To Have Done with the Judgment of God  

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"When you will have made him a body without organs,
then you will have delivered him from all his automatic reactions
and restored him to his true freedom." --To Have Done with the Judgment of God (1947) by Antonin Artaud

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Pour en Finir avec le Jugement de dieu (English: To Have Done with the Judgment of God) is a 1947 French language radiophonic play by Antonin Artaud. It is noted for its scatological, anti-American, and anti-religious references and pronouncements, but also because of its general randomness. Artaud coined the term body without organs in this radio play.

"I deny baptism and the mass. There is no human act, on the internal erotic level, more pernicious than the descent of the so-called jesus-christ onto the altars.
No one will believe me and I can see the public shrugging its shoulders but the so-called christ is none other than he who in the presence of the crab louse god consented to live without a body..." --Artaud via [1]

The audio piece is full of the seemingly random cacophony of xylophonic sounds mixed with various percussive elements, mixed with the noise of alarming human cries, screams, grunts, onomatopoeia, and glossolalia.

Contents

Full text in French

J’ai appris hier
(il faut croire que je retarde, ou peut-être n’est-ce qu’un faux bruit, l’un de ces sales ragots comme il s’en colporte entre évier et latrines à l’heure de la mise aux baquets des repas une fois de plus ingurgités),
j’ai appris hier
l’une des pratiques officielles les plus sensationnelles des écoles publiques américaines
et qui font sans doute que ce pays se croit à la tête du progrès.
Il paraît que, parmi les examens ou épreuves que l’on fait subir à un enfant qui entre pour la première fois dans une école publique, aurait lieu l’épreuve dite de la liqueur séminale ou du sperme,
et qui consisterait à demander à cet enfant nouvel entrant un peu de son sperme afin de l’insérer dans un bocal
et de le tenir ainsi prêt à toutes les tentatives de fécondation artificielle qui pourraient ensuite avoir lieu.
Car de plus en plus les Américains trouvent qu’ils manquent de bras et d’enfants,
c’est-à-dire non pas d’ouvriers
mais de soldats,
et ils veulent à toute force et par tous les moyens possibles faire et fabriquer des soldats
en vue de toutes les guerres planétaires qui pourraient ultérieurement avoir lieu,
et qui seraient destinées à démontrer par les vertus écrasantes de la force
la surexcellence des produits américains,
et des fruits de la sueur américaine sur tous les champs de l’activité et du dynamisme possible de la force.
Parce qu’il faut produire,
il faut par tous les moyens de l’activité possibles remplacer la nature partout où elle peut être remplacée,
il faut trouver à l’inertie humaine un champ majeur,
il faut que l’ouvrier ait de quoi s’employer,
il faut que des champs d’activités nouvelles soient créés,
où ce sera le règne enfin de tous les faux produits fabriqués,
de tous les ignobles ersatz synthétiques
où la belle nature vraie n’a que faire,
et doit céder une fois pour toutes et honteusement la place à tous les triomphaux produits de remplacement
où le sperme de toutes les usines de fécondation artificielle
fera merveille
pour produire des armées et des cuirassés.
Plus de fruits, plus d’arbres, plus de légumes, plus de plantes pharmaceutiques ou non et par conséquent plus d’aliments,
mais des produits de synthèse à satiété,
dans des vapeurs,
dans des humeurs spéciales de l’atmosphère, sur des axes particuliers des atmosphères tirées
de force et par synthèse aux résistances d’une nature qui de la guerre n’a jamais connu que la peur.
Et vive la guerre, n’est-ce pas?
Car n’est-ce pas, ce faisant, la guerre que les Américains ont préparée et qu’ils préparent ainsi pied à pied.
Pour défendre cet usinage insensé contre toutes les concurrences qui ne sauraient manquer de toutes parts de s’élever,
il faut des soldats, des armées, des avions, des cuirassés,
de là ce sperme
auquel il paraîtrait que les gouvernements de l’Amérique auraient eu le culot de penser.
Car nous avons plus d’un ennemi
et qui nous guette, mon fils,
nous, les capitalistes-nés,
et parmi ces ennemis
la Russie de Staline
qui ne manque pas non plus de bras armés.
Tout cela est très bien,
mais je ne savais pas les Américains un peuple si guerrier.
Pour se battre il faut recevoir des coups
et j’ai vu peut-être beaucoup d’Américains à la guerre
mais il avaient toujours devant eux d’incommensurables armées de tanks, d’avions, de cuirassés qui leur servaient de bouclier.
J’ai vu beaucoup se battre des machines
mais je n’ai vu qu’à l’infini
derrière
les hommes qui les conduisaient.
En face du peuple qui fait manger à ses chevaux, à ses boeufs et à ses ânes les dernières tonnes de morphine vraie qui peuvent lui rester pour la remplacer par des ersatz de fumée,
j’aime mieux le peuple qui mange à même la terre le délire d’où il est né,
je parle des Tarahumaras
mangeant le Peyotl à même le sol
pendant qu’il naît,
et qui tue le soleil pour installer le royaume de la nuit noire,
et qui crève la croix afin que les espaces de l’espace ne puissent plus jamais se rencontrer ni se croiser.

C’est ainsi que vous allez entendre la danse du TUTUGURI.

Body without organs

The term body without organs originates from Artaud's radio play:

L'homme est malade parce qu'il est mal construit.
Il faut se décider à le mettre à nu pour lui gratter
cet animalcule qui le démange mortellement,
dieu,
et avec dieu,
ses organes.
Car liez-moi si vous le voulez,
mais il n'y a rien de plus inutile qu'un organe.
Lorsque vous lui aurez fait un corps sans organes,
alors vous l'aurez délivré de tous ses automatismes
et rendu à sa véritable liberté.
Alors vous lui réapprendrez à danser à l'envers
comme dans le délire des bals musette
et cet envers sera son véritable endroit.

Background

In the mid 1940s Antonin Artaud was encouraged to write by his friends, and interest in his work was rekindled. He recorded Pour en Finir avec le Jugement de dieu (To Have Done With the Judgment of god) between November 22 and November 29, 1947. This work was shelved by Wladimir Porché, the director of the French radio, the day before its scheduled airing on February 2, 1948. The performance was prohibited partially as a result of its scatological, anti-American, and anti-religious references and pronouncements, but also because of its general randomness, with a cacophony of xylophonic sounds mixed with various percussive elements. While remaining true to his Theater of Cruelty and reducing powerful emotions and expressions into audible sounds, Artaud had utilized various, somewhat alarming cries, screams, grunts, onomatopoeia, and glossolalia.

As a result, Fernand Pouey, the director of dramatic and literary broadcasts for French radio, assembled a panel to consider the broadcast of Pour en Finir avec le Jugement de Dieu. Among the approximately fifty artists, writers, musicians, and journalists present for a private listening on February 5, 1948 were Roger Vitrac, Jean Cocteau, Paul Eluard, Raymond Queneau, Jean-Louis Barrault, René Clair, Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Georges Auric, Claude Mauriac, and René Char. Although the panel felt almost unanimously in favor of Artaud's work, Porché refused to allow the broadcast. Pouey left his job and the show was not heard again until February 23, 1948 at a private performance at the Théâtre Washington.

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