide n'ont qu'incompictemont roussi.

Le 2S mars <M8, la police arrêta dans Parh, & onze heu. res da eoir, le MHune Y. ag6 de vingt et un ans, qui, sans nMtib appréciables et sans provocations, avait donné un coup ment <MM~ contM des ëtMtntes homicides; mu!< le «ticidë quia Creidonent aetompM eea cmtVM de dMtnMthm, a peu & peu perdu cMMbsamc MM l'action d'un engouement e<MbMt, et sa Meute a'cit le plus sMMtnmi beutetctt~e ni hetribte.

La justice pesé quetqwfob eut experts la question de eawif si ta jpendeboM M( te fait d'un suicide M d'M aaaMhMt. Bh bien, <'U est facile d'é. tnaater un homme avec tea moins, it Mt tf~dtNe!!e de Mnngter avec un )~net & pou ptts impe~Me do le pendMj'otcepte MeM évidentMem les en~M't. les itt!McMe< et ht gens pam~éh penJatMM iK~ micide eitigen&iMMiMatoat le concours de phMieuM matMteufe, et etoK. ainsi que l'a indiqué Casper, on doit supposer une tut'e et rechercher les traces de la f~Mance opposée pot' la ~etirne, telles qu'e~affeneKS, MpstuM! luxations, fractures de de!gte, ceth~M!. chewtM dMM les ma!tM, etc..

Pour en revenir ta M. X. le h «demain de sa mort, la fMe dtalt devcntto beMf<!e et violette, les empM!ntee cervicales étaient exth'memeMt apparentes, et la poitrine t'etatt courte de tafgts eechymeMs. NnadoteMaatdene t'hypotheM erMaec que des douta eussent été p<Msibles te JoMr même de la mort, on voit qu'ib étaient cCM~Us le lendemain en des <!gMM d'une certitude M-fëtracaMe.

<<? m~e~t eM~~«, p. !M.

de couteau à une fille publique qu'il avait rencontrée sur un tJMttotr. M. Jutes Fotret l'interrogea le tendemmn et remarqua que ce jeune homme ne se souvenait de t'e~nemetM que d'une manière bien confuse i! ae rappelle d'une chose, cependant, c'est que le couteau est entré en quelque sorte tout SOMt.

V. appartient a unofamitte d'épiteptiqueset d'aMenes; lui<neme est sujet aux maux de tête et éprouve tre~troquemment des étourdissements. H est alors obMté de e'app<tyer sur une table ou sur te premier objet venu, pour ne pas tomber. C'est comme un nuage, d!t'M, qui lui passe devant les yeux. Un jour il partait, et l'étourdissement tui acoupé la parole. Il a eudes idées de saicide depuis deux ans et demi, il tui prend souvent l'envie de se jeter & l'eau quand it pasM sur les ponts. Ces envies de se tuer surviennent tout & coup, d!t-M, sans qu'il sache pourquoi. Dans ces moments-ta, il vent mourir, sans se sentir triste ni matheuretMt. Son père est n<ort te Si farter dernier. Quatre jours avant la mort de son père, il avait cher.ch& s'empoisonner par un narcotique.

Le jour ot it a commis l'acte violent pour lequel il a été art<te, it s'était promena pendant toute la journée dans la cam.pagne et n'avait rien mangé.

V. fut envoyé a Bistre.

Enjanvier <84<, le sieur H. en proie à une vive suMMttalion cérébrale Mrvenue à la suite d'une attaque d'epitepsie, se précipite par la fenêtre d'un deuxième étage. Transfère dans une maison de santé, il en sortit au bout de onze mois, et reprit l'administration de ses biens. Bientôt on remarqua que H. avait de nouveaux accès d'atMnation mentale. Un jour il menaça sa domestique, et voulut même lui porter des coups de couteau. Un autre jour, il veut récompenser le plus léger service par un biUct de miite trancs. Ent!~ it prend son uniforme de garde national, et va se promener, avec sa giberne et son fusil, dans la plaine dcSaint'BenM.

A lu suite de eex faits, la famille de H. demandé et bMent son interdiction.

M. appela de ce jugemettt devant ht cour. ScH avocat soa. tint que H. jouissait de a raison, et que, dans tous les cas, t'epiicpsie ne pouvait suMre pour faire prononcer t'intcrdict!on.

Le jugement n été eenCnno.

François M. d&Mtt d'être en proie & des attaques d'Apitep. aie qui t'empêchaient de suivre la earn~re commerciale A laquelle it M destinait, chercha à se tuer, te H décembre i84t, avec un instrument tranchent, au moyen duquel M divisa la partie supérieure de !a verga, amputa les deux teaticuies et ouvrit la parue supérieure de la trachée, Les deux premières ptaiesse cicatrtsereni premptement, mais cette de ta tMchee se convertit CMune Mstute eM!ptiqu6,deta tongùeur d'un demi pouce. Les accës d'épilepsie, cempiiquea d'un délire souvent furieux et de la pensée criminelle de mourir, rendirent vnina les efforts qu'on iït pour obtenir la guérison. Le 8t juillet iM2, le malade n'ayant plus de flbvre et prenant de !n nour. riture, mais conservant ses idées de suicide, fut transporté A t'asitedeta Senawa. <usqu'& la mort qui eut lieu te28~uin <)M5)Cematade conaerva sa llatule, et aes attaques d'épilepsie ne furent aucunement modiMes

<aette au M~eda <~pM<. !!n épileptique étant donne, le médecin triste doit pMcedcr abattu' ment comme s'H avait sous les yeux un cas d'affection mentale et juger d'après l'ensemble des sytnpMmes et non d'après un seul il faut qu'il retrouve en quelque sorte, dans le fait qu'il est chargé d'examiner, le tableau gène*

Beetem' An<th!« Versa.

Ml de la maladie tel que nous l'avons esquissé da<M ce

chapitre.

Suivant M. Jules Falret, dont le nom fait autorité en matière d'épilepsie, l'expert qui veut discerner l'état mental d'un ~pileptique doit pu!ser & trois sourres difterentes

i" 11 s'appuiera sur les caractères et la marche des accès de délire, dans leurs rapports avec les accidents physiques de l'épilepsie. Ainsi il constatera que le délire s'est produit sous forme d'accès survenus sans convulsions et sans vertiges, ou bien en rapport direct avec ces symptômes physiques que ces accès ont été relativement courts qu'ils ont eu une invasion et une cessation rapides; cnnn qu'ils se sont reproduits à intervalles plus ou moins rapprochés dans la vie antérieure du malade ou bien dans la prison.

2" M se fondera sur les caract~ ph~M~ Mwraux des oec~, et qui consistent principalement dans le vague et i'obtusion des idées, la production d'impulsions violentes et instantanées, le besoin de marcher sans but, de frapper ou de briser sans motifs, et la confusion extrême des souvenirs après la disparition du délire. 5" Enfin il se basera sur les caroe~~ d~cet~~tM:rn~aM~ occomp~ pendant ces oec~, caractères que l'on peut résumer en disant que ces actes sont violents, automatiques, instantanés, et non motivés.

<t C'est en s'appuyant sur cette triple base clinique, dit M. Jules Fatret, que le médecin légiste peut trouver dans sa science spéciale les moyens d'éclairer la justice dans tes cas d actes violents commis par des épMepti-

ques. Ëtt p!wedMnt ainsi, il sépare du groupe si vague et si mnl deHnL dos tbiies transitoires, Mies Mstantanecs ou folies des actes, admises jusqu'à présent dans les irai. tes de médecine légale, une catégorie bien distincte de faits ayant ses caractères particuticrs et décrits à ravance d'après des observations prises dans des conditions où les malades n'avaient aucun inturôt à simuler ou à dissimuler la folie. »

Ce ta ee)meM<Mte. M n'est peut'CttW pas de qucstion mcdico'iégato plus difticite a résoudre que ccMc de la capacitc civile des épileptiques. Ces malades, en cnct, observes dans les armistices de leur cruelle n~<osc,ache.tent, donnent, vendent, signent des baux, font des conti'nts, concluent des marches ou dressent leurs dernières votontcs. Or, ces actes sont-ils valables? Un certain abbé Cattus, peu de temps après une série d'attaques épilep. tiques, souscrivit une obligation onéreuse Xacchias fut consulté, et il conclut à l'annulation de l'acte. Mais ce précèdent doit-il être imite?

En thèse générale, les oMciers ministériels, lorsqu'ils traitent sciemment des aftaircs avec un cpi!eptique, ne devraient accepter sa signature qu'autant que l'intelligence leur semble u l'abri de toute atteinte. Dans le doute, leur devoir est de soumettre leurs scrupules au procureur impérial ou à un médecin compétent.

En y rcnechissant, des complications ditSciles peuvent se présenter. « S'il s'agissait, par exemple, dit M. Delasiauvc, de la résiliation d'un marche, n'cst-tl pas évident quo le besoin de préserver la fortune du malade

et dosa famille aurait son contre-poids dans les droitséga* lement rcspcctauîcs des tiers, qui pourraient avoir contracté sans intention frauduleuse? En pareitle occurrence, la principale indication résulterait de la nature même de l'acte, de son degré de convenance et d'opportunité !I faudrait envisager ensuite tes innuehcea qui ont pu dominer la volonté de l'épileptique, et s'eHbrce! par le rapprochement des témoignages, de bien saisir l'état réel de sa raison, de mesurer, pour ainsi dire, son libre arbitre. La direction habituelle de ses idées, te caractère do sa conduite et l'examen de ses écrits sont enfin autant de bases pour l'appréciation et de guides pour la conscience. Si, en effet, la transaction contestée comportait pour lui une lésion sensible, et que le dommage n'eut pu échapper à )a partie adwrso; si son discernement à l'état normal eût exclu la vraisemblance d'un tel acquiescement si on t'avait circonvenu par des manœuvres captieuses, non-scutement en !'exc!<ani a boire et en proCtant de son ivresse si t'en avait surtout usé d'une pression plus directe, rinthnidation, certes, il y aurait pour l'acte de sérieux motifs d'invalidité. Des circonstances opposées militeraient naturellement en faveur d'une solution différente'. »

Nous pensons que l'on doit le plus habituellement regarder comme valables tous les actes qui émanent des épitoptiques en dehors de leurs crises nerveuses et de leurs acccs d'égarement mental. Comment pnveratt-on de leurs droits civils, comment mettrait-on hors la loi '<~)w~p.M9etMS.

tes tronte'huit mille malades que la Fnmce fenlermp et dont l'intctiigence n'est pour ta piup<u't que passagerement Icsée à des intorvaMes indéterminés? De grands embarras peuvent surgir sans doute dans l'application de ce principe général, mais tout dépend de l'examen du rait particulier, et ta justice, éclatrée par la science, saura toujours prendre une décision conforme a !a plus loyale équité.

BMmMeex <? <)MW<~ <M<<MMa«K!M)M!~ <w

<-a~Ntt <t«ep«<o<M. Le domaine, déjà si vaste et si varié de la mMecino légale, s'agrandit constamment. D'ingénieuses Kcberçhcs scientiMques et d'habités expcrtises en reculent chaque jour les limites. Cest ainsi que M. Tardieuest récemment parvenu & 6c!au'cirune question jusque-là restée obscure, et qu'ii a doté la science d'un nouveau chapitre medico-~gai, non soupçonné ou laissé dans,l'oubli. Nous croyons qu'il e~ op. portuttde mentionnerà cette place un ordre de &itsdont des enfants épileptiques ont probablement plus & soupir que d'autres et d'éveiller la sollicitude des médecins sur les cruels procédés dont peuvent les abreuver des pa' rants dénaturés. La loi a laissée la conscience des jurés le sein de déterminer quels actes dotvent être réputés <M<M <<« &<M~r~, mais la Mciété a le droit décompter sur la perspicacité et le. dévouement des hommes qui exercent l'art de gué~r, lorsqu'elle a besoin de sauve* garder la ~anté, l'honneur ou la vie de quelques-uns de, ~«~ Ot~< Mf ~«M « <MHMb (MM«<M)M< <.e<t~ <M'<tMat~M«.(~M.~M.P'<<M~

ses MMMMbfM. Or, sans faire planer d'injustes soup~ns sur des familles qui et&vent des entants atteints du ma! comitial, nous dirons qu'il résulte de renseignements positif qui nous sont transmis que trois petites Httes épitcptiqucs ont été victimes en <8C3 de mauvais traitements analogues à ceux qui vont être décrits. Il est donc bon d'être prévenu.

M. Tardiez a été frappé de voir se multiplier les cas de cructs sévices excrct~ sur de jeunes ~tres qui ont eu tt subir des tortures devant lesquelles recule t'imagination, surtout si l'on songe que dans !a grande majonte de ces crimes les parents eux.Ktemcs ont été les bourreaux t « Les sévices et les mauvais traitements exerces sur des enfants, dtt'i!, sont extrêmement yaries, et il est impossible d'en décrire les formes et les instruments divers. Depuis les coups portés avec les mains, les soumets, les coups de poing, les coups de pied, de souliers ou de sabots, ta fustigation avec des verges, des tMgucttes, jusqu'aux coups de bâton, de corde, de fouet, de tburctte, d'épines, de pcttc, de pincettes, on peut rencontrer des contusions taites avec toute espèce d'instruments vu!ncrants. On voit encore des enfants jetés a terre, tirés en tous sens, pinces et déchiras. Mais ce n'est pas seulement a t'aide de ces movens directs, en quelque sorte, que les enfants sont maltraites; ils sont soumis à des privations de tous genres: défaut de soins, alimentation insumsonte ou grossière, séquestration dans des tieux obscurs, dans d'étroits cachots, manque d'exercice, exposition au froid enfin tes tortures, poussées a t'extrcmc, MmsMtoat en brûlures répétées a l'aide de fOrs rougis,

de charbons ardents, de liquides corrosifs, mutilations, écrasement de doigts, arrachement des cheveux et des oreilles, étoulfement par l'introduction violente d'une trop grande quantité d'aliments; enfin, souillures de toute sorte, qui vont jusqu'à l'ingestion forcée des excréments. »

Après ces révélations, on se sent porté it faire un rapprochement qui n'a rien de force et qui emprunte quel- ques traits a ces pâtes figures d'enfants épu!ses par le travail des mines ou des manufactures, a l'occasion desquels les enquêtes poursuivies en Angleterre ont rait surgir de si tristes défaits « Pour tenir les enfants eveit.lés et stimuter leurs cftbrts, disait M. Sadter dans le sein du parlement angtais', on emploie des moyens qui sont contraires a tous les sentiments de l'humanité, et qui montrent te système de dégradation a laquelle les ou.vriers dans ces fabriques sont réduits. On aura peine a croire que l'on frappe les enfants avec des fouets faits exprès pour cet usage, »

Et comme pour ajouter plus do force à son interpel. lotion, l'honorable dcputc, saisissant un de ces fouets, c'est-à-dire un tissu de courroies uxces a un bâton, en frappa sur le bureau un coup qui retentit douloureusement dans toute la Chambre des communes.

Sans doute les caractères si souvent inattendus des se. vices et la grande diversité des moyens mis en oeuvre, et que M. Tardieu a énumérés, doivent taisser sur te corps des victimes des stigmates varies a t'mOni cependant il <<<w. <<ff<m<M. t. Mt. p. 9M;<8M.

existe quelques indices généraux que l'on retrouve dans ta gmade m~orito des oae.t U est important de Men tes connaitre. On est tout d'abord frappé de la physionomie et de l'apparence de ces pauvres onionts habituette*ment paies, d'une maigreur extrême et parais squelettique, ils présentent les signes d'une décrépitude hâtive. La timide la tristesse et !o crainte se MHetent sur leur visage; M est môme, éteint, et quelquefois tes rayons d'une précoce intelligence ne se devinent qu'au &u sombredu regard. Mais, particularité digne d'intérêt, chan.gez brusquement ces jeunes êtres de milieu, enlevez.les a la domination bhnate qui les étreint, connez-tes à la garde de la charité publique, abri!ez.tes soue i'égidcdo la justice, et non-seutement l'expression du visage redeviendra meitieuro, mais t'atieraiion consthunonneMe entrera dans une voie sérieuse d'amendements successifs. « Les traces laissées sur le corps par les mauvais traitements, dit M. Tardieu, sont surtout remarquables par leur multiplicité. Ce sont, le plus souvent, des ecchymosesf, des meurtrissures, des excoriations disséminées sur toute la suriace du corps, qui en est comme marbrée. Ces ecchymoses, dont ïa coloration variée atteste la succession des coups, siégent principalement au visage, sur les membre, a la partie postérieure du tronc; maïs elles onfent ce caract6rc de ne pas occuper de préférence les points les plus saiUants sur lesquels portent presque exclusivement tes chutes. Leur forme est souvent signi' Scativc et reproduit visiblement l'empreinte soit des doigts appliqués ou des ongtes, soit des clous d'une se' melle de soulier ou de taton de botte et de sabot. J'ai

noté les meurtrissures Mogeatres ovataires provenant de pÏMementSt.tes~e~eturesUnéau'ea, te double aUton bleuâtre, formés par une étroite baguette, par des verges ou par des lanières avec lesquelles les coups avaient été cinglés.

« On trouve parfois les neuds de la corde ou tes épines du bAton imprimés dans les chairs. M est trèsfréquent do trouver les oreilles déchirées, les cheveux armcKes, les doigts écrasés, Des blessures d'un autre ordre peuvent se rencontrer en même temps sur diverses parties du corps sans offrir des caractères aussi spéciaux. Telles sont tes ptaiea de tête, los fractures dont j'ai rencontré des exemptes; telles sont aussi les brûlures a des degrés dinerents, produites soit par l'application do pelles ou de fers rougis, soit par des charbons ar' dents, soit par dos liquides corrosifs', ainsi qu'on t'a vu dans ces cas extraordinaires de tortures infligées avec un ntfnnement de barbarie à de pauvres jeunes nttes. o

Lorsque les mauvais traitements ont consisté a attacher les entants parles mains, ta taitteou le cou, & les maintenir dans ta position assise sur le sol ou sur un escabeau, a les emprisonner dans un caveau, une niche ou une boite, les liens laissent d'ordinaire les empreintes L'autMf Mt eertai)M)noot athMien te< & ta matheareuse AdeUna Mert, tgMe de dh~ept ans, dont tes n'ho~es brûtufM. pratiquées arec le feu ou des Ctf)t rouges, élaient !n!tnAt:atement {nemMM d'adde nitrique. Cette même jeune <tMe ~t fM)ter<e. a t'aMe d'une baguette de Mteaa, par son p&M et sa <M&M. L<t )'rc<!<f:< s'e<t defouM le 3 d<!cembre tSM devant la cour d'osiMS de Mehm, et les debtt: en f'tMnt seandateut. que ptudeuts journaux comprirent le danger de ttwer ces faits a la puMtcite.

caractéristiques, et l'attitude gênante, longtemps conservée, peut amener un~ détermation pemistantû du squetctte.

Sur tes trente-deux observations que M. Tardieu a rap. portées il la fin de son mémoire, ta mort est survenue dix-huit fois. Elle a été tantôt le résultat dM'cct, n~ccssaitc, d'une violence !so!6c (fracture du c~ne, luxation des wrt&bMs cervicales, ou suffocation déterminée par te passage dans l'arbre aérien d'aliments ingërés de force) iantût elle a &t& d6te)'mtn6e par le seul fait de sévices antérieures, saus blessure fatalement mortelle. L'en~nt, & ta suite d'un ébranlement nerveux considéraNc, a expiré alors sous la main qui t'a frappé. Le plus souvent, les privations de toutes sortes, le dctaut de soins, joints aux mauvais traitements, ont amené dans toute la constitution une altération graduelle dont la mort est le terme suprême, que celle-ci s'explique soit par l'épuisement complet, soit par une maladie intercurrente, dont !a gravité s'est accrue en raison de la htibtcssogenérttïe.

Les faits qui précèdent, bien que se rapportant a tous les enfants en général, trouvent, d'après nous, une application émouvante u de jeunes êtres affectes d'épilepsic. Le fait qui va suivre, et qui est si loin N'être unique, témoigne assex de la nécessite d'entourer de soins vigilants les petits malades dont ou cherche lâchement amener la mort sons retentissement extérieur.

Le Mjanv!cr <MS, le parquet de Hambou!Met fut interne <}M unp j<'Moe <!ttedc vingt ans, n<MM)n6eV!t'g)nie R. orphc'

tine, MMed'intoMigcnccet s~ettc A des attaques d'épilepsie, eiaitdcpuispmad'Mnjans&que~eeparsesfreres.LeprocMrea!' du roi, accompagné d'un médecin et d'un gendarrnc, se transporta au domicile des frères K. a Saint-i~ger, et M <!t conduire dans la chambre de la jeune nMe. t! est impossible de reproduire la spectre qui s'offrit & ses regards sur un mauvais lit de bois, recouvert de paitte ou plutôt de fumier, gtsait une malheureuso jeune <!Me, d'une figure douce et agreoMe, portant ce cachet de résignation sereine que donnent tes tongues souffrances et surtout ia conscience de l'infériorité physique et intellectuelle; son corps fessemMaitaunaquetette; ses genoux étaient anhy!oses, ses jambes arquées et ramenées vers l'épine dorsale; sa peau était labourée en tout sens par l'action déchirante de la paittequi lui servait de matelas. Elle é!a:t sans chemise, sans draps, sans couverture, acerout)i(! comme un animal dans sa fange; sur son corps étaient jetés ça et !a quelques lambeaux de vêtements dont on n'au. rait pu terminer ni la forme ni le nom primitif. L~ pièce dpns laquelle elle se trouvait ne contenait pas le moindre meuble un air froid et humide y arrivait par une lucarne sans chaMis et par un tuyau de cheminée, de telle sorte qu'il y existait comme un courant d'air glacial pouvant détruire en peu de temps ta plus robuste santé. Cette HUe a été transportée at'hospice de Kambouinet. Son frère qui lui servait de geo.lier a été arrête'.

c.<M<.M e<t.<Mt< Après les longs développe. mcntsdans lesquels nous avons cru devoir entrer relativctncnt à la question si émouvante et encore si peu connue de la médecine légale de t'cpitcpsie, nous résumons notre manière de voir dans la série de propositions qui va suivre.

~M~m~~tM~M'~tM.

t" L'attaque d'épilepsie et le vertige épileptique reten.ttssent d'une façon détermtnée et assez tacite & reeon.nattre sur les racultés intellectuelles, morales et aOec.tives i

Le caractère et les habitudes des malades, fertiles on anomalies étranges, présentent des contraster trèssa!s!s8ab!es et se distinguent.par !'ttnpr6vu et la soudât* netedesitnpabions;

S* L'ïnauonce du mariage sur la marche de l'épilepsie est fâcheuse, et la maladie peut, d'autre part, se transmettre par la ~oie generattve;

4' Tout épileptique, sans être un aliéné, est volontiers un MH<<M<ttataM!e;

5" Le crime non jusUCoMe commis sous l'empire évident d'une crise epHeptïque entraîne t'trrcsponsabiMM absolue

6* Le malade qui a bien manifestement commis un attentat en dehors de l'attaque nerveuse est partiellement responsable; mais il a dro!t, d'après l'examen de son état mental, à une penaMte sensiblement atténuée et en quelque sorte proportionnelle au d< de résistance morale qui a pu être opposé

7' Lorsque te crime a été froidement calculé et qu'it porte avec lui son explication, fauteur est rc&ponsaMc, surtout si les accès d'épilepsie sont rares et s'ils n'ont point encore compromis le libre jeu de l'entendement i 8' Lorsqu'un crime tout a fait inexplicable et en complet desaccord avec Ïcs antécédents d'un prévenu qui n'est réputé ni cpueptiquc, ni aliéné, vient & être accompli avec une instantanéité insolite, il y a lieu de

se demander et ï'on doit rechercher s'it n'exigerait pas des accès nocturnes et méconnus d'ëpUepaiejt 9* H importe de s'enquérît' desoramis si certains enfants aux instincts pervers, me<Snants ou fet~oces, ne seraient pas quelquefois aiïectes d'ép!!epsie nocturne: i0' L'epi!opsie ne peut être MtMbndue ni avec t'hyatMe, ni avec la Mtatenaie

ir L'épilepsie a des caracteMa inimitables. Tout me' decin compétent peut démasquer !a simutatien; Le médecin expert charge de discerner l'état mental d'un épileptique doit s'appuyer sur les caractères et la marche des accca du délire, sur les caractères physiques et tnoraux des accès et sur les caractères des actes eux-mêmes accomplis pendant ces accès.

i5" Les actes civils qui émanent des épileptiques non séquestres et qui ont été consentis en dehors do toute crise nerveuse, de tout accès d'égarement mental, doivent le plus habituenement être regardes comme vataMcs; i 14° Il y a lieu de rechercher si les cntaats épileptiques ne sont pas plus particulièrement exposes à des sévices et a de taches brutalités.

En terminant, que nos confères nous permettent de leur rappeler que dans leurs rapports avec les épileptiques ils doivent constamment se montrer polis, justes, dignes et fermes. Nous savons combien la patience du médecin cstpoussce a bout par les obséquiosités, les monsonges, tes récriminations et tes injures décès malades; mais toujours maitre de lui, il faut que l'homme de l'art, en face de ces débordements maladifs, reste ca!me

et bon. 8' hem te ces mathenreux dans tours prétentions, s'i! û~iMe teur atncur-propM, K aMume des d~NM de vengeance et se prépare peut-être une fin cruelle. D'ailleurs, c'est d~a bien assez que nous ne puissions leur restituer la santé et lu lumière do ta raison sans'avoir & les chagriner encore. Accueillons donc avec int&rct leur grande infortune, compatissons genepeusement a leurs souffrances, et nous pourrons ators, a propos d'epitepsie, répéter ces paroles du général Fey a Ce n'est pas le succès, mais c est le dévouement qui fait ta gtoiro.a

bola menemoMteeM ~n<Mt. –Be la MMotMttfe ineendhHfc o< p~M. mante.)<? variétés de ta menoma~c httendMfp. Des a!Mn& !aee<ntta:rM, mais non moMomaMes. Pyromaote ))tt«mp)6<e. CetnptteaUoM. Pyromanie ce)npM<e. Du desr< de KspeMaMMM des pjfMtnanee. De ta t~aestnttoM des monomanes.

De la tnetmmaate ta e~<f~. monomanie est caract6na6e par des conceptions déhrantes, des haUttcinations, des impulsions insolites, des désordres dans le dévctoppement naturel des passtona, sans dépression ni excHat!on des racultés intellectuelles.

La monomanie peut se diviser en quatr<' genres, d'après ta nature dés troubles prédominants observés dans cha'cun d'eux.

Le premier genre renferme les ntOMomanics dans les- quelles te deHre repose aur une ou ptusieurs conceptions durantes, c'es~&'dh'ë sur Munc idée fausse, extravagante) ridicule ou absurde, d'une exécution impossibie oa Mnaginairo* » (détnenomanic, tycanthropie, cynanthropie),

Bamat~et'. S~Mt de <<<M<~M<

CHAPITRE X!!

DI LA WOMOWttttB «teeXOtAtM

La monomanie par hallucinations compose le deuxième jjJjBnMt

Au troisième, nous rapportons tous tes troubles qui apparaissent dans l'exorcice de la volonté et qui anéantissent la liberté morale MOH~ MM délire do P!ne! MOM~du médecin anc!aisMchard,MM<MM<M~M~oMMt~e d'EsqtnMt, ~Mp<M«<MM poMt<w< de Leurei, monoMM~ <M~H< dequehptes auteMm (menemanie destructive, monomaniehomicide, pyromanie OM monomanie incendiaire, kleptomanie ou monomanie du vol). Toutes les nuances de délire partiel causées parte de* règlement des passions sont comprises dans le quatrième genre (iypemanie, monomanie gaie ou expansive, eroiomanie, salyriasis, nymphomanie, dipsomanie, monomanie religieuse, monomanie d'orgueil, monomanie ambitieuse, etc.).

~!aaM)MmM~<aeM<<a<Mea py<M~~ LatUOnomanie incendiaire, ou p~roMOMM, consiste en un penchant instinctif pour te feu, en une envie irrésistible, suivie ou non d'onet, d'incendier <OM< me<y. Et d'abord traçons une ligne de démarcation bien tfenchée entre tes malades atteints de monomanie incendiaire et les maniaques ou tes imbéciles qui, pour satis&ire tours vengeances ou se procurer des moyena d'évasion, portent un tison ennammô dans l'habitation votsinc ou au milieu même de !'asi!c qui les renferme.

Les déments et tes idiots, soit par détaut de discernement, soit par insouciance, deviennent souvent incendiaires, et it est arrivé plus d'une Ms & dos malfaiteurs

de profiter do l'état de déraison et de taiMesse de ces ma!heurëux, pour aMouvîr leurs haines et favoriser Jours rapines; c'est !a encore une différence essentielle é éta. blir. Le véritable pyromane obéita une impulsion, il incendie aussi bien l'habitation de son voisin qu'il se dépouiMeet se ruine totalement en livrant la sienne propre & la proie des Mammes. Les maniaques, les déments, les imbeci!es et iea idiots, ne mettent au contraiM !o feu qu'aMidenie!!ement ou & l'inaction de quelques miseraMes.

~a pyromanie naJt de cMees muMptes t'ago, le sexe, i'inuuencede l'hérédité, le développement do la puberté, les diMcuiies de la menstruation, la nostalgie, le penchanta!'imitat!on,ctc.

Les prodromes doivent être, dans tous les cas, d'une fort courte durée, et par cela mcme impossibles, ou du moins tres-diMcHes & être attentivement observés. Sans entrer, quant ù présent, dans de plus amples défaits sur la pyromanie, et nous réservant de déduire du fait qui va être cité des réNoxions médico-psychologiques qui achèveront de tracer !c tableau de cette auection, heureusement tres-mre, nous allons narrer de suite Fobservation d'un cas de monomanie incendiaire que nous avons été à même d'observer.

Marie-Anne B. esttgee de quarante ans, et exerce la pro<<Msi$nde !aMndi<M; c'est une femme robuste, aux cheveux roux, au teint <fe$*co!ere. D'un tempérament sanguin, eMe a toMjûurs joui d'une santé phjfsiqtto habituelle exceUente, mais, comme la menstruation se produit insuMsanMnent chérie, Marie Bt~ a t'haMiMdede

se faire saigner deux <bis par an. A démut de cette précaution, elle est priée de maux de tête, de bourdonnements d'oreille et d'ebiouiasements. Fille d'un père épiteptique ci d'une mefe qui passait pour une femme MMn~etcr~M~, Marie B. est mariée depuis six ans avec un ouvrier manouvricr dont la conduite a toujours été irréprochable.

Dans le cours de l'année t8SO, plusieurs incendies ecta*térent en fort peu de temps dans le village qu'habitaient les époux B.. leur propre maison fut la proie des Mammes. Les agents de l'autorité, enrayés ute la fréquence dessinistreN, les attribuèrent a la malveillance, et se Mvr&rent aux plus actives recherches pour découvrir les coupables. Ils commentèrent de diverses taçons mille petites parucutarites de la conduite do Marie B au milieu des incendies qui venaient de désoler la commune; its épi&rent ses moindres demarctMs, la nrent questionner en différents sens, et lorsque teunt soupçons turent fondés, ils procédèrent a son arrestation. Le juge d'instruction interrogea Marie; it fut surpris de son cattne impassible, de sa sérénité d'esprit, et surtout de sa raie franchise. t.a prévenue eot été une grande crionuene, ai, au milieu même de ses aveux, le magistrat n'avait rencontr& des traces dedetire. Msireuxd'etreectairé sur etatdes tacutMs intettec.tuelles de Marie, it appela auprès d'elle un médecin trèsexercé, qui, après le plus consciencieux Mamen, déclara que la prévenue présentait des signes d'aliénation mentale, et qu'it était urgent, dans t'intéret de t'ocre public et de la sûreté des personnes, da la faire transférer dans un ~tubtisMment L spécial pour y recevoir des soins.

Marie, envoyée dans une maison d'aliénés, nous arrive <ans présenter aucun caractère d'excitation ni de dépression elle répond tres'saincment à toutes tes questions qu'on lui adresse, demande à s'occuper, mange avec appétit, et dort ` tres'Men.

Le surlendemain de son entrée, nous ta ftmes venir dans une satte particulière, et nous cames avec etie un tres-tong

entretien; ses paroles furent sténographiées, et nous ne saH* rions mieux faire, pour exposer nettement te detire mononou.niaque de tu ~m<neB. que de reproduire ici tes réponses caractéristiques do la malade.

DemeM<f<Savez.vous où vous êtes?

~poM~. Au: Petites-Maisons.

D. Pourquoi êtes-vous ici! q

Probablement parce que j'ai tn!s tt! feu datM )MO« pays. Que veutez-voMa? j'y étais presque forcée, et puis cela me plaisait tant 1

D. Qu'est-ce qui vous forçait donc A meUre lu teu?

J!. Des raisons qui ne 8Mttqa'& moi.

D. Et quelles sont ces raisons ?

La première, cette de me satisfaire.

D. Quelle MUêthctien éprouviez-vous donc en mettant le feu? q

Je me défaisais de mon cauchemar.

D. Qu'appetez-veus votre MM~~Mr?

II. Mon cauchemar est une espèce de fantôme, do spectre noir, d'ombre noire, que jevoKtr&~MUvent, 8Mt a droite, soit & gauche, devant ou derrière moi; il 'no poursuit, me tourmente, m'obsède et me donnu sur les nerfs.

D. Votre cauchemar vous parte-t'it?

Jt. Pas habituellement, Mais un jour il m'a insultée; je l'ai ai bien rftnis à sa place, qu'il ne <M'a plus ouvert la bouche. D. C'est pour voua deraire de ce c~MCMMMf que vous mettieztcteu?

H. Oui, pMceqtt'it <~t ~« aussitôt que j'étais près du' feu, vers une cheminée, dans ma buanderie, ou que je tarais & la rivière au gros du soleil.

D. Depuis combien de temps ~tes.vouspouMuivie par voire <M«CA<!MMM'?

JL Depuis que le feu du ciel a braie la maisott du père P. C'était pendant la nuit; j'ai entendu du bruit, je me suis retevee, j'ai vu le tcu, j'ai eu une frayeur horriNe: puis âpres,

cela ne m'a plus rien fait; au contraire, quand tout a été ctciut,j'aumis voutu voir encore !ea(te<nmes.

D. Aviez'vous vos régies dans ce moment'ta?

R. Oui, elles avaient paru la veille, mais elles se sont brus*quement supprimées pour ne revenir que trente-neuf jours aprôa.

D. Ë5t.M aussitôt après l'incendie dont voua avez été témain que v<WM avez remarqué l'apparition de votre ea~<mort

~t. Je crois bien que c'est tetendemain. Cette tnnsse noife me faisait peur* J'ai alors fait tout au monde pour m'en débarrasser; mais, n'importe o& J'allais, mon cauchemar me suivait. Tout a coup j'ai remarqué que le feu le taisait fondre.

&. Avant d'avoir fait cette remarque, n'aviez-vuus pas d~ja pris la résolution de mettre le feu'

H. Oui et non; une foule de choses me trottaient dans ta tête: je ne puis pas vous rendre ce que j'éprouvais, mais peut. · être bien aurais-je mis te feu quelque part.

D. Vous avez .persisté bien davantage dans votre commencement de résolution, quand vous avcx été convaincue que le feu éloignait votre <'at«~«'Maf?

Il. Oht certainement.

D. Quand avez-vous mis te feu pour la prennet'e fois? H. Une qûMMinc de jours après t'incendie do la maison dn p~rc F.. Je n'a! pas pu me tenir: j'ai eu beau me raisonner, je suis ai~e chez la R'nnne D. en son absence, et j'ai allumé du ragot sous une chaise qui touchait à son fit. Je suis ensuite rentreechetnous, et j j'ai etehorribtemcnt inquiète jusque ce que j'apprenne par les voisines et par les clameur publiques que le feu était chez la femme D. Alors j'ai été comme guérie je suis entrée dons ta chambre, qui était transformée en un vaste brasier, j'ai sauve plusieurs objets appartenant & cette pauvre femme tt. j'ai été ensuite dans ta rue pour prendre uapeut'air:j'etoUMUM!

D. Ave:: vous éprouvé dans ce moment.ta des remords de

censeience?

n. Non, mais je n'étais pas a mon aise, et je crois que, si t'on m'avait adressé la parole, je n'aurais pas pu répondre; j'ai d& être muette.

D Aviez-vous des motifs pour en vouloir & ta femme 0.? 1 Il. C'est tombé sur ette comme sur une autre; je n'y ai pas mis de méchanceté, je n'ai pas choisi.

D. Vous a't'on soupçonnée dans le village d'être l'auieur de l'incendie?

Cetaae pourrait bien encore, le monde est si perverti! D. ~vez.veus pas mis le feu dans votre propre ttabi. talion?

R. Oui, et tout a été perdu

(tci Marie puratt tr&s*émue, elle pleure et Mngtote pendant quctquet: minutes.)

Qu'est-ce qui vous a particulièrement poussée a brûter votre maison?

C'est un Je ne sais quoi, un besoin, un envie de brater, de voir du feu; c'est si beau te feu! J'Étais comme extasiée quand je voyais namber tous ces vieux toits de chaume! C'était si beau, que le bon Dieu ne peut pas l'être davantage..

(La malade se jette brusquement' & genoux et lève tes yeux au ciel.)

D. Et votre MM~tMer, que devenait-it?

A !t grimait, se fondait, se calcinait, et répandait tout au* tour de moi une odeur de roussi.

D. Avez.vous quetqueMs songé & l'état de misère dansée* quel est tombé votre mari après t'incendie de votre maison èt de votre mobilier?

Il. Oui, et tout bas je m'appelais <~MtM. C'est certaine ment bien mat; j'ai fait du tort a mon mari, qui est un brave homme, que j'aime beaucoup, et puis j'ai eu la sottise de bruter toutes mes anaires.

D. N'avieMous donc pas mis décote vos objets tes plus

précieux?

H. Je l'ai oubUé, aussi je n'ai plus rien.

D. Votre maison était~ettc assurée? '1

?. H parait que oui. ffl, vous de-

D. Espérie~vous qne la compagnie d'assurances vous de. dommagerait a<np!ement de la perte de votre maison, et at. tendiez-vous d'elle une sptMnc d'argent 6Mp&r!eure & la valeur réelle de l'immeuble incendié?

N. Je ne me suis jamais occupée de cela mon mart a'ar.rangeait je w sais pas comment, mais il parait que nous étions assurés. Bans tous tes cas, je n'ai pas été chercher des raisons aussi loin.

D. Votre mobilier était-il assuré?

H. Je n'en sais rien je ne sais pas si te ntobitier peut s'as. surer comme une maison.

D. Où êtes-voNS allée aprés l'incendie de votre maisont Ji.ChezmabeMe~Bur.

D. Et votre mari?

M. Je crois qu'il s'est dirigé du coté de la ville; je ne l'ai toujours plus revu, le pauvre cher homme 1

D. Pendant que votre bette-sœur vous accordait si généxu. sèment l'hospitalité, n'avez.vous pas tenté de mettre le feu chez ette?

H. Oui, deux fois, mais cela n'a pas pris.

U. Avez-vous donc toujours compte sur t'itMpunité? jR. Je n'ai jamais rénécM aux coMequences de ma conduite. on pouvait me mettre en prison, me juger, me guillotiner, je le sais bien mais alors mon sang serait retombe sur la tête du bourreau, car, telle que vous me voyez, je ne suis pas une méchante femme.

D. AccompHssiez.vous avec piété vos devoirs de religion H. Oui; mais je n'osais plus aller a confesse, car j'aurais été ubligée de tout dire à M. te curé, et il n'aurait peut-être pas compris mes raisons; it m'aurait sans doute repoussée cotn'no

une méchante femme, moi qui suis innocente du mall ~'en ai fait cependant, mais je suis comme tes hommes quand ils sont ivres, 'ils demandent encore il boire; moi, j'ai vu du R!)t. cela m'a donné envie de tout brote~ Tous ces ennuis.ia ont beau me changer le caractère, il a fauu que j'aie la Mte bien solide pour y résister. On m'a mise aux Petites-Maisons, mais je ne suis pas plus folle que vous. M'avoir mise aux Petïtos. Maisons moi qui étais si heureuse avant tout cela, si sans~ou.cis mais le bon Dieu est plus puissant que vous, et ii me fera sertir!

Cette malade, dont l'interrogatoire révèle le degré M~fem<'Mte!cvé d'intelligence, a trës-rapidementguéri, maisplus tard, de retour chez elle, elle a uni parle suicide. Be* wMM* de ta aMtMMnaate hteendMM. La n)0' nomanie incendiaire se produit sous t'innuencede causes .si variées, se présente dans des cas tellement dissembta'bles, qu'il nous parait utile de la distinguer i" En pyromanie incomplète i

2" En pyromanie complète.

Appuyons cet essai de ctassitication sur des signes diftcrcntietsMen tranchés.

Des aM<a<« <n<eM«ahre<*t ma<« non aMMMM'M'a~. Et d'abord, sans nous préoccuper, bien entendu, du crime d'incendie que la loi pénale châtie si sévèrement, en taisant aux auteurs d'un pareil forfait t'appUcation des articles 434 et 450, nous proposons de comprendre, sous la dénomination d'aliénés incendiaires, mais non monnmanes, tous les malades (maniaques, dé-

tnents, imbéciles ou idiots), qui se rendent coupables d'incendies da~ t'intepMur des a&itM ou des maisons de santé'. Citons des exemples:

Un maniaque jeta un tison enttammé dans son lit, espérant recouvrer sa liberté :t ta faveur du désordre causé par l'incendie.

Un aliéné s'était placé sur des fagota et 'allait y mettre le feu, se croyant investi de la puissance céleste; it était convaincu qu'a son commandement les ttammes s'éteindraient aussitôt. Un jeune homme avait entrepris, pendant les grandes chaleurs, un voyage t chcvat; sa tête s'égare, on s'empresse autour de lui, et il se croit' tombé entre les mains de votenM it Mette feu & ta maison ou il a été recueilli, pour s'échapper de ce qu'il croit être une caverne de malfaiteurs.

Un monsieur, âgé de quarante ans, erOt avoir des ennemis acharnés contre lui; it craint d'être assailli dans sa propre maison, il entoure son appartement d'une irotnée de poudre, décide & y mettre te feu dès que ses prétendus ennemis sepréeenteront.

~chteget, dans son ouvrage sur la médecine po!itique(itM9), rapporte qu'une femme atteinte de mélancolie religieuse chercha & se suicider en se brutant sur son lil; elle ne manifesta aucun désordre iuteuectuet, a t'eMCption du dégoût de la vie et de t'CMttation religieuse*.

)t~<MMa<e <M<nMptA<e. Toutes les fois qu'il sera Lo N neMmbM iMS. & minuit, la ~Me de t~n fut rêwtM~c tn MfMat par le bn<tt du tocsin Mn incendie venait d'éclater au quartier des «)Mne!. Le Moment a <!td d~mit en quetqaea henres, malgré la promptitude dM Mcoun!, et t nH eOt & déplorer la mort de sh nMthex-

MUMS matadei! qui ont pM dans les ManMHea. C'<Nt & "n ot!<!n~ jeu)«'

homme de wingt-ctmt aM. Mbutte et ënefg~xe, q)tf l'on dut ce ot)t!stM'.

Uamma de vingt-~itui atur, robuata at vaergiqua, qur i"on dut co aiaistrn.

tt avait wM <tn<' aMutnette, pu!tt mis le feu o son Mt. ·

CM cinq «b'iOfMtiom sont ett)pfMHt<'<; & &q«trot.

clairement démontré qu'une nostalgie préexistante ou un désordre dea paMions auta poussé des enSmts, dos personnes faibles, des vieillards, des domestiques, & mettre le feu, sans que ces derniers éprouvent de penchant instinctif irrésistible, nous caractériserons cet acte de p~MNMM~ <M<wp~c. Il peut se développer, a. dit Marc, chez les enfants faibles, cachez tes enfants réduits a l'état de domesticité, traités durement par leurs maitres, et ayant un vif désir de rentrer sous le toit paternel; ce désir peut déterminer en eux un état de tristesse voisin de ta mélancolie, accompagné d'un sentiment d'anxiété, et que l'on reconnaît a leur air sombre, aux larmes qu'ils répandent souvent, & l'agitation de leur sommeil et leur l' amaigrissement. Or, il se peut que, dans cet état, le déair de se détivrer de t'aMiété qu'ils éprouvent, par l'aspect des nammes, puisse arriver au degré d'une propension irrésistible, et se terminer par une action où il n'y a pas de liberté morale. Lorsque cette situation a été observée, les enfants ne se sont pas enfuis; ils se sont au contraire trouvés, ainsi qu'ils l'ont déclaré, délivrés de t'extréme anxiété qui les accablait*. ? »

Voici des faits qui se rapportent & la pyromanie incomplète

Un garçon de moins de quatorze ans, apr&a avoir reçu une correction, et pour pouvoir retourner chez ses parents, met to fou & l'écurie de son mattre.

Une tille ag&e de moins de quinze ans, nommée Grabowska, atteinte de nostalgie, mit deux fois la feu, alin de pouvoir quitter ses maitree. Elle dt'otnra que, dès le moment où elle entra ftMvra)M f! t. «. ehop. x".

& leur service, otte fut sans cesse obsédéodu dé$ird'incendior. On a Mmarquéuue cette MueaaouMetApendanUMgtemp~dt! violents maux de tête, et que la menstruation était en Mtard chez ettc

Deux vachères, l'une âgée de douze ans et don!, et l'autre de seize, devinrent incendiaires pour quilter un métier qui leur avait attiré des reproches et qu'eHea deteataient'. Une femme mit le feu â une maison voisine de la sienne par jalousie pour une autre femme avec laquelle vivait son mari, et par vengeance pour les propriétaires de la maison, qui favorisaient cette inconduitc*.

Une Mtte âgée de douze ans avait eu, quelque temps auparavant, une fièvre cérébrale qui avait affaibli ses facuMesinteHee*tuettes; néanmoins elle entra au service d'untënnierdeBarMn~Nide. près Londres, et mit te feu a un tit de la maison du ti fermier cttcz qui ene servait; elle vint dte'n~me avertir ses mattres, et te feu fut promptement éteint. Cette enfant, interrogée par te magistrat, fit tes réponses suivantes aux questions qui lui furent adressées < Je ne croyais pas faire de mal; j'ai voutu essayer ai, en approchant une chandelle allumée du rideau du lit, on pourrait y mettre le feu. j'étais curieuse de voir t'enet de la flamme, je supposais que celo devait être plus beau que le charbon de feu ou un fogot allumé dans la cheminée. Je n'ai point de haine contre mon maitre. j'étais fort bien chez lui. je n'si pas cru lui faire tort en brûtant un méchant lit, il est assez riche pour en avoir un autre. je n'ai point rénéchi que je commettais un grand crime en mettant te feu a la propriété d'autrt)i,je voulais seulement taire un feu de joie. si j'avais su que je serais pendue pour avoir allumé un feu de joie, je ne t'aurais pas fait*.

MeM, euwege cité, t. U, p. 3M.

'E~utMt.t.tt.p.M.

Es<)ui)-ot, t. !t. p. M.

<!<qMtMt. t. H, )). M.

Un apprenti charron, ég& dodix'huit ans, habitant la cam-

pagne, avait m!8 seize Ms ta fiett dans l'Mpace de qMatfetMia.

H portait toujours avec lui une éponge avec un M enduit de

poutirc, et quoique pour satisfaire sa gloutonnerie et ses plaisirs il eût appris déjà ta voler et qu'il Mtnnquat d'argent, it s'abstenait toujours de voler pendant h*s incendies qu'il avait allumés; it n'était tnû par aucune passion, mais & l'éclat des nammes il prenait un grand plaisir, qu'augmentaient le son des deehes, tes lamentations, tes clameurs, tes cris, le des- ordre des populations dès que le son des cloches annonçait l'explosion de l'incendie, it était <brcé de quitter son travail, tant son corps et son esprit étaient violemment agites'.

Une nMe âgée de vingt.deM ans était tourmentée d'une agi.

tation intérieure qui la poussait a incendier, quoiqu'elle Ht parfaitement bien son service, au dire de ses maltres; cette agitation augmentait beaucoup si cette fille passait quelque temps sans voir son amant, avec qui elle avait eu un entant*.

MM. tesC" Roussetin et Chevalier ont observe, en <8S2, tf

nommé S. (Louis), détenu à la maison d'arrêt de Poitiers, sous prévention d'incendie. Dans leur rapport médico-tégat, ces hommes de l'art s'expriment en ces termes a Ce qui frappe dans l'interrogatoire du prévenu, c'est la simplicité noive avec taquettc il avoue son action, sans détours, presque sans crainte; il n'en connaît la gravité que par la peine qui l'a suivie; !'cm- prisonnement seul lui a ouvert tes yeut sur son crime. Un obstacle se présentait a lui, on lui a dit de le détruire; le moyen le plus cxpeditif pour y parvenir était d'y mettre le feu. Tous tes jours on lui indiquait ce moyen; il s'en est seni, d'autant plus tranquille, dit-il lui-même, qu'il n'y avait aucun danger pour tes maisons, qui étaient éloignées de ta. Chezce tnotheurcux. it n'y a point d'idées délirantes, it n'y a que fni. '&q<t<H't,<.tt,p.M.

  • Es<)Miro),t.H.p.M.

MesM morale, défaut de réaction !t a obéi, il s'est soumis &

t'aftétpt'ononc&pareescanwradea'.e

8. a M immédiatement remis en liberté.

coB~~a«<m<. La pyromanie incomplète, qui reconnaît si souvent pour causes la nostalgio, le développement de la puberté, etc., peut parfois se compliquer de Meptomanic! en voici un cas bien retnarquabte

Catherine Lambert, âgée de quinze ana et demi, non encore memttruée régutiérement, est amenée de la province & Paris par une de ses tantes, qui est domestique. Catherine a toujours montré jusque.i& le meilleur naturet on nehn a reconnu aucun mauvais penchant; eUe est soumise et affectueuse pour ses parents. Quelques semaines après son arrivée à Paris, sa Knte remarque, 6 plusieurs reprises, qu'elle a perdu sa gaiet6; plusieurs fois même elle remarque qu'elle a pleuré, et ne peut en savoir la cause. Un jour Catherine rentre a la maison, toute rn lannes, disant a sa tante qu'elle a vu passer dans une voiture une amie qui est de son pays, mais qu'elle n'a pas pu tui parler; elle passe toute la journée a pleurer. EnOn sa tante la fait entrer en maison. Quelques jours après l'arrivée de Ca- therine, ses maures s'aperçoivent que beaucoup d'objets disparaissent de cnez eut, malgré une surveillance active. Un soir, ceux-ci étant sortis, Catherine reste entonnée quelque temps dans l'appartement, puis sert & son tour; elle rentre bientôt, puis descend prier le concierge de venir t'aider a ouvrir ta porte, prétendant qu'on a forcé la serrure. Le concierge monte, ouvre la porte, et en entrant il trouve t'appartement rempli de fumée; il cherche d'eu elle peut provenir, et d~couvre bientôt qu'elle provient d'un placard terme, où Fe trou* vent du tinge et des etteb d'habiitement. On trouva tes chaises et les meubles en désordre beaucoup d'objets, de hardes, sont .4<MM<« OKM<M~M<'< <JMHt<t i8M, p. 411.)

répandus sur le parquet; un chapeau de femme est pten~e dans un seau d'eau qui se trouve dans la cuisine; on retrcaye, dans ta fontaine, beaucoup des objets qui avaient disparu, et entre autres les bijoux de la mo!tre«se de la maison. On remarque que le secrétaire, qui a été ouvert, contient encore toutes les valeurs en argentet en btMeta qu'on y avait tataeëee; Mneparatt même pu qu'elles aient et6derangéee. LeamattMa étant afrives sur ces entM<a!iea, Catherine ne tarda pas a avouer qa'eMc' est l'auteur de tout ce dégât. EUe est mise A la disposition de la justice, qui, sur un rapport de M. Ollivier (d'Angers), déclare Catherine non coupable, comme ayant été atteinte d'une perversion passagère des iacuttésmorates'. t~MMtMM)~ e<mBpM<e. Enfin la pyromanie comptëte comprendra tous les actes incendiaires ~us a un penchant instinctif irh~sisUMc pour to feu, a des troubles dans l'exercice de la volonté, a des conceptions délirantes, des hallucinations, etc., sans dëprcsMon ni excitation des facuttes intct!cctucttcs.

Marie B. dont nous avons si longuement rapporté l'interrogatoire, nous fournit un exemple de pyromanie compile. En voici d'au très encore c

Une religieuse, de l'ordre de la Visitation, mit sept fois le feu au couvent'de Dijon, il y a quelques années. La justice, frappée du tres-hon état ot~MM~ dé ses facultés, la fit cotN. parattre devant la cour d'assises de la Cote'd'Or. M. Dugast, ancien interne de Bieetre (service de M. PemM), fut charge de procéder au minutieux examen de ta prévenue. Avec ce tact si remarquable qui ic distingue, M. Dugast, dont le. talent égale ia tnedestie, vit bientôt qu'il avait affaire a une monomane incendiaire. Dans une britiauh' déposition, ~«MO~~M~M <'t<<<! M<~<~M~ t. XXV.

qui émut tout l'auditoire, il exposa que ln dame retigieuse ne ~outsMit pas, «? moment de t'aceemptisMment datait imputé, de son libre arbitre; que ce trouble paner de la raison l'avait rendue inhabite à discerner tes notions du juste et d l'injuste, du bien et du mat, et qu'elle devait être considérée comme étant complètement irresponsable de ses actes. Apr~ïefuttBtnattt t~quiettoiredeM. te procureur ~Merat <'tt'etoqMcnte ptatdeMedeM. Vermer(a~OMrd'bMtccnMKh'r d'État), tes membres du jury rendirent Mn verdict de nonculpabilité; la cour acquitta.

!<aMte Choleau fut traduite devant la cour d'aœises de Seine.pt.Mame comme taisant partie de ta bande incendiaire qui, en <30, désolait plusieurs départements de iafrance. Cette fille, âgée de dix-sept ws, dit son avocat, pauvre, orpheline, qui depuis dix ans gagne sa vie, séduit, parce que tes ccnseik et les secours manquaient A sa faiblesse, enceinte depuis sept à tmit mois, proteste, avec un accent de conviction qui ne sau* rait laisser de doute, qu'elle a mis le feu deux fois par instinct, par un irrésistible besoin, victime des suggestions auxquelles l'exposaient son état de grossesse et tes récits ïneendiaires, tes alarmes et tes scènes d'incendie, qui tout autour d'elle épouvantaient la contrée et exaltaient son cerveau malade'. La servante d'un paysan, nonMnee Katinowatta, âgée de dixsept ans, revenant de ta danse, où elle s'était três'échauMp, fut prise tout a coup d'une propension incendiaire. Elle déclara avoir éprouvé une grande anxiété, dont olle n'a pu se délivrer que le troisième jour, en satisfaisant a son envie. Eite éprouva. en voyant le feu éclater, une joie tette qu'etto n'en avait jamais ressenti de pareille.

Jonatitan Martin comparut devant le grand jury du comté d'York, pour avoir tenté d'incendier la cathédrale d'York. CtMMe d~ffMwMM.B.

ae)re,tMWgee!M.

Amen6 a t'audience, ~ena~han, dent h figure est riante, cause avec tes ncMonMes qui t'entourent. a Êtes'voua tach& de ce quo voua avez fait? lui demande une dame. t'as du tout si j'étais a le faire, je t'otecuterais encore. Il fallait bien purifier la maison du Seigneur des indignes ministres qui s'éteignent de la pureté traditionnelle de t'Évangite. Ce n'est point le moyen de corriger les pfêtMa. B MarUa se ntit & sourire et dit, apreaqMetqnea inslants de silence < Pa)'donne~m<~i,ce~a les fera r~Machir; its wrront que c'est le doigt de Dieu qui a dirige mcn bras. Les chrétiens, sévèrement convertis & la vraie religion, trouveront que j'ai bien fait. Le Seigneur procède par des voies mystérieuses, et c'est sa volonté qui fait tout sur la terre et dans te ciel. e

Les tambours annoncent l'arrivée du grand juge. a C'est drtte, dit Martin, on croirait entendre les irotnpettM du jugement dernier. e pans le cours de t'audience, le solliciteur général déclara qu'ii se désistait d'un aulre chef d'accusation joint à celui d'incendie. Jonathan était accusé d'avoir enlevé des franges d'or et d'autres objets précieux qui entouraient la chaire. a Vous faites bien de vous désister de t'accuMtion de vol, elle n'a pas le sens commun, Je n'ai point eu l'intention de rien souatraire; mais. un ange m'ayant ordonné, de la part de Dieu, de mettre te feu à t'~tise, il fallait me munir do preuves que moi seul avais fait cette action, aun qu'un autn: n'en eût pas le châtiment, ou, si vous aimez mieux, n'en por.tat pas la peine' D

B. Platner rapporte que la servante d'un paysan avait deux fois mis le feu, excitée par une voix intérieure dont ettd était constamment obsédée, qui lui ordonnait d'incendier et de se détruire ensuite. Cette ntte assura qu'ettc avait regarde avec calme et avec plaisir le premier incendie; la seconde Ms, elte s'empressa de donner t'atarme et essaya de se pendre. t!«)uiMt. t.tt.p. «&ct«<t.

0<t M'obséda chet cette <te aucun désordre intenectaet; omis, d4s fage.de qMtreatM. eUeaveit eu de$ fpasmes qui d~ générèrent en épilepsie, Un fort accès épileptique avait précédé de quelques jours le second incendie. Nulle insinuation éh'att~M, nulle contrariété. nul chagrin, n'avaieMt provoqué cette d~efmiaation: ceMe Ctta avait MsM pendant plusieurs jours'. B« <tegw<t de M<tpe)Mmh<t«6 de* pyMBMMM*. Les dtvis!ons que nous avons introduites dans!opyroman!e, tes dtff~'onccs essentielles que nous avons établies entre les aliénés incendiaires, !a pyromanie incomplète et ta pyromanie complète, nous oh!!gcnt M rechercher quel peut être devant la loi le degré de responsabilité du monomane incendiait-a.

L'acte incendiaire consommé par ure a~HM~ <!M <)'at' ~m~t< ne tombe pas sous te coup de la loi. C'est au chefdel'etaMtssement dans lequel est rentërméle matadc à prendre toutes les mesures susceptibles de pr6venir unscmbtaMe acc!dent c'est a lui encore qu'!ncombe !esoM d'en tnïbt'tncr l'autorité judiciaire. et administt'auve, et de régtetnenter la police intérieure de l'asile, afin d'éloigner toute cause d'incendie.

La pyromanie incomplète ne devra pas, il nous semble, jouir de la même immunité. Les jeunes tnccndiaires, par exemple, tels que ceux dont nous avons rapporté !'ob'servation, devront être l'objet d'un sérieux examen, et nous pensons qu'i! y a presque toujours lieu de leur faire i appHcation de l'article 66 du Code penat, qui est ainsi conçu:

a Lorsque l'accusé aura moins dt! <! ans, s'i! est décida ')!atuitet, t.tt.p.a~eUtS.

qu'il a agi ,ans ~<Mrt<<!M<M<, il sera acquitté; mais il sem,seton les circonstances, remis asos parents, ou conduit dans une maison de confection, pour y être éïevé et détenu pendant tel nombre d'annecsque le jugement dé' terminera, ci qui toutefois ne pourra excéder l'époque où il aura accompt! sa vingtième année. ?

Le séjour dans une maison de correction peut être prontabte aux jeunes incendiaites, en ce que t'education sévère qu'Us y reçoivent peut modifier leurs mauvais penchants; te traçai! agricole auquel ils sont !a plupart soumis est de natute encore & les mot~tiser, & éloigner d'eux t'!uuueBce nosta!g!qùe, et & leur inspirer des hab!tudes d'ordre et de bonne condu!te.

S'ils' venaient cependant u retomber dans !ëur première faute, si !a propension incendiaire prena!t des racinM, les soins spéciaux deviendraient indispensables, et Phommc de l'art demanderait aussitôt le transtérement du détenu dans une maison d'aliénés.

L'atténuation dé responsabilité n'cntratncra pas moins une condamnation i1 un temps plus ou moins long de rc*clusion. Ce demi-criminel aliéné, si nous pouvons Nous exprimer ainsi, auque! !a justice aura épargné i'appticalion d'une peine plus sévère, auquel !a loi aura accordé des égards, verra disparaître ses privitégcs en arrivant & la maison de détention devenu t'éga! de t'assassin, ii partagera ses travaux et ses peines! Or, cette assimilation est immorale.

Le matade atteint de pyromanie complète, doit être tréMéneusemcnt examiné par un médecin expert, qui, après avoir dosé le niveau de i'inietiigencc et la somme

de résistance morale, conclut, selon sa conviction, à la responsabilité, & la responsabilité partieueoujt i'irresponsabiUté. Les tribunaux doivent s'en rapporter aux condusions de l'homme comptent.

1

Bte la <)é<toe<MM<hMt de« m<MMmmaew. Un autre point de la question se présente maintenant il notre examen. L'action commise sans liberté morale emportant nécessairement l'acquittement, ie magistrat doit-il ordonner la mise en liberté immédiate? Non, car il expose la société a un nouveau péril. Peut-on, en etïet, répondre qu'il n'y aura pas récidive? Pinel ne rapportet'it pas l'observation de ce malade de Bicétro, qui, ayant égorgé ses entants, assassina, au bout do seize ans, deux aliénés reniermcs avec tui? Et Gténadet, dont M. Baillarger cite si souvent l'histoire dans son cours & la Sa!petnérc, qui pendant vingt-six ans a cié poursuivi par te désir irrésistible de tuer sa <n6<'o, puis sa bctie'soBur r Sans aller chercher nos exemples aussi loin, et en re' cueiUant seutemcnt nos propres souvenirs, nous citerons deux faits qui nous ont bien frappé, il y a onze ans. A l'asile de Quatre-Mares'Saint-Yon, prés Rouen, était séquestré un riche cultivateur, M. F. monomaniaque très-dangereux, et qui avait déjà tenté de tuer sa femme et ses enfanta. Bien qu'il fût d'une douceur et d'une dociUté remarquables dans l'intérieur de l'établissement, et que tout portât à croire qu'il fût guéri de ses terribles impulsions, nous étions loin de te perdre de vue. Un jour, it s'évada. Pensant bien qu'H se dirigeait du coté de son domicile, et craignant qu'il ne routai dans son esprit de

sinistres projets, je partis sur-ie'champ, sur le conseil de M. Bumesnit, et arrivai a destination deux heures avant lui. Je Hs retirer toute sa famille, dont je n'essayerai pas de dépeindre l'enroi, et, quand M. F. pénétra dans ses foyers, il n'y trouva que la gendarmerie. Réintégré !o lendemain, il nous a avoué qu'il n'était parti que pour taire maison <t~.

Un peu plus tard, a la Maison impériale de Charonton, nous avons donné des soins & une jeune demoiselle anglaise, qui, a !'agc de onze ans, avait essayé de se couper la gorge avec un rasoir et qui ne cherchait même pas b en dissimuler les horribles cicatrices. Bien résolue à en finir avec la vie, il demeurait évident pour nous que la malade recommencerait ses tentatives de suicide. Aussi, lorsque la famille demanda sa sortie, nous dames, MM. Calmeil, Ch. Loiscau et moi, nous y opposer d'une manière formelle. L'ambassadeur intervint auprès de M. le préfet de police, et toutes les dimcuUcs furent !c' vees. Deux mois après, miss W. avait pu prendre sur ses deux soeurs un tel ascendant, qu'eUc les décida u mourir avec elle: les trois jeunes nttes s'asphyxièrent. N'est-ce pas au danger de laisser encore trop librement circuler des aMcncs, que l'armée française dut, il y a quatre ou cinq ans, la perte d'un de ses plus braves gé.nèraux de division, M. de S.? 1

D'ailleurs, dans les établissements spéciaux, et malgré toutes les précautions qui sont prises, combien n'avonsnous pas de malheurs a regretter, et quel est !c médecin qui n'a pas constamment à détendre sa vie? Depuis quelques années u peine, nous avons vu succomber sous le

St

couteau d'aliénés nos confères des asiles d'Avignon, de MoM et de ~Mq<M&, et un tMMnnïer de t'Mite de Ponhn~ son. A l'hospice do une jeune religieuse a été outrageuacmentv:o!6e, etc., etc. Ces exemptes, nous pourrions !esMmMpKef&rinnnt.

Toutes les fois qu'il s'est agi d'un crime, on devait donc, & défaut d'une mesure meilleure raire intervenir Nous ne eeseMM d'appeler l'attention des MgbbttCMM et la MiMcitude du gouvernement mr toutes les impoMeM qui Mbtent enMM dans le &mtthMme<nentjM<MatM et e<tm!nM<m<tf Mtot!teMKt))t aux aMn~ dattRMM)t et réputés criminels. n y « M quelque tttMe & falre, et c'est 80n que t'Éttt t songe atdeMentext que nom avons ent dew!f adMMe~ le M Mwier iM!, la potion suçante au MtMt

« MeMieur te !W<Meo<,

o CMat <!? droit ttao la Constitution attwde à tout cKayea fmt~abt i'a! l'honneur de signaler respectueusement BM Sénat, par wie de pëtition, une lacune ettfe)nem<!Mt regMttebte daMtMtreM~at!en. < Ett vertu de t'ertMe 04 du Code pénal. toute p<mM<t!te judMatM s'arrête en &ce de la dëmettce. n n'y a point de toute & expie)', mis uno !nfeM«M&eeMMer. La crainte du châtiment na rien fetena. la peine 6'tCtimit-eMe de t'etreM'?

a A eMe des aiienea pKtpMMnt d!«, certains individus, en proie & quehtMidee )tte, t) undëMtp Mger, limild et tt&t-neMement circonscrit, & MnenënwM cen~MM ou & des MtouwtHcnta ttaMionnets ve!oiMde la Mh;; ceMNMMettt Mq<temnMnt des aeteo donl ib ont a rendre compte a la JmUee da p(tya. La mesure de leur Mt)Mt<t morale ayant M restreinte, au temps det'aet!ent les moti& d'exe<Ne se puisent dtM la eaMM et d'apfes les cemhata de t'tgent a<ee tMi*me<))e; le heMa!<e dateiteoMtanees ath!<ManteB est hMeqMe, et <a)r~pKs!!oa e<t admtde dons de justM properttmM. Ces demi-malades vont en prison: jetés ~nai les matftiteum, ils eeut~ent ou se perwtbËent; heureux tt doM ce triste <ni!ieM fb ne w<et<t pu <'e<aneMir les htcuM detutert! de leur intelligence 1 < B'aMtM part, a! t'fhatsMtaeat pënat dhntMue la cfim!na)ite, il ta!Ne tttMtter la honte, et les <amit)et sont eandamn~e: A subir te déshonneur de la MtrisXMj~eiaire! 1

<t M y a ? une henné digne d ereMtcr la MtMcitttde du promter eorps de t'ttat. Ausxi, fepMMant en Mmt-aatme un voM émis d~& en iMC par un médecin dMnpte, je demande qu'un article addittenne) vienne Mnt*pléter la loi du M juin 1838, et ordonne la création d'un etabUMement eentfa! <M)!qMMMMt cenNor)! au MMue atteinte ou «mKetmet de

un arrêt qui prononçât presque u tout jamais a sexués., tratie~ tc~pftMOB~ de ~tt6oe dans un .etabnMe~. ment spécial.

Cette opinion, venant d'un médecin, semble avoir, il est vrai, quelque chose de grave, de contraire a notre ie. gislation, de pénibie en quelque sorte pour !a conscience; car HocuraMMie n'est jamais absolue, et unat:en6 hom!cideeu ineondiaïre peut guérir en dépit de toute prévis!en,et !c crime peut avoir été commis pendant un accès qui ne se reproduira plus. Faut-il alors condamner Il un isolement perpétuel un pauvre malado dont le 'complet r~taNiMemont est, après tout, dans les choses possibles? La loi du 30 juin i8S8nedit'dte pas,.d'ailleurs, que tout aliéné dont la guérison aura été constatée devra être mis en liberté?

Je ne me dissimule pas tout ce qu'a do dur un parti comme celui-là, et je sens même qu'il équivaut, sous quotques rapports, a une ftetrissure judiciaire; mais est-il rationnel, est-il moral de se laisser seulement quelque trouble psychique, et tireppës de condamnations, ou tout au nm!M FMvettttfe dom tM prhMttaMx asiles publics <MMn&i d'un quartier 6pM<t.

< it mm!t t <M<!)rer que les malades f~pMM~ p<tf~M<!Ma< f<!qxHM~M de leurs tttieMfua!enm'awnird!rcct<MncntcondMit<), apf~stMtOnnatien judMatKct caqueté nt~d!ta)e,–n)a!< sans Jugements m an~ta amictils eu ittfmotttta pt<h<tabt<a. dans la maisoM dcatinte a senir de retugo & l'état mitte de t'intettigence. L'autoritd, en <hant le temps de la <tMttmt<M), pourrait prendre pour baM la duttSo de la peitM encourue. <t L'enMmMc de ces mesures tranquilliserait tMconscienee!, donnerait & la sécurité publique taMtM los garanMea <t<!t)raMM, et ntettratt a t'abn la rtipMMtten dea familles.

a La PM)t<e ne doit rien avoir a cttvier aux peuples voisins t'Angte'terre, il faut bien t'avouer, t'a sur ce point de~Mete.

< V<'oi))Nt agréer, etc. B

N. te oinateor FetdimMtd Banat a <M ctNf~du rapport.

émouvoir par le sentiment de la pitié, quand les intérêts

de h société sont en presencet et que, par uneïmpre-

voyance qui va jusqu'à la témérité, on compromet la se-

eunté publique? Et ne devons-nous pas aussi protéger

ees malades contre eux-m~ncs, prévenir les mutilations

qu'ils opèrent parfois sur leur personne, ot les em-

pêcher par une incessante surveillance d'attenter a leurs

jours?

Il importe d'avoir désormais lès regards fixés sur !es

améliorations possibles et il y en a !a d'urgentes a;rea!iser,

car ce qui existe est imparfait ou vicieux. Nous appelons

do tous nos vcMM une solution qui donne satisfaction à

des intérêts réellement en sounrance et nous avons trop

de confiance dans les progrès que fait chaque jour notre

époque pour ne pas espérer que des mesures eMcaees

soient bientôt prises. Nous les attendons.

CHAPITRE XIII l'-

B< L'tttOTtaMt

Avan'~MtM~-ChsetnM~n. tfotMMnic.– CenMpendaneedaëM. temanee. AppMo~hMM nt&ttM.t~tM. C"Mp)!cat!en de MMtomante. M!e par amoar. S!mMtat!w de h M!e par amour. Sa~ash.– EMmen m<M:ea.)fttat des m~daqtM.– Kymphomaotc. –OpMtM B'&Me~Msate sur les nymphHmatta). Des <MpM<at!eM CmttquM pe~eMions tMntbtes des Mtt9! pM~nttien do cadawM; aMentata tpf~ )a BMMt etear heeuehe fMO&bn); ~:etath'M de ~puttttKa. –ActM !tccMt<Mx dm & MM d~moMe !h'.

Aw<M«'fMt<t*. Les tnbutMMM! ont Mquemment & s'occuper d'afthires tr&s'scandatcuses. En &ce de pMe~s si riches en d&tath immoraux, en ~ce de sotuttonajur:dtques s! contradictoires, t'obscrvateur est bientôt même d'expHquer les interprétations confuses et erronées des magistrats, des avocats ou des gens du monde. On n'a pas encore, en eHet, déf!ni !a situation en termes nets, et l'on a jusqu'à présent taissô p~ntbtement cheminer te ~ce, te deMt, te crime, h <a:Messc d'esprit, !e délire ou fut'eur, sans s'être rendu suM~amment compte des "Sces s! tranchées qui, au point de ifuc des apptica~~notcs, doivent séparer ces différents états. Toute

la din!eu!té consiste en une question de diagnostic dit~ reotio!, et il ne noua Mra pas diMcite de déMoatrer qu'on peut assez aisément ia résoudre.

Nous aurons inévitablement l'occasion, dans ce chapitre, d'exposer des foils et de reproduire des observations capables d'atarmer certaines suscept!bi!it6s; mais il n'a pas dépendu de nous de'rendre le sujet moins scabreux. Kacinc a pu parer Phèdre d'une'adntiraMe poésie mais tous les voiles tombent devant noua! !t y a, pour !e médecin-légiste, nécessité d'appeler les choses parieur nom, de préciser les actes, et impossibilité deCtitiir â sa tache. D'ailleurs, !a science est comme le feu, elle purifie tout ce qu'ciie toucho.

« Aucune misère physique ou morale, dit M. Tardieu, aucune plaie, quelque corrompue qu'eHe soit, ne doit effrayer celui qui s'est voue & la science de l'homme, et le ministère sacré du médecin, en l'obligeant it tout voir, a tout connaitrc, lui permet aussi de tout dire'. » ctaMMeattea. Sous la dénomination générale d'éro~Mmc, nous comprendrons

4" L'érotomanie i

La folie par amour;

3* Le satyriasis

4" La nymphomanie i

5" Les dépravations érotiques;

6" Les actes licencieux dus & une démence sénHe. tM«mmate. Ainsi que t'a trés'neuenKnt définie J<MMMOt a<M' NWWM, p. 8.

qu!ro!, t'erotomanio est une ancction mentale dans iaqucMe !es idées amoureuses sont fixes, dominantes, et portent tantôt sur un ôtre réei, tantôt sur un objet ima. ginaire. 11 y a lésion de Fimagination, erreur de l'entendement. Lo point de départ de cet état est dans. t'encépha!e, dans tes fonctions ccr&braios, et non pas dans les organes reproducteurs, comme dans te satyriasis et la nymphomanie. L'érotomanc est te jouet de ses rêves et ne nourrit que des sentiments purs, chastes, honnêtes, exempts de toute appétence genïtate; le saiyrmque et!a nymphomane, victimes d'un désordre physique, .sont en proie aux plus lubriques ardeurs.

Montaigne a rapport ainsi qu'i! suit l'exemple d'un crotomane

a Trasonides, dit-H, jeune homme grec, ayant gaignt le cœur d'une maistresse, fut si amoureux de son amour, qu'i! re<usa d'accepter ses faveurs, pour n'amortir, rassasier et alianguir par la jouissance cette ardeur inquiète de laquelle il se gtorMoit et se paissoit. »

M. M. âgé de ptM9 de quarante ans, dont Marc rapport l'observation, devint fou a ta vue d'une jeune dame, qu'il avait rencontrée une seule Ma. Aucune appétence luxariause n'avait contribué & son délire; mais, quoiqu'il ne le coun&t pas, qu'il igno~t son nom et su demeure, il s'imagina trouver en eMo toutes tes perfcctioM morales et physiques qui pouvaient le rendre le ptus heureux des hommes. Ne t'ayant jamais revue depuis, it finit par se créer un être idéat auquel it donna, sans savoir pourquoi, le nom de Leonorc, et qui devint l'objet exclusif de son adoration, tandis que toute autre personne du aexe lui inspirait de la repu.gnance. Aussi, bien que militaire, observait-il une chasteté

sévère. Le désir de s'unir & celle qu'il chérissait, et que des hallucinations lui procurâtes te ptaisir de voir souvent, développa en lui des idées de griMtdeurs et de richesses, ondées sur la prétention qu'il avait de donner & sa Léonorc une position digne d'elle. ï! devint prodigue et commit plusieurs extravagances, qui ohMgôMMt sa famille de to placer dans une maison de santé.

Le culte do l'érotomane porte qMc!qHO<bis sur une personne qui par son dgo, sa position ~ev&c et l'état de sa fortune, ne veut ni ne peut répondre au sentiment si tendre qu'elle a inspiré et dont elle ignore même souvent !'Mtstoncc et la signiOcation propre. Le romanesque et platonique amour de rcrototnano est beaucoup plus fréquent chez la femme que chez l'homme et it s'accompagne principalement chez les jeunes tilles de treize a vingt ans d'un état de !angueur et de mélancolie qui dans quetqucs cas est suivi de mort.

CoHM~peadtMMe de* <fo<eoMMte*. Nous avons eu d~u l'occasion de signaler toute !a voleur qu'acquièrent les écrits des malades; l'importance de ce moyen d'in- vestigation est considérable ici, car les rêveuses conceptions des érotomanes vont s'inscrire dans une toute de lettres, de pièces de vers et de déclarations qui dépeignent leurs soupirs, teurs larmes et tours sanglots. Voici, par exempte, un billet remis par une dame, âgée de plus de cinquante ans, & un jeune interne de l'asile des aliénés de Marevitle.

0 amour, quel est ton charme tu donnes de la vie, du sentiment, à un être froid comme le marbre, je crois sentir encore

un cœur vibrer en moi mais ce cœur sec et froid, fait, hé. tas! de vains enbrts. Comme une nouvelle neto?se,j'etMins une ombre, je la combats après, jeta quitte pour ht fessais:)'de nouveau, mais sans en obtenir plus de bonheur. Qui ne comprend pas le bonheur d'aimer et d'être aimé, est pour moi un être incompréhensible; car l'amour etewe, agrandit t'ame t'emour répand un charme sur tout ce qui nous environne, et par ce charme on voit les choses les plus objectes de la nature sous une autre forme, une autre couleur; on est porte & aimer tout ce qui vous envh'onne si l'amour était complet, comme il devrait l'être, quel être pourrait se trouver malheureux, dat'on même ne jamais posséder l'objet de nos désirs Que d'embarras, que de futilités on pourrait se ménager, et auxquels on attache malheureusement une trop houle importance 1

Pourquoi ne te dirais-je pas tout ce que tu me Msoprou.ver ? ne su!s.je pas environnée de dangers de toutes parts et a toute heure du jour? je sais que la damnation m'est inevita. Me. Malédiction! et tout me porte vers toi! je te cherche partout et tu me poursuis partout. J'a! commencé & rentrer dans ton temple par vanité; maintenant c'est l'amourqui m'y y entraîne je te mange des yeux. à la vérité tu es un morceau friand, tu as encore une candeur dans ta physionomie qui pourrait foire croire. A cette candeur tu joins une gra. vité qui te sied & merveille; tu as réellement, a crois, la f!ert<; romaine, sans en avoir l'ambition. Serais.tu un être accompiH. cet être que je cherche depuis que j'ai compris ce que c'était qu'un MBur. et maintenant que je n'en ai plus, que ju suis un être inanimé, je fais ta connaissance, et je te tiens un langage. Damnation Damnation Ton ascendant, ta science ont tant de force, que je me plie sous ton pouvoir je te parte comme te porlerait une créature mortelle c'est toi que je reconnais et prends pour Dieu mais si je me trompais sur ton compte? 0 alors je n'aurais plus la force de nourrir un amour qui doit m'amener une damnation certaine.

maintenant je me figure que tu me connais d'ancienne date, de celle où je voulais, oo je créais pouvoir embrasser la vie

religieuse etc.

« Des jeunes gens, dit M. ft'Jmt, des jeunes nUessur* tout, peuvent ctt'e ('rotomancs pendant quelque temps uns s'ëcafter oatcnsiMcment de h raison. C'est t'érote. ntanio éphémère qu'nura pu produire la lecture des romans. Des ecotïcN ou de petits pensionnaires s'imagtncront qu'on tes aura Montes, qu'on lés aime, et ils s'enfermeront pour6cr!rc d'tntcMninaMcs !cttrcs; que!' que courte que soit cette prcoccupat!on, ellc est au moins la marque d'une exaltation ptus ou moins dangereuse pour l'avonir. Ma!s les choses sont loin de se passer toujout's aussi impunément »

Nous avons connu dans un ~taMisscmcnt public d'a1 ienes, un erotomane trcs-bizarre et qui était atteint d'une ventaMe monomanie du mariage. Nous allons. relater ici les principales phoses qu'a subies son existence si accidentée.

Denis G. issu de parents pauvres, a reçu, dansie village de VereMe-tes'Gmndes (Cote'd'Or), où il est ne, un peu d'e.ducation it nt, compte et écrit bien. Mis en apprentissage chez un menuisier ebcniste, it apprit rapidement son état, Ht preuve d'une certaine intelligence, et montra beaucoup de goût dans la confection do plusieurs objets de son art. commença son tour de Fronce a FAge de vingt ans, et s'acquit partout une ré. putation de MM probité.

Da~net, Tn~ maM~ Otm~.

~/M<<< p.i9i.

Denis travaillait Paris, et avait atorsvingHrois ans, quand il donne le premier signe de Mie. Tourmenté par une irrésis' t!Mc envio desema~ct', èt a~ant de tui'memeetdcses prfprcii talents l'opinion la plus ridiculement exagérée, il résolut de n'épouser qu'une femme jeune, riche et belle.

Après avoir vainement cherctté dans la capitale, et s'être fait plusieurs fois rudoyer, Ben!s<'criv!t à l'impératrice Marie'Lcmse, en iM6, une lettre ~rieMae dans laquelle il s'&ver' tuait à donner de ses avantages physiques ta plus ~aMeuM opinion, enunrtcrait avec emphase tous ses talents, et terminait en ces termes': a Oui, madame, si vous avez reane sur la France, si vous avez possédé pour mari ie plus grand capi' (aine de tous tes siècles, réHêchissez bien qu'il manque encore un neuron a votre'couronne, une gloire a votre gloire, et que Dieu veut que vous épousiez Bénis G. (de Veronne'tes' Grandes), aun que par ses talents et la réussite dM petit com*merce qu'il a le dessein d'entreprendre, il vous assure une position stable, et vous fasse devenir l'arbitre des destinées du monde, t

Pendant plusieurs mois, il attendit la réponse a cette lettre, et comme il n'avait pas un saut instant douté du succès de sa démarche, il avait épuisé toutes ses économies a se faire ét6. gamment habiller pour le jour de son mariage. Lasd'attendre, manquant d'argent, et ne voulant plus rentrer dans son ancien atelier, il prit le parti d'écrire, de faire imprimer et de vendre sur la voie publique ce qu'il appelait pompeusement ses AMNM~pMMopMqMs.

Arrêté et jugé en police correctionnelle pour avoir signé de MteséttMubtatioM hostiles au gouvernement de la Restaura. lion, qui M'o~ct~ point us <a~M~, Denis fut condamné a la prison. La révolution do 1850 l'en <!t sortir. Devenu libre a ce moment d'cuerveseence populaire, Denis, dont le caractère était doux et ..pusillanime, eut peur it quitta Paris et se ut colporteur.

Pendant treize ans, il voyagea, faisant partout les plus an.

guti&res demandes en mariage, et unissant toujours par avoir maille & partir avec la police et les gendarmes.

Rn traversant te département qui t'avait vit naKrë, <nt con. duit par hasard dans une maison de prostitution, et y demanda la main de la première Cite qui vint a aa rencontré. Cr$yant & Mne plaisanterie, cette temme accepta d'un air fort sérieux, et poMMa la comédie jusqu'à donner ses noms et prénoms, et A promettre pour te soir même les papiers )MMSpensaMes a ta célébration de son mariage.

Heureux d'avoir enfin trouvé une tOnme, Denis se rendit & & t'hote! de. ville pour la publication de ses bans. Son langage bizarre excita d'abord !a curiosité; maisfintmoratitédeM démarche mit bientôt sur la trace de son état mental, et séance tenante il fut arr&t~ et dirigé sur l'asile public d'aMenes de Dijon, ou il arriva la 29 mars <M3.

Denis a maintenant quarante ans, il est d'une taille moyenne, d'une asse! faible constitution, d'un tempérament Iymphaticonerveux. Ses cheveux sont chataini: et épais, ses yeux sont bruns sa peau est très-blanche.

A son entrée dans l'asile, il entretient qui veut l'entendre de ses projets de mariage, de ses voyages, de ses procès, de sa captivité, de ses écritures en prose et <'n vers, mais ne présente pas la plus petite trace d'excitation ou de dépression. Soumis pendant un certain temps a ta minutieuse et habile observation du médecin distingué de l'établissement. M. te docteur Cugost, Denis a présenté les particularités suivantes il est propre, soigneux, et s'occupe un peu aux travaux de la Menuiserie, qu'il a une grande tendance a délaisser pour se titrer & ses écritures, auxquelles il attache une grande importance, et qu'il distribue saM8 cesse a toutes les personnes qui viennent visiter J'asile il n'abandonne point ses projets de mariage, et toujours il s'adresse ou veut s'adresser aux plus riches héritières. Ce malade s'énonce avec beaucoup de facilité et conserve des sentiments affectueux pour les membres de sa!anMUM;itaunegrandav6ncratien pour le soleil, qu'il ne

manque jamais de. saluer ptusieut-s fois par jour, et devantte. quetMMpMSternesouvent.

On le vdit de temps & autre quitter sans cause connue Fatc. lier où il travaille, se diriger sur un point ou il puisse apercevoir le soleil, le satuer, faire une genuncxion, revenir, et se tiwer de nouveau a ses travaux, comme s'it avait accompli un acte important, ce qui no i empêche pas de croire en Dieu ou les <M<:M:. qu'il invoque toujours dans tous ses écrits. !i est nourri d'un grand désir de reconquérir sa liberté aussi ses paroles et ses écrits ont.its toujours pour objet sa mise en libertê et son mariage.

Les antispasmodiques, les moyens tournis par l'hygiène, le traitement moral furent tres-utilement employés, et/bien quo l'amélioration obtenue ne Mt pas de nature à foire croire à une guérison, Denis, sur la demande de sa famille, quitta l'asile le aeoctobrei845

SurveitM et mtme gardt à vue dans un atelier d'ebentstene o& il fut ptace, Denis ne commit aucun acte déraisonnable pendantun certain temps; mais de nouveau poursuivi par ses projets matrimoniaux, auxquels ii !<M était par trop dt~<!de renoncer, il alla demander en mariage mademoiselle de puis tres.peM de temps après mademoiselle de uMe d'un riche magistrat. Dans ces deux maisons, il se présenta en sabots et couvert de baillons. Les coups de canne, les coups de cravache, les coups de fouet qu'il reçut dans maintes circonstances analogues, ainsi que les avertissements de la police et du procureur du roi restant sans effet, Denis fut réintègre & i'asite de Dijon le ii aoat <M6.

Dans t'~at actuel de sa monomanie, ce malade n'onre au. cune Msion générale des tacuttes. Il raisonne tris-sainement sur toutes tes choses étrangères à son délire, soutient une con. versationavec beaucoup de facilité, emploie des expressions choisies, recherchées; nous pouvons presque ajouter qu'il a une certaine élévation dans l'esprlt. Si la cordo sensible est Igitèe, il divague de suite. L'idée première qu'il émet est

erronée, illogique, it part d'un principe faux; mais il discute u~'aaiMOtMCttt <t Mt) jpaint de vue, et anive toujOMm & pren' d~ uneconchtston irrationneitc. De M~ne qu'a aa pretniere eNtr&e, Denis n'a jamais présenté d'excitation ni de d<5pK9' sion, et ce !hit Mt MMctAristiqMe.

L'état physique est MMe Ms beaucoup moins bon qu'auparatant, et bien que le maMe aH les voies digestives en bon élat, qu'il mange avec beaucoup d'epp<'tH, it est atteint d'une atïection do cceur (rûs-gM~. Pendant les neufott dix mois qM'it a et6 hors de i'asUc, il a cruellement souffert, nous dit-il, mais Mn'a tcotè aucun moyen pour se Muiager. M mourut le 9 Juin i~2.

ApjpMetMtoM mMtee~égattw. Tant que !'6rototnan!c n'entMtne que des larmes, de l'attendrissement, des cxtmvagmces ou du désespoir, la maladie reste sitencieusement enfouie dans l'intencu!' des iamiHes mais lorsque des actes graves sont commis, ils viennent n&cesairement retentir devant les tribunaux. M n'est pas h~s-rare, par exemple, lorsque l'amour est mutuel et qu'il est menacé d'être invinciblement entravé, que l'un des amante tue Vautre et se suicide immédiatement après. Les catastrophes de cette nature sont considérées le plus souvent comme entachées d'égarement, comme invulontaires, et celui qui, par hasardt vient & survivre et passe en justice voit diminuer d'ordinaire de plusieurs degrés i'echcMe de la pénalité.

L'exemple suivant est certainement l'un des plus curieux qui aient été consignés dans tesannates juLdiciaires Pr.ut~ois.Antoine Ferrand, commis drapier, ag~ de dix-huit uns, tomba éperdument amoureux d'une jeune ouvrieM con*

nue sous te nom de Mariette. L'auectien fut mutuetto, tes in. tentions restèrent pures. Les familles s'opposèrent au mariage dès jeunes gens <'t M«riett< menacée d'être conduite no oeavent des dames Saint'Michet si elle ne rompait avec Ferrand et n'épousait un sieur Roux, déclara qu'ctte ne consentirait pas a se séparer de t'homme qu'elle aimait et qu'elle prêterait ptut&t mourir.

Ferrand ot Mariette, bien convaincus de l'opposition formeMe de leurs parents, se donnèrent un dernier rendez-vous pour en ~«'. Apres avoir froidement arrôtc toutes les.dispo.siMMM de leur On tragique, its se rendirent ensemble, & onze heures du soir, dans te bois do la Groue,. près Chars, et après des adieux touchants et des scènes émouvantes d'attendriMement, « Mariette me rappela, dit Ferrand, la promesse que je lui avais faite de ne rien iui rc~ser. Mariette voûtait être trappée en dormant, mais eUe ne put s'endormir. Elle m'a dit de lui tirer un coup de pistolet; j'ai batenca longtemps. Mes deux pistolets étaient chMrges il yen avait un pour elle et l'autre pour moi. Je lui ai tire un coup de pistolet dans ta tête, qui n'a fait que t'étourdir; eue m'a engagé à lui en tirer un second. Je ne voulais plus la frapper; alors je tui dis <t Demain matin, a a huit heures, je te remettrai dans la witure. o Je voulais mourir seul. Mais elle a persiste, et je lui ai tiré un second coup de pistolet dans la tête; je t'ai crue morte. Je l'ai prise sur mon épaule pour ta descendre dans le bas du bois. Je me suis arrête une fois, et je l'ai déposée a terre eu elle est Mstee cinq minutes; je t'ai chargée de nouveau sur mes épaules, et je roi porlée a l'endroit oa ftte a été trouvée. C'est vers quatre heures du matin que cela est arrive lorsqu'elle a été déposée a terre pour la seconde fois, je me suis aperçu qu'eitc n'était pas morte. Elle paraissait beaucoup soufMr; elle me disait s «Achève-moi, achève-moi! p

Ferrand plongea ators un couteau'poignard dans le sein de Mariette, puis il se trouva mal, ne rcp 'it connaissance qu'au grand joar etvoulut se tuer. a Je suis remonté en haut du bois

pour reprendre mes pistolets, qui y étaient restés. Je suis redesccndUtj'ai acoroctt6 ma chemise a une branche depem' HMcr, je m'y suis pendu par le cou et je me suis tiré un coup de pistolet dans ta bouche. La détonation m'a fait tomber sur te bord du fossé sans connaissance. J'ctais, lorsque je repris connaissance, & quarante pas de Mariette. Je woutus lui arracher la poignard pour m'en frapper, mais elle le serrait si fortement que je ne pus l'arracher de sa main. J'ai voulu faire usage des pistoteM, mais le froid, la souffrance m'avaient saisi et il m'a été impossible de charger mes armes. Je connaissais dans le ruisseau qui était près de ? un endroit trc&.profMtd J'y allais, lorsque j'aperçus deux hommes je me détournai alors, et, après avoir été ma redingote, je mis mes deux mains dans les gousseta de mon pantalon, je me précipitai dans le ruisseau, a l'endroit même où je me trouvais, c

Ferrand fut trouvé là sans connaissance et mis en etatd'ar' restation.

Devant la cour d'assises de Seine-6t-0ise(mars i8So), le docteur Peyron fut interrogé sur t'etat où se trouvait t accuse, peu de temps après t'évenement < Ferrand, dit-it, sembloit avoir perdu toute conscience de sa situation; il doutait sans entendre, il regardait sans voir ce ne fut qu'au moment où M. te juge de paix me demanda si la jeune fille n'était pas en. ceinte, qu'un indicible mouvement d'indignation illumina son regard. Pois il retomba dans l'abattement. Plus tard, il de< manda par signe de l'eau pour lavor ses plaies, puis quelques uMments qu'il ne put prendre. o

Les docteurs Peyron, Bastide, David et DesMensanïnnerent devant la cour que t'intbrtunee Manette était morte avec tous tes caractères révélateurs de la virginité.

Ferrandmi acquitte*.

Les doubles suicides par asphyxie, dans ta tn&me EttMH de h CM~ ~< ~~«t«M.

chambre, sur le mémo lit, s'observent volontiers. Quel. quos lignes a l'a<!rcsso d'un ami ou de l'autor~é tentent la justification de cette mort volontaire et en assignent l'unique cause au mauvais vouloir des deux ~milles ou seulement de l'une d'eues. Dans deux cas parfaitement authentiques, les deux jeunes gens éta!cnt tout haMMes, la main dans la main, et les investigations médico'légalcs ont démontré que la jeune flile avait été chastement res- pectée.

Lorsque l'amour n'est point partagé, on voit parlois l'un des amants s'armer résolument et attenter violemment a la vie de l'autre; c'est là un acte de profond désespoir et qui n'est digne d'égards qu'autant qu'il est bien avère que le meurtrier n'a point cède a des sentiments d'inique jalousie, qu'il n'a pas été poussé à l'homicide par une implacable haine ou qu'il n'a pas satisfit une horrible vengeance. L'état mental de l'inculpé demande a être examiné avec maturité, et il no faut point se hâter do conclure.

Henri Feldtmann, a~ de cinquante-six ans, ouvrier tailleur, est traduit & la cour d'assis's de Paris, le 24 avril i8M, ac. CMsé d'avoir tué sa propre <!Me, pour laquelle il avait congu depuis six ou sept ans une violente passion.

La passion de FcMUnanu pour sa Olle Victoire paratt rc.monter HtS, et n'a fait que s'accroître jusqu'en iMS par l'opimatre résistance opposée a ta séduction. Le pasteur Cmpp, instmit, des le commencement, de l'horrible dessein de ce malheureux père, eut plusieurs entretiens a ce sujet avec lui; Feldtmann, au lieu de se justiner, s'emporta contre sa H!lc it promit cependant de ne plus l'inqutéier, mais il ne tint passes protnesses. Do toi? a tM8 le~ attentats étant devenus plus

directs et plus atannants, les emportements de cet homme contre sa fennne etses Mies, ptus fréquenta et plus vietents, ce!)fes'ci M doterntin&rent & se réfugier che: une patente elles finirent cependant par se réunir à Feldtmann, qui, loin de s'être cernée de son tuneste penchant, tint la môme conduite envers sa ntte. Plusieurs fois H eut recours a la violence pour satisfaire sa passion; un jour Victoire fut obtieee de lui donner deux soumets, pour se dérober a ses itnportunites, et une autre fois, sa seconde Mte ne parvint & secourir Victoire qu'en s'emparant du pouce de son père et en le renverMnt sur 10 po!gnet. La mère et les deux nHesquitterent de nouveau Petdt.mann, en lui laissent ignorer le lieu de leur retraite. La police, prévenue de cette anaire, menaça Fetdonann, qui était etran.ger, de le renvoyer dans son pays, s'i! ne changeait pas do conduite è l'égard de sa Mte; M repondit qu'ii aurait toujours le droit d'emmener ses enfants.

Peidtmann, ayant découvert la retraite de M femme et de ses Mies, s'y rendit, frappa deux heures a la porte avant d'y être introduit, et fit ensuite d'inutiles sollicitations auprès de Victoire. Le 85 mars 18ÏS, ;i pria M. Gcpp de faire revenir sa Olle avec lui, disant que sans cela il se porterait & des actes de violence. Le lendemain il acheté un long couteau pointu qu'il cache dans sa poche, va trouver sa famille, déjeune avec elle il renouvelle ses instances auprès de Victoire pour la déterminer a le suivre sur son refus M s'écrie: < Eh bien 1 tu es cause que je périrai mr t'echataudt o tt lui perce te cann* et blesse sa femme et son autre ntte.

L'avocat général qui porta la parole dans cette auaire, re. poussa énergiquement t'asaimitatien d'une violente passion a la folie e Confondre, a't'ii dit, t'egaretnetM des passions vi.cieusesavect'innocen! détirede l'aliénation mentale, ce serait proclamer l'impunité de tous les plus grands forfaits, placer teurjustincation dans leur immoratité mèmet et Mv~rrordM social a un bouleversement univcrsett o

feldtmann fut guiMotinè.

D'autres cas se présentent cncoMt lorsque la passion n'est pas féeipfoque ou Me~,run des amants altère les traits de l'autre, te défigure, le prive de ses charmes ou le mutile, ou bien il assassine un rival préfère. Ces faits-la méritent-ils compassion, réclamont'iis l'indulgence? Évidemment non, ou il faudrait alors qu'un état maladif de l'intelligence, analogue en quelque sorte à une monomanie instinctive, vint & être bien ctairctncnt démontre.

Marc a rapporte que trois jeunes gens de !a campagne, désespérés des rigueurs de leurs amantes, leur Crent prendre des cantharides les trois jeunes nttes moururent. ny a eu, dans ce cas, homicide par imprudence, accident ayant occasionna la mort sans intention chez les auteurs de la donner. Disons, a propos de ce fait, qu'une dose assez forte de cantharides est suscoptiMe d'amener les désirs vénériens les plus enrencs, le délire ct!a iurour, et que dans cet état le libre arbitre peut comptctement' faire naufrage. Lorsque la préparation aphrodisiaque a été prise volontairement et a dessein, la justice n'a point à protéger des actes commis il la faveur d'une perturbation mentale tout intentionnelle, Tout dépend donc de l'appréciation du tait et des circonstances de ce fait si des cantharides ont oté prises dans to seul but d'attenter a la vertu, de triompher de l'innocence ou de satisfaire des goûts immondes de débauche, il y a culpabilité entière; si, au contmirc, elles ont été administrées a un individu, u son insu, et que ce dernier vienne, sous cette innuence, à outrager la morale et à commettre des attentats obscènes, n'vaura-Hl pas de grandes chances

pour que l'acquittement soit prononcé? Dans h majorité des cas, une ordonnance de non'tieu intervîendra porement et simplement.

cemptteatten de f<M<«mm<e. Bayard o ropperte un exemple intéressant d'6rotomanio compuquee de nymphomanie et qui a été suivi de mort.

Une jeune nite, de dix-neuf A vingt ans, était depuis plusieurs années domestique chez une dame, et menait la conduite la plus régulière..

Un des HiB de cette dame vint demeurer chez sa ïn&M; la jeune domestique s'éprit d'amour pour lui; mais, honteuse de sa folle paM'en, eMeMMit teuasee efforts pour !a diMitnuiH': t soins en)prc!!S<s, attentions délicates, regards tendres, c'est & cela que se bornait son amour, qui n'était même pas soap<çonnê du jeune homme. Pour vaincre son penchant, elle eut recours aux pratiques de la dévotion. Presqoo constamment & t'élise, elle cherchait dans les sermons, tes otuees religieux, un soulagement a sa maladie. Le départ du jeune homme di* tninua son amour, mais ne rete!gnit pas.

Au bout de quelques mois, un second Ms de ta dame vint habiter chez sa mère, a ta nn de ses études. Sa vue ranima la passion assoupie de la jeune ntte, qui concentra sur lui toutes ses amenons, et ne fut pas toujours assM maltresse d'ellemême pour ne pas chercher a hn en donner des prouves. La religion devenant impuissante pour la distraire, elle restait le plus possible enfermée dans sa chambre, lorsqu'elle avait rempli tous tes devoirs de son état.

Un jour, sa maîtresse ne la voit pas a l'beure accoutumée: le temps s'écoute, elle ne parait pas. On enfonce la porte de sa chambre, qui était fertnëe, et on ta trouve ptongëo dans un état comateux. Les soins qu'on lui prodigue, en ta taisant sor*tir de cet asMUpissement, donnent lieu au délire, pour lequel

on t'amène a t'hâta! de la Charité, dans le service de M. te professeur Fouquier. Tantôt, avec une volubilité extraordi. Miro, enedectame des sermons presque entiers, Msant a chaque instant des citations tirées de la Bible et des ouvrages mystiques, qu'elle entremêle de reproches a son amant, qui h repousse, elle, si belle et si tendre.

Tantôt, proférant les propos tes ptus obscènes, se livrant & touales gestes les plus dégoûtants, elle appelle à grands cris son amant, ou pMToque!es assistants. Pendant nn moment de calme, qui avait permis de retacher un peu la camisole, elle s'etance de son lit, se jette a terre, et ta, toute nue, s'aban. donne au< actions tes plus révoltantes.

Les saignées, la glace «m' la tête, toutes tes ressources de la thérapeutique, que M. Fouquier varie avec tant d'habHete, ne produisent pas d'am6tiorat!on. Les forces diminuent, et la malade, dent tes idées rêveuses se conrondent avec tes idées érotiques, conserve un mouvement axtotnatique de tout te corps que l'on nepeut réprimer. Par le frottement des cuisses, on tes seules oscillations du bassin, elle se procure tes jouissances tes plus vives, que traduisent les expressions de sa ngure.

Cet état singulier persiste pendant deux jours. La malade meurt, et t'autopsie ne montre rien de satisfaisant L'observation suivante, re!at6o par Esquirol, démontre qu'il n'y aucun âge dans la vie de la femme qui soit mis absolument a l'abri de l'érotomanie compliquée d'excitation génitale,

Une dame âgée de quatre-vingt-quatre ans, qui, dans sa jeunesse, avait vécu dans les illusions du grand monde, réduite a une fortune médiocre, jouissait d'une etcettente santé. A ta DI f«~r<MMa~ <MO.

cuite des événements deiMO, cette dame est prise d'érotomanie. Son amour a pour objet «n jeune homme qui a joue un grand rAte & cette époque ette M erottatmce, assure que la menstruation est retabMe chez elle; elle toit de grandes toilettes, attend son amant au rendex'vous, fait préparer des atimenta qu'elle porte cMc~Meme dans les champs, peMuadee que l'objet de son amour viendra les prendre, etc.

~oMo pM M~m. Nous désignons par ces mots l'inttucnce thta~ exercée par un amour contratie sur les facultés !ntGHectMcMes. n'es! pas rare d'observer dans cette pxaUation matadtw des sentiments religieux pousses jusqu'aux prat!qu<*$ les plus aus~res. Comme ï'a <rcsjnstement ~!t remarquer M. More!, la folie par amour est rare dons tes classes inférieures de !a soc!~t& les habitudes immorates~ en cnct, les un!ons précoces et illicites des deux sexes, ne font plus guère rechercher dans i'antou)' qu'une sattst~ction des sens qui amène l'abrutissement de l'esprit, une triste et dégradante indinërence a propos d'une position perdue sans retour, et qui, dans un trop grand nombre des circonstances, ne laisse en perspective aux jeunes filles que la misère, la prostitution ci les maladies honteuses.

Ann de bien préciser les faits, citons ,quelques obscr~vations concluantes

Une demoiselle de Lyon devint ameureuM d'un de ses parents à qui elle était promise en mariage. Les circonstances s'oppe* sërent & raccompMMcment des promesses données aux deux amants; le père exigeait i'e!oignement du jeune homme. Of.a <<)M. <f~. p<fM. et de a~.

peine fut-il parti que cette jeune Mte tomba dans une profonde tristesse, ne parta plus, resta couchée, refusa toute nourriture. t.M sécrétions sesttpprimëM'nt; mademoisetteX. repoMsa tous tes conseils, toutes les prières, toutes les consetations de ses parents, 'de ses amis. Après cinq jours empioyes A vaincre a résolution, en se décida a rappeler son amant; M n'était plus tempa, elle auccomba et mourut dans ses bras le slxiémc jour < J'ai été frappé, dit Esquirol, de la rapidité d, la mar'che de la maladie chez une femme qui mourut si prontptenMht, après avoir acquis ta eenvietion de l'indifférence de son amant. B

UnejeuMeO!tede haute naissance, dit Descurct, Ot A son père ie sacriKce de son amour pour un roturier, mais ce sacri(tce était au-dessus de ses forces, une Cevre lente !a mine et la consume et eMe meart avec tous les symptômes do la consomption patmonaire

Une jeune illie de dix'sept ans, rapporte M. Morel, devint aliénée après avoir vu manquer un mariage qu'elle ambitionnait avec ardeur. Elle guérit de ce premier accès de Mie, mais depuis elle est restée singMuerementi<npressionnaMe,etH a suM qu'etie ait appris le-mariage d'une de ses amies de pen'sion pour être en proie A une jalousie qui amena une rechMte*. Un omeier de cavalerie du caractère le plus doux, devint fou & ta suite d'un amour contraria il croyait avoir reçu da ciel la mission de convertir les hommes, voulait tes tuer pour l'expiation de tours crimes, promettant de tes ressusciter aussitôt et d'assurer ainsi leur bonheur. Ce malheureux avait le senti.tnentde son état it est mort aprés quelques mois de maladie M<4MM <~ p<M~ae. p. MO.

M«<~ MM&H~ Ma«eF«, p. *HO.

&qu!fet, ~iM. <f~. et <<e «MM.

Marca connu, dansune maison dosante, un panvMemptoyé aux appointements de 900 nwes, appeld L. U était devenu 4pefdoment emoMMMX d'nnc actrtce do taris connue par on tatent, sa beauté et la sévérité de ses meeurs; cette dame était d'ailleurs epeose d'un artiste des plu disiinguéa. t. partageait ta soupente d'un pMt!M% ne se aoumMa!t, te plus souvent, que de pain et d'eaa, e')mpo<aM, en un mot, les privations tMptMff dures. a(!adepoMvo!r acheter Mn billet d'avant$cene toutes les Ma que madame X. remplissait un rôle. Un jour ses n)an:fe<tat!o'M d'amour, pendant que madame X. paraissait devant tepMNi< devinrent si vives, qu'on. RM: aM!~ de le mettre a la porte. Peu de temps aprea. il suivit madame X. dans toutes tes promenades qu'elle <a!Mtt avec son mari, qu'H ne veututjatMts reconnaître pour tel, disant que madame X. n'était pas mariée, qM'eMe n'époueeratt que lui, et continuant de la nommer par aon nom de demoiselle. ËnCn, malgré une vigoureuse cerrecHon qu'il avait d~a reçue du mari, il se permit un jour, dans un neupttMic, envers ma. dame X. des actes tellement reprettCMiMes, qu'on tut oMiga de le renfermer. La passion qui te dominait a dure~Mqu'a M mort.

tHnwtathMt de la toue p~ <Ma<Ma'. L'exagération est l'écueil naturel que ne~vent point éviter tes s:mu!ateMM; aussi, tes i'cconnait-on assez tacMement, ~race a teurs extravagances et a leurs vaines menaces de suicide. En présence de circonstances analogues', il y a d'aboi lieu de rechercher si le trouble de la raison résulte d'un calcul ou d'un amour vraiment capable de produire de semblables enets. Le verïtaMeeMiomane est timide, réserve, et it ne iait qu'a un ami bien intime hMeu de sa tristesse, de sa passion. Létaux ~fotomane parlc & tout le monde de l'objet de sa tendresse, et, par ses exubérantes conn*

dences, il cherche & exciter t'intér&tot la compassion. !<'un garde maigre lui empreinte de la rêverie méian. colique; l'autre, par un facile oubli, laisse s'enfuir wm chagrin au milieu des plaisirs. Le premier a tres-fMquemment les traits pâtes, amaigris, attirés, et il perd insensiblement l'appétit et te sommeit; touche.t'on son pouls, sa circulation B'accét&rc des qu'on lui parte de l'objet aimé. Le second jou!t de sa physionomie onti.naire et conserve, qnoi qu'il fasse ou dise, les apparences normales de la santé.

mo «atywhMh. En général, les cas de satyriasis sont peu communs. 1/hommeest loin d'être placé, comtne la temtno, sous la dépendance de ses attributs sexuels moins sensible, plus ntattre de lui, libre de donner a sa guise un libre cours à ses appétits et de s'affranchir de ceUe exquise réserve qui s'appeUe pudeur et sans laquelle la femme est un être grossier et vit, voué enfin à une vie de labeurs, il se soustrait par cela même aux désirs tu. muhueux,aMimpérativcs aoUicitationsquc le sens ge.nital pourrait développer en lui.

Le climat, la vie molle, sédentaire, l'abus des excitants, l'onanisme, la polygamie, les habitudes des harems et le début de la phthisie pulmonaire, sont susceptibles de pro. voquer le satyriasis, mais la continence en est souvent l'origine première. Buubn a consigné l'observation du curé de Cours, prés la Réole, homme d'une stature vigoureuse, cievé par des parents rigides dans les précoptes d'une chasteté immuable, et qui, après avoir victorieusement lutté contre les ardeurs viriles, vint &

prononcer ses serments solonnels. La crainte do trahir sa parole jtui ? éloigner dcMntmaginatMR tousieaot~et~ capables de l'impressiunner et de l'émouvoir, mais torsqu~ !e sommeil avait annihilé une volonté aussi éner' gique, la nature, revendiquant des droits méconnus par dcvoh', ouvrait une issue & la )!ccr6t!on spermatique. !/abb6 diminua alors la quantité de ses h!iments, redoubla de précautions et unit par se rcduMioa un état de maigreur extrême. Vains enbrts & t'agede trcnte'dcuxaM, de voluptueuses images l'obsédèrent, et un feu jusqu'alors inconnu s'empara de ses sens. Une sensibitïté hyperesthesiec, des illusions lascives et des hallucinations provocatrices le plongent dans des transports furieux, lui font ressentir les ptaisirs tes plus doux ou le précipitent dans une sorte d'extaso délicieuse. La vue, !'ou!e, le goût et l'odorat eurent tour & tour leurs vicissitudes. Le tact fut asservi io dernier, et < une catastrophe qui alarme la pudeur, étonne la nature et déconcerte ta religion, a vint clore ta scène ncvropathique. t/abbé dont a parlé Ru~on a recouvré ta raison et la santé.

Nous avons connu et observé dans les maisons d'oliénés trois satyriaques; deux d'entre eux avaient été frappés par'dcs condamnations judiciaires, puis mis un peu plus tard en traitement. Le troisième, âgé de soixante ans, avait été arrêter la suite d'outrage publie ir la pudeur dons un wagon de chemin de fer, et comme l'on reconnut sans peine qu'it ne jouissait pas de la plénitude de ses facultés, il avait ~té dirigé immédiatement sur un élablissement spécial, où il mourut dans un état avancé do paralysie génératc.

Une autre fois, et dans notre pratique urbaine, nons avouMa aurvenir du Mtyt'iasis chez un parafé g~n~ra! âge do soixante-quatre ans. Pendant trois jours it se livra & t'onanismo avec une satacMo qui dépasse toute vrai. semMance.

Marea rencontré dans une maison do santé un homme do trente-six & quarante ans, petit et contrefait, fortement colore, d'un tempérament sec et irritable, ayant de belles dents, des cheveux tirant sur te roux, et qui, après de grands exeèa de libertinage, perdit la raison, n se livrait a des actes d'un cy. nis<ne déniant, ne parlait que de ses prouesses passées et futures, dans les termes les plus orduriers; assurait avoir ob. tenu les faveurs des femmes les plus haut placées de Paris, et se complaisait a raconter tes scènes les plus lubriques, qu'il amrmait s'être passées entre iui et les actrices les plus ce. tebres de nos tbMtres, dont cependant plusieurs sont connues par leur sagesse. Comme, bien & tort, i! se croyait combla do tous les dons de la fortune, aucune femme ne lui résistait, et, comme il avait~esotu déposséder même sasear, parce qu'eite avait la plus oette jambe qu'il eot jamais vue, il comptait obtenir du pope une dispense qui lui permettrait de consommer l'inceste. La police avait été obligée de te confiner provisoire.ment dans une maison de santé et de l'y taisMr & la disposition de sa famille, a cause du scandale que sa conduite avait occasionne dans !cs promenades et autres lieux publics. Chez los satyriaques, le désir sctaisse & peine contrain'dn! il s'exprime avec emporlomcnt et va souvent jusqu'à ta violence. En même temps, tes organes geni. taux sont excités, chauds et en action continuelle. U est des hommes qui, dans cet état, rcp&tent l'acte v6n6rt(;n dans des proportions prodigieuses. <t J'ai Migne un ma-

iadc, dit M. Saadms, qui toutes les nuits recommençait avec M femme !e eoK au moins douxe M quatorM &is; et, quand elle se refusait ornement & ~ani de fatigues, il suppléait aux rapports sexuels en M masturbant A ses eûtes. Les exemples de cinquante, soixante et m~ne soixante et dix coïts complets on vingt-quatre ttouMa, que tes auteurs ont rapportes, ont tous et~ des cas de satyriasis aigus, mais celui que je viens de rappeter peut, a bon droit, passer pour un exemple de satyriasia chronique

BiMmten mé~MfM~ <« <M~w<a<(tM«. Lorsque !e satyriasis sert de prétexte a qaetques criminels, et que t'inculpé perMSte a s'abriter derrière t'irresisHbilité, il faut bien distinguer si i'acte incrimine a été la résultante fatale d'une lésion de la volonté, ou s'it n'a été, au contraire, que t'CBUvre du ptusvtcieux Mbertinage. Le satyriasis, a moins de l'usage d'une préparation can' thar!d!enne, n'éclate pas soudain, et, pour qu'un fait soit digne d'atténuation, il faut qu'i! y ait eu continence <brcée, absolue, et trouble des iacuttos de l'intelligence. Les instincts charnel, en enet, sontphces sous l'empire de la raison C<M<~<M ut fMtM M& ~o MMOM« im~MM ~~M« f<~M<MM*. Si, comme cela se voit quelquefois, on a devant soi un individu dou6 d'aptitudes viriles d'une ardeur exceptionnelle, il convient de ne point s'en laisser Mement imposer on fait d'abord camisoler le p~. ~aM pw~w< <~ <MM~ M<v<~M, p. «?.

'Saint AMt~ die~t~tM.

venu,ot t'OM établit enauiteauiourde lui unesurveHIance inieMi~nte et continue.

a î~a première question & se poser, dit M. Tardieu, dans des cas semblables, qui confondent & !a fois le sentiment et lu raison, c'est de savoir s'ils ne sont pas rc~et d'un derangcMcnt des facultés intellectuelles et morales, de cet ana!H!sMmcnt sénile qui transforme en une sorte de délire érotique les mouvoments des sens et ne laisse survivM dans les esprits éteints que des passions libertines. La constatation d'un état conMrtnede démence peut Kstttuer & ces faits leur véritable caract&M*. B M~n~MMMm!e. Cet état consiste dans des désirs tumultueux, une exaltation du sens génital et un penchant immodéré, presque irresistiMe pour la fréquentation des hommes. On peut observer chez une vcritaNo nymphomane une sorte de gène epigastrique, desuggestion utérine, d'angoisses et d'inquiétude, des agaceries gracieuses, des regards tendrement expressifs, des sollicitations sous toutes les formes, des attitudes provocatriées, des ~minantes insolites, des paroles suppliantes, caressantes otiascMcs, des poses lubriques, puis l'état complet de nudité, la fureur vénérienne, les cris amoureux et tes mouvements désordonnés des organes génitaux en proie a ta plus violente excitation. L'orage se calme, des sensations insensées persistent cependant, et elles provoquent a la première occasion de nouveaux et impérieux désirs, que iea plus grands excès n'assouvissent on rient 1

B« ~«M«« <MM MeNn. p. 10.

Une enfant de quinze ans, soignée A la Satpétriéro dans le service de M. Tretat, honnêtement étevée par ses pajrents, appelait par ta feoétrs tes soldats qu'elle voyait passer, pen' dant que son pêne, resté veuf, était occupé hors de chez lui. Une autre, âgée seulement de douze ans, traitée par le monte médecin, avait déjà mené une existence qui lui avait grossi la voix. Sea traits étaient prématurément vieillis; elle avait des rides au front. Cette malheureuse sortait te soir sous le prétexte d'aller chez des amis de sa famille, et se tenait BMfte trottoir pour arrêter et provoquer lés passants. EHe tes conduisait dans une maison qu'une autre jeune nMe lui avait fait connaitre. Ses parents ne furent instruits de sa conduite que par la police, avec laquelle elle n'était pas en regtc et qui lui chercha noïse'.

Sophie apparent a une tamiUo d'ouvriers ou la morate ta pins sévère a été la rtgte constante, et cependant bien avant t'age de la puberté on remarquait chez elle une précocité qui oMtgeait a une surveillance active, et qui même était allée assez loin pour que son père dot lui taire sentir toute son autorité. Nemtruée avant t'agede quinze ans, Sopbie sentit se développer en elle des besoins plus précis et mieux déter* minés, et des qu'eMe put se soustraire ta surveillance de ses parents, elle saisit la première occasion qui se présenta de goûter un plaisir qui, suivant sa propM expression, dépassa de beaucoup ce qu'ette s'en était promis. A partir de ce moment, le besoin devint plus énergique, et ses parents lui devinrent d'autant plus odieux que leur présence s'opposait à ce que ses rapports sexuels fussent aussi fréquents qu'elle t'aurait désiré. Aussi les quitta-t-elle furtivement pour venir s'instatter dans une autre ville o& elle put tout A son aise multiplier les Vctr ? ~<e ~«< p. <t et MtMMtM.

rotations, qui constituent des lors te mobile de son existence. Si, d'uu coté, ta Mtiete resutte des rapprochements fréquents avec te même individu, ta protniscuitë avec plusieurs ta trouve constamment insatiable, et eMe raconte ette'meme comment, dans la même journée, elle passait successivement dans tes bras de trois ou quatre hommes, vis'a~vis desquels ~elte d6ployait une ardeur sans cesse renaMsanto. Autant son bonheur étaU grand quand elle était Mt!sfa!te, autant elle souffrait quand elle devait se résigner & une privation de courte durée. Après quetqnes mois, elle dut changer de résidence pour fuir ses parents qui avaient découvert sa retraite. File atta à Lyon, o&etteseMvra aux mêmes désordres avec un entrain d'autant plus marqué qu'elle y avait pour compagnes deux jeunes parentes, mais elle quitta bientôt celles-ci, parce qu'elles apportaient dans cette débauche un sentimentalisme qui lui deptaisait.

Pour un moment, cette situation sembla se modifier sous t'inthMnce d'une grossesse, et sa liaison avec un jeune homme prit alors un caractère tel, que cette anection mutuelle les conduisit à se marier. Cette union tut heureuse pendant près de trois ans; toute trace du passe semblait. effacée, lorsque Sophie se Ht de nouveau remarquer. par une lésion protende de ses sentiments affectifs; on la vit de nouveau quitter son domicile, parcourir le pays, reprendre ses premières habi. tudes, céder à ses premiers entramemeuts. Un jour, elle ren. contre un jeune homme auquel elle n'adresse pas la parole elle lui écrit plus tard pour lui exprimer le regret de ne pas s'être rencontrée avec lui pendant la nuit. Ses enfants, qu'elle avait vivement désirés sur l'assurance que l'allaitement serait une source de nouvelles jouissances, considères par elle comme une entrave A la satisfaction de son instinct, sont de sa part l'objet des plus mauvais traitements qui compromettent leur existence elle vend diverses pièces de son mobilier pour satisfaire ses goûts de voyage, et c'est après t'avoir poursuivie pendant plusieurs mois dans ce vagabondage d'un nouveau

genre qu'on se décida & l'isoler. Ces faits embMMmU une ceriadedeptusde titans*.

Une jeune femme, âgée de vingt-huit ans, et d'une bonne constitution, avait reçu une éducation brillante. Entourée des MenMts de la fortune et douée des avantages phoques les plus remarquables, elle ae marie & t'age de seize ans. Eté ne connut d'abord que te bonheur mais deux grossesses terMtinees par des accouchements avant terme t'aSecterent d'au. tant plus, qu'elle désirait avec ardeur d'être mère. Bientôt elle part pour !'Amer!que et eat assaillie par de nouveaux chagnne. Convalescente du typhus, elle se fit remarquer par une volubilité extraordinaire, mais sans aucune incohérence dans les idéea; le cinquième jour, elle a'occupe d'achats imtiles, dëraMonno, Ment des propos indécents, et prend des attitudes lascives a la vue des hommes. Si elle ae trouve avec des personnes de son sexe, elle exige qu'elles se retirent; seule alors avec un homme ou plusieurs, pourvu que leur n)iae soit eiegante, elle s'épuise en supplications qui ont toujours pour objet tes jouissances vénériennes et pour but le désir d'avoir un enfant. Un refus ta porte & des accès de violence auxquels on est obligé d'opposer la force. Au milieu de ce désordre, on reconxatt la faculté de penser ou de lier h*s ide<s. L'isolement, un traitement physique et moral bien dirigé la rendirent a une parfaite santé*. ·

Une jeune personne, appartenant à une famille honorable, éprouva et sut d'abord comprimer dea désirs voluptueux, puis cite les eausnt Ment6t par l'onanisme. Des conversations d'une grande liberté décelèrent ensuite des dispositions qu'un reste de pudeur tenait encore cachées, et enSn des gestes provocateurs et des discours lascifs amenèrent des accès de désordre, Renaudht, ~MMM< eHbfetMt, ~M9.

L. VMtentMy, M<«0aae~ ««MM m~a~.

ht Mte de la maison paternelle et l'inscription sur tes registres de h préfecture de police Descendue au rang des ptus abjectes cr&atwee.en~ parvenait a peine, dans sen infâme et très-active {nausée, a tempérer tes û!ox de sa dévorante tu.bridtA. Et tout cctaMM aucun trouble apparent de t'intettigence.saM haMMomatieM, dans folie, mais aussi sans qu'aucun frein moMi eût pu en~ter un pareil entMtnctnant. En peu d'anneea, elle tomba dans le dernier degré de l'abrutissement. Une dame, âgée de M~ante~ ans, était possMee de la

ptM< degodiaotte fureur utérine. Sage et modeste jusqu'à !'agc de MMaMte-ax ans, elle devint tout & coup d'une horrible impudicité. L'of~e de a fortune était t'un de Ma moyens de ecduction tes moins ridicules qu'elle employait. Les ptus ebscènes pMtiquea lui étaient <amitiëres pour apaiser la férocité de ses besoins'.

<t!~Mea m<<Mee4<ga~ M~ te~ a~oephomanew. JLo

médecin expert, en présence d'un cas anatoguc & l'un de ceux qui viennent d'êtres rapporlés, doit soumettre la fetume a un examen minutieux et rechercher s'it n'y a point chez elle une aneciion ~crmineuse ou divûfscs matadies cutanées, dartreuses, par exemple, ayant leur sidge dans les. parties voisines des organes de la généra. tion et même queiquctbis dans ces derniers, et il s'as.surera si une affection arthritique ou hcmorroîda!e n'a pas pu égaïctnontt exercer quoique influence.

Il nous est impossible, on le comprendra, d'appliquer

aux besoins do la science et de la justice criminelle des préceptes genéMux fixes et mathématiquement définis Betmcf, tf WcM~aMM~, MM.

relativement & !o nymphomanie. Ce que nous pouvons dire cependant~ e'e&t quo Je degrc d'encha~ement do ia tiberte morale devra être inspi~ par la nature plus ou moins insolite et insensée des actes commis, ainsi que parles manifestations mteUcctueiiesquiont accompagné leur accompMssoment. Les nymphomanes peuvent tfea*bien éprouver des phases suspensives ou n'avoir que des ardeurs utérines intermittentes le médecin légiste devra donc observer ces malades avec un grand soin et a plusicuMreprises,que!que(b!s mente pendanHongteïnps,a<!M de pouvoir M prononcer sagenMntsurï'etatmenhuetMH' icde~réd'imputaMiié.S'it c remarqué des illusions des sens et des hallucinations, il en fera l'objet d'me mention spéciale, car ces étranges erreurs ont leur part de retentisMment et sur la raison et sur la responsabilité.

B« «tHH<wo«<m* <eM«<ae<t< poweMtMM hetx<M<M <«t

tXM) t'M<<~d*

<tMNftee<m~e~mtb)fe< w<eht<hMtde<<tahe)MMh –NOUS voie: arrive a la relation de' Mis véritablement mons.trueux. Après avoir jeM tes yeux surtahideuM et révenante clinique qui va suivre, le lecteur trouvera sans doute que les troubles les plus'profonds et les plus graves de l'entendeinent hunMin sont seuls capables d'excuser de pareils égarements. C'est triste à dire, maie nous no sommes cependant pas convaincu que les auteurs des attentats qui vont être rapportés aient été <M~ des o!ienes; nous ne le pensons mémo pas. Enregistrons donc, sous toutes réserves) ces observations dont quei" ques-unes renferment des détails d'un cynisme inat-

tendu, et qui, s'i! n'était vrai, serait tout u~it !n~ai. semMaMe.

1 "jl-1.- .~i'I~o. ,4 ~>t,1.

Le maréchal CiMes de Nays, vaillant homme de guerre, contetMporain et compagnon d'armes de ~eaHne d'Arc, prit une part active & l'expédition de cette héroMte pour la déUvrance d'Océans. M. Morel rapporte que les. forfaits qu'il commit au château de M&checout, en Bretagne, e& plus de huit cenh! entantatÛMnt McHues par !M & sea appétits intMOMdes, et avec des ciMonstances atroces qui dépassent toutce que nous aavcM de !a dépravation de certa!M empereurs romains ne ïe firent pas considérer comme un fou par la haute cour de Bretagne, pr~Ndeepar te M'es'ncMe et tressage messire Mette de!'Hos.pittd~Mgeuttiverae! en toute la duché de Bretagne, ainsi qu'il est quatMé dans le réquisitoire du lieulenant du procureur de ~tantea. Li très-haut et tris-puissant seigneur Gilles de Laval, siMdeRayaet attirée lieux, conseiller du roi, notre sire et maréchal de France, ne put éviter l'expiation de ses crimes. M subit la peine de mort & Nantes, et ce M justice. Cependant H est peu de personnes qui, en iiaant le procës du maréchal, ne soient tentées de le considérer comme un aMene. li écrit au roi de France Charles VH <t Souvente fois je me lamente et me reproche d'avoir laissé votre service, mon trea-véneré sire, il y a sh ans, car, en y persévêMnt.je n'eusse pas tant forfait; mais je dois néanmoins confesser que je tus induit à me retirer en mes terrea de Rays, par certain tu* pieuse passion et convoitise que je sentais envers votre propre dauphin, tellement que je faillis un jouri'occire comme j'ai depuis occis nombre de petits enfants par secrète tentation du

.diaMe.

Cr!<BM teMeoMNt ëtMn~ et Mttement !M<tï8) dit M. H. Nartitt daMt ?<«<&'< de fM)tM) qao eet a~e de ter qn! semblait ne pmt~f a'AMxner de rien en fait da mal avait étd fMpp<!<te:iupcMf. Yoy. pour les <i&<a!t: CMftMM <f< fNM~e de ~m<t<e (aKMtw e<St6bfC9}, par L. Jacob, rwb.iM~

< Donc, je vous conjure, tré<-re<!outé siro, do no pas abandonner en ce péril votre trés-humMe chambettan et maréchot de France, tequet ne veut ovo!r!a vie sauve que peut'Mre une belle expiation de ses méfaits sous la règle des Carmes. e Cette étrange lettre, d'après M. Merci, ne prouve pas, ainsi que le dit M. P. t.. Jacob, que le sire de BayseMÔ~rdtt ffM~ <b M M<<KW. Les fous M croient pas avoir commis de méMta. D'ailleurs, l'étude de cet étonnant precea révèle clairement que, depuis son arreatation, le tnarechet e<n*ployait la plus grande aagac!t~ & conduire son anaire & bonne fin. On le voit coMmMn:quer a Ma complicea, <atea comme témoins en cette hornMe cause, ce qu'tb auront a déposer, leur enjoignant de tout nier, et surtout tes crimes de sodomie avec hoMMcidcdent il s'était rendu coupable. Le marechat n'avoua d'abord que les manoeuvres et NMt&Mcea auxquets il se livrait pour évoquer le diable en société et avec i'aide des astrologues qu'M taisait venir & grands frais d'Italie. Or ce ne sont pas !a des actes d'atienes. Ces der* niers ne sont pas ordinairement capables de combiner les é!é* -ments d'une défense. Ils cachent souvent, il est vrai, les motifs qui les ont fait agir, mais ils n'en inventent pas de ntenaongefs pour excuser un crime dont ils se croient innocents. Et quand même ils avouent être dignes de mort, ils se gtorMent du résuttat de leurs actes, puisque ceux-ci n'ont été commis par eux que pour avoir une occasion de se placer sur un piedesta! d'où ils feront connaitre ou monde entier qu'ils sont des vie. times injustement persécutées. C'est ainsi qn'agisMnt beaucoup d'hypochondriaques, qui en arrivent par dégrés au délire des persécutions et à la perpétration d'aeteshomtcidesprémé' dites et accemptis souvent avec des circonstances atroces. Pour revenir au maréchal de Hays, ce n'est que lorsque les aveux complets des deux principaux inculpés et compiiccs, Menriet et t'onteu, ne lui taisséMni plus aucun moyen de se sauver que le <!er et puissant seigneur resta comme foudroyé devant ses juges; il Ht alors i'aveu de ses crimes dans teurs

détails les plus r&vottauts Ce grand coupable ne demanda ptus q<t'Nne seatc grâce, < ~M'<M ~t petwK <~ Mt~tM d<tM$ MM <*M(WM< p<M<t' <tMM~<' «'< t~M)~ ~t~ <ï<<M~M< <~ M paM~«~MC.

Un des témoins inculpés voulut sauver son mattfe en disant que Bon bon aire de Rays ne peut être accusé et puni, attendu qu'il n'était pax libre de ses intentions et de ses fahs, car il se trouvait Mttm~ 4 <e )M<MM~ tMoM~, quoi qu'il ftt pour s'en d6!!wer par messes, oraisont, jeûnes, aumenet et toutes aorte& dehonnes oBurfea. Pierre de l'Hospital iMi.metne, qu! a cependant ntontré dans la conduile de ce proceauna haute et impartiale justice, une raisMt supérieure, semble céder pour un moment aux préjugea de son époque. H temrtnt même & l'avocat le thème de M défense, quand, effrayé de la franchise des teK:Me& aveux de l'accusé, il l'interpelle en ces termes a Qui vous a induit a Me taire? C'est assurément l'esprit du mal, le tentateur. <

Mats c'est prectsement dans la réponse du maréchal & cette question qu'it faut admirer comment les plus grands coupables rendent parfois hommage a la vérité en cédant au cri de leur eonsOence. Leurs réponses acquièrent alors une netteté qui donne le moyen d'apprécier en quoi lis ont encouru la responsabMite de leurs actes. Si, dans t'exempte qui nous occupe, le prévenu parle de l'instigation du diable, il ne fait qu'employer un tangage en rapport avec les idées superstitieuses de son temps, sans que cette croyance a t'intervention de l'esprit in<cmatso!t de nature aMre croire qu'il ait agi d'une manière irrésistible, l'instar des aliénés. Ëcoatons plut0t ses propres paroles

a Je ne sais, dit le seigneur Cittes de Rays, mais j'ai de moiMA)M et de me pfepre tête, M<M CMM~ d'autrui, pris ces ïma*ginations d'agu' ainsi seulement par plaisance et délectation de luxure de Mt, j'y trouvais incemparaMe jouissance, sans doute par l'instigation du diable. H y a huît ans que cette idée diabolique me vint; ce fut l'année même où mon ateui, le sire

do la Suze, aMa de vie & trépas; Or, étant d aventure en ta M*

Ja~~du~tcba~aMtJe~MX~

Mœurs des Césars do Morne, par un savant historien qui a non. Suetonius; ledit Mvre était orné d'images tort bien peintes, auxeud!es M voyaient les départements de ces empereurs patens, et je tus en cette belle histoire comment Tibertus, Ça*racalla et autres Césars s'ébattaient avec des entants, et pré* naient s!ngaHerptakir a lès martyr!se! Sur quoi je veutas )tntter !Md!ta Cèsan, et le même soir je commençât & ce faire. en suivant les wagea de !a leçon et du MvM. Pour un tempe je ne confiai mon cas a personne, mais depuis je dis te mystère a ptMMeoK personnes, entre autres a MenHet et & PontOM~OMc j'awis AwM~ d M jeM. Ce ~trent les susdits qui aiea!ent au myatere~et qui av!saienta trouver des enfants pour mes be. M~aes. Les entante. iu&s& Chantoce, eta!entjet6a au haed'Mne tour en un pourrissoir, d'où je tes Hs tirer une certa!ne nu!t. et mettre en un ccHte pour être traMportea Machecou! et brot6a, ce qui fut <a!t. Quant à ceux occis a Ma~heMa! et 6 Kantee en i'hotet de Suze, on tes bradait en ma chambre, hormis quetquea belles Mtes que je garda!s comme reMqucs. Or, je ne saurais dire au juste combien furent ainsi tués et ars, sinon qa'MatMrent bien au nombre do sixvingte par. an. 'e L'observation qui procède rappeHctmmed!atenteht ir t'espnt les aetes et les livres obsc&nes du trop thmoux marquis do Sade, qui, sur un ordre de Napoléon F% fut séquestré à la maison de Cbar&nton. D'aptes l'opinion ~n6ra!ctncnt accrcdttce, il est bien pennis dédire que dans ce cas Charcnton a remplacé la Bastille. te marquis de Sade, qui n'a été en somme qu'un très'paie imitateur du maréchal CiMes de Rays, a donne, pendant son s~our à Charonton, un libre cours à sa verve ordnrMre, 'Be&fM~A~M~<GMcHehcMomaMrejMt.

et son dossier renfermait, dit~on~ un eeriam nombre de pa~esinedites encore ptusMconcieMaM que ce q«i avait été précédemment publie. (~ dossmr act<S~o"~M~ tes dernières années de la Restauration, d'après ce qui nous a été afMrtn6 lorsque nous avons demande a en prendre connaissance. Le maréchal Gilles de Rayset le marquis de Sade ont été des types de monstruosité morale dont l'humanité n'a qu'à rougir" car ils la déshonorent r Continuons a dérouler ces abjectes archives s Chartes D. agedetrente etun ans, peintre en b~Hmenta, t~t marie et père de famille. Ses tro!(sont quelque ehMed'oMPantin, d'otd6c!s: sa marche est chancelante et le cot& gauche est aneete d'oo iéger tretoNement. !t a aussi un certain embarras de la langue et l'on eroira!t, a première wae, qu'it est i.vrs ou atteint d'ttn commencement de paratysie générale. !i se plaint d'une violente douleur de tête, a un appétit !rréguMer et bizarfo, un sommeit agité.

Depuis quelque temps i<ss agents de la police du Havre surveillaient sw deaMMhes, qae~es persenaes l'ayant accuse de venir régulièrement au même endroit pours'y livrer & la mssturbation. Cet outrage aux mcsurs etaitactompagné, dieait~n, de gestes et de paroles qui dénotaient tes instincts tes ptus érotiques et alarmaient la pudeur des tentmes et des Nttes qui venaient & passer. On ajoutait que, lorsque Charles D. se voyait surveillé. il dépassait l'endroit où M s'arretsitd'orditM:re, puis revenait inwiabtement après de longs détours & sa place de prédilection: il reprenait alors ses manoeuvres onaniaaues. Le fait était vrai, et Charles D. fut pria eN.nagrantdetit. Lorsqu'on l'arrêta, i! pouMeit la dépravation ~tMOM'~tMN~ le produit de M< <~a<<MM 1

tnterrogé par M. le docteur Meret, il répond a Je ne sais pas, je ne comprends plus, ma tête se perd. Je suis prie par

moments de frayeurs, de trembientents; je ne sais plus ni ce que je dis, n! Mquejo M~ p. M <Mt iowoasM~ d'êt~.édMé sur tes motifs qui ont déterminé cet homme. Si tes questions qu'on lui adresse semblent le réveiller un instant, il retombe Mentot après dans un état de torpeur et d'anéantissement. Bes renseignements pris auprès do sa femme, il est résulté ce qui suit Charles est tantôt d'une gaieté insupportable, tantôt d'une tWstMse et d'âne préoccupation ind&MnisMbtes il pteure souvent, parle seul tre~frequemment, e'an~te devant toutes les gravures, casse et démonte tous tes objets qui lui tombent sous h main, a de violentes colères et aurait plusieum fois sauté par une fenêtre si on ne l'en eût empêché. M y avait des jours ou il prenait des aliments avec exagération, mais, le plus souvent, rien ne lui semblait bon. M buvait alors de l'absinthe pour se donner det'appétit. Ses rapports matrimoniaux ont toujours été ceux d'un homme excessivement emporté et en proie & une grande excitation du sens geneaiaque. Le père de Charles D. livré & raicootiame, est mort aUene et avait do fréquents accès de fureur. Sa tante materneMe, tourmentée pendant de !ongHM années d'un délire de persé. cutions, est aujourd'hui dans un état complet d'idiotieme. Placé en présence dp ses juges, le prévenu ne dit rien pour sa défense M se montre aussi ind!fM!rent a sa situation que s'il s'agissait de la condamnation d'une autre personne, Bref, son altitude pendant !es débats, où son hébétement dut être inter. prêté comme une absence de tout sentiment, de tout remords, n'était pas de nature a lui attirer i'induigence du tribunal; aussi a-t-il été condamné a un an de prison par la police corrcciionneHe du Havre.

M. te docteur More! a déclaré qu'en cette circonstance la justice avait frappé un aliéné

M. Tardieu a Mpperté Mn exemple de la plus 6peoMntab!e

~e~M~~WM~, tMt,n'«.

pervecsiqnt des MM. Une femme, jeune encore, avait déno~ M <Mte, Ag&e de aouM ans, en lui introduisant tes doigts trésprofondément et a plusieurs reprises chaque jour, pond'aht ptusieucs années, dans les parties sexueiies et danst'anMs. Cette femme prétendait qu'eue n'avait en vue, dans ces monstrueuses pratiques; que nnterei de la santé de <en enfant et les so!ns d'une propreMaingMMëfement mfBnee. Mats la passion coupaMe ou le délire se trahissait dans la nature tneme des attca. chements et dans les circonstances du Mt. L'entant mconta!! avec un accent de vérité aaisiMantqu'M n'était pas raMqoo sa mère la r&veMtatt, au milieu de la nuit, et so livrât sur elle A ces actes ettrenea, qui se prolongeaient pendant une heure entière, etdMMMt cette scène, devant laquelle l'esprit recule, la ntene était hatetante sen teint, Mn regard s'animaient, son sein s'agitait; elle s'arrêtait, baignée de sueur. L'examen au. quel M. TardieusoMmit l'enfont ntt des plus conctuanta', etii est bien permis de dire que, sans les constatations de la science, le rait n'eut sans doute pas pu être coMsidéré comme posstb!e.

te sieur X. âgé de vingt~ept ans, d'un tempérament lymphatique, mais doué néanmoins d'une très-grande force musculaire, a présente, dés ses premières années, des signes itou douteux d'idiotie. A mesure qu'il avançait en âge, Fan. senee d'mtetligcnM devenait de plus en plus manifeste. X. neput jamais apprendre & lire i! était d'aHieure violent, indocile, pteiM de bizarreries. ËiMê par les soins de t'ad. ministratien de l'hospice de Troyes, ii fitt successivement ptace chez plusieurs paysans, mais aucun d'eux ne put le garder. On le ramenait A l'hospice, déclarant ne rien pouvoir obtenir de lui.

Plus tard, X. devient sujet & des accès de manie periedi' Voy. ~Mtf« OKMM~M «M* /<w ~«M~ o<f.r <n<fMn', 4'edKt'n, P. M.

que. PMsquetous les moisit était, pendant ptusieMrajoo~, d'une yietencoMtr~~t~~ raient, profcjrantdes menaces de mort et d'mMndie. MfaMait alors quelquefois io renfermer dans une cellule, et même, dans quelques cas, le maintenir nxe par ta. camisole de tbrce. De temps en temps il quittait furtivement t'hospiee~ et, après avoir erré plusieurs jours dans la campagne, M jevenatt Mteaue de fatigua, les vêtements en lambeaux et em~ertadû boue. Cependant, dam les intervalles de ses accès, X. peu. voit se livrer aM plus rudes tra~aMX; était infatigable et fa!Nit a lui seul l'ouvrage deptutMMKhMnmM. Aussi, ma!~ son état d'imbécillité,. trouvait-on do temps en temps des culdateurs qui consentaient & le prendre. Cependant, un premier fait d'une eUreime gratte vint met'tre On ces essais de liberté. X. sa trouvait atoH chez un cMtuvateur du bourg d'Eslissac, lorsque, en présence de cinq ou six personnes, il commit une tentât~ de viol sur ono paysanne. On fut forcé de le réintégrer a t'hospice de Troyes, où bientôt se pass&rent les actes monstrueux qu'il me reste & raconter.

X. trompant la surveillance, s'introduisait dans la sotte des morts, quand il savait que h corps d'une femme venait d'y être dépose, et u se Mwait aux plus indiptes profanations. n se vanta publiquement de ces faits, dont il ne parafait point comprendre la gravité. D'abord on ne put y croire mais, appelé devant Ïe directeur, X. raconta ce qui se pas. sait, de manière n tcver tous tes doutes.

On prit, des ce moment, des mesures pour mettre cet homme dans l'impossibilité de renouveler les, protanations qu'on venait de découvrir; mais cet idiot, si prive d'inte!gence pour toutes choses, déploya dans ce caa un instinct de ruse qui le lit triompher de tous les obstacles, Il avait dérobe une clef qui ouvrait ta salle des morts, et les profanations de cadavres purent ainsi continuer pendant longtemps. Il tattut enfin reconnattre t'inutitité des mcsares employées

jusque pour prévenir le retour d'actes si odieux, et Xt.. fut ~~&rMM~~aaMn~deSa!nt.DMe)'~

Peu d'années avant la révolution de <7M, on prêtre fut convaincu d'avoir assouvi une passion brutale sur te cadavre encoM chaud a'Mne femme auprès de ioqueito it avait été placé pour t~ter des pW&rM. C'«it aur ce Mt que M. KéM.' try a établi son r$tMn!t!t!tMt& Dernier du Be<HMt<MMff. a En <7M, p~a do D~on, & Qteaux, un mien aleul, dit Il. te docteur M'ct~a, qtti était médecin de cette cet&bM abbaye, Mrta!t. M jour du couvent pour aller Mir dans une cabane, aMu~e au milieu dea bois, h~mme d'un bu~ cheren que, h w!Me, uayatt trouvée mourante. Le mari, eecup& & Ms rudea travaux, loin de la cabane, se trouvait ~Me d'abandonner sa temme, qui a'ava!tn! en&nta,n!pa.rents, ni voisins auprès d'elle. En ouvrant la porte du logis. mon grand-père tut frappé d'un spectacle monstrueux. Un moins quêteur accompt:Nait l'acte du coKsut' le corps de la CMMnM, qu! n'était plus qu'un jcadavre 0

< On homme tut arrêté, dit M. B~erre de BoMnaont, dans une petite ville de province, pour un crime auquel personne ne voulait croire, et qui cependant. tut prouvé aux débats. tt mettait de tMourir une jeune peMonne de spize ans, qui appartenait A une des premières familles de la ville. Une partie de la nuit s'était écoutée, lorsqu'on entendit dons la chambre de la morte le bruit d'un meuMe qui tombait. La mère, dont l'appartement était voisin, s'empressa d'accourir. En entrant, elle aperçut un homme qui s'échappait en chennM du Ut de sa nMe. Son effroi lui 6t pousser de CeUcebsenathM.n'ttteHMepa)' M. tededewr t)<Mor. de TMyea, a<SM. en tM?. l'objet d'tM tt~.MMnqMoMe rapport & t'A~~Mh' de o!Meti)!e. de h put de M. !Mtarger.

Pt<<M M~fM~, n Jomet M<9.

grands cris, qui réunirent autour d'elle toutes les personnes de ta OMfscn. On saisit Mneonnu, qui pafaisMut plaque inaeMibie é ce qui se passait autour de lui, et qui ne répon' dait que contusément aux questions qu'on lui adressait. La première pensée avait été que c'était un voleur; mais Mn liabillement, certains signes, dirigèrent les recharges d'un autre côte, et i'<m reconnut bientôt que la jeune n!!e avait été denoree et polluée plusieurs fois. L'instruction appr!tqueta garde avait été gagnée pr!< d'argent; et Mentôt d'autMs r&. ~taMena prouvèrent que ce malheureux, qui avait reçu une éducation distinguée, jouissait d'une grande'aisance, etéia!t lui-même d'une bonne (aminé, n'en était pas & son premier <'cupd'e<Mi.Lesdèbatedetnontf&rentqM'M8'ei<MtgM$séunaMM! grand nombre de fois dans le lit de jeunes femmes mortes, et qu':t e'y était Mwré 6 sa detpstabte passion. Il fut condamne a MMdetenttonperpetueMe' o

François Bertrand, ag6 de ~!ng~c!nq ans, n6 a Veisey (Maute-Mame), avait quitté le sém!na!re de Langres avant d'avoir term!ne sa etasso de philosophie et avait embrasse la carrière militaire. M devint sergent au 74' de ligne, pasM <!aus son régiment pour un excellent seas-emc!er et fit partie de la compagnie hors rang en qualité de secréta!re du tre. sorier, ce qui ne l'assujettissait pas aux appels et lui facilitait tes moyens de s'absenter pendant quelques heures sans autorisation.

Bertrand comparut devant un conseil de guerre préstdé par M. le colonel Manseton. sous la grave inculpât~ de violation de sépulture dans plusieurs cimetières. L'auteur de ces pro. fanations était resté longtemps inconnu les gardiens avaient fait feu sur lui trois <ois, mais les balles avaient seulement troué sa capote militaire. C'est alors qu'on imagina une madnne inremale qMt,au moindre effort, devait taire érosion. CtMMe M~M~. <t juillet MM.

Oans la n<tit du <S mars 1849, it escalada la clôture du cime. ~ére MontpoMasse et fut blessé en sautant.

VoÏct les revetatto~ tes ptas impotentes que nous treu~ vous dans l'interrogatoire du sèment Bertrand

D. A la suite de quelle sem<ation vous tivriez'vous ces sortes d'excès? y

?. Je ne sais pas; je ne puis dire ce qui sa pasMit en moi. D. Vous avouez tous les taita?

Jte reconnais m'être rendu coupable de toute!! los pM~t. nations de sépulture dent on m'accuae. Jt'a: été blessé dans la nuit du i& aM 16 mafa dernier par un coup de feu, en MM. tant pa~deMus la cteiMn en planches du cimetière MontparneMte, o& je voulais m'introduire peur y touiller de nouvelles sépultures. Ce coup de feu m'obligea de m'entuir. Je me Mndia à t'h~pita! du VaMe'Crace, pour me faire soigner des MesaMMt que j'avais reçues. Je dedarai tout ce que j'avais fait à ?. le chirurgien-major, Marettai (de CaM).

D. Ainsi, vous reconaaiaaez bien être l'autour des v!oiauens qui ont eu lieu en MvrMf <M7, <) Bie~, près Tours; en juin, même année, au cimetière de l'Est; en juillet et août <M8, aa cimetière du Sud; le 38 aoat, ait cimetière d'Ivry; en septembre, ulle deuxième fois au même cimetière; et en dccembre, au même lieu, sur plusieurs cadavres?

K. Toutes ces dates sont eMctes ou a peu près. Quand je m'intMduisais dans un cimetière, c'était une rage, une folio qui me poussait. H m'est arrivé de deterref dans la même nuit de dix quinze cadavres, et après tes avoir mutités, jo les remettais en ptaee.

D. Quel était votre motif ou votre but, pour violer ainsi des sépultures, et vous porter A des actes horribles?

Il. Je n'avais aucun but; j'éprouvais le besoin irrésistibte de la destruction, et rien ne m'arrêtait pour me lancer dans un cimetière, afin d'y assouvir cette espèce de mge de mutiler tes cadavres, mais saM m'occuper ni <e<M yeetMt~' Maw. Je ne puis encore aujeunthui me rendre compte des sensa-

lions que j'éprouvais en éparpillant les tambeauxde ces ca-

dawrea..

D. Avec quel instrument commettiez-vous les incisions et tes lacérations des membres~

Jt. Le ptus souvent avec mon sabre-poignard,'et d'autres ibis avec un couteau ou un eanir.

D. Comment parveniee'vous & déterrer !os corps?

?. fM~e<!MH< Avec mes propres mains, du avec le préHtiet' instrument que je trouvais pfes de moi. J'avais quelque<bis les mains en sang, je <M sentais les ttoM~M ~M teM~e-

MM~M.

D. Que se passait-M en vous après avoir assouvi ~etre passbnt

JÏ. Je me retirais en proie à une Ce~M qui me rendait tout tremblant; puis j'eprmMaïs le besoin de prendre du repos. Je donnais plusieurs heures consécutives n'importe eu ni en quel lieu. Pendant cet assoupissement, j'entendais tout cd qui M passait autour de <MÏ.

D. Comment expliquez-vous cette pr&Krence & ehois!r, peur vos horriNes tnatitattons, des cadavMs de temtnes ptutet que ceut des hommes?

Jt. Je M choMMais pas tt est vrai que j'ai déterre p!us dé !<!mmes que d'hommes.

D. N'etiez'vous pas, dans ces actes, dirigé par Mn sentiment autre que celui de la destruction des cadavres? t

Jt. Non, mon colonel.

JP. il est bien extraordinaire que vous chercMa!! toujours A assouvir votre passion sur des morts, et jamais sur des être vivantsP 't H. C est une maladie ehct moi depuis que je suis à i'hopi- tat, je n'en ai pas eu d'atteinte mais je ne sais tt je serai complètement guéri quand je sortirai de cette aHaire. D. Un témoin a dit dans t'!nattnction que le cadavre d'une J<'une Mtie avait été Mdt~MM~ est*ee que vous aMaquiez tes cadavres avec les dentsî

M. Non, monsieur le président je n'ai jamais fait usage de mes dents. Le témoin a voulu dire que les corps déchires par te couteau mal aMM ou par mon Mm~ tat~aient daxs tes deux parties séparées des déchirures incorrectes qui faisaient comme si des rata avaient mordu ces parties.

D. Lorsque vMsou~rie! les cadavres, ne plongiez-vous pas les mains dan t'!nter!euf?

T~M~Mtft <tWC ~<M«M~ et sur le <Mt plus C<~<Ke. Oui, colonel, j'y mettais les mains pour en arracher teaentfaiMes, et sMveotj'eUaMJMqu'MM r6g!enaMper!eoM&, d'où j'arrachais le foie. (MoMvement d'horreur dans t'auditcire.) jP. Mai< de semblables actes devaient vous faire horreur a VMMMeoM? Est-ce que vous M'eprouwiM pas un sentiment qui veua f!t comprendre toute l'énormité od!e<Me de ~a actes?

K. Oui, certainement, et plue que tout autre, J'éprouvais ce sentiment, mais je ne pouvais m'empêche de recommencer au périt de ma vie. Ainsi, je Mvais que la machine existait pour m'atteindre et me donner ta mort! je n'en ai pas moins francM le mur. Une autre fais, cette machine a Mte: j'aurais pu la prendre et t'emporter, mais je me Mis contenté de la démantibuler d'un coup de pied. Je suis entré dans te cimetière, où j'ai déterré plusieurs cadavres. C'était un soir qu'il taisait une nuit profonde; le temps était horrible, il pleuvait et tonnait très-fort. En sortant du cimetière Montparnasse, je me suis rendu au cimetière d'tvry, 00 j'ai commis tes mêmes actes, et je suis rentra au Luxembourg vers trois ou quatre heures du matin.

D. Est'ce que jamais vous ne vous êtes demanda a quoi ser.vait cette destruction de cadavres déjà anéantis? N. Quand ma maladie se déclarait, j'éprouvai:, MM m'en rendre compte, ce besoin de détruire.

J?. Et cette maladie, vous prenait'eMe souvent?

If. Environ tous tes quinze jours elle <'<tMMM!f<~< de< <M<KM!<<«~.

D. Ëprouviez-toua les mêmes désirs M voyant des animaMï morts?

"1. Ken, tnon cotonet, je éprouvais r!ën.

D. Depuis que vous êtes & t'Mpitat, avet-vous éprouvé ces onreM< désirs!

J!. Non, mon colonel. Et je MM sur maintenant A'étM complètement gM~n. J'avais vu des cadavres froidement. sans trembler. je n'avais mourir personne. Depuis que josuts&t'MpM. plusieurs de mes camarades sontmorta prtsde moi. Ah! je suis guéri, car aujourd'hui j'a! peur d'un mort. (Vive et profonde sensation.)

N. le docteur NarctMt (de Calvi) dépose ensuite et MH'ote que Bertrand lui a toutavwcet qu'il l'a ntemechaFg&de taire a<t conseil une horriMe centtdeMce e 11 mutilait, d:t.i!, toutes les parties, fendait tet< bouches jusqu'aux OM!Meset sèpamitiea mcmbrea. Tout en reconnaissant qu'il ne touchait pas au corps des hommes, il ne pouvait expliquer la pr&)eMnce que dans le principe il donnait au MM~tninin. blais une nouveHc passion s'étant jointe a la première, n commit des actes qui ex. pliqueraient naturellement cette preterence. B

M. te docteur Lunier, aliéniste tres.distinpte, a visité et interrogé le sergent Bertrand, et il a publié aur son état mental un mémoire qu'on lira avec le plus grand inte~t*. Nous y remarquons ce passage a Quand pour la première Ms, au cimetière de Bléré, en février <M7, Bertrand fut entraîne comme instinctivement à déterrer et a mutiler un cadavre, il ne savait même pas a quel sexe il appartenait, et il m'a posilivement auinnë qu'à cette époque il n'avait aucune idée de cohabitation avec tes cadavtes qu'il exhumait. C'est au mois de juillot 1848, au cimetière Montparnasse, qu'avant déterre untjeune temme eMBt MeMCM~~ (ce sont ses expresnons), tid6e affreuse lui vint de se livrer & l'acte inoui qu'il ne put avouer devant le conseil. Et cet acte, il était loin d'être calme <bMM~< <M~<WCM~MM, MM.

quM« tts en rendit coupable; il veM~ do mutilercinq ou six cadavres et, comme a'it eût ouMte ce qu'H venait de faire, il s'abandonna plus qtM jamais dans cette même nuit & Non in. stinct de destruction. Bertrand ot'a,dMfC6te,amnn&navo!r depuis cohabité que deux fois avec les cadavres qu'Moxhu<neh, en décembre <84)! et en janvier <849. B

t~ ceMe!t de guerre a rendu un jugement qui a dec!«r& a !'uuanhnité Bertrand coupable de violation de sépultures et l'a condamné a un an de prison, maximum porte par t'art!c!e SM du Code pénal.

Bertrand a entendu a~cnnpasstMMte la lecture de ce juge. ment et la seul sentiment qu! a paru l'agiter s'est traduit par un sourire qui est venu emeurer seat&vnM

Et maintenant, quelle opinion peut-on se faire sur tous ces outrages !mmondc8?Sont-i!s /<!(a~~t< une irretagaNe preuve d'aUenat!on mentale? non, k folie n'est point une conséquence necessah~ do la dépravalion, et il ne faut pas, sans un mur examen, ullcr jeter sur la honte et !c crime te manteau protecteur du délire et de Fïtnpumté. Nous partageons donc l'opinion de M.Moreï,loKqu'H dit: a U n'est, en reante, acte si dé. pravé commis par les aliénés, et je n'en excepte pas même la violation des cadavres, qui n'ait été accompli par des individus jouissant de leur raison. On peut invoquer, je ïc sais, pour excuser certaines monstruosités de l'ordre moral, la passion des individus, tatbreedo l'habitude, rentratncment del'imitation; mais, entre la tyrannie des passions et i'irrcsistibititc, qui est le propre des maladies mentales, il existe une grande et énorme différence. On encte tMtm'net de Bertrand <SteH mort a)Mn<

Cc!!e.c! se dMu!t do l'observation de symptômes d'un c&raciere exet~emcntpathetogtauo ? T Aetes MMMteMx dM A nne <iKaMaee <t<aae. On arrôle & chaque instant, sur la voiepublique, des vtoiitards, septénaires ou octogénaires, qui se Mvront & des exhi. bilions ou & des attouchements obscènes. Leurrât monta! demande a être examine, et il arrive tf~s-ft~qttcmment que le médecin ï~!ste constate un anatbttMemeni sénile de l'intelligence et une compromission de la tiberté <noMto. L'exemple suivant se trouve dans ce cas

Le M mars iM3, & trois heures de t'apreMMid!, le sieur Ch. h 17 août i78S, se tMMyant au jardin des Plantes s'est appracM du jeune Fetictett 6. âgé de tre!te ans çt demi, occupé alors à examiner des reptiles et notamment des têtards, et portant la main sur le pantalon, & la hauteur des organes genttaux de l'enfant, il a répété, & plusieurs reprises Oh! te beau pet:t lézard Fétteien C. s'cMgna, mais Ch. se rapprectta de lui a quatre reprises dtHërcntes, et chercha & renouveler tes mêmes attouchements. Survente déjà depuis quelque temps par des agents de l'autorité, Ch. fut arreM et conduit devant le eomMMMeire de police du quar. ticr.

Le ? avrii suivant, nous t'interregcameaa la prison des Madetonnettes, conjointement avec M. ta docteur F. Mocnant, t medecin.adjoint de cet établissement pénitentiaire.

Hens notre rapport médico.tégat, nous tntmes en relief les circonstances suivantes a Le sieur Ch. bien qu'âgé de Mixante-dit-huit ans et dem!, parait jouir d'une assez bonne santé habituelle, et il est physiquement bien conserve. Les ra'M&At~MM, <M<.

cMttea )Mtet!eetue!!os ont, subi un certain «~a«~m~, mais nous n'avons découvert aucune trace de délire. LodiscoMrsest paf~îs J!nuti', incohérent, et une !~sien assMtnarqMee de b tnemotre vien! de suite apporter un peu de confusion dans le fait qu'it a voulu énoncer. C'est ainsi qu'il M souvient diMcilement si c'est hier ou avant-hier qu'il est allé ta messe, etsi une personne do)tt !t nous a perte, a occupa dans t'ar<n6e le grade de cap!taittc ou celui do colonel. o

Le prévenu nous paratt avoir 6p)OuvA un chagrin profond de la mort de sa femme, et it <tCM9 s<HHb<c tr~ préoccupé en ce moment d'une maladie mentale dont il croit sa nMe menacée ou atteinte. tes de<M circonstances, lorsqu'on vient a les lui rappeler, t'ememfettt visiblement.

M comprend à merveille ses affaires d'intérêt, se souvient des locations qu'it a laites et du chinre de ses ventes. t! a peur de manquer d'argent, de M'être point payé par ses locataires, et lorsqu'il se produit dans une toute, il a l'habitude de porter les mains derrière le dos, at!n de protéger ses poches contre JesmaMBMvn~ habitueMes des~oM. Nous estimons qu'il y a là un sentiment avaricieux exagéré, plutôt qu'un cemmeHCO. ment d<! délire des persécutions.

nc!at!vementat'acte incriminé, it~are qu')t ne Mit pas comment on !'a arrête, et qu'i! ne se souvient Hunement des eircoMstaneeti qui ont pu motiver les mesures prises vis'a'vis detui. H proteste donc de son innocence, et invoque en sa <a* vcur soixante ans d'une vie honorable a Paris.

Une chose nous a trappe cependant, c'est qu'i! ne parait pas se faire une juste idée du de!it odieux qui lui est reproche nous ne pensons donc pas qu'il on comprenne toutes les con séquences possibles.

est, a notre avis, atteint d'un commencement de a~HMce ~M~, et il ne devait pas jouir, au temps de l'action, de toute sa liberté d'appréciation.

Une ordonnance de non.lieu a été rendue, mais Ch. a du être tratM'fer&dans une maison de santé.

D'autres fois, ainsi que l'a indiqué M. Tardieu, c'est sous retnpire d'une excitation physique, en quoique sorte invoiontaire, que t'outrage a été commis, et l'incutpé ou ses proches savent invoquer, pour sa justitication, quelque maladie cachée qui le pot'te, malgré lui, u des actes impudiques. Ce sera, le plus souvent, une affection cutunde, une dartre au pourtour de l'anus ou des parties sexuelles, y déterminant une démangeaison incommode, une chaleur insupportaMc, dont l'expert aura & apprécier ia nature et les enets.

« En<in, dit M. Tardieu, dans certains cas non moins dignes d'attention, ces actes qui ont paru outrageants pour ia pudeur publique no sont, en rea!ite, que la con. séquence d'une it)Mrm!te qu'i! appartient au médecin de reconnaitre et d'expliquer. Des vieillards qu'un séjour prolongé en certains endroits de la voie publique, que certains attouchements en apparence immoraux, avaient désignes & l'altention des agents de l'autorité, cédaient simplement aux nécessités d'une aneciion chronique des voies urinaircs, unique cause de l'émission lente de l'urine et des mouvements propres A soHiciterct & hâter lu miction. De telles conditions physiques sont de nature, ou le comprend, M enlever aux faits tout caractère de criminalité, et c'est le médecin qui peut seul arrêter les poursuites commencées'. «

Dans les maisons d'aliénés, on voit persister parfois t'crotismc chez certains matades jusqu'à un âge extrême'ment avancé. Des déments présentent notamment un ~fMM<CM; ma'wt, r. tt.

ordre d'idées et mémo un désordre sexuel tort peu en rapport avec !a vicittessc. Lorsque h! sequcstraiMn dans un asite n'a pas encore été occotnpttc, !1tohneur desfamilles peut avoir à soonrir du t'ctent!ssement scanda- leux de certaines prouesses senitos. !t est bon que Fon soit prévenu et que l'on n'aith pas trop vite imputer a mal desdcregtcmcnts purement matadits.

L'observation suivante porte avec o!tc un enseignement utile

C. (Joseph-René}, ~6 de qtMirc.v!ngts ans, o toujours 6M amateur de bonne chère et souvent de débauche complète; mois il était essentiellement êgotste, et pour toat ce qui n'avait pas trait à ses plaisirs, il se montrait a~ancieux. Lea personnes qui te connaissaient l'appelaient souvent vieux M~W~ Vers soixante-seize ans et graduellement s'établirent chez C. un certain anaibaasementintcttectMe! en même temps qu'une perversion chaque jour croissante du sens moral. it mit de la prodigalité dans ses débauches et n'eut plus que des habitudes eraputeuaes. !t gaspiua dès lors son bien avec maintes ttttea de joie qui ne manquèrent pas de l'exploiter. Sa raison, on le comprend tacitement, ne devait pas résister longtemps & un pareil régime aussi ne tarda't'on pas a te voir errer de côtes et d'autres, fréquentant surtout tes maisons de prostitution puis, lubrique sans aucune retenue, allant de rue en rue, de porte en porte, demauderen mariage toutes les Mes ou femmes qu'il rencontrait et leur faire même ouvertement tes propositions les plus immoraies. C'est alors qu'on le fit entrer ir l'asile de Sainte'Ccmmcs (mars t8S6).

Il y a chez lui une tendance irrésistible, involontaire même, & t'onanisme. Même quand on lui parte, il porte ses mains & ses parties sexueMea, et, si on ne t'en empêchait, it se livrerait publiquement a cette pratique honteuse. U raconte ses amours

à tout te monde, et tour A tour en riant et en pleurant. Tous ses discours sMtentrem~es des apostrophes tes plus tendres & l'adresse de ses interlocuteurs et H leur fait t chaque instant les plus grandes protestations d'amour. H a d'ailleurs des ittu' sbns de la vue qui souvent lui font prendre des hommes pour des femmes; alors il s'élance vers eux et wut les embrasser. Voyant un jour, de sa tenetre, des dames se promener dans los Jardins de l'asile, il brise ptusieum vitres pour les appeter. Quand, au nuKen de ses transports amoureui, on le retient assis sur sa chatse pour l'empêcher de sauter aa cou des gens, alors il leur envoie avec la main des baisers assaisonnés de mille tendres propos; puis, si l'objet de ses agaceries est resté en sa présence~ éprouve uMe sorte de crise amoureuse, se met à pteurer, et supplie !es gardiens de le laisser embrasser M MeM'a~M< Mais ? ne s'arrête pas cet accès; !'exa!tatiOM monte encore, et C. ne tarde pas à se tordre sur sa chaise il crie, pfeurc, sanglote, se frappe la Mte et s'arrache les cheveux; puis it reste dans une sorte d'orgasme qui tait bientôt place a une véritable fureur. Le tout se termine alors par des Cots de larmes, et, s'it n'était surveillé, par des tentatives de masturbation.

Ce malade a succombé !cS7juit!e! i85C, dons un marasme effrayant'.

CNBbM, ~KttMt d<M~M! t8CS.

CHAPITRE XtY 1

)

M ttUt~MM ttOH~Mem SUMtPTtat.M <? CeM~MWBTTM M UtMTt HOMU:

be t'MtoUon. De t'OMge de t'ah~UM. De la n«sta~!e. De t'usée do t'opium. tte !a ere~CMe.

S ). !)B t.'OHTJMfXM.

Au milieu des périls dont la société est enveloppée, it en est un qui se reproduH chaque jour. Jeté en pttufe à tous les oisifs, il devient un de leurs passe-temps habi- tuel. App~t du vice, U est plein d'attraits pour la curioaite publique éco!e du scandatc, du crime, du suicide et do la. folie, il favoriso trop souvent !'6ctosion ctted6veioppemeut de ces instincts pervers qui, & un moment donne, sont assez forts pour étouffer la voix de la conscience et pour précipiter des âmes dégradées ou des intelligences faciles a défaillir sur cette pente fatale qui aboutit à trois chemins également terribles le bagne, !a morgue, la maison de fous.

Ce péril, c'est la publicité accordée par tous~lesjonr-

naux & ces lugubres histoires, a ces tragiques comptes Mndus qu'enregistre avec un regrettable empressement la chronique des Faits divers. Si les dossiers de la justice criminelle, si les cartons de la Préfecture de police vont sans cesse grossissant, n'en cherchez pas ailleurs la cause principale.

Lorsque t'inncxiMe sévérité d'an ma!trc, la dMM<6 d'un patron avide, l'aversion d'une marâtre ou la haine provoquée d'un pére, ont donné iioupour iapreniiero lois à une poursuite jMd!ciaifa motivée par des sévices exercer sur un en~nt, et que les ploies hideuses du jeune martyr sont venues s'étaler & l'audience, si la presse avait étouffé le retentissement de cette misérable affaire, la pensée do l'imiter ne serait sans doute venue à personne, et les annales judiciaires aunnont conservé la relation d'un,acte isolé. Si t'inutanon contagieuse existe et personne n'en saurait douter a propos d'une foule d'actes ordinaires de la vie, i plus forte raison doiton l'admettre dans tes cas ou les facultés intellectuelles, morales et affectives sont en {eu. Eh bien, pourquoi fami.tiariser les cerveaux fragiles, les orgaMisations impressionnaMes, les sujets débiles, méchants ou corrompus, avec ces permanentes exhibitions de tortures, de réchauds, de fer, de corde ou de poison? Pourquoi établir ces frottements continuels entre t'ame paisible et cet être gangrené dont J'arme a semé l'épouvante et le deuil? < La vue des angoisses d'auttruy m'angoisse, D a'dit Montaigne. En euet, rien n'est prompt se communiquer comme une grande émotion de l'esprit et du coeur, et rien, dans des conditions déterminées, n'est plus apte à

retentir sur la pensée, !a voient et ïa raison, que cette anxieuse pcrp!oxitc où plonge le récit d'événements tragiques. C'est sans douté M ce qui « Mt dire& N. Bouchut qu'il devrait a y avoir dans la société une sorte de lazaret moral où l'on pourrait enfouir, aussitôt qu'ils se montMnt, les désordres moraux et nerveux dont la pt'opr}etecontagtëusc est établie 1. M

C'csi d'abord avec une répulsion profonde quo l'homme accueille lis rolation de ces drames journaliers. La& de se révolter en pure perte, il proteste ensuite timidement, et comme rien n'est plus tyrannique que l'habitude, i! arrive à une tntdiMcrcnce compote. Peu & peu ses yeux se reposent avec complaisance sur cette clinique de l'assassinat, et il va s'assimilant tacitement toutes les particularités insolites de l'acte commis. De ia a la propagation sympathique il n'y a qu'un pas.

Plus un crime est entouré de mystères et de circon. stances extraordinaires, plus il s'est accompagné de ruse et deraMUtemcnts de barbarie, plus les causes en ont été impenétraMes, plus les récits de la presse en ont été rendus pittoresques et émouvants, et ptus le pouvoir exercé sur t'imagination humaine et sur t'inRuence imitatrice est fécond en dangereux enseignements. Un jour viendra peuMtre où des passions, ensevelies dans les *rep!tS les plus cachés du coeur, demanderont imp6rieusement & être assouvies les moyens d'exécution font-ils défaut, on interroge ses souvenirs, on recourt au texte, et, muni de ces instructions, le bras frappe en calquant ses coups sur ceux dont ajournât lui a dévoilé la justesse. SMCMtK ~MM~ <~ <M(M<W<e ~O~ff~, p. <49.

Que t'en fasse des recueils spéciaux pour les besoins do ta science, do ia magMt~ture ou du ~rfeau, c'est ôvidemment fort utile; mais que l'on ne mette point dans les moins de tous cet instrument de corruption monde. A co pris, vous verrez diminuer les chiffres aujourd'hui si élcvés du crime et de la mort volontaire, et les sévices gmves~dont ta fréquence nous a été revetec~àr M. Tordieu, ne nous appam!<roni plus dans ta suite que comme les fruits d'une !i)~t'atore dont la liberté %a jusqu'au délire. Si t'inftuenco de l'imitation si péremptoirement dé. tnontrëe par M. Calmeil, si les exemples de monomanie homicide ou incendiaire, de suicide, de mutilations partielles, de chorde, d'extase, de convutsions, d'hystérie~ pcut'etrc même d'épilepsie, dus & cette cause puissante de contagion et cités par tant d'auteurs dignes do foi, viennent â laisser encore quetqucs doutes, que l'on me pemelle d'en fournir plusieurs spécimens frappants. Un jeune ouvrier assassine un bijoutier et enfouit sa victime dans une caisse qu'il porte au chemin de ter. Six semaines se passent; la police '(ait rechercher le bijoutier, quitte savait nanti de valeurs importantes te meurtrier ° mené joyeuse vie, et dépense en orgies des sommes con' sidérables. Tout a coup la justice intervient, le procès se juge et le coupable est condamné à mort. Les journaux exploitent cet événement ils mesurent la hauteur, la largeur et l'épaisseur de la caisse, et ils en donnent le poids exact. Cela fil grand bruit, M y a huit ou neuf ans; et depuis on a pu déjà retrouver une dizaine de cadavres ensevelis dans de volumineux colis destinés à ta petite M~MC.

Récemment, & peine te public avait- pu M remettre de !arpenihi& impreMion produite par !a triste aOthiro do Chinon. que d<j& l'on apprenait que dans ta Nièvre une jeune couturière venait de brater le produit de ses itiicites amours. Je n'ose pas cro!feque cesora ia une con. séquence isolée d'un infanticide devenu trop c6!ëbre. Un premier -suicide s'op&t'e au moyen d'allumettes ch!miques,ctat!Jourd'hui qui poutramaire la statistique des cas de mort de ce genre? Voyez les Fot(N <<{?<'<, ils en fourmillent. `

Un maihcat'eux imagine un jour de se jeter sous une locomotive. L'instantanéité de ce nouveau genre de suicide a aussitôt donné l'éveil & ceux qui aspirent a déserter !a vie, ci les imitateurs sont venus tnocnter do leur sang les roues de la lourde machine.

L'histoire de la gu6) ite que Napoiéon t" ordonna de brûter~ parce que trois factionnaires s'y étaient tués successivement !a !<'gnnde de cette porte de !'hote! des invaudcs qui fut murée parce que douœ hommes étaient venus s'y pendre; les mutilations epidemiqucs si curieuses qui ont été observes en Algérie, et que M. BaiMargcr rappelle tous les ans dans son cours clinique & la Stdpetriere, sont tellement présentes a l'esprit de tous, que jo ne m'étonne plus qu'it soit défendu de monter aux tours de Notre-Dame, aux colonnes do la place Vendôme et de la p!acc de !a Bastille, a i'arc de triomphe Je t'Étoi!c, sans être accompagné d'un gardien dont la mission est de surveillet activement tous les mouvements des visiteurs, et de s'opposera toute tentative de mort volontaire. M y a plus de quarante ans, alors que les journaux

étaient & peine les rudiments de ce qu'ils sont aujour' ~'hui~qniMt avait dé;a dit que «ici individu, pouMt~vt par des revers ou par quelque chagrin, ne se serait pas tué s'il n'avait pas lu dans son journal l'histoire du suicide d'un ami, d'une connaissance. »

Je ne voudrais pas que ces réttexMns me lissent attribuer des tendances qui ne sont pas les miennes. Je crois comprendre mon époque la presse est pour moi un admirable instrument de progrès et de civilisation,.et j'avouerai de grand cosur que les sociétés modernes sont en grande partie son ouvrage. J'apprécie donc hautement les services qu'ontrendus les journaux, et ceux qu'ils sont appcMsa rendre encore; mais la presse, comme toutes tes institutions humaines, a des qualités, des défauts et des dangers. Ses qualités rachetant de beaucoup ses de' fauts, je ne m'en prends qa'â ses dangers, et je tes attaque en homme convaincu que la liberté d'~ <rc M doit pas pnfM~OM' COM~ M'OM <M< de n<KM<!M<

a 9. Dt L'MtCe Bt t'M!tfM!.

Depuis une dizaine d'années, il se Mt dans les grands centres de population, mais principalement a Paris et en Algérie, une inquiétante consommation d'absinthe 1 Toutes les classes de la société ont accepté avec un inexplicable empressement l'usage de cette étrange boisson sans nul doute, il y a Ja quelque chose d'aussi fatal que ce qui se passe en Chine à l'égard de l'opium.

Si, pendant la belle saison, i'on se promène entre

quatre heures et demie et six heures du soir, sur la Ion. gue ligne des boulevards, on est bientôt frappé de voir quelÏe innombrable quantité de ircrfea d'at~inihe se débitent sur ces petites tables rondes qu'abrite une large tente et dont on laisse encombrer les trottoirs. Que d'in. dividus viennent imprudemment à ce rendez-vous A cette henrc'!&, Paris s'empoisonne,

Les hommes de lettres et les artistes payent a l'absin* thé la plus forte dime, et lorsqu'au nom do t'hygiene, un médecin vient à faire entendre quelques consoHs a ces hommes intellectuellement si bien doues, sait-on queUe réponse on reçoit? a Vous ignorez donc, disent-ils, le plaisir qu'on éprouve a suivre les ondulations bizarres do l'eau qui verdit, puis blanchit en tombant au &nd du verre; les plantes aromatiques dégagent leurs parfums, et des les premières gorgées une sensation indéMnissaMo envahit tout notre être. H semble qu'une activité nouvelle soit imprimée a tout l'organisme; un monde d'idées surgit, se presse, déborde: l'imagination crée ses enchanteresses chimères, et souvent, sous l'influence de ce stimulant, naissent les plus ravissantes créations de la littérature el des arts. »

Combien d'hommes glissont.sur cette pente combien, inhabiles a maîtriser la passion qui les domine, vont chaque jour chercher des excitations nouvelles, devenues plus nécessaires à mesure que le cerveau prend l'habitude de ne plus rien enfanter sans elles! La tnMf~MM <!c<MM<t<MMHM engagea augmenter graduellement la dose du breuvage, afin de maintenir l'impression gustativc au mémo degré; peu a peu la difficulté du travail succède a

l'énergie première des conceptions, ci, & un moment donné, te joug pesant de ta stupeur ébrieuso remptaco l'essor spontané do l'esprit, t'enthousiasmc et le génie. Notre armée d'Afrique fait un déplorable abus de l'ab. sintttc. Les médecins militaires ont signoté te danger; ils ont même, à cette occaMon, prûcMde sa!ntc$ crotMdcs, mais leur NMtonté moratc a 6t& mëcMtMue et leurs paro. les sont tombées dans le vide.

Dans nos possessions d'ouire-mer~a basse cupidité des marchands de Uqueurs ne connaît aucun frein, et ils distribuent au soldat des boissons aussi coûteuses qu'eMes sont pernicieuses a sa santé.

Pourtant où it y a une grande agglomération d'hom.mes, une expérience tristement acquise nous a revête les accidents presque inMiaMcs qui ne tardent pas & se développer, et dont les principaux sont le typhus, te chotera, ia variole et la dysenterie. Meurtrières par excellence, ces affections cpidennques exercent d'autant plus de ranges qu'eues frappent des individus adonnes aux spiritueux et enfreignant sans cesse toutes tes prescriptions de l'hygiène. L'ivrogne qui, dans ce cas, échappe au fléau, « est UM homme qui tombe d'un quetrMme étage sans se tuer '.M

On fait au& marins des distributions de cognac, de tana, de rhum et de genièvre ou gin, mais jamais d'absinthe. Il est vrai que t'intemperancc des matelots dans les caba" rets exotiques paralyse en partie tes efforts dispendieux que tait le gouvernement pour leur assurer une nourriMax Mxmn, M~ae <f«M~t c< <f<'M<M.

tuM sahïbre mais, en<!n, l'absinthe cstproscrite, même pour les o!ï!ciers, car voici ce que nous lisons & ce sujet dans le remarquaHe ouvrage de M. îc protbssûur Fon~sa- grive a Nous avons si souvent déploré les cHets meurtriers produita par l'abus de l'absinthe, que nous avons vu avec une ~ivc satisfaction le vermouth de Turin, maceratum vineux de substances amcres, se substituer, a titre d'apéritif, t'eau'dc-vic d'absinthe dans les. habi. tadesde h ~stroaomM ~shionabie. Les états. majors des navires stationna dans les pays chauds font actueMement de cette boisson un usage assez habitue!; elle nous paratt éminemment propre a exciter l'appétit et a donner a l'estomac, pourvu qu'elle soit prise uniquement avant le repas du soir, cette tonicité qucl'innucnce con* tinue d'une haute température éteint assez o~inairc* ment. a

A propos de l'intoxication par l'absinthe, question neuve et si pleine d'intérêt, le cri do détresse, le coMCMt f<MMM~ M été récemment poussé par un jeune médecin très-distinguée M. le docteur Auguste Motet, dans un travail inaugural des plus attachants'.

Comme l'a fait remarquera Motet, il y a deux classes de buveurs d'absinthe. Les uns, sans habitude pr~uaMc~ arrivent dans un temps tr&s*courta en boire des quantité considëraMest chez eux, le délire éclate d'ordinaire brusquement c'est h forme aigué. Les autres sont des buveurs de pression. L'intoxication) préparée de longue ThMMd'AM~M oaM(~. fa~; t. D. MtM&i-c, p. Mi; <S5<t.

C«MMM<KM ~<~W~M«'~<e~~<MM, ~Mt~W~M~M <)!!? <M!<9M< pf<Mt«~< «tf <'A<tMat< par ta Mta«t<' d'e&t~nMo t'aris, tS5C.

main, se. traduit par des désordres lents et & marche progressive !est ta ~ecmecbroaique. Forme e~. L'ivresse de!'absinthe est g6ttéM!e. ment bruyante el agressive. ha période d'excitation. est beaucoup plus longue que dans l'ivresse par t'atcoot ou te vin. Après la période de détente, de collapsus, il reste une sensation de fatigue et d'accablement qu'un sommeil agité est impuissant & faire disparaître.

A mesure que des doses nou~Hes sont ingérées, tes fonctions digestives se troublent, l'appétit diminue, disparait même, pour faire place au besoin de boire puis une sensation do malaise, de Ï'wnxiété précordiale, des bourdonnements d'oreilles et des vertiges se manifestent. Vers le soir, il se produit Mquemmeni des hauucina.tions de la vue et de t'ouïe. Mais a ce qui- prête, dit M. Motet, un caractère parliculier & i'intoxication par l'absinthe, c'est t'absence totate à cette période de tremblements musculaires ;.il semblerait qu'on cat sous les yeux une forme éc!osc avant développement complet. N a Les malades se distinguent des autres par l'inquiétude peinte sur leur physionomie ils se tiennent a l'écart, cherchent a s'isoler non pas tristes et concentrés comme tes tnétancoïiques, non pas inertes comme les stupides, mais présentant un état mixte dans lequel les objets extérieurs revêtent tous des formes correspondantes au détire. Voûtant sans cesse échapper a des persécutions imaginaires, ayant même parfois ta crainte de se voir méconnus, accusés de crimes qu'ils savent n'avoir pas commis, tantôt ils fuient, tantôt ils s'avancent vers vous en protestant de leur innocence. Les désordres vont

croissant & mesuM que le jour tombe, et c'est au milieu de !a nuit que tes plus fantastiques images font leur apparition. D

Dans cette forme aiguë, la terminaison est rapide et toujours heureuse. E!!e est en générai précédée ou do sueurs extrêmement abondantes ou d'un sommeit proBond.

~HM~ eAt'~Me. t/apparei! musculaire pt&sentc un état d'incertitude et d'indécision qui se reeonMtt tout d'abord a des eontrections MbDUaïres, & des tremblemente dans les avants-bras, la main et les membres infe'rieurs. Les malades éprouvent des sensations divorses, te!!es que des fourmillemcnts, souvent même de la pesantour et des engourdissements. Observateur sagace et reuecM, M. le docteur Motet a signalé en outre le cachet spécial d'hébétude, 'les tremutat!ons fibrillaires des lèvres, de la langue et des muscles de la face !o regnrd terne et triste, la dyspepsie, l'amaigrissement, la coloratton jaunâtre de ta peau, la teinte violacée des muqueuses, la perte des cheveux, les rides et les caractères de !a caducité.

ParaUetement aux troubles de la myotitité, la lésion cérébrale a marche sommeil agité, rêves pénibles, cauchemars, réveils brusques, illusions, éblouissements, vertiges, cepba!a!sie opiniâtre, hallucinations effrayantes, forme dépressive du délire, tendances hypochondriaques, embarras très-marqué de la parole, engourdissement in~ tcUectuei, paralysie générale, accidents congeslifs, t convulsions épileptiformes, et la mort termine tout.

g 3. De t.A MMAM))!.

En même temps que !a nature communique & l'homme le tourne de la vie, elle grave protbndement dans son coeur un sentiment d'ineMicaMeprcdiieetion pourle pays qui !o voit nattre. Quel pieux souvenir que celui qui se rai*tache aux lieux témoins desjeux de notre cntance it faut qu'elles soient bien vivaccs ces premières impressions reçues dans un Age tendre, pour que les plus belles contrées do t'univers ne puissent nous ~ire oublier le modeste hameau où nous ouvrîmes les yeux'au jour. Arrachez t'homme voisin du po!e à ses montagnes de glace, et bientôt il languira. Transportez !'Ah'icain sous notre zone tcmpercc, et ii reerettera ses sahics brûtants. Si nous trouvons dans t'amour du pays notât une source de joies pures et douces, nous y puisons malheureusement aussi le germe d'une affection triste de l'âme, dont les caractères, en apparence Cort légers, conduisent parfois a une fin prématurée nousavons nommé la M<' ~M, ou io mal d'M/M~.

Dans la maladie qui nous occupa le pass~ seul tient l'esprit en éveil. Les parents, tes amis, tes voisins, le va!' ton, la rivière et t'ugMse du vi!!age sonisucceasivement l'objet d'une pensée, d'un regret et d'une !arme. Nous subissons tous le sort commun, a des degrés différents, il est vrai mais il n'est personne qui soit anrancM de la meiancoHque influence de ces sensation!

Tant de n<M premieM ans UMbitMJc a do <OMe<

!<o mat du pays s'observe partout, sou~ !os climats les plus ~isnarates comme dons tes saisons tes plus diMcmbhfbies; il ne respecte ni te sexe n! ~gû. Le riche pu pauvre, te sauvage ou l'homme civitisc, l'âme !a mieux trompa ou h plus pusillanime deviennent sans pitié ses victimes.

Établissons tout d'abord que la nostalgie Me t'econnatt pas une cause unique, et que si dana latres-gfande majorité des cas otic est provoquée par l'éloignement du sol natal, il ne s'ensuM pas qu'elle n'ait d'autres mobiles. Voyez p!uMt ce tendre entant qu'une noufriccmercenaire vient de rendre & sataoniMe comme il se désole lorsqu'il voit s'éloigner, pour toujours peut-être, la temme qui lui a tenu lieu de mère, et comme il l'appelle par ses eri);. Ses parants te comMent de caresses, mais il reste insensible et morne. Cet cntant'ta est nostalgique. L'homme oui, pendant de longues années, s'est exposé uux incessants périls de !a navigation, n'ayant que le ciol pour abri, et devant lui que la perspective d'un horizon sans limites, que vieht-il a regretter lorsque tes progrès de t'agc l'obligent & jeter l'ancré pour Ja dernière tois? Oh ce n'est pas te toit paternel, mais bien son b~ tinMntetIamcr.

Ce soldat qui a vécu de la vie des camps, ce médecin dont les jours se sont écoulés à catmer la souffrance, cet artiste qui n'a jamais connu que palettes ou ciseaux, cet actif industriel, ce simple ouvrier enfin, que deviennentils quand le temps et les infirmités les condamnent au repos? Nostalgiques. Le changement d'habitudes, l'inaction, les loisirs-do la retraite et l'ennui, sont de mauvais

compagnons en général, et leur pernïcieuaeinnuencoso MtMeotot sentir sartoa~ les ~aetioM de l'écoMmi~ Une reaction sympathique du cerveau sur un viscère important arrive, et voioi-que le Parque a tranché le ni d'une existence devenue morose et pénible depuis qu'elle a gooté le bonheur.

A quel âge la nostalgie est-eMe le plus a craindre 7 Dans l'âge des illusions, lorsque l'adolescent jette un pont d'or sur t'avenir, et que, sans scruter les profondeurs de i'aMme, il se dirige d'un pas suret !a joie dans !o coeur vers un monde inconnu où il est avide de paraître, tci, c'est un jeune homme plein de candeur, élevé au sein d'une famille qu'il chérit, qui brusquement s'arrache aux baisers de sa mcreen pleurs, pour venir étudiera Paris. Là, c'est un adolescent qu'un roulement de tambour appelé au service du pa~s, H la détense du drapeau national il dit un adieu, quelquefois éternel, a ses vieux parents, a ses amis, à son amante, et le voici qui change de climat, de moeurs, de travaux, de gcm'e de vie. Le vide qu'il éprouve, l'absence des impressions agréables qui réjouissaient sa jeune âme, sont loin de le soustraire aux tristes pensées, aux amers regrets d'avoir quitté sa première existence. Aussi, l'administration militaire, sur l'avis des hommes spéciaux, est-elle souvent obligée d'accorder des congés & la recrue nostalgique qui, sans cette paternelle mesure, aurait péniblement languis semblable au végétal qui s'étiole quand on le transplante dans une terre Mrang&M.

La femme, malgré son exquise sensibilité, est moins exposée au mal du pays les circonstances etiologiqucs

sont phMmres chez elle. Ëlevée sous les yeux vigilants de ses~parents~ !e jeune <ilïe ne quitte en général sa famille que pour en fonder une nouvelle, et son cceur est bientôt rempli des nouveaux objets de sa tendresse.

La p6nalit& en rigueur chez les.peuples anciens ou modernes a toujours regardé t'exH comme le plus terrible chaUment a ïon~f au coupable. Les Grecs firent souvent abus de l'ostracisme, et les compagnons d'in'fortune ne manquèrent pomt a Ar<8t!de et & Mihiode. Les Romains de leur côté, no ménagèrent point tes rigueurs du banmasement a des hommes du plus haut mérite. Qui ne connait les stances nostalgiques du poète !e plus aimaMe que Rome ait jamais possédé, de celui qui con. nut et chanta si bien l'amour, d'Ovide enSn, qui s'écria un jour dans l'amertume de ses regrets

0 q<Mter, o pattes non est MtmemM heat<tm! t

Mon !a<ent!ctz eut litet Mfbe thui.

Rien ne développe peat-ctrcïc mal du pays & un plus haut point que la détention. Un jour que nous visitionsavec te plus grand soin l'immense établissement pénitentiaire de Clairvaux, nous nous souvenons d'avoir~ et là rencon' tré do jeunes prisonniers qui nous avouèrent en pleurant que le sévère régime de la maison n'entrait point pour eux en ligne de compte, mais que leur plus poignante torture était de vivre éloignés du clocher de leur village. Nos annales militaires contemporaines ne renfermentelles pas en eMet h relation si curieuse du sauvetage du ponton la Ca~tMe, en i8i0, de la part de cette grande et héroïque armée d'Espagne, qui, vaincue par les armes

doMU ans auparavant, après h eopHutotion de Boyîen, tut' cng!out!c toute vhanto i~ans H~tronp~j~'isbns, <!ans~d<~ pontons infects? La nostalgie <!t périr plus de Ftancaia que la ft&vre jaune. Aussi, pour éviter la supplice morat d'une tc!!e f!n, une poignée d'hommes 6ncrgtques s'arma't-e!!c contre les gantes dc!a geo!e. Un ttorriMe mas' sacre N'cnsn!vït, mois quelques-uns revtMnUe soi natal. C'est encoM la nostalgie qui un peu plus tard, ctsaus tegouvcMCtncnt de ta RestaMrat!on, vint d<!c!mer les rangs de cette armée d'oMcters dctntssionnatrcs, connue sous te nom d'M dtl C&«mp <<'o~, el que co<nmandait le brave générât t~itemond.

Tout ce qui rappcMc d'hcurfux souvenirs sunit pour enfanter le mal du pays. Que t'on se souv!enno plutbt de cet air de cornemuse joue par tes tMUvicrs dans les montagnes hotvctiqucs et de l'effet magique que produi?u'ent les rustiques accents du RotMS des f~t~ sur tes soldats suisses. !t fallut défendre <tc<« peine <t<*Mtcr< de cttanter, de sitBcr ou de jouer cet air sur aucun instrument, car M rappelait des sentiments trop tendres et dcterm!nait une douleur trcs-vivc, apaisée scutcmcnt par la désertion ou la mort volontaire.

VcyM t'hah!tont dM rochers <)ph~!<ptCM

A-t-t) <t"!n~ CM Hcux touroM))~ par tM vent)!,

M<)r)M< de ffimas. :iHettn<!a de )ofM))ts?

Dans tes plus donx dhoati*. dans tcutt MMHcs d<!t!c<

t! rc<!M!Ue s<s tocs, ses rocs, ses précipice!.

Da.tm.

On saït que dans les pays o& l'homme est devenu esclave, où sa couteur lui Mvii sa liberté, la nostalgie est une chose tres-communc. Dans les colonies, lorsque les nègres,

t leur arrt~ce, tombaient sous la domination dé maMrcs bacharM, e ayoriM par tours compagnons que le sort te plus affreux les attendait sous ce nouveau ciel, ils se M' taient, ense donuantta mort, de prévenir tous les maux dont on leur avait fait te tableau te plus horrible per"suadés qu'ils renaissaient ensuite dans leur patrie, on les trouvait pendue aux arbres de l'habitation. Instruits d~ Fentanco dans rart des poisons qui naissaient pour ainsi dire sous teurs mains, ils les emploient & foire p~rH' les bceufs, les chevaux, les mulets, compagnons de leur esclavage, et tous les ctres qui servent a l'exploitation des torres de leurs oppresseurs. Pour écarter loin d'eux tous les soupçons, ils essayent icurscruautcs sur leurs femmes, leurs enfants, tem's tnanrcsses, sur tout ce qu'ils ont do plus cher: ils goûtent, dans ce projet affreux de déses. poir, le double ptaisir de délivrer leur espèce d'un joug plus horrible que la mort, et de laisser leur tyran dans un état de misère qui le rapproche de leur état*, a Le tempérament bilieux est celui qui dispose le plus a la nostalgie, et aucune saison ne <avorisc davantage son dévoloppemont que t'automno !a chute des ~uiites, la nudité de la terre, le peu de temps que le soleil éclaire 1'liorison, les pluies continuelles, les promptes vicissitudes atmosphériques et les froids humides fixent en effet notre esprit sur un ordre d'idées souvent mélancoliques. L'heure de la journée qui offre te plus de prise au retour de ta pensée vers des objets aimes est cette du coucher du soleil.

NM~M ~t~M~~ <t<w <<fN.f fe<tf<. w

D'apte des renseignements positifs-qui nous ont été iransmia par te savant professeur GhampouiMon~du Val* de'€racc, la nostalgie, dans t'armée, est devenue trèsrare ce qui s'explique par tes amétioraiions successivement introduites dans les principales conditions de la vie du soldat. Cette maladie n'éclate et ne se propage dans des proportions sensibles que parmi tes troupes employées aux expéditions teintâmes, (Syrie, Chine, CocMnchine, Mexique) ou bien séquestrées dans des pos.tes isolés. En pareille circonstance, les hommes envahis par l'ennui ne songent pointa déserter; ils se suicident. Dans tes viths de garnison, en temps de paix, ïa nostalgie ne scvitguere que sur les novices du métier; ceux-ia, ou désertent, on se !aisMnt mourir de faim, si l'on n'interrient & temps pour les renvoyer dans ieurfamiMe, munis d'un congé de convalescence. La plupart de ces jeunes soldats montrent une douceur et une résignation navrantes quelques-uns sont d'une taciturnité aussi opiniâtre que celle des typemaniaques.

La nostalgie motive toujours un congé de convalescence si t'anection se montre rebelle et tend a la récidive, la réforme est prononcée.

« Je ne eonnMN, dit M. Champouitton, aucun exemple d'acte réprchensiMe imputable & la nostalgie (la désertion exceptée) la réalité de t'aKection étant démontrée, les conseils de guerre se comporteraient, dans ce cas, comme s'il s'agissait de i'une des variétés de l'aliénation mentale, »

A l'imitation de M. le docteur Musset (de Nantes), qui a écrit sur le mal du pavs quelques Ugnes élégantes et

bien senties, nous crevons qu'il faut admettre trois pha' M& diètes dans ta nostalgie. Au premier degré de son atfection morale, le malade est triste, inquiet; insou. ¡' oient, taciturne et sombre M éprouve des iaiMesses et des lassitudes spontanées, répète a chaque instant le nom de ses proches, regarde la terre natale comme un lieu enchanté, et s'abandonne a des rêveries apathiques. Cette période de la nostalgie est la plus Crequente, et elle a inspire d'éloquentes phrases & un eéiebrc voyageur, qui, panenu aa sommet du Vésuve, écrivit ce qui suitsur ses tablettes e Quelle providence m'a conduit ici? Par quel « hasardles tempetcsde l'Océan américain m'entoiles jeté « aux champs de Lavinie? Né sur les rochers de l'Armori« que, le premierbruitquia frappé mon eretlieen venant a au monde est celui de la mer et sur combien de rivaa gcs n'aide pas vu depuis se briser les mêmes tots que « que je retrouve ici Qui m'eut dit, il y a quelques an« nées, que j'entendrais gémir, au tombeau deScipionet < de Virgile, les vaguesqui se déroulaient & mes pieds sur « les cotes de l'Angleterre et sur les grèves du Canada? e Mon nom est dans la cabane du sauvage do la Floride a le voilà sur le livre de l'ermite du Vésuve quand dp' a peserai-te & la porte de mes pères le bâton et le man« teau de voyageur 1

0 ptHrh, o dhMm dMnae tMam t

a Que j'envie le sort de ceux qui n'ont jamais quitté « leur patrie, et qui n'ont d'aventures à conter a per'<t sonnet~

Arrive au deuxième degré, le malade a lesyeMegares,

MûgGsetgonnestilMupirooi pleure involontairement. 8on tcMt devient tivide, t'appèHt se perd, tes digestions sont pénibles, les excrétions et les sécrétions se trou.Ment, la transpiration diminue, la céphalalgie appXratt, et avec elle un sommeil tourmenté par des rêves retraçait toujours le charme inexprimable do la vie sous !e toit paternel; la respiration est courte, la peau sèche, io pouls faible et lent. Des acc!dents Murites se montrent vers le soir, les forces physiques disparaissent, ramai" gnsscmcnt est tr&s-Mpido et les facultés intellectuelles s'etOgnent.

Enfin, dans le troisième degré, tous les symptômes s'aggravent insomnie, stupeur, délire, prostration, diarrhée coHiquati~c, Cevre ardente, dépérissement eftrayant. te pauvre nostalgiquo rend bientôt son âme a Dieu, mais le dernier battement de son cceur a été un soupir pour l'objet de ses amours

et du!<M moHem K~tobettur ArcM.

~anatomie pathologique est assez diMcite à indiquer; plusieurs auteurs ont prétendu n'avoir jamais trouvé do lésions cadavériques, tandis que Percy et Broussais anir'. ment avoir rencontré des traces non douteuses de phlegmusie dans la poitrine et le canal digestif, ainsi que des épanchements séreux dans les ventricules du cerveau. M. Boisseau a plus spécialement porté son attention sur i'etatdes méninges, et il. a dechr& qu'elles étaient opaques, rouges et épaisses sur la portion de leur étendue qui recouvre la partie antérieure des hémisphères céré' · braux. Nous n'avons ouvert qu'un seul nostalgique, et,

soit défaut d'attention, soit qu'u n'y eût rccHcmcht rien de partieuMep, nous décta!!<on& n'avoïr pas trouvé dans t.'autopsio la moindre ahôration appartenant a la patho-

togie.

Le diagnostic présente de sérieuses difncuttes au premier degré, car le mal dtt pays no se (Mni&renc!c alors;do l'hypochondrie et de la mélancolie que par des nuances perceptibles seulement à un coupd'ceM eMrc6. Au second et au trotsi~mede~peKonno n'y esHroïnp6. Le pronost!c est tres-var!aMe et dépend' beaucoup des cauMS qui ontdéterminô cette maladie, patMs s! meur' tr!ero,tor8qu'enc~no épidémiquement dons!eacantps< tes hôpïtauTt ou les prisons, par ex<;mp!c. Pour captiver !a conuance de son malade, et pour esp6< Mrd'atMgerses sou~ranccs, sinon de les guérir, M <aut quête médecin possède l'art de lire dans le coeur du nos< tatgique. Cette brèche une fois ouverte, que do consola~ tions wnt pénétrer jusqu'à cette amc brisée par !a dou. !eur. L'homme qui souffre ne veut pas être heurté il se révolte contre la raison, si elle se présente & tuï avec un front haut, sévère et grondeur. Nous faisons assez pressentir par là que la science ne dirige pas tout son'arsenal thérapeutique contre tentai du pays, tnatsqu'eHes'adresse & !a bienveillanco, a ta bonté, & la tbrtito imagination, et & t'inépuisaMo dévouement de ses mandataires, pour rclever le moral de t'atnigé et faire rentrer dans son cceur une douce quiétude, avec l'espoir d'un prochain retour dans des foyers si regrettés.

Bans le traitement des alfeotions de FinteHigence, tes prêtres de l'ancienne Egypte ajoutaient aux moyens

naturels tournis part'hygiene toutce qai est susceptible deproduired'agreaMes sensations tes jeu~ tesexeMi.. ces, les danses, les chants, les sons les plus mélodieux, l'exposition d'images séduisantes. Ils avaient raison, aussi devons-nous faire comme eux.

Sur la fin du s!&cte dernier, le baron DesgeneMcs n'at-il pas su utiliser en Egypte tes charmes delà musique pour distraire l'armée des Pyramides? Cette inttucncecst si souveraine que les capitaines qui foisaient la traite n'avaient pas de plus sor moyen pour dissiper ta tristesso des noirs et empêcher leur révolte a bord, que de leur faire entendre do la musique.

Si les raisonnements, les consolations/tes jeux, la gymnastique, le travail corporel et les ressources de l'hygiène ne triomphent pas des sounrances du nostalgique, le moyen intaittibte de lui conserver la vie est de le rendre & son vithge, & sa mère, & sa maîtresse. Si la chose est impossible et quête mal tasse de rapides progrès, essayez les toniques ctt'hydrotherapie, parlez sans cesse au ma. tade des objets qu'il affectionne te plus, et vous sèmerez ainsi quelques neurs sur les bords de sa tombe. B 4. Da t'OM6B ee <eMM.

L'opium est un excitant du système nerveux central, mais il n'a pas d'action particulière sur les organes génitaux, et il ne communique pas forcément & l'esprit une tendance lascive, une aiturc voluptueuse, une direction lubrique. Le stimulant exalte la sensibilité, l'imagination,

la volonté, mais ce surcroît d'activité n'est dépensé que dons h sphère des Mtéeshabitucjttes. L'ambitieux voitscs rêves réalisés, l'avare ses coffres pleins d'or; le poëte savoure tes délices enchanteurs de i'idéat, le libertin songe & des plaisirs inconnus, etc.. Les partons prennent de Tessor souefinHuence de h sUmutation cer~bMÎe) mais les phénom&nes obtenus sont purement indhndueb et Mns affinité élective sur tel ou tel penchant. Lorsque le narcolisme est in~t&ro et qu'il est devenu un état pathoto~que chronique, les fonctions psychiques, dont t'at~fation s'était d'abord Mntitée a l'obnubilation inteMectueHeeta l'affaib!i8semcntgmduet do la mémoire, se pervertissent plus radicalement. Le malade éprouve alors des sensations ëtranges son jugement se fausse, ses idées cessent de se coordonner, sa conversation est mobile, son langage incohérent puis il devient la proie des hallucinations les plus diverses et les plus terribles. Au Heu de ces sortes d'extases agréaMes qui avaient marqué le début et la période d'état de l'intoxication, le fumeur chinois, par exemple, n'a plus devant les yeux que des images dégoûtantes, que des scènes atroces. Pendant la nuit, alors qu'il cherche vainement le sommeil, les visions le poursuivent et t'obsèdent il est entouré de crapauds et d'animaux immondes; undtagon de feu tourne autour de lui et le précipite dons un goutte béant; les tortures de l'enfer bouddhique lui sont tour a tour apptiquées.et s'il cherche' un refuge dans les bras de sa femme, il ne caresse bientôt plus qu'un spectre hideux dont les informes débris. vont joncher la couche conjugale t

Est-ce daM une action speciBque do !'op!um qu'i! taut

aMMdMrchQr~tau~decos.auïeux mMamxd'opuque

psychotbgiqne? Cela n'est pas presuntabtc, mais bien piùMt dans te défaut de nutrition du cerveau, résultai fatal du narcotisme ehMtïMqMe et sartou~ dans cette grande toi du système nerveux qu'on pourrait appeler la loi des c~ contraires, et qui veut qu'à t'oxcUatien ttucccd<ec&Uapsust

Il y a entre t'empotMnnomcnt par l'opium et !ntom" cat!on par raleod de tr&s'nombrcMX rapprochements à faire. Pendant !a période de narcotisnte chronique, it su devetoppechez les fumeurs des goûts et des habitudes do bruta!ït6, une altération des seutimenis af!cctt<b, une diminution de l'instinct de la consenat!on et une propension accusée au suicide. Ces caractères tte rappo!!ent-s pas l'attitude morose de t'hTogne, qui a conscience do ses excès, mais que sa passion entratnc; qui mesure Ï'a* Mme où H sombrer, corps et esprit, et qu'un suprême enort de désespoir vient inopinément soustraire & la vie? L'opium est fréquemment employé en Chine comme instrument de suicide. Le fumeur s'étend sur son tit de camp, a!!u<nesa pipe et fume jusqu'à ce qu'il perde com*piétement connaissance. Ce résultat n'est souvent obtenu qu'au bout de vingt-quatre ou de trente !<cures. La mort est délerminée alors par une congestion cerebrate. Dans le Céleste-Empire, la Mie n'es! pas rare, mais ta-phiiontrophic locale n'a point ouvert encore de refuge & cette grande infortune les malades errent en liberté) sont renfermes dans leurs familles ou réduits au dénutncnt le plus hideux~ sans que la potiee s'en occupe.

Sous FinHuence dota puissante excitation de t'dpium~ io Chinois sort de son calme habitue! et se trouve porté & des actes de violence tout & fait en dehors de ses inclinalions. naturelles; aussi voit.on souvent des quereMes et des rixes suivies de sévices graves. Un tumeuf, apréa une débauches se saisit un jour d'un couteau, et, dans un accès do Mgc aveugle contre ses parents, il les assass!na tous. Des faitsde ce genre se reproduisent trop souvent et cxpïtquenttespf&caMttons que l'autorilé hollandaise a etô obligée depreadro & Java, où des agents sontptaces a la porto des boutiques à opium, avec la consigne. de tuer cetntne des chiens enrages les fumeurs menaçants et v!o!ents.

Sur 3t8 enfants de fumeurs que M. Jc docteur Libertoann a observés en Chine, 49 étaient anectes do dégénérescences physiques ou morales (scrofules, rachitisme, imbécillité, idiotie), d'inHrtnitcs, en un mot, devant entmver chez eux le libre dévetoppement des facultés, et priver ainsi la société du concours qu'elle est en droit d'attendre de chacun de ses membres, L'innuence héréditaire est donc mise hors de doutc<

H n'y a point en France de fumeurs d'opium moisi! n'est pas extrêmement rare de rencontrer maintenant des individus qui, a ia suite de souffrances avives, ont contracté l'habitude de prendre des pilules d'opium ou dehoire un petit verre de laudanum. La nécessité a cen* duitau besoin et le besoin a tx passion. D'autres, a bout do débauches, s'enivrent avec de l'opium, et ce sont principalemont les femmes qui recourent & ces sortes de léthargies ébrieuscs. ti y a là une curieuse étude a mire~

mais les matériaux en sont tres-dissemines. Pout'etro quelque haMiipsychotogue la jtentent-t-ilon jour: mais formons du moins des voeux pour que les abus isolés que nous signalons chez nous restent d'insignifiants spécimens d'habitudes ou do débauches dont la Chine va peut-être conserver longtemps encore le triste monopole.

g S. De H etMOtMM.

Certaines femmes enceintes commettent parfois des actes contraires & l'ordre social et sont appelées à en répondre devant les tribunaux. On sait que la femme qui, dans son état habituai, brillait par la douceuret l'aménité de son caracteM, est souvent exposée & devenir morose, emportée, irascible, alors qu'elle est grosse. La moindre provocation est capable d'ennammcr sa colère et de l'exetter jusqu'à la fureur. TeMeautre, excellente mère, tendre épouse, voue, pendant !a période de gestation, une haine implacable a son mari ou & un de ses entants.

Parmi icsexcesauxque!s!ett'ouMe del'imagination peut cntramer la femme' enceinte, il n'en est pas qui aient plus fréquemment préoccupé la justice que le penchant au vol, mais, ainsi qu'on va le voir, il convient de n'accueillir cette excuse qu'avec une timide réserve.

Une femme enceinte, accuse d'avoir voulu ouvrir la porte d'une chambre eu raient Kertaina objets de pfh, pr&texta pour sa défense un motif violent de jalousie contre son mari, qu'elle croyait enfermé dans cette chambre avec une de ses nMttresMa.

Une couturière emporte un couvert d'argent qu'eita aperçoit daMunaataaierseEunbBKet.accuseedevot.etiere~~ ce couvert s'était matheureusement trouvé dans une poignée de laitue qu'elle avait prise en passant pour satisfaire une envie de grossesse*.

Une voleuse très-adroite avait été surnommée ~~MtM Mceinte toutes tes fois qu'eue &ta!t prise en Magrant délit, elle prétexta!! un état de grossesse qui la poussait au vot d'une manière iMunnonMUt!e! mais rien dans ses antecéaonts, rien dans son état mental ne justiNait ceUe action, que jamais tes tribunaux ne ptirent au sérieux*.

Les <a!ts qui prudent ne supportent évidemment pas la dtMUsaion. Lcmédcctn expert doit démasquer la ruse et le mensonge et livrer sans pitié la coupable à ta justice. Cependant i! existe des cas où des impulsions irresistibles apparaissent réellement pendant la grossesse, et tes auteurs qui en ont observé des cas les ont rangés sous la dénomination de monomanies impulsives, instinctives. Marc, par exemple, a rapporté le fait d'une dame riche et appartenant b une classe élevée de la société, qui, étant enceinte, déroba une volaille exposée chez un rOtisseur, dans le but d'apaiser le vif appétit que l'odeur et la vue de ce plat avaient développé chez elle. M. Girard de CaiMeux a fait acquitter une dame qui, au milieu de symptômes nombreux d'aliénation mentale, était at!ecteo de kleptomanie pendant ses grossesses.

Georget a par!e d'une femme de Mons, mère de cinq entants et enceinte de cinq mois, qui a précipité dans un Capttren, T~W d'<MMt~tMMa<.

0<M<M<' <<? ~«M~, nev. <S&

puits trois do ses enfants et s'y est ensuito~etëe eHe-m&me. Ettc avaîf Ïuft demanda ce!ut de s«sr enfants qui etaM on-' corc en nourrice, et avait envoya au cinquième, qui était en pension, un gdteau empoisonné

Il. Marcoa rappel le procès qui fut porte en i8S4 de- vant !a cour d'assises de i'Attbe. Une ~mmo enceinte, ayant des anMc~dcnts h~r&iHaircs tacheux, présentant parMs de la tnstesseet~'of~oM~cmt~ idiote dans cer.ta!ns moments, fut accusée d'avoir tenté d'empoisonner, son mar!. Aucun motif ne l'avait portée a comanettre ce crime, et elle en avouait tous les détails, disant qu'elle avait tbrmo son projet sous l'influence d'une impulsion irrésistible. Le jury rendit un verdict d'acquittement*. Leuret a ët6 consulté au sujet d'une femme R. qui, pendant sa grossesse, avait fait des blessures mortelles à deux de ses enfants. On allégua une maladie mentale. Leuret constata que la mère de ta femme R. et plusieurs de ses parents avaient été a!iencs, que la femme R. ne détirait sur aucun point, qu'eite n'avait ni hattucinations ni impulsions homicides, qu'elle ne prcscnmit, en un mot, aucun signe évident d'aliénation mentale; néanmoins, prenant en considération les antécédents héréditaires de cette femme, son tempérament nerveux, son caractère violent et emporte, rendu plus irritable encore par l'état de grossesse, Leuret dedara qu'ii Jetait pas impossible que la femme R. eût agi par suite de quelque afrection a~ant momentanément troublé l'exercice de ses CMMtMn<t<. m~f. wftot Mter~ ew~

'!)wW ~« ~M« fM~wM.

facultés intettectuoHes. La cour, tenant compte de cette opinion,"rccot!nnt!'inï!u!p<'cc!)npaMef!ecc'upsetMc9- sures, mais sans intention de donne!' la mort

î.o médecin ne doit jamais perdre de vue la poss!MMt6 de phénomènes tn<e!tcctuc!s b<Mrt'cs* pendant la grosscssc sa mission cons!s(e & tes al)précier a leur juste valeur. En pr~cncc d'un acte d'un ordre tout à <btt inattendueteKcotnptet désaccord avec la mora!it6anterieurc, tcshab!tudesord!n!tires cUa position sociale de l'accusée, il y a lieu de s'assurer si Miat mental n'a point été rudtemenH~sé. L'examen mcdico.i6gate$tdans cccastrûsdiuieile,et l'expert doit formuler ses conclusions avec circonspection. Si la justice n'a point a punir certains faits commis sans tibertetnorate, eUe ne doit pas, d'autre part, accorder aux femmes enceintes une trop facile impunité.

/<t!<t ~w. p«M. « <~ m~.

CenatdërathMM gëatMtM. OttmrvatiMM.

CMM<<~a<n<MM gtnëMtot. Le !icn conjugal a été réputé indissoluble par les lois françaises. Un acte aussi solennel que !e mariage et qui engage l'existence entière ne doit pas s'accompUr sans que les parties intéressées soient mutucûcmcnt edMees et librement consentantes. Comment s'exptiquerait-on, en eHct, que l'un des époux, alnigè d'imperfections maladives do la raison, pût condamner l'outre a l'horreur indennie d'une situation imméritée? Comment te conjoint raisonnable serait-il sar du volontaire acquiescement de l'autre? Comment ce ménage, frappé du vice redhiMto!rc le plus radical, se mettrait-il à l'abri de recri*minations doutoureuscs et justement tondues? Le libre consentement des parties contractantes étanHa condition la plus essentiel, !a base fondamentale de l'union con.jugale, il n'y pas mariage lorsqu'il n'y a pas eu consen- tement, Aux termes de la loi, le mariage contracté sans

C&APÏTREXV

M u MUUJTt M <MH)M<

le libre consentement des deux époux ou de l'un d'eux peut tou~uK être attaque par les epaux ou par celui des deux dont le consentemement n'a pas et~ libre*. MerHn et TouMier considèrent comme valable le mariage consenti avant l'interdiction et qui n'a pas entraîne d'opposition, mais cependant s'il est notoire que la folie a débuté avant le maringe, c'est celui qui'oppose que la Mie avait des intervalles lucides u en justifier.

D'après les articles 175 et 174 du Code Napoléon, opposition peut être faite au mariage d'un individu en démence, non-seulement par le père, ou, & detaut du père, par la mère, et a leur défaut par les aieuls ou les aïeules, mais encore, a défaut d'aucun ascendant, par le frêre ou !a Mpur, l'oncle ou la tante, te cousin ou la cousine germains majeurs; mais cette opposition, dont le tribunal peut prononcer mainlevée pure et simple, n'est reçue au'& h charge, par t'opposeur, de provoquer Finierdiction et d'y faire statupr dans le dctai qui sera t!xé par tejugetnent. Ce droit est refuse aux neveux et nièces, quoiqu'ils soient plus proches parents que les cousins germains. Ces artides s'appliquent aussi a t'état d'imbecil'lité ou de fureur. L'opposition serait recevaMctors même que le consoil de famille aurait été appelé à consentir au mariage (a raison de la minorité du futur époux) cartes parents agissent dans le cas des articles ~75 et i74 en vertu d'un droit particulier résultant des liens de famille. est extrêmement rare que des demandes en nu!tit6 de mariage, pour cause de Mie, soicttt formutees devant C~< Mt. <40 et <SO.

la tribunal. Les médecins listes n'ont donc point a inte~an!p. Nous avons aeuletnont anatyse tes dispowtions !egis!a<ivcs qui régissent ta tnati&re, en cas d'éventualité et ann'quc nos confrères, pt~ahMemeni consultés dans l'intérieur des tamittes, ne soient pas pris HU depourvM et n'arguent de leur incompétence.

<HMMt~a«<wM. Les recherches notnbfCMsca que nous avons tentées ne nous ont perwnsdc d~couvr!rquo!csdeux )h!!s suants, mats i! est vrai de d!rcqu'!ts présentent nn tnt&r~t émouvant et qu'its sont ~m!nomment conctuants,

PraMtOM L. 90 ans, cordonnier, ~it depuM un ~rand nombre d'années sujet a des attaques d'épilepsie. Elles avaient eemmenc& par suite d Mne chute sur la glace. Les accès, qn! d'aboi n'étaient suivis que d'une trts.t&g&ro aberration de la raison, devinrenl plus sérieux et forent aecatMpagaes de manie MeMp. H avait scrwi dans le 5' régiment d'in~nterie t~g&fc, de <83B à iMi, et, lorsqu'il sortit dit service, il reprit son cOtnmerce. Lorsqu'il avait des attaques da<M cette pcfiede, il sai' sissait son marteau, sea coutcaM, en tout autre iMstnntuent qu'il avait sous la main, et le brandissait d'une manière me. Macante, de façon A s'allirer les railleries de ses Mmaradcs. ` Lorsqu'il fut hors du Mr~ice~ il retourna chez !ui< et se docMa & se marier, il fixa avec sa fiancée la c&remonieau 30 oc. tobre t84<. Le 24, un mat de tête irés'intense surtint, et lui parut & tui-tnetMc un indice de t'imminence d'une attaque. H appela uu médecin qui l'avait traité anciennement pour cefte maladie, et lui demanda de le saigner, opération qui lui avait toujours procure du souhtgcmeBt. Le tncdecm refusa par te motif que ce rctnede ne devait pas être trop souvent eœptoye. Le 36, quelques heures avant te mariage, it ntt<aignû par

an autre médecin, mais sans aucune diminution de la douleur pendant la cérémonie civite et religieuse du mariage, L. était abattu et taciturne il ne dit rien en dehot's du simple <?<. En quittant i'egtise, il fut saisi d'une douleur atroce de la tête elle fat tellement excessive que dons la maison de sonbeau'père il, fut obligé de se mettre au tit. La chambre dans laquelle il se trouvait était voisine <te celle où ron préparait !o repas de noces. M MM saisi d'un acc~a d'épilepsie furieuse, et tondis que les peMennesqu! étaient avec lui couraient cher.cher des cordespour l'attacher, il se précipita tout nu dans la salle t manger, avec une peMe dont U s'était empare. poursuivit une femme qui s'enfuit, et ia renversa par terre en lui Jappant t un coup sur !a tête. Son beau'pere s'interposa mais, ainsi que les autres, il fut chasse. Le malade se mit alors par terre devant la porte, rongeant la pierre avec les dents; eottn il se leva avec un couteau de cordonnier a ta main et ouvrit la porte de force en s'écriant qu'it voulait les tuer. La première personue qu'it rencontra fut son beauté, qu'il tua à l'instant. Cette attaque continua pendant trois jours.

Le 29, la raison revint mais le malade pouvait seulement se rappeler te moment du mariage, et rien de ce qui suivit; il supposait qu'il avait dormi pendant tout ce temps, tt fat bien* tôt transporte dans l'asile de Clément, où it se trouve encore. Dans ces circonstances, on s'adressa a la cour pour obtenir la dèclaration de nullité du mariage, par la raison que cet épileptique n'était pas cemptetementMin d'esprit au moment de la cérémonie, et par conséquent, n'était pas apte à donner son consentement. La cour prononça la nullité de mariage'. Adotphine Sturbelle a épousé, en i$S5, M. Guitmard. Meureuse d'abord, le malheur vint la frapper plus tard trois enfants nés de ce mariage moururent successivement; t'atn6, Cette observation a M e~mtte par H. )tttM FatKt de )'~<HeWe<M< /MnM< <~MMn~, t. tt, p. «M.

qui avait survécu, mourut violemment un vase d'eau bouittante.JMnvsM&surtui, h ? suMetnber~pfésd'atMCMMMftrances. Un jour, le f avril 1840, M. Guilmard, qui n'était pas malade une heure avant, l'appelle d'une voix entrecoupée olle accourt, et elle reçoit son mari, qui tombe mort entre ses bras. Elle ne résista pas A ces cruelles épreuves. Dans son dés. espoir, eUe donna des signes d'atMnat!on mentale. 8i!e avait des aaMuctMttons pendant lesquelles, s'adressant au portrait de son mari, elle !'appetait, lui parlait, croyait le voir & cûté d'cMe, tenait des propos extravagants, damait en chemise dans son magasin, etc., etc.

Une de ses amies se disposait & faire un voyage a Mezieres elle alla la trouver et voulut partir avec elle, amrmant que M. Guilmard l'y attendait. Arrivée à Meneres et ne trouvant pas son mari, elle tenta de se noyer dans !a rivière. On la ra* mena a Paris, où cet état de manie pemisto; etio essaya de se jeter par la fenêtre de son appartement; elle se donna ù la gorge trois coups de rasoirs; et plusieurs nuits de suite elle mit en émoi tout le passage du Saumon qu'ollo habitait, par ses criset ses extravagances. Des amis intervinrent pour la faire interner dans une maison de santé; des démarches furent fuites, mais elles n'eurent point de suite.

A cette époque, madame Guilmard ne cessait de répéter o Mon mari, it me faut un mari t On conseilla à la mère d'es. sayer d'un mariage. Madame Guilmard avait dans son commerce une jolie clientèle c'était la fabricante do corsets a la mode. A ce titre elle avait un confortable appartement, dont la mobilier de luxe valait dix mille francs. On lui savait des économies; aussi, même avant l'expiration du délai légal des dix mois de veuvage, un fabricant de corsets lui treuva-t-it jusque huit prétendants. ~'Mn d'eux tut agréé, mais la future exigea que le mariage eut lieu le lendemain même; it fallut y renoncer, puisque tes délais t'empêchaient. Un'autre. au moment d'épouser, refusa, disant qu'elle était trop folle. Le régisseur du passage présenta unde ses amis, le sieur r'aare,agé

de quarante ans, employé a la préfecture de police. La mère de ta future refusa son consentement et résista avec tant d'énergie qu'elle se retira chez elle. Mademotsctte Faurc, sceùr du futur époux, passa tes nuits avec madame Guiimord pendant deux semaines. Enfin, to35avrit,en Htune dernière tentative auprès de la mère; on lui dit queie mariage était n6cessa!ro pour la guérison de M fille;:que, si elle re~seit, on aurait M. cours a des actes respectueux. Elle <tn!t par céder, et eMe fut conduite chez un notaire pour signer un consentement authentique. Le même jour, par-devant te même notaire, un acte de société fut dressé entre la dame Cuihnard et la de. moiselle Faure, saur du futur époux. Le 27 avril, madame Guilmard tenta de s'empoisonner & t'aide d'une forte dose d'émétique pris chez divers pharmaciens. Le lendemain mémo tut signé !e contrat de mariage, auquel ni la mère, ni tes amis de madame Guilmard n'assMterent. Ce jeor-t& même eMe se montra toute nue & l'une de ses clientes.

Le 29 avrii, elle se présenta devant le maire et devant ie prêtre, et se maria l'air radieux, au moment où elle venait de demander si on allait lui rendre son cherGui!mard.

Des le lendemain du mariage, des scènes de violence ccta.terent entre les époux. Un mois apfes,te 3 juin <84i, madame Faure entrait a Charenton.

Elle en sortit la même année, munie du certificat eMessous <t Je soussigné, docteur en médecine, médecin en chef de Charcnton, certifie que madame Faure est revenue à son état normal et a ses habitudes de travail. Seulement il existe encore en cMeane susceptibilité nerveuse qui exige de grands ménagements, d'autant ptus qu'ayant déjà manifesté des idées de suicide, il serait a craindre, si elle éprouvait des contrariétés, qu'elle ne se tivrat a quelque acte de désespoir. De bons soins de la part de sa tamitte rendront iottta fait le calme é son esprit. a FovttM!. a

OMMaton, ? septembre lui.

EMeétaHapeineMrtiedeCharenionquoM.PaMredetMnda ~parati<M da corpa contM aa <a~ cette detpajudettna~ dame Faure fépondit par une demande en nullité de mariage. Son avocat chercha à étaMir que madame Cuitmard était Mte <" avant le mariage, 2" le jour même de la célébrait, 9'dcpuia !e mariage. A l'appui do sathéseit produisitte cer' titicat suivant de M. le B' Fatret

o MMeit soussigné, conauttc sur cette quest!on a Madame 6ui!mard pouvait~Me être atteinte d'atiënatinn mentale a l'époque de son mariage, sans manifester te désordre de ses t!aeutte$ intettectuettes et affectives par ses paroles et par ses actes?

a Ne balance paB & répondre de la manière la plus aMnna' tivc, d'apr~a son expérience personnelle et celle de tous ses pr&deccsMaraqMt se sont distingues dans la spécialité des ma' ladies mentaies.

a En olfet, indépendamment de la remarque genérate qui peut et doit être faite, savoir que la folie a pu se manifester dans ce moment, mais que l'observateur a manqué, nous citerons deux faits qui ont d'autant plus de valeur dans l'espèce qu'ils sont constants et presque sans exception.

e 1. L'observation de tous tes jours prouve que les aliénés ceMcnt momentanément de délirer, lorsqu'ils sa trouvent en présence de personnes étrangères; alors les impressions actuelles absorbent tes facultés intellectuelles, et t'esprit se trouve ainsi dégagé des chimères qui le préoccupaient, ou bien tes malades font un effort de réaction, et l'empire sur soi est obtenu.

a Dans l'espèce, toutes tes conditions tes plus favorables étaient réunies pour qu'il en fût ainsi. Nouveauté de lieux, non. veauté de personnes, solennité de l'acte, voit& certainetacnt trois causes sumsantes pour donner une explication plausible de !a suspension du détire.

2" !<e deuxième fait, irés~gènérat, à lnvoquardans t'espéce,

c'est que ta e<'oyanc&& ta satisfaction d'un vif deairsuMi <r~s. souvent pour suspendre mementanement le délire chez tes aliènes; ot, c'était Mcnic! !c cas, puisque madame Cuitmard répétait sans cesse u Je vcm mon mari, il. me faut un man. f

< FAmM. x

DN!bM&PaFb,te~<MeembretM!

Le tribuna!, sur tes conclusions co)tfonnes;de M. t'avecat du roi Meynard de ranc, a juge que

t Attendu qu'il n'y a pas de mariage sans consentement; <t Attendu qu'H n'y a pas de consentement valable s'it n'est pas donne par tMM pefsonne jouissunt de sa raison; ¡ a Attendu qu'il n'est pas établi que ta demanderesse ait rntiHc te mariage depuis qu'ctie a recouvré sa raison; <t Que la demanderesse parait avoir été, au moment de ht célébration du mariage, sous l'empire d'une monomanie; < Que ces faits, s'ils étaient prouvés, seraient de nature a pntratner la uuiiite du mariage;

a Le tribunal, avant de faire droit, a ordonné la preuve des faits artinutcs par la demanderesse, sauf ta preuve contraire. r L'enquête qui a été la suite de ce jugement constate que la veuve Guitmard avait tes tMMucinotions les plus manifestes. Un jour elle voulut emmener te frère du mari qu'ctte pleurait, ~e prenant pour le dentnt. Elle espérait retrouver dans un se. cond mariage le mari qu'ette n'avait ptus. Un témoin dit que te jour du mariage, il croyait qu'on s'apercevrait a ta mairie ou a t'cgtise de t'état de fotie de madame Guinnerd. Un autre, que son dénuement fut grand quand des personnes du passage du Saumon, où demeurait madame Cuitmard, lui apprirent le mariage de cette que dans ic passage on appelait ~t~Me. Un autre dit que, dans un voyage qu'il a fait a Mezieres avec la dame Guilmard, celle-ci s'était livrée a tant d'extravagances que tes voyageurs voulaient la laisser sur la route elle avait pris un voyageur pour son mari, et elto voulait le couvrir de son manteau. A Mezieres, elle voulut se précipiter du haut du

pont dans ta~vtere: pétard, au retour de wyage,eMe MMya<!<meceMper~gOtgewepM!H'aMtr.

Après cette enqu&te, le tr!bunet a jugé (<$ M&HMS) que la veuve Guilmard n'avait pu, MM t'emp!Mde sa monomanie, contracter un mariage valable, et, CM conséquence, il a déclaré nul et de nul effet le mariage contracté par le sieur Faure et la veuve Guilmard, et il a ordonné que te jugement MMt transcrit sur les registres de t'etat oivil.

CHAPITRE XV!

M TtMKMMM ois *U<)M) CT M LA WKU« MtMCM.te<U: MUtMMMM!t.

te fou est-il apte & déposer a ~te? Mme* imaginairas dent t'M.cumt des attend. FausM dêoontbHeMs. -Des rMh~ent qui pettwnt être httea pendant un déMM KMte. ett dchMB de toute mhd!e mentale,

te <~e«~ apte & d<tt<~ eaj(M«tM~– Les témoins judiciaires sont an quelque sorte tbrtuits c'est te hasard qui tes désigne. On est donc <bM6 de tes admettre tels qu'Hssepf~enten). t/M~Midu atteint d'aliénation mentale conSrmee est nécessairement incapaMe de déposer en justice, mais les faibles d'esprit et quelques déments peu avancés peuvent tres'bien être entendus, a titre de renseignement, et déposer sur tes faits simples, qu'ils ont observés. Seulement, it serait convenable que la loi les traHatenmineurMtqu'onne !eurdé!erdt point iescrment. Comment punirait-on, en cnet, tes infractions a ce serment ? MM. les docteuM Fischer et Chamheyron ont reconnu t'utitité de ménager dans les interrogatoires tes suscaplibilités du prévenu, et de ne l'amener devant les

tribunaux qu'après s'être assure que son discernement, bien qu'insunisattt, peut ncanmoihs am'6n!cr ÏM (Ï6ba!s, et que son calme est assez profond pour ne donner lieu & aucune scène de désordre.

Une ordonnance de 1670 a décide que tes enfants pourraient être reçus a déposer dans les informations, « sauf, en jugeant, d'avoir par les juges Ici égard que déraison a lu nécessite et solidité de tours témoignages, » Cette disposition s'était prûcedentent établie dans iajurispru. dence, car en i628 on appliqua ia question a un individu accusé d'avoir jeté sa tomme dans un puits lorsqu'elle tirait de l'eau, bien qu'il ne fat chargé que par deux do ses petits enfants. H nous a sufM d'exhumer ce précédent pour faire ressortir combien les habitudes judiciaires actuelles ont rompu avec le passé.

En i825, désalignés rentcrmcs à Bicctre furent appeles a donner des renseignements dans un procès criminel relatif à un incendie qui avait eu lieu dans cette maison. On ne leur tit point prêter serment. « QueMe confiance ditGeorget, peut-on accorder aux assertions, de ces malades? Beaucoup peuvent tres'Mcn rendre compte de ce qu'ils observent mais il faut bien connaltre leur genre de <c!ie pour y ajouter foi, pour être sûr qu'ils ne noient pas leurs illusions au récit des taits: Lorsqu'il s'agit de choses importantes, on ne doit même pas se Cer entièrement au rapport de ces atiéncsa demi raison* nobles i! faut s'éclairer d'autres témoignages. Quant aux aliènes tout à <hit deraisonnabics,on ne peut aucunement se fier a leurs récits Us sont sujets à prendre des chimcrca pour des réaUtcs.HspeuvcntsansdouicdonncrqueiqueMs

des renseignements justes; mais le plus souvent co qui est mrai est meie & ce qui est taux, et on ne peut faire, que de tagues conjectures sur leur dire. En résumé, je crois que, dans un procès criminel, la déposition d'un uMené ne doit avoir & peu près aucune valeur. D Ceo~ot est 6videmmenta!!e trop loin. Sans doute, nous avons admis que !o temotgnage d'un grand nombre de matades était confus et devait être regardé commesu~pect mais les monotnanes sont certainement susceptibles de donner,endchorsdeteursconcept!onsdct!rantcshabttuc!les, des ec~a)rc~s?~ncn~s précis et véridiques: ils sont, dans certains cas, susceptibles deguider la justice, de lui rcveter d'importantes circonstances. Le témoignage des monomancs ne devra cependant être accepté que sous toutes réserves, et il no devra jamais être suH!sant pour tairo condamner un prévenu. A ce sujet, t'obscrvation suivante présente un grand intérêt.

Aux environs de Troy es existe un domaine awez comide.rable, connu sous !e nom de PetMMteau de Saiat-Pouange. C'est ? que, depuis vingt-cinq aM environ, !a sieur 6. an. cien imprimeur, habitait en 1846 dans une MMtudc absolue. Son manoir, veritabto fort détache, est protégé par une triple ea~einte de haies, de ïosses et de barrières. Sur la porte d'en*tree, on lisait avec surprise cette inscription; JR'oM fief de. aroM ~<!<<tf~; et si quelque voyageur se présentait pour v!si*ter cotte habitation, soudain te pont-levis se levait, et une voix forte faisait entendre ces mots < Arrête, citoyen, respecte mon domaine. Qui es.tu? que demandcs'tu? 9 Cette voix était celle du sieur G. vieillard de seiMnte.sehe ans, qu'une oMitation siRgo!icre d'idées sur tout ce qui touchait la re!i< gion, !a politique, la justice et les rapports sociaux avait

rendu maniaque. Fidèle adorateur du soleil, auquel il alilit faiM eesadoratMM tMis fots-parjouc~Mt un aute~do gaMB élevé de ses propres mains au milieu de sa propriété, il en. trait en fureur lorsque la cloche du village appelait tes fidèles & la messe. Le vent sountait'it avec violence, c'étatt un vent que le prêtre du village tu! envoyait pour lui être hu:aiMe. M ne mangeait jamais de viande et avait en horreur tous vête!neot$ tiMea avec la toison d'un attimnt. A ses coteapendah un sabre pr~t a frapperdes ennemis imaginaires, etc.

2S aoot <M3,C. fut assailli dans aa forteresse par quatre malfaiteurs, qui, après ravoir garoMe, lui volèrent son argent. Des agents de t'autorité s'étant présentes chez lui pour demander des renseignements, G. ne voulut pas tes laisser pénétrer dans son habitation, déclarant qu'it Me (erait con' naitre que par la voie d'un journal ce qui lui était arrivé. tt écrivit, en effet, au journal de l'Aube, une lettre circonatanciee qui iut lue à l'audience. Les accuses furent tous con' damnés. ·

La déposition écrite de G. a contribue pour beaucoup à la condamnation des «Moiteurs

tthaw* <maeh'atMtt dent tt'<te<MMen< <e<t aBe<t< On observe dans les asiles d'a!ion6s la classe des délirants par persécution, qui s'imaginent être les victimes innocentes des machinations dirigées contre eux, tantôt par leur famille ou par des amis, tantôt par des inconnus et par la police même, dans te but de les compMmettfû, de tes déshonorer. On rencontre également la catégorie des infortunes qui s'accusent d'être les euteurs de la mort do leurs maris, de tpurs tommes, de leurs enfants. Les ttypo- cttondrioqucs, les scrupuleux eu religion, font, dans !o <tM. M~f. JM~A t. VU, p. <?.

monde ou dans les établissements spéciaux, le tourment des m&tecMM et dc< prêtres. Coux-ci CnisMNt MeaMt par voir qu'ils ont affaire & de malheureux malades; !!s M hâtent de tes renvoyer & leurs directeurs natureïs, les medecMM.

A l'appui de ces accusations Tonnntées par desahénts et dirigées contre eux-Memes, citons quelques Mis: Une jeune femme vint un jear s'accMMT& un nM~Mt d'MM l'auteur de la mort de son enfant. tt s'agissait d'une pauvre cf~atare rachitique, ag6e de sept huit ans, dont eMe'm~ne, mère d~natur~e comme elle s'appelait, avait hdte la mort par ses mauvais traitements. Les détails étaient tellement circonstanciés que l'on comprend ~citetneat les perplexités du juge. Mais une ittstroction sommaire vint bientôt le tirer d'embarfas. Les &its articulés par la malheureuse mère étaient faux. n fut atiestè par le p&re et par d'autres parents que jamais Ma matade et inOrme n'avait et6 soigné avec plus de sollicitudo par sa mère. L'enfant était atteint d'une maladie de la moelle épiniere, et il était mort subitement alors que ses parents étaient & une soirée. Cette coïncidence avait suM pour bouleverser l'esprit de cette dame, qui ne pouvait se pardonner de s'être amusée au moment où son fils se mourait. Elle s'accusait ellemême, avec des détaits extrêmement circonstanciés, comme je t'ai dit plus haut, et en citant des faits qui n'avaient jamais existé. Elle fut envoyée & Saint-Yen, et en sortit gaMe

En avril <MS, la C<M<'<« des Tr<PMM<!M~ a publié ce qui soit o Au moment eu l'assassin de M. Marue, Thomas Mâcher, aHaH expier son crime, un épisode inattendu a semblé poMtoir retarder de quelque temps ce lugubre déneûment. Un malheureux aliéné avait offert de se parjurer en se déptarant Morct. CM. h<MM. «t~ <M5.

coupable du meurtre pour lequel, Hockcr~tait mis en jugement. Se!on4oute appa~Mc~t une e~Mton citevater~~ et; faveur d'un homme que, sans doute, il croyait innocent, l'avait porté cet acte de dévouement inou!. Voici quelques passages 4e la tettreU'aide de laquelle H espérait donner la change & te justice; il l'avait adresse & Moetter dans sa prison a Mon cher ThoMos, je sais que tout la monde vous M*garde comme coopaMe~ mais vous ne mom'MZ pas seul. ~CMta que vous ne dhatgueret pas ce secret M je ne me ioM pas volontairement eennaMre. Lorsque te jour fatal sera arrhc, je confesserai mon eritM. Adieu.

e J'ai visite l'autre soir te lieu du cri«M; j'y Mtournefai et je me tirerai dans te c<BMr le pistolet qaeje porte teujoMM sur moi.

a KtcuMz les MtMfes. J'ai lu <w~ <f<M; malheureuse- ment les preuves vous accablaient, vous deviez succomber. Que Dieu Mons pardonne tous deux! 8i je ne suis pas mort samedi soir, je me livrerai a la justice, et nous mourrons en* semble. Je vous écris encore une fois pour vous recommander de dire que vous n'êtes pas te seul coupable, et qu'il y en a un autre qui a échappé aux poursuites de la justice. Dites que c'est. vous savez que je ne puis en écrire davantage. a Votre Mttbrtuné

a AM~W.< r

Après un court interrogatoire, le prÈtendu coupable, dont la physionomie MM~ trahissait te trouble mentul, a etéremis au mains de son frère, avec recommandation de lui faire donner des soins spéciaux.

Sans doute, JOMquc l'affection mentale est bien caractérisée, il est facile de rattacher ces ptaintes exagérées a lear véritablo origine maladive, Ilais il arrive souvent aussi qu'elles se pruduisent dans la période d'incubation de la folie, alors que t'on peut à peine se douter de t'exts*

tencedu moL a Les médecins, dit M. Morct, qui s'occupeM des aReotions nervausas ont pu remaruuer cette étrange disposition de la part des malades donner une existence reeMo & la variété infinie d'tmpressions et do pensées qui, malgré nous, viennent nous assainir dans les circonstances douïouMUSMOM critiques de la, vie. On a des ennemis, des détracteurs, et des projets de vengeance ont pris mvbtonta<re<ncnt naissance dans l'esprit. Sous rinnuence d'une passion, il surgit dans notre amc mille pensées mauvaises dont on a honte et horreur, et que l'on combat de toutes ses forces. Les hoïnmes les plus sages, les plus vertueux, ne sont pas toujours a l'abri des dangers, de la tentation. Au milieu des conditions .pcmMes de l'existence, on o parfois r<~6 la cessation de ses propres mis&rcs; des songes heufeux nous ont <bit arrivera la Cortuno, aux grandeurs, etc. Eh bien, toutes ces idées mauvaises ou folles, tous ces rêves consolants ont pu, dans un état de folio rect, revêtir une réalité chi!n6riquo et devenir pour t'aHcn6 quelques-unes de ces idées fixes qui forment la base do son déHre et qui sont si difficiles a déraciner.

a t!ne fenunc a pr~dita son marique sa mauvaise con. duite lui attirerait la punition du ciel une mère a éga. lement cherché à rappeler son fils & la vertu par la perspective de la punition divine. Dans sa douleur, elle s'est laissée aUer à des menaces et a souhaite ~eM~meM< que son pronostic se remisât. Toutes ces circonstances se produisent dans le vie, et il serait facile de les <nu!.tiplier idéalement et sans sortir de t'M-dre des choses possibles. Or, que peut-il en résulter lorsque ces événo-

ments se réalisent et que, par une coïncidence mtaïe, cctûï quï !? a rêves ou prédite es! son~ te coup d'MM aCTection nerveuse qui a pour premier effet d'exalter la sensibilité et do fausser toutes les perceptions La consé. quence est facile & prévoir, et les médecins aliénistes connaissent mieux que personne cette Mate disposition imprimée a la conscience de leurs malades; qui leur fait prendre pour des reatUts les simples produits de leur imagination. On voit alors des aHen&s s'accuser d'être les auteurs de tel ou tel crime dont t'eïiatence a coïncide d'une manière funeste avec une pensée qui a surgi involontairement dans leur âme. Heureux encore ceux qui prennent pour des rôa!it~ les pr~ets d'ambilion qu'ils ont roulés dans leur tête alors qu'ils étaient en santé et qui se croient riches, puissants, millionnoires. Ma!heureusement, il en est d'autres qui s'appliquent involontairement la doctrine de la coïncidence entre une pensée impie qui peut surgir dans le cœur humain et la r<isa' tion do cette pensée par des auteurs inconnus. Ils s'accusent alors d'être les auteurs de la mort accidentelle ou ~iotente de ceux sur tesqueis, dans un moment de wrtueuse indignation, ils avaient appelé le vengeance divine, w

L'observation si caractéristique que t'en va lire et qui a été recueitiiepar M. Morel, sera pour les magistrats, les avocats et les médecins aliénistes l'objet de pro<bndesr6* uexions, et elle les mettra en garde contre des détermina' tions non suMsamment mûries.

Un fermier du département de i'Eure avait été condamne

deux fois on pollcecorrectionnelle pour des hits qui prouvaient peu en 6)veur de l'honorabilité de son caractère'. Sa femme, qui avait reçu une certaine iMtruetion et qui avait des senti. ments religieux élevés, souffrait cruellement des actes de son mon, dont la conduite compromettait incessamment te repos et l'honneur de M famille. Elle «'avait épargné, il faut bien le dire, ni prières ni supplications pour arriver à modifter cet homme incerr!giMe. Plusieurs fois aussi, dans t'CMhatMn d'une douleur bien légitime, elle lui avait prédit que ~c bon Dieu le punirait, surtout pour forcer ses domestiques Il tra'vailler te saint jour du dimanche.

Or, it afriva aussi, par une coïncidence fatale, qu'un bras inconnu se chargea de MeMM d c.~ct~~ JfepnMM~e de cette malheureuse femme. Un jour que tout le monde, excepté te mari, était réuni dons li cuisine de la ferme, on entendit la détonation d'une arme a feu dans la direction de l'écurie. On se précipita vers tetieu prenne du sinistre, et te sieur S. fut trouvé gisant par terre et baigné dans son sang. tt put articuler quelques mots pour dire que, pendant qu'il était occupé a traire une vache, un coup de feu parti du dehors l'avait blessé a la tête. Cet homme avait été frappé en plein dans la Ogure, et sa vie paraissait être en danger.

La justice fut immediptement instruite du fait, et la gendarmerie ne tarda pas a se rendre sur les lieux. On arrêta d'abord un jeune pâtre âge de dix-sept ans, dont les réponses eqMi'voques nrent croire qu'il pouvait bien exister quelques rapports criminels entre lui et sa maîtresse. Cotte accusation fut depuis écartée, mais ta femme du fermier n'en fut pas moins préventivement arrêtée sous la double inculpation d'adultère et de connivence dans te meurtre de son mari. Ajoutons que 18 <t été d&nonM depKia que eet homme était atteint tMpitepste née.htUM dont tM tee~ jus~M mt'tonnus «oient aoMs parais d'itn.puMono ouMtM. bomicides ou suicides. fendant qu'il <!ta!t t~Mestn: & t'MMe do QuetM.)!aMs (aw!t <<?}, une t~MtMo condamMattoncotfeettennettc est wnuele frapper,

la femme S. était enceinte de six mots, et que depuis long. temps eMe souM'ait etweitement d'un étttt Méwatgiqaa.. PjMur comble de malheur, on trouva dans les vêtements 'tu mari une tottre de sa femme, où ccttc-ei lui renouvelait ses prierez, ré' pétait ses funestes prédictions, et où l'idée de se suicider paraissait être une extrémité à laquelle elle était résolue, ma!grû ses sent!meM<s religieux bien connus.

Lors de son premier interrogatoire, l'inculpée était pbngee densM«e morne stMpPMr. Aux questions qui lui turent adMs' sées, elle repondait sans hésitation « Oui, c'est moi qui ai tu6 mon mari. s Transportée t1 la ptison des Andctys, elle y resta plusieurs mois et accoucha <Mn enfant mort. Toutes tes investigations tenMes dans tu tmi de trouver d'autres coupoMps n'ahoMtin'nt & aucun résultat, et !a fetnnte S. ainsi. qMcic~euMepatrf, restèrent Muts sous le ceup de la Justice. Textftbis, tes re. ponacs antericMres de l'inculpée furent trouvées si incohe*rentes et son état mental parut si etran~ que, sur le rapport de t'honorahtc docteur Motte, médecin de ta prison, l'autorite judiciaire décida que cette femme «erait envoyée a Saint'Yen pour être soumise a mon examen. Cependant, par erreur, ctto fat dirigea sur la prison de Benne'Nouvette, a Rouen, où j'eus l'occasion de l'examiner avec M. te docteur Vingtrinier. Les réponses étaient si vagues, si incohérentes, si peu en rapport avec tes questions qui lui étaient adressées que, dans le premier montent, nous fumes de croire à une sinmtatien. Mais il existait chez cette femme divers symptômes d'un état newopattnqMe générât qui nous mirent en garde contre uo jugement précipité. Elle avait une grande anxiété nerveuse; ses yeux étaient brittaMts, ixjectés. La peau était chaude, le pouls tebrite. tt y avait absence de sommeil et absorption eontinuotto de t'intettigence. t'taeeca Saint'ïen, ceUc t~mme parcourut le cercle entier d'un état mÈtancotiqMc parfaitemfnt caractérisé. L'intelligence ne se releva que peu a peu des H'rtpp spceu~c!< physiques et morales éprouvées par

cette femme. Cependant elle ttnit par gaérir et nous avoua quaMquL~t)'ea~d6toussesseuYenir< au sujet de i'hor. rible drame qui venait de M passer, c'est qu'au moment de son arrestation sa terreur avait été telle qu'à toutes tes questions elle n'agit pu répondre qu'une dtosc « Oui, c'est moi qui suis eoMpaMé. D'aiiteurs, tespr6<Hcticns qu'eMe avait taitM& son mari t'étaient reaM~ea, et Mno Mtneidence fatale la con.Ormait spontanément dans t'idee que c'était elle qui, par ~a«tMt~ propos, pour me senir de ses eipressions, avait armé le bras d'un assassin inconnu. Cette idée avait pris une tetic Hitité que cette maihûureMse fem<Me assistait morne et indin&rente a aa propre arrcBtation. Ses réponses vagoM et incohérentes raccaMaient, et avMctte ie jeune pâtre, qui fut depuis reconnu inneeent, mais qui était un pauvre d'esprit incapable de se détendre. La femme S. avait à peine garde le souvenir qu'elle était accouchée en prison, et nous dûmes lui apprendre avec beaucoup de précautions la mort de son enfant, qu'ette ignorait. Ennn, te principal défenseur de la vertu de sa femme tut la mari tui-méme, qui, relevé de sa blessure, cttercha & ré. parer ses J~ute: passées par l'ardeur avec laquelle il soutint t'innocence de celle qui avait tant soutfert par sa faute. Son dévouement dans ce cas n'était qu'une justice tardive rendue a la vertu d'une épouse et d'une mère que l'opinion publique avait déjà absoute avant que la science n'eut prouvé tes rap* ports maladifs qui existaient entre l'accusation que cette femme avait portée contre cHe-mémc et l'état de souffrance physique et morale dans lequel otteso trouvaitau moment ou le meurtre do son mari s'était accompli

fMNMea d«Mneta«eM. –M n'est pas tres-rarc de reneontfer des aMénës qui formulent non plus contM euxmêmes, mais contre les autres, de mensongères accusaces. teMMM. <f< m<M. e~f., <?:.

tiens. Nous nous souvenons d'avoir soigné un jeune homme, qui; a tn moment pen éMgnô de ao eonvate~ cencc et de sa guérison, accusa un infirmier de s'être livré sur lui & d'infâmes jouissances. Le fait était absolument îaux. Le jeune homme guérit et il ne put jamais trouver d'expressions pour se justifier assez d'avoir inventé un mensonge aussi odieux.

Casper, de Berlin, a été un jour chargé d'interroger une jeune fille de dix'huit ans, atteinte d'imbécillité, qui pr&tcndait avoir été attaquée et violée. « Une con. venation était impossible avec elle, car elle ne comprenait rien. Quand on l'interrogaitsur i'anaire en question, elle répondait: « H est emprisonné, puni. » Quand on lui demandait pourquoi?– «Ma joué avec des tapins. » Il semblait qu'un sentiment de pudeur la retenait et l'empêchait de parler du viol prétendu. LoKqu'cHc vit que je savais toute son histoire, ettcCnit par me raconter que X, Favait jetée sur le lit, et eMo raconta torapproche' ment sexuel dans tes termes les plus vagues, Il était ttnpossible d'avoir quelque chose d'exact, car elle répétait toujours < a joué avec des lapins, et il est puni. a Casper conclut que le témoignage de cette ntto ne pouvait pas être accepté au même titre a que celui d'une jeune fille de dix-huit ans, se trouvant dans des conditions normales.

Lorsque l'on se trouve en face de dénonciations graves et calomnieuses, le médecin doit d'abord tout accepter, ne s'émouvoir de rien, ne prendre parti ni pour ni contre le délateur, ajourner toute réflexion et soumettre ensuite avec calme et sans passion les fails au contrôle le plus

sévère. Lorsque la tumiere s'est faite, sa conscience lui d!eteeeqNttMiMate&&iM.

Un cas embarfassant peut se présenter un homme est accusa d'un crime et proteste de son innocence; il perd ta raison et avoue sa culpabilité, puis H guérit et oie formellement qu'it soit l'auteur do Facte incriminé. Que fera la justice? dans le doute, eïte imitera la clémence qu'a monh~e la cour d'assises du Bas-Rhin, dans les circon'stances que ifoici:

Ignace W. est accusé d'avoir tué un garde forbatier, probablement au moment où ce dernier dressait contre lui un procès-verbal. Il n'existe contre l'accusé que des charges assez insignifiantes. Quelques semaines après son incarcération, il devient aliéné et fait spontanément des aveux fermets. n a alors des haHucinations et ne parle que de sang ~erse et de guillotine. !t entend le pas des gendarmes qui viennent pour t'arrêter. c J'ai ~M~ ceMp, s'ecrie-t-it, ~M ~M*M, m«M<Mnt~MM!MH$< tfeN~Me. B Puis, l'exaspération croissant jusqu'à la fureur, il hurte, il vocifère, frappe et mord on est obMge de lui mettre la camisole de force.

Quand cet homme revient au bout de quelque temps & la raison, il n'a pas d'exprcssMns assez énergiques pour prêtes.ter de son innocence, et pour éloigner les redoutables soupçons qui planent sur sa tête.

Ignace portait en lui une prédisposition a Fatienation mentale il passait dans sa commune pour avoir des manières bizarres; on lui avait même donné le sarnom de tw~eM~r ~u. M. le docteur Dagonet, médecin en chef de t'osii)! de Stephonstetd.fot consulté par le défenseur. L'honorable aliéniste a développé cette thèse qM at~Me faits par un <MCM«S deM< un tMMM~M< de /M~ MC peMWM< <!tM<f MMMtM tM~Mf ~H~M~ aux ~M~ ~<Mt<ce. Ignace W. fut acquitté.

Pto ~ht«M« qat ptUtWMt «M tiaMew peMdamt ~n* dé'

M~e Mb~e, <m dehotw <)(e <e~ m~~n<M)<ate

Quelques affections aiguës n'ayant aucun lien avec la pathologie mentale s'accompagnent, on le sait, trés-ÏMqucmmont de délire. Or, il n'est pas rare que des paroles ires'compramettantes soient prononcées dans ces moments d'éclipse passagère des tacuhcs intellectuelles, Ces tenMignages, involontairement échappes & la ma!ad!e, manquent de ~a!cur et doivent être eonsMeres comme non avenus. Ce serait s'engager dans une fausse voie que de,vouloir, suivent. les cas, lour accorder une signinca*lion quelconque. Du reste, nous sommes personnellement intervenu dans une anairedocegenro,e< les détails assez curieux du procès nous paraissent mériter ici une montion toute particulière

Un clerc de notaire, &g6 devingt~eux ans, d'uae constitution chëthe, mais d'une sMt& habituelle cepcMdant bonne, fut accM&.it y a un an, d'avoir MMstra!t & son patron une somme de tJMtrancsen billets de banque. Ce jeune homme protesta de Mn.innoeence, et,maip6 l'impunité qui lui était promise, il ne voutut jama!s s'avouer l'auteur du vol. Une ptainte fat- nëanmoiM portée contre tui aon arrestation s'ensuivit. Pendant i'tnstroction, il tomba malade, Atteint d'une Mèvro typiMMe trëa-grave et en proie pendant deux ou trois jours à un violent délire, Charles B. s'ecna à plusieurs reprises < Voleur. j'ai vote. MMets de banque. t,MO francs. en priMn. la guillotine. deshonore. il me faut ua pistotet. au voleur je suis un veieur. arrêtez-moi. B Bien qu'echap. pées & une déraison patente pour tout le monde, ces paroles aecoMtrices furent recueillies, et eMes vinrent grossir le dos-

eier du. provenu. Entouré des soins eotaires et dévoues du médecin de !apnson, Chartes B. aores ptusieuM semaines de souMranees.se rétablit oomptetemeMt, et ne ~arda en aucune façon te souvenir des propos qu'il avait pu tenir et des ~<t~M~CMtpM~qu'it avait pu Mre.

t.orsqu'il fut tout & fait revenu & as habitudes phygiologiques, il fut tntenwge de nouveau par le magistrat imtfuo.tour, et repoussa avec indignauen l'accusation qui pesait sur lui. On lui annonça alors que, pendant son exattatton fébrile, it avait prononcé des parotM compromettantes, et on t'engagea a entrer deBnit!wement dans la voie des aveux. Aucune exhortation ne put te nechir.

ËproM~ntun assez grand embarras, le juge d'instruction posa alors au médecin de la prison la question de savoir si, <~<M M« MN ~M ~«M~ CM'e ~M'< p<MW~ <<'WM malade pouvaient ~f~ ~M~a<K! M~M~.

Notre conMM, ne voulant point aMumer sur lui seul le <ardeau d'une aussi lourde responsabilité, demanda quelques jours pour rMtechir, et ce fut alors qu'il me demanda un avis. Je répondis ce qui suit

a M n'est pas tres'Mre que des malades éprouvent des désordres intattectueta en rapport josqa'& un certain point avec les scrupules, les préoccupations, les craintes et mente tes remords qui agitaient violemment leur esprit avant l'invasion du délire; mais, de même que t'en voit de malheureux aliénés, et notamment des mélancoliques, faire des aveux aussi accablants que menMngers et s'accuser de crimes purement ima* ginaires, de même il peut arriver qu'une profonde émotion, causée par le concours de circonstances graves, M reHeto en quelque sorte dans te detire qui survient pendanttecours d'une Oevre typhoide. L'exercice régatier de la pensée étant fâcheusement entravé, it ne me parait point admissible que l'on puisse interprète!' pour ou contre l'accusé des paroles, des gestes ou des aetfs émanant d'un cerveau si fortement cofn<

promis. Les paroles de Chapes B. peuventtettt au pt~etM accepta a <!(Mdea!mpteefenM<aHemen~w Cette mani&M de ~eif <Mava tjr&ce aMpr&s da magietmt. MMtmction s'acheva lentement, et nous venene d'apprendre qu'en t'ebMMe de pM~ea auMsantea etabMssant la catpaM. tité dM pr&wenM, le jeuno clerc de <tota!M avait ~& n'ben Mbe!rt&.

CHAPITRE XVH

M MPPU~TMW B< HtOMeMPttM <t ~<TMM 0<S OMMMM MtttT~ma' ·

MtMt Mt M MMMW MS tTMM.

Les conquêtes de l'industrie et des arts sont éminemment susceptibles de M prêter & des besoins de. l'ordre le plus inattendu. La clinique cherche partout des éléments et eUe s'assimile rapidement ceux qu'elle peut emprunter à des découvertes étrangères en apparence à l'art de gu6r!r. Un malade frappé aujourd'hui d'un accès de manie aiguë, sera complètement guéri dans un ou deux mois; au sortir de l'aile, quelques notes rappelleront peut-être les particutarites de son délire, mais rien ne gravera t La i<Mt!<e et penenae. on le sait, & tirer ua tf~ttHe parti de la photMtapMe et chaque jour, e~tc & dM pertreHs d'une fesembbnee accablante, des Meherehee Mat rendues ftdtes et des am!<m!eM sent <n)e<~M. Nous MM sommes demandé & notre tuur <! la pho~ntphM ne pouvait pas rendre des services signalés & la mëdedne Mgate des atMnëe. Rh bien, eeta est Mdent. nmb )a question est encore trop neuve et nous n'MMt pM encore pu ea faire d'applicatim M8M MmbMMtt. pour sou. mettM ici des ~MtMB («ndNaaM. La qa<~<M nste pour nous A t'élude et nom MmmM loin de b pentM de we. Ces reMfMa une )bia faKee, Mo<m ne MU~M <m'e<pMCf aMjeunt hut tm principes g~neMM sur les.tueb doit KpMerte pKe&M d')nMtt!~ttM d'un tMUTeae genre.

dans l'esprit du médecin la diversité des expressions patnobgiqm~ tte~!<t Mtce~ ne tui Kpioeera devant têt yeux t'unie des tMits normaux avant ou après la guérison. Esquirol, dans FAttas qui accompagne son ouvrage, MM a transmis des dessins Mprésontant quelques types assez curieux. M attachait une si grande importance & Fétude du masque des aMénes, qu'il avait fait prendre, ptusdedeuxccMtsportNUs; mais la mort estwMeic surprendre au moment où M comptait donner suite à ses observottons. Guislain, secondé par des aptitudes aBt!stiques peu communes, a dessiné ~<-m&me plusieurs portraits, et a particulièrement insisté sur les rapides modi* tleations du visage dans la folie. M. Baiuarger, depuis une quinMiue d'années, a fait reproduire par ic daguerréotype un certain nombre d'idiots, de goMMUx et de crétins. M. More!, d'abord dans ses ~<Md<t d<M<~M~, puis dans son exceMent ~<ttMM d~M~r~ccMc~, n'a pas ne* g!ig6 ce point do symptomatoiogic psychiatrique. Ferrus, dans une tournée d'inspection, nt doguerréotyper l'épileptique qui assassina notre regretté confrère M. ie doctèur GeoHroy, et, si nous sommes bien informé, MM. Dagonet, A. Laurent et Billod se Hvrcnt a~ec zé!o a des recherches physiognomiques.

La propriété dont jouissent les sels d'argent d'être décomposés par la lumière et l'introduction dona l'art photographique de glaces cotiodionnécs permettant !a reproduction instantanée et la nxation de t'imago d'ob* ~ets en mouvement, tels que les vagues de la mer, de~ chevaux au galop ou des régiments en marche, devaient consacrer un progrés important. L'étude de !a pathologie

mentale y a trouvé son compte,'oi j'ai au l'honneur de présenter, la 35 février 1803, & la Société médico'p~y- choiogtque, au nom de MM. Combes otCayré, un curieux album renfermant des types variés d'aliénés.

M. le docteur Coonbes, directeur médecin do l'asile de Rodez, a pour interne M. Cayre, photographe très-exercé et artiste dé talent. <!e dernier, dés le début de son stage parmi les tous, entrevit bientôt tout io parti Qu'on pourrait tirer de la photographie, soit pour compléter l'observation de divers malades, soit pour étudier les caractères mobiles de lour physionomie. Mcommuniqua ses impressions a son chef de service sa cause était gagnée d'avance. M. !e préfet de l'Avoyron autorisa l'ouverture, au budget de t'Asue.d'un oreditspeciai, et des apparèils Atreutachotes. San$ rappeler ici tout le parti que l'on peut tirer de la reproduction do certaines pi&ccsanatomique& ou anatomo* pathologiques, ot de lésions cbirurgicalesou cutanées, je mentionnerai ce fait, a savoir que, grâce aux procédés cephaiom~riques de M. le docteur Antelme, on peut tout aussi bien mesurer un crâne sur une épreuve photographique obtenue a l'aide d'un bon instrument, que sur le sujet iui-meme. Seulement, plusieurs épreuves sont né. cessaires: il en faut une de face et l'autre de pro!M. L'angle facial sur une épreuve de proM est délimité mathématiquement.

Sans rien préjuger de ce qui pourra ctre tenté par ht suite, il est évident que si la photographie est acceptée et pratiquée ultérieurement dans les maisons d'aliénés, on prendra le portrait de chaque malade curable a son entrée dans l'etHe, puis a diverses époques de son aueciion men-

ta!o. La marche des accidents intellectuels sera fixée alors d'une taeon happante, et i'eMmen oompMatif des épreuves successives permettra d'apprécier utilement l'étendue des progrès, l'état stationnaireou la décroissance des phénomènes morbides. Dans les cas do folie & double terme et d'aliénation intermittente ou rémittente, où les contrastes sont parfois si saisissants d'un jour a l'autre, les nuances de la physionomie seront rendues avec une irrécusable Cdélité.

Si l'on parvenait & réunir de la sorte un certain nombre de types de malades appartenant & diverses provinces, a diverses nations, ne pourrait.on pas rencontrer là les éléments d'un tMvaH plein d'intérêt? Si t'en voulait obtenir d'un conu'cre éloigné un avis. motivé sur un malade, l'envoi d'une ou de plusieurs épreuves du sujet ne serait-il pas d'une grande ressource? Si le médecin qui i prend possession d'un vaste service d'aliénés, trouvait dans les archives de l'asile les portraits a des phases diP~rentes et datés des malades qui viennent de lui être confiés, ne serait-il pas attrauchi de tâtonnements nombreux, et ne pourrait-ii pas, en compulsant tes notes laissées par son prédécesseur sur les registres de rétablissement, parvenir & reconstituer jusqu'à un certain point une observation clinique perdue sans cela pour la science? DesdiMcultés d'exécution se présentent naturellement à l'esprit. Pour reproduire nddement et très-rapidement l'image d'un aliéna il foui que la photographie soit presque une oeuvre artistique le portrait ne doit être ni maniéré, ni natt6, ni enlaidi. Véritable calque surprenant la nature, il faut nécessairement qu'il soit d'une

ressemblance minutieuse, et qu'il rctiéte la pose et l*cxprassieu habituelle des tMits du visage. Or, un photographe improvisé ne saurait prétendre & doter la science d'épreuves irréprochables, et le premier appareil venu ne pourrait également se prêter & des usages d'une flnesseaussi compliquée. Il y aura donc de ce côte de se*rieux obstacles a vaincre.

Une objection morale ires'grave doit maintenant être posée. Lorsqu'une famille est frappée dans l'intelligence d'un do ses membres, eUesubUd'ordtnaire ce malheur at'ega! d'une honte, et elle cherche a entbuir ce secret douloureux dans un suonce catcute. Ne peut-on pas craindre d'émouvoir singulièrement la susccpt!b!Htc dos parents d'un malade en photographiant ainsi le délire dans <OMte sa taideur? Le médecin d'une maison d'aliénés est certainement ires-soucieux de ses devoirs, et il n'oublie jamais que la discrétion est l'une des ptus précieuses qualités de son ministère; mais, a do trèsrares exceptions près, il ne sera pas tui-méme le photographo de son asile, et le personnel qui l'entoure n'aura-t-it pas t'imprudencc de confier des épreMves a des personnes étrangères qui les auront avidement recherchées dans un but peu avouable? Que l'on se représente également le juste désespoir du malade guéri, qui, âpres sa réintégration dans la société, vient à reconnattre un jour, à la vitrine d'un papetier, le témoignage accablant des désordres 'maladifs de sa raison La photographie offre des dangers immenses, et pour n'en citer qu'un exemple, je rappellerai qu'il a sutnà un artiste habile mais malintentionné de posséder le por-

trait trcs'ressemMant d'une grande dame étrangère, pour qM'M oit pu~ & l'aide d'une aubsHtuiien por~idtt, tiwer au commerce clandestin plus de mille éprouves représentant cette même dame dans un état complet de nudité I

Si la photographie se ropand dans tes asiles d'aliénés, et cette propagation désirable rendra des services réels ù la science, il y aura lieu, à mon avis, d'en regiomen. ter les applications comme il suit

i" Dctonse poorMit être faite aux directeurs médecins des établissements de laisser photographier les malades placés par les ïamiUes et sans t'inter~cntion do i'autorito. En cas de circonsiaaccs d'un intérêt exceptionnel, et seulement avec lu permMsion écrite des parents, il serait M.TtMftMeu a eu rtecmment & B'cccaperd'tmc de ces atMfM qat M mMhipMcMt d'une manière M d<()'toMMe,tMtgt~ l'uctivitd de ta)'<'pro-si<')t;ttuu8 w)ttoM parler de la fttbrieaUMt et de la vente des phoK~MpMcs oba~nM. Au milieu d'une matio wattnent innombraMe d'<!('n'ut<<htbrh)U<s, nt~a sous la main de la justiec, it s'en trouvait tcu'e une s<Sr:c~ t~ttn'Mtttait des femmes dont la visage seul était cacttë. L'extMbitionquefaiMtntt tfa mcd&tte dee parties les ptutMer&tM, avait pant <iOMpttqt)<!ed'un raM)t«'<ment d'etee~niM singotitre. L'a'K pendrait si loin qu'il KmMa:t 'tt'e )'eearte<nent des pafties MïtMMce fut maintenu t'aide de quelque pnxëdd aMiaetet. Cette e}rc<)MtanM, f~taU de nature & a~finne)' h FMponMMtitedu photographe, Méritait d'Ëtn: v<M)Ma et, sur t'ht~tation du Mtagiiitnt instructeur M. Tordieu dut procéder & t'Mtamett des images saisies. Sit mbsion eut pour objet de constater si la disposition reproduite par la phetocfanhtc pouvait être obtenue par une pose naturelle, ou M, au contraire, il t avait lieu de penser qu'un corps ftt'aneer eatOetntr~dutt pour matntcntr béante: les parties oftcrtes att!: regards. Biot que la simple inspection e6t suni au médecin-expert pouf retoudre cette question. ?. Tatdieu se feodit & Saint-t<amM ou M. te t'octeu)* CMtithtt voulut bien te faire aMiOor a la visite d'un tres-erana nombre de femmes pbe«a eMctement clans la position des modéles qui ataient <eni au phttegraphe. et it resta dëntont~ a t'oitMnateur que i'Jtartement des partitt seitueUes n'était ouiiemcMtdA a t'iotroduetion dvu corps etranser, mais qu'it resuitait ou de la eonhnnatioN natureMe ou de la pou prise.

tiré un nombre oxtrôtnemcnt limité d'épreuves: mais, en cas de guérison, les portrait seraient brutes en pré- sence de la iamiHc;

2" Il serait enjoint aux médecins <!cs asiles de rcntermerdans des cartons spéciaux les épreuves photographiques, et ils ne pourraient, sans encourir une tr&s-lourde responsabilité, les propager au dcho~ ou les céder au commerce.

5'* Les clichés seraient toujours d&tru!<s.

M. Cayre, dont la compétence en photographie patho. logique est si peu discutable, a exposé ses procédés dans un travail inédit qui doit taire l'objet de sa dissertation inaugurale. D'âpre lui, le probléme a résoudre pour ob.tenir les portraits des aticncs en une épreuve nette, précise et d'une dimension conwnaMc, consiste & opérer instantanément & t'ombre, avec un appareil il court foyer étalée un collodion d'une sensibilité exquise. Or, personne n'ignore que les objectifs a court foyer déforment les images un peu étendues; queïescotiodions in. staMtanes sont un leurre quand on opefe & l'ombre, et que la pose en pleine lumicre, surtout au soleil, donne des tons heurtés, sans relief et sans ressemblance. M.Cayre croit avoir vaincu toutes ces dinku!tes, et il espère le démontrer très-prochainement.

En somme, ta photographie, appliquée à t'ctude des maladies meutates, peut rendre à ta science d'incontestables services, et nous ne pouvons qu'approuver et encourager nMis sous ta réserve d'une réglementation sévère toutes les études dirigéea de ce cote.

CHAPITRE XV!M

<? va tjEetM~~Mt fMKpMM «et&TtWB AUX <UÉH<6

Code j~nat. Code NtpchSea. Code de ptoeMtmi et~te. I~i Mt tesatMnës du SOJMh) <<3S. –Ofdenttanee du 18 ddcentbM i830, M-

Ics ali~nlnt du 30 juin i 838. ·- Ordannanca du !8 dvan~bro ls311, ra-

lative aux aM~a. Cttcute:n:«tM<t'MeMe du i4 août M<0. Les médecins étant en général extrêmement peu familiarisés avec les textes !&g!statifs qui concernent la folie et les aUéacs, nous avons pensé qu'ils tfouverment avec p!ais!r, à la Mn de ce volume les lois et ordonnances qui r&gisscut la matière. Nous leu cvUeroM de ia sorte des recherches longues et tOstidicuscs l'homme do l'art est, en effet, aussi inhabile a tcuitteteHeCode que rayocat & manier le bistouri. Ayant commencé d'oineurs par jeter un rapide coup d'cei! sur !a icgis!ation romaine, il était juste que nous tissions la contre-partie et que nos recherches médico-légales se terminassent par l'expose de la législation n'ançaisc. L'étude comparative de ces documents juridiques offre, au point de ifue des intérêts et de la sauvegarde de l'aliéné des nuances tros-auprcciables. Ce serait sortir do notre cadre que de les discuter ici; nous appelons seulement FaHention sur ce point.

AMttUtt "M M~MiWCM'M eOMMMM M MM.

Cède pe<*at Art. 64. 11 n'y a ni crime ni d~Mt. tofsquo le pr6. wnM était en état de démence au temps de faction, eu lorsqu'il a <~tc contraint par une force & taqnettc il n'a pu résister.

Code K<pet«m. Art. <74. Lorsque foppMition au nMna~o est Mndee sur t'etat de démence du fatur époux, eeMo opposition, dont le tribunal pourra prononcer mMMte~ pure et sitnptf, ne MM jamais reçue qM'a la ettar~, par l'opposant, de provoquer l'ln. terdiction et d'y faire statuer dans le <t~a! qui ?? M par le juge-

ment.

Art. 4M. peoMMt ~M tuteurs ni tneMbrM des conseils de ramille les !nt<'rd)«.

Art. Mi. Pour faire une donation entre-ifth ou un testament il faut être sain d'esprit,

Art. i3M. A moins d'être MmiMe parune Mparticutiëre, cette action (action en nullité on en Mscts~ des CMM<t)ti<MM) dure dix ans. Le temps ne court a t'egard des actes faits par les interdits que dujoureùHnterdictMnestk~

Art. MOS. Le mandat finit par l'interdiction du mandant ou du

mandataire.

Art. 9tM. Les biens. des interdits, tant que la possession n'en est <MferA: que provisoirement, ne peuvent être hypothèques que pour les <:auscs et dans les fonnes etaMies par la loi et en vertu de jugement.

MTMMMtttt.

Art 4M. Le majeur qui est dans un état habituel d'imbécillité, de démence ou de fureur, doit être interdit, même lorsque cet état présente des intervalles lucides,

Art. 4M. Tout parent est recevable pr.<roquer l'interdiction de de son parent. Il M est de metne pour run des époux a t égard de

l'autre.

Art. 40t. Dans le cas de fureur, si t'interdicti.n n'est pr.vc<p~e ni par l'époux, ni par les parents. elle doit t'etM par le procureur du roi, qui, dans iescasd'imbecittite ou de démence, peut aussi la provoquer contre un individu qui n'a ni époux, ni épouse, ni parents

connus.

~"Ar!~99. Tauto demande en interdiction Mra portée devant le tri. ~unat de première instance.

Art. 493. Les faits d'imb&'iititc. dedt'mcnM ou de fureur seront articulés parecrit. CeM qui poursuivront t'interdietion, prwsottcront tes témoins et tes pièces.

Art. 494. Le trit'nnat ordonnera que le cMMeit da famille, hrme selon t<t ~cae detennine & la Motion IV (ta dmp. M du tttf: h MnM<')r~, de /a Me~ <<e f~<MM<<<w. donne son avis sur t'état de ln pensonne dont t'interdicticn est demandée.

Art. 49&. Ceux qui auront provoque t'interdidion ne pourront Mt'e partie du conseil de tamiMe entendant t'epenxoti t'épouse, et les en* thnts de t.t peMeone dont !'M)tcrdtct!o)t sera provoquée, pourront y être admis Mt): avoir vo~ ddttMrat~e.

Art. 4M. AptiSs avoir n'ctt t'avis du MnscM de tamiMe, te tribunal !ntc)rrogemtedt'tendour u la dtMMbrodMMnM'it is'it nepeHt~'y pn~etMcr. il sera interrogé dans M daxeMte par t'Mn des juges ù ce comMM, as!!st<! du crcfMt'r. Mans tout les cas, le procureur du roi sera pr&cHt u t'htterr<«'!M.

Art. 497. Après le premier it)terr~0o!re, le tribunal commettra s'H y a lieu, MM adtHiHMtratoMr pfoviMtM pour prendre soin de ta per~nne et des biens du défendeur.

Art. 4t!8. Jt<ejMj{cment8urMnedenMn<!ce)( M<tcrd!ct!Mt ne pourra être rendu qu'& t'audiencfpuMhtue, tes parties entendues ou appelées. Art. 4M.En rejetant la detnnndeeaintcrdictMn.tetnbuMtt pourra. néanmoins, si tfs circonstances l'exigent, ordonner que tedetettdfMr nepenrnt détonnais pbidpr,trattaiger,entpmnter, receMiruncapitat mohilier, ni en donner decharse. atHMer ni grever ses Mens d'hypothèques. sans t'aMbtanco d'un coMeit nommé par le même jugen!ent.

Art. SOC. En os d'appel dM jugement rcndM en première in!tanfe, la cour Myate tMMrra, si ettc te jose necesNiM. interroger de nonveau, <M Ctire interroger lu personne dont t'interdiction est demandée.

Art. MH. Tout arrêt on jugement portant interdiction ou notnination d'un conseit, seta. & la diligence des demandeurs, <c*ë, signifié ù partie, et itMent. dans dix joMM, sur les taMe~nx qui doivent être aniches data la salle do t'audienco et dans tes études des notaires de t'arrondissement.

Art. 502. Materdiction ou )a nontiuation d'un consett aura son effet dujonr duj<!gem<'nt. Tuus actes passes tMstericurement par t interdit. en NUM t'as~istance du eonM'i), seront m'ts de droit. Art. M~. I.M actes anh~eMt's & t'intcntit'ticn ponrrfnt ~trc annutes si !a cause de rinterdictiun existait notoirement a t'epoqac desdits actes.

Art. b<tt. Apres la mort d'MM in~idn. les actes par h'i faits ne pourront e)re annotes pour causu de démence. qM'tnttaot que son interdiction anta été prononct'e on prc~n~ avant son deeMS, il moins que la preuve de la démence ne rcsuUe de t'acte même qui est attaqué.

Art. M&. S'it n'y a tMMd'appetdu)t)setnent d'interdiction rendu en première instance, ou s'it est conttrn~ sur l'appel, il MM pourvu & h nomination d'un tuteur et d'un subrogé tuteur a ~interdit, suivant tes tt's prescrites an titre ? w~<M~, <4' ~~e et 4< ~mm<OM. L'adnoh'istrateur provisoire cessera ses fonctions, et rendra compte ao tuteur s'il ne t'est pas iui-m~tne.

Art. SPC. Le tnari est, de droit, le tuteur de N femme interdite. Art. 507. La femme pourra &tre nommée tutrice de son mari. En ce ca~ le conseil de bmiMe réglera la ferme et les conditions de t'adntinistration, sauf le recours demnt les tribttuaux de la part de la femme qui se eroinm tee~o par t'itnrete de sa hmittc.

Art. 5M. f!nt. à l'exception des époux, des Mcen'tants ou des descendants, ne sera tenu de conserver !a tutette d'un interdit au delà de dix ans. A t'Mpimtion de ce Mai, te tuteur pourra demander et devra ehtenir son rcmptiMenMnt.

Art.~OO.L'intcrdMLest assimilé au mineur, pour sa personne et pour ses biens; tes tois sur la tttette des tnincMM s'appti~eMnt a ht tutelle des interdits.

Art. $t0. Les revenus d'un interdit doivent Mre essentiellement emptoyes a adoucir son sort et {tace~rer sa ptéfison.

Selon tes caractères de sa maladie et l'état de sa fortune, le eonseit do famille pourra arrêter qu'it sera traité dans !'cn domicile, ou qu'il sera ptac~ dans une maison de santé, et n)cnte dans un ttospice. Art. Mi. Lorsqu'il sera question du mariage de t'entant d'un interdit, la dot, ou t'awMMetnettt d'hoirie, et tes autres conventions tnatr:~ moniales seront r~tes ttar un avis du eonseit de tamitte, twtnotoguo par le tribunal. sur les condusions du proeureMr du roi. Art. M9. L'interdiction cesse avec les causes qui t'ont dëtemuneo néanm~ns, la mainte~ ne sera prononcée qu'<!)) ottservant h's formalités prescrites pour parvenir a t'interd!ction. et l'interdit ne pourra rfpMndre l'exercice de ses droits qu'après tejMgcnn'ntde mainlevée. -4 WMte BE t.'tMMMMMt.

Cède de pMeMnK! <'twtte. Art. 890. Dans toule poursuite d'mtcrdtctioM. les faits d'nntxMttite. de démence ou de fureur, seront énonces en ta requ&te pr&sentee au président du irittnnat un y joindra les pièces justMicativM, et l'on indiquera tes témoins. Art. 8Bt. le pr&tident du tribunal ordonnent la communication de la requête au ministère public, et commettra un juge pour faire rapport a jour indique.

Art. 892. Rnr le rapport dujuse et les conclusions du procnreur du roi le tribunal ordonnera que te conseil de fannUe. fortn& scton le mode détermine par te Code civil, section !V du ctMpitre M, an titre

ta M~Mr~ <~ ???! de ~maMO~~M, donnera son avis sur t'etat de h personne dont l'interdiction est demandée. Art. 8P3. ~.tfeqMCteoM'Mis du «MMeM do famMteaeMnt stm)iMs <m de~ndettjrawont qu'il soit pMdM~ ù son intetrogatoire. Si t'!ntcn~ittoiM et les pMecs produites MMt insumants, et si tes faits peuvent être justif!~ par témoins, te tribunal erdommm, :t y a t!e<t, t'enquete, qui se fera en la f«Kt)e ordinaire. II pourra ordonner, si les circoMtonees l'exigent, que t'enqutteMra faite hors de la presence du detcudear} MMis, dans ce cas, son conseil pourra la pr&enter.

Art. ?4. tf<'app<*t interjeté par celui dont rinterdicMen tMm M pranoMcée, sefa dirigé contre te provoquant.

tL'appet inte<jct& par le prevenMnt, ou par an des membres de t'asM-ntMee, le sera contre celui dont t'intcrdiction aura été pro. m<Mtee.

En cas de nomination deconMii, l'appel do celui auquel il aura <ta donné, sera diri~ eontre le provoquant.

Art. 895. SU n'y a pas d'appel du jugement d'interdiction, ou t'M est eonttrn~ sur t'appet, il Mm pounu 6 la nomination d'un tuteur et d'un subroge tuteur, suivant les regtes prêtes au titre Dea o~ de JMtMM~.

tL'adminbtMteur provisoire, nommé en exécution derartietc 4M du Code eMt, cessera ses fonctions, et rendrn compte au tuteur s'U ne l'est pas iui-mêmc.

Art. MC. !<a demande en maintetee d'interdiction sera instruite et jugée dans taméone forme que l'interdiction.

Art. ?7. Le jugement qui prcnonccn de~nse de plaider, traMi* eer.entpmntcr, MeeMirun capitatmoMtier.endonnfrdectta~e, a!i&ner ou hypotttequer sans assistantM du conseil, sera atïtei~ dttts la tonne présente par t'artide a01 du Code civil.

M m*t teo <tMëe<a da 9$ Jtatn <aas.

TfrM PHEMtER. DM ~MMCtre B'*ut<t~.

Articte hctnier. Chaque ~partement est (cna d'aTo:r un ctabMsMtnent puMtc. tpMakmcnt de~h~ & rccew!r et Mtgtter les aHenè!, <m de trattcr. a cet ettct, avec un etaMiMement pubMc ou pn~. Mit de ce d~paFtenttttt, soit d'un outre departentent.

Les traite! pMsestaTcc! <aM!ss<'meMbpubMc9wpM~9devn)))t etM approu~ par te mMostre de t'interi«ur.

Art, S. etaMiMementa publics eensacresam attend Mat ptat~s Mus ta direction de t'auteritepMhtMMe.

Art. S, Lca etabtissements privés consacrés aux atMn~s <ont ptaces sous ta surveillance de raMton<& puMique.

Aft. 4. ptetMs et tes peMonMa spMatenMnt détejUt~cs & cet ettet par lui oM par le ministre de l'intérieur, te président du tribunal, le procureur du roi, le juge de pail, le maire de la commune, sont cha~ de visiter les établissements publics ou pnves consacra aux atMn&t.

tt! McevMnt tes réclamations des personnes qui y MMnt ptac~es. et prendront, a leur égard, teua renseiguments propres a faire cennaitre leur position.

Le~taMiMementi! privés seront visités, dM jours tn<t~term!n~. una <b!eau moins thaqMC tnnx'strc, par le pMeureur du roi de l'arrondisseinent. Les établissements publics te scront do la même matti&K, une fois au moins par semestre.

Art. S. Mut ne pourra diriger ni former un établissement privé eonMc~aux atM<<es Mnst'atttorisattop du gouvernement. Les établissements privés eonsacres au traitement d'autns ma. ladies ne pMtrMHt recevoir Je$ persttnn~ atteintes d'aM&natien tnmtale, a moins qu'ettes ne soient ptacees dans un béat eMHerentcnt !epare.

Ces établissements dewont être. à cet effet, spécialement autonses par le gouvernement, et seront soumis, en ce qui Mneerne les aliénés, & tomes les oMiiMtiMM prescrites yr la présente loi.

Art. 6. CesregtenMntsd'atImOtMtraUcnpuNiqued~tefmineMnUcit conditions Mouette)! seront MCM~ces les autorisations énoncées en l'article précèdent, les cas où elles pourront être retirées, et tes oMtgations auxquelles seront soumis les 'HaMissementa autorisa. Art. 1. Lcsrêgtentents intérieur des établissements publics ton- Mc~s, en tout ou en partie, au service des aliénés, seront, dans les dispositions relatives a ce senrice, soumis i'appMbttio~ du minhire de l'intérieur.

TITRE t!. PMCMMK MM us ~MMeMMS ~AH)b<ËS. KCttM MMttfB. MEt fMeatCFM VCMMMtnM.

Art. 8. Les ct)e)s ou prepoges responsables des <:taMissements pu. blirs et les directeurs des établissements privés et consaor~ aux <Menés ne pourront recetoir une personne aneintc d'aticnat'o)) mentate, ~it)<6ieur est remis:

Une demande d'admision contenant les nom, profeNmn, âge Mt domicile. tant de b pcrMnne qui la formera que de eetic dont te )t!acement sera réclamé, et l'indication du degré de parenté ou, & de. tant, de la naturodtsre!ati<H)S qui existent entre elles. La demande sera ~cr!te et sienee par celui qui la ~nneM, et, s'd ne sa:t pas

MM. elle MM reçue par te maire on le commissaire de police, qui en dt'nncraacte. Leschets. préposés ait directeurs, devront s'as~rer, M«<t tMM' twponsabin~ dt< t'indtviduatite de h personne, <pn «Mm tbrrn~ la demande, lorsque cette demande n'aura pas été reçue par le maire «u par te commissaire de potiee. Si h demande d'admission est formée par le tuteur d'un interdit, il devra tourna, à t'appui, un ei'trait du jugement d'interdiction.

9° Un certificat de médecin constatant t'etat mental de la personne a placer, et indiquant les particularités de sa maladie et ta neMssite de faire traih"r)a personne désignée dans un établissement d'aliénés, et de ry tenir entermee. Ce certit!cat tte pourra être admis, s'it a été dc!iw6 plus de quinM jours avant ea rentise an cttefoudircttfur, s'H est signé tt*<m médecin attadte a !'<HabMs<ement. CM s! toaedecin signataire est parent ou atn~, au seeend degré inclusivement, des ehefa ou pn~rMtaircs de t'ëtaM~ntent. ou de la personne qui fera cttectMer le placement. Kn cas d'u~ence, les chcts des établisse- ments publies pourront M diepenscr d'étirer te ccrtiMcat du médecin. 5* t~e passe-port ou toute autre pieté prepre a constater t'indhiduatite do ta personne a placer. U sen fait mention de toutes les pteces pMdMitcs dans un bttMetin d'entrée, qui sera renvoyé, dans les tin~'qtMtMttcures, aït'cunoertitiMt du tnedccindet'etaMissempnt, et la copie de celui ci'dessus mentionné, au pretct do police :< Paris, au préfet on au sons'prffet dans les communes chets'tieux do de' partentent ou d'arrondissement, et aux maires dans tes au)rMcon<mnn<'s. Le seus'ph~t, uu le maire, en fera immédiatement rcntoi an préfet.

Art. < Si le placement est fait dans un ftaMissement pr!v< le preM. dans tes trois jours de la r~'epttMt du bulletin, ctMrgent un HU plusieurs tMttnmes de l'art d<' visiter ti) personne désignée dans ce huMOin, a t'en'!t de constater son Oat mental <'t d'en faire rapport Mor~-te-champ. t) pourra leur ad)«indrc tcttc uutre pe~onnc qu'il dé. signera.

Art. ~.Bitns te même délai, le protêt HoUnera administrativement les nom! pn*<<!Mion et domicile, tant de la personne ptacec que de cfttt' qui auM demande le placement, M tpi) ~ttses (tM ptaMucut t* au procureur du roi de t'atrondissetneut du domicile de ta penionne placée; S' au procuKur du roi de t'arroxdii-isentent de t:t situation do t'~tahiissemeat: ces dispositions seront co)Hntun<*saux etabtissentMtts publics et pri~.

Art. <~ui))M jours après te placement d'une personne dans un etaMissetnent public ou pme. il sera adresse au protêt, contOnMement au dernier paragraphe de l'article X, un nouveau eertineat du médecin de i'~tabtissement; ? certificat eonnrmera ou n-ctineM, s'il y a lieu, tes observations contenues dans le premier Mrtiucat, en in-

diquant ta retour plus M moins Mquent des accès M des actes de dëmonce.

Art. ~$. M y aura, dansehaque etaMMeme~w r<!gtstM cote et

parafé par te maire. sur tequct seront immédiatement inscrits tes noms, profession, âge et demicitc des personnes placées dans tes et!).blissements, la mention du jugement d'ioterdiction, si elle a été prononcée. et le nom de teurtuteur; tadatedeteurptacctnent, les noms, profession et demeure de la personne, parente au non parente, qui t'aura demandé. SeMttt cément transcrits sur CM f~istre t* !e eertiCeat du medeftM. joint à la demMMb d'admission; 9* ceux que le M)cdec:n de t'e<ab!:Me<nent devra adreMar a rautN~te, conformément aMxartidesttem.

Le mededn MM tenu de consigner Mr ce regbtre. au moins tous les mais, les changeoMnM surwntMdans t'etat menlal de chaque matad< CB registre constatera egatement !es Mrties et les dcces. Ce registre sera sougnisaux pen~nne: qui, d'apr~t'arUcte 4, auront le droit do vis!ter t'etaMissentent. !onqM'cMcs se présenteront pour M) faire ta visite; aprés l'avoir terminée. eH<s appoMront sur le re. gistre teur visa, teur signature et ieura atMervatioM, s'il y a lieu. Art. <S. Toate perMtmo placée daMunetaNissetMent d'aliénés cessera d'; être retetttteauMitët que les médecins de t'etaMissement auront déclare, sur te KgistMenoMceen t'articte précèdent, que la merison est obtenue.

SI! s'aait d'un mineur ou d'un interdit, il sera donne nnmMMtement ans de ta deciaraHon des médecins aux personnes auxquelles ti devm être remis, et au procureur dit roi.

Art. i 4. Avant même que les médecins aient dcdarf la guenson. toute penonne ptacee<hns Mn etaMhsement d'atienës cessera <e. ment d'y être retenue, des que !a sortie sera requise par l'une des personnes ci.apr~ d~nees. sa~ir i'ie caratenf nomme en e~ cution det'articte 38 de ta freseateM; 9*)'epMM oM iepoMM; S'stt n'y a pas d'époux ou d'~u~. tes aseand:nns; 4' s'M n'y a pas d ascendants, les descendants; S'ta perwntte qui aura signé la demande d'admission, à moins qu'un parent n'ait dMar~ s'opposer M ce quene use df cette (acMKé saM l'assentiment dx conseit de famille C" toute personne a ccautonsee par te conseil de tamitte:

S'il W'suttd'une opt-osition notMKe au chef da rétablissement par un ayant droit qu'il y a dissentiment, soit entre tes ascendants, soit entre tes des~'ndants. la eonseit de famille prononcera. N&mmoms. si le mMcein de t'etautiMement est d'atis que tctat mental du nMbde pourrait eemprmnetn'e l'ordre public ou la sûreté des personnes, it t'n sera donne p~bMement connaiMance au matM. qui pourra ordonner nomédiatement HM sm~is pro<i<oire a la sortie. a taetMM~ed'en référer, dans tes tingt~uatre tteures, au préfet. Le

sursis provisoire cessera de plein droit !t l'expiration d& taqaimaine, si la préfet n'a pas, dans ce délai, donné d'ordres contraires, cenhrtncntent MTarticte ?t c!.apr<;s. rordrc du hta!re sera tranMrit sur tu rcKbtrc t<*nMen exécution de t'articte <9. En cas de minorité ou d'interdiction, te tuteur pourra seut requérir la sortie,

Art. <S. Dans les vingt-quatre heures de la sortie. les chefs, p~. pM&: ou difecteuM Mt donneront avis aux fonctiotmaifes d~ign's dans le dernier paragraphe de fart. &, et tenr fcMOt MunaUretenott) et la résidence des personnes qui auront retiré le malade, son <tat mental au ntement de la sortte. et, autant que pea)b!e, rindicatiendu lieu eu il aura été conduit.

Art. t6. Le préfet pourra toujours ordonner la sortie immédiate des personnes placées wtontaiMment dans les ~MiMemonht d'ati<

Art. i7. En aucun cas, l'interdit ne pourra ~tre remis qu'a son tuteur, et le mittcu!' qu'a ceux sous l'autorité dMquets il est plueé par la loi.

<MTMS M. MM MACMEH-~ M)MM<t P~M <MTOMT<! MeUCC)!. Art. 18. A Paris, )c pretft de police, et, dans tes départements, les préfets, oTdonneMntd~miM te ptacetm'nt, dans un etabiiMcntentd'o. Menés, de toute personne interdite, ou non uMeKMte, dont t'etat d'atMnatwn compromettrait rordn; public ou la tarptedes personnes. Les ordres des préfets seront mothe! et devront foncer des cir.constances qui les auront rendus necesMirea. Ces ordres, ainsi que ceux qui seront donnés confnrmëmpnt aux art. 19, 20, 21 et 2S, se. ront inscrits sur un registre sembtabte a celui qui est prescrit par l'art. 42 ei'dcssM. dont toutes tes dispositions seront applicables aux individtM placés d'etnee.

Art.<C. En cas de danger imminent, attesta parle certificat d'un médecin ou par la notoriété Bubiiqne. les tomtniKairfs de police a Paris, et les mair~dans tes autres communes, orde)tn<'ront, a rt:a)r<t des per<!onnps atteintes d'aliénation mentale, toutes les mesures proyisoir~ necpssain'B, a la charge d'en itérer dans tes vingt-quatre heures au préfet, qui statuera sans detai:

Art. 90. Les d<ets, directeurs ou préposes respentaMes des eta. Missemcnts seront tenus d'adtf~r aux préfets, dans lepremier mois dnctMquesetnestre. un rapport h-d~e parte médecin de t~)aMiM<tment sur t état de chaque perMnnc qai y sera retenue, et sur ta na. turc de sa maladie et ies rcsuttats du traitement.

Le préret pMtMncfM sur chacune individuettement, ordonnera $a maintenue dansi'etabtissemcnt o)t sa sortie.

Art. 2t. A t'~ard des personnes dont le placement aurait été tolontaire, et dans te cas où leur f'tat mental pourrait compromettre

l'ordre public ou la sûreté des personnes, Jo préfet pourra, dam les termes tracées par te deuxième pan'fjmpho de t'artiete i~, décerner UNardtesp)M~etf4d'empeeitefqu'eMes no sortent de t'Mtahtis. sèment Mas son autorisation, si ce n'est pour être placées <!anï un autre etabt!sscment.

Les chefs, directeurs ou préposés responsables, seront tenus de se cantonner S cet ordre.

Art. 23. les procureurs du roi seront informes 4e tous les ordres donnés en ifertM des articles M, <9, M et 2t.

f~s ordres seront nottHes au maire du domicile des personnes sou. tniscs au ptatement, qui en donnera imm&iMMment avis aux fa«'iMes.

!t en sera rendu compte au ministre de l'intérieur.

t~es ditCKCs modifications prescrites par le présent artide seront taites dans les formes et délais énontés en l'article IC. Art. ?. Si, dans t'intetraHe qui s'écoutera entre les rapports ordenM<~ par l'arUde 20, tes médecins deetanint, sur ta registre tenu CM eïecutMtt do t'artide 12, que la sortie peut être ordonnée, les chefs, directeurs ou préposa responsables des etabMssernents, seront tenus, tous peine d'être poursuivis, eoMfortaemeMt & t'artide !!0 <:i'aprùa, d'en référer ausMiot au préfet, qui statuera sans deiai. Art. ~4. Les hospices et hôpitaux civils seront tenus de recevoir provisoirement ics perMxnes qui teur seront adressées en vertu des articles Ht et 10, jusfju'a ce qu'ettes soient dirigées sur FetaMiMement spécial destiné ie< recevoir, aux termes de fart. t", ou pendant !e trajet qu'eiies feront pour s'y rendre.

Dans toutes tes conxnunes où il existe des hospices ou ttûpitaM, tes aHenea ne pourront être déposes ailleurs que dans ces hospices ou. hôpitaux. Dans tes iieuï où il n'en existe pas, les maires devront pour. voir a teur togeMent, soit dans une heteHerie, soit dans un local loué à cet effet.

Dans aucun cas, tes aliénés no pourront être ni conduits avec les condamnés ou tM prévenus, ni déposes dans une prison. Ces dispositiMM sont appneaMes Il tous les aliènes diriges par t'admimsiMtien sur un établissement puMic ou privé.

KetMit <M. tttM<M DII MMf)CE MS tU&<

Art. 2S. Les atMnes dont le placement aura été ordonne par te préfet, et dont les tamittes n'auront pas demande l'admission dans un établissement prive, seront conduits dans t'~ttbMssement appartenant au département, ou avec lequel it aura traité.

Les atienes dont l'état meNta! ne compromettrait point i'ordM pubtic ou le sûreté des personnes y seront ~atement admis, d.nts tes formes, dans les circonstances et aux conditions qui seront~ notées

par le coMeit générât, sur h proposition du protêt, et approuvées par le ministre. ·

Art. a<t. ta deneose dm tMMjMtt de~ pemenoes ditt~ par t'ad. ntinistration sur tes établissements d'atienes MM arrêtée par le préfet sur le metnoire des agents préposés il ce transport.

La dépense de t'entretien. du s~our et du traitement des personnes ptacecs dans les hospices ot~taMissements publics d'atienes sera réstée d'aph~ un tarif arr&té par te protêt.

La dépense de l'entretien, du~eur et du traitement des ppMMtnes ptacets par tes départements dans tes etobtissetneata privés sera <!xee par te~ tmites passés par ta depaftenM'nt.MHtioHnemeMt à lartielu < Art. 27. Les dëpet)Mscnoxc&!a en t'articte précèdent oeMnt &ta dtarge des pcrMnnMptacee~; & detaut, & la chN~o de cdteaatMquelles it peut être demandé des a!hnents, aux tonnes des artidet 205 et suivants du Code cMt.

S'it y a contestation sur t'eMigattMt de tournir des aliments, ou sur leur quetit~. il sera statué par te tribunal contp~tcnt, & la diligence de ittdtMMtMtrateMr désigne est ctécmiom des articles 5i et 33. Le rcccuwenMnt des sommes dues sera poursuivi et opëh; a la dili. gence de t'adtniaiatratfon de t'enn'8!stfcMttnt et des donMitMS. Art. 98. A débat, ou en cas d'insuniMnee des reMourcea énoncées en t'artide pretedent. H y ~cra pourvu sur tes centimes anectes, par la toi des finances, aux dépenses ontioaiKs du departoneMt autluel t'atiette t~partient, MM pr~udicc dM concours de la commune du domicile de l'alitné, d'après les bMCit propos parte conseil g&ten! sur l'avis du protêt, et appMu~es par le t~uterncment. Léo ttMpices seront tenus à une indemnité propcrtieottee au nombre des atien~s dont le traitement oa t'entretien était ia teur citarge, et qui :eraient placés dan! un établissement speciat d'atMnes. tin cas de contestation, il sera statue par le tonseit de préfecture. teeneit )t. tMMHMMM eowxtmt wMEe tM MMmtsa M.<tûs MM )D!S <Ttm.MtM)Ma<n C'*U&tC<.

Art. S9. Toute personne ptaeee ou rctctUM dans MM ~tabtMsement d'atMnes, ton tuteur, si elle est mineure, son curateur, tout parent ou ami, poufront, à quelque époque que ce soit, 8e pourrir devant le tribunal du tieu de la situation de t'etaMissement, qui, aprca tes ~riucations nécessaires, ordonnera, s'it y a lieu, la sortie imme. diate.

Les personnes qui auront demandé le plarement, et le procureur du roi, d'otTOte~ pourront sa pourvoir aux marnes nns.

Dans te cas d'interdiction, cette demande ne pourra être tonnée que par te tuteur ou l'interdit.

La décision aéra rendue, sur simple requête, en chambre du con. seit et sans délai ette ne sera point mottvcc.

tia requête, te meeaMnt et h's autrea actes auxquels la r~tanMtMn pourrait donner tieu feront vi~ potn' timbre et <')u'~tt' M) <!<)< Aucunes requûte~, aucunes rtiehnnatioM adressées, soit & t'autorite judiciaire, soit a l'autorité administrative, ne poutront être supprint~es ou retenues par les d<e~ d'~aMiMements, sous tes peines ~r'tées au titre !)! d'après.

Art. 30. Les chefs, directeurs oMprepo~s rotponMMtancpourMnt~ sous tes peines poftfcs par t'artidc tM du Cmte ;?<?<, rftemr une personne ptao~e dans un 6taMi)i8MneMt d'aMen~. des que sa sortic aura ~6 ordonnée par le pr<et. attt termes des arides <e, 20 et 2S, w par le tnbunat, aux t<'rmM de !'articte20, ni lorsque cette personne se trouvera dans les cas énoncés aux articles 13 et 4. Art. 3<. Les CMtMniiaioM administratives mt de surveillance des hospices ou étaMiMements publics d'aliénés exerceront, à t'cgarddes personnes non interdites qui y seront placées, tes fonctions d'adrniMittrateursproviseirex. t!ttM désigneront un de leurs tnenmres pour les remplir l'administrateur ainsi d~i~Hé precedem au MOMKrc. ment des Mnuneit dues a la personne placée dans t'etaMissement, et a t'acquittement de ses dettes; paMera des baux qui ne pourront ex. céder trois ans. et pouna n«'<ne, est vertu d'une autorisation s~tate accordée par le président du tribunal civil, taire vendre le mobitit'r. Les MnMmM provenant, soit de la vente, soit des autres recouvre. ments. seront veMe<M directement dans la caisse do retabMssentent, et seront omptcveM, s'il a lieu, au pront de la personne placée dans t'éttMisscmcnt..

Le cautionnement du receveur sera anecte a la garantie desdus deniers, par privitege aux creanos de toute autre nature. NeanMMins les parents, t'êpoux ou l'épouse des personnes ptacces dans des etabtisse<nents d'aliénés et dirigés ou surveillés par descom. mtMions administratives, ces commitsiens ettes-ntetnes, ainsi que te procureur du roi, pourront toujours recounr aux dispositions des articles suivants.

Art. Sa. Sur la demanda des parents, de l'époux eu de l'épouse, sur celle de la contntission adtnitnstrative ou sur la provocation d'otlice du procureurdu roi, le tribunet civil du lieu du domicile pourra, conR'nnemcnt a t'articte 497 du Code civil, nommer, en chambre du eonsoit.un administrateur provisoire aux biens de toute personne ncu interdite ptaceo dans un étabtaMmcnt d'atienes. Cette nomination n'aura tieo qu'âpre délibération du conseil de tamille, et sur tes con. clusions du procureur du roi. Ktto ne sera pas sujette a t'appet. Art. 53. Le tribunat.sur ta demande de t'adminMtrateur provisoire, ou a la dittHence du proeureurdn roi, désignera un mandataire speciat

& t'euct de fopresentor on justice tout individu non interdit et phco ou retenu thtns un etabtissptnentd'atMnes, qui serait engagé dans ono jMN~tatieM judiciaire au mon)Mt du utacemeNt, eu centre tequot une action serait intentée posturieurement.

Le tribunal pourra aussi, dans le cas d'urgence, désigner un man. dataire spécial & t'cnet d'intenter au nom des mêmes individus, une action tnobitiere ou immobitiere. L'administrateur provisoire pourra, dans tes deux cas, Nre daigne pour mandalaire ~dat. Art. 54. Les dispositions du Code civil. sur tes causes qui dispcnMBt df la tutelle, sur les incapacité, tes exclusions ou les destitutions des tuteurs, Mnt appMeaMes aux adtMOMStrateuM provisoires wuttMespar le tribunal,

Sur la demande des parties intéresses, ou sur cello du procureur du Mi, le jugement qui nomtnera t'administnttcor provisoire pourra en même temps constituer sur ses biens une hy~Uteque générale eu spéciale, jusqu'& concurrence d'une somme déterminée par teditjuse. ment.

Le procureur du roi devra, dans la de!ai de quinMine, Mro in. scrire cette hypothèque ou bureau de la consertation :pttp ne datera que dujowdet'inscnption.

Art. S&. Dans te cas où un administrateur provisoire aura e~ nomme par jugement, tes signUkatioM à faire à la peKonne placée dans un établissement d'aliénés seront faites a cet administrateur. Les sigmncations faites au domicile pourront, suivant tes circen*stances, MM annulées par tes tribmMM.

tt n'est tomt derogM aux dispositions do l'article iM du Code de commerce.

Art. M. A défaut d'administrateur provisoire, le ph~idott, a la re* qttete do la partie la plus diligente, comMcMra un notaire pourrepre.senter tes pcKennes non interdites ptacees dans les etabtissenMats d'atienes, dans les inventaires, comptes, parties et liquidations dans tcs<ntett)M elles serait'nt intéressées.

Art. S7. Les pouvoirs confères en vertu des artictes précédents cesseront de plein droit des que la personne placée dans un établissement d'aliénés n'y sera plus retenue.

Les pouvoirs conteres par le tribunal en vertu de l'article 58 ces. seront de plein droit a t'cxpiration d'un dotai de trois ans ils poM~ ront être renouvetes.

Cette déposition M'est pas applicable aux administrateurs proviseires qui seront donnés aux personnes enhietenues par radnMnistmtion dans des etabhssentents privés.

Art. 58. Sur la demande de t'in~reMe, de !'un de ses parents, de t'epoux ou de t'épouse, d'un anti, ou sur ta provocation dontce du procureur du roi, le tribunal pourra nommer en cttambre de censeM,

par jugement non suseeptibie d'appel, en outre de t'administrateur proyisoiM, un curateur & la personne de tout htdividu non interdit ptaco dans un ctaMi'scment d'aMene9,tequemewa~eitter: t'a ce que Ma revenus soient employés & adoucir Mm sert et & aecei~rer M guerison; a* a ce que ledit individu soit rendu au libre otereice de ses droits auMittt que sa situation le permettra.

Ce curateur ne p<m<ra ~rw choisi parmi les héritiers prcMmptth do la personne placée dans un établissement d'aliénés. Ait. 30. Le< actes faits par une personne placée dans un etaMbse. ment d'aMen~, pendant le temps qu'ette y aura été retenue, sans que Mn interdiction ait été pM)toncce ni prot~uee, pourront être attaques pour cause de démence, eontorm~nent a l'article 1304 du Code civil.

Lc< dix ans de Faction en nuttite courront, a regard de la personne retenue qui aura souscrit les aetes, a dater de la si~tMeatien qui lui en aura été faite, ou de la connaissance qa'cMe en aura C!ue après m sortie deOnitite de la maison d'aHenes:

Et, à r~ard de se$ héritiers, & dater de la signiHeation qui tur en aura été faite, ou de la connaissance qu'ib en auront eue, depuis la mort de leur auteur.

Lorsque tes dix ans auront commence do courir contre tetui'd, ils continueront de courir eontre les héritiers.

Art. 40. Le ministère public sera entendu dans toutes les atMres qui intéresseront tes personnes placées dans un etaNissentent d'aliénés, lors metne qu'ettes ne seraient pas interdites.

HTnE !M. DMHMtfMS C~MUM.

Art. 4t. Les contraventions aux dispositions des articles S, 8, «, t2, du second paragraphe de ~'artic~e~S; des artictea t8,0. M,M, et du des-nier paragraphe 90 de ta présente toi, et aux règlements rendus en vertu de l'article 6, qui seront commises par les chefs, di' recteurs oit préposés responsables des établissements publics ou pri. ves d'aliénés, et par les Médecins employés dans ces établissements, seront punies d'un emprisonnement de cinq jours a un an, et d'une amende de cinquante traces à trois miMe Crânes, ou de t'une ou do Fautre de ces peines.

M peurM être fait application de t'article 40S du Code penat.

OwtMMMBM da <B d~eembM <as$, )K'ta«we Mx <tMe<x. TiTM fttKMtËR. !)? &'ABUMMMM MOUCB MMACn&t Mit tuMs.

Art~ete pMNtter. tes~taMtssements publics consacra au sertiee des a)!eM~ seront adtmtttaU~a sous rawteri~de MtM mhtistM Mt~ta!fc

d'État au département de t'intericMret des préfets des départements. et sous )~ sm'veiHattce do eon'mti~pMs f~atuitM, par MO dtMeteur rcsponMbie. dont tes attributions seront ci-apt'~sdetertMiuees. Art. 2. Les commissions de surveittance seront composées do cinq ntembrei) nommes par les prëiets et renouteMs chaque année par cinquième.

Les membres des commissions do surveillance ne pourront être ravoques que par notre ministre de t'mterieur, sur te rapport du préfet.

<~Mquc année, après le renouvellement, les eomntM~ioMOonMner<'nt!curpr~sMeMteHeur<!e<:retai)< Art. 5. Les d!rMt'*uts ft les tM<M«'in9 en chef et adjoints ocMnt nommes par notre tMittistrc secrétaire d'état au d~patleatent de i'itt~neur, directement pour ht pretMMre fois, et, ttour les ~TMatKes sui. vantes, sur une n~tM de trois <:andMta<$ présenta par tes protêts. PeurMMt aussi être appelés at)< places wantM, concurremment avec tescaMdidats présents par les prêfels, tca difecteuM et les Médecins en chef ou adjoints qui auront exerce leurs fonctions pendant trois ans dans d'autreft etaMiMementit d'otMoM.

Les ~6ves attacha aux t'tatdi~ement!) d'aliénés StMnt nomme!; pour un temps !in)ite, selon te mode dctenMinÉ par te regtement sur le service inti-rieur de chaque etabMssement.

Les directeurs, tes médecins ft h'9 médecins adjoints ne pourront être révoqués que par notre ministre de t'm~ritttr, sur le rapport dtN protêts.

Art. Les commissions instituées par l'article i", chargées de la surtcitbnce générale de toutes les parties du service des ëtabtissements, sont appelées & denner teur avis sur la régime intérieur, sur tes budgets et tes comptes, sur les actes relatifs & t'adminiatnttion, tels que le mode de gestion des biens, les projets des trataux, les proct-s a intenter ou a soutenir, tes transactions, tes emplois de capitaux, les acquisitions, les emprunts, les ventes ou Mtan~es d'int* meubles, les acceptations de legs, de donations, les pension! it accorder, s'd y a tieu. les traites à coMfture pour le sertiee des matade! Art. 5. Les eonMMksions de suneittanee sereuniront tous les mois. Kttes serout, en outre, eouvoquefs par les ph~ts ou tes sous-protêts toutes tes fois que tes b~oins du service i'cïi~cront.

Le directeur de t'Missement et to médecin cha~ en chef du service m'Mioi assisteront aux séances de la commission leur voix sera seulement consuttatiM.

Néanmoins, le directeur et te médecin en chef devront se retirer de e la séance au moment ou ta contnnsiiion délibérera M)r tes comptfs d'administration et sur Ics rapports qu'elle pourrait avoir a adresser directement au protêt.

Art. 0. Le directeur est charge de l'administration int&rieuM de ~tabMsseMMNt et de ta acstien de ses biens et revenus. U pourvoit, sous les conditions prc~t'itos par ta M, a t'adhu~XMt et & la sortie despcpersomms placées dans t'etabtissement. M nomme les prepvs&t df tous tes servica de t'etaNissetnpnt !t tes révoque, a' ï a lieu. Toutefois h's surveillants, les hMirmiers et !es gardiens devront être ap'cca par le médecin en chef; celui-ci pourra demander teur révocation ait directeur. EH cas de diMentiment, te prctt't prottencero.

Art. Le directeur est exctusiveme)ttc!'ar$éde pourroir & tcat ce qui concerne le t'en ordre et la potice de 16)abMes<'ment, dois tes HtMite: du r~tement du MrtiM inMneMrt qui sera arrêté, en exeeM* Mon de t'artide 7 de la loi du 5e juin tM&, par notre MMttistfc de rin~rieur,

M résidera dans rétablissement,

Art. 8. Le service medieat, en tout ce qui concerne le rësimo pity. Nique et moral, ainsi que la police médicale pcrwnnette (!e$at!enes. est placé KOtM l'autorité du médecin, dans tes tinntes du restetneut de service intérieur mcntionn& a l'article frecedent.

Les médecins adjoints, dans tes maisons où le règlement intérieur en établira, tes eteves, les h'sinnrntierset tes gardiens, sont, pour le service medicat, wus t'autorite du tnedMinett dtef. Art. 0. Le médecin en chefn'mpiira tes obligations imposées aux médecins par ta toi du SU juin IM8, et delivrern tous certitkats rctatitsases~netions.

Ces corUBeats ne pourront être dëtiwes par te Médecin adjoint qu'en cas d'empêchement constaté du médecin en chef. En cas d'empêchement constaté du médecin est cher et du médecin adjoint, le préfet est autorise a pourvoir pMwisoinMncnt à leur reot.

plument.

Art. 10. médecin en dtef sera tenu de résider dans t'etaMisse* ment.

H pourra toutefois ~rcdispense de cetteobti~tion par une décision spéciale de notre miMiatre de l'intérieur, pourvu qu'il fasse chaque jour au moins une visite generate d~ aliènes ccnues & s<?s soins, et qu'en cas a'cmpcchnnent il puisse être sm'p!<:& par un médecin résidant.

Art. 11. Les commissions administratives des hospices civils, qui ont formé ou formeront, & l'avenir, dans ces ctaMiMements. des quar. tiers affectes aux aii&ncs, seront tenus de Mre agréer par te préfet un pt~posc t~ponsaNe qui sera soumis a toutes tes uMi~tions imposées partatoidtt9wjuint)!M.

Dans ce cas, il no sera pas créé de commissieu de surv eillance. Le r~teuMnt intérieur des quartiers conMcrws au service des ati~

nës sera soumis & J'approbation dé notre ministre de l'intérieur, een.<br)nj?mcntat'artide7dccetteto!.

Art. 13. tt ne pourra ôtte crée, <bns tes hospices enns, des quac. tiers aftect~s aux atienés, qu'autant qu'il sera Justifié que t'organiMtion de ces quartiers pennet de recevoir et de traiter cinquante aliénés aumeina.

Quant aux quartiers actuellement existants. ou il ne pourrait être traita qu'un nombre moindre d'aines, il un statué sur leur maiutiett par notre ministre de t'interieur.

Art. <5. Notre ministre de t interMur pourra toujours autoriser, ou tn~me ordonner d'ofMco la réunion eMf&nctmns de dtrecteMf et de médecin,

Art. <4., Le traitement du directeur et du médecin aeM <!etem):në par un arr&t<S de notre ministre de r!nter!eMf.

Art. <S. Dans tous les etaMisscments pubMcs où le travail des aHenet sera introduit cetnme moyen curatif, l'emploidu produit de ce traMM sera d~prnn!nëpar le t~gtement intérieur de cet etabtMsetnent. Art. <0. Les lois et règlements re!at)&& t'administrattoa générale des hatp!c<M et ~taMiMements de bienfaisance, en ce qui toncenM nolamment Ferdre de leurs ser~ce~ nnancicts. ta tundUaMte de la ges. tion du reeeteur, les formes de la comptabiMte, sont applicables aux établissements publics d'aliénés M tout ce qui n'est point contraire aux dispositions qui précèdent.

TITRE !L Des ~MBUNMBns M)~ co~s~eB~ au tuMs. Art. <7. Quiconque voudra former ou diriger un etaMissonent privé destiné au traitemettt dM ali~Mes devra <'n adresser la demande au prfM du département où rétaMtssement devra être situe. Art. !t justinera qu'il est majeur et exerçant ses droits civils; 2' qH'i) est de bonne vie ctmœMrs; it produira, a cet effet, un certificat <Mnwé parte maire de la commune ou de chac<me des cotn. munes ou il aura resHe depuis tMis ans; S'qu'ii est docteur en m&tecine.

Art. Si le requérant n'est pas docteur en médecine, il produira t engagement d'un médecin qui se enargera duservict! medicat de ta maison et dedarera se soumettre aux oMigations spécialement impo' sées sous ce rapport par tes lois et règlements.

Ce médecin devra être agrée par le pretet, qui pourra toujours te révoquer. Toutefois cette rétoration ne sera deOnitive qu'outant qu'elle auM été approuvée par notre minMre de t'interieur. Art. 20. Le requérant indiquera, dans sa demande, te nombre et le sexe des pensionnaires que t'etaMiMement pourra contenir; il en sera fait mention dans l'autorisation.

Art. M. n déclarera a! t'ctabMssenMntdni~tre uniqaementatfeete aux otienes. on ait recevra d'autres n)ata<tcs. Dans ce dernier cas, il justifiera, par ta production du plan de t'ctaMiMement~ q"o te local oMMacré aux aliènes est entièrement séparé de celui qui est affecté au traitement des autres malades.

Art. SS, !t justihera i* que l'établissement n'otfre aucune cause d'insalubrité. tant au dedans qu'au deltors, et qu'il est situé de manière que les aliènes ne soient pas incommodes par un iMiMnage bruyant ou capable de les agiter; a* qu'il peut etM alimenta en tous temps, d'eau de benne qualité et en quantM sumsante 5' que, par la disMsitioM des toeatitea. il permet de séparer compteK'ntcnt les ?<<?. l'enfance et t'ase tnar; d'étaMir MM dassemeot rêgulier entre tescoHMtescents. tes malades paisibles et ceux qui sont agites; de séparer egatetnent tes aliénés épiteptiques; 4' que l'étabtissament contient des locaux particuliers pour les atienes atteints de maladies accidentelles et pour ceux qui ont des habitudes de matpMprete; S* que toutes les précautions ont été prises, soit dans les construc. fions, soit dans la fixation du nombre des gardiens, pour assurer le semceettasurveinancedei'êtaMiascmcnt.

Art. 25. 11 justifiera egatetnent, par ta production du regtonent intMeur de la maison, que le régime de t'etaMissemcnt otMra toutes les garanties convenables sous le rapport de bonnes moaurset de la sûreté des personnes.

Art. 24. Tout directeur d'un ~taNissement prne consacre au tra<. lement des aliénés devra, avant d'entrer en fonction!, fournir un eau. tiennementdont le montant sera déterminé par t'ordotmanee royale

d'autorisation.. 1.1 .<

Art. 38. Le cautionnement sera ~rse. en espèces, a la caisse des dé~ts et consignations, et sera CMtM~ement destiné a pourvoir, dans tes formes et pour tes cas détermines dans t'artide suivant, aux besoins des atienes pensionnaires.

Art. 2C. Dans tous tes cas ou, par une cause quelconque, le service d'un établissement privé, consacré aux atienes. Mtrouvera)t suspendu, le pretet pourra constituer. à l'effet de remplir tes fonctions de dirce.teur responsable, un régisseur provisoire entre les mains duquel la caisse dM dépôts et consignations. ~r ,n<n.datsdu préfet, versera ce cautionnement, en tout ou en partie, pour l'appliquer au sernce

des a1i tnL~s.

~r!~ Tout directeur d'un établissement prive consacre aux atie.nés pourra, t'a~nce. faire agréer par l'administration une personne S se chargera de le remplacer d~ le MS où t & cesser ses fonctions, par suite de sus~~n. d'inte.~icti.niudtCMtre. d'ab. sence. de Mttite. de dM-s. ou pour tot)t<' outre cause.

~p~nne ainsi a~e sera de droit, daus divers cas. u.v<-st.e

de la gestion provisoire <te t'etabtissetnent, et soumise, a ce titre, & toutes les obligations du directeur tMi-mome.

CeUec<e$tioa pmvieaire Me tMMfm janNis aapMten~ec aada~A'Mn mois sans une autorisation spéciale du pretet.

Art. 98. Dans le cas ce le directeur cesserait tes fonctions pour une cause queteonquc. MM avoir usé de la faculté ci'dessus.scs héritiers ou ayante cause semnt tenns de désigner, dan!) les ~iMgt'qMatM heures, ta perMone qui sera chargée do la r~jie provisoire de t'eta' blissement et soumise, a ce titre, a <oMtestMoMtga<!MM du directeur. Adëhut, la préfet fera tMt'm~ne ceHedfsignatMtt.

Les h~fitieM ou ayants cause du directeur devront, en outre, dans !e délai d'un mots, présenter un nouveau directeuftMUf en remplir définitivement tes fonctions.

Si la présentation n'est pas faite dans ce délai, reKtonmnco rcyate d'autorisation ~M rapportée de plein droit, et etaNissement sera fen~.

Art. !0. Lorsque le directeur d'un etaMissemcnt privé tenMtcre auxa!MM<~ voudra augmenter le nombre des pensionnaires qu'il aura été autorisé a receteir dans cet ctahM~tment, it devra fonner une demande en autorisation & cet ettet et justiner que tes Mtimentsttn. tnitib ou ceux additionnels qM'M aura fait construire sont, ainsi que leurs dépendances, convenables et suttisants pour recevoir le nombre detcnnint! de nouveaux pensionnaires.

L'ordonnance royale qui statuera sur cette demande detenninera S'augmentation proportionnelle que iecantionnementpourM recevoir. Art. 50. le directeur de tout ctaMisscntent pri<r6 eoMsaere aux anenca, devra résider dans i'etaMissement.

Le mMecin attaché a t'etabtiMetnent, dans le ça!! pfÈvu par fart. 10 da la présente ordonnance, sera soumis a la m&me obligation. Art. 3t. LeretNit de rautoriMtion pourfa être prononce, suivant la gravité des circonstances, dans tous tes cas d'infraction aux tois et rëgtetnentN sur la matière, et notamment dans les cas ci-apr&. ~'si te directeur est prité de l'exercice de ses droits civils; 9's'il reçoit un nombre de pensionnaires s<n)êrieur a celui Oxé par t'ordonnance d'autorisation j 5' s'il reçoit des aticnc!! d'un antre sexe que celui in. diqn~ par cette ordonnance 4' s'il reçoit des personnes atteintes de mata'ties antres que celles qu'il a dMar~ vouloir traiter dans t'cta. Nissement; 8* si tes dispositions des lieux sont changées ou modittees de manière qu'ils cessent d'être propres & leur destination, ou si les précautions prescrites pour ta sarcte des personnes ne sont pas con' stamment observées: 6' s'it est commis quelque infraction aMx dispo*silions dn ~tentent du service intérieur en ce qui concerne les mo'UM; 7* s'it a <!té employé & t'e~ard des atienes des traitements contraires a t'numenite; 8'si te médecin agréé par t*administratioM

Mt reooptacé par MB outre médecin, sans qu'elle en ait approuvé le chotx O* si le directeur contrevient aux dispositions de t'artiete 8 do la loi du SO ju!n t8M i0' s'it e9t frappa d MM condamnatton pronon<Wt'eHMecut!bnde!'articte<t'h'un~tK'M.

Art, 33. Pendant l'instruction retatue au retrait de t'erdonnance royale d'autorisation, te préfet pourra prononcer ta suspension provisoire du dt~etcur ci !nstMuera un régisseur provisoire, contbrnt<ment & l'art. 26.

Art. 3S. !t sera statue pour le retrait deli aMtor:sat!ens par erdon'nance royate.

eMMtntMa e~~tMe.

Art. St. Le&~taMissemcntspuhttcsoupn~.conNcr~auxatMnea du sexe mas<;Mtin. ne pourront employer que des Momtncs pour le Mp. vice personnel des aMenes.

Mestemmes seules seront charge dM Mn!ce per~nnet desat)MMA~ dans les ftabtissements destine!) aux HMMtidusdM sexe fcmitt'n. aMtMMtOM Tt)t!«nrota)s.

Art. 35. Les étttbKMements pri~s actuettcment existants détint, dans )fs six ntois. i( dater du jour de la pn'a'Mtf ordonnattee, se pour. foir en autorisation, dans les fermer pr~critcs par les articles ci. dessus; passé ce délai, les etablissements seront fermes.

CtMoMfe mtn~MeHe da <~ août <S<e.

Monsieur le préfet, la toi du 30 août <M8 n'a pas eu seulement nourobtft d'assurer la séquestration des atienes dan~ereax elle s <-st proposé un but plus !a~e et plus g~MMX, celui d'aérer, autant que possible, un asile et des soins & tous tes atienesdont ta pMttMM malheureuse appelle tei. Meoun; publics. Ainsi le tcgMbtcur n'a pas soumis les départements à la seutc oMi~tien <te pounotr a t entreHen dcs)M<'n~, ptac<!s d'eniM; il a voulu que ta sctttcitMfte de la MettHé et les tMcntaits de la ctMnt6 légale s'~pndiMcnt aux in~n~s indigents. nt&me quand leur état mental ne eomprontettra~ point tordre MMMtCOMtasnre~dcspeMcnnM.

TeHtctbM il importait de rtst~indre dans dp justes ttnxtMta charge nouvelle imposa aux départements et de la proportionner à leurs rcssoureps; it importait surtout de pfevenir tes abus auxquels aurait donné MeM u)M admission trop facile atM MMMK. LesM'tse6'M. raux dovoient être, a cet égard. les premiers jugcf; a co<b..t«.r. C'est a'apr6s ces divers motifs que t'artMc 2&, paNgfaptM 3, do la loi du 50 juin <??, a statué que tes attend dont t'etat mentat ne

compMmettrait point l'ordre public ou la Barété des personnes M. raient admis dans les établissements appartenant aux départements, <M &MC ittquebtes <Mpat<emenMt aamient tMite, dan& hw formes, dans tes circonstances et aux ccnditicns qui seraient restées par les conseils geaeraut, sur ta proposition des protêts et MM l'approbation du ministre de l'intérieur.

Cependant, lors de la première application de la toi, dans la pttt. part des départements, les dispositions de cet article ne furent pas oMnptetenMnt comprises dans les uns, il M fut arrête aucun histe. ment pour t'admtssion, dans les asiles, des aliénés Men dangereux; dans d'autres, les ~gtements qui furent dressés ne concordaient pas avec l'esprit de la loi, ou du moins laissaient beaucoup à désirer. Depuis. monsieur le préfet, la circulaire du & a~ût KSM vous a donné des explications detai!Mcs sur le sens dans lequel ces r~tcments devaient être conçus, et notamment sur les clauses et co«<K' tiens qu'M convenait d'en tcafter. Ces exptttaiMna Me sont pM tea. Jees inutiles, et j'ai pu en apprécier les bous fesuttats. Néanmoins, au nMnbre des r~tements concertés en 1830, entre tes conseils gêner raux, plusieurs ne m'ont pas paru cotnpMtfment satisSusants; une CMTespondonce etenduM a été n~ceMa!re pour y faire introduire les ntodinoitOM indispensabtes'et les aMener a pouvoir recevoir mon approbation.

Cette expérience m'a déterminé a tous proposer sur cet objet un modèle d'arrêté que vous trouverez ci~oint <t qui vous senira de base pour les propositions que vous aurez à CtiM a cet égard au conseil générât, dans sa première session.

Je 'at pas besoin d'* vous dire, monsieur le préfet, que mon intention n'est pas d'imposer le projet d'arrêté que je vous çommunique Je n'a! pas perdu de vue que. d'âpre la toi, c'Mt a vous et au confit ancrât qu'appartient Mnttiative des mesurM à prendre, soit pour detenniner, d'après les n~sources Cnancieties du département, !e nombre de phces à ther pour les aliènes non dangereux, soit pour r~gter les MnditioM d'admission; mais j'ai cnt que le modèle que je voaseomnxnique faciliterait ce travail et le rendrait plus unibmte. J'examineni avec inter&t les modifications et les additions que vous croirez utile d'y apporter; je vous recommande seulement de ne pas y insérer des conditions qui rendraient tes admissions trop dinicites, ou qui, en les soumettant ù de trop longs retards, leur feraient perdre leur. plus grand avantage. Je vous invile vous reporter, !< cet égard, aux considérations développées dans t instruetion précitée du & aeot <)!5a.

D~a, monsieur le préfet. je vous ai t'appelé, parma circulaire da 5 de ce moi:, rehtive an t'encours des communes a la depeniie des aMenesmdijjeoM), que tes communes peuvent être appeteesa supper-

ter, dans t'entretien deaaUenet non dangereux. une part ptus forte que dans celui dos atienes p)ac&t d'office. liais il importe de remar<MM-mM M n'eet pa~deMtetegtomMt auri'adtmssioo d<.saMnes nondangeMM que te conseil général doit manifester MU a~s S cet &!ani. Ce regtement n'est, en effet. soumis qu'a mon approbation. Mdi~ qu'ait tenues de Fartide 38 de h loi du 30 juin MSS.tca base~ du concours à exiger des Mnonane~ doivent être approuvées par le gouvernement. e'est-Mb-e par ordonnance royale.

L'arretémi rêgte, dans chaque département, les formes, tea ctrcen. atanceseUN cend!tiMMde phMmcnt.~ frais de la charité publique, des aMe~s dont l'état men~ M compromet point t ordM publie au la SÛMM des personnes, n'est pris que pour une année. Si le préfet et te conseil général croient devoir, pour t'ann~c suivante. n'apporteraucun changement aux.dis~sMoM de cet arrêta ils peuvent deman. der que t~i.n en ~:tpr. mai. it faut toujours que t. tOMeM général pronne. & cet égard, una MMveMqdehMrattcn. et qu'il intenienno une nouvelle approbation ministëriette.

Je na pense paa avoir ceaom de prévoir te cas ou ce conseil refuseran aMnMntirt'adm~ion.Mit daM~sitc départemental soit dans t'cmbMsement avec lequel le département aurait traité, des aliènes non daMercM. <m bien s'abstiendrait de voter sur les circonstances. les formes et les conditiuns de l'admission. Un semblable refus, pas plus qu'UM semblable omission, ne Muraiott priver daMn~M des disnositiom du deu~Mme pangrapne de l'artita 25 de tatot des n. fortunés an secours deuluels le législateur a entendu venir. Vous devriez donc, te cas échéant, arrêter d'oftice un r~ement que vous MMmettrit! & mon approbation.

!t me Mto. monsieur le préfet. & vous présenter qaetques observations aMMtict des articles 9. cm du nMdfte ct~nnexe. Il pourra arriver que, croyant avoir récent qu'un ahcneMtroave hors d'état de pourrir par tai.me'ne et par sa famille aux dépenses de son entMtien, vous a~ aMt~e son admission at'une despiaces fendeM par te conseil général, et que cependant, plus tard, v.M découvriez, soit que cet aiiénA possède quelques resMUKes, ou qu'il lui en estsunenu depuis son ptacetnent, soit que q'tetqu un de ceux de~pan-nts auxquels la loi civile imposa l'obligation de lui donner des aliments, est. en en-et. en ~i<ion de lui en hur.r dans ces divers ~us ne perdrez pas de vue que, malgré t a.in~n par vous accordée, ta dépense de i-atiene n'en demeure pas moins, en principe, sa chariot n celle de ses parents. Le remboursement des tenemesd~ eMectt.ees, eotmneh.McoM<re.ent decettesaeneetuer utE.eur.ment pour te traitement de quence, MM immMiatetnentreetantëcs et poursuivies, ccnfomtentent a l'article 3'! de !a loi du 50 juin KM.

n imperte que vous tastiez rendre campte, & des inter<attes ossM

Hppntches, de Ktat des attend paréo ~Me. d'âpre tes renseigne. )t)Mnt<qMi<MaM)~tt~nis.vempaM rsm~r ~A leurs familles, de ceux qui vous paraUfont n'avoir ptus tes <nemea titres aux secours. Vous MM: principalement determme à ttresen~ CM serties lorsqu'un ot~n6 vous MmMera pouvoir être traité & sa frais aM aux frais de ses pM~'nta toMqae. ayant MMm!& aa Urai- tetnent ~ndattt un temps sutHMMt et tt'oKrant que peu de ettances de WtabMMetnent, la ptace qu'il occupe pouffa tiré donnée ptusutite' txent a un entre Insensé, qui présentera plus de chNMM de guéri. son, etc., etc. M est, en etfet, & dealer que le ~ue grand ncmbM de malades peMiMe soit appelé a rMewir tes sehM de la science, et te traitement ceMMMbte a «Me infirmité dont fart triomphe soMveMt torsqtt'qtte fst attaquée d~s son début.

Ratia, monsieur le préfet, vous retmrquerM que tes placements

d'atien~sdoMt t'etat mental na cempMmet point l'ordre publie ou h saMM des persotMMS ne sont jamais que des placements voluntaires. L'aMtodsatiot) qui mtertieMt de votre part pour t'admission de ces ` infortunes n'est retath'e qu'aux payement de leur dépense, elle ne MMrait laire assimiler ces placements & des placements d'ofnee il reste donc exdusivfment soumis aux seutes dispositions rebtives aux placements volontaires. Par suite, tes atiënesdont it s'agit cesseront d'être retenus dans les asiles aussitôt que tes médecins auront dé. ehre leur guérison obtenue, sans que vous a;c! j) statuer a cet égard; it devra seutement vous en être immédialement donné avis.



{{GFDL}}

Personal tools