Dégénérés et déséquilibrés  

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{{Template}} Dégénérés et déséquilibrés (1895) is a book by Jules Dallemagne.

Full text[1]

Ce livre représente les développements de conférences faites au Cercle du Jeune Barreau de Bruxelles, pendant les années 1892- i895. Tout en gardant le cadre et t'enchainenientde nos entretiens, nous avons cru que !c livre autorisait un supplément d'analyses et de recherchesque ne comporte point t'expose ora!. Sans perdre te caractère pratique des démonstrations premières, nos études se sont donc élargies de tout ce qui nous a paru indispensable à l'intelligence des notions encore assez vagues comprises sous le nom de c~~MerMceMce et de ~se<yM<~6reMte~.Ceux que n'inquiètent point les démonstrations prolongées nous sauront gré, pensons-nous, de nos efforts et de notre tentative. Nous ayons pris soin toutefois de dégager et de souligner régulièrement nos hypothèses, afin de laisser en pleine lumière les faits incontestables et tes formules déCnitivcs. Nos auditeurs retrouveront donc, dans l'ordre où il leur a été renseigné, l'exposé des données relatives à tcnrs nécessités professionnelles. Malgré cet avertissement préalable, le livre apparaitra s'être parfois attardé à la recherche des solutions de nos plus graves proMèmesde psychotogicetde biologie. Nous tenons adiré en guise de circonstanceatténuante que quciques'uns de ces problèmes ont été longuementdébattus devant nos auditeurset que leur attention soutenue nous a été d'un précieux encouragement. Puis nous ajouterons que nos entretiens avaient été largement préparéspar des h'conssur le systèmenerveux données l'année précédente a ta Conférencemême du Jeune Barreau. Nous devons donc à notre prédécesseur, M. le professeur Warnots (<), le bénéfice d'une initiation préa!aMc qui nous a permis des développements et des analyses incomprébensibtessans son enseignement aussi clair que méthodique.la de cette façon, il se trouve qu'en bien des points notre livre complètele remarquable <ra\ai! de M. Warnots. Mais nous aimons a reconnaître qu'en dehors de cette prépa" ration antérieure, nous avons été secondé particulièrementpar le zè!c et le bon vouloir de nos auditeurs. Pendant des séances parfois démesurémentprolongées,nous avons toujours pu compter sur leur bienveillante attention et tcur affectueux encouragement. Nous avons gardé de ces réunions et de lit démonstration si flatteuse qui les a ctôturccs une impression incnaçabie. Nous tenons à remercier une fois encore ceux qui nous ont donné le droit de les compter dorénavantparmi nos soutiens et nos amis. Nous adressons aussi et tout spécialement au Comité de la Conférence du Jeune Barreau, l'expression de notre cordiale gratitude. A son président, M. Georges Schœnfeid, revient une large part du succès qui a couronné notre entreprise. i! est l'un des promoteursde nos conférences il en fut l'organisateur !e plus dévoué. Nous lui devons d'avoir mené à bonne un cette tache (i) h. WAMKOTS, ~M /0))<'f)0t).< du ccyt~K. Henri Lamertin. BruxcXcs, <??. déticatc, impossible sans son concours, son expérience et son activité. Nous aimons aussi à nous rappel que M. Pau! Janson a daigne, tors de notre dernièreconfcrencc.associersa vo!x éloquente aux paroles d'encouragementqu'on nous adressait, ï! n'a point dépendu de nos efforts que ceux qui entendirent, a ce moment, sa belle harangue ne la retrouvent ici, illustrant notre livre d'une magistrale préface. Kn même temps que nos regrets, nous adressons à l'éminent avocat nos sentiments de respectueuse gratitude pour l'honneur qu'il a bien voulu nous faire en s'intéressant à nos efforts et à notre travail. r~P~D1~ tPT DÉSÉQUILIBRÉS. i/iLuD~o M J~Ë~Ë~UiLibK~. PREMtËRË CONFÉRENCE. INTRODUCTION. MESstEuns, En m'autorisant à prendre la parole devant vous, vous m'avez donné une preuve de confhmcc et de sympathiedont je vous remercie cordialement. Mais en acceptant la tAchcde succéder à mon ami, M. le D' Warnots, j'a! assume une granderesponsabitité. Et vous me permettrez, pour prévenir tes déceptions et tempérer les regrets, de vous dire des le début le sentiment d'intériorité dont je suis pénétré en ce moment. Ce scnttment a une double raison d'être. Tout d'abord les conférences de M. Warnots ont été données avec un art, une science que je m'cnbrcerais vainement d'éga!er. Ensuite elles ont porté sur des questionsoù l'expérience pouvait à tout instant interveniret fournir des preuves décisives. Au fur et mesure que la physiologie nerveusevousdévoilait, avec ses méthodes, ses théories et ses dogmes, la conviction pénétrait plus profondémentdans vos esprits. La conférenced'hier était confirmée par celle de demain en même temps qu'ettc la motivait et la légitimait. Une chose comprise était une chose définitivementacquise <-t entérinée par votre conviction. Nous allons aborder des questions plus délicates et moins susceptibtes de démonstration immédiate. Rarement nous pourrons vous rapporter des preuves expérimentâtes.Et quand l'expérimentation nous viendra en aide, elle restera souvent susceptible de plus d'une interprétation. !<c doute, l'incertitude vous distrairont malgré vous d'un raisonnement dépourvu de contrôleou de pièces conviction. it vous faudra donc, cette année, faire preuve d'indulgenceet de bienvciHanccà la fois. De notre côté, nous nous efforcerons de ne pas trop abuser ni de l'une ni de l'autre. Nous pensons, du reste, que l'intérêt pratique qui s'attache aux probtemcsque nous allons étudier, soutiendra votre xëtc comme il a enhardi nos intentions. Vous avez compris que les notions de physiologienerveuse acquises aux conférences dH M. Warnots réclament un comptémcnt. Lnur valeur serait réduite, en cnet. si elles ne vous permettaient pas d'apporterdana ta vie do chaque jour un. peu de cette rectitude entrevue dans t'étude des fonctions nerveuses. Cette étude vous a laisse l'impression d'un mécanisme admirable, où tout s'est progressivementcoordonne en vue do fonctions de plus en plus supérieures. Vous avez vu te système nerveux présideraux premiers essais de la vie organique Son rote sans cesse grandissant s'est révélé comme marque d'une supérioritémervcitteusenu fur et à mesureque ses centresse développaient et se compliquaient. Le cerveau vous est apparu (inatemont comme le réceptacle des propriétés tes ptus incompréhensiblesde la matière. Vous êtes arrives au seuil même des problèmes les ptus délicats. Et au sujet de t'es problèmes eux-mêmes, dessolutionsgénérâtesvous ont été fournies. Mais ce cerveau humain garderait trop de ses secrets si vous ne vous enhrciez de pénétrer plus avant dans son fonctionnement.Vous avez ioit de la psychu-physiotugieinonde, it vous reste a faire de ta psychophysiotogic spéciale et a passer pour ainsi dire de la théorie ta pratique. Mais en quittant tes sommets de la science pure pour entrer dans te domaine de la réalité, nous allons peut-être provoquer des froissements et heurter des convictionsd'ordre spécial. Car il est remarquer que tes affirmationsscientifiquesles plus considérantes s'écoutent sans protestation quand (;ttes portent sur des objets soustraits aux controversesbabitoettes. !esprit le plus orthodoxe s'émeut rarement d'une déclaration generatcde t'indcstructihititëde la matière ou desrapports de la matièreet de la force. Mais ces fois appliquéesaux phénomènesde la vie psychique, employées à l'intelligence des questions de conscience, de volonté, de responsabilité,suscitent d'cmbtcc l'oppositionla plus vive. Bien plus on ct'oit sans peine au désintéressement de l'homme qui par!c de science genératc, de science abstraite. Tant qu'il se borne énoncer les tois qui regtent tes rapports des soleils entre eux, on n'incrimine aucune de ses intentions. Mais des qu'il s'inquiètedes relations des moléculescérébrales tes unes avec les autres, des qu'it passe de la mécanique céleste à la mécanique nerveuse, de t'innnimcnt grand à t'infïniment petit, il devient suspect une foule d'esprits. Nous aimons à croire, Messieurs, que nous ne rencontrerons parmi vous aucune de ces suspicions auxquelles nous faisons allusion. Nous apporterons,du reste, dans l'examen des questions qui vont faire l'objet de ces conférences,un esprit dégagéde toute préoccupation de parti et de doctrine Nous noussentirions amoindri par te soupçon de vouloirdonner à nos affirmations une allure do combattivitc.Nous croirions avoir gravement abusé de votre confianceon laissantdeviner,ne fût-ce qu'un instant, le potemistedans te conférencier. Et ce préambule un peu long est nécessaire, car, dans le cours do nos entretiens, nous rencontrerons tes problèmes les plus importants, ceux qu'on n'aborde qu'avec hésitation et presque malgré soi. !t faudra M-f qucmment nous prononcer sur -la nature metHo delà conscience,de !at volonté, du libre arbitre, de la responsabilité. Nous n'hésiteronsjamais a~ vous exprimer, au sujet de ces graves questions, notre opinion la plus sincère et ta plus catégorique. Car nous pensonsque les barrières placées tout autour de t'es grands problèmes doivent tomber et disparaitre ennn. La science, en élargissant ses lois, a pour ainsi dire enveloppé ces questions dans son orbe toujours grandissant. Il n'est plus au pouvoir de personne de tes lui arracher et de les rejeter (tans le domaine de la philosophie et de la métaphysique. Les conceptionssociales auxquelles ettes servent d'assises ne peuvent plus les préserver de i'investigationet ducontrutc scienti tiques. La majesté du Uroit dont elles prétendent être te fondement ne tes soustraira pas a teurs destinées, dût ce Uroit tui-meme sortir du débat modifié et transforme. U en sortira d'aitteurs tbrtitie, car il reste chancetanttant qu'if s'appuie sur des conceptions dépourvues de solidité et de garantiesscientifiques il devient inexpugnabledes qu'on renonce au divorce qu'on semblait vouloir maintenir entre tui-meme et la science. L'étude que nous attons poursuivre ensemble vous démontrera, nous aimons t'espérer, que ce divorce est impossible et dangereuxa la fois. hnpossibtc,car il nous laisserait constamment en face des questions dont les solutions nécessaires doivent fournir les bases à des mesures juridiqueset sociales. Dangereux,car en soustrayant au contrôle du la science des problèmes d'une aussi haute gravite, on ouvre les portesà l'arbitraireet u l'erreur. Et rien ne nous parait plus en mesure de justifier cette nécessité d'une union intime du droit et (le ta science (me la revue méthodiquedu groupe de dégénères. Nou&aHons nous trouver quotidiennement aux prises avec l'intellect humain, avec xes grandeurs comme avec ses petitesses. Les sentiments tes plus simples jusqu'aux aberrations les plus étranges de l'instinct et de l'intelligence vont s'imposer nos méditations. Et chaque fois, il (audra que t'analyse pénètre au fond de ces problèmeset y découvre pour ainsi dire ta trame physiologique. Besogne ardue, Messieurs, :< la réalisation de laquelle des sciences diversesvont concourir. Vous n'avez étudie que les grandes lignes de ta physiologie et cependant, en bien des endroits, it taudra vous parler de questionsde pathologienerveuse à la fois subtiles et délicates. Mais nous bavons pas hésita a comprendre ces questions dans le cadre do nos conte renées. Car cette <!tud<\ en nous permettantd'appliquer A des cas spéciaux tes connaissances(te physiologie nerveuse acquises t'an dernier,nous !burnira t'pccasion d'interpréter avec leur aide certaines questions médico'tegates d'une haute gravite. !/importance du sujet s'est d'aittours ette-mOno considérablement accrue dans ces derniers temps. L'intérêt qui, tout a coup, s'est attaché aux questions de dégénérescence et de criminatité, a fait na!tre rapidement toute une série de travaux originauxet importants. Cependant l'introductiondans tu science de ta notion de dégénères est* rctativonont récente. ne pouvait du reste en être autrement. était mdi&pt'nsabte tout d'abord que la physiologie nerveuse montrât ce qu'on nonnnatt tes rapports df t'ame avec !c corps. Et il !h!)ait que la psychotogiemorbidesorUt, avec tes Moret, tes Morcau <t<* Tours nt tes ttcspinc, des tbrmutt'sdûctamatoiresde l'ancienne psychia-! tr:que pour prendre sa ptacc ta suite etcote de ta psycho-physioto~ie nor~ate. ) Mais si ces conditionssutt!saient donner droit de cité dans tes classi- <!cations psycttiatriqucs an groupe (tes dégénères, it cta!t nécessaire, pour hâter leur introduction dans ta scicnc mcdico-tegate, qu'une poussée venue d'aitieurs vint précipitertfs événements. L'histoirede ce mouvouent qui commence Lonihrosoenpassant par les congres d'anthropologie de Home. de Paris et de Hrt~eUcs, est présente a ta mémoire de chacun de vous. Son début fut un coup d'ectat. t~a thcoric atavique du crime, tancée par Lombroso, aviva tes curiosités, suscita au ptus haut degré les controverses et stimula tes travailleurs. Mais hrittantc comme t'cctair, <}c disparut comme lui. Tout ne rentra cependant point dans l'obscurité L'impulsion~tait donnée. La science, avec toutes ses méthodes, venaitdennitivemcntde s'emparer du crhnine) cttc ne !e tacha ptus. Ette démontra assez rapidement ()u'~ t'etiquette romantique de Lomhroso pouvait se substituer une indication moins spéculative et moins fantaisiste. Ettc reconnut peu a peu parmi les délinquants dont ettc passait ta revue des membresde ce groupe des dégénères que venait de lui teguer la psychiatrie rajeunie et régénérée. Et t'élude anthropotogiqueet meftico-tcgatcdcsdeg~ncresapporta,pour t'intcttigence du groupe fon<t~ par tes psychiatres, des notions nouvettes plus targes et tr~s fécondes. Car quets étaient les ctOncntsf'sscnti)s du groupf (onde par tes anciensy t~uro-pathotogistcs?Qoetqucstypfs d'hystériques,d'epiteptiques.defousi moraux ou simptcment d'imhccites et de crétins. N'entraient dans ce groupe que tes individusmarquas d'une tare très nette et, pour ainsi (tire, tirant t'tci! fortement, t.cs détraques, tes déséquilibres, tes maniaques, tes passionncts, toute ta catégoriedf's nerveux, étaient encore laisses, pour la ptus grande pari, au monde normal. L'anthropotogiccrhninetto tca rencontra sur son cheminet les étudia. Alors tes lacunes su combleront entre tes types, les têtes de tistc. On observa entre tous ces névropathes des transitions insensibles. On entrevit leur filiation et on teur reconnut une souche commune, une môme origine l'hérédité. Il est inutile quo~ nous rappftions tes moyens utilisés par ta science pour on arriver à cesj conctusions. Le récent congres d'antbropotogie criminctte a montra de guette façon, dans cette œuvre commune, tes anatomistos,les physio~ logistes, les psychologues, les juristes, tes sociologues et tes nhitosophc:) se sont mutuellement aidés et éctairés. On a bien vu de temps ,t autre. une écotc s'efforcer de revendiquer pour elle une plus tar~' part dans' l'étude (tes de~nërcs. Mais t'accord n'a jamais tarde à se faire sur tes origineset. tes bases a ta foisanatomiftucs,physiologiques etsociotogique! de la nomc!tescience. Nous aimons ~t croire que tes conséquences de cette évolution scientifique seront considérable; Elles permettronttout d'abord de se rendre mieux compte de cas curieux, extraordinaires, dont l'incohérence dérou- tait la fois le psychologue et le juriste. Ettes apporteront dans t'appreciation medico-tegate de ces types morbides une plus grande lucidité. Ettes h~icrnnt certainement des transformationsque les cttbrts des écoles auraient vainementcherche !ongtcmps encoreréaliser. Nous aimons même <'< rêver qu'avec votre aide ettcs feront entrer dans te !)roit une plus grande somme de justice et de science. Kt nous comptons sur ettes pour des réformes plus vastes encore. Mais c'est assez d'avoir parte de nos rcvcs, inutilede vous entretenirde nos illusions. Uu reste, tes résultats indiscutables et tégitimcmcot démontrés sussent & satisfaire nos aspirations scientifiques. Car têt; progrès sont dëc<- sifsette terrain restera dctimtivctncntacquis.La barrière n'cxtste ptus entre ce qu'on nommaitt'homme normal et t'ttûmme morbide. La personmditéttumaine est apparue plus vaste, connnant,dans sesmultiples et incessantes transformations,aux typessublimes par <'n haut, aux dégénérés les plus inférieurspar en bas. Les manifestations de l'humanité ont à tcurtoursubi te contrôle des formutt's physiologiques. Et classéesselon teur importancebiologique, ettes ont cessé de justifierdes vues a ~ncn, des conceptionsmétaphysiques. t,a formule de la personnalité humaine s'est donc agrandie de toutes tes exceptions,de toutes tes monstruosités, de tous les déchets qu'un sentiment trop orgueilleuxde nos destinées lui avait enlevés. Et force nous est de rétendre encore chaque jour. Car en nous apportant des matériaux nouveaux, t'anthropotngiecriminelle nous apporte régulièrementde nouveaux problèmes. En nous ouvrant la voie où nous nous sommesengagés, ettc nous a imposé le devoir de répondre à toutes ses questions.En nous autorisant à user de la psycho-physiotogic pour expliquer tous tes actes, même tes plus désordonnés, elle nous a mis en demeure d'accrottro encore nos moyens d'invesiiKation.Nous avons appe!e A notre aide d<'s méthodes. des procèdes divers pour ponetrer plus avant dans les méandres de la vie anccth'e et intcttcctuc))« do t'humanite. Et petit p~tit, le cadre de nos connaissances sur !a pcrsonna!it~ hum:)in<* s~'st agrandi. Quet(~es idées directrices essenticUcs sont nëcsdo c<;8<Hudc! Ettcs dominent actuMURmMntla psycho-physiologie normalt~ norma!c et <'t morbÎdt~. m~rbfdt'. Iltt f¡m( <aut (fu'cl/es qu'citcs sOÎHnt sox'ot IU'ésoÜtesti présentes X vÚtl'lf(!prit vôtn' esprit '(out tout !c long de nos entretiens. Elles doivent pour ainsi dire ne pas quitter notre horixon. Car eues constituent(tes formules que nous ~'nqucrons sans cesse. Et tout en les évoquant, nous les démontrerons do telle manière qu'cHcs deviendront pour ainsi dire pt'ot{t'Gssivcmcntdes conctu* sions d<H!niti\s. Mais t<'ur rote est tellementconsiderabtf!que, si ctran); que paraisse te procède, force nous st df; commencer nos cntn'ticos par l'exposé mOnc de quctques'uncs <!e ces conclusions. est évident que cet exposé sera trcs bro). Co sera peinf un cadre (}Uf remplirontsuccessivement nos conférencesfutures. Mais <'e cadre devait vous être trace. consiste essenticUement dans une étude d'cnsmb)o de la personnuUte humaine. LA PERSONNALITÉ HUMAINE. Accknntf)du pr«M6me. SehttiOtMvariées. Ello résoho de l'action do deux facteurs. L'ornaniemo et le milieu. Origtnts de ta conception moderne. t.'errcur géocentrique. (.'erreur anU)ropoMntrit<te.–KeeMtit~ d une définitionde )o personnatiK' HcHottions do ttibo), de Hcrïen, de t'ierrc Jeannet, de Btnct. Les transformations de ta perMnnatiM. La part du milieu et do t'orgaoifune. Les fonettonsorganiques, !~ur activité roncxc? (.0 systente netTem. La MUMtenct. Led6ter)ninnmeetuotu. A nu! incombe la j'rcutc. t/afRument dt-!) c"n!~queucc! )/i)))po!nihitit< de ta cbtnMhMnccnhsotue. Sn pert<'e. N'CMttttpM)tt t<)i!i.–Le<to))'at)ou))Kent~)'aeter<!f)ete.–C'e~ttanotion fondatnentatc.–Kttedon'incta ~ie'ou! toutt's SMfom)69. Nécessité d'aMnncr dëtiniti'cmcotMo inQucnce et l'étendue de son acti"n. Le problème do la pcrsonnatitéhumaine s'est posé, pour ainsi dire, de tout temps. L'intérêt qu'H comporte motive, du reste, ht divers!~ des solutions dont il a élé l'objet. n résume, en enet, t'histoh'c ()o )a plupart des systèmes de philosophie, et chaque civilisation l'a résolu sa (itçon, dans la mesure des moyens dont c)tf disposait. tt serait aussi tongquc sans !nt<!r<!t dH rappch'r les formules qui ont successivementrésume ta manière dont l'homme s'interprétait tut-mcmt!. Certaines d'entre cth's n'ont manque ni (te vérité ni d'amp!eur. Mais c'étaient des vues purement specuhttives; teur intluenecfut restreinte faute d'arguments, de faits pour tes appuyer. On comprend d'ailleurs facitcmcnt (lue tout )(; dévcjoppcment scientinquc moderne éta!t nécessaire pour ctahtir dcnnitivenh'nt une conception claire et solide de la personnalitéhutnaine. Aujourd'hui le probteme, s'H est encore )oin de sa so!ution detinitive, se trouve en tout cas nettement pose. La pcrsonnatité !tum:une est lé résuttatdodeux facteurs essentiels, réagissantrun sur t'autre t'organisme et le milieu. Cette formule est aussi gcneratc que synthétique, car nous" verronsque toutes les (tuestionssecondairesse rattachant à !a personnalité, un de ses attributs,une de ses modalités, se décomposent régutierement en ces deux éléments primordiaux. C'est ainsi que, pour vous parler de choses qui vous sont familières,dans t'étude du criminet, l'inuucnec de cette dualité des causes s'est tcHement accuséequ'un instant elle a séparé les anthropologistes en deux écoles. Oisons rapidement qu'aujourd'hui la paix est faite, et que comme ailleurs t'ahsotu des prétentionsdu début a fait place à un éclectisme plus sage et plus vrai a la fois. Et cette reconnaissance de l'influence parallèle (tu milieu et (le l'organisme dans la genèse du crime nous dispensera d'une discussionfastidieuse. Bien souvent, enonct, ta controverse s'est attardée a rechercher auquel des deux facteurs, organismeou milieu, il tanait accorder la prépondérance. C'était du byzantinisme tout pur. Il est clair que la question posée de cette façon ne comporteaucune réponse absolue. La prépondérance de l'un ou de l'autre facteur dépend de la nature de l'élément examine. On a souvent reproché aux biologistes, aux psychotogues, de chercher à amoindrirle rôle du milieu. Les partisansde )a théoriesociale du crime nous faisaient jadis encore un gros procèsavec cette accusation. Or, jamais reproche no fut aussi peu fondé, car fo credo du physiologiste est tout entier compris dans ta formulequi définith vie, depuisses manifestations tes plus otémentairesjusque ses formestes plustranscendantes, comme une réaction incessante, continue, permanente,entre l'organisme et temitiett. La doctrine d<; t'evntution.a!nque!!e noussommes tous hutics, établit nettement tes transformations parallèles du milieu et de l'organisme. Dans la série des étapes parcourues par t'être vivant, le rote du milieu fut souvent prépondérant; et, t'heurc qu'il est, si ce rote sembte moins actif, sa nature même intervient encored'une manière essentielle. tt est évident, par exemple, que !c milieu doit rester compatible avec la" vie. tt ne pourrait être question de personnalitéd'aucunesorte 1-à où t'organisme ne rencontreraitpas les conditionspropres a son existence. Mais, d'un autre cote. to mode d'utilisationdes ressourcesdu monde extérieur dépend de t'organisation individuettc. Et l'on sait que ce mode d'utilisation contribue targemcnt imprimer ta personnalitéson allure, a la ~? société son cachet. En résume, plus le caractèresoit de l'organisme,soit ` du mitieu, est essentiel et générât, plus ce caractère est prépondérant. Mais plus il est sceondain' <'t indépendantdes conditionsindispensables la vie, moins grande est son innuence sur la nature même de la personnalité. -1~ C'estainsi que la personn-ttitevarie avec la race, te climat, les conditions matëricttes de t'existence, tt' caractèrede la civilisation, et une étude complète de la personnalité humaine comporterait l'examen de ces divers acteurs. Mais il ne peut être ici question d'un travail aussi considérable. Nous envisagerons simplement ta personnalité humaine telle quelle s'on'rc A nous sous notre ctimat et dans la société au mitieu de laquelle nous vivons. Et la question,réduitea ces proportions,est encoretellement vaste qu'il a fallu tout t'intëret qui s'y rattache pour nous enhardir à t'aborder devant vous. Sa complexité nous obligera à l'étudier successivement d<; diverses fnçons. Car avant d'indiquer tes origines de ce que nous appettcrionsvolontiers la conception scientifique moderne, il faudra dire en quelques mots ce qui doit di~pariotrc des anciennes théories. Ces origines eitcs-mcmes de nott')' conception actut'tte devront être rapidement passées en revue. Puis, dans cette étude si complexe de la personnalité, il faudra procéder par gradation.Nousexamineronsd'abord t'individu en généra! dans ses caractères essentiels et pour ainsi dire t'etatstatique. Nous étudierons ensuite t'évotutionindividuette et les changementsqu'ctte apporte dans ta ))e)so)tn<))ité.Ce sera le coté en quelque sorte dynamique de notre travail. L'examen de ce qu'on nomme le moi résultera de ceUc Nous pénétrerons avec te moi dans te domaine de la conscience. Malgré tous nos scrupules, ii nous faudra aborder ce difficile problème. Nous serons très brefsur tous ces points et particulièrementréservé sur te dernier. H restera forcément dans vos esprits des lacunes et des (toutes. Nous demandons à vos convictionsde ne pas se former trop précipitamment. Nous espérons que progressivementles doutes se dissiperont, les lacunes se combleront.Car, nous tenons à le répéter, ce que nous vous traçonsaujourd'huiest un programme,un cadre. Cette introduction est destinée a vous donner une idée de tn tangue que nous allons pour ainsi dire partcr. Nous avons craint qu'en ne vous exposant pas ces notions essentielles, sur tcsquettes nous resteronstes yeux constammentfixés, les dispositions d'esprit ne fussent trop dissemblables entre l'auditeur et te conférencier. Nous allons donc nous efforcer de nous mettre un peu à l'unisson. Ne vous inquictex pas trop des dissonances du début; nous aimons croireque nous nousretrouveronsdans le ton tors de l'ensemble finul. Mais écartons tout d'abord les malentendus. Et avant d'esquisser ce que semble être la personnalité humaine, disons brièvement ce qu'elle ne peut plus être. longtemps, une conception <~M't<~ de la personnalitéhumaine a régné et pesé lourdementsur ta science. fartant d'une hypothèsedéfinitivement ruinée aujourd'hui, on se représentait t'homme comme composé d'un organisme matérie), sicgc d'une force spéciale la force psychique ou vitale. On sait tes camct~rcsd'indépendance,ainsi que les qualitésdiverses attribuées cet élément hypothétique par les anciens psychologues. L'examen subjectifayant rencontré dans le domaine de la conscience des modes d'activité divers, on les avait érigés en facultés. Ces facultés do mémoire, de volonté, etc., avaient été définies, individualiséeset parfaitement classées. Ces hypothèses faisaient ettes-memes partie d'hypothèses plus vastes, où tout était expliqué, étiqueté et mis en place. L'ensembte présentait une apparence harmonique, une atture d'éditice solidement assis. Et la résistance du bâtiment était telle qu'il a fallu une évolution scientifique prodigieuse,remuant jusqu'au fond la connaissancehumaine, pour en finir avec ce que Haeckel a si bien nommé les hypothèses anthropocentriques et géocentriques. Dans un travail auquel on nous permettrade faire parfois allusion dans le cours,de ces conférences, nous avons recherché tracer un tableau raccourci de cette gigantesque évolution. Un nous permettra d'en transcrire les lignes suivantes, qui préciseront ce qu'on entend par hypothèses anthropocentriqueet géoccntrique « tour que l'homme rentrât dans l'harmonie universelle, disionsnous~ pour que les manifestationsde son existence,tant physiologiques que sociales, fussent devenues susceptibles de ces vues générâtes qui mènent t'intcttigcncedes lois, à la synthèse des formules. une double (t) DAt.t.BMAR~t- Pnm'<;x' .«MO~M. )!mxc)tcs. i88(;. erreur devait disparaître d" t'pntcndement humai)). Tant que te credo seientififjut' débutait par t'erreur géocentrique pour se continuer par t'crreur anthropocentrique, tes manitestationsde ta vie pouvaient échapper a h) rigueur des lois scientifiques. La Terre, centre de l'univers, jetée exprès dans un coin de t'espace pour servir de théâtre aux évojutions hu)n:)incs, donnait raison a )a <<enese. L'homme, but tinat de h nature, roi de )a création, :)utocr!)t<* d'essence divine, continuaitl'erreur et permettait aux théoto~ies et aux philosophies spirituatistcs de séparer viotcmm<'ut t'être humain du restant des êtres et de te placer seul sur son trône inaccessibk'aux lois naturcttes. )) C'est cette aureote divine mise au front de l'humanité par les philosopttk's (jui avait ébtoui et arrêta tes plus grands penseurs de tous tes temps. Aristote pressentait t'evotuticn, ta puissance du milieu et la valeur de ta formute organique, mais ses vues n'avaient ose atteindre t'anx* humaine. t)es<artes avait réduit t'univers a une mécanique immense, mais if s'était incline devant la pensée et lui avait assi~n~ une origine immatëricHe.Kant eut eomne th's~n'tes des ectah's de (;ëni<' a propos du mécanisme <onctionnet hmnaiu. mais. par respect nour ta tradition, il tomba dans t'en'eur cartésienne. Aujourd'hui encore, t'evotution intcttectuctte rencontre chez chacun de nous une terrible barrière dans ces résidus des anciennes conceptions theotogiques et sph'ituatistes, qui trament dans nos cerveaux, toujours prêts a venir vicier nos déductions et a nousdéroute)'dans nossyntheses.Certes, ces barrièresont été quelque* fois franchies Epicun' et Lucrèce ne s'en sont guère inquiètes; mais ces pressentimentsscientinqucs. audacieuseséchappées de ta raison humaine, furent plutôt tes ectairs d'une intuition presque geniate, que des concep. tions rc~utierement établies. La scicnct' d'aitteurs a cette époque n'était pas n<'c. )) Aujourd'hui, ces deux hypothèses ont disparu sans retour. La Terre n'est plus ie centre du monde, et l'homme ne peut plus se (tire ta raison de tout ce qui t'entoure. On ne parte ptus en science d'un corps fait d'organes auquel commande une force immateriettuct indépendante. La barrièreest tombée t'ntre l'esprit et la matière tout comme ettc a disparu entre t'animai et t'homme. Des liaisonsse sont établies entre ces éléments que t'ancicnne philosophieavait disjoints et individualises.L'universs'est depeupte de ses dieux tout commu t'esprit de ses attributs. serait trop long et tron peu en harmonie avec la nature de ces conMrcnccs de vous faire !'histnire de ces glorieusescampagnes de la science moderne. Mais nous serions incomplet si nous tes passions tout entières sous siicnfc, car ce sont ettes qui justifient nos tentatives actueti"s et consolident nos conctusions. tt tui a fat!u tout d'abord ctnbtir, avec tcsî.yet. les Lamarck et tes Darwin. la théorie de t'evotution. Elle a du rattacher a cette théorie si puissanteet si générale l'homme lui-mêmepar t'étude attentiveet minutieuse de t'emhryotogic. Lu physiologie est venue a son tour montrer que les grandes lois physico-ctnmiqucs qui président t'évotution des mondes intervionm'nt dans t'exptication de la vie ette.meme. Et nonscutcment dans l'explication de la vie ettc-meme, mais encore dans ce que cette vie comporte de plus étrange et de plus noble lu vie psychique. La théorie des localisations, dont vousvous ressouvenez,a réussi a vous donner bien des clefs de cette vie psychique. Elle vous a placés au seuit de i'ctude de ta conscience, du moi.Cetteétude de la conscience et du moi, nous la reprendrons ensemble. Et nous la reprendrons pour en appliquer tes lois et tes données à t'intettigenœdu groupe étrange des dégénères. U nous faudra. pour comprendreces individualités anormates, vous retracer sommairement tes dernières acquisitions de cette science toujours<'n travai!. Car bien des erreurs subsistent encore, nous voilant le peu de vérité auquet nous pourrons jamais prétendre. Et la tutte n'est pas <inie. Elle se poursuit encore aux connus du <;t<amp de hataitte. Les résistances n'ont pas ced(~ dennitivement. Mais ce ne sont plus qu'* des escarmouches pour detogcr des fuyards attar<!es. Laissons donc t'echo des derniers coups de feu se perdre a l'horizon et continuons comme si la victoire était dcfXntivemcntproctamëe.Et apr~s avoir rappete quelques-unes des conceptions erronées de la personnalité humaine, enbrçons-nousd'en donner une idée sunisammcntsynthétique. Et tout d'abord,entendons-noussurla valeur à accorder au mot personnalité. Dans la langue courante, on confond assez volontiers les notions de personnalité,d'individualité, de moi, de caractCre. de tempérament. Chacun de ces termes est emptoyé un peu au hasard son étendue, sa signitication, ses restrictions se trouventétablies d'ordinaire dans la suite du discours. En science, on pèche parfois par le même taisser.attcr. Et ce manquede rigueur constitue un grave danger, tt semble, pour un grand nombred'esprits,que les définitionsrigoureuses,mathématiquesne soient obligatoires que dans les sciences dites exactes, les sciences de nombre et de mesure. Nous pensonsque le contraire est plus près de la vérité. C'est surtout dans les sciences naturelles et plus particulièrement dans les sciences biologiques qu'il faut des définitions nettes et bien délimitées. Car ces sciences, non seulement se relient entre cttes, mais dans chacune de leurs parties des transitionsprogressives unissent tes phénomènes les uns aux autres. Les subdivisions que nous y traçons n'ont d'autre but que de faciliter t'ctudc; les limites établies n'existent pas en réalité; il ne faut pas nous attendre rencontrerdesjalons sur notre route. H faut que ces jalons, nous les placions nous-mêmes. Qucttc définition faut-il doncdonner de la personnanté? Nous avons déjà parte de ta conception spiritualiste; nous n'y reviencirons pas. La question ne s'est posée scientifiquementqu'avec l'aide des donnéesbiologiques. Mibot(4), un des philosophesbiologistesque l'étude dû la personnalitéa des premiersattiré, définit la personnalité«la forme la plus haute do fin. dividuatité psychique M,sans dire cependant ce qu'il faut entendreparindi. vidu. !t t'appettoencoreun tout concret, un coniplexusdont la connaissance implique t'anutyse, mais dont l'analyse« est (atatcmentartincietto,car cite disjoint des groupes de phénomènes qui ne sont pas juxtaposes, mais coordonnes, dont le rapport n'est pas de simpto simultanéité, mais de dépendance réciproque ». Quand il essaye d'une définition synthétique,il écrit« La personnalité resuite de deux facteursfondamentaux,la constitution du corps, avec les tendances et los sentiments qui la traduisent, et h mémoire. » Herxcn (2),reprenant les idées de Maudsicy,conclut « Le moi n'est autre chose que l'unité de l'organismese revêtant à la conscience; l'organisme est la personnalité; la conscience ne fait que nous le dire. ? » La plupart des définitionsse sont calquées sur ces espèces de schémas psycho'biotogiques. Tant que l'étude de la personnalité normale a seuio fourni les solutions, elles ont conservé ce caractère d'unité trompeuse. Mais avec l'aide des données pathologiques, la sciencesemble s'éloigner progressivement des attributs essentiels jadis accordés la personnalité ou tout au moins au moi. L'unité du moi, en cnet, avait jusqu'à ce jour, au point d'être souvent confondu avec elle, constitué un des attributs essentiels de la personnalité.Cette unité, ou tout au moinsson ancienne conception, semble devoirse décomposer a son tour et entrainer dans ses dédoublements la personnalité elle-même. Les idées a ce sujet ne sont pas encore ni précises ni précisémentexprimées. Ce manquede précision est d'aittcurs très cxpticab) dans un ordre de faits si complexes et si dctieats. Et il nous impose le devoir, par crainte de substituer nos intentionsta pensée de l'auteur, de transcriretextucHement. Hans un ouvrage remarquable, où t'expcrience et fobservation psychologique sont utilisées simultanément, M. t'ierre Jeannet (3) s'exprime ainsi « Un autre caractère toujours attribué a l'activité supérieure, c'est le' caractère de l'unité la puissance volontaire semble une et indivisible comme la personne ette-mémc dont ctte est la manifestation. tt est impossible de comprendre tes actions humaines si l'on veutse représenter toutes les activités sur ce modete. L'unité et la systématisation nous semblent être le terme et non le point de départ de la pcns<!e, et l'automatisme que nous étudionsse manifeste souvent par des sentiments et des actions multiples et indépendantestes unes des autres avant de céder la place à la votonté une et personnelle. » (t) HtMf, ~<M tt)(!/(«~<M~f /« ;MMOMt)«h' t'nris, ~8~~S. (2) 121 HEttXKN, IIEIIZEN, L<'<'<'rM/<M<<'<!<'«M~f<fn<< Gc ncrt~cuuet l'~uivilé~éréGralc. Paris. l'uris. 1887. it3 (3) Ptt!MH JEA~KET. //aM~M)~MMMp.~<tofo~M< t'aris, !?'). Uans un ouvrage plus récent sur les altérations de la porsonnaUté, M.Binet(i)<'onctutain8i: « Nous sommes faits de tonguo date, par les habitudes du tangage~ par tes actionsde la loi et aussi par les résultatsdo l'introspection,à considérer chaque personne comme constituant une unité indivisible. Les recherches actuelles modittent profondément cettte notion importante~t paraîtaujourd'hui démontréque si i'unito du moi est bien rëeHe, ettd doit recevoir une définition toute différente. Ce n'est point une entité simpto, car s'il en était ainsi, on ne comprendraitpas comment,dans de~. conditionsdonnées,certainsmalades,exagérant un phénomènequi appar-~ tient sans doute a tavie normale, peuvent manifester plusieurs pcrsonna-j lités distinctes ce qui se divise doit être formé de plusieurs parties;sit une personnalitépeut devenir double ou triple, c'est !a preuve qu'ettoest un composé, un groupement, une résultante d<' plusieurs éléments. L'unitéde notre personnalité adulte et normateexiste bien, et personnene songerait a mettre sa réalité on doute; mais les faits pathologiquesson là qui prouvent que cette unité doit être cherchée dans la coordination des ëtementsqui la composent. » 1 Et plus loin il ajoute « Ce qu'it faut retenir de tout ceci, c'est que ce~ que nous appetons notre esprit, notre intelligence, est un groupement d'événements internes extrêmement nombreux et varies, et que !'unite de notre être psychique ne doit pas être cherchée ailleurs que dans1 l'agencement, la synthèse, on un mot la coordination de tous ces ëvcne-< ments. » Ces définitions do la personnalité sont des définitionspsychologiques. Elles résultent d'études récentes très curieuses, dans lesquelles l'hypnotisme et la suggestion sont intervenuslargement. Ettessontarrivées à rattacher la personnalité, d'apparence une et synthétique, aux formes le plus manifestement dédoubléesqu'on rencontre dans te somnambulismespontané et dans le somnambulisme provoqué. Les dédoublements spontanés sont très connus dans la science. Les cas de Mac Nish et de Felida sont classiques. Tous deux démontrent la possibilité pour t'être humain de vivre successivement deux vies psychiques; l'une ne gardant ni le souvenir, ni les attributs de t'autre. Le dédoublement provoqué réalise pour ainsi dire artificiellement ce que le somnambulismespontané produit naturellement. Voici, en deux mots, une des expériencesauxquellesnous faisons allusion. On met une hystérique en somnambulisme.On parle devant ettc sans la suggestionner. Au réveil,elle a toutoublié. Alorsl'expérimentateur. lui prend la main, placeentre tes doigts un crayon. On masque le bras. Et (t) B)!iET, Lc.< (t!<<'ra<M<M (<c f« p<*MOM!ta<< Paris, i892. pendant que l'hystérique continue la conversation commennée, la main transcrit tes paroles prononcées pendant l'hypnose. L'activité de l'inconscientest surtout mise en relief par !ps expériences faites en utilisant t'insensibititc hystérique.Cette activité dépasse largement le domaine de la conscience. C'est !'inconscient, en cnct, qui continue les mouvements commencés consciemment.La main insensible do l'hystérique laisse arrivera l'inconscient,qui en atteste cxpérimentatement la perception,des sensations que la conscience ne perçoit pas. La vue inconsciente distingue et renseigne des choses que la vue normale ne rcconna!t point. Mais le phénomène le plus nouveau, celui qui f'st intervenu le plus largementdans les théories de psycho-pathologie,c'est sans contredit ce qu'on nomme la distraction hystérique. Ce phénomènese réalise a l'aide de la main insensible de t'hystériquo. L'hystérique suit une conversation, et derrière elle l'expérimentateur en continue une a laquelle le sujet répond inconsciemment par écrit, à l'uide de la main insensible. Ces expériences démontrentque pour l'inconscient,t'anesthésien'existe pas. Elles attirmcnt la mémoire de l'inconscient etsa personnalité.Elles attestentmême la possibitité de suggestionnerl'inconscient. Et l'inconscient qu'cttc revête n'est autre qu'une de ces personnalités dont l'existence est attestée par les dédoublements spontanés et provoqués. tt existe donc sous notre moi conscient un ou plusieurs moi plus arges, ptus complets que le premier. La conscience semble les faire disparaître. Us réapparaissenta volonté par la suggestion, par exemple. La suggestion peut à son gré transformer la personnalité. Hichet ~) ntétatnorphusc en une demi-douxaine de types curieux et variéslu mOne individu, et cela avec des détails d'une réjouissante ressemblance. Vous s:tvcx, du reste, que la suggestionpeut aticr jusqu'à pousser tnscnsibtetncnta à l'action, et les limites de sa puissancesont, à l'heure qu'il est, un grave sujet de préoccupation dans le domaine médico-iégaL La nersonnatité est donc, en dépit de son unité apparente, une collection de sous-personnalités. Et le moi a des substitutifs dont l'intrusion dans le domaine de la vie de tous les joursest aussifréquente qu'inaperçue. C'est le sous moi qui marche pour nous, qui mange pour nous et qui parle pour nous, quand notre moi réel est occupé ailleurs. Ceux que ces études tenteraient trouveront, du reste, dans les deux excettents ouvrages de MM. Binet (2) et Pierre Jeannet(3), dont nous venons de résumerles pointsessentiels, des exposésclairs et méthodiques, basés sur des expériences scrupuleusementcontrôlées. (!) Htt:)tËT, /M«)<'< r/M~Mt't'. Pitt'tS, 1883. (2) !<)ti)!T, <t~cn<«<MM<~ la ;MMoKHa<~<f.Paris, i89~. (3) l'tïtttm JEAKXET,~'<!M/o)M<M)<'~/c/«~o~«< Paris, i8S9. Ce qui vient do vous être dit sufïtt pour justifier une étude des dldmcnts de toutes ces personnalitésdistinctes. Ces éléments, t'élude do la personnalité dans son sens le plus large nous les renseignera.Et il est essentiel que vous tes possédiez. car le groupe des dégénérés nous fournira de nombreux types où cette dissociation de ta personnalité est nette et indiscutable. L'hystérie, dans son mécanisme, n'est, par exempte, pour toute une école, que le résultat de certaines désagrégations du moi. Mais cette manière exclusivement psychologique d'envisager la person-~ nalité ne nous serait que d'une utilité restreinte. Le groupedes dégénères contientdes types variés, dont les caractères ne sont pas tous susceptibles d'une interprétation psychologique.Nous agrandironsdoncnotre conception de la personnalité. Au lieu d'en faire une entité psychique, nous l'envisagerons comme une entité biologique. Cette manière de voir nécessitera un exposé très large, qui nous tiendra plusieursséances. Ettc va nous forcer reprendre de loin l'origine de l'organisme humain, de ses fonctions et de teur mécanisme. Il n'est plus permis, a l'heure actuelle, do procéder autrement. La personnalité humaine, selon nous, envisage t'homme comme formant un tout organique et tonctionnel. Et cette notion se résume dans l'examen des actions et des réactionsqui se produisent entre l'organisme et ce qui J'entoure. La personnalitéhumaineest donc le résultat d'un doubletravait d'adaptation entre t'être humain et le mondeextérieur.Et si l'on ne craignaitde pousser les choses trop loin, on pourrait dire que cette personnalité humaine, ainsi comprise,peuts'examinersous un double aspect. Par !e côté biologique et psychologique, quand il s'agit des modifications qu'elle reçoit du milieu; par le côté social, quand on envisage les transformations qu'elle faitsubir au mondequi t'entoure. Nous no tiendrons pas compte de ces subdivisions. Leursubtilité pourrait nous gêner, et, du reste, nous pensons avoir rarementbesoin de ces distinctionspour préciser nos idées. Nous nous en tiendrons donc à la notion de personnalité humaine telle qu'elle résulte des remarques précédentes. Nous voyons que son étude implique à la fois une étude de l'organisme et une étude du mitieu. Nous nous enbrccrons de ne point perdre de vue ces deux obligations. Et si parfois l'une des deux paraitsacrifiée a l'autre, il n'y aura là qu'une nécessité de mise au point, rendue nécessaire par l'importance momentanée plus considérabledo l'un de nos deux facteurs. D'ailleurs, il est facile de comprendre que, étudiant la personnalité humaine dans un milieu sujet à des variations peu considérables, t'innucncc du facteur milieu doit s'atténuersensiblement. Elle s'atténuera d'autant plus que, dans cette étude de la personnalité, nous allons pro- cMer d'une manière assez méthodique. Nous étudierons l'organisme humain d'une manière générale en le dépouillant de la majeure partie de ce qu'on nomme ses attributs les ptus nobles. Nous l'étudierons sans tenir compte de la conscience, do la sensibitité, de la mémoire, du moi. Nous n'en forons tout d'abord qu'unorganismevivant et se reproduisant. Et dans ces conditions,il est évident que le milieu, s'il doit remplir certaines conditionsdéterminées, ne peut, ces conditions une fois remplies, exercer sur les fonctions qu'une action très réduite. Le milieu n'interviendra activement que plus tard, quand nous l'envisagerons daps son caractère le plus élevé, dans son caractère social, en un mot quand nous étudieronsles innuences de la société sur la personnalité humaine. Pour le moment,notre étude de la personnalité va se poursuivre sans intervention secondaire des conditions du mondeextérieur. Nous considéreronsles nécessitésorganiques comme pouvant ?0 satisfaire librement. Une fonction essentielle caractérise tout être vivant c'est la nutrition. !)u haut au bas de t'ëchette animate, la nutrition impose ses lois avec une irrésistible rigueur. Elle est la raison de la vie comme elle en constitue tes diversesreprésentations.L'évolutionanimaten'est, au fond, que t'ëvolution de ta fonction nutritive. La premièrede ses conséquences,c'est la reproduction.On peut dire, d'une manière toute générale, que la reproduction n'est que la nutrition poussée au delà des limites compatibles avec l'individualité.Ces deux modes d'activité de ia matière vivante sont d'abordconfondus. Puis, au fur et à mesurcquct'animât se perfectionne,ta nutrition reste présente partout, tandis que la reproduction semble se disjoindre pour se cantonner dans des organes spéciaux. Des liens subsistenttoujourscependantentre cesfonctions aussi primordialesqu'essontiettcs, mais ils relient des organes arrives a une indépendance (onctionnelle relative. Mais il n'y a pas que la reproduction qui, dans t'ëvotution animatc, finitparsetocatiserdistinctement.Nous avonsditque l'organisme est le produit des reactions du milieu sur une substance adaptée pour la vie. La première de ces réactions essentielles, c'est la nutrition. Cependant, ta ne se borne pas i'innucnce du milieu. !t continue :t agir sur cet organisme qui évolue sous la poussée de la nutrition. !t le pétrit peu peu en contribuant a lui donner sa forme, n l'adapterses conditions. Ainsi se créent des orgam's. Ces organes sont d'abordrudimcntaires et, comme ta reproduction, perdus cux-mcmesdans l'ensemble de la matière vivante. Puis, comme la reproduction, ils se cantonnentdans des réceptacles: ils se localisent en s'allinant et se perfectionnant. Evidemment,toute cette évolutionne se poursuit pas d'une hutcim' dansla sérieanimale. tt y a dans cette immense chaîne qui va de ta monade de Hacckc)a t'hommc tui-mcme,des chaînons défectueux, inutilesou disparus. La vie semble, dans ses réalisationssuccessives, avoir procédépar étapes; ses tentativesn'ont pas toujours été heureuses des fautes parais- sont nvoir été commises.Quoi qu'it en soit, )a formule que nous venons d'esquisser cat généralement admise comme l'expression approximative de et' qui a dû se passer. Et cette formulecomporte un tel degré d'évidenceque, âpres nous avoirdonné la ctef de !a vie a ses débuts, elle nous est encore indispensable pour comprendre cette vie arrivée a sa réalisation la plus haute la vie humaine. L'hommeest donc un organisme de la matière vivanteen évolution sous t'inftuence du milieu qui t'entoure. Sa propriété la plus essentielle est la nutrition la résultanteimmédiate de cette nutrition, c'est la reproduction. Ces fonctions sont toutes deux liées intimement a l'activité du monde extérieur qui perfectionne son action sur l'organisme par l'intermédiaire de ces organesspéciauxdontil fut a l'originela cause déterminanteet dont il restele perpétuel stimulant. Lesnotionsde physiologienerveuse acquises l'an dernier vous ont appris de quelle manière nutrition et reproduction s'enchament au sein de l'organisme. Elles vous ont montré aussi par quelle évolution les organes des sens et les organes moteurs, d'abord rudimentaireset isolés, se perfectionnèrenten s'associant et en s'harmo* nisant. Le système nerveux fut te grand trait d'unionde tous ces perfectionnements, nés sous l'effort d'une grande loi d'adaptation.Ce système nerveux, vous t'avez vu pousser ses rameaux partout et aller partout porter l'ordre et la régie. Vous t'avez vu ramener de la périphérie les impressions du mitieu et caser dans ses centres les reliquats do son expérience.Vous avez appris quct fut, au début,son unique procédé l'acte réflexe. On vous a dit que cet acte réuexoest resté te point de départ de son mécanisme. C'est encore ainsi qu'il procède malgré nos yeux éblouis par les merveilles qu'il en tire. Au fond, tout acte humain est un réflexe. Mais entre le point de départ et le point d'arrivée, des commutateursont été interposésqui déroutent nos investigations les plus habiles. Ces commutateurs sont les résidus accumulés dans les centres dp l'expérience d'ancétresinfinimentnombreux,dont les premiers durent assister à t'éctosion de la vie ctte-méme.Ces traces de l'expérience ancestrale sont notre plus précieux héritage. Nous leur devons ce que nous paraissonsêtre. Les actes tes plus compliqués, depuis les plus subtimesjusqu'aux ptus horribles, ne sont que les explosions extérieures de forces mises en réserve par !es vies do ceux qui nous ont précédés. Mais ces actes, en dépit do ce qu'on aime à nommer leur noblesse, tour supériorité, relèvent, comme ceux des humbles dont ils tirent leur origine, de nécessités toujours les mêmes. C'est toujours la nutrition, d'une part, les forces extérieures, de l'autre, qui se retrouvent en dernière analyse comme les deux facteurs essentiels auxquelstout se ramène. L'hommedonc, avant tout, cherche a se nourrir. Sa nutrition cntraine sa reproduction, tt a, pour satisfaire ces deux besoins primordiaux, les organes des sens et du mouvement. U possède, pour harmoniserses moyens et réaliserses Hns, son systèmenerveux. Mais on améliorant, par l'acquisition de sons spéciaux, d'une moelle et d'un encéphale,ses foxc. tions de nutrition et de reproduction, t'anima! a mutUptié ses modes d'action, tout comme il a an!nc ses instincts. L'homme possède en lui les rotiquats de ces activités antérieures. Ce sont les résidus cantonnés dans les centres spéciaux dont nous parlions tantôt. La supériorité de facto ne signifie jamais autre chose qu'une complication nue de t'existencc plus ou moins considérable des résidus en question. !i est vrai qu'en arrivant à former te cerveau humain, la substance nerveuse a sembléactmérirtout coup (tes propriétésnouvettes, étranges, incompréhensibles. Nous n'avons parlé jusqu'à présent que de réuexes. Et ces réttcxes. nous les avons montn's tirant leur origine du milieu tui-mémc. La fatalité qui préside au mécanisme à son départ, semblait se poursuivre tout le long du trajet sans interposition de force étrangère. L'action partie do l'extérieur se répercutait sur le centre et do là repassait par l'intermédiaired'un courant centrifuge dans le monde ambiant. L'élaboration centrale plus ou moins complexe donnait seule aux dincrents réflexes des allures plus ou moins compliquées. Mais cette élaborationayant pour base des résidus anciens, des mécanismes acquis par l'expérience, le déterminismede l'élaboration centrale paraissait tout aussi absolu que celui de l'excitation initiale. Mais tout a coup, dans ce centre où nous croyions ne se passer que des reactionsmoléculaires inexorables, quelque chose surgit qui trouble nos spéculationsmécaniques et nous force à les élargir. Ce quelque chose. c'est la conscience. Nous la rencontrons pour la première fois. Et tout semblait devoir évoluer sans son concours. Quette est-elle? Et quel est son rôle? Faudra-t-il, & cause d'cttc, reviser nos formules? Ces formules qui nous ont tout expliqué et qui nous semblaient devoir rester comme des lois indiscutables, devrons-nous y renoncer? Au momentoù nous croyonstenir un peu de cette vérité que des efforts continus paraissaient légitimer, allons-nousretomber dans l'incertitude et ne plus rien voir dans cette mécanique humaine démontes ainsi pièce par pièce? Nous ne te pensons pas. La conscience est, à la vérité, inconnaissabledans son essence, comme toute manifestation de la force, comme la force, comme la matièreelletnemc, du reste. Mais, comme toute manit<'station de la tbrcc, elle reste soumiseaux lois qui régissentla matière dans ses transformations, dans son évolution.Et par là même, elle rentre dans nos formules,et rien ne peut nous t'arracher. Qu'importe qu'otte nous cric orgucitteuscment son origine, ses ambitions,ses gloires mcme ?Qu'importe que tes systèmes nés de ses accès d'enthousiasme protestent contre nos tentatives? Au fond de tous nos actes, nous retrouvons le déterminismesous sa forme inexorable. La vie humaine porte partout ta même empreinte fuir la douleur,rechercherla satisfaction. Nous verrons que partout, dans t'animatité, cette grande loi se vérifie. Elledomino la vie normale, etto pénètre tout aussi intimementla vie morbide. L'obsédé travaillé par l'idée criminelle, ne va vers le crime que pour atteindre la satisfaction d'un centre en dtat d'éréthisme. Et tout cela finalementn'est que l'instinct do conservation qui nous imprègne jusqu'à l'automatisme le plus absolu. Ceux mêmes qui voulent, malgré !e déterminisme, rester prosternés devant la votunté, ne peuventse soustraire & ta proclamation de ces vérités. lis tes adaptent aux convenances de leur philosophie, leur prêtent la livrée de leur système,simplement. Ce que nous nommons la nécessité devient, dans leur bouche, la volonté nécessaire; l'existence pure et simple des déterministes se transforme dans la volonté d'exister. Mais sous ces déguisementsla vérité inéluctablese reconnaît « La loi primordiale,dit Fouillée(d) lui-méme, la loi des lois, c'est la volonté do lêtre et du bienêtre, dont le mécanismen'est que la conséquence extérieure. » Et à ceux qui nous demanderont d'autres preuves que cellas dont nous disposons, nous dirons, avec Maudstey (2), « que la tache de prouver qu'un agent immatériel intervient à un moment donné comme un ~«~ M: înac/WM et de déterminer a quet moment il intervient, incombe à ceux qui t'amrmcnt ou qui ont besoin de cette hypothèse ils n'ont pas le droitde fabriquer arbitrairement une hypothèse absolument inconciliable avec ce que nous savons de la marche habituellede l'évolution dans la nature. et de venir ensuite exiger de ceux qui ne t'admettent pas qu'ils en démontrent l'inconsistance». A ceux qui, au nom de la plus antiscientinqucdes méthodes, adoptent ou rejettent une conclusion seton les conséquencesqu'on supposedevoir en résulter, nous dirons avec Hcrxen (3) qu'ils oublient « Que la science n'a rien à démcteravec les conséquencessociales, juridiques, moralesou religieuses de ses conclusions; » 2" Que, quelles que puissent être ces conséquences, elles ne peuvent en aucune façon infirmer les preuves expérimentales ou logiques d'une conclusionseientinquementétablie; » 3° Que si ces preuves existent et sont suffisantes,on est forcé, sous peined'abdicationintellectuelle,d'admettrece qu'elles démontrent,quelles que puissènt en être les conséquences.» Et à ceux qui subissent avecmétancotie cette introduction de l'inévitable fatalité dans les destinées humaines, nous sommes heureuxde répondre La doc~inedu déterminisme, décourageante au premier abord, devient. selon l'expressionde Quetetct, consolante quand on l'examine de près. (i) Founj,H, 0<'«y<ttc</<n'.<<n«~<n'.(t<nvUH t'Mtt.osot'txm.E. t8UO.) (2) MAUMt.RY. ~(t ~/<y~of;Mdf r<w;M' !)fis, t883. (3) UEHZKN,Le ccn'faKc~ C«<'«)'t~~Mf. Puns, ~7. Elle nous grandit au lieu do nous abaisser. Elle nous donne tout d'abord cotte légitime satisfaction d'arriver cnnn plus près de la vérité. L'intettigence humaine peuts'enorgueillir,on effet, d'être parvenue à soulever les voilesqui masquaientson origine. Mais comme ette a fait !a lumière sur son passe, elle Notaire ses destinées. Elle laisse entrevoir une conception plus sûre et plus méthodique (te son existence et du monde qui t'environne. Ette nous montre l'humanité libre d'entraves, dégagée des fantaisieset des caprices de forces occuttes, marchantrésolumentvers ta complète possessiond'cttc-méme. Du reste, le déterminisme est non seu!cmentune théorie grandiose, mais il constitue une théorie nécessaire. Sans le déterminisme, la nature reste iermée à nos conceptions. Du moment que les phénomènes ne se produisent point selon des lois immuables, il est inutile d'en rechercher !e mécanisme. Les rapports découverts hier pourront ne plus être ceux de demain.Les déductionsde la \'ei)tc vont se trouveranéanties par tes fluctuationsdu joursuivant. 11 ne reste à l'esprit décourage que le loisir d'assisteron spectateur indiffèrent à l'évolution des choses. Et qu'on n'essayepoint d'atténuerla rigueurde ces conséquences.Qu'on ne s'efforce pas, pour y échapper, de créer une distinctionaussi subtile qu'arbitraire entre le monde physique et le monde biologique. Rien n'autorisescmbhbtc tentative. Notre ambition seule légitime de pareilles audaces. La science les reprouve et les condamne. Elle démontre au contraireque les lois du monde physique pénètrent et compliquentle monde biologique. Seule cette complication,engendrée par des différences matérielles, donne aux actes biologiques des aspects multiples et d'emblée moins accessibles à nos intelligences. Mais la faiblesse de notre intellect seule est en cause. Et la rigueur et la précision sont au fond des mécanismes biologiques.malgré notre ignorance et nos préjugée. Quant t'impossibitité où nous nous trouvons de préciser l'essence même des forces biologiques, elle ne peut constituer un argument. L'essence des forces physiques nous échappe tout aussi complètement. Nions-nous ces forces'! Songeons-nous un instant à mettre en doute leur existence? Mais qui donc a pu jamais expliquer l'attraction,et qui peut se flatter d'en saisir le mécanisme, l'essence, pour reprendre notre terminologie ? L'inconnue est aussi mystérieusequand il s'agit des massessidérales que lorsque les molécules cérébrales seules sont en cause. Du reste, l'intellect doit renoncerà escalader ces sommets. La matière est arrivée à percevoir les conditions mêmes de son existence et des existences qui l'entourent. Nous ne pensons pas qu'elle puisse aller au deta de la détermination de ces conditionsmêmes. Quelque grandiose que soit son évolution, on ne parvient pas & comprendre une science faite d'autre chose que de rapports. Certes,bien des esprits éminentsse résignentdHncitcmcntacotte limite mise éternellementnotre intellect. Et !'on no peut les condamner pour ces tentatives de métaphysique. Mais il est nécessaire cependant do so garder desenvahissements en retourde ces audacieux,égaresdanst'inconnaissable. !t ne faut pas qu'ils nous rapportent da ce monde des chimères des théories toutes faites, des barrières ou simplementdes entraves. Nous repoussons tout ce qui a la prétention de substituer aux rapports nécessaires €<? les choses, aux lois naturelles, en un mot, la puissance de forces quelconques soustraites aux conditions matérielles. Et si nous insistons sur ces considérations philosophiques,c'est qu'elles comportent A nos yeux une valeur capitale. La loi de la réaction et de l'action domine la matière, et le déterminisme en est l'expression dans te domaine biologique. it nous su<t de constaterla vie comme une résultante de ce principe d'action et de réaction. L'organisme ne s'est complique et perfectionné que sous t'influence des réactions s'établissant progressivement entre ui'mente et te milieu. Les difTércnciatious organiques et fonctionnelles traduisent la tente évolution du processus. Et t'être humain ne doit nous apparattre que comme le dernier terme de cette évolution même. Seuls tes modes interprétatif:,se sont modifiés. ta loi d'action et de réaction s'est spécialiséeen s'appliquant H t'animât. Ëttc a pris te nom de rénexc. L'acte réflexe en a symbolisé le mode d'existence; l'acte rcnexe s'est substitue aux termes génériques du rapport de la réaction t't de l'action universellement admis dansle monde physique. Mais, au fond, tes deux processussont les mêmes et la nature seule des résultantesJustine des appellationsnouvelles. L'homme n'est donc pas unf exception ptacéc en dehors des lois natu. rettes. En t'examinant comme un organisme au sein duquel des réflexes de tous genres se produisent et se compliquent, nous obéissons & cette loi imprescriptible qui ne nous montre autour de nous que la matière en mouvement. La notionde l'acte réflexe, elle, nous est apparue présidant à la genèse de la vie et de l'individu.Son activité s'est manifestée tout le long de cette ascension des êtres de l'inférioritédu début jusqu') la supérioritéactuelle. Un tnomcnt, lors de l'entrée en scène de la conscience, te réucxc a paru 3'en'accr et laisser ta volonté le soin de veiller dorénavantaux destinées de l'organisme. Nous avons dit que c'était une ittusion. La croyance & ta volonté n'est qu'une erreur de l'intelligenceprise un instant de vertige en face do l'étenduemême de ses propres tacuttés. Uans nos prochaines conférences, nous vous démontreronsque l'acte réncxc no perd nulle part ses droits dans le domaine de nos facultés supérieures, tt y reste notre meilleur guide et notre règle la plussûre et la plus infaillible. Mais ce n'est pas seulement dans ce domaine de !a conscience qu'il nous aidera puissamment. Après une esquisse de l'homme normal, nous aborderons !'examendes dégénérés et des déséquitibrés,et noustenteronsl'explicationdes anomalies et des étrangctés de ce groupe qui va do l'idiot presque jusqu'à l'homme de génie. Or, ces explications ne seront autre chose que des essais de décomposition ayant pourschéma,pour dé catftuc.racterénexe. Partout cette décomposition sera l'objet de nos efforts, et nous ne nous croirons en possession d'une loi, d'une règle que du moment où l'acte, dépouiHédc ses caractères énigmatiques, réapparaîtra comme un réflexe. Nous avions donc raison de justiHer cette notion par des considérations qui, un instant, avouez-le, vous ont paru lointaines et nuageuses. Nous excusonsces moments d'incertitude. Vos esprits, pliés il des théorieshostiles, ont trop gardé l'empreinte des conceptions Il pnon. Souventencore vous ressentirez cette impression étrange (l'écroulement do vos anciennes doctrines. t)e temps a autre, vous aurez de ces révoltes quf nous semblerons ignorer. Par instant, des formulessubversives viendront heurter vos croyances et susciter dans vos consciences alarmées des oppositions via. lentes, exaspérées. A ces moments où le catme de nos convictions contrastera étrangement avec le remous de vos pensées, reportez-vous aux vues développées aujourd'hui. Dites-vous bien que ces formules subversives ont derrière elles un passé giorieux. nappetex-vous qu'elles ont des racines au plus profond des lois de la nature, et ne sont en dernière analyse que les déductionsultimes d'une loi simple et modeste, partout !a même et présente partout. Puis, !c ratmc revenu dans votre esprit, reprenez ces formules, décomposez-les à l'aide des éléments que vous possédez déjà. Livrex-vous ace travaitd'anatysequi.seut,donne tes grandes convictions, et cette écttett)' que nous venons de gravir, redescendex'ta, sans préjugécomme sansrancune. Vous trouverezen bas, non pas l'incettitudc et le doute, mais la tranquille sérénité des convictions définitivement étabtics. Et vous nous reviendrez, étonnés de vos résistances et plus dispos pour continuer ensemble cette revue longue, mais étrangement attractive, des dégénérescences et des déséquitibrcmcnts de l'humanité. DEUXIÈME CONFÉRENCE. LES DONNÉES DE L'INCONSCIENT; <MnëratiM du renexe. Sts trois calories. Les réflexes nutritif! Les rëtkxcs ~nesiques. Lesréftexcs intellectuels. Megro de conscience ds rfftexcs.– Naissance du premier arc reQcïe. La conscience primitive. La loi physiquede la conscienceselon Hf'Kcn. Les degrés de la conscience. Son origine tnattricttcu'aocantitpointson importance. Nécessité de la psycho. togic. Les lois fondamentales du rettexc. Le rexidu de l'excitation. Son caractèrestatique et dynamique. AsMeiation des centre! Doubtc fonctionde chacuo des centrer. Conséquences phy&ieiogiqucx. L'axe ctrebm'spiMtet ses suMitiiiioas. ).a moelle ce'n<nc organe feutrât et comme organe tto conduction. t-c butbt'Vatcnrptnsioto~ifjufdes corps opto.stries. La fonction n'est déterminée ')uc par t'excitant fpecinqueapproprie. ).'cxperi)nentatiou sur les corps opto'f-tries.–Opinionsde Lugs, Bfaun's. Kothnage). Mcym'rt.Wmtdt,Laborde. L'autonomie des corps(iangtiomesde la t~sp. t.cur d<;j;rode Mturatio)). LfHrsphèred'action personnctte. Leur dfxr<5 de t'onscienec et de nêces'iih'-fotictionnelle. Notre premicr entretien pourrait assez facilement sf formuto' comme une justiticationde la notion du rettcxc dans t'intcrprctationdo la vie en général, de la vie humaineen particulier. Cette justification a du se (aire à l'aide d'argumentsun peu hétérogènes et puisés ù des sources diverses; maisle nombre el la variété des élémentsont peut-êtrenui l'unité de la démonstration.Nous avons passe, à diverses reprises, de la biologie ta psychologie,et ces interruptions nécessairesont enteve~ notre argumentation une partie de sa rigueur. Tout cela était indispensable cependant, car nous devions prévenir vos objections et renseigner vos esprits. H y avait pour nous une impression bien plus encore qu'une conviction !< faire naître. L'impression est née, pensons-nous, mais il nous reste à préciser la conviction. A cet en~t, nous allons résumer rapidement ce qu'i! y a d'essentid et d'indispensableà retenir dans notre premierentretien. Cette mise au point ne sera, du reste, pas inutile. Elle servira parfaitcmnt d'introduction à la conférence d'aujourd'hui. Celle-ci n'en est. que la continuation. Nous avons donc tout d'abord défini la personnalitéhumaine comme la résultante des réactions successives de l'organisme et du tnHieu. Cette définition s'est justifiée par des preuves diverses. Nous vous avons montré que cette conception de ta gen~e de la pcrsonnatite reteve d'un principe fondamental ce principefondamental est celui (lui règle les rapports de ta matière, quelque grandioses ou minuscules que soient cesrapports. Il a présidé à t'ëctosion de la vie, il a assisté aux transformations animales, il détermine encore~) l'heureactuelle nos actes les ptus intimes. II prend des noms différonts selon ta nature des faits qu'il engendre; dans tes sciences biotogiqu"s, il se nomme simple. ntcnt réncxe. Le réflexe est donc le mécanisme essentiel selon lequel t animât évolue. Tout acte vital so réduit à un rëftcso. Mais les rcnoxcs, théoriquementéquivalents,ne sont pas d'égale vateur et d'égale importancedans l'évolutionanimale. Ils peuvent se subdiviser oncatégories diverses; ccttes-ci ontpour prigtne tes trois grandes tbnctions qui synthétisent toutes les formes de t'activa organique. Ces tbnctions, nous les dénommerons nutritives,génésiques et intellectuelles.tt y a donc des réflexes destinés réaliserla vie nutritive, la vie génésiquo <'t la vi<' intellectuellede l'individu. Mais, en mone temps que ces rëttexcs se subdivisent suivant cette espèce (~ trilogie, ils subissent, par ce fait mOno, comme onc s~riation par ordre d'importance tout d'abord, et par ordre de conscience ensuite!. Quelques mots pour justitiercette manière de classer les réflexes organiques. La classification selon t'importance ne rëctame pas, pour se motiver. (le longs (!cvctoppen)ents. JI est évident que la premièreet la plus importante des fonctions, celle qui préside à toutes tes autres, c'est la fonctionde nutrition. Aussi les rcHexcs destinés a réaliserta vie nutritive occupent-its la première place. La seconde revient, sans plus d'insistance, aux r~tte\esprésidant à l'acte génésique. Si la vie de l'individu est hnpossihte sans ta persistance des prenncrs, la vie de l'espèce ne se comprend pas sans les seconds. La dernière place est donc assignée aux actes réucxes préposés a la vie intellectuelle. Mais. en même temps que cette importance s'accuse par des raisons inhérentes aux nécessités mêmes de t'cxistcnccindividuelle et spécifique. pttcse revote par des particularitésd'un autre ordre. Ces réflexes ne se bornent pas à présider aux divotses moualités biologiques ils pénètrent, pour ainsi dire, la trame individuette, et te degré (tf cette pénétration peut encore servir à les subdiviser. La subdivision se. régie, du reste, de la même façon. t) est évident que, parmi les rénexes, ceux qui font au plus haut degré partie de notre vie ûtte-mêmc sont les rénexes nutritifs. Jadis, ils furent probablement superncietst't transitoires. H n'est pas difficile de se représenter des périodes biologiques où le besoin de se nourrir, intermittent et instable, manquait de la régularité et de l'énergie indispensables à la conservation individuelle. Et l'existence nu s'est trouvée'dcnnitivcment assurcf que du jour où les réflexes nutritifs, atteignantjusqu'au fond la matière ette-même, s'y sont organisés, s'y sont retranchés d'une façon inexpugnable. A partir de ce moment, t'essence même des choses s'en est trouvée pénétrée; t'hérédité tes a transmis intégralement l'accident fortuit est devenu une règle immuable. Ces rénexes nutritifs ont atteint aujourd'hui leur plus haute expression dans une synthèse qui a reçu le nom d'MM«M<'< de c<MM<'rt~!OM.Cet instinct n'apporte en réalté t'organismoaucune suprématie, et no peut le soustraire aux lois ({encrâtes. Mais il faut le considérer comme un héritage pieusement transmis do génération en génération. !t est ù ta hase de toute manifestationvitale. Et lorsque, sous la pression des circonstances, l'individu so trouve accutc par la destinée aux pires résolutions, c'est encore cette voix de ta conservation qui se fait entendre, ators qm' tous les instinctsse sonttus au fond de l'être humain. Maissa signification est plus large encore. Quand la déchéance a frappé l'organisme au point de tuicnh'verses attributs essentiels; quand l'homme, déchu, dégénère, ne se rattache plus a l'animalité que par uno fonction, c'est la fonction nutritive, réflexe brutal, dëpouitté de tous ses caractèressensitifset intetlectuels, qui constitue le dernier et suprême lien. Nous verrons nos dégénères inférieurs, nos idiots les plus monstrueux subir encore ce besoin de nutrition, alors que l'instinct génital tui-méme, anéanti, ne parvient plus s'affirmer. Dans une mesure plus restreinte, le besoin génésique prcscntt; des caractèresde pénétrationet d'intcnsivitébien spécialisés. Et il est probable que lui aussi a préside aux premiers essais de la vie à la surface du globe; il serait facile cependantde démontrer par des exemptes qu'il n'a droit qu'au second rang. Nous aurons du reste l'occasion de revenirplusieurs reprisessur l'instinct de génération, H nous faudra plus tard parler de ces déviations, et nous profiterons a ce momentde l'occasion qui nous en sera fournie pour le mettre en retict avec les couleurs et le ton nécessaires. Enfin, tes besoins les plus superficiels, ceux qui, derniers venus, paraissent comme surajoutés aux premiers, peuventêtre rangés sous le nom de besoins intellectuels. L'intcttigcncp, en réalité, n'est bannie d'aucune des manifestations de l'activité humait~ Elle intervient largement dans tes réalisations tbnctionnettps d'un caractère nutritif et genesiquo, nettementspécifiques. Mais ettc ne traduit alors que des nécessités pour ainsi dire étrangères eHc-mone. Elle est au service (le centres sousjacents. A certains moments, au contraire, l'intellectsembleacquérir une réelle indépendance. Les centres, comme émancipesde la tutcttu mcduttairc. r~ctament des satisfactions personnettcs. L'ccorcc crée des besoins nouve:tux. En réalité, ces besoins ne sont qu'une dérivation très détournée d'impulsions sous-jacentes; mais leur caractère particulier autorise un classement spécial. Cette subdivision, étrange au premier abord, est du reste aussi rationncttc que la repartition des instincts en nutritits et gcncsinucs.C'est partout la même cause réalisantsous une même impulsion, d'après un mécanisme uniforme, une évolution continue. Nous schématisons, nous sérions les choses pour les comprendre et les interpréter. Mais nous ne devons jamais perdre de vue t'artiticiet de nos conceptions. Les besoins se pénètrent mutuellement. C'est en biologie surtout que rien n'est étranger à rien. Mais l'extrême variété des manifestations de la vie permet d'y distinguer des prédominances et des suprématies. Ces prédominances et ces suprématies se caractérisent par la nature de l'acte et de l'organe. Les besoins intellectuels peuvent se rcctamer de cette double caractéristique. Cela su<t!t pour motiver leur autonomie. Autant nous aurons peu à nous inquiéter des déviattons de l'instinct de conservation, autant, au contraire, it faudra nous occuper des déviations morbides (le l'intelligence Nous aurons à précisor ptus tard ce que nous entendons par les besoins intettectuots. En ce tnoncnt, il est impossiblede nous attarder.Nous laisserons donc pour t<'sreprcnd:'nau moment voulu et leur assigner la ptace nécessaire, ces manifestationsintellectuellescouronnementde l'évolution organique. Il nous reste a vous dire quelques mots de ce que nous avons appelé la sériation des renexcs au point de vue do tcur degré de conscience. Le degré de conscience d'un réttexe, voita probablement. Messieurs, une de ces expressionsqui doivent heurter désagréablementvos oreittes. ttéttexe et conscience s'excluent très probablementdans vos convictions actuettcs. Cette exclusion connue même de tr<~s près a l'antagonisme, tt nous semble que la conscience impliquant le jugement, ta délibération, la volonté, it ne peut être question, proposd'ctte, de phénomènesréflexes. Sans compter qu'un rënexe a la fois intcttectue) et conscient dépasse ahsohtment les bornes de votre bonne volonté. t) faudra cependant vous habituer progressivement a ces profanations de l'ancienne terminologie spiritualiste. Fréquemment ces appellations paradoxales reapparaitront dans le cours de ces entretiens, et il nous serait ditncite de modifier un vocabulaire aussi indispensable. Nous espérons du reste motiver par quelques bonnes raisons le choix et i'onptoi de nos termes. Comme cette question est une des plus grosses et des plus inquiétantes de ta physiologie nerveuse, nous vous demanderons de ne pas en finir d'une fois; il faudra nous accorder d'y revenir plusieursreprises et nous autoriser dans ce travai) procéder par étape et par retouche. Aujourd'hui nous bornerons nos cnbrts a l'acquisition d'une sodé notion te caractère surajoute de l'intellectualité et de la conscience dans la notion du réncxc. Cela nous sunira pour faire comprendre ce que nous entendons par le degré de conscience des diverses catégories de réflexes. Vous avez tous présent la mémoire ce qu'on nomme te schéma du rënexe nerveux. Mais il est possible que le mode selon lequel l'arc a progressivement revêtu la forme connue vous soit moins familière. Évidemmentt'induction seule fait les frais de cette conception. L'expérimentation n'a jamais réussi il réaliser la forme la plus rudimentaire de l'arc réflexe. Mais cette induction paraît justifiée; elle a acquis en science mente force do loi. On suppose qu'au début h vie se trouvait pour ainsi dire dissouteunifbrmément dans la matière protoplasmique.Cette matière homogène de structure était également homogène do {onction. Cette ttomogénéité aurait peut-être persista étornettement sans l'hétérogénéité du milieu ambiant. Mais t'irritabitité de la matière, sn seule et unique propriété tbn<t:(tnct!t.))c malgré !cs protestations de Bôuchard~).ta mettait a ta merci du monde extérieur. Et ce monde varié dans son action a diversement réagi sur la masse vivante initiale. La surface de cette masse s'est d'abord différenciée; puis dans son intérieur des courants durent se former; ces courants ne furent d'abord que des voies plus perméables, mais petit a petit ils devinrent des parties organiquement din'érenciées la fonction évoluant avec l'organe. Il y eut donc entre deux points de la surface df cette premièreparticule vivante commeun fil conducteurdes réactionsambianK's. Ce fil s'incurva, se couda. Au coude une dincrenciation se fit et un agrégat moléculaire nouveau se constitua. Ues modiucations déterminées et spécifiquesse produisirent au point de départ et au pointEt dès ce moment l'arc réHexe fut virtueOentent créé au sein de la première masse vivante. L'associationet l'organisationdes ntotécutes avaientseules fait les frais de cette ébauche <onctionue)!cet organique a la fois. Ce que tes premières motécutes ont réalisé dans la monade primordiate, les éléments distincts l'ont constitue dans l'organisme pluri-cellulaire.Cet organisme n'est, au début, qu'une sphère de cellules virtuellement égaies. Quctqucs'unes d'entre elles, sous le choc extérieur, délimitent ce que nous nommions tantôt te ~coM~Mc~Mf.Ensuite ce cordon s'incurve, et au point d'incurvation la différenciations'cuectuc en même temps qu'ette se poursuitaux deux extrémités. Cette din'érenciations'accentue et progresse. Les extrémités deviennent des placlues sensibles et des étémf'nts musculaires. L'étément centra! devient la cellule nerveuse. Et au sein de chacune de ces trois grandes subdivisions, un travail incessant d'adaptation et de complexité se poursuit. Les appareils de réception et d'expression acquièrentune finesse, un degré d'acuité de plus en plus étevé. Le centre voit a son toursa fortune s'accroître ses destinées modestes, obscures au début, deviennent grandioses, et ta conscience, rudimentaire d'abord, amnée ensuite, y fait son apparition. « On s'est fréquemmentdemandé, dit itibot (2). si cette propriété, faite de rudiments de conscience et de volonté obscure pouvait porte!' te nom de conscience M. Nous répondrons,quant nous, que le nom importe peu. Certes, il ne faut (t) BoucttAtU), Les Mto~KMpeu' ra~~M~xMM~ ~e HM<n/«//<. Pans, <?(}. (~ RtBOT, ~<<w<M.<apc~<wM~7c. Paris, <88~. pas interpréter le mot avec tes idées et tes sensationsdiversesqu'évoquent nos modernes conceptions. La conscience primitive n'a guère dépassa tes limitesde t'irritahitité commune a tous les êtres vivants. Mais il nous faut néanmoins la considérer comme !a première apparition de ce qui deviendraplus tard la conscience au sens !o plus absolu. Et cette apparition n'est que la continuation d'un travail initial; car la conscience était virtuellement en puissancedans la masse primordiale; elle s'est lentement élaborée sous l'insistance séculaire et répétée du milieu. Et!<' n'apparaît pas comme une force nouvelle, incorporée soudainement a des étémcnis anciens; mais son enfantement s'est fait laborieusement au sfin de la matièreetfe-mémc. Rttc lui reste rivée indissolublement elle en subit les fluctuationssans rien y ajouter, sans rien on retrancher. Ettc signifie simptementque des conditions nouvelles se sont produites au sein des éléments. Ht, née de l'action de la matière sur la matière, ette ne peut avoir la prétentionde substituer ses fantaisiesaux lois immuables qui lui ont donné naissance. La conscience et les facultés dans lesquelles on la décompose ne sont donc qu'un accident survenu un jour au sommet d'un arc réflexe. Cet accidentétait probablement aussi fata) qu'inévitable; il traduit une supériorité, un perfectionnement, une complication, rien de plus. t)u reste, <;ct accident ne s'est pas produit partout à la fois. !t a peut-être débute en divers points, et son évolution a pu marcher différemment. Certains arcs rcfh'xes ont du le posséder très tôt, et n'en garder que très peu. D'autres, vcnus plus tard. l'ont conservé et développé tout spécialement. Bien des opinions ont été émises au sujet des conditionsorganiquesde df ht conscience, Herxen (~ en a fait une étude approfondie; il a même furnmté ce qu'il nomme la loi physique de la conscience. Selon lui, « la conscience est liée a la désintégration fbnctionnette des étémcuts nerveux M. Cette manière de voir est passible d'objections. Mais quelleopinion est donc à l'abri de la critiquedans ce mystérieux domaine? Cependant l'observationautorise quelquesdonnéesgénérâtes, non pas sur l'essence du phénomène, essence qui. comme celle de toute chose, nous échapperatoujours, mais sur le mode d'évolution du fait hioiogique. Car ta conscience évolue; elle disparaît d'éléments où jadis elle a dû exister pour s'aftiner et se perfectionner dans les centres de formation plus récente; elle débute avec les premierstroubles moléculaires dans les territoires vierges pour progresser au fur et mesure que l'irritabilitédu centn' devient plus vive et plus étendue; elle disparait quand l'organisation fonctionnelles'établit définitivement.Son évolution traduit, du reste, une progressionorganique et physiologique. Et, chose curieuse, cttf' disparait n ce moment même où sa présence semble devenir inutile. A cet (i) HMXËN. Le <'<'r~'«K c/ l'activitécérébrale.Pans, i887. instant où le contre, adapte à sa fonction, atteint J'équilibre dénnitif; au momentoù ses parties, inaccessibles à des métamorphosesnouvelles, ont accompli le cycle de tours transformations.La conscience est donc liée à un trouble motécutairc, a une instabilité fbnctionnotte; son évolution marque comme des étapes dans l'adaptationde plus en plus stable des divers centres. Et ce sont ces degrés qui constituent les subdivisions de conscience que nous avons attribuées à nos trois catégories de réflexes. Il serait nécessaire do mettreen relief certaines données csscnticttcs au sujet des degrésde consciencede nos diScr~ntsréHexes. tt faudrait vous par!er do l'automatisme qui se caractérise précisément par l'absence plus ou moins marquée du caractère conscient. Nous `. pourrions vous montrer l'acte automatiquecomme l'expressiondéfinitive du progrèssous l'influence de l'adaptation. t! y aurait lieu d'indiquer, en r passant, l'infériorité de l'acte conscient au point de vue strictement biologique.Mais ces considérationsnous entraineraient trop loin. Il nous sun!t, à l'heure actuelle, d'avoir montré la conscience liée à l'évolution de la matière, tu formation de l'arc réflexe. Nous avonsjustifié, pensonsnous, les formules paradoxales de rénexes intellectuels et les phénomènes de conscience dans les réflexes de nutrition. Pourmotiver la subdivision des trois catégoriesde réflexesselon leur degré de conscience, il sutntsimptemcntde coordonnerce qui vientd'être dit. La disparition de la consciencedes réflexes nutritifs est liée à t'ancienncté, a l'adaptation compt&tc do ces réflexes; ta conscience brillante, avivée des réflexes intellectuels, n'est que la conséquence de sa tardive apparition et de son adaptation encore imparfaite. Nous aurons, du reste, occasion de revenirsur ces notions; force nous est actuellement de poursuivre le programme volontairement limité de cette seconde conférence. Une bonne partie des choses que nous venons d'entendre n'y sont pas étrangères, mais quelques mots d'introduction nous paraissentencore indispensables. L'étude du groupe des dégénères nous mettra fréquemment aux prises avec des troublesdivers; ces troubles seront, pour ainsi dire, répartis sur une large échelle; ils pourrontatteindre les fonctions les plus essentiel tes, et déterminerdes désordres anatomiqueset physiologiquede la plus haute importance.Et il leur arriveraparfois de se cantonner dans un coin perdu et quasi inaccessible du domaine cérébral. IJ faudra vous exposer te mécanismede ces anomalies, préciser leur portée, tour assigner comme une ptace dansla hiérarchie des désordres de la dégénérescence. Or, ces appréciationsdélicates ne sont possibles que sous certaines conditions. JI est d'abord indispensable que des termes de comparaison vous soient fournis,et ensuite qu'ils vous soient fournisdans une langue accessible à chacun de vous. Quelquespoints de repère vous sont déjà acquis. Vous connaissez nos vues sur ht personnalité humaine; vous savez do quelle stratincation d'instinctselle est (brmée; vous pressentez le mécanismede chacund'eux; l'acte rénexc vous apparat à la base do toute satisfaction fonctionnelle,et vous commencez a entrevoir de quelle (açon les plus hautes facultés ottesmémes sont nées dccesréftcxes. expressionsde l'irritabilitédo la matiero. traductions biologiquesdo la ici génératc d'actionet de réaction. Mais ces vues sont loin de sunire a l'interprétation des faits qui vont suivre. Elles ne peuvent étt'cconsidéréesquecomme des idées directrices a l'aide desquelles nous devons continuer notre étude psycho-physiotogiquc de la personnalité humaine. Cette étude sera forcément incomplète; la série tout entière de nos entretiens ne suturait pas au développementde ses points essentiels. Aussi nous faudra-t-it nous limiter. Nous laisserons(te cote tout ce qui a trait aux grandes fonctions de nutrition et de reproduction. Nous nous bornerons, au sujet de ces deux puissants attributs de ta personnalitéhumaine, aux donnéesancrâtesqui vous ont été fournies. Nous les abandonnerons momentanément,tcur laissant t'étiqucttc de réftexo que nous leur avons pour ainsi dire apposée. Ils constituent tes personnalitésnutritives et génésiqucs qui, accolées a la personnalité psychique, synthétisentce que nous nommons d'une façon générale l'individualité humaine. Leur importance est très grandf dans la notion tinatc de pcrsonnatite. Ils jouent un rôle intense dansla vie de l'individu tout commedans la vie des sociétés.Les désordres qu'ils subissent sont d'une haute portée et les dégénérescencestes plus graves sont ccttes qui les atteignent particulièrement. Nous aurons fréquemment occasion de tes montrer intervenant activement dans les états de dcsequitibrcment. Mais, seut, te troisième des groupes de rënexcs, que nous avons isolé, <era tes frais de ce qui va suivre. Cette étude spéciale est du reste indispens:)b)c pour bon nombre de raisons. Et parmi ces raisons, permettez-moi d'insistersur deuxdes plus essentielles. Le courant des idées modernes n'oppose plus guère do résistance au déterminisme des fonctions nutritives et génésiques, mais la tutte reste très vive dans le domaine des facultés intellectuelles. On admet génératement que se nourrir et se reproduiresont pour l'hommedes fonctions inéluctables, dont l'impérieuse nécessité peut triompher de toutes les résistances. Mais on se refuse a considérer la pensée comme l'activité pure et simple du cerveau. Et t'en est moinsdisposé encore à regarder cette activité comme marquée du sceau d'insurmontable nécessité qui domine les fonctions de la vie animale. Or, tout t'cnscigncmentqui vous sera donné s'inspire de ces vues directrices,et nos cnbrts vont tendre vers leur démonstration, tt est donc indispcnsabtcqu'antérieurementa t'étude mécaniste des dcsséquilibrementsde l'esprit, il soit procédé devant vous à la preuvede l'existence de ce mécanismetui-mcmc. D'un autre coté, un certain nombre d'entre vous se trouvent encore <mbus des doctrines spiritualistes.Or, nous considérons l'essence même de ces doctrines comme une source d'erreufs et de contradictions. Uest nécessaire d'on faire table rase et d'y substituer les notions de la psychophysiologiemoderne. Et cette nécessité <tc vous débarrasserdes préceptes de t'ccot" classique, constitue & nos yeux la seconde et la plus importante des deux raisons qui ont motivé ces considérationspréliminaires. -Il faut donc en <mir avecta notion de t'amospiritualisteet de sesacuités. Nous ne comprenons plus l'esprit comme distinct de la matière et pourvu d'attributs particuliers.!t n'y a plus de raison, de jugement, du sensibilité, de volonté, apanages d'un agent immatériel existant en luitneme et pour lui-même. t! y a des phénomènes physiologiques doubles d'état de conscience; et encore faut-il bien nous entendre sur la portée de ces termes. Quand nous disons que tes phénomènes physiologiques sont doubles d'états de conscience, nous n'entendonsnullement parler de doux choses distinctes. Tout au plus voulons-nous mettre en relief deux aspects diH'érents d'un même fait. Et moins encore prétendons-nousdire que les seuls faits physiologiques pourvus de qualités conscientes constituent toute la personnalité psychique. Le domaine de la conscience n'est qu'un espace restreint du champ de l'esprit. K«trc personnalité psychique excèdede beaucoup notre personnalité consciente.Du reste, la conscience n'est pas une entité invariable toujours égatc ctte-méme. Nous t'avons vue naitre au sein de la matière en voie de différenciation. Son modeste début semblaitmême autorise)' une critique rigoureuse, à lui refuser son nom et ses titres. Mais aujourd'hui encore force nous est d'admettre des consciences atténuées, des consciences obscures, confuses, et des consciencesnettes, définies.Ces consciencesaccompagnentun certain nombre des actes qui constituent notre personnalité psychique.Selon le degré, elles créent des états conscients ou subconscients,d'intensité variable. Le domaine très vaste d'oh elles sont exclues se nomme l'inconscient. Du reste, conscientet inconscientse pénètrentsouvent l'inconscients'éclaire parfois partiellementdes lueurs de ta conscience, et le domaine conscient s'obscurcit par momentau point de rentrer dans l'inconscient. La conscience et !cs inductions qu'clic suggère ne peuvent donc plus servir de critérium des subdivisions de l'activité psychique. Mais en limitantle rôle de la conscience, il est nécessaire de dire bien haut que nous ne prétendonspoint t'anéantir.Ce rôle reste essentiel en dépit do l'origine matérielle du phénomène tui-mémc. L'observation interne qu'elle caractérise subsistecomme un mode supérieur de connaissanceet d'investigation. Les déterministes tes plus convaincus ont plaidé la cause de cette observation interne « II faut bien convenir, dit Herzcn (d), que (i) HEKXKx, ~t' <'<'rM<!M <'< r<!<~<!<'<~nt~.Paris, t887. les physiologistes auraient beau étudier objectivement, pendant d<'8 siècles, tes nerfs et le cerveau, ils n'arriveraient pas à se faire la plus petite idée de ce qu'est une sensation, une pensée, une votition, si eux-mêmes n'éprouvaient subjectivement ces états <)o conscience. En frappantd'ostracismel'observation interne, tes physiologistestimiteraiont donc tour champ d'étude & certaines variétés do mouvements musculaires provoques en dernierressort par des simulations externes, et se refuseraient a découvrir tes transtbrmations subies par ces simulations;de telle sorte que tes phénomènes psychiques resteraient exclus de leurs recherches. » Du reste, en dehors de ces considérationsthéoriques, des raisons nombreuses nous obligent a ne pas nous dessaisir de l'observation interne. C'est a elle fréquemment que nous aurons recours pour saisir la filiation des états de déséquitibrement, et les ramener a leur point dit départ organique.Souventnous analyseronsles états psychiquesdu déséquilibre pour y retrouver dans sa forme embryonnaire la tare psychopathique.La conscience qui nous facilite ces recherches n'est donc pas a nos yeux une quantité négligeable. Cependant, manifestation de la matière, elle n'est pour nous qu'un phénomène ressortissant aux lois organiques de l'activité nerveuse. Mais si le critérium de conscience nous échappe, de quelle manière allons-nous procéder & ces subdivisions psychologiques que réclame impérieusementl'analyse? Koustacheronsde n'utiliser que des propriétés physiologiques. Certes, beaucoup d'inductionsse mêleront forcémentà des considérations expérimentâtes. Mais nous nous efforcerons,dans ces inductions, de serrer les faits d'aussi près que possible. Cependant, avant d'entreprendre cette tûchc délicate, il est nécessaire de vous dire de quelle manière nous la comprenons. fi ne peut entrer dans nos vues de vous tracer même en raccourci une esquisse de la psycho-physiologie moderne. Cette esquisse, malgré ses proportions réduites, comporterait des controverses et des développements étrangersà nos entretiens. Car bien des obscurités planent encore mémo sur les choses essentielles. Nous ne vous exposerons que les grandeslignes de cette science si puissamment en travail de régénération. Et dans ce que nous serions autorisé à vous dire, nous établironsencore un triage. Nous aurons soin, en résumant ces notions, de tenir compte par-dessustout des nécessités de notre sujet. Fréquemmenten cuet, dans les entretiens ultérieurs, il faudra faire appel a des données do psychophysiologie. Le mécanisme d'un certain nombre d'actes, de toute une série de manifestationsresterait lettre morte sans ces indications. C'est les yeux pour ainsi dire fixés sur ces exigences de l'avenir que nous choisironsscrupuleusementles données d'aujourd'hui. Que la conviction(le leur indispensablenécessité soutienne votre attention. D'aitteurs. Messieurs, nous ne croyons pas qu'il soit nécessairede` vous démontrerlonguementque t'intettigoncedudéséqnitihremcntncva pas sans une étude préaiabtcde t'équitibre. Et c'est, en somme, t'équitibro mental, dans sa genèse et dans ses transformations,que nous allons rapidément esquisser. Mais comment procéder!) t'état)tisscm('nt des d~R~s pbysiotogtquea dont nous voulons <a!re te tondement de notre psyfho-physiotogie? En nous inspirant d<' subdivisions que nous allons vous exposer brièvement. La personnatité psycttiquc, avons.nous dit, n'est qu'une associationde réflexes. Qu'impliquecette définition1 Elle implique l'étude du réttexe nerveux en tui-méme, puis l'examen d<'s associations de réncxcs entre eux. De t~ donc un dédoublement imposé, p:n' !a nature des choses, a t'etude même de )a personnalité psychique. Cette double étude pren)i)ina!re va se ressentir (tu caractère schématique que nous nous enbrçonsde reatiser. Mais nous ne bornerons pas ta nos enbr!s. Après cette détermination des conditions de t'activite d'un centre et (le l'association fonctionnelle (tes centresentre eux, nous passerons pour ainsi dire de la théorie a la pratique. Dans une vue d'ensemble du fonctionnement du système nerveux, nous vous montrerons dans leur rapport naturel, ce que nous avions dissocie par l'analyse. Et, appliquant toutes ces données ta psycho-physiotogie humaine, nous regagnerons, par des voies un peu détournées, t'étude des problèmes dont leb solutions nous sont indispensables. Nous aborderons alors et sucessivementl'étude de la sensation, de la mémoire,de la perception, de l'attention, du raisonnement, de la votontë, du moi, de ta personnalité. Nous serons ainsi en possession des formules indispensablesà t'intcrpretation des troubtes réalisés par les états de dcscquitibrcment et de dégénérescencedans nos facultés affectives et intellectuelles. Quelques-unsd'entre vous trouveront peut-être que le moment est mal choisi pour faire de la psychologie. C'est, en enet, une science un peu discréditée. Mais ce discrédit immérité revient, dans une large mesure, aux psychologues bien plus qu'à la science. Ce qui se trouve discrédite n'est, en réalité, que le système a ;M't<M't des métaphysiciensde t'ancienne écote. ha psychologiea droit a tous les efforts, à tous les respects. C'est une des erreurs de nos programmes de la glissersubrepticement au début des études, alors que l'esprit,ma! éctairé, n'en perçoit ni l'ampleur ni l'importancc. Lascgue f! <)it, a ce sujet, avec son admirable sincérité et sa gran< netteté « De tous tes atiïuents dont ta somme compose la biologie, tes données psycttotogiquessont aujourd'hui tes plus discréditées. Il patait Qu'ange. a une époque où le rote de la psychologie ne passera certes pas pour être ttbai~, <m'on dépens') une sorte do passion A détacher du tronc une des branches dt; t'arbre physiotogique, un t'accusant d'être stérile. Kous ne comprenons pas, pour notre part, que te rythme des battements du cd'urbudt's'oscH!ationsart~ri('n<'8.nK'suro<)ansses ntoindres variations, soit seul nécessaire :'t conna!tre, et que )<' Hux et le rettux des sentiments ou des idées Hu vaille pas la peine qu'on on reehcrcho la loi. » Nous ferons donc de ta psycttotonic, Messieurs,pénètrede la conviction, qu'à cf tt'avuit nous ne perdrons ni notre temps, ni nos peines. La premièredes études particttcs que nous impose notre programme, c'est cette dos conditions d'existence et de fonctionnement dehn'c réflexe le plus simple. Cet arc se compose d'un contre en communicationavec deux prolonge. ments, l'un centripète, l'autre centrifuge, munis d'ëtomonts terminaux. Quelles sont tes nécessites que réclame t'activite de cet appareil ainsi schématise? Ln première de ces conditionsa reçu te nom d'irritabilité; cite implique simplementla fuculté de se modifier sous t'excitation. Mais cette tacuttc revêt des caractèresdinerents selon le segment d'arc qui intervient. L'excitation frappe la ptaquc réceptive centripète, et ta tout d'abord elle subit une certaine élaboration, car ce qui sort de cette plaque com. porte dej~ des attributsspéciaux. L'irritation ainsi transforméechemine par la voie centripète vers !e centre de la cellule. En pénétrant dans ce centre, une seconde métamorphosesurvient. Le sens et t'intensite de cette métamorphose sont variables. Hichct (2) a chercha ~t synthétiser sous forme de tois Ics caractères essentiels de ces modifications du centre sous l'influence de l'excitation.Ses subdivisions, très méthodiques,se résumeraient assez facilement dans une formule représentant la réaction comme proportionnelleà t'intensite de l'excitation, a sa force vive, a sa durée d'une part, et de l'autre à t'etat d'irritabilité de t'etementcellulaire. Chacun des attributs mériterait une mention spéciale; mais nous nous bornerons aux considérationssuivantes. L'intensité de l'excitation est le facteuressentiel cependant la promp. titude avec laquelleelle agit dans un temps donne peut suppléer une réduction quantitative proportionnetto; cette suppléance s'obtient également par une prolongation de la durée de son action. L'irritabilité cellulaire suit une courbe dont la ligne d'ascension est (t) t.ASHCtH, ~/f~<M~</«~C.t.t'H)is, t88t. (:!) Hx.HKr. A'M(nt/<Mt/<«')~<~t'. f'ittis, t887. ptus rapide et ptus courte que la ligne de descente. Cette irritabilité augmente avec la répétition pour finir par une adaptation qui la supprime presque complètement en la transformanten conductibilité. Ces notions, du reste purement expérimentates.seconçoivent facilement. Mais ettes ne sont pas les seules dont il soit nécessaire de tenir compte. En même temps que ces phénomènes se passent au sein de la cellule, des modificationsmotécutairesd'ordrcsdiverss'ycncctucnt.Carl'irritation taisse des traces matcrifttcs, et rcs traces constituent ce qu'on nomme aujourd'hui les résidus de l'excitation. La notion des résidus de l'excitation a joué un grand r6te dans l'interprétation des faits psychologiques.Nous aurons, au cours de nos entretiens, a y revenir fréquemment, t) est indispensable de t'étudier d'un peu prés aujourd'hui. Lorsque l'excitation pénètre pour la première fois la matière nerveuse cellulaire, elle y produit un dérangement motécutairo. Ce dérangement n'est pas quelconque. Il est pour ainsi dire adéquat ia cause qui l'a engendré. !) en a reçu une empreintespéciale, et si dinicite que soit t'intetligence de cet attribut, il faut se le représentercomme récttement spécifique. Mais en quoi consiste-t-it?Devons-nous simplementy voir un arrangement nouveau et pour ainsi dire statique? Ou faut-il se l'imaginercomme état vibratoire sliécial, surajoutéà une architecturemoléculairemodifiée? Nous pensons que le résidu de l'excitation doit être interprété, tout au moins en certaines circonstances,dans le sens d'une modification statique et dynamique à la fois. Nous ne développerons pas les raisons qui justilient cette manière de voir, mais nous aurons probablementl'occasion de vous montrer que seule elle permet t'interprétationde certaines catégories de faits. Disons simplementen passant qu'elle intervientdans t'étucidation des actes de mémoireet d'association. L'excitation laisse donc dans la cellule nerveuse des traces qui modifient à la fois l'arrangement et le mode de vibration des moléculesprotoptasmiques. Mais l'excitation ne borne pas ses effets.Elle franchit le centre et, par un trajet approprié. s'en va le long de la voie centrifuges'cxtériosiser en se transformant dans les appareils terminaux. Et là seulement le cycte se trouve comptétemontt achevé. ~tais il est évident que la rapidité et l'intensité de cette traversée et des transformationsque nous venons de signalersont variables. Le cycle tui-mcme tout entier est soumis aux lois de l'excitation résuméesà propos de la fonction de la cellule centrale.Et il faut, au sujet de cet arc réflexe ainsi complété, tenir compte de l'irritabilité des segments, de la résistance de chacun d'eux, de l'intensité de t'irritant, de son mode d'action et de s:)durée. Ëtremarquex, Messieurs, que toutes ces considérations qui vous semblent confiner de si près a la spéculation, scntdcs notions cssentiettcmont pratiques. L'inductionseule parait en faire tes frais. En réalité, ellessont puiséesdanst'experimcntationméthodique, danslobservationscrupuleuse, et ne font que traduire des phénomènes physiologiques. Elles coexistent au fond <te toutes les manifestationsnerveuses, ot il n'est pas une soule de ces manifestations qui n'en reproduise presque schematiquemcnt les diverses modalités. Nous aurons fréquemment à y faire appel. Et lorsque nous négligerons de vous les rappeler, il sera parfois nécessaire do vous livrer vous-mêmes a ce travail d'adaptation et dereconnaissance. Et il on est de mente du second schéma que nous aHôns vous retracer. Dans ce qui précède, il n'a été question que d'un centre unique, fonctionnant isotément sous une seu!e source d'excitationsdont les variations étaient simplement d'ordre quantitatif. tt est nécessaire de pousser plus loin la combinaison et d'examiner les transformations qu'apporte a ce premierschéma l'association d'uncentre,nouveau. Cette association peut se faire de plusieursmanières. La plus simple d'entre elles est reatisec par une communication interposce entre les deux centres: la voie centrifugedu premier n'aboutit plus a la périphérie,mais le relie au second de ce dernier seul part le segment terminal. Quets sont les rnpports possibles de ces centres entre eux? Ils sont au nombre de trois. L'excitation du premier peut se trouver renforcée, modifiée ou atténuée en passant par le second. Le renforcement aura lieu quand le second centreconstituerapour ainsi dire un decatqucdu premier; quand son irritabilité, adaptée aux mêmes excitations, sera mise en jeu par les mêmes causes. Les deux centres seront de même ordre, et t'égatitë deviendra absolue des que teurs rapports pourront être intervertis.L'absenced'interversionpossible marquer:! une prédominancedu premier sur te second. Quant a ta transformation et a l'atténuationde l'excitation, ettcs ont leur source (tans un état spécial et personnel du second des centres. Dans la supposition du renforcement, te second centre était pour ainsi dire de la même familleque le premier. Pour comprendre la iranstbrmation et l'atténuation,i! est nécessaire de vous le représenter comme ayant une indépendance réelle et un fonctionnement particulier. Ce second centre est tui-memc le siège d'excitationsvenues du dehors; il élabore des forces spéciales. Ces forces vont se trouver en connit avec celles ëmanëes du premier centre; il en peut résulter une transformation,une atténuation, voire même une annihilation. Nous sommes ainsi amènes a la notion des centres modérateurs et inhibiteurs.Car, dans te cas actuel, l'un des centressemble jouer vis-a-vis de l'autre le rote de modérateur ou d'inhibiteur. Mais il est nécessaire de tenir compte de l'entrave apportée par te deuxième centre à l'action du premier. En théorie,l'inhibition ou la modérationsont donc réciproques. Tout ceci se comprenddu reste aisément, et il est inutile d'insister, U s'agit de notions de mécanique biologique dont la physiologie générale offre des exemptes varies. La seule logiquemotiverait ces inductionssi ta réatité no se chargeait régulièrement de leur démonstration. Mais les résultatsde ces chocs, la nature des transformationsqui en résultent sont plus difticitcs& préciser. Ces transformationspeuvent être plus ou moins ~proïbndes.Ëttcspeuvent arriver modifier cqmptètemcnt la nature do l'excitation partie du premier centre, II cstdifticite, dans ces questionssi délicates, d'échataudcr même des hypothèses. Cependant des nécessites semblent inévitables, et parmi ces nécessités celle de la formation d'un agrégat nouveau, virtuellement din~rcnt des premiers et pénétrécependant de leur essence même, parait s'imposer. Cet agrégat aura pour ainsi dire une vie propre et deviendra ~) son tour l'agent et la matière à la fois de métamorphoses ultérieures. Ce phénomène do t'influence et de la transformation réciproques et mutuelles des centres est de beaucoup te plus fréquent, tt constitue le point de départ de leur éducation et do ce que nous aimons nommer leur stratification. Car cette répercussion peut t dépasser tes limitesmêmesde la cellule influencée,et cette extens~ot~~bu~ amené vous parier d'un second mode d'association desccni~P~ Dans ce second modede systématisation,un étémcnt~~né<Ha~icnt s'interposerentre tes deux premiers. Ceux-ci gard.c~cuEp~sonnatité.b!~ conflagration de leur irradiation ccntrifusg.pa8so.~ndehors ~Qm~ territoire, dans une cellule qui teur sMt'~tn«t\<yu~ioM/Èt ~e~t~Q~ de cette contlagration,quoique ~rs~~a~~ma~ïen~e'hMt.M~~ sent par réaliser des centres nouveaux~ui~ieurtour~d~roj~'c~ointde départ d'évolutions centrales uttértwures. Etai~~t~s~f)onenassociation, de réaction en réaction, les cen~ea~~ptnj~~ Mais en même temps qu'ilsse diversiRcnt, ils gardeï~c~it quelque chose de leur origine commune et comme une unit ns leur collectivité. Cette délimitation physiologique se doubh' d'une délimitation anatomique. Cette unité pourradonc a son tourjouer vis-a-visd'unitéssimilaires des rôles variés, dont le caractère se compliquera progressivement.Et tes distances qui séparentfouctionnellement et organiquement ces stationssuccessives varierontdanstes mêmesrapports. Entre deux cellulest'écart était presque nul; d'un système a l'autre les nuances deviennent des dinérenccsaussi déroutantesque radicales. Elles sont le point de départ de toutes les sut)- divisions de l'ancienne psychologie. Uans la psycho-physiologiemoderne, ces subdivisions surannées ne peuvent subsister qu'en s'adaptant aux conditions de cette genèse que nous venonsd'esquisser. Quctqucs'unes d'entre elles reposent cependant sur des phénomènes généraux, sur des attributs essentiels pénétrant la trame même de t'étément nerveux. En tête de cettes-ci, il faut citer la mémoire,dont la base nous parait à la fois statique et dynamique, orga- nique et fonctionnette. Mais la plupart des autres ne sont que dos dissociations artificicttes dont l'existence découle de l'ignorance<!f*s transitions inscnsibtcs et mufti ptes dont nous venons de vous parler. Et, parmi ces dernières, lit votanteJustine au plus haut degré ces considérations,ainsi Ilue nous aurons l'occasion de vous te redire. Ce que nous venons d'esquisser constitue ce qu'on pourrait appeler tes hases anntomiqueset pttysiotogiquesdcta psyctto-physiojogieg~ncnde. C<' sont les nécessités organiques et f'onctionnettes indispensabtes :t tout mécanisme nerveux. Mais pour compléter cette description. il est nécessaire d'insister enc.x'e sur quelques considérations générâtes. Et tout d'abord, il est essentiel de mettre au premier plan la double! fonction de centralisationet de conduction dont nous venons de suivr<* l'évolution. Qu'il s'agisse de cettutc unique, de cettutcs associées en centre distinct, de centresgroupes en. systèmes, cette double fonction est partout présentéet partout distincte. Chaque unité, soit anatomique, soit physiologique,possède pour ainsi dire une double personnalité. L'une de ces deux pt'rsonnatitcsestcttargë de la besogne intérieure, l'autre parait plus sp~ciatfmcnt ancct~c aux relations avec l'étranger.Et pour continuer la comparaison,il semble que l'ordre et la rdgutnrit~ président plus particutieremcnt aux opérations d<' la prcmiôre tes fonctions de la seconde, de nature plus variée, doivent davantage compter avec l'imprévu. D'un autre cote, la fonctionde conduction parait plus genënde, la fonction de t'etement comme centre est plus spécialisée. La conductionreteve d'excitationsvariées, mais te fonctionnement central ne s'exerce que sous un excitant spécifique et strictement approprie.Car l'excitation, ainsi que nous vousle signalionstantôt, en se transfbnn:)ntréalise tout d'abord des agréais dinerencics. Mais sa transformation a d'autres conséquences. En progressant, l'excitation acquiert de cette façon, vis-a-vis de centres nouveaux, des proprietds qu'ctte ne possédait pas avant sa mëtatnorpbose.Et ces propriétés deviennentl'excitant indispensableau fonctionnementde ces nouveaux centres. En dehors de t'cspcccd'agent qu'il r~ctame, le centre pourra donc servir d'appareil de conduction, mais son mécanismeintime et personnel n'interviendra que sous t'innuencedesonexcitant particulier.Xoussommesen face. Messieurs, d'une notion de la plus haute importance et qui nous sera ultérieurement d'une grande utilité; il est nécessaire d'en pénétrer intimement te sens. Sans elle, il vous serait impossiblede comprendre cette qualité des centres qui en font des sources d'élaboration et de transformationd'une part, fies appareils d<- conductiond'autre part. Ces deux propriétéssont-etteslocalisées dans t'etement. ou constitucnt-ettes des modes vibratoires distincts de mêmes particutcsmatcricttes?Cesont des questionsinsolublesà t'heurc actueHe; mats l'explication ici importe peu, la r~aiite du fait noussumt. Et grâce a lui, une série de notions diverses trouvent une explication satisfaisante. Un conçoit ainsi facitmcnt ~ue chaque appareil centrât puisse ta fois constituer une chaîne ouverte et une chaine fermée; que )c mécanisme intime ne suit actionna que par des cause!: spécinqucs, mais que le trouble apporte par des agents mal appropries se répercuteen dehors (h) territoire particuticr que nous examinons.Jt)c ta t'exptication de t'h'radiation des renexcs. de teur caractère de plus en plus générât au fur et a mesure qu" l'excitation s'accroit et se répand. Mais de ta se déduit en même temps une notion délicate et un peu plus Subtile. C'est que scuts les excitants appropriés peuvent déceter la fonction réette <tu centre auquel ils s'adressent. Lorsque cet excitant ne répond pas a la nature de t'étément impressionne, c'est sa fonctionconductricequi intervientexclusivement. L'importancede cette notion vous appanutra davantagedans t'inenir. Ettevousdonnera la clef de l'impuissancedu nos modes expérimentauxa mettre en rctiefdcs fonctionsdeticates. ~tais ces consi'tdrationshâteront t'in)e!tigenccdes lois de t'automatismc. L'automatisme,en ncuroto~ie, vous te savez, représente" cette qualité que possèdentcertains centres de repondre, d'une manière régulière et pouctuette, une excitationappropriée. Sa marquedistinctive est (le s'cu'ectuer selon un mode toujours identique 'i tui.memc Cette notion serait incxpticabte sans t'intervention de ce que nous appftons la saturation fonctionnelledes centres, (~'est par le tait d'une utilisation de toutesses motecutes que ce centre n'ott're ptus de prisel'imprévu. Ct)acu)( a sa besogne, sa tacite a t'abri de toute tentationdans cette usine ou règne une harmoniepreetabtif. Et l'on comprend que l'automatisme préside il Faction d'un centre aussi sature, car cette action, regtt'e de son début a sa fin, n'est susceptibled'aucune variation.On conçoit que ta conscience ette< même soit bannie de c<*s territoires satures, ~ous avons vu, en effet, que la conscience avait pour condition organique essentielle l'instabilité, f) qu'ette se retirait progressivement des centres en état d'équilibre dennitif. Cette notion dépasse même la portée de t'individu, et, envisagée dans t'espece, elle aide a t'intcrprétationde t'berëditc sous toutes ses tbrntcs. Et elle montre aussi que toute cause qui détruit i'equitibrc d'un centre ainsi formé provoque des perturbations déunitives. dont le degré f) t'intensitévarient en raison du nombre et de t'étendue des attérations. Mais il nous faut sortir de ces généralités, ou tout au moins vous en montrer l'application. C'est !'t cett<* nn que nous avons décidé de vous exposer a leur suite un aperçu du fonctionnement du système nerveux. Ce fonctionnementvous a été exptifjué dernier dans ses défaits; it ne peut être questionde revenir sur cet enseignement. C'est donc à un point de vue spécial que nous allons procéder a cet examen. t! nous servira tout d'abord à illustrer comme d'un exempte tes géneratnés précédentes;mais il sera en mOnc temps une transition à notre prochaine conférence. Cette seconde partie aura pour objet, ainsi que déjà nous l'avonsannoncé, t'étudcdcsprincipatesfacultés de l'esprit. Mais ces facultés ne constituent pour nous que l'élaboration dernière. au soin du système nerveux. des influences A la fois ambiantes et organiques. Avant de les analyser, il est donc indispensable d'en montrerla genèse. Or, cette genèse débute tout au bas de l'arbre nerveux. C'est de ses profondeurs que montent dans un courant ininterrompu tes éléments conscients et inconscientsde notre individualitépsychique. Le système nerveux cerebro-spina! de l'hommepeut assez logiquement se scinder en quatre segments principaux la moo!)e, )c bulbe, les gangtionsde la base ot t'ecorce. Chacune de ces parties vous est connue dans sa structure et sa fonction.Nous allons donc nous borner à tes résumer pour ainsi dire f en vue des besoinsde notre cause. ha moetto est la partie la plus ancienne dans l'ordre d'évolution. Elle possèdeau plus haut degré les centressaturés, en état d'équilibrestable, dont nous avons parlé. Elle préside avec te sympathique aux réftexcs splanchniques, et ces réflexessont marques d'un automatisme rigoureux. Dans cette moelle sont donc échelonnas les divers territoires affectés aux fonctions végétatives. Ces contres sont aujourd'hui dépourvus de conscience, et l'adaptation y est comptôte. Ils rentrent dans la catégorie des élémentsdont l'évolution fonctionnettc parait spécinqnement terminée. Ils n'interviennent dans le fonctionnementdes centres supérieurs que sous une forme particulière et dans certains cas nettement détcrmi* nés. Cette intervention s'exerce rarement dans le domainede la pleine conscience; elle s'arrête le plus souvent dans l'inconscient et le subconscient. La notion qu'en reçoit ta conscience ne se traduit guère que par une sensation de bien-être ou de malaise. On attribue en effet au fonctionnement régulier des centres inférieurs le sentiment vague et non localisable que procure la santé. Ajoutonscependant que les fonctions cchetonnecsdans tantoette traduisent dineronmentleurs troubles les unes semblent ne protester que faiblement, tandis que les autres peuvent s'irradier même dans tes régions tes plus inaccessibles de la conscience.Ennn la nature do ce troubfe tui-memee~tsujette a des variations. tt peut résulter d'une perturbation organique, anatomique dans te sens te plus concret du mot. Cettemodalité est rare et, du reste, frcquetntnent incompat!bteavcc l'existence. Mais il en existe une autre plus importante au pointde vue de nos études actuelles.Ces centres no sont pas douess d'activité spontanée; ils reçoivent l'excitation fonctionnelle des organes dont ils règlent le mécanisme ces excitationss'accumulentdans ces centres et y déterminent des tensionssuivies de déchargeste tong des ntets centript'tes. Quand ces déchargespeuvents'effectuerrégulièrement, ta tension, ne dépassant pas la nortnate, ne provoque aucune irradiation; mais que la satisfaction n'ait pas lieu, que la pression intracentrate s'accentue, et la surcharge forcera les barrières, pénétrant jusque dans la conscience. L'accalmie do ces centres médullaires est donc tiéc à leur fonctionnonent spécinquo et continu. Et toute suspension de la décharge régulière des centresse répercuterade procheen proche jusqu'àt'écorce,réalisant dans cette ascension des transformations multiples. Mais il n'y a pas que t'inac-" tion qui engendre de ces perturbations; t'abus, le surmenage peuvent se traduire à tcu~rtour par des désordresvarie' Cependant l'importance de. ces troubles médullaires est relative, et rarement leur intensité acquiert, dans l'existence normate une certaine acuité. D'ordinaire, l'équilibre instinctifqui règle en dehors de la conscience la plus large part de notre vie végétative,s'oppose a l'épuisementdes centres médullaires. Ces centres alimentant, du reste, dans la sous.conscience,teur propre activité, t'asthé. nie spinale a pour conséquence première une asthénie sous-cortieate et corticale. Et c'est un signe de déséquilibre évident qu'une hyperesthésic, det'éccrcc avec un épuisement de la moelle. Ette se traduit pttysiotogi-jI qucmcnt par l'intensité des désirs et l'impuissancede leur satisfaction.~ l.es déséquilibrés supérieurs nous fourniront dans ce sens de curieux `. sujets d'analyse. Nous aurons surtout l'occasion de revenirsur ces notions générâtes à't proposde certains états de déséquitibrcment, et tout particulièrementdes troublessexuels. C'est a ce moment que vous comprendrez les ternbtes exigences de ces centres médullaires et leur audacieuse interventiondans la genèse de nos plus nobles aspirations. Qu'il voussuffise de retenirqu'il monte continuellement de ces centres inférieurs des poussées qui sont comme la matière pretniere de notre vie an'ectiveet les éléments fssen- f tiets de notre vie intellectuelle. Les leçons de M. te t~ Waynots vous ont, du reste, montré la muette découpée en une série de petits territoires a fonctions variées; vous avez vu tes différentsmuscles subir déjà dans ses centres comme une prcnuére harmonisation. !t vous a parte des réttcxes de la mootte, de la loi d'irradiation et de généralisation qui y préside. Vous avez pu constater, en outre, que toutes les grandes (onctions d'abord, et ensuite une série de modalitésfonctionnettcs en second ordre, se trouvent réglées déjà d'une manièrefctative dans les dinurents segments spinaux.C'est a ces groupements cellulaires partiots que nous donnons le nom de centres médutta ires. Ce que nous venons de dire de la moelle s'applique au butt'c. !) partage l'automatisme de la moelle et, comme lui, il semble aujourd'hui frappéd'inconscience, tt n'est, du reste, qu'un segment médullaireapproprié a des exigences fonctionncttes plus délicates, mais de même ordre. Cette appropriation ne semblequ'une coordinationen vue d'un mécanisme plus subtil dos din'ércntcsformesde la vie végétative. Nous ne pouvonsinsistersur ces données. Nous remontonst'arhrû ner- veux non pas pour en faire une étude dctaiHée, mais poursurprendre l'origine même de ces fonctions affectives et intcUcctuettcs, dont nous aurons:*<étudier,la semaine prochaine,tfs manitestationssupérieures. La troisième des subdivisionsque nous avons établies comprend tes ganglions do la base. Ces ganglions sont spécialementla couche optique et tes corps stries. En face d'un programme tt'cs vaste, mon ami M. !e Dr \Varnots(i) n'a pn vous dire !'an dernier que quelques mots d*'s jonctions dcc't's masses; teurs rotations,mieux connues, vous ont été exposéesavec plus de défaits. Nous ne reviendronspas sur la question anatomique, mais il est nécessaire de compléter vos notions physiologiques. Hâtons-nous de dire cependant que ce que nous allons y ajouter retevf en tnajcurepartie de l'induction. L'expérimentationne va guO'e au de)~ de ce qui vous a etd enseigne, et la portée des faits connus ne dépasse pus notabtt'wnt la réserve sm' laquelle se tiennent la plupart des physiologistes. Nous croyons cependantqu'un peu de hardiesse est excusable, et nous pensons aussi que t'experimntationet ses méthodes actuelles sont impuissantes ¡, nous <!c)aire!' suffisamment sur tes fonctions de ces centres interme. diaires. Nous aurons l'occasion de revenir sur les raisons que nous pourrions invoquer a t'appui de cette manière devoir. H taut aujourd'huinous faire grâce de cette démonstrationet nous autorist'r. sans autre prcan)bu)c, ,1 comptéter p:n' l'induction les indications trop brèves de ta physiologie cxpe) imentate. Le rôle essentiel que nous faisons jouer & ces ganglions dans tes phénomènesanectifs et moteurs, justifiera cette digression. Que nous renseigne tout d'abord t'expurimentation au sujet de la couche optique et du corps strie? Mais disons au prëatabte que t'cxpërhnentation,en ces régions, est très délicate. Ces ganglionssont en enet enfouis dans des masses de substance btam'bc formées <!e fibres aux directionsles ptus varices et tes plus entremetecs. tt estdinicitc de les atteindre sans tesct' des parties accessoires, et les résultats de l'expérience se trouvent vicies tout d'abord par les procèdes expérimentaux.Maisdes particularitésd'un autre ordre enlèvent a ces résultats une partie de la valeur que la critique cxpcrimcntate pourrait finalement leur laisser. it <'st, en cttct, une considérationdont t'importancc nous a paru assez regutierement méconnueen expérimentation physiologique. Qu'autorise tout d'abord, en honnclogique, une expérience qui consistf à portersur une masse de ccttutes nerveuses l'excitation soit mécanique, soit électrique? Une seule conclusion: cette qui se borne à dire que sous t'innucnce mécanique ou électrique, te ganglion répond de telle ou «) WAnxoTs. /<<</M)<«M<.«/M<c<w/«f.Bruxt'Hes,)8M. tctte manière. !Uen de plus. Quelles inductions cette conclusion sontmain' mais rigoureuse permct'cUc quant & la nature même des fonctions de ce gimgtion. Celles qu'autorise le degré de similitude existant entre te modo expérimentât et tu mode naturel d'excitation. Or, nous avons vu précédemment que l'excitationcentrate, périphériqueou visccrale subissait dans son ascension une série de transformations. Ces transformationst'approprientsans cesse aux dinerentessusçcptibititésdes centres qu'elle rencontre sur son chemin. Et cette complexité des centres augmente avec le rang occupé par la masse centrale. Cette nécessité de l'adaptation de t'excitation l'organe excité n'est pas une vue de l'esprit. Des arguments nombreux la justifient. Nous vous en citions quetquesuns, l'instant. Et sa portée dépasse mêmetecadrc de ces notions générâtes de psycho-physiotogie,disions-nous. Nous verrons plustard l'importance de cette spécialisation de t'excitation et la nécessité du centre de trouver qui lui convient pour aboutirla satisfaction fonctionnenc. Elle explique l'habitude. Elle rend compte du caractèreindividuel de nos goûts et tie nos passions. H)te va jusque danslesrégions les plus ét<;vées de )'activité ant'ctivt'et intellectuelle éclairerles manifestationstes plus raninécs de notre vie émotive et psychique. En ce moment, nous désironsinsister sur un seul point la prudence nécessaire dans les génératisotions qui déduisenttes fonctions des cellules nerveusesdes résultats de leur excitation mécanique ou électrique. Et au sujet des ganglionsqui nousoccupent, cette prudence est d'autant mieux indiquée que, placés très haut dans t'échettt'dt's centres encephatoméduttaircs, leurs excitants spécifiques doivent présenter des caractères bien différenciés. Notre impuissance réaliser les conditions naturelles de fonctionnement des corps opto-striésvient donc encore compliquerles difficultés nés de leur situation anatomiquc. Cependant, il est nécessaire de répondre a la questionposée et de vous rappfter les résultats de t'expérimcntationappliquéeaux masses grist'scn question. Comme d'ordinaire, l'excitation étcctrique et ta destruction mécanique ont été A peu près exc)usivement utiliséespour expérimentersur tes corps opto.strics. Malgré des divergences nombreuses et variées dans Pintcrprétation des résultats, tes physiologistes sont généralement d'accord sur la nécessité d'établir entre la couche optique et te corps strié des différences fonctionnelles trcs nettes. Ces différences ont pour base les faits expérimentaux qui vont suivre. L'excitation électrique du noyau caudé a été réalisée par Ferricr (i). puis par Carville et Durct(2). En appliquant sur le corps strié un courant «) FMnxsn. ~<-OM~ ~r/bftcfton.! <<« fcn'MK. Paris, 1878. (2) CAttV)).).H DURRT.FoWfXM<f<M/~Ht!.tpMnM. (ARCtt. DE P«Y!:tOt. iM!) électrique d'intensité suuisantc, cc~ expérimentateursont vu se produire cher te chien des en'ets moteurs croisés. ranima!,fortement contracture,décrivait un arc do cercle de telle façon que la tête venait toucherla queue; tes musctcs de la tête et du cou étaient en contracture,et les membres antérieur et postérieur en flexion forcée. L'excitation localisée n'a point permis la dissociation de ces différents mouvements. L'extirpation a été réalisée par Carvitte et Duret (1), au moins dans un cas. Elle a donne lieu à des phénomènesde deux ordres. Tout d'abord un mouvement de manège d'un caractère spécial l'animal décrivait un cercte toujours te même avec les deux pattes saines, pivotant sur tes pattes paralysées ensuite une grande faiblesse du côte oppose ta lésion, chutes fréquentes de ce côte, impossibilité des mouvementsde progression. Laborde et Lemoine(2) sont parvenusproduire des foyerstoeatises d'hémorragie en plein corpsstrie, et dans ces cas la paratysic motrice croisée a ëtë constamment le symptôme fonctionnelprédominant. Quant a !a couche optique, quellessont les données expérimentâtes a son sujet? L'excitation mécanique, notamment la piqûre des couches optiques, reste sans effet appréciable, à ta condition de porter uniquementsur leur surface vcntricutaire: les phénomènesobtenus en piquant profondément ne sont que des phénomènesd'emprunt,dus au voisinage de fibres nombreuses indépendantes de la couche optique. L'excitation électrique, pas plus que l'excitation mécanique, n'a donn~ de résultats. La destruction réalisée par Kotbnagct (3) et par Labordo et Lcmoine{4), t'aide de tcur procède particulier, a revête une hëmianesthésie du côté opposé A ta lésion. Cette destruction n'a jamais été suivie d'une paralysie du mouvementau sens propre du mot. A quelles conclusions les faits nous mèncnt-its donc par eux-mêmes? A des conclusions bien modestes, si on les dégage des conjectureset des hypothèses.Ëttes peuvent se formuleren deux lignes tes couches optiques semblent intervenir dans les fonctions de sensibilité, les fonctions de ) motriotc étant plus spécialementen rapport avec les corpsstries. Mais il est évident que ces formules ne peuvent suffire aux interprétations que réclament la physiologieet surtout la pathologie. Et d'ordinaire tes expérimentateursne se sont pas bornés à renonciationde ces vues géné. rates positives mais vagues. Nous attons insister quelque peu sur ces interprétations,car nous aurons .y o (~ CA))Vt),t.E & UHtET, ~M<OMj<M/«fMn.~t<?t'<<.(ARCH.M!'HYS)0), )8~)) (2) LAMonoK<& LEMOtXK, 7'<!MH.t'<W«~a~e. Paris, ~88S. (3) NomxAGEt.. 0<eC.c/<~MS,ptc.(CRKTnAt.)))..J87!) (4) LAponoE & !.Ë))o)~t!. Tt~e. Paris, t880. souvent!cs utiliser, à les discuter dans le cours de nos entretiens. Lcs~ ganglions de la base forment,en effet, un territoire mixte au point dp vue de la conscience et do ses modalités anectivcs et intellectuelles, et cette raison déj~ leur attribue une place spéciato dansl'étude que nous poursuivons aujourd'hui.Mais ces ganglions,en dehors de cette qualité générale de nous offrir comme des consciences rudimontaircs,présentent d'autres particularités.!ts sont(tes centres d'élaboration d'impressions sensitives. et motrices, et fréquemment nous ferons appt't tours propriétés spécifiques pour élucider le mécanisme de certainesdésordres ou désëquitibrements scnsitivo-motcurs. Mais leur rôle s'accroitradavantagequand nous voustes auronsmontrés comme les centres de nos états émotifsles plus importants.Ils vous apparaîtront doués d'énergiesspécifiques et d'une réelle personnalité. Vous tes verrez projetés pour ainsi dire sur l'écorce cérébrale, les reflets de cette personnalité. Lesdifférents territoirescorticaux leursontredevables d'une partie de leur activité, et (maternentnotre formuleindividuelle tire d'euxmêmesses attributs les plus caractéristiques. Il est donc nécessaire qu'après vous avoir dit simplement quelques`~ mots de la moelle et du bulbe, ces centres saturés en équilibrestable, nous entrions dans des détails au sujet de ces ganglionsopto-striés en évolution continue, en instabilitépermanente. Luys (-<), un des premiers,tenta une synthèsepsycho-physiotogique des fonctionsdes corps opto.striés. Dans un livre fort suggestif, il a esquissé un fonctionnement basé spécialement sur des déductions anatomiques. Malheureusementi'anatomiede Luys, déj~ fort schématisée, provoqua de sa part une schématisation physiologiqueplusradicale encore. Le désir de mettre dans ses combinaisonsune harmonie souhaitable mais impossible encore t'hcurc actuelle, l'entraina il des systématisations hâtives. Cependant certainesvues générâtesde Luyssont à retenir,et il nous parait assez proche de la vérité quand il dit « Le centre opto-strié est un terrain commun dans lequel viennent s'anastomosert'activité cérébrale, l'activité cérébettcuseet l'activité spinale H. « Les noyaux opto-stricsjouent un rôle prépondérantdans tes phénomènes de l'activité cérébrale, et chacun d'eux a une manière d'agir complètement différente. » Les éléments des couches optiques épurent, transforment, par leur action métabolique propre, les ébranlements irradiésdu dehors, qu'ettt's lancent en quoique sorte sous une forme sph'ituaiiséc vers les ditterentcs régions de la substancecorticate. » Les éléments du corps strié, au contraire, ont une inllucnce inverse sur tes incitations parties de ces mêmesrégions de la substance corticale. (i) LfYS, /.e.</t<M<<MM~M<'<;nw«/.Paris, i8'!G. Ils les absorbent, los condensent, les matérialisent par tour intervention propre et sous unf ibrme nouvotte, après tes avoir ampti fiées et incorporées de plus en plus avec l'organisme.tes projettent vers les diHcrcnts noyaux moteurs (! l'axe spinal,où elles deviennent ainsi une des stimulations multiples destinas u mettre en jeu la ttbre muscutairc. Les vues de Luys curent jadis un succès très motivé. C'était à tour époque une tentative originate et hardie. Nous vous avons dit qu'une aspiration exagérée tout pxptiquft'avait tuti A ta solidité de t'ouvre. Cependant,gardex de la citation que nous venonsde faire une impression synthétique. Dépouillez quelques-uns de ses termes du vernis conventionné) et tegcremcnt métaphysique dont ils sont couverts. Il vous restera une idée génera!e assez nette du mode d'intervention des ganglions opto.strics dans te mécanisme ccrébro-spinat. Et. blessieurs, il ne faut passe montrer trop rigoureux envers tes doctrines de Luys. Ceux qui se sont essayes préciser les fonctions des corps opto.striesn'ont pas toujours été plus heureux. Les plus réserves se tiennent sur l'expectative. Selon Heaunis (i), « toutes les expériencess'accordenta faire des corps striés des centres de motilité d'ordre supérieur et plus étevés physiotogiquement que les centres butbo-méduttaircs et spinaux n. Et au sujet de la physiologie des couettes optiques, le même auteur dit simplement « Contrairement a l'opinion de quelques physiologistes, leur excitation ne détermine ni douleur ni troubles spéciaux de la motilité; tes troubles observes dans quelques cas paraissent tenir l'excitation des pédoncules cérébraux ou des tubercules quadrijutneaux antérieurs <!cs destructions, et t'extirpation des couettes optiques a donné des résultats très variabtes, ce qui rend très ditticitc la dissociation de leurs fonctionso. Landois (2} rappelle l'opinion de Meyncrt attribuant a la destruction du noyau caudé l'abolition des mouvements volontaires bémitaté. raux. !t cite parmi les résuttats, dus a la lésion des noyaux striés, l'aboli. tion du sens musculaire, une hyporexcitabitité générate et une élévation rapide de la température. A proposde ta couche optique, il cite l'opinion de Christiani, qui en fait un centre inspirateur, cette de Senator, qui lui rcconnaitdes propriétés de coordination motrice. t! insiste plus particulièrementsur tes vues de Bechtcrcw,qui attribue aux couches optiquesun rote prépondérantdans les mouvementsd'expression. Pour Notbu:)ge! (H), le noyau caudé « serait en relation avec ces espèces de mouvements combinésqui, provoqués primitivement par une impulsion psychique, continuent automatiquement a s'accomplir sans nouvelle impulsion (t) t<HAt<<!S, 7'~tt/('~t'<t~M~Jh'. t':<n:=, t8SG. (t!) LAfMts, 7')'«<<t/.<t'~()~)<<MwnMt'. !'a)')~, <?: (:~ ~OTtt~~CEt.,Me ~.r~M~n,ftc. fCKXT«At.))t.t87~.) Quant aux idées de cet auteur au sujet des couches optiques, elles sont moins précises <'t nous paraissent exclusiveset partieHcs. Use rattacherait~ l'opinion de Meynft't, d'après lequel tes couettes optiquesreprésenteraient les contres des mouvementscombinésse produisant inconsciemmentet par action féHexe, en réponse nux impressions qui partent des surfaces sensibles périphériques et vont nhoutir a ces couches. Entre autres choses, Nothnage) t'attache ta lésion des parties postérieures de la couct'c optique certain tt'oubte de la vue. Et il croit que ta destruction de la couche optique a pour résultat, chex t'homme. d'empêcher les jeux de physionomiedans le côté opposé de la face. bien que la volonté puisseencore faire contracter les muscles. Les psycho-physiotogistes ne sont guère plus explicites,et la pensée de Wundt, qui se rapprochede cette de Nothnaget,nous semble passibledes mêmes critiques d'instabilité et de tatératité. Selon Wundt (!), les couches optiques M représentent les centres réllexes du seus tactile dans lesquelsles impressions tactilesmettent constammenten jeu des mouvements corporels composésH. Et il ajoute « En comparaison de la moelle allongée, on pourrait les appeler des centres réllcxes d'un ordre plus étevé ». Et sur le terrain patttotogiquc, les incertitudessont tout aussi grandes. H semble cependant que de ces expériencesréalisées par la nature ellemumc il y aurait lieu de tirer des conclusions formelles. Au sujet des couches optiques, la même indécision se manifeste. Nothnago!(2) formule cette indécision en une série de conclusions diagnostiquesdont nous extrayonsles lignes suivantes « En ce qui concerne la pturatité des phénomènes que l'on fait dépendre d'uneaHcctiondctacouche optique, dépendcnt-itsréellement de ccllc-ci, ou hien sont-ils indirectementt'enct de la coatteinte de parties voisines de t'cncéphate? Le doute le plus grand règne à ce sujet. » Tout au plus l'auteurse permet-il d'anirmcr que, sur te terrain pathologique, « tes foyers (mi limitent exactement leur action !a couche optique ne déterminent pas de paralysie motrice H. Et cette négationconcernant la motricité n'est que partiellementrenforcée par ce qui suit, au sujet de. la sensibilité « En l'état des choses, nous devons réserver notre jugement dénnitif; sans doute, nous basant sur les matériaux d'observation existants, nous ne tenons pas pour probable que les foyers de la couche optique engendrent de l'anesthésie, mais nous ne pouvons mettre t'cnsembtc des faits d'accordavec cette opinion ». Les conclusions sont heureusement plus positives quant aux corps striés. Leur destruction détermine,n'en pas douter, une hémiplégie. (t) Wuxt)T. M<Wt'M/<<)/('w/<<'~/))/.<M/(~/M. t'ari~, )?<}. (2) KornsA(;t:)., 7'no~f/<< t))(~(«<tt'.<(/<'r~«'<«'/<P:u-)s, t8W:. Mais, chosedont il faut tenir compte, cette ttémiptégie peut rétrocéder graduettement quand !e noyau lenticulaire ou le noyau caudé seutest atteint. Elle subsiste en permanence quand la capsute interne est intéressée, soit sente, soit avec les noyaux gris. Quant aux manifestations hémiancstbcniques et vasomotrices qui accompagnent fréquemmentles osions des corps striés, il y a Hou de les rapportert'intervcntion de certainesnbres du segment postérieur do !a capsute interne. Nous venons de passer en revue tes opinions d'auteurs divers, bascf's sur des méthodes différentes et inspirée'; par des considérations distinctes. Ces citations un peu laborieusesvous ont été faites a dessein.Émettant au sujet des ganglions de la base des inductions considérâmes, i! fallait motiver nos audaces par t'expose des incertitudes et des indécisions contemporaines.Qu'autoriscnt-cttesdéfinitivementau sujet des fonctions des corpsopto-striés isolément et de leurs rotations mutuelles noussemble que ce qui vient d'être dit suflit a crée)' aux corps optostriés t'autononuc rotative d'un v<!ritabt<'centre senaitivo-motcur.Et cette opinion est clairement expriméedans tes lignes suivantes « Maintenant, quel rote, dit aborde ~), chacunde ces centres joue-t-il dans le fonctionnementrespectifdont il s'agit? Sont-ce (les centres supérieurs d'élaboration fonctionnelle, notamment des centresréflexes supérieurs,des foyers récepteurs de transformationsdes impressionssensitives en mouvements volontaires, en rapport organique et fonctionnelavec les centres de contrôle qui président a la perception consciente (centres psychiques}?Cela est possibleprobablementsi t'en considère ta situation, les connexionset la constitution propre de ces masses ganglionnaires,qui sant moins des lieux de passage pour les fibres conductricesque des composés d'éléments nobles ressortissant la substance fondamentale d'élaboration fonctionncuc ou substance grise cérébrate. Peut-être y aurait-il lieu, en vue de cette interprétation, de ne point séparer fbnctionnettementtes deux ganglions cérébraux, et même de les considérersolidairement avec les conducteursin ter-ganglionnairesde l'expansion pédoncutairc,constituant de la sorte un double système sensitif et moteur, ou sensith'o' moteur: moteurpar sa portion antérieureau !enticu)o.striec,scnsitif par sa portion postérieureau lenticulo-optique.M Nous pensons, Messieurs, qu'il y a lieu d'adopter complètement cette manière de voir. A notre avis, tes corps opto'striés constituent le iroi' sicme grand segment de l'arbre encéphato'méduttairc.!i est tributairedes centres sous-jacents tout comme par réaction il intervient dans leur fonctionnement. )t constitue pour le dernier segment représenté par ta spberc corticate un lieu d'élaboration en instante activité, mais il n'est pas soustraita faction de Fécorce, ainsi que nous fc verrons dans ta suite. (~ LutOtM, T'~n'/f~y.«c~'<!'a)')", <82. tt serait fastidieux d'entrer dans les détails nécessaires à la justification de ces vues. Mais il importe que vous sachiez quel genre de sensibilitéet de motricité incombeces ganglions. tt est tout d'abord une loi do biologie qui nous enseigno que ht nature ne se copie point et ne bc répètepas. Cotte loi est particulièrement applicable au système nerveux. Si tes centres opto-striés ne devaient être qu'une réédition de centres sous-jacents,soyez certains, Messieurs, que depuis longtemps t'économic naturelle, la mcitteun; et la plus sage de tontes, en aurait débarrasse t'organisme. Ces centres ne peuvent donc représenterqu'un degré supérieur dansl'évolution encéphato-méduttaire. Et toute supériorité se traduit en neurologiepar une complexité ëquiva tente. Ce sont donc des phénomènescomplexes, ou, si vous le désirez, des synthèses motrices et sensibtes qui constituentla fonction particulièredes corps opto-striés. Les réflexes moteurs auront sur ceux de la moelle et du bulbe un caractèrede coordinationet d'adaptation plus marqué. Les perceptions sensibles seront formées de sensations multiples élaborées par les centres sous-jacentset confonduesen une entité anectivc détcDninée. Tous tes troubles fonctionnels des étages intérieurs, toutes les poussées créées par l'inaction ou le surmenagedans tes territoires bu!bospinaux, viendront se répercuter dans la couette optique. Ils y trouveront des reliquats de sensations antérieures avec lesquels ils s'organiseront définitivement. Et selon son importance,sa nature et son intensité,t'excitation née de cette synthèse tentera de s'extérioriser,suivant le mécanisme décrit lors des réflexes composés de plusieurs centres. Ëttc pourra passer vers tes centres corticaux et porter dans le domaine de la pleine consciencela perception brute qu'elle contient. Car la couche optique est reliée par des fibres nerveuses avec tous les lobes du cerveau, et Monakov ~) vient de démontrer & nouveau que les lésions de certaines parties de l'écorce cérébrale amènent l'atrophie de territoires optiques correspondants. Le (ait. avait été réalisé expcrintcntatement.Trois nouvelles observations avec autopsie établissent définitivement que chez l'homme les centresoptiques primitifs(centresinfra-corticaux)dépendent du lobe occipital correspondant. Les relationsde la couche optique avec l'écorcesont non seulement anatomiques, mais encore étroitement fonctionnelles. Dans ces territoires corticaux, l'excitation provoquera son tour des irradiations et des associations du genre de celles dont elle est née. Et finalement l'acte volontaire conscient sera l'expression finale do ces étaborationssuccessives. Mais ta pénétration dans t'ccorcc pourra ne se prottux'e que partiellement.!t ne parviendra dans ce cas aux centres supérit'm's qu'une excitation réduite. Cette do'nit'-t'c ne comportera ptus (1) MOXAKOV,/{M/Mt'f/«' .<Mt' /(' (VM~'M 0;)<M/MC.<, <*<< (At<CH. CUtt t'SYCH)AT., t8U2.) da réactionsmotrices;et!c réveillera des souvenirs, des impressions, sans aboutir aux zones psycho-motrices. Le gros de l'excitation passera alors de la couche optique au corps strie par tes fibres portant le nom de nbrcs internonciates. Elle y réveittera des résidus moteurs. Et tu phénomène ultime, au lieu de revêtir te~ractero délicat et complexe des volitions, prendra t'atture brusque et explosive du mouvement ëmotionncL Du reste, les extériorisationssoit votontaires,soit iovotontaires, ne constituent pas tous les effets de la décttarge nerveuse. En même temps que des manifestations motrices, (tes répercussionsvers les centres sousjacents s'cnectueront, et ces repercussionsseront fréquemment en raison inverse de l'explosion extérieure. Et de la sorte esquisse, te mécanisme des centres opto'stries nous apparat!, sauf la comptication, identique aux centres spinaux, aux centres bulbaires et en général calque sur le type générât du rénexe dont nous avons si souvent parlé. Tout en tenant compte du caractère schématique de ces descriptions,nous vous prions de ne pas les perdre de vue. Ettes vous seront d'une grande utilité dans ta suite de nos conférences. Mais, demanderez-vous,quets sont donc les perceptionset tes mouvements qui constituentt'apanagc spécial des centres opto'stries?La réponse à cette question vous a été esquissée. Et délicate serait une tentative d'appréciation plus explicite du degré <!e conscience qui caractérise h' fonctionnement de ce groupe ganglionnaire. Ce territoire est te plus obscur et le plus discutée tous les points de vue. Autant tes opinions sont nettes et tranchéesft propos des autres groupes centraux, autant les controverses et les indécisions sont nombreusesau sujet des noyauxoptostriés. Cependant, nous vous devons une réponse à vos deux questions. Les considérations précédentes étaient destinées y préparer vos esprits. Nous vous dh'ons donc notre opinion on vous avertissant de son caractère personnel et inductif La couette optique représente a nos yeux un centre subconscient, où tes sensations brutes, nées de la périphérie ou des centres sous-jacents,viennent s'ëpanouir. Ces sensations n'ont jamais de caractères objecstifs;elles ne comportent (me des attributs vagues traduisant t'créthisme ou t'ëpuisementd'un centre. Elles éveilleront tes appétits de tous genres, le désir sous toutes ses formes, te plaisir et la douleur dans tours modalités générâtes de bien-être et de malaise. Ettes seront régulièrementdépouittéesd'attributs concrets. Elles constitueront entre l'inconscientabsolu et la complexitéconsciente comme un intermédiaire, sorte de fusion physiologique. II faudrait, pourautoriser plus de précision en cette matière, refaire dansses grandes lignesl'historiquede t'évotution animale, s'etrorcer de pénétrer tes mécanismes selon tesquets se sont coordonnésles résidussensibles et moteurs de cette longue ascension. On devrait étudier à ce point de vue tout biologiquela gcncse de notre vicancctive. !t y aurait à montrerde (mette fa~on nos sentiments dérivent <!o nos instincts, ceux-ci synthétisant à leur tour nos diverses fonctions. Ce travailserait trop long ot~ dépasserait le cadre de nos entretiens.Spencer s'est fréquemment inspiré do ces nécessités dans ses divers ouvrages; Hain (~) s'on est préoccupé à son tour, et Pauthan(2) a très heureusement traM le côté psychologique de cette genèse de nos phénomènes affectifs. En ce moment, il ne nous est pas permis d'entrerdans les détails. H vous faut des termes nets et précis, qui fixent vos idées dénnitivemcnt. Nous définirons donc sans préambule les localisations optiques, mais i! reste entendu que nous forçons les nuances et brutalisons les choses. C'est dans ce sens que nous localisonsd'abord dans la couche optique et dans les ganglionsqui en dépendent les sensationsde faim et de soif, tes aspirations génésique}; dans leur forme confuse et impersonncttc, les manifestations tes plus vagues de la sensibilité générale, ainsi que certaines formes rudimentaircs de la sensibilité spéciate; nous considérons ces centres sous-corticaux comme le siège de nos sentiments anectifs dans leur allure instinctive, rénexc, en un mot dans ce qui les rétif le ptus étroitcment ~) la conservation individuelle et spécmque. Enfin t'enscmbte des impressions,nées de tous les points de l'organisme, collectionnées par les centres inférieurs Mt lancées par eux vers les partiessupérieures, apr~s une première série de transformations et de synthèses étémcntaircs. viennent s'y coordonneren transformationset synthèses plus complètes. Quant aux corpsstriés, leur fonction est adéquate cette des couches. optiques. Chaque sensation, chaque besoin est le point de départ d'irradiations dont le mécanisme ultime a pour but t'extériorisationde la sensation ou la satisfaction du besoin. Ces mécanismes ne sont autres que des agencements de cellules motrices selon des modes appropriés. Les corps striés constituentles centres de ces groupements d'éléments moteurs en relation avec tes groupements correspondants de la couche optique. C'est, avec un degré (le complexité supérieur, h' schéma du centre spinat ou bulbaire. !t n'y a de (tin'ércncc que dans le caractère plus synthétique des sensations, dans t'atture plus coordonnée des mouvements. Quant au degré de conscience,ainsi que nous venons de vous tu dire~ i1 tient le milieu entre ceux de la moelle et de t'ccorce. Chacune dessensations brutes.de la couche optique correspond a quelquechose d'impersonnet et de non spécialisé. Et vous pouvez déjà conclureque te degré de conscience de chacune d'elles est en raison de l'intensité et de t'étendue de ses origines médullaires. Nous verrons prochainement ce qu'y ajoute la conscience corticale, tt vous sera plus facile ce moment de comprendre toute notre pensée. Elle ne vous apparaîtra clairement qu'après un exposé complet de la psycho-physiotogie générale (t) BAtx, 7.<M<')))<~«MM<'<~t'o~<Paris, t88H. (2) PAUU)AK, Les pM)tom~t<M ~c~. Paris, i88?. do t'arbrc t'neépbato-méduttah'e. tt est cependant nécessaire d'insister cncoro sur quelques points essentiels. Et tout d'abord, quel est le degré de saturation du ces centres optostriés?Vous vous ressouvenez, Messieurs, de ce que nous avons appelé, on! gênera), la saturation d'un centre. Cette saturation traduit une évolution conptcte, une adaptation définitive du centre & !a fonction. Rien n'est laissé A l'imprévu dans ce territoire intégratoment coordonne et t'auto- j ma'istue préside a son fonctionnement. H peut encore extérioriser ses troubles intimes ou laisser passer, comme conducteur, une excitation inappropriée. Mais t~ se borne sa spontanéité. Les centres de la mot~n~ et la tnoitteurc partie des centres bulbaires présentent cette saturation physiologique.Mais dans les corps opto-striés nous devons la considérer Mmn)R incomplète. L'automatismeabsolu ne règle pas les fonctions des couches optiques et des corpsstries. H existe pour tes systématisations de perceptions et d'activités motrices d<' ces noyaux comme un certain jeu, une récite sphère d'action autonome. EHt's varient d'un individu à un autre et acquièrentde la sorte une espèce de sous-personnatitoqui intervient dans la constitution do la personnalité complète. Les centres meduttairesréagissentd'une manière uniforme chez chacun de nous; tes centres opto-strics possèdent, dans une certaine timite. une liberté et une indépendance tbnctionnettt's relatives. Et la comparaison que nous avons déjà signatëe à propos de la conscience se retrouve ici au sujet de la saturation. Lu consciencela plus nette, comme ta saturation minima, appartient à t'ëcorce; l'inconscienceet l'automatismesont tes attributs de la !Moe)tcetdubutbc;une sous'conscienceet une sous-spontaneitccaractérisent le fonctionnementdes corps opto-stries et des ganglions connexes. Mais si nous nu craignions de fatiguer votre attention, nous vous montrerions que la systématisationse poursuit plus intimement encoreentre ces dincrcnts segments encephato-meduHaires.Nous vous avons parte de t'imprescriptibititc des droits de nos centres spinaux et bulbaires. Leur impérieuse nécessite a fonctionner, à assouvir teur besoin, à se soustraire à l'accumulation de l'excitation, à t'erethisme central, en un mot, peut passer pour absolue. Les centrescorticaux, au contraire, ne réclament que rarement avec force et ténacité un apaisement fonctionnel. La vie psychique estsusceptible d'accommodements.Même chez tes plusexigeants, l'écorce n'impMe ses lois qu'avec discrétionet mesure. Seuls les états de désequitibrentcnt s'accompagnent de manifestations intettcctuettesabsorbantes, tenaceset prolongées. Et c'est même cette particularité qui constitue le p)us souvent )eur caractère pathologique. Nous la retrouveronslors de t'étudedel'obsession morbide. Or, entre <'cs deux groupes, les corps optostriés occupent <te nouveau une position intermédiaire; les dérivations et tes inhibitions des centres corticaux tcur sont applicables; cette demiteinte dans la nécessité est pour ainsi dire te corottairo de teur demisaturation. Nous en avonsfini avec ces territoiresopto.striés. L'exposition du peu que noussavons a été longue; cette exposition était nécessaire. Vous verrez prochainementl'importanteintervention dans la vie intelfectueHect affective dessensations localisées danstes ganglionsdo la base. Elles donnent a l'individu ses caractères, et nous oserions presque dire son caractère. Elles projettentsur t'écorce comme un re0<'t de teur propre personnatité et impriment a !'activitc intellectuelle des directions bien spécifiques. E)!csconstituentcomme !es centres (!'etabot'at!on()('t!0tr<'vie psychique, et nos idées ne sont souvent que nos sensationsintencctua- Nos pensées portent leur livrée. Car clles sont tes serviteursde ces appétits de tous genres qui pénètrent par eth's dans la conscience. Et, souvent, toute une vie se passe a exécuter !es ordres de ces nécessités dissimulées au fond de l'inconscient ou du sous'conscient. D'un autre cote, )cur r<~e dansles états morbides n'est ni moins gênera) ni moins nnportant. Elles ne sont pas étrangères a un nombreconsidérante de H'ouhtcs physiques. Leur fonctionnement routier intervient au plus haut point dans t'équitibrephysiotogiqm'. mais tcur t'~tc est essentic) dans l'équilibre attectif et intellectuel. Les perturbations émotionncHes sont, selon Maudstcy, les plus actives dans la genèse des désordres psychiques. Vous tes verrez à t'œuvre, ces perturbations, dans nos états de dësequitibrcment, et particutierement dans tf's manifestations. de t'hystcrit' et de l'épilepsie. Et vous nous pardonncrcxa ce moment tes longues 6!aborationspsycho-physio)ogiquesdet'entretiende ce jour. Cependant, Messieurs, nous n'en avons pas fini avec te programme que nous nous étions trace au début de cette conférence, Il nous reste a examiner, au double point de vue de la conscience et du mécanisme rëftext'. les dincrentes modalités <onctionne)tcsde t'ccorce. Mais notre besogne est ici simplifiée déjà par votre éducation antérieure. Les teçons de M. Warnots vous ont appris ce qu'il iattait entendre par fonctions particulières des territoires corticaux. Reportez-vous aux leçons qui vous ont été donnéessur les tocatisations. Keprësentex-vous cette subdivision des circonvolutionsen zones distinctes, pourvues de fonctionsvariées et spécifiques; et le mécanisme de ces centres corticauxs'évoquera successivement dans.vossouvenirs. Quant au rô)e de la conscience dans !e fonctionnementde l'écorce, son importance réclame des développements considérables. Ces développementsferont l'objet de notre prochaine conférence.

TMO!S!ÉME CONFÉRENCE. LE CHAMP DE LA CONSCIENCE. Synthe'e générale. Significationdu caractère conscient des processus p~yt ttiques. Conditions essentielles de ces processus:tamémoire.– Les earactertsphysiologiquesde la mémoire.–Lcuts iuterprdtationsdiverses. Les bis de la mémoire. l'as do mémoireisolée. Les a~sociattons des centres dominent tes associationsmnémoniques. Les assotianistes anglais. Les lois de contigulté et de ressemblance. Bain et Spencer. L'atMeiattùn~etenWundt.–Basesphy~io. logiques de la mémoire. Les attributsdu soutenir. La mémoire mo<te de mouvement. La tnctooircqualité fondamentalede tintettctt. Le sensatiot). Ses ~aXëtes. L inten~tbititoest relativeet résulte de t'adaptatiou.– Le besoin comme complesusde MnNtion.–Origine ))<!)'- )'!)<'riqueet origine centrale du besoin.–SexMttonsinternes.–sensations einernes.– Perception et image. «apportsde l'image et de la sensation. L'image consécutive. LocatiMtion de l'image simple. Illusionet ttattucination. L'hattueination hypnotique. Siège unique de la sensation, du Mmenir et de l'hallucination. Variétés des images les types sensoriels. Sth~na de (;))arot.– t'erception et aperception. Aperceptiun caractérisée par t'atttntion.– L'attentionest une. Les con')ition&de t'otten'ion Dynamisme et inhibition dans t'attentiou. L'aperception,Mu siègeet ses caractères.- RaisonnemenL– Jugcntcot. L'associati)M anatonique et l'association dynamique. l'as de volonté, des ~iticns. Le moi. L'imagi. natiot). –~LVquMbrcetjsMtonner MRsstRuns, Ce qui vous a été exposé prudemmentpeut, dans ses grandes lignes, se résumerfie la mantëre suivante. La personnalité humaine n'est que le produit d'un organisme évoluant dans un milieu détermine. Entre cet organismeet ce milieu, lesréactionsse passentsuivantun mode uniforme qui porte !e nom de réflexe. Ce réflexe ne représente du reste dans les sciences biologiques que le phénomène physique fondamental qui proctamc en tout et partout la réaction naissant rcgutièrcmcnt de l'action. Ce réflexe nous vous en avons montré l'origine aux premiers stades de la vie. t! vous a été décritschématiquement lors de t'expose des divers centres, de leur formation et de leur fonctionnement.Vous l'avez vu dominer l'ensembledu système nerveuxen s'y cantonnant pour ainsi dire d'une manière de moins en moins stable. Le réflexe permanent et automatique indique un état de saturation. Le réflexe instable pourvu d'un jeu- détermine, d'une longueur d'oscillation, implique un centre incomplètementadapté. Les centres de la moelle et du mesocëpha!csont des centres fermés en pleine saturation; l'équilibre y est stable ils fonctionnent automatiquement. Seut rinnuxnormal ou anormal né de !eursé!:)borationssuccessives est porté vers f!cs riions supérieurespouratimentertes centresganglion" naircs et coraux. Ces deux derniers groupessont, eux, contrairementà i, ceux do la moelleet du butbo, dans une évolution fonctionnellerolative. Les ganglions opte striés représentent les sensationsbrutes, héritage de c<'s temps o() le discernementet la dissociation des perceptionsétaient a `, t'etat embryonnaire. Les centres corticaux constituent la plus haute perfection rea!is(!e par l'acteréflexe.Tout y est en pleine instabititt!, en pleine, evotution. L'adaptation, cotnptetc pour la moette et le mesocephate, incotnptete dans les corps opto'stries, se trouve réduite à son minimum danst'ecorcet'erehratc. Quant la conscience, ette est née virtuellementavec le premierrenexe, avec la formation du pronier centre rëaetionneL Elle a evotué connue le système nerveux tui'mOno. Sa condition esscntiettc, c'est l'instabilité. Au fur et mesure que cette instabilité ëtnigrait de la moelle et du mëso- j ccphatc vers les centres encephatieut's, la conscience se retirait dans les1 ganglionsopto-stries et dans t'ëcurco. C'est t~ qu'il ~ut t'etudier. Et cct~ étude ronstituerata grande partie de t'cntretiend'aujourd'hui, tt est ncees' saircdt'vousreMom'entraupréalable de notre démonstrationde l'origine materiotte de la conscience ette-meme. La conscience, manifestationde la matière, liée a elle d'une façon indissoluble, ne peut donc dëranger nos combinaisons, anéantir notre systématisation. Mais nous avons eu soin de vous dire que la conscience qui permet l'observation interne est d'un puissantsecoursau psycho-physiologiste.Kt nousavons résumenotre pensée en disant (pt'ett~ n'etatt qu'un epiphenom<ne. Mais, Messieurii. il me parait indispensable de préciser cette dernière dénomination. En fjt'atinant la conscience d'cpiphënomenc, nous n'entendons nuttement identincr un faitaccotnpagnede conscience au même fait non conscient. L'un implique des conditions pbysiotogifptes ptus nombreusesquecettcs qui caractérisentl'autre, et c'est dans cette dincrenciation biologique ()ue réside leur diuerence fonctionnctte. « !'n processus purement physioto* gique, dit judicieusementPaulltan (1), et un processus psycho-physiotogique ne sont pas identiquesau point de vue mentat. mais teurdiHe' rence n'est pas due ce que l'un s'accompagne de conscience, mais aux différences pt)ysio!ogiqu<?squi les séparent, la conscience étant un simpte signe de ces dittërences. n Et cette indication des dit!crenccs physiq* logiques renseignées par la présence du phénomène de conscience, est d'une haute utilité. Les faits de conscience sont donc parattetesf aux processus physiologiques qui leur donnent naissance; ce parât tctisme permet l'étude des faits psycho-physiotogiques par t'xamcn même des! modalités de conscience qu'ils engendrent. Et cette notion est précieuse j si on ta rattache cette de t'instahitite de ta matière nerveuse, con- (i) PArt.XAX, /.f.< ~<<o;M<'<«'.<~<t' !tns. 1887. dition fondamentale do la conscience. Elle nous apparaît plus importante encore en nous reportantà l'objet même de ces entretiens l'étude des dëséquitibrcmentsorganiques et fonctionnels. !.o déséquilibredes <aits do conscience revotera le déséquilibre pttysiotogiquc des centres. Il nous; permettra de conclure par l'observation interne a l'existence de troubles! organiques destines échapper indennimcnt à l'analyse. I! nous rensei-) (;ncr:t même sur leur tocatisation. Nous avons donc, dans cette corrétation des phcnumcttcs de conscience et des processus physiologiques. une méthode importante et fondamentalequi nous permettrade diagnostiquer. et mOne de tocatiscr!o déséquilibre fonctionnel organique par te dese- j quiHtm' an'ectif et intenectuet. Ces considérations nous paraissentjustifier sutnsammcnt t'élude que mus allons ~tirc des modifications introduites par ta conscience dans le fonctionnement cncephato'tncduttaire et dans la personnatitc hunmine f'n~<))~)';ti. i,:t j)rn)itrc desindications que nous donne la conscience est la sensation. Mais ).) psychologie classique a longtemps opposa la sensation ta perception. On faisait de ta sensation le premi'T terme d'une évolution psychique aboutissant un complexus qu'on nommait perception. La sensation était la répercussionisolée de l'excitation dans un centre prive (le tout acquis antérieur.Cette sensation théorique, virtuettc ectt:)ppe a t'an;dyse parce qu'ettc ecttappe à ta conception. « Apresta pt'cn)icrcA< x<ï~oM,dittr<s<'tairetnentH:)stian(i),itn'y a rien qui réponde strictetMttt a ce terme. Nous réalisonsseutemcnt d'une manière consciente une impressionquelconque, comme étant de tette ou telle nature, en la comparant automatiquementavec d'autres impressions antérieures. Une simptc sfM.'MftOM ne saurait,en reatite, exister qu't peine dans la conscience et ne sautait être imaginée par nous dans notre phase aetuctte d'évolution mentale. Nos prétenduessensationssont. en rc.uite.desperceptions. » La sensation initiale n'aurait, en effet, ajouterons-nous, pour substratum et pour nécessite que ta matière et son irritabilité.Nous ne concevons pas un prot'cssus aussi simple et du reste sa conception possible ne lui créerait aucun titre il t'ëtude. Ce qui nous importe, ce sont les perceptions; tes perceptions,représentent dans notre vie intellectuelle ctanective les faits réels, etcmcntaires, tes unités psychiques. Cependant, maigre leur communauté d'origineet de mécanisme, t'usagea prévalu de distinguer, dans les phénomènesde l'esprit, la sensation et la perception. Cette distinction présentant t'avantaged'être admise dans la science et de synthétiserdes catégoriesde perceptionsétiotogiqucmentdiftercntes, nous la conserverons. Mais il reste établi que réellement notre vie psychique ne se compose que de perceptions. C'est d'elles et de leur mécanisme que nous (<) UASTtAK, f.etcn'MM~~pcH~.Paris, 1882. allons directement nous occuper. Mais tout d'abord, qu'implique une perception?Elle implique )o rappel et la systématisationdes sensations. La systématisation nous occupera longuement(tans la suite de cet entretien nous débuteronspar ce que nous appelonsto rappel de la sensation, autrement dit ia mémoire. H semblerait que l'étude de la sensation en ettc*mcmodût précéder celle du souvenir. Mais, comme le dit très justement !!irt, la sensation ctte.mémcimplique la mémoire ce qu!, dans la sensation, survit a t'cxcitation, accuse déj~, en <'net, des quatit~stnncmoniques. Du reste, nos sensations même les plus simples sont déjà des complexus élabores par association et conservés dans la mémoire, Le phénomène de mémoires'impose donc en première ligne nos investigations. L'étude de la mémoire est une des questions fondamentales de la psycho-pttysiotogie générale. Cette faculté intervient d'une maniôt'e cssentictte et permanente dans notre vie psychiqm'. Ses troubles ont un tel retentissement qu'il nous parait nécessaire de lui consacrer une étude détaittée. Cette étude se subdivisera d'ette.mémt! en deux parties. Dans l'une, nous récapituleronsce que, dans l'état actuet, nous pouvons considérer comme tes conditions physiologiques et les lois de la mémoire. Dans l'autre, nous examinerons tes diverses modalités do la mémoire ainsi que leurs perturbations. Mais avant d'abordert'examen de ces différents points, il est nécessaire de nous reporter au mécanisme de l'excitation exposé dans ta conférence précédente.« Lorsque l'excitation pénètrepourta première fois la matière nerveuse cellulaire, disions-nous, elle y produit un dérangementmoléculaire. Ce dérangemt'ntn'est pas quelconque. !t est pour ainsi dire adéquat à la cause qui l'a engendré. U en a reçu une empreinte spéciate, et si dimcitc que soit l'intelligence de cet attribut, il faut se le représenter comme réellement spécinque. Mais en quoi consiste-t-it?Dcvons-nous simplementy voir un arrangement nouveau et pour ainsi dire statique, ou faut-il se t'imaginercomme un état vibratoire spécin) surajouté une architecture moléculaire modiMe? Nous pensons que le résidu de l'excitation doit être interprété,tout au moins en certaines circonstances,dans le sens d'une modification statique et dynamique à la fois. Ces conditions essentielles renferment toutes tes nécessités biologiques de la mémoire, mais de la mémoire au sens strict du mot, c'est-dire rappt't pur <'t simple de l'excitation. Dans le langagecourant, on confond régulièrementmémoire et souvenir. La psychologie physiologique ne circonscrit pas la mémoireau seul champ des souvenirs. Elle comprend très bien une mémoire sans conscience. Nous donnerons donc, dans ce qui va suivre, au terme mémoire sa signification ta plus large. Cette signification ne comporte que le rappt'! de l'excitution,soit conscient, soit inconscient; elle confond la mémoire physiologique,organique,fonctionnelleet la mémoire psychique ou faculté do se ressouvenir. Elle comprend aussi l'explication de l'automatismo qui n'est, par un certain coté, quo la miso en jeu des mémoires en dehors du champ de la conscience. Et cette manière d'interpréter le mécanisme de t'activhé~du résidu rond non seulementcompte des phases conscientes et actives de la mémoire, mais aussi doses périodes de si lonce qui constituent l'oubli. Mémoire, en enot, implique oubli. Mais l'oubli qu'implique la mémoire n'est pas t'ouhti définitif, absolu. C'est la disparition momentanée du donutinede !a conscience,d'une part, mais avec ta persistance de la trace dans le champ plus vaste de l'inconscient.Le côté statique du résidu tui donne ce caractère de stabilité et de persistance dénnitive. Ce sont ces variations dynamiques, ces vibrations spécialisées plus ou moins étendues qui constituent la gamme des états de conscience dont il peut être te siège. Quand ces vibrationss'atténuentau point do se rapprocher de t'immobitité, la conscience disparait; lorsque l'oscillation augmente d'étendue, la conscience s'accentue et le souvenirreparait. Ces vibrations, d'an)pteurs variables, sont nécessitées par l'observation des faits. Sans elles, sans tcur persistance, il serait (tiuicite de comprendre qu'une excitation vintentc, instantanée, laisse une sensation,une douleur, par exempte, dont la durée peut se prolonger longtemps et passer par toutes les phases, do la note ta ptus aiguë & l'apaisement progressif, au retour lent et régulier vers l'état indifMrent. Disons même que sans elles, la sensation pure et simple ne se conçoit point, car nous aimonsrépéter avec Hirth (i) que toute sensation est déjà un fait de mémoire. tt existe en outre comme un antagonismeentre ce qui constitue le côte statiqueet te côte dynamiquede ce résidu. L'un se consolide do tout ce qu'abandonne l'autre. Plus les vibrationsmotécutaircs sont intenses, ptus l'arrangement de ces molécules elles-mêmes est précaire, instable. Les propriétés statiques du résidu sont d'autant plus déHnitives que l'état vibratoire s'atténue et se calme, perd sa faculté spécifique, et tend par t:) saturationvers l'adaptation définitive. Ces vues doivent vous paraître hypothétiques. La physiologie ne vous a mis en contact qu'avec des associations stables. Ces vues nouvettes en biologie sont, en effet, empruntées à la physique. Ceux d'entre vous qui sont familiarisés avec tes théoriesde la physique moderne,saisiront d'cmhtcc la portée de notre hypothèse. Ils ont dans l'esprit une conception mécaniquede la matière et de ses forces qui leur permet d'aller progressivement des choses de la physiqueet de la chimie aux choses de ta biologie. Que tes autresse remémorent simplementla théorie des couleurs basée sur les dim!rcnccs des vibrations de l'éther. Cette réminiscence suffira, pensons-nous, à hAtcr l'intelligence de ce qui précède. t.es <'<dus (t) UtnTH, L<tp/<t~o~Md<!< Paris, <8M. physiologiques seraientdonc,selon nous, différenciés, à structure identique, par des oscillations spécmquos et variables. Telles sont, Messieurs, d'une manière synthétique, tes conditions physiologiques de la mémoire, tant de la mémoire consciente que de ta mémoire inconsciente, réttexc inconscient, mémoireorganique, fonctionnette. Elles nous expliquent comment t'automatismes'est implante dans la moelle à mesure que la conscience s'en retirait. Elles jettent une tumiere très vive sur la stabitité des mécanismes butbo-méduftnh'es connue ettes éclairent l'instabilité des phénomènes corticaux, l'absence de leur caractère rcnexe et teur degré <te conscience. Elles resutnent les seules nécessités de la mémoire. Mais elles n'en constituent pas le phénomène en entier, car qui dit mémoire dit rappel. Nous venons d'indiquer les conditions physiologiques nécessaires ta possibilité de ce rappel. Mais sa possibilité n'imptique pas son existence; les conditions physiologiquesont donc ht'scin, pour engendrer la mémoire, de l'existence d'une cause extrinsèque adéquate, autrement dit d'une excitation analogue à celle qui teur a donnf~ naissance. Ce qui précède ne s'applique qu'A la mémoire d'une seule impression, A la sensation remémorée, si vous permettez. Or, nous avons vu que, dans la psychologie telle que nous t'ctudions, une sensation isotee est un concept (tift!cite et inutile. La mémoire d'une sensation isolée est ë~atemcnt une notion abstraite et supcrnuc. Et. de même que nous n'avons admis que des compk'xusde sensations, autrementdit des perceptions, nous n'admettrons que des comptexus mnémoniques, c'est-àdire des souvt'nirs de sensatiots, des images, pour employerla terntinologie classique. Cependant, de même que nous avons conserve te terme géno'ique « sensation », nous garderons le terme générique u mémoire n pour designer la propriété spéciale mais matesrielle qu'it comporte. Mais nous n'et! avons pas fini avec les conditions physiologiques de ta mémoire. Etics constituent, disions-nous A t'instant, les bases de la mémoire tant organique ou tonctionnettc que consciente ou psychique. Car t't'xistence de la mémoire un dehors du domaine de la conscience est une vérité ôtemcntaire.« C'est un faux orgueil de t'hommc adulte, dit Hirth (1), de ne vouloir avoir rien remarque sans rcncxion etsans attention. Atome en l'absence de ces ~tats de conscience, la mémoirene cesse de s'enrichir. » Sous la mémoire consciente, d'atturc intermittente et capricieuse, se cache donc la mémoire inconsciente, tenace, scrupuleuse,toujours t'n éveil. Ette crée ces courantsinférieurslatents d'où émergent vers la pteim' conscience nos pensées et nos volitions. « Elle ne cesse, dit Hirth, d'intervenir par suggestion au sein des actes de choix conscientet teur fait (i) HntTn, La ~.«'o~tc </< rar~. Paris, i892. prendre souvent une tournure qui nous étonne nous-mêmes.') Et nous verrons plus tard la manière ingénieusedont la nouvelle école psychologique française utilise la mémoire latentedansl'explicationdes variations de la personnatite. Les conditions de la mémoire ont <~c diversement formutées par tes psycho-physiotogistes. qui représentent a peu près les seuls observateurs dont tes conceptions, s'inspirant des données positives, peuvent intervenir dans cette matière. C'est des conditions théoriques de la mémoire dans la cellule même que parte Detb(cuf(1) quand il dit «.Toute impression laisse une trace inenaçabtc, c'est-à-dire que les molécules, une fois arrangées autrement et forcées de vibrer d'une autre façon, ne se remettront plus exactement dans l'état primitif. Si j'efncure la surface d'une eau tranquille avec une ptume, le liquide ne reprendra plus la forme qu'il avait auparavant il pourra de nouveau présenter une surface tranquittc, mais des motécutes auront changé do place et un œit suffisammentpénétrant y découvrirait certainementl'événement du passage de la plume. » Oes molécules animales dérangées ont donc acquis par ta un degré plus ou moins faible d'aptitude & subir ce dérangement.Sans doute, si cette même activité extérieurene vient plus agir de nouveausur ces mêmes molécules, elles tendront & reprendre tour mouvement naturel. Mais les choses se passeront tout autrementsi elles subissent a plusieurs reprises cette tnémc action. Dans ce cas, elles perdront peu à peu la faculté de revenir à leur mouvement naturel et s'identifieront de plus en plus avec celui qui leur est imprimé, au point qu'il leur deviendra naturel à son tour et que, plus tard, elles obéiront à la moindre cause qui les mettra en brantc. » Notons en passant, Messieurs, que cette manière de voir, juste par l'un de ses côtés, est défectueuse par suite de l'impossibilité d'expliquer par un seul mécanismela mémoire conscienteet la mémoire réflexe ou organique. La conceptionque nous appellerions volontiers dynamo-physiotogique nous parait plus adéquateaux faits. C'est du processus générât que Maudstey (2) parle dans les lignes suivantcs :«Quand nous disons une trace, un vestigeou un résidu, tout ce que nous voulons dire, c'est qu'il reste dans t'étément organique un certain cnet, un quelque chose qu'il retient et qui le prédispose fonctionner de nouveau de la même manière. H Mais c'est une sorte de formule dynamo'physiotogiquc sous toutes ses faces que Luys (3) résume à sa façon quand il dit « Les phénomènesde (t)DELB«it)f, T/~rM~~ra~f~aMM.ttMt~.Paris, t8'!6. (~) NAUDSLEY, P/~<o~«' de r<n<. t'arM. W). (3) Lt~s. Le cerMOH. Paris, tMQ. la vie des centres nerveux, malgré leur apparente complexité, sont néanmoinsrégis par des lois générâtessimptes, par dos principes communsqui tout* donnent tous un air do famille indiscutable, et ces principes connus sont eux-mêmes réductibles à des propriétés vitales élémentaires qui forment la base de chacun d'eux en particulier et constituent on quelque sorte tes corps simples primordiauxque l'on retrouve incessammentau fond do toute combinaison, quelque compliquéequ'ettc soit, de t'activité nerveuse. Ces propriétés fondamentales, qui servent ainsi de matériaux élémentairesil toute action dynamique du système, se résumentjusqu'à ce jour sous trois chefs principaux » ta sensibilité, en vertu de laquelle la cellule nerveuse sent l'excitation extérieureet réagit à la suite en vertu de ta sollicitation de ses anïmtés intimes. » La phosphorescenceorganique,parlaquelle tes élémentsnerveux conservent pendant un temps prolongé, comme les corps qui ont reçu tes vthrationsde la lumière, les traces des incitations qui les ont tout d'abord mis en activité, en emmagasinenteux-mêmesles traces phosphorescentes, tes souvenirs des incitationsreçues. » L'automatisme,qui exprime les réactions spontanées de la cellule vivante, laquelle se met tMo~t /M'o~'M en mouvement et traduit d'une façon inconscienteet automatique les états divers de sa sensibilité mise en émoi. » Ces vues, du reste, dans !cur sens générât, ne sont pas nouvelles. Le médecin anglais David Hartey (~ avait, bien avant nos psycho-physiotogistes modernes, établi l'équivalence entre la vibrationet la sensation. Quel que soit d'ailleurs le point de vue auquel on se place, la même conceptionintervient partout. Les uns, désireux de s'en tenir aux hypothèses générales, écartent volontairementla précision du détail; d'autres, au contraire, cherchant a serrerde plus près les conditions physico-chimiquesduproblème,entrent plus avant dans le mécanismedu processus. Mais peu importe le degré de précision t'accord unanime sur les bases physiologiques de la mémoire nous autorise à vous proposer t'hypothesc développée précédemment. Cette hypothèse subsiste dans tous les systèmes. Elle implique à la mémoire isolée se passant dans un élément unique deux conditions. La première a trait à l'existence d'un résidu antérieur, la seconde à l'action d'un rappel, c'est-à-dire d'une excitation nouvelle, appropriée et spécifique. Les rapports de ces deux termeset desfaits demémoircqui les traduisent sont soumis des lois. Ces lois symbolisent les modes d'existencedu phénomène dont nous venons d'indiquerles bases physiologiques. (<) HAnt.EY, <M'f<~«w-<t<rr/jo~rne. Londres, t749. Nous tes énoncerons rapidement. Le rappel do l'excitation,le fait de mémoire relève tout d'abord du degré do similitude existant entre l'excitation première, productrice du résidu, et l'excitation seconde, cause de mémoire. L'intensité de la mémoire dépend do la durée de l'excitation seconde, de sa force et du nombre de ses répétitions.Ces lois sont très simples, d'intcttigenccimmédiate. Elles paraissentcalquées sur tes caractères génériques de t'activitë physiologique en gênera! et ne semblent guère nécessiter de longs dévetoppctnents. Mais nous désirons appeler votre attentionsur deux conséquencesdont nous aurons à vous entretenir à nouveau dans la suite. La première de ces conséquences est presque banale de simplicité. Elle constate que la mémoire se produit à l'endroit même où s'est déposée l'excitationinitiale, où s'est formé le substratum biologique. La seconde ne comporteguère plus de subtilité. Elle se borne à exiger un certain degré de similitude entre l'excitation première, génératrice du résidu mnémonique, et l'excitation seconde,cause effective du phénomène de mémoire. La fréquence du rappel sera donc en raison inverse de la spécialisation de la sensation initiale. Plus la sensation sera ditïerenciée et moins sa réapparition mnémonique sera fréquente. Nous aurons a utiliser largementdans la suite cette considération.Nous verrons, en elfet, qu'un besoin traduit simple* ment la nécessité d'un rappel d'excitations. Les besoins dominent toute la vie organique; les satisfactions qu'ils réclamentsont pour ainsi dire au point de départ de tous nos actes. Cette satistaction est d'autant plus tyrannique que le besoin est plus spéciaHsé; ce qui se déduit du reste facilement des préliminaires que nous venons d'indiquer. Et ajoutons, sans insister, que bien des actes de notre vie éntotionnettcet psychique ne doivent tcur caractère étrange, inexplicable,qu'a des causes de ce genre. Nous verrons des exemptes nombreux de cette loi de la spécialisation du besoin lors de t'étudc des psychopathiessexuelles. Mais, Messieurs, un fait de mémoiredans un étémentisoté ne se conçoit guère mieux qu'une sensation unique et primordiale dans une seule cellule. En réalité, notre mémoire, même la plus simple, n'est qu'une association de mémoires. C'est l'évocation,selon tes mêmes lois fondamentatcs, de résidus divers; ce rappel ne ditTcrc (le celui que nous venons d'étudier que par un mécanisme plus compliqué. Pour vous faire une y idée de ce mécanisme, il est nécessaire de vous reporter à un schéma exposé précédemmentpour vous montrer l'association des centres entre eux. Vous avez vu que chacun de ces centrfsjouc ou peut jouer vis-à-vis du voisin te rote d'excitant ou d'inhibant a la fois. L'inhibition pourrait caractériserl'oubli. Elle éteint des vibratioos antérieures et permet aux nouvelles, aux plus récentes, de s'anirmcr exotusivement dans la conscience. U y aurait donc entre le dynamisme desrésidus qui constituent tes substratamnémoniquesune rivalité continuellementen éveil pour la prépondérance dans le cttamp conscient des souvenirs. On trouverait pcut'etrc ta connue uno mison de ce fait étrange qui se caractérise par l'impossibilitéde lwnser à deux choses a ta fois. En rëatitc, ie monde des idées s'agite en nous aussi activement que le monde de nos sensations. Notre perception scute est bornée. Les courants intérieursde la mémoire latente battent le seuil de la conscience d'un flux et renux pcrpetucL La mémoire composée n'est donc autre chose que le rappel des mémoires partiettes tes unes par les autres. De ce rappel, nous ne percevons que ce qui émergede l'inconscient.Le souveniravec ses attributs en caractérisent l'arrivée u ce que Wundt appelle le point de fixation de lit conscience. Chaque souvenir joue donc pour celui qui te suit !o r6tc de l'excitation initiale dans t'ctëment isolé. Nous appellerons du terme générique « mémoire n le fait de ces rappets combinés. Les lois de ces rappels mnémoniques ont été étudiées diversement. Toute une grande école philosophique s'est attachée pendant plus d'un siècle à en préciser les caractères. Elle s'est particulièrement occupée de l'association comme mode de rappel et de groupement des idées. Et ctt'! est connue cttc-tnOne sous le nom d'Ëcote de l'association. Ette est essentieitementd'origine anglaise. Nous examinerons avec quelque défait1 les théories nées do celte doctrine. L'appticntion que l'École de l'associationa faite de son principeessentiel est considérable.En ses mains, il s'est en effet transforméen un véritable système. Car, suivant les plus t'ét~hrcs philosophes de cette École, l'association, loin de borner son inHucncca ta reproductionconnaissances, l'exerce à leur origine et en domine la composition. Nos facultés en seraient issues, et t'esprit tui'meme devrait son unité et sa simplicité a une illusion que la loi d'association, constatée dans toute son ctcnduc, aurait pour ctfet de dissiper. Cette Ëcote appelle egah'ment t'attention par le nombreet l'importance de ses maîtres. tcrri (~, dans un ouvrage empreint d'une critique par trop académique, en a tracé l'historique. Les premiers fondements de la doctrine furent jetés par Hobbes, Locke et Herketey,repris par Hum'; et Hartey, continués par les deux Mitt et Alexandre Bain. Herbert Spencer a itiustrc de son a'uvrc géniale la doctrine de l'association, et vivinant la théorie psychologique par l'hypothèse de t'evotution, en a formé un va"te système embrassantà la fuis les domaines inorganique, biologique et sociotogique. James Mitt (2) avait fbnuut~ ainsi ta toi g~nerate d'association « Nos idées naissent ou existent dans l'ordre dans lequel les sensations dont elles sont les copies ont existe. » !t déclarait ensuite que l'ordre des sensations était le même que c<')ui des objets. (t) Loufs FBKKf,La yMy<'A«A"ifr~<'A'wM/Mn.Paris, t88i. (2) JAMES MtLt,, ,t't«/y.ttK. vot 2' édit. Bain et Spencerseuls,s'inspirant de vues physiologiques, se sont sum sammcnt soustraits la spéculation pour motiver un exposé succinctde leurs idées. Bain (i) distinguedeux modes fondamentaux de l'associationdes idées l'association par contiguïté et l'association par similarité. La loi de contiguïté signifie que « les actions, les sensations, les états de sensibilité qui se présentcntt'unavec l'autre ou l'un immédiatementaprès l'autre. tendent à s'unir étroitement,a adttérer l'un a t'autre (!e tette façon que lorsque l'un d'eux se représente par la suite a l'esprit. les autres sont susceptiblesd'ctre évoqués par la pensée. H Quant à la loi de similarité, il la tormute dans les termes suivants « Les actions, sensations, pensées, émotions présentes tendent a rappeler Ics impressions ou états d'esprit qui leur sont semblables, o Quant au mécanisme essentiel de ces modes d'association,Hain ne s'en explique guère. Il définit à peine l'association. Spencer (2) est plus concluant « L'association, dit-it, n'est pas une anairede pensée ou de volonté elle est instantanée et absolue; chaque état de conscience, quand il nait, s'associe instantanément,non a sa classe seulement, mais aussi il sa sous'ctasse. une association primaire et essentiellea lieu entre chaque état de conscience et lu classe, l'ordre, te genre, l'espèce et la variété des états de conscience sembtabtcs a lui. » Spencer (3) assimile d'une part tout principe d'association a la ressemblance, d'autre part la ressemblance ette-métnela din'érencc.Quant à la contiguïté, « elle se résout, dit Spencer, en ressemblancesde rapports dans te temps ou l'espace ou les deux. Quant au rapport de din'érencc, « il est, dit Spencer(4), primordial c'est le rapport indiqué dans tout autre rapportet on ne peut rien en dire sinon qu'it est un changement de conscience. » La théorie de l'association qui, depuis Spencer et Bain, semble dormir dans son pays d'origine,est l'objet d'étudesvariées en Allemagne. Car ce n'est pas strictement des doctrines de l'association que b'inspire Homanes (o). Cet auteur, malgré des vues judicieuses auxquelles nous ferons appet dans quelques instants, cherche avant tout des argument:; dans .ta philologie comparée. Sa méthode, tout en s'inspirant des sciences naturclles et des doctrinesde l'évolution, s'cnbrce plus particuticrt'mcnt d'adapter a la physiologie les anciennes formules psychologiques. ~) t!AM, ~M M)M et rt~M~MM. Paris, i87~. (2) SpESCBtt,PWMcfpM <<<M'/<to~t<1.1. Paris, i81S. (3) St'MCËa, ft'utc~M <~ ;Mt/<tofo~< t. Paris, i~H. (4) St'tMCËtt, Prt'no/M~;My<)o~Mt. !t. Pans, 1876. (~):i) Iloalares, RoMAKKS, L'<!coft«t'OM L'évoluliorr rrrcrrlnlc HMMf~<!<<M clrcz <«)Huo< l'Irorrrrr:c.l'aris, Paris,t89t. {89t U Le processeurTh. Ziebn (1), d'téna, fait jouer un rôtc essence! a t'asso. ciation (tes idées dans ses Leçons (h' psychologie physiologique. « Nous comprenons sous le nom d'association,dit Ziehn, la somme des processus qui mènent progressivementde ta sensation initiale à l'action cttc-memo. Les représentations et Ics perceptions ne sont que des modes d'association. » La mémoire,(téctare.t.itA un autre endroit, n'est que l'association des idées vue par un de ses côtes. Et, a propos de la conscience, il ajoute même « Kotre coni-ciencc n'est qu'une abstraction;notre association des idées, avec ses sensations et ses représentations, est notre conscience même. » Ziehn est un des rares psychologistes ayant tait définitivement iabte rase des données artinciettes et erronées de l'aneionne philosophie. !t oppose sa conceptionstrictement physiologique aux vues (!c Wundt et de son ëcoic. Wundt, en etïet, refuse aux lois de l'association !a valeur d'une formule psychologique genem!e. Ses théories sont un métange curieux de psycho-physiotogiemoderne et d'antiquemétaphysique. Leur haute notoriété tout autant que )cur caractère personne! nous obligent a les examiner de pr~s. Wundt (2) a donc repris la théorie de l'association et t'a appliquéea sa théorie de l'aperceptiondont nous vous parieronstantôt.Wundtdistingue tes liaisons associatives et les liaisons apcrccptives. Les liaisons associa' tives se subdivisent ensuite en associations simultanées et en associations successives. Les associations simultanées forment une série a travers laquelle la sensation initiale devient reprësentauon et finalement cotnptication. Wundt groupe les associationssuccessives sous quatre lois qu'il nonnne la liaison par ressemblance, par contraste, par coexistence spatiale et par succession dans le temps. Les deux prenneres unies entre elles constituent l'association interne les deux autres rfpresentent le mode externe de l'association. Ces distinctions sont très justifiables. Cependant ettes n'ont point pr~- vatu dans la langue courante. Ce qu'on entend habituellement sous le nom de lois d'association,ce sont les lois de la contiguïté et de la ressemblance. Ces lois sont aussi celles de la mémoire. Le rappel des sensations l'une par l'autre se fait en vertu soit de leur contiguïté dans l'espace ou dans le temps, soit de leur ressemblance. Deux événements tics par des rotationsde temps ou d'espace se rappellent mutuellementet réciproquement. Deux faits semblables jouissent des mêmes prérogatives. tt est évident que ces lois ne sont en redite que des constatations psychologiques. Elles ne peuvent servir de base à une théorie physiologique de la mémoire. Les psycho-physiotogistcs contemporains ont nettement compriste côté subjectifde ces principes et ont tente de leurr (t) XtKHX,~fMf~'My~'o/c~. !ena, !893. (t!) Wuxt)T, PnM<<«/<M'/f/«)~M.Paris. ~886. substituerdes conditionsplus objectives. nibot ~) résume de la manière suivante les conditions physiotogiqucs de la mémoire Une modification particulièreimprimée aux ctëments nerveux; Une association, une connexion particulière ëtabtio entre un certain nombre de ces éléments. Et il ajoute qu'on n'a pas donné cette seconde condition l'importance qu'elle mérite. Ë!te forme à elle seule et d'une manièreexclusive les bases de ta mémoire organique.Et l'auteur, pour bien insistersur t'importance de ce qu'il entend par association, dit: «La mémoire est un fait biologique. Une mémoire riche et bien fournien'est pas une collection d'empreintes, mais un ensembled'associationsdynamiques très stables et très promptes a s'éveiller. H !t ne faut pas, en cnet, Messieurs,vous représenterla matière nerveuse comme faite d'élémentsréalisant un seul instanti'equitihrc.Tout y est en mouvement, en élaboration continue. Mais les mouvementsy procèdent par systèmes absolumentcomme dans le domaine des infiniment grands. Ces systèmes no sont pas tous déranges par la mêmecause, t'tus l'intensité irritative est pénétrante, plus elle trouble les mouvements intimes et primordiaux. En dehors de l'irritation,les combinaisons formantta masse nerveuse semblent se trouver dans un état stationnaire assimilable au repos complet. « Mais ce repos n'est qu'apparent, dit Wundt (2), comme dans tous les cas où il s'agit(l'étatsstationnaires(te mouvement. Les atomes de ces combinaisons complexes exécutent des mouvements continuels.Ils sortent de tous côtés des sphères d'action des atomes auxquels ils étaient liés jusqu'alors et entrent dans tes sphères d'action d'autres atomes, qui `~ sont également devenusfibres. » La mémoire nous apparaît donc liée a des modes de mouvement. Ces modes de mouvement systématisent la matière au point que des parti. cuk's peuvent y paraître stables les unes par rapport aux autres. Cette stabilité apparente leur permetde faire partie de systèmes plus complexes. Et ainsi se forment ces associations dynamiques dont nous vous avons parte tout au début. Ce n'est du reste que la continuation du phénomène physique qui, sous forme de systématisation de mouvements, préside par voie d'intégrationà l'évolution des massescosmiques tout commeaux oscillations éthercesdel'onde lumineuse. Quant à l'essence même du phénomène,en ce qui concerneparticulièrement ta mémoire consciente, it faut renoncer a s'en faire une idée. Nous avons ose rattachertes degrés du processus a des intensités vibratoires variables, a des longueurs d'ondes: c'est tout ce quota spéculation peut «) ÏUCOT, ~M<H~«Jt<Mdc~H)<fM)~'C. !ttis,t8St. (2) WMittT, ~'rmct~M <<<<7<~<~t<Paris, itM}<). autoriser. Bornez-vous a enregistrer le fait et gardex clans l'esprit cette conceptionschématique, mais nécessaire. Mais dans un fait du mémoire,il n'ya pas que des réactionsdynamiques: !a nature des centres, leur mode de liaison, te degré de leur adaptation, de leur systématisation interviennent largement A leur tour. L'intensité du souvenir, son degré de conscience pourraient bien résider dans le degré de dynamismeet la longueurd'onde oscillatoire des résidus, mais, a coup sûr. la richesse de la mémoire, ses clualités (te localisation dans le temps et l'espace, son ampleur et son étendue dépendent du nombre et de la valeur des centres qui en constituent comme te substratum fonctionnel. C'est sur ce terrain nettement physiologique que la mémoire doit être étudiée. Cette conception nous éloigne considérablementdes anciennes doctrines. En étudiant do cette manière la mémoire, nous y englobonsl'étude do t'intcttect tout entier. Car toute opération intellectucttc n'est qu'une systématisation de sensationset de souvenirs. La nature de la combinaison finale et des éléments qui la composent, l'intensité du phénomène, sa production lente, laborieuse ou instantanée, la quantité des images ou des résidus qui interviennent, semblent autoriser l'observateura distinguer dans t'actc psychique des sensations, des perceptions, des raisonnements, des volitions. Ces distinctions sont purement subjectives. Eth's ne valentque par les renseignementsqu'elles nous apportent sur les différences physiologiques dont elles dérivent. Du reste, l'importance do ta mémoire dans la constitution de notre ~personnalité ne réctame guère de longs développements.« C'(!st par la perception synthétique de toutes nossensations internes et externes, dit Sollier (1). que nous avons la consciencede notre personnalité <~M<< C'est par la mémoirede tous nos états antérieurs et de teur'succession dans le temps que nous avons consciencede la <w~N!M~ de notre moi. L'intégrité de la personnalité est donc intimement liée a l'intégrité de notre mémoire organiqueet psychique. » D'un autre côté, Messieurs,(lue signifient donc l'hérédité, les hérédités ontogéniquc et phytogéniftue cttcs*memcs, si ce n'est la mémoire d'un passé incateutabtc, pénétrant indissolublement la matière? L'évolution tic tout être vivant n'est qu'un phénomencgrandiosedcmémoire se continuantsoust'inftucncedu milieu. C'est grâce fi !a mémoire danssa plus large acception que l'humanité subsiste et progresse. C'est la mémoire qui règle nos mécanismes tes plus intimes. Nos plus hautesconceptionsont i teur base des associations mnémoniques. Du reste, nous aurons l'occasion de reparter des différentes modalitéspsychiqucsdc ta mémoire nous consacrerons une courte étude a chacune<ct!cs. tt noussuftit en ce moment de justifier par ces considé- (i) So!.UEtt, Les /rot<M&< <&' M~non'f. Paris, i893. rations préalablesce qu'il nousreste encoreà vous dire de l'association des centres et des faits de mémoire qui s'y rattachent. L'intelligencede ce qui va suivre vous impose la nécessitéde vous rcpor* ter nouveau au schéma des centres multipleset combinés dont nous vous avons montré l'agencement et. te mode d'action. Ces centres doiventêtre considères comme des circuits ouverts ou fermes, comme des arcs nanques de branchesmultiples. Et les combinaisons les plus variées peuvent y trouverleur réalisation.L'existencede ces combinaisonsn'estdu reste-pas une hypoittesegéométrique;l'étude des attcrationsde !a mémoire démontre la réalité des systématisations et des dépendances que ces formules établissent, i'tus tes bases anatomiquessont anciennes, plus le circuit est ferme et plus ia mémoire s'accomplit dans te même sens. Le type de cette mémoire fermée est la mémoireorganiquc.fonctionnctte.L'excitation,que! que soit son point d'arrivée, met en jeu les réminiscences, et la tbnction s'exécute d'une manière régulière et invariable. Cette régularité diminue au fur et à mesureque la mémoire, de date plusrécente, sembtc faite d'un dynamisme plusinstable. Le réveil des images se produit,dans co dernier cas, din'cremmcntchez chacun de nous et ce sont ces revcits variés et dinërcncies qui constituent les dinërenccs individuettes, les variations<to la personnalité. Les considérationsqui précèdentsynthétisenttes hases physiologiques de la mémoireet les conditions de son fonctionnement.EUes s'appliquent indistinctement~ toutes les mémoires. Mais la mémoire peut s'étudier au seul point de vue psychologique elle se borne alors a l'étude du souvenir. Le souvenirse distinguepar trois attributs spéciaux la focalisation dans le temps, la localisation dans l'espace et te rapport du fait mnémoniquea t'unit~ du moi. Le mécanisme de ces localisations ne peut être décrit ici. Kotex cependant que ce mécanisme retevc des principes généraux exposes précédemment et qu'il ne nécessite l'intervention d'aucun facteur étranger. Selon (me tes localisations et l'attribution au moi sont précises ou vagues, la certitude mnémoniqueest forte ou taihtc. Et, chose essentielle, digne d'attention, chacune de ces notions peut disparaîtresans entrainer la disparition des autres. La localisationdans te temps peut manquer, tes deux autres céments de la certitude subsistant intégralement.Et parfois aussi le sujet se remémorenettementses actes, leur date et tout'siège sans arriverà les reconnaitrecomme émanant de sa propre personnalité. Nous aurons l'occasion de vousreparler de ces troubtes du souvenir et nous verrons leur importances'accuser davantageencore dans certainesformes pathologiquesspéciales. Les bases et les conditionsphysiologiques de ta mémoire totale, organique établies, sa distinction d'avec la mémoire partielle,psychique ou souvenir indiquée, nous pouvons passer sans craindre tes confusions à l'étude des autres attributs de notre vie affective et intellectuelle. Ils impliquentla mise en jeu do mémoires soit organiques,soit psychiques et comportent également des états de conscience et dfs états d'incon' science. Ils ne se distinguent donc que par des particularitésinhérentes aux conditions mêmes do leur production. Nous étudierons successivement les sensations, les images. Puis nous aurons à vous expliquer le mécanisme do l'attention, de la perception, du raisonnement.Nous vous dirons ce qu'il faut entendre par volitions et volonté. Cesdincrentesquestions nous mèneront A t'élude du moi et de ta personnalité.Nousréunirons ennn tous les élémentsde ces trois entretiens préliminaires dans une synthèsequi nousfournira la notion dot'equitibrc organique,fonctionnel et psychique. L'étude (tes sensations ne sera qu'esquissée. Nous vous en avons, du reste, dej.\ parie plusieursreprises et leur mécanisme générât vous est connu. Nous auronsy revenirdans la suite en plusieurs circonstances. A la fin de cet entretien, nous les réexaminerons dej~ par un de tcurs côtés les plus curieux tes besoins qu'elles déterminent dans les centres. En ce moment, notre étude sera très brève. Elle n'a d'autre but que de vousrappelerune série de notionsdéjà connues. Les sensations se divisent en sensations internes et en sensations externes. Les sensations externes sont celles qui sont perçues par tes sens spéciaux la vue, l'ouie, l'odorat, le goût et te toucher. Toutes celles perçues par une autre voie constituent la cottectivite des sensations internes. « Ce sont, en somme, dit Heaunis {~), les sensations qui ont ctc appelées du nom de ~M~t/~f générale (Gcmeingefùhte), MH.sa/totM générâtes, sensationssystématiques,sensations organiques. » Elles se distinguent des sensations externes parce qu'cttcs ont pour point de départ ordinaire les organes internes, parce sont rapportées au moi sentant et non aux objets extérieurs, enfin parce du'elles ont en générât un caractèrede vague et d'indétermination qui n'existe pas dans les sensations externes. » Mais aucun de ces attributs n'est absolu, ajoute fauteur. Tels qu'ils sont, ils suffisent cependant:t motiver nettement les différenciations, et nous ne nous arrêterons pas aux critiques, soit simplement possibles, soit nettementjustifiées. On peut subdiviser les sensations internes de diverses façons. H est permis, ainsi que t'a fait Ucaunis, d'attribuer à chaque organe, ou tout au moins à chaque fonction, une sensibilité spéciale. On forme de cette façon une série de groupesde sensations, a caractères plus ou moins distincts. Nous n'avons nu! besoin, pour la suite de nos études, d'une difMrenciation poussée si loin. En théorie, chaque tissu, chaque élément simple, par le fait m<?me qu'il possède t'irritabitité, peut être le point de départ de sensations. Et il est probable que, mOne à t'~tat normat, tes irradiations (i) BEAtWs, .MMM/Mn.!tH~MM. Paris, i889. qui partent de tous tes pointa de l'organisme se synthétisent dans des centres appropriés sous forme do stimulusprogressifsascensionnels. Leur action se borne d'ordinaire à renforcerle jeu spécifiquedes autres centres et la perception qui nous en reste doit se chercher dans !o sentiment de bicn-ctre et de force caractéristiquede la santé. La somme gtohate do notre énergie vitato trouverait !& comnx' son expression synthétique et consciente ta fuis. Le milieu interne se résumerait pttysiutogiquement dans le dynamismede ces centres supérieurs. Et tf mitiet! externe- pourrait peut*<!tre, par cette voie, influencer te mécanisme interne de notre vie nerveuse.Car il est possible que la peau ette-méme,alors que sa sensibilité n'est nullement mise en jeu, intervienne dans le processus final au même titre que les tissus profonds. !)es que la peau, tes muqueuses ou les tissus ou organessont troublés dans leurs conditions de vie normale, t'inuux habituel, t'irradiation continue, devenue ptus intense, franchit tes limites de l'inconscient ou du subconscient, où elle expirait régulièrement,pour pénétrer dans la conscience. Cette pénétration se révcte d'ordinaire par un sentiment pénibte qui peut successivement revêtir tous les modes douloureux. Dans son expression la plus atténuée,ettc se borne à nous donner le sentiment d'un amoindrissement de nos forces, d'une réduction de notre énergie physique et morale. De même que le jeu régulier des fonctions engendre des impressions de robustesse et de résistance,le déséquilibre organique donne naissanceaux défaillancesde toute nature Et a mesure que ces troubless'accusent, tes perceptions douloureusesse concrctent et se localisent. Chaque tissu, chaque organe conserve, même dans la douleur, son individualité,et lessensations qui naissentdes dinerentstroubles organiquessont marquées au coin d'une individualitétr~s nette. Hâtons-nous d'ajouter cependantqu'~ t'état normal, une série de tissus et mémo d'organes,tels que t'épiderme,les cartilages, les fibro-cartilages, le tissu compacte de t'es, etc., sont dépourvus de sensibilité. En générât, les tissus pourvus de nerfs sont seuls sensibles. Mais, notion importante et fondamentate. les tissus qui sont insensibles ou presque insensiblesa l'état normal peuvent,sous le coup de l'inflammation, acquérir une très vive sensibilité provoquée ou spontanée, ce qui prouve que l'insensibilité est chose relative, simple résultat d'adaptation et que nos sensations ne constituentqu'une minime partie des réactionsphysiologiques. Mais les organes, les tissus ne sont pas seulement le siège d'irradiations sensibles; leur fonctionnement entraine toute une autre catégorie de sensationsqui ne visent plus a ta synthèsede la sensibilitégénérale, mais se traduisent isolément,d'une manière spéciuque. Les sensations nées de cette façon se nomment les besoins. Un grand nombre se confondent avec la sensibilité obtuse, inconsciente si t'en veut, dont chaque organe est le siège. Mais il existe entre tes besoins une hiérarchie qui nous fait une loi de ne pas les confondre sous une soule fonnuto. Il est dimcito do déterminer la vëritabto origine des besoins. Naissont-ils dans les organes ou dans !cs centres? La question est doticatc trancher. Certesles organes interviennentdans une certaine mesure, et peut-être fréquemment dans la mesure la plus large. Mais il ne faut pas perdre de vue que, de son cote, le centre possède une individualitésur !aque!to nous avons déjà insiste, tjc centre est, selon nous, A son tour et pour son comptesi~gc de besoins. L'inertie fonctionneUe d'un centre se traduit, en dehors de toute action extérieure, par une tension interne qui cherche a s'échapper, a s'extérioriser. Les divers centressont ainsi, par le fait mume de leur activité périodique, de véritables laboratoires d'influx nerveux. L'ercthisme ccntnd constituéen dernière analyse de ces vibrationsunifiées et synthétisées, n'est que le résuttat d'un besoin d'activité intrinsèque et personne! inhérent à chacun des centres. Et il n'y a pas que les centres de la sensibitite, lieux d'amuence des irradiations sensibles centripètes, qui présententces propriétés. Tout etément, toute systématisation cellutaire tend a la satisfaction fonctionnel te. t) y a des besoins do tous genres, et soute notre scnsibihtc consciente tinntec, borne et restreint notre connaissance. Les besoinsperçus par la conscience sont d'ordinaire les plus exigeants; mais les autres, pour agir dans te domaine de l'inconscient, ne perdent ni leur individualité ni leur action personnelle et spécifique. Souvent même ils sont t'origincet !a source de ceux qui, plus élevés en hiérarchie, semblent ne tenir que d'eux-mêmestcur propreactivité. « Les centres nerveux, dit!{eaums(i),resscmb!cntàun réservoir qui se charge et se remplit peu A peu et exerce une tension de plus en pius forte, de façon que, quand la tension a atteint un certain dcgrc, le bf'soin d'exercice se produit et détermine la contraction. » Et il ajoute « !t y a de très fortes raisons de croire que t'activitu des centres moteurs peut, comme cène des centressensitifs proprementdits, être consciente et s'accompagner <io véritable sensation. » Ce qui se passe dans les centres moteurs et sensihtcs peut, sans inconvénient, se genéraHser. Et les divers Ct'ntrcs s'influencent réciproquement. La vie de l'un sert do stimulant la vie de t'autre. Des courants se créent entre les territoires nerveux. L'énergie se répartit entre !cs diversesstationset l'accumulationou !'cpuiSf'nx'nt de !'(me d'cHes retentit immédiatementsur toutes les autres. De ia naissent les actions dynamogenes, tes phénomènes d'interférenceou d'inhibition. Vous voyez, (te cette façon, se vérifier concrètement pour ainsi dire et ù propos de toutes les fonctions ce que nous vous avons dit lors <te l'examen théorique des centres hypothétiques. Nous aurons t'occasion, à ptusicurs reprises, de réexaminer icsscnsa- (t) BEAUKts, ~Mwatto'M/M/cntM.Paris, t889 tiens internes par le besoinqu'elles traduisent; nous nous bornerons on ce moment aux généralitésqui prudent. Mais tes sensationsinternes ne sont qu'un des deux groupes <ie sensations que nous apprend à conna!tro la physiologie.!t nous reste étudier les sensations externes. Les sensationsexternes sont celles que nous procurent les organes des sens. Nous n'insisterons pas sur lesqui les distinguent des sensations internes. Au point (te vue généra), les distinctionssont comprises implicitement dans tes attributs accordés précédemment a ces dernières. est cependant quelques particularités qu'il taut signaler. La première de ces particularités a trait ta localisation. La plupart des sensations internes ne sont que des coordinations progressives dont il faut t'echerchcr l'origine dans les premières cettutcs ganglionnaires.Ettcs aboutissenttrès probablement, ainsi que nous avons eu occasion de te dire, aux ganglions de la base. Les sensations externes n'ont pas une origineaussi comptexcet aussi profonde. Elles parviennent plus directement aux régionssupérieures encéphaliqueset leurs attributs régulièrement plus conf'rets sembleraientteur assigner une focalisation exclusivement corticate. Mais nous ne partageons point cette opinion, gène* ratemcntadmise cependant. Selon nous, la localisation doit être a la fois sous-corticale et corticale, La loealisation sous-corticale serait dévotueaux propriétés générâtes, ta focalisation corticale aux caractères particuliers. Cette manière de voir n'est peut-être pas absolument dans le courant des idées contemporaines.La mode semble en ct!ets'inspirer du tout a t'ëcorce. Nous ne pouvons cependant nous habituer ta pensée d'une évolution pttysiotogiquedessensibilitésspcciatesrompantainsi avectoutecqucnous savonsde l'évolution en générât, i! nous est dinicitede n'* pas croire :'< une stratification fonctionnette de chacun de nos divers sens. Nous sommes convaincu qu'une étude plus detaittcc et plus minutieuse (te nos modes sensoriels démontrera cette stratification. Ce que noussavons de la vision peut déjà, du reste,servird'argument.Sans nous rattier aux vues de Gottz, dont les expériences et les observations judicieuses sur le cbien nous semblent susceptiblesd'interprétationsdiverses, nous nepouvonsadmettre les théoriesabsolues de Munck. Les idées de Luciani et de Seppetti, concernant les centres infracorticauxdetavision,nous paraissentplus proches de la vérité. !)u reste, les partisans de la seule vision corticale se voient fréquemment forcés aux concessions. Knies pense que la fusion des impressions binoculairesse perfectionnedéj~t dansIcs ganglions primaires (centressous-corticaux)du sens visuel. Et Hirth (i), admirateur passionné de Munctt, admet des diversités très grandes dans tes fonctionsvisuelles de t'écorce et des centressous-corticaux. « Le croirai t.on? ajoutf-t-i). !t est des oiseaux qui voient encore et avec conscience après t'cxtit'pation de (1) Hunn. La fMpf<t~t«'~)cytOM fA~wcMmfc. t'aris, !893. l'écorce. » La conscience chez t'hommc a émigrévers t'écorco, mais ce qui du sens visuel s'était complémentadapte dans les gansionsy a, pensonsnous, persiste en majeure partie. Parmi tes autres particularités sur lesquellesnous appelons votre attention, au sujet du fonctionnementdo ces centres, nous groupons les suivantes. Leur activité, quoique spéciale, n'est pas dépourvue d'attributs généraux, de sensibilité dans te sens le plus large du mot- Leurs centres, tout en dépendant exclusivement d'excitationsspéciales, possèdent une individualité rëettc, des besoins d'activité dont la non-satisfactiondétermine t'éréthismo et la tension intra-ccntrate. Nous verrons, du reste, cette régie se vérifier, non seulement pour les centres de la sensibilité générale et spéciale, mais encore pour tes centres d'idéation. Et nous aurons dans la suite a vous parier des besoins psychiques aprfs tes besoinsnutritifs et sexuels. Mais les sensationsde tous genres, pour être déjà des comptexus, ne jouent en réalité que le rôle d'unitésdans l'activitéconsciente. L'esprit n'est pas constitue d'une suite de sensations, mais d'une série de porceptions. Le mot perception comportepeut-être,vos yeux, un certainvague qu'il est nécessaire de dissiper. En science médicale, tout comme dans la vie courante, on confond généralementsensation et perception. Comme le fait remarquertrès judicieusement Uinet, le médecin dit volontiersde tel malade qu'il a perdu la perception du ronge ou du bleu en voulant parier de ta sensation de ces couleurs. Les psychologues français dcnnissent la perception, l'acte par lequel l'esprit distingue et identifie des sensations. Les Attcmands disent volontiers dans de cas, aperception. Les Anglais, et Bain (1) notamment, désignent par perception t'actc qui se passe quand notre esprit entre en rapport avec les objets extérieurs et présents. Perception impliquedonc pour tout lu monde représentations ou images. Et Binet (2) a parfaitementraison de la définir un processus par toque) t'esprit comptcte une impression des sens par une escorte d'images, Il faut donc, au préalable, nous occuper de ces images ou de ces représentations, selon la terminologieallemande. Nous allons devoir faire, Messieurs, un peu de psychologie classique. Mais que le mot ne vous inquiète pas; la chose se réduira à ce qu'en réclamestrictement l'intelligence de nos études. L'image est le substitut de la sensation, dit l'aine (3). Et il ajoute « A côté des sensations proprement dites, tcsqucttes de leur nature sont temporaires, attachées à t'ébrantemontdes nerfs, presque toujours inca- (i) U~tf, ~<M <fMo/MtM /? volonté. l'iris, 1885. (2~ RtXKT, P~c/M~M<<Mrf<MOHMeH)CK<-Paris. <886. (3) T~XE. 0<:<')n/cHtg<'nM,t. Paris, 4883. pables do rena!trospontanément et situées dans les centres scnsitifs, il y a en nous une autre séried'événementsabsolumentanalogues,lesquels de teur nature sont durabtes, survivent à t'ebrantemcnt du nerf, peuvent renaître spontanément et sont situés dans les hémisphèrescérébraux. Ce sont eux que nous nommons images, » Que représentent ces images? Sont-ettes des phénomènes naturels, intervenant dans le cerveau à ta façon d'uue sensation?Sont-cttcs, en un mot, des modesde mouvement dans un substratum nerveux?L'accord sur ce point ne date pas de longtemps. « En 186S, dit Binet. a l'époque où une grande discussion sur les hallucinationseut lieu au sein de la Société me<!ico*psychotogique,le philosophe Garnier et des aliénistes éminents, lels que Baittarger, Sandras et d'autres encore, soutenaient qu'un abime infranchissable sépare la conception d'un objet absent ou imaginaire, autrement dit l'image, et la sensation réelle produitepar un objet présent; que ces deux phénomènesdiiKTent non seulementen degré, nutis en nature, et qu'ils se ressemblenttout au ptus comme to corps et t'ombre. » Aujourd'hui, t'accord est detmitivement etat)ti entre les psychologues et les physiologistes. L'image est la sensationrappelée par ta mémoire. Mais n'cst-ctte que la sensation? La reproduit-elletextuellement ? ~t ~wn, on peut repondre Non. (juand la sensation se produit au sein de la cellule nerveuse, elle y trouvedes conditionsdéterminées. Mais ces conditions sont instables. La cellule est en connexion avec d'autres ciments (tes échangesde courants se produisent entre ces centres primitifs; et finalement, ce qui résulte de ces actions et réactions réciproques peut s'éloigner notablement de ta sensation initiatc. y a donc des catégoriesd'images, comme il y a des catégories de sensations. Et de même que la sensation n'est jamais une, l'image ne reconstituejamais la sensation intégralement.C'est ce qui a permisSpencer d'appeler !& imag<'s des étatsfaibles, par oppositionaux sensations, qu'il nommedes états forts. endehors de ces restrictions, l'image jouit de quelques propriétés gcufrates qu'i) est esscntie! de rappeler. Son étude est indispensableà l'intelligence du 1'illusion et de l'hallucination. Ette nous permettra de vous exposer plus clairement ce qu'on nomme la théorie destypes. Enfin, entre autres choses, elle nous sera d'une grande utilité quand nous aborderons t'ëtudc du raisonnement. Les images ayant leur origine dans la sensibilité spéciale, chacun de nos grands territoiressensorielsest donc un véritable réceptacle d'images. H y a autant de sortes d'images qu'il y a do centres. Les imagessont donc auditives,olfactives, etc., mais surtout visuelles. Le centre visuel et les images qu'il contient sont particulièrement aptes à nous fournir la démonstration de quelques propriétésspéciales aux images. Dans ce qui va suivre il sera donc exclusivement question des images visuelles. Mais il reste établi que tes résultats de cette étude pourrontse généraliser et s'appliquertousles genres d'images. C'est d'ailleurs dans ce même ordre! d'idées qu'on a cherche a déduire les qualités do t'imago <'n général de ce)!cs de l'image consécutive. L'image consécutive, visuelle, par exempte, est celle qui succèdeà l'impression d'un objet extérieur sur la rétine. Elle se rapproche considérablement de la sensation.Elle n'est en réati~quejascasation protougée. Ette en (tincrecependant, car déjà ette permet à tu méntoirc,a l'association d'intervenir. Mais ette constitue une précieuse transitionentre ta sensation, fait initial, et les manifestations tes plus élevées de notre vie consciente. Les images consécutives sont de deux ordres positive ou négative. On établit de la manière suivante la démonstration expérimentale de cette subdivision. « Placez, dit Binet (1), un petit carré rouge sur une surface btanche vivement éclairée, regardez ce carré pendant une seconde, puis (erntt'x les yeux sans effort en tes recouvrant de la main, vous voyez apparaître le carré rouge c'est l'image positive. Hépétex la même expérience en fixant plus longtemps le carré rouge, puis, en tonnant les yeux ou en tes fixant sur un point différent de la surface blanche, vous verrcx apparaitr<' ce même carré, mais au lieu d'être rouge, il sera vert, de la teinte coniptétT!cntairc c'est l'image négative. H L'image consécutive constitue un type de transition entre la sensation <'t t'image ordinaire; cttc tient de la sensation en ce qu'elle succcdf itnn~édiutementaFaction d'un rayon de lumière sur la rétine et elle tient de l'image en ce qu'elle survit à cette action. D'ordinaire t'imagc consé* cutive a une grande intensité, circonstancequi favorise i'expérimentation. H était intéressant de connaître te siège de cette image consécutive. K'est-ettc que la vibration de l'excitation tutnineusc persistant sur la rétine? Ou sicgc-t-eHc en réalité dans le centre, & ta place mémo que vient d'y occuperla sensation? Des expériences très curieuses ont permis il M. Parinaud (2) de démontrer la réalité du siège cérébral de l'image consécutive. Le centre visuel serait donc à la fois le centre de nos sensations visuelles et le centre de nos images visuettes. Et on serait autorisé a admettre avec M. nicher (3) « que la rétine a sa représentation exacte dans te centre visuet cérébrat; qu'il existe en quelque sorte une rétine cérébratcdont chaque point est en rotation intime avec les points correspondants de la rétine périphérique. » Munch soutient lachose au point de vue exclusivementanatomique. Et du siège cérébral de t'imagc consécutive on déduit avec beaucoup ( 1) ttt~ET, ~(tp~c/t<)~M</Mt'a<.tonH<t<x'n<.Paris, i88C. (2) t'AtuxAUU. Soc~tc de !}io!o(;ie.Mai i882. (3) RtCttBn, ~<M<f<M ~Mf r~<Jro-<'p)~M. Paris, i885. de certitude le siège régulièrementcerebra! de Fimagosimpto. Les Anglais, Spenceret Bain cntrcuutrcs,sont très catégoriftues sur ce poi ni. Bain (i)dit textueUcment « Sauftadiftërence d'intensité, la manière d'exister d'une sensation qui persiste aprèsle fait qui t'a produite, est cssenticttemcnt !a mcmc que cc))o qu'elle noM présente durant te fait même; les mêmes organessont en action, les n~emcscourants circulent. M Nous vous dirons plus tard, au point de vue dusentimentet des émotions, te parti a tirer de ces déductions. Car, ainsi que !c déclare égatemenrCain, le sentiment renouveléoccupe tes mêmes parties etde iamême manièreque te sontiment primitif; il n'occupe aucune autre partie ni d'aucune autre manière. » Et nous verrons dans la suite que l'idée et ses réminiscencesse localisent a teur tour dans ces territoires où !a connagration des sensations leur donna naissance jadis. Et comme elles scntbtcnt comporter un degré d'intettectualité plus prononce,c!!cs constitucntatcurtour des termes de transition. t~urctude nous fournit donc les moyensd'ediHersans heurt et graductiement un système psychotogique a t'aide(tes donnéesde la physiologie ncr. veuse. Mais avant d'étendrede cette façon tes conséquencesde ces données sur tes images, il est nécessairede vous dire quelques mots de l'illusion, de t'hattucination.Ces phënotn~nes jouent un rôle dans la vie intellectuelle normale,mais ils interviennentsurtout dans l'activité psychiq ue morbide. A ce double titre, ils méritent votre attention. L'ittusion.contraircmentà t'hattucination, possède comme une raison extérieure do son existence.C'est t'~oeationd'images appropriées par une sensationqui peut n'avoir avec ces images que des rapports éteignes ou nuls. Selon la distance qui sépare l'objet cause d'ittusion et t'image qui t~ constitue, te phcnotnèncest fort on faible, intense ou réduit, ample ou limité. L'ittusion faible n'estquc la sensation comme illustrée et amplifiée. L'ittusion forte aboutit à !'))a!!ucination. L'hallucination,c'est l'extériorisation d'une pièce de l'image sans intervention de sensation homologue. Nous savons très bien que ces distinctions ne sont pas adoptées universettement.Certains auteurs admettentdes hallucinationsde causes organiques. tt n'y a ta que des questionsde mots. Si l'excitationorganiqueestde même ordre fonctionne!que l'hallucination, il ne peut être questionen cecasque d'associationsd'image s selon lesrègles mêmes qui présidentaux associations. Et nous sommes en face de t'ittu* sion. Si l'excitation est d'un ordre fonctionne!différent, nous rentrons dans notre définitionde l'hallucination,Carjamais nous n'avons prétendu que le phénomène psychique, pas plus que tes autres, pût nahre spontanément. !tack Tuckf(2)a, du reste, démontre qu'it est possible de dineroncier nettement les hallucinationsrencxcs d'origine rétinienne de ce qu'on pourrait appcterles hallucinations psychiques. (i) BAtN, f.M~M<'«'tn<c~t~H<'c.Paris, <874. (2) !CK TucKE, ~c.</MKtMt))f!~otM.Londres, 1888. En examinantde près la valeur des processusd'illusion et d'hallucination psychiques, on conçoit facilement leur importance. Car il est clair qu'ils oin'ent des transitionstrès nettes du phénomènede l'image a h por* coption, a t'iftéation,an raisonnement. Et si l'on rapproche ces (M)nsidérations de ce qui déjà nous est acquis sur l'origine de l'image, l'étude de l'illusion et de l'hallucination nous permet de passer par degré de la sensationaux Jbrmestes plus élevées de la vie psychique~ On comprend donc l'importance dont nous parlionstantôt de ces transitions pour une conception du mécanisme cérébra! exclusivementbasée sur les sensations et leurs transformations a travers les centres corticaux. Examinons on premier lieu dans cet ordre d'idées le mécanisme et la signification de t'ittusion. Dans l'illusion, il y a donc un fonds de réalité. Mais ce fonds qui est constitué par une sensation réelle et bien nette, l'esprit le recouvre pour ainsi dire d'images. Comment naissent ces i mages? !t est aisé de démontrer que leslois de l'association, c'est-à-dire ta contiguîtéet la sinxtitude.expfiquontcompfctcmentle genre deccs images. Le phénomène se passe ici d'après un mécanisme que nous avons déjà exposé et qui est base sur notre conception mcme de la sensation. Kous y reviendrons du reste dans un instant. Mais quelle que soit l'explication, l'illusion constitue une opération très simple où tes images ainsi que teur mode de rappel et de groupementinterviennent exclusivement. L'hallucinationest plus dinicite à rapprocherdu mécanisme de l'image et parait plus éloignée de la sensation. En cnet, dans l'hallucination vraie, le point de repère nous manque. L'hallucination est une perception naissantspontanément et s'imposant à l'esprit avec toute !'apparence d'une perception réette. « Un homme, dit Esquirol (1), qui a la conviction intime d'une sensation actuellement perçuealors que nu objet extérieur propre ~exciter cette sensationn'est a~ portée de ses sens, est dans un état (i'haitucination.C'est un visiomane. » Et rattachant encore plus intime. ment le mécanismede l'hallucinationacetui de t'idéation, Taine(2)apu dire « La perception est une hallucination vraie. » H est donc essentiel de rechercher te mécanisme de l'hallucination. A la rigueur, ce que nous avons dit des images pourraitsuffire ~t formerune conviction.Car dés que l'image se trouve tiéc à la sensation au point d'en constituer commela phos phorcsccnce sur place, d'en reproduire tes conditions, l'hallucinationqui n'est en sommequ'un composéd'images doit se rattachera son tour à la sensation. Mais sur un terrain aussi délicat, tes preuves éloignées ne suttisent pas. Notre esprit, déformé par l'éducation spiritualiste, reste dënant vis-a-visd'arguments lointains. Les vieilles tendances ont place pour se gtisset entre les prémisseset les conséquences du raisonnement elles nous (!) EsotJtnct.,.U<J«Kmcnf< Paris, t838. (2) TAtKB, <')!)~/<~n<'<l'a ris, i87~. masquent tes conclusions. !t faut donc procéder avec rigueur et il est nécessairedo chercherdestransitions,d'établirdes preuves!ntcrmédiaire!f. Ces preuves intermédiaires, nous allons les trouver dans un phénomène bien étudie depuis peu et qui porte le nom d'hallucination hypnotique. L'hallucinationhypnotiquetient à la ibis do l'illusion et de t'hattucination vraie. Ettc constitue un cxcottent terme de transition. L'hallucination hypnotiquese provoque par suggestion.Les exemptes de t'hattucination hypnotiquesout fréquents; !e mécanisme, identiquedans toustes ('as, peut se résumer de la manière suivante. On montre a un sujet en état de sontnambutismcun objet quel qu'il soit, et sur le ton do la suggestion,on lui dit, par exempte « Regarde?ceci c'est votre portrait. » L'objet peut n'avoir aucun rapport avec la photographiedu sujet. L'hallucination ne s'accomplit pas moins. Le somnambulese reconna!t,décrit son propre costume et se livre même il une critique de l'épreuve photographique qu'il croit avoir devant les yeux. Et remarquez bien qu'il no s'agit pas d'une hattucination vraie, sans point de repère, ce qui ruinerait notre démonstration. L'hallucinationest ici liée a l'objet et cette liaison peut durer un temps très tong. Voici une expérience que nous empruntons textuellement a Binet (~). « Nous tenons do M. Londe, le chimiste de la Satpétriere, te fait suivant Wit étant en somnambulisme,il lui montre tcctiché d'une photographie représentant une vue des Pyrénées, avec des ânes gravissant une côte en même temps, it lui dit « hegardex c'est votre portrait, vous êtestoute nue. » A son rëveit, ta malade aperçut par hasard te ctiché, et furieuse de s'y voir représentéedans un état trop voisin de la nature, e!te sauta dessus et le brisa. Mais on avait déjà tiré de ce cfiché deux épreuves photographiquesqui furent conservées avec soin. Chaque fois que la malade les aperçoit, ctto trépigne de colère, car elle s'y voit toujours représentée nue. Au bout d'un an, l'hallucination dure encore. » tt est évident que l'hallucination est tiéc à l'épreuve photographique. Par quel mécanisme? C'est ce que nous aurons peut-être occasion do rechercher. Et il n'est pas nécessaireque le point de repère attire particulièrementl'attention un simple carton blanc, que l'observateurtui-mOnc ne parvient pas à distinguerdes autres, suflit pour remplir les conditions ex péri monta! es. A la vérité, Messieurs, un peu de correction psychique intervient toujours dans ces expériences. Le résultat est rarement l'extériorisationpure et simple d'une sensation. Li preuve de l'intervention de l'intellectvient d'être ingénieusement donnée par M. le t)' Croc~; nts (2). M. Crocq place contre une vitre, ~OMC à <'<Mt~ une feuille de papier blanc sur taqucnc t'hypnotisée avait vu par suggestionquelques instants auparavantle mot (t) KtNRT, La ~t/c/to~tt'dit r<!).!OMHM«M~.Paris, t886. (2; CKOCQ fils, /h'tw<'</<* ~<~w<~Mwc. Juin t893. MAR 1 E. A son réveil, l'hypnotiséesuit sur la feuille de papier blanc à !'aid(! d'un crayon, tes lettres du mot interverti; mais au lieu de les transcrire comme a rebours 3tHAM, elle écrit simplement EtRAM. La dinicuttéde reproduire le mot tut qu'cttc le voyait, avait amène l'intervention des centres d'idéationainsi qu'une association des lettres vues, mais dittieitcsa transcrire, avec Je souvenir isoté (te chacune des lettres ordinaires de t'atpbabct. Mais que le mécanisme soit simple ou complexe, l'hallucination hypnotique reste la même en principe. Vous pressentez déj~t !c parti qu'on peut tirer de cette ha!!ucination hypnotique pour comprendre te mécanisme de t'hattucinationvraie. Supposez que le sujet se suggestionneluiméme, placer ensuite n'importe où, en les multipliant, les points de repère, et l'hallucination vraie, classique, est créée. Happetcx-vous en second lieu que l'image occupe te siège même de la sensation et vit pour ainsi dire de sa vie, que l'hallucination n'est qu'une reviviscence de t'imagc, et vous comprendrezcette formule de !{inct « Soit qu'on ait ta sensation du rouge, qu'on ait te souvenir du rouge ou qu'on voie te rouge dans une hattucination,c'est toujoursta même cellule qui vibre. » Et pour feux que le rôle si considérable devotu a une seule cellule dérouterait un peu, je transcris avec ptaisir ce passage d'une conférence donnée par Ht. le professeuri!cger(i) « En cherchante construire un etectrometrc capillaire, j'observais au microscope t'cxtretnitc cMtce d'un tube de verre auquel ëtait appendue une gouttelettede tnercure si petite qu'elle était invisible à t'œit nu; elle avait tout au plus un vingtième de miitimctre; commeje me servais d'un microscope de Swiu donnant la vision du relief, je pus voir très nettement, en regardant la gouttelette, l'imagede tout ce qui se trouvaitdans la salle, le dotai! des appnreils étaléssur tes tabtes, etc. Et je pensai ce moment aux impressions qui se fixent (tans les cettutes cercbrates; en songeant que nous comptonscent vingt-cinq cellules par millimètre carré de surface corticale et que chaquo cellule représente une armoire clichés, je me sentis rassuré sur la place pour loger les impressions à venir. » II ne nous sera pas diuicitedans quelques instants de passer,à l'aidedes données que nous venons d'établir, au mécanismede la perceptionet des formes psychiques tes plus élevées de l'entendement. Soury (3) expose très nettement tes degrés qui mènent progressivement de t'hattucination consciente reconnue et enrayée a t'hattucination absolue faite d'une conviction incbrantabtc, « Nous croyons alors, dit-it, la réalité des visions suscitéeset aucunraisonnement ne sauMit prévaloircontre te témoignage (<) HBGBR Stir l'évolution (/M ~M~<Bruxelles,1893. (3) SoMY, Z,M/bMc/~M~K<'<TC«M,Paris, t89t. de notre conscience. » Cette transition s'effectue, du reste, aisément c1 l'aide des théories de l'association. C'est t'association qui intervient, on effet, dans t'ittusion et l'hallucination classiques. Et nous venons de voir l'association,en aidant a corrigerles lettres de l'alphabet, réussir & nouf donner comme l'impressiond'un raisonnementrudimentaire. Nous pourrions poursuivre ta démonstration. Mais au préalable, il nous parait utile d'employer cette étudede la sensation et de l'image à l'exposé de ce qu'on nomme ta questiondes types en psycho-physiotogie. Cette question, intéressantepar elle-même, mérite surtout votre attention par son importancedans les troubles psychiques que nous aurons a étudier. La notion de type sensoriel est née d'une constatation que chacun de vous a pu faire plus d'une fois. U vous est très probablement arrive, en lisant te discours ou la lettre d'une personne de votre entourage, d'entendrecomme intérieurement ta voix du personnageréciter tui-mémcson discoursou sa lettre. Ce fait est le plus fréquent. Mais il peut être remplacé par un autre phénomène. Au lieu de la voix (le l'orateur, c'est sa figure,ses gestes qu'on aperçoit alors dans une vision interne. Enfin il arrive qu'aucune de ces deux manifestations ne su produise. Le lecteur n'entend que sa propre voix ou perçoitsimplement l'impression des mouvements de la bouche et des lèvres, nécessairesta lecture a haute voix. Ces phénomènesne sont que des rappels d'imagesayant pour point de départ des phénomènes d'association mnémonique. La prédominance d'un groupe de sensations ne tientqu'~une supériorité de l'une des mémoiressensoriellessur l'autre. On désigne du nom de type visuel ceux (tout les images visnettess'évoquent facilementet de préférence à toutesles autres. Les auditifssont ceux qui entendent les discours sans voir l'orateur. Lesmoteursconstituent!a plus rare des catégories. Ils comprennent lesindividusdont ta mémoire ne retrace lors de la lecture mcntale que les mouvementsd'articulationnécessaires à la lectureà haute voix. Enfin, on désigne du nom de type indincrentceux qui n'ont pas de préfe. rence. Quand, par exempte,ils cherchent à se ressouvenir d'une personne déterminée,.ils voient tout aussi nettement dans leur esprit la forme et la couleur de sa figure qu'ils entendent le son de sa voix. 11 devrait théoriquementexister autant de types que nous possédonsde sourcessensorielles. Mais les sens de t'odoratct du goût, restreints dans leur exercice comme dans leur portée, ne donnent lieu que difucitcmcntà des types. Quel est le mécanisme de formation des typessensoriels?Ce mécanisme vous est connu dans ses grandes lignes. Vous saisissez déjà qu'il s'agit ici de rappel d'images t'aide de sensations. C'est donc un phénomèned'associationde nos diversesmémoires par t'intcrmcdiaircde sensationsimmédiates. Ce rappel, à la vérité, peuts'cncetucrsans pointsde repère, mais il a est généralement tacitité par leur concours. Quant à la variété des types, elle s'explique & t'aide des notions de physiologiencrveuso enseignéesl'an dernier. Elle dépend du nombre des centres, de leurs groupements,do !cur association, do tours connexions,de leur suppléance. Vous avez appris, on effet, quo la surface de l'écorce cérébrate peut assez nettement se subdiviseren territoires, tbnctionnettemcntdistincts. Chacun de ces territoires, dénommes du nom de centre, vous a été délimité et explique. Vous savez qu'ils sont les réceptacles des sensations perçues par les sens dont ils forment pour ainsi dire tes débouchés corticaux. Ce que nous venons de dire do l'identité du siège de ta sensation et de l'image vous permet do conclure que ces centres tntcrvicnncnt effectivementdans les rappels variés qui donnent naissance aux différents types. Or, ces centressont unis par des connexionsnombreuses, par des fibres d'association multiples. Ce sont ces fibres d'association qui président à l'évocation de l'une des mémoires par l'autre, tout comme te degré d'acuité de t'un de ces centres représente le facteur essentiel dans la constitutiondu type. Ces notions un peu abstraites vont du reste s'éctaircr par la démons' tration suivante. Nous dessinons sous vos yeux ce qu'on nomme le schéma do Charcot. Ce schéma est emprunté à un ouvrage de M. Gilbert Battet~}, connu probablement d'un grand nombre d'entre vous. Il vous su<nra de jeter un coup d'œit sur ce schéma pour vous apercevoir du mode selon lequels'acquiert la connaissance (tes choses. Vous aurez en même temps, à t'aide d'un exemple classique, une idée très nette de ta valeur et de ta signification des diuérents types. t/idccdu mot « cloche »,selon Charcot, est immédiatementassociée dans l'esprit de chacun de nous a une série df sensations ou d'images. La vue de l'objet et du nom, t'audition du son, celle du mot ainsi que son écriture et sa prononciation, tout cela est compris dans te concept « cloche M. Et tout cela se tient, se tic et se rappelle mutuellement.Évidemment l'évocation ne porte pas à la fois et uniformémentsur tous tes attributsde l'idée: l'un d'eux prédomine d'ordinaire, et c'est cette prédominancequi accuse le type. Mais toutes les combinaisonssont possibles, sont même réalisées. Letype le plusfréquent,c'est celui qui a reçu le nom de type indifférent. fuis viennent les auditifs, les visuels et finalementtes moteurs. Mais il existe entre tes divers individus d'un même type des variations considérables. Chez les uns, l'image reste faible, indécise, ne s'imposant que moltcmcnt & l'attention. Chez d'autres, au contraire, elle acquiert une force, une intensité qui va jusqu'à l'extériorisation,l'hallucination.Ces types, Messieurs, auxquels t'hypcrtrophic de cette faculté crée souvent une supériorité professionnelle.surtout <;hf'x les peintres et les musiciens,ont déjà pour nous une signification pathologique. C'est un signe de désé- (t) BA).).ET, L(' /«M~<'tn~rMMr. Parts, 1886. quilibre, cU'avcnir a souvent vériné ce diagnostic. Plus tard, quand nous r étudieronsl'obsession morbide, nous verronségatomentun fait psychique prédominer au point d'absorber à son pront toute !'activité consciente. Souvenez-vousa ce moment de nos types sensoriels,do leur hypertrophie maladive, et vous comprendrez alors, par ia tyrannie de l'image, la tyrannie de t'idée. Mais, Messieurs, te schéma en question n'est pas seulement destiné à illustrer d'un cxcmp!c notre théorie dcsimages ft destypes it va nous fournir un moyende transitionvers t'intet!igencedes formes plus élevées de l'activité intellectuelle. L'association de ces dinerentcs formes do mémoires sensorielles implique, en cnet. p!us qu'un fait de mémoire; <te représente, selon ia remarque de Herbert Spencer (i), le germe d'un processus de raisonnement sous forme d'un simple acte d'induction. Cependant, avant do passer au mécanisme du raisonnement, il est nécessaire de vous dire quelques mots d'une forme psychique moins compliquée qui jouit on psychologie classique d'une haute notoriété; il s'agit de l'aperception. Mais que faut-il entendre par aperccption?L'apcrception est un de ces vocablessans limite précise, engendré par lesseules nécessités de différenciationque réclame notre int<'i!eet aux horizonslimités. nous est h'gue par l'ancienne psychologie, Il peut, commebien d'autres, subsister dans la nouvelle, à condition de s'adapter aux faits physiologiques. Car toute la terminologieen psycho-physiotogie est défectueuse, <'t cette défectuosité réctame même quelques indications prétiminaires. Mais ces obscurités de langage n'ont rien d'extraordinaire. La théorie spiritualiste avait construit la science de !'inte!tcctà sa façon. Ignorante de la physiologie, elle établissait des distinctions injustifiées ou négtigeait de spécifier des choses nettement dit!'érentcs. C'est ainsi, par exempte, que nous n'avons pas de terme pour désigner ta sensation inconsciente, t'imagc inconsciente, tout comme nous manquons de mot pour dénommerle réflexe intcHcctuct. Les mots anciens eux-mêmes se déforment. Le terme «psychique M semblait, parses caractères concrets, douer les tentatives transformistes. Nous en rencontrons A l'instant une définition nouvelle, inquiétantepour l'avenir du vieux vocahtc psychologique. « J'appelle ~t/c~MM, dit Hit'th ~2), les associationsdes perceptions et souvenirs périphériqueset sphnchniqucs qui sont devenues automatiques avec les innervationsmotrices qui les accompagnent et ne peuvent plus d'ordinaire être décomposées en leurs parties constitutives.» Psychiques, les impressions viscérales automatiques Mais passons. En réalité, toutes ces dissociations ne sont pas toujours légitimes, et des transitions existent entre ces diverses formes de l'activité mentale. U est (t) SrENcKn. PrtttCtpM~/M'w~K'.Paris, t87X. (2) JUKT)), ~<t t'M ;~fM/~M< /<7M<Mn tk /r<"e. t'aris, 1893. absolumentimpossiblede dire où la sensation devant perception, et plus diMcHo encore il serait do préciser te momentoù h perception se transforme en aperception. !t n'y a là qu'un circuit dans lequel tout se lie et s'enchaîneen une évolution permanente et continue. Les arrêts que nous y traçonsne sont que des notions destinées à nous faciliter l'interprétation des faits; mais des exigences didactiques et d'exposition nous font une nécessité d'établir des subdivisions. Nous n'avons pas toujours pu donner les distinctions au cours de ce qui précède; ce qui va suivre remettra peut-être Ics choses au point dans votre esprit, non familiarisé encore avec notre terminologiequelque peu subversive, empruntée quasi-exclusivement!a physio!ogie. « On a essayé do remédieraux difncuttés do langue que nous signalions plus haut, dit Hichet(~), en appelant s~M~tOH tout ébranlement, conscient ou non, du système nerveux, et en réservant le nom de perception & !a sensationconsciente. Le mot d'aperception(Wundt) devrait alors être réservée ta perception conscienteet accompagnée d'attention. » !t résulte de cette terminologie,que nous adoptons, que tout ce que nous avons dit dessensations et des imagesse rapporte à la sensation et il la perception.!t nous reste à vous dire quelques mots de t'aporccption, et tout d'abord de son caractère spécifique t'attcntion. Mais it est nécessaire, pour justifier ces notions prolongées de psychologie, que nous vous disionsnotre but en insistant sur ces considérations. Coque nous aurons a étudier, ce sont les déséquitibrcments du système nerveux surtout. Or, ces déséquitibrements,nous nous enbrccrons de tes traduire en données de psycho-physiotogie moderne. Nous n'entendons faire intervenirque des troublesmatérielsorganiques. Et pour vous parler régulièrement cette tangue, une condition nous semble indispensable c'est que t'équitibrc tui-memc vous apparaissecommefonctionnel et purementorganique. L'essentieldans notre tache est de mettre en lumière cette vérité générale. Et pour aboutir dans cette voie, votre esprit doit passer sans heurt et par gradation de la matérialitéde la sensation que personne ne conteste la matériaHté des plus hautes manifestations de l'intellect. Toute la justification des considérations générâtes qui vous ont été données, tout comme celle des interruptions du mémo genre que vous scrczobtigés dcsubir encore,setrouve dans ces quelques lignes. Nous espérons que cette justincationvous apparaîtra progressivementplus nette et ptus motivée.Mais puisquet'attentfondiHcrencx:soute, seton tcsctassiques, la perceptionde l'aperception, examinonsbrièvementce phénomène. « tt y a deux formes bien distinctes d'attention, dit Itibot (2) l'une spontanée,naturelle; l'autre volontaire, artiticiette. (i) !UcMt:T, E.M«< de p.«y<)o~<f~n~<ï~. t'aris, ~8!}7. (2) M)BOT. P.~<t<~t<'<~f'o~!ftOM. t'aris, i889. ') La première, négligée pur la plupart des psychologues, est la forme véritable,primitive,fondamentale de l'attention. La seconde,seule étudiée par tes psychotogucs, n'est qu'une irritation, un résultat do l'éducation, du dressage, de l'cntrafncment. Précaireet vacillante par nature, elle tire toute sa substancede l'attentionspontanée,où soute clio trouveraun point d'appui. Elle n'est qu'un appareil do perfectionnementet un produit do civilisation.» Et pius toin, fauteur donne de t'attention !adét!nition suivante: c L'attentionconsiste dans un état intellectuel exclusif ou prédominant, avec adaptationspontanéeou artificielle de l'individu. H Quels sont les causes et !e mécanisme do l'attention? Comme le dit très justementRibot, l'attentionspontanée a toujours pour cause des états affectifs. Mais en cst'i! de mêmepourl'attentionartificielle? Évidemment non. L'attention,au sens le ptustargedu mot, traduit un état psychique d'unecertaine vhacitô; mais cet état psychique peut dériver des causes tes plus vulgaires de la sensibititégénéra!e, comme il peut provenir des plus hautesmanifestationsde !'ëmotivitë et do l'intelligence. Quant au mécanisme de l'attention, il a été l'objet de nombreuses études, surtout dans ces derniers temps. Ribot. dont nous ne pouvons partager les idées, réclame comme conditions fondamentales, constitutives de l'attention les mouvements corporets. Et pour le célèbre philosophe, les mouvements ne sont ni tes cncts ni les signesde l'attention;ils en constituent tes conditionsnécessaires, les éléments essentiels, tes facteurs primordiaux on un mot. Pour Ribot (i), « si l'on supprimaittotalement la faculté d'engendrerdes mouvements,on supprimerait totalement t'attention. Féré (2) a dernièrementapporté aux idées de Hibot l'appui de son autorité. Il tour mêmefourni un argumentsérieux en constatant que le relâchementmusculaire engendre progressivementl'inattention.Cette thèse a le défautd'être tropabsotue;elle dissocie, en créant des préséances, deux faits connexes, issus d'une même cause,d'un même phénomène. Nous comprenonsles mouvementscaractéristiquesde l'attentioncomme concomitantsd'un phénomènede dynamogénicayantpoursiège le centre attentif. L'irradiationpeutagirdirectementparexcitationou par inhibition. Etto se diffuse, pour ainsi dire, dansle restant de l'écorce. Elle inhibe tes autres centressensoriels,ce qui expliqueleur indifférence. Lors de l'attention, la vie intcUectuetto parait, en effet, comme concentrée sur un point déterminé de l'écorce. Mais sa diffusion s'étend bien au delà. Elle atteint tout d'abord les centres psycho.moteurs,y crée les tensions et les relâchements musculaires caractéristiquesde l'état d'attention. Mais le courantparti du centreen état d'hypertensionattentive ne se borne pasl'écorce.!t s'irradie (t) RtBOT, Psychologiede ro~nOon. Pans, i)}89. (2) F~È. ~a pathologie dc.< Aot~Mn.Paris, 1893. dans tout l'arbre nerveux. Les ganglionsdo ta base sont in<!uoncés à leur tour. Et c'ost vers eux que va s'épuiser, en réalisant les cncts physiologiques de l'attention, le courantsorti du centre attentifdynamogénisé. L'étudede l'attention a vivement préoccupéles psychologuesot tes physiologues. Quelques-uns en ont fait la ctof do voûte de l'entendement. t)'autrcs, comme Sollier (i), ont basé sur tes perturbations de l'attention une-classification-decertaines-formes pathologiquesde l'tateUect~ Cependant tout c<; qui touche :'t l'attention est encore bien précairementétabli. Les données essentielles sont constammentremises en question. Dernièrement encore. Bastian (2) proposaitune origine sensorielle aux irradialions motrices, nées de l'attention M L'activité fonctionnettc. que l'on suppose exercée par des centres moteurs volontaires de la zone rotandique, est on réatité, disait-it, exercée par des centres sensorielstdncsthcsiquessembtabtt'ment situés H. Cependant rien ne démontre la présence de centres aussi hypothétiques,doublant re<')temcnt tes centres psycho' moteurs et les pénétrant pour ainsi dire tnatéricttement. Us constituent, du reste, une supposition inutile, Nous ne pouvons nous rallier qu'a une théorie strictement physiologique. Et pour cette raison, it nous est egatement ditlicile d'admettreles deux catégoriesd'attentionde Rihot. La classification de Wundt en attention volontaire et attention involontaire, est tout aussi factice. Du reste, les psycttotogucscux-métnes commencentà renoncer à ces subdivisions. Henini (3), après un exposé très net et trôs complet du livre de Hibot, finit par déctarer qu'il est dinicito de marquer, dans le dévctoppemcnt psychique d'un individu, les degrés intermédiairesqui séparentl'attention spontanée de t'attention votontairc. Hirt (4), dans son livre dont !e titre spécial cache un exposé des données essentiettes de la psychologie physiologique,démontre clairement l'existence d'une attention latente et d'une mémoire latente, telles que noustes comprenons.Leur mécanisme unique, selon nous, les transitions qui les rapprochent, s'opposenta toute Hgno de démarcation entre l'attention volontaire et l'attention spontanée. Même avec tes correctifs de Kibot, l'attention ne se subdivise pas. Elle peut être d'origine interneou d'origine externe,portersur têt ou tel centre, mettre en jeu sous forme de tension l'activité particulière de l'un ou l'autre département cortical voilà tes seuls classements possibles des états d'attention. Quant à l'essence du phénomène,au processus physiologique dont it est l'expression,comment devons-nous les envisager?Wundt (S)appc!te cela tes conditions internes de l'attention. <i) Sou.tBtt./t~7</)~K'~<'rM~. Paris, ItMi. (2) BASTtAf, ~~<'M/<OHet volition. <Rt!V.PO)). <892.) (3) BENtKt. De fa~H~Cf!. (HKV. tTAL. M FH.OS., 1890.) (4) MtnT, /,f< p/o~M~M r<t~. Paris, <892' (S) WuKDT, Pnn~Mdep.t'/t'/ta/c~M.Paris, t886. Ces conditions nous révèlent, dit cet auteur, la production d'une adap. tation à l'impression.« En gênera!, écrit Wundt, tes phénomènesphysio' logiques qui se manifestent lorsque t'attention est évoittée, se produiraient de la manière suivante. La première impulsion succède toujours à une irritation externe ou interne. Une irritation de ce genre a d'abord pour conséquence une représentation,une image provenantde l'attention ou de f imagination. L'irritation scnsoricttc est en même temps transmise au domaine centrât de t'apei'ccptioh; de ta, elle suit une doubte voie et peut se diriger H En arrière, vers les domainessensoriels, ce qui renforce la représentation » Vers te domainedes muscles soumis a ta volonté, et, dans ce cas, apparaissentnécessairement ces tensions musculairesqui aident constituer te sentiment de l'attentionet réagissent, de leur côte. sur t'attention qu'elles renforcentconformément~ ta toi que les sentiments associés se prêtent un mutuel appui. » En dehors des questions de détail, le mécanisme de l'attention peut assez bien se schématiser selon la formule ci-dessus. Cette manière de voir se rapproche du reste considérablementde cette que nous avons nousméme esquissée plus haut. Nais, comme t'a très bien dit Uwetshauvers (d) dans son excellente thèse L'attention est, en fin de compte,une fonction ou un degré plus ou moins grand d'organes en fonction. » Le seul moyen de concevoir l'attention, c'est de la rapprocher des images et des types. Nous avons vu que, par moments, l'extrême sensibilité d'un centre scnsoriel peut créert'hattucination. L'attention, qui fortifie l'imageet crée danste centre une réceptivitéplus grande en accaparantà son profit les forces vives de tout l'appareil psychique,est un phénomènebien prochede t'hattucination.Et t'en pourrait facilement passer de l'une à l'autre. U ne serait pas difficile de le démontrer. En somme, quand Léonard de Vinci disait à ses élèves de regarder avec une attention soutenue et prolongéeles vieux murs pour y trouver des inspirations,il les poussait par l'attention vers l'hallucination artificiette et volontaire. Nous sa~ns très bien qu'en localisant partout t'attention, nous ne la tucatisons nulle part. Et nous n'ignorons pas que, l'aperception dérivant de l'attention, cette dissémination de t'attention nous prive d'une localisation de l'aperception. Enfin, nous connaissonsles tendances de l'école de Wundt à placer l'aperception dans les lobes frontaux. Ces considérations ne nous semblent pas devoir modifiernotre interprétation de l'attention. y a une hypertension frontale idéative qui symbolise l'attention frontale, comme il existe des hypertensions dans les centres (i) UwEt.sttAUVKKs,P.!yc/(O~M<<c<'Mpcr<'</)/<p~.Mrnxcttes. t890 sensoriels en rapport avec tes phénomènes d'attention dont ils peuvent être le sit~f'. t/attention, cotmne la mémoire, peut même, à la rigueur, se passer (te la conscience. H nous arrive d'avoir fait attentionsans nous on apercevoir. Cette attention latente se confond en réalité avec la mémoire inconsciente. Et en définitive, comme toujours, l'unité du mécanisme so retrouve npres t'écartemeut des dissemblances superficielles, héritage des anciennes phitosophies. Mais l'attention ne crée pas seulement un dynamisme plus considérante dans le centre ou elle s'effectue, ainsi que l'a bien dit Oberstoiner(~); elle engendreégalement t'inbibition. Kt, selon nous, ce sont ces phénomènes d'inhibitionqui jouent le rote essentiel dansl'accalmie musculaire caractéristiquede l'attention. Nous aurons, diverses reprises, :'< vous parler do t'inhibition. Déjà, lors des généralitéssur les centres et leurs modes d'association, nous vous en avons dit quelques mots. L'inhibition n'est, en somme, que t'intcrférencenerveuse avec quelque chose d'actif et de spontané. Son rote s'étendra forcémentavec une connaissanceplus approfondie du mécanisme nerveux. Nous ne pouvons aujourd'huiexaminerde plus près la question, car il est temps d'en finir avec t'attention. Elle n'introduitdonc aucune donnée nouvelle dans nos vues sur le fonctionnementde t'écorce cérébrale. Ette n'est qu'un mode de t'antivitc consciente, subordonné aux conditions anatomiqueset physiologiquesdes centres nerveux, II faut vous représenterles différents territoires de t'ccorcc comme élaborant constamment des actions suivies de réactions et d'irradiations dans tous les sons. Les tensions, t'activitë y sont variables. Ces variations ne font du reste que rcnetcrles états d<* tension des centres sous-jacentsaux centres conscients. L'ecorcc n'engendre point spontanémentl'attention. En ceci commedans le reste de ses manifestations, otte demeure tributaire du milieu interne comme du milieu externe. Ce sont les variations d<* ces milieux qui, se répercutant de territoires en territoires, viennent atHeurer a t'ccorce sous forme d'hypertension attentive. Ces variations sont le point de départ ds diverses modalités de notre vie psychique; elles sont la base de toutes les subdivisions que l'observation interne a cru devoir y établir. Les distinctionssont, nous le répétons, des moyens mnémoniques nécessaires~ à notre intellect. Elles ne correspondentnullement à des différences qualitatives entre les choses. Ces propositions essentielles vont dominer de haut tout ce qui nous reste à (lire de t'aperception. du raisonnement, du jugement, de la volonté, de l'idéation et même du moi. tt était indispensable de les rééditer <'n cette occasion. Le mirage métaphysique est têt, en em't. qu'il fausse le jugement de ceux-là mêmes dont tes convictions psychologiques semblent s'inspirer intégralement des données (i) OMMTKtXEX.E.Mf~x. r<<!rfA<<)HH~CM~oH.Bmin, <879. physiologiques. Les anciennes théories ont des mouvements tournants très curieux. Ceci vise spéciatemont ta théorie do t'apercoptiondont Wundt a fait ta clef de voûte de sa doctrine psychologique. 8o)on t'émincnt psychologiste attemand, t'apercepti&nest une entité d'essence indéfinie, soustraite aux lois de l'association. Ette domine do haut les éléments de l'esprit. Elle les choisit, les coordonne; l'association so borne à les lui <burnit't Quant àcctto dernicro, ettc reste !a mystérieuseinconnue, selon l'heureuse expression de Zietm (I) qui, dansunepage-solideet bien pondérée, faitjustice de cette tentative métaphysique de Wundt et de son école. Pour nous, l'uperccptionproprement dite no peut représenter que le phénomène de l'attention se produisant dans les centres d'ideation. Dwetshauvers exprime nettementce fait tout en privant, avec Wundt du reste, les centressensorielsdu bénence de l'attention.Sauf les restrictions que comportent les données précédentes, nous pouvons dire avec cet auteur « L'analysedes fonctions des hémisphères du cerveau nous amène à considère!' la région frontale du cerveau antérieur comme étant te supportdes processus physiologiques qui accompagnentt'apcrception des représentationssensibles. Tant que l'excitationcentrale reste limitée aux contres sensibles proprement dits, elle n'est que perception l'attention des aperceptionsest toujours liée à l'entrée en activité d'éléments de la région frontale du cerveauantértcur. » Notons cependant que, comme le fait observer très judicieusement Ziehn, il n'y a pas que tes troubles des régions frontales qui portent atteinte A t'idëation. Mais cette constatation ne peut enlever ces parties leurs propriétés spéciales. Elle prouve simplementque l'association est nécessaire au fonctionnementdes centres d'ideation et que. en d'autres termes, l'aperceptionde Wundt constitue simplementune do ces synthèses supérieures qu'élaborent progressivement les processusd'association. Tout ce dont nous venons de vous parler au sujet des sensations, des images, des illusions, des hallucinations et même do t'attention des centressensoricts,se passe dans le territoire cérébral situé en arrière des circonvolutions frontale et pariétale ascendante, y compris du reste ces deux circonvolutions ainsi que les centres de l'agraphie et de l'aphasie motrice. Ces parties constituentles zones corticales en voie de saturation. Les lobes frontaux sont les régions les plus récentes et relativement vierges encore de ces résidus d'images et de sensations dont nous vous avons tant parte Ces territoiresse peuplent cependant,mais ilsse peuplent soton un mode spécial. Les territoiressensoriels reçoiventleurs sensations par voie centripète des différentssens dont ils formenl les débouchéa. Ils sont plus ou moins directement tributaires tie l'extérieur. Les centres d'idéation ne sont en rapport probableet direct avec aucun appareil péri- (t) ZtBHK. L<'<7/o~ der P.~0~. PAy.<!«)~. Mn:t. t8M. phérique. its ne s'alimententque par des courants qui déjà ont traversé les centressonsoricts. Ce sont donc des résidus d'images qui jouent dans les régions frontaies le rôle d'excitants, et leurs résuhantcs forment tes concepts, les résidus de t'aperccption. L'attention consciente trouve là un terrain approprié. Car l'attention, nous avons négligéce point pour ne pas alourdir une exposition déjà délicate par ette'mcme, l'attcintion consciente ne sf développe pnrticnticrementque dans-tes territoires où les éléments ont ganté une onde d'oscillation incompatibte avec la saturation sensorictte. C'est pour cette raison que !'attention, quoique phénomènegénérât, se produitsurtout dans tes lobes frontaux Ces lobes frontaux sont donc peuples de résidusd'imagesou, si vous voulez, des complexus de sensations. Pour vous représenter nettement la chose, reportez-vousau schémadeCharcotdontnous vous avonsparlé tantôt. En définitive,t'idée « ctochc M qui occupe !e sommet du schéma, de quoi estelle formée? De tout ce qui se trouve échelonnésous elle, c'est-a'dire du son, de la vue de l'objet, du mot écrit, du mot parlé, etc. Or, tout cela sont des images auditives, visuelles, musculaires, motrices, etc. Ces imagessiègent l'endroit de la sensation,selon la proposition fondamentale énoncée précédemment. Mais t'idée de «ctochcH se tocatise ailleurs elle s'est constituée dans teslobes frontaux de la conflagrationdes résidus de toutestes images qu'ette synthétise. Et, Messieurs, pour comprendre, même dans ses défaits, le mécanisme de cette formation du concept « cloche H, rappelez-vous tes deux propriétés statique et dynamique du résidu. C'est le coté statique du résidu qui localise l'image sensorielle au siègemême de la sensation c'est le côté dynamiquequi en projettecomme le ctiché vers les régionsfrontales. Ces clichés venus de partout se condensent dans la cellule frontale qui se trouve, elle, réatiser scrupuleusement la pittoresqueappellation de boîte a clichés que lui donne il. le professeur Heger. Chaque fois qu'une des sensations composantesdu mot « cloche », une des images donc, acquerra dansle centre où elle est déposéel'intensité nécessaire pour aller faire vibrer ta cellule frontale, l'aporceptionse pro* duira,et nvec elle l'attention. C'est ce mécanismequeWundt décrittrès bien quand il nous parle du champ visuel et du point visuel de la conscience; lorsqu'il définit ta sensation, t'entrée d'une représentation dans la conscience, l'aperception, ou perception tout court des Français, son arrivée au point de fixation.Quant ce point de fixation, cette cellule frontate, pour parler te tangage physiologique, elle possède des propriétés que t)w('jsh:tuvers exprime trc!i clairement « Le point de fixation, dit cet auteur(~, n'est donc qu'une partie très taihte du champ de la conscience; il en résulte que ce point d'application ce que nous appelons apercoption ne vise qu'une portion du champ; et cette portion même, (i) i)WB).8MA~t!M.y'.<(o~Md<* r~'<«m<. Ur"xei)p! )8W). nous ne pouvons !a fixer que pendant un temps très court. Semblable on ceci à la mise au point de la rétine, i! peut so rétrécir et s'élargir; dans !e premier M! il gagne en clarté, en précision; dans le second cas, !e contraire a lieu. En effet, Messieurs, plus les images qui ont servi & projeter les clichés de la résultante sont nombreuses, et ptus cette dernière s'élève dans l'ordre des généralisations La complexité indique un travail considérable d'association de résidus divers;ette symbole une puissance supérieure de coordination mais cite implique une organisationd'autant plus déticate et une perception d'autant plus laborieuse.Ceci vous explique la diffi. cuité desgénératisations, teur délimitationobscure, leur instabilité d'une part, maisaussi leur rappel facile, par suite même du nombreconsidérabtc des images d'où elles proviennent.Cela vous rend compte égatement de leurs points de contact, malgrédes origines diverses, ainsi que de la facilité avec taquctte elles se substituent aux sensations et aux images. Vous comprenez en même temps la supérioritéqu'ellesdccctent et les progrès qu'elles r~atisent. Enfin, vous arrivez ainsi saisir la prédominance du type frontal et sa haute significationdans l'évolution inicHectueth'. Les synthèses psychiques sont. en en<'t, tes cioments dont se déduisent les lois, ces lois n'étant après tout que des synthèses supérieures,(tes synthèses d<: synthèses. Maisgrâce ces considérations,ce qui nousreste diredes autres modes de l'activité mentale s'interprétera facilement. Vous concevez tout d'abord tes deux gnutdes catégories de perceptions que l'on nomme la connaissance spécifique et la connaissance individuelle, L'une n'est qu'une réduction de l'autre; elles différentsimplement par le nombre des images qui tour ont donne naissance. Toutes df'ux relèvent de la mémoire dont elles constituent, du reste, une (tes caractéristiquescssentiettes. Elles interviennentdans te raisonnement et en représentent déjà des formes synthétisées, inconscientes et comme raccourcies. Les perceptions et les connaissancesainsi dctinics permettent en effet de comprendre le mécanisme du raisonnement. Car, comme le dit très bien Binet(i) M H n'y a point de différence tranchce entre la perception l'aperceptiondes Allemandsqui font du mot « perception H t'équivalent du terme « sensation» des Français et le raisonnement logique. » Les deux opérationssont, en effet, des raisonnements du connu la sensation et l'image A t'inconnu, la synthèse des c!ichés ou l'idée. « L'analogieest si grande,continuefauteur,que nous avons pu comparer la perception au raisonnementen forme et montrer que la perceptioncontient tous les élémentsessentiels d'un syttogismcpéripatéiicien. En somme, perceptionet raisonnementlogique ne sont que les deux (i) B)!)BT,Lap~e/K)/o~M</Kr<!MOH;tcw<'M~. t'itris, i88C. extrêmes d'une longue série de phénomènes.» Et après avoir énuméré les considérationsqui justifient cette thèse, Binet conclut « Toutes ces raisons portent & croire que le raisonnement perceptifet le raisonnement logique supposent le mémo mécanisme. H D'ailleurs, nous vous avons ()<!Ja rappeté que Spencer, Bain et avec eux toute t'Écote assoeianisto anglaise admettaient que la perceptioncontenait en germe !o processus du raisonnement.L'École française, par tes voix autoriséesdes Hibot, des tUchet, des Binet, des Pauthan, proclame hautement ces vérités. Et vous

)vex vu qu'en AllemagneZiehn oppose formellementà la conceptionnuageuse de l'aperception scton Wundt et son écote, l'association comme clef

de voûte de tout t'édince psychologique. C'est poussé par l'importance do cette vérité que nous avons mis cette rigueur à déduire ta perception, des images et des sensations. En possession du mécanisme de l'idée, tout se <)éduit facilement et nous ne pousserons pas plus loin la démonstration. C'est ainsi que Richet(i), par exemple, définit le jugement « L'association d'une idée générale à une idée particulière ». Romanes (2) montre à son tour qu'entre tes diverses catégories de jugements, réccptuets, préconceptucls et conceptuels, il n'existe que des différences de niveau d'idéation. L'intelligence n'est donc, en dernière analyse, que !a (acuité de coordonner, d'associer et de synthétiser des perceptions. L'imagination, qui en symboty~e l'essence, est constituée uniquement des transformations de concepts généraux aux racines desquels pendent les sensations et les images. « Le pouvoir productif ou créateur de l'imagination, dit Maudstey(3), qui semble, à première vue, être inconciliableavec le savoir acquis entièrement au moyen de t'expéricnce, n'est donc au fond qu'une manifestation plus ctevée de ta même force qui anime le développement organique. M Mais il est temps, Messieurs, de jeter un coup d'ceit sur le chemin parcouru. Nous voici parvenusau sommet même de l'activité intellectuelle. Rappctcx-vousd'ob nous sommespartis. Et pour gravir toutes ces pentes, effectuer toutes ces ascensions,aller du rénexe le plus primitifaux opérations les plus compliquées de l'entendement, quels principes avons-nous fait intervenir?Un très petit nombre et d'une simplicité mécanique. Les lois de l'action et de la réaction, l'irritabilitéde la matière, l'excitationet sesrésidus, les propriétés de ces résidussous la forme d'un douhtc phénomène statique et dynamique, enfin la grande loi d'associationet de synthèsedes résidus.Et à l'aide de ces conditions, nous avons pu réaliser tous tes degrés de l'activité mentato"Nouspourrions,sans crainte de nous égarer, hasarder une conceptiond'ensemble.Mais te programmesi chargé (i) RtOtET, ~M<!tff<'p.~<'Ao~t<n~«/< Paris, 1887. '2) ttOMAKBS. L'A'0<M~Ot) MMM~/<!<)M f/<0!)tMM.Paris, t89i. (3) MAUOst.EY,La pAy-no~M de f'~<p)' Pnns, i8'!9. de ce jour n'est pas épuiséet il nous reste encore & vous parler de choses importantes. it est cependant une retouche à effectuer cet ensemble. Elle a trait au mécanisme de l'association. ït vous a paru peut-être que, pour réaliser cette association, nous entendions mettre en jeu exclusivement des relations anatomiques, t'associationde contiguïtédans taquotte Hibot résume les lois do l'association de t'Ëcotc anglaise. La similitude dispara!t, en effet, des descriptionsde Ribot (i) comme rapport fondamental d(~ reproduction,cLtc jeu de ta mémoire y est expliqué uniquementpar des continuités. H nous semble, Messieurs,que tes re!:tt!ons anatomiquesque les contiguttes fontseules intervenir, ne sauraient élucider le mécanismecérébra! tout entier. H seraittrop long de vousdévelopper cette proposition dans ses défaits. Nous vous dirons simplement qu'en dehors des relations que les résidus tiennent des connexions des centres, il en existe une source d'autres, basée sur la propriétédynamique,vibratoire du résidu. Cette propriété, nous vous la rappelions a l'instant. Nous y avons insisté peut-êtreun peu longuement,selon vos impressions du moment, lors de la description.Vous voyez a l'heure actuelle sa grande portée. Elle crée entre les centres comme une deuxième anatomie plus subtitc et plus compliquéeque ta première.Cetteanatomiecomptetct'autre en la décuplant et la sensibilisantpour ainsi dire. Les cettutes nerveuses sont de réelsdiapasonset l'unissonvibratoireest un fait régulieret permanent dans toute l'étenduede la surface corticale. Toutes les appellations variéesdonnées aux modes dinerentsselon tesquets ces mouvementsassocies se traduisent à la conscience, ne sontque des distinctions artiticicttes. « Les mots psychique, pensée, sentiment, etc., et même le mot psychophysique, dit Ftournoy (2), retevent exclusivement du vocabulaire de ta psychologie, tts sont totalementétrangers au domaine physiologiqueoù il n'existe que des événements physiques tout court et des mouvements s'enchaînant et se transformantsuivantles tois de taméeaniqucetsans égard à une doublurementalepossible.oCe qui reste expliquer,c'est la finalité apparente, t'ordrcctla systématisation de ces mouvements. Nousesquisseronst'cxpticationqu'on peuten oser à l'heure actuelle.Mais en ce moment, nous devons nous bornerau caractèremécaniquevibratoire du résidu psychique quel qu'il soit. Cet unisson des propriétés vibratoiresdes résidus donne la clef de ces associations étranges que l'anatomie des centresserait incapable d'expliquer. Vous le verrez intervenir fréquemment dans les éléments de psycho-physiologie morbide qui vont s'échelonner comme des intermèdes au long de nos entretiens. Nous tenons & vouste signaler aujourd'hui. II nous est du reste indispensable pour tenter un exposé rapide des trois catégories de phénomènes qu'il nous reste décrire sommairement le moi, la personnalité et l'équilibre. (t) tUBOT,LM ttM~tM~ M~Mou'f. Paris, 188t. (2~ F't.oUMOY, J!eMM' pMoMj~tM. Mai i8')t. Nos idéessur)o moi et la personnalité voussont connues,tout au moins dans leurs grandeslignes. Lors de notre première conférence, quand il fallait motivervos esprits inquiets les longs détours de ces entretiens préliminaires, nous vous avons dit de quelle façon la science moderne interprète le moi et la personnalité. C'est en partie pour développer ces synthèses de début, destinées à éveiller votre curiosité, que nous avons entrepris cette longue revue do psycho-physiotogiogénérât' Ce que nous avons à vous en dire ne sera qu'une suite de déductions; vous aurez a faire vous-mêmes la mise au pointqu'elles réclament. M:)is, Messieurs, nous nous apercevons qu'une grave lacune s'est glissée dans cette étude. Nous avons négligé do vous parter de la volonté. En vérité, nous ne sommes guère coupable cependant. Si la volonté n'a pas trouvé place dans nos descriptions, c'est pour l'unique raison de t'incxis. tcnce de la volonté. Quant aux volitions, elles ne sont que des phéno. mènes psychiques reliés à la matière et au fonctionnementcérébrat, tout comme les autres phénomènes psychiques. « Du réttcxe le plus bas à la volonté la plus haute, dit Hibot(d), la transition est insensible,et il est impossible de dire exactement !e momentoù commence la volition, c'est-à-dire ta réaction personnelle.D'un extrême à l'autre du la série, la din'ércncese réduit à deux points d'un côte, une extr~ïtc simplicité, de l'autre, une extrême complexité; d'un côte, une réaction toujours la même chez tous tes individus d'une même espèce, de l'autre, une réaction qui varie selon l'individu, c'est-à-dired'après un organismeparticulierlimité dans le tempset t'espace, » On a tenté dans ces dernierstempsbien des réhabilitationsde la liberté. Chaque jour, cet exercicepérilleux fait de nouvellesvictimes dans le champ clos de la philosophie. Parfois t'habiteté de l'exposition supplée à la justesse des idées; t6t ou tard cependantl'illusion cesse. Et lorsqu'elle se continue, elle n'amené que le vertige ou l'ahurissement. l'ami les tentatives célèbres, on cite tréquemmeat celle de Fouillée. Cet auteur a cru trouver un terrain neutre où matérialisme et spiritualismepouvaient se tendre la main. Nous devons avouer que nous considéronsles théories du philosophe français comme autant d'hérésies physiologiques développées, du reste, dans une langue très savante et très habile. Nul, en effet, n'excelle comme lui partir d'une vérité judicieusementobservét! pour aboutir une impossibilité ~'ientinquc, une subtilitémétaphysique. r'ouittécdépense une grandescience et une rët'ttc activité & édifier sessystèmes. Dansl'un de ces derniers, l'auteur s'efforcede montrer l'existence de ta liberté même dans le déterminisme.« La vraie liberté, dit touittée(2), consiste à être déterminé par soi'métne. en tant qu'être raisonnable, et non être indéterminé,indifférent, comme un corps en équilibreinstable (t) RtROT, LM ))!a!<t<<«Mde lu oo~tM. Paris, i887. ('!) Foun-LËB, y<e~Mf(~~<'ot~«~~t'u~)/<f~EV. p)tn. cet. <892.) qui attend que te moindre souMe extérieur le (assc pencher d'un c<'ttc' ou tic l'autre. L'obsession 'te t'indétormincnous est devenue naturette parce fait que nous avons besoin d'être relativementindéterminésou plutôt non (tôtcrmines en présence (tes choses extérieures; mais transporter cette indéterminationau soin de nous-mêmeset jusque dans notre intetiigonce, sous prétexte de nous rendre libres, voilà l'illusion vulgaire. C'est donc dans le déterminisme, non en dehors, qu'il faut chercher la vraie tihcrie, puisqu'etto est ta détermination pour des raisonssupérieures ayant !cur unité dans ridée mêmede notre moi comme cause et comme nn. » 8ingu!icre tiberte, Messieurs, que celle qu'on doit chercher d:<n9 le déterminisme.Et it parait que cot!e-!a. c'est !a vraie. Que pourrait donc bien être l'autre, par hasard'! Toutes tes tentativesdo ce genre sont vouées un avortement certain. Nous déclarons donc qu'a notre avis, la volition est un fait de conscience s'cncctuant dans un substratum matériel. Ce substratum matériel est tributaire des lois de la physiologie et ne peut en aucune façon s'y soustraire. Les relations du centre et de l'actesont directes, indissolubles, inexorables. Et cette volition fût-elle même autre chose que la cellule o~ elle se produit, que de par les nécessités de la nutrition elle non serait pas moins éternellement sa chose. Quant à la couleur, aux teintessi variées du nos volitions, nous verrons d'o{t nous les tirons. Mais c<' sera pour plus tard. Par ta volonté, nous arrivonsinscnsibtcntenta la notion du moi. Car on a pu dire avec une certaineraison « Je veux,donc je suis H. Mais, comme on a judicieusementreptique, le <- je veux n constate une situation et ne la constitue pas. ~a votonté, qui intervientdans la composition du moi, ne le crée en aucune façon. Quant au moi, Messieurs, nous nous borneronsà le définir, un peu à notre taçon, comnte représentant !a personnalité vue du côté de la conscience. La notion du moi est donc liée à celle de la pCMon~ nalité; son mécanisme dépend du mécanisme générât, de tout fait do conscience. Comme pour tout phénomèneccrcbrat,ses conditions csscntielles résident dans une coordination tcrminct' par une synthèse. Cette synthèse, c'est ce qu'on nomme t'unit~ du moi. Cette unité, comme toute synthèse psychique,est, au début de notre existence, instable et fragile. Elle ne se forlific que par la systématisationet le rappct. Notre sentimentt du moi n'est donc que l'action tenteet progressive de mémoires coordonnées dans une notion dont te nombredes résidus,leur degré de similitude et de cohésion, Icur unisson statique et dynamique constituent les étcments essentiels. Et cette unitd psychologiquen'existe qu'en vertu d'une unité biologique diincitc dennh', mais dont certains phénomènes pathotogiqucs font prévoir l'instable et fragitc complexité. Rcportcx-vous~ Messieurs, a ce que nous avons dit des altérations du moi et de la personnalité au début de ces tenons. Les divers aspects sous lesquels ces attributs ont été envisages par Mcrxen (i), Binot (2), Jeannct(3), vous ont été exposas. Nous n'insisteronspas; tes critiquesseraient ici hors de saison. Ce qui importo,c'est une notion précise et directrice nous croyons vous l'avoir fournie, sinon complètement,au moins dans ses éléments <'ssentie!s. Quant a la personnalité, c'est ta notion la plus complexe et la plusvaste Maquette vous-puissiez parvenir.encondensantdans une mémo formule tout ce qui vient de vous être dit. Happetex-vuusles critiques tormutécs a l'adresse des diversesdénnitions de la personnalité.Souvenez-vousde nos efforts pour élargir cette notion, en agrandirle cadre, y faire entrer tout ce qu'elle contient en réalité. Et maintenant,arrivés par l'analyse à justifier cette synthèsedont le caractère étrangea dû vousdérouteren principe, réexaminonsnotre définition de la personnalité. La personnalité humaine. disions-nouslors de notre première conférence, envisagel'hommecomme formantun tout organiqueet fonctionnel. Etto néglige l'attribut emprunte il la notion do l'espèce pour ne considérerque le caractère de son existence comme agrégat bien délimité, tant dans sa composition que dans son mécanisme. Or, ce mécanisme et cette composition étant tributaires du milieu,ajoutions.nous, ta notion de ta personnalitéhumaine se résume dans t'examendes actions et des réactions qui se produisent entre l'organisme et ce qui l'entoure. C'est, en somme, cet examen grandioseque nous venons de tenter. Nous avons paru parfois négliger le milieu; ce n'était que pure abstraction momentanée. Le milieu, vous l'avez vu intervenir dans la formation de l'arc réHexe; si dans la suite son rôle s'est pour ainsi dire joué dans la coulisse,son invisibilité ne lui enlève rien de son activité.Quand nous parlions d'excitations sensorielles, affectives et autres, c'était le milieu physiqueet social qui entrait en scène. Et par ces quelquesconsidérations, notre définitionde la personnalitése complète. II y aurait encore de nombreux côtés à remettre en lumière. H serait nécessaire de vous reporternotre théorie des besoins,acette tritogic de toute vie individuelle et collective dont nous vous avonslonguementparte dans notre première conférence; a chercher dans notre seconde conférence de quelle façon l'inconscient, qui en fait l'objet, n'est en somme que la première des étapes parcourues par chacun de nos besoins. tt y aurait à vous remémorer ce que nous disions à ce moment de l'automatismedes centres et des tensions fonctionnellesdont ils sont le siège. Puis, résumant l'objet de notre teçon d'aujourd'hui.qui constitue comme une étudedu domaine de la conscience superposée au domaine de l'inconscient, vous arriverieza (i) HMXEX, L<:<'<;rt'«tM<'<t'(«;~M«'c<'r<'&m<<Paris, <88T. (2; BtNET, Les altérations de la peMonnatfM.Paris, {89: (3) JBAKKËT, L'aKtoH!afMtt!e~cAo~t'~M< Paris, i6U2. fotapc ultime do l'ascensiondu besoin. Vous avez assise, en effet, à toute une activité psychique se passantdans t'écorce. Au début de cette activité, nous avons mis, sans la définir autrement, la sensation. Mais ce terme « sensation M dépassait considérablementles limitesque lui assigne le tangage habituel. ct Sensation » résume à nos yeux toutesles excitationsqui, des profondeursde l'organisme, de chaque organe, de chaque tissu, de chaquecellule, montent,par tes filets nerveux,le long de la moettc,jusqu'à fccbrcc. M SensationHsynthëtiseen môme tempsfensembtp de toutes tes influencesque le milieu exerce sur nous par ait doublemodatitë physique et sociale. L'activitéorganiqueconscienteou inconscienten'est donc que ta"' résultante des actions et réactionssuccessivess'elfectuantentre le milieuet l'individu. La synthèse de cette activité, c'est ta personnalité. Et par teseu!, fait de l'adjonctionde l'actiondu milieuà tout ce qui vous a été dit durant ces trois entretiens préalables,vous aboutissezà notre dëtinition du débuta Et vers quoi tendent, disions-nous a ce moment, toutes ces perpétuelles conflagrations? Vers fadaptation, répondions'nous simplement ators. Nous pouvons ajouter Vers l'adaptation par la coordination. La coordination, nous l'avons vue partout dans le développementdu système nerveux; nousl'avonsretrouvée(tans les sensationset tes images, et elle existe égalementdansle monde des volitionset de l'idéation. « Cette coordina' tion à complexité croissante qui forme les étages de la volonté, dit < Ribot (1), est semblableà la coordination (les images et des perceptions qui constitue les divers degrés de l'intelligence, toutes deux étant une adaptation plus ou moins complète de t'être a son milieu dans l'ordre de t l'action ou dans l'ordre de ta connaissance. » Cette coordinationet l'adaptationqu'clio exprime, nous les retrouvons même au faite (le l'intellect, dans cette suprême quatitcquinous a permis d'appeler t'imagination t'cssonce même de fintetti~ence. L'imagination, c'est te besoind'adaptation se traduisant dans le scut domaine des nécessités psychiquesen vue des synthèses et des coordinations venir. Et cette haute faculté ne vaut en réalité que par la sûreté des coordinationsinférieures dont elle cherche vaguement et spontanément à r~atiser la synthèse. « L'imagination de chacun, dit Maudstey (2). crée recHcmcnt ou l produit des monstruosités et des avortons, selon que l'esprit est bien ~r fourni dé connaissances solides et possède par conséquentdes concepts vrais, ou bien imparfaitement fourni et rempli de concepts faux; en d'autrestermes, seton que l'individu est ou n'est pas en harmonieavec la nature. » Par la coordination, l'adaptation et l'harmonie, nous passons, comme par des transitions naturettcs, ù la notion d'equitibrc. !t serait nécessaire de définir d'une manière synthétiquecette gcnératisation dernière laquelle nous venons de parvenir. Mais il faut terminer. (i) RtBOT, Les maladies de fo~H<< Paris, 1S86. (2) MAUMLEY,f<(t~y{)0~)<:(~<'M~'tf. t'aftS, 18~9. L'équilibre ne peut avoir évidemment, dans le domaine scientifique, qu'unesignification schématiqueet surtout momentanée. L'équilibre dcti' nitif serait la mort physiologiqueet psychique comme il marquerait t'éternei!e inertie dans le monde physique. L'équilibre représente simplement l'adaptation limitée à une portion du temps et de l'espace. H n'est qu'un temps d'arrêt infinitésimalentre des oscillations indéfinies. Et il va sans dire qu'il n'a rien de commun avecson acception physique. L'équilibre dans la personnalité humaine peut s'étudier sous plusieurs rapports. Nous ne pouvons passer en revue toutes les subdivisions que cette notion d'équilibre, appliquéea l'organisme, pourraitsuggérer. Kotrc jbut est t'étudc des~téséquitibrcmonts.jmaisdes déséquitibremcntslimites

aux trois grands ordresdefonctionsqui constituentta trilogie individuelle.

~C'est ainsi que nous aurons simplement a considérert'équitibre végétatif, it'équitibre atfcctif et l'équilibre intellectuel. Vous remarquez d'ombtée ique nous nvonslà comme une réédition des trois ordres de besoins d'où ~écoute toute l'activité humaine. Si nous osions pousser ta schématisa- tion plus loin, nous vous dirions que ces trois ordres d'équilibre ont ptus que des localisationsfonctionnelles. Avec un peu de hardiesse, on serait autorisé à les localiser anatomiquement.La vie végétative est en enet reléguée en large partie dans la moettc et dans te butbe; la vie an'ectivc, nous vous l'avons dit et nousreviendronssur cette démonstrai tion, notamment a propos, de l'hystérie, se passe dans les ganglionsde ta hase; quant & la vie intellectuelle, c'est sans conteste l'apanage exclusif .de l'écorce, <'n tenant compte évidemment dans ces schématisations de l'union intime, tant fonctionnellequ'anatomique,qui relie les dincrents

segments encéphato-méduttaircs. L'équilibre de l'un reste généralement

"sotidairc de t'cquitihre des autres. Mais cette solidariténe nuit pas a leur indépendanceet la pathologie arrive fréquemmenta les dissocier. Combien de fois ne voyons-nouspas, en effet, le déséquilibre affectif et inteltectue! coïncider avec tous les signes de l'embonpointgénérât? H y aurait encore rapprocher ces divers états d'équilibre dans leur hiérarchie et leur degré de conscience tout comme nous avons comparé entre eux tes besoins et les réuexes qui présidentà leursatisfaction.Enfin,sans anticiper sur la pathologie, nous devrions vous montrer l'importance et t'étettduc des déséquitibrcmentsen rapport avec l'ancienneté fonctionnelle et organique du territoire déséquilibré. Et finalement, il faudrait mcntionxerla généralisationqu'on peut faire subir a la loi des régressions imagioce si ingénieusementpar Mihot (1) a l'occasion des troublesde la mémoire.Mais tout cela peut a peine être indiqué les développements de chacun de ces points viendront teur temps. Le cadre vous est fourni; nous le ronptirons progressivement.Mais retenez-en les dimensions et l'étendue, retenez ) surtout ta rigueur que nous avons apportée à vous en tracer tes limites. (i) tUMT, le <M«~t<M</<)!)<'MMM. Paris, i88i. QUATRt~ME CONFÉRENCE. ORIGINES ET LIMITES DU GROUPE DES DÉGÉNÉRÉS. t)Un<:u)t<!) de h df'timitatintt du groupe Originesp-'yehiotriquc'). t'tnc). Rfqoiro). More). Lt d<!gt?i)<!rc<:('f))cf'sctnn Mon*). Les d&ffctuMt~s de cette conce~tiot). t,H pcn&~e de t i<Me actaeNe.–Sesbase'</h~r'<tM.–t.afolie tx'r~ditaire.–t.fsdiKtts~ion<)etnSt)<;i<<!n)M)M* psychologiquede l'aris. Cata'-t&rcs(!p< h<'r<ti<aire' Lesstipntatet de ta dégénérescence.- niKUMmn !a Société p'-ychiatriquede ttcrtix. La c)as!.i<ieatio)) des psychoses.–I.e Coa(;rt: international df <MM. L'«)a ))e Mapnan. (~ttstitutioa<ht groupe des <!f(:<'t)dn!s M'too Magnan. )~sraisonsde soit étendue. JustiticatiottFtintqacdM types de transition. TabtMU synoptique dM (f<if:<n<'rMKt'ncesmentales selon Magnan. t.'itnportaace comparée des !'tit{- fnatet. Le'; stijitnatcs psychittuesm leur to* atiMtioH. t.cofe dn la Sa)p<tri&re rcn!br~am h's théories de t'<!cote <tc Sainte.A'mp. MHSStEOR~, Nous abordons aujourd'hui t'ëtudc du groupe des <t(!gcn6r<!s et des dës~qu'ttbrés. Les entretiens qui procèdent no forment qu'une préface, une sorte d'introduction nécessaire à l'objet tncttte de nos con~renccs. Ainsi que nous vous l'avons dit, ils constituent comme une nnse nu point de vos idces psycho-physioiogiqucs en nietne temps qu'ils préparentnos explicationsultérieures du mécanisme des dëgencresccnceset dos desequilibrements. Ils étaient nécessaires,même avec leurs tongueurs, pour nous procurer une orientation méthodique dans la s~ric des troubles variés dont nous allons passer la revue. Cependant, malgré notre vif désir d'aboutir rapidement a des notions concrètes, destypes distinctset spéciaux, n nous est hnpossibtcd'entrer aujourd'hui dans le dotait de notre sujet. Le groupe des dégénères et dt's~ déséquilibras ne forme pas une de ces catégories bien délimitées dont on puisse donner d'emblée une définition, Son étendue, les transfbrtnations qu'il a subies, ses origines et ses frontières nécessitent un exposa indispensable. Cet exposé vous montrera tout d'abord la genèse de la notion de dégénérescence avec More), puisson extensionsous les efforts de récoic de Magnan. Il vous permettra en second tieu de jeter de haut un coup d'ccit sur la série des troubles variés dont se compose la collectivité des dëgëneréset des déséquilibrés. L'évolution de l'idée de dégénérescence fera l'objet de cette prcmiet'e conférence. Le second des trois entretiensque nous avons décidé de consacrer à cette revue générale se composera de t'ctude des causes de la dégénérescence et du d<!sëqui!ibrcment. Le troisième traitera de la symptomatologie générale des états dëgéneratifs, de leurs stigmatesainsi que de leurs caractères spécifiques, et notammentde l'hérédité et de l'impulsivité. Le groupe des dégénérés et des déséquilibrésne forme pas une espèce ~définie, unifiée, détimitée, disions-nous à l'instant, et il est impossible, ajoutions-nous, d'en donner d'emblée une déunition. Tout au plus peut-on lui assigner une place dans cette zone mitoyenne,faite de tous !cs états intermédiaires entre la santé et la maladie, la raison et la ~fbtic. Cette absence de délimitation tient il (tes causes multiples. Les notions dé dégénérescence et de déséquitibrementsont des notions qm évoluent encore. Elles manquent, pour se préciser d'une matière stable, d'un critérium non encore fourni de l'état normal et de l'état d'équilibre. ) Les liaisons entre les types se font à l'aide de termes intermédiaires et les raisons des délimitations primitives semblent disparaître au fur et à mesure que les différences entre les catégories s'atténuent ou s'effacent. Enfin, dégénérescenceet desëquitibrcmcntse rapportent des notions distinctes les unes semblent faites plus spécialement de caractéristiques \l)iotogiques; les autres relèvent particulièrement de la psychologie et Th' la sociologie. La variété et le nombre des stigmates servent encore a étendre davantage tes limites de la dégénérescence et contribuentà rendre la précisionde ses frontières plus délicate et plus dinicitc. La nécessité d'obvier à ces di<ticu!tés, nées de la complexité et de t'étcndue de notre sujet, nous impose donc l'obligation de vous retracer les origines des conceptions désignas sous le nom de dégénérescence et de déséquilibrcment. Lorsque vous verrez ces notionsse dégager peu à peu, prendre corps et s'aturmcr, vous arriverez progressivementil des vues synthétiquesqu'une définitionactuelle serait dans t'impossibititéde vous donner. L'idée de dégénérescence telle qu'on la comprend aujourd'hui nous vient, dans une certaine mesure, des sciences psychiatriques c'est un des atiénistesles ptusémincnts de ce si~cte, Morct, qui t'introduisit dans le { domaine scientifique.L'ouvrage capital où Morct ~) expose ses idées, date de iSof. Nous auronsfréquemmentl'occasion, au court: décès entretiens, dovounreparler (le ce livre qui marque une étape importantede l'histoire des névropathics. Les idées de Moret ont alimenté t'csprit scientifique pendant de longues années, et l'on peut dater de l'ouvrage du médecin de Saint-Yon le mouvement dont nous voûtons vous retracertes étapes. Cependantit y aurait quelque inconvénient a vous parler d'emblée des idées de blorel sur la dégénérescence. Leur importance,le progrèsqu'elles apportaient danste domainede la psychiatrie vous échapperaient,tout au moins particHcment; vous ne comprendriez qu'imparfaitement le côté original de la conception du savant français. Une rapide revue de t'evolution des sciences psychiatriques vous en facilitera, pensons-nous,l'intelligenceet t'estimation. (i) 5!oM).. T'M)~ ~<M <f<n6'<«'<')tc<<de f'f~c /;Kmo<M< Paris, 1857. Les orig!nes de ta psychiatrie moderne ne remontent guère au delà de Pinel et de la Rovotution française. Avant ~793, époque mémorable oh Pineï prit la direction du service des aliénés à Bicetre, les fous étaient traités comme des brutes. Enfermes à la Satpctrierc ou à Micetre, regarda comme incurables, ils ne parvenaient à inspirerni pitié ni réserve. « Ma! nourris, couverts de haittons, dit Kcgis (d), chargés do chaînes et do colliersde fer, confines dans d'infectscabanons,destinésjadis aux criminels, couettes sur de !n paitte pourrie, respirant un air meptntiquc, ils trainaient une vie misërabte, exposés la vue du public qui, tes jours do fête, était admis moyennant rétribution à se repaitro de leur spectacle et à les agacer comme des fauves a travers les barreaux de teur cage. » C'estque sur eux pesaient lourdement les préjuges religieux et philosophiclues de plusieurs siècles de superstition et d'ignorance. Le moyen âge, avec ses fanatismes et ses horreurs, et qui si souventtes tortura et les brûta.neleur avait pas même laissé la dignitéet les prérogatives humaines. !t est vrai que t'exempte venait de loin tes Égyptiens et tes Grecs, donnant n la folie une origine divine et pernicieuse, brûlaient déjà tes fous pour les purifier. La science cependant n'avait cessé de tout temps do protester contre des tendances et des préjuges aussi absurdesqu'antihumanitaires. Déjà Hippocratc avait eu le couragede résister aux Asct6- piadcs dont il faisait partie et de proclamer la nature pathologique de la (otie; il avait combattu les pratiquesreligieusespour leursubstituer un traitement plus rationne)et plus médical. Hippocratesemble avoir eu des notionsassez nettessur les formes essentielles(le t'aliénation mcntate.Ses successeurs, sans étendre considérablementson teuvrc,surent cependant maintenir à la médecine mt'ntate son caractère humanitaire et scienti* tique. Et t'un d'eux, Cx'tus Auronius, après avoir consuittë de confier tes malades dinicites et agités ta garde de surveillants habitues cette tache, écrivait ces lignes « Si ta vue des hommes tes irrite, et seulement dans des cas trCs rares, on emploierades ligatures, mais avec tes plus grandes précautions, sans aucune secousse, en recouvrant attentivement toutes teurs articulations, et avec te soin de ne se servir que do liens d'une texture motte et deticate, car les moyens de répression employés sans ménagement augmentent et même font naitre la fureur au lieu de l'apaiser. » L'observation avait donc devance la science, le génie avait eu par intuition le pressentimentdes vérités futures. Cardans cette page émue qu'on dirait inspirée par ta philanthropie moderne, se trouve en germe la reforme de Pinel. Mais te tnoyf'n âge devait emporter ces idées généreuses comme ii a partout anéanti le meilleur de ce que nous avait teguc ta civilisation antique. « Pendant toute la durée du moyen nge, dit Kcgis(2), l'étude de la folie se perd dans te chaos et on <i) RÈos. ,M«M)~< ))«M<'«'M<'M~/M/f. t'aris, t892. ('!) HÉGts, J/HH~ <~ M~</f<Hxtot~t/c. t'at'is, !M: n'en trouve plus trace. La croyanceau démon domine toutes les imagi. nations la superstition se répand de toutes parts; c'est le rogne de !a sorcellerie, du sabbat, de la demonopathic,do la tycanthropio, de !a possession démoniaque. » Aussi voit-on éclater sur tous les points du territoire ces terribles épidémies de folie religieuse hystérique dont Calmeil nous a conservé t'ttistoir*' (fetaittecet (~ui toutes. apr~s une série ft'cxorcismeset de cerdmonies mystiques plus ou moins so!ennc!!es, aboutissent à la condamnation desatienëset tcur supplice par tes tortures et te bûcher. » Des milliersde malheureux, victimes des préjuges populaires, payent de !cur vie ta perte de leur raison et deviennent la proie des Hammes. Pas une voix ne s'éleva pour les détendre; les parlements eux-mêmes sont les plusacharnesdans cette luttc barbare contrede pauvres malades, et il faut arriver jusqu'au XV sicctc pour renouer, au point de vue de l'histoirede la médecine mentatc. ta cttainc si tot~temps interrompue. » Et, Messieurs, il fautajouter qu'ctte se renoua bien lentement, car tes fous grouillaient encore dans tes cabanons de Hicetrc à l'époque de la Kcvotution. C'est ce moment que parut Pinel et que s'accomplit la mémorablereformede H93 qui changea comptetenicnt te sort des aliénés et inauguraune ère nouvelle dans l'histoire de la médecine mcntatc. Pinel fit tomber tes chaînes, provoqua en faveurdes atiénes un mouvement de commisération,posa les premien's bases du traitement mora! et éhtbtit les rcgtcsde l'hospitalisation.« Un ttomme, dit Hë~is, par sa généreuse initiative et sa persévérante volonté, avait réalise ce que plusieurs sièch's avaient vainement poursuivi la réhabilitation de t'aliène et son élévation ta dignité de matadc. » Mais il tant reconnaîtreque cette entreprisevenait. son heure,secondée par tes circonstances memorabtesau milieu desquelles elle s'cnectua!t. Ettc eut un retentissementquasi-univcrsct.Tuct{<' en Angleterre.Daguin en Savoie, Cbiamggi n Italie, Heinrotit en Allemagne, et en Hetgique Guislain, un des plus eminents atienistcs de l'époque, se firent les champions de t'idee nouve!t< Mais à ce moment où ta société s'humanisait vis-a-vis des fous, de quette manière ta science tes comprenait-ettcdonc? La science, il faut t'avouer, retardait sur l'opinion et ses poussées instinctives elle regardait les tous comme incurables et tentaitrarement de tcR étudier. Aucune vue gct!era!c, aucune idée directricene présidait sesinvestigations. Pinel, !e premier, s'enbrça de lui imposerune classificationméthodique.Car Pinel fut non seulement un réformateur, mais encore un savant et un philosophe. Son 7'<w~ f/6 la MMttM fut dectarc par Cuvier, :t l'Institut, « non seulementun livre demédecine,mais un ouvrage capitalde philosophieet même de moratc. » ( Cependant,dans ftjeuvrede Pinel, aucune allusion aux dégénérescences ne se retrouve, mornee<neurée.tL'idée,on effet, n'était pas née. Etto devait ( nous venir des sciences naturettcs, sortir des efforts et des couvres des Cuvier et dca Bunbn il lui tattait tentcments'étaborersur les bases posi~ Hves et expérimentales que lui édinaionttaborieusomontlessciences bioto* giques; et surtout, il était nécessaire qu'un homme a t'esprit ouvert, à l'érudition vaste et synthétique, condonsi~t dans une pensif nouve!!c les découvertes de son temps. Cet homme, qui fut Moret, ne dova!tnattrcque plus tard. Cependant, en psychiatrie pure, t'tnttuenee de Pinct fut considénddf'. L'ceuvrcdu médecin de Kicctrc constitue un progrès décisif. arriva à la notion de types nosologiques distincts, alors qu'autour de lui rcgnaicnt l'erreur et la confusion. Pinc!, en <:<!et, admit et (tëcrivit quatre espèces de folie la manie, la mélancolie, !a démence, t'idiotic, dans )aqueHcil contbnditte crëtinisme. Pendant ce temps, se fondait en AHem~nf <'e qu'on a nomme t'ccof<* psychiatriqueaUcmandc et dont le point de départ fut la théorie spiritualiste de Stahl. Pour ce philosophe,les maladies de t'cspt'it n'ctiticnt que la perversion des tendances morales de t'amc produite par te péché. Le pèche devenait donc la cause essentielle et générale des diverses manifestations de la folie. Cette école compte des nonsittustr~s; elle acquitsa plus haute expression avec les theoris de Hcinroth(1773~843). Heinroth admit que la fotte avait sa source dans l'absence de moratit~ et que son caractère essentiel était la perte de la liberté. H instituait comme le meilleurdt's préservatifs t'attachemcntaux vérités de !a religion chrétienne. Cesidées provoquèrentune réactionqui donna naissance a t'écotcsom:)- tique dont le roprésentant en Attcmagne fut Gricsinger et en Hottande, Schrocdcrvan der Kotk.Tousdeux protestèrentcontre tes doctrinesspirituatistcs outrées des psychologues et s'c(!brcerent de prouverque la )b!ie tient !'< des lésions physiques,soit céréhrates,soit viscérales. En France,Esquirol, né a Toulonen 't772, succéda Pinel. !t continua t'ouvre de son maitre, contribua la constructionet à l'organisationdes nombreuxasites dont il dressa lui-même les ptans, améliora de plus est pius te sort des aliénés, enfin prépara de longue main, par ses voyages et ses écrits, te mouvement qui aboutit a la loi du 30juin~838. Comme savant, Esquirol quitta le domainede la spéculationpurf pour s'attacher surtout a l'observationet à ta clinique; il traça d'admir~btes tablcaux des principales formes de la totie auxquellesil ajouta la monomanie ennn il soupçonna t'existcncc de la paralysie génerate. Comme maitre, il forma ou dirigea une magnifique pléiade d'étevcs. « si nombreuseet si brillante, dit Kégis (1), que les découvertess'accu- (i) RÈGts, M<fHM< tic ~)M/<v)tM«MM~ Paris. <?: muteront etquojama!a la médecine montato ne fit en si peu de temps d'aussi rapidesprogrès. » A Charenton. c'est Bayte, Dotage, Georgot Foville, Calmeil qui découvrentet décriventles symptômesot tes lésions do la paralysie générale. n A la Salpt3trièro, c'est Trotat qui décrit la folio lucide; Félix Voisin qui fnit une étude approfondie de t'idiotic; cnnu, !~rc~pero qui combat la doctrinedes monomanies, émet des idées générâtes nouvcllessur tes maladies montâtes, et, maître a son tour, laisse âpres lui des etoves tels queMoret. » Morct introduisit, comme vous te savez, le premier dans la science ta notion de dégénérescence. H est nécessaire que nous accordions à t'œuvre do More) une attention détaillée. Vous acquerrez de cette façon une id~e précise de ce que fut au début !a notion de dégénérescence; vous saisirez l'étendue ds modifications qu'y introduisirent Magnan et son ccotc. et enfin vous percevrcx plus clairement tes influences qui présideront dans l'esprit de Moret &)a genèse de cette vue synthétique. Morct (i) nous a trace l'exposé de ces inlliiencesdans quelques pages que nousaimerions a placer sous vos yeux elles vous montreraient, mieux que des dissertations, tout ce que comprenait, dans l'esprit de tfore), l'idée de dégénérescence. Force nous est de vous !"s résumer brièvement. Chose assez curieuse, ce fut un ouvrage peu connu de Gaft qui décida de la vocation de t'ittustre auteur des /~JM~<<<c~. Encourage par (le B)ain\'it)e. l'auteur dat de c('«e lecture les premières investigations qui devaifnt t'amenersa célèbre conception. Puis, des )cçons de philosophie naturelle données par de Btainvitte, Mon'! passa aux leçons ctiniquos de Fatt't'tpcrc. tt fut en même temps t'eteve de Ftourens, Serres, Roger et Parchappc. Hoger l'initia ta pathologie contpan'e. Serres lui enseigna l'anthropologie,Flourens lui exposa tes découvertes de Cuvier et de Huubn. Lie d'étroite amitié avec Ctaude Bernard, More! suivit de près tes débuts dans la science du réel fondateur de ta physiologieexpérimentaleet profita des découvertes du jeune savant. Enfin il puisa dans des expériences de Magendie sur les conditions dëgenerativcs des chiens mai nourris, ses idcps sur t'influence du régime dansl'abâtardissementde l'espèce. Cette longue et tatMrieusc initiation rend compte de la tournure d'esprit de More! et de la variété des preuves rassemblées t'appui de sa thèse. Ette nous te montre s'adressant sp~ciatement aux sciences naturelles, a Cuvier, Buffon, maistic négligeantaucune sourced'informations ou de renseignements,jusqucset y compris la théologie. Elle nous (!) MoME)., /')'<}«-<'o« /~tMd<< <M;p<)<')'&!f'('!)f<K. t'aris, t8S7. cxplique, ce qui sembleraitsingulier sans ces renseignements,–l'hétérogénéité des conceptions de More!, où se meicnt aux préoccupations religieusesles plus orthodoxesl'amour des dernières découvertes scientiliques. Elle éctaire les intuitions géniah's de t'o'uvre do Moreti tout comme elle en excuse les préjuges théotogiques. Mais on peut dire du savoir de Morct qu'il constituaitta meilleurepart de ce dont ta science disposait cette époque. Il y avait hn'n quelque part-au Muséum un vieux savant aveugle, aux théories modestes, quoique profondément novatrices. Mais Lamarctt et !e transformisme dont il était le précurseur et t'apôtre semblaient voues pour longtempsencore au dédain et ta l'oubli. Que d'erreurs cependant l'hypothèse féconde de révolution eût arrêtées sur les lèvres(te More!, et de combien d'efforts stériles elle eûtat~ge son labeur! Quets horizonsse fussentouverts à son esprit novateuret inquiet! More! a fermé volontairementles yeux aux idéestransformistes.Imbu des doctrines de Cuvier, pénètre de religiosité, il ne soupçonna point te côté grandioseet la puissantevitalité des théoriesde Lamarck.ï! tes connaissait cependant, car au début de son ouvrage, il dit textuellement « L'homme n'est ni te produit du hasard, ni la manifestationdernière de prétendues transformations incompatiblesavec tes notions tes plus vulgaires sur ta succession des espèces selon leur type primitif. » Et blorel, forcé de s'appuyersur la Gcncse, admet l'existence primor* diaie d'un type parfait et cherchela dégénérescence dans les dégradations de cet être primitivementdoué de toutes les perfections. « L'existence d'un type primitif que l'esprit humainse pta!t a constituer danssa pensée comme le chef-d'œuvreet le résuméde ta création, est un fait si conforme à nos croyances,que l'idéed'une dégénérescence do notre nature <'st. inséparable de l'idée d'une déviation de ce type prhnitifquirentermaitcntuitneme tes étf'mcnts de la continuité de l'espèce. » Scton Morel, « la difficile question des dégénérescenceshumaines doit être étudiée sa source et poursuiviescientifiquementdans l'examendes conditions nouvcttcs que (tut créer & l'homme le grand événement de sa chuteoriginelle. Conformément a ces vues, it définit ainsi la dégénérescence. « L'idée ta plus claire que nous puissions nous former de ta dégénérescencehumaineest de nous la représenter comme une déviation matadhed'un type primitif. Cette déviation, si simple qu'on la suppose son origine, renferme néanmoinsdes éléments <!c transmissibititud'une telle nature que celui qui en porte le germe devient de plus en ptus incapabtc de remptirsafonction dans l'humanité,et que le progrèsinh'Hcctuet, déjà enrayé dans sa personne,se trouve encore menacé dansses descendants. » Dégénérescence et déviation maladive du type normal de !'hut):anité sont donc, dans ma pensée, une seule et même chose. Quant aux causes de cette dégénérescencequ'il comprenaitsous uno formesi dogmatique, More! les range en classes distinctes, Il considère séparément les dégénérescences pat' intoxication et colles qui résultent d'unaanectionmorbide antérifuro ou d'un tempéramentmaladif. t! étudie ensuite les dégénérescencesdans teur rapport avec le ma! moral, avec les infirmités congénitatesainsi que dans !ct!rs relations avec les influences 'ttéréditaircs. La classificationdes dégénèrescorrespond, dans l'idéede Moret.aux catégories causâtesd'une tnanière adéquate. « Le principe que tes êtres dégénérés, dit-it, forment des groupes ou des famiftcs qui puisent leurs éléments distinctifs dans ta nature de!acausequi fesafaitinvariahtement ce qu'ils sont en réalité une déviation maladive du type normal de l'humanité, ce principe, dis-je, recevra une confirmation progressiveet tes caractères qui distinguent une variété dcgénërëed'une autre variété ressortiront avec ta même certitude et la même évidence que tes caractères qui formentla base distinctive des diverses races humaines. '< Les mérites et les tares de ta conception de More! apparaissent clairement dans ces citations que nous avons choisies a dessein, ii suttit de les retire tes yeux fixés sur nos théories modernes pour saisir d'emblée tout ce qui sépare la science actuelle des idées de Mnret. trusteurs d'entre elles sont cependant comme des visions de t'avenir. Et il est curieux d'étudier de quelle façon te génie du médecin de Saint'Yon sut tourner les difficultés que son orthodoxie lui créait regutièremcMt.Car les principes qu'il affirme, que tui-memc et avec insistance souligne d'italiques, il les contreditconstamment et les mëconnaittout )e long de son ouvrage.tts restèrent néanmoins commedes étiquettesindétébitcs attachées aux idées du célèbre aliéniste et contribuèrent à les taisser longtemps dans l'oubli. Tout ce que contenait de suggestifla notion de dégénérescence, tout ce que renfermait de scientifique le principe des tares héréditaires, de t'hérédité régressive menant graduettement & l'extinction de l'individu et de ta race, resta de longuesannées obscurci ou méconnu. Mais hâtons-nous d'ajouter qu'en réalité t'œuvrc de More! était passible des plus graves objections. Tout d'abord, t'bérédité.dont. il faisait un critérium absolu, ne pouvait servir de tien unique à un groupement particulier. Le domaine de f'aticnation tout entier relève, en effet, de ta notion d'hérédité, et la prendre pour base exclusive prêtait à la confusion. More! ne sut pas distinguer les particularitésqui marquent d'un trait (tistinctifrhérédité dégénérative et cntcva son critérium ta meilleure part de son importance. La classification de Morct était également des ptus défectueuses. Elle reposait, comme on sait, exclusivement sur l'étiologie. Or, quelques-unes des causes' manquaient de valeur objective et la plus grande partie des autres, intervenant a ta fois dans ta production d'états pathologiques différents, perdaientpour cette raison !eurs qualités spécifiques. Enfin, son critérium de l'hommenormal dépassait môme toute hypo't thèse et n'avait pourse définirque les citations des théologiens, CependantrinHuenco de More! fut considérable; il y avait une idée géniale dans la conception du médecin de Saint-Yen et l'avenirne pouvait lui échapper. !)u reste, More! était, en même temps qu'un novateur, un aliéniste de grand mérite et ses travaux en psychiatrie, sa ctassincation etiotogiquesurtout. contribuèrentau progrcsdeta médecine mentate. Ils poussèrent vers Fctude Rt ta dinëreneiation dos types vésaniques et fournirent ainsi dans la suite des éléments de subdivision plus nets et plus caractéristiques.ils furent l'origine de nombreuses recherchessur l'hérédité et hâtèrent tes distinctionsentre les héréditairesdégénèreset tes autres aliénés. Il se fit. du reste, a ce moment une brittantc poussée danstascit'nce psychiatrique. U ne nous appartient pas de retracer cette évolution dont nous constatonsaujourd'hui les résultats. Elle date en réalité d'Ksquirot, mais s'affirma surtoutparla créationdetaSocietemedico-psychotogif~u'(le Paris. Cette Sociétéa compte parmises membresMorcau de Tours. Oainy, Despine, Lascgnc, Legrand du Saute, pour ne citer que ceux qui ont (iit paru. C'est dans ses annales que les curieux (t'entre vous retrouveronth's relations des discussions qui consacrèrent tes progrès successifs de la tncdccinementale. L'une de ces discussions, assx rapprochéede nous, eut un grand et légitime retentissement.Ettc touche de ires près notresujet et nous en parferonslonguementclans m) instant. Mais il nousfaut au preatatde tiichcr d'esquissertes influences diverses qui provoquèrentt'ectosion des idées contemporainessur tes dégénérés. La besogne est deticatu tout d'abord, ce terrain, qui n'est pas le nôtre, est mouvant et de consistance ensuite, les opinions ne sont pas encore nettement ctitbties à l'heure qu'il est. On commence & pressentir les tormutes définitives, mais toutes tes résistancesn'ont pas cédé devant la conception des dégénères. cences selon Magnanetson école. !t est cependantnécessaire que certaines considérations vous soientindiquées. Leur ignorance aurait pourta suite de ces conférences tes plus grands inconvénients. Et faute d'avoir vu naitre et grandir cette notion du dégénère moderne, il vous resterait des incertitudeset des obscuritésquantson étendue et à sa complexité. En psychiatrie,il y a toujours à compter avec deux cléments essentiels la description et la classification. Les descriptions minutieuses, dcticates conduisent multipliertes formes; la classification cherche,au contraire, a les ramener vers cette unité indispensable ù t'intettigence supérieure des choses. Ce double travail synthétise et résume toute l'évolution de t.t psychiatriedepuis Esquirol. L'élevé de Pinel avait, ainsi que nous vous tu disions à l'intant, consolida t'ocuvrodu mattre par des descriptionsqui resteront comme d'éternels modèles. Mais Esquirot. en créant la monomanie, ouvrit~ la science des horixonsnouveaux. Pinel n'avait connu que I les folios générattsécs, c'est-à-dire celles qui englobent l'intellect tout entier et retentissentprofondémentsur toutesles fonctions.!t décrivit ta manie, ta métancotie, !a démence, l'idiotie. Esquirol fut frappéde certains états dans lesquels t'activité mentale ne parait atteinte que partiellement; il sembto exister dans ces cas comme une localisation du trouble intellectuet, en dehors de sa manie, te maniaquea l'air de vivre du la vie commune son détirc ne tond pas a se- génémttseret ne se revête que dans des circonstances déterminées. En d'autres termes, Fine! n'avait connu ~quc les fous, Esquirol découvrit l'aliéné. Cette découverte, qui était un progrès dans la description, exerça cependant une espèce d'action dissotvante surla systématisation psychiatrique. « La théorie des délires partiels, ~(tit Kégis. a eu pendant longtempsune inHuence Meneuse sur tes progrès de la médecine mentale. Partant de ce principeque tous tes délires, toutes les aberrations, toutes les tendances anormales,si isoléesqu'ettesfussent, représentaientdes entités distinctes,on avait fini par admettre autant de retires partiels ou monomaniesqu'il existe de manifestationsmorbides 'dans la sphère des idées, des sentimentset des actes. De là, la division des monomanie~ en monomanics intcttectuettes, monomanies morates ou raisonnantes, monomanies impulsives et instinctives. De là aussi, une véritable invasion de folies, soi.disantspéciales, dans te cadre nosotogiquo. Le détirc ambitieux était devenu la mégalomanie; tedéfirf religieux, ta thénmanio; le délire érotique, l'érotomanie; t'imputsionau vol, la kleptomanie; t'imputsion boire, ta dipsomanie,etc., etc. Le champdes monomanies n'avait plus de limites. » Disons cependant en passant, Me&sieurs.qu'il n'y avait là qu'excès de richesses, et rarement on meurtd'une pléthoreréette. Ajoutons encore que lesidées <t'Esquirot,en reculant les frontièresde t'atiénation jusqu'au point d'enserrerde partout la vie normate, avaient hatét'intettigence destransitions qui mènent progressivementde l'une A t'autre. Mais en réalité, cites créaient des subdivisions factices; elles contrariaient l'esprit humain dans son besoin instinctif d'unité, et c'en était assez pour justifier tes résistances. Fatret père, le discipte d'Esquirol, le maitre et t'nmi de Morct, s'était déjà fortement prononcé contre cet émicttemcnt du domaine de l'aliénation et l'invasiondes maniesde plus en plus spécialisées. Quant :\Morct, il avait pour ainsi dire tourné la ditticuttë en proposant de substituer a la classification d'Esquirot,classification toute descriptive, une division des maladies mentales basée sur les données étiotogiques. tt rayait la manie et la mélancolie de Pinel et combattaitouvertementtes monomanics d'Esquirot. Nous transcrivonsdu reste ci-dessousla classificationdeMore);elle constitue un document d'une certaine valeur dans t'élude que nous poursuivons; vous aurez parfois a vous en ressouvenir. Ellevous dépeindra t'espritsystématiqucde More! et vousfera comprendre une des origines de sa conceptiondes dégénérescences. La folie présenterait, selon Moret, des caractères distinctifs en relation directe et régutiereavec les causes qui lui ont donne naissance. divisait sous ce rapport tes maladies mentales un six groupes principaux que nous résumons brièvement 4" ~~WtHtW /<<~t~. Comprenant d* la fotie qui résulte d'un tempérament nerveux congénital;2" la folie morale, celle qui se carac-~ térisepar t« désordre des actes piutot que par le trouble de t'intcttigenco; 3* les faibles d'esprit, sujets a dos impulsions morbides et portes a commettre des actes nuisibles. 2" /i~)<!<t(~ (tu't~KC. Comprenant l" cette causée par l'ingestion de substances toxiques, l'alcool, l'opium, etc.; 2" celle qui est déterminée par une alimentation insuffisante ou de mauvaise qualité; 3~ celle qui provient de miasmes marécageux, de la constitution géologique, etc., telle que le erétinismc. 3" ~~Mn~KM pat' <nMM/bnM<<OM certaines N~rMM. Folie hystérique, épileptique, hypocondriaque. 4" ~/<~M<~t<w t~<o~(ï(/<~MC. Affaiblissement progressif des facultés, paralysie générale. 5 /i~t<~tM!i!t/Ht;M~tt<jfKt'. 6' Démence. Période terminaled'anections diverses. ït y a dans ces subdivisions comme un rcnct facile à percevoir des idées de More! sur la dégénérescence et c'est du reste le même souci de t'inHuence spécifiquedes causes qui avait dicté A Moret l'une et l'autre systématisation. Nous ne pouvons procéder devant vous a une discussion détaillée de cette ctassittcation. Il est cependant nécessaireque nous insistions sur quetques'unes de ses particularités. Vous remarquerez tout d'abord le cas que More! faisait de l'hérédité par l'inscription du groupe des héréditaires en tctc même de sa classification, Puis, en jetant tes yeux sur les subdivisionsdes premiers groupes, vous constaterex qu'cttcs comportent comme un aperçu du cadre même que nous avons assigné à la cottcctivitc des dégénérés et des déséquilibrés. En réalité, il s'agit du cadre, exclusivement,car si Moret avait l'intuition de l'avenir, il était loin de la précision des conceptions contemporaines.Enfin vous retrouverez dans notre groupe des héréditaires une large part des aliénationstoxiques et névrosiquesde Morct. Cependant il est impossible de contester l'allure originale et hardie de cette systématisation.Elle était la première tentative ayant pour but d'établir un lien causal entre tes maladiesmentales et ettese dégageaitrésolu- ment de la do~rine des manies d'Esquirol. 0)', tout le progrès moderne consiste dans une libération des entraves crééea par l'accumulation des manies qui sévirent dans le domaine do t'atiénation il ta suite des enseignements de t'éteve do Pinel. Mats, ne vous y trompez pas, le simple progrès do doctrine que représente, ~) première vue, une ctassiftcatton mieux motivée, vient de loin et résutted'innuencesmultiples. Car ta notion du type partait primitif de More! devait atL préalable dis- {)ara!tro,réfutée par toutesles sciences, et elles sont nombreuses,qui contestent son existence. !t était nécessaire que la théorie de la pturatitédes espèces cédât le pas aux doctrines do l'évolution et du transformisme.Il fallait enfin qu'une physiologie plus concrète du système nerveux v!nt synthétiser tes vues, donner une base matériette à ta dégénérescence et montrer l'axe cérébro-spinal comme le !byer d'élaboration et de transmission de toutes les régressions. Ce sont ces vues générâtes, jointes évidemment & un grand nombre d'autres d'ordre secondaire, qui hâtèrent l'éclosion des idées nouvelles. Nous n'entendons ici diminuer le rôle de personne ni marchander la gloire à qui que ce soit. Certes, le mérite de Magnanet des savants français et étrangers qui contribuèrent à faire rentrer les manies dans le domainedes dégénérescences ne se trouve en rien amoindri par ces constatations. Mais, comme le dit remarquablementVerri (i) « Une nouvelle direction scientifique n'est qu'un phénomène naturel, comme tous tes autres, déterminé dans son origine et dansses progrès pardes conditions de tempset de lieux qu'il faut avant tout indiquer. » t)'aittcurs,tes grands mérites de l'idée de Magnan sont précisément dans cette utilisation des donnéesque nous énumerions tantôt. C'est en écartant l'erreur d'un type biblique et d'une tache originelleque la science a pu se soustrairea t'idëe de déchéance morale que Moret avait faite pour ainsi dire synonyme de dégénérescence.C'est en considérantt'hommc commeun être en évolution ascendante, laissant sur la route tes moins adaptés, que t'equitibrcapparut, non comme le commencement, maiscomme)a fin et te but de la vie individuelle. C'est en renversant tes barrières élevées entre les types,en v~rtu de ~t'invotution,qu'on a pu rendre au groupe son unité. Cette unité, Magnan ~cut le grand mérite de la chercher dans une extension des lois de t'héré- .dite dont More) limitait l'action aux groupes isolément.Et te clinicien de Sainte-Anne a rendu sa conception des héréditairesétrangementlucide et attractive par son dccatquc quasi.schëmatiquc des subdivisions typiques de ta dégénérescence sur ts subdivision!)fonctionnelles de t'axe cércbrospinal. Mais tout cela ne s'est amptitic. coordonné <'t imposé que sous la pression des progrès réalisés dans le domaine de ta biologie tout entière. (~ Fetuu, La sociologie <'W))<!M<'Mt'.t'aris, 1893. Du reste, il futtut du temps aux idées modernes pour s'implanter dënnitivemcnt. « Et, dit Saury (i), quoiqu'il soit accepté aujourd'hui qu'une idée prédominnntc, un acte saillant no peuvent exister comme phénomènes isolés sans trouble plus étendu de la raison. il reste cependant quelque chose de ta vieille doctrine. Les monomanies ont toujours des partisans qui se retrouvent avec leurs contradicteurs pour multiplier a l'envi les formes artificielles. On n'admet peut-ctro plus de démonopathes, de tycanthropes,de théomanes; mais on crée des oxhibitionntsteset des ctaustro))hobes. A l'heure actuelle, on peut aUtrfner cependantque les dernières résistances tombent définitivement; te raU!ement se sonne un peu partout autour de la théorie de la dégénérescence et du groupement collectif des dësëqu!!ibt'cs. Nous compléterons tantôt l'exposition et ta portée de la méthode et de ta conceptionde Magnan. t! est nécessaire, au préalable, d'examiner isotetnent l'influence d'un facteur auquel Magnan, a la suite de More!, fait jouer un rôle essentiel dans la production de la dégénérescence nous entendons parter de t'heréditë. Nous avons dëja vu de quette façon Morel en circonscrivait !'inuucnc(~, et ta sphère d'action.Elles ne dépassaientpas, selon cet auteur, les limiter j de chacune des subdivisions héréditaires établies par tui. Si t'hereditc ( constituait un lien aux différents thisccaux de la coHectivitc, ce !icn 6tait `~` en quctque sorte exclusivement théorique. L'hérédité n'avait point pour faculté de semer entre ses subdivisions des attaches et des transitions. 1 Chacune de ces subdivisions se hissait, pour son compte, pénétrer par elle maist'Mréditc n'apparaissait que comme une qualité commune à chacunede ces catégories. Elle servait à relier les uns aux autresles divers types d'une même subdivision,mais n'intervenaiten aucune manière dans j la constitution du groupe total des dégénérés. Or, des qu'à la suite de More! l'attention eut été attirée sur t'héréditë, rapidement on t'aperçut pénétrant pour ainsi dire tout le domainede t'atiénation mentale. Lucas (2), du reste, venait de préparer les voies en étabtissant les bases de t'étudc de t'héréditéphysiologique et pathologique. Moreau de Tours(3) étudia bientôt t'hérédité dans ses applications aux dincrentcsformes de Fatiénation mentale. Et le retentissement des idées de Moreau de Tours r fut même plus prolongé que celui qui suivit la doctrine de More!. Puis Griesinger (4) proclama, à son tour, que u les recherchesstatis.\ (t) SAuaY, JË~<;~M! la ~)<; /«M<~atM. Paris, ~886. LtJCAs, ~'<u<fd<;f/)f!'<!f~M<M~<<rans,W:.t8SO; (3) MottEA~ nK Touns. P~cA~M~M~< !'afis, iKiU. (4) CtttEStXCRtt, 1f't'ft«r <~<M<ft<<<«M );)<)/«<<M,2< édit., i86t. jtiqucH confirment d'une manière très remarquable t'idee génëratemont ~admise par tes gens du mondeet par les médecins, savoir que, dans un f grand nombre de cas de fotie, les malades présentaient une disposition congcnitato. Pourma part, je crois pouvoir atnrmer, ajoutait-)!, qu'il n'y \a pas de cause plus puissante de folie que l'hérédité H. L'année suivante, Marie (1), se basant sur des statistiques, admettait t'hérédité dans h's neuf dixièmes des cas. Legrand du Saute (2), tout en constatant des écarts considérables entre tes résultats des statistiques, atlirmait, de son côte, l'importance de t'héréditë. Et plus près de nous, Luys (3) résumait l'opiniongénérale en disant que « l'hérédité domine l'ensemble des phénomènesde la pathotogiementale, avec la mémosuite, la mémo énergie que, dans une même lignée, on voit dominerles res- semblances physiques et morales ». Mais l'hérédité cessantd'être un caractère exclusif au groupe des dégénérés, l'existence spécifique de ce groupe se trouvait compromise. Et il ne (aHait pas songer, pour la rancrmir,aux arguments secondaires de l'étiologie, ainsi que l'avait fait Moret. On sentait !c côte étroit, artificiel de ta notion causale dans une tentative aussi targe; quelque chosede supérieur s'imposait. L'hérédité apparaissaitbien comme réalisant cette vue synthétique indispensable,mais, nous le répétons,son ingérence dans !e domaine entier de !a folie la rendait suspecte. U était nécessaire de t'~tudicr de plus près et de chercher si les distinctions qu'anéantissait t'ëtenduo de son intervention, n'allaientpas se retrouver dans les caractères mêmes de cette intervention. Les partisans do la spécificité du groupe, les ~adversaires des monomaniescomprirent nettement qu'il y avait ta une importante question de doctrine a trancher, et ils la tranchèrent en proclamant et démontrantdéfinitivement que l'action de t'hérédité n'est pas uniforme. Une étude attentive des faits revêtu, dans le mode d'intervention de l'hérédité, des distinctions caractéristiques; ctte permit d'établir des subdivisions parmi les héréditaires et d'y distinguer t'héréditairc dégénéré de ce qu'on nomma t'héréditaire simple. « La distinctionentre l'héréditaire simpte et t'héréditaire dégénéré n'est certes pas subtile, dit Saury (4). Si, dans tous les cas, l'organisme est préparé d'avance à contracter ta folie, que de différences immédiates ou prochaines! D'un coté, nous trouvons un individu dont la prédisposition ne s'accompagne d'aucun signe pathognomoniquc.Loin d'être irrémédiablement modifié des le début au point de vue intellectuelou physique, il peut restersain toute sa vie. est bien en puissance de la diathf'sc vésnniquc, mais d'une (t)MAn)E.TMt/nt<t«'(~fMM<<)MCMMf<<.t~)'is,iMM. (2) LEGf~Xb nu SAH.)!, jLffOMs .<!<f <« folie /t<'fA<)~tr< fans, i873. (3) Lws, y~tM('/<M~M<'c<;M'n/~Me~MM!(t~)d«'~tM<'f)<(!Paris, i88t. (4) SAURY, ~(«&: ~Kr folie /t<'r<<~n'M. Paris, i88C. taçon latente,et rien ne trahit au dehorsto fâcheuxhéritage.Qu'une occasion surgisse, capable de (aire éclater la folie, ccttc.ci ne portera si son tour aucune empreinte insolite. En somme, et jusqu'au moment où la i maladie fait son apparition, le prédisposé ordinaire ne s'est pas, pour ainsi dire, distingue de l'homme normal. M Chez le dégénère,au contraire. toutréve!e un état organique essentiel, que desstigmates physiques permettentsouventde reeonnaitre même des t la naissance.Ptustard, tes dispositions morales et intellectuellesviennent, e!!es aussi, et mieux que la conformationextérieure, dévoiter te cachet t origine!. De son c6t~, ta fotie qui n'attend pouréctoreque la cause la plusj~ banale, présente des particularités inhérentes la tare première. » Cette dM'ntere proposition était la plus grosse de celles qu'il fallait démontrer.C:u' la distinction fondée sur la pt~sence de caractères congénitaux chez te dégénéré et l'existence d'un équilibre apparent chez t'ttër~' ditaire simple, prêtait à ta discussion. Elle comportait quelque chose de subtil, confinant de près ta dialectique.Elle sembtait plus proche de la rhétoriqueque de ta clinique. Disons même que dans les termes rapportés ci-dessus ette n'était généralement pas admise. L'importance des stigmates même n'offrait, aux yeux du plus grand nombre, qu'une base instable t't secondaire. 11 devenait donc indispensablede montrer que même dans la folie, l'héréditaire dégénéré garde ses attributs spéciaux. Cette question primordiale fut débattue devant la Société médico-p~ycbotogiquc. La discussion nt grand bruit; ette s'éclaira d'une lumière très vive, grâce à ta prépondérante interventionde Magnan et son école. Nous croyons, par suite de l'importance qu'elle présente au point de vue de t'exposé générât de notre sujet, devoir vous ta rapporter avec quelques détails. Seule une démonstration irréfutable des divers modes d'action de l'héréditémotive la conception du groupe des dégénérés, fondée sur l'involution héréditaire. Sans ette, en cnct, nos vues ne seraient que de la spéculation, et tout lien manquerait a l'étude que nous allons tenter. L'exposé de cette question vous permettra, en même temps, d'apprécier dans leurs grandes lignes tes rapports de la folie et de ta dégénérescence. La discussion à la Société médico-psychologique débuta par une communication de M. Fatret (i). Mais, déj& l'année précédente, hl. Garnier (2) avait nettement posé la question dans tes termes suivants « Existe-t-il, oui ou non, des individus malades par lésion intellectuelle ou par altération morale, en face desquels un médecin expérimenté ait le droit ou te pouvoir de prononcer ce jugement Voilà la folie /<Mn~trc!' Veut-on dire simplement que cette perturbation mentale prend sa source dans t'hérédité?Non, la constatation est autre elle signifie que le sujet auquel (i) FALnET, Société tH<M«?o-p~ye/!o<ogt~«e, avrU 1885. (2) GARt!tm, &M~M M~t'co.psyc/M~~tM,juillet i884. s'applique ce verdict doit offrir dans la nature la formo et l'aspect de ces dispositionsmaladives, certains signes réatisant une individualitépropre dans l'ordre des manifestations psychopathiques; étrange typo morbide, pour laquelle <a!t d'être malade n'est plus une anon)a!iesuntsante, et qui exagère la déviation jusque être anormal dans la maladie m6mo. H M. Fa)retrepritla question en ta décomposantde la manière suivante « Y a-t-il-des stigmates physiques intettectuetsou moraux chez tus descondants d'aliénés?Les aliénés héréditaires ont-ils un cachet spécial? C'est la question, dit l'auteur,sur laquelle je veux insister en éctaircissant ces deux points principaux Quelle est l'empreinte de l'hérédité dans tes maladiesmentales? Y a-t-i! des formes montatHS caractéristiques héréditaires ? Fatret. contbrmément à ce programme, examine tes formes classiquesde l'aliénation mentale et cherche ce qu'apporte aux symptômes et a l'évolutionde chacuned'elles le caractèrede dégénérescence. Nousrésumonsrapidement les données essentiellesde cet examen. La paralysie génératc du dégénéré se distinguerait par des rémissions fréquentes, la pluslongue durée des rémissionset une tendance revêtir la forme circulaire. L'alcoolismeserait généralementhéréditaire. L'héréditése manifesterait do plusieurs façons chex les fils des alcootisés les uns sont sensibles à la moindre quantité d'alcool, les autres ne peuvents'enivrer et résistent aux plus fortes doses. Fatrot rappelle a ce sujet tes faits nombreux,cités par Morct, établissant que les alcooliques aboutissentà la dégénérescenceet ta stérilité. Le délire des persécutions, malgréson existence considcrabtc en dehors du dégénéré, trouve dans les dégénérescence des caractères particuliers. Ces dégénéréspersécutés n'ont jamais d'hallucinations M Ce lie sont pas his persécutésde nos asiles; ils font des mémoires,soulignentles mots,ont des formes de tangage particulières,s'adressentaux autorités ce sont des fous raisonnants, ce sontdes héréditairesH. L'épitcpsiede t'héréditaire a son empreinte personnelle l'état convulsif est moins intense, le vertige plus accentué; ta forme tan'ée appartient de préférenceà t'épitepsiehéréditaire. Les hystériques,au point de vue de leurs ascendants, rentrent dans la loi de More!, et présentent aussi la prédominancedos formes vertigineuses <*t frustes sur les phénomènes convulsifs, ainsi que que les caractères isolés de t'hystcrie. Les hypocondriaques cux'memcs manifestent dans leur inquiétude n'cntatc leur tare héréditaire. Les hypocondriaques par hérédité ont des idées absurdes, étranges, sur ta nature et la cause de leur mat ils croient, par exemple, que leur spermecircule avec leur sang. « Toutes tes formes d'aliénation mentale concluait Falret, portent l'empreinte de t'hérédité, et de plus cette hérédité imprime des marques caractéristiquesà chaqueforme héréditaire. » Ainsi à la naissance,dans l'enfance, à la puberté,plus tardjusqu'à la tnort, ces classeshéréditairesse comportentdonc autrementque les autres aliénés ». A la suite de cet exposa tr~'s net et très catégorique,Magnan (I) développa magistralementses vues sur l'influence do t'ttérédité. limita t'hérédité à la valeur d'une cause prédisposante, résuma la thèse défendue par PatMt.et termina par la doctrine qui impliqueune folie héréditaire, indépendantede~autres termes mentales, Et au sujet de cette dernière opinion, il ajouta « Il va sans dire que les malades atteints do folio d!te héréditaire, expressionassurément impropre, que nous conservons parce qu'ette est déj!t adoptée par plusieursauteurs, il va sansdire que ces sujets n'ont pas le monopole des influences héréditaires, le privilègeexclusifde devoir aux ascendants tes dispositions nevro- ou psychopathiques qu'ils présentent o. « L'hérédité, en effet, continue Magnan. exerce son action, rayonne sur toutesles manifestationsde la folie, sur toutes les formes vésaniques;qui dit psychosesdit maladies éminemment héréditaires,mais l'influencodo t'héréditc s'exerce des degrés différents dans la folie héréditaire, la folie intermittente,le détire chronique.Les héréditaires,des la naissance, ocrent ta marque de leur origine. » Lesdoctrinesde Magnan et !atret furent vivement combattues. Cotard (2) v critiqua le nom de folie héréditaire. H repoussa l'influence exclusive de t'horéditédans tes manifestationsde dégénérescence,rappelant les travaux de Billod et Lareyne,quisemblentétablirque la folie dite héréditaire peut se produire en dehors de !'héréditc, il ajouta « L'importance de t'herédité doit être réduite; il faut admettre que d'autres causes peuvent produire la folie héréditaire, et l'on se demandesi ces autres causes ne sont pas également actives mcmc dans les cas où l'héréditéexiste, et si ce n'est pas à elle plutôt qu'à l'hérédité que l'on doit rapporter les caractèresspéciaux de la folie dite héréditaire ». 1 Et cherchant qucttespouvaicntctrecesconditions étiotogiqucs.M.Cotard attribua la plus grande importanceà la priorité d'apparitiondes troubles mentaux; tes héréditaires sont avant tout des congénitaux, des infantiles et des juvéniles. La cause emcientcimportepeu c'est t'age où le maladea `~ été atteint qui détermina la forme du mal. Boucherau(3) réclama une distinctionentre la folie des héréditaires et la folie des dégénérés. « Les premierssont des gens qui, vers trente ou quaranteans, dit l'auteur, ont des accès mélancoliques comme en ont eu leurs parents; les dégcnércs.au contraire,se montrentdes les premières années (<) NAGMN,&)< H)~<<'C.~C/Mfog~<M, juittet i88S. (2) ~3) CoTAttD. Bot:cnK)tAt;, Socf~Soe<~ M!<M<eo-~ycAc~~M<, tM<Mtc~p~<c/<~M< janvter janvier 1886.1886. {3, DOCCIIEI\AC, Société janvieri886. sous des aspects qui leursont spéciaux.Charpentier(d) opposa à son tour aux théories de Fairet et de Magnanum' fierie d'ot)jcctionsdiverses, tt examina la question sousdes aspects multiples. Etson argumentationtendit à montrer que la dénominationde folie héréditaireétait inexacte.Cette folie ne se limite qu'artiticietmmcnt,selon fauteur ses diverses formes n'ont aucun attribut commun; elles sont fréquemmentdisparates, ne se soutenant pour ains! dire que par des caractères n~atifs; t'herédite comme lien doctrinal domine te groupement de toutes les folies transmises par hérédité. Enfin, concluait l'auteur, « le groupe des folies héréditaires n'est utile ni au point tic vue scientifique de ctassincation, ni au point de vue mëdico-tégat M. Christian (2) s'attaqua spécialement a t'influence même de l'hérédité. Elle ne lui semble pas avoir une étendue aussi générale que celle qu'on est tenté d'admettre. « C'est, selon cet auteur, un facteur etiotogique important, mais dont il faudrait circonscrire et surtout préciser la sphère d'action. Si l'on n'y prend garde, ajoute*t-it, l'hérédité deviendra quelque chose de vague, du flottant, d'insaisissable, qu'on invoquera d'autant plus facilementqu'elle échapperaà toute délimitation rigoureuse. » Il faudrait savoir limiter son rôle a l'état du père au moment de ta conceptionou a cctui de la mère pendantla grossesse, car c'est i~ que l'on trouve la cause principale des dégénérescences, du moins de celles qui, en existant au moment de la naissance, peuvent ~(rc qualifiées d'héré. Uitaircs. » Magnan (~) répliqua a toutes ces critiques. A Cotard,it répondit que la prccoeftc des accidents n'inurmc en rien la théorie, « Et j'espère, dit Magnan, que M. Cotard admettraavec moi qu'un enfant qui, des t'agc de cinq ans, a des érections a la vue d'une tctc de vieille femme et qui, plus tard, est obliged'invoquer cette image pour cohabiter avec sa femme, est un être dont t'hcrcditc seule a pu altérersi tôt la conformationnormale. » A M. Charpentier qui lui reproched'avoir r~uni sous la même étiquette des folies disparates, il riposta « Que M. Charpentier se rassure, nous n'avonsjamais eu l'intention démettre tant de choses dans la folie des héréditaires. N'y entre pas qui veut » Enfin, à la critique de Christian, il répondit dansles termessuivants « M. Christian ne conteste pas t'inuuence de l'hérédité, mais il voudrait la limiter a l'état intellectuel du procréateurau moment de la conception, car tousles al iénéssont, dit-il, entaches d'hérédité, et pourfaire une classe spéciale de quetques'uns, il faudrait teur accorder des caractères spéciauxCe n'est là qu'un petit côte de la question; peu importe pour la doctrine (i) CxAKPEKTtER, Sociélé M)&f<cc-p~<t0~t~t<e, tcvricr t88C. (2) CottfsTtAS,So<i~~ oMMt~M~hoto~tqMc, mai i880. (3) MAGKAf., &c«'~ w<M~;Mye/M<<~<9«c,juin i886. que t'inuuence pathologiquese fasse sentir dans telle ou telle condition. L'important, c'est qu'ellc- existe. Pour ce qui est des caractères spéciaux aux héréditaires,ils existent ce sont ceux accordés par Christian aux dégénères, et je me suis mis d'accord avec lui en acceptant pour nos héréditaireste quatiticatifde dégénères.» Nous faisons en ce moment. Messieurs, de l'histoireet non de la critique. Nous aurons l'occasion d'examiner pour notre compte cette grosse duestion de l'hérédité. Kous procéderons a cet examen parce qui nous semble être le préliminaireobtigé d'une parcittcentreprise l'étude de l'hérédité en généra!. Dans ta discussion à laquelle nous venons d'assister, te vague de la notion à ralenti et obscurci les débats. Cotard, en réclamant une réduction do fit) ttuence det'hérédité, combattaitl'idée d'une action héréditaire, prédominanteet exclusive. Houcherau s'insurgeait plus spécialement contre une hérédité toujours identiquea ctte'meme,invariablo dans son intensité. Charpentiers'attaquait à une conception qui faisait de l'hérédité un tien doctrina) impliquant des similitudes symptomatiqucs, née dessimilitudeséttotogiqucs.Et Christian, corn me Boucherau, tuttaitcontre des tendances supposées et destinées a préciser dans une formule rigoureuse te facteur héréditaire.L'héréditén'a ni cette rigueur, ni cette ttomo~ généité. Loin d'être une cause toujours égaiea ctte.mémc, etje constitue un processus générât bien ptus qu'un facteurspécifique. C'est~~notion variable il la fois dansson intensité,dansson étendueet da~s<M tr~oprtance. Cette notion, nous chercheronsa ta préciserproc~mc~ent.En~c moment nous en sommes, vous ne Pavex pas oubU~~déterminerj&na~ quelle mesure t'!)érédité contribue à justifier ta~catio'p (tu grou~ dégénérés. Sans nous ériger en juge d'une pa~ct)~ jbutc~sct~~Mm~H est permis de reconnattrc que t'opinion ti~an et Fa~rc~éHHit tes adhérents tes plus nombreux et triompb!cdcT~istanc(~utorisécs et savamment motivées.Quant à t'accMB)Ma)t-ïft~raogBïLhtU~octrincs de l'école française, il fut divers. CQ~o~~débauA~o~antqucparun point à notre sujet, nous n'en ~0!wquc qu<,t~s~6ts.Déjà en ~88t, 5L Jastrowitx ~), & la Société de~s\'cttia~e~cr!in, avait abordé ta question des dégénérescenceshérédua~ro~osdes cas d'impulsions morbides. Et il avait admisque ces concc~Uo~Strrésistibtcsn'apparaissent jamais sur un terrain indemne d'héréditcpsychiquemcnt normal, non surmené, c'est-à-direen ptcinc santé mentale. II avait rappetc toute une série d'observations,et notamment celtes de Charcot et Magnah.. Westphatt (~ soutint une thèse opposée. Pour l'éminent clinicien, ta notion de conception irrésistible est indépendantede tout autre troubte t psychique elle se produit isolémentchez un individu autrement bien por- (~) jASTROWtTz. SM')Wf/<'~<M~t<*</<'Berlin, juin i884. <2) WES~fMALL, &M')t'«' de/M~c/to~t'etic Berlin,juin t8M. tant. L'impressionnabilité cérébrale constitue un élément vague. U est certain, d'un autre côtéque les conceptionsirrésistiblesapparaissentsans anaibtissctnent préalable; en bien des cas, une émotion do t'ame tes a précédées, mais souvent ces états sont consécutifs. Les expressions d'imprégnation, de tare héréditairesont incertaines,dépourvuesdo clarté. Jastrowttx répliqua qu'il y aurait lieu d'établir que chez un homme cotnptëtemcntsain, pur de toute tare ttéréditain'.de toute prédisposition, les conceptionsirrésistiblesapparaissentbrusquement, comme forage au milieu d'un ciel serein. « !t serait a souhaiter,ajoutait le savantberlinois, que des exemplesde ce genre fissentl'objetde communicationsdétaillées. !<€ surmenagepsychiqueet la dégénérescence mentalejouent un rôle, mais il est di0!citp de tracerles limitesde ce que traduit le mot dégénérescence tes psychoses dcgénératricesne peuventavoir de bornes tracées qu'en des cas concrets, détermines, et non en général. » Ainsi que vous le voyez, Messieurs, c'était, & Berlin comme à Paris, tes cernes hésitations motivées a l'aide d'arguments analogues. Mais Berlin ajoutaità la discussion cette particularité du p;énio allemand qui fuit les synthèses d'allures Mtives quoique brillantes et se confine volontiers danste détail et t'analyse laborieusedes faits. Les difficultés inhérentes a la questionde l'hérédité morbide se représentèrent encore dans la suite à deux reprises différentes. A la mémo Société tnédico.psychologique,elles surgirent à nouveau sous une forme déguisée, lors de la discussion des bases d'une classification des maladies mentales. En vue du congres qui devait s'ouvrir l'année suivante, la Société de médecinementale de Belgique avaitsollicité de la Société franyaise un projet de classification. M. Faut Garnier~) assuma ta lourde t~cbe de (ait't' rapport sur cette délicate question. !t proposa à t'assemblée la ctassincation de M. Magnan. Cette classification s'inspire d'un quadruple critérium relevant df t'anatomie, de t'étiotogie, de ta sympto. matologie et de t'évotution morbide. Elle établit tout d'abord dans le domaine de la pathologie mentale deux grandessubdivisions. L'une renferme les états mixtes tenant ?* la fois de la psychiatrie et de ta pathologie ette contient la paralysie générale, la démence sénile, tes lésions cérébratcs circonscrites, telles que ramollissements, hémorragies et tumeurs, t'hystéric et l'épilepsie, l'alcoolisme et tes diverses intoxicutions, enfin le crétinisme. L'autre ne comprend que tes folies proprement dites ou psychoses. Et c'était t& teneeud du débat. Magnan répartit tes psychoses en quatre groupes. Le premier renferme ta manie et la mélancolie, qu'il qualifie d'élémentssimples; le second, te détin; chronique, conceptiontoute personnctte du ctinicien de Sainte-Anne; le troisième est constitué par (t) GAK!<)KH. ~r~M<M<Y!M)/c/~<~t'/MC, octobn' t888. la folie intermittente, comprenant les folies simplo, circutair<' à double <brme et alterne. Enfin, Magnan réunissait sous t'étiquettc de <btio des dégénérés, syndromes épisodiqueset délires semblables, tout son groupe dégénëratif: les idiots, tes imbécites,les débiles et les déséquilibrés. _J Malgré tout l'intérêt que comporte la discussionqui suivit !e rapport de M. Garnier, force nous est d'abréger cet expose. M. Marandon de Montre! proposa de se rallier à la méthode étiotogique de Morel. M. Voisin contesta le caractère d'entité morbtdc de la manie et de ta métancotie. M. Luys exposa sa classification anatomo-pathotogique, puis proposa d'en revenirà la classification do Raittarger. M. Garnier défendit avec un très grand talent la doctrinede son mattre. tt rcciama pour lestravaux de Magnan une place d'honneur. Les études concernant t'hcrcditë morbide et les vues du clinicien de Sainte-Annesur le délire chronique et la folie intermittente, venaient de créer, disait Garnier, « un grand courant en dehors duquel il n'était plus permis de se tenir,etdont la classificationavait à se préoccuper M. Mais tes arguments de M. Garnier ne triomphèrent pas de toutes les résistances. « La folie des dégénères est mat dëHnie H, dit Bat! (1), et « comment espérer. ajoutait-il, si l'on n'est pas d'accord A Paris sur une ciassincation,voir l'accord régner t'etranger? H La classification de Magnan, soumise au vote, ne fut pas adoptée. M. Garnier, en désespoir de cause, proposa ti natement l'ordre du jour suivante La Société tnédico-psychotogique,considérant que, dans l'état actuel de la science, toute tentativeta t'enet d'étabtir une classification des maladies mentales ne saurait s'appuyerque sur des données ou trop incomplètes, ou trop contestées encore pour rallier !a très grande majoritédes suffrages, émet l'avis qu'il y a lieu de clore la discussion engagée à ta demande de la Société de médecinementalede Belgique, et passeà l'ordre du jour. » Le Congrès intcrnationat de médecine mentale se réunissait Paris trois mois après. Après une courte discussion, il adoptait un projet de statistiqueinternationaledes maladies mentales, proposé comme terrain neutre et transactionnel par M. Moret. de Gand, au nom de la Sociétéde médecine mentale de Belgique. Que faut-il penser de cette longue discussion? La réponse cstdéticatc etdimcite. Nous n'avons pour la formuler ni t'autorité,ni la compétence nécessaires. Et nous nous permettons même de! croire que toute réponse catégorique serait prématurée. L'important problème post~ depuis Moret recevra-t-it quelque jour une solution définitive'! Le rutc de t'hérédité sera-t-il suffisammentélucidé pour autoriser dessystématisationsinattaquables. C'est possible. A l'heure qu'il est, une seule voie reste ouverte cependant: celle des observationsminutieuseset détaittécs. Quand, selon (1) BALL, &<t~m~tco-~eA~t~t~, mai <889. l'expression aHemandc, on verra tout à coup l'orage éclatersans raison dans un ciel serein, il faudra s'incliner. jusquc-ta. il est nécessaire de ne pas perdre do vue les enseignementsaccumulés depuis More). II faut jtenir compte de i't)crédité dans la plus large mesure, la rechercher dans ~chaque cas et là surtout où elle parait débuter insidieusement, dans tes reptismystérieux de l'intellect, au milieu de ces bizarreries, de ces détraquements précurseurs de h dégénérescencequi vente, indicesdu déséquilibrement qui évolue. Nous aurons à nous préoccuper de cette tâche, et nous nous efforcerons de ne point la méconna!tre. Nous utiliserons pour cela les mécanismes dégénératifs et les éléments dont la science nous autorise a disposer. Les travaux de t'ecote française nous seront, du reste, dans cette voie d'une haute utilité. Car il nous .paratt à peine nécessaire de vous rappeler que toute cette tangue discussion sur l'importance de l'hérédité dans la constitutiondu groupe des dégénères s'est introduite ici dans te seul but de montrer l'éclatant parti tire par i'écotc de Sainte-Annede cette hérédité qui, malgré Morei. avait fini par pénétrer uniformément le domaine de l'nliénntion mentale. Mais, Messieurs, l'involution héréditairen'est pas le seul des arguments invoquésen faveur de l'existence d'un groupedégénératifdélimitéet autonome. D'autres caractèrescommuns aux dégénérés viennent tcur tour renforcer les liaisons héréditaires. Magnan et ses élèves utilisent encore, pour étayer leur conception doctrinate, la notion des stigmateset celle, plus caractéristique et plus générale, de l'impulsivité. Ils ont surtout inauguré une méthode clinique d'une ampleur remarquable, qui leur a permis d'étendre le groupe des dégénérés d'une manière saisissante. Autour de cette doctrine ainsi comprise, les barrières tombent et le ralliement se sonne un peu partout, disions-nous précédemment. Nous ta prendrons fréquemment pour guide dans la suite de nos entretiens.Nous aurons, dans les deux conférences qui vont suivre et qui seront comme cette'ci consacrées aux généralités,l'occasion de revenir sur la valeur des stigmates, l'importance de la notion de l'impulsion. Nous ne faisons ici qu'indiquer ces (acteurs de ta classification de Magnan. Us nous occupe ront longuementdans la suite. Mais il est nécessaire,avant de terminer cet entretien, de vous parier de la méthode de Magnan et de l'étendue qu'elle octroie au groupe des dégénérés. Cette méthode, Magnan (i) la définissait dans les termes suivants « Pour réussir à comprendre et à démctcr les dégénérescences véritables, il n'y a qu'une méthodequi ne soit pastrompeuse, c'est l'étude progressive des infirmités congénitales du cerveau, en parlant des lésions générâtes et manifestes de i'idiot profond, pour arriver successivement aux lésions locales partiettes dissimulées des irréguliers. On comprend (i) MACSAK, ~Mprt'MtoMde Sattt~-An'M. t'aris, t882. alors, par les transitions pour ainsi dire insensibles qui tes rattachent l'un à l'autre, que le dégénéré, tout en haut qu'it soit de l'échelle, est dei la mémo <amittc que l'idiot. a Cette manièrede concevoirla utiatton des états de dégénérescence s'inspirait à la vérité des idéesde More!. mais Magnan avait su leur rendreune ampleur et une vigueur inédites. Elle constituait une des hardiesses, une des nouveautés de ta doctrine de Sainte-Anne. Elle avait une large portée et ne pouvait passer sans provoquer quoique résistance,Elle en susc~amême parmi les partisans, tes promoteurs de ta théorie des héréditaires. Fatret, un des plus autorisés défenseurs de cette théorie, disait, en effet, tors de cette discussion la Société médico-psychologiquedont nous avons déjà parlé « M. Magnan a très logiquement agi en commençant décrire les idiots tes plus défectueux pour arriver ces originaux ne présentant que quelquesparticularités maladives mais je crains qu'il ait trop facilement admis, parmi ses héréditaires, des êtres physiologiques,anormaux,(tes prédisposés,plutôt que des héréditaires confirmés. » Et cette objection, curieuse à plus d'un titre, n'est, au fond, que la réédition déguisée mais décetabtcdes anciennes critiques. r'atr«t avait dans l'esprit une délimitation du rote de t'hérédité. U la concevait comme un facteur pour ainsi dire dosante et mesurable. Et l'ayant ainsi individualisée, il ne pouvait admettre une extension qui ruinait son critérium en en transformant et remaniant les limites. On lui changeait l'état civil de son hérédité, et il ne la reconnaissait plus comme la fittc de ses propres œuvres. Magnan sut trouver, pour détendre t'ampteurde sa théorie, des preuves objectives et des comparaisonsingénieuses.« M. Falret, disait-il,me reproche de trop étendre le cadre des folies héréditaires et d'y faire entrer des Ctres anormaux, n'onrant que quelques bizarreries sans conséquences graves. Si cependant nous les examinons de près, nous retrouverons chez eux des caractères atténués, mais analogues à ceux que nousobscnonscommunément chez les vrais héréditaires. Quelle sera ators la limite? Prenons pour exemple un déséquinbré qui, un momentdonné, projettchnputsivement un mot qu'il ne peut retenir, et comparons-le celui qui projetteun coup et frappe sans raison un passant inconnu. Ne verrons-nouspas tA deux phénomènes analogues? Ne sont-cc pas la deux matador analogues, presque identiques? Comparons un oMOMatoM<nx~qui recherche sans trêve ni merci un Mt~, un dipsomane. qui recherche avec la mémo fureur une boisson. L'un et l'autre sont à la poursuited'unesensation qui doit mettre momentanément un terme à leur désir. Ils appartiennent donc toustes deux a un même groupe.Si j'ai aussi poursuivi mon enquête sur ces gens classés dans ce qu'on appelle les frontières de la folie, en commençantpar les idiots pour continuer par les imbécites et tes faibles d'esprit, c'est pour faire mieux comprendrepar l'étude des derniers l'état montât des autres. » davantage de cette méthode, c'estquet'ona pu réunir dans un môme cadre des malades à manifestations dinorentes,mais reliés entre eux par un caractèrecommun, qui n'est autrequ'unétat héréditaire, et de pouvoir ainsi, par t'examcn facile des uns, s'expliquert'attitudedes autres. M La clinique nous offre du reste plusieurs de ces syndromes réunis chez le mém<* individu. M Et pourrendre irréfutable son argumentation,- Magnan rappetaitune malade présentée par lui à la Société médico'psycttotogiquo.Cette malade ne pouvaitréprimer certains mouvements ni retenir certains mots grossiers e)tc riait ou pleurait, alors que son état normal <tu moment était en désaccord avec ses rires ou avec ses pleurs. A d'autres moments, c'étaientdes discoursintarissables,qu'ctte prononçaitmalgré elle, ou bien encore elle avait des impulsions homicides ou des obsessions génésiques. Il ne lui manquait rien. On reprochait encore à Magnan de négliger tes subdivisions, et, dans son groupe si étendu des dégénérés,de n'avoir pas, comme en sciences naturelles,sutiisammentdistinguéd'espèceset de variétés. Le clinicien de Sainte-Annerépliqua qu'il ne s'opposaitpas l'introduction de subdivisions et s'élevait uniquement contre la tendance de ceux qui veulent faire une entité morbide d'un simple syndromeépisodique. En réalité, te mérite de Magnan consiste spécialement dans ces points de doctrine dont on semble tui faire un grief. L'impulsion imprimée. dansées dcrnieresnnnécs,par ta conception de Magnan~ta sciencepsychiatrique a h&tc t'accord sur le terrain de l'anthropologie criminelle entre des doctrines essentieth'ment divergentes en principe. Mais ce résultat considérable n'est que la conséquenced'enorts persévérants tant de la part du chef d'école que de cette du savant. Les thèses inaugurales récentes de Lanteires, Taty. Sendron s'inspirent, en e(Tet. des opinions du maitre français et traduisent son enseignem<*nt. Son élève Saury (i) résume ses idées dans un mémoire auquel nous avons déjà fait d'intéressants emprunts, (.amit'r(2) et Legrand du Saute ont reporté sur le terrain médico-tégat les doctrines de t'Kcotc de Sainte'Anne.C'est sous les auspices de Magnan qu'ont été recueillies tes curieuses observations ~des thèses de Lcgrain (3) et Grenier(4). Enfin, le succès des doctrines de Magnan dans les deux Congrès d'anthropologie criminelle, te ralliement qui s'e<tectue autourde l'assimilationdu criminel au dégénéré, démontre manifestement ta puissante action de t'Écoto de Sainte-Anne. Et c'est pour avoirformé cette vaste synthèseallant de t'idiot profondau déséquHibré, au bizarre, au fantasque même, que la doctrine de Magnan a conquis de (i) SAMn'. ÉïK<&'<Mr~t/Mt<MMit<a<n'.Paris. t886. (2) CAMStEtt, At«!tH<!(<esdMMtM~H~M«'A<Mt,1887. (3) LEcnAtK, ~H ~tre des t/ Paris, 1886. (4) GRBfttN!.CoK~~w~Mnd r~mtcde la descendanudes ateoo~t~.Paris, 1887. si vives sympathies. C'est pour avoir banni de ce groupe les 6!<!ments disparates qui en minaient l'unité et la continuité, que sa théorie s'est imposéel'esprit d'une pièce et d'embtée. Quant au reproche de négliger des variet~etdessubdivisions. noussemble bien peu fondé en présence du tableau ci'dessous, que nous empruntons à l'oeuvre de Magnan (1) tui-meme. TAB<<BAU SWOPTtQUB PM OÉG~ÈMSCMCESHEKTAt.ES. /<~rtfdt<at'fM <~<'n~&. 1. tUtotif. imbécillité, débinamentale. Il. (Dcs<!q))i)ibr6s). Anomalies cérébrales. Défaut d'équilibre des facultés morales et intellectuelles. !t!. Syndromes épisodiques des héréditaires t" potie du doute. 2" Crainte du toucher. Atchmophobie (~yt~, pointes'. t. nccnerchcsangoissantesdu nom et du mot. 2. Obsession du mot qui s'impose et impulsion!rr<!sis' 3" Onomatoma. UMe {) le répéter. 3. Crainte du mot compromettant. 4 Ïntluence preservatrtcedu mot. H. Motsavatëschargeant l'estomac. 4*Anthfnon)anie. S" Ect)o!atic,copro!aUeavccincoordinationmotrice (Gilles de la Tourette). 6" Amour exagère des animaux. Folie des antivivisectionnistes. a. Dipsomanie(A~x,soif). b. Sttiononic (et':t&'<, aliments). ~(<t.KteptOfnante,Mej)tophobie. b. Oniornanie '.M'~t, achats). 9° Manie du jeu. <0~ Pyromanie, pyrophobie. ii" Impulsions,hotnicidcset suicides. i~ Anomaiics, penersions, aberrationssexuelles t St inanx R" simple. t Centre génito-spinat de CUdge. B. Spinaux cérébraux postérieurs (rëHexe cordial postérieur). C. Spinaux cérébraux anMrieurs reHexe cordial antérieur). D. Cérébraux antérieurs (érotomanes, extatiques;. iS" Agoraphobie, claustrophobie,topophobic. i4" Aboulie. !V. A. Manie raisonnante.Folie morale (persécutés, persécuteurs'. B. Délire primairen)u!Hptc,po!ymorphe, ra- f Dëtircambitieux. pidc ou quelquefoisde longue durée, ) hypocondriaque. mais sans succession évolutive (t6tcr- ) religieux. n)!n6c. de la )M'rs<;cution,etc. C. Délire systématique, unique, fixe, sans tendance évolutive ianalogue à l'idée obsédante). D. Excitation maniaque, dépression,mélancolie. (t) H*GMA?!, ~ee~re~ sur la centres WM.'<.e. Paris, i893. Toutefois,si complexeque soit ce tableau, vous constatez qu'il ne comporte que tes dégénérescences montâtes. Et au sujet de cette signincation d'attur') restrictive, il est nécessaired'ouvrir une parenthèse. La dégénérescence ne peut, en e~et, se limiter aux seules régressions de l'esprit. Elle implique avant tout une notion biologique, et son critérium essontiel est la stérilité individuelle aboutissant a l'extinction de la souche. Et pendant que cette invotutiongénerate s'accomplit pour ainsi dire dans la descendance, des phénomènes particuliers signalent les dégradationsindividuellessuccessives.Ces phénomènes particulierssont d'ordres divers. Ils s'accusent et se généralisent au fur et A mesure que l'involutions'acheminf vers la déchéance tmatc. l.es tonctionsrétrocèdent successivement,et nous verrons que l'ordrede cette rétrocession est assez régulièrementuniforme<'t régie. L'une de ces fonctions,parsa comptcxitc, par l'apparition prématurée de ses déviations, par la sériationqu'on peut y tracer et le parattctisme (le son involution avec l'involution génératc,a particulièrementsollicité la curiosité et l'étude. La fonction mentale est devenueainsi comme une pierre de touche de la dégénérescence. Elle a servi à en marquertes étapes, à les sérier, à les systématiser.elle ne doit pas masquer la réelle portée des processus dégénérati<s.Sous peine de perdre leur plus solide appu), ces derniers doivent garder leurs signiticationsspecHiqueetbiologique. taut que dans tedéséquitibrësupéricur, aux tares subtiles, ramnéeset parfois brillantes, nous voyions la première des étapes qui mènent vers l'impuissance, ta stérinté, l'extinction de la race. Et il est nécessaire que t'idiot profond soitnos yeux non seutoncnt le dernier terme de l'involution mentale, mais encore l'expression de la déchéance biotogiqucirrémédiabtc. Ceci ne constitue nullement une critique. Sous peine d'empiéter sur tes terrains de la biologie et de la sociologie,la science psychologique ne pouvait étudier les dégénérésque par leur côté mental. Et la classification de Magnan a le grand mérite d'avoir, avec l'aide d'un seul élément, reproduit la sériation de l'involution dégénérativedans une large mesure. Cependant les considérations précédentes nous obligent comprendre .~un peu différemment la composition du groupe des dégénérés. Tout en conservant la uticredégénérative, esquissée par Moret. bien délimitée par Magnan, nous croyonsà la nécessitéd'intercalerentre tes formes montâtes des types intermédiaires. Il nous parait difficile d'éviter la nécessité de transitions progressives entre l'idiot et t'imbécite, d'une part, et les déséquilibrés supérieurs, d'autre part. Ces transitions, nous tes avons cherchées dans les névropathies que Morct, du reste, taisait déjà figurer dansson tableau dégénératif. Nous examinerons plus tard les raisonsqui rapprochent tes épitcptiqucs. les hystériques, tes neurasthéniques du dégénéré. Nous aurons à rechercher dans la suite si la névropathie imptiqu par cttc-mctne la dégénérescenceou si cettedernière ne constitue pas une tare aggravantet compliquantt'anectionnerveuse. En ce moment,~ ces questionsne doivent point nous préoccuper. Nous vous tes signalons pour nxer vos idées et préciser nos intentions. Notre cadre des dégénères s'éloigne encore des régressions tnentatcsj de M. Magnan par une autre particularité essentiettc. Le clinicien d Sainte-Anne termine sa ctassitication par un exposede quelques forme <a(ïectionmentale particulières aux dégénères ces formes psychiatriques tranchent sur !c restant des foties par-des caractères qui, selon l'heureuset expressionde M. Garnicr, exagèrent la déviation jusqu'à les rendreanormates dans ta maladie même. Cette délimitation est fondée cliniquement! !ors(}u'it s'agit dc din'érenci<'r les diverses manières dont l'hérédité intcr. vient dans la genèse de la folie. tt est clair que l'accumulationdes tares héréditaires explique seule l'effondrement psychique rapide et précoce de certaines formes de régressions mentales dégénératives. Et seul, un terrain prédisposé peut rendre compte des perturbations des types noso* logiques qui particularisent la folie des héréditaires. Du reste, en pathologie générale, le fait des tares antérieures compliquant et modifiant t'nvotution d'une matadiedéterminée,est d'une constatationquotidienne. tt résulte nettement des discussionsde la Société médico-psychotogique que ta distinctiondes foliesspéciales aux héréditairesrelève particulièrement d'une conception déterminéede t'héredité. C'est en se représentantcette dernière intense,capita lisée chex le dcgënére.attcnuct'ctlatentechex t'hcrëditairesimptc qu'une telle délimitation se justifie. On suppose dans le dégénère une préparation profonde et protongec du terrain par une héréditéaccumulée.Uans la formule généralede toute perturbation fonctionnelle, la prédisposition,l'organisme t'emporte icisur la nature et t'intcnsitc de ta cause.Le dégénère devient fou à propos de tout et à propos do rien. Et son organisme détraque, loin de résister, fait une folie désordonnée et atypique. L'héréditaire simple semble ne ` céder qu'en face de l'intensité et de la persistance des innuenees perturbatrices. Et quand sa résistance diminue, elle cède nonnatcmcnt dans une forme qui montre une intégrité relative des appareils et des fonctions. fait une folie normale comme d'autres font une fièvre typhoïde ou. une pneumonieclassiques.Cependant ces nuances ne conservent leur indépendance que par leur rapport aux diverses valeurs du critérium héréditaire. Or, dans notre esprit, ta dégénérescence ne peut ainsi se localiser dans une partie du circuit héréditaire. Loin d'être une notion restrictive, elle embrasse l'ensemble des processusqui mènent progressivement de la tare initiale a la déchéance finale. L'hérédité, depuis ses formes les plus atténuées jusqu'à ses manifestations les plus graves, intervient, dans ce cas, d'une manière aussi intégrale que continue. Elle implique la dégénérescence, la régression, dès qu'elle entre en scène. Cette dégénérescence n'est pas toujours identiqueet!c-mcme elle corn* porte des degrés et retrace bien plus particutièremont une successiondo courbes qu'une courbe unique. Mais ses formes les plus marquées no doivent pas nous marquerses degrésintermédiaires.On aboutit& ta dégé- 'nérosconcerapidement ou tontamMitet pae de& WOM& diverses. Et, a ce "Mtrc~tetfotres, dans leur plus large acception,mènent!a dégénérescence. Nous tes écarterons cependant de notre groupe des dégénérés. Elles se trouvent morne en y englobantles folies héréditairessur une autre des grandes routes qui mènent a la déchéanceradic&te. Leur reconnaissance plus commode aurait, du reste, pourvous, un intérêt professionnel moins évident. Quant aux rapports de nos dégénères avec les diverses formes de la folie, nous aurons l'occasion dovoustes signaleradiversesreprises. Mais avantd'en finir avec le tableaudesrégressionsmentalesde Magnan. il nous parait utile d'attirer votre attention sur une des vues personnettes du clinicien de Sainte-Anne. Vous pouvez voir dans le tahtcau ci-dessus, à l'article des anomalies sexuelles, une subdivision en spinaux, spinaux cérébrauxpostérieurs,sp inauxcérébrauxantérieurs, cérébrauxantérieurs. Cette subdivision semble ta vérité n'intéresser que tes perversions du sens génital; en réattté, cette conceptiona dans l'esprit du clinicien d<' Sainte-Anne une portée plus générale elle synthétise le mécanisme physiologique du groupe tout entier. Et pourMagnan, il y a dansles dégénérés desspinauxpurset simples, desspinauxcérébraux postérieurs, etc. tt s'en explique du reste a diverses reprises d'une manière assez nette et notam' ment dans le passage suivant. Magnan (d) vient de parler des stigmates physiquesdes héréditaires dégénérés. !t no leur attribue qu'une importance secondaire.« Une étude plus utile,écrit-il, est celle des anomaliesdu développement cérébrat. Suivant le siège et la généralisation des lésions, suivant la localisation des troubles fonctionnels, les types cliniques observés sont très variables. Car, malgré leur diversité, des transitions insensibles nous conduisent d'uneextrémité de t'écheHe& l'autre, do l'idiot complètementdégradé au dégénéré supérieur, intelligent, mais déséquilibré. Nous n'avons ici que peu de chose ù dire de l'idiot qui, relégué dans la moette, dans le mésocéphatc ou dans le cerveau postérieur, vit d'une façon tantôt purement végétative, tantôt uniquementinstinctive; les excitations périphériques provoquentdes réncxcs médullaires et cérébraux mais ce ne sont que des réflexessimples, et les centres modératours n'interviennent jamais. Des que la région frontale devient libre, le j' sujetcommence à pénétrer dans le domaine de t'idéation.du contrôle; i) cesse alors d'être idiot et s'élève & la dignité d'imbéeitc. » La localisation des lésionsde tel ou tel centre perceptifà une étendue plus ou moins grande de la région antérieure, nous expliqueque tette ou telle faculté ait survécu au naufrage et qu'il existe des génies partiels, des (i) MAGNAN, Conyr<'ï (f'«H</<ro;w~M~'oHUtc~f. Paris, i889. idiots savants. Chez les débiles, les déséquilibrés,co ne sont plus des osions anatomiques grossières, mais b!en des troubles fonctionnelsqui tiennent sous leur dépendance les modiucations de l'axe cërébro-spina!. Ce qui prédomine chez eux, c'est la désharmoniectle défaut d'équitibre non seulement entre los facultés montâtes, tes opérations intellectuelles proprement dites,d'une part, les sentimentset les penctants,d'autre part, mais encore la désharmonic des facultés intellectuelles entre elles. le dé<autd'équi)ibrcdumoratctdu caractère. » A la Société médico-psychotogiquo,Magnan avait exposé une conception fcnciionncttedu système nerveux plus schématique encore en instituant h zone cérébrale postérieure, siège des appétits et des instincts. Fatrct avait trouvé que son collègue était at!é un peu loin, « car. disait-it, l'histoire des tocansations est trop peu avancée pour qu'on soit très affirmatifsur toutes les questions qui en découlent ». Quant à nous,Messieurs,nous n'insisteronspassurle désaccord qui existe entre cette psycho-physiologiegénérale et celle que nous avonscru devoir vous exposer précédemment. Ni nos localisations ni nos vues plus intimps sur le mécanisme cérébral ne concordent avec tes doctrines du maître français. Nous aurons l'occasion de nous expliquer au sujet des défectuosités du schéma de Magnan lors de t'étude des psychopathies sexuelles. Cependant nous ne vous demandons pas d'oublier ce schéma surt'heurc. Conscrvcx-tc, au contraire, comme moyen mnémonique. En y songeant, vous verrez commeune progression <bnctionnet!edans les différents groupes, et cette notion, ainsi circonscriteet limitée, n'est pas dénuée do vérité. Toutefois,n'en faites pas abus. Elle nuirait a certaine psychophysiologie générateque nousvoudrionsvous voir se préciserprogressivement dansla suite de nos entretiens. Nousen avons fini avec ce qu'il y avait d'essentiel à vous dire concernant le rôle de la psychiatrie dans la genèse de l'idée de la dégénérescence. Cependant, nous sommes loin d'avoir résumé tcsdivct'scs originesdes conceptionscontemporaines. La psychiatrie réussitdonner une allure systématique aux régressions montâtes, maisses efforts furent puissammentsecondé}' par des imtuencesvariées et multiples. Nous verrons, torsde l'étude des causes,de quelle façon s'anh'ma ) ` avec Uaitty l'importancedes facteursbiologiques de la dégénérescence.La psychologie, en nousfaisant entrevoir les lois de la régression de certains faits psychiques,donna de son coté la clef d'un nombre considérable de mécanismes dégénérâtes. La sociologie relia l'involution individuelle à l'involutionsociale. L'économiepolitique montra les troubles de !'a!imon* tation rcHétant les variations de la vitalité des classes et desindividus.Et, à l'heure actuelle, c'est dans une poussée, dans une communion de toutes ces sciences que s'élaborent les conceptions dénnitivcs. Nous reviendrons tantôt, avec plus d'a-propos, sur ces multiples innucnccs. Nous avons volontairementlimité cette conférence a l'étudedes conceptions do ~Morct et de Mngnan. Cependant nous ne voulons point quitter te domaine neurologique où nous sommes t'omné sans vous signator le r~to non moins actif de ta ncuro-pathotogic, et ptincipatemcnt de t'Ëcote de la Satpétriere.Charcot,on enct, a largement contribuéaétcndroet a fortifier la notion de la dégénérescence. Par ses belles recherches sur l'hystérie, il a fini par mettre en reliefles caractèresde celle qu'il nommeavec raison la grande simulatrice. En montrant l'hérédité nerveuse s'anh'mcr duns tes névroses avec une intensité croissante, il a fortifié de sa grande autorité les principales tares dégénérativeshéréditaires. Enfin, il t groupe autour de lui deséteves, mauresleur tour, comme Hichet, Féré (~i, Déjérino(2). Battet(3),surles travaux desquels nous aurons a revenir plusieurs reprises, t~ui-memc a rattache aux syndromes de dégénérescence sa maladie des tics convulsifs. Ses leçons du mardi à la Satpctricrc nous fourniront plus d'une considération générale. Et parmi les travaux de ses étcvcs de la dernière heure, nous aurons rappeler fréquemment ceux de Faut !{)ocq (.i) et de Pierre Janct(H). `- C'est grâce & cette marche parallèle de la psychiatrieet de la pathologie nerveuse proprement dite que l'idée du dégénère selon Magnan et Charcot a progressivement conquis les esprits. Uu reste, l'étroite communiondes deux écoless'est amrmee par la publication (te travaux du plus haut intérêt. Charcot etMagnan(C) ont écrit en collaboration deux mémoires d'une grande portée doctrinale et scientifique. H s'agit de stigmates curieux quii se manifestentparfois chex les dégénéréssupérieurs,tes simples déséquilibres, commeles appellentles deux maîtres français. Nous aurons a revenir sur ces syndromes de certains héréditaires.Nous ne les citons maintenantt que pour marquerà quelle concordanceue point d'arrivéesont parvenues, par des voies distinctes, les deux grandesécoles de Paris. tt nous resterait, Messieurs, pour terminer notre conférence d'aujourd'hui, vous dire ce que,de notre cote, nous comptons mettre dans notre groupe des dégénères. Mais cette vue d'ensemble sera mieux en place côte de l'étude générale des causes et des stigmates de la dégénérescence. Nous ajournerons donc cet exposé, it se déduira naturellementde notre manière de concevoir dans teurs caractéristiques essentielles tes dégénérés et tes déséquilibrés. (i) Ft:Rt:, ~/aMt~M<'t"'<~<!</<t?K~Paris, ~88~. (2) DÈJËK~E. L'hérédité dans les WfttadM.!n<TMM~. Paris, 1886. (3) MAU.ET. Le langage tH~n<'Mr. Paris, <887. (4) t}).oco, /.< ~tWt~de r/f~rM. Paris, ~891. (S) JAKET, État nxn«!~ des At/n~t~. Paris, i892. (6) CMAttcoT & MAG~AX. D<' foMo))M<o)H<!nM(Anc)t. DE NËMOt. 1885). –/nMr<tpn <fK sens génital (AttC)t. DE KEUKOL.,~?2~ C!NQUtÉME CONFÉRENCE. LES CAUSES DE LA DÉGÉNÉRESCENCEET DU DË8EQÛILIBREMENT. t'arat~tismcdM<:au<eset 'teslimitest)c )a <)~g< n~~MCa<*c Les diversestonnMdu dt~uUtbrc. La toi de r~fCMinn. Sa <Mtin!t)on dans Cmdre des fait-- )M;chiqufs. La r~rNticndam tt~otutict)binto~iqup. Lit rt'pffs~endestx-~oins. La r~re~siettindioduette et !a f~gn'Micn spcili~u~· 1.l's étapes de la régression dans la dégénérmceace, Les causcs ote la dé~énéres. fent'c selon More). Sa c)a!si)i<:atio)) purement~tiotogi~u' Hï~nKndes facteurs. tnt!tf))c<' des i<pp de Morci. La ctaMiticntintxtc Dailly. Les diathf~es en 't<'g~n<irs<'cnce.– H<a<))cn dfscauspt~etonttaith.–Appr~ciaticndcccttcctai'sitic.uiot).–LMtcnsion de nottom'ausatc.– Dégénérescencetodi~iduette ci <)6f<'nrescenfccollective. Leurspoints de Mntact et kttfs difM' mnees Les priucipec de ctassilicatinu. \otre tableau des causes de dé~érc~c('nce, &tpM<i des données de cette ctasiitifation. K&)c ctc)')S(f du tnitit'u. )t&)û Otctui.if de t'in<})Yit!)t.–tnnucnfC~M'xhin~M: du milieu et de )'in(ttYit)u. tntfnsM et point d'application de tout facteur de dc~ndrcMenct. La <Mta<<io. )'atcoo)isn)p Mt~ ff '~uhtp a<)'fct. Civtt'Mti~n et d<'gt'n~re<K'em'< MHSStKmtS. Nous abonions aujourd'ttU) l'étude des causes (lui cngen(tr<')tt les 6ta)s de d~gënërcsccncf! et de dcst'quHibrt'mfnt. (JcHf ctudc nëcesi-itc une délimitation plus ou moins nette décès principauxétats. Car !n ca<trc <)('s causesdoit (~'ittcmmentvarier avec les faitsdont il comportel'explication. En assistant dernièrement)'c\o!ution de t'idcp de dégénérescence,vous avez pu concevoir de quelle façon !c mot et la chose avaient,depuisMore), subi une targe et progressiveextension. La collectivité des d~cnt~rcs a fini par dépasseren importance et en étendue la portée primitnc de la notion de dégénérescence. Tel qu'il commence & s'imposer, le groupe dégénératifrenferme des espèces dont les caractères s'éloignent consiftcraMcment !cs uns des autres. Et certaines d'entre td!es n'ont plus (inatement que des attaches lointaines avec la dégénérescenceproprement dite. Si nous bornions donc notre étude étiotogiquc t'cxamen des causes de fa dégénérescence dans son acception biologique, nous risquerions de n'envisagerqu'une partie de notre sujet. C'est pour cette raison que nous avons ajouté aux causes ucgencratives celles du desequinbrctncnt. Mais avec ces correctifs, te programme s'accroit démesurément, et il devient nécessaire d'y introduire quelques points de repère. Sans cette introduction préalable, les causes dont vous verrez tantôt le tongdë{H6s'a)!ongcr devant vos yeux risqueraientde vous paraître comme une successionde facteurs variés, que rien ne coordonne. U nous parait indispensablede délimiterle sujet en vous traçant dans ses grandes lignes le programme même que nous comptonssuivre. Ce programme comporte t'tnstoiru (tes états de déséquitibrement ou les états pathologiques de t'équitibrc dansscsdivorsesmodatités. tteportey.-vous donc, Messieurs, ces notions de t'cquitihrc par !esquettcs nous terminionsl'un de nos entretient; précédents. Nous vous disions<'e jtnomentque t'équitibre, résultat (le l'adaptation. pouvaits'envisagerdans tes différents territoiresde l'activité organique. Nous concevions de cotte manièret'existence d'un équitibre végétatif,destiné assurer la nutrition tout au moins dans ses caractères essentints. Nous comprenions ensuite un équilibre présidantau fonctionnementrégulier de la vie an'cctive. Et nous terminions par l'indication d'un équitibre psychique, rcgjant b"! manifestations intcUectueXus. Nous ajoutions en outre que !a notion de l'équilibre ainsi compris pouvait se subdiviser quasi anatomiquement, tout en se sériant pour ainsi dire tonctionnenetnent.L'equiHbrfvégétatif se cantonneraitalors dans !:) moelleet le bulbe, t'fquitihrean'cctif incomberait aux ganglions de la base, t'cquitibrepsychique se centratiscraitdans t'ëcorcc. Nous terminionspar une répartitionde ces divers ëquitibres par ordre d'importance et de conscience. L'<!qui!ibr<' végétatif buibo-tneduttairc. indispensable ta vie, s't'nectm'rait sans interf'ntion de la conscience et d'une manière automatique, t/cqoitibre atti'ctif, apanage des centressous-corticaux, ne posséderait qu'une scnsibitin génerate et une consdenec atténuée. Son importance,quoique considérable–car il est la baseducaraftereet ta raison de notre individualité.–rfsh-raitinférieure ù celle de t'équitibrcvégétatif. Hntin t'équitibre ps\'<:tnque, le dernier venu, te plus instahte, n'aurait pour ainsi dire qu'une valeur complémentaireet ~rpordinan'ice. Les équilibresvégétatif et anectif intéressent au plus haut point l'existence individucttect la persistance de t'cspcce. L'équilibre psychique sf traduit surtout dans l'évolution sociologique. Sans tes deux premiers, toute vie pcrsonnetteou spécifique est impossible. Le troisième préside t'ëvotution sociotogique; il mène à l'adaptation de plus en plus parfaite de t*mte))ect avec les choses de la nature; il est l'artisan par fxcettenccde tousles progrèsdans tous tes domaines de la pensée. Il t/importance de ces notionsd'allure spéculative estconsidérabtc. Ettcs dominent toute notre classification des dégénérés. Elles motivent les suhdivisions que nous allons tracer dans la cottcctivité des déséquilibrés. ËUcs nous serviront mettre l'ordre et la progression parmi ces anormaux dont nous avons vu la masse crottreavec l'extensiondes notions de -~dégénérescence. Cttacun des états d't'quitihrcque nous venons d'envisager est en dt'et ~usceptibtc de troubles d'importancediverse. Le déséquitibn'- ment peut atteindre successivement nos individualitésvégétatives, a)!<'cuivcs ou psyctuqucs en perturbant les fonctions qu'elles synthétison. Cette subdivision autorise une répartition de nos dégénérés en classes plus ou moins distinctes seton la nature morne des troubles dont ils sont affectés. Mais cette répartition ne s'opère pas d'une manière indifférente. Ette s'effectue géoératemcnt dans un ordre détermine. Ht pour la comprendre. il nous est nécessaire de taire intervenircette loi (te régression que déj:'t. sans insister, nous avons signalée a votre attention. Hibot(i), l'un des premiers, a mis en relief tes caractères do la loi (le régression à propos des phénomènes de mémoire. L'ennnent philosophe s'était posé la question suivante « Dans cette dissolution psychique qui caractérise la démence et qui s'opère progressivement, la perte de ta mémoire suit-elle un ordre déterminé? M tt découvrit que dans cette maladie mentale l'amnésie, après s'être d'abord limitée aux faits récents, s'étend aux idées, puis aux sentiments et aux anections,et finalement aux actes. « La destruction progressive de la mémoire, dit-it. suit donc une marche logique, une loi. Elle descend progressivement de l'instable au stable. Elle commence par tes souvenirs récents qui, mal tixés dans les ëjements nerveux, rarement répétés et par conséquentfaiblement associes avec les autres, représententl'organisation a son degré le plus faible. Ette finit par cette mémoire sensoriettcinstinctive qui, fixée dans l'organisme, devenue une partie de tui-meme ou plutôt tui'meme, représente l'organisationa son degré le plus fort. Du terme initial au terme final, la marchede t'amnesie, réglée par la naturedes choses,suit la ligne do la moindre résistance, c'est-à-dire de la moindreorganisation. a tt nous est facile de transformer en notions physiologiques concrt'tps <'cs considérationsgénérâtes. Happetons-nouscette double propriété statique et dynamique attribuée au résidu de l'excitation et base de toutes tes mémoires. Le résidu, avons-nous vu, ne consiste pas seulement dans une disposition moléculaire nouvctteetdennitivc qui lui crée son individualitéqualitative, mais encore dans un mode vibratoire spécial df ses particules intégrantes. Ce mode vibratoire est variable et ses osci Hâtions ont des longueurs diverses qui confèrent au résidu ses propriétés quantitatives. 8<:ton t'amptitude de l'on(le oscillatrice, scton t'ëncrgio vibratoire,le souvenir conscient augmenteou diminue. Et rappctcz.voua en passant que ces qualités, nous les avons fait égalementintervenirdans les systématisationsmnémoniqueset dans les synthèsesde la perception. Ettes y formaient comme une association dynamique superposée aux associations statiques que crée la loi de contiguïté dans t'espace et dans le temps. Enfin, souvenex-vous qu'au fur et mesure qu'uneorganisationptus stable préside à la consolidation du résidu, les vibrations s'éteignent (0 RtnoT, /M )Mn~)<< la w<<wctn'. Paris, t88t. progressivement. Ha avec tes oscillationsdisparaît, en mémo temps. le caractère instable et fmgito du résidu. Sa stabilité est donc en raison inverse de ses vibration);. Par la répétition, cette stabilité s'augmente de tout ce qu'abandonne t'instabitité. Le résidu s'organise par te rapp<'t. Au début, t'ébrantement est employé presque comptetcment il déterminer les oscittations. Ce qui est dét!nitivement organisé no représente qu'une portion restreinte du résidu. Et pour cette raison nous ne gardonsjamais le sou venir intégra! de nos sensations, car avec l'oscillation ~évanouit graduellement la mémoire consciente. Elle fait place à la mémoire organique. tenace et définitive, qui a sa ptus haute expression dans t'automatisn'eabsolu, dans te réflexe pur et simple. La loi de régression des faits de mémoire s'explique donc facilement dansson processus physiologique à t'aide des données qui précèdent. !)ans te résidu mnémonique,les propriétés dynamiques disparaissent en premier lieu, Ces propriétés dynamiquessont l'apanage des acquisitions récentes. Cette disparition ptus prompte résxtte de leur instabilité. Cette instabilité les met, en effet, a la merci des chocs et des réactions de tous genres. C'est une espèce d'impressionnabilitéqui, exagérée, peut devenir morbide. Quant aux propriétésstatiques du résidu,ce qu'on pourrait appeler son architectureintime, leur plus grande résistance expliqueleur tardive désagrégation.Vous savez que ces propriétésconstituent les qualités des acquisles plus anciens, de ceux que le rappel a pu faire passer progressi* vement de l'instabilité du début a la stabilité tinate. Il n'est donc pas extraordinairede constater dans ta régression des faits de mémoirela disparition prématuréedes acquisitionsrécentes, fragitcs, et la résistance des acquisitionsanciennes. Nous avons vu précédemmentque tes considérations nées de l'examen d'un seul résidu étaient applicahles t't'nsembte du système nerveux. Nous ne reviendrons pas sur ce point. !t sultit du reste de vousle rappeler pour qu'immédiatement vous conccviex toute la portée de ta loi de régression. La généralisation des mêmes processus physiologiquesautorise la généralisation des mêmes processus pathologiques.Et nous arrivons ainsi à étendre aux fonctions du système nerveux tout entier la loi de égression trouvée a propos des faits de mémoire. « Cette loi, si géncrate qu'elle soit par rapport la mémoire, dit Ribot (1), n'est qu'un cas partit'uticr d'une loi encore plus générale, d'une loi biologique. C'est un fait bien connu dans le domainede la vie, que Ics structuresformées les dcrnX'rcs sont tes premièresà dégénérer. C'est, dit un physiologiste, l'anat togue de ce qui se passe dans tes grandescrises commerciatcs.Lesvieittes maisonsrésistent a forage; les nouvettcs maisons, moinssolides, crou- (<) Htnoï, Le;; t)«~<K<)<<de M)<'Hto<r<t'aris, t88t. lent de tous côtés. Enfin, dans l'ordre biologique, la dissolution so faiti dans l'ordre inverse de l'évolution elle va du complexe au simpto. Huy-~ tings Jackson, le premier, a montreen dotai) que les fonctionssupérieures.! Ï complexes,spéciales,volontaires du système nerveux disparaissentles pré* miereN; que les fonctions inférieures, simples, générâtes, automatiques, disparaissent tes dernières. » Cette toi de régression est d'uno application générale,. Après t'avon* utilisée au sujet dos troubles de la mémoro, Mibot(l) la fait intervenir dans l'intelligence des maladiesde la volonté. Un éminent économiste de notre pays, M. Guillaume De Greef(2), l'a introduite récemment en sociologie. De notre côte, nous aurons fréquemment occasion de vous la montrer, pénétrant ta vie individuelle tout entière. Nous vous en reparlerons a maintes reprises. La régression de nos instincts, de nos appétits, de nos tendances la reflète régulièrement.Dans la satisfaction d'un besoin, par exemple, ce qui disparait tout d'abord, c'est le superflu,te côte personnel et comme surajoute. Lorsque la maladie jette la perturbation dans le caractère, ce sont les acquis récents, tes goûtsles plus instables qui tout d'abord s'cftaccnt. tt s'établit ainsi comme un enlèvement, couche par couche, de ces différentes stratifications qui forment notre personnalité. Mais ta toi de régression,Messieurs,ne se borne pas a synthétiser tes états de désorganisation individuelle ctte porte plus haut et plus loin. Elle s'étend la pathologie de l'espèce tout entière. tt suftit, pour en saisir immédiatement l'application,de considérernon plus tes fonctions nutritives,végétatives,affectives et psychiquesdans l'individu, mais de les envisage)' dans la série tout entière. Et déjà cette manière de concevoir tes choses vous a été indiquée a propos de l'hérédité. Car t'étudc desrégressions n'est,en sommc.quel'étude de l'involution héréditaire. Kt. quettc signification faut-il attribuera cette invotutionhéréditaire, si ce n'est celle qui caraciér!se l'involution mnémonique, l'involution du besoin, l'involutiondu caractère? Les fonctions de l'espèce se sét'ienteneffet comme les fonctions individuettes. L'espèce est une unité a laquelle on peut appliquer toutestes lois déduites de t'étudc de l'individu. Dans les nécessités de la vie de t'cspece, nous retrouvons tes nécessites de la vie individuelle, Or, ce qui pénètre au plus haut point t'être, quel qu'it soit, c'est l'instinct de conservation. Cetinstinct n'est que t'héréditéaccumulée de toutes les vies antérieures dont t'existcnce individuelle ou spécifique représente le couronnement.tt sature pour ainsi dire tous les éléments, y compris les centres de t'axe encéphato-méduttairc.tt imprègne d'un automatisme (1) RtMT. les tH«~<~ de <<t )'o~«/< 8e <-dit. Paris, HM3. (2) DËCttKtiF, ~<<t«-~«'c!.w<'M/&HfuxcHM. <889.)M<). · imprescriptiblel'organisme entier et retentitjusque dans l'écorce. 11 s'exprime par le besoin do nutritionqu'i! mot ainsi à ta base de toutes nos activités. tt se caractérise par la fonction nutritive, végétative, dans ses attributs les plus généraux, en un mot. dans la vitalité corporette synthétisée et résumanHesvitatitésspéciales orgitniqucs. Par quel mécanisme s'effectue cette synthèse? La chose est diftidle préciser, te système nerveux pourrait bien jouer )e rote d'intprmédiaire. Et dans ce système nerveux il est possibleque. d'une taçon imprescriptitde. se soit organisé l'instinct végétatif, la nutrition générate dans son acception la plus étendue. Cependant nousne pouvonsrefusera chacun de nos organes, ~t chacune de nos cellules de receler encore en puissance toute l'énergie latente, évotutive que seuts certainséléments appropriés parviennent à développer, a extérioriser. L'hércditéett'évotution nosont guère possiblesqu'a cette condition.Toutefois cette conception(!e propriétés virtue)!es éga!cmentréparties dans chacun f!e nosétémentsconstitutifs o'entpechc point unetocati' sation fonctionne!)e. Et le systèmenerveux nous appanutraitainsi comme particuhercmentapte traduire en manifestationspositives les propriétés synthétiques qui n'existent plus dans tes autres cellules que sous leur forme potentieth'. Et dans h: domnine plus accessibledes faits d'observation, !c caractère spécifique et quasi cxctusifdc !'héréf!it(~ des maladies nervenscs porte à croire que l'axe encéphido-m~duttairc intervient dans rhcrédité morbide d'une ntanifre capitate. tt est possibh' que ce soit là qu'it faille reporter t'hérédité sous toutes ses formes, tant normale que pathotogique, tant diathésiquc et végétative que fonctionnelle ot neurologique. Mais que) qu'en soit le mécanisme, qu'cttese localise spcciatementdans t'axe cncépt)ato-médu!):)ireou sedissoh'c pour ainsi dire dans t'ensembte,ta tbnction génératc de nutrition, avec ses centres, ses besoins, son instinct particulier, constitue réettement une entité physiotogiquc. Et comme toute entité physiotogifjue. ctte doit avoir sa tocatisation particulière et sa pathotogie spéciatc. L'idée d'une localisation des divers mécanismes qui président à la nutrition n'est encore émise qu'a titre d'hypothèse. '< L'ensemblede la nutrition, disent Polin et Labit (1), est subordonné au système nerveux, et peut-être i un centre régulateur spécial que semble démontrer la possibilitéd'agir sur cette fonction par la suggestion. » (Dcbove.t Bien des faits se rapportant aux troubles hystériques ne peuvent guères'expliquer en dehors d'une suppositionanalogue. Quanta ta pathologie de la fonction nutritive,moinsdiscutable, elle a été ébauchée déjà. Bouchard(2) a consacré des teconsdu plus haut intérêt aux maladies de la nutrition considérées dans t'évotution individucUe. !t (i) Pot.~A ).A)')r. ~M'tO'ft<tM«'n~)r< Paris. <893. (2) MocotAtUt, ~<'A')M~t<ft<tpnm~<t/<<'wcn~e~tM«<n<tOM. Paris, <885. existe <!cs ralentissementsde nutrition gen~ratedans f'cspece; nous vous tes montrerons de loin dans nos eon<<!rcnces ultérieures. Nous d!sons <tc tdn.car tes choses sont peu avancées dans cette partie de la science. Ces troubles sont comme tes déséquilibres nutritits ou végétatifsde t'espfcc. iïs scmbtt'nt comme ta souche d'où vont sortir et divergertous les autres. La (amitiédiathcsiquc<ait plus que connnerata iamitte n~vropattnque: ette ta prépare <'t ta contient virtuettement. Mais avant d<* vous parler d<! ces désordres primordiaux et essentiels de t'espace, il est nécessaire que nous continuions t'cxamcn de ce qu'on pourrait nommer la stratification hereditain' individneHe. Nous venons de vous montrer la base (le cette stratification t'instinct nutritif. A sa suite, nous p)aconsinuncdiatemontte groupement des facuhcs anectives. II est possiblede reproduire leur sujet tout ce que nous venons de dire des fonctions de nutrition. Elles ont leur centre, tours caractères extérieurs, et concourent, comme les premières, a des satisfactions fonction. nelles indispensables. Ettesréatisentt'<!qui)ibreancctifnécessaire la vie de t'espace tout connue )'e<)ui!ibre nutritif synthétise)'cnsemb!e des conditions inhérentes à la vie individuelle. Enfin, il y aurait lieu de pousser ta schématisation jusque dans les fonctions (ic )'<?corce. car tes <aeuttcspsychiquesrëatisent A leur <açon un (!()uiti!)re destine a comptdter tes autres. Connue tes antres, ettes ont des centres, des besoins, un<' activité propre. Tout cota vous a été dit sous (tittO'entesfbrtnes. Ceta vient de vous être rappel !'< propos de t'equitibre dans sa formule physiologique indivicluelle. Nous vous t'avions indiqua lors de t'cxamen des influences héréditaires dansla constitution du groupe des dégénères. Nous vous le redirons en quelques mots dans une étude générale de l'hérédité qui suivra t'cntretien d'aujourd'hui. Nous vous l'indiquionsa l'instantt'n classant nos états de déséquilibres. Nous vous le montrons actuettement dans une série établie par voie d'importanceet d'ancienneté, pour mo'iver physiologiquement l'ordre danstcquet la loi de régressiondoit frapper ta vie de t'cspcce_~ La loi de régression s'attachant tout d'abord aux acquis les plus récents, 1 attaqueradonc en premier lieu t'ctement psychique.C'est dans te domaine (te t'ccorce, dans t'inteHectuatite pure, dansle mondedes idées, des images ou des sensationscomplexes qu'ette portera ses premiers coups. Puis ta désorganisationreproduisant on sens inverse t'orgaoisation, t'invotutiou schématisant rebours t'ëvotution,c'est la vie anective (tans ses centres opto-strh's, basiques, qui se déséquilibrera en second lieu. Enfin, sous t'enbrt de !'h(h'<!dite accumutt~, ta vie végétative se troublera a son tour. ttans tes désordres psycttiques,la vie sociale r~purcutera, ampHnera tes~ perturbationset nous fournira les stigmates sociologiques. Les troubles auectits dépendront particulièrement des stigmates biotogiqnes et fonctionnets. t,<'s tares organiques anatotniqm's se revoteront d'une façon pre-~ pondérantedans tes dégradations irreparabies de ta vie végétative. L'invotution et sa formule générale, ta toi do régression, nous dicteront donc le sens et lu sériation du groupement do nos dégénères. Leur étude comportera donc, on mente temps que des analyses individucttes et des systématisationspar catégories, t'examfn des trois grandesséries de déséquilibrés. Nous nous bornerons simplement à intervertir,dans l'exposé que nous en tenterons,l'ordre de leur production-naturette. Dans t'invotuttondégénérative, les déséquilibrés psychiques tiennent en première ligne. Les dégénérés dénnitifs, ceux qui marquent la fin de leur race, n'arrivent que pour clore ta série. Nous les étudierons cependantdes le début. Nous désirons,en terminant par les déséquilibréssupérieurs, vous tes montrer se confondant progressivement avec tes types do la vie normale. Nous examineronsdonc en premier lieu les désordresde la vie végétative, te déséquilibrenutritif. Nous passerons ensuiteaux troubles affectifs. Nous finirons par le déséquilibre psychique. C'est, en somme, la méthode de Magnan étendue ctjustinéepar l'intervention de la loi de régression et la systématisation des fonctions csscntielles, tant spécifiques qu'individuelles. Dans les dégénérés d'ordre nutritifse trouveront les individus voués à ta dégénérescence, à la déchéance irrémédiable proprement dite, ceux dont la vie semble atteinte dansson mécanisme essentiel.ttssont,ccux-ta, tes véritables dégénérés,marqués pour la fin prochaine;leursjours sont comptés. Très peu d'entre eux réussissent encore procréer. Le plus grand nombre meurent avant t'age adulte. Et ceux qui ont le pire matheur d'enfanter ne donnent le jour qu'à des produits d'une viabilité débite et rapidement épuisée. Dans ce premier groupe, nous rangeons le crétin, le myxœdématt'ux, l'idiot et ses transitions vers les différents degrés de l'imbécillité. Les dégénérésdu second ordre seront tes déséquilibrés de la motricité. de ta sensibilité,de l'activitésous toutesses formes, etsurtout les déséquilibrés de la vie at~ctive, parmi lesquels figurent en première ligne les psychopathes sexuels. t Enfin, tes déséquilibrésde t'intcttect, toute la série des phobiques, des obsédés, trouveront place dans la dernière catégorie de nos anormaux. Avec elle, nous rentreronsprogressivement (tans ta vie courante et nous y montreronstes germes mêmes de la déséquitibrationsous toutes ses formes. Ce programme très vaste et peut-être quelque peu prématuré dans sa conception,st le seut qui puisse vous permettre de retirer de cet enseignement ces idées synthétiques, directricesde toute activité intellectuelle. four vous le subdiviserainsi,ce programme,il nous faudra parfoisforcer la note et nous tenir plus pre3 du schéma que de la réalité. Nous aimons vous prévenir de cette nécessité a laquelle l'exposition nous astreint. Déjà, dans tout ce qui vient d'être dit, l'ingérencede cette nécessité so constate manifestement.Car il est clair que les fonctions ne se subdivisent pas avec cette régularité. Tout a'innuoncc, se relie, se coordonne dans la nature. Dans le domainede la biologie, cette vérité est de tous tes jours, de tous les instants. La nutrition,qui dominetoutesles fonctions, porte partoutses troubles,; et tes troubles nutritifs ne vont jamaissans une répercussionfbnetionnctto~ adéquate. t)e même, au haut (te t'échette, le déséquilibrepsychique a des retentissementsnutritifs indéniables.Enfin, voussavez tous que tes perturbations affectives, les émotions, sont ta la fois une source d'attérationa t de la santé générate et de la santé psychique. Or, dans le groupement de nos dégénérés, il faudra tenir compte de f restrictions analogues et d'égale portée. Chez l'idiot, par exempte, la nutrition, viciée pour ainsi dire jusque dans son anatomic, présente une vie affective réduite, une vie psychique nulle. le psychopathe sexuel souffre de troubles généraux,tout comme il voit son activité intellectuelle reftéter pour ainsi dire la teinte de sa sexualité morbide.Enfin, le bizarre, te fantaisiste, l'excentrique,le phobique,le maniaque ne sont pas exempts de désordres nutritifs et aftectifs. Nos schématisationsne sont donc vatabtes que dans t'ordre quantitatif. Elles n'impliquent que des variations portant sur ta prédominancede telle ou telle systématisationorganique et fonctionnelle. Mais cette solidarité des diverses catégories de déséquilibre, si elle nuit à leur étude isolée ainsi qu'~t leurspécialisation, contribue rendre l'ensemble un caractère d'unité; elle autorise teur groupementet !eur sériatio)!; elle amnne le retentissementde l'une sur t'autre et montre l'échelle d'invotution, non ptus seulement réelle titéoriquement, mais vraie sur le terrain des faits eux-mêmes. Nous aurons soin de revenir, lors de l'étude des stigmates, sur ces considérationsgénérâtes, et nous tes préciserons méthodiquement dans t'examen particulier de nos divers groupes de dégénérés. Vous êtes maintenanten possession du cadre de ce qui fera l'objet de ces conférences. Cette vue d'ensemble vous a été tracée pour nous permettre 't'examineraujourd'hui les causes de la dégénérescence et du déséquitibroment.Nousvous disions,au début dé cette tcçon.qu'ettesétaientsubordonnées d'une manière générale au nombreet u ta variété des troubles étudiés. Ces troublessont donc a la fois d'ordre nutritif, affectifet psychique. Une étudedcscausesde dégénérescence et de déséquitibrcmentpourrait rationnettctnent se faire en procédant t'cxamen des facteursmorbidesde la vie nutritive, affective et psychique. Toutefois une telle méthode présenterait des inconvénients nombreux. Elle entraînerait des répétitions multiples et forait double emploi avec tes notions étiologiques qui vous seront données à l'occasion de chacun do nos groupes. Nous avons proféré baser notre classification des causessur une considération gênerai qui déjà nous a guidé lors des conférences prudentes notre conception de la personnalitéhumaine. Dans cette conception, nous avons fait entrer successivement t'exatnen du milieu et de l'organisme. C'est aux causes inhérentes ces deux grands facteurs de la personnalité humaine que nous feronsappel dans notre étiotogie générate des états de dégénérescence et du déséquitibremcnt. Cependant.avantdo vous exposer nosidées a ce sujet, il nous para!! légitime de procédera un examen de ta manière dont les questions de classification ont été résolues précédemment. H y a tu une revue qui s'impose. Elle est destinée à compléter votre intelligence de la genèsede la notion de dégénért'sccnce. Vous avez vu cette notion s'étendre sous l'adjonction de types nouveaux aux types anciens. L'extension des causes a contribué de la même façon ~t t'amplifier,a en étargir le cadre. Kous commenceronspari'étudcdesidées de Moret. Ce savant do génie possédait, nous l'avonssignate, une conception clu type normat absolument erronée, tt était de ceux dont parle Vogt. qui tiennent leur esprit en partie double. U'un côté, )cs préjuges ttteoiogiques: de t'autre, tes doctrines scientifiques. Morct concevait un type normal déchu de son ancienne splendeur par la ftute ori~i nette. Mais cette conception du recto de son esprit ne t'empêchait nuttonent d<' rechercher, au verso et avec un merveith'ux sens de l'avenir, tes causes réelles de la dégénérescence. Dans la mesure des choses d'alors, il s'était particulièrementinquiété de la ctassineation des dégénérés.« Elle été de ma part, dit Morct, le sujet de préoccupations d'autant plus vives que. dans mes études antérieures en aliénation mentate. j'ai profondémentressenti ce que le défaut d'une honne classification laissait dans l'esprit de doutes, d'incertitudes, et quelle voie funeste restait ainsi ouverte aux tâtonnements de t'cmpirisme.Il montre que si ta notion des causes ne parvenait pas rendre compte des formes de dégénérescence, nous serions voués fi l'incertitude indéf!nic. « Nous pourrions encore, dit-il, soigner les maladies d'après la nature de leurs principaux symptômes,mais l'homme malade deviendrait pour nous un mystère de plus en plus impénétrable, et les destinées de t'humanitc sounrante péricliteraient entre nos mains, o Et il ajoute: « Heureusementil n'en est pas ainsi. Tout nous fait entrevoirla possibilité de ctasser les diverses dégénérescences humaines. Ces dégénérescences out, en enct, tcur cachet typique. Elles se distinguenttes unes des autres par la raison que certaines causes maladives qui ancctcnt profondément t'organismo produisent plutôt telle dégénérescence que telle autre elles forment des groupes ou des famittes qui puisent leurs éléments distinctifs dans la nature de la cause qui tes a produites. » La ctassincation de Moret était donc avant tout ce qu'on nomme une ctassineation étiotogiquc. Toutefois les cnbrts qu'il fait pour la justifier témoignentvisiblement d'une perception très nette des erreursfatalement inhérentes à une systématisation aussi tranchée. U est curieux de voir te savant. pour ainsi dire aux prises avec lui-même,nous faire assister A une sorte de débat interne et contradictoire. Les lignes qtti vont suivre, outre qu'elles comportent un sérieux enseignement,sont (!<)nc transcritesavec intention. « Les dégénérescences ont un cachet typique, disait-il en premierlieu, mais quets seront tes caractères essentiels de c<'s types? Les distinguerons-nous les uns des autres par la forme de la tête. par la dift'ét'enc dans la taille, dans la couleur et la nature des cheveux et (te t'cnvctoppe tpgumf'ntairc, par la prédominancede tel ou tel tcmpéramnt, par le plus ou moins d'aptitude des fonctions génératrices?Sera-ce la durée de la vie moyenne, la possibilité ou l'impossibilitéde se reproduire cntr<' eux, et cela dans des conditions déterminées, qui nous guideront dans cette voie? HtabHrons.nousune ctassincation basée sur la plus ou moins grande perfection du tanga~f. des idées, des dispositions morales, des instincts? » Et il répond « Aucun de ces caractères, si essentiel, si important qu'il puisse être en lui-même, ne formera la base exclusive (te notre classification. » Puis, après une digression destinée df montrer l'impossibilitédes ctassincations mono-symptomatiques, il dit « II est facile de prouver que. dans t'état de déviation d'un type normat, il est impossibte (te s'appuyer sur ut) caractère exctusif. » la ccpt'ttdant. t'c caractère exctusif, More) s'en était déjà préoccupé, car il avait cherche à ctab)ir. mOnn en dehorsttcs causes, comme une seriation des dégénères par ordre de régression (bnctionm'He. Voici ce qu'il dit a ce sujet « )! existe des caractères générauxqui appartiennent din'ercntcs catégories d'ctn's dégénérés,mais il y a aussi des caractères spéciaux qui distinguent tettc variétédégénérée de telle autre. » Les étémcnts distinctifs ne reposent pas seulementsur des dissem-r h b!ances extérieures, mais sur des ressemblances intérieures qui pro-~ viennent du plus ou moins de perfectibilité du système nerveux et des~ app:n'ei!s des sens. Tel individu dégénéré se ctasscr:) coté de tel autre, malgré les dissembtancesextérieures physiques h's plus frappantes,par la raison que deslésions cérébratesorganiquesdemême nature impliquent chez tous les deux la memenuttitéde la pensée, l'évolution des mêmes habitudes et des mêmes tendances, et l'impossibilité de propager dans des conditions normalesla grandeet unique famille du genre humain. » La dégénérescence peut être congénitale ou acquise, complète ou incomplète, susceptible d'être heureusement modifiée ou entièrement incurable, et ces distinctionsimportantes nous fournirontencorede nouveaux é!émentsde classification. » Le terme extrême de la dégénérescence existe lorsque l'individu appartenant a telle ou tette classe d'êtres dégénérés est non seulement incapable de propagerdans des conditions normales la grande et unique famittedu genre humain, mais se montre comptctement impuissant,soit n raison du non-dëvetoppcmentdes organes génitaux, soit en raison do l'absence de toute faculté prolifique. » Cependant, en dépit de l'espèce de seriation fonctionnelle que les lignes qui précèdent laissent entrevoir, More) adopte finalement une ctassiftcation des dégénères basée sur ta nature supposée des causes de la dégénérescence. 11 termine les genëraiites qui la coucernetit. par tes lignes suivantes « La même méthode de ctassifh'ation nous guidera dans t'etudc de l'action spéciale des causes que nous avons indiquées, et nous avons lieu de croire que si cette manière do classer tes ett'cs dégénères peut présenter quelque chose d'arbitraire à la pn'nu~rc vue, la partie descriptive de cet ouvrage fera disparaîtreles obscurités inséparables de l'exposition généraleque nous avons dû faire du ptan de notre œuvre. Le principe que tes êtres dégénères forment des groupes ou des (amitiés qui puisent leurs déments distinctifs dans la nature de la cause qui les a faits invariablementce qu'ilssont en rcatitc une déviation matadive du type normal de t'humanitë, ce principe, dis-je, reccvt'a une confirmation progressive, et les caractères qui distinguent une variété dégénérée d'une autre variété, ressortiront avec ta même certitude et ta même évidence que les caract<res qui tbrment la base distinctive des diverses races humaines. » En réalité, Morel est moins dogmatiquequ'il ne veut te parnître. Son esprit, ouvert à toutes tes données de ta science, ne pouvaits'accommoder de conceptionsthéoriquesou métaphysiques. gt finalement, il ne négtige aucun des facteursde la dégénérescence. Car en dehors des conditions organiques. Moret avait parfaitement entrevu le rote du milieu. !t en parte, il est vrai, avec une circonspection qui semble inspirée par t'apprehcnsiondes doctrines déterministes. H a soin de souligner l'idée de l'homme comme finalité vis-a'visde luimëme et maître absotu de ses destinées. Et il ne s'aperçoit pas qu'it tient de nouveau te livre de ses croyancesen partie double. Combiend'hommes agissent comme Merci, sans avoir pour excuse t'ignorancc de leur temps et t'ectat d'un génie incontesté! Voici du reste les quelques lignes auxquelles nous faisons allusion « Les causer qui amènent Ics dégénérescenceshumainesne se trouvent pas exclusivement dans t'homme, ou, si t'on aime mieux, dans la lésion de ses fonctions; car malgré la grandeur du but qu'il est destiné A atteindreet quoique, d'âpres t'expression de quelques philosophes, ~ot/ ~Mt-Mt'Mc tut ~M<, il n'en reste pas moins un être dépendantsoumis A faction de causes générâtes qui sont extrêmement importantesétudier et sans ta connaissancedesquelles t'exptication d'un grand nombre de phénomènes isolés devient impossible, o Tous ces correctifs apportes constamment par Morel des principes déclarés tout d'abord primordiaux et absolus, nous démontrent t'imprcscriptibititédcs droits de t'intcttigonce. Quoiqueégarée par des dogmes erronés. ctte se laisse involontairementinspirerpar les faits, c) ses déductions dernières traduisent malgré tout les injonctionsde ta rdatitc. More!, confondant donc la classification des individus avec tactassin-~¡ cation des causes, reconnait a la dégénérescence les facteurs suivants intoxication, famines, milieu social, industries, professions insalubres,! misère. H'anstbrmationspathologiques héréditaires,mahnora), in(!rmites~¡ congénitales ou acquises, hérédité. < Nous allons rapidement résumer tes idées essentielles de l'auteur sur chacun de ces points. t Sous te titre de dégénérescences par intoxication, Morct étudie tes~ résuttatsdesinttucnccsmiasmatiquespaludéennes,de t'atcoo!, de l'optun), de la famine, des épidémies et enfin de la viciation dimentairc. Les mécanismes de ces dernières causessont essentieHcntcnt din'erents; mais la science, A t'cpoquc de Morel, ne permettaitpas les distinctions admise: aujourd'hui. Disons cependant que sa classification des dégénérés par suite d'atcoohsmc en quatre catégories est encore, a cette heure, tre: proche de la reatite. Dans la première catégorie, More! range les alcooliquesqui, de dégradation en dégradation, tombent dans ta paralysic et la démence sénile prëmaturef. La seconde comprend les individus internes dans les asiles d'aliénés au titre d'êtres dangereux, avec les caractères maladifs de corps et d'esprit. La troisième est formëe d'enfants d'alcooliquesou frappes d'un arrêt congénital de deve!oppement,imbccites, idiots ou atteints d'une durée limitée de la vie intellectuelleavec phases critiques. La dernière catégorie renferme les enfants d'aliénés non alcooliques, atteints eux-mêmes d'une prédisposition a l'alcoolisme par voie de transformation pathologique héréditaire. !t rapproche également,non sans mérite, les effets du miasme patudcen et des narcotiques « L'homme qui vit dans un milieu paludéen, dit-it. est pour ainsi dire la victime involontaire des causes qui détruisent sa santé et amènent des états de cachexie héréditaire; il subit nécessairement les phénomènes de l'intoxication. Mais il est d'autres circonstances ou !a dégénérescencede l'espèce est en rapport plus direct avec la dépravation du sens moral la violation des lois de l'hygiène, tes exigences de certaines habitudes que donne l'éducation; c'est ce que l'on remarque dans l'abus des alcooliqueset de quelques narcotiques, tels que l'opium. Sous rinnuencc de ces agents toxiques, il se produit des perversions si grandes dans les fonctionsdu système nerveux, qu'il en résulte, comme nous le démontrerons, de véritablesdégénérescences, soit par t'innuencc directe de ragent toxique,soit par la seule transmission héréditaire. Morne en tenant compte de l'intervention que More! attribue a ta dépravation du sens moral, il reste beaucoup do vrai dans ce rapprochement. Il sunira't fie faire la dépravation monde acteur d'une dépravation physiotogique initiale pour rentrer dans !c courant des idées modernes. Au sujet des influences tetiuriqucs, More) écrit « Les enorts que tait la nature pour adapter la constitution de l'homme au pays dans tequet il est appelé a vivre, amènent, connue nous l'avonsvu, des variétés de caractéristiques dans l'espèce. o Mais il arrive aussi que les enbrts de la nature sont neutratises par des influences d'un ordre tettemcnt actif que les hommes qui vivent dans certains milieux sont soumit! :*t une véritabte intoxication; c'est ce que l'on a vérifie dans les contrées marécageuses, où la constitutiondes habitants finit par s'altérer <;t ou h'spece humaine dégénère. !)cs phénomènesanalogues sont observés dans les pays où ta constitution géologiqucdu sol exerce sur i'homtne une action dc~ëneratrice; te cretinisme. cette dégénérescencesur tnquctte nous avons déjà p)us d'une fois appete t'attontion, en sera pour nous un des plus frappants exemptes, a Cette conception est encore vraie a l'heure actuelle. Et celle que nous trouvons esquissée dans les lignes suivantes constitue une des plus brillanlesthèses de t'economic politique contemporaine « Les famines et les épidémies, ditMoret, altèrent également la constitution gënerate. elles engendrent des tempéraments maladifs dont on retrouve les types dans les générationsqui succèdent celles qui ont été le ptus cruellcment éprouvées. ? Enfin, il termine cette première catégorie de causes en établissant que les conditions prejudiciahtcs à la santé g~nërate sont en relation directe, non seulement avec ta viciation de l'air que l'homme respire, mais aussi avec la nature de ses aliments. Vous savez, Messieurs,te rote joué par l'alimentation dans les luttes économiques auxquellesse livrentles nationscivilisées. Ces vues synthétiques de Moret se sont consotidef'sdans ces dernières années (le travaux remarquahtes. auxquels le nom d'Hector Denis restera définitivement attache. C'est le propre du génie d'avoirainsi des pressentimentsftc l'avenir. La seconde catégorie df's causes de dégénérescence admises par Dlorel comprend comme facteurs essentielsles industries, les professions insalubrcs et la misère. Nous n'avons pas a entrer dans des développementsA ce sujet. Moret, avec une intuition très nette, avait encorepressenti au sujet de ces données les résultats que ta science moderne a mis définitivementt hors de doute. Son esprit éminemment synthétique et gcneratisatcur,sur ce point à nouveau, devançait l'acquis scientifique de son temps. Les étatsde dégénérescence résultantd'une attcctionmorbideantérieure ou d'un tempérament matadif constituent ic troisième des groupes ctiologiques de Morct. A~ sujet de ces catégories <tc causes, fauteurse livre à une discussionqui nous para!t manquer de la clarté qu'il apporte d'ordinaire dans ses conct'ptions. H est loin <h) mettre en relief sa proposition fondamentaleavec la netteté voulue. Il aboutit a la fornmte suivante « A chaquemaladie correspond une expression typique qui est ta manifestation patpabte d'une lésion fonctionnelleo. Or, on sait aujourd'hui que le mémo état morbide peut résutter de causes diverses. Et fauteur parait avantt tout préoccupede faire cttdrer ses idées sur la dégénérescence avec des opinions précédemment exprimées en pathoto~iementale. Mon') aborde ensuite t'étude des états de dégénérescence dans tours rapports avec le mal morat. Et dans cette étude se revêtent encore d'une manière frappante les grandeurset les lacunes de cet esprit original. Morct, trop non observateur,se refuse tout d'abord & admettre t'inuucnce exclusive du morat. Du reste. il avait dit quelque part, mais en note, quasi timidement, au bas d'une page « Si nous devons étudier séparément chaque élément de dégénération,] il existe cependant td ou te! état do dégénérescence qui est comme la résultantede plusieurscauses réunies. Sa grande indépendancedevait donc se sentir ma) a l'aise en face de cette notion de causes cxctusivcment morales. H était a la fois trop raturaliste et trop observateur pours'attarderdans une conception exclusive. sentait a n'en pas douterque les causes morales ne sont jamais que Jeteurs ou conséquences de dégradationsbiotogiqucs. Et il se tire d'embarras en s'échappantpour ainsi (tire par la tangente. Sans méconnam'c tes causes d'ordre purement intct!cctuc),i! entend ne parterquc des causes mixtes. Les Muscs mondes, Hnit-i) par dire, ne peuventse séparer comptétonentdes conditions physiquesde l'organisme cHes comportentsimp)tnnt un étément d'ordre plus intcttcctue). Puis, repris par ses scruputesspirituatistcsetretigieux, il s'écrie: « Dans l'idée que nous nous sommes faite des rapports des manifestations intcttectue)tes avec les conditions maladives de l'organisme, rien n'est moins matériatistf que de traik'r du t'inuuence du physique dans tes actions de t'amc. » Mais cette attirmation manquant de conviction, il éprouve te besoin d'cssaycra nouveau de mettre d'accordsa scienceet sa foi. « Je crois, d it-il, 'que le cerveau est l'organe de t'ame. Toute force, qucttc qu'ette soit, spirituelle ou autre, est nécessairementlimitée par son organe; elle ne peut rien (aire, rien produireau delà des puissances contenues dansson instrument. L'âme peut bien avoir consciencedes limitesque son organismelui impose, mais ct!e ne peut les dépasser M. Étrange spiritualisme, n'est-ce pas, qui s'accommode de pan'ittes déclarations! Et dire qu'à l'heure actuettc ils son! encore légion, ceux qui proclamentque t'ame est fonction d'un cerveau, son organe, tout en se détendant avec énergie de compromission avec le matérialisme.Toujours la question de la tenue en partie doubledu tivre de teur science et du livre de leurs croyances! Après ce chapitreempreint de philosophie<'t de religiosité,More! étudie tes dégénérescences qui proviennentd'innrmités congénitales ou acquises dans l'enfance. Nous retrouvons ici les qualitésde méthodeet <tc pénétration du savant aliéniste. !t devance même de nouveau son époque en insistantsur la haute signification de la surdi-mutité et de la cécité congénitales. tt montre la fâcheuse innuence de ces troubtns morbidessur le développementintettcctuct.S'its ne transmettent pas par hérédité teur infirmitécongénitah', écrit.it, t'in~norité psycttiquc qui !es rapproche de t'imbécite et de l'idiot peut devenir le point de départ d'états do dégénérescence. Et ceta s'est fréquemment vériné depuis. L'auteur termine son étude étiotogiquc par l'examen des dégénérescences en rapport avec h's innuences héréditaires. Nous avons dit dans la conférence précédente que la notion d'hérédité prise par Morct connut' clef de voûte du groupe des dé~nérés, constitue un de ses titres de gloire auprès de la plupart des savants. Vous avez pu constater de quelle manières'était amplifiéel'influencehéréditaireentre les mainsde sessuccesseurs. it est nécessaire de vous dire que Morct avait pressenti ta fortune de sa géniatccooccption. H avait tui-n)cmc,en termes tt'cs clairs, exprimé toute l'importance qu'ctte présentait à ses yeux. Cette importance, il ne !a bornait pas aux cas où ta similitude des tares l'impose à l'espritle plus prévenu il la montrait avec ses allures protéiformcs.se cantonnantsournoisementet sitcocieuticmcnt dans tes recoins les plus obscurs et tes ptus ignorés de t'activité intellectuelleou morale. « existe des individus, dit-it, qui résumentdans leur personneles dispositions organiquesvicieuses de plusieurs générations antérieures. Un développementassex remarquable de certaines facultés peut quelquefois donner le change surt'avenirde ces malades maisleur existence intcttectuet!<' <'st circonscrite dans certaineslimites qu'ils ne peuvent franchir. Les conditions de dégénérescence dans tesquettes se trouvent les héritiers de certaines dispositionsorganiques vicieuses, se revêtent non seulement par des caractères typiques extérieurs plus ou moins tacites saisir, tels que la petitesse ou la mauvaise conformation de la tête, la prédominance d'un tempérament maladif, des dinbrmitésspéciatcs, des anomalies dans h< structure des organes, l'impossibilité de se reproduire, mais encore par les aberrations les plus étrangesdans t'exercicc des tacuttés intellectuelles et des sentiments normaux. » Toute la conception moderne de la filiation dégénérativc est comme profilée dans ces quelques lignes. Tettc est, en résumé, t'œuvrede Moret. Vous avez pu constaterdans la conférence précédente~t qucttcssources variéesl'auteuravait tenu à puiser avant de jeter tes hases de son travait. Nous n'insistonspas davantage sur l'ampleurdes vues que nous venons de rapporter. Elles constituent à son auteur un titre de gloire impérissable.D'aittcurs,si ceux qui le suivirent unmediatentontsemblèrent méconnattro la haute personnalité du savant français, la science contemporaine a réparé ce dcni de justice. More), remis en honneur, figure parmi tes rénovateurs do la psychiatrie, A côté des Pinel et des Esquirol. !t est au premier rang des créateurs de ta doctrine de la dégénérescence. Certes, !'<Buvrc de Morct,fortementremaniée par l'évolutionsciontiHquc si brillante des dernières années, M tient plusdansses parties théoriques. Mais certaines doses vues, inspirées par les (itits, resteront inattaquaMcs. Kt cettes'ta, nous avons pris soin de vous les signaler. Cependant il est juste do dire avec Dailly (~ « Tout en rendant pteinc justice la tentative(le Morel, il nous parait que sa ctassincation n'est ni méthodique ni fondée sur l'observation,et que sa définition est dépourvuede tout critérium. Qu'est-ce que qu'une déviation maladive? A que) signe )a distingue-t-ond'une maladie? » C'était, en effet, cette malheureuseconception d'un critérium de haute fantaisie qui devait frapperparticulièrementles successeurs et !cs critiques do Morel. Elle contribua au discrédit total dont t'œuvrc du savant psychiatre resta un certain temps enveloppée. Elle fut k' point de mire de ses contradicteurs. Les tentatives de classification qui succédèrentà celle de More! s'efforcèrent de se débarrasser de ce critérium malencontreux. Nous venons de vous rappeler l'objection de Dailly. Cet auteur figure au premier rang parmi ceux qui tentèrent, âpres Morct, une étude générale de ta dégénérescence. Nous allons procéder avec quelque dotait -.i t'cxamen du travail de HaiUy. Cet examen nous dispensera d'une étude longue et laborieuse, destinée vous montre)' tes étapes parcourus par t'idcc du dégénérescence depuis Morct jusque notre temps, Il nous renseignera sur la distance qui sépare l'ancienne conception des idées u peu près classiques de t'hcure actuette. Dailly déunit de la manière suivante sa conception des dégénérescences « Ce sont, dit-it, des altérations organiques et fonctionnelles transmissibles par Fhérédité et aboutissant à la stérilité )). Le critérium essentiel est donc la stérilité fma!e, mais cette stérilité (inate n'é\'o!uc pas d'une pièceet d'une façon inexorable. Sa marcheest coupée de retais, par. fois même de temps d'arrêt ou de rét'Ucs rétrocessions. Et par ta, dit l'auteur, le dégénérantse distinguedu dégénéré. Quant aux causes de dégénérescence, Dailly les résume dans le tableau suivant: TAUI.EAU DES CAUSES t)E DËGÈXHKBSC~CE O'APttÈS UAU.t.Y. Syphitis. scrofulosc, tuberculose, t~prc. ~Patho!o(!<qucs Rachhisme. <~nccr. (t) DAH.t.Y, P~n~ccMfc.(DtCT. Et-CYO.. DES se. MÈh. Paris, i88t.) (Atcoot. Poisons ethniques. <0pi"n). 0.–Toxiques .<( a-OiSlIIIS (Tabuc. chanvre. Atunentaircs pettugro, ('r~otistne,tnis6rc. t'rofcssionnc!)os mines, ptotnh, aMCMic. C. (;<-o~p).i. ctc!i. i~t. <Ah)tudc:))ta!u)-)a,co)tr(',cr6t)n)smc. matcnnues. (Frûtd.c!):t)cnr. /r. Division du tmvaU:e:(C'sc(jrt!braux. Professions. Socic!opi< ;;roiscmc.,tsethniques. < SetecHontnmtatrn. fA{!~totn6n)tio))urbaine. ~Stcri!itc ethnique. 1/ampteur de ce tableau et les inconvénients(lui résultentde son extension n'ont pas échappé à l'auteur. Car il est clair qu'une classificationotiologique qui condense à propos d'un fuit spécial l'ensemble de toutestes causes inhérentes à tous les faits manque de précision. Or, selon t'cxpression de fauteur tut-meme, la pathologie presque tout entière se trouve résumée dans le tableau qui procède. Mais Dailly, prévoyant l'objection, fait suivre immédiatementl'exposé de son système des considérations suivantes. Nous les transcrivonsintégralementparce qu'ettessontun excellent commentaire à toute classification. Ettes font clairement ressortir ce qu'a d'artificic) toute tentative cle rendre tributaire un phénomène biologique d'une ou de quelques causes restreintes. « On voit. dit Dailly ~), que la pathologie presque tout entière est mise a contribution pour fournir les causesdes dégénérescences il in) portedonc de limiternotre sujet, si nous ne voulons le confondre avec l'un des chapitres de cette science. Or, nous avons fait pressentir notre dennition au début de ce travail en assignant la stérilité finale comme critériumde dégénérescence. Tout ce qui y conduit est une étape de dégénération; la diuicutte consiste à dûtcnmner ce qui y conduit. Cependant tes tois de l'héréditéne nous sont point assez inconnues pour que nous no retrouvions pas dans cet océan héréditaire quetquesepavesquinous permettent,non sans réservestoutefois, de reconstituer tes désastresdont ils ont été les témoins.Qu'un homme soit affecté de syphitis constitutionnelle complète et qu'il se reproduise pendant la période où la maladieest transmissibledans quetques-uns de ses déments, il est vraisemblable qu'à toutjamais sa descendance serait anecteedans de~ proportions qui iraient toujours en s'atténuantsi les croisements étaient par eux-mêmes cxcettcnts, mais qui iraient toujoursen s'aggravant si tes croisements étaient par eux-mêmes détestables. Sous quelle forme retrou- (t) ))A)D.Y. /)<<<'N<'<(t)t(.T. H~:vct.. Mssc. t~o. Paris, t880.) ver'.t-t.on, dans le dcrnior cas, cello tache originette? Faut-il exiger avec rigueur une tésion do forme syphilitique?Ou bion peut-on admettre une série do transformationsmorbides selon les tissus, et cependant similaires ? Le rachitisme, la scrofule, les « dartres » ne sont-ils que tes cousins des divers degrés d'une grande diathese dont la syphilis serait la cause initiale?Ces questions, aussi intéressantesque difliciles a résoudre, se posent à propos de toutesles causesde dégénérescence dont nous avons faitle tabteuu. tt se peut donc que, dans un fâcheux concours de circonstances pathologiques, chacune d'elles puisse produire une déchéancequi conduise ou brusquementou peu à peu à la stérilité. Dans ces conditions, les races humaines se maintiennentpar la prédominancecroissante des éléments purs, et dégénèrent par l'introductioncroissante d'éléments contaminés, c'cst'a-dire par la prédominancedes causes sociologiquesnégatives sur les positives. » Ainsi ëtargi, te problème de la dégénérescence implique l'étude de t'évo. lution et de l'involution(tes sociétés. Par les régressions des individus, il abbutit aux régressionsdes groupes, des nations, des civilisationsellesmemes. En réalité. t'étude de la dégénérescence devrait comporter cette ampleur de vues. Mais et! restant ainsi sur les sommets, on risquerait de perdre de vue les détails, les individus. Et c'est l'étudedes dégénèresplus particulièrement que nous nous sommes proposé de poursuivre avec vous dans ces entretiens. Nous nous efforcerons donc de nous rapprocher des cas individuels. Nous distinguons du reste, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, t'invotution individuelle et l'involutionsociale. Certaines des causes qui expliquent l'une peuvent intervenir dans l'intelligencedo l'autre. Cependant la premièren'impliquepas inévitablement la seconde. La régression individuelleest un fait normal, continu, régulier, même dans l'évolution des cottectivités. i! est donc nécessaire de disjoindre dans vos esprits le processus particulierdu processus collectif. H importe surtout de limiterIcs causes dégénérativesaux facteurs exclusifs de la dégénérescence individuelle. Or, cettedistinctionest d'autant ptusdinicitcque te domainedet'ctiotogie morbide est mis à contributiondanssa presque totalité.Vous venez d'entendre Dailly s'inquiéter du dangerd'englobertoute la pathologiedansl'étude d'un cas spécial. Nous aurons nous-mémo,dans quelques instants, à émettre des considérationsanalogues.Car il est impossible à une classification de faits aussi lointains,aussi vastes, attenant l'humanité par des côtés a la fois nombreuxet variés, de ne pas engloberf'n ses formules la plus grande partie de l'étiologie morbide tout entière, L'ampleurdéroutante, obligatoire du tableau doit être corrigée par une mise au point, par une sorte de sériation de ses éléments. C'est ce que nous tenterons pour notre compte tors de t'expose de nos vues particulières.Nous avons tenu cependant à mettre sous vos yeux les réserves de t)ai)ty, et à les soulignerdes l'abord. Ettes vous serviront pour ainsi dire de méthode d'évaluation dans t'examen sommaireque nous allonsfaire (tes causesauxquelles Dailly rattache les dégénérescences. Dailly étudie en premier lieu les causes patttotogiqucs. L'auteur développe a ce sujet une théorie qui lui est personnelle: la formation dcsdinthescs. U la formule dans les termes suivants « L'héréditémorbide, écrit-il, peut s'accomplirpar l'acte de la transformation pathologique,et il c~t très commun de rencontrer des familles de tuberculeux issues de parents scrofuteux, ou réciproquement (tes enfants rachitiques ou dartreux dont tes pères ont été atteints d'une syphilis constitutionnelle.» Or c'est une grosse dimcuttédoctrinale,Messieurs, que cette que soulève fauteur. La portée de sa propositionvous échappe probablement. faut être initié aux choses de la pathologie pour comprendre tes questions de principe qui se cachent sous ces questions de fait. C'est, en dernière analyse, t'innuence de l'hérédité qui se trouveau fond du débat. L'héréditéteguc-t-cttc ce qu'on pourrait appeler une caractéristiquespeciuquc. ou préparc-t-ette simplement le terrain à la graine qui va venir? Si la tare particulière existe en réatité, les diathcses conservent leur individualitéet t'héréditén'est qu'un intermédiaire,un mode de transmission. Mais si cette hérédité limite ses effets a la préparation organique, elle perd de son importance et son inuucnce s'amoindrit considérablement. Sans intervenir dans le débat, notons que Dailly se rapproche notabtemcnt de cette dcrniÈrc opinion. « L'hérédité, dit-il, n'est pas une cause; d'hérédité en hérédité, il faut toujours remontera une cause en dehors de cette condition, et cette cause peut se représenter pour constituer l'hérédité accumulée. ? L'auteur croit donc que les grandes maladiesdiathésiqucspréparent te terrain. La syphilis,ta scrofulose, la tnhercutost', la lèpre, le rachitisme, le cancer tcguent aux descendants des résistancesde moins en moins prononcées l'action dissotvante des causes. Elles mènent progressivement a t'cxtincticn des races a t'aide de f hérédité accumulée; et prenant un exempte, fauteur ajoute Ainsi la syphilis frappant un syphilitique héréditaire, l'atteindra dans ses oeuvres vives beaucoup plus profondémentqu'elle n'eut fait d'un individu exempt de diathesc. La constitution de types transitoiresde dégénérants aboutissant a la destructionde la famille, est souvent le résultat de ces transformations morbides. » C'est par l'étudeattentive des cas spéciaux,suivis dansleur évolution a travers les générations,« que la médecine,dit Dailly, agrandissant te cadre trop étroit où elle se meut, entre de plain-pieddans la sociologie où ctte doit justifier le eétebremot de Descartes que c'est par ta médecine que les sociétés humaines peuvent progresser. o Parmi les causes toxiques des dégénérescences, Dailly cite en première ligne !'a!coot. U rappelle que Dctasiauvo a trouve,sur 83 enfants de son service, (i0 fois l'alcoolisme des parents. Dans les 60 famillosauxquelles appartenaient les individus de la première série, le nombre total des enfants avait été do 301; i32 étaient morts au moment de l'observation. Sur les ~69 survivants, il y avaitGO épiteptiqucs, 48 avaient eu des convulsions dès le jeune âge, 64 pouvaient être considèrescomme bien portants. Dailly rappelle cMsuite les idées de More! au sujet d'autres causes toxiques, tellesque t'opiutn, le ttaschich et le tabac. A la suite des causes toxiques, l'auteurrange les causes ctitnatcriqucs\ et géographiques parmi les tactcursles plus actifs de la dégénérescence. !t examine tout d'abord ta question du croisement. t! ne croit guère au t cosmopolitisme des races. « Elles ne peuvent vivre sous tous les climats. Quelques-unssont (avorab)cs a certainesraces, tandis que d'autresraces y dégénèrent et s'éteignent après un certain nombre de générations, si elles restent & t'etat de pureté. A l'état de croisement entre races éloignées, elles s'éteigne!)!,tels tes nègres d'Afrique et les Européens elles s'éteignent do même si, par un retour constant à l'une des races mères, l'un des deux types ne t'emportedéunitivementdans te cours du temps. M Et, la question du croisementécartée, il ajoute « 11 est certain d'aitleurs que la dégénérescence des races par l'action du climat se réduit à la question de l'acclimatementou du non-acclimatement,celui-ci étant considéré comme synonyme d'anéantissement, en passant par une série d'étapes qui constituent tesdégénérescences. Le paludisme intervientlargement, seton Dailly, dansla dégénérescence ressortissant à ce qu'il nomme les causes géographiques. L'auteur rappettc les travaux de Morct, de Monfatcon, Burdel, etc. H aborde en dernier lieu les dégénérescences de cause sociotogique. t! revient encore sur t'influence du croisement et considère ce croisement comme funeste a l'espèce. t) résume son opinion dans la formule suivante « Les croisementsreprésentent un étOnent de dégénérescence en proportion de la distance anthropologique des races H. Il insiste du reste sur une idée également ehcre à Morct. Ce dernier avait, en effet, proclamé « Entre l'état intcttectuc!du Uoschman te ptus sauvage et celui de l'Européen le plus avancé en civilisation, il y a bien moins de diHcrence qu'entre t'etat intellectuel ttu même Européen et celui de cet être dpgénéré dont farrct intcttcctuct est du A une atrophie cérébrale, congénitale ou acquise, ou à tette ou telle autre cause amenant un état tnatadif que nous désignons par les noms d'imbécittité, d'idiotie ou de démence, n Dailly développe des vues analogues « Les dernièresraces humaines, en leur état normal, ne sont donc point composées d'être dégénérés; mais elles ne supportent pas noire phase sociale, pas plus, comme l'a dit tvan, que la faunetertiaire n'a supporté le climat quaternaire. M Nous aurons a. revenir sur ce point ultérieurement. Nous cherche- rons alors établir que tes étapes parcourues par notre loi de régression si caractéristique det'invotution dégénérative, sont complètement di<Térentes des points d'arrêt sanitaires dans t'ëchette évolutive. Après les croisements, fauteur incrimine ta division du travail. Cette page est citer tout entière. « Le pasteur, le chasseur, l'agriculteur ont un champ d'activité complet'qui donne au travaittcurun développement organique intégrât. La division du travait. condition d'une production plus intense, restreint tes limites et le mode d'activité et le continentsouvent a une sphère très étroite. La culture mentale excessive et exclusive est certainement une cause de dégénérescenceet peut-être la ptus active parmi ccttcs qui relèvent de la division du travail. La descendance des hommes d'un génie reconnu ne va pas loin à travers les dégradations cérébrales dont Moreau (de Tours) nous a tracé le remarquable tableau le génie et ta folie, dit-il, m raclice coMMMtH~. Mais aux génies reconnus, aux inventeurs heureux, aux grandshommes que la fortune a couronnes. il faut ajouter ta liste des chercheurs d'idées, des inventeurs morts à la peine, les uns dont la gloire se tèvc, comme celle (te Denis Papin, deux siècles après tcur mort, les autres tout jamais oubliés, ceux-ci aboutissant à t'imhécittitéaprès un demi-siècle, ccux-ta trainant une vie entière dans la misère. poursuivant sans rctache leur mouvement perpétuel ou leur quadrature du cercle. Vos asiles en sont remplis! Or, le dégénère. sous sa forme la ptus complèteest le dégénèrecérébrat,parce qu'il aboutit plus promptement que le paludéen!) l'idiotisme et a la stérilité, » H est facile de constater qu< sous prétextede divisiondu travail, Dailly infcntt' un procès en rcgte la civilisation ettc-meme, au progrèstout entier.Etsanss't'xprimercatégoriquement.itaccuse l'évolutionde pousser à tadescquitihrationtout autant qu'au perfectionnementintellectuel.Nous dirons dans un instant les causes de la confusion dans laquellesemble tomber Dailly. Mais nous tenons, au préalable, a vous prémunir contre l'accusation portée à l'adresse de la division du travail. Sans examiner directement te côte biologique, Durkheim (1) a démontre que le travail social est. au contraire, un facteur de solidarité. Loin de constituer un dissolvant, il resserre les lienssociaux. !t traduit une évolution et nullement une régression,tt est une preuved'adaptation, et nous avons vu que la premièreétape de ta dégénérescence, te premier indice de déséquilibre était l'inadaptation sociale mcme. Mais ta n'est pas le point essentiel du débat soutcvë par la thèse de Daittv. Et c'est, en dernière analyse, te problème si discute de la parente du génie et de la fotic, qui se pose d'une façon détournée. Son examen ne nous attardera pas aujourd'hui nous le retrouveronsdu reste ptus d'une fois sur notre chemin. Nous espérons le résoudre sans passer par le paraU) UMKttf'nt. LnJx't'.sMMffH <r(tt'Q)7.!opM<. Paris. )893. doxo: nous nous appuierons sur les données (le psycho-physiotogie générale qui ont servi d'introductionta ces conférences. Le génie même, dans sa !acutté supérieure d'imagination,reueto tes réalitésdu mondeaudcssusduquc! i! a su s'élever.Les concepts primordiauxquiservent de base à ses synthèses grandioses sont nés des images et des sensations, transcriptions cabrâtes des choses de !a nature. U reste logique dans ses déductions. Et dansson ascension it ne fait que brùter les étapes, tout en restant sur la route du progrès. Lu fou spécute avec des des pipes, des idées fausses, des concepts erronés. Ses opérations mal menées te conduisent & la faillite psychique. H vagabonde en dehors de la voie que (toit parcourir l'humanité. Le génie représente t'équitibre, même dans te domaine de t'imagination. Le fou synthétisetous les déséquitibrements. Mais tout cela vous sera redit et dévetoppé lors de nos derniers entretiens. Quand, parvenu au sommetde t'échettcdégénérative,nous n'aurons plus, pour caractériser nos types, que les stigmates psychiques les plus subtils, il nous faudra nouveau examiner jusqu'à quel point le génie implique en réalité et comme virtuettemcnt le déséquilibre et la régression. En ce moment, i) ne peut être question de tout ceta. Daitty incrimine la division du travait social t't semble i'étevcr a la hauteur d'une cause de~énérativc cotfcctive. tt y a dans ta génératisation de sa ttteso quelque chose qui heurte notrejugement. On ne comprend pas que ce qui est une marque de progrès soit en même temps un si puissant facteur d'invotution. tnvotôntairement, on se reporte aux premières pages de t'~Mt)7f de Jean-Jacques,et l'on croit en entcn'trf comme une variation modernisée. Cette contradiction résulte d'une confusion que déjà nous avons signalée. Uaitty ne ditMrencie pas suttisamment les causes de ta régression collective. L:t plupart d';s facteurs de t'evotution de l'espèce comportent des involutions partiettes. La sélection et l'adaptation n'impiiquent-ettcs pas autant ta disparition des taibtes que la survivance des forts? Fnut-i! les considérer comme des agents de dissolution sociale'! Évidemmentnon. Et dans une certaine mesure, ta divisiondu travail peut s'étudier sous un angtcanalogue. Ettcpcut bâter des disparitions, créer des conditions de survivance plus délicates,rendre l'adaptationplus dim- .cite. Or ce serait faire te procès de la civilisationettc-memc que d'élever la division du travail à la hauteur d'un facteur de dégénérescence. Nous ne pouvonsdonc nous rattiera t'espece de confusion que tend A entretenirl'opinion de Uaitty au sujet des rotations du génie et de la fotie. U nous est par conséquentimpossible de charger !a division du travail de la responsabilité des perturbations et des futiesqu'ettc engendre. On ne meurt fol d'amour que pour avoir entante un amour de fou. On ne dégénère! d'une idée que sous te faix d'une idée de dégénéré. La question suivante, toujours relative A la division du travail, est encore discutable et controversée. « Les déformations, les auections, les empoisonnementsqui résultent do la division professionnelle du travail n'ont pas jusqu'ici, que je sache, été accusés de donner liou des dégénérescences héréditaires. Sans doute, combinées à l'alcoolismeou a la syphitis, les causes professionnelles qui font ici considérablement dégénérer l'individu, occétcrcnt et prolongent sa chute au delà de sa génération. Mais a elles seules elles n'entameraient que faiblement la descendance. H C'est ainsi que les attitudes déformantes, pas plus que les anomalies acquises, ne se transmettentparl'hérédité. Ni tes durit!ons, ni les dermites professionnelles, ni lessynovitestendineuses, ni tes hernies, ni les varices accidentelles, ni les lésions accidentelles des sens ne deviennent des causes connues de dégénérescenceen dehors des individus.H C'est encore l'hérédité, sa portée, son influence,sa valeur commefacteur d'évolution,qui intervient nouveau sous une autro forme, JI semblait que depuisle livre génial de Uarwin, la question do la transmission dos caractèresacquisfût définitivement tranchée. Mais c'est la caractéristique des esprits de notre temps de scruter toute chose & nouveau et de ne jurer par la parole d'aucun maître. C'est ainsi que t'hërédité des caractères acquis vient d'être tranchée par la négative. Dans un travail où il s'attaque aux idées de Darwin et de Spencer, Bat! (~ se demande Les effets de l'usage et de la désuétude sont- itshéréditaires? Et il répond L'hérédité d'exercice est discréditée comme n'étant ni nécessaire, ni prouvée, ni probable. Ce débat, qui touche aux doctrines transcendantes de l'hérédité, ne peut s'exposer en quelques lignes. Quant à la profession, si elle n'exerce sur la vie de l'espèce aucune innucncc notable, elle contribue cependant à t'étiotement individuel. Et Dailly cite t'appui de cette thèse des statistiques dont le détail nous parait inutile. De la profession en générât, l'auteur passe à la profession de soldat. !t examine longuementl'influence du service militaire, Il rappelle l'opinion deBroca à ce sujet et il cite l'opinion de M. TschouritoH',qui résume nombre de calculs ingénieux « H est incontestableque t'efïcctif mUitaire de cinq cent mille hommes en 1809 a eu pour résultat d'augmenter de 3 la proportion des enfants qui, selon les lois de t'hérédité, sont infirmes.» L'auteur termine l'étude des causes de la dégénérescence par des considérations sur les agglomérations urbaines et la stérilité ethnique. « Les agglomérationsurbaines, dit Dailly, par le fait mêmede la diminution sensible de la population agricole et par les conditions pathologiques et physiologiques qu'elles créent, constituentune source permanente de dégradation.Ce qu'on a appelé la Mt(ï/anoMt'&<!ttaest un produit complexe de l'encombrementde la misère et de lalcoolistiiequi exerce de véritables (t) W..f\ BAt.)., ~<M <?/<de. ~M.~< </<' la <M««'~<d<P:)ris. t869. ravages. » Et il rappelle les études do Lagneau, dont la statistiqueuntttro. pologiquede la population parisienne a montré que la descendance des immigrésétnhtis clans te département de !a Seine décroît et s'éteint rapidement. « Chaque génération procréée dans le département,dit ettectivement Lagneau (~), est environ de deux cinquièmes moins nombreuseque le génération procréatrice.» Quanta !a stérilitéethnique. ses rapports avec )o sujet qui nous occupe sont trop éteignes pour nous intéresser. La disparition des races inférieures au contact des races supérieures est du reste un fait aux origines multiples, mais incontestables. Telles sont, résumées, les idées de Daitty sur la dégénérescence. Nous n'avons pas l'intention de nous th'rcr leur sujet a une critique approfondie. Nous noussommes borné à signaler de temps & autre les génératisations qui nous paraissaiententachées d'erreur et destinéesa confondre en vos esprits des choses qui doivent rester séparées. Quant a la portée des divers facteurs invoqués par Fauteur, la critique s'établira d'ette-memo au fur et a mesure que nous avancerons dans l'étude de nos dégénérés. L'étiotogie spéciale de chacun ds nos groupes nous permettra d'assigner aux causes particulières une signification précise et une portée déterminée. Mais il nous parait utile de préciser les considérationsgénérâtes qui ressortentdu travail de Uaitty. L'auteur a tout d'abord réduit l'extension donnée par Morct à la dégénérescence. Le Médecin de Saint-Yvon, tout en tenant compte du critérium de l'extinction de l'individu, avait néanmoins élargi considérablement la notion de dégénérescence. Cette extensiond'une idée empruntée aux sciences naturettcs constituemême le principal mérite de son œuvre. Car l'hérédité,dont il a dénnitivemcnt établi l'importance,ne vaut, en réa!ité,que par t'étendue du champ assigné à son action. Pour les psychiatres modernes, t'ampteurde la conception de More! dépasse mêmeen valeur le lien héréditaire assignépar le célèbre aliéniste à tous les groupes de dégénérés. Mais Dailly, plus circonspect,ne veut voir que la dégénérescenceau sens strictementbiologique. Sa conceptiongagne en unité. Par le mécanisme plus rationnelattribué aux in Huences causâtes,i) témoigne de la science plus exacte de son époque. Et il montre un esprit autrement dégagé des préjugés théologiquesen rejetant détmitivement t'idée d'un type normal de l'humanité. !t caractérise curieusement le puissant mouvementde rénovation scientinquené sous l'effort des théoriesde l'évolution. Et Combemotte (2) dit à ce sujet, avec beaucoup d'a.propos « Le terme dégénérescenceest le terme sous lequel on range la plupart des anomalies de la vie de l'espèce. Autrefoisintimementtiéc a t'existence (1) LACKEAtJ. Acad. de !M<M<f'<M<Paris, ~8(M. (2) CoMCMtot.t.E. ~<)~Mn~<n!~<MMMt~<.Mot)t)tc)tier,t888. supposée d'un type parfait et d'une déchéance consécutive, graduotte, cette conception de la dégénérescence !'econna!< maintenant comme processus une substitutiond'atrophiespartielles, aboutissant t'amoindrissement et finalement à la stérilité. tt y a entre ces deux opinions, émises à vingt-cinqans de distance, toute ta dinércnce qui sépare More! et Dailly, la doctrine de la préformation de celle du transformisme, le théologiendo t'anthropotogistp.M Mais, selon nous. i'écueii do ta conceptionde Dailly est quelque peu dans cette manièrede restreindre le domaine de la dégé. nérescencc. C'est très probablement a cttc qu'il doit d'avoir confondu la régressionindividuettc et la régressioncollective. A cause d'ettc, il ne s'est pas ap:'rcu qu'en circonscrivant son critérium, il laissait échapper la plus large part du groupe réel des dégénères. Et il faut reeonnaitre que la conception plus synthétiquede Morel tend aujourd'hui a rattier tes esprits. C'est dans le sens du médecin de SaintY von que les idées prennent teur direction. Vous vous rappelezla concep. tion neurologique de Magnan ainsi que les types divers et variésl'aide dcsqu<s il constitue la collectivité des dégénères. Et maigre l'assise plus stable donnée aux doctrines de la dégénérescencepar te travail de Dailly, il est nécessaire de dire que te groupe des dégénèresne se limite pas aux seuls individusfrappés de stét'itité. Ce groupe comprend sans contestetout d'abord ce qu'y ont mis Morel et Magnan. Et vous verrez que nous y ferons entre)' ces déséquitibrementsvaries dont t'épitepsie, l'hystérie et ta neur- asthénie forment pour ainsi dire tes têtes de liste. Du reste, l'opinion dominanteen science plaide actuellementla cause de t'cxtcnsion. Combemottclui-même,qui prétend rester ndetc a ta d~nnition de Daitty. et reproduit ta classificationde cet autcur.metrcmarquabtementen lumière les gradations qui vont du desequitibremcnt ta dégénérescence co<nptete, a ta stérilité. !t montre, dans !c travail auquel nous faisons attusion, qu'un seul iacteur peut. par t'hcrëdité, sumre ta rëatisation (tes divers types des dégénères de la classification de Magnan. Certes, il y a un ccm'it à élargirainsi le cadre d'un département pathologique. C'est cctui dont parle Dailly. On risque, en enct. de voir la pathologie tout entière se trouver nnatonent résorbée dans une de ces subdivisions. Et c'est cette crainte, il l'avoue, qui a poussé Daitiy rester au-dessous de l'extension donnée par Moret a la dégénérescence et aux dégénérés. Dans la classification que nous allons tenter a notre tour. nous nous inspirerons des vues de Moret et Magnan. Les groupessi magistralement établis par le clinicien de Sainte-Anne forment, avons-nous dit, la collectivité des types marqués de près ou de loin pour la dégénérescence tmatc. Ces groupes, nous tes avons répartis selon une triple formule que nous croyons inutile de vous rappeler. Le tableau étiotogique que nous allons tracer est donc destiné à, contenir l'ensemble des causes prochaines ou éloignéesqui mènent du dégénéré supérieur à l'idiot profond. Mais notre classification étiotogique comprendra forcément davantage. Nous vous avons dit, on effet, que les états de déséquitibromcnt supérieurs avaient leursracines dans la vie physiologique. Ils ne constituent en réalité que l'exagération et la persistanced'états fugitifs et instables de la personnalité normale.- Une étiotogio complète doit donc prendre le phénomène de déséquitibrcment & son origine et le montrer naissant, grandissant, s'imposant tyranniquement à l'esprit subjugué et paralysé. H nous faudra, par conséquent, entrer dans le mécanisme de la vie normale pour y retrouver tes germes de l'activité morbide. Et par cette extension,nous risquons plus encore que d'autres d'encourirle reprochedo tout absorber dans notre pathologie spéciale de la dégénérescence. Nous essayerons d'éviter les récriminations par une méthode scrupuleuse. Nous recta* mcrons pour la composition d'un type de dégénérescence ce qu'on réclame en science gënéra!e pour l'individualisation des entités morbides. Un signe ne suuit ptus pour caractériser une maladie. Et lorsque, par extraordinaire,le germe semble tui seul fournir une raison suffisante, on réclame au germe plus d'un caractère pour lui constituer un état civil particulier. Nous ne baserons donc jamais nos conclusions sur un seul signe, et c'est cette nn que nous consacrerons une partie de ta conférence prochaine t'étudc des stigmates anatomiques, biologiques et sociologiques. Aujourd'hui nous terminons donc notre entretien par l'indication d'un groupementdes causes din'crcnt des précédents. Mais avant de vous retracer le tableau que nous avons con~'u, il est nécessaire de vous en indiquer l'esprit et la raison. Et tout d'abord, il y avait quelques écueils Il éviter. Nous devions disjoindre l'étude restreinte et circonscrite des dégénérés de l'examen plus targe de la dégénérescenceconsidérée dans ses multiplesacceptions. Car, ainsi que dcj~t nous vous t'avonssignalé, il existe dans les pages qui précèdent comme une sorte de confusion. La portée individuelleet la portée sociologique des causes sont rarementséparées l'une de l'autre. Cependant il importe, ajoutions-noust'instant, de ne point confondre tes régressionsindividuellesavec les régressions sociales. La régression individuelle, la dégénérescence limitée aux individus, aimons-nous répéter, est un fait continu, permanent,même dans les sociétés en évolution. Les dégénérés sont a la fois les trainards des armées victorieuses et les éctopcs des armées en déroute. Mémo danstes sociétés en évolution,les déchéances particulières font partie du processus social normal physiologique. Il faut donc distinguer l'involution des masses de l'involution des individus. Cette distinction n'empêche pas, à la vérité, l'existence de nombreux points de contact entre les causes particulières et de l'une et de l'autre. En dehors des facteurs communs qui déjà vous ont été signâtes, on retrouverait des analogiesnombreusesentre la régression do l'individu et la régressionde la cottoctivitd. t)c G)'ecf(t),dans son travail sur la déformation régressive sociale, montre que l'organisationpolitiquedéclineavant !'organisationjuridique, celle-ci avant la structure morale, laquelle se dégrade avant les institutions scientifiques. Dans tes désorganisattonsdcl'intellect humain, on pourrait fréquemment retrouver cette dégradationsystématique. Novicow(2) établit tonguementque la société, comme l'individu, décroît à la fois « par le procédé biologiqueet par le procèdemonta!)).L'infériorité intellectuelle des nations est, comme l'infériorité intellectuelle des individus, un symptôme de déchéance. « Quand une nation possède moins d'idées que ses voisines, elle finit par produire moins de richesses,puis, naturellement, la natalité y diminue, puisqu'un hommene peut naître et vivre que s'il peut se nourrir. » Et il n'y a pas jusqu'à la saturation mentale qui ne soit commune aux individus et aux masses. Quand le besoin intellectuelne travaille plus le cerveau humain, c'est que l'heure de la régressiona sonné. « Nous observons dans tes nations, dit Novicow, des périodes où les besoins intellectuelssont très vifs et d'autres où ils s'affaiblissent. Alors une société n'est plus avide d'idées nouvelles,elle se contente de son fonds mental, elle ne veut plus l'augmenter, elle se comptatt dans les traditions du passé; bref, elle devient conservatrice.C'est le tournant à partir duquel commencele mouvement régressif qui cause la stagnation et la mort. Quoique nous ne soyons pas de ceux dont parte De Greef (3), qui croientau danger d'un*! explication des phénomènessociaux par les nécessités physiologiques,nous pensons qu'il y a lieu de distinguer les régressions sociales et l'involution individuelle. 5îais ces régressionssociales n'en restent pas moinssous la dépendancedestroublesbiologiques.Nous croyons que la pathologiesociale est faite des pathologies inhérentes aux divers besoins des collectivités. Toutefois, nous le répétons, nous avons décidé de ne vous parler que des dégradations progressivesqui, mémo dans une société en évolution, mènent l'individu et ses descendantsA la stérilité tinatc. Cependant, notre tableau ne pouvat être un résumédes causes dégénératives communes à la masse sociale, il devait éviterde faire double emploi avec les chapitres étiologiquesparticuliers à chacune des subdivisionsdu groupe de nos dégénérés, l'examen de ces causes plus spéciales se (4) ÛB CRBEF, Les lois :!ocMfo~M&t. Paris, t893. (3) Novtcow, Les luttes entre &M .<o<t~/)Mm<t!nM.Pans, 1893. (3) De GnBBf, Les loissociologiques.Paris, ~893. retrouvant, en enet. lors de chacune des analyses partielles. JI nous était interdit également, sous peine de contrefaçon, de reprendre les cadres de Morct et Uaitty, dont du reste l'air de parente vous aura frappes. Et d'un autre côté, la manière dont nous comprenonsla classitication nous imposait certaines obligations. A notre avis, nnectassincation étiotogiquene peut se borner a présenter sans un ordre bien légitime et motive t'ensembtc des causes effectives qu'elle comporte. Elle doit tenir compte de l'importanceet de la signincationde chacune d'cttes. Un tableau synopti(tue est donc forcé de réaliser une sériation, une espèce de mise au point prë:))a!))e. H faut que les facteurs généraux se distinguent nettement (tes agentssecondaires, que l'essentiel tranche clairementsur l'accessoire. !) est enfin nécessaire que cette classification ren6tc dans sa disposition l'idée directrice qui l'inspire. Or, Messieurs, reportez-vous à quelques-unes (les considérations générâtes émises au cours de nos premiers entretiens. Kappetex-vous, par exemple, notre définition de la personnalité ttUtnaine, la manière dont nous avons montré son évolution. Souvenez-vousqu'en toute circonstance nous vous en avons signaté l'activité normale, t'acth'ito morbide comme rcsuttant. d'une réaction perpétuelleentre te milieu et l'organisme. Nous avons pensé qu'il était nécessaire a t'intettigence comptete de cette notion capitale, de ne point nous départirde notre méthode habituette. Les faits de dégénérescence, comme les actes normaux, ne sont que des car. particuliers de la loi des réactions qui régit la biologie tout entière. Les uns et les autres traduisent les nécessités de t'organisme sain ou morbide aux prises avec le miHcu. Quand, dans une société, la somme des dégénérés t'emporte surla collectivité des individus normaux, il y a involution sociale. Les lois qui regtfnt et expliquent ces déficits sociaux sont les lois de la pathologie aociatc. On peut dire qu'ellessynthétisent. des nécessités biologiquescollectives. Nous venons de déclarer qu'il y avait lieu de scinder leur étude (te celle des causes de la dégénérescence individuelle. Et c'est ce qui nous permettra de borner notre examen a l'influence exclusive de l'organisme et du milieu dans lequel il évolue. Mais nos investigations ne peuvent se limiter a t'élude isotce de chacun de ces facteurs. Rarement, en ett'ct, ils interviennentséparément. Ainsi que l'avait déjà montré Morct, une cause unique ne suffit pas ptus qu'un signe unique pour caractériser un état de dégénérescence. La vie est un phénomène complexe tout autant dans ses processus morbides que dans son mécanisme normal. Apres avoir étudié successivement le milieu et l'organisme,nous les examineronsdonc dans leurs rapportset teur action mutuelle. ËT)Ot.OC)t! UKS 6TATS UK PÉGÈNÈRBSCBNCBRT t!K D~QmunMKMHST. C!inK)t. So!. ~iott-acctxnatont'nt. .KourriturcinsuMsa))te.–t'i"e. a. MXteu ~Q,y; ))e)ta~re,frpotistno. physique. Nourrature viciCe pella~re,ergotismo. <.C~c.ctu~es ;c.duso.:n~aria. au tni)icu ¡ !nnuenecs cndemtques crétinisme. ( (:on)ntotions rcttgteuses. 'ContmotionspoUtiques. s Cotnmotiottstnorates. Monstruositës. Arrêts de dmc!oj)))onent. (.auscs exctus.vcs Maries. ~'individu. Alcoolisme. Hérédité. ~Hd~itc Y~niquc. Ois)M)s!tionshère- 2" Moéditc tu'vropathiquf. dttatrcs. Atcoottstnc. SyphUis. 3" HércdUc Tubercutosc. pathotogtque. R))um:)t)S:)c. Individu. Coutte. Mah&te. ~ruc~res gën~ux. ~rr. ° htteUcctue). Dtspostttonseunstt- A~ ~Causescom.nunes tutionncUes. Ëducat.on. au <!iHteuet !) t'in. aumilicu ct a '~etcrcs (~c. t parttCMhers dt~du. Quatttcs. Vices. tCiimat. physique < Saison. ( Tonpcraturc. Mœurs. 'Mi!ieu.. !<c!i~on. 1 (~amct6rcs Mititarismc. particuliers. Loi. !ndustrie. Éducation. ~ractCrcs g<.n~ux. ~roduct.on. 'n roux, !ntc!!)}{encc. Ce vaste tableau serait dépourvu de toute signification prufise si des considérations générâtes ne venaient tout d'abord vous en taire comprendre l'esprit et le caractère de coordination. Comme nous vous le disions tantôt, nous envisageons d'abord séparée ment le milieu et l'individu pour réunit' ensuite sous une même rubrique les résultats do l'action simultanée de nos doux facteurs. Quelle est la portée qu'il faut attribuer à cette subdivision? Entendons-nous par qu'il y a des cas très nets où le milieu seul ou l'individuisolément peuvent créer de toutes pièces la dégénérescence et le deséquitibroment?Une tetto pensée no peutêtre la nôtre. Lors de notre premierentretien, définissant !a personnalité humaine, nous vous avons parlé des innuences (lues h l'organismeet aux conditionsambiantes. Nous insistionssur le caractère relatif de ces influences. tt n'y a jamais do prépondérance absolue. Toute supériorité est relative. Lorsqu'on parle de t'inuuence exclusivedu mitiou ou de l'organisme, on ne fait allusion qu'a la prédominancenettement { marquée de l'un ou l'autre facteur. Dans toute manifestation vitale, cette distinction s'impose nécessairement qu'il s'agisse de la nutrition dans sa formule la plus généraleou de l'activité psychiqueta plus spéciatiséc, une double influence est en jeu. En considérant l'action exclusivedu milieu ou de l'organisme, on procède par une sorte d'abstractionmathématique. Nous ne reviendrons plus sur cette considérationprimordiale.Quand nous parlerons d'influence exclusive du milieu, vous traduirez simplement influence hautementprépondérante. Mais t~t no se borne pas la restriction. Car il faut encore s'entendre sur la portée attribuée cette influence prépondérante. Sans délimitation de cette portée, nous risquons de retomber dans la confusion des causes sociologiques et des causes individuelles. 11 est des cas où l'intensitéd'un seul facteur peut triompher des résistances de la collectivité. Nous n'entendons évidemment parler en aucune façon de causes ayant atteint un degré d'acuité incompatible avec l'existence. L'impossibilité de l'évolution ne doit pas être confondue avec les conditions de l'involution. Ne pouvoir pas vivre et ne pouvoir plus vivre ne sont pas identiques.La vie n'est nullementunequantité toujourségale à ctte-méme. L'hypothèse de t'éternité de la vie constitueun paradoxe dont t'étrangeté a pu tenter la virtuosité d'un savant en quête de ra<nnements. Elle ne tient pas devant la critique, elle ne résiste pas aux dénégations des faits. « Les sciences géologiques et astronomiques, dit Errera d), s'élèvent contre t'éternitéde la vie dans le passé, tout au moins pour notre systèmesotaire, le seul sur lequel il soit possible du risquer une hypothèse sérieuse. » Puis il ajoute « Et un flacon de subtimé suflit pour réfutert'indestructibilité de la vie. » Or, il ne peut être question, pensons-nous,d'étevor un flacon de sublimée ta hauteurd'un facteur de dégénérescence. Mais cette restriction ne s'apptique pas seulement à la portée générale des deux grands factem-s naturels, ctte s'étend mumo chacune de leurs (t) LÈo KtUtKHA, ~.M de III fOH~'M~tde ~H t'h'. (HEVUKPMtLosot'n., octobre i89t.) subdivisions.En jetant un coup d'œi! sur le tableau, certaines causes secondaires vous apparaissentse répétantsous des formes peu déguisées dans diverses catégories. C'est encore une question de prépondérancequi motive cette répétition. Dans une des catégories, la causo secondaire jouait te rôle essentiel ce r6to n'est plus qu'accessoire dans l'autre. Nous pensons, par cette complication peu déroutante du reste, avoir réussi a imprimer & notre classification un peu de ce caractère do sériation, de hiérarchie indispensable à nos yeux. Car ce tableau condense ta somme des causes organiques et ambiantes. Non seulement la pathologie tout entière semble comprise dans cette classification, mais nulle des activités organiques n'y échapper. Sans une mise au 'point revêtant l'idée supérieure do notre étude, nous nous serions simptetnent livré a une rcc:<pitulation <:t nuttement & une classification. Enfin, après les réserves au sujet de nos subdivisions des causes (lui

y figurent, il nous reste une dernière considération a vous signaler. Elle

concerne la cause envisagée en ~c-Mt<< d'abord, et dans ce qu'on pourrait appeler son /~M~ ~'a/~nfon~t, ensuite. J~M <<M)~M<' se rapporte à ses degrés, ses fluctuations, ses hauts et ses bas, et ces particularités de son action ne nécessitent guère de dévctopponents. Mais ce qu'il faut cotnprendrc sous le nom de /</ ~t~<w vous appanut pcut-ctre moins nettement au premier examen.Par le point d'appncation d'une cause déterminée, nous entendonsparier du momentmême de son interventiondans !'évo!utiot! indhiduenc. Un traumatisme survenu pendant la grossesse peutretentir profondémentsur ta constitutiondu neuve! être et inHucr incxorabtemcntsur la vie entière du sujet. Le même traumatisme atteignant l'individu à t'uge adulte, n'aurait qu'une innucnce réduite ou nulle. Mais le point d'apptication varie avec ta nature métnedc l'agent. Les émotions moratcsne portentguer.' sur le cerveau de l'enfant. ) Ettesagissent puissatnntcntsur t'adotescent, et teur action faiblit avect'age ctrhnpressionnabititc. Les grandes idées. les systèmespolitiques sont tes puissantsmoteurs de notre maturité intdtectueitc; elles ne tourmentent pas notre enfanceet ne détournent qu'incomplètementnotre jeunesse. Le point d'appfication,c'est-à.dirc te moment de son intervention, constitue donc à la cause une seconde individualité. Ennn, nous tenons vous rappeler que notre étude comprend l'examen des dégénéréset des déséquilibrés. Notre classificationdevaitcontenir toutes tes causes de dégénérescence mctées aux causes de déséquitibrement. En traitant du milieu et de l'organisme, il y aura donc une distinction a faire selon que c'est la dégénérescence au sens strictement biologiqueou te déséquitibretnentpur et simple qui se trouve en cause. Le milieu, par exemple, peut produire la déchéance irrémédiablede l'individu par ses innucnccs telluriques,cHmatériques et autres, comme il donne fréquemment naissance, par son côté sociologique, aux déséquin- brations(te tous genres. Nous aurons, du reste, soin de vous signatcr ces restrictionsen temps et lieu. Elles sont impliquées dansla distinctionque nous avons étaMic plusieursreprises entre la régression collectiveet !a régression individuelle. Elles comportentdonc une réductiongénérale do l'influence des facteursa large portée. Eth's n'envisagentces tactcurs que dans leur action atténuéeet limitée soit a !'individn isolé, soit a de petits groupes d'individus. Et grâce a cesrestrictions, nous pouvons examinerde tout car t'élude des détailsserait démesurée –temécanismegénéra! des conditionsétiotogiquesrenseignées dans notre tahteau. Nous serons très brefet bornerons nos indications à des vues synthétiqueset spécialementa celles que nos confércnccsuttérieuresne nous donneront plus l'occasion de vous exposer. Car ces causes, dans leur action,spécialiséeset rapportées nos dégénérés en particulier, nous les retrouverons au début de t'étiotogie (tes grandes manifestations symptomatiquesde la dégénérescence et du déséquitibrement. Que! est donc le mode d'intervention du milieu capable de produire isolément les troubles que nous étudions? Le milieu comprend & la fois les influences physiques et les influences sociales. Les unes s'adressent~ aux fonctions végétatives, les autres aux manifestationsémotives et psy-j chiques. Le milieu physique peut, dans certaines circonstances, par sai seule action, créer de toutes pièces la dégénérescence. !) peut vaincre toutes les résistances organiqueset triompherdes énergies de la cottectivité tout entière. Dans ce dernier cas, tes distinctionsindividuelles dis-~ paraissent devant t'intensité de sa puissance régressive. Mais encore une fois, quand nous partons de dégénérescence,il ne peut"' être question d'influencescollectivcs aussi radicales. A propos des indi- i vidus, c'est dans une mesure plus restreinte qu'agit le milieu physique.: v Son action opère alors une réelle sélection. Elle ne porte que sur ceux dont la vitalité amoindrie implique déjà comme une régression virtuelle. C'est la distinction du « ne pouvoir pas vivre » et du « ne pouvoir plus t vivre )). Et encore cette action, pour impliquerta dégénérescence,doit-ettc j 1 procéder d'une manière lente et quasi insidieuse. En tuant brutalement, elle empêche l'involution. Car finalement ce sont les stades involutifs qui caractérisent la régressiondégénérativc. Il faut donc que la vie cttc-mémc, dans ce qu'cttc a d'intime et de général, demeure un certain temps comme souffrante et blessée. C'est dansune sorte de mesure atténuéeque doivent agir l'acclitnatcment, la famine, les nourritures foncièrementviciées, les grandes pestilences telluriques et endémiques. La déchéance organique mettra donc un certain temps a évoluer, tout en gardant sa fatalité. Certes, ces diverses causes n'ont pas la même portée. Leur intensité crée à propos de chacune d'elles des distinctions et des temps d'arrêt dans l'involution; d'ordinaire cependant leur action est aussi prépondérante que définitive. Les causes physiques fi targe portée interviennentsurtout dans la genèse des dégénères au sens biologique du mot. Ettes épuisent lentementla vitatito de l'individu, do n)ëme que, quintopteeset brusquées, ettcs peuvent aboutir, en doublant tes étapes, f'andantissctnentdo ta race cUe-memc.Ellessont parmi tes facteurs essentielsdu groupe des dcgeneres inférieurs.Et vous avez vu t'accord unanimedo More! et Daittya ranger ces causes parmi celles qui nouent d'emblée~tasterititc, l'extinction do t'espace. Mais !cmi)icu intervient encore par ses can)ct6rcssociaux. Il <'st inutile de vous rappeler que c'est d'une h)!crvention prépondérantequ'il 8'nt;it. L'act!on rëguix~'o du milieu social est en c<!e< aussi constante que celle du milieu physique. La question, ici comme tantôt, réside dans la possibititë d'une production d'états de descquinbrcmcnt et de (te~cnercscencc sous faction tente et continue des causes sociales. Parmi ces causes sociales, nous avons inscrit spcciatctnentles commotions politiques et tes commotionsmenues. H sumt de rappeler tes études récentessur ta crhninalité des foules, sur la psychologie des masses, pour comprendre quel puissant ëtëment de pcrturtMtiont'ide< !'emotion peuvent constituer par moments au sein des coHcctivites. A ces époques ou ce qu'on notumo te vent de fotie a comme nivcte tes individuatites, les distinctionssecondaires disparaissent. L'instinct, dans ce qu'il a de plus gênera! et de ptu:! fortement ancre dans t'organismc. parte en m:ntre. t,a cause sociotogiqucest bien alors ai la première place dans !a genes<' de t'acte ou cie !'i<!ee. Toutetois ta politique et ce qu'elle comporte n'ont pas seuls te privilège de pousserHinsi au dcsequiHbremcnttoute unecomnjmMute.tout un peupte. Happefcx-vousces grandes épidémiesrctigicus~'sdont Catmeit a si cur!cuscmcnt retracé !)istoirc. N'y a-t-it pas t:t comme un d~sequitibrement général où les prédispositions plus ou moins prononcées (tisparaissent pour faire place comme a une réceptivité uniforme et co))ectivc?Certes, cetteréceptivité était avant tout accentuée chcx tes actcursde haute marque, mais tes comparses n'y échappaient point. L'intensité du choc social avait triomphe de toutes les résistances. Et de nouveau, notre distinction de l'involution collective et de Hnvotution individuettc se retrouve. Ces grandes commotions politiques et religieuses n'engendraient ordinairement que des dcsequitibremcnts. Et t'cquitibrc de la masse, un instant rompu, se rétablissait assez rapidement; l'évolution cottective, un moment suspendue,se continuait dans un mouvement ascensionnel. Les individus aux tares accumulées atteignaientseuls a la dégénérescence. Mais il ne faudrait point juger des cncts de la commotion par ce qu'on pourrait appeler ses victimes immédiates, ses déchets de la premtôre heure. Le remous éteint à la surface se répercutedans la profondeur. Le choc va en s'épuisant et se dispersant dans t'enscmbtc. JI se localise dans les unités (tcrn~'res. y créant, d'une manière tatcnte, comme une régression .') puissance. Qui pourrait dire en effet les résultats définitifs de ces ccsdésequitibrcmontsséculaires? De quelle répercussion lente ne minentils pas actuellement nos sociétés modernes? Et qui pourrait anirmer que les désorganisationssupcrnciettcsde ces époquesd'intolérance politique, retigieusuet philosophique n'ont pas fait souche pour venir s'accumuler dans ces individualités d'une débilité eorporette et psychiquedégénerativc, où h' fanatisme irréuectn se confond avec t'imbécittitérenforcée?Ceux-là sont les crétins de la mataria sociale, et leur état civit pourrait bien remontera ces cpo(}ues dont nous parlons. Le milieu tant physique que social peut donc. par lui scu!, engendrer la dégénérescence,la stéritité individucttoou ethnique, ou la déséquilibra. tion aflèctive ou psychique.EtSergi(i) en a judicieusementclassé les nombreuses influences perturbatriceset régressives. Cependant, pour rentrer dans le cadre des causes degcnëratriccs, te milieu doit agir lentement et permettrela régression progressive. En dehors de ces conditions, il peut être question d'involution sociale, d'extinction des races et des espèces, de dégénérescenceet de régression collectives, mais notre groupement particulier des dégénères n'est plus en cause. Les causesindividuelles arrivent, a tcur tour, déterminerdes résultats analogues. Toutefois nousremarquerons qnc pour se hausser a ce niveau, il faut tenir compte, relativement aux causes individuettcs,de ce que nous appelonsleur point d'application. Nous avons, en enet, range parmi les facteurs organiques les monstruosités, les arrêts de développement, tes matadics, t'atcootisme, t'herëdite. tt est évident que t'innucnce de chacun de ces facteursdépend du moment tneme de son intcrvenUondans l'évolution individuctte. Pour tes monstruositéset les arrêts de développement,ta chose se démontred'emblée. La tare individuelleseule en cause ou mise en action par une circonstance tout à fait accessoire, a porte à l'origine de t'être tui-meme. La divergence est d'autant ptus. prononcée qu'elle a commence plus près du point de départ. U y a pour ainsi dire accumula. tion des encts par une espèce de capitalisationà intérêts composes. Mais il est possibte que cette notion vous apparaisse moins clairement au sujet des maladies, de t'atcootisme et de t'hcredité. Nous allonstacher de vous t'exposerrapidementen examinantsommairement l'influence dp. chacun de ces facteurs essentiels. Les maladiessont dans certains cas parfaitementassimilablesaux tares congcnitatcs. Si la maladie frappe l'individu tout près de sa naissance, le résidu, l'impulsion morbide peut, en cnft, attcrcn s'accumulant et aboutir a la déchéance. La vie est alors comme empoisonnéeà sa source et t'involution n'est que le développement progressifde la perturbationinitiate. « Un fait qu'onne peut passersous sitence, disait Magnan(2), c'est que si Ij les dégénérescences montâtes sont héréditaires, dans quelques circonstances cites peuventêtre acquises. o Et s'adressant à ses confrèresdo la ti) SBMt, {f~t~ceneM /)M<))atHM.Mitan. 1888. (2) MAOKAN, Société )M<M(<'o-<K~tM/)~,janvier ~88< Société médico-psychotonique, lors de cette discussion dont nous avons rapporté les gnmdes lignes, il ajoutait « Chacun do vous a certainement observe, a la suite d'attcctions aiguës chez les très jeunes sujets, des cas i d'arrêts d'intelligence et de dégradations montâtes analogues a l'idiotie, a !'imb<!eit)ite, a ta débilite mentatc et mêmeà la des<<quitibration de t'herë* (ditairc. Donc il sumt de l'apparitiond'une maladie aiguë, et notamment 'd'une nevre typhoïde, d'une variole, d'une scarlatine, ce sont là tes 'facteurs habitucttcment en cause, pour pervertir ou anéantir a tout jamais i'intoitigenced'un enfant jusque-là bien pondère. » ~Kapportant les travaux antérieurssur la question, travaux réunis dans ) t'cxcencntc monographie de Landouzy(~),Magnan concluait « Tous ces désordres sont la conséquence de !csions analogues cc!!es qui se déveioppent pendant l'évolution fœtate, et sur les cerveaux de jeunessujets en voie d'evo!ution, tes résuttatssont identiques H. Du reste, Messieurs, que ceux dont la carrière compte déjà quelque expériencejettent les yeux autour d'eux. Qu'ilsse ressouviennent de ceux de tcurs compagnons d'enfanceque la maladiefrappa gravementt'aurore de !a vie, et. peut-être trouveront-ils dans ces souvenirs de tristes confirmations de ce que nous venons de dire. Et il n'y a pas que i'en~ncc qui soit susceptibtcdc ressentirsi gravement les atteintesd'une fi~'rc typhoïde ou d'une variotcdangereuse. Les maladiesgraves peuvent tarir et anéantir a sa source l'activitéqui déjà dans la jeunesse donnaftles plus hnuantcs espérances. Par quelles influences encore mal définiesla vie se <)'ouvc.t-ct!e ainsi viciée A son origine, empoisonnée au plus protond d'cHc.mcme? La science ne pourrait a ce sujet nous fournir que des conjectures. Ettcs n'auraient du reste qu'un intérêt second-ure,et la nécessité de doubler!cs étapes nous interdit même de !es mentionner. La m;dadiepeutdonc dans l'enfance, ainsi qu'au seuil de la jeunesse, perturber profondément t'cco. nomie et pousser fatalementà la déchéanceorganiqueou psychique.Certes on pourraitici encore, en dehors de la cause perturbatrice,(aire intervenir la prédisposition organique. C'est un jeu toujours facile et toujours de saison. Et nous croyonsdevoir nous en dispenseraprèstoutes tes considérations qui précèdent. Car si la cause morbide avait par ene-mcmecette puissance régressiveabsolue, elle ne serait ptus un facteur individuel, mais un facteur collectif.Nous ne pouvons donc lui reconnaîtreen ce moment qu'une portée et une puissance limitées. la condition essentielle dans le cas qui nous occupe, c'est ce que nous nommons le point d'application. Mais, vrai dire, l'intensité même d'une cause morbidepeut suppléer a sa tardive intervention. Elle pénètre l'organisme tout comme si etto avait

evo!uc avec lui. Et l'alcoolismeest dans ce cas.

Nous saisissons, Messieurs, avec quelque emprcssonent l'occasion qui nous est offerte de vous parler de l'alcoolisme,Ce mode d'intoxicationa (<) LAXOOUzv. Dt'.<;M~a~M~aM.~<MM!~<t<~n<~«~.Paris, i880. déjà nguré au premier rang parmi les facteurs essentielsde la dégénères' concc. More! et Dailly y consacrent un chapitre important. Vous nous entendrez fréquemmentt'incriminer.Et la presse scientifiqueinsiste régulièrement sur ses méfaits. Ces considérationsnous imposeraientune étude d'ensemble si une raison primordiale ne la motivait plus sérieusement encore. L'alcool est, en effet, et avant tout, un facteur de dégénérescence a ce point de vue strictementindividuel auquel nous désirons nous placer. tt montre dans son action lente et progressivela régressionattant d'étape on étape vers l'extinction de la souche, JI crée des sélections à peine marquées tout d'abord. Le besoin d'atcoot semblo même naitre presque futatcment de l'intensité déprimanteet progressivede notre civilisation. Puis, après avoir atteint tes sommets d'une manière comme intermittente, il poursuitsa tache implacablement et d'une allure continue dans la descendance. !t réalise donc bien ces attributsde sétcction. d'évolution lento et progressive que nous réclamons A toute cause récttcde régressionet do dégénérescence. L'étude de l'alcoolisme peut s'aborder par divers endroits, se faire à plusieurs points de vue. Kous ne t'envisageronsici que comme facteur essen- > tiel de dégénérescence et de déséquitibt'cment.Nous rappellerons d'abord les travaux et les opinions qu'il a provoqués dans cet ordre d'idées; nous déterminerons sa puissance d'action aux ditférentes périodes dans lesquelles on peut la subdiviser. C'est a Magnus ttuss ~) qu'on doit la notion de l'alcoolisme tctto~ qu'elle existe aujourd'hui en pathotogie. L'antiquitéconnaissaitl'influence pernicieusede l'alcool, mais liuss, le premier, réunit en un corps de doctrines ta conception des troubles et des altérationsorganiquesdénature alcoolique. Peu de temps ensuite, Moret (2), vous l'avez vu, appuyaitsu<~ les travaux de ttuss ses considérationssur l'importancede l'alcool comm~ facteur de dégénération.Quelquesnnnées après la publicationde ce Trat~ (les </(~~t~'c.'<MM(t'{ dont nous vous avons mis de nombreuses pages sous; les yeux, More) (3) s'exprimait comme suit à la Société médico-psychoto-! gique « Les enfants nés sous l'influencede l'état d'alcoolismedes parents,! subissent les conséquences de t'état convulsifsuivi de stupeur que déter-, mine.t'atcoo) chez ceux qui en font abus i'hystéric, l'épilepsie, t'imbécittité et les infirmités qui sont la conséquencedes attectionsconvulsives du: jeune â~e, l'abaissementprotond de t'intettigcncc, tes tendances instinctives les pins mauvaisesse voient chez tes enfantsdes alcooliques comme: ils existent momentanémentchez tes géniteurs H. Les idt'csdc More) tirentsouche rapidement. Motet (4), dans uncu~so où ngurctc tableau cétebro et souvent reproduitde l'ivresse al)siiitiiique, (i) MACKus Ht'ss..t~'<)/<M')))<.«*/<rotft<'<M.Stochhotm,t8!}2. (2) MottKt.. 7'!Y<t/<' (/~<fHf<~<'<'t!c~.Parts, t8~7. (3) MottË)., Moitri., Mottft., De Uc<(t lan forj)jaliàii /bn!)a<tOHdu(<Mtyl;e~edCI1I.~ d«!Mlee /<x.!variéti!j M!n~d<n~<M. dégéiiérée-ç. Paris,n i86.8&4. /'ornraliôn drc lypednus hc variélés d~g~rrérE~s.Paris, it3fi.'i. (4) MOTET. Co~M~M/t'ofM ~~<!<M, <;<c. Thèse de fans, 1859. ddctarait qu<; !'a!coo!i8mp« mine sourdement la race M. Lancorcaux (1) écrivait dans te ~<c/!Mn<ï<c~<«;~t</«~sonartictcsurt'akoottstne,reste ctassiquo ma~ré !csannces. « ~'individu qui hérite de !'a)coo)ismo.disa!t. il, est, en Hcnera),marque (tu scc~u d'une dégénérescence qui su manifestf tout particuHcrcment par des troubtcs des fonctions nerveuses. Entant, il est emporta par des convutstonsoud'autres désordres nerveux; it reste id)0t ou imhecitc. Adu!te, il a un cachet specia) sa tête est petite, tendance a ta microccphatic. sa physionomie est hébétée.son regard sans expression ou stupide. Unesusceptihititeouuno mot)i!it~ ncn'cust' plus ou moins accentuée, un t~at n~ropathiquovoisin de t'hystët'ic, df's convtnsions ~pitcptiformcs.dt'sid~cx tr!stcs. (te la tnëtancoHcou de !)ypocondric, t(')s sont ses attributs. La passion des boissons a)coo)if{ucs, la tendance t'immoratitc. à ta dépravation,au c\nistt)t', te) est, un somme. !c triste hëritag(jm'taisst'nt !<*urs descendantsun nombre nMihcurcuscntcnt trop grand d'individusadonnas aux boissons tdcootiqxcs. M LcsYucsde Mor<'). Motet, !<anccrcaux sont aujourd'hui classiquesgr&cM aux travaux de LcgMnd du Sautt' (:!), et surtout aux rccbt'rchcs cxp~nn)cnta!es dcMa~nan(3) et de son ~cotc. L mc<)cci)t de Saiutp-Annc a r~atis~exp~rimcntatt'mcnttes accidents nerveux amcncs part'abusdcs tiqURurs (bt'tcs. Magoan (4~ insiste tout Sjw'iatcmcntsur )fS rctations d<' t'~pitepsiectdf t'nbsintbismc. Et disons en passant qu'au sujet dt; t'ahsinthe. M~nan (o) tortninait rdcctnmcnt un mémoire du ptus haut intcrct par cette <)cc)aration « Il faut proc)an)crhi<'n haut cette vth'itc h)t'ontsta)))c:c'fst que t'atcoo) est un poison et qu'it devient un poison encore plus redout.'bte sous les ira-' vcstisscmcnts pcrndfs (!ont h' recouvre t'industrie pour h)) donner accès sur nos tabh's M. Depuis ces tt~vaux, tes mcfaits <!egeneratifsde t'ajcoot n'ont cesse d'ctr<' nus en lumière par des snvants de tous h's pays. Lcnx(6t reconnaît deux espèces d'hérédités ah'Ofdinues: t'heredité(tt' similitude et t'ht~'cditc (!c transformation. Cette dernierf se traduit chex !:t descendance ()"s ivrognes par différentes transformations morbides d<' !'ëtat psycttitjun, par des ncvrost's. de t'irritabHite excessive, de t'hat- !uci nation, de t'hysteric, de )'epi!cpsie et des matadies mentatcs. Et à cote de ces formes, il ajoute, dans une autre catégorie, tes arrêts de développement inte!)<'ctue)jusquet'!dioti<' ta plus comptetc. Seton cet auteur, ces arrêts de devctoppemcnt du cerveau' aboutissentsouvent :t (ies atrophies accompa~nces (te manormations crâniennes. (i) LAXCEMHAtx.~<M;)))fnr<'<<'t/<Mf' ~'t .<<<).'<< )~<t'<< t':u'is, t8G5. (2) LKCttAXt'f" S\rt.t:. L<t ~<;<' /j<'r<'<f)f«t< P:t)'i~. tKf~. (3) MAt-~AK. r<t~<M)M< P:<ri!?. <M3. (4) MA<<AK & nAtt~v..<Hf</<t<' ~<<i~cy)r<'(<'oA.<tM/A< Pari< t872. (H) (li) MAG~AK. &fAGNA~, ~f.<prtM<'tj)<!t<.r.~t~tKH<'n'))t~K&('n~)!)~))S)M< {I('.< prillripall.t'siglle.ÇdiIIÙ/III'A<de 1'(lb.<inlltismc.Paris, Paris, t890. 1800, (6) LEM, &' <'f)f('pon.<H)<UruxeUps. t8< Vetauh (1) rotcvc les particutaritésphysiques et psychiques du dipsotnanc et montre «qu'aux nombreuses particularités intellectuelles qui, n générât, indiquentsi clairement la tare héréditaire,s'ajoutent souvent des stigmatesphysiques d'une véritableimportance)). Lcgrain (2), sous l'inspiration de Mngnan, écrit « L':)tcoo!isme des ascendants est un dis facteurs les plus puissants de ta dégénérescence. !nvcrsemont, les dégénères commettent avec la plus grande facilité des excès de boissons. L'alcoolisme est une (les causes tes plus puissantes de la dégénérescencementale en d'autres termes, tes fils d'atcootiques sont F des dégénérés M. ¡ ta Combemotto (3) distingue, dansles descendants des atcootiques.des. troubtessomatiqucs fonctionnas ou originels. Les troubles somatiqnes atteignentl'intégrité de la constitutiondu corps; !cs trouhtcs fonctionne):! `~ se traduisent par t'atiénation mentale sous les formes tes ptus diverses. Quant aux troublesoriginels, « ils portentsur la totalité de t'inteHigence,j ou sur l'une des facuttés de t'ame, ou mémo sur t'une ou t'autre des parties constitutionnellesde ces (acn)tës; elles sont exa!tces ou déprimées:passions, mémoire,volonté sont de la première (orme, idiotieou imbcciHite, f absence de votent~ sont de la seconde forme. Lcdes<(jui)ihrcentre les1 divers etcmcntsde l'état intellectuel et morat t'st la caractéristique de ces troublesoriginels)). Il nous serait possible d'ajouter encore ces citations. Nous croyons qu'ettessuHiscntpou!'établir dénnitivcmentvos convictions. L'atcootest donc un facteur essentielde dégénérescence. H peut créer à lui seul toustt's ctats degéncratits et dësequitibres.et cettequestionparait dcnnitivemcnt trancttée. Mais t'atcootismc agit-il uniformément a toutes ses périodes?Nous dirons en deux mots ce qu'on peut conc!urc a ce sujet (les donnéesfournies par t'observation et la ctinique. t/atcootismf est aigu ou chronique. Le descendant d'un alcoolique au début ou procréant dans un accès d'ébriétéserait, dit-on, fréquemmentun nerveux, un déséquitibré, un toqué, un mé!anco)!quc, un bizarre. Si te père se trouve déj~ en puissance d'alcoolisme chronique, si tes fonctions nerveusessont ébranlées tout en laissant subsisterune santé génér:))e relativement intacte, l'enfant pourra, tôt ou tard, contracter l'une des grandes névroses cssenti<'))ps )'épi!cpsic ou l'hystérie. Ennn. si l'alcoolisme(tevenu fhroniquc a pénétré la trame même de !'organismc. si tes tissus sont comme imprègnes d'une régression toxique, les tares organiques et physiques deviendront ta règle. L'enfant sera frappé d'idiotieou d'imbéciUité, ou bien emporté prématurément dans un accès convulsif. Cette ctassincation.tnatgréson caractère absolu, renete pour ainsi dire «) \'m.AH).T.~f~.<Mrf'«/<;o~Mttt< t'aris. i887. (2) LMRAt!<, ~(M)r<'<<c:~<~f)<'n~.t'aris. tMC. (3) COMBBMO.t.E,La ~<<'eM(<<tt)r<'<& (~coo~~t~.Mo~tpeitier. t888. les faits, et vous remarquerezen passant comme elle rappelle en même temps nos différentsgroupes de dégénères, do dégénérants et de déséquilibrés. Elle motive donctoutparticulièrementtes considérationsque nous exprimions précédemment. Et l'alcoolisme, par son action dissolvante et progressive, par le nombre et la nature des causes qui y poussent, constitue un type de facteurdégénératif. Pour compléter notre étude des causes de dégénérescence spécialesà l'individu, il resterait à vous parler de l'influencede Thérédité. Ette vient déjà de vous être signalée à propos de l'alcool. Nous t'étudicronsdans ses détailstors de notre prochaineconMrence.Nousn'insistcronsdoncquopour lui marquersa place parmi les facteurs individuelsessentiels. t/hérédité seuto et sans le secours des forces extérieures, peut donner lieu ta série tout entière de nos dégénérés. Cependant, it est nécessaire de s'entendre. En réalité, l'hérédité ne crée rien; d'héréditd en hérédité il faut, comme on l'a dit, toujours remonter àla cause. Et l'hérédité ne vaut que par les renseignementsqu'elle nous apporte sur l'intensité et ta pénétration de cette cause ette-méme. Ette nous indique le déséquilibredes tendances évolutives les plus intimes. Elle permet a cet équilibre de se développer pour ainsi dire tout le long de la série des descendants. Elle extériorise, cttc réalise ce que contenaitvirtuellementte trouble initial. C'est tout co que nous tenons dire, pour le moment, au sujet de t'hérédité. Kous aurions, Messieurs, à passer en revue toutes les combinaisons qu'autorise dans notre classification le groupe étiotogique des actions mutuelles et réciproques du milieu et de l'organisme. Nous bornerons notre examen a quelques considérationsgénérâtes. Le principem~me deccHcdisposition indique que ni te milieu ni l'orga. nisme ne peuventintervenir isolément. Toujours se trouvent en présence la cause prédisposanteorganiqueet la cause occasionnelle ambiante. Et ta prédominance passe assez régutierementde l'une a {'autre. Uanst'indh'idu.nous considéronstes dispositions héréditaires et les dispositions constitutionncttcs. Les premières représentent t'héritago ancestrat,ce qui rattache l'individu ses ascendants; tes secondessynthétisent ses caractères acquis, sa personnalitétout entière. t/hcrédité la plus grande est l'hérédité vésaniquc.C'est elle qui atteint t'être te plus profondément et qui rcctame, pour hâter la dégénérescence, ta steritité, la moindre 'tes causes occasionnclles. Xous avons eu, danstu dernièreconférence, l'occasion de traiter des rapports de la dégénérescence et de la folie. En réalité, du moment que t'en élargit le groupe des dégénérés au point d'y incorporer tes déséquilibrés de tous genres, tes fous en font partie pour ainsi dire de droit. Mais vous avex vu te soin des psychiatres français de distinguer t'atiéné simple tde t'atiéné héréditaire. Cette description,très justifiée en clinique, s'im- '.pose moins rigoureusementdans une conception plus sociotogiquc de ta ucgéncrcsccncc. En réatite, ta Mie est ta fois une cause et un élément dégénératif. Le déséquilibra psychique, cortical que revote la folie, n'est 1 que le prélude de dcséquitibrcmentsplus essentiels et plus pénétrants. Ir Cette manière (le comprendre la folio comme une sorte d'inadaptation intellectuello nous imposerait l'étude des din'ércnts domaines de la psychiatrio. Force nous est cependant (le les passer sous sitencc. ttsn'intor-' viendrontque comme (acteurs essentiels de l'involution individuelle. L'hérédité névropatttiftue est une source de déséquitihrementsnerveux soit identiques, soit transformes. Nous t'ctudicronslonguement dans ta' suite. L'hérédité pathologique renferme la dernière et la plus contestée des catégories faisant partie des dispositions héréditaires. Et A son sujet' quelquesrestrictionssont indispensables. Tout d'abord nous n'entendons~¡ nullement faire de la maladie un indice de dégénérescence. La maladie a des origines multiples, variables avec les causes et les individus. EttG) traduit une perturbation et n'implique nullement l'involution. Mais les maladies des parents peuvent léguera leur descendant une vitatité amoindric, et dans ce cas la maladie prépare le terrain a la régression dégénéra- ¡ tive. Enfin parmi tes subdivisions de l'hérédité pathologique nous faisons figurer t'héréditc diatttésique. Et t'hcréditédiutttésique domine la famille diathésique dont les relations avec tes névropathics et les degénérations ont été mises en relief par Dailly (i), Chauttart(2),Féré(3). fréquemment ces relationss'imposerontà notre attention. Les dispositions constitutionnellessont reparties en générâtes; et en particulières, t~es dispositions générâtes ont trait une subdivision de l'activité individuelle en nutritive, genesiqucet intellectuelle. Nous avons ailleurs développé cette triple répartition. Noussignalonssimplementson mode d'interventiondans tes états (te déséquitib/umentet de dégénérescence.Les déviations des fonctionsnutritivesaboutissent aux perturbations générâtes de ta nutrition qui sont rongim'dcs diathcscs. Et par celles-ci, nousrcnttons.at'aide de t'ttérédité, dans une des catégoriesultérieures.Les perturbationsde t'instinctgénitatdonnent licu aux psycttopattticssexucttes, qui nous occuperont toute une séance. Les troubles psychiques nous montreront te déséquitibrementen préparation, une de nosdcrnicn'sconférences sera consacrée a discerner (tuns tes perturbations intcttectuettes a pcioc appréciables, le germe des bizarreries, des manies, des invotutions futures. "T" Quant aux caractères p:n'ticutiers, ils n'ont, sauf deux d'entre eux t'agc et t'~iucation, qu'une inHuence secondaire. L'âge intervient en vertu de considérationssignalées lors de l'examen de t'innucnce d'une causef dégénérative relativement a t'époquc de son intervention dans t'évctution individustte. L'éducation vaut en somme par des raisons analogues. C'est par son point d'application sur un cerveau vierge encore et parti- (i* t)An.).Y, D~&!C<!MM.(DtCT. EKCt'Ct.. MS SC. M)50.) (2) CHAtJFFAKT, /M!~<'<m/d.(t))CT. EXCVCt..DES SC. MÈO.) (3) FÊnÉ, Z.a/«m<7/<:n~~a/At'~M.f~ncM. DEMun Paris i88~.) cutiercmcnt malléable, qu'elle possède sa grande ot positive influence.,t Quant aux sentiments. l'amour-propre, t'égoïsme, to dévouement. ils peuvent dans certains cas se revoter comme l'expressiond'une émotivitc matadive. ils caractérisentdans tours anomalies des états de dé~dquitibt'e virtuels. Ils placent a la merci des causes occasionnelles ceux qui en sont porteurs. Maudstcy (!) a mis en tumiere, avec sa grande vigueur descriptive, l'importance de ces sentiments dans ta pathogënic de la folie. C'est sous tf cottvprt de sa haute autorité que nous ph~'ons cette catégorie de (acteursd(~<!n~ratifs. Nf)u<'arrivonsenfin aux causes sociologiques,Nous les avons réparties en particuHôres et en générâtes. Le caractère spccia! du mi!icu a trait aux us et coutumes, !< la retigion.au m)Htarisn)e,anx)o)s,a à l'industrie,etc. Chacune (te ces causes peut hâter, par une action detnesurec, des perturbationsde tous genres tes us et coutumes en perpétuantdes pratiques anti-hygiéniques,!c!tcs(juc!tbus du tabac, (te l'alcool, les mariages consanguins,etc.:tes retironsen poussant a t'cxtase et au mysticistnc;te militarisme en pratiquant une espècede sélection rebours; les lois en décrétant des abus et des injustices; t'industric en intoxiquant t'économie, en accumulanttes causes d'insatubrité. Nous terminonspur t'inuuenceattribuée.'< )a marche tnetncde la ci\'itisation. La civitisation (avorise t'aftinetnent des sens, accentue tes préfef'cnces (bnctinnnettcset rend, pour ces raisons, ta satisfaction physiotogiqueplus dinit'ite. Or, tout besoin non satisfait est une source de ;)erturbationsn)te)- tcctuettes, a~'ctivcs et organiques. La civitisation accroît la tutte pouf t'existence,tarend ptus ditticiteetuecette taçon entrave de son coté nos tendances et nos fonctions. Eotin cette civilisation a~it encore par une spécialisation de ptus en plus grande des besoins. Cette spécialisationnuit a son tour au jeu régulier des centres et devient pour son compte te point d départ de troubles divers. tt y aurait Heu d'examiner t'inttueuccdu ta civilisation ainsi schén):)- tisée sur tes fonctionsnutritives, génésiques et intellectuelles.Cet examen nous entra!n<?)'aiftrop foin. tt ferait, du reste, double emploi avec nombre de choses qui vous seront dites dans nosprofhaines conférences. D'une manière génerate. la vie intensive pousse aux excès, à f'infonpéranceet secondairementaux troubtesmorbides et auxdiatheses. L'instinct sexué) hyperesthésicetnrainetesurmenitgegénésique,et part'tndividuatisation antoun'use inconsidérée, it tnénc a la metancotie, au détraquement, au suicide. Enfin la civitisntion, par ta tension d'esprit qu'elle réclame, engendre ta neurasthénie.Et la neurasthénie, nousvous le montrerons, se trouve au seuit de la grande route névropathique dont tes principates étapes sont l'hystérie, t'épitepsie et finalement l'idiotie et la folie. ~) MAUPSLHY.~M~O~)<'</<nf. S!X!ÈME COKFÉRE~CE. LE8 STIGMATES DE LA DÉGÉNÉRESCENCE ET DU DËSËOUILIBREMENT. Onfi'Mdu mot stigmate. Sa valeur dans )es sciences në~roj'athiquc~. Ko; trois Gâteriesde sti};))):)ts. ).M stigmates ana)"miq'K's. L'ofinion de Merct. H!tpos<i des -.«({tuâtes <tcs héréditaire:.selon Fatretet Ma~na~. ))Mct~tionde Ucjeriuc. KttcMiondf cette notiot) des stigmates. <jitiqu'*s de Sanson. Où s'at-rcte te desequitittrentent. Ëtu'tc nécessaire et parncutif'rc. Appréciation des st'gotatcs. Leur hiërarfhie, tenr ~'nntioft.– Le.sstigmatM ))hyMotot;i<t"ps. I,hysiolo¡;iques, Les I.csstigmates stigmatesstigmates. sodolo¡:i'lucs, CotnpMtnettt!! (*Atnlllétneilt,; 'tes ~le sligl/lates stigtostos l'llt:rl!diré HuTedituet et )'i)n. llll' putsitite. L'itnportanf <'t t'< tnudcs dintervcntion <fc )tten'.tiM. t.'itnfubhite. Un)) du mcMnts~ne. L'f'hse~ion et ses bas"s [thysiotogi~ues. )tn)'t)hiunet inhihition. Lesthéories de RMun-Seq!).tf<Lfscentresmo'Mra'eursdcSetcheHof!Hôte <)c )'i))!)ihi)inn.– L'itnpu). shitecotntneearactÈrepcaeri'juedes dt'~eoefes. Spontanéitéet impubio~ Le r&to<)c !a '.yttt'. ma'isati"n danst~totutiot! i<<t)!e<;)up))e. La systc))):)tis~tio"selonWundt.– La systë~natisntion seton t'authaottHourdoa.– Les sysx'niatii'ationsdans l'axe ccrebro-spina).–La systemato-atioo [tStchil'tc et ta syst~'natiMtioncorticatc. Ettes ~o~)~ s')h«)\t')nt)i!cs a 'tess~te~atiMtionssousjacentes. La ().seq"))i)<ratiot)pstehiqMe.– La desequitihuttionaffective. L'origine de t'obi-es. si' Se~ caractcnM. Elle obett aut t~is )'hysiotot;"tue~. MKSStECHS. Nous allons esquisseraujourd'hui une symptomatologie collective des <!ta<s 'h' dt~cndrcscence(~tdc d<qui)ibre)T)ctU. esquiva suivre constitue une sorte de pathologie g~n~r:)!~ dont te <;otnp)ë)nent, la pathotogie spëciatf, vous st'ra fbutni dans tes cntt'cticnsultérieurs. C'est la dcrni<~rt' conférence consacrée aux g~ncratitës.La proni~rcvous a montre!a gcn~sp psychiatrique du groupe, h's (tiscussions scientifiques d'oit il est purti, l'extension qu'il a subie particutiërementsous !'impu)sion des doctrines de Ma~nan et de ses élèves la seconde s'est attachée plus specia!oncnt à vous présenter un tableau dtiotogiquc, en précisant l'idée Synthétique qu'il faut attribuer au terme dégcncrescencc; la conférence actucH*' est destinée & servir de complément aux deux précédentes. Elle ctabtira dans leurs caractëres essentiets les signes sppcin(}ues de t'cnsenibt<' du groupe des dégénères. Ces signes ont reçu le nom de stigmates. Le mot stigmate, dansles sciences pathologiques.est d'importationrécente, et sa signification toute moderne exige quelques explications. Ce terme, transforme dans son acception et d'at)ur<'s rajeunies, nous vient, après quelques détours, de la pathologie nt'rfeufie. L'ccoie (le la Satpctri&re l'a pour ainsi dire mista mode; elle a contribuédans une targc mesure & lui donner ce qu'on pourrait appeler sa nuance, son coloris. Stigmate est un vocabtc encore en évolution,mais qui synthétise bien une idée du moment et répond à une nécessite dans notre terminologie scientinquc actuelle. L'étude do i'hystérioa, dans ces derniers temps, fait un emploi régulierdu mot stigmate, et c'est elle qui, tout d'abord, va nous fournir, par tes acceptions particulières qu'ettc en donne, une sortf: de définition ditMrcnciéc du terme tui.méme. « Les symptômeshystériques, dit Pierre Janet ~), touten gardant continuettcmentà peu près la mcme nature, se présentent cependant de deux manières dincrcntes tantôt ils sont essen- <t~ et constitutifs de la maladio, ils sont ~w<!M<'M/&'etdurent à peu près autant que les dernièrestraces de la maladie, enfin, ils sont jusqu'à un certain point )w~r<~ au malade, qui se sent attaibti, mais sans pouvoir préciser au juste le symptôme dont il souffre; tantôt, au contraire, its sont accidentels,surajoutés en quelque sorte à la maladiequi ne comporte pas nécessait'cmcnt ce phénomène particuticr, passagers ou tout au plus périodiques ct;~))tM<M; pourte matadequi sait précisément ce qui le tourmente le plus. Cette ditMrencca donné naissance !a distinctionclassique des stigmates et des accidents. » Et relativement à leur aninité, à leur parenté dans t'hystëric, l'auteur ajoute « La séparation est quelquefois assez facile à faire, et l'on peut dire assez facilement qu'une anesthésie est un stigmate, qu'une attaque est un accident; maissouvent un symptôme peut être rattaché a l'une ou A t'autrc catégorie H. !t résulte de ces considérations qu'en général !e stigmate est a\'ant tout un signe essentiel et permanent.C'est du reste ce que dit plus succinctement )t. Pau) Hhx'q ~) dans tes lignes suivantes « Selon l'enseignement (le ~t. le professeur Charcot, nous désignonssous ce terme de stigmatesdes signes qui, par lu fréquence de leurs constatations,par ta spécittcité de tours caractères, la Rxitédeleur durée, peuvent être regardés comme pathognomoniques». Vi~nt ta dégénérescence au sens absolu, Legrain dénnit le stigmate toute disposition organique congénitaleet permanente dont t'cttet est de mctt'-e obstacle à l'accomplissementrégulier de la fonction correspondante et de détruire l'harmonie biologiqueoù l'espèce trouve les moyens de poursuivre son double but naturel de conservationet de reproductionH. Selon nous, stigmate implique en premier lieu CMCM~t~, ~M<!MCMt'c et ~c!/?c~. Quant à sa comptexité,elle varie avec l'ampleur du phénomène qu'il sert caractériser. Le terme stigmate, appliquénos dégénérés, doit forcément acquérir une signification plus étendu' En pathologie nerveuse spéciate,it représente un symptôme déterminéet n'intervient que pour affirmeret motiver (f) P. JA~KT, ~a~ )))<'M<!<<k.< ~.<~n?t«'.<Caris. )M2. (S) PAUt. t0.cco, 0~ .<HM/<< f~ fAy.t~nc. Pari< t8*M. un diagnostic. Dans le domaine de la dégénérescence, son action plutôt collective portera plusspécialementsur les groupesquesur les individus. Le stigmate cessera do représenter un signe pour résumer une série de caractères; son acceptionconcrètese fondra dansune signiHcationgénérate abstraite. Et cette signification plus étendue nécessitera une classification plus large. Nous divisons, en etiet, les stigmates de dégénérescence en anaiomiqucs,physiologiques et sociologiques.Le dégénère peut s'étudier dans ses tares anatomiqucs,(bnctionhcitcset sociales. Ccttf sériationdes stigmatessemotivepar desdifférencesdansleursignification et leur portée relativementl'individu. Et la prédominancede chacuned'ettes sert aussi à caractériser, à sérier les différents groupes. C'est en nous plaçant ce double point de vue que nous allons passer une rapide revue de ces caractères essentiels de la dégénérescence. Cependant, quelques mots d'introduction historique sont indispensables à l'étude particulière (tes stigmates. La chose,sinon le mot, appartient incontestablementMore! (d). Lors de l'exposéde sa classification, nous avons vu s'anirmer une remarquabte préoccupation des attributs particuliers aux dinerents types. Morel s'inquiétait non seulement de ce qu'on nomme aujourd'hui lesstigmates anatomiques, mais encore de toutes les particularitésphysiologiques et sociologiqucs qui permettent de tracer (tes limites entre les dégénérés. « Les distinguerons-nousles uns des autres par la forme de la t6te, disait-il, par la différence de la taille, etc.? Sera-ce la durée de la vie moyenne, la possibilité ou l'impossibilité de se reproduire, etc.? Établirons-nous une ctassiftcation basée sur la plus ou moins grandeperfection du langage, des idées, des dispositions morales ? » Morct avaitdonc la notion de la pluralité desstigmates de notre conception actuelle. Ses éléments de classification générale ont été repris par d'autres et utilisés pour le groupement des dégénérés qu'il énuméraitsans s'y arrêter; ses distinctions forment les bases de la répartition régulièrement admise. Son esprit critique avait même formulé la regte qui préside aux ctnssitications fondées sur tes stigmates, car Moret amrmait l'impossibilitéde s'adresser à des caractèresexclusifs. ~tais la forme et la signification des stigmates datentsurtout de l'importante discussion a laquelle donna tieu, la Société médico-psychotogique de Paris, la questionde la folie héréditaire. Fatrct définissait alors ce qu'il nommait les stigmatesCes stigmates héréditaires ne sont en réatité que l'ensemble des stigmates de la dégénérescence,envisagésdansteur mécanisme originel. « Toutes tes formes d'aliénationmentale, disait r'atret(2'. portent donc l'empreintede (f)i llottEr., MORE)., Trnclénu~<~(/~t~(M<'<*n<'MAMHM!<f«' clcs cle~gEnércsccncc.chunuiincs.Paris, i8~i.&) (2) FA(.KBT, Soct<m<Mtco-p~('/M~o~M< mars t88o. t'héréditc et, do plus, cette hérédité imprimedes marquescaractéristiques à chaque forme héréditaire.Les aliénés présententdes J'enfanceune toute (!c signes tcls que asymétrie du crâne et de ta face, strabisme, tics de la face, bégaiement, hcc-do'tiovrc. Chez ces prédisposes, ces stigmates se retrouvent dans toutes les parties du corps, dans la démarche, dans les organes génitaux(pieds bots, hernies). A côté de ces signes physiques,il y a dessignes intellectuels,comme desinégalitésénormesdans te développe. ment des facultés; certainssont brillants, poètes, catcutateurs, peintres, sculpteurs, its ont une mémoire prodigieuse ce sont des génies partiels, d'après Fétix Voisin; et, à côté de cela, ils ont des instincts vicieux,sont réfractaircsatoute éducation, indisciplinuhlesetincapables de se conduire. C'est au moment de la pubertéque ces caractères s'accusent. On voit survenir des accidents convutsifs, choréi<brmesoudétirants,qui déroutent le diagnostic et simulent une méningite.L'évolution de la puberté est lente, ititlicile dans tes deux sexes et n'a pas été assez étudiée. C'est a ce moment que s'opère ta bifurcation; les uns deviennent idiots et imbéciles, les nu très tendent vers la folie raisonnante et te détiro des actes. Ceux-ci s'engagent, changent de position, se font condamner, passent pour des excentriques ou se font enfermer,deviennent ta source d'une foute de contestationset passent leur vie entre ta liberté et les asiles. Ce qui est intéressant, c'est d'étudier les signes physiques qui correspondent à ces troubles intcttectucts et moraux. Si ces aliénés ont t'air d'individus normaux a certainsintervattes, tes signesphysiques n'en persistent pas moins, ainsi que M. Legrand du Saute t'a ét:ibti et que M. Magnan vient de t'exposera l'Académie de médecine. Ce sont des unomutiesgénitales,dans tous les temps de l'acte génitat, en plus ou en moins, excès de salacité ou divers degrés d'impuissance.Ceci est souvent ditticite a obtenir dans les confidences des malades ou de ieurs familles, Les traités de t'impuissance et de la stérilité contiennent des taitstres intéressants, mais mal interprètes; il y a des crises et des accidents cérébraux subits, à apparence grave, mais d'un pronosticmoins sérieux. Toutefois, ces crises cérébrates sontsouvent un des modesde terminaison de tous ces héréditaires. « Ainsi, la naissance, dans t'cntancc, & la puberté,plus tard et jusqu'à la mort, ces aliénés héréditaires se comportent donc autrement que tes autres aliénés. ? » Revenantsur les considérations expriméespar Fatret, Magnan (1) établissait que K les héréditairesdès la naissance offrent la marque de leur origine: des~M~s ~&t~M(M, des ~t~M~M~c/~MMles font reconnaître parmi tous les autres aliénés ». Au sujet des stigmates anatomiques, il disait « M. Fatrcta a passé en revue tes caractères propres de la folie héréditaire, !t a rappelé d'abord tes stigmates physiques, bien connus (t) MAG~AX, SoftW "'fJ)'«~f'Ao/(~M<janvier t88e. depuis Moret, et a leur propos, j'ajouterai simptement qu'il n'est pas rare de trouver, chez des héréditaires conformation extérieure régulière,des anomalies du fond de t'œit. tacites constater avec t'ophtatmoscopc:des pigmentations irrégulières, des amas jtigmcntaircs de ta choroïde; l'insertion irrégutiero do cette membraneau pourtour du nerfoptique ou des nssures choroidiennes (tonnant lieu (tes eotohomes qu: laissent apparentes des parties plus ou moins rendues (te la sctérotique; on voit encore l'émergence irrégutiëre de t'artërc centrale de !arétin'*(juina!t parfois sur le limbe de la papille, et génératcment, dans ces cas, o'tte.ci est ovalaire ft plus ou moins déformée. Enfin, quctqucfms on aperçoit, muniesde !cur gaine (te tnyeHne, des faisceauxdc<))'resquis'épanouissent en forme d'aigrettes, d'un blanc nacré, au dc!a de la papitte. C~'s anomalies n'entraînent pas habitueticment de troub!es snsibtes de la vision mais, de mêmeque t'adh~rcnce du lobule du )'orcit!c, l'hypospadias du doigt panne, elles sont la traduction de déviations nutritives. » Et au sujet des stigmates intellectuels, il ajoutait « Les symptômes psychiques ont été décrits avec beaucoup de soin. M. ralret a fait ressortir les inégalités intellectuellesdes héréditaires, la prëttominancechcxeuxdc certaines facuttcs,l'influence sans contre-poids des instincts.Notre distingué collègue nous a entretenus ensuite de la double tendance qui se dessine citez ceux-ci à la puberté; les uns, les apathiques, (h'sccndent insensiblement la pente intellectuelle; les autres, les raisonnants, marchent vers la folie des actes et conservent toute leur vie leur tuciditea. Progressivement, cette notion desstigmates, do leur sén:ttion et de leur importance est devenue classique. Autour des caractèresessentiels se sont accumulés des attributs secondaires. Le stigmate, qui était l'origine utt moyen de classement., a pris nnatement les allures d'un instrument de recherche. II est devenu un élément do transition et d'union entre des groupementsdont les rapports avec la degcncrcsccnt't'n'apparaissaient que lointains et mal établis. Ferc (i) a pu, de cette façon,montrer les relations de la famille nevropathiqucet de la famille dëgencrathc. « Les malformations congénitales, telles que la cécité, le daltonisme, le hcc.denevrc, le pied bot, le strabisme, dit en pnet Féré, cotncidcntfréquemment avec certainesformes de degénërescencedu système nerveux. Baqué(2) a fourni une liste très étudiée des stigmatesdes dégénères; cependant,il semble s'être préoccupeavant tout de donnerdes arguments ta théoriedu criminct dégénère. La synthèse la plus complètedes stigmates nous est fournie par Dejc. rine (3). «ans sa brillante thèse d'agrégation, cet auteur classe avec une (t) t'Ëm;. ~()/<u)u~t;Nr)'n';M<<)~K<(.\)w:n.hKXEUno).~G)H, !?{.) (2) HAfCH: ~M -))M/&! <ft; <« </<~c;)ft'c.!<:<'t«'c tH<)<<!<<'/«'~<<ftt<'c. Paris, t88' (3) DËjËtttKË, Oc r/~rfdt/f Jfft~ ~t «tf~af~ ))<')T<:t<!<M. t'uris, 1886. grande abondanceet une réetto ampleur de vues !a multiplicité des attributs dégénératifs. Nous ne pouvons nous dispenser de reproduire textuetietnentcette partit! de son remarquable travail. « Les stigmates des dégénérés héréditaires peuvent être distingués en deux classes les stigmates physiques et tes stigmates psychiques. » Les stigmates physiques, tes mieux connus, bien étudiés pat' More), Legrand (tu Saute, etc., peuvent affecter, chcx le même malade, tous les organes, tousles appwits,et se traduire par des anomalies, des vices de conformation les plus divers. Je vais essayer de les passer en revue d'une façon rapide, me bornant a une simple énumération. » C'est surtout dans les asiles, dans les services spécialement anhctcs aux idiots, que l'on peut étudier ces stigmates dans toute leur diversité; et quoi d'étonnant a cela, si l'on songe que ces malheureux sont tous des victimesde t'hdréditémorbide et fondent, comme nous le verrons plus tard, la dernière expression de la dégénérescence héréditaire? Dans une classe plus é!ev<!e, chez les simples déséquitibrés. les stigmates existent néanmoins,mais sous des aspects plus ou moins variés, sous des types plus ou moins complets. » Les stigmates physiques tes plus frappants sont ceux qui affectent le système osseux, et it y a longtemps qu'on a remarque, dans ce sens, les déformations (le la boite cranienne produisant tous ces types divers de mict'oc~phatic.hydrocéphalie, acrocéphatic, ptagiocéphatic,scaphocéphalie, dolichocéphalic, et, a des degrés moindres, tes simples exagérations des bosses crâniennes, les dépressionsirrégutièrcs. On a signalé aussi, dans ces cas, (les anomalies dans t'étai intime des os, dans leur mode de développement, leur ossification, tours sutures. Le squelette entier peut être atteint de même; la face peut être asymétrique,tcrachis incurvé, tes os des membres eux-mêmes, atteints dans leur évolution, peuvent présenter toutes les apparences du t'achitismo on a signalé l'existencepossibtc de doigts palmésou surnuméraires, les pieds bots sous leurs différents aspects, t'cttaccmcnt de la voûte plantaire. » Le système musculaire se développe tard et incomplètement; les muscles offrent toujours un état de flaccidité spéciatc; ils peuvent mcmc être atrophies. » L'appareil digestif n'est pas épargné la voûte palatine est asymétrique, quelquefoisétroite, ogivale, les lèvres souvent épaisses; les bccsde-!ievrc simplesou compliqués sont très fréquents; les dents, irrégulièrement implantées, apparaissent tard; leur nombre peut être diminué; ettes se carient aisément; leurimplantationn'est pas normaleet dans certains cas le prognathismeest très accentué. D'ailleurs, le maxillaireinférieur est souvent très développé, proéminent, très lourd, et certains auteurs, tels que Lombroso, ont voulu voir là un signe distinctifdcs dégénérés & tendances vicieuses, à instinctsnuisibles. Les fonctions digestives sont souvent troubles ces maladessont souvent gloutons its ont des bizarreries do t'appétit tour estomacest souvent dilaté, t'abdomcnparfois très développe. Un vice fonctionnel de la digestion qu'on rencontrequelqucfois chez eux est le mérycismc, étudia dans ces derniers temps par Bournevitte et Ségtas, et depuis par Cantarano. On sait aussi que le gâtisme n'est pas rare chcx les idiots. Signalons cntin la fréquence des hernies de toutt! sorte. M Les appareils respiratoires et circulatoiressont les moins atteints: notons seulement ta fréquence. chez les dégénérés, de !a tubcrcutose pulmonaire; des troubles vaso-moteurs se manifestant surtout par des rougeurs passagères au visage et par une teinte cyanique aux extrémités; entin la persistance du trou de Uotat. '0. » Uesanotnatics assez e:<r:tctéristi(pjcs sont celles qui ancctent t'apparoit genito-urinaire.Je n':)i pas à décrire ici les troubles functiuunets, parmi ~esquctsl'incontinence d'urine est un des ptus constants; je revicndrat plus tard sur tes perversions sexuelles. Je me bornerai a si~oatcr maintenant ta grande fréquence des ptnntosis, les hypospadias. ln descente tardive des testicules; chez tu femm' dus anomaliesdiverses: imperfnration et cloisonnement du vagin, troubles de la menstruation. » Du cote de ta peau, on rencontre la coloration violacée due aux troubtes vaso-moteurs, la sensation de froid qu'elle donne au contact, t'odeur spéciale quitte cxtMte souvent, puis des troubles troptnques divers, une tendance au développement exagérades tissus graisseux, le myxœdeme(W. Cutt.Urd, Hattct.ttammond, Savage, Tt)aon, Bournevittectd'Oticr, Kidet-Gaittard,lnglis. Biaise, etc.), desanomaticsdusys. tcmc piteux qui devient ou tt'cs rare ou très abondant, Notons en passant l'existence, chez les femmes,de barbe, de moustaches, et te double tourbinon des cheveux, trace d'une anomaliede développementde t'cxtrëmitc ccphatique du canat vertébral.(t~re.) » Lesorganes des sens eux-mêmesoffrentà considercrdessignesspéciaux souvent très accentués du côte de t'œit, ce sont des btcpharitcs chroniques, le strabisme,Morct. tére, (Limpritis), ta cécité congénitatc, t'ambtyopic, t'épricantttus, te daltonisme, tccotobomadut'iris ih'etand), des attérationsdu fond de t'œit (Magnan)telles que les pigmentationsirrégutiercsdetact)oroidc,l'albinisme, la rétinitcpigmcntairc.tes déformations de la papille, t'~mergcnccin'égutiere de t'artèrc centrale de la rétine, etc. Pour te sens de t'ouïe, je rappellerai la surdité-mutité, les déformations de l'oreille externe, t'adhérencc du lobule de l'oreille, les anomalies de t'hétix, dont une, décrite récemment par r'érc et Huet, consisteen un prolongement de la racine de t'hétix qui, rejoignant l'anthélix.sépare ainsi la conque en deux parties. On a signatc encore chez tes héréditaires des vices de prononciation,le bégaiement,ta btésitë. l\Í. » Des din'érentssystèmesde l'économie, le système nerveux est incon- testablemont celui qui porte to plus lu marque de t'innuence prëpondëranto do l'hérédité. Les parties périphériques aussi bien que t'uxc central peuvent être atteintes je no ferai qu'énuméfer pour te moment los migraines, les vertiges, les convulsions,les tics, les chorécs, les désordres variés de la sensibilité cutanéeou viscé-ralo, les hallucinations, les troubles du sommeit insomnies, cauchemar, rêves, somnambulisme, narcotcpsie. HEnnn, c'est encore au système nerveux qtr'i! Ktut rapporter les stigmates d'ordre psychique que présentent les héréditaires,et dont je vais m'occuper maintenant. Ces stigmates psychiques peuvent ancctcr aussi bien les facultés morales que les facultésintellectuelles. » Nous parferons très peu en ce moment des stigmates psychiques. Nos dernières conMrcnces vous les montrerons exposés et détaiftés dans leur mécanisme. Quant aux stigmates physiques, nous avons transcrit sans commentairescette cnumeration. Cotte longuesériede signes variés nécessiterait cependant une critique détaittée, une judicieuse mise au point. Sans une étude comparée de leurs significations et de leurs valeurs respectives, ces tares risquent de notre u vos yeux qu'une accumulation d'anomalieset de monstruosités. Nous aurons l'occasion,dans quelques instant! de grouper sous des rubriques particuiieresces nombreusesmanifestations régressives. Ce groupement réaiisera )a mise au point indispensable. I~ous ne pourrons cependant examine)' séparément chacun des caractères renseignés par Déjérinc. Kous nous bornerons à préciser ta signilicationdes catégories importantesdans t'cchettcdes régressions. Mais avant de rechercth'r la valeur de chacun de ces groupes, il est nécessaire d'aborder une question p!us générale. Le nombre des stigmates dégënératifs,et particuticremcnt des stigmates psychiques, s'accroît chaquejour. Avec teur amonceiiements'éteveprogressivementcomme un doute qui déteintsur leur réelle valeur,sur ia somme de connanccqu'on peut leuraccorder, n nous est donc prescrit d'examiner de près t'objection capitale sous laquelle se cachent les incertitudesdes uns et les ironies des autres. Disons cependant que ta plupart des faits rapportés par Déjérinc échappentd'ordinaire ta critique;leursignification objectivelessoustrait à la controverse. Par contre, les stigmates nerveux, surtout dans ce qu'ils ont de subtit ct d'individuel,sont vigoureusementbattus en broche. Et la critique semble d'autant plus autoriséeque le cadre des stigmatess'enrichit de signes chaque jour plus nombreux. Les maladies nerveuses, l'épilepsie, t'hystéric.ta neurasthénietout spécialement, enregistrentrégulièrementde nouveaux indicesde déséquitibrcment.Et tes divers domaines de la pathologie spéciate mettent de plus en plus en relief la riche symptomatotngiedf'sétats de dégénérescence L'appareil génito*urinairc surtout semble plus spécialement apte (aire ressortirles tares névropathiqucs. it no s'agit pas seulement do l'acte génital et des passions dont il forme to substratum physiologique tes désordres plus prosaïques de la miction honcticientde cette espèced'action sétcctivn. Les psychopathiesurinaires, déjà esquisses par Guyon (1) et GcH!er(2), viennentd'être définitivementrapprochées des dégénérescences. En dehors des urinaires hystériques et épileptiques, < il existe, dit Jutes Janet (3), une classe de malades qui sont pour ainsi dire les auteurs de leurssymptômes morbides par l'attention excessivequ'ils portent au fonctionnement de leur vessie ces malades sont des héréditaires, des dégénères,souvent des neurasthéniques». Et, vous le savcx, on va plus loin encore. Aux signes physiques dont t'ënumeration procède, aux troubles anectifs et intellectuels dont nous aurons à vous reparler, des commentateurs trop xct~s n'hésitent pas a joindre les particularités les plus intimes de nos tendances, do nos goûts, (te nos sympathiesou do nos antipathies. Et lors même que nos aspirations sont de l'essence artistique ou scientifique la plus pure, ettcs n'échappent point au carnet féroce de ces inquisiteurs de la dégénérescence.Nordau (4), dans ce steepte-chascaux stigmatesranines et quintessenciés,tient le premierrang. En présence de ces exagérations, on se demandeavec quelque sentiment d'inquiétude personncllesi tout cela est bien vrai, ou tout au moinscomptctement vrai si le déséquilibre nous guette ainsi a tous tes détours du sentier;si t'tdcc qui germetout a coup imprévue ou insolite, l'babitudcqui nous défasse, la fantaisiequi nous distrait, l'originalitéqui nous séduit ou nous distingue, sont comme les précurseurs d'une dégénérescencefuture pointant à l'horizon. Nous aurons à répondre plus tard et par le défait à des questions de ce genre posées particulièrementa l'occasionde la neurasthénie. Kos dernières conférences, en nous amenant à ta tintito des états de désëqui!ibrement,nousforceront à nousinquiëter de ces signes délicats et controverses. Nous ne voulons cependant point passer sans répondre a vos préoccupations.Mais à notre parole dépourvued'autorité nous substituerons momentanément les réflexions d'un homme familiarisé avec les sciences d'observation. Nous les transcrivons textuellement; leur forme et jusqu'à l'exemple quelles comportent contribueront probablement a les rapprocher de vos objections et de vos impressions personnelles. « La ditticutté, dit Sanson (~), au sujt't (tes dégénérés supérieurs de (1) Guvon, Z.<M~ sur /<< maladies </<< t)û<<M Mr<Haf~'f~. (2) CEt~tEn. ~<M /roKMcs~ la Mn<MM. Paris, i8M. (3) Jut-Es JAKRT, Les <û!<M<M p~e/to-pa~ofogt~tM ~e la miction. Paris, i8W. (4) No~DAU. ~Hf<!r<Mny. Berlin, i89: (!;) SASsoK. L'hérédité HortHO~et pa~ofc~)~«c.farts, t893. Magnan, est d'ailleursdans l'application exacte de ces signes de prétendue dégénérescence ou de déscquitibration.Cette appréciation dépend nécessairementtoujours des idées que t'en s'est faites soi-même sur ce qui doit être considérécomme normal, Une anecdote dont je pois garantirla véracité en fournira un frappant exempte. Une personne <te ma connaissance me confiait un jour devant quelqu'un que son propre fils, alors âge de moins de dix-huit ans, s'était, en i870, engage pour la durée de la guerre, avait été btessé, et qu'à ta vue de sa blessure son cher tuianiit manifesté l'intention de faire en sa faveur une proposition pour ta médaille militaire sur quoi le brave enfant avait prie ce chef de bien vootoirs'en abstenir, lui faisant remarquerqu'il n'avait point mérite une récompense pour avoir eu la mateehancede se trouver sur te trajet de ta batte laquelle il devait sa blessure. Voici commentte fait fut apprécie par le quelqu'un on question « Cela ne m'étonne pas, dit-it, je savais depuis longtemps que dans votre famitte on est mal équilibre )). » Croit-on qu'une telle façon de jugerles actes de désintéressementet de droiture soit une rare exception? Ce serait malheureusement une erreur. Dans notre monde actuct, où les distinctions honorifiques <te toute sorte sont si ardemment convoitées et sollicitées, est-ce que celui qui les dédaigne, celui qui pense que le titre de membre d'une académie, notamment, ne vaut point tes sacrifices (le dignité ou tout au moins de fierté qu'il coûte te plus souvent a acquérir, n'est pas considéré généralementt comme un original, par conséquent comme un déséquilibré, comme un de ceux que Magnan appettc des dégénéréssupérieure? C'est évidemment une bixarpcric de caractère pour tous ceux qui pensent et agissent autrement et qui ne peuvent manquer (te trouver que leur façon de penser et d'agir est la seule sage, puisque c'est en effet cette du plus grand nombre. » Et ce membre de t'tnstitut, collectionneurforcé d'autographes, que les géomètres du monde entier considéraient comme le maître et <tont la candeurse laissait vendre des papiers de Jésus.Christ et de Jeanne d'Arc par un Vrain-Lucas, n'était-ce pas un déséquilibre au premier chef? Si t'équitibrc intellectuel, c'est-à-dire le développement de toutes les facultés au mémo degré, constitue seul l'état mental parfaitement sain, combien parmi nous pourraient se flatter de n'être pas des candidats a l'aliénation? Kotre géomètre tout a fait supérieur n'a-t-it pas montré,sur l'article des autographes, qu'il était par définition au moins un débite. sinon un parfait imbécile? tt n'était pas possible d'avoir, sur ce point-là, un jugement plus affaibli. » Puis, caustiquement, il ajoute (1) « En lisant les travaux des aliénistes, quand on ne t'est pas soi-même, on s'aperçoit aisément que s'il fallait prendre a la lettre leurs définitionsde tadéséquitibrationintellectuelle, (i) SA~SOK, L7<fr~cHor~)a/M//<<~)~MC.Paris, t893. sur la tisto des déséquilibrés'itsoccuperaientun bon rang. Ils y seraient d'aittcurs en excellente compagnie. Leur tendanceprofessionnelleest do voir un peu partout (les signes de folie, ou tout au moins de prédispositions héréditaires ta fotie. Ces signes, Magnan tes a systématises en les considérant comme des syndromes episodiques de la folie héréditaire, comme des stigmates psychiques par rapprochement avec les stigmates physiques dont il acte partes plus haut. Si, parmi eux, il y en a beaucoup qui appartiennent en cftet A ta fbtic, bon nombre d'autres ne peuvent évidemment pas tui être rattaches, a moins d'étendre outre mesure son véritable domaine.Ils comprendraienten réalité tous tes troublesnerveux, aussi bien spinaux que cérébraux. t)e mente, dit-on, que t<'s modalités de t'état Montât du dégénérésont infinies, de même les modalitéssyndromiquessont innombrables. Alors, quoi s'arrêter? Ces réflexions de Sanson correspondent rigoureusement, pensonsnous, à ta plupart de cottes qui forment te fond des controverses habituettes leur forme même et leur allure dégagée traduisent la moyenne (le l'opinion courante. Et il n'y a pas jusqu'aumot de la fin qui ne nous apparaisse comme un écho des discussionsquotidiennes.C'est qu'en effet, Messieurs, toute la question est ta. A quoi s'arrêter? En vérité, il est plus commode de la poser que de la résoudre, cette question. L'hérédité ddgénérative n'est pas un vain mot cependant.Ses stigmates, si divers et si importants, ne sont point des mythes. Cette accumulationdes tares, qui se suit a travers les générationsjusque la déchéance finale, ne Do~H.p~ser pour une pure conceptionde l'esprit. Qu'on dise aux psyc!na~s~mo~ couverts, qu'ils sont, comme Ics princes, toujours un peu~etc~métier,~ nous n'oserionstrop nous y opposer. Il entre toujour&'tm.nc~d'cniraît~ ment, de sport dans t'exercice d'une profession. Cc~nd~nH'appréc!:)J~n~ exagérée d'un fait, d'une série de faits ne peu~eu~ptev<n'tcur~}d~' Commentsortir de cette impasse'!Car, d'una~r.cott!, its spn~dm~rcux ceux qui, comme Sanson, raillent et crti~~unt~t~ doctnne~nou~fte! La vérité, c'est l'impossibilitéde donner H~e~utton "un<qpc)~'c~M'obtcmp. Chaque cas particulier doit être étu~~t)yséda~s<<i~an8 en dehors de toute règle a ;tor!. !t faut rccoo)H)tucrnon.~M)ea~nt la généalogie, mais encore la vie entièrede t'individu~u'its~gf~'a~'écieret de classer; rechercher les stigmates de tous genre~f~co~compte également du milieu s'inquiéteravant tout du fait tui-m~Cct voir ce qu'il comporte de peu motivé ou d'excentrique.L'acte normal est celui qu'amène le jeu régulier des fonctions. L'acte anormaln'est explicable ni parson étiotogie, ni par l'importance qu'il comporte.Et si cet actc-ta, pour s'imposer, fait en outre taire des nécessités organiques, s'il compromet des fonctions essentiettes,son caractère de déséquitibrations'accentue et s'aggrave.Toutefoisla conclusion n'a pas encore le droit de s'intituler définitive et irrévocable. Le déséquilibre, arrivé aux hauteurs où nous sommes, peut n'être que transitoire. Lcsoscittationssont h règle au sommet de la vie intoiïcc' tuette. Notre pensée vacillante va du juste à l'injuste, du pondéra à t'trréHéctu, dans une perpétuette alternance,L'équilibre n'est pas perdu sans retour pour une oscittation exagérée, voire même pour une chute. Pou)' que la déséquitihration s'organise irrévocabtcmcnt,il est nécessaire qu'en dehors des conditions déjà citées ta répétition du men~c tait indique l'habitude dénnitivemcnt acquise. 11 fautsurtoutque ces tendances insolites soient entérinées par t'ttéréditéattndeles développeretde les compliquerle iongdeta sériedes descendants. Ace moment, le stigmate acquiert,en effet, sa spécificité et son intportancn. Toute t'id~c modornc se résume dans cette conception.Eut' suppose à l'individu une somtue de vitalité déterminée. Cette somme de vitalité peut :)!)cr en s'épanouissantt't en s'amplit1antdans une série ~volutive, mais elle peut aus<n se r~ttutrR progressivement, en se dégradant dans une sérierégressive. Dessignes n)arquant!'inadaptationextériorisent pour ainsi dire !<'s étapes de la monter ou de la descente. Toutefois ces caractères tirent plus particulièrementteursignittcaticn de la partie de la courbe où ils se produisent. La courbe tout entière, c'est t'hereditc. Et seutc la branche descendante implique la régression et donneau stigmate sa significationirrey'ocabtetncntinvolutive. Legram(~) a pu dire avec justesse dans M sensi K La degcnërescencpest l'état de t'être qui. comparath'enit'nta ses g~micurs, est amoindri dans sa résistance psychophysique. Cet état, qui se traduit par des stigmates indc!cbitc! estcsscnticnement progressif; itatjnutit plus ou moinsrapidement raneantissemcnt de t'cspece )). EnHn, Messieurs, il est une dernière particularité des stigmates que nous croyons utile de vous mentionner. Les stigmates physio!ogiques, sensoriels et psychiquestout particut!eretncnt.peuvent encnre être envisagés au point de vue de leur apparition dans l'évolution indh'idueUc. Toute fonction qui traduit avant l'heure ses besoins, ses encts, rirrcsisti' bilité de sa poussée, est un indice de deséquinbrcment.Il le revête autant qu'i) t'aggrave. Magnan avait Mppc!é ce signe pour motiver l'intervention de t'hcrédit~ lors de la discussion ta Société médico-psycbotogique. Vous vous souvenez (te t'exempte typique du psychopathe sexuel qu'il évoquait alors. it revient sur cette précocité des stigmatesa l'aide d'un autre exemple que noustranscrivons. M I! n'est pas rare de voir chex les héréditairesdégénérés, dit Magnan j2), un stigmate très net des t'agc de quatre ou cinq ans. Chcx un tnatade, A l'heure actuelle professeur de <acutté, t'invt'rsion génitatc s'était montrée six ans: dej~ il éprouvaitune votuptueusccuriosité pour les nudités ntitscutines, un attrait irrésistible (t) LBGttAM, 0<' /a <<~<'od)'<«'cnr<'<~t~ ~'&<' AxMMnte.t'aris. t892. ?) MAKSA?<, ff~<W<n)'r<< f~~))'r< (Anot. ))R BtHOt.o&tE, <??.) pour tes garçons; à cinq ans, il présentait un entraînement inexplicable au vot un peu plus tard, il était irrésistiblement poussé & compter et a recompterles fleurs et les tignes (t'une tapisserie, et il eut la recherche angoissante du mot. ? Ces stigmates psychiques, ajoute Magnan. se développent bien avant que le milieu ou une éducation vicieuse aient pu t'xercersur eux la moindre innucnce. La précocité réalise, comme la ténacité, l'intensité et la répétition, l'un des critériumsessentiels de la signification dégéucrativ)' <!c' stigmates. Les stigmates de la dégénérescenceont donc des valeurs différentes; <'cux qui s'accusent simplement par un trouble comme perdu dans un recoin ignoré de t'écorcc, doivent nous parattre suspects; à ccux-ta, nous réclameronsl'autorité des autres, et pour eux-mêmes, nous exigeronstes caractères d'intensité, de répétition, d'inconséquenceet de ténacité dont nous partionstantôt, tt faudra qu'its nous apparaissentpénétrant profondément, pour ainsi dire, la trame de la vie psychique. Et, en résumé, ce c n'est pas tant le déséquilibre que t'impossibitité de revenir t'équitibre qui caractérisera cette déséquitihration. Le pendule, qui oseille sous l'cffort d'une secousse accidentelle, tend vers le repos malgré son agitation. tt y reviendra régulièrementaprès un temps ptus ou moins tong. Au contraire, t'Œufqui, par miracle, tient sur sa pointe, une fois dérangé ne retrouvera plus sa position première.Ce douhle rapprochement, pour r: manquer d'ëtégancc,n'est pas dépourvu d'propos. H y a en psychologie, t'ommeen physique,din'érentessortesd'équitibres.U en est qui, troublés, s'efforcent de se reprendre, de se recaler, et d'autres qu'un rien détruit sans retour. Les stigmates perdent donc de leur valeur mesure qu'ils s'adressent à des éléments d'une instabilité normale plus accusée, tt est, en citct, une instabilité physiologique tout comme il existe des stabilités indispensables. Et l'on comprendrait aussi ditticitement une écorce pavée de centres automatiquesqu'une moelle susceptible de réviser le rythme cardiaque. La division des stigmates est donc nécessaire et les restrictions que nous venons d'indiquer ta motiventsuffisamment. Ces restrictions leur imposent une hiérarchie que d'aittcurs vous connaissez. tt est évident que les stigmates anatomiquesqui traduisent la tare arrivée à son plus haut point, ont par eux-mêmes une signification décisive. C'est le déséquilibre involutif nutritif qu'elles impliquent, et oetui-ta, nous le savons, comporte l'irréductibilitéabsolue. tt caractérise particulièrementle groupe des dégénérés inférieurs. Les tares physiologiques, y compris les tares psychiques, forment une série ascendante qui, par les désordres fonctionnets les plus graves, les névroses, touche aux dégénérésintérieurs et tes pénètre, tout comme les troubles intellectuels la relient aux simples déséquilibrés, aux dégénérants. Enfin, nos stigmates sociologiquesconstituentune classe de signes qu'il nous a paru utile de joindre aux deux autres. L'adaptation sociale est, en eRct. comme les autres adaptations, un critérium, une pierre de touche. Elle constitue évidemmentla source ta plus importantedesd~séquitibrements.Toutefois il ne faudrait pas concluredo l'inadaptationsocialo au desequitibrceffectif. La, plus encore qu<* dans !c domaine intt'ttectue), il importe (te réclamer la persistance, t'intensite, !a ténacité de tn tare et te. témoignage des autres caractères.Cependant, en <tëpit de celle instabilité et de tour importance doctrina!créduite, nous avons cru devoir ptaccr tes stigmates sociaux après tes stigmates psychiques. Et tu qui nous a guide n'est pas étrangère au désir de joindre, votre intention, l'intérêt professionnell'intérêtscientiuque. Ces stigmates sociaux nous permettrontd'ouvrir, propos de chacun de nos groupes, une parenthèse consacrée t'etudc de ses rapports avec la criminalité.Et nous verronsde cette taçon qu'un même crinte comporte une importancesociale offensive et défensive toutedi<ferentesc!on la catégorie de dégénères oft il se produit. Hesumerct coordonner ces stigmates soeiotogiques sera t'un des etcments (te notre dernierentretien. Dans ce dernier entretien, nous arriverons a ta notion du déterminisme socia! et (te la conscience sociale tout comme nous anirn'tOnsaujourd'hui le déterminisme individue) dans la conscience individucHe. La grande loi des réactions subsiste, en effet, dans le monde des id<!es comme dans le monde des motecutcs. Cfux même (tes philosophes cmincnts (le notre époque qui détendent la votonte etnciente, t'idcc-force, proctament te déterminisme sociat par )'ev6!ution et l'adaptation successives. f Il y a donc eu :'t travers les siècle: dit Fouittëc (t), action et reaction mutuette de tous les cerveaux humainsjusqu'à ce qu'ils fussent en harmonie, comme des hortog<;s marquant ta m~me ht'utf :'u cadran df ta togique. x Kons touchons,Messieurs, par t:'t. :'< des notions bien subtites et bien profondes ta fois. Cf qui est, constitue-t-itreettement un acheminement vers ce qui doit être? L'inteiti~ence humainu procede-t-cttc normatement dansson ascension vers le progrès? Ses théories,ses institutionssont-ettes bien le reflet de l'harmonie nécessaire? Peut-être aurons-noust'occasion de vous dire quetques mots de tout cela. En ce moment, ce n'est pas de si haut qu'il faut juger l'adaptation sociale. Nous ne pouvons t'envisager que dansses rapports avec l'idée de dégénérescence. L'inadaptation crëcunatïatbtissemcnt;l'adaptationconstitue un progrès. L'individu en opposition avec te milieu physique ou social s<' trouve en pcr!t. et souvent il succombe. La lutte aboutit fréquemment ta d~sequitihration, même quand cette lutte s'opère au nom d'une idée vraie. Lt-s libérateursde h pensée ont souventsombré avant t'beure; quiconque tourne la poitrine ~'ers le not qui accourt risque de perdre ~t) tOUU.).HK, f)n~<M<no/<n<<<r<<)\ËVt.'Rt'UU.OSODUQCK.)8W.) t'équiUbrc. LadiMcuhé d'adaptationsociotogiquoconstituedoncun crité' rium de déséquitibrement, d'an'aibtissemcnt, de dégénérescence. C'est a ce titre simplement que nous plaçons nos stigmates sociotogiques ta suite d<'s stigmates psychiques,sensorielset anatomiques. Quant vous détnitter par le menu ce qu'i! faut ptaccr dans chacune de ces catégoriesde stigmates, c'est inutile. Vous avez doj~ fait ce classement vous-mêmes, lors <!es citationsque nous vous en avons faites. se complétera tors de t'étude de <'t<acun de nos groupes. Chacun d'eux. en cnct, présente d'une manière plus spéciale t'uue ou l'autre catégoriede stigmates. Nous n'avions du reste d'autre but aujourd'huique de vous donner une idée générate de leur valeur. de leur importance rotative, (te teur signincation. Nous croyons ces divers points sunisammcnt étahlis. Nous passerons donc t'etude des deux attributs essentiels qui, au même titre que les stigmates, carncttrisent les états de dégénérescenceet de des~quitibration. L'une vous est dej:') familière c'est t'hërcdite. L'autre, l'impulsion, vous a été rensei{;nëe simplement. Nous vous avons parte de t'heredite comtne tact~ur constitutif du groupe; c'est son rote dans la gcuese même de la doctrine que nous exposions ce moment. Ëtte vous est ensuite apparue intimement mctëc aux causesdcgcneratives,et t'hcreditt! atcootiqueannt t'objetd'une ëtude spëciate. Aujourd'ttui, c'est de l'hérédité en général que nous allons vous entretenir; nous t'envisagerons dans son caractère sytnptomatoiogiquc, dans ce renforcement qu'ette apporte a ta signification des stigmates. Nous aurons ù vous dire, par la même occasion,quelques mots des théories de t'hcreditë, car nous parlerons parfois ptus tard de l'hérédité animate, spCL'inque, ra<)icatc. famitiate. individuelle. !.a notion de stratification héréditairercvien(!ra fréquemmentdans nos conférencesultérieures. !tcst nécessaire que cette tenninotogie eveittedans vos esprits des idées classées, des notions stabtes. n'un autre cote, t'hereditc n'est pas un tactcur de dégénérescence, mais un procède, un mode opératoire, disions-nous dernièrement, n fst sujet des variations notahles seton les individuset les caractères en cause. L'hérédité n'agit pas de la même façon du haut au bas de t'echeHe de nos dégénères. Les caractères de desëqnitibration psychique ou sociale sont un peu, vis-à-vis de l'hérédité (tegënërativc, comme les caractères acquis individuets en face de t'hereditë normale. On discute encore A leur sujet ce qui constitue la meilleuredes preuves de leur transmission irregutiere et instable. Cependantil nous taudra être sobre de détails. Le sujet est autant qu'obscur, et les restrictions indispensables toute formule biologique prennent souvent, au sujet (le l'hérédité, des proportions inusitées. Quelques mots donc des théoriesdestinées a en montrer le mécanisme. Nous ne signaleronsque tes plus récentes. L'une des plus célèbres est due à Darwin (~). Elle a reçu do son auteurle nom de pangoncse. Elle suppose que chacun des éléments de nos tissus émet un germe, une gemmute. Ces gemmules sont des réductions de leurs cellules originelles. !!s s'accu* mutent dans t'étément générateur, qui devient comme une synthèse réduite, concentrée,de ta cottectivité ct'ttutaire de l'individu. !!aect(et(2) substitue ta ptastidutc A ta gemmule. Cette plastidule est une moléculede matière organiquecaractérisée par un mode vibratoire spécial. Ce mode vibratoirelui constitue,seton fauteur, une sorted'âmepourvue do fncttttét et surtout de mémoire.Les ptastidutes sont en même temps variables et réceptives. La mémoireexplique tastahitité; les autres qualités rendent compte de la variétc des tornjc!! organisées. Les p)asiidu!c8 s'accumulent dans t'éfément générateurun peu ta façon des gemmules, Cette préoccupation de réduire le mécanisme héréditain' ou jeu de particules organiqueset menteorganiséesse retrouve dans un grand nombre de théories. Spencer(~, i< y a presque trente ans, les appetait des unités physifdogiqucs. NaegeH (t) leur donne h' non de particules idiop!asmiqucsou de groupes de miceOcs. De Vrics (S) les nomme des pangénes et Hertwig ((!) des idiobtastes. Une théorie un peu dincrente dont il a ~té beaucoup parlé est cette de la continuité du plasma germinatifde Wcissman (7). Cet auteur croit ta transmission d'un individu a son descendant d'une parcetie do plasma non utilisée <;t continuellementdisponible. L'hérédité ne serait que t'héritaec régulier et permanent de la particutc vhantc primordiale. Nous ne discuterons pas ces théories. Aucune ne répond aux nécessités de notre sujet. Toutes connncnt a i'hypothexe transcendante. Elles n<' peuvt'nt, a l'heure actuettc, que servir d'orientation, en limitant a t'aida des tois biotogiqucs (!ont ellessont issues les tendances,tes aspirations et les systèmes. L'héréditéexiste, voilà l'essentiel. Et elle existe à des degrés variabtcs. Elle ne transmet pas tous les <~ractéres avec la tneme ndétité. La régularité de sa transmissiondépend de !'ancicnneté et de la stabilité du caractère.Ette transmetce mode de mcuvf-mcnt qui est t'essenceméme de la vie; et de cette façon, ette se montre a t'aurore même de l'activité vitatc; cette hérédité primordiale et essentiellepourrait s'appelert'hérédité biologique. Elle transmet ensuite l'ensemble des organes indispensahtes a notre existence purement végétative c'est l'hérédité animate. Quand cette doubte hérédité fait défaut, la vie est impossible. Ette nous teguf «) f'AnwtK, De la Mna~tonc<fM(tn<wnM~, t. Il. (2) H~cKBt., ~Ma~~p.~<<~M~M/<!t~.t'aris. (3) St'EKCM. PnM<'t~.t <~ ~'o~«. Paris. 1877. (4) l NARGEI.I, N*MEt.). ~~sCgt.r, Hecaniçcle-Physfo4. Mecanixrlc.Pleysiolog. M&'anw/t.PAt/Mo~.77<~n< Tiieorie. Tlrevrie. IIOnchen, bltinChen, Manchen.f8lU,M. t88~t (!!) D!! VRMS. ~<'w~<M~r<;Pan~MM. ïena, <8M. (6) !!MTw«,. ~M/c c/ /<< ~tMM. Pari?. i893. (7) WEtSSMAKH, Die a'MftMM!M/~.< ~tM~~W<t<Ctf.. t885. ensuite nos caractèresspécifiques; chacune de ses erreurs aboutit dans ce cas la monstruosité. Cette intervention régutiore constituel'hérédité spécitique. Elln est très ndete dans la transmissiondes caractères de la race hérédité radicale. Elle commence hésiter. ta se dérober dans la famille lors de l'hérédité familiale; elle faiblit considérablement'tans l'individu, au point que dernièrement encore Ball (i) niait formellement l'hérédité des caractères acquis, l'héréditéindividucttc. Mais ses erreurs dans l'individu lie doivent point nous faire )nécdnha!treta tégitinnté,l'mtthenticité et l'ancienneté de ses parchemins. Ses défaillancesdans t'hérëdite individuellene proviennentque <!e t'instabititédes caractères acquis. Alors même qu'elle ne transmet rien d'apparent et de tangible, son rote reste actif et permanent ses efforts préparent le terrain, et c'est une prédisposition héréditaire, une hérédité virtuelle et latente qu'etto organise sitencicusetncnt. Et cette conception des tendances de t'héreditc régressive n'est nullement une vue de l'esprit. Elle s'inspire des théories des naturalistes les plus familiarisés avec les données expérimentâtes; ces théories rctcvcnt ettcs-mémcs de l'étude des particutarités tes plusintimes de la vie des celtutessexuettcs. Ce sont tes phénomènes de la fécondation, scrutés dans tears détails microscopiques,qui ont fait abandonner les anciennes doc trincs de ta préformation et de t'épigonesa. Oscar Hertwig (2) a bien mis en relief ces constatations. Avec Naegeli et de Vries, il localise dans des éléments ultimes et derniers, qu'il nomme idioblastes, les tendances qui constituentcomme t'hérédité potentielle. L'organisme adulte est, dit-it, virtuellementcontenu dans la somme des tendances latentes au fond des idiobtastes de la cellule sexuelle. II est probable. Messieurs, que ces tendances, ces unités potcntiettps ne sont, & leur tour, que des formules déjà compliquées,des résidusd'évotus, tions antérieures. !t doit exister dans les tendances des hiérarchies dont la stratincation héréditairen'est que t'extériorisation. Certaines tendances, celles qui symbolisent la vie dans son acception générale, constituent probablement la propriété la plus ancienne et ta plus irréductible des idiobtastes. Les caractères (tistinctifs de t'espc'ce, d'acquisition ptus récente, sont déj~ plus instables dans leurs énergies latentes. Les particutaritésindividuellesreprésententlogiquementce qu'il y a de moins ancré et de plusffagite dans t'enspmhte des tendances héréditaires. Et vous retrouvez ainsi une systématisation qui doit vous reporter à des systématisationsanalogues,déjà entrevues en divers endroits.C'est, en dernièreanalyse, la série évolutive que nous retrouvons au fond des infi- (t) t!A).L, Hérédité <;<exercice. Paris, 189). (2) HMTWtG. ~M~ ~M. Paris, t893. ? niment petits qui constituent !a trame cellulaire. Et t'cvotution ainsi comprise nous exptique A son tour t'invotution. Nous pressentons !cs degrés de la régression par la connaissancedes étapes de l'ascension. Uans t'ttercdité degenérative, nous retrouvonsdonc commedans l'hérédité normale, la pcrmimcnce de l'action héréditaire, aboutissantaux prédispositions quand cttc ne réalise pas des états particuliers. Car retenez, Messieurs,que rien n'cchitppc a la continuité de cette action; ta faiblesse de nos moyens d'investigation, en créant dps tacunes, est la seu!e cause de son invisibilité. A ce premier facteurde la permanencese joint l'intensitc régressiveadequaff, ettc, a {'ancienneté et la stabilité du caractère à transmettre. Car t'hcredit~degôncrativecomme!'hérëditenonnatcest proportionne!tp .'< la dateur (les attributs transn)ettrf. L'hérédité n'est pas uno cause, dit i)ai)!y; elle a besoin d'être capitatiséc, ajoute Feré. Et c'est dans ce sens qu'il tant entendre t'hercditcdcgcnerative.E!!e subit la grande loi de régression, tout comme elle symbolise l'évolution tout entière. Elle n'abandonne tout d'abord que le superflu, tnais elle capitalise les plus ntinimesacquisitions.Quantsa patbotogic, elle est sounusc une autre loi que dej~t nous avons signatec ta loi du point d'application.La cause qui la troubtcestd'autant plus activequ'elle intervientptus premaiurëment.Et nous aurons occasion de revenirsur ces particularitésque nous abandonnons pour reprendre t'ëtudede l'impulsionet de l'obsession degcncratives. Ces tnanitestations appartiennentA ta catégorie des stigmates psychiques. Ë!tesenturnMntn)emc comme la modalité générale, la formule synthétique. « Cat'/q"~ sont au fond tous tes stigmates psychiques de la folie des dégénères? se demande t)cjerine(!). Peut-on leur considérerdes caractères généraux et les assimiler les uns aux autres? Si le fait est possible, n'en ressort-il pas d'une manière éclatante que tous tes syndromes sont une seule et même chose quant au tond, et que la forme seule dinerc? Et dans ce cas. sachant )e peu de valeur que l'on doit accorder à la forme d'un dctirc, si le ctinicien ne se déterminepas à rattacher l'état syndronuque & t'etat héréditaire, n'en doit-il pas conclure au moins, (le prime abord, que toutes les monomanies ne forment qu'un seul et même groupe bien dtstinct et non point des affectionsdincrentes? « Au fond de toute monomanie, quelle qu'elle soit, nous trouvonsl'un des deux phénomènes suivants l'obsession ou t'imputsion, tous deux avec leur caractère constant d'irrcsistibitité. Voilà ce que la clinique démontred'une <açon péremptoire.Considérez un kleptomane, un dipsomane, un onomatomane tous trois sont des obsèdes, tous trois sont des impulsifs. Le kleptomane vote avec const'icncc,sans pouvoir s'en empe- (~) Ut~KH~K. /'A<'<'<W</<'<Ï«M.<A'A <H«/<t</<<< N<')')'fM.S<t.)':<)tS, )?< chef; le dipsomanc boit, sans que sa volonté soit capable de restreindre ses excès, jusque ce que l'accèssoit passé t'onomatomanoest obsédépar certains mots qu'il ne peut chasser de son esprit, et il les prononce avant (me son énergie volontaireait eu le temps de s'y opposer. Tous les syndromiquessont dans le même en: aucun ne fait exception la regte; prenez te malade atteint de folie! du cloute, prenez t'aliéné poussé à t'ho* micide, toujours vous trouverezla tneme obsession irrésistible, la même impulsion que rie)) ne peut restreindre. » Kous vous avons rapporté, Messieurs, de quelle f:)con, au cours (le. la discussion ta Société médico-psyehotogique,Magnanavait motive, devant t-'atret, la légitimité (le l'extension de son groupe de'; dégénères, Quand il cotnpat'ait t'individu proférant irrésistiblement un mot l'individu frappant sansraison un inconnu, un passant,c'était l'impulsionet l'obsession d~gëncratives(lui servaientde trait d'union. Et par l'impulsionet t'obscs sion, il reliait t'onomatomane, cherchant avec une Mbritc ténacité le mot tibérateur. et le dipsomanc. allant vers la boisson avec une aveugle frénésie. C'est encore l'impulsion qui domine dans son étude sur les psychopathies sexuelles. n fait metnc de cette hnputsion un argument en faveur de l'irresponsabilitédes invertis. Cette citation vous intéressera, Messieurs, et je la transcris. « !~es troubles intcttcctuets de ces dégénérés, dit Mngnan (t), exercent une telle action obsédante, qu'itsannihilent la votonté et déterminentdes actes que celle-ci est impuissante réprimer. C'est,au point de vue médico-tégat. une des conditionsles plus importantes a retcvcr.C'est d'autant plus nécessaire que, malgré tours apparences raisonnâmes,ces malades, à la merci de teurs étans impulsifs, ne sauraient être considérés comme responsables. » C'est par l'impulsion que, dans son travail en collaboration avec Charcot. Magnan (2) rattache l'inverti aux autres dégénérés. « Si, quittant le domaine do ta sphère génitale, disentces auteurs, nous observons ce qui se passe dans les autres états impulsifs, dans la dipsomaniepar exempte, où t'irrcsistibte besoin de boire s'empare clu sujet, nous voyons dans les deux cas les mêmes luttes, tes mêmesrésistances, tes mêmes angoisses et habituellement,coûte que coûte, la satisfaction finale du.besoin malaclif. » L'exhibitionniste est à son tour rapproché de )'onomatomane,du dipsnmanc. du sitiomane KSi l'on compareentre eux les diverssyndromesépisodiquesdes fotieshéréditaircs,dit Magnan(3), la physiologie pathologique <ait ressortir les liens intimes qui unissent ces diverses variétés d'obsessions et d'impulsions N. C'est encore a t'aide de l'impulsionmaladive que Magnan rattache la criminalité!a dégénérescence. (I) MAGNAN, Ac<K~«M(&'<t)A~tM<janvier i88S. (2; Ct)Att<:oT MA<:XAX, ~tM~ton <fM.~M ~)~aL (AncM. DE SEunoL.,<882.) (3) MACXAS, Société de tH&~uM ~o~ mai t8W. « Qu'ils'agisse, dit Magnan< d'un hommu tourmonto par le t~esoitt du prononcer certains mots, grossiers ou non, peu importe, et qui, conscient de la bizarreriede son acte. ne peutl'empêcheret projetteau dehors le mot, l'image tonale qui obsède son centre cortical: qu'il s'agisse d'un déséquilibré qui projette au dehors, non plus un mot, mais un choc et qui se sont poussé à porter un coup violent à un passant inoncnsif; qu'il s'agisse, enfin, d'un malade que la recherched'uu mot angoisse, tourmente jusqu'àce qu'i! ait procure a son contre cortical l'image tonatc désirée ou du dipsomane attristé, exaspère,tant qu'il ne peutsatisfaire ie besoin impérieuxdo boire, ce sont là des phénomènesde môme nature. Dans tous, un conflit s'ë!6ve entre le cerveau postérieurdont tôt centre est un état d'éréthistne et tes centres modérateurs; cette lutte s'accompagne d'une angoisse caractéristique. Ces faits, où se montre si nettement l'impulsion maladive du dégénéré syndromique, ont des analogues chez ces dégénèresque certains actes ont fait désigner du nom de criminels. Mais tandis que précédemmenttes centres modérateurs, maigre leur énergie amoindrie, pouvaient, pendantun temps, faire contre-poidsà l'impulsion cité-mêmeanormalementintense, chez le criminel dégénéré,il n'ya ptus tuttc, et des impulsions, même faibles, entraînentle malade sans que la région antérieure proteste: c'est te règne, sans contre-poids,des instincts. Enfin, Messieurs, un grand nombre d'entre vous ont encore présente à l'esprit la communication du maitrc u'ançais au Congres de Bruxelles. Nous aurons A faire à diverses reprises de larges emprunts A ce travail. tt traitait de l'obsession morbide. Nous ne la signalons en ce moment que pour achever du motiver une étude un peu détaittéc de t'imputsionctdct'obsessionmorbides. Et cependant,malgréses développements nécessaires, elle ne sortira point des génératités, car elle n'est nullement destinéea vous faire un tableau des syndromesimputsifsct obsédantsqui marquent les états de dégénérescence. L'examen détaittédccesmanifestations régressives occuperaparticulièrementnos dernières réunions. Il s'agit exclusivement aujourd'hui de mettre en lumière les mécanismes de l'impulsion et de l'obsession chez les dégénérésen général. Mais, Messieurs, pour comporterle plus souvent un caractèrepathologique, l'impulsion et l'obsession n'en touchent pas moins de très près à la vie physiologique.La maladie ne fait, ici comme ailleurs, qu'exagérer et pousser a t'extrème les processus normaux. Et les transitionssont muttiples et progressives entre l'acle Régulier et l'acte morbide. L'étude des conditions de l'impulsion physiologique doit donc nécessairementprécéder l'examen de t'imputsivité pathologique. Les divers mécanismes de cette impulsivitépathologiquenous amèneront à vous parler de t'obsession. L'obsessionse trouveen enet fréqucm- (i) MAGKAX, De fc~ttff<;n«t<MtM'. (CoxotKs u'AKTOMP. CtUM. Paris, i889.) mont à l'origine de l'impulsion dogénérative. L'étude de ses conditions gënératescomplétera les données du cet important chapitre. Que faut-il donc entendre, en premierlieu, par impulsion physiologique? L'impulsion physiologique,prise dans son sens le plus large, n'est que h' réflexe classique avec ses conducteurs centripètes.ses centres associeset ses conducteurscentrifuges.L'impulsivité siège donc avec lu réflexe luimêmeau début de toute notre activité. Toutefpisfimputsion.parsagencse comptiquéc, par ses nombreusesassociations centrâtes et ses extériorisations multiples,réclame quelquesdéveloppements. Les facteurs esscntiets de l'impulsion comprennent d'abord toutes les variations,faiblesou fortes, de l'excitation initiate. Ils se composentensuite des attributs caractéristiquesde nos divers centres de réception et de perception. Ils impliquent cnttn les variations qualitativeset quantitatives de leurs rapportsmutuels, et ils ne sont passans avoird'étroitesrelations avec les mécanismes de nos différentsmodes d'expression et d'action. L'impulsion traduit donc à sa manière l'individualité organique, et nous comprenons de cette façon le rôle de critérium général qu'on tend a lui attribuer. tt serait trop long d'examineren détail chacun(tes facteurs précédents. Ilssont du reste communsà la plupartdes manifestationsde notre activité. Nous bornerons notre étude aux dinerenccsindividuelles de l'action centrale. Et dans l'action contrate, nous distinguons schématiqucmcntd'une part le contre de perception,d'autre part les centres d'élaboration et do transformation. Eux seuls possèdent dos caractéristiquesessenticttes et seuls ilssufnscnt amplement pour expliquer les variations de l'impulsivité dans le groupe degcnëratif.Les modalités de l'impulsion dérivent du reste fréquemment en droiteligne de leursmanièresparticulièresde percevoir et de reagir. Les centres de perception représentent les départements en relation directe avec l'extérieur. C'est chez eux que le milieu ambiant vient se répercuter comme en premierHeu. L'excitation y subit donc une transformation préalable. Cette transformation dépend de la sensibilité et du dynamisme du territoire mis on jeu. L'influx qui sortira du centre percepteur comportera donc un renet de sa personnalité. Sa physiologie, mais aussisa pathologie,son déséquilibre,se trouverontcomme concrètes et individualisésdans le courant centrifuge. Sorti du territoire récepteur, ce courant gagne les centres d'élaboration et de transformation. Lo nombre, t'individuatitéde ces centres, leur équilibre ferme ou instable vont à leurtour intervenir.Us pourrontrendre à l'influxson caractèrenormal dévie par le centre récepteur. Mais il leur arrivera parfois de désorganiser une excitation pondérée et rationnelle.tts t'exagéreront, t'atténueront ou t'anéantiront.Ils contribuerontdonc dans une large part à l'élaboration centrifuge de second ordre qui aboutit a la mise en liberté de l'influx moteur terminal, a t'actc tui-meme. Ce qui précède reporte votre esprit à des considérationsanalogues, exposéeslors de nos études de psycho-physiotogie genëraîa. H les motive et tes rappotto la fois. L'imputsion,en unet, n'est qu'unedes formes de cette activité nerveuse dont nous avons suivi l'évolution progressive et !es diverses transformations, L'impulsion implique cependant des caractères spéciaux qui nous forcent à préciser tes considérations gënéra!es précédentes. Elle ne représente à la voritd qu'une notion psychologique, mais elle n'en contporte pas moin'! des attributsphysioiogiquesparticuliers. Elle s'oppose, dans !a terminologie classique, aux volitions, aux délibérations. En physiologie, e!te semble se passer un dehorsde ce qu'on no<nme l'inhibition et de son champd'opération. Et finalement,c'est du caractère plus ou moinsinhibé de s<'s manifestationsqu'olle tire son individualité ainsi que la série et l'étendue de ses variations. L'étude du mecanisme de l'impulsion impose donc l'examen des processusd'inhibition. Satist'inhibiUon, l'impulsionserait!:<(br!nu!c A ta fois simple et générale <!« J'activité tout entière. Et ne contportant d'autres etëmcnts que ceux (lu réflexe te 1)lus simple, la constanco et la permanencede son intervention cxctueraient, annihileraienttoute autre subdivision psychologiqueet physiologique. L'impulsion n'acquiert donc une valeur réc)tc et spécitique que par l'existence de t'inhibitioa(lui la mesure <'t la rCgtc. Or, si l'impulsion est un critérium d'invotution, l'inhibition peut, dans son acception gcnërate, caractériser le progrès, t'evotuticn iiiiellectuelle. Et de cette façon se légitime J'étude dctaittéc que nous allons en faire du mécanisme inhibitoirc. L'inhibition,avons-nousdit précédemment,représente un cas particuticrdccephcnotncncgëncra),t'intertërcnce physioiogiqueanatogucal'interférence physique, 'fous les mouvements qui caractérisent tes courants physiologiquess'interterent,en effet, selon des lois peu étudiées encore, et basées probablementsur des analogies vibratoires, des longueursd'ondes. L'interférence constituedonc un processusgendra), continu, permanent, au sein de l'activité nerveuse. Quoique d'essence anatogue,t'inhibitton ne comporte pas une signification aussi large.Sa portée est plus restreinteet son mécanisme plus individuel. L'inhibition que nous envisageons n'est pas l'interférence passive, mais t'interMrence active, et cette distinction eitc-mctne réclame encore des restrictions. Vous venez do voir finaux de premier ordre s'irradier dans les centra d'etaborationet de transformation pour y subirtoutesles métamorphoses que comportent leurs propriétésdynamogcneset interférentes. Dans cette pérégrinationde l'influx, des phénotnencs analogues a l'interférence, passive ou active, doiventforccmunt s'exercer. Mais ce n'est pas eux qu'on fait allusion en parlant de l'inhibition centrale et de ses localisations.L'étude de i'inhibiiion, dans sa signification limitée, comporte des indications plus objectives,plus circonscriteset plus spécialisées, que nous allons brièvementrésumer. La découverte des phénomènes d'inhibition date des frèresWeber et de Claude Bernard qui, jusqu'à la fin, a cru à la puissance inhibitrice du grand sympathiquesur tes échanges nutritifs. Toutefoisle mérite de leur généralisation et des découvertesdo !eurs principalespropriétésappartient a Brown-Sequard.« Heunissantdans la catégoriedes actionsinhibitoires, dit Hodet(i), les actes d'arrêt exécutés~ )a përiphëric par des nerfsd'arrêt, les cas où une influence centripète suspend tcfoncttonncmentd'uncontre nerveux(par exempte du centre respiratoire), enfin tes cas où une lésion du système nerveux centrât modère h: fonctionnement ou l'excitabilité d'une autre région, de certains nerfs ou (te certains musctes, il annonça que le champ des phénomènes inhihitoires ou d'arrêt est infmimcnt plus étendu qu'on ne la croyaitavant lui, et qu'une telle influenceintervientà chaque instant dans un très grand nombre de phénomènesmorbidesou thérapeutiques,pour lesquels on était loin de chercher une pareille interprétation. Sous l'impulsion de ili. Bt'own-Scquard, l'inhibition apparaissait donc commeun mode d'action constamment et partout possible dans le système nerveux sous l'innucncc d'une irritation quelconque. C'était ta généralisationcomplète des actes inhibitoires. » Depuis l'ouvrige de François Franck (2) surtout, les propriétésinhibitrices du système nerveux sont devenues classiques.Elles ont acquis la portée générale que définissait ta citation qui précède. Le mécanisme nouveauqu'ettcs importaient a pénètre te langage et t'tdee physiologiques. Mais !'t)onneur de ces transformations revient en première tigne à Brown-Sequard. En ~889, ce savant (3) inaugurait la nouvelle série des .trf/jtf<*&'de pA~to~<par un travail d'ensemble sur le champd'action de l'inhibition, et depuis lors to recueil périodique pubtie sous sa direction a fréquemment rapporte des études et des observationsnouvelles. Nous n'avons pas pour mission de récapituler tout ce que comporte la question des actions d'arrêt. Nous entendons seulement l'examiner un point de vue spécial et approprie particulièrement a notre sujet. L'action d'arrêt résulte donc d'interférences passives ou d'influences inhibitrices. L'interférence passive et l'inhibition pourraients'opposer t'unc a l'autre, ainsi que nous vous le disions précédemment. La première absorbe du potentiel, tandis que l'autre en implique le dégagement. Toutes deux caractérisent l'activité do la cellule nerveuse au même titre et sur un pied d'égalité. Les combinaisons nerveusessont analogues aux combinaisons chimiques; les résidus, dans un cas comme dans l'autre, constituentdes accumulateurs d'énergie, car l'action nerveuse nous parait être tout aussi (i) RoMT, Actions ncrfen~Md'arrêt. Thèsed'agrégation. Paris, i886. (3) FRANçois FRANCK, ~po!MSMrf<M/bHC<)ON!motrices.Paris, 1887. (3) BttOWK.SKQUAM),C<tawp d'a<'«on de t'M&tMtoa.(AncH. DE pMVStOL.,1889.) bien une concentration qu'une libération des forces vives. Mais !a n'est point la question pour le moment. Nous étudions actuellement un point dn vue spécial un mode d'action particulier du territoire central. Les notions do psycho-physiologie générale, dévetoppécs lors do nos premiers entretiens, vous ont montré les territoires centraux comme !es sièges de phénomènes continus d'interférence et d'inhibition dans le sens des formules rappotées l'instant. En dehors de ce mode d'action générât commun à tous tes centres, existc't-i! une activité inttibitrice directe localisée dans un département spécial ? En d'autrestermes, devonsnous croire A l'existence d'un contre d'arrêt au fonctionnementspontané et exclusif? L'importance de la question posée en ces termes s'apprécie d'emblée. Un centre d'arrêt ainsi conçu entrainerait des conséquencesd'une incatculable portée. Dans une erreur d'optique intellectuellc, des partisans du libre arbttrc pourraient môme y localiser le siège de leur faculté hypothétique. Ils oublieraient en réalité que ce centre,soumis tui-memeaux conditions do la vie physiologique, comporterait néanmoins dans son fonctionnement le déterminisme entier qui préside la nutrition en générât, à ta biologie cellulaire en particulier. Mais l'illusion n'en serait pas moins produite, et nous devons nous y soustraire. SctchcnoH*~) émit le premiert'idée de l'existence M de centres paralysant et renforçant les rénexes ». M émit cette idée avec des réserves et sans précision. On pcutconjpcturerqu'itptaceses centresmodérateursdans lacoucheoptique, mais fauteur russe manque d'indications précises. Setchenon* était très réservé du reste sur la valeur de sa conception. « La présence de ces appareils est très probable, disait-il; toutefois elle n'est pas encore positivement démontrée. » H qu:di<iait tui-mémc sa théorie dépure hypothèse et ajoutait très pacifiquement « Si l'on trouve cette hypothèse taibtc, mal justifiée ou simplement déplaisante, on est librede la rejeter ». Et comme toujours en pareillecirconstanceet sous un têt tangage, la théorie ni fortune. Otto et Smith décrivirentmême dans la moelle tes prétendues fibres inhibitrices et tour décussation. Vulpian (3) combattit énergiquement ces hypothèsespartielleset restrictives; il fallut toutefois la ténacité de Brown-Sequardpour les déracinerentièrement.Aujourd'hui,l'opinion semble rattiéc à l'idée du professeurau Collègede France, exprimée dans tes termes suivants « Des faits cliniques et expérimentaux,dit BrownSequard (4), établissent que toutesles parties des centresnerveux capables de déterminerdes actions réHexes, motrices, sécrétoires, nutritives, tro- (<) SBTCHËKOFp, Ë/M~~y~o~~M~.Paris, i884. (2) OTTO & SMtT«. Ayr/n'fMde neurologic, <880. (3) VULDAK.J/< ~xntJM. <t))CT. BNCYC).OP. CM SC. MKD., ~878.) (4< Dnows.SKMMRR, <h'<ttt'M<~p/)!/sto~M,1889. phiques, etc., peuvent aussi donner lieu à des actes inhibitoires. it y a plus presque toutes, sinon toutes les parties du centre cércbro-rachidicn, comme tous tes nerfs sensitifs et scnsoriaux, peuvent déterminer ('inhibition. » L'inhibition, dépossédée de ses localisations, rentre donc dans !a formulegénératedu processus nerveux. Elle en traduit certainesparticularités, mais n'appara!t que comme un cas particulier-det'intcrtcrenco physiotogiquo. Et cotte conception nous permet do reprendre l'examen compara que nous esquissionsà l'instant. Autorise à les étudier dans uno formule génératc, nous pouvons donner à nos rapprochements toute t'amptcur qu'ils comportent. L'interférence impliquedonc des énergie!! potentielles accumulées dans les résidus, s'opposant à l'irradiation des impressions aHérontcs. Elle ne met en cause que !cs propriétés des éléments centraux dans leur état statique.C'estleurforce d'inertie, leurrésistancepassive qu'i!s opposentau courant qui tes pénètre. Dans t'inhibition, l'état statique est rentbrcé ou accru par une intervention active; ette représente donc la connagration de deux courants. Elle riposte au choc du courant ancrent par l'intensité d'un courant efférent. C'est te centre récepteur dynamisé par des inuuences particulières qui oppose ses énergies spécifiques& celles des centresvoisins.Ce centre n'utilisait dans t'interMrenceque sa seule passivcté, quelque chose d'analogue ?) sa force d'inertie. Dans l'inhibition, il lutte avec ses tbrccs vives, avec son énergie intégrale développée par l'excitation. Et grâce a ces considérations générales, nous voit~ en possession <ics données essentielles du prohtcme. Nous pouvons le reprendre au point où nousl'avons laissé en ouvrant cette longue parenthèseconsacrée l'étude de t'inhibition. Grâce aux formu!es et aux considérations qui procèdent, renforcées des renseignements de nos premières contcrences, les solutionsse déduiront d'ettcs-mémcs. Nous avonslaissé l'impression au sorlir du centre récepteur, au moment (te sa pénétration dans les territoires nerveux d'élaboration et de métamorphose. Elle porte déjà en elle la marque de l'état d'équilibre ou de déséquilibre du centre qu'ette vient de traverser. Que pcut'it se passer? Les suppositionsplausibles ne sont pas nombreuses. Les centressecortdaires peuvent être réduits,inertes, sans potentiel, de nombre restreint et d'individualité auaibtie; !'acte final sera, dans ce cas, l'expression de t'état particulier intense ou réduit, équilibré ou non, du premier centre. Mais si les centres secondaires présentent une résistanceactive ou si leur nombre supptéc à leur faiblesse, le courant s'y transformera et son extériorisation constituera une résultante dans le sens mécanique du mot. L'impulsion sera la caractéristique du premier cas, l'acte plus ou moins volontaire délibèrepersonnifiera le second. Dans ce qui précède, nous avons supposé l'excitation uniforme et d'in' tensité moyenne. Or, en s'accroissant. l'excitation peut surmonter tes résistances et ramener le second cas au premier. ne manque pas d'exemptes pourjustiner ces considérations,et nous n'avons besoin pour les concevoirque do l'interférence et de ses modalités. Le phénomène M' passe tout entier dans un seul circuit, et nulle innuencc étrangère ne vient troublerson fonctionnement.Ces innuoncesn'entrenten scène qu'à la naissancede l'inhibition. L'inhibition Mt. on enet, pou!' M' circuit, une force (le nature extrinsèque. L'influx inhibiteur a des origines étrangèresau trajet réflexe dont. nous nous occupons. U peut en outre s'exercer sur tout le parcours de !'arc ou se borner à inhiber soit !e centre récepteur,soit l'un ou l'autre des centres d'élaboration. Et il est même nécessaire de te représenter son tour comme un autre arc réHexe auquel peut logiquement s'appliquer FeMscmbte des considérationsémises au sujet du premier. Combinez maintenant de toutes les manières possibles ces divers mécanismes, et vous aurez une idéede la variété des résultats observables. Songez à la sensibilité des différcntes plaques réceptrices, ainsi qu'au renforcement que cette sensibilité peut donner aux excitations les plus faibles, et vous comprendrez qu'en présence de la ténuité de la cause, l'intensité du résultat, son allure complexe et coordonnée, puissent imposer l'illusion de la spontanéité et de la détibéraUon.Puis procédez par inversion, réduisez les intensités initiales, supprimez les interférences et l'inhibition, et l'acte sortira de ces mêmes circuits avec le caractèrede l'impulsion et de l'automatisme.Enfin, outre ces réductions quantitatives, faites subir aux centres des perturbations qualitatives, ut les résultats de leurs diverses combinaisonsvous donneront comme un tableau des formes variées dujdcséquitibrcmcnt. L'impulsion normale résulte donc d'un anaibtisscntcttt momentané de l'inertie fonctionnelle, soit d'une intensité trop considérable et anormale de l'excitation. L'impulsion du déséquilibré traduit, au contraire, le déséquilibre d'un ou (le plusieurs des centres de réception ou d'étabo* ration. Dans le premier cas, la raison de l'impulsion réside dans un état asthénique de l'organe ou dans un caractère hypersthéniquc de l'influx excitateur. Cette impulsion semble donc étrangère soit l'état normal du sujet, soit à l'état norma! du milieu. Elle est, en un mot, extrinsèque n la manière d'être habituettc de l'organisme. Elle ne traduit qu'un acciclent momentanédans une existence régutiërcet normatc. C'est l'impulsion physiologique. Dans !c second cas, elle dépend de ta nature même des éléments nerveux elle teur est intrinsèque. Elle symbolise leur individualitéet peut passer pour l'expression de tour nature et de leur fonctionnement. EUe contient virtuettmncntles diverses formes de l'impulsionmorbide. Nous verrons que l'impulsion des dégénérés inférieurs résulte surtout de la rareté des centres d'élaborationet de t'apathiedes centres de réception. L'impulsion des dégénères supérieurss'cxptiquosurtout par l'hyper* esthésie et l'impressionnabilitédû l'un ou do quctques.uns de ces appareils. L'impulsion (tes dégénérés inférieurs traduit particutiôrement la pauvreté de teur réceptivité, t'absence des résidus antérieurs. Cette des déSËqmlibrésdo haute marque est avant tout une fonction det'hypercxci. tabitité du circuit eu cause et de la faibte inhibition des territoires voisins. Mais il serait téméraired'aller plus avant dans la voie des généralisations. Chaque cas doit s'étudieret se résoudre séparément.Les distinctionsque nous venons(létablir sun!scnt pour nous permettre d'apprécif'rl'imputsion normale et l'impulsionanormate. L'in)pu!sion phys)o!ogiquc est la caractéristique de t'entant dont les centres cérébraux, momentanément inertes, n'opposentaucune résistance. Virchow appelait pour ces raisons l'enfant un être spinal. L'impulsionde l'enfant ne ferait que reproduire fonctionnettcmcnt une des phases de l'évolution humaine. L'homme primitif, selon Spencer (i), aurait été un impressionnable,un hnputsif. Au fur et à mesure que tes centresse garnissent,que te nombredes résidus s'accroît, que leur potentiel augmente,t'imputsion diminue de l'enfant à l'homme. A l'état normal, chez t'aduttc, la longueur et les résistances du circuit permettent aux interférences d'agir, aux réminiscencesde surgir dans ta conscience et de s'y associer progressivementen un système final. Ce système final s'impose a l'observation interne comme une volition, à l'observation externe comme un acte volontaire. Son mécanisme ne dit)ere que quantitativement du mécanisme de l'impulsion. C'est toujours une excitation transforméesuivantles mêmeslois et sur un mêmemodèle: l'arc réflexe. Et ce que nous venons de dire de t'actc normal pseudovolontaire s'applique aux votitions des déséquilibres. Chez eux, c'est le mécanisme de leurs centres perturbésqui, commedansleurs impulsions, rcatisc les manifestations de leur apparente votonté. Leur déséquittbro complexe in nucncc teur activité tout entière. Les temps perdus physiologiques, moinsconsidérables,donnent même aux actes taxes de volontaires t'apparcncc de réelles impulsions. t~'imputaivitéest donc la caractéristique des états de déséquitibration, et vous en connaissezles causes. Cette impulsivité ou cette tendance la l'impulsion qui caractérise une prédispositioncommune, nous la distinguons de l'impulsionmorbide. L'impulsionmorbide implique l'obsession morbide. Elle n'en est que la conséquencefinale, son irradiation vers les zones rotandiqocs, son explosion motrice, II est donc nécessaire de débuter par l'étude de l'obsession morbide. Mais, tout comme pour l'impulsion, it nous parait utile, avant d'entrer dans ta pathologie, de (i) SfEtiCKR, Pnne<p~<~M'<'t(~<<t. Paris, t8'!S. consacrer quelques instants à la physiologie cette modalité de l'activité dëgénérative. Car il y a t'obsessionmorbide et l'obsession normale. On oppose, en psycho.physiotogionormale, la spontanéité,la délibéraration a l'obsession. Existc't.i! entre ces deux manifestationsune démarcation absolue?Non, car on démontreraitaisément qu'ettcsse relient par des transitionsinsensibles. Et nous sommes autorisésà partir de la spontanëité pour aboutirl'obsession. Quant à la spontanéité ette-mémo, sf sépare't-ette de t'imputsinn? EHe n'en difï'<rc physiotogiqucment qu<* par un seul point. Dans l'impulsion, l'excitation semble généralement et dans une targe mesured'origine externe. On peut parier de mouvements impulsifs nés d'impressions internes, mais c'est, à notre sens, user d'une terminologie défectueuse. faut laisser à l'impulsionsa détermination exctusivcment extérieure, et faire rentrer dans la spontanéité tous les phénomènes non reHës difectement aux innuences ambiantes. Cepen danty a-t-il dans ces distinctions autre chose que des schématisations et des dissociations? Évidemment non. Toute la physiologie nerveuse plaide contre ta spontanéité comprise à la maniefe de l'ancienne philosophie. Et non seulement la physiologie. mais la science moderne tout entièreprotestecontre cette conceptionerronée. La loi de l'action et d<' la réaction pénètre t'universet, nous vous t'avons d<!j& dit, les molécules nerveuses, pas plus que les masses planétaires,ne peuvent s'y soustraire. tt y a au sein du système nerveux des périodeslatentes, où l'excitation. emmagasinée dans un résidu, se résout dans une tension, dans un potcntiel. U existe des combinaisonsqui absorbent de la force comme d'autres développent de l'énergie. Toutes ces transformations peuvent créer des intermèdesapparents dans l'activité nerveuse. Ces intermèdes n'existent qu'à la surface. Le mouvement disparu de l'enveloppe pénètre la masse, et la translation motécuta!redevient une vibrationatomique. Car le mouvement est partout, et partout il est continu. La spontanéiténe représente que les sommetsde la courbe, la mise en liberté des énergies, les périodes où la force vive se transforme en travail. Lessilences de la pensée et de la conscience marquent tes chutes, la condensation du travail en force vive. Les courbes reliées par le soutenir forment la chainc en apparence unifiée de notre vie, ta consciencede notre moi. L'inconscientprend tout le reste. Mais la séparation n'est qu'une illusion psychologique. La courbe reste continue malgré ses dépressions et ses ascensions. Il nous parait donc impossible de différencier, en théorie, la spontanéité, la volition, la délibération de l'impulsion. Cette proposition était essentielle à démontrer. Kous pouvons maintenantpasser n t'examencomparé de la spontanéité et de l'obsession. Qu'impliquedonc la spontanéité? Elle imptiquc la réflexion, te jugement, la volonté, en un mot toute la série des opérations qu'on synthétise sous le nom de raison et d'intellect. Que comporte Il son tour l'obsession ? Elle résume la négation plus ou moins considérable de tous ces facteurs. Nous établissons(tes degrés dans cette négation, et les raisons en sont aisées à comprendre. L'obsession peut être faible, passagére, transitoire, ne traduire qu'une des modalités banales de notre vie psychique. C'est un mot qui nousrevient, un rythme 'lui nous incommode do ses vibrations intempestives,une préoccupation importuneet inopportune.L'obsessionreprésente le choc des idées vu du Atéjdc ta prédomtnanco anormatodeFune d'ettes. Elle caractérise tes résuttats de cette interférencecontinue qui fait la trame de l'activité nerveuse. Elle est finalement au fond de !a spontanéitéla plus libre, et l'on pourrait mêmedire qu'elle la détermineet l'engendre.La spontanéité, la liberté ne prennent naissance que par une suite continue d'obsessions atténuées et renouvelées que nous appelons tes réflexions. Or, cette spontanéité n'existe que pour autant que ta réflexion obsédante, faibte et instable,disparaisserapidement. Si l'idée devient tenace, absorbe de plus en plus l'activité, impose sa couleur,son rythme a tout l'intellect, à nos tendances et nos volitions, la spontanéité disparait. Ettc <tispara!t parce que sa condition essenticlle, le renouvellement perpétuel <!t continu de l'obsession, cesse d'exister. Nous pouvons passer insensibtemt'ntde la spontanéité absolue à des formesmentales où le sentiment de liberté spontanée disparait. Cette disparition s'accuse d'abord dans la préoccupation,ou même tout simplement dansl'attention,dont la préoccupation n'est que l'hypertrophie. Par des transitions imperceptibles, la préoccupation aboutit à l'idée fixe. Et lorsque cette idée fixe est devenue douloureuse et se porte comme un fardeau, quand elle s'accuse ainsi qu'un besoinréclamant satisfaction, t'idéc fixe accapare à son profit toute l'activité intellectuelle. Elle n'est plus un projet que i'œit de l'espritregarde avec une persistante nxité; die est l'esprit tout entier, absorbé dans une seule activité, celle qui va, 'tans une explosionfinale, apporter le calme au centre hyperesthésié. Et l'on se trouve en face de l'obsession.Toutefois on s'aperçoitfacilement 'lue cette dénnitionde l'obsession implique toutes ~'s opérations de l'esprit marquées au coin de la persistance et de t'intensité. Nos œuvres les plus laborieuses, les plus prolongées ne sont doncque des conséquencesd'une obsession toujoursrenouvelée et jamais épuisée. Nous retrouvonsencore ici la continuité des opérations de l'esprit,si régulièrement reconnue ailteurs. Et nous constatonsqu'il est impossible de dissocierl'obsession des formes tes plus élevéesde notre activité psychique. Cette impossibilité existe au double point de vue de l'observation externe et de l'observation interne. La continuitédes réactionsdu système nerveux anéantissaitla dinerpnciationphysiologique. L'analyse psychotogique écart<; la dissociation psychique. La distinction ne réside donc pas d:msle caractèreobjectifde l'acte,mais dans son caractère subjectif. C'est Fétrangeté, la non-coordinationde l'idée obsédanteavec le fond do notre vie psychique qui caractérise l'obsession. En un mot, et)o manqued'association,de systématisation. Existo-t-it donc une systématisationpsychique? Cotte question, Messieurs, nous met en face d'un des problèmes tes plus nouveauxet les plus intéressantsde la psychologie contemporaine. Et vous voyez que nous y sommes amenés par l'ordre logique des déductions. Nous ne pouvons nous soustraire a son examen. Uuetqucs-unsd'entre vous- trouveront peut-être que nous abusons un peu des digressions; chose plus grave, peut-être aussi le but de nos démonstrations nécessaires disparaït-it partiellement sous l'amoncellement des arguments et des déductions. La trame de tout ceci est bien simple cependant. Nous avons rappelé le tnécanisme physiologique do l'impulsion celle-ci vous est apparue comme t'antithcse de t'inhibition. La physiologie générate de t'inhibition, mode d'interférence,et cette plus spéciale (les centres inhibiteurssont venues compléter l'étude de l'activité impulsive. De l'impulsion nortnatc, nous avons passt~ a l'impulsionmorbide. caractérisée par l'obsession. Et l'obsession s'est révélée comme un état de déséquilibre de la systématisation psychique. La notion des systématisations psychiques, outre qu'elle rappellera l'équilibreintellectuelet affectif, nous permettra de comprendre dans ses détails le rôle de l'obsession morbide. C'est donc plutôt une transition qu'une parenthèse que nous établissons en vous partant des théories modernessur la systématisationde l'esprit. Ces vues contemporaines dérivent directement de t'assodationismo anglais. Ettes représentent !'association reportée dans le domaine des idées en dehors de leurs rapports avec les innucncesambiantes. L'ëco!e anglaise recherche tes lois de l'association dans le mode de production des sensationset de leurs composés.La systématisation tente une explication des liaisons entre les idées par l'intervention de leurs qualitésindividuettes. Ce ne sont ptus leurs relations de contiguïtéet de ressemblance. mais leurs sympathies et leurs antipathies, leurs tendances et leursrépulsionsqui interviennenttourtour. EttcscaractérisenU'associationinterne de Wundt, t'expose de laquelle nous vous prions de vous reporter. Cette association interne représente une large part de !a doctrine de la systématisation~ telle que t'ecotc française des dernières années l'a comprise. Mais sur quelles catégories de faits positifs et contrôlablesrepose donc l'association interne ou !a systématisation? Sur une constatationtrès simple,a ta portéede chacun et qui ne réclame que l'observation interne la plus élémentaire. Si nous analysons notre vie psychique, m<!me dans ses manifestations banales, nous y apercevonsdes tendances et des répulsions, dessympathies et des antipathies. On dirait que dans la masse des idées qui se profilent dansla conscience des unionsse contractent et destuttess'engagent.L'idée qui vient de naître nous parait sotticitéc & entrer dans des combinaisons anciennes, et parfois c)!e en semble comme violemment exclue. tt y a donc h son égard comme un cassementqui tend à s'opérer. On (tirait que tes casiers de l'esprit ta rechutent ou la refusent, et qu'une absorptionou un anéantissementdu nouveau par l'ancien se réalise ou cherche a se réatiscr. Et qu'i! s'agisse des idées ou des sentiments,des votitionsou des passions, un même travail tend à s'accomplir. H a reçu le nom de systématisation. Le processusne nous en est en réalité nullement étranger. Nous l'avons vu s'exercer dans le champ de la mémoire. Nous l'avons retrouvé symbolisant, dans une synthèse finale, la conception du moi. Nous avons longuement alors expose nos idées sur le mécanismede ces associations. Désireuxde rester dans le domaine des faits, nous avons tenu a ne vous parier qu'un tangage exclusivement physiologique. Nos explicationsse sont alors résumées dans une double conception.La premiorc.strictement anatomiquc,par tes associations centrâtes, imposait à la systématisation ses premières et ses ptus solides assises. La seconde, d'un caractère dynatniquc, supposaitaux résidus des modes vibratoiresdivers, créant au sein même de t'association anatomifjufgeneratc, stable, des associations fonctionnettes,partielles, instables. Or, cette manière du voir constitue la psychologie vue par son côté externe. t! est nécessaire, pour bien la comprendre, de t'examinerpar son côté interne.Nous vous avons dit que nous aimions a associer ces deux modes de la connaissance.Nous devrons vous montrerque nossympathies ne sont pas platoniques; nous vous dirons en terminant notre manière d'unifier tes deux points d<- vue. L'observationinterne nous apprend doncqu'it existeunc systématisation des étctncnts de l'esprit. Wundt établit des degrés dans cette systématisation, Nous vous avons résume la façon dont it entendait l'association angtaise et la résolvaiten associationssimultanées et en associations successives réunies ensuite en liaisons associatives. Mais nous vous avons dit aussi que les liaisons associatives se complètent, seton Wundt, par les liaisons perceptives. Et il s'elforce d'unifier plus intimement encore son système en'subordonnant les tiaisons associatives aux liaisons aperceptires. Nous avons défini ailleurs ce que Wundt entend par aperception. L'activité de t'apcrception constitue, selon le philosophe attcmand. la marque dernière, <'t unique de t'unité de notre être. L'association n'étant possible que grâce a l'unité m~ne de notre conscience, t'aperccption devient ainsi le fondement psychologique de l'association. En subordonnant donc les liaisons associatives aux liaisons aperceptives, il fait de ces liaisons mêmes les bases de la systématisation de l'esprit. Mais ces liaisons n'acquièrentde valeur visà-vis de notre conscience qu'à la suite do comparaison et de choix. « Les formes et les lois de ces liaisons, dit Wundt (d), dépendent entièrement de cet acte de comparaisonet de choix en lequel consiste !'G8sencode l'aperception active ette-méme.M Telle est. dans ses grandes lignes, ta théorie du philosopheallemand, Elle exposele problème, en marque les dinorentes parties, mais n'apporte aucune solution. Toutes les distinctions et les synthèses progressives de Wundt se bornent il nous ramener au point de départ. Les sériations qu'il établit ne sont que des constatations psychologiques;e!!es peuvent passer pour desjdistinctionsmotivées, elles n'ont aucua droit &s'intituter les lois de ta systématisationde t'csprit. En les résumant, on aboutit à !a formule suivante, qui montre clairement la pétition de principes dont ottcssont exclusivementcomposées. H sf passe dans la conscience des systématisations impliquant des actes do comparaison et do choix s'effectuanten vertu de liaisons aperceptives dont les formes et tes tois dépendent de propriétés do comparaison et de choix qui caractérisentcette chose irréductible et inconnaissable la conscience. Nous avons dit ailleurs tout le caractère métaphysiquedes conceptions de Wundt. Nous avons rappelé les jugementsportés sur elles par certains psycho.physiotogistes des plus accrédités de l'Allemagne. Nous aurions pu rappeler que Munsterberg (3), un des promoteurs des doctrines de l'association, avait déjà dit de t'aperccption de Wundt qu'elle était t'X inconnue, introduite comme un expédient commode dans les opérations de la psychologie. Et malgré les critiques de Tiichener(3), nous croyons t'apfrccptionde Wundt inutile et non fondée, et la considéronscc<nm<' impuissante à rendre compte, même psychologiquement,de la systématisation de nosidées. La systématisation n'est, en rcatité,que l'association vue par son côté psychologique, étudiée exclusivementdans sa finalité. Tous ceux qui se sont préoccupés de l'associationont fait de ta systématisation, peut-être sans pleinement le remarquer.JamesMitt, Bain, Spencer ont manifeste. ment montré leurs préoccupationssystématricesen s'cnbrcantde ramener vers l'unité teurs multiples lois d'association. Binet (4), en partant do la fusion des états de conscience semblables, systématise à son tour, car ce phénomenedefusion,fort étudiépar les psychologuesallemands,constitue en réalité t'opération essentielle,l'unique opération de la systémntitsaion. Et finalement, c'est à une expression synthétique qu'aboutit Ribot (S) en constatant que l'attention tend au monodéismc. (<) WuNOT, Ë~Mt~ de p~<~<o~M pAy.tM<o~Me.Paris, <886. (2) MuNSTERBEM, B~~e.5)tr MyerM<M<. P~e~~pM:. Freiburg,<889. (3) TtTCHEKBR, Mt~. Ju!y.0ctoberi89t. (4) BtKBT, JL<t ~yc/M~Mdu r«M<MM)e««;M<. l'aris, i880. (S) RtBOT, PM~o~Mde ~'f«<<'H«oM.Paris, t8N9. Cependant cette constatationne peut suffire & une recherchedes causes qui mènent l'esprit vers la coordination et l'unification de ses tendances. Et sans vouloir reprendre fétude partielle et unilatérale des doctrines de l'association,il nous paraît nécessaire de vous exposer dans seslignesessenticllcs une théorie nouvel te et ingénieuse de la systématisationde l'esprit. Le système auquel nous faisons allusion est celui développé par M. Pau!han(i). L'auteur donne lui-môme une idée synthétique de M théorie en guise de conclusion à la première partie de son travail. Nous transcrivons textuellement cette concision « Nous avons reconnu t'existence d'éléments psychiques plus ou moins complexes, toujours composés, toujours,sauf celui qui réunirait toustes autres, prêts à entrer comme partie dans des ensembles plus vastes. Ces éléments ont une organisation propre et une activité relativement indépendante. Chacun, en tant qu'il est un système, agit pour soi; une fois réuni à d'autres éléments en un système supérieur,il n'agit'plus, tant que l'associationse maintientstrictement, que pour ce système supérieur dont it fait partie; quand l'association se ret&che ou disparait, il retourne à ses premières habitudes. On trouve ainsi des complexus d'éléments de plus en plus nombreux, de plus on plus étroitementliés. Dans cette lutte pour l'existenfe, ta sétection est déterminée, les systèmes sont favorisés ou affaiblis par la nature plus ou moins imparfaite de teur organisation propre et de teur association avec les autres éléments de l'esprit, par le degré de leur intensité, par leur répétition. par leur persistance et par d'autres circonstances moins importantes.Ces éléments psychiquesont une double tendance susciter pour s'associeravec eux, pour les absorber ou pour être absorbés par eux, selon leur importance, les systèmes psychiques qui peuvent s'harmoniser avec eux, s'unir avec eux en vue d'une fin commune. former avec eux des composés uniRés; et, au contraire, inhiber, empêcher de naître, de se développer, faire disparaître ceux avec qui ils ne peuvent entrer dans un même système ». Les deux lois essentielles sont dénommées par l'auteur <o< (fcssodttfton et ~t (ftnM't~systématiques. La toi d'associationsystématiqueexprime que « tout fait psychiquetend a s'associer et à faire nattre des faits psychiques qui peuvents'harmoniser avec lui, qui peuvent concourir avec lui vers une fincommune ou des Hns harmoniques qui, avec tui, peuventformer un système «. l.a loi d'inhibition systématiquesignineque « tout fait psychique tend à empêcherde se produire, à empêcherde se développer ou à faire disparaître tes éléments q ui ne sont pas susceptibles de s'unir à lui pour une n commune». Ces deux lois, l'auteur les complète par d'autres,accessoires,qu'il r (i) PAOUtAX, L'a<'<w~<'men~<:e< <!MHM~de t'<MpW<. Paris, i889. nomme lois de l'association par contraste, par contiguïté, par resscmbtancc. Mais ces dernières, y compris môme !a toi d'inhibition systéma- 1 tique, ne constituent aux yeux do fauteur « que des variations,desformes particulières, et !a loi d'association systématique représente la raison d'être générale de toutesles autres ». H ne s'agit point ici de critique. Les très sérieux mérites du livre de Paulhan seraient, dans ce cas, signalerbien avant t'exposades objections qu'il sout&vo.Lc travait du philosophe français vaut surtout par!actarté. la méthode et la richesse de l'argumentation. Mais il faut reconnaitrc qu'en dehors des constatations générales que nous venons d'énumérer, fauteur no nous apprend rien des raisons de son association systématique. Or, iadiuicutté et l'intérêt du problème sont moins dans la démonstration de phénomènesdésormaisindiscutablesque dans le détail do tour mécanisme et de leur origine. Puis, ce que nous reprochons aux idées de fauteur, c'est la unaUte dont il dote les actes de l'esprit, ):! personnalité qu'il leur alloue, tes tendances délibérées dont il !cs gratifte, toute cette vie particulière et indépendante qu'il leur confèresans restriction comme sans preuve. Nous savons très bien que cette finalité, l'auteur t'attribue aux choses cttes-mémcset non à la conscience. Contrairement aux opinions métaphysiques de Fouittéc, Pauthan (<) dit excellemmentailleurs,dans un petit livre du plus grand mérite, « qu'il n'y a absolument rien dans !a conscience e!te*m6mcqui puisse autoriser à lui donner cette propriétéd'organisation et de systématisation que nous refuserions ta matière ?. Cependant la fonne qu'il donne à ses lois et fimporti'nceextrinsèque qu'il leur accorde prêtent féquivoque. Il a beau se défendre de nous expliquer la finalité par l'intelligence, on reste sous l'impression du reprochedont il se défend. Le chapitre où il s'efforce de ramenerses tois d'associationà des processus physiologiques,est loin de fournirles arguments que réclament nos tendances biologistes. L'auteur so borne y atMrmcrquc pour lui, comme pour les psycho-physiologistes contemporains, les combinaisons psychiquesne sont que des combinaisons physiologiques.Or, nous le répétons, les caractèresinternes de l'activité inteltectuettp ne constituent que le coté accessoire du problème. Toutes les généralisations possibles ne dépassent guère la portée d'un exercice de rhétorique tant qu'elles n'ont pas à leur base des considérationsbiologiques. C'est ce qu'a compris très nettement Bourdon (2). Cet auteur a tenté un exposé de l'association & l'aide d'éléments plus susceptibles de mesure et rappelant davantage tes attributs des processus physiologiques. H remplace la loi d'association, qui implique trop de finalité, par cellede ~i) PAM.MAK. /<'Hu<H<'H<ta~i'<)/ Paris. i887. (3) BMHMK, ~K~< des </t~ft~ <'<Mt~Wp<~a'M<M. ~MKVt'H PMt).OSOt'!).,t89i.) Mciété.Cette loi de société des phénomènesse confond,dit-il, en dernière analyse, avec celle (les similitudes. Or, selon fauteur, « les similitudes paraissentdevoir portersur la quantité, ta qualité, t'auectivité, la position dans le temps et t'espace, le nombre et l'ordre ». Cette tentative vaut surtout, ainsi que nousle disions à l'instant, par une rechercheplus minutieuse des conditionsde l'association. Pareito, nous côtoyons de plus près la physiologie; car- ta plupart-des éléments de son concept de similitude représentent des attributs que nous avons rencontrés dans ta sensation. Nous rentronsdonc en terrain biologique.Notre excursion nous a appris que tes phénomènes de l'esprit se groupent et se combinent entre eux. Mais les raisons de ce groupement ne vous ont pas été fournies, et il est nécessairede les chercher. Sans t'cxptication des lois qui maintiennent la systématisasation, il nous serait impossible de concevoir l'obsession. L'obsession,en euct, c'est le déséquilibre dansles associations;ou plutôt, t'cbscssion représente la systématisation finale d'une idée qui fait tout convergervers elle, absorbe les autres associations ou tes inhibe, et qui finalement aboutit l'impulsion. Comment s'opère donc la systématisationdes idées? Et, au préalable, où s'opére-t-ettc? Car en examinantle problème physiologiquement,cette question est la premièrede celles qui réclament une solution. En thèse générale,la systématisation psychique a pour siège t'écorce cérébrale. Or, le siège du phénomènepermet déjà certaines déductions. Nous savons que les résidus corticaux sont les plus récents ut tes pius5 instables. Leur instabilité exclut a ~non l'idée d'une systématisation qui teur serait personnelle et spontanée. D'un autre cùt< ils ne traduisent Hucunc nécessite biologique. Ces résidus constituent tes assises d'une adaptation progressive, mais ils ne représententaucune des deux fonctions de nutrition et de reproductionindispensables à la vie individuelle et spccinquc. L'ccorcc n'est, en effet, qu'une immense surfice réncchissante vers laquellemontent, de tous tes points du système nerveux, les vibrations nées au sein de l'économie tout entière. Les trajectoires dépourvues de finalité sont réglées par des mécanismes sous-jacents. Ces mécanismes, étagés et superposes, traduisentles nécessites dernières parvenues dans la conscience à leurs formes ultimeset spiritualisées. Nos études de psycho-physiotogie générale, nos vues sur rëquitibre et ses formes n'avaient finalementd'autre but que celui de vous montrer la systématisation des résidus corticauxtributaire de la série des coordinationssous-jacentes. Or, vous vous rappelezque l'axe cncephato'mëduttain' se subdivise, dans son évolution biologique, en trois grands segments fonctionnels. Le segment butbo'méduttairc coordonne la vie végétative. Mais cette coordination préliminaire se continue dans tes ganglions de ta base qui comporteraient eux'memes ta systématisation de ta vie de re!ation. L'ecorcene reflète que cette double coordination.les raisonsdo lu systématisation des idées doivent donc être ctterchdesdans ta systématisation des sensations et des fonctions, de nos tendances et do nos instincts. En réalité, Messieurs, nous ne valons que par ces deniers. tls sont les plus anciens, ceux que l'automatismeguette sans les avoir asservis t'ncoro. La moelle, vouée aux réncxes, n'est plus susceptiblede modifier son individualité. « Car la nature do l'individualité, comme dit Meynert~). est uniquement relative aux images tes mieux fixées. » Toutefois cette proposition, prise a ta tottre, donnerait aux imagesmédullaires, aux résidus des centresde la moelle une trop targ<* intervention dans la constitution de t'individuatité. Aussi, tout en conservant cette formule, il est nécessaire d'ajouter que les images ou plutôt leur contre, pour caractériser l'individualité. doiventgarder un fond d'instabilité ou. de mattéabitité. Car la stabilité, c'est te réuexe indéfiniment semblable à tui-menu', c'est la saturation, l'inamovibilité,L'instabilité, au contraire, c'est ta vie, t'évotution, l'adaptation. Elle mesure la réceptivité de l'élément nerveux et trouve sa plus haute expression dans l'attention. C'est ce quelque chose <)'instabtc, d'impressionnable,de réceptif, formant le fond de t'attcntion spontanée, que le centre doit garder. La préoccupation, qui n'est que l'obsession atténuée, a été appelée avec justesse une hypertrophie de l'attention. Mais si l'instabilitéet ses propriétés fondamentales, l'impressionnabilité et l'attention, constituent des conditions nécessaires au fonctionnementcentral, une certaine coordination reste indispensable. Sans cette propriété coordinatrice,ta systématisation est impossible. L'attention, lu préoccupation,t'idcc nxe et l'obsession, qui n'est que l'idée fixe revêtue de t'h\')Wi'csth<~ie douloureuse inhcn'ntt; au besoin, n'existent point en dehors tt'cttc. Or, parmi tes centres conscients, doués de stabilité et de coordination ta fois, seuls les ganglions de la base semblent satisfaire ces nécessités. tts pamisscnt posséder seuls cette propriété d'être les plus solidement organises. Cette soti(iit6 d'organisation, ils la tiennentde toutes tes conditionsimposées et reconnues à la formation de la sensation et de son résidu l'intensité, la répétition, ta durée, etc. Elle tour vient de l'héréditéqui les relie aux séries inférieures de l'animatité. Elle a ses originesfinalement dans la trame même de nos tissus, par cet instinct de conservationqu'elle synthétise au plus haut degré. Voilà, Messieurs, la raison de la systématisation corticale; celle-ci nous apparait comme subordonnée une systématisation sous-jacente, dictée eUc-mcme par nos besoins, par nos tendances, nos désirs, par toutes les forces subconscientes qui s'agitent dans ces zones intermédiaires entre ta pleine lumière de l'écorce et l'obscurité réftexc de la moettc. C'est ta que se brassent, pour ainsi dire, les formes élémentaires de notre personnalité. On pourrait, selon nous, y chercher tes exptica- (1} MBYKMT, P~c/tt'M/Wc. Hntxcttt's, !888. tions des déséquitibrotnentsmoteurs det'épitepsie, des modalités asthcniques des névropathes,des anesthësics systématiséeset autres (tes hystériques. Et il nous paraît possible d'y localiser ces formes partiettcsou générales de l'automatisme psychologique si bien décrites par Pierre Jeannct ~) dans ce livre de psychologie physiologique que nous tenons comme un des plus instructifsde ce temps'ci. La suite de nos entretiensvous.montrera les justiMcationsprotMbtM! d'une pareille conception. Aujourd'hui, nous n'avons qu'à considérer les ganglions de la base comme tes élémentsessentielsde la systématisation corticale. C'est ta couleur et, moins métaphoriquement,la vibration particulière a ces centres récepteursqui donnent ta sensation ses attributs systématiques. Ce sont les tensions projetéesrégulièrement do bas en haut vers t'écorcc qui créent dans cette région la diversité et l'intensité variée des états de conscience. Quand l'idée nait a l'esprit, ce qui dirige sa systématisation ne vient point d'elte-méme, mais de son harmonie avec nos tendances. L'intellect ne se systématise pas dans une tinatitc qui lui serait propre et exclusive. U se systématise pour répondre à un<' systématisation relativementpréfbrméeetsous-jaconte.t'ayot(2)a tr&sctai' renient exprimé une idée qui se rapproche considérablement de cettes qui précèdent « L'intelligence,qui est certainementce qu'il y a de plus superficiel en nous, dit-it. n'est constituée que par un système de représentations hautement symboliques entre les seuls éléments qui ne soient pas symboliques pour nous, à savoir nos émotions. C'est dans le côté nftectif de notre nature que la métaphysique, qui n'est qu'un rais hardi au delà des limites de notre conscience, devra chercherla réatitf la plus approchée de la réalité dernière. La chercher dans t'intettigcncc, c'est lui tourner le dos. » Notre intelligence, en enct, n)émo dans la réMe~ton ta plus indépendante, en apparence,se borne à chercher des raisons & nos instincts. Les troubles de la systématisation affective, voilà donc les raisons <!c la déséquitibration psychique. Le fonctionnement normal de t'écorcc implique un fonctionnement normal de ta base. Et ce dcrnit'r com1 porte une systématisation de toutes nos fonctions. L'hannotm' génct rate n'est donc que la synthèse des équilibres partiels arrivés a tour suprême coordination. Nous pouvons maintenant, Messieurs, revenir au point de départ de cette longue parenthèse. Que traduit l'obsession? Elle traduit te déséquilibre d'une ou d'un certain nombre de nos sensations synthétisées en dernière analyse dans nos tendances anfctivcs. Mais cette traduction peut être littérale ou plus ou moins libre. Si l'obsession i est formée d'instinctsou d'appétits morbides, la traduction prend t'atturc (t) t'tKMK ~}<?<t;ï, L'f!M~M)atMMMp.~o~~MC.Paris, i889. t~ PAYOT, Cw<M~« /« ~).!(t«(!H<~M)« idée. (REVUEftHt.OSOt'WQUE,i89i.) d'un mot-a-mot. Quand l'obsessionrevêt des formes plus intellectuelles, plus psychiques, la traductions'écarte progressivementdu texte. Elle pt'ut mémo arriver & donner!c change sur son origine et ses fins. Nous verrons, par exempte, dans t'érotomanie, !e trouble sexuel comme idéalisé et dépouittédola matérialitéde sos tendances originottes. Maisen dépit de ses transformations,le déséquilibreémotionnel représente partout h raison et la cause de nos déséquilibrespsychiques. Les vérités de ia vie normal de l'esprit sont aussi tes vérités de ta vie morbide. Nous avons vu.avecMaudstey, que l'imaginationette.mémeavait ses originesau sein de notre éducation sensorielle et sensible. Selon que nos premières coordinations sont plus ou moins adaptées aux choses, les produits de l'imagination confinent au génie ou a la folie. L'intellect, dont l'imagination n'est que la forme exattée,subit les mêmes lois, se plie aux mêmes nécessites. Les manifestations psychiques morbides les plus élevées ont te plus souvent à leur origine des détraquements émotionne!s et sous- <'orticaux. Cependant les relations que nous venons d'exposer ne constituent pas toute la psycho'physiotogicdel'obsession. Cette dernièren'est pas seulement caractérisée par une intensité plus grande de l'idée en rapport avec t'émotion qui l'alimente: elle implique en elle et au dehors d'ette des éléments indispensables a son extériorisation. Car vous vous rappelez, Messieurs, que l'obsession morbide ne figure ici qu'a titre secondaire,comme phénomèneexplicatif et causal a la fois <tc l'impulsion morbide. Pour aboutira l'impulsionmorbide, l'obsession morbide doit présenter un certain degré d'intensitéet être accompagnée d'une inhibition des centres circonvoisins. Le degré d'intensité s'explique tacitement t'aide de vos notions antérieures, tt faut que la tension du centre obsédé franchisse la distancequi !c sépare des centres moteurs. Elle doit vaincre desrésistances physiologiques représentées par la stabilité et l'organisation des résidus à traverser. L'intensité est donc une notion de mécanique physiologique que justifient nos schémas du fonctionnementdes centres associés. L'obsession implique aussi la persistance, dont la signification biologique générate est la même que celle de l'intensité. Car la persistance de !'obsession ne traduit, en dernière analyse, que l'intensité du déséquilibre dmotionne!inconscientsous-jacent. ït nousreste à vous dire quelquesmotsdu rotede l'inhibition dans l'obsession. Nous avons distingué l'inhibition de l'interfércnce. Le choc subi par l'irradiationde l'obsession dans les centres à traverser pour atteindre tes zones motrices, peut ne donner lieu qu'à des actes d'interférence. Les centres interfères sont supposés, dans ce cas, n'offrir d'autre résistance que teur inertie. Mais ces centres sont parfois, à leur tour, le siège d'é!aborations nerveuses. Des tendances, des dégagementsde force s'opposent i j alors au passage de l'inilux envahisseur. Ces résistances doivent être vaincues. Et les résistances à surmonter ne comportent pas seulement celles des centres que traverse l'obsession, elles impliquentégatemcnt tout ce qui, des régions ambiantes, atnuo au contre obsédé pour t'enrayer et le paralyser. C'est par !'inhibi)ion que l'obsession tient tête à ce véritable assaut. L'inhibition symbolise alors toutes les tensions que les territoires obsédés projettentvers tes~départements voisins. Cette inhibition revêt. des caractères variés. « La suppression d'un état, sensation, idée. mouvement,par un autre état se fait à tous les degrés », dit Binet~). Elle so fait dans te domaine des sensations comme dans celui des percep' tions et des idées; elle peut paraitrc sortir des profondeursde notre vie anectivo, tout comme elle semble par moment naître spontanémentdans te domaine <!<) l'idée pure. Mais de près ou da loin, elle relève des centres sous-jitccnts. dont l'action permanente, positive ou négative, constitue la raison ultime et dernière de notre vie intcttectuette. L'inhibition exercée par l'obsession morbide n'est donc, comme cette dernière, que le rellet de la tension des centres sous-jacents;son mécanisme plus particulier ne dépend que de sa nature irradiatrice.La même tension qui provoque l'explosion motrice de t'obsession détermineégalement les phénomènesinhibitoires dont elle est accompagnée; que l'origine <te cette tension soit superficielleou profonde, te mécanismeconserve une mOne formule. Nous voici au terme de notre démonstration. Elle no comporte, en rcatité, que quelques éléments essentiels. L'obsessionmorbide implique donc généralement un déséquilibre ancctifse répercutant vers te cortex; c!)o nécessite une certaine tension, une persistance marquée; elle est accompagnée d'inhibition et atteint son degré le ptusétevé lors de son irruption dans les centres moteurs et de son extériorisationen impulsion morbide elle implique l'attention, présente sa forme rudimentairedans la préoccupation,sa forme développée dans l'idée {!xe. Les idées fixes, les obsessions et les impulsions morbides dominent toute la patbotogie dégénérative. Sous des formes variées, elles sont à l'origine de la plupart des actes des déséquittbrés; elles traduisent le déséquitibrcment. sous tousses aspects; elles l'annoncent de loin danstes dégénérés du haut (le t'écheite, elles t'afnrmcnt irréductible et permanent chez ceux du bas. Cette importance multiple motive les longs développements dans lesquels nous venons d'entrer au sujet de ces caractères collectifs. Quoique localisés dans l'écorce, ils trahissent donc des déséquitibrations sous-jacentes,variables en importanceet en profondeur. Les degrés de cette déséquittbration,son origine et ses transformationsà travers le cir- (<) BtNET, Fn/tt~ftOM. (REVUE PM)MSCPH!Qt!B,i890.) cuit psychique, son intensité,sa persistanceconstituentautant do facteurs essentiels do ses variations. Nous chercherons la raison de toutes ces vanetés lors do l'étude de chacun de nos groupements régressif; mais que! que soit !o résultatde ces recherches partielles, !'origine de ces perturbations restera émotiveot affective. Nous verrons, dans les dégénérésinférif'urs, pleinementse contirmer celte vente capitale. t.cs dégénérasinférieurs manquent du circuit psyctxqu~ indispcnsabteaux transformationsdont nous partons; chez eux, entre le centre émotif et l'extériorisationde l'obsession ou de l'idée nxc, les commutateurs intellectuels font défaut. Ces dégénérés nous montrent les origines biologiquesde l'acte instinctif et de ses causes. Vous verrez de cette façon que l'instinct est la base même de t'idéation la plus élevée. En(!n, plusieurs conférences serontconsacréesaux obsessions tnorhidcs, et la dcscquinbration affective et motrice interviendra dans t'ctucidationdes troublesde t'epitepsio et de l'hystérie. Toutefois, il est nécessaire,avant de clore cette conférence, de vous signatcr encore deux caractères essentiels de l'obsession. L'un de ces caractèrescomprend une notion qui rapproche l'obsession du besoin. En <*nct, Messieurs, nous avons denni le besoin comme l'expression du troubte d'un centre,siège iui-memede tensionsanorma!t's. Le substratum df l'obsession peut se représenter, travaillé par une réelle poussée qui tend vers la décharge. Cette tension ne traduit pas, comme dansle besoin, une fonction périodique en détresse;mais vis-a-vis de la conscience, le rcsuttat revêt le même caractère. Et ce résultat. c'est la douleur. La douleur dégagée par tf centre obsède, constitue le second des attributs dont nous voûtions vous pat'ter. L'obsession n~mc physiologique comporte donc un mécanisme identique au besoin. Et elle appara!t dans la con. scipocc, en <'net, avec tous tes caractères du besoin intense etinassouv!. Ot't vous le savcx, Messieurs, tout besoin non satisfait domine peu à peu l'activité psychiqueamt'iantf, il l'organise et la systématiseù son profit t i! l'assujettit a son autocratique despotisme. Le besoin ne de ('obsession jouit des mêmes propriétés it déteint sur ta vie mcntate tout entière, t'absorbe pour ainsi dire. C'est dans ce sens que l'idée mérite dans certains cas te nom d'ideeforce. Mais il ne s'agit pas ici de la conception métaphysique de Foui!- tee (~ t'idee Unatitc à elle-même dans la volonté et dans la conscience. Cette conception avait du reste été judicieusementréfutée par Gaston Hanvitto (2), alors qu'etto subissait dans la Mct'tM des DcM.c-<MoMf~sune première et lointaine gestation. Pour tes physiologistes, ta force no se comprend pas en dehors <!<* la matière, et la Hnatitë ne se comprend pas (i) Foun.t.ÈB, ~ap~/cMo~MdM ~<b!'c<M. Paris, i892. t2)~l) !)ANYH.LB, Untirrr. f.'t<~C L'irtr~eet ta (orce. ~CC. (REVUE tB6 PUtLOSOPHtQUB, PUtLOSOPtitQU~, octobre oetobre t89i.) du tout. L'idec-force représente à nos yeux la force do l'idée, et !a force d l'idée n'est que h) puissancede son substratuM, prise dans son acception mathématique.Ette résidu dans un enunagasinemont de force vive, dans la tension intramotecutaire des particules du résidu dont clle synthétise la fonction. C'est ainsi que t idco fixe symbolise la vibration ta plus intense de celles qui constituent le champ entier de ta conscience; cite en atth'c A cttc, pour amsi dn'e, tome i'encrgiodisponible. Etle explique t'.tiïure ctrangc, uniforme, munoïdeique de l'individu sous te coup d'une obsession exaspérée. De cette manière se comprend le soulagementde la détente. la satisfaction qui t'accompagne,te calme qui suit facto, cet acte fùt-it le crime le plus odieux. Et voita, Messieurs, que dans la pathologie (le l'esprit, au sommet même de la vie psychique, dans ces régions inexplorées et comme soustraites aux lois habituelles, tes principes généraux de l'activité humaine sa retrouvent. L'impulsion qui traduit l'obsessionn'est physiotogiqucmcnt comme pathotogiqucmentqu'un réflexe. Normale, cttc attesta t't'quitibrc psycttique. renet de i'ëquitibre atïectif, qui du reste n'est luimémo qu'une synthèsed'équilibres; morbide, elle signifie que la des~qu!- tihration s'est emparée de l'individu.Normatf', ette implique des rapports réguliers de t'acthitë interne et de t'activitëexterne; morbide, cHeproctame la disharmoniede t'être et du milieu. Or l'une et t'nutre ne réclament, comme condition csscntit'ttc, qu'un centre. si(gc d'une t)\'pertcnsion, visant la décharge. Toutes deux sont tributairesdes lois physiologiquesqui règlent les rettexes et tes rapports des tcn'ituires centraux. Toutes deux s'accompagnent (le phënomfnes (toutoureux, suivis de satisfactions et d'apaisement fonctionnel; elles montrent que dans Ja vie normale comme dans la vie morbide, !'ctrc humain fuit la douleur, rccttcrche te plaisir. Cette double tendance est du reste universettetnent proclaméeaujourd'hui. Fouittec, qui na nie le déterminisme que sur te terrain de la volonté et de ta conscience, proclame t'ctre et le bien-être comme symbotisantles mobiles df's actions humaines. « Quelque formulequ'on veuille choisir pour expliquerles faits, dit de son côte Meyncrt (i), la plus simple sera toujours quc-dans les actes tes plus compliques, les ptusincomprehensihtcs, les plus enigmatiquesde l'homme, la fuite du plusgrand dëptaisir est ta r~g)c de conduite, le motif déterminant. » Et Beaunis(2), joignant l'autorité du physiologiste a celle du philosophe et du pathologistequi précèdent, ajoute « Le plaisir et la douleursont donc, si on a égard à l'évolution de t'individu comme à cc!tc de l'espèce, non des cpiphënomènes surajoutes, accessoires à la sensation, mais les éléments fonda- (2)4 MEWEttT, BEAUKts.P.e~n'< ~Mt!M«oM<n/<?rMM. Bruxcttcs,Paris, !888. (cl) BSAUNIS. Lcs sensationsinternes. Paris, 1889. mentaux, primordiaux et les germes mômes de la sensation. C'est en réalité !a sensation qui est t'epiphenomcne, et les premiers mobiles des premiers organismes ont cte le plaisir et !a douleur, comme du reste ils sont encore aujourd'huiles mobiles essentiels des êtres les pius perfectionncs et en particulier do l'homme. » Ajoutons, Messieurs,qu'i!s ont toursource au plus profond do t'être. Nous démontrerons,en effet, qu'ils ne traduisent que les perturbations ultimes et dernièresde ta vie cet)u!aire. Disons encore qu'ils sont nécessaires, utiles, bienfaisants,providentiels.tts traduisent tes pretnipfsindices d'un équilibre qui va se rompre. Et finissons en déclarant qu'ils constituent l'essence même du progrès et marquent les efforts de l'adaptation. Si Fouittce a pu dire qu'être et bien-être formaient les ressorts mêmes de l'existence, mieux être constituela raison du progrès. SEPTtÈME CONFÉRENCE. T,ES DÉGÉNÉRÉS INFËHIEURS Importance et sipuncation du groupe. tt carant6rise particuti~re~ncntla régressionnutritive. Signi<)Mt!on sji&'iatcdu d<!<<'iui)ibrcnutritif.–Contenu du em:t))0.–)!tMdeducrtinismo.– Sti~na~s ))])y<.i')t)cs, hi"!<j;'1"csetétiologie du crétinisme. t.'idiotio tnyx<B)<mt':uso et ses ra))pothn\ec le (:r<!tinismc. L'idiotie. Idiotie cougtoitatc et acquise. Les st!g)natsanato. tni!)')pt t)c l'idiot. Stigmates biotogiques. Les instincts chez les idiots. Les c)assi()eationt des idiots Esquiro), More), FôtixVoisin. C)Msif!ca)tox de Sollier.-Ses bases: t'attentionet st"!dff;r6s.f!)c')rde)'a«e)'ttno.–La psychologieeomp.tn'edesidiots.–Let.'ngajicet t'ecrituro chtt)'i()ift.– L'i<)<ftionet ses pmeedcs chez t'idtot. Les fsm)tc< chex t'i'tiot. Ctiti'jua do la f)a<ificationde Sollier. C)as<iHcatio)) de Jules Voisin. ne l'idiotà l'imbécile, Définition de t~~ri~f.– f.c'; cnt~orie! de t'imMciOitô selon Chambafd. l.esstigmatesde t'im))<ci)tito. t,f hihied'f~j.rit. Les mins et les néants chez les d<'c<in<MsinMfieM~. Valeurdos !!ti);matM anatO!t~)HMdMde,:6~cresi)]f'?ripurs.–SisotnMti('ndcs8ti(;ma'e9phj;s:otoHi')U<<ctp~e))it)))('s. i'arai!<')i):))H'fie d~jx'ndftHce do re~ deux rateRoricsde :tij;H)atM. t,M stiRtnatet socif)to,;iques rh' )'ii dcgt'tX'resinf&icuM. ).c'! antisociaux. Les n<ne)a))ï. Les extm'ociauT. Crim!- nai!tt ct r<j)o))~ititudes dcp'!nfrs inf~ficurs. Les facifursde la dc};encrc<'cnco particuHcrs am dc~'uerct ioMricurf!. L'h<!fMiMchez tes dtg<n<ir.'sinférieurs. 8c< fornx't graves et sos fortnci: !)tt<nu<'cs. Ht<Sr~di)6 pathotopique. L'))<!rMi~paratyphititiftue ~etou Fournier. ). unpuhi\tt6chez les dégénérésinfMeufs. Son tn~eanismo Sa sigotHeationet sa ïateur. MRSStËUns, Les (h~n~s inMriem's forment la première des subfHvtsions du [ gmujfRdcs (t(~cH(?t'<!sctdc8dëst!qui!ibr<!s.L'intérêt qui s'attache à leur ~h«!e sonbtc, prcmi&rc vue, considérablementréduit et d'ordre plus )Mrtieu)i~rcm<'nt ni(!dicat. Les dëg<}n<!rds intcrtours ne n'ntcrmcnt, en i cftet, quf des ctrcs pourvus d'une vitalité proFondcmcnt atteinte et dont un ~)'ft))f! nombre confinent plus ou moins directement à ta catégorie des matndcs. Leur groupe parait avant tout recetor des infirmes et des nMtfon~s. Lf's causes tncmM qui engendrent ces déshérites complets n'ont dès l'abord de va!<'nr apparente que pour le biologiste. Elles ne comportent rien de cet attrait qui s'attache aux facteurs des perturbations affectives, psychiques ou sociales. Lnsd<ner~ inférieurs constituent, en effet, dans tour grande majo* rite des extrasocianx. tts ont l'air do vivre d'une vie purement végétative et sont commerciegucs par la nature en dehors du monde de nos idées et de nos sentiments. Nous consacreronscependant aux dégénères inferieurs toute la conférence d'aujourd'hui. Et les raisons de cette étude détaillée sont nombreuses.Tout d'abord ils sont, eux, tes vrais dégénérés; car. quasi-invariablementfrappés de stérilité, s'il leur arrive le matheur de procréer, ta déchéance irrémédiabtcguette feur progéniture.Us servent donc de démonstrationobjectivea la loi même dps régressionsqui domine la dégénérescence. Ils !a montrent,cette loi, non plus activeet récite dans le domaine de ta psychologie, mais vraie, tout aussi rigoureusement, dans ta biologiedes individuset des cpttccttvités. Puis ils composent des types nettement marques qui nous fourniront t'occasion unique d'étudier dans ses effets accumulésl'influence isolée ou prépondérante des grandes causes dégénérativcs.La plupart de nos autres dégénères relèvent, en effet, d'originesmultiples; tcur étiologie rentre dans !a ctasse mixte où te milieu et l'individuinterviennenta la fois dans la genèse de t'étatdégénémtif. Chez nos dégénèresinférieurs, au ccntrnire. nousrencontreronsfréquemment une cause unique présidant a et' long travail de réduction et d'anéantissementprogressifs de t'être dégénère. On diraitque chez ces dégénères, la vie ette-mcmc, (tans son essence et à sa source, semble irrémédiabtementatteintc.tts nous représentent, si vous le voulez, les desequitibres de la nutrition, au degré le plus accentue. Nous avons dit ailleurs qu'ilstémoignaient fréquemment d'un vitalité perturbée jusque dans son anatomie. Et ceci r~ctanu' quftques cxptications. Car en parlant de desequitibrt's divers, nous n'entendons nuttement les opposer les uns aux autres et moins encore les disjoindre et les individualiser. En réalité, ils relèvent tous de perturbations nutritiveset tous ne sont au fond que l'expression de troublesccttutaircs; mais t'intcnsité, la gcnerati'.ationou la focalisation de ces troubles tes ditïerencient sumsamment. Les uns n'impliquent, en cnet, que des désordres Mbtcs et limitesse traduisantpar des manifestationssupérieures au haut de t'ccorcc, dans les réactions des cellules nerveuses les plus perfectionnées. L'importance du phenotneuc psychique masque pour ainsi dire la cause pbysiologiquerestreinte dont il dépend. !t semble dans ce cas que le trouble nutritifse soit ta fois tocatisé et presquespirituatisc. A ces déséqui!ibrcs d'un caractère biologiqueréduit et d'une importance psychique et socio. togique considérable, nous gardons l'étiquette subjective.Nous réservons la désignation de déséquilibre nutritif pour la série des perturbations génératisécs a l'économie tout entière ou tout au moins a t'une de ses fonctionscapitales. Le mécanisme de ce déséquilibre peut être variHbte il résultera parfois d'une déformation de t'un ou l'autre des organes essentiels d'autresfois, sans focalisationapparente,il ne trahira qu'une incapacité vitale sans tare appréciable. Mais dans tous les cas le résultat sera le même; il se traduira par un retentissement profond et définitif sur !'<'nchannetm'nt (les processus biologiques. Par déséquilibre nutritif, nous entendons donc la nutrition perturbée, viciée dansson ensemble, de son origine sa nn. Et vous vous souvenez que le déséquilibrenutritifainsi comprisse trouverabase desétats de déséquitibrationqui caractérisenttes dégénérésinférieurs. Nous avonsdit que !o déséquitibronutritif comportait la signiHcation dégénérativela plus haute, qu'il exprimait te dernier terme de la loi do régression, appliquée aux grandes fonctions biologiques, mais qu'il signiuait aussi t'hérédité accumuléo, soit l'intensité excessive ou l'intervention prématurée (le ta cause perturbatrice. Vous vérifierez progressivement ces assertions, car tes dégénérés inférieurs retevent en en'et d'une doubleétiologie. Chez les uns, il s'agit d'une intoxicationcontinue par un poison régulièrement absorba mété soit à t'cau, soit à la nourriture. Cbex les autres, on constate, t'ctat foetal, ou dans les premières années de l'enfance, l'intervention particulière d'un agent perturbateur. Ces deux subdivisions de la première des catégories de dégénères inférieurs renferment la plus grande part des crétins, des pethgt'cux, des myxœdématcux et des malformés. Mais il est une seconde catégorie de dégénèresinférieurs présentant au point de vue régressif un intérêt ptus spécial et plus instructif.Cette ctass~ comprend les idiots et tes imbéciles, derniers produits d'une lignée de d<!sëquiti))rësparfois brittants et quotqueibissupérieurs. Ces dégénères attestent l'involution degéncrative, montrent la persistance de la tare ancestrale et nous renseignent comme après coup sur la signification de certaines perturbations psychiques aux allures étranges, fantaisistes ou baroques d'ancêtres parfois éloignes.t!s représententdonR te terme ultime d'une série régressive pendant l'involution do taquctte les tares beredi* taires se sont progressivementaccumulées. !ts motiventla gradation et ia hiérarchie apportée dans t'ctude des divers groupes degenératifs. Cependantil s'attache à t'ëtude des dégénérésintérieurs un intérêtsupérieur!t cctui que comporte la justification d'une ctassitication. Au crétin, au pc)h{;reux et à l'idiot qui forment, pour ainsi dire, te fond du groupe, s'ajoutctn, en euet, tes différentes catégories d'imbécitcs et de débitt's. Avec ceux-ci, nousrentrons dans le domaine de la vie quotidienne, clans le milieu social. Car les dégénérés tes plus inférieurs ne sont, a la vérité, que des extrasociauxou des asociaux; ils occupent le bas de t'échette, et ces dégénérésinférieurs représentent les types marqués d'une dégradation absolue et rentbrcée. tts sont te plus souvent retranchés du monde et retégucs & l'asile. Mais au-dessus de ces êtres à peine humains se rencontrent des individus moins maltraités. Ces individus, supérieurs dans leur infériorité, présentent des caractères spéciaux. On les désigne régulièrementsous les noms d'imbécitcset de débites. Or, t'imbécite et tt; débile vivent en liberté dans une société qu'ils troublent, inquiètent ou entravent. Us présentent, par ce fait même et contrairement A t'idiot profond, des stigmates divers dont t'ctud<' est pleine d'enseignements. t.a psychologie rudimentaire ou nulle de t'idiot n'o!!re, en effet, qu'un tntérét négatif, elle existe à peine et n'est qu'un mode un peu supérieur de l'instinct; elle n'a de valeur qu'on raison du témoignage qju'ettoapporte quant à l'existencede la loi de régression dans le domaine biologiquo. L'imbécile, au contraire, possède une vie psychique plus ou moins compote; il a comme les germes do la vie anectivcet intcttectuetto. Et ces germes sont, au plus haut point, dignes de notre attention, car ils nous montrent ce qui se cache au fond même de l'activité la plus étcvéo; ils mettent à nu les dernières couches de cette stratification dont nous avons dit se composer !a personnalité tuinMine; ils nous revotent nos premiers instincts, ceux qui subsistentles derniers, trahissant l'espèce alors qu'ont disparu progressivement les attributs successifsde t'évotution individuelle,t)s synthétisentla vie égoïste et personncttoqui précéda la phasealtruiste.C'est l'humanitécomme dépouillée de son auréole et plus près de l'état do nature que nous revête souvent la psychologie des imbécileset des débiles. Les conclusions de leur étude seront précieuses pour la suite de nos déductions elles nous serviront plus tard do critérium,nous oserions dire de pierre de touche. La psyehologie, la sociologie des dégénères inférieurs éclaireront les perturhations psychiques et sociales des dégénérés supérieurs; elles constitueront dans le milieu brillant des déséquilibrés du haut de l'échelle des i ndices dénonciateursd'unerégressionqui commence.Et dans l'cnsemble de ce qui va suivre, ces considérations esscntiettcs présideront au choix et ta coordination des faits et des conclusions, car nous ne pourrons tout vous dire et il nous faudra passerrapidementsur bien dos choses. Le groupe des dégénérés inférieurs comprend, en effet, tous les déshérités parvenus, pour ainsi dire, au bas de l'échelle do l'humanité; tous ceux dont te tonnent d'évolutionspécifiques'est progressivementépuisé travers l'involution ette-mcmo; ceux qui, de dilapidations en dilapidations, ont vu s'émietterte capital de leur vitalité. Mais il renferme, en outre, tous ceux que des malheurs subits et hâtifs ont ruinés d'un coup et prématurément. !t nous faudra faire un triage parmi tous ces déshérités, et ce triage nous sera dicté par les considérations(ioctrinates qui précèdent. Nous étudierons spécialement le crétin victime de l'intoxication tellurique; nous y rattacherons le pettagrcux et le myxœdcmatcux. Le pellagreux, dégénéré sous t'innucnce d'une nourriture vicieuse, et le myxodémateux nousfournirontune transition entre te crétin et l'idiot. !)e!'idiotprofond, nous irons progressivementaux deux degrés do Fimbécittité. ~ous étudierons tout d'abord d'une manière succincte chacune de ces variétés de dégénérés inférieurs. Dans une revue finale, nous grouperons dans notre triple catégorie de stigmatesles caractères généraux du groupe tout entier. Nous terminerons l'étude de cette première subdivision de nos dégénérés par l'examen de ce qu'il faut entendre chez eux par t'impulsion et t'heréditc dégénératives,ces marquesspécifiques de tous les états de déséquitibrement. Nous abordons t'étu'te des dégénères !n<e- rit'urs par un des types a ta fois les plus maltraites, les plus caractéristiques et les plus démonstratifs te crétin: Lf crétin est. un être pt)ys!<(ucment.et inteUectuettemcnt dégénéré. disent Raittargcr et Krist)abcr(i), trapnu, osseux, le plus souvent maigre, parfois boutti. u'dématié et toujours difforme. tt est htanc tivide ou brun rappelant le pellagreux,d'o~ !û notn do marron qu'on lui donne dans certaines contrées. U se caractérisepar une sënitité prématurée. Qttetqucsmots concernantt'anatomie du crétin. La tête est ordinairementvolumineuse,surtout large, !rrégutiore, écrasef d'avant en arrière, )arg~ !a base, retrccie vers le sonuuet; le front est bas, fuyant, déprime sous les arcades scurcitioros. Les deux moitiés de la Ktc sont souvent asymétriques; t'occipxtestenacë;il tombe comme vcrticatoncntet scmt))e se continuer avec la nuque. LeA cheveux sont épais, toutTus. fréquemmentenchevêtres. La calvitie est rare chcx te crétin et ses cheveux ne blanchissentguère. La tacc est stupide, indolente et, comme te crâne, développée en targcur; tes pommettes sont saillantes, le nex épate; tes narines restent bontés, les tevres épaisses et pendantes; ta bouche présente fréquemment une largeur démesurée; elle est presquetoujours cntr'ouvcrtcetil s'en cchappcassex rcguticrcmentune sativo visqueuse;les dents sont très csp~rcs. tuât implantées,souvent cariées; tes yeux écartes, tes paupières œ<h'tnati(escomptetentune pttysionomiccaractéristique. !.a nuque et tf cou sont très gros et très courts; tagtandc thyrotdeatteint parfois un d~'etoppfment prononce.mais cttcïte crétin profondcet organe est )'c~u)i6n'mt'nt atroptti~. On ne te retrouvehypertrophie que sur le crétin inf'omptet auquel on a donne te nom de cretineux. Le thorax est déforme, asymétrique, dOnesurefuenttar~c et court chex certains individus, étroit et comprimé chez d'autres t'ubftomen est re~u' )i'rcm"nt battonne, distendu; le bassin offre fréquemment des vices de conformation; les organes génitaux sont t'udim'tntaires chex les vrais crétins; tes semi-crétinsprésententsouvent des anomalies en sens inverse. Les extrémités sont ordinairement disproportionnées, trf's longues ou ir's courte; tes ongles n'existentqu'a l'état rudimentairc par exception, its peuvent devenir targes et considerabtcmcntépaissis. En résumé, tes mattbrmations portent et sur t'cnscmbie et sur te dotai!, car nous ne citons que les anomaliessaillantes et communes à la plupart de ces dégénérés.te déséquilibre nutritif s'accuse partout. « En somme, disent Baittarger et Krishabcr(2), la difformité de chaqueorgane pris isolement, le défaut de proportion entre eux des organes pris dans h'ur cns<'mbtc, voilà ce qui constitue comme un type de dégénéré uniforme et nettement accusé. M (t) U~U.t.AMBR & KtUSUAMR. Cr<f(ttt.(OICT. ENMCt,. DES SC. MÈO.) (3) BAtt~AROEH& KMSttABBh, C~~W. (DICT. BNCYCL. DES SC. MÈD.) Et te psychique est plus maltraité encore. Au point do vue des facultés intellectuelles,il est nécessaire de distinguer des degrés dans le cretinisme. On peut subdiviser les crétins on crétins profonds ou complets, semi-crétins et crdtineux. Le crétin complet possède a peine tes sentimentsdes besoins !os plus impérieux etse laisserait mourir do faim et de soifsi t'en n« prenaitsoin .do lui. U est absolumentincapa!)te d'affection et ne témoigne même pas ce sentimentrudimentaire d'attachementque t'auitoat mamfcsio envers cciui qui le soigne. Le semi'crctin, moins indiffèrent au milieu et à luimême, possèdeau contraire A un très haut degré l'instinct de ses besoins et le témoigne avec brutalité et sans mesure. L'éducation a peu de prise sur tui; incapabtc d'émotion moratc, de distinction entre le bien et !o mal, !a beauté et ta taidcur, il est inconscient et Fage ne fait naître chez lui aucune aptitude nouvetje. Les moins initttettigcnts des semi-cretina sont capabtcsde contracter certaineshabitude autotnatiqucs;aucun d'eux ne suit cumparer les faits et tirer un parti quelque peu raisonné d'une expérience an<)uise. Toute rcsponsahititedoit donc être dënice au crétin et au semi-crétin;ce dernifr peut, dans une mesure t't'streintc. cotnprendre la portée do certains actes, uu moins dans leur consequcnco materiette itnmcdiutc, mais il est toujoursinapte a en apprécier la portée morate. Ue toutes les fonctions intcm'ctue!)us,c'est la mémoire des faits qui para!t le moins abo)ic les 8<')ni'crëtms ~ardcttt tesouvenir dcsobjt'ts et des personnes qu'ifs ont eus souvent sous les yeux et ils saventassocier certaines notions de bien-être ou <tc malaise aux circonstances qui les ont fait nam't'; d'oû il résulte qu'ils fuient tout ce qui leur a déjà (Xtuse df la souffrance une première fois et vont souvent au-devant des bons traitements en témoignant Icur joie par des gestes et des cris excessifs. Ils savent éviter tes punitions et se souviennentde t'accucit qu'on leur a fait. Les plusintelligentspeuventfaire des travaux domestiquessimples, garder des bestiaux, etc. Cependant te semi-crétintnetne, des qu'tt rencontre un obstacfc, s'arrête, se trouve dans t'impossibitite de prendre une initiative. it <'st du reste paresseux, indolent, mais en générât très doux. Le mauvais traitementlui suggère parfois une coffre aveugle, instantanée, mais assex <ai!cment apaisée. Quelques semi'crctins profèrent des mots quisont ordinairementdes substantifs,le reste de la phrase étant remptace par des vociférations,des grimaces.Quant au cretineux.qui est l'individu le moins dégénère, it reste susceptibled'une certaine éducation, capable d'apprendre a lire, à écrire et à compter; il sait formuler des phrases, mais ne se sert de la parole que pour exprimer des besoins matériels.Bon nombre savent distinguer tes pièces de monnaie, mais il est r.n'e qu'ils apprécientjudicieusement tt'ur valeur intrinsèque. La crétine de tous les degrés est, toutes choses égales d'ailleurs, plus inintelligente encore que le crétin. Dans le crétinismoincomplot, la puberté amène dans les doux sexes t'éctosion de certaines aptitudes d'ordre intettectuet; c'est ainsi que, mu par le désir de fatisfniro des propensions sexuelles, l'individu sait omptoyer certainesruses, et nous verrons plus loin quo ses appétits sous ce rapportsont parfois très impétueux. Le semi'crétin et te crétineux restant accessibles a l'éducation, mais aucune inftucncoextérieure n'a prisa sur ta crétin. 7 A quelque degré qu'ils appartiennent, les crétinssont toussolitaires, ils ne s'aiment pas entre eux et ne vont jamais au secoursles uns des autres ils s'évitent o) générât et se prennent facilement de quereitc; les moins intelligent!: d'entre eux témoignent un certain degré d'attachement aux individus sains de leur entourageet qui les traitent avec bienveillance. La crétine est capable d'amour materne! it est vrai que cette qui reste apte a engendrer n'appartientjamais au dernier degré, celui-ci impliquant )a stcrt!itf. Le crétin a parfoisdes instantsde stupeur périodiqueet transitoire qui rcssonbte! à ta stupeur des maniaques et dure plusieursheures. Lu voix et le tangage sont profondément,maisin~atententan'ectës. Le crétin complet est frappe de nmlisme. Le semi-crétin a (tes interjections monotones, moins qu'une cause ne le surexcite dans ce cas, il supptéea t'insuui~nccdu iaugage par des cris et des gestes passionnés.En temps ordinaire, il est plongé dans une demi-somnolence, il n'éprouva que rarement tu besoin de manift'ster quelque émotion, il n'agit jamais spontanément,son activité n'est que le reflet des influences extérieures. Lasensibitité génë)'a!e est nulle ou rudimentaire chez tes crétins; le tact manque d'ordinaire au point d'empêcher la reconnaissance des objets d'un usage quotidien, les yeux termes. Le plus obtus des sens est fréquemmentt'uutc. Le goût et l'odorat n'existent qu'anaibtis ou faussés. Seule ta vue sembfc échapper cette annihilation sensorielle. U y aurait encure à vous signaler des désordres de tous genres, ds troub)t'sde locomotion,des altérationsdes fonctionsrespiratoire}., circu- !atoircs et digestives, des anomaHfs sëcrétoiros. H sunira de les résumer en vous disant que, fonctionnettcmcntcomme anatomiquement,le crétin présente!cs états les plus niarquésde!a déséquinbrationetde !a déchéance irrémédiabtes. Mais le caractèrede dégénérescence des crétins estsurtout mis en relief par les anomalies de leur vie sexuelle. Le vrai crétin des deux sexes reste stérite t'individumate est impuissantet privé (le désirs vénériens;la vraie crétine est inféconde. Nous avons signale l'atrophie des organesgénitaux chez tes crétins complets et leur développementdémesuréchez les semicrétins et tes crctineux.Ceux-ci, en cnct, loin d'être impuissants, paraissent fréquemment stimules par des désirs excessifs. Aussi Ics voit-on se jeter avec brutalité sur l'objet qui a éveillé teur ardeur, n'hésitant pas a la satisfaire, même en public. La semi-crétinoest tascivo et comptctctnent dépourvue de pudeur. L'onanisme, qui n'existe pas chez le crétin, est fréquemtttcnt observé chez le senti-crétindes deux scxos. t~ puberté est toujoursfardive; les désirs vénériens sorc'vetenthex l'individu matevers la vingtième année les menstrues de la crétine apparaissent rarement avant la dix-huitièmeannée; elles sont toujours peu abondantes et h'rcgutiercs; la conception est extraordinairecttcx la et fréquemment te fa'tusn'arnvo pas utertne. Tt'nnittons ces descriptions en disant que le système nerveux, loin aux matfbrmutions et aux dinbrmitcs de l'ensemble, revote chez !e crétin des tares anntomiques aussi varicesque profondes. Quant la signiftcationdégéncrativedoctrinateducrétinismc, nnus no croyons pas qu'il soit nécessaire d'y insister longuement. Nous vousavons dit que l'intérêt d'une étude des dégénérés inférieurs consistait particutiercment dans le haut enseignement qu'ils nous apportent sur les origines de notre vie ancetivcet psychique. Ils nous représententce qui subsiste de nos brillantes~nuttés quand la n~'ssion les a successivementnt progressivemunt annitntées ou dénaturées. Et à ce sujet, tes tares du crétin nous symbolisent ta régression poussée à son extrême timitc. Car, comme le disait déjà Store! « Le crétinisme arrive & sa période extrême nom offre un exempte frappant de ce résuméde toutes tes dégénércsceoces. Le crétin est, pour ainsi dire, t'être dégénéré par excellence;il se présente notre observation avec une expression tout a fait caractéristiquedans le typedR ta figure et dans la formo de la t<?!c; sa taitic ne dépasse pas un certaine tintitc. Les crétins forment une grande famille d'êtres d<!gc!té:'cs ayant tes mêmes aptitudes intcttectuottcs, les metnes tendances instinctives. On remarque chez eux, il est vrai, des degrés dans tournât de dégénérescence, ou, pour me servir du langage antttropotogiqttc,df's variétés, des sous-races; tnais tcsanatogics sont trop frappantes pour q't'on tes confonde avec d'autres variétés d'êtres dégénérés. Le non-dévutoppementdo la pubertéon't'ira toujours, dans la période ultime 'te t'.tftcction.un éténmntdistinctifdont il est facile de saisir t'importancc.o Mais t'ctu'tc du crétinisme présente encore un'; antre particularité aussi générale qu'e~sentietto elle nous livre une éctattmtcconfirmationdu rote de t'hér~ditc, elle démontre que, sous t'influence persistanted'une cause unique, t'hérédite sutHi pour t'apitatiscr les tares et développer à ctte seule toute la série des régressionsqui mènent ta dégénérescence biotogiqucabsotuc. Tandis que dans la genèse de la ptnpart des autres manifestations dëgénérativcs, les (acteurs abondent, se compliquant et s'enchevêtrant, on ne reconnaît ordinairement au crétinisme que faction continue d'un même agent. L'étiotogie une et spécifique du crétinisme est, en effet, une vérité aujourd'hui bien établie. Cette forme de dégénérescence dérive d'une affection endémique bien spéciatc le goitre. Goitre et crétinisme sont unis par des rotationsde cause à cnct indiscutables. L'attection goitreuse vous est connue tout au moins danssa manifestation la plus apparente, caractérisée par un développementénorme de lit glande ihyroYdf.Le crétin descenddirectement du goitreux à mesure que l'hypertrophieglandulaire s'atténue, les tares organiques et fonctionnelles s'accutHuteutt.w L'endémie du crétinisme,disent Baittargep et Krishaber('! ), n't'xistt' pas en dehors do t'endémie du goitre, et ces deux manifestations constituentà divers degrés deux termes d'une tn~me anection le goitre est io degré initial d'une dégénérescence dont !e crétin complet est )c dernier échelon. ') Quant & l'origine do ces deux affections, elle est attribuée à un agent unique, spécin!, partout le même et affectant, en dehors <te t'itomme, la plupart (les organismesvivants.Déjà en 1848, la Commission picmontaise reconnaisi-ait que le véhicule du toxique devait être l'eau de certaines sources. En !868, la Commissionfrançaise précisait davantage, en reportant A la présence de sels de magnésie, ainsi qu'a l'absence de certaine quantitf de chaux, l'action dctetèrc de i'eau sur l'organisme. Apres )c crétin, nous dirons quelquesmots du pellagreux. Ce dégénère, tout comme !e précèdent, témoigne dans son involution l'existence d'une série régressiveet, comme!ui, atteste la puissance de l'hérédité et la redoutable intluence d'une cause unique et continue; car c'est un principe toxique incorporé A t'alimentation qui intervient egatcment dans la dégénérescence pellagreuse. La pellagre est une intoxication lente, à évolution individucttc, attribuée au maïs contam!ne par le vcrdet. Elle débute par des troubles cutanés auxquels succèdentpssex régulièrement des trou h)esdigestifs. Lestroubles cérébraux,caractérisesspécialement par la mélancolie et l'indolence, aboutissentfinalementsoit à la folie, a t'imbécitiitc ou à la démencecomplète. Daitty dépeint dans les termes suivantsles dégénères palustres « Leur tai!tc est tr~s petite; tt'sexctnptesde i"20 et i*40 sont les plus nombreux. La rate est toujours énorme,, mesurant souvent GO centimètres de diamètre; t'estomaeestdttatc,énorme; les hydropisicsvariées atteignent les séreuses; ta face est jauneet bounic chez les enfants; apathiques, indi(Mrents A tout,'teur état mental est voisin de celui du crétin. Les fonctions de la reproduction, génératementafîuiblies,sont abolies chez les dégénérés corn p têts. » Au crétin isme se rattache encore l'idiotie myxocdémateuse. Nous allons dans un instant vous parler longuementdo t'idiotie. Le myxœdémateux est un idiot speciat, très proche du crétin. Son caractère anatomique te plus apparent est l'état du tégument. Ce tégument estinduré, tendu, tisse, dépourvu de poils; on l'a rapproché de la peau du pachyderme. Lcsreta- (i) BAtLLARCEM & KMtSttABBB,Coltre. (DICT.BKCYCL.DES SC. M&D.) tions en sont rares. Jutes Voisin (1), rapportant la description d'un de ces cas, déclare que la science n'en compte pas une cinquantaine.Nous n'avons du reste pas ù nous attarder !'ëiude du myxocdématcux: nous ne te signatonsquo pour une raison commectx'x te crétin complet, )a glande thyroïde de l'idiot myxocdémateux est atrophiée. Or il se trouve qu'a côté de l'idiot atteint de myxo'demo, il existe un type noso!ogique caractérisa par des lésions myxŒdemateuses plus ou moins exctusives. U est connu en science souste nom de myxfï'deme simple. Dans ces derniers temps, les individus atteints de ce myxœdt~me ont paru {t'ame!ioror sous l'action d'injections de sucs extraits de la glande thyrcMc. C'est du reste à la suite d'une communicationtr~s curieuse de M. !{ourncvi!te(2) que Brown.Sp()uard oniettaitpour!apremièretbis,croyons-nous,t'tdéedu traitement de la cachexie pachydormiquepar tes sucs gtandu!aircs. D'un autre côte, les aérations du tnyx<Mtemesont considérées comme relevant d'une perturbation nutritive sous la dépendance du système nerveux. Le trait d'union entre !<*s mécanismes nutritifs généraux et la système nerveux serait pour ainsi dire fourni par les sécrétions internes des diverses glandes. Le rote de la glande thyrotde était même récem- <ncnt généralisa à t'idiotie tout entière par Mcrdrct (3). CRsconstatations.si 0)) arrivaitatcs préciser,pnurnncntéctairerta pathogénie des régressions supérieures par celle des termes inférieurs de la série. Elles nous feraient pcut.etrepntrcvoirnuetques-uncsdes données cssenticttes qm président ces équilibres divers dont tant de fois nous avons parlé. Car les mécanismes des groupes d'actions et de réactions dont nous fnrmutonsainsi les synthèses nous sont presque inconnus. Le principe de leur existence n'est contf'ste par personne, mais l'enchaînenn'nt des processus que ceséquilibresnécessitentreste inaccessihtcmême à nos hypothèses. Des constatationsdu genre de cettes qui précèdent pourfaient, âpres éclaircissement, préciser des rôt<'s ignorés, anu'mer des relations insoupçonnées. E!tcs hâteraient peut-être la solution des questions de prépondérance,si discutées entre les partisans des théories nerveuses et nutritivesdes maladieset des régressionshéréditaires. Quoi qu'il en soit, l'idiot myxœdémateux constitue une transition vers t'idiot, tel qu'il est compris depuis Ksquirot. C'est au disciple de Pinel fjue revient !e mérite d'avoir définitivementsépare l'idiot du dément. Son parattctc entre l'idiot et le dément est en effet resté classique. « L'hommeen démence, dit Esquirol,est privédes biens dont il jouissait autrefois, c'est un riche devenu pauvre; l'idiot a toujours été dans l'infortuné et la misère. L'ctat de l'homme en démence peut varier, celui de (1) JuhESVotst! Z/~M/M. Paris. 1893. (3) DOUKKEVU.t.B,/dM<M H<ca'~MM~MM.(AttCH.KEUnOt. ~8M)) (3) MonoRET,<!on~r~~anpatsd'a~t~o<MnMM/a~. Kouett,aoûti890. t'idiot est toujoursle même. Celui-ci a beaucoup des traits de l'enfance, cctui-ta conserva ta physionomiede t'ttomme (ait; chez l'un et chcx t'autre, tes sensationssont presque nulles ou nuttei! mais l'homme en démence montre dans son organisation et même dans son intelligencequelque chose de sa pf'rfcction passée; l'idiot est ce qu'il M toujours été, il est tout ce qu'il peut t~tre retativcmentason organisationprimitive. » Il y aurait cependant queiqueincon~uient~s'en temr aux grandesiignsd'Hsquiroi d.tns t'etude de l'idiotie. C<*ttcdernière est, en effet, très vari.'bic et va <te l'idiot profond et du semi-idiotvers les degrés atténués de rimhcciUitt!. L'idiotie n'est pas une entité clinique, dit Pau! Sotticr~). Elle n'est p:)s davantage une unité anatomo-pathotogique.Nous aurons d:)ns quelques instants a vous parier de la classification des idiots; en ce moment, nous nous bornerons à grouper sommairement ce que nous s!)\'nns (!c plus précis au sujet des manifestationsorganiques et fonctiont))!cs <!es din<!r<'nts types de l'idiotie. Nous aborderons ensuite l'élude des causes ainsi que celle des degrés divers qu'on peut établir entre tes idiots. t! nous paraît nécessaire toutefois de distinguerdes l'abord l'idiot cong'~titat do )'i<!iot héréditaire. Car si le crétinisme et la dégénérescence patustrcsembtaicntne représenter que la longue accumulationd'une seuto (-ausf pnr ('hérédité, t'idiotic est au contr.urc une étape ultime a taquctto on atx'utit pa)' des voies diverses. Et l'idiot congenitattout comme l'idiot héréditaire vérifient a nouveau, en les réalisant, les deux modittitéssoua t~S)}U{'ttcs une cause peut intervenirdans la régression dégénérative. Nous avons vu. en effet, qu'un tactcur régressif, par son action prématurée, arrive parfois a créer de toutes pièces la dégénérescence absolue. C'est au sujet de la cause ainsi comprise que nous vous avons parlé de l'influence compensatrice rlu point d'application.Mais vous savcxaussi que t'heredité se charge parfois <)f: capitaliser les petites perturbationsde t'anc~H'c et de les aggraver successivementdans la descendance. Ces deux modes(faction dn f:)cteur etiotogiquc, nous les rencontrons bien distincts dans l'idiot coogenitat et dans l'idiot héréditaire. Dans l'un. les influences nocives datent, en c)M, soit de la période embryonnaire ou fatale, soit des premières années de l'enfance. Chez i'autrc, c'est t'hereditc, fortementchargéecomme dans la syphilis, ou lentement capitalisée comme dans les dégénérescences Mevropathiques, qui joue te rote essentiel. Les lésions constatées a l'examen clinique et nerrcpsiquc des idiots mntiv~ntdu reste parfaitementcette subdivision.Ces lésions sont de deux ordres tes unes, intéressant, la structure, généralement circonscrites au cerveau et ses enveloppes, sont liées l'idiotie accidentelleet datent (i) SomM, Psychologiede t'idiot et de ~mMet~. Paris, t89t. d'ordinaire des débuts do la vie fcetate ou infantile; les autres, vices do conformation, sont souvent disséminées en divers points du squelette et se rattachent à l'idiotie par dégénérescence,par régression nutritive accumule. Les déformationsosseuses les ptus caractéristiquessont cellesdu crâne; la tête do l'idiot est presque toujours anormale. « Bien qu'Esquirot, dit Chambard ('!), ait vu des idiots dont te front rivalisait avec celui de t'ApotIon du Hch'cdero et que sur cinquante hommes d'intelligence normale, Parchappe en ait trouvé sept dont !o crâne présentait (les dimensions intérieures à celles des crânes d'imi)cci)cs. le crâne des idiots so (ait presquetoujours remarquer par des anomaliesdo volume et de configuration. » · L'idiot présente parfois de la ïnacrocephatic. Cene'ci peut être due à t'hypertrophie <erebrak', mais c'est l'exception; le plus souvent elle a pour cause t'hydrooephatic; la saillie cxa(;cr('e des bosses frontales et pariétales, icrefoutement df's os du nez et des voûtes orbitah'cs donnent à la t~tc du malade un aspectcaractéristique. Mais la déformationla plus fréquente est la microccphatie,caractérisée le plus souvent par une diminution de la courbe antëro-postericurc. Vircbow (2) attribue tes déformations cranienues, et particulièrement la n)icrocep!):))ic, a une ossification prématurée des sutures. Selon le célèbre anatomo-pathoiogistc,le devct«ppt'm<'ntcrânien rcturde toujours dans une direction perpendiculaire ta suture soudée. L'idiotie microccphatiquf serait due à la synostoso antif'ipec (fc la voûtt', le cretinisme dériverait de suturesanormaleset hâtivesde ta base du crâne. Cette théorie est rejctce par t'Ecotc anthropologique de Paris. « Cruveithcra a réfuté par anticipation cette explication de la microcéphalie, dit Topinard (3), tes faits rassembles par M. VugL ne t'établissent pas et les pièces du laboratoire de M. Uroca la contredisent. » Cette idée avait cependantpassé dans la pratique. Un chirurgien français, M. Lanne. longue (4), a dans ces derniers temps fonde sur la théorie de Virchow un mode de traitement de l'idiotie microccphaUquc. Lannetouguc préconise la trépanation pour obvier la synostose prématurée. Les résultats de cette méthodene semblent pas encourageants; le principe,du reste, parait souvent erroné et non tonde. M. Bournevittc,au Congres de Blois en i892, a montré sur un des malades opérés par AI. Lannetongucl'absence de la synostose théoriquement incriminée. M. Bournevitteopposait au traite- «) CHAMBAHO. Idiolie. (DtCT. INCYCL. M8 SC. MËD.) (2; Vtncuow. ~M/cMtH'AMn~! C~cr die ~n/tMcA.,etc. Derlin, i8'!7. (3) TopM<Ano, L'~H~<ropo/o~M'.Paris, ~884. (4) LAKKEt-OKGUB, De la cront~oMM (fa~M la wtcro~/ta~M. (ACAD. DES SCtBNCBS, juin 1890.) ment chirurgicat de Lanno!ongue te traitement mddico-pëtta~ogiquc. Et m-s vues recevaient t'assentiment (te MM. Cithert, Uattet, Re~is, «ouchentud et itouty. Jutes Voisin (t) rapportait tout récemmentdeux cas opères nar Lanm'ton~ue depuis deux ans. sans amëtioration apprëciabte. C'est qu'en en'et. Messieurs, ainsi que dej~ nous vous t'avons dit, ta dégénérescence extrême de t'idiot représente te ptus souvent tu déchéancearrivée a son dernier <te{;rë. C'c&t la vie cUc-n~me qui se trouve nttMntRjttSfntf dans son intimité. Les synustosesne sent que des accidents tentcnx'nt et inexorab~mcnt prep:n'<'s par un dcscquiiibrcnutritif aussi gem:ra!iscquo profond. Les tt'sions ossf'uscs ncconstitut'nt, (lu rcst< <{u'un <H(~m;ntscconftnirc <'n taccdcs ah~rations importantes atteignant tes t'entres n<'r\eux. Ce sont ces osions du s\'stt'me n<'rv<'ux (lui, plus ;):n'tit-t))icrcntc))t,trahissentla refressitmt'nt'oordonnant <'t.amptin:mtpour ainsi <nru ta t:)n'speci)i<)ue. Kt en n!))) temps qu't'Hcs nous j'c\'<')<'nt nos stigmates tes ptus car.tctCristiqucs, cttes s<'mb!cnt itxiiqut'r l'axe eno<p)):do-nic(tu!)airecomnx' ta tocatis~tion par cxccttetx't* de t'hcrMitc d<~tm')':ni\'t'. Toutctbis, mâture tcur ttautc signith'ation tf's lésions nerveuses ne comportent ;MS une ctiutogit: unitbrmc. <s attcrations peuvent ~trc. en cn'ct. d'orininc t~'otutivc ou n'ctrc qu'accittcntcUcs. Les prcnuft'cs comprcnncttt <r<(}ucmnicnt t'atroptti(tu cerveau, plus rarement soit hypertrophie. Eth's consistent en arrêts tic devetoppcuu'nt tels que t'absc'ncc du corps caiteux. de la voûte a tt'nis pHit'rs ou dt; quftquo autre partie du syst~tne ncryoux. On constate egatoncnt dans ces cas dos aUcratinos heterotopiques,particu. tierement t'existenco <)<' noyaux gris anormaux au <niHcu de ):t substance bianchc. Entin.ccs désorganisations se con)p)iquentsouvent d'un <tat embt'yonn.tirc des vaisseaux, d'une dégénérescence ~ranuto-~raisscuse (tes ce))u)cs ou d'une sc!erosc tuberculeuse, décrite par Urissuud et i!ournv.vitif. Les aherations accidente!!es ne retcvent que fte testons anatnnto-pathotoëi<)n<'sliées, soit des traumatismcs,soit & t'her~dite de certaines tn.dadies. II nous est impossit)!e, Messieurs, de vous signatcr par le menu rcnscnib!e des tares anatonnques particutieres aux deuënercs intérieurs. Du reste, ainsi que nous t'avons dep' dit, c'est dans !cs derniers degrés det'idioticetde t'in)!)eeinite(p)ese retrouvent la plupart des stigmates physiques dont t'ennmeration, empruntée a Uejerine. !i~nrc (tans notre précédenteconférence.Les altérations anatomiquespropres a t'idioties'accumutent nvec. retu(!e ptns nnnutiensede ces dégénères. Les nondn'cuxet importants travaux de Uournevitte et de ses e)ev<;s contt'ihuent encore cttatjue jour a étendre )e cadre des tares diverses et variées p:u'ticuti~rcs aux idiots. UeruiercmcntHevittet(2)insistait sur les lésions pathologiques (~Jttt.KsVots)N.t(<to«c.I'aris,~893. (' H~tt.it.T, Con~fM f~ H~tMfM /ya?;fOM. Lyon, ao&t )89i. du ne?, chez l'idiot. Et, th môme où t'cci! nu no les découvre point, tes progrès de la science scmbteut nous autorisercroire quo te microscope les r6\'Èto'aquetquc jour. Les deticatcs recherchesde Kocster(t! justifient ces provisions. Toutefois teur significationn'est pas uniforme. Pour préciser les (tin'crencesqu'elles impliquent. il faudrait nous livrera un travail d'embryologie et d'anthropologie incompatibleavec b but do ces entretiens. Nous ne pouvons ici que voussignater tes éléments d'où proc&dcnt ces diner~nces. Rn thèse gcnerate.teur importance est h ta foiaspëdnque et individuelle sp6<:iuque quand J'attribut rappelle tes races inférieures, la régression radicale; individuelle quand il traduit particu- !iûrcment une insuuisance des fonctions essentiellesd'où dérivent entre tes individus les intériorités et tes supériorités. Nous avons spécialement insisté sur les asymétriescranic-taciutcs.C'&st quo t'asymetric.outre qu'eHc e~t un des signes <act!cment constataMes, constitue,de l'avis de la plupart des savants, un indicesignittcatifdodégë* ncrcsccnce:« Partni les déformationsqui traduisent au dehors t'existenec d'une dcgënerpscencc héréditaire, ditMaupate(3), n n'en est peut-être pas de plus Mquente que l'asymétrie. n Et Legrain (!~ écrit de son côt<~ « Au point de vue physique et mental, le dégénère est surtout un irrégulier, un dcsequiHbt'c, un asymétrique, n L'asymétriecranio*facia!ecorrespond,du reste, fréquemment des asymétries cérébraleset scnsorienes, et cette particularité sumt pourjustincr sa haute signittcation. H est cependant une variété des stigmates anatomiques sur laquelle nous désironsretenir un instant votre attention. U s'agit des malformations dentaires. Elles ont été très curieusement étudiées par M"" Alice Sollier (4). Leur significationdcg~nërattvc est très grande et généralement reconnue. Elle a permis & Magidot de formuler cette conclusion « que tes perturbations du système dentaire appartiennent à des individus en puissanceterato!ogiquecomptcxcet représentant un degré plus ou moins avancé de dégradation de race ». M. Fournier (S) vient, dans une étude magistrale, de préciser leur nature dystrophique et de tes montrer « comme le résultat d'un troublenutritifsurvenusous une inuucnce morbide due !'heredit6dans le système dentaire M. Il faudra tenir compte, Messieurs, de ces malformations. Leur constatation facile, leur indication en font un critérium d'une haute utilité. Nous avons cru nécessaire de vous le signaler en regrettant toutefois de ne pouvoir entrer dans les détails de la question. Ces diversstigmatesphysiques coexistentdu reste ordinairement avec les stigmates cranio-taciaux dont nous avons parte plus haut. tts représentent (t) KOESTKR.~<'«!'0~!<(CKXTKAt.Bt.ATT, ~?9.! (2) M~cpATÈ. ~M/tf~tM d'unfAropo/~tccnm<H<<< Lyon, it!93. (3) LEcOAt~, .M)<~de la <f~M~c<'Hce.Paris, i889. (4) Aucs So).t.tEH, De l'étal de la dentition<«': f&! !d)o«. Paris, i887. (S) FounNtBR, Les a~c~cM pfn'a~p/!th<t~M~. Paris, i894. l'idiotie dégénérative, cette qui constitue l'étape ultime, tu point d'abomtissemcnt de l'hérédité progresstvomcntaccumutce. Mais l'idiotio ne comporte pas toujours cette signification, existe, on enet, des cas d'idiotie qu'on qualifie d'idiotieacquise; ce sont ces cas qui comportent la secondecatégoriedo lésions que nous appelions tes attdra* tions aceidentettes. !) existe entre ces deux etasses d'idiotsdcsditrerenccs multiples. Les congénitaux-sont les déshérites de-longuedate. L'idiotie acquise, c'est la faillite récente; c!)c n'onre point ces asymétries craniofaf'iates caractdristiques,ctte peut présentermême des lignes régulièreset une conformation extérieurenormale; les Jësions cérébrales datent dans ce cas de la vie utérineou des premières années de la naissance; ellessont ordinairementd'origine syphilitique ou tuberculeuse; elles ressortissent dans notre classification à l'hérédité pathotogiqueindividuelle. Nous <'n resterons là, Messieurs, des lésions organiques,des stigmates physiques ou anatomiques de t'idiotie. Nous bornons notre examen aux systèmes nerveux et osseux parce qu'ils traduisent un ptushautdegré la dégénérescence congénitale ou acquise. Cependant les autres organes n'échappent pas toujours au désordre si caractéristiquedo l'ossature et des centres cérébro-spinaux. Pour être ptus rares, moins essenticttes, leurs icsionsn'en existent pas moins, témoignantainsi du caractère générât de la dcsequitihratio)] nutritive, tout au moins dans t'idiotie congenitato. Pourtant il <'st nécessaire d'ajouter (lue gencratcment tes fonctions végétatives se font avec une certaine régularité ettex les idiots. Les troubles f"nctionne!s comme les troubles organiques sont presque tous localisés clans le système nerveux. Toutt'fois, au point de vue des facultés montâtes, il existe do nombreuses différences entre ces dégénèresinférieurs. Chambard (~ tes ctasse en idiots automates et en idiots intelligents. Les automates, selon cet auteur, doivent avoir a peine le sentiment du moi tes autres possèdent à un degré variable ta notion de leur personnalité; les supérieurs peuvent m~ne devenir conscientsde la réalité et de la continuitédo leur existence ils retit~nnt'nt leur nom et leur age. Quant aux facuttcsen ett('s*mômcs,elles sont diversementatteintestout en consovanf cependantdans teurrégression comme une sorte de hiérarchie. Vous avex vu que la mémoire était, de toutes les qualités de l'esprit, cette qui le plus fréquemmentéchappaitau désastre. Mais en dehors d'ette, peu de chose subsiste; t'imaginationest nulle ou presquenulle; quantaux fonctions mteHcctuettcssupérieures, l'association des idées etleur comparaison, te jugement, la détermination volitive raisonnée, l'attention, dont t'ensembtc constitue la raison des psychologues et des moralistes, ellesfont absolumentdéfaut. Le monde est pour ces déshérités comme une suc- (t) CHAMMM, L'idiotie. (DtCT. BNCVC!MS SC. MËO.) cession d'images et df sensations que rien ne reunit et ne coordonne. On ne peut guère ctnMir de distinctionparmi ces dégénèresqu'au sujet (le leur vie végétative et de ta manière dont ils perçoivent les hesuins physiologiques et cherchent (essatisfaire. Quetques-unssenu'tent parfois s possède!' certaim's notions du bien et (tu ma!, temuigner du la reconnaissance mais ces tueurs d'intelligencesont rares. instantanés, sans tcndetnain. En rcgte générale. t'instinct de ta conservation scut subsiste, tbrnmntconnw tcpi\'otdc touts tfs tmtnit't.'stutiuns ancctiv~s. i~'s fonc* t!ons g~nitah's anaib!h's ne vont nu<'['c au dct~ d'un un:m)sn)c autona' Hquc, et. nutrition comme reproduction tf'tnoigftcut p:))' teur cai-actt'rc absotuntent pt'i<nitif rinf6riorit<'nttinte et in'ctt~diuhtc d(! t'ittiut. Cependant, MfSM&m's, fn dfpit dus ditucuttcs ~p~ t'cnci'nU'ei'examcn mcntai de ces (i~(ncr(s,ta psychotogicde t'idiot a <'te )'o!)jt't de nombreux et intéressantstravaux. En ~taut un couj'd'œi! sur quehpu's-unsd'entre eux, nous aurons l'occasion de f'otnpt~U't' les notions précédentes. Uu reste, t'intcretqui s':)tta<'))C ces nmnife~taticns d~s dt'sm'rit<s de i'i)un):tnite est. cunsidcrahicet t':)pit:d. La psychotogie deridiot, connuecette <!e la plupart de nos dégénères )!n(~'tt'm's,)'(~'<)e.dist«ns-nuuspre<'tt)em)nent, )c tond de t'ante humatne,ce()u\tecunt~'ut (t'esscutn't et d'indtspcnsa!ne. Et. nous avons sun!s:mtn~'nt insiste sur tu haute si~niticatiun hiutu,;i<)ue et psychotogittu du groupe punr n'avoir pas a reYenir sur ces ratif)nK. 'tn)t<'fo:s. conside- i) nons p.tr.tit ))r<ss:nn'de (nit'c ((ue)quesreserves au ratinns. 'l'tltlll'fu¡s, il tnnts pal'ait 1I\;I'I'ssail'e (Il! fair~· ((uclques réscrves uu sujet d'une ttnse qui, priser)a teHre. pourrait e~rer votre jugement. est. cssentit' en t'tn't, de ne pas confondre la d<n~rehC('nnf invotutive et t'arret evotutit'. L'evotution et t'invotutionsont tes deux tij~nes d'ascension et de descente d'une courbe portant k' typeaduheetuormat a son sommet. La situation u des hauteurs egates n'nnptt<)uc pus ht simititudc. L'individuarrêta <!uM sonc\'o!ution regardo encore !esu)tunet,!c<)cgcncre qui desretx) ta pente reste tourne vers tes bas-thuds df )'ani<mdite. A!ais cette conception nnptique sitnp)em<'ntdes ditiereoees vhtuenes; en rcatite, h stratnit'atton (tescaructurcs et la loi de t'e~'ei-sionqu'ettejustittc restent (tes conct'ptionsjustes et. reUctent, ta reatitc des choses. L'idiot a per<iu ta tactnto d'acquérir,nfaix ce qui fui reste constituebien le tonds comnnn! de notre anhnntiteprimitive. Les nuances qu'it revête sont l'indication des ditterences qui vont s'antrnx'r dans ta série, et te mode seton !e<jm't t'instinct tend a progresser chcx tes dégénères inférieurs est bien celui qui servira plus tard à t'afnnonent des dégénères supérieurs et de t'être normat en générât. La psychologie du t'idiot reste ainsi ta préface de ta psycttoiogicde }'in)- b6c;!e. Cette-ci n'prest:ntcl'introductionsouventtrès prolongéede la psychologie de t'hmnanite. Cependant, ces considérations évolutives et sociologiques n'ont point particulièrementguidé les auteurs qut se sout occupesde la vie psychique d t'idiot. L:< plupart d'entre eux n'ont cherche dans t'~tudcdosdegonoros inférieurs que les (H~ments d'une classification. Ksfjuiro) (~i, ne fondant sur t'~tat de ta parole, admettaitcinq degrés d!)us t'iftiotie et t'imtx'cittite. Dans te premier dcgrë de t'imhecittite, )a pureté est tihrc et <aci)e; dans te second degré, ctte est moins prompto et comporte un vocahutairf! ptus timite; !<' troisième ne possède ni parotes, ni mots, ni phrases; quant aux derniers, dansl'un il n'yn ptus «uc df's sons, dans t'autrc toute manifestationvocate a disparu. Mon') (2)ct:d))it trois degrés le simpic d'esprit, t'imbecite et l'idiot. Le siotpt (t'cspt'it de Mort't est ce qu'on désigne actuc)te)nentsous!enom do débite. L:tct:)ssiHcation de F~Hx Voisin (3) est encore en honneurparmi les <;))ccia)tstf's. Konscn empruntons le résume au Hvre trôs intéressant de son ttcvft), M. Ju!es Voisin (~. Ct'ttc c!assifh'ation est entièrement ps\'cho!ogique et symptomatique. t/~tinh~it' et r:matomie pathoto~inue n'y jouent aucun rù)e. Les imbë* cites ne constituentpoint mu' dassc A part. Ce sont, pour fauteur, des idiots partiels, prives des facuttës superi'")r<'s la comparaison et !:t causatite. Mn gênera!, t'idioticest rarement con)p)~te;cependant on en voit des exf'mp)s. Ces individus sont tc)!cn~ent ttisgraeiesqu'itsse trouvent, sous le ntpport de i'acth'ite, des pf'nchantset de la perception des objets extdrit'm's, au-dessous de t'anintatité même. La vie se réduit chez )cs sujets de ct)<' pn'mi~'e eateKoric a une existence végétative; ta respiration et ta di~'stiot) sont tes deux soutes fonctions apparentes. Les senssont ouverts, m:ns st')nt))e))t ne point transmettretes impressions dn monde extérieur. L'a'i) ne uxe point. L'oreitte ne se redresse pas. La faim et la soifse font vainemt'nt sentir. Nutte attctnion, nulle pf'rccption. Penchants, scntinx'tns, anections, passions, intettigence, rieu nu se manifeste. ~<' ttans la deuxième catégorie, tes idiots sont moins maltraites par la natur' niais ils deviennent par ce tait même dangereuxa cux-mcmcs ainsi <ju'a ta société. Ct)ex eux, tes pem'hants inférieurs sont fortement d'toppes. tandis que les facultés intettcctuettcs et les sentiments nor* maux paraisscut :'( peine ébauchés dansleur constitution. t/idiotif dans la troisième subdivision n'atteint que partiettcmcnt t'nsc)))t')t' <t(? nos tacuttes. Ainsi t'idiot de cette catégorie aura tes penchantsc<)))s<')v:)tf'ursde l'espèce humaine, mais il ne tes aura pas tous; un. deux ou trois lui fct'out défaut. !I possédera les sentimentsnormaux, mais f'tn ou t'autre de ses attributs supérieurs aura disparu. (t; KsUOfK't.. r)~)'/<~<Wff~<<t<)X'tt~<<. (~) Mottm.. ~'«t~~c.! HM~t'<<tM<<~< Paris. tK! (3) FHt.tX Yo).s)x. rMfo/< P.x'is, <M3. (4) Jt;t.t:s \'otS)\, L'tW~t'c. Paris. t8<M. !t se fera remarquer aussi par ses facultés intellectuelleset perceptives, M mais te nombre n'en sera pas complet. Ces idiots peuvent répondre h H t'instruction et l'éducation qu'on leur donne, mais aussi ils peuvent a succomber aux excitations extérieures. 4° Au-dessus de ces idiots s'en trouvent quelques autres qui se rapprochent encore davantage de t'homme ordinaire, quoiclue bien ostensiblement privés de quelques facultés supérieures (coMparnisonet causatitc). Ils ont des sensations fugitives, des sentiments vagues, des a penchants déterminés, ils s'excitentfacilement. ) Nous passons rapidement sur les classifications do Bethomme, Seguin, Schutc, Criesingcr, Uagonet et autres dont vous trouverez l'exposé dans a le livre de M. Pau Sollier ~). Cet auteur préconise a son tour une classification.Cette ctassitication, H la fonde sur un cicmentpsycho!ogique i auquel nous avons dernièrement consacre une étude l'attention. Elle comportetrois catégories. La premiët'o comprend l'idiotie absotue;cne est caractérisée par l'absence complète et t'ttnposs}bi!ité de t'attention. Dans la seconde, il existe de la faiblesse et de la diUicutté de t'attentien. La troisièmeest ceHe do rinstabiUté de t'attention. L'auteur attribueau défaut d'attention plus ou moins prononcé le non- g devetoppement-desfacutiés de l'idiot. !t justifie cette proposition par les considérations suivantes M L'attention, l'attention spontanée bien cntenftu,'para!t avoir pour cause constantedes états aflcclifs lesquelssont 1 déterminés par dessensations(Hibot). D'autre part, on a remarqué (!'crex) que chez les petits entants comme chex tes jeunes animaux, les plus <acHcn)cntattenti<s sont, c<' qu'il semble, ceux dont t'cxcitabtUtCnerveuse est !a plus grande. » H est donc évident que la facu!té d'attention est primitivement en rapport avec la vivacité des sensations."Or, chez tes idiots, les sensations sont très peu vives, d'où il résulte que leur attention est très ditndtemeat aitirco, ou même pas du tout, dans tes premiers temps de la vie, et ce fait frappe tous tes parents d'idiots. » En conséquence de ce défaut d'attention, les sensations n'cveittent chez eux que des perceptions vagues, très confuses et aucune idée nette. Des !a naissance, le défaut d'attention empêchedonc l'enfant de percevoir clairement (tes sensations, de les comparer,et par suite (le produire l'idée qui résulte de cette comparaison de sensationsmuttiptiées et semblables chacune à cité-même. A mesure que son organisme se développe, il devient sujet de plus nombreuses sensations l'attention ne se dévetop. pant pas, ces sensationssont perçues consécutivement,comme isotéestes unes (les autres, sans éveitteraucun rapport entre elles et partant pas d'idées, pas de connaissances. L'état d'idiotiene peut donc atter qu'en se (!) PAM. SoLUM, Psycliologiede l'idiot e< de ~mMct~e. Paris, t89t. connrmantde plus en plus. Les rapports les plussimples des les propretés les plus saillantesfrappent toujours l'idiot de la même tacon, et it ne les saisira pas plus a la centième fois qu'a la première. » Sollier se livre ensuite !) une étude méthodiquede l'attention spontané et volontaire chcx tes ditterentcs catégoriesEt cette étude lui fournit les ctcmcnts do distinctions do nature psychologique entre tes divers degrés de l'idiotie. Le livre (le Sollier est un cles rares ouvrages de pathologie mentale où s'aftirme et Sf réalise la nécessité d'introduiredans t'ëtude des troubles de l'esprit les notions modernes do psychophysiologie. L'attention, pour Sottier, se maniliste au début dans la sensation. Cette sensation, avec ses qualités rudimcntaircsou plus accentuées,est A la base de la psychologie pathotogiquccomme elle préside à l'évolution de la psychotogicnormale. L'attention donne la mesure de la sensation, et de cette façon l'attention devient, pour fauteur « la condition psychiqueindispensablepour l'intelligence H. H étudie donc en dotait et tes sensations et l'attention des dégénérésinférieurs, cassantalors aux diversesfacultés auxqucttes t'attention permet d'ectore, SoHier passe en revue successivement les instincts, les Onctions et tessentnncnts, le tangage, t'intdtigencc proprement dite, la mémoire, l'association des idées, le raisonnnentcnt et enfin la volonté, la person:)atitôet la responsabilité. Parmi tes développementsauxquels l'auteur se livre, il est essentiel (t'en mettre quel(lues-unssous vos yeux. « Si nous résumons, dit Sollier, t'etat de la sensibilité sous ses dinerentt's formes ctx'x tes idiots et les imbéciles, nous voyons en somme que, très obturée chez Ics premit'rs, et te arrive progressivement ta normale chez tes derniers. Ce sont souvent tes sens du goût, de l'odorat et du tact, qui demandent une plus grande délicatesse, qui sont to plus atteints. Nous voyons aussi que les sensations dérivant des besoins tes.ptus impérieux de la nature humaine, sans tesqucts. la vie ne saurait continuer, peuvent être aussi obtures que les autres. Les idiots qui sont frappés ace point sont absolument incurables et seraient fatalement condamnés à une mort rapide, comme un nouvcau-ne, s'it n'y avait personne pour lui donner des. soins. Chez les idiots éducables, au contraire, et chex les imbéciles, ces sensations de besoins naturels, si eUes apparaisse~ d'une façon plus tardive que chex les enfants normaux, n'en arrivent pas moins à être ressenties d'une façon tout à l'ait normale,sauf cependant en ce qui concerne tessensations pathologiques. )) Nous avons dit ptus haut l'opinion de Sottier quant au rote de t'attention comme élément de classification. L'attention mené !) la disciplineet au travait qui en est la forme la plus concrète et la plus saisissabte. « L'mdisciptinc, la paresse et la fuiblesse d'attention, dit l'auteur, parattetcs à celles de l'intelligence, vont donc de pair. C'est ce qu'on remarque d'une façon très nette cbex tes idiots. Plus ils sont faibtes M d'esprit, moins ils sont attentifs, plus ils sont paresseux, indisciptinabtes, jt it!<htc:)b!cs. Les sentiments aneetifs capatttcs de mettre en jeu tcurattcn- M tion \o)ontaire sont tencmcnt <aibtes qu'ils échappent a ta répression, à la crainte, au châtiment auquel ils restent indin'erents,t'cxperionceétant pour eux lettre morte, les phénomènes restant a Fêtât isolé, ne se ~) coordonnant pas, ne s'associant pas, ne déterminant pas d'idée abstraite D'autres, au contraire, se disciplinent asscx bien et peuventapprendreun ~)j métier. » A l'attention se rattachent encore, continueSollier, deux phénomènes g psychologiquesparticuliers la rcnoxion,qui est l'attention:tpp!iquceaux phénomènesintérieurs, et la préoccupation,(lui est i'attentionabsorbante, obsédante, qui se projette toujours du passé dans l'avenir et qui a des causes extrêmement varices. La renexion existe peu ou pas chez !'idiot simple, la préoccupationt'ncure moins. ScUier met en rclief, dans un chapitre speciat, les divers instincts des a idiots; iten montre les formes primitives. « L'instinct de nutrition est aussi indispensable que eetui de ta respiration. ii est inné. Mais les idiots 2 ayant de~ organes très imparfaits, des sensations très obtuses par conséquent, les conditions nécessaires a l'existence ne leur apparaissent pas nettement. !)u reste, alors monc qu'ils!es apprécieraient,ils seraient incapables d'employer les moyens propres a les t'onptir. Car l'acte le plus ctementairc. la préhension, est souvent nul. Ils ne savent pas plus se servir deteuru tnains que de leurs jambes, et il faut leur apprendre à a mangt'r commeon leur apprend mareber. Mais tes plus profondssont toujours ine:)pab!cs de se nourrir et on doit les utimenter. Cependantcet instinct de nutrition est t premier qu'ils manifestent, et c'est quelquefois le seul. » le sentiment de presen'ation, intitnemcntuni a celui de la nutrition, est inconnu aux idiots profonds, Ils ne bronchent pas t'approche d'un tison cnthHnnté. Ils prennent les couteaux par la lame, empoignent des ectats de verre, ~uant t'instinct sexuet, qui vient immédiatementaprès l'instinct de ta conservation, il est nul ou brutal et nervcrti chox l'idiot. t.<'s guteux int'urabtes sont absolument dépourvus de poussées ~enesiqucs,saufun nctit nombre cttcx tequet ta masturbationautomatique constitue le seul indice du besoin génital. Les idiots un peu supérieurs sont tous ou peu près tous voues la masturbation voulue et consciente. L'onanismeest accompti le désir d'y trouver la satisfaction sexuette. Certains d'entre eux semblentcependant fréquemmentsubir un tic. Souvent t'ëvcit des désirs est précoce. M Après t'cxamcn des instincts essentiels, fauteur passe à t'ctude des diversessensibi!ites.La forme la piusgcnerato de nos sentimentsanectn~, c'est le plaisiret ta douleur. Nous avons vu dernièrement tour haute signi- tication. Ces deux modatitcs générâtes do noh'e sensihinte sont assez values ctx'x tes idiotssim p)(is chex tes inférieursta dotdt'nr para!t!) peine être ressentie; tes cas d'autominttiuionsont~ ta pour )c prouver. On a cit6 d'-s femmesqui se sont accouctx'essansm:n)itestertes <touteurs de t'entan- <ct)]C)it. P)'e(ptemment t'autopsie des idiots revote des testons profondes, insoupçonnées pendant la vie. La douteur.tuoratescmbto ade~Mte aux divo"; degrés de h scnsih!)!tf! an'ective. Nuttc chez t'idiot profond, e!ie n'exi~tt' chez tes autres qu'A des de~f'es peu accxscs. Qt)ant:n)scnnmentdu ptnisir, il suit, en )f's reproduisant, tes variations df la donh'ur. Et commo tes tarms. te rire est exccptionnc) eh<'x t'idiot. h'att:)f't)en)e))t, cette autre Fortm' de rafTt'ctivit~, est a peine n'm~uc chez t'idiot profond fjuan<) existe, il se timitc cx)usiven)ent au ~rdico. tt est fn~nceet mobite~ h'gardien (jnidonitin apportera la patecsupptanto'a t'eh'i fp)i t'avait apportt'u )a \'ui))< Cet attachements'accentuechex tes idiots moins comptets. ij'apprcciation (tes e~n'ds dont ils sont t'objot st'mhte <t<'pcn(n'c de la somme d'nHention dcvotueachacun de ces de~cnef-es. Les idiots plus ou moins ctcvds sont susccpttt~tes d'auection {i)in)o, (jtioiftue <)'))nc manière modérée. L'amitié est peu fréquente chcx tes idiots, mais on en voit cependnt)t qu'dques-uns qui annent a jouer en)! eux et qui s'entr'aidcnt nar sympathie. t.'ittiot ne coonatt pas )':tmout')):tssion, il soupçonne moins encore !)mo))r p)atonif;ite. L'idiot est ~tocieronent craintif. Tout lui tait peur, dit Sollier, parce qu'i) ne s'<'xp!i(;ue rien. Ls idiots sont en gênera! assex timides. La pudeur, qu'on pf'utrnpprot-her de la titnidite.cst nuttc t'hf'x l'idiot. Les idiotes commencent a témoigner de ta vanne et de la coquetterie. Les idiots possèdent parfois un s<'ns musicat retntivcment accusa; ils ont même t'amonr du rythme. Oansunfétudetrès méthodique,\Vi)df;)'t)H)thft) com-tut cnt'ti\e)nentque te sens nmsin:d, asscx pronom;~chx les idio~. constitue, dans )a grande majorité, )a seule attestation de pt'rcepuons artistiques, tt'f.'ut du reste remarquerque t'cnfant normfd tnf)ni)<;st<! (tt's sentiments de satisfaction qu~nd il ('ntend la musiqm'.et il ajoute (me quetqttes mammifères ont indubitubtement te st'ns de h) musique. L'idiot aime h' cotossa) qu'it conf'jnd avec te beau. La curiosité, cette pierte de touche de t'intettigent't;de l'enfant, est nulle ehcx t'idiot ptofond. L'idiotsimptc veut savoir, mais n'ose pas demander, et lorsqu'it peut écouter, il sait a peine retenir. Il est confiant et c)'~du~e~ it croit par impossibilité de trouver des motifs de doute. t) a l'idée du (i) Wt).ûEM)UT)t, C'o~r&! d&! !M<McenM o/t~)M<Ma//<MM~. Monn, septembre 1888. vrai, et lorsqu'il ment, i! se contento de nier sa pauvreté d'imagination t'empêche pourainsi dired'habittcrson mensonge. Quant au caractère do ces dëgënërës les plusinférieurs, il est diMcite à analyser. L'idiot profond n'a que des instinctspeine dégrossis « Chez tes idiots !ëgers, le fond du caractère est l'inconstance, dit Sottier, t'obtusion des sentiments et la faiblesse de la volonté. Leur humeur dépend de leur entourage, des traitements dont ils sont,l'objet. Quand on a bien soin d'eux, comme on le fait dans tes asiles, ils sunt le plus souventdocitcs.anectueux,gais et sociables.Ils sont au contraire méchants et maticicuxquand on les ma'traitc. Chez quetques'uns,on observe quelquefois une disposition n)e)ancotique;cbex d'autres, une surexcitation constante. » Au sujet du tangage, Sollier entre dans des développements curieux, mais dont nous ne pouvons que résumerles traits essentiels. L'idiot présente fréquemment un retour à ta parole. Le gazouillement, te balbutiement qui, chez t'entant, précède même tes premiers mots articulés, ne s'observe guère chez lui. Chez tes idiots incurables, même à deux et trois ans, le cri ne pos&edc encore aucune intonation. Or, Eggcr(t) a noté cbex t'entant normal le passage du cri à la voix dès la cinquionc semaine. L'imitation, que Kussmaul(2) considère comme une fonction du cerveau, est le facteur essentiel pour la reproductiondes sons entendus. L'idiot reste souvent toute sa vie incapable d'imitation. Quant aux rap* ports es~enticts de t'idcc et du mot, certains idiots ne les perçoivent jamais. Ctnx eux le mot n'ëveitte donc jamais t'idëe. Ctx'x d'autres, d'un degré plus ëteve, le langage s'arrête fréquemment à une des phases de celui de t'entant, cette où il s'exprime par simples monosyttab<-st'epëtes, par des interpositionsde sy) tabès, et où il prononce mat certaineslettres. « En somme, le développementdu langage chez l'idiot, dit Sollier (H), nous a paru présenter tes mêmes phases que citez l'enfant normal. Mais au lieu que ces phases se succèdent rapidement,elles se succèdent au contraire très tent( ment le plus souvent même t'ëvotution s'arrête en route un point quelconquecorrespondantà une des étapes de t'cnfant.o1) « Cne autre forme du langage, ajoute-t*it, est la lecture. Ette présente encore plus de dinicuttes que la parole. Naturellement, chez les idiots incurables, il n a pas lieu d'y songer. A un degré plus ëtcvë, ils arrivent à apprendre tes lettres, à assembler quelques syttabcs, mais non a tire vëritabtement en comprenant ce qu'ils lisent. Ils n'ont pas d'initiative et (i)2) EGGEn. KussMAUL, i<! yoro~ parole/ro«M<~ ta~MKr<d«~n~< Pans, <887. Paris. (2) KVSSMAVL, Les troubles dit langage. l'aris, <8M. !$84 (3) SoLUM. ~<<o~)<' de l'idiot ~< de l'imbécile. Paris, i89i. disent la lettre qu'on t cur désigne, mais ne la nommentpasspontanément. L'idiot e(~cab)c arrive très difficilement à distinguer ses lettres, mais i) y arrive, II lui faut passer quelquefois p!usieurs semaines sur la même lettre. M Quant à l'écriture, tes mouvements coordonnés qu'elle nécessite ta rendent impossible aux idiots profonds. Les autres restent, à son sujet, toujoursgauches et maladroits. L'intelligence de l'idiot offre des particularités remarquâmes.Sollier, qui fait de l'attention la conditiondes perceptions nettes et des mémoires précises, base sur sa psychologie personnellele mécanismede t'idcation. H y a lieu d'examiner avec quelque détail son étude des acquisitions normales et morbides de l'idée. Nous y retrouverons un grand nombre des vues exposées,sous une forme parfois différente, mais souvent ëquivatcnte, (tans une de nos dernières conférences. Nous consacreronsla physiologie du champde ta conscience, retracée à ce moment, par une espèce de pathologie des éléments de l'esprit. Du reste, dans ce qui va suivre comme dans ce qui précède, une pensée nous ~uide mettre en relief, dans les dégénères intérieurs, comme tes tares essentielles dont t'attenuation ou l'aggravation caractérisent nos dégénères supérieurs. La sûreté du diagnostic des premiersdonne a ces stigmates une tmportance capitale dans la distinction et la répartition desseconds. Nous accumulons en ce moment nos moyens d'investigation pour t'avenir; nous apprenonspour ainsi (tire la valeur des éléments que des circonstances con!ptex<'s et des inf!ucnces divergentes nous empêcheraientdans la suite d'apprécierpositivement. Vous vous ressouvenez que nous avons mis à la base de t'id~aHon, quelque etevcc qu'elle fût, la sensation pure et simple. Sollier professe a l'égard de la sensation des sentimentsanalogues aux nôtres. « Pour nous, (lit-il (!), ce que l'on doit d'abord considérer,c'est l'imperfection scnsorielle qui empêche toute notiond'entrerdans l'esprit. H L'auteurattribue ensuite a l'attention te second rôle; les difncuftës de généraliser et d'abstraire sont les derniers éléments dont il faut tenir compte dans f'ideation. L'intettigencc proprement dite, selon Sollier, comprend quatre opérations l'acquisition des idées, leur conservation, leur association, leur production. « Nous acquérons les notions et tes idées de deux façons, dit l'auteur. Les notions ou idées concrètesnous sont fournies par les sens et exclusivement par eux au début, avant l'apparition du tangage.Celui-ci, a son tour, nous fournit tes idées et peut seul nous donner tes idées abstraites. Lorsqu'il nousfournit des idées concrètes d'un objet, ce n'est qu'en faisant appel à la mémoire et a la faculté de comparaison. » «) SoLmm, P~o~t~~to~MMM~.Paris, <89t. Sottier se livre alors à une curieuse comparaison entra ta manière dont t'cnfant norma) et t'idiot aboutissenta l'acquisition des idées. L'idiot se distingue de t'cnfant pat' ta te'Ueurextremf (le son éducation sensoriel te et psychique. L'auteur étudie ensuite trois ordres d'idées ou de notions tes notons concrètes,!cs notions générâtes et tes notionsabstraites. Signalons rapidement les particutarités qui nous intéressent dans cette revue. Et tout d'abord, quelques mots des notions concrètes. Les formes qui frappent. !e plus t'idiot sont le can'~ et le <'crc)c. t! saisit !cm' incompatibitite. « Autant Mrc ds ronds carres n. dit-i) quand il juge une chose materifth'ment impraticabic. Des que l'idiot est capabled'un peu d'attention, il paratt éprouver une veritabtc jouissance à la vue des couleurs. C'est surtout le rouge qui l'attire. L'idiot a la notion de la surt:tce. car il aime~ passer et repnssor sa main sur ee qui est poli, comme la porcelaine, le bois rabote. !) parvient donc a distinguer !(' rugueux du lisse. Mais t'idiot profond ne sait pas apprécie!' les <!istanccs. four la quantité, au contraire, il h mesure en raison de sa gourmandise. Les sensations et les notions générales une fois parvenues au cerveau, doivent, pour y être utitisces ensuite, s'y fixer tout d'abord. Kt t'autcur tnet u son tour en retiet'!e rôle de h) mémoire dont nous avons si longuement parlé dans nos premièresconférences.Il en fait a juste titrnn une condition primordiale du devetoppcment intellectuel et de la personnatite.» Sollier distingue trois sortes de mémoires héréditaire, organique et acquise. La mémoire héréditaire peut expliquer certaines aptitudessingulières, (lue l'on rencontro chez quelques idiots et qui font contrasteavec le reste de )eu!' inteHigence. La mémoire organique, c'est-à-dire ta mémoireinconscicntt'dcsmouvements associes, combines en vue d'un but détermine, tel que la marche, pour ne citer que t'exempte le plus simple. est quelquefoiscomplètement nulle chez l'idiot. La mémoire acquise, fonctionévidente de l'attention, vaut chex l'idiot ce que vaut cette dernière faculté. La mémoire est également tributaire de l'association dej idées et cette associationn'existe chex te dégénère inférieur qu' t'etat rudimcntaire. Quant aux mémoiresspëciates, elles sont parfoisrëettementextraordinaires. Toutefois elles représentent plutôt l'apanage de !'imb<!ei)c (lue tes attributs de !'idiot. Nous avons vu que les matériaux acquis par les sens. conservés et reprodu!ts par la mémoire, nécessitent, pour arriver & des jugements, à des raisonnements, l'associationet la comparaison. tt est d'un sérieux enseignement de rechercherde f)Ut'c façon s'cn'ectuent chcx t'idiot ces processusmentaux. Chez les idiots, peut-on dire en substance, l'appréciation des ressemblances domine manifestement. L'idiot sin)pie peut comparer, mais ne saisit que des rapports grossiers <'t superficiets. Les idiots profonds incurablesnu perçoivent pour ainsi din' n:)S de (tinerencet'être les objets, voire m<hne entre tes personnes. ~uant~tours gëncratisations, ettes valent ce que valent tours comparaisons. Chez t'idiot coondet, la g~ncrniii-ation, ntcmc sous ses )br)n'-s indt'-ciscsdcsyntpnthicctdcr~putsion,n'existe pas. Les idiots moins tares peuvent )a posséder et nt~mc t'exercer frdquennncnt; mais e)tc est tout aussi fausse qucfaciic. Les in~ticut's, !<'s incur:d)t<'s manquent totatonent d'idées abstraites. Chcx tes idiotst'ut'fddes, au contraire, même prives (te )a parotc, les idées

d)stnnt'spistent ccrtaincntent. trcs vaguessans doute,mais incotttestahtes

('<'))t'n(t:)nt. On nrrncasM'x facitextcnt a Hpprendrc J'addition aux idiots; il y a de nombreusesdinicu)tts pour )('ur taire comprendre ta soustrac. tiun; !e pritxipc de la multiplication tenr échappe: ils n'arrn'enta~taire cette opemtion que torsqu'itsont de ta mémoire;pour i'imnu'nsc majorité, ta division est hnpossibte. tts sont incapahtes de compt'cndrequoi que ce soit nu proutcnte le plus simple. Les idiots, comme tes enfants, n'ont ~uere ta notion du temps écoute et encore moins cette du temps a venir; ils jugent très mat ta distance et apprécient très imparfaitement t'ctcndue des objets. TcHcssont, résumées, tes notions gëner.'tt<'sconcrètes que peut acquérir t'iftiot. Ce sont ces notions (mi s'associent pour donner naissance aux idct's. ~otiicr adopte trois modes d'association ta ressembtance, te cootraste, la contiguïté. ~ous avons défini adteursces modes d'association. Kous n'y reviendrons p:!s, saut ('pendantpourtrouver suprttue t'adoption du contrastecomme pro((d( cs~entift et tundnmentat. En psychoiogie pure, on assimile re~u- )itrc!nt ))t )e contruste a ta n'ssembtance. t)e quette toauiere se fait l'association des idées chex t'idiot? Ce qui fr:t;'pe )<- pins t'idiot, ce ~ont tes grossières ressonbfance~de conteur et dt- turm' et c'est p:)r ressembtancequ'it associe generatement.Harement, <-)< dt'-t. il se sert des rapports de continuitéet jamais il n'utilise te contr.'st ('f~ntt'cmode d'association. L'association des idées mené au jugement.Mais te jugementcomporte ta justesse, ta promptitude, la fermeté. Ur, ces qualités du jugement dépendent det'attention.de la rapidité et de ta netteté des sensationset des per<epticns,et tous ces attributs de t'intettcct sont, vous t'avez vu, défectueuxou nuls chez t'idiot. De ta tes aucrrations, t'absencc ou l'incoherencc du jugement des idiots. Nous vous avons parte des opérations que comporte te raisonnement:il exige, lui, des hnagesnomureuses, des pt'rccpts combinés entre eux, il nécessitesurtoutune communion intime des rapports naturels des choses et des rapports nrtinciots des idées dans le domaine de t'esprit. Tout cela est rudimentaire ou négatif chez l'idiot. De t~ t'infériot'itéet t'ittogicitéde son raisonnementquand il peut arriver a !'édi<!er. Quant a l'imaginationcréatriceque, commeSottier, nous avons ptacéo au faite des opérationsde l'intellect, les idiots inférieursen sont radicatp* ment dépourvus. « Certains idiots aiment le mcrveitteux, dit Sollier; ils improvisent eux-mêmes (tes contes fantastiques. Mais si on peut observer chez quel(lues-uns cet amour du fantastique, c'est le cas le moins fréquent, et il est encore plus rare de les voir en inventer. a L'auteur termine par un résume des notions que comporte,au point de vue de la volonté, de la responsabilitéet do la personnalité,t'étude psychoionique précédente. Nous passeronssous silence cette dernière partie, du reste très courte, de l'ouvrage si bien ordonné et si intéressant de M. Pau! Sollier. Mais si nous nous sommes comptu a vous en parler tonguemcnt, nous ne pouvons nous associer A ses intentions,son idée esscntieth'. Sollier veut faire de t'attcntion la pierre de touche de t'intettcctdu d~gen<!rcinférieur. Dans tes c!cments dont nous avons passé la revue avec lui, il s'est cHorcé (t'introduire l'attention ou d'en accentuer !e rô!c. C'est à une ceuvro de ciassiticationde l'idiot et det'imhéeite qu'i! a voulu avant tout s'attacher. Or, matgrc tes documents nombreux et judicieusement exposés dont il a étayé son argumentation, le rôle de l'attention nous parait secondaire dans t'étudc des dégénèresinférieurs.Et nous nous associons sans réserve à la critique que fait M. Jules Voisin ~) de !a méthodede l'auteur « Devonsnous, dit.it, prendre, avec M. Sollier, l'attentioncomme ctémcntprincipal de ctassiucation?» Je ne le pense pas, ajoute le savantfrançais, car il y a des idiots profonds qui sont attcntifs. tEt plus loin, il continue « L'étément principat de l'idiotie n'est donc pas le défaut d'attention, mais l'imperfection des perceptions. » ).a ctcf de voûte du développementintettectuct chez eux, ce n'est pas t'uttcntion, c'est la sensation et la perception, c'est la bonne harmonie dans toutes tes perceptions. L'attention, il est vrai, aide compléter cette bonne harmonie. » Or. chez certains idiots, les sensationsqui ont rapport a l'instinct de conservationrestent seules; chez d'autres, ce sont tes sensationsliées à un autre penchant intérieur, la reproduction, par exempte ;ennn, chez d'autres, tes sensations du centre auditif, par exempte,ou bien celles du centre visuel, sont !k!es au centre moteur, etc. Suivant tes réactions que (i) JULES Votsw, L'idiotie.Paris, 1893. provoquent les sensations sur ces centres, vous aurez des individus ou instinctifs, ou moteurs, ou sensoriels dont les actes rcnexes sont modifiés p)us ou moins par te développement intcttcctuot. M M. Jules Voisin adopte pour base de sa ctassification les instincts, les sentiments avec plus ou moins de facultés intellectuelles.Cette classification. force nous est d'en écarter le détail. Elle nous a paru ln plus large et ta plus hiotogique do toutes. Cependantnous aurions pretoré voir l'auteur faire une moindre part à l'élément psychologique. Sa première catégorie, par exempte, ne comprenant que les végétatifs, pouvait servir de modëte aux autres. Pourquoi ne passuivre, dans tessubdivisions uttérieurcs, tes instincts d'après teur importance et leur mode de réalisation? Car, nous tenons a le répéter avec Jules Voisin tui'mcme, tes instincts surtout semblent seuls répondre aux nécessitesd'une classification des dégénèresinférieurs. Ces nécessités, déjà nous l'avons dit, nous paraissent avant tout d'ordre biologique. C'est t:) hiérarchie mémo des instincts, selon leur importance pour ta conservation de l'individu et de l'espèce,que doit refléter la classification des dégénères inférieurs. Cette idée, qui a dicte les subdivisions du groupe total, doit présider a la repartition en catégories de chacune de ces subdivisions. C'est, en somme, ce que se propose Magnan <'n divisant ses idiots on idiots spinaux, idiots spinaux-cérébraux postérieurs. idiots spinaux-cérébrauxantérieurs. Mais, comme te fait observer tn'-s justement bl. Voisin (~), ces divisions anatomo-pathotogiques et anatomo-physiotogiquessontdéfectueuses,car à chaquocategoried'idiotie nf correspondentpas ctiniqucment des types identiques. t)e ptus, nous permettrons-nous d'ajouter, il n'existe point d'êtres spinaux absolus. Le cerveau intervient en toute circonstance dans la vie du dégénère et chaque acte de son existenceon porte la marquespécifique c'est lui qui donneà l'instinct sa couteur, qui crée ou la conscience brute du besoin ou ses mofhdités relativement supérieures. Le besoin, sa raison d'être, son mode de satisfaction et, par-dessus tout, sa signification dans t'évotution individuelle et spécifique, tels nous paraissent être les fondements essentiels d'une classificationbiologique. La ctinifjue, nous le savons, a d'autres préoccupationset d'autres nécessités. H est tcgithnc de classer tes idiots d'après t'anatomic pathologique, la pathologie, la physiologie ou la pédagogie. Mais ces classitications sont, dans le domaine do la dégénérescence, unitatérateset trop spéciales. Le critérium de ta régression, que nous ne devons pas perdre de vue, impose, selon nous, une classification basée sur la conservation individueHcct spécifique. Dans quelques instants, l'importance du besoin et son évolution seront réexaminées. Vous reconnaîtrez alors tcur portée (i) JuLBs VotstN, L't<fMM.Paris, i893. gënerate et ta te~itiniite dus seriations <pt'cttcs motivent. Toutefois, avant d'aborder t'etudc syntttetique du groupe ce point de vue biologique, nous avons encore a vous parier de i'indtecitcet du d~'bit' Uejerine (~ caractérise (te ta façon suivante t'idiot, t'nnbecite et !e débite. Le tabtcau est devenu c!a~iqne; nous !e reproduisonsen enti'T. « L'idiot est remarquabte pur t'~rret de devetopponeot de toutes ses facuttes. C'est un être réduit .'t ta vit; organique, :'t ta vit; des n'ttcxcs; i) xe vit f'n fjUf'tqttt' sorte (jttc par sa nim'ttc. ~tais !a dcscquittLr.tttutt ttuntju pat'tuistout a t'hcm'c se UtiUtift'stc d'unu façott plus frappante t'ncot'c chez ces idiots dont toutesles (acuttcs.s'ans exception, ne sont p:)sr~(!ui)<'s à nëant; certains idiots, p:'r cxn)p)c, cunsfn'ent dt's instincts, comme t'instittct musicd; t'idiot musicio) est hit'n connu, t'idtot catcutatcur cgatonom d'autres conscnent une cct'tainc adresse )nanuc))c qu'its app)i')U<'nt a !a <'on)<'ction de petits ouvrages. M !im))eci)t' est moins déshérite, il possède (juctques (acuttJs; on commence a vutrapparu!n'c chex tui un certain dt'gredc vif intt')!ectue))e. L'imhecik' est parfois educabtc et utitisabte; nia!s tes servicestjuc l'on peut tiret' de son intcHi~ence t'uditnentairene dépassent pas des Htnitcs très restreintes. » Le débite est dej~ un ctrc qui compte au point de vue cct'ebnd il entre dans une catégorie ({ui comprend un nombre consider:'b)n (Cimtividus dasses dans )e mondesons te nom <)e faibtestt\'bprit chex eux tes t'ucunes intettectuettes t'\istent, mais n'es inegatcntent développées, et c'est ctx'z eux que t'on peut surprendn' f.x'Hetnent!'abse)H'e <h' po)tder.ttion. Entre )edebi!e te plus t'apjtt'ocbe de rintbecHe et le débite te ptus proche d'3 i'ttOtntne intettigcnt, il y a ptacc pour un notnbre incidcutabte d'interutcdi.tit'es, nonbt't' precisonent en rapport avec tes modalités inttOtnbtabtes dcdese((uitihration intcttt'ctuettt' que i'on peut obucrvt'r. Têt débite aura une tnt'moh'e excettente a cote d'un ju~etnt'nt trc'sfaibte; )e) autre sera emporte p:n' la prédominance de ses appétits; chez têt autre, rc seront tes sentiments a)!ecti)'squi prédomineront;chez têt autre enfin, t'ubsencc de votunte sera nagrantc'. H n est tacite d'hnaH'nt'r tous !es cas possibles, démontres d'ait!eurs par la ctinique; il est egatt'nu'nt (acitc (t'en concevoir la liste interminabhi. n Mais cttex tous tes débites, un caractère dotninu c'est t'absenccoula faibtesse du jugement, de !'intctti~ence proprement dite. M Ch.'mbard n'ace, son tour, dus trois types de dégénères intérieurs, tctabteau suivant « Tout au bas de tachette, nous plaçons tes idiots dont tes facultés intettectuettes,affectivesou moratcs ont été arrêtées dans leur devetoppc- (t) DÉJËtnKt!, Oc <«'r~t~~<!M /<M Ht~<)<n<M HfrMM. Paris, i880. (:!) C)<A!)UA)tU, /H)M<t«'. (DtCT. EKCVC).. t)ËS SC. MËO.) ment à peu près au même niveau, et ce à un niveau fort bas. Ces infirmes peu ou paseducabtcs, incapables do trouverdans leur capital inte!tcetu<'t matièreà de véritables conceptions délirantes,mais inaptes à se dirigeret sujets à des impulsions dangereuses, doivent être maintenus dans des établissements spéciaux; on peut, avec Dubois (Amiens), tes diviser en idiots automatiques,instinctifset raisonnables,s'il est permis do donner ce dernier titre a ceux d'entreeux qui possèdent quetque tueur do raison. Au dessus sont les imbecites chez qui tes facultés psychiques, arrêtées à un niveau moins unitornte, ont atteint un degré moyen plus élevé; susceptibles de quoique éducation, capables d'ébaucher des idées très simples,ils sont souvent utilisables et dignes d'uneliberté relative, mitigée par une surveillance incessante, quoique discr<to, car les moindres circonstances peuvent éveiller en eux do mauvais instincts que tour fuibtu raison et teur sens moral tout rudimentairo tenaient à peine en bride, et transformer en un être dangereux le plus doux et le plus inoffensif d'entre eux. C'est avec raison que les éléments séparent nettement des imbéciles proprement dits les débiles qui, pour la plupart, vivent en liberté dans le monde et dont quelques-uns,(loués de facultés spéciales plus ou moinsremarquables,en imposent aux badaudset acquièrent dans les lettres, les arts, ta politique,plus rarement, il est vrai, danslessciences, une vogue imméritée. » Les stigmates physiquesde t'hnbëcito sont caractérisés comme suit par Chambard « Les anomatiesévolutives que nous avons décrites chez les idiots se rencontrentchez la plupart des imbecitcs par dégénérescence, mais moins gros~reset plus discrètes; nous n'en donnerons ici qu'une breveénutneration. Ce sont, au crâne, la macrocépalie, ta microccphatie,la scapho- et ta ptagioccphatic,avec toutes leurs variétés; à la face, t'etargissctnentou le raccourcissement du diamètre bixygomatiquc, t'asymetrio f:«'i:))< t'ogivisme palatin, te prognathisme, les anomalies de nombre, d'implantation et de développement du système dentaire; au tronc, le scaphothoracisme, l'étroitesse des épaules, la cryptorchidie, l'hypospadias et autres anomalies générales, des hernies congenitates; aux membres, l'augmentation de la grande envergure, la patmidigitie, le pied ptat et le pied bot, la potydactytie. Les parties molles n'échappentpas & ces lésions tératologiques et le bcc-de-ticvre, le coloboma irien et le rétinien, ta poty. ntastic sont. encore des stigmates de dégénérescence. » Cependant les stigmates anatomiquesdo l'imbécilesont n'guticrcmcnt moins cttargcs que ceux de l'idiot. « L'aspect des imbéciles est tout autre que celui des Miots, dit Sollier (1). Tout d'abord la conformation du visnge et du crâne et de tout le corps peut être parfaitement normale. (!) SOLLIER, Psychologiede l'idiot et de ~'MnMe< Paris, i89t. Ils sont même généralement assez bien conformés. Les traits sont régutit'rs, mais te crâne est un peu petit, souventasymétrique.La face est trop targe ils manquent de grâce, sont maladroits,sauf pour certains exer. ciccs. » Peut-êtreyaurait-il lieu de reporterles dinorenccs physiques constatées entre tes imbéciles cette notion de dégénérescence acquise et congoni. tale dont M. Jules Voisin montre t'innuence dans la répartition dos tares physiquesde t'idiotie. Et d'un autre cute, tes détbrmationslimitées pour. raient bien traduire moins la régression génératisée que les pointsfaibles d'un organisme perturbé pour ainsi dire unilatéralement.Quoi qu'i! en soit, il est permis de constater quo. même dans les diverses catégorie: d'imbccite: la loi de l'accumulationet do la stratincation des divers ordres de stigmatesse vérifie objectivement. Quant aux stigmates physiologiques de l'imbécile, ils ont été mis en relief avec une grande netteté par M. Paut8oHicr(t). Nous rcsumotts les plus caractëristiqu';s. Les sens sont rarement atterus chez l'imbécile, mais la plupart de ces dcgetx'res sont voraccs et gourmands. Los imbéciles ont parfois un goût précocepourl'alcool. Lestroubtcs de la sensibilitésont rareset se trouvant souvent sous la dépendanced'une névrose surajoutée. Quant l'attention, elle est avant tout, chez t'imbcciic, intermittente et instable. Et cette instabilitése rencontreen même temps dans les actes. Aussi les iwhcciks sont-ils, et peut-êtremême moins que certains idiots, capables de travailler regtttierement. Chez tes idiots, en enct, on peut arriver f:tirc naître une sorte d'automatisme qui leur fait accomplir machinalement une besogne déterminée et toujours la même. L'imbécileest apteà comprendre te but d'un acte éloigne.!t croit même t'atteindre du premier coup, car son intelligence bornée ne lui laisse apercevoir que Ic début do la tâche; tes difficultés u!tcrieut't'slui sont masquccs. Puis, tout coup, une idée nouvelle vient chez !'i)t)beci!e'diriger son activité dans un autre sens. A cette instabilitédo pensées et d'actions se rattachent ses fugues, son amourdu vagabondage et son indiscipline. L'indiscipline est chez lui un véritable caractère spécifique qui s'attie du reste fort bien avec son besoin de vagabondage. Hemarquonscependant que le vagabondage est particulièrement l'apanage du débile. vagabondage suppose, en cnct, une spontanéité et une curiosité qui, quoique réduiteset sans objets sérieux, manquent d'ordinaire à l'imbécile. L'i'nbccitc est rarement préoccupe;ses préoccupations,du reste superficielles, n'ont aucun motifsérieux. H présente une insouciance remarquable, qui s'explique à la fois par son manque de jugement sur les dinicuttcs de {'existence et son excessive fatuité. (i) SoLUM, f~<~opt<(~'MÏt<~ de~Mt~e. Paris, 189t. )/imh(!citoest t'egoïsto par excellence et, contrairementà l'idiot, il a le scotimentde la conservation personnelletr&s développé et même exagère. !) lui arrive parfois de se suicider. Mais,selon Cobbotd(i). cette tendance rare et passagère possède des caractères spéciaux; elle est remarquable p:))' t'ahscncc ou t'insi~niftance de !a cause, te manque de fermeté, l'oubli rapide de !a détermination. Nous aurons peut-être a examiner dans nos dernières conférences ta si~nincatton rcgrcssivo du_ suictde. certes, te. suicide, en trahissant le déséquitibre du ptus prhnordiat des instincts. t'instit!(-tde conservation,constitueun stigmate d'une légitimeimportance. Tomcfois, avant de t'etevor ta hauteur d'une tare dégénérative,reportezvous au suit'ide non motive, irraisonné, irrésolu do t'imbecite. Et rectamez aux t'aractcrcs de t'actc. bien plus qu'~ l'acte !ui-ntcmc,les etctnentsde vos inductionset (le vos conclusions. Les pet'vct'sions sexuc))es sont chez t'imbëcitc ptus accusées que chez t'idiot; c)tt's rcvctt'nt du reste un caractère spécial. L'idiot se masturbe pt'tm:)tu)~mcnt et automatiquement, il cesse tôt; t'imMcite n'arriveà t'onanisme que plus tard, mais il reste onaniste par un besoin desjouissances scxuettL's peu près inconnu A t'idiot. II pratique fréquemment ce qu'on Wtmm' t'onanisme deux et il va quelquefois jusqu'à la sodomie Danscedo'nicrcas, il choisitsouvent comme sujet passif un idiot plus ou moins profond, tt lui arrive même. comme dans une curieuso observation de t<ourncvi))u et Haoutt (2), d'être A la fois kleptomane, onaniste et softomistf. d cumutcr en un mot les divers syndromesdcg~ncratifs. Un point plus int~ress:)nthsi~na!er. c'est te caractère trivial, grossier d'~s imbecUcs. Ils aiment dire des obscénité,surtout devant les femmes, en tt's accompagnant le plus souvent de gestes non moins orduriersque leurs paroles, t/abscnce de sens morat, t'impëtuosit<! de tours instincts rcnfk'nt tt's imt)ccitcs capab!csde toutes tes tentatives sur les femmos qui i-'otn't'nt tcur vue. Quantaux imbéciles(tu sexe féminin, non seulement ell('s s'ahandonnt'ntau premier venu, mais souvent ettcs s'onrent d'ettcsmcmcs au passant. La rcputution de l'imbécile, quant à l'instinct d'imitation, est fondée jusqu'à un certain point. Mais cette imitation est, comme tout le reste, r~gttti~rcmcnt dh'ig'~<' vers ce qui est mauvais et mattaisant. L'imbécile présentesouvent dt's tf'ndancesmusicatcs,tout comme t'idiot. En sus ttc ses instincts mauvaiset pervers, l'imbécile semble possédé de la manie de ta destruction, et par cela même, il est bien l'antisocial par t'xct'Hcnce, t'idiot représentant ptus particulièrement t'extrasociat. Les p) ofcs o'iminets ont trcquemmcntrevête le rote des débiles et des faibles d'esprit; ils sont souvent,dansces cas, desinstruments pour les criminels mieux doues ou moins tares. (t) CottMt.t),JoKfMa~o/'HMn~&~Mce, <886. <9) UouxxEvu.t.K & RAOULT.~MMdetteMfo~M, 1889. Quant à la douleur physique, l'imbécilo, très égoïste, la ressent vive. ment. II s'inquiète facilement du moindre mal, réclame des soins, se montre douillet, à l'inverse do l'idiot souvent !ndif!er<'nt sa propre existence. Lorsqu'il s'agit de douleur morale, t'imbecite garde uneapathio remarquable, U est ingrat; il se montre moins affectueux et moins reconnaissant que l'idiot. L'amour niiat est chez lui d'une remnrquabie iastabitite.Les imbëcitcs so témoignentpeu d'amitié réciproque. Dans tes jeux avec les idiots, tfs imbéciles accaparent profit et c'otoman'tement; ils se montrent insolents, grossierset rejettent lesfautessur les camarades. Leurs plaisirs attestent un raninetncnt pour tes persécutions et les souffrances. L'amour existe parfois chez t'imbccite, mais instable et durant juste le temps de la poussée sexuelle. Nous verrons dans h) suite, et les étudesde M"tarnowst{ysont concluantessur ce point, la massedes prostituées formée en grande partie d'imbéciles ou de débites. Comme t'idiot, i'imbecitc a des colères. Et le caractère d'.mtisociabi. tité de l'imbécile s'accuse encore particulièrement dans ce cas l'idiot se torture lui-même, trépigne, fait des grimaces, se mord ou se frappe; l'imbécile casse des carreaux ou cherche a nuire; il préfère passer sa mauvaise humeur sur les gens et les choses. Quant a t'itteation, t'imuecite, quoique plus inteHigent que l'idiot, y arrive dinicitement maigre ceHe infériorité intettcctueUe, il est vaniteux à l'excès. Comme l'idiot, il a l'amour du rythme. Mais alors que l'idiot, recherchant ie colossal, le confond avec te beau, t'imbecit)' est possède de l'amour du grotesque. Comme t'idiot, il ment; toutefois, tandis que t'autrc nie simplement, t'imbëcitc invente une explication, t'eguficrcment grossière et invraisemblable. L'imbëciie se pique parfois d'esprit, tt apprend a tirf et à écrire plus tacitement que t'idiut, mais il faut tutter contre t'instabHite de son attention. L'imbécile ne forme jamais bien ses lettres, sa fatuité t'empêche de suivre un modèle qu'au contraire t'idiot copie automatiquement. Quant aux facultés intcttectueties, tes imbéciles présententcette particularité spécifique d'avoir de leur propre valeur une opinion consid~rabt' « Cette présomption, dit Sollier, tes porte a une fatuité souvent excessive, pour peu surtout qu'on s'y prête en ayant l'air de tes admirer et d'y croire. Si on admire ainsi un de leursjugements asscx juste, ils se gonflent rapidement, et on arrive bicntut, une fois lancés, à leur faire (lire spontanément tes ptus énormessottises. Pour obtenird'eux un jugement sain ou a peu près, il faut continuellement redresser te point défectueuxde leur raisonnement.Quoi qu'il en soit, on n'obtient d'eux que des jugements très simples, c'est-à-dire, en somme, t'expre~sion de leurs perceptions. » Chez les imbéciles, à l'inverse des idiots, on observe le plus souvent une imagination dcrcgtëc. Elle ne s'exerce jamais sur ce qui peut être utile h tours semblables, sur te perfectionnementdo leur travail, sur le pr's(!(' tcur moralité. EUc ne vise que les moyens de satisfaire leur ambition. leur vanité et leurs mauvais instincts. Quant ù t'évotutionet à t'invotution psychiques comparées do l'idiot et de l'imbécile, elles présentent (juctqucs caractéristiquesque nous résumerons brisement. Chez t'idiot commechez l'imbécile, tes sens se développentlonguementet lentement;- les sentiments et t'intettigenco progressent faiblement,tardive' ment et restent bientôtstationnaires. Cet état stationnairepersisteparfois pendant une longue période chez l'idiot, puis tout s'écroule rapidement et comme d'une pi~cf. L'involution psychique do t'imbecito procède phts )e))te)n<!t)t. L'ordre de agressionest le mëtno chez tous les deux; il se rapproche d<; œtui qui caractëriso la dëmencc affaiblissement de la volonté tout d'abord, puis anéantissementsuccessif de l'intelligence,des sf'ntimcnts et des sensations. A la suite du t'imbécite, l'ordre do sériationascendante que nous avons adap~ dans t~ude df's dégénérésinférieursnous amené A partcr du type contpns d'ordinairesous le nom de faible d'esprit. « 11 constitue,dit Faut Moreau (1) de Tours, le trait d'union entre l'homme sain d'esprit et les ati<n<~ par défaut (imbecites, idiots, crétins). » « Au premier abord, ajoute cet auteur, l'aspect de ces individus ne présente rien qui les diucrcncie (tes autreshotnnMs; mais, pour peu qu'on tes étudie en (tétait, on est frappe de t'ctrangeiM de leur mise, et le même ctouncmcnt se manifeste quand on veutscruter un peu tcur intelligence, )cu)'savoir. Chez eux tout est superficiel sans opinions pt'rsonnettcs,ils p)'))n<'nt t~m's id('cs toutes faites chez i'un ou cttcx t'aut)'< oH ils les tt'f'mcnH sans aucune initiative, ils cherchent instinctivementquoiqu'un à qui obcir. Leur mise est extravagante ils recherchent mémo des v(tcmnts a coupe excentrique, et h'ur goût pour les couleurs vives et éftatantcstcurfcra choisir tes eton't's Ics plus disparates, » ~). Da~onct (2) a, de son côté, tracé un portrait détaitto du faible d'esprit, tt insiste sur son indolence, sa dépression<aritc, son exaltation et son instabilité, tt parte de son instinctd'imitation,de son manque d'origitmtit~, de son bavardage, du vide de sa conversation et de son cn'o'mf fatuité. !t le montre accessible aux erreurs grossières et aux préjuges populaires tes taibics d'esprit sont tes victimes prédestinces des char)at:)ns<'t de ta superstition. H insiste sur leurs inaptitudes sociales, sur leur infapacite h régler leur vie, & diriger tours an'aires. leur famille. Par cs rcsunns. on constate facilement que les faibles d'esprit ne sont apn'-s tout que de brillants imbéciles; ils possèdent, mais comme dissimules. tes tares psychiquesdet'imbécite: ils conserventencore ces tares (0 PA)J!. MonEAt) (de Tours), Fous et bouffons. Paris, i888. (2) t)AGOSBT. Nouveautfat«<~ nts~tM<Mn<a~eî.Paris, t<M6. après avoir perdu los stigmates anatomiques, attestant a nouveau ta loi do régression au soin même dus dégénères inférieurs. Nous pourrions en ce moment ctore la série (tes individus qu'on peut comprendre sous )o nom de dégénères inférieurs. Nous ouvrons cependant une dernière parenthèse, à l'intentiondes nains et des géants, tt peut vous paraître étrange première vue de nous voir ranger ces catégories d'individus parmi tes dégénérés inférieurs, _Pourto physiotogistc et te pathologiste, ces rapprochementsn'ont rien d'étrange ou d'injustifié. Les nains et les géants sont tous des individus d'une vitalité amoindrie, d'une évolution perturbée. Les nains et leurs confrères en rachitisme, les géants, selon l'expression de Moreau de Tours, impliquent une perturbation organique, un déséquilibre nutritif se traduisant par la disproportion et l'asymétrie. Quant à leurs tares psychique! elles ont été mises en relief dans un livro d'une lectureattrayante qu'un certain nombre d'entre vous n'ignorent pas très probablement. Nous voulons parler de t'élude consacrée par Moreau de Tours(i) aux tous et aux bounbnsdessicctcs passés. La ptup~rt des êtres grotesques et difformes dont s'amusaient jadis les princes et les rois, étaient en cf!et des dégénères, des nains dont ie burlesque et l'incohérence constituaient h's seules manitestations de cet esprit f't de cette oiginaiitëdont les a gratifiést'histoire. La plupart de ces êtres avaient une origine entachée de tares ou d'attcrations pathologiques. Les géants sont, en effct, pour la plupart d'un compkxion excessivement deticate, d'un tempérament lymphatique et d'une intelligence bornée,dit Moreau de Tours. La physiologie attestel'inPriorité de leur capacité vitale. U'un autre côte, les dernières recherches d'anthropologie ethniqueont démontre la faible résistancedes peuples(te grande taille et leurdisparition progressive. Les géants,dit encore Moreau de Tours, appartiennent,malgré une contradiction apparente, la classe des rachitiques dont ils présentent les caractères physiques et parfois moraux.Quant aux nains, non seulementils sont entachesde rachitisme, mais ilsse rattachent encore~ la dégénérescencepartcur héréditémorbide. Comby (2), dans un livre remarquable sur le rachitisme, admet en ctiet l'origine fréquemmentsyphilitique du déséquilibre nutritif qui te caractérise. Enfin, Fournier (3), tout récemment, fournissait a l'appui du nanisme par hércdo'syphitisdeux faits anatomiques curieux. L'un d'eux concerne le crâne de Bébé, nain célèbre de Stanislas roi de Potogne. Nous fermons cette parenthèse et reprenons rapidement les éléments de cette conférence, pour vous les résumeren quelques notions synthétiques. Ce résumemontrerace qu'il importe avant tout que vous sachiez (t) PM). MonBAU (deTours), Fom et ~<~bn<. Paris, i888. (9; CoMCY. Le f<!<<t<MtMe. Paris, i892. (3) Foun«<BB, a~a'<tMMpara~yp/~t~M~.Paris, <89~. la signification réotte des dégénérés inférieurs dans l'ordre régressif. Mais il vous fournira en mOno temps le moyen d'apprécier dans la suite la valeur de caractèresisolés dont l'accumulationchez t'idiot précise l'importance et la portée involutives. H nous donnera l'occasion de terminer par l'exposéde quelques idées sur l'évolution du besoin dans le sens dont dcj.t il a été questionau cours de ces entretiens. (~ue nous.apprcMncnt tout d'abord !es stigmates anaiûmiqucs des dcge-- nérésinférieurs'~Ils synthétisentla plupart des difformités dont t'humanité peut être victime. Ils portent spécialement sur le crâne et la face, mais ils s'accusent encore par l'asymétrie, les déformations des membres, la réduction ou t'dongation de la taille; ils se revêtent même dans des anomalies tetk's que le strabisme, t'ogivisme patatin, !c bcc.dL'-tievro, ta cryptorchi' les déformations de l'oreille, le prognathisme,tes defbrmations et les malformationsdentaires. Danst'examcnultérieurdes diverses catégories du groupe des dégénères, il faudra fréquemmentvous reporter aux stigmates anatomiquesdont nous avons aujourd'hui passé une revue succincte. En face d'unedéformation titoitec, d'une anomaliecrânienne ou faciale, d'ttnc tare anatomique grande ou petite, vousaurezà vousressouvenirdes donnéesqui précèdent. vousserez autorises?) vous rappelerl'originecie ces vices de conformation, teur importance gcneratc, mais aussi tour accumulation significativedans les dégénères inférieurs. Le signe physique traduisant un d~seqt)i!it)r<' d~ sanctionné pour ainsi dire par l'anatomie, deviendra un critérium dunt ta stabditë renforcera la signification et t'etcnduc. Certes vous mettrez dans vos appréciationsde la réserve et de la prudence;vous n'irez pas conclure it ta dégénérescencepar la présence d'un strabisme. Mais il ne faudra pas davantage oublier t'ëtape régressive ultime oit conduit irrévocablement t'accuntutation de ces tares anatomiques.Quelque chose de la signification collective restera forcement au fond de la signification individuettc. Vous saurez que l'asymétrie, tes matfnrmations. tes déformations revêtent fréquemment une atteinte portée & i'évotution spécifiquectte'murnc.Et d'un autre côte, au sujet memcdc nos dégénères inférieurs, que t'intégrité des formes ne trouble point votre diagnostic. Vous savez qu'Esquirot disait déjà qu'il est des imhécitcs beaux comme t'Aputton du HctvcdCrc. La discordance entre la perfection physique et l'infériorité intellectuelle aura souvent tout t'intcr~t d'un enseignement, car fréquemment ctte vous indiquera qu'aux tares héréditaires habitucttes se sont substituées accidentellementles influences congénitatcs. .Elle ne plaidera nullement contre la signification et la portée générâtes .des stigmates anatomiques, elle ne diminuera point l'importancerégressive que nous leur avons attribuée; elle ratifierasimplementdes distinc-

tions déjà formulées à plusieurs reprises en dissociant à sa façon la

dégénérescence accidentelle(te la dégénérescence héréditaire.Enfin, Mes- sieurs, vous avez observé une gradation dans la répartitiondos stigmates anatomiques. Les idiots profbnds, les crétins complets vous les présentent renforcéset accmnutës. Ils s'atténuent et se raréfient au fur et à mesure qu'un remonte vers t'imbécite et le débile. Cette gradation complète leur signineation;& l'importance collective qu'ils on'rcnt comme marque spéciale du groupe, se joint cette, plus individue!)c, quo leur nombre et teurr~P~HLOti comportent au soin même (le chacune dessubdivisionsde la collectivité dcgénérative. Des remarques du mémo genre s'imposent au sujet des stigmates physiologiques. Ils sontaccumuléschez tes dégénérés intérieurs, et t'accumulation est d'autant plus prononcée qu'en descendant t'échettedégénerativc.onse rapprocttodesidiotsotdes crétins.Vous avez vu tcsdéfcctuosites des sensibilités spéciales et générâtes de t'idiot profond; seule la vue semble écttappor au désastre; la douleur comme te plaisir, ces deux ressorts de l'existence, lui sont indifférents les sensations et les opérationsintellectuellesdont elles formentle substratum essentiel, sont faibles ou inexistantes. L'attention, ce critériumde l'énergie virtuello de t'étément nerveux, est nulle ou peu marquée chez les dégénérés inférieurs; les instinctss'effectuent sans choix, sansdiscernement; lessentimentsaffectifs ne sont plus que rudimentaires.Leurs facultés d'id~ationn'arriventmême pas a t<'ur rappelerl'idée parle mot. Et à e<)té de ces stigmates si profonds des (t'~cnt'res tes plus incurables, vous avez remarqué les particularités spéciales a)'imhéci)e. Physiotogiquemcnt,psychiqucmcnt,cetui'cisemble de nouveau porter moins lourdement le fardeau dégénérât! F. Mais les tares qui lui restent ne sont ni moins significatives ni moins caracté' ristiqucs. L'idiot tranchaitsur le restant des dégénérés par le néant de ses facultés, la réduction et t'anaibtissement de ses instincts; l'imbdcilo se distingue particulièrement par ses défauts et ses anomalies, Ces attributs constitut'nt a l'imbécile non plus une psychologie négative, mais une manièred'être qui résume assez bien ce qu'on pourrait appeler son caractère. L'itnbccitc est tout d'abord égoïste et brutal; ses instincts ne vont goen* au deta d'un certain perfectionnement;il est vorace, gourmand, jamais gourmet. Les appétits sexuels sont souvent intenses, mais dénués d'indication at!cctive et peu scrupuleuxdans le choix des moyens il est te ptus souvent onaniste. Mais f'onanismequ'it pratique n'a rien de t'auto' matismede l'idiot et du crétin; il s'éloigne tout aussi considérablement du l'érotismeidéatifdespsychopathessexuels l'imbécile est onaniste par rapput et désir de la seule jouissance sexuelle. L'imbécite est menteur,et menteur avec des histoiresgrossièreset invraisembtabtes; il est querelleur, tricheur, instable et vagabond. Ses facultés, hypertrophiées par place, servent accroître sa fatuité. !t est indisciplinable. Nous allons voir & l'instant la significationsociologiqueque comportent ces particutaritësde la vie psychique de t'imbécite mais cependant, ici comme au sujet dea stigmates anatomiques, nous tenons & vous signaler les dangers d'une généralisation hativo. Le strabisme, avons-nousdit précédemment,n'imntiquepas & lui seul la dégénéroscence;t'egotsmc, ta f:ttuite, t'ab<ence ()o disciptino ou quelque autre des particutaritcs (lui forment le fond du caractère de l'imbécile, no peuvent tour tour avoir la prétention de classer un individu, t/accumutation et l'importance des tares en physiotogie. en psycttotogio, comme on anatomio. sont tc&ëtementsessMiiiets do la sériation régressive;les conclusions ne valent que par le nombre et la qualité des faits et dos constatations d'où elles dérivent. Toutefois, ainsi ()uo nous vous le disions il l'instant, vous êtes autorisas a vous ressouvenir de l'origine des divers stigmates; lorsque nous tes rencontrerons, modifiés, allinés pour ainsi dirn, dans nos dégénèressupérieurs, vous scrcx en droit devons reporter à leur étiologie ainsi qu'A tcur signification dans le groupe des intérieurs. Et dos lors, vous pourrezcondure de tcur présence l'existence de quoique dcséquitibre, atrectifou autre, en voie d'élaboration. Cette conclusion sera modeste et restrictive; elle réclameral'appui et le renfort d'autres stigmates pour impliquer la régression. M:ns,sous pt'inc (te l'ester sans critérium vis-a-vis des perturbations d~gcn~rativcs des déséquilibrés supérieurs, vous ne pouvez oublier ni l'origine ni la portée des tares de nos dégénères intérieurs. Kous arrivons aux stigmates sociotogiqucs.Mais avant d'aborder tcur étude, il nous faut mentionner une question qui, débattu sous des formes diverses,a donné lieu, partit'utierctncnten antbt'opo)o;;ie crimin<')te, a des controversespassionnées. S'il existe, en effet, une thèse ardemment soutenue et combattue, c'est bion <:ctto du type crimine) anatomiquement caractérise. Que comporte au tond t'atnrmationde l'existence d'un typecrimin) anatomique? Elle se borne, en dernière analyse, a aMrmcr un pnritttt'tisme ptus ou moins régulier entre tes tares anatomiqueset les tares psychotogi<)ucset sociotogiqucs;elle déduit les unes des autres et autorise t'afnrmation de l'existence des secondes par la constatation de t'existence des premières. Toute la formule tombrosicnnc est implicitement contenue dans cette proposition. Quand le savant italien proclamaitsa theorh' du criminel atavique, c'était à l'union d'anciennes formes physiques a (les formes psychiques contemporainesqu'il faisait allusion. Et c'est la dissociation des stigmates qu'on oppose régulièrementaux tentatives uni):uerales des ctassiftcations de t'anthropotogie criminette.Or, c'est une question du même genre, mais considérablementagrandie,que no'fs posons quand nous recherchons les rapports de dépendancequi relient les stigmates anatomiqueset tes stigmates physio-psychologiquesde nos dégénérés intérieurs. En anthropologiecriminelle, on n'est pas atte beaucoup au delà de la négation de ces rapports. On s'est borné à afnnner ainsi l'inexistence d'un type criminel anatomiquement caractérisé. En de~.M~ nérescence, la question étudiée dans la collectivité n'est pxs pour ainsi dire sortie de la synthèse. On a bien montré que, dans !a série mOne.itil s'établissait comme une réduction progressive portantsuccessivement sur Bt les tarcsanatomiques,physiologiques et psychologiclues; maisles relations ~M de ces tares entre elles, la raison de leur coexistence ou de leur exclusion ~N dans un mOne individu n'ont pas fait l'objet d'études particaticres. les quctqucs discussionsintéressantes sur ce sujet se sont produites dans te domainede t'antbropotogiccriminelle,notamment au Congres de Paris, en ~889. Quant à la dégénérescence, t<egrain (i), dans un travail très M intéressant,se bornait récemment à constater que les « influencesportur. batrices ne s'exercentpassimuttanémentsur toustes points de l'organisme et qu'il n'existe aucun parallélisme entre les stigmates physiques et k; MB stigmates psychiquesa. tN Ccrtt's, il ne peut être question de parallélisme. Mais il est d'autre! rapports que le parallélisme, et nous croyons avoir su<Hsammct)t~t dcn)ontrë que, pour les héréditaires tout au moins, c'est une véritable M dépendancequi lie tes tares physio'psycho!ogi()ue;;aux tares anatomiques. M Les pn mieres n'impliquent pas toujours les secondes, mais les secondes vont rarement sans les premières. Des exceptions peuvent se produire. MJ Si la dégénérescence est acquise, la régressiongcnerate rendue impossible permettra parfois de constater une réelle dissociationdes tares. Mais ces !M constatationstrès rares ne feront que confirmerune règle que nous vous prions de considérer comme gen'h'ate. Cette r~gte donne toute ta pnttx'- ~nie (le la dégénérescence ctte etabtit une rotation étroite entre les divers déséquilibreset t'intensitc.i'amph'ur et ta précocité de ta causerégressive; B et!c admet d:)nsl'organismeune résistancecottcctivc, résultat d'une syn- !J thèse de résistances partiettes. Ces résistances parUettes, tout comme la résistance collective qu'cttt's composent,ont des valeursdiverses, variabtcs avec tes individus. L'inegatite des résistancescollectives marque te degré de n'-gression ittdividucttc; t'in~gatitë des résistances partielles indi()uc te point faible fonctionnet, la régression organique, Les diverses catcgories de dégénères procèdent des multiples catégories de résistances co)!cctivcs; la diversitédes tares rctevcdc la muttipticiu! <!cs résistances partielles. On arrive ainsi aisément & comprendrela signification générale et particutiere des différentsstigmates il surnt. pour apprécierteur rctation et leur dépendance,de se reporter au rôle de l'organe en cause dans la conservationde l'individu et de t'cspece. Plus cet organe est essentiel et indispensable !a vie individuelle ou spécifique,plusla tarequ'it révèle comporte de signification régressive et le rang dégénératif est situé d'autant plus bas qu'un nombre plus considérable de tares organiques et (i) LMBAtf, 10. <M~M<xnce<~M fe<p&!e~Ktnatne.(ANN. BB LA POLYCL.,t892.) fonctionnelles sont intervenues pour motiver le classement. Nous ne croyons pas du reste, après tout ce qui, de près ou do loin, vous a été dit sur ce sujet, devoir y insister plus longuement. Kous passons A t'etude des stigmates sociologiques. Nous avons précédemment ctabti l'importance de cette catégorie de stigmates. Le milieu sociologique revête la dernière et la plus déticato des adaptations l'adaptation au nutieusociaL Cette adaptation s'organise simptcment a i'heure qu'il est; ses hauts et ses bassont loin d'avoir une signification irrévocable ou uniforme; la prudence dans l'appréciation du déséquilibre qu'ctto traduit est donc une règle formelle. Mais ce déséquilibro, faible ou fort, constitue une étape vers les déséquilibressubséquents. Sur (jueties bases allons-nous établir nos stigmates sociaux? Quet critériumva nous servir de point do rcpôre?En thèsegcnërate,it ne peut s'éloignerdu critérium(lui, jusqu'ici, a présidé à la systématisation des stigmates individuels. La société a pour suprêmedevoir, tout comme fin. dividu, de vivre et de se conserver. Tout ce qui, de près ou de loin, atteint la sociCte duns son existence actuelle, dans son existencefuture, constitue un stign):ne social. Le dt'gre et l'importancede ce stigmate sont en proportion du dt'ngcr qu'il fait courir à la conservation collective. Les stigmates sociaux sont donc muttiptcs et nous devons trouver ici une gradation anatoguc a cette des autres stigmates. De plus, nos dégénérés inférieurs prcscntcront tes attributs antisociaux les plus marques et tes plus persistants. Sottier a divise les dégénères inférieurs en cxtrasociaux et en antisociaux. Les extrasociaux sont les idiots profonds,selon cet auteur; il faut évidemment y joindre les crétins et autres types de degencrt'sccncc absutuet u'remediitbte. Cettedénominationd'cxtrasociaux est exccttcntc elle rend bien le cit'actcrcsocial nul de l'idiot profond il vit en dehors de la société, psycbiquemcnt.comme matéricttement. Mais il nous semble que l'appellation d'antisociaux donnceauximbecitus est ttopcxciusive.Kous voudrionsta subdiviser: nous appellerionsparticuti'remcnt antisociaux ceux qu'un instinct de destruction ou dccrimina)it<' précoce pose pour ainsi dire en adversaires innés de t'ordre sociat nousréserverionsla dénominationd'asociaux à ceux qui, sans porter préjudice à la société, lui sont inutiles,encombrantsou inadaptables. Les asociaux manquent des qualités aHectives qui forment la base de la soriubititë; ils n'éprouventni commisération ni amour; ils sont indisciptin:ibtes, paresseux et vagabonds; ils sont taches et n'agissent avec t'apparence du courage que par inconscience du danger ou impulsion ils n'ont aucun sentimentni de la propriéténi de la réciprocité. L'eguïsme, qui fait le fond de leur caractère, tes empêche d'arriver a ta notion de l'altruisme. La société n'a rien à attendre d'eux; its l'encombrent et dérivent au profit do teur inutilitésociale tesforces vives de ta cottcctivite. Les antisociauxvont au delà ils mettent en péril la société ettc-meme. Les droits sociaux no sont au fond que l'extensiondu droit individuel. Le respect du droit individuel est à la baso de l'ordre social il en forme le critérium; c'est l'extériorisation dans te droit do la notion de ta porsonnalitd biologique. Tout ce qui touche au droit individuel compromet t'cxistcnco sociale, absolument comme les atteintes à la personnalité, à t'individuatitôretentissent sur to maintien de l'espèce et de ses qualité dans !o domaine physiologique. Le droit individuot comporte te respect du la personne d'abord ut do la propriété ensuite. Or, les antisociam manquent absolument de ce doublerespect l'imbécile antisocial s'attaque aux personnes; il est méchant dans ses colères; il cherche Mro du mal aux autres, quitte a s'en faire à tui-mémo; il porte de mauvais coupsil ses adversaires. Quand il est mis dans l'impossibilité do nuire, il écume de rage, la face est violacée; il a quelquefoisdo véritablesconvulsions.Griesinger (1) et Sollier (2) affirment que ces accès do cotcre peuvent aller jusque constituer un accès de manie. Le sentiment de la propriété est le second facteur do ta conservation sociale. Les idiotsinférieursen sont complètementdépourvus tes autre; vont rarement jusqu'au vol combiné et médité. Mais chez tes imbéciles, cette propension au vol est développée, elle prend parfois une forme impulsive qui réalise les premiersdegrésdo la kleptomanie. « Cependant. d'ordinaire, dit Sollier, le mobile de leur vol est celui des criminel vu!. gaircs, avec lesquels ils forment une vaste famille dont ils sont les repro. sentantsles moins bien partagés peut-êtreau point de vue de t'intcttigence, mais non des mauvais instincts. » Les caractères sociologiques régressifsdes dégénérés inférieursseront repris à divers endroits do ces conférences. Nous avons déjà dit to rôle joué par les imbéciles dans les grandes affaires crimincttcs;nous aurons l'occasion de revenirsur ce point dans t'étude d'ensemble qui clora ces entretiens. A propos <tes vagabonds et des prostituées, nous verronsquel appoint les dégénérés inférieurs apportentces catégories d'individus, La question de la responsabilité individuctte et cottective ressortira plus spécialementde notre étude des rapports de la dégénérescence et de la criminalité. Signalons cependant, à ce dernier point de vue, une particularité essentielle les dégénères inférieurs n« comportent, de l'avis unanime, qu'un tibre arbitre limité, une responsabilité partietto: les circonstancesatténuantes sont pour eux des grâces d'état. Ce sont à peu prcs d<'s irresponsables devant les théories classiques. Or, vous verrez que. pour les doctrines positives, le dégénéré inférieur est souvent l'ennom! irréductible, celui auquel la société ne peut faire grâce, sous pcino de mort pour ainsi dire. Nous aurons à préciser dans la suite cette pro- (i) GtUBStNGER. Traité </&<W<!<<!d«H!MM/<<M. (3) Soujsn, P~<f<f't'<ho<<<<~<'<mMc)&Paris, <89L positionsubversive, et nous espérons vous démontrer que. fondéesciontifiquement, elle ne comporterien de l'odieux et de l'inique qu'un énonce succinct fait naître forcementdans vos esprits. Mais avant d'en unit' avec la responsabilité chez les dégénèresinférieurs, disons quel le peut encore être envisagéea un autre point de vue. It y a lieu de tenir compte, en ettet, dans les crimes et (lélits dont ils sont victimes, de teur tntbtesse intettectucffeetmorafe. La résistanceamoindnequ'its peuvent opposer aggrave la responsabilité de tours agresseurs, et dans t'cvntuation sooate du défit, i) y aura lieu de taire intervenir le degré d'inférioritéde !a victime. L'appréciation de ce degré d'infériorité vous sera largement tacititee par la connaissance des stigmates que nous vous avons renseignes; c'est te nombre et t'hnport.tnce de ces stigmatesqui dicteront nos conclusions. Ces conclusions résulteront d'une analyse individuelle, dont nous ne pouvons aujourd'hui que vous dire t'importance et lu nécessite. t) reste encore à signaler deux particularités du faractere antisocialdes dcgnercsintérieurs. La première, commune a tous leurs actes, est représentée par la futitite des motifs de la plupart de leurs actes délictueux; <-)te résulte directement de teur infériorité intettcctnette. La seconde a trait à la précocité lie leurs mauvaisinstincts. Magnax (~ a fait nettement ressortir l'importance de ce caractère « En résume, disait-il au Congrès d'aothropotogiecrhninctte de Paris, nous pensonsdevoir conclureque tes sujt'ts chex lesquels existe une prédisposition native aux dëtits et aux cn'nes ne sont pas des êtres normaux, mais bien des héréditaires dégénérés. » Cette seconde marque générique traduit donc t'intputsionmorbide here'titan'e. Les stigmatessociaux des dégénèresinférieursvisent par conséquent tes deux etemcnts essentiels et primordiaux de l'ordre social te respect de la personne, le respect de la propriété. Et leurs actes antisociauxsont marques du caractère dégénératif par excellence l'impulsion. C'est t'hnputsion qui nous fournira également les éléments de notre conclusion nnate. Mais il importe, au preutabtc,dc résumer succinctement t'etiotogie tout entière du groupe des dégénèresinférieurs. Nous trouvonsdans cette étiologie les facteurstes plus généraux, tes influences tes ptusintenses <'t tes plus protongcts. Et cette constatationprimordiatc ne peut en aucune façon vous surprendre. Les dégénères !n<en<'ursont, et) effet, une ttoubto origine ils traduisent l'involutiun progressived'une série dt; dégénérants comme ils impliquent la régression individuelle. Les trcmiersreprésentent ta dégénérescencehéréditaireinvotuttve. les seconds réalisentce qu'on pourrait appeler la dégénérescence acquisc.accidentette, souvent congenitate. Dans les uns, t'hereditë joue le rôle essentiel; elle )nnit, dès l'abord, étrangère aux autres. Cependant, cette distinction n'est «) MAGXAN, De ~n/anfe des cnm<tb'<s.Paris, i889. justinéeque dans une certaine mesure. En réalité, t'héréditddomine l'éllo. togie tout entièredu groupe des dégénérés intérieurs.Elle semble parfois commebrûter les étapes, esquiver des transitions, précipiter des dénoûmonts. Mais en examinant rapidement son intervention dans la genèse des principalescatégories, nousverronsqu'elle n'est comptetcment exclue d'aucune d'entre elles. Du reste, quelques motssufttront, car plusieursdes parUcuiarités essentiettes du rù)e dcFhérédité vous ont étésignaiées précedt'mmeut. Ce r6te est tout d'abord incontestable pour toute la catégorie des dégénérés hère. ditaires. L'idiotie, en même temps qu'ette est te dernier terme de la déchéance biologique, représente l'étape finale de la dëséquitibration mentale. Ët)e est donc le confluent uttimo de tous tes dësequitibronents que nous étudierons ultérieurement.Mais il a encore dM accointancestrès intimes avec ta folie et t'atienation mentale en général. Du reste, comme dit Moret, les asiles de la folie no sont que des rëccptactes de dégénérés, Les fous donuent fréquemment naissance à des idiots et a des imbéciles, et en dehors des relationsdéjà signales, la procréation d'idiots et d'imbéciles par les fous constitue entre le domaine entier de la folie et celui de la dcgënërescenco une parente signiucative. Mais la plus targe part des dëgënërësinférieurs est issue de la série des dëgenërants et des déséquilibres tic toutes nuancesque nous aurons t'occasiond'étudier prochainement. r'tetchcr Bcach (1j a pu remonter le cours de t'herëdite d'un cas d'imbëcittitcle long de quatre générationssuccessives de dësëquitibros supérieurs. Les relationsqui existent entre les dcgëudrcs inférieurs et le restant des types ccbetonnësaux divers degrés de l'échelle dcgënërativc. sont d'une significationet d'une portée essentielles.Nou avons déjà insisté fréquemmentsur ce point, mais nous aimonsa mettre ces attestationssous lu couvert de l'autorité d'un dessavants qui ont le pluslargement contri. bu<! à t'etudc des dégénères inférieurs. Bourncville(2) et son eteve Seglas s'expriment, en effet, en termes ir6s précis sur la question « La tare héréditaire, disent ces auteurs, en parlant des idiots,se manifeste souvent chez les ascendantspar des symptômes peu accentués et qu'un commerce suivi peut seul dévoiler t'(fi) de t'observatcur.Ce seront, par exempte, un vice de conformation quelconque,un « tempérament nerveux », des excentricités, uneémotivité anormale. Ces individus, sans présenter des troubles assez nets pour être classés dans telle ou telle espèce pathologique, manquent de cet équilibredes facultés qui caractérise les intelligences bien pondérëcs. Ils vivront le plus souvent fort bien dans le monde, qui les qualifierad'excentriques et d'originaux: mais ils seront incapables de rien faire de suivi et de durablepar eux*n<6mcs. Ils donne* (t) FLETCHsn BoUBKBVtU.8 BEACM, A SMLAS, T/~ /OHrHo~ tM/aMt~MftO~. o/ MM~ SeteHa', (AttCM. jtti!)et MNEUtt., iMS. (2) BouaNevu,t.s& SRGUS, Les /'amilksd'idivta.(Ancu. Da nevit., 1885.) t885 ront naissance & desindividus dégénères, abâtardis au point de vue physique, intellectnel et moral, et alors tes symptômes morbides prendront une intensité plus grande, un caractèremieux def!ni. Au bout d'un certain temps, surtout si a la tare héréditaire viennentse joi))(!re des causes (x'casionnettcs. ces <ami!)es s'éteindront d'e)tes'ntemcs:<'ar k's derniers descendants,tombds au plus bas degré do tachette sociatc. no vivant plus que<tc ta vte yegëtattvc. seront inaptes ah reproduction. M L('sd~ supérieurs tirent donc de leursrelations bereditain'savec les idiots et les imbéciles leur signification rëgressi~'cct pour ainsi dire leur droit de figurer dans le cadre de la dégënërcsccnceabsolue, biologique.Nousverrons, du reste, dans nos conférences ultérieures, les ppitentitjucst't les bystdrtqucs donner fréquemment naissanceà des dégénères intérieurs. Et le tong de ces grandes névroses, t'hërëditë morbidesctnbte parfoisse dédoubler en créant des idiots épileptiques et des in)beci)es hystériques, tout cnnttne il lui arrive de reatiscr par une même tesinn )'i()iotic<'t t'epitepsio ,l la fois. UournevtHc ti)a a depuis longtempsrapporte un cxemptocurieux pt hpifjue )a fois, attestant t'cnergio accumutativnde t'het'cdit~ morbide. Mais t'hercdite se fait encore sentir en dehors de t'accumutation des tares. Nous avons vu que, lors même de l'intervention d'une cause nutritive ou tellurique, t'hëréditë doit trequemment intervenir pour amener la d~nercsccnceirrémédiable. Le crétin profond, par exempte, cstregutieremt'nt)')n'ritier du goitreux. Et, chose remarquabtc, c'est t'hërëditë a peine marquée qui confère au crctinisme son droit de ngurerdans te ~oupe des degcnOes. Sansette, en e!t'et, le crëtinisme serait plutôt une eotitc patttotogiquequ'une individuatiterëgressiw. U'un autre côte, il est csi-cntie) de constater que, lors même d'une dégénérescenced'évolution rapide et d'origineuniformément ictturiquc, t'hcrcdite doit encore miner les )ës)st:m<'cs,an'aibHrla vitalité, pour taire du go!n'eux dégénérant un crctin comptetcment dégénère. Nous croyons ntëme que t hérédité n'est pas ct):)ng')'c aux formes les plus apparentes de dégénérescenceacquise. Certes, en s'éloignant des types où domine sans conteste t'hercdito, t'innucnce (le cette dernière s'atténue cts'enacc. Toutefois, cette réduction de sa portée ne doit pas nous taire nier la persistancede son intervention. happt'tt'x-vcus,en eu'et, qu'à diverses reprises nous vous avons mis en g:)rdt- contre la conception de t'hcreditc une et toujours identique à ct!cmeme. L'hérédité est avant tout un processusphysiologique,une sorte do mode de transmission biologique; ctte nevaut~ue pur l'importance do eu qu'elle transmet. Quand e!te apporte avec e))e un<' tare considérable, une \i)a)ite amoindrie,son innucnce t'emporte sur faction causate,et son r~tc appara!t prépondérant. Maissi elle se borner ieguer une tare a peine marquée, une diminution de résistance peu perceptible,son individualité (t) BoUttKKYU~B, M(0<M<'<~M~Mpaf/t~.(AacM. MMKUn., 1883.) 8*e(!acc pour faire place a l'apparentetoute-puissancedu facteur étrange à ('onanisme. U'un autre côte, si t'nn envisage faction individuelle d'une cause régressive sur ta cotteetivite tout entière, on distingue des drgrés et des transitions anatogues. t.a cause, pour n'a; paraitrc active et cnicicnte que dans ses enets accumules,n'agit pas moinssurla tnassn d'une manière réelle et continue. Lombroso (i) avait dej~t mentionne !'amoindrissement intettcctue) cuttectifdes endroits entachas de cretinismcendémique.Lon). broso et ~asctn (2) reviennentsur des consi<!eratiuhsana!ogues,~propos du caractèreet de lu virilité qu'imptiquc scbn eux !'f$pt'it (tu rëvotution. La sccondp statistique contirmc la prcnnt rc, et toutes deux attestent dans une nx'surc atténuée t'univct'satitc de la cause régressive. Et cette action continue du ntcteurctiotogiquc expliquea son tour t'échcUe des prédis. positions héréditaires. Kcus allons, du reste, justinf'rquetqufs-unesdes considérations qui précèdent en vous partant des autres modes d'tntcr. vention de l'hérédité dans t'ctiotogie des dégénères inférieurs. Nous vous avonsdit, au sujet de t'etiotogie du t'idiotic, (jue cette forme de dt genocsccncc p(juv:tit rct-utter df trouhtessurvenus pendant ta gros' sc6se. Dt'puis les recherches de Dareste (S), on sait i'importanccdes causes perturh:mice! ntcmctt~res.surtcdëvetoppementcmhryonnah'ecKœtat. Féré (4) vient encore de mettre ce fait en relief il propos des innuences tuntineut-esettes-memes.tt ne s'agit donc pas de oicrfaction exclusivedes causes têt atomiques anthiantes.C'est, ainsi que nous t'avons ditsouvent, une question d'intentiiteet de point d'application.Mais, en dehors de ces causes générâtes, il en est d'autres auxquelles l'individualité du parent imprime une athne spéciale. Elles tiennent en rcatité, ccttes-ta.atufbis du milieu et de l'individu mais l'individu,en les décuplant,y met comme le cachet de sa propre personnalité; en tesrenforçant,it étend teur sphère d'action, hcs émotionset les impressionsmorates ngurcnt au premier rang de ces causes d'ordre speciat. Le temps ne nous permet pas de développer cette thèse. Ktte est d'ailleurs simple et comprettensihted'cmbtëc. t-'ere a esquisse une psychologie du fœtus qui dcmcntrc de quelle façon tes excitationsst'nso) it-tfcs et les représentationsmentates de la mcrc retentissent sur t (h'tus. L'inHucncc de t'ëtat d'éhrictc ou de dépression morale des parents au momentde la conception semble mise au premier plan par des observations nombreuses et accumulées. Gross et Le~att (G) résumaient dernièrementt:' question en t'appuyant de documents incontestables.Mais cette hmuencedes procréateurs n'est-elleque la traduction, la repercus- ()) t.ottonoso,«ww~(le ~)M. Paris, t8')0. t2) t.~tmtOiio & LASon, Le<:fnM<o/t/)«'< /&: r~c~~tOtM. l'aris, ~M2. (3) t)Atu:s~E, Sur ~n ;M'oJKcf)pM dM !))0!M~HM~M.Pari. <8T!. (-t) t-'ÈttÈ, (Jo))~/M rcM<ÏM (~ Sor~de biologie.Paris, 1893. ?) !Hf'È. /<cM«'~t'&o;)A~M<~886. (0) Cnoss & LEGATT, y/<c M)e<f. ~cf. New-York,i890. sion pure et simple de la cause perturbatrice extrinsèque pour ainsi dire t'etat habituel des générateurs? En d'autrestermf's, le mécanisme de ces troubles congénitaux imptiquc-t-it une relation directe entre t'état des parents au moment de !a conception et les tares dégénératives du produit? ~!ais la Mquonco de ces troubles et la rareté do leurs résultats démontre d'emblée que l'intervention des parents est d'une portée qui excède largement cette de leur état physique et do leur disposition psychique pendant les courts moments de la procréation. Leur personnalité transforme, commenous le disions tantôt, la perturbation et lui imprime te sceau de lour hérédité morbide. C'est, du reste, l'hérédité morbidequi souvent (!<)~< les prédispose à ces états de déséquilibre que nous tour trouvons au moment de ta conception. Ce qu'ils lèguent, c'est bien plus tcur prédispositionaccumuiécet renforcée que le trouble momentanéde quelques minutes,dont on ne peut, sciontimjuement, surfaire l'intportance, Car il nous est avis que les éléments générateurs portent en eux depuis longtemps les germes de leur involution uttérieure et que !t's secousses de t'bcure dernière sont pou de chose en présence de la longue série des perturbations subies dans leur ascendance.Ce qu'il faut voir dans !esresu)tats dégénératifs, c'estbien moins l'action immédiated'une cause accidcntcne que l'influence héréditaire prolongéeet lentementaccunuttëc. Le rôle de t'héréditéreste donc considérabteet il vous apparaitrait plus génératisé et plus grand encore si nous pouvions vous parler do t'h~- r<!ité diathésique, de t'hércdité pathologique. N'est-ce pas t'hérédité sous une forme bien caractérisée qui fait un idiot méningitiqucdu fils d'un tuberculeux, un épileptique, un hystérique ou un neurasthéniqued'un descendant d'un rhumatisant,d'un goutteuxou d'un diabétique?Certes, les maladiessont loin d'intervenir dans une mesure uniforme. H en est qui, par leur action atténuée, se bornent à apporter une tégcrc réduction vitale, un affaiblissementévolutif. Elles réalisent fréquemment des temps <)':trrét dans t'évo!ution avant de constituer t'origine de séries involutives; souventla vitalité, enrayée un instant dans l'individu, reprend pour ainsi dire son essor dans sa descendance. L'hygiène,en corrigeant les vices de nutrition, les croisements, en infusant un sang nouveau, triomphent de ces perturbations héréditaires,mais fugaces. Toutefois certaines maladies des parentspeuvent exercersur les descendants une influence p)usradicale, Parmi ces maladies, la syphitis semble posséderl'intervention la plus large et la plus désastreuse. L'intensitéet la variété de ses formes héréditairesla rattachentaux facteursrégressifs parti- < uticrsaux dégénèresinférieurs.Ettcagit non seulement sous sa formespédtiquc, mais encore d'une manièredétournée, en donnant naissanceaux manifestationsmorbidesque M. te professeurFournier~)vient degrouper (!) F<mMM, Les a~cftOMpsra~ttM~KM.Paris, i894. · 1n/ sous )o nom d'actions parasypttititiques. L'héréditéspécifique se tradui. raitdo façonsdiverses. Elle pourraitréaliserles phénomènes pathologiques appâtes par Fournier cachexie <<Btate ou incapacité vitale du f'etus. véri. table inaptitude biologique du produit de la conception,réettedéchéance originelle. Elle s'accuserait parfois par des troubles dystrophiquesgène. raux ou partiels, par des malformations congénitales dont la ptupMt figurent au nombredes stigmates anatomiques de la dégénéresçonce. Elle porterait surtout ses effetssur le cerveau. « En ce qui concerne ce dernier organe, dit t'ëminentsavant français, c'est un fait aujourd'hui démontré que t'influence héréditaire de la syphilisestsusceptiblede créer des enfants à développementintellectuel insuffisant, des enfants arriérés, comme on tes appelle poliment, des simples d'esprit, des imbéciles; et il n'est pas rare de la voir se traduire par une déchéance encore plus accentuée des facultés intellectuelles, déchéance confinant et aboutissant à t'idiotic. » Le cadre desrépercussionshéréditaires des grandesinfections humaine s'élargira probablementencore. L'hérédité mémo, limitée aux prédisposi. tions morbides, verra son domaine s'agrandir avec les progrès de la clinique. Daitty avait déjà défendu cette thèse, et vous vous souvenez de la mention que nous avons faite de ses vues lors de l'exposé des causesde dégénérescence, Il est possible que t'avenir ratifie les fbnnutcsgénérât~ du savant français. Maisforce nous est d'en rester ta du jeu des tendances héréditairesdans la généalogie des dégénérés inférieurs. Ce qui précède su<!it du reste pour motiver l'étendue du rôle que nous tt'ur attribuons. Nous arrivons t'imputsion.Que traduit-ette?La poussée instinctive,le besoin. Or, quels sont ces besoins <;t de quelle manières'atnrmcnt-its?Les besoins gardent dans leur extériorisation citez tes dégénères inférieursles caractères que l'évolution individuelle et spécifique tour assigne. Le plus indispensable de tous est, sans conteste, le besoin de nutrition. Cependant il a ses degrés. L'idiot profond n'éprouvemême pas le désir de manger: il mange automatiquementquand la nourriture lui arrive. L'idiot moins incurable va vers la nourriture avec emportement,mais sans choix, sans discernement. L'imbécile y met plus de formes et révèle des facultés gustatives.Toutefoisil apprécie la quantité par-dessustout; il ne méconnait cependant pas la qualité, contrairement aux idiots,ses voisins. La même progression se revête à propos du second des facteurs de l'évolution l'instinct génésique. L'idiot profond n'en manifesteaucune trace; l'idiot moins comptet pratique l'onanisme inconscient, automatique; t'imbécite seul recherche dans l'onanismeta satisfaction génésiquc,la jouissance.t) va au delà et désire l'acte sexuel.Toutefoisil n'est pas difiicitcdans le choix du sujet; le sexe ne le préoccupe pas toujours particulièrementet les attributs de la femme sur laquelle il se jette avec brutalité ne sont pour rien dans la poussée de ses passions. Nous ne parlerons pas des besoins intellectuels de nos dégénérés ils sont nuls; leurs besoins affectifs rudimentaires se présentent d'ordinaire avec tes caractèresde t'égoïsmo le plus grossier. Mais ce qui fait défaut tout aussi généralement,c'est la spécialisation. Nous avons, diverses reprises, insiste sur ce caractère qui marque le progrès dans l'évolutiondu besoin. Laspeciatisationdu besoin et l'activité qu'elle implique traduisent les nécessites de t'être, du bien-être et du mieux-être. Chez tes dégénères, l'activité ne revête que ta nécessité d'être: ))<: n'ont qu'une notion vague du bien-être, ils ignorent le mieux'etre. .ja manière dont l'homme satisfait ses besoins figure donc parmi les critériumsrégressifs. Lorsque les autressemblent échapper et que l'activité complète ne laisse dans l'ombre aucune {onction, co critérium intervient pour parfaire tes classificationset dicterles hiérarchies. Son rôle deviendra plus marque, plus essentiel, au fur et à mesure que nous passeronsvers les catégories supérieures de nos dégénérés. Bientôt, en ef!et, les stigmates anatomiquesvontdisparaîtreou s'atténueret tes stigmatesphysiologiques perdront leur fréquence et leur valeur. Les modes des satisfactionsfbnctionncttcsverront alors crûttre leur importance et leur signification. Dans ces modes de satisfaction, nous aurons considérer des particularités d'ordres divers. L'apparition du besoin une époque prématurée, tout comme sa tardive évolution, constituerontdes donnéesd'une haute signification la désharmoniedes besoins avec l'économie générate, la subordination des secondaires aux essentiels, des superflus aux nécessaires constituerontde réels stigmates fonctionnels; l'impétuositéde la satisfaction trahira son origine. Dans toutes ces particularitésfa peine marquées, i) vous faudra voir les tares comme atnnées et quintessenciéesde la psychologiedes dégénérésinférieurs. L'intensitéde l'impulsion, les degrés de l'obsession, l'absence de contrôle et de choix dans les fonctions supérieureset les sentimentsles plus élevés revoteront cestares virtuelles. Des que vous verrez ta satisfaction accuserdes tendances anormales, ditesvousimmédiatementque l'obsession guette, que l'impulsion va venir et que la dégénérescence couve. Et n'oubliez pas que, pendant un moment, t'imputsion et l'obsession viennent de faire de la régression psychique. Certes cette régression transitoire est tout au plus un instant de descquitibrc; d'ordinaire, la décharge passée, l'instantsuivant rétablira le catme et ramcncra l'équilibre; il ne restera, à la surface du moins, rien du remous intérieur et transitoire. Mais ne perdez jamais de vue que le .déséquilibre ne s'est si facilement produit qu'en vertu det'existcncc et de la conspiration de tendances latentes le déséquilibre momentané cu'cctif n'est que t'extériorisation accidentette d'un désëquitibrc virtuel permanent.

HUmÉME COKFËHE~CR. LES ÉPILEPSIES, ~teoduede la dt'f'cnerc~'ence. Les nOrropathic.et les Mie.-) fotnmc manifestationsdp~enerathes. L'intensif dn la prédispositionJustineseule les distinctions. t'andtetedu névropatheet dit dégénéré. ttai'.ons apparentes qui s'opposenta fcur assfmtfatton. Significationde t'unfM dct névroses. ).c triple friterium de la degcoereKenM te retrouvedans les trois grandes netroses. Xaison; (te l'étude detaittcedes netroses. S~uincationx){e)t<r:'tcsdes modalités nc~rosifjucs. ftdaff'cns<h' r<'pitc()i<ic c< de Ja dégénérescence. Valeur de t'etufte des dpijtpsics. SMbdiv!- sions des ~)i)ej)siM. )'rodron)esde la grande attaque. Les auras. Description de la grande attaque. Ktat de tt)at épiteptique. <!pi(epiiie partMte. Ses différente'; subdivisions. Forme tonique et forme vibratoire. L'cj'itepsie infantile. Les degrés do la formemotrice. Tic, vertige,ncousi-es. Les formessensitito-motriecsserventde transition. L'epHepsie hrTëe.– tics deu)MK))i. <~opre)atie~écholalie, f!c))o)(ine!e. Asthmeet epitepsio. Angine de Mitrinc ';t ep!)psic. torn)cs sensitives de t'epitejuio migraine, névralgies, senMtioM ano< makx. Formpit sotMrietiM. Les formes larvées de l'épilepsie. Folies e()Hcptiquc& Mfins epiteptiqu~s. L'cpitcp'.ic et les différentes formes de la déchéance mentale. Les formesvarices du dctirc épileptique. Les troubles mentaux <'qui*ittct)t!de la grande attaque. Opinir'Mditfrsf" Lc'! stiROtatet de t'afte epiteptituc. Les transfonoatioMs de t')'pi)epsie. te cntnc ~p)tcptt<)uc. ).a folietoorate,fonn<'larvée de t'epi)epsie.– Lespeurstnorhide! Les ~t(t!ration<de )a pcrsonn.t)it<!d'oriptxfepiteptxjUp. LesfrontierMdf ('o;'))f('sif. MusstRuns, l.ors de t'expose du tableau des dégénérescences mentalcs de Magnan, nous vous avons dit que te groupe des dégénérés ne pouvaitse limiter aux types sériés pur le clinicien de Sainte-Anne. Les phénomènes psy- ';h)f)ucs constituent, à ia vérité, un critërtum important de régression et d'inadaptation, mais ils sont loin de représenter l'ensemble des tares d~gencratives. Le (h'sëquitibre, prélude do la dégénérescence,peut, en dehors du domaine intencctuct,se manifester de diverses façons, et soit extension aux modes esscntiets do la perception et de l'activité fonctionnclle nous paraît se justifier par des raisons suffisantes et positives. Cette extension ratiounette nous a permis (t'cngtobcrdans !c cadre de nos dégénères le groupe considerabteet important des névropathes de toute tnarque. Mais nous vous disions à cette occasion que les névroses eUcs-memct Hc comptaient que partiellementl'ensemble des manifestations dégénéfativcs. Nous ajoutions a ce moment que le domaine des régressions s'étendaitmême ù ta plupart (les formes do l'aliénationmentale. Cette conception tranche un peu sur le mode d'après lequel s'etabHssent d'ordinaire les limites de la dégénérescence. Elle so heurte probabletnent dans votre esprit à des distinctions que le soin apporté jadis a 1 les préciser semblait garantir contre dos généralisations ultérieures. Toutefois, hâtons-nous de déclarer que les démarcations établies dans l'ensemble des manifestationsmentales no sont nullement compromiMs ou méconnues. !t ne s'agit point d'entovor aux dictinctionsentre t'hérédi* taire simple et l'héréditaire dégénère leur valeur ou leur signification. Nous n'avons d'autre but, en ce moment, nue do justifierune extension de la notion de dégénérescence,extension qui, du reste, vous a été mentionnée en tempsëttieu. En d'autrestermes, nous voudrions vous montrer qu'au point de vue des conditions fondamentales de la régression dégë. nérative, les variétés cliniques n'établissent que des distinctionsrelatives. Lescritériumsesscntietsdetadcgénéresccncccoexistent réguticrementdans des mesures variitbtes. mais positives. Et la démonstrationde cette proposition cssentieiteest d'une haute et légitime portée. En son absence, nous ne serions guère autorisé à vous parler longuement des névropathes ou des aliénés, car on a coutume de les distraire du groupe des dégénères proprement dits. Dansla folie, en effet, ce qu'on nomme les héréditaires simples forment une classe particulière, en dehors du domaine de la dégénérescence;quant aux névroses, on dit souvent qu'elles aggravent la régression sans la constituerencctivcment. Ces opinions accusent des dinerenccs de forme que tes faits ne justi. fient guère. Au fond, la divergencerésultesimplementde la diversité des conceptionsdeecqu'on nomme ta prédisposition héréditairedégénérative. Héréditairessimpleset névropathessemblent exclus du groupe des dégénérés grâce à une espèce de dosage des tendances et cles aptitudesrégres. sives. t!s paraissent n'avoir pour la dégénérescence qu'une inclination virtuelle, et on les écarte pour la seule raison que la régression n'est considérée commedénnitivementétablie que du jour où l'hérédité très chargée met la prédisposition héréditaire au premier plan des facteurs dégénératits. Dans le domaine de l'aliénation mentale, cette proposition vous est connue. H sumra, pour en rappeler les preuves, de vous remémorer ces différences si clairement établies a ta Société médico-psychotogiquc entre t'héréditairesimple et l'héréditaire dégénéré. L'héréditairesimple ne porte en tui qu'une prédispositionatténuéeet en quelque sorte virtuette; le dégénéré trahit l'intensité ile la sienne par des stigmatesnombreux et des déscquitibrations précoces. L'héréditaire simple ne succombequ'à la longue et souventsous la pressionaccumulée des circonstances; le dégénéré faiblit dès ses premiers pas dans la vie, et les moindres perturbationsminenten lui un équilibreinstableet précaire. Cependant,Messieurs,ces distinctions,dans leur portéerégressive, n'impliquent quedesdinérenccsd'ordrequantitatif. Elles ne peuvent prétendre à créer, au point de vue dégénératif,entre les deux formes d'aliénation mcntate, une oppositioninjustifiable; elles n'anéantissent point leurlien mnitiat. Et ce lien nous parait à co pointréct et intima que l'un des deux vpcs n'est, en ddfinitive, que l'héritier ptus ou moins direct de l'autre 'ttéréditairodégénéré, c'est t't)ér<!ditairc simple )a seconde puissance. tes détimitations cliniques disparaissent donc devant l'étendue de la totion de dégénérescence. La régression dégénérative débute, en réatitë. chez t'itérëditairc simple et on serait mémo autorisé à la reporter plus oin encore, la reculer jusqu'à i'ancêtre de ce prédispose a la première puissance. C'est, du reste, ce que n'ont point hésité préconiser les partisans de la parenté des familles diathésiqueet névropathiquc. J/intcnsité de la prédisposition justifie donc seule tes démarcations cliniques établies entre les aliénés. En réalité, l'involution dégénérative a le droit de les réclamertous; ils lui appartiennent à des titres divers; ils ne peuventse soustraireaux destinées qu'elle leur prépan'. Les uns iront tcrs elle d'un pas pressé, les autres n'y arriveront que lentement, après les haltes successives; mais tous se trouvent sur une des grand'routes fjui tncncnt !a déchéancennate. Vous savez, en enct, que les voies qui aboutissentà la dégénérescenceirrémédiahte sont diverses; elles s'entrecroisent métnc, et les dégénérés peuvent, par ces ('ntre-croisonents, modifier leur itinéraire, ralentir ou précipiter leur involution. Mais ces cncttevctrcments ne doivent point nous masquer les points de départ. La ta(c de l'un n'exclut pas tes temporisations des autres; t'étcnduode certains circuits n'autorise nullement leur exclusion de ce qu'on pourrait appetcr la topographiedp la dégénérescence. Or, sur ces voies qui, se tnétant et se confondant parfois, mènent néanmoinsà ta déchéance absolue, nous rencontrons, échetonnésà des distances variables, la multitudede nos névropathes, tts y sont de droit; ils y figurent en vertu de raisons analogues à celles qui nous ont permis d'y ranger tes nombreux types d'atiénés. Seules, tes variations d'une prédispositiontrès extensiblejustifient des hiérarchies, des distributions qu'it serait peu scientifiqued'opposer les unes aux autres. Et nous allons rapidementénumérer les raisons qui militent en laveur d'une interprétation régressive des diverses névropathies. On sépare donc fréquemment le névropathe du dégénéré. Quand un dégénéré présenteen même temps que ses tares l'une ou l'autre névrose, on a coutume de dire que celle-ci évolue en terrain dégénératif. Le dégénéré fait alors, selon la terminologie usuelle, de l'épilepsie, de l'hystérie ou de la neurasthénie. t<a névrose est considérée comme surajoutée et souvent comme différente. On se borne ajouter qu'elle aggrave la dégénérescence et l'on s'insurgerait & coup sûr devant une proposition (lui déclarerait que tous les ëpiteptiques, tous les hystériques, tous tes neurasthéniques sont des dégénérés. Cependant une telle proposition ne présente au fond absolument rien de subversif. Elle heurte une conception un pou étroite do la dégënércs- cencc,mais elle n'est nullementcontredite par les faits. Et, do nouveau, tes divergences no reposent que sur une délimitation restreinte ot fictive de g ce qu'il faut entendre par la prédisposition dégénérative.Toutefois, il est nécessaire d'examinerd'un peu près cette question; elle en vaut la peine, car c'est en nous inspirant d'cHo que nous avons comprisles névropathes parmi nos dégénères. Or, nous consacrerons& t'ëtudo do ces névropatttes plus d'un tiers de la série de nos entretiens. Quand nous parions d'une névropathic aggravant la dégénérescence, qu'exprimjns-nousen réalité? Kous nous bornons:*t déctarersynthétiquement qu'en dehors de la névrose, le névropatttp présenteune série d'ano. S malies de nature régressive. Au fond, qu'est-ce que cela signine?Cela signifieque, on sus de la prédisposition névropathique, la teneur hérédi- g taire du névropathe comporte une série d'autres prédispositions qui se sont réalisées en même temps que la névrose. En résume, on se borner s charger l'hérédité, & amptincr ta prédispositiondu dégénéré névrose'. Cette prédisposition régressive agrandie, abondamment pourvue, on § l'oppose à la prédisposition limitée du névropathe simple. Cette derniérf g semble, en enet, ne comporter qu'une seule tendance à la déséquilibra- g tion. En dernière analyse, nous aboutissons donc déclarerque te dégënéré névropathe ne se distingue du névropathe ordinaire que par un'* g hérédité plus t'hargéc. g Or, ne reconnaisscx-vous pas là une distinctionanalogue à la distinction précédemment établie entre les deux types de t'hérédité vésanique? N'y a-t-i! pas ici comme une rééditionde cette différenciation à laquelle nous aboutissions à l'instant propos de t'atiené héréditaire et de t'atién'! virtuel ou simplement prédisposé? L'analogie nous parait indiscutable. Elle nous semble suflisante pour motiver les rapprocttetncnts que nous croyons nécessaires.Toutefoisnous ne bornerons pas tA notre démonstration. Malgré notre conviction personnelle, nous désirons renforcer le nombre des points de contactet des similitudesentre les névropatheset les dégénérés. Nous irons, pour cette raison, plus avant dans l'analyse de la question, car certaines considérationsprétendent s'opposer encorea l'assimilation du névropathe et du dégénéré, a ta résorption des névropathies par l'involution régressive. La valeur des analogies rappelées précéftemment ne vousapparattra nettement qu'après un examen contradictoire de quelques-unesde ces cons!dérat!ons. H nous semble qu'en tête de ces dernières, nous rencontrons tout d'abord des répugnances, des antipathies,bien plus que des arguments ou des raisons. Nous pensons, en effet, qu'une des dinicuttés & ranger dans une même catégorie névropatheset dégénérés, pourrait bien résulter des impressions pénibles et brutales qu'évoqueen nos esprits t'appettation de dégénéré. Dégénéré, on effet, comporte dans nos imaginations prévenues quelque chose comme une déchéance irrémédiable, faite à la fois d't~'betude, d'abrutissement et d'impuissance. Et il faut reconnaître que cette vision cadre mat avec cette autre, tout aussi fantaisiste, qui nous montre particulièrement les aspects bruants,séduisantsmêmed'un ccrtaio nombre de névropathes. Car la névrose est parfois amchéeavec comptaisancc, tandis que la dégénérescence,anxieusement cachée, est génératement mal vue ot régulièrementredoutée. Mais nous savons, Messieurs, que des considérations de ce genre n'ont aucun prise sur vos esprits, habitués a résistera t'énu)tiohet a ses cntrainenx'nts. Vous pensez comme nous que ces distinctions sentimentales M'ont rien a faire ici; nous ne nous y arrêterons donc pas. A plusieurs reprises, du reste, nous avons pris soin de vous dire que t'échette régrest sive qui aboutit à la dégénérescencecommence très haut dans une série qui continu de partout à la vie normale. Nous aurons l'occasion, tors de nos derniers entretiens, de vous montrer la dégénérescencedébutant par des signes partiels peine perceptiblesdans le domaine d'une intelligence parfois développée et brillante, Si, a ce sujet, quelques hésitationssubsistent encore dans vos esprits, nous aimons a croire que nos conférences ultérieures les dissiperont conptctcment. Nous réclamons donc a leur endroit créance jusqu'au moment des démonstrations terminâtes. C'est donc, finalement, pour avoir limité trop bas la dégénérescence qu'une répugnance subsiste a ranger les névropathes parmi les dégénérés. Du reste, les épithetes de dégénérants et de simples déséquilibrés n'ont cl'autre raison que de faire taire des scrupules en établissant des degrés dans la régression. Ces degrés permettent ainsi de laisser a la dcgénercscence sa significationbrutale pour n'imposeraux névropathessupérieurs qu'une régression plus superticiotteet moins accusée. Ceux que les mots froissentou inquiètent trouveront probablementdans ces dénominations adoucies une satisfaction sufnsante. Cependant, il n'yn pas que des considérations de sentimentqui nuisent a t'assimititation des dégénérés et des névrosés, Il nous semble que la manière dont la clinique envisage les uns et les autres contribue a maintenir la scission. Dégénérescence implique, en cnct, avant tout, transformations et involutions; ette <'xctut l'unité morbide individuellepour ne i voir cette unit6 que dans la cottcctivité pathologique. Or, la conception habituettedes névroses les rapproche, au contraire, de la maladie en proctamant tt'ur unité et teur indivisibilité. !t semblerait donc que, sous pein': de faireentrerl'ensemblecles m:)tadies nerveusesdans la dégénéres1 cence, il est défendu d'englobertes névroses parmi tes formes de la régression. Les névroses,selon tes uns, constitueraientdes entités morbidesbien définies. La névrose est une et indivisible, proclame t'Écote de Paris. Si nous osionsvous dire toute notre pensée, nous vous avouerionsque, selon nous, il n'y a au fond du débat qu'un mauvais tour que nous jouent 1 à nouveau tes mots. ces serviteurs si nécessaireset si dangereux :'t la fois. Car, en roatité, que faut-il entendre par l'unité d'une névrose?Et, contparée a t'unité de la maladie en gênera), que peut bien signifier l'unité névropathique? L'unité d'une maladie ordinaire relève, en thèse gênerai, d'éléments nettement détermines.La maladie est une par sa cause,ses symptômes ou ses testons. L'unité réclame théoriquement le concours simultané de ces trois facteurs. En pratique, on petitse montrer moins exigeant. Biais t'unité faiblit au-fur et a mesureque les facteurs en question s'atténuent ou disparaissent. Elle est surtout compromise quand ctto n'a pours'établir que la symptomatologie. Or, Messieurs, l'unité des névroses ne peut se réclamer d'une cause unique ou de lésions toujours identiquesa ellesmêmes. Les causes sont variables et lors même qu'on fait de la predispo. sition un facteur causal, les variations de cette prédisposition ruinent d'avance toute tentatived'unification basée sur elle. Quant aux lésions, dans la plupart des cas elles ne sont même pas soupçonnées.!t ne reste donc aux névroses, pour attester leur unité, que leur seule symptomatologie. Faibte et fragile base, venons-nous de dire, et d'autant plus fragile et plus faible que les névroses, avec leurs allures protéiformes,possèdent toute une série de manifestations allant des troublestes plus superficiels aux désordres les plus graves. Du reste, cette unité symptomatotogique ctte-méme ne repose souvent que sur le seul fait de la substitution mutuelle et réciproquedes diverses formes de la névrose. Or, cette substitution est à son tour d'autant moins significative que l'unité qu'cite semhh* impliquer n'atteste aucunement l'action d'une cause unique. Elle se trouve ette-memeatteinte par la diversité de ces mécanismes qu'dte prétend unifier. la substitution n'est plus, pour ainsi dire, qu'un tien dans le temps, et la chaîne n'apparait continue qu':t ta faveur d'un artifice. L'unité de la névrose n'implique donc qu'une succession de faits morbides unifiés seulement par l'individu dans lequel la série évolue. Elle pourrait presque aussi facilementse considérer comme une multiple sucMssion d'accidentsvariés chez un sujet unique. Elle ne subsisteraitalors que partiellement et serait, en quelque sorte, reléguée dans t'identité de ses mécanismesparticuliers. Finalement, t'unité des accidents névropathiques n'impliquerait guère que t'ideniité de leurs modes d'extériorisation, de leur allure, tout au plus de leursfocalisations. Nous voilà bien loin de la conception d'une névrose une et indivisible selon t'Écote de Charcot. Cetteconception se réduit donc à des déséquitibrements s'effectuant dans un ordre déterminé et donnant l'impression de l'unité par ce qu'on nomme leur substitution. En fait, cette substitution traduit simplementune alternance plus ou moins régulière. Au fond, ta névrose n'est faite que d'une suite d'états de dëséquitibroment. Et si le peu de gravité de quelques-unssemble exclure la dégénérescence, l'ensemble doit néanmoins se ranger sous une étiquettegénéralede dés<- quitibration. Les névropathesseraient, dans ce cas, des déséquilibrés plutét que des dégénérés. Mais les névropathes,avons-nous dit, se retrouvent tous les degrés de t'echette régressive, et ce sera une de nos préoccupa* tions, lors do leur étude particulière, de voussignaler les variétés dégénérativcs qu'its comportent.Vous verrez à ce moment ce qui leur manque pour constituerdes dégénères au sens absolu. Toutefois, il y a mieux qun des considérations de ce genre pour autoriser l'assimilation des névt'cpathies aux dégénérescences. La dégénérescenee nécessite avant tout un triple critérium, avons-nous vu précédemment elle réclame la prédisposition, l'involution, la déchéance finale. Toute manifestation dégénérativc impliqueune prédisposition qui, s'accentuant héréditairement. permet te développement d'une série régressive aboutissant à t'extinctionde l'individu ou de sa race. Nos névropathiessatisfont-ellesà ce triple critérium? Tout le problème nons parait se résumer dans cette question. Nous ne pouvons justifier dansses détails l'existence permanentedes trois conditions essentiellesde la dégénérescence au fond de chacune de nos névroses, cette justification se <era successivement,lors de l'étude de chacune d'elles. Une démonstration collectiveest du reste impossible,car les facteurs du triple critérium varit'nt d'importance et d'étendue de l'une à l'autre des névropathies, et le long de chacune d'elles, te même attribut spécifique croit ou décroit d'une manièreprogressive. La prédisposition n'est pas égale a ctte'méme < h<'x tous les hystériques, par exemple; les épiteptiqucssont à des distances très variables de la déchéance finale, et l'hérédité peut a peine être (Mcctdcchcz un certain nombrede neurasthéniques.Cependant, en dehors de ces variations particulières, il est permis de reconna!treaux névroses <)cs (aracté)'escommuns, des attributs cottcctifs; ce qu'on pourrait nomtnft- leur physionomie individuelle n'exclut pas un certain air de famille. Nous étudierons plus tard, a propos de chacune d'ettes. leurs caractères distixctits. ce qui tesdinérencie donc; nous nous bornerons aujourd'hui à indiquer ce qui tes réunit. Et tout d'abord, on peut les sérier pour ainsi dire par ordre de gravité. Certes, les variationsindividuellesqu'euesrenseignent n'autorisentce sujet que des vues générâtes.Cependant, il est évident que l'épilepsiecorn. porte une signification morbidebien plus accentuée que la neurasthénie, et d'emblée on est régulièrement porté à placer l'hystérieà distance assez égatc de chacune des deux grandes névroses extrêmes. Mais cette sériation est surtout vraie dans le domaine de la dégénércsccncc l'analyse succincte, synthétique des trois grands critériums dégénératifsatteste pleinement la légitimité de cette sériation. C'est ainsi que, en thèse générale, la prédispositionva en s'accentuant de ta neurasthénie vers t'hystérie et t'épitepsie. Faible, à peine décelable dans la première, on ne conçoit guère son absence dans la dernière. L'involutionrégressive, de son côte, débute parfois dansla neurasthénie. Elle paraitsouventaboutirà t'épitepsic. Le neurasthéniquesemble occuper le sommet d'une ponte qui descend progressivementvers tes épiteptiqucs les plus tarés. Et en fait, cette évolution so vérifie fréquemment. Nous croyons mémo qu'elle se vérineraitd'une manière quasi-absolue, sans tes croisements qui viennent la couper, la ralentir ou )a précipiter. Ce que nous disons de l'involution sunit a marquer les distances séparant chacune des névroses de ta dégénéresconco absolue. Elle montre souvent t'épitepsiecomme la plus proche, la neurasthéniecomme la plus étoignee de la déchéance finale. Les névropathies paraissentsituées aux carrefours des grand'routes qui mènentla dégénérescence;les voies qu'ettos tmcent coupent la série de celles qui aboutissentnos dégénérésinférieurs. Les névroses et i'atiénation versent pour ainsi dire do l'une dans l'autre. Et c'est ainsi, par exempte, qu'il faut comprendre les rapports dégénératifs des névropathies et de ta folie. Les névropathesforment donc, comme tes atiénés, une sérierégressive. Les uns et les autres rentrent de droit dans le groupe des dégénérés. Ils y occupent des places variables; ils ne comportent pas tous ta mémo signification invotutivc; névropathie et aliénation ne sont que des étiquettes sans valeur objective. En réalité, it n'y a que des névropatheset des aliénés, et la valeur dégénérativede chacun d'eux est subordonnée au nombre et& l'étendue de ses stigmates. Toutefoistes distinctionsindividuelles que nécessite la clinique ne peuvent les soustraire à l'étiquette cottectiv<' de dégénérés. L'étude de la dégénérescence implique donc leur examen détaitté. Cependant, nous vous avons dit que nous écarterions de notre programme tes dégénérés qui touchent plus particulièrement à ta folie. Leur étude est, en effet, du ressort exclusif de ta pathologie mentale. Si elle permet des considérationsintéressantes sur tes maladiesde l'esprit, ette ne nous offre qu'une portion très limitée du domaine régressif. Et nous pensons que ce que vous réclamez de nous, ce sont plus particulièrement des données génératesquedes aperçus dctatttcs, individualisés. Ensuite, les fous comportent d'ordinaire des attributs facilement reconnaissables.tts sont (tu reste rapidementsaisis par l'asile qui te plus souvent en retient un certain nombre. Les hésitationssont donc, a leur égard, ordinairement de courte durée. 11 en est autrement des névropathes et d'une certaine catégorie d'aliénés qu'on nomme tes syndromiques, les déséquilibrésou les dégénéréssupérieurs. Ceux-ci encombrent vos cabinets, les bancs des tribunaux et des cours d'assises. Ils ne font qu'un stage momentané dans les asiles, et du reste le plus grand nombre y échappentrégulièrement. Nous tes rencontrons partout, et dans la vie, il nous faut fréquemment compter avec eux. Leur importance médico*tégate est grande et souvent délicate à établir; teur psychophysiologie est pleine d'enseignements. Ces consi- (tërations, renforcées d'une série d'autres que nous vous dirons on temps et Heu, motivent suffisamment, nous sembto.t.i), le choix qu'~ votre intention nuus avons fait parmi les dégénérés. Nous taisseronsdonc de côte les folies proprementdites. Nous examinerons de près, au contraire, tes déséquitibrcs, les dégénérants et la masse de ceux qu'on dëaignosoustc nom de dégénèressupérieurs. Nous débuterons par t'étude des névropathies et des névropathes. En tête des névro* pathies, nous plaçons t'épitcpsic; toutefois, avant d'aborder l'analyse detaitt~e des diverses manifestationsopiteptiques,quelques considérations préliminairesnoussemblent encore indispensables. Nous allons à ptusieurs reprises faire défiler devant vos yeux des troubles diversdont nous aurons ensuite à rechercherles causes, à éluciderles mécanismes, préciser les significations.En face de ces exposes détaillés, il vous arrivera parfois do vous demander leur utilité, leur rëette valeur. Pour comprendre cette valeur, il est nécessaire de ne voir finalement dans les modalitéssi variées et si nombreusesdes névropathies que des désequitibrcmcnts. Ces déscquitibrctnentsne valent que parla localisation qu'ils comportentet les retentissements qu'ils exercent sur ta vie individuctte et spécifique. Il faut tes considérer comme desindices d'une vitalité qui s'amoindrit, d'une coordination qui se rompt, en un mot, d'un cfjuitibre(lui se détraque. Et pour que ces considérations acquièrent toute leur valeur, vous devez vous représenter la vie normale comme une lutte continuelle entre les résistances organiquessystématiséeset solidaires les unes des autres et tes perturbations du milieu physique et sociat. En réalité, l'organisme physiologiquerecèle virtuellement tous les déséquilibres. U en contient tout au moinsles diversmécanismes. S'il garde son activiténormale, c'est en vertu d'une réaction incessante, d'une bataittc de tous les instants. Quand les perturbationsse produisent, c'est que t'cquitibrcvient de céder, et de céder t'endroit de sa moindre résistance.Car le trouble morbide comporteune significationa la fois gcncratcet spéciale,et c'est t'cxistence de cette double significationqui nous a fait une nécessited'entrer dans le détail des diverses manifestationsd'une même nevropathie. Tout déséquilibre imptiqucdoncune tare,une faiblessefonctionnelle,un ~c!M ~HM!MMr<~<~<!M~a~ organique. Mais l'importance et la signification dcccdcscquitibrerelèvent d'autre chose encore que de sa localisation, Sa signification relative, c'est bien celle qu'indique son caractère physiologique, mais sa signification absolue ne se déduit qu'âpres t'anaiyso et l'évaluationde sa cause productrice. Car t'encrgic ou la faiblesse de cette cause atténue ou aggrave la signification du déséquilibre ou, si vous préférez, de la tare nevronathiquc. C'est a l'aide de cette double caractéristique, à la fois organique et causée, que peuvent se sérier par ordre de régresston les diverses manifestations d'une même névrose. Plus le déséquilibre atteindra desétémentsessuntiols, indispensables&h vie individucttcou spécinque,et plus sa significationrelative sera considé. rabtf. Mais sa valcur absotue et sa rëctte signification dégénérativere<- tent subordonnéesla reconnaissance exacte de l'intensitéde ta cause qui lui a donné naissance. Car, ne t'oubttex pas, Messieurs,c'eatt'intoMité de N!) ta cause qui répète l'étendue et ta puissance de la prédisposition. Et fa ?!!) prédisposition,vousJ'avezvue caractériserl'une des conditionsessentiel §M et primordiales de l'involution régressive. Vous savez que sa précoce metne, cet autre indice de la haute portée des descquitibrements,est mise §N en t't.'tiofpar !a faiblesse des agents producteurs, t/intonsitddetacause gN trahissantl'étendue de la prédispositiondoit donc être mise <;n regard de!: m caractères particuliersdu déséquilibrelors de l'évaluation degëncrativede gt ce dernier, aat Toute la signification régressive de chacune des manifestations nëvro- M siques est, par conséquent, subordonnée à la fois à la nature, au mëcanisme ainsi qu'à l'étiologiede chacune d'elles. Le classement d'un nëvropathc dans l'échelle des dégénères ne peut légitimements'opérer qu'ex tenant compte du triple critérium que représentent ces trois éléments. Et) dehors de l'analyse qu'il comporte, t'ctiquettenévropathique ne présente qu'une signification gcneraie, dépourvuede mesure et de précision, ~j Voita les raisons qui nous font un devoir d'étudier chaque névrose g dans ses tnanitestations,ses causes et ses mécanismes. Les manifestationset leurs mécanismes valent surtout<'omnn' stigmate;- physiologiques et sociaux. Les causestirent leur valeu r de l'intensitéet de la précocité de la prédis' jt) position qu'ellesrevêtent, g Vous ne vous étonnerez donc pas de nous voir faire devant vous des gS exposés détaittës de manifestations pathologiquesvariées et nombreuses. ~6 Ces exposés, vous saurez,sans que nous y insistions, en saisir d'embléela portée et la signification. Nous aurons soin, du reste, de les couper par intervallesen soulignantrapidement l'intention qui nous les dicte. Cette intention s'inspirera régulièrement,–vous venez d'en voir les raisons, du désir de vous montrer la place importante qu'occupent les névropathes dans le groupe de nos dégénérés. Et dans cet esprit, nous abor' derons l'étude des épilepsies. g Dans ce qui précède, il n'a été question que des névroses en générât. !) g nous reste à préciser les considérations qui motivent plus spécialement g l'introduction des épileptiques parmi les dégénérés. L'exposé succinctde g ces considérationsvous renseignera d'ctnbtécsur la signification particu- a lièrement régressivedes épilepsies et des épiteptiques. g La première de ces considérationsa trait à ta fréquence des manifes- j! tations épitcptiques chcx nos dégénérés,tout comme& l'existence de nombreuses catégories do dégénérés parmi tes individus atteints d'épilepsie. Mais n'allez pas connnettrol'erreur d'une confusion que rien ne justifie épilepsie et dégénérescence constituent, ta vérité, toutes deux des tares d'une haute importanceet d'une signification très grave; ces similitudes d'aspect n'entraînent nullement identité. Car si tes dégénérés sont loin d'être tous des. épitfptiqucs, tes épiteptiqucs peuvent ne se rattachera ta dégénérescenceque par t'une ou l'autre des raisons générales exposées précédemment. Et cette distinction subsistemalgré d'intimesrelations entre les causes de l'épilepsieet celles de la dégénérescence. Quand nous chercherons à pénétrerte mécanisme des états de déséquitibrationqui, selon nous, caractérisent tes épitepsics, nous rencontrerons quelques-unsdes facteurs de notre tableau des causes dégénératives. Mais une précisionplus minutieuse du mode de déséquitibrement de t'épitcptiquenous autoriseraà conserver au type son autonomie. Parmi les relations signalées entre t'épitepsie et la dégénérescence, il en est une digne de toute votre attention, car elle peut venir en aide dans rechercheparfois si délicate de la tare épiteptique.Cette relation consiste dans t'atternance évolutive des deux modes pathologiques.!test fréquent, en cnct, do voir un épiteptique engendrer un dégénéré aux stigmates significatifs, et celui-ci, à son tour, donner naissance à un épiteptique. La communauté de certains stigmates réunit souvent le dégénéré et t'épitcptiquedans une m~mc formule, soit psychique, soit sociale, et nous verrons que le caractère générique spécifiquede nos dégénérés, l'impulsivilé, est également la marque de race de la plus grande partie des épitcptiques. Nous aurons a examinertes rapports de l'épilepsie et de la criminatité. A ce sujet, nous vous rappelleronsle dossiercriminel si chargé de l'épiteptiquect nous examineronsrapidement la théoriede Lombrosoqui fait du crime ta manifestation larvée de i'épitepsie. Les applications médico-légales concernant t'épitcptique au point de vue de sa personnalitécivile, de sa capacitéet de sa rcsponsabiHtc seront pour vous du plus haut intérêt. L'ampleur du cadre de t'épitepsie est, dans un autre ordre d'idées, une des raisons déterminantes de cette étude séparée et détaittct!de la grandenévrose. Elle frappe, en effet, impitoyablementà tous les degrés <!e notreéchctte dégénérative. Elle atteint t'idiot profond et se répercute travers la série jusqu'àvenir, selon tes uns, alterner avec des crises de génie chez les types tes plus brillantsde nos dégénéréssupérieurs. Enfin, en nous efforçant de pénétrerplus avant dans le mécanisme de cette étrange névrose, nous aurons l'occasion de nouslivrerdes analyses parfois subtiles, mais toujours d'une haute portée. A cette gymnastique, l'intellects'assouplitet acquiert un pou de cette inflexible rigueur indis. b pensable & t'intettigenco do ta mécaniqueccrcbrate. En étudiant de plus près certains mécanismes psychiques, nous affinerons notre méthode, le î premier et io plus indispensabledes outils. Et nos vues sur cette myste. 9 rieuse énigme qui se nomme la vie psychique acquerront peut'etro par là un peu do cette solidité à laquelle nous aspirons tous. H y a quelques années,on pouvait encore sans grand risque donnerune dcfinitidh~tet'cpitcpsie.Un te! essai serait dangereux l'heure actuelle. Une définitionde l'épilepsie n'aurait de valeur qu'en résumant dans une synthèse quintessencice tout le cadre des épilepsies. Cette définition est difficile. C'est sous l'empire de cette difficulté que Burtureaux définit la névrose « L'ensemble des manifestations, soit d'ordre convulsif, soit d'ordre purement psychique, par lesquelles le système nerveux central trahit par intermittencesune modalité anormalede ses éléments intimes, modalitéencore inconnue dans son essence, mais plus ou moins susecp. tible d'être rectincc, et ayantle plus souvent pour causes prochaines dm lésionsappréciablesde l'encéphale, de la moelle et du sang. » Maigre l'effort visible pour serrer de près les faits, cette définition n'est descriptivequ'au sujet du mécanisme encore hypothétique des manifestations épileptiques.C'est une théorie,ta où il faudrait une formule. Nous nous bornerons dire que l'étude de i'cpitepsie comprendra successive* ment ses manifestationsmotrices,sensitivo-motrices,sensitives,viscéraies, sensorielleset psychiques.Et ce sont ces manifestationsqu'it vous importe avant tout de bien connaître. Les troubles moteurs et sensitivo-moteurs forment le groupe des épilepsiesconvutsivos.Le reste appartient en majeure partie à i'ensembfe des formes larvées. Au premier rang des manifestationsmotrices,se place ce qu'on appelle le grand mal comitia! ou grande attaque épileptique. C'est la plus hituf:' expressionde la névrose, celle connue et décrite depuis toute antiquité Elle constitue à la fois la forme la ptus complète et la plus systématique de la maladie. Notre description succincte des modalités de l'épilepsie débutera partetabteau du grand mat comitial. Les accès incomplets,tes petites attaques ou petit mal, les formes hcmi-tateratcs, partiettcs ou jacksonniennes, tes épilepsies parcellaires compléteront t'enscmbtc des troubles moteursou convulsifs. Mais avant d'aborder l'étude de ces formes, il est nécessaire de vous parler de quelques phénomènesintéressants qui d'ordinaire précèdent un certain nombre des manifestations dpitcptiques. L'attaque, malgré son début brusque et quasi-foudroyant,est souvent annoncée au malade luimcme par des troubles divers. Ces troubles ont été rangés en deux catégories les prodromes et ies auras. Les prodromessont varies et d'une importancesecondaire. Ils n'ont ni !ta régularité ni l'allure particulièredes aurns. Ils constatanten sensations vagues de malaise, d'agitation,ditttcites à localiser. La vio psychiqueest troublée, comme rendue plus nerveuse; le caractère devient triste, hargneux, irritable. Le maladeéprouvede t'insomnie ou son sommeil est troubté de rêves fantastiqueset do terreurs. Tout cela se fait sans règle, sans périodicité et souvent plusieurs jours avant t'attaque. !t n'est guère possible de tirer quelqueenseignementdo ces signes prémonitoires,Us ont tout au plusla valeur d'un malaise organique mais la fréquencede tcur rencontreen dehorsde tout état comitial leur enlève toute signification précise. Ptus instructifs, plus dignes d'intérêt et plus intitnetnent liés au mai <!pi)eptique sont les symptôtncs désignés sous le nom d'auras. Contrairement au prodrome, l'aura précède immédiatement i'acc&s. Connnc le prodrome, elle peut se manifester danstous les départements delà vie organique et affective. Mais a t'eneontrc du prodrome,elle est d'ordinaire nettement limitée, très caractéristique et souvent aussi réguiicrcdans sa manière d'être que dans sa périodicité. En outre, c!!e est d'une haute utilité dans l'intelligence du mécanisme de l'attaque. On aflirme même que, étudiée plus intimement,elle pourrait ctre d'uneréelle valeur dans la solution de certains problèmesde psycho'physioiogie. L'aura est donc un phénomèneprécédant l'attaque, remarquablepar sa constance et son identité. On divise les auras en motrices, vaso-motrices. s~nsitivcs, sensorielles et intellectuelles. Cette division n'a cependant qu'une valeurtoute didactique les auras ainsi disjointespour les besoins de l'analyse s'associent le plus souvent. Disons rapidementquelques mots de chacunede ces catégoriesd'auras. L'(t«n< Mto~'tMest souvent focalisée au membre supérieur, et particu- !h';rcment ta main. Elle consiste alors en palpitations musculaires, tremblements, secousses; chez deux matades de Trousseau, les spasmes débutaient parfois par le pied, après avoir précédemmentfrappé la main. Les convulsions gagnaientalors la jambe ou le bras. Ces convulsionssont parfois accompagnées de phénomènes douloureux souvent elles sont indolores. Mais l'aura motrice ne se borne pas à ces manifestationsspasmodiqucs. Ettesc traduit parfois par des impulsions irrésistibles, par des mouve. ments de progression ou de recul. Dans une forme particulièrequi porte le nom d'aura cM~tfo, le malade se précipite en avant, renversant tout sur son passage, sans avoir une conscience nette de ses mouvements invo. tontaircs.Nous verrons, torsdot'interprétationdu mécanismedes diverses modalitésde t'épitepsie, les déductions curieuses qu'autorise cette catégorie d'aura motrice. L'aura <;<Mo.MMM~, c'est t'aura motricedes petits vaisseau! W. Bevan Lewis (i) conclut d'expériences nombreuses a une activité des ccttuta a motrices se traduisant longtemps avant l'accès par uneétévationconstacK?1 et graducttc de la température et des signes très nets de parésio va~ 1. motrice. Des phénomènes do constriction vaso-motrice sont parfois h r seule annonce de l'attaque épileptiforme. L'<!Mt'<! ~<M</tff peut revêtir tous les modes de la sensibilité douleur, t engourdissement, frissonnement, chatouiitemont, sensation c!c froid ou jj de chaud;ettepeutpartird'unpoint quelconque du tronc, de la tuteouds jj membres. La plupart des neuro'pathotogistesadmeltentque l'aura abdo. g minale ou thoracique a le plus souvent son siège dans t'estonac. Les autres organessont, par ordre de fréquence, les intestins, le phnrynxetia organes du petit bassin. Si, selon BoycrtS), l'aura débute par t'cstOMc.g tes matad<*s éprouvent une sensation do constriction,de pesanteur, suivie g do nausées et de vomissements.Si l'aura débute par les organes rc!:pintoires, <'e sont des phénomènes de spasme du larynx, avec resserrements du cou, étoulfoment et suffocation, que signalent les malades. La dur~g de l'aura sensitiveest on général très courte; mais, par exception, ettepemg persister pendant plusieurs heures. Mercier (3) signale un cas dans te(ju(! g l'aura durait deux ou trois heures. g L'aHM ~w'!C//<' se manifestepar des anomalies des divers modes de la sensibilité speciate; mais les hallucinations de la vue scmbicnt ctre)M plus fréquentes. Ce sont le plus souvent un sautillement des objets, une vision cie thtmmes. un agrandissement ou un rapetissement des choses. Les manitestations du goût et de l'odorat viennent en sefondc tignc. g Quelques maladessont prévenus de l'imminencede Icur attaque par un 4 goût de sang ta bouche; d'autres perçoivent une odeuragréable, toujour! la monc; d'autres se bouchent le nez, croyantsentir une puantcurextrcmc. Chex d'autres malades, les accès commencent par deshnttucinittionsdt s t'ouïe bourdonnements, siMements, audition de cloches, parfois mêmeg d'injures et de menaces, g Les auras !M~fc<MC//M,contrairement à celles qui précfdcnt.ontsonvent une durée très prolongée; selon Burturcaux (4), leur description se confond avec celle de la folie preépitcptiquc. On peut, avcc\Vcnd(! (Rertin, i884), tes diviser en quatre grandes catégories K i" !)ysmnésie avec obnubilation do la connaissance et somniation; 2" Agitation et manie; 3° Prodromes mélancoliques et penchantau suicide; 4° Conceptions irrésistibles avec actes do violence. (i) W. BEVAN Lswts. JM. Times and CfMe~e, i876. (9) BovER,~tt~Aa~, 188L (3)MERCtB!n.Cra<n,i883. (4) BuBt.unE*ux,Épilepsie, (DtCT.BNCYCL, DMSC. MÉo.Paris, iMï.) Gowers(~ conçoit cependant l'aura p8ych!quod'une manière dinorcnte. 1 particularise davantage et n'admet comme auras psych!qucs que celles ui ont «'ait une émotion ou uno idée. L'émotionrevêtiraitd'ordinairela formede crainte, d'alarme vague, de terreur profonde.L'idée, plus diverse, tuccterait des modes varies. Nous aurons occasiond'étudierdo près ces manifestationsà propos des formes psychiques do t'épitepsie. Signalons cependant des maintenant deux'.te tours ptus remarquantcaractères. Tout d'abord, leur uniformité t'hcx ic même malade. « Celui qui a été témoin une fois de ces auras intuttcctucttes,ditLcgranddu Sauttc, les retrouvera toujourschez te mémo matade it chaque accès ultérieur, car elles se reproduiront avec !a plus itnariabtc uniformité: même souvenir, mêmes idées, mêmes sensations '.mssf's. M La seconde des particularités communesaux auras intellectuelles, c'est {'absence de souvenir de la part du malade. Dans les auras motrices, sensitives,sensorielles, le malade conserve ordinairement la mémoirede ce qu'i) a éprouvé, et il peut tout raconter avec des détails précis. Dans cas cl'aura intcHectuettc, le souvenir fait défaut. Cette absence du souvenir est comme un signe de race dans les tnanitcstationspsychiquesqui r<')'vcnt de t'épifepsie elle domine pour ainsi dire toute t'ctudo de !a folie épileptique. Nous arrivons i'examendes différentesformes df t'attaque convulsive. Ainsi que nous t'avons dit, notre analyse débutera par le tableau de ce qu'on a nommé la grande attaque comitiale. Nous en empruntons la description, imagéepeut-être, mais saisissante, à Burtureaux (2.' « Avecou sansaura,avec ou sans prodromes,t'attaqueépitcptique débute d'une façon terrifiante. Le maladeest tittératcmcntfoudroyé; ta perte de connaissanceest subite et absolue. II pâtit, pousse un cri et tombe dès ce moment.t'i.)scnsibititecstcomptetc;aussitôttestraits se contractent, la teto tourne légèrement; les commissuresde ta bouche et des yeux se dévient à troitcctagauche; les mâchoires se resserrent;les pupilles sediiatent. les yeux se portent en haut; la respirationse suspend; la face s'injecte, devient rouge, puis violacée, et même noirâtre,surtoutauxtcvrcs et aux yeux. Le pouls est petit, accélère; un jet d'urine s'échappe, des gaz et des matières sont brusquement expulsés. La face est dans un état de distorsion qui la r<'nd horrible a voir la rotation de la tête est quelquefoisassez exagérée pour que le menton vienne reposer sur l'épaule. Ennn, les membres sont dans un état de raideurtétaniquequi prédomino dansune moitiëdu corps. C'est là la période tonique; puis, au bout de trois ou quatre secondes,à cette raideur gënérate du tronc et des membres succèdentdes secousses (i) GowMs, De ~t<<~883. (2) BuRHjBBAUX,Ëpt~p~. (D<er. BKCïct.. CM se. ME)). Paris, i88i.) brèves, violentes, semblables à des commotionsélectriques, puis des con. vulsions cloniques, do plus en plus étendues, toujours plus marquées dans lamoitié du corpsqui, quetquesinstants auparavant,avait été ptusrigifte. La tête exécute les mouvementsles plus extraordinaires, tes yeux roulent dans tes orbites, ou encore se convulsent, de façon a ne plus laisser aper. covoir que la sclérotique; le front est agité do mouvementsondulatoires; lessourcilss'abaissentet se rapprochent tes paupières a demi fermées sont partois agitées d'un ctiguetnent incessant. Tous les autres musetes deia face ne sont pas moins agites,et ces grimacescoïncidantt avec la turgescence do la face et du cou augmentent encore !'horrcur du spectacle. Les macboiress'ontrc-choquentet se meuvent de manière à produireungrin. coment perpétuel, assez fort pour briser les dents, et la langue, projeta entre les arcades dentaires, est plus ou moins profondémentmordue. Le sang qui s'écoute alors colore t'ccumo qui baigne tes lèvres, et qui est rendue parjets saccadés; des mucositéssortent en même temps des narines, I)} tronc est jeté d'un côté à l'autre, les membres sont agités do secousses continuelles,mais presque toujours du même sens. Les pieds trépignent violemment; dans certains cas, les membres se contournent et exécutent avec une violence inouïe tous les mouvements possibles. Les poucessont presque toujours fortement nécttis. Bientôt la suffocation, qui paraissait imminente,disparaît, mais la respiration est convutshc, incgnte,mctëe de sanglots, decrisrauques. Le coeur bat avec force; sous t'innueneedob gène circulatoire,le sang peut s'échapper par le nez, les yeux, les oreilles, les bronches, par les capillairescutanés(taches purpuriques),par les capil. laires du cerveau. H Les sphinctersse relâchent et laissent écouler l'urine et tes mations fécalespar un mécanismedim!rent de celui du début de t'attaque. Des th. tuositcs parcourentbruyamment le ventredans certainscas, dans d'autres surviennentdes érectionssuiviesquelquefoisde pollution s. MC'cstta la période clonique. Entin.t'oragfs'apaisc progressivement;tes convulsions deviennent plus rares, moins fortes, ta respiration profonde et large s'accompagne d'un rondementsonore qui rappelle le stertor des apoptcctiques.Une sueur abondante et parfois fétide couvre la face, le cou et la poitrine. La figurede décolore, te teint viotacé de la face est remplacé par une pâleur cadavéreuse.Au lieu de reprendreconnaissance,le malade tombe dans un assoupissement profond qui peut durer de quelques minutes a quelques heures, puis il sou!<vc la tctc, regarde autour de lui, hébétë, étonné, secoue ses vêtementsd'une façon automatique,ne se rappelle rien de ce qui vient de se passer, et ne s'en douterait pas s'il ne se voyait a terre, les vêtements souillés et s'il n'éprouvait une lassitude générale. » L'accèspeutsurvenir la nuit, et le maladese réveille te lendemain, brisé, courbaturé,sans se douter du mat cruel dont il vient de subir l'atteinte. parfoisla grande attaque M compliqued'une crise de sommoi! qui survient immédiatement aprèsta périodedo coma. D'autresfois, un véritable (tctire po~t-épitcptique commence avec la fin de t'acces et persiste pendant un nombre d'heures et do jours variablo suivant les indiv!dus, mais presque toujoursidentique chez te même sujet. On a constaté ennn dans dincrcnts ras des paralysiesconsécutivesl'attaque. L'aphasie post-épttcpOque a été notée par divers auteurs. On a toutefois observé ce symptôme avant l'attaque (aphasie pré- (~pi)eptique)(t), mais il faut bien se garder de confondre !'aphasio véri* t!)b!eavcccpspseudo-aphasicstesque)tesrésuttentuniqut'montdcstroubtes corticaux, purement fonctionnels, que nous aurons l'occasion d'examiner <)ans une séance uttéricure. Quant la durée de l'attaque, Lasègue affirme qu'une o~MC véritable ne durcj<!tw«6' plus d'une minute; sur ce temps, !a période tétaniqueno j)r<!)<vcf)URquc)qucs secondes. Les vues de Lasègue, inspirées du reste par des considérationsdoctrinales très personnelles, sont marquées d'une exagération évidente. Toutefois, il convient de dire que, ds !'av!sàpeu )rt's unanime des cliniciens, l'attaque épileptique compote dure très raretncnt plus de quatre minutes. Msis dans certains cas, l'attaque, au lieu d'être comptôte, de s'épuiser pour ainsi dire d'une traite, se morcc!fe,se subdinscctse traduit par des explosions partielles subintrantcs (attaques imbriquées de Trousseau). C'est ce qu'on désigneaussi sous le nom d'~< <~M<ï~. Ccictat (!e ma), selon la description empruntée a MM. Dclasiauve et {ournevittc, est caractérisé par une période convulsive et une période meningitique. Les symptômesles plus frappantssont La enquelque sorte incessante des accès; 2° Un collapsus, variable en degré, pouvant arriverjusqu'au coma le plus absotu. sans r~oMr <MCtf~; 3" Une hémip!('gie plus ou moins complète et passagère; 4° La fréquence du pouls et de la respiration; S" Une élévation considérablede la température, élévation qui persiste ans tes intervatfes des accès et s'accroit alors mone qu'ils ont cessé. La grande attaque ou attaque eomptetc que nous venons d'examiner, est la forme ('sscntiettc de la névrose. Mais elle peut comme se décomposer et ne se traduire que par l'un ou l'autre des désordres nombreux et complexes que nous venons de signaler. C'est cette sorte de dissociation de chacun des éléments de ta grande attaque qui donne naissance a cette variété si considérable des modalités de l'épilepsie. Nous verrons. lors de t'intcrprétation physiologiquedes caractères de t'accés, la raison e cette diversité d'aspects. Disons d'un mot que dans ta grande attaque (i) AXBKFEM) & HUCHAM, Trftt~~tt~WM, 1883. l'intensité do ta déchargeet sa ({énëratisationa tous tes départementsdu système nerveux expliquent à la fois ses abolitions et ses exaltations fonctionncltes.L'explication des formes secondairesnoussera fournie par une localisation restrointo,jointe à une intensité amoindrie de l'excitation initia!o. Toutefois,il n'est passans utilitéd'avoirrégulièrementprésentsA l'esprit ces deux facteurs essentiels, le départementnerveuxexcite, t'mtonsi~ de l'excitation. dans l'exposé rapide que nous allons faire des autres modalités de t'épitepsie. Dansles formes motrices pures, nous rangeons t'épitepsie partielle et t'épitepsio parcellaire. Dans ces deux cas, c'est )o phénomène moteurqui caractérise t'acccs; certaines des particutarites décrites tors de la grande attaque peuvent s'y ajoutersans lui enlever sa marque distinctive, con. vu!sh'o. L'ëpitepsic partielle fait époque dans l'histoire. Quoique entrevue par Bravais (1), la découverte en appartient à Hughtings Jackso n, qui en fit, vers ~863, une étude assez complète pour que la science pût donnerle nom do jacksonniennecette forme d'épitepsie. Jackson reconnaissait l'épilepsie partielleles caractèressuivants: 4" Le début unilattrai du spasme, soit par te pouce ou l'index, !a langue ou la cotmnissure labiale, soit par le gros orteil. 2' La marche régulière des contractions. Le spasme frappe d'abord les muscles dont tes mouvements sont unilatéraux, se g~ncra!ise ensuite aux musclesdes deux cot~s dont l'action est bilatérale. Lorsque les convulsions débutent par le membre supérieur, ce qui est de beaucoup le plus (roquent, elles envahissent ensuite la face. puis le membre inférieur. Si la face estaftcctee tout d'abord, c'est ensuite le tour du membresupérieur, puis celui du membre inférieur.Si le membre inférieur est affecté d'abord, les convulsions atteignent le membre supérieur et en dernierlieu )a face. 3° L'épilepsiepartielle n'entraine pas la perte de conscience; te matad assisteconscient au début et a toute ta durée de l'attaque. 4° Les phénomènesparalytiques et ocuto'pupittairessont très fréquents dans l'épilepsie partielle. Les chosessont loin d'ordinaire de posséder cette belle régularité. Les vues schématiques de Jackson ont subi de nombreuses retouches.Mais une gcnëratisation trop hat!ve ne peut enlever à leur auteur la mérite d'avoir donné à la théorie des localisations cérébrales une heureuse et productive impulsion. Crc<ner(2)divise t'ëpitepsie partielleen 1* forme hémiplégique;2" forme tonique ou à contractures;3* forme vibratoire 4" forme infantile. (i) BttAVAtS,R~Mr~ .<Mr ~Mtp~tM~ <~ l'épilepsie hémiplégique. Paris, 1827. (2) GRBFFtEa, Th~M de Paris, i882. Quelques motstrès brefs de chacunede ces formes. La forme hémiplégique proprement dite est également nommée petit ma!. Elle ressemble à la grande attaque. Elle s'en distingue par la limitation des convulsions gënoratementà une moitié du corps nu a un seul1 membre, par l'absence du cri initial, te peu de durée de la période de stertor et la variabilité dans le degré de la perte de connaissance. Ce dernier symptôme peut manquer ou ne survenir que tardivement, alors due les mouvements convulsifs ont déjà commence depuis quelques instants et tendent u se généraliser.Car la petite attaque aboutit parfois a des convulsions généralisées simulant le grand mat comitiat. Toutefois, on peut dire avec Jackson que )cs grandes attaques d'cpitcpsie partielle dift'ercnt des attaques d'epitcpsi';vulgaire par la perte do connaissance qui n'arrive que tardivement dans le premier cas, tandis que dans te second, c'est le premier ou l'un des premierssymptômes. C'est d'habitude la même moitié du corps qui est atteinte chez le même malade. Les convuisionsevotuont d'ordinaire en trois phases, tonique, ('tonique,résolutive, comme dans l'épilepsie essentielle. Selon le mode de début, on tes distingue. depuis Bravais, on type facial, type brachial et type crurat. L'ac- (cs se maniteste d'emblée,sans aucun signe précurseur. Quelquefois il est précède de sensations douloureuses dans le membre, d'un engourdisse. oient, d'une sensation de froid, de vapeur qui remonte le long du membre, ou de sensationsétranges, analogues,selon Fore (d), à celles des auras comitiales. Ces auras présentent une particularité dont nous tirerons parti dans une séance ultérieure: c'est la possibilitéde leur transfert,de leur déplace. ment. Ce transfert, Hirt (2) prétend l'avoir obtenu en même temps que te dépècement des phénomènesconvulsifs dans le coté oppose, à l'aide de mouettes de Mitan. Buxxard (3) serait arrivé a des résultatsanalogues au moyen de vésicatoires et de pointes de feu. Les attaques de petit mal peuvent, citez le même malade, anecter des intensités variabks. Les grandes crises partielles ne surviennent d'ordinaire qu'à échéance de pjusicurs semaines; les petites, limitées a un groupe de musctcs, se répètent le plus souvent avecune assez grande fréquence. Un dirait que la déchargese dépense en crises d'autant plus fréquentesque la quantité de force utilisée s'est chaque fois montrée plus restreinte, plus limitée. CeUe particutaritcdoitrappelerà votre esprit la double conditiond'intcosite et de localisation dont nous vous avons signalé t'importanccprécédemment. <i) FÈnÈ, Des <pt~M«M. Paris, 1890. (2) MtRT.<r~ ~M/Ïrc/M wn Transfert ~w/M<MMa~H,etc. (NBUML.CBNTHAt.. BLATT. 1884.) (3) MuzzAtU). C<tnM'a< ~<Mr<on the ~<a<H«'~ o/'par/«t~ <p<~y. (LAKCET,1884.) L'intensité des crises partielles, leur alternanceavec la grande attaque dépendenttrès probablementde !a force de !a décharge. Les manifestationsqui, en dehors des accès de petit mal, semblent chez te même malade attorner avec les attaques d'épilepsie partielle, doivent être portées sur le compte du second de nos deux facteurs, de la localisation. Mais avant do voussignaler ces manifestations, rappelons qu'il n'y a pas que tes musclesde la vie votontau'o qui présententles phénomènesde i'épi. lepsie. Venturi (i) a décrit, sous le nom d'épitepsie ~'aso-motrice,des accès ou !o spasme affectait particulièrementtes petits muscles qui président aux modifications de calibre des vaisseaux. a Un tait très important, dit Féré(3), et bien de nature a montrerque l'épilepsie partielleest moins qu'on ne le pense une affection locale, c'est que les malades qui on sont atteints présentent fréquemment d'autres paroxysmes, qui sont de réels équivalents psychiques tantôt c'est une folie subito avec perte de connaissance, avec ou sans chute, tantôt c'est une simple obnubilation de la vue, d'autres fois c'est une hallucination subjective, un trouble psychiquemomentané. » Un cite du reste fréquemment ce matade de Fournier qui, dans les intervalles de ses crises convutsivcs, était souvent sujet à des absences extatiques fort singulières se caractérisant de la <acon suivante tout d'abord, il entendait résonner à ses oreilles une sonnerie intermittente. précipitée, métallique de timbre, qu'il comparait a cette d'un télégraphe électrique, puis il assistait à une sorte de vision féerique apocalyptique,se prolongeant quelques minutes, toujoursidentique à chaque crise. Vainement faisait-il d'incroyablesenbrts pour fixer cette vision merveiUeusc dans sa mémoire et ta traduire après coup; invariablement elle s'cnacan dès la fin de l'attaque pour ne laisser après elle qu'une impression des plus confuses. Enfin, en quelques cas non moins exceptionnels, on a vu la crise de mal partiel prendre la forme d'impulsionssoudaines, irrésistibles, d'accès incohérentsde fureur, de violence, etc.. exactement, dit Burtureaux(3\ comme (tans t'épitcpsic vulgaire. L'épilepsie partielle est souvent associéesoit a des troubles permanente de la motilité monoptégic, hémiptéj!ip, hëmichorée, hémiathostose,soit à des perturbationsde la sensibilitégénérate et spéciale. On lui attribue même de nombreux cas d'aphasie ntotrice. Dans un cas de Pétrina (i). on trouve en même temps que l'aphasiemotrice de la sur- (i) VKKTTtU. f.ft ~t/~tM twoM)C~M't<].(Aacx. 0) PStCHtATntA,t887.) (~ FMt:, /.e.< (~t'~t~. Paris, i8W. (3) BM)~MAUX, ~<~«'. (DtCT. EKCYCt..Mssc.MÉD. Paris, t88i.).) m PBTttiXA t/~rSfn.~Mt'ru' etc. Prague, 1880. dite vorbate. Féré (!) rapporte une observation plus complexeencore où la faculté signatrico présentait d~s troubles d'un caractère singulier et d'une interprétation dimcito. Mais la forme hëmip!égique n'est pas la seule des modalités de t'epilepsie partielle que les auteurs aient cru devoir disjoindre de la foule des formes convulsives. Charcot a groupé sous les noms do forme tonique avec contraction et do forme vibratoire, quelques variées dont un des <'arac[6rcs semblaitmotiver une mentionspéciale. Les noms donnés à ces formes sont sutiisamment descriptifs et nous dispensent d'une exposition plus détaillée. Il s'agit dans tous ces cas de contractionsplus ou moins localisées et affectant des caractères spéciaux. Ce sont des différenciationscliniquesqui n'ont aucune signification en dehors du domaine de la pathologie. Il est du reste d'une médiocre utitité de subdiviser outrance le cadre des cpiiepsies, sans autre 'raison que l'illusion d'une précision qui Huit dans ses exc~s par pousser, au contraire, à la confusion et ta fatigue. Et le manque d'uniformité du caractèresur lequel s'appuye ta subdivision, démontre sumsammcntla médiocre utilité de ces tentatives. Quant a t'cpitepsie partiellede l'enfance décrite par BourneviHe,elle se rencontrechez des sujets qui, dans leur tendre enfance, ont été pris do convulsions unilatérales suivies d'hemiptëgie compliquée à son tour, après un temps variable, d'accès d'épilepsie partielle. Ces matadessont,en généra!, d'une intelligenceau-dcssusde la moyenne, <!it Burturcaux (2); mais ce qu'il y a de particulierchez eux, selon Bourncvi))e (3), c'est que, mesure qu'ils avancent en uge, les acc<~s diminuent de fréquence, l'intelligence restant stationnaire,sans subir de déchéance progressive. Cependant cette dernière observation, qui est pournousd'une certaine importance,mérite d'être relevée. Kous verrons uttéricuretnent les raisons qui rattachent certainesformes d~pih'psic A la dégénérescence. L'épitcpsieinfantile est une de ces formes. Si l'épilepsie n'était, pour ainsi dire, qu'un épisode de second ordre dans ta vie de l'individu, nos considérationsgénératt's seraient amoindries. La vérité, c'est que t'hcmipiégie infantile imprime à l'enfant une tare compicxc. t/intettigcncc, attirmeW. Ostcr (t), est régulièrement ancctée a un dcgr~ quelconque. On voit, dit M. Fcrë (5), un certain nombre de sujets qui, après s'être maintenusjusqu'à une vingtaine d'annéesa un certain niveau, déclinent (i) PÈRE. LM~pt~tM. Paris, i890. (~) DrRt.UftBAUX,~~t'c. (DICT, ENCYCh.BËSSC.MBO. Paris, <88i.) (3) bOCKXEVtt.t.t!.H&r<)M .tt~ <'<~)'~M. (~ W. OsTEtt, Mtocy «t!t< /e~e onn~r~a in r~<!<Mn ? infantile ~MXp~M tAUEStST ASO NËUROt.06.. 1889.) (5) FËttH, ~.M ~t& Paris, t890. peu à peu jusqu'à la démence, qui peut même se produire beaucoup plus tard sans l'intermédiaire de la mëningo'oneéphatite.En général, ils ont un caractère moins désagréable et moins violentque les épitoptiqucs vu). gaires toutefois, lorsque les attaques ont pris l'habitude do se gênera. User, les troubles mentaux consécutifs peuvent devenir identiques à ceux du mat comitial et amenerla démence rémittente. Nous n'insisterons pas davantage sur les diverses modalités de l'épilepsie. partielle. Il y aurait en ce momentil insister sur les caractèresqui séparent tes formes variées de l'épilepsie jacksonnienne de t'épitepsie vulgaire. L'examende cette question vous sera facilité par l'étude du mécanismeet des causes des différentes variétés convulsives. Telles sont les catégories d'attaques convutsivcs qu'on peut rattacher, de prés ou de loin, au matcomitiat. Mais a côté de ces termes, il en est d'autres dont les tiens de parenté plus discutablesne s'établissent qu'après une analyse minutieuse. Ces formes sont rares et t'intérct qu'dtcs présentent par ce fait même pour le praticien est médiocre,quasi-nul. tt y aurait là une raison suflisante pour les passer en ce moment sous silence. Mais t'étudc des épitepsies que nous entreprenons vise plus loin que de faire défiler sous vos yeux des formes morbides diverses. Elle procède d'une vue générale,celle de rattacher t'epitepsie à la dégénérescence. Et pour cette raison, il est nécessaireque nous descendions méthudiqucmcnt t'ccbette des modalités épileptiques. C'est en vous familiarisantavec ces modalités que la concep. tion que nous nouscnbrçons de faire jaillir des faits se présentera à vos esprits. Cette conception vous enseignera qu'entre les dernières formes épileptiques et bien des manifestations banales de la vie quotidienne, tes dincrenc<'ssont imperceptibles. Et cependant la diversité des effets dépendantd'une même cause vous fbrceraaremonterle courantqui vous portait vers une confusion et à rcconnaitrc une préd!spositionoriginelle, causale. C'est pour vous montrer que cette dégradation, cette atténuation se manifeste déjà a propos des manifestations motrices que nous retenons encore votre nttention pendant quelques instants. Parmi tes anections désignées sous le nom de tic, il en pst une qu'on rapporte ptus souvent à la chorée et dénommée tic de Sutaam (.~<t~KMs MM~nM). C'est une affection rare, se montrant dans les premiers mois de la vie. tt s'agit de spasmes de la tcte et du cou dans lesquels la tête s'incline brusquement d'arrière en avant, comme dans le geste de salutation. Parfois le tic de Sulaam coïncide avec des symptômesde tumeur de t'encéphalc ~). Mais Féré (2) et Gauliez (3) semblent avoir nettement établi la nature comitialede la maladie. i) P. Bt.ocQ & JoxAXOFP. Mo<<!dMMn<'rtx'M<M. <899. (2' FÈ!tÉ.F~~ médiral, 1883. (3) GtOUEZ. ~a!)~ MA~'a~, 1883. Dansle vertige do Manière, t'étémcnt moteurest encore plus atténué, tes convulsionsrestantle plussouventlocaliséesà quelquesmuscles de la face. Et cependant, !f vertige est, selon Goodhart (1), une des (ormes indiscutables du petit mal épileptique. II alterne le plus souvent avec les grandes attaques, mais il est quelquefoista seu!e manifestation de t'épitcpsie. Ce vertige no dure parfois qu'un instant, la perte de connaissance ne dépassant pas quelquessecondes. Toutefois, cette crise qui se noue et se dénoueaussi brusquement, entraîne par momentsles conséquencesles plus lointaines. Toute une transformationpsychique en résulte parfois, et sous la poussée qu'elle provoque, des actes délictueux peuvent ~trc produits. Mais l'importancedes phénomènes peut encore se réduire davantage. Dans le tic de Sulaam, il s'agit d'un mouvementd'apparencecoordonna, et le vertige racheté pour ainsi dire la pauvreté de ses manifestations motrices par des désordres de la conscience. Or. dans une manifestation qu'on peut considérer comme le terme ultime (tes modalités motrices de t'épitcpsie, tout se réduit à des secousses musculaires. Ces secousses peuvent uniquement déterminer quelques mouvements(tu bras et mOne simplementdu biceps, selon Féré (2). Et cependant, Herpin (3) a démontré que ces secousses paraissentsuppléertes accès, tout comme elles peuvent être remplacées par l'explosionde ces derniers. Enfin. de temps en temps, chez quelques malades, aux grandes crises convutsives se substituent des crises de tremblement qui durent quelquefois plusieurs heures, s'accompagnant, dit Féré (4), d'obnubilation intt')tcctueth'plus ou moins apparente. tt serait facile de trouver dans le cadre des manifestations comitiales (tes formes motrices plus atténuées encore. On arriverait ainsi à montrer ta névrose dédoublant la personnalité et s'immisçantpour ainsi dire dans la vie quotidicnede t'épiteptique. A ce dc~ré de réduction~ tes analogiesavec l'activité normale s'imposent d'cttcs-mcmcs. Happctez-vous en effet, Messieurs, les mouvements involontairesdont notre vie journalière est semée, et voustrouverez probablementque nous avions quelqueraison de vous dire que les modalitésmotricesde l'épilepsie attaicnt en s'atténuantjusqu'à se confondre avec nos actes les plus habituels. Ajoutons toutefoisque similitude est loin d'impliquer identité. Par l'intermédiaire des formes sensitivo-motrices,nous arrivons à des transformationssuccessives de l'épilepsieoù le désordremoteura compté. tonentdisparu. Nous sommesdoncen plein domainede l'épilepsie tarvéc. (i) (.oot)«ART,On <*otMMtOHM<')'r<MM,!892. (2) FËnÈ, Les <<!p<tM.Paris, t890. (3) !!Enp)N. OHprono~M:«dMtraitement. (4) FÈn6. ~f~MtM. Paris, ~890. Dans ces formes anormales de t'épitepsie, il ne nous reste plus la moindre trace du critérium moteur. C'est à pe!no si quelque désordre viscéral peut nous rappeler de loin le signe essentiel de t'épitcpsio, la convulsion. Et lorsqu'il existe, ce signe, il est tellement transforme et relégué à l'arrière-plan, qu'il nous parait méconnaissable. C'est ainsi que parmi les formes larvées où il semble se manifester encore, il faut rangerle tic douloureux. Le tic douloureux est une affection rare, caractérisée par des accès do douleuratroce, accompagnéede mouvements rapideset convulsifs do la partie du visage qui en est le siège. Trousseau avait entrevu les tiens du tic douloureuxet de t'épitepsie. Péter parait avoir fourni la preuve de cette filiation par des succès obtenus dans certains cas à l'aide (!o la médication bromurée. D'ailleurs. le tic douloureux peut tui-mcme se transformer, s'accompagner de phénomènes psychiques.Ces phénomènes peuvent alors tous prédomineret, a mesure que douleurs et contractionss'atténuent, passer au premierranget donner à la vie intellectuelle une orientationnouvelle. C'est ainsi que tout se résume parfois dans une exclamation banale M ah! », « hein n,qui s'échappe avec une force incoercibte en mcmc temps que l'accès. Mais la décharge verbale peut affecter des formes moins parlementaires. Ce sont ators des mots comme« merde », « (outre M, « cochon (coprolaliedo Gille de la Tourettc), que le malade ne parvient pas a contenir. D'autresfois, les phénomènessurajoutes au tic constituent ce qu'on a nommé t'ccttotatie le malade répète involontairement, commeun ~cho. les sons qu'i! entend émettre autour de lui. L'echokincsic de Charcot, qui consiste en ce que le patient imite tes gestes qu'il voit exécuter, se rencontre également. Mais tes choses peuvent se compliquer et l'orientation psychique se modifier complètement, ainsi'que nous le disions tantôt. Nous aurons l'occasion de revenir sur ces transformations <!u tic moteur. Nos dernières conférences préciseront leur valeur régressif'. Il faut en finir avec ce qui nous reste des formes larvées de t'opitepsh* où t'ëtémentmoteur intervient. Nous arrivons ici à ces modalitésau sujet desquelles nous vous disions qu'il était méconnaissable.C'est ce qui a Heu, par exemple, dans certains cas d'asthme ou d'angine de poitrine. Dans l'angine de poitrine, la convulsion s'est portée tout entière sur l'appareil cardiaque. Elle se passe intérieurement, c'est de l'épilepsie viscérale avec des irradiations dans les bras, mais souvent aussi avec la seute palpitation pour tenir lieu de la manifestation motrice. L'asthme, ce spasme des bronchioles, peut son tour être rattaché a t'épitepsic. Le spasme de la glotte, l'asthme thymique ou l'asthme de Kopp, est rangé depuislongtemps parmi les manifestations do t'~pitfpsie par les auteurs anglais. En France,Trousseau en fit admettro la parenté avec t'ëctampsie infantile. tt parattraitmême, d'après Fero (i), que le pouls lent permanent, ou le pouls lent dëcoupté avec attaques syncopalesdoivent être rattacha à t'epitepsie. L'cpitopsie semble donc atteindre l'élément moteur pour ainsi dire partout ou il se trouve et associer ensuite aux manifestations motrices t'étcmentsensible. La proportion du cette association, variable selon les cas, rend compte de la diversitédes formes névropathiques. Mais t'epitepsie peut aussi se cantonner dans !'c!cment sensible et y porter pour ainsi dire toute son action. Ce sont les formes purement sensibles de l'épilepsie. Au premier rang de ces formes se trouve la toigraine vulgaire, et malgré les protestations de Lasègue (2), lu parenté de t'cpitepsie et de la migraine est régulièrement admise. Les faits qui motiventcette opinion reposentsur la périodicité de certaines migraines alternant a des intervalles identiques avec des crises épileptiques. Ils ont été méthodiquementrecueillis par Gray (3). Feré (4) en cite un exemple particulièrement intéressant. Quant a la migraine ophtalmique, le fait de sa substitution à de véritables attaques d'épilepsie est généralement admis. Charcot et Keller rapportent l'observation d'un individu atteint de convulsions dans son enfance, d'épilepsie franche ators qu'il était au lycée, et qui a vu ses crises épik'ptiqucsse transformer en crises migraineuses à partir de t'age adulte. En somme, selon HittonTaggo(S), la plupart des névroses paroxys* tiques peuvent être rattachées a t'upitcpsie. La sensibilité cutanée elle-même, aHu'me Féré (6). peut être sujette aux troubles cpiteptiques; quelques malades ont des crises de chatouillef ment, de démangeaison,de brûlure, de froid, de douleurs fulgurantes, tantôt limitées a une région circonscrite,quelquefois étendues a tout un membre ou à une moitié du corps. L'épilepsie compte ëgaicmcnt des succédanés viscéraux.Nous avons déjà noté, en tes rangeant parmi les manifestations motrices, t'anginc de poitrine, t'asthmc, les spasmesdo la glotte. faudrait y joindre l'incontinence d'urine. Trousseau a insisté sur tes rapports de l'incontinence d'urine et de l'épilepsie dont elle n'est souvent qu'un symptôme qui met sur la voie du diagnosticdes attaques.Elle existe parfois a t'ëtatd'isolement 1 (t) FÉnÈ, Les <M~M~. Paris, 1890. (2; LASÈGUB. Ë~'d<M)n<Mte<Paris,1884. (3) GnAY, TA<' corrchfMn nnJ un~r cottt~«t<M<y o~ migraine an<< <ptï<p~. (PHALAMST.Brooktyn, i83t.! (t! FÈRÈ, Les <'p<~«M.Paris, i890. (5) HtLTON TAC6E,~ÏMMf~OM M~e o/Mparo~tM~ M«r<uM. (Goï's aosp. asp, (876.) (6) FÈ~,f~ ~p~M. Paris, i890. et parait constituer un symptôme précurseur d'affections névropathiqucs (tiverscs, mais, selon Fcré (1), de t'épitepsieen particulier. Elle peut du reste se manifester de jour, à l'état de veille, te malade ayant une connaissance parfaite du phénomènemorbide. Parmi les équivalents viscéraux de l'épilepsie, on peut obsfrvcr des troubles gastriques, sous forme do gastralgies, d'entératgies,de nausées et de vomissementsinopinés et sans :cause, dit S. Cée(2), de diarrhées subites, de cotiqucs, ajoute Féré (3). En(m, l'épilepsiese confine parfois dans les appareilsdes sensspéciaux. Ce sont les formes sensoriettes de la névrose. Chaque mode de la sensi. hititë spéciale peut devenirtributaire du mal comitial. C'est ainsi que tous les modes d'illusions et d'hallucinations décrits à propos des auras sensoriellesse présentent parfois chez les épitcptiqucs isolement, en dehors des accès convulsifsou vertigineux. Ces manifestationsne sont pas sansintérêt pour ceux qui, comme vous, Messieurs, doivent se trouver tout spécialement en éveil vis-à-vis des formes larvées de la névrose. Un malade cité par Féré (t) voit de temps en temps les objets qui l'entourent grossir démesurément cette sensation,qui ne dure que quelques secondes, n'est jamais suivie d'accès. Un autre a ta sensation que tout ce qui l'entoure s'éloigne, illusion tantôt isolée, tantôt suivied'un accès convutsif. D'autres entendentdes bruits vagues dans les oreilles, etc., des sons articulés, une voix qui les appelle et les fait se retourner brusquement. Lorsqu'on interroge avec soin les épileptiques,on trouve plus souvent qu'on ne pourrait te croire de ces illusions ou de ces hallucinationspassa. gcrcsdanst'intcrvatto des accès. Ces illusions et ces hallucinationsdéterminent presque constammentune émotion pénible et une dépressionen apparence disproportionnée avec le phénomène sensoriel. Ce caractère triste, parfois terrible des illusions ou des hallucinations, n'est pas spécial à t'epitepsie, car on peut dire que tout le domaine de la pathologie mentale est enveloppé d'une atmosphère de tristesse; ce qui distingueles formes épileptiques, c'est la brusquerie de leur apparition et de leur effacement ainsi que leur peu de durée. Ces épi!cpsicsscnsonc)tesont été étudiéesdans ces dernièresannées par M.Hammond,Mac Lane. Hamitton,Anderson.Elles ne portent passeulement sur les sens de la vision et de t'ouïe, mais encore sur les autres sens spéciaux. Les malades se plaignent de sentir tout à coup un mauvais goût dans la bouche, de percevoir une odeur singulière, qu'ilsrattachentquel- (t) FÈnÈ. Des ~OMM~ Munafr~, etc. (AMH. M MUROLOCO!.Paris, i883.) (2) S. GSE, On or r&~r~nt wrmt~, 1883. (3) FÈR&, L~pt~MtM. Paris, 1890. (4) FÈ&È, LMt~MtM.Paris, 1890. quefois à une substancevénéneuse. Et par un examen attentif, on arrive ~énératement à reconnattro que ces sensations sont on réalité incompa' rabtes et le ptus souvent no correspondentnullement il une sensation déjà t'-prouvéc. Du reste, dans ces épilepsiessensorielles comme dans les autres mantfestations du mal comitial, on rencontre la gradation déjà signalée. Kous venons d'en voir le côté atténue, celui par lequel elles semblent se relier pour ainsi dire aux ntanifcstationsbanales de ta v'e quotidienne normatc; ettcs peuventatteindre une intensité remarquabte.Heinemann(~) en rapporte une observation intéressante.En la résumant, nous consoliderons peut-êtredavantagevotre conviction quant à l'intime liaison de ces trouves sensorielset de la névrose.Et réctk'ment, en face de ces transformations protéiformes, il est nécessaire, de temps à autre, de renforcersa foi par l'analyse minutieuse d'un fait bien observe. Dans ('observation do ttcinemann. il s'agit d'une femme qui fut atteinte des t'ugc de trente ans d'une première attaque d'épitepsic; cette attaque se reproduisit tous les trois jours environ, pendant deux années, puis t'épilepsiese compliquad'une amauroscdoubtc,débutantune heure avant l'attaque et finissant avec ettc.Trois ans âpres,sousl'influencedu bromure,les attaques convulsives disparurent, mais t'amaurose intermittentereparut n~u)i<rement. avec ou sans perte de connaissance.Ette resta longtemps ('unique trace de la tare comitiateet, sans la crise convulsivequi en avait jadis attesté ta nature, it eut été diSiciic de la rattacher a la névrose. Kous voilà bien loin Messieurs, de la grande attaque qui ouvrait pour ainsi dire la série de nos upitcpsif's. Nous avons à plusieurs reprises atteint les confins du domaine pathologique, tant du côté des troubles moteurs que des troublesscnsitifs et sensoriels; nous n'avons pas cependant épuisé la tistc des avatars de l'épilepsie. Nous oserions presquedire que ce qui nous en reste dépasse en signitication et en importance ce que nous venons de faire passerdevantvous. Les manifestationsintellectuelles, )'.s formes larvées psychiques, tes rdations entre t'épitcpsiect la folie sont en c(M marquées au coin d'un intérutdoctrina!et pratique à la fois. Pour nous, elles accuseront plus particuttcrcmentce caractère de dcséquitibration qui nous parait résumer toute la névrose; pour vous, elles apparaîtront comme des éléments médico-légaux de la plus haute importance. Mais pour ces raisons et a cause mémo de la mobilité du terrain, il est nécessaire de mettre dans cette étude un certain ordre et d'en préciser nettement tes subdivisions. Nous dironsd'abord quelques mots de deux modes de folie dont les relations étroites avec le mat comitial ne sont mises en doute par personne nous entendons parler des perturbations psychiques pré- et postépiteptiques. (i) UNKBtAMt, AfeA<M< d< t~MW, 1885. Toutefois, nous examinerons rapidementet au préatabto un pointsecon. daire les rapports do l'épilopsio avec certaines anectionsmentales dont l'unité et la systématisation rendent impossible la confusion avec la névrose. Nous aborderonsensuite des questions plus délicates,tes formes larvées, les véritables équivalents do l'épilepsie,ce que Trousseaudënom mait les convulsionsde l'intelligence. Dans cette revue dont nous ne vous signalerons que tes données essentielles, nous irons,commeprécédcm. ment, des formestranchées, à reliefs nettement accusés, vers les formes atténuées, à contours incertains. Nous verrons la dégradation s'opérer progressivementet nous nous arrêterons au seuil do ce qu'on nomme l'état mental habitueldes épiteptiques. L'examen de cet état mental trousera sa place dans une conférence ultérieure; mais il est essentiel que vous sachiez d'avance que la progression décroissante signalée ailleurs se manifeste ici indiscutablement. Les manifestations de la folie qui peuvent précéder, suivre ou remplacer les attaques épileptiques englobent à peu près le domaine entier de la pathologie mentale. Et quoiqu'un air de famille leur imprime une allure commune, les formes les plus variées de t'aticnation mentale se rencontrent chez les épileptiques. Néanmoins, les folies épileptiquespossèdent, en dehors de cet air de famille dont nous partons, des traits communs qui valent mieux que des apparencespour seconder l'analyseet la critique. Ces traits communssont du reste tes signes distinctifs de t'attaqueclassique ctte.mémo.Nous aimons à vous les rappeler, parce que, outrequ'ils vous serviront de critérium, ils aideront à t'intcHigence de ce qu'il faut entendre par l'unité de la névrose. A côté de ces attributs communs, il faut rappeler!a généralisation de la folie épitfptiqucà toutes les formes d'épilepsie. Elle se retrouve, en CHct, dans les épilepsies traumatique,saturnine,syphilitique et autres, au même titre que dansl'épilepsie idiopathique. Quant à ces attributs communs, nous nous bornerons a tes citer; its sont d'ailleurs assez significatifs par eux-mêmes. Les délires épileptiquesdébutent et finissent brusquement, contrairementata plupartdcsvésaniesdontt'éetosionest lente ou dont la disparition ne se fait que par gradations insensibles.L'épileptique sort de son attaque d'une minute à l'autre, de son délire du jour au lendemain. De part et d:autre, il semble comme se réveiller d'un rêve pénibtc et accablant. Les délires épiteptiques sont, comme les attaques, empreints d'un cachet spécial, toujours semblable à tui'méme. Nous avons d'aHtcurs constaté cette particularité au début de cette étude, lors de la description des auras; nous l'avons retrouvée dans le courant de cette revue des modalités de l'épilepsie; nous la voyons se manifester encore aux frontières intellectuelles du mal comitial. Comme l'attaque convulsive, les dptires cpi!eptiques sont reguHcremcnt accompagna d'une abolition plus ou n!o!ns complète de la conscience. Caractère important, Messieurs, pourceuxquisymbotisent consciencectresponsabitite.Etenftn.quatrième et dernier attribut, comme la convulsion épileptique, Je délire eomitia! comporte une perte ou tout au moins une notable diminution du souvenir df t'arecs. t,e cadre de ces conférences ne permet guère de joindre cette ënun)t'ra[iun les développements qù'ette comporte. Kdùsaurons, du reste, occasion de revenir sur ces points essentiels lors des considérations n~dico-tegatcs qui cloront notre revue de l'épilepsie. Mais avant d'aborder t't-xamcn des aspects variés de la folie ëpiteptique, Hnissons-en avec quel- (iues points secondaires. L'un d'eux ne manque ni d'intérêt ni d'importance. !t concerne la tot'xistencc (tu délire ëpiteptique avec d'autresformesspeciatosd'atienation ntt'ntate. (~ette coexistencea été mise en tumiere tout spcciatement par Ma{!t):m )t) et son école. Le délire épileptiquepeut se rencontrercitez des n~tades atteints de folie nystërique, de manie vulgaire,de mélancolie, de tutif puratytiquc, etc. I) cot'xtste parfois, comme <!ans l'observation de (.:tf met' '2), avec le délire des persécutions. Mais dans chaque cas, le sceau <te !'cpi)<'pste avec sa quadrupteempreinte dont nous avons parlé prccë' ()t'!nn!t'))t.se retrouve p!us ou moins marque. Lcpitepstc est, du reste, considérée par beaucoup d'auteurs comme aboutissant a certaines formes bien définies de déchéance meutate. t'inct, Car'happe, Catmci), Voisin, Legranddu Sautte citent des exemptes d'ëpit~'j'sics se terminant par la paralysiegëncrate. Magnan (3) prétend toutet"ip que !a paralysie générale est un fait exccptionne! danst'épi!cpsie. ~ttant la démence, elle est plus fréquemment liée aux vertiges, aux ctats tte petit ma! qu'à la grande attaque ctte-méme. Et l'explication de cctk' partk'utarite par le fait d'une répétitionplus fréquente des accès dans hs tm'tm-s incomptetes de la névrose, miHte t'n faveur d'une intervention dircctt- d<~ t'epitt'psiedans ta genèse de t'etat dément. ~mtnt aux n'tations de t'tdiotie. Ct'tte demencf de t'enfant, avec !'ep!* )t'j)sic, un fuit vous édifiera sur trois entantsidiots, on trouve un epitepti<)u' C'était !e chiure (tonne pur Uetasiauveen 1858 et c'était ('ncore cctui ()u'- (t'tntnit !nge)s, ntedcdn en chef de t'asitc (.htstain, Cand, au Cont:r~ tfe t8M). ~cus ahot'dons, Messieurs, l'élude des folies ti('-es dans une rotation de raust' .'< <*t!<'t avec la névrose comitiate. Ce qui vient d'être dit résume sa ) )tA):~A\ ro~'t't't~ f/c ;f~fW~ fMt?'<<, etc. 'Anctt. DE NEmoh., t880.) ~) t'Af~t~n.~t'/«'M'MM</<n~t8SC. )!At.~AX.~.<'t<).<s«r )~f/tt' Mc?)<«/&<. Paris, i8'!3. parente éloignée, ancestrate; ce que nous allons diro atrnita ettc*monto, à ses transformations,et la liaison est ici une liaison originette. Dans ce qui va suivre, il est des points admis sans conteste d'autres, soulevant des discussions, vous serons présentes avec les réservesqu'ils imposent. Los formes hors de discussion sont cettes qui précèdent ou qui suivent l'altaquo. A tcur propos, t~ convulsion,soit initiale, soit unate, tcvqtes doutes et coupe court aux contestations.Cette convulsion s'établit comme un trait d'union, et notre intellect, frappépar cette expressiongrossièreet poignante de la névrose, accepte sans protestation la folie qui précèdeou qui suit comme le début même ou ta <!n de t'attaque. Sous quelles formes se manifeste cette folie prë- ou post- epitcptique? Elle peut revêtir toutes les modalités des psychoses, avons-nous dit. Quelques-unes d<' ces modalitéssembtcnt cependant se présenter avec un degré de fréquence plus marque. « La folie épileptique avant t'attaque, dit Rëgis(t).peutsctraduire soit par une excitation maniaque.soit,au contraire, par une dépression plus ou moins grande précédant t'attaque de quelques jours; mais ce qui est bien plus fréquent, c'est de voir t'attaque elle-même être précédée d'hallucinations, surtout de la vue, et de nature terri n an te. M Ces uattucinationspeuvent consisterdans la vue d'un spectre, d'une roue dentëe, d'un objet grotesque,d'unehete féroce; ce peut être aussi une odeur nauséabondeou bien, plus raretncnt. une hallucination de l'ouie. En gênera!, cette hallucination sa reproduit telle quelle aux atlaques consécutives. est très fréquent de voir les malades faire les mêmes gestes ou prononcer tes mêmes paroles au moment de tomber. » Certaines parties de cette description ont dû vous rappeler des- choses dej~ dites au sujet des auras, à propos de certaines(ormesscnsoriettcs de l'épilepsie. N'oubliez pas cependant que des distinctions existent entre l'aura, la forme tarvee sensorielle et la folie épiteptique. L'aurapeut être faite de quelques-unsdes caractères qui synthétisent la folie ('pttepttque. Mais t'aura est <te peu <!e durée, la convulsion ta suit quasi instantanément. Dans la folie epiteptique.i'huttucination, par exemple, n'est que le premier acte dont la convulsionse reporte au troisième. Entre t'hattucination et la convulsion, il y a place pour toute une crise délicate dont cette hattucination peut t~emeêtre te point de départ. Le malade a te temps, danst'intt'rvatte.dc t'otnmcttrf un acte insensé, bizarre ou de se tivrer un detire plus ou moins bruyant. Ces actes sont le plus souvent des impulsions homicides, suicides et pyromaniaques. (i) RÉ09, NonM~de médecinemenfa~, <893. ~)ais ces actes peuvent affecter une allure qui leur enlèverait toutcaracx'n' tuatadifsi un des stigmates de t'cpitepsie no venait pour ainsi dire en (onu'<st~n<'r ta nature. Quant aux ressombtancesde ces manifestations avec les epitepsies !ar' t~.sst't)sf)ri('!t<'s,et)cssontpour ainsi dire annihilées par !a convulsion om. co résotvant le probtcme dans un cas, laisse au sujet de l'autre pori.tst<r,t).')'sot) absence, un point d'interrogation. L';i'!<- itoputsif intercaté entre t'hi'ttm'inationet ta chute peut anecter, ~hu) t!t',{is (!), t'atture d'un délire plus ou moins bruyant. Les epHep* tifjm's. 'tans tes moments qui précèdent Facces, peuvent présenter une

))!):' psychique et des troubles intellectuels,insomnie, irascibitite, chanutt-nt d'humeur, de l'excitation, des accès de fureur, de violence sans

motif n(t pour ta plus tegere cause. Cett'i excitation arrive quelquefois, dit Sottx'r (2!. a être un vëritabte ()e)ircimpu!sifdcs plus dangereux, avec s'w'nt unehanueinationvisuelle comme point de départ. ~tais la folie la plus fréquente est la folie consécutive à l'attaque. )~)o jtt'ut se traduire par un accès de dépression metancotiquc, dit t!~is(: pouvant aller jusque ta stupeur avec prostration,immobilité. h'~tufk', ttattucinations terrifiantes, etc. Elle peut, et ce plus frequen)- ))tt!n. être constituée par une crise d'excitation quelquefoistrès vive avec fofjmtcite. cotere, emportements, impulsions, fureur. Ces ifnputsionspeuvent aftecter toutes les fonnes. Kraft-Ebing cite un ))~(ttt:tir<' (~pi)eptique qui, à la fin de t'attaque, se précipitait sur sa tt~'r<' et voulait ta violer. Souvent, selon Sottier (4), a tasuitedeteurs ar<s, «'rtainsepitt'ptiqucsse livrent a un onanisme automatique. C<s :t<(t's de manie epiteptique, décrits par ratret, sont renseignéss p:n' t~))r)uraux(5) sous le nom de grand mal intellectuel.Sol lier (6) propf)SL' (te réserver te nom de petit ma) intettectuet a la forme expansive avec oscillation cérébrate. loquacité, idées de satisfaction, cris, répétition rontinudic des mêmes phrases, des mêmes mots, (tes mêmes consonnmues, aven prédominanced'automatisme. tty aurait encore à vous signaler des formes curieusesdes accès de t')tie qui continuent la crise comitiate.Car parfois le délire se circonscrit et prend ta forme d'un délire partiel, érotique, mystique, ambitieux ou (tt'pt'rsécution. t ovc nous est de bornerlà notre énumeration. A l'aide du cadre que Il ttM.<S.(M<~<Wt/<K~'<KMMH/a~, i8')2. 2' So),t.u;)t. Ct<t'~<'des tH<<!dt<< M)en<<t~n,iM3. 3' HKGts, J~nnxf~ des tttn~dt'M nMft<a~, 189~ !) SoD-tËK, (!«t<~d<NmaladiestM~~a~, <893. t~ t!uttH)HEA~x,Otc/Mnna~des ~<tM<xtM~Ma~, 1886. ti. Sot.t.u:R,CM<efMM~adt~ MM~a~, <S93. nous venons de tracer, vous pouvez déjà vous représenter h muttipticitcet !'étendue des troubles psychiquesqui peuvent préluderl'accès convulsif ou le prolonger pour ainsi dire dans le domaine inteth'ctnet.C'est du reste ce caractère proteitbrnie qu'il nous importait avant tout de vous signaler. Quant a la reconnaissancede la nature épileptique de ces pertur. bationsmentales,la convulsion,renforcée desstigmatescommunstoutes les variétés do la névrose, vous la rendra bien facile. tt nous reste ('empiéter!< tabteau par l'étude des formes psychiqucsqu!, en dehors de tout accès convulsif, en sont considéréescomme t'équivalent dans le domaine intellectuel et affectif. Nous sommesici sur le territoire de lu controverse.La fbtie qui ronptace tes attaques, dit Burtureaux(t), n'est pas admise sans conteste partes auteursallemands et anglais ni par quelques atiénistes français. L'opinion de Lcgrand du Sautte(2) est même (brmette cet égard. « Toutes les fois, dit-it, que l'intelligencese trouve soudainementcompromise chez un convutsif,c'est qu'il y a eu auparavant une manifestation épdeptique qui a échappé, dont on n'a pas tenu compte et qu'on n'a pas reconnue. En prenant la peine d'examinerminutieusementle matude, en faisant une sévère enquête et en visitant au besoin te couchage, on ne tarde pas d'ordinaire ù se convaincre qu'il s'est produit, t'insu de tous. un vertige, un accès incomplet ou une attaque nocturne. La description des désordres psychiques dans t'inter. vatte des accès ne repos" que sur une erreur de diagnostic.)t Par contre, More), Lh'tasiauve, Magnan, Voisin admettent que Ics troubles mentaux peuvent survenir dans t'ixtervaUe des attaques ou même tes remplacer. D'autres, comme Dagonet(3), gardent une rubrique folie impulsive )), tout en examinantdans des paragraphesspéciaux ce qu'ils nonnxcntt'in)- pulsion dans les névroses. Les impulsions épitcptiquesont été, en effet, confondues sous tes noms de folie transitoire, tbtie périodique, tbtie instantanée, détire par accès, et sont restées longtemps dét.'chécs de la maladie comitiate. Laségue et Fatret attirment. d'un autre cutc, queccs impulsionsn'appartiennt'nt pastoutes a t'épit< psie et qu'il est néccss;)iredc maintenir dans te cadre nosotogiquc un détoe impulsif non épiieptique. Toutefois, comme t'a fait remarquer ~ngn:m. tes détnes instantané non comi)iaux dt'viennent df plus en plus tares, mesure que t'on conna!t mieux t'épitepsie. M nous pourrionsajouter: u mesure que t'idce du mécanismede la névrose se dcvoito dans sa curieuse comph'xité. La question nous parait, en ettct, tt'nir tout entière dans une intetttgence timitée de t'ctcndue de ta névrose, dans une compréhension trop étroitf d) nrnt.mEAtx. DM'))'<<.!n'<'n.-<~tNf</tM~. t886. (2) LM.MAXU m SA) t.) t:. ~<' <'f/(~ )))f7)/n~ << <<t~tf< t878. (3)t)AGOXËT,Trot~~mM~x~~mMfa~,18~. de ta variété (!t's mécanismes qu'dte comporte. H est évident que si on )it))ite t'epitepsie & sa manitestationmotrice. tout ce qui nu sera ni précède ni suivi de c<'ttf manitestatinn, sera frappa de suspicion. Mais si la perttn'I):uiun tnotrico n'est plus considérée que comme une tocatisation de la décharge, la névrose s'amptine et englobe toutes les modalités que nous avons passées en revue et cettes dent il nous reste encore a parler. Car a la tocatisatioumott'tcepeutse substituer n'importe quette autre tocatis~tion. Ht selon t'endroit, tctroubtc sera auditif. visuel, intettcctuet.En fai<:mt int'Tvenir t'intensit)'df la déchargeet tes associations des centres cntn' cxx. on t'xptiquera facih'ment toutes les formes, tncme les plus t't)'.u)~'mmt tan'tcs. C'est. <'n rcatitt' dans ccttt! voie, sans préoccupation outrct; (t'tiqut'ttc a accote)' têt dcsordrc psychique ou ancctif. qu'on spmttto voutoir s'o~ancr t'csotument. Haymond (t) partait récemmentencore d'cpitcpsies <!t))i\sctmat connues. Oncttt's sont, en pnct, tes pn'occupations qui poussent a rattacher.r t'~pih'psic. ou tes en détacher, certainesperturbations intf'ttcctuettesou autres? Une préoccupation doctrinate tout d'abord. !t soubte. aux yeux (h' certains savants, que la conception didactique de ta névrose pourrait tioi)' par sombrer dans une muttipticite cxagëret' des substitutifs (te la <\n'<))e cottvntshe ctassiquc. Mais nous ferions tacitementgrâce de cetie-ta. si s~us e)te ne s't'n cachait une autre, ptus considérable pour nous {eus en ce moment nous entendons parler de la question mcdico-tegate. C\'st <}ue. en enet, qui dit manifestation epitcptique dit manifestation irresponsable, t~es stigmates de i'acte ëpifeptique, son automatisme, la p'-rte plus ou mo!ns consciente qui t'accompagne, ptaident tout haut t'h'rt'sponsahitite, ft tatatement tout ce qui se réclamera de la névrose tx'ttt'ncio.t des circonstances atténuantes. Ce sont ces considérations. sur tcsqm'ttes nous aurons u revenir p)us tard. qui nous forcent u traiter devant vous ces questions de pure doctrine dont nous tenons :'< moquer ta haute hnportancc. Nous aimons m' rien celer des dimcuttes nht)i«)-t('~a!esque créent les doctrines nouvettcs; nous vous dirons plus tan) tes raisonsqui nousfont entrevoir dessolutions tacites aux problèmes sut iaux qu'ettes cmnportent. Kn ce moment et mâture la gravite de tours c"))s'quences, tes tttëories de )!agnan et de son ecote créent un courant

<u')n) ta science semble pouvoir dinicitement se soustraire. H serait

cis~ux de revenir sur toutes tes raisons qui motivent ce courant. Les unes ~'ot tirées de l'automatisme des impulsions; tes autres, de la présencedes ~t~fnatesdont nous avons déjà part' it Gtt est enfin qui s'appuyent sur la maniere period!que dont alternent troubles mentauxet troubles convu)sifs. Et a propos de ces derniers, Voisin cite deux malades dont t'epi- (t) RAYMOXt), Con~A. <~< a<)M~. mois, août t89~. !epsio se traduisaitpar !a manie furieuse & t'cpoquo préciseoù devait avoir lieu l'attaquo ou la série d'attaque: A l'étranger. les doctrines de t'Ëcotc française gagnent du terrain. Maudsley démontre qu'une excitation maniaque peut prendre la place des attaques convutsivcs; que Ja manie transitoire homicide n'est rien autre qu'une manifestation cpiteptique tance, une véritable convulsion mentale, tt ajoute que la convutsiousomatiqueet ta convutsionmuntatc peuvent atterner et se produire a ditterentes cpmjucs, l'une remptae.n)t l'autre. En Allemagne, Kran-Ebing couvre les doctrines unicistes de sa haute et légitime autorité A t'tteure actuette, on semble doncgénëratcmentadmettre que toutes les formes do folie épileptique que nous avons vues précéder ou suivre l'attaque convu)si\'c peuvent, à la vérité, coexister sans ette Supprimt'x donc ta convulsion dans tout ce qu nous venons de dire au sujet de la folie post- et pre-ppitf'ptique. Laissez subststcr le trouble intt'ttectuet ou anectiftet quel, avec ses marques d'origine ccpoxtant, et vous aurez une idëe du cadre des epitepstcs mentales, équivalentspsychiques des con. vutsionseomitiatcs. Mais cette idée, si large qu'ette vous apparaisse, reste cependant encore incomplète. Car it y a plus que tout ce que vous avez vu dans la série des formestarvëes intettcctuettt'set aueetivesde ta névrose. !t existe destroubte-' mentaux, désignessous le nom de folie circutain' a doutée forme, manie rémittenteet internmtenk'.quc l'on classe aujourd'hui sur les frontières de t'ëpitepsie avec ta quasi.certitude de tes voir y entrer demain. Uoutrebente a largementcontribue a faire admettre cette opinion. Un exempte contribuera peut-être a ~ctairer cette question un peu insolite pour ceux qui n'ont pas des notionssuftisantt'sde psychiatrie. Doutrehente (i) retatc l'observation d'un malade (lui, après avoir eu en ~8C6 du délire aigu. <).' i8G6 a ~880 de la manie rémittente, avait depuis deux ans la folie a doubte forme absolument typique; or, cet atiëne chronique, qui n'avait jamaiseu d'ëpitepsie appréciable, eut.partir de t882 jusqu'en t886. cinquante-cinq attaques frandx'tm'nt epiteptiques. Cette phase convutsive mit fin au délire antérieurqui datait d<- vinut ans et dont la nature avait été évidemment méconnue. Venait-on {'t supprimer ou à ëtoigtx'r tes grandesattaques par l'administration de bromure, on faisait rëappara!t)c te délire avec alternance d'agitation et de stupeur. l)uutret)ent<'(2) rap. porte un autre exemple, tout aussi caractéristique, où t'epiiepsie succéda finalement à une série de crises de manie, d'idées de persécution d'hallucinations, e C'était encore, dit l'auteur, une epitt'ptique ayant vécu nombre d'années a t'ëtattarvcsoustes tfatt~d'une maniaque rémittente.» (i) DOUTBEBKKTE, .~M~Ht<'<My<'A~/<~M<M,1882. (2) DODTREBEKTE, Anoa~ t!)~t<'C.p~<:Ap~~M~, «?6. Nous voilà de nouveaubien loin, ainsi que dcja nous vous t'avons dit a divfrs<'s étapes de cette longue rovue, bien loin de la convulsiontonicloniquecomitiatc. Les (Hstanccs vont s'accroître encore à notre entrée dans te domaine de la fotie morate. Vous savez ce que t'en entend pm' fous tnoraux il s'agit d'individus anectes de l'instinctdu mat pousse à son extrêmelimite; itssont pervers desteurptus tendre enfance, malfaisants et dangereux; leur sens moral est comp)etem<'mannihi)e, rien ne narait tes toucheretc'est a peine si fa crainte (tu châtiment h's ('meut. C'est parmi eux que se recrutent d'orditMirc tes voleurs et tes assassinsde pression. Or, tous vous connaissez de qu'été façon Lombroso a réussi a etabtir son type criminel c'est en en faisant un epiteptique.en incorporant la fi)lie mo)'a)e dans)e cadre de t'epitppsie. Le crime est une ëpitepsic tance, unf convulsion moratc dont t':)('t<' critoine! est ta fois l'unique manitt'station et )a seu!e <trat'teristi()uc. Nous n'insisterons pas sur ce sujet. Nous aurons occasion d'y revenir plus d'une fois. Du reste, les discussionsdu Congres d'auttn'opotogie cri* minette, tenu ici l'an dernier, ont suffisamment tait la tuntiOc sur ces questions; elles doiventsuture pour tes besoins de t'tx'ure pr~seu~~ Mai:! {e crime est un acte étrange, attonna!; ta folie tnora~~n&~na~- festation d'une haute gravite. Et par bon nombrede sescM~r~r<cc'rimo~ sembte a certainsmoments tenir de très près à ta~e t:o~utsive.P~ t'cpi!<'psiefarvect'a bien au de)a du domainedcb~f~i' o~orate.Nou~o~ts~~ vu t't'pitepsie atteindre d~ja, a ptusieurs ren~rd~~<bjMtîcs~q~~a~ procltaientd'actes a peine anormaux.CeU~r~n~~Ue~fot'ce.nô~~s~core d<' ta faire au sujet des moda!i<esnjM~nu)<&es\!u~M~(~<a). C'f'st ainsi que !c suicide ne s~pu~~u~e modaHl~e~ce~Cepiteptique. L'hypocondrie, ta tnetancotic sm~ettant par~~&~a~ucntunesigninratinn exdusivcment eomitiate. t):ms tes entrcuens consacrés auxo~g~~r~~uperieurs, nous renconttpn'ns des extnbitionnistes, des érotM~s, des extatiques, et nous verrons alors quets liens étroits rattachent ces tares de~eneratriccsla crise epih'ptique. Nous aurons peut-être l'occasion de vous tnuntrer tes formesattënue<'s diverses de f'epih'psic se succéderdans une n?c!te série. C'<'st ainsi que parmi les porteurs de tics, nous constaterons une étrange tntusiormationdu tic moteur. Ce tic peut, en efFet, selon Btocq et Onanof /t ). revêtir & !'age adulte, citez ceux qui le portaientdepuis l'enfance, des formes étranges. Ces fbrmfs sont nombreuses; il suMira d'en citer quctques-unes pour étendre encore dans votre esprit le cadre déjà si vaste (ft's épilepsies larvées l'agoraphobie(peur des places publiques);ta topophobie (peur des espaces); la claustrophobie(peur (les endroits ctos); ta foti<' du doute avec dëHre du toucher; t'onomatomanie ou recherche (t) P. Bf.ocQ & J. O~ASoF. ÛM~no.««'~tM«~t~n<'rf<'M.w. Paris, 1893. angoissantedes noms propres; t'arithmomanic. etc. Nous sommesobti~ en ce moment do les passer sous silence. Nous retrouverons, du reste, dans une conférence consacrée à t'émotivit~morbide, la série de ces phobies rangées avec d'autresformes précédemmentrenseignées et rattachées a la névrose conitiate. Elles ngurt'ront au nombre de ce qu'on appelle plus communément les syndromes épisodiqucs de la dégénérescence. Nous ne pouvons cependant nous soustraire ta nécessite de vous men* tionnerl'absence et les altérationsde la personnalité. L'absence,du reste, vous est connue; elle se déunit d'ettemême c'est une interruption momentanée de ta conscience;mais cette interruption peut se prolonger, se transformer en un état somnambutique. qui peut tui-meme nous on'rircesformes variées dont déj~ nous vous avons entretenus et que nous retrouverons encore dans notre étude des rapports avec {'hystérie et la dégénérescence. Quant aux transformationsde la personnalité, ettes sont plus particulièrement considérées comme des cquivatents de t'hystérie. Nous les étudierons tors de t'analyse des modalitésparticulières à ta seconde de nos grandes névroses. Enfin, Messieurs, et nous terminerons par ta, l'accès épiteptique se transforme même au point de revêtir les caractères de l'acte le plus habituel. « Un malade, dit Féré(i), qui a des accès convulsifs avec assez de régu. larité tous les quinze jours, a de temps en temps, vers l'époque d'un accès qui manque, un délire assez particulier. H rentre chez lui vers trois heures de l'après-midi (c'est t'hcure à laquelle ses accès convulsifs te prennenten générât); il se précipite dans la cuisine, fait main basse sur tout ce qu'il trouve, absorbe une quantité énorme de liquides et de solides, quelquefois des aliments crus qu'il mange avec les mains. Au bout de dix minutes, un quart d'heurede cet exercice gastronomique,il s'assoupit et tombe dans une sorte de stupeur. On le porte sur son lit pendant une heure environ, et il ne sort de son sommeilque pour vomir la quantité excessive d'atitnetusqu'tta ingères, tt peut alors se relever. mais reste bris~ pour te reste de la journée. Ces accèsse reproduisent deux ou trois fois par an depuis cinq ans; ils ne sont pas absolument inconscients quand le matade bouscute tes personnesqui se trouventsur son passage. il les appette par tcur nom et il se souvient vaguement, après t'acces, qu'il est rentre, qu'il a mange, mais i est toujours surpris de la quantité et de la nature des aliments qu'il vomit. » Nous voita bien, n'est-ce pas, :'< la limite extrêmedes actes anormaux; un pas encore et nous sommes en plein (tans te domainebana) de la vie habituelle.Car en enlevant quelquesparticularitésA l'accès de gloutonnerie (t) FÉR&, ~'p. Paris, t890. (t~crit ci-dessus, il finirait par apparaître comme un vutgaire exempte (!e goinfrerie A heure fixe et A jour détermine. Et cependant. examinez t'accus d'un peu près; rnatgr~ sa triviatite <'t sa haoatit~, il n'en présente pas moins tcsst!~n)ates ~piteptiquRs sa p~rio- (ticitë, sot) hicntit~ son attrnancc avec tes accus convu)s!fs, son automatisme, son début brusque, sa période d~ stertor et enfin la diminution de ta conscience. Nous en resterons là, Messieurs. Cc'nsi()<h'ab)e <'st tf non)hrc des troublesde tous genres (lui viennent de dëttter pour ainsi dire devant \cus;c<.wp!exe et protdfbt'mc est donc la névrose qui les groupe sous une firme commune, Vutro intelligence (lu mécanisme ccrebrat est encore impuissanteit vous exptiquer tes liens qui réunissent toutes ces manifestations du ma! comitiat mais que déjà votre esprit soit en ëvei! et qu'à (ft'faut de tiens théoriques,les faits gardent vos yeux ce caractère collectifque nous leur avons constamment attribue. Peut-être 1'explication physio!ogique qui vous en sera donnée dans un prochain entretien, arrivera-t-ctte à consolider de<initivement votre conviction.

NEUVIÈME CONFÉRENCE. ÉTIOLOGIEET MECANISMES DES EPILEPSIE8. t triple si~niScation r~gressiTe de~ épileptiques, La f'htsiu!o~iedes ~pitepsks. tuterprétations JitfrKsde ta grande attaque.–Théoriesde anémieet dt ta cuu~cstiou c<!r~br:))e<. –théorie butt'aire. Dfcharjte épitepttqueet caractère feOeïe de t'~pitej'~ie Théoriecorticale. Mécanisme'te t e~pi)epiedans la théorie corticate. Les b~KSde la theonccortie dp. Ohjecttons. ).<; proprietCsmotrices de t'eeorce. R<h*unMdes e~p~rientcs rctathes a t'excttationet à !a dfStnxtiondes zones rolandiqueschez tanimat et cht z thomntc. Loralisateurs rt antitocat~a-

ft)r!Lfs tfh'orifs tucalixatrices.– Opin'ons de Ftrher, Fri'srh, Htt~g, Xothnaget,SdtitT,

~uncL, T.ttnburini, Vulpian, Mariquc. Xt'suttab tfruts de )\'xj~fi'ncnt:)tton. Optttit'n de t'tant~ Les propriétést't'))ptog~ncsde t'~corff. Kttcs n rt'~tt'ot que la conducttbhhcCd). ticale. L'~Uepsic pipfrmtcatatcaprts ot'ta~ion des zottps )'~t ho motrice- Los centrer curtifaul. )t~)c des pa)it;)iot)S de la t'ase. Ct'jections anat"tniqu(S <t ;')))'intoxiques. h)tfr) r~tittion des autres fonocs. de )é;'ite)'sie. ).epi)t;)'sip<.<')t~ma'i-&t)tut) arc rcOeXt:. Mut' tijihcif~et TariaticM dfs centres d'élaboratif,n lu réflexe.- t)i~rar<hiedes centre, des cirtnt~ t~tcp!og<nps. !.<tudp dp! causes com~)ete cote *<'rtati<n <.)a!-):)t)C~ti.'u des «uses. ).Cj.i!cj)sif partiftte. Légitimitéde-~ di'.)!uc)M))<. t.it~ic p~rtif~e n'n)ut ~as ).< pr~dtsj.ositi~t). t~pitcpsic essentielle ft t')'i)fpsic !tnj't'!m;t<iqttc. Cau.fs Mca~)t')));f))es ou (t<te) H~uantt's et causes )'r&)i!.po~<nt<"< Causes déterminante" toratcs et causes dctt'nt)i))~ntfs {;t~r9)t's.– Causes pfedi<.)'OMntes.–Lapn'dispo-ition est f~enticttc. HO f~ui'si'.te tn~mc d.'MS tt'pitcftMe rapportée à )'auto-int')\iea)io)). St'riath'n des cpitt'psx's K;ton fa tMiurc d.s f.)Msf. (t t intfo'.ix! de ta pretiisposit~'n. MEMtEUns. Au <~but de notre dernière conférence,nous avons dëmontn' la nëcc&- sité d'~tudit'r chaque névrose dans ses diverses manifestations, tcurs n)t'canismeset leurs causes. La signification régressive de la névrose tout < ntifrc, l'indice de régression particuttcr chacune de ses formes se trouvent intimement nés a cette étude. Nous avons passé longuement en revue les modaHtés rattachéesde pr~'s ou de loin à l'épilepsie;nous avons pris soin, it diversesreprises, de souligner j'espace de sériation qu'elles comportent. De t'attaque complète, nous sotnmes arrivés progressivementaux formes les plus discutables d~ la névrose comitiale, et dans chacunede ces subdivisions,une progression décroissantes'est plusieurs fois nettement accusée. La névrose s'est peu à peu depouittce de son caractère d'unité pour apparaitrc plus particulièrement comme une série de dcséquitibrations frappant les divers départements du système nerveux, tt nous a étépossible de montrer que le lien, plusthéorique que réel, qui rattache les unes aux autres les manifestationsépileptiques, n'cntève nullementà t'ëpitepsie son cai'actcrede complexitéet de sériation. Pour parfaire, au point de vue régressif,t'étude 'tes épitepsics. il nous reste A examiner dans co mémo esprit tes tnécanismes et les causes des diverses modalitésla névrose. Cet oxamon fera l'objet de notre entretien do ce jour. H complétera le précédent en assignant pour ainsi dire uneétiquette chacune des formes comitiales. Ht nous en aurons do la sorte complètement fini avec la signi. nc~tion régressive de ta série des manifestationsépitoptiqnM. Mais dans l'épileptique, la crise névropathiqupne résumequ'unedes tares régressives; elle ne contribue que dans une mesure limitée au classement dëgënératif do l'individu. Ce classement nécessite, pour se parfaire et sejustUtcr, l'étude des stigmates particutiers cttacun do nos névropathes. H n'existe, en otfet, que des rapports éteignesentre les tares individuelles et les manifestations épileptiques.Chacunedes subdivisions de la névrose renferme des individus ptacés a des degrés dinérents de l'échelle involutive. La signiuc<uion régressive individucttc réclame donc comme compté ment l'étude des tares particulières a cttacun des névropathes.Cette étude nous fournira l'objetd'uneconférence ultérieurecontinuant et complétant à sa façon t'entrctien précédent et la conférence actuelle. L'analyse des mécanismes et des causes propres a chacunedes formes comitiatcs. fera donc les frais de notre réunion de ce jour. Nous commencerons par t'exposé de ce qu'on pourrait appelertes conceptionsdo la physiologie pathologiquecomitiale. La physiologie pathologique de t'épitcpsic peut s'étudier de deux façons ditterentes. tt est possible de considérer les modalités de la névrose comme autant de problèmes pathogénique~ particuliers. Chacune de ces modalités est, dans ce cas, étudiée pour ainsi dire en ette-mémo, on la conçoit comme un déséquilibre physiotogiquecirconscrit et tocatisé, on la sépare des autres formes de la névrose pour l'analyserdans son processus intime, individuel. Mais il est une autre manière, plus targc et plus, habituellementsuivie, de comprendre la physiologie de l'épilepsie. Dans cette seconde manière,la névrosese présente avec un caractèred'unitc pathologiquebien déterminé. Elle s'impose en bloc au physiologiste, c)tc ne permet ta dissociationde ses fortnes que dans une mesure qui ne compromet ni la localisation unique du processus ni t'evotution unifiée de ses manifestations. C'est de cette seconde manière de comprendrela physiologie dcsépitepsies qu nous nous orcuperons tout d'abord. Les desiderata que son étude mettra en relief nous feront une espèce de transition vers l'analyse physiologiqueparticulière des diversesmanifestations cpitcptiqucs. Dans ce qui va suivre, il sera donc exclusivement question de t'attaque convutsive classique, de la crise comitiale telle qu'ctte vous a été décrite au début de la conférence dernière. Vous ferez momentanément abstraction des autres modatitcsde la névrose. Vous n'aurez devant les8 \ct!x que tes divers stades de co qu'on nomme ta grande attaque. t.'intcrpretation du mécanisme de l'attaque comitiale a varie et pro- ~~s' sous une doubte innuence. 't'out d'abord, les progrès réalises dans )a'onn:nss!)ncc (les fonctionsdes centres nerveuxont peu peu fuit justice (tt's anciennes théories, nées le plus souvent (te rapprochements superticicts n)) d'inductions prématurées. Ensuite, t'anahse plus minutieuse < p!us ()pt:~t)!ep dM diverses phases de t'atti'quea nécessité ason tour une xtcnsic')) de la fornutle physiotogiquc. C.umi te:! vues surannées auxquelles nous faisons allusion, il n'en est ~mt'<'<(ue deux qui mentent une rapide mention l'une d'e))es rapportait ) :)Haqm'epi!eptique t'anenuc cerebrato, t'autre incriminait, au contraire, la cm~estion du cerveau. La thcoric <!c i'auemiecerebratc, entrevue depuis tongtcntps, soutenue par Tcnne)' tt Kussmaut, ('t:)it fomiec. en apparence du moins, sur des dunut't-s expérimentâtes.Latigaturedesc:'rutideset !essai{{neesabondantes pcttv<nt, en ct!ct, <!ouner !ieu a des attaques eonvutsives. H'autre part, h) pûteur initia!e de h' crise comitiate fuit songt'r une ancnue concomitante de la substance eucephtdique.Toutefois,ainsi que nous le disions tantôt, (t's donnéesjustificativessont dépourvuesde siguiticationet d'impcttuncc. L'ur~ument tire des s~nccs et des ligatures artérielles e~t t \:(!e)n!nent d'une portée trop etoignee pourautoriserla discussion.Quant au rnpt'K?tt)entet)t entre la pfdeur (le t'~pHeptiquc et rauennedu cerveau, M:),:nan il!, mâture les réserves de u!pian ~), a sutusamment démontre <)tt eths étaient indépendantest'une de t'uutre. ha théorie (le la congestion, possible des mêmes objections, fut surtout 'n)i))~eu n)emc temps (;ue !a précédente (tu reste, par tes expériences de ))osso sur ta circulation de t'encephate. Le savant pbysiotu~iste italien cn)t') définitivement tout crédit aux théories exclusivement vascutaires de !pi)epsie on (hn)out)'t)t que )<'cer\e:)U était soumis a des nuctuations tix utatoix's continues, faisftnt partie (!c sa )'h\siotogiehabitudtc. A n's d( ux théories et) succéda une troisietUt',basée sur t'cxageration du pmncit' ex<it<)-m')teur de t:) moetteet (tu butbc. Ht'j~ ht'iando (Turtu, !828/ avait dcnt"ntreque te butt'G devaitetreconi-xttit- (ontmc te (entre du système nerveux végétatif, et Joseph Franck a\:tit ut'rit que la nu'ette aOongeejouait le rote principat dans tes diverses \.)nctcs d't'pUcpSte. Marst ttatt-Hatt, te premier,réunit en un corps de docinnesles données r'div<-s :'t t'itnportance de la moetteet du butbe comme centres convu)- siv:tnts. ).a ttx'orie butbain' bUpptanta rapidementses devancières et resta )i ~)A(; ~t/~t'/tn ~t Sw~f <<<'tfo~~ff, t873. Vn.)')~, ~<<t'))~ sur las M~< t'M(~)t~~<<, t. i). t'aris, t8'!S. seule mattressedu terrain pendant longtemps. Ctaude Bernard et BrownSéquard lui fournirent des argumeutx fondes sur l'expérimentation. Sctn'oeder-YanderKotk lui avait esquissé une sorte d'anatomio pathoto. gique. Axcnfctd et Vulpian lui apportèrentleur grande autorité deneuropathologistes, Et t.ermnin Sée (1), sous forme de conclusion,dénnissait t'épitepsx' « une matadie caractérise par l'exagération héréditaire,innée ou acquise, mais toujours permanente,des proprictésré<!exesdo)amoc!te

))tongéc.

Or, cette conception semble, à l'heure qu'il est. fortementdiscréditée. Elle compte cependant encore des partisansmcme parmi Ics pathologistes tes plus af'eessibtesaux doctrines nouvcttes.Toutefois, la théoriecortieah' pat'att avoir de())titivemen! conquis la majorité des sunrages.Kous aurons t'instantl'occasion de passer longuement en revue tes preuves invoquées par ses partisans.Mais avant d'abordercette étude, it nousreste à signaler quetques particularitésimportantesrotatives à l'épilepsiebuthaire. Nous ne croyons pas nécessaire d'insistersur le mécanisme des diverses phases de t'attaquet'onntiatc rapportée aux centres de la moelle allongée. €e mccanistnc,très simple du reste, ne mettait en jeu que tes propriétés cxcitativcs et vaso-motrices des noyaux du bulbe. Tout ce qui ne s'expliquait point sunisammentpar uneaction directe était rattachédes troubles circulatoires a distance. H subsiste aujourd'hui fort peu de chose des discussionset des hypothèses auxquelles (tonnèrent lieu ces vues d'une physiologie surannée. Toutefois, en dehors do ces théories discutables,la controverseavait mis en relief deux points essentiels. L'un d'eux avait trait au mécanisme interne de cette explosion bulbaire. La supposition émise au sujet de ce mécanisme reste, quoique lointaine, dans le courant des idées modernes. Elle date de Schrocdcr-Vander Kolk, qui comparait te centre bulbaire& une bouteille de L.eyde qui se décharge quand la tension devient trop forte. Ces vues sur la décharge nerveuse constituent encore une explication de l'explosion convulsive même chez tes partisans les plus étnincnts de l'épilepsie corticale. Nous aurons à la signaler tantôt en relatant certaines des vues de Jackson et de Christian. Mais il est une notion autrementgénérate, sortie lentement des controverses suscitées par la théorie bulbaire. Cette notion se résume dans ce qu'on pourrait nommer le caractère réttcxe de la crise convulsive. Le bulbe s'était bien revête comme rccétant tes localisations essentielles aux diverses phases de t'attaque,mais à la façon d'un centre réflexe actionné par des influences muttiptes et centripètes. On lui octroyait sans diniculté une sorte de sensibilité morbide; toutefois on exigeait pour la mise en œuvre de cette sensibilité l'intervention de causes extrinsèques,d'cxci- (!) AcHART, ZW~~MM. Thèse de Paris, !87S. tations venues d'un point quelconque du cerveau, do la périphérie ou ()M viscères. Et cette conception réflexe do t'épitcpsio est en somme te schéma reste nécessairement vrai, sur tcquet doiventse moutor toutesles théories, non seulement de ta névrose comitiale,mais encorede toutes)cs m-u'~ses. Les progrès do t'expéritncntation n'ont fait que la motiver et la sanctionner. Ces progrèsse sont bornas à reporter ailleurs le centre priwipat. its ont substitue t'ecorco au bulbe; ils n'ont enlevé la névrose ni la nécessite de sa prédispositionmorbide ccntmto, ni !apossibi)ité des multiplespoints de départ de l'influence excitatrice initiale et centriste. L'ecorce a donc dépossédé le bulbe du ses fonctions do confluent des inthteuces épiteptogenos. Cette dépossession a commencé avec la démonstration par Fritsch et Hitxig des propriétés excite-motricesde t'ecorce. Elle s'est continuéesous ta poussée successive des doctrinestocatisatrices.Ces doctrines, en nous revotant la valeur des ditTercntcs xones corticales, ont permis progressivement une conception des phases successives de t'attaque ronvutsive par tes seules propriétés des divers territoires de t'ecorce. L'aura marquerait connne l'endroit d'Jtaboration initiale et originelle de ) xptosion épitcptogene. Cette explosion, en se généralisant, donnerait naissance aux altérations de conscience et autres qui précèdent la convulsinn. Cette convulsion ettc-mcme no traduirait que les propriétés motrices (i)'s zones rolandiques.Tout se passerait donc dans t'(*cort'R; cène écorce sprait. ainsi que nous le disions, substituée complètcmclltau bulbe dans la ~ncse de la crise comitiate. Et telle est, en effet, l'opinion courante au sujet du mécanismecortical

)(' l'épilepsie. Cette conception exclusive nous parait passibled'objections

tnotivccs. Elle ne repose que sur des preuves expérimentâtes auxquelles une critique rigoureuse ne peut reconnattreune aussi large portée. Nous allons devoir reprendre t'analyse de ces données expérimentâtes; c'est une m'-cessitë que nous subissons et à taquet te nous ne pouvons nous soustraire une théorie exclusivement corticale ruinerait la sériation régressive que nous croyons voir parmi les ëpitcpsics, cite enlèverait à nos vues sur tes régressions que caractérisent les diverses formes de la ncn'ose leur plus solide appui. La théorie corticale de l'épilepsie est fondée en dernière analyse sur tes propriétés motrices et sur les propriétés cpiteptogencs de t'ecorce. Kous allons rapidement passer en revue les faits qui ont donné naissance à ces deux conceptions fonctionncttcs des centres corticaux. Nous nous astreindrons a vous présenter ces faits d'une façon rigoureuse et méthodique. C'est que nous croyons qu'un parcit exposé ne peut être remplacé par les théoriesou les formules. Ces formuleset ces théories noussem- ¡ blent, en cnt;t, entachées d'une double erreur interprétative. Le premier des deux vices originels de la plupart des conceptions contemporainesnous parait résulter de l'oubli régulier de la dissociation fonctionnelledes propriétés conductives et spécifiquesde toutrésidu centra!. Le second provientde ce que, méconnaissant la hiérarchie des divers centres, on perd de vue que l'excitation électriqueou mccaniqucdel'écorce n'a rien à voir avec tes attributs particuliersdes excitantscorticaux résultant de l'élaborationsuccessive des territoiressous-jacents.L'influx électrique, l'irritation mécanique, tout en decetitnt peut-être des tendances conductrices, brutalisentsimplement ta cettute nerveuse, et tes réactions consecu. tives ne sont en réalité que les résultats de cette brutalisation. Nous avons donne, dans nos premières conférences, assez de raisons motivant ces vues pour nous permettre de ne pas y insisteraujourd'hui. Qu'ettesrestent cependant, dans ce qui va suivre, régulièrementprésentes à votre esprit. Nous nous occuperons d'abord (tes données expérimentales relatives aux propriétés motricesd'ecorcc; nous résumeronsensuite ce que nous apprend l'expérience tu sujet des propriétés epitcptogenes. En ce qui concerne tes propriétés motrices, nous renseignerons séparément les résultatsobtenus chez les animauxet tes constatationsfaites sur t'homme. Et dans chacune de ces deux catégories d'observations, nous tiendrons compte de la technique en envisageant isolement les résultatsde t'c\cita. tion et ceux de t'cnucteation. Vous reconnaitrcz, lors de t'expose des théories fondées sur ces données expérimentâtes,les motifs de ces diverses distinctions. Les incertitudes, les hésitations qu'elles mettent, en relief témoignent, malgré les méthodes tes plus rigoureuses, de t'cxtremc diMtcutte que nous avons à pénétrer l'essence des processus biologiques. C'est que, d'aussi près que nos procèdes semblent serrer la nature, it reste encore inaccessibles à notre intelligence un nombre considérable de facteurs inconnus, insoupçonnes même. Notre hâte de conclure, notre besoin de données générâtes nous font en outre introduire dans nos théories comme un reflet de notre personnalité psychique tout ntiere. Et quand, au bout de la tache, de la synthèse,nous nous figurons n'avoir reçu que t'imputsiondes choses, en chemin et subrepticement, entre ces choses et notre jugement, toutes nos tendancesintettectueUcs,nos désirs comme nos convictions, se sont glissées, se substituant progressivement à la reatite abandonnée notre insu. Les faits sont donc longtemps tes éléments d'un problème dont il reste toujours chercher la solution. Et voitù lit raison de la permanence des faits, de la disparitiondes théories, ainsi clue l'excuse de ta longue revue qui va suivre. La prcmit'redémonstrationcxperimentatc de t'cxcitabitite de t'ecorc~' dat" de t!S'?U. Avant cette époque, ta phy~utogic, subissant t'influencedes doctrines de Ftoureus et de Magendic, considérait le cerveau comme un organe fondiounettcmenthomogène. Elle prodamait que t'excitation de ta surface ou des parties profondes de t'encephatc n'était jamais suivie d'aucune reactionmotrice. Fritsch et Hitzig (-t) démontreront que l'électrisationdo certains terri. toires corticaux déterminedes contractions musculaires. Us dëtimit&rcnt sur les zones rolandiques cinq points dont l'excitation galvanique donne lieu dansle côté opposé du corps & des mouvementsdes muscles du cou, des adducteurs et extenseurs du membre antérieur, des fléchisseurset rotateursdu même membre,des musclesdu membre postérieur, des musctes faciaux. En 1873, Hitzig (3) seul et Ferrier (3) précisèrentdavantage t'ctpndùt.'et tes limites de ces territoires moteurs. Les points devinrent tics zones et tes mouvements se dissocièrent en même temps que ces zones acquirent des contours plus précis. Fritsch et Hitzig avaient opéré sur le chien. Ferrier, on expérimentant sur te singe, non seulementcontirma le principe, mais mentionna le premier la complexité et le nombre saus cesse croissant des centres dans la série animale. Lfs progrès rëati' séssoust'imputsionde ces découvertes ont mis dcnnitivcmcnt en évidence cette double proposition fondamentale. Cncsérie de travaux publiés depuis cette époque ont établi, en effet, que rimportam'e des centres et leur groupement de plus en plus resserré ~accroissent de bas en haut dansl'échelle animate. Parmi ces travaux, sont à mentionner tes recherches d'Arioin (4) sur la topographie de la zone motrice ebt'x tes sotipcdes; de Marcacci (S), chez les ruminants; de )!itx!g(G). chez lu babouin; de Langendorn'~7), citez la grenouille; de Fcrricr, cttcx les poissons (8). Cette série do recherches ont permis de schématiserdans un tableau les diversestopographiesexcito-motrices d'un certain nombre d'animaux. Ce taMeau, qui \a des poissons au singe, vous renseigne d'emblée sur cette douMc progressiondont nous vous parlionstantôt. La grenouittc, te poisson ont une ccorce homogène. Uc temps u autre, un point de cette écorce détermine une reaction; mais ce point rare et d'une tocatisation instable peut même manquer totalement. Cette prenti'rc csquis&c de centre cxcito-motcur n'acquiert une nxit~ r~'tie que d:)ns h' cerveau du pigeon mais elle se borne ta, comme chez la plupart d(s oiseaux, à un territoire peu étendu, quasi-punoifot'mc. Le rat et le cuchon d'tnde commencent à présenter, non ptus des points, niais des il) FiUTSCH& iUTXtG, Re!cher<K!)J DubOM~<'ymond'~ Arc~tf, 1870. ~) HtTXtG,D«~s ~ct/xtond'~Ar<'Mt~, t8'!3.2 (:~ FERtitER, tt~ M;Jt~ ~~L Report, i873. t) ARt.O~. TûJM~~ap~tede la MM ttt0~<f<; chez les ~~t'p~dM. (COMPTEREHOU ASSC< ~A<«, t878.) (S) MAt~ACC). Zo!t<* mo~rtt'f d<.< ftonutnn~.(~cu. nB f)ns!Ot.OGtE. <876 ) (~ Mn~G. Soc. )H~. Zurich. iBT!. (~ !,A':GEXt!ORPP, CfM!ff)~~« /«)' M<'d. WtM., i8?6. (S~FEMtËB.~M/bn~'CK~n'MM. 1818. zones. Cependantces zonessont peu nombreuses, disséminées sans ordr< et marquées encore d'une certaine instabilité. Chex le lapin, on distingue neufpetitsterritoiresspéciaux, oHeurgrou. pement semble visiblements'encctucr vers les parties médianesde t'hcmi. sphère. Le chat permet de délimiter seize centres plus ou moins nettement; il se rapproche du chien qui, solon Fornor.en compte le même nombre. Chex ces animaux, !e groupement se centralise manifestement au pourtour d'un sillon spéciat, te sitton Crucia!, homologue du sillon de Rolando, du singe et de l'homme. Et pendant que ce travail s'enectuait collectivement dans la série animale, des recherches délicatess'cubrçaicnt de préciserdans l'individu isolément ta valeur de ces (mMrcnts territoires, de les décomposer en segments de plus n plus restreints, anectés a des groupes musculaires de moins n moins nombreux. Rappelonssuccinctementa leur tour les étapes df l'histoire des h'catisations. Canittc ~'t Uurct(t),te!! premiers,pensons-nous, contrô~t'cnt les rësutfats de Ferrier, Fritsch et Ilitzig. La commissioninstituée par la Société de neurologieet d'éh'ctrntogic de Kcw-York (2) précisa ptus particulière. ment tes centres de certains mouvements, et notammentceux de la tctf et du cou. L'<'x' itation de ces centres mit eu tumiére des réactions respiratoire!. insoup'onnécs. hanitc\vs!<y(~),en excitant le centre facial de Hitzig,deter minait un arrêt de ):< respiration. Cette assertion fut reprise et contestée p.tr Lt'pine (4) et Hochefontaine (u'. Vutpian (6) avait insisté t'année préc<~ dente sur la const:n)Ct! des enets circulatoires par excitation de t'écorce. Fen'ier (7) tui-méme eomptéta bientôt ses premières recherches et donn:) les schémas du cerveau du chien et du singe tels qu'on les admet régulièrementaujourd'hui. · L'année suivante, Franck et Pitres (8) inaugurèrent une série de recherchesqui renseignentdes particularités nouveHesctcsscntic!!cs.Cc5 deux savants démontrèrent tu réalité d'une dincrence entre ta secousse due a )'excitation de t'écorce et cetie provenant des faisceaux btam's sous' jacents. Le temps perdu est plus tong, mais t'équivatence réparait des qu'on se rapproche de la capsule interne. L'écorce semble réatiser une «) CA)tVt).).K& !)mKT,C)'t' t'.r; </t'~ /r<!F<!M.r de ~'<~<<. llitzig et Ffrnt'r. (Soc. ntoi, BtOt, 1.~13 M?3 1874. !87 Atirii. AxcM DEDE PII\'SIOL" pttYSto). 1875.) t87S (2) t\'<'x'-)'A M~F. JoHntnt, mars !875. (3) t~Axn.sKV, ~<~r<.7«'f, !87R. (4' t~:)'tXE, &'<'K~</<'M<~<< t87H. ?) tiOOtEFOXTAtXE, ~n'/Ot't'.f ~p/~t'O~M, «~76. (C) Vut.t'tAX, /trf'/<!t'M f~/t~t'o~tf, t875. (7) FERtURn. f'HM<'<<cno/MBfa!n. hondon, i876. (8) FHAKCK & PtTttES, &~<')W f/<* tt~c~)~ 1877. espèce do sommation de l'excitation, Unirent par conjure définitivement François Franck et Pitres (i). t)ans un autre travait, pubtië ta même année, les deux auteurs français démontreront les différences qui accompagnent la généralisationde l'excit:ttion aux deux côtés du corps ainsi que la prédominance des phénomènes du c<te opposé à l'excitation. En même temps, Richct (2). dans sa thèse d'agrégation, reprenant tes i()ëes de Uanitewsky et Vù!pian7ëtab!issaitdennitivementt'existence dans it's diverses riions de l'écorce, de points dont l'excitation suspend tes mouvements respiratoires., L'année suivante, en Allemagne, Langendoi'n' (3) dëcouvnnt même chez la grenouille des centres di&tincts pour < t)acuncdes pattes. Pendant ce temps, la thèse de la possibilité de l'excitation mécanique ctait de nouveau soutenue par Luciani. Vulpian (~ répliquait à l'auteur itatien que cette excitation résultait de l'irritation inflammatoire du cerveau. Puis, retativcntcnt:'t <'e sujet, en ~88t, parait t'important travail de Hubooff et Ht'idenhnin (~. Ces auteurs démontrent que les excitations inactives par ettcs-memcspeuvent devenir etticaccs si elles se succèdent ~pi<)cmc!)t;la sommation se produit d'autant plus facilement que l'int'-natte etttrc les excitationsest plus court. Enfin, ils contrôtcnt la génératisation bitateraic par excitation unilatérale. A ce sujet, Exner (6) et t.e%vascherC~ revêtent cette année une particularité importante: l'existence de cette généralisationmême après section du corps calleux. Toutefois nous devons un instant interrompre cet exposé. La doctrine (tes tocatisatiuns n'a pis connu que des victoires. Elle a eu des assauts à soutenir. A côte des tocatisateurs déterminésse sont élevés, presque dès k'debut, des :)nti'toc:disateurstout aussi convaincus.Les uns,catégoriques et précis, ont fuit uppet a t'expcriencp. Les autres, moins affirmatifs, ont t-urtout soutevcdcs objections d'ordre histologique. Parmi tes premiers, et! compte particutiH't'mentCottx, Brown-Sequard et Couty; en tête des autres, nous rencontrons ~otgi, Fore! et leurs élèves. ( ~'est en t88Hque Couty(8)pu!))ie ses premièresexpériencesanti-tocatisatrices. !t se prononce nettement contre la doctrine desfocalisations.Mais t'oppositton deCou~y reste sans influence. Franck et Pitrcs(9)yrëpon- (t) FBAX~OtS FttAKCK& PtTnES, &M~<ttC~M, i8?8. ~) RtctrET, C~'Mu~. céréb. Paris, i8'?8. (3) LAKGEKuonFF,/tn'A. ~r/tna<.«HdMy~ t8'!9. <t) Vu).p)A~, ~n'/u'p~t'o~M,1880. i~!) BuM<otF & «ËtCEXttAt!P/ï«<)er'<! Arch., t88t. !C) ËXKËt), Sitz. der ~'t'~)~~Ao<f., t8!(i. <7; LEWASCHKn,/tr~. /<~ ~y~!88i. (8) COUTY, Le c<'n'<'<!)< !))o~Kr. (Ancn. DE nn'stOL., 1883.) ~9) FaAKCt:& PITRES, Arc/t~<<<!p~«'< 1883. dent par la démonstrationde l'épilepsie corticale. Cottx avait du reste devance Couty dans cette voie. Dès 1876. date de son premier mémoire, Gottz(i) soutenait que l'hémiplégie était duo simplement & des actions d'arrêt portées par la lésion brute de !'écorce aux centres du m~socephak et aux bulbes. A la mémo époque, Brown.S<~{uard(2),t dernier des anti. localisateurs, développait des idëes analogues sous le couvert de t'inhibition. Le m~me savant-a depuis dôvotoppc et défendu ses doctrinesdans un grand nombre do mémoires parus dans tes ~)'f/<~ ~to~ Toutefois les anti-tocatisateurs amoindris, abandonnes, perdent du ter. rain; mais nous avons dit que l'oppositiona la doctrine des tocatii<ation& s'était egatcment manifestée sur t<; terrain histotogiqu' Et l'admirable méthode inaugurée par Cotgi et ses partisans donne aux travaux de ces savants une haute valeur. I) nous est impossible d'entrer dansle détail des recherches auxquelles nous faisons allusion. Nous les résumerons d'un mot en disant que t'histotogiccontreditles localisations motrices et sensibles,en démontrantt'inexistcnccde la répartition des ccitutos sensitives et motrices que rectamentces din'crcnciatioustbnctionneHcs.Gotgi(3) inaugura ces recherches; cttes furent d~nnith'cmcnt tnises au point par Nausen (4) et surtoutpar Marchi (~ Quant à Forel (6). plusradical encore. il ne comprendmême plus qu'on puisse encore parler dect'Huics motrices et de cellulessensibles. Cependant, Messieurs, matgrede rudesassautsla doctrine des localisations ne subit mcm point un temps d'arrêt. Les travaux, soit d'cnsonbte.soit partiels, continuôren! !t)i apporter des ren' forts successifs. De Varigny(7), danssa thèse de doctorat,reprendet vérifie une partie <)cs propositionsde Francket Pitres. Ces mêmes auteurs entreprennent, t'ann~c suivante, t'etude des réactionsvaso-motrices de t'ecorce. Franck et Pitres (8) démontrent que ces réactionsconsist'-nt en actions modératrices ou accehh'atrices,maiscontrc-dist'nt tattt~ot'it'intnbitoire de Bro'.vn-Scquant.En t887,FrançoisFranck prouvecxperimentatt'mcntque les réactionsde ta zone rotandique s'étendentnon seutem 'ut aux musctcs volontaires, mais encore aux grands apparcHs de t'cconomic ainsi qu'aux gtandes. En Angtctcrt'e,on s'attache particuticr~inou :'t préciser et déhmiter les divers territoires de faire motrice. Et dans cett-* direction, les travaux de Horstey, en collaboration soit avct' Scitanner (:)), soit avec (1) Cot.TZ..Ar~tf~rdM~tMawn~P/ty~o< t8'!G. (2) BttOWX-SÈOL'ARD,~<~M < <~ ~M, t876. (3) Got.ct, S'<«<t/i)t<t <tH<t<ot))M <f'<, etc. MibtfO. t886. (4) NAUSES, A't'nv<'<<')MCt)f.<r.'< Sft'H~ cte :Ko!Ut. MKtxct. An)nv.. i887.) (5~ MAttC)t!,SK~<ï/î'tf!.</rM//f<r< ptc.(R)v.st'Hi). ~) F))KX)AT. 1886.' (6) FoaEL, Kto~/tt'nHi'to~ottMc/x'H.rftc/tf.nH:f Ergeb. (A)tCH. F. PsYM., XV!) (7) DE VA!UG\Y,~a'A.&B~m!). t«rr<'rcK<!<.~(r. dus circonvolutions. Paris, i8M. (8) FRANCKn~.vct; & Ptrttes, PtTRBS, Archit~es /tr<t't'MddpAy.n'û~M, de pleysiotogie, l88.5. 188 (9) UORSLEY& SCHAEPFE~, PA~û. Tr~MQ~ t888. Mcvor (<), tiennent le premier rang. Ces recherches, auxquelles Ferrier(2) rend hommage, arrivèrent à la détermination des centres d'une iaçon rigoureuse et donnèrentnaissanceau schéma déjà classiquea l'heure qu'il est.1 Voilà, Bîessieurs, retracéesdansleurs grandes lignes, quelques-unes des étapes (!c t'étudc de l'excitation des zones rolandiques chez l'animal. Kous ne vous dirons que quelques mots de l'excitationdes zones sousMtamtiques. Murdon Suudcrson(~ a, te premier, ftcmontré qu'on trouve dans le centre ovale la projection des centres excitables tocatisés a la surface du cerveau. La même année, Putnam, puis bientôt François Franck et Pitres connrn))rent cette découverte, admise aujourd'hui au même titre que l'excitabilitéde t'écorce. Nous en avons fini avec les résultatsexpérimentauxdus a t'ëtcctrisation des zones rotandiques. 5!ais nous vous avons dit que t'ctectrisation n'était pas le seul moyen technique régulièrement appliqué. Après t'cxciotion électrique, te procédé expérimentai h; plus généralement emptoyc (onsiste dans la destruction ou l'énucléation des centres. Nous aurions à vous rappeler ici toutes les expériencestentées chez tes animaux par destruction ou énucléation des centres psycho-moteurs. Toutefois l'uniformité des résultats nous dispensera d'une énumération fastidieuse. Elle signifie, en c<!et, que les lésions paralytiquesdeviennent de plus en plus Marquées et permanentes à mesure qu'on s'etève dans ta série animale. Temporaires et réduites chez le chien, elles sont définitives et nettement accusées chez le singe. Ces propositions ont été particuticrcntent démontrées par Hitxig (4), Schin* (S), Carville et Duret (6), t~-rman (7). Munck ~8), Tamburini (9), Luciani et Tamburini(10), François Franck et l'itres(i !), Albertony(!2), Betcherew (13). Avant de tirer quetqucs conclusionsde ces données, il nous reste à parler des résultats de t'expérimentationchez l'homme. L'excitation des zones psycho-motrices a été tentée directement sur le cerveau dénudé t) BRYOK & Honst.EY, Pr~ceJ. o/~ro~~&w~y, !890. ~) FEtHUM, <,<'poM SM~a~Ms/M~ra~. Paris, 1891. t3) !}t.'Kuor< SA~Ot!Rsox, /<x~. roy~ &WM<y, 1874. (4) HtTXtt;, Ûf~p!t Ra/MM~ Arc/of, t8?3. (S) ScM)FF, /ir<t. /Mr tu- Po~ i874. '6)CARVtLLË& DmET. Ar~. PA~oo~ ~8~3et~8~4. ('!) HERMAK, P~M~r~ ..trc/ttt', t874. '8) MuNCK. ~fr~ttMr A~fn. ~p<'A<Mr/tr. Berlin, t87T. (9t TAMfURtSt,Con<rf<'M~fonealla /i~o~Mt, etc. Reggio Emilia, t876. i<0) t.uoASt & TAMBum'o. Hn'<pcn!H.di /f<'<Mn~i8?9. (U) FRAKÇOtSt-'RAKCK & PtTRES, &ciété de biulogie. H) AI.DERTONY, Li ~OC(!/t' (!TAUA MEDtCA, t88i.) <3) BETCHEnEW, <trfA<t'<t/a<w~~< 1887, et Neurolog. (~nf., 1889. par Bartholow (i ) et Sciammana t2). Charcot, numontpan!er et Lombroso utilisèrent tes ressources de t'hypnose po~r obtenir des réactions motrices par mantBUvrcs moins dangereuses, pratiquées sur te cuir chevelu. L'excitationdirecteet hypnotiquea démontré, chez t'homme comme chez l'animal, des zones en relationavec la motitité. Uepu is Horstey(3). !'énuc!éation des centres psycho-moteurs, passée dans !a pratique, connrmcd'uncmaniera convaincante!'Mi~tenced<'szonesmotrices cortica!es. Telssont lesfaits renseignespar l'excitation et ta'tcstructtun (!csx'mesrotandiqueschex l'animal etcttext'homtn'Ils peuvent se résumercnquetques propositions générâtes indépendante:; de toute interprétation théorique. existe des zones corticales dont l'excitation donne naissance des mouvements, eH'ënuctëation,a desphénomènesparétiqueset paralytiques. Ces zones se groupent, se délimitent et se précisent au fur et a nu'surc qu'on s'ctcve dans t'cchcne des vertèbres. Les excitations tocatisccs démontrent dans une même gradation l'individualisationde plus en plus marquée des groupes ntuscutaircsexcités. Les phénomènes dus t'~nu. cléation suivent une marche egatementascendante,Les troubh's moteurs, temporaires et a peine marqués chez les animtux inférit'urs. deviennent completset permanents chez le singe et chez t'hommc. Les territoires sous-jacents a ces zones reproduisent par excitation tes phénomfms moteurs de l'écorce. Les projections de t'écorce ainsi rea!isces pttysiotogtquement se groupent de manière à se concentrer en un faisceau compar.te aux environsde la capsule interne. Ce faisceau permet encore ds subdivisions par des excitations tocatisées. Mais, Messieurs, pour que !'exposë fntcomptRt.ityauraitaprocéder parvoicd'cxctusioncta vous parler des résultats de l'excitation et df t'énucteation portées en dehorsdes xonesro!andiqus chex les auinMuxft chez !'ho)nmc. Entrer dans le détait des nombreux travaux auxquels ces rccherctu's ont donné lieu nousentratncrait trop loin. Disons rapidement que rarement t'énuctéationextra-rotandiqm'adounc(!<'s r~suttatscontparables a ceux obtenus par destructionde la zone motrice. Quant a l'excitation, ses effets ont été divers; ettc a cependant, entre les mains d'un certain nombre d'opérateurs, amené des réactions motrices, rerrier, qui fes a observéesdes premiers, les attribue des phénomènessuhjectits, de t'idéation réflexe,si vousvouiez. Maiscetteopinionest contredite,spéciatement par t'Ecote italienne(Uanito, Luciani, Tamburini;, par Betcherew et ses éteves, ainsi que, selon nous. par les expériencesde Murique. Tamburini et Luciani (4) démontrent que les ctTcts de l'excitation dM (t) BAMnoLow, ~Mma~o/~Mxd.&'tt'M.. 1874. <2) SctAt<MAXA,~<'<<4<y~.dct~!n<'c/,1882. (3) HoRSLBY, Bn<MAHMdM~JoKn!(t<, i886. (4) TAMcnuxt & LuctAXt, Sui <xf!~tp~M-o.rt, <87'). régions sensoriot!es de la vue et (te t'oute « ne dirent en rien de ceux (lue l'on observe en oMitant les centresmoteurs de la zone de Hitzig M' Luciani (i) prétend que tes différentes régions de !'ëcorce sont, des <~gn's divers, semées décentres moteursspéciaux. Danito (2) a<!irme que les excitations de la substance blanche sous-jacente au lobe occipital d)'te)')ninent des mouvementsidentiques ceux de l'écorce. Mari({ue (3j t~btit nettement ta dépendance fonctiottnelle des zones psycho-motrices sis-a-vis des parties postérieuresdu cerveau. Pour Uetc)<ercw( ï). tés ccnth's ftiss~mmés ta surfacede l'écorce sont des centres moteursvéritables, « des points d'originede taisceaux moteursinttépendants dont les fibres centrifuges vont innerver des musctes de la moitié opposée du corps M. Vous voita. Messieurs, en présence d'une double catégorie de faits. Les uns, incontestés, nous venons de vous tes renseignerdans une série de propositionsformelles. Leur valeur intrinsèqueest absolue. Leur vafeur ret:)tivc semble atténuée par une série d'autres faits, dus surtout aux recherchesde t'Ëcote italienneet de t'Ëcotcrusse. Mais partoutnous avons <ca)t' les doctrines pour ne vous renseigner que tes rësuttats de l'expérimt'ntation. Il nous va falloirdire quetqn~s motsdes théories auxqm'ttt's ces faits ont donne tieu. Nous ne connaissons pas. en physioto~ic nerveuse, de mission ptus délicate. Car elle met en cause non seutetnent le rôle entier de l'écorce, mais encore la signification physiotogiquc des mécanismt's sous-jacents.Cependantcet exposé des théories est indispensable. François Franck (5) tes résume très ctairement dansson ouvrage sur tes fonctions motrices du cerveau. Nous lui empruntons quctques-unes des br~s indicationsqui vont suivre. La théorie de Ferrier est ta plus simple. Pou!' fauteuranglais, les centra psycbn-motcurs sont des centres volontaires, siège et organes de la votonté. Les mouvements obtenussont dc< actes intentionnels définitifs, Fritsch et Hitzig, puis Nothnagel prétendent que les mouvements détcrmint'-s par l'excitation corticale résultent de l'évocation de sensationsmuscuhtit'es les centres dits moteurs sont tes organes centraux de la con- --cienocmuscutairc. four SchifT, tes mouvements provoqués sont (le simph's réflexes et la p:tra)ysieréAuitc de la perte de la sensibilité tactile. Muock prétend que les mouvements résuttent(te t'évocttiou d'images et !eui ))a)';)!ysiedt' la perte des images commémoratives. t.'t~'otc italienne, u la suite de Tamburini. considén' la ?.onf cxcitabte .t' LfctA'o. St<«<! pn~o~H. <&<t E'p<7<*p. Mitatto, i88i. ~) n.\xu.o (Litborat. de Mierxicjwsky). H~'H~rA, t888. (3 M.\H!QH:. R<v/)<')'<«'.< ~«r Ct't~r~ ~yc/K'-H«'Mr.<.Bruxe))es, 1887. <t) ttETCMEHEW, A!'<'A!t'&~<af~ de biologie, i88T. (~) t't~~totsFRASKK. /.<< ~btx'n'tw m('fr«v.! (hf ('t'r<-t'<!M.Paris, <??. comme représentant la sphère des perceptions tactiles et musculaireset des idéationsmotrices. Vulpian a donné le nom de théorie des confluentsà l'hypothèsequi fait des centres corticaux de simples lieux de passage. Mariquo se rapproche de l'interprétationde Vulpianen précisant le sens du courantet détinissant plus minutieusement l'intervention des cellules psycho-motrices. Quant aux doctrines antilocalisatrices nées des recherches de BrownSéquard, Goltz, Couty, Dupuy, e!tes prétendentqueles réactionsmotrices d'origine cérébratesont!a conséquenced'enetspositifss'exerçantà distance sur des organes véritablementmoteurs, en vertu d'actions inhibitrices. Et ces doctrines ont conservédes partisansconvaincus.Nousrappelions. il y a quelques instants, les vues de Gotgi, Nausen, Fore). A côte du camp des histologistes, il existe un campdes expérimentateurs.Gottz,depuisprès de vingt ans, combat la doctrine des localisations,et ses travaux, malgré l'espritqui !cs anime, sont de premièrevaleur. Mais l'opposition la plus variée et la plus tenace se personnifie, oserions-nous dire, en BrownSéquard. L'éminent proiessourdu Collège de France a plus particulièrement accumulé les expëriences et muttiptie ies objections. Brown-Sequard(i) terminait dernièrement une revue critique de nombreuxcas de vivisection partiquée sur le cerveau de l'homme par des conclusions conformesà ses premièreshypothèses. Son récent article sur i'!nhibitions'inspire des mêmes doctrines.« Presque toutes sinon toutes tes parties du cerveau, dit Brown-S~quard (2), sont capablessuivant t<~ circonstances de produire des mouvements ou d'inhiberla base dot'enc~- phale ou la nioeUc épiniere. » Nous ne discuterons point les théories hostiles à la doctrine des localisations. Et nous ne pouvons nous attarderdavantageà t'examcndes interprétationsque les tocatisateurs ont cru devoir, de leur côte, proposer et défendre. Les notions expérimentales rapportées précédemment,jointes a vosconnaissances en physiologie nerveuse,sutnsent du resteà l'intelligence de leursmérites et de leursimperfections. Une critique judicieuseet détailtée en a été faite par François Franck. Toutefois ce qui, après une anatysf suffisante, subsiste de définitif et d'acquis ne dépasseguère la portée restreinteet nmitée des faits les plus élémentaires. Car non seulement t'expérimentationest impuissanteà nous renseigner sur tes réeHcs fonctionsde !'écorce, mais notre connaissancedes troub!~ que nous y apportons volontairement reste bien limitée.« Ce dont il faut convenir, dit Franck(3), c'est que si nous comprenons ou croyons corn (t) CROWN.SÈOMRP, ~e/fCMt~ doc/nM, etc. (ARCH. DE PMWSM).tMO.) (2) BHOWK-SÈQUAM,ftt/0~t<Mt.fUtCT. BXCYCt.OP. DES SC. M~C.) (3) FnAKCMs t-'HAKCK. ~<< /hM<Mn.< Ht"/n<'A<dit ffn'MM. Paris, t887. prendre le mode de production des réactions d'excitation, nous restons encore dansl'ignorance au sujet des mécanismesdes paralysies produites par les lésions. H Et, résumant dans une propositionunique ce que comportent tes faits pris strictement en eux-mêmes,il ajoute « Quelque concession qu'on puisse faire sur les autres questionsthéoriques~quelque idée qu'on se fasse de ta nature fonctionnelle des régions dites motrices, c'est seulement auniveau de certaines parties du cerveau que tes excitations provoquent des mouvementsettestcsions circonscrites des paralysies.M Cette conclusion semble bien modeste et ne paraît guère dépasser les limites de l'inductionanatomique. Elle se borne au fond à traduire les propriétésconductrices du faisceau pyramidal. Et ces propriétés, lesfaits tic dégénération descendante de ce cordon blanc céréuro-méduttairoles avaient déjà suffisamment renseignées. A la vérité, dans l'esprit de ta plupart des savants, ces faits comportaient une signification plus large. Co seraient dans ce cas des excitationsmotrices bien nettes que transmettrait le faisceau pyramidal. Or, récemment, Pierre Mario (1) résumait une série (ic raisons en faveur de l'action plutôt inbibitriccdu <aisceau pyramidat. Nous avons dit qu'une double catégorie d'arguments et de faits militaient en faveur de ta théorie corticale de t'épitepsie. Nous venons de passer la revue des données concernant les propriétés motrices de t'écorce. Il nous reste & examiner ce qu'on appelle tes propriétésépiteptogcncs des territoires corticaux. Dans cette revue, nous ne vous signalerons que les données essentietics. A certains moments, ces données. quoique nouvelles, vous parattronten rappeler d'autres,énoncées anté* ricuremcnt. Il faudravous ressouvenir de la différencedes faits donteiies comportent l'intelligence. Les unes, celles qui précèdent, cherchf'nt '~tucider un mécanismephysiologique; celles qui vont suivre s'efforcent 'te pénétrerun mécanismepathologique. Uitxig et Fritsch (2) virent les premiers que l'excitation ëiectriquc de t't'cM'cf cérébrale peut provoquer des accès convulsifs du c~c oppose ces accès débutent par la contraction musculairecorrespondantau point irrite et peuvent s'étend t'c aux deux moitiés du corps. Fcrri<;r(3) institua ses premién's rccttcrcttes dans le but de vcriHer les idées de Jacksonsur la pathogt'niedct'épitepsie, dctachorécctde t'hémiptcgic. tt confirma l'origine corticale de t'épitepsic dite JM~sonnicnne.Athcrtony(4)crntpouvoir localiser la propriété <piieptogcnc de i'écor~;e~it en dctimita ta xone, mais en même temps il refusa à t'écorce une rcette action motrice et ne l'admit qu'!t titre d'élément cxeito-moteur des ganglions de la base et du buUx'. <t) PtMRE MAMK. Les Htatad)~ de ta tttoc~ f'ptt<~M. Paris, i8M. ~) FMTSCM & MtTZM, ReMh<)'< MMd Dubois F~yoton~ <tr~ ~8~0. (3) FBBMBR, E.Ep. RMM~.(WES'rRt&)N&LMmSTAMt..REt'i8~.) (4) ALMRTON~,tn~MnM nel C~rMi~. etc. 'AttCM. tTA).. PM. MA).. !<Ët<v.. ~?8J Bientôt Luciani et Tanu)urini (1) établiront que, loin d'être coniïnee il une zone spcciato, ta propriétéepifeptogencs'étendait dans t'ecorco à toutes tes aires excitables. Toutctbis Luciani (2), comptctant ses tdccs, rcct<nna pour t'ecorce seuto !e monopoio de ta propriété epiteptogene. tt établit une séné de propositions & t'aide desqucttes toute ta physiologiede i'épitcpsïe s'expliquait par l'excitationdirecte on indirecte de !a zone motrice. L'intervention des autre!! centra n<* ngurait ptus ~u'a tttre ace"ssot!v et comptementaire. A!bcrtony (3), MoseHi (4) et speciatcmcot François Franck et Pitres (~ contestèrent !c bien-fondé de fette théorie. L'ecorcc, nudgre son importance, ne pouvait cn*c considérée,seton ces auteurs,que contme point de depat't du rencxe ëpitcptogene. La zone motrice, dechn'aiont.its,ne <:nsait que donner h' si~na! de t'attaque en provoquant la suractivitédes vrais centresmoteurs de la base, du bulbo et de la nux'He. Luciani (6) maintint néanmoins son hypothèse de t'ori~ine exctusivpnx'nt corticale et nutte tncn! re(!t'xc de !'cpi!cpsie. i! etaMit t'hcrcdttc <!c repitcpsie corticaic .'< l'aide d'exp~rienct's sur les chiens. Les descendants d'individus ayant subi des destructionstocaiisees de ta zone motrice héritaient d'unf prédisposition t'epitepsie; qut'tqut'ssctnaincsnprcs)<;ur naissance,i!spre' sentaient des accès généraux bien tocatist' Luciani lit donc pour repi- !epsic corticate ce que Hrown-Sequard avait t'eatis~, qnct({ues ann~'s auparavant,au sujet de t'cpitepsic périphérique. Dt's ce montent, les diverses théories de t'attaque convutsive se trouvaient en présence. Et ce qui prcccdesunirait pour caract(riser lit portée expctintentah' de chacnm' d'ettc: Il ne s'en est gu~'rc produit d'autres, n):rs des faits nouveaux sont venus etar~ir !e cadre de nos connaissances. Nouscotnptcteronsdoncccsdonn~'s en vous signalant ccttesqui sctnhtent plus speciatementcontribuera éclaircirtes théories. Luciani, puisFnmck et Pitres, L'nven'ich! ont cherche a démontrer que i'epitepsie corticate epiu'~nc tes groupes muscutaircs dont tt's centres sont détruits avant t'irritation htitiak. Franctt et Pitres, dans le nnhne sens, out cru établir que t excitation de lit substance btanchc sous jac'-nte a t'ah'c motrice ne det<'ruuncp:tsd'f)c<'(S(pi!eptiques.Mais Vutpian.cn excisant t'écorcc,aa obtt'nu. par excitation des nbrcs sous.jaccntes, des accès analogues dctuus points a ceux de t'irritation cot'ticate. Kn<in, Munck, puis, après lui, Huhnon'ft ttcidcnhain,ayant prétendu que l'extirpation d'une partie d) t.t.'<;tA~~TA.«)!H!)X).~oM/w~ (Rn'pEnht.. <878.) <2) t.uctA~)..SM//«;'<<~M.f/< (Un'. s)'E)ttM-, <878.t (3j Af.oKttTcy.r. ~H7<(~<<~«'</<'n<.di M<~t<M, t878. (~ )!osELt.t. Mtt'cn'M., i877. (.')/ t-'KAXCK&PtTMS.~H/&<M</<:?H&M<Cf&'tM~t('. 1878. (C,' t.uctA~)..St~f~)7t'pr (Ancu. pEft ).K MAt.. \Knv., <88t.) Je faire motrice.pratiqua pondant l'accès, en empêchait lit genendisation,

\t!)Grtony et. diverses reprises. Fnmcket Pitres s'~tovcrent contre cette

.ttiirmation.Franck,Pitres, Danitto. Mosenhach produisirentt'epitepsicpar excitation du tobe occipitat ils cherchèrent A prouver que cette ~pitfpsie disparaissaitpar t'abtattondes zones motrh'es. tts signalèrentte fait de ta location antérieure d'accès epiteptiques renforçant t'excitabi!it<* de t'ecorce._ PUrcs ~tabtit (tennitivemcot )a possibititede réaliser t'epitt psie par des irrnations t'u dchu~ df taxunc mntncc. Scpptt!, part'~hscrvntton (thnque, (t~nu)ntra ta nature par!b!s tucmogtUqucde t'cpitepsiuparticttc. AUx'rtony. Luf'iant et TaMburtmsont parvenus :'< rcatiser expcrhnt'ntak'mnt sur !'atthna) deux des <no<t<'s csscntietsde tcrtnhMuson de t'acccs t'piteptiqne ta fmteavcc hahucinationsou )a dépression a~ec épuisement et torpeur. Brown-Sequard(!) provoquait récemmentt'epitepsic ehcx un n'hayc dont !a n)Ot'Hc cervieate avait cté tes'~e pree~demn<en<. '<ous ne pouvons examiner ici tes conceptionsdoetrinatesque chaque auteur s'est en! autorise a tirer de ses expériences ou de ses observations. Mais nous tenons souti~ner l'opposition que t\'xperi'nenta!ion pttc-memc dresse contre toute théorie exclusivement corticate de t'epHcpsic. Et ce qui se déduit nettement des faits eux-niemps. c'est que t'eorce se horne dectancher pour ainsi dire les centres sous-jacents epitepto- ~t'nes. Cela ressort avec évidence de ta persistancedes convulsions âpres excision décès zonescortieates qui, par teur irritation,viennent de donner te signât de t'attaque. Mais il est une expérience décisive, selon nous, et qui réduit encore davantage t'intervention des zones rotandiqucs dans ta genèse de t'épitcjtsic. Kous devons M. te professeur Heger t'indication et ta reaiisation (tf cette démonstration expërimentatc. Chaque année, a son cours, M. te professeur He~cr produit t'epitepsie thex un tapin dont on a, au préalable.!ie les carotides. L'accès survient r~oticrcmcnt a la suite d'un ou de plusieurs coups de cureUe portessur te cerveau, a t'union du lobe parieta) et du tobeoccipita). L'animât ttondit tout d'abord droit devant lui, puis !)ientut il s'anaissc iourdonent sur te sot: it y reste quelques instants inerte et connue assomme; cet ~tatdure peine quelquessecondes; la série des mouvementstoniqueset ctoniques survient ensuite. Une sorte de coma ptus ou moins prononce termine cfttc attaque aussi classique qu'Uniterme. M. Heger reproduit t'experieuce depuis des années, et en dehors de quelques défaits portant sur ta promptitude avec taquettc t'acces survient, ou le nombre des coups de curette a donner, la démonstration est régulièrementidentique a ettememe. M. te professeur Heger, pour des raisons multiples, recucitties au «; BitOW~-SÈQUAnD. ~Kr ~K~!«'.<: /«t'~ M'W(Y<M.r.etc. (SKMA)SK MER., i893.) cours dos nombreuses rééditions de cette expérience, pratiquée par lui depuis plusdo dix années, était convaincu do ta non-intervention,dans to cas qui nous occupe, des zones psycho-motrices. Mais il a bien voutu nous en fournir la démonstration expérimentale irréfutable. Après ta ligature, ctpréatabtemontal'excision corticale épiteptogéne,il détermine expérimentalementpar l'excitation électriqueles centres psycho'moteurs. <~ettedétermination faite ntéthodiqttemont.i! -excise largement -les terri. toircs corticaux. Le lapin, déti~ du chcvaiRt, est ensuite mis à terre et ses mouvementstrahissentl'ataxie classique. Ce n'est qu'après cette vérincation supplémentaireque le coup de curette pariéto-occipitat est donne. Lors de t'pxpéricncc à laquelle nous avonsassisté, le résultat a été instantané. L'animât a bondi des mains do t'operatcur, puis s'est agisse et a reproduit textuellementles diverses phases de l'attaque épileptique. Nous ne croyons pas qu'une démonstrationplus catégorique puisse être donnée de t'cpitepsie en t'absence des territoires corticaux. En reatitë, cela ne nif point ta possibilitéde tour interventionen certains cas, ))!ais démontre d'une manière irréfutable, selon nous, que le mécanisme ëpiteptogène siège en dehors des zones psycho-motrices. Nous ne nous livrerons donc pas autrement à ta critique des opinions qui précédent. Cette critique est du reste nettement fbnnutéc dans les lignes suhHntes d'un des auteurs qui se sont préoccupés avec le plus d'érudition et de méthode de la physiologie des épitepsies. « Ainsi donc, la pathoto{;ie, dit Gowers (i), pas pl us que i'expénmcntatton, ne nous permet d'exclureles centres cncéphntiquesintérieursdu nombre des parties qui peuvent être le siège de ta prt'miérc décharge dans t'cpitcpsic. » On peut d'ailleurs résumer les théories épiteptogéncsde l'écorce d'un mot, en disant qu'elles n'introduisent aucun facteur nouveau dans les fonctions des territoires corticaux. Ettes se bornent à utiliser, en tes étendant, les propriétésmotrices des zonesrolandiques,Toute la question se réduit donc a une recherche minutieuse et (tétaiitéc des récites fon< tions motrices de t'écorcc. Or, ces fonctionsmotricesne pcuvcttt, selon nous, s'étudier isolément. Car tout en traduisant certaines particutahtés individuelles, elles sont marquées au coin de la valeur collective (le t'écorcc e!t<më)nu. Leur intelligence dépend donc de la portée <'t (te lu significationde cette valeur collective. Et celle-ci, en nous fondant sur tes données ele psycho-physiotogie de nos premièresconférences, ne peut se détertnincr qu'en précisant la signification de ce que nous avons nonuné tes résidus cort!caux. Nous vous avons longuement parte jadis d~ lu signification psychologique de ces résidus corticaux.Cette signification, l'induction nous l'avait fournie dans une certaine mesure. L'impuissance de t't'xpérimcntittion ~) CowMS. De l'épilepsie. Paris, <883. légitime et autorise ces inductions. Cette impuissance, vous en connaissez les causes. Elle réside en large part dans t'inappropriation de t'excitant t'xpcrimonta! à la fonction spécifique du centre à explorer. Elle résuttc encore de t'existenccd'une propriété conductricesurajoutée ta propriété individuelle,masquant, e<dipsantpour ainsi dire cette dernière. En face ()e t'insumsance de nos procédésexpérimentauxmomentanés, force nous est de recourir & d'autres méthodes, Pour nous diriger, nous nous aiderons parttcuticrcnK'nt de t'cvohttionet de ses plus ïegitimes conscquences ttoctrinates. La physiologie des centres nerveux, tout connne leur anatnmic, ne se comprend dénnitiventent qu'~ la lumière des théories d t'cvotution. Du reste, cette préoccupationa, de près ou de loin, dicte les schématisations anciennes ou récentesdes centres nerveux. Nous avons parte de ta conception de Luys. Celles de Maynert(1), do Ftcchsig(2), d'Aeby (3), de fiet! (4) et de His (S), maigre leurs dissemblanceset leurs points do vu<: variés, cherchent néanmoinsdansles dispositionsdes dinercntcsparties do l'axe f'ncephato-mcduttaireles vestiges d'étapes évolutives antérieures et lointaines. Nous vous avons dit la façon dont nous comprenons l'évolution fonctionnelle du système nerveux. Vous savez que nous partageons t'axe ccrëbro'spina) en trois segments. Le bulbe et la moettc synthétisentla plupartdes mécanismesde ta vie végétative. La vie de relation, particutiercfnent ses côtes affectifs, nous parait surtout relever des ganglions de la base et du cervelet. L'écorce symbolise spécialementle champ de la conscience. Chacun de ses segments, construitssur un plan peu près identique, contiendrait la fois des centres moteurs et des centres sensibles, ces derniers actionnanttes premiers, ceux-ci traduisant par des mouvements de plus en plus complexes les résidus de ta vie sensibledes autres. Au fur et à mesure que des recherches plus minutieusesnous dévoilent des détails inconnus, les schématisations se compliquent. Dianchi (Gi, dans un travai! où it s'inspire des expériences de Munck et des vues de Mcyncrt, pousse plus loin encore la systématisation, tt établit dans les régions frontales un centre ultime où sensibilité et. motricité se confondraient définitivement. K Cet organe serait, écrit Bianchi, aux accès corticaux de la sensibilité et du mouvement, ce que sont ces centres aux f/«!/<!M«M o/MM et aux noyaux du corps strié, ce que sont les ganglions <i MHY~nT, t'fW) C<)trn S<!M~/tMM.(STUCKËK'SttAt.MUCM, !) ('2) Ft-HOtstC, ~<n des M!MMfA~tc/Mn Cehtnts. Leipzig, 1883. (3) AEtn', Sc~eoM des f~Men-cr/a~, etc. Bern, i8M. (4) Htu., TAepfaHo/«'Mn<ra<tt<'r~M<Cambridge,!88S. (~ !!ts, C~c/<MA/«ï<MWM~. Ha~. tAcx. D. K. sXcns. GES. o. Wtss., <88C.) (6) mA~CMt, La pstallogiain rap. a~. M~)w. noz. di /~to~. Mitano,OM. de la base & la moctto ëpinierc e!te-!neme. o Hcccmment, Christian (i), reprenant les idées de Jackson, arrivaitdes conclusionsanalogues, pour (tes raisons d'ordre spécial toutefois et dont nous parleronsdans quelques instants. Et notons qu'on trouverait aisément des données anatomiques pour légitimer ces conceptions. Le faisceau frontal situé en dehors du champ moteur admis par Brissaud (2), le trajet et le rote inhibiteur que François Franck (~/ assiette à ce taisccau même, rendraient parfaitement compte des mécanismes imaginespar Hianchi et Ctu'ii'tian. Mais nous ne pouvons t'Htrcr dans )'<'xamenanalytiquede tettes conceptions. Nous nous réclamons de leurs auteurs dans le seul but de légitimer nos ettbrts et de motivernos tentatives. Nous n'avons, du reste, en vous rappelant ces théories, d'autre intention que de préciser ec que nous entendons par les résidus moteurs corticaux. Nous aimons à nous les représenter comme les résidus appropries aux manifestations motrices tes p!us étevee~ de notre vie intcttcetuetteet ancctive. Jt tautse les tigurer comme les étapes ultimes de transformationssuccessives arrivées à leur point cuhninant, au sommet d'un arc rencxe coordonnant tous les arrs sous-jacents.Ils sont ces points dont pariait déjà, il y a longtemps, Tamburini(4~etquisout« tesi~geprimittfoùl'excitation sensitive devenueperception consciente, se transforoie en impulsion motrice M. Il est vrai que dans de telles régions. Ics d~nommations de et motrice ont perdu leur signification classique. Lt's choses que représentent ces mots sont, eu être!, ëtoigoees de nos conceptions habituelles des attributs de sensibilitéet de motricité. !t srmb!e, du reste, que le courant des idées modet'm's s'oriente vers d'autn's directions. Le~ savants paraissent éprouver la nécessité d se soustraire aux anciennes appellations et d'en créer de uourcllcs. C'est cestendances qu'il faut rapporter, par excmp!f, t'epithetode kinestésique qu'on tend ~substituera celle de psycho-moteur, admisejadis pourla zone ro)an<)ique. Bastian (~) s'exprimait récemment, au sujet des résidus moteurs de l'écorce, dans les termessuivants a Je soutiens que toutes les sensationsd'un mouvement proviennent d'images centripètes,que ces sensations ont tour siège et que leurs images seraient dans tes centressensorietsspéciaux de la zone rotandique lesquelssont en intime rapport avec !cs centres visuets, auditifs et avec les autres centres sensoriels que l'activité fonctionnellequ'on suppose exercée par tes centres moteurs volontaires, dans la zone rolandique, est en rëatit~ exercée par des centressensorielsdt' nature hinestesique,semb!ab!emen! 0 CMtUSTtAK, The Journal o~tM<'7~a/&M<janviert89t. ('2) BtussAUp, CM coM~acfMfM~m<<~M<M. Paris, {880. (3~ tnASço)sFnAXC! /bnc<tow ttto~tf~ <ÏMf~nvaH, i887. (4) TAM'BUBtX), CfM~~t~. alla fisiologia, )876. (S) BASTIAN, ~~rtW~Mn~tW~.(REVCË PMtt.OSOPMtQUB, <892.) situas. » Et te docteur Lanc~), dans un article sur « h prétendue aire tnutrice de t'écorce cérebrate H, insiste sur l'absence do signification plutôt sensorictteque motrice des mouvementscorticaux. Nous sommes déjà arrivé, lors de notre exposé psycho-physiotogique, & des conclusions anatogues. Nous vous avons dit la dinieutté de retrouver dans tes résidus de t'écorce les céments de sensibilité et de motricité qui oous créaient des critériumssi commodespour nos tocatisations périphé- riques. Quoi qu'il en soit de ces distinctions, nous sommes autorises a voir (tans les résidus moteurs de t'ëcorce autre chose que les mouvements incohérents de l'excitation électrique et que les convulsions expérimentâtes. Les résidus moteurs rolandiques n'ont rien de commun avec ces deux ordres de manifestations. Ces dernières ne traduisent que les propriétés conductrices des zones centrâtes. C'est teur anatomie qu'ettes décetent; elles ne nousrenseignent nuttomentsur leur physiologie partientière. Quelssont donc tes centres moteurs qui peuvent intervenir pour leur propre compte dans les mécanismes explosifs que revête l'attaque epitep. tique ? !t y auran, pour répondre cette question, a refaire t'étudc comparée de la motricité spécinquedes dincrentssegments de l'axe encéphatonteduttairc. Uneesquisse, trop hypothétiquecependant,en a été tentée par Urug~ia et Marxocchi (2). h)a<s tes problèmesque comporte cette analyse, quoique très judicieusement posés par MM. Cad. Heymans et Masoin (3), sont encore loin de tours solutions déRnitivcs. Cette étude ne peut donc 'ire faite ici. Toutefois, en examinantles noyaux moteurs de la moelle e) du bulbe ainsi que les ganglionsde la base, il nous parait que la pré- 'fcrence doit être attribuée ces derniers. Les centres moteurs de la tnoette nous semblent trop particularisés,trop disséminés pour recéler la clef de cette explosion d'ensemble qui caractérise t'attaque comitiale. Les fonctions des noyaux moteurs du bulbe sont trop spécialisées, Ils manquent de coordination et leur physiologie revête une trop large variété. Biswangcr(4), expérimentantsur ces noyaux et quoique partisan ds théories bulbaires de Kothnaget(S), n'attribue du reste aux territoires médullaires et protubérantiets que la valeur de centres tétanotdesincapables de produire (te vcritahtt's attaquesd'épitcpsie. Seuls, les ganglions de la base, et particulièrement les corps striés, nous paraissent repondre (t) LAKE, Anterican Journal o~uMan)~,1890. '.2) t!MGG)A& MAKZOnCMt,Dei tt<Ot')'MM<< .<)'M!«<t:M~, etc. (ARCM tTAt.. PKX ).H <t.\t.. !<En., i88') (3) GAU,t!YMAKS&)!Asot~,Tr<tM~r~.<to/ugte/<Kt)<a)M<Louvain, t893. (4) BtsWAKCER,~rr/t. P~<A. et Congre ~ena, ~88~. (t)) KoTMXACE).. ~) E':<Wop~)cMM ?tenM<n. voi. XtV. & la systématisation motriceque décèle la crise convulsive. L'action élective que réctame une pareille conception avait été entrevue par Broad. bcnt(1). Le physiologiste anglais disait du noyau caudé « qu'il choisit les noyaux moteurs de la moctto et du bulbe M. Et Gad, Heymans et Masoin relatent en faveur d'une fonction coordina. triée supérieure du noyau caudé, une expérience remarquable qui nous sembledémonstrative. Toutefois, il est d'autresconsidérations que !esdohnccsphysio!og!quM qui précèdent pour motiver le rôle des corps striés dans la genèse de t'attaque convulsive. U y aurait d'abord à tirer parti des données consignées dans notre revue des expériencesrelatives à l'épilepsie corticale. Car la plupart des expérimentateursn'attribuent plus aux zones motrices de l'écorceque la signification d'un centre d'élaboration ou de renforcement de l'excitation initiale. Us reportent l'action motrice essentietteauxgangtionssous-jacents. Or, les noyauxmoteurs définitifssont placés, seron certainsde cessavants, dans te bulbe et la moelle. Mais il faut avouer que cette localisationest un peu ce qu'on pourrait appeler une focalisation faute d'autre. Elle se justifie dans une certaine mesure par la nécessite de faire néanmoins appet en dernière analyse aux cellules motrices les plus périphériques. Cependant il nous semble que cette nécessité n'exclut pas l'intervention de centressupérieurs de coordination et de systématisation. Nous venons de vous dire que les mouvements qui caractérisent t'epitepsie semblent ditncHcmentattribuabtesa t.t mocHeetau bulbe.Nous pensons qu'au fond les motifs de l'exclusion des ganglions moteurs de la base dans la physiologie de la crise convutsh'c tiennent des ditneuttcs anatomiques. L'explication,t'aide des quelquesglangions de la base, des désordres moteurs obtenus par irrilation des zones motrices, heurte, en enet, t'anatomiedu faisceau pyramidal. Les libres(le ce faisceau sont généralement regardéescomme se rendantdirectemtttaux centres butbo-médutlaires. Mais cette ditticuttéatMtomique n'a point arrêté les partisans de la théorie bulbaire exclusive. Et du reste, la lumière est loin d'être complètement faite sur tes relations de l'écorce et du corps strié. Les connexions peu connues des Hbres du faisceau pyramidat avec les fibrestransversales et les pédoncules cerébettcuxmoyens dans !c pont de Varote, pourraient bien intervenir dans ce cas. D'un autre côté, des recherches récentes de Mouratow (2) tendent à prouver l'existence d'un faisceau allant des zones motricesau noyau caudé et dégénérantsecondairement aprèsl'ablation de ces zones. Et la physiologie semble ne plus reconnaître aux seules (i) BMAOBEKT,British M<'d.~)MnM<, 1876. (2) MoURATOW,SoCt~<~H<&f<C<~ <nM<&t. MOSCOU, i8')0. zones motrices!e bënencc des paralysies volontaires. M !t parait, disent (,ad. Heymanset Masoin ('!), que la capsule interne ne recueille pas toutes tes ubrcs rayonnantesdo la région corticale motrice car la disparition p.xnptete des mouvements volontairessurvientseulement après !a destruc* tion du noyau lenticulaire accompagnantcène de !a capsule interne. ?» Kntx),ajoutonsque desfaits nouveaux reposantsur une excitationpossible de la capsule interne après degenerationdesnbreseorticatcs rolandiques, semMt'raieut prouverdettnitivementquRdes impulsions motrices partant dt- points de i'orceen dehors dM xonos('cntmh'~descendent par tes voies de ta capsule interne. Ces considérations, rapprochées de ccites r'-tatûes pr~Ctdt')nnu'nt de t'existcncc d'un faisceau tntcttectuct, réduisent donc cunsid~ra!)tonent t'argumt'nt tir<~ dps partifuhu'ites anatomiques et fonctionm'ttes du fiusccaupyramidal. L'existence de voies encore inconnues entre t'~corce et tes ganglions de la t'asc pourrait donc être invoquée tnëme dans le cas de t'ussimitation légitime des contractions obtenues par excitation des xones motrices aux pttOton~'nesconvutsifsdcla crise comitiale. Of, cette assimilationparait discutabte certains savants. Xiehn dissocie exp~ri!nent:demcnttes convulsionstoniqucstctoniqucs,attribuantles pre. n)i<rcsaux gan~tionssous-corticaux.nu laissant t'ëcorccquetes secondes. Et ~nvcrricttt ('). se basant sur des recherches graphiques, nie en outre t'oripinc uniquement corticale des convulsions ctoniques. Mais nous n'avons nul besoin des din'erenccs qu'une analyse méthodique mettrait en )un)i'rc pour nous permettre de comprendre le rote des ganglions de la base dans ta gcnci-cde t'attaque eonvutsive. H sunit d'une démonstration de t'impu~sanccdes autres centresnous fournir la clef des coordinations et des systématisations de ta convulsion epiteptique pour être autorisa n rcctu'rctn'r, a t'aide dp la physiologiedes corps stries, t'cxptiration qui nous ectnppe. Or, t~s p:ntisans de t'epitepsie exctusivemcnt cortioatc ti~urcnt parmi tes xperimcntatcurs(nn ont contribue teptus activementat'assitnitationdcs ~ngfions sons corticaux aux ïones motrices de t'ecorce. i~x'iani (3 en '-Hct, en coUaboration avecTamburini, puis avec ScppiH t~. a mis ctaircnx'nt eu reHcftes propriétés de ces ganglions, propriétésdéjà proclamées du reste par Ferrier~ L'cminent physiologiste anglais a reconnu depuis ton~temps dans tes corps striés « des centres secondaires d'association, 1 déterminant une activité anatomiquc r~veittcc par des impressions pre- (0 (:Af. !!EYMAXS<SfMASOtX.7'ra!'f<)o~). !.on\a!n. 1893. (1) C'<\t:):mc)tT. t,'t'r «)m')t'«'td Motit'~fMM~<<(Dt!L'T.AncM.t.K)..M~h.t89U.} (3) Ltif-tAXt& TAMUUtuxt. S!« centri p~)<'<Mo<on, 1870. (4) t~ctAK) & SEPPtf. ~t'c/t. pfy /<'ma~ wf., i88i. (5) FERRIER, Les /bnc«omdu c<n'«!M. Paris, 1818. <3. sentes ou passces. Enfin, Vcttcr (i) etZiohn (2) sembientavoir défini. tivetnent prouvé l'intervention récite des glanglions sous-corticaux dans la genèse des attaques épileptiques. Et du reste, il n'est pas sans intérêt de constater que Jackson (3) tui-méme faisait, il y M plus de vingt ans, intervenir largementle corps strié dans iagenesodci'epitepsie. H sutïhde retire son ectcbrc article pour y trouver les éléments d'une théorie do la névrose baséosur le& propriété du noyau caudo. Nous nous croyonsdonc autorise à transporterdans tes ganglions de ta hase te mécanismede t'exptosion convutsive. C'est de ta que partiraient. dans ta grande attaque, les irradiations diverses destinées rea!iser les phases <)c la crise. Les ganglions seraient le point de départ d'une double série d'excitations.Les unes iraientvers t'ecorce, tes autres,directementou indirectement,{~gncra!entles centres butbo-mcduttaircs. Toute la symptotuatotogie' s'expliquerait par cette doubte irradiation. Les prodromes, et particutH'roncnt t'etut de mataise vague et indëterminc qui se constate parfois plusieurs jours avant la convulsion, traduiraient le déséquilibre initial des corps opto-striés. Ce déséquilibre, en s'accentuant, troublerait te mécanismecortical qui, dans nos conceptions, lui est subordonne. En s'accentuant, le déséquilibre tcrait pour ainsi dire explosion dans les ganglionseux-menu's. Cette explosion,en s'irradiantverste haut, créerait t'inconsciencf; en s'échappantvers tcbas.dansunesiderationinstantancf (te tous tt's centres moteurs, cHf cngotdn'ratt la chute; puis, <'n s'apaisant progressivement,e!ie donnerait naissance la st~ric des n)anif\'st:)tions motrices de t'attaque. Ainsi s'cxptitjucraient l'allure systcmatique des mouvuncntsconvutsifs, tcur succession regutiert;. tfurdisparitionmetho diquc. On trouverait cgatemcnt dans ce mécanisme les raisons d'un certain nombre de pinticutaritcs, et spécialement des fuites inconscientes et autres, qui terminent parfois en ta prolongeant la grande attaque classiquc. Cet cxposf succinct du mécanisme de l'attaque cadre, on le reconmntra, avec tes modalités tbnctionnettcs attriboabtcs tegitimfntent aux gangtions de la base. La physiologiepas plus que l'anatomie ne semblent donc s'opposer au rôle que nous voudrions faire jouer aux centressouscorticaux. Et nous ne voyons guère, sur le terrain physiotogique, qu'une objection motivce au trunsport des mécanismes primordiaux et essentiels de la grande itttaquf dans tes corps opto'striés. Cette objection est tirée df la localisation <orticat<'des auras dites intellectuelles qui semblentrenseigne)' t'ccorcct'ommc !<' point de départ de la décharge. Kous verrons fi (t) VETTEX, /'<V~<' ~/Af~.J<?r (DBUT.MEC. ARCH., XV.) (~ XtEnf. ~ft'/t.~rP. ~cff., t890. (3) JACKsox, 77x' ~ot)< t873. l'instant que notre conception ne prive pas t'écorce d'une intervention, métnc initiale, dnns !a crise épileptique.Car les ganglions opto-striés, en synthétisant tes mécanismes de l'explosion,n'en restent pas moins accessibtcs a des sources d'excitation extérieures. Nous aurons à disjoindre tantôt le centre convulsif(tes divers territoiressecondaires d'où peut sortir l'irritation prcnnerecn état de t'actionner. Ko ce moment, nous nous bornons dire que le siège de l'aura n'atteste en rien son origine cort!- <.)tf. Combien dt' phénomènes conscients ont leur point de départ en ttettors des territoires où se passent les faits de conscience! Et Gowers(i), rapportant l'opinion de Robertson, de G)asco\v, fait observer très judicieus<'m<'nt « que la perte de conscience peut être t'eftet d'unedécharg'}dirigée en t'aut, de la mémo façon que le spasme musculaire est t'cn'et d'une décharge se dirigeant en bas Uans i'ëpitepsif, counnu d;)ns toute autre mauifcstanon réllexe, t'ëcorce n'est que le sontntet d'un arc dont les points d'émergence peuvent se trouver par:out. Le siège de t'aura dite hucttcctuettc tut.it même régulièrement cortirat, ce qui nous parait discuhbte. il m' s<'rait nuttctncnt prouveque son origine c&sentiettcsc trouve dans t'ecorn'. Et a plus tbrte raison, cette localisation présumée tif peutelle autoriser a considérer )'attaqu convulsive connue se jouant pour ainsi dire dans cette mc<ne écorce. Ce qui procède suttit, selon nous, pour attester le rote essentiet des curps opto-strit'sdansla genèse de t'attaque. Mais nous sommesloin d'en avt'ir t!ni, memu a taidc de pareille conception, avct' la physiologie )):))ho)ogiquu des cpitcpsies. Car nous vous avons prévenusqu'il y avait à t))ir compte, dans la patttûgenie de la névrose, du mécanisme de ses diversesfornx-'s. Nous allons brièvement vous dire, au sujet des autres m.tntfstationséj)it('ptotdcs, ce que nous considéronsconnue essentiel et nttcs~irc t'intetti~ence de leur signification dans t'cchettc des dcséquitittrcmcnts qu't'ttcs résument. t'eut-on, tout d'abord, les rattacherphysiotogiquctnentaux désuquititxations des centres opto-striés? Serait-on autorisé, en s'appuyant sur ce que nous croyons ctrctcs propriétésbiologiquesdes ganglionsde la base, examiner toutf la série des manifestationsépileptiques comme autant d'extériorisations,variables en intensité et en étendue, du dés<quH)bre fonctionnel de ces ganglions ? Une telle conception, quoique motivée dims ses points essentiels, serait peut-être par trop schématique.Certes, une série de manifestations motrices,sensitivo*motrices et même viscendes pourraient très bien ne traduire que des désordres fonctionnelslocati~s à la base. Mais il reste évident que les modalités intcttcctuuttes de la !)(!vrosc ne peuvent se rattacher que secondairement aux perturbations physiologiques des ganglions sous-corticaux.C'est bit'n le déséquilibre (!) GowsM, De r~t~te. t'ans. t~3. de ces derniers qu'elles traduisent, mais ce déséquilibre, elles l'ampli. fient tellement, elles lui donnent une telle importance, qu'en présence de la gra~it~des perturbationsde !'ëcorf'e, les conditions originelles sousjaccntt's perdent de leur valeur et de leur signincation. Quant aux formesde la névrose que la physiologie n'autorise point à rapporter aux (onctions directe ou secondaire des ganglions sous-corti. eaux, une seuto explication nous paratt acceptabtc. C<'tte expiicatton aboutit, en dissociantles mecanisn)~ta dissociation de la névrose ellemême. Elle autorise les interprétationsisolées ù ces déséquilibres divers qu'cttetraduit t'nectivemnt.Elle Motive l'admission,non d'un seul point faible, mais d'une série possible de territoires amoindris dans leur résistance. Ëttc dissémine pour ainsi dire les tares en tes localisantaux endroits mutnes du trouble comitiat. Et il se pourrait, en outre, que certaines de ces tares en arrivent à s'inHuencer méthodiquement, te déséquilibre <tc i'un de ces territoiresrenforçant ft exagérant le d(~scqui!ibrc de t'autre. Cesco)n!)inaisons(tonneraient!a cteCde l'extrême niu!tip!ici!ëdes tbrmM de ta névrose. EUt's expliqueraientles faits étranges renseignés en grand nombre dans tes ouvragesde Fër<~ (i) et do Gowers (2) on comprendrait t'expfosion de la crise sous l'influence d'un bruitstrident, d'une odeur pcnibtc. d'une vision terriftante, en renseignant !e desequi!ibre partie) des centres de t'nuTc. (te l'odorat et de la vision. Elles contribueraientà t'c!uci()ationdu tnecanisme des (pitepsics périphériques,visccrah's. corticates. t))a!:un)f}ucs et autres. Et montrant t'intcnsitc et la variété dM. réaction: h't)r rotfun'onent et leur repercussionréciproques, elles nous feraient compt'n't)'t' en mmnc tempsla diversité des perturbations particu!ieres. tant aux cpitpsics qu'aux t'pih'ptiques. C'est tout ce que nous pouvonsdire ce sujet. Entrer dans des détails a!ors que fnnt ()<' données sont encore contestabtes. serait prématuré et dangereux a ta fois. Ce qui pr~cedf suuit, du reste, pour (icarter le reproche d'avoir mis dans notre expose un esprit d'exclusion systématique. Muis it nousscmbte que t'adu)is~i<'n de déséquilibres varies et diversement toeatisës ne peut nous ntasq~'t' la haute signification des ganglions de la base. Les des('quiti))t'tio[)s epiteptogéncspeuventse disséminersur !e:! divers points de t'axe cnt~pttnto-m~duttairc.Toutefois, te desequifibrc des ganglions de la base imp'iqm'. nousscn)b!e't-i),ce qu'on pourraitappeler le maximum de ta 'if'srquitibration c'est vers eux que tes perturbationscpitcptogencs viennent converge! )'cxp)o';ion dont ils sont te siège caractérisa le summum,te point culminant de la névrose; ils sont comme des centrer essentielssynthétisantle syndromecomitiat dans c<' qu'il a de plus complet (1) FÈftÈ. &~ ~M/fp~. Paris, 1890. (2) GowERS, r~MM. Paris, i883. et de plus caractéristique.Or, cette conclusion devait être mise en évidence. Ellemotivera, dans la suite, des considérations du piusbautinterct n'fatives aux significations régressives des troubles divers dont nous uurons vous parler. Nous avons vu, en eu'et, que les ganglions do la base représentent, pour un certain nombre d'auteurs, tes centresde t'emoti\ité. Nous verrons l'intervention dcgënerativc des émotions s'accuser puissamment dans nos derniers entretiens. Et, de près ou de loin, ('c)tt' intervention pèse sur ta patttogeniede t'cnsembte des états de dëgétKTcscence.blaudsley et Fc! <' ont, l'un dans le domainede la folie, l'autre dans t'enscmbte des manifestationsmorbides de t'Onotivitc, mis clairenu'nt en évidence !e rôtf prépondérantdes émotions. Ce qui précède n'avait d'autre but que de rattacher la pathogënie de l'épilepsie aux innuenct's fonctionnellesengendrant les états morbides de la desequ'tibration émotive et inteth'ctueUe. En reconnaissanta ces altérationsmorbides une même localisation physiotogique,nous croyons avoir renforcé leur tien origine! tout con)n:c nous pensonsavoir légitime rintruduction des cpitcpsies parmi tes syndromes dpgéneratifs. Mais cette conception, unie à celles qui précèdent, ne se borne pas à nous donner la clef de parentés morbides. Elle nous permet de sérier, au point de vue degcnëratif, les nM)da!itcs de l'épilepsie. Et, pour en arriver il est nécessaire de nous mppfter certaines considérations.Ce rappel cotupietera nos vues sur tes mécanismesvaries des ep'tepsies et mettra, pensons-nous,les choses au point. U nous permettra, en second lieu, de compléter l'intelligence régressive des épilepsies par une étude systemauquu des causesepitcptogenes. La crise comitiate nous est donc apparue comme schématisant une sorte d'arc rencxc dont le sommet serait occupe par tes ganglions de la base. Nous avons dissémine sur le parcours de cet arc des centressecondaires, et nous avons fait appel l'intervention de ces centressecondaires pour expliquerlesformes avortet's, atténuées, tocatisecs. tarveesou autres de la névrose comitiale Cette conception est donc plus qu'un settema: elle semble vraie, reettc dans le domaine des faits et parait se pHcrat'interpretation de l'ensembledes manifestations cliniques. Toutefois, pour vo.us mettre en mesure d'apprécier tes choses de cette manière, il est nécessaire de vous remémorer quetques.unes des considérations e<=St nticttes émises en divers endroits au sujet du mécanisme des divers reth'xes et des déséquilibresqu'ils extériorisent. t)ans le r~texc, il faut considérer, en dehors de ce qu'on pourrait appeler t'eche!) <t<s causes, la <nu)tip)icitedes points de départ. Ptus te circuit est essentiet et haut ptace dans la série évolutive & taquetto it appartint, plus nombreuses se conçoivent les branches afMrentcs. tes ptaques réceptives périphériques. Et la quantité considérable des lieux d'élaboration du truuble initial est t'\i<tcmment liée au nombre de ces appareils de réception. Le déséquilibre d'un centre supérieur est donc, par ce fait, à la merci d'une série contid~rabto(te sources de perturbations. Et les motifs (le la dcscquitibrationdes gansionsde ta hase vous apparais. sent, par cette raison, théoriquement nombreux et divers. Mais ta multiplicité des pointsde départ n'est pas le scut facteur dont on doive tenir compte dansle mécanisme d'un rettexc. Les ptaqucs terminâtes,les centres echetnnn<ssurles branches anorontcs n'ontpas tous ta mumcvaleur fbnctionneHe. Certains centres intermédiaires, d'un Mm'tibre stable et solidement etabti, n'interviennent que ditticitemeot dans la gctx'-se du trouble tinat. U'autrcs, au contraire, d'une grande instabilité, d'un potentiel accumule, peuvent, sous une faible excitation, donner lieu à des décharges considérâmes.Or, rappctcx-vousles considérations gène. rales émises à ce sujet dans nos premières conférences. Veuittez vous ressouvenir de nos systématisations des dtnY'rents territoires de t'axe fnccphato-meduttairepar ordre d'instabilité et de puissance, et vous vous trouverez en possession des données essentielles du probtcmt'dont nous cherchons la solution. Pour ne point compliquerce problème, nous ferons abstraction,dans la mise en train du rettexc cpitcptogënc, des variations d'intensitéd'une même cause. Uc mcme nous negtig<;rons tes dinerences individuelles pour les retrouver ultérieurementdans l'étude particulière,non ptus des épilepsies, mais (tes cpiteptiques.Nous ne considérons que tes réflexes localisesa ta hase, dans leurs rapports avec les dcscqttitihrcssecondaires qui vifmtf.'nt pour ainsi dire tf& actionner. Ces descquitihrcs sont donc théoriquement nombreux.Nousles rappelions a l'instant en insistant sur leursignification isolée. Nous verrons tout a !'hcure, par ta série des causes occasionnettes, (juc tes faits motivent et attestent l'existence et la valeur que nous leur accordionsthéoriquement. Nous allons en quelques mots tacher de mettre en relief la sériation qu'ils réalisent. Cette sériation nous ramènera progressivement a une justificationde la place supérieure et culminante que nous y assignons aux centres sous.corticaux.Car en sus de leur nombre, il y a comme une gradation qui s'établit par voie de supériorité entre les divers centres secondaires. les plus innuents, les plus actifs, ceux dont l'intervention est ta plus énergique,sont les centres à potentiel etcvë, à haute tension, à instabititë permanente.Ces centres sont avant tout les territoirescorticaux. A l'autre extrémité de tachette sont tes centres médullaires et sympathiques. Les territoires bulbaires occuperaientune place interne* diaire. it y a donc des crises épitcptiques d'origine intellectuelle, sensorielle, viscérale, périphérique. Cela signifie que la mise en train du mécanisme convulsif est liée à des déséquilibres secondaires des centres auxquels incombenttes différentes sensibilités.Ces centressont ce qu'on nomme les endroits d'élaborationde la charge initiale. Et c'est en somme la diversité des territoires d'élaborationde cette charge cpitcptogcnc qui crée la variété des opinions concernant la muttipticité des mécanismes de l'épilepsie. C'estsurtout la déchargecorticale originelle ci primordiate {m'envisagentles partisansde l'épilepsieexclusivementcortical'.« L'écorec donne te signal do l'attaquo, dit François Franck (11, en provoquant la suractivité des éléments cetiutaires de la moelle et du butbe. » « Les centres corticaux, surcharges par une excitation directe ou réttuxe, dit Féré (~, donnent le signât de t'exptosion qui se répercutedans les centres inférieurs, u C'est en localisant dans les divers départements de t'ecorce la charge opiteptogcneque Magnan (3) a pu écrire que « la prédominance de chacune des manifestationsde t'épitcpsie est en rapport direct avec le xicge ptcdominant de la décharge a. Et c'est, symbolisant de la tnéme manière t'epitepsie tout entière dans le déséquilibre du centre entrent, que Christian (4), reprenant certaines idées de Jackson, en est arrivé, connncle célèbre pathologisteanglais, à tocatiscrt'épih'psiedansles tubes frontaux. On aboutit de cette façon à des antinomies. à de véritables quiproquosscientifiques. C'est ainsi que pour Christian, par exempte, la convulsion n'est plus Ic signe pathognonioniquede t'épitepsic. Ce signe se résume tout entier dans la perte de conscience qui {orme à elle seule le symptôme essentiel d'où dérivent tous tes autres. En réalité, les contres corticaux jouent un rote prépondérant dans t'étaboration de l'excitation initiatc, mais ce rote ne doit pas nous fuire meconnaitre l'ensemble des autres territoiressusceptibles d'engendrer la crise épih'ptiquc. Et Gowers a pu dire avec beaucoup de justesse que les convulsions épileptiques sont tributaires (tes dinerents points de l'axe cérébro spinat. Toute manifestationépiteptiquecomportedonc pour ainsi dire, par les seulesconditions de ses mécanismes, une double signincation. Par l'origine de l'excitation, elle traduit la tocatisation du déséquilibre initial. Et cette focalisation indique par sa valeur psycho-pbysiotogiquc comme l'indice de régressiondu déséquilibretui-méme.Les répercussions qu'elle engendre, l'étendueet ta gravité de la crise attestent l'extensionaux centres essuniietsde la déséquitibrationdégénérativc. Quand les crises Jarvées semblent ne faire intervenir que des localisatioxs restreintes, il faut donc conclure a une déséquitibration secondaire limitée ainsi qu'il une intégrité relative des centres de ta base. Au coutnure, torsquc ta crise éclate contme sans raison, ainsi que cela se passe (tans t'épitepsic idiopathique,tnettant un jeu d'embtée tout le circuit (i) t'~ANçotsFHAKCK. ~.</cHF~MMwo~<'<'jdM('6rt'MM.Paris, 1887. (2) FÈ!!&, f.M ~<~&t. Paris, t890. (3) MAGNAN, Leçons<Mf les Mtn~dt~H)M<«~. Paris, t873. f4i CURtSTtAN. 7'/«'/(tKn<w<'y)/<!<&'«?H<x. janvier <?). épiteptogono, ctto atteste une déséquitibration intense, toujours latente, un véritable état de mat épileptique virtuel. Elle amDno, par )a muttitudo des causes dontelle sembletributaire, parla résistance amoindrie que lui opposent les centres opto'striés, une réc)!c infériorité dans la lutte biolo. gique dont la dégénérescence traduit les défaites et les étapes. Mais, Messieurs,nous vous avons dit que la sériation régressive que comportent tes mécanismesépiteptog~nea se motivait encore par l'étude des causes dont ils sont tributaires. Volontairement et en vous prévenant de nos intentions, nous avons négligé tes variations si nombreusesque comportet'étiotogie de la névrose. Nousallonsreprendre,dans ses éléments essentiels, l'étude des causes dont relèventles diverses manifestationsde t'épitcpsie. Le groupementet t'analyse des données étiotogiques relatives aux di< rentes formes de la névrose peuvents'cncctuer de deux manières différentes. H est.possible d'envisager successivement la série des causes particulières chacune de formesde l'épilepsie.Et cette façon de procéder n't'st pas dépourvue d'intérêt. Mais d'ordinaire, la subdivision des données étiotogiqucs s'opère d'une autre manière. On institue commeune sorte de triage en répartissant les causes on causes occasionncttcs et en causes prédisposantes. Ces deux classifications permettent l'étude des causalitéscomitialessous teurs deux aspects essentiels, et il y a lieu de tes utiliser successivement. Toutefois, l'une d'elles ne nous arrêtera pas longtempset devra forcément être écourtée. Ce serait, en effet, s'exposer a des redites sans intérêt que d'essayer do faire le retevé causal de chacune des manifestationscpitfp tiques. Nous nous bornerons scinder en deux la liste des épitcpsh's. D'une part, nous rangerons l'ensemble des modalités groupées sous le nom d'épilepsie partiette, et. d'autre part, nous étudierons isolément la furme dite f'ssentiettt', l'épilepsie idiopathique. Nous compléterons la sériation des causes par une revue selon le second mode de groupement. L'analyse des causes occasionnelles et des causes prédisposantes nous conduira l'étude de la prédisposition héréditaire, étude qui terminera cet entretien. On dissocie donc d'ordinaire les causes des épitt'psies partiettcs ds causes de t'épitcpsie idiopathique. Nous avons à peine signaté cctt distinction générique lors de notre exposé des épitepsiM. Et cette mani~fp de faire contraste avec certains procédés classiques.Sajustincation résutfc d'abord du caractère plus particulièrement clinique de ta subdivisionc))< méme; puis, il nous parait, en second lieu, que le bien-fondédes démarcations étiotogiques établies entre les deux formes, reste contestable. Certes, cliniquement, les deux modalités de la névroso sont assc/ régulièrementn'connaissabtcs et la séparation se réclame, juste titre, d'un certain nombre df caractère distincts. E!t<' invo(~e la nature d~s auras, l'absence de la perte de conscience, t'unitaicratitédes accidents, (asimuttanéitô ou la succession des manifestationsconvulsives, la nature du spasme tonique ou clonique. Mais elle se fonde particulièrementsur des expérienceset des interprétations expérimentâtes.L'épitepsie partielle est pour ainsi dire le triomphe de t'expérimcntation.Elled'aitteursason actifd'avoir contribuaà la découverte des localisations motrices. Et c'est, en sonnne, sur ces !oca!isationsqu'ctte a déHnitivetnent étabH ses assises tes plus sotides et les moins discutées. Cependant,i! y a lieu dorechercher si. cliniquement tout comme expérimentalement, la speciatisationde )'épi)epsie partieHe reste inattaquable. Ctiniquemcnt, cette spécialisation est sujette à caution. Silvestrini (!). après une étude comparée des caractères prétendusdinerentiets,a c nclu à t'identite du mécanisme des deux névroses; la ditfercnceM~aput simplementdans une extension variable de l'aire des con~~of~Pu~), Seppili (2) et Luciani ont déclare à leur tour, quetqu~cn~s~p~s.qu l'épilepsie partielle et t'ëpitepsie générale sontd~tKfbrm~d'unmet&e~ processus morbide. Les savants itaUensn~at~afpcut~j'eP~âp~L~ t'nort à réaliser pour unitier ainsi tesda't~~OQa~es essenUoM~M lepsie. Tous deux croyaienta rot.c!uwvé!nentcprt;cate'~e~onvu!' sions.Tousdeux croyaient.'tr ~ires motr~~u~ lit commo sions. Or,!e voisinage, t'intime~mtod~c~aircs motf«!psj.u~&f~)t comme en aparté des déductions que ia~Itmqueet !'aa~tQatî~no!ogiqut' sen)- btnient seulesinspirer. A nipsure~edes<n~<~t~ teriiiédiaii-esse produisent, les détitnitations prinntivMme~nLd~Curvaleur,et Souques (3). ';uoiquc partisan de la dissociation u~~Mx formes, écrivait récemment K qu'it faut cependantavouer qu'il est oes cas où les diMicuttés d'une recon. oaissance paraissent insurmontables M. Quant à l'expérimentation, sesamrmationsscmbtaientinattaquabtcs.EH'* "pposait la diversité possibte des mécanismes de l'épilepsie essentielle, t unité invariable du mécanisme de t'épitepsie partiettc. Cette dernière passait pour réclamer, sans exception, ~intervention de t'aire motrict'. Si t'on détruit la couchecorticale, pas d'épilepsie partielle, disait Francis Franck. Or, SeppiH trouvait !'épi!epsie partielle (tans un cas où htsctér'~e des zones motrices rendait impossibte l'intervention de ces territoires corticaux. Les excitations des faisceaux blancs sont impuissantes & produire t'épitcpsie partielle, attestaient encore tes expérimentatpurs. Et Dunoc (raccompagnait ta retation d'un cas indiscutable d'épitepsi M) 8t),vBSTM:«, Con<n&M~.)OMtt!a~o~Kdto. etc. (Riv. sPMtM. Ot poncT.. ~880 .) (2) Seppu. Studio <:na~H!«'o-e/<M)<'o,etc. Rc~io-Emitta, <886. (3) SOUQUES. ~(!nM<~ de médecine, IV. Paris. i8M. (~) Dt)Ft.oc, De l'épilepsiepartielle. fRBV MMÊt).. i89t.i partielled'origine sous-corticale,d'une série d'observationspresque aussi concluantesque )a sienne. Cependant ta distinctiondes deux modes d'épitepsio,battue en brèche dans son exclusivisme, subsiste dans une certaine mesure. Toutefois, il nous semble qu'il faut rechercher en dehors d'une diversité des tnéca. nismes, la raison de lours différences. L'épilepsie partietto est souvent d'origine occaaionnotte. Ett& Mtôve de causes appréctabtes, quoiqua Landouxi (1) ait rapporté un nombre respectable de cas exceptionnets dans lesquels,jusqu'après t'autopsie, l'épilepsiepartielle est restée privée de substratum anatomique. t/épitepsie partielle a pour cause des lésions localisées, des tumeurs corticales ou sous.corticatcs,des foyers méningi. tiques et autres. Elle procède fréquemment d'un traumatisme crânien. Bergman, qui a rolevé 8.92S blessures à la tête, a noté !32 fois t'cpitcpsie partielle. Mais, commel'ont bien mis on retieftes recherchesde Mattct (2), les lésions syphilitiques sont l'un des fucteurs essentifts de t'épitepsie jacksonnienne.Elle peut résulter de la présence d'un tubercule cérébrat; mais elle n'a parfois d'autre origine qu'une plaque méningée irritant directement ou indirectementles centres moteurs. H sembte que dans ces cas, selon Souques et Charcot (3\ te début crura) soit te plus fréquent. L'ëpitepsic partielle réclame donc d'ordinaire l'intervention do causes tangibles. On dirait qu'elle ne traduit que l'excitation pure et simple de l'agent irritant dont elle relève. Elle réalise ptutot une expériencequ'ctte ne traduit une prédisposition.Cependant, une généralisation prématurée serait dangereuse.Pitres(4) et Féré ont prouvé, par l'existencede véritables substitutions ctittiques, que les épilepsies par(ie)!esne pouvaientprétendre aux rigueurs démonstratives de t'expérimentation. Le transfert des auras réatisé par Hirt et Buzxard et renseigne dans notre précédent entretien, témoigne hautement en ce sens. Enfin il est toute une série d'épilepsies partielles liées aux intoxications, à l'alcoolisme, au saturnisme, à t'urémic, a t'éctampsie, t'acétonémie,qui sont restéesjusquece jour non justiciables des causes anatomiques. L'ensemble des accès cpiteptiforme~ ré<!fxes, matgrc des apparences étiotogiques ptus concrètes,n'en est pas moinsd'un mécanisme ditncitemcntexpticabtf pour tes partisans de l'épilepsie partielle exclusivement lésionnelle et corticale. Quoi qu'il en soit de ces considérations, une conclusion bien appropriée~ notre sujet noussemble résulter de t'anatyse des documents expérimentaux et cliniques. L'épitopsic partielle atteste d'ordinaire l'absence d'une prédispositionou d'une tare névropathique prononcée;elle affirme (i) LAKoouz). McMM de tM~~)HC, i884. (2' MAU.ET, <~M(n~M/t~t à <M<&! r~. ~p/(. Thèse de Pans. i89t. (3) SOUQUES& CttAKCOf. y«t('rcM/<Me de la r~ton para<fn<f<(Soc. ANAT.. (3) 5ocavss Ctt~ttcon, Tuberculosede ta ré,qiore pnracentrale.(SoC. ~rrAT., t89t.~ i91. (4' PtTHES. ~M<<Kr</Mf~MM(~M)Mt/<'MM. 'REV. DEMÈM.,t8S8.; f'intcgrité des centres épiteptiques; elle oppose t'équiUbro stable do ces centres A l'action tocatiséedcsa cause productrice. Elle ne compte donc qu'une signification dégénerative nulle ou réduite; cttc ne trahit d'ordinaire que de très loin la prédisposition. Elle peut être, par suite de la (téséquitibrationqu'e)teétablit, te prétudcde la régressionelle n'on symbo)isn aucune dus étapes essentielles. L'intensité des causes dont elle reteve réduit encore, tout comme sa symptomatotogierestreinte, sa signincation régressive, tnuis en ta connrmant cependant. Car vous venez de voir la multiplicitédes facteurs génériques de l'épilepsie jacksonniennefortm'r comme une série décroissante. A la suite de osions grossières, graves,se rangent une catégoried'altérationsde moins en moins étendues, de plus en ptusgénératisees ou banatt's.L'échelle des causes dicte donc déjà, dans t'~pitcpsie partielle, t'indice de régression. que!que faible ou atténua qu'il soit. Plus l'épilepsie particite éclatera sans raison sursaute ou sans besoin notabte, plus elle traduira la prédisposition l'intensitécausale démontrera t'intégrité desapparei!s de résistance, l'équilibre des centres ôpiteptogencs n'accordant a l'épilepsie que ie minimum pour ainsi dire expérimenta). Car nous n'entendons pas r~damer pour !'6pi!cpsie partielle la nécessite d'une prédisposition réguHt'-rc. Cette prédisposition est probabtcmont l'exception et, lorsqu'elle existe, son degrc atténué la relègue a t'arriere.ptan. Toutefois, il est esscutie! ile constater qu'eHe n'est pas entièrement exclue de cette manifestationépiteptogene. A ce sujet, on objecte souvent aux partisans d'une prédisposition atténuée de certaines formes d'épitepsiepartielle, la disparition(tessymptômes sous t'inuuencedu traitement chirurgicat, par exemple. Cependanton ne pt'nt perdre de vue que l'épilepsie, dans sa forme essentielle, peut céder a des cautérisationsde la muqueuse nasale, à l'extractionde polypes rctrojtharyngiens,a ta disparition de calculs biliaires et vésicaux,etc. Et l'échelle dt's prédisposition:très variable, permet de concevoir la nécessité de causes énergiquespour (tonner lieu à ta névrose. Contrairementi1 ce qui se passe dans l'épilepsie partieUe, la signification régressive des données étiotogiques domine l'étude entière de l'épilepsie essentielle. Et cette différence fondamentaletient probablement, en première ligne, à la diversité des innuenccs dont se réclame l'épilepsie idiopathique, En effet, tandisqu'on a longtempsattribué l'épilepsie partielleaux irritants des seules zones motrices de l'écorce, l'épilepsie partiellerelève, au contraire, d'originesmultiples. On admet que les désordressoit périphériques, soit viscéraux, soit localises a chacun des départementsde l'axe encéphato-méduttnirc, peuvent faire éclater la névrose. Et l'on ne recherche point, comme dans l'épilepsie partielle, une relation plus ou moinsrceUn entre l'étendue de ta lésion et l'ampleur des manifestationsconvutstves. L'épitepsie essentielle est tributaire des moindres causes et semble ne procéder que d'cite'tnemc. C'est que, contrairement à t'épitopsiejacksonnionne. l'épilepsie idiopathiquo traduit un désequitibrovirtuel permanent. Elle atteste la prédisposition, et dans une relation qu'on pourrait regarder comme proportionnettement inverso a l'étendueet à la gravité des causesproductrices.Par ce fait même, etto comporte la ptua haute signification régressive. Et par ce fait également, ette permet, contrairement à l'épilepsie partielle, une division de ses facteurs ëtiotogiques en causes occasionnelleset en causes predisposnntcs. On subdivisait aussi jadis les causes de t'ëpitepsio en essentiellest't symptomatiques.Cette distinction servait mêmede base a une subdivision de la névrose. Ces dincrenciations ont disparu presque dë<!nitivemt'nt. « Les anciennes barrières s'abaissent entre l'épilepsieessentielle et tes épitepsiessymptomatiqucs,dit Outmont(t) M. L'unité du mécanisme de la crise comithte n'autorise plus que deux catégoriesde causes, les occasionnelles et les prédisposantes. Les causes occasionnelles ou causes déterminantes peuvent se subdiviser en locales et générâtes. Les causeslocales comportent une répartition et une variétéénormes. Toute la symptomatologieparticulière t'epitepsie jacksonnicnnese retrouve dès l'abord à propos de t'ëpitupsie essentielle. Les lésions syphilitiques tuberculeuses les ptus variées peuvent donner lieu a des crises convulsivescpitcptiquM.Les irritations des nerfs péripheriqucs ou viscéraux, soit traumatiques,soit pathologiques,arrivent égalementdéterminert'dpitepsie, et Furë (2) rapporte une s~rie de cas de ce genre. Les tumeurs,surtout les tumeurs siégeant surtes muqueuses, sont des agentsllpilcptiqucsindiscutables Eichhorst(3)signa)eun certain nombre d'épilepsies guéries par t'entevcment de tumeurs des cordes vocales, du nez, de t'arricre-gorge. La présence de corps étrangers dans les cavités organiques constitue, en maintes circonstances, la raison locale de l'explosion convulsive. Le sympathique abdominal est a son tour fréquemmentle point de départ des convulsionsrénexes. En résumé, chacun des départements du système nerveux peut devenir l'occasion d'accès convulsifs.La lésion sera le plus souvent nettementHpprcciabte et constituéepar des néoplasies,des exsudatsinflammatoires,des altérations variées. Elles pourront n'être décelables que par le microscope,comme dans les cas de sctérose névroglique signâtes par Chaslin (~). ou de périartérite renseignés par Ptocq et Marinesco (S). Enfin, il leur arrivera (i) Out.MOKT, 7'/«'ropeMf!~d<< M<'fm'!<<.Paris, ~89{. (9) FËnÉ. Leç ~~«M. Paris, <890. (3) EtCHnonsT. //<)<?.derspecialPathol. Wien und Leipzig, t89t. (4) CHASt.tN, C<?Hfr)t. à l'étude de la sclér. <<'&. (ARCH. DE M&D. EXP.. !89t.) fS~ B).OCQ& MAtttKMCO. S«r /<f! ~<cn.<de l'épil. MMH/. (SMAtNBtX~t) <K9.) d'échapper à toutes tes investigations et de constituer do véritables zones épiteptiqucsdont le moindrecontact 8U<n< pour déterminer un accès. Ces zones de sensibilitéspéciale semblentaffecter particutièrementl'extrémité céphalique, !a tempe (Bravais), l'ailedu nez et la t6vre (Detby), le lobule de l'oreille et la peau du cou (Bochetbntainc). l'angle interne de t'cei! gauche (Honsen). Landcscn (1) rapporte un cas où la zone épiteptique occupait exclusivement ta main. Dahscc qui prccMc, nous avons p!us ou moinssértë les causes occat-ionnettes locales par ordre d'importance.Nous désirions, de cette façon. vous montrer la névrose comme faite d'une sorte de déséquilibrevirtuel (tont la tendance à l'extériorisation cro!t en mcrne temps que diminue l'importance du facteur ëtiotogique. La préexistence du mécanismequi préside a ce déséquilibre affirme déjà la possibilité théorique de son existence generatc. La série décroissante des causes montre que son apparitiondépend d'une espècede rupture des résistances qui s'opposent son extériorisation. Elle apparait finalement comme une sorte de dt'ctanchctnent!ic~!a moindre poussée pathologique, au moindrecontact physiologique.Et cette propositionse verine d'une manière plus éclatante par l'analyse des causes déterminantes générâtes. Parmi les causes déterminantes générâtes ngurcnt tout particulièrement les grandes intoxications. Marie (2) leur attribue même une importance aussi protbnde que gencrate. Seton cet auteur, t'cpit'psic dite esscntiottt' reconnaitrait presque toujours pour origine une infection qui, ayant évolue dans la première enfance, aurait produit des lésions encéphaliques laissant une trace indetcbite. Le rôle de la sypmtis(tguro ici a nouveau au premierrang. Et son intervention présente dans ce cas une allure spcciate. La syphiiis, en effet, n'agit plus comme précédemment par ses altérations néoplasiques spécifiques; son action paraît plus génératc, plus subtitc n la fois. L'épitepsie syphilitique précoce éclate, en cnet, aux pcriottcsinitiâtes de l'infection. C'est donc en entamantla puissanceorganique, en minant tes résistances qui s'ottrent à l'explosion convulsive virtuelle que le mat spécifique engendre la crise comitiatc. Fournicr(3), dans des observations indiscutables, appuie de sa grande autorité l'origine infectieuse primordialeet spécifique de l'épilepsie dans certains cas. Sctun t'cxpression du savant spécialiste, la névrose n'est ptus,dans ce cas, de nature syphilitique,mais d'origine syphilitique.Et c'est probablement scton un mécanismeanatogue qu'agissenti'ensembtc des causes déterminantes générâtes. Ainsi se comprend te rote des émotions et particutieremctudes émotions dépres- (<) LAKMSKM, tM~dMe~t~o~nZott):Mnt MetMc/Mn. Dorpat, 1884. t~!) MAmE, J)!~<:<t0)t et épilepsie. (SEMAINEMÉDICALE, i8*)3.) (3) FouMOEh, ~M<<!c<'on$paM~tt~< Paris, 1~94. sives, des excès, du surmenage sous toutes ses (orntcs. De cette façon é~atemcnt s'éclaire la pathogénie des épilepsies nées de tenionsintettectucUes prolongées, et do cette manière s'explique la coincidence du génie et de l'épilepsie. Le génie, dans ces cas, serait moins un accès de névropathie tarvée que le résultat d'une dérivation des forées nerveuses, par une soustraction des résistances laissant au déséquilibre virtuel l'occasion- de s'extérioriser. Mais it est éyident que. bien ptus encore que tes causes déterminanteslocales,tes causesdéterminantesgénérâtes réclament !:< prédisposition. La fréquence de leurs manifestations, la généralisationqu'elles comportent mettent hors de doute la nécessité d'une tare névropatttique préexistante. Cette vérité pouvait se dissimuler sous l'apparence des rapports directs que notre esprit admet facilement entre les causes tangibleset les résultats plus ou moins éteignes de ces causes. A propos des facteurs etiotogiques gc-néraux,J'illusion tombe, le mirage cesse. La rareté des causeslocales excusait t'exotusivismedes partisans de t'intcrventiunisotéc de ces facteurs spéciaux. La fréquence des causes générâtes n'autorise plus que desrapprochementsétiotogtques. Si loin que l'on pousse la recherche des motifs déterminants de la crise comitiale, la nécessité de la prédisposition se retrouve inévitable. Et les théories qui semblent te mieux en état de s'en passer finissentpar la subir quand mutne.inétuctabtemcnt. La doctrine que l'on pourrait nppeterla doctrinede la dernière heure ta suppose finalement,et ce df t'avis même de ses auteurs. Kous aimons vous résumer brièvementces vues ingénieuses et nouvelles. L'impulsion féconde apportée par Bouchard aux recherches sur l'autointoxicationprovoqué des travaux déjà nombreux sur la toxicité urinaire dans les divers domaines de la pathologie nerveuse. L'épilepsie devait des premières, par son caractère exptosibteet convutsif, attirer à ce point de vue l'attention des observateurs. Déjà en 188!). Lemoine (t), sans preuves expérimentâtestoutefois, comparait t'épitcpsic a ta crise qui marque le déctin des maladiesinfectieuses. Denis et Ct)ou))pc(2)eurentte mérite d'organiser les premières recherches expérimentâtes. lis conclurent que la toxicité des urines des épileptiquesne présente rien d'anormal et reste comparable à la toxicitéde t'urincdessujetssains. Toutefois Férc(3', reprenant, la question d'une manière plus méthodique,déclara t'pxistencc d'une hypertoxicité des urines préparoxystiques.De leur coté, Hct'ter et Smith (4) concluaient,par !e dosage de l'indican et des matièresanalogues contenues dans l'urine, qu'il existe une relation constante entre la fré- (t) LEHOtXK,C(tM~<<M/t~MM, 1889. (~ DEKts& CMOUM'E, Bulletin de la &x'. de 1889. (3) t'ÈRË. Bulletin de la Soc. de Mû~ i890. (4) !!ERTEH& StUTM, ~tf-YorA Me<<t'< Journal. Août et septembre t89' quence des accès et le degré des putréfactions intestinales. 11 semble a"jourd'hut que !c problème approchede sa solution définitive,grâce aux r'-cttcrcttcs (le MM. Jules Voisin et A. Pcron tt). L'épilepsie, selon ces nhscrvatours. serait, dans ses diverses manifestations, liée à des crises d'auto-mtoxicatiun. U existe pendant les attaques une hypotoxicité urinaire qui cède avec les accès. Le trouble mental isoté tui-meme scmb!e)'ait. chez hs cpitcptiqucs. reguticrements'accompagner d'hypotoxicitë. De ycmbtahtes conclusions pourraient para!trcpmi wncitiabtcs avec tes jo'opositionsessentict~'s qui précèdent. Les cpitfpsies relevant d'agents toxiques semblent à première vue perdre la p!ns large part de teur fat'actùresp~cif!quc'.Elles ne sont plus que des accidents que rien ne ('(tordonne en dehors d'une perturbation nutritive aussi vague que génërittc. Cette perturbation devient le seul substratumpositifaccessible aux investigations,susceptiblc de fournir les éléments d'une nouvelle pathog~nie et d'une ctassitication dennitive. En d'autre'!tertnes, la prédisposition, ruinée autant qu'inutite, en!cveraitaux névrosesteur plusimportant < riterinm de régression et de dégénérescence.Eh bien, tnemcavecl'intoxicution comme facteur primordial de la névrose, la prédisposition se r.'trouve et s'impose. Aux yeux des auteurs mêmes de la théorie toxique, cHc npparïut comme une inevitabte nécessitettteorique,commeune réalité pratique, et cette prédisposition, ils reconnaissent des caractères hctuditaires. MM. Voisin etPeron admettent, en c<!et, que t'auto'intoxic.ttion est favorisée par un système nerveux congénital ou t!ereditaire défectueux.Et il est prob:d)te que la fréquence et la variabilité des autoinfections mettront, dans l'avenir, davantage encore en relief le rôle .~sentie), indispensablede ta prefiispositton dans ta genèse des formes t'~cntiettes de la névrose.L'echottc des variations indivtduc!)cs, vis-u-vis 'j'on agent toxique connu et dosabte, piaide encore en (avcur de ta prédisposition. Cctt variation des résistances, mise expérimentalementtfurs de <)cutc par MM. Godart et Stosse (2), montre ctatrement que les desequitihr(s restent,maigre une origine unique, tributaires de la somme des ten- <):tnct's individuettes qu'on syntttétiscsous te nom de prédisposition. tt est donc nécessaire d'examiner de plus près ce qu'il faut entendre par prédisposition cpiteptogene. La prédisposition epitcptogene peut être acquise ou héréditaire. Sous tf nom de prëdtspositiun acquise, il faut évidemment comprendre t'<'nsembte des perturbations diverses qui, sans occasionner par ellesmêmes l'explosion comitiatc, préparent pour ainsi dire le terrain,soit en exagérant t'imprcssionnabititédes centresépitcptogènes,soit en réduisant (1) Jut-Es \'MS)K & A. PEHON, Ac/<- de MMrof., 1892 et 1893. (2) CoOAKT& SLOSSE, Rcch<<<&<~!<r /ft ~O.n< Kr)M«t)'t'. (JoOttXA). us MÈttEOtt:. Bmxettes.t893.) tes résistances physiologiques. Certes il est bien difficile d'arriver à quelque précision dans de telles recherches, et l'on n'a guère le droit que d'émettredes suppositions.Sousla perturbation individuelpeut tou. joursse cacher ta prédispositionancestrale,et l'immixtionde cettedernière ruine pour ainsi dire moralementt'inuuence de la première. Nous tenons cependant à vous renseigner quelques-unes des causes qui paraissent pouvoirengendrer de toutes piccesta prédispositionépitentogenc. Nous devons citer en première !ignc les grandes infections acquises. Pierre Marie, ainsi que nous l'avons dit précédemment, voit dans un certain nombre de manifestations épiteptiqucs les reliquats de maladies infectieuses contractéesdans l'enfance. Les troubles de la vie tœtato, t'état de mort apparente, t'asphyxie due à la constrictiondu cordon, les dcfbr. mations du crâne par l'application du forceps ont été plus ou moins énergiqucment incrimines. On a recherché les raisons de la prédisposi. tion dans une mauvaise hygiène des premièressemainesde la vie du nou* veau-né. L'habitude de placer l'enfant unitbrmémentsur le même côté a été accusée, par suite de la ptagiocéphatie qu'cttc peut engendrer, de pousser à t'épitepsie. tt n'est pas jusqu'à ta nourrice qui n'ait été soupçonnée de créer citez le nourrisson une tare ncvropathiquotout au moins virtuelle. Ainsi que nous le disions a l'instant, une étiologie basée sur ces influences restera longtempssujette caution. Elle manque de preuves catégoriques tout d'abord. D'un autre cut~. on comprend dinicitement la rareté rotativede l'épilepsie, comparéea la fréquenceet nous oserions dire pour quelques-unes a la banalité de leur action. La chose scn)b!c même manifestement tourner au dilemme. Ou les causes en question créent récllement et par cttes-memes l'épilepsie,et alors on ne comprend plus le nombre restreint des epitcptiquesen face du nombre considérable des enfants infectes, mal nourris, mal ~couches, mat venus. Ou tes soitdisant agents cpitcptogcncsréclamentun renfort, et il est dimcilf' de ne pas le chercher dans cette prédisposition relative qu'on voulait f)nn)cmen< éviter en dissociant ce que Gowers appelle les causes éloignées de t'cp)- tcpsic. En réalité, la prédisposition epitcptogèncest une prédisposition hcrë. ditaire. Et c'est dans l'héréditéqu'il faut chercher les raisons du dcs~quilibre virtuel qui fait ainsi éclater la névrose a propos de tout commeà propos de rien. C'est, surtout dans les variationsde cette hérédité ncvropathique que réside pour ainsi dire l'explication conciliatrice de toutes tes divergencesrotatives à la portée des tendances héréditaires dans t'éctc. sien du mal comitiat. Cette prédisposition héréditaire peut, en effet, relever de l'hérédité directe et montrer t'cpitepsie engendrant t'épitepsie. L'hérédité similaire, dit Féré, niée par Louis, est dans t'épitepsie plus fréquente qu'on ne le croit. Et uëjcrine donne dans sa thèse d'agrégation des exemplesindiscutables d'unetransmissiondirecte do la nécrose comitiale. Toutefois, cette filiation reste limitée, et s'il fattait ne s'en tenu'qu'aelle soute, l'influence de t'hcrëdité se trouverait considérablementréduite. Mais cette hérédité porte plusloin, et il faut la voir au delà de la transmission (je l'épilepsie par des ancêtres épileptiques; l'observation nous renseigne la névrosecomme évidemment tributaire de la série des manifestations qu'on comprend sous!c nom de ntmittG nëvropathique. La famille nevropatitique est donc tout entière à englober dans te cadre (tes facteurs de l'épilepsie. Et avec elle, la série des visantes concourt u former à t'ëpitepi'icune tignee anccstrate à la fois multiple et variée. Maisla collectivité des générateursde t'cpitepsio remonte tncme au delàdes névropathesde toutes marques.« Nous trouvons l'épilepsie,dit Fere (I), dans la descendancedes individus atteints de malformationstératologiques,des névropatheset des psychopathes,des goutteux, des diabétiques, des rhumatisants, des phthisiques, des syphilitiques,des alcooliques, des saturnins. H C'est donc toute la famille diathësique qui, à la suite de la famille ncvropathiquc. intervient pour créer à t'épitepsie une généalogie aussi recutee que complexe et multiple. Et Laseguc (2), qu'on n'accusera pas d'étendre démesurément t'cpitepsie, se prononçaita son tour dansle mêmescns.KQu'on fasse une enquête sur tes familles dont les épileptiques vrais sont issus, dit cet auteur, on trouve un nombrethnitc de cas collatéraux. Les ascendants, quand ils ont présente des troublesmaladifs, étaient atteints des affections les plus diverses du système nerveux, de la bizarreriea l'aliénation confirmée; ils avaient contracte des mariages consanguins; ils s'étaient tivrës a des débauchesde tout genre; ils appartenaient a une race, pour mieux dire à une tribu (le degdtu!)'cs où ils avaient eux-mcmcsinauguré la déchéance. alcooliques, vicieux, vagabonds, dëctasscs de n'importe quelle classe de la société. Les ascendant'; responsablescomptent dans leur progénituredes idiots, (tesinurmcs et des difformes.enfants mat venus,sans qu'on trouve la raison de cette imperfection congénitale. » Le rote de t'hércfHte est donc sun!sammcnt établi et atteste par les faits. Mais on constateen mçme temps que son influence variable laisse a la ~rie des causes tout le jeu nécessaire à ta conciliation des opinionsles plus divergentes. 1.'épilepsie peut ne traduire que la répercussion(tes désordres ancestraux, faibtes et atténues. L'ancctre de t'ëpiicptiquesera un bizarre, un mëtancotiquc, un syndromiquc au syndrome a peine décelable. L'atcootique surtout, seton Lcgr.nn (3), engendre fréquemment ti) !ÉttÈ, Les ~p~f~. Paris, ~890. (2) LASÈGOE, Ë~M m~M~. Paris, i884. (3) LBGKAtN,MM< <!&'ccn~M)e.Paris, i88?. un convulsivant. 11 arrivera même de ne trouver tes germes de ta névrose que dans les altérations nutritives d'une goutte ou d'un diaMto particu* tiersa l'ascendant.Mais l'épilepsiepourra retcvnrdet'épitopsioette.mémc, de t'hystériu, de l'idiotie ou do toute autre manifestation morbide d'une trieuse gravité et d'une réctte portée régressive. Les origines lointaines ou directespermettentdoncà leur tour de sérier t«s épilepsies.Car il est évidentque t'épitopsie originaire des perturba. tiens imposantesde la névrose comitiatc, des hystéries graves, de a folie ou de l'idiotie, témoigne d'un voisinage immédiat de la dégénérescence absolue. Tout au contraire,t'dpitepsie symptomatique d'une simple per. turbation du caractère. de la nutrition ou do l'activitéd'un ancêtre, indice régressiffaible, ne comporte qu'une signification dégénërativc restreinte. semble que des modificateurs heureux peuvent imprimer à la descen. dance du porteurd'une tettcépitcpsieune poussée ramenant cette descen. dance vers l'évolution norntatc physiologique. Entin, l'intensité de la prédispositionrégressive s'accusera dans un autre sens par la précocité (te l'apparitionde t'atTcction. Et cette précocité est à ce point un signe de marque de la névrose que Lasègue se refusait à voir l'épilepsie idiopathique dans toute manifestation comitiate survenant après la vingtième ann~c. f.as~gue visait simplementdans ce cas la pré. disposition qu'on pourn'it appdcr ntaxima. CcHe prédisposition, i! ne l'admettait que renforcée,éctutant prématurément et commeà la moindre pression. Mais cette prédisposition pt'ut, au contraire, nécessiter, pour arriver & )\'xptosion convutsivc, le concours prolongé de circonstances déprimantes ou perturbatrices.Les faits renseignés dans la thèse de Ddam'f(i) sont concluants ceté~ard. et il para!t hors de doute que la précocité ou l'apparition tardive de t'épifepsic peuvent à leur tour con). pteter les indicationsde t'étio!ogic et servir de critérium a !'intensiié de la prédisposition. Mais la prédisposition peut encore s'étudiersous un autre aspect. Ce n'est pas par ses seules origines qu'elle intervient dans la sériation des épileptiques elle contribue A cette sériation & t'aide de ce qu'on pourrait appeler ses conséquences.L'importancede la tare d'un épileptique se reconnait, en efït't, aux répercussions pathologiques qu'elle engendre dans la descendancedu névropathe. Et le caractère de hautegravité de la névrose se précise même a l'aide de ces répercussions morbides généalogiques. Car il est généralcment admisque répiicpsie possède l'héréditéta plus chargée et ta plus grave. C'est t'ëpiiepsic qui, de toutes !<'s névroses, produit le ptus grand nombrede dégénérés inférieurs et de vésaniques. Enfin t:) stérilité des épitpptiques les signale encore d'une manière par- (t) DEt.AKEf, ~.«tt ~Mf MM~~ de r~t~MM «tfdtM.Paris, t8S9. (icutière comme te terme ultimede régressionsdëgénérativesabsolues. Et finalement il résulte des recherches récentes de Koehter (1) que l'épilepsie abrège régulièrementla vie. Elle serait, en effet, la plus fréquemment tuorteUe des névroses. Les donnéesprécédentes,relatives à la prédisposition, & son universalité, à ses origines, à ses degrés et à ses conséquences, constituent des documents essentiels au point do vue particulier où nous nous sommes j.iace.Ettcs vous montrent la ptaco fréquemment occupée par les t~pitcpsiesdans l'échelle de ta dégénérescencc. Elles justifient l'étude que nous en faisons immédiatementaprès la revue des dégénèresinférieurs. t/épitepsie vous apparaît ainsi tantôt comme l'aggravation subite d'une tare tcgere, nevropathiqueou diathcsiquc, tantôt comme ta capitalisation ultime d'une série de troubles antérieursqui vont nnatenient aboutir à la déchéanceabsolue, à l'extinctionde l'individuet do t'espëee. t/etude des épilepsiesétablit donc de diverses façons, aux épileptiques, (tes gradationsdans la série d~gen<!rative.Ette les établit par la diversité (le ses <brn~ la variété <)<'s mécanismes dont chacune d'cttes semble pouvoir relever. Elle tes aftirme par les divisionset tes nuances de son ctiotogie t'omptexc et muttiptc. Cette étiologie nous montre, à son tour, la prédisposition accentuant et renforçant, la formule régressive de chacune des épitcpsics. Et cependant nous verrons cette formutc se comptiqucr encore dans notre prochain entretien. Nous n'avons fait appel, pour évaluerla portfe d~cnerativc de l'épilepsie, qu'~t la pturatit~ do ses formes, de ses mécanismes et de ses causes; l'étude des ~pitcptiques va devenir une autre source d'indicationset d'informations. L'cpitcptiquc,en '-tict, comporte, en dehors de ta forme d'épilepsie qui le caractérise, des attributs particuliers, variables en nombre et en importance.Cesattributs sont tes stigmates. L'étude des stigmates fera l'objet de notre prochaine conférence. Elle complétera définitivement t'etude des valeurs dcg~ncrati\s individuettes <te t'importantecatégorie de déséquilibresque constitm'nt tes épileptiques. ()) KoBMLB!), ~~eM.Z<'t~<)r.~rP~</c~Xm!.

D!X!ÊME CONFÉRENCE. ÉPILEPTIQUES ET DÉGÉNÈRES. 'rittiondégénérative des épileptiques. CauM délernainanto etpr~dispositiou. Y.tti'ur eoa)p!ementaircdes stigmates. M)e et importance de la déformation cranienneseton t.asegue. L'asymcti'ie faciale. Les recherchesde i'~cofc italienne. tmportanee et signification destares anatomiques. Lestares physiologiques. Recherchesde fere, de !.ombroMet dexon ëco!e.– Les st)~<natM~]rc))if)ue9. Le dosequiitbrcen'oUonnct et affectifparaitprépondérant. JustiScatioas do cette opinion. Soa interventiondans t'~Totutien.eomitiatc. !!tût mental des cpiteptiques. Dn'er~te des opiNteM ËtBothit~ et imputshitô tnorhidcs. Le caractère des ~e~iques ses <!)riatioM. Leur iotcrj~tation basée sur la physiotogiede t'épilepsie. Les épileptiquesselon Féré. L'impulsioades épileptiques. Les fugues des epiteptiques. Génie et cpi!cj'!ic. Ëpitcpsic et criminalité. La doctrine de Lombroso. t.a théorie épileptique complète la Utéorie ataxique. Obje(ti&udcLombroso à la théorie de la dégénérescence. Les crimesdes e)'tt<p)iqt)M. Leurssignest'ait o(;Mcmonique! LeurTnrMtë et la dirersitéde leurs interprctatious. La rc5ponMbi!ite des cpite~ttquc~. Erreurs et dangersdes théoriesactuette!. Impossibilités pratiques. CaMct~rfsgénériquesdes cpHeptiques. Oppositionaux théories actuelles. L'écoleposithitten'Mt pas de~atmeedevant t'epiieptique. La prison-asitc. Hôte du médecinselon te;) théories aouveUct. MESStEUns, Notre dernier entretien me parait avoir mis hors de contestationquet- <)ues propositions essentielles que je tiens à vous rappeler, n vous a tout d'abord motive l'importance des manifestationsépiteptiformescomme "ynth'otncs de dégénérescence. L'épilepsie existe, en effet, à tous tes degrésde PécheUc des dégénères. On la rencontre sirlessommets,parmi ts natures d'etite on la retrouvedans les bas-fondsde la dëgénërescence, 'ioubiant et aggravant t'idiotie. Mais à ces variations s'en sont jointes ~'uutres. Les formes multiples de t'ëpitepsic ont nécessite des mécanismes divers, et te circuit, le cycle épileptique nous a révélé des déséquilibrenx'nts variés; il a montre des points faibles, des locus wt~MM ~SM(at!<«B nombreux. L'intensité du dcscquitibrementest ensuite venueajouter ses ttuctuations à la somme de ces caractères dinerentiets. Nous avons pu '~abHr ainsi une série de troubles d'importancecroissante, créant entre )cs épitcptiqucs comme une hiérarchie dans la dégénérescence. !/bCrédiie a définitivement établi et sanctionne cette hiérarchie.Nous l'avons vue accumulée, capitatisée dans tes deséquitibremeots profonds qui mènent à l'idiotie et à ta stérilité. Et parfois, dans les épilepsies dites Mcidcntetles.partiettes et autres, son peu d'influence a concordé avec la xuperticiatitéde la névrose. Puis l'étiologie est venue, à son tour, renforcerces considérations.La banalitédes causes a fait cctater l'intensité de la prédisposition.L'importance du facteur étiotogique a révélé, en menu' temps que les résistances considérablesvaincues, la mibtcsse de ta cause prédisposante. L'épilepsie a disparu parfois avec l'esquille, la tumeurou tout autre agent qui l'avait engendrée. Elle n'existaitalors que virtuellement,dit-on parfois. Et t'épilepsie profonde, incurable, idiopathique témoigne de l'intensité avec laquelle la tare héréditairea pénétre t'organisme. Enfin, les divers centressusceptiblesde déscquitibrcment,leur importance, leurs rotations ont, à leur façon, selon nous, établi définitivement notre sériation des épiteptiqucs. Car si le mécanisme convulsif lié aux désordres des ganglions moteurs de la base est essentiel dans les épilepsies, il ne représente qu'une variété fonctionnelle do la névrose. La sensibilitémorbide des corps opto-striés semble comme un aboutissant final dans le circuit cpiteptog6ne; mais pour y arriver, le déséquilibre primordial prenddes voiesdiverses. t) siège parfois dans un centre limité, sensibte ou moteur, déterminant une migraine, une névralgie, un tic. U peut longtempsse cantonnerdans un départementscnsorie!. U lui arrive de débuter par les centres médullaires,comme il couve, en certains cas, pendant de longues années à la surfacede l'écorcc. Mais c'est nnalement vers les ganglions de la base qu'il tend progresser; c'est t~ qu'il vient trahir son origine et révéler son caractère névrosique comitial; c'est là qu'il aboutit lorsqu'il est accumule par t'heredite. et c'est peutêtre de là que l'hérédité )e prend afin de le transmettre pour ainsi dir d'une pièce. Lorsqu'ators te déséquilibre epHeptogcne s'est dénnitivement établi dans ces centres terminaux, l'involution degcnerative semble inexorablement instattcc. Elle peut se trouver masquée par un fonctionnement en apparence régulier des autres dppartcmettts nerveux elle n'en existe pas moins d'une manière continue et sans cesse active, et maintes fois, à notre insu, elle se répercute insidieusementsur tout le fonctionnement cncephato-mëduttairc. Cette intelligencequi vous parait supérieure en porte le sceau, matgrc l'illusion. On a pu, en scrutant l'intellectet le caractère de ces épileptiques de génie, y retrouver cantonne quelque part le déscquitibremcntindéniable. En surveillant leur vie, leur santé, leurs fonctions, la névros est apparue fréquemment, active et permanente. Elle, accumule lentementsa charge, elle mine sourdement tes résistances, pour éctater tout à coup à la moindre dépression, à la moindre faiblesse des centres qui lui opposent pour ainsi dire une barrière, un rempart. Et l'importance du siège ultime de l'épilepsie confirmée traduit à sa façon l'importance degénérativede la névrose. Les ganglions où nousla localisons constituent, nous l'avons dit à plusieurs reprises, une étape entre les centresbutbo'n)édu!taireset l'écorce. Eux seuls possèdentencore l'instabilitéque réclament à la fois la gravité des réactions et les nécessités <te la transmissionhéréditaire. Nous no reviendrons pas sur les considérations physiologiquesqui motivent cette manière do voir. Toutefois, nous tenons, au point (le vue spécial de t'épitcpsie, A vous en renseigner une qui nous para!t de circonstance. Si nos suppositions,dont nous tenons une fois de plus à vous affirmer le caractère provisoire, sont exuctes, ces ganglions nous repré' sentent tes localisations supérieures des réflexes génitaux. Et vous savez que le spasme cynique est rapprochepar tous les auteursd'un accès comitial. ~Mt~Mtft trcfM, disaient déjà tes Latins. Enfin, seuls tes gangtions de ta base nous apparaissent comme susceptibles d'être le siège d'un déséquilibre permanent virtuel, sans porter une atteinte trop prononcée aux fonctions végétatives et intettfctuelles. Mais. disions-nousen terminant notre dernière conférence, ces divers éléments ne sont pas les seuls que nous possédions pour motiver cette sériation physiologiqueet dcgénérative introduite parmi tes épileptiques, t.es stigmates constituent un autre mode de classement tout aussi concordantet tout aussi significatif. Leur revue fera donc l'objet de l'entretien d'aujourd'hui. Nous venons de voir que l'importance des causes déterminantes est en raison inverse de la prédisposition.Nous allons vérifierla contre-partiede cette proposition au sujet <!es stigmates. Plus la prédisposition est mar- ()uce, distante des causes, plus les stigmatessontaccusés. Et cette proposition généralese renforce encore par la constatation d'une ree)!t; sériation entre ces signes de dégénérescence. Nous avons vu que les stigmates anatomiques comportaient la plus haute signincation degcnerative; les stigmates sociaux, l'importance la plus atténuée. Or. nos epiteptiques her6ditaircs, irréductibles présenteront(tes caractères organiques et fonctionocts anormaux et. muttiptes. Le déséquilibresnperncie!, au contraire. ne rcvetcra que des tares minimeset réduites. Tous tes caractères de sériation de ta névrose se retrouveront donc dans ta nature ou ta répartition, l'accumulation ou la rareté des stigmates. « Les épileptiqueschez lesquelsta maladie paraits'être développéespontancment.dit!éré(t),c'<'st-a-dire sans cause appart'ntc,sont ceux qui présentent en générât te plus grand nombre de stigmates permanents de dt'-genércscence, le plus d'anomalies organiques ou fonctionnelles. On peut même dire que les anomalies d'organisation sont doutant plus nombreuses et d'autant ptus importantes que ta maladie s'est manifestéeà fi) FÈRÈ, t.&< ~t~tM. Paris, 1890. un âge moins avand ceux qui sont atteintstardivement ont résiste ptus longtempsl'inftuencodcs causes déterminantes vulgaires: c'étaient donc les moins. prédisposés. » Cette proposition signiiïcativc et autorisée motive et synthétise toute notre conférencede ce jour. Les stigmatesvont donc. leur tour, nous fournir une classification des épUoptiqucs.Les stigmates anatomiquescomporteront dans cette ctas. sitication la signification la plus grave. tts nous révéleront t'épiteptique àforte prédisposition, t'epiteptiquo-ne. Pour être complet dans l'énumëration des stigmates anatomiques rencontrés chez les épileptiques, il faudrait reprendre les déformations de tous genres accumulées chez l'idiot épileptique. Mais l'idiotie primant pour ainsi dire l'épilepsie, nous vous prions de reporter vos souvenirs vers cette partie de la conférence relative aux dégénères inférieurs où nous avons mentionne les tares anatomiques de l'idiotie. Leur rappel ne figurerait donc qu'à titre connrmatifdetavatcurde notre scriation des stigmates. Nous bornerons cette rapide revue aux tares anatomiques de t'épiteptiqac ordinaire. Ces tares anatomiques sont connues depuis longtemps dansleurs carac* téristiques cssuntiettcs: mais les théories de Lombroso les ont mises pour ainsi dire en relief et en lumière. C'est ù t'etan imprimepar Lombroso et son école aux études anthropologiques que nous sommes redevables de Ut plupart des données que nous allons résumer. Disons cependant que tes anomalies de devetoppement.fréquentes chez tes épileptiques,n'avaient pas échappe aux prédécesseursde Lombroso.Lasègue s'étaitmême ingénié à étab)u' sur les déformations anatomiques un critërium de )'ëpi!epsi<' idiopathique. « On confond sous le nom d'épilepsie, dit Lasègue ~), deux ordres de manifestationsmorbides.U'une part, tes crises convulsives avec perte de consfh'nce pendantl'accus et, par suite, impossibilitéde se souvenir, non seutcmentdessymptômes, mais de l'existence même de l'attaque; d'autre part, la maladieépitcptiquecaractériséepar des crises comitiatcs revenant à intervalles 1)!us ou moinsinégaux et soumiseà une évolution qui lui est propre. » Las~ue rechercha l'origine de t'~pitcpsie vraie dans un troubte nutritif osseux congénital, assez analogue & ceux dont nous avons parlé propos des idiots. Seule, la déformationosseuse liée aux troubles survenus dans la consolidation des os de la base du crune et de la face, témoigne, selon Lasc~n'. du caractère essentiel de t'cpitepsie. « L'asymétrieépHcptogenc, dit-it, s'accuse par une saillie plus ou moins notable d'une des moitiés du frontal. Cette saillie globuleuse occupe la région sus-orbitaire dans ta plupart des cas; quelquefois elle se porte «) !.AS(;(.UB. Ar<'<m'i'.<~n~'f!~<~M)<~<'<'tn< 1877. plus on arrière, au niveau do ta suture avec to pariétal correspondant dont )'))e compromet ta symétrie. » Et ette retentit d'ordinairesur te système osseux de la face, ajoute t'aut'-ur.ets'y accuse par des déformations c<'rtaim's. (c On constatea i'examen, tantôt une asymétriedes orbites, tantôt celle d'un des os malaires qui fait une saittiecvidente,tandis que t'osparattetc subit une dépression,souvent toutes les deux. M « L'inspectionde la voûte palatine,continue Lasegue, mA cirait fournir un comptément(t'informatinn indispensable. L'arête qui tMce la ligne médiane est plus ou moins oblique, et les deux côt~s de ta vnutc du palais n'effectuent pas ta même courbure.M Et plus loin, it ajoute: '< t! arrive que les parties molles du visage participent visiblement a la déformation des plans osseux les muscles sont alors, comme chex tes gibht'ux,soumis destractionsinégales,et la face ne se contracteplus également d<'s deux côtes; tantôt un des deux sourcils s'abaisse, tantôt tes tevrcsse devient et s'entr'ouvrcntobliquement, tantôt les pticaturesde la peau sont plus marquées clans une des moitiés du visage. » !t est évident que tes théories de Lasègue sont exclusives, tant dans te Mécanismequ'elles invoquentque dans les conséquencesqu'ettcs veulent et) tirer. L'cpitepsic idiopathiquen'est pas simplement une infirmité anatomique, comme te voulait Lasègue. Les déformations crâniennes traduisent des déformations cérébrales. Nous savons, aujourd'hui que te «'rveau dicte au crâne ses caractères et ses dimensions, et nous savons aussi que les anomalies cércbratesont leur origine aittcurs que (tans les vices de conformation isolée et spécinqucd'un organe; ettes traduisent une h)r<' maladive, un déséquilibre intime des grandes lois de ta nutrition; <-))ps représentent une involution morbide téguéc par hérédité ou acquise 'f'-s les premierstemps de la vie. Lasègue a méconnu le principe des dégco'-rcst'cnccsqu'avait, le premier, aninné Morcl, et taute d'uvoir étargi ses hcrixons scientifiques, il a crée, a t'aide d'éléments dûment observes, une doctrinefactice et mort-née. (cependant, en dehors de<: questions de doctrinequ'elles s'efforcent de motiver, les constatations d<' Lasegue sont exactes. Saret(l). reprenant les (('berctx's de t~asegue et comparant un nombre egat d'épiteptiqueset de sujets sains, avait trouvel'asymétriefaciale dansla proportion de ?.30 p. c. chez tes epitfptiqucset de 30.32 p. e. chez les sujets non épileptiques. ) '5) a recherché ta proportion des asymétrieschez les névropathes.Ces f'chcrches ont montre la prédominance des déformations cranio-taciates dans t'épitepsie. Amadei (3), Venturi (4) ont également constata la fré- '<) SAML, /ta'Aer<<&t<n!~M&Mf<M.(LYO!<NËt)tCAt<,<878). (2) FÈHË, f.M ~!t<~MtM.Paris, t890. t3) AM~DËt, Sulla <antO~M et ~rc~. der l'anthr.,iS83. (4) VBKTtHU, La p~MCe~at. «.tOtKAt.KDI KNMOPOt. 1886.) quence des déformationschez les épileptiques. Pison (1) a établi qu'elles sont surtout frpqucntcs dans tes épilepsies précoces, c'est-à-dire dans celles qui présentent l'hérédité la plus chargée. Quant à cette asymétrie, ainsi que l'a montré Laséguo. elle porte donc en mémotemps sur le cr&ne etsur la face; cependant elle peutse limiter :t !'un ou t'autre ou s'accuserdavantage sur l'une ou sur l'autre partie. Les bosses frontale et pariétatc sont d'ordinaife peu accusées,-l'orbite-moins largeetmoinshaute, l'osmalaire peu saillant, le maxillaireintérieur comme raccourci, le nez dévie. Les dents sont d'habitude plus mat plantées et plus mauvaises du cote le moins développé; ettcs sont du reste généralement vicieuses, cariées ou retardées dans leur ovotution. Le crâne présente fréquemment des synostoses prématurées, ainsi que de la microcephatio, de la ptagioccphatte ou d'autres anomalies de dévetoppement. Lombroso a insisté sur la capacité exagérée de la fosse cérébelleuse. La face on'rc assez souventdu prognathisme, un devctoppcmentanormal et une augmentation du poids de la mandibule. Les épileptiquesrevêtent fréquemmentdes déformations(lu pavillon de l'oreille, une implantation anormale des cheveux. Zuccarelli (2) a trouva dix-huit fois des asymétries thoraciquessur vingt épileptiquesalicncs. Les anom~Hesdes organes g~nito-urinaircs sont assez communes che~ les ëpiteptiqucs. Bournevitte et Sollier(3) ont insisté sur t'ctroite parente que ces anomalies créent entre t'epHepsioet l'idiotie. Ëttes portent fpecialement sur !c testicule et la verge; mais il est probable que la situation ptus profonde des organes génitaux de la femme permetseule aux anomaiics de l'ovaire et de la matrice d'échapper à l'observation. Quant aux extrémités du corps, elles semblent participer, dans une certainemesure,aux disproportionsde !a faceet du crâne.Tonnini,Civadetti et Amati ont trouveque chez les epiteptiques, la grande enverguredépasse la taille dans 25 ou 30 cas p. c.. tandis qu'ette ne lui est inférieureque dans 8 ou 9 cas p. c. Lombroso(4) rencontre chez tes épiteptiquesune haute taille et un poids supérieur à la moyenne. Fcre fu) a veriné l'exactitude de ces constatations. Il observe, en outre, chez les ~ptteptiques.des malformations diverses et caractéristiquesdes dégénères en générât; il a trouvé souvent des doigts pa!més,syndacti!iës,surnuméraires,de l'asymétrie des mainset des pieds, des anomaliesde développementdes dincrentesparties des membresinférieurset supérieurs. fi) Ptso?:. ~M~/n<da;Mf<)M~MM.Paris. 1888. <3) Zt'ccAnBtJ.t. Congrèsd'on/Aropob~McntH)~ Rome, 1885. (3) BoNtNB~)~ & SoLUEn, Des anotHaM~ des o~<tt)« ~n«au~. (PMGBÈSMt: (:A< t888.) (4) LoMBRoso, Congred'anthropologie erun<n~ Rome. t885. (.) FÊttÈ. ~/p!t' Pari.<. <890. Mais il n'y a pas que tes vices de conformationet les asymétries externes qui caractérisentles épileptiques. L'étude des viscères, et notamment du cerveau, renseigne de fréquentesanomalies et des lésions nombreuses. t~s auteurs se plaisent distinguer,au sujet de l'encéphale,deux ordres d'altérations. Lcsunes.occasionnettes,seraientreprésentées par des néoformationssyphilitiques, tuberculeuseset autres. Les autresseraientréputées cssentiettes. Ettes auraient non seulement la <hcu!tc d'engendrer t'épitepsie, mais encore cette de subdivisertes épitcptiques en épiteptiques d'occasion et en épiteptiques idiopathiques. Pour découvrir la raison des troubles de ces derniers, il faudrait s'armer du microscope et chercher (tans la névrogtic. !cs vaisseaux ou tes altérations cellulaires, la justincation de leurs crises convulsives. Nous n'admettons, et nous vous en avons (fit longuementtes misons, entre les ëpitcpsiesque des dinercncesrelatives et non des différences essentielles. Nous croyons, pour la très grande tttajorité des épilepsies,si pas pour toutes, à une prédispositiontoujours

tcthc, mais d'intensitévariable. Chez les uns, cette prédispositionrëctantt',

pour produire ses enets, des lésions massives; et (te mctne que la gravite de la cause indiquait la faiblesse de cette prédisposition, la gttërison qui suit la disparition de la lésion en aflirme à son tour le peu d'intensité. Mais pour les mêmesraisons, une altération banatc, microscopiquercnfbn'c la tare héréditaire sans la créer cependant. Au fond, c'est te dése- (}uitibrc physiologique que t'ëpitcpsie traduit. Et les lésionsne font que le mettre en évidence quand toutefoiselles n'en sont pas la conséquence, ainsi que des auteurs d'une recttc autorité le prétendent en ce moment. Car il faut bien se rappeler, dit Burturcaux (1), que chaque attaque provoque des troubles circu!atoh'cs intra-craniens et médullaires qui se traduisent,quand la mort surprend l'épileptique en état de crise, par des lésionsvasculaires. En casdb longue vie, ces troublesvascutaires unissent par amener des désordres vasculaires persistants et des lésions également persistantesdes ététnents nerveux. » « En somme, (lit Féré. l'ensembledes observations anatomiquesporterait à accepterla conclusionqu'Herpin avait adoptée sans en donner des raisons sumsantes~« Il est impossiblede ne pas voir une prédispositionfi t'épitepsie dans un retard marqué du développement générât, n Cette proposition se vérifie surtout si l'on tient compte de l'état de nutrition si souvent défectueux des épileptiques. Car, malgré t'aftirmationde Lombroso, l'épilepsie, la scrofule et la tuberculose ont des accointances fréquenteset intimes. Et Ferri (2) a pu dire avec raison que les phthisiques et tes tuberculeux se trouvent en grand nombre parmi les epitcptiques des maisons d'aliénésou de détention. (i) BMU.UMAUX,Ëpt~ptM. (BtCT. MtCYCL.DBS SC. t<6t).) (9) FKKRt. Con<~ d'anthropologie cnntUM~. Rome. 1885. Mais, Messieurs, nous avons hato de vous mettre en garde contre des généralisations hâtives. L'épitepsie est loin d'être une, et les épitep. tiques, vous l'avez vu, forment une série parallèle pour ainsi dire à la série des dégénérés. Ceux dont nous venons de vous signaler tes taressont les proches des dégénérés inférieurs. Ils représentent dans l'épilepsie ce que les idiots congénitaux & malformations accumulées synthétisent dans t'idiotie Et peut-être y aurait-il lieu d'appliquer aux epiteptiquestes vues de Jules Voisin relatives a la double subdivision des idiots. Cet auteur rapporte à l'hérédité accumulée les tares anatomiques nombreuses la régularitéet la symétrie de certains dégénèressignifieraient, au contraire, l'intervention de causes accidentelles en dehors des influences héréditaires. Nos épileptiques ditformes et asymétriquesseraient tes victimes d'une capitalisation des tares a travers plusieurs générations; les autres ne devraient leur épitepsie qu'à des perturbations survenues durant la période soit ftï'tate. soit embryonnaireou pendant les premières années de renonce. Et cettedistinction, coïncidant avecd'autresse rapportantaux (onctions. aux aptitudeset au caractère, renforceraitencore la parentédes uns avec les dégénérés inférieurs et l'assimilation des autres aux simples déséquilibrés. Toutefois nous n'insisterons pas sur ces distinctions auxquelles nous avons déjà fait allusion diversesreprises. Elles se vérifient du reste a nouveau au sujet des stigmates physiologiques. Nous venons de voir a l'instant que tout l'ensemble de l'économie accusait un retard plus ou moins marqué du développement générât. Le fonctionnement organique confirme dans la même mesure les données anatomiques. « On a souvent discuté autrefois, dit Féré (i), sur la question de savoir si t'épitcpsie avait reçu le nom de mal herculéen parce que les sujets qui t'n sont atteints onrent, en générât, une constitution athtétiquc, ou bien parce que le demi-dieu était atteint de ce trouble nerveux. L'étude approfondie de l'état des forces chez les épileptiques,défaut d'autres documents. aurait pu sunire à trancher le dcbat; on aurait pu s'assurer que tes épileptiques ne sont vigoureux que dansleurs manifestationsmorbides. On sait d'ailleurs, depuis les recherches de Moreau de Tours, que t'épilepsie coïncide fréquemment avec la chlorose, la scrofule, la tuberculose, états pathologiques qui ne concordent guère avec une grande énergie musculaire. Mais même en dehors de ces états morbides, les épiteptiques sont rarementvigoureux c'est un fait qui a déj~ été souventsignato. mais que je puis corroborer par des observations personnelles tandis que ~00 individus sains, de vingt a cinquante ans, donnent une pression dvnamométriquede o3 par la main droite et de 40 par la main gaucho, 400 épiteptiques du memf ~ge donnent 36 et 32, c'est-à-direque chez les «) FËRK. ~<n~7~t&t. Parii:. <890. épileptiques, it y a une inférioritéde 31 pour la main droite et de 32 "/o ~our la main gauche. Férc ~) s'est tivrë à une étude très détailléede la force musculairedo la main et du pied des épileptiques.Nous relevons dans ce travail les particularitéssuçantes. L'auteur constate tout d'abordque chez les dégénérés, un certain nombre de mouvements manquent complètement. 11 etabtit chez eux la supériorité assez considérable des mouvements de flexion. L'exploration comparée et détaHteo des mouvements divers de chaque main montre la prédominance des gaucherschez les ëpiteptiques. Cette prédominancene so révèle pas seulement par t'examen dynamométriquc ordinaire, elle s'accuse égalementà l'explorationde certains mouvements moinshabituels. Mais au pifd, contrairementà ce qui se passe à la main, la force extensive dépasse la force de flexion. Quant à l'attitudegénérale,dit )[*'eré (2), un grand nombred'épileptiques ont, dans la station debout, une attitude qui rappelle celle des quadrun<anM leurs pieds s'écartent pour élargir la base de sustentation. L'examen des empreintes de ta marche prises par Lombroso (3) connrmccettt' assertion. L'Ëcote italienne s'est du reste livrée, à la suite de Lombroso, à unee~ exploration tuinutiuuscet dctaitiee des épileptiques. Nous lui devons dt's connaissances nouvelles; nous lui sommes ëgatftnent redevables de ta rectification d'anciennes erreurs. AvantLombrosoet scsc!cvcs, on croyait a la rareté des troubles sensoriels chez les épileptiquesainsi qu'à l'intégrité de leurs fonctions. « Selon toutes anparcncf's,dit Gowers(4). beaucoupd'epitcptiqucs jouissent d'une sahtc parfaite et mono robuste. Le fbnctionnctnentdes divers organes entre les paroxysmesest normaL pt au sujet de la sensibilité, Rendu ~) écrivait « 'tous les auteurs qui ont traite de t'cpitepsie sont unanimes pour d~ctar<*r que les troubles de la sensibilité sont extrêmement rares dans cette maladie. » Lombroso et Atbcrtotti t6~ ont, au contraire,démontre la fréquenceet l'importancede l'obtusité- tactite. L'obtusitcdes quatre sens, indiquée par Thomsfn (7)est confirméeparTonntni(8)etCivadct!i(9).0scrctx!<owski~0). «) FÉRÈ, La ~/n?w/t'onde la force tM!M<'M<a)M. (Soc. DE B)0!.OGtE,1889.) (2) Ft:«t:, ~.< ~)t7~M«' Pari! 1890. (3) t.0!)pnoso. L'/<o)))))!<'tn'Mt'M~. Paris, <887. (.H COWËHS. De r<))~te. Paris, <883. (H) REScu, Dc.< noMfA~t'~ .~HM!t<'<M. TMse, <87S. (6) LoMBttoso, ~'AotOtHecnnXMf.Paris, <887. (7) TttOMSEX, A'<Wt~. C<'t~a<M<1882. (8) To~KfXt. ~.M <~M?<'p~< Docca, iM6. (9) &VADËt.).t, Congrèsd'an/Arapo~M criminelle.Rome,1885. (i0) O&ERËTMOWSK!,Neurol.CM~a~&!M, 1886. sur 93 cas d'épilepsie, n'en aurait trouva que il dans lesquels il n'y avait pas de troubles de la sensibilité; 66 fois la vision était atteinte, 48 fois le ~out, 28 fois t'ouïe, 60 fois le toucher, 69 fois l'odorat, M fois le sens muscutaire. Dans une étude déiaiHëe des din'ërcntes formes de la sensibilité généra!c et spceiate, Agostini (1) conctut a une généralisation très marquée des troubles portant sur ces diverses fonctions.Ces troubles, scton J'auh'Mr itaiit'n, sussent pouretablirdeiinitivctnentla natm'<?degenerative de t'cpih'psie. hcs epiteptiques présentent souvent une diminution de t'acuite visuelle. Selon Uttotenghi (2j, le rétrécissementdu champ visuel à Hmitcs irre- ~t)tit'rcs,avccentaii)t'souscotomes périphériques, avec hennopie partielle \t'rtica)c non hontonyme, serait l'un des caractères essentiels de l'épilepsie t'n dehors des attaques. Ce rétrécissementdu champ visuel, Féré dit, en net, t'avoir rencontre ehcx plus (!u quart des sujets examines. rapproche de cette particularité un trouble correspondant dans la vision des couleurs. H a trouve vingt-deux épileptiques qui ne voyaient pas les nuances claires du rouge, qu'ils appeUent jaune. Du reste, la dyschromatopsie des epitcptiquc!' est bien connue depuisles travaux de t'Ét'otc italienne. Seppi)!i t'a trouvée dans 2j p. c. des cas. et Civaddfi <) même porté h's proportions à 44 p. c. <-hex les honnnes et Si p. c. chez les femmes. L'an)b!\opit; n-ansitoircet la mi~t'aine, dit AntoneHi (3:, peuvent rester les seulsstigmatesnerveux ellessont, seton cet auteur. comn:e des formes rudimcntait'csde la ncvrusc. L'anatgesie ou <)isvtt!nerabi!ite n'est pas exchtsive a la peau ette s'observe egatenu'nt aux organes des sens. La tateraUt~et )c mancinismc scnsoricts ont été étudies principalement par Lombroso. Bianchi, Tonnini et Zuccarptti. Cette !atcnt!itescnsorielle confinne les recherches de Ferre sur la force musculaire.«J'ai trouvechez les épitpptiques, dit Lombroso (4), une plus grande sensibititc tactile à gauche dansio p. c. » Et plustoin, il ajoute « J'ai trouvé le niancinisme dix-huit fois sur n6 épileptique, et chez 9 j'ai observe t'atnbidextnsme. » Fcrea egatemcnt observé la fréquence de l'anesthésietaterate droite. A la diminution de l'énergie des mouventents et t'obtusion des sens, correspond,dit Fo'e, une tenteurrelative des réactionsvolontaires. Tanzi et Tonnini ont constate que, en gênera!, il existe un retard de la réaction chez les épileptiques,retard qu'ils évaluent à un tiers. Et ce retard de la réaction se retrouve pour toutes tes excitationssensorielles. (i) CMARt AnosTtXt. f'<!n<t/m~ </<* /a .<ffMt'~7<~ </A!a/< .<M/<* <*<r~~n'. (Rt\ SPER. M t'MËK.. 1890.) (2) OTTOLEKGHt,C~nD-a~/a~/Mr ~'<rt'<t~eM.,October i890. (3) AXTOKELU, ytn:/Hf~</<:f!~<fû/(~M, 1892. (~) LoMBMso, f.'Aomn)<cnwM~. Paris, 1887. Enfin, en dehors des paroxysmes otllciels, les épitcptiqnes présentent suuvent des altérations de la santé générale que rien ne peut expliquer, ttisesdo courbature, malaises divers, obtusinnsfnsorictteotintellectuelle, p)us ou moins durables, coïncidant quelquefois avec des troublesdigestifs. L'albuminurie postparoxystiquose constate, disent Jules Voisin et A. Péron ('!). dans prcs de ta moitié des cas d'epitepsie. Elle se rencontre (tans les diverses manifestationsde la névrose, aussi bien aprf's les accès rnres qu'après les accès on série. Elle parait mente existerta suite des étires et des vertiges. Pour en terminer avec l'activité fonctionnette des cpiteptiques, nous aurions voussignaler tes anomalies de l'instinct; mais elles trouveront mieux leur place dans une étude des stigmates psychiques, qui tonneront ):) seconde partie de nos stigmates physiologiques. Cesstigmates psychiqut'snousam~nnt a étudier l'état mental ordinaire ut le caractère des epi)epti<jues. Les notions de physiologie pathologique t'xposëcs au cours du la dernière conférence nous font d~ja prévoir tes particularités distinctivcsde nos cpiteptiques. La variété des modalitésde la névrose, qui avait fait )c sujet de l'entretien procèdent, renforce encore cette impression de divc'rsitëet de variabilité. Cependant les données de physiotogie pathotogique qui pn'cf'dent sontttent autoriser cotmnc une tocatisation à la fois fonctionnelle et ~natomiquedu désordreessentiel et prunitif de t'activitë mcntatcde t'~pitt'ptiquu. Il nous a paru que le déséquilibre le plus fréquent et quasi indispensabte était le d(!s~qtti)ibre des ganglions de la base. Vous savez ()uc ces noyaux basiques nous représente)!! les centres de i'cmotivtté générale et de la motricité qui y correspondent. Le déséquilibre fondatobntat de t'ëpiteptique sera 'ionc te desG<}ui!iurc émotionnel et affectif. Mais, encore une {bis, il ne s'agit pas d'exclusivisme. Happetcz-vous,du reste, que dans une de nos premières conférences, nous avons insisté sur la tension que tes ganglionsde la base créent au sein de l'écorce même. Souvenez-vous que la psychologie inductivenous montre souvent t'inteitigcnce,hmnbte serviteur de l'instinct, et que fréquemment notre raison se borne à chercher tes raisons de nos tendances t de nos passions. On a cru. Messieurs, trouver tes localisationsprimordiales du dcséquilibre essentiel de tVpttcpsie dans des domaines variés. Les aurus, par exempte, avec teurs modalités psychiques, ont paru témoigner de l'existence d'un trouble initial des fonctions de t'ccorce. « Les auras motrices, sensorielles et surtout tes auras intellectuelles, dit FM (2), les avertissementsqui précèdent quelquefoisde ptusietu's heures (t) ~LES ~OtStK & A PËnox, Archivesde neHro~M, mai i8M. (2) FÈttt!, Les ~t~Mtcs. Paris, i890. la décharge convulsive no s'expliquent guère que dans t'hypothese de modifications dynamiques destructives de l'écorce cérébratc. ? L'argumentation ne nous paraitpasirréprochable. Nous t'avons déjà rencontréf à propos de la localisation des centres épiteptogénes.Le siège d'un fait psychique n'indique rien quant a son origine. Les phénomènes de conscience siègent dans tes parties supérieures de l'encéphale, mais ils sont tributaires dans leur intensité et leur modalité des influencesémanées de toutes les parties de l'organisme.Ils sont, si vous me permettez ta compa raison, l'éclatementdans l'air d'une pièced'artificeallumée à nos pieds. Du reste, le siège de l'aura fût-it même cortical, ccta no ruinerait en rien notre hypothèse. Mais i il nous semble que bon nombre d'auras qu'on localise à t'ëcorc<- n'y sont pas a leur place. Nous croyons, Messieurs, pour une même fonction à une gradation physiologique et anatomique. Nous pensons, disions-nous lors do nos premiers entretiens, que l'évolution sensorielle, par exemple, no s'est pas faite d'cmbtée avec tous les caractères que nous lui reconnaissons aujourd'hui. En d'autres termes, nous admettons volontiers que les variations graduelles d'une même fonction se sont localisées successivementa diHerents étages de l'axe encéphato-méduttairc.Déjà nous avons rappelé ces idées. Mais cette évolution dans l'acquisition des sensations, nous la croyons exacte dans l'acquisition des émotionset des perceptions. Et nous pensons que la plupart des auras ont plutôt leur originedansles centres secondaires des ganglions de la base que dans les centres intellectuels et idéaux de t'éeorco. Nous voyons la confirmation de cette idée dans le caractère confust't peu objectif des auras, car fréquemment elles se bornent a une émotion pénibtc, un sentiment de crainte universelle. Nous en verrons surtout la coniïrmation dans la note dominante impulsive des actes des épiteptiques. Ces vues. nous le savons et nous tenonsà vous le redire, ne sont que des vues d'attente. Nos notions de la physiologie et mcmc de l'anatomie de t'encéphate sont encore trop rudimentaircs pour autoriser même un semblant d'esquisse dénnitivcdu moindre de ces points. Nous ne vous avons nullement cc!é les objections nombreuses et fondées a tout mécanisme unique des manifestations épitcptiqucs.Nons noussommes longuement préoccupé, dans la dernière conférence, de la théorie corticate de l'épilepsie.Nous avons fini par conclure que la crise convutsh'e expertmentale ne traduit en rien les propriétés motrices de la cellule centrale. Elle ne met en cause que sa fonction conductrice malgré les zones psychomotrices, il faut chercher plus loin les centres moteurs dont les fonctions sont adéquates aux modalités motrices de la crise convulsive. Or, si !o bulbe, comme t'écorce, comme tout le système nerveux interviennent dans la grande crise comitiale, si le circuit, comme nous le nommons, fait du réflexe épileptique un renexc encephato-mëduttaire complet, il n'exclut point, avons'nous dect:n'ë, une localisationprimordiale,un point faibte initial. Nous n'entendons mtttement expliquer toutes tes manifestations de la névrose par une série de centres localisés à un endroit déterminé et sur tesqm'ts il suuh'ait pour ainsi dire d'appuyer pour dëvetopper & l'instant le drame comitial. Mais nous pensonsque l'origine de ce dcctancttcmentqui met tout en œuvre est quetquo parLvers tes ganglions de ta base; nous croyons ensuite que, de là, l'irradiation va porter aux dUTërents territoires nerveux. tes troubles divers que revêtent tes formes si variées de t'epitepsic. Le caractère de l'une ou Fautre de ces formesdépend de la résistancede t'etétnent, de sa sensibitité, de ce qu'il oppose de forceou de faiblesse à la dittusion du courant. Elle dépend aussi de t'iatensité do la déchargeet de la gravité et do t'hyportension que traduit te déséquilibre primordial. Or, comme tous ces facteurs sont variables, que la résistance de la cellule innuenceese moditie constamment et que te désequibreprimordial varie dans les mêmes proportions, il n'est pas dinicitc de vous représenter les hauts et tes bas de l'activité de t'épiicptiquc. ses crises et ses accatntics. ses paroxysmes et ses dépressions. L'état intcrparoxystique ne fait donc que traduire les entractes du drame comitiat. Et ces notions vous rendrontcompte, non seulement des formes convulsives conune des formes sensorielles, des formes apparentes comme des formes larvées, mais elles vous expliqueront,en les justiuant,tes divergences des auteurs quant & t'etat de l'épileptique dans l'intervalledes manifestationsde la névrose. .Car on est loin d'être d'accord sur ce qu'on nomme le caractère et l'état monta) des epitcptiques. Burtureiiux dectarc que tes ëpitcptiqm's sains d'esprit sont te plus grand nombre; Morcau de Tours, dans un tivre fameux, a cru établir la parente du ~énie et de t'cpitcpsie. Vous savez, du reste, qu'on cite César. Pétrarque. Newton, Pierre le (.rand, Motierc et Kapoteon,pour ne parier que de ceux-là, comme entaches d'epitepsif. D'autres, ait contraire, chargent tes epitcptiques (te tous les pèches d'tsrnct. Lombrososerait cctebre, s'il n'avait d'autres mérites à la célébrité, par le rapprochement qu'it a voulu établir entre la criminalité et l'épilepsie. En réalité,un caractère semble communa la ptupart des épiteptiqucs;il traduit l'émotiv ité morbideet t'imputshite qui en est ta conséquence. Vous en connaissez te mécanisme générât et le siège, vous savez comment il se relie à la focalisation essentiellede la névrose.Nous t'etudieronsplus en dotait dans quelques instants. Nous nous bornons a vous signatcr ce qui, sur ce fonds d'emotivite commun a tous les dégénères,semble caractériser les stigmates psychiques de l'épileptique. Les facultés intellectuellessont atteintes de diversesfaçons. Et il y a lieu de distinguer ici les épileptiques hospitalises des autres. Vous n'ignorez point ce que vise cette disttnction et ce qu'ctte comporte au point de vue dégénérât) f. Mais vous savex qu'entre les epitcptiqucs profondément dégénères et tes epiieptiques hri!. lants, toutes les gradations peuvent se rencontrer. Aussi nous pensons. avec Fere, que si tous tes epitcptiqucshospitalisessontfrappes de troubles tncutaux. parmi ceux qui vivent dans la société, il en est peu qui no présentent un ftttaihtissetncntintcnectuetpermanentou passager, des lacunes plus ou moins évidentes ou une mobitite anormaledu caract<re et de ta conduite. La mémoire des cpiteptiques est souvent inndete, ce qui s'explique aisément par t'!nstabititëde la ceHu!c nerveuse. !/ex:nnc'n de tu mémoire peut, seton Ottotengtn (t), tburnir de précieux renseignements au magistrat et au médecin légiste. L'cpiteptique présente souvent des umnesies d'un genre particutier; elles sont parfois incomplètes. partiettes et de natun' taire croire r< h simutation; ettes peuvent n'apparaitre que tardivement; ce sont a!ot's de vet'itabtcs amnésies posthumes; d'autres fois, !a nrinuire subsiste, dit Ottotcn~hi, mais très confuse, et donne lieu ù dcscontMdictions. au cours d'interronatoiresdin'erents. En rcaUte. ces trouves dépassent ta Hmite de la fonction mnémonique et traduisent. avant <"<<, une obnuhitation ptus ou moins comptetc de la conscience. Cette derni')'c <'st, <'<! net, )';n'<'n)cnt intacte <'t ses pt'rturt)ationssont !'uri~inc () tares psychiques, souvent non)brcus)'st'hcx tes tpi)cptiqm's. « A côte de ces défauts. dit Père (~. it taut si~naicr h's ccfairs d'cxaspcnuion des fonctions intcth'ctucttesqui se produisentquelquefoiscomnt des phcnomcncsprécurseurs de t'attaque, sons forme d'hyperamnesicou d'hvpcridcatton.t pcovpnt dorer plusieursheurt's ou memt'davantage.» Dt'ccs t'ctairs <t'mtetti~<'nc' itfaut rapprocher, ajoutefauteur, t'exattation momentancu des scutiments affectifs. Les p)us égoïstes montrunt quelquefois de v<ritab)cs ucc~s de magnunitnitc. Mais, comme te dit Uurhn'cHUX f!!), tes epiteptiquessont te ptus souvent sonnjres, taciturnes, peu expansifs. <' n est notoire,ditson tour Cowers (4), que t'etat nx'ntat dcscpit<-{)t!q'!es présente fréquemment de t'amobtis~-etnent itUL'ttcctuct c'est là une des conséquences tes plus redoutées de' la matadic, et en même tftnps des ptus gn~ves. Danssa forme la phts tcgt'-re, il y a simplement un mémoire défectueuse, surtout pour tes ~vcn<'mcnts ret'ents. Quand le n)ut est ptus sérieux, il y a anaibtissemt'utptus grand (tes facultés intettt'ctucttes. capacité d'attention atfaibtit* et souvent contn'dc mora! très imparfait. » Mais tes caractères sp~cinques de t'etat nx-ntat s'accusent dav:)ntage (t) OTTO).K'«.)U. <~7<<t'.<~<'A«/H<'J. (H)Y..spttt!. ))). Htt~ t. X\'t).) (9) FÉR&, ~M ~<~tM. Paris, i890. (3) UCtU.OUKArX.~pj~fe. <DtCT. EXCYCt.. DBS SC. MÊD.) (4) CowEns. ~(' ~'<)7<M/< t'itri~, t883. encore si des facultés nous passons t'cxamen du caractère. Le caractère )'st, soton nous, Messieurs, différent physiotogiquemcnt. et nous oserions dire anatonnqucment,de l'intelligence. Cettc.ci traduit les tbnctions de t'écorce. Le caractèreexprime dans une certainemesureles attributsparti- <-u!i<'rs des corps opto-striés,intellectualisés pour ainsi dire danst'ceorco. Le caractère, c'est l'instinct un peu ramné et adapte a un ordre social supërieur. :,u pé_rie~ Les attributs du caractère sont avant tout t'émotivitpett'imputsh'it~. ferez (i) a proposé une théorie des caractères basée uniquementsur les mouvements, !eurrapidité, leur énergie. (~ n'est, selon nous, que le second h'rmcdes acteurs du caractère, celui que noussynthétisonsdans l'impulsivitc. hibot (2), moins exclusif, ramenant la vie psychique ses deux manifestations essentielles,sentir et agir, divise tes caractères en senstifs ft en actifs. Nous croyons au bien-fondé de cette subdivision, mais condition de préciser ce qu'il faut entendre par la $cnsibi)it~et t'activitedans !<- caractcre. Pour nous, il s'agit de la sensibilité émotive, tocaiisce dans les gansions sous corticaux, et de la motricité correspondante, siégeant dans )<' corps strie et ses annexes. ~otrc conception de la prédominancedes ganglionsopto-stricsdans la i{enese de t't'pitcpsie impti()ue donc une forte perturbation du caractère dt's epiteptiques. Et ce q uc notre théorie fait prévoir, ta pratique te r~atise. Cette perturbationse traduit cttc-mctnt:par t'instabitité t'tt'expto~vitequi sont tes marques essenticitesdu déséquilibre. Le caractère répercute en s'tus'ordre les crises que la ncvroseantptiticet exagère. Sesperturbations sont faites d'accès atténués, comme te mal comitial est composé (l'accès x'ofurcé~. Et la permanence(te ses troubles coïncidantavec une intégrité intt'ttcctueHc rotative, vient f'ncorc ajouter aux raisons qui mititcnt en fhveurdu déséquilibre opto-strié. Le caractère serait a lui seul un étément de diagnostic; dans un grand nombre de cas, le caractère et tes mœurs d'unépitt'ptiquepourraient faire soupçonnerta maladie en dehors de tout paroxysme otticieL Leurindolence,dit Schule,alterne avec une activité excessive.unc fantaisie excitée, une convpitiseeftrcncc. Ils ont, dit Kran-Ebing,une étnotivité énorme, tour à tourtimides et exaltés,incapables de loyauté,ty rans domestiques. Menants, intotcnmts, écrit Legranddu Saulle, un geste, un regard sumtpour lesjeter en colère. L'intermittencedes sentimentsainsi que des facultés intellectuelles est, pour Fabrc, le trait dominant de leur vieaffectivc et psychique. Lombroso (3 a décrit longuementles tares émotives et «) PBREz, ~<'<'ar<!c/<<'<'c?)/~<W~wuM< Paris. (2) RtBOT, SMr dtt'c~M ~rmM <<M<'ar<!c/~r<(REV. PHu. t89!.) (3) LoMBnoso, L'Ao)))M!<*criminel. Paris, <??. instinctives des éltileptiques. Mais l'opinion de Lombroso a trop l'air d'un plaidoyer; nous préférons mettre sous vos yeux la description de Féré (1). « Le caractère des epitcptiques, dit Fcré, est esscntiettement mobile et cxptosif, mais cette tnobitité repose sur un fonds d'impuissance et de tristesse; les épileptiques sont en générât sombres et paresseux. Non seulementils changent d'allures et de manières d'un instantt'autre,mais ceschangcmentssc{bntsouvent avec la brusquerie d'un coup dotttéatre. Chez quelques-uns, cette mobilité ne se manifeste que momentanément, par périodes interrompues par d'autres périodes plus cahnes; chez d'autres, au contraire, elle est permanente; la vie de ces individussemble constituée d'une succession de paroxysmes sépares seulement par les périodesde réparation. Ces malades passent de t'enthousiasme et de la bienveillance la plus outrée au mépris et a la haine la plus implacable; tantôttendres et généreux, tantôt violents et d'une rapacité sordide; tantôt potis et d'une obséquiositégênante, tantôt insolents et grossiers; tantôt gais et expansifs, tantôt maussades et silencieux. Le plus souvent, la modification s'opère sans transition, comme un changement & vue. On retrouve, dans ccsdinerentcsmodifications du caractère des épileptiques, des ébauches des variétés de folie circulaire ou folie double forme, que l'on a déjà rapprochées des processusépiteptiques. M Et plus loin, il ajoute <: Le caractère déchargeant des explosions émotionnelles dcsepiteptiquesse montre non seulementpar la brusquerie et la viotence de ces explosions,ma's par les phénomènesde dépressionqui les suivent, phenomcm't;(le dépression qui s'accompagnent quelquefois d'une anémie plus ou moins compote. Les viotcuces des épileptiques, en dehors de leurs attaques, méritent bien d'être rapprochées des paroxysmes psychiqusdontettes ne se séparent par aucun caractère essentiel. Tous ces phénomènes impulsifs qui interrompent chaque instant la continuitéde la conscience,rendent compte des exaspérations,des troubles de la mémoire si fréquents chez tes epiteptiqucs. Ils rendent compte encore de la dépression des inten'attes.cn apparence dénucede tout accident morbide. C'est sur cette dépression habituette que se greffent le malaise morat, te pessimisme de l'impuissance, la religiosité morbide (Tasetti, Howden. etc.), la jalousie, qu'il est si communde rencontrerchez les épiteptiqucs. qui passent souvent de t'insotence à la cruauté, à t'obse. quiositc et a la panophobie. Les épileptiques ont une conscience vague de tour impuissance et de leurs défectuosité; ils soufrent de teur infériorité et deviennent douants, soupçonneux, haïssant sans motifcomme sansmesure. H L'émotivitcet l'impulsivité, voilà donc tes carnctt'-rcs essentiels uc l'état mental des épileptiques. (<) F6RÉ. Les épilepsies. Paris, 1890. L'émotivité est encore aflirmée par la connexion des peurs morbides avec t'épitcpsic. Moreau (te Tours, Heynotds, Kamskill, Trousseau, etc. en ont rapporte de nombreux exemples. Les peurssubitesou sans motifs, tantôtremplacent les accès, tantôt les précèdent ou les suivent. « Quant aux impulsions, dit Féré H), elles sont fréquenteset se manifestent sous des formes très diverses; quelquefois ce sont des accès de gloutonnerie, d'autres fois ce sont des accès de dipsomanicou<!e lubricité plus ou moins conscients.Quettc que soit ta forme do ces impulsions, lorsqu'ettessont continues, elles s'accompagnent d'uneanxiété pénible. Cette anxiété cesse avec la décharge,souvent suivie d'une sensation de bien-être, d'une véritable euphorie. » Vous retrouvez ta, Messieurs,des notionsqui dej& voussont familières. Rappetcx-vousce que nous vous disionsdernièrementde t'émotivite et de l'impulsivité morbidescomme caractères communs aux dégénérés.Vous en voyez l'application dans cette étude du caractère des dégénères. Ce sont cites que nous allonsretrouver également au fond des stigmates sociolopiques de t'épuepsie. Au nombre de leurs manifestationsles plus étrangeset lesplus connues sont ccUes qu'on désigne sous le nom de fugues des cpitcptiques. Vous suvcx tous qu'il arrive aux épileptiques de quittertout à coup et sans motif leur n'avait ou leur domicile d'errer à l'aventureou tneme de s'embarquer

tu toin; dose retrouver ainsi & des distances considérablesdu point df

départ sans que la mémoire ait garde le moindresouvenirdes événements passés. L'instabilité, t'inconscicnce, t'autotnatisfue. l'impulsion sous toutes ses formesconstituentdonc le fond df t'activ)tcde!pi!eptique.Et c'est !a l'origine de cette crainte mystérieuse, irraisonnée, mais générale, qu'it inspire d'ordinaire. On peut dire en enet, Messieurs, qu'au point de vuesociat, t'epiteptique est te paria de ta société moderne. C'est un suspect, marque comme d'un caractère nuisible et mattaisant. On lui refuse le droit de défendre sa patrie et il doit cacherson infirmité pour être autoriséa gagnerson pain. t/epiteptique est souvent rebuté dans son amour. La vie de famille lui est fréquemment interdite. Mais ce qui constitue avant tout le caractèreantisocial de t'epiteptique, c'est l'impulsivité (rimineHe dont ses actes se trouventsi souvent mur'jués. On peut etudifr les mpports de t'épitepsif et de ta criminalitéde ditt'fn'ntcsmimiercs. II est possible d'analysertout d'abord les crimes des épiteptiquesdans ce qu'on pourrait appelerleur genèse psychologique. On ramené l'acte criminet son point de départ psychique, on lui recherche ses origines conscientes ou non, délibérées ou obsédantes. Dans cet ordre d'idées, il faut. avec M. <!arnier(2~, distinguer (1) FÈRÈ, Les ~)~tM. Paris, 1890. G~HKtEX.t.'u~.<t0)) <<« )Mt'<t)'t!'t*. tCo~c. o'AKTttnop.catMM. Bruxencs, t893.) Fhnputsion épiteptiquede l'impulsion consciente, et l'impulsionhomicide soudaine, la conscience restant présente, de l'accès (t'épitepsiecriminelle oractërisé surtout par l'inconscience. Ces distinctions sont d'une grande portée clinique. Toutefois leur caractère spécial ne nous permet guère d'en faire ici une étude détaittée. Xous vous tes signalons cept'ndant en vous les renseignant comme des )atons destinestracer h) \'oio & toute enquête psychotogiquf retativu au crime épiteptiforme. Mais nous bornerons notre examen actuel t'anatyse des ttteorics récentes assistant l'épileptiqueau criminel ou a t'homm de génie ou, Cf qui revient au mente, aux doctrines qui font du crime et du génie un accès d'épilepsie. Lombroso a attaché son nom cette double théorie te criminel épileptique a précède, le génie cpiteptifbrmc a suivi. Dans un ouvrage connu (i). l'illustre anthropologue italien s'exprime dans les termessuivants «Si l'on compare les phénomènes donnés dans l'épilepsie ceux que nous avons observes chez des hommes de g<!ni< on est amené penser que la création géniale émane d'une forme degencrativc de psychose qui appartient à la tamitte des épilepsies. Cette opinion s'appui(! sur les faits suivants origine d'hommes de génie sortis de (amitiés disposées par t'hëreditë aux maladies montâtes, etc., apparition du génie a la suite de lésions à la tcte, anomaties craniennes(capacité trop grande ou trop petite du crâne, asymétrie), dévetoppementprécoce tant physiquequ'intellectuel, lacunes fréquentes de conscience (amnésie et anestlutsie,somnambutisnte). courses inquiètes, poltronnerie, accès rctigieux en dépit d'une incr6<!utité prononcée, délire fréquent pour des motifs futiles, dédoublement (te!a personnalité,et aussi misonéisme,qui se présentent également chez tes criminels coté do l'apathie, o Et ailleurs, Lombroso,se basantsur t'étenduodct'épitepsie et ses équivalences, ajoute « On sait maintenantque la migraine intermittente, le <!ux salivaire intermittent, le simple manque de mémoire appartiennent accttectasse; mais bien des formes de monomanie ne sont que des épitepsies larvées et disparaissent sans retour A l'apparition de t'épitepsic. tt suflit de rappeler une toute de grands hommes qui ont souffcrt de vertiges ou d'accès de fureur morbide, équivalents de t'épitepsic Jules César, Mahomet, Charles V, Napoléon, Pierre te Grand, Hiehctieu, Pétrarque, Molière, Handet, etc. Sur le <bndentcnt de la loi statistique (d'après laquelle tout phénomènen'est que le produit d'une série d'autres faits analoguesmoins visibles), on peut conclure de l'apparition fréquente de t'épitepsicchez les plus grands d'entre les grands, à une propagation générate du mal chez tes hommesde génie bien plus considérablequ'on np l'aurait cru jusqu'alors. Remarquonscependant que la forme convutsive de la maladie se montre rarement chez eux. Mais c'est un principe (t) LottBMSo. LVMMMtn<; de génie. Paris, 1890. d'expérienceque là où la convulsion est rare chez tes ëpiteptiques, il y a production d'un équivalent psychique. L'équivalentpsychique est ici !c génie créateur. » Nous ne pouvons entrer dans ta discussion (tetaittëe d'une question aussi large et aussi subtile il la fois. Au point do vue qui nous occupe, il y aurait ticu tout d'abord d'examinersi la coexistenceimplique l'équivalence, et si t'en est autorise a prodiguer du génie aux ittumines.aux despotes et aux conquérants.!t faudrait enun s'entendre sur ce qu'on veut dënnttivement appeler génie. Nous aurons peut-être occasion d'examiner tout cela dans nos derniers entretiens. Nous nous bornerons pour te montent 1'titude des rapportsétablis entre l'épilepsie et la criminalité. Vous savex, Messieurs, tout le parti que Lombroso a tiré de t'cpitcpsie dansson assimitationde la criminalitéà certainesmodalitésde la névrose. Selon Lombroso, la théorie de l'épilepsie complète la théorie dct'ata' visme. L'une et l'autre impliquent des arrêts de développement,des troubles tlutritifs. L'atavismetraduit des interruptions dans l'évolution anatomique, l'épilepsie impliquedesdésordres dans l'évolution nutritive. )t s'appuie sur l'opinion de Mosso qui déclareque tes troubles de nutrition des centres nerveux sont les premières conditions morbides de l'origine do l'épilepsie. Il fusionne, d'un autre côte, la folie morate au mal cotnitiat. Et le <'rin!inet*nd ou atavique, le fou mora), l'épileptique se confondent dans une formule synthétique qui, selon le savant italien, représente la formule générale de la criminalité. « L'analogie du fou mora), du criminel-né et de l'épileptique,dit Lombroso(1), apaise pour toujours un différend qui s'éternisait entre les moralistes, les juristeset tes psyclaiatres,etqui éclatait parfois aussi entre les ecotes psychiatriques. La théorie <!c Lombroso, dans sa formuletryptiquc, avecu. Ettcs'est confondue dansla notion plus targe du crime, symbole de dégénérescence. Lombroson'a pointdésarma cependant, (J trouvea ta théorie degcnerative un gn~nd fondementde vérité. « Mais il mescmbtc. dit-il, qu'ette embrasse un trop grand nombre de régions du champ pathologique, allant du crétin t'hommcde génie, du sourd-muet au cancéreux et au phthisique,et qu'il est impossiblede l'admettre sans restriction. » « Je crois, ajoutc-t-it. qu'il vaut mieux, pour te moment, acceptert'arretde développementqui nous est apparu solidementétabli sur une base anatomique et qui a le mérite de concilierl'atavismeavec l'état morbide. » Les opinions de Lombroso semblent cependant perdre du terrain et l'assimilation du criminel au dégénère parait rallier la majorité de t'opinion. Nous avons exposé ailleurs notre sentiment t'égard de cette doctrine. Comme le dit Jetgcrsma (3). t'idcc de Lombroso n'est qu'une «) LoMonoso. ~Mt<M<;<'rw!)f~. Pari* i887. (9) jKt.CRt!SMA, ~<< r«)'~C~'<<p/<~ffjfK<W, (M~<MW.<. f~ fCCKOt~ b'AKTHK.CHtM. MntxcHes. i893.) extension peu raisonnabledu syndrome pathologique do !'epitepsio. Nous aurons occasion dans notre dernier entretien d'examiner les diverses théories de la criminalitéet de formuler une propositiongénérale. En ce moment, nous nous bornerons a préciserles rapports de t'épilopsie avec la criminalitésans cherchertes assimiler l'une a l'autre. L'épiteptiqucdevient-il fréquemmentcriminel?Le crime do t'épitcptiqm' a-H des caractèresspéciaux? coquette façon doit-on envisager ta responsabilitédes (~pi!pptiques?Tettessont les questionsauxquelles nous borm'- rons nos investigations. En premier lieu, la fréquence des crimes commis par tes épiteptiquci! est notoire et renseignée par tous les traites. Nous n'entrerons pas dans le détail des monstruositésque les annalesde la criminalité renseignent à ce sujet. Les atrocités tes plus horribles, tes moins justifiables sont précisément celtes que réalise le plus fréquemmentt'épitepsie. Lombroso (1), Legrand du Sau)te(2), Magnan (3) en rapportent de nombreuxexemples. Inutile d'insister a t'aide de nomenclatures fastidieuses. Nous croyons d'utilité plus immédiate d'examinerles caractères généraux du crime de i'épitt'ptiqunafin de fixer, avec teur aide, l'étendue de la responsabilitédu névropathe. On a )'habi(t)(tc d'établir parmi les actes criminelsde l'épileptique une subdivision les uns représentent une des formes larvées de la névrose. traduisent le m:)) comitiat au même titre que tes convulsions; les autres semblent n'avoi)' que des rapports éloignés avec t'épitcsie et résulter d'une manifestation volontaireet consciente, intcrparoxystique. Nous verrons dans quelques instants ta vateur de cette distinction. Toutefois, nudgé son caractfr discutable, elle subsiste et intervient régulièrement en médecine tégate. Nous la conserverons votn' protit et dans un intérêt purement professionnel. Mais quels sont les signes qui autorisent à qualifier d'accès d'epitepsif tarvée une tentative criminettedéterminée? Ces signes sont, avant tout, les caractères généraux propres a toute manifestationépiteptiquc. Dans ta revue que nous avons faite devant vous de toutes les modalités de la névrose, nous avons insisté sur le début brusque de t'attaque, t'ahsence de cause apprcciabtc. t'impétuosité dp l'action, la perte de conscience qu'ettc accuse, t'ancstbésicqu'ettt;entraîne. Ce sont ta, en menu; temps, ce qu'on pourrait appeler les marques de fatn'ique <tu crime considéré comme un équivalent de la crise comitiate. « Lorsqu'uncrime tout A fait inexpticabte et en compte! désaccord avec les antécédents d'un prévenu, n«n connu comme aliéné,dit Burtureaux~. (t) l,onnnoso, LoMonoso, L'itoiti~iie ~<0)HM)<'<'n)))nt<'<. i-riiiiittel. Paris. 1881. tt IM. (2) !,E<:t<A~))[)USAt)).).Ë. 7'r<!t7<'(A'<M<~<'tHeM~< <88(!. (3) NAU!fA'<f(w<.<r/~<~f<«~t'.tM<<!<<:<M<'n/<t'aris. t893. (4) BUHt.mEAtX. ~M/f/MX*. <!hCT. KXCV<:t..«ES SC. MËtt.) vient à être accompli avec une instantanéitéinsolite, avec une férocité et une mu!tip!icité d'agressionsextraordinaires,en dehors de la techniquedu crime et sans complicité; lorsque le prévenuen a perdu tout souvenir et paraîtétranger à facto commis, ou même lorsqu'il n'en a qu'un souvenir vague, lorsqu'il en cause avec indifférence, comme s'il avait été commis par un autre, il y a lieu de recherchert'épitepsie. » Legrand du Saulle (i) insiste en outre sur deux caractères essentiels. L'un d'eux consiste dans ~fréquenceavec laquelle la crise larvée semble choisir les heures de la nuit, l'autre sur l'incontinenced'urine qui accompagne, précède ou suit l'accomplissement de l'acte criminel. L'éminent aliéniste résume les caractères des actes accomplis pendant l'accès en disant qu'ilssont violents, automatiques,instantanés et non motivés. Ces considérations ne visent que l'acte en lui-même, dans sa nature épiteptiforme.H s'agit particulièrementdo ces crimes étranges,commis par un individu non convulsivant et dont le crime est à la fois le seul attribut symptomatique et diagnostiquede ta névrose comitiale. Or, un autre cas peut se présenter. Le malade est réputé épileptique, mais dans quelle mesure est-il responsable? « Tout dépend, dit Burlureaux,comme dans le cas précédent, des circonstances du crime et du plus ou moins de souvenirs que le malade en a gardés. Quelques-uns de ces cas sont quelquefois très difficiles. U arrive, en effet, que le malade cède à un mobile appréciable, que sa victime est un ennemi personnel. qu'il a parfois menacé à diverses reprises ou contre lequel il peut avoir des griefs sérieux. L'épileptique est alors comparable à un homme qui aocomplirait,sous les excitations de l'ivresse, une action qu'il n'eût pas xécutéc à l'état de sang-froid. Le mal caduc t'empêche de mesurer la portée de sa haine, d'en apprécierle fondement, d'en contenir i'exagéraration. Dans ces cas, la préméditation peut sembler indiscutable et le médecin légiste a bien de la peine à faire admettre rirresponsabiHté.Pour compliquerle problème, il arrive encoreque l'épileptique, au lieu d'avoir la perte absolue du souvenir, garde une demi-conscience,alors même que t'acte incriminé a été accompti par le fait de l'impulsion épiteptique. » L'embarrasdu médecin légiste devient alors extrême. Atthaus (Bn~. Med. Jo!<t'na~ février t886) cite le cas d'un emptoyé de chemin de fer ayant parfois une demi-conscience des actes qu'il commettait, et !}att Ënc~tafc, juillet i886), commentant une observationde Tuhtc, appelle l'attention sur un fait de ce genre et retutc !e cas d'une cpiteptique qui avait trois catégoriesde crises des accès convulsifs, des absencespendantt lesquelles elle perdait tout souvenir et des attaques caractérisées par du détire d'action, avec persistance du souvenir. » Nous ne pouvons pas admettre t'irresponsabitité partielle, car qui (t) LMRAKD DU SAUt.t.B. Traité de )n<<~ctnelégale, t886. pourraitapprécier avec certitude ce qui se passe dansl'intimitéde la conscience. qui peut peser et mesurer le degré de l'impulsion et le degré de la résistance que le malade aurait pu lui opposer? tt a existé peu de paré nomètres, suivant l'heureuse expression de Falret, assez rigoureux pour calculer, dans ce mécanismecompliquédesfacultésintellectuelles, la part qui revient à ta maladie. !t faut donc admettre, selon les circonstances, ou l'irresponsabilitéabsolue ayant comme conséquence la nécessité d'un traitement et d'une séquestration,pour que ce traitementne soit pas livre au hasard ou la responsabilité pleine et entière, comme dans te cas sui. vant » L'épiteptique a commis un crime, en dehors de tout accès, do toute impulsion maladive appréciable; il est alors absolument responsable;il y a cependantlieu d'invoquerpour tui le bénéfice des circonstances atténuantes, car, étant donné le caractère habituel des épiteptiques, il est impossible de dire dans quellemesure ces malades jouissent de la plénitude de leur libre arbitre. Mais quant à les considérer, ainsi qu'incline. rait à le faire Detasiauve, comme tout à fait irresponsables dans toutes circonstances de la vie, ce serait teur donner un privilège que rien ne légitime du moment qu'ils vivent en liberté, a Que faut'it penser de ces distinctions, Messieurs? Vous venez déjà de pressentir leur côtéfaibte,tesdifficultés pratiquesqui les condamnent,tt y a ta une pétition de principeimpardonnable. !t n'existe pas de phrénomètre, déclare t'auteur, et t'instant suivant ii formule des règles qui en constituent commeune caricature! tt n'y a pas de responsabilité atténuée, dt'ctare-t-it, puis il se hâte d'invoquer tes circonstances atténuantes! Piteuses échappatoiresd'un expert rivé aux travaux forcés de l'expertise selon le Code! Expédients illogiques des forçats de la responsabilité atténuée! Quu valent, en définitive, les caractèresdes actes des épiteptiqucsselon t'ecote classique? Les éléments de la réponse vous ont été fournis par nos études antérieuressur les ëpitepsies. Au cours de notre premier entretien, vous avez vu ta névrose s'amrmcr par des attaquesconvulsives caractéristiques. Mais il vous a été permis de constater que les manifestationstes plus banales, le tic, l'onomatomanie, pouvaient remplacer ta convulsion. Dans chaque catégorie de maladies épileptiques,vous avez pu voir les caractèress'atténuer au point de rentrer dans la banalité de la vie quotidienne. Et finalement, la conférence s'est terminée par t'exposé de manifestations ne dépassantguère les actes habituels. Dans la secondeconférence, nous vous avons montré que le déséquitibrement épitcptiquc était variable et diversement localisé; que les tares dont il était l'expressioncomportent des gradations nombreuses,et que tes troublesfonctionnels ne pouvaientjamais que traduire des désordres t'tementaircs; qu'enfin tachette de ces désordres, de leur intensité. de leur groupement, de leur réaction mutuettc créait aux processus physintogiquesune largeéchctte de variations et de métamorphoses. Ces considérations plaideraient déjà contre une manière uniforme de considérer les épileptiques et leurs epitcpsies. Stais nous préférons nous itutoriserde l'expérienced'autrui. « Les actes des cpiteptiqucs pr~scntent-i)s,ditFëre(~),des caractères tels qu'ifs soientc<)pab!cs<)t'designer tcur autctn'? On attribueg~noratcmont aux actes des epiteptiqucsdes caractère!; tranchés: i!s ne sont détermines par aucun motif, ou aucun motifapparent; ils n'ont pas de but intéresse; ta Potence de l'arte dépasse le but atteindre. Aucun de ces caractères o'f'st spécifique. Supposons qu'il soit établi.– et ce sont des points sur lesquels !a certitude n'est pas facile établir, que la victime n'a donne aucun prétexte à la vengeanceet qu'il n'y avait pas d'intérêt raisonne la faire disparaître on ne peut pas en conclure que c'est un épi!eptiqueou même un aliéné quetconque qui est le coupable La chroniquejudiciaire nous montre de nombreux crimes dans lesquels le prétexte et t'intcret sont complètement négligeables ou incompréhensibles.Quant a la dis. proportion de la violence au résultat obtenir, elle n'est pas spécialeil t't'pitepsic. On observe !e dépeçage criminel dans de nombreuses circonstancesoù l'épilepsien'a rien à faire. » Mais. Messieurs, si le grand drame épileptique n'est plus caractérisé par ces gros effets, si les critériums eux-mêmessont ainsi démonétisespar les i~ns du métier, que reste-t-it pour mesurer et apprécier la dose de responsabilité des scènessecondaires, episodiques? Nous vous devons une réponseacette questionet nousattons tâcher de vous préciser nos idées ce sujet. Mais disons, au prcatabtc. que de cette responsabitite individuelle basée sur le libre arbitre, il ne reste rien. Et l'on ne dose pas une tiction; on ne mesure pas le néant. Cette responsabilité individuelle, nëc d'une erreur philosophique, doit, <'n effet, disparaître; elle est condamnée par la science moderne; ctte ne subsiste plus que par la force des préjugés qu'cttc alimente. L'incertitude sur ce qui doit ta remplacer créa seule l'hésitation qu'on met al s'en défaire; elle n'est ptus soutcnabte sur te terrain de la science pure; elle ne se comprend pas davantagedans!e domaine)oca!isëde la pathologie. Sur quoi se fonde, en effet, la distinction du double état montât de l'épileptique? Sur une conception que toute ta pathologiecondamne. On imagine une épilepsie périodique éclatant & heure uxe, marquant l'accès avec netteté et précision.On supposeà la névrose des périodes d'activité et des périodes de repos; tantôt elle prend toute la scène, et le joursuivant. confinée dans la confisse, il n'est plus question d'elle. Quelle conception (t) t-'K)u:. Les <~t~M.t. Paris, i890. dérisoire, antiscicntinque! Et tout cela parce que c'est une névrose, quelque chose d'indémontrable encore, d'invisible même sans le microscope. Son apparence purement tbnctionneHe tui vaut cette grâce d'état d'être et de ne pas être & la fois. Mais, tors même qu'elle ne serait qu'un trouble fonctionnel, sa cause en cst-etto moins matérielle et moins permanente ? Lors même qu'elle se réduirait à une prédisposition, cette prédisposition ne penétre-t.otte pas d'une manière intimeet continue t'orna. nisme tout entier? Et l'hérédité, qui lui fait comme une gém'atogieet un état civil, ne ptaide.~ette pas contre les coupuresqu'on veut taire subir à la continuité de son intervention ? L'héréditéne montrc-t-ette pas que ce qui vient du passé et va se continuerdans t'avenir, no peut pas, à un moment donn~, ne pas avoir été? Et lorsque l'hérédité n'cst pasta pour protéger t'cpi)cptiquc, quand on ne peut pas se réctamcrd'<'t)e, la lésion, par sa matérialité, ne ptaidc.t-ettcpas plus hautementencore t'irrcsponsabitité ahsofue? L'cpitepsie reconnaît parfois pour cause une tumeur, une aheration mahh'ieHe.M. te professeur Komnidacrc(t)a publié jadis un cas d'épitepsieou tout semblait <aire croire a la névrose idiopathiquc J'au* topsie revête un tuberculede t'es frontal. Et de te'tes découvertesse constatt'nt tous les jours. Or, Messieurs, dans des cas de ce genre, osera't-ot) encore pratiquer des coupures, créer desentr'actes dans ta vie <te t'cpiteptKjue? Supprimcra-t-on théoriquementte tubercule frontat pour ne le reconnaîtrequ'a certains moments? Et la grosseur, t'cnnr)nite (te la lésion sont-ettesseules a box'ncier dp cette argumentation?Un grain de poussière arrête un mécanisme d'une manière aussi compt~'te que ta rupture d'un ressort. t.ors ntemc que l'épilepsie n'a pour substratum qu'un peu de tissu ncvrogtiquescteros~, la sclérose n'cst'ctte pas aussi tenace que le tubercule? Tout cela est donc factice. La vie du déséquilibré est une. Et la scinder en phases(te responsabilitéet d'irresponsabilitéest une conception irrationnelle. Elle reatise des étapes, des courbes de poussée et de dépression, clle traduit tes états divers d'un dés~quitibrcment permanent. Et la vérité, c'est qu'elle les traduit sa façon. Car en combattant les particufaristf's, nous n'entendons pas nier le bien-fondéde leurs observations. La vie sociale des épiteptiqucsa, comme leur vie psychique,ses caractéristiques, ce qu'on pourrait nommer sa couleur. Leur anatomie et leur physiologie nous ont revête des stigmates, et t'examcn de ces stigmates nous a permis de constaterdes caractèrescommuns à ta collertivité et des attributs spéciaux aux individus. Les stigmates sociaux de t'épiteptiqu'* nous revêtent les mones distinctions. L'ëpitcptiqued'hérédité surchargée,aux anomalies anatomiques et fonctionnelles tes ptus graves, sera souventt'anti'sociat,t'homme dfs forfaits, le crimine!-ncde Lomhroso. f<' HoMMEt.ARm!.~p~MX'~rfM~rfM~Mtt~tf. HroncHM.<S19. b'cpitoptique brillant, victime d'une épilepsie accidentelle, ne laissera percerla névrose que dans t'impetuositt? (te ses instincts & moins qu'il ne t'étate la fois dans t'ardeur de ses passions et dans ta ténacité de son génie. Napoléon fut unéniteptiquc.assurc-t on; et l'on sait qu'it traitait h's femmes commeles rois on autocrateet en despote. y a donc. Messieurs, des crimes qui ne sont que les équivalentsde !a convulsion comitiate, tout comme it est peut-être des traits de génie qui en symbolisent ta poussée intettectuette la plus élevée. Ce n'est donc point dans le caractère anti-social de i'actc qu'il faut rechercher la caractéristiquede la névrose. Et ce n'est pas non plus dans les détails que nous avons a puiser te critériumessentiel du crime épitcpti. forme. Ce qui rctie entre eux les épileptiques et teur donne comme un air de (amitte.cequitcsrattacheanosdëgéncrésen général, ce sont ces caractères spécifiquesdont nous vous avons parlé dans une de nos dernièresconférences, c'est t'hnputsivité avec ses nuances, ses poussées, ses localisations. Mais cette impulsivité ette-mctne n'est pas une. Chez les uns, t'imputsivité est faite d'une hypertensiondes instincts et des centres, elle doit ses caractères à la puissancemême de ta charge qu'elle révèle. Le circuit est parcouru d'une façon foudroyantepar le réflexe, en dépit des résistances. !jcs centres idéaux et autres peuvent être pourvus de résidus nombreux et bien coordonnés, la force de l'impulsion initiate a raison de tout ce que htt opposent les facultés et t'expéricncc. Mais chez les autres, l'hérédité accumulée a déprimeles ëtcntents; it y a comme une asthénie généralisée des cellules nerveuses.L'impulsivitén'exige plus de ces hypertensionsdont nous partionstantôt; elle ne rencontre que des résistancesanaibties, ctte règne en maitressedans des centresdéprimés, mat organisas, sans coordination et sans énergie. Et nous retrouvons,dans cette cha!nc qui relie les épileptiques les uns aux autres, tous tes degrés intermédiairesentre l'imputsion suite d'asthénie et Pimputsionsigne d'hypertension. Or, Messieurs, ces caractèresgénéraux de ta vie de t'epiteptiquene sontils pas la suprême condamnation, en ce qui les concerne, desthéories qui dosent la responsabilité & t'aide d'un critérium nié répudie, mais sans cesse utilisé? Le déséquilibre imputsif, bien en rapport du reste avec tes fonctions motricesde son siège te plus fréquent, le corps strié, ne il pas~fi tous les actes do t'épiteptique? De que) droit attribue r a l'épileptique la paternité consciente et renëchic de certaines actions et lui enlever les autres par une sorte de conception artificiellede son m oi ? Croyez-vousdonc que le cerveau tieane ses fonctions en partie double; qu'il y ait dans tes centres nerveux des territoires t'usa ge exclusif de la votontc; qu'& côté de coux.ci, il en existe d'autres où son autorité contestée serait soumise à une sorte de parlementarisme et qu'enfin, en certains endroits, il puisse régner l'anarchie et le mépris de sc$ décrets? Et dire que c'est avec des conceptions aussi fragiles que la société formule ses codes! Mais nous ne pousserons pas plus loin le procès. Noustenons, avant de terminer, A vous dire que les théories de t'irrcsponsabitité individuotte ne laissent point !a société dcsannéc vis-à-vis des malfaiteurs ou des vu!' gaires intputsifs. L'Ëcote posith'istedu droit péna), dont Ferri ('t)a supér'eurcment fbf muté les doctrines,nous parait au contrairedétenirseute tes moyensde nous préserver rationncttcment et déftmtivctnent. Et l'étude que nous venons de faire, loin d'être annihilée par la négatiott de la responsabilité, va vousapparaitrf d'un puissant secours dans ht défense snciatescicnttttqucmcntorganiset'. L'Ëco!e italienne substituer ta responsabilitéindividuelle ln rcsponsabitite sociate. Le droit de ))unir perd ainsi son caractère de représailles jtcrsonnenes, de vengeance et de colère, pour devenir t'expression de ta conservation sociale. Ce qu'on cherchedansles actes criminels, ce n'est ptus la dose considerabtc ou innnitesitnatede libre arbitre qu'its comportent, on n'applique plus au criminel le phrénomètre, it ne passe plus snus la toise de la votontc' Mais le magistrat, délaissant ces exercices, t'targit ses horizonset ses fonnutt's. Dans Ic criminel, il ne se borne plus ~) tenter d'apprec!er un (les moindres caractères de son individuatité c<-ttc mdividuaiit~, il s'cttbrcc de ta comprendre tout entit'Te; il dose ses instincts,ses tacuttcs, sa nMtteabitite, son irréductibilité: il s'être peu à peu :'i la <<'rn)u)e organique. toncHonnette, int<g!'a)e. tt s'enbrccra de classer te crinnnct dans t'unc ou t'autrc de ces catégories d'inadaptés, esquissccs avec tant de netteté par MM. Deboeck <'t Ottet dans leur excettent rapport au dernier Congrfs d'anthropologie criminelle. Et ce non plus pour soustraire à la justice cetui dont l'impulsionsemble avoir triomphe de la volonté, pour tivrer au juge celui dont il a reconnu la spontanéitévoulue et consciente, mais pour apprécier les uns et les autres au seul point de vue de fa conservation et de la protection sociales. Et qu'arrivera-t-H,Messieurs, dans ce cas et avec une telle conception du rote du magistrat ? C'est que le dégénère profond, irresponsable, qui échappe aujourd'hui à la justice, sera considéré dorénavant comme un danger permanent. On n'entendra plus dans les congrès des hommes, de la valeur du professeur Benediht (2) de Vienne, déclarer n'avoir point voulu « se meter » d'une anaire où le criminel trahissait t'cpitcpsic « parce que, dans l'état actuel de la législationet de son exécution, il y a danger a sauver un têt individu M. La société enverra le névropathe dans (i) FBtUtt. AaMCto~Mcn'H!)))~.Paris, <893. (3) BEKBDtKT, ~cf<M du Co))<jfrA!~'ftt~A~c~Mcn'MH'M~f. Bruxelles, 1892. tu! prison-asitt! <;t so verra préservéedennitivemcnt de ces dramesa rëpe. (ition dont les dégénères nhèresta rendent si souventvictime. Le criminetne ira rejoindre tes :t!icnes au nom de ht défense sociatc; t'épiteptiqueaux tares charges, aux matux'tnations organiques et psychiques, (iniru à i'cc:u't une existence désormais inutite ou nuisibtc; !'opi!eptiquc d'occa* sinu, l'impulsif superticit't bénéficiera des lois destinées à lui créer co)nme une rt'hn!)iHt:<t!on monde et sociatf. En présence de t'intensitc <!('tncausc, ('nf:tce de t'impossibitité probabte d'un retour des mcmcs < irconstances,le magistrat se montrera iodutgent. U aura, pouf catmer scsscrupuh'sdccutiscicncc, la prohabithe d'une réédition tmpossibtcdes tonditions de t'actu incrimine. Son rôtc se grandira de toute t'etendue ft'une réelle tnission sociatc. Nous n'avons pas i'tjusuner ici ces nouveXcs théories. L'cxantcn de ces questions a <~) fait tnagistndonent dans des rapportsque vous connaisscx tous. nous en so)nms certnin. MM. Ueboeck et Ot)et(l) d'une part, M. Arthur Cuddyn ~2) d'autre part, ont, en eHet, n'tnarquahtetncntétudia <'t discute h' rôh'desprisons-asitfsetles reformes qu'cnes cotnportent. ~t nous devons dec)nrer nue !a force (tes choses a dcvancdsur ce point ht tot'(;edesargu!nfnts:un des magistratstes plus progressifsde notre temps, )). Le Jeune, ancien tninistrc (te la justice de Hetgique, a dej~ réalise dans thttre pays des ametiorations qui semblent dictées par une vue targe et -( x'ntifiquedes honnnes et des choses. Kous nons ptaisons espérer que ses enorts ne seront poiot sterites. Uuunt au r6)e (tu medc< it), dn biologiste, de t'cxpert, il ser:) shnptiuc !:tci)'te.Car. pas plus ()u'ett<' n'anéantit !:< tache du magistrat, t'ecote nou- \c))e ne songe :'< se prive)' dn cotx'ours de t'hommc de science. On ne lui (tt'thaudera p)ns de doser le libre arbitre, on rcctamerade lui nue formute biotogiquc, passcx-oous t'expression. Et cette fonxute, i! !a puisera dans t~tude anatonique. physiotogique, psychique du criminet. C'-st !ui ()ui sc)!b)'eera (te pénétrer dans t'individu ce qu'H y a (t'irrëductihteou de ~'ansforntahtc. t! echurera te magistrat eu tni soumettant ('onxne un hitanauectif t mond du critnine). Sa mis~on ne comportera plus de ces -.itu:'ttons anthignesqui le forceut n'chcrcher une chose & taquettû i! ne ooit plus, a evatuer une tiction, une abstraction phitosophique. La 'onsciox'e in(HvittueHegagnera A ces transformationste calme et la force que créent tes sttuations francités et nettement deunies. La conscience sociatc s'agnmdira de tout ce que t'inteHigcnce de notre mission ainsi «'nçue nous apporterade vues largesetsupérieures. (t) t2< OEOOMK AttTttL'ttno!)t)YX. & OT).HT,/.<</~<~n.o!).Mt~. ;M-<.<('tt.w~~C.s. (C~KC. (CoxG.O'AKttHtOP. o'A~TMKOP.CK)M. Cftt.UfUXCttcs, Bruxc!)cs. 1893.) )892 t2t AurttcttGOfJl> '.(' 1/)"({"NI,\ilt'({:OI\G. D'ANtliUOP, CUI", Bruxelles,"892.)

ONZIÈME CONFÊM~~ v LES MODALITES DE L'HYBn~ ~tjnduo des fMntfMtaOoM de fhyetOD~. t'feju~et. CeneepttON<te rhytt~ne. Ses rapporta ave!!c< formesde ta d<'g~a~rescen<'c. Mtiaitiott!. FcrmM de h arrose. Elle «isn d:m! toutes les races tt MU!. tcut te~ c[;m!)ta. Subdithions. Fermes motrices grande attaque, petite attaqueou h~teria vulgaire, comparaisondes deux formes et principe des transformations de t'attaque.– Variétés('rodromiques attaque s;ncopatc,attaque do spasmes. '.arietcs de la grande !tttaqn' <" attaque <!t'itept!quc;2' attaque démoniaque, attaque de ctenisnte; 3" po'es plastiqu", extases; 4< atbt'tuc dcdciire, atta'(t)o do contracture. \hur do ces subdivisions. Cherdc,trcn)b)ement.seMUtSts. Paralysiesspontanéeset traumatiques. Contracturea. Hystérie paroxystique f't mtcrpatOtysHquc. Stigmates. Troubles sensitito-moteurs. Trouhics de la MMibitM <Ie'ma)e'o j'articito ou p<'n~raHx<c;v)!Cér:c. ovaric, anatg~ie, formes et r.~par:htM. AnestMsic vtscCfatc. Ancsttx'sickinOique. t)apha)g<:sic. Ëtat des rMMMdes parties anesth~si~cs. n<'[tcM pupittairc. Autcgraphisme. Troubles scDso' riels,leur indépendance. Loi de superp0!itio))de Charcot. Troubles[;u<tatih. Charcotet Pitres. Ob&fr'ations de L!ehtwitt. Troubles de t'otfactioa et de audition. L'oeit hydrique fcnsihititG générale, ancstt)(sic, hypcrcsthc~c conjoMtiMtfS.afnaurose.achrotnatopsic, <<y~et'ron)atop')ic. Xdtr~cissentcntconcentrique du champ visuel. AstMniopie. Po~epie mouoeubire.– Kapportde ces troublesa<tc eeuntc la sensibilitégénérale. Leurstjjnincation. Formesviscéralesde ('hystérie. Les simulationsde l'hystérie. MESStRUnS, Nous abordonsaujourd'hui l'étude de l'hystérte dansses rapports awc la dësëquUtbratton et la dégénérescence. La tache est ardue et duttcatc. L<'s documents sur l'hystérie et les hystériques abondent a la vente et nous n'auronsque t't'mbarras du choix. Mais ce choix constitue par lui-même une grosse dinteuttc. L'hystérieest la m:ttadie proteifornK!par excellence ses titnites quasi.ind<H!nissabt(;s ramènent jusqu'aux nontinsde ta vie normale. Et ecpt'ndantson autonomie, son indépendancene sont pas douteuses. Seule t't'xtrcmc varictë de ses manifestationslui crée des points de contact et des similitudes. La revue que nous allonsfaire de tasymptoniatotogie hystérique sera forcement longue; toutefois cette longueur ne constitue pas la scutc dinicutte de la tentative. L'hystérie est une névrose au sujet de laquelle l'imagination et la fantaisie se sont donné librementcarrière. La tittcrature de ces dernières années a trouvédans rhystcricdesthèmesinépuisables elle a brodé sur tes donnéescourantes, grossissant et travestissant tes faits, au point de composer de pièces et de morceaux une hystérie de convention. Peu à peu, la tegende s'est accréditéeet nous ne nous h'ofnponspas de beaucoupcnatnrmantqu'etk'existe, inconsciemment peut-être, au fond de l'esprit du plus grand nombre d'entre vous. Or, l'hystérie n'a rien à voir <' avec cette névrose de fantaisie, faite d'crotismoet do cabotinage, dit Pitres(1). dont on trouve la description complaisantedans certains romans contemporains ». L'hystérie n'est pas davantage une névropathie rantnée,quelque chose comme un produit <!n de siecto poussé sous t'enbrt d'une civilisation en quête de sensations outrées et inconnues. L'hystérie est une maladie ancienne qui sévit même jadis sous forme d'épidémie et à propos de laquelle Sydenham (2) écrivait, & la fin du XVH* qu'elleest ta ptus fréquente des maladies chroniques. Enfin, hystérie signifie moins encore certain tempérament dont t'ërotismc et le libertinage de mœurs formeraient tes caractères dominants. L'hystérie est une maladie, une vraiemaladie voit~t tout d'abordce qu'il faut vous mettre dans l'esprit. Elle a son cadre, ses signes, sesdinerences et ses analogies, tout ceta très vaste ta vérité, mais assez net etsufnsamment délimité. it est vrai que cette conception univoque de l'hystérie n'a pas <'))c"t\' conquis droit de cité dans le monde médical tout entier. Les propresréalise:, par t'Écotc françaiseont été jadis froidementaccueillis en Angleterreet surtout en Attentagne. Certainsautours médicaux de ces deux derniers pays semblent avoir voulu, dit Gilles de la Tourette, « exonérer, en partie, leurs compatriotes d'un fardeau qui tour sonbtc, a coqu'i! parait, pénibte a supporter ». Voici du reste comments'exprime au sujet de t'Ath'magneun éh'c trcs distinguede Charcot « nous a paru intéressant, dit Pierre nlaric (3). de mettre sous les yeux de nos tecteurs tes pitres d'un proccs assez curieux, actuellement ouvert en At!onagnc; c procès est f'<')oi de t'hystérie. On sait qu'un certainnombre de médecins attemands, ut cc!a s': voit du reste à tcurs diagnostics, se refusent à admettre qnc t't)ystérie soit une maladie véritable, ayant, comme toute autre maladie, ncncuseou non, son histoire naturelle. ses lois, sa sympto. matotogie r~guticre. A les en croire, ce serait une sorte de «o/t M!C f<!M</crc dont tout nosographc un pt'u sérieux devraitsoigneusementéviter te contact. Un autre sentimentsemblese joindre encore cet accès d<: pudeur scientifique, un orgueil de race curieux à enregistrer « Vous, tes Latins, scmbte-t.on dire, que vous soyez hystériques, archi-hystcriques, passe t'ncot'c: mais nous, les Germains, nousignorons ce qu'estl'hystérie. On ne la rencontrepas chez nous, ou si on la rencontre, cttcpas parcitto à la votre. » Et s'entendredire cela, ajoute l'auteur, par les Sémites [Ces prédisposés par excellence) qui pullulent dans tt's Universités attemandes, c't'st !a un fait au moinsfort digne d'être noté. » Ajoutons entre parenthèses que cette exclamationse rapporte a une opinioncourante dans l'entourage de Charcot. Le ma!tro français <«! laisse (t) PmtES. L~o~cMM~MMSMrf/t~ Paris, t89t. (2) SYMXMAM, fM.H<y/<t<tOM.!Hr ra~C<!OM~M. (3) PIERRE MA!UE, L'hystérieen A~MM~HC.(PROOBtSUËCICAL, t887.) jamais passer l'occasion d'insistersur le lourd tribut payé speciatement à t'hystcrio par la race juive. Cetteassertion, connrmcepar Raymond (1), est <tu reste assez généralement admise à t'hcurc actuelle. Toutefois, dit Souques(2), t'hystërio est de toutes h's races <*t se voit sous tous les c! tnats. On l'a trouvée à bladagascar, en Abyssinie, au Brésil, dansiïndc, nu Tonkin, en Annam, etc. Quoi qu'il en soit des réticences de certains médecins étrangers, réticences du reste cncrgiqucmentcombattuesrécemment encore par Strumpell (3), un clinicien allemand des plus autorisés, l'hystérie est, dans le sens )<! plusstrict du mot, une maladie et, j'aime à le répéter, une vraie maladie. C'est de plus une maladie fréquente, à manifestations nombreuses, capable par elle seule de rapppt«r et de simuler la plupart des aucetions nerveuses. Aussi il fattu toute son amnite avec la dégénérescencepour nous déterminer ù vous la présenter avec quelques détails. Mais cette étude do t'hystcric s'impose forcément. Elle s'impose pour des raisons d'un ordre semblable, mais plus pressantes, à cellesqui ont motivé notre ~tudc de t'cpitcpsic. Un grand nombre d'hystériquesfont, en ett'ct, partie du groupe dt's dégénère: L'hystérie, d'un autre co< engendre certains ~tats de d~gcncn'scence et constitueun terrain tout préparé pour la dcsequiiibrationsous toutesses formes. Les hystériques relèvent,comme nos (~génères, du principe d'hérédité, et comme nos dégénères, les hystériques ont leurs stigmates. Enlin, la dominante du caractèrehystérique est trcqucmmentl'impulsivité. Mais il fauts hâter d'ajoutcrque cette imputsiv~ic est de nature spéciale. Autant, par exempte, t'impu!sivit~de)'epi!cpt)()uc est agressive et brutale, autant celle de i'hysterique t'st mitigée, adoucie et pour ainsi dire à ncur de peau. C'est une impulsivitéattettuee, M'dissipant fitcitcmcnt, s'éteignantpresque des sa naissanceet donnant plutôt t'imjtrcssion d'une instabilitéperpetucttc, d'une amnésie continue. Kous reviendrons du reste sur tous ces points dans la prochaine conférence. Cette conférence justifiera plus longuement la digression que nous allons faire. Cette justification comportera, tout comme pour t'cpitcpsie, t'exposa des causes de t'hysterie ainsi que le mécanisme de ses diverses manifestations. Maiscet exposé réclame, pour être nettementcompris, une initiation preatahtc. une revue rapide des principales formes de la grande névrose. C'est cette revue (mi fera l'objet de la conférencede ce jour. Pour ne point rompre avec la tradition, il serait indiqué de vous fournir tout d'abordune définitionde la névrose.On s'est beaucoupenbrcé jadis de définir t'hystf'rie. Georget (4t l'appelait un état morbide du (i) RAVMOS&, Archives de ttCKrohM~c, n" Si, 1889. ~) SoUQUBS. ~ttK~~<M~~nf,!V. Paris, <894. (3) STBUMPRU.,Congrès de m&<<'<')')e interne. Wicsbaden, avril 1893. (4) GEOH6ET, De la physiologiedu système sen~M.Paris, i83t. cerveau; Landouzy (~) en faisait une névrose de l'appareil générateurde la femme; Brachot (2) appelait l'hystérie une névrose du système nerveux cérébral. Un grand nombred'autres définitions ont encore ctô données. Leur nombre même les condamne tout autant quo l'inexactitude qu'elles renctcnt, M moins que le vague prudentet calculé dont elles sontfaites ne les ronde insaisissablesà la critique. La définitionde Bencdikt (3), dénomniant l'hystérie une- impressionnabiiitd morbide, inn<!e ou acquise, du système nerveux, a l'inconvénientde s'adapter àla ptupart des névroses. Aujourd'hui, dit Pitres, beaucoupd'auteurs ne définissentplusl'hystérie,, approuvantencctal'aphorismede Lasèguo « La définitionde l'hystérie n'a jamaisété donnée et ne le sera jamais. » Cependant, à défautd'une formule nosologique, il est permis, ajoute le savant français, de rechercher les caractères spéciaux des manifestations hystériques et de les grouper, afin de tracer aussi, des te début, comme un cadre à la névrose. Pitres s'est cMbrc~ de rcatiser ce qu'it appelle tui-mmne une dcnnition clinique « L'hystérie,dit-i! (4). est une névrose dont les accidents très varies ont pour caractères communs n) de ne pas être sous la depc ndance directe de lésions organiques b) de pouvoir être provoques,modifiés ou supprimes par des manœuvresexternesou par des causes purementt psychiques; ;c) d<: coexister en nombre variable; d) de se succéder sous din~rentt'sformes et diuurcnt<'s époqueschez les mêmessujets; e) de ne pas retentirgravement sur la nutrition générale et sur t'~tat mental des maladesqui en sont atteints. M Certes, le cadreest detimited'une main sûre, mais cette detimitation ne peut suppléer à i'ctu'tc du contenu faite minutieusement et par le détail. Etccttc ctudc terminée, peut-utre trouverez-vous que les lignes tt'acces par le clinicien français ont encore trop de cette rigidité et de cet absolu qui répugnentta nature. C'est du reste au sujet de la définition de t'hysterie que Axcnfctdet Huchard (~) ont dit depuis longtemps « Ce qu'cttc y gagne d'apparente rigueur, elle le perd en exactitudevéritable. » Abordons donc sans prcam!)utc t'ctude des diverses manifestations de t'hysteric et laissons cette revue le soin d'esquisserpeu à peu dans votre esprit une définition de la névrose. U restera forconenL à cette définition un peu de cette mottcssc de contours qui caractérise les chosessimplement profilées; mais au sujet de t'hysterie, le ttou du dessin est presque de circonstance. ~)LAKMt;ZY,ro)'f<!(fcMt/tc.P:)ns.i84G. (3) B!)AR)tBT, T~f~ <fc <)y.!f<'n< t'aris, i8H. (3) Prof.t)' REKEtttKT, M~MwtMttttMKH<<Sx~<<no<! !<ci))xig und Wten, 1894. (4) PtTUBs, L€~MC~n~)«Mmrt'/<We.t'aris, t89t. (S) AXENPBL& & UucuAM, Traité des t)~roMs.Paris, 1883. Pour étudier les formes de t'hysterie, nous suivrons l'ordre adopte lors de t'exposédes modalités de t'enitepstc. Nous les subdiviseronsen manifestationsmotrices, sensitivo-motrices, sensitives, sensorielles, viscérales et psychiques. Les autres subdivisions ont le tort considérabled'être inspirées par des vues doctrinales et de pécher pour ainsi dire contre le dogme do l'unité de ta névrose. Elles ne correspondentdu reste qu'a des variétés cliniques mal définies. Car si l'hystérie infantile est, en reatite, moins bruyante et moins comptete que t'hysterie juvénile, si certains accidents, comme ta toux, la cephatce, t'abasie, se rencontrent pins souvent chez tes petites filles et les petits garçons que chez tes adultes, il faut rcconnaitro, avec Pitres, que (tans un bon nombre de cas. lessymptômessont identiqueschez dessu jets d'âges très différents. Burnet (i) retrouve l'hystérie, avec ses caractères essentiel! chez des enfants âgés de moins de S ans; Chaumif'r(2)prétend en découvrirles traces significatives chez le nouveau-né et dans tes premières années de l'enfance, et sa tardive apparitiondansla vieillesse a été récemmentctudiec par de Fleury (3). Quant à t'hystcric mascutinc, elle n'offre, en reatité. que rarement des convulsions typiques et des viscératgics opiniâtres; on y rencontre plus fréquemment que dans les autres formes de la névrose des paralysiesou (les trcmbtetttents. Mais ces nuances ne suffisent pas pour la séparer de t'hysterie féminine. De même, t'hysterie Onotivc, t'hysteriu traumatiquc, t'hystcric toxique n'ont nul droit a (les mentions spéciales. .Nous aurons du reste, au cours de notre prochaine conférence, l'occasion de compteter nos i<tces en examinant do plus près ces questions, tors de !tu()c des causes de t'hysterie. Dans la revue que nous allons faire aujourd'hui, nous glisserons parfois rapidement sur des particutaritcs essentiettes,sur (tes manifestationsimportantes.Ne vous inquiétez pasdeccshtcuncs:tes vides se combleront prochainement. Lesretouches et les développements viendront teur heure dans)'cntreti<'nqui fera suite à celui-ci.!tya surtout des questions de psychotogic d'un haut intérêt professionnel que nous ne ferons qu'indiquer aujourd'hui. Elles trouveront place dons l'examen desstigmatesde t'hysterie. Lt's manifestationsmotrices,ettout particutiercmentt'attaqua convutsivc, constituent les phcnonicncs <'sscntiets(!(' t'hystëric comme symptôme et comme valeur diagnostique. Mais, selon la remarquede Hriquet,ta moitié des femmes atteintes de cette nëvrosfn'ont pasd'attnques.Et Grasset ajoute (t) !!t:)tt<RT.Con~'t'<')</t'M)H/M/<<'<7<~r/<')))/fn~t/< t'aris. 18'J1. (3) C)tAfM)E)t. ~.«fn'cr/x':~<< ttoto'MOt-H~.(t)m.t.. M L'AcAO. Ht! M~n Paris. t892.) (3) DE FLBMY,CM!!<n&«fx"' f) <'<«(<<! (~ ('At/.<f(fn'<u7c. Paris, t890. qu'it est rare do ta rencontrer chez les femmes du monde. L'attaque représente cependant !a forme typique do la maladie, et c'est par elle que nous débuteronsdans l'étude des formes motrices. Avec Crassct, nous subdiviserons ces focmes motrices, en grande attaque ou attaque do la SatpMiriéro, attaques incomptètes, et attaques qu'on pourrait appeh'r atténuées. La grande attaque comp!étc et régutière, ou attaque <)e ta Satpétrièrc.a été magistralement étudiée et formutée par Charcot et ses élèves. Mais l'attaque est fréquemment précédée do prodromes, ut il est nëcessairu, avant d'aborder la description de l'attaque de la Satpétrièrc, do vous dire quctques mots de ces prodromes. Ricbcr tes diviseen troubles psychiques et hallucinations,troubles des fonctions organiques, troubles de la motitité, troubles de la sensibilité. Les troubles psychiques sont surtout des changements do caractère et d'habitudes négligence dans la besogne habituelle ou dans la mise, mélancolie sans raison ou expansion sans motif, agitation, humeur querelleuse. Les hallucinations portent sur la vue et l'ouie le matadc voit des animaux, se représente des scènes, entend des voix, des conversations. Les troubles organiques se rattachent à t'anorexie, aux perversionsdu goût, à la dyspepsie, aux nausées, au signe cet~bre de la boute ou do la suffocationhystérique, enfin aux borborygmes.ù la tympanite, aux palpitations, au baittement, à la toux spasmodique. Les troubles de ta motiHtc consistent souvent en tremblements. secousses,commotionsepitcptoïdcs qui sont comme des esquisses ou des tentativesavortéesde la grande attaquequi va venir. Les troubles de la sensibilité comprennent l'hyperesthésieet l'anes- thcsie.. Comme remarque générale, il est nécessaire de vous dire que fréquemment les troubles de la sensibilité genérate et spéciale sont unilatérauxet siègent tous deux du même cote. C'est ainsi que, selon la constatationde Charcot, le point de départ de l'hallucinationse trouve toujours du côté anesthésié. Les prodromes durent souvent un nombre de jours indéterminé avant l'attaque. Celle-ci est d'ordinaire précédée de signes spéciaux qui en marquent le débutet que, par analogie avec leurssimilairesde t'épilepsie, on a appelés les auras hystériques. Les auras consistentdans une série de manifestationssouventsystématisées, pouvant naître soit spontanément, soit par la pression de zones spéciales nommées zones hystérogenes. L'étude de ces zones est d'un légitime intérêt scientifique et pratique; nous ta ferons plus tard avec quelquedétail. En ce moment, nous nous bornerons vous donnerun aperçu des phénomènesgroupés sous le nom d'auras. Ces phénomènesconsistent dansdessensattonsdoutourcuscs,comparées à des tiraillements, à des lancementsqui montent vers t'cpigastre où elles déterminent une sorte (le constriction très pénible, et compliquées parfoisdo nauséeset de vomissements(premier nœud de t'aura, d'après Piorry). La pression continuée donne lieu à des palpitations, A la précipitation du pouls, à la sensation du globus At/stcncKS (second nœud de t'aura). Cette sensation peut s'arrêter à la partie inférieure du cou, d la fossette sus-stcrnute, ou atteindre te larynx a sa partie supérieure. Elle prend,selon H. Landouzy, la forme d'uneboute, ascendante pour le thorax et tournoyante pour t'abdomcn. Souvent,ce sont des troublescéphaliques. qui constituent en quelque sorte la continuation de l'aura abdominale et thoracique sifuements dans t'orcittc, battements artériels à la tempe, pointslumineux, puis obnubilation det'ocit, et cela toujours du côté de ta zone hystcrogcncmise en activité, selon Charcot. A ce moment, tes malades ne peuvent plus se rendre compte de leurs sensations, la conscience devient obtuse, l'intelligence se voile, des alternatives de patcur et de rougeur se produisent à la face, et l'accès éclate. Dans certains cas, l'aura se compliqued'un sentiment gênera! de froid, de frissonsinternes, de douleurs extrêmementvives au sommet de la tcte et ta nuque, de tendance à ta syncope, de vertige et d'engourdissement dans l'un des cotés du corps. Les différentes phases de t'aura sont variables, et t'unc ou l'autre des étapes peut se trouversupprimée. En insistant un peu sur ces détails, Messieurs,notre intention n'est pas seulement de vulgariser des notionsde pathologienerveuse. Nous pensons que les nécessites professionnellesvous font un devoir de dépister l'hysté. rie partout où il y a lieu de la soupçonner, et nous voulons vous fournir tes moyens de requérir le concours du médecin sur des présomptions mieux motivées que celles fondées sur les notions courantes admises en matière d'hystérie. Nous décrirons de même, peut-êtredonc avec cluelques longueurs, tes attaques convulsives dont nous abordonsimmédiatement t'étudc; l'ordre et la méthodesont ici, du reste, plus nécessairesencore que partout ailleurs. Les premières fois qu'on assiste des attaques (!e convulsions hystériques, on est surpris par la violencedes contorsions auxquellesse livrent tc< malades, par la variété et le pittoresque de leurs attitudes, par l'expressiontour û tourtragique et grotesque que prend leur visage; mais dans la confusiondes cris et des pleurs, dans le brouhaha des sanglots, on ne distingue aucune succession régulière, aucune coordinationsystématique. Toute cette tragi-comédie n'est cependant pas livrée a l'improvisation d'un système nerveux fantaisiste et déséquilibré. Ces phénomènes sont régis par des toi: et c'est à M. te professeur Charcot que revient t'honneur de tes avoir formulées pour la première fois. Les anciens n'avaient vu, dans tes attaques hystériques, que des mouvementsdésordonnés. Ceorget et Briquet, malgré les qualités supérieures do lour œuvre, notaient point parvenus à la découverte du mécanismeintimo do la névrose. Charcot a repris et complété les descriptionsdo ses devanciers;il a définitivement étabti tes régies qui président à l'évolution des convulsionscttcs-mômes. Ses idées ont- étédcvetoppees avec un grand taiont par Paul RichRr(l). Le travail de ce dernier nousservira de guide dans t'exposé qui va suivre. L'attaque complète, ou grando attaque, ou A~~na major, ou hystoro. ëpitepsic, se décomposedonc, suivant t'Écote de !a Satpëtricre,en quatre périodes t" Période épiteptotde;i 2" Période de ctonismc i 3" Périodedes attitudes passionnelles;i 4" Périodede délire. Quelques mots rapides au sujet de chacune de ces périodes. La période épitcptotde est pour ainsi dire le rcnct d'une attaque épi* leptique. Comme dans le grand mal comitiat, nous y retrouvonsla perte de connaissance et la chute, sans cri, puis les convulsionstétaniques, suivies bientôt de convulsions cloniques auxquelles succèdent la résolution musculaire et le sommeit stertoreux. Bien des dinerences subsistentcependant entre cesmanifestationssimilairesdes deux névroses. Nous en dirons un mot dans quelques instants. Ileteiiez toutefois dès maintenant que, contrairentent a ce qui se passedans l'épilepsie, il suffit, dansi'hystcric,de la compressiondes zonesovariqucspour arrêterPacces. Mais, connue dans l'épilepsie, la perte de connaissanceest, dans cette première phase de t'attaque, comptetc et absolue. L'ensembte de la période épitcptoïde durerait en moyenne de deux à cinq minutes, rarement davantage. La deuxième période, ou période de ctonistnc, nommée aussi période des contorsionset des grands mouvements,comprend deux phases Dans l'une, ditt. la phase des contorsions, la malade prent) tes positions les plus variées, les plus imprévues. Charcot a appelé ittogiques ct's attitudes paropposition a celtes qui caractérisentta troisièmepériode;cettcs-ci sont dites passionnelles, parce qu'elles semblent d'ordinaire traduire une idée, un sentiment. Le type presque constant de ces attitudes illogiques est l'arc de cercle. Cette phase dure de cinq a dix minutes; la respiration facile n'entraineaucuneturgescence(le la face. La seconde phase du la 'h'uxicme période se nomme, avons-nous dit, la phase des grands mouvements. Ces mouvements, assez semblables à (t) PAUt, R)0)En. ~HJ<M <'<tt)t~K<M sur ~wmïe /))/<~rM: ou /)<o-~pt7q~t~. Paris. t883. eux-mêmes chez chaque malade, varient considérablement<t'uno hystérique a l'autre. Ce sont parfois des mouvementsde flexion, des mouvements de roulis, des simulacresdo lutte. Ils sont beaucoup plus ~tondus que ceux des convulsionsctoniqucs de la première période et, de plus, ils no sont pas compatibles avec un degré quelconque de contracture; une des conditions de leur production est toretuchemont musculairecomplet. Ladur~odecettcphase est variabte; t'inconscienco n'est pasahsotuc. La troisième période a reçude Charcot t<!nom do période de&tLtiitudcs passionnelles ou des poses plastiques. Ette est moins séparée de la deuxième que les deux premières no l'étaient l'une de t'autre. Nous la résumons en deux mots l'état délirant en fait tous tes frais et la malade vit et extériorisepour ainsi dire son rûvc. Le sujet et la richesse du rêve dépendent du passé de l'hystérique et de la puissance ou de la teinte de son imagination. Deux caractères doivent vous être signalés la malade conserve au réveil te souvenirde ce qui s'est passe, mais reste cependantinsensible a toute espèce d'excitation extérieure.Cette période dure environ do cinq a qmnzo minutes. La quatrième periodCtou périodede délire, succède souventsans interruption à ta troisième. Le délire porte sur la vie même de l'hystérique. C'est le moment des expansions outrées ou des mélancoliesnoires. C'est aussi l'instant des plus secrètes confidences. existe fréquemment, vers la fin de cette période, des hallucinationsd'un genre spécial des visions d'animaux, de la zoopsie. Le plus souvent,cette zoopsie est te signal do la fin de t'attaque. Cet!e-d, qui se termine parfois par une abondante évacuation d'une urine claire et limpide et quelquefoispar de rhypcrsécrction salivaire et vaginale, peut laissersa suite des contractures généralisées ou partielles et des paralysies diverses. Mais fréquemment on a constate la disparition de contractures ou de paralysiessous l'influence de la crise elle-inéme. La (terniere période est d'une durée et d'une intensité extrêmement variâtes. Ettc peut cfsseran bout de quelques minutes ou se prolonger pendant des heures ou même des journwsentières. Tettecst. rapidementrctraccc. la grande attaque. Elle peut ne pas rester isotec, se répéterun.grand nombrede foissuccessivement et constituer de la sorte ce qu'on a nomme t'ëtat de mal hystérique. Toutefois cette grande attaque, avec son atturc décorative et dramatique, n\'st pas d'un spectacle fréquent. C\'st te grandjeu en fait d'hystérie, mais c'est aussi ta manifestation la plus rare. La forme la plus fréquente, c'est celle qui a reçu le nom (le petite hystérie ou d'hystérie vulgaire. Elle a été rcntarquabtcmcnt décrite par th'iquct en souvenir duque) Pierre Janet (t) propose de t'appeler (i) hERRB JA~KT. L~ <!<'c«~n~)))<')t~(M.r~<7<yA/<'rt<Paris. t8M. attaquede Briquet. Cette hystérievulgairea, comme !a grandeattaque, ses prodromes et son aura. Ces signes prémonitoiressont d'ordinaire commeune réduction de ceux qui caractérisent la grande attaque; ils en gardent assez bien t'aiture et tes traits essentiels. Pitres, qui distingue a t'hystérie vulgaire trois périodes, comprend danssa première période,ou période pré-cunvulsivc, ce qu'it nomme les prodromes éteignes et prochain& do t'attaque.Au milieu de la complexité des malaises dont l'ensemble forme le prélude des attaques hystérique!dit Fauteur, une analyse attentive permet df distinguer habituellementtrois stades successifs, qu'on pourrait appeler a) te stade des auras psychiques b) le stade des auras sensitivcs; c) le stade de l'aura abdominale. Sous ces dénominations.Pitres range, groupéessous des formules distinctes, les mamfestations que nous avons étudiées lors de t'anatyse des prodrotncs et de l'aura de ta grande attaque. Les auras psychiques et sensitivescontiennent la meilleure part des prodromes; l'aura abdominale, qui seule mérite ce nom par son apparition immédiatemcnt.avant t'attaque, n'est autre que le phénomène de la boule hystérique. Cette boute peut, dans des cas légers, semblerse détacher de l'épigastreau lieu de paraitre monter des régions ovariques. Dans tous les cas, l'ascension aboutit a t'ctou~mcnt laryngé, prélude quasi-obligatoire de t'attaque. Quant à la crise, elle présente de nouveau une certainedistribution qui la rapproche de l'épilepsie.Toutefois des nuances très nettes séparent ces deux manifestations convutsh'cs. Et l'importancedu diagnostic nous porte à vous signaler en passant quelqucs-uncsde ces nuances. C'est ainsi qu'au moment de la strangulation, la malade pousse fréquemment un ou plusieurs cris qui annoncent la perte de connaissance. Ces cris sont très dincrents du cri isolé, rauque, sinistre, comme on dit, de t'cpih'ptiquc.Us se prolongentquelquefois tout le temps de t'attaquf, et Crassct les compare plutôt aux cris de souffranced'un opère. La chute (te t'hystcriquc est également din~rcnte de celle de t'cpiteptique clle se fait aussi n'importe où, mais, contrairement à la chute comitiale, la chute hystériquesemble préparée, arrangée, et il est très rare que la malade se blesse. Cette particularité ne doit pas vous autoriser à conclure à la simulation elle résulte simplement de la conservation de la connaissance pendant tout le début de l'attaque et du pressentiment de l'imminencedu mal. A partir de la chute, la malade est dans un état appan'nt de pertede connaissance comptete;elle ne sent rien, ne répond point aux questions posées, ne peut plus agir spontanément. Mais l'apparence ne correspond que rarement à la réatité, car dans tes cas graves seuls,l'inconscience est absolue. Dansles cas légers, tes plus fréquents, la malade voit <'t surtout entend tout ce qui se passe ;autour d'elle, sans pouvoir cependant réagir ni manifesterses perceptions; mais cttu garde te souvenirtrès net des détails de i'arcôs. Dans certains cas bénins, il serait même possible à quelques malades de mettre nn leur accès sous t'inttuenccd'une violente émotion, d'une secousse puissante, « a ta seule vue, dit Grasset, du seau d'eau qu'on leur destine M. A cette période d'insensibilité et d'inconscience apparentes, succède connne une poussée de suffocation qui peut aller jusque ta tncnaf'e d'asphyxie. 't'om'fois ta <)gurc. quoique vuttucuse et injectée, garde son expression habituettc, contrairement au facies de !*épitcptiqu<; c moment, toujours repoussant OH terrifiant. Cette phase est, du reste, très courte en gênera!, et bientôt surviennent tesconvu!sioni;.Ces convulsionsse caractérisent tout spcchtcmempar la grande étendue des mouvementset !e désordrede leur succession. Bon nombre d'entre vous ont eu probaMement l'occasion d'assister il une de ces crises nerveusessi fréquentes et marquées parfois d'un singulier esprit d'a.propos. Nous nous autoriserons de cette expérience pour raccourcir notre description. Les mouvementsde l'hystérie vulgaire n'ont du reste rien de bien caractéristique; Mns cette circonstance de t'attaque, on les prendrait pour des mouvements physiologiques; teur succession seule tranche par une aHure désordonnée. Bernutz compare cet état une lutte suscitée par ta souffrance, celle-ci siégeant le plus souvent au gosier. On dirait les malades occupéesa chercher & se débarrasser du fameux globe utérin. La ttgure, quoique tuméfiée, reste en générât assez calme, ne grimaçant point. Puis les mouvementsdeviennent moins étendus, moins désordonnés; la face est moins turgide et l'oppression diminue. Toutrentre dans l'ordre et la matade reprend connaissance. Mais parfois, sous t'influence d'une cause insignifianteou sans cause, un nouveau cri se fait entendre et un nouvel accès se développe il peut y en avoir deux, trois et m~<ne plus, avant la fin totale de la crise. Quand la sudation définitive survient enfin, elle peut encore être interrompue par une période intermédiaire, hallucinatoire, rappelant la phase des attitudes passionnelles décrite dans la grande attaque. Mais souvent les yeux se remplissent de larmes, la malade éclatc en sanglots et la conscience revient tout entière. Chez d'autres, ta détente est moins mélancolique; le drame finit dans un éclat de rire, mais d'un rire nerveux, affolé, convulsif, s'accompagnant souvent d'un de mi-délire, quelquefois incohérent et inintelligible, mais d'autresfois très imago et à certains momentsindiscret et compromettant, disent certains auteurs. Tettc est t'attaque d'hystérievulgaire ou la vulgaire attaque d'hystérie, commevous voudrez.Cctte-ci,c'est t'attaque de salon, pourrait-on dire, en qualifiant l'autre d'attaque d'amphithéâtreou de clinique. Nousvenons de vous !a donner comptctc.Cependant le tableau est loin devoir rcgu!iere)T<cnt toutes ces nuances;parfois ce n'est qu'une esquisse; il est même de rcgtc que dans chaque cas particulier. l'une ou l'autre des phases fasse défaut. Notons cependant qu'en dehors de questions do détail, l'accord sur les subdivisions et l'évolution de l'hystérie vulgaireest assez générât entre les ctiniciGns. Pitre* dont les descriptions sont rigoureuses et serrent de près la nature, A la suite de la période pré-convulsivo constituée par les auras dont nous vous nvons donné plus haut un court aperçu, admet une seconde et une troisième période. La seconde période, ou périodeconvulsive, se subdivise, selon cet auteur, en phase de contracture tonique de trf's courte durée et en phase des convulsions ctoniqucs. La troisième période est intitutec periodf post-convutsive. L'auteur !n compare à un ~tat analogue nu sommeil hypnotiqueet !a qualifie d'hypnose post-convulsive. C'est dans le cours de cette phase d'hypnosu post-convn!sive que Ne produit le de) ire ou !os états d'excitation terminaux qui en tiennent lieu. Quant ù tasigniucation de cette attaque vulgaire en face de fa grande hystérie de la Satp6tri6re,Richer, qui a comparé l'une et l'autre forme, estime que t'hyst~ricvutgairen'fstque t'attenuation,)'<'tatrudimentairc de t'hyst~ro-epitcpsic ou ~pW<ï M<r. Certains auteurs, Crasset entre autres, se refusent à ne voir dans l'une qu'une forme atrophiée et mal venue de t'autre. Ils sont plus portes à athncttrc deux types ctinifjues, dfux variétés syniptomatiques distinctes qui méritent d'ctro séparées et décrites isotcmcnt. Voici du reste, au sujet d(! cette question de doctrine, l'opiniond'un disciple mcmcdcCharcot « La description de MM. Charrot et Richer.dtt Pitresf~.cst incontcstahtctncnt d'une irréprochable précision, mais les )nodc!os d'après tesquets c!!c a été tracée ne sont pas !ps mêmes que ceux dont on dispose gt'ncratom'nt. Assurcmcnt cps deux ancctions appartiennent a la m~tne ~mittc naturelle; assurément elles se touchent et se confondentpar Lien <!<'s points, niais elles ne sont pas identiques dans tous les détails de tours manifestations. Aussi, je pensequ'il est inutitcde compliquerla description de ces attaques en cherchant A identifiert'hysteric vulgaire et )'hystcro.cpi!cpsie ou grande hystérie. » Nous ne nous attacheronsdonc pas à ces qucrcttcs de mots. Les deux formes existent, avec (tes caractères qui nous permettentrégulièrement df; it's rcconnahrf et de les distinguer. Peu importe, pour le moment, le lien qui les unit. Qu't'Hcs dccou!ent l'une de l'autre ou qu'ulles se rejoignent seulement aux connns de la névrose,la source même do cette (i) Pn'Ms, Leçons c~tt!~<<surfAy.~<frtc. Paris, i89<. déséquitibration constituant la prédisposition hystérique, la chose est sans valeur au moment actuel. L'étendue de notre programme nous interdit de perdra notre temps en des disputesscotastiques; car ces deux varias d'attaques ne sont pas tes seules, et parmi les manifestations purement motrices de l'hystérie, il nous reste encore bien des modalités do !a névrose à vous esquisser. Et en même temps qu'elle s'allonge, la tache se complique. Dans tes formes qui vont suivre, tes points de repère s'euhccront quelquefois et parfois aussi les distinctions ne semblerontpas reposersur une réette dinerenciation des choses. Votre conception des multiplesaspects de la névrose serait cependant incomplète sans une revue rapide des variétésde l'attaque. Lessubdivisionsdont nousattonsvousparter sont en grande partie t'ccuvrc de Richcr~). Noustranscrironsfréquen). ment l'opinion de cet auteur; mais sacisez dès le début qu'ensynthétisantt les vues d'un spécialistede très sérieuse autorité, ces vues n'en sont pas moins la pensée d'un seul, tout au plus la moyenne des opinions d'une écolo. L'Écf)!cdc !a Salpctrierc part, en enet, d'un principe fondamentalqui est celui-ci La grande attaque d'hystérieest la forme convutsivc primordiale et PMcntictte; tes autres n'en sont que des variétés. Ces variâtes reposent toutessur un double mécanisme exagérationd'une des périodes ou des phases de t'attaque principaleavec atténuation ou disparition complète des autres. Malgré le talent déployé parl'Écolede Charcot pourfaire prévaloir cette doctrine, il est nécessaire de constater qu'ctte excite une certaine méfiance. On est un peu porte à n'y voir que des habiletés d'exposition, des artifices de style. Nous nous en servirons toutefoisdans te résumé que nous allons vous faire. Mais n'attribuez pas la théorie une valeurcssenticttc, prenez-la surtout commeun moyen mnémonique et a ce titre, elle voussera réellement utile. Selon Richcr, la période prodromiquc de la grande crise bys~riquc fournirait, par le double mécanisme exposé. précédemment, deux variétés dcnomméMattaquesincomplètes ou frustes: t'attaque syncopa tef't t'attaque de spasmes. Dans t'attaque syncopatc,ce serait t'ctcmcnt vaso-moteurde la période prodromique qui interviendrait spécialement et quasi exclusivement. Cette attaque comprendrait a les états nerveux complexes dans lesquelsta perte de connaissances'ajoutent la puteur des téguments, la perte complète et ptus ou moinssubite du sentimentetdu mouvement avec flaccidité absolue des membres, et i'arrét momentanéou (tu moins t'aftaibtiiisetnent considérabtc des battements cardiaques et des tnouvoncnts respiratoires. » Cette forme, dit Grasset, est celle qui enraie te plus tes familles, Ces attaques syncopatcs sont du reste rares. Sur (i) PAM. KïCttEn, Ë«t<~M cliniques sur la grande ~/A'M ou A~~rO-~t~M. Paris, t~S. 400 hystériques,Briquet n'on aurait trouvé que ~1 dont les attaques convulsives étaient accompagnées de syncope. La seconde variété rapportée par Bicher & ta période prodromique, est l'attaquede spasmes. Bien souvent, en effet, dit A son tour Cr.tsset. cette crise est uniquement constituée par l'aura do t'attaque de la Satpctri~rcet forme ainsi une grande attaque avortée. On constate ators M exagéra. tion de la- douleurovarienne et dos zones bystérogcncs varices; douleur cpigastrique, sensation de boule ascendante; palpitations cardinqucs. dyspnée, strangulation éblouissements, sintetncnts dans les oreilles, battementsdans les tempes, etc. Mais au moment où va survenirta perte de connaissance, tout s'arrête. La malade, un peu troubtef, reprend aussitôtson assurance; l'attaque a avorté. » Dans le cas de Briquet,t'etouftement et ta strangulation dominent la sccne et arrivent mf'mc parfois à un degré enrayant. Ce tableau conduit aux crises hydrophob!(juesdont Fcro et Baynaud ont publié des exemples. Notons en terminant que certains auteurs, contrairement aux vues do Michcr, ne voient dans cette attaque de spasmes qu'une réduction de l'attaqued'hystérie vulgaire. La première des formes répondant à l'une des ptutscs de la grande hystérie. c'est t'attaque epiteptode. Pour Kicher, t'attaque epiteptoMe est la grande attaque réduitesa période initiale. C'est, en raccourci, t'attaque comitiale, et le diagnostic avec t'ëpitcpsic présentede sérieusesdifficultés. Ces attaques opifcptotdcs peuvent se répéterfréquemment et constituer un vcritahtc état de mai epitcptoîdo. La distinction,dans ces cas, ne s'établit que progressivement en présence de l'innocuité de l'attaque et de t':)ppa!ition des stigmates de l'hystérie. Ettc devient quasi impossible lorsque tes deux névroses, épilepsie et hystérie, coexistent chez ta mémo niatudc, comme dans une observationde Ballet. D'ordinaire cependant, quelques phénomènes très nets et fort significatifs, tels que « ovarie. strangulation, palpitations, simementsd'orcittcs, battementsdans ta tempe, gonnement du cou, tympanitc,borborygmcsH, aident A préciserte diagnostic. Richcr cite ensuite deux variétés d'attaquesqui correspondraientdes modifications de la deuxième période. Ces deux variétés sont t'attaque démoniaque et l'attaque de clonismc,Dans la nomenclaturede la Satpetrière, ces attaquesseraient des diminutifs de la grande crise hystérique dont un seul des stades évolutifs, allongé et mis en relief, aurait pour ainsi dire absorbé tcusles autres. C'est ainsi que l'attaque démoniaque répondraità la phase des convulsions ou des attitudes illogiques. « Supposez, dit Bicher(1), une seconde période dans iaquette tous les phénomènesles plus étranges,constituant (~ PAUL RtCHM, ~<M~ c~nt~KM sur la grande hystérie ou A~(<<ro.<'p<~tc. Paris, 1885. <'o que nous avons nomme le clonisme, se multiplient comme a plaisir. Joignez-y ta fureur, les cris, la rage, tes mouvements désordonnés que j'ai décrits également parmi tes signes de cette mémo seconde triode. Prenez en outretout ce qui. dans las autrespériodes de t'attaque, présente un dehors plus ou moins extraordinaire, ou est marque par la prédominance do t'étémMtt douloureux, comme tes contractures généralisées de ta fin, ou quelques hallucinations horribles do ta troisième période. Et vous aurez ainsi constitue une variété de l'attaque bien faite pour mspin'cr, suivant les temps. la crainte, l'horreur ou la commisération. » Ce qui, dans cette attaque démoniaque, représente les vestiges des autres périodes de ta crise comptée, est à peine esquisse. C'est ainsi que la période épiteptotdc ne se traduit que par un accès de tétanisme précédant t'attaque démoniaque, et l'acte des attitudes passionnellesest nul ou rapidement terminé. L'attaque de clanisme constitue cette seconde variété issue do la deuxième périodede t'hystéro-épitepsicde ta Satpétriere. Elle en représente te second stade. !ts'agitici de grandsmouvements,souventrythmes, parfois désordonnés, maistoujours d'unecertaine amplitude.Cette attaque do ctonismc se rapproche de l'ancienne attaque d'hystérie telle qu'elle a été décrite par un très grand nombre d'auteurs. ToutefoisJotty (!) en fait une modalitéassez particulière aux entants. Nous arrivons aux variétés par modifications de ta troisième période de ta grande attaque complète. Le mécanisme de dérivation est le même nous n'en dirons que quelques mots. Les attitudes passionnelles qui caractérisent cette troisième période peuvent donc constituer entièrement l'attaque ellessont parfois multiples, variées, et te malade présente alors ee'quc Grasset appelle une série de poses plastiques. D'autresfois. l'attitude passionnellevarie peu ou même ne varie pas du tout pendanttoute la durée de t'attaque. C'est à ces formes que l'on donne plus spécialement te nom d'extases. Notons en passant qu'on obtient artinciettcmcntchez beaucoup de sujets des attaques expérimentalesdu même genre par tes inhalationsd'ether. En continuant à envisager tes choses de la même façon, la quatrième période nous apparait représentée, dans tes formes incomplètes, par l'attaque de délire. Ce délire peut se produire isolément ou se trouver intercale au mith'u de manifestationsvariées. On range aussi parmi tes modalitésfanées, assimilablesà cette dernière période, t'attaque de contractures. Mais ici l'accord n'est pas complet entre les 'auteurs. Grasset semble porté a rattacher ces contracturesà la première période. Aprèsavoirdébuta par un membrequelconque,la contracture se gcnératisc rapidement et immobilise la malade dans une atti- (1) JOLLV,</<r~h' ~M ~tMt~n!. (BBBL. KLM. WOCM..1892.) tude particulière.Elle estvariable dans son intensité et parfoisaboutit a la raideur absolue.!t peut en môme temps se produire d'autres désordres et particulièrement des troubles de la sensibilité. La malade conserve une conscience complète do sa situation. La durée de ces accidents varie de quelquesinstantsà plusieurssemaines,sans toutefoisjamais être illimitée comme celle des contracturespermanentes. Ces contractures permanentes seront étudiées avec tes stigmates; teurptace est moins parmi tes modalités de l'attaqueconvulsivequ'en tête des stigmates permanents et carac* téristiques do l'hystérie. Nous tes retrouverons là sous te nom dediathese de contracture. Nous en avons fini, Messieurs, avec les modalités motrices rattachées directement à la grande attaque hystérique. Mais avant do passer aux autres formes de la névrose, il est nécessairede vous mettre en garde contre une erreur née fatalement du procédé senti-schématique de nos descriptions. Les nécessités de l'exposition nous ont obligé à séparer brutalementdes choses qui s'enchaînent et se compliquent, à créer des lignes de démarcation artinciettcs,à faire des diverses variétés d'attaques comme des entités distinctes. Cette manière est finalement aussi théorique que le procédéqui consiste à les faire dériver les unes et les autres do la grande attaque ette'mcme. La nature ne supporte pas ces systématisations.Certes, bien des formes que nous venons de décrire existentdans ce qu'on nomme un certain état de pureté, mais « & côté des types nettement déHnis, que nous avons schématiquementisolés, dit Grasset (~, il y a dans la réalité clinique un très grand nombre de termes de transition. Chacun des éléments dont la prédominance a caractérisé un de nos types, peut se combiner do mille manières avec les autres éléments de la grande attaque et créer d'autres types faciles a concevoir. » Et !<* murnc auteur ajoute « D'autre part, non seulement ces diverses attaques peuvent s'associerde mille manières pour constituerdes hybrides nouveaux, mais encore elles se succèdent et se remplacent fréquemment mutuellement chez la mcmc hystérique. H Enfin, chez certains sujets, l'attaque peut être habituellementconstituée par la succession régulière ou irrégutiere, plus ou moins rapide, de plusieurs de ces variétés. Vous conclurez donc, Messieurs, que si tout n'est pas désordre et variabilité dans i'hystcrie, ainsi qu'on l'admettait autrefois, un classement méthodique et rigoureux,selon l'École de la Satpctri~re, est aussi factice qu'impossible.Charcotetson écotcont introduit dans l'étude de l'hystérie !a méthode scientitiquf et sont parvenus ainsi ù préciserles caractères, à systématiser les symptômes d'une manière remarquable, mais ils scm- (i) GRASSET, /~cn< (UtCT. EXCYCLOP. DES SC. MÈb. Paris, i887). btent avoir légitima la méfiance on s'efforçant, par des artifices d'exposit!on, à faire entrer les faits dans un cadre théorique. Pour terminert'expose des manifestationsoù l'élément moteur intervient plus particulièrement, il nous reste à vous parler de ta chorce rythmique, des tremblements, des secousses et Mnatementdes paralysies. Des attaques do choréc peuventsurvenir chez tes hystériques. On tes diviseen rythmiqueset arythmiques. Ces dernières,mentionnéespour la première fois par Dcbove(t),ontsoulevé des discussions-doctrinalesétrangères à notre sujet. L'accord semble, au contraire, définitifau sujet de la nature nettement hystérique des chorées rythmiques. Elles consistent te plus fréquemmenten mouvementsde flexion et d'extension,se répondant d'une manière rcgutiere. D'autres fois, il s'agit de clignotement,de nystagmus, de salut, de mouvementsd'épaule incessants, au point d'user les vêtements. Ces manifestations peuvent disparaître rapidement ou se prolonger parfois pendant des mois et des années. Le tremblement constitue également un phénomène souvent observe dans l'hystérie. JI n'est jamaisde longue durée et il sembleraitplusspécialement l'apanagcdesfemmescraintives dont l'enfances'esttrouvéeen butte de mauvais traitements.Ces tremblements sont considérés comme des stigmates nous les étudieronssous ce nom dans la prochainecon<<!rence. L'École de ta Satpétriercdécrit aussi, parmi tes affections motrices, les secousses hystériques. Les anciensauteurs n'en faisaient pas mention; ces secoussesn'ont du reste aucune signification essentielle, car nous les avons rencontréeségalement chez les épileptiques. Pour terminer, nous rangeons parmi tes attaques où la motricité est spécialement altérée. les contractures et ics paralysies. Los paralysies hystériques peuvent survenir brusquement ou prcgrcssivt'mcnt. être précédées d'ictus ou de simples fourmittements. Elles possèdent quelques caractères communs et spécifiques dont les principaux sont ubsence a peu près constautede truubtes amyotrophiques<'t (te trouves cit'ctriques, intégrité des rcttcxfs. Ces paralysies sont tantôt mobiles et erratiqueset parfois, au contraire, ettcs possèdent une ténacité qui peut durer des années. On en a vu se prolonger pendant dix ans et plus. Ëttcs se terminent géncratcmcntpar la guérison; celle-ci peut survenir brusquement ou s'établir graduellement. On divise parfois les paratysies en spontanéeset traumatiqucs. Les paralysies spontanées seraient ccHcs qui surviennentsans cause apparente, précédantou suivant une attaque. Ëttes peuvent exister isolément ou s'accompagnerd'ancsthésic cutanée ou muscutairc. Elles affectent des degrés variables, allant du simple engourdissement, par un affaiblissement progressif, vers l'impotence absotm'. Ëttes revêtent toutes les formes, depuis une localisation t imitée a quelques (<) DEBOVB,SocM<<'H'<~t<'a<cd<M Mp~MM.E. Paris, i830 et )89t. muscles, t'hcmiptegie. la paraplégie, jusque des états paralytiquescent. plets, comme dans h' cas rapporté par Sérieux ('t La dissociation des paralysies traumatiqucsd'avec tes paralysiesspon' tances est t'œuvrc do t'Écoto de la Satpetriëre. Cette distinction un pou factice semble m'reposerque sur deux caractères la nature souvent traumatiquc (h' la cause et l'irrégularité de la distribution, qui ne cadre ni avec tes voies nerveuses ni-avec les centresmoteurs. Elles peuvent être accompagnées ou non de contractures, d'attaibttssctneut ou d'exagération do la sensibilité. Quant aux contractures qui s'associent fréquemment aux paralysies, nous n'en dirons que quoique:} mots. Leurs caractères généraux et teur évolution les rapprochent des paralysies. Ettcs s'y rattachent ('gaiement par leur mode de distribution et de repartition. Elles peuvent frapper chacun des membres séparément; il leur arrive parfois d<'se timitcr a un muscle ou un groupede muscles, comme dans te tortaotis. la scotios'* ou ta contracture <!iaphr:'gtt!3tique. Ettes interviennent parfois, ainsi que notts le verronst:)ntut, dans la genèse de certains trouillesde ta sensibilité,et particulièrementdans tes arthralgies et tes myatgics. Têt est l'ensemble des modalités de la névrose dans lesquelles t'etëment moteurjoue te rutf essentiet. Kous ne reviendrons pas, a propos de t'enst'tnhte de c<'s forn.es. sur (tes retnarqucs dc}:~ taites au cours de cette étude. Ct'qu'it faut garder de ces descriptions parfois senn-schctnatiques. vous a été dinercntes l'ois signatu. Et il es) neccs~uire de ne pas perdre de vue cette rcmat'quc; <~r panni hicn d'autresraisons qui nous ont engageaà ~ous cxpost't' ta symptomatologie <!e t'ttystcrie, il en est une de nature <'ssentic)tcmnt pratique. Uej.t nous avons dit que nous tenions pour indispensable ta nécessite de vous mettre en état de dépister t'hysterie, tout au moins dans ses manifestationspatttf)gnon)oniqu<'s.Or, vous vous exposeriezA des méprises en exigeant de la névrose la condition de ne vous appnra!treque sous l'une des espèces retatees precedenxncnt. K'cubtiex jamais tes types schématises ptus haut, mais n'y pensez pas toujours. Safhex surtout ou tes combiner, ou tes découvrir. Ennn il est une autre particularité sur taquet te nous désirons appeler votre attention. t.a plupart des manifestations hystériques que nous venons de passer en revue, outre teur caractère snecit)que de motricité, possèdent une autre marque distinctive et speciate. Elles appartiennent presque toutes a ce qu'on tend a nommer t'hysterie pathologiqueou paroxystique, par opposition a t'hystcrienormatcou intcrpar«xystique.Cesdeux dénominations ont trait à une subdivision des symptumes hystériques en deux grandes classes. Dans l'une se rangeraient tes phénomènes accidentels, (i) SHUECX, ~<)n)~.<h'/<<<«'~<<<yMa/r<'H<~M~<:S.(ARCM. M~BUROL.,<89t.) survenant sous formedo crises, & évolution systématique. à durée ordinairementlimitée. Dans l'autre trouveraientplace tes signes permanents qui semblent faire partie de la nature hystériqueet dont !a persistanceet ta durée indéterminéeconstituentpour h' névropathe commeun état civil,un véritablesignatement. Ces signes permanents t'eprcscutent la meilleure partiedes stigmateset il est nécessaire de teur accorder une étude spéciale; leurintérêt considérable, le jour qu'ils projettentsur t't'ssence mémo de la nën'osc, les rotations que-nous h'ur trouverons avec les stigmates généraux de la dégénérescence,motiventl'examen particulier. Mais il est cependant nécessaire d'en parier ici, ne fût'cc que pour compléterle tableau. Escomptant l'étude detaittee que nous en ferons plus tard, nous irons rapidementdans la revue que nous allons en passer. Cependant it est encore nécessairede vous dire qu'unemention actuelle s'imposepour une autre considération. Tout ce qu'ii nous reste à vous dire do l'hystérie ne rentre pas dansle cadre des stigmates.Certaines manifestationsfont même partie de !'hys<érie pathologiqueou paroxystique; d'autres enfin tiennent la fois a l'une et :< l'autre modalitéde la névrose. Du reste, la distinction n'a pasla rigueur qu'on lui prête, et cela de l'aveu d'un de ses partisans tes plus convaincus, Gilles de la Toun'tte ~). Et les exigences didactiques ne sont pas suffisantes pour autoriser une séparation radicale. Tout ce que nous avons vu précédemmentde l'hystérie a donc fréquemment un caractère accidentel ou largementintermittent; ce qa'tt nousreste à vousmentionnerprésente plus de permanence,de stabilitéet se retrouve presque constamment en dehors des attaques. Parmi ces troubles qui correspondentà des manifestations plus permanentes et de nature plutôt stigmatique se trouvent en prcn)i<rc ligne les attestions '!< h' t-ensiLitité. Ces altérationsde ta sensibilitépeuvent s'aMOfier~des phénomènesde motricité et constituer ta catégorie des troubles scnsitivo-motctn's de l'hystérie. Mais cestroubles peuventaussi se manifester isolément. Les formesscnsitivo-motriccsne méritent qu'une courtemention; ettcs comprennentles modalités de la névrose où t'étément moteur et t'ctément sensible sont associés d'une manière intinu'. tt s'agit ici de certaines formes de myatgics avec contractures, bien étudiées par tnman (2). Un grand nombre de céphatatgicshystériquesne tiennent qu'à des contractions douloureuses des muscles épicraniens. Souvent les hystériques éprouventdes douteurs dans tes muscles du thorax, de t'abdomcuet du dos; ces douteurs. accompagnées d'une sensation de constriction, ne peuvent s'expliquer que par une association de troubles moteurs et sensibles. Ci) Gx.t.ES t)K !.A ToMETTE, 7'n!t~d~7<y.~n< Paris, t89i. (~) iNMAN, ÛM tH~ft~Mt ils Mt)<Mfe, etc. London, 1860. Briquet désigne sous le nom de c!e!ia!gie t'hyperesthesia des divers musclescomposant la cavité abdominate. La thoracatgioou p!cura!gie de Bernutz s'applique aux musclesthoraciques. Quand ces douleurs musculaires, associées a des contractureslégères,sont localisées, elles prennentt fréquemment te nom de clou hystérique. Nousrangeonsimmediatomentàtasuitedesmyalgies,lesarthralgies.qui peuvent donnerlieu à desdouteursarttcutairos, exaspérées par (os mouvements et pouvantsimutcr diversesaffections organiques des articulations. La coxalgie !tyst<~rique, dont Brodie a donné la première description clinique, est !e type le plus commun et le mieux connu de ces hyperatgcsiesarticulaires. Mats les troubles les plus importantset les plus signittcattfs rctevent des altérations exclusives de la sensibilité. C'est ici que nous rencontrons t'hystcric dans son caractère le plus spécifique. La sensibilité peut être affectée selon les deux modes essentiols de t'hypercsthesic ou de l'anesthésie. L'hyperesthésieaccompagne parfois les manifestations motrices,ainsi que nous venons de l'indiquer. Maiscttc existe !e plus souvent pour son propre compte et revêt dans ce cas des formes variées et nombreuses. La peau peut être afIeftëG exclusivement. La dennatgic n'est cependant pas un phénomène fréquent,scton Grasset (t). Pitres(2), au contraire, prétend que t'hyperatgcsiccutancecst très commune. Mais c'est un symptôme bon à connaitre, dit Crassct,sp~ciatementau point de vue du diagnostic. L'intensité de la (h'rnMtgie cstvariabte. K))eva d'une simple exagération de la normate. nutatnnMnten temps (forage, jusque t'intotërauce de toute pression du doigt. L'hypera!gcsie s'étend quelquefois, dit Pitres, a toute la surface du corps, mais elle est le plus souvent hëmitatcrate, et fréquemment disposée en ;!ots isoles ou dissémines. Eiïe forme alors des zones, de forme et d'étendue variables, au niveau desquelles la peau conserve sa coturation et sa température normutes, mais où la sensibilité est exagérée :'t tel point que le moindre contact, ta plus t~gere pression détermine des douleurs violentes et parfois l'explosion d'attaques convulsives. L'extension complète de l'ltvperesthésie constitue pour la malade un affreux supptice ettc ne peut ni rien saisir avec les mains, ni marcher, ni mettre les pieds par terre; c!!e ne peut pas même rester au lit, où eUe est tourmentée par une insomnie perpctue)!e.Quelquefois,dit Grasset, il y a en même temps une hyperesthesie sensoriftfe qui cr<:o un état d'impres* sionnabititc horrible. En dehors de la peau, t'hypt'restMsicpeut s'étendreaux troncs nerveux (i) GnASSBT, ~.<~n<?.(D)CT. BNCYCLOP.DES se. MÈt).Pans, i887.) (2) PtTRES, f~po'McKt)~u&! sur t'~MrM. Paris, i89t. mais ta nevratgio pure serait, selon Legrand du Sau!)e(i), assez rare et souvent confondueavec les douleurs musculaires. L'hyperosthesie peut atteindre la plupartdes viscèreset tout particulièrement t'cstonacet l'intestin; nous n'insisterons pas sur ces phénomènes nous ne <<'rona également que mentionne!' !'hystéra!gie,tacystalgie, la ncphratgie.t'odontatgio,dont l'ignorance donne lieu parfois à dos interventions chirurgicatesLmathcureuses;mais!'organe si~ge par excettence des manifestations douloureuses ncvropatttiquesest t'ovaire. L'ovarie est une douteursiégeantdans le flanc, aux limites extrêmes de la région hypogastrique. Etie est très fréquente de l'aveu de tous, mais sa natureet son siège ont été longtemps des sujets de discussion. On a voulu l'expliquer par de la dermatgie.Briquet, dont le livre jouit encore d'une réelle autorité, t'attribue de ta myatgic pariétate. Mais depuis )cs travaux de Charcot, on )a localise gënëratententà t'ovaire.On ne sait rien de précis sur rétat de t'organe ainsi mis on cause. Nous venons de vous dire que t'ovarie était fréquente; cette fréquenceconstitueun etenn-ntfondamental de diagnostic, niais te troub!edel'ovaire mérite d'être signalé par suite de particularités essentiettes sur lesquelles, et surtout sur l'une desquelles nous aurons à revenir plus tard. 11 y a tout d'abord une relation topographique importante entre t'ovarie et tes accidents d'hystérie locale; mais la région ovarique présento une particularité t'ien autrement curieuse elle peut, en effet, sous la pression,provoquerou arrêter des attaqueshystériques.Nousreviendrons plus tard sur cette étrange propriété, tout comme sur le mécanisme présume de quelques-unesde ces formes d'hyperesthésie. La sensibilité peut être troublée dans l'hystérie d'une manière toute différente et nous présenterles phénomènes étranges et curieux de t'anesthésie. De tout temps ces manifestationsont frappé l'imagination des masses. Elles ne servent plus de nosjours qu'à corser le programme do certaines séances de prestidigitation ou de soi-disant magnétisme.Mais jadis elles exposaienttes hystériquesa des aventures de tous genres. E!!es faisaient partie autrefois des symptuïnesdesorccttcrie.Quand un individu était suspect, on tui bandait tes yeux et on lui sondaitla peau avec des aiguilles. Si à l'absence de douleur se joignait, fait assez fréquent dans t'hystërie, une absence ou une diminution de )'h6morragic normale, !c patient était regutierctm'ntcondamné et très souvent brute. Aujourd'hui, t'auntgesic reconnue constitue au cnntr.tire a !'hysteriquo un droit t'inuutgcnce ta plus targe, car elle marque un état de desequilibrement nem'ux considëndjte. un réel rc<recisscmnt du champ de la perception consciente. Nous allons rapidement vous faire un exposé sommaire des diverses (t) LECRAKt) nu SAUU.B, L~ /t~~rt~M&<.Paris, i883. variétés de t'anesthésie hystérique. Ses caractères spécinqnes,son mécanisme, sa signification feront t'objot d'études séparées dans notre prochaine conférence. L'anesthésiecutanée est la plus importante. Ette peut être partielleou totale. L'anesthésietotale porte a la fois sur toutes les perceptions sensitives; elle peut être complète, c'est-à-dire ne laisser parvenir A ta conscience aucune indicationssouvent elle ne présente qu'un caractère d'affaiblissement de la perception normale. On la désigne a)or.< sous le nom d'hypoestMs!e. Les anesth~s!estotatcs sont très rares. 14'anesthésie est fréquemment spécialisée. Et!c n'atteint dans ce cas qu'un certain ordre de sensations, & l'exclusion des autres. Les con~rcnccs do M. Warnots vous ont appris que la peau est le siège d'une série de percepHons diverses; chacune do ces perceptions peut s'atterer isoiément; cette indépendancedes perceptions, parfois réalisée dans d'autresdomaines de la pathologie, est surtout tniscen retiefparles diverses modatitesdel'anesthésie hystérique. On subdivise donc l'anesthésie hystérique partielle on groupes divers que nous allons vous esquisserrapidement. peut exister une anesthésie portant oxctusivement sur la perte des sensations douloureuses avec conservation des sensations tactHes eUe a reçu plus spécialementte nom d'anatgt'sic. L'abolition <!es sensations thermiques avec integnto des sensations tactiles et douloureuses,se nomme thcr)no-anesthésie. On donne le nom d'anatgesie avec thrtno-!u~stt)(!sie au syndrome caractérise par l'abolition des perceptions tactiles, douloureuses et thermiques à la fois. La perte isolée des sensations électriques constitue !'ctcctro-anesthësie. La conservation isoléo des sensationsetcctriques a reçu le nom d'anesthesic avec étectro-esthesie. En dehors des caractères qualificatifs, l'anesthésie présente une série df distinctions basées sur les modes de répartition. Uisons d'un mot que la ptus étrange ~ntaisie semble présidera sa distribution.Cetteconsidération importante sera mise en tumière lors de t'exposé des stigmates de la névrose. Les muqueusescomme la peau, et avec les mêmes particularités, peuvent être frappées d'anesthésic.Nous n'insisteronspas. Mais t'anestbésie peut s'étendre tout un organe. C'est tA un phénomène curieux et que M. Pierre Janet (!) a des premiers nettementmis en relief. U lui a donné le nom d'anesthesieorganique.Certainsmalades, dit-it. non seulement ne sentent plus l'attouchementde tcursmembres,mais perdent tnéme la notion de leur existenceit semble qu'il y ait donc ici une amnésie organique surajoutée et adéquateà une anesthésie. (t) PIERRE JA!<ËT, ~f~ HMtt~ <&K Ay.<Mrt~ Paris, 1893. L'anesthésiepeut attendre à toute une fonction. Les sensations de faim et de soif, du besoin d'uriner peuventêtre totatonentperdues. Lessensationsgénitatessont presquetoujours conservées, lors mOne de l'existence d'une anesthesie cutanée génerate; cependant certaines hysté. riques sont absotumontfrigides. On a donné le nom d'anesthésie kinétiquc à !a perte de la sensibilité et dota taLigue engendrée par te mouvement. Cette perte est fréquente et joue un rôle dans te phénomène des attitudes cataleptiques. A côté de ces diverses anesthésies, Pitres place t'haphatgesicqu'il dénnit~): «Une variété de paresthésic caractérisée par ta production d'une sensation douloureuse, interne, à ta suite de la simple appticationsur la peau de certaines substances qui ne provoquent,à t'ëtat normal, qu'une sensation banale de contact. Le clinicien de Bordeaux rapporteun cas intéressant de ce genre de manifestations hystérique: t,a malade ne pouvait supporter le contact de certains métaux, et tout particulièrement du cuivre,de l'or et de fargent. I)es expériences nombreusesfaitesdans des conditionsvariées ont démontre fauteur qu'il ne pouvait être question ()c simulation. Sans en fournir d'explication, l'auteur attribue & cette forme une valeur sémciotogique sérieuse, car il ne l'a rencontréeque chez des maladesatteintesd'hystérie avérée. Souques (2) rapproche de t'hapba)- gesieun trouble dénommaattocbirieet décrit par Obersh'incrcn premier lieu. L'attochirifest caractérisée par ce fait que te sujet t'apporte un côté du corps une impression partie du côtéoppose, avec intégritétoutefoisdu pouvoirde tocatisation. nosc(3) a pu ta provoquer par suggestion. Tellessont!ssubdivisions courantesclassiques mais la névrose protciforme est peu respectueuse de nos cadres et de notre terminotogic. Elle combine fréquemment ce que nous avions isoté et crée volontiers des formes extraordinaires, inusitées. Ce que nous venons de vous dire ne doit donc être retenu qu'en qualité d)' notion indicatrice. Nous espéronsque fexpoaë du mécanisme de ces phénomènes réussira tes grouper d'une manière synthétique dans votre esprit; en ce moment, ne tenez compte que des faits. Pour terminer l'exposé de ce qui se rapporte ~t t'ancsthésiedcs hystériques. il nous restevous signaler quelques particularités. En générât, dans tes régions de la peau ancsthésiées, le chatouillement ne détermine pas de mouvement réflexe. !t paraîtrait, d'après Rosenbach (4), que le réflexe abdomina) échapperait à cette toi. Scton cet observateur, l'excitation superuciette de la (i) Pititss, Leçons elittiqticçsitr (i) PtTaES, L<'<WMW)'t!<~M~tt!'<)t/n6. l'hy~çté)-ie. Paris, t891. <89t f9) SOUQUES,.MnnM<'<<<<' '))<M<'<'t)'< tV. Paris, t8M. (3) t;OSC, ~Mr ('«~OC/tH'M. (HEVUE UB MÉMCtXE,t892.) (4) RosHKBACH. C<'t'T)'«<M./f<r .V~rt'<)tf«)<M.,<879. peau des partieslatérales de t'abdomendéterminerait,à l'étatnormal, une contraction brusque des musctes sous-jacents. Ce réflexe serait aboli lors de certaines lésions cércbrates. mais dans l'hystérie, il persisteraitsans atténuation, mémo dans tes cas particutaris~s par l'anesthésie de ta peau. Ce signe qui, dans ces conditions,serait utile et curieux, manquc.seton Pitres (t), de régularité et denetteté. Un certain nombre d'autres rénexes persistent,nu contraire,ordinairement dans t'ancsthésie hystérique; tels sont les réncxcs vasculaires et sécrétoires (action normale des sinapismes, des vésicatoires), les réflexes de l'érection (sein, clitoris, d'après Briquet). Romberg (2) avaitsignalé, parmi tessymptômes do i'ancsthésiecutanée. la fncitité avec laquelle tes parties insensiblesse mettent en équilibre de températureavec les milieux qui les environnent. Pitres, qui a repris les expériences de Romberg, atteste la réalité du fait (tans les ancsthésicsdépendant des trions des nerfs périphériques, maisla nie formcttpmentdans i'ancstbcsichystérique. Ces signes sont à retenir ils possèdent une certaine valeur dans la rechercha du mécanismede l'anesthésie hystérique. C'est au même titre que nous attirons votre attention sur la persistance chez t'hystériqued'un autre rénexe très curieux, nommé réflexe pupillaire sensitif. Dans les conditions physiologiques,l'excitation d'un organe sensible quelconque est presque immédiatement suivie d'une dilatation do la pupille. Cette propriété est utilisée chaquejour en chirurgie. MM. Schi<T et Foa (3) s'en sont même servis jadis comme d'un véritable esthcsiometre pour apprécier la sensibilité des divers organes. Or, dans fanesthësie hystérique, malgré l'insensibilité absolue de la peau, la pupille continuf se dilater sous la piqûre ou le pincement des parties ancstht!" si<'cs. Signalons encore, parmi les particularités intimement liées & l'anesthésie, certains troubles vaso-moteursdont t'étrangete est doublée d'une signification théorique. Le premier de ces troubles, t<' plus connu, consiste dans l'absence d'hémorragieaprès les piqûres. Pitres (4). qui a décrit minutieusement le phénomène, en anirme la réalité et ta fréquence, mais il en donne une explication différente de cette admise génuratctncnt. Pour le clinicien do Bordeaux, it s'agit, non (t) PfrnBs, L~M fMH~M&! .<Mr r/tt/~rM. Paris, 189t. (2) RoMBMC, ~eArtM/t d<'f W<MM~r<tt)M. Bertin, t8S3. (3) SOUPF& FOA, f.« p)(p)«<tconteC.«M«)t))<'<m'. tt.'tHPAMtM.E. t874.) (4) PtTKRS. ~<'()M<?<tt)«~<<<:.<t<r<t~<<?n<Paris, t89t. seulement d'une ischémie locale, mais d'une hypercxcitabitité vasculaire sous-~acento. Ce serait ô un phénomène du mémo ordre qu'il faudrnitrapporter certaine particularité qui a reçu le nom de phénomène de l'autographisme. !t consiste dans l'apparition sur la peau des hydriques de certaines raies rouges souvent proéminentes et en rolif, à la suite du passage rapide et supOFMciet d'un corps dur. Le cas rapporte par uujardin-Bcaumetx(!) est cite fréquemment comme exemple du genre. M. Mesnet(2), dans une récente communication à l'Académie, a constaté l'indépendancedes tignes autographiqueset des territoires anesthësiës.Rarthé!emy(3)arésumé dernièrement,sous la nom de dormographisme,les données les plus récentes concernantcette manifestation, qui n'est du reste pas exclusive à l'hystérie. Quant aux rapportsde Fanesthésie et de la force musculaire,M. Binet (4) a constate une récite amyosthéniedu côté insensibilisé. Nous en avons tini. Messieurs, avec ce qu'il y avait d'essentiel à vous signaler à propos des troubles de la sensibilité dans l'hystérie.Et, probablement fatigué quelque peu par cette accumulationde faits, votre esprit inquiet cherchevainement une notion directricepermettantune synthèse, même tnnémoniquc. ït m'est impossiblede ta tenter encore. n faut continuer cette revue déjà longue. Vous avez assisté à des désordres divers; des faits curieux vous ont été exposés; il vous reste comme une sensation étrange d'un désequitibretncnt qui peut auectcr des formes variées et s'étendreà un grand nombre de fonctionset d'organes. Gardez cette sensation,et tâchez .de conserver le souvenir des faits essentiels qui la justifient c'est tout ce que nous réclamons do votre attention. Mais que cette attentionne se referme point cependant. Ce dcséquitibrement dont vous avez t'idéf, s'étend chez l'hystérique bien au det~ de ce que vous venez d'entendre aucun organe, aucune fonction n'y échappe.Généralisez donc hardiment d'ores et dt'j~ t'impn'ssion qui vous reste de ce qui vient ft'ctre dit. Et permcttcx-nous de nouveau de faire passer devant vos yeux avertis des séries nouvelles de tmubtt's curieux et variés. Ne vous attardez pas en chemin à chercher .des <'xp)ic<)tions: nous tenterons cette besogne-tà au moment opportun avec fettes(lui nous restent du tnémc genre. La systématisationque nous avons adoptée nous impose l'étude des troublessensoriels. Mais n'oubliez pas, Messieurs, que cette systématisation est artificielle, que t~s fonctions ne s'isolent pas dans la réalité avec (i) DUJAMtN-BKAUMËTZ,f<'<WM<'<!M~n!M<(Soc)ÈTÈCKS H&PtTAOX. Paris, t8Th) (4) ME8NRT. B«~<tt! <fc ~'4c«dA'«<! d<' ))<&<<<'tM. Paris. t8W. (3) BARTHm.BMY, BARTUKI,BIAY, D:t PM J<'r~)0~'n;)At.<t))< iler~iiogrtil)hi.ijte.(PMOGUCS (Pitorags MÈDtCA).. "ÉDleAI" t893.) i3" (4) BtNBT, M<'tM«;pA<~M~A<~M<novembre t889. cotte facilitédont nous abusons dans nos théories. Bien des troublessensorielssont tributairesd'atterations do la sensibilité génërate. Briquet (i) avait déjà nettementindiqué les relations de t'anesthesiecutanée avec les anesthesiessensorieHes;mais en refusant à t'anesthésie sensoriettcune existenceindépendante, il était atte au delà do la vérité tt est parfaite. ment établi aujourd'hui, dit Gittcs do la Tourette (2), qu'un trouble plus ou mbinsniarquedugoût, un a<taib)}sserncntde l'ouie et de t'odorat, un-- rëtrccisscntcnt du champ visue! peuvent être la manifestation première et monosymptomatique de t'hystérie. En rëatitë, ces deux ordresde troubles fonctionnels se superposent frëquotntncnt.Briquet avait observé )e fait avec une grande précision, tout comme il esquissait avec une netteté remarquable pour l'époque l'évolution gënëratc des anesthesies sensorie!!es « Les yeux, disait-il, sont le plus fréquemment atteints, tandis que tes autresorganes dessens. qui sont moinssouvent intéressés, le sont dans une proportionpeu près ëgato entre eux. » !) est & peu près impossibled'indiquer dans quel ordre l'anesthésie attaque les organes des sons, attendu que tes matades ne donnent sur ce point que (tes renseignements insunisanb; ce qui paraft certain, c'est qu'elle connncnce ordinairement par tes yeux. » Quant à la durée de ces ancsthesies, elle est extrêmementvariable; elle peut rcsistcr toutes tes tentatives ou dispara!tr<' sans raison ou sous rcn'et des causes les plus disparates. Karement ces anesthésies se retrouvent au delà d'un certain âge. Cette dermerc remarque ne peut cependant s'appliquer, dit Gittes de la Tourctte, au rétrécissement du champ visuet et à t'hOni-anesthesic. Ces deux stigmates persistent parfois, selon cet auteur, jusque dans !a vieillesse. Mais cetteconsidérationne suffit pas pour enlever aux troubles sensorifts ce caractère d'instabilité et d'indépendance déjà signalé prëcëdentment. Une seule loi sembles<' dégager de t'etude de tcurs combinaisons c'est la toi dite de superposition. « Cette regtc estsurtout absolue, ditGittes de la Tourette, ainsi que l'a montre M. Charcot, dans les cas d'hemi-anesthésie. » Du coté insensible, les sens spéciaux sont abolis ou obnubiles et leur faiblesse se limite, en général, ce cAte. Toutefois,t'œit 1 faitexception !a regtc, car le plus souvent le rétrécissement concentrique est bilatéral; il est cependant presque toujours plus accentue du côté Mmi-anesthesique. Du reste, Messieurs, t'oei! hystérique est, entre tous, un objet curieux d'études et d'investigations. Ptus que tout autre organe, il présente dans l'hystérie des troubles d'un caractère spécifique et d'une interprétation dëticatc. L'étudede ces troubles nous arrêtera quelque peu elle est néces- «) Bn'cuBT. 7V<!)/r </<'/'A~/<v«'. Paris, t8{;9. (8) Gu.LESMLATouMBTTË, Tr<!f/<!<<<'r/<t/.<~rM.Paris, 1891. sairc à cette interprétation physiologique que nous recherchons avec persistance travers !c dédate des faits. Mais it est indispensablede débtayer, pour ainsi dire, le terrain, en résumant au préalable ce qui a trait aux altérationssensoriellesen dehors de la vision. Liehtwitx~) a condense ses recherches et cellesde son maître, tepro< fcsseur -Pitres, dans une tht~e intéressante qui nous fournira en grande partie les élémentsde cette revue. Quetques mots tout d'abord sur les attérations des facultés gustativcs dans l'hystérie. La sensibititégustative est fréquemmentattérée, maiscette atteration n'est pas uniforme;son intensité variable peut aller d'une (timinntion peine perceptiblea une abolition complète; ette ne disparait pas en même temps de tout le champ gustatif; te tiers postérieurde la langue ne semble généralementperdre sa sensibilité qu'en dernier tien. Les quatre sensationsfondamentales no sont pas atterécs d'une manière onifonne. Parfois même le goût n'est aboli complètement que pour une seule sensation. En dehors de ces modittcations qu'on pourrait appeler qualitativeset quantitatives, il peut exister des perversions du sens gustatif; souvent une sensation d'amertumese substitue aux qualitésgustativesnormates. tt existe une rotation de dépendance entre les altérations du goût et celles de ta sensibilité générale des organes qui y président: mais cette rotation n'est, pas réciproque. Hans cinq cas d'hemi'anesthcsie cutanée, M. Lichtwitz n'a trouvé qu'une fois de t'hémi-anesthésie nette du goût « J'ai vu plusieurs matades. avait dit !!cnrot(2) depuis longtemps, conserver intacts te goût et Podorat, tandis qu'its étaient complètement insensiblesau contact des corps dans les fossesnasales, la bouche, l'isthme du gosier. Je n'ai pas vu la sensibilité généraleconservée dans ces organes quand la sensibilitéspéciale y était abolie. » Gines de la Tourette exprime ainsi )'opinion régnante à la Satpetrière « De l'examen d'un très grand nombre d'hystériques, pratiqué par M. Charcnt ou par nous.meme, nous nous sommes {orme l'opinion que. dans la très grande -majorité des cas, l'anesthésiegénérate et spéciale se superposent,et cela non seulementpour te goût, mais encore pour les autressens. » Et il ajoute « Cette opinion, nous ne craignons pas de ta généraliser, et considérantta fonction quelle qu'elle soit, nous dirons que, dans t'hystérie, Pattëration de la fonction ne marche que très rarement sans un trouble de la sensibilité, anesthésie ou hyperesthésie.» (i) tjtCMTwrrz, L&! o)t&:f~<&<~~n~Mt, etc. Bordeaux,<887. (9) HENnoï, De r<tn<!t<t<et de MyMf~~tMA~n~M~. Paris, 184' Nous serionsheureux do vous signaler cette rcgto, Messieurs, au milieu de tant de faits soustraits,pour ainsi dire, & la physiologie normale. Mais force nous est de tempérer !cs affirmations de ruminent chef de t'Ecoto de la Satpctriôro par les conclusions d'un de ses plus anciens élèves, devenu son tour maitrc et chefd'écote. « Réunissur un même organe, dit Pitres~), tes nerfs d'origincct de fonctions différentessubissent-ils, sous !'in)!ucnce des mêmes causesmorbides, des modificationsidentiques, ou bien conservent-ils leur indépendance au milieu des événements pathologiquesdont la muqueuse taqueUe ils se distribuent devient le théâtre? H Puis, après un examen avec preuvesctiniques, il conclut « tt ressort clairementdo l'ensemblede ces observationsque la sensibilitégénëratoet la sensibilité gustative de la muqueuse linguale peuvent être atteintes simultanément ou isolément par l'anesthésie hystérique, et lorsqu'elles sont toutes tes deux abolies, il n'y a aucun rapport nécessaire entre la distribution topographiquede t'anesthésie sensitive et de j'anesthesie sensortelle. » Encore une fois, Messieurs, it semblerait que la névrose tient, mémo dans les détails, justifier sa qualification d'instable et de protéiforme. Et, du reste, elle poussesouvent plus loin encore l'étrangeté de ses manitestations. Nous ne pouvons quitter le domaine des attérationsdu sens gustatif sans vous parler d'un phénomènesingulier et quisemble toucher au paradoxe physiologique. Lichtwitz, tout en constatant t'abolition partielle de la facutté gustative sur !es parties norma!e)m'ntsensibles au goût, a retrouvé cette percep. tion sensoriellesur des points de la muqueuse buccale étrangers au sens en question. C'est ainsi qu'une malade, atteinte d'bcmiasthenie gënérato et spéciale, ne percevait plus tes sensationsgustatives qu'a l'aide d<' la voûte palatine. Chez une autre, le bord gingivat gauche de ta voûte palatine percevait le goût du set, et la muqueuse de la joue gauche tes goûts acide et amer. Dans un troisième cas. la paroi postérieure du pharynx était le seul point où les goûts du sucre, du sel et du vinaigre fussent perçus. De quelle modification physiologiqueou autre relèvent doncces aberrations ? t.a suggestion (l'une innucnce pénétrante et insidieuse en matière d'hystérie surtout doit-ctt'* être incriminée?C'est ce que pourront seules décider tes recherchesultérieures. Nous laissons ici encore le problème sans solution et passons à l'examen des troublesde l'olfaction. L'anesthesie olfactive ou anosmie, dit Pitres, est un peu moins fré- (t) PtTttEs. ~poM ch'n~M&t.<MW/t!(<'n<Paris, i89t. quente dans t'hystérie que l'anesthésie gustative « Nous t'avon:! rencontrée sept fois sur onze malades notoirementhystériques.» « Mais, ajoute cetauteur,son étude présente de grandes difficultés provenant surtout de ce fait qu'il est impossible de limiter l'action des cMuvesodorants à des points circonscritsde la muqueuse des fosses nasales. » L'anosmiehystérique peut être profondeet complète ou partielle et ne porter que sur un groupe d'odeurs déterminé. Ettc peut être unilatéraleou bitatérate. Enfin, Lichtwitz (t) a trouvé que plusieurs mataues, tout en sentant quelque chose, ne trouvaient à t'<M<tO ~M&t aucune odeur désagréab!e; un autre ofiraitde l'hyperesthésie pour toutesles odeurs expérimentées. Apres l'olfaction, l'audition peut à son tour être profondément troublée dans t'hystérie. La loi de superposition semblerait ici, seton l'École de la Sa!p6triero. sevériner assez réguHèrctnent.Férc(2)etWatton(3)se sont livrés, dans le servicede Charcot, à une série d'expériences de controte qui ont abouti à une confirmation de la ici. Pitres (4) ne se rallie pas une manière de voir aussi radicale et se prononce de nouveau plusspéciatcmentcnfaveur de l'indépendance. La surdité hystérique peut être comptete, absolue. Le p!us souvent alors elle débute brusquement, persistesans modifications notablespendant quelques jours ou quelques semaines et guérit tout à coup sans laisser de traces. Mais cette (ormeabsolue de paralysie de l'audition est rare. Dans la grande majorité des cas, la surdité hystériqueest incomplète elle ne frappeordinairement qu'un côté, et même du côté atteint, t'outc est simplement affaiblie. « Il existe également du côté de t'ouïe certaines inversions dont il importe d'être prévenu, dit Gilles de la Tourette(5~, ces faits pouvant devenir des sujets de contestationen matière médico-tégatc. » Ces inversions ont trait aux rapports qui existent normalemeut entre te tic-tac de la montre, la voix pariée, la voixchuchotëe. Lictitwitz (C). de son côté, rapporte un cas où l'oreilledroite était sourde pour les sons les plus aigus; t'ureitte gauche les entendait; l'orientation auditive était normale. Bien des choses intéressantesseraientencoreà signaler dansce domaine de l'audition hystérique.Mais forcenous est de limiternosinvestigations et (t) LtCttTWtrx, ~<M <tM~M.!A~~rt~tM.etc. Bordeaux, 1887. (2) FÈnÉ, An/H'mx ~f~Kro~te,1882. (3) WA).TO?<, Oea~)~u! /<t/rM-/MMtt. (BttA)M, i883.) «) PnttES, jLcfOHx<)ttt'~H<M~Mf f/rM. Paris, i89i. (5) Gn,U!St)BLATouMTTE.Traf~~f/t~nc.Paris, i89i. (6) LtcuTwnz, Les anesthésies hystériques,etc. Bordeaux,1887. de terminer l'examendos troubles de la scnsibHite spéciale par l'examen des anoMaties do la vision. Nous avons dit que l'étude de l'mil hystérique était a la fois un curieux sujet et (l'observation et d'investigation. L'intérêtdes troubles de la vision dans l'hystérie est divers; la pennanent'f (le ces troubles en fait tout d'abord un moyen précieux de diagnostic leur nature si spëciateetsi exclusive contribue davantage encore tfur donner une valeur étiologique; mais teur mécanisme éclairanttaa nature intime de la névrose, devient une source précieuse de renseignements pour le physiologiste et le psychotogisto, ainsi que le prouvent les curieusesrecherchesde Ph'rre Janet (d). Les troubles oculaires dans ('hystérie sont restes longtemps ignores; Briquet, le premier, en a fait une mention sérieuse; mais leur connaissance date des travaux de !a Satpetriere,entreprissous la direction de Charcot et doses o!eves, en tête desuucts il convient de citer les recherches ingénieuses et délicates de M. Parinaud. 11 est nécessaire d'adopter un certain ordre dans cette description, et il est plus indispensubtc encore d'en trier judicieuscntfttt tes éléments, car les faits abondent dans ce domaine et l'intelligence de quetques-uns d'entre eux nécessite des donnéesscientifiquesspeciates. Nous ne pouvons cependantnoussoustmireà l'obligationde vous en parler, car, a nos yeux, i'hystérie ne se comprend nettement qu'uvec tcur intervention,Sans eux, la névrose risque de vous échapperdansson essence et de priver votre esprit de notionsgénérâtes d'une très haute portée. L'intellect humain est, en df)ct, resté une énigme fermée aux anciennes phitosophies. Son mécanismene s'est devoir que le jour ou ta physiologie u ouvert les voies par t'etudcdu cerveau. Mais cette étude ette-memefut restée frappéed'impuissance si la pathologie ne lui était venue en aide. Les détraquements cérébraux sont dt's ctéments importants dansla reconstitution de la vie normale de l'intelligence. Ils nous donnent une impression de ce que doit être, en rcatitc, cet cq uitihre soupçonne, induit plutôt que compris et démontre. L'hystérie, avec ses cotM étranges, nous renseigne sur les lacunes de l'organisation même de la vie intettectucttc et aOfctive. Et t'ëtudc des troublesde la vision compte parmi les plus singutiercs manifestations de la névrose. Que les considérationsun peu spéciales qui vont vous être exposées ne découragent donc pas votre bonne volonté; nous serons aussi bref et aussi méthodique que possible; nous ne vous donnerons que Ics e!cments indispensables à l'intelligence même des doctrines de ('hystérie. Kous étudieronssuccessivement la sensibilitégénératc de t'œit, les altérations de t'apparcit de la vision ainsi que tes troubles de sa musculature. (<; hMasJAKET, aco'Jcn~ t)~t)<«)u: den~<('nc. Paris, i8M. La conjonctive est. du toutes les membranes de fouit, ta plus fre~ufmment et ta plus regutieremont atteinte. Briquet avait doj!) noté cette insensibitite des conjonctives et principntcment de la conjonctive gauche; il ajoutaitmctno « qu'elle pourrait être regardée comme un signe caractcristique do t'hystérie M. ha cornée est souvent atteinte a son tour, mais, chose curieuse, elle est rarement insensible dans sa tota!ite; son segment interne ou externe peut être anesthosiquo,mais te centre reste générale.- mentsensihte.Ordinairement tes reHexes visctilei.rils et sécréteurs sont conserves, ainsi qu'il ressort des recherchesde titres (i) et do Gilles de la Tourctte(2). Qunnt au réflexe ocuto-patpébrat, il est démontre,depuis t<-s expériences de Fore (3), qu'il reste aboli tant que t'ancstbesie cornéoconjonctivale est seule est cause. Mais t'aoesth~sie n'est pas la soute modi<!cation de ta scnsibititë qui puisse atteindre les enveloppes do !'û&H. Ette peut faire place ù une hyperesthesic qui s'accompagne aturs fréquemment de photophobieaw: larmoiementet contracture de t'orbicuiaire. A t'ëtude des trouhles de la scnsibtHte genenue succède togiquemeut t'etude des troubles de ta sensibilitéspéciale. Ces troubles peuvent rûveti)' des formes variées en tête desquelles nous trouvons l'amaurose tout d'abord, puis )'ambh'opi<' hystérique, comprenant les troubtes de la perceptiondes couteurs, tes moftincat!ons dans la forme et t'ctcndue du champ visuel, t'a~aibtisscmentdu t'acuite visuelle et t'asthenopic, cn~n le phénomène assezcurieux qui porte le nom de polyopie oculaire. L'amaurose, dont nous nous occuperonstout d'abord, est la perte totalo de la vision. Certains hystériques, dit Pitres (4) deviennent tout à coup aveugles. La vt'itte, ils y voymcnttrès bien; le lendemain,ils ne distinguent plus le jour du la nuit, ils ne perçoivent plus aucune sensation visuelle. Et cependant, i'examctt le ptus attentif ne taisse apercevoir aucune lésion du fond de t'cei). Cette amaurosc, parfois très fugace, peut cependant résister pendant des mois et des annëfs au traitementte plus énergique. Harhn (o) et Brown (6) citent des cas ou l'amaurose a persiste pendant plus de dix annef's. Ette peut dispanutre sous te coup d'une émotion. Pitres rapporteune observationpersonnelleou «ta peurde la consultation avait fait disparaître une amaurosc localisée A t'œit gaucttc et datant(le quatre années. M Mais ces cas d'amaurosc totatc sont rares et !c ptussouvent les troubles (i) P'TMs, f.t'~tMc~)<~«M.tKr/'At/«'.Pans, i89t. (2) Ctt.t.ES nH t,A TounKTTE.Traité de t'hystérie.Paris, t89i. (3) FÈR~. ~<ttc<«<<'n<')<rofo9<B,1882. (4) PtTttËS, Lc~MchH~tt~ ~Mr~t~tic. t'aris, i89t. (5) MAtO-AN. ~<rMa~MmdnMs, etc. (MED. «Ews. PhitadetphtC,1890.) (6) BRow~t,7~/< MtH~M&M /b<(otctt!p,etc. (!<oMH. LANCET.Saint.Pau!,<890.) de la vision dans t'hystérie prennent le caractère moins radicat de l'amblyopie. ` Quelquesmots de chacundes éléments constitutifsde l'amblyopie. Le premier de ces éléments, dans l'ordre indiqué précédemment,est caractérise par des troubles dans la perception des couleurs; ces troubles portent les noms d'achromatopsie ou de dyschromatopsie. « Dans t'achro* matopsie, dit Pitres, tes maladesne perçoivent plus aucune couleur; ils distinguentnettement les couleurs des objets, les intensités des tous, les ombres,tes reliefs, la perspective,mais non le coloris. Un tableau à l'huile leur apparaît comme un tavis à l'encre de Chine ou a ta sépia. » Dans la dyschromatopsie, ils ne voient qu'un certain nombre de couleurs. Présentez a une hystérique dyschromatopsiqucdes papiers cotorcsou des étoffesteintes en bleu, rouge, jaune, vert, violet, elle ne distingueraqu'unepartie des nuances placées sous ses yeux; les autres lui paraitronttoutes d'un gris sale ptus ou moinsfoncé. » La perte de ia notion des couleurs se fait dans un ordre régulier, c'est-à-dire que certaines couleurs cessent toujours d'être perçues alors que la perceptiondes autres est encore bien conservée. Dans sa marche progressive, la cécité chromatiquedépendant de l'hystérie porte toujours primitivement sur le violet et le vert; puis, selon les cas, sur le bleu, le jaune et le rouge, ou sur le rouge, le jaune et le bleu. » Notons en passant que l'ordre des disparitions présente une réelle valeur, car il permet de distinguer l'origine du trouble dyscbromatopsique. C'est ainsi que dans l'intoxicationnicotinique. le rouge et l'orangé cesseraient d'être perçus avant la disparition du bteu, du violet et du jaune. La vision du rouge serait également intéressée la première dans l'alcoolisme chroniqueet dans t'atrophic tabétique du nerf optique. La seconde des modificationsde l'amblyopie hystérique concerne le rétrécissement du champ visuel. Et tout d'abord, qu'entend-onpar champ visuct? Lorsque nous nxons un objet, t'imagc de cet objet nous apparaît d'ordinaire clairement et distinctement; cette image se localise sur la rétine en un point nommé tache jaune. Mais, en même tempsque l'objet fixé, notre œi! perçoit plus ou moins distinctement t'espace environnant, et cela dans une limite déterminée; cette limite circonscrit ce qu'on nomme le champvisuel. Dans t'hystérie, il arrive fréquemment que des troubles surviennent dans l'étendue et les caractères de ce champ visuel. On peut observer une ou plusieurs lacunesisoiées ce sont les scolomes; une perte de la moitié de la vision d'un (Bit ou des deux yeux ce trouble fonctionnct porte le nom d'hëMiopic. Mais ces atténuionssont rares; la plus fréquente est constituée par ce qu'on nomme le rétrécissementdu champ visuel. Ce rétrécissement présenteun caractèrebien spécial il est concentrique; Parinaud ~) et son éteve Moray ont, en outre, observa qu'i! est <ré' quemmenibitatéfat. Le rétrécissement concentr!quene se born~ pas simplementà diminuer t'étonduc de la perception, il atteint même cette perception dans ses propriétésspéciales. C'est ainsi que !,ando!t et Parinaud ont démontre que tes couleurssubissaient,comme la viaion simple, un rétrécissement concentrique. Mais l'amblyopie ne porte pas seulement sur l'étendue du champ visuel; l'acuité même de la fonction peut subir une diminution graduelle et donner lieu aux phénomènes rangés sous le nom d'asthénopio. Cette asthcnopie se traduit par une fatigue excessivement rapide de t'œit. Nous terntinons les troubles ambtyopiques par l'exposé d'un phénomène qui a reçu le nom de polyopie monoculaire. La découverte en revient Parinaud (2). Il consiste en une perception double ou triple d'un morne objet par un seul ceit, ctcetn génëratemcntaufur etmesure qu'on éloigne l'objet en question. Scton Pierre Janet (3), te mécanisme serait, dans certains cas, tiéadestroubtcs de l'accommodation.mais en d'autres circonstances, il ne ret~verait que de perturbations purementpsychique: Les considérationsqui précèdent suflisent pour vous donner un aperçu de l'importanceet de t'étendue des aben'ations visuelles de t'hystéric. !t nous reste des détails intéressants à vous renseigner; nous tes omettons volontairementpour vous les présenter lors de notre prochaineconférence. Nous en tirerons parti pour la recherche de la physiologie des manifestations hystériques. Deux points cependant méritent encore de vous être signalés. Le premier de ces points a trait aux modes selon tesquets ces troublesse groupent ou se dissocient. Ici encore toutes les combinaisonssemblent possibles. L'amblyopiepeut ne se caractériser que par un seul des phénomènes décrits précédemment; elle les combine souvent de diverses manières et réalise les modalitésles ptus singulières.Toutefoison constate fréquemment,dit Pitres, chez te même sujet, un certain degré de rétrécis* sement concentrique du champ visuel, un affaiblissementplus ou moins marqué des perceptionslumineuses et une abolition totale ou partielle du sens chromatique. Le second des points dont nous désirons vous dire quelques mots concerne tes rapports existant entre les troubles de la sensibilité générale et tes modifications de la vision. L'École de la Satpetrière préconisede nouveau dans ces cas ce qu'ette a nommé ta loi de superposition. (I) PAHtNAOtt, ~rc/ftt'M~MCMrû/o~ i88S. (2) PAtUt<AUU, De la polyopicMtPnoCM~ tANCH. &'OCUUSTtQM, 1878 )} (3) t')Mtm~AKET. acctWcn~tH<'K/<t(M'de ~y~ne. Paris, t8M. M. r'ërë (1) précise cette opinion dans tes termessuivants « Les hystériques hëmianesthésiquesqu'it nous a été donné d'observer et qui ne présentaientni rétrécissementdu champvisuel ni achromatopsio,conser. vaient la sensibilitéde la conjonctive; celles qui ont perdu la vision d'une ou de plusieurs couleurs et ont un rétrécissementplus ou moins régulièrement proportionne! du champ visuel, ont perdu la sensibilitéconjonctivate; cettes, enfin, qui ont une achromatopsiecomptcte,avec un champ visuel presque nul, ont perdu non seulement la sensibititéde la conjonctive, mais encore celle de la cornëo. » î) y aurait lieu, après t'élude des troublesscnsitits et sensoriels de la vision, de rappelerles modificationsanormalesde la musculaturevisuelle. Cela nousentraîneraittrop loin. Qu'il voussunisc de savoirque,ici encore, la variété dos modalités que peut réatiscrta névrose cstgt'ande, mais que, parmi toutes ces modalités, les pttcnomonos de contracture semblent dominer. En tête de ces derniers, il convient do citer tout spëciatemont le strabismeconvergent, « pourlequel, dit Gi))csde ta Touretto(2), t'hysterie semble, cliniquement, avoir une prëditcction marquée Vous êtes probabtement, Messieurs, assez singutierement surpris par ce long cortège de troub!es itnpurtants et curieux qui vient de dëRtor devant vos yeux. Et ta fréquence de ces altérations, leur gravité. leur étendue, ont dû taire naitrc en vos esprits une impression, bien légitime du r<'stc. Il est très probable que ces troubles de la sensibilitégénorateet spéciale, si extraordinaires, vous ont amenés à considérer la vie de l'hystérique comme entrecoupée de sensations anormatt's, d'impressions pénibles, d'erreurs do perception et d'altérations sensorieUcs diverses. !) vous faut corriger ce jugement. I~a plupart de ces troubles ne déterminentchez tes hystériques aucune incommodité sérieuse. Les malades même les plus atteints ne s'aperçoivent guère de ces lacunes dans te champ de h'urs perceptions.Le médecin lui-même ne tes découvre qu'après un examen méthodique et attentif. Et te patient n'est pas le moinssurpris de t'étrangetédes phénomènesdontil est pour ainsi dire le théâtre. Quelssont donc tes mécanismes qui présidenta ces perversionsétranges dont l'existence si peu contestéese traduit par des manifestations aussi anodines? Nous ne pouvons,ici encore, qu'indiquerle problème.Maisnous tenons à le soumettredés aujourd'hui à vos réflexions. Nous te retrouverons plus tard, avec tous ceux que nous avons laisséssur les rebords de cette revue déjà longue. Nous continuonsdonc notre exposé. Nous avons simplement esquissé (t) FÈRf:. ~'c~, etc. (ARCH. M ~ËU)tO!.OC!B.1883.) ~) Ctu-es DE ).À TounRTTK.TraM~<'Ay~r«. Paris, i89<. en M moment tes troubles retenant (te l'élément moteur et de l'élément sensible. Nous devons vous signaler <'e que nous avons nonnne les formes viscératcs do l'hystérie. Les dincrcnts organes peuvent etro atteints dans teur sensibitite et dans leur fonction. On a signale des anesthesieset des byporesthesiesdansta plupart des viscères. L'ovarie hystérique est connue de vous tous. Le testicule douloureux n'est souvent, selon Pitres, qu'une ()t:min's!ation(te t't)ypfratgesie ttysteriquc. Parmi tes anesthesiesorganiques, Pitres décrit spécialement tes anestttcsies des rein:* et des testicu!fs. Il mentionnesurtout !)m;sth6sic~pigastrique profonde. Mais !'h;'stcrie ne se borne pus moftincr la sensibilité dcsviscëres; elle en contrarie la fonctionet arriv<: nx~ne a créer de toutes pièces des syndrotnes<tuireaHsentunc matadie ncHcmcttt dennif. La !ittërature n~dicutudes(k'rniert'sattncesabondeen )ait& de ce genre, et spécialementen accidents hystériques shnutant une matadie nerveuse déterminée. Souqucs(d) et Ghi)arducci~) ont rcsutnë ta série t!es modaiitcs hystériquesrappelant tcsa<!ct;tionsde la tno<')te et du cerveau. Nous nous bornerons, rcfativenK'ntir ce sujet, aux quetqucs indications suivantes Les cas de pseudo-tabès hysteriqut* se constatent de plus en phts n'6- quennnent. M. te D~ Poc!s (3) en a rctatedernicretnent un exempte curieux, observe et décrit par M. te protesscurStiënon à l'hôpital Saint-Jean. Pitres a vu des accidents hystériquessinndct' la tnenin~o-encephatite chroniqueet la méningite tuhercutcusc. « U importe, dit Faut tUoeq (4), d'être nnscn gante contre les combinaisons multiples grâce auxqucttc~ la ncn'oseprotôiformearrive à se dissimuler sous tes apparences de bon nombre de maladiesorganiques, Qu'il nous sutttsc, ajoute cet auteur, de citer les cerebropathics, comme la syphitis du ccn'eau, t'ttemorragieccrcbratc, t'aphasie, ta nngrainc ophtalmique les lésions bulbaires telles que te syndrome de \Vcbcr; les myetopathics: sclérose en plaques, ma! de Pott, tabcs, syringomyeUe; tes altérations des nerfs, paralysies radicutaircs, ncvntcs,sans compterles pscudo-meningitcs, les pseu()o-tubcrcutoses,puttnonair(.'s. t~'s pseudopéritonites, (!tC. » Et la névrose ne se borne pas a réaliser co qu'on pourrait nommer les grosses atteratiousdu système nerveux elle pousse te raninetncnt. ptus toin et tes syndromes tes plus délicatsne lui échappentmême pas. « Avec (i) SO~QUKS, ~C. .<)/W~'<Wf('.t /<t/.<<<M~ .<UMt<h«<'HM J< tt)«<H</t<<Je <« !MO(' <UC)t. M KKU)tO).0(;ff:,)Mt.> (2) GtUt.AttnU't,/<Tt<'<tMM~«f«M(~'</<Ut«/<t<M Jtt C<:<*)~«M. (;\KO). ttK !<m)M t.octK, <892.) (3) PoKt.s. ~Mn~M«'</<'<'Mf. ttruxcnes, t~. (4) PAUL U).ocQ. CM~df.~t<~««.c, t8')2. la névrose hystérique. cette simulatrice toujours féconde des maladies organiques des centres nerveux, dit Charcot (d), il faut s'attendra chaque jour aux surprises et aux révélationsles plus inattendues.M L'hystérie peut, en effet, simuler l'angine de poitrine, solon Pierre Marie (3) et Gilles de la Tourette (3), déterminer des vomissements,du péritonisme, des troubles de ta parole, des hémorragiesdo la peau et de la plupart des muqueuses, destroubtes sécrétoireset vaso-moteursdivers, de l'ischurie, de t'atcyurie, etc. nDcbove a même réussi à provoquer par suggestionchez une hystérique une sorte de nevre expérimentale. Or, la ncvrc avait passé jusqu'à ces dernierstempspour excéderla puissance simulatrice de la névrose. Tout semble donc possible en fait d'hystérie, et il est nécessaire, sans en parlersouvent, car te mot enrayeet scandatise,–d'y penser toujours. Le mot scandalise, disons-nous. Et cependant, Messieurs, comme nous voilà loin de l'acceptionbanale, <aite de ce mélanged'érotisme et decabotinisme, dont la littérature a doté la névrose. C'est A peine si nous avons mentionné cette impétuosité génésique, apanage de l'hystérique des traditions populaires. Vous venez d'assister à une revue d'une multitude de troubles pathologiques, et l'hystérique n'est plus pour vous qu'un malade étrange, encore inexpliqué, mais qu'un déscquitibrcmentquasi général semble constamment hanter. Cette impression d'énigme bizarre et protéiformes'accentueraitcependant encore s'il nous était permis d'achever en ce moment t'étudo des troubles psychiquesde l'hystérie; nous l'aborderonsdans notre prochaine réunion. Toutefois nous l'avons déjà ébauchée votre insu aujourd'hui même; car bien des troubtes dëj~ décrits,tout en simulant des altérations organiquespériphériques, ne font que traduire une perturbationcentrale indépendantede toute lésion matériotte. Nous avons omis de vous signaler en temps et lieu ces particularités pour les reprendre prochainement dans une étude d'ensemble.Et nous tenions à laisser tes faits, dans leur étrangeenticreté,compliquer progressivement dans vos esprits cette notion de l'hystérie,maladie protéiforme. Nous avons, pour ainsi dire, lentement noué t'intrigue; mais en vous dévoilant, dans la mesure du possible, te mécanismede t'hystérie, nous espéronsvous présenter une sorte de dénouement classique. (<) CHAKCOT,SKf KH <*<<d'Atone,etc. (ARCM. BKNEUROt.oGtK.Paris, i89i.) ~) Ï'U:MH MAtUH, ~«.C CM (r«H~U)C (~ ;W)<!m< tt<KV. CE M&tt., 1882.) (3) CtLLES GILLES!)KDEI.At.ATOt)MTTE, TOURETTE,L'(!t~!nf L'atigine <<e (le ;Mt<nt)<! I)oitritie/t<~r(~M. hysiîlriqii.(PaoCR(!S (PROGRÈSMÉJ)ICAL, MÉCMAL,i89t.) t DOUZ!ËME CONFÉRENCE. STOMATES HYSTÉRIQUESET DÉGÉNÉRESCENCE. t'anitetede t'hystcrieet de l'épilepsie. Hystérie normale interparnxystique. t~stcrieparetysttqn' Les causes 'te t'hyst~rie. Subdivisions. L'hystérie est une. L'Êcotc de h Satpetriere. La predi'ipositionhtr,$disaireest !e facteur Msentie). Oerë'tite directe. Son importance. XercdiM indirecte. Hystérie et 6))i)e)'sic. Hystérie et aliénation mentate. L'hystériesouchede n~tropathics. Xyst~rie et diathose. Opinion'te Charcotet do ses cteves. L'horMite dans l'hystériemaMutinc. Les agents provocateurs de i'hys~erie. L'hystérie traumatique. Les sti~matM de t'hy~crie. hex stipnates ana'o'nique. L'hystérique selon Longer VittermA. taexMtencc d'une constitution hysteritae. t.es stigmates physiologiques. ttytteric et nutrition. HypnoMet hystérie. Diath«'* de cootncture. Mathese <tMyO!th6' nie. Tremblements hyittMqucit. SyM')M)no de t.:<sëgue. Zones tiy~tt'Mgèxes. Xones ideogene!. Zones hypno~nM. Les stignotes mentaux de t'hysterie. t.ex amnésies. Les abouties. L'automatismeatohutatoirc. Les fugues <tcs hystériques. Le caractère des hystérique*. Opinion de LeRrand du Saulle. !)eMript!on de Huchard. La rchahUitatMn psychologique de t'hystcriquc.–t'ietTGJanet.–t'itre~Mittes de )uToufette.–Sti(;u'a<M Mcio' togiques. La rcaponMbitMdans!i)ysterie. Ses degrés s~on Lc~rand du SauUo. Mystéfio et d'!j:enere!'ecnce. La physiotogiede t hystérie. Opinion de Pitres L'acte de t'tris. L'Ëcotea)tc'nande.–E<3tnendo ces doctrines Tentative dctpticationp~ycho.physMoxiqae. MKSS)HtJHS, Nous avons aujourd'hui à vousindiquer les raisons qui autorisent!'introduction des manifcstaUons hystëriquM panni les d<!s<!qu!tibrcmpnts que comportela dégénérescence.Un résume succinctvous en a (!<~ été fourni au début de notredernière conférence.Nousavons dit à ce moment que les raisons en question ont de nombreux points de contact avec cônes qui nous ont amené a faire figurer les dpitcptiquesparmi les déscquiUhrcs et les dégénère. Pour dcvctoppcr ces raisons, nous utiliseronsla méthodeemployéeau cours de nos entretiensconcernantl'épilepsie, mais avec une variante cependant.Lors de t'epitepsie, nous avons immédiatement fait suivre le tableau syntp!oma)i(tu<;d'un exposa des mécanismes physiologiques relatifs aux différents syndromes comitiaux. Pour t'hysterie, il nous faudra procéderd'une autre façon, tt n'est pas sans intérêt de vous résumer brièvement les raisons de ce changement de méthode. Vous vous souvenez qu'a l'occasion de certaines manifestations de l'hystérie nous avonsindiqua notre intention de serrer leur étude de plus près, dans la suite de nos entretiens. Nous vous les renseignions,disions-nous,pour compléter un tabteau et poussé par une nécessité de mise au point. 11 ")st nécessaire de reprendre aujourd'hui ces manifestationsspeciatcs pour tour rendre tout d'abord tour récite valeur. Mais il est nécessaire d'y revenir pour un autre motif. Dans l'épilepsie, l'enscmhtedesdéséquitibMmentsa a pu se rattacher théoriquement a la convulsion.Lesmanifestations les plus étrangères n la crise motrice lui sont rapportées, non sans raison; la folie cpitcptique ottc-tnemeest une convulsion de l'intelligence, tout comme l'angine de poitrine est l'expression de t'cpitcpsic cardiaque. La crise et sesformes tarvees ne traduisent très probaNement qu'un dcaequitibro unique ou. des déséquilibres divers, mais relies dans ce que nous avons nomme te circuit épiteptogène. Certaines moditi~tions du caractère même sont autant de poussées d'une attaque dont !a localisation circonscrite et t'intensitô réduite constituent les seuls signes distinctifs; !c sceau de la spécificité leur reste appliqué. On comprend tacitement que dans ce cas, le mécanismedu dësef~iMbre cpiteptogcnc appropria aux nécessités de la cause sultit pour donner la raison physiologique (le touteslesformes de la névrose. Cette manière de faire et de voir se justifie dans une certaine mesure, et vous vous rappelez peut-être que nous en avons jargcment tiré parti. Mais avec t'hystcrie, les procèdes simples, les méthodes d'une seule venue sont d'une éclatante insuffisance. La névrose protëiforme procède, sembtc-t-it, avec plus de t)rio et de fantaisie;il n'est plus possible de comprendre ses transformations,ses énigmes avec une seule clef. Quetqucs-uncsde ces métamorphoses sont, à ta vérité, d'une intctttgence assez facile: ce sont celles qui, particulièrementd'ordre moteur, constituent t'attaquehystérique, quelle qu'en soit t'atturc. Maison dehors des manifestations motrices, it existe dans l'hystérie des particularités diverses, de valeur incgatc, impossibles a rattacher l'attaque, et ces particularités constituent, entre les paroxysmes,un réel état d'hystérie. Certains auteurs ont même groupe ces particularitéssous le nom d'hystérie nt'rmatc ou intcrparoxystiquc. <<a fréquence et le nombre de ces manifestations,leur existence en dehors de toute attaque sutnscnt pour motiver l'importancequ'on teur accordeaujourd'hui. L'hystérieest incomplète sans elles, et elles contribuentdans une targe mesurer donner la névrose son aspect, son allure, sa couleur.Ce sont les ctements essentiels d'un problème qu'elles compliquent,qu'ellestransformentmetnc souvent. Leur connaissancevous sera d'ailleurs d'une haute utilité, car ces c<)tés obscurs, exclusivementpsychiques, expérimentaux de t'hystcric rccetent l'explicationde ce qu'on pourrait appeler l'essencemême de la névrose. Mais leur diversité rend impossible toute explication uniforme, schématique.Nous tes étudierons donc séparément. Quant au mode de groupement de ces particularités, nous adopterons notre cadre habituel des stigmates biologiques, psychiques et sociaux; cependant, afin d'avoir pour notre tentative finale de psycho-physiologie nos documents pour ainsi dire sous ta main, nous ne les étudieronsqu'à la nn de cette conférence.Nous examineronsau prcataMe tes causes de l'hystérie, la contribution fournie par l'hystérie aux divers groupes do dégénérés, ainsi que les rapportsde t'hyst~rio et do t'ëpitcpsie. Kous retirerons déjà de ces divers chapitresdes instructionscsscntieites, et vous verrez que renseignement déduit en guise de conclusion de ces examens partiels, noussera d'une récite utilité pourcomprendre dans une certainemesure les mécanismesde t'hystérie. Et que faut-il entendre tout d'abord par ce qu'on nomme les causes de t'hystéric? Qu<'ttc valeur ddctrinatedevons-nous attribuer a chacune de ces causes? On déclarn unanimement que ces causessont loin d'être équivalentes. Les unes sont considérées comme essentielles, les autres restent ctas" sées parmi les facteurs secondaires ou occasionnels. La cause essentielle entre toutes, c'est l'hérédité. L'Écote de la Satpetri~re l'a étevéc quasi à la hauteur d'un dogme, tt est vrai que pour atténuer la rigueur descsdéctarations, clle n'a admis d'héréditaireet d'indispensable que la prédisposition. Cbarcot et ses étcvcs ont soutenu la thèse de l'universellenécessité de ta prédisposition héréditaire nvec une énergique ténacité. Vous ignorez prohabiement la question do doctrine qui se cache sous un problème(lui parait a première vue être du domaine exclusif de t'observation.tt est nécessaire de vous en dire quelques mots. Vous verrez que parmi les couses occasionnelles, quelques-unes ont par ettcs-mcntes une importance si spéciale que t't'sprit ne peut, à première vue, se défendre de tes considérer comme des facteurs essfntiets créant t'hystérie de toutes pièces. Certaines intoxications,par leur mode d'action, ta fréquencede teurs atteintes,spmbtentintervenir exclusivementdans l'étiologie de la névrose. Un a créé de cette taçon toute une classe de manifestations hysteriotdes. voire des catégories d'hystéries. Pour certains auteurs, it existe, en dehors de l'hystérie idiopathiquo, une hystérie syphilitique,une hystérie saturnine, une hystérie traumatique, une hystérie symptomatique,etc. L'Ëeote de la Saipetri~rcafîirme, au contraire, que t'hysterie est une et indivisible. La syphilis, te plomb, le traumatisme, iY'tat morbide des organes réveiitent une prédisposition latente, mettent en relief ce qui s'ettacait, mais ne font jaillir de t'organisme que ce qu~it contenait déjà virtuellement. Souvent les unicistes ne se bornent pas à réclamert'existence de la prédisposition ils exigent de cette prédisposition la qualité d'héréditaire. Peut-être, en face de ces exigences,trouverez-voustémérairesles prétentions, byxantine la querelle. Peut-être vous dites-vous que le premier qui fut hystériquene le devait à personne, et que ce qu'un jour de malheur réalisa dans le passe, les jours qui suivirentont pu le r&atiser nouveau; qu'enfin, comme dans le crimeettavt'rtu,il va dans l'hystérie des degrés et qu'une prédisposition qui parcourtune échelle d'une telle étendue se trouve certain moment de bien mince importance vis-H-vis d'une cause l'action aussi profondément perturbatriceque la syphilis, le mercure, l'alcool, etc. Cos arguments pourraient bien n'être point dénués de valeur, mais vous nous permettrez, pourle moment, de ne pas y répondre et de passer outre. Nous vous avons dit, du reste, ailleurs co que nous pensions de l'unité des névroses en générât. Au fond, dans t'hystério comme dans t'épitepsio, il y n des déséquilibres variés que coordonnent peut.être des localisations supérieures, mois dont le dispersement dans tes différents centres de t'axe encéphato'méduttaire nous pa~ït indiscutabto. Nous aurons, d'un autre côté, l'occasion d'examiner plusconcrètementces questions la fin de notre entretien. Pour le moment,nous admettrons donc l'hérédité comme un facteur essentiel, et la prédisposition, le terrain, comme un élément indispensabto & t'éctosion de ta névrose. Quelques indicationscependant pour suppléer au vague de ces déclarations. Hippocrate disait déj& que, comme t'epitepsie, t'hystérie a sa source dans l'hérédité cette notion (te t'hystérie héréditaire s'est perpétuée à travers les siècles, ainsi qu'en atteste um; citation d'Ho(T<nann, fréquemment reproduite. Mais t'élude méthodique de t'intmencede t'hérëditôdate exciusivemcnt (te ces dernières années, et, ainsi qu'il en est arrivé pour t'épitepsie, t'importanco de t'hérédité s'est accrue avec te cadre de la névrose. Cependant, en 1837, Ceorget (i) déclarait « Les circonstancesqui prédisposent le plus à t'hystérie sont une innuence héréditaire,une constitution nerveuse, le sexe féminin et t'âge de douze a vingt-cinq ans. » Briquet (2), quelques années plus tard, écrivait « On trouve que pour 3M hystériques dont les familles composent un ensemble de 1.103 personnes, 430 hommes et 673 femmes, il s'est trouvé parmi tes ascendants et les collatéraux 214 hystériques.En tout.272 cas d'affections des centres nerveux, ce qui porte la proportion à près de 2S p. c. » Hammond(3), sur 209 cas étudiés minutieusement, retrouve presque partout la tare névropattnquc. Lcgrand du Saulle (4) s'exprime en ces termes « L'hérédité tient une grande ptaec particutiercment dans t'étiotogie de t'hystério. C'est certainement l'une des causes tes plus puissantes. » Utérine, dans sa thèse d'agrégation, conclut « S'i! est une nén'osc dans laquelle t'herédité ne fasse p:)s l'ombred'un doute, dans jaquette elle domine toute l'étiologie, c'est assurément t'hystérie. Enfin, J'Ëcote de la Satpetri&re résume en une <brmu!c son opinion « L'hérédité est ta cause primordiale de t'hystérie; côté de t'hérédité, il n'existe que des agents provocateurs~). » (t) GMHMT, Ot<ot!nan'<<'t)!<'J<'<')M6.Paris, t837. (2) HHtQUKT, T'r«~<! c~ttt~MCet ~Mrn~tt.'t~tMde <7<</<fnc,t859. (3) MAMMOKf), 7t(!t/d~tM<<<~ ~M .<'W<'M~'t~Af,<879. (~} LKR!M!<0 DU SAU). ~&< /t~.<~n~)«*.<,t883. (5) Cu.t.Es &K t.A TouttHTTH, Tf<n~ A'/n<t89i. Mais que faut-il entendre par hérédité envisagée particulièrement au point do vue de l'hystérie? Vous savez que, d'une manière générale, t'hérëdité morbide se manifeste sous des formes diverses. Tout d'abord, en transmettant au descendant la maladie dont est atteint l'ascendant: c'est ce qu'on nomme l'hérédité similaire ou directe. Mais i'hérédité peut encore interveniren léguant au descendant une autre affection ou simplement une prédisposition.On nommecette secondeforme do t'héréditô, t'hérëdité secondaire ou de transformation. L'héréditédirecte est l'hérédité par excellence. Dans t'hystérie,l'hérédité directe est prédominante.Briquet (t) dit textucllement « Les sujets nés de parents hystériques sont par le fait douze fois plus prédisposes à t'hystérie que les sujets nés de parents non hystériques. H est clair que plus t'hystérip aura eu d'intensitéchez les parents,plustes entants auront de chancesde devenireux-mêmes hystériques.La moitié des mcrcs hystériques donnent naissance à des hystériques.Une fille qui nait d'une mère hystérique a un peu plus d'une chance de devenir hystérique et moins de trois de ne pas le devenir. Enfin, dans ta majorité des cas, it n'y a dans une famille que l'une des filles qui soit hystérique;dans un nombre un peu moindre, il y en a deux, et dans un plus petit nombre encore, il y en a trois. » Legrand du Saullc rapporte les données de Briquet en les confirmant. Bernutz(~),en cherchanta vériner. t'aide de statistiques,les att6gationsde Briquet, arrive à une proportion a peu près semblable. Hammond (3) la dépasse même « Mes statistiques,dit cet auteur, quoique incomplètes, me permettent de dire que sur tes 209 cas où j'ai pris des renseignements nécessaires,131 avaient des mcrcs,des tantes ou desgrand'mèresatteintes de cette maladie. H t,a proportion de Briquet est tenue l'heure actuctte pour l'expressiontrès approximativede la vérité. Cependant l'hystérie peut encore revêtir un caractère héréditaire plus marqué; elle se traduit parfois sous la forme familiale. Landouzy (4) parte de cinq sœurs frappées d'hystérie; Bernutz(H) a vu une mère hystérique engendrer six tith's hystériques; Legrand du Saulle (6) retate le cas do deux s<Burs atteintes d'hystérie grave; Gilles de la Touretto (7) a observé, dans te service de Charcot, quatre hystériques sur cinq Httes faisant partie d'une mume famille. (i) Ï!)UOUET, TrHM cHttt~Me< </«'f(!;MK~)Mde /7t~<~t< i8S9. (2) BËUXUTT!.~t<'<)b<)M()u<<'M!~«'tt)«<<u'M~«'pr<t<~«<t.XV!t!.i874. (3) itAMMOSt). rrnM<ï<\<HMMt~(fM~<~<M!Mrt'n<.t', 18Ï9. (4) LAKOouxY. Traité de l'hystérie.Paris, <M6. (5) BRHNUTZ. Dictionnaire de M~«tKe et de <t<«r~t<' pfot~K~, t87~. (0) LMRAKO DU SAULLE,~a! /t~<er~t«' <883. (7) Gt~KSOK ).ATouREfTE, ~at<e<fer/<~n~ t89h L'hérédité directe ne borne du reste pas ses effets au sexe féminin, ainsi qu'il sembleraitrésulter des faits prudents elle agit avec unoégateintensité dans l'étiologie (!c t'ttystériemasculine. Batautt (1), dans une thèse faite dans le service (tu professeurCharcot, rapporte que clans septante-sept cas d'hystériemasculine, l'hérédité était directe dans cinquante-sixcas, et il conclut «C'estdoncsousla forme hdrcditairo ta plussimple,par transmissionimmédiateaux descendants, que ia névrose se propage te plus souvent. Bodenstein (2) attirmeque l'hérédité se montre plus fréquemment dans le sexe masculin que dans te sexe féminin. Mais l'hérédité directe est loin d'être seule intervenir dans ta genèse de t'hystérie. A plusieurs reprises, nous vous avons déjà signalé ~espèce de tien qui unit dans un même groupe la grande série des maladiesnerveuses, nous vous avons parlé de cettesynthèseit laquelle on était arrivé par l'intermédiairede la clinique, t*'éré (3i, un des premiers, groupa sous la dénomination imagée de famille névropathiquetous ces états morbides et tes relia par un lien commun t'hercdité. Avant lui, les atiénistes avaient déjà réalisé ce groupement dans le domaine de la psychiatrie. Lucas, Morct et Moreau de Tours, avec une perception dëj& très nette des vérités actuelles,avaient même étendu ces notions et entrevu le lien héréditaire.Nous vous avons parte de ces tendances dans une première conférence. Mais Fërë, sous une forme concise, conserve le mérite d'avoir précisé et dënnitivement étabti la famille nevropathique, ainsi qu'il l'a dénomméetui-mémp. Dëjérine(4),quoique temps après, réunit tous tes documentsrelatifs~ ta questionet donna au problèmedessolutionsgénéralementadoptéesaujourd'hui. Nous vous demandons l'autorisation d'insister sur quelques-uns des points que soulevé l'étude des rapportsde l'hystérie avec d'autresmaladies nerveuses. L'intérêt qui s'attache a cette étude est pour nous considérable et essentiel. Nulle part, en effet, nous ne trouverons des arguments plus décisifs pour motiver le rapprochement que nous établissons aujourd'hui entre l'hystérieet la dégénérescence.Nous complèteronsnos preuvesen y introduisant t'examendes rapports de l'hystérie avec certaines diathéscs. En dehors de l'hystérie, quellessontdonc tf's manifestations nerveuses avec tcsquettcsta névrose contracte les relationsles ptus intimes? D'après Déjcrinc, t'épitepsic parait engendrer l'hystérie aussi souvent qu'elle engendre t'cpitcpsioctte-memc.Nous avons déjà, du reste, insisté sur tes rapports entre tes deux affections; nous avons dit qu'ettes pouvaient (<) BATAUt.T. COft~ltM/tOM /'AM<A?de ~.</<M<'A< f/??))))< i88H. (ï) HooRNSTHttf, /<ffn6 &ftw M)<?KK~C&< Wurxbourp, <889. (3) FÉM, Ln /nH)f~ H~'rop<«<yM, <884. (4) DÉj~otŒ, f.)A'~<f<'f/otM ~M<a<~ ~« .<y~MM~t' 1886. coexister chez le mémo individu, et cette proposition fondamentale en ratièred'hystérie est admise sans conteste depuis tes travaux (le Charcot. D'ailleurs, nous verrons qu'il n'y a pas que des relations d'hérédité quiÍ unissont intimement les deux grandes névroses. Nous avons vu que déjà .!es points de contactsymptomatiques.surtout du cote des manifestations motrices,étaient nombreux et significatifs. Les deux névrosesvous paraitront ptusëtroitementreliées encore par certains mécanismes physiologiques, communs a l'une et al l'autre, en m<!me temps que pa~to caractère générât de dcséquitibrationnerveuse qu'elles comportent. Mais t'ëpitepsicn'est pas la seule des manifestationsnévropathiquesqui présente avec l'hystérie des relations d'atnnit6. « L'aliénation mentale, dit Legrand du Sautk' (1), prédisposeraitmoins fréquemment que le mal comitial, les enfants des aliénés à l'hystérie. « Il n'en est pas moins bien établi, ajoute-t-it, que dans bon nombre de cas, la névrose est l'une des modalités que revêt, chcx les descendants des individus atteints de désordres psychiques plus ou moins prononcés, t'hëredite nerveuse. » Quant a l'hystérie, elle peut à son tour donner naissance a toute la série des névropathies. Dëjërine cite une série d'observations,soit inédites, soit 'empruntéesà d'autres auteurs, dans lesquelles on voit t'heréditc hystérique engendrer une lignée de bix&rres, de fous héréditaires, de fous circulaires, d'excentriques, de maniaques, de dipsomanes, de déments, de microcéphales, d'idiots, d'imbéciles, de taibtes d'esprit, en un mot tout le groupe de nos dégénérés. « Pour résumer, dit uejcrine.disonbdonc que l'hystérie peut ctre considérée comme ta plus héréditaire des névroses, qu'elle aHectc des ret:ttions intimes avec tous les états nevro* et psychopathiqucs,qu'elle peut s'associer,se combiner avec eux.qu'ette peut en être ln transformation ou à son tour se transformer en eux. montrant peut-être mieux que n'importe quette névrose tes connexions qui la retient et la grande famille nëvropathotcgique.» Grasset(2) et Gilles <tc la Tourette(3) ratitient comptetement ces conclusions. Terrien (4). dansune étude faite pour ainsi dire sur place, insistaitsur la permutationfréquentequisemblecxisterentret'hystérie et tancuMsthcme. Mais, selon certains auteurs, les connexions de l'hystérie s'étendraient même au dcta de ta famille ncvropathotogique. « Rien n'est plus vrai, dit Grassct (S), en ratinant les allégations de (~ ~EG~A~[~et) SAUU.H, ~«'W~K~, ~883. (~) GRASSKT, PtC/t<'MH<ï<fC f~ tM~MH~ t889. (3) (!tu.Ks et! t.A TounETTK,~'<tt~<~j!7t<rM,t89t. (0 'fEnn!EN.<y.n~<'Ht~n~(A!tCM.CBNBUMt.93.) (5) CttASSKT, jMf/toMM<r<'de m~cuM, i8M. Déjérine, mais ce n'est pas tout. Outre cette hérédité névropathiquesimi'- taire ou t~térogeno, qui est incontestabto, je dois signaler, comme facteuf etiotogiquedet'ttysterio,t'ttérddité diatttcsique.qnel'on n'admet ~u&redans Ics classiques, mais que je crois, pour ma part, etiniquementdémontrée. M Et ailleurs ('t), il dit également « Si l'on ne comprend point les nôvrosca sans voir ieursrelationsmutuelles, s'il est indispensable en névropathotogie ctinique de considérer ta famittcnevropaUtique.itf~utonceyeatter plus loin et compléter tout cela par la famille diatMsiquc, en dehorsde laquelle on ne verra que tes unités éparses, isolées,sans réalité vivante, » Ma~ré la défiance inhérente à des (Hscussions auxquelles tes termes seuls donnent souvent une certaine consistance, il est nécessairedo nous arrêter quelquesinstantsencore. L'Écoto de la Satpotriero refuse do souscrire ta thèse du professeur de Montpcttier. Nous vous avons déjà dit qu'elle rcconnait à t'hystérie une origine nevropathiquc exclusive. La tentative de Grassetouvrant la broche ou tout le cortège des hystéries toxiques devait passer, détruisant ainsi t'hysterio une et indivisible de Gilles de la Tourette, il était indispensable de repousser t'assaut. L'Écoto de Charcot ncn)cconna!t pas les associations de la diathese urique, de l'arthritisme, de ta syphilis, de ta tuberculose, à ta diathesonevropathiquo, mais « il n'y a pas de relation do cause à etïet, il n'y a que des associations symptomatiques ptus ou moins fréquentes c'est une question de terrain et non une question de graine, o précise Uëjerin«(2). D'un autre côte, Fore (3) disait à son tour « La famille ttûvropathiquoest une ccpoo. dant elle n'est point comptètcment isoh'e des autres groupes pathologiques: mais ses alliances avec tes dégénérescenceset les maladies de la nutrition ne font qu'accentuerla fatalité inexorable de son évolution. » Gilles de la Tourelle (4), dans un livre que ta préface du professeur Charcot nous renseigne comme fait sous sa direction,reproduisant son enseignement ainsi que les travaux inspires à ses éteves, résume ainsi l'idée du maitrc « L'arthritisme, l'alcoolisme ou la syphilis des ascendants ne font que préparer, chez tes enfants, l'éclosion du germe nerveux héréditaire reste latent chez les parents, tout en n'en existant pas moins; en dehors de la famille nevropathique, t'hysterio n'a pas de racines. M Nous nous sommes déjà permis d'avoir des hésitations en face d'une doctrine aussi radicale; nous avons quelque peine à nous faire l'idée d'un germe nerveux, et nous nous sentons plus porté étendre le cadre étiologiqueà toute la série des causes renseignées dans noire tableau des facteurs de la dégénérescence. Nous pensons que dans ces matières, il n'existe point de démarcation aussi rigide, aussi géonétrique. Tout so (i) GttASSKT, TM~d tMaMMu «crMtMe.t, ~886. (2j DÈJÈtUSH, /<MM~<f<M~.< HM~M.!MerfeMM, 1886. (3) FÈHt!, /.a /<!Wt~<'t'rc;)a~M,1884. (4) GILLES M LA ToottËTTB,Traitéde n<y.!<~M, i89i. tient, tout s'engendre dans le domaine de ta pathologie. Certes les transformations ne se font point au hasard, et entre ces transformations, il existe des liaisonsintimes et des relations tointaines mais notre esprit se refuse à toute tentative d'isolementdes dinërents domaines pathologiques. Nous continuerons donc A regarder l'hystérie comme rattachée a la dégénërcscenccautant par son étiotogieque parses manifestations. Mais pour en tmir avec cette question de t'hërédité. it nous reste encore quelques points spéciaux à examiner. Nous iron&ra.ptdement. Quel est celui des conjoints dont l'influence héréditaire prédomine te plussouvent? Batautt (~) conclut à la prépondérancede la mère. Le même auteur attirme que cette prépondéranceest aussi exercée par !e parent malade lors de l'absence chez l'autre conjoint de toute tare névropathique, On s'est demandé si l'hérédité agissait d'une façon analogue dans t'hystéric masculineet dans l'hystérie féminine. Batault admet que 77 °/. des hystériques mates sont issus de souches névropathiqucs.Bilot (2). étudiant t'hysterie mate dans le service de M. te professeur Pitres, à Bordeaux, rapporte vingt-deux observations inédites d'hystérie chez l'homme. Dans trois cas, les investigations au point de vue de l'hérédité névropathiquc furent négatives; dans dix-sept autres cas, elles donnèrent des rësuhatt' positifs. Nous terminons ici ce que nous avions a dire concernantles origines de la névrose. L'hystérie est donc essentiellement héréditaire et comme telle soumise aux lois do t'hérédite. y compris l'atavisme. L'hérédité seule est la cause indispensable;tes autres facteurs ne sont que les agents provocateurs.Nous adopterons, pour des nécessites didactiques,cette classiHcation. Voussavez avec quelleréserve il faut l'accueillir;mais par mesure 'd'ordre, nous passeronsen revue la série de ce que Guinon (3) a nomme les agents provocateurs de l'hystérie. Nous emprunterons a cet auteur ainsi qu'a Cittes de la Tourette (4) tes éléments du rapide résume que nous allons en faire. Au premier rang des causer occasionnelles, on renseigne les émotions. Charcot (H), dans une de ses leçons du mardi, cite de nombreux cas d'hystérie suite d'émotions.La littératureëtrangero rapporte, sous le nom de shock par impressionsmorales,des observationsmultiples et variées. La peursurtout intervientfréquemment pour provoquerl'éclosion de la névrose ou raviver ses effets. Aux impressionsaffectives,it faut rattacher la contagion et l'imitation. Les épidémies d'hystérie abondent dans l'histoire, et elles ont comme substratums l'imitation consciente ou (<) BATAUt.T,Con<Wt)«ton&r<f<H~dc<7<~n6C~r/<OMM!e, <88S. (2) Btt.oT, ~'A~n< Ht<Me.Bordeaux, iMO. (3) CMKOK, Les agents profo<'«/<t<~ de l'hystérie, <889. (~) (;tt.LBS DE LATounETTE, Traité de t'hystérie, t89t. (S) CMAMOT, ~COM~ dit Mtaf<<t,1889. inconsciente. Les tentatives d'hypnotisation constitueraient, selon Charcot (1), Seglas (3) et Gilles de la Tourette(3), un des meilleurs agents provocateursde t'ttystérie. Les traumatismes exerçant également sur l'éclosion de l'hystérie uno action reconnueet régulièrementadmise aujourd'hui. Cependant la connaissance de t'ensonbte symptomatique rotevant du choc nerveux est do daterécente. Erichsen (4),te premiertrMss'imbtaunescried'observationset démontra l'influence du traumatismedans la genèse de ccrtaincsan'cctibns nerveuses. Erichsen localisa le choc nerveux à la tnocttc epintcrc. !t donna aux troublesqu'il décrivait te nom de f<M~<w.Que!quesannees après, !'age(S) complétale travail d'Erichsen et déplaça le siège du Iroublo thitia) )c<'<<!t~ remplaça<et'<ït/«'a<tM~.Pa~c attribu«uux prédispositions hystérique et neurasthcmqut' t'innuenco décisive. Mais cette idée fut surtout dcvetoppcc par Charcot et ses cteves. Les résistances aux théories de la Sa!petriërene sont pas tombées complètement. Toutefoisil tant reconna!tre que la névrose traumatique, si fort en honneur jadis en Attemagne, perd chaque jour du terrain, ainsi que t'attestent les plus récentes discussions do la Société de psychiatrie de Dertin. Ktte tend à se confondreavec les modalités cliniques de l'hystérie et de ta neurasthénie. « Quoi qu'il en soit, dit Gilles de la Tourette(6), le traumatisme joue un rote indéniablecomme agent provocateur de t'hystérie. Mais, a l'instar de tous les autres agents, il est nécessairequ'il porte son action sur des individus prédisposés. » Après les traumatismcs,on c<te t'innuence des maladies gctu'rates et iotecticnscs. L'action de la fièvre typtwde, de t'intpatudisme et de la syphitis est manifeste et connue depuis longtemps. Les dernières cpide. mies d'intluenzaont apporté à l'appui de la thèse des documents nombreux et incontestables résumes dans les récentstravaux d'Atthaus(7) et Savage(8). Puis, on a cité également commeagents provocateursde Physterie, les ntatadies des organes génitaux, les excës vénériens, ta grossesse, J'onanisme et enfin une séried'intoxications. Parmi ces dernières, il faut placer en première ligne le saturnis-me, l'alcoolisme, t'hydrargirisme. l'action du sulfure de carboneet du tabac. Nous désirons simplementvous signaler l'action de ces divers agents provocateurs de t'hystërie. H n'entre pas dansle cadre de ces confcrencca <!) CMAMCT, ~<tW<~r/<ypW/MM!<~7. (3) Sfo.AS. ÂM f~H~er.< de r/)y~o<t.«))c. (A~x. MÈo. psvc)). 1889.) (3) Ct).).t:st)H ).A TounKTTK,/<f/<'r~ (tM ;M<t~ <<<*t'tf<* h~. t'aris.t88' (4) ËMtotSKX, OH n)!<w<f/<!M<<c</M)' !));«<'<&< o/M t!frr<MM .f)/.<<<'<H. t~mjrcs. t866. (S) t'ACE, /n)!<n<M o~(Ae .:ptHf~, etc. Londres, ~88~. (C) R)uj!S DE t.A TounETTR. rr«t~<~ <7t~~n< pans. i89t. ~) A).TUAUS, P.!t/cAMMC<'n«'<:H«f<M<t<'«t/?M<'ftM< (A)U:H.F. t'SYOt., XXV {8} SAVAGB.Influenza et ttA'nMf (T)tt! JouR~At<ofM8<<T. sctËNCK,juillet <89~,) de rechercherle mécanismedo l'action de ces causes aussi diverses que muttiptcs. En vous tes énumérant, nous avons voulu avant tout insister sur la nécessite d'une prédispositionque toutes réclame nt et que démontrent mémo leur multiplicité,leur hétérogénéité. Mais cette existence indisponsabte d'une tare héréditaire et constante exigerait, semble-t-il,quelque développement. tt y aurait lieu de rechercher d'un peu près la nature et le siège do cette prédisposition constante <'t partant active. Il serait nécessaire de reprendreavec son aide l'étude du mécanisme des formes essentielles de la névrose, décrites (tans notre précédententretien. Mais )e moment n'est pas arrivé de tenter cette délicate besogne. Noussommcstoind'avoirépuiséle cadre des manifestations hystériques. Il nous reste une série de phénomènesdont les uns vous sont encore inconnus et dont d'autres ont été peine indiqués. Leur expose doit précédertoute théorie générale de l'hystérie. Ces phénomènes,nous les grouperonssous la trilogie desstigmatesadoptéeau début de ces études. Sans un examen des plus importantsd'entre eux, la névrose garderait à vos yeux la ptus grande partie de ses secrets et de ses partieutarités. D'un autre côte, les stigmates ont bien plus que les formes accidcntcltes ou convu!sivf:sinspire tes théories générâtes de t'hystërie: Ils ont contribué dans la pins large parth notion de t'hystéric comme maladie psychique A sicgc csscntiettement cortica). H est indispensable que nous fassions de ces stigmates une étude préatahte et détaittéc. Cependant,avantde commencert'étude desstigmates ainsi compris,uno restrictions'impose.Notre manière de concevoir tes stigmates dépasseun peu le cadre que tour assignent Charcot et ses élèves. t,a dinércncc des p'ointsde vu': s'explique aisément. L'Ëcotc de la Satpctri~revoit dans les stigmates le moyen de décider d'un diagnostic hésitant ou de continnor un diagnosticdéjà porté. Elle les considère en second lieu comme un ensemblede signes destinésà donner à la névroseson caractère d'identité et d'unité, Il y a donc a la fois, dans l'esprit de Charcot et de ses éîéves, une double nécessité clinique f~t doctrinale. Et cette nécessité clinique et dcctrinatc, très clairement exprimée par HabinsM ~). a propos d'un cas particulier, se remarque encore dans les théories émises par un des disciples les plus distinguesdu maitrc français. Pierre Janctf2), réduisant pour ainsi dire l'hystérie des perturbations psychiques, inconscientes ou non, subdivisetes troubles hystériques en stigmates et en accidents mentaux. Pour nous, la notion de stigmate comported'autresraisons et d'autres tendances,Il s'agit, à t'aide des stigmates,de relier t'hystërieaux diverses (i) BAB~SK!. t)t!~ra)ne~~ta!<m~M.(AncH. DK tRUM). 1890.) (2) PtBMH JANBT, <.M accidents t<«M<a«.cde C/t~~fM. Paris, i8M. modalités de la dégénérescence et du dësequitibrement.Ils interviennent dans les subdivisionsque nous aurons H établir au point de vue dcgcnëratif entre tes individuatitcs d'un même groupe. Et leur étude nous permet fréquemmentd'arriver des notions de physiologienerveuse qui renforcent encore nos classifications et nos conclusions. Ils nous mettent à même d'apprécier te dégénéré sous sa triple formulc anatomique, physiologique etsociologique. Telles sont tes raisons qui. pensons.nous, autorisent !'cxtehsion des stigmates dansle domaine de l'hystérieenvisagée dans ses rapports avec la dégénérescence. Les stigmates anatomiqucsde l'hystérique furentjadis fort en honneur. On cite volontiers, comme rappel des opinions du passe, la descriptionde t'hystcriquc selon Lougcr-Vittcrm~. Pour cetauteur, « toute femme hystérique est forte, petite, brune, pléthorique, pleine de vie et de santé. Elle est d'apparencebrunetteet rougeaude,ses yeux sont noirs et étincelants. elle a les lèvres d'un incarnatrouge vif, ta chevelureluxurianteet couleur de jais, les organes sexuels bien développés et le liquidesëmina) est secrète en abondance, o « A part l'erreur physiologique relativement au prétendu liquide séminat,ditHammond (~),voitA bien tes traits caractéristiques<)esfemmes du midi de t'Europc. Si Lou~cr-Vi!)erme avait vécu dans le nord, oh !'hysteric est tout aussi commune que dans te midi, il aurait trouve cette description de t'habitus hystérique bien peu conforme a ta réalité. » Et il ajoute « En eHct, Sydenham,Whytc, Coptand et d'autres auteurs anglais représentent la prédispositionsous des traits tout a fait opposés. a Briquet semble des premiers avoir réagi contre un type physique de l'hystérie. « L'hystprie, dit-il (2), prend les femmes femme elle les trouve; blondes ou brunes, grasses ou maigres, fortes ou taibtcs, grandes ou petites, colorées ou pâles, t'hysteric ne fait pas de choix et peut les frapper toutes indistinctement.Quelques ft'mmt's ont les traits du visage délicats et l'esprit un, mais il en est d'autres dont !c visuge lourd et massifrenetc la stupidité, d'autres encore dont les faces décharnées et hâves nous montrent bien que le type grec de la beauté t~nunine ne doit pas 6tr<' considèrecomme une prédispositionà l'hystérie. M D'aitteurs,faisait assez peu galammentremarquer Briquet, t'hysteric prend trop de femmespour ne frapper exclusivement que les jolies. Legrand <tu Saulle (3), rappelant -l'opinion de Dubois d'Amiens sur t'incxistcnce d'une constitution hystérique,ajouteà son tour: « JI sunit, en eftet, d'avoirsans parti prisexamine un certain nombre de malades pour se convaincre qu'elles différent pro- (t) !!AMMuNt),7')'oM(~!tna~«f<M <~t .t«ttet*MMj'. Paris, <879. (2) HOQUET, 7'M<~ e~t~M <~r<<~M~</<' r/)ys/~n<J'aris, «?9. (3) LK<:)tAKD ou SAUt.m, ~.M /r~Ma!. Paris, 1883. fondément tes unes d<'s autres par la taille, tf poids, l'embonpoint, la coloration des cheveux et de la peau. » Grasset (-i) se rallie aux opinions précédentes et il écrit au sujet de t'hystcricmasculine « On a cru d'abord (~ue ce principe nes'apptiquait pas à t'honnnc, et on a cherche chez les hystériques mates des ~ractércs tendant !csrapprocher du sexe faibte, tant au physiquequ'au moral. On a, en cfïet, trouve ces signes de feministnc chez un certain nombre de sujets, mais ce n'est pas ta r~gtegenemtc. Ba<au!t<ait remarquerque te féminismeacte note seu!enn'ntune dnuxaincd fois, et encore,a plusieurs reprises, « on a qualifie de féminisme les simph'sfaits d'avoir le menton » ghbrc ou couvert d'un duvet soyeux,ou bien d':unM;rles poupées,(t'être » enjoué et irrésolu. » Kt il conctut « Qu'H n'y :< de constitution propre M t'hyst~rie, ni chex Phonnnc, ni chez )a fennnc. » Cett conclusion génendcnnus paraitjustiHct'; mais intpHque't-cHequ'il n'existe point entre h's hystérique}!ds degrés, des types plus ou moins spécialisaspar des tares anntomiquesidcnti()Ut's? Nous ne le croyonspas. L'hystérie est une ntanift'station ()t~ner:ttivc u caractères variabtes. L'hérédité hyst6ri<tuc connm' t'hcrcditc de toute névrose peut être plus ou moins chargée. ËHe peneu'c parfois ta constitution au point de la bouleverser il lui arrive d<* ne ta déranger qu'a la surface, t! est très probable que les distinetionsreconnues entre tes epticptiqucs existent, atténuées, aftaihtics. mais distinctes, c'ntrc tes hystériques. U y a des hystériques brillants, simples déséquilibres,connne il y en a qui sont voués aux manitestationsles plus graves et les plus tenacesde la névrose. sunit du reste <!e lire tes observations dans lesquellesles caractères extérieurs de l'hystérique sont donnés pour se tonner une opinion à cet égard. Les stigmatcsanatomiques,quoique atténueset réduits, présententdonc encore dans t'hystcric cette sëriation constatée chez !cscpi)cptiqucs.Ils la reproduisent attcgcc pour ainsi dire de tout ce qui sépareles deux névroses dans i'ordrc des dégénérescences. Ils la circonscriventdans des tinutes restreintes et en adoucissentles caractères. Mais leur réduction,mise en regard de l'importancedes tares physiologiques, renforceen même temps notre classification des stigmates comme indices de dégénérescence. Les stigmates de t'hyst<!ric sont donc avant tout tes stigmatesphysiologiques. L'Écotc de la Satpetrierccomprend,selon Pau! Btocq(2),soustcnomde stigmates physiologiques, certainstroublesde la motricité,les troubles de ta sensibilité, une certaine prédispositionà l'hypnotismeet les données fournies par tes variationsparticulières des excréta urinaires. Ce dernier caractère de t'hystério est controverse. !t n'y aurait aucun (i) GXASSET,~(~fM. (DICT. EKC. DES SC. «<!&.) (S) PAUt. BLocc,Les ~mo/M M~np,<892. intérêt à vous rappeler les discussions qu'ont engendrées depuis quelques années les thèses soutenues par MM. Gilles do la Tourctte et CathoHt neau (1). Nous n'y insisterons pas. !t serait plus intéressant d'examiner les rapports do l'hystérie et de l'hypnotisme. Vous savez que t'EcotedfParis,soust'imputsion de Charcot. défend contre !'Éco!ode Nancy l'assimilationde l'hypnose aux stigmatesdo ta névrose ctte-ntcmo.Toute condusion détinitive parait encore prématurée. Toutefois nous tenonsà vous dire que tes tempssontà la conciliation. Vous trouverez, du reste, dans la ~'MC /KOft~nc de i892, la discussion des rapports de t'hystério et de t'hypnotisme. A cette discussion, t'Écote de Nancy était représentéepar Il. Bernhoim. M. Babinski, intransigeant, et M. Gitbert-Battet, plus porté vers lestransactions, personnifiaient t'Ecote de Paris. Il vous sera facile de vous faire une opinion, grâce spécialement à un excellent travail ()c Tamburini, publié cette année m6me par la J!et'M~. Tamburini déttnit l'hypnotismeun réactif exquis, capabte de mettre en relief tes stigmates les plus caches do t'hysterio. L'Écote do Paris, dit !c savant italien, qui croyait avoir découvert dos symptômes pathognomoniqucs de cette supposée grand'* névrose expcrin)onta!c, qui serait !'))ypnotis)ne, se trouve au contraire avoir te mérite, non certes moins grand ni moins enviahte, d'avoir tait connaitre de nouveaux et plus délicatsstigmates de la névrose hystérique. tt parait donc qu'on a ët~ exclusif de part <!t d'autre. On n'est pas hystérique pour avoir t'hypnose facile; toutefois, on se trouve peut-être dans ce cas sur une (tes voies qui y mènent plus ou moins sûrement. Nous aimons A croire que chaque hystérique traduit t'hypnose a sa façon, avec son système nerveux tout entier. L'hypnose, scion Wundt (2), serait due à des états d'arrêt de la votontc ou d'arrêt (te l'aperception,Ces phénomènes traduiraient la suspension momentanée des fonctions du centre apercc~tionne!que Wundt, vous l'avez vu, tocatisodansles régions antérieures du cerveau. Cette manièrede voir coïnciderait avec la théorie de l'inhibition de Brown-Sequard.Elle expliquerait tes modalitésdinerentes de t'hypnosedans t'hystéric,et en dehors de la névrose, justifierait les vues de hohertson (3) qui, après une longue enquête a Paris et à Nancy, conclut que les phénomènes de l'hypnose dépendent avant tout de la personnatitéde t'hypnotise. Quoi qu'il en soit, les deux dernicres catégoriesde stigmatesrapportées par Faut Btocq sont donc controversées. en est ensuiteune autre, cette qui, ayant trait aux anesthésics et hyperesthésies,nous parait faire partie <~ (;!).ms OK t.ATomun"rE& CAfXEt.tSMU.La nt~r!<ton (fa~ <7~<~rM. Paris. t890. (% WCNttT, M!/pno«.<MM<*< .tt~&~ton.Paris, i89!}. f3) ttoCMTSON, ~<t/~no<M)))e A Paris et d FVattcy. [Notes d'un visiteur.j (Anot. Bt! MBMtOL., 1893.) intégrante do la maladie au même titre que tes accidents convulsifs. Les hyperesthésies et les anesthésies traduisent le déséquitibro sensitif, comme tes attaques extériorisentle déséquilibre moteur. Nous ne pouvons donc tes considérer comme des stigmates; clics sont moins des signes de ta névrose que des modalitésspGcif!qucs do l'hystérie ettn-mcme. Mais, outre ces caractères qui forment les statuâtes essentiels, selon t'Éco)e_d('Charcot,il existe dans te domainede t'hystëric des particularités dignes de notre attention. Elles complètent pour ainsi dire ta physionomie de la névrose; ettcs montrent l'intensité et la mu!tip)icité des déséquitibrements(lui en tonnent le tond. Leur étude nous aidera peutêtre ù interprétertes mécanismessi comptiquésdes diverses manifestation:! hystériques. tt est indispensabtn de mettre un peu d'ordre dans renumération de ces stigmates tbnctionnets. Nous débuterons par l'examen des troubles de la motricité. Les manifestationsdans iesquettes t'étementsonsib!o est en cause nous retiendront p!us longtemps. Nous étudierons ensuite les tares mentales, pouf aboutir une appréciation du caractère des hystériques. En tête des stigmatesrotatifs :t la motricité,nous rencontronsla diathese de contracture. Uans une précédente conférence, nous vous avons renseigné, en même temps que les manifestations paratytiques, certaines réactions de contraction. H est esscutio! do vous dire que ces phénomènes no sont point compris d'ordinaire dans t'ensemtde dos manifestations réunies sous le nom de diathese de contracture. Charcot (1), le premier, a groupe, sous le nom de diathese de contracture ou état d'opportunité de contracture, des troubles musculaires revêtant une tendance spastnodiquc de ta névrose. La découverte de ces phénomènes est (tue à Heidenhain (2). qui tes observa pour la première fois au cours des séances données en Attemagne vers 1876 par le magnétiseur Hansen. « Mais, dit Pitres <3), c't'st t'o somme ù MM. Hrissaud et Richer qu'on doit la connaissance de ce tait très important, que certains hystériquessont perpétufttement en état d'imminence de contracture, c'cst-a-dirc qu'il est possibledu provoquer chez eux u tout instant et par des manœuvres d'une extrême simplicité de<! rigidités musculaires, qu'on peut ensuite faire disparaître à volonté par d'autres manœuvres tout aussi simples que les premières, a Cet état est tout une prédisposition. « t! ne se traduit extérieurement, dit t'. !Ucher (4), par aucun signe; le matadc conserve (t) CtMtcoT, ~<).'«~.<«<x'M.< ~)').< <<MHt«<<t'<)f.'idit <'<'t'M<t« <'< <~ Ht<~<Paris, i880. (2) MEtOEXHAtX.t/~t'r<<«'c)!(mn/<' TAM)'Vf~. t.cipxi~, )?(). (3) PtTn~s, ~-oMj: <'<u)<K<~xMf<7<<)c. t'.o'is, )8Ut. (4) RtOtBn,7~!~«~f«nt'< <&<<'o~)/n«'fMr<'A/<t/.<<t'n'/M&<.fans, 1892. toute la liberté de ses mouvements, et les manifestations de cet état spécial demandent à être provoquées, soit pur les recherches(ht médecin, soit par un accident fortuit. o « Les procès n t'aide desquels on produit ces contractionsartiHcicttcH sont nombreux, dit Pau! H)o<'q (i) ta pression des masses musculaires, le tiraittement du membre, tu percussion des tendons, la (aradisation. t'apptication d'un diapason en vibration sur tes tendons ou sur le musete hn-meme. <'nun, et ce seraitta te tuoyejj to ptu~ efiieace, la constriction a t'aide d'un tien élastique, tesreatisent. H it ne s'agit cependant pas, Messieurs,d'un phénomèned'ischémie la sensibilité réflexe peut moins encore être incriminée, car il se dt'tcrminc, avec un<* farititë plus graudt'mcmc. ducut~ancsth~sic~les musck's m~mc tiraiHcs ne sont pas les muscks contractures, car si le mouvement causa! est un mouvement de nexion, le membre se contracture en <'xtens!on. Mais!'Mcitationdes libres musculaires n'est nullement nécessaire. Pitres provoque la contracture de la jambe par simple frôlement de ta peau à t'cndroit où e!!e recouvre te tibia sans interposition de masse ïïtuscu!aire. Le phénomène est donc d'origine rcnexc. Et Pitres localise comme' suit les points de départ de ces re)!exs la peau; 2" les muscles ou tes tendons: 3" les os et le tissu fibreux périarticulaire; 4" les centres psychiques. Mais, ajoute l'auteur, il ne pas d'un rettexe ordinniro. « En effet, dit Pitres, les actes rettexes vut~aircs succèdent hnmediatGntnL à des cxcuations provocatrices,mais its ne leur survivent pus. La contracture, au contraire, persiste après t'exeitatiou (lui lui a donné naissance. » Nous ne pouvons, Messieurs, vous partt'r plus longuement<!c ce curieux phénomène.Voustrouverez dans Pitrest2), Gillesde la Tourette (3) et Pierre Janet (4) tes détails eomptemcnttircs que pourrait réclamer une curiosité eveittee il juste titre. Car ces phénomènesde contracture sent très n'cfp~ents;ils nous montrent t'hysterique dax~ un état desusceptihHttu motrice permanente; ils nous revêtent un desequitibt'o esscnUet protond. Ils vous rendent compte de la possibilité d'une foule (le pttunomencsdc paralysie et autres, survenus sans cause connue chez t'hysteriquo. l.es contractun's localiséessurtout sont l'origine d'une série de troubles divers. Elles peuvent affecter les bras, les jambes, provoquerdes spasmes dans tes principaux viscères. Bcrnhein! (S) rapporte le tympanismc hysturique aune contracture spasmodique du diaptn'a~me, et Janet (C' insiste sur le rote des spasmes diaphragmatiquesdans la genèse des c tumeurs (i) PAt't. ttt.oco. ~<M .<f;tna~.<de l'hystérie. Paris, <892. ~) PtDtES./~o<M <<n~/Kt'~.<ttr ~ty.~<'nc (SMccan). Pans,)89t. (3) (:tt.Es UE t.A TounBTTE, ?'~M~ My.~ne. Paris, i89t. (4) PtEKKEjA!<ËT,Les a<'<'<f~)~M<'nf<!t<j:<t?<'Ay~rM.Paris, <894. (S) BEnKt)Ë)N,M~Hof~MM ««~~tOt!.Paris, i89t. (6) PAUt. JA~ET. Les <M<d<'H/<M~Mt'.r << n'nc. Paris, <894. fantômes» et de la grossesse nerveuse.La diathcsede contractureexplique ennn des ntutismes, des strabismes, des b6gayemonts dont l'origine est dans un frôlementde la peau, un mouvementbrusque (le la maladeelletneme, et dont le souvent!' n'est m~nn* pas conserva. Ette nous autorise a considérert'hysterique comme en état (te dësequitihrement imminent et permanent. Elle nous montre le névropathe pour ainsi dire a ta merci du monde extérieur, et cela dans son activité physiqueette-memo. Ette vous fait pressentir des conclusions analogues concernant cette chose instable entre toutes: l'activité psychique. Vous aurezmus ressouvenir de ces considérationsdans quelques instants. Mais a cut6 do la diaU~sc de contracture,il convient de placer la diathcse d'amyosthëntc. !t s'agit ici d'un utat d'hnpuissancc muscutaire.<esdc la Tourette donne, d'âpre un nxhnoire ittcdit de Pan) Hicher, une description de et' ph~notn~nf ):)(;t)eHc nous empruntons les dctai!s suhnnts. tt s'agit doncd'une disposition particuHerc,caractérisée par un affaiblissement de la motilité, « Comtm' la majorité, sinon tous tes stigmates permanents,dit Gilles de la Tourette, t'antyosthcnieveut être cherchée, t'hysteriqucappelantrarement !'attenticn surcf phénomènedont it ignore le plus souvent t'existt'ncc, même !(])'squ'i) est assez accuse. Il en est toutefois (lui font remarquer qu'une (le leurs jambes a de la tendance A ncchirspontanément,se dérobe!'sous le poids du corps; que le pied butte facilement, s'accroche par la pointe aux marottes,quand ils gravissent un pscaHer. L'amyosthënie peut être limitée a un segment de membre ou au membre tout entier. Mais elle atteint tous les groupes musculairesà la fois. Quant a la nature du phénomène.Hicbcr(t) le rapproche de la diathese de contracture a taquftte il semble se superposer. Gilles de la Tourette croit t'independ.tncc(!(*s deux diatb~ses. Pour en finir avec les stigmatesqui ont trait à la motrifitc, il nous reste quelques mots ~) vous dire des tre<n!)!<'m<'nts hystériques. Nous vous avons rapporte te fait dans ta dernière teçon, mais sans insister et en déclarantqu'il y aurait tit'u d'y revenir. Contrairement aux autres stigmates, te tronbiement débute rarement d'une façon insidieuse.« Quelque forme que revête le tremblement, dit Dutit il apparaîtd'ordinairesubitemcnt.soust'innucnccd'un traumatisme,d'une frayeur,d'un choc moral quelconque, et te plus souvent à la suite d\me attaquf convutsivo. H Toutefois il peut. se présenter dans des conditions qui simulent une maladie organique. Pierre Janet (S) et Souques <4) ont insiste sur certains cas (te tremblementshystériquesrappelant la scterose en ptaques. (i) PAUt. RtOtKM, P<tr«<y.<tc<6/ <'o)t<r<t<'f(tr&< /<s~rt~«&<. Paris, 1892. (2) DuïU.. Co't~~K/wMà r<f/Mj<t)tt~)«! <<<< ~r<')))&~<tMM<-<.Paris, t89i. (3) PtEtUtR JANKT, <.M (tCfn~n~Ht~<<!<~ de f/tt/We. Paris. iMt. (4) SouQUEs,Ë<t~ndfu<tM.< /)~.<~rt'~<«M.~tMH/a~KM. Paris. <89t. Ces tremblements peuvent être partiels ou gënératisës. Leur durée est variable; ils présentent ordinairement un rythme routier; les uns sont très lents, les autres d'une rapiditéqui rappelle le tremblementvibratoire. U en est qui n'apparaissentqu'~ t'oc~siondes mouvementsvolontaires. Pitres ('i) les divise en trëpidatoircs,vibratoireset intentionnels. La plupart persistent t'ctat de Mpos. Ils sont essentiellementpotyMorpheschex te même individu,dit Dutit. Us peuvonisuryonirau cours de t'hydrargirismeprofessionnel.Letutte (2) a, le premier,mis en évidence l'origine névropathiquedestremblementsmercuriels. Les tremblementssont considérés par l'École de la Satpctrièrecomme desstigmates permanents,c'est-à-dire comme une manifestation continue et permanente de la prédisposition hystérique. Hriquct les considérait comme une convutsion en petit. Pour nous, ils accentuentA nouveaule dcscquitibrententtbndamcntatde la nëvrose,indcpendanccet t'incoordinationdes centres dont nous ferons te caractère essentiel de t'hystërie. C'est à ce seul titre que ces tremblements vous sont enseignés, car leur caractère d'équivatents de l'attaque les range de droit parmi les modalités de la névrose. Ils ne sont pas, comme les phénomènesprécédents, les signesrévélateurs permanentsde la nëvropathie,mais les manifestationsparoxystiquesde cette ncvropathie elle-méme. Popon* (3) relatait récemment une observation qui nous semble connrmer cette manière de voir. it s'agit d'un cas d'hystérie mate « ou te tremblement,en gardant te caractère prédominantdansle tableauclinique de la maladie, apparaissaitcomme des attaques n. Comme transition entre les stigmates de motricité et les stigmates de sensibilité,il y a lieu de vous dire quelquesmotsdu syndromede Lasëgue. Pierre Janet donne ce nom une altération du mouvement survenant dans les membres anesthésiquesde certains hystériques.Ce phénomène, entrevu par Bett, Uuchcnne <'t Briquet, n'a été décrit complètement que par Lasègue. Janet (4) résume de la manière suivante tes faits essentiels qui consti. tuent ce syndrome 1° Le sujet est incapable d'effectuer aucun mouvement du côte anesthësique sans le secours de la vue; 2" Dans certaines expériences,le mouvement commence avec le secours de la vue peut se continuersans ce secours; 3° Les images visuelles ou même la sensation tactile peuvent remplacer (i) PtTHHs, /.<'<x)M.<t'/«)<~)«'A <Mr <7<(~<'r<e. t'Ht'ts, tSUi. t2) LKTUU.H,Soct~H)<W<<' des A<~tt«.e. Paris, <887. (3) Poroft'. </n<'<M«!)~«<t<'r(<tt/W<'))t<î~.(AttCH.MNËmot. t893.) (4) PtEtUtE JAKET, A~ ~<t~Ht««j nx'H~M.cA' <7);rM. !'ar:s. t892. la sensation visuelle, poutvu qu'cttes apprennent au sujet la position du son mentbrc au début du mouvement; 4" Ce caractère ne semble pas gêner te sujet qui, pendantla vie normale, effectue tous les mouvementssansse ptaindrc de rien S" Si on lève !c bras du sujet sans qu'il le voit', ce bras reste immobile dans des posturescatak'ptiqucs; 6" Des tppuvcmt'nts peuvent être obtenus sans te secours (le ta vue, mais ils sont subconscients et te sujet ne s'en rem! pas bien compte. Nous bornerons à ce résume !<'s notions relatives au syndrome de Laseguc. II soufre un important problème de psychologie. On en a cherché tout d'abord t'exptication dans l'action associative ou dynamogeniquede la vue. Aujourd'hui !c syndrome de Las~guc pnmit r~ciamcrune solution psycbotogiqup. L'absence de la vue n'est pas une condition de la production du phénomène. Le fait se produit alors (lue te sujet tient tes yeux ouverts. Pick (1) cherche dans la distraction <'t )e rétrécissement de ta conscience les raisons du syndromede Lase~te. Kt Janet (2) complète l'explication en ajoutant que h) persistance normale (tes mouvements du côté sensible résulte de ce que la distraction, quoique generah'.cst pour ainsi dire renforcée par !'anestbësic. tt y aurait vous parler des stigmatesinhérentsexclusivement à la sensibitile. L'École de la Sa)petri<'rcrange a justetitre les modi!!cationsanesthësiquesethyperesthesiqucsde t'hysterique parmi les signes essenticts de la névrose. Mais )('ur importancemême nous a engagé tes assimileraux frises e)!cs-mentes. Elles accusent, à notre avis, te déséquilibre sensitif <otnïne la convutsion témoigne du déséquilibre moteur. Et comme les trcmbtetnpnts,e)!estiennent ptutot de la forme larvée que de la préclisposition cttes semblent davantage la nevro:!)' en action que la névrose à Mtat latent. Mais en dehorsde ces manifestationsspontanées,réelles crises d'hystérie sensible, il est des phénomènesparticuliersinhérentsspécialementà la prédisposition. Ces phénomènesont droit de figurer parmi tesstigmates, car ils en partagent !e caractèrede permanenceet de spécificité. lis compléteront,d'un autre côté, vos notions de l'étendue des perturbations (te la névrose. En outre, ta localisation de ces phénomènesest importantedansla recherche du mécanisme des dinCrentesmodalitésde t'hystcrie. Nousvoulons parler des zones hysterogenes, ideogenes et hypnogenes, anx(}ucttes it convien. drait peut-être d'ajouter les zones migrainogencsde Babinskif3). (i) PtCK, </f~cr </& .~o~w<MM/e, etc. (ZEtTscun.fittt t'sYCtt. u?<o PHY' 1892.) (2) PtERMjA:<KT. ~M ~Mf«<< H«'H<«K.cde r/<t/n< fans, K!92.) (3) BAtttKSK), ~<« tM</r(ttn<'(~/)~«t<)m</K<'Am:H. hËNKuan).1890.) L'intérêt qui s'attache aux zones hystérogènes est considérahto. « C'est, dit Gilles de la Tourcttc, à Charcot qu'appartiennent le nom et la chose. M Et de son coté, Pitres écrit « C'est a M. !o professeur Charcot q't'on doit la découverte des zones hystérogènes. En ~873, dans ses ~(;o/~Mf les M<ad«' f/t< système M~'t'<'M.c, t'éminent professeur de la Satpêtrièro décrivit t'hyperestttésie ovariennedes hystériques. 0 montra à ce propos que dans un bon nombre de cas, t'attaqueby&teriquc est précède par une aura dont le point de départ se trouve dans la région ovarienne; que la pression do cette région peut, chez certaines malades, provoquer t'explosion de l'attaque convulsive; ennn que, très fréquemment, les convulsions hystériquespeuvent être instantanémentarrêtées par la pression brusque de la région ovarienne hyperesthésiéc. » Quelques années plus tard (~879), M. Charcotremarquaque la région ovarienne n'était pas la seute dont t'excitation fut capable d provoquer ou d'arrêter les attaquesd'ttystérie, mais qu'il existait, au contraire, très souvent sur ta surfacedu corps des hystéro-épiteptiqucs des régions circonscrites dont la pression pouvait provoquer des effets analogues à ceux de la compression ovarienne. M De ta, une muttipticitédezones hystérogenes, répartiesen spasmogones et spasmo-frénatrices;souvent certainesd'entre ettes.en particuliercelles qui ne sont pas hypcrcsthésiqucs, constituent,dit Gilles de la Tourette, des zones spasmo-frénatrices tour pression légère provoque l'attaque, la pression forte l'arrête. Les zones hystérogenes sont profondes ou superticiettes,c'est-à-dire cutanées ou sous-cutances; elle peuvent siéger sur tes muqueusesou dans les ovaires, le testicule, le sein, etc. Elles ont souventdes dimensionsrestreintes,dépassantepeine la largeurd'une pièce de cinq francs. Elles sont parfois situées en ptcin territoireanesthésié, La peau de ces zones est rarement atteinte dans sa nutrition; cependant !!uet (t) a rapporté deux observations dans lesquelles les cheveux étaient tombés au niveau des zones hystérogcnes du cuir chevelu. (taubt; (2) a démontré que la pression constituait )<' mode régulier de la misoenactivité des zonas hystérogenes;il a fait voirenoutreque quelquesunes d'entre elles étaient excitables par te froid ou ta chateurrayonnante. Pitres(~) a réalisé la disparition des zones hystérogènes par t'anémie locale, fa réfrigération,les sinapismcs, les injecions hypodermiques d'eau pure, la faradisationou la galvanisation. Des zones hystcrogenesexistent souvent la tête et au cuir chevotu. Gittes de la Tourette (4) a récemment insisté sur celles de la face; eUo~ (t) t!L'HT, /<<< ~;)t'.< /<t/.W~eHtM.t'nris. <88t. (2) (;Aun! Hc<«')-<t<<!.<xr /<< ~w<M ~.</<froy<'t)c.<.Xordeuux,i88ï. (3) PnnKs, ~<yoM~c<!M)~MM AKf <Paris, <89i. (4) Gtt.t.RS OH ).A ToUttKTTK,Pr~r~Mt~tM~, <89i. siégeraient frequomm<'nt au niveau d'un nerf; o!)es seraient te p)int do départ des fréquentes névralgies Sciâtes des hystériques. Au tronc, tes zones hysterogônes se trouvent souvent reparties te long de la colonne vertebratoou dans les espaces intercostaux. Uriquct avait noté deux cent trente.troisfois taptcuratgie sur trois cents tna!:)ds. Les zones ovariennes de la tonmc ont leur analogue chez t'homme tics constituent la xoue pseudo-ovariennede certainsauteurs. Quant aux xoncs hvst'og~ncs des muqueuses,on en doit la cuunaissance un étëvedu professeur Pitres, M. Lichtwitxd). !) les a frequemtncnt rencontrées aux muqueusesdu noz, de !a bouchf, du vnitodu palais, du pharynxet du larynx. t/tjci) surtoutprésentesouvent des z~nessp :tsmot;ônesetspasn)o'Mnatrifs.~i!)es de la Tourettc'3~ ntpporK; de nomhroux cas où les manœuvres hypnotiques s'adressant aux yeux avaient produit t'hysterie au lieu fie t'hypnosc. Lichtwttx cite um' observationou '< la conjonctive, la cornéeet le conduit lacrymal inférieur étaient occupés par des zoneshypnoses tethargogenos cispasmogenes. n Aux xont's hysterog~nes doit succéder t'ëtudc des zones ideo~~nes. Lcurducouvcrtecsten grande partie t'œuvre du professeurt'itres, de Bordeaux. M Je propose de donner le nom de zonesidÉogencs, dit Pitresf3', à des régionscirconscritesdu corps dont l'excitation fait immédiatementsurgir dans l'esprit de certains hystériques, endormis ou cvciUës, une pensée qui s'impose impérieusement )a consciencede ces sujets et ne peut être chassée tant que dure t'excitation qui lui a donné naissance. » Braid avait déjà constate la manifestationactive do sentiments,de sonsations ou d'autres modes df l'activité, psychique par la pression de certainesrégions du cr.'tnc. ~!ais tes observationsde Hraid avaient passé inaperçues. Avant !<*s d<uuvertesde Pitres, seuls deux faits (t'idëog 'nie, dit cet auteur, sont relatés. Le premier est dû Chambard il a trait une malade qui présentaitsur dinercntcs parties du corps des points erogcnes. Le second appartient à M. Fcrc. Une des malades qu'il a eu t'occasion d'étudier avait, & )a face supérieure du sternum, une zone dont l'excitation provoquait une sc~ne éroticlue avec abondante sécrétionde liquide vulvovagina!. « J'ai observé depuis cinq ans, écrit Pitres, un bon nombre de faits analogues. J'ai vu plusieurs hystériques chcx lesquelles ta pression ou la friction de certains points thnitës du cr.me, du tronc ou (tes mom- (1) LtCMTwrn!, ~&< MM<yt<-< /<y.<n~t<&<ïc.<t)t'(~<M&<. Bordeaux,~88~. (2) Cn-LKS OK ).A ToutmTTB, /ty~Ho(t.~tMait p<?<H< de f~ ta~dt~ttt.Paris, 1890. (3) Pt'ntES,f.pofM<M~M~nc.Paris, tMt. brcs provoquaitdes sensations agréables ou pénibles,(tes idées tristes on gaies,des explosionsirrésistiblesde rire ou de pleurs, des colères violentes ou des expansions d« tendresse, des hallucinations grotesques ou terrifiantes. Cela m'a paru tout d'abord fort surprenant; je me suis même demandé longtempssi je n'étais pas victime de quelqueerreur d'observation ou dupe de quelque supercherie. Cependant, en multipliant les Mtpcricnces,j'ai acquisla Ct'rtitude que les faits dont je vous parle étaient bien réets. » Nous plaçons sous vos yeux quetques-unes des photographiesdont i'itres a illustréses descriptions. Ces zones idéogèncs provoquent des sentiments diverset variés; les unes produisentt'extase, les autres te rire, le babillage; la plupart font naitre un sentiment bien déterminé que la malade exprime nettement et avec vivacité. Ces zones persistent pendant des mois, et leur excitation ramène tes mêmes idées, les mêmesdémonstrations.Le grattage ou la friction est leur agent d'apparition par excellence; la compression des zones donne lieu parfois à des enets ditMrcnts de ceux de la friction. Les zones à effets divers peuventproduire des résultatssimultanés;si les effets, au lieu d'être dissemblables,deviennentexclusifs ou opposes, l'excitation des deux zones à la fois provoque une convulsion. La suggestion verbale n'empêche pas la production des phénomènesidéogéniques. Le transferts'en etrectue par tes moyens habituels. Ces zones ne sont habituellement demontrabtes que dans t'étut hypnotique; leur excitation réussit très rarement a t'etat de veille. Ces zones idéogenespeuvents'accompagner de zones impulsives dont l'excitation provoquele désirimpérieux, irt'ésistibtc d'accomplircertains actes détermines. Kous n'insisterons pas, Messieurs, sur la portée considérable de ces constatations. L'instabilité, le désequitibrementne sont plus à prouver dans l'hystérie. Et tout ceci confine récttcment A la désagrégation et à l'automatisme. Nous abordons l'examen des zones hypnogéncs.Leur étude est de nouveau t'œuvre, dans une large part tout au moins, du professeur Pitres, de Bordeaux. « Je désigne sous le nom générique de zones hypnogcnes, dit Pitres (~), des régions circonscritesdu corps dont ta pression a pour effet soit de provoquerinstantanément le sommeil hypnotique,soit de modifier les phases du sommeil artificiel,soit de ramener brusquement à l'état de veille les sujets préalablementhypnotisés. » Elles peuventsiégersur toutes tes parties du corps: elles sont souventsymétriqueset limitées. La pression brusque constitue teur mode d'excitation par excellence.Leur nombre est très variable d'un sujet à l'autre. Elles sont réparties à la peau, sous la peau ou dans les viscères. Enfin, on lesdiviseen hypnogèncs proprement dites et hypno-trenatrices. <i) PtTttKs, L<M c~tnt~M~Mf l'hystérie. Paris, <89i. U est toutefois,entre ces deux groupes, des subdivisions.Nous ne pouvons cependant nous y arrêter, mâture tout l'intérêt qu'elles présentent. Nous avons hâte d'arriver ft quetques-uns des stigmates psychiques proprement dits. Pierre Jan<'t(i) signale, parmi tes stigmates mentauxde t'hysteric, les anesthésies,les amnésies, les aboulies, les troubles du mouvement, les modificationsdu caractère. « Montât » signifie aujourd'hui, pour t'Écotc de !a Satpctricre.phcnumcnc psychique a tocatisation corticale. It peut paraître étrange de voir figurer des troubles moteurs parmi les stigmates mentaux de l'hystérie. Nous verrons dans quelques instants de qucth' manière l'Ecole de Paris, grâce aux travaux de Janet speciatoncnt, interprète par des phénomènespsychiques testroublesde la motricité tels que les contractures et tes paralysies. Notre conception du mécanisme d<' certains troubles hystériquesdittere toutefois de cette qui tend a dominer parmi tes disciples de Charcot. Nous avons déjà motivé notre intercalation des phénomènes d'anesthesic parmi tes modalités paroxystiques de la névrose. Nous aurons l'occasion de revenirsur ces points en examinant, a la fin de cette conférence, !a physiologie de t'hystérie. Nous étudierons, parmi les stigmates mentaux, spécialementtes amnésies et les abouties. L'analysedu caractère et des variations de la personnalitécomplétera t'cxamcn de t'état mental de rhystëriquc. « L'étude de ta mémoire et de.ses modifications,dit Pierre Janet (2), est certainementl'une des plus importantes pour la psychologie pathologiqueaussi bien que pour la psychologie normale. On peut considérer commedémontre qu'un très grand nombre des troubles de t'intottigence, de l'activité, du caractère et du mouvement même sont, en dernière analyse,(tes troubles(le ta mémoire. H Kt c'est en effet, Messieurs, un des grands mérites des études psycho-physiologiquesdes dernières années d'avoir mis en tumierc le rote de la mémoire dans les perturbations de la vie affective et psychique. Seulement, quand nous parlons ainsi de la mémoire, il est nécessaire que vous soyez renseignes sur la portée du phénomèneainsi dénomme.« Mémoire » n'est plus aujourd'hui, en psycho-physiotogK', t'équivalent de « souvenir Ce terme possède une signification plus targe. « Mémoire » n'implique plus exclusivement réminiscenceconsciente, mais signifie simplement interventionactive '!u résidu mnémonique quel qu'il soit. Jadis le champ de la conscience limitait le champ de la mémoire. Nous admettons aujourd'hui une mémoire subconscienteet une mémoire inconsciente. Nous vous avons dcj~ déve. toppe ces questions de psyeho-physiotogie dans une de nos premières conférences. M est nécessaire de vous ressouvenir des notions exposéesà (<)9 PtB!UtK PtMttE JAKBT, JANRT,Ë<a< Étt Men<a< mental(~<f&<At~~n~H~. /<t/n<~<<. Paris, Paris, i892. 1892. (~) PIBRRE JANt:T, État mental de hr~stérigu~<. Paris, {8M. co moment pourpénétrerctairementte sens do ce qui va vous etro résumé. Car nous nous hornerons à une récapitulation rapide. Les amnésies sont fréquentes chcx les hystériques;ettcs donnent la ctef de leurs distractions,de tour instabilité, de leurs grandes douleurs vite oubliées, de tours serments d'hier évanouis le lendemain, Kttcs sont variabtcs en intensité. Solfier (ti. dans un tivrf do grand mérite, a proposad'appftfr amnésies tes simples atfaibtissoments de la mémoire. Il désigne sous te nom de pnramncsies les troubles mnémoniques portant plusspécialement sur l'un ou l'autre des attributsdu souvenir. Nous nous bornerons, en adoptantla classification de Janet, a-voussignalertes particularités essentielles de t'amnësic, que nous subdiviserons en amnésies systématisées, tacatisëcs.générâtes et continue! Les amnésies systOnatisenssont les ptus fréquentes. « Les malades perdent, dit J:tm't, nun pas tous les souvenirsacquis pendimt une période, mais une catégorie de souvenirs, un certain t~'oupo d'idéesdu <netne genre formant cnsonbtc un système. » Et'es oubtieront les idëcs relatives tettc personne, à tel événement. Les oublis portt'ront sur le tangage entier, sur certains mots ou sur cf'rtaines catégories de mots. Httcs perdent le souvenirdu mécanisme de certains mouvements; de fit te syndromed'astasif-abasiedont la decouvcrto appartient à l'un des ct~vos du professeurCharcot, M. Faut Utocq (2). « t~'satnn~sicstoc<ttis~<'s.ditJanct,sont cncorcp!us connues que les pn'ccdcntes; cttes frappent davantage l'observateur. Les événements dont te souvcnit* est perdu sont réunis par un caractère commun; ils appartiennent tous à une mOnc époque, une même période de la vie du malade, H « Le plus souvent, ajoute fauteur, les choses se passent ainsi. A la suite d'un accident ou d'une émotion, l'hystérique, qui semblait jusque-assez bin se porter, a une violente attaque. Quand lu crise est <inie. la maladesemt'tereprendre sa vie ordinaire,mais les per-'onnas de son entourageremarquentquelques bizarreries dans sa conduite et dans ses paroles. En t'interrogeant, elles constatent que la matadc ne se souvient pas de certaines périodesde son existence. » Mais ces amnésies, pour ainsi dire segmentaires, peuvents'étendre à toustes souvenirs acquis précédemment; elles deviennentl'amnésiegène* ratisée. tUbot a décrit avec détails tes rares cas d'anmesie géncratisco que rctate la science. Cette amnésie, aussi totale qu'étendue, a fréquemment obligé tes malades réapprendre non seulement ~) lire, écrire, mais encoreprononcerles noms les ptus communs. On désigne sous te nom d'amnésiecontinue, selon !Uhot(3i. d'anmési'} (t) Sot.t.tHtt. f<&< <roMM<«f<' <MC<)M«'<Paris, t8tM. (*!) !'AU). t!t.ORQ, De ~.</fM~t<M.<M.(Attt:tt. UB NKt)t(Ot. <«)?.) (~ RtBOT, ~M Hta~dh* de la HtJtMOtn'. Paris, iM3. antero(;rade, d'après Janet~.d'amncbieantcrogradepar conservation, avec Charcot (2). t'impuiss:)n<e d'acquérir des souvenirs pendant une période déterminée. Lu malade semble dans ex cas avoir perdu la facutte mnémonique. A la vérité. comme !(' fait judicieusement obticrver Janet, il s'agit moins d'une lésion de la mémoire <)ue d'un trouble dans la perceptionet t'attcntion. C'est que la mémoire ne constitue <tu'une faculté virtuctic, comme<out(sles facultés du reste. Sonexistencerécite ne date que du prctn!er sotn'cnir;maist'usngeaprcvatu. « fresque toutes les hystériques, dit Jan(t. presentt'nt à un certain dc~re cette amnésie; elle entre pour une bonne part dans ce qu'on appelle vulgairement leur distraction. L'amnésie est donc un phénomène essentiel en matièred'hystérie, tt est devenu la ctet'de voûte du mécanisme des diverses manifestations de la névrose. Aptes Pierre Janet, Htocqet Cnaoot)(3) ft So!)ier(4)insistent sur le t'ofc de t'amnesie. iïs en font la hase de Icur théorie cssentie)!cn!ent psycttotogiqucde t'itystëric. « ("est dans t'hystO'ic, dit Sollier, qu'on rencontre le plus fréquemment le type de t'ixnnesie fonction* nelle mais et' n'est pas seulement torsquc l'amnésie se manifeste après tes-ëtats seconds de somnamhutismc spontané ou hypnotique, tes attaques, etc., qu'on la retrouve. Le défaut de synthèse des images passées qui explique t'amnesic,explique aussi les ancsihesics. tes paralysies psychiques, l'abasie et t'astasie, le mutisme hystérique, ta dyschromatopsic, le rétrécissementdu champ visuel. » L'étude de l'aboulie n'est pas moins digne d'intérêt que celle de l'amnesic. Elle ta comptetc du reste et fournit, selon l'École de Paris, l'explication du restant des stigmatesda l'hystérie que t'amnesie était impuissante motiver. On entend par aboulie les altérationset les diminutions de la volonté. L'aboutie et ses degrés forment te fond de la paresse, de l'hésitationet de l'impuissancedans le domaine de t'activitc. tout comme dans le domaine de t'ideationils donnent nais?ance~ l'inertie, au doute, à l'absence de spontanéité. Janet (S), auquel nous empruntonsles éléments de ce résumé, adopte, au sujet de )'a))ou)ie, tes subdivisions usitées à propos des amnésies, t) admet donc des abouties systématisées. localisées et générâtes. Les aboulies systématisées sont.seton cet auteur.dcsimpuissancesde la volonté portant non sur t'enscmbtedes actions, mais sur un acte particulier ou sur un systèmed'actesspéciaux. Ainsi telle hystériquecesse touto coup de pouvoir parter ou de pouvoir écrire. Tctte autrene parvient plus «) t'tnmt::JA~T, /~<~ wf)jH<<~ /<)~Kc.<.Paris, )8C' (2) CMAUCOT,~ef)fe de Ht~ctnc, t8M. (3) PAUt. ULOCQ& J. OMKOtF,~M~nM/x' maladies tter~M~.Paris, <89i. (4) So).tEh. ~c.< <ro«t~ de la xtAnotre.i'ans, i892. (!i) PtERHBJAKET, Les af~c!)~ )H~ttaMf/c <M~n& Pans, 1894. à dire bonjour à certaines personnes. alors qu'eMcsaht&rëguticretoeot toutes tes autres. Les aboulieslocaliséesont trait chez l'hystdriquosoit toute une période do son activité, soit à l'une ou l'autre partie do sa personne. Pondant un temps déterminé, ces hystériques sont sans volonté vis-a-vis du monde extérieur et l'empire même da leurs membres parait tour échapper. En attendant,l'aboutie localiséeaboutit, a t'aboutiR géncraUsée. Lo$ abon!Ms génératiséessont, selon Janet, les plus importantes elles portenthfois surtoutesles actionset sur toutes tes pensées.L'autour les divise en aboulies motrices et aboulies intettectuettcs. Nous ne pouvons entrer dans les détails curieux et de une anatyse psychologique exposés par fauteur au sujet de ces sortes d'abouties. Ils confirment,entreautres choses, au sujet des volitions, la loi de re~ssion dont nous vous avons longuementparlé (tans nos premiers entretiens. Ce qui caractérise,en cnct. l'aboulie selon Janet, c'estla conservation des acquis anciens, la perte des acquis nouveaux. Ce double caractère peut aller en s'accentuant au point d'enlever a l'hystérique toute perception consciente de ses actes et de ne lui laisserque la conservation des actes subconscients. H est impossiblede ne pasreconnaîtreà ces détailsla manière de procéder de la loi de régression. Dansleslocalisationsque noussupposons a certains phénomèneshystériques, la régression aboulique marche, comme toutes tes régressions,de l'écorce vers les centres sous-jacents. Janctrésumede ta manièresuivantet'innuence de l'aboutie sur t'acth'ite psychiquede l'hystérique.« Hesotutiun rareetpénible, mouvements volontaires ients et dinicites, attention réduite, impuissanteet suivie. même d'accidentsdangereux, doute et inintctttgcnce pour tes idées nouvelles et, en tneme temps, impulsion irrésistibt' continuationmonotoned'une même action habituettc,besoinde commandementet do directionet docititc cxagcr<o, ce sont des caractères en apparence varies qui dépendent tous d'un même besoin de l'esprit. » Et it termine « Les phénomènesde l'aboutie se rattachent l'explication des autres stigmates hystériques. » L'aboutie a sa ptus haute expression dans l'automatisme, t'amucs'c se traduit par la dissociation et le défaut de synthèse. Les stigmates de t'hystérie, l'hystérie tout entière selon t'Ëcote de Paris, sont compris dans cette double formule « L'hystérie se résume, en cttet, dit faut Sottier(i),dans deux grands phénomènes défaut de synthèse psychique et automatisme, <'ctui-ci étant le corollaire oblige de cetui-tà. » A t'aboutic et à l'automatisme psychologiquese rattacht; ce qu'on a nonnné t'automntismeambulatoire. « t/autnmatisme itmhuhtoire, dit Pitres (:!), est unsymptum': pathoto* (t) So).Ut:a. && <roKM<M<<<M«~'Mt)'t'. t'ans. )8M. (9) t'tTMKS, /.<'j;(tt!dtt!t~)«'i.<Mf<<<M< t. H. Paris, <89). giquo survenant sous forme d'accès intermittents pondant taquets cortains malades, ontraînps par une impulsion irrésistible, quittent leur domicile et entreprennent des courses ou des voyages qu'aucun motif raisonnable ne justille. L'accès termine, ces malades sont tout surpris do se trouver sur une route inconnue ou dans une ville étrangère. lls reviennent chez eux, jurant leurs grands dieux qu'ils ne quitteront ptus leurs pénates; mais un nouvel accès provoque bientôt une nouvelle fugue. «L'automatismenmbutatoire, ajoute Pitres, n'est certainement pas une maladie autonome. C'est un épisode morbide dont le déterminisme est variab!c et dont tes rapports avec tes grandes névroses ne sont pas bien connus, tt constitue quelquefoisun équivalent épitoptique, une forme spécialed'épitepsh' pt'ocursive. D'autres fois, it para!t être un cquivalent hystérique. » Les avis sont très partages au sujet de t'ëquivatonce de ce syndrome. Voisin(i) a communiqué au Congres international de médecine cinq observations de maladessujets à des vagabondages impulsifs hystériques. Leurs fugues se produisaient dans une espèce d'état second, tes malades réalisantune sorte de dédoublement de ia personnalité. Proust (2) a présenté, do son cote, à t'Acadomic,une observation dans laquelle l'origine hvstcriquede la manifestation était indéniable. Régis (3) décrivait rcccmment une foDne analogue. Mais Charcot (4). Muponchet (S), Chantemesse (G), Bourneville(*f) ont rapporte des cas dont l'équivalencecomitiateest tout aussi nettement établie. La nature comitialeou hystérique de la fugue se déduirade t'examen des malades et des caractères mêmes de l'acte. Plus l'impulsion, t'inconscicnce, t'umnesie serontprononcefs, plusl'épilepsie devra être recherchée 't incriminée. Mais il n'y a pas que des fugues réalisant de véritables accès ambulatoires chez les hystériques.La mémoire, ta conscience peuvent être conservées et l'acte revêtir néanmoins tes mêmes caractères de ncvropathie et d'absence (te volonté. St'g!as (8) rapportait dernièrement !ecas d'un jeune hystérique qui présentait, quelquesjours avant sa crise, un état ambulatoirecaractérisé shnplement par une aboulie intense. Ces cas forment une transitionpour ainsi dire naturelleentre la fugue (t) Volsn, Scnlaine nrédicale, 10 août f88!J, (i) Vo<st?i, &M)<!<"e Mt<M«'<< iOaoat t889. (2; PnousT, B~/<MM~Mn~, 2 févrieri8'M). (3) t<t!Ms, .t)«(~(. oHttxf. ~.«. (SoctÈTÈ DE MÈu. nK BotUtMUx. février )8M.) (4) CttAncoT, /.<'f<?n.< Mft~, i889. (5) m'MKOtEt,, ~(t (M«x~M/a<Mn p/M: <<K M)t<«<ttr&t, 1888. (6) CnAKTRMHSst:,So~-t~m~~ca~<AMA<)7<!KJ',1890. (7)HoUKNEVtf.t.H<&Un)COC,~F'<'At<W<~y!M~~M, i8M. (8) SKGLAs, .t~A~M Mcufo~tc, i8!h!. hystériqueet le vagabondage neurasthénique que nous étudierons prochainement. Nous voici, Messieurs, insensiblement arrivé a vous parler du caractère des hystériques. Les opinions ont varié largement au sujet do t'apprécia. tion df l'état intellectuelet affectif de ces névropathes. Ellesontréguticre. ment reflète ta conception dominante de la névrose. Lorsque t'hystérie n'hait que t'exteriorisation des desordres dct'organe utérin, ta névrose avait une teinte d'erotisme et de nymphomanie générale. Au fur et à mesure que l'hystériques'est transformé en névropathe, son caractère a revête t'instnbititc, !a mobilité. l'excentricité des nerveux et des impres. sionoabtcs.Aujourd'hui la théorie psychologiquevoit surtoutdans l'hystérique une distraite, une oublieuse, une aboulique. Nous ne signalerons qu'en passant l'idée ancienne de t'hystétiqucérotomane.Nous avons déjà dit ce qu'ilfallait penser do ta prétendueexaltationgénitatc deFttysténque. Nous aurons occasion de signaler, dans une conférence spéciale, jusqu'à quel degré t'hystérie intervient dans ic cadre des psychopathiessexuelles. Les fonctions génitales de t'hystcriqueparticipt'ntauddscquiHbrc général dont elle est atteinte, et elles y participt'nt!argemcnt,quoiqu'on dise. Maie elles n'ont pai. toujours t'aHurc d'exanationque lui attribuent les rontans de la ttoisitntc tnge: il ya dans la vie gcnitatedet'hystériquedes variations qui vont de la frigiditéabsolueau désordre le ptuscotuptet. Ce qui fait le fend de ces troubles varies, (-'est le dést'quintne permanent qu'ils traduisent. L'hystérique érotomane ou nymphomane n'est donc plus qu'un souvenir dans ta notion modernede l'hystérie.Cette légende a cède devant les t!:tvaux de Tardieu, Morcau de Tours, Lasegue, et particulièrement à !a suite des recherchesde Lpgrand du Saulle et Charcot. Lcgrand du Saulle symbo!isc un peu ce que nous appelons la seconde péricdc des trunstojn~ations de l'opinion vis-a-vis du caractère de t'hystériquc. « L'hystérique,dit Lcgrand du Sau))e<),est avant tout et par-dessus tout une excentrique; or, ta femme excentrique vit à J'étroit dans le monde des réalités correctes. Extrême en tout, exagérant tout sans motifs, elle recherchevolontierstes paradoxes,tes doctrines malsaines et les théories risquées. Elle perçoit rapidement, a une certaine imagination,s'exprime avec facilité et ne manque pas au besoin de dispositionslittéraires, poé' tiques ou artistiques. Presque toujours méconnuedans son milieu social, elle passe pour une originale,mais n'est point exactement appréciée.Ses dehors plus ou moins brillants sont sans aucune valeur; son activité est mat coordonnée; son attention peut difficilementêtre fixée sur un sujet sérieux; son travail n'est ni régulier ni soutenu;ses connaissances sont purementsuperticiettt'set ses entreprises,modit!cesaussitôt que cotnmcn- (<) LKcnAKD Du SAt!).tJ!, /<~<<'n~K«. Paris, i883. c<!cs, ne peuvent jamais aboutir. Ses lettres sont verbeuses et diffuses i ellesrentcrment ta plupart du temps des phrases sonores et (tes (~pithetes retentissantes. Les digressions y abondent ainsi que tes mots soulignes ou écrits en gros caractères. Chaque excentrique a une dominante.Cetto-ci estorgueUtcusc; ceUe.ta.jatouse;cette autre, hypocondriaque,mystique, tourbe ou essentiellement. malhonnête ou capable de bien des choses Présomptueuse, ne voulant resscmbtcr a personne, désireused'occuper t'attcution, chct'c!):tnt par !ous les moyens possib!cs A faire parler d'ctte, cHo prémédite des choses étranges ou des paris grotesques, sout~vedcs incidents ridicules et formuh; les propositions les plus (tëraisonnabtcs, no reculant devant rien, ni devant t'hypocrisic et te mensonge, ni devant le dérèglement et le cynisme. Ette invente des mystifications de l'ordre le plus inattendu et se prête )cur exécution, n'a de respect pour rien, est avide de t'extraordinaire, prend plaisir a être pour tout le monde un sujet d'étonnement, imagine pour cHc-meme !e genre de vie le plus anorma!,sc'n!ct en révolte ouverte avec tous les usages reçus, impose avec audace ses caprices les plus matscants, combat toutes !cs traditions et tonte de leur substituerses idées et ses procèdes. Plus on remarque ses singularitéset plus eHe se sent entraînée à accomptir(tes ('trangftes nouvelles. Pour elle t'attcntion publique est une prime d'encouragement.Le récit <)ans les journaux de ses aventureslui crée une physionomiea~ part, une personnatitedistincte, et la femme excentrique en arrive se persuader qu'eue est « quelqu'un M. Hucharda parfaitement retrace les caractères de t'hystcriquc soton ce qu'on pourraitnommcr!'Ëco!cdcstristes: Tarclieu, Legranddu SauHc, etc. L'étude qu'a faite Huchard dans le livre d'Axcnfctd était classique il y a peu d'années encore. Nous allonsla resumo' dans ses lignes essentielles. « Un premier trait du caractère des hystériques, dit Huchard (1), est la mobime. Elles passent d'un jour a t'autre, d'une heure ou d'une minute a une autre, avec une incroyable rapidité, de la joie à la tristesse, du rire aux pleurs; versatiles, tantasqucs ou capricieuses, elles parlent dans certains moments avec une loquacitéet une animation étonnantes,tandis que dans d'autres, elles deviennent sombres ou taciturnes, gardent un mutisme complet ou encore restent plongées dans un état de rêverie ou m<!tuc de dépression n)cnta!e dont on peut dimeitement les faire sortir; elles sont alors prises d'un scnthncnt vague et indéfinissablede tristesse avec sensation de serrement à la gorge, de boule ascendante, d'oppression épigastrique et éclatent en sangtots;ouc)!csvont cacher teurstarmcs dans la sotitudequ'cUcs réclament et qu'elles recherchent; d'autres fois, au contraire, ellesse mettront à rire d'une façon immodérée, sans motifs sérieux. Elles se comportent en un mot, dit Ch. Richct, « comme les (i) MucuAUD & AxBNMLD,?'rat~des névroses. Paris, 1883. » entants que l'on fait rire aux éclats, alors qu'ils ont encoresur !a joue » les larmes qu'ils viennentdo répandre o. » Leur caractère change comme tes vues d'un kaléidoscope, ce qui a pu faire dire avec raison par Sydenham que ce qu'il y a de plus constant chez elles, c'est leur inconstance.Hier e!)c8 étaient enjouées, aimabtea, gracieuses, aujourd'hui elles sont de mauvaise humeur,susceptibles et irascibles,se f&cbant do tout et do rien, indociles par système, taquines par parti pris, méchantespar calcul, maussadeset boudeusespar caprice, mécontentesde leur sort; rien ne les intéresse, elles s'ennuient de tout. Elles éprouvent une antipathie très grande contre une personne que hier elles aimaient et estimaiont ou, au contraire, témoignent une sympathie incompréhensible pour telle autre; aussi poursuivent-ellesde leur haine certaines personnes avec autant d'acharnement qu'ettes avaient autrefois mis de persistance à les entourerd'ancction. » L'auteur insiste ensuitesur leur esprit de dénonciation,!cur caractère enfantin. L'indiscipline,l'amour de l'opposition, de la contradictionet de la controverseforment un second trait saillant de l'état mental des hystériques. « Elles mettent, ditHuchard, autant d'insistance~ nier qu'a afBrmor. refuseraujourd'hui ce qu'elles ont demandé, réctamë, exigé hier; cites éprouvent un secret ptaisir combattre avec une assurance qui n'a d'égalé que leur absence de conviction, l'opinion contre taquettc elles se scnuent révottécs autrefois, ou encore a provoquer autour d'elles l'étonncmt'nt et ta stupéfaction par les thèses plus ou moins extraordinaires et paradoxalesqu'ellessoutiennent. » « Elles sont surtout afiectées, ajoute l'autour, de ce subdé!ire ou de cet état malicieux qui les porte organiser des querelles, des brouilles, à créer des embarras, écrire des lettres anonymespoursemerla discorde, a simuler des maladiespour le singulier plaisir de faire naitre dans leur entourage de grandes inquiétudes. » Puis il continue « C'est qu'elles aiment à porter tout à l'extrême,ne sachant pas vivre avec simplicité; c'est qu'ettcs exagèrent tous les sentiments, t'indinérence comme t'enthousiasmc, tu<!c<tion comme t'antipathie, la tendresse comme la haine, la joie comme le désespoir, et qu'elles dramatisent tout sur la grande scène du monde où ellessont et restent toujours de vraies comédiennes.Elles veutcntqu'on s'occuped'elles, qu'on les ptaignc, qu'on s'intéresse tours petites comme a leurs grandes misères: aussi n'épargnont-ottcs aucune ruse, aucun stratagème, aucune invention pour arriver à ce résultat. » Ce besoin de simuler,d'attirer t'attcntion sur leurs actes, d'étaler une certaine mise en scène, ce désir de faire parler d'ettcs et d'aftccter des poses théâtrales, sont tcttcment irrésistiblesqu'ils les poussent souvent & se déchirer, a se mutiler et même a jouerla comédiedu suicide. » Huchard insiste particulièrementsur l'influencedes idées fixes. « Ces idées fixes, qui constituent, suivantl'expressionsi ingénieuse d'Esquirol, une sorte de catalepsie de l'intelligence, peuvent donner licu à différents accidents chez les hystériques. Ainsi, nous avons vu que certaines malades refusent toute a!imcntation, non pas seulement parce qu'eues ont perdu la sensation de la faim, mais parce qu'elles s'imaginent que te travail digestif détermine des douleurs trop vives; une autre se condamne un mutismeabsolu, parce que l'exercice de la voix détermine, dit-elle, un peu de douteur, et elle reste ainsi tnuottc pendantdes mois; une troisième croit remarque!*que ta marche et, la stationprovoquentdes sensations doutourcuses, et alors, pour les éviter, f'uc a résolu de ne p!us marcher pendantune année une hystérique tient les yeux fermés pendant des journéesentières, taissant tomberou contractant convulsivement ses voiles patpebraux et se refusant absolumentles ouvrir. On pourrait citer un grand nombrede faits semblablesoù tes hystériques se condam. ttent par parti pris, par obstination, par une sorte d'opiniâtretémaladive, à ne plus manger, à ne plus marcher, & ne pius voir. Elles ont ainsi pendant des mois et même des années de ne p!us ~i~ë~ commune, presque catmes et indifférentesau mitieu des~tutton~a aes~ tristesses de leur entourage; cctui-ci a beau pttG~~Mis~~supptier~~ « i'pxccs d'insistance appei!e l'excèsde resistaM~H~se~e)~. a Quant à leurs ~cuhesintcncctuo)fes,!e~r<~cssonrnaF~î~ tantes, aimables, enjouées, dit Hucha~~uaQ~eue!yVeu!ent,a!tt~e e t'esprit, de ta mémoire, une ima~~tMt~~e, une convô~ttM~nimëe. j~uis, a la suite d'une descriptid~au~reneter~~é~tas~~t'auteurse rapprocheinsensiblementdes idées~ntcmppt~~es~ « Toutes tes diversesmodalités dei~u<Ba~c~~tde tour état mental que nous avons enumcrëes, dit HuchMd~~uvent presque se résumer dans ces mots elles ne savent pas, elle e peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. » Vous venez de voir, au sujet des amnésies et des aboulies, jusque quel degré !'ÉcotM de ta Satpetriere a cherchéà tout expliquer chez l'hystérique par des désordres de fa volonté et de la mémoire. La névrose, tout au moins dans ses stigmates essentiels,n'est que l'expression de ces troubles mnémoniqueset vo!ontaires. Le caractère, seton Janet, ne fait qu'accentuer cette formule de ta névrose. C'est !a rchabititation psychologiquede !'hyst0'ip. Les hystériques, dit-i! ~), m'ont paru beaucoup plus souvent négligentes que coquettes. » Les hystériquesne sont ni plus ni moins~passionnecsque tes autresjeunes femmes. Ëttes ne mententque par oubli, n'intriguent, ne dissimulent que par automatisme et rétrécissement (tu champ de la enscience. « Je crois, dit l'auteur, que tous les défauts et tous tes vices possibles peuventse rencontrerchez tes hystériquescomme chez tous les (i) PtEMm JAKBT, Les <<tpw)a(Mde l'hystérie.Paris, 1892. hommes, mais que dans leur ensemble, et par !f fait df leur maladie, ettcs ne mentent pas plus que le commun des mortels. » Kt cette opinion n'est pas isotee dans l'École de Paris. Ette reuetc ta manière de voir de savants très compétents en matière d'hystérie. Charcot (i) rapporte à t'amnesie les tacunes et tes contradictionsqui rendent suspects tes récits des hystériques. Cith's de ta Tourette(2) rattact'eaux tares degeneratrieos. aux syndromes ~pisodiques de Magnan tous les actes les anonïaties, les hnputshitesdf t'hysterique. La névrose se borne & créer un ctatdcsuggcstihitite. La suggestion par voie extrinsèqueet par voie intrinsèque, tette est !a ctct' de l'état mental de t'hysterique.L'auto-suggestion surtout lui para!t reccter t'cxpneation des anomaties psychiqueset anective~ des névrosées. i*au) Btocq (3), dans une exceneutc revue, met, avec sa clarté habituelle, pour ainsi dire définitivement les choses au point. Entin Pitres, de son cote, s'eteve contre la simuhniondont on accuse si fréquemment les hystériques « D'une manière generate, dit-it (4), on a beaucoup exagère t'amour des hystériques pour la simulation et cela parce qu'on a scbematiqucmcnt attribue a t'hystërie des phénomènes qu'on ne comprenait pas. » Leurs mensonges ne sont souvent que Je résultat d'hallucinations sensorielles tours accusations peuvent être l'expression sincèred'une systématisation délirante ayant pour base un phénomène pathologique très rect. Et le professeur de Bordeauxtermine en disant « En somme, t'amouren'rënëdes hystériques pour te mensonge est une légende sans londementsérieux, contre taquette tetnoignent a la fois te bon sens et l'observationclinique. » Et selon les nouvel les théories, ce serait une légendeaussi que l'instabititt~ des hystériques. « Loin d'être trop changeante, l'hystérique n'est pas assez mobile, dit Pierre Janet(~). cite reste indunnhnentau même point de sa vie, en face de la même émotion, sanssavoirs'adapter aux circonstances tndenniment changeantes. » Et dans un même ordre d'idées, Hrcuer et Freund(6) disent, de leur cote, que la vie de t'hystcriquc s'alimentesurtout de réminiscences. C'est, vous le voyez, Messieurs, la réhabilitation morale de l'hystérique, complétantsa réhabilitationpsychologique mentionnéeplus haut. D'où viennent ces divergences, ces dissentiments entre observateurs de grand mérite et de longue expérience ? II nous semble qu'ils sont plus superficiels que profonds. (i) CHAttCOT. ~<'f<M~ (fK HM~/t, 1887. (2) Gn.t.Es f'E t.A TorftKTTK.T'tx'yM~A'M. Paris, i89t. (3) PAUt. !!f.ocQ, ~'<?/f~ tMt'Mfc~ <~tM r/t~~fM. (GAZ. DES uût'tTAUX.novembre t893.) (4) PtTHt:s. PtHnttE f,ffOH~<'nH<~<«M~Mr JAKET,JL~ a~t~)~~'Ay~n'e. l'hystérie. Paris, ~'A~M. i89i. (5) Ptt:nns JW Pans, <8M. sr, Ges acciderrt~rnentarux de l'Irystérie.Pzris, l8~. (6) BnEUEtt BREUER & FnEUNp, FREUND,~~r Ue&r<~Mden ~ycA. psych ~MCH., Heean.,etc. etc, (NEURot.. (NEUROI.. CBK'mALBL., CEN'mALDL" i893.) f8œ, On conteste aux hystériques la volonté (te mentir, de simutcr, d'accuser injustement. Elles simulent, cites mentent, elles accusent, mais avec conviction et sans arrière-pensée.Et)cs ont l'hallucination(te ta chose tousse, du délit ittusoire.Mais en sont-elles moins menteuses,accusatrices, mussaircs ? Leur égo'ismo, leur instabitité, leur frivolité nu sont que (tes rcsuttats d'une amnésie. Mais en sont-elles moins égoïstes. instabtes, frivoles? Par le fait même que la contracture est le résultat (t'unc idée fix' tes musctcsen sont-ifs moins contractures?C'est donc une <}uesuou de psycttotogicqui, seule, parait séparerce qu'on pourrait appeler h's praticiens t'i tes H)<o)'i<'icns do t'hyst~ric. Et quand les divcr~nces portent sur les faits, ne r~sultcnt-cttcs pas simplementde ~nUraiisutionshf)tivcs?Lesuns et les autft's semblent concturcd'un certain nombre ù la totatitf' C'est qu'en cuet, Messieurs, it y a (tes hystériqueset il y a des hystéries. Kon pas que toutesles n~ropathes ne se rcssonbtt'nt par quoique côté et ne présentent point un réel air de famille; non p:)s que les nto'iatites de la névrose ne s<' tiennent par quetque tien mais le dcscquitibremcntmul. tiple engendre (tes desequitibreesdiverses. Et chacune fait et arrange son déséquilibre au gré et selon tes prédispositionsdu n'stant dt* ses fonctions. Cette distinction, Messieurs, domine toute l'hystérie. Nous venons (te la formutcrcomme se déduisant directementde t'etude dessti~mr.tes psychiques; nous allonsla retrouverapropos des stigmates sociologiques et de la responsabititc;nous la verronsdominer tesrapports de t'hystO'io et <)e la dégénérescence, et nous aurons y f~urc appel quand noustenterons de grouper dans une formute pttysio)cgi((ue les dinercnts (tés~quitihremcntsque réatisc la névrose protéiforme. Nous venons de vous dire qu'ctte domine la notion des stigmates sociologiques. Ce que vous venez d'cntcndredu caractert; des hystériques vous donne une ide<' et du rôle de t'hystcriquc dans la société et des variationsde ses manifestations soci~es. H y a donc des hystériquesqui, chargéesde tous tes péchés d'tsrae), n'atiscnt tes portrai's les plus poussés au noir de i~pgrand du Saulle, de Tardieu et de Lasc~ue; il en est qui figurent les brillantesnévrosées dont parle Huchant. Les unes sont les hystériquesde clinique;tes autres, les hystériques de salon, pourrait-ondire. Les unes, déprimées par des attaques convulsives, le système ncneux anaihti par les crises, marchentdroit versla folie ttystérique. Les autres, d'un déséquilibresuperficiel, resteront, tcur vie durant des excentriques, des passionnées, des métancotiqucsou des bigarres.Dans la vie sociale, Ics unes feront les prostituées de bas et:)gc, les impudiques, tes inertes,ou simplementles ménagères paresseuses,imprévoyantes, hus' sant leur famille et cttes-mémcs vivre dans la malpropreté et le désordre. Lcsautrcs, frivoles et. inconstantes,seront tes coqucttcsauxaventuresromanesques. aux passions muttiptes, tes prédestinées de t'adultère ou de la haute courtisimerie. Chcx tes unes, t'incrtie ou la passion hru(a!c; chez tes autres, l'agitation, ta vie énervante,la recherche outrée et continue dos sen sations nouvelleset dos plaisirsinédits. Le lupanar et te taudis se partageront les unes; les planches,!o tjoudoir ou t'atc'e se disputerontle reste. A l'appui do ce qui précité, vous trouverez dans le livre si documenté de M' Pautine Tiu'nowsky(l)ds renseignements précis sur les rapports de t'hysterioet de la prostitution. Nous compteterons ces données dans l'examen que nous ferons prochainement de la neurasthénie dans ses rapports avec la prostitution. Mais outre ces deux catégories,vous trouvcrex d'excellentes mères de <amitte, peinant et travaillant, réalisant (tes miracles de dévouement et montrant dans i:t poursuite d'une idée nobtc ou charitabfe te ressort d'une volontésotidement trempée. Certes, il y aura toujours une ombre a ce iabteau quelque bixarreriedu c:u'acterc, t'exccs 'nëtne des quatttës, la ténacité inconsciente laisseront percer la névrose. Mais au point <!e vue social, rien dans c'*s hystériques ne transparaitra des tares conventionnelles nevrop.tthiques. Et si vous chcrcht'x & doser la responsatjiHte des hystériquesselon les formules usuelles, il vous faudra faire appel !t ces notions. Les unes auront a~i autotnatique<nent. imputsivonent, traduisant dans leur crime ou leur délit comme une crise tarvce, psychique de la névrose nidnc. Les autres n'auront rien de cette inconsciencequi rappelle t'automate. Chez elles, le crime pantttra tm'tri,raisonne, avec des détails et des ramn<'tncnts.Auto-suggestiondans les deux cas, rcpondrat-on. Mais tout :tct<' qnctconque detibere ton~uotnent ou simplement entrevu r<')cv<'de t'auto-suggestion. Kt ce prix-t~, comme )<' dit très judicieusementHabinshi(~, <( tout ttomme raisonnabte serait constamment soust'hntucnce d'une suggestion H.Jan<'t(3), du reste, insiste avec beaucoup de raison sur les confusions regrcttubt<!s qu'un abus do la suggestion tend introduire dans les données psychologiques. L'autosuggestion n'est donc en ce cas qu'une p~fudo.expticationpsychologique. t) ne lui est point permis de confondre tes faits qu'ctte tend A expliquer, de simptitier des mécanismescompliques, d'unincret d'homogënesicrdes cttoses <tit!'ere))tes. La rcspunsatjmte de t'hysteriquc, vue du côte du libre arbitre, ne peut donc se rcsumcr dans une sfute tbrmute. t'as plus que t'état psychique qu'ette traduit, la responsabititt- n'est une et toujours identique & eHe.menu'. Vous trouvcrex dans t'ouvragctrès ricttc en observations de Legrand du Sautte (4) des cas diversconstituant comme nu répertoire tnedico-tega! des crimeset méfaits de t'hysteric. La lecture (lit livre du savant médecin (i) TAnxowsKY. ~K<t~r/<t~'<M/t/M/)Mt. Paris, t889. (2) BAtnxsK),CM~/c/M~HM~trc.!'3rts,juittGti89t. (3) t'tmmHjAXHT, Les .«'f)'f/< MMMMKJ; de ~y.M. Paris, t89t. (4) Lt:ct<A'<t) nu SAt'ht.H, ~.M /tt/t~K<.<. t'aris,~?3. légiste noua dispensera d'une énumérationfastidieuse. Mais nous tenons cependantmettresous vos yeux une ctassineationqui rejeté assez bien les idées énoncées ptus haut. Lcgranddu Sauttc cherchedans cette classification à marquer les degrés de la responsabilitételle que tes parquetsla comprennent et !a réclament. Vous connaissez nos opinions au sujet do ccth' responsabilité-là,Nous ne croyons point toutefois que notre manière devoir nous dispense de vous donner des renseignements pt'o~'ssionnotsd~quelque utititë. Tout en faisant des réservessur son caractère schématique, une classification s'impose, dit Legrand du Sautte, comme une impérieuse nécessite dans la description des phénomènespsychiquesdo l'hystérie et dos applicationsmfdico-t~gates de ta névrose. « t! m'a scnmt~ naturel, dit cet auteur (t). d'admettre quatre degrés dans tes troubles intcttcctuets. Ce groupement pourrait peut-être être modifie; mais tel qu'il est, il me parait répondre!:< réalité des choses et être sutusant. ce (lui est le point important, pour permettrede s'orienter au milieu des dittieuttes de la pratique. » Chc?. les malades du premier degré, t'hysterie est h~ere, tes facultés affectives sont un peu diminuées, mais non encore profondémenttroublées c'est du nervosisme ptutut que de t'hysterie proprement dite. Au degré suivant, le trouble est plus prononce, la (açoo de percevoir les impressionsdu dehors et de réagir contre elles trahit une equitibration vicieuse des facuhes, une pcrturbntion dt~A profonde (tu caracMre,du moi pensant,et surtout (tu moi sentant. La matadc ne jouit plus d'une entière liberté d:)ns ses déterminations;et si la responsabilité ne fait pas complètement défaut, ette est tout au moins atténuée certains momentset A l'occasion de certains actes. Un pus de plus et c'est (teja l'hystérie grave, t'hystcrie avec impulsionsirresistih!cs, parfois avec hallucinationspassagères, dans toos tes cas avec dérangementmarquades Gouttes. ta malade est conduite aux actes les plus étrangeset les plus audacieux, aux accusations les plus odieuses, aux dénonciationstes ptus fausses. Le quatrièmev degré enfin constitueta folie hystérique. » Quant aux rapports en'cctifs de t't)ysteric et de la criminatite, ils sont exposés dans la th~sc de Cotin (2~. L'hystérie est-ette fréquente dans tes prisons?se demandefauteur. Et il répond « Kous ne le croyons pas. Nous serions bien ptus porté à croire, avec t'Écote italienne, que te criminel repond a un type spécialse rapprochant beaucoup plus du dégénère héréditaire.Nousnous basons, pour avancer ceUe atHrmation. sur ce fait qu'au Mpot, pendant tom'- une année, nous avons vu en tout deux cas d'hystérie mate et quatre ou cinq cas d'hystérie féminine. » Et plus loin, te m'hnc (t)2 Cot.)!(. LECHAIEM<tt ou SAt'tJ.K, ~Kr /j&: M~/nt /~<~f«.<. ~f<'f~n<<. Paris, t883. !'arts, (9) Cou N, Essai ~890. srcr l'étal uental cG:c liystérigccc.e.Paris, t890. auteur ajoute « Si nous nous en tenons aux criminelsproprement dits, t'hystérieest rare parmi eux et, bien plus, il ne semble pas qtt'it y ait, au point de vue do nombre. dedinerenccsentre les (toux sexes. » Cependant. Messieurs, nous pensons(ju'it ne faut pas concluretrop rapidement au caractère pacifiquedes hystériques. Les W<;iss, !('}. Bompardft autres névropatttes criminettes de ces dernières années ont apporta quelque ombre au tableau et te répertoire de Lcgrand (iu Saut te nctaissc pas ta ntéme impression de rassurante quiétude. Cardons donc et ta note plus pessimiste et la ctassihcittion que nous venons (t'exposer. ~tais cette classification nous para!t rationnelle encore au sujet dct rapports de t'hystérie et de la dégénérescence.Et te peut être contestée par certains partisansde t'hystérie une et indivisible; elle ne cadre pas avec la ctientete hystérique hospitalière. Mais e!te nous st'mhte rcnetct' assez bien ta collectivitési vaste et si variée des hystériques; elle résume, nous para!t-it. avec une certaine vérité, t'hystéric envisagée dans ses tares dégénéra ttvcs. Les rapports de t'hystéric et de la dégénérescencene sont plus, du reste, en question depuis les recherches nombreuses de ces dernières années. « ~'étant ni raisonnante ni folle, dit Legrand du Sautte (i), ('hystérique appartientd'ordinaire a unetamiHedo névropatttes,de convu!sifs, d'apoptcctiqucs, d'atiénés ou de suicidés, et dans le langage de la science on t'appene une prédisposée, une hércditah'e et même um* céréhrate. Surn'utnéraire purtnancute de Fatiénation, elle reste sur ta frontière de la raison et de la folie, suscite sur son propre compte les opinions les plus divergentes, mais peut ditticitemcnt se faire prendre au sérieux, Incorrect rejeton d'une famitte tares pathologiques, elle représente sa façon un passé morbide en voie de transformation. » Uc son coté, Ciftes <!c fa Tourette (2) écrit 0' qui suit « L'hystérique, on te sait, est un nerveux héréditaire au prcnnerchefct si, peut-être ptus souvent qu'aitteurs, on retrouve chez tui t'héréditéttomotogue de Moret, ntét'e ttystériquc, fille ttystérique, on note aussi dans les antécédents paternets ou maternels toute une filiation de vés:miqucs, d'aiiéncs, d'épiteptitjucs. n « La ntajeurc partie des hystériques, pour ne pas dire toutes, afnrmc Legrain (~), sont des ttéréditaires dégénérées. ') Ht, de son coté, Taba* raud ( ajoute « t)e ta a dire que t'hystéric fait en quelque sorte partie de la dégénérescence, qu't'ttc doit en être considérée cmnme un des syndromes, il n'y a qu'un pas. » M La dégénérescencementale et t'hystérie, (t) t.ECHAXt)))L' SAn.t.E, /.<< At/fn~«<n. t'aris. !883. (~) G!f.<.f:st)Ë).ATor)u:rTt:,f«);/J<'<'ut)~tf<'</('/7<fn< Paris, t89!. (3) t.E<;)t.\ts.Û« <~<r<-f~< <~<x.<. t'aris, ~C. (4) TAHAXAt'o, /,(M !'f);~)r/.< <~ la <~MCn'.«xtt<'<')«<a/t'. etc. Paris, t888. dit Houbinovitch (t), paraissent avoir une aninité mutuelle. t/hystérie para!t être le résuitatd'une évotutionlogiquede la dégénérescence.» L'hystérique, en effet, appartient tout entière à la (tégénéf'scence. Et!o lui appartient parte deséquitibrementqu'ette tradu:t, par ses stigmateset parson automatismequi la rend imputsivc elle lui appartient surtout par ses obsessions, ses phobies et les syndromes de dégénérescencedont par!c Magna n. Les travaux de Cotin et Tabaraud rapportentde nombreuses observations qui assimilent un grand nombre d'hystériques aux phobiques des dégénèressupérieurs, L'hystérique a, comme t'héréditaire, des idées Hxes, et ces idées fixes font ce point partie de la névrose que (~harcot (2) s'en est servi pour expliquer les troubles paralytiquesde la névrose.L'hérédité assigne a t'bystérie une place do prédilection dans )'c< heHe (iegenerativo. !.es bysteri({ucs sont des héréditaires dans leur ascendancecomme dans leur descendance. Nous avons très tonguonent, au début de cette conférence, montré l'influence de t'bercdit6 dans l'étiologie (te la névrose. Cette enumO'ation dctainee des opinions di' tant d'auteurs dinerentsavait surtout pour but de vous démontrerl'originehéréditaire dëgënéraUvedctanévrose. C'était un point de doctrine essentiel et capitat selon nous. Vous voyez que cette assimilation de la névropathe par excettence au dégénère indiscutable a pour elle de nombreux arguments. Mais, ainsi que dcj~t nous vous l'avons dit, les hystériques ne sont pas toutes uniformémentmarquées des stigmates(le ta dégénérescence. Les unes, proches de la folie, tiennent aux dégénérés inférieurs. Les autres, simptes déséquilibrées, n'ont de la névrose que ses formes atténuées,ses bizarreries et ses excentricités. Chez les premières, ta déchéance va s'aggraver,entraîner !'anéantissement individueletspécifique.Chez tes autres, l'instaltilité peut s'atténuer, te déséquitibrc s'e(!accr dans la descendance. Il est des hystériquesqui sembtent apporteren naissant)a tare névropathiquecompiétemcnt {bt'mée. E)!cs seront parmi les !~réditaires précoces aux instincts dévctoppés avant t'age, aux aberrations génésiques prématurées. Elles sont les !t)!<'sdcs épiteptiques, (les hystériques avérées, des alcoolisés indiscutables, Les autres pourront n'être frappées de la névrose que très tard, lors d'un traumatisme, d'une émotion grave, d'une ma- !adie épuisante. L'intensité de la cause, son intervention tardive revoteront la (aib)essc de la prédispositionde ces dernières. L'éctosion prématurée des formes essentielles de la névrose <técé)era chez les premières faction intense et profonde de i'bérédtté. Mais ces din'én'nccsautorisent- (i) HoumxovtTca, Ant)(~<<ttt~x'o.p.tyc/t., <892. (2) CtfAttCoT, A~OM .!Kt' <<< ))tff<«~f<<(<M.toe ncrt'M.c, t. !H, t887. cHcs à regarder ces dernières comme des dégénéréesauxquelles se serait accotée la névrose? Cette opinion, qui a ëtë expt'!mée, nous para!t erronée. !t n'y a que les encts d'une seulo et mume cause le d~scquitibrcment héréditaire. L'accumulationet ('intensité des tares interviennent scu!es dans ta précocitf (tes syndromesde dégénérescenceet des nianitf stations hystériques. La p~dispostttons'est trmsform~e par dps~ca~itansationssuccessiveso~ disposition active et connrmeH. H nous parait impossible d'interpréter dineronmcntles Mis. Nous n'insisterons pas davantage sur ces considérations, H y a Heu d'appliquer a la dégénérescence hystérique tes subdivisions que nous avons déjà énoncées precedennnent. Et la même rcg!e retrouvée partout renforcenotreconception des rapports (h; t'hystcrie et de ta dégénérescence. Nous aHons, Messieurs, aborderla partie ftcticate de notre travail. Car la tnisc au point des diverses manifestations de ta névrose n'est rien auprès des di<!i<'u)(es inhérentesA leur explication physio!o,;iquc. Et dtc)arons prcatabh'mt'nt que nous n'avons nnuonentta prétention d'expliquert'hysterie. Ma~r~ tic nombreux travaux, la névrose échappe encore :'t fa synthèse<'t son mécanismeest loin d'ctn' découvert. Mais notre tache resterait inachevée si nous ne tentions un résume (tes prim ipates théories émises an sujet des accidents de t'hysterieetde t'hystericettetneme. Longtempst'hystcrie resta sansexpticationphysioto~ique.'i'outce qu'on a<!h'tnait de son mécanisme était contenu dans une detinition fantaisiste ou négative. Puis on introduisit dans t'hysteric progressivement tes connaissance notrvellesacquises en neurotogie. On procéda par symptôme.Aux données de physiologie nerveuse, on adjoignit la psychologie.Aujourd'hui la psychotogie physiotogiqucsemble vouloir ren(trc compte de t'hysterie tout entière. Nous allons préciser ces données geno'ates par qu<()ups indications sommaires.Briquet, te premier, hasarda au sujet de t'hysterie une tentative de localisation et un aperçutic mécanisme. Briquet (t)adn~'t dans t'enc'~phateunc portion destinée aux passions affectives. Toute excitation vivf de cette portion des centres nerveux se traduit extérieurementpar un ensembledu manifestations qui représentent, a un faihle dc~re, la symptomatotogic(les attaques hystériques. Les idcs de Hritptct sont loin d'être dépourvues de vérité et de fondement et nous y reviendronsdans quetques instants. Grasset (2) implique dans t'hysterie le système nerveux tout entier. (i) Btum'KT, 7'nnM~'At~'M. ParisJ8o9. (2) GKASSET,My.r«'.(t)tCT. KXC. DES SC. MÈO.) Hanimond(i) considère l'hystérie comme une sorte d'aliénation men. ta!e où la moette est souvent affectée secondairement. Axenfetd et Huchard(2), après une critiquedes dinercntes opinionsconnues,déclarentque « l'hystérieest une maladie du systètnc nerveux, qu'ette consiste dans une aptitude de toutes les parties de ce système à s'aticcter simuttanemcntou successivement. » Jaccoutl (3) voit dans l'hystérie une ataxie cerëbro'spina!o. Legrand du Sau!!e (4~ considerf ta n6vro60 comma un amoindrissement de certainesfacultés cérébrales (volonté) ayant cunnne en'et corrélatif ou parattetel'exagération d'autres; facultés (anectivUe; et aboutissant ta rupture de l'équilibre(lui existe normatement entre !<'s fonctions céretjt'a!es et n)édu!ires. En dehors de quelques explications de détail très curieuses, Pitres (H) interprète pour ainsi dire l'hystérie en partie double. il se rapproche de Briquet en ce qui concerne !)ys)6t'if connue enscmb!c de syndromesatrectih; sans admettre de !ocaHsation<'aract<'ristique.i! designs cependantles ganglions de la base, et pa)'ticuH<rcmnt la protubcratice, connne le siège de sensationsbrutes,suhstratmu (h; certains phe. nom~nes scnsibh's et anectifs. Quant au mécanisme des manifestations motrices, le savant profc~seut' de Bordeaux s'exprime ainsi « En reatite et pour appeh't' tranchemcntles choses par teur uon, les attaquesconvtdsivcs hystériques seraient constituées par une phase d'epitcpsic corticate résultant d'une décharge brutale de t'ecorce sur les centres basilaires,et par une phase de convulsionsdésordonnées,provoquéespar des décharges moins fortes et isolées des dinerentes régions motrices des circonvolutions cerebmtes. » Nous arrivons,Messieurs, à t't'rc des interprétations psychologiquesen matière d'hystérie. Elle date exclusivement des travaux de Charcot et de son ecote. Charcot arriva à l'hystérie maladie mentale par une étude detaiUec des paralysies hystériques. Il les rantena un mécanisme psychotonique. « Uans certaines circonstances, dit Charcot (6), une paralysie pourra être produite par une idée. En raison de l'obnubilation du moi produite dans un cas par t'hypnotismc, dans l'autre cas, ainsi qu'on t'a imaginé, par te choc nerveux, cette idée, une fois installée, ttxee clans l'espritet y r~nant sans contrûte, s'y serait développéeet y aurait acquis assez de force pourse réaliser objectivement sous la forme de paralysie. Puis Charcot interprète successivement, par un mécanismeanalogue, tes contractures,tes hyperesthésies plus ou moins intenses, voire même cer- ~) !!AMtt(M<t). Ty<!<<ff~Mtftfadt&t <<K .<t~cMM xer~'M~ Paris, 1879. (2) AxHXFH.)' & ttrettAUt),Tnt)~ </c.! !~t'ro~<M. t'aris. {?3. (3) J~c<:ocu, Tnn~~cpfff/to~M utffn)e. (4) Lt:GftA~t)t)f SArt~, ~M /<)/A't~«ex. Paris, tM3. (S) !'rrttKs,iffWMc~Mt~M&ssur <t~<Jn< l'aris, i89i. (6; CIIARGOT, Af~My/<M MM~M~ dtt ~~MC H<:)'M«.E, t. !H, 1887. tains accidentsviscéraux. L'idée fixe, seton Imminent maitrodetaSatpc. trierc, est a la base même de toute manifestationitystértquc. Ette produit l'accident et t'entretient tour a tour. suggestion !:) met en évidence, comme t'isotcmentcurateur t'etiminepeuà peu du domaine montât. Quant au mécanismeselon )cquc) l'idée de paralysieaboutissait réellement a !a paralysie, Charcot l'empruntait aux associanistcs anglais. Ba)n(<) avait, en enot,dit depuis ton~tcmps~«Si t'ideetand a produire le fait, c'est que t'idee est déjà le fait sous une forme ptus (aibte. Penser, c'est se retenir de parler ou d'agir. » Et Herbert Spencer (2), précisant ridée de Hain, ajoutait « t)ans t'Mctc votontairc, nous ne pouvons rien trouver de plus qu'une représentation mentale de t'actc, suivie de son aceo)np)isscn]<'nt, une transtbrntation de ce changement psychique naissant, qui constitue à la tbis !a tendance a l'acte et t'idee de t'actc, en un changementpsychique positirqui constituel'accomplissement dct'actc en tant (ju'it est mental. » Charcot s'est donc inspira des pltilosophes anglais. Hans ses teçons puJ)!ices en octobre et novembre 1885 par le Pro~n~ tM~tM~, il rappelle tes tdces de Maudstey tocatisant dans les zones rotandiqucst'*s sensations muscutaires dont nous tirons nos intentions motrices, i) signate )a distinction de Ferrier entre la mémoire motrice et la mémoire sensitivc. Pour terrier, en enct, les idées sensitives sont des sensations ravivées, tout comme tes idées motrices sont des mouvementsreprésentes idéaux. Charcot exprime du reste son opinion do la maniO'e suinmte: « J'ai été conduit a admettre, avec bon nombre d'auteurs, que lesreprésentations motrices qui précèdent t'accomptissentcntd'un mouvement votontairc s'effectuent dans les centres corticaux où elles trouvent leur substratum organique, et plus précisément, dans les cellules nerveuses motrices de ces centres elles seraient principa)en)entconstituées par « te sentiment d'innervation », de « décharge nerveuse» comme on l'appelle encore, et auraient, je le répète, une origine ccntratc. » Et Lober(3), l'un de ses élèves, résume ainsi sa pensée « La paralysie résulte d'un phénomène d'inhibition produit sur tes centres moteurs corticaux par l'idée de paralysie. » Les idées du maîtrefurent bientôt propagées,renforcées, expérimentées par toute la jeune École de la SatpetriCre, en tête de taqucttc il faut citer Férc (4), Uejërmc ~). Hinet (6), CittesdetaTourctte(7~ Paul ficher. Elles (i) )<Atx.~MH.<:<'N'n)~/t<~t<<v.!'aris, t8'ï4. (~) S<'t;X<:)~t,frt'H<<<f<M)/C/)'<t. t. PU)')~. )8'?5. ~) LottKtt, Pf<t'«~t<(<<'c<tK.~c~y<<~M<rMsc(t'agr<'gation. )'!)ris. t88U. (4) FÈnt:, AH ))<~e<*t'ned't'm<H~)("<. (!'ao<:K<s MHDtCÂL. <?.{.) (!)) )~H)UXK. //Mf~t/<' ncn'<'M.«'. Paris, ~8)?. ((~ utXKT & tË)m. /.& ~(ft'M~t'M par .:M~M<to!<. 'RKVt'Hst:tt:'<rn' )?{.) (7) (.tu.HS UE ).A TotittKTTE & H)Mmn, ~ff.< f:M!' pan~t/s~, etc. (t'nof;)tt:sMÉCtcAt-, i8!M.) furent le point do départ de travaux nombreux et intéressants. Elles inaugurèrent comme une renaissance et une rettabititation (!o )a psychotogie dont tes spécutations spiritualistes outrées avaient 6pnise le crédit. Et cet enseignementpsychologique df t'ttysterie s'atfcrmit à nouveau dans tes brillantes leçons du mardi. « tt faut, disait Charcot (~) dans l'une d'elles, prendre l'hystérie pour ce qu'elle est, c'est-à-dire pour une matadte psychique par excellence. » L'impulsion imprimée autour de lui par t'eminent profcssettr a tait na!tro des travauxremarquabtes,développant les idccs du maitre et consacrant sa thèse, Parmi ceux qui ont largement contnhuô l'explication psychotogique de l'hystérique, il faut citer en première ligne M. Pierre Janet. Nous empruntH'ons cet ctevo distingue de Charcot les etemcnts de l'exposé destine vous donner comme un aperçu des vues qui règnent actucucment h Sa)p<tri6re. Maisnous devons au preataMcvous dire quelquesmots de t'accueit fait t'etrangeraux théories de t'Écote de Paris. Moebius (2) a propage en Attonagne les idées de Charcot. « Une opinion, dit-il, tend de plus en plus à s'établir c'est que l'hystérie est une psychose et que.lamodiucation(lui la caractérise est un état maladif de l'esprit. M Cet auteur a tente (les diverses modatitesde t'hyst~hc une interprétation psychologique !aque)!c Charcot n'avait eu recours que partieHemont. Oppcnhcim (3), tout en critiquant la généralisationhâtive de Moebius, rapporte a la perte des volitions les paralysies hystériques. tt considère l'élément pathotogiquefondamcntatde t'hystérie comme une faiblesseirritable, une excitabilitéanormatejointe un épuisement. Pour Strumpett (4), « la nervosité est, au point de vue scientinquc,une disposition surtout spirituelle et non corporelle; certaines représentationstrop fortes, certaines associations d'idées trop faciles deviennent le ;Mint de départ d'une grande série d'accidents en apparencecorporels. » Dans ces derniersmois, une théorie nouvelle et plus spécialisée encore de t'hystëriea paru en Attonagne. Elle est t'œuvrc de MM. Breucr et Freund (%, ce dernier se rectamant spécialement de Cttarcot et de son école. Ces auteurs assimilentt'hysterie ordinaire a t'hystcrie traumatiquc. Dans l'hystérietraumatique, ce qui subsiste même après le choc, entretenant la névrose, t'atimcntantinconsciemmentet comme derrière la coulisse, c'est le résidu non extériorise. Les modatites de l'hystérie ne sont que tes perturbations de cette impulsion initiale qui, localisée dans lu (i) CttAttcOT,~~WM (Ill MM!'<<t & &t~)J<r«'r< t. (2) MoEonJs, f/c~cr~ttB~rt~r M<<<'rf~.(CHKT!tÀ).n).i888.) (3) OpPENttBtM,AM <~cfMnMtnt~ ~r C/Mn«', 1889. (4) STttUMPBLL,<7c~fdM EH~~tMH~,etc., i893. (5) BMUB~& FMUND. Uetcr den p.:yc/tMC/MMMec/t«nM)MtMA~~rucAerPAZtfMM~M. (NEUBOL.CENTRALBL.,K~ t und 3, i893.) cerveau, ne trouve plus de porte de sortie. L'hystérie traumntique.c'est un traumatisme rentré. L'hystérie vulgaire serait un phénomène du même genre. Seulemont, dans ce dernier cas, la porte d'entrée est tout aussi masquée que la porte de sortie. Mais au fond, le mécanismereste identique dans les deux modalités de la névrose. L'hystérique vulgaire ne parvient pas a expulserson idée. C'est un réflexe interrompu, dévie, perturbant dans un vagabondageirrationnt't tous tes centresdei'écprceouit promène sa fantaisie. La théorie des deux savants allemands est basée en partie sur t'étude des états hypnoïdcs et des dissociations do la personnalité que crée l'hypnosechez les hystériques. Nous venonsde résumer un peu librement l'impressionnée a la iecture du travail de MM. Breuer et Freund. Mais voici t'exposéqu'un desautcurs en publiaitrécemmentdans tes ~f'c~tOM~ne~'o~te « C'est M. Charcot, dit Freund (t), qui nous a enseigne le premier qu'il faut s'adresser à la psychologie pourl'explication de la névrose hystérique. Nous avons suivi son exemple, Breuer et moi, dans un mémoire préliminaire. Nous démontrons dansce mémoireque lessymptômes permanentsde t'hyst<!rie dite non traumatique s'expliquent (a part les stigmates) par le môme mécanismeque Charcot a reconnu dansles paralysiestraumatiqucs.Mais nous donnons aussi la raison pour luquelle ces symptômes persistent et peuvent être guéris par un procédé spécial de psychothérapiehypnotique. Chaque événement, chaque impression psychique est munie d'une certainevaleur affective (Anectbetrag~, dont le moi no délivre ou par ta voie de reaction motrice ou par un travail psychique associatif. Si l'individu ne peut ou ne veut s'acquitterdu surcroit, le souvenirde cette impression acquiert l'importance d'un trauma et devient ta cause de symptômes permanents d'hystérie. L'impossibilitéde l'élimination s'impose quand l'impressionreste dans te subconscient.Nous avons appelé cette théorie « das Abreagircn der ReixxuwachseH. C'est le dernier mot, croyons-nous,de la théorie psychologique. Elle ne peut être définitive elle confine de trop près à t'hypothcscet n'établit entre les choses que des relations subjectives. Certes, t'hyst~rie est une perturbation paroxystique des centres nerveux; mais pour quelle raison assignercomme cause ce déséquilibreune idée, un trauma, un élément quelconquetoujoursle même? Pourquoifaire dériver tous les symptômes d'une impossibilité d'extérioriserle résidu de l'excitationcausée? C'est, a notre sens, rétrécirle problèmeou générutiser en formule des solutions particulièresde cas bien spécifiques. Mais ce n'est pas ici le moment de formuler des critiques.Il nousreste, avant de dire en deux motsla manière dont nous concevons t'hystéric. à mentionner les idées de M. Pierre Janet. (t) FttEUXD,Pafa~tM /n'gt«~. (AttO). DE ?tEUM! i893.) L'auteur s'appuie tout d'abord sur les travaux de Charcot, concluant à la nature particutiercmentmentale de t'hysterio. Janet divise les troubles hystériques on stigmatesmentauxet en accidents mentaux.Les uns et les autres caractérisent la double modatitc sous laquelle apparait t'ttysterie, et tous deux nous renseignent sur deux des manife&<ations essentielles qui caractérisentta vie psychique do t'hysteriquc. Les accidents mentaux relèvent, en enet, particulièrementde l'idée fixe; !c8Sttgmatcs trahissent, au contraire, h- rétrécissement de la conscience, idée fixe et rétrécissement du champ de la conscience symbolisantet réalisant cette tendance à la désagrégation mentale et au dédoublement de la personnalité <)ui forment te fond do t'hysterie. Janet (i) range parmi tes accidents mentaux tes paralysies et les contractures,les tics, les tremblen)cnts, los attaques, les somnambulismes et les délires. La plupart de ces accidents sont tributaires de l'idée <!xc. L'idée tixe, selon Janet, est un phénomène psychologique se développant dans l'esprit d'une manière automatique, en dehors de la volonté et de la perception personnelledu malade; elle peut être consciente ou sous-consciente, c'est'a'dire connue ou inconnue du sujet. L'idée fixe ainsi définie est pour ainsi dire, selon Janet, au fond d'un nombre considérable de troubtes hystériques dont nous mentionneronsrapidementtes principaux. En dehors des hypcresthcsiesvraies, l'hystériquesouffre d'hyperesthcsies fausses,tiëes a des idées fixes. C'est l'idée fixe subconscientequi intervient, par association le plussouvent, dansles tics, les tremblements, la chorec, la toux, le hoquet elle joue un rôle prépondérant dans les paralysies et tes contractures,au mOnc titre que les amnésiesou le rétrécissement du champ de ta conscience. Mais c'est dans les attaques surtout qu'interviennent,scton Janet. la série des idées nxes qui forment le fond m<'ntat de t'hystcriquc.L'attaque n'est que l'extériorisation d'un rêve ou la réalisation nécessaire, par ordre de stratification, de plusieurs assises d'idéesfixessuperposées. Et cette stratification, cette dissociation,la thérapcuthique suggestive la renseignerait a son tour, ainsi que semble le démontrer une curieuse obsen'ation de Janet (2) tui-meme. Quant aux stigmates, ils traduisent,selon Janet (3), plus spécialement les variationsdu champ de ta conscienceet tes modificationsde la personnalité. · Vous connaissez déjà, partiellement tout au moins, les idées de l'auteur sur te mécanisme d'un certain nombre de stigmates hystériques. Elles datent d'études poursuivies chez les hystériques pendant plusieurs années, spécialement& t'aide des procédésde t'hypnosc. ti) l'tMiUtJA~ET, Les <tc<;«~)~ !M~<!M:de ~<yj~rM. Paris, 1894. (2) PtMKBjAXET,M)~otMd'HMc«M'/Me.(R~vuE fHU.os., février 1834.) (3) PttHUU!JAXET, Les stigmates MMMM? r/t<Paris, i892. Janet(I), dans un ouvrage remarquable,a mis en lumière les attcra' tions de la personnalité qui forment pour ainsi dire le fond de l'hystérie. M a insiste sur le rote de ta distraction dans la désagrégationet tes dédoublementsde la personnalitédo l'hystérique. L'auteur a récemment repris les idées de ses travaux antérieursen les résumant dans une synthèse psychologiquedont il fait i'essence même de t'hystérie le rétrécissement du champ de ta conscience.C'est de t'ëtenduc du champ de t'inconscionce comparceùt'exiguïtéduchamp conscient que naissent ce qu'on pourrait nommer les inconséquenceset tes paradoxes physiologiquesde t'hystério. Et par rétrécissementdu champconscient,i'auteur n'entend pas seulement une réduction de la collectivité des perceptions conscientes; te champ conscient résume l'activité anective et intettectuette tout entière les volitions au même titre que les sensations, tes souvenirs tout comme les acquisitionsles plus récentes. L'a~eurmontre aussi dans l'hystérique une vie en partie double, une personnalité physiologique étendue, recouverte imparfaitementpar une personnalité psychique restreinte. Et dans deux brillants articles de critique et d'exposition,Janet (2) résume sa conception de t'hystërie dans la formule suivante M L'hystérieest une forme de la désagrégationmcntate,caractériséepar la tendance au dédoublement permanent et complet de la personnalité.» Telle est la conception de Janet. Elle est appuyée sur des travaux de grande valeur; elle repose sur une théorie de la personnalitéqui s'anirmo chaquejour par de nouvciïcs démonstrations. Vous trouverez réunies dans un ouvrage récent de Binet (3) la majeure partie des expériences et des arguments qui autorisent à considérer la personnathé comme un faisceau de sous-pcrsonnatitcsse dissociantspécialementdansl'hystérie. Ajoutons enfin que la théorie du rétrécissementde la personnalité comme caractère distinctif de l'hystérie, tend à se généraliser. Pick (4) considère t'hystcrie comme un rétrécissement du champ de l'attention, de la perception et de l'impulsionmotrice. Laurent (5) appelle l'hystérique un rétréci mental. Nous n'avons pas la prétention d'opposer nos vues a celles qui pré* cèdent.Et moins encore songeons-nousà formuler une synthèse physiologiquede t'hystérie. Les données positives d'anatomie et de physiologie nerveuses sont trop incomplètes pour autoriser une pareille tentative. (1)2 PtERMtEMttE JA~T, JAKBT, D~/ittMoM ~M/<wM<MM)<' ~<t~-M. ~yc/t~M. (At'CU. Pans, UB NEUBO! 1889. (2) PIEIIIIE J~rr>;T,DE/initiorrdt! l'lrystérie. (AlICII, DE NEU110I.<893.) i893.) (3) D)!<ET,Les a~ra(t0!).<de la personnalité. Paris, 1892. (4) t'tCK, t/e~)' die ~enann«, etc. « Conscience musculaire. n (XEtTSCMn. Fftn PSYCM. t)NO PUYS., 1892.} (5) LAUREKT,Les étatsseconds. Paris, t893. Ce qui va suivre no doit être considère que comme l'expression de notre vif désir d'onrir à vos esprits un point de repère, un schéma mnémonique. Ce sont des rcnoxionssans ambition personnelle, un système que nous n'opposonsdélibérémentfi aucun autre. L'explication psychologiquedo t'hystério nous parait tout d'abord sou. lever quelques objectionsessentielles. Maigre (les protestations préalables, elle semble limiter le champ d'action de la névrose à t'écorco ettc-mdme. Car, en comparant ht co!!cctiv!fc des mani~stations réunies sous te -nom de stigmates et d'accidents mentaux avec l'ensemble des modalités de la névrose, il est facile de s'apercevoirqu'il reste peu de chose de t'hysterio on dehors de ces formes psychiques. Or, nous pensons que la localisation corticale est trop restreinte et que l'axe encëphato-méduttairctout entier prend part au déséquitibrement hystérique. ),a théorie psychotogiquo érige ensuite l'idée à la hauteur d'un facteurspontané, autonome, alors que t'idee est pour nous le rcnct pur et simple d'une modification sousjacente. L'ecorcc, en effet, ne fait, à notre avis, que traduire, dans le champ de la conscience, l'activité qui se passe sous elle dans le restant de l'arbre ccrébro.spinat. Ce rétrécissement du champ de la conscience, dont on fait la pierre angulairedu mécanismepsychologique de l'hystérie, n'a pas de valeur plus t'ssentiettc que l'idée tixc c!!c-mcme. Tous deux sont des témoins,des comparsesque rien n'autorise a prétendre au premierrote. L'attentiont c!!e.mcmc, nous l'avons démontré,ne nous apparait que comme l'indice d'une tension sous-jacenteà l'écorce. La distraction, qui en est ta négation, ne peut donc aspirer a l'autonomie, a l'activité indépendante.D'un autre cote, au point de vue strictement physiologique. nous vous avons dit que les centres psycho-moteursde l'écorce avaient d'autres fonctions que celle de contracturer et de paralyser les membres. Et de même, nous pensons que tes territoires sensoriels corticaux ne sont pas ceux qui président aux sensations brutes, la sensibititegcn(;ratf. Les explications psychologiquesde t'hystcriepèchent donc,selon nous, par une absence de rigueur physiologiqueet par la substitution des epiphenomcnesaux causesréelles du déséquilibr(!mcntnevropathique. Du reste, dans son extension la plus large, t'ttypotttcsc psychologique rencontrerait encore dans t'hystërie un grand nombre de manifestations dont ne rendent compte ni les idées fixes ni les altérationsde la personnalité des malades. Pitres (t) a très bien démontré la chose pour les agents asthésiogCncs. Et il serait facile de trouver, dans le champ de la nevros' quantité de faits qui ne se ptient point aux hypothèses d'un trouhle corticatessentiel et primordial. La nature des prodromes et des auras indique ta mise en activité de sensibilités spéciales caractères indéterminés, tellcs que nous nous tes (i) PtTMs. Leçons c~n~MMsur ~'AyMtte. Paris,<89i. ngurons localisées dans les gansions sous-corticaux. Un grand nombre do perturbations douloureuses, telles que les myatgics, les névralgies faciales, crâniennes, abdominaleset autres, ne sont que tes irradiations dans le champ le la conscience do troubles përiphdriqucs. ha série des réactions vaso-motrices est il son tourtributairede desordres fonctionnels, cantonnés dans les segments inférieurs de l'axo encéphaio-medutlaire, voire m6me dans les territoiresdu sympaUnquc. La dissociation des sensibilités implique avant tout une dissociation fonction net te dansles appareilsde réception, et leur substitutiontes unes aux autres est incotnprehensibteavec le seul concoursde l'écorce. Car, dans ce dernier cas, it faudrait tout t'cnchainemcntd'un mécanismepsychique très complexe dont le dernierterme seut aboutiraitla conscience. Cette opérationnécessiterait tout d'abord ta reconnaissance de la première des sensations,lu mise en jeu d'un processus d'association, et la substitution <!c l'une l'autre dans le champ de la perception consciente.Et finalement on s'aperçoitqu'au lieu d'une limitationde l'activité menlale, c'est une étendue exagérée et anonnatcde cette derniërcque t'hypothese psycb<dogiquc impliquerait forcement. Cette argumentation, du reste, s'applique à peu près intégralement à la plupart des manifestations hystériques. La disparition des couleurs, te rétrécissement du champ visuel, la simulation des ditMrcn~'s maladies organiques nerveuses, tout cela se passant dans le champ (te la conscience, c'est ta conscience de rhystérique soumise à la vi~ihnce perpétuelle, son activité décuplée par les nécessites de reconnaissances et de substitutions d'une complexité extraordinaire. Ce n'est donc pas, nous sembtc-t-it, dans t'ecorce qu'il !:tut chercher te siège des dësequitibremcnts csscntiets qui caractérisent t'hysteric. Denx séries (te p)ttnom<nesforment pour ainsi dire un double centre d'attraction vers tcquet convergent toutes les manifestations de ta névrose ce sont tes phénomènesde sensibilité et de motricité. Mais sensibilité et motricitéconstituent des propriétés répandues un peu partout dans t'axe cerebro-spinat, et il est nécessairede préciser. !1 nous parait que dans l'hystérie, soute la sensibilitébrntc,tant gcnerateque sensoriettc, est en cause. Pour la sensibilité gcnerntc, la chose s'impose d'emblée mais pour tes sensibilités spéciates, le fait semble tout d'abord moins t'vidcnt. Cependant, en ce qui concerneta vue. que rcmarque-t.on? Ce qui .se réduit, ce sont tes propriétésgénéralesde ta vision, ta perception de la hnnierc, la perception des couleurs.C'est une réduction quantitative doublée d'une réduction qualitative des ctëment~ primordiauxde la fonction. <)r, la vision m'-t en œuvre plusieurs centres. L'accommodation, par t-xempte, se regtc par un mécanisme dinerent de la perception. Le sens de ta vue a du débuter par une impression vague, s'a<nnerpardes perceptions de plus en ptus précises pouraboutir par voie d'association à l'apcrception consciente. Chacune de ces étapes aurait, avons-nous dit prccé- donmcnt réclamé, des localisationsdifférentes. Malgré tout' hauto portée, nous ne pouvons plus longuementdévelopperces idées. Nousles résumons en disant que dans l'hystérie tes troubles de !a sensibilité intéressent tout spécialement tes sensationsbrutes. Nous aimons, du reste. nous placer en cette matière sous le couvert d'un clinicien et d'un expérimentateur do très grand mérite, M. le professeur Pitres, de Bordeaux.Déjà tantôt, nous vous avions signalé sa manière dcvoirât'égarddct'évotuttondctasonsibUité. Nous localisonsdinfremment la sensation brute, mais ainsi que lui, nous la considérons a comme une sorte d'émotion mal définie, accompagnée de ptnisir et de douleur, sans idéation concomitante ». Quant aux troubles moteurs, ils n'ont, selon nous, rien à voir avec les volitions motrices dont les résidus forment les substratums des zones rolandiques. tts traduisentsimplement, notre avis, et souvent d'une façon schématique, les déséquilibresancctifs émotionneldont nous parlionsà l'instant. Or, rappelez-vous,Messieurs, le rôle que nous avons, dos le début de ces leçons, assigne aux ganglions de la base, les fonctions motrices du corpsstrié, tes propriétés anuctives et sensibles de la couche optique. Souvenez-vous de la hiérarchie que nous avons établieentre tes divers segments de l'axe encephato-méduttaire,et imaginez-vous maintenant la névrose comme iocaiisec aces ganglionsopto'striéset basiques;cntin, ne perdez pas de vue !'int!ucncc qu'exerce )a tension des centressous-corticaux sur t'activttë de t'ccorce ette-méme; et il nous semble que !e problèmephysiologiquede t'bystéripva s'éclairerd'un jour nouveau. Les anesthésies,tes hyperesthésiesse passeraientdansla coucheoptique. !) y aurait t:t comme une interruption des tibres conductricesde la sensibilité vers le cb:tm{) conscient de t'ccorce. Toutefois, nous ne voûtons rien vcus cetcr des ditticuttcsd'un autre ordre qui semblents'opposer a cette localisation. Jusque dans ces derniers temps, tes histologistes les plus compétents, parmi lesquels il faut citer Mcynert, Wernicke. t'orct. Ut)ersteiner, Ëdingpt'. admettaient la terminaison du ruban de Hcii, portion considérante du faisceau sensitif, dans tes tubercules quadt'ijutncuuxctla couche optique. Cette dispositionvous a été renseignée par mon prcdcccsscm'àcf'Hc place, M. te U~arnots. Or, récemmentune opinion nouvcHc s'est produite en opposition avec t'anocnncformule,ttocset(i),a t'aide do rt'cttprctx's pratiquées sur le cerveau d'une (ctnmc épitcptiquc, prétend démontrer t'<panouisscmentdirectdu <aisccau sensitifdansles zones cortic.ttos. Van Cehuchtcn (2), dans ses belles leçons surle système nerveux de t'homme, partage cette manière de voir. Soury (3), développant lon- (t) HoKSEt., ~Mro~. C<'n~M., 1890. ~) VAN GË)tucHTEX,t.<'coM~Kf<e<y~<'MMscrM'M. t.ouvain,<893. (3) SouRV, Le faisceau~M~ (ÏU!V. CB~ Ms sctËXCËS, mars-avril i8M.) guement ces vues nouvelles, rappelle en outre certaines observations cliniques, et invoque particutiercmentl'autorité de Uejdrine ('i). Le savant neurologuefrançais concluait, en etfet, récemment « que les centres de ta sensibilité gencratc.'y comprisle sens musculaire, occupentles mêmes parties do l'écorce que les centresmoteurs H. Nous ne pouvons examinerici les détails de la question histologique, Disons cependant que M. Mahaim(2), de Liège, oppose catégoriquementses préparations ccttcs de Hoesct. tt résulte des recherches de notre distinguecompatriotc,pratiquéesau laboratoire deForet.qu'itn'cxisteaucune raison décisive pour motiver l'abandon de t'ancienne théorie. Dans sa controverse avec Hoese!, Mahaim maintient positivement l'existence de relations indiscutablesentre le faisceau sensitif et !a couche optique. Et hâtons-nous d'ajouter que ces relations n'infirmenten aucune façon une localisation ultime et corticalede la sensibilité générale. EttM créent simplement!a couche optique une situation intermédiaireet permettent de lui assigner,selon l'expression de M. le professeur Hegt'r, un rote de de<ensee<tcc!it'e et permanente de t'ecorce vis-a-vis des milieux tant intérieur qu'extérieur. Le déséquilibre pourra frapperla couche optiquede deux manières on hypercsthcsiantles centresganglionnaires,ledéséquilibre provoqueravers l'écorce des irradiationsanormalestroublantson autonomieet son mécanisme intime; le desefjuiiibre qui, par asthénie, enrayera la progression centripète, taisscra t'inteiiect inerte et comme assoupi. Les phénomènes moteursinvolontairesne serontqu'unerépercussion de la couche optique sur le corpsstrie; t'inftux ne passera pas par les centres psycho-moteurs, et s'il y din'ust', sa faible intensité ne mettra en jeu que les propriétés conductricesdes zones rolandiques. La désintégrationdes personnalitéss'expliquent du fait de cette dissociation de i'ccorcc et des centressous-jacents. L'idée uxe ne sera plus que l'expression de t'asthënie dpsgangtionsde la basedont la tension minima réduit l'idéation à son minimum. Car t'idëe fixe traduit tout aussi bien la faiblesse des centres voisins que l'excès de tension du substratumoù elle siège. Le rétrécissementde tous les champs sensoriels, des perceptions et du moi aura sa raison d'être dans cette espèce d'interruption qui ne laisse arriver t'ecorceque des impressionsréduites ou anaibtics. Enfin, Messieurs, l'étiologie émotive de t'bystcrie trouvera également une explication dans cette localisation sous-corticate. L'action prépondérante des passions, des abus sexuels et autres, semble rationncttc et simple avec un tel mécanisme. L'imprcssionnabitit~, l'instabilité émotive des nevroscesscdéduisent(t'dtcs-n~mcs dans notre conception physiologique de t'hystërit'. Et nous croyonsmême que, sans dépasser les bornes (i) DËjÈatKE,J!<fMtMMn)f<M~M<mars 1893. (2) MAHAUt,~eM~.Cen~atM., 1893. d'unespéculation autorisée, il est permis do pousser plusloin cette conception de la dissociation fonctionnelle que traduit l'hystérie nous pensons que cette dissociation va au deta des perturbationsdes rotations de l'écorce et do la base. Les divers segmentsde l'axe nerveux, y compris les voies sympathiques, peuvent subir de ces dissociations fonctionnelles. L'cquilibre (lui préside à leurs rapports, & leur dépendance se rompt souvent partieUcmont dnns ta névrose; et ces ruptures partielles, régionales, locales ont peut-être une importance plus considérable qu'on ucte suppose à l'heure présente ettt's pourraientbien être à la base de la plupart des modifications émotives et psychiques de t'hystéric; elles ne seraient même pas étrangères,selon nous, aux perturbations nutritives qui nous renseignent les névroses comme des poussées d'auto-intoxication sur un système nerveux déséquilibre; elles nous fourniraient souvent, ration' nellement, une explication de ces aberrationsfonctionnelles qui créent à l'hystérique une physiotogicàpart; elles justitieraient les vues de ceux qui, comme Grasset (d), voient encore dans l'hystérie, malgré les brillants travaux de Janet, « une névrose du système nerveux tout entier ». Nous ne croyons pas, malgré t'intcret de ta question, être autorisé a pousser plus loin les hypothèses, tt suffira, du reste, le principe une fois posé, de se reporter ~) nos premièreseon<erencps et de reprendre,avec les indications qu'elles comportent, la mise au point de ce qui persiste d'inexpliqué dans le domainedes perturbationshystériques. L'hystérie nous appara!tra d~s tors, pensons-nous, telle qu'elle est c<ïectivement une dissociation fonctionnelle de la plupart des départements nerveux. Vous la comprcndrexcomme synthétisant des déséquilibres particts se traduisant dans tes divers domaines de t'aetivitc sympathiqueet centrale. Et l'autonomie, les caractères distinctifs de chacun des territoires en cause vous permettront de comprendre non seulement Ics hystéries, mais encore d'arriver à l'intelligence des variétés si nombreuses que compte le monde des hystériques. Cependant nous n'entendons point faire de t'cxctusivistnc.Notre subdivision de l'axe cerébro-spinat en segments n'est fondée que dans une certaine mesure, dans la mesure, par exemple, qui assure à chaque été* ment son indépendance, malgré la solidarité qui unit entre eux les dinerentsorganes. Au point de vue du système nerveux, tes divers segments n'échappent point à la loi commune. Le désordre de t'un retentitsur l'autre. Toutefois celui-ci y résiste à sa façon et le transformeau gré de sa propre individua* lité. Le déséquilibreémotionnel est essentiel,selon nous, dans t'hysiério; maistout d'abord il peut être ptus ou moins grave, venir de loin, apporté par l'hérédité, ou, peu marqué, n'avoir qu'une histoire récente. Mais une (i) GnAssRT. Ln f~rfc ;M)/c/<o<o~<~«'<<<'r/<We. tNouv. )to<<TfH).t.n!a MÉOtc., novembre 1893.) · fois installe, ce déséquilibreémotionnels'irradie en diverssens. Il pénètre t'ëcorce et tend vers le corps strié. Progressivement les résistances diminuent t'écorce reste inerte ou subit l'autocratie de l'idée fixe le corps strié, vaincu, répercute en convulsions l'excitation qui lui vient du noyau voisin. Le butbe, la moelle, le sympathique même n'échappent pas ù ces poussées,et leur désorganisation complèteles perturbations do la névrose an'ivécâson étape dernière.Maistoutceta ne s'cncctue point d'unie traite. L'hérédité sert d'intermédiaireentre ces états de deséquitibrement progressifs. Et cette conception physiologique vous explique les étapes successives de t'hystérie dans l'échelle des dégénérescences, tout comme elle vous rend compte de la variété des névropathes hystériques. Les variations de t'hystérie ne sont donc que la traduction des résistances des centres et l'expression des réactions des divers segmentsencé. phato-méduttaircsles uns sur tes autres. Les variétés d'hystériques vous représentent, dans le domaine des personnalités,l'individualisation plus ou moins autonome de la diversité des combinaisons possibles de ces dissociationsfonctionnelles. Mais nous nous éteignons peut-être de ta conception une et indivisible de t'hystérie. Nous ne sommes pas seul prévoir sa dissociation. « Sans doute, dit Pierre Janet, il arrivera un moment où t'hystérie sera démembrée, et il n'est pas impossibtcdeprévoir des maintenant certainessubdivisions qui s'établiront plus tard. » Demit'Tt'mou,il écrivait « Une matadie n'est pas pour nous une entité immuable,facilement reconnaissante c'est une ctassincation de symptômes groupés pour la commodité de notre esprit. » Et Janet (1) ajoutait « L'hystérie n'est qu'un syndrome, un ensemble de faits groupés dans une idée générale. M Cette évolution du déséquilibre hystérique initiât vers des formes de plus en plus graves de la névrose était essentielle au point de vue de nos idées sur la dégénérescence. La perturbation progressive des centres marquedes étapes nécessairesnotre conception des régressionsdégéné* ratives. Cette perturbation, cette désorganisation progressive des divers segments de t'axe cérébro-spinat impliqueune marche inétuctabtc vers la déchéanceabsolue; elle Justinenos études sur t'hystériecomme manifestation de dégénérescence et de déséquitibremcnt.C'est tout ce qu'il convient d'en retenir. «) t'tEHnEjASHT. /.<«MCK~t~ )M<'M~<tM:~<!<<t/.<~M.Paris, i89t. TRE!ZtÉME CONFÉRENCE. LES NEURASTHENIQUES. La ptace de la neurasthéniedansla famille aevropathique- Originesde la névrose. Renaissance de la neurasthénie. Matadie de B<'arti. ).a nfuraifthenie:< la Satpetrif-re. Hem eeetes. Charcot, Houehard et Hayorn. Les stigmates de la neurastjtOtip. Les dypcpsics neurastttôniques. La coj'natecneurasthénique. tnMfnnie et neurasthénie. Asthénie cérébrale. L'aboulieneurasthénique. L'asthénie muscu!aire. TrouMe~ de la )no)Hit<. Les anomalies de la f-cnsibttito chez les neurasthéniques. Hyperoth~ie du cuir heypht ).€<* troubles sensoriels. Les troubles viscéraux. t.es facteurs de la ocuraxtt'enie. !*r';ttipo!iition no'ro. p~thique. Le caractère du ttcura~tht'niquc. t'assiao <'t neurasOtt'nie. Surn~na~)' cerchrat et neurasthénie. 8i);nificaM<tn de la predispositfott. Ses toMtbatioos. Kcura'-th'jnicet d~' ncrcsrenct'Opinion de MtBhius. Opinion de t)ej<~ittc. Ya): urdes sttptthttcs. Les ncuftsthtniqucs dans )'echp!'e degenerati~c. t.c caractère des ttcurasthcniquM. Hypuchondrie neurasthénique. ).'tton)'neaux petits papiers de Charcot. t/axhenifjuo cer~bro spinal, La ntt)r.t!'tMMi<; ch~ï ta fcnonc. Le t)eur.t!'U)enit)ue cer<!hra). Le 'tCUM'ttx'ni'tucdyspfpsique. Le cardiaque. ).e gën4to-ur!nairc. La ncuraxttx'nie tr:tU)t<ati<}U< Les sti}!t))atesso<!oto);iques. Catégoriessociologiques<te ncttrn'.theniqucs .DcMif'me ft ncurasthénif. Otw.sionet neurasthénie. Impulsionset ncMras'h<!nie. f.<'s ftt~canistnca <!c la neurasthénie. Les neurasthénies locales. L'etotutiende la netrosc. Les frontière de la neurasthénie à )'co)e françaiseet a t'Ëeoie aUMtnmxte. Une sous-n'~n~G la ttCtïopatttie. Les netro. pathf~. Kctroj'athic et diathesc. ttouchard et Chan'ot. L'unité <)e la diathesc. MHSStEUttS, Avec la neurasthénie,nous abordons )'ctu<!<'<ic la troisièmedes grandes névroses dont l'examen nous a paru tt)dispcnsab)c at l'intelligence de l'évolutiondégëtx~rative. La neurasthéniesemble, pronièrc vm', contractt'r avec la degcnëresccnce des rapportsmoins intintes que ceux dont nous vous avons fait t'expose au sujet de t'epitepsiu et de t'hystcrit'. m)<' s'être a nous avec des tares moins évidentest't des mantrcstatio)! qu) tiennent de plus près aux fluctuations de la vie de tous tes jours. Ettt' a l'air (le naitre, en certains cas, quasi spontanément du surmenage qu'impose te train habituel des choses de notre temps. La prédispositionet t'h~reditc, qui fortnaient comme un état civil aux deux autres grandes névroses,s'accusent dans la neurasthénie avec des tons moins vi<s et des caractères parfois discutables. !t semble que, en de nombreuses circonstances,on Sf tait un pen sa neurasthénie,et que chacun, à ce sujet, est ptus particulièrementt'artisan de ses propres misères. Nous verrons dans quelques instants ce qu'il faut retenir de ces distinctionsou de ces nuances. Mais la neurasthénie n'en relève pas moins de la dégénérescence. Elle y tient par ses manifestations,dont nous retrouverons l'étroite relation avec un certain nombre des signes de désequitibrement étudiés précédemment elle y tient aussi parce phénomène c:tpitat du déséquilibre' ment qui forme conuno l'essence même de toutes les névroses elle y tient encore par la tritogie de ses stigmates; mais elle y tient particulièrement, au point de vue régressif et mcdico-tégat,par une ctasse de dégénères dont elle fait a elle seule, pour ainsi dire, tous les frais. Nous verrons, en ett'et, la neurasthénie dominer le groupe des vagabonds, des prostituées, des récidivistes. La névrose neurasthénique, qui senubted'unerécitemodernité,possède, au contraire, des origines très reculées. On nous dit qu'Hippocratet'a décrite avec des détails qui ne laissent aucun doute sur sa fréquence parmi les Grecs. « !) est très important, dit Mathieu (i'. de constater l'ancienneté de la neurasthénie.Les termes nouveaux employés, la description saisissante donnée de nos jours par certains auteurs, par Hcard surtout, pourraient faire penserqu'on se trouve en présenced'un mal nouveau, résultat do la civilisation et de la vie sociale que nous ont faites les révolutionssuccessives, la valeur et l'électricité, du surmenage intellectuel et physique que nécessite la lutte pour la vie notre époque. Que les conditions modernes de l'existence et de la concurrence vitale, que l'héréditéaccu' mutée, que la condensation et l'extensionde ta tare nevroputhiquel'aient rendue plus commune, cela parait très vraisemblable, mais il est bon de constater que les anciens n'en étaient pas exempts, pas plus qu'ils n'étaient exempts du mal comitial. » Et pour s'être un peu égarée en route depuis les Grecs, la neurasthénie n'en a pas moins fait de courtes apparitions à chacune des grandes époques médicales. On la retrouve un peu partout, mais avec des noms divers et des étiquettes d'emprunt. Elle fut successivement t'irritation spinale de Franck(2). la névro-spasmi« de Urachet <3), la névralgie générate deVat)cix(4), la névrose protéiformcdeCerise~ t'hypcrcsthesiegénérale de Monnpret(~), t'etat nerveux de S:)ndras(7),te névrosismede Bouchut (8). Elle p:')tit au même degré <'t des confusions nées de l'ignorance (i)~ MATHtKU, FttANCK, Lna ncMnM~MM. tMt~'a~/ta MMn/Me. Paris, i8M. 189-2. (~) FRANCK, De nevrel~ia et uerrritide. Leill1.ig, t82t.21 (3) DRACIIET, /!<!c/tcn'/M.< /« M~o'c r< /<; .<t'~<*de la H<'<'ro..t~mt<Paris, 1832 (4) VAU-Etx, TMt'/cJ<M n~fH<</f<M. Paris, tMi. 15) Cstuss, Dsc /'onctiort,e et d~c ntaladies rreruetrscc, Paris, 1841. tS) CBtusB, D~ Traitéde pathologie générale. Paris, Paris, t84t. (6) MOXXEHBT. yr<!t~df ;Mt/M~fc ~n~ra~. Paris. i8M. (7) SANDRAS, T'r(tt<<'pr<!ft~H<! w<!<ad<&!Mer~'MM. Paris, t860. (8) BoucHUT, De l'état nervcux nt~u ci ~ron~xe. Paris, t860. de son temps et des théories fantaisistes émises à son sujet. Toutefois il convient do dater l'époque de sa renaissance, le début régulier de son autonomie,des travaux d'un Américain,te D' Beard. « Bcard, dit Mathieu, observant en Amérique, a été particulièrement frappa par l'existence fréquente chez ses compatriotes d'un état nevropa* thique particulier, dans lequel prédominait l'épuisement nerveux. !t se figurait que cet état morbide étaitspécial aux Américains. » Ses premières pubHcations.qui datent d<8C8c!~869,n*eHrentau('un sucées; elles ne trouvèrent nuttc part d'écho. Elles n'attirèrent réettcment l'attention que près de dix ans après, lorsque Beard (1) eut publié son livre sur l'épuisement nerveux. livre que l'on peut considérer comme la Bible de la neurasthénie. » En Allemagne,la neurasthénie entrevue par Griesingcr. qui lui donna le nom de cérébropattne, se réctame particulièrement d'Arndtt~) et de P. Mcebius (3~. Arndt (4) et Zicmsscn (S) ont contribué spécialement 3 populariser t'élude de la névropathic dans des travaux didactiques. En France, Huchard(6).des premiers, fit connaitrelaneurasthénie.Son travail a, du reste, d'autres mérites que celui de ta vulgarisation. La conception pathogénique de Hucbard concernant la neurasthénie nous occupera à la fin de cette conférence et vous verrez qu'elle renferme des éléments de vérité très importants. Mais la cUnique de ta neurasthénieen France est née de l'enseignemcnt du professeur Charcot. « L'intervention de M. Charcot, dit Mathieu (7), peut être considérée comme faisant date dans l'histoire dota neurasthénie. H Et il ajoute: « connaissaitdepuis longtempsces névropathes, ces épuisés ptus ou moins irritables; il avait été frappé de la fréquence, chez eux, de la céphalée avec sensationdécompression, de casque trop lourd ou trop étroit, et il avait pris l'habitude, en Mtc de ses obser' vations et comme point de repère ~) son usage personnel, d'inscrire la qualification de ~/<'<~<M. Il n'eut donc pas de peine n retrouver dans les neurasthéniques de Bcard ses propresmalades, ses <ya/<M/t. ? » Depuis, la neurasthéniea provoquédes travaux nombreux. En France surtout, les leçonsdu mardi du professeurCharcot ont vulgarisé tes types neurasthéniques et hâte le groupement des ma)ades, répartisjusque-là dans des catégories diverses. U s'est, en outre, cnectuc comme une mise (1) fi BEAtit), BEAU!), A prarlital p~<M< ~<*<<' trentito!oit New-York,1«. on t)ert'oM.<M/«ttM<!o'i.New-York.t880. (3~ ARX~T, ~V<'MM.<MMf~ n! ~M~n~n/.t Kncycto~dM.<88i. (3) MoEOUS, Die ~~Mt/«/. Leipxi}!' ~S83- f4) AnffDT, Die ~cMr<M/A<'M«'.Vienne, ~88S. (5) ZlEllSSEN,Die Netrrastlte»ic rand ilere Oehandlrang.Leipzig, ~887. (6) ZtBMSSEN.DM ~M<f<M~MnM t~d névroses, Paris, Leipzig. 1887. (6) !!ucnAR!) & AXEKFEt.R. 7'?<t<~ H~<M~. Paris, <883. (7) MATUmu.La n<Kr<M~M~.Paris, 1893. au point des facteurs de ta neurasthénie. Ce qui semblaitt'essentic! est, à diverses reprises, devenu l'accessoire. Les troubles organiques dont la variété avait engendré des catégories de neurasthéniques,dyspeptiques, dilatés, entoroptosés, ncphroptoses, hépatoptosés et autres, ont cédé devant la conception névropathiquc. A l'heure qu'il est, on bataille encore sur la délimitationdes frontières de ta neurasthénie, on ne discuteptus sa nature essfntiettement nerveuse. Dans ces derniers temps, plusieurs travaux importantssur la neurasthénie se sont rapidement succède en France. Paul Blocq (i) a fait des premiers une substantiellerevue de la névrose et des névroses. Lcvi)!ain (2), dans un travail écritsous l'inspiration de Charcot, s'attache particulièrementà traduire tes opinions du maître de la Satpétricre. Bouverct ~3), plus personnel, étudie surtout les rapports de la dyspepsie et de la neurasthénie.L'ouvrage le plus récent est celui de Mathieu (4). Sa clarté,sa méthode nous engageront fréquemmentà le prendre comme guide dans t'exposé qui va suivre. En dehors de ses symptômes, la neurasthéni'* ne se définit guère que comme une forme d'anaibtissement. d'irritabilité maladive du système ncn'eux. Et parmi ses symptômes, il faut en distinguer d'essentielset de secondaires. Les symptômes essentielssont considérés par Charcot comme les réels stigmates de la neurasthénie. Et il range sous cette dénomination !a cephatée. l'insomnie,la dépression cérebratc,t'usttténic névro-muscutaire, la rachialgie et la dyspepsie par atonie gastro-intestinaie. Les symptômes secondaires sont tiés à des troubtes divers, moins fréquents toutefois et surtout moins stables que les précédents; leur portét- plus restreinteainsi que leur instabilité en forment des épisodes quasi individuets dans l'histoire de la névrose. Parmilesstigmates, celui qui noussembletenirte premierrang, c'est la dyspepsie. Sa fréquence ne dépasse peut-êtrepas celle de la céphatéc ou de l'asthénie névro-muscutaire,mais son importancedoctrinale tui crée une placespéciale entre tes symptômes essentiels de ta neurasthénie. Deux grandes écoles divisent encore l'opinion scientinque au sujet de la névrose. L'une, représentée en France par Charcot et ses étcvcs, et qui a rallié la majeure partie des savants, fait de ta neurasthénie une maladie essentiellementnerveuse. Elle semhtc gagner du to't'ain t'étranger et Ptunnentit (5) se prononçait dernit'rcmcnt encore pour ta primor- (i) PAUt, BLOCU, ~<t llell1'a.sthb,ir..?/ rtCHMA~t~H~MA!. (GAXETTt; t)ES nÔPtTA~X, Paris. t89).) (2) t.KV)).t.A)N,la M<'Kr<n//«'Mt< Parts. <8)!. (3) BouvBttET.La neKra.<~t!< Paris, i89t. (4) MATtUHU, La tt<'Hr«.s~<fHM. Paris, t8iM. (5) rFAXXEfT)!~)MMn~ /r<!<Stockholm, i89t. dialité de la névrppattne.C'est du système nerveux que tout vient, c'est vers lui que tout retourne; les troubles organiques eux-mêmes seraient tributaires d'altérations nerveuses préalables. La dyspepsie n'échapperait point à la régie commune le neurasthénique dyspeptique serait avant tout un névropathe. L'autre doctrine, soutenueparBouchardet Hayem,raisonne inversement. Le chimisme stomacaltroublé constituerait te facteur essentiel de la névropathie. Bouchard lui attribue l'origine de fermentations putrides aboutissant à une réelle intoxication. Pour Hayem, une assimilation anormale serait !e résultat des troubles digestifs, et les accidents nerveux proviendraient de cette assimilation défectueuse. La discussion est loin d'être épuisée, et si la théorie nerveuse semble tenir la corde, les partisans de la pathogénioneurasthénique fondée soit sur la dilatation, soit sur le chimisme stomacal perturbe, n'ont pas désarme. H est probable qu'au tond de chacune de c<'s doctrines une part de vérité subsiste, que t'cxctush'ismc démontrantse trouve aussi déplace on pathologie que partout ailleurs. Quoi qu'il en soit, tes troubles dyspeptiques constituent des caractères pathognomoniques de la neurasthénie. L'altération fonctionncOe p"ut atteindre l'estomac dans sa motricité ou dans ses propriétés sécrétoires, On admet donc une dyspepsie nervo-motrice, et une dyspepsie par sécrétion anormale. La dyspepsie nervo-motriceest la forme la plus fréqueute. Elle présente des degrés variableset n'est pas toujours identiqueA ette-mémc; maisctte peutreatiscr une évolution qui aboutit a uncditatation accompagnée de stase et de fermentations toxiques du contenu stomacal. Elle correspond alors ta dilatationde t'cstomac telle que la comprend Bouchard. Mais cette évolution est rarement complète et tes formesimparfaiteset instablesparaissentde beaucoup les plus fréquentes. Les dyspepsiessécrétoiressont ordinairementtributairesd'une anomalie portant sur la quantité d'acide chlorhydriquesécrété. Cet acide peut être en cxccs. L'hypersécrétionchtorhydrique para!t assex rare chez les neurasthéniques; Bouveret la croit exceptionnettc. Soupau(t~)en fait une des deux grandes variétés (le sa classification dos dyspepsies nerveuses. H lui. donne le nom de dyspepsie hyperesthéniquc, réservant la dénomination de dyspepsie asthénique aux formes nervo-motricesaccompagnéesd'hypcrctttorhydrie. U se range, du rcsic. entièrement à l'opinion de Bouveret. Il croit à la rareté de t'hyperchtorhydricch<'z les ncurasttu'- niques. « La véritable dyspepsie neurasthénique,dit Soupautt. est la dyspepsie atonique, comme le professe depuis longtemps M. le professeur Charcot. » Mais outre une teneur insuftisantud'acide chlorhydrique, ta dyspepsie peut s'accompagnerde stase des aliments.Cette dernière fcrntc (<) ScupAtn.T,Les ~pc~MtMrMM~.Paris, ~893. serait !a forme )a plus rare soton les uns. Bouchait et son école en feraient, au contraire, la regte en matière do dyspepsieneurasthénique. Nous n'avons pas à prendre position dans un pareil débat. Nous croyons toutefois a l'existence d'une prédisposition nerveuse essentietto dans la plupart des cas; mais il noussemblequ'il y a lieu de tenircompte, dans io déséquilibre progressif et successif du neurasthénique, des résorptionsstomacatcs et des dénutritionssecondaires. Après les troubles gastriques, et peut-être au même rang comme M' quencc et comme signification, vient la cëphatéc. Latbssc(i)la considèreà peu près comme obligatoire; Bouvorot, Levillain et Mathieu en réduisent la fréquence aux trois quarts ou aux quatre cinquièmes des cas. Cette douleur est variable tantôt localisée en un point, elle affecte une allure lancinante, aiguë, insupportable; tantôt diffuse, elle correspond à une sensation vague do malaise,du constriction plus ou moins généralisée;on a alors affaire au casque neurasthénique, au ~«/M<<M (le Charcot. Elle peut représenteraà elle scuto toute ta symptomatologie douloureuse de la névrose; mais il lui arrived'être unilatéraleet do s'accompagnerd'une sensation de fatigue très pénible du côte correspondant.Beard et Charcot ont fait de ces troublesune sorte d'hëmineurasthënie.La céphalée est plutôt diurne que nocturne elle cesse habituellementla nuit. Quelquefois elle commence au revoit et finit sous t'influence des repas; mais il lui arrive d'être exaspérée par ta digestion. Elle est augmentée par le travail intellectuel, la lecture, le bruit, les émotions morales. Elle est souvent intermittente; mais quelques malades nous ont déjà aftirmë souffrir do ccphatcc pendant tcur sommeil.Elle peut ~trc Hccàdt'stroubles digestifs ft en réaliser comme une répercussion; mais nous avons pu t'n observer <'n dehors de toute aheration des fonctionsstomacales ou intestinales. Après la céphalée, un des symptômes les plus penibtes de la neurasthénie, c'est l'insomnie. En thèse générale, les neurasthéniquesdorment p 'u et mal, Les uns ne s'endorment que pour ainsi dire de guerre lasse, alors que le jour commence a poindre; tes autrestombent assommes le soir au sortir de tabte, ils ne peuvent rësistt'r au besoin de dormir; mais après quelques heures d'un sommeil lourd, entrecoupe de cauchemars, ils s'Gvciitcntdéfinitivement te restant de ta nuit se passe dans l'agitation et le malaise. La dépressioncérëbrate semble souventmoins préoccuperte neurasthe* nique que les symptômesdouloureux. Cependant cttc joue un grand rôle dans la vie du névropathe. Elle lui imprime un cachetspécial elle est, au point de vue social, sa caractéristique ta plus essentielle. C'est moins un symptôme qu'une disposition particulière, dit Mathieu (2); elle consiste (i) LAFOSSE, La c<<<neMr<M~n!~t«'.Paris, 1887. (2) MÀTtttEU, La nmnM/Mttf. Paris, 1892. dans le relâchement des liens qui unissent les unes aux autres, dans leur fonctionnement, les différentes sphères de l'activité cérébrale. C'est en somme un affaiblissementdo !a personnalité; une diminution des réactions coordonnéeset conscientes qui constituent le moi. Cette dépression cérébrato se caractérisepar une asthénie de chacun des modes de l'activité émotive et psychique elle porte à la fois sur l'attention et la perception;son résultat définitif consiste dans une faiblesse do la volonté. Cette <aib!cssc de ta volonté peut être permanente et conduire à l'apathie. Elle laisse parfois au neurasthéniquecommedes répits; mais, dans ce cas, la volition née subitement et comme par accès disparait de même; lorsque lc névropathe parvient ù sortir de sa torpeur, c'est pour y retomber l'instant suivant. Cette volonté ainsi affaiblie est a la merci dos émotions, des impressions de tous genres; sans cesse tiraittëe, elle éparpille ses forces sans aboutir. Mais il peut paraître étrange a quelques-uns d'entre vous de nous entendreparler ainsi d'une volontédont nous avons si souvent méconnu l'existence. A diverses reprises déj!t, nous avons fait intervenir cette manifestation psychique & la manière d'uncentité réelle et tangible. H nous parait indispensable de préciserla portée d'un pareil langage. En rcatitc, il ne s'agit ici en aucune façon de cette hypoth~e métaphysiquequi créerait en dehors des phénomènes biologiques une force immatérielle,susccptibte de modifierles réncxes dont notre vie est pour ainsi dire tissée. Nous parlons ici simplement des votitions, c'est-a' dire de processus physiologiques spéciaux se passant en quelque partie de l'axe cncéphato-méduttairc. Ces votitionstraduisent un état déterminé du système nerveux; elles ont la valeur d'un critérium. Manouvrier (1) vient de mettre trèsjudicieusementen reliefl'importance physiologiquede ce qui parait première vue un processus purement psychologique. « t~c résultat de la délibération ou la volonté,dit-il, est donc l'expressionsynthetiqued'uncindividualitémentaleuncertain moment, n Et il ajoute que l'importance de la volonté est néanmoins très grande « puisqu'elle traduit plus ou moins largement et {idetcment le caractère de l'individu, sa valeur physique et morale au moment de la détermination. » Les volitionsfaibles et fragitcs synthétisent donc un dynamisme instable. Elles caractérisent une impuissance, soit localisée, soit génératisée à l'ensembledes départements du système nerveux. Cette impuissance, dont il est le premier a s'apercevoir,vient encore ajouter a t'irritabititédu neurasthénique;ettcaigritson caractère,comme elle trouble sa propre existence, Un sentimentde découragement,la tristesse et la mélancolie peuvent naitre dans ces circonstances; et il arrive quelquefois au neurasthéniquede se réfugierdans le suicide pour sesous- (1) MANOUVtUBH, La volonté. (REVUE DE L'UVpNOTtSME, Paris, 1894.) traire à une existencequi !c diminue à ses propres yeux. Parfois h tête s'égare et une réelle vésanic s'implante dans !o cerveau du névropathe; il devientla proie de l'idée fixe, de l'obsessionet réatise l'une ou l'autre de ces manies impulsives, de ces phobiesdont nous avons déjà parlé et dont nous reparlerons prochainementencore. A la suite de t'asthenic cérébrale, il convientdo ranger l'asthéniemusculaire; elle- consistedans-une fatigue rapide et fréquemment non mot!' vée. Le neurasthénique redoute, du reste, la marche; it éprouve comme une réelle jouissancea s'y soustraire; il semble surtout dinn'itcAmettM en train car dans certains cas, h lassitude du début se dissipe par t'exereice. La fatigue prend souvent le neurasthénique au réveil; elle ne le quitte qu'imparfaitement au cours de la journée;<e s'exaspère parfois sans motif; elle peut survenir brusquement et succédersans cause appréciablea un sentiment d'énergie musculaire rotative. Chez les dyspeptiques, elle s'exagèreavec les repas; mais elle peutsurvenir en dehors de tout travail digestif. Nous l'avons vue subsister pendant des mois en t'nbsence de tout autre trouble comme signe précurseur des manifestations de la névrose. Elle ne correspond nullement un épuisement du muscle; car il arrivera a t'asthcniquedo retrouver, sous le coup de t'cmotion.dc ta peur ou de la coterc, une somme d'énergie musculaire surprenante et insoupçonnée. On cite encore, parmi les stigmates de la neurasthénie, la rachialgio. Elle nous parait moins importante. Charcot a donné le nom de « plaque sacrée H une douleur ncvratgique fréqut'mnient tocatisée au sacrum. Jadis, les douteurs ressentiesa ta pression des vertèbres étaient considérées comme l'expression d'une sensibilitéanormale des cnvdoppesde la moettc; elles traduisaient, croyait-on, un état d'irritabilitéde l'axeméduttaire. Quelques auteurs avaient fait de ce signe un symptômeesscntiel et pathoguomoniquede la névrose a laquelle ils avaient donné tenon (Firrit~tion spinale. Sa physiologie,mieux connue,a cntcvé ta racbiatgie sa signification cxctusivc; son importanceest aujourd'hui considérabh'mcnt réduite. nous reste vous dire quelques mots de l'un des troubles fréquemment redoutés par tes neurasthéniques. Le vertige, qui par!ui-nt6tnc no comporte aucune gravité, préoccupe parfois très vivement tes matadcs. Nous avons vu cette seule manitcstation provoquert'inquiétudcd'un neurasthénique au point de lui rendre la vie pénibtc el quasi insupportable. Le vertige coïncide parfois avec des troubles de t'f'stomac. Jadis, cette coexistence suffisait pour taire dépendre le phénomènenerveux de ta gastropathie. Aujourd'hui, ta liaison ne semble plus aussi indissoluble; et à côté des vertiges d'origine gastrique,on ptacc le vertige et!sentic)!emcnt neuropathique. Telles sont les manifestationsessentiellcs et spéciuques de la neuras- thénie; ottcs peuvent exister séparément ou s'accumuler chez un même malade. Harement la névrose se réduit a t'cxistence de l'une d'entre cites. On les rencontre parfoisréuniesdans une forme genëratisce do !a névrose. En certains cas, elles alternent chez le même individu ou s'y engendrent progressivement. La céphaléematinale s'aggravantd'une manière intense provoque successivement, au cours de la journée, des troubles dyspeptiquesde plus en p!us accuses, de t'asthenic muscutaira, delà dépressioncërébrate, qui forcent finalement le malade a chercher prématurément un sommeil illusoire. Mais la neurasthénie, selon l'École de la Satpetriere, n'a nul besoin de tant de signes pour obtenir pour ainsi dire droit de cite dans le domaine nevropathiquc; elle peut se réduire, selon Paul Blocq (1), à une localisation isolée, permanente, en dehors mémo des stigmates, et sans préjudicepour son autonomie. H existe enfin, outre les caractères essentiels clue nous venons de reconnaitre a la neurasthénie, une série de manifestationssecondairesqu'il est essentielde vous signaler. On observesouvent chex le neurasthénique des troubles de la motilité, consistant en parésies, tremblements, crampes, tressaillementsnbrittaires des muscte~. Pitres(2) a insisté sur la nature neurasthénique d'un certain nombre de perturbations motrices isolées, dont l'origine neurasthéniqueinsoupçonnëc semble incontpstabteau ctinicicn de Bordeaux. Quelques auteurs, et spécialement Beard et Bouveret, croient à l'existence de rccttes paraiysics ncurasthéniques en dehors de t'hyst~ro'ncurasthénie. Entin, selon Ventra (3), la neurasthénie pourrait, comme t'hysterie, simuler des maladies organiques telles que la claudication, le genou à ressort, la maladie de Basedow, etc. La sensibilité générale est souvent pousséejusqu'à la finesse maladive chez le neurasthénique. Les moindres influences extérieures peuvent retentir désagréablementsm' te névropathe; il sembleasservi moralement et physiquement aux variations atmosphériques. Le vent surtout estson ennemi personnel, comme il est, du reste, l'ennemi personnel du neuroasthënique et de t'herpetique de Lanccreaux;il suint pour faire ëctatcr la n~vratgie, déranger une digestion, créer un état d'irritabilité et de malaise indënnissabte.'Lesneurasthéniques,commeles arthritiques,sonta ta merci des moindres courants d'air. Sanson (4) raconte humoristiquententt'accident obtigatorequi lui survenaitrégulièrement toutesles fois qu'en donnant sa leçon dans un tocat mal appropriéil négligeait «de couvrird'une (i) pAUt. Bt.oco. /<t<(&AZBTTKUEBooxAOAtnE, Paris, 1891.) (2)~ PtTRES, PtTnes, Cougr~s CoMg~ da('«t'attcen!ett< d'aaancelltertL de.c dM M~HCM. sciec:ces.(BUt.LETt!i (t3ut,t.stv u~DICAL, MËDtCAL,l89i.) !l) (3) YtMTnA, wont comio, fasc i et 2, t893. (4) SANSON,t,'A~<'dt~nonMa~~paf~o~t~tM.Paris, 1893. calotte son crâne dénudé « Cet enct, dit fauteur, était en même temps une sensationde vertige qui m'obligeait à me retenir une table, et une aphasie, ou peut-être mieux une disphasie passagère, une extrême dimcu!té a trouver les mots qui ne m'est point habituetto. tt me fallait un grand effort pour parler, et je disais un mot pour l'autre. Cc!a ne durait qu'un court instant. En dehors de la condition que je viens de dire, pareille chose ne m'estjamaisarrivée. Il n'y a donc pas de doute qu'elle soit déterminante.Bien entendu, la suite invariablede l'accident était une névratgicplus ou moinsintense, ptus ou moins persistante, de ce que je suis bien obligé d'appeler,faute d'expressionplus exacte, le cuir chevelu. » Cette hyporesthesie du cuir chcvetu est fréquente chez les neurasthéniques. H sont, du reste,sujets des manifestationsanormales de la sensibilité de la peau tout entière. C'est ainsi que le prurit passe pour une manifestationnévropathique.Dernièrement,MM. Brocq et Jacquet (t) ont pu rattacher une affection bien déterminée de la peau à un réel état de névrose cutanée. Quant à la sensibilitéfaciale, elle est fréquente chez les neurasthéniques. La vue présente souvent les troubles désignéssous le non d'asthénopie neurasthénique. Ces troubles sont caractérisés par une tension pénible du globe oculaire et un obscurcissement de la vue qui prennent reguticroncnt le névropathe lors de toute tentative prolongée de lecture ou d'ét'riturc. Les neurasthéniques pourj'atcnt mente éprouver, mais rarement, te rétrécissementdu champ visuet. Dans un cas signalé par Pitres et rapporté par Bouveret (2), ce rétrécissement, concentrique comme dans l'hystérie, existait aux deux yeux. L'acuité visuelle se trouve parfois exattéc, dit Huchard (3); les malades ont alors des visions d'étincelles, des moucht's lumineuses, des hallucinationsde la vue, de la photophobie. « Nous avons vu des neurasthéniques,«joute cet auteur, qui, confinéset blottis dans tcursappartements,aimentà vivre dans une demi-obscurité. » L'ome est le siège de troubles divers. La sensibilité auditive, parfois diminuée, présente, au contraire, fréquemment une hyperesthésiematadive. Cette hypcrcsthésie affecte une forme assez constante chez le même individu. Certains neurasthéniquessont incommodéspar un tic-tac perpétue). Un de nos malades se plaint d'être régulièrementtourmenté par ce qu'it nomme sa sonnette. U s'agit d'un tintementrappelant une sonnerie et survenant spontanémentau cours d'une conversation ou d'une occupation quelconque. Quelques neurasthéniques souffrent parfois de névralgie intense qu'ils localisent dans le conduit auditif; le médecin est souvent consulte par ces malades qui veulent à tout prix être atteints (i) BnocQtcoc & IACQtJBt, JACQUET.Amtales /in«a~ de dermatotogie, d~Mta<o~te,!89l. tt (2) BouvERET,f.a MeHnM~!M. Paris, 189t. (3) HUCMARD& AXBKFBU), Traité des névroses, Paris, i889. d'une inurmitc de t'oretUe. Huchard signale (tes neurasthéniquesdouloureusement affectés du bruit (le leur voix qui, comme ils disent, teur résonne dans la tête. Mathieu a noté chez ses maltuies des bruits isochrones aux pulsations artérielles. Le goût et t'odoratsont frappés do bizarreries et marqués de caprices. Le fonctionnement cardiaque scmbfe souvent perturbe dans la ncurasthën!c. Les neurasthéniques ont des palpitationsfréquentes. Ces palpitations surviennent par accès, sous t'influence d'une émotion, au cours (t'un exercice ou d'un rcpns. Krishaber ('t) avait jadis groupé sous la dénomination do cercbropathie cérébro-cardiaque des accidents neurasthéniques dont les troubles cardiaques et névralgiques formaient les éléments essentiels. Les Anglais ont donné le nom de cœur irritable au cœur névropathique. Les perturbations cardiaques peuvent simuler la tachycardie paroxystique ou t'angine de poitrine; ils se compliquent dans certains cas de phénomènes vaso-moteurs ce qu'on a appeté la variole émotive n'est qu'une névropathie cutanéed'origine vaso-motrice. La respiration est rarement en cause dans la symptomatotogie neurasthénique, mais les fonctions génitalesy interviennentlargement. L'influence des perturbations gënito-urinaircs a même contre.balancé un instant nerveux dans l'étiologie de la névrose; et la question de priorité n'est pas tranchée encore. Les uns, avec Georges Guinon (2), considèrent les désordres genito-urinaires comme de simples agents provocateurs mettant uniquement en relief une prédisposition tatcnte; les autres voient dans tes altérations organiques la cause efliciente initialeautant que continue de t'evotutiou neurasthénique. H faut répéter, au sujet de cette question tte prépondérance, ce que nous avons dit lors de l'examen d'une controverse analogue. Pas plus que les troubles gastriques, les troubles urinairesn'engendrentde toutes pièces la neurasthénie. Si leur existence suffisait a f'cctosion de la névrose, toute altération déterminée dans la sphèregénito-urinaire aurait son retentissement particutie)' et caractéristique dans le domaine de l'activité nen'euse. Et, d'un autre cOté, la similitude des causes n'étant pas inéluctablement suivie de t'idcntitédes encts, i) faut qu'un facteur nous échappe. Ce facteur, c'est la prédisposition nerveuse. Le système nerveux réagit!sa façon; c'est sa personnalitésaine ou morbide que la lésion extériorise;ce qui tfansparait ne peut être considéré que comme le renct de quelque chose de préexistant. Mais que le trouble nerveux initial s'aggrave du fait de l'existence (te lésions diverses, rien n'est moins discutable; il y a comme une action et une réaction continues(tes viscères aux centres qui les actionnentet certains centres semblent jouir d'une susceptibilitéspéciale dansl'étiologie (t) KtUSHABËR, La tt~ro~KAM<'Mro<<MMMa~M. Paris, ~873. (2) GEORGESGutKOtf, La MMt-a~/t~uc. (MAKUELDB MÉMCCtE, tV, Paris, t894.) ncvropathiquc. Ces centres sont speciatetnent tes plus haut placesdans t'ëcbette biologique; ce sont ceux qui président la nutrition et a ta reproduction. Leur activité ptus constante est peut être pour quc!que chose dans te descqui!ibrcn)entfréquent. dont ils sont te si~ge. Mais le retentissementdu trouble dont ils sont frappés semble tic plusintimcntcnt au caractèrede leurs fonctionsdans ta conservation tndtviduettc et spcctnque. Nous insistons un peu sur ces considérations parce qu'ctics se represeuttint a chaque instantdans l'histoire des doctrinesmcdicatcs et plus st)ecia)n)ent dans le domaine de ta pathologie nerveuse. Il est necessah'c (n)'uno lois pour toutes votre conviction se fasse. La prédisposition est donc au font! de tout déséquilibre, quette qu'en soit l'origine. Ce déséquilibre se montre d'ordinaire d'autant plus retentissant et pt'rturbateur qu'it s!cgc dans un département nerveux plus important et pk:s n~Ct'ssuirc )a vie individuene ou specinquc. it y a cotntne une grande toi, hauve~arde de )'h)dividu et de la race, qui scntbte <)on)iner )'etiotogi<! nK'rt)i<ic tout entière, et cette loi parait avoir connue sanction un autre grand phénomène vita) la douteur. La douieur physique ou morah', c'fst souvent le cri d'atanne (!c t'or~anistne en détresse. Et voita pt'ut.etru la raiso!t (h: t'intcnsite des p)teno)nene!i doutoureuxet attcctifs qui acrotnpagocnt tes altérationsdes sphères digesnvcse' genitates. Atais, <)c mctnu ({ne nous avons dit quetqucs tnots des varictes de trouhh's ~<t<itt'iqm's purtifutiers a ta neurasthénie, nons devons M<us signah' tes ph)s impo'tatttes des tesionsdes organes ~enito-urinaircs du nv)'<'})att)< Ctx'x la fcttnne. un observefrequontnf'nt une tno<titication anortnate <ft' t'uterus ou de s'< annexes. L'ovaire est souvent te puint de mire de ta m'n'cse, tout connue it devient du reste et tnathem'eust'nx'nt cetni de t'o'tains chirurgiens qui font de ta castration la panacée de la n('urasth'nioudf t'hystcrie. Cependant t'honnne paran ptus accessible encore que la femme aux innueuces perturbatrices de t.) voiegenito-urinaire. Le caractcre déprimant tnetuncotiqtt du ta btennorrhagie est assez gencrafement connu. (~'tteam't'tion devient souvent l'occasion d'unepremièrepousséencurastheniquf. Cett'ci peut retcutirjusque dans la sphère intettcctuetteet y porter connue le gcrtne du d~sequitibrement.C'est aiors comme une idée t)xc, une <d)se~sion à caractcre mal dët!ni qm s'imptante dans te cerveau du m'u)'st))~ni<)uc. Et te désordre psychique se protongc connue nne vibration, ah'rs tmim' que toute lésion appréciable a depuis tongtc'mps disparu. « Ils oc sont pas débarrasses de teur inquiétude, dit Mathieu(t)

)U suj't decestnaiades. Us vivent en contemplationdevant leur canal.

Ils pass<'nt des tteun's :t etterctt)'r en exprimer une goutte de nntcopus. tts sanott'ntde ta présence de quelques spirales, de quelques ntatUents (t) MATUtHU,f.a t«'«r<<f/t<'nM. Pans, i8M. blanchâtres dans je premierjet de ta miction. Volontiers ils ont recours aux injections, au cathetertsmc, aux remèdes (te diversordres, conseittcs souvent par (tes gens d'une compétence douteuse. Par tout ce qu'ils font, ils augmentent te ma), its entretiennent ta prostaforrttee qu'a )a!ss(?c derrière lui t'<c«ntemcnt htcnnon'hagiftuo.Lu ncurusthenicest !a ccuscqucncc de cet état permanent d'inquit'tudc cttex des ncuropathcsd<' vocation. M On pourrait t'cprcndt'c desexpiicatinnsanaloguesau sujet de taspcrntatori'hee. Vousvet'ricx te m~mecyftn morbide s'établir (te t'or~anc au centre qu! t'acHonn' et rccipr<)qucmnL Et troubh' d~unitifs'aggravcra)t t'nf)re daus ce cas de tout ce que !a spermat~rrhec présuppose d'excès antcrh'm's ainsi que de ta faibh'ssc et de rin'itabi)it<' <)u'ettc entra )<!< Nous u'insistt'rnnspas, et nous passerons mpidcnu'ntsur d'autres rc)ations du tn'hne ~curc, rciations({«c, du reste, nous a)!ons retrouver dans )o chapitre de t'etio!ogic neurasthénique que nous abordons Finstant. Les causes de ta neurasthénie, t'ous tt's cottnaissc'x <ieJ!'t, tout au moins particiicment. ~ous vous avons signatc a diverses reprises la ptus indispcnsabtc de toutes ta prcdfspositton.En dehors de la prédisposition, il n'y a ordinairement,pour ta neurasthéniecomme pour f'hysterie, que des agents occasionnetsou provocateurs,selon )'cx()!'< ssi~ndeCeor~es~uitto~ Uept'ndat!t, les deux névroses réclament une intervention <fincr<'n~~jc~ t'ctement het'editait'e.Nous signateronsdans quctquf's instants ('e~ssM~ btances, maisil nous parait nécessaire, au preatabte, de vot!sd~<~A~ mots (tes agents provocateurs de ta ncurastitcnie.ISous~rot~s~utetbis~ très brct'a )eur endroit. Kousvous avons signate prec~MM~nrd~xd~ ptus cssentiets: !cs trouhtcs gnstriqueset les trou~tMo-u~nait~ la suit'- de ces deux facteurs cceasionnetsdc~~c~e~dtut~ce~~ surmenagemuscutairc et inteHectuet. P~nt tes e.n~.Hc~~Mtcs secousses an'ectivfs qu'eUcs ûccusionnc~.Le~ompetiHo~<)trcvie intense et surchatd!ce, compétitionsqut~ndcnt~e~j~tt'extreme d.ins une anxietc continue,sont t\)ccasion~u<tt~sft)cniL'dont ta tente évolution no)f~ Utasque seutc tes progrcg~tj~tennitiveimptantation. L'ambitionet ses poussées,qui nous cn!porwnt<):ms un demi-égarement vers des contoitfscssans f!n, sont de puissants auxiliaires du déséquilibre et de t'epuisement neurasthéniques.La passion, du reste, qucttc qu'ctte soit, enfrutm' irresistihfctncntvers la ncurasthenie par te mémo mécanisme pt'rtm'hateurde toutes tes fonctions. Et i! n'y a pas que les {'taisirs, tes convoitiecs ou ta déhanchequi nous conduisent atanevropathic. Le n'avait te plus etcve, te trava)! scientifique tui-nteme peut, tui scut, détendre et retacher nos ncrts, astheniscr et trouhter nos ct'n'caux. Le centre surmené s'inquiète peu du motif: it n'y a pas de grâce cl'état devant ta pathologie. Mosso a démontre que te travail tntcttcctuet arrive, citez les organisationstes plussolidement trempées,à rcatiser, !a longue, des troubles citéscomme des manifestationspathognomoniqucsdo la neurasthénie. La suprématie nutritive du cct'vcau explique la tente élaboration de ces perturbations. Car il est curieux do constater, comme le dit Mosso (i), « que les autres parties du corps se détruisent pour nourrir t'encéphato H. Le surmenage cérébral est du reste ncurasthénisantA sa façon il vient plus tardivement et plus rarement. Plus rarementsurtout, caril implique -une volonté qui ne se rencontre que dans des conditions déterminées. Ne neurasthénise pas son cerveau qui veut, pourrait-on dire en paraphrasant une parole cétebro. Il est encore quelques autres causes banatcsdoneurasthénie; elles ticnnentadesquestions d'hygièneet do régime; nous !cs passeronssoussitonce pour examiner !e plus important des facteursde la névrose la prédisposition. Mais ta prédisposition impliquegénéralement t'bét'éditc. Toutefois, comme il existe au sujet de la neurasthéniece qu'on notnmo une prédisposition acquise, it est essentiel d'examinerséparément t'hcrédité et la prédisposition. De quelle façon intervientl'héréditédans la neurasthénie? « L'hérédité de ta neurasthénie ne soun're aucune espèce de discussion, dit Uéjérine (2). » Et tous les auteurs sont d'accord sur ce point. Mais une fois l'hérédité proclamée, it s'agit de s'entendresur ta portée qu'on veut lui attribuer. Que l'hérédité engendre la neurasthéniepar transmission directe de la ncvrosf, de l'ascendant au descendant,la chose n'est pas contestable. Que t'hcredite procède par voie de transformation, nous verrons, en étudiant tes rapports de ta neurasthénie et de la dégénérescence, l'observation clinique en témoignerchaque jour. t! n'y a donc pas lieu d'insister sur les questions d'hérédité directe et d'hérédité de transformation. Mais il est des cas où toute tare nëvropathique appréciable faisant défaut dans les lignées ascendantes, i! faut alorsse rabattre sur ta transmission de quelque chose de virtuc! et de ncofoDnc, qui serait la prédisposition nevropathique dans sa signification la plus large. Or, la question de l'hérédité d'une setnbtabtc prédisposition devient incomparablement ptus complexe et nécessite queiques éciaircisscmcnts. Que faut-H entendre par une pareille prédisposition héréditaire? Devons-nousimaginer,pour nous la représenter, quelque fhose comme un troubte dôtcrmine, toujours le même, ou nous en tenir une notion vague, instable <'t oscitiante?Et ce quelque chose d'mdetcrminé ou de nettement particularise,où sommesnous autorisas te placer?En quelque centre spécial ou danschacun des éléments mêmes du système nerveux ? Paut-it en faire un dc:iéquiiibre permanent toujours d~at a lui-même? Est-il nëct'ssairc, au contraire, de (i) Mosso. La /a~M. Paris, <894. (2) D)ÈJ6ntNE,L'hérédité <~M M<a<<<Md~ ~~e HM'<'K.e. Paris, 1886. lui rcconna!tro des degrés et de créer comme des prédispositions(tans la prédisposition? Questions délicates, véritables casso-Mte chinois de l'hérédité pousséeainsi dansses derniersretranchements. Questions insolubles qu'i) faudrait résoudre pour proetamcr, sans arriére-pcnséo, t'intcrvontion régutiéro et indippcnsabte (!<! t'ttérédité. inconnues,inconnaissables peut-être, qui créent les contradictions apparentes de la théorie de ta prédisposition obligatoire. Car, pour tes uns, la prédisposition s'atténue parfois au point d'atteindre une généralisation dont le moindre défaut est d'anéantir pratiquement cette prédisposition ettc-méme. Pour tes autres, la prédisposition s'acquiert progressivement, ce qui la ruine théoriquement, car, dans ce cas, on ne peut séparer qu'artiticicttement et sans raison son acquisition de l'acquisition de ta névrose. La prédispositionet la neurasthénie appartiennent a une mémo évolution morbide. Et, dans cette évolution, personne n'est autorisé a dire ta unit t'étaboration préparatoire et ta débute la névrose. Celle-ci ne fait, en réalité, que prolongerccttc-ta. Heureusement, Messieurs, on peut échapper a l'obsession du problème ainsi posé. La question formulée de cette façon est insotuhto en ce moment; mais il est possible d'arriver a des solutions d'une approximation sunisanto sans passer par ces abstractions. !t suffit de voir les choses par te coté purement physiologique. La neurasthénieest une résultante et non t'incarnation directe d'une cause unique. Elle provient d'un contnt <tc t'organismc et du milieu. L'organisme peut ott'rir ta cause ambiante une résistance ptus ou moins grande, plus ou moins protongée. Cette résistance génératc, il ~)ut, en outre, ta considérercomme inégalementrépartie dans l'individu; chaque organe possèdeune certainesommed'énergies propres qu'il ~'oit, du reste, régulièrement grandirou diminuer. Ces énergies partn'uti'rcs constituent tes résistances partk'ttessynthétisant !a résistance tocatc. Le groupement des résistances tocates représente la résistance générale, la résistance individucttc. Tout ce qui réduit t'uncou i'autre des vitalités organiques diminue d'autant ta vitalité gcnérate. Les causes pMrttn'hatrict's de cette vitalité génératc atteignent proportionnettemcnt tesditto'cntesrésistances organiques. La cause,de son côté. est ptus ou moinsintense, plus ou moins continue, plus ou moins précoce. Elle n'a pas pour tous ta même v:t)eur. Et pour chacun (le nous son action est encore fluctuante, marquéede hauts et dcbas. Or, qxf'tque mécaniqueqn'cth; vous apparaisse, tous k's éléments du problème sont compris dans ta formule intégralede ces diverses données. Cette formule permet de comprendre la neurasthénie pathologique ctte. même, cette qui résulte exclusivement d'une perturbation morbide indiviftucttc. Toute convalescence est, en enet. une neurasthénie ptus ou moins marquée. Certaines convatcsccnc'sréalisent même ta névrosequasi schématiqucmcnt. Les récentes épidémiesd'innuenxaont mis cette vérité hors de doute. L'inHuenxc convalescent est un véritable neurasthénique, dit Rcstrce ~) avec beaucoup d'a'propos. Fournier (2) a démontre t'ectotuon possime d'une neurastttenie typique au cours de t'ëvotution (!c la syphilis. En rcatitc, il no serait pas duncite d'établir que !fs intoxiquions ne font pour ainsi dire <juc nous renseigner sur les résistances organiques, teur coordination, teur solidarité et. t':ur vatcur partieuti'e. Les résistances organKptes entrent en oppositiondans la neurasthénie avec tes causes déprimantes dont uous j)m't«.)t)s prcccdunnncut. C'est cette somntc de résistances dont i! faut, au prca)ab)c, tenir largement compte. CcttR somme <)c rdsistanccs cst.cttc en dessous d'une Moyenne ncth'c tttcortque, on peut parler d<' prédisposition. Au fur et a mesure que cette moyenne baissera, la cause pourra s'atténuer son tour, au point de se perdrt'dans t'cnsembte des conditions habitucHes et banates de !'cxiste[)R< Ht torsfjue la cause sera, de cette façon, pour ainsi dire rentrée dans ta coulisse, devenue ({uc)conf{ue, ta neurasthénie sera dite csscnticUt'nx'nt héréditaire. Ette cctateraators propos de tout. et a propos dH rien. Ettc semblera ne re!ev<'r que d'e)tc-)nem<ou ptutut ctte paraitra tenir de i~h~rediteses caractères et son existence. Mais quand h's résistancesorganiques seront, au contraire, rctuorcees au point de nécessiterchex les agents provocateur:!une action intensiveet continue, la prédisposition semblera df moins en moins indiquée;ta neurasthénie sera dit<; acquise. La névrose devient donc. dans ces cas, un<' sorte de fatigue chronique cttc se rapprorhe <tes perturbations physiologiques; e!to n'i'nptique plus qu'une mpturc d'équilibre cntrt' les périodes d'epuisonent et de rctcction qui constituentta vie quotidienne. Mosso(3),danssonsunstantiet travait. a montré tes nombreux points de contact des perturbations neurasthéniques avec tes troubles divers, résultat de t'epuisementetde ta fatigue; et il a réussi a rattacher cxperhnent.detnentta névroseette-meme aux conditions physiologiquesnormales. Mais entre ces deux modes extrêmes d'aboutir ta neurasthénie s'échelonnent une série d'intertnediaircs. Et tinatetncnt,pour parte)' de la neccssfte de ta prédispositiondans une névrose, une chose nous para! ainsi que nous te disions at'instant, indispensable. La prédispositionnevropathiquen'existe légitimementque pour autant que la somme des cas où se revête une résistance au-dessousde la moyenne excède cette qui réunit tes manifestations acquises. Or, pour en revenir !a neurastheme, on n'est autorise a déclarer la prédisposition comme prépondérante que dans les cas où t'observation démontre (i) DKSTm~, C<<Mt<<' ~A'~H<M< (JouttKA).M MÈOËOKK,Uruxcttcs,1894.) (3) FounfOM, &&<a/~)<~M~M't/~M<M.)'an~, t893. (3) Mosso, La /hnyM< Paris. i894. une supériorité du nombre des neurasthéniques issus d'une résistance amoindrie primordiatoment. H para!t que cette supériorité est récite. Lu nourasUténie reconnaît donc le plus souvent une diminution de la synergie organique congénitalc. EL disons rapidement que le siège de cette asthénie est d'ordinaire te système nerveux, mais ajoutons que te système nerveux n'est pas plus homogènedans son fonctionnement que dans sa constitution chaque segmentdu système nerveux travaitte a sa manière comm'; il résiste a sa façon. Chacun de ces segmentspeut être te siège d'un trouble détermine. d'un desequttibn'. pour nous servir d'un terme plus vague. mais moins exclusif. Apres un certain temps d'une évolution sur place et comme tocatiséc, ce troubtc s'extériorise et projette vers les autres centres son innucncc perturbatrice; ceux ci tiennent bon ou faibtisscnt, seton leurs énergies individue)tes, et de cette m:mi~re, le circuit se forme progressivement, te déséquilibretoca) se généralise. pén'-trf ;))us avant dans le système et finit par imprégner l'organisme jusque dans ses éléments reproducteurs.C'est )~ son point' de départ pourta posteritc ou plutôt vers ta déchéance.Car t'ttercdite qui va le transmettre va finalement le capitaliser, et les résistances nécessairementan'aibHes aboutiront dans la descendance ta dégénérescence sous toutes ses formt's. Ajoutons toutefois que la faittite ne se produit pas toujoursavec cette régularité. Les croisementspeuvent parfois eu'accr la tare, anéantir dans t<' descendantl'indice ncvropatbiquc d'un des ascendants. On croit alors, sur la foi de ces apparentes exceptions, tenir en défaut t'hereditc; mais :'t cet instant même cette dernière atnrme, au contraire,son intatig:<btc persistance, car l'intervention exclusive dct'un des conjoints parferait avant tout contre la reatitedcsinfluences tt~t'editaires. Ces idées nous semblent concilier les critiques et mettre un peu d'ordre dans t<'s questionsrotativesa t'berediK' :'< la prédisposition innsiqu'a t'ac. quisition destares. Elles donnent raison à ceux qui, comme Sanson, nient l'hérédité de la névrose par une interprétation rigoureuse de t'hereditcen générât. Ëttes n'excluent pas t'hcyédin' tocatc (!e ceux qui partagent les opinions exprimées par Soupautt au sujet d'une hérédité dyspeptique speciale chcx tes neurasthéniques. Enfin, ettes permettent de concevoir une nevropathie acquise côte d'une nevropattnc ttereditairc. et et)cs expttquent les <1uctuations ttereditaircs et tachette des régressions dcgenérativcs. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue qu'on peut devenir neurasthénique, et l'intérêt même de t'ëtude de la neurasthénie est tout entier dans la possibilité qu'ette otirc de naître parfois sans tare preatabte. Par la neurasthénie acquise, la sertc des névroses se prolonge, en enet, jusque dans la vie physiotogiquc,l'échelledegcncra'ivese comptetc et le dégénéra se trouve pour ainsi dire rattaché au type normal, Do cette façon se motive la place que nous avons faite a la neurastttënio dans notre revue des névropathies dégénérativcs. Les causes qui favorisent l'éclosion de toutes pièces de la nourasthénie sont, en résumé, toutes les causes d'a<!aibti8sctnent,d'épuisement et de dépression la maladie comme la vie intensive, l'abus passionnel comme l'exagération du travai! régulier. Nous vous t'avons déjà dit, l'organisme ne tient aucuncompte du motif du surmenage. En vertu donc de ces origines, la neurasthénie occupe une situation spéciale qui en fait a nouveau un trait d'union entre les états névropathiques et dégénératifs. Legrand du Sautto(l),examinant les rapports de l'hystérie et du nevrosisme, voit dans ce dernier élément le germe des névroses on général. Pour Mœhius(2), la neurasthénie est lit souche d'où va sortir, pour s'épanouir dans toutes tes directions, la cottec.tivité des névroses. Elle forme pour lui comme un point centrât autour duquel se groupent l'hystérie, t'cpitepsic, tes manies de tout nom, t':d)énution mentale en totalité. Ma'uiusse range donc du côté de Morct, quant a la série des troubles qui mènent du névrosismeaux derniers degrés de ta dégénérescence. Uéjérinc résume de ta manière suivante te r~te de la ncurasttténie dans ta genèse des névropatttiesdégénérativcs. <' t.a tendance actuctie, dit !)éj)!rinf!(3), est de voir dans la plus commune, la plus hanatc des névroses, dans la neurasthénie,te point do départ (h' toutes tes a(!ections du systenif ncrvf'ux. La souche de cette grande famille de neuro-pat hotugiqut's. dont tes dinférents membres ont été étudiés, au point de vue gencatogique, dans t~ cours dccetfavait, c'est ta neurasthénie et qui la o'éc qui t'entretient tout la fois. Elle la crée en vertu des lois de t'hérédité. dont tes cnéts cumulatifs,s'exerçant a travers plusieurs générations,se traduisent sur tes descendants des neurasthéniques par des fbt'tncsmorbidesde plus en ptus graves, amenant a teur suite la dégénérescence physique et tncntatc, ainsi que l'extinction do la race. Elle t'entretient, car pouvant sf développerde toutes pièces chcx un sujet sans tare héréditaire, ctt<- est par conséquentta sente des anections du système nerveux quii ne reconnaisse pas toujours t'hérédité pour cause, qui puisse s'acquérir sous t'influence d<* certaines~circonstances données, sans prédispositionantérieure aucune. C'est la neurasthéniequi, fournissantsans cesse de nouveaux éléments n ta grande fantittc neuropathologique. s'oppose a t'cxtinction de cette dernière, de par tes lois fat.des de t'hérédité convergent)', combinéf avec tes états de d~généres- (t) LMUAX)'uu SAt)t.t,t:. ~.f.! /sfo'tf/)«'!'ans, t893. (2) Moëmus, (/c~ </M A'<!n'&MM F<!H«~«;M. Ucrtin. 1884. (3) !)~)UKH, ~'A<')'<'d<7t'<H.</<< MM/<!<~ n<:n'<'M<M.t'aris. t8M. cenco. a Et Paul Blocq (i), s'inspirant de t'enscignement do son mattro, to professeur Charcot. ajoute aprôs avoir rappelé l'opinion de Dejerino « tt existe incontestablementun grand nombre de faits qui viennent à l'appui do cette manière de voir. M Seton Arndt(2~. les enfants des neurasthéniques sont fréquemment emportés avant t'agc;its deviennentaisémentépileptiques, hystériques; quctques-unsmente unissent dans t'idiotic ou dans la dcmi-idiotic (ha)b Idiotie). Notre conception de la neurasthénie, comme une résultante de deux tacteurs variables, explique donc n la fois et la neurasthénie acquise et le rôle de cette ncvropathicdans la genèse (tes états degeneratifs. Mais cite nous a montre égalementdes degrés dans la neurasthénie, elle nous a revête, côté de ta névrose, la série des névropathes.Or. tout n'est pas terminé avec la reconnaissancede l'interventionde la neurasthénie (tansla dégénérescence. 11 nous reste, en cnct, a caser, pour ainsi dire, tes neurasthéniquesdanst'echette régressive. Notre conception des forces com' posantes de t.) neurasthénie et sa dissociation en ses deux facteurs essentiels nous permettrad'opérer ce classement. Ce classementcomporte donc l'étude des types individuels que peut réaliserla névrose, et cette étude ette-méme r~ctumc l'examen comparatif des stigmates du neurasthéniqueselon la tripte formulequi nous a servi a propos des épileptiques et des hystériques. Les stigmates anatomiquesde ta neurasthénie ont peu suscité l'attent tion. Ordinairement les tares physiques font (tetaut au neurasthénique; mais il y a cependant a distinguer entre la neurasthénie héréditaire et la neurasthénie accidentelle. L'autu-neurasthenique est ordinairement robuste, bien doué. solide, et d doit eouvent a cet uxcés de vigueur les premiers troubles (le sa propre attection. Mais le neurasthénique héréditaire présente fréquemmentdes signes opposés; te retentissementprécoce de la névrose sur sa nutrition lui donne une allure caractéristique.Eutin, le neurasthéniquequetque peu prédisposé est géncratement un arthritique.Or, l'arthritique possèdeune physionomiespéciale et son évolution anatomique comme son évolution fonctionueHe ont été résumées dans un tabteau caractéristiquepar Lanccreaux (3). C'est tout ce qu'on peut dire cles stigmates anatomiques du neurasthénique. Ht cette pénurie (le tares physiques est par cttc-méme un enseignement. Elle confirme une remarque faite déj~ à plusieurs reprises: la réduction progressivedes tares physiquesau fur et mesure que nous remontons t'écheHc des névroses. Par <'t!e se trouve renforcée encore l'importanceque nous avons dès !c début attribuée aux tares physiques. (i) PAULBLOCQ, É«MfM <«!' les ma<f«hc.< !t~n'<'M&<. Paris. t8M. (~) AnKM, Die Neurnslhenic. Vienne, t885. (3) L~eKttEAUx, Traité de F/Mr~MM)~Paris, t88(!. Les stigmates physiologiques des neurasthéniquessont connus, tout au moins en ce (lui concerne les troubles fonctionncts du neurasthénique. Mais ici encore il y a lieu de tenir compte des subdivisions établies entre tes neurasthéniques.L'héréditaireprésenterapresque d'embué t'cnsembtc des stigmates. Sans cause, ou sous faction d'une cause banate, ta névrose prendra des l'abord sa forme la plus grave. L'ttcrëditairc sera des le début uncepttatatgiquc,un migraineux,un dyspeptique,unastheniquc. Leneurastheuiquefrapped'une prédispositionatténuée,ira progressivementvers t'accumutation des tares, et sa neurasthénieaura des périodesde régression et des périodes d'aggravation ette sera instablecomme )cs troubtfRqu'elle engendre ou tes circonstancesdont et))' dépend. L'auto-ncurasthcniquc n'aura que des poussées souvent tocatisees, qui se dissiperontrapidement par t'hygienc et le repos. Les mêmes subdivisions existent du reste au sujet du morat des neurasthéniques. Certains de ces névropathes seront des détraques, des phobiques. des impulsifs. Les autres formeront la catégorie des bizarres et des mëtancotiquf's. Et les plus eteves dansla s(!rie n'auront guère, comme signesdistinctifs, que t'instabitite. t'cxcitabitit~ d'humeur, apanagede l'arthritisme. Les facultés serontfibres et parfois mêmeintenses chezquctques uns dces derniers; ceux-ci puiseront pour ainsi dire tcur neurasthénie dans tcur vigueurinteHcctueUc.Toutefois, ta plupart des neurasthéniques supérieurs,maigredes facuttes parfois briHames, seront néanmoinsvoues a une fatigue rapide, des périodes d'inertie intettectuettc, a une !aib!csso de ta volition. tts se mettrontp~uihtt'tnenten train et n'iront délibérément que vers la besogne de tcur goût. cette besogne fût-ette acccssoirt' et sans profit. t! !eur arrivera (t'avoir a t'egard d'une tache commencée (tes répugnances invincibles,et parfois ils resteront obsèdes par t'idec d'une besogne que la raison leur impose et que teur votonte repousse. La tendance a t'hypocondrie est, selon la plupart des observateurs, habituettc chez tes neurasthéniques. Volontiers, ces névropathes voient les choses en noir; aisément, ils se croient atteints de maladies graves, mortelles, de cancer de t'estomac. d'an'ection organique du cœur. Ils se découragent facilement. Ils s'hnaginent tout propos devoir renoncer, par te fait de teur maladie, :'< leur vocation, j~ teurs occupations, aux travaux de leur profession, nux biens présents et aux espérances de t'avenir. Les troubles morbides dont ils se croient menacés préoccupent pardessus tout les neurasthéniques; !n plupart ont l'esprit sans cesse en travail. Us se livrent a un perpetuet examen d'eux-mêmes; un certain nombre rédigent,jusquedans le datait le plus minutieux, les moindres manifestations de leur maladie. Ils se croient tous aussi incompris du mcdf'cin que de leur entourage. « L'homme aux petits papiers,dit Charcot, est presquetoujoursun ncu- rasthëniquc. » « ),o ncurasthémquc. écrit Pitres (i) de son côté. est inquiet, raisonneur,écrivassieret foncièrementnosomanc. tt se préoccupa outre mesure des symptômes qu'i! éprouve. Il croit toujours être atteint d'une anection organique incurabte. Il se tate te pouls, se patpc, s'examine, s'étudie. tt aime à parier de sa maladie et a raconter ses souffrances. » Têts sont les caractèresgénéraux s'adaptantassez bien !a moyenne des neurastheniqu'-s. Mais nous vous avons dit que !a névrose se tficatisaitparfois dans un appareil au point d'imprimer )a maladie une atture spéciale. Et te malade, dans ce cas, est tout aussi spécialisé que t'aftection. Il en résulte, sur ce fond mora) que nous venons de décrire, des types plus ou moins difïérenciés par le fait de l'exagération (te l'un ou t'autrc symptôme. Pitresreconnait.dans cet ordre d'idées, quelques modatites <-sst'ntie))es à !a n~'rnse. H admet tes formes cercbrate, spinale ou rachintgique. cardiatgique, ~astro-intestinate et genitatc. Nous examineronsrapidement quetques-uns destypes que caractérisent. ces diverses manifestations de la neurasthénie. i/asthenique cerebro-spinat vient en premh'-re )i{;nc c'est te deprimf complet etirrcductihte dont nous parlions précédemment. Il porte en lui tous lesstigmates; il représente t'hcreditairc parcxecnenee.Ce neurasthénique eon~enita) se distingue par la précocitédes accidents, {'intensitéde la plupart d'entre eux; il offre en même temps des bizarreries fréquentes; il est atteint de phobies diverses. Mais au sujet (te ces derniers n'oubtes, il y a lieu d'ouvrir une parenthèse. On s'ingénie fréquemment, Messieurs. à dissocier ici encore tes symptômes particuliers:') la névrose et ce qu'on nomme tessyndromesde la dégénérescence. Cet exercice, on te renouvette propos de chacune des grandes manifestations nCvrop:nhiqucs. Nous vous avons déjà dit notre sentiment A ce sujet. Nous plaçant, au point de vue de t'invotution de ta régression, nous ne pouvons oons plier a ces distinctions. Les syndromes degencratifs, tes symptômes nevropathiques ne sont que des manifestations du déséquilibre qui. en s'accentuant,va de la dissociation fonctionnelle vers t'extinction des fonctions et t'aneantissementdécente énergievitatcqui fait te fond de t'hercditt'ctta raison de notre existence. Chacune des fonctions traduit !e déséquilibre sa façon, et le traduit d'une manièred'autant ptus intense qu'ettc est plus perturbée et plus asthénisée. Les perturbations peuvent se généraliser et réaliser ta névrose dans sa symptomatologie génératc; elles se localisent parfois, comme dans la topoatgic de Btocq, les algies centrâtes de Huchard (2), au seul département de la sensibilité; et tmatement reléguées dans te (i) PtTRES, De la MCHra.~nM.(PnoGtt6sMÈMCAt.,~889.) (2~ Htict)A)U), Les a~t~ <*<f)~a~ des ncMra.~Affn~tM. (Soc. MÈo. OKS H6p.. t893.) domaine de t'emotivite et de l'intellectualité,elles y créent, ainsi que !os appctto Régis (1), des neurasthénies psychiques. !) n'y a donc pas distinguer des manifestations (le la névrose tes syndromes degcneratits qui n'en constituent qu'une des modalités. Et on est moinsencore autorise fi rëctamer l'adjonction de ta dégénérescencepour expliquer chez to ncuras* thenique l'une ou l'autre des formes (le la régressionmentale. Uu reste, Userait tout aussi aise de retourner tu question et de dire avec Kowatewsky (2) que la nfurastttenie constitue le terrain indispensable aux syndromesmentaux dcgencratits. La localisation et la forme de l'asthénie sont avant tout les produits do t'individuatitJ nerveuse du névropathe. Et on voit dominer dans les caractères particuliers les attributs, non seulement individuets, mais encore ceux fies plus spécialement ta race et surtout au sexe. C'est ainsi que la neurasthéniede la femme se distingue parfois, dans ces cas, do la neurasthéniemasculine. « Uans la neurasthénie féminine, dit Mathieu, ce qui domine,c'est l'intensitéextrême de la dépression cercbrate et de l'épuisement neno-motcur. Les malades sont, encttet, titteratementsansforces et sans courage, incapablesde se livrer a leurs occupations habitucttes,de diriger tour maison, de faire quelque tmvait d'aiguitte. Ettc~ ne peuvent marcher; qm'tques-uncs ont grand'peinc à se tenir debout après quelques instants, clics sont obligées d'avoir recours ù leur chaise longue sur laquelle elles passent fies journées entières; quetqucs-unes même se confmcnt comptetementau lit. !t en est qui, lorsqu'elles essaient de se lever, sont pri:es do tremt)tcmen<, d'angoisse, de sueurs froides, de tendances ta dt~faittance; cttes ont t'anxiete, la phobie de la station debout et de la marche, de même qued'autresont l'agoraphobie,ta claustrophobie ou toute autre phobie. » Ces femmes neurasthéniques créent au sein des familles un trouble coutinuet qu'eth's semblent entretenir à plaisir. Elles se posentsouvent en incomprises, en mattmitecs. Fréquemment ce sont des geignardes, dit Charcot, dont la vie n'est qu'une longue plainte, une plainte incessante d'une modulationmonotonea taquette tnut sert de prétexte. La neurasthénie cerchratc présente également une physionomie spéciale. Elle ft'appe ordinairement les hommes, mais des degrés vnriabtcs. Parfois elle atteint des individussupérieurement doues; mais alors ctte est intermittente; le malade soum'ede la tête certains moments, à certaines saisons c'est le migraineuxpériodique. Lors des pousséesde céphalée, son caractère s'aigrit, devientirritable;la besogne lui sembleune lourde charge; il a des tendances la mëtaucotie, au découragement, t) cherche le repos, t:! trnuquittitc; il fuit lus reunions, (t) Hf!G)S. f.M n«tnM(/~n<&s~C/)t~«'j!.(JoCttttA).DBM~HCt!<t;DHBOftOKAOX, <89i ) (':) KowAt~EWSKY.C~a(r<t~/<« ~r~. Me<7A., 1887. se soustrait autant que possible à ses relations habituolles. Cotte forme est précoce; l'héréditéintervientassez régulièrementdans sa genèse. Au lieu de la ccphatcc, il peut exister des douleurs disséminées dans tous tes membres; ces douleurs peuventmême se localiser. Blocq rapporte plusieurs cas dans lesquels un point douloureux névralgique formait toute la symptomatologie neurasthénique. Le neurasthéniquedyspeptique présente & lui seul une variété considérable de types neurasthénisants. Parfois la dyspepsie h'cntra!nc que des troubles peu marqués le malade a des lourdeurs de tête, souffre par moment (te cëphatee; il devient somnolent après le repas; l'estomac, battonnc, crée une sensation de pesanteur et de tension à t'cpigastre. Le névropathe reste longtemps dans une espèce de dépression cérébralequi se dissipe au fur et à mesure que la digestionse poursuit. Kt on peut dire que son caractère, son activité, sont à la merci de son estomac. Cette forme peut sévir précocement, mais elle est fréquemment acquise. Elle be dissipe parfois complètement. Mais il est un neurasthénique dyspeptique plus gravement atteint. Chez celui-ci, la dilatationstomacale est permanente; l'estomac reste distendu; t'auto-intoxication s'effectue; le malade vomit fréquemment, a de l'inappétence, sa nutrition se détériore; t'hypocondric le prend tout entier; il souffre et fait souffrir son entourage. 11 reste indinercnt ce qui se passe autour de lui, et son anectivitc se retire des autres de toute la quantitédont elle s'accumule en tui-mutne et pour tui-meme. Ces nMtades restreignent leur alimentationcomme its restreignent leur activité. La dyspepsie atncoc finalement chez eux un état cachectique. Et plus ils s'alimentent, plus ils s'affaiblissent. !)s s'enformunt volon tairetncntdans un cercle vicieux auquel la mort vient souvent prématurément les soustraire. Le cardiaque neurasthénique est plus rare. H souffre du cœur sans pouvoir préciser. Ce sont (tes douleurs vagues, des soubresautsdu cœu r accompagnes d'une sutfocatiun imminente,mais momentané)!. Parfois ces troubles vont jusqu'au réel accès d'asthme; toutefois ces manifestations cardiaques peuvent n'être qu'un épisode dans l'évolution du type cerebrospinal. Mais le neurasthénique le plus typique, c'est te genito. urinaire. Nous vous avons dej!t parte de ce neurasthénique. Nous y reviendrons encore un instant, car il a sa physionomie spcciutc et se distingue fréquemment de la plupart des autres. Guéri, il constitue un des faux urinaires dont parle Guyon, et dont M. Jules Janet (i) a rapporte des exemples. Ce sont, comme t'a dit Guyon (2), « des timides, desscrupuleux, (t) JULES JANBT, Les ~OM~p~/<o-pa</K)f<~uasde la mM:<Mn. Paris, <890. (9) GuYOK, f~Mc~tt~ rnaladies KnHatfM. Paris, i88S. des préoccupes, des continents, des impressionnables. beaucoup d'entre eux conserventune pudeur toute féminine; un dos malades do (.uyon emptoyait, pour désigner sa verge, la circontocutionsuivante « Je soufTro au-dessuset au-dessous de t'interprète de t'amour. » Ils apportent(tans toutes les circonstances de la vie ce même esprit étroit et ombrageux. C'est a ces malades que Cuyon fait attusion dans une de ses cliniques « Kous venons de signaleravotre attention toute cette ctasso si nombreuse qu'on ne saurait ranger parmi les bien portants,<)u'it convient moins encore de compter parmi tes malades, qui se plaignent toujours et sounrent quelquefois, que vous ne pourrez que ditncitcmcnt améliorer, que vous ne guerirex pas et que vous ne verrez du reste pas succomber, car ils sont atteints de cette maladie dont un ne guérit pas plus qu'on n'en meurt dct'bypocondrie. » tt est nécessaire de vous déclarer que ce neurasthénique dont Cuyon trace ainsi te portrait, c'est te déséquilibre héréditaire. !t est (tu même rang(me le neurastheniseprofond, que te dyspeptique continu et cachectique. Mais il est d'autres faux urinaires, moins absorbes, et dont une bonne bv~iene a plus facilement raison. Avant de tcnnim'r cette revue de quelques types particutiersdeneurasthéniques, nous devons vous dire un mot de ce qu'on nomme t'hysteroneurastheniqueou te neurasthénique traumatique.ii s'agit d'une neurasthénie se dt'\t')oppant sous un ettoc pttysiquc ou mor:)!. Vous avez vu que ces facteurs peuvent faire apparaître une hystérie tatente jusqu'alors. La neurasthénieest p:u'foistrfbutan'e (tes mêmes causes. Un discute t'ncorc s'it y a heu fi'incrhnhicrt'uneou t'autrc ucvrose. <ci vous démontre que tes rapprochementssont n<~nbrcux.~ous n'insisterons pas. Teth's sont les variétés (te neurasthéniques dont t'esquisse devait vous être présentée. !ts tranchent sur le fond même de la neurasthénie par une individualitéqui en fait des types facilement t'ceomMis~ahh's. H nousreste pnrh'r desstigmates sociotogiqucsdt-nos neurast!)~niques. Ces stigmates resuttent en grande partie des etëntents (}ui viennent de vous ct)'c fournis, tts dépendent egatonent du ran}{ que In t:eu)'asthcnique occupd:fns les degrés de ta névrose. Les individus gravement atteints, frappes d'une dépression generate,sont des extra-sociaux; ils sont ttorsd~c t'activitt'- commune; tes edaircies d'énergieque teur taisse )a nevropathic ne les reveith'nt qu'impartfuteutent.Ce sont tes t'rainttt's, tes décourages: ils sont incapabtesdese conduire eux-tnemes;its suivent tes autres,restent toute teur existence en sous-ordre. Lne seconde catégorie de neurasthéniquesest tbrmee des nerveux, des impressionnables ce sont )cs émotifs, toujoursIn(pticts, toujours défiants; ils aiment ta chicane, la procédure; ils écrivent aux journaux, se plaignentsans cesse et tiennent à passer pour des incompris. Ils sont un peu tes asociaux et tes antisociaux do notre ctassineation. Nous vous avons parte (tes neurasthéniquesféminines et du désarroi qu'elles créent autour d'ettcs. Elles exercent parfois dans la socidtë une innucncc funeste. On a (lit Mathcur an mari (l'une hystérique. Nous croyons que les neurasthéniquesgeignardes dt'Charcotsont une ca)an)!to autrementgrande. Elles laissent le désordre s'introduire :'u foyer; leurs enfants, abandonnas eux'memcs, n'ont que le triste spectacled'une tnercrécriminantsans cesse. Un rien btesse ces incomprises; leur langage incisif depusse regtniet'e))tcnt tes bornes; mais elles sont vis'a-vis d'cttosmemes d'une tolérance absolue. Elles peuvent tout dire, mais aiment ne rienLa moindre contestation de teurssouffnmccs,qu'elles cxagt'rent r~guU~'t'tnt'm.est quan<)<?cde durct6 de cœur, (t'cgoïstnc. de brutaHt(~. Et nous vous garantissonstracer ce portrait d'après nature. Mais dans la vie sociale, la neurasthénie réalise des typfs ptus particu- !aris~s encore. Charcot, étudiant la neurasthénie, en est arrive aa<.sinn!cr le vagabond au neurasthénique. Et Mcig<(!), synthétisantdans une étude cm'icusc t'ensei~nen)entdu)na!t)'e(tc)aS:dpetrit'rc.achcrché symboliser le névropathe voyageur dans une (igurc tc~'ndait'c. Henedickt a dit depuis longtempsque le premier c!<hnnt du vagabondageest ta neurasthénie physique, intellectuulle et morate. et il fait du crimine) un ocurastheniquf mora). More), rlu reste, avait dej~ constaté les rapports du vagabondage avec la degcncrcsccnce. Dans une note, i) rapporte l'histoire d'un n)sdud<sequi!ib)'ec qui, marf-haud ambutant et d'une inteHigence plus qu'ordinaire,« reconnaft,dit More!, qu'it est poussé par un besoin irrcsistibte de changer de ?):«'< il n'a jamais pu se tixer a aucun projet qui demandait de ta suite (;t de t'esprit (le conduite M. Et l'auteur ajoute f L'indécision, la parc'ss<te besoin de vagabondage, t'obscurcissetncnt du sens mora), t'anaibtissementintellectuel et tes appétences chrieuscs sont les caractères qu'on rencontre te ptusfrequennnent chez t'es dégénères. » Kran't-EbiugetLomhrosoont insista surles rapports de la nevropathic et du vagabondage. !j'nrtnee des récidivistes, des souteneurs et autre engeance, compte un grand nombre de neurasthéniquesdans ses rangs. L'.dcootique est fréquemmentun neurasthénique. Et quand nous disons atcootique, nous entendons parier de l'ivrogne, de l'alcoolisé. Nous avons dej~ fréquemment renseigne les rapports df t'atcootismc et de la dégénérescence; mitis dans:tu<'uue des branches de ta famille nevropattuquc ratcoot ne fait autant de victimes que chez les neurasthéniques. La névrose pousse il l'alcoolisme d'un grand nombrede manières. Sous sa forme !u ptus simple, l'alcoolisation neurasthénique n<! traduit que la nécessited'une stimulation destinée :') surmonter la dépression névropatttique. Elle retevu des origines mêmes de nos gotlts pour les moyens (t; MEtCB, Lf~t/'e~ant~ S~/rx'n'. faris, 1893. propres a tonner notre boisson ou notre alimentation. Mais t'atcootismc peut tenir do ptus près ta névrose par l'asthéniepsychique qu'elle dévotoppe. Elle laisse alors le neurasttténiquesans volonté vis-a-visdes entra!' nemcnts. L'inertie, qui caractérise le névropathe, lui fait rechercher le cabaret où son désoeuvrement, moins remarqué, lui pesé moins lourd. Quant r'atcootiqucdetempérament,l'ivrogne,c'est ordinairement un héréditaire assez lourdement chargé; il est souvent fils de goutteux, d'arthritique profond, d'atcooHqucou de névrose. Toutefois, il existe une sorte d'alcoolique brillant; celui-ci, c'est l'impressionnable,t'ëmotif: un mathour, une perte d'argent constituentses agents provocateurs.!t cherche dans !'a!cou) !a force de resistanct'qui lui manque. Lors de l'étude de l'hystérie, nous avons mentionné les rapports do cette névrose avec la prostitution.La neurasthéniepeut revendiquerégalement un certain nombre de ces déséquilibrées. M" PaulineTarnowsky(1) divise les prostituéesen deux catégories les unes sont les faibles d'esprit, les autres des névropathes bien caractérisées. « Dans la majorité des cas, dit cet auteur, tes prostituées qui rentrent dans cette catégorie présententdes gradations diverses, mais toutes sont plus ou moins des débiles de l'esprit. L'obtusité des unes est remplacée chez d'autres par un abrutissement plus prononcé, et atteint chez quctques-uncsd'entre elles un état voisin de l'idiotie. » « La seconde catégorie, dit Mme Tarno\vs!<y, se signale par des fonc' tions céréhratcs intactes à première vue, douées même souvent d'un développementpartie! au-dt'ssus de la moyenne, mais dont une analyse plus approfondie dénote promptement des indices incontestables d'une constitution névropathique, avec une propension fréquente aux maladies nerveuses; en même temps les anomalies psychiquesne font jamaisdéfaut. » Du reste la nécessité, pour la prostituée de bas étage, d'un souteneur s'explique, entre autresraisons, parson impuissance faire ette'ntcmc sa vie, & vouloir, en un mot. Notons du reste que les prostituéesont encore de fréquentsrapports avec d'autres névropathics que la neurasthénie: cttcs sont fréquemment hystériques ou épileptiques. Leurs stigmates anatomiquessont souvent accusés et leur stérihté, connuedepuis Parent-Duchatch't,est régulièrementconstatée. Il y a d'aitteurs dans ces dégénéréesdes catégories distinctes,et comme toujours ces catégories dépendentde la charge plus ou moins lourde des tares héréditaires. Nous aurions a examineren ce moment la question de la responsabilité (t) TAttKOWsxv,~«d~Mf~pr<~t~M. Paris, 1889. tegate des neurasthéniques. Or, nous devons déclarer que les documents nécessaires à un pareil examen manquent à peu près comptestemant. L'ancienne conception de la responsabiliténe permettaitMême point de discuter cette question. Si l'on trouve de temps à autre un examen de neurasthénique au point de vue de la responsabilité,c'est clu'on a attire, comme dans le cas de Kram-Ebing~), à un syndromique,à un dégénéré. Le neurasthéniqueclinique, les poussées de neurasthénien'entrent point en -ligne (le compte, même parmi les benenciants de ta responsnbilité attënucc. Nous ne pouvonsguère signaler, à l'heure qu'il est, que !o travail de lierillon(3) où le cote mcdico-tcgatdes neurasthénies soit envisagé. Et encore une fois, c'est plutôt des phobies dégénératives que des manifestations neurasthéniquesessentielles que s'occupe le savant français. H en sera longtemps ainsi très probablement. JI en restera ainsi jusqu'au jour ou la rcsponsabititeindividuelle,débarrasséedu critérium 'tu libre arbitre, se sera, pour ainsi clire, résorbée dans la responsabilité sociale. Car les erreurs et les non-sens des anciennes thcorics se manifestent dans la neurasthéniecommedans t'epitepsieett'hystcric.C'est partout, en effet, le descquitihro fatal, irresponsable; et nous ne nous attarderons pas à refaire un procès dej~ ptaidc diverses reprises. Toutes(:es données nous permettent de préciser définitivement le rôle de la neurasthénie dans t'cvotution dcgenerativc. Dej~, propos de !a neurasthénie acquise, nous vous avonsrenseigné son importancecomme souche de névroses et de dcscquilibrements.Nous vous avons rappelé, à cette occasion,i'opioion de Lcgrand du Saulle, dcMocbiusctdcDejerinc. En examinant de plus près les stigmates de nos neurasthéniques, vous !eur avez reconnu les tares essentielles de la dégénérescence. Vous avez vu lc dëscquitibrcmcnt présider à leur vie auective comme à leur vie intcHcctuc!)c. H nous a été tacite de rapprocher certainsde !eurs stigmates de stigmates analogues rencontrés dans un certain nombre de nos dégénères antérieurs. L'hérédité, a taquette ils n'arrivent pas toujours à se soustraire, teur constitue un état civil d~gcneratif. Leur descendance, plus névropathe qu'eux-mêmes,anirme leur descquitibremcnt.Entin, la neurasthénie coïncide souventavec des manitestations soit épileptiques, soit hystériques. Et rappelons, pour compléter ces indications,que sur ce terrain neurasthénique se devctoppentsouvent l'une ou t'autre de ces phobies auxquc!tcs Magnan a donné le nom de syndrome épisodique de la dcgenercsccncc. Kous rencontrerons un nombre considérabledo neurasthéniques parmi nos dégénèressupérieurs; ils nous fourniront un fort contingent (t'obsèdes, d'impulsifs. Nous en trouverons également parmi les psychopathessexuels. Enlin, ainsi que nous venons de le dire, (t) KnAPFT.EoKG,Crime de ~e-mo/M~. (An.G. Z~TscHn. FOR Psvctt., XLV~.) (2) t~Ktt.t.OK, Les p/U)M<~TtCttra~n~KM. ttUiVUE DE t.'HYPKOTtS~.) ÏM neurasthéniquesforment le gros du bataillondes vagabonds, dos prostituéeset des récidivistes. Mais toute !a portée de lu neurasthënio,au point de vue do la degén&- resccnco, n'est pas comprisedans ce qui précède. Nous vous avons dit que h) névrose pouvait fréquemments'acquérir. Ce caractère essentiel nous a montré le déséquitibrcpour ainsi dire à sa source. La neurasthénieest, en eiïet, liée intimement a t'armritismp,et cette circonstance va ttous permettre d'aHerptustoin dons t'originRd<'9d~8<!qui!ibrc)nchts;o)!uva nous permettre de rattacher la famille névropathiquc & ce qu'on nomme la famittc diathésiquc.et nous verrons tes conséquences générâtes qu'un tel rapprochement autorise. Ces considérations termineront notre entretien do ce jour. Toutefois, avant d'en aborder t'cxamen, il nous reste, au préa- !ab!c, deux questions traiter l'une a trait au mécanisme do la neurasthénie, t'autro comporte !'ctudo des frontièresde la névrose. Le mécanismede la névrose ne pourra être qu'esquissé. En vous rappetant ics symptômes <tc la neurasthénie, en vous remémorant certaine explicationphysiotogiquc exprimée en passant,vous arriverez tout d'abord à comprendre que lu (h'séqui!i))roinitial de la ncvrose peut siéger un peu partout dans te système nerveux. Paut Htocq (i), cherchant a rcsunnerdans un tableau tes formes de ta neurasthénie, a donn~ en mOne temps un groupement des diversmodesde dés('qui)ibn'me)u capabtcs(!'en).;endrcr la ncvropathie. t<a neurasthéniepeut pr~scntt'r ?< la fois un trouble de tous les départements du système Mt'rvcux mais elle recontiait assex rcgu!i6- rement, par t'cxaspémtion (t'un syndrome, une tocatisation primordiale. Cette localisation peut siéger dans le cerveau, ):t mofttc, le sympathique ou l'appareil nervt'ux périphérique. Les troubh's (te chacun de ces départements du syst~ne nerveux persistent piu'fois pendant longtemps,circonscritset comme tenusen échec par les résistancesambiantes. On sait aujourd'hui que la neurasthénie,avant descgcnerntiscr. anëcte souvent tes atturcs d'uuo névrose localiséedinercnts organes. Huchard (8) insistait encore dernièrementsur la réatité de ces temps d'arrêt dans t'évotution de la névropathie. « C'est l'opinion professée depuis longtemps par M. Dcbovc, dit Soupault (3), et nous partageons absolument cette manière de voir. M c Tous les neurasthéniquesne sont pas cgatemcnt frappés, écrit & son tour Cullere (4) il cxistf; de nombreux degrés dans ta gravité de leur état. Chacun présente, en outre, une sorte d'individualitémorbide particu- (!) PAUt. Bt.OCQ, f,M~))t~M(f<' la neM!'(!i!t/t~)!'<<S9i. (2) UCCHAM, /t!'<'A)M${;<'H<'r<M(/<')H<'J<'<t!)< t8H2. (3'~r Sot:At)),T, Sot;rnm.r, Le.! Gesdpspepsics </y!;)~M<<ncruemes. ncr~~MM. t'nris. l'aris, <893. t893. j[4) Cut.t.RM, ~tTuo~MM~ K~rotM.Paris, 1887. lière, étant plus spécialement atteint dans tctto ou tollu fonction, dans tel ou têt organe. » Et !'Ecoto do Nancy, qui a dus raisons pour se montrer moins intransigeante que t'Ëcote de Paris en matière de délimitation novrcpathique, dit avec Mcrnhcim~) t't~anevropatttiepfutdonc être généraleou diu'UM, et dans ce cas elle se <!evctoppupresque toujourssur un terrain héréditairement nerveux; ou bien ottc est partictto ou tocate, et dans ce cas elle M développe sur- un sujet nerveux ou bien sur un sujet qui. sans paraître nerveux, ne présentequ'une diaihese nerveuse localisée. » Chacun des grands dcpnrtoncntsclu système nerveux peut se trouver, do cette façon, te siège de pousséesneurasthéniquessuccessivesdont t'irradiation est entravée par lesresist:mcesdes centres voisins. Le cerveau sera parfois frappé au début,connue it tui arrivera de ne subir te contre-coup clu déséquilibre tocatiso qu'en dernier Heu. Et, comme nous l'avons déjà dit tors de t'exposa de notre conception général do la nevropathic,la ~cititc avec tuquettc le dt'se()uitibre se gcneratisc dépend des énergies individuelles de chacun des centres. C'est cette évolution morbide qu'Alto) schématisaitdernièrementit propos (tes névrosesd'originegastropathiquo. L'excitation initiale, disait'it, unit par déséquilibrerles noyaux bulbaires du neurogastri(lue. Ces perturbations retentissant dans te sunsorium y créent t'angoisse, y organisent tes poussées battucinatoires. En présence de ces poussées, le moi, perturbe son tour, enfante te dctirc et les psychoses. Urapcr (:~ a, de son côté, montré par quettc transition le neurasthénique, après avoir n~ti~c son estomac, en arrive, sous t'innuoncc (tus troubles de nutrition des nerfs ganglionnairesspéciaux, ù percevoir (tes sensations morbides et, sous le choc répète de ces perturbations, a <inir p:n' croire à ta réalité de ces sensations anormates cttcs-mumes. Et t'cvutution de )a névrose ainsi schématisée, )c mécanisme de chacun de ces syndromes s'explique aisément, t) sunit, pour comprendre la gt'ncsc des stigmates essentiels, de vous remémorer les notions de la physiologie nerveuse. Chacun des troublessymptomatiques de la neurasthénie traduit un desequitibrement dans tu centre dont il dépend. La céphalée, la dépression géneratc, sont protMbtemcnt te résultat d'une hyperesthesic ou d'une asthénie des ganglions de la base. l'nul Blocq, dans son étude sur ta neurasthénie monosymptomatique,assigne au syndrome douloureux une localisation corticale. « Cette forme, dit Btocq (4), est. ta n):tmfcs):nion dinique de ta persistance d'une image fiensitivcnxc, anatoguc, danstt; domaine(te la scnsihititc, !) ce qu'estt'idëo (i) Bnnst)ËtM, Mct~<~ r/t~Mtott.tMtc,t89~. (5) At.T, ~M/t'~)~M.«'t'ft~(A)t0). Mn P.SYO).. XX)\ 1893.) (3) UttAPH)'. ~)«f)'t'f<!)) JfHn')M<0/'tHM!!<<t/,0<'tu!))'C t8W (4) t'At.LUt.OCO, <0;Wf)~M.(CAXKTTK ))K!t))0))AM))U!, t8')t.) (~x<* dansle domainede l'intelligence, H Mais les douteursneurasthéniques n'ont pas toutes ce caractère physiologique. Le plus grand nombre (t'entrc clics n'ont rien de commun avec t'idee. Ettcs ne tra(h)isentquela sonsation douloureuse pure et simple. Et t'originc de ces douleurs peut môme tenir a des altérations périphériques. Selon \Va!h't' (-i), les sensations d'effort et (te fatigue dépendentd'échangesmateriets ayant !cursiège aussi bien i la périphérie que dans tes ('entres. La votition de<ectt)<'nse dérive d'une asthénie <!e t'f'curcc, dcpcndaht eUc.mentc <)'unc tension insunisantc des ganglions sous-corticaux. Les troubtcs gastriques tiennent probablement u des désordres de certains territoires buttju'mëduttaircsou metne sympathiques. !< en est de mcme d'un grand nombre des tesioxs des organes geuito-urinaires; le rein mobile peut, cnnimc la matrice ou le c~na! de t'ur~tre, constituer un point de dcpart pour une irritationdes (entres sympathiqueset spinaux. Certaines manifestationscutanées sont )ic<'s .t des troubies du système nerveux pct'ipheritp~e. L't'xsembtc (les mo(!incations sensor)c))es traduit des désordres,soit dans tes centres, soit dans tei- apparcits récepteurs. Quant u savoir si t'evotution de la neuMstheoicest nnc et suit un cours régulierou si elle se trouve réglée par )a localisation primitive, la question nous parait ditticitententsoluble pour le nioment. Nous croyons cependant volontiersune espace <te centred'attraction quf nous tocanscrions dans tes ganglionsde la base. L'entutivite anornuttc, qui forme connue le fond de la ne\'ropathic, trouverait tA son explication, et l'origine émotionnette des ptus graves perturbations psychiques du névropathe se comprendrai! aisément. La démonstration de <'ctte tUiation vient, du roste, d utrc établit' ctairemcntpar Stefani (2) a proposd'un cas particulier. Scton cet auteur, te fait essentiel (totninant tedëvctoppementdc la névrose consistedans le désordre émotionnel d'où dériventprogressivement tes troubles de la sphère des idées et des actes. Les formesles plus graves sont en'cctivonent cottes qui paraissf'nt débuter dans les centres supérieurs. H semblerait que c'est vers eux que les localisations diverses convergent toujours en dernier lieu. Ce vues rapprocheraient encore le neurasthénique(te t'hystcrique, voire ntonc dcrcpiteptiquc. Et ce serait peut-être ici le moment d'examinerde ph)s près cet important chapitre de neuropathotogic. Mais toute généralisationactuelle nous parait prématurée toute synthèse dans cette voie est encore interdite; on ne peut que se borner des constatations.En tctc de ces constatations, il y aurait ticu de faire figurer néanmoins les points de contact que la symptomatotogie crée aux névroses. Désireux de maintenir entre tes névroses ces distinctionscliniques dont l'acquisition tent" et laborieuse (t) WAt.t.EH. /t//n7wf.< ~NC/MMc~ de ~'corcfcM'rn~. tt!nAt!<, purt LIX. et LX.) (2) SïMAK), /<~pr. di /fen., t. XVI!, fasc. tu. a fait la lumière dans te ehaos névropathiquo. les neurologues se sont particulièrement inquiétés des signes dinerentiets. !t scmt)to quo te moment va venir d'envisager. sans craindre la confusion, ta possibititô (le synthèsesnouvettes et de rapprochementsinédits. Les récentes discussions à la Sociétéde biologie de Paris, discussions auxquelles ont pris part dca maures tels que t~jérinn. Férc et Mathieu, semblent comme des présages de cotte orientation. Mais au point de vue de la régression,c'es considérations n'ont qu'une portée secondaire, II nous suffit, pour motiver nos' rapprochements,de constater que les frontières névropathiqucssemblent se toucher et que tes grandes névroses paraissent toutes converger vers le domaine de la vie quotidienne; qu'ettes semblent accessibles aux mêmes causes, relevertoutes d'une prédisposition. « tt existe en effet, dit Achard !t). une véritable prédisposition nevropathiquc qui constitue comme la terre commune où germent,suivant tes circonstances, tes diverses maladies nerveuses. » L'étude des névroses révèle des alternances mises en lumière par Savage (2). Leur association. démontrée par Charcot, n'a ~ervi jusqu'aujourd'hui qu'~ les disjoindre. Peut-être ces associationsscront'ettes dans t'avenir des arguments pour tes partisans de leur pénétration réciproque et du prolongement de t'une par l'autre. !t n'y a pas jusque la théorie des intoxications qui ne puisse devenir un jour un trait d'union. Enfin, ainsi que nous venons de te voir. tes localisations achèveraientde les reunir.dansune sorte de chaîne fonetionnettc. Les grandes n~vropathics traduiraient de près ou de loin te déséquilibre de départements similaires ou identiques du système nerveux et la dissociation fonctionnellemorbide. II n'y aurait nnatement entre ces diverses névroses que des questionsd'intensité. On pourrait, au point de vue de ta régression, leur trouver encore une veritnbte filiation invotuth'c. N'est-it pas digne d'intérêt, en enct. de voir tes manifestations douloureusesdébuter, pour ainsi dire, (tans les neurasthénies, tes désordres de t'anesthesif générale et psychique form'T le fond de t'hysterie, et t'epitepsic pousser plus loin encor' dans h; circuit physiologique classique, la perturbation? C'est, en effet, t'ctement moteur, )e terme dcrnicrdu rcflexe qui se trouve particulièrementinteresse clans t'epitcpsie. Il scmbfe que )'invo!ution, n s'accusant, surmonte progressivement tes résistancesqu'une fonction oppose g~neratcment la desorganisation. La souffranceest le cri d'atarmedefa vie ptn'sio)ogiquepertur))C('; t'insensibitite prolonge une tn'perestttesic épuisée; )e desequitibre et ta dissociation sont tes conséquences de ta résistance vaincue et des sensibilités émoussees. Toutefois, hâtons-nousde dire que te mécanisme intime des névroses, tour essence physiologique, la nature particulière du déséqui- (i) AotAno, ~ffttnMf HtAkcfMe,!!t, t893. (2) SAVACE, De rft~erHSHM<tM tt~r~M. (JOUftXAt. Of HK~TA). SOXSM. <887.)t · libre de chacuned'elles ne se trouvent en aucune façon compromis par ces rapprochements. La théorie do t'intoxication eHe-meme, ntatgrô son caractère unitaire, ne ruinerait on rien les distinctions établies et !'hnportance régressive fondée sur ces différenciations. Car t'intoxication, dans la multiplicitéde ses etëments, trahiraitdéjà des caractèresdistinctifs, essentiels. Et l'origine toxique nécessiterait malgré tout ta diversité des prédispositions; elle n'anéantiraitdans aucun de ses attributs csscntietsta série des localisations et des desequitihrcsqueta symptomatotogie des névroses nous a ruvctée. H ne s'agit donc point d'établirentre tes névropathies comme une cha!nc ininterrompue un tien d'élection commun n'entratnc pas un mccanismf unique. Ce <tuo nous venons do dire se borne :'< signaler des rapprochctncntsfonctionnels, des h'ansfbnnations possihtes, et c'est ce que les faits témoignent hautctnent. Ces vues nous amènent tout naturellement :'t vous parler des frontières de la ncul'asthcnic. La neurasthénie,synthèse morbide, detimitation théorique, conception didactique, ne peut en réalité présenter des Umites nettement arrctccs. t) y a des neurasthéniques, il existe des états neurasthéniques, mais il est incorrect de par)cr d'une neurasthénie. La question des frontières de la nécrosedoitdonc se poser d'une façondétournée. Quand devient-on neurasthénique, et pourquoi devient-on ncurasthenique? Tels sont !csë)c!ncnts essentielsqu'intpiiqucavanttout tarechcrche des detimitationsde la névrose. Quand devient-on neurasthénique? La réponse une pareitte question semble ne présenter aucune ditlicuttc pour les partisans de t'unite et de t'indivisihi!it<! de chacune des névroses. On devient neurasthéniqued~s qu'on présente des stigmates de ta neurasthénie, répond t'Écote de Paris. C'est ainsi que nous avonsprocédé nous-nteme lors de la détermination des caractères de t'cpitcptique et de i'hysterique.Et ta plupart de ceux (lui ont étudié la neurasthénie tiennent un langage analogue. L'ÉcotcdctaSatpctriere.spcciatonentsous rinnucnce de Charcot, cherchea faire jouer aux stigmates de la neurasthénie le rote decisifdcstares epiteptiqucs et hystériquesen matièred'épi- !epsie et d'hystérie. Or. Messieurs, les situations no sont pas analogues. L'cpitcpsie et l'hysteric nous présentent des manifestations objectives constatabh's, parfois mesurables, toujours appréciubtes, et ces manifestations elles-mêmes tranchent, par des caractèresd'exception, sur toutes les autres tnodatitës fonctionnellesnormalesou morbides de l'existencehabituette. La neurasthénie nous o<rc raroncntdo pareittt's ressources diagnostiques. Elle manque de signes objectifs; sa symptomatologie est presque cnticrementd'ordresubjectif.Et quand il lui arrive de s'extériorisernettement chez un individu, on peut aOtrmcrque depuis longtempscet indi- vidu est nourasthcn!que.Ces manifestations extrêmes n'ont donc rien & voir avec les signes primordiaux de ta névrose et tes indices précurseurs de l'évolution nevropattuque. Mais lu neurasthénie présente une ditncutte plus grande que cette inhérenteil ta subjectivitéde ses symptômes. La nature mémo du ses sti~ males crée une source nouvette d'cntharras et d'ttcsitationsa ceux (lui veulent lui assigner des frontières. Ces stigmates n'ont par eux-mêmes non de particulier. tts se rencontrent pour ainsi dire un peu partout an cours de l'existence. Nul n'est exemptdu cephatec. de digestion ditncilc, de points douloureux. Nos volitionsn'ont pas toujours leur rigueur nor* male et il nous arrive d'aspirer au farniente avec quetquc raison. La dépression ccrcbra!e nnus guette un peu partout, dans le plaisir comme dans le travait. Lo soir, notre tache terminée, notre votonte (hïtouss~c, il nous monte connut; une bouncc (t'asth~nie cereuro'spinaie (lui profilo la neurasth<nic. Nous nous en(tormonstous quelque peu neurasthcms<!s. quand nous nous endormons. Car l'insomnie du neurasthénique peut même frapper l'homme normat au cervcuu exténue. On a tonte, pour sauver ia névrose d'une confusion avec )a banale vulgarité des perturbations de )n vie physioiogique, d'assigner aux stigmates de la neurasthéniedes cnracteresde gravite et de permanence. « Le terme « neurasthénie n. dit Hejôrinc (1). imptiquc par son ctymotogic même la perte de la force nerveuse, !'epuiscment nerveux, en donnant ce terme « épuisement nerveux » son sens te ptus générât, et en spécifiant que cet ('puiscmentest par tui-memedurabte, plus ou moins permanent. H Mais !a neurasthéniemonosymptomatiqne,admise par Charcot, les nonrastttenics localisées, (tefendues par Htorq. Huchard (2) et Dehovc.sont venues ruiner ces caractères distinctifsde gravité et de permaneucc. Certains auteurs étrangers scmhtem avoir définitivement abandonne ces distinctions. « La neurasthénie en ctte-meme, dit Arn<!t (3) en soulignant, la (aib!csse nerveuse, est simpit'menL une manifestation de la vie nerveuse et, comnu* toute manifestation de celle-ci, elle est intimement H<'c aux lois de t'excitationet <te la dépression. » La dincrcncoentre le normal et l'anormalréside dans une question de réfection de la ccUute nerveuse. Uan.sta vicphysiotogiquc, cette cellule se rc):)it regnticrement; dans la névrose, elle se répare incomptetement,se fatigue et s'épuiseprématurément. n n'y a plus, dans ce cas, chercher tes tunites de la neurasthénie,car dansla vie physiologiquela plus impccca))!c qucique chose persistetoujours d'ineomptetcment repare. Et ta preuve, c'est qu'on en meurt finalement. (i) DMÈtUffH. L'/tMfh~~<!n.tles M<t<<!dfM Mert'et~et.Paris, ~886. (8) ttMMARO,~<< tMttrns~/t~tM ~OC«~. tAncxtVHS OB MÈhHCtNB, <893.)t (3t AnNt)ï, Die NeMM.<~<'HM.Vienne,<?{!. Lovtttain (4), sous t'inspirationdu maltro do la Salpêtrière,s'eteve avec un peu d'ironie contre la genct'atisation attomando. Le livre do Arndt débute, en c<fnt, par une revue des ncurxsthcniqucs dans l'histoiro du monde, qui ne pouvait échapper ta critique de t'Ecoto do Paris. La gatte <rançaisc ne perd jamais ses droits. Ce n'est plus de la nosographie ceta, dit Lovittain. c'est do )a réelle fantaisie pathologique. Et fauteur, refusant aux netit'asthcniquesdo Arhdt leur feMiiïe de route, tes renvoie chez les nevropathf's. L'Écotc de la Satpctricreéchappe donc :t la généralisationen créant une sous-n~'rosoqu'e!!c appc))c la n~vropathio. La n~vropathie est ta condition swc ~Ka M0)t de ta neurasthénie, <nais ce n'est pas la ncurastMntO. Elle la symbolise en puissance; <')tonc la contient que virtucttmcnt. Mais la nom'Gaufrelative du mot n'implique pas la nouveauté dota chose. En créant la ncvropathic comme terrain d'évotution des névroses, l'École de Paris ressuscite simplement l'état nerveux do Sandrns(2), le nervosisme de Bouchut (3) et la neurataxie de Huchard !4). C'est le tempérament ncncux dont Brochin (5) formait « la première assise, la prédisposition('ssentiette de ta n~vropathif,puisqu'il sutHt quelquefois, par le fait seul de son exagération,pour la constituer ». A l'époque où Brochin écrivait, la dethnitation du temp~nnncnt nerveux était, de t'ineu de l'auteur tui-tncmc. impossibleà tracer. Et des savants de haute marque tiennent encore le même tangage & l'heure qu'il est. « Ncrvosismt' et état nerveux sont (tes mots qui désignent plutôt un tempéramentqu'une maladie. On peut être nerveux sans être névropathe, dit Hcrnheim fu). comme on peut être lymphatiquesans être scrofutcux. » « Tousles nerveux ne deviennent pas névropathes, ajoute-t-it quelques tij~nes plus bas H y a plus, tous les névropathesne sont pas des nerveux. » L'Écotc de t'aris, en changeant !<' mot, a-t-elle réussi mieux préciser la chose? C'est ce que nous allunsvoir. Lcvittain, tr.)d))isant les idées de Charcot. classe dans te nt'rvosisme la nevropathic vague, la nevropathie. t'cnsembte dt's prédispositions non encore din'ercnciecs qui tonnent, pour ainsi dire, te terrain d'ëvotution des névroses. Pour Mathieu. le nervosisme ou la névropathie va~uo, c'est le fonds (i) LEvn.t.A)'<. H<'K)YM~~)<t'.Paris, t89t. t2) SAXnxAS. De /'<f/a~ !t<*t'MM~. t':(ns, t8<)0. t3) Bot:<:)<UT. Du !Mrw.tt.<:H;< t;(tition. Paris, <8n. (4) UucttAttt) & AxEXt't:)~, TMt'~df;:)~t'M~. t'aris, !))83. 'S) BnoottS, Dfc<<c)tt<Mtr<fn<'t/cfo;)<'<<)';tt<;~MsciencesMt<Mt<M~. Paris, 1878. (6) Bnnt<tU!tM,Hct<M de t'/typMctMMx, t892. communsur lequel peuvent germer et crottre tes difMrontcs branches do la famille ndvropathiquo. four devenir neurasthénique, selon cet autour, il faut donc ûtrc tout d'abord un névropathe; mais, ajoute*t-i!, on peut être et rester toute sa vio un névropathe sans jamais devenir soit un aliéné, soit un neurasthénique. Et il définit le nervosisme un état particulier d'oxcitabilité facile et de dépression ti nale. termine en donnant comme caractères communs ses névropathes te fond mémo de la névrose sur lequel nous avons vu se profiler nos divers types de neurasthéniques. Soupautt (t). dans une thèse écrite sous l'inspiration du professeur Debovc, reprend pour son compte les névropathes non din'érenciés de Mathieu et y introduit une subdivision. « De ces ncvropatht'snon din~reneiéson peut reconnattre deux types, ét'rit Soupault. H Les unssont f'xpitabh's. vifs, pétulants, présentant des phénomènes qui tes rapprochent d<'s mentaux. On pourrait tes désigner assez justementsous le nom de mentaux. Chez quelques-uns. l'excitation se revête par une activité plus grande, une plus vive intelligence,une ccrtnine imprcssionnabitite.dch'riginatit.~ poussée quelquefoisjusqu'à !'cxcentricite. D'autres ont une activité bruyante ce sont des ambitieux, des joueurs,des potitich'ns, des orateurs de réunions publiques. » Les femmesse font n'marqucr par ta bizarrerie de tour caractère, la dépravation do leur goùt et i'ino'thércnce de tours idées. a Dans la (teuxiem<;cnté~ot'ie.un peut rangertous ceux qui ont une ton. danccata fatigue ctn la deprcssi"n physiqueou morale. !t y a aussi dans cet état de grandes dinerencesdunsl'intensité des phcnotntncs. Le type le mieux caractérisa de ct'tte cmégorit', c'est l'hypocondriaque; itaune tendance au découragement;la moindre contrariété, te p)ustcger ennui sont vivement ressentis pour lui tes entreprises les plus simples sont hérissées des plus gra'tdes 'titticutt~s; il se crée partoutdes embarras; les chagrins le boutcverscnt. et tes joies viennent à peine le distraire un instant de ses tristes penst't's. M D'autresfois, la dépression se revête par de t'apathie,de t'engourdissement physiqueet morat qui r'-nd ces individusincapables d'aucun cnbrt, d'aucun travail suivi et tes désarme dans la lutte pour ta vie. » En regardant de près cette procession de névropathes, n'a-t-on pas comme une vague impression que c'est l'humanité tout entit'rc qui so pousse, se coudoieet vous passe sous les yeux? Ne se sent-on pas un peu prissoi-même de ce mal de névropathiequ i synthétise nos enthousiasmes, nos illusionscomme nos désespéranceset nos découragements.Et si t'on It) SoupAUt.T,Les <<~qM«M Mnww.t. Paris, i893. trouve pour soi i'epithete désobligeante,mettra-t-on la mémo réserve à l'appliquer aux autres? De quettc personnalité ne peut-on dire qu'cttc est quelque pf'u nëvropnthc? Et un critique plus serrée serait peut-être autorisée pc poser une autre question. Quelque peu de neurasthénie, d'impressionnabilitémorbide, de d('sequitibre attectif en un mot, ne scrait-it pas souvent une cause sinon une raison de supériorité? Nos (Jouteurssont parfois d'excellentsstimulants: tapteioo santé coïncide d'ordinaireavec la pleine act'aimiccorticatc. Les sensations pénibles n'aboutit-sent la dépression qu'après une période stimulante. L'impressionnobitite, n~n~e quelque peu maladive, multiplieet renforce souvent nossensations.Ht Bordicr~dit,avec beaucoupde justesse:« Plus lessens sont nombreuxet raninés, plus intime et fréquenteest, par conséquent. notre communion avec le monde extérieur et avec les autres êtres qui nous entourent plusintenseet plus rapide devient t'iddation c'est par la réception et l'accumulation dt' toutes ces sensations que le cerveau se développe. » Le travait mental intense est, A sa façon, une douleur qui en éteigne du reste te ptus grand nombre des hommes. Les sensations exagérées, les désirs qui l'engendrent, dépassent ta normale et continent au domaine morbide. L'exception du résultat confirme son tour la nature exceptionnette de la cause. On pourrait cHer de nombreux exemples d'hommes cetet'res ch(x taquetsquelquechose d'anormal semble n'être pas étranger leur supériorité. Quoi qu'il en soit, le ncnosistne, c'est déjà tedésequitibrc,et te déséquilibre tout au moins intermittentreprésentela régie, car l'équilibreabsolu constitue la négation de toute activité, l'extinction fie la vie ettc-meme.. Le terrain de la névropathie, c'est donc le terrain mêmesur lequel cvolue l'humanité. La vie normale crée ta névrupathie comme cttc engendre tout le reste. Et, comme on l'a reconnu depuis longtemps, l'arbre des névropathies enlace de ses racines celles de l'arbre des diatheses. Les d!athescs représenteraientles étapes du déséquilibre nutritif. Le ncrvosisme, c'est peut-être te déséquilibre nutritif plus spécialement localisé au système nerveux. La diathcsc arthritique moins circonscrite pourrait avoir une portée ptus large. Ces questions constituentdu reste des probtCmcs en pleineetaboration. Nous vous avons dpj~ parlé des relationsde la famille n~vropathiqucetde la tamittcdiathcsiquc. -Féré vient de reprendre à nouveau ce sujet qu'il a, des premiers, fixé dans ta formule sous laquelle it est généralement étudie aujourd'hui. Pour cet auteur, le lien génétiqueentre ces formes de la régression,c'est t'hcreditc « La dégénérescence,dit Père (2), est la dissotution de l'héré- « ) BoBDtEM, La vie <<M M<tW.t. t'arii!, i687. ?) P&B6, La /an)<n~n~/t~M. Paris, i894. dité. Les maladies héréditaires sont des maladies de l'hérédité. » Et i! recule cette hérédité bien au delà deslimites habituelles, car il ajoute presque immédiatement « la (!égénércsconcc se montre aussi bien lorsqu'elle est acquise que lorsqu'elle est congénitale. Le renouvellement incessant de nos éléments anatomiques, qui maintient tes formes extérieures et les propriétés héréditaires, constitue un véritable processus d'hër~ditô, qut peut être troublé tui-mame par la plupart des agents susceptibles de troubler l'embryogenèse; ces troubles do la nutrition peuvent avoir des conséquencesdurableset véritablementdégénérativcs. » Nous avons vu Daitty (t) et Chambard (2) insister i~ diversesreprisessur tes connexions des névroses et des diathèses, et nous-même, en divers endroitsdeces entretiens,nousavonsétabli des rapproehementsanatoguea. Mais Vigouroux(3) va même plus loin.Non seulement il étnbtit des rapprochements, mais, fondantses attégaitonssurdcsanatysesd'urincs.i!conclut dans les termessuivants « Nos analyses ne nous permettentpas t'hésitation. Tous les neurasthéniquessans exception sont des arthritiques. » Quoi qu'il en soit, les grandsmodes de déchéance qui décimentt'humanit~ sont donc à leur origine dans une étroite connexité. Cependant, à l'heure actuelle, il est impossible d'apprécierles degrés de cette parente. de localiser et de différencier les élémentsspécifiques de chacun d'eux. La besogne a tenté bien souvent tes savants, et peu de génératisateurs. peu de chefs d'école ont résisté au désir de pousserplus loin la solution. L'histoire de ces tentatives partiellesou générâtesserait t'histoirc même des doctrines médicales. « Des l'aurore (te la médecine, dit Bouchard, noustrouvonsl'observation, mais en facedel'observationnous rencontrons la systématisation."Et il ajoute « Kousmaintenonsla prévatcnccdes faits; mais nousn'avonspascethéroïsme qui consisteraita arracherdes entrailles de l'humanité ce besoin invincible de chercher le pourquoi des faits. » Et ce pourquoi, chacun l'a formulé selon sa nature, son tempérament et ses goûts. Chacun, sans le savoir souvent, sans te vouloir surtout, introduit un peu de sa propre synthèse dans la synthèse générale. Bou* chard, fascine par la vie cellulaireet séduit par la conceptionqui ta repré. sente commeune assimilation et une désassimilation continues, met à l'origine de tous les.troublesmorbides, le trouble nutritif. Le trouble nutritif peut toutefois rester tatent. « Mais, ftit Bouchard (4), s'il ne constitue pas la maladie, il n'est déjà plus la santé il est la phase préparatoire, la prédisposition, la diathëse qui va quelque jour provoquer un éclat soudain et se révéler par ce qu'on appelle la maladie spontanée. » (~ DA)U.Y, Dégénérescence. (DtCT. EKC. MS SC. M6h.) (2) CMAMDAHP, ~Mt~M~.(D)CT. EKC. DES SC. MÉD.) (3) Vtcot)MOMX,We<tt'<M~nMe<ar//<rt<MM)e. t'aris, t893. (4) BoucHAM.LM maladies par ra~n~MMenfde lu nM<n<t<M!. Paris, tRR5. On retrouve dans Bouchard le pathologistegonëratisateuret hardi qu'<! est par-dessustout. Ces vues ont ct6 dernièrement reprises et appliquées à la généralitd dos névroses par Oana (d). Lancpreaux (8), clinicien anatomo-pathologisto,se reconnaît dans la synthèse qu'il tonte à son tour, sous to nom d'horpëtisme. L'ttcrpetistne, selon t'oxccttentctintciendeta Pitio.a son si'~a dansle système nerveux. Et cette localisatiun préside A l'évolution de la diathese en même temps qu'elle explique son hérédité. L'herpétique est d'abord un névropathe, puis finalement un malade. Nous venons de vous diro, Messieurs, que Charcot et son école faisaient de la ncvropathiole terrain d'évotution des névroses. Quelques-uns de ses disciples semblent vouloir étendre les gen~ratisations.Sc)on Mathieu, le névropathe peut tout aussi bien devenir un goutteux, un diabétique, qu'un neurasthénique. Certains observateurssont même allés au dc~, etû t'unitcdu terrain Hs ont ajouté l'unité de la localisation.Telle est la conception de la névrose selon Lcvcn(3). « La névrose, dit cet auteur, est une maladie duc à l'irritation des centres nerveux et qui évolue dans les nerf!), dans Ics viscères, dans la peau, dans les muqueuses, dans les articulations, qui attcre le sang et la nutrition. » Et Levcn poursuit, dans une revue qui épuise ù peu près ta pathologie tout enti<*re. les modalités de la névrose. C'est la névrose qu'on trouve t'ot'iginc des maladies nerveuses; c'est cttc qui préside à toutesles diathcscs, qui fait te rhumatisme, la goutte, l'albuminurie, la chlorose,l'anémie, t'obésité, etc. c'est elle qui les résume toutes. Mais, hlessieurs, comme bien d'autres choses, l'unité n'est pas do ce monde ni d'aucun monde. La névrose synthétisant les (tiathcscsn'impliquerait encore que l'unité du siège et nullement l'unité du mécanisme. Et la connaissancedes divers mécanismes n'exclurait pas leur transformation. Système nerveux et nutrition sont donc les deux grands pivots autour desquels évoluent toutes tes théories dont nous venons de vous parler. Au fond, chacun sait que tout se tient et se lie dans le domaine biologiqueet que la séparation est impossible.Cependant tes mots ont de ces fascinations irrésistibleset te besoin invincible du pourquoidont pnrto Bouchard triomphe des vohmtés. Mais tes mots sont particulièrement les grands tricheurs du jeu lie la pensée. Ils escamotent tes transitions et nousfont croire à l'existence de leurs abstractions.Malgré leurs mirages, il n'y a pas, vivant d'une existence indépendante, deux grandsfacteurs le système nerveux et la nutrition. !t y a simplement la vie. Et la vie n'est qu'une perpétuette réaction entre l'organismeet le milieu. H) DANA, Boston HMdtMt and .!MrpfcotVo)(!'no(, mai t894. (9) hAXCMHAUX. TraMde <7t~<Mt.<MM.Pari! 1883. (3) LBVEK,La ~~<Me. Paris, i887. A chaque excitation sucette un certain épuisement qui se traduit par une dépression correspondante et adéquate. Ce phénomène est au fond de toute fatigue la neurasthénieest une fatigue chronique; la fatigue, une neurasthénie passagère. l'outes deux sont <)cs épuisementsplus ou moins prolonges; elles aboutissent& t'cpuiscmcnt final qui est la mort. Elles luttent contre ce principe d'évolution qui est la raison de la vie et que traduit t'hcrcditc; ettes entraînent des perturbations fonctionnelles qui sont tes (tGS<'quitibrcs;cttesaboutissent à des dissociattons qui sont les névroses et finissent dans une dissolution progressive qui constitue l'involution régressive et ses étapes vers la dégénérescence finate. Faites avec cela une ou plusieurs formules si vous voulez, mais ne cherchcxpas ait tours. La vérité en ce qui nous occupe, c'est que, à tout instant de notre vie, nous nous neurasthcnisons quelquepeu. Plusla vie est intense, et plus le déséquilibrenousmenace, irrémédiable, inexorable. tt nous guette a chaque pas, a chacun des méandresdu chemin. Et parfois, prodigues, nous gaspillonsainsi plus que notre propre patrimoine nous com promettons l'héritage des nôtres. Le déséquilibre nous prend table, il nous prend dans t'atcôvc, it nous prend surtout au cours des taheurs de la pensée. Et c'est là peut-êtrequ'i) nous porte les coups tes ntus rudes. t< Nous payons, ditJacoby(t), de la vie de gcncrations futures et de notre propre existence dans l'infini des siècles, quelques lignes dans tes dictionnairesbiographiques. » Quant ù la raison de la persistance de l'espèce au travers de ces faillites individuelles, c'est te secret de la vieette-monc,c'est le mystère do l'évolution dont elle émane. Aux curieux quand même, qui vous demanderont Pourquoi sommes-nous encore? répliquez simplement Pourquoi sommes-nous donc? Et pourquoi avons-nousd'abord été? (i) P. JACOBY,~K~M <«rla <~a:<ton.Paris, i88t.

QUATOMZtÊME CONFÉRENCE. LES PBVCHOPATHÏES SEXUELLES. Mg<o<r<3et déséquilibrés. ~9 anomalies nutritives. Importancedes anomaliesseMeHet. Signification doctrinate des déviationsgénitales. t.csloe;tlisations du ti!f)cMgdnosinue. Le facteur biotogitjuc dominoh sexualité Ctasa.ucationdes sexuels de M:'g u~ Ubjfcthnst cette classification. Divisions fouttionncXes. Les uranistes. tnstittctsctcaract&rcsde* uranistes. Les théories dct'uranismc. interprétationt'hyaiokgique. Lct trihadcs. Mmutt tt caractères. Les causesde tioventionMtuette. Le Mdhutc. Son origine g<hntato. Les n<Cfophi)M. La bestiatM. Yio). Inceste, L'onanittnc. Ses van<!tts. Leur tn~et. ttt<mf. Origine des associationsoMaiqucs. L~ potH!<c g~aitate précoce des ))tr<!<H)airc<. Satyriasismc et nymphomanie. Lo MUchisme. Le masochisme. Les Mh'hition:)!ttM. hottcurs. CoupeuM de nattes. Stigmate!des psychopathes sexuels. Leur MfédM. nesponsabitiM des p~)chopat!)cs. Opinions de Kr.)0't.Ebiag,Mot), Last~uc. La respfn!abH!M ioditiducite. Ses aoomaUeset sss erreurs. MKSStKUMS. L'~tudf <!cs Hots gntmh's nëvroscs nous a dëtnoniré l'existence d'une surie d'inftividus porteurs de tares héréditaires plus ou moins graves. Nous les avons <t~n«nunës du notn g~ncriftuc de d<?g(?n~r<!spt de dcs~ui. librés. Mais les (titKrt'nccs considcrabtcs qui tes séparent !cs uns des autres nous ont conduit Htnbtir. dans chacune de ces deux catégories, des subdivisions. Nous avons vu que te caractère de gravite (le la dégénérescence dépendait avant tout de sa précocité, (te son origine et (te son intensité. Dans chacont' dt's névroses, vous avez pu constatt'r ceHc gradation, du reste rcgutieremcntsouti~nce.Et ~t'aide decesétëmcnts,il nous a été permis de funsittercr.dans nos dégénères, des dégénèresabsolus et des dégénérants. On pourrait, d'une manière tout aussi motivée, distinguer de tnetm'sous tcsdéséquiHbrésdes déséquihbrants. Les dégénérés profonds nu absolus sont tes irréductibles, ceux dont la déchéance specitique ou individucHc s'anirme comme irrémédiabto. Ils représentent souvent le dernier degré d'une involution dont t'hérédite a renforcé et accumulé les tares. Nous avons vu toutefois que te trouble morbide essentiel peut avoir des origines moins éloignées et dater des proniers temps de la vi individuette. Parini les dégénérés inférieurs ainsi spécifiés, nous vous avons signatc l'idiot, le crétin, etc.; il y aurait lieu d'ajouter ces produits de l'involution définitiveun certain nombre d'épileptiquesprofonds. Aux dégénérés complets succèdent tes dégénérants; la tarcoriginctto est ici moins lourde et les perturbations plus superficielles. Parmi ces dégénérants, nous rencontrons une grande partie des épileptiques, tes hystériques les plus gravement atteints ainsi que les neurasthéniques généraux. Nous voudrions donner le nom de déséquitibrésaux dégénérés supérieurs qui constituent pour ainsi dire les trois sommets do nos trois névroses cssentiettes; tous ceux dont le déscquitibrc,quoiquenettement accusé, n'est pas irrémédiable; à ceux dont te trouble se manifestepour ainsi dire unilatéralementet qui conservent, en dehors do lui, l'allure réguHéreet l'apparence normale. Au-dessus de cette catégorie, il n'y aurait plus que des déséquilibrants. LesdéséquHibrantsno présenteraient qu'un déséquilibre virtuel en voie d'élaboration; ils seraient un peu les candidats de la déséquiiibration; ils confineraientde toutes parts a ce qu'on est convenu d'appelertes individus normaux. Ht do cette normatitc, ils en sortiraientsouvent pour y rentrer quelquefoissous l'effort des circonstances.Chez eux, Ic déséquilibreserait plus régulièrementfonction du milieu que de l'organisme. Quant aux dégénérés réels, en dehors de ces névropathes supérieurs dont une certaine anormatitécaractérise seule la tare atténuée, ils comprendraient toute la série des impulsifs, des obsédés, des phobiques. Cette dernière catégorieconstitueles types tes plus etcvés de la ctassification de Magnun. Nous ne reprendrons pas l'exposé des motifs de la quadruple sériation qui précède. Déjà, au début de l'étude des névroses, nous avons justifié notre conceptionde la nëvropathic comme syndromedégcncratif. D'autre part, la catégorie des dégénères supérieurs bénéficie d'une véritable grâce d'état en matièrede d egénéresccnce.A propos d'ette, ta régression morbide est généralementadmiseet on ne s'ettbrce plus de justifier des distinctions entre te trouble pathologique et t'état de déséquitibration qui en forme t'origine et te fondement. Un ne dit plus, conmtf propos des névroses, que la perturbation sexuelle, phobique, maniaque ou autre pousse en terrain dégénérât!Ce trouble constitue lui-mêmela dégénérescence toca. lisée et comme extériorisée. Maison dehors de cette justincation, dont les circonstances nous (ont grûce, il nous n'stc une autre tuche it nous parait nécessaire de rattacher aux névropathes nos dégénérés supérieurs. Car faute d'avoir renoué la chaîne des névroses et des syndromes degénératifs,notre série régressive, involutive,sembleraitprésenterdes solutions de continuité. Avec l'ancienne conception une et indivisible des névroses, la tâche eut paru lourde et difticite. Mais en considérant tes épitcpsies, tes hystéries, tes neurasthéniescomme l'extériorisation de déséquilibres partiels, plus ou moins coordonnésou dissociés, les difficultés tombent d'emblée. Les névroses, accumulant, synthétisant les tares, n'en restent pas moins des cottectivïtés de déséquitibres systématisés. Elles se distinguent par des localisations multiples, des successions et des permutations,mais elles gardent néanmoins ce caractère de désagrégation de t'équitibro qu'elles extériorisent du reste manifestement. Les dégénèressupérieurs localisent et circonscrivent la poussée morbide;ils ne présentent que des dësëqui* libres isotés et partiels; ce sont des névropathes monpsymptomatiques. t) n'est plus possible de concevoirles choses d'une autre façon. Les trois conférences qui vont suivre justifieront suffisammentcette manière de voir. Les dégénères supérieurs n'ont donc, généralement, comme caractèredistinctif, que la tare dont ils sont marqués. Cette tare est, du reste, fréquemment dissimulée. Elle semble comme tocatisée dans un départementparticulier de leur vie affective ou intellectuelle. On dirait un résidu étranger nonassimilé,déposé là parl'hérédité et dont l'équilibre subit involontairementet rcgutièrement l'influence désorganisatrico. Les facultésde ces déséquilibréspartiels peuventêtre et sont parfois brillantes. L'activitémorbidedont ils sont hantés de par leur déséquilibreles pousse par moments dans la société vers des positions supérieures. Ces déséquilibrés ont des noms dans l'histoire; et leur histoire est en partie celle do t'humanité. Car ces déséquilibrés pourraient bien s'appelerSocrate, Mahomet,César, Newton, Pascal, Motièrc, Napoléon t'~ et il en reste. Quant à la tare, si son champ d'action est vaste, elle n'en reste pas moins régulièrement cérébrato; elle porte toujours sur un mécanisme psychologique. Mais ce mécanismepeut relever d'une des grandes(onctions physiologiques comme il lui arrive do ne traduire qu'une modalité du caractère, une bizarrerie, une excentricité. Car rien n'échappe au déséquilibre il va <!cs nécessités nutritives et génésiques aux plus britlantes facultcs de l'intellect, aux particularitésles plus reculées du caractère. Or, ce déséquilibre relève dans tous les cas d'une même nécessité biologique. Cette nécessité biologique, nous l'appelons, faute d'une dénomination mieux appropriée le besoin. tt est indispensable toutefois de ne point limiter sa signification aux manifestations physiologiques é)ementah'es. Nous avons parlé jadis de besoinsliés exclusivement~faction centrale; et cotte action centrale, & certains moments, pourrait, disionsnous, se traduire dans la conscienceavec les caractères du besoin. Nous pouvons donc conclure que le besoin préside à la vie normale comme il préside à la vie morbide. L'anormatitéde l'existence n'est en dernière analyse que la traduction de l'anormalité du besoin. Nous vous avons rappeté tout cela en diverses circonstances. L'étude des déséquilibres devrait donc méthodiquement débuter avec tes légères anomalies qui président nos fonctions essentielles, à notre manièrede boire et de manger, d'aimer et de penser. Les anomaliesde la fonction et de l'instinct nutritifsouvriraient la voie; on en montrerait l'importance et le retentissementdans l'évolution inclividuette et collective;cttcs apparaîtraient tiecsspécintemcnt aux désordres de ht nutrition et formeraient tu point <to départ d'un certain nombre d'états dénutriti~. Leur étude conduirait à la notion de la thmittediathésiqu<: et par elle la transition vers ta famille nëvropattnquc s'effectuerait progressivement. Uans cette revue des déviations du besoin nutritif, il y aurait a montrer les caractères évolutifs du besoin en généra!. On reconnaîn'mt qm', connue ailleurs, le sentimentdu besoin va en s'affinant, tout au moins en se spécialisant. Mais cette étude serait trop longue. Elle ne touche, du reste, que do loin a notre sujet; ctte rcteve plus particutierement,avons'nous dit, d'un examen des origines de la famille diathésiquc. Et il nous sutntdc vous avoir signalé dernièrement, lors do t'étude (te ta neurasthénie, l'intime parenté clos diathescs et des névropathics sur te terrain de la dénutrition, pour être autorisé a passer outre aujourd'hui. Uans une étude spéeiate(t), nous avons réparti t'activitéindiviductjcet cottectivc en trois ordres de fonctions. Les fonctions nutritives ont pour cnroUah'e les satisfactions gcnesiques et intellectuelles.Ces deux dernières fonctions vont nous fournir de nombreux sujets d'étude; leurstroubles, t'n en'f't, n'ievent essentiettement des états dégénér.ttifs. Leur histoire patt)')togi(ju<'se confond très souvent t'origineavec t'tnstoirc <te ces derniers. Car si tes troubles du besofn nutritif aboutissent spécialement au domaine de la diathesc, les anomaliesdu besoin scxuet, du besoin afÏectif t't intellectuelsont avant tout les élémentset h's facteurs essentiels de la rcgn'ssif'n. Mais parmi tes aberrations génitales, an'ectivt's ou intet!cctuettes. les ptus étrangt's et les ptus curieuses sont. sans conteste, les premictcs. Nous débuterons donc dans t'étude des dégénérés supérieurs par une revue des psychopathessexuels. La portée de cette revue est considérable. Ktit' est considérable non seulement par t'importance du besoin qui en forme le fond car l'amour, ce sentiment qui fait de l'égoïsme avec de t'attruisme, comme dit Lctourncau(2),estsans contredit le facteur le plus puissant de l'évolution,après l'instinct de conservation;il annihile même parfois ce dernier, et les faits diverssont là pour en témoigner. Mais les anomalies du besoin génésique ont nos yeux une autre importanceque nous aimons a vous signaler. C'est une portée didactique,si vous voulez bien, mais dans tes circonstances présenteselle nous parait essentielleet instructive. La fonction génésiqucetsusdéviations mettent,en cn'et.en rctieE.etd'une manière quasi schématique, tes lois qui président à l'ensemble des mani- (t) Dju.t.EM~GKE, Pnn<~c.! .~c!o~«-.Bruxelles, <886. (2. LETot;nxttAU.Mo~tOtt dit mariage.Paris, 1888. ft'stations de l'activité humaine. Dansta progression que réalise cette <bnction, dans l'involutionqu'elle traduit parfois, se retrouvent tes caractëres csscntiets do t'evotution du besoin, dans l'individu et dans la cottcctivito. Et)c montre tout (t'abord le caractère purement r~noxc d'une des plus hautes fonctions uHc permetdo constater à ce réflexe comme une série de points de départ, de centres d'excitation; ette ptaidc la cause de l'étiologie organiquedes plus noblessentimentspar t'intensite même du besoin incontesté qu'été traduit ntta!cmcnt. L'evotutx'n que réalise la fonction gcnesiquc nous <ait donc assister d'une manière typique a l'évolution du besoin en gcncrn). Ct-tte fonction se montre, en cnct, comme dépourvue tout d'abord d'etectivitt! et de choix; elle arrive a sa forme normale dans t'amou)'; elle. confine au desequitibrequand, sa raison physiologiquedisparue, ctte ne taissc subsister que h's impérieuses exigences de centres dont rien ne motive plus tes prétentions. Mais avant d'entrerdans l'examen des aberrationsdu sens sexuel, il est nécessaire de vous (tire que!quesmots de la fonction :'t l'état normal. Eue traduit un rcnexe, mais un réllexe comptique, pourvu de centres divers et diversements'tués. Le sens génésique possède tout d'abord des localisations inférieures dans la moclle. Budge, le premier, a démontre, vers la région lombaire, l'existence de territoires délimités tenant sous leur (tcpendimce !'actc genesique. On a même cherche décomposer ces centres et à tocatiser din'ercmmcnt le point de départ de l'érection et cclui de l'émission du liquide séminal. On ne parle ordinairement que de centres moteurs mcduttaircs.Mais il doit exister très probab!cment des centres scnsibtes. c'est-a-dircdes centres récepteurs des impressionscentripètes. t) y avait jadis quoique dimcuttc à se représenter tes voies anatomiques de ces renexcs médullaires la découverte si importante des cottatcndcs des faisceaux blancs médullaires par Ramony Cajal permet aujourd'huide se rendre compte aisément du mécanisme spinal. Les voies intermédiaires seraient constituéespar ies collatérales du cordon postérieur, dénommées sensitivo-motricespar Hamon y Cajal (d), et réflexes conatcrates des racinessensibles, par Kôniker (2). Des rapports étroits existent entre tes centres particts par l'intermédiaire de c<'s collatérales et l'excitation de l'un de ces centres peut être perçue directementpar t'autrc. Cependantt cette perception parait purement organique, fonctionnelle; c'est donc une répercussion physiologique plutôt qu'une sensation; aucune sensibilité consciente n'y préside. La perception réelle du besoin génésique ne se fait que plus haut. Vous savez déjà, par nos études antérieures, vers (i) RAMOK Y CAJAL, /.M noHt'cf~ t'~M sur <c ~~)))<' n<'n~CM.E Paris, t894. (2) MLUKBR. Man~Mc/t der Cctt'~c~tM des ~<!ntC/)en, Bd 11, crstc Hatftc. Leipzig, <893. quelle région nous localisons le siège de la sensation brute du besoin gënitat. Nous le plaçons vers les ganglions do la base, à la hauteur des centres de la sensibilité générale et des sensibilités sensorielles non dégrossies. Il est probableque ce contre perceptifse double là d'un centre moteurcorrespondant.La fonction do ce dernier serait double il présiderait a la mise en activité des centres do l'érection et de l'éjaculation, mais il tiendrait également sous sa dépendance tes mouvements passionnels désignés sous le nom peu nattcur de spasme cynique. U serait ta en rapport avec t<'s centres de t'odorat et de la vision bruts. Maisil pourrait à son tour être actionne par desfocalisations supérieures. Car à la suitede ces deux catégories de centres médullaireset ganglionnaires, qui par eux-mêmessuffisent à assurer l'exécution de la fonction, il faut nous ngurer dans une reotte superposition l'existence de centres corticaux. Ces centres corticaux interviennent dans ce que nous nommons t'cvotution fonctionnelle du besoin sexuel. Ils sont comme les réceptacles des résidus de nos passions affectives individuelles; ils tiennent a la fois des centres mnémoniques, des centres d'élaboration et de perception. Leur fonctionnement serait influencé par tous les centres corticaux et traduirait, non plus le besoin viscéral, mais le besoin cérébral, avec ses caractères si variés et si déconcertants. Ce centre cerebrat finirait même par acquérir une réelle indépendance et réclamerait encore des satisfactions injustiHabtesalors que la fonction réelle reste silencieuse et semble éteinte déjà depuis longtemps. Hâtons-nousd'ajoutercependant que cette révolte du centre cortical est rare. Et très probablement son caractère d'indépendance est dans la majorité des cas plus apparent que réel. Qui sait, en cuct,si quelque étaboration viscérale anormale. quelque vibration d'un centre inférieur non perçue dans la conscience ne préside pas à t'cctosion de l'idée fixe de l'érotomane? Par exemple, ceux qui aiment les étoiles, n'ont-ifs pas encore quoique chose comme un arriere-goutde t'amour au fond de leur vision contcmptativc?Car, pas plus ici qu'ailleurs, nous ne pouvonsnous résigner à l'apparition, sans motif organique, de l'idée pure détachée et indépendante en plein domainede l'esprit. Nous ne croyons pas. vous te savez, à l'activité spontanéede l'écorce. L'idée ou la douleur fixe, t'cmotion persistante ou le sentiment continu, nous ne tes comprenons que par quelquechose de fixe, de continu ou de permanent qui leur correspond et dont ils sont comme tes reflets dansle domaine de la conscience. En tous cas, si l'exception à cette rcg!e subsiste, clic est rare, et rare avant tout dans le domaine des fonctions génesiques. Au fond de toute manifestationamoureuse,le besoin organiquese retrouve, tt peut itppa* ra!tre brutal et nature, mais it n'est pas moins tui-memc torsqu'it rcvct tes couleurs tes plus brillantes de l'amour. Il tui arrive do ne se traduire que sous une forme vague, mélange de curiositéet de dësir à peinesoupçonné; c'est alors quelque chose d'indéfiniqui nuance à peine l'existence. Et il peut l'accaparer tout entière, cette existence, et ne l'abandonner un instant que pour la reprendre l'instantsuivant. Mais quel qu'il soit, intense ou réduit, brutal ou poétise, il traduit toujours un besoin ou, ce qui revient au mcrne, l'apaisement d'un centre. C'est constamment un centre, quelques cellules nerveuses en éréthisme, qui président & t'amour sous toutes ses formes. Et l'amoureux. sans distinctiond'étiquette, cherche avant tout l'apaisement <tc tensions centrales aux origines variables, car ce centre peut être mu!tip!c, ainsi que nous venons de le voir. Et l'amour normal,lorsqu'il existe,–car,comme dit Tarde, il y a toujours quelque chose do morbide dans toute passion amoureuse, l'amour normal est celui qui résulte de l'équilibre de chacunde ces centres. Nous croyons leur trilogie, et nous pensonsqu'ils doivent intervenir tous trois à leur manière. Mais souventon no prend conseil que de l'un d'entre eux. On aime au hasard des circonstances, sans que t'écorce intervienne pour motiver le choix (tes centres ganglionnaires et médullaires. Puis, on ne s'estime même plus quelques années après s'être adoré follement. Sanscompter toutefoistes individualités plus exigeantes qui tiennent leur amouren partie double, triple et qui aiment par tous les centres à la fois. « Dans tes choses qui concernent tes relations entre tes deux sexes, dit Charcotf~, même alors que les intéresséspoursuivant « bon motif », il y a toujours deux éléments à considérer, lesquelsse mélangenten proportionsdiversessuivant lesindividus un été ment plutôt psychique qui a son substratumdans les couches cérébralessupérieures, t'autre plutôtphysiotogiqufou physique, comme vous voudrez l'appeler, qui siège danstt's régionscérébratcs inférieures ou dans ta moelle. » Mais dans l'amourmorbide, avec ou sans motifs, tes choses se passent différemment. L'équilibre est rompu entre les centres; un d'entre eux peut tout emporter et son action unique, non contre-balancée,vient encore. par son intensité, ajouter au caractère pathologique des perturbations dont il est l'origine. Il estdimcite. Messieurs, d'adopter une ctassincationdes psychopathics sexuelles. Les manifestationsmaladivesdu besoin génésique varient dans de telles limiteset sont parfois d'un caractères! complexeque toute tentative de tes classer méthodiquement reste passible d'objections plus ou moins fondées. Magnan s'est cnbrcé.dans une communication qui fait époque dans l'histoire des aberrations sexuettcs. d'adopter des bases anatomiqueset physiologiques. « Ces anomaliessexuellessont si nombreuses,si variées. dit Magnan <2), qu'elles prêteraient à la confusion si on ne faisait ressortir (4) CxARROT, ~<'<;otM dit mar~ Paris, t89t. <3) MAGHA?', ~tt<Mt)<!h<'s;Mrf<'r~tM'.<.«'.CH~Paris, <885. leurs liens réciproquespar une ctassiiïcation basée sur t'anatomic et !n physiologie. M Les spinaux, qui tbrmcnt le premier groupe, sont réduits au réncxc simple; teur domaine se trouve limité a !a moetto, au centre gcnitosp!nat de Rudge. C'est t'onanismc chez l'idiot complot. » Pour tes seconds, les spinaux cérébraux postérieurs, !c rcuexo part de t'écoree cérét)rate postérieure et aboutit .t la mootte. La vue soute. l'image d'un sujet du sexe diH'crcnt.quettcsque soientses qualités,qu'it soit beau ou taid, jeune ou vieux, provoque t'orgasme vunérien. C'est t'ncte instinctif purctnent brutat. » Un troisièmegroupn c(mtprend les spinaux ccrebraux antérieurs. Le point de départ du r~t'xc est dans t'ccor~ccrcbratf'antcricuro;c'est'une influence psychique, contme dans l'état normal, qui agit sur le centre gënito-sp't!:)), !n:)i)! i'idce. te sentiment ou le penchantsont ici pervertis. Nous verrons, en effet, le penchant anormal d'une femmepour un cnt:)nt de deux ans; d'autre part, l'acte conjngat chez un homme, sous la depen dancc exclusive du souvenir de la tête d'une vieille femme ridée, couverte d'un bonnet de nuit par suite, frigidité complète la première nuit de ses noces, t'inmge n'étant pas évoquée. » Ennn, les cérébraux antérieursou psychiques ce sont des extatiques. Un jeune ëtevc des beaux-arts vit dans la chasteté absolue son amour. c'est. Myrtho qui s'est réfugiéedans une etoite; il contemple tous les soirs cette ctoHe, lui adresse (les vers, brute de l'encens. » La ctassitit'ntion de Magnan a réalise un progrès considérable dans l'étude des psychopathics sexucttcs; son innuenec ne s'est, du reste, pas bornée ta. La gradation danste dcsëquitibrcmentgénital qu'ello schématise a dctt'int, pour ainsi dire, sur le domaine tout entier de la de,îenerescencc~ elle se retrouve dansla ctassincationgenëratc des dégénères de Magnan. et nous vous avons dit que par elle le clinicien de Saiute'Anne avait eu le grand mérite de donner aux idées de Moret la base anatomophysiotogiquc~ui leur faisait défaut. Cependant tes idées de Magnan nous semblent passibtcs de quelques objections. Nous ne chicanerons passur leslocalisationspsycho-physio!ogiques qu'elles renseignent. Vous savez, par nos premièresconférences, que nous entendons autrement le fonctionnement de l'axe encéphalomédullaire, Mais il est d'autres vues, cettes'ta essentielleset doctrinales, qui, dans ta classification de Magnan, motivent nos hésitationset nos dou tes. Tout d'abord, l'acte génésiquen'est jamaissimplement localise dans la moelle. L'idiot voué à t'onanismc met en jeu d'autres centres (lue des centres mcduttaires:il possède la notion dota jouissance,si peu consciente qu'elle soit, et celle-là ne siège pas dans l'axe spinat; le souvenir confus mais positif qui lui revient de la sensation éprouvée intervient dans la répétition de l'acte; et !cs mouvements eux-mêmes, nécessaires à t'actc, dépendent peut-être de centres encéphaliques ce sont tes résidus moteurs d'une éducation préalable qui interviennent très probablement. Et tors môme qu'il s'agirait d'un onanisme purement automatique, il faudrait néanmoinss'adresser aitteurs qu'a ta tuoelte. selon nous, pour t'expliquer. Mais il est un autre reproche qu'on pourrait apptiqn<-r aux vues de Magnanetqni vise ptus haut qu'une simple question de mécanisme et do localisation. La classification du professeur de Sainte-Anne semble accorder a t'éeorct; une innuencedécisive sur la psychopathie;elle seule inter* viendrait dans t'atiénation d'origine génitale: le réuexe. en nu mot. partirait, pour certains déséquilibrassupérieurs, d'un des centres sensoriels ou ideo~cnes corticaux. Nous comprenons ditncitcmcnt les choses présentéesdo cette façon; nous ne pouvons nous faire ~t'idéc d'uneéforce pissant pourson propre compte. Nous croyons qu'en thèse générale elle ne f~it que rcncter l'activité sous-jacentc. L'idée obsédante ne traduit qu'un déséquilibre sousjacent, vous avons-nous dit a diverses reprises; ette lui est, selon nous, intimement tié< ctte ne sert que de trait d'union. Au fond, c'est toujours la poussée viscérate organiquequi intervient; c'est elle qui tient t'ëcorce comme en haleine, qui pousse à la recherche de l'image aphrodisiaque ou provoque t'impulsion obscène, exhibitionniste, érotomane ou autre. Cette poussée se brassantdans l'inconscient, nous ne voyons que ce qui en éclate dans le champ de la conscience.L'idée n'est donc. ici comme ailleurs, que !c sommet de l'arc rénexe; il est impossible de l'éleverla hauteurd'un facteur autonome et primordia!. Les eunuques les plus récalcitrants, les incomplets, seton la terminotogiedu harem, ne conservent qu'un temps des appétits vénériens; ces appétits s'atténuent progressivement: c'est comme une vibration qui s'éteint; et sa persistance après la disparition de ses motifs organiques et sensoriels, n'impliqueencore que son intensité originelle. Pour ces diversesraisons, nous adopterons, dans notre revue des aberrations du sens génésique. un ordre un peu (Unerent. Notre classification se rapprochera plus spcciatement de celle de M. Batt (~). qui propose de ranger les aberrations génitates en trois classes. La première est constipée part'crotomanieou fbtiedet'amour chaste, comme ta dénommeFauteur. La deuxième, sous la dénomination génesiquc d'excitation sexuelle, comprend tes formes aphrodisiaque, obscène, hallucinatoire,ainsi que le satyriasis et la nymphomanie. «) BAt.h. ta folie érotique,Paris. t893. La troisième contient los perversions sexuettes. Ba)! y renferme les sanguinaires, les nécrophites, les pédérastes et les invertis. Quant à nous, nous séparerons tout d'abord tes aberrations sexuelles en deux grandes catégories. Dans l'une, nous placerons toutestes perversions qui, en dépit do leur anormalité, ont néanmoins pour but (mat ta satisfaction du besoin génital. Dans l'autre catégoriese trouveront rangées tes anomalies dont l'acte vénérien est exclu ou tout au moins reporté à t'arricro'ptan. Chacune de ces subdivisionssubira, son tour. comme une sériation de ses éléments par ordre d'importancerégressive. Nous commencerons l'étude de notre première catégorie par les uranistes. La dénomination d'uraniste est due à Ulrichs(~, qui t'a probablement empruntée à un passage du ~aK~M~ P/a~M. La chose qu'otto signifie a reçu des noms divers. Westphat (2) t'appetto homo'scxuatita, par opposition au terme d'botcro.sexuatité,qui désigne t'attractiond'un sexe pour l'autre. On lui a donné le nom de commascutation,do pédérastie mais la dénomination d'uraniste semble prévaloir dans la littérature scientifique; elle ost adoptée par Krafft-Ebingen Attemagne,et on la rencontre fréquemment dans les ouvrages français. Uranistc a sur pédérastc t'avantage de désigner à la fois le perverti actifet passif. Et d'un autre côte on signale souvententre le pédéraste et l'inverti une distinctionque Batt (3) précise danstes termessuivants « La pédérastie, dit le professeur français, est un vice qui resuttc d'un motif réfléchi, déterminé, et c'est avec raison que ta pudeur publique s'en révolte et que ta loi le m'trit. » L'inversion sexuctte n'est ni un vice ni une passion immorale, mais un penchant matadifquia le caractère de l'impulsion, de t'instinct; c'est une tendance instinctive et congénitale; c'est la seutc mnni~rc dont un individu mat organise puisse munitestorsa vie sexuctte. » L'uraniste qu'on pourrait appeler classique se distinguerait donc par un doubte caractère: son penchant pou)'tesexe homologue serait exclusif t'uranistc n'éprouverait aucune tendance sexuelle vis-a'vis de ti) femme. Ses désirs ne s'attumcra~ntqu'en présence de t'ttnmmc. Ce scrain'inverti dans sa signification théorique absolue. Mott (4), au travail si curieux duquel nous emprunteronsfréquemment des indications au cours de ccttt' étude, insiste sur ta nature du penchant uraniste. Bien des raisons, dit cet auteur, montrent que ce penchant n'a rien de commun avec l'amitié et qu'il s'agit au contraire d'une impulsion sexuctte analogue cette qui, A t'ëtat normal, pousse te mate vers la (t) Ut.Rtcus, froMcf/«'M Lopxijï. tM6. (2) \ESTp)~).. ~t'c/ttu/xr ~t/~MtrM, U. (3} BA).t., La folie érotique. !'aris. tM~. (4) Mon., /,<t~t'rt'<'r.!«)ft< r)))~tH<'(~«/M<.fans, i893. femelle. L'ufanisto est excité par !a vue des organes sexuels de l'homme !a représentation mentale de ces organes provoque le réflexe génital; il est jaloux de l'homme comme, en certains cas, l'humme est jaloux de ta femme, et son but est finalement d'arriver l'acte sexuel par contact avec un autre individu du mémo sexe. Lo besoin constitue donc le phé. nom&no essentielet l'origine fonctionnelle de l'inversion doitêtre cherchée ailleurs que dans !e t'orveau. t! ne s'agit donc point d'une aberration d'origineexclusivementmentate:Et nous aimonsà rappelerune constatation qui exclut encore plus hautement l'idée d'un trouble purement psychique selon Krauss ~), des indices de pédérastie se rencontrent chez le singe et le chien. L'uranismo a une histoire qui remonte à !a haute antiquité. Vous trouverez dans les ouvrages de Moreau de Tours, de Bat! et de Mott un exposé complet des uranistes de hautemarquedes temps anciens. Chacun du reste sait que l'amour des petits garpons constituait le péché mignon de Socrate. L'uranismen'a rien perdu de ses droits avec les années. A Naples, le soir, sur la via Toledo, des jeunes gens s'offrent aux passantset les entremetteursvantent non seulementleur marchandise féminine, mais encore leur marchandise masculine. En Sicito comme Naptcs, dit de son côte Casper, tes cntrcmeHeut's, dansla rue, en plein jour, vous on'rentun <' bettessimo ragaxxo » quandvous refusez les femmes qu'ils vous proposent. Dans tes temps modernes, l'uranismesemble donc recherchermoinsexclusivementtu compagniedes philosophes. Mott, qui a fait une étude sérieuse et sur place des uranistcs, en parle comme suit « Les oranistes que j'ai connus appartenaientaux professionsles plus diverses. J'en sais qui sont avocats, médecins, théologiens, philologues, commt'rçants.oniciers, écrivains, acteurs, tapissiers, coiffeurs et même, étrange ironie, tailleurs pour dames. » Et l'auteur ajoute « On comprend du reste pourquoi tes uranistes af!cc!<;nt le métier de tailleur pour dames; ils remportentde nombreux succès dus tcur voix de fausset et ~) la gr~cc avec laquelle ils exécutent les mouvements féminins, » Nous avonstrouvé t'cxptication un peu atambiquée. Nous comprenons mieux t'uraniste faisant des culottes et prenant mesure, comme dit un personnagedans une comédie cétebre. Mais passons. « Quant à t'Sgedcs uranistes,dit Moti, k ptusjcunn que j'ai eu l'occasion d'observeravait 16 ans et le plus âgé 64 ans. » Et it ajoute « Un individu âgé de 82 ans. mort dernièrement, avait const'rvé jusqu'au dernier momentses habitudesd'inversionsexuelle; dans le monde des uranistes, il était connu sous le sobriquet féminin de « la grand'm~rc ». (1) KHAUSS, Die Psychologiedes t~r~MM. Tuhiogen. <88~4. Rarement tes unmistes présentent des anomalies des organes génitaux. Un médecin qui a communiqué a Krant-Ebing t'tnstoiro détaittée de sa propr maladie, lui au!rmait qu'i! avait eu dos rapports avec plus de six cents oranistes sans jamais trouver chez et<x aucune malformation du côté des parties sexuelles. Mott aflirmo que les érections (tes uranistes « sont en générât bonnes et vigoureuses, et qu'A t'état d'érection le membre virit présente chez eux ta même direction que chez tes individus sains ». Souvent t<'sumnis<cs se distingHCnt par !cur passion pour ta musique ou les arts. On prétend que les natures artistiquessont très fréquentes chez tes uranistcs on trouve souvent chez eux un remarquable tatcnt't'acteur: un gros scan'tatc qui mettait dernit'rement en émoi les coulissesd'une des grundes sf~nes tyriques françaises St'mhic ne pas contredire cette assertion. La pprvcrsinnsexuc!)cdt'l'uranistoclassique,disions nou< tantôt, serait donf t'expressiond'une erreur physiotogique:elle traduirait une anomalie fonctionocHe et, selon i'exprcssioud Kratn'Kbinn, e)!c serait une perversion ot nut!m';ntune perversité. Elle evfduerait dans t'individu d'une manière regutiere; il existerait pourt'uraniste une sorte de puberté contre nature; dans t'ette puberté, ses car:tctcres masculins. au lieu de s'aOirmer, semhieraientsubir une régression, une réelle métamorphose. Ce phe))0tn'n< nuHetnent cxctusif auxuranistt's du reste, est cnnnn sous le t!om()'et!eniination. L'cnennnation ne se borne pas à imprimeraux a)!urfs, au t'o~tume, à ta démarche un caractèreféminin elle va, cttCK tesinvertis,jusqu'à t'ahcrration.Pousse par ted~sirde se sentir entièrement tcmme. un maladeobserve par tiammond (i) voutut. a dittcrentesreprises, se couperles organesgénitaux. Tarnowsky ('2) rapporte u~e pratique des uranistes inspirée par des sentimentsde même nature ils se nxent tes organes génitaux au corps par un appareil spécial de manière à donner t'ittusion sur leur sexe. L'uranismc se ferait, par.tit-it, parfois remarquerd~s t'enfance. Enfanta, les umnistes voient mec chagrin qu'on les tient :t t'ecart des jeux des filles et qu'on teur interdit les ouvragesde dames. « Plus tard, tes uranistes aiment à s'habiller f'n femme, dit Mot!, a se montrer en décottcté; d'autres, ajoute-t-il, tiennent, comme les femmes, un moucttoira la main. Ils vont au bal poudrés et arrangés, portent te corset, se font complètementraser. Ils sont habite-, aux ouvragesde main, ont tenture féminine, La voix de fausset leur vient facttcmRnt et natun'ttemcnt.Leur démarcttcest souvent typique, parait-il; ils marchent commetes femmesense batan'antsurt)'s hanches, en se déhanchant,selon t'oxpn'ssionusitée. » (i) HAMMOSD.<H<pMMMtM<'<r/tOtttMM.t!crttn.~?9. (2) TAnxowsKY. yt)t~r~to?t~M M~~M~af. (ABCM. De XBMO). i88S.) Leur caractère tient également du caractère féminin ils aiment le bavardage et t'indiscretion; ils sont capricieux et enclins au mensonge. Ils sont d'une vanité incroyable, dit Mott. Et il ajoute « Dans les bals et tes réunions ou ils se rencontrent, chacun cherche à éclipser l'autre. J'en connais un, dit fauteur, qui, après chaque réunion de ce genre. me demande partout s'il n'a pas été « la plus bette H dans son costume » Certains uranistes passent, parait-il, des heures entières se )ni)'<;)'. Mott insiste cependant sur les exceptions a cette règle qui assimile l'uranistea la femme, au point de vue dus mtcurs et du caractère.tt en est, dit-il, qui, en dehors de tour perversion sexucttc.se comportent en tout comme des hommes. Et il ajoute, d'autre part, qu'on trouve des hommes présentant telle ou telle habitude féminine et qui sont pourtant normaux au point de vue scxuct. Un~rand nombre d'uranistessont maries <'t ont des enfants. Quetqucsuns mOne. dit MoH. passent pour des « lions x. H en est Berlin qui ont la réputation d'hommesa bonnes fortunes.Certains d'entre eux metteut même une rce))<' atrcctation à se montrer puhhqucmeut ensocit'te :)v'c des femmes. Que!qucs-uns vont même, pour dérouter davantage )<'s soupçons, jusque entretenir des maîtresses dans une tuxueuse sinécure. Les uranistes aiment former dans les grandes viHes de petits cercles de trois douxc personnes, qui entretiennent entre elles des' relations d'amitié. Us affeetionnetit particutierementles reunionsintimes où ils ne se sentent pas gènes. Mais ce qu'ils préfèrent avant tout, ce sont de petits « ca<es ') auxquctsils invitent ordinau'f'ment une douzaine (le personnes. Et la liste (les dctaits curieux concernant ces singuliers personnages est loin d'être épuisée. Ils poussent, parait-il, l'amour de t'hommejusqu'à t'érotomanic. On retrouve dans t'amour entre uranistes toutes les particularités qui caractérisentl'amour normal. Ils sont volages ou udctes. capricieux ou tenaces. Et, chose étrange, la possession morale de la personne aimcc. son amour purement spiritue! est recherche par t'uranistc vrai au même titre que la possession physique. L'impossibilitéde réaliser leur désirest pour un grand nombre d'uranistes une sourcede tourments et de desespoir. Pfous pourrions nous borner là; nous transcrirons cependant encore les quelqucs indications suivantes. Vous savez que ta dénomination d'uranistecontient à la fois l'agent actif et l'agent passif. Mais, en réatitë, le véritable uraniste est l'actif; le passif est rarement un inverti et dans ce dernier cas il intervient par complaisanceplutôt que par vocation, à charge de revanche si vous voulez. Le passif est parfois un mercenaire, mais cette circonstance constitue, parait-il, une récite exception.En rëgte générale, l'uraniste préférerait avoirdes rapportssexuels avec des hommes normaux. Ces défaits vous montrent. Messieurs, la profondeur, l'étendue de la tare qui pénètre pour ainsi dire la vie tout entière de t'uraniste. Mais quel caractère moral et biologique faut-il attribuer & cotte perversion? L'habitude est de considérer l'uraniste comme un mélange de débauche et do perverti, recherchant dans une pratique contre nature des jouissances que lui refuse l'acte sexuel normal. Cettemanière de voir serait erronée, paraït-i), dansla plupart des cas. L'uraniste ignore longtempssa perversion sexuelle; elle se révèle parfois brusquement en dehors do toute pratique vicieuse H arrive cependant que dès l'enfance, l'uranistemanifesteses prédispositions A l'inversion, ainsi que nous le disions précédemment. Magnan (i) cite !c cas d'un inverti qui. & l'âge de 6 ans, éprouvait déjà un violent désir de voir des garçons ou des hommes nus. Lors do la puberté, il survint ce dégénéré plusieursfois d'éjaculerà la vue d'un homme nu, d'une statue d'hommenu, ou simplement au souvenir obsédantde ces images. Souvent J'uraniste se désoterait au sujet de sa triste aberration et chercherait à y remédier. !) resterait impuissant, quoi qu'il fasse,vis-à-visde !a femme et ne trouverait l'apaisement sexuel qu'au contact de t'individu de son sexe. L'inversion sexuelle serait rcguticrement congénitale,selon Moll. L'inverti narrait inverti et ne !e deviendrait qu'cxceptionneHcment. KrafKEbing, moins absolu, admet une inversion acquise à coté de l'inversion congénitate. CcHe-ci serait de beaucoup la plus Mqucntc, elle constituerait une reg)e dont les exceptions invoquées seraient m~me souvent contestables. Kram'Ebing plaidedu reste leur irresponsabilité,etnon sansctoquence, danslestermessuivants « Non seutemcnt la législation, prise dans te sens étroit du mot, mais aussi l'opinion publique auront à compter avec ce fait que !'anomatie 8exueHc n'est pas de la perversité, mais de la perversion, c'est-à dire que pour se développer,elle exige une prédispositionmorbide et constitue dans tous les cas un phénomène pathologique.Ce fait scientifique doit faire justice du préjugé traditionnel en vertu duquel ces ma!heurcux, dotés par u n sort cruel de sensations et d'homo'instincts sexuels et prives des joies de la vie de famille, étaient considères comme des êtres immoraux simplement dignes de mépris. Tout ami de ta vérité et de t'!)umanit<! apprendra avec satisfaction que le perverti sexuel est un malheureux et non un criminel;qu'il n'est pas un profanateurde la dignité humaine, mais un véritable déshérita de ta nature marbre, et qu'it ne mérite pas plus le mépris qu'un individu venu au monde avec une malformation physique. De nombreusesthéories physiologiquesont été émises au sujet de t'ur:)- nisme. !t en est qui datent de loin. Aristophane, dans le /~M~M~ (t) MAGNA?' & CttAncOT,/Mf<'rttOM du sens ~!Ma<. (ARCM. DBKBUMOt. 1889.) P~ûM, explique l'inversion génitale à t'aide d'une légende. Parménide voit dans l'uranisme le résultat d'un mélange anormal des liquides germinateurs. Une quantité d'autres explications proposées confinent de trop près à la fantaisie pourtrouver quelquecrédit scientifique. Mantegazza (1) admet une sodomie périphériquepar distribution anormale des nerfs, une sodomieluxurieuse par désir d'étroitcs~e et une sodo mie psychique.Et au sujet dota sodomie psychique, qui se rapprochédu reste de la conception de l'uraniste congénital de Mott et KratTt-Ebing, il ajoute: « La sodomie psychique n'est pas un vice, mais une passion. Passion révoltante, dégoûtante, tant que vous voudrez, mais une passion. Les sodomites me disaient, dans teur confession que j'ai lue. en pleurant,qu'ils aimaientleurs amants avec une jalousie véritabte. Us leur donnaient des gages d'amour, leur écrivaientdes lettres tendres et poétiques. Dans une ville d'Italie, its se promènent le soir dansles endroits les plus obscurs desjardins publics, Us s'embrassent,se touchent avec ta passion la plus irrésistible.nPuis,ptusloin, il rappelle la note donnée par KratH-Ebing en disant: « La sodomie est donc une maladie qui veut être étudiée avec la pitié et l'indulgence du médecinet du psychotogueet qui peut même être guérie. H Mot! nous parait quetquopeu injuste envers te sénateur italien en lui attribuant l'idée d'expliquerexclusivementt'uranisme par l'anatomie.On voit que la théorie de Mantcgazza est plus large et n'exclut ni t'ûtement physiologiqueni l'élémentpsychique. Utrichs, frappé des allures féminines des uranistes, leur attribue un cerveau de femme. Mo! sans donner d'indication bibHographique,pré. tend que MM. Magnan et Gley partageraient cette manièrede voir. Magnan s'est placé sur !u terrain anniomo-physio!ogiquG, sansformuler de vue particulière nu sujet du cerveau de l'inverti. Gley (2), dans un article publié par une revue spéciale, dit au sujet des invertis « Or, par rapport a l'instinct sexuel, ic cerveau de ces hommes est un cerveau de femme, et celui des femmes, un ccrvpau d'hom me. M Ces quelques lignes, qui constituent tout ce que nous avons rencontré de suspect dans l'excellenttrayait de Gley, ne suflisent pas pour s'autoriser lui attribuer la paternité d'une flagrante aberration anatomo-physiotogiquc.î! y a dans la citation qui précède une manière de dire qui aura induit en erreur fauteur attcmand, incomptctcment familiarise pHut-utrc avec les tournures de la langue française. Quelques auteurs, se basant sur les rapports établis par Ferrier (3) et (t) MAMEGAMA.//atnoMfdans ~M<nMt!t«.Pans, i888. (i) GLEY, Les aberrationsde finstinct <e.ct~. (Rav. pmLOs., 1884.) (3) FmamB, f.M/bnc~<MM~McerM<t«.Paris, 1878. Atthaus (t) entre te sens olfactif et le sens génital, cherchentversla sphère de l'olfaction l'origine des troubles psychiques <!c t'inverti. Jacgcr (2) croit que c'est t'odcur de t'hommc qui troubtc l'uraniste et réveille ses centres génitaux supérieur: Krattï Ebing (3) explique l'inversionscxuotte par t'ttérédité. tt sépare ainsi l'inversion congénitale de l'inversion aM}uise. Itibot (4), du reste, avait déjà insiste sur la transmissiondo la sodomie, tt cite, d'après Lucas, un tait curieux d'hérédité. Mo!) essaie, a son tour, d'exp!iquer t!)ébri<}uemcntl'inversion scxuette. Son explication reste dans le vague et t'a peu près; ettc peut se resutnef dans les termes suivants L'inversion est une anomatio cérébrale, au même titre que toustes autres syndromes degetteratifs;etto nous frappe davantage par sa nature même, mais son mécanisme est identique au mécanisme de toutes tes aberrations fonctionncHes. L'explication n'est pas compromettante,à la vérité, mais ette no contribue pas grandement à l'intelligencedu problème. Pour se faire une idée du mécanismede l'inversion, il faut se reporter aux théories générâtes de la psycho-physiotogied'abord, aux processus particuliersqui caractérisent)e rcnexo sexuel ensuite. Les théories psycho-physiotogiquesnous ont montré t'importance de l'association des centres et de l'association des images. Elles mettent en évidence le rôle des unes dans te fonctionnementdes autres; elles créent dans !e circuit réflexe une série de renforçateursd'où t'inHux sort transformé, dynamogénisé. Ce qui précède est donc ta raison de ce qui suit. Mais pour activer le centre qui lui succède, le centre voisin doit se trouver dans un état de tension sutlisante. Si cette tension n'arrive point au degré voulu,l'impulsion se trouve comme interfcréc; elle ne peut franchir tes résistancesque lui crée l'inertie centrale.Chaquecentre, chaque image, intercalés dans le circuit réflexe, doivent doncêtre pourvusd'une certaine énergie au momentoù passe t'innux centripète. Ce premier point établi, rappetex-vous les relationsde t'imagc et do la sensation cttes ont même siège, l'une renforcel'autre l'image, c'est la sensation atténuée ta sensation répétée a pour résultatde tbrtincrt'image et de lui communiquer une intensité qui peut aller jusqu'à l'hallucination. La sensation renouvelée apporte donc à l'image la dynamogénie nécessaire pour lui faireacquérir les propriétés excitatrices dont nous parlions précédemment. L'image ou la volition, qui n'est qu'une représentation motriceatténuée, persiste souvent tatcnte et faible dans t'esprit. Le réveil (t) At.TXMs. A~)')'~rP~cA««n< Hcft i. X!L (2) JAECBn,ËMf~KM~ Jt'r SM<e. Lctpz)~, <8'!4. (3) KRAFFT.HotNC, Die j&EKa~ P~~a</<M. Stuttgart,M90. (4) RmoT, L'/M'r<?JM ~~o~M, t'aris, 1882. par la sensation lui donne ht force qui lui manque pour s'extérioriseron mettant en action les centres psycho-moteurs. C'est ce qu'on traduit en disant l'occasion fait le larron. Proverbe exact à condition que cette occasion rencontre un larron sur son chemin. Ces explicationsont une portée générale; nous les appliquons à la vie soustoutessesformes. Mais ettes s'adaptentparticulièrementà l'interprétation de la vie sexuettc. A t'état ncrntat, l'acte sexuc! associe des images et des sensations dont le réveil provoque les différentes phases du rëttcxe génitat. Or, il arrive qu'à l'état morbide ces associations sont troubtées; les sensations génitales ne sont plus liées a des images normales dont la femme et ses attributs sexuel!) forment les éléments essentiels; il s'interpose dansle circuit du rcHexe des associations différentes;t'inftux parti des centres médullairestrouve sur son cheminces résidus étrangers qu'il doit franchir, tt en provoque le réveil, le souvenir dans la conscience, et ce souvenir n'est autre que l'idée fixe désordonnée.l'obsession, quette qu'en soit la forme. Mais ce réveil ne crée que l'image faible; il faut, pour la raviver et renforcer ses vibrations, la sensation qui la transforme en image forte. Or l'image forte est, vous le savez, la condition de l'excitation du centre, tout autant qu'elle en traduit le fonctionnement. la sensation dynamogcnisc donc le résidu mnémonique dont l'inertie s'opposaitau passage du courant. Elle te renforce et permet a t'innux médullaire de continuer son chemin pour retourner du t'ëcorcc où siège l'image vers les ganglions de la base, les centres spinaux, et actionner de cette façon tes divers mécanismes qui président à l'acte génésique. Cette explication non seulement nous rend compte des inversions uranistes, mais contribue t'intettigencede la plupart des aberrations du sens gënësiquc. Elle montre particulièrement le mode selon lequel t'idco fixe peut précéder, de longue date parfois, ta manifestation morbide extérieure. La recherche de la sensation qui doit transformer l'image faible en image forte se comprend aisément à l'aide d'un pareil mécanisme. La nécessite du rappel de cette sensation pour en renforcer le caractère découle de cette manière d'interpréter le phénomène. Cette interprétation s'appliqued'abord à l'acte normal, mais elle permetsurtout, par des associationsde plus en plus désordonnées, de se rendrecompte à la fois et des habitudes simplement anormales et des plus étranges aberrations génitales. Elle ne nécessite pas des mécanismes différents pour l'acte physiologique et l'acte morbide ou' pathologique.Elle crée à l'occasion des psychopathies un circuit dont déjà nous avons mentionné l'existence à propos des décharges épiteptogencs. Et comme dans les névroses,tedëséquitibrement peut naitre de n'importe quel point do l'arc réHexe. De cettefaçon, les anomalies psychiques,tout comme les anomalies somatiques, trouvent une explication rationnelle et physiologique. La théorie psychique laisserait, au contraire, sans explication tes cas d'inversion somatique analogues a celui de Marie G'Btitch. (ktte hermaphrodite, après avoir montré un goût décidé pour lu commerce des hommes, passa, par le fait de la descente des testicules, des goûts tout opposéset en rapport avec son sexe véritable. Enfin, elle ramène la pathologieaux lois do la physiologie. Et cette physiologie psychique, ette nous l'explique par les donnéesde nos premiers entretiens. Cette théorie a donc une portée générale. Nous l'invoqueronsfréquemment dans le cours de ces dernièresconférences. Et si nous nous sommes un peu attardéà vousla développer, nous nous permettrons de ne vous la rappeler que brièvement à l'occasion, vous laissant le soin d'en faire vousmêmesl'application aux cas particuliers. Quant au mode selon lequel se font ces associations morbides, nous croyonsqu'it est divers. L'hérédité peut en premierlieu intervenir. Nous nous résignons toutefois dUncitement une hérédité siégeant exclusivement dans t'écorce. Mais il est possible que des résidus anormaux se trouvent, de par l'héritage ancestral,préformésdans l'intellect.Les circonstancesse borneraient tes mettre en relief, à les faire passer de l'état statique à l'état dynamique.Peut-être ces associations naissent-ellesdans l'individu, préalablementà la vie sexuelle, par une de ces conflagrations sou&'conscicntcsdontnotre vie consciente n'est, après tout, quct'cxtériorisation partielle. Peut-êtreenfin des associations du genre de celles que nous renseigneronstantôt, sont-elles de ces résidus, les vestiges de phénomènesbiologiquesou tératotogiques antérieurs. Et chacun des invertis la tient peut-êtred'un mécanisme différent. i! serait trop long de vous développer nos idées à ce sujet. Tous les rapports possibles entre les centres de t'écorce ainsi que les circonstances tes plus variées interviennent probablementdansles données essentiellesdu problème, et la diversité des mécanismes rend compte de la variété des types individuels. Car il est probable que les délimitations rigoureuses établies par certains auteurs entre le pédérastevicieux et blasé et l'inverti congénital, n'existent que d'une manière schématique. Des cas de transition forment probablement une longue série reliant les termes extrêmes. Mais avant de quitterl'inversion sexuelle, il est nécessaire de vous parler des perversions qui sont, chez la femme, l'équivalentde l'amour homosexuel de t'homme. L'existence du tribadismc,comme celle de la sodomie,remonte à la plus haute antiquité. Lcsbos et son tte, Sapho et ses amiessont des souvenirs classiques qu'il est inutilede préciser. Et selon Mot!,qui donne l'historique de la question, la coutume lesbienne s'est perpétuée d'âge en âge au point d'avoir,comme la pédérastie, une histoire en règle.Vous trouverezsurtout dans Dupouy (i) des documents très précis sur tes formesde l'inversion sexucttc à travers les âges. L'auteura réuni dans un petit volume toutes tes aberrations auxquottes ont donné lieu dans l'antiquité les perversions (tu sens génital. Cc qui concerne le tribadismc moderne est surtout connu scientiHqucmont depuis les travaux do Kran't-Ebing (2). Westphatt (3) et Sock (4) paraissent on avoir rapporté les premièresobservations.Magnan (S), de son cote, cite le cas d'une femmedo trente-trois ans« qui, à plusieursrcprtscs et pendantdesjournées entières, voulait,nisait'ctto,faire commet'homme cherchait ~) retourner la robe des surveillantes,les suppliant de cohabiter ave<;ettc; se montrant, d'autre part, indin~rente à l'égard des hommes venus à côte d'elle H. Mot! complète les données des auteurs précédentsen y ajoutant quel- (lues détails dont nous résumons les plus caractéristiques, î) tes doit à des contidences que des femmes atteintes d'inversion sexuelle ont bien voulu lui faire. « Les rapports sexuels entre femmes, dit Mott (6), peuventse constater dans plusieurs mondes par exemple, dans celui des actrices et parmi les servantes de brasseries.Je puis certifier qu'on rencontreaussi des femmes mariées atteintes d'inversion sexuctte qui, lorsqu'ellesen trouvent l'occasion, n'hésitent pas a satisfaire leur penchant. » Il parait que dans les tribades, comme chez les sodomites, les rotes sontsouvent nettement distincts et ne se confondent guère et les caractères se trouvent régulièrement plus accusés chez l'active que chez la passive l'une subirait t'inHuence de l'autre. La psychopathie devrait donc être rapportée la tribade active; sa concubine ne serait entachée que d'une résistancepsychiqueet morale amoindrie, d'une asthénie de la volonté ou de la conscience. « Quant à l'évolution du penchant homo-sexuel, dit Mott, elle varie beaucoup suivant les individus. Un grand nombre de tribadesrestent longtemps inconscientes de leur état. H L'auteur rapporte le cas d'une jeune tille qui fut de longues années avant de connaitre le secret de sa frigidité vis-à-vis des hommes. Au sujetde leur caractère,on trouvechezbeaucoup d'entre elles des habitudes masculines,dit Mott. Quelques-unes fument le cigare avec régularité et plaisir. Leurs occupationssont souvent analoguesa celles de l'homme; (t) Dupouv, ~.f! pro.!<)<M<tOH Jao~ r<u«t~)<t~. Paris, 1887. (2) KRAPFT'EMKG,CoHf~n'CKa~ EHtp/ (AMH. F. t'SVCn., 1877.) (3) WESTPHALL, Die Conff~M .!M-!M~EM~ (AnCH. F. t'SYCM., t877.) (4) SocK, B<'«!'ag .mr ~t)<!)M!, etc. (AKCtt.f. t'SYCH., i81H.) (5) MACNAK & CMAncOT,/nMMtOH<~( .WM ~~««t~. (.\ttC)t. D8 KBUROL.,i882.) (6) Mou., L<M per~Mtons<<<rt)M<<t«'< ~~f<a<. Paris, 1893. elles répugnent aux travaux de tînmes. Ettcs ont fréquemmpntt'atture masculine, surtouttorsqu'ettess'abandonnentA teur nature et ne se sentent pas survcittécs. Quant aux modes selon t~squotstes tribadesarriventa leur satisfaction génésiquc, ils sont sumsammcntconnus pour nous dispenser d'entrer dans des détails. Rappelonscependant que, selon Mo! on a tort d'attribuer aux tribades la possibilité de réaliser l'acte génital selon )c modo mascunn et à l'aide d'attributs personnels hypertrophiés. Les tribadcs parviennent à leurs Uns par tes manœuvres univorspHement renseignées. Ets~onTauteut',a Hcrtin tout au moins, tes rotes restentrigoureusement séparés. Uranistes et tribades formeraient donc une classe bien caractérisée de psychopathes sexuels, t! pourrait exister ù côté d'eux des homo-sexuels par dérèglement des penchants, par curiosité morbide, par attraction malsaine vers l'inconnu et l'étrange; mais ceux-)~ ne seraient que les i)')'egu)io's de t'uranisme. Ils dinereraient comptetementdes uranistes d'instinct.Quant aux passifs de t'inversion,à ceux qu'on pourrait appeler les industrielsde ta pédérastie,ils n'auraientrien voir avec la psychopaUtiescxucHc; ils trafiqueraiontde leur personnecomme les prostituéesde bas étage, neurasthéniées et dépourvuesde tempérantent. t! sont du reste, comme Brouardet t'avait dej~ étabti et comme Mott le répète, te plus souvent d'ignoblessuppôts de chantage. Krattt-Ëhinga chercher classer dans une série les principales formes de t'inversion l'hermaphrodisme sexuel dans lequel, avec une prédominance marquée des tendances bon~o-scxueUes, un trouve des traces de tendances hétéro-sexucttes; 2" !'hon)0-scxua)itéqui implique une tendance cxdush'c pour tes individus du tneme sexe; 3" t'etiemination dans taquctte )e cuté psychique subit une déviation en rapport avec t'inversion; 4" t'androgynic,dans taquettcla transtbrination psychique se doubled'une transformationphysique. Naturellement,il est entre les extrêmes de ta série toute une gradation d'individualités of< t'innc se tnéte t'acquis, l'irrésistibie au voulu, l'instinctifau d()ibéré. Cette sériation des types, nousl'avonsretrouvée dans toute manifestation morbide; ta psychopathie sexuelle sous toutes ses formes en renforce ta conception. H se pourrait méme que t'hérédité intervintpour dévier d'une façon de plus en plus permanenteet continue tt's associations normales et créer ainsi des prédispositions de toutes pièces, disions-nous à l'instant. Peut-être monte serait-on autorisé taire remonter cette hérédité au delà de t'espéce humaineet a faire jouer un rote !'ata\isme. La vue des régions fessiôt'cs doit, en effet, se trouver associée cttcx t'animat d'une manière ptus intense et plus réguticreque chez t'homme t'acte sexuel. Qui sait si ces associationsatavisliques ne se trouvent point au début des premièrestentatives de sodomie?Tarnowsky assure que ce sont lesfesses et t'anus de l'hommequi provoquentune exci- tation viotentc chox (tes individus sujets a t'mvcrsion sexuelle. Nous sommes convaincu, pour notre part, que ces rappcts d'une animalité passée interviennentpartbis (tans les modes selon lesquels l'acte, môme normal, peut se réaliser. Du reste, tout dansles mœurs sexuelles, môme omciottcs, rappelle de près ou de loin l'animalité. Lesramnements dont elles s'entourent, le bal et le baiser, les ttançaittesmême ne sont que des réminiscences(le ce que Lctourncau ('t) appelle la grande loi (le coquetterie qui domine la vie sexuelle dans tout te r~gne animal. « Chez la plupart des espèces quelque peu intelligentes,dit Letourneau, la femctte se refuse d'abordaux caresses amoureuses, pratique utile et qui a bien pu résulter de la sélection, car invariablement elle a pour but d'irriter les désirs du mate et de réveiller chez lui des facultés latentes ou endormies. Si brève que soit la vie (les papillons, par exempte, leurs accouplementsne se font pas sans préliminaires et leurs tnates courtisent les femelles pendant des heures entières or,pourun papillon, tes heures sont des années. » D'un autre côté, il est possible qu'à t'origine de quelques habitudes homo'sexuettes, certaines conditions physiologiques se retrouventtrès nettement. L'etroitessc (te t'orincc anat, laquelle Mantegazxarapporte la sodomie voluptueuse, n'est pas l'unique facteur possible. La vue peut présider de toutes les manières aux premières tentations, et les rotations de l'odorat expliqueraienttes penchants des tribades. que d'autres influences laisseraient incompris. Car t'amournous saisit, pannt-it, tout aussi bien par le nez que par les yeux. ttenri Ht, roi de France, fut pris, assurc't-on, d'une passion violente pour Marie de Clèves en s'essuyant avec la chemi trempéede sueur de cette nobtc dame. Quoi qu'il en soit, deux considérations importantess'imposcnte~orm~' de conclusion aux données qui précèdent. La première, la UMm~ d~s~tttabtc a notre avis, la plus méconnue cependant, c'est queJ~ct~~rb~dc~ relève des mêmeslois que t'acte physiologique il n'ejM~o~<~ne,quo ta\t déviation progressive, renforcéeet comme cupitat~inM~duans~e.jp!~ t'heredite. La seconde couctusio!! dOnontrc o~Fr(~s(-xuu)~és~.a~~ trouble patttotogique dccetant dans les cas t<'s~cu~n)a!'qu~~o~1m~utsion irrésistiblequi soustrait te psychopathe atoiutes tcs~n~de ce qu'on nomme'habitucitemcntla volonté. ~S~ La premièrede ces fonsequences présente une t~g%~nu~!ortcephysiologique. La seconde acquiert une haute importancepa~Tinesponsubitite qu'elle entraine vis-a-vis des termes mêmes de la loi actuttc. Cependant nous nous bornons à soulignerici cette déduction médicotegate. Nous la retrouveronsavec d'autreslors de t'cxamf'nde la responsabilité des psychopathes.Cet examen terminera notre entretien. (i) LETOUKKËAU,L'A'o~ttt'ondit H)«rM~e. t'uris, 1888. Parmi tes perversionsdu sens génésique qui accusent un déséquilibre intense, nous rangeons, après !'uranisme et le tribndisme, t'aberration connue sous !o nom de sadisme. On sait d'&u provient cette dénomination. Les lugubreset repoussants forfaits du marquisde Sade sont plus ou moins connus de chacun de vous. Les nombreux squelettesd'enfants trouvés dans les fossés du château de ce monstre attestent et l'intensité rie l'aberrationet ta durée de cette épouvantable folie. t~e marquis de Sade a tui-memc raconte <tans un ouvrage qu'on pnitend~tre sa propre con(e< sibn l'histoirede sa terribfc et sangtante passion. Mais te sadisme, même avec ces caractères de durée et de rnninements atroces, n'est pas resté inconnu de l'antiquité. Les Césars furent fréquemment des sadistes experts et cruels. A des époques mo ins reculées, l'histoire rapporte les cas du marchât Gittes de Pays et Chartes, comte d'Évrcux, roi de Navarre. Gilles de Hays, t'aide de complices qu'it avoue avoir tui-memc dressés « a ce jeu », tuait tes enfants et profanait ensuite leurs cadavres. Ces cadavres étaient jetés des tours de son donjon dans un pourrissoir institué à cette fin. Morct rapporte que plus de huit cents enfants furent ainsi sacrifiés aux appétitsimmondesde cet horrible serrât avec des circonstances qui dépassentce que nous savons de la dépravation de certainsempereurs romains. Charles, comte d'Evreux, avait amenai au haut d'une de s<'stours une espace de cabinetmystérieux. On lui amenait (tesjf'uncst))t<'s costumées et parfuméesseton ses ordres; it les livrait des adolescents dont il stimulait tui-mcme tfs ardeurs. « Enfin, lorsque la nature, dit Morcau de Tours(~), scr~vci)tait par (tes témoignagesque Charles épiait, furieux, il courait aux pamrfs enfants, les examinait de plus près avec d'horribtcs blasphèmes, et choisissant son temps en expert exerce, tt's frappait tous deux morteth'mcnt d'un poignard qu'il tenait cactté. Au bruit des hurlements <!)' luxure qu'it poussaiten cet instant,son compliceRin~rd.aposh! à la porte secrète, jetait tians sa chambre une des courtisanes que Charles entretenait a ta cour. » Le sadism consiste donc A t'cveittcr soit parie meurtre et le sang,soit par les cris de douteur des victimes, des centres gcncsiqucs inertes en dehors de ces cpouvantahtcs excitations. !t est heureusementrare sous cette forme qu'on pourrait appeler historique, mais it existe, atténue, dans un grand nontbtc de cas d'aberrations sexuelles. Nous considérons, par exemple, comme une des formes atténuées du sadismele cassi curieux observé par Magnan (3), et qui a servi de thème <i! MoMAUDE Touns, Des aberrationsdM~~M ~t~M. Paris, 1887. (2) MAGNAT, ~t'r~/<!)r<M(~r~.(AJtCM. DE KËUROL-,1892.) a une de ses plus brillantesleçons, M s'agit d'un jeune héréditairede vingt et un ans qui se nt un jour arrêter sur un banc, pendant que, d'un coup de ciseaux, il détachait de son bras gaucheun targe fragment de peau. Interrogésur les motifs de cette mutitation,il déclara que depuis plusieurs heures il était à la poursuite d'une jeune nttc la peau blanche et fine, avec l'ardent désir do lui tailler au cou un lambeau de peau et do !c manget.it avoua que des t'agc de six ans, la vue d'une jeune ntto ou d'un jeune garçon à la peau nnecideticatc provoquaitchextuiune certaine exaltation genitateen même temps qu'ctte suscitait te désir de mordre et de manger un morceau de teur chair. Pour s'expliquer dans une certaine mesure de telles aberrations, il est nécessaire do se rappeler que la douleur, en effet, se trouve étiologiquement tiee à la possession de ta fouette par le mate. Uans te règne anima!, il existe da nombreux exemptesoù l'amouret la mort marchent de pair. Et torsque ces conditions atavistiques n'interviennentpas, la douleur agit encoreen produisantdans t'encëpbalcune reaction quise propageprobablement aux centres génésiques. Peu importent,(lu reste, tesdétails du mécanisme il est, au fond, partout le mcrnc et partout il implique une satisfaction nécessaire d'un besoin naturel dans son origine et morbide dans ses modes (le réalisation. U ne faudrait donc pas confondreavec le sadisme les actes criminels qui suivent l'accomplissementdu viol ou de l'attentat. Ceux-ci peuvent n'être que la continuation de la crise epiteptitbrme que reprcsento le crime sexuel, ou ne dépendre que de l'intention de faire disparaître la victime, Ils ne constituent en aucune façon, comme tes aberrations sadiques,des nécessitesindispensablest'orgasmc genitat et son assou' visspment. Michca et Moreau de Tours son), du reste, catégoriquessur ce point. « Dans le livre insensé du marquisde Sade, dit Michea (d), la monomanie erotique se dégage souvent de la monomanie destructive, tandis que le contraire n'a jamais lieu. » Moreau de Tours (2) pense que régulièrement « la monomanie érotique est au fond de cette folie monstrueuse;qu'elle est antérieure à la monomanie destructive et qu'elle domine l'autre ». Et Co'ttagne (3), traduisantun article curieux de Mac-Donatd,ditson tour « Tout ce qui, de près ou de loin, rappctte ta sexualité est agréable dans l'acte criminel sexuel seul ce qui rappette la sexualité tait jouir. » En même temps qu'il constitue une (les conditions essentiellesde la jouis. sance, aurait pu ajouter l'auteur. Le sadisme se manifeste rarement seul dans t'aberration sexuelle. t) (t) MtCHtA. Union M)~tf<t/< Ilaris,~9. (2) MoHEAt!tu: Touits, t.~ at<'rrM(tnH.< dtt xc~ ~M~f~tM.t'aris. 1887. (3) CotiTACSH, An'/<)t~~'«xfAro~o~K' <'nmt!te~<t'aris, t892. est fréquemment compliqué d'uranisme. Le marquis do Sade était à la foissadique et pédéraste. Une autre perversion sexuelle touche de près aux monstruosités dont nous venons de par!or. U s'agit de ce que, depuis Guislain, on a dénommenecrophitie. « Les faits de necrophitio,dit Moreau de Tours, constituent le degré le plus extrême et le plus rare des déviations de l'appétit vénérien, et dénotent chez tours auteurstaptusdtranep aberration mentale coïncidant parfois on apparence avec ta plus saine raison. Le nëcrophiten'arriveu ta satisfaction génitale que par la profanation du cadavre.H 1) Les exemples de pareilles aberrations sont fréquents. La !ittërature médicale en rapportequelques-unsqui nous paraissent devoir être relatés pourleurs caractèresremarquablementtypiques. Michea (i) raconte !'his* toire d'un moine trouvé par un médecin « au moment où il accomplissait t'acte du coït sur !e corps d'une femme qui n'était ptus qu'un cadavre. M « Peu d'années avant la Hëvotution, dit Legrand du Sautte (2), un prêtre fut convaincu d'avoir assouvi une passion brutale sur le cadavre encore chaud d'une femme auprès de laquelle il avait été ptac<~ pour réciter des prières H. Mais la véritable necropbitie se trouve particulièrement caractérisée dans le cas fameux du sergent Bertrand. Les observationsqui précèdent, en effet, peuvent s'expliquerautrement que par la nécessite d'un cadavre pour arriver a l'orgasme génital le cas du sergent Rcrtrand démontre d'une façon absoluela portée réelle de ce genre d'aberration sexuelle. Bertrand avait fait ses études, jusqu'àla philosophie exclusivement, au séminaire de Langres,qu'il quitta pour embrasser la carrière mititaire. tt était jeune, intcttigent,dc ngurect de tournure agréables.Et cet homme, poussé par t~ plus étrange des aberrations, sortait la nuit, escaladant les murs de la caserne, passait, en plein hiver, une rivière à la nage pour aller déterrer les cadavres,se sentir à leur vue pris comme d'une rage érotique, tes profanerit diversesreprises et trouver la vo!uptë dans la putréfaction. L'âge, la cause de ta mort, la date de l'inhumation. peu lui importait. Une nuit, c'est sur un cadavre de femme morte en couches et mise en terre depuis treize jours qu'il assouvitson horrible passion. La nuitsuivante, il déterre le corps d'une femme de soixante ans et la dissèque littcratement avant d'en arriver à t'acte sexuel. Or ici, comme dans le sadisme, c'est bien l'érotomaniequi préside a la destruction. Bertrand ne touche pas aux cadavres d'hommes, il ne mutité que les cadavres de femmes. Et Bat! (3) rapproche du cas de Bertrand les faits do profa- (t) MtcmÈA, ~)~M< M<~</< Paris, 1849. (~ LKGttASt)M! SAUH.E,La folie (levant /<< /~MnaK.r.farts, 1864. (3) BAL).. /<<' tW~M. Paris, 1893. nation récemment commis au cimetière de Saint-Oucn par un des gardiens, Brau, qui allait jusque déterrer des femmes mortes de variole pour violer leur cadavres. A la nécrophitiesuccède la bestialité. « La bestialité, dit Morcau de Tours, est l'union avec une bête vivante douée de sentimentset de mouvements qui lui sont propres. )) Cette déviation de t'appetitgénésique était connue (te t'antiquité.De nos jours, dans ccr~infs contrées de t'Orient, en Syrie, en Egypte,en Afrique principalement, la bestialité est encore régulièrementpratiquée, (m assure qu'on la rencontre fréquemmentdans nos rampagnes,Elle y reconnaît du reste des raisonsqui n'ont souvent qu'un rapport très Joigne avec t'actc sexuel it existe, en en'ct, un préjugepopu)airequi anirme que la bestialité est un moyen souverain pour se débarrasserd'une ail'cction vénérienne. Mais la bestiatit~ revêt, dans certaines circonstances,le caractère d'une impulsion morbide; te contact de l'animal semble en c<'s cas la condition indispensable a t'accumptissement de l'acte sexuel. Cette obsession peut naitre dès les premières années et rcparattre en toute circonstanceen dépit (te la volonté et malgré les moyens donnés & l'individu de satisfaire normalementses besoins sexuels. Le cas rapporté par Boissicr et Lachaux (I) est, a titre d'exempte, a !h'e dans ses détails. Cette lecture nous dispensera de montions analogues eparpinëes dans la littérature médicale. Ajoutons cependant que la bestialité n'est pas exclusive à i'homme. « La bestialité,dit Morcau de Tours, se rencontre dans tes deux sexes; plus fréquentechez l'homme,la science n'en a pas moins enregistré de nombreux exemples chez les femmes de mauvaisevie, se faisant. saillir ou couvrir par des animaux. » Le viol, plus odieux dans sescttcts, vient immédiatement après la bcstialité pour l'intensité de la passion sexuelle qu'il décote Tardicu(2) a fait du viol une étude que vous pourrez consulter lors de nécessités professionncttcs. Disons seulement, à titre de renseignement,que Moreau de Tours, après une observation attentive des faits, établit parmi ces criminels qui attentent a la pudeur trois classes parfaitement distinctes « l" Les uns commettent un viol comme certains impulsifs assassinent, sans préméditation, M a~'Mpfo la circonstance qui les a ravis A leur libre arbitre a été impérieuseetsubite; » 2° D'autres ont calculé leur crime, ont soudoyé des séides et ont volontairement accompli leur forfait sans l'excuse d'une propension irr6* sistible et indomptée; ') 3" Enfin d'autres attentats sont commis par des aliénés ou par de véritablesbrutes, par des êtres qui n'ont d'hommeque le nom. » (i) BotSStER & LACHAUX, P<'rM'f.tM7M~!?M'(AnCH.DE XBM!Ot<nov. i893.) (2) TAtUXEt),~M~ nxMt<'o-~«k <Mr~M ~<'M<a<(t«.f tna'M'<. l'aris, 1876. Au viol se rattacho t'inceste dont il n'est souvent que le début. « L'inceste, dit Logrand du Saullo. est à la fois une monstruosité et un fait mëdico.tcgat.!t est toujours te résultat d'un déséquilibre héréditaire. » Les produits do réfutions incestueuses attestent souvent le degré du dégénérescence des conjoints. Vous trouverez dans Logrand du Saullo (i) des observations qui témoignenthautement des tares que crée l'inceste dans l'enfant qui en est issu. t/inceste se passe d'ordinaire entre te père et ht fille, soit degré ou de force, par viol ou do consentementmutuel. Mais la passion, vous le savez, revêt parfois d'autres formes. Les Lucrèce Borgiu ne constituent pas une rareté historique. l'lus singuliers, quoique du menteordre, sont tes cas du genre de ceux que rapporte Magnan. H s'agit de passions provoquées cbcx des dégenérées par des enfants souvent en bas âge. Dans sa conununication& t'Academie taquet te j'ai déjà fait allusion. Magnan relate l'observation detaittce d'une héréditaire qui, à t'age de vingt-neuf ans, éprouva une réelle passion pour un <'nfant de deux ans. Nous avens eu l'occasion de nous convaincre personnctiemenid'unsentiment amoureux avec tentatives sexuelles de diverses natures entre une mère et son fils. La mère, hystériqueavérée, n'a délaissé quelquetemps son enfant que pour se livrer au nanp<! de sa fille. Dernièrement une mère nous rapportait t'obscrvation suivante; son mari, chaquesoir, dcsqu'Hla sait au lit et endormie, monte a ta chambre de sa jeune tittH.~gee d'une douzained'années.Sous divers prétextes, il se livre sur t'entant :'< des attouchementsdestinesi~ faire naitrc ta jouissance; il finit souvent dans la masturbation son ignoble pratique. Surpris parsa femme, il s'enfuit A t'ëtranger. Et ses lettres, écrites avec une habitete curieuse, le posaient eu victime de la vindicte de sa femme, Il avouait sa passion verbalement, mais avaitsoin de la nier par écrit, compliquant au contraire, dans ce cas. ta situation d'une façon machiavélique. Nous arrivons,Messieurs, graduettoncnt t'etude de l'onanisme. tt existe un onanisme d'une originequasi physiologique.C'est celui dont parte Tarde (2) quand il dit que t'amourqui ne peutsortir par la porte sort par la fenêtre. C'est t'onanisme des prisonniers, des <'ontincnt<de tous ceuxchez tesqucfsla poussée gdnitate triomphe presque naturellement des résistances dues t'ëducation, aux mœurs, t'amour-proprc,à la volonté. L'onanisme se rencontre fréquemment,disent les auteurs, au sein des prisons et on prétend qu'il n'est pas régulièrementexclu des séminaires. C'est l'onanisme de l'adolescent, l'onanisme des pensionn:tts.Onanisme temporairequi disparaît souvent avec la possibilitéde pratiquer le coït (t) L6(.RA~nou SAUt.LE, ra<Mde M)~<*ttK' /<~a/< Paris, <??. <2) TARM, ~'<!MMHrw~«/<(Am:n.o'AKTMnoP. cntM.. t890.) normalement. !) ne faut lui attribuer qu'une portée régressive restreinte. Toutefoisil est possible que, mémo dans ces circonstances, l'onanismesoit déjà pathologique.Mais l'onanisme prend souvent en dehors de ces cas les caractères d'un trouble morbide nettement accusé. H existe d'abord fréquemmentau début d'autresaberrationsdu sens génital. Le sodomismo tui-MÔmeprélude parfois par do l'onanisme. Magnan en rapporte plusieurs observations. L'onanisme,dans ces circonstances, traduit une hérédité chargée. !t se rapproche de t'onanismcde t'idiôt dont )t est, ftn reste, comme un des attributs essentiels. Sottier, Voisin otent de nombreux cas d'idiots onanistcsjusqu'à la frénésie. L'onanisme ainsi comprisforme, comme vous )o savez, le premier degré do l'aberration génésique. H rot&gue, commedit Magnan, celui qui en est porteur dans la !noe!!e. Mais on pourrait ajouter qu'il le relègue plus loin encore. Il le ramène t'unima!itée!tc'meme;car tescynocéphates, selon Deslandcs ~), souvent se masturbent avec fureur ta vue d'une femme. Cependant l'onanisme frénétique n'est pas seulement i'apanage des dégénérés inférieurs; il peut frapper des individus d'une mtcUigcnco moyenne. !t tntduit alors une passion irréncchieque provoque uniquement le désir do la jouissance. Mais il est tout" une autre classe d'onanistcs ptus curieux et d'un déséquilibre moins brutal. Cette classed'onanistes va nous permettred'étudierquelques cas particutierset intéressants d'aberrations gcnitates. Nous appellerions volontiers ces individus des onanistcs par évocation ou obsession,en opposition avec ceux qui précèdent et qui porteraient!e nom d'onanistcs par impulsion. tj'onaniste par évocationest celui dont t'orgasme gcnitat n'ctame un souvenir détermine. D'ordinaire, c'est t'image d'une femme ou des parties génitates d'une femme; parfois t'évocation porte sur toute une scène. Toutefois d'autres perceptionsque les perceptions visuelles peuvent intervenir. Un onaniste nous a déctaré n'entrer en érection qu'au souvenir ravives ou non de l'odeur dégagée par les parties génitates. L'onanismepar évocation est susceptible d'une espèce de subdivision. Certainsonanistes ne se livrent leurs manœuvres que faute de pouvoir pratiquer le coït avec la femme dont its évoquent t'image. MatUtatre est mort onaniste, selon la relation de Go'ury-Uuvivierrapportée par Fout'- nicr (2), pour s'être composé un idéal « avec lequel ses forces s'épuisaient M. Ces onanistes peuvent, du reste, indinercmmentaccomplirt'acte normal ou se livrer à leur pratique solitaire. Mais il en est d'autres présentant un caractère morbide, pathologique ptus marque. Ces onanistcs sont incapablesde tout rapprochementsexuet régulier.Seule t'image qui forme (t) I)PSI'ANDES, t)RS).AKt)BS, De De ~'otMttMttM.Paris, 1811*). 183: (2) FoMtfftsn, ~MMWMc. Paris, i893. ïe fond de tcur obsession parvient à faire naître l'érection nécessaireà l'accomplissement de l'acte génital. Nous avons donne nos soins, avec un de nos confrères, à un hystériquedont nous résumons t'histoire dans les lignessuivantes. X. est instruit et intelligent; il parte couramment plusieurs langues. it se destina jadis a la carrière de prédicateur d'un culte reforme. !~os habitudes d'onanisme remontent à l'époque où il se préparait à sa mission religieuse. Un soir, il se trouva seul avec une jeune ntte pourtaquettc it nourrissait en secret unegrandepassion. Tout a coup sa volonté, dit-il, fut comme débordée et, dans un véritable accès d'in. conscience, il se précipita vers la jeune personne, lui souleva les jupons et atteignit les parties génitales ta cuisse était froide et le restant, sec, ajoutait-t-it en termes que nous reproduisons textuellement. M s'arrêta de ses manœuvres. l'égarement ayant cessé au contact do la femme. Depuis lors cette scène, avec toutes ses perceptions visuelles et tactiles, le poursuit obstinément. Elle t'obsède au point de t'exciter tréquemtnent à t'onanisme. Et t'onanisme n'est possible qu'à l'aide de son évocation. X. a fréquemmentcherche, pour se débarrasser de sa passion, à se livrer au coït normal. Même les yeux fermes, évoquant l'image obsédante, il ne put pendant de longues années accomplir l'acte scxuet. Car l'obsession onanistc initiale s'était, pour ainsi dire, introduitejusque dans la fonction normale. Ettf avait impose ses conditions l'acte régulier tui.méme. L'érection provoquée artincieUcment par évocation cessait dès que, voûlant pitsscr du rêve a la réatité. notre malade constatait que h femme ne présentait point les particularités perçues tors de ta scène de jeunesse rctraccc précédemment. tt chfrcha longtemps la cuisse froide et le reste; il parait que ces qua!it(s sont rares, car depuisquelquesannée!)seulementX. a des rap* ports normaux avec une femme. Toutetbis, maigre t'accomptissemcntde l'acte sexuel,X. continue être tourmenté par ce qu'il nomme ses idées. Elles lui arrivent par poussées; parfois ettes tardent un certain temps à repara!tre, et dans ces intervalles, X. est actif, travaitteur. gai et dispos. Puis, avec le retour des idées, le maladenous revient déprime, métancolique, inquiet des moindres dérangements qu'it constate dans sa santé. Acesmoments, il est pris de crises hystériques, rappelantsoit l'anginede poitrint', soit simplement le vertige et la syncope, tt lui vient en ces circonstances des phobies diverses; il n'ose aller en voyage, redoutant un déraitkmentou craignant d'être tenté de se précipiter par la portière du .train en marche. En promenade, il ne peut. tout A coup passer une certaine tigne nctivt' née subitement dans son imagination. ti se raidit, serre les poings,tachede franchir l'endroitfatal la sueur perle à son front, le coeur précipite ses battements,il est pris d'une anxictc indicible ses efforts restent vains; it est obligé de rebrousser chemin. Et la tentative du lendemain n'a pas plus de succès que cette de la veille.X. est un hérédi- taire, nts d'une hystérique,selon lesrenseignementsdonnés par le malade lui-même. Cette observation est cuncuse à divers titres. L'onanisme par évocation présente une certaine fréquence et son mécanisme est rarement compliqué. biais il arrive que l'évocation a trait à des objets n'offrantqu'un rapport éloigné avec l'actegénital. On s'expliquealors difficilementle tien qui unit t'orgasmevénérien & l'image ëvofjatricc. et la naissance spontanée de celle-ci semble s'imposer. Son origine obscure tui (tonne dans ccscas te caractèred'uneobsession autonomeet indépendante. Nous avons peine croire a une évocation qui ne serait point née d'une association d'images. Et des cas du genre do celui dont nous avons résumé t'histoire nous semblent instructifs a ce point de vue. Mais notre observation nous parait avoir une autre portée. Nous avons distingué l'onanisme par évocation et t'onanisme par obsession. Dans t'onanismc par évocation, l'image est une condition tbrnx'tte de l'acte; ta poussée scxuette précède, mais l'arc retlexc interrompu réclame la dynamogenied'un résidu intercalé pour ainsi dire entre le point de départ et le point d'arrivée. Dans l'onanisme par obsession, t'appétit génesique nous appara!t comme une conséquencedu réveil d'associations;mais t'inHncnce initiate semble devoir être reportée a l'image obsédante; elle réalise pomme une excitationprimordiale; t'ecorce parait jouer le rôle d'une ptaque sensible périphérifjue.Au fond cependant le mécanisme est tout autre. L'instinct génital fonctionne inconsciemment,c'est lui qui entn'tieut dans te sut)- conscicntt'ttyperestttcsicdcl'imageobsédanteque tcsouvcnirvu renforcer. Mais dansle domaine de la conscience, le caractère primordial de l'obsession seul est perçu. Or, cette obsession, tout comme l'image cvocatrice, ne traduit que te résultat d'une association antérieure dont le souvenir atténue semble sorti définitivement de la mémoire. Le lieu est tranché dans le passé entre la sensation premièreet t'instinct génital, tout comme il a disparu dans te présent entre le rappel de cette sensation et la poussée sexuelle,et c'est ce qui lui donne son caractère spontané. Or. dans le cas de notre hystérique, nous voyons l'image évocatricea origine sensationnellebien nette, intervenir par moments sous forme d'image obsédante et cela en dehors de toute poussée gënésique. Elle renoue ettc-meme l'association, dirait-on, et impose t'onanisme. C'est ce que notre malade appelle ses crises d'idées, qui le prennent tout à coup, en plein calme de l'esprit. Nous ne pouvons nous étendre ptus longuement sur t'expose de mécanismes psychologiques peut-être un peu subtils. Toutefois, nous croyons devoir vous montrer de quette manière l'orgasme génital peut, en dehors de toute idée de masturbation,se trouver lié a.des associations d'images lointainesprovoquéesaccidentellementau début de la vie géni- taie. Cette observation nous servira de transition vers des types onanistes d'un intelligenceplus difficile. Berbox~) rapportele cas d'un jeune ddgdnëro qui, vers t'agede ans, avait été vivement impressionne par la vue d'une femmedont tes cheveux étaient epars sur te dos. En contemplant tes cheveux do cette personne, il eut conscience, pour la première fois de sa vie, qu'il était on érection. Depuis cette époque, il a toujours (!td obsède par }ayisipn mentale des cheveux de femme ~pais et ndttunts. Le contact ou la représentation mcntate de ces cheveux suftit cttcz lui à provoquer t'orgasmc vénérien. Combien d'amours transcendantsn'ont guère de motifs plus compliqués et d'associations d'images ptus anormales! Et combien ces cas d'une pathologie supernciottc nous expliquent les cas soi-disant normaux tout aussi tacitement qu'ils élucident les observations plus compliquées qui vont suivre et que nous empruntons à Magnan Nousvous avons précédemmentrapporté l'histoire d'un héréditaire chez tcquct ta vue de la peau fine et délicate de jeunes garçons ou de jeunes filles provoquait t'orgasme génital et le désir de mordre. « Un jour, dit Magnan (2), en caressant la tête d'un cheval, il ne put résister au besoin de mordre, après l'avoir téchco, la peau fine des naseaux. » l'lus tard, les souvenirsde la peau fine, léchée et mordue, de ce cheval le poussaient à l'onanisme. » Supposez, Messieurs, que le fond de la psychopathie sexuelle de ce jeune d<!gt!nerë vous soit inconnu, que vous ignoriex l'association qui existe chez lui entre t'acte génital et toute perception de peau fine et dtUicate le mëcnnismede t'obsession onanique par souvenir des naseaux du cheval vous dchappera comptûtctnent.tt est cependant très clair une fois connue la tendance morbide de cet héréditaire. Cependant nous reconnaissonsvotontiers que tous tes cas ne sont pas susceptiblesd'une interprétation aussi simple. Magnan et Charcot (3) rapportent, par exempte, deux observations d'onanisme par obsession ou par souvenir qui t:emb)'*nt étranges et déroutants au point de vue de leur mécanisme psychologique. Chcx l'un, t'obscssion avait pour objet t'imagcde clous de soutiers. Des t'âgc de 6 ans, le sujet était poussé par un instinct irrésistibleà regarder les pieds des femmes pour voir s'il n'y avait pas de clous a tourssouliers; torsqu'it y en avait, la vue de ces clous produisait dans tout son être un bonheurindéfinissable. Son imagination lui créa peu peu une série d'histoires fantastiques ayant pour objet ces clous. Le souvenir de ces histoires, tout comme te contact des clous, lui occasionnaitdu véritabtes crises d'onanisme. (i) HMR! ~.<f.~)f)n~C<WM<-t<W<«:AX. «HttOO)). OEMÉP. ET t)H':)))«.,1800.) (2) MACNAK.~<'n~tf«<r<<f~MfW. Paris, 1892. (3) MA(;!f*K & CMAacoT. /m'<'r«oM dit MM~t~. (Ancx. MXEt'not. <882.) Chex l'autre, l'image des ctous est remplacée par celle (lu tablier blanc. A i~ ans, il aperçoit, flottant au sotcit, un tabticrqui sdchait,éblouissant (te blancheur; it s'en approche,s'en empare, serre les cordons autour de sa taitte ets'ëto:gncpour aller semasturber au contactdu tablier, derrière une haie. Depuis tors les tabtiors t'attirent, il ne peut s'empêcherdo tc$ prendre, s'en sert pour pratiquer l'onanisme, puis les replace a l'endroit où it tes a pris parfoisil lesjette ou les laisse chez lui dans un coin. Le souvenirdu tabtierbtancfacilite du reste l'onanisme,tou~comm&Usemble l'imposeren d'autres circonstances. II semble diflicile, à première vue, de rattacher l'orgasme génitaltt une association d'images aussi peu provocatrices que ceth's de clous do souliers et de tabliers blancs. ttemarquons tout (t'abord qu'en <)et)orsdes questionssexuelles, des associations tout aussi étranges sont connues et expliquées. Mriquet rapporte le cas d'une jeune femmequi mangeait avec délices la braise de sa chaunerette; cette perversion du goût s'était établie ct<exette progressivement à t'origine, ccqu'cttcrccherchnit. c'étaitsimplement la croûte de pain. puis la croûte de pain grillée; elle en était arrivée à carboniser son pain et avait fini par lui substituer te menu charbon, c Je suppose, dit Briquet, que si l'on recherchait l'origine de beaucoupde ces goûts bizarres, on en trouverait une aussi simpte. Et Janet jt), suivant ce conseil, ajoute avoir eu souvent l'occasion d'en apprécier la valeur. Mais tes associations morbides sexuelles ont souvent des origines confuses, lointaines, qui égarent ou annihilentle souvenir. Ces origines antérieures ta puberté paraissent encore plaider en faveur de tcur apparenteinnéitë. Nous sommes cependant convaincu qu'il s'agit encore dans ces cas d'associations ignorées datant d'une époque où ta mémoire n'a garde ni le souvenir des premières poussées génitates, ni la trace du phénomèneassociatifinitial. !t vous parait peut-être audacieux de parler des pousséesgenitates de t'enfance; cites existent cependant. Elles forment nteme peut-être plus que nous ne te croyons le fond de la vie sexuctte ultérieure. Etics sont plus ou moins intenses et ptus ou moins précoces. Or, nous pouvons vous affirmer que chez les enfants de dégénères particuticremontettesse manifestent dès t'age te ptus tendre. « tt existt'rait, dit Fournie)'(2}, un grand nombre d'exemples d'enfants encore au berceau qui, éprouvant de violentes et continuelles érections, seraient ainsi engages à stimuler encore leurs organes et a les entretenirdans un état presque permanent d'excitation. » L'étudede l'enfance, & ce sujet, éclairerait, scion nous, très vivement la pathogeniedes aberrations génésiques. On aurait ainsi la c!cf (i) JANET, Les <MCK/<'M~HMH/MMJ' de t7(t/~nc.Paris, i8M. (2) FouKK'M.Dt' l'onnnismc. t'ans, 093. do ces associations étranges et inexpliquées; on verrait que leur mëca. nisme est de nouveau conforme&u mécanisme de l'acto normal. A la puberté,on effet, n'est-ce pasle souvenir des premièresassociations du sentiment et de ta chose qui pénètrent dansla conscience avec l'intensité la plus persistante?Toute la chance d'un amoureux déunitivemont adoré n'a-t-elle pas consisté jadis dans le fait d'arriver le premier et au bon moment? Chez les héréditaires, le bon moment débute bien avant la puberté, et te coup de foudrc~peutsepasser entremet Bans, comme dans le cas étrange rapporte par Bourdin ('!). Dans ces conditions,peu importent t'age et tes circonstances.tt arrive même parfois que t'imagode la personne disparaît du souvenir;t'amour né a ce moment se dissocie de t'être vivant pour se reportersur un de ses attributs.Et l'attribut,dans la vie sexuelle, prend toute la place réservée aux sentiments futurs; c'est de lui seul que va dépendre, on toutes tes circonstances, t'orgasmegénKat. Une observation que nous empruntonsMagnan va traduire en fait ce qui vous parait de la théorie quelque peu subtile. M s'agit d'un déséquilibré issu d'une famille d'excentriques.Nous passons sur les détails do l'observation qui ont trait à son émotivite, a ses phobies, a ses idées mélancoliques,ses tendances au suicide. <~cs particularités le renseignent du reste comme un dégénère classique. Kous ne détacherons de son histoire que deux épisodes l'un a trait aux débuts et il t'étiotogie de son obsession; l'autre vous montrera <a persistante innuencc des associationsgénitales de ses premières années. « A t'age de S ans, dit Magnat) (2), ayant couche pendant cinq mois dans te même lit qu'un parent ugé d'une trentaine d'années, le malade éprouva, pour la première fois, un phénomène singulier.C'était une excitation génitale et l'érection dès qu'it apercevaitson compagnon de tit se coiffer d'un bonnet de nuit. Vers cette même époque, il avaitl'occasion de voirse déshabittcrune vieilleservante et dt~s que celle-ci mettait sur sa tête une coitlè de nuit, il se sentait très excité et l'ércction se produisaitimmédiatement. Plus tard, d'une tête de vieille femme ridée et laide, mais coince d'un bonnet de nuit, provoquait t'orgasmc génital, La vue du bonnet de nuit seule n'exerce que peu d'influence, mais le contact d'un bonnet de nuit provoque t'crectionet parfoist'djacutation. !t attirmeque la vue d'un homme ou d'une femme nus tt' laisse absolumentfroid. » Le bonnet de coton s'est donc substitue aux images visuelles et tactiles associées chez t'homme normal à l'orgasme vénérien. Mais la vieille et le bonnet de coton n'ont pas seulement prisla place des images visuelles et tactiles, ils ont pris toutes les places, comme vous allez en juger. tts barrent toute la voie; ils sont devenus indispensables. «Jusqu'à 32 ans, (~ uoutuxx, t/M /y;wd7~'<Mt/<!t'n'~<~t~T.(.~nctf.M ~mot. t894.) (2) MAG~AX, ~MtWW! ~K ~t~ ~M!< (ABC)t. M NEMOL ~882.) époque de son mariage. H n'aurait pas eu do rolationssexuelles;il épouse une demoisette (ïc 24 ans, jotio et pour laquelle il éprouvait une vive affection. La prctniére nuit de ses noces, il reste impuissant à côté de sa jeune femme; je lendemain. la situationétait la même lorsque, désespère, il évoque l'image de la vieille fcmmf ridée, coince du bonnet de nuit; le résultat ne se fait pas attendre it peut immédiatementremplir ses devoirs conjugaux. » Nous n'insisterons pas sur ta vateurpsychotonique des observationsqui précèdent. H nous sun!ra d<* dire qu'elles justilient tes vues générâtes exposéesprëcédemnMnt et expliquent le mécanisme que nous attribuons à l'obsessionet à l'idée fixe. Du reste, l'association initiale, difficile à dépister dans l'obsession génitale, est, au contraire, régulièrementcontrôlable dans l'idée fixe vulgaire. Les circonstances les plus banales peuventy contribuer. Morsetti (i) rapporte l'histoire d'une malade obsédée par l'enviede couper la langue a son entantqu'elle adore, a l'aide de ciseaux dont elle voyait son mari se servir tousles jours pour taittf'r de la viandea ses oiseaux. Mais nous appelons votre attentionsur le phénomèneparticulier que les faits mettent en lumière. Us démontrent, en effet, clairement qu'à une époque bien antérieure à la puberté, des poussées génitales inconscientes provoquentdes associationsqui serventfréquemmentdansl'avenird<' substratum a nossentiments et à nosvoHtions. La plupart de ces associations sont instableset restent dans l'inconscient. Chex les dégénères,elles prennent le caractère impulsif et obsédant qui distingue leur psychologie; t'intensité explique le degré de conscience qui les accompagne,le souvenir qui leur reste lié, l'importance même qu'elles prennentdans l'existence ultérieure. L'existence d'une sous-personnalitéinconsciente,directrice de la personnalité consciente, se manifeste ici, plus que partout ailleurs, avec une netteté indéniable. Certains matades revêtent euxmêmes. du reste, cette duatitc. On en trouvera un exemple démonstratif dans les travaux de Magnan auxquels nous faisons allusion. La pathologie, comme toujours, éctairc la physiologie et t'exptiquc définitivement. Dans les observationsqui précèdent, nous n'avons pas dissocié l'étude de t'onanismcde la femme de t'analyse de l'obsession onaniqucchcxl'individu masculin. L'onanisme chez la femme présente cependantcertaines particutaritésqucvous trouvcrpxsignalées dans l'ouvrage du D~Poui))ct(2). « Le resuttatde nos recherches,dit cet auteur, fut que la femme ptusquc t'homme est vouée & la manuétisation à laquelle, d'une part, l'entraine presque instinctivement la sensibilité exquise de son appareil génitat; à laquelle, d'autre part, ta poussent des causes étrangères a l'autre sexe, et (~ MonsEt.u, ~<*<'M/<!di /h'MM/n'H, 1886. <2) t'ont.t.ËT, D<'ToH<Mt;!M<'<<M /t')HMtc.? edit., t'aris. 1887. cela avec d'autant plus de puissance que sa volonté plus faible n'a pas !a force d'y résister. » L'onanismede la femme traduit donc davantage uno fonctioncontrariée,les craintes de ln grossesse,t'impossibititéde l'assouvissetnent, que les perturbationsmorbides trouvées si fréquemmentchez t'homme. Nous arrivons,Messieurs, a deux genres d'altérations qui ne sont pour ainsi dire que l'expressionexagérée,morbide de ta vie sexuelle normale !e satyriasisme et ta nympttomanie.Lesatyriitsismc,dit Mot'eau do Tours, est une névrose fxc!us!vpmcnt propre nu sexe mascutin qui se caractérise par une érection presque continuette, des éjaculations réputées et une ardeurgencsiquc excessives'accompagnant souvent d'haHucinationsot de délire. La réunion de ces symptômes est nécessairepour caractériser le satyriasistne; car l'érection sans désirs n'est que du priapisme. Les désirs immodéréssans érection, mais avec délire, constitueraientl'érotomanie. L'érection avec désirs immodéréssans (tëtire fait partie du tempérament génésique excessif. Toutes les nuances de transition sont possibles et ta rëatitë les présente {rcquennnent. Le satyriasismc a sa contre-partie dans la nymphomanie. La passion génitale peut atteindre chez la femme, parait-il, une intensité supérieure à ceticde l'homme. Vous trouverez dans Moreau de Tours(1), Legrand du Saulle(2) et Batt (3) des observations convaincantessous ce rapport. Nous voulons simplement attirer votre attention sur quelques points spéciaux. La nymphomane et te satyre sont régulièrementdes héréditaires dégénérés; ils présentent, d'une manière très précoce, les indices de leur psychopathie;ils subissent ordinairementune impulsion irrésistible. !ts emploientfréquemmentta ruse pour arriver a leurs uns; ils sont dépourvus de scnsmoratetsouventaccusentde tentativeshonteusesceux-tamêmes qui ont commisle grand crime de rester indinerents a leurstransports. La dépositionde ces psychopathes dans les questionssexucttes doit être réguitcrement trappée de suspicion, Ils sont, au point de vue spécial de ces questions, atteints d'une réelle aliénation partielle. Mais nous voici,Messieurs,arrivés aux contins de ta pathotogiectsur les limites mêmes de la vie normale.Car du satyriasisme et de la nymphomanieaux pratiques courantes, il existe des transitions insensibles quirendent toute distinction ittusoire.It est souvent ditticite de dire où commence le morbideet où tinit te physiologique. Du reste, l'acte sexuel est tui-meme comme une courte folie, et i! sunit (i) MoMAU OE Toutts, Les <erMno!M du .w~~xM~M. t'aris, i887. (2) LEGRAKD DU SAUt. La /bfM ~<'M!)< <n~«Mf!K.E.Paris,~8M. (3) BAU.,f.<o~M~o~M<.Paris, ~893. de t'exagérer pour atteindre rapidement le domaine pathologique.Jusque dans ce qu'on nomme sa forme normale, il comportefréquemmentquelque caractère de déséquitibt'cment.Nous croyons même que le déséquilibre se révèle souvent dans l'alcôvc pour la première fois. Lors de l'étude des dégénères, nous avons attiré votre attention sur les caractères particuliersdont l'acte, même normal,s'accomplitd'ordinaire chez eux. Nous avons ronseignéleur indifférence pour les attributs, t'~ge et les quatttésdo l'objet de tours convoitises. ta brutatité qu'ils apportent dans t'instinct génital a été soulignée en vous priant d'en garder le souvenir. Dans te monde des normaux, quand l'acte sexuel semblese pratiquer régulièrement,des nuances, rappelant les instincts des dégénères infé. rieurs, se rencontrentfréquemment.Là ou elles s'accumulent,dites sans crainteque le déséquilibreveille, si déjà il n'évolue point. Mais arrêtons-nouslà nous avons terminé notre premièrecatégorie de psychopathiessexuelles. Nous sommes parti des aberrations les plus antinaturelles pour arriver par degrés vers le cours régulier de la vie habituelle. Néanmoins, au fond de tous ces déséquitibrements,l'acte sexuel constituait le motif, le but final; il dictait ses lois aux manifestations physiologiques et psychiques ta tois. Dans notre seconde catégorie, il reste t'arriére-ptan et s'etlace même parfois complètement. Toutefois il est simplementrentré dans ta coulisse. avons-nousdéjà dit, et son action n'est qu'atténuée. L'excitation initiale se perd dans une réaction psychique s'épuisant progressivement dans l'écorce sans arriver à gagner la voie centrifuge. C'est comme de la psychologieirisée de sexualité. II est vrai que l'irisation peut aller jusqu'aux nuances de la coloration franche; cette gradation s'observe particulièrementdans ce qu'on nomme le fétichisme. Le mot, ou tout aumoinsson applicationaux choses qui nous occupent, appartient, croyons-nous, à Binet (i). Ce psychologue distingué, inspiré par les travaux (le Magnan et Charcot, proposa de grouper sous le nom de fétichisme certains cas spéciaux d'aberration génitale. Ces cas se rapportaientà des dégénérés dont nous avons parlé précédemment, propos des histoires de clous de souliers, de tablier blanc et de bonnet de nuit. Depuisl'étude de Binet, le mot a fait fortune, et il est aujourd'hui couramment employéen psychiatrie;mais, commetoujours,sa signification s'est amplifiée fétichisme tend a signifier actuellement toute manifestation personnette morbide à tendance sexuelle faible ou forte, en dehors du désir physiologique. Le fétichisme peut n'être que l'occasion, la condition de l'acte sexuel; il ne présente parfois avec ce dernier que des relations & peine perceptibles. bfoll distingue le fétichismedes objets du fétichisme des partiesdu (i) ButET, Le fétichismedanst'omoMf. (R:VM PBtL., i881.) corps. « Cette distinction, dit.)!, est d'autant ptusjustifiée(lue, pour certains individus, le fétichisme porte, par exemple, sur le pied chaussé, te ttied nu de la femme ne présentant aucun intérêt; d'autres, uu contraire, sont fichistes do la main nue, la main gantée les laissant contptctement froids. » « Les cas de fétichisme des objets, dit Mott, sont très nombreux; le rôle principal y est joué par les bottines et tetinge de la femme. Le mouchoir, parait-il, constitue une attraction fr~quent~poufte fétichiste; IJ « La passion pour les mouchoirs peut être si violente, dit l'auteur allcmand, que l'homme se trouve !ittera!ementsubjugue par ce petit objet. Le fétichisme des partiesdu corps, plus explicable,est tout aussi varie. Car rien n'échappe au fétichisme. Vous savez du reste que les combinaisons les plus insensées peuvent se réaliser dans les aberrations sexuelles. t! faudrait des votumes pour citer toutes les folies auxquelles t'instinct génital a donne lieu. Nous vous en avons signalé d'étranges il en est de repoussantes, comme it en existe de drolatiques et de cocasses. L'acte normal tui-mcmc se prête à tant de combinaisons et de métamorphoses qu'il apparaît comme le facteur le plus actif de l'imagination de tous tes peuples et do tous les temps. Vous trouverez dansl'histoire de t'amour dans l'humanit' par Mantegaxxa (t). la justification plus (tue sutUsante de cette proposition. Du reste, il est nécessaire de mettre un peu d'indulgencedans nos jugements en ces matières. « Car il convient d'ajouter, dit Binet, que tout le monde est un peu fétichiste en amour. !t y a une dose constante de fétichisme dans l'amour le plus régulier. » Et, comme toujours, c'est te degré bien plus que la chose qui caractc-' rise le déséquilibre. La vie normale se tisse chaque jour des germes de toutes les aberrations. Les esprits les plus pondères ne sont pas à t'abri de t'idce saugrenue ou criminette mais, poussées à peine perceptiblesde l'inconscient, ces idées rentrent, chex l'homme normal, rapidement et complètement dans t'itnperçt) d'où ettes viennent de sortir. Chez le déséquilibre, elles continuent à briller dans le mondedes pensées, attirant vers elles l'essaim des autres idées. Et!cs semblent ptus qu'éclairerla conscience elles la guident, ellesla tyrannisent. Le fétichisme procède donc du descquifibremcntet it en reproduit le mécanisme générât. Quant à son origine, elle est cette des obsessions diversesrencontréesen chemin. L'association, conscienteou non, oubliée ou conservée, en fait souvent les frais. Cette associationa simptementprofité du bon moment. (i) P. MAKTEGAZZA,Z/aMMKrdaM r/tKwant~.Paris, 1886. L'amour normal est toujours quelque peu mêle de fétichisme, disionsnous ajoutons qu'au fond il ne représente fréquemment qu'un accès do fétichisme individuelet déguisé. Ce qu'on aime dans une personnen'est souvent qu'une très minime portion de son être physique ou moral; l'imagination assortit le reste au gré de nos convenances et de nos illusions nous prenons la partie pour le tout, nous faisons une synecdoque. Kt Mrc (d) observe ingénieusement qu'au fond de toutesles manifestations Htnour~tSf's on pourrait trouver ta synecdoque psychologique. Le fétichisme est une des fonnes les plus caractéristiquesde t'amour synecdochiquc. Au fétichisme, nous rattachonsle masochisme. Le masochisme, lui, est d'importation atiemande. Le mot vient ducét~bre romancier von SachorMasoch qui, duosses nouvelles, s'attachesurtout a dépeindre desttommes dont la plus grande jouissance est de se sentir subjugués et même mattraites par la femme. Le masochisme, comme toutes les aberrations génitates, est aussi vieux que l'humanité. )t a jadis, assure-t-on, règne d'une <a~on épidémique. it peut accompagner l'acte sexuel mais fréquemment, tout comme le fétichisme, il porte en lui-même sa propre jouissance. Krant-Ehingdonne du masochismeune explicationoriginale, Il attribue l'espritde soumissionnaturelleà la femme. Les masochistessnntdoncdes invertis, mais !) ce point de vue psychiquespécial exclusivement. Nous préférons nous ressouvenird'une idée de H:tin, qui fait du sentiment de soumission un attribut générât de l'humanité. « tt y a dans l'humanitë, dit Bain <2), une servilité naturelle, rejeton de ta <aihtessc, t'tqui se manifeste inégalement dans les races et tes individus; ctte a pour résultat une sorte de culte pour le pouvoir,qui est une protection.» Le masochisme,comme te fétichisme,a donc son origine dans ta vie de tous les jours it n'est que l'exagération de ce qui se passe couramment. tt revêt du reste des formes aussi variées, aussi muttiptes que le (cti- <'hisme. Mott donne a ce sujet des indications auxqueltes le temps restreint dont nous disposons nous force à vous renvoyer. Krattt-Ehing(3) en allongeaitencore la série récemment. Nous aurions dësirc vous entretenirplus longuement des exhibitionnistes, des frotteurs, des coupeursde nattes, etc. Les individus qui forment ces catégoriessont de véritables obsédés; leur obsessionMesedistinguc de l'obsession ordinaire que par cette nuance de sexualité atténuéedont nous parlionstantôt. (t)i 1:t:lLt, FÈnÈ La t.<t;M<</to(o<~ pctthotogic. des <((Mcmotions. <'mcf«MM.{)aris, Paris, t89'2. 1892. (2) BAt:<, 2~ cMtoOoH.!e< <<t t'oton~. Paris, i8M). (3) KMt'pT.EMNG, P~c/top. ~M-Mat.(J~mc. p0n PSYCII., XM.) L'exhibitionnistose caractérisepar une impulsion irresistibte étaler ses parties sexuctfes. !t peut éprouver quelque jouissance lointaine et peu marquée à cette manœuvre, mais Je plussouvent cette dernière so trouve dépourvuede tout caractère !ubrique. 'l'out !c plaisir perçu, c'est celui du débarras de l'obsession. Les accès d'extnbitionnistnerevêtent des formes varices. Us sont souvent périodiques.Outre leur périodicité, its se reproduisent fréquentent d'une n)ani~'oidentique chez )c même individu;i l'identité peut portersur toustes caractères do l'acte un accès n'est parfbisquola répétition stricte de l'accèsqui précède. Lasègue(i)ct Magnnn(2) ont fait de ces aberrés des études classiques. Voustrouverez également dans tes travaux de Magnan des indications sur une autre catégorie d'aberrations sexuelles qui comprend ce qu'on nomme tes trotteurs. Le trotteur se metc à la fouie, guettant la femme do ses goûts; il la suit, profite de la cohue pour se presser contre cite aux parties de ses rêves; souvent, parait-il, la femme est grosse et les fesses seules attirent le maniaque.Mais il doit y avoir une plus grande variété d'attractionsque no semblent t'indiquernos faibles connaissancesen cette matière. A la suite des trotteurs, il faut. ranger tes coupeurs de nattas, dont Motet (~, des premiers,a donne !a description. La manie est du reste catqut'c sur te même modetc. Elle traduit partout l'obsession psychique, la recherche d'une jouissancemorbide dans une action déterminée n'ayant avec l'acte sexuel qu'une relation éloignée ou nutte. Le fonds gcnitat, masque part'incoherencc et t'inapproprit! Il faction, persiste néanmoins dans ces formes etran~ de t'abercation sexuelle. Macc(4), dans un livre humoristique et, très documente, trace de curieux tableaux de ces psychopathes. Force nous est également d'écourter ce qu'il nous reste à dire de l'érotomanieet du mysticisme. Dans t'erotomanie. le désir sexuel a complètementdisparu du domaine de la conscience; mais il reste selon nous confiné dans l'inconscient. Son rôle d'ailleurs est restreint; il se borne a suseiter des accès de passion folle et ardente A la fois a des malheureux subjugues par tette ou telle personne de rang ou d'éclat. Chacun connaît des histoires de ce genre. Le cas de l'amoureux de M"" Van Xandt, de t'Opéra comique, racontepar Magnan, est devenu classique. Dans le mysticisme,t'être aime habite les cieux la folie, moins dangereuse ou moins desagrcabtc.n'cnest pas moins folle cependant. (i) !,Ast:M'K,~/H<~w<'</tt'<P:)ris. t8M. (2) AIAGXA~, Rællcrcltt$su)' (2) MAGXAX,~('/«'r<MM~fn'l(' /<~~'lIll't'.5 Ct'M/~"el'l'Cll, Mo-t't:.P<tris, Par f893, 189. (3) MofRï, Annates M~<yc/<~K&Paris, 1888. (4) MACË, Un joli MMH<Paris, f890. Parvenuau bout do notre tache, il nous reste à préciser quelques ques. tions essentielles. Et tout d'abord, do quelle façon faut-il interpréter toutes ces manifestations révoltantesou cocasses,étrangesou horribles(!e la sexualité déviée ? L'accord parait unanime aujourd'hui pour ranger )a série des aberrations sexucllesqui viennentde vous être exposées parmi les syndromesde la dégénérescence. Quelquesauteurs, avec Tarnowsky(1),semblent encore admettre, ù cuté des dégénérés héréditaires, une ctnssc de vicieux tombés dans !a passion par une sorte de volonté régutièr~ment entra!née. Mais les opposants la doctrinede l'hérédité dégénérative sont rares. Et nous croyons que ces oppositions ne résultent que d'une limitationtrop étroite de l'influence de l'hérédité et tes négligentla prédispositionet ses degrés. En réalité, t'aberré sexuel est un déséquilibréhéréditaire.Son déséquilibre, comme toujours, peut ctre partiel ou génémtisé;rarement cependant, il absorbe tout le domaine de la conscience; régulièrement, il n'intervient qu'a l'occasion des choses de la sexualité. Ses rapports avec la dégénérescence se motivent par les considérationsfondamentalesqui retient les dégénérés les uns aux autres. U présente tout d'abord la triple catégorie de stigmates de t'héréditairc. Toutefois, par te fait du rang qu'i! occupe dans ta série régressive, les stigmates anatomiques sont rares et régulièrement peu marqués, Ils existent cependant et, comme toujours, c'est aux derniers échelons de t'échetto des psychopathes sexuels qu'ils se rencontrent exclusivement. Us sont le triste apanage de ceux dont une hérédité chargée a pénétre jusque la structure même de h'ur individualité. En condensant les. observations, nous rencontrons chez ces dégénérés l'hermaphrodisme, le phymosis, t'hypospadias,t'épispadias,l'anorchidie, puis des asymétries faciales et crâniennes. Ils contractenth'cqucnnncntle cancer, parait-it, et montrentsouvent les signes derarthritisntctrès prononcé. On a cherché dans tM stigmatesanatomiquesun caractère distinctif de certaine catégorie d'invertis. Vous trouverex encore dans Lcgrand du Sautte(2) les caractères, décrits comptaisammcntpar Tardieu, de la verge des pédérastes. Uepuis la vigoureuse oppositionde Rrouardct, l'idée de Tardicu n'est plus qu'une légende. En réatité. la plupart des aberréssexuels, tout au moinsceux dont la note génitalen'est pas poussée à t'extrémc, ne présententaucun caractère distinctifextérieur. Mais leur physiologieet leur pathologiesont marquées d'une anormalité plus ou moins prononcée. Ko\vatcwsky(3~aa signalé la combinaison de t'épitepsieet de la perversion sexuelle. Nous avons nous'mémc rapporte (i) TAt~OWSKY,ft))'<'M<OM.<(~ .<fM~ ~)</0~. (AnC)t. DK ~BUKOL., ~8K!.) (2) LKGRAKO OU SAU).t.E, 7'r<!t/~ </<'Mf~tM /~a~< 1886. (3) KOWALEWSKY,J«/)f~KC/t~r P.~t.,\'t!. des cas d'aberrationgénitalechez des hystériques. La neurasthénie estsouvent te résultat d'excès génésiqucs, tout comme ctto constitue un terrain parfaitement approprie t'ectosion des psychopathiessexuelles. Cependant, comme nous t'avons déj~ dit, t'anormatitc reste d'ordinaire localisée, au département de ht scxuatité. Mais elle peut toutcfbis empiétersur t'intcttigonccentière et conduire a la <b!ic. L'aberrationsexuelle est mte et mère de t'aberra tion mentale. Eue en sortcommeettoy mené. D'autre part, h folie peutn'être qu'un épisode de t'abcrnttion sexuelle, une forme tar~'ée de l'inversion.C'est ainsi qu'on distingue la folie de la puberté, de la masturbation, la folie utéroovariennc, la folio post-connubiatc. Ettes ne représentent qu'une crise psychique proton(!ee, née df l'aberration sexuelle. La classification est purement étiologique. Du reste, )c triple caractère d'inconscience, de spontané et d'it'resistibi!iteles rapproche sumsamment do l'impulsion dégénéra tivc. Nous n'insisteronspus surles stigmates sociotogiqucsdes desequi!ibrés sexuels. Toute leur symptomatologieconstitue pour ainsi dire de réelles tares"ociates. Les uns sont des antisociaux par le fait de manœuvresqui compromettent t'espace et sa reproduction, les autres sont dans la société des causes permanentesde dangersou de troubles. Hanatovich~) signalait dernièrementt'anomatiequeprésente« l'envoi de l'inverti une«puetta M pour le préparerau mariageet la paternité M. tt sun!t, du reste, de passer en revue la tonguc série des aliénés dont nous venons de vous dresserla tiste pour)'('diser tacitement des catégories sociaux, d'asociaux et d'antisociaux parmi tous ces dégénérés. Nous ne croyons pas davantage devoir insister sur l'existence de l'impulsion et de l'obsession chez tes psychopathes sexuels. Ces deux tares spécifiquesde toute dégénérescencesont chez tes génitaux au tout premier plan. Ettes forment te fond de tous leurs actes, ellesles commandent, les expliquent, les excusent même en certains cas. Et t'hérédité vient a son tourrenforcer les liens qui unissent si intimement la dégénérescence sexuelle. Nous n'avons pu, dans tes résumés qui vous ont été exposés, rappeler la généalogie des déséquilibres génitaux. L'exercice fût du reste devenu fastidieux par sa monotonie. Le psychopathe sexuel est régulièrement un héréditaire, et dans ses ascendants se retrouve toute ta série des épileptiques, des hystériques et des neurasthéniques de nos derniers cntretifns. Mais cette hérédité n'est pas toujours aussi chargée, ît arrive parfois que t'ascendantse revête simplement bizarre, excentrique, hypocondre ou maniaque. t)ans le curieux roman d'un inverti, publié par Laupts(2) d'âpres les documents d'Emile Zola, la (t) RAfFAt.o~CH. C'~M~ o~n'a/tO/M .!M)' r)W<'r.!MM. (AMO. c'AKTMn. a)<M.. mars i8M.) (2) LAUfTs.Le Mwwt ~'Mn inverti. (AKOt. o'ASTttn. ctUM., mafs-ma! t894.) mère seule de J'uraniste présentequelques tares superficielles.Et encore nes'agit-it que de manqued'énergio,d'unefaiblesse de caractèreétonnant et d'une sentimentalité exagérée et banale à la fois. Ces marques d'un d~cquitibrement restreint n'ont qu'une portée régressive très faible.Ettes démontrent que, dans des circonstancesencore indéterminées, l'hérédité peut doubler les étapes.Rappotex'vous, du reste, ce que nous avons dit de t'état des parents au momentde ta génération et de t'influencedes perturbationsde la grossesse. D'autrepart, it est cssentiet de tenir compted'une autre série de considérations.La psychopathie sexuelle engendre fréquemment la psychopathie sexuelle. !t n'y a pas que les bons chiens qui chas. sent de race. Mais la forme peut varier, et la forme, ici comme partout, est d'une haute importance, beaucoup de psychopathies sexuelles se passent dans une intimité très restreinte et tes intéresses ont diverses raisons de garder le secret. Ces psychopathiespeuvent être contre-balailcées par des qualités de premier ordre qui tes mascluent et les brident. Ces freins disparus chez le descendant laissent l'aberration, unique maitresse du terrain,s'extérioriserà son aise. L'héréditédes psychopathes atteste finalement leur dégénérescence;ces abcrrés engendrent souvent des névropathes ou des idiots, et vous avez vu que dans l'inceste, qui cumule la consanguinitéet ta dégénération,les produitssont presque régulièrementmonstrueux ou non viables. Nous arrivons en dernier lieu cette grosse question de la responsabilité des psychopathessexuels. Nous vous avons déjà mentionné précédemment les paroles éloquentes, émuesmêmes, de Krafu-Ebinget de Mantcgazxa en faveur des uranistes. « Je crois, écrit Kanatovich(i), <;n réponse a la curieuse enquêteorganisée par MM. Lacassagne et Laupts, que les invertis de naissance sont moins vicieux, moins libertins, plus honnêtes, plus estimables que la plupart des pervertis. » Et il ajoute « On peut sans trop d'inconvénients,ou même sans aucun, être lié d'amitié avec un inverti-né. » H semble donc qu'un courant d'opinion se forme en faveurde t'irresponsabititédes uranistes par gruce d'état. Quant aux considérationsmédico-tégatcs.vous trouverez dans l'ouvrage de Mott (2) un résumédes législationsétrangères au sujet de t'uranisme.Kt vous y tirex une discussion bien menée des raisons qui doivent dicter les mesures a prendre vis-a'vis des invertis. L'auteur, du reste, comme son maitreKratn-Ebing. considèret'uranistc comme un aliéné irresponsable. Les discussionsdu Congres d'anthropologiecriminelle de Bruxelles, et particulièrementte rapporttrès clair et très méthodique de M. De Rycttcr, (i)RAFt'ALOVtCU,(J'H~/Mt'.<f~r)'<!<tOt).<.<t<rtnrf~tMt. 'AttCH. tt'AKTHK. CtUM.. mars i8M.) <3) Mo).)., ~M ~'m'~tM).< ~<' l'instinct génital. Paris. t893. compléterontvotre connaissancedes opinions courantes,quasi ctossiqaes, au sujet de la responsabilitédes aliénés soxuets. Mais on dehors de ces questions de doctrine, il faudra tenir compte de considérationsd'un autre genre. Les psychopathessexucts sont dos impulsifs et des suggestiHos. Laurent(i), dans un travail curieux, rapproche l'amour de la suggestion et en montre l'intime parenté. bloli, de son côte. prétend avoir provoqué par suggestion des idées d'homo-sexuatitë. ït y a )& tout un champ nouveau d'investigations médico.!éga!es dont l'études'impose indcniabtement. Mais il peut arriver que te dégénéré sexuel soit un réel malade. La justice fait alors exécuter un démont, un méningitiquemôme. L'autopsie vient démontrer l'existence de lésions significatives.Et le légiste s'expose à d'énergiquesripostes. « Si la guillotinedoit étt'e comprisedans !e traitement de l'aliénation mentale, qu'on le dise, écrivent MM. Cornit et (.a!ipc(2), rendant compted'un fait de ce genre. » La vérité, c'est qu'en fait d'aberrations scxuet!es, nos fois comme nos jugements manquent de solidité ou de raison. Nous nous laissons guider par une série de considérations diverses. Les experts s'cnbrcent de retrouver dans l'acte incriminé les caractères traditionnctsdc l'impulsion. Ils procèdent, en thèse généra!e, d'une manière uniforme, cherchant à rattacher l'aberration& une des formes larvées de la névropathic. Si t'ëpilepsie, l'hystérie ou même la neurasthénie, qui commence poindre à l'horizon médico-tégat, font défaut, on recherchece que Lasegueappelle t'empreintedes états pathologiques, Dans la prctnieredes étudesihites sur !es exhibitionnistes,Lasegue(3), auquel du reste le néotogismc appartient,s'exprime de la manière suivante « Les faits que je viens de résumer portent l'empreinte des états pathologiques leur instantanéité, leur non-sens reconnu par le malade, t'abscnce d'antécédents génésique* i'inditïcrenceaux conséquences qui en résumeront, la iimitationde t'appétit à une exhibition qui n'est jamais le point de départd'actes lubriquesaccentués, toutes ces donnéesimposent la croyance à la maladie. M Quand les caractères de la névrose, de t'ctat pathologique, de l'obsession ou de l'impulsionfont défaut, rexpert conclut A une responsabilitéabsolue. Cependant, des circonstancesparticulières, telles que la perte du souvenir, poussent parfois l'expert rattacher t'actc incriminé à une crise vertigineused'origineépitcptique. Carnier(4)rapportaitdernièrementun cas de ce genre. L'aticné fut acquitté. (t) LAuaBXT, ~<M .<MMo'oxt'M~es. (AneM. f'AXTXROp. ctuM.. <8M.) (2) Coaw. COtt~tt.u&GAUtr~t:, UAt.tt'K, Journal JoKfttft~ ~l~:c </< cortz'taissancec C<M!tMMM]'M&!ncutiwlrs, M<~t<;«~, 187~. )8'!9 (3) LASt:GUE,~(M <r/«7't<to))n).< (RTU~BS M~mcAt.ns,~884.) (4) GA))X)KH, Société tt<~()t'o~Myc/M/o~t~M,n otcmbrc~893. Si facto incriminé révèle l'un ou l'autre des stigmates de la dégénérescence, l'expert introduit des doses sagement mesuréesl'irresponsabilité dansson rapport. !t pèse la volonté, mesure le libre arbitre, évalue la spontanéité. Et t'incottércncc do la loi perce même parfois d'une façon singulière. Nouscitionsat'inatanttecasrapportéparGarnier~'extnhtUonnisteacquitté, !e président demanda t'expertsi l'acquittement n'allait pas cntraincr la répétition des mêmes faits scandaleux.Carnierdéctara que cette répétition avait de nombreuses chances de se réaliser. Le problèmeétait déticat: on ne pouvait condamner un individu que la loi sacrait irresponsable. Or, sans la responsabilité légale, pas moyen d'intervenir. D'un autre côte, les magistrats se résignaientdimcitement rendre à la société un aliéné qui allait sous peu la troubler à nouveau.C'était une série sansnn qui s'annonçait. Que faire? On pria t'cxhibitionniste d'entrer volontairement, non h la prison, mais a l'asile clinique ce que t'acquitté (it, du reste, de bonne grâce. Mais les dénouements n'ont pas tous ce caractère empreintd'une certaine gaieté. Les questions de viol, de sadisme surtout, en réveillantl'atavisme de nos sentimentalités passées, provoquent des explosionsde cotero légale.Et alors on assiste !) des spectaclesétranges entre les gens de science. On a vu, par exemple, Brouardel et Motet déclarer un jeune homme de 19 ans entièrement responsabledu viol d'un enfantde 4 ans, et Tarnowsky proclamer, en facede l'échafaud,qu'un tel avis était une honte de tascience. Que de têtes ont fait tomber les doctrines métaphysiqueset insoutenables de la responsabilité individuelle! Si les idées devaient rendre compte du sang versé en leur nom, quelslongs et pénibles bilans seraient ceux du libre arbitre et de la volonté! En réalité, nous ne sommesmémo pas justes vis-à-vis des fous et des malades. Car tous les impulsifs, à quelquedegré de Féchettc dégénérutive que nous tes rencontrions,sont des héréditaires, et l'hérédité qui les engendretes excuse souvent, tts portent donc en eux-mêmes,longuement étaboré,le germe de leurimpulsion.Ils succombentsous le poids de cette capitalisation des tares que si fréquemmentnous vous avonssignalée. Et vis-à-vis de la pathologiequi tes réclame se dresse la physiologiequi les explique. Les psychopathessexuels ne sontd'ordinaire que les esclaves des déviations morbides d'une fonction,la plus haute âprescelle de la conservation. Ilstiennent de la nature les causes de leur impulsion génitale comme ils en reçoivent par hérédité les anomalies elles aberrations. Leur responsabilité morale n'est souvent qu'une illusion de notre ignorance, renforcée chez nous aussipar une héréditémorbide psychologique.

QU!NZ!ÈME CONFÉRENCE. 1/ÏMPULSÏVN'É MORBHME. M<!e<iM et obsession. Mécanismes. Subdivisions des obsession;. t<cs obsessions nutritives, génésiques,intettectueMo). Mission de t'obsesiion intellectuelle par t'idco fixe. t.M earacttres ctassiques de t'ohMssion. Litnputsi~ite tnorbide. Les imp'))sionscrin)ice!tM. ) t/imputsion & t'homicidc. Ses formes et ses <'ariet& Le mécanisme de l'impulsionhomicide. A l'impulsion homicidese rattache t'imputsion au suicide. Ses variétés, La pyromanie. La titeptomanie. Les voleuses à t'étalage. Yotcusc honnête. La dipsontanic. Les dipsomanes. L'onomatontanic. Ses variétés. Traçait de Magnan et de Charcot. Larithtnotn.tnic. L'cchotatie. t'acoprotaHe. Ëchotinesie ft cchomatcmte. Uninmanie. Morphinomanie. Les fttgucscomme tna)tifc<'t3tionsde t in'putsiv'Kmorhide. Mécanisme' L'obsessionpathologique et l'obsession physiotogique. Valeur des (ypfs cliniques. La respoosabiUtcdes imputsifx. ?!e<:cssito des mesures de protectionsociate. MRSStEUns, L'étude des psychopathessexuels nous a permis de fatrc passer devant vos yeux une série particuti~rede dégénéréssupérieurs. Nousachèverons, dans les deux entretiens qui vont suivre, la revuede la grande catégorie que constituent ces déséquilibrés. Une sorte de marque de fabrique, pourrait-on dire, réunit dans une même famille ces névropathes souvent qualifiés de brillants: ce sont tous des obsédés. Dans l'analyse des stigmates communs aux dégénères, nous avons longuement parlé de l'obsession. Nous avons montré cette obsession constituant une réelle infraction aux lois de la systématisationde l'esprit. Elle vous est apparue comme symbolisant le déséquilibre psychique, et aussi comme une répercussion des déséquitibrationslocalisées dans les divers segments de t'axe encephatomédullaire. Nous avons montré les rapports de l'obsession avec l'idée fixe et lesimpulsions. Les mécanismesde ces divers processusvous ont été exposes. L'impulsion des dégénérés inférieurs a été disjointe dans ses origines de l'impulsion morbide des dégénérés supérieurs. Nous avons vu l'impulsivitéde l'idiot traduireavant tout t'inertic de ses centres corticaux, ta pauvretéde sesrésidus mentaux. L'impulsivité des déséquilibrés nous a semblé relever particulièrement d'hypcresthéaiescentrales et de désordres dans ta systématisation et la coordination des opérations de l'esprit. En un mot, elle a paru dépondre régutiercment de l'obsession tle nature idcativo. L'idée obsédante nous a donc renseigné une désagrégation psychique. Cette dernière s'est révélée comme superposée une désagrégation sousjacente. L'idée obsédante s'hypertrophiant a fini par devenir l'idée fixe. Mais la fixité de l'acte cortical n'impliquait pas seulementta fixitéde déséquilibres essentiels et!o attestaitl'inhibition ou tout au moinst'at!aib!isscment fonctionnel des autres départementsdu système nerveux. Puis nous avons essaye de préciser davantage encore les rapports de l'idée fixe à l'obsession. L'idée fixe est, en réalité, le début do l'obsession; elle la constitue ongincticmcnt. et son action intermittente semble d'nbord laisser place à la volonté et a ses cnbrts. Pendant ces sortes d'intermèdes, l'individu est censé employercette volonté à se débarrasser de l'idée obsédante. Ce sont les victoires et les défaites do cette lutte entre les volitions qui caractérisent l'obsession; cette tendance des représentationsdo l'intellect à la suprématie et!a persistance traduit une loi psychologique tout autant que physiologique que Buccota ~) a décrite des premiers. Quand la volonté est définitivement vaincue, l'obsession fait place à l'idée fixe, mais t'idécnxcettc-memecontinueson évolution. Son intensité grandissante provoque comme une explosion corticatc. t/inHux nerveux mis en libertés'écoute partesterritoiresmoteursoù il détermine l'impulsion. Tout cela résulte de ce qui vous a été dit précédemment. Mais il est quelques particularités de ce processus générât dont nous avons réservé l'examen afin de ne pas rompre l'unité de cette première démonstration. Avant le moment de l'explosion motrice finale, l'idée fixe n'est pas restée inactive; cllu ne s'est pas bornée, pour ainsi dire, a cvotuersur place; sa tentative définitive et victorieusea été précédée de tentatives préalables et avortées. A plus d'une reprise, elle a tenté l'assaut des centres moteurs et tes rcsut'ats de ces irruptions réitérées se sont traduits ta conscience par des représentationsmotrices.Trèssouventdonc la sensation de l'impulsion a été perçue bien avant la naissance de l'imputsion ctte-mémc. Et cette sensation de l'impulsion constitueson tour un étémcot essentielde rappel et de renforcementde t'idée fixe; elle représente la répercussion vers le département idéogene de l'excitation venue de ce département tnéme. La représentationmotrice régénère et alimente la représentation ideativc. Ce phénomène n'est du reste pas exclusif à l'idée pathologique.Toute représentation intellectuelle d'une impulsion est, par le même mécanisme, accompagnée d'une représentation motrice. Les raisons de ces associations se déduisent des lois générâtesde l'association. Nous avons assez longuement insisté sur ces lois au début de nos entretiens pour nous croire autorise à vous tes signaler simplement aujourd'hui. Nous y reviendrons, une dernière fois, lors de notre étude de t'émotivite et de l'intellectualitémorbides. (i) BtjecoM, Le idu /MM et le foro cottdtt. (Rtvtst. spEtUM. N MBXtATtUA, 1880.) Cependant il est encore une autre particularitéde l'idée fixe sur laquelle nous désironsinsister et qui no vous est pas inconnue. Nous avons dit que i'idce fixe, tout en impliquantl'intensité de son impulsion initiale, réclamait néanmoins une asthénie des territoires voisins. tt s'agit de reprendre cette notion. La vie est destinée à réaliser des fonctions,ou pfutot elle constitue ottomcme une longue réaction fonctionnelle. Ces fonctionssont soumises à une véritable hiérarchie, et cette hiérarchie, ce n'est pas impunément qu'on la violente. Toute perturbation traduit un déscquitibre ce déséquilibre est d'autant plus considérablequ'il s'attaque à une fonction plus essentielle. Dans une conception normale de t'intettcctuatité,les idées doivent roncier cette sériation dont nous parlons. L'esprit subit les injonctions de la nutrition et de la reproduction avant que d'oser s'abstraire dans t'idcation pure et désintéressée,et il se doit successivementt et périodiquementà l'accomplissementde cette trilogie fonctionnelle. Dos qu'it s'isole en des satisfactionsexclusives, le déséquilibre s'établit, l'obsession s'organise et l'idée fixe apparait. Toutefois, bâtons-nous(ï'ajou ter qu'it est des degrés dans cette formule. Toute activité exclusiven'expose pas de la menx* façon au déséquitibrcmorbide. Pour qu'un déséquilibre durable s'établisse dans un centre et subsisteavec des caractères réellement pathologiques, il est nécessaire que t'asthénic des territoiresvoisins vienne ajoulert'intensitc de ta poussée initiale en renforçant et aggravant les désordres fonctionnels. L'idée fixe ne conserve donc sa fixité et ne produit ses effets qu'en vertu du sitence relatif des autres départementsnerveux. Ce silence, c'est souvent t'inhibition dont le centre obsédé devient le point de départ qui t'engendre et l'entretient. Or, t'inhibition traduisant une action continue, une régulière ascension vers t'écorcc, nous voyons que l'idée fixe n'acquiert son intensité et sa continuité qu'en raison d'un trouble sous-jacent permanentet continu. Et ce sont tinatemcnt la nature et les attribut:; de ce trouble permanent qu'elle accuse avant tout. Ces considérationsgénérâtes sont susceptibles d'une application aux diversesfonctions que synthétise ta vie individuelle. !t existe en réatité des obsessionsd'origine nutritive, génitale et intctlectuelle. Les unes et les autres traduisent très probablementdes déséquilibres des diverses parties du systèmenerveux. Les obsessions nutritives signifient peut-être l'hypertension des centres nutritifs gangtio-médutlaires. Les obsessionsgénitalestémoignent d'ordinaire de t'hypercsthésic des centres gcn~siqucs de l'axe cérébro-spinal. Les obsessions intellectuelles pures marquent, en mémo temps qu'un déséquilibrecortical, une asthénie des autres fonctions primordiales,Il est toutefois bien entendu qu'en localisant dans les centres les substrata de l'obsession, nous n'entendons en aucune façon limiter au système nerveux les origines du processus. Les fonctions centrales n'existent pas en dehors des organes et du milieu dont elles traduisent les djMrentsmodes d'action. L'autonomie des centres n'est jamais qu'une quantité relativo, et leur activité, bien avant de symboliser leur seule individuaHté,extérioriseavant tout celle du milieu, tant intérieur qu'extérieur, dont ils restent en chaquecirconstance inévitablementtributaires. De cette façon, nous pouvons donc admettre trois ordres d'obsessions pourvues toutes trois d'une série d'idées fixes. Mais dememe que lesobsessionssubissent des variations considérables et sont marquéesd'intensités graduées, de même il existe des idées fixes d'ordres divers. L'idée fixe peut varier largement dans chacune de ces catégories. Et les variations de ces idées nxesse rapprochentde l'évolution que nous avons assi. gnée a l'idée du besoin en général. Nous avons donc des obsessions se rapportant aux fonctionsnutritives, des obsessions ayant trait aux fonctionsgénitaleset des obsessions n'im' pliquant à première vue que le déséquilibre de l'intellect. Nous avons négligé les obsessions nutritives; elles aboutissent rarement à (tes impulsions morbides. La boutimie pourrait cependant servir d'exemple.Cependant elles acquièrentdifucitcmentune intensitésuffisante pour marquer du signe do t'atiénationceux qu'elles travaittent.Toutefois, en y regardant d'un peu près, ettcs sont, dans leurs formes atténuées, moins rares qu'on ne le croit. Combien d'hommes font, comme on dit vut~au'emcttt, un dieu de tcur ventre. Lorsque t'apaisernt'nt des sens s'effectue au dectin de la vie, (juand la satictë prend l'homme de partout, tes préoccupation:' de t'estomac finissent scutcs par troubler les longs silences (!c la pensce. La vie végétative ressaisit parfois i'individu tout entier. Elle ne l'avait !acbé que turs (tes poussées de la puberté gcnita!ect intettcctu~Hc; elle le retrouve quand, les sécrétionstaries, les cettutcs corticales saturées, l'accalmie s'est taitc detinitivetnent dans les centres comme dans les organes. Mais dans l'intervalle même, elle ne perd pointses droits; elle préside des dcsequitibrcs nutritifs, et tes desequitibres sont à l'origine de bien des diatheses. Toutf'tbis ces troubles ne s'établissant que progressivement,leur banalité et leur allure insidieuse nous tes masquent souvent. Cependant teur répercussion atténuée dans la vie individuelle n'empcchc point leur active intervention dans les dégradationsde l'espèce. Et ces contre-coups dans la descendancenous autorisent vousles signa- !cr comme des facteurs de t'invotution et de la dégénérescence. Nous vous avons déjà parlé, dans la conférenceprécédente,des obsessions génitateset de leurs diverses formesmorbides et nous ne croyons pas devoir a leur sujet rouvrir une nouvelle parenthèse. Nous restons donc en face des obsessions d'apparence strictement idëative. Ce qui les caractérise spécifiquement, c'est qu'elles ne relèvent d'aucunede nos deux grandesfonctions. Elles ne traduisent pas un besoin immédiat. n sembleque le circuit qui relie fonctionnellementt'ecorccaux centres sous-jacents soit partietttomont interrompu. L'écorce parait agir pour elte-môme et par et!e-mome. Mais voussavez, Messieurs, ce que nous pensonsde l'indépendancede l'écorce. !t nous reste à caractériser l'obsession morbide selon les données classiques;car tout ce que nous venons de vous dire s'applique parfaitement à la vie normale. t/obsession atténuée physiologiqueest, en effet, un phénomène hanah Et l'idée superficielle qu'elle traduit constitue la monnaie courante de l'existence. Ce qui la distingue de ses congénères pathologiques, c'est sa taibtc durée et sa minime intensité. La plupart des psychologues sont d'accord sur ce point. Ribot (1) a mis, d'un mot, 1 en relief l'origine physiologique de t'idëc tixc en l'appelant une forme hypertrophiée de l'attention.Nous vous avons jadis montré les raisons do ces rapprochementsentre la physio!ogieet la pathologie. les pathologistes,désireuxde restreindre :eurdontaine,de le circonscrire et de le séparer nettement de la psychologie normale, ont cherche a serrer de plus près les caractères distinctifs de l'obsession physiologique et de l'obsession morbide. Jadis, les obsèdes, les imputsifs, étaient confondus dans une même catégorie les manies d'Ësquirot. Aucun autre tien ne tes rattachait et la tendance commune poussaita subdiviser encore davantage ce domainede la psychiatrie. Puis, progressivement, les manies perdirent leur valeur d'entité morbide. L'idée de dégénérescence, renforcéede cette d'hérédité, forma bientôt cotmw un lien naturel a toutes ces formes. Kous vous avons déjà rappelé ces détails; et vous trouverezun excellent historique de ce qui concerne plus spécialement l'obsession dans le travail si clair et si documenté, présente par M. Ladamcau Congrès d'anthropologiecriminellede Bruxelles. Le cadre de notre sujet ne nous autorise qu'a quelques citationsde choix. Wcstpha!)(2) définit l'obsession « toute idée qui, l'intelligence étant intacte, etsans qu'il existe un état émotif ou passionnel, apparait la conscience du malade,s'y impose contre sa volonté, ne se laisse pas chasser, empêche et traverse te jeu normal des idées et qui est toujours reconnue parle malade comme anormale, étrangère a son moi H. Pour Magnan (3), l'obsession est un mode d'activité cérébrale dans lequel un mot, une pensée, une images'impose à l'esprit en dehors de la volonté, maissans malaise à l'état normal avec, au contraire,une angoisse douloureusequi tarent irrésistibleà l'état pathologique. (t) RtMT, P-o/c/M~tfA' r<tf~t~«M!.Paris, 1889. (2) WBSTpXAt.L, t~er (3) MAGXAX, 7/O~~tOM X!MH~ CftMttn~~ ~r~<<xn~n. Mtp~tdc.(Ancu.u p(i)t D'ANTttROPOLOmK t'svcutATntE. CRtMtXELLB. 1~8.) (31 MAGNAN, i,'obsessioncriminelle ruorbide. (CONGUÉS u'ex~rtutoPOt.octs ctusttxet.4s. Bruxelles,18M.) Régis d) fait do l'obsession une lésion de la volonté et la range parmi les manifestations neurasthéniques. Un grand nombre d'auteurs définissentles obsessions soit par les idées fixes, soit par tes idées obsédantes qui en forment le fond. Tamburini (2). assimilant les unes aux autres, reconnaît trois espèces d'idées nxcs tes idées fixes simples, les idées émotives, tes idées impulsives, suivant que t'obsession détermine une attention forcée, un état angoissant ou une action. Luys (3) reproduità peu près la classification précédenteen-lui donnant un substratum anatomo-physiotogique. Ribot, dans l'ouvrageque nous citons plus haut, reprend, au point de vue psychologique,les subdivisionsde Tamburini. Falret (4), au Congrus intornational de médecinementale, subdiviseles obsessions en intellectuelles,émotives et instinctives. C'est la mêmechose, sous une autre forme. Ladame ~5), sur le terrain plus spécial de l'obsession morbide,distingue aussi l'obsession passive dépourvued'extériorisationde l'obsessionimpulsive, Quant aux caractères spécifiques que ces obsessions doivent présenter, le Congrès de médecine mentatc réuni à Paris on 1887 les a formulés en ratifiant to travail de M. Fatret. Voici les conclusions de ce rapport, adoptées par le Congrès « Les diverses variétés d'obsessions intellectuelles,émotives et instinctives ont des caractères communs que l'on peut résumer ainsi M Elles sont toutes accompagnées de la conscience de l'état de maladie a 2° Ellessont habituellementhéréditaires; a 3" Elles sont essentiellementrémittentes, périodiques et intermittentes » 4" Ettes ne restent pas isolées dans l'esprit t'état mono-maniaque, mais elles se propagent à une sphère plus étendue de t'intettigcncc et du moral et sont toujours accompagnées d'angoisse et d'anxiété, de lutte intérieure, d'hésitation dans la pensée et dans les actes et de symptômes physiquesde nature émotive plus ou moinsprononcés; » S" Elles ne présententjamais d'hallucinations; » 6" Elles conservent tes mêmes caractères psychiques pendanttoute la vie des individus qui en sont atteints, maigre des alternatives fréquentes (t) RÉGIs, ,ltarzuel de znéder,ine rrrcrztalc, Pari¡;, 1892. (1) RÈCtS, ~NHM~ ~M~K<' WCM/<<Pari< <892. (3) TAMBum\).SMMa tMMt <fMAto, etc., i883. (3) Luys, DMO~M~!ompa(/!o!o~M~.Paris, i883. (4) FAMET, Obsession, (CONGRÈS tf<TERKAT. D~ MÈO. MEKT..1689.) (S) Ï<ADAjtE,f.'o&MKcnMmt~~tHor<'M~.(CoKOR.c'ÀNTtM.cnm.Bruxelles,1892.) et souvent prolongées(te paroxysme et do rémission, et ne se transporment pas en d'autres espèces (te maladies mentatcs; H 7" Kttes n'aboutissentjamais a la détnencc; » 8' Dans quelques cas rares, elles peuventse compliquer do délire de persécution ou de délire mélancolique anxieux, à une période avancée de la maladie. tout en conservanttoujours tours caractères primitifs. » On ost a peu près d'accord, Messieurs, en clinique psychiatrique sur tes caractères pitthognomoniqHpsdp t'obsfssion. ft est cependantquelquesparticularités que nous devons voussignaler. Le Congres international de médecine mentale s'est borné, surla proposition de Kegis, a déclarer t'obsession habituellement héréditaire.Magnan, Charcot et leurs et~ves taisaient, au contraire, de l'hérédité une condition indispensable. Le Congress'était eubrcé d'exclure t'hattucination des manifestations concomitantesde l'obsession. Or, Tamburini,Stefani. Ballet et Scgtasont démontre, ctjntt'airement a {'opinion dominantedu Congres, l'existence d'hallucinutionschez tes obsédés. St'gtas(!), qu! déjà avait soutenu cette manière de voir en ~889, vient de la rcoff'rcer d'exemptestrès démonstratifs. La plupart des savantss'entendent gencratemcnt au sujet de la répartition des idées fixes. Cette subdivision en intettectuenes, émotives et impulsives, que nous adopteronsdu reste, présente de sérieux mérites; car, en dehors de ses quaiites didactiques, elle etabUt entre les idées fixes plus qu'une distinction qualitative ette gradue ai la fois t'intensite de t'idco fixe et la comptcxitcdesonmécanisme. L'idée fixe qui aboutitl'impulsion nécessite la force initiale la plusconsidérable elle doit vaincre tout d'abord les résistancesquis'opposenta son arrivée aux centres moteurs; il lui faut triompher de t'incrtie <te ces centres, et <'n triomphf'r au point d'atteindrenon seulementt'imagf! motrice, mais il ta mise en jeu de tout l'appareil moteur cërebro-spina). L'idée <ixe qui n'aboutit qu'A t'emotion rôvetc déjà une faiblesse originettc plus marquée. \ous verrons en cftet prochainement, lors de la physiologie de l'émotion, la répercussion motrice limitée de ce phénomène psychologique; l'idée fixe semblant, dans les centres psycho-moteurs, n'aboutir qu'a lu représentation de l'acte et non à son extériorisation. Quanta i'idee fixe qui n'excède pas tes territoires de l'idéation, elle n'est après tout qu'une forme hypertrophiée (te la préoccupation. Ette ne réveille que des perceptions; elle ne parvient pas régulièrement aux centres psycho-moteurs; quand elle tes atteint, ctte n'y produit que des (t) SECt.AS, <'C~MtOK/)f<~Mt'tMf<))re.~Kf<. Mt:tHCO-)'SYCM..t8M.) repercussions taibtes, peine distinctes, su répercussion vers les centres émotifs de !:t base n'arrive même plus :lit sentiment défini eHc n'y engendre qu'un mahnst'iudetcrnnne. Nous n'insisterons pas sur ces distinctions; nous aurons occasion d'en reprendro i'etude dans la prochaine conférence;i aujourd'hui, nous nous bornerons aux obsessions suivies d'impulsions. <est te domaine de t'imputsivite morbide qui nous fournira donc tes etéments de notre <'t)<)'ciicn. U est MMCt'ssairM de distinutx'r tout :'u tnoins <h'ux t'sptc(;s(t'impuisions. Dans t'unc, ta manifL'stat'on motrice est accessoit'c. n'impti<)uc qu'une t'cpercussinn sucondairM (to !'obscssion sur h's ct'ntt'cs moteurs dans !)utrc, t'obst'ssit'n est ):titt) tout i'nti~rc d'une idt!e motrice et imptdsion est avant tout t'cxtt't'iorisationde c<'ttc idt~. Ce sont ifs cas de la seconde oat~go'icque nous étudierons aujourd'hui. Les obsessions dont tu fond est une ëniotion ou une préoccupation peuvent u~atcments'accoutpagncrde manifestationsextérieures. Mais ces obsessions émotives et intetieetucucs constituent néanmoins un domaine specia) en dehors, seton nous, de t'intpuisivitemorbide. Dans (}ue)({ues jours, nous comptetoons du reste ta pathologie de l'obsession par t'etudu des tnanitestationsgroupéessous les noms d'onotivite tnorbide et d'inte!)ectua)it6morbide. Toutefois te dotnainc de j'imputsivite morbide n'est pas compris tout entier dans t'imputsion née d'une idée obsédante. Ce domaine est p!us vaste nous avons tait de )'impu!sion rapide et précoce un des stigmates coHcctits des états de dégénérescence; nous vous ta si~naHons a t'instant connue dominant ta vie tout entière des dégénères intérieurs; chex tes dégénères epiteptiques, eHe imprime la névrose son carnctero bruta! et spccitifnte; cnnn, vous avcx constata que !'instabitite byst<'rinue et !'{n'it:d)i)iteneurasthéniquene sont que des formes atténuées de t'imputsivitë patbo!ogif)ue. Nous n'insisterons pas cependant sur ces t'ornées d'hnputsions tes derniers entretiens vous ont fourni à ce sujet des documents suffisants; nous nous bornerons t'etude dcsimputsionsparticutiet'esaux dégénèressupérieurs. On pourrait etabUr te classement do ces impulsions de différentes maniôres. Kons reprendronsune graduation qui dej~ nous a servi dans diverses séries d'actes morbides ou nevrosiques. Kous irons des plus graves et des ptuscompnqucs aux moins importants et aux plus simptcs. Cc!n nous permettra d'arriver progressivement,pin* des transitions a peine perccptibtes, aux contins mêmesde ta patnotogic. ~ous finirons par nous retrouver en pleine vie de tous tes jours. Et de nouveau vous sera démontrée !a vanité dt's tentatives désireuses d'établir des distinctions entre t'cvotutionnormateet l'évolutionmorbide. La première cfue~oricd'une tettc ctassiucationcomprendtes obsessions criminettcs. Kous étudierons successivement t'imputsion l'homicide, t'imputsion au suicide, tu pyromanie et )a Mcptomanie. Notre (act)c sera <:tcititee par tes rapports de MM. Mngnan et Ladatnc auxquIsnous avons dej~t fait aUusion. Nous nous borneronsa mentionner rapidement tes diversest'orntesd'impulsions criminettes. t~adame et:d)tit dansson rapport une distmcLiott dont on n':uu'a pns huir cutttp~ mais qui doit (Un' ~igtttdcc. 0 distingm' deux ~toupfs <)'obscssi(ms homicidus celles <tui restent Hno)'ifjUL's ut n'aboutissent pas t'actf' d'homicide et ccth's qui cntrainent in rca)isati<t)ton des tcntatiwsde rcatisatiou d t'idcc obsédante. (~pt'ndant t'obsessiun crimioeUc, suivie ou non d'c<!ct, est une obsession inu'utsivc, car t'id~' fixt' qui ta caractérise est avant tout une rt'pn'wntation motrice, une intime motrice. Et si t'obscssion critnineHu n'aboutit pas toujours a t'imputsion crimineOe, s'il lui arrive parfois de ac point parvenir à mettre et) mouvement t'appareit tootcur, son caractère de motricité n'en est nasaherc. L'incxecutiot) tient sitnptefncttt a un dynamismetrop faibte de la représentation ou des actions inhibitriccsdes territoires voisins. ha ptus importantedes obsessionsimputsives est cette ()ui punsscaux viotencest'outre les pet'&unxeset aboutit ù t'imputsionau tttem'tt't'. L'itnptt!sion~tavto!et!('('('t au meurtre se traduit de diverses manières. Et)c peut être presque subite, hupprimant par)ieuement dans l'acte morbide ies pretiminaires de t'obsession. Ette ne setnbtt' accompagnée ni d'hésitations ni des manifestationspbysiuto~ifpjcsde t'emotion. EHo se rapproche donc du r'~ttexe. Têt est te cas de cette dégénéréedont Magnan parte dans son rapport. « 'tout a coup, au mitieu du c:dme te plus t'on)- ptct, dit Ma~nan, ette ~n'ojetait a terre ou sur son entourage les objets qui se trouvaient !a portée df sa main un jour, ettehmce une boutettte a la tête d'une dame qui ne lui avait fait que du t'ien et pour taqucttectte éprouvait ettc-meme la ptus viveanection; t'acX' accompti. ettepteure, se tanicntc et supptic qu'on lui par()onne. Lne autre !ois, se promenant dans les champs, ettejetK-brus<pjement terre sa tith', ~ee de t4 mois, qu'eUe tenait dans ses bras: tentant tondte sur un peu de <oin et n'est pas btessec. E)!e ne sail pourquoi e)tc agit ainsi, et!cen est desoteectdeptore ce qn'ctte a tait. » Mais ces cas d'impulsionssont rares. « Le ptussouvent,dit Magn.m,en pleine conscience, t'obsède homicide surpris, déconcerte,résiste de toutes ses tbrccs et restant son propre conHdent,se rend parfois sent n)a!tre de son obsession, x M. faut (.amier !<a, de son côte. trcs nettement precisC (t) t'AUt.CAMxmn,~'c~t'fbn'~f ~<')oyr< (Cosun. x'AXTUK.ctm'.hruxettcs. <M2.) les deux formes tes ptus generatement admises <!o t'obst'ssion du meurtre. « Dans te besoin du meurtre, dit (.arnier, i! paraM indispensnbtode distinguer deux variâtes d'après te mode d'invasion et d'evotution I" t'idec fixe obsédante, ceite-tA temporisatrice, avec des pttascs d'apnisempnt,de lutte et <t'exacp!'bation; S" t'imputsion homicide soudaine. t'esuttat d'un stimutus instantané, ta conscience restant présente, caractère qui la dinercncie nettement du vertige cpitcptique. » Manning(t)retrafe d'une manière saisissujntc, d'après des (tocuments rédigés par te matadehti-mcnif, ies tuttt's mondes qui accompagnentles obsessionsdu premier ~enre.tts'agit d'un homme, possédant ta pleineconnaissance de ses actes, qui, depuis dix-sept ans. combat des impulsionsa t'homicidc.Couche !a nuit près de son père, il aperçoit dans ta chambre un poignard dont la vue lui suggère un atroce parricide. En wagon, il se sent envahi par le désir de précipiter par la portière ses compagnonsde route, les ~iens metne. Cet aliène est marie et doit vivre loin de sa femme et de ses enfants. Mais i! arrive que la votent~ de l'obsède n'est pas suffisante, et il a recours aux conseils, A l'appui d'un parent, d'un ami. Tel est le cas que rapporte Saury(2) « La malade, dit cet auteur, redoute de faire du mal aux personnes qui l'entourent; a la vue d'une arme surtout, elle est prise de l'envie do frapper ou de se frapper e!!emcmc. « Otcx les couteaux, dit-ettc un jour a sa cousine, car mes nerfs o sont si drôles qu'a table je suistentée de m'ouvrirle ventre .M Une autre fois, elle demande & fermerla porte a clef afin d'être mise dans l'ittipossibititc de se jeter ta rivière .H Tel est encore te cas de cette malheureuse domestique suppliant sa maîtresse de ne pas la laisserseutc avec l'enfant qui lui est confié, decta' rant que toutes les fois qu'elle le deshabittc et voit la h'anchcur de ses chairs, ctte est poussée comme par une force invincible a rctrangter. « Les obsèdes qui luttent et qui préviennentteur monde, dit a son tour Magnan, sont assez nombreux. Morct a rapportate cas souvent cite d'un homme de 40 ans qui, en rougissant et avec t'acecnt du désespoir,vint lui déclarer que depuis deux nuits il était obsédé par l'idée d'étranglersa femme. H se relevait cent fois pour ne pas succomberacette « tentation infernale », comme il l'appelait. Magnan relate, de son côte, une série d'observations personnelles du même genre. Vous trouverex dans te rapport de Ladame, dans le livre si intéressant de Carnicr ~3), dans Maudstey (4) et dans le trava!t de (i) MAt~'KG.~MMn/M~t<'<<y~<<M<<. t~ (2) SAUttY, ~<M J~M~'A. l'aris, 188U. (3) PA'!t< CARKtËn, ~ft /b/«' & ~am, <8!)0. (4) MAUM~EY,Le tT/MM< folie. Pat)' t8SO. Kouby (i), des exemples nombreux d'obsessions de ce genre. Malgré t'intcrct que quelques-unsd'entre eux présentent au point de vue de teur mécanisme psychotogique, nous ne pouvons nous y arrêter. Mais il est essentiel de vous signaler deux tnudcs exceptionnels de l'impulsion homicide. L'un d'eux se caractérise par la précocité tneme de t'imputsion; <h' semtde comme innée. « Dans ces faits, dit Carmer (2), la sollicitation instinctive mut de toutes pièces, en dehors (ta toute tonique, do tounnode tnemc délirant. L'hérédité morbide est le ferment qui Mt Hcrmer cette envie apparaissant parfois, comme ce!a nous est arrive de !e constater, cttcx un enfant de 4 ou 5 ans, venu tout iu'tne (tans ta vie avec t'otee ttomicide. » t,c second des deux modes d'impulsion sur h'qnet nous desirons attirer votre attention, est également remarquahte par t'absenccdes luttes obsédantestout en présentant dos caractèresqui l'éloignent de la catégoriedes rencxcsimpulsifs relates précédemment.Commeexemple, nous rapporterons tes ohsorvattons connues d'Henrietteet de Marie Jeanueret.. Hcnt'tcttc Cornies s'appliqueà gagner ta confiance de ses voisins pour obtenir qu'ilslui pcrtnettcntd'emmener leur pctMc tittc chex ettc. Arrivée dans sa e!)ambre, ou ette avait eu soin de faire tt'avanec tes préparatifs nécessaires pour Faccomptissement de son shustrc projet, cite tranche d'un seul coup ta tête de t'cnfant et jette cette tcte dansla rue. MarieJcanneret,âgée de 30 ans, possédant une certaine fortune, devient garde-mat~dcdans te but de se procurer l'occasion d'empoisonner ses ctit'nts. Elle fait ainsi, sans la moindre hésitationet de propos dettberé, une vingtaine de victimes. Le mécanisme de l'impulsionhomicide est donc variable,et cette variété démontre l'impossibilitédes ctassincations « /w!. C'est que dans t'acte morbide, comme dans l'acte normal, l'individu conserve néanmoinsses attributs et son caractère. C'est sa propre personnatite qu'i! introduit dans l'action, et cette personnatitc donne a l'impulsion son allure et ses modatites. Les conditions schématiquesde t'obsMsion, seton les classiques, constituentdes nécessitesctiniqm*s et jm'idtques. Ettes ne peuvent prétendre disjoindre des ct)oses continues, et séparer définitivement la physiologie de la pathologie. Finalement,s'il existe un grand nombre d'obsessions,il est encoreun plus grand nombre (t'obsèdes. Et c'est l'obsède qui, tui-meme et en dernière analyse, imprime a l'acte son caractère specinque. Ce que nous venons de dire des tormcs diverses(le t'hnputsion homicide s'appliqueà t'idee du suicide. (t) Rot'uY. /)&<~)A«'.«'t't)ttme~.<A)n:)nv. o'A\T))not'. Otnnx mai t8!) (~ t'Am. nABNmM. /.« folie h ~u t89<). Du reste, ces deux manies alternent asscx souvent dans )c mémo individu et fréquemmentl'une engendre t'autrc. L'impuisifhomicide cherche parfois dans !a mort to moyen (!e se soustraire t'obsession qui !e poursuit. Et tes (ormes <!u suicide sont aussi variées que tes formes do f'ttomicide. Le suicide peut se produire brusquement, sans raison. comme un rcncxe. Le p!us a(tuvcnt il termine une crise obsédante. Ces deux cas constituent t'acces do fièvre chaude des faits divers. Lu chronique des metaits et sinistres renseigne chaque jour des <'xctnp)caft"' "s <~spcnscnt de toute ~nu<n~rat!on. Mnis i! arritc aussi fjuc !c suicide est uh acte nu'n'cntcut <'< tranquillement uctiucrc. tt n'est acwntpagnJ ni d'obsession ni d'anxicte et setnbtc r~stdtcr d'un fxanicn tr~s cn!nie d'une situation donnée. Cessuicides nu sont <{u<'dans une mesure rcstt'cinto des nctcs mcrbidt's et it faut icur<~ard se d~ncr de rapprochoncnts hati<s an'c !<'s signes du d<!s(~uitib!'f)d~dn<atif.Toutcibis il est d<'s suicidesqui (h~a)qucnt ahso' !un)cnt t'ob~cssion homicide ~vcc scst'ar.tct~rt's <*)assi<tucs. Ccux-~t scu!s pcuvcut pr~tfndt't' M unf signification morbide n'gt'csshc. Maudstey (~ fait remarquer que cette sorte de fotie du suicideest souvent héréditaire au p)us haut point. Les nmnifestations 0) sont ators opiniâtrese! irrcsistihies, même torsqu'H n'y a pas d'autres signes d'aticnation mcntatc. « Un homme d'une haute et puissante itttt'tH~cnce, dit Maudstcy, occupant dans sa profession un rang etcve et doue d'une énergie rcmarquaNe, n)cconsu!!a deux ou trois reprises, t) se ptaignait d'insonttiie,d'ah-utentent, d'une fatigue d'esprit inaccomuntee des qu'i! s'agissaitde certainestnatieres.sunsqu'it put se rendre compte pourquoi. Son intettigcncc était parfaitement nette; i! comprenait fort bien toutes ses atthin's et causait de toutes choses aussi sensément que tout autre individu aurait pu !c faire. L'idée du suicide était née ptusieurs fois dans son esprit, maisit t'avaittoujours repoussec comme contmire ses principes religieux et condamnéepar sa raison. A qui m'eût demande si une tette personneétait capable de se suicider, j'aurais reponduque su force de caractère et sa puissance inte!!cct<tctte étaient trop grandes pour que !'cvenemcntcût la moindre prohahitite. Cependant un jour cet homme sortit de chez lui, se dirigea en toute hâte vers un des ponts de la Tamise et, après l'avoirtraversa et retraverse p!usieurs fois, il se précipita dans !c neuve, n Cet exempte est typique; it montre comme schématises tes caractères classiques de t'obscssion. Le suicide est sans motif; t'idec fixe semble ectater en pteinc santë cerebratc; cne produit une obsession contre taquine unt' votonte bien trempée lutte au nom de tous les intérêts sociaux et rctigicux; puis t'idec nxc prend le dessus, s'ac<'uma!e pour ainsi dire, et unntemcnt, t'cxp!osionse produisant, t'acte s'eftectue. «) NA('t)S).):Y, /.<* ft'tMX' et /a ~«'. Paris, i880. !<cs choses, & lit vérité, ne se passent pas toujours avec cette allure théorique. Le motif peut être futite et hors de proportion avec faction mentale. Ht t'ohscssion. comme raccourcie dans son évolution,s'évanouit parfois du fait (le sa continmt6et {te sa précipitation.Dans ces conditions, le suicide perd pour ainsi (tin; sa notion syndromique et se rapproche d'un accès (t'~motivité morbide, ce qui prouve qu'au sujet dp t'imputsion an suicide, comme au sujet de l'impulsion àt'homicide,tes distinctions classiques n'ont qu'un Sens m'tactique on ctiniqn". Kttus ran~t'onst'ohscssionmorb'dcdn fca aprèst'impnisionaiisuici.dt' La pyromanic, i'idec ob~dantc du feu, suivie de t'hnputsion a rinct'ndic. avec la tnttf et l'angoisse obtins, constitueune Kn'ctc, selon Ma~nau. tj'autftn' en cit'* quelques cas d'une façon tt~s ht'fvc. Nous tes résumons. Un d<~én<~ de ~?) ans. un }onr, sans nul motif, saisit te et mf~r~ tous ses cnbrts pour ~sistfr, il approche ta nannnc de plusieurs pièces de tin~f et provoque un commencement(t'inccndif. Une femme de 4~ ans est obtig~f de fuir sa maison pout'se (tôbarrasscr d.'l'obsession d'\ mettre le feu. ~n jeune ~ar<on de ans mut, sans aucun motif, le feu a la cave où se trouvent du bois et des cartons; il avait, dit-it, longtemps résiste, mais c'était ptus fort que iui; il ne comprunait pas, ajoutait-il, tes raisons de « cette bêtise M. D'ordinaire, t'imputsion a t'incendie m: présente que faiblement tes caractères (le t'obsession. t/inccndie est souvent attumë d'une manière quasi automatique, sans iutK' ni hcsitati'tn pyea!ab!es. n faut distinguer cette pyromanic automatiquede la pyromanie obsédante. La pyromanic automatiqueest fréquemment le fait d'un cpitcptiquc, d'un imbécileou d'un idiot. « C'est alors, dit nëKis(t), un acte morbide, irn'nechi. inconscient, sanstutte et sans anxiété concomitantes et qui, par conséquent, u'on't'e rien des caractèrespathognomoniques de t'obscssion. Elle est plus fréquente dans te sexe femunn et tes crisessurviennent surtout t'occasion des diverses étapes de la vie génitale, particulièrementa la pubertéet .pendant t'epoqncmenstruette. » Cependant, l'obsession pyromaniaquo peut revêtir des caractères intenses qui ta mettentau rang des manies morbidesles plus tenaces et tM ptus douloureuses; et dans ces cas, elle alterne fréquemment avec d'autres tendancesimpulsives. « Les confidences de certains héréditaires dont la nature bonnetc et droite, écrit Saury (2), proteste avec énergie contre tours sotticitations, li) HKGts. JMftttt~ de HX~ttMMMn~. Paris. t892. (9) SAUttY. /<< ~<!n~.<. Paris, t886. peuvent peine Tendra compte des soutH'anccs qu'i!s endurent. L'un d'eux, le plus doux des hommes, aussi incapable de mal agir que do mal penser votontairement, mais tourmenté pnr des impulsions violentes, me disait un jour « Je prétercraisrecevoir trente mittc coups de bâton, M utrc astreint au métier le plus pénible plutôt que de me sentir obsède H comme jc!c suis par des td(!es coupables. L'idée de mo débarrasserde )' la vie n'est rien A cut~ de ccttcs quj tn'cs<;<tent & at!umet' des incendies, » à tuer t))on prochain; ut ce qu'if y a de plus fuft, -c'est qu~ si je ne mb Msut'vom.tisp~j'onat'rh'Rt'ais~ta t'usc pouf <uci!iter)'cx<~uUon décès M tendances. H La kleptomanie est plus connue que la pyt'o<nanio. Ceponfhtnt, au dire de Magnan, la vrait) ht~ptumaniR, poussantirr~sistibtet~cnt au wt, avec la r~!8tanc< ta tuttc et t'imgoissf classiques, suivies de la dotcuto consécutive a t'uct< est un syndt'onM peu ffequont. Lnsëguc (!~ se montre plus explicite encore, car il dit « La kleptomanie, dans le sens vu~aire du mot, n'a pas d'assises plus so!ides, et je suis encore, nMtgrc mu longue expérience, & voir un voleur emporte par le besoin dëtirant du vol. M En r('a)tté. s'i) y peu d'obsessions hteptomaniaques pures, avec t'ensentb!c des stt~tnatcs de i'obsession clinique, nous rencontrons néanmoins des variëtes nombreuses de kleptomanes. Chez la ptupart 'h' ces ktcptominx's, toute lutte intérieuresemble en effet avoir disparu tcvo) se commet automatiquement,sans enbt'tcomme sans hésitation. Le jugement paraitsuspendu i! n'en est rien cependant; et la preuvt' d'uuo sorte d'activité psychique sans conscience s'accuse danstaspeciatisauon fréquente de la !depton!anio. Lekteptomancncvote pas indistinctt'mcnt tous !cs objets; souvent c'est un objet détermine,toujoursle même, qui provoque t'acte morbide. Ici c'est, enetïet, un médecin qui, pendant ses visites, ne peut s'cn)pet'hcr de soustraire !a ntontt'c du client, pendue au chevet du !it ou placée sur la table de nuit. La c'est un magistrat qui s'approprietes couverts, soit du restaurant, soit de la maison où il est invité; ia famille le surveille, et des qu'il rentre, ses pochessont fouittët's et l'objet déroba est aussitôt restitua. tt y a dans !a distinction et la reconnaissance de l'objet qui précèdent !e vol comme un discernentent rëe). Seutement, ce discernement sentbtc se taire sans i'interveution de la conscience. H y a ta une sorte de perception inconsciente sur te mécanismede laquelle nous avons insisté lors de nos premières conférences et dont Onanot!'{2)des premiers signata !'mterventiou dans te domaine de ta pathotogif mentale. Et comme t'obscs- «) !,AS~(;t)B,~~&t ))t~)(-~<M, Y. Paris. i8M. (~ OMNOfT, De la ~'r~Mx <MMM<'t<')~< (A)t<;t<. nH XHt'HOt.n):ti t890.) sien ne va pas sans consctonce, on cntovo ce~ actm leurs caractères obsédants. Magnan range paftni les obsession!;kteptotuaues les onv;es (h; tu grossesse. C'est une transition vers tes fortuca atténuées <iei'obsession, car dans l'envie du la grossesse, l'acte est imputsif, non angoissantet souvent intéresse, car la fcm'na enceinte ressent te plus souvent un véritable appétit de la chose vo~e. Une classe de kleptomanes qui sotttRitc partKmttôMmcnt votre attention, c'est cf)!c des tuteurs et voleuses t'Htata~ Las~guc, le pte<nicr, chercha caractériserlit nature morbide du vôt à t'&tatag< Avec un esprit critique qu'H devait on grattdc pat'Oc SM études

)hUosophi(tUcsct psychotiques antérieures,t~minnntcUniciL'ns'ctTorça

de distinguer la k(cptomanos~ttuit~irr6:.)Atibtuntcnt otmachinatcncntde la voleuse(roccasion. L'eHntoest curieuse, car la dit!icuttcavc<'taqucUc st) trouvait aux prises Langue est pour ainsi dire tnonn ut! courante dans tes choses dont nous nous occuponsaujourd'hui. C'est toujours !e tu<hnc prob!&Mo psyfhoto~iquc,toujours insntuMc parce fju'on !f; mai'n~'nt pur~m'ntpsvchotogiauc. Lasf'guc conxnencc par poser ncttoucnt)a question dans une formute et par un dégager tes points csscntiets. L'~tah~c provocateurou tout uttaccutnu~ pour taire naitrc ta H'ntat~on,Yoit!tt\'i6tnf'nt capital. A cette tentation, aouscmtons un peu tous, selon Laspguc, et te Fait de rester notre conpK; à ta caisse n'exclut point. ta detnitc particttedf notre votont6. Mais si cette volonté est particnti&Mtm'nt débite, ta défaite peut être totale. « Kt, dit LasegUt', on co)npr<'n(t qu'utant donner ces incitations, tes taibh'ssuccombentet que tours defa'tianccssoient non pas cxcHSces.tnats tnotivces. M Et t~segue Mtabtit alors deux catégories df voteurs t'etatage a Parnn les voh'uscs surprises, écrit'ni~, plus encore probabUnnent parmi cettcsqut échappent a ta surveittancc, un certain nombre agissent avec !a conscience exacte et par conséquentavec la responsabilité du tarcin. duand on les interroge, cites racontent qu'ettcs ont iutte d'abord,qu'ettcssont revenues à la charge, qu'ettcs se sont aguorrtes à ta pcnsceet a !'accontptiss<*tuent du vot. Quand on fait une enquête, on constate que ce sont des femmes dont les ressources sont bien au-dessous de leurs goûts ou de tcurs prétentions.!cur existence est semée d'aventures et tout ce qu'on accordetitro d'atténuation,c'est qu'cUes auraient peutôtt'e Oc préservées si les séductions avaient <'t6 amoindries ou le dent. plus périt tcux. » Voilà la catégorie condamnable. (t) LASËCUK, Ë<<M<<MMt~tCft! t. t'itrt~, t)Mt. Quant a ta vote use irrcsponsabtc, en voici !e croquis d'aprèsLaseguo <t La femmoarretcenantie de marchandises de vatours diverses,appat'ticnt A une <amitte dont t'honorahititdest hors de doute. Son passe comme son prëscnt est irreprochabic: ses besoins, ses fantaisies n'excèdent pas son avoir et se tiennent même dans tes plus modestestinntos. » Kous avons tenu vous transcrire textucttemcnt !a pensée de Lascguc. Elle f:tit autorité on matière juridique; et les distinctions f{u'c)!cctab!it ont aujourd'hui force (le chose ju~ec. T()utt'tbis,iiest prohabtequnccs deux subdivisions nocompfennent pas toutes les mudatites de la kleptohtanic: quct<}u<'s-unpspout'r:)icnt<?t!'ciogiquoncntrapportesaux n~vropathics. t.cc~r.tctèrc (!c t'obst'ssiondispat'aitt'aitalors et se perdritit, pour ainai dire, dans ta symptomatotogio(te la nëvrosc. Une observationdo ce genre a c<~ rciatA' dernicrt'ntcnt par M. L. De Mode (t). !t s'agissait,dans ce cas, de vot a !'<'t:dage t'actc. dépourvudes attributs <tu l'obsession,avait été conxnis par une bysterique avérée. C'est en invoquant !a névrose et son dcsc(}uiHbrctncntque M. Ue ttode a provotpie t'HCfjuittentent do la kleptomane. Aveeta MeptOtnanit'.nous to minonsi:) sériedes obsessionscrintincHes ou délictueuses.CertainesobsessionsscxueHes <}u'o)t y ajoute rc~u!icrentcnt ont été l'objet d'une étude preatitbte. Tous tes types que nous venons d'étudier sont nettement caractérises; ils ont une valeur ctioto. giqucctune valeur pronostique; ils traduisent une origine déterminée conum' ils taisscnt prévoir une tertninaisen sp~etate. A ce titro, ces distinctions sont d'une haute vateur; e!tes font le ptus grand honneur aux cnnieiensquttcsontdeunitivementctabtics. Nous verrons dans quetques instants d<' quette façon doivent s'envisager teur subdivision au point de vue psychologique et teur signiHcation vis-a-vis de lit dégénérescence. A ces obsessionscrinnnettessuccèdentd'autresmanies obsédantes d'un caractèremoins agressifet moins délictueux. La mieux connue et ta plus importanteau point de vue social, c'est ta dipsomanic. Magnan a fait de !a dipsomanicune utudc désormais c!as* sique. C'est aux savantes teçons du c!inicien de Sainte-Anne que nous empruntons les principaux éléments <te t'expose (lui va suivre. L'historiquede ta question importe peu. Les fluctuationsde la notion de dipsomanicn'auraient pour nous aucun intérêt. Magttan ne considère pas la dipsomaniecomme une entité morbide, comme une maladie distincte, mais comme un des épisodes de ta dégénérescence mentate. rectamc avant tout une prédisposition héréditaire. « Cf qui domine dans i'etiotogie de ta dipsomanie,dit Magnan(2), c*cst t'bt'redttc. !< (i) L. bE ROCK. ~< r~a~Cpar M'M ~~rtf/MP. tHt't.t. t)B t.A SOC. ))(! MÉO. MRKT. OK BHt.c., ~92.) (') MAG~Af,L<'con.< do)!~MM ~«f les maladiesM«*H/a~. t'aris, t893. L'inthtcncc des causes occasionnelles est secondaireelle ne s'adresse qn'~ la manifestationcttc-memc et n'a pas sur to fonds maladif t'impor* tance qu'on est tenté de lui attrihucr. Et c'est ta un des caractères distinctifs de i'ivrogneric et do la dipsomanie. Dans t'ivro~norie,le besoin de boire se contracte progressivement;it devient une nécessité dans Fexistcnce. Les serments mêmes de t'ivrogno momcntanetncntsobre attestent. des tuttesintimes et sont den preuves de ta persistance de son penchant matadif. L'ivrogne est par te t'ait de ses habitudeset de sa tournurementatcà la merci de l'occasion. Le dipsoinanc est arrivé d'eint~ceMa dipsomanic en vertu de sa prédis. position. Cest une impulsion récite avec ses accalmies et son paroxysmes. En dehors de ses crises. te dipsomanc est sobresans eHort.suus'enttneme it nMnift'ste une r~pu~nancc reettc a t'cgat'd des boissons L'ucccssurvient sans motif, en dehors de toute occasion. Le dipsotnancboit comme limputsifft'appe sans raison. Entin, t'ivrogne.raicootisc peuvent ne présenterd'autrestares que teur ivro~neneou leur atcootisme te (iipsomane revête, au conu'ait'e,une hérédité souvent c.hat'gcc. 11 ne faudruit cependantpoint exagérer ta valeur (le ces distinctions. En clinique, te (tipsotnane et t'ivrogne forment incontestablementdeux entités parfaitement reconnaissabtes et senaraMes. Mais t'invotutiondegenerative,plustar~e dansses conceptions, tesréclame tous deux. M Tout ivrogne appartient a une famitte dansta<;ncttctes nevropathiessont ttereditaires, dit M. Joseph Ue SmeUt (!) n. Kt il ajoute « En somme, on nait ivrogne, e est'a-dire uu'on nait avec une constitution mentale speciate natisnnt une prédispositionpuissante t'atcootisme, et que la moindre cause oecasionnette met au jour. )' t~egrain (2). de son cote, déclare ({~0 te buveur metne conscient de ses excès et pleinement responsable n'en est pas moins un déséquilibre,tt sendde donc (me t.t délimitation porte avant tout sur t'unportanccdes tares bercdit:nres. L'ivrognerie t'~ctamt* te concours des circonstances, et c'est jaste titre que t'excettcntctmit'icn de t'ttopitat Saint-Jeanen t'ait une nudadie sociale. La dipsotnaniecciate pour ainsi dire spontanément,ce qui atteste a ta t'ois t'intensite de sa prédisposition et i'etenduc de ta dégénérescence qa'ette cxterioris< L'évolution de t'accès de dipsomanieest, du reste, etie sente sutusan~- ment caractéristique. Magnan en trace la description suivante. L'importance que nos loiss pénates surannées attachent encore aux distinctions fondées sur tesques* tiensde conscience et dotibrc arbitre, nous engagent a la transcrire. C'est du reste malgré son allure schématique, un réel modfte du genre. (i) iMMU UK SM&TM, ~'uTo~ner~, !<)«<<!(<«<c<'«t<e.(t.~ Ct.tWQtiE, mai ~890.) (2) LK<.HAtS. MM<<!M «<f(M!t.<t))<Paris, {?9. « La dipsomaniea pour caractère prim'ipat de so tru(ht!rop:n' des accès ossentictionont intcDnittents et p:u'oxyst!ques; itstaissent, nprcsteur disparition, un tnataiso cërebrat qui s'atténue pou :*t peu, et tes matades. roprcnant tours habitudes de sobriété. regrettent tes abus nuxquets ils se sont tnomontanëtncntlivres. H L'accèsest prec~tt~ dn prodromes toujours )t pou près les mémos d'abord un senti munt v:)~u<; <tc tristussc ({)!<' te}! occupaHoosou !cs 'tistmctions sont t)tMp?))j)fs(!<' stninuotur: tcsttMtados,(t6pr!n)cs<'t(hcnt)t'ag~s. t'mtonc<'nt btcnt(~t:m tmvu)) aoquc!~ )eu<' <'st (!t!son)M)s ht)puss)bt<!t!c ponso', ()<'s idées noires tes obsèdent,tout sf'tMbtt! chan~ct* autour n'cux, ils se St'ntunt cutnn)e menaces d'un prochain tnathcnr, tt'ur Rar.)ct6t'<' a'atgWt; tcut's scntom'nts aMcctttssuntattct'M,tes ctrcs tus plus cho") !cm' (tevicnncot it)(ti<Mt'<'uts. A ces symptômes <<'or(!t'c int<?!)c<'tttct et txora! 8'ajout<:t)t phts taf<t d'autres sympt<)tn< pttysiquus. t)'ab!)t'<) <t<')'at)0t'()xit' HXuc anxit'tt! prcconiiittf, u)t seft'cnu'nt de F~pigastro et parfois do ta ~o~c, puis du dt~otU pour tes :t)i)nnts sotidt's. Hofit), des n'outres de ht s<;))stbi)it~j.;c)Kr.dM sut'vt<jnm'))t; c<'s ntatadcs se ptaigncnt'mt') brûtm'cA !'eston)!«',d'.trdcut'au gosier, ont une soifintense, non ?:)!; uoc soif<)u'unc boissott quc!<Mtt<ptcpourmit c:t)mcr, mais une soif particuttcrc:n'cc d~sir, t<'ndunc<' irrcsimibif à boire fjuchjttc chost' d'excitant. ') Uësortnais, rien ne h'sarrctt'. d teur faut u taut prix une tittueuratcoott<tuc; ftttaod !tr~<'nt )cut' mnuqu pour t'acheter, ils n h'Rtjtf'nt devant aucun <'xp(dint; tes plus honteux n« !<'s at'r<!tcnt pas; )<! wt, ta prostitution, )G<'rin!<! )t!ctnc, tous tes moyens tcur sont bons pour su pt'Ot'urc'runo boisson excitante. C'ost ators qu'on voit te père de famitte, portant uu cabaret les dernières ressources du ménage, rester sourd aux supptications de la mct'o <)ui montre t<'s enfants Hans pain; qu'on voit ta mère,' oubticuse de ses devoirs et perdant toute pudeur, se prostituer pourr ~uctques verres d'ettu-dc-vie ou vendre sa <Hte. » Cbox tous les dipsotoam's,ajouteMagnan. t'imputsion est prec6d<'e des tnemes prodrotnes et s<' tradnit de la mumc ('açon av'c cette sente différence que suivant t'educuiion ou t'intettigcncedu sujet, t'entouran'!s'aperçoit plus ou moins vite de h) maladie. D'ailleurs,quetques-unsd'entre eux (tëptoient beaucoupd'habitetepou!' cact~r cet état aux yeux do h)us. » La tutte que tivt'ent ptusieurs de ces m:Uheuronx avant de coder a tour funeste penchant, in'!i(pje d'une tnaniôre trës nette combten i!s différent des ivrognes ordinaires. Ceux-cirecherchentles occasions(!e t~ire: tf dipsotnane, au contraire, cotmnonce par tes fuir; il se mit des reproches: it se fait a haute voix t'enumeratiou des tourments divers qui t'attendent: itchcMhea se dégoûter par tnittc moycus; il soutth'mhno parfois sa boisson dans t'cspoir de ne pas céder a la tentation. Jamais lu buveur ordinaire n'agit de ta sorte. ') Et quand il finit par succomber, te d)psotnane se cunuuit encore autrementque t'ivrognc; il M' cache, s'isote apr~s être entre furtivement chex te marcttand de v!n, d'un il s'ectmppc ensuite tout honteux. Le buwurdc profession,au contraire, est bruyant. (api~cur, cherche des anus nouratter au cabaret, tait ctatage dus bouteittes qu'it a vidées et met une certaine ~tnriote raconter ses exploits. t/un est aii'~ne avant de t)oire, l'autre ne devient aliène que parce qu'il M htt. ') Nnos cntnph~ernnsce t:)Mfa<t, on se rcconnatt ta note sobre <'t profon- (t~'ttx'n! c!!n)fp)f '!c Ma~nan, par quc!<tUC8constdcmtions accessoires. (~n'x tcdipsomane.avccta fureur <<<'t)oirc,s<' nMtttrcntdcoc(t'ordinait'c d'autresimpulsionset des nhscsfuonsdivcrst's. Ces <~rcssont StgniOcativcs, avons-nous dit, tincs accentuent encore )c c~))c ()6t;<n6ratifdu syn(<rome. !'a)'!ni )<} imputsions, celle nu'on rencontre h' ptus fr<'<tuemmcnt parait ~tro t'imputsionau suicide. !) est a ronat'qut'r <jnc cette impulsion n'a rien de commun avec tcs(tctfr)ninations()uipeuvent a mcttt'rt'ivrognc a attenterasesjours; )'nnputsion pn'ccdcrait chcx h'dipsonianct'ncc<sdR dipsonmnic. L'idée du suicide n~rait du désespoir et de h) honte que h' dipsomanc éprouve d'~rc rctotnh6 dans !es excès dont i! rougit. « Honteux de !eur cnnttuitc, dit Magni'n, et des soucis qu'ils causent. ;1 tcur~mitte; dccourngcs par une lutte perp<~tue)!ed'ou its sortent toujoufs \:t!ncus et p!us avilis, ils sont poussésse (tonner la mort et expliquent par leurs remordsles impulsions au suicide qui vtenncnt s'ajoutera t'imputsion i)oirc. Certains mettent une tctte persistance de volonté dans teurs projets, qu'on est sur qu'its tiniront tAt ou turd p:n' aboutir. » Et il arrive, Messtcurs, que, t'egat'emcnt se contptetant, ta manie du suicide se complique d'impulsions hon'icides. A c~tc de la dipsotnanie on trouve cgatentcnt tes idées de persecuUonet les idées ambitieuses. !<a durë(; de t'acces de dipsomanic varie d'ordinaire entre deux et quinxe jours, t/intermittcucc pcutn'etn' que de quelquesjours; cttc dure parfois des mois et même des années. Lorsque tes attaquesde dipsonianicse rapprochent ou se prolongent, te dctirc alcoolique vient souvent tes compliquer. A ht dipsomanie su rattache ta sitiomanie. Le sitiomane remptace la boisson par t'atiment. !.u sitiomanie est un syndrome degencratif assez rare; ses particutaritesdistinctivessont pourainsi dire catquees sur cottes de ta dipsomunie. Mn~nan en mpporte une curieuse observation, Il s'agit d'une héréditaire metancotique.A trente-six ans, lors d'une poussée de metancotic. ntt<; fut toutacoup surprise de t\tr:u)tJ;ete des sensationsqui t'envahissaient. <' CeUc temmc (mi ne s'intéressait a rien, dit Magnan ~i), éprouva (i) MA(;KAX, /tr<«'~<Mr/<<C<'Mf<< MfMtf~. t'itHs. tM3. subitement un désir insatiable de manger. Tous tes idimcntstuictuicnt bons pain. viande, tcgumcs, n'uits, fromage, peu lui importait. pourvu qu'ettc mangeât elle avait beau se lamenter,se reproctter sa gtoutonnerie, elle ne s'en corrigeait pits tes journées <-t tes nuits se passaient à manger. Cette existence lui devint si intoterabtc<tu'e))c demanda être placée dans un etabtissemoatoù on t'empect'eraitde satisfan'eson appétit; elle eut mcme, dans ces derniers temps, des idées de suicide qui dccidt~n'nt protdt'c cette t'ceohttion. « Yoi~< la t':tuscdc mun nM<hp)!t'H;dit' <e tihaquc fois ~u'ctt<' voit un nïon'cau <!c pain. » !'nu des ptus t'ut'it'ttsus obsessions itnputsivcs est sans contn'dit t'onomatotnanic. La descriptionen a été tnagistfidfmcnt tracce par Magnan et Chur<'ot (I). L'onomatomatm! est la rccho'cho angoissante dn mot. Pas p!us ~no fa dipson)!)nie,c)tcncconstittu'une onthc morbide.Sc!onMagnanf'tChat'cot, ('))<* est l'apanage exclusifdes sujets trfs ctevcs dans t'cche!)c <!cs dcg~ncrfsccnccs <m'nt:dcs, de ce qu'on nomme les shnp!csdpscqui)tbt'cs.Toutefois, connnc les tbrmf's ptus gt'avcs <tc t'hnputsion, <<' ne peut se dévctoppcr (jn'cn tut'nnn prédispose. Cette prédispositioncxptiquc iit facintë avec !aque)!c !a préoccupation angoissantedu mot prend naissance.Car, disent Magnan et Charcot,sous la cause prochinne,souvent banale, se trcnvc toujotn's ia t'ause ctoi~nee, la pt'e<tispositiun je sujet était nn'tr pont' t'exptosion de t'accidont. J/onomatomanie ne scn)b!e, à pronn'rc vue, qu'um' cnriosito dans le domaine de l'aliénation tnenta!c. (~ttc manie p:n'a!t plus étrange ctdrohttique <{u'import:nncou <!angot'cus< ~!<<is Atngnun (2), dansson rapportsur l'obsession morbide, a fait ressortir le côte doctrin:d de ce syndrome un peu banal, s'en était servi d6).'t ttour t'attacherles dégénèressupérieursaux types degeneratiisinfericurcmcnt situes dans !'eche!)c des dégénérescences. Au Congres d'anthropo* logie de th'uxeUcs. Magnan (3) d('ct:))'ait(~ue rien n'est plus propre :'t titit'e comprendre aux crhninatistes et aux magistrats t'irr~sistibititedel'obsession morbide que t'examcn de cette obsession dansles cas oU <)e a pour objet le mot ou te nom. et le p!us souvent ic mot ou te nxnt insigninants. Kt Fetude de t'onomatomanit!se motive encore par sa haute portée psycho'physiotoginue.peut-on ajouter. !\ous nous permettrons donc de retracer cette curieuse manifestation degcnerative avec quctques <tet:ms. « Pour bien comprendre le rote que ce syndrome peut jouer dans ta préoccupationdes héréditaires, dit Magnnn, il <aut examiner tes prineip:des ~i~ua~ion qu'i! peut créer )" )a )'eche!'ctt<tngoiss!tnt<'du mot om (t) )tA<A'< & <~t.\t«:OT.~tOWH/fWM~M.(~)tCtt (!t: '<KUXOt. t8~ (~) M~CXAX,'M<')' M~~<'()-/M~f'<y<Me.Paris. )88o. (~) MAtiXAX, C"~r<«ff<t!<<)/)'~«~<<'<'7'«t«w~<muxcncx, <)}')' du nom 2" t'otMcssiot) (tu mot qui s'impose et, t'imputsion h'rësistihtc & terepetet~ ta sinnittcatton particuticrenu'nt funeste de certains mots prononces dans tu cours d'une <'unvcrsat:on 4" l'influence presot'vutrieo (!c certains mots; ic mot devenu pour le patient un véritable corps solide indûment avale, pesant sur t'estomac et pouvantêtre rejeta par des ettorts d'expulsion et de crachement. Dans tous tes cas, !c m:dadc a une entière conscience df son état; it te regrette et dfpterc, dit-it, ces tdcfs

t!)s)n't)ps, mais il n'en t'e&to pas inoins t't'scnne de ces hixun'crics. M

Lch'a\:)it de Magnan t't Chat'cut t'entut'nx'ntnsd'une n'cntaincd'obsct'- \:nicns dons nous 'tn)yut)s les ct~ntcmstes plus d~tnonstnttit's. La pn'tniO'G ohsct'vation est curieuse t~r )c nombre des U'oubtcsdivers (pti peuvent t't'.tppcr sut'ccssiv'tnentun htt'ct)h:)h'('. !K's t'cntMncc, t'individuqui f.'it t'objct df cette obscrvattou montre les indices d'un d~sMtuititn't'tncnt singuti~rcmcnt précoce. A t8 ans, il cprou\'<; un m'c~s dcnx'hntc'~ie(tui dure d<'ux tnois. t) matt du reste depuis )on~t(;!))ps contrat'tcdes habitudes d'onanisme,t) se nvt'c ptustard la p~d6rasti<' et s'adonne an c~xt dchunt. A deux n'priscs dinut'cntt'A, il subit ('obsession <tu nom d'un ami t't'ncontt'cpar has:n'd ta promenade. A la suite du second accès d'onotnatomanie, il est obh~e d'inscrire )c nom de tous c<'nx avec (mi le hasard h' tnct en t'f'tation coctmrs, marchands,feurn~scurs, etc. A t'onontatotnanie succède t'urithn~munie. Il cotnptc tout ce (~i lui est servietab!e, i) dresse a chaque repas un tabtcau sur tequet sont indiqueste nombre de umrceaux de\'iaudeou de bouchées (tn pain, tt; nombre de cuiHcrees (t'eau, devin, de tait qu'il va prendre, Il passe une nuit a rechercherdans ses scth's un vingtième noyau de cerise qu'it ne retrouve pas et qu'il croit avoir avate. n a des accf's d'oppression et de rire non motives, et termine )):tt's\'trr;e)'de t'idcc de t'intmi. Un autre des malades étudies par MagnanetCharcotne se soustrait a t'obsession qu'en emportant son Mot in en voyage. Quetques-unssuppteent au Untin p:n' un carnet de poche ou se trouvent, par ordre atphahe' tique, tes noms <)cs prsonnesavcc )es()ue))es ils bc trouvent en rotation. Andréa) ntppor):<it recemtnent un cas curieux qui montre d'une manicrc frappante t'intcnsiteet ta diversité des furmes de ce (;enre d'obsessions. Parfois te nom, au lieu de fuir a t'appet de la mémoire, s'imposa tenace et continu, et obti~e pour ainsi dire t'obsèdea t'exputser. CeUe expulsion prend tous tes modes pour se réaliser. Parfois t'individu se retiredansun coin pour prononc'r voix basse te vocabte importun.Mais il arrive aussi que le non) s'ct'happe vibrant, om'ns:u)t, au nt'x(tet'intert('(uturscandatisë. (t) AXMÈ, ~M not«'~<< u)(d«<<<t' <t<')'t'('<f.«'.<.!n'is, tS' (;it!es de la Tourcttoet Cbarcot (~ avaientdéjà publié, depuis quelques mois, tn relationprécédentedes cas analogues. Le mot étantsouvent grossier et répète comme en ëcho, tes auteurs donnèrent & la maladie le nom <!c copro!aticaccompagnéed'ecttotatic. t)c t'cchotatie, il faut rapprocher t'cchoMnceicde Charcotetrechomatismc de Marie. L'ccboMncsic. c'est l'imitation dugestc~ t'etat d« vei!)c; !'<'chomatisn)o, <e&t t'6chok;n~sip et t'~chotxHe dos hypnotiquespendant h p<h'!ctdc somt!an)hu!!(tue< Enfin, il y a lieu de comprendre la maladie des tics convulsifs et ses (thcrsps tnodathës dans !c domaine de )'ohs<'ss!onmorbide, cas- Chaccota a d~~ontrHfjm' l'idée fixe dominait le tic, tout au moins danssfs formes <'s8<'fttieUps.Cc fonds d'obsession iotottectuctica reçu de Grassot(2) le n om de st'gmates psychiquesde la matadiedes tics. Toutefois les obsédés eoprotatiques de Magnan et Charcot montrent, eo sus de leur onomatotnanic,ft'equcmmpnt d autres syndromes et parti" <;utierpment des accès de i'trc et de pleurs non moUves. L'obsessionest en outre souventaccompagnée d'impulsionet de phobies diverses; elle s'associe parfois aux idées ambitieuses et aux idées de persécution dans d'autres cas, la coprolalie est renforcée par la perversion monde et le délire alcoolique. Une des plus curieusesobservations relatées par les deux ma!trcsfrançais, concerne cette femme qui 8t' tient e\ei<)ec jusqu'à minuit pour commencerta journée sur un mot ou une pensée sans significationmauvaise, et qui refuse la consultation médicale parce qu'eHc est nxec au treize. Parfois!c mot pousse instinctivement a la répétition de l'acte ou est accuse de portermathcur. Une autre nMtaue présentant un degré d'arithmomanictrès prononce passe son temps compter les pavés dans tes rues, ou tes dalles dans une maison, les carreaux des fenêtres, les fleurs du papier d'une chambre. Une des observations de Magnan et Churcot a trait a un genre d'onomatotnanie bien singulier. Elle forme la dernière des subdivisions du syndrotne. Les mots sont devenus pour to patient un vcntabtccorpssolide, indûment avate, pesant sur l'estomac et pouvant être rt'jetc par des cnbrts d'exputsion et de crachement. L'obsessiona cela de caractéristique,Messieurs,qu'eue va en s'atténuant comme syndrome pathologiqueau point de ne plus nous renseigner que tes bizarreries et les particularitéstes plus faittantes de la vie de t'individu. (t) CtU.ES t)K ).A ToCftEïTE& CHAttCOT,<tt'f/<!(Mde WKro~tf, <?!}. (2) GnAssKT, C~)!?M<' r/t~n~SotH~ot. Toutousp, t892. Parmi ces fbrmos de transition, il faut signaler la manie du jeu et la manie des achats. Féré (~ rapporte, danssa pathologiedes émotions, une série d'obsessionsdont nousregrettons de ne pouvoirvouslire los curieux détails. !t appelle avec humour et vérité l'oniomane un kleptomanequi paie. Enun l'obsessionpeut, en s'atténuant, se confondre presque entièrement avec la vie normale et se rapprocher de l'habitude. L'arithmomanio, cette tendancemorbideà supputer sansraison tes chosestes plus-diverses, est peut-être, de ces manies d'une impulsion bien caractérisée, quoique banale, celle qui créerait la transition à la fois la plus imperceptible et la plus génératc. Qui n'a pas, aux heures de jeunessesurtout, compté tantôt inconsciemment,tantôt avec une réelle ténacité, les réverbères dans la rue ou les dalles du trottoir. Et finalement, il y a des obsessionsacquises.Cette particularitédémontre encore le caractèreartificiel des distinctions imposées par la cliniqueentre les actes morbides et les actes physiologiques.Dans l'obsessionacquise, c'est en vérité bien plus la nature de l'obsession que ses caractères obsédants qui motive la classification. Car tant que l'obsession ne porte que sur les objets de la vie courante, elle est admise à figurer dans le cortège des habitudeset des coutumes. Elle n'est cataloguée parmi les tendances régressives que du moment où elle a trait aux choses qui étirent t'niit, aux substances enivrantes ou toxiques. Elle reste intimementliée la nature de ces agents et son importance croit avec le nombreet tes propriétés de ces derniers. Hier la morphine, aujourd'hui la cocaïne, et demain la série ira en se continuant. Toutefois, la morphinomanieseule parmi cette catégorie possède pour le momentson histoire et ses auteurs. (:ependantla cocaïne, quoique d'introduction récente, a déjà ses adeptes. Et rien n'est plus suggestif que cette espèce de sélection qu'elle pratique. La cocainomanie, même à dose modérée, est l'apanage des arthritiques, des migraineux, des névralgiques. Elle soulage d'abord, elle fouette un peu les nerfs ensuite. Une sorte de nécessitebiologique s'établit dès que la molécule toxique commence, selon l'expression de Danilewsky (2), à faire partie de la formule protoplasmique.Le besoin central s'efface alors devant le besoin organique. L'habitude devient une nécessitéphysiologique. La morphinomanie, de par son ancienneté, nous oHre d'aittcurs, en dehors des cas d'origine thérapeutique, des exemples d'obsession morphinomanesclassiques. Carsi l'on peut,selon l'expressiondeBa), entrer dansla morphinomanie par la porte de la douleur, on y pénètre parfoisaussi par la seule force de l'obsession. (t) Mat, Lapo~o~de ~MO~on.Pans, <892. (i) DAtOt.BWSKY,CM~ de m~c<Minterne. Rome, t6M. °-- Chambard(<) rapporte dans son livre très documentedes exemplesde ce qu'on serait en droit d'appe!erla morphinomaniopar besoin psychique. Nous pourrions en finir ici avec les formes habituellesde !'hnpu!s!on morbide. Il nous reste toutetbis à vous rappeler cette catégoried'impulsions qu'on range d'ordinaire sous !e nom spécial de fugues. !) y a peut-être quelque inconvénientdoctrinalà rapprocher ces fugues des manies impulsives. La fugue, en cnet, ne présenteaucun des stgnes de !'obscssion eue en est mémo la négation, oserait-on dire, car d'ordinaire la fugue s'accomplit. spontanément, sans hésitation comme sans iuMe,et d'une manièrequasi automatique. Cependant,d'un autre côté, elle so rattache !'impu!sivite morbide par le caractère de l'acte lui-mêmeet son mode de réalisationanormale. La fugue peut survenir dans la paralysie~endraie, se retrouver parmi ce qu'on nomme les persécutes migrateurs ainsi que dansles états mëjancotiqncs. Nous laisseronsde côté ces cas qui sont du domainede la pathologie mentale pure. Nous avons déjà renseignéles fugues des épileptiqueset des hystériques. Chez l'épileptique. la fugue équivaut à un accès d'epitcpsiclarvée; elle est connue sous le nom d'automatisme ambulatoire. L'ëpi!eptique se retrouve tout coup loin de chez lui, poussiéreux, <atigue, ignorant de que! maniO'e i! a quitte son domicile. On attribue a l'hystérie des fugues rappelant celles de l'épileptique. Nous en avons par!ë en tempset lieu. jt faut rapprocher (te ta fugue do l'hystérique les cas d'et tt second décrits en prouier lieu par Azam et que Charcot considère comme des accès d'hystérie !arvcc. Ent!n, parmi les fugues marquées d'un caractère pathologique,on renseigne encore !a fugue des enfants. Il s'agit de ces petits voyageurs, vagabonds précoces,qui tout à coup quittent teurtami!)c et s'en vont comm pousses par t'irresistibtc besoin du changement. Rollet et Tome! (2) ont dernièrement raconte sous une forme anecdotique les aventures de ces jeunes délinquants, de ces irréguliers de t'ontance. Nous avons epuisd de cette façon la série des troubles imputsifsimputables à la dcgcnercsccncementate. Nous avons pu tes subdiviserun deux grandes catégories les uns sont liés à t'obsession, à l'idée fixe; tes autres sembtent être automatiques et se passer en dehors de la conscience. Cette subdivision, nous avons tenu à vous en préciser la valeur, en insistant sur son authenticité clinique. Elle possède du reste une autn' signification au point de vue degcnëratif. Elle revêt pour ainsi dire te caractère d'une loi. (<) CuAMMM.Les MMrp/«t)OH)<!n&<.Paris, 1892. (2) KOU.ET & ToMB)., Les enfants M prison. !'aris, <893. Plus l'obsession est faible, intermittente, et paraît iester pour ainsi dire dans la coutisse, moins le desequiiibrementest accusa. L'obsession tenace, danslaquelle t'idëo fixe s'impose d'embléeavec une grande intensité, possède déjà une signiiïcation dégcnérative plus grave. L'idée nxo passant tout a coup au premier rang et ayant raison de !a volonté presque sans obsession et sans lutte, atteste un état de dégénérescencebien marqua. Et quand l'idée fixe évolue en quelque sorte paratlelement à l'acte, au point do lui paraître simultanéeot de perdre de cette manière son caractere spéci tique, noustouchonsde près à l'automatisme, à la formedégéncrative la plus marquée. Kcmémorexvous, en effet, la série des états ohsessifs, à partir de ce qu'on pourrait appelerl'obsessionphysiologique. En ptcinesanté ps\ct)otogique,l'obsession nous arrive, elle nous préoccupe un instant nous cherchonsl'air de musique entendu en passant, te nom de la personne rencontrée par hasard. Nous cherchons avec une certaine ténacité, surtout si quoique intérêt nous y pousse. Puis, nos efforts restantstériies, nous pensons autre chose et l'obsession s'évanouit. Et souvent <'Ucn<! nous revient pas; mais elle peut nous reprendre. Qui ne s'est levé le matin appréhendé au saut du lit par l'obsessionde ta \'ciHe'~ Or, dans ce cas d~ja. te caractèremorbide se dessine, car i'anxiété,te malaise commt'nccnt a percer dans cette recherche. Mais hypcrtrophicx l'obsession,muttipUcxses récidives, et t'état pathotogi<tttc appara!t nettcn~nt. Les formes i<*s plus étevées de l'obsession physioto~ique peuvent tucutR revêtir te caractère d'une occupationsupérieure. Les heures passées à la solution d'un probtumc ne sont-elles pas en enct comntu des crises d'obsession scientinque? L'honnne qui poursuit une idée, qui fait de sa vie, selon la belle expressiondu poète, une pensée de la jeunesse réatisce dans t'âgc mur, n'est*!t pas une sorte de brittant obsède, un obsédé supérieur et parfois ~niat ? Et s'il nous répugne d<' voir poindre la régression :'< t'origine de nos notes tes plus nobles et les plus méritoires, n'oublions pas cependant que l'intensitéet la persistancede t'enbrt qu'ils traduisent sont au plus haut degré des facteurs <te désequitibremunt.Lctravail prolongedétend tes nerfs, troubtetcs fonctions,surmène, puis épuise nosfurces. Nous avons vu la neurasthénie sortir progressivement du surmenage soit physique, soit intellectuel. Si l'obsession physiologique n'est pas encore du déséquilibre, elle y mène. Elle peut. prendre iinatetncntdes allures qui la rapprochent des premières obsessions pathologiques.Et il ne serait pas ditncitcde démontrer que, de transitions en transitions, on va des obsessionsfaibles à l'automatisme absolu. Cette démonstration pourrait s'effectuer pour chacune des catégories d'obsessions et d'impulsions dont nous avons parlé. M. Maurice Letutte (i) a réaHsé d'une manière ingénieuse,avec faita à l'appui, cette démonstration à propos de la kleptomanie. Nous avons montré, malgréles distinctionscliniques, des étapes intermédiairesentre l'ivrognerieet ta dipsomanie. Nous arriverions souvent à décoter i'ori-' gine de l'impulsion aux violences et à l'homicide dans cette disposition brutale à l'agression qui caractérise certaines natures aux instincts grossicrs et batait!enrs.Et on pourrait ainsi égrenerla longue nie des imput' sifs les plusindiscutableset leur trouverdes ancêtres prochesou éteignes, voire même des représentantsattitrés dans la masse des individualités que rien toutefois n'accuseou ne signale à première vue. C'estqu'au (bnd,touteénergieréitérée,travaittéoparla volonté, esquisse l'obsession.En tête des obsédés physiologiques,nous trouvons le penseur infatigable,le chercheur de génie, l'homme supérieur, tandis qu'aux derniers rangs des automates, nous rencontrons t'imbécite et t'idiot. Entre ces termes extrêmes, l'humanité tout entière peut trouver place. Les variations de l'obsessionet les impulsions qu'elles traduisent constituentdonc une véritableloi de régressiondégénérativc. Cette loi rattache tes obsédés aux dégénères supérieurs, puisqu'elle les place au premier rang des simples déséquilibres; elle établit ensuite entre eux comme une véritable hiérarchie. Car si l'obsédé a des caractères généraux, que décrit très nettement Dojerine (2), il existe entre <es individualitésdes catégories diverses. C'estainsi que Ics kleptomanesse rencontrent particulièrementchez les hystériques. Legrand du Saulle (3) cite de nombreux exemples de ces névropathes kleptomanes. Les pyromanes sont souvent des imbéciles ou des demi-imbéeitcs, disent Magnan (4), Sottier (S~ et Voisin ((!. L'impulsifà i'homicide,au suicide sont des héréditaires à tares variées et multiples, impliquant une hérédité chargée qui les rapproche, comme leurs actes du reste, de ta catégorie des épiteptiques. Cutterc (7) a rapporté,d'autre part, huitobservations d'arithmomancsatteints de névrose comitiale. Les obsédés qu'on pourrait nommer superficiels sont fréquemment des neurasthéniques.Et si tes autres manquentde généalogie, c'est qu'its ouvrenteux-mêmesla série ou -ne représentent, aggravée, qu'une particu* laritémorbideà peine décelablede t'un ou l'autre de leurs ascendants. Le degré de )\)bsession série donc tes obsédésdans ce que nous avons (t) LBTmAB, yo~MM /MW«~. !'ans, <88S. (2)(2)R) DÉ.lÉR.S. D~ÉRtKE, D~rssa,ss,~'Mr~t~ L'h&41ité L'héréclitéilaeis dtr ~M lei ts maladies m«M<a!uladiesM<'n'<?M~. tiervei&~re4. Paris, t'ans f888, <886. rteruer~res.I'aris, !88$. (3) LMBAMBU SAUH.B, ia! /<y~rM<M.Pat'is, i883. (4) MtGKAjX, L'obsessioncnMtM~ HMrM~. Bruxelles.IBM. (5) S<M.UM, La psychologiede l'idiot. Paris, i89i. (6) VotSMt,L'idiotie. Paris, <893. (7) CUfLLME, Les~K« Mn7/tMMM<tM~. (AttKAt.ËSM~PSYCHOt.<690.) nommé t'ëchcttodes névropathies et de la dégénérescence;son intensita intervient encore dans ce classementparte caractère de t'imputsionqu'elle traduit. Car plus l'obsession est intense, plus t'imputsion (lui en résulte se rapproche de l'automatisme, accusant ainsi et ta vigueur de l'idée fixe obsédante et le degré de la régression. !t y a d<* nouveau toute uns progression décroissantequi va de l'onoma. tomane le moinssurchargé de syndromes vers t'abruti criminel, t'ëpiteptique et t'idiot. Et t'hërëdité, son tour, vient renforcerla note et ratifier la sériation l'héréditédo t'onomatomane simple ou peu taré est parfois à peine décelable;celle de l'obsédé criminel présentesouvent des caractères accentués nous avons vu qu'elle était fréquemment et longuementcapitalisée chez ta plupart des épileptiques et des idiots. Mais cette espèce de loi de régression, qui semble dominerl'impulsivité morbide, possède une portée qui dépasse sa signification dégénérative. Elle atteste à son tour et à nouveau la liaison indiscutable qui rattache par des transitions imperceptibles facto pathologique à J'acte physiologique. L'onomatomane renforcé, angoissant et anxieux, permit a Magnan d'expliqueraux magistrats t'obsédécriminel. Nous nous servons do l'obsession physiologique pour t'attacher t'onomatomane te plus bénin a t'obsédébanal que noussommes tousquelque peu & certainsmoments. Et toutesles relationsque nous venons de vous indiquer, les transitions recherchées et les rapprochements démontrés aboutissent finalement à l'étude de la responsabilité.C'est par el le que nousclôtureronscette séance. Toutefois, avant d'en arriver à cette dernière question, il nous reste à examinerdeux points spéciaux. L'un d'eux concerne les caractères particuliers que semble révéler le mécanisme propre à chaque obsession. ainsi que son étiologie pour ainsi dire occasionnelle. L'autre a trait aux divergences doctrinalessur la placede t'obsédé dans t'échcttcdégénérative. Nousseronstrès brefsur chacun de ces points. Le mécanisme générai de l'obsession, son début dansl'idée obsédante, son évolution aboutissanta l'impulsion vous ont été signâtes. Mais comment nait t'idée fixe, et de quelles façons se réalisent les diverses obsessions? Nous ne pouvons,Messieurs,répondreque partictteuientùcesquestions. La psychologie physiologique est a peine ébauchée; la psychologie pathologique ne peut la précéder. Ce qui suit n'a le droit de figurerici qu'à titre d'indication. Pour comprendre la naissance de t'idée fixe, il faut se reporter aux données générâtes de nos trois premières conférences, tt est nécessaire do revoir le mécanisme de l'attention dont t'idée fixe n'est, selon l'exprès' sion de !Ubot, qu'une forme hypertrophiée. Les loisde systématisation qu'on commence à entrevoiren psychologie, vous donneront !a clef de certains accès d'onontatomame. L'onomatomauc cherche en vain à systé. matiser, & rattacher des souvenirs. La kleptomanie n'est souvent qu'une extériorisation des lois de.asso' ciation des nuages !'imputsion morbide apparaît conme un exemptede t'association des centres et l'automatisme hystérique, l'étude du sub" conscient, d'après les travaux de Pierre Janet et Binet. permettront peut-être d'assimi!cr certaines imposions inconscientes à des obsessions par idée nxc. Dans l'hystérie,en et!et, l'idée fixe, quoique toujours présente, agit en dehors du domaine de la conscience. Enfin, n'tativcment à !'étio!ogio occasionnelle de chaque obsession, nous no ferons qu'on signaler la banalité déjà mise en relief par Kra8~- Ebing. Et sans vouloir par les expliquer, nous pourrions rappeler que les associations psycho)og!qucs vont au de!~ des relations des centres, et qu'à côté des connexionsanatoniquesnous avons cru pouvoir établir de réelles liaisons dynatMiques. sera peut-être permis, dans un avenir peu éloigné, d'etabth' entre tes manifestations impulsives des rapports plus étroits et moins exctusivemcnt psychotogiqucs. semble, en effet qu'une ère nouvctte tend à s'ouvrir, prolongeantjusque dans le domaine des psychoses le r~!c des auto-intoxications introduit par Bouchard en pathologie génet~ttc. Nous vous avons parlé leur heure de ces autointoxications dans la genèse de )'epi!cpsie, dans ses rapports avec t'hystcric. MM. Mabittu et LaHonand {~, dans un r~'cnt mémoire couronné par!'Âcadc<uie, ont mis en relief l'existence de tbtiesdiath~siques.Dernièrement, au Congrus de la Roche! ite, le rapport de MM. Régis et Chevalier(2) sur le rôle des auto-intoxicationsdans la genèse des psy' choses a provoqua des discussions curieuses et des adhésions sympathiques à la th~se nouvelle. A cette discussion ont pris part les rcpro'- scntants des grandes écoles françaises en la personne de MM. B:)Het, Voisin. Seglas, Charpentier et Legrain. Quoi qu'it en soit, !cs théories tes plus accréditées font des obsessions des syndromes épisodiques de ce qu'on nomme la folie des dégénérés héréditaire: Elles sont gëncndement adoptées. Toutefois, nous vous rappelons qu'e)!cs ont dès Fabord rencontre des résistances.Nous vous avonsjadis retracé les discussions anxquc!tese<tt!sdonneront lieu à la Sociétémédico' psycho!ogiqucde Paris. Ces résistancesse sont produites à t'étrangcrtout aussi bien qu~t Paris. Naecke, un dt's rares partisans des théories nouvelles, semblant parter (t)2 MABO.LE RÉCts & LAU.tSMANO, CHBVAt.jER, ~<M/bft<tffta~M<~< Des mAf~M a/t~M~ Paris, 1890. /r<!t!paM. (2) RÈGIS& f.IIB\'AI.I£R, (:angrés d~.c mEdecins alünistesjrani·.ais. La RoeheHe, Rochelle, aoûtoO <893. au non de t'Ëcoto allemande, critiquaitdernièrement encore le caractère degenératif de l'obsession et contestait sa puissance comme facteur de criminalité. En Allemagne, en cnet, on ne se rattie que difficilement à la théorie de la dégénérescence. La neurasthénies'est régulièrementsubsti. tuée a cette dernière dans l'interprétationdes dégénères supérieurs que Benedikt appelle des psychastheniques. ta doctrineassez vague de hparanoiasemble sumrc aux autres nécessités. La plupart des dégénères supérieurssont, selon l'École allemande, des paranotques partiets. L'Attomagne parait, du reste, dit Pau! Ladame ft), dans une substantielle revue, s'être volontairement tenue t'ccart du mouvement anthropologiquecriminel. En France, il existe également des partisans de la doctrine neurasthénique renforcée de ):t conception des folies parti<')tes. C'est à l'aide do h) neurasthénie qu'ils rattachent les obsèdes, les impulsifs à la dëg6nërescence. Et quand la neurasthénie ne sutut plus, on fait intervenir cette conception artificielle qu'on nomme la folie morale. Dagonet (2) reproduit encore dans sa toute récente édition )ea discussions qui surgirent a la Société médico-psychologique lors des débats sur la folie héréditaire et la folie des dégénérés. Au fond, toutefois, une même chose est proclamée partout !a filiation des états ncvropathiqueet de~Cneratif par t'intern~diairc<te i'her~dité et l'involution progressiveet successivedes dégénères de toute marque vers la déchéance radicate. Cette hu'gc conceptionde ta dégénérescence sultit pourmotiver t'ctcn(tuc de notre cadre et pour nous dispenser d'intervenir dans le dotait des diverse doctrines. Nous abordonsdonc brièvement l'étude de la responsabintc des obsédés et des impulsifs. L'obsession classique,avec les caractères décrits plus haut, l'impulsion automatinuo, sans intervention de la volonté, entrainc régulièrement l'irresponsabilité. La chose est depuis longtemps jugée pour les imputsifscriminels et les kleptomanes. ~!M. jolly et liallet (3) ont dernièrement réussi à faire adopter par tes psychiatres allemands les plus autorises, reunis en Congrès annuel à Weimar, les conclusions de leur rapport en faveur de t'irrcspon' sabilité des dipsomanes. Mais ces gruces d'état ne sont accordées qu'aux impulsifs selon les données classiques. Au fur et à mesure que tes caractères typiques de l'impulsion disparaissent, il s'opf'rc comme un retrait progressif des benences de t'irrcsponsabitite. Et la responsabilité s'accroit au fur et à mesure que s'cnaccnt les signes patbognomoniqucsde l'obsession. (i) t'At't. LAt'AUR, C/)roM~/Me<t~M«~<fA)t(n). «'A?<T)mop. ':)U!H., 'ipj'tonbre ~893.) (9) DACOKBT, Traité des tMa<<!dt<M mentales.Ppris, ~894. (3) Jot.t.Y& RAt.t.fT, Con~f~ d~ at~nxtM o!f<'))t<!))<Wctmat'.septembre t89t. Nous déclaronsqu'une tollo manière de procéder ne se justifie point vis-à-vis de la psycho-phys{o!ogiomoderne. Pour elle, il n'existe pas d'obsédés irresponsables ni de non-obsédés responsables. Ello no connaît point des actes soumis à la volonté a côté d'autres actes soustraits au contrée de la volonté, L'impulsion automatique n'est pas d'une autre nature que l'impulsionreMéchio et consciente. La psycbo-physiotogie proclame que les distinctions établies par tes ctiniciens, reprises par tes magistrats, reposentsimp!en)ehtsur les données d'une psychologie ttctive. Cependant, Messieurs, il ne faudrait point attribuer à ces paroles une portée qu'elles n'ont pas. Les types cliniquesdo Magnan et de son école constituentdes descriptions désormaisclassiques, comme disait très bien Benedikt au Congrès de Bruxelles. Ces descriptions resteront des modèles du genre et nous pensons qu'il y a grand intérêt pour le légiste a les conna!tre et à tes distinguer. Mais le danger, c'est de leur garder leur signification absolueen {arc des doctrinesde la responsabilité. Ettes semblent, en enet, justifier cette subdivision des actions humaines en deux classes dans l'une, toutes tes manifestations volontaires soumises aux lois de ta responsabilité; dans l'autre, les actes sous. traits au contrôlede la volonté ainsi qu'à ses conséquences pénates. Etics paraissent importer du domaine des faits des arguments irrésistibles à l'usage des doctrines(lu droit pénal actuel. Au nom desthéories nouvettcs, il est essentiel de dire trAs haut que tes distinctionssont purement cliniques; elles ne répondent qu'à des nécessites didactiques; elles ne témoignent que des différences quantitatives dans te mécanismegénérât.En réalité, l'acte renexe avecson déterminisme absolu est au fond des unes et des autres. Les différences ne sont pas dans tes faits, dans les actes, dans i('s individus; ettes n'existent que dans les conceptions que nous nous faisonsde ces faits, de ces actes pris en euxmêmes. Une raison supérieurenous détend donc d'importerces types ctiniqucs dans t'appréciationdes questions de rp;:ponsabi!itc. On se figure pouvoir en tinir tacitementavec les considérations scientifiques qui montrent des transitions insensiblesentre les individus admis classiquementà l'irresponsabilitéet ceux tout aussi classiquement proclamés responsables,en admettant des degrés dans la responsabilité. Nous aurons l'occasion d'instruirepour notre compte te procès de cette tiction tégaic et métaphysiquequ'on nomme ta responsabilitéatténuée. En ce moment, sur le terrain de ta psychiatrie, nous préférons substituer à notre opinion dépourvued'autorité tes paroles prononcées dans un congrès psychiatrique tenu récemmenten Allemagne. !t s'agissait d'examiner lesrapports do la responsabilitéet de la criminalité. tJn des rapporteurs, M. Petman (i), s'exprima dans les termessuivants « On croit, ou plutôton a cru souvent, noua avons cru trop souvent, lever ta ditttcutté en admettant l'atténuation de la responsabilité; mais comment y aurait-il une responsabilitéatténuée? n n'y en a pas; ta nature même de la responsabilité empêche qu'il y en ait une atténuation. ') La responsabilité, en en~et, repose sur la liberté do ta détermination personnelle. Celle-ci disparue, l'homme est irresponsable, de quelque côté qu'on l'examine. Limiter ia liberté volontaire est un non'sens; c'est admettre la dépendance de l'indépendance. » Commentdissocier la responsabilité?Elle existe ou elle n'existe pas. Fixerle degréde l'esclavage psychiquequi limite la responsabilité,c'est du l'arbitraire. » La doctrine des responsabilitésatténuées n'est donc pas plus scientifique que la théorie classique do la responsabilitéabsolue. « Cette étrange question, dit à son tour Legrain (3), montre à elle seule l'insuffisance de nos législations pénales et la fragilité du principe sur lequel elles sont fondées, » Et comme ta théorie ancienne, la doctrine de la responsabiiitc partielle laisse nnatement la société désarméevis-a-vis de ces obsédés, de ces impulsifs, de ces fous moraux régulièrement absous et relâchés par gr&ce d'état. Même avec te faux-fuyant légal qu'on nomme l'asile, la sécurité sociale n'est nullementgarantie. Car l'asile, avec son stage temporaire, n'est qu'un entr'acte dans la vitdu déséquilibra. L'impulsion, t'ohsession terminées, le calme renaissant rapidement dans ces cerveauxinstables, la société n'est que partiellement et temporairement protégée par l'asile. La prison-asile serait un grand progrès mais ce progrès n'aura un caractère scientifique et définitifque du jour où la responsabilité morale individuelleaura fait place à la responsabilité sociale. Tant que subsisteront les anciennes conceptions, la prison-asile ne nous paraîtra que comme un stratagème tégat, et le dernier subterfuge d'une législationaux abois. Ce n'est pas la première fois que nous nous trouvons en face de cette déduction finale. Elle parait même arriver ici avec l'importunité de l'écho et de la repétition. Elle est avant tout une atlirmation nouvelle, nécessaire en face des dangers sociaux que créent les distinctions classiques dans le domaine du droit pénal. (t) PBLMAH.R<M;Mn.«!M<<~C< en)H<«~. j~OSGR. Dt! PSYCHIATRIE,Wornar, i89t.) t2) LMHAtK, ~o )H<H<ptn~~a~<<t( <~<'H~<<AncM. n'AXTMXot'. <:H)M janvio' t894.)

SE!ZtÉME CO~Rt~CË. L' ÈMOTIVÏTË ET L'INTE~LECTUALITËMORBIDES. tdee et sentiment. Différences. évolutionet localisationtics sentiments. MutsatiM et réciprocité de t'idee et du sentiment. L'obMSsjnn emotire. Les phobie; Leurs snh'CYtsions. Agoraphobie et ses tnodaHtes. AtnaMphobie. Acrophobie et hypsophobie. ~remnophobic. OtUttrophobie. t'sychrophohie et a'!r~p)'ohit'. Astrophehie. t'yfophohic. Kleptophobie. Anthropophohie, Hynophohie. t)<itnatophobie. Zoophubie. ToMphobie. SoMphobic, patu~phobic. -< Syphibphobie. Ly:Mpho' ie. Thanatophohic. N~crophobic. DysnxTphoj'hobic. Jaiophobie. t'hotMphohic.–)'hrot)<!tnop))ohie t'oiie <h) doute et <M!irc du toucher. Les catégories de ))«)!. Xétire des negat'ons. t'utic (te': anthi~Mc tionnbtex. ).e~ t))uttiptt'!i formes de )'obsp.<<ion inte))ecttte)tc. Leur eriRine physiologique. Le rôle 'te t'inconscienl. Conse~uencMdi~er<e< du rôle considérablede l'émotion. Les ot)s6<)~ dans t'échcHc 'têgénerathe. Toqués et or)'gi))Ht)ï. Excentriques. t<A)c socialde t etnotif. Les Mtegonesd'émotifs Les dësequitibres. ('enie et d<'i{'<<'s<ctKe. t.a psycho* physicto~icdu sen'e. tesfrmttitrcs th' t'hcftd!t6morbhtc. t.ts truntitres de l'émotivitée< de t')nte)!ectu:))it<!morbides. L'Ctnotb)) ph~M)Oj:iquc.–Ses subdivisions. t<.tin et Spencer. 1.'évolutiondes émotions. Les conditionsin'tiTi<JHe)tMde t'entotitiM. ).eMnditi(ms ~ociatMt. t~a moM)<*évolutionniste. Maudiite)'. L'<'<~)i)it)rcpar le travail. MESStBuns, Nous avons dh!sc les états d'obsessions d'aptes la nature des idées fixes qui en formaient pour ainsi dire le principe et le motif. t<es obsessions caractérisées par des représentationsmotrices ont étc rangées dans le domainede l'impulsivité pathologique;nous plaçonsdans J'émotivité morbideles obsessionsde nature eniotionnc!!f,et nous réservons il ce que nous appelons l'intellectualité morbide les manifestations obsédantes ressortissant plus particulièrement a t'intc!!cct. Nous avons dëja dit ce qu'it fallait. garder de ces subdivisions des din'ercntcs modalités de l'obsession. E!)es ne constituent enreaHtë que des variationsquantitatives d'un même processus. L'obsession impulsive reste émotionnelle jusqu'au moment de l'explosion motrice. L'obsession ideogenc n'est jamais dcpoun'ued'une nuance plus ou moins accusée d'émotivité.Et depuis Chevreul des expériences concluanteset de diversesnatures ont attesté t'cxistence de répercussions motrices intimement!iëcs aux processus de !'idëation. En subdivisantnotreentretien d'aujourd'huien deux parties, rcmotivité morbideet t'intcHectuaHté morbide, nous n'avons point méconnu t'artificiel de la distinction.Une pathologie spéciale de i'émottvité et de l'intellect supposerait une indépendance préexistante de ces deux états de conscience. En réalité, il peut exister entre eux des différences, maisleur pénétrationréciproque n'autorise aucune disjonctiondéunitivc. Spencer, au début do son étude sur les sentiments, insiste particutière' ment sur l'impossibilité d'une séparation absolue; ta démonstrationdu philosopheanglais, quoiquesusceptiblede critique quant à la prépondé. rance qu'il attribue à t'éiémcnt inteUectuc!, est convaincante dans ses grandes lignes. Abordant aujourd'hui l'étude séparée de certajoesdéviationsdu sentiment ot de !'intcnigenc<),Jb)'conous est cependantde préciserquelquesuns descaractérGsdiHcrentie~sparticuliers à ces deux manifestations. est tout d'abord une série de distinctions ressortissantau domaine psychologique. L'idée est moins complexe que le sentiment. Le sentiment représente le renquat d'idéesfondues dans une synthèsed'où sont é!in<inés tes attributs particulierset individuels des composants. L'idée est susceptible de souvenir. Le sentiment se remémore dillicite. ment souvent il ne reparait :t la mémoire que par l'intermédiaire de l'idée. « est diniciie, dit Spencer (!), de rappeler dane la conscience la sensation de ta faim. II est facile de penser aux circonstances dans lesquelles se produit la faim; mais après un bon repas il est presque hnpossib!o <ic se représenter, a un degré quelconque, ce vif besoin de nourriture qui existait avant !c repas, a Le sentiment implique un certain automatisme que ne possède pas t'idée. !i manque de précision. Le sentiment s'éveiHe moins tacitement sous l'excitation, mais il persiste plus tongtempsque te phénomène!nte!- tectuc!. Ces distinctionssont courantes et d'observationquotidienne; !'examcn psychologique tes fournit aisément. Mais d'autres caractères différencient, selon nous, l'émotionou soit expression, le sentiment, de l'intelligence et de ses manifestations. Ces caractèresreposent, nous aimons à vous prévenir de cette circonstance, sur une conceptionparticulière de ta genèse des sentiments et des émotions, de !eur !oca!isation,do !curro!e dans l'activité intellectuelle. Les étémcnts de cette conception vous ayant été exposés partiellement en diversendroits, nous la résumerons rapidementdansle sens des néces* sites de notre entretien actuel. Les sentiments sont d'origine ptus ancienne que les idées; les sentiments ont fréquemment pour substrata des nécessités physioiogiques é!éntentaires; quand ils ne traduispnt pas immédiatementles exigences de nos grandes fonctions, ils en proviennent par synthèse d'une façon plus ou moins détournée. Lorsquela nutritionn'intervient pas parfite-meme, (t) SPBKHER, Pn~Mt~J~p~t'Ao~M.Pans, <8M. elle se manifeste par les diverssentiments nés de l'instinct de conservation. La sexualité, de son côte, a déterminé dans les centres des aspirations secondaires comme spiritualisées qui sont a l'origine (tes formes brillanteset multiples de l'amour. Les émotions et les sentiments sont les idées d'une étape évolutive antérieure. Et cette ancienneté no se traduit pas seulement par la nature même des éléments, eHe s'anirmc.seton nous, par tes tocatisationsdifférentes que nous attribuons aux résidus émotifs et intellectuels. Nous avonsdit à diversesreprises que nous placionsles sièges des sensations brutes dansles ganglions de la base. Ces sensations brutes ne sont t en somme que les éléments du sentiment. Certaines d'entre elles, telles que la faim, ta soif, l'appétit sexuel,sont les premiersstades du sentiment lui-méme. D'autres, telles que l'amour, la colère, la vengeance traduisent des synthèses et des complications nées directement de leurs satisfactions ou de teurs perturbations.La joie et la tristesse, le plaisir et la douleur caractérisent plus particulièrement la manière d'être générale, l'énergie totale ou t'anaibtissement, le dynamismeou !'asthénic de l'ensemble. La joie et le plaisir attestent l'énergie latente, la tristesse et l'abattementsont les résultatsde t'épuisementou de la dépression.Mais noustenons à nous défendre de reproches justinés simplementen apparence. Nous n'enten* dons pas plus localiserla haine et l'amour que nous ne songeons à attribuer à certainescellules la genèse exclusive des sensations do faim et de soif. H est probable que ces sentiments résultent de modes vibratoires, d'états dynamiques de groupes de cellules imparfaitement isolés. L'impossibilité de les objectiver, de les rappeler à la mémoire sans t'intervcntion d'un résidu localisécomme cetui de la sensation et de t'image, plaide en faveur de cette hypothèse. Toutefois, tt'ur mode d'existence, pour n'avoir point le caractère d'une localisation concrète, n'intirme nullement leur existence mente. Enfin, la localisation de t'idéc pure dans l'écorce semble plaider a sa' façon la cause du sentimentreporté aux ganglions sous.corticaux. n serait étrange que des processus mentaux de nature psychologiquesi différente, fussent fonction de l'activité d'une même stratificationd'étéments nerveux d'une histologie relativement uniforme. Nous trouvons dans les degrés de conscience particuliers au sentiment et & t'idée une troisième preuve de leur spécificité. Le sentiment touche, en enct, à l'inconscient il y a ses racines au point d'être souvent d'une perception instable et vague. L'émotion, le sentimentsont à la base de l'idée, comme les contres nerveux inférieurs constituent les agents secondaires de l'activité des centressupérieurs. L'apparenteffacementdes émotions et du sentiment dans la genèse de l'idée n'implique donc que l'infériorité de leur degré de conscience. Cette infériorité, jointe à la difficulté de leur rappel mnémonique, sont encore des indices de leur ancienneté évolutive. ns servent conuno <te transhton entre les fbnctions meduHaifos nutomatiqucset inconscienteset les fonctions corttcates conscientes et d'apparence spontané. Car vous savez que la conscifnceext la dernière venue des propriétés de la cellule nerveuse et qu'eue eu disparuM dès que i'etement atteint ce <~uo nous avons nomme sot) état de sMtur.ttton et d'~quiHbre foncttonnot. Enfin, un deyn<c)' cantt't~rc dishncttf (ht M'nttnten! et (!<* t'idCc r<!8ido dons h' dt'gr<~<i'i)npu<!<ion p!usconis<d~ab!cd<<hMOt!ons.fJette hnpu!- sion plus intense s'<'xp)t<)ue<ai!<eurspar !fU)' {ot'~Hsation, par !t' dp~r~ d'autf)tn:tti~n)c et le manque de d~usion qui entravpnt !'inhibit{on et i'mt<rencc, si trë<}uct!!t'sdans i'acth'itë du i'M'orcc. Touh'tois. ces distinettons sont pour ainst dire uMxistantcs d:t<!s te temps; t'idce et !'ctnotiu< séparées p<<r tMttt de caractères, s'cngcndrt'nt en rea!it<! d'une nMnierc iostantance. Lur coexistence. !eur pénétration ane:)ntit tout ce que jours différences de Jo<'a!isation. d'aociettnete, de censctctx'e et d'intensité enseignent et den!ontrn{. i/entotion, en se repercutant vers t'ccorcc, y rcvciUt' des idées appropr<e<'s, <'t i'idce à peine née, retourne a )a base raviver tes setuiments d'on <)e est sortie. C'est lit raison (tu cortège des émettons qui accompagnent t'idee obsédante cette union explique les manitestattons physiques do l'angoisse née à Fidee nxe car ces manifestationsne sont, en t'net, quf ce qu'on no!nnte les conditions physiotogiqucs de ~émotion. Ce mëcamsmc expnque la taçon dont t'idee peut engendrer t'emotion et ses répercussions organiques, mais il atteste aussi <a dépendance de cette idée vis-a-vis du sentiment et la subordination fbnctionneHe de i'ecorceA t'activitedu restant du système nerveux. Nous n'ignorons pas que ces vues sont on opposition avec !'opin<on courante, (lui tait des tcrritoh'es corticaux te siège des phénomènes <~notionnc!s. r'erc par excmpie. ccnsidert' i'ecorce~risu cnnnne {'orgalle centra! des émotions. L<' grand syntpathiqnet'onstituerait, se!oM c<'t anh'ur, ta voie centripète, ~ta~re ta hHute ci ~githne autorité du sav:'nt médecin (le tMcctre, nous f'ontinnons a croire au siège gangtionï!)re des résidus en<otiunne!s. Et noussavons aussi qu'en subordonnant !'<deeA i'emotion, nous heurtons des théories reçues. Sf~tas(2i, dernièrement encore, détendait avec un ~'and ta!<'n< une opinton diMercn<c <!ans un d"!n:nnc ({u reste p)us circonscrit, n croit, contrairetnent u notre tnaniere de voir, que t'intcnsit~ des nnages tncntatcs, tantôt a<!aihiie, tantôt exagère', c<nnmandela patho- ~ënie <t<' certainesobsessions. Cependant!'anterioritc<tcs tronmessenso- (t) F~OK, La pa~/M~M</<< ~MC/«7/M. t'aris, 189~. (2) SBCt.AS, ~~K<f~<a/<7M<V!<'n~M<<!M~<(MÉMC!KEMOMRM, i89!.) riets et émotifs nous parait mise en ëv!denceparCharcot(!)tui-meme, t'eminent ma!tre ayant, en cHot, (temontre que, même après la disparition de t'idee (ixe, les stigmatessensitifslocaux ne s'enacent que progressivement. Nous ne prétendons point toutefois & t'univcrsatitedu mécanisme que nous indiquons. Mais nous le croyons prépondérant et réel dans la plupart des cas. Et cette prépondérance autorisant, seto~ nous, notre subdivision de l'étude pathologique de l'idée et du sentiment, nous rentrons, après cette longue parenthèse,dansl'examendesformesmorbidesde i'emotion. Ces formes morbidessont caractériséespar la prédominanceobsédante d'un sentiment. Ce sentiment peut engendrer des idées et même des impulsions. mais ces manitf stations n'ont qu'une valeur secondaire; ettes ont la significationd'une récite din'usion physiologique,elles n'entevent nuOement à rOuotion son caractère de primordiale causalité. Les formes obst'ssh'es de t'~motion ont reçu le nom générique de phobies. Les phobies, pas plus que les manies impulsives, ne sont des entités morbides; elles ne sont que des transformations d'un même deséquitibronent;cttes traduisent, avec d'autres manifestations nevropatt)if(u<'s, lessommets d'une courbe unique et continue. L'e!W)ti\itt'* tnorbide pnnt être din'usc ou systématisée, tocatisëe ou generate. L'émotivitc est (tittuse quandt elle s'accuse dans ta conscience d'une mamôre vague, sans evcitk'r d'autre sentiment que celui d'une appréhension indeterminahtc. Elle se systetnatise dos qu'ctte se rapporte a une collectivité d'objets possédant tous un attribut commun. L'emotivite morbide est localisée quaud elle se trouve limitée a une chose définie ;cHe devient genërate, torsqu'ctte s'adresse à tout et d'une maniôre nniioDne. Ces distinctions, purement psycttotogiqucs, ne sont guère utilisables en pathologie nerveuse. (!c!iueau ~2), sur ce terrain speciat. s'est enbrce de subdiviser les phobies d'une manière dinerente. tt distingue parmi tes peurs maladives les pseudo-phobies,les phobiessecondaireset tes phobies csscntieHes. Les pseudo-phobies,selon cet auteur, sont en quelquesorte une forme exagérée de t'uversion. Les phobies secondaires dépendraient d'un état diathesique,elles représenteraientassez régulièrementt'anxietc neurasthénique qui connue a ta peur angoissante. Les phobiesesscntiettcs se distingueMt des phobies neurasthéniques <t en ce que, dit Cetineau, elles constituent a elles seules toute !a matadie. En dehors d'ettcs, les facultés (t CHAt<c<~T, f.H '« gK<W. (Aucu. DE KEmot. janvier t893.) (2) GEt.tt<EAt', Des peurs m<!<<!<it<;M.Paris, 1894. physiques et les fonctionsorganiquessont dans un ëtat absolu d'intégrité; <'n un mot, l'affection névropathiqueest une et ne présente pas la moindre complication. » Ces subdivisions d'atture clinique, pas plus que les éléments de classiticationempruntésaux caractères psychologiquesde J'émotion,ne peuvent être d'une réetie utilité. Et il y aurait, d'autre part, à faire les plus grandes réserves quant & l'existence d'une phobie essentiotte en dehors de toute perturbation physiqueou autre. Sur le terrain régressif, en nous inspirant d'uo principe qui a guidé jusqu'aujourd'huinossystématisations,nous pouvons négliger ces distinctions. Uans te domainede rémotion,les chosesse tient comme partoutailleurs. Les gradationsentre te phénomène physiologiqueet te phénomène pathologique sont insensibles. <i existe une émotivité physiologiquenée naturettementau cours de t'évotution de J'espèce. Cette émotion a pour expression la peur, et la peur n'est qu'une transformation de l'instinct de conservation.La peur, cette synthèse ta plus générate et la plus primordiate des résidus émotionnels,est au fond de toute émotion. Mais it y a des peurs physiologiquesqui sont comme des moyens de défense organiques qui traduisent le réveit de l'instinct, et il existe des peurs que rien ne motive. Ces peurs n'ont pas à se réclamer de nécessités organiques; cites constituent une déviation morbide de l'instinct et représentent le déséquilibre émotionnel. La peur physiologique est nécessaire et salutaire; son abM'necest souvent une faiblesse et traduit parfois une lacune. La peur morbide crée par sa présence le desordre fonctionne! cite est, au point de vue évolutif et contrairement à la peur physiologique,une cause de déséquilibre et de perturbation. En nous inspirant de ces considérations,nousaurionsdonc à vous parier tout d'abord de ta peur physiologique et de son mécanisme; it serait nécessairede vous montrer tes gradations qui mènentde la peur normale à la peur morbide. Nous ne pouvons malheureusement entrer dans une étude physiologique de cette importance. Atosso ~), dans son attrayant petit livre a du reste exposé clairement <'t simplement te mécanisme de la peur. Féré (2), en retraçant les effets physiologiqueset pathologiquesde l'émotion,a développéla même théorie d'une manièremagistrale.Et Getincau vient, de son côté, de préciser nettement les caractèresqui distinguentta peur normale de ta peur morbide. Ajoutons cependant qu'une sorte de peur peut exister à t'état pour ainsi dire chronique,mais sous une forme latente et superficielle.Elle fait alors partie du caractère et se rattache a t'état normal. Enfin ta peur prend (!) Mosso, ~ap~Mr. Paris, 1886. (~ FÈnÈ, ~.a pa~o~M ~ottoth!. l'aris, 1893. parfois l'alluro d'un véritabtedeth'e; mais dépourvue tout au moins des caractèrespathognomoniqucsde t'obsession.ettcest ptusparticutiercment, dans ce cas, du domainede la psychiatrie. Nous étudierons simplementdans ce court exposé tes principalespeurs morbidesde nature obsédante. Ces peursse distinguent par leur appari* tion spontanée et non motivée, leur caractère angoissant,ainsi que paria régularitéavec laquelle ellesse produisent-en présence des mêmes causes, sous l'empire des mémos circonstances. Une des phobies spéciales les mieux étudiées comprend la peur des espaceset t'horreur des lieux étevés.. La peur des espaces, entrevue par Sauvage, observée par Morel, distinguée en premier lieu par Benediktsous )c nom de vertige des places, est surtout bien connue depuis la description de Westphatt. Legrand du Saulle (1) a des premiers en France entrepris l'étude clinique de la peur des espaces. L'agoraphobiepeutse produireenprésence d'un espaceouvert quel qu'il soit; elle prend parfois l'individuau momentoH il se metsimplement à la fenêtre. Chaque phobiqueestsouvent à la merci de la même circonstance; telle place publique aura, par exempte, plus d'intluencoque telle autre. La crainte disparaît quelquefoisaussi subitement (ju'cttc est apparue, dit Fëré, et cette disparitionpeut résulterd'une circonstanceen apparence insigniHantf. A certainsmalades, il sunH d'êtreaccompagnesd'un enfant, d'êtremunis d'unecanne, d'un parapluie, pour oser traverser une place sur laquelle ils ne peuvents'engager seuls ou les mains vides. Lc~rand du Saulle cite un omcierqui, en costume civil, ne parvenaitpoint a traverser l'endroit même qu'il arpentait sans la moindre émotionen uniforme ou à cheval. On rappelle fréquemmentle cas d'un agoraphobe qui pouvait se risquer sur des rochers escarpés pourvu qu'il put fixer son regard à une saittie quelconque. La peur des espaces prend des formes diverses. L'atrémiede Neftel ou la stasophohiede Bouveret, expressions qui désignent simplement la peur de la station verticale, sont assimilées par Fcré à la peur des espaces. On a rapproché de l'agoraphobiela peur qui na!t le long des murailles, celle qui saisit dans les lieux aux voûtes surélevées. L'agoraphobie peut être liée a des circonstances spéciales; certains malades n'auront leur accès qu'en plein soleil, une demi-obscurité leur rendant la contiance. D'autres, au contraire, verront leur peur survenir particulièrementla nuit. L'agoraphobie semble même avoir à certains moments comme une apparence de raison. Certains malades motivent leur phobie par la crainte d'être écrases par des voitures en traversant la place. Magnan (t) LB6RANDDU SAULLE, ~M<!M c(<n~MM sur ~0 peur des espaces. Paris, 4M8. et Doyen ont cit~ des cas de ce genre auxquels Ba!t propose d'appliquertu nom d'amazophobie. La peur du vide est une autre forme de ht peur des espaces; comme le cas prudent. la pour du vide a des racines physiologiques. Mais il lui arrive de survenir d'une manière continue et obsédante, et de passer ainsi danste domaine de t'emotivite morbide. Ette se produit toutesles fois que te maladeest placé au-dessus du sot à une hauteur quetconqua. EUe sembte mente d'autant plus pathologiquequ'ette commence plustut. Régis (!' a proposé do donner ta peur des lieux ëtevés le nom d'acro*- phobtf.Certmus auteurs !a désignentsous te nom d'hypsophobie. Elle peut, cummc la peur des espaces, revettr des caractèresdivers. La vue d'un gouRre, d'un fossé, d'un puits sunh souventpour ta réaliser. Elle a mémo reçu dans ces cas le nom spécial de cremnopitobie.Et f'ideo même du precip!ccréussit parfois chex certains individus à engendrer ta phobie avec tuusses caractères, par un processus d'associationdont nous signalerons du reste l'interventionrégulièredans l'analysedu mécanisme généra! des phobies. Une des vanetes les plus étranges de cettepeur des espaces nous est renseignée par une observationde Bruck, citée parWe8<pha!!(2).Un prêtre se sentait envahi par une peur angoissa file des qu'i! se trouvait à ciel ouvert; il ne pouvait marcher que le long des routes bordées d'arbres; et quand ceux-ci m:<nf{uaient, il était obtige d'ouvrirson parapluie (?<! ne to quittait jamais. A cote de la peur des espaces,it faut placer la peur des endroits termes, la claustrophobie ou ctitrophobie. Batt :3; a donnd une description classique de ta claustrophobie. Les t'taustrophobcs ne peuvent supporterl'impression du séjour dans un endroit clos. Leur anxicte estsouvent d'autant ptus grande qu'itssavent tes fermetures ptus sûres. « C'est surtout la nuit ou dans l'obscurité,dit Sotticr'i), quêtes ctaustrophobessont épouvantes, itssont pris d'angoisse à t'idee qu'ilssont enfermes, qu'itsnc pourront plus sortir quand ils voudront. Ils iai'sent portes et fenêtres ouverteset vont s'assurer maintes et maintes fois qu'elles le sont bien. tts s'ingénient A faire les plans d'évasion tes ptus invraisembtabtesencasde besoin. Et quelquefois, pris d'anetcment, ils s'enfuient comme s'ils étaient poursuivis. » Mais ta claustrophobie peut se déclarer en l'absence de clôtures ou de murailles reatisani un rcei isolement. Un de nos malades a été pris plusieurs fois d'ucc~s de claustrophobiedans un petit enctos circonscrit par des haies d'épaisseur et de dimensions réduites. (!) Mos. JA'MM~<~ H«~<'('wM~)~. Paris, <89'2. (2) WESTPnAt.t-, ~M ~K'&«'. (ARCU. P. PSYCH., i872.) (3~ UALf., I)e /a e/aM/r~/M~/t'. (ANS. MÈ&MYCU.,i8?9.) (~) SoLUSn, C«M~~'«/~Me </<v maladiesMM~ Paris, 1892. La claustrophobiepeut disparaitro par le seul fait d'une circonstance banate certainsmalades ne sont pris de claustrophobieque dès qu'ilssont seuls, On a donné parfois cette peur morbidele nom de monophobie. Elle se manifeste chez certains individus sous forme d'une terreur de l'obscurité. Malgré leurs noms dinérents et leurs origines diverses, ces phobiesse rattachent au même étémcnt,t'espace, etconservcnt un caractèrefamilial. Legranddu Saulle,s'inspirant de cette considération,avait adopté te nom générique de peur des espaces. Gctincau (4) propose d'utiliser de préférence la traduction grecque de la locution précédente, et donner au syndrome le nom de kénophobie(peur du vide). Bonnier(2) rattache les phobies de l'espace i l'une des modalités pathologiquesdu sens de l'espace, qu'il nommela superceptionde l'espace. Cette superception morbidepeut être verticale ou horizontale. H propose de réserverle nom d'agoraphie au vertige horizontal. tt rattache du reste ces phénomènes pathologiques à la peur physiologique en disant que « cette sensibilitéexagérée du vide est encore trf's fréquente et presque naturelle chacun de nous L'eau et tes liquides peuvent,à leur tour.créer(tes états de crainte, d'angoisse et d'obsession. Certainsindividus sont pris d'une véritable anxiété la vue de ta mer. Féré rapporte qu'un neurasthénique ne peut traverser un pont s'il ne fixe les yeux sur un point de l'autre rive assez étevé pour lui permettred'éviter la vue de la surface de t'cau. Berillon (3) signale le cas d'un Alsacien incorporé dans t'armée allemandequi, toutes les rois qu'il se trouvaitobligé, au coursdes mann'uvres, de passer sur une ptanche placée en travers d'un étroit cours d'eau, se jetait résohnnent:t t'cau, ne pouvant vaincre sa phobie et préférant les punitions au suppticede t'obsession. On signale aussi la peur du froid (psychrophobie) et la peu des courants d'air (aérophobie). La peur de ta foudre, i'astrophobiede Béard, se présente souvent & un degrémorbide. D'autres phénomènescosmiques peuvent être le prétexte d'une émotivité morbide; parmi de nombreux exemptes, on rapporteque Haeon se trouvait mal pendant une éctipse de soleil. La peur du feu, ou pyrophobic,est caractériséepar l'obsession des i ncendies elle a souvent son origine dans un danger évité ou suffi. La crainte du feu s'établit ators~ un tel degré que le malade ne trouve le sonimcit qu'après avoir parcouruses appartements, vérinant tes moindresrecoins, les appareils de chaunagc ou d'éctairagf particulièrement, avec un soin minutieux. (t) CEt.tXEAt', /)M ~Mf.! H)a~</<t'<<.l'aris, 1894. (2) BofNtËn. t'c~t~. Paris, t894. (3) BEnn.t.OK, P/to~tM !)eM)'m~~)!~t«'.s.t'aris, IM3. La !t!eptophohie,ou crainte des voleurs, so re!ie intimement à la pyrophobie. Les deux peurs sont parfois associées. tdeptophobie peut encore se traduire par la crainte de prendre ou d'avoir pris ta bien d'autrui.Elleseraitsouvent.solon Cu!tcrc(1).le prélude de la tdcptomanie. JI existe une crainte morbide désignée sous le nom d'aphitanthropie ou d'anthropophobic.Eitc se caractérise fréquemment par ce fait, que les maladesredoutentde rencontrer des personnesdo connaissancc.~egpand du Saulle a cite un.agoraphohequi présentaiten même temps de i'anthro- pophobie. Bear(! a rapportedes cas dans lesquels la crainte se manifestaitexc!usivemcnt danslit société des femmes, Rainât ger cite t'histoh'ed'un homme deSOans qui était pris d'une anxiété extrêmementviolente exclusivement iorsqu'it se trouvait on société de jolies femmes. Dutnont de Morteux, rapporte Fere, avait horreur des femmes enceintes, des touenses de chaises, des vioincsbouquetiôres. Lucien Arrca! (2), dans un livre de fine psycho!ogie,cite, de son coté, un cas curieux et compliqué de gynophobie. Mais il arrive que la phobie se spëciatise encore davantage. Un auteur ancien, Ue Beauchene. a conservd {'histoire d'un officier ayant fait ses preuves de bravoure sur plusieurs champs de batai!!e et a qui la rencontre d'un capucin inspirait une terreur aHant jusque la dc<aittance. Cetineau (3) rapporte une série d'observations analogues dans lesquelles i'ëmotivitémorbides'evciHaitdans les circonstances les plus futiles et !os plus bizarres chez des individusd'une vaillance éprouvée, attestée même par l'histoire. Unedesformes de t'anthropopbobiequeccrtainsautcurs,avecSoiticr(4), rattachent A l'agoraphobie, est caractérisée par la peur des foules. La peur des foulessemanifeste sousdif!erentesformes, dit Ferc (5'. On lui rapporte même !'emotionéprouvéepar un grand nombre d'individus A l'occasion d'un discours ou d'une dëmonstratiou publique. En reaHt~, les maitres de ta parole eux-mêmes ne sont past'abri de i'emotion, et des professeurs expérimentés n'abordent jamais la chaire professorale sans une certaine appréhension emotionncite. Mpsso(6) a rcn)arquab!ement retrace ce qu'au goUt du jour on pourrait appeler ces états d'âme. Mais i'emotivitc rëctamcpuurfigurerdansle domainemorbide un cortège réactionnel p!«s accuse qui tui constitue de réels signes pathognomo- (<) Ccn~nE, ~<~ /r</«~< de f<! /<<< i':n'is, tttM. (S) LcctBK ABKÈAT, ~f/M/o~~K~M~f. t'aris, )892. (3) CBHKËAU, Ot~ ~K~ MM~t'<M. {'.tris, <894. (3) Son.tEft, CMt~pra~McdtMWM/<!jMt MMMM~. (4) Sol,t.ten, Guidepratiqueda rrratadies rrr~ntates. Pans,ris, ~893. f893 (K) Mf!É, Patitologiedes <~Ko<MM.Paris, <??. (6) Mosso, La pcM?-. Paris, 1886. niques. Huntcr était aftecté de ce genre d'émotivité et arrivait à la vaincre en prenant une petite quantité d'opium avant sa tcçon. Mais la peur des foules peut se dépouiller do ce caractère de vague émotivité et se rapprocherdavantage de la crainte motivée ou des appréhensionsanticipées d'un dangerpossible, quoique peu probable. Certains phobiquessont pris do la crainte d'être foulés aux pieds ou ëtoutMs; dos ({U'i!s sentent les coudesde leurs voisins dans une réunion,-ils ont une sensation de constriction thoracique, d'oppression et bientôt d'angoisse. La peur du sang, ou hématophobie,est. une antre forme de phobie qui, 1 selon r'éré, aurait fréquemmentune origine familiale, « En principe, dit GcHncau (i), t'h~matopttobe a, par un sentiment instinctif, l'horreur du sang. » Et il ajoute « L'hcmatophobic a toujours existe; seulementon n'y avait pas pris garde et surtout on ne l'avait pas encore baptisée, » La peur des animaux (zoophobie)a tout un passé historique Germanicus ne pouvait voir ni entendre les coqs; le maréchal d'Atbrct s'évanouissait en voyant la tête d'un marcassin; Tycho.Brahé avait une syncope à la vue d'un renard; Henri H! ne pouvait supporterles chats. La peur des chiens et des souris est fréquente, et la crainte morbide des insectes atteint la plusgrande partie des gens. A la peur des animaux on pourrait rattacher la peur des choses. Cette peur des choses était jadis accotée, sous le nom de délire du toucher, à la folie du doute. On l'étudie séparément aujourd'hui. Hegis (2) fait le relevé des objets qui peuvent inspirer des peurs morbides; en tête se trouvent les objets pointus: les épingles, les couteaux, les os, etc. Il semble que rien ne doive échapper à ce privilège relatif d'évcitter tes phobiesdu tact. Nous vous dispenserons de leur énumération et mieux encore du catalogue de leurs dénominations gréco-barbares. t~t toxophobie réalise une autre forme de peur qui n'est pas rare, spécialement chez les neurasthéniques, dit Fcré. La peur (lu microbe, la microbiophobicdonc, peut se placer à côté de la crainte du poison. Une phobie assez proche des deux précédentes est rfpréscntcepar ce qu'on nomme la peur des maladies (la nosophobie ou la pamophobie). Ktte se présente sous des aspects divers; elle peut ne constituer qu'une exagération du souci de ta santé, une préoccupation obsédante née de l'incertitude que donne un mal léger, mais inconnu elle revêt parfois une forme purement subjective, sans cause ni motif. Une de ses modalités les plus intéressantesest celle désignée par Ricord du nom de syphitophobie.La syphitophobiepeut passer par tous les degrés, jusqu'à (i)GËU~EA~, D<)n'.<Ht<tf(t<<)t'f.<. fans. t894. (2) REOS, <tMt<~ <!<«(<)&< M«'M~</M.Paris. <8!t2. devenir une obsession sans cesse renaissante, même en dehors de toute contaminationpossible. Elle pousse parfois au suicide. La tyssopitobie, ou pour de la rage, se produit souvent à !a suite d'un risque, (t'un danger véritable.Trousseau rapport* te cas de son interne et de son chef de clinique, pris tous deux de dysphagie à la vue de t'eau ou, d'objets brillants, deux jours seulement âpres avoir fait l'autopsie d'un individuatteint de rage. On cite encore parmi les peurs d'origtne pathologique.ta phtisie* phobie, ou peur de ta phtisie; la peur du cadavre, ou necrophobic; ta (aphephobic, ou crainte d'être enterre vivant. Du reste, ces dernières phobies ainsi que toutes celles qui ont pour substratum une cause pathologique ne sont que des modalitésd'une peur plus genëratf. la peur de la mort. ou thanatophobie.« Cette peur de la mort, dit (!etineau (1), n'estque l'exagération de ce sentiment naturet.Jnneen nous, lu frayeur du trépas, » Et, en somme, c'est cette frayeur du trépas qui, inconsciemmentou non, subsiste au fond de toutes ces peurs pathologiques. tt convient de joindre aux peurs pathologiquesta peur de la douteur, atgophobieou odynephobie. Chex tes atgophobes,qui sonttrès nombreux, selon rere. la moindre tdessure détermine toutes les réactionsde la dnu* leur la ptus vive. Et nnatetnent.on pourrait mettre a ta suite des peurs pathologiquessuperficielles ce qu'on nomme ta maladie des étudiants en médecine. On sait, en effet, qu'un.sentimentassex généralementéprouve saisit souvent te futur médecin ta première lecture de la description des maladies. L'étudiant se croit menace de toutes tes calamités dont il commencea égrener la terrifiante notncnctature. On a pousse très loin dans ces derniers temps t'amour des mots nouveaux et des phobies rauinccs. Morretti (2) a donné le nom de dysmorphopbobie à la peur d'être déformé, et de jatophobie a la crainte du contact des morceauxde verre. Juhct Henoy (H) propose te nom de microphophobie au sentiment d'cnervement penibteet souvent précoce, provoquepar des bruitshumains tels que ta toux, le ronnemcnt, te remuementou par tes coups de tbuct. Enfin, ta peur peut avoir pour objet la peurettc-mëme. La peur d'avoir peur ou phobophobieserait un phénomène commun chez les neurasthéniques, selon Heard. Un malade, (lui peut d'aitteurs n'avoir jamais été expos<: à ta peur, vit dansl'appréhensionpermanente de cette émotion et de ses euets physiques possibles; il en arrive a être incapable de sortir sans être accompagne, obsède qu'it est par l'hypothèsed'un accident quelconque. (!) t.Bt.t~EAU,~~K).<M«~<t~. !)ns, i894. (2) MoKME).n, SM//f!<<).w~b/cMa, etf. <Rtv. AcAO. Ot CEMVA, i89t.) (3) JmEt, !<BXOY, ~tn' /M peur <~M petits bruits.(BUt. SOC. MHt). DES HôPtT., 1892. ) Vous voyez, Messieurs, que, parti des phobies fiées directement & des sensations, nous sommes arrive progressivement a des manifestations morbides qui ne sont plusquedes formes exagérées de la préoccupation. Vous avex pu constater du reste que les plus accentuées, les plus dénudes de fondement comme les plus motivées, ont leurs racines dans la vie normale. Nous tos portons tousqMetqua peu. Mais tes uns tessubissent exagérées, hypertrophiées, tenaces, les autres les perçoivent à peine tant ettes sont atténuées, fugitives. Chez les premiers,elles éclatent à propos de tout et reviennent sans cesse elles ne réapparaissent chex tes seconds qu'avec des apparence'; de raison et dans des cas exceptionnels. Nous avons vu la phobie se dégager petit a petit do ses raisons d'être physiologiques et de ses causes immédiates et s'objectiver pour ainsi dire de moins en moins. Nous sommesarrivaà la peur de quelque chose d'indéterminable,a ta peur de la peur. Ces constatationssont d'une haute importance. Elles nous serviront dans quelques instants pour élucider le mécanisme des phobies, tcur genèse, teur émanationnaturetto et progressive de la pt'ur physiologique. Mais la substitutiongraduettede l'idée a l'objet dansles motifs de t'émoiicn nous fait une transition entre t'émotivité morbide et t'intcMcctuante morbide. H sunit.en euct, pouf passer d'un domaine a t'autt'c da substituer aux émotions vagues, aux entités des phobiesprécédentes une idée, une préoccupation, un phénomène mental détermine pour passer de l'obsession émotive a l'obsession idcogcne. Du reste, dans bien des cas décrits ci-dessus, quelque chose d'intellectuel a parfois doublé le sentiment et donné & ta phobie une atture plus ou moins psychique. Et la transitions'opèrepour ainsi dire mathématiquement dans la substitution de i'idée au sentiment comme substratmn de la peur. H existe, en euet, une peur de l'idée; elle a reçu le nom barbare de phronémophobie.Féré t'apporte le cas d'un neurasthénique qui est tout coup pris d'angoisse en pensant qu'une idée va s'imposer a son esprit et qu'il ne pourra plus t'e)) chasser, qu'il va avoir l'idée qu'ii ne faut pas mangerde tels aliments, qu'il ne doit pascaresso'ses enfants. Mais ta peur de l'idée est comme un raffinement de t'tntcth'ctuatite morbide il en est d'autresformes ptus graves et ptus curieuses à étudier. La toute première parmi ceitcs'ci. est ta fo)it' du doute. La folie du doute constitue une terme fréquente de dégénérescence mentatc. Elle se manifeste surtout, dit Sottier (1), chex les femmes et chez (!) So.UHR, CKM<'p<'<~ff/M~MtMf<~<<M~'<'MW<. Paris,m' les individus. d'une culture intenectueiie peu ëtevée. Elle est te type dos obsessions caractérisas par des indécisions. Décrite en i8(!6 par Jutes t~atret, associée d'une façon erronée au délire du toucher parLegrand <!u Saulle, elle est connue en Attomagno sous !e nom de C~M~Me/<<. Elle consiste dans des idées nxes qui assiègent le maladesous forme d'interrogations, d'hésitations,d'indécisions de toute sorte et dont il cherche anxieusement la solution. Ladantc(i)adémontre par deux observations~categoriqucst'ëvotutipnisotëedctafolle du doute et de la reatit~ de son indivirtuatisation ctinique. Raymond et Arnaud (2) ont également insiste sur la dissociationdes deux syndromes,tout en les considérant comme les deux faces, t'uno intcttectuettû et interne, l'autre motrice et externe, d'une seute et même lésion des centres idëo-moteurs. D'après la nature des idées qui prédominent, Batt répartit ces obsédés de l'intellect en diverses catégories, it tes subdiviseen métaphysiciens, en réalistes, en scrupuieux, en ti mores et en compteurs. II s'agit t~'idennnent d'une classificationtoute didactique. !~es ïnëtaphysicicns de Han sont préoccupes d'idées abstraites. Les prob!ëmes tes plus obscurs, la divinité, la vie, l'essence des choses, hantent sans cesse leur imagination. K Ils se demandent constamment, dit Régis(3), le pourquoi des êtres et des choses, sans pouvoir chasserde leur esprit eus interrogations qui s'imposent irrésistiblementu eux et les plongent dans une torture inexprimable. » Falret avait appelé cet état le suppucc de la question. Les reaiistcs otrrent une note ptus gaie. Sans y mettre d'intention, on oserait même dire qu'ifs sont ptus proches du nous. Us ne se préoccupent que des biens de ce monde, mais il est vrai que souventils n'y mettent pas grande (orme. Leurs préoccupations roulent par exempte sur la conformation des organes génitaux, la copulation, la dittercnce des sexes, la couleur des yeux, la présencede fa barbe, tes détails les pius infimeset les plus grossiers des objets. Les scrupuleux sont surtout hantes par des obsessions d'un caractère religieux. L'idée d'une onense involontaire à la divinité, d'une tenue peu Et correcte à t'egtise, d'une omission a confesse, les poursuit des journées parfois ces scrupules sont poussesjusqu'à la trivialité. Régis rapporte te cas d'une dëg~ncrée neurasthéniquequi ne sortait (le t'egtise qu'a reculons pour ne pas tourner le dos à faute) et qui, avant de se rendre au cabinet, lisait A plusieurs reprises 'es morceaux de journaux dont elle se servait ann de s'assurer si elle n'allait pas profaner,sans te vouloir, un mot sacre. (t) LADAMK, ~/t<'(/M'/oM~~<M<rt'</f(/~r~.fAW.M~t'svctt., <890.) ('~ HAYMOKO& ~«KAm. SMr <f<t)M<'a.<~C~!<!~XK. HM.-PSVCM.,OCt. i892.) (3) RÈGts, CKtJ~~M ))M~<A<M<M/a/<s. Paris, <892. Les timorés de Bat! sont un peu de la classe des ktcptophobos. Ils doutent d'eux-mêmes, se croient toujours coupables ou prés de h; devenir. Les compteurs, selon Batt, sont des arithmomancsd'un certain genre, passant teurjournée A compter et recompter des choses insignifiantes,les becs de gax, les pavés, tes lettres d'une page d'imprimerie, Ils se distinguent dos arithmomanes impulsif~ parte fond même de teur obsession. Au lieu d'une impulsivité que l'acte accompli apaise définitivement, le compteur, torturé par le doute, recommencecontinuettement une opération qu'il croit défectueuse et entachée (terreur. Du reste, toutes les formes du doute peuventrevêtir une allure morbide et réaliser un mode particulier do l'affection. Les superstitieux, les fatalistes sont des douteux d'un genre spécial. o L'obsession du doute, dit Régis, comme la plupart des états analogues, procède par crises, par poussées plus ou moins aiguës et plus ou moins rapprochées. Elle est tenace, chronique et en général incurable. Les maladesen arrivent à solliciter une atnrmationétrangère pour calmer leur indécision sans cesse renaissante; mais bientôt cet appui moral ne leur suftit plus et ils tombent dans une espèce d'automatisme mécanique, passant leur vie A répéter incessammentles mêmes phrases ou les mêmes interjections, quelquefois en s'invectivantau sujet do leur état dont ils gardent, pour teurmatheur.la conscience indétinie. » A la suite de la folie du doute, on serait peut-êtreautorisé rangerle délire des négations. Le doute continu n'est-il pas la condition indispensablede ta négation perpétuettc?L'une et l'autre perturbation mentatt'ne semble-t-elle pas procéder de la menu' tournure d'esprit, du même déséquitibremcnt? Décrit en premier lieu par Cotard, le délire des négations a été étudié par Ségtas au point de vue de t'attération de la personnalité qu'il suppose; nous ne faisons que vous signaler, dans un intérêt professionnel, le récent travail d'Arnaud(i) sur cette question de récente actualité. Après la folie du doute et le délire des négations, nous rattachons aux manifestationsmaladives obsédantes, nées d'une idée ou d'une préoccupation, la folie des antivivisectionnistes. Magnan (2, a donné de ce genre d'aberration une description classique. Ce genre de folie est caractérisé dans sa forme intime et isolée par un amour exagéré des animaux; il a reçu de ce fait et dans ce cas le nom de zoophilie. Cette passion morbide d'un caractère spécial se traduit par des testaments en faveur d'animaux divers, par la création d'hôpitaux ou de refuges spéciaux pour les bêtes préMrccs. Mais cette forme qui ne paraît a première vue que l'expression d'une sentimentalité«xagérce, peut prenU) AnNAUD, SM)' /<'<Mtn'<~<tx~tOtM. (Axx. MÈD.sycH., deronhre t892.)t (2) MAGKAX, /<<e/«'~t<.<Kr les ~)<<v< WtWM. Paris, 1893. dro des attm'es moins placides. Elle porte parfois les âmes soi'disant charitabtesqu'ette haute trop ardemmentà des actes peu conciliables avec tes sentiments af!ectës par ces maniaques. Ette occasionne souvont on pleine rue desincidents drolatiques mais otte peut atteindra chez ccrtams individus une intensité dattgereuse. Elle se manifeste particutieromont contre tes pratiquesoxpërin)onta<esquinécessitent des vivisections. Magnanrapporte que, au Congres de Copenhague,la satto oit il oxpërimontait fut tout à coup envahie par un groupe de ces energutncaesvisiblement animas des sentimentsde !a ptus pt'otbnde colère. Chose curieuse, <;es aticnesprésentent souvent, dit Féré ~), « une aversion non moins morbide, soit pour tes membres de leur famille, soit metne pour la famille hum:)!nc,justinant te proverbe franc'con)to)8: Ami des bêtes, ennemi des hommes. » Les manifestations mentatcsles plus variées peuvent d'ailleurs fournir des thèmes de l'obsession intellectuelle. Mrë cite un cas dont <e tond de ta préoccupation morbide était constitué par des scruputes retati<sau soupçon de moralité sexueUe. Une dame est toujours suivie par un individu aux intentions peu dissimules. Anaibiie par une indisposition passagère, te souvenir do ce fait lui revient ~) t'esprit. La curiosité dont elle a été si régulièrement l'objet lui suggère t'idee d'une rcssembtance possible avec tes n!tes. Et depuis lors cette obsession haute son esprit, domine son existence et s'aninnc sous des formes multiples. La santé ~enendc finit par s'anaib!ir et par nécessiter te séjour dans une maison d'hydrothérapie. L'obsession intellectuelle peut a<{ecter la forme du remords, rerë rap* porte une observation dans taquetic le n'mords avait pou!' objet des restions aduhcrcs inusoires. C))ex certains malades, !'obsession est caractërisee par une peut* de se compromettre par t'ecriture. flaillarget-a rapporté une observation dans laquelle ta crainte de tout ce (lui peut servir ~) écrire avait commencepar uni! inquiétude relative aux fautes d'orthographe. Les actes mêmes de ta vie ordinaire peuvent devenir des sujets d'obsession. « J'ai observe plusieurs fois chez des femmes hystériques, dit tcre(2), desscrupules rotatifs ta satisfaction des besoi ns naturcts factionde se moucher, de manger,à ta miction, A t:t défécation, qui en venaient a être considerct's comme des actes revenante. H !t cit<' le cas d'une hystérique qui, arrêtée tnachinatementla porte d'un restaurant, fit tout u coup ta remarqueque ta plupart des consommateurs mangeaient malproprement.Kentrcc chez elle pour dîner, il tui (i) F~HÈ, La /M//<o~<<' d<N <w<~<o~.!tris, )89~. (2) FÉXK, ~.M pathologie ~MM/MK.t.t'aris, i892. semble aussi que tout le monde mange d'une manière dégoûtante, qu'on ne devrait pas mangeren facede qui que ce soit, et à partir do ce moment, eUe ne consent plus à prendre de nourriture que seule dans sa chambre. Une autre malade refuse toute espèce de médicaments parce qu'otto est poursuivie par la crainte qu'ils pourraient provoquer un vomissementet clle anirme qu'elle ne survivrait pas à la honte (lui en résulteraitpour ~tt, Les manifestationsintctteetuettes les plus élevées n'échappent pas à l'obsession morbide. C'est ainsi que le besoin de savoir peut prendre une

dture patho!ogiqueet aboutir au dëséquitibrcment.On rapporte le cas

d'un maniaque torturépar le besoin de savoir ce que contenaientles caisses <'t autres objets du même genre se présentant à ses yeux. Norman (~) a pubtié avec des détails curieux l'observation d'un individu aux facuttes intellectuelles intactes, mais poussé continuellement à s'enquérir de tout, A demanderdes renseignementssur tout et à pousser,à propos des choses tfs ptus insignifiantes,ses questionsau dei~t de toute mesure et surtout de toute nécessité. Nousvoicide la sortearrivé auxconfins du domaine de l'impulsivité, de t'émotivité et de l'intellectualitémorbides. Mais pour compléterla transition, il serait nécessaire d'insistersur l'instabilité des frontières théoriques que nous nous sommestracées. On pourrait montrer que la vie normale reproduitdans une gamme atténuée la plupart des perturbationsqui, renforcées, caractérisent t'cmotivité morbide, Les exemples empruntés à l'expérience personnellede chacun de nous serviraientsouvent d'illustrations aux considérationsqui précèdent. More), Falret et tout dernièrementencore Grasset, ont tenu à atnrmcr, par d<'s exemptes personnels, la perpétuettc tendance de l'esprit le mieux équilibré à réaliser automatiquement l'obsession. André (2) rapporte la déclaration de Grasset qui fut longtemps inquiété par dcsvettéitésd'arithmomanie en prenant ptace dans un compartiment de chemin de fer. More), traversant un pont, vit un jour un homme assis sur le parapet surplombant le fleuve. It se sentit tout à coup pris de l'invincible besoin de pousser l'individuet de le précipiterl'eau. !t dut se sauver pour triompherde l'obsession. En nousexaminantde près, nous arriverionssouvent A surprendreles indices d'uneobsessionsuperncictte.Les hasardsde la rue, tes rencontresfortuitesdonnent fréquemment naissance, par des processus d'associations d'une intelligence facile, dessujétions momentanées de nos actes ou de nos pensées. En étudiant les hauts et les bas de cette vie individuelle, les changementsqu'y apportentla maladie et la santé, la faim et la satiété, les appétits et les désirs, les dégoûts et les tassimdes, nous <t) NoMtAK, ntw /bnM o/'M«H/. </<<'<Me.(JoMtX. ot~. M8XT.se, oct. t888.) (2) Axoaë, ~<M HOKt~&< <)«!~«<<<M Hen'etMM.Paris, i8U2. verrions intervenir d'autres facteurs encore. Car il n'y a pas que les incidents de nos voillesqui puissent fournir(tes motifs à l'obsession. Les rêves, cette vie de l'inconscient, auraient également droit à nos méditations. Nous entreverrions,pour ainsi dire, tes dessous de notre per* sonna!ites'y agiter, comploter et commander mémeà la pteineconscience, à notre existence réelle. Nous vivons nos réves bien ptus souvent que nous no le pensons. Il en est même qui rêvent teur propre existence, ou plutôt qui revent à cut<! de leur vie rëeHe une seconde vie dominant et absorbant la pronuero. Féré rapporte à ce sujet une observation curieuse. L'individudont il est question, quoique marié et absorbé par les suaires, avaitrdusi à se créer, <'n imagination, un second intérieur, une deuxième famille. Il s'y retirait on quelquesorte, vivant avec ses amours de fantaisie une existencedont il s'ingéniaità combler les lacunes par des créations de ptus en plus complexes. Du reste, nous réalisons souvent le jour tes autosuggestionsde notre sommci!.L'inconscient est notre matire. Ce qui aboutit do nousmêmes au champ restreint de notre conscience est la minime partie des processus mentaux de notre personnatité. Des idées se brassent, s'associent et s'harmonisent dans l'inconscient. n'est pas rare de retrouver toute faite une besogne mise inachevée et volontairement, en attendant des temps plusfavorables, dans tes compartiments subconscients de notre intellect. Nous appelons cela tatsser mûrir l'idée. Et la maturité semble même s'effectuer là plus sûrement et plus rationnellementque dans l'atmosphere surchaunceet factice de la conscience. Ceux qui ont l'habitude des travaux de !'esp)'it ne contrediront pas u l'hommage que nousrendons ici à l'artisan invisible qui travaitte pour nous dans la pénombredu subconscient, dans l'obscurité de t'inconscient. Mais cet artisan invisible ne crée point au hasard,il n'improvise pas au gré de ses fantatsies. Ses combinaisons n'ont la sûreté que nous leur connaissons que grâce A la solidité des matériaux dont elles sont fabriquées. L'inconscientreçoit directementtes impressions du milieu et do l'organisme.Ce sont là les matièrespremières de ses combinaisons;et de cette façon, les manifestationsles plus étcvces ne nous apparaissentfinalement que comme )a répercussion des activités les plus inférieures. L'inconscient, c'est le trait d'union entre l'esprit et <e corps, pour parler la langue des anciens psychologues. La fonction n'est pas toujours visible dans !a multiplicité de ses traductions psychiques. C'est l'inconscient qui détourne de leur route et accapare à son profit les étaborations fonctionnelles initiâtes. transformenos sensations premières,viscéraleset autres, au point de les rendre méconnaissables. i! crée des étapes qui sont les émotions et leurs localisations. C'est dans ces centres émotifs que s'opèrent les métamorphoses tes plus importantes. Mais l'analyse psychologiquetinitsouventpardépis- ter ta sensation fonctionnelledans émotion ta plus ramnée. L'émotion, de son c<Mé. est parfois masquée pur t'atture purement intellectuelle de l'idée. i'authan (1) a mis en relief avec beaucoup de finesse les substrata émotifs dans la genèse de ce qu'il nomme t'amour du mal. Bernard Perex(2)afait avec la même netteté d'observation psychologique.l'analyse émotive du pessimisme. L'auteur traite ce qu'il nomme si justement la psychologie des maladies. Il montre le pessimisme commerésultant d'une disharmonie entre l'intelligence et les sentiments. Le pessimisme, selon Perez, c'est le déséquilibreémotif vu d'un certain côté et sous un angle spécial. On pourrait rattacher au pessimisme la misanthropie, le misonéisme, par des mécanismes très simples et baséssur les mêmes principes. Nous sommes convaincu qu'un travail d'analyse ferait souvent retrouver t'émotion ou la satisfaction fonctionnette dans t'idéc la plus abstraite et la plus dégagéedes influences organiques. Toutes ces considérationsvont nous fournir des déductionsd'une haute portée. Nous voici parvenu au haut de l'échelle dégcnérative. Nous avons successivement étudié les dégénérés absolus, irréductibles, ceux qui réalisent les termes derniers et ultimes de l'involution régressive. En eux s'éteignaitrégulièrementla race lorsque l'individualitéavaitencore réussi à s'affirmer temporairement. Le crétin, l'idiot, te myx'Bdémateux. t'imbccitc profond, l'épileptique fortementtare forment tes déchets de l'espèce. Ils représentent cluulque chose comme tes scories malheureusesde l'humanité. Mais nous avons vu d'où ils viennent, ces dégénérés irrémédiables; l'hérédité nous a montré leur longue étahoration morbide. Parmi leurs ascendants nous est apparue toute une série nouvelle d'individus porteurs de tares plus ou moins profondes:tes dégénérants.Ces dégénérants, c'étaientsurtout des épileptiques,des hystériques,des neurasthéniques profonds. Puis nous sommes remonté de groupe en groupe, des déséquilibrés aux déséquitibrants, des psychopathes sexuels aux impulsifs, aux émotifs,aux obsédés de l'idée pure. Et en même temps que nous faisions en commun cette espèce d'ascension de t'échettc régressive, nous cherchions à pénétrerle mécanisme de ces états dégcnératifs. Les états émotifs, l'émotion et ses modes s'anirntaient progressivement comme les facteursprimordiauxde ces métamorphoses,comme l'origine et la raison de ces déséquilibres plus ou moins profonds. C'est le trouble émotif capitalisé et porté à son plus haut degré que les tares anatomiques, nutritives,profondesdes dégénérésinférieurstraduisentsi manifestement. C'est aux centres émotionnelsque nous nous sommes adressé pour (t) PAULHAN, AHMKrdK MM<. (REV. PtUL., 1887.) (2) BBnMBO PBRHZ, ~<tMM<<K~dM~M~MtM)t!<.(!U[V.PHIL., i892.) expliquerdes déséquilibresdo nos trois grandesnévroses. Ilssont interve. nus iargcment tors des psychopathes s~xuettes. Nous tes retrouvons parmi les (hctcurs ëtiotog!ques de !a grande catégorie des imputsits et des obsédés de tous genres. En dernière anatyse, c'est t'ëmotivite que nous voyons commander notre vie anecthe intettectuettc tout entière, régler nos passions et nos idëfs et préparer dans l'ombre de t'ineonscient ta trame de notre vie consciente.Car, comme te démontrait dernièrement encore Macpttersun(4), c'est t'emotton qui, dans la ptupart des cas. trouble )e plus p)'otbnde<nent notrejugt'ïm'nt. Nousa~ons ntcttre .Y profit autrentent cncort'c<'ttesynth'~etonguement et htbot'teusonentpoursunie. H existe tout un doma!nc de ta degënereacenceque nous avons votontairement laissé de cote c'est c<'<ui de la folie. La <b!ie constituecependant,sa tat'on, une tar<* de haute dc~ënërescence. Le fou est fréquemmentun dégénère tncnta! ctassique et nons avons vu souvent ta fo!ie engendrer !es n~vropathies !es ptus {.fravcs et tes ptus !rretnd(tiab!es. Or, ta folie a ses origines essentielles dans !'eniot!vité nwrbtde. Guislain, te premier, a nus en lumière le rote de Pemotion dans tes troubtes de t'intettigence. L'in<!ucnccperturbatricedes émotions a été reconnue et proctamee par tes savants les plus d~ncs de foi. Nous vous avons Mppetë A ptus d'une reprise de):~ ta manière magistrale dont Maudsiey (2) a confinne et dëvctoppë cette th~se. M. te professeur Joseph Uc Smeth (3), dont nous aimons a nous remémorer tes enseignements, n'hésite pas à placer au début des matadies de l'esprit tes manifestations tnorbidcs de t'entotivhë qu'il groupe sous le nom de psychoses ëmotionnettes. Les troubles intellectuels ne seraient que tes résultats de la désorganisation émottve protongce. lis traduiraient dans ie domaine de t'intettectuafité l'irradiation perturbatrice des désordres primordiaux de t'emotion. Ils tiendraient même du déséquilibre émotif initial leurs caractères individuels. « Car, dit M. Joseph De Smeth, il tmportede faire ressortir que te délireou le trouble in tetteetnetemprunte ses caractères essentiels a la nature de ses prémissessensibtcs ou émotionnelles < qu'il dévoile ainsi etairement la source pervertie taquette il s'alimente. » En montrant la base des étatsdegcneratifs les troubt<'s de t'entoth'ite, nous avons donc renforcct les tiens de la dégénérescenceet de la folie. Nous aurons occasion de Mvenh'surccrapprochementque nous signalons en ce moment pour en marquer l'importance. Une analyse plus méthodiclue de ta genèse de i'<'mothi(e morbide nous permettra peut*etre (i) MACpMMtSOX. ?7~yo)~'m~wfM~.t<'t<*M<'e.~pM.Yorh,:n)'i!)89f. (2) ~AUMSt~v,La pathologie </<*<'<n'<. Paris, t8M. (3) JoSËfH DE SMETM, ~&!M<a~ta!C~~tM/!nM!7&<~f~pr<7.(A!<t<.M L'UKtVMStTË B8 BRUXELLES,t883.) d'étudier ces t'apportaavec te soin que leur hautesignitication étiotogiquc motive et réclame. Mais il était nécessairede les aturtner au montent où cette émotivitémorbide nous apparaissaitcomme dominant a son tour la dégénérescence. Cependant,avant d'aborder cette étude, il est nécessaire d'en tinir avec nos obsédés. Nous nous sommes borne à en faire une revue; notre étude s'esLrésLumé~ dans une suite d'esquisses individueUes. U estjtéeessaire de. tixer la ptace de ces syndronuques dans l'échelle des dégénères. Parmi ces obsédés, nous retrouvonstout d'abord une partie de nos épih'ptiques. En enbt, Messieurs, nous vous avons renseigné certaines phobies comme représentant aux yeux de quelques auteurs une sorte d'équivalentpsychique(tu mal comitiat. L'allure impulsived'une catégorie d'obsédés, leurs fugues, leurs manifestations motrices inconscientes les rapprochentavec raison desépiteptiques.Les hystériques nous fournissent également un fort contingent de phobiques et d'obsédés. L'idée fixe qui forme le fond de nos impulsions et de nos obsessions rapproche du reste encore les maniaques obsèdes des hystériques. Mais ces diverses considérations vous ont été signalées et nous n'y insistons pas. Enfin, la plus large part des émotifs de tous genres est fournie par ta neurasthénie. Quelques auteursinquiets de l'extension donnéeau domaine de cette dernière névrose ont contesté à la neurasthéniesa large intervention. Cétineau (!) vient de reprendre au sujet dt's phobiques un procès dont nous vous avons parte tors de t'étudf des frontières de la neurasthénie. Nous ne pouvonsque répéter en cette circonstancece que nous avons dit ailleurs. L'invotution dcgénérativcn'a rien voir avec les délimitations que nécessite ta clinique, tt est permisde chercher à circonscrire une entité pathologique et d'appeler neurasthénie ce produit artificiel. Nous ne pouvons, de notre coté, étudier et analyserqucdcs neurasthéniques. Les uns, déséquilibrés de partout, sont pourvus d'une symptomatologie complexe; les autres peuvent ne traduire teur asthénie que d'une seule manière et par un seul signe ce sont les tnono-symptomatiquesde l'émotivité ou de l'intellect. Et a ce titre, nos obsédés sont bien des neurasthéniquesou des psychasthéniques,selon t'cxprcssion de Benedikt. Comme suite a cette répartition, il y aurait lieu d'étudier nos émotiis selon le mode suivi dans l'examen de chacun des groupes de nos dégénérés. Kous aurions a parler des stigmates. Les stigmates des plus tarés sont tout d'abord ceux qui caractérisent les névropathiesdont ces déséquilibrés rctevcnt. dotons toutefois que les stigmates morphologiquessont rares et que ta oit its s'accusentrécttcment, ils se confondent avec ceux de t'arthritisme décritsparticulièrementpar Lancereaux(2). Quant a l'absence (1) G~.tNEAU, DfM ~'Kf~ maladives. Paris,i8M. (2) LAKCBttË~ux,Traité de <7~~MM«'. Paris, i883. ou rinsigniQance desstigmatesanatomiques, elle démontre chez !'obsédé sa haute situation dans l'échelle dégénérative. D'ordinaire donc, les seuls stigmates physiologiques et sociologiques caractérisent d'une manière visible les victimes de l'émotivité morbide. La plupart de ces tares fonctionneHes vous ayant été détaxées lors do !'étude des neurasthéniques dont ils font partie, nous ne croyons pas nécessaire do revenir sur ces considérations. Toutefois, en dehors des perturbationsnévropathiqucs intimement !iëcs à l'asthénie,il y aurait peut-êtrelieu desou!igncî' uHe série de troubles plus supefuciets, particuliers aux déséquilibres supérieurs.-M. Joseph De Smeih(i)a insistéjadis sur la variété des vices de leur prononciation. Une étude attentive des manifestationsfonctionnellesdes émotifsrenseignerait peut-ch'e d'autres particularitésaussi intéressantes. lesstigmates les ptus accusas sont ceux que revoie la vie sociologiquede ces individus. lis forment, en effet, dans la société la catégoriesi variée des bizarres, des excentriqueset des toqués. « JI n'est aucun de nous, dit Axam (2), qui ne connaissedes gens qui, par leurs actes ou leurs idées bizarres, nous étonnent et étonnent leur entourage; cependantils ne sont pas fous, ils dirigent convenablement leurs anaires, remplissent avec précision et convenance des fonctions quelquefoisdimcHcs, défendent leurs idées avec une togique sunisanic et paraissent, en un mot, être comme tout le monde. » On dit de ces gens ce sont des toques, des originaux, des exa!tes. des fanatiques, ou quelque autre qualitication analogue. » Dans la société, qui serait impossiblesans une toléranceréciproque, on en rit, on les évite ou on leur passe leurs bizarreries; mais il n'ést pas toujours possible d'en rire, on en pleure quelquefois, et on ne peut pas toujoursles éviter, car il est de ces excentricitésqui sont préjudiciables non seulementà leurs auteurs, mais qui compromettent leurs familles ou sont de terriMes dangers. » Ré~is (3) donne, de son cote, une descriptiondes originaux et des excentriques qui complète parfaitement la note précédente. « Le défaut d'équilibre se traduit chez eux, dit l'auteur, par certaines particularités morbides désignéessousle nom de bizarreries et d'excentricités. Ce sont des anomalies isotécs, des manies, comme les appelle te public, qui portentsoit dans une habitudeextérieure, dans ia façon de se vêtir, de se coiffer, de marcher, d'écrire,de parler; soit dans un geste bizarre, une locution, un tic, une grimace. Souvent aussi l'originalitése révèle par une (t) JOSEPHDE SMBTH,Les M!ttf<K~ <n/!nM<~de l'esprit. (AMf. OË t.'UKtVEMtTË hH BHMËLLBS, 1883.) (2) AïAM, Les ~M&. (HBVUB SCtENTtFtQUB,189t.) (3) MG<s, CtM<a<tM<~M!~c<acMMM~e.Parts, 1892. tendanceobsédante qui pousse le sujet dans une direction intettectuette ou moralea l'exclusionde toute occupationpratique et utile; par exemple s'entourer d'oiseaux, de fleurs, de chats, a collectionner des objets insigni(!unts, s'absorber dansdesrecherches,des calculs, des inventions ridicules. Ou bien ce sont des émotivités singulières, des appréhensions ou des attractionsinvinciblespourte! ou te! animal ou tel objet. lit prodigalitéexcessive, t'avariée sordide, t'exftttation religieuse et pntitiqoc, t'erotisme.le mensonge spontané, l'esprit d'intrigue et de duplicité, la passion du jeu et de la boisson, l'hypocondrie et la misanthropie sont encore des tendances qui se retrouventfréquemmentchez ces individus que le pubtif désigne sous le nom de maniaques, d'excentriques, <tc toques. M Moreau de Tours (1) vient & son tour d'esquisserdans un curieux petit livre une revue plus particulièredes excentriquescontemporains.Ce n'est, à premièrevue, que ta chroniquedu jour, cueillierégulièrementet mise au point par un hommedu métier. Au tond,rien n'est plus en mesure que ce défilé d'excentriques,de nous montrer de quelle manière le déséquilibre s'élabore progressivement et sous des allures insidieuses, au sein de nos sociétés modernes. Car ce sont déjà des déséquilibresque ces voyageurs étranges, ces parieurs insensés, ces duellistes absurdes, ces membres <te f'tubs aux règlementsbicarrés et incroyantes. « Pour le monde, dit MorMU de Tours, l'excentriqueest un individud'un caractèreoriginal, sujet à des écarts. » « Pour le médecin, ajoute l'auteur, t'excentriqucest un déséquilibre qui a le privilège de ne pas se fuirc enfermer. C'est un attend avec conscience, cntrainc & des actes extravagants, sans que sa raison ellememe soit pour cela altérée, mais aussi sans que sa volonté ait souvent la force de t'empêcherd'agir. a Du reste, ces excentriquesplaces, commedit Cullere, sur tes frontières de ta folie, ont déjà presque une histoire et une bibliographie Guislain les avait esquissés dans le FoM de la ~oct~; Trélat les visait dans sa Folie <t<cf< et Moreau de Tours les comprenait dans ce qu'il dénommait « t'ëtat mixte M. Mais, Messieurs, il n'y a pas que ces toquésparmi tes victimes de t'emotivité morbide; et tous les impressionnablesne sont pas marqués du sceau de la bizarrerie; il en est d'autres, et des plus nombreux. L'emotivitë morbide n'a nul besoin de se traduire par une de ces phobies éclatantesqui attirent l'attention et classent définitivement leur auteur. Elle peut se dépenser plus parcimonieusement,s'cparpitter sur une foule de choses, se traduire par ce qu'on pourrait nommer les faux pas de l'existence quotidienne. L'emotivité et l'impulsivité morbides n'aboutissentdonc pas nécessairementà quelque action d'éclat qui impose (i) MoHEAL'MTouM, Let~<n<H~MMûM~çKf~M~t<<'cn'<MK.Paris, <8M. le diagnostic. Ces tares n'en constituent pas moins les facteurs du desequittbre (te l'existence de ceux qu! en sont porteurs. Au physique comme au moral, ces déséquilibres supernciets sont i la nterci des choses ambiantes. Leur organisation instable et tna! pondérée répercute tout avec une note plus ou moinsirritée et douloureuse.Et la fepercussionest surtout visibtc dans les relations sociales. « On peut dire que toute !a vie de celui qui est atteint d'émotivité morbide, écrit !erc(<), n'est qu'une tondue série ininterrompue de banqueroutes morales banqueroute de i'amour, banqueroute de t'amitic, banqueroutede t'amour.propre,auxquelles se joignent trop souvent la banqueroute de la fortune et la banqueroute de l'honneur. Son iot, c'est la misère physique, ta misère inte!- lectuelle, lu misère morale aboutissant,dans bien des cas, à la haine et à la revohe impuissantes. Quant à son entourage, il a à supporter <M conséquencesde cette impuissance, et pour peu qu'i! participe do sa tare, même a un faible degré,on assistea la banquerouteco!!ccth'e. Non seulemt'ut t'thnotif,incapabled'une attention soutenue,devientsouvent impropre a toute activité productive, mais plus son mnrmitë s'accentue, plus il a besoin de secours étrangers. Aussi ~cnsibtc aux innuence!! physiques qu'aux innuences spéciales, il a besoin d'une hygiène spéciale. Son atimcntation, ses vêtements, son !ogcment ont besoin d'adaptations particuiier<'s;sa vie étant toujours pénible, H a sans cesse besoin d'en perfectionner,au moins d'en modifier !es conditions. Le nombre sanscesse croisant de celle catégorie d'individus a une grande innucnco sur h' dcve!oppementdu !uxc sous toutes ses fornu's et de toutesles dépravations qui prennent un caractèrepubticet tendent à se généraliser. » Le rote socia! de !'cmotifa d'aiiteurs des con!cursparfois moinssombres et d'ordinaire plus variées que celles du tableau, du reste très vnu, que nous trace Ferc. « n'y a pas que les banqueroutiers de toutes tes banqueroutes qui entrent de droit dans l'armée des irrcguHcrs de t'emotion. Nous retrouvons une quantité de nos psychopathes, de nos variétés sociales décrites tors de J'étude des termes individuc!!cs de ta neurasthénie. E!, d'une manière synthétique, t'cmotivité morbide se traduit par te dësequittbrc de nos trois grandes fonctions. La vie nutritive est atteinte par t'ëmotivtte morbide au même titre qua toutes les autres. Les excès de table, rintempcrancc ont souvent t~ leur origine. La vie sexuelle est, a son tour, un terrain plus <avorabte encore a t'emotivite morbide. Et tes entoti<s ne sont pas exclusivement ces abcrrcs génitauxdont la revue nous a pristoute une séance. La sexualité morMdc s'auh'mc de mille (~)cons, avons-nousdë~ dit. Au point de vue sociat, cf sont dt's émotifs,des morbides,ceuxdont tes appétits i'ans cesse inassouvis ()) FKHÈ, Lit ~o/Ac/~M ~f.< <~M/wM.t. Pan~, t892. dominent l'existence.ceux qui résument tous leurs désirs et toutes leurs croyances dans le credo de leur passion. Émotifs tous ceux que cette passion rive à des êtres que leur cœur repousse et que leur raison condamne. Morbides aussi les Wertherde la vingtièmeannée, qui meurent do n'être point aimés au gré de leur imagination exaltée. Morbites enfin tous ceux qui, vis-à-vis de l'amour, perdent momentanément ou chroniquement la vue claire et nette des choses. La vie politique nous offreégalementses émotifs. Lombroso et Laschi(~J ont particulièrementmis en relief !c rôle prépondérant des impressionnabtes dans les grandes perturbations sociales. Mais à côté de ces réformateursdont l'histoire souvent glorifie les noms, il existe toute une catégorie d'agitateurs ou d'agités moins en vue. t! y a d'abord la sorte de ces excentriques, imitateursdes bizarreriesd'autrui, dont la volontéasthenisée subit t'innuencedu moment. « Transportez,dit Moreau de Tours(2), ces imituteursune périodede bouleversement politique et social, et sousa la même intluencc, pour les mêmes <aus<'8, les paisiblesexcentriquesque nous venons de voir vont se déchaîner, se transformet' en bêtes (auvcs. ne respirant que te sang et le massacre. Ce sont ces nerveux qui,J~tS~~ thement,suivent t'exemptequi leur est donné. » Us tbrnten~P'~HBô~ v ces foules criminelles que 'farde nous taisse enH~att~~wn~~MSTme~ épopée du crime. Mais en tête de ces impulsifs a~n~~M~! se trouvent~ ce qu'on pourrait appeler les spontanés de t'in~ntston, !cs tu~n~t~ Ceux-là sont tes exattés de l'idée, ceux dont le systOm, apr~~n~nsifé~~ l'obsession. Ils marchent dans ta foute, te regard ~c~th~unu vision qui fuit devant eux, les cntrainant et les fascinM~M~~rmcnt la pléiade tics révolutionnaireschroniques, des mécontenfsaperpétuité, des opposants quand mcme. Ces émotifs sont les violents de la plume et du tangage, les hommes de la première impression, de la première émotion qu'ils décorent du nom de première idée. Ce sont ceux-là surtout qui motivent leurs instincts à t'aide de leur intelligence. Ils sont, aux heure:; de trouble et d'agitation, en tête des manifestantset des exaltés, et leur impulsivité les entraine dans ta tourmente comme matgrc eux. Et parfois ils se retrouvent en pleine mutée, sans trop savoir comment ils y 'sont parvenus. Du reste, on ne les rencontre point exclusivement dans la rue ou aux abordsdestribunesimprovisées et dessallesde meeting houleuses. Us s'agitent ailleurs que dans les dubs :tux noms bigarres et aux. appellations farouches. Les émotifs politiques siègent fréquemmentdans nos assemblées législatives. Ce sont h's instables de la discussion, tes perpétuels agités, ceux qui se démènentsans cesse, interrompantcomme par une invincible nécessité. (1) LoMBRoso& LAsctn, JL<'<;nM)<'poh/~M<'c/ )'<'t'oh<«oM.Pans. i892. (2) MoMAu M Touns, LesM'~n~ OK ~~n~n'x <<Kcerveau.Paris, 1894. JL'art nous onre egatomentses victimes de t'omotivitë. Ces dësequitibrt<$ ne prennentde la vie d'artisteque te côté irrégulier et indépendant. !!s ont avant tout un atelier, des modèleset des ambitions;et si t'idee leur vient parfois, comme un éclair d'intuition, ta volonténe repondjamaisà Ï'appot. Souvent ta vision géniale qui les a hantés un moment accentue encore Jeur déséquilibre cite semble motiverdes récriminations dont est seule responsable teur instabitite et leur asthénie; otte leur permet avec une apparencede raison de se poser on incompris ou en persccutc~.nsrestent ainsi inconscientsdo leur impuissance et attribuent des manœuvres jalouses et haineuses leur perpëtut'ne tnëdiocrite; ils tombant dans !a ntisanthropie et io déclassement. La vie littéraire, tout comme ta vie artistique, semble battre le rappel des émotifs. La gloriole (tes lettres attire ces impressionnables. ÏJs y trouvent l'excitant recherché et indispensable, tts vont à l'émotion sous toutesses formes par un invincible besoin d'impressionsnouvelles, pour ca!mer une obsession naissante ou renforcer une nervosité qui faiblit. Leur production laisse transpanutrG leur dcséquiHbrempnt. Les uns sont obsédés de la forme pour la forme; les autres ont le culte du mot bizarre on du mot vieilli; il en est qui n'extériorisentsimplement que le désarroi d'un cerveau hantéd'unemanièreinstable par lesidées les plus disparates. La vie scientinque,par ta tenteur de ses élaborations, ia ténacité et la pondération qu'eHe nécessite, le contrôic qu'enc autorise, les qualités d'attention et d'étude préalable quelle réclame, se trouved'ordinaireen dehorsdes atteintesde i'cmotivitémorbide. Elle s'y fait cependitnt parfois quelque peu sentir dans la hâte des déductions et l'empressement des eonctusionsprécipitées. Elle crée au milieu dessavants de bon aloi ~t catégorie bruyante des homnx's si t'idée quotidienne et des inventeurs d'un jour. Mais la vraie science remet rapidement les choses au point. Elle s'amende eOc-meme et la dépense inteHectuette qu'cNc entraine ne laisse rien aux diffusions instables de t'emotion. 7" Nous arrivons de cette <açon ta notion ultime du dcséquittbremcnt, c'est a-dire au déséquilibreOnotifou intettectuctsuperncicts; nous aboutissons à ce qu'on pourrait nommer les déséquilibrésbuttants. Hegis les dépeint dans tes termes que voici « Ces dcsëquitibressont des êtres complexes, hétérogènes, formes d'ctëmt'nts disproportionnes, de quotités et dt* défauts contradictoires,aussi bien doues par certains c;)tGS qu'ils sont insumsantspar d'autres. Dans t'ordrc intettectuft, its possMentquelquefois un très haut degré tes tacuttt's d'imagination, d'inventionfi d'expression, c'est-à-dire !cs dons de la parole, des arts, de la poésie; dans !'ordrc moral, une ëmotivitë ou ptutut une sensibilitésingulière. Ce qui leur manque d'une <acon plus ou moins complète, c'est le jugement, la rectituded'esprit, te sens moral et surtout la continuité, ta logique, t'uûtté de directiondans tes productionsintellectuelles et les actes de la vie. » !t en résulte qu'en dépit de leurs qualitéssouventsupérieures, ces individus sont incapablesde se conduire d'une façon raisonnable, de poursuivre régulièrement !'oxcrcicc d'une pt'ofession qui semble bien audessous de tours capacités, de surveiller tours intérêts et ceux de leur famille, de faire prospérer leurs attaircs, de diriger l'éducation de tours entants si bien que teur existence, sans cesse recommencée, n'est pour ainsi dira qu'une tondue contradiction -entre t'apparenterichesse des moyens et ta pauvreté des résultats. Ce sont des utopistes,des théoriciens, qui s'éprennentdes plus belles choses et ne font rien. » _)L Et voilà, Messieurs,que se pose toutnaturoitementune question fort en vogue à l'heure qu'il est tes relations du génie et (te la folie. Depuis Moreau de Tours, en enet, on fait volontiers du génie comme un grandiose act'es de déséqui librement. L'dtrnngcté dus combinaisons géniales rappelle par certains côtés la bizarrerie des productionsdéséquilibrées. I! y a en outre connue une analogie de mécanisme qui se manUt'stcdans l'explosion et t'intcnsite de quelques manifestationssupérieures. La biographiedes hommes de génie a renforce l'argumentationen les montrant fréquemment atteints do tares nerveuses, d'ctrangetes ou de bizarreries. Hift(i) a résume comme suit les raisons invoquées par les partisans du génie lié à la dégénérescence « Les arguments, dit-il, sur tfsqusts on se fonde pour considérer comme développement maladif toute activité intcttcctuctte emincnte, géniale, bien supérieure à la « saint; moyenne », sont surtout les suivante M 1" La rareté relative de la transmission du génie et du grand talent a travers plusieurs générations » 2* La présence fréquente des signes de dégénérescence cbcx des hommes de génie; » 3° La présence chcx des hommes de génie de formes abortives d névroses et de maladies mentalescomptâtes; » 4° L'apparition fréquente d'accès de génie dans tes cas de folie comptete et partielle (mattotdcs) comme conséquence directe de la maladie mentale. » L'auteur, avec un grand sens critique, examine ta valeur de ces difterents arguments. Nous ne pouvons que renvoyer à cette discussioncomplète et souventtrès judicieuse. A notre avis, toute définition un peu claire et précise du génie devrait précéder t'examcn du problème. Le génie n'est pas un acccs d'intuition momentanée.ttne peut, d'autre part,secaractériserpar t'étrangetédet'idm' ou t'inéditde l'acte; le succès est loin d'être la pierre de touche du génie. Les hommes de génie ne sont pas tous ceux qu'on décore de ce nom. Le génie n'a pas le droit d'être inutile, erroné, ou nuii-ibte; les apôtres, (t) HmT. La pht~o~tedf<'«t'r Paris, <??. tes guerriers, tes artistes de t'intrigue et de !a politique sont rarement des génies. Cette faculté maîtresse exige deux qualités essentielles ta durée dans l'action et la vérité dans la conception. Et nousoserions presquedire, contrairement A t'opinion traditionnolle, que le génie est avant tout durable, régulier et méthodique. Le génie est vrai dansses conceptions surtout, et ceci réclame quelque explication, La vérité d'une conception réside dans !e degrd de réalité des choses qu'cttc synthétise et résume. Elle est J'apanage des systèmes qui traduisent la nature~n s'inspirant de ta subordinationet det'cnchutnement des pttcnotneues.Tout ce qui sort de la réalité et vit d'une vie factice n'est ni vrai, ni supérieur, ni durable. L'oeuvre génialese marque donc avant tout du sceau de la vérité. Le génie s'inspire des faits et reste pour ainsi dire les yeux fixés sur eux. JI découvre des rapports nouveaux, mais authentiques, entre tes choses. Dans les arts comme dans les sciences, les génies sont ceux qui nous ouvrent les yeux sur ce qui existeet sur ce qui passerait inaperçu sansleur clairvoyance. Le génie ou ref!ète les choses dansune forme ptus saisissante ou plus déticate, ou pénètre les relationsde ces choses entre e!!es pour lestraduireen loi. Quiconque découvre une nouvelle méthode, une vérité nouvelle, fait un acte ptus ou moins génial. Et le génie se constitue d'une série d'actesde ce genre. Nous avons déjà abouti à des conclusions analogues.Messieurs, a propos de l'imagination et de t'équitibre.Rappetcx'vous ce que nous avons dit en ces circonstances; et te rappel de nos déductionsd'ators vous permettra de résoudre avec quelque clarté les rapports du génie et de la dégénérescence. Le génie est réquitibre par excellence, il traduit les impressions ambiantessans troubler les rapports des réalités par une désorganisation préétabtte. Entre ta nature et l'intellect ne s'interpose aucune de ces causfs de perturbations émotives qui vicient les relations du inonde et de l'esprit. Entre t'écorce et ta périphérie, il n'y a pas de ces commutateurs déréglés qui dévient tes courants et détruisent les associations extérieures. L'équilibre génial est la synthèse des équilibres. !) réctame l'équilibre préalablementpériphérique, et Hirt l'a démontré admirablement en ce qui concerne l'art de la peinture. H réclame plus particulièrement t'équiiibre emotionne! chez le poète et t'équitibre intellectuel chez le savant. <fais il exctut le déséquilibresous n'importe laquelle de sesformes. Le déséquilibré associe mal, démesurémentet irrégulièrement.H interpose entre son intelligenceet les faits toutesles tares qui te caractérisent. Les voies sont barrées aux réatités dans leur ascensionet teur association vers tes régionsfrontales en une synthèse a ta fois vraie et durable. Et si parfois quelque sentier semble rester libre, ce qui en sort manque do largeur et de force. L'idée d'aujourd'hui est du reste sans lendemain et l'instabilité mentale ne met à son service qu'un intellect dépourvu des qualités nécessaires aux œuvres de longue hateine. Le génie vrai n'a donc rien à voir avec t'emotivité et l'intellectualité morbides. !t en est )a réfutation définitive. Et cette conception du génie ren<brce encore notre démonstrationd'un équitibrca)fectif,_émotionnet, comme condition indispensablede l'équilibre de l'idéation. il démontre la dépendance de l'intellect vis-à-vis du sentiment et de l'instinct, la subordination du conscient a l'inconscient,de t'écorcc aux centressousjacents. r l! traduit, comme toute manifestationnormate, l'unisson de l'être et du milieu. C'est un cas particulier et supérieur de la grande loi général de l'adaptation des choses entre elles. Car, comme le disait trèsjudicieusement Warner (t) tout récemmentencore, « la fonction intellectuellenormale est en parfaite harmonie avec tes conditions ambiantes,tout simplement parce qu'ette est sous la dépendancede ces conditions mêmes et qu'elle est en réalité créée par elles Nous en avons uni, Messieurs, avec h's stigmates sociologiques de nos émotifs. !t nous reste, poursuivre le programme habituel, à vous parler des caractères génériquesde la dégénérescence, c'cst-a-dire de l'impulsivité et de t'hérédité. L'impulsiviténe peut nous arrêter elle est chaque ligne de cette étude. Tous nos émotifssont ou des impulsifs ou des candidats à l'impulsion. Chez eux, la réaction suit toujours de près l'action. !ts appartiennent à la seconde catégorie des impulsifs, à ceux donl l'impulsion traduit t'hypcresthésiedes centres réceptifs, l'hypertension des centres moteurs et t'asthénicdes centresinterférents ou inhibiteurs. Mais t'héréditénécessitequelques considérations ptus développées. L'émotif est fréquemmentun héréditaire, et nous lavons vu, en ce qui concerne les névroses dontson émotivité peut n'être qu'une forme larvée, hériter des névrosés et de leurs troubles. Maiscertainesécoles distinguent nettementtes névroses des manifestations de l'impulsivité, (le t'émotivito et de Fintettectuaiité morbides. Nous avons à diversesreprisesinsisté sur ces distinctions.Pources écoles, t'hérédité intervient alors sans t'intcrmédiairc de t'épitepsie, de l'hystérie, de la neurasthénie,mais d'une manière directe, en créant la prédisposition sans cesse active aux ditTérents syndromes de la dégénérescence. L'hérédité ainsi comprise est cette qui domine dans la conception du groupe des héréditaires dégénérés elle n'abandonne jamais ses droits, et même dans la folie, elle affirme son existence, son influence toute particu)i<)'e. Tout cela vous a été dit des le (t) WMXCK. Der!)tt<'«<!<«a<<~)t«'r&K<<(THf! Jomx. OFMKfï. SCIENCE,1893.) début de nos conférenceset nous croyonsinutile d'y rêvent! Mais il est une autre façon d'envisager t'ttérédhé. Nous venons d'arriver à ce que nous avons appelé les limites de t'émotivité morbide. Nous avons trouvé aux frontières de notre groupe des dégénères,dos individus dont le déséquitibro était à peine marqué. Sont-ils déjà marqués, ceux-là, du sceau det'hérédité?f Les observations seules peuvent trancher la question. Nous croyons que te déséquilibreporté à cette limite extrême peuts'acquérir, comme peuvent s'acquérir tes fbnuestea ptussupcrtieiettes des névroses asthéniques et de ta ncurasttténie en particulier. Nous aurons à vous exposer dansquelquesinstantscommentnaît te déséquilibre,tout comme nous vous avons indiqué de quelle manière s'acquiert parfois la neurasthénie. Cette démonstration d'aujourd'hui contptétera l'autre. Maisau préatabtc, pour en finir avec t'hérédité, une dernière question Ces déséquilibres, A peine marqués et qui semblent acquis, peuvent-ilsse transmettreet leur porteur taire souche d'héréditaires? La réponse a cette question est dictée par les faits. Dans un grand nombre de phobiques,d'émotifset d'impulsifs, on ne retrouve qu'un trouble à peine marqué chez l'ascendant, une habitude drôle, un tic, une bizarrerie. Le père d'un des impulsifs tes plus curieux de Magnan n'avait d'autre particularité anormale que celle de s'essuyer avec une peau de lapin. On constatefréquemmentl'existenceexclusive d'un penchant exagéré vers la boisson, tes femmes DU le jeu. Le déséquilibre ancestra! ne se traduit parfois que par une sécheresse du copur et des sens, par l'avariceou la prodigalité.Et cependantt'influence héréditaire est indiscutable. Nous avons pu en acquérir la conviction par des observations personnetfessuffisamment nombreuses. Fréquemment nous avons retrouvé dans le fils l'aggravation manifeste, éclatante d'un déséqui!ibr<*

<ncestra! à peine perceptible.Chex !'ascendant, tout un cortègede quatités

semblait masquer la tare; elle apparaissait indéniable dans le fils privé <ies éléments pondérateurs paternels. !t n'y a pas que tes propos des enfants terribles qui, dans les fils et tes fUtcs, trahissent pore et mère. Le détait peut être accessoire, insignifiant,sa valeurabsolue n'en est ni moins sûre ni moins caractéristique. Mingaxzini (4) et Bérillon ;2j viennent d'insister sur la signification d'habitudes et de coutumesque tour banalité ou leur génératitd semblait devoir indéfiniment soustraire au domaine dégénératif.« Plus nous irons, dit t'iogcr ~), dans un sens a peu prés analogue, plus ces faits frapperont tfs esprits; plus nous comprendronsl'importance révétatriced'un de ces petits riens que nous nous contentons encoredéqualifiernégligemmentde tic, d'originalité,de bizartt) ~fINGAZZI~I,Sur ln urrrrricde! CUllct'liOHfte)'.ill, Ut FKY.Sr.AT/lIA, (!) MtXSAXZ~t. ~M~/<! MftMM <'(~/<'<<WhV.<)!tV. MPBKXCATH'A.\ot. \'01 XIX,)t. (2t Mnx.t.oN, f,'oH~c/«~/K~/«'. (REVUEM t.'«VMnT<s))H.j(tti)pt 1893.) PtocHH, La Mf< ~t~. Paris, it93. rerie do caractère, de manie. » L'inteHect et l'émotivité morbides du descendantsont donc autant de signesirrécusablesdes faiblesses et des lacunesde l'intellect et du sentiment de l'ancétre. Ma!s de quelle façon s'acquirent donc ces tares intellectuelleset omotionnettes?guettessont les origines de t'émotivité morbide! Cette question, pour être étudiée à fond, devrait être précédée d'une c!Msincatio~de&émotions, d'un exposé de tcurs origines et de leur évotution. La classificationdes émotions a préoccupé un grand nombrede phitosophes. Bain résume, dans un appendice, les systèmes de Reid, DugatdStewart, Hamilton, Kant, Herbart, Wundt et d'autres. Cesclassilications s'inspirent de vues psychologiques et délinissent des mots bien plus qu'eUes ne traduisent des rëatitës biologiques. Bain (1), plus physiologiste, s'enbrco au début de distinguer les sensations, qu'it regarde comme simpleset premières, et les émotions, qu'il qualifie de secondaires et de composées. !t indique assez nettement la nécessite d'appliquer aux sentimentsles lois de l'associationdessensations;maisil s'ëioignedécès principes physiologiquesdans la répartitiondes émotions. Il considèreonze formes principales de l'émotion l'amour, la colère, la crainte, la propriété, !c pouvoir, l'orgueil, la vanité, la charité personnelle, la science, la beauté, le sentiment moral. Spencer (2) a, le premier, dans son œuvre vcritabtemcntgéniale, tenté d'expUquer la genèse de l'émotionpar tes théoriesde l'évolution. Il retrace le programmed'une étude de l'émotion,basée sur les donnéesesscotiettes de la biologie. L'émotion, selon Spencer, devrait d'abord s'étudier travers les différents degrés de l'échelle anintate. Il serait nécessaire d'observer quelles sont celles qui paraissent !c plus tôt unies à l'organisation la plus interieure, à l'intelligence la moins développée; il faudrait ensuite examiner dans quel ordre naissent les émotions à mesure que l'organisation devient plus riche, et enfin comment elles se lient aux différentes conditionsde l'existence. Cependant le grand philosophe anglais nous semble avoir abandonné ce programme dans la subdivision en quatre classes qu'il préconise. H parait confondre le mo'te selon tequ~t les émotions parviennent à la conscience avec teurs caractères distinctifset spécifiques. !t fait du plaisir et de la douteur en générât h's éléments t'ssenttcts de sa première classe. H passe ensuite des émotionsles plus générâtes aux émotionsspécialisées, sans tenir compte de leur origine évolutive. Il termine par tes émotions les ptus hautes, cettfs qui ont pour objet la justice, qui nous semblent plus près du domaine de l'idéation que du domaine de t'émntivité. (t) BA)N. Les ~)M<M!M <o Mton~. Paris, i88S. (2} SpEKCER, Pn'nctp&!(&'p.«/<«'. Paris, t87! Nous avons d~& dit en divers endroits comment nous comprenions` t'ëmotion, son origine, ses subdivisions, son importance,son mécanisme, voire morne sa localisation. Nous rappoHons encore ces caractères au début de cet entretien. Une ctassincation <!e t'émotion ainsi detmie devrait rechercherles états émotifsliés directement aux satisfactions des trois ordres de besoins qui régissent t'activa individuelle et sociale, Puis il serait nécessatredoplacer dans un second groupe les émotions composées, qu'on opposer.tit aux précédentes, tes émotionsstmp)c' Les émotions composées résulteraient d'une association,dans des degrés déterminéset variables, de chacunedes émotions simples. On créerait ainsi, tant dans les émotionssimples que dans les émotions composées, une sériation qui les disposerait d'après t'ordredesnécessitésqu'elles résumentou traduisent. Nous ne pouvons qu'indiquer ces vues pour rapprocher l'étiologie de l'émotivitémorbide des causes de !a dégénérescence telles que nous les avons exposées dans notre tableau général ainsi que dans l'analyse des causes de la neurasthénie par laquelle nous terminions t'étude de cette névrose. C'est, en somme, le même cadre, mais il faut t'étondre au de!à des causes de la neurasthénie,car t'emoiivitéet t'intcttcctuatité morbidessomblent à la fois ptus vastes et plus subtiles dans leursformes que la névrose dûment caractérisée. Aux considérations dévetoppces lors de la neurasthénie, il est nécessaire de joindre l'étude d<ts causes individuelles et des causes généralesde t'émotivite morbide. Les conditions individueties de !'cmotivi!é morbide tiennent tout d'abord à ce qu'on pourrait nommer le coenicient de la résistancede t'individu vis-a-vis des perturbations émotives. (Je coetliciont est une notion complexe, Il n'a rien à voir avec la formule psychique ou intellectuelle, ou tout au moins il est loin d'être compris entièrementdans ta somme des attributsqui résument!'intct!ect. Bien des facteurs importants de ce cootlicient peuvent être des causes d'infériorité psychique. Tout en constituant des résistances à l'émotivité, ils réalisent parfois des causes d'intériorité sociale. Ce coefHciont individuel se synthétiserait en grande partie par une !arge interprétationdu carMctere. A cOté du caractère, il y aurait A considérerdans l'individu la solidarité primordiale de ses divers équilibres, Car les désordres de l'un d'eux peuvent avoir raison des autres, alors que ces autres étaient à l'origine pourvus d'une somme suffisantede résistance. L'émothité peut naître en cMet de troubles périphériques prolongés et intenses, comme et!c débute parfois par des désordresdu sentiment ou de l'intelligcnce. La nutrition etses divers modes interviennentensuite dansla réatisation de l'émotivitéindividuelle.Les centres nerveuxsont, ainsi que nous te ver rons, régulièrementsoumis à des deséquiHbrRS nutritifs. Le déséquilibre fonctionnel chronique peut succéder au déséquilibre aigu passager. Un système nerveux se réparantincomplètementpendant un certain temps, réalise une cause d'émotivité morbide. Le tempéramentconstitueun facteur essentiel dans la genèse do t'émo' ttvité morbide. Les arthritiques, les goutteux, tes rhumatisants, tiraiités par des maladies intermittentes, à la merci des moindres perturbations atmosphériques, arrivent tacitement à t'impressionnabitité maladive, début d<* t'émotivité morbide. Ces rapportsdu tempérament et de t'émo. tivité ont d'ailleurs été déjà mis en relief dans t'élude des relations de ta diatbese et de la nèvropathic. Nous avons, en un grand nombre d'endroits, développé les tiens de parenté de la famille ncvropathiqueet de la famillediathcsique. L'affaiblissement,la maladie peuvent créer de toutes pièces l'émotivité morbide, comme ils peuvent faire ce qu'on appelle un héréditaire héritier de tui-méme. Les traumatismes, et particulièrement tes traumatismes crâniens. engendrent parfois des états émotifs. Dans cette classe des traumatisés rentrent tes malades étudiés par Lasèguc ~) et auxquelsil a donné le nom de cérébraux, dénomination fréquemmentrépétée et appliquée à contre-sens des idées du maitre français. Le sexe joue un rote dans t'étiotogie morbide émotive. La femme est naturellement plus portée que l'hommeaux sentiments outrés; elle se trouve à ta merci, du reste, d'une organisation où sont accumulées les conditions d'épuisement et d'irritabilité qui créent si facilement t'émotivité « la menstruation, la grossesse, les couches, la lactation,la ménopause, qu'cttc arrive rarement doublersans encombre, dit Cullere (2). S'anranchit-otte par le cétibat de quelques-unesde ces opportunités morbides, ce n'est que pour subir les détestables influencesmorales qu'exerce cette condition sur l'ensembledu système nerveux. » Depuis Guislain(3), les relations entre tes lésionsde l'utérus et certains états émotifs sont souvent signalées. Berthier (4), dans un livre peu cité, maisremarquablement documenté, a mis en lumière les rapports de la menstruationavec les maladies nerveuses et mentales. Dernièrementon faisait même de toute période menstruelle-un accès d'émotivité superficiettc. L'âge influence les conditionsde Fémotivité. L'émotion est restreinte ou nuttc chez t'enfant; ctte se développe avec la poussée sentimentale (i) LASÈGUB,Ë««~M~!< Paris, <884. (2) CULLEBE,JW~MMttM 6< tt~ro~. Paris, <887. (3) GMSLAtK, P/tf~!OpO</M<M.i838. (4) BERTHtM,BM névrosestMtM~M~Paris, i874. de ta puberté; e!!o s'exalte aux résistances, aux excitations de t'existenco; elle s'anaibtitavec !a satiété, l'apaisement desfonctionset t'airophie organique. La profession constitue un agent important de t'emotivite; it en est mêmequi la réclament d'une manièrennperieuse. Los arts, la littérature, la tribune nécessitent un appel continu t'cmotion. D'autres formes de l'activité, comme les spéculations ou la politique, ta font naître et !a subissenttout aussi regunerement. Les conditions de la vie do chacunde nous sont des sources d'émotions. Les ïNatheursqu!nous frappent minent tentement notre res!s!ancc !ndtviduelle. Cette résistance, même chez les plus forts, n'est pas iitinutco, et l'on a vu les plus solidement trempéstomber vaincus dans la lutte contre une adversitépersistante et implacable. n n'y a pas jusqu'aux cond<t)onsc!)n)atén<;ues qui, pafdc~ré, n'arrivent à réaliser les débuts de l'émotivitémorbide. Le milieu physique joue très probablement un rôle considorab!e dans !'ëtat de tens!on de nos centres et de nos nerfs. Nous emmagasinonstes excitationspar toute !a surface de notre corps, et cette répercussion continueet inconsciente de la périphérie vers les différents territoires de l'axe enc<!pha!o-mëdu!!ah'c est une des conditions de leur activité. Les cas de sommeil par suppression des sensibilités générâtes et spéciales prouvent manifestement !'intervention des impressionspériphériques dans J'activitë de nos appareils centraux. Mais to milieu interne peut particutHerentent intervenirdans la genèse de l'émotivité. Nous avons, à ptusicurs reprises, insiste sur l'espèce de tension nerveuse que l'élaboration viscérale fonctionnelle entretient dans Paxecercbro-spinat et particulièrement dans les ganglions de la base. L'interventiondessensations internes dans !a genèsedes émotionsvient d'être mise admirablementen relief par M. P. So!!ier ~). H ressortdes expériences de M. Sollier que l'idée est incapable d'engendrerl'émotion, !orsqu':<u préa!abte, par suggestion,la perceptiondes sensationsinternes a ëteabotie. II semblerait doncque l'asthéniedes centres émotifs provient directementd'une interruption des perceptionsinternes. Ces perceptions seraient, par conséquent, tes conditions indispcnsabtesdu fonctionnement des centresémotifs.Et il n'y a pas que les élaborationsviseëratesrégutier<'s qui doiventntrer en ligne de compte dansla genèse da i'ëmotivne normale et morbide. M. le professeur Megcr enseigneque, dans tes mutttptes points de départ que nos organes peuvent offrir aux perturbationsfonctionnelles. il y a lieu de tenir compte de (acteurs essentiels. Ces facteurs sont relatifs à la longue évolution morphologique de l'appareil en cause. Nos organes essentiel nous viennentsouvent de loin. Ils (i) P. So!.HBtt, ~ecAcre/Mi!~K~* les fappor~ ~Mo~pa c/ <~ &! .<cH.t<M~.<!u:Vt'B MtMsofXtQUE,mars 1894.) subissent, au cours des premiers temps de notre vie embryonnaire, des transformationssuccessives,et le nombre et l'importance de ces transformationscréent déjà entre nos viscèrescomme une hiérarchie par ordre d'ancienne et de lignée anccstrate. Mais ces mutations, tout on nous renseignant l'importanceet {'origine éloignée de la fonction, constituent autant de sources de perturbations. Plus les métamorphoses sont nombreuses, plusil y a Heu de redouter!ea anomatiescttcsmatformations. Et ces facteurs pourraient bien intervenir pour expliquer non seulementt'origineparfoisviscérale de certains états émotifs, mais encore pour élucider (tes mécanismes morbides et particufièrement t'inuuencc considérable de nos fonctions les plus anciennes et les plus indispensables ta nutrition et!a reproduction. Toutefois, il ne faut pas plus ici qu'ailleurs limiter les réactionsaux seuls facteurs individuels. Le milieu social joue un rôle essentiel dans notre évolution. Nous avons insisté jadis, lors de l'exposé des facteurs do la régression.surt'inttuonccmu!tip!cdescausessociologiques. H y aurait lieu de reprendre cette étude au point de vue tout spécial de la genèse de t'Onotivitc~morbide. Nous avons déjà rappelé le tableau trace par Maudstey d'une manière magistraledans son étude des causes de la folie. Ces chapitres du grand anéniste anglais sont empreints d'une haute phitosoph!<* et ils s'imposent A la lecture de tous ceux <tui ont le soucide leur santé ïnorate. Nous ne tenterons pas de suppteer par un résumé pute et sans relief aux études vivantes et pittoresques de Maudstey. Quant aux données particuti~res que nous aurions vous signaler, ('<'& visentspeciatument cette évolutiondu besoin fréquemmentsignalée. L'évolution du besoin crée les habitudes, facteurs importants de la vie individuelle et collective. Elle élabore dans les centres des tensionsqui poussent à l'extériorisation, à faction. Elle est ainsi à l'origine de l'activité, elle entendre tes satisfactions comme elle crée les compétitions,les ambitionsinsatiableset prépare les déceptions et les dépressions iinates. Et tout cela d'après un mécanisme bien simple et toujours te même. L'excitation qui, répétée et démesurée,aboutit it l'épuisement; !a dépression qui symboliset'épuiscmcntmomentané,la fatigue d'un moment; les dépressionssuccessives engendrantun épuisementchroniquequi est t'esscnce même des névropathies. Ce sont les épuisements non suivis de réparationsqui créent l'émotivitécomme ils sont a l'origine de la fatigue, ainsi que des divers déséquilibres. Et c'est à l'aide de ce mécanisme que l'activiténon pondérée détermine la dépression,condition essentiellede t'emotivité morbide. On a dit qu'une dépression était au fond de toutes les manifestations do la folie. Elle est au début de t'émotivité morbide sous toutesses formes; elle préside d'une manière indéniableaux impulsions ettcs-mémes. Mais moins prononcée, superficielle et intermittente, !a dépression virtucHc est à t'origine des « états d'âme » que décrivaitsi magistralement it y a quelquesjours le professeur Landouzy (1). Car« dans la lutte pour la vie, dit Landouzy, ne deviennent vraiment décourages, déséquilibrés et surmenas que ceux-là seuls qui sont décourageâmes, deséquitibrabtea et surmenabtes M. four quotqucs'uns de ceux-ta, tombes sous tes coups de l'adversité, combien n'y ona t'it pas vers qui nous reportons !es yeux avec UHM constante et pieuse émotion, et qui saventsous!c choc des plus poignantes et des plus immérités déceptionsrester t'ame haute etsereine, t'csprit <ermo et lucide, i'intettigence sans cesse active et comme retrempée par Jo matheurtui-méme' C'est ({U'en effet, Messieurs, !a <!ep!'cssion taciic ot sans reaction tient de près ou de loin dëjA à !'heredit<! et A !a prédisposition. Quctics que soient la fragilité et t'instahitite de ces tendances, leur origine remonte souvontaude!ade!'individu<jjuicn est porteur. Toutefois, hâtons-nous de dire qu'i! s'agit d~s tors d'une prédisposition utténude, dont nulle forïnutc ne peut préciser tes caractères et i'intcnsitë;qu'i! faut enfin h'nvisagey comme virtuoHc et intimement subordonnée aux circonstances. Et nous voici de nouveau,par cette dernière considération, aux prises avec t'éterne! problème do !a prépondérancedu milieu et de l'organisme. Pas plus ici qu'ailleurs, i! n'est susceptible de solutions genéraics. Nous ne rééditerons pas, d'autre part, ce que nous avons dit précédemment à son sujet. Ce problème, c'est celui de tu vie ene-meme, répéterons-nousà nouveau, et ta vie ne sounrc point de dissociation et ne permet pas de distraire l'organismedu milieu dans lequel il évolue. Mais pour avoir ramené a ses éléinents uitimes et derniersla question des origines de t'ëmotivitcmorbide ~ui forme te fond des déséquilibrements émotionnels et intellectuels,notre tache n'est pas terminée, n nous reste, ainsi que nous l'avons (n'quenuncnt pratiqua en d'autres circonstances, ô pénétrer plus avant te mécanisme (te chacun de ces desequiii* brements. Nous devrions reprendre p:n' te nx'nu les diverses phobies et vous tes montrer même dans leurs processusindividuels,retins origincticmeai aux conditions générâtes de t'activité normale. Le (tétait d'une pareille étude nous entrainerait trop loin. Nous avons, du reste, déjà pris soin, au cours de t'expose des dinërentes phobies, de vous signaler de temps à autre leurs points de contact avec des formes analogues, inhérentes pour ainsi dire a t'état normat. Ces phobies ne sont sou vent que t'exageration d'une manifestation instinctivephysiologique; cttes ne se distinguent d'ordinaire que par teur durée, leur intensité et l'absence, la pénurie ou la banalité de tours motifs. Mais toutes, elles (!) LANOouzv, t<M(/'cKMr/«r<M~'Kr.!<&«fra~M~M.Paris, 1894. ont leur source môme & l'origine de nos émotions normales. La pour des espaces, sous toutes ses formes, n'est qu'une des manifestationsde l'instinct de conservation. Au début do la vie, tes mécomptes de notre équilibre instable l'introduisent inconsciemmentdans nos centres; elle s'y associe avec des réminiscencesdésagréables, avec des perceptions douloureuses d'abord, avec des appréhensions ensuite; elle disparait au fur et à mesure que t'oxpérionee nous donne conHanec on nos organes; mais elle peut rester implantée en nos cerveaux comme un vestige embryonnaire d'une évolution psychique entravée. tntcnse,n)te se réveitlera à tout propos; atténuée, virtuelle, elle réclamerale concoursdes circonstancespourrégneren mattressoet dominerla vie émotivetout entière. C'est ainsi que certaines peurs du vide n'ont débuté qu'après un événement terrinant. C'est t'assot'iation du danger connu avec la sensation du vide qui engendre l'émotion morbide et domine l'individu. Cétineau (~) rapporte le cas d'un médecin qui fut pris d'agoraphobie partielle à la suite d'un événement oit il taitiit se trouver précipité dans le vide. Bien des phobies relatives à l'eau, au feu, au sang, a la maladie, pourraient trouver t~ leur explication. L'exemple de Pierre te ~rand est démonstratif à cet égard, tt ne serait pasditticite de muttiptier les observations où la phobie, la tente peut-être, ne s'attirma que sous t'cmpiredes circonstances et par une véritable toi d'association. Quant a celles qui, tout aussi instructives,seraient nées sans raison, il faudrait y voir l'indice d'une désequitibration plus prononcée, puisqu'elles auraient leurs racines soit très loin, non seuh'mcntdans la vie individuelle, mais peut-être mcmc dans t'évotution ancestrale. Toutes ces phobies dériveraient de près ou de loin de la peur de la douleur, qui a pour fondement ta peur de la mort, taquettedérivant ellemcmc de l'instinct de conservation, forme de ce dernier une sorte de trait d'union entre toutesces peurs morbides. Quant aux autres phobies, leur mécanisme plus complexe serait a examiner individuellement. Et nous sommes convaincu que, de près ou de loin, et très souvent par des voies assez rapides, elles apparaîtraient comme dérivant du fonds instinctif qui domine notre existence. Leurs non*sens, leurs contradictions même sembleraient encore s'en déduire normalement. Une sorte de démonstration partielle de cette dernière allégation vient de nous être donnée par Nicoutau (2). Rien ne parait, en enct, plus paradoxal que le suicide d'un thanatophohe.Et cependantrien n'est aussi fréquent que le sentiment qui l'explique. Ce sentiment, que Nicoulau désigne du nom d'appétence anxieuse, c'est celui qui nous prend tous à un moment donné quand une attente énervante nousa tenus long- (t) GÈt.tSEAU, Ut'ti~Ma~tf~. Paris, i8M. (2) Ktcon.M:,T/<Mtn/M~<'<M)<'M<(A~N. MÈD.-pstcno). t892.) temps comme en haleine. Quelle que soit la solution, nous désirons alors en finir, et ta reatite, fut-e!io mcmcpénible et douloureuse, nous paraît prefcrabte & t'angoissanteappréhension.Le thanatophobesefëfugiedans la mort pour en finir, lui aussi, avec cette continuelle anxiété, née de l'attente continue d'un événement qu'il redoute. Même tes phobiestes plussuperHciettes,ta peur des foutes, des cohues, des réunions, naissent ainsi d'appréhensions ptus ou moins motivées, de sensations avant la lettre, de rappels dechoseseprouvëes, avec une intensité qui leurdonne tecaractere de ree!!csperceptions. Et c'est dans ces anomalies, ces perversions de la sensibilité émotionnelle que gît le déséquilibre. Quant à rechercher plus profondément leurs origines organiques en dehors des origines générâtes de t'ëmotivitë morbide, il n'y faut pas songer. La raison de ces hnpress!onnobi!itesmaladives, de ces associations vicieuses, de ces perversions de ta sensibilité, nous échappe. Les unes peuvent tenir des désordres viscéraux, périphériques, <'t les autres ne retevent peut-être que de causes fonctionnellesou cie perturbations nutri' tives. Les rechfrchcs contemporaines sottbtent ptus particulièremont s'inspirer desidëcscutiscsparBoucharddans tedomaint'dcia patttotogie ~cncratc. Cette préoccupation de l'auto-intoxication comme source des états nevropathiques, nous l'avons déjà retrouvée lors de nos étudesdu mécanisme des névroses; nous vous t'avons signalée au sujet de t'ëpilepsie, de t'hystcrioet de ta neurasthénie;nous la rappelions dernièrement encore A propos des impulsions morbides nous l'avons rencontrée, s'introduisant dans le domaine de ta folie, ot il est probable qu'elle prendra bientôt possession de la collectivité tout entière des alièneset des déséquilibres. Nousaimons & croireque cesrecherchesne serontpasstérileset qu'elles éclaireront ta formule nutritive individuRttt'. Mai! quettes que soient leurs futures destinées, nous tenons a vous prévenir d'une chose c'est que, pas plus qu'aucuneautre solution unilatérale, ettes ne vous apporteront des solutions complètes et fermées. Au delà (t'ettes-mutnes et de leurs données, fa prédisposition, avec ses inconnues et ses facteurs, restera, douant les explications faites d'un seul élément. Eût.on même, supposition presque ridicule, découvert les toxines de nos phobies, il resterait encore à nous dire tes raisons de leur origine et le mécanisme de leur action. Et, finalement, ce serait un problème du genre de tous ceux que nous avons débattus qui se poserait à nouveau. Kous aurions intégré !a formule, intercalédans ta chaîne un chainon nouveau; mais le circuitsubsisterait avec tousses caractères. Les mécanismes psychologiquesdont nous nous sommes inquiétés'imposo'aient quand morne à notreattention. Ces mécanismes, qui resteraient vrais alors qu'i! faudrait les déplacer des centres où nous tes avons localisés, ne seront nullement anéantis par les nouvelles découvertesbiodumiques. !~sfuturs agentstoxiques, fussent-ils autre chose que des conséquences ou <)cs concomitances,n'onlveraiontfi nos seriationsrégressives aucune de leurs significations, car leur vérité dépend avant tout de la réalité tics taits qu'cttes traduisent. Et ces faits qu'ettcs retient subsisteront dans tenr systématisationet tem' hiérarchie, maigre tes explicationsrnouvelles. Notre formutu de la personnalité humaine, (tans sa double conception de t'organismo et du miliou, reste donc réelle et donmtivc. La vie nous apparait toujours t'omme une réaction entre l'individu et le monde pxtc' rieur, quels que soient les termes do t'equation qu'one reatisc. Dans une tctte conct'ption, t'indh'idu ne perd rien de ses attributs, et les sériations individucHcs retativctnent a la resistanc' :'t la tendance évolutive ou involutive subsistent dans tous les cas. Et t'importancc des causesambiantesrestera vraie de son cote, quoi qu'il adviennede la portée des nouveaux facteurs individuels. Mats nous voici arrivés,Messieurs, au dernier terme de cette étude. Nous avonsramenéla dégénérescence,dans ~es formesinitiales et suprficic!tcs, aux frontièresdR l'activité physiologique. De même que nous trouvions jadis la vie normale aux contins des manifestationsrégressives, de même nous rencontrons aujourd'hui le mécanisme physiologiquegénérât au fond des divers mécanismes dëgénë' ratifs. La dégénérescence nous est apparue comme réalisant dans la collectivité cette loi de régression née de l'étude des perturbations intellectuelles les plus e!evees. Cette loi do régression, nous l'avons vue nous expliquernossëriationsindividuelleset, dans l'individu, régler l'évolution et la superposition des stigmates. Cette loi de régression, il faudrait la montrer active et réelle dans le monde des émotions comme dans le monde des idées. Nous tirerions de ces études do nouveauxrenseignements. L'adaptationdont la régression marque les reculs nous apparaîtrait à nouveau comme le critérium dennitif de l'évolution sous toutes ses 'formes. La stabilité que traduit l'adaptation pourrait nous fournir, de son cote. des sériations déjà entrevues lors de notre étude générale des équilibres.Tuckc(i) vientde montrer, en effet, la régression caractérisant l'évolution de la folie, la stabilité des facultés se montrant d'autant plus précaire que ces facultéssont moins anciennes et d'origine plus récente dans t'évotution individuelle et radicale. Nous finirions par rendre à vos jugements des critériums solides, émanés des faits, au moment où les anciennesdistinctionssemblents'etïbndreret disparaître.Et ce serait justice. (t) TueKB, Lesoriginesde la /bfM. (AMER. iouRS. OF H<8A!!TY,i892.) Car nous sentonsbien que nous ne pouvonsnoussépareraussi brusquement et qu'il nous reste quelque chose & vous dire. Nous venons de dépeupler un pou notre esprit do croyances dites consolatrices, encourageantes et stimulatrices.En place do tout ce qu'elle a fait disparaitrede vos consciences, la science ne trouve-t-elle donc rien qui puisse remplacer l'appui morat des convictionsébranléesou anéanties? La science, en revêtant nos origines, éclaire nos destinées. Etio nous montre t'adaptation comme !o terme dennitifde t'ëquitibre. Elle nous indique notre voie. « tt est clair,. dit Maudstey ("!), que !a grande anaire de la vie sera do s'adapter a son espèce. On ne peut s'empêcher de !e faire dans tes formes les plus grossières des sociétés primitives, et le contrôle de sa propre passion,sous la crainte des effets secondairesde la passionde son voisin, sert de base solide à une sorte de sentimentsocial primitif; mais dans tes étatssupérieursde t'organisme social, nos rapportscomme éléments sociaux deviennent beaucoup plus complexeset plusspéciaux. Avoir de ta sympathie pour son espèce et se bien conduire pour être heureux d'une manière directe ou indirecte, ce sont les conditions essentieites de l'existence et du développement de l'organisme sociat le plus complexe; et aucun mortcl ne peut réussir & supprimer ces conditions. Laissez-le croire, comme it peut le faire, que le jeu de la vie humaine est une triste farce, que lui et ses compagnons de travail ne sont guère supérieurs à des brutes et que, connue les brutes, it mourra bientôt pour toujours; tout cela, en résumé, n'est qu'une vanité et une affliction do l'esprit. La misanthropie n'est habituellement qu'une folie en voie de développement.C'est pour cela que t'humcurquipossède toujours un fonds de sympathie est une qualité plus salutaire et plus ëtovee que te cynisme qui est toujours inspiré par le mépris. Si un individu oublie de se mettre en rapportsympathique conscient ou inconscient avec la nature humaine environnante, il est sur la route, bien qu'il puisse ne pas aller jusqu'au bout, qui mène à ta folie et au crime; it peut être comparé un ëiOnent morbide dans un organisme physiologique,lequel ne peut fonctionner avec les éléments environnants, est un étrangeret doit être élimine ou rendu inonensif par ta séquestration; il est étranger à son espèce et on peut dire avec une égale vérité qu'il est étranger à !ui-mcme parce que c'est ta fonction d'un moi normal de se mettre en accord avec son espace. » L'amour et la sympathiedes autres, l'effort individuel ajouté à l'effort collectif, ta mise en commun des énergies en vue de l'adaptationet du progrès, voità donc la morale sociologique seton la science. C'est t'ancienno morale dont tes religions se sont inspirées parce qu'elle est ta loi même de la nature, à l'évolution de laquelle <'tte est du rcstf intimement (t) MAM)St.EV, ~a ;M<A<~tffie Cesprit.Paris, 1883. liée. « Quelque méthodiqueet minutieux qu'il soit, dit Spencer(4) dans un livre admirable, aucun procéda intellectuel ne parviendra à nous condu!ro à dos solutions précises des problèmessi complexeset si variables do la vie privée en particulier. L'adaptationorganiqueaux conditions de la vie est soule capable de les résoudre d'une manicro complexe. » Et Letourneau (2), dans un ouvrage non moins remarquable,montre la morate définitive s'élaborant teniementau travers des jms~res, des injustices et des calamités du temps présent dans une graduelleet fatale évolution. La science nous tegue les véritables commandements de la nature débarrassésdes préjugésreligieux. Car en même temps qu'elle nous enseigne nos devoirs sociaux, la science nous trace notre conduite individuelle. Elle nous montre que la santé de l'esprit comme la santé du corps, t'équitibre, en un mot, sont tributaires d'un jeu régulier et méthodique de nos fonctions. Elle nous défend d'abuser des unes et des autres; ctto réclame une nutrition sumsanto et réparatrice, une dépensenerveuse, intottcctuettomesuréeet sage; elle ne prescrit le dédain d'aucune jouissance physiologique; elle justifie mômela satisfaction de toutestes nécessitésorganiqucs,et si ette condamne l'abus, elle n'autorise la négation d'aucun de nos besoins. Elle nous commande simplementde maintenir cesbesoinsenharmonioavectasantépour assurer la conservation individuette. Elle nous fait un devoir de garder cette santé adéquate à la nature pour assurer la perpétuation de l'espèce. Et pour prévenir les désordres, empêcherles impulsions, enrayer tes explosions, la science prêche avanttout te travai! Zotaparlait dernièrement du travail, au nom du bonheur et des joies de l'existence. Le travail constitue la soupape de notre vie tout entière; il est le grand distributeur de l'équilibre; il le synthétise, du reste, sous toutes ses formes. C'est te travail coordonné, systématise, qui a présidé à l'évolution de la vie des son aurore. Le progrès n'est que la réglementationde plus en plusméthodique du travail. Et dans ses différents modes, le travail préside aux divers équilibres. !t possède dans ses transformationscomme une réettc hiérarchie. Le travail mécanique,physique est une nécessité pour tous, et la plupart ne songent pas à s'y soustraiM. Mais au fur et & mesure qu'il s'adresse à des éléments plus nobles, le travail devient plus pénibtc. tt prend progressivementt'importance d'un critérium de la valeur individuelle et spécifique.Le travail mental qui symbolise t'équitibrc de l'écorce n'est encore que l'apanaged'une minorité. Et même dans cette minorité, il constitue pour un certain nombre une occasion d'cnbrts et de souffrances. « La pensée, dit Durkheim (:i), est sans doute une source de (t) SpK!<cna, ~<t<Mora~<&</y<'reM/pc!(p<M.Paris, i893. (2) LBTOunNEAU. t.'MM<f<Mt de Hforatc. Paris, 188' (3) DUBKHBtM, La <f<t/nMn du <raM<< MCM<.Paris, 1893. joies qui peuvent être tr~s vives; mais en môme temps, que do joies elle trouble! Pour un probiemerésolu, que do questionssoulevées qui restent sans réponse! Pour un doute éclairci, que de mystères aperçus qui nous déconcertent' ') Mais qu'importe, Messieurs, l'horizon qui fuitsans cesse au delà de nos étreintes? La possession définitiveen toute chose, c'est la satiété et l'inertie, terribles précurseurs de !'cnnui qui nous guette. C<* serait un grand matheur pour la pensée humaine d'atteindre un jour c< s sommets, d'où e!!e no pourrait plus iovor tes yeux vers des cieux inconnus. L'énergieaccumuléecréerait dans nos centres des tensions douloureuses, inaccessibles encore à nos imaginations. Ce serait le martyrologe de l'idée qui commenceraitpour l'humanité. Le travail infini, éternel, c'est un peu comme le salut du monde. C'est exactement le salut des individus. C'est lui qui utilise les forces nées de tous les départements de l'organisme,qui permet l'apaisement des centres hypertendus, qui nous soustrait au Heau terrible de l'ennui, qui nous donne, ia journée finie, le bonheur du repos loyalement gagné et qui peut'etre vient encore plustard, quand toute besogneest irrévocablement terminée, nous endormir dansla tranquille sérënité de la tâche accomplie. Importance de l'étude des dégénérés. Les causes do la criotnaitté '«passantce))M de la dogCnô' roeence. Les théorie:)crimmettef. la théorie classique. Son j'roces. Son erreur capitale: lé libre arbitre. La théorie ahsoiuc. Les re'.pcnMbititesatténuées. h'ectcctisme; te formes. Prins. Pfoat. MMussire. CourtcOc-Sencui). Fouillée. Tarde. Identité indi~iducitcet similitude sociale. tte!it juridiquept délit socio!o(!tq"c. Les dif!!cu)t<'s de l'instruction t)M-<'hotoj;iiuc. t.a préméditation. Atitncna. Les théories nouvelles. Atbreeht. Lombroso. Cotajanni. Dailly et Maudsiey. Uopinc. Carofato. Benedikt Mairo. frimiuel dc(!ner~. L'Ëcotc française.–Mortt.– Morcau de Tours.- t)espine. t'atrct– Lasc~uc.– L't!<:o)e <te Magnan.–Les()<!(;et)<r6sdans te~ j'rbons. L'~cote de Lyon. Les objections à ta théorie dégénérativedu crimine!. L'Ëcote de Fn'i. Les théories pMt. tWistes. Lesobjections aoï théories de t'erri. Le crime est un fait a ta fois btotojjique et social. L'interprétationphys!otoj(iquedu criminel. L'interprétationsociologiquedu délit. L'etfotoj!)e fonctionnelledu crime. L'examen du criminet Les dangers des theor!es rtaMiques. Lp< solutions de la théorie positiviste. La c<'n~eicn< sMi~te. Nous allons aujourd'hui, en guise de conclusionscette longue sërie d'entretiens, t&chcr de mettre en relief les résultats essentiels de !'étude du groupe des dégénères. Ces résultats nous paraissent d'ordres distincts. Les plus immédiats ont trait à l'acquisitionde notions essentielles, d'une application courante, professionnelle. Vous connaissez en en'et de plus prôs, dans leur généalogie comme dans leur descendance, ces dégénères qui dctHcnt par vos cabinets comme ils encumbrentnos hôpitaux et nos asiles. Vous saurez les distinguer, les interroger, et parfois même les expliquer. Vous attribuerez une juste valeur ce que leur hérédité vous apprendra. Les défaits insignifiants d'hier ont pris vos yeux une importance réelle. Vous saurez, dans une manifestation physique ou morale superficielle, retrouver la tare et reconstituer la tnrmute. Vous pourrez éclairer le magistratsur l'imporlancede certainstroubtes, laissés dans l'ombre par ignorance et par routine. Dans une perturbation à peine appréciable pour d'autres, vous arriverez sèment à déceler la dégénérescence en évolution. Et il vous sera possible, élargissant tes débats, de montrer, à t'aide de considérations diverses, tout ce qu'il y a d'inconscient et d'irrésistible dans tes actes des dégénérés. Sachant qu'cllevient de loin, cette tare de dégénérescence, sachant aussi la façon dont ettes'anh'tnc.tansla descendance, vous pourrezla montrersans cesse DEGENERESCENCEEt CRIMINALITE. MESS)BUHS, MX-SEPT!ÉME CONFÉRENCE. active choz le déséquitibré. Et vous ne permettrez plus de ces dissociations injustesqui n'autorisent l'irresponsabilitéque là où la dégénérescencese revête & dose massive. Mais ces premiers résultats do notre étude ont été trop fréquemment exprimés pour qu'il soit nécessaire de les dévetoppor. Nous abordonsaujourd'hui d'autres probiômes.Nos entretiensnous ont amené à des id<!csgénérâtessur!a pcrsoMnatitéhumained'une importance considérable.Car nous ne nous sommes pas seulement cnbrce de comprendre l'homme morbide, nous avons fréquemment cttorctté & interpréter l'activité nofmato. Ces considérations nous permettront d'aborder l'examen des rapports de la dégéuéroscence et do lit criminalité, et en second Heu, de procède)' une étude synthétique de la criminatité dans ses rapports avec la physiotogie, d'unepart, avec ia sociologie, do l'autre. Dans la longue revue qui vient de finir, nous avons souvent attiré vott'f attention sur les rapports entre la criminalité et la dégénérescence. L'occasion nous a été maintes fois fournie de comparer les actes des dégénérés!'actecriminel en général. Nous avons retrouvé au fond de l'un et de l'autre cette impu!sivité dont au début de nos entretiens nous vous disions le caractère spécifique et distinctif. L'étude des dinerents groupes de dégénérés vous a montré ta quote-part apportée par chacun d'eux ù la coHectivité criminelle. t/idiot, le crétin, l'imbécile ont pris place dans le groupe des criminets-nés; t'épiteptiquc, l'hystérique, te neurasthénique fournirent à leur tour et successivement dos etëmcuts à chacune des autres catégories de criminels. t)e temps autre, cette revue nous a permis de vous rappeler quelques-unes des théories émises dans ces derniers temps, soit pour interpréter le crime, soit pour élucider la naturemême du criminet.Cependantcertaines de ces théoriesn'ontété qu'efneurécs, et nous nous réservionsde revenirsur toutes ces questions dans une revue d'ensemble. L'étude actuelle est donc destinée à combler des lacunes et à présenter comme une synthèse des rapportsde ta criminalité et de la dégénérescence. Toutefois elle ne se bornera pas à t'examen de ces seuls rapports. La théorie du criminel assimilé au dégénère est une des vues tes ptus récentes de t'écote anthropologique.Elle constitue une de ses notions tes plus fondéeset les plus scientifiques. Mais son intettigencc réclame des éclaircissements. tt nous parait nécessaire pour ta comprendre de nous livrerau préalable & une revue succinctedes hypothèsesfaites antérieurement sur la naturedu crime et du criminel. Cette revue nous permettra d'abord de rectifier certainesidées et d'en finir avec d'antiques préjugés. Elle vous préparera ensuite à des conclusionsgénérales dont te simple énoncéeût laissé en vosespritstrop d'objectionset de contradictionsapparentes. Cependant, âpres avoir ainsi parcouru te cycle des théories anciennes pour aboutir à ta notion moderne du criminel dégénéré, notre tache ne sera pas terminée. Nous verrons, en effet, que si targe que soit cette notion moderne, quelque étendu qu'en soit le cadre, la criminalité les déborde pour ainsi dire. H est nécessaire, selon nous, pour comprendre cette dernière, de faire appel & des vues plus générâtes. Le crime, quoique s'épanouissant spéciatomcnt en terrain dégénère, a ses racines en dehors de la dégé. nérescence.11 touche de près à la vie normale, il la pénètrem6me et peut, à certains moments,n'en paraitreque l'émanation, ta résultante.Lescauses de la criminalitédépassentcelles de la dégénérescence,se rattachentintimement aux facteurs essentiels de l'activité humaine, quelles qu'en soient la nature et la raison. 11 faudra donc vousrappelerà ce moment une formule que déjà nous avons développée en maint endroit. Cette formule s'enbrce de condenser en quelques termes les tois de l'activité individuelle et sociale. Nous vous montrerons ces lois pénétrant le domaine de la criminalité, tout comme tes donnéesde la physiologiese prolongent et se continuent dans la pathologiecité-même. Quelques considérationsgène. rales visant les réformes réctamées par l'école positive cloront cette revue. Les théories destinéesà interpréter l'acte criminelsont nombreuses, et les point& de vue auxquels se sont placés leurs auteurs sont divers et variés. On peut cependanttes subdiviser en deux grandes classes, et cette classification repose sur la façon dont chacune de ces deux catégories de doctrinesdéfinitle délit. Dans l'une. l'école classique, le délit est le fait d'une volonté libre, agissant.en vertu d'un libre arbitre, soit absolu, soit partiel. Dans t'autrc, le crime n'est plus rapporte à l'expression d'un pouvoir volontaire indépendant, mais est considérécomme l'émanation, d'aprèsdes lois physiologiques déterminées, de l'activité organique. Et selon que cette activité puise en elle-même l'impulsion initiale ou la reçoit du dehors, t'écote prend !e nom de biologiqueou de sociale. D'après l'école biologique, le facteur organique est prépondérant, tu milieu n'intervientqu'a titre accessoire pour donner au crime son allure, sa couleur. Pour t'ccotc sociologique, les inttuencessocialesjouent te rôle essentiel et l'organisme ne fait que tes traduire dans une répercussion ptus ou moins directe. I! est nécessaire de procéder tout d'abord à l'examen des doctrines fondées sur le libre arbitre. La plus en vogue de ces doctrines, celle qui a dicté les codes et inspire encore nos lois, porte le nom de théorie criminelle classique. Ferri (1) nous paraît la résumer impartialement dans les termes suivants « L'homme est doué de librearbitre, de liberté morale; il peut vou- (t) FEnnt. La .«x't~o~M t'nm'w~.Paris, <K93. loir le bien ou te mai, et partant,s'it c!)0ia!tde faire te ma!, it en est imputable et doit en être puni. Et se!on qu'il est ou n'est pas libre,et solon qu'il est plus ou moins libre dons ça choix du mal, ce ma! lui est imputable ou non, ou lui est plus ou moinsimputable. Ce n'est pasici, Messieurs, l'ondroit de développercette théorie,et i! nous appartient peut-êtremoins qu'à tout autre d'en parler devant vous. O'un autre cAto, cotte théorie est cette qui vous fut enseignée, pour laquelle bon nombre d'entre vous ont encore les tendresses d'un premier amour; eUe pénètre du reste intimement vos codes et vous ôt<?s obtigés d'en faire mëthodiquementune appticat!onquotidienne. tt existe donc des raisons diverses pour nous engager à ne pas froisser vos convictions: force nous est cependant de commencer l'examen des théories criminelles par une critique rigoureuse des doctrines classiques. Nous cédons, en agissant de la sorte, au seul sentiment de la légitime défense. La théorie classique est, en effet, notre adversaire do tous les instants; avec elle, il ne peut exister que des compromis instables; les trêves ne sont que d'un moment; il est nécessaire de lui threr la bataille définitive. Le procès de l'école classique peut s'instruire sous trois chefs dinercnts. Tout d'abord son postulatuntrapital, la notion du libre arbitre, et sa conséquence,la responsabilitémorale, constituentune erreurbattue en brèche par la science tout entière. En second tieu, il est tacite de montrer que malgré t'expédient du libre arbitre, la théorie absolue présente plus que toute autre des complicationspratiquesinextricables. Ennn, nous fui reprochons d'égarer tes esprits en proclamant, en toute circonstance, qu'elle constitue ta seule et unique sauvegarde des intércts prives et sociaux. Nous serons très bref au sujet de ce triph' grief; car t'examen détaillé d'un seul de ces chefs nécessiterait des développements considérables. Nous procéderons donc quasi par formules; les esprits désireux de les contrôtcr trouveront dans l'immense développement de la philosophie scientifiquemoderne tous les documentsnécessaires; nous leur indique* rons, en passant, les argumentationsles ptus autorisées. L'erreur capital de la doctrine classique est cionc sa croyance au tibre arbitre. C'est d'cttc que tout vient et c'est sur elle que tout repose. Car t'<'tte croyance a non feulement pénétré ce que Fcrri (î) nomme tout cet ensembled'habitudes montâteset senthnentatesqui forme le dogmede la responsabilité humaine, mais elle s'est intittrée dans notre vie morale, d:ms nos croytmt'cs, nos idées, nos actes, nos coutumes, notre tangage. dans nos jugements, nos habitudesmême. Or, pourjustifiercette ingérence,ce despotisme absolu, qu'apportc*t'it, (~ FKton. .<(WM~/<* <'W«!nt~< Pafis. t893. te dogme du libre arbitre? Le témoignage spontané de la conscience. Et en définitive, sur quoi se base tui'méme ce témoignage? Sur t'ignorancc tant des causes que do la filiation des phénomènesqui aboutissentà facto (tit volontaire. ~ar même aux yeux des plus irréductibles, lorsque la conscience du fait extérieur et intérieur est accompagnéede l'intelligence de leurs précédents, t'ittusion disparait en même temps que s'évanouit -ta croyance au tibre arbitre. Or, Messieurs, cette (itiation des causes, la science la fournit méthodiquementet ses conquêtessuffisent, il l'heure actuelle, pour nous autoriser à dire, même en face du témoignage de ta conscience, que !c dogme du libre arbitre a vécu. I! est insoutenableen science pure abstraite,malgréles effortsde mathématiciens éminents comme Boussinesq (I) et do phitosophes subtils comme Dctboeuf (2). !t est insoutenable sur le terrain biologique. Les Maudstey, tes Moteschott, tes Spencer, les Hcrzen et tant d'autres en ont ruiné tes bases physiologiques.Du reste, ses partisans exclusifs se font chaquejour plus rares. Mémo sur le terrain des sciences juridiques, on ne parle plus aujourd'hui de libre arbitre absolu. Les criminatistcséclectiques que le déterminisme inquiète encore, mais qu'impressionne et subjugue déjà sa pénétrante et savante logique, ont recours une théorie de la liberté relative. Un de ses représentantsles plus autorisés, un de vos maîtres éminents <;t incontestés, M. Prins(3), la définit dans les termes suivants « L'être humain est soumis des lois générales, mais dans les limites de ces tois, qui sont les conditions de la vie univcrsette, il conserve une liberté relative qui sumt à sauvegarder le principe de la responsabilitéindividuelle. » Et après lui, M. froat (4) répète « Les défenscurs du libre arbitre ne nient pas la puissance des motifs, ils affirment seulement que la volonté n'est pas enchaînée par t'ux, qu'elle reste maitresse de choisir entre deux motifs. Cette théorie commodea trouvé rapidement des partisans. Elle devait plaire aux juristes de profession qui, comme M. Bcaussirc (S), aiment à « écarter les controverses sur le libre arbitre absolu et asseoir ta responsabilité sur un fondementmoins ruineux M. L'élasticité de leurs convictions s'adapte admirablement la souplesse d'argumentation de ceux qui répètentavec Courccttc-Scneuit (6) « t)ire que l'homme est tibre, ce n'est pas dire qu'il agit sans motifs », et qui ne croient pas proclamerune monstrueuse antithèse en anirmant « que la uberté est compatibleavec (i) BOUSStXBSO, (<OM<'<<«!fMH</« </e/<'r<MtMMM< (REVUESCtËSTtFtQUE.t877.) (2) !)Bt.MRUP, /M<rM~<MMC.(RBVtJBPm<.OSOt'M!QM. t883.) (3) PntNS, CWtHn)an~<n~cMt'oM.Bruxelles, 1886. (4) PaoAL, ~e~crtMMMMM~ peine. (Axctt. tANT«aop. cRtM.. <890.) (S) BBAUSStitE, prtMcf;~~M droit. Paris. 1888. (6) CouRCBLt.E-SEXEmL. P~paf<!«M <M<<ef<« droit. Paris, i887. l'existence d'une inclinaisonstable et de tots nxes ». Elle venait en aide ttpéciatement et avec un grand esprit d'a-propos, aux exports placés ontre leurs croyances scientifiqueset les exigences professionnelles. Aussi la théorie de !a volonté relative a fait rapidement brittante <brtnno. Elle se défenddans tes revues et à la barre. Elle constituo un champ clos où l'on rompt, sans trop se faire do mal, des lances fortementémoussées. Ello a inondé les jugements et Ics rapports do toute une gammede responsabi. lités nulles, atténuées, absolues, toutes M bien faites pour calmer les sentimentalités,motiver ('attendrissementou les colères du tribunal et de !'op!ninn Nous ne pouvons nous attarderà combattrecet avatar de la théoriectassique. !) disparaîtra progressivement, au fur et mesure que l'activité psychique s'éclairera des !umiôrosde)a psycho-physio!og<e.Aujourd'hui, ({rûce au clair-obscur qui règne dans les consciences, il garde les formes d'une réalité; en fait, ce n'est qu'uneombre sans consistance que la grande chrto de demain va comp)ete<nentet dënnitivcmentdissiper. Et le mctne sort est réservé aux doctrines asuxuelles qui se nattent d'arrêter, par des voies détournées, la logique mi-chemin du libre arbitre et du déterminisme. Leurs auteurs s'évertueront vainement& échapper au rigorisme déterministe en cherchant ailleurs que dans le libre arbitre absotu ou relatif les fondementsde la responsabilité morale. Cette responsabilité morate individuelle doit tomber avec le piédestal théorique où t'avait instattée t'écoio ctassique. it est pénible de voir des esprits brillants, pousses par la déterminophobie à des conceptions transcendentatoncnt chimériques. On dirait que, sous l'empire de ce misoneisme scicntinquc, les écarts de logique deviennentla régie. Les plus crudits o'ëcttappentpoint à ce mal. Gauckter <i), t'ëminent professeur A ta Faculté de Cacn, prétend « qu'entre la notion philosophique du tibrc arbitre et la notion vutgairo, la seule importanteau point de vue sociologique, il existe une différence considérable M. Comme si une même chose allait ainsi se dédoublerpour tirer d'embarras ceux que nous croirions irrespectueuxd'appelerles derniers Mohicans de la théorie classique! Fouinée (2), un des philosophes les plus réputés de ce temps, écrit dans un ouvrage de haute portée et de réelle valeur « Nous plaçons le fondement de la responsabilitémorale dans une liberté tout idéale, non dans une liberté déjà actuelle, comme le libre arbitre des spiritualistes. Cette liberté est & nos yeux une nn, non une cause proprement dite. En un mot, la légitimité morale de la peine <i)CAMKt.EH, De /ap~t<' <<ela /m!<~<Mtdu <~r~, e~ (Ancx. &NT)ttt.CRtM septembre 1893.)> (2) FoNt-L~B, La ~MMe .«Kta~!~H~MtpcMMe.Paris, i880. se déduit, selon nous, de la liberté idéale, conçue comme le principe du droit; et sa légitimité sociale se conclut do la communeacceptation de cet idéal par le contrat. » Tarda appelle cela asseoirle droit en t'air, avec éloquence et profondeur,du reste. Mais Tarde (1) tui-mome,'ce brillantsceptique, ce polémiste subtil et caustique, n'est pas plus heureux dans ses tentatives personnelles. Après avoir montré «ta responsabilité assise sur te libre-arbitre jugé réet, minée à sa base par le progrèsdu déterminismescientifique », et « la responsabilité fondée sur le libre arbitre comme un idéal à réaliser, ne constituer qu'une illusion», il cherche à leur opposer « une théorie qui n'ait rien de scolastique M. Et sa doctrine, qui n'est qu'un effort déguisé pour échapperà la théoriede la responsabilitésociale, ne se soutientque grâce à une dialectiqueaussisubtileque curieuse. Tarde fait reposerla responsabilitémorale sur deux notions l'identité individuel et ta similitude sociate. !t définit longuement ces deux entités, mais il nous a paru que dans ces définitions les réticences et les retouches masquaientincomplètementla faiblessede l'argumentation. Le talent seul de l'auteur anime et vivifie ces raisonnements brillants, ces vues ingénieuses. Ce qui se dégage de ces pages pleines de verve et d'entrain n'est pas la conviction définitive; ellesdistillentcomme un engourdissementpassager de l'csprit enveloppé progressivementpar des aperçussuggestifs et pittoresques, des images hardies, des réflexions primesautières. Et c'est même parfoiscommeune atmosphèredereveoù nouenttesvisionsettesombres. Mais en dernièreanalyse, tous les problèmessubsistentet l'identité individuelle est une notion tout aussi théorique que cette du libre arbitre absolu. Du reste, il ne s'agit plus dans ce cas de responsabilité. Avec un grand nombre d'autres, l'auteur nous parait désirer confondre responsabilité individuelle et droit de punir. Car, s'eHorçant de justifler nouveau sa définition.Tarde (2) dit ailleurs, au sujet de l'identité personnelle et de la similitude sociale « Ce sont ta, en effet, lesconditions personnellesqui, lorsqu'ellesse rencontrent chez l'agent, rendentses actes punissables.» Or, le droit de punir ou plutôt d'intervenir pénalement ne peut relever exclusivementde conditions individuelles. La responsabilité individuette n'est qu'une fraction de la responsabilité sociale. Cette dernière domine et dépasse largement l'autre. Les confondre, c'est ntéconna!trc toute t'ëvolution des idées modernes. D'ailleurs, cette confusion a été faite quelque peu par ta plupart des écoles; elle a sa source dans l'absence d'une délimitation suffisante entre les deux conceptionsjuridique et sociotogique du délit. Or, cette séparation est- nécessaire quel que soit le principe phi- (i) TAME, ~apM~MCp&Mp~M~e.Lyon, t89t. (2) TARDE,La sociologieet le droit pénal. (ARO). tt'A~THR. CMH., septembrei893.) losophique dont- l'école s'inspire. La conception sociotogique est plus large et autrement motivée que la conceptionjuridique. Elle persiste à l'origine do t'outra qui subit du reste ses fluctuations et ses transformations, La distinction reste nécessaire aux écoles qui, malgré des bases métaphysiques, ne se croient point tcrmées aux trsnstbrmntions et au progrès. Elle est le seul critérium des esprits qui ontdéunitivomentabandonné le libre arbitre et ses transformations comme assises de la responsabilité et du droit pénal. Elle s'impose même & ceux qui, avec Beaussire (i) et !'éco!o ctassiquc, denhisseutle délit « ta violation volontaire d'un droit et d'un de ces droits que !a société a le devoir do protéger »; aux légistes qui, avec Vaccaro(2), ne voient dans le détitque« faction que <e pouvoirconstitua défend avec la menace d'une peine »; enfin, a tous ceux qui, avec Gouzer (3), qualifient de crimine! « tout ce qui peut produire un effet dissonant dans notre milieu actuel », et considèrent comme crime« toutacte volontairedissonant pourla société qu'i! intéresse M. Car, dans ces cas, la dénnition du délit juridique ne va pas sans une dcnnition du droit social, et le débat doctrinalse reconstituesur le terrain sociologique. On a beau prendre pour critérium du délit juridique le degré do volonté et de conscience inclus dans l'acte incrimine, il reste à formuler t'étenduc et !a portée des droits de la société, le critériumsocio' logique.Et cette distinction subsiste mente dans l'école positive; c'est une des raisons de la diversité des doctrines du délit entre des hommes qui s'inspirentcependant des mêmes vues générales. nous est impossible d'aborder ici t'cxamen du vaste probteme auquel ressortissent ces questions. Nous le signalonssimplement pour marquer les différences et motiver la séparation radicale qu'il nous faut établir entre la responsabititéet te droit do punir. Le droit de punirsubsiste quelles que soient la doctrine et l'école, et il n'est nul besoin, pour le motiver, d'une responsabilité individuene quelconque. Le droit de punir peut donc se <bt'mu!cr de plusieurs manières, avec ou sans tibre arbitre. Mais ta responsabilité, et les classiques purs seuls sont on ce point d'accord avec la logique, ne se comprend que dans la liberté absolue. En dehors d'elle, la responsabilité ne s'explique pas et se justifie moins encore. Les théories à côté ajoutentsimplement aux dinicuttés du problème le déséquilibre des questions mal posées et la fragilité des principes vermoulus par les restrictions. Certes, il est dur d'abandonner ces vues grandioses. Elles furent jadis comme des flambeaux de civilisation, et il nous vient une sorte d'appréhension d'immense obscurité t'idée de (i) t2 BSAt'sstKB, VACCARO. CM<M< prMc<~ ~nstCM<? ~M <ïrct7. droit. Paris, Paris, 1888. peM/t (2) VACCARO, GenGCi et i'r~nzior:edelli leggi penali. Rome, Iie, t889., (3t CoMMt, ~M ~K MM~crime. (AacH. tt'ASTHX. c!UM septembret893 ) leur di~'arition de l'horizon social. Cependant toute hésitation doit cesser. cc L'école ctassique du droit criminel a achevé son cycle, dit Ferri ~), t'étude « priori du crime, comme entité juridique abstraite, n'a p!us que le droit de figurer commeexerciceaux programmes de rhétorique. Cette doctrin est épuisée et ses vieux partisans no font que rééditer leurs traités les plus jeunes sont condamnés il ta discussion byzantine de forntutes scotastiques, a un exercice infécond derumination scientifique. Mais nous vous avions promis d'être bref dans ce procès instruit à charge des théories classiques, et voit~ que nous nous attardons discuter comme il plaisir. Vous nous pardonnerez ces digressions et nous rattraperons !o temps perdu en écourtant notre réquisitoire. Nous vous disions que nous reprochions, en second lieu, aux théories classiques, soit absolues, suit mitigées, de compliquer le problème sans intérêt. Car. en fait, ni les unes ni les autres ne croient à cette liberté qu'cttes proclament si haut. L'arsenal des peines édictées, la cottcctivité des moyens destines provoquer t'intimidation,toute la pompe des cours d'assises, la pourpredes présidentset le colback des gcndarmes, t'écrasante immensité des palais de justice, la ~taciatc sévérité des prisonscellulaires, tout cela dit a sa façon que la masse n'est pas libre ft qu'on peut, qu'on doit l'influencer. Et cette attitude vis-à-vis des cottcctivites se retrouve dans l'examen des faits individuels, car t'anatysc subtile fi taquettc se livrent les juristes témoigne de teur croyance & ta toute.puissance (tes motifs. En effet, ils procèdent l'égard du criminel a une rét'tte enquête psychologique ils soumettent t'accuse à une sorte d'examen de conscience ils cherchent, à t'aide de armâtes théoriques. à doser <;< souvent à restreindre cette inconnuequ'on nomme la volonté; ils rapprochent tes faits, ils discutent les détails, ils dramatisent ou ils atténuent tes choses, et tout cela au hasard d'une impulsion où tous les préjugés et toutes les sentimentalités interviennent. Et n'allez pas croire que nous nous livrons, Messieurs, & une charge dcptaccc de la magistrature de notre pays. Nous ne faisons que traduire en impressions le train habitue! des anaircs de cour d'assises. Du reste, pourjustiucr ces critiques, l'examen d'une seule des questions -posées fréquemment au jury suflira amplement. Il est peu de crimes où la préméditationne soit avidement recherchée. L'école classique base souvent sinon toujours sur l'existence ou t'absence de préméditationla mesure de la culpabilité. Or, Messieurs, quand commence et quand finit la préméditation? Creusez donc par curiositécette question de psychologieà l'aide de nos documents psychophysiologiques et vous serez inquiets du vugue, du flou, de l'insaisissable (i) Fsutu, La sociologie ~-tM)<n~ Paris, i893. do cette notion. Alimena('!) a mis nettement en relief les données du ce problème délicat et !a lecture do son travail hâteracette convictionque, matgre te libre arbitre, tes di<ncu!tés persistent chaquejour plus insolubtes au fur et & mesure que !a science éclaire davantage ia mécanique humaine. Chaque cas pourrait servir de moyen de démonstrationa cette proposition fondamentale. Et la conclusion rémunèrede cesana!ysespartiellesserait l'inutilité absoluedu dogme des écoles classiques. t)u reste. Messieurs. la vicine doctrine alarme il tort vos esprits on prophétisant avec sa nn, ta nn df ta justice et du droit. La justice substs* ter.là,sans cttc; le droit de punir se renforcera de tous tes etdtnents queses inductions lui soustraient. Et la responsabiiitc cUe-n)<!tne,loin de disparaître, se consolidera,se fortifiera en se tranatbnnant.« i! faut être déterministe pour comprendre les conséquences de la responsabilité, » dit Taine, et Fouillée ajoute « Loin de rendre les lois inutiies, la négation du libre arbitre, fat-enc absolue, les rend plus nécessaires, plus !n<ai!- libles que jamais. » Et ce sont là des autorités que les classiques n'ont pas encore mis a t'indcx, pensons-nous. Nous aurons du reste l'occasion do revenir sur ces questions capitales et notre démonstrationde !'inutititc du dogme c!assique se complétera d'c!)c-memc. Nous en resterons donc ta de cette discussion et nous passerons à l'examen des théories émises en dehors de Fécote sur le crime et les criminels. La plus curieuse et la plus para'toxato a été formulée par M. Paul Atbrecht (!). Selon cet auteur, le crime est un acte de normalité bioio* gique; !e criminel est t'homme normal, il constitue !c réel produit de la nature et personnificl'humanité dans ses attributsessentielsetspécifiques. Le cûté paradoxal de cette théorie a desarmé !a critique. A Rome même, les juristes sourirent et !a théorie d'Atbrcehtfigura au programmecomme un intermèdeagréabte. Mais si le paradoxe d'A!brccht n'a ni remué les esprits ni provoque la controverse, tes idées de Lombroso suscitèrent des travaux nombreux. Nous n'insisterons pas sur les doctrines du célèbre anthropologiste. Chacun sait que, parti d'études anatomiquès, il créa tout d'abord le type criminel-né, atavique. Cette introduction du type atavique dans le domaine de la crimino!ogie fut le signa) d'un mouvementscientifique intense. Cette poussée devint tellement ccnsidcrabtc que fauteur de l'atavisme, combattu ardemment, abandonna sa première tnanicrc. t! continua néanmoins accumutcr h's documents, comme en témoignent ses publications successive.Cependant on peut dire que la conception (i)2) BEBNAttOO PAM. At.BBMMT, AuMMA, Con~f~ ~a ~~Mt~Mt~tM. d'aH~<r<~ofc~!<Tunn,ri i888. 1886. (2) PAUl. ALDRBCUT,Gongrdsd'antlrropologic. Itome, 1886. du type criminel n'est plus qu'une date dans l'cvoiution des idées. Combattue des MM dans notre pays (i), elle fut réfutée magistralement par Manouvricr (2). par Houx<~ (3), puis au Congrès d'anthropologie par le rapport décisif de MM. Houze et Warnots(4). Mais, pour Lombroso, d'atavique, le criminel devint ëpiteptique. Le crime ne fut donc plus qu'une des formes larvées do l'épilepsie. Déjà nous vous avons ren' soigné ce second avatar des théoriestombrosicnnes. Constatonstoutefois que l'auteurse rapproche de cette façon des partisans des doctrines psychiques et de la conception du criminel dégénère. Parmi les défenseurs des théories psychiques, nous citerons Colajanni (S), !o créateurde l'atavisme morat. Pour cet auteur, le crhnine) n'est ni fou, ni fou moral, ni ëpiteptique, ni malade, ni dégénère, « car tes provinces italiennes qui se distinguent par la santé physique et la parfaite conformation organique, se signaient aussi par !a supérioritécrimineHe et ta, au contraire, où ta dégénérescence sévit, )a moralité relative règne communément n. « Quant a l'aiavisme moral, dit Cotajanni, il est essentiel de ne pas le confondreavec l'atavisme physique. L'évolution physique, qui vient de loin, n'est pas parallèleà l'évolution morale, de date plus récente. Cette circonstance expliquo sa non-localisation.') L'auteuritalien expose ses vues très ingénieusement et dépense cette besogne un talont et une érudition remarquables. En tête des psychiatres, partisans d'une espèce de névrose criminelle, nous citeronsspceiatctnent DaittyctMaudstcy. Dail ly t6; est un des promoteursdes théories actuelles nous le rangeons parmi tes partisansd'une névrose spëciatc; en réatitc, il fait partie de ce groupe des Morct, desDespine, des Moreau de Tours, dont les idéesphilosophiques hâtèrenttes progrès du mouvementcontemporain. QuantMaudsteyt?),chacun connaitsafameuse zone mitoyenne.Selon cet auteur, « entre le crime et l'insanité, il existe une zone neutre: sur un de ses bords, on observe un peu de folie et beaucoup de perversité; à la limite opposée, la perversité est moindre et la folie plus forte M. Les idées du célèbre écrivain anglais sont présentes à l'esprit de chacun do vous. Après la névrose criminellede Maudstey, nous rangeons les anomalies morales de Despine et Garofitto. (i) HBGBH & t)A).).BMAMK,C(«'f<f~'<< <'n!MM<<~«f.~ <;<< (AKKALKS M: L'L'!itVKRStT~ t'E HtU)XE).).HS.) (2) MANO~mM..t<dM~'MMH<;C&M~«n/&~po~M frtWf~t'ans,t88M. (3) ttoui! ~orotatMe< <~M<'<'&. (LA Cf.tNtQOE,juin ~90.) (4) uouxÈ & WAUKOTS,Ac~ ~(Wtt'MK; <~tt~r<'< d'an(/t!'opo~M. Bruxelles, t89: (S) Cot-MANKt, La <oc<o~<t. (~tana, !??. (6) DAtt.t.Y, ~nno~n~MO-~cAo/Me. Paris. i87t. (7) MAt)t)St.ËY, Le ouHf <'ï la /bhe. Paris, t880. Despine (i) fut un novateur comme More! et Moreau de Tours. Sa psychologie nature!!o manque d'ordre et de méthode, mais renferme en germe ta plupart <}e9 idées modernes. Garofalo (2) est l'un des magistrats italiens dont to concoursbrillant et éruditseconda Lombroso et Ferri dans la création de la « nuova scota ». L'auteur dénnit le criminct à l'aide du crime !ui-m<!mc. Et pour lui !o crime est « !a violation des sentiments de pitié et do probité dans leur mesure moyenne chez les peuples civilisés avec des actionsnuisibles la communautés. Dans une note plus atténuée. la théorie de la neurasthénie de Benedikt serait à classer apr~s ces vues génëratcs. Benedikt spécifie la conditionétiologiquedu crimedans une prédisposition d'anhibtissement physique et mm'a) qui met le criminel à la merci desin<!u<'nces du milieu. Nous avons longuementpar!é (tes idt'cs de Benedikt au chapitre de la neurasthénie. Nous ne nous y arriérons donc pas. La théorie de Maire est plus unHaténde, <)'t<t) ntccanismc ptus déticat encore que celle do Benedikl. Selon Maire, le trouble psychique, (font le crime n'est quf t'exté)'ioris;)non, dépend sint~tonent « d'une nutrition défectueuse du systcme nerveux centra! M. Nous tenons simptctncnt à vous signaler cette conception sans la discuter, car nous avons hâte d'arriver à des théories plus générâtes et dont l'examen se relie plusintimementnotre sujet. Nous passerons égatonent soussitence les conceptions économiquesde TuratiotBattagtia,la doctrinedu défautd'adaptationsociatcdcVaccaroaiusi que tes vues de Lacassagne, 'farde, Manouvricr, Jot!y, Guillot, Aubryet Topinardsur l'influence des facteurssociaux dans ta production du crime. Depuis le Congrès de «orne, tes (brntutes de Laeassagne sont célébrer. Le milieu social, c'est le bouitton dont le criminet est te microbe, dit t'éminent professeur df Lyon. Les sociétés n'ont que les criminels qu'elles méritent, ajoute-t'it. A Paris et û Bt'uxcttus, le maitre français a détendu étoquemment ses théories. Tarde (3), concrétant davantage ta formule, croit particulièrementa t'innuencc de l'imitation. Auhry(4)ro)- force cette imitation au point d'en faire une sorte de contagion du crim' Jotty (S), dans ses trois ouvrages, et particulicremenidans l.a f~M~cri. tM<M<< insiste sur les perturbationssociales, originesdu déclassement. Pour Guittot. tes multiplesagentsde désorganisationsociale minent pro- «) DESp~E, JP~e/to~MMatK~ Pans, <668. (2) GAnopAt.o,Cn'mtw/o~e. Paris, i888. <3) TAXDE,La e!'<M«Ha/<f<'cn<;)a?'Paris, <886. (4) AftmY,La coM~MHdu !HCKf~. Paris, <8!~t. (Sj Jou.Y, As J'rance criminelle Paris, i89i. gressivement)cs résistancesindividuelles.Manouvrier (i) tinatement, dans un ntpport tr~s mëtttodiqueettrescontptot.anettement posé le problème du duatismoétiotogiquecriminel,tout en se prononçant,dans une certaine tnesure,dans)o sens de la prépondérancedu milieu. Nous ne pouvonsque renvoyer à la lecture de cet important travail ainsi qu'aux débats que provoqua cotte questioli au Congrès d'anthropotogiecriminellede Bruxct!cs. U peut paraître étonnant quotquos-uns d'entre vous dénoua voir passer rapidement sur des doctrines variées et intéressantes, alors que nous avons mis une rectte insistance dans ta critique des théories de ta volonté absoluo et de la volonté relative. La raison de cette dinerencp de méthode est très simple. Les diverses catégories d'opinions que nous venonsde résumer ont un lien commun.Toutes,ellesrecherchentla genèse du crime, soit dansles conditions du milieu,soit dans le fonctionnement biologique norma! ou morbide do l'organisme.Aucune ne fait appel à un facteur étranger. Nous restons avec elles dans le domaine scicntittque. La vérité contenue danschacuned'cttesn'est jamais annihitëc par une conception métaphysique. Elles pèchent toutes par le même défaut d'unitatëra- !ite, de ~enératisationhâtive; mais partout la méthode est scient!nque, et, chose plus importante, aucune d'elles n'oppose :t d<:s in~stigations étrangères une tin do non-reccvoir. Les théoriesqui, complètement ou partie!tement,font intervenir)<' tittt'e arbitreet la volonté sont, au contraire,passiblesde d<'ux reproches essentiels. Leur méthode cxctusive est condamnée par tes id~cs modernes, et teur solution d'un problème à l'aide d'un facteur injustinabtt' et indénnissabteinnrMed'avance les tentativsultérieures. Leur existence impliqué la disparition des mitres. Ennn nous devions à t'autoritc dont ettcs jouissent,au talent des maitres qui les défendent autr<* chosequ'un résume incolore. Du reste, la critique des autres théories n'on'rc pas grande difficulté. L'exclusivisme et l'uni latéralité de ta formule d'où ettes sont nées les infirment des l'abord. Un examen même superficiel fait immédiatement percevoir les cotes défectueux et spéculatifs de chacune d'ettes. Le terrain ainsi déblayé, débarrassade ces conceptions systématiques, nousabordonsla théoriequi fait du criminelun dégénéré.Hicn des défaits de cette théorie vous sont connus. Nous avons eu à diverses reprises l'occasion d'insister sur les contacts de la dégénérescenceet de la criminalité.En passant en revue les diverses catégories do nos dégénérés, nous avons souvent détermine l'appoint approximatif que chacune d'cttcs apportait à la collectivité criminette. Cette détermination a même dépassé parfois les limites d'une simple évaluation. Fréquemmentla nature et les origines du crime vous ont (i) MAKOLvatM,(~.<«<Mt<;M'<'«~M<t,etc. (CoKti. h'Asmttop.CHtM., BruxeHcs, t892.) été exposées; et il nous est arrivé a diverses reprises d'en esquisser te mécanisme. Nous avons montré la réaction brutate et inintottigente de l'idiot vis-à'vis des inHuences les ptus ordinaires de son milieu, de son entourage. La déchargebrusquedu crime épitopnque nous a revête des caractères d'explosion soudaine, souvent nocturne, précédée de troubtes psychiques, suivie d'amnésie ou do dépression cérebratc. L'hystérique vous est apparu sous des couleursmoins sombres. Son instabititémentate J'éloigne d'ordinaire des actions froidement et ioaguement méditées,tout comme cite t'exonère des crimes mont.trueux de l'épileptique.Enfin, dans nos ccr~bt'aux supérieurs, nous vous avons montré t'tmputsion morbide commefacteur important de criminalité.. Désireux do multiplier davantage encore ies trunsittons, nous av~Ms chercha à nous rendre compte du mécanisme de J'impulsion.Et au fond de t'impubion nous avons rencontré lobsession. Celle obsession a ëte envisagée sous ses diverses formes et tous ses degrés. Dans te domaine do la passion, tout comme dans celui de ridée pure, nous l'avonsvue aboutir a .l'émotion et se contbndropartbisavec tes plus nobicsattributs du génie. Puis, de t'élude de sesformespassant & eeHedes variations de son intensité, elle s'est arrêtée tout d'abord au seuil de ta conscience. Ette nous est apparue ensuite s'irradiant dans le domaine psychique tout entier, accaparant comptctetnent la vie intellectuelle. Entin elle est parvotue, dans une poussée ultime, à vaincre toutesles résistances et à r~diser la détente nnate par l'extériorisation mOnede i'idéemorbide. En remontantainsi graduellement l'échelle de nos dégénérescences, nous avons pu souvent assister à la genèse, à l'évolution du crime tui-meme. Nais t'etude de nos dégénéras a comporte d'autres enseigm'mt'nts.Ett~ nous a permis d'aboutir par synthèse A une notion esscntiettc tant en dégénérescencequ'en criminalité. Cette notion est celle de t'impntsivite. Des nos premières considérationsgénérâtes sur la genèse scientifiquede !'idee df dégénérescence, nous avons attiré votre attention sur cette particutarité commune aux actes des dégénères. Au-dessusdes divers stigmates communs, dansdes proportions varices, à tous nos dégénérés, nous placions alors l'impulsivité. L'impulsivité, disions-nous, c'est te signe générique, ta tare de race, t'étiquettecottective, <juct(jue chose comme ta marque de fabrique. C'est elle qui décote le désequifibn', traduit te trouble psychique et peut servir de critérium A la dégénérescencet'ite-méme.Nous vous avons montré toutefoisque cettt' impulsivité n'est pas toujours semblante a ettc-mémc elle peut résulter d'une faiblesse congénitate apportée par un cerveau incutte ta poussef du mi)i<'u: <'tte signine parfois qu'au déséquilibre mc)tt.)t s'ajoute un déséquitihrc scnsont ou organique dont l'impulsionrepréscttte t\'xptosion parvenue en dcrnit'r tieu dans te domaine de la conscience; ette a sa source aussi dans certains états d'éréthismedes centres nerveux, et ello peut n'être, comme dans l'obsession, que la traduction d'une insumsance des territoires bh'n équilibrés à refréner la déséquitibrationlocale d'un centre partiel. La série do nos entretiens a pleinement confirmé, pensons-nous,la justesseet le bien-fondé de ces distinctionset de la sériation qu'ottes comportent. Des exemples vousont été donnés des diverses formes de l'impulsion, et le souvenir de certains d'entre eux nous dispensera d'insister phts lentement sur ces considérations. Enfin, notre étude du groupe des dégénères nous a permis de vous montrer l'évolution pour ainsi dire parattète de la notion générale de dégénérescence et de la notion du criminel dégénère. More! fut l'introducteur, vous le savez, de cette doubleconception. Nous avons jadis mis en lumière les imperfecHon~de t'œuvre de Morel.Cesimperfections,répétons-le, étaient inévitables et elles n'obscurcissent en rien la gloire du grand psychiatre. Dans un rapide historique, vous avez assisté aux développements do l'idée, à l'extension du groupe. La science française a joué un rote considérable dans cette évolution, et c'est justice de rappeler A côté du nom de Moret, peux de Moreau de Tours, Despinc, DaiHy. Fatret et Laségue. Mais une mention spéciale revient à t'écote psychiatrique contemporaine. Elle a su, avec Magnan et ses éten's, donner aux vues éparses et disséminées de ses devanciers, l'allure dénnitive d'un corps de doctrine. Elle les a étendues tout d'abord en montrant qu'aux dégénérés il fallait joindre les déséquilibréset qu'il était nécessaire de compléter le cadre des dégénérescences établies par le groupe des dégénérescences en évolution. Ëite sut ensuite dévoilerle mécanisme intime de ces états de déséquitibrcmentetle rattacher au mécanisme générât du syndromedégénératif. Enfin elle réunit dans un faisceau solide et compact les individualités entrevues par la pléiade de ses devanciers. Cette unité du groupe, ettf raMrma par la mise en lumière des stigmates, par ta démonstration de t'existencede l'impulsivitécomme caractère essentiel et spécifique. Et dans le domaine (lui nous préoccupe actuellement, elle peut revendiquer le mérite d'avoir appliqué méthodiquementà l'étude de la criminalité les notions générâtes m'es de la constitutiondu groupe des dégénérés. Ct'rtes, la notion du criminel dégénéré aticné est bien antérieure aux originesdu mouvement aetuct. Moret (d) avait déj~t répliqué que les types extraordinaires et inconnus qui peuplent les prisons « ne sont ni extraordinairesni inconnus pour ceux qui étudient tes variétés maladivesau double point de vue de t'état physique et de t'etat mora) des individus qui les composent. Sous t'in- (il MottËt., ~t'~t~~c<'Mt'<<. l'aris, t8!;7. Huence de causes bien dénnies, il se produit toujours et partout, nous l'avonssunisannncnt prouvé, des typesidentiques. Ces types sont les personnificationsdes diversesdégénérescences de t'espece, et te mal qui tes engendreconstitue pour les sociétés modernes un danger plus grand que ne t'était pourlessociétésanciennes l'invasion des barbares. n La phrase imagée de Moret et son idée des barbares modernes avaient souventatimenté les controverses; mais on n'était guère aHé au delà de cette période un peu romantique. Uespine(~ avait bien parte des crhnine!s«asang froid )), des criminels « par emportoment des passions M, des criminels par « anomaliemorate M ou par « folie pathologique M, mais ces notions étaient obscurcies do toutes tes incertitudes qui régnaient alors en psychiatrie. Dai!!y (3) avait soutenu, devant la Société psychologique,l'assimilation du criminel a l'aliéné, et son opinion, quoique taxée de brillant paradoxe, avait cht'axtc les convictions. Et bien avant la renaissance actue!ie, en Angtoterre, Maudstey disait depuis tongtcntps que la psychose criminelle est une variété de névrose, Bruce Thomson enseignaitméthodiquement que les criminels ne sont que des dégénérés héréditaires. Vh'chow lui-même proclamait, avant les Anglais, que les criminels sont des aHcnés en voie de formation. Mais toutes ces vérités étaient restées pour ainsi dire dans l'air; clles n'avaient point pénétré !'opinion eHes nouaient, vagues, indécises, dans l'atmosphèredessociétéssavantes on semblait les regarder distraitement, sans tes reconnaître.L'École francaise, en tes rassemblant en une doctrine d'une belle venue, en !curdonnant!cso!id(!appui de la clinique, lesimposa dénnitivemcHt au publie scicntinque. Et le moment était admirabtomcnt. choisi. Lombroso, après avoir excité les cerveaux, selon l'expression intagée de Tarde, venait d'accontpHr soncei~bre mouvement tournant ta théorie exctusivc du criminel atavique avait fait place au criminel épileptique l'école positive itatienne s'anirtnait sous l'impulsion de Ferri et de Garofalo. En France même, les travaux craniologiques de Broca, Bordier, blanouvrieravaientattiré t'attention sur les mattbrmations cépha- !iques des délinquants. Enfin, l'examen des,criminels revêtait leurs tares héréditairesau moment môme où t'hérédités'accusaitcomme !e caractère esscntie! et générique du groupe entier des dégénérés scicntinquemt'nt reconstitué, t! serait trop tong de rappcter, même brièvement, les discussions et les travaux d'où sont sorties tes idét's nouvelles. Nous tenons cependantrappeler les t<'çons de Magn.m sur !cs héréditaires dégénérés, sur !'épitcpsie; ics ntémoires de Féré sur la famille névropathique; son livre succinct, mais substantiel, intituié Û~A- (t) DBsptM, ~<<o~&t~K~< Paris, i888. (2) DA!U.v, ~MHof<t~M~<<!C.p~e~Me. Paris, ~?5. <tM et cWmM<«H~, et enfin la remarquable th&so de Déjérine sur t'hérédité dans les mendies nerveuses. Et a côté de la création de sa be!!o publication des /trc/t~M ~'Ht~/tro/to~~ crfM!!M<<' dont t'inHucnce fut s! considérable et si puissante, il convient do rappeler que, des ~882, Laeassagno (i) témoignait déjà de la largeur de sa conception criminatogique. Nous avons fait de trop fréquents emprunts ces travaux pour devoirinsistersurteurmérito. Mais tes deux (ternif'rs congrus d'anthropologie criminelle ont sanctionné particulièrement l'intime solidarité. établie par Magnan et son école, entre le criminel et le dégénéré. A Paris, les voix autorisées de Magnan et de Manouvricront rappotë les rapports indiscutablesde ta criminalitéet do la dégénérescence. ABruxettcs, t'opinion semblait tellement établie qu'elle nottuit, pour ainsi dire, dans l'air, imprégnant, saturant les discussions. Et vous avez probablement subi t'obsession, car c'en est une. H semble, pour nos esprits hypnotiséspar les brillantes théorieset les superbes démonstrations de l'École de Paris, que désormais dégénérescenceet criminalité soientindissolublementliées. H y a là comme un dogme tacitementadmis, soustrait volontairementaux controverseset à la critique. L'étude détait tée de nos dégénérésvous a montré de trop près le déséquilibre comme condition cssentiettcdo leur crime pour qu'il snit nécessaire de rappeler tous les arguments échelonnés le long (le la revue que nous en avons passée en commun. Du reste, mieux que les vues théoriques, les faits proclament la réalitédes rapports admis ft détendus par t'Écote française. H y a. en réatitc, un grand fonds de vérité dans la doctrine de la dégénérescence. !t sutttt d'un examen, même superficiel,du monde des prisons pour se convaincre des tiens étroits qui unissent le criminelet le dégénéré. Tous ceux que des exigences professionnelles ont mis fréquemment en contactavec tes délinquants, proclament t'étrangeté des ressembtanccs. Les similitudes sont enrayantes entre les atiénés et les criminels,dit Eug. Mouton(3). Et Laurent(3). dans une étude intéressante, nous donne des détails que nous aimons à mettre sous vos yeux « Chez tous nos détenus, dit cet observateur distingué, qui ont voulu ou qui ont pu nous donner des renseignements, nous trouvonstoujours la tare chez un ou plusieurs de leurs ascendants. Souvent mémo t'hérédité est chez eux très chargée, et suivant la grande loi établie par t'Écotede Sainte-Anne, plus la tare est lourdement chargée, plus t'héritier est af~ihti intellectuel- (1) LACASSACN):, f.(«Tt'N)t!<f<C<)': &<M«K.('.(ft~tt: S<:)KM)t'J:)t)V)Crt883.) (3) Et!G. MoUTOK, Le J<'t'ot!' (le~«r. Lyon, t887. (3) LAunt~T. <~Mfn'< ~M.< /<'< ~'t.wM.<. (Axot. "'Minnop. ctttM., <888.) !ement. fresque toujours on trouve chez nos détenusl'hystérie du coté matornet, J'épilepsie, la folie ou !'a!cootismo du coté paternel. Ce fait est constant et pour ainsi dire fatal. Ma!s de toutes tes tares, Ja plus fréquente, celle qu'on retrouve toujours seule ou donnant la main aux autres, c'est !'atcoot!sme. » Mais, Messieurs. il n'est pas nécessaire d'apporter ici des preuves à l'appui de cette thèse votre expériencea devancé nos théories, vous avez à plusieurs reprises retrouve, dans nos descriptionsdes dégénérés et des dëséquittbrés, des si!houcttcs vues ailleurs, dans vos cabinets, au banc des prévenus, à la barre de ta cour d'assises.Vous les avez reconnus, ces détraqués, ces passionnels,ces alcooliques,et souvent nos parotes ont produit en vos esprits une sorte d'évocation du passe. Du reste. c'est l'intime conviction de cette étroite parenté dtt crime et de la dégénérescence qui a motivé ta série de nos conférences. A diverses reprises, nous t'avons mise sous vos yeux, cette parenté, et fréquemment nous avons rapproché le mécanisme de Pacte criminel do l'évolution <'t du mécanismede robscssion morbide. Notre entretien d'aujourd'hui no se motive, du reste, que comme une mise au point des rapports intimes qui unissent la dégénérescenceet la criminalité. Ces rapports sont donc étroits, et tes faits justinent les théories; le monde des prisons n'est qu'une mixture de dégénères.Mais dans cette mixture, que! pourrait bien être l'appoint de chacun de nos divers groupes régressifs? Car ta notion du dégénéré est bien large, depuis l'extensionque lui a donnée t'Écotc de Sainte'Anne, et le terme « dégénéré ne suffit pas pour évoquer dans vos esprits des exemptes précis ou simplementdes notions concrètes.La contribution des diversescatégories vousest connue théoriquement.!t nous reste à vous apporter,à t'appui de ces considérations. l'autorité des faits. C'est encore a Laurent qu'* nous demanderons ce qu'on pourrait appeler des documents humains, « Par ordre de fréquence, dit cet auteur (1), les dégénérés les ptus nombreux dans les prisonsde Paris sont tes débites; viennent ensuite tes dégénérés supérieurs, et enfin les imbéciles. » Les débiles, ces déshéritasde l'intelligenceet du jugement, ces individus aux idéesétroites, à ta mémoiremécanique, la volonté défaittante, ces êtres incapables d'attention et d'efforts, sans force d'imagination et qui obéissentpassivementaux suggestions d'autrui,sont de beaucoup les plus nombreux tes prisons sont peuplées de débites. n Si tes débiles sont nombreux dans tes prisons, les dégénérés supérieurssontrares. Ce Ruts'expliquefacilement. En effet, le dégénéré supérieur est surtout caractérisé par le défaut d'équilibre et l'absencedo pon- (t) LAUBEKT. ~<«~~H~<<~atM/A<pfMOHx.(AMH.f'AKT«)tOP.CfUM.. <888.) dération. tt est intet!igent. Mais son activité intettectuctte agit d'une manière inégale et par soubresaut. II est susceptible d'idées généreuseset de hautes conceptions, ot lorsqu'on cause avec lui on reconnaît une é!évation de sentiments parfois très grande; mais il est incapable d'eftbrts soutenus il met rarement en pratique ses belles théories, tt évite souvent la prison et plus souvent ses excentricités le mènent a l'asile d'aliénés. Néanmoins i) eat des cas ou, par suite de teur manque de pondération, influencés par leurs passions qu'ils ne savent pas réprimer, ils se laissent aller à des actes criminels.Ordinairementils ne sont pas récidivistes. » L'tmbécUc. cet être chez qui !'impuhivit6 et l'instinctivité résumentt la majeure partie des opérations cércbratcs. est encore plusrare dans les prisons que le dégénéré supérieur. Le plus souvent, dès sa jeunesse, it a été placé dans un asile. Et si, obéissant à ses instincts,il commetquelque acte délictueux, l'examen médicat sufttt ordinairement pour le faire envoyer à sa véritable place, rasitc. o Dans un autre travail, l'autour(t)dit avoirrencontré t'épitepsicbeaucoup moins souvent que l'hystérie dans les antécédentsdes criminels. Par ordre d'importance décroissante, les causes morbides du crime pourraient se ranger, selon haurent. de la manière suivante en première ligne, i'atcootistne; puis les vésanies et tes névroses; onUn, et à titre secondaire, la tuberculose. Les faitsjustifient donc ta théorie et t'Ëcote de Sainte-Anne triomphe sur tous les terrains. Du reste, ce succès n'a rien de surprenant. La théorie de la dégénérescenceenglobo toutes les hypothèses émises sur le frime et te criminel. Seules les doctrines ctassiques échappent à cette ~imitation, et encore n'en sortent-elles que réduites et amoindries. Car elles sont obligées do laisser aux psychiatres tous les sujets que ceux-ci leur réctament. Et chacun sait que le domaine de la psychiatrie s'étend chaque jour théoriquement et pratiquement. La doctrine du dégénéré criminel n'avait donc qu'~ se formuler pour rencontrer une adhésion quasi unanime. Comment, en effet, les partisans du criminet épileptique, neurasthénique, nevrosique, cérébrat, eussent-ils pu justiner leurs résistances ? Même ceux qui, avec Mairo, reportent la genèse du crime bien toin dans le domaine des infiniment petits, des motécutes cérëbratcs,ne pouvaient marchander leur concours. Car la dégénérescence n'est parfois qu'un trouble limité, confiné dans un territoire perdu des centres cérébraux, sans répercussion extérieure, sans accompagnement de ces stigmates biologiquesta fois brutaux et révélateurs. Ktte devait rencontrerl'appui des psychologuesqui, !~<'(' Cotajanni, préeonisent l'atavismemoral. Ceux qui, en compagnie(te Sergij2),t'ingénicux (t) LAUttEtT, JLt'.</MM/K<<.«<tMpw)n.<d<'Pa!'M. Paris, t890. (2) SMG)./,< ~~)<«'<'H<*<M ~'Mnx'Milan. t689. auteur du ta théorie de la stratiticatioti des caractères, aboutissent & ht conclusionqui voit dans le criminel la synthèse de toutes tes dégénérescences humaines, no pouvaient la contredire. Et mémo dans un ordre d'idées ptus pratiques, la doctrine de Sainte-Anne pouvait compter sur tous ceux qui, séduits par l'allure positive de ses doctrines, cherchent avant tout a donner à ta criminalité des bases positives et expérimentales. Du reste, tout confph'ait en faveur de cotte heureuse doctrine du dégénéra criminel. L'hypnotismerevêtait ja possibilité do (brfaits dramatiques accomplis dans des circonstancesétranges et la suggestion apparaissait douée d'une influence envahissante, comme un facteur puissant do l'activité psychique normale et morbide. L'École de Nancy émettaitntéme t'hypothcsc de l'existence à t'état de veitte de véritables auto-suggessions (riminettes. Et Laurent (i', matgré ses préférencespour tes doctrines de t~cassagne,écrivait récemment encore « qu'it y a dans ces théories une grande part de vérité».(tr, hypnotismeetsuggestions'annonçaient comme les apanages spéciaux de toute une collection de névrosés, de déséquilibrés, de détraqués. L'École do Charcot allait même jusqu'à faire de t'hypnose le stigmate exclusif de l'hystérie. Nous le répétons, tout souriait, tout sourit encore, du reste,la théorie qui voit dans le criminel un dégénère. tt est cependant nécessaire de dire que toutestes résistances sont toin d'avoir désarmé. L'Écote de Lyon, avec Lacassagne, maintient haut et ferme la prédominance des facteurssociaux, et mêmesur te terrain des faits, ta théorie du dégénérécriminela été vivement combattue. Nous ne rappelleronspas t'argumcntde Cotajanni étabHssaut la disproportion de la criminalitéet de la dégénérescence dans certaines provinces italiennes. La réplique qu'y fait Ferri dans sa Sociologie<wiM~ est loin d'être décisive cependant. Mais il nous est impossiblede passersous silence les intéressantes recherchesde Semât. Contrairement l'opinion reçue, Semai, dans un travail dont tes éléments, rassemblés avec une patience digne de tous tes étoges. ont été vérinés avec une scrupuleuse exactitude, a démontréque te monde des prisons présentait une moyenne d'aliénés inférieureà cellede ta vie courante.Semât, sur 526,~3 détenus, trouve 5t.t atiénés,soit une moyenne do 100 aliénéssur ~0,000 détenus, alors que les recensements généraux de ~868 et de 1878 accusent pour t.t Belgique <u)e proportion de i32 aliènes sur ~00,000 habitants, non compris tt"~ atiénés en liberté. « La statistiquedonnerait donc t'avantage la détention sur la vie libre M, dit très judicieusementSetnitt (~. Mais it y a ptus encore l'auteur remarque d'abordque, sur ces S~ t atiénés, (t) LAUMXT, ~'H~/Aro/w~Mt'ntMtMf~ édition. Paris. <??. (3) SsMAt., De /')?)/hwt<t'de <'<'<M~n.<tH!M<w<'f~ f~/M/«tn*,ctt'. BmxcHcs, <870. il y a 220 prévenus renvoyés des poursuites pour cause d'aliénation men tato, et qu'il ne reste en réalité que 398 condamnésqui seraient devenus fous après tour condamnation. Mais une nouvelle élimination est encore opérer, car un examen minutieux lui a prouvé que 8 d'entre eux étaient dps simulateurs, et que ~5S, dont la folie a été reconnue desle début de la détention, étaient des malades dont t'état avait été méconnu durant t'instmctioneUcsdebats. Ces chiffres, Messieurs, ont par eux-mêmesune trop haute signification pour qu'il soit utile d'y ajouter des commentaires Du reste, on dirait qu'un peu de réaction se produit, mémo dans le camp des psychiatres. Dans un travail où les chosessont mises au point avec une grande netteté, Marandon de Montyel (!}, médecin en chef des asiles publics d'aliénés do la Seine, conteste formellement les rapports régulièrement admis entre la criminalité et la dégénérescence. Les deux termes tui semblent métnè s'exclure,ot l'auteurconclut « Dans la folie, la criminalitéest en raison inversede la dcgénérfsccnce.» Le crime, dit Uortct (2). n'est qu'un épiphénomène,un accident dans la vie des fous, des cpiteptiqucs, des dégénérés; il peut se réaliser citex des êtresindemnes de toute tare. Mais ta critique des rapportsde la dégénérescence et de la criminalité vient d'être <aite d'une manière magistrate par Lcgrain !3). Nous ne pouvons que citer rapidement les quelques propositions essentielle% de l'auteur; mais elles suniront, pensons-nous, pour justifier la nécessite de dissocier, tout au moinsdans une certaine mesure, criminalité et dégénérescence. M U est bien vrai, dit Legrain, que le dégénèreest souvent criminel, mais faut-il en conclure que le crime est relié t'etat dpgcncratif par un lien d'enet à cause? » Et il répond « tt n'existe pas de raison de confondre ensembledégénérescenceet criminalité; le crime n'est pas plus un syndrome faisant partie de l'histoire des dégénères qu'il ne fait partie de cette de ta paralysie générale. M Puis fauteurrange sous les trois propositions suivantes les rapports de la dégénérescence et de ta criminalité I" Les dégénères peuvent devenir criminels, et ils le deviennent plussouvent que tes êtres non dégénères, parce qu'ils s'adaptent moins que t'es derniers 'aux conditions de la vie regutierc et aux conventions incompatibles avec les actions légalement qualifiées de crimes; 2° Certains criminels présentent des stigmates de dégénérescence;bien que ces stigmates ne puissent avoiraucun rapport d'indication avec les actions commises par ceux qui en sont porteurs, ils signifient tout au moins que ces criminels sont des dégénérés; 3° Mais si le dégénéré peut étre criminel, et si le criminel (t) MANAKDON DE MottTYBt., ArcAt~d'OM~/<n~<~t<K!H~< )))<)) t8M. (2) DottTKt,, <<ropo~' crtMtM~.Thèse de Paris, t89i. (3) LMBA)'<.~<t)w~ntK!/<~<!<WM'M~ (ABCH.t/A!<T))nop.c)t)M..j:)t)vieH8!'4.) peut être dégénéré, H y a des criminelsqui n'ont aucun des caractères de h) dégénérescence. Toute la critique de ta théorie clui tente de confondre la criminatitë et la degénërcscencetient dans ces quelques propositions. On ne pourrait tfurajouterquc des développements. Mais il serait ditncitcde les infirmer. Nous les tenons, pour notre part, pour J'expression réelle des rapports entre les deux formes biologique et socialede la régression. Nousne pouvons donc nous rallier au crime, manifestationde ta dé~ë' uerescence que dans un être marqua des stigmates du dëgënërë. En dehorsde la présence des stigmates, te crime ne suffit pas pour caractériser la régression. Le crime, comme toute manifestation de ta personnalité humaine, est un produit de l'organisme et du milieu. C'est là une formute indéniable qui s'affirme au nom de l'évolution tout entière. Or, réclamerl'intervention nécessairede la dégénérescence,c'est nier la possibitit~ d'une prépondérancemomentanée du second des deux facteurs, du milieu soit physique, soit sociat. Dans la mesure que comporte ta définition précédente,nous nousrallionsdonc pleinement ta doctrine de Ferri. Certes, les facteurs mesotogiques et organiquesn'ont pas nos yeux une égaievaleur;nousavons dit ai)teurs~)nospréférences et leur justification; nous tes résumerons dans quelques instants. Mais nous croirions corn* mettreun réel déni de justiceen ne donnant point le passur nos idées aux vues d'un des maîtres tes plus éminents de t'anthrop~togie criminelle. Nous avons nomme Enrico Ferri. La doctrinedu chef de t'Écote positive constitueen effet, a nos yeux, ta synthèse la plusscientHiqucdes données de t'anthropoto~ie crtminctte Et bien qu'elle soit déjà célèbre, nous tenons à rappelerici la doctrine du criminaliste italien. « Le crime, dit Ferri (2), est un phénomène d'originecomplexe,à ta fois biologique, physique et sociatc. Certes, la prédominance di<!eren!e de tel ou tel facteur détermine les variétés bio-sociologiquesdu criminel mais, sans doute, tout crime de tout criminel est toujours le produit de l'action simultanéedes conditions biologiques, physiqueset sociales, H Et, répondant aux critiquesformuléescontre sa doctrine, il ajoute pour mieuxprécisersa pensée « C'est sur cetteconclusionque, des la première édition de cet ouvrage, j'ai le plus insisté, et c'est elle cependant que nos critiquesont toujours oubliée pour se donner te plaisir facile mais inconctuant de combattre tes idées de l'école positiviste.avec des objections unilatérales,tes uns en supposant que pour nous le crime n'est que l'effet exclusif du facteur biologique, les autres, qu'il n'est que le produit unique du milieu physique, et d'autres encore en nous acccusantd'avoir (t) UAU.ËMA6!<K, ~tO/O~M /OM<*<«)?!H~<' du <'ytMh'. ((:0'<GH(!S O'AKTHaoP. CH)M. M: BMXEt.U;S,i892.) (2) FERKt. La MCtO~tc<'n'M!tnf~< Paris. t893. affirmé que la cause unique et absolue du crime n'est que la société mémo. » Nous ne tomberons sous le coup d'aucun des reproches d'unitatdratité formulés si judicieusementpar Ferri à l'adressede ses adversaires. Cependant, Messieurs, il est impossible de s'en tenir exclusivementaux doctrines du célèbre criminologisteitalien. Certes, la formule de Ferri est à l'abri de toute critique fbndéeattrt'eMtusionde !'unou l'autre des (acteurs de la criminalité.Elle est d'uneampleur qui lui permet, par une espèce d'ab. sorption de toutesles formules,d'échapper au reproche d'en exclure l'une ou l'autre. Mais cette ampleur, qui semble faire sa force, constitue sa faiblesse. La doctrine de Ferri manque de précision et, disons le mot, d'adaptation. Car elle s'applique a toute manifestationvitale et elle revient simplementà dire que le crime est dû à l'influencedes causes organiques et ambiantes qui président a t'activité humainetout entière. H est vrai que t'aatour a tenté instinctivementd'échapper a ce reproche. !t avait, du reste, mis en relief avec une trop grande sagacité tes côtés faibles des théories adverses pour n'être point frappé des lacunes de sa manière de voir. La théorie générate que nous venons de résumer est, en effet, passible des objections faites par Ferri aux doctrinesopposées. Le rappelde quelques* unes de ces objectionsva éclaireret motiver nos attégations. Partantdes théories épileptiques, neurasthéniques,dégénératives, etc., Ferri disait en <'nët « Elles ne nous donnent pas la raison précise et fondamentalepour laquelle ta même condition d'anormatité biologique arrive it déterminer le crime chez têt individu, tandis que chez tel autre, dans les mêmesconditions de milieu physique et social, elle ne détermine que le suicide, ou bien ta folie, ou bien une simple infériorité biopsychique.» Et il ajoute « Si l'on disait que cela dépend (tes conditionsextérieures qui ne sont jamais les mêmes pour deux individus, cela ne suniraitpas. car il y a très souvent des diHcrenccs si petites dans ces conditions extérieures, qu'elles ne sont pas une raison proportionnée de l'énorme dittérence entre celui qui, par exemple, réduit a ta misère,se tue au lieu de tuer et celui qui tue au lieu de se tuer. Pourquoi de deux idiots d'une même famille, traitésde la même manière, l'un répond-ilaux raitteries avec l'indifférenceou la douleur concentrée, et l'autre avec l'assassinat? Et pourquoi de deux dégénérés ou fous, à qui leur fiancée refuse sa main, l'un, arrivé en présence de la fille aimée se tue-t'it, !'autr<* préfere-t-it ta tuer? » L'auteur ajoute encore à ces exemples.Mais ce qui précèdesuflit pour vous permettred'en faire l'application à la formule tritogistique(te Ferri lui-méme. Car si le crime est le résultat des facteurs mêmes qui président a toute activité humaine, si chaque acte résulte, en effet, de l'intervention d'une sériede causes ressortissant à l'organisme,au milieu physique ainsi qu'au milieu social, n'est-on pas en droit de se demander pour quelles t'avons ces causes produisent dans certains cas tecrintc et dans d'autres te patriotisme, le dévouement ou !e martyre? Et cotte objcctton est d'autant plus fondée que Ferri t'a pour ainsi dire devancée. H a senti que ta généralisationde sa formuledevaitêtre corrigée; Cette généralisation, dont il aimait à ne pas se défaire tant que grondait ta menace d6 t'unitatératité, il s'en débarrasse une <bis l'orage apaisé. !t a donc compris que, sous peine do n'avoirrien expliqué, il était nécessaire d'entrer plus avant (tans l'examen du probtomo, et c'est alors qu'it atteste sca préférences pour !e (acteurbiologique,en anirmantsa prépondérance. En ce!a, il nous parait avoir vu juste. « Le facteur biologique du crime, dit en effet Ferri, est quoique chose de spécifique qu'on n'a pas encore détermine, maissans quoi toutes les autres conditionsbiologiques,physiologiqueset sociales ne suffisent pas à expliquertoutes les formes du crime et le crime tui-memo. » Ferri a marqué dans ces lignes, et sans les dépasser, les limites de t'argumentation scientifique. Tout biologiste peut encore, dans une très !arge mesure,s'associerces cléclarations. Mais le divorce doit nécessairement commencerentre Ferri et les physiologistes lorsque, décidé à caractériser quand mémo cette inconnue biologique, le criminaliste italien ressuscite bien étonnamment la névrose criminctte. « criminalité (congénitale et occasionnctte aussi, mais a dineronis degrés) est donc une forme spécifique d'anomalie biologique qui la distingue de toute autre, et sans laquelle ni le milieu physique ni le milieu sociat ne suflisent a expliquer le crime, Et non pas pour indiquer ta nature de cette anomalie spécifique,mais seulement pour lui donner un nom, je l'appellerai la névrose criminelle, comme on t'a dcja fait en la distinguant de toute autre forme de pathologie, d'atavisme, de dégénérçscence. » « Névrosecriminctte, ajoute-t-il,qu'on pourrait direaussi, avec M. Virgilion, une forme de tératologie psychique et qui s'accompagne presque toujours,dans des proportionsdinercntcschez tel ou tel criminel. des anomalies de l'atavisme, de l'arrêt de développement, de la neurasthénie, de t'épitepsie, de la dégénérescence,mais qui est vraiment le facteurspécinque par lequel tel individuavec tels caractères biopsychiques dans tel milieu physique et social, commet tel crime. H C'est contre cette névrose criminelle que nous nous insurgeons. Tout d'abord, et quoi qu'en dise son auteur, cttecntévea ta définitiondu crime de Ferri une partie de la géncratisation qu'ellecomporte. Du moment que la névrose criminelle spccinque, et nous insistonssur le mot, est une condition essentielle de criminalité, l'importancedes tacteurs physiques et sociaux s'évanouit dans une !arge mesure, Ils ne jouent plus qu'un rote accessoire, car ils ne sont plus des éléments de diHércnciation. Leur action se borne à mettre en mouvement le mécanisme névrosique. Et dans ces conditions, l'auteurn'est plus autorisé à dire que le crime est un phénomèned'origine à ta fois biologique, physique et sociale. Sa dénnition doit être réformée elle crime ne peut plus être pour lui qu'un fait biologique.s'effectuant on vertu d'un mécanisme biopsychiquë détermina dans un milieu physico-sooiat. Mais ce n'est, pus un simple procès de forme que nous intentons à Ferri nous protestons contre l'abstraction qui Hut le fond même de sa doctrine; nous n'admettons pas cette séparation de l'humanité en deux catégories que créerait fatalementl'admissiond'une névrose criminelle. l! n'y a pas une classe d'hommes marqués au front de la prédisposition criminelle, et une classe d'êtres soustraits pour toujours, et quoi qu*i) arrive, au monde de la criminatité. La vérité,c'estque la résistance au crime constitue une quantitévariable: Dans la vie courante et pour la tnoyenne des hommes, cette résistance sutiit pour neutraliser les inHuences biologiques, physiques et sociates, toujours actives et. toujours en éveil. Toutefois il n'y a jamais là qu'un rapport dont le caractère positifou négatifdépend avant tout des variations des facteursqui le composent. Ces variationssont diverses selon les cas. Et pour une société déterminée, l'importance do ces variations se déduit pour ainsi dire (te la co!tectivité de ses attributs et de ses nécessités. Enfin les états sociaux oux'mémos se modifientet les termes d'un rapport, vrais hier, peuvent se déplacer demain. Les facteurs individuels sont fréquemment les agents les plus actifs de la conduite humaine; ils créent les différencessi tranchées qui,entempsd'acc.dmie sociale, séparent ies hommes les uns des autres. Cependant, qu'unepoussée physiquesociale vienne, comme ungrand cou p de vent, heurter etsccoucrcettcfouie, et voi~c1 que le diapasons'unifie,que la fibre cérébratetremble do la mcme indignation, s'émeutdu même sentiment;tesdiuérencesindividuelles disparaissent et ta collectivité frappe comme d'un seul bras, marche d'un même pas, parle une même langue. Quesur un radeau perdu entre t'innni dct'occan et t'intini dcscicux, des êtres humains luttent contre la faim (lui va les anéantir, toutes les distinctions morales et anectivcs s'cnacent, un mémo instinct fait taire tous tes autres et un nivcttemcntterocc passe sur tes consciences l'anthropophagie qui nous fait régulièrementhorreur -est admise à l'unanimité chez ces êtres unifiés dans une même aspiration criminelte,mais naturelle. Mais, abandonnantccssommetsoù l'émotionconspireavec nous contre vosrésistances et que chacun de vousredescendeau fond de sa conscience. Interrogez-vous, demandez-vous si, maintesfois, vous ne vous des pas sentis à la merci des événements, des moindresinnuences. tt ne s'en est fallu que d'une oscillation, Messieurs, à ces moments déticats, pour vous trouver atteints et précipités dans le crime. Certes, le crime, nous en sommes convaincu, n'eût été ni sanglant ni odieux. Cependant l'étendue de la faute possible, en créant des variationsindividuelles,.ne sumt pas pour ruiner l'objection. Certes, nous ne t~ons pas existence du ces variations individuelles, mais ellessont avant tout d'ordrequantitatif. Ces variationsindividuolles justitiont l'existence de catégories de criminels; eues n'autorisent pas i'ëtabiissementd'un type criminel, quelque élasticité qu'on don~f à M dennition. En d'autres termes, quiconque commet une faute, un ddiit, un crime, n'est pasde<initivotnentet irremediabtcmentun criminel :nous ne sommes pas autorisa te renvoyer dans une catégorie à part, marque de ta névrose critnineUe. <! tant revenir à des idées ptus iitrges. Un des gemes de ce siectc, Moieschoti, dont la science porte encore le deuit. disait déjà au Congres de Rome que les circonstances peuvent triompher dcx vertus du plus vertueuxd'entre nous. Au Congres de Paris, il insistaitsur les modiflcatious du caractère produites pariechagrin, la fatigueou quelque g)'ave contrariété. Et il ajoutait « Sous t'cnbrt de certainesconditionsphysiologiques, un homme peut tomber; ii n'est pas plus un cruninci que le savant qui se trompe ne devient un ignorant ou un faible d'esprit. » Et la plupart d'entre vous se souviennentdu langage etcve que tenait dans ce sons au Congres do Bruxelles un des représentantstes ptus autorisés du la science anthropotogiqucfrançaise, M. Manouvrier. Du reste, i! n'y a pas que ta science qui, du haut des sommets où elle trône, jette ainsi sur les actions humaines un regard d'indulgence. Ceux dont la vie s'est passée au tniiieu des infirmités et des misères sociales, dont i'i ntransigeance des doctrines s'est fondue au contact des tristesses de la rca!itn, ceux-iu laissent tomber à leur tour des paroles précieuses que nous aimons:t recueillir, « A mesure qu'on s'élève audessus de cette lice étroite, dit un ancien procureur hnperia!. Eugène Mouton (~, où se débattent tes misèreshumaines, i'orgueit du justicierse trouble, les rigueurs de la conscience s'amollissent;on se sent prisd'uuf sorte d'attendrissementpour ces vaincus qui tombent déshonoresdans la bataiih'duiavic;on voit tiequei poids terribleposent ta misère, l'ignorance, l'exemple, te hasard tui-ntëtnc dans la destinée qui leur est faite; et aussi plus ou avance, plus an devient certain que i<' progrès du droit criminct est dans la direction oit nousappâte le sentiment de ta faiblesse du coupableet de i'intirmitt' niiserabte du juge. » Nous ne vouions ricu ajouter à t'ëioqucnco émue df ces quelques lignes. La chair est faible, t'epete-t-on; t'csprit n'est pas plus fort. !) n'y a pas. dans !a bataiitc de la vie, des cuirasses inaccessibles a la faute et des prédestines mat'qut~ pour !a défaite bien avant lu lutte. La psychose criminette n'existe pas plus que les autres, et c'est dans une autre direction que la pensée humainedoit t'hcrchcrtes solutionsaux prubt<nes qui la préoccupent.Car nous ne pouvons nous contenterde la formule vague (<) Euu. MOUTON, ~<'<~t'o<rJ<ww. Lyon, )8S7. qui fait du crime un produit à la fois biologiqueetsocial. La sciencenous autorise à pousser plus loin nos investigationset ta préciser les termesde cette déunition incolore. Elle a pénétré au sein do ta mécaniquehumaine assezprofondément pour nous y ouvrirdes voies larges et sûres. Ellea jeté sur l'activité animale uno clarté qui suffit à nous en montrer les origines. C'est de ces origines mêmes qu'it faut partirpour arriver progressivement Jtt'~tudcdMmaniCestations instinctives ou psychiques, conscientes ou inconscientes. Et le problème de l'étiologie criminette trouvera dans les lois qui résulteront de cette analyse, les éléments indispensables à sa solution. Ces vues nous semblent à lu fois directrices et csscntiettcs;elles nous ont guidé dans un travail (i) auquol nous vous demanderonsta permission d'emprunterle résume qui va suivre. « La loi qui domine de haut toute la sociologie,disions-nous,est celle qui impjique à la fois conservationet progrès. M La société a pour devoir de veittera ce que cette loi ne subisse point d'atteinte. Le rôle de l'individu se mesure d'après son utilité quant à l'observanceet au maintien de cette loi. » La conservationde la société est assurée par deux actesimportants de l'individu sa nutrition et sa reproduction. Le progrès est garanti par le développementet le perfectionnement de son intelligence. » La vie de l'individu tout comme la vie do la société sont donc liéesau tbuctionnenMnt des organes qui assurent la nutrition, la reproduction et le fonctionnement de l'intelligence. Et non seulement il y a liaison, mais il y a relation de cause a enet. La vie individuctte n'est que l'expression de cette. tripte nécessitéorganique, et la vie sociatercttète nettement ces trois côtés de t'activitéhumaine. » Tout acte individuel, toute manifestation sociale peut se ramener à la MtisfM'ion tbnctionncttcd'un des trois besoins nutritif, générique, intetlectuel. » Cette triple formu)c embrasse la vie de l'individucomme elle synthétise la vie sonate. » Ces fonctions,toutcns'imbriquant,pourainsi dire,dominentchacune son tour dans la vie de l'individu comme dansla vie des sociétés. Les fonctionsinassouvies créent dans leurs centres respectifs une tension qui, objectivement,rend la déchargeconsécutiveptusviotpnteet plusspontanée, et subjectivement,donne naissance toute la gamme des sensations qui vont du simple malaise indéfinissable ta douleur qui affole et masque la conscience. » Les satisfactions fonctionnelles donnent lieu a l'inertie des centres, (t) DAt.).E!)AGXK.~t<~M/<M)<~<<W'<<'(<<<fnHM. (CONGRÈS D'ASTUttOP. CMM. DE BMXEu.Es, t892.) d'une part, et & toute t'eche!te des sensations qui vont du bien-être pur et simple aux plus rafNnees de nos sensations.d'autre part. » Cessatisfactions, ces tensionstrop pro!ongéeslaissent dansles centres des reliquats multiples qui, en subissant toutes les transformationsde l'hérédité,finirontpar donner a certainescatégoriesd'actes des caractères étranges, où t'analysene retrouve ptus d'emblée l'origine fonctionnelle. Le pointdo départ, pour être recuté ou masqua, n'en subsistepas moins. Et nous ajouterons: Si ces formttlesdoivent donner ia ctcfde tous les actes de !a vie sociale normatc, e!!es doivent égalementéclairer !es faits anormaux, tant dans la vie des individus que dans !a vie des sociétés. Carleslois de la pathologiene sont que tes tois de la physiologie appliquées à des phénomènes morbides. Et, selon t'heureuso expression de Tarde (i), tes faits sociologiques ne sont que des rallongesdes faits bio!ogiqut's. Les actes morbides sociaux ne peuvent échapper à cette reg!e. Ils doivents'exp!iquer& t'aide des lois de ta sociologie normale. Et te crime, fait de pathologie sociale au premierchef, no constitue pas une exception. Le crime n'est donc que t'émanation d'un trouble fonctionnel dont le point de départ réside dans une modif!cationorganique déterminée.C'est l'explosiond'un centre en état d'érethismc, que cet créthisme traduise une nécessite physiologiquenormateou une altération {bnctionnettemorbide. t/éréttnsme crée une tension engendrant une sensation qui peut aller de la perception a peine consciente d'un malaise indicible à la douleurnettement sentie et tocatisée. L'éréthisme agit aussi d'une manière générale en renforçant l'excitation, au point qu'on présence de l'énergie de l'explosion,ta force excitatriceinitiale, très faible, s'efface pour rcvutir l'acte final d'un caractère spontané. !t intervient encore en supprimant une grande partie de ce qu'on nomme te temps perdu physiologique.Ï! se manifeste en accumulantdans !e centre des résistancesqui empêchentla diffusion nerveuse,l'irradiation vers !cs centres voisins, et la mise en activité des résidus antérieurs, tt donne à t'actesonair instinctifet inconscient. Mais toutes ces notions, pour être compriseset appliquées avec netteté aux probtétncsquinous occupent,nécessiteraient desdéveloppementsconsidérables.Nousregrettonsde nopouvoir mêmevousles i nd iquer.Heportexvous toutefois aux considérationsgénérales psycho-physiologiquesexposées lors de nos premiers entretiens. Rappelez-vous ce que nous vous avons dit des rapports du conscient et de l'inconscient, des sources viscé. raies de nossentimentsancctifs, des synthèses de sensations et d'images qui se forment peu à peu et dont t'efnoresccncc ultime pénètre finalement dans te domaine de la conscience. Que toute cette mécaniquepsychique (U TABOE,LaMcK~te<'nmMM<<cc/&~o<M(~.(ARcx. t/AXTUR.cajM.,sept. 1893.} graduée, tout comme les organesdontelle relève, vous apparxissedansses lignes générâtes, et que do cette façon les besoins nés des profondeursde t'organismc vous ratent leur ascension regu tiers vers les contres corticaux, y portant le désirsous toutes sesformes. Puis, cette vision de nos premiersenseignementsrapidement évoquée, revoyez dans te mémo csprit nos dinerentsgroupes de dégénères.Vous y trou vcrcx tous!es modes de déséquitibrement et toutes tes (ormes que peut revêtir la nécessité ibnctionnette: la satisfaction instinctive,qui n'est que la traduction de l'instinct primitif et primordial; la satisfaction spécialisée et reportant sur un être un bcaoin, un caprice, toute l'énergie obsessivc d'une concentrationexclusivede!: tendances et des volitions. De la passion normale, soit instinctive, soit quintessenciée, passez ensuite d ta passionmorbide, qui n<*se rétif p!nsqu'impcrceptib)entent à la vie physiologique, Rompez cnf!n ce frète )i<'n et examinez t(-s perturbationsde tous genres qu'apporte le desequitibrementdansta vie fictive et inte!tect'te)te. Les déviationsles plus singulières des divers instincts et l'apaisemont cérébrat qu'elles réclament prenant, pour se réaliser, les formesles plus étranges et les plus inexplicables, des exemptes se présenteront à votre esprit, illustrant, pour ainsi dire, chaque idée generatcd'un fait précis et catégorique. Vous comprendrez alors notre conception du mode d'intervention de notre triple facteur, nutritif, gënesique et intellectuel, dansla genèse de l'acte criminel. « Ils interviennenttout d'abord, disions-nous,dans notre étiologie fbnc< tionnelle du crime, en créant sous la poussée de Hnassouvissenientpur et simple une véritable explosion. » Et cet inassouvisscment tui-mcme peut tenir à deux ordres de causes il peut provenirde t'insunisance absolue des ressources mises ô la disposition de l'individu ou dériverd'une impuissancerelative & les conquérir. C'est ainsi que, par exempte, il peut être le t'Asuttat de l'extrême besoin, dans un moment de crise individuelleou sociale, chez un être biendoué, comme il peut provenir de l'impuissance d'un neurasthénique, plus propre à ruser qu'ù travailler. » Maisce que nous nommonsla spécialisation de plus eu plus grande du besoin peut entrer en jeu à son tour et varier à t'intin) ta gannne des actes crhninets.Nous venons de voir une fonction en détresse, poussant instinctivement sa satisfaction, sans choix ni caprice. C'est le centre végétatif en état d'crethismc,exigeant brutalement )a détente. Mais dans ce centre, le besoin peuts'aniner, se dépouiller de son caractère initia), se localisersur un individu,sur une idée, sur un caprice et dénaturer ainsi l'allure réflexe, fonctionnelle du début. Et malgré cette déviation, malgré l'absence de nécessite matériettc,tangible,quoiqu'on ne puisse plusincriminerlu nutrition, ia reproduction, t'intettigcneeH~meconnno causeatimontatrieo et omcicnto,le besoin frange, morbide n'abandonneo aucun de ses droits. C'est un intrus dans la vie psychique, it no peut M) réclamerd'aucune fonction csscniictte; sit satisfaction n'est exigée par aucune nécessité d'ordre vital, et cependantil imposesa tyrannieau point d'avoirraison finulement de toutes les résistances. » Nous entrons ainsi en plcin dansle domaine des déséquilibras,aprea avoir passé par la zone intermédiaire des passionnas M;ns qu'on ne s'yy trompe pas, te passionne! h'tist que l'individu normat, spécialisant son besoin et suhon!onnant telle satisfaction a toutes ies autres. Le déséquilibre n'objectiveptus son désir dans les limites des choses raisonnables. Ce qui te travaille semble ne pluste rattacher a l'individu normal dont tes actesrelèvent de notre triple tormutc. ~o fait incrinmte partit soustrait aux nécessites communes: un fond ce fait est du metnc ordre que tous les autres. Com me tes autres actes, il exprime la détente d'ungroupe cellulaire en vue de faire cesser un créthisme central arriver son apogée; comme les autres, il représente une nécessite fonctionnelleinciuctabtc comme tes autres, il est suivi d'une détente, et comme les autres, mais d'une façon fréquemment détourna', il doit son origine a !'<!votutioa <bnctionneHe. (certes cette origine est souvent masquée et remonte par t'hëreditc a des individ us ancestraux,mais elle n'en existe pas moins, nette et indubitable. Les innuences héréditairessont maintes fois en cause dans ces pas et ce sera pour t'avenir un problèmedélicat, mais attrayant, de rechcrcttcr dans les actes de ces dcscquinbres t'f'mbryon normat, le facteur hiotogique primitif et rationnel. Nous lie pouvonsici qu'esquisser le fait. » !) nous scmbto cependant que cesrecherchesdoivents'inspirer de certaines considérations, dont voici les plus essentielles, » Il faut tenir compte de cette partieutaritëde t'individu, tendant de plus en ptus, au fur et mesure que s'écoule son existence,a satisfaire ses besoins selon des modes qui lui sont personnels.II se crée ainsi ce qu'on a nomme des manit's. Cesmaniessont refrénées par la santé intenectuette de l'individu normal et ne dépassent jamaisunecertaine mesure. L'héréditaire trouve en lui ce fonds de manies,mais ne rencontreptusles centres coercitifs de son ancêtre. De plus, l'hérédité,on te sait aujourd'hui, agit à la fois en entevant a t'acte une partie* de ses phénomènes conscients, est annihilant des innuences inhibitrices, en empêchant des irradiationsvers des centres voisins, en économisant une partie du temps réactionnel.en <avoris:n)t l'explosionet en délimitant plus nettement et plus tatatemcnt t'acte re)!exe. H Qu'on tienne compte de ces diversesremarques,et la nMuiese'acrecc, impulsive, obsédante, inévitable. Qu'on n'oublie pas non ptus que t'hëredité peut encore a{;ir en mutant tes chosesqui devraientrester distinctes, meublant le cerveau de la fille des instincts et des penchants du père. Par parenthèse, nous pensons que bien des faits d'inversion génitale trouvent là leur explication. » Toutes ces remarques générâtes peuvents'appliquer à chacun de nos troisfacteurs en particulier. » Chacun d'eux intervient donc selon une triple formule dans la genèse do t'acte criminel. En réclamant tout d'abord satisfaction au nom d'une fonction inassouvie, en spëciatieant. sous t'enbrt des civilisations et de t'aninementsensuel, l'objet de ses désirs, en subissant enfin la tyrannie d'une déviation cércbraic,t'héréditairo produit des actesnormaux spécialisés, mais dont t'hërcftité n'a plus laissé subsister que le côté excentrique, bizarre, en lui conservanttoute son exigence, toutson impérieux besoin de réalisation. Nous avons tenté, en quelques endroits de nos études des dégénères,de vous retracer ce mécanisme.Nous vous avonsmontré dans quelsens devait intervenir cette notion d'hérédité. Nous ne pouvons que vous prier de vous reporter à ces explications américurea. est impossible,a propos d'actes aussi divers que les crimes, d'êtres aussi diflercnts que tes criminels, d'esquisser un mécanisme gênera), une formule d'application courante. C'est le tort des doctrines unilatérales d'avoir rêve un instant d'enserrer l'activité humaine dans les limites~troitf's d'une définition du délit ou du délinquant. On peut, en théorie, s'entendre sur lu valeurà attribuer à un terme, sur les caractères essentiels à rectamer d'un type détermina. Mais ces nécessitesdidactiquesn'ont rien à voir avec lu nature intime do l'acteou le mécanisme de sa production.Tout ce que la théorie autorise en fait de crime et de criminel en général, c'est l'exposé d'idées synthétiques destinéesà guiderl'analyse de chaquecas particulier.Et c'est a cette analyse, Messieurs, qu'il vous faudra rcguti<r<'m<'ntfaire appel. D'ailleurs, pour cette analyse du criminel, les données ne vous feront pas défaut.Vous recherchereztout d'abord,dans la mesure de vos connaissances, tes caractères anthropologiques.Leur valeur, réduite en généra!, peut avoir & l'occasion une haute signification. Des caractèresanatomiques. vous passerez aux caractères physiologiques. Finalement vous intcrrogerez la psychologiede votre sujet. Et vous ne vous borm'rex pas à l'anatyse du crime ou des incidents qui t'ont imn~diatement précède vous reconstituerez peu peu t'évotution psychique du l'individu. Vousétudierez cetui-ci dans son milieu, aux jours de son enfitncc, où le cerveau, vierge encore, reçoit si facilement l'empreinte des choses et des gens. Vous le verrcx à J'oeuvre quand la spontanéité éctose en lui l'aura poussé dans la vie. t! vous sera facile de reconstituer le bilan de ses tendances, de ses sympathies commede ses haines. Puis, cetteformutedetapersonnatité du criminct ainsi déduite et synthétisée, vous la rattacherez au passé, vous étudierez sa genèse. Cette recherche, voussavox déjà de quelle façon vous devez ta poursuivre. Nos études sur tes dégénérés vous ont renseigné des altérationsmorbides variées, mais plus ou moinsspëciOquos. Leur signalement vous mettra d'emMëe sur lu trace de la nature de ta tare ancestrale. fuis, ces ëtomentsgeneatogiquesdevanttes yeux, il vous sera permis de reconstituer pour ainsi dire le bilan de votre personnage. Dans ce bilan, la part due à l'héréditése dissocierad'etïe'méme en quoique sorte; le restant, vous serezautorisés A te portera l'actifde t'initiative individuelle. L'cnsombte vous donnera une sorte de formute psychique intégrate. Et au sujet de cette formule psychique, nous aimons a vousrappeler que l'importance de l'examen de t'etat tnentat des criminels vous a été signalée dans un travail très romarquable. Dans un discours prononcé à !a Conférencedu J~une Barreau, M. Attrcd Moreau (i) a tracé un aperçu des théories nouvelles avec une science et un esprit critique dignes d'ëioge. Le mctnotre de M. Morcau est encore à méditer, ma!gr6 son origine quelque peu lointaine vis-à-vis d'une science qui double les étapes. Ce travail préliminaire terminé, vous abord<'rex rctude du crime: et vous l'aborderez, non ptus avec l'intention d'y voir l'expression d'une volonté absotue ou relative, maispénètres do sa natureexclusivementbiolog!que et sociale. C'est un Rut de biologie s'effectuant dans un milieu social que vous placerez eu face de vous. Et pour son analyse, vous ne vous servirez que des formules générâtes dont nous vous avons tant de fois parlé. Cette analyse sera parfois délicate, et chaque cas, différent de celui qui va suivre ou qui a précède, rëcta)m*ra régulièrement toute votre habileté. Mais elle seule vous donnera des satisfactions,car seule eue est en mesure de vous prucurer des solutions dennitivcs. Enfin, chose plus importanteencore, ci!t' vous fournira tes étements essentiets d'une sanction sociale positive. Car, Messieurs, nous ne sommes pas desann~s en fuce du déterminisme et ta négationde ta responsabilitémorale ne (ait pasdt8para!trcta responsabilité, et moins encore te droit de punir. Les partisans des anciennes doctrines ont contribue peut~trc involontairementà revêtir te déterminisme de ta livrée de t'anarchie. Or, cette légende doit s'évanouir. Les positivistesdu droit pcna!n'ont, au contrain', q u'une seule préoccupation rétablir ce droit pena) sur des assises désormais inamovibles. Du reste. Messieurs, ils ne sont plus seuts & croire que tf libre arbitre n'est point indispensable au droit. Les experts, que des exigences protessionnettcs forcent cependant à des opinions éclectiques,commenMnt à se refuser à doser quotidiennement les infiniment petits d~ ta votontc. Le boulet du tibre arbitre devient trop lourd tra!ner et its demandent à s'en dégager. (<) ALFMU MottEAt~ Ce r~a< tM~/at <~<'nm<n~.OruxeUes, i88i. Cette liberté morate, si longtemps cherchée, contient en germe. dit Dubuisson (~, toustes abns qui se sont produit; et en face des dif!icu!te8 chaquejour croissantes(te séparer )c champ de la eriminatitë du domaine de l'aliénation, « elle ouvre une porte par taquette toute la criminalité peut s'écouler danst'atiénation». Les experts protestent donc contre les exjgonces d'une thëone p~nate qui !eur impose tu recherche de ce qu'ils nomment une entité métaphysique la \-otonté. Kous tx' pouvons, dans ce travait, exposer ce qu'on pourrait notnmer )e terrain neutre que certains d'entre eux proposent en matière de transaction. Vous trouverez dans te beau livre de Pau! Garnier~) l'exposé très ctairdu rote de l'expert, en tant que pathologiste et clinicien. Sentat (3) rentor~ait derni~t'ement <)f'sa tegithueautorite et <te sa longue experionfe les conctusionsdu savant français. Nousvoudrions consacrer a l'exposé des idées de ces deux spécialistes réputés les dt~etoppemcnts qu'elles meriteot s! largement. Kttes marchent visibientent vers la responsabitit~ socialeexclusive;c'est, de la part (le ces maitres, un acte de haute science et de réel courageprofessionnel.Et ces tendances, heureusement, paraissent vouloir se généraliser. Camusct (4) montrait dernièrement l'illogicité qui porte à dinunuer les peines pour les dégénères impulsifs, alors qu'on proctatne qu'its ont besoin, pour résister :< leurs penchants mauvais,de mobiles plus puissants que les individus normaux. EnHn la magistrature, a son tour, commenceà s'apercevoirque te tibrc arbitre compromet le droit pénat bien plus qu'i! ne le justifie. M. Lakrewsky (S), procureur générât près la cour d'appel de Kharkow, dans une critiquedes !dccs de Ferri et de Lombroso, reconnait impticitement que la notion métaphysiquedu Tibre arbitre n'est point indispensableau droit pénal. Les temps semblent donc proches pour t.) réhabilitation penatcdu déterminisme. Mais nous nous permettrons d'att'T bien au delà. Le maintien de la lettre du code. la conservation de la définition juridique actuelledu crime, constituerait, en face des progrès modernes, le plusgrave des dangers sociaux. Vis-a-vis de l'empiétementsans cesse croissantdu domaine de l'aliénation mentale et des libérations progressives qu'il entraine, la subsistance du libre arbitre comme critérium <tu délit et de ta repression est indubitablement la porte ouverte par où va s'écouler, dans t'irrcsponsabitite et l'acquittementsanscondition, ta meitteurc part detacriminatite. (t) h~ttUtSsox. ~r<t))'<<<!M//<r~/<«'<'rM)<tK<< t89~. (~ PAt ). GA)t!«Ktt. /,<! /b/t<' <) P~.<, t8!)0. (3) SMtAt., ~n n~))t.«!M~mor«/<'<pénale. (;and. t89t. (4) CAMUSKT. ~M</fM«~ !M~~p~n't)M)t<< (AKS. M~O..PSYt:«.. t89~.) (S) LAKBE\\sn\. f{~t'«<«(ïrMKt'n'~ff<:nH)tw<,t89t. Et on aura beau nous dire que ces acquittementsont des lendemains. que le cabanon guette le criminel et qu'il saura bien se transformer en cellule. Vos fois et vos codes s'y opposent. Le cabanon doit s'ouvrir dès que la raison reprend ses droits. La justice n'est pas autorisée a se ressouvenir. Lorsque l'esprit, remis do la crise morate qu'il vient de traverser, réapparaît avec ses caractères normaux,les entraves doivent tomber.Nous avons déjà eu l'occasion d'insister sur ccc~tcdu problème.t~ppetex.vous nos entretiens sur-les ëpiteptiques, tes imputsits et tes psycttopatites sexuels. Irez-vous alors, scrutant les domaines reçûtes de l'intellect, intenter un procès de tendanceset demander ù ta prévention ce que la répression n'a pas le droit de vous accorder Encore une fois, vos tois, vos codes vousinterdisent de tels errements. Et si, par hasard, vous mainteniezdans ce cabanon. traMsibrm<! en cellule, ce criminel d'hier, parce que votre conscience vous dit qu'il est forcement le criminel de demain, vous fcriez simplement, avec la franchise et le <troit en moins, t'application des donnéesde t'ëcoie positive. La lettre de votre code est donc défectueuse vis.à-vi~ des empiétements des doctrines de t'atienation. Elle est tout aussi déplorable et tout aussi grosse d'erreur!) et de dangers vis-a-visdes théories de la degenëresccnct*. Car là, t'irresponsahititëest ptaidec par t'hereditc et l'impulsivité, ces deux tares toujours actives du dégénère; il vous est impossible de faire remonter la responsabilité & des tendances dont le germe vient de si loin et qui pénètrent si intimement la trame individuette. L'irresponsabilité vous est donc réclamée, non plus au nom df la folie, mais au nom des forces bien spûciftëes par le texte même du code et auxquelles la votonië ne pouvaitse soustraire. Le déterminisme pourra encore subir de rudes assauts; il thtira par s'imposer au nom même des plus immédiates nécessites sociales. Déjà, a t'heurc actuelle, il ébranle les convictions dans un grand nombre d'esprits. La foi s'en va, nous entendons la foi aux doctrinesclassiques, el votre droit devient comme un temple dont le dieu contesté et discute commence A ne plus inspirer ni le respect ni la crainte. Situation très grave dont on doit s'éntouvoh*. C'est dans !'<!cotc positive que ce droit retrouvera les etëments d'une puissance nouvelle, Car il serait étrange, en enet, que l'anthropologiecriminelle, née des nécessiterde livrer à t'etude le champ de ta criminalité, n'aboutissequ'à une confusionirrémédiable,ta où elle voûtait établirl'ordreet la méthode. H serait décourageant de croire un instant que toutes ces catégories de criminels, si laborieusementédifiées, ces travaux accumules,ne marquent qu'un tempsperdu danst'ëvotution intellectuelle de t'humanitë.En reatit' le maintien de ta lettre du code actuel en face des progrès de la science aurait seul de semblablesconséquences A quoi bou, en cnet, tous ces effortsdes an thropotogistes. aboutissant au déterminisme,si l'on conservait nëantnoinsle librearbitrecommecritériumdu droit de punir'! Uu moment que rien n'est libre, tout est irresponsable,et pou importent les divisions entre tes criminel, leurs catégories, leur diversité le code, qui n'admet la responsabilitéque dans la liberté, les confond tous dans une tn6mc indulgence. Le danger est donc tout entier dans l'immobilisme de nos anciennes croynncps. EHcs constituent, ces croyances, des entraves dont il faut se débarrasser. Le droit penat n'a nut besoinde ta notionmétaphysiquedu libre arbitre: voilà ce qu'il nous faut prontameravec les juristes de la nouvelle ëcotc. Seule. la responsabilitécottcctivc lui suffit pour réaliser son but essentiel de défense et (ie protection sociales. Du reste, tes nécessites d'une réformes'imposent & l'heure actuelle tous tes esprits non prévenus. Peut-êtrey aura-t~it parmi ceux qui m'écoutent quelques déceptionsaux grandsjoursdes bettesreprésentationsde la cour d'assises. t'eut-ctrel'acquittement ému, sensationnel, immédiatd'aujourd'hui aura-t-il des lendemainsdésagréables. Nous n'insistons pas sur ces points, tt suffira, du reste, pour apprécier comp!etentcnt notre pensée et pour pressentir les (tevctoppements, de nous garder encore quelques minutes d'attention. Très rapidement nous allons vous esquisser tes fonnutcs nouvelles issues des doctrinespositivistes. Maisle peu de temps dont nous disposons encore nous obtigt'~ procéder quasi algébriquement.La loi unique et fondamentale,conséquencesuprOnc des données biologiques,implique à ln fois conservation et progrès. Cette loi régit la vie sociale, tout comme elle pënëtre la vie individuelle tout entière. Sa conséquence immédiate impose l'obligationde prendre toutes les mesures que réclament la conservation et le progrès, tt est donc nécessaire qu'a toute action antisociale et offensive la société reponde, selon l'expression de Fcrri. par une action sociale et défensive. Cette nécessite constitue la sanction sociale. Or sur qucttes hases faut'it cherche)'~cdifier cette sanction sociale? Sur les hases de la sociologie scientifique qui proclame l'existence d<' lois positives rëgtant les phénomènessociaux. Cette science rcctame donc ta connaissance et l'application de ces lois, et de ces loisseules, à t'intettigence des phénomènes sociaux. Et elle autorise l'introduction dans la notion de la sanction sociale des mesures nées de l'étude de ces lois sociologiques. Ces lois définissentle crime comme une reaction entre un organisme déterminé et le milieu social. est donc nécessaire d'agir à la fois sur l'organismeet le milieu. De t~ un<' série de mesures préventives, réparatives, répressives et etiminativf's, pour employer ta terminotogif de Ferri. Nous avons indiqué auteurs(i) les bases physiologiques qui doivent guider le triste dons l'application do ces mesures. Ces mesures constituent les modes d'interventiondo la sanction sociute. Mais quel eat !o critériumde cette sanction sociate, et sur quelles bases va't'eiïos'établir? Quelles sont, en d'autres termes, les raisons qui, pour chaquecas déterminé, vont présider au choix, au mode d'application.A la duréeetù fin* tcnsitéde ces mesures protectrices?1 Ces raisons se déduisent des éléments montes que fournira l'analysedu dangersocial. Que comporte cette analyse du danger social? Elle comporte l'examen de l'amtiscciabilité de l'acte et de t'antiaociabttitë de l'agent. Examinonstout d'ahwd tes acteurs qui ~ritd~risent)'antisociab)!it<! d<' l'agent. Ces facteurs essentielsse résument dans une estimation et des caractères de t'aient et d« la nature des motifs deternnnants. Nousn'insisterons passur la notion desmotifsdéterminants. !)s re!evont de notions comptexes destinées à juger, par la nature même de ces motifs, du caractère permanent ou transitoire du danger sociat !uitnetne. Quant aux caractères de t'agent, ils imptiquentla nécessitédes données diverses de l'anthropologie criminelle, et itsen réclamentl'application. Mais aux vues directrices qu'apporte t'analyse de !'antisociabi!itc de l'agent, il fautjoindre tes considérationstirées de t'antisociabi!it6 de t'acte. Cette notion de t'antisocta!)i)itc de l'acte, c't'st tout le programme de !a socioto~ic moderne. Elle comportedes deveioppemcntsque les limites de <'o trayait n'autorisent pas; <'Hf aboutit finalement à ce que nous aimons ù notnmer !a consciencesocifne. Ce serait une curieuse étudeque d'en retracertes obscuresorigines,de lu montrer s'ébauchant au sein des sociétés primitives, à l'aurorede la civilisation, d'en marquer tes étapes, (t'en signaler tes éclipses et d'en découvrir les époques de radieuse clarté. Car elle n'est pas une notion métaphysique, ainsi que le voudraient ceux qui, avec Fouittee(2;, ~Mettent t'uniondes votont~s. H!tc est faite des mentes phénomènes que ta t'unsciencc individuette, dit, avec plus de justt'sse,Novicow(3), dans mt tivre remarquable p!tr la hardiessedes idées et le souci des lois do la biotogie dans le (tomainc des choses de la sociulogie. Elle s'ébauche avec tes pretni~rcs sofietes, au début ntetnc df t'hu* (t) UAt.t.EHAC!<H. /.« pt'mf <<r~< t'/ .«'.< h<&< p/«/w<o~M<K. Litmertit). HruxeUes.t893. ~) Foun.t-Kt!. La <f*«~)cf .!<)<'«! rnris, 1880. (3) Xov)t;ow. ~<M ~~< f~~ .!tw<~c.< /tKMMtM~. Paris. t8M. 41' manite; cite fermente, pour ainsi dire, ù l'heure actue!)e dans tous tes domaines ()e l'activité humaine; elle s'ctabore instinctivement dans los reptis du cerveau de chacun de nous; elle représenter conscience des droitset des devoirs (le !n cottcctivité. H) Je est au fond de toutes tus tentatives qui s'cnbrccntde faire pénétrer le propres dnns nos esprits et dans nos institutions. Ëttosp brasse pour ainsi dire dans tous tcsnuticux dansles revues comme dans tes cours et les laboratoires,la tribunecommela barre, partoutoù la pensée humaine parvient a pénétrer. Htte se renforce de la connaissancechaquejour plus pn'cise de nos besoins et de nos tendances. Elle s'augmente surtout de la connaissancedes mécanismes des êtres et des tniticux. Elle n'est <)ue le <'<)uronneu!cntdo la conscicnco individuettc.Elle retcw des tnemes causes. « En résume, dit exceUennuent De Grcet'(i), la conscience sociale se forme natureiicment,suivant les ntemes lois que ta conscience individue))e elle passe du ret!exe i'instinct,à la mémoire, au raisonnement,et finalement la n)etho<te; ce deve!oppement est organique. » La conscience individueHc avait abouti à cette chose mystérieuse ta nfatiet'e pensante s'enbrcant de jtcnetrcr!e mécanisme de la matière qui pense. Lu conscience sociale rcatiscra ce phénomène toat aussi grandiose la s(x'i<'tt' interprétant et restant sa propre existence. Elle éclaireradonc les destituesde t'humanitë. Car t'humanite en est encore, moralement, au pt'ixf oH se trouvait physiquement t'homme primitif. thns te ciet sociat, elle voit tnin' l'éclair et entend gronder ta foudre; t'ttf subit l'orage des révolutions. Elle ignore la loi des cataclysmes dont ettc est si régulièrement victinte. t~'ttcmme primitif devait s'en atter ainsi instinctivement dans une nature étrange, inconnue et mystérieuse. A t'hcnre actuctte, t'ttommemarcttc vers t'intettigenccde plus en plus cnmptete des cttosps qui t'cntourent.Maisla societë cherche encoresa voie; elle <'st toujours stupéfiée de l'éclair qui luit dans le ciel et de ta foudre qui tt~Ttbe ses pieds; les oragessociaux la laissent troublée et inintelligeilie. Et ce sont eux qui la traquent chaquejour et la poussentbrutalement dans ta voie qu'ette parcom't un etterchant instinctivementle progrès. Un dernier mot. La consciettf'esociale qui s'cctaircets'affermitfera-t-elle taire les tuttcs interiotrcs pour nous montrer, dans te lointain, ces horizons baignes de paix et de bonheur dont parle le poète'! t'eut-ctre. (t) !? C)u:Ef, ~)~t«'~t'on « ~ct'ofo~ t. tt. Bruxelles,i8M.

TABLE DES MATIËRE8. P&ÉPACB. )'«itt. VttatX !STRODUCT!Ot< lh66 t LA PERSONNAUTÈKTJMAtNE. Ancicnftctëdu proh~me. Sotutions variées. H!tc tesutte de l'action de deux facteurs. t/orgitnismc et le mineu. Origines de la conception ntodcrxc. L'erreurgeoccntriquc. L'erreur antttrupocentriquc. Nécessite d'une définition de !a personnalité. Définitions de Hibot, de ncrxcn, de PierreJanct,deBinet.– Les trans(bnnatio))S de la personnatitc. t.a part du milieu et de !'or~a))is)nc. Les fonctions organiques. t.pu)' activité rencxc. Le système nerveux. La conscience. !.e dctcnninisotcnhsoh). A qui incombe la preuve? L'arpument des conséquences L'impossibitit'* de la connaissance absolue. Sa portée. ~'cxctut pas les lois. Les lois aboutissent à l'acte réflexe. C'est ht notion fondamentale. Mte dominela vie sous toutes ~es fbrtnes Nécessite tt'aninncr dénnitivonent son influence et t't'tcndue de son action 7 a 23 LES DONNÉES DE L'INCONSCIENT. ~cncntiitpdu renexc. Ses troi~ c:)te~orics. Les rcttcxcs nutritifs. Les renexc~ ~enesiuues. Les réllexes intc!!ectue!s. Ue~'c de conscience des rcf!cxes. ~:)issancc du premier arc renexc. La conscienceprimitive. La loi physique de la conscience selonHc~cn. Les degrésde ta conscience. Son originematérielle n'anéantit pointson importance. Xccessitf de la psychologie. Les lois fonuamentatesdu rettexe. Le résidu de l'excitation. Son caractère statique et dynamique. Association des centres. Double fonction de chacun des centres. Concequcnccs pt)ysi"!o{;i<mes L'axe cerebro-spinat et ses subdivisions. Lu moelle comme organe central et <'om)nc organe de conduction. Le butbe. \'a)eor pbysio)o((iquedcs corps opto-stries. La fonction n'est déterminéeque par t'excitant spécifique :)))pt0)))'ie. L'cxperitnentittion sur ics corps opto.stries. Opinions de Luys. Heaunis, Kot)m:<~c!, Mcyncrt. Wundt, Labordc. t'autonomie des corps ~anxiionncsde la hase. Leur degré de saturation.– Leursphèred'action )K'rsonnettc. Leurdegré de conscience et de nécessité fonctionnenc 23 a S3 LE CHAMP DE LA CONSCIENCE. Synthèsegcncmtc. Signincation du caractère conscient des processus psychiques. Conditions csscntieHes de ces processus ta mémoire. Les caractères physiotogiqucs de la ntOMh'c. Leurs interprétations diverses. Les lois de la ntetttoirc. t'as de tnetnoire iso!e< Les associations<)cs fcntrps dominent ics a:sociaHons mnëntoniqncs. Les associanistes anp;!oig. Los tois <<c onti~'ote et de ressemhtaocc. Bain et Spencer. L'association soton Wundt. Bases physio!ogiqxcsde la ttMnwrc. Les attributs du souvenir. La munMiremode de mouvement. La nx'tnoirf! (juattte fundamentidede t'tntctteet. L:< sensation. Ses variétés.–L'insenstbititeest relative et resutted)'ad!tp(:uio)). Le besoinn c'tn'ne comptexus de sensation. Urt{{ine j)f't'ij<)tcri<j))c et origine eentmte dx hcsoin. Sensationsinternes. Sens:ftions externes. t'nx~tionet itn:)ge. RtMt)t«rts dp rimape et de !a sensation. L'<n):tgo con8<'cut)Y< !.of:)!is:ttiun de i'nnage shapte. H)n'?!on et !):)t!m'i)Mtiot). L'huthtcixHtionhyjtnotttjnp. Si~t' '«tique de la sensation, du :-otnR))trt't de r!'a!!uc)))!tttMt) \'nrit't('s f!~s «OM~es tcstytK'ssensoriets. Seht't):) et Chan'o). t'crcc{)tio))et apcrccpnott. Aper- t'ptton caractérisée ~ar t'attcutiot). L'attention est une. t.cs conditions d<' t'attention.– Uynamisntcct tnt)ih<t)on<!anst'attcntion. L'u~erceptiot). son sK~e et ses caractères. –Raisonnemettt. Ju~oent. t.'associittion anatomittttc et t'associ'ttion dynamique. t'as de volonté,df'if votitions. !.c )))oi. L'inta~hta* tion.–L'~quitittrc et ses formes. ?!&? OMOtNES ET MMiTES DU CROUPE DES DÉGÉNÈRES. ttitti<'uttcs de la dehnutatton dtt gro));)e. Origines psychiatri~tcs. t'ifte). Hs~uiroL More). Ln dfgcnt't'escpnccscton More). Les d<'te<'tuostt<'sde celte '*oncc{)tion.– La t;en~se de t'idfc actuette. Ses tMses. L'heroditc. La fo!)p hcrcdihtirc. Les discussions de la Socict<* n~dtco.{tsyc)tot(~iqt)Rde !<ris. Caract~'csdes héréditaires. tessti~n~ics de !:( dt'gcnercst'cxcn. tMscoi'siM! :) ht Société t'sychiatnqupde Bcrtin. La c!:<ssi(icationde~ psychoses. Lf? (~on}{t'<'s h(te<')):)Uonaide i889. t/ccotc de Ma~n:))). Constitution du (:t'oupf desd< n~rcs selon Ma~nan. Les raisons de son étendue JostHicittion tinitnte des tyttcs de transition. Tabjeau synoptique des df~fnt'rcs'cnft'stnentatc~ sft'.m Magnan. L'ituportanee comparée des stigmates. t.es s)i~n):)t('s psychiques et !enr Sainte-Anne. tocatisation. t.'ccotc de ):) Sidjtetrierc renforçant h's tttëorips <)e )'cco!c du ')<t!t LES CAUSES DE LA DÉGÉNÉRESCENCEET DU DÉSÈQUH.ÏBREME.NT. i'at'at!é!ismc (tescaoscset des Htnites de la dc~'tn'rcscpnrc. Les diverses formes du d'~equitibre. La loi de régression. Sa detiniticn dans !'o)'<h'edes faits psychi- <jucs.– La rt~rpssion dans !'<'vo!)tHon bio)o{{i<p'e. La régressiond'*s besoins. La régressionindividnc)!e et if) régression speci)iqnc. –Les étapes de!a rc~ression dans la dégénérescence. Les fauses de !a de~t'nercscox'e sc)on More). Su )assi<icationpuronent etiotogtquc. Kxmnendes tactcors. tunueoce!:des «tec~ de MureL La c!assi<!cation de ttaitty. î.es diathescs <'n dt'j(ener<'x<'cn< examen des causes selont)ni!!y Appréciation de cette ctassi(!cation. L'extension de la notion eausatR. De~enercsMnccindividucUeet dk'j~n)rcsencccône)'. iivc. Leurs points de contact et teurs dincrenees Les principes de c)assi)h':)- tion. Notre tabtcaudes causesde dc~'ncrcsccnce. Expose<)cs donnée;! de cette classification. !M)e exdusif du mitic)). Hûh' cxctusifde t'indiv tdt). tnnxetx'os combinéesdu mi!ieu et <!<; t'individu.– tutensitc et point d'application detont facteur de dégénérescence. La nudadic, i'aicoaiisme suus <'e doubk' aspect. Civilisation et dégénérescence ~29 a i70 LES 8TtaMATHS DE IA D&G~N&RESCENCE ET DU n~aËOTDIMBBJBMENT. Origine du mot stigmate. Sa valeur dansles sciences n6vro;):)thiques. Noa trois catégories des~gmates. –Les stigmatesanatonn~ps. L'opinion deMore! Exposa des stigmates des héréditairesselon Fairct et Magnan. Uescription de Dejérine, Extension de cette notion des stigmates. Critiques de Sanson. 0& s'arréte le dcsequihhrcmont. Ëtude nécessaire et partieuH&re. Apprécia- t tion des stigmates.– Leur hiérarchie, leur sériation. Les stigmates physiologiques. Les stigmatessociologiques. Comp!emonts des stigmates l'hérédité et l'impulsivité. L'importanceet tes modes d'inten'ontion de t'hercdite. L'impu!shite. Unité du mécanisme. L'obsession et ses bases physiologiques. Impulsion et inhibition. Les théories de Brown-Scqu:<rd. l.es centres modérateurs de Selchonoff. Rôle de l'inhibition. L'imputsivitc comme caractère générique des dégénères. Spontanéitéet impulsion, Le rôle de la systcnMtisa. lion dans !'cvo!ution intettectueito. La systématisation selon Wundt. La systetnatisation selon Paulhan et Bourtton. Les systétnatisattons dans l'axe cerebro's))inat. La systématisationpsychique et la systématisation corticato. Elles sontsubordonnées h des systématisations sous-jacentes. La desequilibration psychique. La deseqnitihrationaffective. L'origine de l'obsession. Ses caractères. Elle obéit aux lois physiotogiques t'H h 9~ LES DÉSÉM~RËS ÏN~PÉMBUM. !mporiancet signification du groupe. !) curacteriscparticutiôfemRttt h< régression nutrithe. Signineation spéciale du déséquilibre nutritif. Contenu du groupe. Etudedu cretinisme. Stigmates physiques, hiologiques et étiologie du eréti. nisnie. L'idiotie ntyxŒdetuatcuse et ses rapports avec le cretinismc. L'idiotie. Idiotie congénitale et acquise. Les stigmates anatomiques de l'idiot. Stigmatesbiologiques. Lea instincts chez tes idiots. Les classificationsdes idiots Esquirol, MorcL Ff'fix Voisin. Oassincntionde SoUier. Ses bases l'attentionet ses degrés. Vateur de l'attention. La psychologie comparccdes idiots. Le langage et l'écriture chex l'idiot. L'idcation et sc& procèdes c))M l'idiot. Les facuites ehex l'idiot. Criti<)uc de la classification de Sonier. Classificationde Jules Voisin. tte l'idiot & l'imbécile. Définition de Dejerine Les catégories de l'imbécillitéselon Chambard. Les stigmatesde t't(nbecit!itë. Le faible d'esprit. Les nains et les géants chez tes dégénères intérieurs. Valeur des stigmates anatomiqnes des depeneresinf6neu)-s. Signification des stigmatesphysiotogiqucset psychiques. Para!)c!is)ne de dcpcndnnccde ces deux calories de stigmates. Les stigmates sociotogiques chex les dégénères inférieurs. Les antisociaux. Les asociaux Les extrasociaux. (!rinunaUtc et responsabilitédes degcacres inférieurs. tes (af'teursde la dégénérescenceparticuiiers aux dc~cnerés inférieurs. L'héréditéehex les dcgeneresinférieurs. Ses formes pra\cset ses formes atténuées. L'hérédité pathologique. L'hérédité parasyphititiqucselon Fournier. L'imputsivitc <)fz les dégénérés inférieurs. Son mécanisme.-Sasignincationetsa valeur ~3 à ?9 LB8 ÊPILBP8Œ8. étenduede ta de~oncrcsccnee.–Lesnévropathies et les folies comme manifestations degen~ratives. L'intensitédo la prédisposition Justine seule les distinctions. Parattète du névropathe et du dégénère. Raisonsapparentes ({Ut s'opposent& leur assimilation. Significationde i'uoitë des névroses,. Le triple critérium de ta dégénérescencese retrouve dans les trois grandes névroses. Raisons de l'étudedétaillée des névroses. Significationsgénérâtesdes modalités m'vrosiqucs. –Ro!attOtMdei'épitepsicctde!adej,;<;nercxcencc. Valeur de l'étude des epitepsies. Subdivisions des epitepsies. Prodromesde la ({randeattaque. Les auras. Description de !a grande attaque. Ëtat de mat épitcptique. Ëpitopsie partielle. Ses diSerentessubdivisions. Forme tonique et forme vibratoire. L'epitepsie infanH!e. Les de~rcf de ia forme motrice. Tic, vertige, secousses. Les formes scnsitivo'matricesservent de transition. L'epitepsielarvée. lys tics douloureux. Coprotatie, echotatie. Êchohinesic.-Asthmeet épilepsie. Angine de {toitrinc et cpitcpsip. Formes sexsitives de t'epitopsic n)i{{raine, nevraigies, sensations anormales. Formes sensorielles. Les formes larvées de t'cpitepsie. t-'o!ies <'pitcpti<}ues. Délires épileptiques. L'epi!cpsie et tes différentes formes de la déchéance mentale. Les formes variées du déliro cpiieptique. Les troublesmentauxéquivalents de )a grande attaque. Opinions diverses. Les stigmates de l'acte 'jpiieptiquc. les transformationsde !'ëpilelsie. Le <'rime epijcptiquc. La folie mor:tle, tonne larvée de l'épilepsie. Les peurs morbides. Les altérations de la personnalité d'origine ~pitcptiquc. Les fronti~rf's de t'cpitepsie *i!6i h 'KM ÉTIOLOGIEET MÉCANISMESDES ËPÏMEP8ÏN8. l.a triple si~niftcation régressivedes epik'ptiques. La pttysioto~tedes epitopsies. Interprétations diverses de la grande :)t~)<tue. Tt)co)ics de t'xncnuc et de la congestioncerobnuc~. Théorie bulbaire. Décharge cpiteptique et caractère rct!exe de !'epHct<sie. Théorie corticale. Mecanisntc de !'epi[cpsiedans la théoriecorticale. Les base*! de ta théorie corticale. Objections. Les pro' prietcsmotricesde t'ëcorec. Mt'sutne des expériencesrotatives à t'cxcitationet à la destructiondes xoncs rotandxptcgcbezl'animalet citez l'homme. Locatisatcurs et antitocatisatctu~. Les tht'orics toeatisatrices. Opinions de Fcrricr, Fritst), llitzig, Nothnagct, Schin, Munck,Tamburini, Vulpian, Nariquc. Résultats bruts fie t'cxperimcntation. Opinion de Frunctt. Les propriétés cpiteptogcncsde t'ëcorce. Ettes ne revêtent que !a cooductibititt' corticatc. L'epitepsiccxperi' mentale âpres obtation des zones psycho-motrices. Les centres corticaux. Rote des ganglions de la base Objections anatomiques et physio!o~iques. interprétation des autres fbrntcs de t'epitepsic. L'épilepsie sctx'tnntisantun atv reftesc. Muttipticitc et variation des centres d'élaboration du réllexe. Hiérarchie des centres des circuits ëpitepto~nes. L'étude des causes complète cette seriation. Onssitication dt's causes. t/cpitcpsic partietie. Légitimité des distinctions. L'epitepsie Partielle n'exclut pas la prédisposition. Ëpitepsic essentielle et épilepsie symptomatiquc. (causes occasionnelles ou déterminanteset causes prédisposantes. Causes déterminanteslocales et causes déterminantes({encrâtes. Causes prédisposantes. La prédispositionest essentiette. Elle subsiste m~nte dans t't'pitepsie rapportée à t'auto'intoxication. Sèriation des t'pitcpsies selon ta nature des causes et l'intensitéde la prcdispo* sition 299a339 6KÏJEPMQUE8BT DÉO~NÈR&S Sériation dcgenerative des épileptiques. Cause deteuninanteet prédisposition. Valeur cootptonentaircdes sti~nates.– Rôle et uupochmce de tad~tbrnM~on crânienne se!on Lasc~ue. L'asymétrie faci:ue. Les recherches de t'Ëcote italienne. tmportancc et significationdestares anatontiques. Lestaresphysio* toques. Recherches de Féré, de Lombroso et de son école. Lesstigmates psychiques. Le desequitihrcémotionnel et affectif parait prépondérant. Justi' ficationsde cette opinion. Son intervention dans l'évolution comitiale. État montal des cpitcptiqucs. Diversité des opinions. ~<notivit6 et ituputstVtte morbides. Le caractère des épilel)tiques; ses variations. Leur interprétation hasec sur la ph\'sio!ogicde t'~puepste. Les ëpueptiques seton F6rc. !/i)npu!- sion des <~pi[Gpti(;ties.–cs fa~csdes épUcpUqucs. GHnic et <jp)tcpsie. Êpitepsic ft critninaiit~. La doctrine de Lombroso. La théorie cpUeptxme <'o)np!ete !a théorieataxique. Objectionde Lombrosu !) !a théorie de la dégénérescence Les crimes des épileptiques. Leurs signes patho~nomoniques. Leur variété et la diversité de leursinterprétations. Lu responsabititcdes epiteptiqucs. Erreurset dangers des théories actuettc: tmpossibttites prati<}ues. Caractères génériques des epiteptiqucs. Opposition aux théories actuc)!cs. L'ccote positiviste n'est pas désarma devant !'6pi)ptiqur.–Laprison.asitc. K~)tum6dc<')ns)*)on!e': thf'ortpsnouvc!)cs. ~H~3<<7 LES MODAUTÊSDE L'HYSTÉRIE. Etenduedes mantfcstations de l'hystérie. Préjuges. <k)n<;eptiot) de l'hystérie. Ses rapports avec les formes de ta dégénérescence. Définitions Formesde ta névrose.– Elle existe danstoutes tes races et soustous les climats.-Subdivisions. Formes motrices grande attaque, j'ctite attaque ou hystérie \u!~aire,eompamison des deux formes et principe des transformationsde l'attaque. Variétés prodronuqucs attaque syncopate, attaque de spasmes. Varit'tes de la grande attat~tt' i<' attaque 6pt}cpuque; 3" attaque démoniaque, attaque de cionistne; 3" poses plastiques,extases;4" attaquede dchre. att.'que de contracture. Valeur de ces subdivisions. Chorée, tremblement,secousses. t'aratysiesspontanées ettrautnatiqucs –Contractures. Hystérie paroxystiqueet iuterparoxysHquc. Stigmates. Troubles sensitivo'motcurs. TroublesdR ta scnsibiHtC dcnnatgie purtielle ou ~encnuisec; viscera~ie, ovaric, analgésie, formes et répartition. Anesthésie viscérale. Anesthésie kinétique. Haphiu~csic. Ëtat des renexes des parties anesthesiecs.–Hcncxe pupillaire. Auto~raphisme. Troubles sensoriels, leur indépendance. Loi de superpositionde Charcot. Troubles ~ustattfs. Charcot et Pitres. Observations de Lichtwitx. Troubles de l'olfaction et de l'audition. L'ocit hystérique scnsibinté ~enertt!c. :<ncsthesie, hypercsthcsie conjonctivales,amaurose,achromatopsic, <tys<'hrofnatops<c. Retr6cisscmentconcentrique du champ visucL–Astheniopic.–Pc!yopie monoculaire. napport de ces troublesavec ceux de la sensititcgenerajc. Leur signification. Formes visc6ra)csde!'hyst<'ne.–Lessin)u!ation<=dci'))yst('ri< H6'.ta«M NTMMATESHY8TERÏOOB8 ET OËGËNÉRESCBNCE. Parattcte de t'hysto'ic et de t'epitepsie. Hystérie nornotc interparoxystKUtc. Mysterie paroxystique. l.es causes de l'hystérie. Subdivisions. L'hystérie est une. !Ëco!o de la Satpetrierc. la prédispositionhéréditaireest le facteur CMentiet. Hérédité directe. Son imliortance. Héréditéindirecte. Hystérie et cpitepsie. Hystérie et aliénationn)cnta,!c.–L't)ystcnesouchedenovropathics. Uystene et diathcse.– Opinion de Charcot et de ses etf'ves. L'héréditédans l'hystériemascutine. Les a~cntf provocateursde t'hystcrie. t.'hysteric traumatique. Les stigmates de t'hystcrie. Les stigmatesanatomiqucs. L'hystérique selon LougerVitterntc. !nexistcnccd'une constitution hystérique. Les stigmates physiologiques. Hystérie et nutrition. Hypnose et hystérie. Diathcse de contracture. !)iathese d'amyosthenic. Tremblementshystériques. Syndrome de Laseguc. Zones hysterogencs. Xonesideogcncs. Zones hypnogcncs. t~s atigmates mentaux de t'hystche. Les amnésies. Les abouties. L'anto' matismeambxtatoire. Les fugues des hystériques. le caractèredes hystériques. Opinionde Lpgrand du Sautte. Descriptionde ttuchard. La rehabititation psychologique de t'hystcriquc. Pierre Jauct. l'itres. Cilles de la Tourette. Stigmates socioto~iques. La responsabilité dans t'hystëric. Ses degrésselon i.c~rand du Saulle. Mystericet dégénérescence. La physiotopcde t'hystcné.–Opinion de Pitres.–L'Ëco!ede Pnris.– L'Ëco!ca)tcrnando.–Kxamen de ces doctrines. Tentatived'cxp)ipationpsycho-physio)opiquc. 40S~4S4 LES NEURA8TH6pntQUE8. La p!ace 'te la ncumsthcnicdans la famille nevropathique. Origines de la névrose. Renaissance de la neurasthénie. Matadic de Bcard. La neurasthénie ta Sa!p<Hri6rc Deux écoles Charcot, Houchard et Hayem. Les stigmates de la neurasthénie. Les dyspepsies neurasthéniques La céphalée neurasthénique. Insomnie et neurasthénie Asthénie cérébrale, L'aboutie neurasthénique. L'asthéniemuscutairc Troublesde la moti!ite. Les anomaliesde la sensibilité chez les ncurastttfuiqucs. Hyperesthesie du cuir cttcvctu. Les trouhles sensoriels Les trouMcs viscéraux. Les facteurs de la neurasthénie. PrédispositionXMvropathitpte. Le paracterc du neurasthénique. Passion et neurasthénie. Surmenagec~rcbra!et neurasthénie Signincution de la prédisposition. Ses toeatisations. Keurasthenieet dégénérescence. Opinion de Mcchius Opinion de Ucjcnoe. Vatcur des stigmates. Les neurasthéniquesdansl'échelle degenerative )<G cantctcrcdes neurasthéniques. Hypochon(!ne neurasthénique. L'ttootnte aux petits papiers de Charcot. L'ustttenique <'crcbro.spinaL La neurasthénieettex ht femme. Le neur:)st))Ctuquc cérébral. i.c neurasthénique. dyspepsiqxc. Le cardiaque. Le genito-urinaire La neurasthénie traumn. tique Les sti~tnates sociologiques. Catégories sociotopiques de ncurasthf. niques. Atcooiisme et ncurastttcnie. Obsession et neurasthénie Impulsions et neurasthénie. Les mécanismes de la neurasthénie. t.cs neurasthénies locales. L'ëvotuttonde la névrose. Les frontières de la neurasthénie h t'Ëcote française et H !cc)c allcmande. Une sous-ncvrose la névropathie Les diath~e. névropathes. Kevropathic et diatttesc. Bouchardet Charcot. L'unie de la 4SSa493 LES PSYCHOPATHIES8KXUEM<E8. t)<'ti<')«'t-<'set dcsequttibres Les anomatics nutritives Importancedus anotnancs sexueUcs. Signification doctrinale des déviations génitales Les localisations du fencxc {{éncsique. Le facteur bioloRiquo domine la sexualité Gtassincatïon des sexuefs de Ma~oan. Objections a cette ctassitication Divisions foncttonne)!cs Les uranistes. Instinctset caractères des uranistes Lesthéories d<' i'nranisme Interprétationpt<ysio!oi;iquc. Les tribades. Mccurs et carac. teres. !<cs causesde l'inversion sexue!te. Le sadisme. Son origine~éniiate. Les ttecropbitcs La bestiaiite Viol. Inceste L'onanis<nc. Ses variété:. Leur tnccanisme Origine des associationsonaniques La poussée génitaleprécoce des héréditaires –Satyriasismeetnymuhumanie.–Le fétichisme. Le masochisme Les exhibitionaistes. FrotUcurs Coupeurs de nattes. Stigmates des psychopathes sexuels. Leur hérédité MesponsabHHedes psychopathes. OpinionsdeKra(~-Ebin{;,Mo)!,Lascguc. La responsabilitéindivi'tue)!e. Ses anomalieset ses erreurs 49S a ?7 HMPUL8ÏVITË MORBIDE y Idée t!xe et obsession Mécanismes Subdivisions des obsessions Les obsessions nutritives, gf'nësiquci:,intellectuelles. [tivision de l'obsession intellectuelle par l'idée fixe –LesMracteresc)assiquesdc!'obsc5sion–L'impuisivitô morbide. Les impulsions criminelles L'imputsion a t'hotnicidc. Ses formes et ses variétés.– Le mécanismede t'itnputsion homicide A l'impulsion homicide se rattache t'imp))!sion a)' suicide Ses variétt's La pvromanie L:' kieptontaxic. Les votcoses à t'ctatagc. Voleuse hoonete L:' uipso)n:)))ie. Les dipso. otancs. I/onomatotnattie Ses variétés Trav.n) (h' Mi~nan et de Charcot L'arithmontanie. L'echotatic. La coprotatie. ~chokinesieet echontatonie Onionanic Morphinom.'nie Lesfu~tcs comtoe otanifcstittions de l'impulsivité tnorbidc –Mécanismes L'obsession pathoto~iqu<'<'t)'o))scssionph\i;io!o~iquc. Valeur des ty{)es ctiniques. La responsabilitédes itnputsifs. Nécessitedes tnesurcs de protection sociate S3U a 569 t-ÉMOTIVïTÉ ET L'INTELLECTUALITÉMORBIDES. tfiec et sentiment. Uincrenccs. Ëvohttion et toc<disatiu)) des sentiments. MtttuatHeet réciprocité de ridée et du sentiment. L'obsessionémotive. Les phobies. Leurs subdivisions –Agoraphobieet ses modatites. Amaxophobie. Acrophobieet hypsophobie. Cremnophobic. Claustrophobie. Psychrophobie et acrophohic. Astrophobie. t'yrophobie. Kteptophobie ~ntitro. pophobic. –Cynophobic. tt6n)atophobic Zoophobif. Toxophohie. Xosophobie, pathophobie. Syphitophobie. tAssophobie. Thanatophobie. Xfcrophobic.–Dystnorphophobie.–Jatophobie. Phobophobie –Phronemopttobie Folie du doute et de!irc du toucher. Les catégoriesde Ba!t. Délire des négations. Folie des antiviviscctionnistcs. Les multiplesformes de l'obsession intellectuelle. Leor origine physio!ogique. Le rote de l'inconscient. Conséquence! diversesd<t rô!oconsi<!ëraModet'<hMti<H!Les obsèdes dans rooheUo d6gën<!rative.–Toqués et ortginaux. Excentriques. R6!o social d<' t'omotif. !<<catégoriesd'6moti&. Les desëquitibres Ccnie et degencrcs. cence. La psychophysioto~ie du génie. Lesfrontièresde !'hcrcditomorbide. Les frontières de !'ëtnotivitcet de !'intct!ectua!it6morbides. L'émotionphysiologique. Ses subdivisions. Bain et Spencer. L'évolutiondes ~notions. Les conditionsindividuelles de i'cmothit)!. Les conditions socia!cs. La Moratc <'vo!utio!)nistP.-M«ttds!('y.–L'~quitibrcparie travait. K7t!t<m OËO&NÈRJ~CENCBET OMMÏNAUT&. Importance de l'étude des dé~nt're! i.cs <tuses de )a <'ritnina!itcdépassant cc!!es de la d~ncrescencc. Les théories criminelles. La theorif classique. Son ~roc6s. Son erreur <'apita!e !c tibre arbitre La théorieabsolue Les rcs. ponsaM!itesatt6nu6es. L'6!ccttsme;ses formes Prins. –Proa!. t}paussir< Courcc!!e'Sen<Mi!. Foui))ee. Tarde. tdcntitc individuelleet sitniHtudf sociale. t)c!it juridique et délit sociotopque. Les diMicottés de l'instruction psychologique. La préméditation. Atimena. Les théories nouvettes. Aibrecht. Lombrcsu Co!ajanni. Daillyet Maud~ey. Bespine. –t!aro<:do. Benedikt. Maire. Criminel degcncrc. L'Ëcolp française. Mure!. Moreau de Tours. DespittC. Falret. Lascgue. L'Êcote de Magnux. Les dégénérés dans tes prisons. L'Ëco!c de Lyon. Les éjections!< la théoriedcgcn6nitivc du criminel. !<'Ëeoic de Ferri. Les théories positivistes. Les objections aux théories deFcrri. Le crime est un fait a !a fois biologique et social. L'interprétationphysiologique du criminel. L'interprétationsociologiqueduddit. L'étiolonie fonctio)Utc)tcdu crime. L'examen du crunineL Les dangers des thëorips ctassiques. Les ~tutions (te la théorie positiviste. La conscience sociaie 6iS a fH9 i

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