Les Artistes
From The Art and Popular Culture Encyclopedia
Revision as of 15:04, 27 December 2013 Jahsonic (Talk | contribs) ← Previous diff |
Revision as of 15:04, 27 December 2013 Jahsonic (Talk | contribs) Next diff → |
||
Line 7: | Line 7: | ||
"Le despote du jour est le mot artiste[...] C’est la Vénus du dictionnaire, une expression publique, une prostituée qui court les rues,qui agace les passants, et que le premier venu épouse sur le trottoir [...] L’art est presque unculte, une religion nouvelle qui arrive bien à propos quand les dieux s’en vont et les rois aussi[...] Au train que va la mode en France, je ne désespère pas de nous voir tous devenir artistes. Les artistes étaient rares autrefois ; aujourd’hui ils sont nombreux, au moins de nom, les unsavec des rentes, des libraires qu’ils paient, des journalistes qu’ils régalent : c’est la littérature byronienne ou l’école des cabriolets ; les autres avec des dettes, les coudes percés et les mains négligées : c’est le genre lycanthrope. La différence entre eux tous n’est que dans la forme" | "Le despote du jour est le mot artiste[...] C’est la Vénus du dictionnaire, une expression publique, une prostituée qui court les rues,qui agace les passants, et que le premier venu épouse sur le trottoir [...] L’art est presque unculte, une religion nouvelle qui arrive bien à propos quand les dieux s’en vont et les rois aussi[...] Au train que va la mode en France, je ne désespère pas de nous voir tous devenir artistes. Les artistes étaient rares autrefois ; aujourd’hui ils sont nombreux, au moins de nom, les unsavec des rentes, des libraires qu’ils paient, des journalistes qu’ils régalent : c’est la littérature byronienne ou l’école des cabriolets ; les autres avec des dettes, les coudes percés et les mains négligées : c’est le genre lycanthrope. La différence entre eux tous n’est que dans la forme" | ||
- | |||
- | Excerpts: | ||
- | |||
- | :« Le despote du jour est le mot artiste [...] C’est la Vénus du dictionnaire, une expression publique, une prostituée qui court les rues, qui agace les passants, et que le premier venu épouse sur le trottoir [...] L’art est presque un culte, une religion nouvelle qui arrive bien à propos quand les dieux s’en vont et les rois aussi [...] Au train que va la mode en France, je ne désespère pas de nous voir tous devenir artistes. Les artistes étaient rares autrefois ; aujourd’hui ils sont nombreux, au moins de nom, les uns avec des rentes, des libraires qu’ils paient, des journalistes qu’ils régalent : c’est la littérature byronienne ou l’école des cabriolets ; les autres avec des dettes, les coudes percés et les mains négligées : c’est le genre lycanthrope. La différence entre eux tous n’est que dans la forme » | ||
- | |||
==See also== | ==See also== |
Revision as of 15:04, 27 December 2013
Related e |
Featured: |
"Les Artistes" (1834) is an article by French writer Félix Pyat, published in Nouveau Tableau de Paris, 4 , p. 7. In this article, Pyat is the first to mention bohemianism and 'artistism'.
Félix Pyat connects 'one who lives like a Bohemian', meaning like a vagabond, with artists and he calls the latter "citoyens de la bohême" (citizense of Bohemia). The author emphasizes their marginal characteristics: their desire to "vouloir vivre hors de leur temps, avec d’autres idées et d’autres mœurs, les isole du monde, les rend étrangers et bizarres, les met hors la loi, au ban de la société ; ils sont les Bohémiens d’aujourd’hui"
He goes on:
"Le despote du jour est le mot artiste[...] C’est la Vénus du dictionnaire, une expression publique, une prostituée qui court les rues,qui agace les passants, et que le premier venu épouse sur le trottoir [...] L’art est presque unculte, une religion nouvelle qui arrive bien à propos quand les dieux s’en vont et les rois aussi[...] Au train que va la mode en France, je ne désespère pas de nous voir tous devenir artistes. Les artistes étaient rares autrefois ; aujourd’hui ils sont nombreux, au moins de nom, les unsavec des rentes, des libraires qu’ils paient, des journalistes qu’ils régalent : c’est la littérature byronienne ou l’école des cabriolets ; les autres avec des dettes, les coudes percés et les mains négligées : c’est le genre lycanthrope. La différence entre eux tous n’est que dans la forme"
See also
“Des artistes” by Honoré de Balzac