Marie Anne Doublet  

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Marie Anne Doublet (23 August 1677, Paris - May 1771, Paris), known as Doublet de Persan, née Legendre, was a French scholar, writer and salonnière.

Biographie

Le troisième enfant de Marguerite le Roux et de François Legendre<ref>Il était seigneur de Breuillepont, Lorey, Saint-Chéron et autres lieux, mais nullement de Persan, ce qui fait que Marie Anne Doublet a été improprement appelée MTemplate:Me Doublet de Persan par la plupart des biographes. Il s’appelait en réalité Doublet de Breuillepont, et représentait la troisième branche de sa famille, les deux premières ayant pour chefs le marquis de Persan (qui eut pour fils Anne-Nicolas Doublet de Persan, l’amant de Théroigne de Méricourt), conseiller au Parlement, maître des requêtes, intendant du commerce, mort en 1757, et le marquis de Bandeville.</ref>, fermier général, Marie Anne Legendre manifesta de bonne heure beaucoup de goût pour les belles-lettres et les arts : elle maniait habilement le burin. Devenue, en 1698 l’épouse de Louis Doublet, intendant du commerce, secrétaire des commandements de Monsieur, frère de Louis XV, puis du Régent, elle usa de sa fortune pour satisfaire son goût des choses de l’esprit.

Ses salons furent toujours ouverts aux savants, aux gens d’esprit et à tout ce que Paris possédait de personnes distinguées. Elle y réunissait, tous les samedis, dans son salon, connu sous le nom de salon ou de « Paroisse », où chacun des admis avait sa place marquée et son portrait au-dessus du fauteuil qu’il occupait, des personnalités marquantes dans les sciences, les arts et les lettres. Sans parler des séjours dans son château de Breuillepont, souvent célébré en prose et en vers par ses hôtes, elle allait chez le peintre Coypel où elle rencontrait Caylus, Fréret, Helvétius, Marivaux. Elle était aussi du souper dit des quinze livres, qui couronnait ces réunions, souper périodique dont le prix ne changeait pas.

Dans son salon, où on tenait également un journal des nouvelles du jour, la soirée se passait en discussions ou en conversations sur les bruits et les œuvres du jour. Deux registres étaient posés sur deux pupitres : sur l’un, on inscrivait les nouvelles douteuses, sur l’autre les nouvelles vraies. Chacun, en arrivant, lisait la feuille du jour, et l’augmentait de ce qu’il savait de sûr des faits de la politique et des lettres, les anecdotes du théâtre, de la cour et de la ville. Les valets copiaient ensuite les bulletins, et s’en faisaient un revenu en les distribuant au public. Ces bulletins, qui devaient nécessairement prendre le ton de la société du temps, étaient un résumé de tout ce qui se disait dans le monde. On y trouvait l’analyse des pièces de théâtre, le compte rendu des assemblées littéraires et des procès célèbres ; la notice des livres nouveaux, et en particulier des livres clandestins et prohibés, auxquels la saveur du fruit défendu donnait plus de piquant et de relief ; des pièces rares ou inédites, en vers et en prose, dont beaucoup n’auraient pu être imprimées sans risque, les chansons et vaudevilles satiriques, les anecdotes et les bons mots, que l’on était d’autant plus attentif à recueillir qu’ils étaient plus méchants ; enfin les aventures de société, les faits et gestes de la cour, bien souvent embellis par la médisance.

On soupait aussi, et quotidiennement, dans une des salles de la Paroisse, le travail une fois terminé.

L’ami intime de la maîtresse de la maison, Bachaumont, présidait ces discussions académiques qui occupaient une partie de la soirée, puis aux soupers attiques par lesquels elles se terminaient. C’est d’après les nouvelles à la main, qui eurent tant d’importance jusqu’à la Révolution, contenues dans les registres du salon, dont ce double journal fut longtemps la source, d’où Bachaumont tira une grande partie de ses célèbres Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France (Paris, 1771, 6 vol. in-12) où ont largement puisé ses contemporains.

Après la mort de son mari en 1728, elle se retira au couvent des Filles-Saint-Thomas, d’où elle ne sortit plus, mais sans pour autant cesser d’ouvrir sa retraite aux habitués de ses samedis qui arrivaient tous les jours à la même heure. Assis dans son fauteuil, invariablement placé sous son portrait, chacun causait des nouvelles du jour.

La société de Marie Anne Doublet de Persan était fort mélangée. On y trouvait, après son frère l’abbé Legendre, vénérable abbé

Qui siégeait à table
Mieux qu’au jubé...

Mairan, La Curne Sainte-Palaye, Piron, Mirabaud, Voisenon, Falconet, Foncemagne, le comte d’Argental, l’abbé Chauvelin, l’abbé Xaupi, etc.

Après chaque récit, l’assemblée délibérait et décidait de l’inscription sur l’un ou sur l’autre registre. Deux fois la semaine, Bachaumont faisait des extraits de ce journal, et les répandait dans le public sous forme de nouvelles à la main.

Le mérite de Bachaumont fut surtout de donner à la rédaction de ses extraits une valeur littéraire. Leur succès fut grand qu’on demandait, pour s’assurer de l’authenticité d’un récit : Template:Guil Voltaire, pour désavouer la paternité d’une pièce de vers scandaleuse imprimée sous son nom, ne trouvait pas de publicité meilleure que celle des registres de la Paroisse ; il écrivit au comte d’Argental : Template:Guil.

Le gouvernement s’alarma de cette vogue. Il favorisa des essais de journaux revus et approuvés par l’autorité. Mais le public s’obstina à préférer les nouvelles vierges du contrôle officiel. Comprenant son impuissance, le lieutenant de police, d’abord, puis le duc de Choiseul, propre neveu de Marie Anne Doublet, recoururent aux menaces : ce dernier alla jusqu’à montrer à sa tante la perspective d’un couvent, si elle ne cessait la distribution de ses bulletins.

Les nouvelles à la main de circuler de plus belle, on prit le domestique de la Paroisse, Template:Guil. Dénoncé par Charles de Mouhy, chargé, par la police, de surveiller les Paroissiens, l’infortuné serviteur, qui servait de secrétaire dans les réunions quotidiennes, fut conduit et enfermé au For-l'Évêque. On en conclut que les nouvelles à la main étaient… l’œuvre du domestique de Marie Anne Doublet.

Elle mourut un mois après Bachaumont, dont on lui avait caché la mort : il était, lui disait-on, en voyage. Le chagrin qu’elle ressentit d’un départ aussi brusque la fit tomber malade. Âgée de plus de quatre-vingt-treize ans, sourde, elle avait, jusque là, vécu éloignée de l’Église. Privée d’une partie de ses facultés intellectuelles et se sentant sur le point de mourir, on introduisit près d’elle un prêtre jésuite très éloquent qui parvint à convertir la vieille philosophe, qui répudia les idées philosophiques de toute sa vie et demanda même à embrasser son confesseur, mais ce mouvement dérangea son bonnet et elle se mit dans une violente colère, qui l’emporta.

Pidansat de Mairobert se prétendait, sans que rien ne paraisse justifier une pareille prétention, son fils et celui de Bachaumont.




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