Sonnet du Trou du Cul  

From The Art and Popular Culture Encyclopedia

Jump to: navigation, search

Related e

Wikipedia
Wiktionary
Shop


Featured:

The Sonnet du Trou du Cul is a poem by Paul Verlaine (1844- 1896), written together with Rimbaud, and reproduced in the collection Hombres.

Contents

French text

Le Sonnet du Trou du Cul est un poème composé par Paul Verlaine et Arthur Rimbaud en 1872, pastichant le style du poète Albert Mérat et faisant partie de l'Album zutique.

Genèse

D'après le témoignage de Verlaine dans une lettre à Charles Morice de 1883, les quatrains auraient été rédigés par lui-même, tandis que les tercets auraient été de la main de Rimbaud.

Le surtitre du poème (L'Idole) fait allusion au nom du recueil de poèmes du même nom publié par Mérat en 1869, regroupant vingt sonnets qui sont autant de blasons du corps féminin.

Dans le numéro du 1er mai 1922 de la revue Littérature, les surréalistes publient ce sonnet, en faisant mine de se demander quel en est l'auteur, et en demandant à leurs lecteurs d'aider à son identification.

Pastiche et contre-blason

L'idée de ce Sonnet reprend la forme traditionnelle du Blason, genre poétique apparu au milieu du XVe, et dérivé du "Dit" médiéval. (les représentants les plus illustres de cette tradition poétique sont Clément Marot, Maurice Scève, Du Bellay, Louise Labbé ou encore Pernette du Guillet).

Non seulement Rimbaud dans son sonnet détourne-t'il volontairement le poème de Mérat afin d'en épingler le ridicule et l'obsolescence, mais tout aussi consciemment en propose-t'il un contre-blason. Le contre-blason constitue un complément naturel du Blason, et se retrouve déjà au XVIe pour décrire avec humour tout ce qui a trait au laid, au difforme, au grossier, ou au grotesque.

Par ces vers, Rimbaud tourne en dérision la "vieillerie poétique" de Mérat, sa poésie au style néo-renaissance, en lui opposant un sonnet novateur dans sa forme, subversif dans son contenu.

L'effet comique joue ainsi à l'évidence sur le choc que crée, d'un côté, l'extrême raffinement de l'expression, ses tournures mignardes et précieuses, son imagerie religieuse ("Chanaan féminin"), de l'autre le prosaïsme de la réalité décrite, à savoir l'aspect d'un anus après la sodomie. Avec humour, le texte poétise ainsi sans état d'âmes chacune de ses singularités peu ragoûtantes.

Une expérience personnelle?

Il ne fait aucun doute que la précision avec laquelle Rimbaud décrit, sans conteste possible, une situation post-coitum réfère également à une expérience personnelle. Le sonnet, puisqu'il est écrit à quatre mains, scelle également l'amitié spirituelle et amoureuse du couple formé avec Paul Verlaine, et célèbre leur union poétique sur le mode de l'humour.

Bien que le poème ne relève pas d'une réalité directe ni d'un témoignage à prendre au pied de la lettre, mais d'une représentation poétique conçue pour plaire, il peut aussi se lire comme un signe de leur vie commune, un hommage amusé à leur intimité, qui rendent compte de la réalité de leur relation et de leurs pratiques, considérées à l'époque comme outrageuses, provocantes et passibles de peine d'emprisonnement.

Climat moral, satire sociale

Rappelons qu'en 1857, Flaubert gagne à Paris son procès pour immoralité, Baudelaire, qui perd le sien, est sommé la même année de retirer six pièces des Fleurs du Mal. Verlaine, jugé pour "actes immoraux" se voit condamné en août 1873, soit un an après la rédaction du poème, à deux ans de prison ferme par le Tribunal de première instance de Bruxelles.

La portée subversive du sonnet ne se comprend pleinement qu'après avoir été reconsidérée dans le climat moral de la Troisième République, qui réprouve fermement tous comportements homosexuels, la prostitution, la sodomie ou encore l'adultère. Rimbaud par cette facétie poétique a eu pour but de choquer les mentalités bourgeoises et puritaines propres à son époque. L'écrivain Vallery Eve Mahot, en novembre 2011, explique à ses élèves du C.I.F que ce sonnet est avant-gardiste dans la vision de l'anatomie.

Full text

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la pente douce
Des fesses blanches jusqu'au bord de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous l'auteur cruel qui les repousse,
A travers de petits caillots de marne rousse,
Pour s'en aller où la pente les appelait.
Ma bouche s'accouple souvent à sa ventouse
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son lamier fauve et son nid de sanglots
C'est l'olive pâmée et la flûte câline
C'est le tube où descend la céleste praline
Chanaan féminin dans les moiteurs éclos.

See also





Unless indicated otherwise, the text in this article is either based on Wikipedia article "Sonnet du Trou du Cul" or another language Wikipedia page thereof used under the terms of the GNU Free Documentation License; or on research by Jahsonic and friends. See Art and Popular Culture's copyright notice.

Personal tools